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cresus.dz In medio stat virtus L’Hebdo national de l’Économie n Du Mardi 8 au Lundi 14 août 2017 n n°97 n Prix 30 DA n Étranger 1 euro LG DÉVOILE SES RÉSULTATS FINANCIERS POUR LE DEUXIÈME TRIMESTRE DE L’ANNÉE 2017 rebrab rêve de mettre Le Cap sur Le port de pIombIno… La «communauté» du dieu Pan ! 4Par S. Méhalla Lenfant «prodige» de la République, Ali Haddad, a, dans sa dernière sortie médiatique, remis les pendules à l’heure. Il réveille «les frères» pour sonner Les Matines. S’offre même la Constitution, à lui tout seul, où pourtant nous pouvons lire que (c’est) : «Le peuple algérien fait siens les principes de la politique de paix et de réconciliation nationale… Il (le peuple) demeure convaincu que le respect de ces principes contribue à la défense des valeurs communes et constitue la voie consensuelle pour la protection des intérêts de la communauté nationale.» Pour Señor Haddad Ali donc et selon son communiqué, ces hommes, ces femmes, ces techniciens légiférant et «techniciennes», ces experts, et «ex… pertes» ès qualités ainsi que tous les spécialistes d’astreinte n’ont répondu que pour une seule conséquence : laisser señor Haddad Ali s’enrichir. Avec, certainement, la tâche d’en générer les applications juridiques et entériner, à main visible, l’antithèse républicaine. Pourquoi, dans ce communiqué, Haddad nous parle de réconciliation ? Est-elle menacée ? N’est-il pas clairement convenu que les questions de la réconciliation, de l’amitié, de paix, de la fraternité entre nous… toutes ces questions-là enfin relèvent du ressort de tout le peuple et non pas d’une bande à pognon ? Ali Haddad, dans ces entre- deux lignes, nous fait comprendre que finalement la concorde et la réconciliation ne sont autre chose qu’un «aléa» tragique dans le destin de l’Algérie. Une surenchère. Dans cette Algérie des règnes finis et dégénérescents des monstres. Cette Algérie soumise à l’amateurisme de Sellal, Haddad… à l’improvisation affolée et affolante, aux manipulations donnant, sans concours de la Raison innocente, âme au monstre de Goya. Ce passage du communiqué du président du FCE ne risque-t-il pas de convoquer toute sorte d’interrogation alors que le sang des victimes dont la loi s’est abreuvée ne risque pas le réveil de l’empaleur des Carpates au nom du «moi le réconcilié». A tous les mafieux qui ont pioché dans les richesses : «Moi le réconcilié, voilà mon comptable, ma fortune, ma richesse, mes sociétés et, voilà, les commandements de votre Bible républicaine !» Ces gens-là n’auraient jamais pensé mieux y croire. Bravo la République. Généreuse. Accueillante. Elle a le goût de l’égard, le goût des grandes portes de sortie... ou d’entrée d’ailleurs, c’est selon ! S. M. MOT À DIRE Page 2 Page 3 Axant son intervention sur la petite et moyenne entreprise, M. Dj. Eddine Bouabdallah voit dans le mode économique italien, essentiellement basé sur la PME, un modèle adapté pour l’Algérie… Page 9 nTITANIC II VS FUSÉE QUELLE ALGÉRIE POUR 2020 ? Par Ali Kefaifi Pages 7-8 n FILAHA INNOVE LE MANQUE DE MAIN-D’ŒUVRE QUALIFIÉE, LE MAILLON FAIBLE (1 ere PARTIE) Page 11 Pages 4-6 «CevItaL est en surLIquIdItés» LA PME, VECTEUR D’ÉMERGENCE VOITURE ALGÉRIENNE SKD, CKD... SACCADÉE Dj. Eddine Bouabdallah, DG de la filiale algérienne du groupe international italo-espagnol ENTRETIEN www.acm-lab.dz

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In medio stat virtusL’Hebdo national de l’Économie n Du Mardi 8 au Lundi 14 août 2017 n n°97 n Prix 30 DA n Étranger 1 euro

LG DÉVOILE SES RÉSULTATS FINANCIERS POUR LE DEUXIÈME TRIMESTRE DE L’ANNÉE 2017

rebrab rêve de mettre

le Cap sur le portde piombino…

La «communauté»du dieu Pan !

4Par S. Méhalla

L’enfant «prodige» de laRépublique, Ali Haddad, a, danssa dernière sortie médiatique,

remis les pendules à l’heure. Il réveille«les frères» pour sonner Les Matines.S’offre même la Constitution, à lui toutseul, où pourtant nous pouvons lire que(c’est) : «Le peuple algérien fait siens lesprincipes de la politique de paix et deréconciliation nationale… Il (le peuple)demeure convaincu que le respect deces principes contribue à la défense desvaleurs communes et constitue la voieconsensuelle pour la protection desintérêts de la communauté nationale.»Pour Señor Haddad Ali donc et selon soncommuniqué, ces hommes, ces femmes,ces techniciens légiférant et«techniciennes», ces experts, et «ex…pertes» ès qualités ainsi que tous lesspécialistes d’astreinte n’ont réponduque pour une seule conséquence :laisser señor Haddad Ali s’enrichir. Avec,certainement, la tâche d’en générer lesapplications juridiques et entériner, àmain visible, l’antithèse républicaine.Pourquoi, dans ce communiqué, Haddadnous parle de réconciliation ? Est-ellemenacée ? N’est-il pas clairementconvenu que les questions de laréconciliation, de l’amitié, de paix, de lafraternité entre nous… toutes cesquestions-là enfin relèvent du ressort detout le peuple et non pas d’une bande àpognon ? Ali Haddad, dans ces entre-deux lignes, nous fait comprendre quefinalement la concorde et laréconciliation ne sont autre chose qu’un«aléa» tragique dans le destin del’Algérie. Une surenchère. Dans cetteAlgérie des règnes finis etdégénérescents des monstres. CetteAlgérie soumise à l’amateurisme deSellal, Haddad… à l’improvisation affoléeet affolante, aux manipulations donnant,sans concours de la Raison innocente,âme au monstre de Goya. Ce passage ducommuniqué du président du FCE nerisque-t-il pas de convoquer toute sorted’interrogation alors que le sang desvictimes dont la loi s’est abreuvée nerisque pas le réveil de l’empaleur desCarpates au nom du «moi le réconcilié».A tous les mafieux qui ont pioché dansles richesses : «Moi le réconcilié, voilàmon comptable, ma fortune, marichesse, mes sociétés et, voilà, lescommandements de votre Biblerépublicaine !» Ces gens-là n’auraientjamais pensé mieux y croire. Bravo laRépublique. Généreuse. Accueillante.Elle a le goût de l’égard, le goût desgrandes portes de sortie... ou d’entréed’ailleurs, c’est selon !

S. M.

MOT À DIRE

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Page 3

Axant son intervention sur la petite et moyenne entreprise, M. Dj. Eddine Bouabdallah voit dans lemode économique italien, essentiellement basé sur la PME, un modèle adapté pour l’Algérie…

Page 9

nTITANIC II VS FUSÉE

QUELLE ALGÉRIEPOUR 2020 ?

Par Ali Kefaifi Pages 7-8

n FILAHA INNOVE

LE MANQUE DE MAIN-D’ŒUVRE

QUALIFIÉE, LE MAILLONFAIBLE (1ere PARTIE)

Page 11

Pages 4-6«Cevital est en surliquidités»

LA PME, VECTEUR D’ÉMERGENCE

VOITURE ALGÉRIENNE

SKD, CKD... « SACCADÉE»Dj. Eddine Bouabdallah, DG de la filiale algérienne du groupe international italo-espagnol

E N T R E T I E N

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CRÉSUS # 97 DU MARDI 8 AU LUNDI 14 AOÛT 201742

L’Hebdo national de l’Économie, édité par la SARL CeliGne éd. & Com.

direCteur de publiCation SAMIR MEHALLA

Coordinateur de rédaction Hocine Adryen service correction Mohamed Bennaï administration 41, rue Mokhtar KRITELI, BLIDA rédactionEl fayet Club - Ouled Fayet

à proximité de l’Opéra d’Alger.marketing : 0550 667 0180561 685 [email protected] : www.cresus.dzr. C. : 15B 0808682- 09/00 Compte bancaire :02900161220043968344 impression : ALDP

diffusion: ALDPpublicité : ANEP 01, rue pasteur, Alger tél. : 021 73 76 78/ 021 73 71 28 021 73 30 43 Fax. : 021 73 95 59

à l’oreille de CrésusSelon un institut desondage US Gallup

L’Algérie parmi les paysles plus sécurisés aumonde

l’algérie a figu-ré à la 7e placedu classement2017 des paysles plus sécuri-sés au monde,établi par l’insti-tut de sondageaméricain Gallup. Avec un score de90 sur 100, l’Algérie se place dans letop 10 des pays où les habitants sesentent en sécurité, selon l’indiceLaw and Order, (loi et ordre) de Gal-lup qui mesure le sentiment de sécu-rité éprouvé au niveau personnelainsi que les expériences person-nelles concernant la criminalité etl’application des lois. Ce score lui apermis d’occuper la tête du classe-ment en Afrique, où le Rwanda aobtenu également un score de 84 sur100.

Air Algérie

Allache Bakhoucheconfirmé à la tête de lacompagnie

le directeurgénéral par inté-rim de la compa-gnie publique detransport aérien,Air Algérie,AllacheBakhouche, a étéconfirmé dans son poste en tant que prési-dent-directeur général. Ladécision deconfirmation de Allache Bakhouche dansson poste a été prise lors d’une assembléeordinaire du conseil d’administration de lacompagnie aérienne nationale. Pour rap-pel, Allache Bakhouche a été désigné direc-teur général par intérim d’Air Algérie enfévrier dernier, succédant à MohamedAbdou Bouderbala. Après plusieursreports, le Conseil d’Administration d’AirAlgérie s’était réuni le 13 février dernier eta installé un nouveau P-DG par intérim enla personne de Bakhouche Allache, poursuccéder à Mohamed Abdou Bouderbala.

LG DÉVOILE SES RESULTATS FINANCIERS POUR LEDEUXIÈME TRIMESTRE DE L’ANNÉE 2017

Les deux divisions de LGAppareils Electroménagers &solutions de climatisation &chauffage encore en tête parrapport à toutes les devi-sions;La rentabilité globale etles revenus en hausse malgréun trimestre difficile pour les téléphones portables

séoul, le 27 Juillet 2017 — LG Electronics Inc. (LG) a annoncé aujourd'hui unchiffre d'affaires de 14,55 trillions de KRW won coréens pour le deuxième tri-mestre 2017 (soit 12,89 milliards de dollars), une augmentation de près de 4% parrapport à la même pé-riode l'an dernier, avec en tête la division des Appareils Elec-troménagers qui a enregistré une hausse des ventes de 12% par rapport audeuxième trimestre de 2016. Trois des quatre principales divisions opérationnellesde l'entreprise ont affiché des revenus plus élevés que l'an dernier. Le bénéficed'exploitation trimestriel de 664,1 milliards de KRW (588,2 millions USD) a été de13,6% plus élevé en 2017, malgré un trimestre difficile pour l'activité mobile. Lesdeux divisions LG des Appareils Electroménagers et celle des solutions de climati-sa-tion & chauffage représentent la plus grande part du chiffre d'affaires et dubénéfice d'exploitation du deuxième trimestre avec 5,25 trillions de KRW (4,65milliards de USD) et 465,7 milliards de KRW (412,5 millions de USD) respective-ment. L’un des points forts du deuxième trimestre est la progression des ventes surle marché coréen, en hausse de 43 pour cent par rapport à la période d'avril-juin2016. JD Power vient d'annoncer que «LG a reçu plus de prix de satisfaction client2017 pour les appareils de cuisine et de blanchisserie que tout autre fabricant». Ladivision d'affaires prévoit une demande crois-sante en Amérique du Nord, en Euro-pe et en Asie, tandis que les appareils électroména-gers haut de gamme tels que lesréfrigérateurs InstaView et les machines à laver TWIN-Wash devraient contribuerà de fortes marges. La division LG de l’Électronique Grand Public a enregistré un bénéfice d'exploita-tion de 4,33 milliards de KRW (3,303 milliards USD), soit une augmentation de 2%par rapport au deuxième trimestre de 2016, en dépit de la baisse de la demandemondiale sur les té-léviseurs. Les fortes ventes au deuxième trimestre des télévi-seurs haut de gamme, tels que les téléviseurs LG OLED et LG SUPER UHD, associéesà une meilleure gestion des coûts, ont donné lieu à une solide marge bénéficiaired'exploitation de 8,1 pour cent. Les ventes de télévision premium devraient resterfortes pour LG durant le troisième tri-mestre. La division LG Communications Mobiles a vécu un deuxième trimestre difficileavec un chiffre d'affaires de 2,70 trillions de KRW (USD 2,39 milliards) et une perted'exploita-tion de 132,4 milliards de KRW (117,27 millions de USD), pratiquementsans change-ment par rapport à la même période de l’année précédente, principa-lement en raison d’une baisse des ventes plus importante que prévue des smart-phones haut de gamme et de l'augmentation des coûts des composants. Le marchénord-américain reste solide, ce qui a contribué à une augmentation de 13 pourcent des ventes par rapport à la même pé-riode l'an dernier grâce à la forte perfor-mance de la gamme de masse de la société. L'introduction de la nouvelle série Q etle lancement d'un nouvel appareil haut de gamme dans les semaines à venir ce quidevraient renforcer la performance de l'entreprise au se-cond semestre de 2017.La division LG des Composants automobiles suit sa forte croissance avec desventes de KRW 882,6 milliards (781,7 millions de dollars) au deuxième trimestre,en hausse de 38% par rapport à la même période de l’an 2016, en grande partiegrâce au succès de ses activités télématiques et de ses composants pour Le véhicu-le électrique Chevrolet Bolt récemment lancé aux États-Unis. Les investissementscontinus dans de nouveaux secteurs d'activité, tels que les systèmes avancés d'as-sistance à la conduite (ADAS), ont entraîné une perte de 16,4 milliards de KRW(14,5 millions USD) pour le trimestre. Ces investis-sements commencent à porterleur fruit; LG a annoncé son premier partenariat pour les caméras ADAS avec unimportant constructeur automobile allemand. Le marché des composants de véhi-cules électriques intelligents devrait connaître une forte croissance au deuxièmesemestre, indiquant une plus grande disponibilité de ChevroletBolt en Amé-riquedu Nord et la croissance d'autres véhicules électriques en Europe Explication destaux de change pour le deuxième trimestre (T2) de 2017 Les recettes trimestriellesnon vérifiées de LG Electronics sont fondés sur les IFRS (Normes internationalesd'information financière) pour une période de trois mois se ter-minant le 30 Juin2017. Les sommes en won coréen (KRW) sont converties en dollars américains àpartir du taux moyen en vigueur au cours de la période de trois mois du trimestrecorrespondant –1.129,05 KRW par USD.* LG a reçu le score numérique le plus élevé dans les segments respectés de J.D. Power2017 sur les appareils de cuisines et les lave-linges lors d’une étude de satisfactionclients, ayant totalisée 6,241 (appareils de cuisine) et 14 745 (lave-linge), lors d’unsondage d’opinions réalisé durant la période Février-Mar 2017, auprès des clientsayant acquis un nouvel appareil dans les 12 mois précédents. Vos expériences peuventvarier. Visitez jdpower.com.

