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MODERNISER LE CŒUR DES SYSTÈMES D’INFORMATION Les nouveaux mots clés de la gestion des infrastructures : Virtualisation, haute disponibilité, environnement ouvert et optimisation des applications 26 AVRIL 2007

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MODERNISERLE CŒUR DES SYSTÈMES D’INFORMATION

Les nouveaux mots clés de la gestion des infrastructures : Virtualisation, haute disponibilité, environnement ouvert et optimisation des applications

26 AVRIL 2007

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Les nouveaux mots clés de la gestion des infrastructures :Virtualisation, haute disponibilité, environnement ouvert

et optimisation des applications

UN RENDEZ-VOUS DÉDIÉ À LA GESTION DES INFRASTRUCTURES> 10 questions clés

Comment… ?

✓ améliorer l’utilisation des serveurs ?✓ diminuer les coûts matériels ?✓ optimiser les besoins en matière de puissance

et de refroidissement ?✓ augmenter l’uptime des systèmes ? ✓ accélérer le provisioning des serveurs,

du matériel de stockage et des postes clients ?✓ accroître la protection des données ?

réduire les risques de sécurité ?✓ tirer parti des nouveaux modèles économiques

liés à l’opensource, à l’interopérabilité des systèmes ?

✓ garantir une reprise d’activité rapide ?✓ créer une infrastructure flexible ? mettre en place

une architecture logicielle souple et évolutive ?✓ permettre une souplesse au niveau de l’activité,

des métiers de l’entreprise ?

> “Anticiper ces enjeux pour une rationalisation de la dépense informatique”, fil rouge de cet événement destiné aux acteurs de la transformation du système d’information : les DSI mais aussi les responsables infrastructures, les directeurs des études, les responsables de datacenters, les architectes, urbanistes et chefs de projets.

> Des débats avec des experts, des leaders technologiques du marché et des entreprises confrontées aux différentes problématiques de la gestion des infrastructures.

Inscriptions : [email protected] ou http://conferences.lemondeinformatique.fr

Les nouveaux mots clés de la gestion des infrastructures :Virtualisation, haute disponibilité, environnement ouvert

et optimisation des applications

Le jeudi 26 avril 2007Automobile Club de France – Paris

MODERNISER LE CŒUR DES SYSTÈMES D’INFORMATION

MODERNISER LE CŒUR DES SYSTÈMES D’INFORMATION

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CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI” | 26 AVRIL 2007 | 3

SOMMAIREÉDITO

VIRTUALISATION Paru le 13 octobre 2006

> LES SERVEURS X86 À LEUR TOUR CONCERNÉS

VIRTUALISATION : PIÈCE MANQUANTE DU « ON DEMAND »Après quinze ans de banalisationdes architectures x86, l’heure

de la consolidation de serveurs et de la rationalisationde la production a sonné. .......................................... 4

> LES PRESTATAIRES D’INFOGÉRANCE À LA POINTESteria transforme la virtualisation en argument commercial ..............................7

> VOYAGE AU CENTRE DE LA MACHINELes multiples facettes de la virtualisation de serveurs x86................8

STOCKAGE Paru le 3 novembre 2006

> VIRTUALISATION DE NAS, WAFS, CDP, CAS

CES TECHNOLOGIES QUI RÉVOLUTIONNENT LE STOCKAGELes spécialistes du stockage ont en réserve un arsenal

de technologies destinées à simplifier sonadministration et à améliorer les performances et la protection des données tout en se conformant aux exigences réglementaires. ..................................10

> LA PÉRENNITÉ DE L’ARCHIVAGE ÉLECTRONIQUE EN QUESTIONBien choisir ses formats de données .......13

> AVEC DES VOLUMES DE DONNÉES QUI EXPLOSENTL’Institut Gustave Roussy stocke radios et IRM sur un CAS ................14

DATA CENTER Paru le 12 janvier 2007

> LA DENSITÉ DES SERVEURS MET LES CENTRES DE CALCUL SUR LA CORDE RAIDE

COUP DE CHAUD SUR LE DATACENTERLes exploitants de salles blanchessont presque tous confrontés à l’augmentation de la

consommation électrique et aux problèmes dedégagement de chaleur qui l’accompagnent. Pour éviter le pire, la mise en œuvre d’une stratégiespécifique se révèle souvent nécessaire ......................16

> ALORS QU’ELLE REPRÉSENTE DÉJÀ LA MOITIÉ DU COÛT D’EXPLOITATION D’UN SERVEURFacture électrique : à l’heure des comptes...................................19

> LA RÉPONSE DE L’INDUSTRIELes constructeurs s’emparent du débat sur l’énergie ..................................20

OPEN SOURCE Paru le 26 janvier 2007

> UN BILAN GLOBALEMENT TRÈS POSITIF

CE QUE LES DSI PENSENTDE L’OPEN SOURCEAvantage économique, support etmaintenance, conditions delicences, fonctionnalités, sécurité…

Le Monde Informatique a interrogé des DSI sur leurperception des logiciels libres. ...................................22

> TÉMOIGNAGESLes DSI expliquent leur positionface au logiciel libre ......................................23

> POUR LE CIGREF, UNE FAÇON DE DESSERRER L’ÉTAU DES ÉDITEURS« Limiter les situations de monopoles ».........27

> GÉRER L’ESSOR DES LOGICIELS OPEN SOURCEAttention à l’indigestion des technologies libres.................................28

CONTINUITÉ DE SERVICES Paru le 16 février 2007

> L’OBLIGATION LÉGALE LA PLUS CONTRAIGNANTE POUR LA PROFESSION

CONTINUITÉ DE SERVICE,LE PREMIER DEVOIR DU DSILa réglementation oblige lesentreprises à garantir la pérennité

des données légales, donc, dans la pratique, la continuitédu service informatique. Seul le résultat est obligatoire,les moyens techniques restent à l’appréciation du DSI ..30

> FAIRE FACE À DES CONTEXTES JURIDIQUES COMPLEXESOffshore : coûts en baisse, risques en hausse...........................................34

> UNE MÉTHODOLOGIE POUR LA CONSERVATION DE L’INFORMATIONArchivage : commencer par établir unematrice des risques ........................................35

SERVEURS Paru le 2 mars 2007

> UN DÉCLIN TROP VITE ANNONCÉ

SERVEURS : UNIX FAITDE LA RÉSISTANCE Si Unix a régulièrement perdu du terrain au cours des dernières années face

aux serveurs x86 sous Windows et Linux, 2006 a marqué au moins une stabilisation, sinon un retournement du marché. Pour nombre deproductions critiques, les serveurs Risc/Itanium sous Unix restent incontournables ............................36

> INTERVIEW D’ANDREW BUTLER, VICE-PRÉSIDENT ET ANALYSTE DE GARTNER« Pour certains besoins, l’usage d’Unixne se justifie plus »........................................38

> TENDANCE RENVERSÉE EN ENTRÉE DE GAMMEUnix regagne du terrain sur Windows et Linux ...................................39

> RECUL DE HP SUR LE MILIEU ET LE HAUT DE GAMMEIBM poursuit sa percée sur le marché des grands serveurs .................40

PRÉSENTATION DES PARTENAIRES

> APC-MGE...................................................42

> BULL ...........................................................43

> IBM .............................................................44

> SUN ............................................................45

> SYSTAR ......................................................46

> UNISYS ......................................................47

Virtuellementréel

Impossible d’y échapper. Le virtuel est partout : dansles jeux vidéo, dans des

« meta-verse »* bien connus du grand public tels que SecondLife, qui offre généreusement lapossibilité de vivre une secondevie, de créer et vendre des biens(vêtements, immobilier),d’échanger des Linden-dollars… Il ne s’agit plus d’un énièmephénomène de mode high-tech :réservée il y a quelque temps à des projets ou applicationsspécifiques (centres de production, PRA…), la virtualisation toucheaujourd’hui l’ensemble du système d’information. La croissance actuelle dumarché des outils et solutionsde virtualisation l’atteste.La virtualisation informatiqueprésente des intérêts à la foiséconomiques et organisationnelspour les entreprises qui serontdéveloppés à l’occasion de la conférence CIO/Le MondeInformatique sur lesinfrastructures du 26 avril 2007.En complément des échanges et débats auxquels vousparticiperez, nous avonssélectionné cinq dossiers duMonde Informatique vous offrantun panorama des technologiesclés et des enjeux liés à lagestion des infrastructures.Bonne lecture !

ANNABELLE DUCELLIER, DIRECTRICE MARKETING

[email protected]

* meta-universe : univers virtuel.

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V|I|R|T|U|A|L|I|S|A|T|I|O|N

| 26 AVRIL 2007 | CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI”4

> LES SERVEURS X86 À LEUR TOUR CONCERNÉS

Virtualisation : pièce manquante du « on demand »Après quinze ans de banalisation des architectures x86, l’heure de la consolidation de serveurs et de la rationalisation de la production a sonné. Les outils principaux de cette reprise en main ?Les plates-formes de virtualisation, qui font toucher du doigt le concept d’informatique à la demande.

Sommaire> Stockage et réseaux

dans la ligne de mire p 6

> Steria transforme la virtualisation en argumentcommercial p 7

> Serveurs x86 :les multiples facettes de la virtualisation p 8

processeurs Intel ou AMD, qui connaît à son tour un engouement pour cettetechnologie. Engouement créénotamment par la popularité de VMwareESX Server, qui représenterait de 80 à90 % des déploiements sur le marchéfrançais selon tous les intégrateurs etconstructeurs que nous avons interrogés.

Pour Jean-Yves Migeon, de Sun, lavirtualisation de serveurs x86 a les

La virtualisation de serveurs fait sonretour. Née il y a près de quaranteans dans le monde des grandssystèmes avec l’apparition de VM, la technologie est apparue dans le

monde des systèmes distribués au coursdes années ı990, avec les premiers pas des systèmes de partitionnement logiquepour grands serveurs Unix. Aujourd’hui, c’est l’univers des serveurs banalisés, sur

DR Paru le 13 octobre 2006

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V|I|R|T|U|A|L|I|S|A|T|I|O|N

CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI” | 26 AVRIL 2007 | 5

Bandothèque

Baies de stockage

Virtualisationde SAN

Réplication synchrone et asynchrone intersite, snapshots applicatifs hétérogènes,migration de données

Virtualisationde la sauvegarde

Réduction du nombre de robotiques, sauvegardes fiabilisées,amélioration des performances en restauration

Réservation et priorisation de bande passante, allocation dynamique de bandepassante, virtualisation de pare-feu

Virtualisationde serveurs

(environnementx86, HP-UX

et AIX)

Virtualisationdu réseau

etc.

LPAR1Nœudcluster

LPAR2Windows

2003

LPAR3Linux

Red Hat

LPAR4Windows

2003

LPAR1AIX

LPAR2AIX

LPAR3Linux

Red Hat

etc.

Entrepôtde données

Citrix DNS,messagerie

Ressourceshumaines

Finance Bureautique

Ferme de serveurs lames et en rack x86

Couche de virtualisation

HP Integrity Itanium

Couche de virtualisation VSE

IBM System p670

Couche de virtualisation AIX

Pare-feu Pare-feu

Internet WAN MPLS

Administrateurssystème

Développeurs

TMA

mêmes racines que celle des grandsserveurs Unix : « C’est la solution techniqueaux projets de consolidation de serveurs, unetendance forte que l’on a connue dans lemonde Unix et qui gagne aujourd’hui lesserveurs x86. » Un avis largement partagé,à quelques bémols près, chez les grandsconstructeurs, éditeurs et intégrateurs.

Selon Joël Le Ray, le directeurtechnique serveurs et stockage d’IBM, laplupart des serveurs x86 aujourd’huidéployés ne sont utilisés qu’à ı0 ou ı5 %de leur capacité. « Les entreprises cherchentdésormais à optimiser cette ressource avantd’investir dans de nouveaux équipements »,ajoute-t-il. Pour BMC, la popularité dessystèmes distribués est devenue leurprincipal ennemi car elle a rendu leurexploitation impossible. La croissancecontinue des coûts d’exploitation et del’espace nécessaire pour héberger lesserveurs pousse les entreprises à chercherles moyens d’endiguer leur prolifération.Et l’un de ces moyens se nommevirtualisation.

Des scénarios qui dépassent la consolidation de serveurs

Si les impératifs de consolidation sontl’un des moteurs de la virtualisation, lesutilisateurs pointent aussi d’autresbénéfices : plus grande flexibilité dedéploiement, simplification del’administration, réponse à de nouveauxbesoins en termes de plan de reprised’activité (PRA) ou de continuité deservice. « Nous sentons émerger de nouveauxscénarios d’utilisation autour de latechnologie », explique ainsi DominiqueLapère, directeur général des servicesd’Ares, en citant les avantages de latechnique en termes de tests applicatifs,de PRA ou d’allocation dynamique deressources. De son côté, Robert Cunillera,directeur technique de l’intégrateur SCC,met en avant par exemple l’intérêt depouvoir cloner rapidement unenvironnement de production pour testerun correctif, avant son application surl’environnement principal.

D’autres emplois plus opportunistessont aussi signalés par les utilisateurs etles intégrateurs, comme la mise ensécurité de productions tournant sur desplates-formes obsolètes. GhislainGauthier, responsable systèmesinfrastructure de l’équipementierautomobile Lisi Automotive, a ainsi utiliséVMware pour mettre en sécurité des

applications Windows NT4 tournant surdes serveurs vieillissants et qui nepouvaient plus évoluer. « Ce choix nous apermis d’assurer la disponibilité de cesapplications avec même quelques bénéfices en termes de performances, puisque lesmachines virtuelles sur les nouveaux serveurssont plus rapides et disposent de plus demémoire que les serveurs physiques surlesquels tournaient ces applications. »Charles Mula, directeur de la productiondu centre de données de Steria à Sophia-Antipolis, souligne enfin la rapidité avec laquelle on peut déployer unenvironnement par simple clonage : « En moins de dix minutes, on crée unecentaine de serveurs virtuels. Soit moins de

temps qu’il ne faut pour réunir les CDrenfermant les images des serveurs physiques. »

Soigner sa migration du physique vers le virtuel

Selon Charles Mula, si la plupart desapplications peuvent être virtualisées, « il faut systématiquement comparer les performances par rapport à l’existant et maquetter le basculement d’unenvironnement physique vers le virtuel ».Pour Patrick Joubert, de l’intégrateur ITS Seevia, soigner sa méthodologie de migration permet d’éviter les soucis :« Pour les grands centres informatiques,nous préconisons la création d’usines à industrialiser les migrations.

MOTS-CLÉSHYPERVISEURCouche de virtualisa-tion venant s’intercalerentre plate-formematérielle et systèmesd’exploitation hôtes.L’hyperviseur est engénéral un mini-système d’exploitationbasé sur un micro-noyau ou un OSembarqué. Xen etVMware ESX Serversont des hyperviseurs.Microsoft travaille surle sien pour LonghornServer.MACHINE VIRTUELLENom donné à unenvironnement sys-tème tournant au-dessus d’un outil devirtualisation. Dans lemonde x86, la machinevirtuelle est l’équivalentd’une partition logiquesous Unix.

CHIFFRES CLÉS

DE 60 À 70 %Le taux d’utilisationd’un serveur virtualisébien exploité, alorsqu’un serveurphysique ne dépassepas les 15 %.

60 %Selon une étuderécente de Forrester,c’est la part desentreprises améri-caines interrogées quiutiliseraient déjà lesoutils de virtualisation.

40 %C’est la proportiondes serveurs qui sontsusceptibles d’êtrevirtualisés à courtterme, selon Gartner.

PRODUCTION : LES BÉNÉFICES DE LA VIRTUALISATION

■ ■ ■

SOU

RCE

: LM

I/ST

ERIA

> La technologie devirtualisation ne s’appliquepas aux seuls serveurs, maisaussi aux infrastructuresréseau et de stockage.

> Née dans le monde desmainframes, la virtualisationatteint aujourd’hui l’universdes serveurs banalisés,à processeurs Intel ou AMD.

> Les bénéfices de lavirtualisation de serveurs vontau-delà de la réduction descoûts, en termes de mise enplace d’un PRA par exemple.

LES IDÉESÀ RETENIR

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V|I|R|T|U|A|L|I|S|A|T|I|O|N

| 26 AVRIL 2007 | CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI”6

Avec une méthodologie adaptée et les bons outils, un administrateur systèmecorrectement formé parvient à virtualiserquinze machines physiques par jour. »

Et les outils d’aide à la migration nemanquent pas. Outre ceux que proposentMicrosoft ou VMware,quelques start-up, commePlateSpin ou VizionCore,offrent d’intéressants outilsde migration du physiquevers le virtuel, du virtuel versle virtuel et même du virtuelvers le physique. Lesdeuxièmes sont adaptés autransfert de machinesvirtuelles d’une versiond’outils de virtualisation vers une autre,ou au basculement de VMware ESX àMicrosoft Virtual Server (et vice versa).Les troisièmes permettent de cloner unemachine virtuelle sur un serveurphysique, opération très utile si l’onsouhaite valider un bogue afin d’obtenirle support d’un éditeur rétif auxenvironnements virtuels.

Ces questions de support sont d’ailleurspointées du doigt par tous les utilisateurset intégrateurs. Par exemple, Microsoft nesupporte pas officiellement ses logicielssur les environnements virtuels deVMware, se limitant à ceux de Virtual

Server. Quelques grandsclients français seraientpourtant parvenus à faireplier le géant sur ce point. La situation est encore plus floue chez les éditeursde SGBD, de PGI etd’applications métier, dontbeaucoup traînent les pieds.Une situation qui ne pourra durer. Ghislain

Gauthier note ainsi que la plupart de ses fournisseurs d’applications métier,dont BlackBerry, étaient réticents àsupporter les environnements virtuels. Et d’ajouter : « Pour tous nos nouveauxprojets, nous exigeons désormais le supportde VMware »... ■

CHRISTOPHE [email protected]

> AU-DELÀ DES SEULS SERVEURS

La virtualisation s’étend à l’ensemble de l’infrastructurePour des raisons similaires, d’autres pans de l’infrastructure goûtent aussi à la virtualisation. En ligne de mire, le stockage et les réseaux.

L a virtualisation ne se limiteplus au seul domaine desserveurs. Dans les grands

comptes, d’autres pans del’infrastructure goûtent à cettetechnique, pour des raisonssimilaires. A savoir consolidation,

flexibilité etsimplification.

Dans le domainedes réseaux, lavirtualisation toucheaussi bien la partietransport, comme lacommutation Ethernet

(avec les services de VLAN) oules réseaux WAN (grâce à destechnologies comme MPLS),que les services d’infrastructureIP (DNS, DHCP, pare-feu). Ellepermet aux entreprises de seconstituer une infrastructureréseau mutualisée quepartageront les différentsservices applicatifs.

La couche stockage se trouveaussi en première ligne avec

l’arrivée à maturité desolutions spécifiques. IBM apris une longueur d’avancesur ce marché avec son SANVolume Controller (SVC),une solution de virtualisationde SAN in-band (voir Mots-clés). Mais ses concurrentsont riposté. Hitachi avec sasolution embarquéeTagmaStore. Et EMC enmisant sur la virtualisationout-of-band (voir Mots-clés)avec Invista.

Indépendance reconquiseDans tous les cas, il s’agit

d’ajouter un niveaud’abstraction au-dessus del’infrastructure de stockageen place. Objectif : délivrerune gestion des ressourcespar niveaux de service. Etdéplacer au niveau du SANdes services captifs des baies,comme la migration dedonnées ou la réplication.

Des services aujourd’huidifférents d’un constructeur àl’autre et donc incompatibles.Dans le monde du stockagecomme dans celui desserveurs, l’un des bénéficesannexes de la virtualisationest l’indépendance regagnéevis-à-vis des fournisseursd’équipement.

C’est toute l’infrastructuredes centres de données que les entreprises cherchent en fait à mutualiserprogressivement. Avec pourbut d’optimiser la gestion et l’affectation de leursressources. Pour lesresponsables de production,cela revient à fournir à lademande de la capacité detraitement, de stockage ou de réseau avec les servicesassociés. Mais, si ladestination est affichée, la route vers le centre dedonnées cent pour centvirtualisé est encore longue,ne serait-ce que parce que lesoutils d’administration, desupervision et de provisioningde service ont encore unelongueur de retard sur latechnologie. Mais aussi parceque l’on ne change pas dujour au lendemain vingt ansd’habitudes. ■ C. B.

■ ■ ■

GHISLAINGAUTHIER, RESPONSABLESYSTÈMESINFRASTRUCTUREDEL’ÉQUIPEMENTIERAUTOMOBILE LISIAUTOMOTIVE

LOÏCCAROLI,DIRECTEUR DEPRODUCTIONDESENVIRONNEMENTS E-BUSINESS DE STERIASOPHIA-ANTIPOLIS

CONSEILS D’UTILISATEUR

« Une phase d’apprentissage estobligatoire pour bien maîtriser lesenvironnements de virtualisation. Dans laproduction, on ne peut se permettre de tout fairemigrer en une fois. Attention également à bien veillerà la qualité des disques lorsque l’on ne se trouve pasdans un SAN. Dans un environnement virtualisé,l’utilisation des serveurs s’accroît et les disques sonttrès sollicités par les machines virtuelles. »

« Voir la virtualisation comme une solutionautonome et indépendante pour résoudreun problème spécifique serait une erreur.Il faut l’intégrer dans une stratégie de gestion de la production. Dans cette migration, le support des applications en place dans l’environnement virtualiséest un point essentiel. Les éditeurs sont très réservéssur cette question. Le cas de Microsoft est connu, mais il n’est pas seul. Nous avons par exemple connu la situation avec Sybase ou Coda. »

MOTS-CLÉSIN-BANDDans une approchein-band, l’appareilde virtualisation, engénéral un serveuren cluster, s’insèreentre les serveurs et les baies destockage et devientun point de passageobligé pour le trafic de stockage.OUT-OF-BANDDans cette approche,contrairement àl’approche in-band,l’appareil devirtualisation nes’intercale pas dans le chemin dedonnées et ne faitque modifier lestables de routage ducommutateur FibreChannel, qui réalisel’ensemble desopérations. De cefait, aucune latencen’est introduite dans le traitementdes paquets et leur intégrité estpréservée quoi qu’il se passe sur l’appareil.

« Avec uneméthodologie etdes outils adaptés,un administrateursystème parvientà virtualiserquinze machinesphysiques par jour. »

Une baie destockage Hitachiembarquant la solution de virtualisationmaisonTagmaStore.

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V|I|R|T|U|A|L|I|S|A|T|I|O|N

CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI” | 26 AVRIL 2007 | 7

> LES PRESTATAIRES D’INFOGÉRANCE À LA POINTE

Dès 2004, la SSII a adopté l’usage de la virtualisation x86 dans ses centres de données. Aujourd’hui, la technique touche aussi bien les serveurs x86 et Unix que les parties réseau et stockage.

Steria transforme la virtualisation en argument commercial

Depuis 2004, Steria propose à ses clients des prestationsd’hébergement etd’externalisation basées sur une infrastructure virtualisée.

La SSII, qui dispose de onze grandscentres de données en France, dont ceux de Sophia-Antipolis et de Nanterre, a misen place une architecture baptisée VDC(Virtual Data Center) qui sert de support à ses offres packagées d’hébergement.

Comme l’explique Patrick Leboucher, le directeur du centre de Steria à Sophia-Antipolis, « notre métier consiste à superviserles machines de nos clients mais aussi àhéberger leur production sur des machinesmutualisées […]. Dès 2004, nous avons effectuéde gros efforts de virtualisation en commençantpar la couche d’infrastructure Internet. Parexemple, tous nos pare-feu. De même, avec lesgrands services d’infrastructure (proxy, reverseproxy, DNS, antivirus, antispam). Tous cesservices reposent sur des fermes de serveurslames virtualisés avec VMware ». Un galopd’essai avant l’adoption plus large de lavirtualisation de serveurs x86 chez Steria.La SSII a ainsi généralisé l’utilisation de cette technique à toutes les couches deson infrastructure. Depuis 2005, la plupartdes serveurs d’applications ainsi que lesfrontaux, notamment les serveurs Web,rentrent dans ce schéma.

Les PGI et la GRC aussi… mais progressivement

« Nous supportons sur notre modèlevirtualisé la plupart des applications que nosclients nous confient sur les périmètres Internet(messagerie, DNS, Web) ou serveursd’applications (Citrix, WebSphere, WebLogic),indique ainsi Charles Mula, en charge de laproductionàSophiaAntipolis.Progressivementles PGI et les applications de GRC migrent surces environnements ». Steria se montretoutefois plus prudent en ce qui concerneles applications métier développées par lesclients. « Dans certains cas, la migration sedéroule bien, dans d’autres elle est difficile caril faut mettre à niveau des composants logicielspour assurer lacompatibilité, note CharlesMula. Se pose alors la question de l’intérêt, si ce n’est de la rentabilité, de la migration

vers le virtuel. Dans les architectures Web à trois niveaux (bases de données, serveursd’applications, frontaux Web, NDLR), uneautre catégorie d’applications reste pourl’instant peu susceptible de virtualisation surx86 : les bases de données. Pour la plupart denos clients, ce type d’opération reste l’apanagedes plates-formes Unix. » L’hébergeurpropose alors d’utiliser les fonctions departitionnement logique des serveurs HP-UX ou AIX. Les clients posent toutefoisen général une limite à la virtualisation : ne la déployer que sur des lames réservéesà leur environnement. « Peu d’entreprisessont prêtes à déployer leurs applications sur un parc de serveurs x86 mutualisés »,constate ainsi Charles Mula.

