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Santé-Mag - N° 02 Janvier 2012 3 SOMMAIRE Santé-Mag / Magazine mensuel de la santé Janvier 2012/ N° 02. édité par Média Pub Santé. •Adresse : Santé-Mag, Cité des Annassers 1 Bat. 1000 Kouba 16050 Alger- Algérie. • Tél./fax : +213 (0) 21 29 39 32 • Site web : santemag-dz.com Directeur de la publication : • ACHOURI Mohamed Directrice de la rédaction : • NASRI Youcef. Directeur technique : • HAMMOUDA Hocine Comité de rédaction : • HAMDI Rania. • KHALEF Lilia. • RIF Nahla. • BELMAHI Douaa. • ZAHAF Loubna. • NAHLIL Djaouida. • SOLTANE Hania • BADREDINE Sawsen. • FORTAS Nadjia Conception : TRI-EVENT Correction : GHARNAOUT Amar ISSN : 2253-0061. Dépôt legal : 188-2012. Réunion de la Haute commission technique arabe > P. 04 Les investissements arabes faibles. Selon une étude d’IMS Health. > P. 05 Le marché algérien du médicament gardera une croissance à deux chiffres.. Professeur Tahar Rayane. > P. 15 « Il faut réfléchir à un registre national de la maladie rénale chronique ». Troubles de déficit d’attention et hyperactivité.> P. 20 Une prévalence de 5 à 10 % dans la population infantile. Le Pr Mohamed Amine BEKKADJA, Président de la société algérienne d’hématologie.> P. 22 Les irradiations et les produits chimiques, des facteurs de risque de la leucémie. Pr. Kamel KEZZAL, Directeur général de l’Agence nationale du sang.> P. 29 « Il faut aller vers le citoyen et en faire un donneur régulier ». Le Pr Nabil DEBZI, Unité hépatologie, CHU Mustapha Bacha.> P. 38 « La programmation du vaccin ... ». Dr Aicha BENSALEM-BOUTAA, Institut Pasteur d'Algérie. > P. 39 Place de la PCR en temps réel dans les hépatites B et C. Pr Saadi BERKANE, entéro-gastrologue spécialiste de l’hépatite B .> P. 40 « La prévention repose sur la bonne information ». LES HÉPATITES.> P. 41 Des maladies coûteuse aussi bien pour l’Etat que pour le patient. Le Pr Ziane BENATOU, chef d’unité de pneumologie au CHU d’Oran. > P. 42 La BPCO « Dans 90% des cas, elle est liée au tabac ». Pr BENMAÂROUF Ahmed Noureddine Président de l’association de chirurgie hépatobiliaire et de la greffe du foie.> P. 46 « La greffe du foie aux portes de l’EHU d’Oran ». Latifa LAMHENE : Présidente de l’association nationale des hémophiles.> P. 47 « Les malades condamnés au nomadisme ». Maladies : le rôle de l'alimentation.> P. 48 AGENDA.> P. 50

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 20123

S O M M A I R ESanté-Mag / Magazine mensuel de la santé

Janvier 2012/ NN°° 0022. édité par Média Pub Santé.•Adresse : Santé-Mag, Cité

des Annassers 1 Bat. 1000 Kouba 16050Alger- Algérie.

• Tél./fax : +213 (0) 21 29 39 32• Site web : santemag-dz.com

Directeur de la publication :• ACHOURI Mohamed

Directrice de la rédaction :• NASRI Youcef.

Directeur technique :• HAMMOUDA HocineComité de rédaction :

• HAMDI Rania.• KHALEF Lilia.

• RIF Nahla.• BELMAHI Douaa.• ZAHAF Loubna.

• NAHLIL Djaouida.• SOLTANE Hania

• BADREDINE Sawsen.• FORTAS Nadjia

Conception : TRI-EVENTCorrection : GHARNAOUT Amar

ISSN : 2253-0061. Dépôt legal : 188-2012.

• Réunion de la Haute commission technique arabe > P. 04Les investissements arabes faibles.

• Selon une étude d’IMS Health. > P. 05Le marché algérien du médicament gardera une croissance à deux chiffres..

• Professeur Tahar Rayane. > P. 15« Il faut réfléchir à un registre national de la maladie rénale chronique ».

• Troubles de déficit d’attention et hyperactivité.> P. 20Une prévalence de 5 à 10 % dans la population infantile.

• Le Pr Mohamed Amine BEKKADJA, Présidentde la société algérienne d’hématologie.> P. 22Les irradiations et les produits chimiques, des facteurs de risque de la leucémie.

• Pr. Kamel KEZZAL, Directeur général de l’Agence nationale du sang.> P. 29« Il faut aller vers le citoyen et en faire un donneur régulier ».

• Le Pr Nabil DEBZI, Unité hépatologie, CHU Mustapha Bacha.> P. 38« La programmation du vaccin ... ».

• Dr Aicha BENSALEM-BOUTAA, Institut Pasteur d'Algérie. > P. 39Place de la PCR en temps réel dans les hépatites B et C.

• Pr Saadi BERKANE, entéro-gastrologue spécialiste de l’hépatite B .> P. 40« La prévention repose sur la bonne information ».

• LES HÉPATITES.> P. 41Des maladies coûteuse aussi bien pour l’Etat que pour le patient.

• Le Pr Ziane BENATOU, chef d’unité de pneumologie au CHU d’Oran. > P. 42La BPCO « Dans 90% des cas, elle est liée au tabac ».

• Pr BENMAÂROUF Ahmed Noureddine Président de l’associationde chirurgie hépatobiliaire et de la greffe du foie.> P. 46« La greffe du foie aux portes de l’EHU d’Oran ».

• Latifa LAMHENE : Présidente de l’association nationale des hémophiles.> P. 47« Les malades condamnés au nomadisme ».

• Maladies : le rôle de l'alimentation.> P. 48

• AGENDA.> P. 50

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 20124

Ala fin de sa réunion, à Alger en ce mi-lieu du mois de janvier, la Haute

commission arabe technique du médica-ment, qui regroupe l'Algérie, la Jordanie,la Palestine, les Iles Comores, le Yémen, laMauritanie et l'Arabie Saoudite, qui a re-présenté les pays du Conseil de coopéra-tion du Golfe, a recommandé l’unificationdu marché arabe, qui totalise 300 millionsde consommateurs. Le ministre algériende la Santé, de la Population et de la Ré-forme hospitalière, Djamel Ould Abbès, areformulé l’exigence, posée par l’Algérieaux pays arabes, qui commercialisent lesproduits de leurs industries pharmaceu-tiques, sur le marché national, de faciliterles procédures d’enregistrement des mé-dicaments algériens, chez eux. « Les paysarabes, qui voudront obtenir l’autorisationde mise sur le marché national, pour leursmédicaments, sont obligés, à partir decette année 2012, d’enregistrer, automati-quement, chez eux, les produits pharma-ceutiques algériens ». Il est motivé cettedécision par les facilités accordées auxopérateurs pharmaceutiques arabes, en lamatière, leur permettant d’enregistrer, 912molécules, sur une nomenclature natio-nale contenant 5.683 produits. Le principede réciprocité, n’est toutefois pas appli-qué, jusqu’alors au profit des opérateursalgériens, qui rencontrent de grandes dif-ficultés à placer leurs produits, dans cespays là. A ce titre, les membres de la com-mission arabe du médicament, ont exa-miné, lors de la rencontre d’Alger, lesmoyens à mettre en œuvre pour établirune procédure commune de l’enregistre-ment des médicaments, dans le mondearabe. Il s’agit, aussi, de donner de l’essor

à une industrie, qui reste à la traine, parrapport au niveau de développement at-teint par les big pharmas en Europe, enEtats-Unis et même en Chine et en Inde.La représentante du département de laSanté et des aides humanitaires, respon-sable du secrétariat technique du Conseilarabe de la Santé, Mme Leila Nadjm, a ap-pelé justement, à partir d’Alger, à unir lesefforts de coopération des pays arabesdans le domaine des médicaments, pourfaire face à la concurrence étrangère. Lesinvestissements arabes, dans notre pays,dans le domaine des médicaments, ontatteint plus de 380 millions de dollars en2011, selon le ministre de la Santé. La Jor-danie se place en tête du peloton, avec uninvestissement de l’ordre de 130 millionsdollars américains, par le biais, notam-ment, de la firme Hikma et Dar Dawa.Elle est talonnée par l'Arabie Saoudite (70millions USD), les Emirats arabes unis (26millions USD), l'Egypte (20 millionsUSD) et la Tunisie (20 millions USD). Lesentreprises arabes du médicament sont,malgré ces efforts, très peu représenta-tives sur le marché national, dominé par lefrançais Sanofi, l’américain Pfizer, l’alle-mand Bayer, le suisse Novartis et le bri-tannique GlaxoSmithKline.

Liela Nadjm a insisté, également, surl’impératif de lutter contre la contrefaçondes médicaments, « pour gagner laconfiance des citoyens et des structuressanitaires dans le monde arabe ». Elle amis en évidence l’attention qu’accordel’organisation à cette question, en rappe-lant la déclaration de Koweït, en 2009,portant sur la place allouée au secteur dumédicament et les produits réactifs et les

procédures d’enregistrement des médica-ments, et assurent la sécurité et la dispo-nibilité de ces produits. Dans le sillage, ellea évoqué « les efforts, déployés par laLigue arabe, dans ce domaine, avec l’étudeet l’élaboration de textes juridiques, enmatière de fabrication des médicaments,exhortant les ministres arabes de la santéà mettre en place un accord, commun, surun dispositif de lois pour la lutte contre lacommercialisation des médicamentscontrefaits ». Le ministre de la Santé al-gérien, Djamel Ould Abbès a, alors, certi-fié que notre pays est totalement épargnépar le phénomène. Il a informé que le La-boratoire national de contrôle des pro-duits pharmaceutiques (LNCPP), dirigépar le Pr. Mansouri, a acquis, dernière-ment, trois appareils de dernière généra-tion pour déceler le moindre défaut defabrication des produits pharmaceutiquesimportés ou fabriqués localement. Il aajouté que l’Algérie s’enorgueillit de pos-séder l’unique laboratoire de contrôle deproduits pharmaceutiques (LNCPP, enl’occurrence) agréé, par l’OMS, commecentre collaborateur, à l’échelle continen-tale et du Moyen-Orient. Le LNCPP as-siste, en cette qualité, 34 pays africains à lacréation des laboratoires nationaux decontrôle du médicament.

La réunion de la haute commissiontechnique arabe du médicament a étésanctionnée par la déclaration d'Alger,dans laquelle il a été loué « les efforts del'Algérie et sa politique, de développementdu secteur du médicament, de l'industriepharmaceutique, et l'encouragement desinvestissements étrangers ».•

ACTUALITÉ

Les investissements arabes faibles,face aux performances de l’Europe et de l’Amérique

Réunion de la Haute commissiontechnique arabe du médicament à Alger

Cette instance, qui s’est réunie à Alger sous l’égide de la Ligue Arabe a recommandé vivement l’unifica-tion du marché arabe du médicament, la mise en place d’une procédure commune d’enregistrement desproduits pharmaceutiques et l’intensification de la lutte contre la contrefaçon.

Par Rania Hamdi

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 2012 5

Santé-mag >ACTUALITÉ

Une étude prospective, sur le marchépharmaceutique algerien sur une

période étalée de 2011 à 2015, a été réa-lisée, par IMS Health pour le compte duforum algéro-américain, qui s’est tenuau cours de l’année écoulée et a focalisésur la création d’un pôle régional de bio-technologie dans la ville nouvelle deSidi-Abdallah à horizon 2020. La sec-tion locale du leader mondial des étudeset du conseil pour les industries du mé-dicament et les acteurs de la santé, s’estchargée de collecter l’information sur lesecteur en Algérie et de l’analyser. Il estressorti, de cette enquête, que le marchéalgérien du médicament est prometteuren raison des investissements que lespouvoirs publics vont réaliser grâce auxrecettes engrangées par l’exportationdes hydrocarbures. Il n’en demeure pasmoins que la complexité des procéduresd’enregistrement de nouvelles molé-cules et les restrictions posées aux rem-boursements des prescriptions, même sile système de sécurité sociale couvre en-viron, 80%, de la population (entre as-surés et ayants droits), entravent quelquepeu, son essor. Les résultats du travaild’IMS Algérie, drivé par Hocine Mahdi,dont l’expertise est reconnue par lesprofessionnels, pronostiquent la pour-

suite de la croissance du marché du mé-dicament, à deux chiffres, jusqu’à 2015.Dans un sens, seront alignés un pluslarge accès de la population aux soins etune augmentation des dépenses de san-tés par habitant, considérées, jusqu’alors,comme assez basses (environ 300 dol-lars américains). Le pays enregistrera, enoutre, le maintien de la cadence des in-vestissements dans la production localedes médicaments et dans la construc-tion d’infrastructures sanitaires. Enfin,l’Etat consolidera sa politique de pro-motion de l’usage du générique, afin deréduire sa facture du médicament. Dansl’autre sens, se grefferont « une législa-tion protectionniste », qui limite les im-portations des produits pharmaceutiqueafin d’inciter les opérateurs à investirdans la production locale. Beaucoup demolécules ne sont pas remboursées. Les multinationales dominent le marchéalgérien du médicament, évalué en 2011,à 2,5 milliards de dollars américains. Ildevra atteindre, en 2015, approximati-vement, 3,5 milliards de dollars. On re-levera dans le top 10 des laboratoires lesplus performants, le français Sanofivient en tête, suivi -dans le désordre-par Pfizer, Bayer, Novartis, Novo Nor-disk GSK, J and J. A eux sept, ces bigpharmas représentent 40% du marché,en valeur et en volume. Deux compa-gnies pharmaceutiques locales (Saïdal etEl-Kendi), ainsi qu’un laboratoire de gé-nériques (Hikma) font partie du classe-ment des dix plus performantslaboratoires au niveau local.ce qui de-montre que la politique de promotiondu générique et de la production locale,donne, déjà, ses effets. Dans le monde, la tendance est plutôt,aux changements dans la configurationdu marché pharmaceutique. Il pourraitatteindre, selon les projections d’IMS,une valeur avoisinant les 1100 milliardsde dollars, dans trois ans. Sa croissanceannuelle oscillera entre 3 et 6% Elle sera

portée, essentiellement, par les paysémergents, puisque les Etats riches ac-cuseront un ralentissement, important,de leurs économies. D’ici 2015, la Chine évincera les Etats-Unis dans son rôle de « de principalcontributeur à la croissance mondiale.En revanche, les Etats-Unis auront tou-jours la plus grande part de marché ».Ce pays conservera 30% des parts demarchés, l’Europe 15%, le Japon 11%et la Chine 9%. De 2012 à 2015, la croissance des prin-ceps se situera autour de 7 à 8%. L’ex-piration des brevets, représenterajusqu’à 200 milliards de dollars et ré-duira donc les dépenses sur les molé-cules mères. « Les princeps resterontsous pression au sein des pays dévelop-pés avec une croissance négative. L’aug-mentation de l’utilisation des génériquesen première intention, notamment dansles pays émergents, entraînera une aug-mentation de leur part de marché en2015 » note l’étude d IMS.

La région Afrique – Moyen Orient en-registre des taux de croissance au-des-sus de la moyenne mondiale. Cela nereprésente cependant que 1.4% desventes mondiales de produits pharma-ceutiques. La contribution à la crois-sance mondiale des cinq plusimportants marchés de la région(Afrique du sud, l’Arabie saoudite,l’Egypte, l’Algérie et le Maroc) régressedepuis 2007. Les génériques dominentle marché en Afrique et au Moyen-Orient Mais les princeps continuent àreprésenter une part, considérable, dumarché. Dans cette région, les princi-pales aires thérapeutiques ne sont pascelles qui figurent dans le Top 8 au mar-ché international. Les pays de cette par-tie du monde sont orientésprincipalement vers un marché « Pri-mary Care », tiré par une forte crois-sance des antidiabétiques. •

Selon une étude d’IMS HealthLe marché algérien du médicament gardera une croissance à deux chiffres

Les multinationales dominent lemarché algérien du médica-ment, évalué en 2011 à 2,5milliards de dollars américains.Il devra atteindre, en 2015, ap-proximativement, 3,5 milliardsde dollars. Deux compagniespharmaceutiques locales (Saïdalet El-Kendi), ainsi qu’un labora-toire de génériques (Hikma) fontpartie du classement des dixplus performants laboratoires, auniveau local.

Par Rania Hamdi

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 20126

Lutte contre le cancer : renforcement de la coopération

Sud-Sud

Les participants à la conférence interna-tionale contre le cancer, dans la région duMoyen-Orient et de l’Afrique, ont recom-mandé, samedi, à l’issue de leurs travaux àMarrakech (335 km au sud de Rabat), lerenforcement de la coopération sud-suddans la lutte contre cette pathologie.

Les conférenciers ont, notamment, pré-conisé la mise en place d’un Fonds régio-nal, pour la prévention et le traitement ducancer, la création d’une école africained’oncologie, pour le développement descompétences humaines et la fondation d’uncomité inter régional, pour le soutien et lesuivi des programmes de prévention et delutte contre le cancer, dans la région.Ils sesont, également, prononcés en faveur de larévision des politiques sanitaires, la néces-sité de l’élaboration d’un plan national deprévention et de contrôle du cancer, la miseen place d’un registre de la population, pourle recueil des données relatives au cancer, lesuivi de la situation de morbidité, de mor-talité et de l’impact des actions entreprises,vis-à-vis de cette pathologie.

Les participants se sont, en outre, déclarésfavorables à une planification de pro-grammes de détection, précoce, du cancerdu col de l’utérus, à travers l’utilisation desméthodes appropriées, ayant fait leurspreuves dans ce domaine, dans le cadre d’unsystème de soin global et recommandé l’in-troduction du vaccin Anti-HPV, selon lesconditions de chaque pays, à un coût pou-vant assurer un accès, démocratique, auxsoins. Le ministre de la Santé, de la popula-tion et de la réforme hospitalière, DjamelOuld Abbès a pris part à cette conférence,rappelle-t-on. Intervenant à cette confé-rence de trois jours, M. Ould Abbès a indi-qué que la solidarité et le partenariatinstitutionnels sont à même de permettrel’accès, dans les pays les moins nantis de larégion, aux techniques modernes, dont "lesbénéfices en termes d’années de vie gagnéessont évidents".

Le ministre a fait part de la disponibilitéde l’Algérie à apporter "toute coopération etexpertises" requises en vue de "contribuer"à l’amélioration des capacités, au niveau despays de la région.•

M. Ould Abbès visite le salon in-ternational de la santé et de

l’équipement médicalLe ministre de la Santé, de la popula-

tion et de la réforme hospitalière, Dja-mel Ould Abbès, a visité, à Casablanca(Maroc), le salon international de lasanté et de l’équipement médical, a-t-onappris, samedi, auprès du ministère.

Le ministre a pris part, en compagniedu ministre marocain du Commerce, del’Industrie et des Nouvelles technolo-gies, Abdelkader Amara, à l’inaugura-tion de la 13e édition de ce salon. Il a,également, pris part aux travaux duforum de l’industrie pharmaceutique,qui s’est tenu à Casablanca, où il a fait

part de l’expérience algérienne et de lanouvelle stratégie nationale, en matièrede médicaments.

Le ministre a participé à la conférenceinternationale sur la lutte contre le can-cer, dans la région du Moyen-Orient etde l’Afrique, qui s’est déroulée, jeudi, àMarrakech.

Lors des travaux de la conférence, M.Ould Abbès a réitéré sa proposition decréation d’un fonds mondial de luttecontre le cancer et appuyé la proposi-tion marocaine de création d’un fondsrégional, Moyen-Orient et Afrique, des-tiné à lutter contre le cancer. Il a pro-posé la mise en place d’un échéancier,afin de "mutualiser les énergies pourfaire aboutir ce projet"•

Nécessité d’un "cadre réglemen-taire" pour protéger la production

nationale de médicaments

La volonté, avérée, de l’Etat de protéger laproduction algérienne de médicaments doitêtre appuyée par un "cadre réglementaire clair",ont estimé, mercredi, à Constantine des

producteurs, participant au 1er salon natio-nal de l’industrie pharmaceutique et para-pharmaceutique (SANIPH 2012).

Les efforts, consentis par les pouvoirs pu-blics pour favoriser la production nationale"risquent d’être vidés de leurs sens, si des textesdéfinissant les modalités de production et decommercialisation, sur le marché local desproduits pharmaceutiques, objets de toutes lesconvoitises, n’étaient pas promulgués, dansl’immédiat", a souligné Abdelouahed Kerrar,vice-président de l’Union nationale des opéra-teurs en pharmacie (UNOP).

La protection de la production nationalepar des textes de loi, constitue une "urgencequ’il ne faut pas reléguer au second plan, car ils’agit, là, d’une option indispensable qui per-mettrait aux industriels pharmaceutiquesd’avoir une lisibilité structurée des offres et desdemandes du marché local", a estimé le mêmeresponsable.

L’adoption d’un texte réglementaire pour laprotection de la production nationale, serait"en mesure d’assurer la pérennité du processusde développement de l’industrie pharmaceu-tique en cours en Algérie", a encore considéréM. Kerrar, également directeur général d’unefirme privée de production de médicaments.

Saluant la récente mesure du gouvernement,liée à la possibilité de conclure des marchés, degré, à gré entre la Pharmacie centrale des hô-

pitaux (PCH) et les établissements hospita-liers pour l’acquisition de médicaments, M.Kerrar a également estimé que l’un des "élé-ments-clés" à prendre en charge, concerne la"mise en place d’un système de formation, auprofit des ressources humaines chargées de lagestion et de la supervision de cette industrie,porteuse de richesse".

La promotion de la recherche scientifique,dans le domaine pharmaceutique, a été lon-guement débattue par les spécialistes, audeuxième jour de ce salon national qui se veutun espace de concertation et d’échange d’ex-périences entre les professionnels du secteur.

La création de "vraies passerelles" entre lemonde industriel et les universités a été, dansce contexte, vivement recommandée par lesparticipants à ce salon, qui ont, également,plaidé pour la "réservation d’une partie dubudget, alloué au développement de l’indus-trie pharmaceutique, au volet de la recherchescientifique".

L’organisation de ce salon a constitué uneoccasion pour mettre en relief les progrès, no-tables, réalisés par des chercheurs algériens,dans le domaine du développement des médi-caments à base de plantes, a-t-on, encore, notéau cours de cette manifestation.•

Santé-mag >ACTUALITÉ > INFOS

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 2012 7

Santé-mag >ACTUALITÉ > INFOS

17 Mds de DA pour booster l’in-vestissement dans le domaine

pharmaceutique

Quelques 17 milliards de dinars ontété injectés, pour "booster" l’investis-sement dans le domaine pharmaceu-tique et en finir avec la dépendance, àl’égard des producteurs étrangers, aindiqué, à Constantine, le ministre dela Santé, de la population et de la ré-forme hospitalière, Djamel OuldAbbès.

"L’objectif est de satisfaire, à l’ho-rizon 2014, 70% des besoins natio-naux en médicaments, au moyend’une production algérienne", aajouté le ministre qui s’exprimait, aucours d’un point de presse organisé,à l’issue de sa visite, dans la wilaya deConstantine.

M. Ould Abbès a ajouté que la ré-duction de la facture d’importationdes produits pharmaceutiques doit,impérativement, devenir, d’ici là, une"réalité tangible", pour "rompre ladépendance vis-à-vis de certains la-boratoires étrangers, notamment, enmatière de traitement des maladieschroniques".

Les moyens injectés "doivent, im-pérativement, inciter les investisseursnationaux, publics et privés, à renfor-cer leur production, à prévoir des ex-tensions de leurs unités etlaboratoires, à diversifier les parte-naires, à élargir la gamme de produc-tion et à créer davantage de postesd’emploi", a insisté le ministre, à l’ou-verture d’un workshop sur le projetde réalisation, en Algérie, d’un pôled’excellence en cancérologie.

Cette rencontre de trois jours, or-ganisée au Centre national de re-cherches en biotechnologie deConstantine, en collaboration avec lafondation algéro-américaine dessciences et des technologies, est un"exemple de partenariat prometteurqui permettra, dès février prochain,de parachever une convention entreles deux parties en vue de la mise enplace, à Alger, d’un pôle biotechno-logique de production de médica-ments", s’est-il félicité.•

Des contrats, de gré à grésimple, pour l’importation des

médicaments essentiels

Le ministre de la Santé, de la popula-tion et de la réforme hospitalière, Dja-mel Ould Abbès, a annoncé, samedi àAlger, la possibilité, désormais, deconclure des marchés publics de gré àgré simple, en matière d’importation desmédicaments essentiels et des équipe-ments médicaux d’urgence.

Lors d’une audience accordée à M.Dow Wilson, président de la sociétéaméricaine Varian Medical Systems, spé-cialisée dans la fabrication d’équipe-ments de radiothérapie, le ministre aindiqué que l’Etat avait procédé à "l’an-nulation du crédit documentaire (Cre-doc), pour ce qui est des médicaments

essentiels", ainsi que certains équipe-ments médicaux d’urgence.

Il a ajouté, à ce propos, que ce crédit aété remplacé par les marchés publics degré à gré simple, pour "faciliter" l’acqui-sition de ces produits vitaux.

M. Ould Abbès a rappelé que lesbanques ont reçu des instructions, pourfaciliter l’acquisition des médicamentsessentiels, dont ceux destinés au traite-ment du cancer, dans un délai n’excédantpas les 24 heures.

Les centres, spécialisés dans le traite-ment du cancer, souffrent d’un granddéficit en matière de radiothérapie. Envue de palier à ce problème, les autoritéspubliques ont consacré une enveloppefinancière pour l’acquisition de 57 appa-reils, destinés à 22 centres anti-cancer,dont certains sont déjà opérationnels, si-gnale-t-on.•

20.000 myopathesrecensés en Algérie

20.000 myopathes, sur 2 millionsd’handicapés, ont été recensés en Algé-rie, a indiqué, samedi à Alger, le prési-dent de l’Association contre lesmyopathies (ACM), Aknine Akli.

Intervenant, lors d’une rencontre surles maladies neuromusculaires, organiséeau Forum d’El Moudjahid, M. Akli a im-puté la propagation de ce type de mala-dies, au sein des sociétés maghrébines,aux mariages consanguins, appelant lesautorités publiques à renforcer la priseen charge de cette catégorie, aux planssocial, médical et éducatif.

Les membres de l’ACM, venus de dif-férentes wilayas, ont plaidé pour la créa-tion d’un conseil scientifique au niveaudes Centres hospitalo-universitaires(CHU), chargé du diagnostic des mala-dies génétiques, en vue d’améliorer leurprise en charge.

De son côté, le Dr Nacira Madji (mi-nistère de la Santé) a rassuré les per-sonnes atteintes de maladiesneuromusculaires, en annonçant l’ou-verture, prochaine, de centres pluridisci-plinaires.

