molière Le Film Et Les Pièces

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Molire, le film de TIRARD

Introduction

En 1644, Molire a 22 ans. Son Illustre Thtre, fond avec les Bjart un an plus tt, est en banqueroute. Poursuivi par ses cranciers,Molire est jet en prison, relch, puis de nouveau enferm. Libr, il disparat. C'est en tout cas ce que les historiens s'accordent dire, qui ne retrouvent plus sa trace avant plusieurs mois. Plus tard, en province, Molire et sa troupe dbutent unetourne de treize ans qui leur fera parcourir la France, avant leur retour triomphal Paris.
Que s'est-il pass pendant la disparition de Molire ? Ce film se propose de rpondre cette question, en plongeant le jeune auteur au coeur d'une aventure quiva lui ouvrir les yeux et l'esprit, la fois sur sa vie d'homme et sur son travail d'artiste.

Haut du formulaire

Si Molire est pour vous un auteur assommant, quevous avez tudi en cours de franais tous les ans ou presque depuis votre entre au collge, alors, vous tes comme le comdien Romain Duris avant quil ne se prpare devenir Molire : "Du thtre de Molire, confie-t-il, je nai gard malheureusement quune ide poussireuse, acquise lcole. En relisant ses pices pour prparer ce film, jai pris conscience de la distance abyssale entre la faon dont on nous le prsentait et la vie, lnergie que Jean-Baptiste Poquelin avait mises dans son travail."

Le film de Laurent Tirard, Molireest dabord un beau film. Mais il ne marque pas seulement par ses qualits esthtiques, il repose sur un scnario trs original et magistralement crit.

Imaginez Molire rencontrant ses personnages. Imaginez le comdienet lauteur franais le plus emblmatique apprendre son mtier aux cts de ses personnages

Imaginez ce qui a bien pu se passer dans la vie de Molire pendant une priode de plus de 10 ans qui reste un mystre pour tous ses biographes.
Cest ce mystreque les scnaristes Laurent Tirard et Grgoire Vigneron ont voulu percer: "En lisant les biographies, nous sommes tombs sur le passage qui parle de la disparition de Molire en 1645... Nous avions envie de profiter de cette brche dans sa vie". Laurent Tirard explique : "Molire a opr un passage dacteur auteur. Son humanit nous a beaucoup parl, et particulirement son drame intime : avoir ce talent quil ne reconnaissait pas au dbut (comdien) et avoir envie dun autre talent (tragdien), pour lequel il ntait pas fait. Cette frustration lui a finalement permis daller puiser de la profondeur dans la tragdie, quil a introduite dans la comdie."
Ce film nous permet dassister ltrangemystre de la cration. Il nous propose galement unerflexion sur le thtre; avant dtre auteur Molire a dabord t comdien et observateur. Laurent Tirard nous le montre ici spectateur de ses propres personnages. Lide gniale des scnaristes a t de faire jouer aux personnages de Molire leur propre rle et de les placer la source de linspiration de leur auteur.
Molire contemple le spectacle de ses contemporains qui deviendront la matire de son uvre. On retrouve ainsi dans le film des scnes, des rpliques tires de diffrentes pices.
Le filmde Laurent Tirard plonge aux sources de la cration et de linspiration.

On rit beaucoup, mais on est aussi beaucoup mu. Fabrice Luchini incarne Monsieur Jourdain sans excs mais avec une vritable drlerie, Laura Morante est une Madame Jourdain mouvante et dune grande finesse. On retrouve Edouard Baer, excellent Dorante et Ludivine Sagnier dlicieuse Climne. Enfin, Romain Duris, prsent lcran dans presque toutes les scnes, nous fait vibrer avec son personnage, il nous donne limage dun Moliremoderne, avec ses doutes mais aussi toute sa fougue, il dpoussire lide quon peut se faire de Molire grce un travail dacteur remarquable. Certaines scnes sont dignes danthologie, comme celles des cours de thtre dispenss Monsieur Jourdain.Sandra Leroy, Professeur de franais, janvier 2007

TRAVAIL:A partir dune recherche sur internet, dans des dictionnaires et encyclopdies, tablissez les personnages rels, ceux cres par Molire et, enfin, ceux invents par Tirard pour la cration deson film. Si le personnage appartient une des deux premires catgories, dites quelques mots sur lui.

