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Mise sous plomb des câbles téléphoniques

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Page 1: Mise sous plomb des câbles téléphoniques

MISE SOUS PLOMB DES C ,BLES TI LI PHONIQUES

par

R. BELUS Ing6nieur en Chef des P. T. T. *

E. L A M E Y R E

Sous-directeur des Services ext~'~rieurs des P. T. T. *

A. LATASTE Condueteur principal des P. T. T. *

SOMMAIRE. - - Cet article a ire dcrit en rue d'instruire le personnel du contrdle chargg de surveiller la raise sous plomb des cdbles t~lgphoniques et de mettre ~t leur port~e l'expgrience acquise par le Service en cette mati~re. II nous a paru intt:ressant de le publier dans les Annales des Tdldcommunications, les teehniciens du tgl@hone grant tous intgressgs de plus ou moins pids h la pose, au /onctionnement et it l'entretien des rdbles. La rgussite de la pose, la /acilit(; de l'entretien d@endent en el~et pour une bonne part de la /agon plus ou moins correcte dont la gaine a gtg mise en oeuvre initialement.

La premiire partie rappeUe le principe sommaire de [onctionnement de la pressed plomb et donne la descrip- tion de cette machine et de ses accessoire~.

La deuxiime partie traite des caract~ristiques du plomb et de ses alliages courants (plomb put, plomb- gtain, plomb-antimoine) et examine les causes et les rem~des des dg[auts.

La troisiime partie est consacrge ~ la technique geng- tale de la raise sous plomb et plus particuli~rement de celle sous plomb-antimoine.

PREMII~RE P A R T I E

sorte que la force F qui anime le gros piston est donn6e par pS, soit :

S F = ~ t. (@. l).

La force / est multipli6e par le facteur S/s , qui peut ~tre consid6rable.

Si le corps C cst 6cras6, le piston S se d6place d 'unequan t i t6 1 et le piston s d 'une quanti t6 L : les volumes d6plac6s 6rant les m~mes, on a :

s Sl =- sL de sorte que l = ~L.

Le gros piston se d6place moins r i t e que le pet i t piston.

On v6rifie que

F l = S / X s L = /L,

ce qui signifie que le t ravai l de la force F est le m~me que celui de la fo rce / .

P R I N C I P E DE F O N C T I O N N E M E N T

DE LA P R E S S E A PLOMB

Rappelons d 'abord le principe de Pascal qui r6git le fonct ionnement de la presse hydraulique. En uti- lisant une faible force sur un piston de pet i te sur- face, on obtient une grande force sur un piston de grande surface, laquelle peut agir sur un corps C 6cras6 contre une surface. Si / est la force qui agit

"/////////////////////////////~

~FIG. t

sur le piston y produisant une pression P 6gale h [ /s (s repr6sentant la surface du pet i t piston), cette pression P se t ransmet par le liquide incompressible et se re t rouve sur le gros piston de surface S, de

* C. N. E. T. D6partement Lignes du Service des Recher- ches et du ContrSle Techniques.

D

Y//~//////////////////////X.

~ I L Fou/oir

Conteneur

~ [dte d# presse

~ x ~ T u b e dep/omb

Piston depression [I ~zj~ C ylindre de presswn

FIG. 2.

La figure 2 repr6sente tr~s sch6matiquement une presse h plomb. Le pet i t piston est remplac6 par une pompe foulante.

Le piston de pression sou l , re le conteneur contre le fouloir qui est fixe et qui repousse le plomb dans la tgte de presse, laquelle est profil6e de fa~on h

- - 207 - -

Page 2: Mise sous plomb des câbles téléphoniques

2/t2 mouler le tube de plomb, eomme il est indiqu6 dans la description d6taill6e de la presse.

La pression augmente jusqu'h ee que le r6gime de filage soit bien 6tabli e t l a presse est ealcul6e pour r6sister aux plus hautes pressions de r6gime.

S i v est la vitesse de mont6e du piston de presse en em/min. , So la section du piston de pression en cm ~, S0 v repr6sente le volume d'eau envoy6 dans la presse en cm. 3, par minute. Si Q est le poids de ce volume d'eau, en kilogrammes, on a :

Q = 1o-~ Sot,.

lq. BELUS~ E. L A M E Y R E E T A . L A T A S T E [ANNALES DES TI~LI~COMMLI~/ICATIONS

plomb. Soit a la section de so'rtie du plomb ; i] sort done une longueur de plomb 6gale

vS ~S W = - cm/minute, o u - 10 -2 m/minute

et la quantit6 de plomb refoul6e par minute hors de la presse, 6gale au volume vS multipli6 par la den- sit6 de plomb, sera donc

q = 10-3~S.11,4 kg

(caI v 6tant exprim6 en cm/min , S e n em e, vS. 10 -~ repr6sente le, d6cim~tres cubes extraits par minute de la presse).

Fro. 3. - - Vue g6n6rale d 'une presse h 6jection vert icale.

Si P e s t ]a pression hydraulique de la pompe en atmospheres, PSo× 10 -3 repr6sente 1'effort du piston en tonnes, soit :

F = tO-s.PSo.

F La pression sur le fouloir est P = ~ en tonnes par

F So em 2, soit ~ tO s e n kg par em ~, soit encore P -~ :

p = p S o en kg/era 2

En I minute le gros piston se d6place de v. Donc en I minute le fouloir d6place un volume v.S de

Si h est la course de la presse en centim~tres, le volume du conteneur est hS et en kg, la qua , t i t6 de plomb que contient le conteneur sera :

c----- hS.i0-3.11,4.

GI~NI~RALITI~S SUR LES PRESSES A PLOMB

Pour la fabrication des tubes de plomb on ren- contre deux types de presses, l 'un ~ 6jection verti- cale, l 'autre h 6jection horizontale. Les deux types sont dispos6s verticalement. Leur fonctionnement est identique et se trouve assur6 par commande hydraulique. Leur puissance varie d 'un module l 'autre et, dan~ ie mgme module, selon la construc-

208

Page 3: Mise sous plomb des câbles téléphoniques

t. 2, n ° 6, 10471 M I S E S O U S P L O M B D E S C A B L E S T E L I ~ P H O N I Q U E S 3/12

tion. La puissance est caract6ris6e par la pression dc l 'eau appliqu6e h la surface du piston de pouss6e de la presse et s'6value c.l tonnes /cm 2. Elle est corn-

A puissance 6gale, les presses h filer le plomb pr6- sentent des capacit6s diff6rentes en ce qui concerne la quantit6 de plomb qu'elles peuvent contenir.