Elle a, dans ce contexte, affirmé quel’enquête lancée, récemment, par le mi-nistère de la Solidarité nationale, pour re-censer les catégories aux besoinsspécifiques, facilitera la tâche à la tutelle,

pour définir les besoins sanitaires de cescatégories.

Mme Madji a, par ailleurs, souligné queles hôpitaux spécialisés dépêcheront deséquipes médicales aux établissementspublics de santé de proximité, en vued’éviter les déplacements aux malades età leurs familles, imputant l’absence de larééducation, au niveau de ces établisse-ments, au manque de spécialistes, dansce domaine.

Pour sa part, Malika Lâadjali (Institutnational de la santé publique-INSP) etmembre de l’ACM a déploré le regardque porte la société à l’égard de l’handi-capé, malgré ses efforts pour s’affirmer.

Elle s’est félicitée, en outre, du reculdes mariages consanguins au sein de lasociété algérienne, soulignant que lesanalyses effectuées, par les fiancés avantle mariage, permettent de les protéger deplusieurs maladies génétiques, graves.•

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 20128

Les prix des gaz médicauxseront revus à la baisse

Les prix des gaz médicaux, en particu-lier l’oxygène, seront "revus à la baisse", aindiqué dimanche, à Constantine, le Prési-dent-Directeur Général du groupe LindeGaz, leader mondial des gaz industriel etmédical.

M. Pierre Chevalier, dont la visite en Al-gérie intervient à la suite d’un mouvementde protestation de malades, devant le siège

de l’entreprise à Constantine -(Linde gazdétient 66% du capital de l’Entreprise na-tionale des gaz industriels (ENGI))- a pré-cisé, dans un point de presse au siège del’ENGI, que "le prix pratiqué est le prixréel" sur le marché. "Nous comprenons,parfaitement, la détresse des malades, etnous allons revoir, momentanément, nosprix à la baisse jusqu’à ce qu’un accord soittrouvé avec les autorités compétentes", a-t-il dit.

A titre d’exemple, la bouteille d’oxygènede 8 m3 est passée de 200 à 1.700 dinars,soit une hausse de 800%. Il a, cependant,tenu à ajouter que cette hausse est "indé-pendante de la volonté de l’entreprise, carles prix pratiqués, auparavant, étaient sym-boliques et la société faisait, pratiquement,de l’action sociale". S’agissant de "l’accordavec les autorités compétentes" qu’il a évo-qué, M. Chevalier a affirmé "espérer trou-ver, rapidement, avec l’aide desassociations de malades, un accord avec lasécurité sociale, pour que cette maladie (in-suffisance et détresse respiratoire) soit clas-sée en tant que maladie chronique et donc,

prise en charge."M. Chevalier voudrait, aussi, introduire,

en Algérie, le système "Home care", c’està dire l’oxygénothérapie à domicile qui est,selon lui, pratiquée dans plusieurs pays. Cesystème permettrait, avec l’aide de la sécu-rité sociale, a-t-il ajouté, de "prendre encharge le malade à domicile et lui éviter lescontraintes rencontrées pour se procurerla bouteille d’oxygène, et cela sans qu’il nedébourse un seul centime".

A ce propos, le Dr. Tessa Hamou, Di-rectrice commerciale médicale du groupe,a fait part de l’engagement de son entre-prise à prendre en charge les patients, dansles meilleures conditions et à domicile. Despatients qui pourraient même, a-t-elleajouté, "vaquer à leurs occupations quoti-diennes, en dehors de leur domicile, grâceà la bouteille transportable".

Pour leur part, les représentant des ma-lades, présents à cette conférence de pressese sont dits "soulagés" de cette décision, etont annoncé un accord pour "constituer,dans les plus brefs délais, une association,pour pouvoir défendre leurs droits".•

Le Salon national de l'industriepharmaceutique à Constantine

Réduire la facture de l'importation,renforcer le pôle pharmaceutique et sur-tout encourager la production de médi-caments, sont les principaux objectifs duSalon national de l'industrie pharmaceu-tiqueet parapharmaceutique (Saniph2012) qui s'ouvre, aujourd'hui, àConstantine.

Les participants au Saniph 2012 plan-cheront, également, sur les moyens àmettre en place pour un «partenariat ef-ficient», en matière de recherche scienti-fique, pour créer des emplois etencourager la production de médica-ments, en vue de consolider le pôlepharmaceutique algérien.

Ainsi, la capitale de l'Est abrite, à par-tir d'aujourd'hui et jusqu'au 19 janvier,cette manifestation économique et in-dustrielle organisée par la wilaya et la di-rection de l'industrie de la PME et de lapromotion de l'investissement en colla-boration avec l'Université, la Chambrede commerce et d'industrie, l'Unop,l'Andi et le club des investisseurs. Pasmoins de 30 entreprises et 60 exposantsparticipent à cette importante manifes-tation, qui se déroule au niveau du palais

de la culture Malek-Haddad. Trois ate-liers seront organisés, en marge duSalon, en plus d'une journée d'étude por-tant sur la promotion de l'industrie phar-maceutique nationale. Ces ateliers ontpour thème, respectivement : «La situa-tion de l'industrie pharmaceutique en Al-gérie», « Les médicaments génériques etles besoins du marché national» et «Laproblématique de la distribution des pro-duits pharmaceutiques».

Le rendez-vous de Constantine estune occasion, pour les professionnels,même en l'absence des ministres de laSanté, de la Recherche scientifique, et

celui de l'Industrie, de débattre, de ma-nière directe et objective, des différentsproblèmes du secteur.

Comment atteindre les 70% de cou-verture du marché, l'enregistrement desmédicaments et quelle recherche pourune industrie nationale performante.

Autant de questions auxquelles lesconcernés, notamment l'Union des opé-rateurs en pharmacie (Unop) et l'ANPPdevront répondre, à travers des confé-rences-débats. Quant au géant du mé-dicament, Saidal, son directeur demarketing devra établir le plan de déve-loppement de son groupe.•

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 2012 9

Médicaments : plus de 380 mil-lions de dollars

d’investissements arabes,en 2011, en Algérie

Les investissements arabes, en Algérie,dans le domaine des médicaments, ontatteint plus de 380 millions de dollars, en2011, a indiqué, dimanche à Alger, le mi-nistre de la Santé, de la population et dela réforme hospitalière, Djamel OuldAbbès. Dans une allocution, prononcéeà l’ouverture d’une réunion de la Hautecommission technique arabe du médica-ment, M. Ould Abbès a précisé que cesinvestissements représentent "912 typesde médicaments, sur les 5.683 commer-cialisés en Algérie".

La Jordanie vient en tête des investis-seurs arabes, en la matière (laboratoireHikma avec 130 millions USD), suivie

de l’Arabie Saoudite (70 millions USD),les Emirats arabes unis (26 millionsUSD), l’Egypte (20 millions USD) et laTunisie (10 millions USD).

Le ministre a souligné la nécessitéd’une politique arabe commune du mé-dicament, incluant, notamment, l’orga-nisation, la distribution et le contrôle dece produit, dans un espace comptant 300millions d’habitants. Il a plaidé, dans cecadre, pour le renforcement de la coo-pération au sein du monde arabe et Sud-Sud dans le domaine de la production demédicaments, à travers l’échange d’ex-périences.

M. Ould Abbès a indiqué que cettecoopération doit tendre vers l’objectif dediminuer les importations de médica-ments et réduire la dépendance vis-à-visde l’étranger, en encourageant, en parti-culier, les productions locales. Il a estimé,à cet égard, que la dépendance en ma-

tière de médicament est, encore, "plusdangereuse" que la dépendance alimen-taire.

M. Ould Abbès a mis en exergue lesefforts déployés, par l’Algérie, pour dé-velopper le secteur du médicament, as-surer sa disponibilité aux citoyens à desprix raisonnables et baisser, ainsi, la fac-ture des importations qui s’est élevée à2,5 milliards de dollars, en 2011. Il a rap-pelé que l’objectif est de porter la pro-duction et la consommation dumédicament générique à 70 %, à l’hori-zon 2014.

La réunion de la Haute commissiontechnique arabe du médicament, dontles travaux se déroulent sur deux jours,regroupe, outre l’Algérie, la Jordanie, laPalestine, les îles Comores, le Yémen, laMauritanie et l’Arabie Saoudite, qui re-présentent les pays du Conseil de coo-pération du Golfe (CCG).•

Les pays arabes invités à enregis-trer les médicaments algériens au

sein de leurs marchés

Le ministre de la Santé, de la popula-tion et de la réforme hospitalière, DjamelOuld Abbes, a invité les pays arabes à en-registrer les médicaments algériens com-mercialisés dans leurs marchés respectifs.

"L’Algérie enregistre les médicamentsétrangers commercialisés dans son mar-ché, dont le nombre est de 5.683, et cechiffre englobe celui des produits arabesqui est de 912", a précisé M. Ould Abbès,en marge de la réunion de la Haute com-mission technique arabe du médicament,déplorant le fait que "le médicament al-gérien trouve des difficultés d’enregistre-ment dans nombre de pays arabes".

Il a indiqué à ce propos que l’Algérieœuvre à ce que ses produits médicamen-teux soient enregistrés, appelant les paysarabes à travailler avec réciprocité avecelle en la matière.

Le ministre exprimé, par ailleurs, sonsouhait de développer la coopération del’Algérie avec les pays arabes, avec no-tamment l’exportation des médicamentsalgériens vers leurs marchés, soutenantque "le médicament algérien est réputépour sa bonne qualité".

Le Groupe public algérien SAIDAL etdes producteurs privés locaux avaienttenté, auparavant, de commercialiser leursproduits dans certains pays arabes, maisils se sont heurtés au problème d’enre-gistrement, dans ces pays, a-t-on rappelé.•

La grippe « intestinale », une maladie à prendre au sérieuxL’hygiène des mains pour prévenir

la gastro-entériteLa gastro-entérite est une inflammation

des muqueuses tapissant la paroi de l’esto-mac et de l’intestin. Elle est, le plus sou-vent due à un virus : le rotavirus mais,parfois, à une bactérie, un parasite ou unchampignon. Ces micro-organismes peu-vent se transmettre, par des alimentscontaminés, de l’eau souillée, ou encore,par contact avec une personne, déjà ma-lade. Les virus responsables des gastro-entérites virales sont, particulièrement,contagieux et résistants. Ils peuvent survi-vre plusieurs semaines dans l’eau, sur lesjouets et sur d’autres surfaces contaminées.Cette maladie, appelée également « grippeintestinale » fait partie des maux fréquentsde l’hiver. Chaque année, des épidémies degastroentérite touchent des millions depersonnes dans le monde, surtout des en-fants. Cette maladie provoque diarrhéeset vomissements, pendant 2 à 3 jours, chezla plupart des malades, avec parfoisdes maux de tête, des courbatures, de lafièvre et de la fatigue. Mais, cette infectionn’est pas toujours bénigne.

Elle peut s’avérer dangereuse pour lespersonnes fragiles, notamment, les per-sonnes âgées et les nourrissons. Elle peutprovoquer chez eux des déshydratations,intenses, en, à peine, une journée de diar-rhée. Ces vomissements et diarrhées en-traînent une perte d'eau et de selsminéraux qu'il faut, irrémédiable-ment, compenser. Les médecins recom-mandent de boire une grande quantité

d’eau ou des solutions de réhydratation,spéciales, vendues en pharmacie. Il est im-portant de limiter, au maximum, son ali-mentation les tous premiers jours degastro, puis on peut élargir à certains ali-ments. Il est, fortement, prudent de privi-légier certains aliments, comme lesféculents tels que le riz et les pâtes, le pois-son et la viande, et les carottes, toujoursbien cuits.

Côté laitage, les fromages, à pâte cuite, etles yaourts peuvent être consommés.

Toutefois, les fruits frais sont à éviter,sauf la banane, qui sera consommée bienmûre. Il est en outre, recommandé d’évi-ter toutes les fibres végétales, contenuesdans les fruits frais et les légumes verts,ainsi que les aliments trop gras.

Néanmoins, si les symptômes persis-tent, (diarrhées et vomissements), il est im-pératif de consulter un médecin. Demême, toute présence de sang dans lesselles doit amener à consulter, immédiate-ment. Par ailleurs, il est préconisé de luttercontre ce parasite, indésirable, par une hy-giène irréprochable. Les professionnels dela santé insistent sur l’hygiène des mains etdes surfaces. Se laver les mains avec dusavon, le plus souvent et le plus soigneu-sement possible, ne pas partager les verresd’eau ou les couverts à table sontquelques règles d’hygiène à respecte, scru-puleusement.

En effet, les professionnels de la santérappellent que l'hygiène des mains, princi-pale arme contre sa propagation, est, tropsouvent, négligée. Il est bon de savoir quela gastro-entérite est très contagieuse etque la meilleure protection contre sa trans-mission est le lavage, régulier, des mains.•

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Un centre, à Alger, pour la priseen charge des personnes atteintes

de polyarthrite

Un centre, destiné à la prise en chargedes personnes atteintes de polyarthriterhumatoïde, a été ouvert, à Alger, à l’ini-tiative de l’observatoire algérien de lafemme (OAF).

Ce centre se veut un espace d’accueil,d’orientation et de prise en charge psy-chologique des malades de polyarthrite,a indiqué, dimanche soir, Djafri Chayaâ,présidente de l’OAF lors d’un dîner-débat sur cette maladie.

L’observatoire, qui avait déjà organisédes journées de sensibilisation sur le can-cer du col de l’utérus, le cancer du sein etle diabète chez la femme enceinte, a ini-tié cette rencontre sur la polyarthriterhumatoïde, pour mettre l’accent surl’importance du diagnostic précoce,comme véritable prévention de cettemaladie.

La polyarthrite rhumatoïde est unemaladie qui touche beaucoup plus lesfemmes que les hommes et peut provo-quer un handicap permanent. Pour le Pr.Ladjouze Aicha, chef de service rhuma-tologie à l’hôpital de Ben-Aknoun(Alger), il s’agit d’une maladie inflam-

matoire qui touche plusieurs organes ducorps et dont les causes restent, toujours,inconnues.

S’agissant de la prise en charge despersonnes touchées par cette maladie,Mme Ladjouze a indiqué que des médi-caments ont été inventés (biothérapie) ;ce qui a changé le cours du traitement decette maladie. En Algérie, la biothérapiea été introduite en 2005, mais la dispo-nibilité des médicaments, utilisés dans letraitement de la polyarthrite (corti-coïdes), reste toujours posée, a-t-elle pré-cisé.

Pour sa part, le Dr. Samira Fekrache,psychologue, a relevé que les personnesatteintes de polyarthrite nécessitent uneprise en charge sur le plan psycholo-gique, estimant que les troubles éprou-vés par ces malades sont dus notammentau regard porté par la société sur cettemaladie.

C’est la raison pour laquelle un travailde prise en charge psychologique desmalades et de sensibilisation, en direc-tion de la société, est vivement recom-mandé, par les spécialistes.

Ce dîner-débat a été marqué, égale-ment, par la remise des prix aux lauréatsdu concours destiné à récompenser lesmeilleurs écrits et reportages de la pressesur la polyarthrite.•

Les professionnels de la santédoivent être attentifs aux effets,indésirables, des médicaments

Les professionnels de la santé ont insisté,jeudi à Oran, lors d’une conférence sur "Lesenjeux commerciaux du médicament en Al-gérie", sur la nécessité d’être attentifs aux ef-fets, indésirables, des médicaments, bienavant leur retrait du marché.

Dr Houria Farhi, chargée du développe-ment "Prescrire en Algérie", une revue spé-cialisée, a estimé que "les médicaments ontdes effets indésirables, souvent connus lorsdes essais cliniques, mais passés sous silencelors de leur commercialisation".

La praticienne a, également déploré le faitque des médicaments mis sous surveillance"continuent d’être prescrits alors que leur ba-lance bénéfices-risques est défavorable".

Dans ce contexte, Dr. Farhi a invité lesprofessionnels de la santé à pousser la ré-flexion sur les mesures à prendre, afin d’évi-ter toute atteinte à la santé du malade. "A quiprofite la prescription d’un médicament ?, ouencore pourquoi attendre une décision de re-trait pour ne pas prescrire un médicamentqui présente des effets indésirables connus?",s’est-elle interrogée.

Pour sa part, le Dr Bakhta Beltiche, mé-decin généraliste et chercheur associé auGroupe de recherche en anthropologie de lasanté (GRAS), organisateur de la rencontre,a mis en exergue "l’incertitude des dé-marches diagnostics" en médecine, rappelantque le médecin prescripteur, "le premier etle dernier responsable des complications etdes dégâts causés par les médicaments, doitopter pour le bon médicament, afin de mi-nimiser les effets secondaires et réduire lessouffrances du malade".

Il est à noter que les débats ont porté,entre autres, sur les contraintes réglemen-taires sur la qualité et les contrôles de fabri-cation qui dépendent, surtout, des exigencespropres aux fabricants et sont difficiles àconnaître, sur l’autorisation de mise sur lemarché (AMM), sur la pharmacovigilance,pour les médicaments (une surveillance postcommerciale des effets indésirables), sur desdispositifs médicaux et sur la place de l’or-donnance.

Sur ce dernier point, le docteur MohamedMebtoul, responsable du GRAS, a attiré l’at-tention de l’assistance sur "la banalisation etla dévalorisation de l’ordonnance médicalequi est devenue un simple papier", s’interro-geant sur la place du médecin, dans le champsanitaire.•

Nouvelles mesures pourrégler le problème de la pénurie

de certains médicaments

Le ministre de la Santé, de la populationet de la réforme hospitalière, Djamel OuldAbbès, a souligné, mardi, que de nouvellesmesures ont été prises, par le gouvernement,pour régler, "définitivement", le problème dela pénurie de certains médicaments.

En marge de l’installation de la commis-sion nationale consultative des produitspharmaceutiques, M. Ould Abbès s’est féli-cité de ces nouvelles mesures prises par le

gouvernement, dans le but de régler, "défi-nitivement", ce problème.

L’année dernière a été, particulièrement,marquée par des perturbations en matière dedistribution de certains médicaments", no-tamment ceux destinés aux maladies chro-niques, rappelle-t-on.

Ces mesures portent, essentiellement, sur"l’effacement total des dettes, cumulées de-puis des années, de la pharmacie centrale deshôpitaux (PCH)" et "son renforcement parun nouveau statut, plus souple", en matièrede transactions conclues, à l’amiable. Le mi-nistre a mis l’accent sur l’importance d’orga-niser la distribution des médicaments et decontrôler l’importation, à travers la coordi-nation avec les différentes structures activantdans ce domaine.

La commission nationale consultative desproduits pharmaceutiques, qui compte tousles acteurs concernés, directement ou indi-rectement, par les médicaments, aura pourmission le contrôle et le suivi, en matière demédicaments et la soumission de recom-mandations à la tutelle, en cas de perturba-tions relevées, dans ce domaine.•

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 201212

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Nouveau statut pour la pharmaciecentrale des hôpitaux

Le nouveau statut de la pharmaciecentrale des hôpitaux, devant être publiéprochainement dans le Journal officiel,définira le rôle de ces structures, pour cequi est de la fourniture et de la distribu-tion des médicaments pour les établisse-ments de santé publique, a-t-on appris,mercredi, auprès du ministère de laSanté, de la population et de la réformehospitalière.

Ce nouveau statut a été annoncé parle secrétaire général du ministère, Bou-chenak Khelladi Abdallah, qui a souli-gné, dans une déclaration à l’APS, que lamission principale de la pharmacie cen-trale est "de réguler, distribuer et fournirles établissements publics et privés desanté en médicaments".

Ce statut vient, ainsi, doter la pharma-cie centrale d’un outil juridique, après lesruptures ayant touché les établissementsde santé, en raison de l’incapacité desdites structures de s’acquitter de leurscréances, aux niveaux national et inter-

national ; ce qui a nécessité l’interventionde l’Etat, qui a consacré une enveloppede 3,9 milliards de DA, pour l’achat desproduits en pré-rupture ou en rupturede stock. Plusieurs établissements desanté publique ont enregistré des rup-tures de stocks de sérum, de médica-ments essentiels et de matériel médicalnécessaire, suite au refus des opérateursd’approvisionner les pharmacies cen-trales, en raison des dettes, d’une part etle non recouvrement des créances au ni-veau des établissements publics de santé,d’une autre part. Une conjoncture quel’institut Pasteur Algérie a traversée,avant de bénéficier d’une enveloppe de-vant couvrir ses besoins sur 10 ans. Envertu de ce nouveau statut, les marchésentre les pharmacies centrales des hôpi-taux et les établissements de santé sont,désormais, conclus en procédure de gréà gré simple, pour éviter la situationd’impasse. Le ministère des Finances adonné les instructions, nécessaires à ceteffet, en chargeant le CPA et la BNA deces créances.

Ces banques sont chargées, notam-ment, de financer les approvisionne-

ments des établissements de santé et deconstituer les stocks stratégiques de pro-duits pharmaceutiques, pour 6 mois, àhauteur de 9 Milliards de DA et d’assu-rer, en toute circonstance, la disponibilitéde crédits à la pharmacie centrale pourl’acquisition des produits pharmaceu-tiques. Par ailleurs, 50% de la dotationbudgétaire du secteur de la santé sontconsacrés au règlement des livraisons deproduits pharmaceutiques de la phar-macie centrale aux établissements desanté, pour les plans nationaux de santé.Les 50%, restant du montant, sont ven-tilés entre les établissements de santépour le financement de leurs besoinscomplémentaires en produits pharma-ceutiques auprès des opérateurs, publicset privés. Les pharmacies centrales bé-néficieront, aussi, d’une subvention deservice public, avant la fin de l’année2012.

Le gouvernement avait pris des me-sures rigoureuses pour mettre fin de,manière définitive, au problème des mé-dicaments et l’effacement des dettes despharmacies centrales des hôpitaux, quis’élèvent à 30 milliards de DA.•

90% des programmes prévision-nels d’importation remis aux opé-

rateurs pharmaceutiquesLe secrétaire général du ministère de

la Santé, de la population et de la ré-forme hospitalière, Bouchnak KhelladiAbdallah, a indiqué, mercredi, que 90 %des programmes prévisionnels d’impor-tation, pour l’année 2012, ont été signéset remis par le ministère aux opérateurspharmaceutiques le 15 novembre 2011.

Le responsable a indiqué, à l’APS, que30 programmes n’ont pas été retirés pasles opérateurs pharmaceutiques, au 31décembre 2011. Des mesures, strictes,ont été prises pour que, durant l’année2012, les programmes prévisionnels,pour 2013, soient délivrés avant la finseptembre 2012, en vue de d’éviter "lesperturbations" qu’a connues le marchédes médicaments durant les dernièresannées, a souligné M. Bouchnak.

Parmi les mesures urgentes, prises ré-cemment, par le gouvernement, figure lamobilisation d’une enveloppe de 3,9 mil-liards de DA, pour l’achat de produits enpré-rupture ou en rupture de stock.

Le ministère de la Santé s’attèle à met-tre la facture d’importation en adéqua-tion avec l’incidence des maladies

non-transmissibles et à assurer la coor-dination de l’ensemble des programmesde santé, à travers les nombreux plansnationaux, à mettre en place (30 plans)en 2012.

S’agissant des distributeurs, le minis-tère a rappelé la révision du cahier descharges et des textes réglementaires ré-gissant l’activité de stockage et de distri-bution et sa soumission à "un contrôlepermanent", afin de lutter contre les dé-passements enregistrés dans ce domaine.

L’enquête menée par le ministère amontré que sur 204 dénominationscommunes internationales listées enrupture, 96 sont disponibles, 25 en stockinsuffisant et 81 en rupture réelle.

Face à cette situation, le ministère estintervenu en invitant les importateurs,des médicaments touchés par la pénurieou disponibles en stock insuffisant, àfournir ces médicaments à travers d’au-tres opérateurs, dans des délais précis.En outre, l’enquête a révélé que beau-coup de distributeurs agréés "ne sont pasopérationnels sur le terrain", d’où la dé-cision de retirer certains agréments.

Les distributeurs opérationnels "nesont pas tous conformes aux normes destockage et de distribution, sachant quedes pratiques spéculatives ont été enre-

gistrées (surstocks, ventes concomi-tantes)". "Certains opérateurs, ayant bé-néficié de crédits documentaires, ontprivilégié certains de leurs programmes,par rapport à d’autres, créant dès lorsune tension, soutenue, sur les marchés",souligne l’enquête.

Les pénuries, enregistrées durant lesdernières années sont, en partie, impu-tables "au non-respect par les importa-teurs du délai" d’importation, fixé à troismois après le retrait de l’approbation."L’accumulation des dettes intérieures etextérieures de la Pharmacie centrale deshôpitaux (PCH)", estimées à 30 milliardsde DA, a poussé le gouvernement àprendre des mesures rigoureuses en "dé-gageant une enveloppe financière ur-gente" pour acheter les médicaments.

Le gouvernement a, par ailleurs, dé-cidé de réviser le statut de la PCH et depermettre à cette dernière de concluredes marchés de gré à gré, simples, avecles établissements hospitaliers.

Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia,avait, rappelle-t-on, affirmé que l’Etatprendra des mesures strictes pour ré-soudre, définitivement, le problème desmédicaments, soulignant que leur dispo-nibilité, sur le marché, "sera meilleure"en 2012.•

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L’insuline sera produite localement sous toutes les formes

à l’horizon 2015

L’insuline, sous toutes les formes (tradi-tionnelle et moderne), sera produite, locale-ment, à l’horizon 2015 grâce au plan dedéveloppement arrêté par le groupe Saidal, aannoncé, jeudi, le directeur de marketing etde l’information médicale auprès de cegroupe pharmaceutique, Yahia Naïli.

Arrêté par le groupe en 2009 et amendéen 2011 par le Conseil des participations del’Etat (CPE), le plan prévoit la modernisa-tion et l’élargissement de la capacité de pro-duction à travers, notamment, la création de7 nouvelles unités de production, dont unepour l’insuline, à même de satisfaire les be-soins du marché en la matière, a indiquéM. Naïli à la chaîne I de la Radio nationale.

Il a rappelé, à cette occasion, que le groupeSaidal a engagé des consultations avec lesgrands laboratoires mondiaux spécialisésdans la fabrication de l’insuline, précisant quecette démarche, qui est en phase finale, de-vrait être tranchée par le CPE, d’autant plus,a-t-il dit, que "l’Etat est le principal investis-seur au groupe Saidal". Selon le même res-ponsable, la première phase de ce projet,qu’il a qualifiée d’"importante, sensible etstratégique" pour l’Algérie et pour le groupe,sera amorcée en 2012.

Concernant les médicaments anticancé-reux, M. Naïli a indiqué que ce volet était,également, prévu dans le plan en tant qu’ob-jectif stratégique, d’autant que la factured’importation de ce genre de médicaments"reste importante", avec 18% de la factureglobale des médicaments importés. La fac-

ture d’importation des médicaments a atteintun record, avec 2,5 milliards de dollars.