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43CRÉSUS # 97 DU MARDI 8 AU LUNDI 14 AOÛT 2017

algérieSelon une étude présentée récemment au ministre de l’Industrie et des Mines, Mahdjoub Bedda,

sur le dispositif SKD/CKD, par une commission composée d’experts et de hauts cadres de sonministre, celle-ci fait ressortir un manque à gagner pour le Trésor public dû à l’application de ce

régime à plus de 40 milliards de DA pour l’année 2016 et à plus de 27 milliards de DA pourl’année 2015 soit 67 milliards de DA (500 millions d’euros) en deux ans.SKD-CKD

l’actuel ministre désavoue...4par Hocine adryen

Rien que pour les cinq pre-miers mois de l’année encours, ce manque à gagner enmatière de droits de douanesa atteint plus de 20 milliardsde DA. Ce régime SKD/CKD mis en œuvreau début des années 2000, est un disposi-tif préférentiel d’avantages fiscaux accor-dés au moment de l’importation d’unproduit démonté et composé de sous-ensembles (SKD) ou d’un produit com-plètement démonté (CKD) n’a jamais ététouché ou réadapté pour le mettre enphase avec l’évolution du secteur par lesministres qui se sont succédé depuis ledébut des années 2000. Ces derniersn’ont-ils pas pris la mesure de ce disposi-tif ou l’ont-ils laissé faire ? Actuellement,quelque 60 opérateurs économiquesémargent au dispositif SKD/CKD pour20.000 emplois. Alerté par ce manque àgagner flagrant, Mahdjoub Bedda a jugé

«urgent de revoir en profondeur» la poli-tique des avantages fiscaux accordésdans le cadre du dispositif SKD/CKD,après «avoir constaté plusieurs dysfonc-tionnements». De plus, ce dispositif a nonseulement diminué les recettes budgé-taires de l’Etat, mais aussi les réserves dechange, «sans atteindre les objectifs pré-vus». L’étude a montré que le taux d’inté-gration moyen «ne dépasse pas 20% horsfilière automobile», tandis que le taux decouverture du marché se situe entre 35%et 40% : «Je tiens à préciser d’abord quel’intégration n’est pas une fin en soi. Ellen’a de sens que si elle contribue à l’amélio-ration de la compétitivité des entreprises»,révèle cette étude. A l’origine, ce disposi-tif a été mis en place pour développer unebase industrielle dans diverses filières deproduction (électronique, électroména-ger et mécanique), développer la produc-tion et la sous-traitance nationale, encou-rager les opérateurs économiques à éle-ver les niveaux d’intégration et créer del’emploi. Le ministre a souligné, en outre, qu’àl’inverse de ce qui était attendu du dispo-sitif SKD/CKD, les importations entermes de valeurs de kits d’assemblage etde montage «n’ont cessé d’augmenterdurant ces trois dernières années pouratteindre près de 2 milliards de dollars en2016, contre plus de 1,42 milliard de dol-lars en 2015 et plus de 851 millions de dol-lars en 2014». Même si ce régime est des-tiné à substituer aux importations, cesfilières (automobile, électroménager…)font un recours incessant à la devise. Encontrepartie, ce dispositif est instauré,également, pour contribuer à amélioreraussi bien la compétitivité industrielleque l’exportation. En matière de création d’emploi, lacontribution de cette filière était trèsfaible. A titre d’illustration, le manque àgagner au Trésor public pour 2016 équi-vaudrait à la création de 70.000 postesd’emploi à raison de 50.000 DA/person-ne. Sur le plan fiscal, des «incohérencesde taux de droits de douane» ont été rele-vés. Ainsi, la majorité des produitsimportés dans le cadre du dispositif SKD«sont taxés au même titre que le produitfini».Les véhicules de tourisme importés enproduits finis, la facture des collectionsCKD importées par les concessionnairesdans le cadre du montage industriel desvéhicules de tourisme en Algérie, a

atteint un montant de l'ordre de 540 mil-lions de dollars au 1er semestre 2017contre 268 millions de dollars au mêmesemestre 2016.la filière automobile, la plus

touCHéeRien que pour la filière automobile, àelle seule, le manque à gagner pour le Tré-sor public dû à l’importation des collectionsdestinées à l’activité de montage de véhi-cules (SKD), exonérée de droits de douanesen vertu des dispositions de la loi deFinances 2010, «a atteint 13 milliards de DAen 2016 et 6,82 milliards de DA en 2015». Ce chiffre est de 8,24 milliards de DApour les cinq premiers mois de l’année encours. Les importations de collections SKDdestinées à la filière de l’industrie méca-nique (tracteurs, bus, véhicules de touris-me et véhicules de transport de marchan-dises) ont atteint plus de 473 millions dedollars en2016 contreplus de 81 mil-lions de dollarsen 2015.Durant les cinqpremiers moisde 2017, cesimportationsse sont élevéesà plus de 815millions de dol-lars. Pour lesvéhicules detourisme, lesimportations des kits d’assemblage ontdépassé 277 millions de dollars en 2016contre plus de 27 millions de dollars en2015. Dans ce cadre, le ministère a consta-té que «les prix sortie usine étaient relative-ment élevés» malgré les avantages fiscauxaccordés, c’est pourquoi l’octroi et lerenouvellement des autorisations «serontsubordonnés à la question des prix des véhi-cules». L’étude préconise une série de recom-mandations consistant notamment en l’ins-tauration de conditions d’accès au disposi-tif CKD/SKD qui portent essentiellementsur l’investissement et la création d’emploi.Il a également proposé de limiter la duréedes avantages fiscaux, accordés actuelle-

ment pour une durée indéterminée et sur-tout de subordonner le renouvellement auxavantages du régime SKD/CKD à l’exporta-tion d’une partie de la production. L’étudeen question fait ressortir qu’il est indispen-sable de mettre en place un mécanisme desuivi et de contrôle multisectoriel composédes ministères de l’Industrie et desFinances (Douanes et Impôts).tebboune Gèle les dossiers de

montaGe véHiCulesLe Premier ministre, Abdelmadjid Teb-boune a instruit lors du Conseil interminis-tériel, consacré au dossier du montageindustriel des véhicules automobiles lessecteurs directement concernés «en vue dedifférer l'étude des projets de montageindustriels nouveaux et de procéder à l'éla-boration d'un nouveau cahier des charges»par le ministère de l'Industrie et des Minesen concertation avec l'ensemble des partiesimpliquées, àl'exemple dessecteurs desFinances, duCommerce, desDouanes et desBanques. Lesprincipauxacteurs etintervenantsdans cettesphère d'activi-té «ont ensuite

relevé les failleset autres inco-

hérences qui la caractérisent». En outre, M.Tebboune a souligné la nécessité de parve-nir à la conception d'un instrument juri-dique qui «soit susceptible de susciterl'émergence», dans l'environnement écono-mique national, de structures productivesaptes à garantir et à favoriser «la créationd'un véritable marché de la sous-traitancenationale».Un marché qui est de nature à «assurerun niveau d'intégration qui soit satisfai-sant», la réduction de la facture des impor-tations, la création d'emplois et l'introduc-tion de la notion d'équilibre et de propor-tionnalité d'exonération des taxes etimpôts et du taux d'intégration, ajoute lecommuniqué. Le ministère du Commerce a

ouvert une enquête sur les prix jugés tropélevés des véhicules assemblés par lesusines érigées récemment en Algérie. Eneffet, le département d’Ahmed Saci a dépê-ché une enquête relative à la hausse nonjustifiée des véhicules assemblés en Algé-rie, dont les prix dépassent parfois celui desvéhicules importés de la même marque.L’enquête cible, ainsi, les différentes usinesd’assemblage et de montage automobilescréées dans l’objectif de répondre à lademande nationale, tout en réduisant lafacture d’importation. De son côté, le minis-tère de l’Industrie et des Mines a annoncépouvoir finaliser dans peu de temps la pre-mière phase d'élaboration du nouveaucahier des charges régissant l’industrieautomobile en Algérie. Lors de cette première phase, plusieursréunions, regroupant des cadres de ceministère et des experts du domaine, ont eulieu «afin d’apporter des modifications et derectifier le texte en vigueur qui n’a pas per-mis d’atteindre les objectifs escomptés parles pouvoirs publics». Les principalesconclusions de cette première étape por-tent principalement sur l’exigence, à moyenterme, d’exporter une partie de la produc-tion et d’exiger une participation minimaledu partenaire étranger dans le capital dessociétés algériennes créées, précise leministère. Le projet de texte exige aussi desconstructeurs de «mobiliser leurs sous-trai-tants et équipementiers», afin d’aider lesentreprises nationales à «augmenter le tauxd’intégration» et d’encourager «la créationd’une industrie de sous-traitance», souligne-t-il. Les propositions prévoient certainesmesures transitoires pour permettre l’ap-plication de mesures qui seront arrêtéespar le nouveau cahier des charges, poursuitle ministère qui avance que d’autresréunions se tiendront dans les prochainsjours avec les opérateurs concernés parcette activité. L’objectif de ces consulta-tions est de «parvenir à un texte consensuelqui implique, sans exclusion, toutes les par-ties prenantes concernées par cette activi-té». Le ministre de l’Industrie et des Mines,M. Mahdjoub Bedda, «veillera à ce que cecahier des charges, qui va être finalisé inces-samment, tienne compte des intérêts detoutes les parties». H. a.

«Je tiens à préciserd’abord que l’intégra-tion n’est pas une fin

en soi. Elle n’a de sensque si elle contribue à

l’amélioration de lacompétitivité des

entreprises»

Mahdjoub Bedda s’attaque aux gros dossiers.

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CRÉSUS # 97 DU MARDI 8 AU LUNDI 14 AOÛT 201744

algérieREBRAB RêVE DE METTRE LE CAP SUR LE PORT DE PIOMBINOune volonté en acier

Dans un communiqué de presse publié le 4 août, la commune de Piombino déclare queconformément à l’addendum signé le 30 juin dernier qui prévoit la possibilité d’adjoindre

au projet d’autres industriels intéressés, un rendez-vous informel a eu lieu entre leministre Calenda et l’industriel indien, Jindal Steel&Power, qui a ensuite rencontré leprésident de la région toscane, Enrico Rossi, pour écouter les éventuelles propositions.

4par patricia mazy

Le projet d’Issad Rebrab à Piombi-no centre sidérurgique en Italie,mais aussi et surtout port straté-gique en Méditerranée n’a pasconnu son épilogue. Ainsi l’ontdécidé toutes les parties concernées et ce,malgré un manque de financement, ayantpour conséquence l’arrêt quasiment com-plet de l’activité des aciéries depuis plu-sieurs années.

un addendum au plan CévitalLe 30 juin dernier, Cevital et le gouver-nement italien ont convenu de prolonger lapériode de surveillance des organes de laprocédure d’administration extraordinairesur la base d’un plan prévoyant des datestrès rapprochées pour le début de certainesopérations. Pour la partie sidérurgique, lareprise de l’activité concernant le laminagedevra commencer au mois d’août et ledémontage des équipements devra avoirlieu entre septembre et octobre prochainsavec une fin de travaux estimée en octobre2019. Aferpi s’engage en outre à présenter,concernant la plateforme logistique etl’agroalimentaire dans les six mois de l’ap-probation du plan sidérurgique, des propo-sitions concrètes et opérationnelles. Parailleurs, Cévital aura la possibilité de trou-ver d’ici le 31 octobre un partnership pourla partie sidérurgique du projet et devraprésenter un plan industriel soutenu pardes financements certains, faute de quoitout manquement pourra constituer unecause de résolutions des accords signés. Unprogramme à la fois complet et sérieux,mais qui fait apparaitre de plus en plus leslacunes ou l’impossibilité de reprise de lapartie sidérurgique qui n’intéresse pluspersonne ou presque. En ce qui concerneles ouvriers, le ministre du Développementéconomique Carlo Calenda a déclaré qu’ilsbénéficieraient du même traitement écono-mique qu’à ce jour. Si l’on est loin des objec-tifs du plan industriel proposé, il y a deuxans, par M. Rebrab et qu’aujourd’hui lasituation semble même avoir nettementempiré, le nouvel accord permet de penserque le projet ne peut être abandonné mêmesi la situation est complexe, du moins peuclaire. Un pas en avant a donc été fait, maisla direction n’est certainement pas celleescomptée par les ouvriers et les syndicatsau début de la reprise de l’ex-Lucchini.Dans un communiqué de presse publiéle 4 août, la commune de Piombino déclareque conformément à l’addendum signé le30 juin dernier qui prévoit la possibilitéd’adjoindre au projet d’autres industrielsintéressés, une rendez-vous informel a eulieu entre le ministre Calenda et l’industrielindien, Jindal Steel&Power, qui a ensuiterencontré le président de la région toscane,Enrico Rossi pour écouter les éventuellespropositions.«Nous sommes amis de tous mais parents

de personne… et nous attendons des faitsprécis», a déclaré Enrico Rossi. L’industrielindien, quant à lui, qui avait déjà démontréun intérêt certain pour la reprise des acié-ries, il y a deux ans, avait été évincé au pro-fit de Cévital qui s’était, elle, engagée àreprendre les 2200 ouvriers alors que l’in-dustriel indien n’en gardait que 700. A cejour, Jindal pourrait peut-être revenir sur lascène pour reprendre, en partie seulement,les aciéries avec éventuellement le fonds definancement anglais Liberty Steel. Deuxentreprises russes auraient égalementpointé le bout de leur nez pour se joindreou soutenir Cévital et faire repartir la pro-

duction d’acier avec la construction d’unfour électrique.le projet de issad rebrab est

toujours le meilleurIl n’est donc pas question de renoncerau projet de Cévital même si celui-ci a subiet subira encore, de nombreuses et impor-tantes modifications et sur ce sujet tout lemonde semble d’ailleurs être d’accord.Luciano Gabrielli, ex- secrétaire de la Fiomet coordinateur du parti MDP pour le Val diCornia qui a travaillé 42 ans dans les acié-ries, l’a déclaré. Conscient que les pro-blèmes actuels proviennent d’un manquede financement, il souhaiterait que le gou-vernement donne les garanties pour queCevital puisse acquérir le four électriqueindispensable à la continuité du projet sidé-rurgique. Il s’étonne du fait que le gouver-nement l’ait fait pour la banque MontePaschi di Sienna, pour Alitalia et ne le fassepasse pas pour Piombino qui représentedes atouts indéniables et stratégiques pourl’Italie. Quant au port, déclare-t-il : «C’estscandaleux que ne soit pas encore nommé unresponsable de la nouvelle autorité portuai-re. Les travaux sont au ralenti et il y a unevolonté de ne pas soutenir Piombino.»Le problème de Piombino semble doncrésider malheureusement dans le fait quepersonne ne puisse ou ne veuille financer leprojet des aciéries et que soit ainsi bloquéle projet portuaire et agroalimentaire quipourtant pourrait faire revivre la ville etrenaitre la région.Cependant, tous sont d’accord pour direque ce projet est solide et plein de pro-messes. Le 21 juillet dernier même l’am-bassadeur d’Italie en Algérie, Pasquale Fer-rare, a déclaré à l’Agenzia Nova que, en cequi concernait l’implantation sidérurgique

le projet de Piombino est solide, mais qu’ilexiste un problème de financement et dedisponibilité financière, expliquant que lesdeux gouvernements pouvaient difficile-ment exercer un rôle d’intermédiaire d’au-tant qu’un décret- loi algérien de 2009empêche tout transfert de fonds de Cévitalhors de l’Algérie. Cette législation rend parconséquent impossible pour un gouverne-ment étranger de solliciter tout transfertcontraire à la loi d’autant que les excel-lentes relations entre l’Italie et l’Algérie nepeuvent être remises en cause pour laquestion de Piombino concernant l’acier. la fin de la sidérurGie

à piombino ?En effet, un complexe sidérurgique àBellara en Algérie, fruit d’un partenariatentre le groupe algérien Sider (51%) etl’entreprise Qatar Steel (49%) produiradans les tout prochains jours 2 millions detonnes d’acier dans une première phasepar an, puis 5 millions dans une deuxièmephase. Réalisé par une entreprise italienneavec un coût de plus de 2 milliards de dol-lars, le complexe comprend 10 unités deproduction, deux fours électriques, une sta-tion de gaz naturel, un transformateur élec-trique, une usine de chaux et une unité detraitement des eaux. Cette productionrisque donc de faire échouer le projet de M.Rebrab, concernant le chemin de fer«Transafricain» qui se serait vu fournir desrails provenant de Piombino.Malgré toutes ces «bonnes nouvelles»pour Piombino, le conseil communal veutencore y croire et s’adaptera aux variantesAferpi : Le projet et le plan ont mis en évi-dence les énormes possibilités de dévelop-pement du port de Piombino en synergieavec Livourne, a déclaré Massimo Giuliani,

maire de Piombino (Corriere Etrusco 5aout 2017) ajoutant que, selon le plan Cévi-tal, le trafic pourrait être basé en grandepartie sur la production de l’agroalimentai-re et de l’activité sidérurgique.«Dans tous les cas, la Région a pris le

temps de vérifier les données qui ont été pré-sentés, résume Giuliani. Il y aura donc enco-re plusieurs étapes avec l'approfondissementdu gouvernement. Il faut dire qu'il ne peut yavoir de libération de concession sans l’oc-troi d’une garantie financière adéquate auxopérations décrites».Il est donc vraisemblable, comme celaétait prévisible, que le plan de la logistiquesortira grand vainqueur de ce projet qui, audépart, ne devait concerner que la reprisedes aciéries Lucchini. Mais il est vrai que ledéveloppement d’un port comme celui dePiombino apportera à la ville une nouvelleprospérité et de nombreux emplois danstous les domaines. Pour l’instant, pour cal-mer le jeu et gagner du temps, meilleurmoyen pour accepter la fin de certainsrêves, les autorités n’en parlent officielle-ment que très discrètement.