F l a . 6 . - Pr( ,sse h 6 j e c l i o n v e r t i c a l e .

prise entre quelques ccntaines et quelques millicrs de tonnes. La vitesse d'6jection est [onction du volume d'eau sous pression iolroduil dans la presse en un t e n t s donn6.

F r o . 5. - - O u t i l l a g e d ' u n c p r c s s e h 6 j c c t i o n v c r l i c a l c . i : f ou lo i r . - - 2 e t 3 : f i l i~res .

l : s o r t i e d u t u b e de p l o m b . - - 2 : p o t de p r e s se .

Les principales pi6ces consti tuant la machine sont :

Le pot de presse (cylindre creux de grand diam~tre dans lequel est admise l 'cau sous pression poussant le piston) ;

Le chapeau ou sommier (piece m6tallique extrg- mement robuste servant de point d 'appui h la pouss6e) ;

Les colonnes (g6n6ralement quatre, reliant le pot de presse au chapeau) ;

Le conteneu, r (cylindre creux de petit diam~tre contcnant le plomb h filer) ;

Le [ouloir (cylindre plein, d 'un diam~tre 16g~re- ment inf6ricur fi celui du conteneur). - - ¥oir figures n °s 6 et 8.

Le fonctionnement de la prcsse est le suivant : La prcsse 6rant ramen6e cn arri~re, on remplit le

contencur de plomb en fusion, puis on met la presse en mouvement pour faire p6n6trer le fouloir dans le conteneur : l 'effort de pouss6e obligera le plomb h passer par les orifices m6nag6s h cet effet. Ces ori- fices ,¢ont des fili6res de forme appropri6e, qui donnent nalssanee soit h un tube, soit h u n profil6

/ o u h un ill. I~es presses h 6jection verticale portent la fili~re

":4 l 'extr6mit6 du foul¢~ir (voir figures 3, 6, 5, 6 et 7).

- - 209 - -

Page 4: Mise sous plomb des câbles téléphoniques

4/12 Lorsqu'apr~s avolr atteint le bout de sa course la presse revient en arribre pour permettre de rechar- ger le conteneur, il y a rupture de la partie fil6e.

R . B E L U S : E . L A M E Y B E E T A . L A T A S T E [ANNALES DES TI~.LI~.COMMUNICATIONS

par les orifices d'un bloc m6talllque portant l'ou- tillage de forme, qui sera d6crit plus loin (fig. t0, 11 et 12). Le retour en arri~re de la presse, pour sa recharge, n'entralne pas la rupture de la piece fil6e, qui peut ainsi atteindre une tr~s grande longueur. Un exemple remarquable en a 6t6 fourni lors de la fabrication, en 1939, du cable t616phonique France- Angleterre avec une longueur de tube de 46 km d'un s e u l m o r c e a u .

F IG. 6. - - P r e s s e /~ 6 j e c t i o n v e r t i c a l e .

t : r e m p l i s s a g e d u c o n t e n e u r . - - 2 : c h a p e a u d e l a p r e s s e . - - 3 : c o l o n n e s . - - L. : f o u l o i r . - - 5 : f i l i6re . - - 6 : c o n t e n e u r .

ACCESSOIRES D E S P R E S S E S

Compresseur hydraulique - - Four ~ plomb - - Outillage.

L'6quipement des presses ~ plomb comporte obli- gatoirement une source d'6nergie sous forme d'un compresseur hydraulique et une installation de fon- derie appel6e four ~ plomb :

Compres seur hydraul ique . - - Cet appareil est bas6 sur le principe de la presse hydraulique. On r6alise de tr~s grandes pressions sur un piston large, qui se d6place lentement avec une colonne d'eau refoul6e par des pistons de faible section, mais se d6plaCant rapidement. Ici le gros piston est celui de la presse. Le ou les petits pistons sont ceux d'une pompe actionn6e par un moteur 61ectrique, etc. La pression de refoulement est relativement faible ; celle de la presse, 61ev6e ; mais le travail de la pompe est 6qui- valent ~ celui du piston de la presse.

Les principales pi~ces de la pompe sont : Un arbre coud6 (vilbrequin h trois manetons

d6cal6s de t20 °) ; les pistons (command6s par des bielles articul6es sur le vilbrequin) ; le corps de p0mpe (piece g6n6ralement en acier: monobloc, tr~s robuste) ; le tout assembl6 par un ch~ssislvenu de fonderie.

FIG. 7. - - O u t i l l a g e d ' u n e p r e s s e ~ 6 j e c t i o n v e r t i c a l e .

I : f o u l o i r . - - 2 : t u b e /~ f i ler . - - 3 : f i l i6re . - - 4 : c u l o t d e p l o m b . - - 5 : v i s d u p o i n ~ o n .

Ce type de presse ne peut donc 6jecter qu'une lon- gueur de tube ou profil6 correspondant au volume du plomb contenu dans le conteneur, et pour cette raison ne peut convenir ~ la raise sous plomb des cables t616phoniques.

Les presses h 6jection horizontale ont des possibi- lit6s bien sup6rieures ; le plomb chass6 de haut en bas du conteneur par le fouloir est oblig6°de passer

Son fonctionnement est identique /~ celui d'une pompe h refoulement. Son alimentation est assur6e par un r6servoir d'eau dispos6 hun niveau sup6rieur (2 h 3 m~tres) : ce qui donne une pression suffisante pour soulever les clapets d'admission d'eau dans les cylindres lorsque les pistons sont rappel6s en arri~re par l'arbre vilbrequin, lequel, en continuant son mouvement de rotation, repousse les pistons qui,

--- 210

Page 5: Mise sous plomb des câbles téléphoniques

t. 2, n ° 6, 1947] M I S E S O U S P L O M B D E S C A B L E S T t ~ L I ~ P F I O N I Q U E S 5 / 1 2

FIG. 8. - - V u e g 6 n 6 r a l e d ' u n e p r e s s e b, 3 000 t o n n e s h 6 j e c t i o n h o r i z o n t a l e .

I : c h a p e a u e t p o t de pr 'esse. - - 2 : c o l o n n e . - - 3 : fou lo i r . - - ¢ : c o n t e n e u r .

FIG. 9. - - O u t i l l a g e d ' u n e p r e s s c {a 3 000 t o n n e s h ( , j ec l ion h o r i z o n t a l e .

I : b l o c de p r e s s e v u d ' a r r i 6 r c . - - 2 : s y s t 6 m e r e h ' o i d i s s e u r d u p o i n g o n . - - 3 : c u l o t de p l o m b .

leur tour, compr iment ' l ' e .u . Sous l'effet de cette compression le clapet d'admission se referme et un deuxi~me clapet s'ouvre, inerrant ea communication la pompe et la presse. Le d6calage des manetons du vilbrequin permet d'avoir toujours u~l piston en compression, donnant ainsi une pouss6e continue h la presse. Une soupape de sfiret6 dispos6e h la sortie de la pompe 6rite les accidents dus h u n effet desur- pression.

