4
Mise en.place d'un systeme transversal de contrble des pipettes dans un etabliSsement public de sante Contexte de mise en place . ; . . La pipette est un outil indispensable a la ma- jOnt,C des laborato;res pour effectuer des do- sages non automatises. Elle necess~te une at- tenlion parlicuheredans la precision et.la fiabihte du materiel utdise. Les laboratoires etant soumis par la Ioi au respect des regtes de ,, bonnes pratique s - dans.!.'eKecution des analyses qui leurs sent confiees [1], I'ublisateur est amene a evaluer reguherement sos ins- truments conformement aux procedures eta- blies avec un syst6me de co~r61e volun~- triquo adequat ef surtout, no pas attendre les dysfonctionnements pour reagir. De pare de #pettes dgit repondre aux exigences de la metrologie. La norme ISO 5"725 utilise de~ termes afro de decrire I'exacbtude d'une me- rhode de mesure : la justesse.,et la fidelitl~, Pour le t:ontr61e volumetr~que, la justesse correspond. & t'aptitude d'un ms~trumen! a d(Hi,;rer un volume meyer1 aussi pl'oche que possible du volume nominal. La fidelite, cel- le de dehvrer des volumes ind~wduels auss~ proche que po:s,slble de:c_,~uxdes al4tres, . Au sein du [aboratoire, [e contr61e volume- trique peut se faire. --:,jocalen~nt ~ ted~niques gravlm6triques (d& ~i; termination du poids d'un volume donne dis- tnbue par une p~petle) ou color,metnques (de- termination de I'absorbance d'une substance chimique en sqlution), : ' "" - par envo~ direct chez le fournisseur, - par deplacement sur s~te d'un techn,c~en demaintenance sp~cialise exterieur a l'6tablissement. " " Afin de r()por~re aux ex~gences ,nsNut~onne!les : reduction des coots pour les h6pitaux, fede- ration et mutuahsahon des moyens pour los plateaux medico-techmques, il dewent ne- cossaire que les laboratoires d'un h6pital se reun=ssent at,n danalyscr les avantages et les mconvenients des d=flercntes methodes, de definir une organisafion commune, si possible simple et conviv,ale, et d'avoir une meifleure tracab,hte pour le controle volumetr,que des p~pette s, Ce ehoix transversal oblige a un consensus entre les dffferents actcurs tels que ie responsable du projet, les cadres des laboratoires, la d~rect~on des services econo. : mique set le service biomedical. L'element cata!yseur de rorganisat,on est le res- ponsable de prolet. II represente le chef d'or. chestr e £ui va federer d'autres acteurs, creer et animer les groupes de travail, coordonner ies etapes du pror.:essus et contr61er son ben fonc- tJonnement, programmer les formations neces- salres. Vhbpital Tenon sest donne les moyens pour mettre en place cet. to dynamique. Aetuelle- mont. 11 laboratoires par- t,c~pent & ce projet : le laboratoire des explora- lions foncbonnelles mul- hdtselphnaires umte re- nal÷. I'hematolog~e, la parasitolog~e, la bioohl- mie. la biologic de la re- productton, LabiologJe tu- morale, la FAMRA, le laboratoire de la phar- matte, la bactenolog~e et la virolog=e Etapes de realisation Demarr~ debut 2000, le processus s'est de. roule en plusieurs etapes. : . : . 4: Tableau I / Bflan comparatif des methodes (prfx annie 2000). Premii~re dtape ~. Presentation du pro- jet a la r0union mensuel- ;e des cadfeq reed:co- techniques afln dobte- 56 RevueFran(;a,~t" des Labofat,)~rus. mar~- 200,1. N = 361

Mise en place d'un système transversal de contrôle des pipettes dans un établissement public de santé

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Page 1: Mise en place d'un système transversal de contrôle des pipettes dans un établissement public de santé

Mise en.place d'un systeme transversal de contrble des pipettes dans un etabliSsement public de sante

Contexte de mise en place • . ; . .