Molire

Tartuffe,

Monsieur, le frre du roi

Climne,

Dorante,

Madeleine Bjard

Elmire

Monsieur Jourdain

Questionnaire complter aufur et mesure

Rpondre sur une feuille annexeBas du formulaire

/ 20

Quel est le nom du bienfaiteur de Molire qui le sort de prison? En change de quoi lui propose-t-il son aide?

/ 2

Chez ce bienfaiteur, quelle est la nouvelle identit de Molire?Quelles sont ces caractristiques principales?

/2

Quel est le personnage qui a le plus marqu Molire et pourquoi?

/3

Qui est Climne? Caractrisez ce personnage.

/3

Qui est Dorante? Est-il un honnte homme? Justifiez votre rponse.

/3

Pour contrer larrivisme de Dorante, quel plan est mis sur pied? Avec laide de qui?

/1

En quoi ce scnario est-t-il audacieux?

/1

Qui aide Molire trouver sa vritable vocation?

/2Ce film montre Molire auteur, acteur et mettre en scne. Retrouver unexemple chaque fois.

/3

Molire, vie et uvre

Qui est Molire?A partir dinformations trouves dans des dictionnaires et encyclopdies, complte le texte trous suivant:Tu peux galement tinformer sur internet.

N Paris le 15 janvier1622 mort Paris le 10 fvrier Jean-Baptiste .. qui prendra plus tard le .. de Molire est le fils de Jean Poquelin (valet de chambre et . Ordinaire de la maison du Roi) et de Marie Cress (qui dcde alors quil estg de 10 ans). Il a fait dexcellentes tudes au Collge de Clermont, tenu par des Jsuites, peut-tre un peu compltes par un peu de droit Orlans.Ds 1643, il renonce lavenir bourgeois qui lui garantit la jouissance hrditaire de la charge paternelle pour sassocier avec neuf comdiens, dont Madeleine .. (ne en 1618) avec qui il se lie, et fonde la troupe de Aprs des dbuts difficiles Paris, Molire et ses comdiens, de 1646 1658, parcourent la province franaise comme les troupes .; de son poque. Aprs treize annes de prgrinations travers la France, la troupe de Molire est autorise, le 24 octobre 1658, paratre devant la Cour. La troupe joue devant le futur ..Sous la protection deMonsieur, .., du Roi, les comdiens sinstallent au Thtre du Petit-Bourbon, quils partagent avec les Comdiens italiens dirigs par le clbre Scaramouche (Tiberio Fiorelli). Cest l, aprs des premiers essais en province (LEtourdi, le Dpit amoureux) que Molire connat son premier grand succs dauteur, avec les .. en 1659.En 1661, le troupe dmnage dans la salle du Thtre du Palais-Royal; Molire y assume dsormais de front les fonctions d.., de et de .. Les pices nouvelles, dans lesquelles Molire joue toujours, et quil crit sur mesure pour les membres de sa troupe, se succdent un rythme rapide.Parmi plus de 30 pices, citons notammentLEcole des femmes, avec laquelle ilhisse le genre mineur de . Au niveau du grand genre,LImpromptu de Versailles, le Misanthrope, Amphitryon, lAvare, le Bourgeois Gentilhomme, Tartuffe, Dom Juan, Les Fourberies de Scapin, les femmes savantes, le malade imaginaire,

En 1662, lge de quarante ans, Molire pouse . Bjart (la fille ou la sur? de madeleine) de vingt ans sa cadette. Mariage pas toujours heureux.Ayant gagn la faveur de ..., Molire devient le fournisseur attitr des divertissementsde laCour pour laquelle il organise avec le compositeur de grandioses ftes De la collaboration de ces deux matres nat un genre nouveau, la

En 1665, la troupe de Molire devient la . Nanmoins, son oeuvrene fait pas toujours lunanimit. Son . qui attaque ouvertement les faux . Est en butte aux perscutions de la cabale des dvots, soutenue par la toute puissante compagnie des Saints Sacrements. Dinterdiction en interdiction, Molire met cinqans obtenir lautorisation de jouer sa pice, en 1669, amis il ne parvient pas viter la rancune tenace du clerg.