Le compresseur .hydr ,ul ique est reli6 h la presse par une tuyauterie dan, laquelle s'interpose un appa- reil appcl6 distributeur. Celui-ci permet de contr61er la marche de la presse au moyen d 'un indicateur de pression et d 'un jeu de vannes r6glant le d6bit et le sens de pouss6e de la colonne liquide. Dans le retour el~ arri~re de la presse, l 'eau qui a servi h la mont6e est refoul6e dans le r6servoir a l imentant la pompe, fermant ainsi le cycle des op6rations, qui peuvent sc r6p6ter ind6liniment.

F o u r gt p l o m b . - - Le four ia plomb est compos6 d'une cure en fonte ou en acier dispos6e au-dessus

- - 2 t l - -

Page 6: Mise sous plomb des câbles téléphoniques

6/12 l~. BELUS~ E. LAMEYRE E T A . LATASTE [ANNALES DES TI~L]~COMMUNICATIONS

d ' u n foyer , l ' ensemble enferm6 dans une enve loppe calorifug6e. Des hot tes d ' a sp i ra t ion sont dispos6es a u t o u r et au-dessus de l ' ins ta l la t ion pour cap te r et

Le chauffage h l 'hui le lourde, Le chauffage 61ectrique. Le chauffage pa r foyer au cha rbon a lieu dans les

Fro. 10. - - Outillage d'une presse h 3 000 tonnes h 6jection horizontale. Vue d6taill6e des organes int6rieurs. I : bloc de presse, partie inf6rieure. - - 2 : pattie sup6rieure. - - 3 : entr6es du plomb. - - 4 : porte fili6re. - - 5 : fili6ie. - -

6 : masque. - - 7 : poin~on. - - 8 : obus. - - 9 : 6crou arri6re.

6vacuer h l ' ex t6r ieur les vapeurs 6raises par le p lomb en fusion : p r6cau t ion n6cessaire, car les vapeurs qui se d6gagent du p lomb fondu sont toxiques .

mgmes condi t ions que celui d ' u n foyer de chaudi~re ordinaire.

Le chauffage au gaz, de quelque na tu r e qu ' i l soit,

Fro. 11. - - Le mgme outillage, vue group6e des organes.

Le chauffage du four peut se faire par diff6rents moyens , qui sont :

Le chauffagd pa r foyer a l iment6 au cha rbon ou au coke,

Le chauffage au gaz de ville ou au gaz h i 'eau, Le chauffage au gaz pauvre ,

n6cessite l ' emplo i d ' u n surpresseur m61angeant en p ropor t i on convenable Fai r et le gaz. Ce m61ange est amen6 h des brfileurs sp6ciaux dispos6s tangent ie l le- men t h la c u r e h p lomb, de fagon h fourn i r une f lamme tourb i l lonnan te chauf fan t u n i f o r m 6 m e n t ]e p o u r t o u r de la cure .

- - 2 t 2 -

Page 7: Mise sous plomb des câbles téléphoniques

t . -,'; n o 6, 1947] M i S E S O U S P L O M B D E S

Le chauffage h l 'huile lourde ne diff~re que tr6s peu du chauffage au gaz ; les brfileurs comportent un r6chauffeur et une arriv6e d'air comprim6 ser- vant h pulv6riser le carburant a fin d'obtenir un m61ange int ime avec l'air de combustion.

On r6alise le chauffagc 61ectrique en util isant ]a propri6t6 que poss~de un noyau m6tallique de s'6chauffer lorsqu'il est situ6 au centre d'enroule- ments de ills de cuivre pareourus par un courant 61ectrique altcrnatif.

Fro. t2. --- Outillage d 'um, presse h 3 000 tonnes d (ice- l ion horizontale.

I : bloc de presse avcc refroidisseur de la fili6re. - - 2 : entr6: ' et sortie de l 'eau. - - 3 : tube ill& - - ~ : refroidisseur arri6re (poin~on). - - 5 : culot de plomb.

Ces diff6rents modes de chauffage donnent des r6sultats identiques, saul en ce qui concerne le chauf- rage 61ectrique qui, par son inertie, ne permet pas une fusion rapide, et en assez grande quantit6, du plomb n6cessaire h l 'a l imentat ion d'une presse filant du tube de gros diam~tre.

Le niveau du plomb en fusion dolt 8tre maintenu constant dans la cuve pour 6viter une oxydat ioa exag6r6e sur les parois de la cure. N6anmoins des nettoyages fr6quents s ' imposent pour d6tacher ]a erofite d 'oxydes dont des morceaux peuvent 8tre entraL~6s par le plomb, oecasionnant alnsi un d6faut d'6taneh6it6 du tube ill6 par la presse. On peut retrouver ces m~mes crasses dans l'orifiee de sortie de la euve ; celui-ci, qui est oblur6 par un pointeau, dolt 6galement ~tre ncttoy6 et son 61 anch6i! 6 v6, ili6e • a l 'eau avant qu 'on ne fondc du plomb.

Out i l l age . - - Par le terme outillage, on d6signe los diff6rentes pibces permet tan t la r6alisation de tubes ou de profil6s de dimensions variables. Ce sont :

L e bloc : Masse d'acier de forme cubique ou cylin- drique, 6vid6e h l ' int6ricur cn deux pi~ces super- pos6es. Dans la partie sup6ricure est am6nag6e une ouverture laissant p6n6trer le plomb ~ l'int6ri¢ur.

C A B L E S T I ~ L t ~ P H O N I Q U E S 7/12 Le~ faces avant et arribre sont pere6es d 'un trou de gros diam~tre portant un filetage dit (c dent de loup )~, servant h retenir les 6crous de blocage de la filibrc et du poin~on.

L a f i l ikre : Piece en acier dur en forme de disque, portant au centre un trou de forme et de dimensions appropri6es h la figure h obtenir ext6rieurement.

L e p o i n c o n : Piece eonique, en acier dur, perc6e d 'un trou de forme et de dimensions appropri6es h la figure h obtenir int6rieurement ; le poin~on est port6 par un corps creux de forme eylindrique h parois 6paisses appel6 (( obus ~. Chaque presse comportc un jeu de trois blocs permet tant d'ex6cuter le travail du plus petit jusqu'au plus gros diam~tre compa- tible a v e c l a puissance de la presse et chaque bloc possbde une gamme de montages permet tan t l'ex6- cution de tousles diambtres interm6diaires. l~ Aprbs assemblage, le bloc est plae6 entre le con- teneur et la presse, lc tout maintenu en place par quatre forts boulons.