«Le plan de la logistique de Aferpi estambitieux, a commenté Gianni Anselmi,président de la région toscane. Il comprendle commerce, l'investissement et l'embauchede 400 personnes. Tous les bénéfices de l'in-dustrie sidérurgique et l'agro-industrie,aujourd'hui ne sont pas traité. Il ne m’ap-partient pas d’en divulguer le contenu, quisera étudié dans les hypothèses économiqueset dans les références numériques qui serontfournies». Et d’ajouter (Corriere Etrusco 5aout 2017) : «Si une prolongation desconcessions portuaires sont demandées parCévital, qui sont un bien commun précieux, ildoit être attaché à un plan industriel etfinancier avec des garanties suffisantes.»Il est donc arrivé pour Cévital lemoment de vérité et surtout de crédibilité.Nombreux sont ceux qui aujourd’hui pré-tendent que le projet de M. Rebrab a servi àfaire sortir Piombino de la sidérurgie. Diffi-cile de se prononcer sur la question mêmesi le constat actuel s’oriente vers cet état defait. Le plus important néanmoins pour uneville, une région ou un pays n’est-il pas quel’économie soit florissante même si pourcela elle doit être basée sur de nouveauxconcepts ?

p. m.

Le projet d’Issad Rebrab à Piombinocentre sidérurgique en Italie, mais aussiet surtout port stratégique en Méditerra-

née n’a pas connu son épilogue. Ainsil’ont décidé toutes les parties concernéeset ce, malgré un manque de financement,

ayant pour conséquence l’arrêt quasi-ment complet de l’activité des aciéries

depuis plusieurs années.

Issad Rebrab PDG du groupe Cevital

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entretien ISSAAD REBRAB «Cevital est en surliquidités»

Pour les besoins de l’actualité de Aferpi, nous avons décidé de repasserl’entretien que Crésus a réalisé avec M. Rebrab il y a quelques temps. Tout ne

s’est pas donc passé comme l’espérait le patron de Cévital…

4 entretien réalisé par s. mehalla

Crésus : Visiblement, nos amis italienssont un peu inquiets suite à l’article,parce qu’ils disent que les banquesitaliennes sont presqu’en faillite…Elles sont en difficulté.…et le projet de Piombino est ungrand projet qui nécessite une massesalariale conséquente, et où M.Rebrab n’a pas encore donné lesgaranties nécessaires pour lacontinuité du projet. Autrement dit, ily a un financement qui manque.Non ! C’est que nous, ce que nous avonspromis, nous l’avons fait. Maintenant, lereste est au niveau du gouvernement ita-lien de la région toscane et du crédit-ache-teur. En réalité, la quasi-totalité des finan-cements devrait se faire par un crédit-ache-teur. Nous avons signé avec le plus grandéquipementier sidérurgiste SMS Siemag,qui est une société allemande et qui nous apromis de faire le montage financier avecl’assurance-crédit Hermes (Allemagne) etl’assurance-crédit la SERV (Suisse) et l’as-surance-crédit italienne, la SACE. Et nousavons reçu les accords de SMS avecHEMRMES, la SERV et Commerce Bank(Allemagne).Aujourd’hui, au niveau mondial, mêmesi les banques italiennes sont en difficulté,nous n’avons absolument aucun problèmepour trouver les financements nécessairesquand il y a des assurances-crédits. Lesbanques allemandes ou suisses, au contrai-re, c’est une aubaine pour elles du momentoù elles sont en surliquidités, mais elles ontbesoin d’être confortées au niveau desgaranties. Dans le cadre des crédits-ache-teurs, les garanties sont de 85% du mon-tant de l’investissement. Pour les 15%, soitc’est l’investisseur qui les ramène, soit cesont les banques qui doivent se les parta-ger. Nous, nous avons dit que nous vou-drons que les financements doivent être à100%, c’est-à-dire que les assurances-cré-dits vont garantir les 85% et à partir dumoment où on donne aux banques les assu-rances-crédits sur les 85%, on leur deman-de de prendre le risque pour les 15%. Etc’est ce que nous comptons faire. Ou bienon demandera à la caisse des dépôts ita-liens de nous accompagner partiellement.Parce que dans le cadre de ce projet,comme nous avons investi dans la toutedernière technologie, SMS Siemag, la socié-té allemande qui est spécialisée dans leséquipements sidérurgiques, elle est lenuméro 1 mondial au point de vue techno-logique, nous a garanti qu’avec ses équipe-ments, non seulement, il n’y aura pas depollution, mais en plus le four électriquec’est celui qui consommera le moins d’éner-gie. Et avec ça, l’Union européenne et legouvernement italien, nous donnent cequ’on appelle les certi-ficats blancs. Ces certi-ficats blancs que nousestimons au moins à 80millions d’euros peu-vent nous servir dans lecadre d’une provisionpour nos investisse-ments. Nous avonschoisi une sociétéfinancière qui est entrain de préparer ledossier pour la SACE.Cette société financièrenous a été recommandée par la SACE et parle président de la Toscane. Et c’est unancien PDG de banque qui va présenter ce

dossier à la SACE. Une fois la SACE a donnél’accord, Hermes et la SERV vont donnerl’accord. Aujourd’hui, nous avons déjà signéavec SMS Siemag pour la partie technolo-gique. On esten train defaire l’enginee-ring et le projetavance. Unefois les étudesd’engineeringdu process ter-minées, nousnous attaque-rons auxétudes dedétail pourtout ce qui estutilité, parexemple la par-tie des sous-stations électriques que nouscomptons acheter chez différents fournis-seurs, où nous mettrons en concurrencedifférents fournisseurs comme parexemple Siemens, Scheider, ABB ou aussiGeneral Electric (GE). Une fois qu’on auraconsulté ces sociétés-là, SMS a donné sonaccord pour financer la totalité des équipe-ments qu’ils doivent nous fournir. Nousavons d’autres équipements comme lasous-station de traitement des eaux, unefois le fournisseur désigné, on va leurdemander un crédit-acheteur. Nous avonsaussi la partie génie civil que nous allonsaussi faire financer par les fournisseurs,généralement ce sera fait par la SACEpuisque le projet est en Italie. Pour la partiecharpentemétallique,noussommes entrain deréfléchirpour la fabri-quer enAlgérie,parce qu’onva mettreune usine deproductionde charpentemétallique à partir du mois d’octobre pro-chain. Là aussi, on va faire financer ça dansle cadre du crédit-acheteur soit par des

banques algériennes, soit par des banquesdu Moyen-Orient. Donc tout le projet,aujourd’hui, nous sommes en train de lestructurer sans financements.Cesfinancementspeuventprendrebeaucoup detemps…Non ! Enprincipe, avantle mois denovembre,nous allonstout boucler.Mais il y aaussi le projetdu port de

Piombino…Ça c’est à part. Il y a une autre sociétéfinancière européenne, qui est en train defaire un autre montage financier.Pourquoi un pareil projet n’est pasimplanté en Algérie ? Il n’y a pas definancement ?En Algérie, Cévital est aujourd’hui à l’ai-se, en surliquidités. On a zéro dette. On peutl’installer entièrement en Algérie. Mais ilserait idéal d’installer ce projet à El-Hadjar.Mais il avoir les autorisations du gouverne-ment algérien. Cévital peut garantir auxautorités en Algérie non seulement de cou-vrir les besoins du marché algérien, maisaussi de faire passer le pays du stade d’im-portateur à celui d’exportateur.Vous allez réussir là où Arcelor-Mittala échoué…Au moment où l’acier était au plus hautet que le haut-fourneau d’El-Hadjar a étérefait aux frais de l’Etat, au moment oùArcelor-Mittal a bénéficié d’un grand stockà El-Hadjar, Arcelor-Mittal a pris le jus. Elleavait mis 23 millions de dollars et pris plu-sieurs centaines de millions de dollars. Ellen’a pas investi à El-Hadjar, mais investidans un laminoir de rond à béton de 400000 tonnes. C’est tout ce qu’elle a fait. Nous, aujourd’hui, si nous reprenons El-Hadjar, on peut le faire passer de 500 000 à600 000 tonnes d’acier/an à 5 millions detonnes/an.

Et vous avez la volonté, M. Rebrab, dereprendre El-Hadjar ?Nous n’avons aucun problème. Mais àune condition que nous reprenions, évi-demment, à nos conditions et non pas àcelles qui nous seront dictées.Aferpi aujourd’hui, le complexe dePiombino, est prêt aujourd’hui à reprendreEl-Hadjar et à faire passer sa production de500 000 tonnes d’acier actuellement à 5millions de tonnes pour non seulementcouvrir les besoins du marché nationalmais de pouvoir exporter l’excédent versl’Europe. A condition que les pouvoirspublics algériens l’acceptent.Il y a des chefs d’entreprises italiens,tel Fiorini, qui viennent en Algériepour chercher des crédits auprès desbanques algériennes pour financerdes projets ici en Algérie...Mais aujourd’hui, il n’y plus d’argent enAlgérie. Mais on entend la BNP dire qu’ellepeut financer de grands projets àcondition d’avoir des garantiesinternationales…C’est archi-faux ! Aujourd’hui, la BNP n’aplus d’argent comme toutes les banques dela place. Ils ont très peu d’argent. Ils peu-vent financer s’ils ont des garanties inter-nationales, à moins qu’ils ramènent de l’ar-gent de l’extérieur. Aujourd’hui, la BNP nepeut pas financer au-delà d’une fois soncapital. Aujourd’hui, la BNP c’est notrebanque. Et on connait la situation financiè-re de toutes les banques de la place. Aujour-d’hui, la place financière algérienne estasséchée.Des Italiens continuent de quêter descrédits pour faire des complexestouristiques, par exemple…Oui, mais au jour d‘aujourd’hui, celui quiobtient des financements dans un pays,pourra investir. Mais il faut leur dire deramener l’argent.Ils ne ramènent pas l’argent. C’est lecomble, d’ailleurs des investisseursétrangers. Ils veulent investir enAlgérie sans ramener l’argent.Je vais vous dire une chose. A une certai-

Rebrab reçu par l’ex Premier ministre italien Matteo Renzi

Je n’ai pas le droitd’être fatigué. C’estma vie. Je me batstout le temps pour

participer à laconstruction de notre

pays. On n’a pas depatrie de rechange.

Cévital peutgarantir aux autori-

tés en Algérie nonseulement de couvrirles besoins du mar-ché algérien, mais

aussi de faire passerle pays du staded’importateur à

celui d’exportateur.

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CRÉSUS # 97 DU MARDI 8 AU LUNDI 14 AOÛT 201746

entretienne époque, quand le baril de pétrole était à140 dollars, il y avait effectivement de l’ar-gent ici. Même les sociétés étrangères onttrouvé la possibilité de se faire financer ici.Mais aujourd’hui, des entreprisespubliques ou privées algériennes n’ont pasaujourd’hui cette possibilité de se fairefinancer pleinement en Algérie. Quand onvoit aujourd’hui l’emprunt obligatairelancé par le Trésor public uniquement pour5 milliards de dollars, le résultat est loind’être reluisant. Qu’est-ce que c’est que 5milliards de dollars alors que l’Etat a undéficit de 30 milliards de dollars sur le bud-get 2016. Et en recueillant 2,5 milliards dedollars, la place est asséchée. Ils étaientobligés de faire appel aux institutionsfinancières, aux banques publiques, poursouscrire à l’emprunt obligataire. Ce quifait que l’argent qu’il y avait est consommé.

C’est pour cela qu’il y a la nouvellepolitique de la Banque d’Algérie, lesexportateurs qui doivent financereux-mêmes avec les 50% des devises…Mais non ! Ça c’est uniquement pourceux qui ont demandé l’importation desmatières premiers en admission temporai-re. Deuxièmement, les matières premières,si elles doivent être financées à 50%, voussavez que dans la transformation, lesmatières premières peuvent être à 70% dumontant du prix de revient, donc ce n’estpas à 50%. Et puis, par cette méthode, ilsdécourageaient complètement les exporta-teurs. Donc c’est quelque chose d’irréali-sable, au moment justement où l’Algérieessaye d’encourager les exportations hors-hydrocarbures.Dans son entretien à Crésus, le mairede Piombino lance un appel augouvernement algérien qui dit ensubstance au gouvernement de lâcherdu lest et de débloquer les fonds deCevital pour qu’il puisse avancer.Qu’en pensez-vous M. Rebrab ?Ça c’est évidemment le souhait des Ita-liens, et notre souhait aussi. C’est quoi le problème des comptesdevises bloqués de Cevital ?Non ce n’est pas ça. Le gouvernementalgérien, pas seulement pour Cevital, neveut pas laisser des Algériens investir à l’in-ternational. Il nous afait une exception pourl’affaire italienne, dansle cadre de l’investisse-ment de CevitalyLogis-tics de Piombino. Il aautorisé la logistiquepour encourager lesexportations sur l’Eu-rope. Après, on ademandé de transférerle fonds de roulementmais cela n’a pas mar-ché. Que voulez-vous !On ne peut pas passeroutre la décision des autorités algériennes.Et pourtant, nous avons nos propresdevises et nous n’avons demandé qu’à lesutiliser. Mais cela nous a été refusé. Avec votre permission, j’aimerai qu’onsorte un peu du sujet del’investissement en Italie. M. Rebrab,vous avez vécu des moments difficilesavec les campagnes hostiles à vosactions, etc. Comment vous portez-vous ?Je me porte très bien.Mais que s’est-il passé ? C’est quoitoute cette campagne diffamatoiredont vous avez fait l’objet ?Ecoutez, je crois que cela ne sert absolu-ment à rien de revenir sur le passé. Moi, jevais continuer à être positif. On va conti-

nuer à inaugurer de plus en plus de nou-veaux projets orientés à 80/90% vers lesexportations. Cette année, nous allons inau-gurer la deuxième unité de verre plat, quiest beaucoup plus importante que la pre-mière. Et globalement, MFG (Mediterra-nean flat glass), avec 20% de ses capacitésde production va couvrir les 100% desbesoins du marché national, alors que 80%seront destinés à l’export.Nous allons inaugurer, cette annéeaussi, l’unité OXXO-Algérie qui va créer, àterme, 3000 emplois à Bordj Bou-Arreridj.50% de la production servira à couvrir lesbesoins du marché national et les 50% res-tant seront orientés vers l’exportation.Nous allons inaugurer également, uneusine de charpente métallique qui va aussicouvrir une partie des besoins du marchénational et affecter le reste à l’exportation.D’ailleurs notre usine de charpente métal-lique qui va démarrer en octobre prochaina déjà une année de production de char-pente métallique destinée pour l’Europe.Toute laproduc-tion vapartir àl’exporta-tion. Qua-trième-ment,nousavons déjàinauguréla premiè-re ligne deproduc-tion demachines à laver top qui a obtenu le prixJanus de l’industrie et d’innovation. Lesexportations ont déjà démarré depuis deuxmois et 90% de la production sont destinésà l’exportation. Donc on a quatre usinesqu’on vient de mettre en projection et des-tinées à l’exportation. Et nous allons conti-nuer l’année prochaine aussi dans le mêmesens.Tout cela intervient dans un contexteoù l’Etat n’encourage pas lesexportateurs !Effectivement, nous peinons aujour-d’hui. Mais nous allons toujours continuer àêtre positif pour notre pays. Et nous allonstoujours orienter, aujourd’hui plus quejamais, tous nos projets industriels vers lescompléments du besoin du marché natio-nal et dégager des excédents à l’exporta-

tion.Que devient votre grand projet de CapDjenet ?Jusqu’à présent, le projet est toujours blo-qué. La Banque d’Algérie n’y est pour rien.C’est au niveau gouvernemental. Nous,aujourd’hui, nous avons d’autres projets dansla pétrochimie et dans d’autres domaines qui,malheureusement, attendent toujours les

autorisations du gouvernement.Vous êtes tout le temps derrière unprojet, un montage financier, …Je n’ai pas le droit d’être fatigué. C’estma vie. Je me bats tout le temps pourcontribuer à la construction de mon pays.On n’a pas de patrie de rechange.

s. m.