DansDom Juan(1665), Molire analyse les liens de la libre-pense et de la duplicit, tandis que dansLe Misanthrope(1666) il prend une fois encore pour cible les murs du sicle et l.., mettant en scne un personnage la fois grotesque et admirable. La pice est boude par le public, mais Molire conserve la protection royale. Suivront dans lordreLe Mdecin malgr lui,Amphitryon, Georges Dandin, lAvare, Le Bourgeois Gentilhomme, les Fourberies de Scapinen enfin .. (1672) et le (1673)

Epuis par le travail, les chagrins domestiques, la lutte incessante contre tous ceux quil a attaqus dans sespices (comdiens rivaux, gens de Lettres, et dvots), et probablement tuberculeux, Molire meurt le 10 fvrier lissue de la quatrime reprsentation du . Armande Bjart devra faire appel la protection du roi pour obtenir des funrailles dcentes pour Molire, lEglise refusant une chrtienne aux comdiens non-repentis.

Les comdiens de Molire firent de ses uvres le fonds de leur rpertoire, et, lors de la cration, en 16680, de la , dont ils constituaient la plus grande part, il y prit symboliquement la premire place. Considr comme le patron de la ., parfois appele maison de Molire, il est lauteur le plus jou avec plus de 32000 reprsentations la fin du 20esicle.

Les pices de Molire qui ont inspir Tirard

A)Le Bourgeois GentilhommeIntroduction

Ce 14 octobre 1670, Molire, alors g de 48 ans, est bien curieusement vtu: il porte une excentrique robe de chambre double de taffetas aurore etvert, un haut de chausse (une sorte de caleon long et moulant) de velours rouge, une camisole (une brassire) de velours vert, et un bonnet de nuit et une coiffe.Pourquoi cet accoutrement ridicule? Parce que Molire se prpare entrer en scnedans le rle dun personnage ridicule, voire grotesque: monsieur Jourdain, marchand de drap, est un bourgeois parisien enrichi qui sest mis en tte de devenir un gentilhomme, un grand seigneur. Il copie donc les manires de la noblesse, et soffre, domicile, les services de matres, de professeurs qui ont pour mission de lui enseigner tout ce quun homme doit connatre et savoir pour faire partie du beau monde et de laristocratie.Ce personnage, cr et incarn par Molire, va-t-il amuser le roi? Pour le savoir, il faudra attendre la fin du spectacle, lequel, pour lheure, peut dbuter

Rception de la pice

La pice a t joue et Molire attend avec anxit de savoir ce que le roi en a pens. Mais Louis XIV ne fait aucun commentaire. Il nen ditrien. Prenant le silence royal pour de la dsapprobation, les courtisans (lentourage du roi) se dchanent alors contre la pice et la critiquent mchamment (Molire nous prend assurment pour des grues ce croire nous divertir avec de telles pauvrets, disait M. le Duc de ***; le pauvre homme extravague: il est puis; si quelquautre auteur ne prend le thtre, il va tomber: cet homme-l donne dans la farce italienne; Quest-ce quil veut dire avec sonhalaba balachou? pouvait-on entendre dans les rues de Paris.)Cependant, on joua cette pice une seconde fois et, aprs la reprsentation, le roi, qui navait pas encore port son jugement, eut la bont de dire Molire: Je ne vous ai point parler de votre pice la premire reprsentation, parce que jai apprhend dtre sduit par la manire dont elle avait t reprsente; mais en vrit, Molire, vous navez encore rien fait qui mait plus diverti, et votre pice est excellente. Molire fut alors soulag et accabl des nouvelles louanges des courtisans qui tous rptaient tant bien que mal ce que le roi venait de dire!Quel malheur pour ces messieurs que le roi net point dit son sentiment lapremire fois! Ils nauraient pas d se rtracter et, par la mme occasion, savouer faibles connaisseurs en matire de thtre.

Quelle image dresse-t-on ici des courtisans?

Lisez la fable de La Fontaine,Les obsques de la lionneLe fabuliste dresse-t-il un portrait semblable de lentourage du roi? Justifiez votre rponse.