Quels bénéfices retirent Steria et sesclients de la virtualisation ? Pour Patrick

Leboucher, la réponse est claire : « Celarépond aux besoins de consolidation et de réduction des coûts des entreprises. En fait, nous fournissons aux clients de la capacité de traitement « on demand »,mais aussi des capacités de stockage et des services réseau virtualisés. »

Steria ne s’est en effet pas limité auxseuls serveurs x86. La partie stockage,virtualisée avec IPStor, de FalconStor,permet de faciliter l’allocation desressources entre les baies de stockageEMC et Sun/StorageTek, mais aussi defournir des services avancés de réplicationsynchrone entre les sites. Sans oublier la partie réseau, elle aussi entièrementvirtualisée. ■

CHRISTOPHE [email protected]

DR

L’ENTREPRISE EN FAITS ET EN CHIFFRES

ActivitéSSII (intégration,infogérance, conseil).Steria exploite onzecentres informatiquesen France, unecinquantaine dans le monde.Chiffre d’affaires(2005)1,17 milliard d’euros.Résultat net38,3 millions d’euros.Effectif (fin 2005)Env. 9 000 salariés.

LE PROJET EN BREFEnjeuAdapter l’architecturede production informatique auxbesoins de réductiondes coûts des clientsde la SSII, tout enaméliorant la qualitéde service.Solution techniqueVirtualisation desgrands pans de l’architecture avec l’utilisation deVMware sur desserveurs lames HP etDell (pour les serveursx86), des solutions de partitionnementlogique d’IBM et deHP (pour les serveursAIX et HP-UX) et deIPStor, de FalconStor(pour la virtualisationdu stockage et la fourniture deservices avancés de provisioning et deréplication distante).

Patrick Leboucher(à droite), directeurdu centre dedonnées Steria de Sophia-Antipolis,et Charles Mularesponsable de laproduction sur le site.

COMMENCER SUR UN PÉRIMÈTRE RESTREINTNe pas adopter une approche de type « big bang », mais migrer progressivement sesapplications vers des environnements virtuels, par exemple en procédant périmètreapplicatif par périmètre applicatif.PRÉPARER SA MIGRATION AVEC SOINPrévoir systématiquement une phase de tests de performance et de maquettage et neprendre la décision de virtualiser qu’en fonction des résultats atteints. Toutes les applicationsne se prêtent pas à la virtualisation et il faut souvent prévoir une phase de transformationpour optimiser la production.NE PAS SOUS-ESTIMER L’IMPACT SUR L’INFRASTRUCTUREPour tirer parti de façon optimale d’une infrastructure virtualisée, mieux vaut ne pas limiter son champ d’action aux serveurs. Souvent, la virtualisation de serveur a des répercussionssur l’infrastructure réseau et sur celle de stockage.

BONNES PRATIQUES

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V|I|R|T|U|A|L|I|S|A|T|I|O|N

| 26 AVRIL 2007 | CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI”8

Au départ, la plate-forme x86n’a pas été conçue pour fairefonctionner plusieurs OSsimultanément. Lestechniques de virtualisation

font donc appel à divers stratagèmes pour gérer les ressources en faisant croireaux machines virtuelles qu’elles sont lesseules à tourner sur le serveur. Le choix de telle ou telle technique peut avoir desrépercussions sur les performances, la facilité d’administration, l’évolutivité ou la flexibilité. Revue de détail.

1/ LA MACHINE VIRTUELLEC’est la plus ancienne des techniques

de virtualisation sur serveurs x86, avecGSX Server (maintenant VMWare Server).C’est aussi celle de Virtual Server, deMicrosoft. Le principe est de faire tournerun logiciel par-dessus un systèmed’exploitation (OS) hôte. Au-dessus decette couche d’émulation, les OS« invités » et les applications qui lesutilisent sont considérés par la machinecomme des processus qui tournent sur unOS standard. En fait, les OS invités nedialoguent pas directement avec lematériel : une commande d’écriture surdisque, par exemple, doit d’abord passerpar une phase de traduction parl’intermédiaire de la machine virtuelle.L’avantage, c’est que le système peutfonctionner avec des OS invitéshétérogènes. Le revers de la médaille, c’est que ce système constitue un gouletd’étranglement en termes deperformances et de fonctionnalités. Ainsi,

le système de fichiers d’un OS lambdan’est pas conçu pour gérer un stockagepartagé entre serveurs.

2/ LA VIRTUALISATION DES OSUne autre technique consiste à se

passer de cette couche de virtualisation,en s’appuyant sur un noyau sous-jacentunique. Quelquefois qualifiée devirtualisation allégée (surtout par sesdétracteurs), c’est la démarche choisie parSun dans Solaris x86, et par SWSoft dansVirtuozzo (ou sa version Open SourceOpenVZ). Les applications tournent surdes « serveurs privés virtuels », qui sonten fait des instances multiples d’unemême image du noyau. Ce dernier gèreplusieurs copies conformes de lui-même,avec chacune des ressources séparées(adresse IP, mémoire…). Lesperformances sont bonnes, puisque le

système ne nécessite aucune couched’émulation. L’administration est simple,et la mémoire n’a pas à êtrecompartimentée de manière rigide entreles serveurs virtuels, ce qui permet unebonne montée en charge. L’inconvénient :les systèmes hôte et invités doivent êtrerigoureusement identiques.

3/ L’HYPERVISEUR : LA VIRTUALISATION COMPLÈTE

Comme la machine virtuelle,l’hyperviseur est une couche logicielle quitraduit à la volée certaines instructions (aunombre de ı7, comme l’écriture sur disque)passées au processeur x86 par les OSinvités. Toutes les ressources sont sous soncontrôle : processeur, mémoire etentrées/sorties. La différence avec lapremière technique, c’est que cette couchene nécessite pas un OS hôte sous-jacent

> VOYAGE AU CENTRE DE LA MACHINE

Pour faire tourner plusieurs machines virtuelles sur une même machine physique, il existe de multiplesvoies. Qui ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients.

Les multiples facettes de la virtualisation de serveurs x86

MOTS-CLÉSHYPERVISEURCouche logicielle detrès bas niveaupermettant desegmenter un serveurphysique en machinesvirtuelles.RINGS Il y a deux principauxmodes d’accès auprocesseur : le modenoyau (code de l’OS)et le mode utilisateur(code desapplications), quicorrespondent à desniveaux de privilègesdifférents (rings enanglais, ou anneaux).

SOU

RCE

: L

MI

OS

App

licat

ion

1

Couche de virtualisation

Application

OS hôte

Matériel

Machine virtuelle

Application

OSOS

Application

OS

Noyau OS hôte

Isolateur

Matériel

Virtualisation d'OS

Appl

icat

ion

1

Appl

icat

ion

2

Appl

icat

ion

3 Hyperviseur

Matériel

Hyperviseur complet

Ges

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Appl

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ion

2

OS

Hyperviseur

Matériel

Paravirtualisation

Appl

icat

ion

2

App

licat

ion

1

Appl

icat

ion

3

OSmodifié

OSmodifié

OSmodifié

Fournisseur Produit Type de virtualisation OS invités possibles OS sous-jacent

Microsoft Microsoft Virtual Server 2005 R2 Machine virtuelle Windows Server 2003, x64 Windows NT 4.0 SP6a, Windows Server 2000,

2003, Windows XP SP2

Sun Solaris Containers Noyau unique Solaris 8, 9, 10 pour x86 Solaris 10

SWSoft Virtuozzo for Linux 3 Noyau unique CentOS 3.4, 4.0, Debian 3.0, 3.1, Fedora Core 1, 2, 3 et 4, Suse SLES 9, Red Hat Linux 9, RHEL 3, 4,

Red Hat Linux 7.1, 7.3 et 9, RHEL 3 et 4, Suse 8.2 à 10, SLES 9 Fedora Core 1, 2, 4, CentOS 3, 4

VMWare Virtual Infrastructure 3 (ESX Server) Hyperviseur Windows Server 2000, 2003, XP, Red Hat RHEL 4 e3 et 4, Aucun

Suse SLES 8, 9 et autres distrbutions Linux

XenSource Xen Enterprise 3 Paravirtualisation Linux noyaux 2.4 et 2.6, NetBSD 2.0, OpenSolaris Distributions basées sur le noyau Linux 2.6

SOU

RC

E:

LMI/

INFO

WO

RLD

LES PRINCIPALES OFFRES DE VIRTUALISATION

Selon le type d’architecture choisie, les solutions présentent des différences en termes de performances, de fonctionnalités et de complexité d’administration.

LES QUATRE FAMILLES DE LA VIRTUALISATION

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V|I|R|T|U|A|L|I|S|A|T|I|O|N

CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI” | 26 AVRIL 2007 | 9

pour gérer la machine physique. C’estl’hyperviseur qui fait office d’OS hôte« allégé », avec son propre système defichiers et de gestion du stockage, ce quilui permet d’offrir des fonctionnalitésinédites (déplacement à chaud de serveursvirtuels d’une machine à l’autre, créationde machines virtuelles multiprocesseurs...).C’est cette technique qui est employéedans ESX Server, et qui le seravraisemblablement dans Longhorn, le futur OS serveur de Microsoft attenduen 2008. Dans ESX, une machine virtuelle particulière est consacrée àl’administration, pour la création, l’arrêt oules copies de machines virtuelles. Resteque la solution entraîne un surcoût de 5 àı5 % au niveau de la capacité CPU, et peutavoir un impact sur les performances decertaines applications qui génèrent des fluxd’entrées/sorties importants. Autreinconvénient : il faut redévelopper auniveau de l’hyperviseur chacun des pilotesde périphériques utilisés par les OS invités.

4/ LA PARAVIRTUALISATION Cette technique, popularisée par Xen,

utilise aussi une sorte d’hyperviseur. Mais il est cette fois très léger (environ50 000 lignes de code) et la plupart desinstructions x86 ne passent pas par lui,mais par des interfaces logicielles (API) devirtualisation au niveau des OS invités. Acondition bien sûr que ces derniers soientoptimisés pour fonctionner avecl’hyperviseur. Ce qui rajoute unecontrainte : chaque mise à jour de Xenpeut aussi réclamer celle des OS invités. Ace jour, les OS possibles sont les Linux 2.4et 2.6 et une version de NetWare 6.5spécialement adaptée. Les machinesvirtuelles ne sont donc plus des machinesstandard, ce qui peut poser un problèmelorsque l’on veut « virtualiser » un vieuxserveur physique existant, avec sesapplications et son OS. En revanche, les

performances peuvent être meilleuresqu’avec un hyperviseur complet puisque la couche de virtualisation n’est passollicitée en permanence.

5/ LA VIRTUALISATION NATIVEMATÉRIELLE

Sur une plate-forme x86, il existeplusieurs niveaux de privilèges (ouanneaux) des commandes envoyées auprocesseur. Les OS sont conçusnativement pour fonctionner en ring 0(mode noyau, services système et pilotesde périphériques) et les applications enring 3 (mode utilisateur). Mais dans unenvironnement virtualisé, l’hyperviseur estaussi en ring 0, ce qui entraîne unecertaine complexité logicielle, elle-même à l’origine de la nécessité de réserverjusqu’à ı5 % de la puissance machine pour gérer la virtualisation. D’où l’idéed’inclure directement dans les processeursdes fonctions d’assistance à laditevirtualisation. VMWare a travaillé

activement sur ce sujet avec Intel et AMD(respectivement Intel VT et AMDVirtualization). Une partie du travailhabituel de l’hyperviseur, notammentl’extraction des instructions virtualisées, seretrouve codée en dur sur la puce. Celarevient à donner à l’hyperviseur un niveaude privilège encore plus élevé. L’objectif :gagner en vitesse de traitement, le surcoûten capacité CPU dû à l’hyperviseur passantainsi, selon VMWare, à une valeurcomprise entre 2 et 8 %. De son côté, Xenpeut lui aussi tirer parti de ces nouvellespropriétés des processeurs car elle luipermettront de faire tourner des OS nonmodifiés, comme Windows. Une analyseencore plus approfondie laisse apparaîtredes différences entre les choix d’Intel etAMD, le second revendiquant unemeilleure gestion de la mémoire et deschangements de contexte entre machinesvirtuelles au niveau du processeur. ■

JEAN-LUC [email protected]

EN SAVOIRPLUSwww.kernelthread.com/publications/virtualizationUn site sur les solu-tions de virtualisation,réalisé par Amit Singh,membre de l’équipetechnique de Googleet ancien chercheur au centre Almadend’IBM.

www.virtualization.infoLe site de l’analysteAlessandro Perilli, qui rassemble notamment toutes lesannonces concernant le domaine de la virtualisation.

AVIS D’EXPERTANNE NICOLAS RESPONSABLE PRODUITS ET SERVICES ENTREPRISE CHEZ MANDRIVA

« Les différentes approches sontcomplémentaires »

Si nous avons décidé chez Mandriva d’intégrer dans la ver-sion 4 de notre Corporate Server à la fois VMWare Server,Xen et OpenVZ (technologie Open Source développée parSWSoft), c’est que nous pensons que leurs approches sontcomplémentaires pour couvrir l’ensemble des besoins desentreprises en matière de virtualisation. Outre la maturitédu produit et une interface graphique conviviale, VMWareServer peut virtualiser des OS complets et différents, tels queLinux mais aussi Windows, y compris des versions anciennes,ce qui est un avantage, notamment pour la consolidation.Inconvénient de cette technique, la virtualisation du matérielest consommatrice de ressources matérielles. Le recours chez

Xen à la paravirtualisation permet de gagner en performan-ces, surtout au niveau des accès disques, et en simplicité, pourfaire fonctionner de manière isolée une quinzaine ou une ving-taine de serveurs Web sur la même machine. Xen présenteégalement l’avantage de pouvoir être administré à distancevia une console, peu consommatrice de ressources. Quant àOpenVZ, nous le recommandons pour l’hébergement à trèsgrande échelle. Contrairement à ce qui se passe pour Xen etVMWare, sa technique de conteneurs ne nécessite pas de défi-nir au départ quelle quantité de mémoire sera allouée àchacun des serveurs, ce qui offre une configuration plus sou-ple et permet d’absorber les montées en charge. ■

DR

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| 26 AVRIL 2007 | CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI”10

> VIRTUALISATION DE NAS, WAFS, CDP, CAS

Ces technologies quirévolutionnent le stockageLes spécialistes du stockage ont en réserve un arsenal de technologies destinées à simplifier sonadministration et à améliorer les performances et la protection des données tout en se conformant auxexigences réglementaires. Le Monde Informatique vous présente les plus prometteuses d’entre elles.

Pour ce dossier, nous avons passé enrevue plusieurs technologiesprometteuses, qui s’attaquent chacune àl’un des problèmes du moment. Nousavons retenu d’abord la technologie deprotection continue de données (CDP, ouContinuous Data Protection), qui prometde faciliter les sauvegardes tout enaccélérant la reprise après un incident.Nous avons sélectionné ensuite la

La gestion du stockage est devenuel’une des préoccupationsprincipales des DSI. Confrontés àune croissance annuelle de 60 %de leur capacité de stockage, à des

besoins croissants de disponibilité deleurs architectures et à un cadreréglementaire toujours plus contraignant,ils sont condamnés à innover pour tenterde résoudre le problème.

Paru le 3 novembre 2006

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S|T|O|C|K|A|G|ESommaire> Accès aux documents :

bien choisir ses formats de données p 13

> Imagerie médicale : l’Institut Gustave Roussy archive ses documents sur une baie CAS p 14

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CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI” | 26 AVRIL 2007 | 11

virtualisation de NAS et la technologieWAFS (Wide Area File Services). Toutesdeux ont pour objectif de faire face auxdéfis de l’augmentation du volume desserveurs de fichiers et de la complexitécroissante de gestion qui en résulte.Enfin, pour l’archivage légal de données,nous avons passé en revue lestechnologies de baies de stockage decontenus CAS (Content Addressed Storage).

1/ PROTECTION DE DONNÉES : LA CDP VEUT RÉVOLUTIONNER LA SAUVEGARDE

Depuis plusieurs années,l’accroissement des contraintes dedisponibilité des applications a contraintles entreprises à empiler les solutionsde protection de données (backup,snapshot, réplication) afin de s’assurerqu’elles disposent d’une copie desauvegarde de leurs données. Maisl’aptitude à restaurer correctement lesdonnées sauvegardées de façon àreprendre rapidement une production aparfois été négligée, de même que celleà pallier une erreur logique ouhumaine. C’est sur ces aspects que seconcentrent aujourd’hui les acteurs dela protection continue de données.

Pour Michel Alliel, directeur techniquede HDS en France, « L’objectif de la CDPest notamment de se protéger contre leserreurs logiques ou humaines qui pourraientdétériorer les données et contre lesquelles lasauvegarde ou la réplication n’apportent pasde solution. » Une analyse partagée parMarc Landwerlin, directeur technique deCA France, pour qui « les technologiesactuelles de sauvegarde assurent le RTO etle RPO [Recovery Time Objective, délaiacceptable de reprise, et Recovery PointObjective, perte tolérable de données,NDLR] mais ne s’attaquent pas auproblème de la préservation de l’information.Elles ne peuvent garantir que l’on pourrarevenir à l’état du système avant le problème[contrairement à la CDP, NDLR] ».

La plupart des solutions de CDPmodernes sont une sorte de mariageentre sauvegarde instantanée (snapshot)et journalisation des transactions. Entredeux photos cohérentes des données del’entreprise, la CDP consigne dans unjournal l’intégralité des écritureseffectuées sur le disque, ce qui permetde restaurer très rapidement les donnéesdans l’état le plus proche du crash. Afind’affiner encore la cohérence des

MOTS-CLÉSRTORecovery TimeObjective. Durée qu’ilest possible de tolérerpour restaurer unsystème en conditionopérationnelle. RPORecovery PointObjective. Objectif quese fixe une entrepriseen terme de perte dedonnées après unincident. Si le métierpeut tolérer une pertedes données stockéesau cours des dernièreshuit heures avant uncrash, alors le RPO estde huit heures.CIFSCommon Internet FileSystem. Système departage de fichier enréseau de Microsoft.NFSNetwork File System.Système de partage de fichier en réseaudéveloppé à l’originepar Sun.WORMWrite Once ReadMany. Aptitude d’unsupport à stocker defaçon immuable lesdonnées qui ont étéécrites.

restaurations, la plupart des éditeursproposent des agents logiciels quis’interfacent avec les applicationstransactionnelles les plus sensibles(bases de données, messageries…).

Au cours des douze derniers mois,tous les grands de la sauvegarde et dustockage se sont intéressés à la CDP. HPa intégré la technologie RecoveryOne deMendocino dans sa solution ContinuousInformation Capture (CIC), conçuenotamment pour les applications debases de données. FalconStor a, de soncôté, ajouté des fonctions de CDP àIPStor, tandis que CA a racheté XOSoft etsa solution Entreprise Rewinder. EMC arécemment acquis Kashya et sa solutionRecoverPoint – par ailleurs intégrée parPillar dans ses baies de stockage. Lalogique voudrait qu’EMC intègre lesfonctions de RecoverPoint dans sasolution de virtualisation du stockage enréseau Invista, à la manière de ce queQlogic prévoit de réaliser avec TimeOS,de Revivio, sur sa plate-forme SANbox8000. Enfin, Microsoft proposera devraies fonctions de CDP pour Exchangeet SQL Server dans la version 2.0 de sonData Protection Manager, attendue ausecond semestre 2007.

2/ VIRTUALISATION DE NAS ETWAFS : LA RÉPONSE À LA PROGRESSION DES VOLUMES ?

L’accroissement constant des volumesde données a poussé les entreprises àinvestir dans un nombre grandissant deserveurs de fichiers NAS. Certainesd’entre elles disposent aujourd’hui deplusieurs dizaines, voire de plusieurs

centaines de systèmes NAS hébergeanteux-mêmes des dizaines de points demontages différents, ce qui complique la navigation pour les utilisateurs, maissurtout la gestion et l’administration desNAS par les équipes informatiques. Lagestion des changements de configurationdans des environnements aussicomplexes devient en effet très ardue.

Deux nouvelles technologies sontaujourd’hui mises en avant pour tenterd’endiguer ce phénomène. La premièreest la technologie WAFS. Les systèmesWAFS agissent en fait comme descaches et des systèmes d’accélérationpour les services de fichiers en réseauCIFS et NFS et permettent à une agenceou à un bureau distant d’accéder à unserveur de fichiers situé au siège dansdes conditions de performances prochesde celles d’un serveur local. L’un desgrands bénéfices de l’approche WAFSest qu’elle permet la centralisation desservices de partage de fichiers, ce quisimplifie l’administration et lasauvegarde des données.

La seconde technologie, lavirtualisation de NAS, est plusambitieuse. Adoptée par des acteurscomme EMC (Rainfinity), Acopia

Networks (ARX), NetApp(Ontap GX) ou Brocade(Tapestry), elle apporte auxenvironnements de partage defichiers ce que la virtualisationde SAN apporte aux baies dedisques en mode bloc. Ellepermet à de multiples serveurs

de fichiers, hétérogènes ou non,d’apparaître comme un ensemble deressources de stockage unique.

Ci-contre, l’interfaced’administrationd’ARX, plate-formede virtualisation de NAS d’AcopiaNetworks.

Michel Alliel,directeur techniquede HDS en France :« La CDP protègedes erreurs logiquesou humaines quipourraient détériorerles données. »

DR

■ ■ ■

> La virtualisation de NASdevrait simplifier la gestiondes serveurs de fichiers etaméliorer les performancesdes applications.

> Le CDP permet derestaurer les données dansleur état le plus récent, même en cas d’erreur logique ou humaine.

> Les appliances de stockagede contenus sont aujourd’huiparmi les systèmes préférésdes entreprises pourl’archivage légal de données.

LES IDÉESÀ RETENIR

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| 26 AVRIL 2007 | CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI”12

La gestion d’un espace de nomunique (Global Namespace), l’une desfonctions essentielles, permet parexemple de créer un point de montageunique couvrant plusieurs systèmesNAS sous-jacents. Mais les systèmes devirtualisation de NAS fournissent ausside nombreux services pour simplifierl’administration des serveurs de fichiers,comme la possibilité de réallouerdynamiquement des capacités à unsystème de fichier ou de déplacer desdonnées de façon transparente d’unNAS à un autre. Un autre avantage :l’aptitude à distribuer de multiplesrequêtes entre plusieurs systèmes sous-jacents afin de doper les performances.

3/ SYSTÈMES CAS : LE FUTUR DE L’ARCHIVAGE DE CONTENUS

Cinq ans après le rachat du BelgeFilePool par EMC, les systèmes CAS,comme le Centera d’EMC ou le Riss deHP, sont devenus quasi incontournablespour les applications d’archivage légal(avec des durées de conservation quipeuvent atteindre 30 ans, voire 70 ans etplus). Ces baies de disques en grillefournissent aux applications des servicesd’archivage sécurisés et embarquent descontrôleurs intelligents capablesd’appliquer des politiques de rétention,de verrouillage ou de péremption auxdonnées qui leur sont confiées.

Dans un système CAS, chaque objetstocké par une application est associé àdes métadonnées et encapsulé dans une« enveloppe ». Pour chaque enveloppe,le système génère une étiquettenumérique signée qui permettra àl’application de retrouver l’objet. Grâce àcette approche, semblable à celle d’unvestiaire, il peut gérer à sa guise lepositionnement des objets qui lui sontconfiés sur ses différents nœuds destockage, sans que l’application n’ait àêtre informée de ces changements.Autre avantage, lorsqu’un nœud de lagrille arrive à obsolescence, il suffitd’insérer un nouveau nœud et la baie secharge de déplacer les données de façontransparente, ce qui permet d’assurer lapérennité de ces données. Principalecritique : les approches propriétaires etle fait que la gestion des étiquettes doitêtre irréprochable, car une perte del’étiquette signifie l’impossibilité deréaccéder à l’information dans le CAS.

Face au CAS traditionnel, HDS adévoilé récemment HCAP, HitachiContent Archive Platform. HCAP nerecourt pas à un système d’étiquettesmais stocke les données en utilisant desprotocoles traditionnels comme CIFS,NFS ou WebDAV. Les informations de

politique de rétention ou d’accès sontembarquées dans les métadonnéesassociées aux objets stockés… Le systèmeHCAP de Hitachi s’appuie sur latechnologie d’Archivas, et chaque celluledu système combine deux serveurs encluster faisant tourner l’application CASavec une baie de stockage WMS ı00.

D’autres solutions, tel le systèmeCASStor de Caringo, une start-up crééepar Paul Carpentier, le fondateur deFilePool, reprennent le concept origineldes étiquettes mais sur des serveurs x86

banalisés. Enfin des solutions plusrudimentaires sont proposées par desconstructeurs comme NetApp ou Pillar.Elles permettent de transformer unvolume disque en support Worm(Snaplock chez NetApp et WormFS chezPillar). Enfin, la SNIA travaille sur unprotocole standard baptisé XAM quidevrait à terme garantir une formed’interopérabilité dans la gestion desmétadonnées. ■

CHRISTOPHE [email protected]

■ ■ ■CHIFFRES CLÉS

92 % C’est le taux de croissance annueldes données figéesdans les entreprises.Des données que les baies CAS ont,entre autres, pourmission d’archiver.

250C’est le nombre de baies Centeravendues chaque moispar EMC (x12 parrapport à 2002).

200 À 300MILLIONS DEDOLLARSC’est ce que devraitpeser le marchémondial de laprotection continuede données en 2009.

EN SAVOIRPLUSwww.snia-dmf.org/xamLe forum de la SNIAsur le standard degestion desmétadonnées XAM.

www.acopia.com/products/arx_architecture.shtmlLe site d’AcopiaNetworks dispose d’un large échantillonde livres blancs sur lavirtualisation de NAS.

L’ARCHITECTURE TYPE DU FUTUR

SOU

RCE

: L

MI

Site de secours

Site primaire

Bureau distant

Réplication Réplication

Baies de stockage

Serveurs

PC

Bandothèque(VTL)

Boîtier WAFS

BoîtierWAFS

Serveursde fichiers NAS

Serveurde sauvegarde

WAN

Virtualisation de SAN(gestion de volumes, provisioning,

réplication/copie...)

Virtualisation de NAS(espace global de nommage, équilibrage

de charge, copie, migration...)

