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MÉMOIRE La presse en ligne : quels modèles économiques et quel avenir ? Mon expérience au sein de PressTIC, éditeur de Numerama.com et EntrepreNantes.com BÉNÉDICTE CARRIO : 2A Alternance Parcours Marketing 26 quai de Versailles, 44000 Nantes [email protected]

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MÉMOIRE

La presse en ligne : quels modèles économiques et quel avenir ?

Mon expérience au sein de PressTIC, éditeur de Numerama.com et EntrepreNantes.com

BÉNÉDICTE CARRIO :

2A Alternance

Parcours Marketing

2 6 q u a i d e Ve r s a i l l e s , 4 4 0 0 0 N a n t e s • b e n e d i c t e - c a r r i o @ g r e n o b l e - e m . c o m

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Sommaire

Remerciements! 2

La société PressTIC! 3

Mes missions au sein de PressTIC! 4

Introduction! 9

Première partie : Emergence de la presse en ligne et déclin du papier : relation de cause à effet ? ! 10

Deuxième partie : Etat des lieux de la presse en ligne! 14

Troisième partie : Quelles solutions de financement pour les médias en ligne ?!19

Conclusion! 31

A partir de cette réflexion sur les modèles économiques de la presse en ligne, quel mo-dèle économique proposer à EntrepreNantes ? ! 31

Annexes! 33

Bibliographie! 51

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Remerciements

Je tenais à remercier tout particulièrement Guillaume Champeau et Erwan Delahaye, co-fonda-teurs de la société PressTIC, éditrice des sites internet Numerama.com et EntrepreNantes.com pour lesquels j'ai travaillé.  Fidèle lectrice de Numerama, jamais je n'aurai pensé un jour travailler pour la société. Le site a toujours été synonyme pour moi d'articles qualitatifs, avec une fine ana-lyse du droit d'auteur sur Internet. Passionnée d'actualités, de web et ayant une licence de droit, les articles de Guillaume Champeau et Julien L. collaient parfaitement à mes centres d'intérêt. J'ai tou-jours pensé que le travail que faisait Numerama était crucial pour informer les internautes de leurs droits sur Internet, notamment avec la naissance d’HADOPI. J'ai donc été très enthousiaste dès le départ pour travailler au sein de l'entreprise et sur le projet EntrepreNantes.com. 

Travailler pour Numerama et EntrepreNantes et avoir Guillaume Champeau comme responsable direct a été pour moi un grand plaisir. La disponibilité de Guillaume et d'Erwan (pour la mise en place technique du projet) m'a été d'une grande aide et j'ai énormément appris en leur compagnie.

Merci à eux de m'avoir fait confiance pour la mise en place de leur projet. Je suis ravie d'avoir été leur première stagiaire et alternante, et j'espère que mon travail les a satisfait autant que j'ai été heureuse de collaborer avec eux. 

Merci de m'avoir confié une mission aussi passionnante qu'enrichissante. Tout au long de cette an-née j'ai pu rencontrer des entrepreneurs passionnés, couvrir des évènements inédits (premier Star-tup Week end de Nantes, Web2Day), interviewer des célébrités du web (Jérémie Zimmermann no-tamment de la Quadrature du Net). Des moment intenses, éprouvants parfois, au cours desquels j'ai appris énormément. 

La mise en place du projet EntrepreNantes m’a fait prendre conscience à quel point il fallait être fier d’être nantais et fier de vivre dans une des villes les plus innovantes dans le secteur du numé-rique de France. Je suis fière d’appartenir à un écosystème riche et comptant des startups de réfé-rence en France. J’espère que les startups nantaises continueront à briller longtemps comme elles le font !

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La société PressTIC

Logo de la société PressTIC Logo et baseline de Numerama.com Logo et baseline d’EntrepreNantes.com

Fondée en 2004 par Guillaume Champeau et Erwan Delahaye, la société PressTIC est spécialisée dans l'édition de sites à contenus éditoriaux riches à fort trafic. Elle est devenue pour ses propres besoins experte du référencement naturel sur les moteurs de recherche (SEO), de l'économie des médias numériques et des réseaux sociaux.

Créé en 2001, Ratiatum.com est un site internet consacré aux problématiques liées au peer-to-peer. En février 2008, Ratiatum s’est transformé en site web plus généraliste traitant des actualités du numérique et des nouvelles technologies : Numerama.com. Numerama.com réunit aujourd’hui plus de 2,5 millions de visiteurs uniques mensuels et est le 10ème média le plus influent sur Face-book selon le classement réalisé par Le Journal du Net en septembre 2011. Numerama défend no-tamment le libre partage de la culture, la neutralité du Net et la vie privée sur Internet et fait passer ses messages grâce En plus de son contenu éditorial, Numerama propose un forum de discussion, une Chaîne de Téléchargements (CDT) légale de plusieurs milliers de logiciels diffusés par Peer-to-Peer, un guide d'achat et un comparateur de prix.

En février 2011, PressTIC a lancé le magazine en ligne EntrepreNantes.com, dédié aux entreprises et aux acteurs qui font le web et le numérique à Nantes et dans la région nantaise. EntrepreNantes , c’est l'actualité du net à Nantes, des interviews en vidéo des entrepreneurs, un annuaire qui dé-taille les activités des entreprises, leurs dirigeants...

Enfin, PressTIC est également développeur de solutions innovantes sur Internet. Lancé début 2007, Matoumba.com est un service gratuit de lecture d'actualités et de blogs sur Internet qui permet aux utilisateurs de choisir les sites qu'ils souhaitent suivre et de déterminer les articles qu'ils préfèrent. Progressivement, Matoumba apprend à connaître les centres intérêts de chacun des utilisateurs pour suggérer d'autres sites, et proposer automatiquement les articles qui intéresseront le plus l'utilisateur.

La société PressTIC compte 3 salariés.

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Mes missions au sein de PressTIC

Au cours de cette année en alternance, j'ai eu la chance d'évoluer dans un domaine qui me pas-sionne : le web. J'ai effectivement été  chargée de projet web au sein de la société PressTIC, qui édite notamment Numerama.com, pure player spécialisé dans les nouvelles technologies et la so-ciété 2.0, visité par plus de 2,5 millions de personnes par mois. Pour Numerama, j'ai été chargée d'effectuer une veille quotidienne sur les réseaux sociaux tels que Twitter et Facebook afin d'alerter les journalistes de certaines actualités liées au numérique et qu'ils rédigent des articles à leurs sujets. La société PressTIC, c'est aussi EntrepreNantes.com, premier magazine en ligne dédié aux entre-preneurs du web à Nantes. De l'état d'idée dans la tête de Guillaume Champeau, gérant de la so-ciété, à mon arrivée fin septembre 2010, EntrepreNantes est devenu réel et est né en février 2011. Au sein de PressTIC, j'ai donc été principalement chargé de mettre en place EntrepreNantes.com.

Au cours de mon année en alternance, j’ai donc eu les responsabilités suivantes :

- Conception d’EntrepreNantes.com, premier magazine consacré aux entrepreneurs du web à Nantes (maquette)

- Rédaction de contenu éditorial pour EntrepreNantes.com : réalisation d’interview en vidéo des entrepreneurs du web à Nantes, montage des interviews, écriture d’articles, couverture d’évène-ments (Startup Week end Nantes, Web2day...)

- Animation des communautés (community management) et communication sur les réseaux so-ciaux : création de la page Facebook de Numerama (3250 fans), responsable du compte Twitter et de la page Facebook d’EntrepreNantes (1000 abonnés sur Twitter en 9 mois, 270 fans Facebook). Livetweet des évènements. Création d’une revue de presse Scoop.it hebdomadaire.

- Veille technologique à destination des journalistes de Numerama.com, et veille sur l’entrepre-neuriat et le web à Nantes afin de la partager sur Twitter et faire connaître le compte Twitter d’En-trepreNantes

Il s’agissait d’une mission passionnante car mêlant à la fois la gestion d'un projet de A à Z, la mise en place d'un nouveau média en ligne, la découverte du journalisme web, la rencontre avec des entrepreneurs locaux, l'approfondissement des problématiques du milieu des startups du web... 

Au cours de ma mission, j’ai donc appris beaucoup de choses.

J’avais déjà eu l’occasion de faire du Community Management auparavant lors d’une expérience professionnelle précédente (au sein de MonNuage, réseau social de voyageurs) mais pour Entre-preNantes, il y avait tout à faire, tout à créer. J’ai donc créer le compte Twitter et l’ai alimenté afin qu’il intéresse un maximum de personnes, de lecteurs potentiels pour EntrepreNantes. Cela m’a permis d’approfondir mes connaissances de la communication sur le web : comment faire pour se faire connaître sans avoir beaucoup de budget et en utilisant les moyens de communication qu’uti-lisent chaque jour les lecteurs de notre magazine.

S’agissant de la rédaction de contenu éditorial, je me suis rendue compte en arrivant au sein de la société que je ne savais tout simplement pas écrire. Publier des articles sur Internet requiert une

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rigueur aussi bien dans le style d’écriture, que dans la maitrise de la grammaire, de l’orthographe (cela peut paraitre évident mais pas toujours aisé à appliquer). Guillaume Champeau m’a donc appris à écrire pour le web : adopter un ton clair, ne pas faire quatre phrases pour exprimer une idée qui pourrait être expliquer en une seule, savoir comment commencer un article à partir de la conclusion à laquelle on souhaite parvenir, rédiger des chapeaux introductifs, etc. Aujourd’hui, j’écris de manière plus concise et plus rigoureuse (la rigueur est d’ailleurs un point sur lequel je dois encore travailler pour perfectionner mon écriture) et sait exprimer mes idées plus clairement, j’ai appris à choisir le bon mot.

Par ailleurs, j’ai pu apprendre à réaliser des montages vidéos grâce à un logiciel semi-professionnel : FinalCut. J’ai appris à utiliser le logiciel par la force des choses puisque je devais monter les inter-views vidéos que je réalisais auprès des entrepreneurs pour les mettre en ligne. Cela me re-servira immanquablement, que cela soit dans ma vie professionnelle future que j’envisage dans la com-munication web, mais aussi dans ma vie privée dans le cadre de mes loisirs.

Mais par dessus tout, cette année d’alternance m’a appris à développer mon relationnel, à mieux appréhender les relations humaines (notamment grâce à mes nombreuses rencontres avec les en-trepreneurs du web pour les interviewer). J’ai eu la chance de pouvoir mêler relationnel et appren-tissage car j’ai pu découvrir en profondeur le milieu de l’entrepreneuriat au cours de mes inter-views. Evidemment, cela m’a également permis d’étoffer mon carnet d’adresses : avoir été chargée de monter le premier magazine des entrepreneurs du web à Nantes a développé de facto mon ré-seau professionnel puisque je souhaite travailler dans le domaine du web après l’obtention de mon diplôme.

Cette expérience m’a fait acquérir un grand nombre de compétences, m’a fait connaître beaucoup de monde et, ce qui m’est le plus cher, elle m’a apportée de la crédibilité dans le milieu du web. Une alternance qui a donc été très enrichissante, à tous points de vue.