Lafemme du Lion mourut :
Aussitt chacun accourut
Pour s'acquitter envers le Prince
De certains compliments de consolation,
Qui sont surcrot d'affliction.
Il fit avertir sa Province
Que les obsques se feraient
Un tel jour, en tel lieu ; ses Prvts1Officier charg dassurer lordre (ici, lordre funbre).

y seraient
Pour rgler la crmonie,
Et pour placer la compagnie.
Jugez si chacun s'y trouva.
Le Prince aux cris s'abandonna,
Et tout son antre en rsonna.
Les Lions n'ont point d'autre temple.
On entendit son exemple
Rugir en leurs patois Messieurs les Courtisans.
Je dfinis la cour un pays o les gens
Tristes, gais, prts tout, tout indiffrents,
Sont ce qu'il plat au Prince, ou s'ils ne peuvent l'tre,
Tchent au moins de leparatre,
Peuple camlon, peuple singe du matre,
On dirait qu'un esprit anime mille corps ;
C'est bien l que les gens sont de simples ressorts2Allusion la thorie des animaux-machines soutenue par Descartes: lanimal est un automate dpourvu dme et de sentiments.

.
Pour revenir notre affaire
Le Cerf ne pleura point, comment et-il pu faire ?
Cette mort le vengeait ; la Reine avait jadis
Etrangl sa femme et son fils.
Bref il ne pleura point. Un flatteur l'alla dire,
Et soutint qu'il l'avait vu rire.
La colre du Roi, comme dit Salomon3Roi et prophte de la Bible, rput pour sa grande sagesse.

,
Est terrible, et surtout celle du roi Lion :
Mais ce Cerf n'avait pas accoutum de lire4navait pas lhabitude de lire.

.
Le Monarque lui dit : Chtif5Malheureux, misrable, qui manque de grceconnotation pjorative.

hte des bois
Tu ris, tu ne suis pas ces gmissantes voix.
Nous n'appliquerons point sur tes membres profanes
Nos sacrs ongles6Profane (qui appartient un domaine accessible tous) et sacr (qui relve dun domaine rserv) sont des antonymes qui signifient bien la distance que le Lion tablit entre le Cerf et lui.

; venez Loups,
Vengez la Reine, immolez tous
Ce tratre ses augustes mnes7Esprits des morts.

.
Le Cerf reprit alors : Sire, le temps de pleurs
Est pass ; la douleur est ici superflue.
Votre digne moiti couche entre des fleurs,
Tout prs d'ici m'est apparue ;
Et je l'ai d'abord reconnue.
Ami, m'a-t-elle dit, gardeque ce convoi,
Quand je vais chez les Dieux, ne t'oblige des larmes.
Aux Champs Elysiens8Sjour des mes vertueuses dans lau-del.

j'ai got mille charmes,
Conversant9vivant en familiarit avec.

avec ceux qui sont saints comme moi.
Laisse agir quelque temps le dsespoir du Roi.
J'y prends plaisir. A peine on eut ou la chose,
Qu'on se mit crier : Miracle, apothose10Elvation suprme.

!
Le Cerf eut un prsent, bien loin d'tre puni.
Amusez les Rois par des songes,
Flattez-les, payez-les d'agrables mensonges,
Quelque indignation dont leur coeur soit rempli,
Ils goberont l'appt, vous serez leur ami.

Analyse dela fable de La FontaineIl y a dans cette fable unemorale explicite. Quelle est-elle?

En tant que lecteur de la fable, vous sentez-vous concern par cette morale, telle quelle est formule? Pourquoi?

Reformulez-la de manire ce que vous voussentiez concern par elle.

Considrez les vers 1 10. Y a-t-il, votre avis, des mots ou des expressions au moyen desquels lauteur insiste particulirement sur la mentalit qui rgne la cour. Si oui, lesquels?

Caractrisez cette mentalit.

Considrez les vers 24 29. Voyez-vous sy manifester dautres caractristiques de la mentalit rgnant la cour. Lesquelles?

Comprhension de cette fable au travers dun QCM

Dans le contexte, sacquitter signifie:Se librer duneobligation

Dclarer par jugement non-coupable

Payer sa dette

Dans le contexte, surcrot signifie:Supplment

En outre

Diminution

Antre signifie littralementrepaire dun fauve

palais

ventre

Messieurs les courtisans:trait de dfrence de L.F.

trait dironie de L.F.