Rappelant que le groupe Saidal avait dé-fini la nomenclature des médicaments anti-cancéreux qu’il est en mesure de fabriquer,M. Naïli a indiqué que cette question seratranchée durant le premier trimestre de l’an-née en cours, soulignant la disposition dugroupe à collaborer avec les laboratoiresmondiaux ayant une expérience, avérée, dansce domaine. A une question sur les médica-ments destinés au traitement de l’hépatite vi-rale, le même responsable a rappelé que laréalisation d’un centre biotechnologiqueétait, également, prévue par le plan de déve-loppement du groupe. "Ce centre devraitproduire des vaccins contre l’hépatite virale,dans le cadre du partenariat avec des labora-toires étrangers spécialisés", a-t-il dit.

Concernant la contribution du groupe Sai-dal à la satisfaction de la demande du marchénational, M. Naïli a rappelé qu’elle était de7%, en termes de valeur et de 15%, entermes volume. "Nous envisageons, à traversce plan, d’atteindre les 25% de valeur et 50%de volume ", a-t-il indiqué à cet effet, souli-gnant que le groupe envisageait de contri-buer, de manière "efficace", au programmedu gouvernement visant à assurer la couver-ture de la demande nationale en médica-ment, à hauteur de 70% par la productionlocale à l’horizon 2014. Saidal concentrerases efforts sur la production d’une nomen-clature précise de quelque 180 médicamentssur 260 afin de mieux répondre à la de-mande, a-t-il indiqué.

M. Naïli a rappelé, par ailleurs, que le chif-fre d’affaire du groupe Saidal était de 12,5milliards de DA en 2011, avec un accroisse-ment de l’ordre de 8%.•

Santé-Mag - N° 02 Janvier 2012 13

L’Institut Pasteurd’Algérie bénéficie d’un crédit

de 3 milliards de dinarsL’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) a

bénéficié d’un crédit de la Banque na-tionale d’Algérie (BNA) d’un montantde 3 milliards de dinars, d’une durée de10 ans avec un taux d’intérêt de 1%, a-t-on appris, mercredi, auprès du minis-tère de la Santé, de la population et de laréforme hospitalière.

Le Premier ministre, M. AhmedOuyahia, a donné des instructions à laBNA pour l’octroi de ce crédit, dans lesplus brefs délais, après la finalisation dudossier, a précisé la même source.

L’IPA a, également, bénéficié d’unsoutien spécial pour le financement et lagestion du stock stratégique de vaccinset d’autres produits pharmaceutiques,destinés à la santé publique. Le minis-tère de la Santé prendra en charge 50%des crédits destinés à l’achat des vaccinset des sérums.

Ces mesures permettront de pareraux ruptures de vaccins et de sérums,dont a pâti l’IPA ces derniers mois, a in-diqué un responsable du ministère de laSanté.

L’Institut Pasteur d’Algérie, un des ac-teurs majeurs dans le domaine des pro-duits pharmaceutiques, n’a pas été enmesure de mobiliser les ressources fi-nancières, nécessaires pour le règlementde la facture d’importation des vaccins,en raison de créances impayées par lesétablissements hospitaliers.•

le projet de créationd’une agence de transplantation

d’organes sera présenté,prochainement, au Conseil du

gouvernementEn marge de sa visite au service d’hémo-

dialyse et maladies d’insuffisance rénale duCHU d’Oran, le ministre a indiqué que ledossier du projet est prêt et comporte desdonnées utiles pour encourager et développerla transplantation d’organes, en Algérie.

"Il est urgent de renforcer les interventionsde transplantation d’organes dans le pays", a-t-il affirmé, ajoutant qu’ "un appui et un soutienlarges sont nécessaires pour garantir la réus-site de cette démarche dont la finalité est desauver les vies de nombreux patients qui ontdésespérément, besoin d’une transplantation

d’organe." M. Ould Abbès, qui a été informésur l’état du service des maladies d’insuffisancerénale du CHU d’Oran, a appelé à un redou-blement d’efforts etau renforcement descapacités scienti-fiques, en matière degreffes rénales.

En 2011, l’équipechirurgicale de ce ser-vice a réussi 22 opéra-tions de greffe rénale.Il est prévu d’aug-menter le nombre deces opérations cetteannée, a-t-on expli-qué au ministre.

Par ailleurs, M.Ould Abbes a ins-pecté les travaux réa-

lisés dans le cadre du réaménagement et demodernisation de ce service, doté, également,de 27 unités d’hémodialyse.•

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 2012 15

« Malgré des dispositions légales etreligieuses très incitatives, il existe uneinadéquation, flagrante, entre l’offreet la demande en matière de trans-plantation rénale » rappelle le profes-seur Tahar Rayane, l’un des spécialistesde référence en matière de néphrolo-gie et transplantation d’organes, dans sacommunication lors du congrès de lasociété nationale de néphrologie, quis’est déroulé, récemment, à Alger.

Le constat est en effet assez regretta-ble. Depuis1986, date à laquelle a étéréalisée la première greffe rénale, en Al-gérie, par une équipe du CHU Musta-pha, à nos jours, moins de milletransplantation ont été pratiquées dansle pays. Au total, plus de 1000 patientsvivent avec un greffon fonctionnel,dont plus de 900 ont été transplantésen Algérie. Pourtant, la demande esttrès forte. La liste des insuffisants ré-naux, en attente d’un rein, qui était de3000 patients en l’an 2000, a carrémentdoublé, en 10 ans. Un recensement, nonexhaustif établi un potentiel de 7000candidats à la transplantation rénale.

Le reste, quelques 14 500 personnessouffrant de dysfonctionnement rénalchronique, sont traités par hémodialyseen centre, dont plus de 6000 sont prisen charge, dans le secteur privé. Envi-

ron 400 patients sont mis sous dialysepéritonéale, généralement à domicile.Evidemment, praticiens de la santé etinsuffisants rénaux n’ont de cesse deplaider en faveur d’une meilleur poli-tique de greffe d’organes, afin d’affran-chir les malades des contraintes del’hémodialyse, et par là même, d’unmeilleur confort de vie.

Au-delà des retards considérables, ac-cusés par l’Algérie dans ce domaine, leProfesseur Rayane reconnait que beau-coup d’étapes ont été franchies en op-timisant, autant que possible, la prise encharge de l’insuffisance rénale chro-nique. Pour mieux illustrer ces propos,il raconte cette poignante histoire :« J’ai le souvenir, particulièrement péni-ble, d’un homme d’une soixantained’années, enseignant à la retraite, dontj’avais la responsabilité, comme méde-cin traitant au tout début des années1980. Il était diabétique de type 2, et safonction rénale s’est détériorée, nécessi-tant une épuration extra rénale. J’avaisexpliqué à ses enfants et à sa femme quil’accompagnaient qu’une abstentionthérapeutique était la décision la plussage, eu égard à son âge et à l’existenced’autres comorbidités ». Il explique cettedécision, qui peut paraitre, de nos jours,comme un refus de prodiguer des soins,par le contexte qui prévalait trente ansau passé. « A cette époque, les patientsqui développaient une insuffisance ré-nale chronique terminale, avaient unechance sur deux de décéder, six moisaprès. Durant ces années, des milliersd’exclus, condamnés à une mort cer-taine par des équipes médicales, censéesleur porter secours et alléger leurs souf-frances ».

On considérait, alors que l’âge limited’inclusion sur un programme de dia-

lyse était de 60 ans. Les diabétiques, lespatients porteurs d’une comorbidité,une complication cardiovasculaire, unetumeur même curable, un trouble de lapersonnalité, ou une tare physique,étaient également privés de dialyse.« L’âge moyen des dialysés ne dépassaitpas 45 ans et la survie en hémodialysen’excédait pas 5 ans, avec un taux demortalité annuel dépassant les 20%.Même les personnes ayant cotisé touteleur vie à la sécurité sociale ne pouvaientaccéder aux thérapeutiques de substitu-tion, une fois atteints par cette maladiequi était perçue comme une sanction in-juste », révèle ce professeur.

Aujourd’hui, le nombre de centresd’hémodialyses a été multiplié par cent,passant de 4 en 1980 à 290 en 2011.L’épidémiologie et la pathologie rénalesont mieux cernées, depuis la créationet le fonctionnement de plusieurs ser-vices de Néphrologie. La prise encharge basée sur l’exclusion, a été ban-nie. En dépit de ces progrès, beaucoupreste à faire, estime le praticien. « Il faut,dès maintenant, réfléchir à la mise enplace d’un registre national de la maladieRénale Chronique ; ce qui nous per-mettra de mesurer, en termes de préva-lence et d’incidence, l’impact de cettemaladie dans notre pays et de connaîtreles principales étiologies, afin d’appré-cier les besoins futurs » conclue-t-il.•

Pr Tahar RAYANE« Il faut réfléchir à un registre national

de la maladie rénale chronique »

Au-delà des retards considéra-bles accusés par l’Algérie dansle domaine de transplantation,le Professeur Rayane reconnaitque beaucoup d’étapes ont étéfranchies, en trente ans, en op-timisant, autant que possible, laprise en charge de l’insuffi-sance rénale chronique.

Propos recueillis par Lilia KHALEF

Santé-mag >ACTUALITÉ

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 201216

RREECCHHEERRCCHHEESS MMEEDDIICCAALLEESS

Les bébés apprennent, très tôt,à manger – trop – salé

Les nourrissons qui mangent des ali-ments salés sont ceux qui ajoutent leplus de sel, durant le reste de leur vie.C’est la conclusion d’une étude améri-caine, qui montre l’impact d’un régimealimentaire, riche en chlorure de so-dium, dès la plus tendre enfance.

Des chercheurs du Monell ChemicalSenses Center de Philadelphie (États-Unis), apportent des éléments ap-puyant l’idée que la richesse en sel durégime alimentaire, durant les premiersmois de la vie, conditionne les préfé-rences, pour les années qui suivent.

Les scientifiques disposaient de 61bébés pour effectuer leurs tests. À l’âgede 2 mois, les nourrissons avaient droità un verre d’eau salée. «Ils n’avaient au-cune expression faciale.. Cela signifie :

soit qu’ils ne détectaient pas le sel, soitils n’étaient pas dégoûtés.»

Ces données nous amènent, donc, àdonner l'exemple, le plus tôt possible ànos enfants, pour leur éviter desconduites alimentaires à risque. Mais,cela doit commencer avant la naissancedu bébé !

Il semblerait en effet que le fœtuss’habitue, déjà, aux nutriments qu'il re-çoit de sa mère.•

Bientôt un vaccin contre le Lupus ?

Le lupus est une maladie chroniqueauto-immune .Très douloureuse, elle semanifeste par des plaques sur le visageet des atteintes articulaires. Jusqu'à pré-sent, la seule alternative est un traite-ment lourd, à vie. Mais la rechercheavance et un vaccin est en cours de dé-veloppement.

Les espoirs de vaccin contre le lupussont bien réels. Mais, il existe, aussi,d'autres pistes pour, un jour, venir à

bout de cette maladie auto-immune.À Hôpital La Pitié-Salpêtrière, par

exemple, des chercheurs misent sur lavitamine D, qui aurait un rôle béné-fique. Là encore, il faudra attendre desessais cliniques étendus, mais celapourrait changer la vie des cinq mil-lions de personnes dans le monde, quisouffrent du lupus.•

Mangez moins et votre cerveaurestera jeune plus longtemps !

Produite lors d’un apport caloriquefaible, la protéine CREB-1 ralentit levieillissement du cerveau, en modifiantl’expression de certains gènes.

On savait, déjà, que pour vivre pluslongtemps, il fallait manger moins.Non seulement parce que les maladiesliées à l’obésité abrègent, souvent, lesexistences, mais aussi parce qu’un ré-gime pauvre en sucres prolonge ladurée de vie des cellules.

Des scientifiques italiens de l’ hôpitaldu sacré cœur de Rome amènent uneexplication à ce constat ; ils ont montrél’implication de la protéine CREB1dans la régulation du vieillissement ducerveau. Cette molécule, produite par

Djaouida NEHLIL

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 2012 17

Santé-mag >RREECCHHEERRCCHHEESS MMEEDDIICCAALLEESS

le gène du même nom, est synthétiséeen plus fortes quantités, lors d’une ali-mentation peu calorique.•

Sida : des vaccins limitent forte-ment la contamination des singes

Selon une étude américaine, seuls 12% des macaques vaccinés ont déve-loppé le Sida suite à une injection duvirus, contre 75 % des individus nonprotégés. Ces résultats, combinés àceux déjà réalisés sur l’Homme, laissententrevoir de belles perspectives, pourse prémunir de la terrible maladie.

Étant donné l’innocuité du VIH surles singes, de nombreux chercheurspensent que le VIS (virus de l’immu-nodéficience simienne) est le meilleurmodèle pour évaluer les vaccins contrele sida, avant de passer à des tests surl’Homme. Des traitements préventifs

ont, d’ailleurs, été réalisés sur des ma-caques avec un certain succès, mais ils’agissait de souches faciles à combat-tre. De ce fait, l’extrapolation à l’espècehumaine n’a pas été satisfaisante.

Cette fois, des chercheurs de l’uni-versité d' Harvard se sont attaqués àdes souches plus résistantes du VIS ententant de mettre au point différentsvaccins pour déterminer lesquelsétaient les plus efficaces. Chez le ma-caque rhésus Macaca mulatta, une pre-mière injection d’un adénovirusmodifié génétiquement pour synthéti-ser des protéines antigéniques du SIV(Gag, Pol et Env), était réalisée. Sixmois plus tard, une seconde injection,d’un autre vecteur viral contenant lesmêmes gènes servait à stimuler, denouveau, les défenses immunitaires.Les scientifiques ont patienté unedemi-année supplémentaire avant d’in-jecter une souche, différente, du VISpar vaccin, contre lesquelles les singesne présentent pas de réponse immuni-taire, forte.

Lors de l’analyse de la réponse im-munitaire, les chercheurs américains sesont aperçus que les macaques, quiavaient développé une immunité, forte,contre la protéine antigénique Env(celle de l’enveloppe externe du VIS)s’étaient montrés les plus imperméa-bles à l’infection. Cela démontre, donc,l’intérêt de produire des vaccins favo-risant l’expression d’anticorps ciblantcette protéine Env.•

Cellules souches : des souris vi-vent trois fois plus longtemps !

Des souris atteintes de progéria, unemaladie qui accélère le vieillissement,ont vu leur espérance de vie multipliéepar trois grâce à l’injection de cellulessouches jeunes.

Le vieillissement est un processusuniversel. Il s’accompagne d’un renou-vellement tissulaire moins rapide etmoins efficace. En cause: les cellulessouches, chargées de se multiplier. Lesannées passant, elles assurent moinsbien leur fonction. On ne sait, d’ail-leurs, pas bien s'il s'agit de la cause duvieillissement ou, à l'inverse, de saconséquence.

Depuis des années, maintenant, lesscientifiques cherchent à ralentir, voireà stopper le processus. Personne n’y estencore parvenu, mais des étapes sont,régulièrement, franchies.

En étudiant les cellules souches desouris atteintes de progéria, une mala-die génétique qui se caractérise par unvieillissement accéléré, des chercheursde l’université de Pittsburg (États-Unis)ont remarqué les mêmes caractéris-

tiques que chez une souris sauvage trèsâgée : des cellules moins nombreuses,présentant une faible réplication et unedifférenciation peu importante.

Les chercheurs ont injecté dans l’ab-domen de rongeurs de 17 jours, at-teints de progéria des cellules souchesprovenant de jeunes individus non at-teints de la pathologie. En moyenne,les souris malades vivent 21 jours, et lesplus âgées ne dépassent pas les 28jours, contre 800, en moyenne, pour unindividu sain.

Résultat : les souris traitées ont sur-vécu jusqu’à l’âge de 66 jours, soit troisfois plus longtemps que leurs congé-nères n’ayant pas subi l’ injection . Deplus, ces rongeurs étaient, globalement,en meilleure santé. Leur croissanceétait normale et des examens ont mon-tré l’émergence de nouveaux vaisseauxsanguins, dans le cerveau et les mus-cles, alors que les cellules souches, in-jectées, n’étaient pas détectées, dans cestissus.

Ces découvertes ne semblent, ce-

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 201218

pendant, pas applicables à l’Homme,dans l’immédiat. Des chercheurs, spé-cialistes des cellules souches à l’univer-sité d'Harvard, rappellent que lesmodèles de progéria sont, malgré tout,très différents physiologiquement, dece que l’on observe dans le vieillisse-ment naturel.

Si, effectivement l’espérance de viede ces souris a été multipliée par trois,leurs deux mois d’existence restent trèsfaibles, comparés aux deux années quepeuvent atteindre les rongeurs sains. Letraitement n’a pas soigné la maladiemais a, simplement, ralenti sa progres-sion ; ce qui en soi est un premier pasintéressant. Les auteurs de l’étude sontbien conscients qu’ils n’ont pas trouvéla source de la fontaine de jouvence,mais ce travail pourrait entrouvrir denouvelles pistes de recherche.•

Nous sommes aveugles2 heures par jour !

À chaque mouvement de nos yeux,c’est-à-dire plusieurs fois par seconde,le cerveau inactive la vision. Mis bout àbout sur une journée, ces mouvementsreprésentent deux heures… durant les-quelles on ne voit pas !

La vision humaine n’est pas ce quel’on croit. En réalité, notre champ vi-suel se résume à une tache nette aucentre avec des contours flous. Pourcompenser cela, nos yeux vont se dé-placer de manière à scanner, en per-manence, l’image que l’on a devantnous. Ce phénomène nous permet de

voir, clairement, tout notre environne-ment.

Lorsque l’on déplace rapidement unecaméra entre deux points fixes, toutesles images paraissent floues. C'est leflou cinétique. Il se passerait la mêmechose avec nos yeux, à chaque mouve-ment. Mais, le conditionnel est de ri-gueur, car le cerveau a un stratagèmepour éviter ce phénomène.

Lors de ces phases de mouvementsdurant lesquelles les yeux se réorien-tent, appelée saccades, le cerveaucoupe, littéralement, le processus vi-suel. Autrement dit, on ne voit plusrien. Cela ne dure qu’un temps infime,si bien que l’on n’en a pas conscience.En moyenne, nos yeux bougent de 4 à5 fois par seconde. Si l'on fait le bilansur une journée, ces saccades repré-sentent, environ, deux heures de notretemps. Deux heures durant lesquelleson est aveugle !•

Mâcher un chewing-gumrend plus intelligent

Si le chewing-gum rendait intelligent,il faudrait conseiller aux étudiants d’enmâcher avant d’entrer en salle d’exa-mens ! C’est bien la conclusion de cetteéquipe de chercheurs américains.Preuve à l’appui, sur les 200 étudiantsdevant passer une série d’examensécrits, la moitié d’entre eux devaientmâcher un chewing-gum, 5 minutesavant le début de la séance d’exercicesintellectuels. Après correction des co-pies, ces derniers se sont révélés les

plus performants, et particulièrementen ce qui concerne les exercices de mé-moire.

Les chercheurs expliquent ce phéno-mène de la façon suivante : la mastica-tion constitue une sorte de petitexercice physique, suffisant pour sti-muler la circulation sanguine et provo-quer un afflux sanguin dans le cerveau,renforçant les capacités intellectuelles.

En revanche, mâcher un chewing-gum pendant les examens n’a pas d’in-fluence, car cet exercice physique entrecette fois-ci, en interférence avec l’ef-fort intellectuel à fournir.

On retiendra qu’un chewing-gum 5minutes avant de passer un examen in-tellectuel est plutôt bénéfique. On peutétendre ce conseil aux adultes devantentrer en réunion. Et à défaut de che-wing-gum, pourquoi ne pas monter lesescaliers en guise d’exercice physiquemodéré stimulant…•

Le déclin cognitif se manifeste dès 45 ans

Le déclin des capacités cognitivescommencerait à 45 ans, bien plus tôtque prévu. Des tests, menés sur desmilliers d'individus, démontrent, eneffet, qu'avant même la cinquantaine,les performances intellectuelles sont enbaisse.

Il est clairement établi qu’il existe uneassociation inverse entre l'âge et lesperformances cognitives, mais l'âge au-quel le déclin cognitif commence estcontroversé. Jusqu’à présent, il était,généralement, admis qu’il n’y avait pasd'effet avant 60 ans.

Dans une étude menée par uneéquipe de recherche de l’Inserm, ellemontre que notre mémoire, ainsi quenotre capacité à raisonner et à com-prendre commencent à décliner, dèsl’âge de 45 ans. Cette étude a été menéesur plus de 7.000 personnes, pendant10 ans.

L’augmentation de l'espérance de vieimplique des changements fondamen-taux dans la composition des popula-tions, avec une augmentation,

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importante, du nombre depersonnes âgées. Ces chan-gements auront probable-ment une influence,profonde, sur la vie des in-dividus et la société, en gé-néral.

Des études cliniquesmontrent une corrélationentre la présence de

plaques amyloides dans le cerveau et la sévérité dudéclin cognitif. Or, ces plaques amyloïdes semblentexister dans le cerveau de jeunes adultes. L'évalua-tion de l'effet de l'âge sur le déclin cognitif grâce àdes données recouvrant plusieurs années, sont rares.

Dans le cadre de l'étude, les données médicales de5.198 hommes et 2.192 femmes âgés de 45 à 70 ans,au début de l'étude et suivis pendant 10 ans, ont étéextraites. Les fonctions cognitives des participantsont été évaluées trois fois au cours de ces 10 années.Des tests individuels ont permis d’évaluer la mé-moire, le vocabulaire, le raisonnement et la fluenceverbale.

Les résultats montrent que les performances cog-nitives (sauf pour les tests de vocabulaire) déclinentavec l’âge et ce d’autant plus rapidement que les genssont âgés. Le déclin est significatif dans chaquetranche d'âge.•

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 201220

EV E N E M E N T

Longtemps confondue, par lesparents et les enseignants, à un

syndrome de turbulence, l’hyperac-tivité et le déficit d’attention com-mencent, à peine, à être vulgarisés enAlgérie. Pourtant, ces troubles sontcourants et induisent, s’ils sont malpris en charge ou traités tardivement,des conséquences lourdes pour ledéveloppement mental et comporte-mental de l’enfant. A vrai dire, il estdifficile de donner des chiffres exactssur la prévalence du trouble de défi-cit d’attention, associé ou pas à l’hy-peractivité (TDAH). Aucuneenquête épidémiologique, sérieuse,n’a été réalisée sur le sujet, dans notrepays. Les experts, dans le domaine,prennent, pour référence, deux indi-cations. D’abords la prévalencemondiale du TDAH, qui oscilleentre 5 et 10%. « C’est une des af-fections pédopsychiatriques les plusrépandues et pour laquelle les pa-rents consultent, le plus » précise

Mme Maaloum. Ensuite le nombred’enfants scolarisés, estimé à huitmillions, auquel s’additionne celuides gosses en âge de la maternelle(entre 2 et 5 ans) ; ce qui fait que leTDAH est aussi, en Algérie, un pro-blème de santé sérieux, qu’ilconvient de prendre en charge. Mal-heureusement, il existe peu- pour nepas dire, pas du tout- de structuresspécialisées dans le traitement decette pathologie. Le dépistage se fait,en outre, jusqu’à présent, de manièrequasi empirique. En l’absence decauses scientifiques prouvées de lamaladie, l’on se base sur l’observa-tion des troubles du comportementde l’enfant, sur une période donnée.En clair, le TDAH est diagnostiqué,chez un gosse âgé de moins de 7 ans,qui souffre, de façon structurelle, dedéficit de concentration, d’impulsi-vité et d’hyperactivité motrice, en susd’une grande émotivité. Ces trou-bles, s’ils ne sont pas traités, indui-

sent, au fur et à mesure que l’enfantavance dans des relations conflic-tuelles avec les membres de la familleet les proches, de l’agressivité, unebaisse de l’estime de soi et l’échecscolaire puis, professionnel, à l’âgeadulte, en raison des difficultés d’as-similation et de concentrationqu’éprouve l’hyperactif.

Bien entendu, l’enfant souffrant duTDAH doit être soumis, impérative-ment, à un plan thérapeutique, pourréduire les effets de la pathologie.Au-delà, le rôle des parents –et dansune moindre mesure, des maitresd’école- est déterminant, en ce sensqu’ils sont tenus de l’accompagner,continuellement, afin de l’aider àmaitriser ses pulsions, lui éviter de semettre en danger et en situation dedanger, et d’augmenter ses facultésde concentration, au moment où ildoit accomplir une tâche précise.•

--RRaanniiaa HHaammddii

Une prévalence de 5 à 10 % dans la population infantile

Troubles de déficitd’attention et hyperactivité

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 201222

SSaannttéé MMaagg :: Comment se présente la leucé-mie aigue ?

Pr Mohamed Amine BEKKADJA :Les leucémies aigues présentent destroubles liés à la production de cellules.Il y a d’abord un blocage de différencia-tion de cellules. Une cellule va tombermalade et elle va se mettre à se multi-plier et proliférer d’autres cellules ma-lades. Ces cellules, qui prolifèrent, vontle faire dans la moelle osseuse, en pre-mier, pour passer, ensuite, dans le sang.Leur passage dans le sang va se traduirepar une guerre de l’espace vital.

Cela veut dire qu’il va se produire plusde cellules malades que de cellulessaines. Dans la moelle, la production decellules malades est beaucoup plus im-portante. Le pouvoir de multiplicationde cellules malades est dominant.Conséquence, le sujet atteint de leucé-mie aigue aura, au cours de l’évolution,un déficit en globules rouges, en glo-bules blancs et en plaquettes. Donc, s’iln y a pas un support transfusionnel quiva remplacer le déficit périphérique, lemalade va, nécessairement, aller vers ledécès. C’est pourquoi, il faut transférerdu sang, des plaquettes et il faut, aussi,des couvertures d’antibiotiques pouréviter les infections. Ces maladies gravesnécessitent plusieurs niveaux d’inter-vention.

SSaannttéé MMaagg :: Quels sont ces niveaux d’in-tervention ?

Le premier niveau d’intervention estle diagnostic. Aujourd’hui, il y a diffé-rentes façons de faire le diagnostic etdifférents moyens convergents pour lefaire. Le diagnostic est facile à faire. Lamaladie ne présente pas des signes cli-niques patents spécifiques à la leucémieaigue mais, plutôt, une analyse biolo-

gique. Quand on fait une formule trèssimple, cette formule va montrer untaux de globules blancs très élevé dansla majorité des cas. Il y a des cas où letaux est normal ou même bas. Maisdans la majorité des cas, il y a une hy-perleucocytose de globules blancs très,très élevée. Cela devrait inciter le biolo-giste à regarder de plus près ce qui sepasse dans le sang. Très rapidement, ilpourra s’apercevoir qu’il y a des cellulesjeunes, des blases qui sont entrain deproliférer. Donc, là , le diagnostic esttrès simple. Mais aujourd’hui, dans legrand groupe de leucémie aigue, il estnécessaire d’aller plus loin dans l’indi-vidualisation des sous groupes de cesmaladies. Pourquoi ? Parce qu’il y a desmaladies qui sont, pratiquement, cura-bles avec des médicaments tels que lacytitrocynoique C’est une vitamine A etlà, on peut pratiquement guérir la mala-die. Ce sont des leucémies aigues pro-milocitaires. Le traitement va, donc, êtredifférent du reste des leucémies aigues.