Le complexe acierie de Piombino (Italie)

Nous n’avons absolu-ment aucun problème

pour trouver les financements

nécessaires quand il ya des assurances-

crédits.

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47CRÉSUS # 97 DU MARDI 8 AU LUNDI 14 AOÛT 2017

algérie ALGÉRIE 2020 titanic ii ou fusée ?

Le sursaut consiste à prendre conscience, planifier et agir. Au sein de tous ces défis, laprincipale contrainte critique réside dans la variable temps. Après 60 ans d’État rentier ou

quasi rentier, il ne reste que quelques années pour amorcer le virage dès 2018 et sepositionner en situation de nation émergente à partir de 2025.

4par ali Kefaifi

Il y a 2 ans, le 26 juillet 2015, c’était,au ministre de l’Industrie, de pré-senter durant 5 heures le potentielminier alors inconnu par l’adminis-tration. «Pourquoi ces incroyables

travaux sont restés sans suite ?» Neuf (9)ans après, le 26 juillet 2017, ce cri du cœurreste toujours valable, s'agissant des cor-rections qui s'imposent in fine, que ce soitpour les investissements du Golfe arabe(engrais, rond à béton,..) ou le reste (huilede coude des travailleurs syndiqués,importations, etc).pourquoi en est-on arrivé là ?

un bref rappel !Depuis 2008-2010 nous n'avons cesséd'alerter les responsables et les citoyens(1) (2)La situation de l’économie algériennen'est pas seulement grave, elle est ultragravissime, complexe, dans pratiquementtous les domaines à l'exception de celui dela Défense Nationale.Quelques éléments suffisent à résumerla situation :-Déséquilibre budgétaire (et … la fin duFRR en 2017) : à l'image des Etats rentiersdu Golfe arabique, la gestion des deniersde l'État ignorait les règles prudentielles(solde budgétaire aux alentours de 3 %PIB), ce qui a conduit à se retrouver avec leFonds de régulation des recettes vidées detoutes ses ressources financières dès la finde l'année 2017. Pourtant dès 2012-2013,plusieurs articles parus dans la presse atti-raient l'attention sur ce grave déséqui-libre. La seule réponse apportée par leprincipal responsable gouvernemental(lors du séminaire sur le développement, àla coupole de Club des Pins, novembre2014) était que ces informations étaientfausses et, comble de l'art politique, jugées«anti patriotiques». Rappelons que ceFonds de régulation des recettes, qui avaitatteint 72 milliards de dollars, avait étérecommandé dès 2000 par le Fondsmonétaire international pour obvier à lavolatilité des prix pétroliers de consé-quences sur les recettes fiscales de l'État.Ce fonds de régulation des recettes s'ins-crivait dans le cadre des mesures d'équitéinter générationnelle, mais il fut neutraliséet vit ces objectifs déviés par la loi definances 2006.Déséquilibre de la balance des comptescourants, et le spectre d’un matelas en dedollars quasiment nul vers 2019 : le désé-quilibre de la balance commerciale (- mil-liards de dollars en 2016), expression del'État rentier, a été et reste accentué par ledéséquilibre de la balance des services. Ilest curieux de constater que ce déséqui-libre de la balance des services est en 2017de l'ordre de moins 10 milliards de dollars,soit l'équivalent de tout le déséquilibre dela balance commerciale en 1999 (del'ordre de moins de - 9 milliards de dol-lars).-Déséquilibre énergétique (fin desexportations pétrolières vers 2022) : cedéséquilibre s'explique par trois phéno-mènes concomitants. D'abord, la quasiabsence de découverte pétrolière durantces 15 dernières années et le fait que lepétrole produit n'a pas été remplacée parde pétrole découvert, mais pire, voit saproduction décliner sous l'effet de ladéplétion pétrolière depuis 2007. Ensuite,la consommation énergétique, surtout

pour le carburant gazoil, il connaît unecroissance coûts quasi exponentielle, avecdes taux annuels de plus huit à plus 10 %,nonobstant la consommation non publié legasoil dans le forage des puis pétroliers enzone salifère.- Modèle de consommation énergétiqueantiéconomique: l’existence d’un modèlecohérent de consommation énergétique,dont la suppression concomitante dessubventions aurait permis d’ éviter la findes exportations pétrolières en 2022, parexemple par le recours au gaz naturel car-burant (GNV GNL) pour les flottes captives(bus, camions SNTR, camions poubelles,navires, locomotives, etc.). Il aurait aussiempêché l’Algérie d’être, avec la Corée duNord, d’être le seul pays dans le monde àcontinuer après 2000 à utiliser, commeadditif d’essence, le plomb Tétra éthyletrès nocif.-Fin de la production pétrolière (2030-2035) en l'absence de nouvelles décou-vertes (frontière géologique du Nord del'Algérie)ou dedévelop-pementdesgrandsgisements(Hassi-Mes-saoud,RourdeBaghel)par lesméthodesde récu-pération assistée tertiaire.-Agriculture : le plus grand paysd'Afrique par sa superficie se trouvedepuis le début de l’Indépendance dansune situation critique dans le domaine dela dépendance alimentaire. Il est curieuxde constater que ce grand pays producteurengrais reste à la traîne en matière deconsommation d'engrais part hectares.-Industries : la part de l'industrie dansla PIB atteint le seuil fatidique de 5 % cequi constitue un cas particulier exception-nel lorsque comparé aux autres pays de larégion (15 à 20 %) ou parmi les paysémergeant (20 à 30 %). Un autre chiffreeffarant correspond à la consommation dugaz naturel dans l'industrie, que ce soitcomme matière première source d'éner-gie. Alors que dans les grands pays indus-triels gaziers ou non gaziers, la part du gaz

naturel consommé par l'industrie et del'ordre de 30 à 40 %, en Algérie cette partest presque nulle est assimilable à l'erreurstatistique chère aux modèles économé-triques.-Le secteur public marchand : il est àl'agonie et un seul chiffre résume tout. Lesconsommations intermédiaires importéespar le secteur public marchand (les indus-tries de l'État) sont égales en 2016 auxexportations pétrolières. De manièresimple, on peut dire que tous les dollarsengrangés par les exportations pétrolièresalgériennes servent seulement et unique-ment à payer des importations de mar-chandises et de services du secteur écono-mique de l'État. De manière plus simple,sans être expert dans la prévision écono-mique, on peut énoncer qu’en 2022, avecla fin des exportations pétrolières, onassistera à la faillite totale du secteurpublic marchand algérien.-Le secteur des services et autres activi-tés informelles : l'absence de statistiquesempêche une ana-lyse fiable de cesactivités. Cepen-dant, on peut consi-dérer que ces acti-vités vont quasi-ment disparaîtrevers 2020, lorsqueles réserves endevises serontéquivalentes àquelques semainesou quelques moisd'importation.-Les seulsaspects positifs pérennes : le legs deschouhada et des congrès ante 1962 duFront de Libération, notamment l’éduca-tion, la santé, l’équité inter territoriale etinter générationnelle…quelques-uns des prinCipaux

défis auxquels reste Confrontée l'alGérie :A) Les défis spécifiques à l'Algérie : ilssont en grande partie d'ordre culturel, etils devaient être levés par des actionsappropriées et volontaristes dans les prin-cipaux domaines de la culture (éducation,éthique, citoyenneté, relation à l'effort etau travail, efficacité, compétitivité, etc.).Parmi ces défis, certains sont des prio-rités : les barrières de décision et de noncommunication entre structures (entreministères en charge de l'économie, entre

directions générales à l'intérieur desministères, à l'intérieur des DirectionsGénérales, à l'intérieur des bureaux), lesbarrières entre la bureaucratie et lecitoyen (bureaucratie souveraine et sanscompte à rendre alors qu'elle est au servi-ce du citoyen), la non gestion du temps,laquelle constitue une ressource rare, l'in-souciance du citoyen qui assimile ledomaine public de l'État au Beylik, etc.D’autres défis ont fini par être reconnuspar l'administration ainsi que les orga-nismes internationaux (FMI, Banque Mon-diale, etc.). Il en est ainsi des déséquilibresmacro-économiques cités dans le chapitreprécédent, ainsi que l'emploi, plus exacte-ment le chômage angoissant des jeunes,notamment des jeunes et moins jeunes,diplômés.Nous assistons à la fin du cycle de 60ans de pétrole fiscal algérien, soit la princi-pale source du budget de l’État. De ce fait,l'Algérie est qualifiée de pays fragile, toutcomme le Venezuela, la Libye, Nigéria,Irak, etc.B) Les défis nouveaux : ils s’inscriventdans le nouveau cycle économique de Kon-dratiev (économie de la connaissance, éco-nomie digitale, robotisation, matériaux duXXIe siècle, nano objet, durabilité, transi-tion énergétique, contraintes environne-mentales, etc.), les nouvelles règles géos-tratégiques ou économies du monde (puis-sance asiatique au lieu et place du mondeanglo-saxon, Afrique 2050 futur atelier dumonde, vieillissement de l'Europe, co loca-lisation économique, égoïsme des Nations,etc.).la seule voie de salut ? : Le sursaut consiste à prendre conscien-ce, planifier et agir. Au sein de tous cesdéfis, la principale contrainte critique rési-de dans la variable temps. Après 60 ansd’État rentier ou quasi rentier, il ne resteque quelques années pour amorcer le vira-ge des 2018 et se positionner en situationde nation émergente à partir de 2025.-Planification et élaboration d’une RoadMap (programmes d’actions), d'abord parune structure appropriée établie, pour unsouci de coordination des ministères, auniveau le plus élevé (Présidence de laRépublique, ou Premier ministère). Cettestructure constituera le noyau de futurministère chargé de la Prospective, la Pla-nification et la Coordination dans la miseen œuvre des programmes.

(suite page 8)

le plus grand paysd'Afrique par sa superficie

se trouve depuis le début del’Indépendance dans unesituation critique dans le

domaine de la dépendancealimentaire. Il est curieuxde constater que ce grandpays producteur d’engrais

reste à la traîne en matièrede consommation d'engrais

par hectare.

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48 CRÉSUS # 97 DU MARDI 8 AU LUNDI 14 AOÛT 2017

algérie(suite de la page 7)-Processus de mise en œuvre : il impor-te d’adopter des procédures de gouver-nance avec une mise en œuvre spécifiqueet un strict respect de l’application desprogrammes d'action ainsi que la prise encharge du pouvoir exécutif par la Jeunesse.

les sCénarios possibles …La situation est complexe et difficilepour l’économie algérienne, mais l'Algériedispose de nombreux projets indépen-dants et à très forte valeur. Ils sont carac-térisés par des taux intrinsèques de renta-bilité élevés, fiables et compétitifs par rap-port aux coûts marginaux mondiaux, oupar rapport aux taux d'intérêt bancaires età l’environnement d'attractivité des inves-tissements directs étrangers.Sans entrer dans le détail des projets,,nous citerons les principaux domaineséconomiques par ordre de priorité tempo-relle, en essayant de les illustrer par l'ana-lyse coût avantage.• La mère des projets algériens: la prin-cipale solution au modèle énergétiqueliquide (essence, gasoil, frein aux exporta-tions pétrolières liquides), réside dans legaz naturel carburant (GNC) ou NGV enanglais américain (Natural Gas Vehicle).Nonobstant les dépenses de conversion(alimentation GN vs alimentation gas oïldu bus/camion) de l’ordre de 10 000 dedollars, l’Etat fiscal sera totalementgagnant après le Pay Out Time (délai derécupération de 6 à 9 mois). Cela donne ungain de plus de 4 milliards de dollars hieret 21 milliards de dollars en 2022, sur labase d’un baril de pétrole exportable à 40dollars le baril. • Le père des projets sahariens : l'objec-tif est d’améliorer la production de pétroleextrait du gisement de Hassi-Messaoud etd’autres gisements (Rourde El Baghel,etc.), en passant de 400 000 barils/jour àun à 1,5 million de barils/ jour à Hassi-Messaoud. Une méthode d'ingénierie deréservoir pétrolier, ignorée par nos ingé-nieurs pétroliers depuis des décennies,consiste en la récupération tertiaire parvoie microbienne, dite Microbian Enhan-ced Oil Recovery ou MEOR et qui ne coûteque 10 dollars le baril, soit cinq fois moinsque les techniques traditionnelles de récu-pération tertiaire (chimique, gaz carbo-nique, thermique, etc.). Le gain net attenduest de l'ordre de 16 milliards de dollars en2018 et 30 milliards de dollars en 2021. Le projet «Sonatrach-Breakthrough»avec la Modernisation de Sonatrachautour de «concentrer et cibler Sonatrachsur 4 objectifs»: - Sonatrach, parmi les leaders des NOCet de la gouvernance : groupe de 5000 pro-fessionnels, le reste … coté en Bourse et laloi de Schumpeter (naissance, vie et mortdes entreprises)- Le projet NANOCATALYSE : fabricationde tous les projets pétroliers (essence, gasoil) et pétrochimiques à partir du gaznaturel.- Exploration des 2 méga gisements élé-phants en frontière géologique nord Algé-rien (Sud «Djemila la Romaine» et Sud«Meseta Oranaise»). Le gain «ressourcespossibles» attendu est de 10 fois lesréserves réelles (soit 5000 milliards dedollars de réserves ; 100 milliards de dol-lars/an de 2030 à 2080) du pays ou prèsde 5 fois les réserves restantes sur la basedes réserves dites «OPEC Cheating» (12,2milliards barils !!!) -Exploiter des méga gisements à faiblescoûts (Libye, Irak, Mauritanie) dans despays «amis», en utilisant le savoir-fairealgérien.- Développer et exploiter des gisements(GN), des usines de GNL, d’ammoniac, depotasse (Gabon, Ethiopie) en utilisant lasolide expérience cinquantenaire et le

savoir-faire technique.- Reporter à 2020 le projet insenséd’exploration pétrolière off-shore Bejaiaou Oran avec des puits revenant à 200 mil-lions de dollars l’un contre 10 à 20 millionsde dollars onshore.• La mère de la Diversification indus-trielle : la Pétrochimie diversifiée et créa-trice de VA,d’exportations,de technologie,de R/D, d’em-plois et d’inté-gration inter etintra-sectoriel-le - Pole Plas-turgie : de 10 à15 milliards dedollars d’ex-portations paran (SABIC KSA= 50 milliardsde dollars paran exportés)- Pole Textile : 50 000 emplois avals paran - Pole Engrais : 5 à 10 milliards de dol-lars d’exportations hors Potasse et Soufre

à découvrir dans le Tell et les Hauts Pla-teaux.- Pôle Chimie fine et de spécialité(10000 à 50000 entreprises privées etfamiliales)• Le projet d’exploitation du «barrageenterré du Chott Chergui» : il s’agit derécupérer l’eau écoulée depuis plus de 10million d’an-nées et dont500 milliardsde litre d’eaupar an s’éva-porent en pureperte, soitl’équivalent dela productionde toutes lesstations dedessalementde l’ouest et ducentre , c’est-à-dire éviter unCAPEX (inves-tissement) de près de 3 milliards de dol-lars et des Opex (couts opératoires defonctionnement ) de près de 300 à 500millions dollars/an pendant 25 ans (balan-ce des services).

• Chaine de valeur des matériaux du21e siècle (batteries Tesla, batteries élec-triques, panneaux solaires) : Vanadium(potentiel 15000 tonnes/km2 soit 1.5 mil-liard de dollars), lithium, cuivre, manganè-se, bauxite, uranium (1910 tonnes/km2)etc.• Matériaux utiles de construction enAlgérie du nord (superficie environ 300000 km2) non encore découverts soit 50000 entreprises privées ou artisanales àcréer : Les chiffres en gras donnent lesréserves hors sol (exploitation en carriè-re) exprimées en tonnes / Km2 de territoi-re de l’Algérie du Nord.Sources :

(1) La Nation (27/12/2009), ‘’Algérie2015 : le spectre lancinant du début dela fin des exportations’’ par Dr Ali Kefai-fi.