Pourquoi avoir créé un magazine en ligne sur les entrepreneurs du web à Nantes ?

Nantes est un territoire effervescent dans le domaine du web. Une cantine numérique a été ouverte en février dernier (à l’image de celle de Paris créée par Silicon Sentier), elle se veut être un véritable "lieu d'ébullition et accélérateur de particules" autour de l'innovation selon Adrien Poggetti, directeur de la structure. L’association Atlan-tic 2.0, en charge de la Cantine numérique de Nantes, fédère 200 entreprises du numérique à Nantes et dans la région et ne cesse de croître. Atlantic 2.0 organise d’ailleurs plus de 180 évènements par an autour de l’innovation et du numérique, en grande partie à la Cantine Numérique de Nantes.

Inaugurée en février 2011, les trois dimensions principales de la Cantine sont :

- un espace de collaboration ("coworking") où chacun peut venir travailler afin de bénéficier d'une connexion internet et de la présence d'autre coworkers;- un espace d'animation puisque de nombreux évènements y ont lieu (conférences, débats, ateliers, etc.);- et enfin, un terrain d'expérimentation puisque les porteurs de projets et entreprises peuvent venir exposer leurs innovations et les faire tester au public.

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La Cantine Numérique de Nantes lors de son inauguration en février 2011

Nantes compte d’autres structures consacrées au numérique comme le CRI Ouest (Club des Res-ponsables Informatiques du grand Ouest) et le CENIO (Club des Entreprises du Numérique et de l'Informatique de l'Ouest).

Par ailleurs, l'Etat, la Région et la CCI de Nantes-Saint Nazaire ont lan-cé conjointement la Filière TIC des Pays de la Loire, sous la bannière "Ouest Numérique". L’objectif de cette filière est de promouvoir le sec-teur des technologies de l'information et de la communication tout en le dynamisant pour faire de la Région un leader international. Selon la Région Pays de Loire et la CCI, la Filière TIC "Ouest Numérique" re-grouperait 3055 établissements, dont une grande majorité de petites entreprises.

Enfin, 9 hectares vont être dédiés aux in-dustries créatives et culturelles sur l’île de Nantes d’ici 2014 dans «le Quartier de la Création». Le Quartier de la Création va regrouper la nouvelle école d’Architec-ture, l’école des Beaux Arts, Sciences Com’, l’école de Design et l’école des Mé-tiers de l’imprimerie constituant ainsi un pôle de formation de 5000 étudiants. La Fabrique, lieu dédié aux musiques actuel-les a été inaugurée en septembre dernier dans ce quartier. De nombreuses indus-tries culturelles et créatives dans la créa-tion numérique, l’édition, le design, le mul-timédia, la communication, etc. devraient rejoindre d’autres entreprises déjà présentes au sein du Quartier de la Création.

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Le Quartier de la Création actuel

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« Point de rencontre entre la formation, la recherche, le développement économique et la culture, le Quartier de la Création est l'aboutissement de la politique culturelle nantaise menée depuis 20 ans, mais c'est aussi un point de départ. Grâce au quartier de la Création, une nouvelle économie se construit. Nous avons beau-coup semé hier. Avec ce projet, nous allons bientôt pouvoir récolter. Nantes peut devenir l'une des capitales européennes des industries culturelles et créatives. Mais pour exister demain, il faut se distinguer et investir dès aujourd'hui », explique Jean-Marc Ayrault, Président de Nantes Métropole.

C’est sans aucun doute grâce à des structures et des projets comme ceux-ci que Nantes a été classée 18ème ville la plus innovante d’Europe et se positionne en 37ème place dans le classement mon-dial des villes les plus innovantes en 2011 (suivant des villes comme Philadelphia, Washington DC ou Düsseldorf), selon le Innovation Cities Program (http://www.innovation-cities.com).

«Dans ce domaine, «si on mesure le dynamisme d'un écosystème, au nombre d'événements organi-sés et à la création d'entreprises, Nantes est l'une des villes les plus dynamiques de France»

Olivier Ezratty, consultant indépendant parisien en stratégies de l'innovation

Des startups de renom sont les ambassadrices du web à Nantes : DarQroom (levée de fonds de 2,5 millions d’euros en 2011), Lengow (levée de fonds de 1,2 million d’euros en 2011), iAdvize (soute-nue par le fonds d’investissement Kima Ventures), GirodMedical (levée de fonds de 2 millions d’euros en 2011). Enfin, Nantes est la ville de naissance d’entreprises de références dans le domaine du web comme Matériel.net (95 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2010), Proservia (SSII) ou encore Intuiti (agence de communication spécialisée en webmarketing).

«Nantes commence à faire beaucoup de bruit. En nombre d'emplois, le secteur informatique des Pays de la Loire se hisse au cinquième rang national. Il compte en effet 26.600 salariés réparties au

sein de 3.055 établissements. »Le Journal des Entreprises 44, 4 mars 2011

Le web et l’innovation numérique sont donc désormais des piliers économiques de la ville de Nan-tes. La demande était donc bien présente pour un nouveau magazine sur les entrepreneurs du web et aucun magazine ne se concentrait que sur l’actualité du numérique avant la création d’Entre-preNantes.

Guillaume Champeau, fondateur du site, a d’ailleurs expliqué sa volonté de créer EntrepreNantes dans l’article «Bienvenue» du magazine : «Avec EntrepreNantes, PressTIC souhaite aider à promouvoir une déconcentration du web français, qui est encore très (trop) centré sur les entreprises parisiennes. Nous avons la conviction qu'il y a beaucoup de synergies réalisables à Nantes entre une multitude d'acteurs, tous très motivés et dynamiques, et nous espérons qu'EntrepreNantes saura faciliter la médiatisation des entre-preneurs de la région.»

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Lors de son lancement, EntrepreNantes a été très bien accueilli par les acteurs du réseau du web à Nantes, et une page a été con-sacrée au magazine dans le journal local Presse Océan (lu quoti-diennement par environ 50 000 personnes à Nantes et dans la ré-gion).

Commentaire de Ludovic Simon, président de l’association Atlantic 2.0 et fondateur de la startup DoYou-Buzz, sur l’article «Bienvenue sur EntrepreNantes»

Aujourd’hui, EntrepreNantes.com réunit 30 000 visiteurs uniques mensuel et compte près de 200 articles dont plus de 40 interviews d’entrepreneurs. Ce jeune magazine est en quelques mois deve-nu la référence en ligne pour s’informer de l’actualité du numérique et des startups à Nantes.

Cependant, ce nouveau média n'a pour le moment pas de modèle économique afin d'être rentabili-sé. Son financement repose donc intégralement sur les ressources générées par Numerama.com. EntrepreNantes a pourtant nécessité des ressources financières puisque mon poste était consacré à son développement, et une personne a été recrutée pour Numerama et pour pérenniser l’activité sur EntrepreNantes suite à mon départ fin juillet 2011. Pouvoir créer un site web nécessitant des ressources sans avoir besoin de le rentabiliser à court ou moyen terme est un luxe sur Internet.

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IntroductionLa bulle Internet : période d’euphorie entre 1995 et 2000 pendant laquelle un grand nombre d’in-vestisseurs place des capitaux dans des sociétés du secteur des Technologies de l’Information et des Communications, séduisantes car innovantes, qui leur promettent des gains importants sur du long terme. Mais les valeurs boursières des entreprises augmentent sans commune mesure avec leur chiffre d’affaires ou leurs bénéfices et très peu de sociétés parviennent à trouver un point d’équilibre : les pertes sont gigantesques. La bulle éclate à partir en mars 2000, il s’agit d’un vérita-ble krach qui provoque une récession économique du secteur des TIC. Près de la moitié des star-tups firent faillite.

Avec la peur d’une nouvelle bulle Internet, tout entrepreneur qui souhaite lancer un projet sur In-ternet sait désormais qu’il devra prouver à des investisseurs un modèle économique fiable, stable et rentable à moyen terme. Autrement dit, se lancer sur Internet signifie avoir déjà un modèle éco-nomique. Et d’autant plus pour un média car la presse en ligne est un secteur où la concurrence est élevée et qui demande des investissements lourds pour la création d’un contenu éditorial, le com-munity management, l’hébergement, etc.

Avec l'effervescence d'Internet, l’offre de médias en ligne a explosé et les médias sont de plus en plus consultés en ligne. Offrant généralement un accès gratuit à l'information, ils permettent aux internautes de s'informer en continu, rapidement, et de sélectionner les informations auxquelles ils veulent avoir accès par thématiques, etc. Certains parlent d’Infobésité, sujet très controversé sur la Toile. Annie Hudon, journaliste québé-coise écrit au sujet de l’infobésité (terme inventé là-bas et reconnu par l'office de la langue française depuis 1995) : « On dit qu'au XVIIe siècle, une personne était exposée au cours de sa vie à moins d'infor-mation qu'on en retrouve dans une seule édition du New York Times. ». Le web propose tant d’informa-tions que les internautes consacreraient :«- 25 % de leur temps à isoler l'information utile de la multitude des informations accolées- 4 % à consulter des documents relatifs au thème de la recherche-…et seulement 1 % à comprendre ce qu'ils sont venus chercher. » Source Culture Et TIC (octobre 2005)

Mais malgré une croissance exponentielle du nombre de visites sur les médias en ligne et de la présence des médias originellement publiés sous forme papier sur les réseaux sociaux tels que Twitter ou Facebook, le nombre de visites ne génèrent pas automatique des ressources financières suffisantes afin de faire vivre la presse en ligne. De nombreux médias en ligne ont d'ailleurs réduit leur production d'articles car ils n'arrivaient pas à rentabiliser les investissements effectués pour être présents sur la Toile, c’est notamment le cas d’Ecrans.fr, média consacré à l’actualité du web et des nouvelles technologies créé par Libération.fr. Les journaux en ligne sont effectivement toujours à la recherche de la formule magique qui pourra faire recette de façon viable sur le web.Les modèles économiques de la presse en ligne sont encore hésitants. A ce problème peut égale-ment se mêler la réticence de certains journalistes «traditionnels» qui ne sont pas motivés par les exigences du web : un lectorat qui ne transige pas sur la qualité de l'information qui lui est servie, et qui ne souhaite que très rarement payer.

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Il importera avant toute chose de dresser un historique de la presse en ligne et de se questionner sur la cause du déclin de la presse papier (I)Puis, ce n’est qu’après avoir fait un état des lieux des différents modèles économiques existants dans le secteur de la presse en ligne en France et à l’international (II) que nous pourrons envisager quelques solutions (III).

Première partie : Emergence de la presse en ligne et déclin du papier : relation de

cause à effet ?

Après nous être attardés sur un historique de la presse en ligne (1), nous nous pencherons sur le déclin de la presse papier (2) puis sur l’accroissement de la crédibilité d’Internet en tant que source d’informations (3).