La versatilit des courtisans se voit surtout:Dans le vers 2

Dans le vers 19

Dans le vers 21

Dans le vers 23

Lhypocrisie se voit:Dans le vers 19

Dans le vers 20

Le manque de personnalit se voitDans le vers 19

Dans levers 20

Vers 29:Il sagit dune mdisance

Il sagit dune calomnie

Chtif marque:la piti du roi

le ddain du roi

lindiffrence du roi

Lallusion la monarchie de droit divin se situe au vers :36

35

34

Au vers 50, les courtisans sont:Nafs

Flatteurs

Superstitieux

Limpratif de la morale a une valeurDordre

De conseil pour russir

De supposition

Le roi est prsent comme:Un vaniteux

Quelquun qui pardonne facilement

Quelquun qui cherche de la distraction.

Labourgeoisie franaise au XVIIesicleMots replacer: la grande bourgeoisie, vieille noblesse, Dorante, prient, pe, savoir, armateurs, travaillent, roturiers, culture, ridicules, guerre, titre de noblesse, cultivs, ngociants, supriorit, sang noble, dpensire,

La population franaise du XVIIesicle tait divise en trois ordres, en trois grandes catgories:Le clerg, ou ordre de ceux qui, regroupant lensemble des gens dEglise, des religieux (moines, prtres, abbs, vques, cardinaux, );

La noblesse, ou ordre de ceux quifont la . et portent lpe;

Le Tiers Etat, ou ordre de ceux qui , regroupant limmense majorit des Franais: paysans, artisans, petits et gros commerants, hommes daffaires et de la finance, juges, magistrats,

Le TiersEtat regroupait donc une grande diversit de gens ayant la particularit dtre des , cest--dire des personnes ntant pas de sang noble. Certains roturiers taient fort riches et puissants: ils possdaient de beaux domaines ou de luxueuses demeures. Ils formaient ce quon appelle aujourdhui .;, et cette bourgeoisie fortune cherchait souvent copier le mode de vie de la noblesse et rvait dacqurir un...Or, il tait possible de se faireanoblir, condition den avoir les moyens financiers. En effet, le roi, pour remplir ses caisses, vendait prix dor des titres de noblesse ou des charges anoblissantes, cest--dire le droit dexercer certaines fonctions permettant dintgrer, par exemple, la noblesse de robe. car on distinguait deux noblesses: la noblesse d, en principe la plus ancienne et la plus prestigieuse qui traditionnellement exerait le mtier des armes, et la noblesse de robe qui rassemblait des nobles occupant une fonction dans la justice (et portant donc la robe des magistrats) ou dans le gouvernement.Dans les rangs de la noblesse de robe, il y avait donc beaucoup danciens bourgeois rcemment anoblis comme Colbert, le ministre de Louis XIV. Ces nouveaux nobles taient souvent des hommes , qui apprciaient lart et la littrature, le beau mobilier, les objets rares et prcieux.Au temps de Molire, on appelait bourgeois tout roturier urbain fortun. La plupart du temps, les bourgeois taientdes . (des propritaires de navires marchands) ou des, par exemple des drapiers, comme M. Jourdain, mais aussi comme le pre de Molire lui-mme.Cette bourgeoisie, peu peu dominante, car de plus en plus riche, rvait donc dese hisser au rang de la noblesse et se montrait ravie de la politique de Louis XIV. Grce lui, on pouvait acqurir pour 6000 livres (le prix dune belle maison Paris) un titre de noblesse. Inutile de dire que la .. soffusquait de ce commerce et voyait dun trs mauvais il ces anoblissements en sries Dailleurs, toute une partie de la haute aristocratie se mobilisa pour dfendre le vrai .., celui dont on hrite la naissance et qui ne peut sacheter!Cest dans ce contexte qua t crit le Bourgeois Gentilhomme, une comdie qui se moque des bourgeois qui veulent tout prix accder la noblesse. Mais derrire la comdie et les rires, la pice rvle langoisse certaine que la vieille noblesse prouvait, au XVIIe, en voyant grandir en richesse et en puissance la bourgeoisie. Les nobles pouvaient en effet se sentir menacs, car ils savaient bien, quen ralit, les bourgeois ntaient pas aussi .. que monsieur Jourdain. Au contraire, ils taient audacieux et dynamiques. Leur pouvoir tait dj grand et cosmopolite puisquils contrlaient les banques et quils taient en relation avec les marchs daffaires europennes.La vieille noblesse, du moins celle qui vivait la Cour, dans lentourage du roi, tait trs : habitue lor et largent, aux plaisirs et auxftes, elle vivait dans le luxe, elle dpensait et empruntait sans compter. De plus,elle aimait le jeu et elle jouait aux cartes ou aux ds des fortunesconsidrables. Certains aristocrates nhsitaient pas jouer aux cartes leur chteau et dilapidaient leur bien avec insolence, quitte courir ds le lendemain chez un bourgeois cossu pour lui demander de largent Comme .., dans le Bourgeois Gentilhomme. En fait, lpoque de Molire, la noblesse commenait dpendre fortement des la fortune des bourgeois.De leur ct, beaucoup de grands bourgeois avaient compris que le pouvoir ne peut sacqurir que par la et le . Ainsi, pour accder aux plus hautes responsabilits, il fallait avoir des connaissances larges et tendues en diffrents domaines, savoir tenir une conversation, et avoir des manires distingues. Aussi, la riche bourgeoisie du XVIIe commenait sapproprierce qui jusqualors navait t que lapanage de la noblesse, marques quelle considrait comme une garantie de sa .. (le savoir, la culture, lducation, le bon got, la distinction, le raffinement).