(2) Soir d’Algérie du 26 octobre 2014,‘’Algérie 2019, l’inacceptable effondre-ment économique’’, contribution de DrAli Kefaifi.

dr ali Kefaifi, ingénieur Civil desmines et enspm

source : pr. nacereddine Kazi taniLes chiffres sont exprimés en millionsde mètre cube (1m3 = 2.65 tonnes) deroche sur respectivement la totalité des 22coupures (13200 km3), et au km2.Les quantités exprimées en T par kilo-mètre carré sont données aux fins de com-paraison avec les importations. Cela signi-fie que chaque km 2 du territoire de l’Algé-rie du nord à un potentiel qui dépasse detrès loin les quantités importées. En guisede triste conclusion : chaque km2 de l’Al-gérie du nord peut produire plus que tousles matériaux utiles de constructionimportés par toute la RADP ? Tout le terri-toire et toute la population algérienne(soit 100 millions de dollars en 2015).Substances Réserves sur 13200 km3 Réserves Par km2

En million m3 T / km2

Graves 4082 824 150

Argiles pour produits rouges 217750 43 725 000

Sable à béton 49034 9 844 750

Sable industriel et verrerie 20047 4 025 350

Kaolin 5800 1 163 350

Ciment auto cuisant 111699 22 424 300

Pierre à ciment conventionnel 169197 33 973 000

Agrégat à béton 219580 44 082 700

Pierres ornementales 1619191 325 049 000

Tuf et calcite pour chaux etc. 40485 8 127 550

Dolomie à ballast - industrie 58355 11 715 600

La gestion des deniersde l'État ignorait lesrègles prudentielles

(solde budgétaire auxalentours de 3 % PIB), ce

qui conduirait à seretrouver avec un Fonds

de régulation des recettesvidé de toutes ses res-

sources financières à lafin de l'année 2017.

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CRÉSUS # 97 DU MARDI 8 AU LUNDI 14 AOÛT 2017 49

entretienDJAMEL-EDDINE BOUABDALLAH, DG DE LA FILIALE ALGÉRIENNE DU GROUPEINTERNATIONAL ITALO-ESPAGNOL SDG ET PRÉSIDENT DU CERCLE DE COMMERCEET D’INDUSTRIE ESPAGNOL«On doit mettre en place les bonnes méthodes

pour rendre l’Algérie attractive»

«Les acteurs sociaux et entrepreneuriaux actuels doivent adopter d’autresmanières de se comporter pour pouvoir accompagner les pouvoirs publicsvers une économie de production, lesquels pouvoirs publics doivent à leur

tour adopter une attitude adéquate.»

4par patricia mazy

En quoi consiste l’activité de la filialedu groupe SDG que vous dirigez ?On est spécialisé dans la gestion de l’in-formation, transformation du business àtravers l’information que l’on appelle com-munément le business intelligence et lecorporate performance management. Onélabore des systèmes d’aide à la prise dedécision auprès des firmes économiques etadministrations… Quels sont les courants d’affaires etles échanges avec l’Italie ?Il faut savoir que le premier partenairede l’Algérie en 2017 c’est l’Italie avec unéchange de 8 milliards de dollars. Il y a tou-jours eu entre les deux pays une relation,disons industrielle parce que la plupart desindustries algériennes achètent leurs équi-pements en Italie. C’est intéressant dans lesens où aujourd’hui l’Algérie est en traind’aller vers une économie de production etl’Italie pourrait apporter beaucoup à l’Algé-rie, ne serait-ce que dans l’équipementindustriel et pourquoi pas dans le transfertde technologies dont la formation fait évi-demment partie.Là, on parle de l’industrie, mais selonvous, cela peut-il s’étendre aux PME etle modèle italien en la matièrepourrait-il s’implanter en Algérie?L’Italie est essentiellement une industriede PME. Ce sont de grands économistes ita-liens qui ont mis au point cette théorie et cemodèle. Ce modèle pourrait bien sûrs’adapter au paysage économique algérienqui est composé à 90% d’entreprisespetites et moyennes.Pourtant, on entend surtout parler deprojets et d’affaires très importantscomme par exemple dansl’agroalimentaire, l’équipement…L’Algérie sort d’une économie de rentebasée sur les hydrocarbures, donc on a tou-jours tendance à imaginer la grandeur, carnous venons du monde de l’énergie. Maisdans une économie, il doit y avoir aussi desPME même si on met en avant de grandesentreprises. Cela dit, en Algérie, il est vraique la politique de la PME est en deçà de ceque nous espérons. On met donc en avantles grandes réalisations qui ne sont pasnombreuses, mais qui sont sensationnelles.On parle d’ailleurs souvent de projets quine sont pas réalisés. Mais je pense qu’au-jourd’hui, avec cette nouvelle inflexion éco-nomique que le gouvernement algérienveut mettre en place, les PME vont avoir àparticiper intensément. Quels seraient selon vous, lesdomaines privilégiés à développerpour les PME ?Il faut étudier la structure des importa-tions en Algérie et à partir de là, on peutconcevoir les domaines à développer. Nousimportons une grande quantité d’alimenta-tion, donc à mon sens, le premier chantierserait l’agriculture et l’agroalimentaire quipourrait permettre la consécration de cetteindustrie et produire une politique agrairevalorisante autant pour les produits agri-

coles que pour l’industrie agroalimentaire.Ensuite, le peuple algérien, comme tous lespeuples du monde, a besoin de logements.Donc, on continue malgré le fait que l’Algé-rie a fait beaucoup d’efforts dans ce secteur,doit industrialiser les équipements et lesintrants nécessaires, développer l’industriedes matériaux de construction. L’Algérien abesoin de se soigner également, donc il fautaussi mettre le cap sur le domaine médical.Le niveau pharmaceutique, quant à lui, abien été pris en charge en Algérie. Il y a unevéritable industrie qui avance et qui expor-te vers l’Europe et vers l’Afrique. Si ces sec-teurs sont bien pris en charge cela va forcé-ment toucher les autres secteurs et les inci-ter à se développer également.On parle d’importations, mais n’y-aurait-il pas un autre modèle pourl’économie algérienne qui serait plusprofitable, à savoir, fabriquer enAlgérie en exploitant la formation etle savoir-faire que peuvent apporterles étrangers ?C’est là où le bas blesse ! Après plusieurstentatives, aujourd’hui en 2017, le territoi-re algérien a été moyennement mis en évi-dence et pourrait être développé sérieuse-ment. Pour cela, il faut revenir aux fonda-mentaux de l’investissement et à la théorie.Il existe pour cela des paradigmes, parexemple ceux de Duning avec lesquels onconstruit l’investissement direct étrangertout en se demandant comment on peutl’attirer. Sans rentrer dans les détails de lathéorie, on peut dire qu’il faut ensuite enca-drer ce modèle d’investissement d’unelégislation adéquate ‘Environment systempolicy’ qui touche le climat des affairesdans lequel évolue l’investissement, et lalégislation. Les pouvoirs publics devraientdonc, selon moi, réfléchir comment attirerces investissements étrangers en Algérie.Pour cela, il y a des outils, des théories dontil faut s’inspirer, car nous avons besoin dedévelopper un savoir-faire dans notre pays.L’investissement direct étranger serésume en trois catégories, spécialité de lafirme, spécialité du pays et puis l’internali-sation. Si on arrive à agréger tous ces élé-ments, l’Algérie peut être un pays attractifcompte tenu de son potentiel qui est énor-me. C’est grâce à cette attractivité que lestechnologies pourraient être transférées en

Algérie et pouvoir exporter et importerd’IDE comme le font tous les pays dumonde.Les PME européennes pour la plupartont peu d’espoir de développementdans leur pays. Peut-on imaginer unecolocalisation de celles-ci qui, tout engardant leur siège en Europe,créeraient d’autres structures enAlgérie leur permettant un réeldéveloppement et cela dans quelsdomaines ?Généralement, on fait appel aux PMEdans le domaine de la sous-traitance. C’estcela d’ailleurs qui est intéressant dans uneéconomie de production. L’industrie faitappel à une panoplie d’activités qui ne sontpas directement liées à l’activité principale.On a donc besoin à ce moment là de PMEdans le service. Comme avec les clusters …Oui, on va vers ce principe. Quand onveut créer un secteur d’activité on crée uncluster. Tout un ensemble d’entreprisesvont travailler ensemble et développer leséconomies d’échelle externes. En ce qui concerne l’Espagne, quels sontles secteurs qui peuvent se développer ?L’Espagne fut le premier partenaire del’Algérie pendant six ans grâce aux deuxgazoducs. L’Espagne s’est développée trèsvite après avoir pris le chemin de l’Europedans un certain nombre de secteurs d’acti-vités, comme l’agriculture et l’agroalimen-taire, les services, les matériaux deconstruction, le médical, les énergiesrenouvelables, le tourisme. Il faut donctrouver l’intelligence et la bonne manièrepour attirer ces investisseurs vers l’Algérie.Quelles seraient ces bonnes méthodes ?On doit s’attarder sur le fait de mettreen place les bonnes méthodes pour rendrel’Algérie attractive et s’orienter en profon-deur vers des ajustements économiques,bancaires, financiers et sociaux. Il fautassainir la situation et se diriger vers unpacte social nouveau. Les acteurs sociaux etentrepreneuriaux actuels doivent adopterd’autres manières de se comporter pourpouvoir accompagner les pouvoirs publicsvers une économie de production, lesquelspouvoirs publics doivent à leur tour adop-ter une attitude adéquate.

Au niveau bancaire, quel serait, selonvous, le modèle adéquat pourpermettre l’attractivité que vousestimez nécessaire ? Il est vrai qu’en Algérie nous devonsajuster le système financier qui, s’il étaitquasiment inexistant est en train deprendre forme au niveau de la bourse, maisaussi de certains fonds d’investissement.On est en train de développer ce systèmefinancier qui est vital pour les PME. Concer-nant l’entreprise étrangère, généralementelle doit apporter son capital social à hau-teur de 49%, ensuite demander un finance-ment. Le capital social est un apport per-sonnel de l’entreprise mais celui-ci peutêtre en numéraire ou en nature. L’entrepri-se étrangère peut mettre sur la table sonsavoir-faire qui est une valeur importanteen soi à évaluer contractuellement. On peutenvisager également un apport en naturecomme un apport en matériel avec les auto-risations nécessaires et les évaluations adé-quates faites par des experts. Mais en toutétat de cause, il faut toujours un apport,c’est une loi économique de base.La loi 51/ 49 représente-t-elle unobstacle ?Cette loi n’est pas pratiquée seulementen Algérie, mais aussi dans d’autres pays. Jepense que ce qui prime ce n’est pas la loi,c’est le climat des affaires. Vous n’ignorezpas que cette loi permet également à la par-tie étrangère de prendre le contrôle auniveau du management de la société. Enoutre, si on souhaite la majorité en tantqu’étranger on peut s’associer avec deux outrois Algériens. Ce n’est pas cette loi qui esttraumatisante, c’est plutôt l’environnementdans lequel on évolue en Algérie. Heureuse-ment, l’Algérie a compris qu’il faut embelliret parfaire celui-ci, à commencer par lamobilité des outils de la production, desressources humaines et du capital. C’estd’ailleurs exactement ce que pensent lesentreprises étrangères qui se plaignent desproblèmes de transfert, ne serait-ce quepour une prestation et cela à cause du faitqu’il y a eu beaucoup de transferts illicitesen Algérie. Cette situation a produit appré-hension et prudence.Comment voyez-vous l’avenir ?Je crois que ces dernières semainesconstituent un réveil des pouvoirs publicsalgériens pour assainir la situation et don-ner un renouveau à cette transition quenous devons impérativement opter pouraller vers un système productif, sérieux etconcret. On est donc en train d’assainir lasituation en commençant par les acteurs etles intervenants et le personnel entrepre-neurial, ce qui permettra d’aller de manièresaine et constructive vers les ajustementséconomiques, financiers, bancaires etsociaux nécessaires. Il y a donc une prise deconscience, même si parfois il faut attendreen raison de difficultés de toutes natures etde malentendus. Je crois que nous sommesen train de mettre le cap sur un développe-ment sincère de l’économie algérienne et jesuis optimiste. To be continued !

p. m.

Djamel-Eddine Bouabdallah

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CRÉSUS # 97 DU MARDI 8 AU LUNDI 14 AOÛT 2017410

CHRONIQUE D’UN BAS DE LAINE

EXISTE-T-IL UN SOFT POWER ALGÉRIEN ?Par Rachid Ezziane

Le soft power ou puissancedouce - qui veut dire aussi,et surtout de nos jours,pouvoir de convaincre - estun concept des relations

internationales. Il a été développépar Joseph Samuel Nye, professeuraméricain spécialisé en relationsinternationales. En 2005, le profes-seur Nye avait été élu comme l’undes dix analystes les plus influentsdans le domaine des relations inter-nationales. Il avait auparavant occu-pé le poste d’adjoint du sous-secré-taire d’État dans l’administration duprésident américain Carter, puissous-secrétaire d’État à la Défensedans le gouvernement de Bill Clinton. Et c’est lui, Joseph Samuel Nye,

connu sous le nom de Joseph Nye,qui le premier proposa en 1990 leconcept de «soft power» en opposi-tion au «hard power américain» (oupuissance de la force) qui était endéclin, surtout après l’échec de lapremière guerre du Golfe et le tout-sécuritaire que préconisaient les USAet son allié britannique partout où ilsdevaient intervenir dans le monde.Alors pour redonner une nouvelledynamique à la suprématie des USAsur le monde, Joseph Nye, et enréponse à la thèse de l’historien bri-tannique Paul Kennedy (à ne pasconfondre avec les Kennedy d’Amé-rique) qui avait prédit le déclin desUSA dans son ouvrage : «Naissanceet déclin des grandes puissances»,affirmait que la puissance américai-ne n'était pas en déclin puisque leconcept de puissance n'était plus lemême et devait être seulementreconsidéré. D’où l’ingénieuse idéedu «soft power». Et il suffit pour celad’utiliser la capacité de séduire et depersuader les autres États sans avoirà user de leur force ou de la menace.Et l’idée a fait son chemin et estdevenue une nouvelle forme de pou-voir dans la vie politique internatio-nale contemporaine. la puissance de persuasion repo-

se dorénavant sur des ressourcesintangibles, telles que l'image ou laréputation positive d'un État, sonprestige, souvent sur ses perfor-mances économiques ou militaires,voire ses capacités de communica-tion, ou le degré d'ouverture de sasociété et même l'exemplarité ducomportement de ses politiques etgouvernants, surtout du style de sapolitique étrangère. On peut aussi yajouter l'attractivité de la culture, durayonnement scientifique et techno-logique. La place d'un État au seindes institutions internationales estliée donc, finalement, au génie de sadiplomatie et l’intelligence de sesdiplomates. Nye conclut que les États-Unis pro-

fitent de la mondialisation mais ne lacontrôlent pas. Ils disposent d'unpouvoir certain sur les autres États,mais de moins de pouvoir qu'hier surl'économie mondiale. Selon lui, àcourt terme, les États-Unis doivents'appuyer sur les institutions interna-tionales, défendre leurs valeurs uni-verselles et entretenir leur pouvoir

d'attraction pour faire accepter leurpolitique et éviter le développementd'un sentiment anti-américain. A longterme, la diffusion des nouvellestechnologies diminuera leurs res-sources intangibles, faisant évoluerle monde vers une répartition dupouvoir plus équilibrée.Voilà, nous sommes arrivés au but