1. Historique de la presse en ligne

Contrairement aux idées reçues, la presse en ligne (ou journal électronique) n’est pas née en même temps qu’Internet et sa popularisation dans le milieu des années 1990. C’est l’invention du Minitel en France en 1972 qui marque véritablement l’acte de naissance de la presse en ligne. En effet, en 1984, le journal Libération utilise le Minitel afin de donner le palmarès des Jeux Olympiques de Los Angeles juste après l’impression de son édition du lendemain.

Mais la première expérience de journal publié en ligne est celle du quotidien local américain San Jose Mercury News qui a lancé une version électronique en 1993, le Mercury Center. Evidemment, le mouvement s’est accéléré considérablement depuis cette date. En 1994, le nombre de journaux pas-sés à la diffusion en ligne pouvait toujours se compter sur les doigts de la main. En revanche, le magazine suisse Webdo en dénombrait plus de 6000 au 15 juin 1999.

Mais les perspectives économiques de la presse en ligne restent encore incertaines et la plupart des éditeurs veulent aller sur le Net par mimétisme, parce qu’il faut y être et par peur de rater une oc-casion.

Les débuts de la presse en ligne sont difficiles puisque de nombreux journaux transposent uni-quement leur version papier sur le web. Les lecteurs habituels de la version papier n’y trouvaient donc aucune valeur ajoutée. Beaucoup de journaux fonctionnement d’ailleurs encore sur ce prin-

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Problématique : Quel est l'avenir des modèles économiques des médias en ligne ? Quelles solutions peuvent être apportées à la presse en ligne pour qu'elle devienne rentable ? Quels sont les nouveaux modèles économiques qui peuvent permettre d'espérer des solu-tions financières pour les médias en ligne ?

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cipe... Puis Internet est passé d’un simple gadget permettant de donner une image moderne à l’entreprise à un complément indispensable au support papier, et enrichir l’offre proposant ainsi des services supplémentaires aux lecteurs.

En revanche pour la presse télé, la valeur ajoutée d’Internet est toute autre puisque le web devient un canal promotionnel pour les chaînes de télévision. Les internautes peuvent revoir des émissions sur Internet et la visibilité des chaînes de télévision est accrue. Les web TV se sont également déve-loppées grâce à Internet et s’accompagnent souvent d’une forte demande venant contester les chaînes de télévision commerciales comme TF1.

S’agissant des radios, les grandes radios proposent majoritairement une écoute en direct, mais In-ternet a permis la renaissance des radios libres grâce à de faibles coûts de mise en place.

2. Une presse sans Gutenberg ou le déclin de la presse papier

Le coût du papier ne cesse d’augmenter, c’est le cas également pour les frais de distribution qui représentent en France près de 40% du prix moyen au numéro, ce qui correspond à l’un des taux les plus élevés d’Europe avec la Suisse (45%) selon l’Association Mondiale des Journaux.

Selon Francis Gurry, directeur général de l’Organisation Mondiale de la Propriété intellectuelle (agence de l’ONU), les journaux traditionnels sur auront disparu en 2040 et seront remplacés par des supports numériques. Francis Gurry a déclaré à La Tribune de Genève que "dans quelques années il n'y aura plus de jour-naux imprimés tels qu'on les connaît aujourd'hui. C'est une évolution, ce n'est ni bien, ni mal, il y a des études qui annoncent leur disparition pour 2040, aux Etats-Unis ce serait pour 2017».

Selon Gurry, cette évolution est inévitable dans la mesure où l’on vend déjà aux Etats-Unis plus de livres numériques (sur des supports comme l’iPad d’Apple ou le Kindle d’Amazon par exemple) que de livres en papier. "Comment les éditeurs vont-ils trouver un revenu pour payer ceux qui écrivent des articles ?", s'interroge Gurry, pour qui il faut garder "le système des droits d'auteur comme mécanisme pour récompenser les créateurs, sans cela ils ne pourront pas vivre". (source AFP)

Après avoir été racheté par le fils d’un oligarche Russe, Alexandre Pougatchev, en 2009, le journal France-Soir a annoncé l’arrêt de la publication de sa version papier pour se consacrer à une version sur le web. Il serait alors le premier quotidien national à quitter le papier pour aller sur le web. Pourtant, près de 100 millions d’euros avaient été injectés par le jeune russe afin de changer de stratégie et faire décoller les ventes. En 2010, France-Soir a réalisé un chiffre d'affaires de 17 mil-lions d'euros, essuyant une perte d'exploitation de 31 millions.L'année précédente, le chiffre d'affaires était de 9,6 millions d'euros avec des pertes de 12,9 mil-lions. L’augmentation du chiffre d’affaires du journal n’a donc pas suffit pour pérenniser son exis-tence...

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Sur cette photographie (source Twitter), nous pouvons voir des milliers de journaux France Soir maculant le sol, méthode pour les salariés de faire connaître leur mécon-tentement.

Selon une étude de l’ONU, aux Etats-Unis, plus de deux cents quotidiens ont abandonné le papier pour le web (es-sentiellement pour des raisons économiques). En France, le quotidien économique a arrêté son édition papier pour n’être présent que sur le web pendant deux semaines au mois d’août. Ce choix, justifié par les difficul-tés du journal à trouver des investisseurs, fut inédit dans la presse quotidienne. L’arrêt de l’impression papier a permis à La Tribune de réaliser d’importantes économies, surtout en terme de coûts de fabrication.

Internet est bien souvent considéré comme la cause prin-cipale du déclin de la presse papier. L’Etat a mis en place un système d’aides publiques pour

«favoriser un certain pluralisme du paysage médiatique». D’après Simon Robic, journaliste pour Numerama, «Ces aides concernent aussi bien des tarifs postaux préférentiels pour l'acheminement des journaux, des abattements sur les cotisations sociales "dues par les agences ou entreprises de presse", des aides à la presse française à l'étranger ou des aides à la presse en ligne, comme le SPEL». Malheureusement, ces aides instaurées par l’Etat privilégient en grande partie les poids lourds de la presse écrite (papier ou en ligne) au lieu d’aider les nouveaux, qui favorisent pourtant égale-ment le pluralisme du paysage médiatique comme énoncé ci-dessus. «Ces aides se sont élevées à 1055,9 millions d'euros pour la seule presse écrite en 2010 » explique Simon Robic.

«Peu de gens le savent, mais Air France est la première acheteuse de presse en France. Chaque an-née, elle diffuse environ vingt-cinq millions de quotidiens et de magazines, une « attention   » qui lui coûte, selon nos estimations, une vingtaine de millions d'euros. Mais ce « service » ne sert pas qu'à agrémenter la vie de milliers de voyageurs. Il profite aussi aux journaux eux-mêmes. Même vendus à prix d'ami (la ristourne est de 50% du prix public, les pros appellent ça la « vente par tiers »), tous ces exemplaires se traduisent en espèces sonnantes et trébuchantes : les 25 000 exem-plaires du Monde achetés chaque jour par Air France, c'est 7,5 millions d'euros par an qui tombent dans les caisses du quotidien du soir ; les 30 000 duFigaro, c'est 6,9 millions d'euros. Pour Les Echos et L'Equipe, c'est 2 millions. Une belle poire pour la soif pour une presse quotidienne à la santé financière toujours aussi fragile.» Télérama : «Le poids d'Air France sur la presse française» 19 octobre 2011

La chaîne hôtelière Accor, leader européen, est également acheteur très important de journaux pa-piers afin de les mettre à disposition de ses clients dans les hôtels du monde entier. Cette source de revenu pour la presse papier peut néanmoins comporter certaines limites en terme d’indépendance éditoriale : dans la mesure où ces grands groupes sont les plus gros clients des groupes de presse, la presse papier n’est elle pas obligée de limiter les critiques envers ceux-ci ?

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Par ailleurs, les médias évoluent dans une économie de coûts fixes puisqu’il est très coûteux de produire le premier exemplaire, mais la reproduction bénéficie des économies d’échelle et le coût marginal est donc faible pour les exemplaires suivants. Les coûts de fabrication, de papier, d'im-pression et de diffusion peuvent représenter jusqu'à 60 % du prix de vente d'un quotidien. Sur le web, le coût marginal de reproduction est quasi nu mais permet de toucher un lectorat beaucoup plus large.

Les résultats d’une étude menée en 2001 par la Newspaper Association of America montrent qu’une part significative des lecteurs de journaux en ligne affirment ne pas avoir modifié leur con-sommation de presse papier, voire même l’avoir augmenté depuis qu’ils utilisent Internet. Jeter la pierre à Internet n’est donc pas judicieux. La presse doit trouver de nouvelles sources de revenu pour limiter ces effets pervers et Internet peut aider au renouvellement de ces sources de revenus.

3. La crédibilité d’Internet en accroissement permanent

Internet a toujours été le vilain petit canard des sources d’informations. Avec l’émergence des sites collaboratifs comme Wikipédia où chacun peut contribuer, Internet était considéré comme une pla-teforme sur laquelle l’information n’étais pas fiable.

Aujourd’hui, la roue semble tourner puisqu’à la question de savoir par quels moyens les Français comptent utiliser pour suivre les élections présidentielles de 2012, 65 % des sondés ont cité la télé-vision tandis que plus de la moitié de l'échantillon (52 %) a choisi Internet. La presse écrite se re-trouve plus loin (38 %) puis vient la radio (27 %). Internet est donc une source d’informations de plus en plus crédible. Et le fait que les français choisissent ce média, après la sacro sainte télévision, pour suivre la campagne des élections prési-dentielles montre d’autant plus la progression d’Internet.

«OpinionWay explique qu'un an avant l'élection présidentielle de 2007, Internet était "au niveau de la presse écrite et de la radio". On peut donc raisonnablement imaginer que le web, au regard de sa trajectoire, devienne le premier canal d'information pour une présidentielle dès 2017» d’après Julien L. de Numera-ma.

Internet prend donc une place de plus en plus importante comme source d’informations, et cela sur tous les sujets. Un baromètre de confiance dans les médias de TNS Sofrès a d’ailleurs montré que la crédibilité des sites web progresse de manière exponentielle tandis que les autres médias ont tendance à reculer.

Enfin, Internet se serait imposé comme le média central pour la consultation des informations pour les 18-34 ans, au détriment des journaux et en faveur particulièrement des grands portails généra-listes. Le site Melty.fr en est d’ailleurs la preuve. Existant depuis 2009, Melty rassemble chaque mois 6 millions de visiteurs uniques (soit presque la moitié des jeunes). Avec ses articles sur les stars, les séries télé et les objets high-tech, la revue en ligne attire beaucoup les moins de 25 ans. Le site gagne d’ailleurs déjà de l’argent, prévoit 100% de croissance en 2012, cumule plusieurs offres de rachat et devrait afficher 1,5 million de chiffre d’affaires, quand d’autres journaux ne parvien-nent pas à trouver l’équilibre financier.