DEUXIEME PARTI E

LE P L O M B ET SES AiLLIAGES

P l o m b p u r - P l o m b - g t a i n - - P l o m b - a n t i m o i n e - -

C a r a c t & i s t i q u e s - - D ~ / a u t s : leurs causes et l eurs

rembdes .

Ant6rieurement h t928, les gaines des cables t616- phoniques 6taient r6alis6es en plomb put ; ces gaines n 'avaient qu'une faible r6sistance m6canique, qui se traduisait par une d6formation du plomb sous une faible charge. I1 en r6sultait de nombreux contacts entre conducteurs dans les cables qui avaient 616 soumis h u n effort de tirage. Pour am61iorer la tenue m6canique des tubes de plomb, le cahier des charges de 1928, relatif h la fabrication des cables t616pho- niques, imposa une adjonction de 1 % d'6tain au plomb destin6 h la fabrication des gaines. (Ces gai es se distingucnt par des cannelures transversales). Cet alliage pr6senta une sup6fiorit6 marqu6e sur le plomb pur utilis6 auparavant.

Le cahier des charges de 1937 conserva le plomb h 1 % d'6tain, mais en 1941 les difficult6s d'appro- sionnement, dues h l '6tat de guerre, en firent inter- dire l'emploi.

C'est alors que les essais furent orient6, vers le plomb antimoni6, dont les signes distinctifs sont soit des chevrons, soit les lettres SB imprim6cs sur le plomb. Les r6sultats obtenus r6v61~rent des carac- t6ristiques m6caniques net tement sup6fieures au plomb-6tain, ainsi qu'il ressort dutableau ci-dessous :

Plomb pur : P lomb-6 ta in 1 % P lomb-an t imo ine 0,4 % P l o m b - a n t i m o i n e 0,7 % P lomb-an t imo ine t %

(~flARGE DE RUPTURE

p a l ' m i ] ] i m 6 1 re e a r r 6

1,200 kg t ,800 1,600 2,100 2,'i00

ALLONGEMENT

25 67 60 60 55

- - 2 1 3 -

Page 8: Mise sous plomb des câbles téléphoniques

8/12 En outre, le plomb antimoine pr6sente une tr~s

grande r6sistance ~ la corrosion intercristalline due aux vibrations, son utilisation est donc indiqu6e chaque fois qu'une installation a lieu le long d'une route h grand trafic ou pour la travers6e d'un ouvrage d'art : en un mot, dans tous les cas o~ un c~ble t616phonique est soumis ~ un r6gime de vibra- tions.

Quelle que soit la nature du m6tal employ6, plomb pur ou alli~, certains d6fauts, que l'on croyait in6vi- tables, affectaient les gaines des cgbles. Ces d6fauts se caract6risaient comme suit :

Ggngratrice : Le tube de plomb est fendu sur une longueur variable selon une g6n6ratrice du cylindre.

Plomb [euiUetg : La paroi du tube est compos6e de plusieurs feuilles de plomb.

Plomb [risg : Le tube pr6sente des ondulations plus ou moins prononc6es.

Plomb grippg : Le tube de plomb pr6sente, int6- rieurement ou ext6rieurement, des 6cailles de plomb faisant saillies comme les dents d'une rgpe.

Plomb percg : Le tube laisse fuir l'air aux essais de pression pneumatique.

Plomb plqug : Le tube pr6sente, h l'int6rieur ou h l'ext6rieur, de petites boursouflures ; certaines se manifestent par un bruit d'6clatement se produisant h la sortie du bloc ; elles peuvent int6resser l'~pais- seur totale de la paroi du tube.

L'emploi du plomb antimoni6 a eu comme con- s6quence l'aggravation de la plupart de ces d6fauts. Des recherches ont 6t6 entreprises par la D. R. C. T. afin d'y rem6dier.

Ces recherches ont conduit aux conclusions sui- vafltes :

Ggngratrice : Ce d6faut est dfi ~ une 6jection du m6tal /~ une temp6rature trop 61ev6e ; le m6tal file sans supporter un effort suffisant de compression, ce qui empgche la fermeture du tube.

Plomb [euilletg : Plomb h temp6rature h6t6rog~ne, filant h des vitesses diff6rentes. Mauvaise soudure du culot avec la charge suivante.

Plomb [risg : Ce d6faut est d~ h un d6s6quilibre thermique de l'outillage du bloc ; le plomb file plus facilement et avec une plus grande vitesse dans les r6gions les plus chaudes.

Plomb grippg : Cet accident est d'origine ther- mique ; l'outillage port6 h une temp6rature trop 61ev6e a tendance h se souder avec l'alliage, arra- chant ainsi des particules de m6tal au tube.

Plomb percg : Ce d6faut est quelquefois d'origine m6canique (morceau d'acier d6tach6 dela presse ou corps 6tranger introduit dans le conteneur) ; le plus souvent il est dfi h la pr6sence de.crasse~ ou d'oxydes de plomb provenant de la cuve.

Plomb piqug': Ce d6faut provient de l'air empri- sonn6 par le rejaillissement du plomb au cours du remplissage du conteneur.

Tous ces d6fauts peuvent ~tre corrig6s et m~me 61imin6s compl~tement si certaines pr6cautions sont prises.

R. B E L U S , E . L A M E Y R E E T A . L A T A S T E [ANNALES DES T~L~COMMUNICATIONS

Prgcautlons ~t prendre pour goiter les dd/auts des gaines en plomb pur et en alliages de [glomb

Ces pr6cautions s'appliquent h la conduite des presses, ainsi qu'h la forme de l'outillage.

En prenant les op6rations d6taill6es dans leur ordre chronologique, il est n6cessaire, pour 6viter les accidents 6nonc6s plus haut, d'op6rer de la fagon suivante :

Stockage du plomb : Les lingots de plomb ne doivent pas ~tre pos6s directement sur le sol ; ils doivent gtre plac6s de pr6f6rence sur des plate- formes en bois, afin d'6viter l'incrustation de petits graviers ou de d6bris m6talliques qui, au cours de la fusion, et cela malgr6 les diff6rences de densit6s, pourraient gtre entrain6s dans la presse lots de son remplissage. Au cours du filage ces d6bris provoque- raient la d6chirure du tube ou seraient occlus dans l'6paisseur de la paroi, ce qui, dans les deux cas, constituerait un d6faut.