L’architecture type du futur

L a plupart des fournisseurs pensent quel’avenir de l’architecture de stockage feralargement appel aux technologies de vir-

tualisation et de grille, même si les avis diffèrentsur l’emplacement des fonctions de virtualisa-tion (baies, appliances spécifiques ou réseau).Cette course à la virtualisation touche déjà lesSAN, mais devrait rapidement s’étendre auNAS avec l’avènement des espaces de nomglobaux (Global Namespace). La couche devirtualisation SAN/NAS permettra de masquerau serveur l’architecture physique sous-jacenteet d’allouer simplement les ressources disponi-bles tout en simplifiant l’administration.

Par ailleurs, les outils de CDP viendront s’adjoin-dre aux actuels outils de sauvegarde (bande,VTL), de réplication et de snapshot soit à l’étagedes serveurs, soit à l’étage virtualisé. Ils permet-tront d’accélérer une reprise quasi instantanéedes productions transactionnelles les plus exi-geantes.Enfin, les appliances CAS devraient se généra-liser pour l’archivage des contenus figés et pourl’archivage légal. Ces systèmes ne devraientpas être chapeautés par une couche de virtua-lisation dans la mesure où ils incorporent déjàdes mécanismes de grille de type Rain (Redun-dant Array of Inexpensive Nodes). ■

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S|T|O|C|K|A|G|E

CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI” | 26 AVRIL 2007 | 13

Tout a véritablement commencéle ı3 mars 2000 avec l’adoptionde la loi modifiant le Code civilet attribuant la même valeurprobante au format électronique

qu’au document papier. Toutefois, pourque le document électronique soitrecevable, il faut mettre en place desprocessus garantissant son authenticité,son intégrité et sa bonne conservation.Plusieurs organismes de normalisation sesont penchés sur ce problème. En France,cela a donné naissance, entre autres, à lanorme Afnor Z42-0ı3, qui vient d’entreren révision afin de prendre en compte lestechnologies les plus récentes.

Si les processus liés à l’archivageélectronique sont maintenant maîtrisés,reste un point qui n’est que trop rarementabordé, peut-être parce qu’il ne paraît pas,de prime abord, poser de difficulté : lechoix du format de fichier. Pourtant, cechoix est primordial et commande laréponse à une question simple : pourrai-jeouvrir mon document électronique dansvingt ans ? Une réponse qui risque biend’être négative. De plus, les migrationsportant sur les formats de données sonttoujours des opérations délicates, puisqu’ilfaut conserver l’authenticité du documentainsi que son intégrité. Et le prouver.

Seul un choix judicieux de format, opérédès le début, permettra d’éviter de répétertrop souvent ces opérations de migration. Il est recommandé de s’appuyer sur desstandards. Ainsi, de plus en plus d’experts

mettent l’accent sur des formats reposantsur le métalanguage XML. Ce dernierprésente l’avantage d’être indépendant detoute offre logicielle. Chaque entreprisepeut ainsi adopter un schéma propre à sonsecteur d’activité pour, par exemple,structurer les données d’une facture oud’une commande et bénéficier d’unegarantie supplémentaire de pérennité,puisque le schéma XML peut égalementêtre un standard public. Bien que générésdepuis une application spécifique, lesdocuments ainsi archivés pourront êtreouverts par n’importe quel logicielcompatible XML.

Un format pour la présentationToutefois, XML ne prend pas en charge

la façon dont sera présenté le document.Pour répondre à ce besoin, Adobe, en

collaboration avec l’organisme denormalisation The Enterprise ContentManagement Association, qui appartient àl’AIIM (Association for Information andImage Management), a spécifié un formatPDF destiné à l’archivage. Baptisé PDF/A(A pour « archivage »), ce format est enfait un sous-ensemble du format PDFauquel certaines fonctions qui pourraientgêner la lecture du fichier dans le tempsont été retirées : compression, chiffrement,insertion de vidéo ou fichiers audio, etc.

Ainsi, le couple XML et PDF/A répondactuellement assez bien aux contraintes deconservation et de restitution desdocuments. Sachant qu’en matièred’archivage électronique, il n’existe pas devérité absolue. ■

XAVIER [email protected]

> LA PÉRENNITÉ DE L’ARCHIVAGE ÉLECTRONIQUE EN QUESTION

La mise en place d’une politique d’archivage électronique ne peut faire l’économie d’une réflexion autourdes formats de documents à utiliser. Actuellement, XML et le PDF/A tiennent le haut de l’affiche.

Bien choisir ses formats de données

MOT-CLÉ NF Z42-013Recommandations de l’Afnor relatives à la conception et à l’exploitation de systèmesinformatiques en vue d’assurer laconservation et l’intégrité desdocuments stockés.

EN SAVOIRPLUSwww.fedisa.orgSite Internet de laFédération de l’ILM, du stockage et del’archivage. La Fedisaet le Cigref ont publiéun livre blanc : L’Archivage électroniqueà l’usage du décideur.

www.aproged.orgL’association qui regroupe les professionnels du document numériquetravaille, entre autres,sur la thématique de l’archivageélectronique.

Faire héberger ses archives

Il existe quelques risques afférents à l’archi-vage effectué au sein même de l’entreprise,notamment en matière de preuve. Il ne faut

pas hésiter à se tourner vers un tiers archiveur.Ce dernier se charge de la réception, de laconservation et de la restitution de documentsélectroniques (écrits, signatures, certificats,jetons d’horodatage, données de connexion...)et des données qui y sont jointes. Deux raisonsprincipales amènent généralement à faire cechoix : la mutualisation, et donc le partage

des coûts ; le professionnalisme de la solution,gage supplémentaire de la force probante deséléments archivés. Comme toujours en pareilcas, il convient de mettre en place un contratreprenant les fonctionnalités attendues du ser-vice d’archivage externe. Les obligations et lesresponsabilités du tiers archiveur devront éga-lement être précisées. L’intérêt de connaître lanature des obligations prévues au contrat tientau régime de preuve, qu’il faudra respecter encas de litige. ■

Tiers archiveur Nom de l’offre CommentairesAspheria eDocuWeb Secure Se soumet aux prescriptions définies par l’Afnor, avec la norme NF Z42-013 relative à la gestion, au stockage et à la restitution des documents

électroniques. La sécurité est garantie par un environnement hautement sécurisé : contrôle d’intégrité, chiffrement, pare-feu, double archivage.

Asterion e-Star Solution reposant sur des supports numériques non réinscriptibles de type Worm. La solution e-Star répond aux spécifications sur les mesures

techniques et organisationnelles de la norme Z42-013 pour l’enregistrement, le stockage et la restitution des documents électroniques.

CDC Arkhinéo Coffre-fort électronique Propose trois solutions. La première consiste à archiver tous les documents émanant d’une même chaîne de travail (service de comptabilité, de logistique,

de plans, etc.). CDC Arkhinéo met en place un service de dépose automatique de ce flux de données sur tous les postes de la chaîne, quelle que soit

leur situation géographique. La deuxième solution consiste à effectuer un archivage sélectif suivant les types de documents. Ces derniers sont qualifiés

en amont et seuls ceux-là sont capturés et archivés de façon automatique sur les postes utilisateurs définis. Enfin, la dernière offre un archivage au clic.

En donnant un accès profilé et identifié au coffre-fort électronique, l’utilisateur archivera manuellement les documents qu’il juge importants.

Orsid Archiv-Secur Premier tiers archiveur du marché à avoir obtenu le label FNTC-TA. Le service d’archivage électronique offre l’accès par Internet aux documents archivés :

factures, bulletins de paie, relevés de comptes.

Stocomest TNDA Stocomest a conçu différents services qu’il intègre dans son concept TDNA (Transfert de données numériques et analogiques) qui répond

à tous les types de besoins de transferts (fichiers informatiques vers un support film, fichiers numériques « image » vers un support film,

fichiers magnétiques vers des fichiers numériques, microfilms vers des fichiers numériques « image », microfiches vers des fichiers numériques

« image », papier vers des fichiers numériques, papier vers un support film).

SOU

RCE

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I

QUELQUES OFFRES DE TIERS ARCHIVEURS

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| 26 AVRIL 2007 | CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI”14

> AVEC DES VOLUMES DE DONNÉES QUI EXPLOSENT

L’Institut Gustave Roussy a fait migrer son système d’archivage d’images médicales vers une baie de typeCAS afin d’améliorer les performances, de réduire les coûts et de garantir la pérennité et l’évolutivité.

L’Institut Gustave Roussy stocke radios et IRM sur un CAS

«Depuis 2004, nouslsommes un hôpitalsans film », déclareLaurent Tréluyer,directeur des

systèmes d’information et del’organisation de l’Institut de cancérologieGustave Roussy de Villejuif (IGR). Dansle cadre d’un système baptisé PACS(Picture Archiving and CommunicationSystem) et déployé à partir de 2000, lesradiographies, IRM et autres imagesscanners sont en effet numérisées à lasource, archivées dans le réseau destockage de type SAN et consultables àpartir de tous les micro-ordinateurs del’établissement. L’application est fourniepar General Electric (GE).

Jusqu’en 2005, le système de stockageétait constitué d’un juke-box contenantdes centaines de disques optiquesnumériques, ce qui posait desproblèmes techniques. Les tempsd’accès de cette solution imposée par GEse comptaient en dizaines de secondes.Cela nécessitait la duplication nocturne,sur une baie de disques, d’une sélectiond’examens des patients ayant prisrendez-vous pour le lendemain. De plus, sa capacité était devenue insuffisante, car le nombre d’images produites lors dechaque examen ne cesse de croître– soixante en ı990, deux milleaujourd’hui (les 25 millions d’imagesstockées occupent actuellement8 téraoctets). Un deuxième équipementa dû être acquis en juin 2005 et untroisième allait devenir nécessaire.

Mais le point le plus critiqueconcernait l’incompatibilité entre juke-box de générations différentes. Ceproblème fondamental de pérennité nepouvait être résolu qu’en changeant detype de support. Le choix se tourne versune baie de disques Centera d’EMC detype CAS (Content Addressed Storage, unesolution de stockage destinée auxcontenus fixes). Tous les équipementsétant sur le SAN, la difficulté de lamigration ne résidait guère dans letransfert des données mais plutôt dansl’intégration entre l’application de GE et

les baies Centera, à travers des APIdélivrées par EMC. « GE avait toujoursmaîtrisé la chaîne de bout en bout etn’avait pas l’habitude d’inscrire sa solutiondans une architecture ouverte », préciseLaurent Tréluyer.

Une solution performante et pérenne

La pérennité et l’évolutivité de lasolution résultent de la possibilitéd’ajouter en toute transparence desdisques ou des nouvelles baies. « Enpratique, on ne migre jamais, on réalloueau fur et à mesure de l’espace », préciseLaurent Tréluyer. Depuis leurinstallation, les deux baies Centera,montées en miroir et distantes de onzeétages, sont ainsi passées de ı0 àı8 téraoctets. Le support magnétique

réduit aussi les temps d’accès et lescoûts. En particulier, l’usage de disquesATA offre un meilleur rapportperformances/prix que celui desbibliothèques de cartouches à bandes. Ilrestait le volet médico-légal : grâce à unprocédé logique, les disques de la baieCentera sont non réinscriptibles (Worm)et garantissent l’intégrité des données. «La réglementation ne nous impose certes pasune technologie Worm mais nous demandede conserver sans altération les examensdurant les vingt années suivant la dernièrehospitalisation, ce qui serait bien plusdifficile avec de traditionnels disquesréinscriptibles ou des cartouches à bandes,dont le conditionnement est contraignant »,conclut Laurent Tréluyer. ■

THIERRY LÉVY-ABÉ[email protected]

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L’ÉTABLISSEMENTEN FAITS ET EN CHIFFRESActivitéPremier centreeuropéen de luttecontre le cancer.Budget (2005)178 millions d’euros.Effectifs2 450 personnes.

LE PROJET EN BREFEnjeuAssurer l’archivage deplusieurs téraoctetsd’images en migrantvers un système sûr,pérenne, évolutif etrépondant à descontraintes médico-légales.Solution retenueDéploiement de deuxbaies CAS (ContentAddressed Storage)de type EMC Centeraavec réplication desexamens les plusconsultés vers une baie de disquestraditionnelle(Clariion CX 500d’EMC et Dell).

Laurent Tréluyer,DSI de l’InstitutGustave Roussy :« En pratique, on ne migre jamais,on réalloue au fur et à mesure de l’espace. »

RÉPLIQUER CERTAINES DONNÉES SUR UNE BAIE DE PRODUCTIONLes applications ne doivent pas forcément accéder directement aux CAS. Même s’ils sont plusrapides que des juke-box, les disques ATA des baies Centera sont en effet deux fois plus lentsque des disques SCSI. L’Institut Gustave Roussy a donc conservé le principe des réplications decertains examens sur la baie de production (CX 500). Mais les fenêtres nocturnes nécessairesà ces opérations sont désormais beaucoup plus courtes. De plus, lorsqu’il s’avère nécessairede consulter des examens restés sur le Centera, l’accès se compte en secondes, contreplusieurs dizaines de secondes avec des juke-box.MUTUALISER LES RESSOURCESDimension essentielle d’un projet d’archivage, la mutualisation des ressources permet deréaliser d’importantes économies. A l’Institut Gustave Roussy, la baie CX 500 supporte àla fois la réplication des examens archivés (2,5 To leur sont réservés) et les données desautres applications (également 2,5 To). D’autre part, la baie Centera permettra d’archiver,très prochainement, d’autres types de données, comme les courriels.

BONNES PRATIQUES

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Mercredi 23 mai 2007

SECTEUR PUBLICComment le secteur public s’investit dans les TIC ?

Automobile Club de France – Paris 8è

Mercredi 13 juin 2007

FINANCE Conférence « Métier et Informatique »Le Secteur Banque et Assurances.

Automobile Club de France – Paris 8è

Mardi 3 juillet 2007

DOCUMENT ET SEARCHGestion et sécurisation de l’information

et du document dans l’entreprise.

Automobile Club de France – Paris 8è

Jeudi 20 septembre 2007

INFOGERANCE / Infogérance sélective

et le BPO - BPMComment les entreprises peuvent répondre

en collaboration avec les grands de l’infogérance

aux défis de l’innovation et de l’évolution

des processus métiers ?

Automobile Club de France – Paris 8è

Jeudi 4 octobre 2007

SOA / 2ème édition du SOA Forum

Le Monde Informatique / CIO / InfoworldProcessus de mutation des architectures

informatiques, révolution économique proposée

par le SOA, méthodes et ROI.

Guide SOA

Eurosites George V – Paris 8è

Mercredi 11 octobre 2007

CONVERGENCE / VoIP 2.0Les applications de convergence en entreprise.

Automobile Club de France – Paris 8è

Mardi 29 novembre 2007

SECURITE / Pour une meilleure politique

de sécurité des entreprisesQuelle consolidation des acteurs et des solutions ?

Automobile Club de France – Paris 8È

Jeudi 24 janvier 2008

MOBILITE / Mobilité professionnelle

et grand publicQuelle convergence des outils et solutions ?

Automobile Club de France – Paris 8è

Jeudi 14 février 2008

CRM / BIPanorama des solutions au service d’une

relation clients performante.

Automobile Club de France – Paris 8è

Jeudi 20 mars 2008

PME-PMI et TICLes rencontres PME-PMI et informatique :

panorama et évolution de l’offre.

Automobile Club de France – Paris 8è

Jeudi 17 avril 2008

INFRASTRUCTURES ET VIRTUALISATION

CIO / Le Monde Informatique et InfoworldLes enjeux et bénéfices de la virtualisation pour

la DSI des entreprises.

Automobile Club de France – Paris 8è

Tous les thèmes font l’objetd’un dossier spécial dans

les magazines CIO ou Le Monde Informatique

IMPORTANT

agendaConférences CIO et Le Monde Informatiquem a i 2 0 0 7 à s e p t e m b r e 2 0 0 8

à venirMercredi 22 mai 2008

SECTEUR PUBLIC

Jeudi 12 juin 2008

FINANCE

Mardi 1er juillet 2008

DOCUMENT ET SEARCH

Jeudi 25 septembre 2008

INFOGERANCE

vos contactsAnnabelle Ducellier

Directrice marketing

01 41 97 62 16

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Stéphanie Dupire

Assistante marketing

01 41 97 61 63

[email protected]

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| 26 AVRIL 2007 | CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI”16

> LA DENSITÉ DES SERVEURS MET LES CENTRES DE CALCUL SUR LA CORDE RAIDE

Coup de chaud sur le datacenterLes exploitants de salles blanches sont presque tous confrontés à l’augmentation de la consommationélectrique et aux problèmes de dégagement de chaleur qui l’accompagnent. Pour éviter le pire, la miseen œuvre d’une stratégie spécifique se révèle souvent nécessaire.

électroniques actifs, comme les processeurset les disques durs, posant le problème del’alimentation électrique et de ladissipation de la chaleur générée. « Laconsommation d’un rack de serveurs lamesatteint au maximum 25 watts, entraînantune forte augmentation de la température »,rappelle Fabrice Coquio, directeur générald’Interxion France, un hébergeur. A cela

Les centres de données ont chaud.De plus en plus. Et, ici, leréchauffement de la planète n’y estpour rien. Les vrais responsablessont plutôt à chercher du côté des

équipements informatiques de nouvellegénération. Les serveurs lames et les baiesde stockage augmentent en effetconsidérablement la densité de composants

DR

Sommaire> Coûts : la facture électrique

à l’heure des comptes p 19

> Serveurs : les constructeursse préoccupent d’économies d’énergie p 20

Paru le 12 janvier 2007

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> Les constructeurs de baiescomme les fondeurs de pucesdéveloppent des produits demoins en moins gourmandsen électricité.

> Deux leviers pour éviter lasurchauffe dans les centresde calcul : l’agencement de lasalle et des systèmes derefroidissement innovants.

> Les nouveaux équipements,serveurs lames et baies de disque en tête, nécessitentune alimentation et unrefroidissement adaptés.

LES IDÉESÀ RETENIR

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CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI” | 26 AVRIL 2007 | 17

s’ajoute un facteur aggravant : la majoritédes centres de données en production ontété créés il y a cinq à dix ans. Autrement dit,à une époque où les équipementsinformatiques consommaient et chauffaientnettement moins qu’actuellement.

Pour relever ce défi, lesentreprises agissentgénéralement sur trois leviers: la réduction de laconsommation deséquipements et baies destockage, l’agencement desinstallations de manière àfournir un refroidissementplus efficace et, enfin, la miseen œuvre de technologiesalternatives de refroidissement.

La consommation comme critère de choix

Pour commencer, la réduction de laconsommation dépend majoritairementdu type de serveurs et de la manière dontils sont employés. « Nous utilisonsprincipalement des serveurs de nouvellegénération à plus faible consommationélectrique, explique Frédéric Dhieux,responsable systèmes et hébergementchez BSO Communication, un opérateuret intégrateur télécoms. Les derniersprocesseurs consommant moins d’énergie,nous gagnons à la fois en utilisationélectrique et en dissipation thermique.Aujourd’hui, malgré l’adoption de châssis delames, nous respectons la densité de serveursau mètre carré que nous avionsauparavant. » Cette approche a permisd’éviter les problèmes de dissipation dechaleur fréquemment rencontrés par desentreprises qui ont trop vite associé lameset économie d’espace.

De son côté, Groupama AssetManagement (AM) a décidé de mettre enplace une stratégie prenant en compte le« développement durable ». Cetteinitiative a des répercussions jusque sur leservice informatique de l’entreprise. « Lorsde notre cotation pour le renouvellement denos baies de disques, nous avons évalué laconsommation électrique de chaque solution,confie Alain Boggero, responsable desmoyens informatiques chez GroupamaAM. La mise en œuvre de la technologie quiconsiste à arrêter la rotation des disqueslorsqu’il n’y a pas d’accès aux donnéesdiminue à la fois la consommation électriqueet l’échauffement, augmentant ainsi la duréede vie de chaque disque dur. » Certes, le

choix ne dépend pas uniquement de cecritère, mais il n’en est pas moins bienpris en compte. « Nos nouvelles baiesconsomment trois fois moins que lesprécédentes, pour un encombrement divisépar quatre », précise Alain Boggero.

Enfin, dernière stratégie,certaines entreprises jouent lacarte de la virtualisation afind’optimiser l’utilisation desserveurs, évitant d’avoirrecours pour certainesapplications à des serveurs enlames. « Un de nos clients,hébergeur de sites Internet, ainstallé sur un gros serveur SMPenviron mille serveurs virtuels,

se remémore Frédéric Coppens, directeurtechnique d’Ingenova, société de servicesspécialisée dans le déménagement decentres de données. Cette approche lui a

permis d’éviter la mise en œuvre de serveurslames, qui auraient nécessité de réagencerl’espace occupé par les équipements dans lasalle afin d’éviter les points chauds. »

Alterner allées chaudes et allées froides

Justement, l’agencement de la salleinformatique, bien que simple à mettre enplace et peu coûteux, exige d’être pris encompte au moment de l’installation deséquipements. Le choix de la position desbaies et des racks de serveurs, ainsi quel’utilisation d’allées froides et d’alléeschaudes sont maintenant préconisés parquasiment tous les spécialistes des centresde données. Le principe consiste à alternerune allée dans laquelle les baies se fontface (côté avant du serveur) et où l’air froidest envoyé avec une allée où se trouvel’arrière des baies (côté arrière des

CHIFFRES CLÉS

4,5 MILLIARDSD’EUROSC’est le montantqu’ont dépensé en2006 les centres dedonnées pouralimenter et refroidirleurs salles blanches.

SOURCE : IDC

3,75 MILLIONSD’EUROSC’est le montantannuel de la factureélectrique d’un centrede données de 9 300 m2.

MOTS-CLÉSDENSITÉDans les centres de données, ce terme désigne laconcentration des serveurs dans une unité devolume donnée. Les architectures àbase de serveurslames ont amené la haute densité dansles centres dedonnées. Avec soncortège de difficultés :alimentation,refroidissement, etc.KVALe kilovoltampère est l’unité utiliséepour exprimer lapuissance apparented’un serveur. Unserveur absorbant 20 ampères (A) sous230 volts (V) a unepuissance de 4,6 kVA.La puissanceconsommée estd’environ 3,6 kW.

« Certainesentreprises jouentla carte de lavirtualisation afind’optimiserl’utilisation desserveurs etd’éviter le recoursaux lames. »

■ ■ ■

CND revoit la chorégraphie de son centre de calcul

Le Centre national de la danse (CND),à Pantin (93), s’est trouvé confronté àune croissance soutenue de ses activi-

tés. Cette croissance a donné lieu à l’ouver-ture d’un nouveau bâtiment à la fin duprintemps 2004. « Le bâtiment devait nousêtre livré six mois avant son ouverture, enfait, il n’a pu l’être que six jours avant »,indique Laurent Dassier, responsable infor-matique du CND. Autre mauvaise sur-prise : les nouveaux locaux se sont révéléstrop petits pour accueillir uniquement desarmoires 42 U traditionnelles. Le CNDs’est alors orienté vers des armoires plus

hautes lui permettant de répartir le maté-riel en hauteur plutôt qu’en largeur, avecnotamment trois armoires de 47 U. Leurconception a permis de réaliser un gain deplace et d’optimiser la circulation dans lasalle et l’accès au matériel grâce notam-ment à la porte arrière.

Les systèmes onduleurs, quant à eux,devaient être « rackables » et les prises dedistribution de courant contrôlables à dis-tance. Le système onduleur retenu disposede quatre modules de batterie – dont undestiné à une utilisation de secours – etassure une autonomie de plus d’une heureen cas de problème électrique. Quant à ladissipation thermique, elle repose sur dessystèmes de ventilation insérés directe-ment dans les racks de serveurs qui com-plètent le dispositif de climatisation.« Grâce à un agencement bien pensé de nosracks, nous répondons à nos besoins de hautedensité tout en évitant les points chauds »,assure Laurent Dassier. ■ X. B.

> LA SOLUTION ADOPTÉETrois armoires de 47 U, une de 42 U. Onduleur Symmetra

16 KVA (réglé en 12 kVA avec une redondance en n+1).

Système de ventilation inséré dans les racks et climatisation.

Pour l’installation d’un nouveau bâtiment, le Centre national de la danse (à Pantin) a dûaffiner la conception de sa salle informatique. Afin de répondre à des contraintes d’espace.

MISE EN ŒUVRE

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| 26 AVRIL 2007 | CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI”18

serveurs) où l’air chaud est rejeté. La canalisation des flux d’air chaud etfroid permet de gagner en efficacité pourle refroidissement. A cela s’ajoute lalimitation du nombre d’échappées d’airdans le sol en les positionnant auxendroits stratégiques. Cette approcheengendre également un gain notable auniveau de la capacité de refroidissement.« A chaque ouverture de salle, nous étudionsces paramètres lorsque nous décidons duchoix de l’emplacement des baies », confieFrédéric Dhieux.

Une technique venue des fondus de PC

A côté de ce schéma classique, uneseconde stratégie séduit de plus en plusdans les centres de données. Elle consisteà ne plus installer de faux planchers et cepour plusieurs raisons. « Tout d’abord, un acteur spécialisé dans la conception de centres de données a effectué des relevésmontrant que la ventilation par fauxplancher n’est pas forcément la panacée,

explique Frédéric Coppens, d’Ingenova.Ensuite, l’enchevêtrement de câbles peut avoirun impact sur la bonne circulation de l’airfroid dans le faux plancher. De plus, lorsd’opérations de maintenance ou d’installationde nouveaux équipements, le travail dans lesfaux planchers n’est pas toujours aisé. Enfin,le poids maximum supporté peut limiter les choix en matière de type de serveurs. »Pour l’ensemble de ces raisons, on trouvede moins en moins de faux planchersdans les nouveaux centres de données.

Les câbles passant de plus en plusfréquemment au niveau du plafond.