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Deuxième partie : Etat des lieux de la presse en ligne

Afin de dresser un état des lieux de la presse en ligne et des différents types de médias présents sur la Toile, nous présenterons dans un premier temps les pures players (dont Numerama fait partie) (1). Dans un second temps nous mettrons en évidence les journaux papier publiés en ligne (2). En-fin, nous traiterons du cas particulier du Canard Enchaîné (3).

1. Les pures players : un modèle économique bancal ?

Sur 195 répondants à mon questionnaire sur l’avenir de la presse en ligne, 56% ont répondu qu’ils consultaient souvent des pures players et 26% les consultent parfois. Les pures players ont donc du succès.

Mais qu’est ce qu’un pure player ? C’est une société dont l’activité fonctionne uniquement sur Internet. Il existe des pure player commerciaux, comme Amazon, ou d’information, comme Me-diapart. Ces sites d’informations diffusent leur contenu exclusivement en ligne, sans support im-primé. Les principaux pures players sont Mediapart, Rue 89, Slate.fr, Arrêt Sur Images... Arrêt sur images et Mediapart ont misé sur le modèle payant, en incitant les internautes à s’abon-ner pour lire leurs contenus. Le premier propose différents prix, de 12 à 30 euros l’année. Même logique pour le second qui affiche des prix mensuels de 5 à 15 euros, sachant que le tarif normal est de 9 euros par mois. Slate.fr, LePost, ou Rue89.com sont, eux, gratuits.

Les revenus de Mediapart et ASI proviennent des abonnés. Les autres pure players ont des revenus publicitaires. En attendant d’être rentable grâce à la pub ou les abonnements, tous disposent de Q u e l a v e n i r p o u r l a p r e s s e e n l i g n e ?! C a r r i o B é n é d i c t e

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Image: 20Minutes.fr

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fonds. Par exemple, Slate.fr, qui dispose d’un capital de 3 à 3,5 millions d’euros «sur plusieurs an-nées», est d’abord financé par ses fondateurs.

Mediapart avait rassemblé pas loin de 3 millions d’euros pour son lancement en mars 2008: 1,325 million de cette somme provient de la poche des fondateurs du site (soit environ 60%) et le reste vient des investisseurs et de la «Société des Amis de Mediapart»

Les revenus de ces sites étant majoritairement basés sur le nombre de visites, ces médias ont donc tout intérêt à créer du contenu polémique ou exclusif. L'idée pour monétiser un contenu en ligne serait donc de vendre une information qu'on ne trouve nulle part ailleurs.Le site fonctionne sans aucune publicité. C’est notamment grâce à des scoops sur l’affaire Karachi et Bettencourt que Mediapart s’est fait connaître auprès du grand public, lui permettant de gagner un grand nombre d’abonnés. Les articles sont bloqués par un pay wall (« mur payant »), qui empê-che à l’internaute non abonné d’accéder aux contenus. En janvier 2011, Mediapart a réuni 670 000 visiteurs uniques (moins que Rue89 et Slate.fr) mais le pure player se refuse la logique de l’au-dience à tout prix pour rester un site d’information sans publicité , contrairement à ses confrères qui se rémunèrent grâce à la vente d’espace.

En 2010, le site d'information comptait encore 1,35 million d'euros de pertes pour 3 millions d'eu-ros de chiffre d'affaires. Mais Mediapart semble désormais avoir réussi son pari. Edwy Plenel, di-recteur de la rédaction et ancien directeur de la rédaction du quotidien Le Monde, assurait en fé-vrier 2011 que le site avait atteint son point d’équilibre « On ne perd plus d’argent depuis cet automne, indique-t-il. Cela s’explique par la croissance de notre base d’abonnés. A la fin 2009, nous  en comptions 16 000, contre plus de 47 500 en ce début d’année ».

Le cas d’Arrêt sur images est, quant à lui, un peu particulier. Daniel Schneidermann, fondateur du site, a également fait le pari du contenu payant (avec des articles en accès gratuit). L’émission Arrêt sur images a été supprimée de l’antenne de France 5 en 2007. Contrairement aux autres pures players, Arrêt sur images a bénéficié de sa réputation télévisuelle et de la fidélité des téléspecta-teurs lors du lancement du site.

Rue89 et Slate.fr, quant à eux, se financent majoritairement grâce à la publicité. Malgré une large audience, leurs résultats économiques ne sont pas suffisants et ces pures players ne parviennent pas à franchir le seuil de la rentabilité. En janvier 2011, Rue89 réunissait en effet près de 2 millions de visiteurs uniques en janvier 2011 pour un chiffre d’affaires de 1,6 million d’euros. Mais Rue89 a fait le choix de la gratuité contrairement à son confrère Mediapart. «Plus de 60 % de ses recettes sont issues de la publicité. L'activité de consulting et de formation au journalisme Web complète le financement à hauteur de 25 %» selon Juliette Raynal, d’Alternatives Economiques.

Le chiffre d’affaires de Slate.fr s’élevait à 800 000 euros pour 900 000 visiteurs uniques en janvier 2011. Deux tiers de ses revenus proviennent de la publicité et le tiers restant provient de la vente de contenus à des clients.

Peu de pures players sont aujourd’hui rentables et la quête du modèle économique qui amènera la rentabilité risque d’être encore longue. Cependant, les pures players sont devenus des acteurs in-contournables de l’information sur le web. Sept d’entre eux sont réunis au sein du Syndicat de la Presse Indépendante d’Information en Ligne (Rue89, Mediapart, Bakchich, @rrêt sur images, Slate, Indigo, Terra Eco). Le Spiil se veut être le dé-fenseur de l’information libre et indépendante.

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Mais certains pures players ont voulu inverser la tendance et se lancer dans la publication papier. C’est notamment le cas de Bakchich qui avait lancé en septembre 2009 une version papier de son site afin de renflouer ses caisses, affaiblie par la mise à disposition de son contenu gratuitement de façon intégrale sur son site Internet. Cette décision de se lancer dans le print a failli coûter la vie au média puisque le site à éviter une liquidation judiciaire en raison de trop faibles résultats de vente de la version papier.

Tout comme son concurrent principal PC Inpact, Numerama a fait le choix du comparateur de prix et de la publicité pour se financer. Ces médias bénéficient d’un pourcentage du prix de vente pour chaque produit vendu sur leur comparateur de prix. En proposant des articles sur des domaines très spécifiques avec des analyses pointus sur le droit de la propriété intellectuelle, HADOPI ou encore la vie privée sur Internet, Numerama a attiré de nombreux lecteurs dès le début (aujour-d’hui 2,5 millions de visiteurs uniques mensuels se rendent sur le site) ce qui lui a permis d’attirer la publicité sur son site. Le comparateur de prix vient donc compléter la vente d’espace publici-taire. Très peu de lecteurs de Numerama viennent acheter des produits sur le comparateur de prix, les ventes du comparateur de prix sont générées grâce un très bon référencement des produits dis-ponibles sur le comparateur de prix dans les moteurs de recherches.

Mais les comparateurs de prix ont été pénalisés par le nouvel algorythme de Google qui privilégie la qualité des contenus dans son indexation : Google Panda. Google ayant lui même lancé son pro-pre comparateur de prix, le lancement de cet algorythme a été pour lui un moyen efficace d’élimi-ner la concurrence... et de réduire le trafic de nombreux sites Internet. En ayant anticipé la mise en place de ce nouvel algorithme, Numerama a pu faire des modifications au sein de son comparateur de prix et limiter les dégats. Mais le trafic sur le comparateur de prix a baissé fortement, et de facto les ventes aussi. Numerama compte désormais une production d’articles en plus grande quantité avec l’arrivée d’un nouveau journaliste, et surtout sur un contenu toujours plus qualitatif pour combler la chute des ventes du comparateur de prix par la vente d’espace publicitaire (grâce à une augmentation du trafic sur les articles).

2. Les journaux papier publiés en ligne : s’appuyer sur la légitimité du jour-nal papier

Les 10 sites d'informations nationaux les plus fréquentés (entre parenthèse la place dans le clas-sement  des sites web les plus visités en général)1 - L'Equipe, 83 millions de visites, 719 millions de pages vues (2 / =) 2 - Le Monde,  55 millions de visites, 188 millions de pages vues (5 / =) 3 - Le Figaro, 41 millions de visites, 214 millions de pages vues (7 / -1)4 - Le Parisien, 25 millions de visites, 99 millions de pages vues (11) 5 - Libération, 20 millions de visites, 67 millions de pages vues (13 / +1)6 - Le Nouvel Obs, 18 millions de visites, 51 millions de pages vues (14 / +1)7 - 20 Minutes, 17 millions de visites, 70 millions de pages vues (15 / -2) 8 - L'Express, 14 millions de visites, 52 millions de pages vues (17 / =) 9 - Le Point, 11 millions de visites, 31 millions de pages vues (18 / =)10- Les Echos, 8 millions de visites, 42 millions de pages vues (24/ -2)

(Source : www.erwanngaucher.com)

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Comme peut le montrer ce classement des sites d’informations nationaux les plus fréquentés, les sites d’informations tirent leur fréquentation de leur légitimité papier. En effet, les sites d’informa-tions nationaux les plus fréquentés sont des sites qui possèdent leur propre version papier, et ce depuis longtemps. Ces journaux papiers ont réussi à acquérir une image de marque appréciée et à fidéliser les lecteurs. Beaucoup de lecteurs lisent d’ailleurs les sites Internet de ces journaux en achetant que très rarement leur version papier s’appuyant sur la légitimité de ces journaux et leurs articles de référence.

Cette présence réussie sur Internet permet à ces journaux de bénéficier de revenus supplémentai-res grâce à la publicité et aux abonnements souscrits exclusivement en ligne.

La Presse Quotidienne Régionale (PQR) est elle aussi présente sur Internet. Certains journaux de la PQR applique une méthode assez étonnante puisqu’ils vont divulguer les titres de leurs articles sur les réseaux sociaux (Twitter et Facebook), appellent aux clics des inter-nautes, mais renvoient aux kiosques pour la lecture de l’article complet. L’objectif est évident : atti-rer l’attention des internautes et leur mettre l’eau à la bouche afin de doper les ventes de la version papier. C’est notamment le cas de PresseOcéan :

Et cela semble fonctionner car Presse Océan est diffusé tous les jours à plus de 47 000 exemplaires, pour 4 rédactions (Nantes, Saint-Nazaire, La Baule et Vallet).

Ouest-France est le premier quotidien français depuis 1975. Il est le premier quotidien francophone au monde avec 47 éditions locales différentes. Ouest-France.fr, quant à lui, propose l’intégralité des articles sur abonnement et ne publie qu’une partie des articles locaux en ligne que le lendemain. Le site Internet affiche très peu de publicité. Ouest France semble être d’avantage sur Internet par nécessité et par souci de modernité que pour compléter ses revenus. Un numéro réunit en moyenne 2 231 000 lecteurs (source EPIQ (cumul 2008-2010)), les revenus de Ouest France proviennent donc de façon logique en grande partie de la pu-blicité (37 %).