Chargement et conduite du [our ~t plomb : Le niveau du plomb en fusion dolt gtre maintenu h son maxi- mum. Le bain est 6cr6m6 soigneusement avant chaque rempli~sage de la presse. Dans le cas du plomb-6taLl ou du plomb-antimoine, il est absolu- ment n6cessaire de brasser 6nergiquement la masse de plomb fondu pour avoir un alliage homog6ne. Cette op6ration peut ~tre r6alis6e m6caniquement, mais ce proc6d6 est moins efficace que celui qui con- siste ~ introduire au fond de la cuve des produits chimiques ; ceux-ci, sous Faction de la chaleur, 6mettent de grandes quantit6s de vapeurs anti- oxyda.ltes, lesquelles provoquent un fort bouillon- nement du bain en fusion, assurant ainsi un m61ange intime des constituants de l'alliage. Ces vapeurs ont 6galement une action r6ductrice h l'6gard des oxydes qui se trouvent ramen6s h l'6tat de m6tal. Toutefoi~, il co;nvient de r6duire au minimum la formation de ces oxycies en 6vitant d'augmenter les surfaces du m6tal fondu en contact avec l'air. A cet effet, il est n6cessaire de r6tablir imm6diatement le niveau de la cuve, apr~s chaque op6ration de d6bit, par une quantit6 correspo~ldante de lingots.

La temp6rature du plomb en fusion dolt gtre maintenue aussi constante que possible et h un degr6 suttisamment 61ev6 pour permettre une bonne soudure avec le culot restant dans la presse.

L'observation de ces prescription~ aura pour r6sultat de diminuer les risques :

de plombs perc6s par crasses ; d.e s6gr6gation de l'alliage ; de. feuilletage du plomb. Remplissage du conteneur : Cette op6ration dolt

gtre r6alis6e dans le minimum de temps, afin de b6n6ficier du maximum de chaleur apport6e par le plomb en fusion. Ceci implique donc un gros d6bit h la sortie du four et un cheminement trgs court entre ce dernier et la presse. Pour canaliser vers la presse le plomb partant du four, on utilise une gou- lotte en fer qui, dans la pratique courante, est consti- tube par un tube dont la pattie sup6rieure a 6t6

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d6coup6e longitudinalement. La sortie du ploinb s 'effectuant h u n niveau 16gbreinent sup6rieur h celui de la presse, celui-ci s'6coule par gravit6 et acquiert une assez grande vitesse en pareourant la goulotte. Sous l 'effet de cette vitesse, le ploinb, con- t inuant sa course, d6crit une parabole qui l 'ainbne au contact de la paroi du conteneur, d'od il rejaillit vers le fond. EH exaininant ce qui se passe h ce Inoinent-lh, on constate que le plomb fluide se soli- difie au contact de la paroi du contcneur. Cclte couche de plomb fig6 continue de s'6paissir, for- Inant ainsi uae esp~ce de lingot qui reste co116 contre la paroi jusqu'h ce que, sufllsainment chauff6 par le plomb liquide qui monte, il bascule h l ' int6rieur de ce dernier sans pour tant se dissoudre dans la masse. D'autre part , le rejaillisseinent du plomb projdtte des gouttelet tes qui se figent dans l 'espace parcouru avant de toucher le fond ; chacune de ces goulle- lettes ret ient une peti te quanti t6 d'air. Un au,re inconv6nient de ce syst~ine vient de ce qne lc plomb adinis dans la presse ne prend contact avec le culot res tant de la charge pr6c6dente qu'aprbs avoir lou- ch6 la paroi du conteneur off il a abandonn6 une cer- taine quanti t6 de chaleur ; de ce fait il n'est plus en 6tat de provoqucr la fusion superticielle du culot ; il en r6sulte une Inauvaisc soudure dcs charges sue- C e s s i v e s .

Tous ces inconv6nicnts pcuvent 6ire supprim6s au Inoyen d'une 16g@e modification de la goulotte, qui consiste h cloisonner l 'extr6init6 libre pour einp6eher le ploinb de passer par l 'extr6init6 de cet appareil. On lui livre passage en m6nageant une ouverture cylindrique de section convenable dans la patt ie inf6rieure de la goulotte ; cette ouver ture coincide avec le centre du conteneur ; elle est divis6e en quar- tiers par deux barret tes cal6cs h 90 °, destin6es h annulet la girat[on du ph)mb pendant la coul6e en agissant, en quelque sorte, coinine un brisc-jet de robinet ordinaire.

L'uti l isat ion de cette goulotte pr6sente les avan- tages suivants : le jet de ploinb coule droit au centre du culot sans dispersion de chaleur, provoquant sa fusion en profondeur, d'ofi Ineilleure soudure. En outre l 'absence de gouttelettes projet6es dans l'es- pace 61iinine les bullcs d'air occluses dans la masse de ploinb et enfin on a 6vit6 la formation d'un lingot qui, bien que pris darts la masse du m6tal fondu, conserve sa forine individuelle.

Par ce Inoyen on a done fair disparaitre deux des causes du plomb feuillet6 et cellc des l~iqfires. Ccs pr6cautions sont coinpl6t6es par un remplissage d6bordant du conteneur, facil i tant ainsi l'6cr6inagc du ploinb avant sa Inise en compression.

Compression et filage : 1)6s que le reinplissage est terinin6, la presse est Inise en Inouvelncnt pour ainener le fouloir en contact avec le ploinh ; le d6but de ce Inouveinent s'cffcctue sans que lc manoin6tre accuse une pression appr6ciable. A ussil 5t que lc con- tact est r6alis6, on volt la pressi(m s'6lcver ral)ide- Inent ; celle-ci est mainlcnue ctltrc 80 ct ] 00 kg /cm 2 pendant 8 h 10 minutes. Ce t.emps de compression

C A B L E S TI~' L I ~ P H O N I Q U E S 9/12 est n6cessaire pour permel t re au ploinb de prendre l '6tat pgteux et 6viter la forination de poches dues au retrait .

Ensuite la pression est 61ev6e progressivement jusqu'h ce qu 'on obtienne la sortie du ploinb par la fili~re, la valeur de cette pression peut at teindre, au d61narrage, 400 h 450 k g / cm 2 et In,me davantage, selon la nature de l'alliage ~ filer et aussi selon la te lnp6rature du bloc de la presse.

Nous avon~ vu, dans le chapitre ~( outillage >), que le bloc de presse est une piece m6tallique, dans laquelle sont log6s les poin¢ons ct fili~res, et qui reqoit le plomb chass6 du conteneur off il est encore h l '6tat pateux. I1 est donc logique que l 'enseinble du bloc soit port6 et maintenu h une te inp6rature conservant au ploinb sa plasticit6, qui, selon qu'elle sera plus ou Inoins grande, n6cessitera une puissance plus ou moins 61ev6e.