SSaannttéé MMaagg :: Pourquoi il est important d’in-dividualiser les groupes et les sous- groupes?

Pr M.A.BEKKADJA : Parce quechaque groupe et sous- groupe a desspécificités de pronostic. Et donc, on neva pas traiter, de la même manière, untype de leucémie aigue, par rapport à unautre type ou bien dans le mêmegroupe. Si on doit aborder le problèmede la classification de la leucémie, il y adeux grands groupes de leucémie. Lesleucémies aigues lymphoïdes qui vontdériver des cellules lymphoïdes et lesleucémies aigues myéloïdes, qui vont dé-river de la linier myéloïde.

Les lymphoïdes sont, pratiquement,des leucémies très, très fréquentes chezles enfants et relativement rares, chezles adultes. Donc, chez l’enfant, il y a despiques de deux ans à quatre ans . A dixans, c’est le 2ème pique. Se sont desdonnées que je ne domine pas parce queje ne suis pas pédiatre. Chez l’adulte, sesont les leucémies myéloïdes qui sont

Les irradiations et les produits chimiques,des facteurs de risque de la Leucémie

Le Pr Mohamed Amine BEKKADJA,Président de la société algérienne d’hématologie

Interview réalisée par Loubna Zahaf

Santé-mag >EVENEMENT

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 2012 23

dominantes. Une enquête a été réalisée,dernièrement et a montré qu’entre 2006et 2010, 1.500 cas ont été colligés. 13services d’hématologie ont participé auniveau national. Cette enquête, nous apermis de ressortir plusieurs points,parmi lesquels des données géogra-phiques.

SSaannttéé MMaagg :: Quelles sont les zones qui pré-sentent plus de cas de leucémies que d’autres ?

Pr M.A.BEKKADJA : Cette enquêtea révélé que le centre et l’est se classenten premier, vient ensuite l’ouest. Celas’explique par le nombre des popula-tions qui est plus important au centre età l’est, par rapport à l’ouest. En mêmetemps, il est question aussi de densitémédicale. Le nombre de CHU à Algerest plus important. L’enquête, a égale-ment, montré que la fréquence en termede sexe masculin et féminin. Nousavons constaté une petite prédominancedu sexe masculin. Il y a plus d’hommesque de femmes atteints. Nous avons unsex-ratio de 1,2% .

La 3ème donnée est une donnée an-thropologique, qui est lié à l’âge. Dansles myéloïdes, leucémie de l’adulte, nousavons trouvé un âge très jeune par rap-port à ce qui est décrit dans la littéra-ture et ce qui est publié à l’étranger.Chez nous la médiane d’âge est de 44ans. C’est très, très jeune par rapport àce qui est décrit dans la littérature qui estde 60 à 65 ans. Si on compare ces âges,on voit que l’attitude qui va se projetersur l’aspect du traitement, est totalementdifférente. Nous rentrons dans la spéci-ficité des approches thérapeutiques quivont être totalement, différentes. Et là,je reviendrai sur la répercussion de l’âgesur le traitement. Et l’enquête sur ceplan à fait ressortir des données propresà la leucémie. Ce sont des données bio-logiques. Combien nous avons eu demoyens diagnostics qui ont été utilisés,à travers l’échelle nationale, pour diag-nostiquer cette maladie. Il y a différentsexamens qui sont utilisés et qui ont étéhiérarchisés. On s’est aperçu que la cy-tochimie, qui est une façon de faire lediagnostic à travers les colorations descellules blastiques, a été réalisée, pour90% des cas. C’est un bon point pournous. Cela démontre qu’à l’échelle na-tionale, existe de la cytochimie pour toutle monde.

Le 2ème point, ressorti par l’enquête

faite antérieurement par le professeurBenakli est l’immunophénotypage. Celaveut dire qu’on a étiqueté les cellules surle plan immunologique et leur antigènesde surface et là nous avons obtenu untaux de 28%. Cela reflète que 8 sur 13services en Algérie possèdent, au-jourd’hui, un cytomètre de flux. Ce quipermet de faire le diagnostic. C’est uneprogression.

Mais là où nous sommes à la traine,encore et c’est malheureux parce qu’ils’agit d’examens qui sont indispensablespour le pronostic et l’évaluation mêmedes traitements, ensuite. - C’est la biolo-gie moléculaire et la cytogénétique.Dans ce domaine, nous avons des chif-fres qui sont très, très faibles. Nousavons près de 7,5% de biologie molécu-laire et près de 4% de cytogénétique.Ces taux, par rapport aux données d’il ya dix ans représentent, aussi, une pro-gression, mais cela reste très, très insuf-fisant. Actuellement, la biologiemoléculaire et la cytogénétique se fontchez le professeur Hamladji, au centrePierre et Marie Curie, à Alger. Pour lacytogénétique , il y a un 2ème centre, quia été ouvert à Blida chez le professeurAbbad, au service d’hématologie. Pro-chainement, nous allons ouvrir un cen-tre de biologie moléculaire et decytogénétique à l’EHU d’Oran, qui vacouvrir tout l’ouest.

SSaannttéé MMaagg :: Quels sont les facteurs derisques de la leucémie aigue ?

Pr M.A.BEKKADJA : Nous n’avonspas de réponse absolue pour cette ques-tion. C’est rare qu’on parle de facteurgénétique pour la leucémie aigue. Il y ades cas extrêmement rares. Il y a desprédispositions génétiques. Par exemplesi on prend de la trisomie 21 prescritepour le mongolisme, le mongolien aplus de risques de probabilité d’avoirune leucémie aigue qu’un sujet qui n’apas une trisomie 21. On appelle ça lessyndromes de Down quand il y a uneleucémie aigue avec une trisomie21.C’est en rapport avec la trisomie, la malformation congénitale.

Par contre, il y a des facteurs qui fa-vorisent l’apparition de leucémie aigue.C’est indéniable. C’est connu. A l’exem-ple des radiations ionisantes, tout ce quiest radiation : La radiothérapie si on enabuse, les rayons X, les centrales nu-cléaires, les faisceaux hertziens dans les

réseaux de la téléphonie mobile. Tousces aspects peuvent constituer des fac-teurs de risque d’apparition de leucémieaigue. Il y a aussi, les produits chimiquestels que le benzine et tous les dérivés dubenzine. Là aussi, on peut greffer toutesles maladies professionnelles. Les per-sonnes qui travaillent dans des hydro-carbures, les vulcanisateurs qui utilisentles colles pour les pneus, les travailleursdes stations service, D’ailleurs, moi, jefais toujours la remarque, lors que je faisle plein, aux agents des stations d’es-sence qui manipulent les pompes sansles masques de protection, alors qu’il y ades émanations, H24, de ces produits etc’est très dangereux pour la santé.

SSaannttéé MMaagg :: Quels sont les autres aspects derisque ?

Pr M.A.BEKKADJA : Il y a aussid’autres aspects, pour lesquels je vou-drais insister parce qu’on n’en parle pasbeaucoup et il n y a pas d’enquête quiont été faites, dans ce sens. Il s’agit desirradiations qu’a connues l’Algérie, avecla bombe nucléaire au sud à Regane etpuis, il y a un 2ème aspect nouveau, onvient de m’en parler, moi je ne savaispas. C’est dans la région de Tiaret où ils’avère qu’aujourd’hui, il y a un trèsgrand nombre de cas de leucémie aigueet chronique dans cette région. Moi, j’aivu énormément de cas. Je ne peux pasdire que cela est lié au nucléaire, mais jesais qu’il y a eu un essai nucléaire et lefait qu’il y a eu un essai et une recrudes-cence de cette maladie dans cette région,cela incite à aller sur place et enquêter.Les épidémiologiques devraient fairedes analyses, très poussées, pour identi-fier la cause et peut être qu’il faut dé-dommager ces personnes.

SSaanntt éé MMaagg :: Comment se fait la prise encharge du malade et quel est le traitement pres-crit ?

Pr M.A.BEKKADJA : La prise encharge de ces maladies est très lourde.Elle coûte très chèr. Pourquoi ? Parceque, d’abord, il faut l’infrastructure. Ilfaut des chambres individuelles. Cesmalades ne peuvent pas être soignésdans une salle où il y a deux ou trois ma-lades. C’est une forme de préventionpour ce patient, sur le plan de l’infec-tion. Il s’agit de malades qui sont trèsfragiles. Ils n’ont, pratiquement, pas desystème Immunitaire. Leur système est

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défaillant. Donc, ces malades doivent êtreprotégés par l’air. On mettra des purifi-cateurs et des stérilisateurs de l’air et lecontact, avec eux, sera avec des masques.Leur chambre doit être nettoyée quoti-diennement. Mais cette, infrastructuren’existe pas, actuellement, dans tous leshôpitaux et tous les services d’hématolo-gie, à l’échelle nationale, à l’exception dedeux ou trois qui possèdent cette infra-structure, pour la prise en charge de cettemaladie.

Il faut ensuite, un environnementtransfusionnel. Ces malades vont néces-siter du sang et des plaquettes. Le sangdoit être frais. On ne peut pas lui trans-fuser du sang de vingt jours ou quinzejours. Comme, en Algérie, le don de sangest dirigé. La banque de sang n’est pas àmême de satisfaire toutes les demandesde transfusion. C’est impossible. Dans cecas, ont fait appelle à la famille qui, géné-ralement, nous aide à se procurer dusang. Quant aux plaquettes, se sont descellules qui sont produites par un don-neur sain. Soit le donneur va donner dusang et puis on va récolter des plaquettesou il va donner, directement, des pla-quettes. Toute cette opération coûte chèr.La machine pour faire des plaquettes, lespoches pour récolter le sang…

SSaannttéé MMaagg :: Le traitement commence doncaprès cette étape importante ?

Pr M.A.BEKKADJA : Oui, ce n’estqu’après cette étape que commence letraitement qui est la chimiothérapie. Cetraitement est administré par voie vei-neuse et l’idéal serait de faire passer un ca-tétaire central ou alors une chambre,implantable, pour éviter au malade de lepiquer tous les jours, pour faire des prélè-vements de surveillance. Ce malade estgardé pendant sept jours pour le cas deleucémie myéloïde. Au-delà de sept jours,il va falloir surveiller les effets de la chi-miothérapie. Il va passer dans une pé-riode de l’ordre de trois à quatre semainesoù il sera en aplasie. C’est une périodecruciale et la plus dangereuse parce quec’est durant cette période qu’ il sera ex-posé aux hémorragies, aux infections etaux chocs septique. C’est la période du-rant laquelle le taux de décès risque d’êtrele plus élevé.

SSaannttéé MMaagg :: Après ce traitement, la guérisonest-elle garantie pour le malade ?

Pr M.A.BEKKADJA : Si la phase

d’aplasie est bien gérée, la réponse va êtreen fonction du facteur pronostic de lamaladie elle-même. Je m’explique. Si vousavez deux malades qui ont la même ma-ladie et vous prescrivez les mêmes traite-ments. Il y aura un qui va s’en sortir trèsvite, après trois semaines. On appelle çaune rémission complète.

C’est un état biologique et clinique quirevient à la normale. Donc, c’est un ma-lade qui en réchappe.

Le 2ème malade va faire des complica-tions et il ne va pas répondre au traite-ment. Cela s’explique par le fait que lepatient présente de mauvais pronostic.

D’où l’importance de la cytogénétiquequi permet d’orienter le traitement etfaire de la prévision son évolution. Si unmalade a de très mauvais pronostic, dèsle départ, on sait à l’avance que tel traite-ment va déboucher sur une mauvaise ré-ponse. Dans ce cas, on va adapter unestratégie de traitement beaucoup pluslourde et on ira jusqu’à l’allogreffe trèsrapidement. Il faut, donc, greffer le ma-lade.

SSaannttéé MMaagg :: Vous avez parlé de greffes pourcette maladie. Comment se fait cette opération ?

Pr M.A.BEKKADJA : Les leucémiesaigues et même les leucémies chroniquessont guérissables, par la greffe. Les pre-mières greffes ont été faites, en Algérie, àpartir des années 95 par Mme Hamladjiau CPMC d’Alger. Grâce à Mme Ham-ladji, on a réussi à passer un cap dans ledéveloppement de l’hématologie. On agagné plus de 50 ou 60 ans de dévelop-pement. A l’ouest, on ouvre, cette se-maine, le 2ème centre d’allogreffe, enAlgérie. On ferra les premières allo-greffes à l’ouest, au mois de mars.

A partir de Mai 2009, nous avons com-mencé à faire des autogreffes. Se sont descellules qui sont prises chez le malade lui-même. On fait un traitement au malade,on réduit la masse tumorale et on prélèveses cellules. Ensuite, on fait une chimio-thérapie beaucoup plus forte. Et au mo-ment où il va être en aplasie, on injecteces cellules. Les cellules qu’on prélèvesont des cellules souches. Réinjecter aumalade, ces cellules vont repeupler lamoelle. C’est une forme de traitement desupport.

Par contre, les allogreffes, c’est totale-ment différent. C’est un traitement im-munologique. Pour une leucémie aigue,on fait un traitement, on fait une chimio-

thérapie d’induction. Le malade est alorsen rémission. On a, donc, réduit jusqu’auseuil clinique le taux des blastes. Dans cecas, il reste une maladie résiduelle qu’onne voit pas. Même si vous faites des exa-mens biologiques simples, Tout est, stric-tement, normal. Par contre, si vous faite labiologie moléculaire, la maladie résiduelleest détectée. C’est la quantité de maladiequi reste. Cette quantité peut être élimi-née par l’allogreffe, qui consiste à ramenerdes cellules à partir d’un frère ou sœur. EnAlgérie, on travaille, surtout, avec allo-greffes géno-identiques. Donc, c’est unmembre de la famille. On fait un examend’abord de type achéla. On voit le typea-geachéla s’il est concordant avec celui dumalade et à ce moment là, on va préleverces cellules. Et ces cellules, une fois injec-tées au malade, il va y avoir un conflitentre les cellules injectées et les cellulesqui restent chez le patient. Il s’agit d’unconflit immunologique. Le but recherchéest de remplacer le système immunitairedu malade par le système immunitaire dudonneur.

Je suis le président de la société algé-rienne d’hématologie. Le bureau estmembre de la société maghrébine d’hé-matologie. Nous avons un congrès ma-ghrébin régulièrement. Le centre degreffe de l’EHU est membre de l’EBMT(European Group for Blood and MarrowTransplantantion) depuis 2010. Le centreest aussi membre de le MBMT (Middle-East Bone Marrow Transplantantion)avec le Moyen-Orient. Le but de la so-ciété est de promouvoir et de développerl’hématologie en Algérie. Sur ce plan,nous avons érigé des groupes de travailpar pathologie et à l’échelle national, il y aun groupe qui travaille sur le lymphome,un groupe qui travaille sur myélome et unautre groupe qui travaille sur les mylodis-tasiques. A travers cette façon de faire,nous essayons d’adapter de façon uni-forme et homogénéité, les protocoles detraitement à l’échelle nationale et ma-ghérbine. Le but recherché est d’être desconsultants, par rapport aux décideurs, auministère de la santé, par exemple. Ac-tuellement, nous avons un comité natio-nal d’hématologie à Alger à (Bénimessous), présidé par Mme le professeurBelhadi. Elle travaille, en concertationavec le ministère et la société algérienned’hématologie. Les deux structures sontcomplémentaires.•

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Les hémophiles ont pu contournerl’écueil à la faveur d’une thérapie en

amont, qui a contribué à une prise encharge efficiente. En effet, depuis lamise en place du dispositif de la disci-pline thérapeutique, il y a près de deuxans et demi, les hémophiles «saignentde moins en moins». Autrement dit, leshémorragies ont spectaculairement,chuté.

C’est, a priori, un constat relevé dansle service affecté à cette pathologie auniveau du CHU Benbadis. «Le seul han-dicap demeure l’exiguïté des lieuxpuisque l’espace ne permet pas de pren-dre en charge un nombre, considérable,de patients, quand on sait que l’hôpitalest à vocation régionale et un peu plus»,a soutenu le professeur Sidi Mansour,chef de service et initiateur du disposi-tif sus- mentionné.

En outre, il s’interroge sur le projetdu futur CHU promis par les pouvoirspublics, mais resté sans suite «palpable».Actuellement, 35 familles dont chacunerenferme, au moins, deux malades, sontastreintes à l’éducation thérapeutiqueen se conformant aux 6 séances «obli-gatoires pour les parents et leurs en-fants» arrêtées par le thérapeute et sonstaff. Une démarche appuyée, selonnotre interlocuteur, par l’étroite partici-pation du laboratoire allemand Bayer.

De surcroît, «les patients, nouvelle-ment diagnostiqués, sont tenus de sui-vre la même procédure. Aussi, a-t-ondémarré la prophylaxie primaire, qui adonné des résultats positifs», a indiquéla même source. En ce qui concerne laprévalence de cette pathologie, près de15 nouveaux cas par an sont réperto-riés, à Constantine et ses environs.

Soit, un taux en croissance inquiétant,dés lors que les mesures de préventiontardent à se manifester radicalement,dans le milieu sujet à ce genre d’affec-tion. «Le nombre des malades ne faitqu’augmenter », déplore le médecin, quimet en exergue la nécessité de la miseen place de la biologie moléculaire, ainsique du dépistage anténatal, tout en dé-criant l’absence «de programme de pré-vention ou de conseil génétique». Surun autre chapitre, il ajoute : «Il existedes parents qui refusent ce genre detests, quand bien même le risque d’avoirun enfant malade serait avéré. Une atti-tude pour le moins anormale, car laprise en charge des hémophiles, si elleest réussie, n’engendre pas de compli-cations.». Dans un autre chapitre, relatifau médicament, les appréhensions pla-nent sur l’année 2012 . «Les maladescraignent, d’ores et déjà, une pénurie demédicaments qui les contraindra à serabattre sur le produit indien», indiqueLatifa Lemhène, présidente de l’asso-ciation des hémophiles. L’appel d’offresnational et international de la Pharma-

cie centrale des hôpitaux (PCH) pour,l’approvisionnement en médicaments,a été définitivement attribué à Reliance,un laboratoire indien.

Ainsi, le facteur VIII antihémophi-lique qui n’est pas commercialisé dansson pays d’origine (Inde) va être im-porté par le laboratoire Reliance. «Lefacteur VIII des laboratoires Relianceest d’origine plasmatique. Les donneursde plasma d’où est extrait ce facteursont originaires d’Inde ou d’autres paysasiatiques. Ce que l’on sait, c’est que cespays sont à forte endémicité HIV et onne connaît pas la sélection des don-neurs. Et c’est là le danger», prévient unprofesseur d’hématologie, qui a sou-haité garder l’anonymat. Ce dernier as-sure avoir demandé, avec des confrères,au ministère de la Santé de ne pas enre-gistrer le produit en question en Algé-rie. Il est à préciser que les dérivés dusang originaire d’Inde ont remporté lemarché au, détriment de produits quiétaient déjà enregistrés.

le changement de partenaire «phar-maceutique» comme consigné dans ladernière liste de la tutelle rendue pu-blique, divise les spécialistes locaux.Certains se demandent pourquoi le mi-nistère a recouru à un autre fournisseur,surtout en ce qui concerne l’importa-tion du «facteur 8», destiné aux hémo-philes alors que le produit, fourniantérieurement par une firme pharma-ceutique, connaît une traçabilité fluideet aucune anomalie n’y a été décelée. Enplus, l’argument des prix ne peut êtreévoqué puisqu’«ils sont presque iden-tiques». Il est peut être trop tôt pourévoquer ce chapitre pharmaceutique«mutant». Néanmoins, des sources mé-dicales alertent sur le sujet : «Il vautmieux demeurer fidèle au fournisseurhabituel que de changer son fusild’épaule.» Seul, le ministère détient lesmeilleurs enseignements sur l’approvi-sionnement et ses éventuels dessous.•

L’HEMOPHILIELe premier centre de prise en chargede cette maladie sera installé à Constantine

Par FORTAS Nadjia

La problématique de pénurie demédicaments est la cause de cechamboulement dans les cureset les diagnostics. Du moins,cette anarchie médicamenteuseaura touché, différemment, lesservices.

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 201228

C’est, quasiment, le montant du bud-get annuel, dépensé par l’Institu-

tion, dans l’importation de vingt-deuxvaccins à usage pédiatrique ou à titrepréventifs, pour les voyageurs à destina-tion de certains pays à risque endémiqueainsi que les vaccins contre la grippe sai-sonnière, estimé à 2,5 milliards de di-nars. 60% de ce volume sont, en effet,destinés à l’acquisition des 9 vaccins,contenus dans le programme nationalélargi de vaccination (PEV), en l’occur-rence anti rougeoleux, polio oral, fièvrejaune, hépatite B, BCG, DT, TD,DTCOQ, DTCOQ -HIB TD-polio,pneumo 23, mencevax, meningo A+C,HIB). Les vaccins hors PEV avoisinent25% de l’activité commerciale de l’IPA.La décision du Premier ministère entredans le cadre de la sécurisation de l’ap-provisionnement en vaccins, au mêmetitre que les mesures prises pour enrayerle phénomène de pénuries récurrentes,du médicaments en apurant la dette dela Pharmacie centrale des hôpitaux(PCH) et en lui permettant de passezdes marchés de gré à gré simple avec lesétablissements hospitaliers publics, dansle fournissement des produits pharma-ceutiques hospitaliers. Il faut croire queles parents, amenant aux PMI (centre deprotection maternelle et infantile) pourles rendez-vous vaccinaux, pour le bébéâgé de un mois, trois mois, quatre mois,cinq mois, ainsi que le rappel de 18mois, sont souvent refoulées, au motifque les vaccins ne sont pas disponibles.Commence, alors, une véritable coursed’une PMI à une autre, pour éviter àl’enfant un retard trop important dansson calendrier vaccinal. Cette situationest vécue, dans la majorité des cas, defaçon très pénible, par la crainte decontracter une maladie virale grave

avant qu’il n’en soit immunisé. Les pro-fessionnels de la santé imputent la rup-ture de stock au manque d’organisationet de coordination entre les acteurs dela santé publique. Des responsables del’Institut Pasteur d’Algérie invoquent,plutôt, des faiblesses dans la prévisiondes besoins de chaque structure deproximité, à telle enseigne que de nom-breuses d’entre-elles reçoivent des quan-tités supérieures au nombre de bébés àvacciner. Parce qu’elles ne disposent pasde moyens de stockage, appropriés, aurespect de la chaine de froid, des lotsimportants de vaccins deviennent inuti-lisables. Le secrétaire général du Minis-tère de la Santé, de la Population et de laréforme hospitalière, Abdellah Bouche-nak affirme aussi que l’Etat, par le biaisde l’IPA, veille à importer des quantitésde vaccins pédiatriques en prenant encompte le paramètre d’environ 800 000naissances vivantes par an. De son avis,« le problème ne réside pas dans la dis-ponibilité du vaccin mais dans lemanque d’organisation et le respect dela chaîne de froid ». Il explique que lesvaccins pédiatriques sont importés sousforme multidoses. « Ce qui nous obliged’avoir un nombre requis de sujets àvacciner, pour ouvrir une boite. La nonprésentation des parents avec leurs en-fants, aux rendez-vous, le jour du vac-cin, causent des pertes de 35% dedoses ». Afin que le pays s’affranchisse

de la dépendance de l’étranger, en ma-tière de vaccin, le ministère de tutelle ré-fléchit à promouvoir la productionlocale. « Cinq laboratoires mondiauxconnus, dont deux nous ont déjà en-voyés des lettres d’intention pour fabri-quer des vaccins en Algérie. En plus, desChinois et des Cubains qui s’intéressentà la fabrication des vaccins, nous étu-dions toutes les possibilités de ceux quisont intéressés à s’installer en Algérie »a informé, lors d’une rencontre sur lesbiosimilaires, le SG du ministère de laSanté. Il a ajouté que le secteur accor-dera « toutes les facilités, notre but étantque l’Algérie ne soit plus dépendante del’importation, de créer de l’emploi et debénéficier du transfert de technologie ».

Beaucoup de praticiens de la santé,dont des pédiatres mais aussi des gyné-cologues et des oncologues, plaidentpour l’élargissement du calendrier vac-cinal à des produits qui protègent contredavantage de maladies. Ils souhaitent,notamment, l’intégration des vaccinscontre le pneumocoque, la méningite, lavaricelle, le cancer du col de l’utérus…La tutelle, qui se penche sur la question(en été dernier, une réunion s’est tenuesur le sujet à l’Institut national de santépublique en présence d’experts del’OMS) ne se résout, néanmoins, pas àréviser, de manière effective, le PEV,pour des considérations budgétaires.

Par ailleurs, pour la saison 2011-2012,l’Institut pasteur d’Algérie a importé 2060 000 doses de vaccins antigrippaux,fournis par le français Sanofi Pasteur etle britannique GSK. Dans le détail, l’Al-gérie a reçu 1,5 million de monodoses,500 000 multidoses destinées aux hôpi-taux et 60 000 vaccins pédiatriques.

--RRaanniiaa HHaammddii

Programme national élargi de vaccination

Plaidoyer pour l’intégration de nouveaux vaccins

Sur instruction du Premier mi-nistre Ahmed Ouyahia, l’Insti-tut Pasteur d’Algérie a obtenu,à la mi janvier 2012, une lignede crédit à taux bonifié à 1%,d’une valeur de 3 milliards dedinars.

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Quelle évaluation faites-vous de l’opération dedon du sang pour l’année 2011 ?

Les statistiques, dont nous disposons à cejour et dont l’évaluation est en cours de fi-nalisation, permettent de dire que le nom-bre de dons de sang enregistré en 2011 esten augmentation par rapport à l’annéedernière. En 2010, nous avions enregistréplus de 414 000 dons de sang collectés auniveau national. Ceci, sans oublier de noterle nombre important de dons collectés du-rant le mois de ramadhan 2011, qui est de39 649 dons ; en nette augmentation parrapport à 2010 où l’on avait enregistré37 079. Ceci est le résultat des efforts con-tinus du personnel des structures du sanget le renforcement du parc national desvéhicules de collecte du sang par l’acquisi-tion et l’affectation de nouveaux véhiculesaménagés, à plusieurs wilayas du pays.

Quelle est le ratio de donneurs de sang parhabitant ?

Dans le domaine du don de sang, leratio ou ce qu’on appelle indice degénérosité selon l’OMS est défini commeétant le rapport entre le nombre de dons etl’effectif de la population âgée de 18 à 65ans, susceptible de donner son sang. Il estexprimé pour 1000 habitants. Cet indice aatteint en 2010 environ 18 dons pour 1000habitants.