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45% des internautes français li-sent la PQR papier au moins une fois par semaine, seuls 19% la li-sent en ligne…selon une étude in-titulée « PQR à l’heure du numé-rique » publiée par le groupement Marsouin (Môle de Recherche sur la SOciété et les Usages d’INter-net).En revanche, la principale source d’information des 18-24 ans res-te   les sites de presse nationale: près de la moitié s’y rendent au moins une fois par semaine. 32% des internautes de 18-24 ans lisent la PQR papier et seuls 18 % d’en-

tre eux la consultent en ligne. Mais les lecteurs de la PQR en ligne seraient plus enclins à parta-ger ces informations via les réseaux sociaux que ceux de la presse nationale (27% contre 22%).

Il faut donc que la PQR se fasse une place dans cette tendance à l’hyperlocal et la croissance des blogs associatifs, de quartiers, sur l’actualités d’une ville, etc. La PQR devrait donc se centrer sur les réseaux sociaux et tenter d’activer des leviers qui ne feraient pas nécessairement gagner de l’ar-gent mais augmenter sa visibilité et fidéliser les lecteurs. La PQR suscite entre autres de l’émotion et des débats locaux, se servir de ces leviers sur Internet pourrait accroître d’avantage les ventes papier, modèle économique principal de cette forme de presse.

3. Le cas particulier du Canard Enchaîné

Depuis sa création en 1915, le modèle économique du Canard Enchaîné n’a pas changé ce qui en fait un véritable ovni dans le paysage de la presse française. Le journal ne souhaite pas bénéficier de la vente d’espace publicitaire pour se financer. Car « l’esprit Canard, ce fut d’abord le choix initial fait par les fondateurs de créer un journal différent » (Laurent Martin, Le Canard enchaîné. Histoire d’un journal satirique (1915-2005).

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la santé financière du Canard Enchaîné se porte pour-tant bien alors qu’il ne vit que de ses ventes et abonnements. En 2006, le produit d’exploitation s’élevait à 25,1 millions d’euros. La diffusion totale payée était de 406 488 exemplaires, dont 54 043 par abonnement, soit 13,3% (chiffres ESJ). Seuls les salariés du Canard enchaîné et les fondateurs sont actionnaires, ce qui le protège de toute main mise extérieure. Par ailleurs, les journalistes du Canard enchaîné sont parmi les mieux payés de la presse française, mais le Canard Enchaîné bé-néficie d’un droit d’exclusivité sur leurs piges en contrepartie.

Le journal satirique a choisi de ne pas se développer sur Internet, malgré la possession de son nom de domaine. « Le Canard ne vient pas barboter sur le net », c’est d’ailleurs par ces mots que l’inter-naute qui arrive sur le site officiel du Canard Enchaîné est accueilli. Aucune baisse du lectorat n’a

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Source : Frenchweb.fr

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été observé depuis l’émergence d’Internet comme média et le journal est tiré à un demi million d’exemplaires chaque semaine.

Actuel rédacteur en chef adjoint, Louis-Marie Horeau, actuel rédacteur en chef adjoint s’est s’ex-primé sur cette particularité dans le milieu de la presse. «Cela créer des pertes sèches. Il faut en plus financer le site lui-même avec un personnel spécifique. Pour nous, il n’est pas question de balancer les infor-mations de l’hebdomadaire sur le site. Il faudrait être plus réactif. Or nous sommes une petite équipe d’une quarantaine de personnes en comptant les journalistes, les secrétaires de rédaction et les dessinateurs. Nous n’avons tout simplement pas les moyens de le faire. Il faudrait, à la base, inventer une fonction éditoriale avec un rédacteur en chef.»

Le site Internet de l’hebdomadaire permet juste à donner quelques informations pratiques et de-vrait être enrichi prochainement d’articles sur l’histoire du journal. L’indépendance historique du Canard Enchaîné vis à vis des encarts publicitaires, modèle écono-mique sacro-saint de la presse en ligne, ne lui permet pas de se lancer en ligne pour le moment. « On voit aujourd’hui apparaître un modèle économique se basant sur la publicité. D’une part, l’expérience nous montre que ce système a du mal à marcher.» Mais cette décision de ne pas se développer sur la Toile n’est pas définitive... «Si un modèle économique venait à être intéressant pour nous... Alors pourquoi pas...»

Bien qu’Enchaîné, le Canard est donc un journal chanceux (!). Il bénéficie d’un lectorat fidèle, sans aucun doute attiré par la particularité du ton du journal.

Troisième partie : Quelles solutions de financement pour les médias en ligne ?

Il convient de présenter les différents modèles économiques de la presse en ligne. Trois modèles existent à ce jour : le modèle gratuit basé principalement sur la vente d’espace publicitaire (1), le payant grâce à un abonnement, et le mixte, mélangeant les deux modèles précédents (2). Nous nous attarderons sur des possibilités émergentes pour la presse en ligne : le mobile (3) et le crowdfunding (4).

1. Vente d’espace publicitaire

Comme nous avons pu le voir lors de la présentation des pures players français, la vente d’espace publicitaire est légion dans les modèles économiques de la presse en ligne. Le principe de la vente d’espace publicitaire sur un site Internet est le même que pour un journal papier : plus un site In-ternet est lu et revendique de lecteurs, plus les annonceurs sont prêts à payer cher pour bénéficier d’un espace réservé à la marque sur le site. La visibilité de la marque sera plus importante sur un site Internet avec une audience élevée et l’impact du message sera évidemment plus important.

Par ailleurs, la vente d’espace publicitaire dans la presse papier permet au lecteur de bénéficier d’un coût d’acquisition moins élevé et le journal est de facto plus attractif.

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«La presse papier demeure le média préféré des annonceurs qui y ont dépensé près de 3,7 milliards d'euros (− 1,6 %) en 2010. Les recettes publicitaires sur Internet enregistrent, elles, une hausse de 12 % la même année, à 540 millions d'euros.» selon Numerama. Le display enregistre une évolution de +7,7% sur les 9 premiers mois de l’année et les investissements publicitaires sur Internet se sont élevés à plus de 325 M € sur la même période. La vente d’espace publicitaire a donc de beaux jours devant elle... sauf si des modules comme AdBlock, permettant de bloquer l’apparition de la publicité lors de sa navigation, sont utilisés par de plus en plus de personnes.

58% des personnes ayant répondu à mon questionnaire «Quel avenir pour la presse en ligne ?» ne sont pas dérangées par la publicité sur les médias en ligne. Les internautes semblent donc préférer profiter d’un contenu gratuit que d’avoir un contenu intégralement sans publicité avec un accès payant.

En revanche, la génération Y a toujours été habituée à voir de la publicité sur Internet, ce public est t-il réceptif encore aux publicités sur Internet ? Les ventes des régies publicitaires risquent de bais-ser, sauf si elles proposent des publicités toujours plus invasives et que notre regard ne peut pas éviter (ce qui est d’ailleurs déjà le cas sur de nombreux sites web).

La vente d’espace publicitaire reposant sur le nombre de visites sur les sites internet, le web 2.0 permet d’augmenter ces revenus en augmentant le trafic en augmentant sa visibilité et en fidéli-sant. Avec le Web Réplicatif (1.0), l’internaute restait passif : il recevait les informations, consom-mait en ligne mais ne participait pas. Or, très rapidement, peu à peu, de nouveaux services vont être développés, permettant à l’internaute de prendre part au processus de création online dont les plus célèbres sont Facebook et Twitter.

Avec le web2.0, l’internaute ne fait pas que consommer l’information, il la critique, la note, la commente, et surtout, la partage (sur son profil Facebook, sur son compte Twitter...) et devient Q u e l a v e n i r p o u r l a p r e s s e e n l i g n e ?! C a r r i o B é n é d i c t e

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donc un «consomm’acteur». 94% des répondants au questionnaire «Quel avenir pour la presse en ligne ?» ont répondu consulter des articles publiés par la presse en ligne en passant par les réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter. Les réseaux sociaux sont donc un véritable levier pour accroî-tre le nombre de visites sur son site, un Community Management efficace via les réseaux sociaux peut donc permettre de transformer une simple visite en un lecteur fidèle et en un acheteur poten-tiel d’un abonnement. Les médias l’ont bien compris et utilisent désormais pratiquement tous ces différents canaux afin d’accroître leur visibilité et faire leur promotion, notamment via leur compte Twitter et leur fanpage Facebook. Le coût d’acquisition d’un abonné via ces canaux s’élève donc au maximum à un salaire de Community Manager en interne.

2. L’abonnement

Beaucoup de médias en ligne ont fait le choix du modèle économique mixte : la majorité du conte-nu en ligne est ainsi en accès gratuit mais l’abonnement permet d’avoir accès à l’intégralité du con-tenu publié sur papier, en ligne, ainsi qu’aux archives. A la question « Pensez-vous que les journaux en ligne avec une partie payante pénalisent l’accès à l’information ?», 112 personnes sur 195 ont répondu oui (soit 57%). Seulement 45 personnes sur 195 ont répondu être abonnées à un média en ligne. Par ailleurs, 131 répondants sur 195 ne consa-crent qu’entre 0 et 10 euros par mois à l’information en ligne. Les internautes ne sont donc pas friands des formules avec abonnements et la majorité des internautes n’est pas prête à payer pour s’informer... Si la recette de l’abonnement semble fonctionner pour LeMonde.fr grâce une légitimi-té bien installée du journal, elle ne pourrait pas fonctionner pour des nouveaux arrivants, à moins de proposer un contenu complètement inédit comme Mediapart a pu le faire avec l’affaire Karachi. Selon Celia Mériguet, rédactrice en chef de LeMonde.fr, le site est rentable depuis juin 2010.

En mars dernier, le New York Times a fait le pari du payant sur son site Internet. Les lecteurs ne peuvent lire que vingt articles gratuitement par mois sur le site. Désormais, trois formules d’abon-

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nements sont proposées allant de 15 à 35 dollars, mais les articles partagés sur Facebook et Twitter par le journal restent gratuits, et l’accès à cinq articles par jour reste gratuit via Google. Le pari du New York Times s’est révelé être un bon choix puisque le site Internet est de nouveau rentable. Mais le New York Times a, tout comme LeMonde.fr, la chance de bénéficier d’une très bonne image dans le domaine de l’information.

LeMonde.fr et le New York Times sont des cas particuliers car peu de journaux généralistes par-viennent à monétiser leur contenu en ligne de la sorte. Le site Internet du quotidien britannique The Time aurait d’ailleurs perdu 90 % de ses lecteurs en passant à un modèle entièrement payant.

Mais l’abonnement ne conquiert pas encore beaucoup d’internautes, excepté sur les mé-dias célèbres comme LeMonde.fr ou Media-part (qui a su se démarquer en publiant des contenus polémiques payants). Les lecteurs préfèrent profiter d’un contenu gratuit avec publicité plutôt que d’accéder à un contenu exclusif en payant. Ainsi, 77% des répondants à mon questionnaire «Quel est l’avenir de la presse en ligne ?» ne sont pas abonnés à un média en ligne.