Enfin, de nouvelles solutions derefroidissement voient le jour. Les constructeurs de baies et les hébergeursde serveurs commencent à proposer desalternatives par rapport aux structuresclassiques en centre d’hébergement. « Lerefroidissement par eau, par exemple, connudéjà des jeunes amateurs de tunning PC pouraugmenter les performances en améliorant lerefroidissement, commence à être adapté aumonde des serveurs », explique Frédéric

Dhieux. Certains constructeursproposent des solutions où la baieest conçue dans une structureétudiée pour permettre un passaged’air maîtrisé. Un ensemble deconduits et de systèmes deventilation permet de gérer aumieux la circulation des flux pouroptimiser le refroidissement et

réduire les pertes d’air frais. ■

XAVIER [email protected]

> DANS LA JUNGLE DE LA CONNECTIQUE

Les câbles, empêcheurs de refroidir en rondNon seulement la haute densité pose des difficultés en termes d’alimentation,mais elle finit par rendre le câblage des machines problématique.

Araison en moyenned’une trentaine deserveurs par rack, le

nombre de câbles à l’arrièredes machines peutallègrement dépasser lacentaine, entre l’alimentation(surtout si elle est redondante),les connexions Ethernet etFibre Channel et les câblesconnectés aux cartes

d’administration. Cetimbroglio de fils formesouvent une paroi thermiquequi empêche la bonneprogression vers le plafond du flux d’air chaud issu del’arrière des serveurs. Lessystèmes de goulottes, desespaces à l’arrière des racksqui permettent de rassemblerles câbles sur les côtés, dans des couloirs verticaux,améliorent certes un peu les choses.

Depuis quelques années, lesconstructeurs ont égalementprévu des ouvertures au

sommet et à la base deleurs armoires racks,pour faire passer lescâbles sortants soit versle faux plafond, soitvers le faux plancher.Le problème, c’est quele diamètre de ces trous

est volontairement réduit afinde ne pas perturber les flux

d’air à l’intérieur du rack et nepas laisser s’engouffrer l’airchaud. Résultat, le nombre de câbles pouvant passer parces ouvertures est limité à unecentaine. Une autre solution,actuellement endéveloppement chez unconstructeur, serait d’étendrela profondeur des armoiresracks pour y incorporer desbras articulés qui écartent les câbles pour améliorer la dissipation calorifique.

L’organisation, source de blocages

En théorie, la réduction dunombre de câbles constitue unargument en faveur desserveurs lames. Mais dans lapratique, pour des raisonséconomiques, le recours à descommutateurs intégrés dans lechâssis des serveurs lamesn’est pas forcément préféré aupanneau de brassage passif

(qui ne réduit pas le nombrede câbles). « C’est dommage,parce qu’avec un commutateur,32 câbles entrants deviennentseulement deux câbles sortants,c’est autant d’économies quand ils’agit de connecter l’armoire rackau commutateur de cœur deréseau du centre de données, surlequel chaque port coûte entre1 000 et 2 000 euros », noteArnaud Jannin, chef deproduits serveurs lames chezHP. La réticence à rajouter descommutateurs dans un espacecontrôlé par l’informatiquepuise également sa source au niveau organisationnel : ce brouillage des frontièrespeut parfois constituer une source de conflit entrel’administrateur réseau et le responsable des serveurs.Une troisième voie existe : une technologie originaledéveloppée HP et disponibleen février prochain sur seschâssis de serveurs lames.Virtual Connect permet devirtualiser les adresses SAN et MAC des serveurs demanière à pouvoir lesdéconnecter facilement sansavoir à tout reconfigurer. C’est un peu plus cher qu’uncommutateur, mais il n’y a rienà gérer pour l’administrateurréseau. ■ J.-L. R.

■ ■ ■

EN SAVOIR PLUSwww.gartner.comLe cabinet propose denombreux documentset études sur lescentres de données et la problématiquedu refroidissement.

www.APC.comLe constructeuraméricain propose de nombreux livresblancs et de ladocumentationtechnique traitant de la sécurisation del’alimentationélectrique et dessolutions derefroidissement.

Un imbroglio decâbles peut formerune paroi thermiquequi empêche labonne progressionvers le plafond duflux d’air chaud issudes serveurs.

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Frédéric Dhieux, deBSO Communication :« Nous utilisonsprincipalement desserveurs de nouvellegénération à plusfaible consommationélectrique. »

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CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI” | 26 AVRIL 2007 | 19

Si l’on en croit la plupart desétudes, les coûts énergétiques(alimentation et refroidissement)représentent désormais près dela moitié du coût d’exploitation

d’un serveur dans un centre de productioninformatique. Au rythme de progressionactuel, la facture énergétique d’un serveursur trois ans pourrait dépasser son coûtd’achat d’ici à 20ı0. Malgré ces chiffres,les entreprises sont encore loin d’avoirpris conscience de la part due auxsystèmes informatique dans leur factureénergétique. Dans la majorité des petitscentres informatiques, cette facture n’estpas traitée de façon séparée de celle dubâtiment. Souvent, elle n’est même pasintégrée au budget de la DSI. Pour cesentreprises, c’est tout un pan du coût del’informatique qui est ainsi masqué.

Chez les grands comptes, la réalité est différente. La plupart d’entre euxdisposent de leur propre centre deproduction informatique ou sous-traitentl’hébergement à des tiers, et se voientdonc refacturer le coût réel de laconsommation de leurs équipements. Le coût énergétique d’un serveur secompose de sa consommation propre, à laquelle s’ajoute l’électricité consomméepour son refroidissement.

32 000 euros par an pour un rack de lames

Comme l’explique Alexandre Safronoff,le directeur commercial France de GlobalSwitch, un spécialiste de l’hébergementde serveurs critiques, sur ı2 centimesfacturés pour la consommationélectrique, 7 sont à imputer à laconsommation réelle du serveur et 5 auxcoûts induits par son refroidissement. Unratio confirmé par les concurrents. Pourun rack de serveurs consommant ı0 kW,la facture énergétique s’élève ainsi à plusde ı0 500 euros par an. Pour un rackdense de serveurs lames rempli à plein etfonctionnant 24 heures sur 24 et 7 jourssur 7, le chiffre grimpe à environ32 000 euros par an. Et rien n’indiqueque ces chiffres pourraient diminuer.« Pour le moment, souligne Alexandre

Safronoff, la tendance est toujours àl’accroissement de la consommation. »

Pour Philippe Bourhis, directeur descentres de production d’Orange BusinessServices (qui compte parmi ses clientsdes géants comme GDF, Philips ouMcDonald’s), le coût de l’énergie prendune part croissante dans la factured’exploitation des grands comptes. Et iln’est pas près de baisser. « Lorsque nousreprenons la production d’un client, les deuxou trois premières années impliquent pasmal d’investissements pour transformer etoptimiser sa production. Lorsque l’on aindustrialisé et rationalisé le systèmed’information du client et achevé le travaild’optimisation sur le nombre de personnesimpliquées dans l’exploitation, le premiercoût de production au quotidien est l’énergie.Elle représente plus de 50 % de la facture. »De ce fait, l’opérateur ne facture plus sesprestations au mètre carré occupé, maisselon des ratios kVA/m2 (voir mots-cléspage 17) ou chiffre d’affaires au mètrecarré, ou encore une combinaison desdeux. Chez RedBus, qui fournit uncertain nombre de services additionnelsautour de ses prestations d’hébergement,le coût de l’énergie représente aujourd’hui

environ 30 % des coûts defonctionnement, le deuxième postederrière la main-d’œuvre.

Les silences d’EDFDans certains pays, cette inflation des

besoins énergétiques conduit lesproducteurs d’électricité à lancer desprogrammes incitant les centres dedonnées à la modération. Le producteurcalifornien d’électricité PG&E encourageainsi la consolidation de serveurs et l’achatde serveurs économes en énergie. Il propose 300 dollars par serveur retiré dela production et une prime de ı 000 dollarspour l’achat de serveurs Tı000 à base depuces Sparc Tı de Sun (voir page 20). Il coûte en effet moins cher à PG&Ed’inciter aux économies d’énergie que demettre en place de nouvelles unités deproduction… En France, EDF, dont lesperformances en termes de qualité sontsoulignées par tous les responsablesinterrogés, n’a pas daigné répondre à nosquestions sur ce point. Alors qu’il s’activesur ces sujets dans d’autres pays commel’Angleterre. ■

CHRISTOPHE [email protected]

> ALORS QU’ELLE REPRÉSENTE DÉJÀ LA MOITIÉ DU COÛT D’EXPLOITATION D’UN SERVEUR

La facture énergétique pèse lourd dans l’exploitation d’un centre de données. Et ça ne va pas s’arranger. Si les très grands comptes ont une bonne idée de ce coût, les PME et TPE l’isolent moins souvent.

Facture électrique : à l’heure des comptes

CHIFFRES CLÉS 1 À 1,5 KVA/M2

C’est la puissancepour laquelle ont étéconçus la plupart descentres informatiquesau début des années2000.

3 À 7 KVA/M2

C’est la puissancerequise par lesarchitectures deserveurs densesmodernes, comme les serveurs lames,dans l’équipementdes entreprisesclientes deshébergeurs.

12 CENTIMESPAR KWHC’est le coûtapproximatif del’énergie refacturée à une entreprise parun opérateur decentre informatique.Ce coût prend en compte aussil’énergie consomméepar le serveur pourson refroidissement.

EN SAVOIR PLUS www.energystar.gov/datacentersSite du programmeEnergy Star pour lescentres de données.

www.apcmedia.com/salestools/NRAN-66CK3D_R1_EN.pdfLivre blanc d’APC sur la modélisation de l’énergie dans les centres de données.

Californie : la mode du centre de données solaire

En Californie, la mode est à l’écoresponsa-bilité. L’idée de l’autogénération d’électri-cité à base d’énergies renouvelables fait

donc son chemin, y compris dans les centres dedonnées. Dans les mois qui viennent, le cam-pus de Google à Mountain View va ainsi secouvrir de panneaux solaires capables de pro-duire environ 2,6 millions de kWh par an, soitenviron un tiers de ses besoins en énergie.Selon Google, l’investissement devrait permet-tre d’économiser environ 393 000 dollars paran de facture électrique dans l’un des Etatsdéveloppés où l’énergie est la plus chère aumonde. Au total, Google estime que le sys-tème sera amorti en sept ans et qu’il économi-sera près de 15 millions de dollars sur les trente

ans de durée de vie du système. Sun, de soncôté, a travaillé avec Epri (Electric PowerResearch Institut, centre d’études à but nonlucratif dont le siège est situé à Palo Alto, enCalifornie) et les laboratoires Lawrence Berke-ley pour bâtir un concept de centre de donnéessolaire sur son site de Newark en Californie.Microsoft, enfin, va déployer plus de 2 200 pan-neaux sur son campus de recherche à Moun-tain View pour une capacité totale en crêtede 480 kW (contre 1,6 MW pour Google). Le sys-tème devrait couvrir environ 15 % de ses besoinsen énergie. Avantage essentiel du solaire pourles centres de données : il réduit la facturelorsque le prix de l’énergie est le plus élevé,c’est-à-dire le jour… ■

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| 26 AVRIL 2007 | CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI”20

> LA RÉPONSE DE L’INDUSTRIE

Les constructeurs se préoccupent de plus en plus d’économies d’énergie lors de la conception et de la mise en production de leurs serveurs. Il était temps.

Les constructeurs s’emparent du débat sur l’énergie

Depuis près de dix-huit mois,la consommation énergétiquedes systèmes informatiquesest devenue un des grandssujets de préoccupation des

constructeurs, notamment dans le mondedes serveurs x86. Largement alignés surle discours d’Intel, les constructeursavaient jusqu’alors privilégié la course à lapuissance. Une approche qui les a menésdans une impasse vers la fin 2005. On aainsi vu arriver des systèmes à hautedensité comme les serveurs lamescapables de consommer jusqu’à 25 à30 kW par rack, dans des centres dedonnées le plus souvent conçus pour despuissances de l’ordre de ı à 2 kVA/m2.

Il n’était donc que temps pour lesconstructeurs de revoir leur copie. De fait,depuis un an et demi, ceux-ci multiplientles initiatives pour réduire laconsommation de leurs systèmes. Leursefforts portent globalement sur trois axes,complémentaires. Le premier est celui deséconomies d’énergie à la source, avecnotamment l’adoption de puces pluséconomes ou de nouvelles architectures de processeurs. Le deuxième concernel’optimisation de la gestion d’énergie, avecla mise en place de solutions logiciellesd’optimisation de la consommation des

serveurs et des centres de données. Enfin,un dernier effort porte sur les solutions derefroidissement des architectures deserveurs lames dans les grands centres deproduction informatique.

1. RÉDUIRE LA CONSOMMATIONDES PROCESSEURS

Entre 2000 et 2005, les tentatives dechasse au gaspillage dans les serveurs ont été marginales. RLX, le pionnier des serveurs lames a certes conçu sespremières architectures denses autour des puces basse consommation Crusoe

de Transmeta. IBM, de son côté, a faitporter ses premiers efforts sur sa série de puces PowerPC 4xx. Notamment la 440, utilisée dans ses supercalculateursBlueGene.

Mais le vrai virage vers les économiesd’énergie pour les serveurs de volume a étéamorcé par AMD avec ses puces Opteron.Le fondeur a d’emblée optimisé sa pucepour le rendement performance par watt,ce qui lui a longtemps permis d’offrir des performances supérieures aux pucesd’Intel pour une consommation près de deux fois moindre. Alors qu’un Xeonconsommait près de ı20 W en 2005,l’Opteron affichait ainsi une consommationde 65 W, contrôleur mémoire et contrôleurde bus inclus. Le discours d’AMD a toutd’abord séduit IBM, pour ses solutions declusters, puis Sun, qui a basé l’intégralitéde son offre serveur sur les puces Opteronet martelé le discours de l’efficacitéénergétique (voir encadré ci-contre). PourSun, ce choix a payé, puisque ses ventes de serveurs x86 sont passées de quantiténégligeable à environ 600 millions de dollars par an.

Face à AMD, Intel a réagi tardivement.Ce n’est que lors de l’Intel DeveloperForum de septembre 2005 que le PDG,Paul Otellini, a annoncé que la firme allaitréduire la consommation de ses puces.Puis au premier semestre 2006 sontapparus les Xeon WoodCrest, des puces

MOTS-CLÉS BTUBritish Thermal Unit.Unité anglo-saxonne de mesure de la chaleur (1 BTU = 252 calories= 1 054 joules).THREADTâche. Un processeurcapable d’exécuterquatre threadsexécute donc quatreprocessus enparallèle, à conditionque les applicationsaient été écrites pour exploiter cette possibilité.

Sparc T1, processeur étiqueté « écoresponsable »

Lorsqu’il a lancé sa puce Sparc T1 (nom decode Niagara) le 6 décembre 2005, Suna ouvert la voie à une nouvelle approche

du rapport performance par watt. Utilisant latechnologie CoolThreads, Sparc T1 est capablede traiter jusqu’à 32 threads (voir mots-clés)en parallèle (8 cœurs, chacun capable de trai-ter 4 threads), mais ne consomme que70 watts. Une performance qui, selon Sun, enfait le premier processeur « écoresponsable ».Le Sparc T1 mise sur la parallélisation croissantedes applications, une approche où les tâchessont réparties entre des cœurs de petite tailleet peu gourmands en énergie.

Dans les pas du Sparc T1, la version 2 de Nia-gara, attendue pour le second semestre 2007,devrait plus que doubler les performancessans accroître la consommation. Véritablesystème sur une puce, le nouveau processeursera capable de traiter jusqu’à 64 threads enparallèle et incorporera toutes les fonctionsessentielles à un serveur (quatre contrôleursmémoire double canal FB-DIMM, un contrô-leur PCI-Express, deux contrôleurs 10 GigabitEthernet) ainsi qu’une unité cryptographiquecapable de supporter les algorithmes de chif-frage. Le tout avec une consommation équi-valente à celle d’un simple Xeon. ■

La puce Sparc T1, huit cœurs pour une consommationéquivalente à celle d’un simple Xeon.

Ventesen milliers d'unités

2 000

1 500

1 000

500

0

2 500

3 000

3 500

2005 2006 2007 2008 2009 2010

LAMES : UN AVENIR TOUJOURS ROSESO

UR

CE :

ID

C 2

00

6

Le marché des architectures denses à base de serveurs lames devrait poursuivre sacroissance à un rythme soutenu d’ici à 2010. A cette date les lames représenteront plus de25 % des livraisons de serveurs dans le monde.

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D|A|T|A|■|C|E|N|T|E|R

CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI” | 26 AVRIL 2007 | 21

capables pour la première fois de rivaliseravec les Opteron en termes de rapportperformance par watt.

Les progrès en la matière n’en sontsans doute qu’à leurs prémices. Intel,comme AMD ou Sun misent pour lesannées à venir sur des puces massivementparallèles dont le nombre de cœur devraitcroître fortement, sans augmentation de la consommation énergétique.

2. OPTIMISER LA GESTION DE L’ÉNERGIE

La piste de l’optimisation de laconsommation des serveurs n’est pas laseule suivie par les grands constructeurs.Ces derniers se préoccupent désormaisd’optimiser la consommation à l’échelled’un rack de serveur ou d’un centre dedonnées. Les HP Labs, les laboratoires duconstructeur, ont ainsi développé uneméthode de refroidissement pour lescentres de données, capable d’ajuster latempérature environnante selon la chargedes serveurs. Baptisée Dynamic SmartCooling (DSC), cette technologie s’appuiesur une série de capteurs placés sur lesracks. Ces derniers envoient des signaux àune console centrale qui règle l’unité d’airconditionné la plus proche du serveur, en

fonction de la chaleur dégagée. HP estimeque son système pourrait réduire de 20 à45 % la consommation énergétique d’uncentre de données. Le logiciel est attendupour le troisième trimestre 2007.

IBM, de son côté, met en avant satechnologie CoolBlue ainsi que le logicielPowerExecutive, qui permet de modulerdynamiquement la consommation d’ungroupe de serveurs en fonction desimpératifs de refroidissement du centre de données. La technologie est disponibleimmédiatement. Face aux approches des différents constructeurs, certainsutilisateurs de grands centres de donnéess’intéressent aussi à une troisième voie,celle des outils de modélisation des flux de climatisation. Ces outils permettentd’optimiser la répartition des serveurs ausein d’une salle de machines en fonctionde ses capacités de refroidissement. C’est par exemple le cas de TileFlow d’IRI ou d’Airpak de Fluent.

3. REFROIDIR LES SERVEURS À LA SOURCE

Un dernier axe d’innovation porte surles techniques de refroidissement desarchitectures denses et notamment des systèmes en lames. Chaque watt

consommé doit aussi être refroidi. La limite d’un centre de données se situedonc souvent dans sa capacité declimatisation. Pour suppléer les capacitésdes salles les plus anciennes, HP, IBM,APC et Liebert ont imaginé des baiesfermées incorporant leur propre systèmede climatisation. IBM propose ainsi le Rear Door Heat eXchanger, un systèmede climatisation qui vient s’adapter sur ses racks et fournit une capacité

de refroidissement de50 000 BTU (voir mots-cléspage ci-contre). HP proposelui aussi un rack réfrigérépour ses serveurs lames, leModular Cooling System.Enfin, Liebert, spécialiste dela climatisation des sallesinformatiques, propose son

refroidisseur XD CoolFrame, qui vient parexemple s’enficher sur les châssisd’Egenera et de Fujitsu Siemens. Mais tousces systèmes ont un coût élevé (entre 5 000et 30 000 euros). D’où l’intérêt de biendimensionner ses systèmes et de privilégierdes processeurs dont la consommationreste raisonnable. ■

CHRISTOPHE [email protected]

> EN RACHETANT LE SPÉCIALISTE APC

Schneider Electric mise sur la croissance des besoinsEn reprenant le spécialiste de la protection électrique des centresde données, le Français fait une entrée remarquée sur ce marché.

A vec le rachat finoctobre 2006 d’APC,leader mondial des

systèmes de protectiond’énergie pour les centres de données, SchneiderElectric, déjà propriétaire de MGE UPS Systems,est soudainementdevenu un acteurincontournable pour lescentres informatiques.Des clients pour lesquelsla gestion de l’énergie etdu refroidissement estdevenue stratégique.Connu à l’origine pourses inverseurs statiquesélectriques et sesonduleurs, APC a trèstôt détecté les problèmes

qu’allaient rencontrer lesgrands centres de productioninformatique avec la densification desinfrastructures. Alors il adéveloppé un

évalue à 7 milliards dedollars en 2005).

Se positionner sur unmarché très prometteur

Si les trois quarts desventes d’APC s’effectuentencore avec des systèmes defaible puissance, l’activitédans les grands systèmes est en plein développement(+30 % sur douze mois).Tirée par les investissementsdes grands centres dedonnées américains, elle pèsedésormais près de 22 % duchiffre d’affaires d’APC, àenviron 400 millions dedollars. Et ne va sûrement pasen rester là. Sur les quelqueı0 milliards de dollarsd’investissement dans lescentres de données en 2007,l’énergie et le refroidissementreprésenteront environ 40 %du total, contre 60 % pourl’achat de nouveaux serveurs.Dès 2009, sur un marchéestimé à près de ı6 milliardsde dollars, l’énergie et lerefroidissement pèseraient lesdeux tiers du total. ■ C. B.

CHIFFRES CLÉS

50 %D’ores et déjà, les coûts de l’énergiereprésenteraient plus de la moitié ducoût d’exploitation d’un serveur dans uncentre de productioninformatique.

DR

Le Rear Door HeateXchanger d’IBM,un système de climatisation qui vient s’adaptersur les racks du constructeur.

large portefeuille desolutions pour répondre aux exigences de protectionet de refroidissement desserveurs lames. C’est parexemple le cas des baiesInfrastruXure, quicomprennent des modulesde filtrage et de protection de courant, mais aussi deséléments permettant derefroidir localement lesarchitectures de serveurslames (produits de la gammeInfrastruXure InRow).

En achetant APC,Schneider Electric mise

sur cette compétenceclé pour se

développersur le marchédes centres dedonnées, quireprésenteprès de 40 %du marchétotal desappareils de fournitured’électricité

(un marché que le fournisseur

Cette baieInfrastruXurecomprend desélémentspermettant derefroidir localementles architectures deserveurs lames.

DR

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> UN BILAN GLOBALEMENT TRÈS POSITIF

Ce que les DSI pensent de l’Open SourceAvantage économique, support et maintenance, conditions de licences, fonctionnalités, sécurité… Le Monde Informatique a interrogé des DSI sur leur perception des logiciels libres. Conclusion : les réticences affichées voici quelques mois encore se sont très largement dissipées.

Sommaire> Témoignages : les DSI

expliquent leur position faceau logiciel libre p 23

> Interview : le président duCigref éclaire les priorités des grands comptes p 27

> Conseils : attention àl’indigestion de technologieslibres p 28

fournisseurs qui n’ont justement decesse de restreindre les droits de leursclients au travers de contrats parfoisubuesques. Faiblards les messages surles risques de nouvelle dépendance queferait naître l’Open Source : les DSI neniant pas l’existence de ce lien renforcéavec leur prestataire de services, maisestimant cette contrainte moindre que

Le témoignage de nombreux DSIle prouve. Les barrages qu’onttenté de dresser les éditeurs desolutions propriétaires pourendiguer la montée du logiciel

libre sont en passe de céder. Peucrédibles les remarques sur lesobligations que font peser les licencesOpen Source quand elles viennent de

DR Paru le 26 janvier 2007

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CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI” | 26 AVRIL 2007 | 23

celle que font peser les revirements deséditeurs en matière de licences etd’orientations technologiques.Dépassées les critiques sur le supportdes briques Open Source : lesutilisateurs l’ont testé et estiment,qu’avec des produits bien envue, la réactivité descommunautés du libre vautcelle du monde propriétaire.

Les barrièrespsychologiques qui freinaientl’adoption des technologieslibres sont en train detomber. Il n’en demeure pasmoins que, dans bien des cas,notamment dans tout ce quiconcerne les applications transversalesou métier, les logiciels libres restent àmille lieux du niveau de fonctionnalitésproposé par les grands éditeurs deprogiciels. Mais la progression deslogiciels à code ouvert dansl’infrastructure, à partir des systèmesd’exploitation, montre à quelle vitesse lephénomène est capable de s’étendre. Cen’est pas pour rien que le PDG de

Microsoft, Steve Ballmer, avait qualifiéen 200ı Linux de « cancer ». Lephénomène a d’autant plus de chance des’étendre que, sur le Vieux Continent,l’Open Source bénéficie d’un contexteextrêmement favorable. Le large usage

que font les administrationsde ces technologies faciliteleur diffusion dans le secteurprivé. Si, demain, le secteurpublic français décided’adopter le format ODF(OpenDocument Format, leformat d’OpenOffice) commeil semble en prendre lechemin, nul doute que lasuite bureautique libre

bénéficiera de cette adoption, y comprisdans le privé. Un récent rapportcommandé par la Commissioneuropéenne souligne, de son côté, quel’Open Source constitue une opportunitépour l’Europe de rattraper son retard surles Etats-Unis en matière detechnologies de l’information. Et de serapprocher de l’objectif de Lisbonne :faire de l’Europe « l’économie basée sur la

connaissance la plus dynamique et la pluscompétitive du monde d’ici à 2010 ».

Ecrit par des universitaires et pilotépar un centre de recherches del’Université de Maastricht, le rapportrelève l’avance dont bénéficie le VieuxContinent en matière d’Open Source :parts de marché du libre sur les postesde travail et les serveurs, pénétrationdans le secteur public, nombre decontributeurs. Seul bémol : lapénétration moindre des logiciels libreschez les grands comptes européens quechez leurs homologues d’outre-Atlantique. Rien d’étonnant de la part degrandes entreprises européennesconnues pour leur prudence en matièred’investissement IT. ■

REYNALD FLÉCHAUX AVEC OLIVIER [email protected]

EN SAVOIR PLUS

http://ec.europa.eu/enterprise/ict/studies/

publications.htm

Le site propose l’intégralité du rapport de près de

300 pages commandé par la Commission européenne.