L’Algérie est –elle dans les normes indiquéespar l’OMS ?

Oui, absolument. L’OMS précise pourl’indice de générosité que 10 dons pour1000 habitants permettent de satisfaire lesbesoins en sang des pays à Indice deDéveloppement Humain (IDH) moyen,tels que l’Algérie. Ce chiffre a atteint, env-iron, 18 dons pour 1000 habitants comme

nous venons de le dire, mais il faut signaler,dans ce cadre, que ce chiffre varie d’unewilaya à une autre. Certaines wilayas l’ont,largement, dépassé. Nous citons, à titred’exemples, Constantine avec plus de 58dons pour 1000, Annaba avec plus de 42dons, Oran avec plus de 37 dons, Algeravec environ 34 dons, …

Certains avancent que 90% des dons de sangproviennent des proches de malades, notammentceux devant subir une intervention chirurgicale.Confirmez-vous cette information ?

C’est ce qu’on appelle le don familial. Ilest vrai que le nombre de dons familiauxdemeure toujours plus élevé que les donsréguliers, mais il ne représente qu’environ40% du total des dons au niveau national.Il a connu une nette diminution, durant lesdix dernières années. Le reste représentedes dons réguliers et occasionnels. Il estimportant de signaler que ce pourcentagevarie aussi d’une wilaya à une autre. Il ex-iste des wilayas qui ont pu supprimer com-plètement ce type de dons, commeConstantine, Bouira et Ouargla. Juste-ment, les actions, inscrites dans le pland’action national relatif au sang, visent àdévelopper cet aspect, par le développe-ment de la collecte en dehors des hôpitauxet le renforcement des actions de promo-tion du don de sang, ainsi que tous les as-pects relatifs à la prise en charge desdonneurs de sang.

La problématique de la fidélisation du don-neur reste-elle posée ?

C’est l’un des objectifs majeurs. Il fautaller vers le citoyen et en faire un donneuroccasionnel, puis un donneur régulier.C’est, justement, l’objectif des actions depromotion du don de sang, en particulier

à l’occasion de la célébration des journéesconsacrées au don de sang (journée mon-diale : 14 juin, maghrébine : 30 mars et na-tionale : 25 octobre), et les campagnes desensibilisation, durant le mois de ramad-han, … Ceci, d’une part. D’autre part cela,concerne, aussi, ce que nous venons dedire sur le développement des conditionsde prise en charge des donneurs (médical-isation des structures de transfusion et for-mation continue du personnel de cesstructures) et le développement de la col-lecte en dehors des hôpitaux (renforce-ment en véhicules de collecte).

Souvent la peur d’être contaminé est à l’originedes réticences des citoyens. Qu’en pensez-vous ?

Il est vrai que cette notion est présentedans beaucoup d’esprits, mais elle n’a vrai-ment pas lieu d’être. Combien de person-nes font, régulièrement, des bilanssanguins ? Est ce qu’ils se contaminent ?Non. Le message qu’on ne cessera de fairepasser est qu’il n’y a aucun risque de con-tamination, en donnant son sang. Lematériel utilisé est à usage unique (pourchaque donneur) et l’opération est, com-plètement, sécurisée.

Les opérations de dons de sang ont souvent per-mis de dépister des maladies contagieuses.Quel genre de pathologies avez-vous le plus re-censé ?

En réalité le don de sang ne sert pas àdépister des maladies contagieuses mais,lorsque les citoyens se présentent pourdonner du sang, ils sont, obligatoirement,vus par un médecin et c’est, souvent l’oc-casion de découvrir une pathologie parti-culière (hypertension, ...). C’est ce que l’onappelle la « sélection du donneur », sélec-tion renforcée par les tests obligatoires

Pr. Kamel KEZZAL,Directeur général de l’Agence nationale du sang« Il faut aller vers le citoyenet en faire un donneur régulier »

Dans cet entretien, le Pr. Kezzal estime que les dons de sang, collectés en 2011, sont en nette progres-sion, par rapport à l’année précédente. Il indique qu’il existe, actuellement, un fichier local, au niveau dechaque structure de transfusion. Reste à mettre en place une coordination, au niveau wilaya..

Propos recueillis par Lilia KHALEF

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aussi bien pour le groupe sanguin (ex-trêmement important) que par larecherche d’éventuelles maladies infec-tieuses.

Etes-vous arrivés à l’autosuffisance dansl’ensemble des centres de transfusion sanguine al-gériens, notamment en ce qui concerne certainsgroupes sanguins rares, à l’instar des groupes«négatifs» (A-, B-, O-...) et également certainscomposants du sang comme le culot globulaire, leplasma frais congelé et les plaquettes ?

Le pourcentage des citoyens ayant ungroupe sanguin à rhésus négatif est de10 personnes sur 100, en Algérie. C’est lecas, également, pour la plus grande par-tie de la population mondiale. C’est pourcette raison que cette frange de popula-tion représente une cible très importanteet qui fait l’objet d’une sensibilisation,particulière, lors des différentes cam-pagnes. Il existe au niveau de chaquecentre de transfusion, un fichier des don-neurs de sang, précisant leurs groupessanguins ainsi que leurs coordonnées,permettant de les contacter, en cas debesoin.

Pour ce qui est des composants san-guins, le plasma frais congelé ne pose,d’habitude, pas de problème de disponi-bilité, contrairement aux plaquettes qui,vu leur courte durée de vie (5 jours),sont, souvent, en manque surtout auniveau des centres proches des servicesd’hématologie, qui sont les structures lesplus consommatrices de ce type de pro-duits. L’Agence Nationale du Sangœuvre, à travers son programme, pourinstaurer la thrombocytapherese, dansdifférents centres, afin de palier aumanque de plaquettes. Quant au culotglobulaire, à vrai dire cela dépend descentres et des périodes. En été la diminu-tion du nombre de donneurs se réper-cute sur la disponibilité de certainsgroupes rares contrairement au mois deramadhan, durant lequel le nombre dedons dépasse la moyenne des dons desautres mois de l’année.

Où en est l’initiative de la création d’unfichier national et régional de don de sang ?

Comme nous venons de le préciser, ilexiste, actuellement, un fichier local auniveau de chaque structure de transfu-sion. Reste à mettre en place une coor-dination au niveau wilaya. Ceci existedans certaines wilayas mais n’est pas en-core généralisé. Quant au fichier na-tional, à quoi sert une carte de

groupage ? Si un citoyen donneur se dé-place avec sa carte, il peut être prélevé àn’importe quel point du territoire na-tional. Cela dit, le plan d’action nationalprévoit la mise en place d’un systèmed’information informatisé permettant derelier toutes les structures de transfusionsanguine du pays pour la gestion de l’in-formation sur les donneurs, les besoinsen sang, … pour une meilleure gestionde l’activité de distribution du sang.

Quel est le programme d’activité de l’A-gence nationale du sang pour 2012 ?

L’activité du sang est gérée selon unplan d’action national comportantplusieurs actions relatives à différents as-pects ; réglementaires, techniques et or-ganisationnels. En effet, un programmequinquennal a été établi, pour la période2010-2014. Ce programme, qui a pourobjectif essentiel le développement del’activité du sang, en renforçant lesmoyens humains, matériels et organisa-tionnels, a connu plusieurs réalisations,dont, notamment, la mise en place d’unenouvelle organisation du réseau nationaldu sang (l’Agence Nationale du Sang entant qu’opérateur exclusif en matière desang en Algérie, 12 Agences Régionalesdu Sang, 48 Centres de Sang de Wilayaset 1 Banque de Sang au niveau de chaqueétablissement de santé), la réalisation denouvelles structures spécifiques au sang(Centres de Sang de Wilayas) hors hôpi-taux, la formation du personnel de latransfusion, le renforcement des struc-tures de transfusion en matériel de col-lecte et de traitement du sang et lerenforcement du parc national desvéhicules de collecte du sang.

Quel bilan faites–vous de l’année 2011 ?C’est une bonne année, encore pour le

don de sang, qui continue d’évoluer avecune prise de conscience, supplémentaire,par la population de l’importance de cegeste humanitaire, en particulier durantla campagne de sensibilisation et de col-lecte du mois de ramadhan. Avec le pro-gramme mis en place, nous sommesoptimistes, quant au développement decette activité, mais nous ne manqueronsjamais de faire passer à chaque occasion,un appel à la population pour penser,toujours à donner son sang mais,surtout, à en donner régulièrement, pourtous les malades qui ont en besoin. •

Dans notre pays , la transmission, par voie san-guine, est pratiquement enrayée avec l’insti-

tution du dépistage systématique du VIH chez lesdonneurs de sang, affirme-t-on, au niveau du mi-nistère de la santé et de la population. Les voies detransmission sexuelles ou par seringue conti-nuent, toutefois, d’entretenir un taux de contami-nation inquiétant. Le dépistage du VIH est , eneffet, obligatoire sur tous les dons de sang depuis1991, suite au grand intérêt accordé à la luttecontre le sida, depuis l’adoption d’une politiquenationale de sang. Le Laboratoire Nationale deRéférence, estime le nombre de nouveaux cas desida, par an à une cinquantaine. Si, à l’apparitiondes premiers cas de cette infection en 1985, lesfemmes ne représentaient qu’un tiers des cas, au-jourd’hui 50% des personnes, atteintes de sida,sont de sexe féminin. Certaines wilayas de la ré-gion ouest, dont Sidi Bel Abbes, Tiaret, et Mas-cara, présentent un taux d’incidence le plus élevé,au niveau national. L’épidémie du sida se répandaussi au sud du pays, surtout par le biais des rap-ports sexuels, parmi le personnel enuniforme(armée, police) et les populations mi-grantes transfrontalières. Le plan national delutte contre les IST/VIH/Sida de 2009-2012,cite une enquête réalisée en 2009, indiquant queparmi les jeunes militaires, a peine le tiers des per-sonnes interrogées sait que le préservatif est unmoyen de protection contre ce virus et 50%, seu-lement, se disent prêts à l’utiliser, avec des parte-naires occasionnelles. Selon, toujours, cetteenquête, 4 femmes sur 5 connaissent le risque detransmission mère-enfant. Le degré de stigmatisa-tion et de discrimination reste fort à l’égard despersonnes atteintes de cette pathologie. 15% desfemmes interrogées refusent de prendre soin d’unproche affecté par le VIH et 2 sur 5 estimentqu’une enseignante malade ne doit pas exercer.Plus grave encore, 1 sur 2 avoue ne pas être prête às’approvisionner auprès d’un marchand sidéen. Ilfaut savoir que la lutte contre le sida a constitué,dès les premiers cas, dans les années 80, une prio-rité nationale. Malgré cet effort, plusieurs obsta-cles se dressent sur le chemin de la bonnemaitrise de cette pandémie. On peut citer notam-ment l’inadaptation du cadre de coordination,l’absence de mécanismes de suivi et évaluation,déficit en capacités techniques, humaines, finan-cières et un environnement non favorable à l’ac-ceptation sociale du VIH. Il faut savoir, aussi, queles personnes atteintes du sida sont généralement,déclarées dans les hôpitaux, qui font la confirma-tion du VIH (western-blot) à leur niveau, échap-pant, ainsi, à la notification par le LaboratoireNationale de Référence, qui, selon la réglementa-tion, est le seul habilité à effectuer la notificationet la confirmation. Nonobstant le fait que dans lamajorité des cas, les personnes préfèrent faire letest et se faire traiter au niveau du privé.•

-- PPaarr LLiilliiaa KKhhaalleeff

SIDA ET DON DE SANGLe dépistage est systématiqueSIDA ET DON DE SANGLe dépistage est systématique

Santé-Mag - N° 02 Janvier 2012 31

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 201232

Chaque année, à la même date, deuxmembres du Comité de lutte

contre les hépatites investissent les mé-dias nationaux pour faire connaitre, da-vantage, une pathologie mal perçue parla population. Cette fois ci, c’est auForum d’El Moudjahid, que sont venusle Pr. Debzi Nabil, gastro-entérologueau CHU Mustapha et son confrère lePr. Saadi Berkane, de l’hôpital de Bolo-ghine, mener leur campagne de sensi-bilisation sur les formes B et C de lamaladie virale, les plus graves, car pou-vant se compliquer en cirrhose ou encancer du foie. « En matière de prise encharge thérapeutique de l’Hépatite B etC, nous sommes, encore, dans la lo-gique de la quantité et non pas de laqualité » relève, lors de la conférence-débat, le Professeur Debzi. Les ma-lades sont nombreux. Selon uneenquête épidémiologique, réalisée en1998, environ 2% de la population de larégion nord du pays sont atteints del’hépatite B et 1% de l’hépatite C. Enquatorze ans, ces statistiques ont cer-tainement évolué. D’autre part, c’est ausud de l’Algérie, que le virus circule,particulièrement, vite. Pourtant, danscette partie du territoire national, leschiffres sont muets. « Il est impératifd’aller vers une enquête épidémiolo-gique, et notamment dans la régionSud, pour pouvoir connaître les vérita-bles statistiques » attestent les confé-renciers. Maitriser les données surl’incidence et la prévalence de l’hépatiteen Algérie, induira, systématiquement,un programme de prise en charge plusperformant. D’autant que le traitement,assez onéreux, grève, considérable-ment, le budget alloué au secteur de lasanté, le Pr Debzi indique, en effet,que le schéma thérapeutique classiquecoûte 2,5 millions de dinars par patient.« Pourtant un patient sur deux ne ré-

pond pas à ce traitement et qu’il faut,donc, mettre sous trithérapie ». Deuxnouvelles molécules, ont obtenu, enmars et septembre 2011, l’autorisationde mise sur le marché national, per-mettant, ainsi, aux hépatiques algériensd’avoir accès à la trithérapie. Le hic estque ces médicaments majorent le prixdu traitement de 100%, le situant au-tour de 5 millions de dinars, par patient.

La solution réside, évidemment, dansla vaccination ; particulièrement contreles virus de l’hépatite B et C. Il n’en de-meure pas moins que le vaccin contrel’hépatite B n’a été intégré au pro-gramme national élargi de vaccinationqu’en 2003. Ce qui sous-entend que lesenfants nés avant cette année là ne sontpas protégés contre le virus. Il suffit,selon le Pr. Berkane, de l’hôpital de Bo-loghine de mettre en œuvre un calen-drier de rattrapage, pour limiter lesdégâts. « C’est réalisable. Il suffit d’unevolonté politique » estime-t-il, en rap-pelant que la maladie est, souvent fa-tale, pour les enfants. « L’hépatite Bguérit, dans 95% des cas, chez l’adulte.A contrario, elle ne guérit pas, dans95%, Chez l’enfant » poursuit-il. A l’oc-casion, le praticien affirme qu’il esttemps que l’Institut Pasteur d’Algérieprocède à une évaluation de la réponsede ce vaccin contre le virus responsa-ble de l’hépatite B, pour statuer sur sonefficacité.

Il est rapporté, en outre, lors de cetterencontre, que la greffe hépatique n’estplus pratiquée en Algérie, depuis uneannée, à cause du manque de moyenslogistiques, dont l’écho doppler.« Théoriquement, les contraintes admi-nistratives pour l’acquisition du maté-riel seront levées en 2012. Nousreprendrons, alors, le programme desgreffes » assure Professeur le Pr Debzi,qui indique que 33 greffes hépatiques

ont été réalisées, jusqu’alors, dans lepays. « 21 des personnes greffées seportent bien. C’est positif » conclue-t-il. L’autre aspect, positif, de la prise encharge des hépatiques, au regard desdeux spécialistes, est la gratuité du trai-tement. Il n’en demeure pas moins queles points négatifs sont multiples. Il estdéploré le manque de centres de biolo-gie moléculaire, obligeant les patients àse débrouiller, pour faire leurs analysesen les payant de leur poche. L’on re-grette, en outre, l’implication timide dela tutelle dans la campagne de sensibi-lisation sur les modes de contaminationde la maladie. « On a suggéré la diffu-sion, dans les médias lourds, d’un spotpublicitaire sur le sujet. Au ministère,on nous a répondu que l’opérationcoûtera cher, puisque il faudra débour-ser 280 000 dinars par spot » rapportele Pr. Berkane. Les deux conférenciersplaident, aussi, pour une information,plus récurrente, sur la contaminationintra-couple et de mère à son bébé. Ilssoulignent qu’aussi bien le bilan pré-nuptial que celui demandé à la femmeenceinte, ne prévoient le dépistage del’hépatite. Ce qui constitue une anoma-lie, de leur point de vue. Ils évoquent, àce propos, un vide juridique qu’ilconvient de combler, rapidement.

Au mois de mars prochain, le comiténational de lutte contre les hépatites,réunira, sous l’égide du ministère de laSanté, de la Population et de la Ré-forme hospitalière, les experts, en lamatière, pour examiner les recomman-dations, internationales, pour la prise encharge de la maladie. Il sera proposé,lors de ce rendez-vous, la création d’aumoins 20 centres de référence pourl’hépatite, à l’échelle nationale, informele Professeur Debzi.

--RR.. HH..

D O S S I E R > HH EE PPAATT II TT EE SS

Traitement de l’hépatite B et CFaiblesse dans la prise en charge thérapeutique

« En matière de prise en charge thérapeutique de l’Hépatite B et C, nous sommes, encore, dans la logiquede la quantité et non pas de la qualité » relèvent de praticiens, spécialistes de la maladie virale, qui sou-haitent la création, d’au moins 20 centres de référence, pour l’hépatite, à l’échelle nationale.

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 201234

En tant que président d'une association,qui se préoccupe des hépatiques, est-ce quevous pouvez nous donner une indication surla prévalence de la maladie dans notre pays etquelles en seraient les causes ?

La prévalence est de 2,7%, de la popula-tion générale, pour l'hépatite C et 2,5%pour l'hépatite B. Ce qui représente plus de1,5 million de porteurs des virus des deuxhépatites, surtout qu'une forte endémieexiste au niveau des wilayas de l'Est algérien.Une enquête a été réalisée, par le ministèrede la Santé, de la population et de la réformehospitalière, au niveau de six wilayas de l'est,en 2005. Elle a démontré une forte préva-lence de la maladie, dans cette région dupays, qui dépasse 7%. Les causes principalesde la propagation de l’Hépatite B et C sontl’absence d'une stratégie de prévention fia-ble, notamment, contre la contamination.Certains cabinets médicaux, dont les chi-rurgiens dentistes, sont des vecteurs decontamination car ils ne stérilisent pas,assez bien, leurs matériels.

Pensez vous que les malades sont correcte-ment pris en charge ?

Aucune stratégie, correcte, de prise encharge des patients n’est mise en œuvre, enAlgérie. Les hépatiques sont livrés à eux-mêmes. Ils sont confrontés, aussi, au coûtélevé des examens biologiques. Dans la ma-jorité des cas, se sont les patients qui lespayent de leur poche. Nous relevons, aussi,l'absence de prise en charge psychologique,qui est assimilée à un paramètre favorisantla non réponse, de beaucoup de patients, autraitement.

Vous avez attiré l'attention sur les risquesde contracter la maladie, dans les cabinets dedentistes. Qu'en est-il ?

Nous avons attiré l'attention des respon-

sables du ministère de la Santé, de la popu-lation et de la réforme hospitalière sur lagravité de fléau, aussi bien par des corres-pondances officielles que par le biais desmédias. A chaque fois, les autorités pu-bliques ont réagi, en dépêchant des inspec-tions aux lieux dénoncés. Il est alors,procédé, après confirmation de ce que nousavons rapporté, à la fermeture du cabinetmis en cause. On en reste là, malheureuse-ment.

Est-ce que la situation s'est améliorée, de-puis la médiatisation du phénomène ?

Effectivement, une amélioration au ni-veau de la connaissance de la maladie, parle grand public, afin d'éviter, autant quepossible, les sources de contamination.

La pénurie des médicaments est abordée,aussi bien par les politiques que par les mé-dias, en sus, évidemment, des praticiens dela santé.

Les hépatiques souffrent-ils, aussi, de rup-tures de stocks des médicaments indispensa-bles à leur traitement?

La pénurie des médicaments existe, ef-fectivement, mais sa source, ce sont les mé-decins traitants et les hôpitaux quitravaillent, sans prévision et utilisent le mé-dicament, d'une façon anarchique.

Quelles sont les activités de l'association ?Les activités de l'association sont nom-

breuses. Nous nous attelons à sensibiliser legrand public sur la maladie, par la distribu-tion des supports (affiches, dépliants,flyers...etc). D’autre part, nous sensibilisonsles pouvoir publics et les parlementaires, parle biais des médias et par l'organisationd’évènements. Nous faisons, aussi, de l’édu-cation thérapeutique. Nous organisons,souvent, des formations. •

Santé-mag >DOSSIER>HEPATITE

Hamid BOUALEG,Président de l’AssociationSOS Hépatite« Les hépatiques sont livrésà eux-mêmes »

UNE MALADIE MAL CONNUE,SELON UNE ENQUÊTE COM-MANDÉE PAR L’ASSOCIATION

Depuis quelques années, le prési-dent de l’association SOS Hépatitemène une véritable guerre contre lescabinets de chirurgiens dentistes. Il ajeté un véritable pavé dans la marequand il a révélé, publiquement, que67 % des cas de contamination auvirus de l’hépatite C surviennent,après des soins dentaires. Le problèmeréside, selon M. Boualeg, dans le fait,que les dentistes ne stérilisent pas, au-tomatiquement, leurs matériels aprèsle passage de chaque client. Par ail-leurs, une enquête, commandée parl’association et réalisée entre décembre2006 et mars 2007, a conclu que les al-gériens sont très peu informés sur lamaladie, dont les complications pour-raient être fatales pour les personnesatteintes. Il s’est avéré que seulement18% des sondés connaissent, parfaite-ment, l’hépatite C et 30% plutôt bien.Pourtant, 80% de l’échantillon de 300personnes interrogé, sont édifiés sur leSida. Plus de 91 % des sondés réali-sent que le HIV constitue une menacepour la population, tandis que 54, 6 %le pensent de l’hépatite. « Le manqued’informations sur cette maladie a faitque 96 % des sondés ont répondu quele virus de l’hépatite se transmet à tra-vers les relations sexuelles non proté-gées, 30 % le croient par le biais dematières fécales contaminées ; ce quin’est pas le cas » estime l’étude.

A ce titre, une campagne de sensibi-lisation sur la maladie est, fortement,soutenue par les animateurs de l’asso-ciation. - R. H.

Abdelhamid Boualeg ne cesse d’alerter, aussi bien les autorités publiques que les citoyens, sur les conditions decontamination par les virus de l’Hépatite B et C et aussi sur les risques engendrés par la maladie, qui peut évolueren cirrhose ou en cancer du foie. Il relève la prise en charge, approximative, des malades qui éprouvent, selon lui,des difficultés à avoir accès aux soins.

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 2012 35

Santé-mag >DOSSIER>HEPATITES

37 cas d’Hépatite A,déclarés à Constantine

Les eaux polluées des réservoirs à l’origine

Depuis le début du mois de décembre der-nier, les services sanitaires, au niveau de

la wilaya de Constantine avaient donnél'alerte, au niveau des dairas de DidoucheMourad, Hamma Bouziane et Ibn Ziad, suiteà la déclaration de pas moins de 37 cas d’hé-patite A. Des quartiers, au niveau de HammaBouziane, notamment Zouitna et la rue Bou-dehane ont été mis en quarantaine, car ilscomptaient 32 cas. Cette détection, quiprend l'aspect d'une épidémie, a touché, uni-quement, les enfants scolarisés et s'est décla-rée, en plusieurs endroits, en même temps.Selon le docteur Arab Nadjib, président de lacommission santé, au niveau de l’APW deConstantine « L'hépatite A (anciennementconnue sous le nom d'hépatite infectieuse), estune hépatite virale, une maladie infectieuse,aiguë, du foie causée par le virus à transmis-sion, le plus souvent oro-fécale, par des ali-ments ou de l'eau contaminés ». Il préciseraque « le service de prévention au niveau de laDSP a coordonné son travail, de manière per-manente, avec le centre sanitaire de hammaBouziane, pour trouver l’origine de l’infec-tion ».

Pour sa part, Mme Sassi, directrice de l'éta-blissement public de santé de proximité(EPSP) de Hamma Bouziane, a affirmé « que,le nombre de cas, avéré, d'enfants touchés parl'hépatite virale est de 34 cas jusqu’au 14 dé-cembre ; en ajoutant que deux nouveaux casont été décelés au niveau de la localité d'IbnZiad, en plus de trois autres, récemment, àHamma Bouziane». Plusieurs équipes médi-cales spécialisées ont été mobilisées par la di-rection de la santé de la wilaya, encoordination avec l'EPSP, pour effectuer desenquêtes et déterminer les véritables causes del'affection.

Il est à signaler que le premier cas d'hépatiteA a été découvert, fin octobre, au niveau de laville de Didouche Mourad. Quelques joursaprès, au début novembre, le même phéno-mène a été découvert chez plusieurs élèves,dans d'autres établissements scolaires de lacommune, voisine, de Hamma Bouziane. En-suite, deux cas avérés à Békira et deux autres àIbn Ziad ont été déclarés, avec 19 cas suspects.

Des équipes de prévention, encadrées par

des médecins épédémiologues de Constantineet de Zighoud Youcef, ont été dépêchés, sur leterrain, par le directeur de la santé. Ils ont en-cadré la situation et tracé un programme d'ac-tion, pour circonscrire et arrêter lapropagation. Aussi, 8 équipes de la médecinescolaire ont entamé des visites des établisse-ments scolaires, depuis la rentrée des vacancesd'hiver.

S’agissant de l’origine de la maladie, M.Azouz Assassi, directeur de la santé (DSP) deConstantine a précisé que la situation, dansla Daïra de Hamma-Bouziane, est maîtriséeavec, notamment, l’identification de l’originede la maladie. Selon lui, les différentes ana-lyses effectuées par les services sanitaires etépidémiologiques et les services de préventionde la Daïra de Hamma-Bouziane et ceux de ladirection de la santé, ont révélé que les eauxdes réservoirs et des bâches à eaux de certainsétablissements scolaires de Hamma-Bouzianeétaient polluées et étaient, de ce fait, à l’ori-gine de l’apparition de l’hépatite A, dans unpremier temps, parmi les scolarisés. M. Assassia, également, déclaré que toutes les mesurespréventives ont été prises, afin de cerner leproblème ; à commencer par les mesures d’ur-gence : mettre les établissements, où l’épidé-mie s’est déclarée, en quarantaine, le temps deremonter à l’origine de la maladie. En paral-lèle, il a précisé qu’une vaste opération decontrôle de différents équipements destockage de l’eau, notamment les réservoirs desétablissements scolaires, les puits et les châ-teaux d’eau de toute la commune, a été lancée.La société des eaux de Constantine( Seaco),d’après le DSP, a été, aussi, saisie pour procé-der à l’opération de la javellisation des eaux,afin de s’assurer de l’absence de tout risque depollution ou de contamination. Assurant quele danger de la propagation s’est éloigné, maisque l’aspect préventif reste toujours à déve-lopper, le DSP a annoncé qu’une opération denettoyage, dans les établissements scolaires deHamma-Bouziane, a été lancée, conjointe-ment, avec une campagne de sensibilisationdes scolarisés, quant à l’hygiène des lieux et desmains.