3. Le data-journalisme : vraie tendance, fausse solution ?

Selon Wikipédia, «le Journalisme de données (data journalism en anglais) est une nouvelle technique jour-nalistique qui consiste à analyser des données complexes (par exemple des statistiques sportives) ou à ex-traire des informations pertinentes de quantités importantes de données (data mining). On l'appelle aussi le journalisme "hacker", censé rapprocher journalistes ("hacks") et passionnés d'informatiques ("hackers") pour faire évoluer le journalisme.»De plus en plus de médias français se mettent au journalisme de données qui attirent beaucoup de lecteurs. Les lecteurs cherchent en effet de plus en plus des synthèses de chiffres sur un thème par-ticulier représentées graphiquement comme les infographies (voir «L’infographie des infographies ci-contre), des articles basés sur des données fiables, des sources sûres. Les lecteurs demandent de plus en plus à avoir confiance dans la presse qu’ils lisent, sans qu’elle soit catégorisée politique-ment. Le journalisme de données, en s’appuyant sur des données dont les sources sont vérifiables directement, conforte le lecteur, et lui donne accès aux informations qu’il souhaite rapidement et de façon synthétique. Le data-journalisme va de paire avec l’ouverture des données publiques (opendata) car le data-journalisme nécessite des données disponibles. Contrairement à d’autres pays, la route est encore longue en France avant d’avoir accès à toutes les données étatiques (don-nées relatives aux transports, à l’environnement, etc.) même si les villes de Rennes, Nantes et Mar-seille ont déjà franchi le pas.

C’est le média britannique The Guardian qui a signé l’acte de naissance du journalisme de données lors de l’affaire des notes de frais en Grande-Bretagne. The Guardian avait alors mis en ligne toutes les notes de frais en ligne sur son site Internet et avait demandé à ses lecteurs de faire le tri selon Nicolas Kayser-Bril, data-journaliste. The Guardian s’est désormais fait un spécialiste du journa-lisme de données avec www.guardian.co.uk/data et une baseline explicite : «Facts are sacred».

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Benoit Tabaka, blogueur, émet une certaine réserve à l’encontre du journalisme de données : « La donnée ne permet de dire que ce qu'elle répertorie. La donnée n'est pas universelle ou omnisciente. Et se foca-liser sur cette information, sur la face visible de l'iceberg a pour effet bien souvent de masquer la réalité et donc l'information, à savoir ce qui n'est pas dans la donnée elle-même.» Sur Owni, Caroline Goulard écrivait en 2010 que cette nouvelle forme de traitement de l'informa-tion avait 4 dimensions :1- Compréhension : le data-journalisme permet de mieux comprendre le monde2 - Personnalisation : le data-journalisme permet de personnaliser la vue sur le monde3 - Investigation : le data-journalisme permet d'éclairer autrement le monde4 - Participation : le data-journalisme permet de participer à la description du monde

Aujourd’hui, le data-journalisme est présent un peu partout sur les médias en ligne, mais Owni, Mediapart, Rue89 et LeMonde.fr (qui l’a notamment utilisé pour faire comprendre la catastrophe de Fukushima et l’affaire DSK en quelques minutes grâce à des infographies) en sont les plus grands ambassadeurs.

Mais si le data-journalisme est un vrai phénomène, suffit-il a créer des journaux en ligne qui lui sont consacrés ? C’est l’expérience qu’a fait le pure player Owni (Objet Web Non Identifié) leader du data-journa-lisme en France depuis 2009. Le site français s’est fait connaître du grand public notamment avec l’affaire des câbles diplomatiques de Wikileaks. Owni avait été contacté par Julien Assange, fonda-Q u e l a v e n i r p o u r l a p r e s s e e n l i g n e ?! C a r r i o B é n é d i c t e

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Infographie des infographies

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teur de Wikileaks, lui même, pour la conception de l’interface technique de visualisation des câbles diplomatiques sur le site de Wikileaks. Le contenu publié par Owni est d’utilité publique : la géo-localisation des bureaux de vote en France, une carte collaborative pour localiser les centres de soin du sida dans le monde, une iconographie dynamique des ministres mêlés à des scandales... «Faire du beau et de l’intelligent pour sublimer les contenus dans un univers groggy d’informations», selon la formule de Frédérique Roussel pour Libération.

Ce choix éditorial finit par payer. En septembre 2011, la Online News Association (ONA) remet le prix du «meilleur site d’informations en ligne en langue non anglaise» à Owni pour son innovation journalistique pour la seconde année consécutive. Une première française. La société 22mars, édi-trice d’Owni, effectue une première levée de fonds de 340 000 euros avec l’entrée d’une dizaine d’investisseurs, dont Xavier Niel (Kima Aventures) et Marc Simoncini (Meetic). Nicolas Voisin, co-fondateur du site en 2007, embauche (trop ?) : «Il y a un an, il y avait cinq salariés. Il y a six mois, quinze. Aujourd'hui, il y en a 37 et, en avril, ce sera 42"» confie-t-il à Stratégies. «En février dernier, une dépêche AFP annonce qu’Owni lèvera 1,5 million d’euros en mars. Ce deuxième tour de table n’arrivera finalement que quatre mois plus tard, pour un montant moindre que celui espéré (550 000 euros), l'investisseur prévu ayant fait faux bond» explique Alexandre Hervaud dans «Malaise à Owni, la soucoupe est pleine» dans Les Inrocks (3 Août 2011).

Des départs de salariés, des tensions internes ont été observés au sein de la soucoupe. Nicolas Voisin est mis en cause «Il a plein d’idées, parfois trop même. Il veut être patron de start-up et patron de presse à la fois, mais les deux ne sont pas toujours conciliables», explique Alexandre Léchenet, qui a quitté 22Mars/Owni fin juin. (LesInrocks 3 Août 2011) Les finances du pure-player sont dans le rouge et les salaires des journalistes sont revus à la baisse à hau-teur de 10 à 20%. Difficile d’être un média innovant et qui a choisi la beauté et la qualité des articles au détriment de quelques res-sources financière comme la publicité. Owni a fait le choix de n’afficher aucune publicité sur son site. Le site, très graphique, cherche à être plaisant à regarder et à lire au maximum. Le modèle économique d’Owni est donc qu’il n’en a pas : pas de publicité, pas d’abonnement en internet. Owni est financé par d'autres activités: création de sites web, vente d'applications, notamment pour des sites d'infos, conseils et repose pour le moment essentiellement sur des levées de fonds. Jusqu’à ce que les invetisseurs viennent demander à Owni de rendre des comptes... La publicité ne pourrait surement pas rentabiliser tous les investissements effec-tués, comme l’emploi de nombreux journalistes. Le data-journalisme attire, certes, mais requiert un travaille monstrueux d’analyse de données et de synthèse pour l’écriture d’un seul article. Consacrer un média entière-ment au journalisme de données parait donc difficile, mieux vaut l’intégrer à des médias déjà existants ayant une publication d’articles importante.

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4. Le mobile : un nouvel eldorado pour la presse ?

La tendance de la navigation sur Internet aujourd’hui est au SOLOMO, Social, Local, Mobile, ex-pression lancée par plusieurs ténors du web outre-Atlantique en 2010. Une application Mobile, permettant d’avoir une interaction Sociale tout en exploitant des données géographiques d’un mar-ché Local. 54% des personnes interrogées consultent la presse en ligne sur leur mobile grâce à l’application dédiée et 21% des personnes interrogées consultent la presse en ligne sur tablette numérique. Le développement des tablettes tactiles ces dernières années a permis l’émergence de kiosque nu-mérique. Le kiosque numérique permet d’acheter des quotidiens et magazines au format numéri-que et tire donc profit des ventes de tablettes.

« Nous avons connu un formidable essor avec le développement de l'iPad et des autres tablettes », indique Aymeric Bauguin, codirecteur général de HDS Digital, la filiale numérique de Lagardère qui gère Relay.com. « En douze mois, le nombre de téléchargements de notre application a triplé et notre chiffre d'af-faires aussi », indique Aymeric Bauguin. Selon lui Relay.com serait passé de 80.000 magazines télé-chargés en juillet 2010 à 250.000 en juillet dernier.

Par ailleurs, depuis janvier, la société concurrente éditant Lekiosque.fr, conçu comme un magasin de journaux virtuel, aurait augmenté son chiffre d'affaires de 50 % chaque mois. Elle espère attein-dre 5 millions d'euros d'ici à la fin de l'année.

ePresse Premium, lancé par un groupement d'intérêt économique associant cinq quotidiens (« Le Figaro », « Les Echos », « Libération », « Le Parisien »-« Aujourd'hui en France » et « L'Equipe ») et trois news magazines (« Le Nouvel Observateur », « L'Express » et « Le Point »), connaît également un départ positif puisque 35 000 téléchargements de cette application auraient été enregistrés de-puis juin selon l’AFP. « Environ 15 % des revenus sont prélevés aux éditeurs pour le fonctionnement de la plate-forme. Les éditeurs ont aussi la possibilité de récupérer l'intégralité des données clients », explique Frédéric Filloux, le directeur général.

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Même si les ventes de presse au format numérique restent encore faibles puisqu’elles n’atteignent que 1% du total du marché, l’effervescence de la navigation sur mobiles et tablettes peut laisser présager aux kiosques numériques de beaux jours devant lui. Selon une étude du cabinet GfK pu-bliée en juillet 2011, 350.000   tablettes ont été vendues en France au premier semestre, contre 435.000 sur toute l'année 2010.  GfK prévoit que 1 million de tablettes devraient être vendues en France d'ici à la fin de l'année.

Evidemment, les téléphones mobiles ne sont pas adaptés à la lecture d’articles longs, mais les ta-blettes tactiles permettent des innovations qui enrichissent les expériences de lecture (vidéos, d’animations, etc). Mais l’internet mobile comporte une vraie valeur ajoutée puisque le lecteur de-vient acteur de l’information. Il choisit l’information qu’il souhaite consulter grâce à des applica-tions adaptées aux usages et terminaux.

La lecture sur terminaux mobile est une forme spécifique d’usage qui permet de plus la visualisa-tion globale, qui accroit le phénomène de sérendipité. La sérendipité est la découverte d’une in-formation inattendue dans le parcours de lecture, l’attention du lecteur va être retenue par une in-formation qui l’intéresse par hasard alors que sa recherche initiale était différente. Le lecteur de-vient maître des informations qui parviennent à lui et maître de leur hiérarchie.

Plusieurs applications mobiles sortent du lot dans le secteur de la presse. Ainsi, le Times Skimmer (conçue par le New York Times) propose une information sous forme de mozaïque qui facilite la lecture et choix de l’information au lecteur. L’application vise à résoudre le problème d’infobésité, à réduire le contenu proposé afin que le lecteur l’assimile et le lise plus facilement (le contenu change notamment en fonction de la taille de l’écran).