de ma chronique. Plutôt à la questionque je me suis posée dans le titre decet écrit. Si tel est le «soft power», l’Al-gérie n’a-t-elle pas devancé tout cebeau monde depuis bien des annéesavec sa diplomatie engagée pour lapaix et les bonnes relations entre lesÉtats depuis son Indépendance ?N’a-t-elle pas avec sa politique denon-ingérence dans les affaires desautres pays réalisé, sans le crier surles toits, la théorie de la douce puis-sance de persuasion ? N’a-t-elle pasaussi était un intermédiaire sérieuxdans plusieurs conflits mondiaux ?Souvenons-nous des fameux otagesaméricains à Téhéran en 1981 et lesnégociations menées de main demaître par la diplomatie algériennejusqu’à la libération de ces otages etleur transfert jusqu’à Alger un soird’hiver. Souvenons-nous de Moha-med Benyahia, le dynamiqueministre des Affaires étrangères (quiavait, comme on le sait, négocié lalibération des otages américains deTéhéran) mort en martyr pour lanoble cause de la paix entre les pays.Il s’agissait à l’époque des pourpar-lers entre l’Iran et l’Irak. Sans oublierles accords de paix signés à Alger enjuin 2000 en présence de MmeMadeleine Albright, Secrétaire d’Etataux affaires étrangères entre l’Ery-thrée et l’Ethiopie ou encore ceuxsignés à Alger en juin 2015 entre leMali et les tribus Azawad. Et biend’autres hauts faits de la diplomatiedans les coulisses des Nations uniesse sont avérés être de l’initiative del’Algérie. Déjà à l’époque des toutespremières années de l’Indépendan-ce, une véritable dynamique diplo-matique, autour de quelqueshommes chevronnés, accaparait lesdevants de la scène politique duTiers-monde. L’actuel président,Abdelaziz Bouteflika, avait en 1974présidait l’Assemblée des Nationsunies à New York et avait, avec subti-lité et un «soft power» digne de lathéorie de Joseph Nye, contraint lesAfrikaners racistes de l’Afrique duSud de l’époque à quitter la salle, etavait réussi à donner la parole, aunez et à la barbe de tous les prochesde l’administration sioniste, à YasserArafat qui fut pour la première foisadmis à présenter un discours enséance plénière. Et cela en pleineguerre froide. Alors qu’en ce tempslà, l’Amérique s’embourbait dans«l’Apocalypse Now» du Vietnam. Pas plus tard, d’ailleurs, qu’en

novembre 2009, lors des élimina-toires de la Coupe du monde, l’Algé-rie avait su déjouer avec «soft» lestumultes tractations de l’Egypte etson Raïs d’alors, Moubarak qui vou-lait à tout prix entraîner l’Algérie dansle terrain de la confrontation en rap-

pelant son ambassadeur d’Alger.Décision que l’Algérie ne lui appliquapas la réciprocité et garda sonambassadeur au Caire comme si derien n’était. Le temps lui donna rai-son. Et même que les médias égyp-tiens qualifièrent la retenue de l’Algé-rie comme une preuve de bonne gou-vernance et d’un savoir-faire diplo-matique des plus adaptés à garderles bonnes relations internationales. Il y a par contre des pays qui, pour-

tant sans avoir les moyens de dissua-sion comme l’ont les USA ou les paysde l’OTAN, affûtent leurs couteauxdès qu’un incident diplomatique sur-git entre eux et un autre pays. Notrevoisin de l’Ouest utilise ce procédéoffensif comme moyen de rapport deforce. Cette stratégie est utiliséecomme moyen de pression sur l’ad-versaire. Croyant qu’avec l’agressivi-té et la rapidité, ils arriveront à fairedouter l’autre partie et ainsi la pous-ser à se rebiffer, voir à renier ourevoir ses prises de décision. Histori-quement, cette stratégie offensiveest puisée de la fameuse citation deJules César : «Je suis venu, j’ai vu, j’aivaincu !» après avoir emporté labataille de Zéla avec une rapidité ful-gurante. Mais en vérité pour réussirune telle politique d’agressivité, ilfaut avoir les moyens de sa politique.Et l’Algérie, quand il a fallu employercette stratégie dans des momentscruciaux, elle l’a appliquée. Commec’était le cas de Tiguentourine. De nos jours, c’est plutôt l’offensi-

ve économique qui peut être utiliséecomme «soft power». Le Japon l’avaitcompris après la fin de la DeuxièmeGuerre mondiale en focalisant toutesses énergies sur le savoir-fairehumain et son apport à l’améliora-tion des conditions de vie. Aujour-d’hui, la Chine est le pourvoyeur decette force économique sans jamaisdaigner élever le ton ou dicter unquelconque ordre à qui que ce soit.Le «soft power» chinois, à la vitessedu dragon, se répand dans le mondecomme une traînée de poussièred’orée. Si l’Algérie détient un savoir-faire

diplomatique, qu’on peut tout demême qualifier de soft power, il luimanque le deuxième pied pour assu-rer son équilibre. Je parle du savoir-faire que d’aucuns qualifient aujour-d’hui comme la locomotive qui tireles pays vers le meilleur…Mais avoir une politique extérieure

stable et presque amicale avec leplus grand nombre des pays dumonde c’est déjà assurer, au moins,la moitié du «soft power» tant recher-ché par les grandes nations et à leurtête les États-Unis d’Amérique. A vous de moi, après toute cette

analyse, je ne sais toujours pas s’ilexiste vraiment un «soft power» à l’al-gérienne. L’avenir nous le dira, l’Histoire

aussi… Mais d’ici là, gardons lespieds sur terre, croisons nos doigts etapportons un peu d’eau au moulin dela sagesse pour des jours meilleurs…

R. E.

L’actuel président,Abdelaziz

Bouteflika, avait en1974 présidait

l’Assemblée desNations unies à

New York et avait,avec subtilité et un«soft power» digne

de la théorie deJoseph Nye,

contraint lesAfrikaners racistesde l’Afrique du Sud

de l’époque àquitter la salle, et

avait réussi àdonner la parole,

au nez et à la barbede tous les prochesde l’administration

sioniste, à YasserArafat qui fut pour

la première foisadmis à présenter

un discours enséance plénière. Et

cela en pleineguerre froide.

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411CRÉSUS # 97 DU MARDI 8 AU LUNDI 14 AOÛT 2017

Filaha innove paGe «aGriCulture» présentée par FILAHA innove

L’INDUSTRIE ET LE CHôMAGE PRONONCÉl’agriculture et le manque

de main-d’œuvre qualifiée (1re partie)

4Hadj Henni

La rentrée sociale est pour l’au-tomne prochain un véritablecasse-tête et comme toutes lesrentrées sociales on ne fait quefocaliser l’opinion sur la rentréescolaire et universitaire. Une question deroutine qu’il faut simplement amplifier àtravers les médias pour en faire une péné-tration dans l’année avec moult fracas deréalisations à côté. Tout cela est bien beau,mais qu’en est- il de toute la masse d’étu-diants et des non scolarisés déverséschaque année sur le marché de l’emploi.Dans le cadre de la lutte contre le chô-mage, les pouvoirs publics ont créé de nou-velles formes d’aide à l’emploi pour lesjeunes comme l’ANSEJ en dehors del’Agence nationale de l’emploi. Déjà deuxoffices à vocation parallèle qui, normale-ment, doivent déverser vers la même des-tination et stigmatiser en même temps lerecours à la Caisse de chômage. C’est direque l’Administration algérienne quand elleveut élargir la production de sous emploielle gonfle ses effectifs au point de devenirelle-même une tare économique de lasociété. L’Algérie en matière d’organisa-tion- système ne dispose pas de logicielsadéquats et reste en retard en matière d’in-formatisation. Nous allons non seulement définir etconnaitre les mesures du chômage enessayant surtout de montrer lescontraintes relatives à l’emploi de jeunescomme la non formation et le financementnon adapté aux bénéficiaires.

ConCernant le CHômaGe la doC-trine Classique repose sur deux

postulats fondamentaux :- Le salaire doit être égal au produit margi-nal du travail où l’utilité du salaire doit êtreprise en considération.Le second postulat signifie que toutepersonne acceptant le salaire réel existanttrouvera un emploi le chômage volontaireintervient lorsqu’une personne refuse unemploi.Donc, le chômage classique correspondà une demande excédentaire qui s’accom-pagne d’une insuffisance des capacités deproduction.Par contre le chômage Keynésien est dûà une insuffisance générale de la demandeglobale des biens et des services dans uneéconomie ; le chômage est la conséquencede la faiblesse effective .Concernant l’Algérie, d’après les der-nières statistiques, nous avons une popula-tion de 12 millions d’actifs sur une popula-tion totale de 41 millions d’habitants. LeBIT définit un chômeur par toute personnequi au cours de la période de référence 1semaine est :- Sans travail - Disponible pour travailler - A la recherche d’un travail D’après la définition du BIT, en Algérienous avons plus de 2,8 millions de chô-meurs et les différentes formes d’emploicréées par les pouvoirs publics pour aug-menter l’emploi afin de lutter contre unchômage structurel ont montré leur limite,l’Etat a investi sur une génération qui n’apas produit d’autres ressources et desbiens en contre partie du financementoctroyé qu’elle ne peut pas rembourserd’ailleurs.

J’avais au cours d’un colloque sur l’en-trepreneuriat tenu à l’hôtel Aurassi suffi-samment soutenu que la production ANSEJet autre forme de soutien à l’emploi dansl’activité locale était mal pensée et ne pou-vait à moyen ou long terme résoudre lechômage des jeunes tant le principed’orientation à l’entrepreneuriat collectifn’est pas couvert et le système bancaire auxportes ouvertes à multiples contraintes.J’avais préconisé que la préparation à cegenre de porteur de projet devait être initiéà l’université et au sen de la formation pro-fessionnelle, les étudiants sont plus aptes àse concerter en binômes , trinômes etc.,selon la nature du projet modélisé surlequel doivent planché ce collectif. Donc lafin de cycle de chaque filière scientifiqueest en mesure de produire de futurs entre-preneurs dans la mesure où l’encadreurinsère dans son programme cette pra-tique.L’ANSEJ ouvrait un certain nombre decréneaux qu’elle fermait par la suite parexcédent de demandes qui excellaientdans les débouchés des services.Sur le plan de l’activité retenue , lâcherun jeune porteur de projet sur le marché del’activité économique sans la consistanced’un encadrement professionnel voulaitdire tout simplement libérer une énergiecertes mais soumise à l’effet boomerang dela solvabilité du projet et du débouché deson produit . A l’exception du transport en commun,le commerce de détail et la restaurationconsidérés comme de petits emplois tousles autres créneaux en passant par l’artisa-nat, ateliers de réparation et façonnage,manufacture de petite industrie se trou-vent actuellement dans l’impasse et présa-gent d’une faillite à mort lente.J’ai toujours plaidé depuis le congrès del’OIT en 1972 qui s’est tenu à Prague que lalibéralisation de l’économie d’un payscomme le nôtre à partir d’une planificationcentralisée nécessitait en premier lieu lapréservation de l’outil du travail quel quesoit les conséquences du système de ges-tion employé car quoiqu’on dise de l’entre-prise publique elle fut le moyen d’organisa-tion collective utile.Les entreprises publiques économiquesaussi bien que l’administration publique àl’échelle nationale ou locale constituaientun pôle de formation pratique et un pôled’attraction d’autres créneaux qui allaientsurgir à partir de la diversité de l’emploi.Lorsqu’on nous parle aujourd’hui de lasous traitante pour résorber l’intégration

dans les grandes unités de production enprenant l’exemple de la mécanique auto-mobile la SONACOME –SNVI pour ne citerque celle là aurait pu directement servir detremplin aux activités liées à la fabricationde plus de 40 pour cent des pièces d’assem-blage et lancer des ateliers chez les particu-liers en cédant des parts . Et d’autres entre-prises encore que ce soit dans les travauxpublics ou l’agro industrie. Cette libéralisa-tion contrôlée nécessitait un cash flow spé-cial alloué à la sous traitante dont la socié-té-mère détenait la contractualisation àlong terme de l’ensemble des services quil’encombraient. Ce qui manquait à l’appelfut le savoir faire, les idées et la maitrise del’ingénierie dans le montage de toute affai-re. La gestion du monopole était liée nonseulement à une multitude de tâches qu’el-le ne parvenait pas à normaliser leur infor-mation et sa synchronisation, l’informatisa-tion à l’époque n’existait pas et provoquaiten même temps une routine dont la caden-ce était liée aux aléas de l’import et de l’en-vironnement d’un marché incomplet,voire disparate. Toute la batterie des opéra-teurs économiques publics du pays se trou-vent un moment donné au carrefour de lacessation d’activité dès la chute vertigineu-se des cours du pétrole voir la récessiondes deniers de l’Etat.Dans la précipitation Les réformes poli-tiques successives vont conduire infailli-blement à une crise multidimensionnelleavec toutes les retombées socio écono-miques.Jusqu’à présent les algériens confon-dent le terme réforme qui veut dire seule-ment changer la forme avec révision etrévision avec changement. Dans sa radicalité le changement d’unétat de choses suppose la suppression del’ancien pour établir un nouvel ordre , unenouvelle conception , d’autres méthodes detravail , un changement de mentalité socia-le , un travail de fond à la base et surtoutune adaptation à de nouvelles donnes pouréquilibrer les classes sociales dans l’échel-le des valeurs . Or que nous renseigne la carte socioéconomique du pays dans sa globalité. Lepopulisme perdure, un réajustement désé-quilibré du partage de la rente et desoffices économiques qui fonctionnent dansune ère de clientélisme déguisé.Dans le secteur agricole, la probléma-tique est telle que la conception populistede morcellement des terres, que ce soit àtravers les concessions individuelles ou lepartage des parcelles d’héritage privé a

conduit fatalement à un mode restreint deproduction et des contraintes insurmon-tables chez les anciens agriculteurs qui dis-posent de superficies agraires notables àmême de fournir un rendement louablesurtout en matière de céréales. La mêmequestion est posée au niveau des grandesfermes pilotes, des EAI et EAC, des bénéfi-ciaires de concessions, etc.quelle sorte d’emploi offrir

aux usaGers dans l’exploitationL’agriculture et l’élevage est en grandepartie à caractère familial et dans la famil-le l’exploitant souhaite que ses enfantsreçoivent une éducation pour se mouvoirdans le monde citadin.Les crics et les leviers ont été bien pen-sés au cours de notre époque et un modede gestion apparu dans l’agriculture telleque la CAPCS - coopérative agricole poly-valente de services – à travers l’ensembledu territoire agraire. Qu’en reste-t- il decette organisation en liaison avec les Souksel fellah … des reliques qui ont échappé auxconvoitises de la privatisation.Ces coopératives pouvaient être déve-loppées en prestations de services allant dela location du matériel de campagne, auxengrais et produits phytosanitaires auxintrants et multiples formes d’entraide etd’échange de savoir faire selon le caractèredes filières locales pour couvrir les besoinsdes agriculteurs qui devaient être partiesprenantes de la gestion dans un conseild’administration en rapport constant avecla chambre agricole et le mouvement com-mercial.En Espagne, ce même mode d’emploi estenregistré dans le secteur oléicole où lacoopérative dispose d’une huilerie indus-trielle et de savonnerie allant jusqu’à lavalorisation des sous produits et des mar-gines en disposant d’un parc mécanique decollecte qui entre en ligne de compte de laprestation. L’emploi de la main d’œuvre qualifiées’organise à partir de là sans obstruer laliberté d’action de chaque agriculteur. Audébut de chaque campagne et en présencedu délégué du DSA se dessinent les pers-pectives d’adaptations à la saison et aurecours si nécessaire à d’autres institu-tions, travaux publics, direction des res-sources en eau, forêt, protection civile,assurances, etc. L’emploi serait engagé par la collectivi-té et non pas par l’exploitant. ll s’agit làd’une autre philosophie.Le dilemme est tel aussi que l’état nepeut engager d’autre programme avant derevoir l’état des lieux devenu chronique etencombrant.La multiplication d’offices faisant foid’administration lourde qui agit en espècede monopole de l’état détenant des fondsappropriés soulève d’autres questions desurcharge tant le fonctionnement desoffices est géré indirectement par lesdeniers de l’état et n’est pas couvert entiè-rement par les revenus de la prestationqu’il offre à ses clients.Nous en reparlerons dans un autreexposé du mode d’organisation qui situe lestechniques de travail et l’appel à unerecomposition du secteur par filière et parrégion à caractère agricole ou agro- indus-triel avant que le mal ne devienne profond.Hadj Henni

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CRÉSUS # 97 DU MARDI 8 AU LUNDI 14 AOÛT 2017412

reportatgeREPORTAGE (IIE PARTIE SUITE ET FIN) patrouille à l’est

Lorsque le capitaine d’état-major Ch. de Vigneral (1867) fit connaître la station deHadjra-el-Khenga (rocher à l’outarde), il mentionna fidèlement une terminologie en

usage dans la tribu des Sellaoua Announa.Celle-ci identifiait alors une grande outarde(plutôt qu’une autruche) et la signalait comme repère Plus tard, à la suite d’une

transcription fautive, la station fut désignée Khanguet el-Hadjar.