--BBeellmmaahhii DDoouuaaaa

FORMATION, AU PROFIT DESPARAMÉDICAUX

Plus de dix sept infirmières et in-firmiers ont participés, a unejournée de formation, organiséepar les laboratoires MSD àAlger, visant a développer lesconnaissances et les compé-tences cliniques, pour la gestiondes patients atteints de l’hépatiteC, chronique.L’ implication de MSD dans larecherche en hépatologie, l’épi-démiologie et la prise en chargede l’ hépatite, l’intérêt du Virafe-ronpeg, dans le traitement del’hépatite C, le rôle de l’infir-mière et la place de l’éducationthérapeutique, dans la prise encharge de l’hépatique, ont été lesprincipaux points débattus lorsde cette rencontre scientifique,qui a été encadrée par des infir-mières françaises diplomées.Cette manifestation scientifiquea permis, aux participants, d’ex-plorer les aspects cliniques de l’hépatite C, chronique, dans unformat interactif combinant pré-sentations théorique, pratiqueet discussions de cas concrets.Les objectifs, visés par cette for-mation, sont une meilleure com-préhension de la prise en chargede l’hépatite C, chronique, dansl’arsenal thérapeutique, dans lesdifférents traitements de l’hépa-tite C et dans la prévention et lagestion des complications desmalades.•

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 201236

Santé-mag >DOSSIER>HEPATITES

I-DÉFINITION : persistance de l’AgHbsplus de 6 mois, ou IgM anti-Hbc négatifs, enprésence de l’AgHbs.

II-EPIDÉMIOLOGIE : Près de 400 mil-lions de personnes sont porteurs chroniquesdu virus de l’hépatite B, dans le monde et500 000 à 1 Million décèdent, par an, par cir-rhose et ou cancer du foie. L’Algérie appartientà la zone de moyenne endémicité, avec uneprévalence de l’AgHbs de 2,16% dans la po-pulation générale (1), 1,09% chez le donneurde sang (2), 1,8% à 2,2% chez la femme en-ceinte (3, 4) et 10,5% chez les hémodialysés(5). La transmission virale se fait par voie parenté-rale, sexuelle et périnatale (mère-enfant). Il existe 8 génotypes désignés de A à H, en Al-gérie, 89% des patients sont AgHbe négatif (6)et les génotypes D et A prédominent (7, 8) re-présentant 94% et 5% respectivement (8).

III-DIAGNOSTIC : Sur le plan clinique; l’af-fection est asymptomatique ou non spécifique:asthénie, douleurs abdominales, arthralgies.L’examen physique peut être normal, même àun stade avancé. Biologie: hypertransaminasé-mie fluctuante, voire normales. Le diagnosticreste fortuit, posé devant une sérologie viralesystématique ou une complication révélatrice(ascite, hémorragie, carcinome hépatocellu-laire)(6).La maladie peut être prévenue par un vaccin,sûr et efficace.• Qui dépister ? - Sujets avec antécédents de maladie sexuelle-ment transmissible / partenaires, sexuels mul-tiples,- Partenaire sexuel de sujet AgHbs +,- Homosexuels,- Sujets contact de patients Ag Hbs +,- Usagers de drogues intraveineuses ou per na-sales anciens ou actuels, - Femme enceinte, - Nouveau né de mère infectée Ag Hbs +,- Personnels de santé, - Hémodialysés, HIV +, HCV +,- Hypertransaminasémie, signe clinique d’hé-patopathie,

- Autres : tatouage, scarification, piercing,’’hid-jama’’, saignées, transplantés, sujets incarcérésavant une cure d’immunosuppresseurs ou dechimiothérapie.• Comment dépister ? -Sérologie virale B, par un test de 3ème généra-tion Elisa ou Axsym:Antigène Hbs, Anti-corps anti-Hbs. Alternative : Anticorps anti-Hbc totaux(IgM et IgG).

IV-BILAN INITIAL À PRATIQUERCHEZ UN SUJET PORTEUR CHRO-NIQUE DU VIRUS B : L’évaluation initialedoit comprendre : -étude détaillée de l’histoire clinique: l’âge, ladurée de la maladie, les antécédents familiauxd’hépatopathie chronique, l’usage d’alcool, dedrogues, notion de tabagisme, de co morbi-dité. -un examen physique, minutieux. -Bilan biologique: FNS, TP, transaminases, bi-lirubinémie, PAL GGT, et albuminémie.-Sérologies virales: AgHbe - Ac anti-Hbe, unecoïnfection VHC, VIH, VHD, VHA.-Echo doppler hépatique: recherche de signesd’hépatopathie chronique, une greffe Néopla-sique, couplée au dosage de l’alpha foeto-pro-téine. -Fibroscopie digestive haute, à la recherche devarices œsophagiennes. -Activité virologique: charge virale par PCR entemps réel.-Activité histologique : la ponction biopsie, dufoie, reste l’examen de référence.L’hépatite chronique B est une maladie dyna-mique. L’histoire naturelle peut être divisée enquatre phases.1- Phase d’immunotolérance de durée va-riable : caractérisée par un AgHbe positif, unecharge virale élevée (2.0×106 UI/mL), destransaminases, constamment, normales et deslésions hépatiques, minimes ou absentes, àla biopsie hépatique.2-Phase de réactivité immune ou de séro-conversion Hbe : caractérisée par un Ag Hbetoujours positif, une charge virale moins élevéequ’à la phase 1, une élévation des ALT persis-

tante ou fluctuante et des lésions hépatiquesmodérées à sévères. La biopsie et le traitement sont indiqués.3-Phase de portage inactif du VHB : ca-ractérisée par un AgHbe négatif et présencedes anticorps anti-Hbe, des ALT constam-ment normales, une charge virale très basse (<à 2000UI/mL) ou indétectable. La PBF n’estpas indiquée.4-Hépatite chronique B, antigène Hbe né-gatif : caractérisée par une fluctuation de lacharge virale B et des ALAT, et une hépatitechronique, active histologiquement. La PBF est le traitement sont indiqués.

V-SUIVI DES PATIENTS NON TRAI-TÉS : Suivi initial: tous les 3mois, pendant 1an,par ALAT, ADN VHB par PCR en Tempsréel ; puis ALAT 3x par an et DNA VHB 2xpar an.

VI-QUI ET QUAND TRAITER ? : 2-In-dicationsLes patients AgHbe positif ou négatif avec unDNA VHB > 2000UI/ml, des ALAT > limitesupérieure à la normale et / ou une activité his-tologique > A1 et ou de fibrose > F1 (9-11). La ponction biopsie du foie, avant le trai-tement, reste indispensable, sauf si le stadede cirrhose est évident et en cas de contre in-dication, à la PBF. Les autres méthodes non invasives (fibrotest etfibroscan) ne sont pas encore validées.

VII-COMMENT TRAITER ? : Le traite-ment recommandé, en première ligne (9-11), est : Immmunomodulateurs: interféron pégyléAnalogues nucléo (t) idéiques: Entécavir et Té-nofovir. Le choix du traitement va dépendre de l’âge,de l’état général du patient, du risque d’effetssecondaires, des chances de succès, du risquede résistance, et des préférences du patient. (9-11) Les facteurs de bonne réponse sont : une fai-ble charge virale B, des ALAT élevées, une ac-tivité histologique élevée et un génotype A ouB.

Pr Saadi BERKANE :Hépato-gastro-entérologue

à l’hôpital de BologhinePrise en charge de l’hépatite chronique virale

HÉPATITE CHRONIQUE B

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 2012 37

Santé-mag >DOSSIER>HEPATITES

Conduite du traitement (9-11) :A-Interféron pégylé: alpha-2a (180µg), 1 in-jection sous cutanée par semaine, durant 48 se-maines, quel que soit l’AgHbe positif ounégatif. Près de 1/3 des patients perdentl’AgHbe à 1an.Contre indications : cirrhose décompensée,grossesse, maladie cardio-pulmonaire signifi-cative, épilepsie incontrôlée, troubles psychia-triques non contrôlés, maladies auto-immunes.Principaux effets secondaires :Syndrome pseudo-grippal, céphalées, myalgies,asthénie, réactions aux points d’injection, trou-bles neuro-psychatriques (irritabilité, troublesde l’humeur, dépression), poussées hépatitiquesd’évolution favorable, effets myélosuppressifsavec anémie, neutropénie, thrombopénie.B - Traitement par analogues nu-cléos(t)ides : La durée du traitement est indé-terminée et comporte le risque de résistance.

Effets secondaires liés aux analogues(rares) : Neuropathie périphérique, pancréatite,Sd de Fanconi, et myopathie, néphrotoxicité,céphalées, diarrhée, arthralgies, insomnie, myal-gies acidose lactique, élévation de la créatininephosphokinase (CPK), ostéomalacie, ostéopo-rose. Quand arrêter le traitement par ana-logues ? : AgHbe positif: traiter jusqu’à sé-roconversion AgHbe et DNA VHBindétectable, puis un traitement de consolida-tion de 6 à 12 mois. AgHbe négatif : durée indéfinie, du moinsjusqu’à la disparition de l’Ag Hbs. Cirrhose : traitement à vie, quelque soit l’AgHbe. Cirrhose décompensée: à vie, coordonnéavec un centre de transplantation hépatique. Prise en charge de la résistance virale auxanalogues : -Entecavir: ajouter ou switcher

vers le ténofovir, ou l’association ténofovir /emtricitabine. -Ténofovir : ajouter l’entecavir, lamivudine,telbivudine, ou l’emtricitabine.-Dépistage du cancer primitif du foie : re-pose sur l’échodoppler hépatique et l’alphafoeto-protéine, tous les 6 mois.

VIII- Conclusion :L’hépatite virale chronique B est une affec-tion dynamique, de pronostic variable, avecrisque de cirrhose et de carcinome hépato-cellulaire. Elle impose un suivi régulier àvie, par le dosage répété des ALAT et duDNA VHB sérique, le dosage quantitatifde l’AgHbs, et la PBF si nécessaire.Le suivi,ainsi que la connaissance de l‘histoire na-turelle, sont indispensables pour détermi-ner qui et quand traiter.

I-Epidémiologie : 3% de la populationmondiale présente une infection virale C,chronique. La prévalence des anticorps anti-VHC, en Algérie, est de 0,49% chez le don-neur de sang (2), 23,8% chez leshémodialysés (5), 31% chez l’hémophile.Dans la population générale, elle serait d’aumoins 1%.Il existe au moins 6 génotypes, dans lemonde, avec prédominance des génotypes 1,2 et 3. En Algérie le génotype 1 représente78% des cas (6).

II-DIAGNOSTIC : - difficile, souventasymptomatique, asthénie isolée. L’épisodeaigu passe inapercu dans 95% des cas ; le pas-sage à la chronicité est de 80%.-Biologie : ALAT fluctuantes. -Découverte fortuite: Sérologie virale, stadeavancé de l’hépatopathie, une manifestationextra hépatique (cryoglobulinémie, Glomé-rulonéphrite, etc .Sérologie virale C: Ac anti-VHC :Négative, le sujet est indemne de l’infectionVHC, sauf si il s’agit d’un immunodéprimé,hémodialysé, HIV +. Dans ces cas, faire unePCR.Positive, faire PCR VHC en temps réel. Sila PCR VHC est négative, patient guéri et sila PCR VHC est positive, il s’agit d’une in-fection active.Génotype VHC : G1, 4 faire PBF ou Fi-brotest + fibroscan G2, 3 la PBF n’est pasobligatoire.

III-Indication thérapeutique (12) : Lé-sions hépatiques > A1 et ou F1 : traiter ≤A1 F1 : refaire PBF, dans 5ans. Contre indications à la ribavirine : Insuf-

fisance rénale, hémoglobinopathie, anémie,grossese et absence de contraception, goutte,cardiopathie décompensée. Bilan pré-thérapeutique comprend :NFS, biologie hépatique, hémostase, Sérolo-gies VHB et VIH, TSHu, anti TPO, auto-an-ticorps (ANN, AML, LKM1), glycémie, urée,créatininémie, A. urique, lipides, fer sérique,Test de grossesse, ECG, Examen ophtalmo-logique et Avis sychiatrique, si antécédents.

IV-TRAITEMENT (12) : Bithérapie standard :INF PEG alpha 2a Pegasys 180µg/semaine. INF PEG alpha 2b Pegintron 1.5 - g/kg/se-maine + Ribavirine : 13mg/Kg/J. Génotype 1 (4. 5. 6) : 48 semaines. Génotype 2 et 3 : 24 semaines.Principaux effets secondaires de la riba-virine : Anémie hémolytique, toux, dyspnée,goutte, nausées, pharyngite, prurit, rasch, tératogénicité.Evaluation de la réponse au traitement : PCR virale C à 1, 3, 6 mois, fin de traitementet 6 mois après.Définition de la Réponse virologiquesoutenue (RVS) : -ARN VHC, indétectablepar PCR à la fin du traitement et 6mois aprèsson arrêt.Résultats : Réponse virologique soutenue :45% pour le génotype 1,80% pour les géno-types 2 et 3.La trithérapie : On associe à la bithérapieune anti-protéase, que sont le telaprevir et leboceprevir, qui ouvre une nouvelle ère thé-rapeutique, indiquée essentiellement pour lesnon répondeurs et les échecs de la bithérapie(13,14).

V-CONCLUSION :L’infection virale C chronique, est fréquenteLe mode de transmisssion est, essentielle-ment parentérale. Le génotype 1 est prédomi-nant. Les résultats thérapeutiques sontaméliorés par la trithérapie•

RREEFFEERREENNCCEESS1-Enquête Nationale IPA, MSRH, OMS 1998.2-Agence nationale du sang, 2007.3-Mémoire: A. Aguercif, IPA Alger 1996.4-IPA Alger 1998.5-Enquête nationale MSRH, 2009.6- Hépatites chroniques virales de l’adulte: Etude anatomo-cliniue et évolutive. Thèse de DEMS. Berkane Saadi2003.7- S. Gourari, Service Microbiologie CHU Mustapha2008. 8-Khelifa F. Institut Pasteur. Constantine les 7 et 8 no-vembre 2007. 9- EASL Clinical Practice Guidelines Panel. J Hepatol.2009; 50: 227- 42.10- Lok AS, et al. Hepatology. 2009; 50:661-662.11--Chronic hepatitis B: whom to treat and for how long?Propositions, challenges, and future directions.Sang Hoon Ahn and al.the APPROACH WorkingGroup. Asian Pacific Association for the Study of theLiver 2010Hepatol Int (2010) 4:386–395.12-AASLD PRACTICE GUIDELINES. Diag-nosis, Management, and Treatment of Hepatitis C: AnUpdate.Marc G. Ghany, and al.Hepatology 2009.!3-Jacobson IM et al . NEJM 2011 : 364(25)2405-2416).14- Poordad F, et al. N Eng J Med. 2011; 364:1195-1206.

HHÉÉPPAATTIITTEE CCHHRROONNIIQQUUEE VVIIRRAALLEE CC

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 201238

Santé Mag : Qu’est ce qu’une hépatitevirale ?

Une hépatite virale est définie comme uneinflammation des cellules hépatiques, due àdes virus qui se multiplient, préférentielle-ment, dans le foie. Il s'agit des virus A, B, C, Det E.

Santé Mag : Comment contracte-on cette ma-ladie ?

L’hépatite virale se transmet, soit par voieparentérale ou voie sanguine, pour les virus B,C et D, par voie sexuelle, aussi, pour le virus Bet par voie entérale ou oro-digestive, pour lesvirus A et E.

Santé Mag : Comment peut-on détecter l’hé-patite et quels sont les signes de la maladie?

Le test de dépistage est préconisé par votremédecin, si vous appartenez à une populationà risque comme : le portage familial, des an-técédents de transfusion, un comportementsexuel à risque où si vous êtes hémodialysé,ou utilisateurs de drogues. Par ailleurs, lessignes principaux de la maladie sont la jau-nisse ou la fatigue.

Santé Mag : Il y a différentes types d’hépatitevirale. Quelle est la forme la plus grave et pour-quoi?

La forme la plus grave est celle qui entraîneune défaillance, aiguë, de la fonction hépa-tique. C’est ce qu’on appelle une hépatite ful-minante. Heureusement, ce type d’hépatite,dont le taux de mortalité est de 80%, est rare.Les virus en cause sont le A, B, D, E.

Les formes chroniques sont aussi graves,mais de façon plus sournoise. Elles évoluent,lentement, pendant 15 à 20 ans, vers la cir-rhose et le cancer du foie. Les virus en causesont le B, C et D.

Santé Mag : Quelle est la différence entre unehépatite chronique et une hépatite aiguë ?

Une hépatite chronique est définie par lapersistance de l'infection, au delà de 6 mois ;par contre, dans une hépatite aigue l'infectiondisparaît dans les 6 mois.

Santé Mag : Quelles sont les complicationsdes hépatites virales?

A court terme, c'est l'hépatite fulminante,à long terme, c'est la cirrhose. Le foie devientfibreux remplacé par du tissu collagène en rai-son de l'inflammation. Cette cirrhose fait lelit du cancer.

Santé Mag : Certaines hépatites évoluent, spon-tanément, vers la guérison ; d’autres entraînentdes affections irréversibles (cirrhose…)... Pou-vez-vous nous expliquer ?

La guérison spontanée est obtenue dans les6 mois ; cela veut dire que le système immu-nitaire est capable d'éliminer le virus. Commecité ci-dessus, les virus responsables de la chro-nicité sont le B, C et D. Chez les personnesqui gardent le virus au delà de 6 mois, le sys-tème immunitaire va réagir différemment.Ainsi, certains sujets vont tolérer le virus etdonc il n'y aura pas de lésions du foie ; d'au-tres, en revanche auront une réaction viveentre le virus et le système immunitaire, afind'éliminer le virus.

Santé Mag : Quel état des lieux faites-vous del’évolution de ces infections virales en Algérie ?

Nous restons un pays de moyenne endémi-cité, dans le nord de l’Algérie ; ce qui rend la si-tuation maîtrisable. Par contre, nousmanquons, cruellement, de données épidé-miologiques, pour ce qui est du sud du pays.

Le risque est omniprésent car, il suffit devoir les pays frontaliers de l’Algérie, qui sontconsidérés comme des zones de haute endé-micité. Comme vous le savez, le brassage despopulations existe et il est clair que si nous nenous intéressons pas aux citoyens du sud, lasituation sera, difficilement, maîtrisable.

Santé Mag : Quels sont les traitements ? Sont-ils disponibles en Algérie ?

Les traitements sont disponibles pour l’hé-patite C. Le traitement fait appel à la bithéra-pie, associant Interféron et Ribavirine. Pource qui est de l’hépatite B, le traitement faitappel à l’interféron seul ou l’entécavir ou le té-nofovir.

La vaccination reste la meilleure armecontre l'hépatite B, obligatoire pour les nou-veaux nés, depuis 2003), mais aucun vaccinn’existe, actuellement, pour prévenir l’hépa-tite C…

En effet, la programmation du vaccin anti-hépatite B dans le calendrier national vacci-nal est une avancée pour notre pays. Il s’agitd’un vaccin sûr et efficace. Concernant, l’hé-patite C, le vaccin est encore du domaine de larecherche, mais la meilleure prévention de-meure, indéniablement, l’hygiène hospita-lière.

Santé Mag : On dit que le traitement contrel’hépatite C permet de guérir, environ, 50% desmalades atteints. Qu’en pensez-vous ?

Oui, la bithérapie permet de guérir 50% desmalades infectés par l’hépatite C. D’autrepart, il est possible d’obtenir une guérison,dans 70% des cas, grâce à la trithérapie,puisque 2 nouvelles molécules - le Bocepreviret le Telaprevir - viennent d’avoir l’autorisa-tion de mise sur le marché aux Etats-Unis etdans l’ Union Européenne. L’une ou l’autresont rajoutées à la bithérapie.

Santé Mag : Qu’en est-il du plan national delutte contre les hépatites ?

Actuellement, nous travaillons sur l’éditiondes recommandations nationales, pour laprise en charge des hépatites B et C. Elles se-ront publiées en Mars 2012.

Santé Mag : Dans le cas d’une cirrhose, le rem-placement du foie, malade, par un foie greffépeut, alors, apparaître comme la solution. Jus-tement, quel point faites-vous sur les transplan-tations hépatiques en Algérie ?

Je tiens à souligner que la greffe est la solu-tion, ultime, devant une hépatite fulminanteou une cirrhose au stade terminal. Actuelle-ment, 33 greffes, à donneurs vivants apparen-tés, ont été réalisées au CPMC ( service duProfesseur Abdelaziz Graba) et ce, en colla-boration avec le Pr Karim Boudjema, deRennes. 21 receveurs sont vivants, avec unrecul de 5 ans pour la moitié d’entre eux et les33 donneurs ont repris une vie habituelle. Ledonneur vivant n’est, certes, pas la solution laplus appropriée car c’est une intervention dif-ficile et pesante pour l’équipe, mais d’un autrecoté, nous n’arrivons pas à mettre en place ledon cadavérique, en raison de contraintes or-ganisationnelles.•

Le Professeur Nabil DEBZI,Unité hépatologie, CHU Mustapha Bacha« La programmation du vaccin contrel’hépatite B, dans le calendrier vaccinal,est une avancée pour notre pays»

Interview réalisée par Sawsen BADREDINE

Santé-mag >DOSSIER>HEPATITES

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 2012 39

Les techniques de quantification, parPCR en temps réel, sont, actuelle-

ment, très utilisées, parce qu’elles pré-sentent de nombreux avantages, parrapport aux techniques classiques dequantification par compétition. Cestechniques de quantification ne cessentde se développer et permettent une uti-lisation, dans de nombreux domainesde la biologie. Elles sont basées sur ladétection et la quantification des pro-duits d’amplification, au cours de laréaction de PCR. Leur intérêt, dans leshépatites virales B et C, présente l’avan-tage de quantifier l’acide nucléique viral(ADN ou ARN) initial sur un intervalleplus étendu de valeurs que les tech-niques classiques, et ce, avec la même ef-ficacité, mais plus de sensibilité.

Lors de l’hépatite virale C : La pré-sence simultanée des anticorps anti-VHC par des techniques immuno enzy-matiques et de l’ARN du VHC, parPCR en temps réel, permet de confir-mer l’hépatite virale C, mais ne permetpas de distinguer l’infection aiguë del’infection chronique; par contre, la dé-tection de l’ARN du VHC, en absenced’anticorps anti- VHC, signe, avec cer-titude, une hépatite C, qu’elle soit aiguë,datant de moins de 6 mois, ou bienchronique, au delà de 6 mois.

Indication de la PCR dans l’hépatitechronique C, non traitée : la quantifica-tion de l’ARN du VHC n’a aucune va-leur pronostic, si le traitement antiviraln’est pas indiqué, parce que la chargevirale n’est pas corrélée à la sévérité del’atteinte hépatique, ni à sa progression.La progression doit être évaluée, régu-lièrement, par l’utilisation de marqueursnon invasifs, tels que les marqueurs sé-rologiques (fibrotest) ou l’élastométrie,s’ils sont disponibles et bien maitrisés,ou bien par biopsie hépatique, qui est unexamen invasif, mais fiable.

La PCR chez le sujet sous traitementde l’hépatite chronique C : le traitement

de l’hépatite chronique C repose surl’utilisation d’une bithérapie, associantl’interféron alpha pégylé et la ribavirine(prochainement une trithérapie). L’indi-cation, de traiter ou non une hépatitechronique C, repose sur des paramètresvirologiques, tels que le génotype viral,qui est une technique de biologie molé-culaire, indispensable dans le bilan préthérapeutique, parallèlement à la mesurede la charge virale, anatomopatholo-giques, tels que la sévérité de l’atteintehépatique et cliniques, tels que les éven-tuelles contre-indications. Le but du trai-tement est la réponse virologiqueprolongée, définie par l’absence d’ARNdu VHC, détectable dans le sérum 24semaines après l’arrêt du traitement, parune technique sensible ayant un seuil dedétection très bas (12-15 UI/ml) ; cecitraduit le plus souvent une guérison dé-finitive de cette infection.

La PCR lors de l’atteinte par le VHB :chez le porteur chronique de l’antigèneHBs, la détection et la quantification dugénome viral (ADN-VHB) a un grandintérêt. Elles sont d’autant plus impor-tantes que seuls les porteurs chroniquesdu VHB, avec une réplication virale,sont éligibles pour un traitement antivi-ral ; donc sa valeur est pronostic. Tandisque le diagnostic de l’hépatite B, aiguë(datant de moins de 6mois) est fondé,exclusivement, sur les tests sérologiques,qui sont des tests immuno enzyma-tiques sensibles et spécifiques. Ils per-mettent de détecter la présence desmarqueurs directs et indirects du virusde l’hépatite B, et donc permettent deconfirmer la présence de l’infection.

La PCR chez les malades sous traite-ment : Le choix thérapeutique de l’hé-patite virale B est orienté par la mesurede la charge virale. Il est basé sur l’utili-sation de l’interféron pégylé ou des ana-logues nucléos(t)idiques. L’avantage desméthodes de PCR, en temps réel, estcertain par rapport aux techniques clas-

siques ; leur intervalle de quantificationlinéaire étendu permet une quantifica-tion, exacte, des fortes charges virales,souvent observées avant le traitement.La mesure de la charge virale est un pa-ramètre, essentiel, dans le suivi des pa-tients sous traitement, afin d’évaluer sonefficacité, parce qu’il arrive qu’unebonne réponse initiale au traitement (ré-duction de la charge virale d’au moins 1LogUI/mL) soit suivie, après quelquessemaines, d’une rechute (réascension dela charge virale d’au moins 1 LogUI/mL), révélatrice d’une résistance duVHB au traitement. La PCR, en tempsréel, permet un diagnostic beaucoupplus précoce de la rechute qu’avec lesPCR classiques ou les dosages enzyma-tiques.

Pour les sujets non traités : Le traite-ment antiviral n’est pas recommandé,habituellement, lorsque l’ADN du HBVest indétectable. Une surveillance régu-lière par le gastroentérologue ou l’infec-tiologue comprenant, en plus du dosagedes enzymes hépatiques (aminotransfé-rases) et l’échographie hépatique, la me-sure de la charge virale, tous les 6 à 12mois par PCR, afin de détecter, préco-cement, une éventuelle ascension révé-latrice d’une aggravation de la maladiehépatique. Du fait de leur sensibilité ac-crue, les méthodes de PCR, en tempsréel, sont les techniques de choix, pourla surveillance des hépatites virales chro-niques B non traitées.