Le chauffage du bloc se fait, soit par chalumeaux aliine~t6s au gaz, soit par induction, soit par ces deux moyens r6unis. Toutefois la temp6ra ture du bloc dolt 6tre d6terinin6e avec pr6cision, car un exc~s de chauffage joint h l '6chauffement cr66 par le laminage du plomb lots du d6bit h grande vitesse entraine infaillibleinent l 'un ou l 'autre des d6fauts d6j'~ signal6s, h savoir :

la g6n6ratrice, lc ploinb ondul6, le ploinb gripp6.

T.ROISII~ME P A R T I E

T E C H N I Q U E GI~NI~BALE DE LA MI'SE SOUS PLOMB

DES CABLES TI~LEPHONIQUES.

T E C H N I Q U E PARTICULII~RE AU PLOMB-ANTIMOINE,

Technique ggndrale de la raise sous plomb des cdbles tgldphoniques.

Pr6alableinent ~ leur Inisc sous plomb, les cables t616phoniques sont s6ch6s darts des 6tuves chauff6es par circulation de vapeur ou d 'eau chaude sous pression ou par r6sistances 61ectriques, et maintenues sous vide, afin d'en 61iininer l 'huinidit6 que contient norInaleinent le papier expos6 h l 'air libre. L'absence d'huinidit6 est une des conditions essentielles pour obtenir un bon isoleinent, qualit6 primordiale d 'un cable t616phonique. Le papier 6tant une Inati6re hygroscopique, il est donc logique que le cable des- tin6 h la raise sous plomb ne soit sorti de l '6tuve qu 'au lnoincnt off la presse est en Inesure de faire le tube convenant h ce cable.

Pour cela il faut d 'abord r6gler la presse ; celle-ci aura donc 6t6 Inise en chauffage quelques heures avant sa Inise en service, et le four h ploinb allure6. Au d61narrage, la presse est remplie de ploinb et apr6s le temps de compression norinal (80 h t00 kg / cin ~ pendant 8 "~ 10 minutes) on fair une ou plusieurs coul6cs de tubes vidcs pour 6galiser la te inp6rature de la pressc.

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Au cours de ces coul6es le tube est coup6 en mor- ceaux de t,50 h 2 m~tres deStin6s h la refonte, et des pr61~vements sont faits par le chef de machine pour v6rifier le centrage, le diam~tre et l'6paisseur du tube.

Nous avons vu, dans un chapitre pr6c6dent, que le plomb passe avec plus de facilit6 par les points les plus chauds. La premiere v6rification consiste donc h s'assurer que la temp6rature du bloc est bien 6quilibr6e. Si cette condition est r6alis6e et si le d6centrage persistc, on fait varier la position de ]a fili~re, par rapport au poingon, en agissant sur les boulons de centrage.

Dans le cas off le diam~tre ext6rieur ne convient pas, c'est la fili~re que l'on change.

L'6paisseur du tube est d6termin6e par la dis- tance existant entre le poingon et la fili~re : si le plomb n'est pas h la cote, on agit sur la vis arri~re du bloc en vissant pour avancer le poin~on dans le cas d'un plomb trop 6pals, ou en d6vissant dans le cas contraire.

Ce n'est donc que lorsque les conditions de dia- m~tre, d'6paiss~ur et de centrage sont r6unies que la presse est en 6tat de fonctionnement normal. C'est

ce moment que le cable est sorti de l'6tuve et amen6 derriere la presse.

Une bonne pr6caution consiste h avoir une instal- lation chauffante derri6re la presse, pour maintenir le cable en atmosphere chaude pendant sa raise sous plomb. Le cable 6rant pret, la presse est raise en mouvement pour faire avancer le tube de plomb ; en mgme temps l'extr6mit6 du cable est amen6e jus- qu'h la presse, engag6e dans l'orifice de l'6crou arri~re et pouss6e ~ la main jusqu'h ce que l'entralne- ment se fasse par l 'avancemdnt du tube. D~s que le mouvement est donn6, l'extr6mit6 du tube est obtur6e et accroch6e hun touter r6cepteur, qui a 616 pr6alablement install6 sur un apparell appel6 enrofl- leur, entralnant le touret dans un mouvement de rotation. L'enrouleur est command6 par un dispo- sitif 61ectrique, m6canique ou hydraulique, h vitesse variable, permettant d'adapter la vitesse d'enroule- ment du cable h celle de son d6bit par la presse, afin d'6viter un effort de tirage qui aurait pour cons6- quence la rupture du tube pa r arrachement. La vitesse de d6bit de la presse dolt gtre constante, pour 6viter les variations d'6paisseur de la paroi du tube.

Entre la prcsse et l'enrouleur est install6 un dis- positif de refroidissement du tube, par aspersion ou immersion, rendant sa manipulation sans danger pour le personnel pr6pos6 h guider le cable au cours de son enroulement. Cette op6ration doit gtre con- duite avec beaucoup d'attention en ayant soin de poser le cable h spires jointives et par couches super- pos6es dans l'ordre et sans laisser de, vides qui, au cours des manutentions uh6rieures, seraient la cause de graves d6t6riorations.

Si la nature du cable n6cessite une quantit6 de plomb sup6rieure h la capacit6 de la presse, celle-ci est arrgt6e avant la fin de sa course, de fa~on h con- server un culot d'envirbn 10 cm, et ramenSe en

R. B E L U S , E L A M E Y R E E T A. L A T A S T E [ANNALES DES Tf~L]~COMMUNICATIO~S

arri~re pour proc6der h son rechargement, qui se fait dans les conditions indiqu6es pr6c6demment.

Lorsque la fin du cable sous papier a travers6 la presse, le tube est coup6 h distance convenable pour conserver une portion de tube vide permettant, par repliement sur lui-mgme, d'obturer l'orifice par lequel l'humidit6 pourrait atteindre le cable, et faci- liter ainsi sa fixation sur le touret en attendant l'6preuve du passage h l'eau. Un morceau de tube est 6galement pr61ev6 pour v6rification du centrage et essais divers. S'il est n6cessaire, on proc~de ~ un nouveau r6glage de la presse avant d'cngager le cable suivant.

Le passage h l'eau a pour but de s'assurer de l'6tanch6it6 de l'enveloppe de plomb ; pour cela le tube est raccord6 par son extr6mit6 ext6rieure h une conduite d'air sous pression, pr6alablement dess6ch6, et l'on s'assure que Fair arrive h l'autre extr6mit6 en ouvrant 16g6rement le plomb, que l'on referme lorsqu'on sent souffier Fair, ou bien en y fixant un manom~tre indiquant la pression int6rieure du cable. Ensuite le touret portant le cable est des- cendu dans un bassin contenant de l'eau, dont 'le niveau dolt recouvrir les spires sup6rieures d'au moins quelques centim~tres.