4par farid Ghili

madaurosM’daourouch, Madauros en Romain etTaniadit en berbère, est une vieille citénumide, érigée, en une importante citéromaine à la fin du 1er siècle. Elle a été suc-cessivement, numide, romaine, vandale etbyzantine. Elle ne survécut pas à la conquê-te arabe. On dit qu’elle fut détruite à l’insti-gation de la Kahina, qui pratiquait la poli-tique de la terre brulée.Ville natale d’Apulée, le fameux auteurde «l’Ane d’or» (le véritable titre est : «Onzelivres de Métamorphoses)» considérécomme le premier véritable roman en latin.Ignoré par l’histoire officielle, au mêmetitre que saint Augustin, un enfant de Tha-ghaste L’Algérie s’est enfin décidé à se réap-proprier Apulée, à l’occasion du colloqueinternational «Regards croisés sur Apulée»,organisé par le Haut-commissariat à l’Ama-zighité, en 2015 dans sa région natale, SoukAhras, Apulée : l’Ane d’orMalheureusement, j’ai beau chercher, jene retrouve aucune indication, que ce soitau musée ou dans les ruines, laissant devi-ner qu’Apulée est natif de Madauros.La même remarque s’impose concer-nant saint Augustin, qui a suivi une partiede son cursus à Madauros, avant de pour-suivre sa formation à Carthage. Il resteencore beaucoup de travail à faire, par lesoffices culturels, pour mettre en valeur lespersonnages historiques. Le développe-ment du tourisme domestique, passe pardes exigences de qualité, en matière d’ac-cueil mais aussi dans le secteur de la com-munication. C’est dans ce théâtre de Madauros déga-gé en 1919 et 1922, mesurant 33m sur20m, qui fait de lui l’un des plus petits del’Afrique romaine, de plus, modifié par laconstruction d’une forteresse byzantineédifiée en 535 sous Justinien que résonnecomme un diapason, les intonations mélo-diques de l’improbable duo Samia-Rachid.

KHemissa THUBURSICU NUMIRADUM, (Rom) /TABARSIK (Ber). Erigée par Trajan, elle futberbère aux Xe et XIe s. sous le nom deTabarsik.Les ruines de ThubursicuNumiradumfurent visitées en 1732 par deux médecinsallemands, Ludwig et Hebinstreit. Ce der-nier raconta dans ses récits de voyage dumagnifique Théâtre, qu’il prit pour unamphithéâtre. Ce théâtre l’un des plusbeaux et mieux conservés de notre pays, afait l’objet d’une réhabilitation, dont lesconséquences dommageables, sont lesinfiltrations et la propagation des eaux plu-viales dans la structure de ce théâtre.• «Mais tu n’as encre rien vu» ! me pro-met Larbi.Erreurs et horreurs! Je suis choqué parce que je découvre dans ce site ainsi quedans tous les autres sites antiques de lawilaya. Une entreprise algérienne qui a étéremerciée, hélas trop tard, a laissé des ves-tiges triomphants, d'une reprise ratée, quimarqueront assurément la mémoire. Ces«choses» étranges, essaimées un peu par-tout dans les sites antiques de la wilaya deSouk Ahras, se voulaient des plaques signa-létiques, désignant un élément du site. L'en-treprise partie définitivement, laisse der-rière lui, ces erreurs, ces horreurs. Lesassociations locales sont disposées à lesdébarrasser bénévolement, si la directionde la Culture a la volonté de nettoyer lessites antiques de ces cassines, hostiles à

l’histoire, qui défigurent le décor.Madauros : Ces «choses» étranges, essai-mées un peu partout dans les sites,antiques de la wilaya de Souk Ahras, sevoulaient des plaques désignant un élé-ment du site. «Toutes médiocrités sont lesdieux des médiocres». Si on doit rendrehommage à la divinité de la médiocrité,cette chose est la parfaite représentationdes dieux des médiocres. A contrario, je nepeux manquer de rapporter l’attitudevolontariste de Kateb Yacine, qui était natifde Souk Ahras. Il venait régulièrementeffectuer des travaux de bénévolat, en net-toyant et désherbant le site de Khemissa.Dahmane, le président de l’associationSedrata, qui était son compagnon de lutte,m’a raconté d’étonnantes anecdotes, carac-téristiques de l’engagement du personnage.• «Kateb Yacine était toujours content derevenir ici, témoigne Dahmane. Mais commeun bohème, il était aussi capable de partirnez au vent à l’aventure. Tous les endroitsétaient pour lui à regarder avec les yeux d’undécouvreur de merveilles et un nouveaumonde à explorer» murmure-t-il, ému auxlarmes.Le souvenir de l'activité de la vie est leplus bel hommage que l’on peut rendre auxdisparus.

Calama (Guelma) Malaka (phénicien) Calama est son ana-gramme. La ville romaine avait été bâtie surl’emplacement d’une cité berbère et d’unposte phénicien. Après un tremblement deterre et diverses invasions, elle retrouveune certaine prospérité sous les Fatimideset les Zirides. Mais à partir du XIIe s., elle nefût plus qu’un gîte d’étape. En ruine au XIXe, le théâtre de Calamafut restauré en 1908. C’est le théâtreantique le plus complet d’Algérie. Sa capaci-té est de 4 600 places. Les belles statues deJupiter, Esculape et d’Hygie la déesse de lapropreté, plastronnent avantageusement. En extase devant ces sculptures, jesonge à ce qu’aurait été le monde, si nousn'avions jamais ces artistes primitifs,médiévaux ou modernes; ces artistes rudi-mentaires, illustres, farfelus ou ubuesques.Des événements dramatiques récents

m’ont fourni une esquisse de réponse. Cesont ces singularités qui nous font voyager,nous laissent de marbre si elles se trouventà la portée de nos yeux, mais que nousrecherchons farouchement lorsqu’ellessont dans un lieu égaré.Cette escale est une agréable surprise,car elle n’est pas prévue au programme.Fatma A. et Linda Gh., l’ont bien compris,puisqu’elles décident de courtiser lesmuses, dans des plaisirs divers ; la premiè-re improvise une danse de gestuelles har-dies en faisant voltiger son écharpe commeune muleta dans une arène, alors que laseconde, pratiquant consciemment laconfusion d’époques, déclame une tiradedu Cid.Hammam mesKHoutine : aquatHibilitanCe (rom), Hammam

debaGH

C’est un ensemble d’une douzaine desources, sourdant à 95°, parmi les pluschaudes au monde (avec l’Islande) à ce quel’on dit. L’histoire de Hammam Meskhouti-ne (Le bain des maudits) est symptoma-tique de la confusion entre mythe et réalité.Ce sont les appointements multiples,autour desquels les habitants ont bâti lalégende des noces de la mariée, qui sont àl’origine de ce mythe transmis par la tradi-tion, mais récusé par une population offus-quée d’être les descendants des protago-nistes de cette légende dérangeante. Main-tenant et comme s’ils voulaient se purifierl’âme de cette souillure, ce hammamretrouve son appellation d’origine épony-me de l’oued Debagh.Voilà l’abstract de cette légende que merapporte Farouk Kh.:• «C’est un jeune homme qui s’était mariéavec sa propre sœur. Mais Dieu maudit l'in-

ceste et ils sont tous (les mariés, les invités etles musiciens) pétrifiés en roches. D'où lenom El Meskhoutine… «Les maudits». Quand on regarde bien certains appoin-tements, on peut leur trouver des formeshumaines, pour peu qu’on ait une imagina-tion fertile.

le depart de souK aHrasAvant de prendre le départ pour notredernière étape, Timgad, nous faisons,comme tous les matins depuis notre arri-vée, nos emplettes pour le déjeuner/pique-nique champêtre, à la superette du coin,située en face du café. C’est à l’intérieur de cette superette, uncommerce incontournable dans les excrois-sances rurbaines, que les gendarmes et lespoliciers, nous ont «interpellés», le surlen-demain de notre arrivée. Après s’êtreenquis de nos identités et de l’objet denotre présence dans la région, ils se sontrassurés, en constatant que nous sommesdes touristes algériens, malgré les appa-rences quelque peu trompeuses. A leurdécharge, j’admets que de nos jours, voirdes femmes non voilées se balader en grou-pe en toute décontraction, relève de l’étran-geté exotique.Après cette vérification débonnaire,sous notre regard, amusé par ce quiproquodrolatique, l’officier de police insisteauprès de Nagète AS, la présidente del’AASPPA, pour nous faire accompagnerd’une escorte, pour notre propre sécurité,tient-il à préciser. Finalement, et après unelongue attente, l’escorte en tenue civile,opte pour nos prédilections, au granddésappointement du benjamin Azzedine B.,qui espérait secrètement, que la charmantepolicière à la combinaison cintrée, fassepartie de l’escorte. Le benjamin qui appré-cie désormais cette escapade a, toutefois,vite fait de dévorer cette contrariété.C’est le dernier jour à Souk Ahras. Selonun rituel bien établi, on prend notre petitdéjeuner, à la terrasse du café, sous un ceri-sier à la frondaison exubérante. Noussommes devenus des familiers des lieux.L’ambiance que crée notre groupe manque-ra certainement à l’avenant propriétaire ducafé, qui a vite sympathisé avec nous.

Escale du groupe

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413CRÉSUS # 97 DU MARDI 8 AU LUNDI 14 AOÛT 2017

reportatgeNotre équipe commence à fondrecomme les neiges fugaces du mont Chelia,que nous devinons au loin. Nadia B. est déjàrepartie à Constantine, Dahmane et Larbi,qui nous ont invités, hier, à un copieuxdéjeuner dans un restaurant de Sedrata,prémices annoncées d’une séparation, vontégalement devoir nous quitter. A Batna, cesera le tour de Farouk Kh. et Mohamed H.,de rejoindre leurs postes d’enseignants, àBatna et El Oued.- En voiture! s’impatiente Nadjet, envéritable chef de station, qui tient à respec-ter l’emploi du temps.Depuis le premier jour, les femmes ontaccaparé les premières rangées du bus etles hommes refoulés, sans compassion, auxinconfortables derniers rangs, ébranlantleurs vertèbres à chaque franchissementbrusque d’un dos d’âne, véritable sautd’obstacle. Une fois à l’occasion d’unepause, les hommes de l’arrière ont tenté deprendre possession des premières loges.Mal leur en prit.Les environs de Souk Ahras sontattrayants, ses pâturages fertiles rappel-lent les alpages, ce qui explique que cetterégion fournisse l’une des plus grosses pro-ductions de lait de vache. Je suis des yeux,pendant longtemps encore, les hauteurssur lesquelles une partie de la ville estbâtie, puis progressivement, le paysagechange. Des montagnes à la couleur verteemmêlée au marron automnal, on passe àun paysage sans relief où les vastes plainescéréalières et arbres fruitiers, s’opposentencore à la pénétration du béton. La formu-le consacrée, «combat du pot-de-terre

contre pot-de-fer» (pour du béton cela va desoi), symbolise parfaitement, les forcesinégales en présence, où le plus faible finitpar subir la loi du puissant.Ici aussi les plantations d’oliviersconnaissent un énorme succès. L’origine del’olivier se perd dans la nuit des tempsaussi loin que l’on peut remonter dans lestraditions des anciens peuples ; l’olivier etson fruit étaient connus. L’olivier est unarbre qui, dans l’antiquité, personnifiait lasagesse. Il se développe en moins que rien.Je me dis au fond de moi que c’est domma-ge de gâcher ces terres arables, alors quel’olivier peut pousser sur les terres les plusingrates, pourvu qu’il y ait du soleil et de lachaleur. Or, le soleil et la chaleur, sont dis-ponibles à saturation.Les villages que l’on traverse se ressem-blent comme deux gouttes d’eau. Ils sonttous faits de constructions verticalesinachevées, à la brique apparente avec desgarages ayant pignon sur rue, qui donnentune idée de la conception architecturalepratique de l’Algérien nouveau, à l’aide del’expansion anarchique du commerce tousazimuts. Mais, ils n’ont rien de beau. Jeconçois que ce qui peut être beau est uneappréciation personnelle, néanmoins, jeconstate, que la recherche des jouissancesesthétiques semble, désormais, quelquechose d’inconcevable. Il suffit de regarderautour de soi.Le trajet est monotone, Ghozlane,Fatma, Nafissa, Linda accompagnées parSidi Mohamed, le trésorier de l’AASPPA,s’improvisent animateurs d’ambiance enbourdonnant des refrains ayant bercé leurenfance. Jamais mes oreilles n’ont tantsouffert. Coïncidence ? Une pluie diluvien-ne s’abat. Je ne comprends pas que nos fel-lahine ne fassent pas appel aux croque-notes, en ces temps de sécheresse. Heureusement qu’une péripétie pitto-resque et amusante, survient à point nom-mée, pour nous soustraire à cette cacopho-nie et à l’uniformité ennuyeuse des villagesinesthétiques et paysages conventionnels.Lors d’un arrêt pour faire le plein de carbu-rant, certains en profitent pour se dégour-dir les jambes, et d’autres, pour évacuer letrop plein d’urine, dans un verger, car l’étatdes toilettes de la station, n’incite pas au

pipi. C’est là que mes compères se compor-tent en véritables délinquants. Pendantqu’ils vident leur vessie saturée, ils tirentparti de l’absence de gardiens (l’occasionfait le larron, dit-on) pour gauler de magni-fiques et douces pommes du verger joux-tant la station. Bizarrement, le propriétairene voit rien (en réalité il a tout vu mais lais-se faire). Je suis resté estomaqué par cetacte de hardiesse de mes compagnons. Cemaraudage truculent entretient, toutefois,le sentiment amusé, qu’on s’est payé lapomme du proprio.timGad (tHamaGudi)

Qui n’a jamais vu Timgad ne sauraitcomprendre comment était une ville romai-ne. Timgad symbolise, l’omnipotence dansses dimensions, militaire, économique, cul-turelle ; elle incarne l’unité urbaine et ellepersonnifie l’organisation romaine. Deprime à bord, pour celui qui la découvrepour la première fois, il n’éprouvera proba-blement pas la même fascination que Tipa-sa, disséminée dans son décor varié,enchaînant le maritime au champêtre, ouCuicul, enroulée dans ses ruines multisécu-laires, fouillis d’évocations. Mais ne dit-onpas que la première impression n’est pastoujours la bonne ? Les fouilles ont redonnénaissance à une impressionnante cité, dontla construction s’est étalée sur cinq siècles ;sous mes yeux émerveillés, surgissant dupassé, émerge maintenant, une grande citéromaine, quasiment intacte.Qui visite Timgad ne manquera pas derelever l’orthogonalité du tissu urbain,selon un plan hippodamien. Sa structura-tion suivant les axes consacrés, cardines etdecumanes départagent la ville en insulaeplus ou moins égales, rappellent la linéaritédes villes américaines et bien avant, la colo-nie sumérienne d'Habuba Kabira construi-te à la fin du IVe millénaire av. J.-C., sur un

plan préconçu en damier. A la différencedes autres cités de l’antiquité, Timgad à lachance de ne pas avoir été étouffée sous lesstrates des autres civilisations ou conqué-rants. Cette cité, fera dire à un homme d’es-prit faisant de la sensibilité, que «Timgaddégage une émotion intellectuelle d’unerichesse archéologique, rappelant Pompéi,terre des dieux».