CHIFFRES CLÉS

57 %C’est la part desdéveloppeurs OpenSource vivant dansl’Europe des Quinze.Mais les Américainssont mieuxreprésentés que les Européens surSourceforge, la plate-forme dedéveloppement de projets libres la plus populaire.

SOURCE : COMMISSION EUROPÉENNE

Pour le support,les utilisateursestiment que la réactivité descommunautésdu logiciel librevaut largementcelle du mondepropriétaire

> La Commissioneuropéenne voit dans le libreune façon pour l’Europe de combler son retard sur les Etats-Unis dans le logiciel.

> Les critiques des éditeurscontre le libre (dépendanceau SSII, support déficient…)rencontrent peu d’écho chezles DSI.

> L’Open Source restehandicapé par le besoin de compétences qu’il entraîneet par ses lacunes dans ledomaine applicatif.

LES IDÉESÀ RETENIR

Retenir des briques libres dans unprojet permet de réaliserd’importantes économies,

notamment sur les coûts de licences.D’ailleurs, les DSI sensibles à l’OpenSource affirment avoir souffert despolitiques tarifaires de certains éditeurs de solutions propriétaires. C’est le cas deCityvox, un réseau français de sitesd’information sur les villes. « Nous étionscontraints de migrer vers une versionsupérieure de Vignette pour continuer àbénéficier d’un support technique, se souvientBertrand Bigay, fondateur et directeurinformatique de Cityvox. Par ailleurs, pourabsorber la croissance du trafic, nous devionsacquérir régulièrement des serveurs à20 000 euros pièce. Enfin, pour couronner le

tout, Oracle exigeait que nous achetions troisans de contrat de support – soit 30 000 euros–, en plus de la licence acquise deux ansauparavant. » L’alternative Open Source apermis à Cityvox d’économiser55 000 euros par an sur les coûts delicences et de gagner en performances, en multipliant son trafic par cinq.

Pour Nadi Bou Hanna, directeur adjointdes systèmes d’information au ministèredes Affaires étrangères, l’option OpenSource reste économiquement intéressante.Mais opter pour le libre nécessite d’investir.Dans l’humain. « L’Open Source impose lerecrutement d’experts, la mobilisation d’équipesdéjà en place et des plans de formation adaptés,qui ont un coût », rappelle-t-il. Eric Poisse,responsable des systèmes d’information

de Cermex, un fabricant de machinesindustrielles, considère pour sa part quel’Open Source est économiquement trèsrentable. « Pour les couches techniques et les langages de programmation, l’avantageéconomique se vérifie, surtout si l’on possèdedéjà des compétences en interne, estime-t-il.

Mais en ce qui concerneles outils bureautiques,notamment le tableurd’OpenOffice, toutdépend du degré depénétration des macros,non compatibles avec

celles d’Excel. Pour une utilisation de base,l’Open Source permet de générer quelquessubstantielles économies. » ■

V. A. AVEC B. L. ET T. P.

VERBATIM

“ Les grandséditeurs de solutionspropriétaires ont du souci à se fairedevant le gainéconomique générépar l’Open Source. Illeur faudra trouverune valeur ajoutéequi soit en mesurede justifier coût etenfermement.“

BERTRAND BIGAY, DSI ET FONDATEUR

DE CITYVOX

Le logiciel libre permet de réduire la facture de licences. Mais le recrutement d’experts et la formation alourdissent la note.

> AVANTAGE ÉCONOMIQUE

Une solution rentable dans de nombreux cas

Disposer decompétencesinternes est

souvent décisif

Bertrand Bigay, DSIet fondateur deCityvox, un réseaude sites sur lesvilles, a reconstruitsa plate-formeautour de PHP-PostgreSQL.

DR

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Le souci d’indépendance vis-à-vis desfournisseurs peut conduire les DSI àchoisir des systèmes ouverts.

Tributaires des contrats de maintenanceet des nouvelles versions décidés par leséditeurs d’outils propriétaires, lesentreprises sont parfois contraintes debudgéter des mises à jour inutiles,d’oublier les développements ouadaptations qu’elles avaient mis en placedans les versions précédentes, ou alors dese résigner à conserver des versionsinitiales non suivies et obsolètes. « Sur leplan technique, on est beaucoup plus libreavec l’Open Source qu’avec un éditeur quifait tout pour vous vendre des contrats delicence et des mises à jour de produits »,estime Philippe Boutremans, directeurtechnique de Jouve, prestataire spécialistede l’acquisition, de la gestion et de la

diffusion de l’information. Pour BertrandBigay, fondateur et DSI de Cityvox, outrel’indépendance regagnée, les applicationslibres laissent le choix de l’environnementtechnique : « Si l’on décide de changer deserveurs, les applications sont plus faciles àreparamétrer en environnement libre que dessolutions développées avec des outils

propriétaires. » Maisdans l’environnementOpen Source secréent d’autresformes dedépendance. « Il fauttrouver le bon équilibre

entre les ressources internes chargées del’appropriation technique et du pilotage, etles prestataires en tout genre intervenantdans le cadre d’une démarche OpenSource », estime Nadi Bou Hanna,

directeur adjoint des systèmesd’information au ministère des Affairesétrangères. Pour Eric Benbouazza, DSI deCat LC, spécialiste de la distribution et dela logistique de véhicules et de pièces derechange, si la dépendance vis-à-vis dessociétés de services existe, son impact n’aaucune commune mesure avec leschangements de tarifications imposés parles éditeurs de solutions propriétaires :« Lorsqu’on passe à l’Open Source et qu’onne possède pas les compétences en interne, onétablit une dépendance vis-à-vis de la SSIIqui apportera les ressources et l’expertisenécessaires pour accompagner la migrationet le déploiement. Reste qu’il est préférabled’être lié à un partenaire de proximité àtaille humaine que de tomber sous la coupede géants tels que les grands éditeurs. » ■

V. A. AVEC B. L. ET T. P.

Sur le plan technique, les entreprises sont plus libres avec l’OpenSource qu’avec un éditeur qui tentera d’imposer ses conditions.

> LIBERTÉ DE CHOIX

Le libre pour gagner en indépendance

VERBATIM

“ De toute façon,quand on fait unchoix technologique,on en prend pourdix ans. Le seul souci, c’est la pérennité duproduit. Avec les logicielscommerciaux, onsait qu’un sur deuxpérira dans les cinqà dix ans. Avecl’Open Source, c’est pire ! “ BERTRAND ETENEAU,

DSI DE FAURECIA

Choisir le logiciel libre, c’ests’appuyer sur des produitsemployant une licence spécifique

avec des contraintes différentes decelles des licences des logicielscommerciaux. Ce qui n’est pas sanseffrayer certains DSI face à des outilsjuridiques peu maîtrisés. Ainsi, la GPL(GNU General Public License, licenceprincipale dans le monde de l’OpenSource) implique la redistribution detoutes les modifications apportées aulogiciel, afin que la communauté ayantproduit le logiciel bénéficie en retourdu travail effectué par chaqueutilisateur. Ce point a d’ailleurstoujours été sous le feu des critiquesdes éditeurs de logiciels propriétaires.Les utilisateurs sont plus pragmatiques.Philippe Boutremans, directeur

technique de Jouve considère ainsi :« Tant qu’on ne vise pas une redistribution[lucrative], la licence GPL n’est pascontraignante. Simplement, opter pourl’Open Source suppose d’alimenter lacommunauté, et donc un effort dans cesens. » « La publication des modifications

effectuées dans deslogiciels sous GPLne me pose pas deproblème, ajouteBertrand Eteneau,DSI de Faurecia.Au contraire, c’est

un véritable avantage de pouvoir bénéficierdes travaux réalisés par les autres. » Surle plan moral, ce retour est donc perçucomme normal, une sorte de « prix de la gratuité ». Eric Benbouazza, DSI de CAT LC, complète : « Ayant

accès au code source des logiciels employés,on peut les faire évoluer et on se doit de retransmettre à la communauté sontravail, ce qui me paraît légitime. Etquand vous voyez les clauses contractuellesde certains éditeurs, il n’y a pas photo. »Le jugement de Bertrand Eteneau surles licences des logiciels propriétairesest encore plus cinglant : « Certaineslicences commerciales sont scandaleuses,notamment chez Oracle ou Microsoft,d’autres plus raisonnables. »

Les contraintes imposées auxentreprises modifiant des logicielslibres apparaissent donc sensiblementmoins gênantes que celles liées ausimple usage des logicielscommerciaux, même si ces contraintessont réelles. ■

B. L. AVEC V. A. ET T. P.

VERBATIM

“ Je n’ai jamais eu le moindre souci avec des licencescomme Cecill ou GPL. Avec le logicielpropriétaire, c’estencore plus simple : on n’a aucun droit !“

DAVID LAROSE, DSI DE LA VILLE

DE DRANCY

La redistribution obligatoire des modifications effectuées sur un logiciel sous licence GPL ne semble pas gêner les entreprises.

> CONDITIONS DE LICENCES

La licence GPL n’effraie plus personne

Bertrand Eteneau,DSI de Faurecia,équipementierautomobile, mènela refonte de son systèmed’informationeuropéen.

David Larose, DSI de la ville deDrancy, mènedepuis plusieursannées une refontedu SI municipalreposant largementsur le logiciel libre.

« Il estpréférable

d’être lié à unacteur de

proximité »

« Opter pourl’Open Source

supposed’alimenter la

communauté »

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CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI” | 26 AVRIL 2007 | 25

Pour les produits Open Source les plus répandus, un bon niveaude support et de maintenance est assuré par la communauté.

> SUPPORT ET MAINTENANCE

Une réactivité fonction de la taille de la communauté

Bénéficier d’un support et d’unemaintenance de bon niveau faitsouvent partie des tout premiers

soucis des DSI tentés par l’Open Source.« Par rapport au support d’un produitpropriétaire par son éditeur, qui s’engagecontractuellement, la réponse est beaucoupplus aléatoire dans le monde Open Source »,explique Eric Benbouazza, DSI de CatLC, spécialiste de la distribution et de lalogistique de véhicules et de pièces derechange. « Je préfère un support d’éditeur àcelui d’une communauté bénévole qui répondquand quelqu’un a le temps », confirmeDavid Larose, DSI de la ville de Drancy.En revanche, « il est logique d’être beaucoupplus exigeant sur du logiciel payant que surdu gratuit », insiste Bertrand Eteneau,DSI de l’équipementier Faurecia,s’indignant, par exemple, de « l’attitude

commerciale scandaleuse » de Microsoft :« Soit on adopte la Software Assurance quiconsiste à repayer ses licences tous les troisans et tout se passe bien, soit on n’est pas du tout écouté. » Toutefois, « le libre à faitbeaucoup de bien au monde propriétaire quine peut plus s’asseoir sur ses lauriers et est

amené à continuellements’améliorer », juge EricPoisse, responsableinformatique deCermex, fabricant demachines-outils.« L’Open Source aégalement fait de gros

progrès », complète Bertrand Eteneau,estimant qu’il n’y a pas aujourd’hui dedifférence sensible entre les deuxmondes. « La différence est énorme, clame,au contraire, Philippe Boutremans,

directeur technique de Jouve (prestatairespécialisé dans l’acquisition, la gestion et la diffusion de l’information) etcollaborateur régulier du DSI. Avec unéditeur classique, il faut d’abord s’adresser à la hot line, puis attendre les patchs ou laversion suivante, ce qui peut être assez long.Dans le monde Open Source, c’est tout lecontraire : la communauté, qui maîtrise par ailleurs totalement le code, permet une très grande vitesse de réaction. »

A condition, toutefois, que lescontributions soient suffisammentnombreuses. « La qualité du code et la réactivité dépendent de la taille de lacommunauté, confirme Eric Poisse. Maispour les produits les plus répandus, le supportet la maintenance corrective ne posentaucun problème. » ■

T. P. AVEC V. A. ET B. L.

Spécialistes d’Ajax, Xul, Python, des messageries Open Source ouautres outils spécifiques au

monde du logiciel libre… Le marché de l’emploi connaît actuellement destensions sur ces profils, tant dans le secteur public que dans le privé.« Recruter des spécialistes Open Source de bon niveau n’est pas encore si facile,estime Nadi Bou Hanna, directeuradjoint des systèmes d’information au ministère des Affaires étrangères.Nous avons d’ailleurs plusieurs postesouverts en ce moment. » Un point de vueque partage David Larose, DSI de la ville de Drancy : « Il est nettement plus difficile et coûteux de mettre la main sur un vrai professionnel de l’Open Source que de recruter un administrateur sur des logiciels Microsoft, En revanche,

il y a pléthore de bidouilleurs du libre. »Pour Philippe Boutremans, directeurtechnique de Jouve, les compétencesautour du développement (langagesPHP, Java…) sont plutôt nombreuses, et la nécessité de se doter de chefs deprojet et autre spécialistes de l’OpenSource pour assurer la maintenance

ou l’évolution de la solution nereprésente pasréellement un frein :« Il est toujourspossible de se tourner

vers une SSII ou un intégrateurspécialisé. » C’est d’ailleurs la voie qu’asuivie Bertrand Bigay, fondateur et DSIde Cityvox, pour pallier le manque de compétences en interne : « Nousavons fait appel à la SS2L [société

de services en logiciels libres, NDLR]Open Wide pour assurer, à l’intention de nos développeurs, une formationintensive de plusieurs mois aux nouveauxlangages de programmation et auxnouveaux outils Open Source. » EricBenbouazza, DSI de Cat LC, a adopté la même démarche : « La SSII OnePoint Technology nous a conseillés dans le cadre de ce projet qui nécessitait des développeurs Java/J2EE, descompétences sur JBoss et sur les serveursd’applications TomCat. » Des profils qui peuvent être ardus à trouver sur le marché français. Pour preuve,Onepoint a mis sur pied une campagnede recrutement au Canada et au Marocpour trouver les compétences quifaisaient défaut. ■

V. A. AVEC B. L. ET T. P.

VERBATIM

“ Il est important de retenir unepersonne ayant les deux cultures, et absolument pasopposée auxsolutionspropriétaires, car la cohabitation des deux mondes est nécessaire.“

ERIC POISSE, RESPONSABLE DES SYSTÈMES

D’INFORMATION DE CERMEX

VERBATIM

“ Avec un éditeurclassique, il fautd’abord s’adresser à la hot line puisattendre les patchs oula version suivante,ce qui peut être assezlong. Dans le mondeOpen Source, larichesse de lacommunauté permetune très grandevitesse de réaction.“

PHILIPPE BOUTREMANS,

DIRECTEUR TECHNIQUE DE JOUVE

Les DSI peinent à mettre la main sur des experts de l’Open Source et n’hésitent pas à se tourner vers des SSII.

> COMPÉTENCES

Trouver de vrais professionnelsreste difficile

PhilippeBoutremans,directeur techniquede Jouve,collaborateurrégulier du DSI de ce spécialiste de la GED

Eric Poisse,responsable des SIde Cermex,multiplie les projetsOpen Source, aprèsavoir découvertLinux et le logiciellibre en 1999.

« Le supportest beaucoupplus aléatoire

dans lemonde Open

Source »

« Dans lelibre, il y apléthore de

bidouilleurs »

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| 26 AVRIL 2007 | CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI”26

«Le marché des solutions OpenSource évolue rapidement,notamment depuis deux ou trois

ans, mais on ne peut pas encore parler de rattrapage du monde commercial. »L’analyse de Philippe Boutremans,directeur technique de Jouve, résumeparfaitement l’appréciation généraleautour de la richesse fonctionnelle des offres libres. « Il faut encore privilégierles solutions propriétaires dans de nombreux domaines », renchérit Nadi Bou Hanna, DSI adjoint du ministère des Affaires étrangères, partisan d’unassemblage de briques propriétaires et de briques libres, associé à une démarche d’urbanisation.

Le retard du monde Open Source estnotamment flagrant dans le domaine des applications de gestion, illustre EricPoisse, responsable des systèmes

d’information de Cermex : « Par exemple,il n’existe pas encore de concurrents libresaux PGI de SAP ou d’Oracle. » PhilippeBoutremans constate également « deslacunes sur certains segments, notammentla gestion de documents ou de contenu, où les éditeurs classiques, souvent de grosacteurs, proposent des offres très riches ».

De même que pour le travail collaboratifoù, selon DavidLarose, DSI de la villede Drancy, « lessolutions propriétairessont, en outre, beaucoup

plus facilement paramétrables par un non-spécialiste ».

Mais, à l’inverse, il existe des domainesoù l’Open Source domine le propriétaire.« Dans certains domaines techniques, enparticulier les composants de sécurité ou les

logiciels d’infrastructure réseau, les outilsOpen Source disponibles n’ont pasd’équivalents dans le monde propriétaire »,constate ainsi Eric Poisse. « Quand on fait le choix Apache/TomCat/JBoss, on a de bonnes garanties sur la qualité descomposants et les fonctionnalités, quicouvrent 95 % de ce que pourraient offrir les solutions propriétaires », ajouteEric Benbouazza, DSI de Cat LC,spécialisé dans la distribution et lalogistique de véhicules et de pièces de rechange. En matière de systèmed’exploitation, ajoute Eric Poisse, « Linux est aussi une bonne alternative à Windows et à Unix, même s’il présente des lacunes en termes d’installation et de prise en main ». Sa percée en entreprise en est, d’ailleurs, la meilleure preuve. ■

T. P. AVEC V. A. ET B. L.

Si des lacunes subsistent pour les applications de gestion, l’Open Source rattrape son retard en matière de fonctionnalités.

> RICHESSE FONCTIONNELLE

L’écart entre les deux mondess’amenuise

VERBATIM

“ Ouvrir le code pour montrer la conception deslogiciels garantit un bien meilleur niveau de sécurité.“

CHRISTOPHE LERAY, DSI DU PMU

VERBATIM

“ Tout n’est pasdans l’Open Source, et il faut encoreprivilégier lessolutions propriétairesdans de nombreuxdomaines. Nous sommes,d’ailleurs, partisansd’un assemblage debriques propriétaireset de briques libres.“

NADI BOU HANNA, DSI ADJOINT AU MINIS-

TÈRE DES AFFAIRES ÉTRAN-GÈRES

Un environnement libre est jugé plus apte à résorber les failles, contrer les virus que son équivalent propriétaire.

> SÉCURITÉ

L’un des grands avantages reconnus par les utilisateurs

Nadi Bou Hanna,DSI adjoint auministère desAffairesétrangères, utilise la plate-formed’administrationAdmisource.

Christophe Leray,DSI du PMU, faitmigrer le portail du front-office deson systèmed’information sousenvironnementlibre.

« Il n’y a pasde concurrentslibres aux PGI

de SAP oud’Oracle »

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«Aujourd’hui, Linux est unenvironnement qui génère moinsd’attaques et qui est moins

exposé aux virus que celui de Microsoft »,juge Eric Benbouazza, DSI de CAT LC.Ce qu’explique Christophe Leray, DSI du PMU : « Le fait que le code soit publiéforce les éditeurs à se remettre en cause. »Bertrand Eteneau, DSI de Faurecia,tempère : « Pour des produits de sécurité ou d’une façon générale d’infrastructure, je ferais plutôt davantage confiance à l’Open Source mais pour les applicatifsmétier, la sécurité est plutôt moindre qu’avec les logiciels propriétaires. »Philippe Boutremans, directeur technique de Jouve, est encore plusmitigé : « Pour rattraper le retard sur les solutions commerciales, de gros

progrès ont été faits depuis 2002-2003 pour sécuriser les produits. Aujourd’hui, dans l’Open Source, il y a le meilleur et le pire : derrière une énorme richessefonctionnelle peuvent se cacher d’importantesfailles de sécurité. C’est par exemple le cas

de Castor, la solutionOpen Source de gestion de contenu pour les bibliothèques.Mais, d’une façongénérale, les solutions

Open Source ont un bon niveau deprotection, même si pour obtenir une sécuritémaximale, notamment si la solution vients’intégrer à un système d’information plus global, il est toujours nécessaire derajouter une couche de code maison. »

La sécurité va au-delà de la détection et

de la réparation des failles. Il faut parexemple assurer les sauvegardes desdonnées. Ainsi, CAT LC réalise sa gestiondes sauvegardes avec des logiciels libres.Les problématiques de sécurité y sontplus adaptées à ses besoins que celles deséditeurs commerciaux.

Au final, David Larose, DSI de la villede Drancy, estime : « L’Open Source est, àla base, plus sécurisé que le propriétaire maisil demande plus de temps si on veut affinersa protection. » On retrouve ici le reprocheclassique adressé au libre : le manque desoin dans l’ergonomie du paramétrage.Mais force est de constater quel’ouverture du code permet une plusgrande transparence dans les problèmesde sécurité. ■

B. L. AVEC V. A. ET T. P.

« De grosprogrès ont été

faits depuis 2002-2003 »

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CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI” | 26 AVRIL 2007 | 27

Les grandes entreprises françaises ont-elles un rôle à jouer vis-à-vis du logiciel libre ?

DIDIER LAMBERT : Un DSI de grandcompte ne peut être que pragmatique.Notre mission est de tout faire pourdécomplexifier une situation qui tend à la complexification par l’extension du champ des systèmes d’information.Dans ce contexte, il n’y a pas place pourdes positions dogmatiques. Les deuxseules choses qui importent pour nous,ce sont l’interopérabilité et les standards.

C’est dans ce sens que le phénomènedu libre nous intéresse. Tant dans sonapproche, qui donne la priorité àl’interopérabilité, que dans la façon dont ilpousse Microsoft, par exemple, à publierses formats bureautiques sous la forme

de standards. En tant que DSI d’Essilor,j’ai fait participer mon entreprise à ladéfinition du standard Open XML dunouveau MS Office. Ce que je veux, c’estavoir toutes les garanties que les milliersde documents déjà produits serontlisibles par tous et que les futurs le serontaussi tant par MS Office et OpenOffice.Le modèle libre ne favorise-t-il pas votreliberté d’évolution ?

Le modèle de développement libre negarantit pas plus que celui des éditeurspropriétaires des évolutions certaines. Il faut arrêter de croire que le logiciel est un business comme les autres. Le slogan de ce domaine, c’est « entréegratuite, sortie 100 francs », comme disaitPierre Dac. Le prix du ticket de sortie est tellement plus élevé que celui

de l’entrée que l’on ne peut pas fairesemblant de croire que le choix del’entreprise est illimité dans le temps du cycle de vie du produit. Avoir unSGBD libre qui n’est pas compatibleOracle, cela nous fait une belle jambe à nous qui avons tous des bases Oracle.Un DSI ne gère pas des développements,il gère un parc existant.Que trouvez-vous d’intéressant dans les logiciels libres ?

Ce n’est pas leur gratuité. D’autant que ce qui revient aux licences logiciellesproprement dites dans nos budgets est loin d’en constituer l’essentiel.Paramétrages, mises en œuvre et supportpèsent aussi très lourd.

Ce n’est pas davantage l’ouverture du code source. Elle peut être un plus,mais aussi un moins. C’est un pluslorsque vous voulez bâtir des systèmesdédiés, c’est un moins en ce qu’elle peutêtre une source d’instabilité du système.Un DSI cherche plus à retirer desprivilèges aux ingénieurs systèmes sur les plates-formes de production qu’à les laisser agir. L’obsession d’un DSI, c’estde stabiliser son système de production.

En revanche, le modèle libre contribueà répondre à une de nos principalespréoccupations, celui d’empêcher lessituations monopolistiques, qu’il s’agisse de monopole ou de duopole bien géré, aux dépens de nos budgets. ■

PROPOS RECUEILLIS PAR FRANÇOIS [email protected]

> POUR LE CIGREF, UNE FAÇON DE DESSERRER L’ÉTAU DES ÉDITEURS

Comme l’explique le président du Club informatique des grandes entreprises françaises (Cigref), le libren’a d’autre intérêt pour les grands comptes que de contribuer à favoriser l’interopérabilité et les standards.

« Limiter les situations de monopoles »

LE CONTEXTE

Au coeur duparadoxe européenSelon un rapport de la Commissioneuropéenne, parudébut janvier, leVieux Continent esten pointe dans l’OpenSource. Sauf sesgrandes entreprises,dont les françaises,plus frileuses queleurs concurrentesaméricaines àdéployer des logicielslibres dans leursystèmed’information.

Une contributionmodeste auxdéveloppementsSelon ce mêmerapport européen,seuls 15 % desdéveloppementsOpen Source sontassurés par desentreprises. Près desdeux tiers de l’efforttotal est l’œuvre de particuliers.

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BIO EXPRESSDIDIER LAMBERTDSI D’ESSILOR ET PRÉSIDENT DU CIGREFSa carrière> 2006 : devient président

du Cigref.> 2001 : élu administrateur du

Cigref, vice-président en 2003.> 1994 : nommé DSI d’Essilor.> 1984 : entre chez Digital

comme DSI, avant de devenirdirecteur des activités de conseil.

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| 26 AVRIL 2007 | CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI”28

Autrefois marginales, lestechnologies libres sont ennette progression dans lesentreprises, à tel point queleur propagation ressemble

parfois à une prolifération. Etablir desrègles, des recueils de bonnes pratiquesafin d’éviter les déconvenues et les écueilslégaux devient indispensable. Car, en toilede fond, les logiciels libres transfèrent denombreuses contraintes de l’éditeur vers l’entreprise utilisatrice. Ainsi, lamaintenance, les mises à jour, les questions de propriété intellectuelle et de violations de copyright tombent sous la responsabilité des DSI.