Place de la PCR, en temps réel, dans les hépatites B et C

Dr Aicha BENSALEM-BOUTAA Laboratoire des Hépatites Viralesde l’institut Pasteur d'Algérie

CONCLUSIONMalgré leur utilisation systéma-tique en diagnostic clinique, dufait de la sensibilité, de la spéci-ficité, de la reproductibilité, dela rapidité d'exécution et d'ob-tention des résultats, l'équipe-ment, la maintenance et lesréactifs restent très chers.•

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 201240

Santé-mag >DOSSIER>HEPATITES

Les virus B et C sont à l'origine de la majo-rité des cas de cirrhose et de cancer hépa-

tocellulaire. La prévention de ces infectionsdemeure la meilleure parade. Comment l'en-visagez-vous ?

La prévention demeure le meilleur rem-part contre les hépatites B et C. Elle repose,essentiellement sur la vaccination contre levirus B des sujets à risque, comme il a été dé-montré à Taiwan ou l’instauration de la vac-cination en 1981 a, considérablement,réduit les hépatopathies chroniques et lecancer du foie. Elle repose, également, surune meilleure information des populationssur les modes de transmission et les pra-tiques à risques (par le biais des medias par-lés et écrits), et l’amélioration du système decontrôle de la désinfection (formation despersonnels de la santé sur la prévention dela transmission nosocomiale, le contrôle etla sanction des contrevenants).

Lors de la conférence débat animée mardidernier au Forum d'El Moudjahid, vous avezplaidé pour un programme de rattrapage, afinde vacciner, contre l'hépatite B, les enfants nésavant 2003. Avez-vous entrepris des actionsauprès des autorités pour mettre en œuvre cetteaction ?

C’est une excellente chose d’avoir instauréla vaccination systématique de tous les nou-veaux- nés depuis juillet 2003. Depuis la dé-signation du comite national de lutte conteles hépatites, nous avons attiré l’attention desautorités sanitaires, et en particulier le ser-vice de la prévention, sur la nécessité du rat-trapage vaccinal des enfants nés avant 2003qui ont, aujourd’hui, au moins 9 ans. C’estconnu, les adolescents sont a risque de partl’activité sexuelle entre autres. Ce rattrapagese fera au niveau des écoles, collèges, lycées etdes universités.

Vous avez dit aussi que 50% des patients nerépondent pas à la bithérapie. Comme la tri-thérapie n'est possible, en Algérie, que depuis

2011, de quelle manière preniez vous encharge les patients, avant cette date ?

Le traitement standard de l’hépatite chro-nique C est la bithérapie, associant l’inter-féron pégylé à la ribavirine. Parmi les 50%des génotypes 1 qui ne répondent pas, c’està dire qui ne perdent pas le virus, présententquand-même une stabilisation, voire uneamélioration sur le plan histologique. Cer-tains peuvent bénéficier d’un retraitement,pour une plus longue durée. Pour les autres,on les rassure (l’évolution de l’hépatite Cétant lente), on leur conseille d’attendre denouvelles thérapeutiques, plus efficaces.

Pouvez-vous expliquer, avec plus de détails,en quoi consistent la bithérapie et la trithéra-pie?

La trithérapie consiste à rajouter à la bi-thérapie standard, une anti protéase. Pour lemoment on a le Boceprevir et le Telaprevir,mais plusieurs autres molécules sont en pré-paration. La trithérapie n’a été mise sur lemarché que depuis le deuxième semestre2011, aux USA et en Europe. Elle n’est pasdisponible chez nous, elle le sera bientôt enautorisation temporaire d’utilisation. Cequ’il faut clarifier est que la bithérapie, quirevient moins chère et moins contraignante,garde sa place chez le patient, bon répon-deur et la trithérapie sera réservée aux pa-tients, naïfs avec facteurs de mauvaiseréponse, les non répondeurs ou échecs de labithérapie.

La greffe hépatique n'est plus pratiquée de-puis une année. Quelles sont les contraintesadministratives dont vous avez parlé sans lesciter?

Comme il a été signalé, lors de la confé-rence du 10 janvier 2012, par le professeurNabil Debzi, le programme de la transplan-tation hépatique a du être arrêté, pour descontraintes organisationnelles.

En votre qualité de membre du Comité na-

tional de lutte contre les hépatites, quel estvotre plan d'action ?

Le plan de lutte contre les hépatites viralesest un véritable chantier. Bien que de bonneschoses ont été réalisées, telles que la vacci-nation, la disponibilité des traitements, lesmesures de prévention de la transmissionnosocomiale, des efforts restent à fournir.Nous voulons, d’abord, mettre en place despolitiques de dépistage (ciblé) et de préven-tion afin d’améliorer le nombre de cas dé-pistés et le nombre de cas traités. Il s’agit de :1 - Dépister l’ensemble des personnes àrisque (de nombreux patients affectés nesont pas au courant de l’infection), par uneprise en charge gratuite, des sérologies B etC, ou remboursables à 100%.2- Réduire la transmission virale, dans lespopulations particulièrement exposées parla réduction des risques de transmission desvirus ; le renforcement des mesures de luttecontre les hépatites ; le développement de lalutte contre le VHB.3- Améliorer l’accessibilité au traitement etune prise en charge, optimale, par un per-sonnel entrainé.

D’autres mesures non moins urgentessont attendues :- Ouvrir des services d’hépato- gastro-enté-rologie (il ya 8 services pour 48 wilayas dont5 sont a Alger et Oran), les doter de spécia-listes en hépatologie dont la mission n’estpas de traiter, uniquement, les virus mais deprendre en charge toute la pathologie hépa-tique dans sa globalité, afin de développerultérieurement, la transplantation hépa-tique. - Designer les centre de référence et de trai-tement. - Rendre disponible la biologie moléculairedans les principales régions sanitaires dupays- Etablir un guide national, de prise encharge des hépatites chroniques virales, va-lidé par le comité national de lutte contre leshépatites virales. •

Pr. Saadi BERKANE, entéro-gastrologue, spécialiste de l’hépatite B« La prévention repose sur la bonne information »Selon ce praticien spécialiste, qui exerce à l’hôpital de Bologhine, la trithérapie sera, bientôt, introduiteen Algérie, en autorisation temporaire d’utilisation. Il précise, toutefois, que la bithérapie, qui revientmoins chèr et moins contraignante, garde sa place chez le patient, bon répondeur.

Par Rania Hamdi

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 2012 41

LES HÉPATITESDes maladies coûteusesaussi bien pour l’Etat que pour le patient

Les hépatites, en l’occurrence une in-flammation du foie, le plus souvent in-

duite par une infection virale, mais parfoispar l’alcoolisme, ou par une intoxicationpar un médicament ou par un produit chi-mique, constituent carrément une famille,dont on distingue les membres par les cinqsix premières lettres de l’alphabet. La formeA, qu’on appelle, communément, la mala-die des mains sales, car elle se transmet parl’ingestion d’eau ou d’aliments, contami-nés ou souillés par le manque d’hygiène, deceux qui les manipulent, et les types D etE, sont les moins graves. Elles sont com-battues par les anticorps en sus du faitqu’elles soient immunisantes. L’HépatiteG n’est pas très connue, car le virus qui enest responsable, n’a été découvert qu’en1995. Les hépatites B est la plus fréquentedans le monde et surtout la plus dange-reuse. S’il est admis, que le virus est, sou-vent, vaincu par un traitement approprié, ilarrive aussi que la pathologie se compliqueen cirrhose du foie ou d’un cancer du foie.Une mère porteuse peut transmettre levirus à son enfant, à l’accouchement. De-puis 1982, un vaccin est inoculé aux en-fants, avant la première année, pour éviterl’hépatite B. Ce vaccin a été introduit, dans

le calendrier vaccinal national, en Algérie,en 2003. L’hépatite C est peut-être moinsgrave que le type B, mais elle est plus sour-noise, parce que 80% des patients, qui ensont atteints, ne répondent pas, correcte-ment, au schéma thérapeutique ; ce qui lafera évoluer, automatiquement, vers lachronicité. Il s’agit, selon les praticiens,« de la première cause de transplantationdu foie. Il n’existe aucun vaccin permettantde s’en protéger ».

Les virus responsables de l’Hépatite B etC sont transmissibles, d’une personne àune autre, par les relations sexuelles nonprotégées, mais surtout par le sang (trans-fusion ou contact impromptu par un sangcontaminé). A cette information capitale,se greffe une statistique, révélatrice degrandes lacunes dans la mise en œuvre desmesures de prévention et d’hygiène. Eneffet, 70% des personnes contaminés parl’hépatite B et C, l’ont été dans des cabi-nets médicaux, notamment chez les chi-rurgiens-dentistes. La plupart neprésentent pas de symptômes de cettemaladie. Les autoclaves, assurant une sté-rilisation à 3 000 degrés, ne sont que ra-rement utilisés par les dentistes, dont lematériel employé, actuellement n’atteintque les 120 degrés. La raison ! Les prix desautoclaves recommandés sont très élevés.En 2005, le ministère de la Santé a élaboréun projet national, de lutte contre l’hépa-tite, mais il n’a pas, encore été mis en ap-plication. Hormis la recommandation faiteaux chirurgiens-dentistes de se doter d’au-toclaves, aucune autre action n’a été enga-gée. La encore, point de sanction àl’encontre de ceux qui ne se dotent pasde ce matériel.

Par ailleurs, la majorité des malades sontdépistés lorsqu’on leur demande de se sou-mettre au bilan préopératoire, qui prévoit,automatiquement, une analyse des hépa-tites. S’enclenche, alors, une coursecontre la montre, pour vaincre la maladie.Les hépatiques se plaignent, souvent, desdélais des rendez-vous de consultationqu’ils jugent trop longs et réclament l’af-fectation de gastro-entérologues, dans les

zones enclavées du pays. Un malade quitardent, trop longtemps, à consulter sonmédecin traitant encourt le risque de voirson état de santé se dégrader. Beaucoup depatients sont, en outre, confrontés à l’épi-neux problème du prix, exorbitant pourleurs bourses, des examens exploratoires,qui ne sont pas pris en charge dans des éta-blissements sanitaires publics. Pour l’exem-ple, l’Institut Pasteur d’Algérie possède leseul laboratoire, sur l’ensemble du terri-toire national, qui traite les charges viralesde l’hépatite B et C. Des laboratoiresd’analyses privés réalisent, aussi, cet exa-men. Globalement, les analyses revien-nent, en moyenne, à 5000 DA l’analyse.La Caisse de sécurité sociale ne rembourseces frais qu’à des taux dérisoires. La chargevirale n’est réalisée qu’au service de virolo-gie humaine de l’Institut Pasteur d’Algérie(site de Sidi-Fredj) ou chez le privé. Cesanalyses reviennent en moyenne, à 5 000DA l’analyse. La Caisse de sécurité socialene rembourse ces frais qu’à des taux déri-soires. Les spécialistes reconnaissent quel’hépatite induit un lourd fardeau finan-cier. Ils estiment le coût de la prise encharge d’un malade atteint de l’hépatiteB à 2,5 millions de dinars, par patient pourle traitement classique et à 5 millions de di-nars pour la trithérapie. Le traitement del’hépatite C revient approximativement, à1,44 million de dinars. Cela, sans compterles examens complémentaires, dont lecoût est estimé à environ 50 millions decentimes.

Actuellement, environ 500 millions depersonnes sont atteintes d’une des formesexistante des hépatites, dans le monde,dont 350 millions souffrent de l’hépatite Bet 150 millions atteintes de l’hépatite C.En Algérie, selon les données officielles, 2,5% de la population est porteuse de l’hépa-tite B et 2,7 % de l’hépatite C. Ainsi, undemi-million d’Algériens sont porteurs dela maladie. L’association SOS hépatites re-commande, aussi, la redynamisation des 60centres de dépistage, à l’échelle nationale.•

-- RR.. HH..

Santé-mag >DOSSIER>HEPATITES

Beaucoup d’hépatiques sontconfrontées à l’épineux problèmedu prix exorbitant pour leursbourses, des examens explora-toires, qui ne sont pas pris encharge dans des établissementssanitaires publics. Pour l’exemple,la charge virale n’est réaliséequ’au service de virologie hu-maine de l’Institut Pasteur d’Algé-rie ou chez le privé. Cesanalyses reviennent, enmoyenne, à 5 000 DA l’analyse.La Caisse de sécurité sociale nerembourse ces frais qu’à des tauxdérisoires.

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 201242

EENNTTRREETTIIEENN

Le professeur Ziane BENATOUChef d’unité de pneumologie au CHU d’Oran,chef de projet BPCO et chef de projet tabacLa broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO)« Dans 90% des cas, elle est liée au tabac »

Méconnue du grand public et même par les médecins, la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) occupe,actuellement, la 5ème place des maladies chroniques et risque de devenir la 2 ème cause de décès, dans le monde, d’ici2020. Le professeur Ziane Benatou, chef d’unité de pneumologie au CHU d’Oran, chef de projet BPCO et chef de pro-jet tabac nous parle, dans cet entretien, de la broncho-pneumopathie chronique obstructive, ses facteurs de risques, sontraitement et les mesures de prévention contre cette maladie, qui se manifeste à un âge précoce, dès la quarantaine et quiest facile à diagnostiquer.

Santé Mag : La broncho-pneumopathie,une maladie sous-diagnostiquée, une affec-tion pulmonaire. Quelles sont ses caractéris-tiques ?

Pr Ziane Benatou : La broncho-pneumopathie chronique obstructiveest une maladie chronique, qui est ca-ractérisée par une obstruction desvoies respiratoires périphériques. A ladifférence de l’asthme bronchique,c’est une affection, dont l’obstructionest réversible, comparativement àl’asthme bronchique. C’est une mala-die qu’on peut traiter et qu’on peutguérir, à la condition que les maladesse présentent à un stade précoce.

Actuellement, elle occupe la 5èmeplace des maladies chroniques et vers2020, elle occupera la 3ème place,après les maladies cardiovasculaires etle cancer.

C’est une maladie qui est mécon-nue du grand public. Méconnue,aussi, par les médecins. C’est, pourcela, que l’année 2010 a été consacréeà la broncho-pneumopathie chro-nique obstructive pour, justement, lafaire connaitre aux médecins,d’abord, ensuite au grand public.

Dans 90% des cas, elle est liée autabac. Les 10% qui restent, sont du à

la pollution de l’environnement, l’ex-position professionnelle et le facteurgénétique, qui représente, à peu près,1%.

Santé Mag : En Algérie, comment évoluecette maladie ?

Pr Ziane Benatou : Il y a des études,à l’échelle Nord africaine et Moyen-Orient. Il y a, aussi, des études par-cellaires qui sont faites, par ci par là,et qui donnent une prévalence de ma-ladie, aux alentours de 5% de la po-pulation. Ce qui donne un chiffre de1,5 millions de personnes touchéespar cette maladie, en Algérie.

Les principaux facteurs de risquessont le tabac, qui vient en premièreposition; vient ensuite, la pollution.En Algérie, elle est, surtout, liée à lapollution automobile. Et enfin, l’ex-position professionnelle, liée auxsubstances polluantes, ainsi que le dé-ficit en alpha 1 antitrypsine, qui estde 1% et qui concerne le facteur gé-nétique.

Santé Mag : Quelles est la tranche d’âge laplus touchée par la BPCO ?

Pr Ziane Benatou : En Algérie,cette maladie se manifeste à un âge

précoce, dès la quarantaine. A cet âge,des malades se présentent avec uneBPCO. Et parfois, ils se présententen décompensation aigue. Cette ma-ladie passe par des stades : Stadeléger, modéré à sévère. Elle est trèsfacile à diagnostiquer. Tout tabagique,supérieur à dix paquets année, qui afumé un paquet, par jour pendant dixans, ou deux paquets par jour pen-dant cinq ans, est sujet à développerune BPCO.

Santé Mag : comment se manifeste la ma-ladie. Les hommes sont-ils plus touchés queles femmes?

Pr Ziane Benatou : La BPCO com-mence par l’essoufflement. Le ma-lade est essoufflé, il tousse et ilcrache. Le médecin détecte, donc,une BPCO. Il faut, alors, pratiquerchez lui la mesure du souffle, la me-sure du souffle du VEMS (le volumeexpiratoire du souffle) pour évaluerle diagnostic.

En Algérie, les hommes fumentplus que les femmes ; automatique-ment, il y a plus d’hommes que defemmes touchés par la BPCO. Mais,en Europe et aux Etats-Unis, peutêtre qu’il y a plus de femmes que

Interview réalisée par Loubna Zahaf

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Santé-mag >ENTRETIEN

d’hommes, puisque la femme a com-mencé à fumer, plus tardivement quel’homme. Chez nous, les femmes quifument sont porteuses de la maladie.

Santé Mag : Est-ce que le tabagisme passifest, aussi, un facteur de risque de cette ma-ladie. Est-ce que les moyens existent pour laprise en charge des malades au niveau na-tional ou local, à l’exemple de la villed’Oran ?

Pr Ziane Benatou : Oui. Mainte-nant le tabagisme passif donne lesmêmes risques que le tabagisme actif.Cette maladie ne demande pas degrands moyens. Elle peut être traitée,à condition que les malades viennentconsulter et adhèrent au traitement.Les médicaments sont disponibles etles moyens aussi et cela ne poseaucun problème de diagnostic. Leproblème, avec la BPCO, est qu’elleest méconnue et sous diagnostiquée,par le grand public et par les méde-cins. Généralement, le malade nedonne pas d’importance à cette ma-ladie. Il arrive, souvent, à un stade deBPCO sévère, car c’est une maladieinvalidante. Il va être alité, il va s’as-seoir, il ne peut pas bouger. Il vagrossir. Il ne pourra pas marcher ensuite. Il développera, donc, d’autresmaladies avec les syndromes méta-boliques, les cardiopathies. Il va de-venir déprimé, anxieux, obèse. Ce quiva compliquer la prise en charge decette maladie. Donc, soit ce sont desmalades qui sont à indice en masco-pole inférieur à 21% ou supérieur à30%. Dans les deux cas, la maladieest à sa forme sévère. Donc, le but estde ré entrainer et demander au ma-lade de faire des efforts. Il ne faut pasqu’il s’assoie. Le malade doit bouger.Il doit faire une activité physique. Lasédentarité complique la maladie.

Santé Mag : Quels sont les moyens de pré-vention pour diminuer les facteurs de risquede la BPCO ?

Pr Ziane Benatou : Arrêter defumer est le seul moyen de préven-tion contre la BPCO. Quand un ma-lade veut arrêter de fumer, la lutte

anti-tabac se fait dans le cadre de laconsultation quotidienne, chacundans son coin. Cela va du dentiste, aupsychologue, au médecin généraliste.Tout le monde doit y contribuer etdonner au malade, lorsqu’il se pré-sente pour une consultation, unconseil minimal. Le praticien doit de-mander au malade, est-ce qu’il fume.Lorsqu’il répond oui, il lui demande,alors, combien consomme-t-il de pa-quets par jour et depuis quand ? Pourarrêter de fumer, il faut qu’il y ait dela volonté.

Santé Mag : Actuellement, les maladesadhèrent facilement à cette lutte anti-tabac?

Pr Ziane Benatou : Pour les ma-lades volontaires, c’est facile d’adhé-rer à cette campagne. Quand lemalade décide d’arrêter de fumer, lereste devient facile. Il y a les maladesrécalcitrants qui n’arrivent pas à arrê-ter, parce qu’ils sont dépendants de lanicotine. Pour ces fumeurs Il y a laconsultation du médecin et il y a letraitement de substitution. Commetraitement de substitution, il y a lespatchs. Le médecin prescrit au fu-meur de la nicotine à des doses maxi-male de 21, pendant trois semaines ;ensuite 14, ensuite sept. La durée dece traitement varie entre trois mois etsix mois. Avec les patchs placés sur lebras, le malade a sa dose de nicotine.Si avec les patchs, il y a échec, onpasse au médicament. Généralementavec les patchs, le sevrage est réussi.

Santé Mag : Parlez-nous des deux projets derecherche sur le tabac et sur la BPCO?

Pr Ziane Benatou : Nous avons unprojet de recherche sur le tabac et laBPCO, financé par le ministère del’enseignement supérieur. Je suis chefde projet tabac et chef de projetBPCO. Pour le projet tabac, il a étélancé en 2008 et devra être achevé en2011. Quant au projet BPCO, il estfinancé, également, par le même mi-nistère. Des équipes de recherche tra-vaillent sur la rationalisation desmoyens de prise en charge et surtout,des moyens de diagnostic. En France,un sondage grand public a été éla-boré, par le biais de ‘’l’express’’. Il aété demandé à la population fran-çaise, qui est une population édu-quée : Quelles sont les maladies quevous connaissez très bien ? Ils ont ré-pondu asthme et cancer. 1%, seule-ment, des français ont reconnu laBPCO. Pour vous dire que la BPCOest, vraiment, méconnue. Nous de-vons, donc, la faire connaître et lafaire ressortir. Au niveau d’Oran,nous avons constitué un réseau pourfaire le diagnostic de prise en chargede cette maladie. A travers les sec-teurs sanitaires, nous avons fait unpremier travail de présentation, aumois de juin, aux médecins généra-listes de toute la wilaya d’Oran. En2ème phase, nous allons passer audiagnostic, qui est l’interrogatoire del’examen clinique. Il faut des appa-reils de mesure de souffle.•

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 201244

Santé-mag >ENTRETIEN

Comment reconnaître, chez l’enfant, lessignes de l’hyperactivité et du déficit d’at-

tention ?Le trouble déficitaire de l’attention,

avec ou sans hyperactivité, est une ma-ladie complexe, aux causes encore maldéfinies. C’est un syndrome neurocom-portemental qui comporte trois carac-téristiques : inattention, hyperactivité etimpulsivité. Ceux sont des comporte-ments que l’on retrouve chez tous lesêtres humains. Ils doivent être présents,de façon prononcée et prolongée chezl’enfant, pour que l’on soupçonne unTDAH. L’hyperactivité et l’impulsivitésont, en général, plus accentuées chezles garçons que chez les filles. Il existeune forme de TDA/H ou les troublesde concentration sont dominants etl’hyperactivité absente, on pourraitmême parler d’hypoactivité. C’est auxprofessionnels de dresser le tableau cli-nique, avec l’enfant et son entourage.Cette forme touche plus les filles que lesgarçons. Chez la majorité des enfants, leTDAH a une origine neurologique etsouvent, familiale. Des facteurs hérédi-taires contribueraient au TDAH, chezplus de la moitié des personnes qui ensont atteintes. Le TDAH peut être exa-cerbé par des problèmes environne-mentaux ou psychosociaux. Il existedonc trois formes de TDAH : hyperac-tivité /impulsivité, facilement diagnos-tiqué ; inattention sans hyperactivité,difficilement diagnostiqué ; mixte, quicumule les 3 symptômes.

A quel âge le diagnostic doit-il être posé ?Le trouble est, généralement, diag-

nostiqué vers l’âge de 5-6ans (à l’âge dela scolarisation) mais, les enfants souf-frant de TDAH ont des comportementsdifficiles avant leur rentrée à l’école, sou-vent dès l’âge de 2 ans. Ce sont des en-fants qui auront des difficultés à seconcentrer, à être attentifs et à mener àterme les taches plus ou moins com-

plexes. Ils ont, souvent, du mal à resteren place, à attendre leur tour et agissent,fréquemment, de façon impulsive. Sou-vent, ils auront du mal à tisser des rela-tions sociales, durables.

Quel schéma thérapeutique est-il recom-mandé?

La prise en charge doit être pluridisci-plinaire. La médication est une compo-sante, importante, du plan detraitement. Chez la plupart des enfants,les médicaments améliorent, très effica-cement, les symptômes d’inattention,d’hyperactivité et d’impulsivité ainsi quele comportement. Les traitements quel’on trouve en Algérie, sont le Stratteraqui n’est pas un psychostimulant et quia fait ses preuves dans les pays tels queles USA, le Canada et quelques pays eu-ropéens. Il existe, également, en Algérie,un traitement à base de plantes, Geni-kid, qui aide les enfants à mieux seconcentrer et qui optimise leurs capaci-tés d’assimilation. Cependant, les médi-caments, à eux seuls, ne suffisent pas.En règle générale, les enfants nécessi-tent l’aide de leurs parents et ensei-gnants, pour bien fonctionner à l’écoleet en société, même s’ils prennent lesmédicaments. Donc, un suivi psycholo-gique et comportemental est, vivement,conseillé. Pour que le traitement duTDAH soit efficace, il est essentiel queparents, enseignants et professionnelsde la santé communiquent, de façoncontinuelle.

Dans le cas où le syndrome n'est pas diag-nostiqué, quels sont les risques de complications?

S’il n’est pas dépisté tôt ou n’est pastraité de manière appropriée, les risquesprincipaux du TDAH sont l’échec sco-laire - donc la déscolarisation -, la dé-pression, le manque d’estime de soi, lesproblèmes relationnels et l’abus desubstances neurotoxiques : alcool,drogues diverses… Tout celà peut

mener à des problèmes psychiatriques.Sans prise en charge adéquate, l’échecprofessionnel et l’exclusion sociale del’adulte font suite à l’échec scolaire etaux difficultés relationnelles. La famillesouffre, aussi et s’épuise à tenter de rec-tifier ce parcours, si difficile.

Quel est le rôle de l'association et quelles sontles insuffisances dont elle souffre ?

Le rôle principal de l’association est lasensibilisation et l’information. Il fautdire qu’en Algérie c’est une pathologiequi n’est pas encore bien cernée et elleest, souvent, dédramatisée. On la met,souvent, sur le dos d’une carence édu-cative, et on culpabilise les parents. Laplupart du temps, les parents pensentque ce sont des symptômes qui vonts’estomper avec l’âge, mais ils oublientque l’enfant perd du temps et que sur leplan scolaire, il y a des retards qui nepeuvent pas se rattraper. Souvent, c’estlorsque l’enfant arrive à l’adolescence,qu’il commence à poser des problèmesde déviance et qu’il est exclu du systèmescolaire que les parents s’inquiètent.L’association a pour rôle d’orienter lesparents, de les aider et de les assisterdans leur démarche pour la pose dudiagnostic. Elle a pour mission d’alerterles pouvoirs publics sur les dangers quepeut entrainer le TDAH, sur les généra-tions futures. Quand on voit le tauxd’échec scolaire que rencontre l’école al-gérienne, il est important de se poserdes questions sur le devenir de la sociétéde demain. Une autre des missions del’association est de sensibiliser, d’infor-mer et de former les professionnels del’éducation, pour la prise en charge decette catégorie d’enfants. Mais, il fautdire que pour le moment, le ministèrede l’éducation ne s’est pas, encore, pen-ché sur ce problème et les portes desécoles ne se sont pas ouvertes, pournous permettre de faire notre travaild’information. •

Mme MAALOUM Nacéra,présidente de l’Association d’aideaux enfants hyperactifs et à leurs familles (Thada)

« La prise en charge doit être pluridisciplinaire »

Par Rania Hamdi

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 201246

VV II EE AA SS SS OO CC II AATT II VV EE

SSaannttéé MMaagg :: EEsstt--ccee qquuee uunnee ttrraannssppllaann--ttaattiioonn ssuurr ddoonnnneeuurr ccaaddaavvéérriiqquuee,, aa ddéé jjàà

ééttéé ffaaiittee,, eenn AAllggéérriiee ?