Et le cas de Monsieur Jourdain

Lorsque Molire crit, en 1670, sonBourgeois Gentilhomme, il ne cherche pas peindre fidlement la bourgeoisie de son poque. Son but est de divertir le roi et sa cour. Et puisquil lui faut plaire et faire rire, Molire force le trait, caricature: la comdie est une genre qui rclame, non pas des personnages proches du rel, mais des , cest--dire des modles reprsentatifs dun seul dfaut, dun seul vice la mode, dun seul caractre principal qui domine toute leur personnalit. Bref, lacomdie aime mettre en scne des ., victime dune seule manie, folie ou obsession: par exemple, pour monsieur Jourdain, devenir gentilhomme. Etle dcalage absurde entre monsieur Jourdain, bonhomme inculte et ignorant, et ses ambitions de noblesse suscite le rire.Monsieur Jourdain est donc un bourgeois de fantaisie, qui fonctionne grce trois des principales rgles comique:La rgle du.: lors de ses diffrentes leons, monsieur Jourdain se rvlemaladroit. Ridicule comme un pantin, il manque dharmonie, a des gestes inadapts et des allures grotesques. Bref, il amuse.

La rgle du.: aprs lpisode du tailleur, monsieur Jourdain surgit des coulisses vtu dun costume extravagant et risible. Fleurs lenvers, amas de rubans et de plumes: est-ce une marionnette ou bien une poupe trop farde? De mme le costume (ou plutt le dguisement) de mamoumouchi, avec son turban norme, ne peut que susciter surprise et hilarit.

La rgle de la: chaque scne comique enchane directement sur une autre scne encore plus comique. Comme une boule de neige grossit en roulant, la comdie, dpisode en pisode, grossit en dlire, jusqu la crmonie turqueo la bastonnade sur le dos de monsieur Jourdain constitue en quelque sorte le bouquet final de ces scnes burlesques.

La vanit, un vilain dfautVanit: nom issu du latin,fausse apparence, mensonge, tromperie, frivolit, lui-mme issu de ladjectifvanus, signifiant ... Il y a donc du vide dans la vanit, et les vaniteux, cest--dire les gens, prtentieux qui simaginent tre admirable et admirs. Ces personnes sont en fait enfles dair, de vent, de vide, telle la fameuse grenouille de La Fontaine:

Une Grenouille vit un BufQui lui sembla de belle taille.Elle, qui ntait pas grosse en tout comme un uf,Envieuse, stend, et senfle, et se travaille,Pour galer lanimal en grosseur,Disant: Regardez bien, ma sur;Est-ce assez? dites-moi; ny suis-je point encore?Nenni. My voici donc? Point du tout. My voil?

Vous nen approchez point. La chtive pcore

Senfla si bien quelle creva.Le monde est plein degens qui ne sont pas plus sages:Tout bourgeois veut btir comme les grands seigneurs,Tout petit prince a des ambassadeurs,Tout marquis veut avoir des pages.