Dans une étude parue en 2004, lecabinet d’études Forrester recommandaitd’adopter une « stratégie Open Source ». Si ce conseil ne se distingue pas par sonoriginalité, il met cependant l’accent surdes points cruciaux : le mode d’utilisationde l’Open Source, la gouvernance de sesplates-formes, le support du code etl’autorisation donnée ou non de modifierdu code. Ce dernier aspect n’est pas sansconséquences. « Lorsqu’une entreprisemodifie, améliore ou adapte un logiciel libre,elle se retrouve liée par la licence de cedernier, explique Olivier Hugot, avocatintervenant dans les questions depropriété intellectuelle. La présenceéventuelle d’un “copyleft”, créé afin d’éviterl’appropriation par une entreprise desaméliorations apportées à un logiciel,implique une obligation de redistributiondans des conditions juridiques identiques.C’est-à-dire sous la même licence ou une licence compatible. De cette manière, un logiciel modifié doit être redistribué à la communauté. Si l’on ne respecte pas les termes de la licence, on commet unecontrefaçon. Celle-ci est un délit civil et pénal, au même titre que la copie illicite d’un logiciel propriétaire. » L’introductiondiscrète des logiciels libres dans lesentreprises n’est d’ailleurs pas étrangère à cette méconnaissance des risques.« Souvent, l’Open Source est apparue sansque les entreprises ne s’en rendent compte,

estime Vincent Albouy, directeurd’Uperto, entité Open Source deDevoteam. Certaines ne connaissent pastoutes les répercussions juridiques deslicences. » A la fin de l’année 2006,l’opérateur Free a ainsi été sur la sellettepour son utilisation dans son terminal de connexion Freebox de logiciels libresdont, selon ses détracteurs, il nerespectait pas les licences.

25 % de spécifique au maximumEn matière de logiciels libres, les

communautés sont nombreuses et leuroffre, pléthorique. Pour une DSI, le choix des outils à retenir se révèle unetâche ardue. « Dans deux grands comptesfrançais, nous avons établi un catalogue deproduits à partir de la méthode BRR [voirMots-clés], raconte Vincent Albouy. Celle-cipermet d’évaluer les logiciels libres. Nousl’avons notamment employée dans le cadre deproblématiques de supervision. » Dans une

stratégie Open Source, il convient dedéfinir les règles assignées auxdéveloppeurs. Celles-ci portentessentiellement sur l’emprunt auxdifférentes communautés Open Source, le développement et la maintenance. A l’inverse de Forrester, Vincent Albouyconsidère que le support et la maintenancede l’Open Source sont des problèmes en passe d’être résolus, notamment par les éditeurs. Au sujet de l’adaptation du produit, le directeur d’Uperto conseille de ne pas dépasser 25 % dedéveloppements spécifiques, estimant que,« au-delà de ce ratio, la situation devient tropcomplexe ». Enfin, les emprunts multiplesne sont pas sans danger. « Lorsque l’onprend des outils à partir de plusieurscommunautés, on risque de perdre la maîtrisedu logiciel construit avec ces composants »,observe Vincent Albouy. ■

MARC DI [email protected]

> GÉRER L’ESSOR DES LOGICIELS OPEN SOURCE

L’enthousiasme pour l’Open Source amène souvent à des excès, des errements. D’autantque les logiciels libres chargent les entreprises de nouvelles responsabilités.

Attention à l’indigestion des technologies libres

MOTS-CLÉS

GPLLa plus répandue deslicences dites libresest la GNU GeneralPublic License (GPL).Elle implique deredistribuer sous GPLtout logicielaméliorant un codelui-même GPL.CECILLSortie depuis plus dedeux ans, la licenceCecill (CEA, CNRS,Inria logiciel libre) seveut adaptée au droitfrançais. Elle a étérédigée à la fois enanglais et en français.BRRBusiness ReadinessRating. La méthodeBRR ambitionned’être un modèled’évaluation deslogiciels libres.Soutenue par leCarnegie Mellon WestCenter, O’ReillyCodeZoo, SpikeSourceet Intel, elle estdestinée auxentreprises comme aux développeurs.

EN SAVOIR PLUSThe Costs and Risksof Open SourceEtude du cabinetForrester parue en avril 2004.

Openbrr.orgLe site officiel de la méthode BRR.

Le maquis des licences

«Un logiciel libre n’est pas un logicielsans droit, indique Olivier Hugot,avocat intervenant dans les ques-

tions de propriété intellectuelle. C’est une œuvrede l’esprit protégée par le droit français et lesconventions internationales. Pour les entreprises,il convient de vérifier la licence applicable aux logi-ciels installés. La licence la plus répandue est laGPL [voir Mots-clés], mais il en existe d’autres.Par exemple, les produits de la fondation Mozilla,comme Firefox, ne sont pas sous licence GPL. Tou-tes les licences libres mettent en œuvre, à diffé-rents degrés, quatre grands principes : les liber-tés d’utilisation, d’étude, de modification et deredistribution. »

L’avocat ajoute que, « quand une entrepriseutilise et modifie un logiciel libre, plusieurs cas defigures se présentent. La situation la plus compli-quée est celle d’un mélange de différents logicielset licences ». Par exemple un assemblage mêlantlicences Cecill (voir Mots-clés) et GPL et déve-loppements en propre. Il faut alors identifier

les lignes de code uti-lisées et vérifier lacompatibilité entreles licences pour savoir comment distribuer leprogramme. La distribution du logiciel s’opèredans les conditions édictées par le texte de lalicence adéquate : par exemple, avec unmélange de Cecill et de GPL, la distribution se feraen GPL. « Mais si les licences ne sont pas compa-tibles, l’entreprise n’a pas le droit de modifier lelogiciel, sous peine de contrefaçon. » ■

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« Si l’on nerespecte pas lestermes de la licencelibre, on commetune contrefaçon »,note Olivier Hugot,avocat.

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| 26 AVRIL 2007 | CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI”30

> L’OBLIGATION LÉGALE LA PLUS CONTRAIGNANTE POUR LA PROFESSION

Continuité de service, le premier devoir du DSILa réglementation oblige les entreprises à garantir la pérennité des données légales, donc, dans la pratique, la continuité du service informatique. Seul le résultat est obligatoire, les moyens techniques restent à l’appréciation du DSI.

appliquer des règles extrêmement sévères ayant un fort impact sur l’informatique »,témoigne par exemple Yann Jouveneaux,DSI EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) de Sakata, un producteur desemences. Ces règles concernent bien sûrla pérennité des données (notammentcomptables), mais aussi la continuitéd’activité. Dans certains secteurs d’activité,

Les obligations légales applicablesaux systèmes d’information desentreprises sont de plus en plussévères, et ce partout dans lemonde : loi sur la sécurité

financière (LSF) en France, Sarbanes-Oxleyaux Etats-Unis... « Notre société est cotée auJapon où il y a désormais un équivalent à laloi Sarbanes-Oxley et nous devrons bientôt

Paru le 16 février 2007

Sommaire> Offshore : un contrat avec

une SSII étrangère oblige à faire face à des contextesjuridiques complexes p 34

> Archivage : une entreprise aintérêt à définir une matricedes risques associés à laperte de ses données p 35

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des règles spécifiques plus contraignantesencore sont mêmes applicables. Eric deBernouis, consultant senior en sécurité desSI chez Telindus, note : « Dans le secteurbancaire, les règles issues des accords Bâle IIexigent que, non seulement, il y ait un plan decontinuité d’activité, mais que celui-ci soit testéau moins deux fois par an. L’établissement doitprouver qu’il réalise ces tests, produire un procès-verbal et proposer un processus d’améliorationcontinue. » De toute façon, ce test bisannuelconstitue une saine précaution : à défaut, leplan risque fort de ne pas se déroulercomme prévu le jour de son déclenchement.Avec ses conséquences logiques : pertes dedonnées, indisponibilité des systèmes...

Déléguer la responsabilité à un prestataire

Rappelons d’ailleurs que la perte dedonnées ayant une valeur légale met en cause la responsabilité personnelle duchef d’entreprise. « Le chef d’entreprisecommet un délit s’il ne respecte pas sonobligation de restitution des données »,confirme Loïc Péquinot, PDG de RiscGroup, qui propose des services desécurité. Sauf que ledit chef d’entreprise a souvent délégué sa responsabilité à sonDSI, qui se retrouve en première ligne.

La perte de données (fichiers clients…)constituant un facteur majeur de péril pourl’exploitation des entreprises, celles-ci se doivent de s’assurer contre ce risque.« Aucune compagnie n’accepte aujourd’hui devous assurer contre les pertes d’exploitation sivous ne disposez pas d’un plan de continuité et de reprise d’activité parfaitement testé »,souligne Eric de Bernouis.

La première solution pour répondre àces obligations consiste bien sûr às’adresser à un prestataire spécialisé.« Nous avons fait de cette contrainte un axecommercial », reconnaît ainsi LoïcPéquignot. La responsabilité pénale duchef d’entreprise peut être dégagée en casd’incident (panne du matériel,malveillance interne ou externe…) si toutesles précautions ont été effectivementprises. « Risc Group possédant trois centresde données dont deux en miroir temps réel etun de sauvegarde, précise Loïc Péquignot,nous pouvons proposer à nos clients, encomplément de notre offre de sauvegardeexternalisée, une assurance spécifique fourniepar Axa, qui couvre les conséquences d’uneéventuelle perte de données à hauteur de 7 millions d’euros. » En cas de sinistregrave, cette assurance peut permettre

n’hésitent plus à opter pour des solutionsinternes en lieu et place des centresmutualisés interentreprises. Il suffit eneffet de disposer de deux centresinformatiques équipés de manièresimilaire placés sur deux sites différents. « Le coût d’une telle solution est aujourd’huitrès raisonnable et, surtout, ce choix permet de faire des opérations de maintenance sur un site en utilisant l’autre comme site deproduction », relève Loïc de Bernouis. C’est d’ailleurs la solution retenue parSakata (voir encadré page 25).

MOTS-CLÉSPLAN DECONTINUITÉD’ACTIVITÉMesures prévuespour permettre une continuité del’exploitation en casd’incident (panne,accident,malveillance…).PLAN DE REPRISED’ACTIVITÉMesures prévuespour assurer uneremise en route del’entreprise aprèsune interruption liéeà une panne, unaccident ou un acte demalveillance.CAS DE FORCEMAJEURESituationimprévisible,inévitable, extérieureà la volonté desparties en cause etqui exonère de pleindroit celui qui la subitde touteresponsabilité dansles manquements à ses obligations. Unincendie, uneinondation ou un effondrement de bâtiment lié à un mouvement deterrain constituent leplus souvent des cas de forcemajeure.

> Le DSI doit se prémunircontractuellement contre lescas de force majeure pouvantexonérer un prestataire de saresponsabilité.

> Disposer d’un plan decontinuité et de reprised’activité est une obligationlégale, certains secteurs étantdavantage encadrés.

> Un plan de continuité et de reprise d’activité qui n’estpas testé au moins deux foispar an ne peut pas êtreconsidéré comme fiable.

LES IDÉESÀ RETENIR

■1 Atteintes en provenance de l’intérieurcomme de l’extérieurLe DSI doit mettre en œuvre des pare-feu, desantivirus, un contrôle des accès en vérifiantles clauses de confidentialité signées parchaque personne accédant au SI… Il doit tenirune veille sécuritaire permanente et mettre àniveau les solutions technologiques en place.

■2 Discontinuité de serviceLe DSI doit veiller à sa capacité à changer deprestataire pour chaque brique du SI ainsi qu’àcontourner toute panne. Il est responsable dessauvegardes et des contrats avec les prestatairesde sauvegarde. En particulier, il doit veiller à ceque les précautions contre les cas habituels deforce majeure soient prises. Enfin, il est le garantde la bonne adéquation du contrat d’assurancedu SI à la situation de l’entreprise et de la prisede précautions contre les conséquences informa-tiques des contrats passés par l’entreprise.

■3 Pertes des archivesLe DSI est responsable de la restitution intégraledes informations archivées dans le respect desprescriptions légales (trente ans pour lescontrats de travail, dix ans pour les contratscommerciaux et les factures, cinq ans pour lesinformations à caractère comptable…). Il doitgarantir la lisibilité, l’authenticité et l’intégritédes données et donc choisir des solutions tech-niques d’archivage qui soient pérennes. Lesdonnées sensibles doivent être clairement iden-tifiées et traitées de façon adéquate.

■4 Atteintes à la vie privée des employésLa cybersurveillance n’est légale que si elle est pro-portionnée et réalisée en totale transparence

vis-à-vis du comité d’entreprise et des salariés. LeDSI doit veiller également à ce que l’usage desressources informatiques soit conforme aux inté-rêts de l’entreprise tels que définis par une charte,ce en lien avec le RSSI (responsable de la sécu-rité des systèmes d’information).

■5 Non-respect de la loi Informatique etLibertésLes données à caractère personnel peuventconcerner les clients, les fournisseurs... Le DSIest responsable de leur sécurité. Les traite-ments de telles données doivent être déclarésà la Cnil, respecter les principes de finalité et deloyauté, et être portés à la connaissance despersonnes concernées.

■6 Non-respect des règles de prospectioncommercialeLes publicités par voie de courriel doivent êtreidentifiées comme telles, leur émetteur indiquéen clair. Il faut aussi veiller à respecter stricte-ment le principe de l’opt-in (consentementexpress des destinataires), sauf pour un envoià des personnes physiques dans le cadre deleurs fonctions professionnelles.

■7 Non-respect de la propriétéintellectuelleLe DSI doit empêcher tous les actes de contre-façon informatique, en particulier : absencede licence pour les logiciels installés, inclusiondans les sites Internet/intranet d’œuvres proté-gées, utilisation du réseau de l’entreprise pourtélécharger des œuvres piratées... Il doit donctenir un registre des licences possédées et audi-ter régulièrement le système d’information. ■

B. L., AVEC CHRISTIANE FÉRAL-SCHUHL

Dans son activité et dans son pilotage de la DSI, le directeur des systèmes d’information doit en permanencegarder l’œil sur sept dossiers, susceptible d’engager sa responsabilité. Et de lui coûter son poste.

Les sept risques capitaux du DSI

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une mise à disposition de matériel, avec restauration intégrale, en 48 heures.« La pire situation que nous ayons connue ?Une société ayant totalement brûlé et dont nous avons remonté le SI en 72 heures.Mais le cas le plus courant est une simpleperte de fichiers résolue instantanément par une restauration en ligne », indique Loïc Péquignot.

Le must, deux sites en miroirRisc Group s’adresse plutôt à des TPE-

PME. Les entreprises plus importantes

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Une variante moins sophistiquéeconsiste, simplement, à scinder son SI en deux et à le répartir sur deux sites en utilisant chacun d’eux pour moitiépour la production et pour moitié pour le secours, ceci de façon croisée.Ressources Mutuelles, un GIEinformatique regroupant les mutuellesSferiavie, Spheria Val de France, JustEnsemble et Mutuelle Atlantique, quicouvrent ensemble 600 000 adhérents, a opté pour cette solution. Laurent Lucas, son responsable de laproduction, décrit la solution mise enplace : « Entre les sites de Nantes etd’Orléans, nous disposons d’une liaisonEthernet 10 Mbit/s d’Orange doublée par une liaison SHDSL 4 Mbit/s de NeufTelecom. A Nantes, nous avons notre PGI en production, et à Orléans la gestioncommerciale et l’entrepôt de données. Laréplication de chaque partie sur l’autre site est asynchrone avec des logicielsassociés aux baies de disques Hitachi, le décalage allant de 5 à 45 minutes selon la lourdeur des traitements en cours. Noustestons le plan de reprise d’activité une foispar an, fonction par fonction. Cependant,nous n’allons pas au-delà d’un test debasculement, avec vérification du caractèreopérationnel de la fonction remontée. Nousne basculons pas réellement la production. Le risque lié à un “faux crash” serait bienplus important pour notre SI que le bénéficeque l’on pourrait tirer d’un tel test. Le plan de continuité avec la solution locale desauvegarde est, par contre, testé tous les quinze jours. »

Attention aux cas de force majeure

Quelle que soit la solution choisie, le prestataire peut s’exonérer de touteresponsabilité en cas d’incident de son faiten invoquant une situation de forcemajeure. « Dans tous les contrats, il y a uneclause évoquant le cas de force majeure »,

reconnaît Loïc de Bernouis. Exemplestypiques : les incendies, les inondations, les effondrements d’immeuble à cause demouvements de terrain, les explosions ou fuites toxiques venant d’une industriesituée à proximité… « Le client peutcependant contrer le problème en exigeant des précautions particulières, confie Loïc deBernouis, comme la pluralité des centres de calculs. Mais c’est bien au client depréciser ses exigences pour que la forcemajeure ne puisse pas être invoquée en cas de manquement du prestataire. Une autreprécaution à prendre est de définir un plan de marche dégradée au cas où la solution de secours connaîtrait des difficultés. »Ces précautions sont d’ailleurs souventexigées par les compagnies d’assurancesdans leurs propres contrats. ■

BERTRAND [email protected]

YANNJOUVENEAUX,DSI EUROPEMOYEN-ORIENT ETAFRIQUE DESAKATA (*)

CONSEILS D’UTILISATEUR« Tenir compte de l’environnement » Notre site s’étendant sur 25 hectares, nous y avonsplacé nos deux salles informatiques redondantes à une distance de quelques centaines de mètres, enétage, en tenant compte des records locaux en matière de crues. Nos serveurs Citrix, nos serveursLotus/Domino et nos routeurs également serveurs d’annuaires Microsoft sont répartis entre nos deuxsalles. La sécurité peut sembler moindre que si les deux salles étaient davantage distantes mais nousavons ici un grand contrôle des connexions télécoms et électriques. Bien entendu, nous disposonsd’un jeu de bandes de sauvegarde conservé ailleurs, avec un petit lecteur de secours.

« Des scripts de sauvegarde simples » Pour les données de nos applicatifs comptables(Sage) et métier (Qseed), nous avons opté pour la solution de Double Take depuis un an,essentiellement parce que ses scripts de sauvegarde/restauration sont simples. Auparavant, nousavions une solution de Computer Associates dont la complexité des scripts nuisait à la confiance dansles procédés de sauvegarde et surtout de restauration, car nous étions souvent obligés d’y corrigerdes erreurs de paramétrage.

« Un basculement tous les trois mois » Il y a au minimum un test de basculement entreles deux salles tous les trois mois. Mais, en fait, nous faisons le test à chaque évolution d’un logiciel :nous effectuons la mise à jour sur un site et nous faisons de l’autre le seul site en production.

(*) Sakata est un producteur de semences de légumes et de fleurs d’origine japonaise. La société comprend 1 700 collaborateurs dans le monde.

Le cas de forcemajeure resteopposable par leprestataire àl’entreprise cliente.Ele doit donc exigerpar contrat desmesures spécifiques.

DR

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LE MONDE INFORMATIQUE | N° 1147 | 2 MARS 2007 | 33

Pour sa 2ème édition,

le SOA Forum

regroupera plus

de 400 responsables

(architectes, directeurs

des études, DSI,...)

autour des processus

de mutation des

architectures informatiques

Une journée dense

en contenu et riche en

échanges avec : ses ateliers,

ses conférences,

et son déjeuner cocktail.

ProgrammeUn cycle de conférences- La révolution économique

proposée par le SOA- Le panorama de l’offre- ROI et méthodes- Le Forum des partenaires

Des ateliersVéritables points derencontre et de businesspour valider vos choix.

Un déjeuner CocktailPour prolonger les débatset favoriser les échanges.

SOA SignalLe service de mise en relationde la communauté SOA

Forum SOAPiloté et animé parla rédactiondu mondeinformatique.fr

Wiki SOALe premier centre d’informationet annuaire du SOA.

Offert à tous

les participants du SOA Forum

et diffusé à 8 000 décideurs IT

en entreprise.

+ d’informations

Eddy Jendoubi

01 41 97 62 61 / [email protected]

2ème édition

Guide du SOA

+ d’informations SOA Forum Annabelle Ducellier 01 41 97 62 16 [email protected]

IDGTVen Webcasten WebcastIDGTV

www.lemondeinformat ique.fr

Partenairesde l’édition 2006

BEA

IBM

ILOG

ORACLE

SOFTWARE AG

SOGETI

SUN

UNILOG

NOUVEAU

Le jeudi 4 octobre à l’Eurosite George V, Paris

2ème

édition

un événement organisé par

en partenariat avec

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C|O|N|T|I|N|U|I|T|É|■|D|E|■|S|E|R|V|I|C|E

| 26 AVRIL 2007 | CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI”34

L’offshore prend de l’ampleur.Si l’on fait abstraction desdélocalisations dans des filiales internes, lesentreprises désireuses d’y

recourir ont le choix entre deuxmodèles. Le plus fréquent, l’offshoreindirect, consiste à traiter avec une SSIIprésente en France, qui fera réaliser le projet par ses équipes dans les pays à faible coût de main-d’œuvre. L’autreest le modèle direct, dans lequell’entreprise traite sans intermédiaireavec une société de services offshore.Plus complexes et plus risqués, lescontrats directs sont souvent retenuspour des raisons opérationnelles et pour leurs avantages financiers àcourt terme.

Le point clé réside dans la loiapplicable au contrat. « Une gestionindirecte procure deux avantages auxentreprises, estime Stéphane Lemarchand,avocat spécialisé en droit informatique.Leur contrat est soumis au droit français, et les juridictions françaises serontcompétentes pour juger d’éventuels litiges. »Avec le modèle direct, la recherche deresponsabilité se révèle plus difficile, car il faut supporter un contentieux àl’étranger. « Dans une relation contractuelledirecte avec une SSII offshore, la juridiction

à faire intervenir en cas de litige seramatière à discussion. Les clauses d’arbitrageinternational donnent des procédurescourtes, mais très coûteuses. D’autre part, il existe une autre difficulté sur le planthéorique : l’exécution de la condamnationd’une SSII offshore et l’obtention del’indemnisation par les cours de justice de son pays. »

Sur cette question de l’indemnisation,certains contrats indirects ne sont pas

non plus sans risques. Lorsqu’uneentreprise signe avec la filiale françaised’une SSII offshore, la question desgaranties de compensation financièrepeut s’avérer épineuse. « Si le projet estun échec, le responsable sera la succursalefrançaise, et non le groupe, note StéphaneLemarchand. Or, on peut douter descapacités d’une petite structure à faire faceà une condamnation et à assumer uneindemnisation éventuelle. » ■ M. DI R.

CHIFFRE CLÉ

+38,5 %Ce serait, enmoyenne, lacroissance annuelledes activitésinformatiquesfrançaisesdélocalisées pour lapériode allant de2005 à 2009, d’aprèsle Syntec. Entre 2003 et 2005,cette croissancemoyenne étaitestimée dans unefourchette de 20 à 30 %.

> FAIRE FACE À DES CONTEXTES JURIDIQUES COMPLEXES

Offshore : coûts en baisse, risques en hausseLes entreprises françaises tentées par l’externalisation examinent avec un intérêt croissant les offres des SSII étrangères, et notamment indiennes. Mais les contrats directs ne sont pas sans risques.

LE TOUR DU MONDE DES RISQUES JURIDIQUES

SOU

RCE

S:

CAB

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D &

BIR

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LMI

Maroc, Tunisie

Transfert de donnéespersonnelles

Russie, Ukraine

(et autres pays de l'Est hors UE)

Transfert de donnéespersonnellesPropriété intellectuelleDifficulté à poursuivre en justiceun prestataire local

Les risques juridiques des contrats directs avec un prestataire offshoredans les quatre destinations principales des entreprises françaises

Inde

Transfert de donnéespersonnellesPropriété intellectuelleDifficulté à poursuivre en justiceun prestataire local

Chine

Propriété intellectuelleTransfert de donnéespersonnellesDifficulté à poursuivre en justiceun prestataire localDifférences culturelles dansle monde des affaires

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C|O|N|T|I|N|U|I|T|É|■|D|E|■|S|E|R|V|I|C|E

CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI” | 26 AVRIL 2007 | 35

Comme le souligne la Fédérationde l’ILM, du stockage et del’archivage (Fédisa) dans son livreblanc L’Archivage électronique àl’usage du dirigeant, « l’archivage

correspond à l’organisation raisonnée d’uneconservation sécurisée de l’information crééeaujourd’hui afin de pouvoir la réutiliserdemain ou après-demain. De plus en plus, ce besoin d’archivage est ressenti comme une nécessité pour les entreprises et devientune obligation. » Les enjeux de l’archivagepeuvent se résumer aux conséquencesauxquelles s’expose l’entreprise si elle nepeut pas retrouver les informations qu’ellea besoin de communiquer ou de réutiliser.Ce simple constat devrait amener toutepersonne en charge de l’archivage àsystématiquement se demander : « Qu’est-ce que je risque si je n’archive pas ? »Pour répondre à cette question, il estnécessaire de procéder avec méthode.

La définition du contexte et dupérimètre constitue la première étape duprojet. Cette étude va déboucher sur unepolitique d’archivage : objectifs à atteindre,grandes fonctions du système et différentsintervenants avec le rôle et lesresponsabilités de chacun.

Ensuite, la DSI devra se pencher surl’aspect organisationnel. En effet, un projet d’archivage implique la mise en place d’une politique de sécurité et de gestion de droits spécifiques. Il est indispensable de savoir qui peutconsulter tel ou tel document, qui peut enprolonger ou en réduire la durée de vie,etc. En découlera ensuite la « déclarationdes pratiques d’archivage » destinée àdécrire les moyens mis en œuvre pouratteindre les objectifs fixés. Cettedéclaration sera elle-même complétée par les modalités de mise en œuvre du système d’archivage.

Enfin, le dernier point consiste à définirdes grilles d’audit et à écrire lesprocédures qui visent à vérifier la bonneconformité du système avec la politique del’entreprise. Il est indispensable de réaliserau moins un audit par an afin de vérifierque la plate-forme existante remplit

toujours les objectifs qu’on lui a assignés.Ce qui permet de vérifier que lechangement éventuel de législation estbien couvert. « Afin d’aider au choix d’unearchitecture, le DSI construit alors unematrice qui reprend les différents systèmesd’archivage envisagés ou déjà en place dansl’entreprise ainsi que les différents paramètres

définis précédemment, notamment ceux quitouchent à la nature des données et à lasécurité », explique Jean-Marc Rietsch,président et fondateur de la Fédisa. Cette matrice devra comporter des entréesconcernant les risques résiduels liés àchaque système.