pompeï l’afriCaineQui a visité Timgad, comprendra qu’on aouvert les yeux aux beautés du genre. Sorti-lège magnifique d’une cité éployée au soleil,dont l’esprit obsède ad vitam aeternam, cesvestiges de magnificences. Mais la laideur,jalouse de tant de beauté, a décidé de punircette splendeur éternelle.Qui visitera Timgad, sera indigné. Indi-gné par cet immense théâtre, «Tout-en-béton» construit, au mépris des lois de laRépublique et du champ de visibilité desmonuments antiques qui l'entourent et, pire,au-dessus de vestiges non encore explorés.Comment peut-on infliger une telle blessureà un site classé «patrimoine national»depuis un (1) siècle ? Comment peut-ontransformer en vulgaire TIMGADLAND, un«patrimoine mondial» depuis près de 35 ans? Ne cessent de dénoncer, les pourfendeursde cette abomination. Je ne m’étalerai pas plus, sur l’histoire etl’ultime anéantissement de Timgad. Mais, jetiens à remercier, le responsable du site quinous a servi de guide et, ouvert exception-nellement, les portes du musée, fermédepuis tellement longtemps. Mais pour enta-mer cette visite, faut-il que les femmes quifont le désherbage des pavés du Cardo nousrejoignent, trop occupées, à vrai dire, parune opportune cueillette, de tiges de fenouilsauvage, à l’évidence, épargnées de l’inévi-table pollution des bords de route. Ce souve-nir éphémère est voué à finir dans un bocalpour la préparation traditionnelle d’olivescassées au fenouil. Je referme le couvercle dubocal et m’engouffre dans ce musée enfinaccessible, depuis qu’il est devenu une forti-fication impénétrable pour le public.Les bas-reliefs, les bustes en l’honneur deVenus, Diane, Pscyché..., sont splendides etles mosaïques tapissant les murs et les solsdu musée, sont toujours aussi bellissimesque dans les souvenirs fugaces de ma der-

nière visite, qui remonte à plus de 3 x 10 ans.Cependant, certaines de ces mosaïques sem-blent irrémédiablement endommagées, àcause des fractures qui parcourent les murset sols qui les supportent. Pour éviter cerisque inhérent à des défauts de construc-tion des bâtisses ou à des séismes, il faudraitpeut-être que les mosaïques ne soient plusfixées, directement à même le sol et les murs,mais sur des supports, en bois, éventuelle-ment.Je n’appuie pas ce reportage, de photosde l’exposition muséale car il aurait été malvenu de ma part, d’enfreindre les consignes,interdisant les prises de vue, à l’intérieur dumusée. Même Naima. B., grande amatrice deselfies, n’a pas, malgré le jeu du chat et de lasouris avec un gardien, à qui on l’a fait, pasréussi à s’immortaliser devant ces représen-tations de scènes de la vie romaine. medraCen ou medGHassenAu retour de Timgad, j’aperçois au loin, leMedracen. Vautré dans sa décrépitude, pro-voquée par le temps et accentuée par l’hom-me décadent, il nous hurle sa douleurd’avoir été mutilé par des bouchers, appren-tis restaurateurs, puis abandonné de tout lemonde, à sa lente agonie. Ce monument funéraire Numide du IIIe s.,av. J.C, est considéré comme le plus ancienmausolée royal d'Afrique du Nord. Il est,aussi, classé parmi les 100 monuments lesplus en danger de la planète.Aux dernières nouvelles, il semble enfin,en voie d’être sérieusement réhabilité, grâceà un financement consenti par l'UE. Ce pro-jet de consolidation, élaboré par Louis Ber-ger, prévoyait la mise en œuvre d’opérationsde sauvegarde et mise en valeur architectu-rale, archéologique et paysagère sur le sitepilote du tombeauToutes les sentinelles du patrimoine, enpremier lieu, l'association locale de sauve-garde du monument, se réjouissent de cetteavancée encourageante. Mais le levier devigilance doit rester en état d'alerte. Uneinformation optimiste, qui s’affiche commeune (belle ?) promesse pour la sauvegarded’un patrimoine, trop longtemps laissé allerà vau-l'eau. Je ne pouvais espérer mieux, enguise d’épilogue.

f. G.Cadre a la retraite

Medracen, le plus ancien monument funéraire numide

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CRÉSUS # 97 DU MARDI 8 AU LUNDI 14 AOÛT 2017414

décollage

EL HIMAYA EL MADANIA pilier de notre système de protection

4Kaabeche aissa

vingt quatre heures sur vingtquatre sept jours sur sept, unagent de la protection civileest souvent confronté à dessituations humainement diffi-ciles ou dangereuses. Le courage et l'al-truisme sont donc des qualités inhé-rentes au métier. Quant au risque,même calculé, il fait partie intégrantedes conditions de travail. Confronté àdes urgences très diverses, «el pompie»comme on aime le nommer chez nous,sait observer et évaluer rapidementune situation. Il possède des réflexes sûrs, une excel-lente condition physique (l'entraîne-ment est important) et une bonnerésistance psychologique.Professionnel des secours, l’agent dela Protection civile administre souventles premiers soins aux accidentés de laroute, aux victimes de noyade, de brû-lures... Il éteint les incendies de forêt oud'immeuble, évacue les personnes encas d'inondation, d'explosion, de trem-blement de terre... Il résout certains problèmes domes-tiques : fuite de gaz et même un animalcoincé sur un toit.Il est sur tous les fronts. Volontaire,il exerce un métier à risques, quidemande une solide vocation.

effiCaCité et résistanCePendant un bref détachement que j’aieu le plaisir d’avoir chez la Protectioncivile, j’ai découvert un fort esprit decomplicité et un engagement sans faillepour autrui, situations d’urgence ou dansla plupart des cas, les agents de la Pro-tection civile interviennent pour portersecours à des personnes souffrant demalaises, de problèmes psychologiques, àdes SDF, à qui les gens n’osent s’adresseret qui préfèrent appeler ‘’la Himaya’’

pour s’en occuper, à des gens qui font unetentative de suicide pour différentescauses, … Bref, bien plus que la gestion etintervention sur les incendies et les acci-dents, ils répondent à toutes les formesde détresse qui s’expriment chez lesAlgériens. Et lorsque vous interpelez l’undeux, lui disant qu’il fait plus qu’on luidemande, tous vous répondent : «Nousredonnons parfois le goût de vivre à quel-qu’un de désespéré, ce qui est finalementaussi utile que d’éteindre un feu et lors-

qu’on rentre après avoir sauvé des vies,même si on est très fiers et très touchés, onne s’en vante pas.»Le métier d’un agent de la Protectioncivile reste peu connu, effacé par lesimages médiatiques : incendies spectacu-laires et catastrophes, etc. C’est évidem-ment l’une de ses facettes, et les «chahidsdu feu» méritent, le moins qu’on puissedire les hommages. Mais à y regarder deplus près, une autre forme de bravoureapparaît : la confrontation à un quotidiende misère et de détresse de toute nature,auxquelles les agents de la Himaya doi-vent trouver des solutions. Quelquesgestes de secourisme, bien sûr, et desméthodes pour soulager ; mais aussi, etpeut-être surtout, des heures passées àdiscuter, réconforter, calmer, apaiser. Carla réalité du terrain place la Protectioncivile chaque jour face à des problèmes etdes souffrances qui ne relèvent pas d’ur-gences vitales, mais de tout ce que notresociété peut générer de troubles, demalaises, d’angoisses, de difficultés àvivre.Pendant mon bref détachement, jesuis sorti par ce constat : la vérité, c’estque, sans la Protection civile, tout notresystème de protection et de sécurité civi-le s’effondrerait. Rien ne peut les rempla-cer, tant sur le plan humain que sur lesautres plans.

K. a.

FEUX DE FORêTSpourquoi les hélicoptères de laprotection n’ont pas intervenu

4par Kaabeche aissa

La Protection civile à six hélico-ptères de type AW 139 Mais lais-sez-moi d’abord vous présentercet hélicoptère : l’Agusta 139 oucomme on le nomme AW 139 estun hélicoptère conçu parfaitement aux exi-gences strictes en termes de performancesde sécurité, ses moteurs turbines ainsi queses cinq pales du rotor principal lui permetde livrer une vitesse de croisière élevée,même dans des conditions à tous les poids,ils délivrent une puissance exceptionnellesans limitation dans des conditions d’ex-ploitation y compris en périodes chaudes.Doté d’une technologie de pointe, il a unrapport poids très important (15 passa-gers) ; de plus, il offre une dimension trèslarge et dégagée de sa cabine, son plancheret son plafond fournissent plus de souples-se d’aménagement cabine maximale pourtoute configuration ; sa VNE est de 310 Khsavec une portée maxi de 1250 km , uneendurance de 05 h 10 et un plafond a 6096mètres et un max au décollage 6400/6800kg. Il est doté d’un équipement spécifique àla Protection civile, tels que treuil, disposi-tif élingue, Banbi Buket( genre de sac pouréteindre les feux), 6 civières, phare derecherche, jumelles nocturne, casque JVN,radar météo, TCASS, etc.La Protection civile est une institutionétatique relevant directement du ministèrede l’Intérieur, cette dernière s’est dotéed’un groupement aérien nommé Secoursaérien, il est composé de six hélicoptèresbiturbines de type AW 139. L’objectif de lacréation de ce groupement permet à la Pro-

tection civile une réalisation plus efficace etplus rapide des missions dévolues à soncorps. Caractérisée par des interventionssouvent périlleuses et un milieu hostile,cette démarche a pour objectif primordial àmoyen, court et long terme, un gain detemps d’intervention, de coût et surtout desauvegarde de vies humaines.La Protection civile cherche à passerdans les plus brefs temps à l’exécution deces opérations de secours aérien, ce qui

n'est pas possible pour elle. Cela est dû aumanque de pilotes de qualité et d’expérien-ce, malgré la disponibilité d'hélicoptèresde haute performance.Comptant sur la compétence dequelques pilotes détachés d’Air Algérie, cesderniers ont fait, malheureusement et hon-teusement, un faux-pas à la Protection civi-le qui s’est retrouvée, finalement, dans unesituation alarmante, d’où un retard criant.Elle est sans pilote expérimenté et sans

savoir-faire en matière de secours aérien,ce qui n’est pas chose facile, car la missionrepose sur une réglementation aérienneapprouvée par la DACM et OACI et que dupoint de vue sécurité, un niveau minimalpour ne pas dire maximal de sécurité, doitêtre respecté, ce qui pousse la Protectioncivile à être acculée par un cahier des s quiexige un top de sécurité et d’expérience.K. a.

Comptant sur la compétence de quelques pilotes détachés d’Air Algérie, ces derniersont fait, malheureusement et honteusement, un faux-pas à la Protection civile qui

s’est retrouvée, finalement, dans une situation alarmante, d’où un retard criant. Elleest sans pilote expérimenté et sans savoir-faire en matière de secours aérien.

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415CRÉSUS # 97 DU MARDI 8 AU LUNDI 14 AOÛT 2017

business

4source : oGb

Abdelkader Ouali, alors Ministredes Ressources en Eau et del’Environnement, a déclarédans les médias en début d’an-née que neuf nouveaux bar-rages seraient opérationnels d’ici 2019.Cinq d’entre eux – le barrage d’OuljetMellegue dans la willaya de Tébessa, le bar-rage de Soubella à M’sila, le barrage de BéniSlimane à Médéa, le barrage d’Oued Taht àMascara et le barrage de Seglaba àLaghouat – devraient être mis en service audeuxième semestre de cette année.Ensemble, ils disposeront d’une capacité deretenue totale de 500 millions de mètrescubes. Les quatre autres barrages démarre-ront leurs activités au cours des deuxannées suivantes.

de l’eau, de l’eau, de l’eau partout L’Algérie compte actuellement 75 bar-rages d’une capacité totale de 6,5 milliardsde mètres cubes. S’exprimant dans lesmédias le mois dernier, le Ministre des Res-sources en Eau Hocine Necib a déclaré quele taux de remplissage de ces derniers avaitatteint 68%.Le directeur de l’agence nationale desbarrages et des transferts Beraki Arezkiavait déclaré dans la presse un mois plustôt que la situation était « très confortable »avec un taux de remplissage de 70% simi-laire à celui relevé l’année précédente.Néanmoins, dans un contexte de crois-sance de la population, d’urbanisation, dehausse des températures, d’industrialisa-tion accrue et de développement du secteuragricole, les autorités poursuivent sansfaillir leurs projets de développement desinfrastructures hydrauliques du pays.

80 sites supplémentaires ont été recen-sés pour la réalisation de nouveaux bar-rages, et 30 d’entre eux ont fait l’objetd’études de faisabilité.Le gouvernement entend faire passer à139 le nombre total de barrages en Algéried’ici 2030, et, ce faisant, atteindre une capa-cité de stockage de près de 12 milliards demètres cubes sur l’ensemble du pays.investissements privésOutre l’augmentation de la capacité desbarrages, l’Algérie s’est également attelée àdévelopper sa production d’eau potable àpartir de l’eau de mer et plusieurs usines dedessalement construites depuis 2000 per-mettent d’approvisionner la population eneau douce à partir de l’eau de mer de laMéditerranée.La station de dessalement par osmoseinverse de Magtaa à Oran en est peut-êtrel’exemple le plus marquant : d’une capacitéde traitement de 500 000 mètres cubes parjour (m³/jour) – permettant l’approvision-nement en eau potable de 5 millions de per-sonnes – il s’agit là de la plus grande usine

de dessalement de toute l’Afrique.Mise en service en 2015, l’usine, dont laconstruction a nécessité un investissementde 443 millions d’euros, a vu le jour dans lecadre d’un partenariat public-privé (PPP)de type DBOOT (conception, construction,possession, exploitation, transfert) avec legroupe Hyflux de Singapour. Les banquesalgériennes se sont acquittées du finance-ment du projet à hauteur de 70% et Hyfluxs’est chargé du reste.Elle est venue s’ajouter à la station dedessalement d’eau de mer d’El Hamma,inaugurée en 2008 et première usine dedessalement du continent construite dansle cadre d’un partenariat public-privé. Lesite produit en moyenne 200 000 m³/jour,garantissant l’approvisionnement en eaud’1,5 million d’habitants d’Alger, la capitaledu pays. Le groupe américain General Elec-tric a apporté 70% du financement du pro-jet, le reste étant fourni par l’entreprise dusecteur de l’énergie Algerian Energy Com-pany (AEC).Co-entreprise formée entre les groupespublics Sonatrach et Sonelgaz, l’AEC estresponsable de 13 usines de des-salement, dont 11 actuellementen service, d’une capacité totalede 2,1 millions de m³/jour. Celareprésente une hausse considé-rable des capacités de dessale-ment de l’Algérie, qui s’élevaientà peine à 50 000 m³/jour en2002.des défis aux opportu-

nitésEnsemble, les barrages et lesinfrastructures de dessalementont multiplié par près de trois lacapacité du pays de distribution

d’eau potable destinée à la consommation,celle-ci passant d’1,2 milliard de mètrescubes en 1999 à 3,5 milliards aujourd’hui.La poursuite des investissements dansces dernières infrastructures revêt uneimportance particulière dans la mesure oùles ressources renouvelables d’eau douceintérieures diminuent– celles-ci sont pas-sées de 962 mètres cubes par habitant en1962 à moins de 290 en 2014, selon laBanque Mondiale – et du fait d’un milieunaturel contraignant, qui fait du réapprovi-sionnement des réservoirs une tâche diffi-cile.Le gouvernement n’a pas manqué deprendre en compte dans son dernier planquinquennal la nécessité d’effectuer davan-tage d’investissements dans le ce domaine.Le plan d’action économique pour la pério-de 2015-2019 alloue 18 milliards de dol-lars à l’amélioration de la sécuritéhydrique, ce qui en fait le plus importantdomaine d’investissement.Toutefois, étant donné le doublementl’an dernier de la dette publique, qui s’estélevée à 20,36% du PIB, selon les chiffresdu FMI, il se pourrait que l’Etat se tournevers le secteur privé pour une participationau financement de projets de sécuritéhydrique, comme il l’avait fait pour les sta-tions de dessalement de Magtaa et d’ElHamma.Les infrastructures de distribution d’eauont également grand besoin d’investisse-ments. S’exprimant dans les médias le moisdernier, M. Necib a reconnu que de nom-breuses provinces étaient toujoursconfrontées à des problèmes pour ce quiest de la distribution d’eau, et que 30% dela production totale d’eau était perdue àcause d’infrastructures de transport et dedistribution défectueuses. oGb

SÉCURITÉ HYDRIQUEde nouveaux barrages pour l’algérie

Les efforts déployés par l’Algérie pour améliorer sa sécurité hydrique vontfranchir une étape importante dans les deux ans et demi à venir avec la mise en

service d’une série de nouveaux barrages.

Co-entreprise forméeentre les groupes publics

Sonatrach et Sonelgaz,l’AEC est responsable de 13

usines de dessalement,dont 11 actuellement enservice, d’une capacité

totale de 2,1 millions dem³/jour. Cela représenteune hausse considérable

des capacités dedessalement de l’Algérie,qui s’élevaient à peine à 50 000 m³/jour en 2002.

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