La pipette est un outil indispensable a la ma-

jOnt,C des laborato;res pour effectuer des do- sages non automatises. Elle necess~te une at- tenl ion par l i cuheredans la precision et. la fiabihte du materiel utdise. Les laboratoires etant soumis par la Ioi au respect des regtes

de ,, bonnes pratique s - dans.!.'eKecution d e s

analyses qui leurs sent confiees [1], I'ublisateur est amene a evaluer reguherement sos ins- truments conformement aux procedures eta- blies avec un syst6me de co~r61e vo lun~- triquo adequat ef surtout, no pas attendre les dysfonctionnements pour reagir. De pare de #pettes dgit repondre aux exigences de la metrologie. La norme ISO 5"725 utilise d e ~ termes afro de decrire I'exacbtude d'une me- rhode de mesure : la j u s t e s s e . , e t la f idel i t l~,

Pour le t:ontr61e volumetr~que, la j u s t e s s e

correspond. & t 'apt i tude d'un ms~trumen! a d(Hi,;rer un volume meyer1 aussi pl'oche que possible du volume nominal. La f idel i te , cel- le de dehvrer des volumes ind~wduels auss~

proche que po:s,slble de:c_,~ux des al4tres, . Au sein du [aboratoire, [e contr61e volume- trique peut se faire. --:,jocalen~nt ~ ted~niques gravlm6triques (d& ~i; termination du poids d'un volume donne dis- tnbue par une p~petle) ou color,metnques (de- termination de I'absorbance d'une substance chimique en sqlution), : ' "" - par envo~ direct chez le fournisseur, - par deplacement sur s~te d'un techn,c~en d e m a i n t e n a n c e sp~c ia l i se ex te r ieu r a l '6tablissement. " " Afin de r()por~re aux ex~gences ,nsNut~onne!les : reduction des coots pour les h6pitaux, fede-

ration et mutuahsahon des moyens pour los plateaux medico-techmques, il dewent ne- cossaire que les laboratoires d'un h6pital se reun=ssent at,n danalyscr les avantages et les mconvenients des d=flercntes methodes, de definir une organisafion commune, si possible simple et conviv,ale, et d'avoir une meifleure tracab,hte pour le controle volumetr,que des

p~pette s, Ce ehoix transversal obl ige a un consensus entre les dffferents actcurs tels que ie responsable du projet, les cadres des laboratoires, la d~rect~on des services econo.

: mique se t le service biomedical. L'element cata!yseur de rorganisat,on est le res- ponsable de prolet. II represente le chef d'or. chestr e £ui va federer d'autres acteurs, creer et animer les groupes de travail, coordonner ies etapes du pror.:essus et contr61er son ben fonc- tJonnement, programmer les formations neces-

salres. Vhbpital Tenon sest donne les moyens pour mettre en place cet.

to dynamique. Aetuelle- mont. 11 laboratoires par- t,c~pent & ce projet : le laboratoire des explora- lions foncbonnelles mul- hdtselphnaires umte re- nal÷. I'hematolog~e, la parasitolog~e, la bioohl- mie. la biologic de la re- productton, La biologJe tu- morale, la FAMRA, le laboratoire de la phar- matte, la bactenolog~e et la virolog=e

Etapes de realisation

Demarr~ debut 2000, le processus s'est de. rou le en p lus ieurs etapes.

: . : . 4:

Tableau I / Bflan comparatif des methodes (prfx annie 2000).

Premi i~re d t a p e

~. Presentation du pro- jet a la r0union mensuel- ;e des cadfeq reed:co- techniques afln dobte-

56 Revue Fran(;a,~t" des Labofat,)~rus. mar~- 200,1. N = 361

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ntr un accord de principe des participants et de I'ingenieur biomedical. • Diffusion d'un questionnaire & chaque laboratoire afin de recenser les inventaires des pipettes, I'existence ou non de fiches de vie et de suivi, les eventuelles classifications, les methodes de contr6les avec leur tra(;;abi- lite et les referents pipettes. • Presentation du bilan des questionnaires aux responsables concernes avec etude des 6carts observes par rapport & la reglementa-

tion et & la tra(~abilite (381 pipettes recen- sees en juin 2000). • Presentation des differents systemes de contr61es existants avec evaluation des coClts d'investissement en fonction du materiel choisi pour I'h6pital (tableau I).

D e u x i b m e (~tape

• Presentation sur site du photometre spe- cifique pour le contrSle volumetrique (la gra- vimetrie etant connue de tous) aux cadres

Q U I ? Q U O I ? C O M M E N T ?

- J~ekent p~et~

- Cadre m6dico- tedmlque (CMT)

- C:adm sup6deur (CS)

-CMT

- R ~ n m t pipet~

-CIMT

- k l d p e e m

- Cldlr

- R~mmt pipette

-CMlr

- Rd~k~nt pipette

-(:MY

- t ~ r ~ k ~ pipette

- ~ n t plpeue

~ ' ~ ~ii~iiiiiiiiiii~i~:~iiiii~ii!iiii! ¸ ̧ i

r - -q

N L I Figure 1 / Gestion du parc de pipettes.