On laisse le cable immerg6 ]e temps suffisant pour s'assurer que, apr6s 6vacuation de Fair retenu par le touret, il n 'y a pas de fuites ; celles-ci se r6v~lent p a r un bouillonnement continu ou intermittent. Dans le doute, on change la position du touter en continuant d'observer. En cas de fuite d6clar6e, il est int6ressant d'en reconnaltre la cause, afin d'y rem6dier.

Technique particuli~re au plomb-antimoine.

La technique g6n6rale de la mise sous plomb des cables t616phoniques est valable pour le plomb- antimoine en ce qui concerne la pr6paration des cables et le r6glage des presses, mais la marche et la conduite des machines doivent gtre modifi6es dans la plupart de leurs d6tails.

Pour mieux faire comprendre l'importance de chacun de ces d6tails, il est n6cessaire d'expliquer la pr6paration de l'alliage plomb-antimoine prise ses d6buts,

Le plomb antimoni6 utilis6 par l'Administration est un alliage ternaire dans lequel entrent, par ordre d'importance, du plomb, de l'antimoine et du cuivre.

Ces m6taux ont des points de fusion tr~s 61oign6s : 320 ° C pour le plomb, 640 ° pour l 'antimoine et I 10O ° pour le cuivre. La combinaison de ces m6taux se d6compose en trois phases :

1 ° R6alisation d'un bronze d'antimcine par fusion du cuivre dans lequel est introduit l'antimoine. Le produit est appel6 alliage-mbre ; il est constitu6 par 25 ~/o de cuivre et 75 ~o d'antimoine ; son point de fusion est de 525 ° C.

2 o R6alisation d'un alliage plomb-antimoine par addition de plomb pur, d'antimoine et d'alliage- mbre. Les proportions du m61ange sont :

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t. 2, n ° 6, 1947] M I S E S O U S P L O M B

Plomb pur : 86 ~o. Antimoine pur : 9,85 %. Alliage-m~re : 4,15 °/o. On proc~de suivant la m6thode ci-apr~s : a) La moiti6 du poids de plomb h trai ter est fondue

et port6e h la temp6rature de 650 ° C. b) La temp6rature 6tant maintenue h 650 °. on

ajoute la moiti6 de l 'antimoine pur. c) La deuxibme moiti6 du plomb est charg6e dans

lc four maintenu h 650 °. d) La deuxi~me moiti6 de l 'antimoine pur est

ajout6e. e) L'alliage-m~re est enfin ajout6 au m61ange et

l 'ensemble est brass6 6nergiquement. [) L'alliage cst 6cr6m6 soigneusement, puis coul6

en lingots. On obtient ainsi un alliage de plomb h 13 °/o

d 'antimoine d6sign6 sous l 'appellation d'alliage c( A ~. Ce m61ange constitue un (( eutectique )) dont le point de fusion est abaiss6 h 250 ° C, pe rmet tan t ainsi sa dissolution ult6rieure dans le plomb fondu h sa tem- p6rature normale.

Chaque coul6e d'.alliage (~ A )~ fair l 'objet d 'une analyse afin de d6terminer son pourcentage exact d 'ant imoine ; le r6sultat en est comnmniqu6 aux constructeurs pour perBet t re la correction, en plus ou en moins, de la quantit6 d'alliage (( A )), pour 100 kg de plomb, n6cessaires h l 'obtention d 'un plomb t i t ran t Off, 0,7 ou I °/o d 'antimoine. Cette op6ration, qui constitue la troisi~me phase, est r6a- lis6e au fur et h mesure .du chargement du four de la presse.

L'uti l isation del 'al l iage plomb-antimoine a n6ce~- sit6 quelques modifications dans la technique de la conduite des fours et 'des presses, ainsi que dans leur outillage.

Conduite de s /our s . - - Pour avoir un alliage pr6- sentant une bonne homog6n6it6, il est absolument n6cessaire de r6tablir le niveau de la cuve avec des charges de p lomb de poids bien d6termin6, aux- quelles seront ajout6es les quantit6s d'alliage c( A )) correspondantes. D'autre part , la fusion de ces charges dolt gtre at teinte tr~s rapidement, afin d'6viter la formation des crasses et oxydes entrM- nant une perte sensible de cuivre et d 'antimoine.

Pour eslimer l ' iBportance de ces pertes, il faut savoir que d 'abord la pr6sence du cuivre est indis- pensable pour assurer une bonne diffusion de l 'anti- moine daBs la masse du plomb, et qu'ensuite il sert de .stabilisateur daBs la solution solide que repr6- sente cet alliage.

En outre, le cuivre a la propri6t6 de rendre le plomb plus ductile, favorisant ainsi le travail du filage h la presse.

DaBs la formation des crasses, dues h une mont6e en temp6rature trop lente, il entre aussi une grande quantit6 d 'antimoine put, abaissant ainsi le t i t re de l'alliage, ce qui se t radui t par un affaiblissement de la r6sistance h la rupture des tubes de ploBb.

Cet affaiblissement h la rupture se retrouve 6gale-

D E S C A B L E S T I ~ L ~ P H O N I Q U E S 11/12 merit lorsqu'oa se sert de plomb antimoni6 ayant subi plusieurs fusions. Exemple : pour le r6glage de la presse on a ill6 une certaine quanti t6 de plomb dont l 'analyse a r6v616 une teneur de 0,72 % d'anti- moine : ce m~me plomb remis dabs le four et fil6 une deuxi6me lois h la presse ne contient plus que 0,70 ~o d 'antimoine ; s'il est utilis6 une troM~me fois, son titre aura encore baiss6 de 0,02 %.

Pour ces raisons, il convient donc de n'utiliser le plomb ayant servi au r6glage, ou provenant du d6ca- page des cables, qu'avec un appoint d'alliage (c A )~ proportionnel h la perte subie, ou en intcrcalant daBs les chargements du four les charges de plomb ill6 avec celles du plomb d6jh titr6, et d 'a t te indre tr~s rapidemeat la temp6rature d'utilisation, soit 400 h 420 ° C, moyenne : 410%

Le remplissage de la presse doit se faire h cette temp6rature moyenne, daBs un laps de temps tr~s court, de l 'ordre de 10 kg de plomb ~ la seconde, et en utilisant les m6thodes d6crites au paragraphe : Remplissage du conteneur.

Conduite de la presse . - - AussitSt le remplissage ter- rain6, le plomb est mis en compression, mais con- t rairement h ce qui se pratique pour le plomb put ou alli6 d'6tain, on ne limite pas l 'effort ; on laisse monter la pression jusqu'h ce que le tube avance franchement d 'une longueur 6quivalente h la masse du culot, puis on ralentit la marche de la presse, mais en conservant uae pression suffisante pour que le tube continue d 'avancer h la vitesse de i m~tre /minute environ. Au terme de la compression, on redonne h la presse sa marche normale, mais en veillant h lui garder une vitesse constante.