« L’avenir des sites d’informations ce sont plutôt des applications, ce ne sont pas forcément des choses qui vont passer dans le navigateur. (...) C'est peut-être avec l'iPad et l'iPhone que les journaux ont fait le plus preuve de créativité." explique Benoît Drouillat.

Après avoir lancé The Guardian Eyewitness, une application consacrée à la photo d’actualité, le journal a lancé sa version ipad. Elle comporte de la publicité qui est clairement identifiée et séparée des contenus éditoriaux. Il s’agit d’un moyen de rentabiliser l’installation sans pour autant polluer la lecture des utilisateurs de publicité.

Mais beaucoup d’éditeurs de presse sont découragés par le mobile notamment à cause des obliga-tions d’Apple : obligation de reverser 30% du prix de vente de l’application sur l’App store (vente en ligne d’application iPhone et iPad) et 30% des ventes réalisées au sein de l’application. L’appli-cation iPad ou iPhone nécessite également la validation d’apple avant publication. Mais les édi-teurs peuvent toujours se tourner vers le système d’exploitation mobile Android, par Google, qui vient de passer devant celui d’Apple le 26 octobre 2011. «La base installée sous Android s'élève désor-mais à 190 millions d'appareils, soit 2,4 fois plus que celle sous iOS, le système d'exploitation de l'iPhone, l'iPod Touch et l'iPad ; « d'ici à 2016, l'écart sera de 3 pour 1 » selon ABI Research.» selon La Tribune. Les éditeurs seront donc de moins en moins dépendants des conditions restrictives d’Apple pour se développer sur mobile.

Par ailleurs, les entreprises de presse sont soumises à un taux de TVA de 19,6 % lorsqu'elles ven-dent leur produit par le biais de kiosques mobiles, contre 2,10 % pour les exemplaires papier.

Selon Gilles Blanc (Benchmark Group), "la majorité du trafic Internet passera par les terminaux mobiles d'ici 2014". Etre présent sur mobile est donc désormais une nécessité. Il y a aujourd'hui entre 10 et Q u e l a v e n i r p o u r l a p r e s s e e n l i g n e ?! C a r r i o B é n é d i c t e

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13 millions de mobinautes, soit autant de mobinautes qu'il y avait d'internautes à la fin des années 90. «Le nombre de mobinautes s'élevait en février 2011 à 18 millions, soit une progression de 26 % sur un an» explique ComScore. (est considéré comme mobinaute un individu qui a soit consulté un site ou une application mobile, soit téléchargé du contenu depuis un téléphone mobile au cours de strois derniers mois)

En 2010, 435 000 tablettes tactiles ont été vendues en France selon Gfk. L'iPad aurait une part de marché estimée à entre 90 et 95 % car il a été le premier à se lancer. Selon certains observateurs, trois millions de tablettes pourraient être vendues en France en 2012, mais ce marché pourrait être amené à grandir beaucoup plus rapidement que prévu. Amazon a en effet décidé de lancer sa pro-pre tablette destinée à concurrencer l’iPad d’Apple, le Kindle Fire. Le Kindle Fire est vendu à perte par Amazon, qui mise sur la vente de ses contenus en ligne pour compenser ces pertes. Le gouver-nement pourrait également mettre en place un prêt étudiant destiné à l’achat de tablettes numéri-ques.

Mais "en France, il n'y a que deux à trois éditeurs qui arrivent à vendre plus de 50 000 exemplaires d'une application payante", estime Jérôme Stioui, d’Ad4Screen. L’idéal serait donc de proposer son appli-cation gratuitement et de se rémunérer par la publicité sur mobile.

La consultation d’informations/actualités sur tablet-tes arrive en quatrième position dans la liste des principaux usages des tablettes numériques, juste derrière le jeu, la recherche, et la consultation d’e-mail (source Admob pour le Journal du Net). L’in-formation a donc une part importante dans la navi-gation sur tablette.

Même si l’Internet mobile n’est pour l’instant pas un eldorado pour la presse en ligne, il pourrait rapide-ment le devenir par le biais de la publicité au sein d’applications dédiées. En effet, les smartphones et les tablettes numériques prennent de plus en plus de place dans notre navigation sur Internet au quo-tidien et profiter de cet essor pourrait être un revenu supplémentaire pour les médias en ligne. L'industrie mobile pourrait générer mille milliards de dollars de revenus annuels dès 2014, selon les prévisions de l'institut Gartner.

Par ailleurs, l’intégration de services qui permettraient l’interaction sociale au sein des applications mobiles de la presse en ligne pourrait être une solution de développement supplémentaires, comme la tendance SoLoMo l’énonce.

5. Le crowdfunding ou le financement participatif par les internautes

«Dans une économie numérique, où les biens sont duplicables à l’infini et sans coûts, le retour de la sous-cription s’inscrit presque dans un mouvement naturel de transfert de processus de financement en aval (paiement après production) aux processus de paiement en amont (pré-paiements conditionnels avant la pro-

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duction) plus adaptés. Il est question ici plus de confiance  et d’acceptation, que de mode. L’engouement du public ne sera plus alors vécu comme une menace pour les créateurs culturels, comme cela devient progressi-vement le cas actuellement de manière absurde. » (Source :crowdfunding.eu)

Le crowdfunding, littéralement financement par les foules, est notamment le concept d’Ulule.com : «vous ne payez que si le porteur de projet ou le vendeur atteint son objectif de financement. Une nouvelle façon d'aider, de partager ou de participer à l'éclosion de bonnes idées». Dans la lignée de MyMajorCom-pany qui permet d’investir dans la production musicale, n’importe quel projet peut être soumis sur Ulule : édition d’un livre, production d’un film, sites Internet, impression d’affiche, etc. Après un an d’existence, Ulule a permis le financement de 300 projets grâce au soutien de 15 000 participants. Le crowdfunding est un concept à succès puisque de nombreux sites s’inspirent de ce principe de-puis quelques années, en France et dans le monde. Ooctopus par exemple est une initiative fran-çaise mêlant crowdfunding et crowdsourcing des compétences et qui permet de Mettre en relation les artistes avec des co-équipiers et trouver des financements à la source. Une solution envisagée par Hugo Amsellem pour sauver les petites entreprises musicales des difficultés financières.

Face aux difficultés financières de certains sites d’informations, le crowdfunding peut être une solu-tion. Le 28 mars 2011, la plateforme de crowdfunding destinée à la presse en ligne «J’aime l’Info» a été lancée. Jaimelinfo.fr, dirigée par le cofondateur de   Rue89   Laurent Mauriac et fondée par les éditeurs de la Spiil , est une plate-forme de financements collectifs qui vise à rassembler des dons pour la presse en ligne.Six mois après le lancement de J’aime l’info, Laurent Mauriac dresse le bilan : 122 sites sont ins-crits au service, 30 projets ont été

présentés et 2 ont été financés. Un des projets financés est un site traitant de l'actualité du club de foot de Monaco qui a réunit assez rapidement 1 000€ de dons pour changer son matériel, et le re-portage de Politis sur le gaz de schiste, selon Erwann Gaucher. Après ce premier succès, Politis pense renouveler l'expérience du reportage financé par les internautes. «Le bilan est clair : il faut vraiment que les sites soient moteurs et animateurs de leur projet pour déclencher les dons des internautes. Cela ne peut pas suffire de proposer un projet sur Jaimelinfo et de mettre des ban-nières sur son site : il faut expliquer, motiver, animer, mobiliser ses communautés pour que les gens franchis-sent le pas et donnent. Il faut une proposition claire, un sujet vraiment mobilisateur et le faire vivre, c'est ce que Politis a su faire " explique Laurent Mauriac.

Le crowdfunding peut donc permettre de financer certains projets de la presse en ligne et apporter une aide précieuse.

De son côté, Numerama a intégré Flattr. Flattr part de l’idée du mécénat global imaginé par Francis Muguet et Richard Stallman. Selon Wikipédia, «le mécénat global est une proposition destinée à fournir une solution au problème du financement des auteurs des œuvres téléchargées sur Internet.» Le principe du Q u e l a v e n i r p o u r l a p r e s s e e n l i g n e ?! C a r r i o B é n é d i c t e

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mécénat global est que chaque internaute verse de manière obligatoire une certaine somme d'argent, cette somme n'est ni une redevance, ni une taxe, et est versée au Fournisseur d'Accès Internet (FAI)»

Le principe de Flattr est simple : chaque utilisateur paie une somme fixe chaque mois sur le site de Flattr. Lorsqu’il navigue sur Internet, sur des sites d’informations, des blogs, etc. l’internaute ins-crit sur Flattr peut cliquer sur un Flattr s’il veut donner une somme d’argent à ce site. A la fin du mois, la redistribution est faite en fonction du nombre de clics qu’a attribué l’internaute avec la somme d’argent initiale. Par exemple, si l’internaute a versé 6 euros à Flattr et qu’il a cliqué 10 fois sur des boutons Flattr, chaque site internet sur lequel l’internaute a cliqué recevra 60 centimes d’euros. Le principe est le même que le partage d’un gâteau. Flattr permet de donner de l’argent aux sites Internet que l’on trouve de qualité. Le principe même de Flattr peut se résumer en l’adage : « Ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières », qui est d’ailleurs mentionné à la fin de sa vidéo explicative.

Si Flattr est un idée excellente, peu de sites Internet et peu d’internautes s’en servent. 63% des per-sonnes interrogées dans mon questionnaire «Quel avenir pour la presse en ligne ?» ne connaissent pas Flattr et seulement 15% des personnes connaissant Flattr ont déjà «flatté» du contenu (il est

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Image explicative de Flattr.

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indispensable de préciser qu’un grand nombre de personnes qui ont répondu à mon questionnaire sont des internautes «éclairés»). Numerama avait choisi d’intégrer Flattr d’une manière unique au monde : en plus d’avoir un bou-ton Flattr au dessus des articles publiés, chaque personne inscrite sur Numerama pouvait relié son compte Flattr et Flattr était intégré jusque dans les commentaires des lecteurs sur les articles. Ainsi, les commentateurs des articles pouvaient être rémunérés lorsqu’un autre lecteur choisissait de «flatter» son commentaire.

Malheureusement, les internautes n’ont pas le réflexe Flattr et si l’intégration de Flattr sur Nume-rama a été un succès lors de son lancement (l’article annonçant l’intégration de Flattr sur Nume-rama a été flatté plus de 100 fois) le système s’est rapidement épuisé et peu de commentateurs uti-lisaient le service, ne rapportant pas d’argent aux lecteurs de Numerama et ne faisant gagner que quelques euros par mois au site Internet (qui compte pourtant 2,5 millions de visiteurs uniques mensuels). Numerama a donc choisi d’arrêter l’intégration de Flattr dans les commentaires.