LiMing - tableau

I~ ou tet~e a t J ~ u ~ ~ chaque pipeee

Grille danm6e par le guide du Mouvement franGds pour la qualit~ en fonction de F ~ a n de 18 pipaffL

Voir les dffMmnts modiJles en annexe ¢r~bllit6),

C:l~ IV et V

medico-techniques, & I'ingenieur biomedical et aux referents pipettes. • Choix de la methode pour I'h6pital Tenon : la photometrie pour les pipettes distribuant un volume inferieur ou egal & 500 #L (representant la majorite dans le travail quotidien) et la gravimetrie pour celles distribuant plus de 500 #L. Le spectrophotometre sera utilise en trans- versal et se deplacera de laboratoire en laboratoire. ,&. charge & chaque service

d 'u t i l iser sa ba lance pour le contr61e gravimetr ique ou de se deplacer dans un autre laboratoi- re si il n'y en a pas en local (par- tage du materiel).

T r o i s i ~ m e 6 t a p e

• Creation d'un groupe transversal de referents pipettes compose d'une vingtaine de participants : techniciens de laboratoires, techniciens de main- tenance du service biomedical, cadres medico-techniques et un pharmacien. Son r61e (tableau II) est de definir les organisations internes et communes : definition des inventaires avec pipettes fixes, reglables et multica- naux, creation des fiches de vie et de suivi des pipettes, classification sui- vant ,, Le guide de metrologie ,, du Mouvement fran(~ais pour la qualite (classe A pour la reconstitution de contr61es ou de calibrants ; classe B pour la realisation des analyses quan- titatives; classe C pour la reconstitu- tion des reactifs, dilution de serums pathologiques, realisation d'analyses qualitatives ou semi-quantitatives ou la mesure des diureses ;les pipettes de transfert ne donnant pas lieu & des verifications).

Q u a t r i b m e 6 t a p e

~- Acquisition du photometre speci- fique par le service biomedical.

Definition par le groupe transver- sal ,, referent pipette ,, du planning de rotation annuel du photometre (septembre 2001-juin 2002), de la gestion des commandes des reac- tifs par un seul service avec une redistribution budgetaire sous forme de ,, troc ,,. Validation du systeme par les cadres medico-techniques, I'ingenieur biomedical et la direction des services economiques.

C i n q u i b m e 6 t a p e

)~ Deuxieme formation des ref6rents pipettes & I'utilisation du photometre.

Revue Fran~aise des Laboratoires, mars 2004, N ° 361 57

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• Cr6atior~ d'un sous.-groupe de r~f~rents pipettes pour I'ecritgre de la proc~ lure transvemaJe : definition dee reeponsabiStes des di f l~ents acteurs et d u , Qui, Fair, Ouoi, OQ, Quand, Comment -. • Creation de la fiche du transfert du photo- metre, d'un mode operatoire rapide d'utitk~a- tJen, d'un g~ossaJre afin que chacun parle le n~-ne langage, des valeum limites accep- tables pour le contr6le des pcpette~ en fo~c- tion de leuz classification el de la gestion des pipetles d~ec~ueuses.

>" Des reunions ont ~te orgarusbes toes les masque de presentat ion dej& existant des qu=nze joum pendant srx mo,s avec diffusion " procedures transyersales de I'hbp~tal. du compte re~lu & rensemble des r~dre~ts pipettes.

Sixi~rne (~tape • Validabon de la procedure transversale par I'ingenieur biom~lical et les cadres des laboratoires. • Presentat ioq de la procedure & la char- gee de mission ,, e~aJuat~on qualit~ accre- ditat ion ,, de l 'h~pital afin de I 'adapter au

QUI QUOI : gesUon d'un ¢ont~le volun~trique COMMENT

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Mode opkatoiro du pbotonmre

Mode op(natoim en ces de dysh)nctionnement de la pipette : lion de commande & demander au service I~conoraat

Tra;ablllt6 : - Rangement de la photoceple de la fe.ille d'impression du photo- mt~re - Enregistrement sur la fiche de vie de la pipette

Utllisation de la pipette conformo pour les dosages

Sept ieme drape • Bilan, evaluation de la premtere annee de la gestron transversale des pipettes et elude de co~t avec l'ensemble des referents pTpettes et I'ingen,eur biomedical (coOt total pour 5 cof- frets r~actffs utilis~s : 4 574 euros). Mist; en place d'a(:tions correctives : crOahon de for- mations pour I'entretien des pipettes, ~;enslbd~- sation a une meilleure utilisation des reachts et

rappel pour les contrOles des pipettes par gravimetne. • Presentation du b,lan de I'organi- sateen a la reunion des cadres med~- co-techniques • Creation d'un nouveau planmng dc rotahon d u photometre pour la deuxi@me annee (aoOt 2002-1u~n 2003) et iqtegration au systeme d'un nouw:au laboratoire.