Cette fa~on de proc6der, en ce qui concerne la compression, ne pr6sente aucun danger, surtout s'il est fait usage de l'outillage refroidi dont il sera fait mention plus loin, et qui offre au contraire des garanties de succ~s pour la soudure des charges suc- cessives d'abord et la structure du m6tal ill6 ensuite. En effet le plomb antimoni6 pr6sente la particula- rit~ de cristalliser h la temp6rature de 280 ° et, de ce fair, il devient et reste friable ; mais cette cris- tallisation ne se produit pas si le plomb est main- tenu sous forte pression pendant son refroidisse- Bent .

Des essais pratiques ont montr6 que, avec l'ou- tillage modifi6 et refroidi, il 6tait possible de mettre des cables sous plomb sans pr6compression et d'ob- tenir des tubes pr6sentant des caract6ristiques m6ca- niques 61ev6es.

Une autre particularit6 de cet alliage est sa mau- ~aise conductibilit6 thermiqae ; pour cette raison il convient de n'user qu'h bon escient du syst~me de refroidissement du conteneur. En effet, si le refroi- dissement est trop brutal, il se forme sur la paroi int6rieure du conteneur une couche de plomb soli- difi6 qui, en s'@aississant, oppose une r6sistance de plus en plus 61ev6e h l'6change thermique, cr6ant ainsi, daBs le lingot en voie de solidification, des zo,,es de m6tal allant de l '6tat solide h l '6tat liquide

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au centre, pour un temps d'une dur6e sup6rieure h celui de la pr6compfession usit6e.

Sous l'effort de pouss6e de la presse, ces zones de m6tal d'6tat diff6rent avanceront ~ des vitesses dif- f6rentes, provoquant ainsi ]a rupture de la colon e de plomb darts le sens de la hauteur, d'ofl il r6sultera un plomb feuillet6 h la sortie pour des raisons iden- tiques h celles expos~es au paragraphe traitant du feuilletage.

auquel s'ajoutera l'6chauffement provenant de filage.

Le probl~me consistait donc h limiter l'6chauffe- ment des parties actives de l'outillage.

La ~olution a 6t6 pr6sent6e par la D. R. C. T. en pr6conisant les modifications de formes expos6es plus haut et un syst~me de refroidissement de la fili~re et du poin~on par circulation d'eau int6rieure (fig. 9, 12 et 13). L'installation de ces dispositifs de

FI(L 13. - - Ou t i l l age d ' u n e presse h 3 000 t onnes h 6 jec t ion ho r i zon ta l e . D6ta i l s du sy s t 6me de r e f r o i d i s s e m e n t du point;on.

I : c h a m b r e h c i r c u l a t i o n d ' e au . - - 2 : r e s so r t de pouss&,. - - 3 : t r ous d ' a r r iv6e et de sor t ie de l ' eau . - - 4 : t ubes a m e n a n t l ' e a u h la tg te du re f ro id isseur . - - 5 : c(~ne r e f ro id i s seu r du poin~on.

M o d i f i c a t i o n de l 'outiUage. - - Le filage du plomb antimoni6 pr6sente par rapport au filage du plomb pur ou de l'alliage plomb-6tain certaines difficult6s. Ces difflcult6s ont des causes diverses :

a) Duret6 de l'alliage, qui augmente avec ]a teneur en antimoine.

b) Propri6t6 de l'alliage de se souder directement h l'acier port6 h une certaine temp6rature.

c) Caract6ristiques m6caniques tr~s variables selon les conditions de filage. La r6sistance offerte au filage avec l'outillage utilis6 jusqu'h ce jour exi- geait, dans la plupart des cas, l'effort maximum des presses, condition d6favorable pour un bon fonction- nement de longue dur6e. Pour rem6dier h cela, iJ a fallu faciliter le passage du plomb, du conteneur h la fili~re, en agrandissant les orifices d'alimentation du bloc de presse et en donnant h l'outillage int6rieur (obus et poin~on) des formes h lignes droites tr6s fuyantes, ainsi qu'aux patois de la chambre h plomb, de telle mani~re que le maximum de l'effort de pouss6e soit appliqu6 h la sortie du plomb h la fili~re. Ces modifications ont tait retrouver aux presses leurs conditions de fonctionnement normal en tra- vaillant h des taux de pressions convenables.

La forme droite des poin~ons, dont le polissage tr~s soign6 doit ~tre fait de pr6f6rence dans le sens de la longueur, contribue aussi h diminuer l'6chauf- fement dfi h l'effet de laminage, 6chauffement qui est h l'origine du grippage int6rieur du tube.

Nous avons d6jh vu que le grippage pouvait appa- raltre 6galement h l'ext6rieur du tube ; dans ce cas, c'est la fili~re qui aura atteint une temp6rature trop 61ev6e, du fait d'un chauffage exag~r6 du bloc,

refroidissemcnt exige l'utilisation d'un bloc de presse d'une taille sup6rieure h celui qui serait utilis6 dans le eas oit le filage aurait lieu sans refroidissement', mais par contre il pr6sente des avantages et des garanties en ce qui concerne la production et la qua- lit6 des tubes de plomb.

Le refroidissement de la fili~re permet d'augmen- ter le d6bit des presses en mgme temps qu'il sup- prime les d6fauts tels que la g6n6ratrice, le plomb fris6 ou gripp6 ; en outre, i] conf~re ~ l'alliage plomb- antimoine des caraet6ristiques m6caniques cons- tantes et remarquables, surtout en ce qui concerne l'allongement. Cette qualit6 sera d'autant meilleure que l'6jection se fera par un orifice le plus froid pos- sible.

Le refroidissement du poin~on pr6sente moins d'importance rant que le diam~tre du tube fil6 est inf6rieur h 40 mm, mais il devient n6cessaire pour les dimensions sup6rieures, afin de conserver un d6bit commercial h la presse.

Les dispositifs de refroidissement doivent ~tre con~us et r6alis6s de fa~on qu.e les parties refroidies soient ]imit6es aux bords int6rieurs de la fili6re et h l'extr~me bout du poin~on.

La circulation de l'eau dolt 6tre interrompue pen- dant les arr~ts de la presse, pou~ 6viter l'6trangle- ment du tube de plomb cons6cutif h la contraction de la fili~re ; cette circulatio.l sera r6tablie au d6marrage de la presse avec un d6bit 6gal ta celui qui a servi au r6glage, afin d'6viter les variations de diam~tre du tube de plomb. Le cable termin6 est soumis aux essais de pressions et d'immersion d6j~ d6crits.

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