Au niveau national, la greffe a débuté, àAlger, au mois de février 2003. Jusqu’à l’an-née passée, ils ont réalisé 31 greffes sur don-neurs vivants. A l’ouest, nous sommes entrain de nous préparer pour lancer ce type detransplantation. La greffe du foie est auxportes de l’EHU d’Oran. L’objectif de l’as-sociation est d’arriver à réaliser des trans-plantations hépatiques, sur donneurcadavérique. Le donneur vivant existe, ac-tuellement. Mais, il est préférable de le fairesur donneur cadavérique. Jusqu’à mainte-nant, aucune transplantation sur un donneurcadavérique n’a été faite sur le foie. Sur lerein, cette opération a déjà été faite, àConstantine, il y a quelques années. Uneautre greffe rénale a été faite à Blida, en 2010à partir de donneur cadavérique. Sur le planhépatique, pas encore.

SSaannttéé MMaagg :: SSuurr llee ppllaann ll ééggiissllaattiioonn,, qquueepprréévvooiitt llaa llooii ccoonncceerrnnaanntt llee ddoonn dd’’oorr ggaanneess??Pr Benmaârouf : La loi algérienne permet leprélèvement d’organes à partir de donneurscadavériques. Il y a toute une législation quidéfinit la mort encéphalique, qui définit lesmodalités de prélèvements. Tout est planchésur des textes législatifs. Du côté religieux, iln’y a pas de problème. Des versets cora-niques le montrent clairement. Il y a aussiune fetwa annoncée par des hommes de re-ligion algériens et de l’Arabie Saoudite, quipermet le don d’organes. Ce n’est pas pêché.Maintenant il reste à faire un travail sur la so-ciété et le but de l’association est de faire cetravail de sensibilisation, pour la société al-gérienne qui puisse faire don d’organes, encas de décès. Notre organisation est, pour lemoment, à caractère régionale mais elle peuts’élargir pour devenir nationale. C’est notresouhait, car pour développer la transplanta-tion hépatique et même pour d’autres s or-ganes, il faut qu’il y a plusieurs centres, enAlgérie. Un centre à Alger, un centre à Oran

et un centre à Constantine et un autre auSud. Cela nous permettra d’optimiser lenombre de greffons, sur donneurs cadavé-riques.

SSaannttéé MMaagg :: QQuueellll ee eesstt llaa pprrooccéédduurr ee,, aacc--ttuuee ll ll eemmeenntt,, àà ssuuii vvrr ee ppoouurr ffaaii rr ee uunn ddoonndd’’oorr ggaanneess ??Pr Benmaârouf : Si la personne, de son vi-vant, n’a pas opté pour le refus de don d’or-ganes. En France, quiconque ne s’est pasinscrit, de son vivant, sur le registre du refusde don d’organes, est un donneur potentiel.Et bien entendu, il y a, aussi, les parents quipeuvent intervenir. Il faut avoir l’autorisationdes parents. Généralement, il n y a pas desouci, sur ce plan. En Algérie, nous sommesen train d’attendre la modification de la loi,à ce propos. Le donneur doit avoir la carte dedonneur, avec l’avis favorable des parents.Sauf s’il y a urgence pour le receveur et si uncadavre est déjà disponible, pour un dond’organes. On procède au prélèvement, sansavis des parents.

SSaannttéé MMaagg :: EEnn aabbsseennccee ddee llooii ppeerrmmeett--ttaanntt ddee ss’’ iinnssccrriirr ee ssuurr ll ee rr eeggiissttrr ee ddee rr ee ffuuss,,qquu’’ee llll ee eesstt llaa pprrooccéédduurree ddaannss ccee ccaass ??Pr Benmaârouf : La procédure est que deson vivant il doit déclarer qu’il veut faire undon d’organes et par conséquent, il faut qu’ilsoit porteur de carte de donneur. Mais, ac-tuellement, cette carte n’existe pas, encore etc’est là où réside le travail de notre associa-tion. Le principal handicap actuellement, estle manque de donneurs cadavériques. EnArabie Saoudite, ils sont bien avancés, sur ceplan. En Iran aussi. Les nouveaux textes lé-gislatifs seront examinés à la prochaine ses-sion de l’APN.Donc, côté législatif, le travail est fait. L’au-tre travail à faire reste envers la société.La première action, qui sera initiée à l’EHU,est la création d’une cellule de veille, de coor-dination, composée de médecins forméspour sensibilisation de la population et lesparents des malades.Par exemple, pour une mort encéphalique,

le malade a fait un accident de la circulationou un accident cérébral. Il est admis auxUMC. Il est pris en charge, normalement,pour être sauvé. Dans le cas où, malgré tousles efforts, le patient décède mais, reste main-tenu, grâce aux appareils. A ce moment,nous devons sensibiliser les parents pouravoir leur accord, pour un don d’organe.N’oublions pas que la mort encéphalique estbasée sur des critères objectifs, cliniques etpara cliniques et des examens faits par desmédecins indépendants, qui n’ont rien avoiravec la greffe hépatique. Ils doivent consta-ter la mort encéphalique sur, le plan cliniqueet sur le plan encéphalogramme.

SSaannttéé MMaagg :: QQuueell eesstt ll ee tteemmppss,, rrèègglleemmeenn--ttaaiirree,, eennttrree llaa mmoorrtt eennccéépphhaalliiqquuee eett ll ee pprréé--ll èèvveemmeenntt ??Pr Benmaârouf : Le facteur temps joue,énormément, dans cette opération. Il fautfaire vite. Il faut aussi faire la différence entrela mort encéphalique et le cadavre. Pour lecadavre le cœur ne bat pas mais, pour la mortencéphalique, le cœur est maintenu, la circu-lation sanguine aussi, afin que les organes àprélever restent intacts. Nous avons le tempsmais il faut faire vite, car il s’agit d’une réani-mation, très difficile.

SSaannttéé MMaagg :: EEsstt--ccee qquuee ddaannss llee ttrraavvaaiill ddeesseennssiibbiill iissaattiioonn qquuee vvaa mmeenneerr ll’’aassssoocciiaattiioonn,,ll eess iimmaammss sseerroonntt iimmppll iiqquuééss ??Pr Benmaârouf : L’imam fait partie del’équipe. Nous avons l’exemple de Blida oùles chirurgiens n’ont rien pu faire avec le ma-lade. Il aura fallu l’intervention de l’imampour convaincre les parents de faire dond’organe de leur enfant. Les média ont aussi,un rôle à jouer, en organisant des tablesrondes, sur le sujet et des débats, pour sensi-biliser la population à ce type de culture. Auniveau des mosquées, les prêches du ven-dredi doivent être orientés, dans ce sens.Nous, nous ne pouvons pas l’imposer auximams, il faut que la décision émane despouvoirs publics ou du ministère des affairesreligieuses.•

Pr BENMAÂROUF Ahmed Noureddineprésident de l’Association de chirurgiehépatobiliaire et de la greffe du foie« La greffe du foie, aux portes de l’EHU d’Oran »

Le professeur Benmaârouf est, aussi, le président d’une association scientifique de chirurgie hépatobiliaire et greffe du foie,nommée association Abou Kacem Zahraoui, créée récemment à Oran avec l’objectif de développer la transplantationhépatique. Dans cette interview, le spécialiste nous parle du don d’organes, une culture pas encore ancrée dans la so-ciété algérienne, ainsi que du travail que compte mener l’association pour sensibiliser le grand public sur l’importance dela transplantation, sur donneur cadavérique au lieu de donneur vivant.

Interview réalisée par Loubna Zahaf

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 2012 47

Santé-mag >VIE ASSOCIATIVE

AAccoommbbii eenn éévvaalluueezz--vvoouuss llaa ppooppuullaa--ttiioonn aallggéérriieennnnee dd''hhéémmoopphhiilleess??

Il y a, aujourd'hui et d'après les dernièresdonnées fournies par la dernière mise àjour, faite en 2010, quelque 1685 hémo-philes.

CCrrooyyeezz--vvoouuss eenn ll ’’eexxiisstteennccee dd’’uunn cchhiiff ffrreennooiirr?? Théoriquement, le pays devrait recenserprès de 3500 malades, soit un cas sur10.000 habitants. Le chiffre donné, précé-demment, est donc très en dessous de laréalité. Ceci s'explique par la non organi-sation des soins, absence de suivi, non im-plication de tous les hôpitaux, nomadismedes malades, méconnaissance de la maladiepar le médecin et la famille, et aussi lesdécès précoces.

LLeess ttrraaii tteemmeennttss nnéécc eessssaaiirr ee ss ssoonntt-- iillssccoonnssttaammmmeenntt ddiissppoonniibblleess?? Les traitements sont disponibles, dans lesgrandes villes, mais avec des ruptures destocks presque chaque année, sur des pé-riodes allant jusqu'à 3 mois. Par contre, ilsdemeurent très insuffisants dans les autresvilles. Les malades sont mal suivis, au planthérapeutique et souvent contraint de faireplusieurs kilomètres, pour recevoir une in-jection. Sachant que le facteur VIII a unevie de 12 heures, maximum, dans le sang.En cas d'hémorragie, le malade doit en re-cevoir chaque 12 heures. Ce qui ne se faitpas en Algérie. Une seule injection est ad-ministrée et souvent en quantité insuffi-sante, par rapport au saignement et aussiau poids de la personne hémophile, sousprétexte que le traitement est cher! Très, très souvent, les hôpitaux ne dispo-sent pas de réactifs pour le diagnostic del'hémophilie, qui n’est assuré qu’à Alger,Tizi-Ouzou, Sétif, Annaba, Constantine,Batna, Oran et Tlemcen.Dans la majeure partie des Wilayas, à l'ex-ception des grandes villes ou celles dispo-sant d'un CHU, la prise en charge estcatastrophique. Beaucoup d’hémophiles

souffrent de handicap avec des arthropa-thies sévères pour plusieurs raisons, dont lemanque de formation et d'implication dupersonnel soignant, l’absence d'approvi-sionnement de certains hôpitaux en traite-ment pour hémophilie justifié parl’absence de médecins spécialisés, bureau-cratie, absence de structures de prise encharge dans toutes les Wilayas du pays, etenfin l’absence d'équipe pluridisciplinairesqualifiées (hématologues, biologistes, pé-diatres, infirmiers, kinésithérapeutes, or-thopédistes, les chirurgiens, dentistes etaussi de gynécologues, pour les jeunes fillessouffrant de troubles de coagulation ).

QQuu''eenn eesstt--ii ll ddeess eennffaannttss??Ce sont les premières victimes de cette si-tuation. Les articulations sont détruites,dès les premières années. Ce qui rend dif-ficile le suivi d'une scolarité ordinaire,ponctuée par des absences et des hospita-lisations. Dès l'âge de 5 ans, les enfantssouffrent, déjà, d'arthropathie sévère. Ilfaut reconnaitre, néanmoins, que les en-fants, résidant dans une wilaya avec un ouplusieurs CHU, bénéficient d'une prise encharge médicale à domicile avec, même, untraitement prophylactique, depuis 2008.Ces enfants se portent beaucoup mieuxpar, rapport à leurs ainés, qui eux sont vic-times d'handicap et des conséquences decontaminations par le HCV, résultant del’inoculation du plasma frais congelé, oumême du sang.

PPoouurrqquuooii,, iill nn''eexxiissttee ppaass ddee sseerr vviiccee ddeepprriissee eenn cchhaarr ggee ddééddiiéé,, eexxcclluussiivveemmeenntt,, ààll ''hhéémmoopphhiilliiee??La prise en charge d'un hémophile doit ré-pondre à certaines normes c’est à dire, descentres spécialisés avec des équipes pluri-disciplinaires. La réalité fait que, malheu-reusement, la majorité des malades sontvus dans le cadre de l'urgence. Ce qui renddifficile leur prise en charge, d'une manièreoptimale. La création de services d'hémo-philie incombe au ministère de la Santé.

QQuueell lleess ddiiff ffiiccuullttééss rr eennccoonnttrreenntt vvoottrr ee aass--ssoocciiaattiioonn ddaannss llee ccaaddrree ddee sseess aaccttii vviittééss??Pour mener à bien ses activités, notam-ment dans le cadre de l'éducation des pa-tients (enfant/adultes), notre associationimplique des malades de plusieurs wilayasmais les enseignements passent aussi parl'utilisation du médicament pour plus d’au-tonomie. Il est difficile de mettre en pra-tique cela, car les traitements sontdispensés dans les hôpitaux. Nous expli-quons aux malades comment éviter lesproblèmes graves tels que l'hémorragie cé-rébrale, l'hémorragie abdominale ou toutautre saignement pouvant mettre en jeu lepronostic, vital, de l'hémophile. Pour éviterce genre de complications, le malade doitavoir, au moins, une dose du facteur VIII,à domicile. Notre association rencontredes difficultés en raison de la lenteur dansla prise de décision, par le ministère de tu-telle.

QQuueell ss ssoonntt vvooss pprr oojj ee ttss ??Notre association est membre de la Fé-dération mondiale des hémophiles. Elleest, aussi, jumelée avec l'association fran-çaise des hémophiles, par son comitéPACA CORSE. Nous organisons, de cefait, des formations, en continu, pour lesmembres de l'association, ainsi que pourle personnel soignant. Je donne l’exem-ple d’un stage, au profit des biologistes,qui a eu lieu en mai dernier. Cette année,nous organiserons des formations pourles infirmiers et les kinésithérapeutes.Nous programmons de former un maxi-mum de malades hémophiles en organi-sant des séjours thérapeutiques pour lesadultes et des colonies de vacances pourles plus jeunes, et aussi des journées desensibilisation, dans différentes Wilayas.Ces journées porteront sur la mise enplace des centres d'hémophilie, d'un trai-tement à domicile et prophylaxie, forma-tion et information comme grandeslignes. •

« Les malades, condamnés au nomadisme »

Latifa LAMHENE : Présidentede l’Association nationale des hémophiles

Propos recueillis par Lilia KHALEF

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 201248

SS AA NN TT ÉÉ EE TT BB II EE NN EE TT RR EE

L'alimentation est aujourd'hui, à lafois, source de plaisir et d'in-

quiétude. Les messages de santé semultiplient, pour faire prendreconscience à la population du risquequ'elle représente, si elle n'est pasbien gérée. Qu'en est-il de son rap-port aux maladies?

Aujourd’hui, nous observons uneréelle épidémie de maladies, dansune population humaine donnée.Ainsi, on peut parler d’ «épidémied’obésité », ou d’ « épidémie d’os-téoporose ». Les fréquences crois-santes des diabètes, des maladiescardiovasculaires et des cancers in-quiètent et ce, à juste titre.

L’augmentation de fréquence denombreuses maladies est provoquéepar les variations, néfastes, des fac-teurs environnementaux.

L'alimentation est la première va-riable environnementale. L’alimenta-tion industrialisée a poussé lespeuples à la « surconsommation » ali-mentaire, en leur faisant oublier la

qualité de ce qu’ils ingurgitent.Résultat : on mange en trop

grande quantité et on ne mange pasde façon adaptée. Et les consé-quences se font ressentir, physique-ment.

Pendant 200.000 ans, la naturenous a donné des molécules alimen-taires de qualité. L'évolution del'Homme apporte la cuisson et latransformation des aliments. Si celareprésente une amélioration du quo-tidien, les conséquences sur l'orga-nisme sont plus négatives.

Nos 25.000 gènes humains ont étéforgés par 200.000 ans de Paléoli-thique, alors que nous étions des «cueilleurs-chasseurs » adaptés auxnutriments de la nature.

De nos jours, ce n’est plus la Li-berté qui guide le peuple asservi…c’est la « malbouffe » qui dirige lesconsommateurs manipulés versl’obésité, le diabète et les rhuma-tismes : arthroses, ostéoporose, ar-thrites!

Il y a environ 10.000 ans, au Néo-lithique, trois révolutions alimen-taires changent la manière desurvivre. Le cueilleur-chasseur de-vient « agriculteur » et se sédentarisedans les premiers villages. Quelquessiècles plus tard, l’homme a appri-voisé l’animal, et devient « éleveur »et consomme, pour la première fois,le lait animal. Enfin, il fait cuire, ensurchauffant ses aliments.

L’Homme dénature ses aliments,en se rendant maître de la nature. Lavitesse d’adaptation de nos gènes etde nos enzymes digestives, pour trai-ter ces nouvelles molécules alimen-taires, n’est pas suffisante pourpouvoir assimiler, sans tracas, cesnouveaux nutriments.

L’espèce humaine s’adaptera, sansdoute, à « l’alimentation moderne »,mais la sélection naturelle est sévèrepour l’individu…. qui paie le prixfort par la maladie.

La maladie est la triste rencontrede gènes paléolithiques et d’une « ali-

MALADIES :le rôle de l'alimentationLL’’aalliimmeennttaattiioonn eesstt llaa pprreemmiièèrree vvaarriiaabbllee eennvviirroonnnneemmeennttaallee.. LL’’aalliimmeennttaattiioonn iinndduussttrriiaalliissééee,, qquuii aa ppeerrmmiiss ddee nnoouurrrriirr,, eennqquuaannttiittéé ssuufffifissaannttee,, lleess ppooppuullaattiioonnss ddaannss lleess qquuaattrree ccooiinnss dduu mmoonnddee,, aa ppoouusssséé sseess hhaabbiittaannttss àà llaa «« ssuurr ccoonnssoomm--mmaattiioonn »» aalliimmeennttaaiirree,, eenn lleeuurr ffaaiissaanntt oouubblliieerr llaa qquuaalliittéé ddee ccee qquu’’iillss iinngguurrggiitteenntt.. OOnn mmaannggee ttrroopp eett oonn mmaannggee mmaall..

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Santé-Mag - N° 02 Janvier 2012 49

mentation moderne ».Il est, pourl’instant, difficile de changer nosgènes… par contre, il est de l’ordredu possible, par notre liberté hu-maine, de changer d’alimentation.

Cela demande une prise deconscience, puis un effort perma-nent.

La qualité des molécules qui nousconstituent, les protéines de struc-tures et les molécules glucides et li-pides qui nous font fonctionner, estgarante de la qualité santé de l’en-semble de notre organisme vivant.

L’alimentation est comme le car-burant du moteur. Les molécules ali-mentaires sont, lentement, élaboréespar la nature. Les plantes et les ani-maux fabriquent les glucides, les li-pides, les protéines, que nous nesavons pas, toutes, fabriquer.

Une mauvaise alimentation peut,donc, mettre à mal notre santé. Lesmolécules toxiques alimentaires, quenous accumulons dans notre orga-nisme humain au fil de nos décen-nies de vie, finissent par encrasser lefonctionnement de toutes nos cel-lules.

La longévité humaine peut attein-dre, largement, les 100 ans. Force estde constater que nos centenairessont bien mal en point… leur appa-reil locomoteur ne leur permet plusde se déplacer, sans assistance.

Les cellules, qui fabriquent le carti-lage articulaire, pataugent dans unmilieu encrassé, qu’elles fabriquentde moins en moins et de plus en plusmal. Le produit élaboré n’a plus lesqualités de résistance, d’élasticité etd’amortissement du produit fabriquéà l’âge de 20 ou 30 ans.

Le cartilage articulaire devient fis-suré, se désagrège et finit par dispa-raître de l’articulation : c’estl’arthrose. Lorsque l’arthrose atteintune hanche ou un genou, la pro-thèse, placée par un chirurgien or-thopédiste, fait merveille. Lorsqu’ils’agit d’arthrose de la colonne verté-

brale, malheureusement, la prothèsediscale n’est pas, encore, au point.L’arthrose est la maladie articulairela plus répandue au monde.

Il existe une très mince membrane,de quelques microns, qui sépare ceque nous mangeons de notre orga-nisme. Cette mince membrane est labarrière intestinale.

Il existe plus de 70 % des cellulesde défense du corps humain (les cel-lules du système immunitaire) quipatrouillent, en permanence .Cettefrontière doit être la plus étanchepossible, pour lutter contre les enva-hisseurs chimiques toxiques et lesmicrobes, qui pullulent dans l’intes-tin.

La qualité d’étanchéité de cettemembrane, la bonne activité des cel-lules de défense du système immu-nitaire, la flore intestinale, moduléepar des dizaines de milliers d’annéesde présence dans notre espèce de «primates évolués omnivores », sonttrois facteurs, primordiaux, pournotre santé.

La membrane intestinale devientporeuse avec l’âge, les médicaments,le stress, les efforts violents …

C'est, alors, l’irruption, dans l’or-ganisme de molécules toxiques, maldégradées par la cellule intestinale,soit issues de notre alimentation soitsécrétées par les germes, qui viventdans le contenu intestinal. La bar-rière intestinale, trop poreuse, estrompue… et c’est l’invasion.

La deuxième barrière, pour éviterla catastrophe, repose, désormais,sur le foie et sa batterie enzymatique.D'une part, nous sommes très iné-gaux, par notre équipement enzy-matique dépendant de nos gènes, etd’autre part, nous malmenons nosenzymes, qui,de temps en temps,peuvent jeter l’éponge en abandon-nant le combat de la « détoxication».

Nous mangeons, à peu près tous,d’une manière semblable (c’est-à-dire trop et mal), mais nous ne tom-

bons pas, tous, malades, car l’inéga-lité enzymatique de chacun, ex-plique, scientifiquement, que certainsrésistent longtemps, pendant qued’autres succombent à la maladie.

Nous devons choisir, avec soin,notre alimentation et revenir, à l’oc-casion, à la diététique .Il s’agit d’unrégime alimentaire étudié, pour re-donner à l'organisme les seuls ali-ments dont il a besoin.

C’est une méthode thérapeutiquepréventive et curative, qui repose surla suppression d’un certain nombred’aliments « modernes » : les céréalesmutées (à peu près toutes les cé-réales, habituellement, consommées,sauf le riz) ; les produits laitiers ; lesaliments, notamment les protéines,cuits à haute température : plus de110°.

Parallèlement, pour renforcer l’or-ganisme et rétablir certains équili-bres, notamment celle de la floreintestinale, il est conseillé deconsommer les aliments « bio » etdes huiles végétales de qualité, (nonchauffées) notamment huile d’olive,de noix, et de colza (huiles insatu-rées). Aussi, faites une trêve et ré-conciliez vous avec les fruits etlégumes, de saison.

Tout le monde peut le faire. Avecun peu de volonté, vous allez re-prendre en main votre capital santé.•

--DDjjaaoouuiiddaa NNEEHHLLIILL

Références : Dr Jean Pierre POINSI-GNON : - « Rhumatismes et si votre ali-mentation était coupable ? »

SSAANNTTÉÉ EETT BBIIEENN EETTRREE

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JOURNEENATIONALE DU SNAPO

• 9 février 2012. Hotel Sheraton, Clubdes Pins. Alger.

SIPHAL 2012• Salon international de la pharmacie et de la parapharmacie, Hôtel Hilton,Alger. 30, 31 janvier, et 1er février 2012.

ALGENERIC• Salon international du médicament gé-nérique - Troisième édition, du 7 au 10mars 2012. "Le générique, un médicament pourtous!", Safex, Pins maritimes, Pavillon U.www.algency.com

HÉPATOLOGIE• 5th Paris Hepatitis ConferenceLundi 30 Janvier 2012 à Paris - France

CANCEROLOGIE• 23rd International Congress on Anti-Cancer Treatment Le Mardi 31 Janvier2012 à Paris.• Francophones d'Oncologie MédicaleJeudi 15 Mars 2012 à LILLE - France

RHUMATOLOGIE• 26èmes Rencontres de RhumatologiePratique, Jeudi 02 Février 2012 à Paris.

• EUROPEAN CONGRESS ON OS-TEOPOROSIS AND OSTEOARTHRI-TIS, Mercredi 21 Mars 2012 à Bordeaux -France.

DIABÉTOLOGIE• Up Close and Personalized, Internatio-nal Congress on Personalized Medicine.Jeudi 02 Février 2012 à Florence - Italy

• Congrès de la Société Francophone duDiabète, Nice 2012, Mardi 20 Mars 2012à Nice - France.

CARDIOLOGIE• 6th Asian Pacific Congress of HeartFailure APCHF 2012, Vendredi 03 Fé-vrier 2012 à Chiangmai - Thailand.

• 5ème Forum Européen Cœur, Exerciceet Prévention, Jeudi 15 Mars 2012 àPARIS - France.

GASTRO-ENTÉROLOGIE• JFHOD 2012 - Journées Francophonesd'Hépato-gastroentérologie et d'Oncolo-gie Digestive, Jeudi 15 Mars 2012 à Paris -France.

HÉMATOLOGIE• ESH-Enerca Training Course: Diagno-sis and Management of (very) Rare Anae-mias: a Challenge, Vendredi 03 Février2012 à Paris - France.

• ESH Updates in Clinical HematologyJeudi 09 Février 2012 à Paris - France.

GYNÉCOLOGIE-OBSTÉTRIQUE• 10èmes Journées du Collège Nationaldes Sages-Femmes, Lundi 06 Février2012 à Issy les Moulineaux - France.

• 22e Salon de Gynécologie ObstétriquePratique, Mercredi 21 Mars 2012 à Paris -France.

SÉNOLOGIE• 2nd International Congress of Breast Di-sease Centers, Jeudi 09 Février 2012 àParis.UROLOGIE

• 13th International Meeting of the Eu-ropean Association of Urology Nurses(EAUN), Samedi 25 Février 2012 à Paris.

MÉDECINE INTERNE• 5th International Online MedicalConference (IOMC 2012), Samedi 03Mars 2012 à NY - United States.

PSYCHIATRIE / PSYCHOLOGIE• 5ième Symposium de Psychiatrie – SolCayo Largo / Cayo Largo, CUBA du 3au10 mars 2012 Nouvelles addictions :une actualité théorique, clinique et théra-peutique.Samedi 03 Mars 2012 à Cuba - Cuba.• Les personnes vivant comme Diogène :comprendre et accompagner, Jeudi 08Mars 2012 à Paris - France.

FAMILLE ET FRAGILITÉ PSY-CHOLOGIQUE : SORTIR DEL'AMBIVALENCE, Vendredi 09 Mars2012 à Paris.

ORTHOPÉDIE• Imperial Spine 2012, Mercredi 07 Mars2012 à London - United Kingdom.

ANESTHÉSIE / RÉANIMATION• ASRA 2012 Spring, 37th Annual Regio-nal Anesthesia Meeting and Workshops,Jeudi 15 Mars 2012 à San Diego, Califor-nia - United States.

• 32nd International Symposium on In-tensive Care and Emergency Medicine,Mardi 20 Mars 2012 à Bruxelles -Belgium.

A G E N D A