Huit ibme ~tape • Formabon entrehen pq3ette dun tourmsseur ouverte a tous les labora-

• tobies.

Neuv leme 6tape >. Presentation de rorgamsation lransversale aux chefs de servi<:e des d~fl~)rents laborat0ires lots de la iour - nee du bilan des auto evaluahons du plateau medico-technique organisee par ta chargee cle m,ssion ,, evalua- tion quahte accreditation - de l'h6pt- tal Tenon.

Dixieme 6tape ) , Bdan, evaluation et etude de coot de la deuxleme annee (coOt pour quatre coffrets reactifs ; 3 689 euros) (tableau III). Recherche d'mdica- teurs de suw~ e! d axes d'amehora- lions avec orgamsahon de m,m audKts afin d'amehorer les orgamsa- teens et les traq:ablhtes ~nternes. R;tppel pour les contr61e:~ des p~peltes par gravimetde. >" M~se en circulation du planning d'uhlisation du photometre pour la trois~eme annee (septembre 2003- juln 2004).

Onz iSme dtape • Deux;eme formation entrehen p~pette par un deuxieme fourn~ssuur ouverte a tousles laloorato~res. Les tigures 1 et 2 reprcsentent r( :spect lvement les Iog~grammes de gestion du parc des plp(-tt(~.~ et du contr61e d'un volume•

Figure 2 /Contr~le volumetr/que.

58 Revue, rl.ll,£,t,:.e d~.s Laboratolres. mars 2004. N ° 361

Page 4: Mise en place d'un système transversal de contrôle des pipettes dans un établissement public de santé

Conclusion La mise en place de cette organ/sat/on trans- versale a sollicit6 beaucoup d'energie de sec- teurs d 'hor izons di f ferents et a amene les laboratoires & s'ouvrir vers I'ext6rieur. Malgr6 le manque de formations (m6trologle, uti l isation de Word ou Excel, animation de groupe...), la charge de travail suppl6mental- re. I'obligation de changement des mentatit6s et des habitudes du personnel ainsi que le co~t de la restructuration, le syst~me a bien 6t~ accept& II permet & tous d'avoir confiance dans le materiel utilis& II fonctionne car chacun des acteurs a su trouver sa place et jouer plei- nement son r6|e. Commu n/cation, diffusion et retour d'informations, transparence et f6dera-

t/on dans les decisions, endurance pour faire avancer les 6tapes. sont des el6ments es- sentiels & son bon d6roulement. Ce projet de gestion commune des contr61es des pipettes a induit d'autres r6flexions d'ameliorations trans- versales et de mlses en conformite avec le GBEA au niveau de I'etablissement, comme la mlse en place d'une ,, tissutheque ,, sur I'hSpi- tal ou la gestion transversale du contr61e des hottes des laboratoires.

BIBLIOGRAPHIE

[1] Arr~t6 du 26 novembre 1999 relatif & la bonne ex6- cut/on des analyses de biologie m6dicale modifi6 oar arrete du 26 avfi12002. JORFdu 11 d~embre 1999, JORF du 4 rnai 2002.

Remerciements L'auteur tient ~ remercier tousles part/c/pants du projet : I'ing~nieur biomedical, les membres des services 6conomiques, les cadres su- p6rieurs et cadres m#dico-techniques, le phar- macien, les techniciens de laboratoire et la technicienne de maintenance du service bio- m6dical ; ainsi que la personne charg6e #va- luation accreditation pour le sum de la mise en forme de la procedure de la gestion du contrSle volum~trique des pipettes. II remercie 6galement les r~f6rents pipettes volontaires pour I'~criture de la procedure trans- versale qui ont donn6 beaucoup de leur temps pour part/c/per aux nombreuses r#unions d'6cri- ture : Mme M/chile Martin (service de biochi- m/e), M. Thierry Kedaffrec (service de pharma- c/e), Mme Sylvie Lehnen (service de bact~riologie),

Mme Sylvie Lucch in i (service d'histologie et b io logie de la repro- duction cytog#n#tique), Mme Dominique Dabit ( f~d~rat ion FAMBA), Mme Virginie Arno ld (service biomedical) , M. Olivier Charpignon (service de parasitolo- g/e), Mme Isabelle Sca- tena (service de bact6- riologie), M. Jean-Francois Henckel (service d'h~ma- tologie).

Nadine Robert Explorations fonctionnelles

multidisciplinaires, HSpital Tenon, Paris.

Revue Franq;aise des Laboratoires, mars 2004, N ° 361 5 9