Un outil pour négocier unerallonge budgétaire

Ces risques dépendent directement de la nature technique de la plate-forme, de la redondance du système ou encore du nombre de copies des jeux dedonnées. Enfin, la matrice doitcomporter une entrée pour les coûts.Cette approche permet de croiser lesentrées afin de disposer d’une échelledes risques en fonction de la plate-formeretenue. En complément, il estrecommandé de mettre en place uneclassification des données en fonction de leur criticité et du niveau de risquesencourus en cas de non-présentation. Le DSI peut alors déplacer le curseuren fonction des risques encourus

et/ou du budget. Cette approche luipermet également de disposerd’arguments concrets en interne poursoit obtenir une rallonge budgétaire, soit expliquer les risques encourus si une partie du périmètre fonctionneln’est pas couverte. ■

XAVIER [email protected]

> UNE MÉTHODOLOGIE POUR LA CONSERVATION DE L’INFORMATION

Dans les projets d’archivage, un des rôles de la DSI consiste à définir une matrice des risques associés aux informations à conserver. Un prérequis avant de penser à la technique.

Archivage : commencer par établirune matrice des risques

EN SAVOIRPLUSwww.fedisa.euLe site de laFédération de l’ILM,du stockage et de l’archivage. Le livre blanc surl’archivageélectronique à l’usage desdirigeants esttéléchargeable dans la rubrique« Publications ».

Numériser l’existant, avant tout une équation économique

En droit français, si le document original se trouvesous forme papier, l’entreprise devra le fournir souscette forme en cas de litige. « Au mieux, la copie

numérique sera considérée comme conforme par le juge »,souligne Stéphane Benais, directeur des technologies del’information chez Iron Mountain, spécialiste de l’archi-vage. Donc, pour les documents édités initialement sousforme papier et ayant une valeur juridique ou légale, ladématérialisation ne présente qu’un intérêt limité. Reste

ensuite la masse des autres documents. Avant de se lan-cer dans de la numérisation à grande échelle, une étudeéconomique s’impose afin d’en déterminer la pertinence.D’autant que des prestataires externes offrent un certainnombre de services : par exemple, outre la construction d’unplan de classement approprié des archives, la dématéria-lisation sélective du ou des documents que l’on souhaiteconsulter, ou encore la numérisation dès l’arrivée des docu-ments dans l’entreprise. ■

Ajout de ...

Donne naissance à ...

Complétée par ...

Prise en compte des risques

Objectif à atteindrepour la plate-forme d'archivage

(Définition du périmètre du projet)

Déclaration pratique d'archivage

(Mise en place techniqueet organisationnelle de la politique)

Identification des intervenants

(Droits associés à chaque intervenant)

Procédures d'audit du système

Matrice des risques

1

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3

4

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MÉTHODE : DÉFINIR PRÉCISÉMENT LES BESOINS

SOU

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L’étude de la politique d’archivage vise à aboutir à une matrice des risques,permettant d’évaluer le rapportbénéfice/coût des systèmes.

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| 26 AVRIL 2007 | CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI”36

> UN DÉCLIN TROP VITE ANNONCÉ

Serveurs : Unix fait de la résistance Si Unix a régulièrement perdu du terrain au cours des dernières années face aux serveurs x86 sous Windows et Linux, 2006 a marqué au moins une stabilisation, sinon un retournement du marché. Pour nombre de productions critiques, les serveurs Risc/Itanium sous Unix restent incontournables.

Sommaire> Interview d’Andrew Butler,

vice-président et analyste de Gartner p 38

> Entrée de gamme : Unixregagne du terrain surwindows et Linux p 39

> Haut de gamme :IBM poursuit sa percée p 40

Les serveurs Unix restent unpan stratégique de l’informatiquedes entreprises. Malgré uneérosion continue du marché auniveau mondial, les systèmes à

base de puces Sparc, Power ou Itaniumreprésentent toujours près du tiers des investissements en serveurs desentreprises à travers le monde, et cette part de marché ne décroît que

DR

lentement. Dans un pays conservateurcomme la France, les ventes de serveursUnix restent même largement devantcelles de serveurs Windows (en valeur) et, loin de perdre du terrain, elles ontconnu une forte croissance en 2006, du fait notamment du redécollage desventes de Sun Microsystems sur lemarché, mais aussi du dynamisme d’IBM et de Bull.

S|E|R|V|E|U|R|S

Paru le 2 mars 2007

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> La bataille la plus acharnéeentre serveurs Unix et x86 se déroule sur les segments de l’entrée et du milieu de gamme.

> La part de marché d’Unixreste sensiblement plusélevée en France que dans lereste du monde, au détrimentde Windows et Linux.

> Les serveurs Unix restentincontournables pour lesgrands déploiements de PGI et d’applicationsdécisionnelles.

S|E|R|V|E|U|R|S

CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI” | 26 AVRIL 2007 | 37

Alors qu’au niveau mondial lesinvestissements dans des serveurs Unix nereprésentent plus qu’environ 30 % desventes globales de serveurs et que la partdes serveurs Windows excède désormaiscelle des serveurs Unix, Unix pèse toujoursplus de 40 % des ventes dans l’Hexagone,contre un peu plus de 30 % pour Windows.Le solde se partageant entre Linux et desOS tels que VMS ou Z/OS.

Unix reste le roi des grandesproductions informatiques

Le constat général effectué par lesutilisateurs et les grands intégrateurs estque les différentes moutures d’Unix (AIX,HP/UX et Solaris) conservent un réelavantage technique sur les OS banaliséscomme Windows ou Linux. Comme leconfirme Andrew Butler, l’un des grandsanalystes de Gartner pour le marché desserveurs, Unix profite d’une maturitéreconnue par les utilisateurs et resteincontournable pour les applications lesplus exigeantes comme les bases dedonnées, les entrepôts de données, lesapplications transactionnelles, les grandsPGI ou les applications décisionnelles.Selon IDC, les applications transactionnelleset décisionnelles génèrent près de 60 %des dépenses sur les serveurs Unix, contreun peu plus de 20 % sur les serveurs x86.

Vincent Picot, responsable de l’offre de supervision du centred’expertise national de GFIInformatique, confirme : « Siles entreprises qui ont uneinfrastructure moyenne font engénéral le choix de Windows pourdes questions de ressources et decompétences internes, les grandesproductions des grands comptessont liées intrinsèquement auxarchitectures SMP Unix. Et nousn’avons aucune indication quecela change rapidement. » Même constatchez Patrick Leboucher, directeur du centrede Steria à Sophia-Antipolis, qui souligneque « tout ce qui touche de près ou de loin àdes bases de données reste l’apanage des grandsserveurs Unix ».

Cet avantage technologique desserveurs Unix devrait s’estomper au coursdes trois prochaines années, expliqueAndrew Butler : « D’ici deux à trois ans,lorsque Longhorn Server et la prochainegénération de noyau Linux seront stabilisés,il y aura peu de choses qui sépareront Unixde Linux. »

En attendant cette éventuelle mise àniveau des OS banalisés, le principalavantage des différentes moutures d’Unixpar rapport à Linux et Windows reste lagestion très fine des ressources et desperformances. Les grands constructeursUnix ont particulièrement travaillé lagestion des processus, avec des outilscomme Process Resource Manager ouWorkload Manager, chez HP, quipermettent d’optimiser l’utilisation etl’allocation des ressources. Dans lapratique, il est possible de réserverspécifiquement des ressources processeurs,mémoire ou disque à une applicationcritique ou de fixer des limites à laboulimie d’une application. Le WorkloadManager d’AIX et le Resource Manager deSolaris fournissent des services similaires.A cet arsenal d’outils de gestion deprocessus sont venues s’ajouter au fil desannées des capacités de partitionnementlogiciel qui permettent aussi de mieuxallouer les capacités des serveurs. Cesoutils, à la granularité plus ou moins fineselon les versions d’Unix, sont aujourd’huitrès largement utilisés par les entreprisesdans des scénarios de consolidation.

Une disponibilité optimaleLa maturité logicielle n’est toutefois pas

le seul atout des grands serveurs Unix. Cesderniers sont aussi physiquement conçus

pour assurer une disponibilitéet des performances optimales.Tous les grands serveurs ainsiqu’une large partie desserveurs Unix de milieu degamme offrent des fonctionsde partitionnement physiquevoire de cloisonnementélectrique, comme c’est le casdes serveurs Integrity de HP.Ainsi, si une partition physiquevenait à rencontrer un

problème matériel, celui-ci n’affecterait pasles partitions adjacentes. Une autretechnologie pour laquelle l’avantage desgrands serveurs Unix est reconnu est leurcapacité au clustering. Sun avec SolarisClusters, IBM et Bull avec HACMP (HighAvailability Cluster Multi-Processing),Fujitsu Siemens avec PrimeCluster et HPavec ServiceGuard proposent tous dessolutions de clustering permettant deconstruire des configurations à très hautedisponibilité et hautes performances.

Bien sûr, ces solutions ont un coût élevé, mais ce coût est souvent jugé

« D’ici deux àtrois ans, lorsqueLonghorn Serveret la prochainegénération denoyau Linuxseront stabilisés,peu de chosessépareront Unixde Linux. »

LES IDÉESÀ RETENIR

SunMicrosystems

1 554

1 749

Hewlett-Packard

1 7581 639

IBM

1 468 1 514

Fujitsu/Fujitsu Siemens

415 364

Bull

201 162

Le marché européen des serveurs Unix,en millions de dollars

20052006

SUN REPASSE DEVANT HP

En 2006, Sun a retrouvé sa position de numéro un sur le marché européen des serveurs Unix grâce à une progression de 12,6 % de ses ventes. IBM a lui aussi vu ses ventes progresserde 3,6 %, tandis que HP reculait de 6,8 %, Fujitsu Siemens de 12,4 % et Bull de 19,4 %.

Ventes de serveurs en Europe par type de processeur,en millions de dollars

3 000

2 500

2 000

1 500

1 000

500

02003 2004 2005 2006

Sparc

Power

Itanium

SPARC DEVANT AIX

La résurgence de Sun en 2006 a permis aux constructeurs deserveurs Sparc (Sun et Fujitsu) de reprendre l’ascendant en Europesur les constructeurs de serveurs AIX (Bull et IBM). Bonne nouvellepour HP, les ventes d’Itanium décollent enfin, même si elles necompensent pas encore l’érosion des livraisons de systèmes PA-Risc.

Hewlett-Packard

890

811

IBM

472

612

SunMicrosystems

557 577

Fujitsu/Fujitsu Siemens

264208

Bull

106 78

Le marché européen des serveurs Unixde plus de 8 processeurs,

en millions de dollars

20052006

HP TOUJOURS LEADER POUR LES GRANDS SERVEURS

Si HP reste de loin le premier fournisseur de grands serveurs Unix, il est mis sous pression par IBM qui a enregistré d’importantssuccès avec ses p-575 et p-595. Sun a, lui aussi, regagné du terrainsur HP en 2006.

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| 26 AVRIL 2007 | CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI”38

OPINIONCHRISTOPHE BARDY, RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT

Ne pas vendre la peau d’Unix…Monde paradoxal que celui des DSI. Pas unesemaine ne passe sans qu’un responsablene se plaigne de la prolifération de ses ser-veurs x86 et du coût de leur exploitation.Pas une semaine sans qu’un nouveau projetde virtualisation et de consolidation ne selance afin d’enrayer leur prolifération. Pen-dant ce temps, les serveurs Unix ronronnentau fond des centres informatiques sans quel’on en entende réellement parler. Ce quimarche fait rarement les gros titres…Il est des choses avec lesquelles on ne plai-sante pas, et c’est sans doute la raison pour

laquelle les entreprises françaises continuentà confier leurs applications les plus critiquesaux grands serveurs Unix. Mais c’est sur l’en-trée et le milieu de gamme que se passentaujourd’hui les choses les plus intéressan-tes. Alors que l’on disait Unix condamné, Sun(avec Niagara et Solaris x86), HP (avec Ita-nium) et IBM (avec son PowerPC) proposentdes alternatives au rouleau compresseurLinux et Windows. Un dynamisme qui paiepuisqu’en France Unix a regagné des parts demarché en 2006…

Envoyez vos réactions à [email protected]

DRsecondaire chez les grands comptes

pour les productions critiques, d’autant que les exploitants sont formés à cestechnologies et que les risques d’unpassage à une autre technologie sont jugésinacceptables. Qui plus est, dans desconfigurations dispersées, nombred’exploitants considèrent qu’Unix est toutsimplement incontournable, du fait del’existence de solutions de clustergéographique sans équivalent dans lemonde banalisé. Il en va de même pour lesproductions transactionnelles les plusexigeantes, les grands serveurs SMP étantles seuls à offrir plusieurs millions detransactions par minute avec une linéaritéquasi assurée en termes de performances.

Bataille pour l’entrée de gammeSi la prééminence des systèmes Unix

sur le haut de gamme reste peu contestée,la bataille continue à faire rage sur lemilieu de gamme et l’entrée de gamme.Jusqu’ici, c’est sur ces deux segments quel’offensive x86 a été la plus forte. Depuis ledébut des années 2000, les machines x86ont peu à peu supplanté les machines Unixd’entrée de gamme pour les rôles deserveur d’infrastructure et de frontal Web.Elles ont aussi grignoté de copieuses partsde marché à l’étage des serveurs applicatifs.La tendance s’est toutefois inversée en2006 et les serveurs Unix ont regagné duterrain. En Europe, Gartner estime ainsi

que les ventes de machines Unix mono- etbiprocesseurs ont progressé de plus de22 %. Ce bond en avant est en grandepartie lié à la bonne santé retrouvée deSun, dont les livraisons de serveursd’entrée de gamme Sparc ont explosé. Leconstructeur a notamment enregistré desrésultats spectaculaires avec ses serveursTı000 et T2000 à base de puces Niagara(Sparc Tı). Ce succès donne des idées auxconcurrents. Ainsi, HP vient de serenforcer en entrée de gamme avec denouveaux serveurs lames Itanium à desprix très compétitifs. IBM, de son côté,dispose désormais de sept serveurs

d’entrée de gamme à base de PowerPC970et de Power5+ et il entend bien conforter saprésence avec le lancement au secondsemestre de ses serveurs Power6. Pourtous les constructeurs, la bataille qui selivre sur ce segment est primordiale.Contenir la progression de Linux et deWindows sur l’entrée de gamme pourraitpermettre d’enrayer la contagion sur lemilieu et le haut de gamme… et éviter àmoyen terme aux serveurs Unix d’êtrerelégués au rang de dinosaures, commel’ont été autrefois les mainframes. ■

CHRISTOPHE [email protected]

CHIFFRES CLÉS

+22,2 % C’est la progressionenregistrée sur lemarché européen despetits serveurs Unix (1et 2 processeurs) en2006. Uneprogression qui apermis auxfournisseurs demachines Unix deregagner des parts demarché sur cesegment face auxserveurs x86.

+0,4 % C’est la progressionglobale des ventes de serveurs Unix en Europe en 2006.SOURCE : GARTNER DATAQUEST

EN SAVOIRPLUSwww.lemondeinformatique.fr/recherche.html?kw=UnixLe suivi de l’actualité du monde Unix surLemondeinformatique.fr et notamment une étude de GabrielConsulting sur le marché desserveurs Unix.

A plusieurs reprises, on a vu des analystesde Gartner préconiserouvertement lamigration d’Unix versdes serveurs x86 pourcertains besoins.Quelle est votre

position sur le sujet ?ANDREW BUTLER : Nos études mont-rent qu’il y a une migration significativedes systèmes Unix vers x86 Windows etLinux. Ce mouvement s’explique notam-ment par le coût élevé des machines Unixpar rapport aux machines x86, mais n’estpas en soi un rejet d’Unix. [...] Nousconseillons systématiquement de mig-rer vers les plates-formes x86. Nous avonsélaboré un modèle qui nous permet deconseiller les meilleures plates-formespar type de charge. Nous sommes les

premiers à reconnaître la maturité de l’é-cosystème Unix, mais notre constat estque, pour certains besoins, l’usage d’Unixne se justifie plus. Pour quelles applications considérez-vousaujourd’hui qu’Unix est« surdimensionné » ?

La supériorité technique d’Unix ne sejustifie plus face à Linux ou Windowspour les services d’infrastructure et pourle premier niveau en architecture Web.Pour ces applications, les clients ont dumal à justifier le surcoût des plates-for-mes Unix. En revanche, Unix resteincontournable pour des applicationscomme les bases de données, les entre-pôts de données ou la consolidation decharges complexes. Cette situation est-elle stable ou doit-ons’attendre à une érosion du marché Unixdans les années à venir ?

La question numéro un est de savoir siUnix restera fondamentalement meilleurque Windows ou Linux. D’ici deux à troisans, lorsque Longhorn Server et la pro-chaine génération de noyau Linux serontstabilisés, il y a aura peu de choses quisépareront Unix de Linux. L’autre ques-tion est celle des charges. Des évolutionscomme Oracle RAC [Real ApplicationsClusters, NDLR] sont encore un peu jeu-nes pour certains clients, qui ne sont pasprêts à prendre le risque de les déployer.Le problème pour Unix est que les effortsde lobbying et de promotion de RAC parOracle ont pour but de cannibaliser labase installée de grands systèmes SMP.Si Oracle parvient à ses fins, cela menacela principale raison d’être des grands sys-tèmes Unix. ■

PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTOPHE BARDY

INTERVIEW

DR

ANDREW BUTLER, VICE-PRÉSIDENT ET ANALYSTE CHEZ GARTNER

« Pour certains besoins, l’usage d’Unix ne se justifie plus »

■ ■ ■

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S|E|R|V|E|U|R|S

CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI” | 26 AVRIL 2007 | 39

Il y a encore deux ans, rares sont ceuxqui auraient misé un kopeck sur lasurvie des serveurs d’entrée degamme Unix. Ceux-ci ont en effet étéles premières victimes de la montée

en puissance des architectures x86, avecnotamment l’arrivée des puces x86 64bit, mais aussi de l’arrivée à maturité desversions serveurs de Windows et deLinux. Alors que les premièresarchitectures Web se sont largementappuyées sur des serveurs Unix, enparticulier ceux de Sun, les serveurs x86sont devenus le standard pour lesfrontaux Web ou les serveurs applicatifsd’entrée de gamme. Ces machines ontnotamment délogé les serveurs Unix dufait de leur rapport performances/prix.Les performances des Xeon et desOpteron ont en effet progressé bien plusrapidement que celles des puces Risc, etle prix des serveurs x86 a reculé plus viteque celui des serveurs Unix. Résultat, lesurcoût des serveurs Unix ne se justifiaitplus, même si ces derniers conservaientune certaine supériorité technique entermes de fiabilité et de stabilité. Laprincipale victime de ce recul a été Sun,historiquement très présent sur l’entréede gamme. La base installée duconstructeur a ainsi fondu comme neigeau soleil depuis le début des années2000. HP et IBM, plutôt positionnés surle milieu et le haut de gamme, ont étémoins affectés.

Sun mène la contre-offensiveCe n’est donc pas une surprise si le

premier constructeur Unix à réagir a étéSun. Grâce à son Sparc Tı Niagara, celui-ci a bâti une vraie alternative auxserveurs x86. Le succès de ses serveursTı000 et T2000 est ainsi largementresponsable du rebond de ses ventes en entrée de gamme (+ 38,ı % sur les serveurs mono- et biprocesseurs en2006). Bien adaptées aux rôles defrontaux Web ou de serveurs applicatifstransactionnels, ces machines ont aussi séduit les entreprises pour leurconsommation énergétique modérée. En France, Airbus a par exemple

standardisé sa couche de serveur Web sur ces serveurs.

IBM et HP ont également renforcéleurs offres en entrée de gamme enjouant sur des formats traditionnels detype rack, mais aussi en introduisant desserveurs lames à base de puces PowerPCet Itanium. En Europe, les deuxconstructeurs ont ainsi enregistré desprogressions de 20,7 et ı0,7 % en 2006.Et les ventes de serveurs d’entrée degamme Unix (un et deux processeurs) ontbondi globalement de 22,2 % en Europe,alors que celles des serveurs x86 neprogressaient que de moins de ı0 %. Enclair, les serveurs Unix ont regagné des

parts de marché sur les machines Linuxet Windows. Et les constructeursentendent poursuivre sur cette lancée en2007. Avec leur gamme commune (APL),Sun et Fujitsu Siemens misent sur lelancement au second semestre de ladeuxième génération de Niagara. HP, de son côté, vient de renforcer son offrede serveurs d’entrée de gamme Itaniumavec des serveurs rack et en lames à destarifs proches de ceux des serveurs x86.IBM et Bull, enfin, devraient doper leurentrée de gamme avec le Power6 vers lafin de l’année. ■

CHRISTOPHE [email protected]

> TENDANCE RENVERSÉE EN ENTRÉE DE GAMME

Unix regagne du terrain sur Windows et LinuxLa vraie surprise de 2006 a été le rebond d’Unix sur le marché des serveurs d’entrée de gamme, où beaucoup le donnaient pour moribond. La tendance pourrait bien se poursuivre en 2007.

SOU

RCE

: D

ATA

QU

EST

Les serveursd’entrée degamme de Sun,HP et IBM ontconnu uneexcellente annéeen Europe, undynamisme quicontraste avecl’atonie dumarché desserveurs x86.

SunMicrosystems

305,0

421,2

Hewlett-Packard

231,1

278,9

IBM

161,0178,2

Bull

41,7 41,7

Fujitsu/Fujitsu Siemens

23,7 24,2

Apple

19,7 11,8

Le marché européen des serveurs Risc/Itanium(1 et 2 sockets pour processeur),

en millions de dollars

20052006

Niagara, une longueur d’avance sur les puces x86

Lancée fin 2005, la puce Sparc T1 Nia-gara a permis à Sun de reprendrel’offensive en entrée de gamme avec

des produits dont les rapports perfor-mances/prix et performances/consom-mation sont inégalés. Gravé en 90 nm,le Sparc T1 peut traiter jusqu’à 32 threadsen parallèle (8 cœurs, chacun capable detraiter 4 threads), mais ne consommeque 70 watts. Ses qualités en font le pro-cesseur idéal pour les applications Web,un segment où les serveurs x86 avaientpris l’ascendant du fait de leur faible prix.A eux seuls, les serveurs Niagara ontgénéré plus de 600 millions de dollars dechiffre d’affaires en 2006. Le succès des

serveurs T1000 et T2000 à base de SparcT1 pourrait encore s’accroître au secondsemestre avec le lancement de ladeuxième génération de la puce. Nia-gara 2, gravé en 65 nm, traitera jusqu’à64 threads en parallèle et incorporeraquatre contrôleurs mémoire, un contrô-leur PCI-Express, deux contrôleurs 10Gigabit Ethernet… ainsi qu’une unitécapable de traiter les algorithmes de chif-frage et de hachage les plus courants àla vitesse du lien Ethernet (RC4,DES/3DES, AES-128/192/256 et MD5,SHA-1, SHA-256). Ce qui devrait permet-tre à Sun de conserver une longueur d’a-vance sur Intel et AMD… ■

CHIFFRES CLÉS

22,2 %C’est la croissance du marché européendes serveurs Unixd’entrée de gammeen 2006.

956C’est, en millions de dollars, le chiffred’affaires réalisé par les constructeurs de systèmes Unixd’entrée de gammeen Europe en 2006,soit environ 17,5 % dutotal des ventes deserveurs Unix.

La puce Sparc T1, aussi connue sous son nom de code Niagara, est la principale clé du succèsretrouvé de Sun sur le marché des serveurs d’entrée de gamme

SUN CONFORTE SON AVANCE

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S|E|R|V|E|U|R|S

| 26 AVRIL 2007 | CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI”40

Sur le marché des grandsserveurs Unix (plus de 8processeurs) et sur celui desserveurs de milieu de gamme(de 4 à 8 processeurs), la

bataille a fait rage en Europe entre IBM,HP et Sun. Les trois constructeursfinissent ainsi l’année dans un mouchoirde poche. Sur tous les segments, HP estle grand perdant de l’année, avec un reculde ses ventes de 8,9 % pour le haut degamme et de ı3,35 % pour le milieu degamme. Big Blue voit, de son côté, sesventes de grands serveurs bondir de29,6 %, mais ses livraisons de serveursde milieu de gamme reculer de ı3,35 %.Au final, c’est Sun qui semble avoir leplus profité de l’année écoulée, avec unbond de 8,57 % de ses ventes de serveursde milieu de gamme et une haussemodeste de 3,6 % pour ses systèmes haut de gamme.

Face au trio de tête, Bull et FujitsuSiemens font triste mine. Le premier a en effet vu ses ventes de grands serveursAIX s’effondrer de près de 26 % enEurope, tandis que ses livraisons deserveurs de milieu de gamme plongeaientde 2ı %. Fujitsu Siemens, de son côté, afait un peu moins mal avec un recul de2ı % de son chiffre d’affaires dans lesgrands serveurs mais une légèreprogression de 3,3 % de ses ventes deserveurs de milieu de gamme.