Le crowdfunding peut être une bonne méthode pour la presse en ligne afin de compléter ses reve-nus ou de financer des projets, mais ne peut, en l’état actuel des choses, en aucun cas devenir le modèle économique de référence pour les médias sur Internet. Le crowdfunding est une solution encore trop peu connue du grand public et des internautes. Par ailleurs, beaucoup d’internautes ont une lecture passive de la presse en ligne, se contentent de lire l’article pour obtenir l’informa-tion, sans commenter ou plus simplement partager sur les réseaux sociaux. Les faire entrer dans une démarche active d’inscription sur un nouveau service puis de paiement des articles en fonc-tion de ce qu’ils aiment est une chose qui n’est pas envisageable pour le moment. Il faut donc que les médias eux-même essaient de faire connaître le crowdfunding à tous leurs lecteurs pour que cela puisse réellement fonctionner un jour.

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Conclusion

En réalisant ce mémoire sur la presse en ligne, je n’avais aucunement la prétention de trouver une solution aux médias en ligne pour qu’ils puissent dégager plus de revenus. Le but était surtout pour moi de regarder les différents modèles existants et quels étaient ceux qui pouvaient dégager plus de ressources que d’autres. Malheureusement, je n’ai pas trouvé la formule magique mais je pense que le mobile (téléphones et tablettes) offre beaucoup de possibilités qui n’ont pas encore été explorées car le tactile peut permettre des usages innovants dans la lecture et la recherche d’infor-mations.

Une chose est sûre, selon moi les sites Internet des journaux ne cannibalisent pas leurs ventes au numéro. Je pense qu’un fidèle lecteur d’un journal continuera à acheter la version papier, c’est d’ailleurs mon cas avec plusieurs journaux. De plus, je pense qu’Internet est d’avantage un vecteur de découvertes qu’un tueur de la presse papier. La navigation sur le web permet de découvrir de nombreux journaux que nous n’aurions pas acheté initialement en version papier, cette découverte peut elle aussi conduire à l’achat.

L’audience de masse est bien évidemment le nerf de la guerre dans la majorité des médias en ligne, puisqu’ils s’appuient principalement sur la publicité afin de tirer des ressources financières. Les sites de presse traditionnels sont ainsi amenés à se différencier pour tirer leur épingle du jeu, pour se distinguer des autres journaux vis à vis des lecteurs, mais aussi des annonceurs. Je pense qu’In-ternet a amélioré certains journaux, qui sont tenus à la qualité et à l’exigence de plus en plus rude des lecteurs sur Internet, qui peuvent changer de site d’informations d’un seul clic. Leurs produc-tion doit désormais être d’une qualité irréprochable, et leurs rédactions sont d’avantage responsa-bilisée.

Le constat est dur mais simple : la plupart des internautes ne fait pas de concessions. Nombreux sont ceux qui ne souhaitent pas payer pour s’informer et qui souhaitent avoir accès à tout le conte-nu gratuitement. Par ailleurs, beaucoup ne tolèrent pas la grande place que prend la publicité sur les sites d’informations, qui est pourtant le gagne pain de la majorité d’entre eux.

La presse généraliste étant saturée, un média qui voudrait se lancer se doit d’être très spécialisé et de proposer de la valeur ajoutée aux lecteurs.

A partir de cette réflexion sur les modèles économiques de la presse en ligne, quel modèle écono-mique proposer à EntrepreNantes ? Avec 30 000 visiteurs uniques mensuels, EntrepreNantes ne peux pas tirer de revenu suffisant de la publicité via des régies publicitaires pour être rentabilisé. Les grandes marques passant par les ré-gies publicitaires pour avoir de la visibilité sur les médias ne trouveraient pas de contrepartie suffi-sante. En revanche, la légitimité (portée également par Numerama) et la crédibilité croissante d’En-trepreNantes au sein des startups du web à Nantes pourrait lui permettre de tirer des revenus de la vente d’espace publicitaire à des startups de Nantes et de sa région qui voudrait accroître leur visibilité sur un média très spécialisé, puisque consacré au web à Nantes. Au delà d’accroître sa visibilité, cet affichage sur un site spécialisé dans le web à Nantes pourrait même permettre à des sociétés du secteur de tout simplement se faire connaître dans la région et de mettre en avant leur activité.

Un modèle économique mixte n’est pas envisageable pour EntrepreNantes, car même si les analy-ses des articles publiés sur le site sont fines, les internautes préfèreront se rendre sur un site diffé-

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rent, qui proposera sensiblement la même actualité mais moins aboutie, que de payer pour avoir accès au contenu.

Par ailleurs, EntrepreNantes possède un annuaire comptant de 115 entreprises du web à Nantes mis à jour régulièrement. Cet annuaire référence à la fois les activités des sociétés, leurs adresses, les adresses mails des contacts privilégiés de ces sociétés, etc. En proposant un annuaire encore plus étoffé avec des informations inédites sur ces sociétés, EntrepreNantes pourraient attirer des abonnements payants à cet annuaire (à la fois les concurrents des sociétés présentes, mais aussi aux clients potentiels). Cet outil est un atout BtoB indéniable.

Il faut que les entrepreneurs trouvent un intérêt à payer pour du contenu et qu’ils bénéficient d’une expertise qu’ils ne trouvent pas ailleurs. Un forum proposant l’expertise d’entrepreneurs reconnus dans des domaines précis pourrait être envisagé. Les entrepreneurs qui ont besoin de conseils poseraient des questions sur ce forum et bénéficieraient de l’avis d’experts sur des pro-blèmatiques données. Ce forum pourrait devenir une vraie boîte à outil de l’entrepreneur du web à Nantes.

La force d’EntrepreNantes est son positionnement BtoB, c’est ce coeur de métier qui doit être mo-nétisé.

Pour conclure, je terminerai par une formule de Guillaume Champeau, fondateur de Numerama «L'avenir de la presse écrite n'est pas une question de modèle économique, c'est une question d'am-bition, de talent, et d'honnêteté».

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Annexes

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Page d’accueil d’EntrepreNantes.com

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Article «Bienvenue sur EntrepreNantes !» par Guillaume Champeau

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Page d’EntrepreNantes consacrée aux interviews vidéos d’entrepreneurs

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Article sur la deuxième levée de fonds de DoYouBuzz

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Article dévoilant le programme du Web2Day en exclusivité

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Article sur les différents projets du premier Startup Week end Nantes accompagné d’une vidéo sur l’évènement vue près de 500 fois

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Annuaire d’entreprises d’EntrepreNantes (comptant 116 entreprises aujourd’hui)

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Compte Twitter d’EntrepreNantes (1055 abonnés pour 275 abonnements et 735 tweets)

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Article publié sur Numerama annonçant l’ouverture de la Cantine Numérique de Nantes avec inter-view vidéo d’Adrien Poggetti, son directeur

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Bannière publicitaireMise en avant du comparateur de prix de Numerama

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Communiqué de presse annonçant l’intégration de Flattr sur Numerama (30/11/10)

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Numerama en 10ème position du classement des site médias pure players les plus sou-vent mentionnés sur Facebook (derrière 01net.com et Mediapart)

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195 responses

Summary See complete responses

Quel type de presse consultez vous régulièrement ?Journaux papier 90 46%Journaux sur le web 147 75%Presse magazine sur le web 86 44%Presse papier et en version numérique 57 29%Aucune 3 2%

People may select more than one checkbox, so percentages may add up to more than 100%.

Pour vous, la consultation de la presse en ligne passe-t-elle par les réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter ?Exclusivement 15 8%Parfois 138 71%Rarement 30 15%Jamais 12 6%

Etes-vous abonné à un média en ligne ?Oui 45 23%Non 150 77%

Si oui, à combien de médias en ligne êtes-vous abonné ?1 1 1%2 1 1%3 4 2%4 2 1%5 0 0%Plus 8 4%

Quel est votre budget mensuel consacré à l'information (presse papier et en ligne) ?0 56 29%entre 0 et 10 euros 75 38%entre 10 et 20 euros 36 18%entre 20 et 30 euros 15 8%Plus de 30 euros 13 7%

La publicité vous dérange-t-elle sur les journaux en ligne ?Oui 82 42%Non 113 58%

Questionnaire «Quel avenir pour la presse en ligne ?» diffusé sur mes comptes Twitter et Facebook

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Bibliographie

Le journal des entreprise : «TIC : Nantes veut devenir une place forte du numérique» http://www.lejournaldesentreprises.com/editions/44/actualite/fait-du-mois/tic-nantes-veut-devenir-une-place-forte-du-numerique-04-03-2011-117272.php

Numerama :

- «Internet s’impose en numéro 2 pour l’information en France» http://www.numerama.com/magazine/20252-internet-s-impose-en-numero-2-pour-l-information-en-france.html

- «Internet est un révalateur et non la cause de la crise de la presse écrite» http://www.numerama.com/magazine/20261-internet-est-un-revelateur-et-non-la-cause-de-la-crise-de-la-presse-ecrite.html

Challenges : «Les journaux traditionnel auront disparus en 2040»http://www.challenges.fr/actualite/media/20111003.AFP3212/les-journaux-traditionnels-auront-disparu-en-2040-ompi.html

Journalismes.info : http://www.journalismes.info

Alternatives économiques : «La presse en ligne se cherche encore un modèle économique» http://www.alternatives-economiques.fr/la-presse-en-ligne-se-cherche-encore-un-modele-economique_fr_art_630_53799.html

Le Journal du Net : - «Où va le marché des tablettes tactiles ?»:

http://www.journaldunet.com/ebusiness/internet-mobile/marche-tablettes

- «Sites médias pure players : Rue89 de loin le plus social» :http://www.journaldunet.com/ebusiness/le-net/sites-sociables-facebook/sites-medias-pure-players.shtml

Innovation Cities : «2011 Innovation Cities Index World City Rankingshttp://www.innovation-cities.com/2011-Innovation-Cities-Index-World-City-Rankings/

Frenchweb : «Le presse quotidienne régionale confrontée a u x e n j e u x n u m é r i q u e s » http://frenchweb.fr/medias-la-presse-quotidienne-regionale-confrontee-aux-enjeux-du-numerique/

Owni : «Données publiques et journalisme : une mine de richesse»http://owni.fr/2010/07/07/donnees-publiques-et-journalisme-une-mine-de-richesses/http://owni.fr/2010/04/07/quatre-voies-du-datajournalism/

Tabaka : «Un nouveau défi pour le data-journalisme face à l'opendata ?»http://tabaka.blogspot.com/2011/08/un-nouveau-defi-pour-le-data.html

Les Inrocks : «Malaise à Owni : la soucoupe est pleine»http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/68578/date/2011-08-03/article/malaise-a-owni-la-soucoupe-est-pleine/

Ecrans : Owni secoue la galaxie de l’infohttp://www.ecrans.fr/Owni-secoue-la-galaxie-de-l-info,11264.html

Stratégies : Owni se développe sur tous les supportshttp://www.strategies.fr/afp/20110218115437/webradio-magazine-papier-site-aux-usa-owni-se-developpe-sur-tous-les-supports.html

ErwannGaucher : «Dans les coulisses du premier reportage financé par des internautes»http://www.erwanngaucher.com/23092011Dans-les-coulisses-du-premier-reportage-finance-par-des-internautes,1.media?a=715

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