2007, année de transitionAu cours des cinq dernières années,

IBM est devenu un acteur de référence dumarché des serveurs de milieu et haut degamme. Tout au long des années ı990,Big Blue avait tenté de s’imposer sur lemarché sans réellement convaincre faceaux machines PA-Risc de HP et auxgrands serveurs Sparc de Sun. Il aurafinalement fallu attendre le lancementdes serveurs Regatta, en 200ı, pourqu’IBM offre une alternative crédible auxserveurs de HP et de Sun. La clé de cechangement a été la sortie du Power4, lapremière puce bicœur du marché, dontles performances ont permis à IBM debâtir des serveurs SMP denses et rapides.Autre point fort, IBM a fait passer avec

succès son message de partitionnementet de virtualisation auprès de ses clients.Un message que HP et Sun, pourtant enavance sur le marché des serveurs Unix,n’ont pas forcément réussi à imposeraussi bien aux premières heures dupartitionnement. IBM a aussi bénéficiédes errements de ses concurrents.Pendant que Sun se débattait avec la finde la bulle Internet et que HP devaits’accommoder des ratés d’Intel avecItanium, Big Blue a fait évoluer son offresans dévier de sa feuille de route. Chacunà son tour, Power4+, Power5 et Power5+ont permis à Big Blue et à son grandpartenaire, Bull, de doper lesperformances de leurs machines. Biensûr, cette montée en puissance ne s’est

pas faite sans douleur. Ainsi, la migrationdes gammes Power4+ vers Power5 a étéjugée brutale par bien des clients. BigBlue a retenu la leçon et devrait prévoirune transition plus douce de sa gammePower5 vers Power6 à partir du derniertrimestre 2007.

Sun reprend des couleurs dans le haut de gamme

Avant la bulle Internet, Sun trustait le marché du haut de gamme Unix avecses systèmes Eı0000, mais il a peu à peuperdu du terrain sur ses concurrents, du fait notamment des performances de ses puces UltraSparc. Si la sortie del’UltraSparc IV a limité la casse, c’estfinalement le lancement en 2006 des

Canal+ préfère Unix à Windows pour sa gestion d’antenne

Canal+ a récemment achevé la migra-tion de son application de gestiond’antenne, une application critique

développée avec les outils de Forte surune nouvelle infrastructure à base de ser-veurs Sun Fire 480 et 490. Ces machinesoctoprocesseurs sous Solaris ı0 sontvenues remplacer des serveurs Windows.Christophe Rémy-Neris, le directeur desétudes informatiques « antenne » deCanal+, explique : « L’élément de risque surune application aussi stratégique était problé-

matique. C’est la maturité de Solaris surSparc qui nous a séduits pour cette opérationde consolidation. »

Les deux serveurs redondants sontexploités par l’hébergeur historique de lachaîne cryptée, mais c’est Sun qui a réaliséla prestation d’intégration globale du faitde la nécessité de maîtriser les dernièrestechnologies Solaris, dont celle des conte-neurs. Au final, Christophe Rémy-Nerisaffiche sa satisfaction : « En termes d’exploi-tation, on n’est plus dans le même monde.Nous n’avons pas eu à redémarrer la configu-ration depuis sa mise en marche et nous n’enentendons plus parler, ce qui était loin d’êtrele cas auparavant avec les serveurs Windows.En consolidant sur des serveurs Unix, nousavons aussi réduit les coûts d’hébergementdes serveurs, et nous estimons que le projet serarentable en moins d’un an, pour une durée devie estimée à cinq ans. » ■

> LA SOLUTION ADOPTÉEDeux serveurs Unix Sun Fire à base de puces

UltraSparc IV+ sous Solaris 10 en lieu et place de

multiples serveurs x86.

Christophe Rémy-Neris, de Canal+ : « C’est lamaturité de Solaris sur Sparc qui nous a séduits pour cette opération de consolidation. »

MISE EN ŒUVRE

MA

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Le System p5-595est le fer de lancede l’offre IBM enhaut de gamme. Il est en grandepartie responsabledu succès de BigBlue en 2006.

> RECUL DE HP SUR LE MILIEU ET LE HAUT DE GAMME

En 2006, Big Blue a continué à gagner du terrain sur HP en haut de gamme, mais il n’a pu empêcherSun de reprendre son rang de numéro un européen du milieu de gamme.

IBM poursuit sa percée sur le marché des grands serveurs

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Constructeur Serveur OS Format Processeurs Mémoire

MILIEU DE GAMME (DE 4 À 8 PROCESSEURS)

Bull Escala PL850R AIX 4U 1 à 4 Power5+ 1 à 64 Go

Fujitsu Siemens PrimePower 650 Solaris 8U 1 à 4 Sparc64 V à 1,65 ou 1,98 GHz 1 à 32 Go

HP Integrity rx7640 HP/UX 10U 1 à 8 Itanium2 Montecito à 1,4 ou 1,6 GHz 1 à 128 Go

IBM System p5-560Q AIX 4U 1 à 8 Power5+ 2 à 128 Go

Sun Sun Fire V490 Solaris 5U 1 à 4 UltraSparc IV+ à 1,8 GHz 1 à 64 Go

Constructeur Serveur Remarques

HAUT DE GAMME (PLUS DE 8 PROCESSEURS)

Bull Escala PL6450R Le frère jumeau du P5-595 d’IBM.

Fujitsu Siemens PrimePower 2500 Le plus performant des serveurs Sparc Solaris peut accueillir jusqu’à 128 Sparc64 V.

HP Integrity SuperDome Capable d’accueillir jusqu’à 64 puces bicœurs Itanium2, c’est l’un des serveurs les plus performants du moment.

IBM System p5-595 Avec jusqu’à 32 puces Power5+, le plus avancé des serveurs de Big Blue.

Sun Sun Fire E25K Le haut de gamme de Sun peut accueillir jusqu’à 18 cartes quadriprocesseurs à base d’UltraSparc IV+.

S|E|R|V|E|U|R|S

CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI” | 26 AVRIL 2007 | 41

AVIS D’EXPERTNOURREDDINE AISSAOUIARCHITECTE SYSTÈME ET STOCKAGE CHEZ L’INTÉGRATEUR ONEPOINT

« Unix reste la plate-forme de référence pour les charges de travail critiques »

Unix reste la plate-forme de référence pour les chargesde travail critiques telles que les grands progiciels, lesentrepôts de données, les applications décisionnelles,et, plus généralement, tout ce qui touche aux applicationscritiques. Cet état de fait est certes lié à un peu à deconservatisme de la part des grands clients, mais surtoutà des raisons objectives. Les systèmes d’exploitationsUnix et les plates-formes Risc/Itanium ont atteint unniveau de maturité avec lequel les serveurs banalisés nepeuvent rivaliser. Ces grands serveurs ont des caractéris-tiques intrinsèques de fiabilité, de disponibilité et desécurité (RAS) qui sont supérieures à tout ce que peuventproposer les serveurs x86.

Un autre atout des plates-formes Unix est leur prévisi-bilité et la linéarité des performances, un facteur qui ras-sure les clients. Ces serveurs sont aussi en avance sur le

monde x86 en matière de consolidation, de partitionne-ment et de virtualisation. Chez HP, qui est notre grand par-tenaire, on va du partitionnement matériel avec isolationélectrique au partitionnement logique. Pour les confi-gurations les plus exigeantes, le clustering d’applicationscritiques est aussi bien plus avancé dans le monde Unixque dans le monde Linux ou Windows.

Rares sont les clients qui acceptent aujourd’hui neserait-ce que d’envisager la migration de leurs applicationsles plus critiques vers des plates-formes banalisées. En l’ab-sence de références solides, personne ne veut être le pre-mier à migrer. Un autre point à considérer est que lesentreprises disposent d’équipes compétentes et forméespour tirer le meilleur de leurs serveurs Unix. Et rares sontcelles qui sous-estiment les coûts qu’impliquerait la for-mation de leurs équipes à de nouvelles plates-formes. ■

SOU

RCE

: LM

I/CO

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RU

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L’OFFRE DES CINQ GRANDS

CHIFFRES CLÉS

2,29 MILLIARDSDE DOLLARSC’est le montant total des ventes deserveurs Unix haut de gamme (plus de 8 processeurs) en Europe.

2,20 MILLIARDSDE DOLLARSC’est le montant totaldes ventes de serveursUnix de milieu de gamme (de 4 à8 processeurs) en Europe.SOURCE : GARTNER DATAQUEST

EN SAVOIRPLUSwww.itjungle.comLe site IT Jungle et les articles de Timothy PrickettMorgan sont unemine d’informationssur le marché Unix.

DRserveurs à base de puces Ultra-Sparc IV+

qui a permis à Sun de regagner unepartie du terrain perdu. L’UltraSparc IV+à ı,8 GHz ne rivalise pas encore avec lesPower5+ en performances pures, maispermet au constructeur de Santa Clara de faire bonne figure dans de nombreuxtests comparatifs. La situation devraitencore s’améliorer à partir de la fin mars2007, avec le lancement par Sun etFujitsu Siemens de leur gammecommune Advanced Product Line (APL),dont l’annonce remonte au mois de juin2004. La gamme APL doit remplacer lesactuels Sun Fire et Fujitsu PrimePower.Elle s’appuie sur la dernière mouture despuces Sparc64 de Fujitsu, nom de codeOlympus-C. Cette déclinaison duprocesseur Sparc du Japonais embarquedeux cœurs cadencés à 2,4 GHz et peuttraiter quatre threads en parallèle (deuxthreads par cœur). Couplée à un nouveauchipset et à un nouveau bus système(nom de code Jupiter), elle devrait offrirun peu plus de deux fois les performancesdes actuels systèmes de Sun et FujitsuSiemens. L’un des défis qui attend lesdeux partenaires sera de convaincre leursclients d’adopter les nouvelles machines,alors que Sun promet un lancement aupremier semestre 2008 de ses premiersserveurs à base de puce Rock, unprocesseur qui devrait encore quadruplerles performances de ses systèmes Unixhaut de gamme. Mais Sun indique que les deux gammes, APL et Rock,pourraient cohabiter durant unecertaine période, le temps pour leséditeurs d’optimiser leurs applicationspour sa nouvelle architecture de puce.

HP et Itanium : bientôt la findu tunnel ?

Le leader historique des systèmes Unixvit depuis plusieurs années une transitiondifficile du fait des retards ou ratés dans le développement de la puce Itanium. Les

errements initiaux d’Intel avec Mercedpuis avec McKinley ont tout d’abordcontraint HP à prolonger la durée de vie de ses puces PA-Risc, et même à rajouterune dernière itération à son programmede développement, le PA-8900.

Ce n’est qu’avec la sortie de l’Itanium 2Madison que le constructeur de Palo Alto a enfin pu entamer sérieusement la commercialisation de ses systèmes. Ce qui ne l’a pas mis à l’abri de nouvellessurprises de la part d’Intel. Ce dernier a en effet raté le lancement de sonItanium 2 bicœur, qui a dû être repoussé à la rentrée 2006, dans une version pasforcément au niveau de ce qui était prévu à l’origine. En dépit de ces déboires, les serveurs haut de gamme de HP font plus que tenir leur rang face à ceux d’IBM et de Sun, d’autant que

le constructeur a largement résolu sesproblèmes de catalogue de logiciels. Il a de plus poussé les feux côté logiciel avec de nouvelles fonctions de virtualisationdans HP/UX.

Bref, 2006 a été une année médiocrepour HP, mais 2007 pourrait marquer une embellie si la firme parvenait à tirerparti des migrations qui perturberontinévitablement les ventes de sesconcurrents. A long terme toutefois, laquestion reste posée de la capacité d’Intel à tenir sa feuille de route Itanium. Lesdifférents partenaires de l’ItaniumSolution Alliance, dont HP, Bull et FujitsuSiemens, affichent leur confiance dansl’avenir. La vérité est qu’ils n’ont pasd’alternative… ■

CHRISTOPHE [email protected]

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| 26 AVRIL 2007 | CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI”42

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CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI” | 26 AVRIL 2007 | 43

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| 26 AVRIL 2007 | CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI”44

F I C H E PA R T E N A I R E

w w w . i b m . c o m / f r

IBM FranceTour Descartes2, avenue GambettaLa Défense 592400 CourbevoieTél. : 0810 835 426

L’innovation est au cœur de la stratégie d’IBMqui investit chaque année près de 6 milliardsde dollars en R&D, avec plus de 3 000 cher-cheurs et ingénieurs et 8 laboratoires répartisdans six pays.IBM, leader mondial des services et des techno-logies de l’information, développe et commercia-lise des solutions globales : matériels (serveurs etstockage), logiciels, services et financement.Ainsi, l’étendue de cette offre est l’un des diffé-renciateurs majeurs d’IBM sur le marché.

IBM se positionne comme le partenaire privilé-gié des entreprises qui ont fait de l’innovationleur credo, en les aidant à se différencier demanière durable dans un contexte fortementconcurrentiel. IBM met à leur disposition lapalette de ressources la plus complète – compé-tences, systèmes, logiciels, services, finance-ment, technologies – pour les aider et leur per-mettre de devenir des entreprises d’innovation.Les entreprises qui réussissent le mieux àaccroître leur profitabilité sur le long terme sefondent beaucoup plus que les autres sur unmodèle économique innovant pour les menerau succès. Elles doivent intégrer l’innovation àtous les niveaux: dans leurs produits, maisaussi dans leur fonctionnement, leurs proces-sus métier, leur gouvernance.Selon IBM, l’innovation s’apparente à unespace où le business, la gouvernance et latechnologie se mêlent pour créer un mode depensée qui fait la différence.Grâce à son expérience en matière d’intégra-tion d’expertise technologique et d’expertisemétier, IBM aide non seulement les entrepri-

IBM en France

Votre entreprise doit chaque jour relever de nouveaux défis, évo-luer au sein de marchés de plus en plus concurrentiels et en cons-tante transformation. Dans un monde de standardisation, il est vitalpour toute entreprise de se distinguer, entre autres, par son offre, sacapacité à atteindre le marché, voire même à le devancer ; elle doitavant tout être créatrice de valeur et innover, gage de compétitivité.La division Systems & Technology Group d’IBM peut vous accompa-gner dans cette évolution en vous offrant une palette de technolo-gies et de solutions toujours à la pointe des dernières innovations.Nos gammes IBM System i5, IBM System p5, ainsi que nos solutionsde stockage bénéficient notamment de la puissance, du partitionne-ment et de la performance du processeur Power5+.Notre solution de virtualisation “Virtualization Engine” disponiblesur l’ensemble de nos systèmes permet de faire tourner des applica-tions multi-systèmes d’exploitation et offre une optimisation inégaléede votre infrastructure.De même, coté stockage, avec le SAN Volume Controller, une solu-tion logicielle de virtualisation développée par IBM, vous pouvez opti-miser et faire évoluer vos capacités de stockage à la demande.La gamme System x réunit des serveurs dotés des processeurs Intelet AMD, basés sur les standards de l’industrie. Ces solutions allientdisponibilité exceptionnelle, gestion simplifiée, performances inéga-lées et évolutivité dans une plate-forme économique.Les systèmes BladeCenter intègrent serveurs, systèmes de stockageet systèmes réseau pour simplifier votre système et vos tâches de ges-tion informatique afin de réduire vos coûts via un environnement plusflexible et évolutif. Et contrairement aux offres concurrentes, l’ensem-ble des lames, commutateurs et adaptateurs BladeCenter sont inter-compatibles avec les différents châssis, vous laissant ainsi toute lati-tude dans vos choix de migration.Enfin, la gamme System z inclut des grands systèmes aux performan-ces inégalées de par leurs fonctions exceptionnelles de sécurité, destabilité, de gestion évoluée de la virtualisation et des charges de tra-vail, de support étendu des normes ouvertes, d’architecture orientéeservices et d’utilisation optimale d’énergie électrique.

IBM, innovateur au servicedes innovateurs

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CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI” | 26 AVRIL 2007 | 45

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Sun Microsystems France SAS13, avenue Morane-Saulnier 78140 Vélizy VillacoublayTél. : 01 34 03 00 00Fax : 01 34 03 00 01Effectif : 1200Implantations en France : 7

Axe stratégique et positionnement...

Constructeur et éditeur delogiciels, Sun propose les solutions d’infras-tructure essentielles pour le DataCenter :Systèmes, Stockage et Logiciel.Deux familles complètes et évolutives de ser-veurs : Les systèmes standards x86 AMD/Intelau format rack et blades pour les environnementsLinux, Windows, VmWare et Solaris, ainsi que lessystèmes SPARC en environnement Solaris.Une ligne de solutions performantes de stoc-kage NAS, SAN, bandes et librairies couvrantla palette des besoins de l’entreprise.Une gamme de logiciels d’infrastructure, pourles besoins de l’entreprise en termes de sécu-rité, virtualisation, disponibilité, web/applica-tion, communication et SOA

Sun Microsystems proposeune offre de services riche et personnalisée,essentielle à la bonne conduite des chantiersstratégiques liée au système d’informationdes entreprises.Du conseil en architecture au maintien encondition opérationnelle, en passant par lagestion, basée sur les standards ITIL, desinfrastructures ou “outsourcing” sélectif, plusde 300 experts sont présents en France pouraider les directions informatiques à relever auquotidien les défis du DataCenter. L’activité Sun Services intègre une activité demaintenance des solutions matérielles et logi-cielles de Sun ainsi que ceux des plus grandsconstructeurs informatiques. Enfin, la forma-tion dispensée par notre organisation permetaux professionnels de l’informatique d’accroî-tre leur expertise sur nos produits ainsi queceux de l’Open source.

L e s p r o d u i t s

L e s s e r v i c e sSun en bref...Société californienne créée en 1982, Sun Microsystems a toujours étéassociée à l’innovation, aux standards et aux technologies visionnaires et futnotamment à l’origine de SPARC,Solaris, Java, XML, Open Office et LibertyAlliance. Sun est présent dans plus de100 pays et compte plus de 37000employés dans le monde. Sun réalise un CA de plus de 13 milliards de dollarsgrâce à une focalisation sur les besoinsdes grandes entreprises, en particuliersur les secteurs des services financiers,télécommunications, industries, secteurpublic, éducation & recherche, grandedistribution et santé.

LES DIRIGEANTS

Susan Oliva, Président

Christian Binelli, Directeur Général

Bruno Hourdel, Directeur Marketing

La stratégie de Sun s’est toujoursappuyée sur un concept important “TheNetwork Is The Computer” (Le réseauest l’ordinateur), ce qui a permis à Sund’acquérir ses lettres de noblesse parmiles plus grands fournisseurs detechnologies informatiques.Aujourd’hui Sun répond aux attentesdes entreprises souhaitant améliorer laperformance de leur IT, tout enréduisant leurs coûts et en minimisantles risques.

■ Sun est n°1 en volume et valeur surle secteur des serveurs Unix

■ Sun est n°1 en valeur sur le marchédu stockage bandes

■ Sun est n°1 en valeur sur le marchédu stockage disques Unix

■ 38 % des données dans le mondesont stockées sur des solutions Sun.

Sun en France

Les solutions...

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| 26 AVRIL 2007 | CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI”46

F I C H E PA R T E N A I R E

w w w . s y s t a r . f r

Systar171, bureaux de la Colline 92213 Saint-Cloud CedexTél. : 01 49 11 45 00Fax : 01 49 11 45 45Effectif : 110

Stratégie de développementet positionnement...

Solution de reporting pour laDirection Informatique, OmniVision permetde réduire les coûts des environnements distri-bués tout en accroissant le niveau de qualitéde service. Avec les rapports prêts à l’emploid’OmniVision, les productions informatiquesoptimisent l’allocation des ressources etobtiennent un contrôle global de la qualité defonctionnement de l’infrastructure distribuée.OmniVision propose également des rapportsd’aide à la décision spécialement dédiés à lavirtualisation de serveurs :

■ Pour préparer les projets de virtualisation,les analyses d’OmniVision procurent unevisibilité complète du fonctionnement del’infrastructure, permettant ainsi d’effec-tuer l’étude d’éligibilité préalable à la miseen production.

■ Pour garder le contrôle des environne-ments virtualisés, OmniVision fournit desrapports de suivi des serveurs hosts et desrapports de suivi des machines virtuelles.

Solution de supervisionmétier en temps réel, de notifications et d’a-nalyses de tendances, BusinessBridge proposeun portefeuille de solutions qui s’adresse auxresponsables de production informatique etde salles de pilotage (WideVision), aux respon-sables de groupes applicatifs et gestionnairesd’applications (ServiceVision), aux opérationsmétier et responsables de lignes métier(BusinessVision). BusinessBridge a été récem-ment plébiscité par Gartner dans sonMarketScope for BAM platforms comme “l’étatde l’art d’une application de BAM”.

O m n i v i s i o n

B u s i n e s s B r i d g e

Systar en bref...Systar est le premier fournisseur mondialde Solutions de Business ActivityMonitoring (BAM) destinées tant auxdirections informatiques qu’aux directionsmétier. Son offre se compose de quatresolutions, BusinessVision, ServiceVision,WideVision et OmniVision qui permettentaux entreprises d’atteindre l’excellenceopérationnelle par le pilotage de leursprocessus critiques, la maîtrise desrisques et la réduction des coûts. Avec180 clients dans le monde, dont 8 des 10premières banques internationales,Systar est considéré comme uneréférence incontournable sur le marchédu BAM. Coté sur Euronext Paris, Systarbénéficie d’une présence internationaleaux Etats-Unis et en Europe.

LES DIRIGEANTS

Philippe Guénault, Directeur Général desOpérations Europe

Nathalie Bouillé, Directeur Commercial

Reconnu par les clients et analystescomme le leader sur le marché duBusiness Activity Monitoring (BAM),Systar fonde sa stratégie de développementsur une politique d’investissementssoutenus suivant deux axes :

■ l’accroissement de la couverture deson marché à l’international, à la fois par l’augmentation de ses forces devente directes en Europe et Amérique du Nord, via des distributeurs, desintégrateurs et à travers des partenariatsavec d’autres éditeurs afin de compléterleurs offres (OEM).

■ l’enrichissement de son portefeuille de solutions en consacrant 20 % de son CA à l’innovation et la R&D.

Systar bénéficie d’un positionnementunique avec des solutions couvrant les besoins des directions informatiques et responsables métier.

Systar en France

Les solutions...

P o r t e f e u i l l e d e s o l u t i o n s

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F I C H E PA R T E N A I R E

w w w . u n i s y s . f r

Unisys307, rue d’Estienne d’Orves 92708 Colombes CedexTél. : 01 46 69 55 55Effectif monde : 36 400 Effectif France : 800 Implantations monde : 130 pays

Unisys, constructeur informatique renommé, estengagé depuis 1997 dans un ambitieux projet detransformation, visant à fournir à ses clients dessolutions à forte valeur ajoutée. Unisys est aujour-d’hui un acteur important sur le marché des ser-vices et des technologies de l’information. A la fois constructeur informatique, éditeur delogiciels, intégrateur de solutions spécialisées etfournisseur de services transversaux, Unisys sedéfinit en tant que multi-spécialiste mondial :

Unisys concentreses activités autour de 3 secteurs ciblés(banque/finance, secteur public, secteur com-mercial et industriel)

présent dans plus de 130 pays, Uni-sys emploie 36 400 collaborateurs (dont environ800 en France), qui apportent une extrêmerigueur dans la conception et la mise en œuvredes solutions, tout en partageant un objectifd’excellence, au service de leurs clients.Des domaines d’expertise clairement définis :

■ Real Time Infrastructure ■ Outsourcing■ Open Source■ Sécurité■ Microsoft

L’offre de services RTI (Real Time Infra-structure) d’Unisys comprend entre autres :

Service d’évaluation RTICe service évite toute improvisation et conjecturedans la planification d’une RTI, grâce à une éva-luation approfondie de l’alignement de l’infras-tructure et des besoins métiers. Une analyse spé-cifique des lacunes est réalisée, afin de définirdes actions à court et à long terme et de faciliterl’établissement des priorités. Dès lors, la feuillede route de la transformation RTI est dressée.

M u l t i - s p é c i a l i s t e …

M o n d i a l …

O f f r e d e s e r v i ce s d ’ i n f r a s t r u c t u r e

Bénéficier d’une meilleure visibilité de son infrastructure informatique,

répondre aux évolutions constantes de son activité, disposer toujours

de la capacité nécessaire, en ne payant cependant que ce qu’on utilise…

les solutions innovantes d’Unisys comportent des plates-formes puis-

santes, des fonctionnalités complètes d’intégration et d’optimisation

logicielle, ainsi que des services de pointe permettant de concevoir une

infrastructure robuste et sécurisée capable de s’adapter aux évolutions

de toute activité : la base idéale pour devenir une “3D Visible Enterprise”.

LES DIRIGEANTS

Joseph W. McGrath, Président et PDG d’Unisys

Jean-Marc Lazzari, Président France

Unisys en France

CONFÉRENCE “MODERNISER LE CŒUR DES SI” | 26 AVRIL 2007 | 47

Les produits technologiques : fournir une infrastructure temps réel

Optimisation de l’informatiqueCette solution Unisys combine un ensemble com-plet de services d’exploration, d’évaluation et demodélisation avec des technologies hautes perfor-mances pour s’attaquer aux éléments coûteux etimproductifs au sein de votre infrastructure.

Stockage temps réel (RTS)La solution RTS d’Unisys se compose de servicesde conseil et de technologies hautes performan-ces aidant les entreprises à optimiser l’utilisationet la gestion de leurs ressources de stockage enconformité avec les objectifs métiers.

Visibility Transformation Service (VTS)Le service VTS d’Unisys est une mission de conseildestinée à améliorer la visibilité de l’entreprisecliente sur son infrastructure, à identifier les possi-bilités d’optimisation et de perfectionnement desprocessus, et à trouver des solutions concrètes pourréduire les coûts et améliorer les performances.

ProduitsLa gamme ES7000 dispose de caractéristiquesdignes des plus grands systèmes, hébergées aucœur d’une plate-forme ouverte et fortement évo-lutives. Construit sur les technologies Intel,l’ES7000 exploite l’architecture CMP (CellularMultiprocessing architecture), qui témoigne del’expertise acquise par Unisys en matière de déve-loppement de plates-formes d’exception.L’ES7000/one permet de déployer une solution àserveur unique, suffisamment souple pour s’adap-ter à l’évolution de la charge de travail des entrepri-ses. Cette solution renforce la position d’Unisys entant que seul fournisseur technologique capabled’aider ses clients à concevoir des centres de don-nées Intel sur une base Windows et Linux.

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5, rue chantecoq, 92808 Puteaux CedexTél. : 01 41 97 61 61 Fax. : 01 41 97 61 00