Monsieur Jourdain est semblable cette grenouille: ce bourgeois qui veut btir comme lesgrands seigneurs, qui veut se faire passer pour un gentilhomme est gonfl damour-propre et dun orgueil dmesur. Il se croit dou pour la danse, pour le chant et le maniement des armes; il pense avoir lapparence, dans ses beaux habits, dun noble personnage; il est persuad que chaque leon quil prend le fait ressembler davantage un homme de qualit Or, tout cela nest quillusion: aveugl par sa vanit, il se nourrit des flatteries hypocrites que lui adressent ses matres et son ami Dorante,sans se rendre compte que ce ne sont que faux compliments, que paroles creuses.La vanit, selon le philosophe Voltaire, fait partie des faiblesses de la nature humaine: cest un vice en quelque sorte ordinaire. Incarn par monsieur Jourdain, ce vicedevient extraordinaire, ridicule et burlesque.

Analyse de peintures

Vanit, ou Allgorie de la vie humainePhilippe de Champaigne - Huile sur bois, 28,4 x 37,4 cm Muse de Tess, Le Mans

Au 17esicle, les moralistes et les peintres ont dcrit la vanit gnrale du monde et des hommes. Tout (beaut, art, savoir, ) nest quun divertissement vide pour fuir cette seule vrit: nous sommes promis la mort. Tel est le message que nous livre ce tableau qui sappelle justement une vanit.

Le sablier symbolise ..

La fleur (qui au matin clt et au soir se fane) nous rappelle

Le crne reprsente

Harmen Steenwijck, 1640, 37,7 x 38,2 cm.

Placez correctement les objets suivants dans le tableau ci-dessous:Crne, dague, coquillage, livres, bougieteinte, toffe soyeuse

Objets rappelant lhomme sa finitudeObjets vains divertissant lhomme

ETUDE DE SCENESActe IIIScne 3

Monsieur et madame Jourdain se querellent cause des fantaisies de Jourdain

MADAME JOURDAINVoustes fou, mon mari, avec toutes vos fantaisies, et cela vous est venu depuis que vous vous tes mls de hanter la noblesse.

MONSIEUR JOURDAINLorsque je hante la noblesse, je fais paratre mon jugement: et cela est plus beau que de hanter votrebourgeoisie.

MADAME JOURDAINCamon vraiment! Il y a fort gagner frquenter vos nobles, et vous avez bien oprer avec ce beau monsieur le comte dont vous vous tes embguinerMONSIEUR JOURDAINPaix! Songez ce que vous dites. Savez-vous bien mafemme que vous ne savez pas de qui vous parlez quand vous parlez de lui. Cest une personne dimportance plus que vous ne pensez; un seigneur que lon considre la cour, et qui parle au roi tout comme je vous parle, () qui mappelle son cher et me traite comme si jtais son gal. Il a pour moi des bonts dont on ne devinerait jamais; et, devant tout le monde, il me fait des caresses dont je suis moi-mme confus.

MADAME JOURDAINOui, il a des bonts pour vous et vous fait des caresses, mais il vous emprunte votre argent.

Acte IIIScne 12

Clonte, un jeune homme dont la fille de monsieur Jourdain est amoureuse, vient de demander sa main son pre

MONSIEUR JOURDAINTouchez l, monsieur. Ma fille nest pas pour vous.

CLEONTEComment?

MONSIEURJOURDAINVous ntes point gentilhomme, vous naurez pas ma fille.

MADAME JOURDAINQue voulez-vous dire avec votre gentilhomme? est-ce que nous sommes, nous autres, de la cte de Saint-Louis?

MONSIEUR JOURDAINTaisez-vous, ma femme, je vous vois venir.

MADAME JOURDAINDescendons-nous tous deux que de bonne bourgeoisie?

MONSIEUR JOURDAINVoil pas le coup de langue

MADAME JOURDAINEt votre pre ntait-il pas marchand aussi bien que le mien?

MONSIEUR JOURDAINPeste soit de la femme! () Si votre pre a t marchand, tant pis pour lui; mais, pour le mien, ce sont des malaviss qui disent cela. Tout ce que jai vous dire, moi, cest que je veux avoir un gendre gentilhomme. () Jai du bien assez pour ma fille, je nai besoin que dhonneur, et je la veux faire marquise.

MADAME JOURDAINMarquise!

MONSIEUR JOURDAINOui, marquise.

MADAME JOURDAINHlas! Dieu men garde!

MONSIEUR JOURDAINCest une chose que jai rsolue.

MADAME JOURDAINCest une chose, moi, o je ne consentirai point. ()

MONSIEUR JOURDAINNe me rpliquez pas davantage: ma fille sera marquise en dpit de tout le monde; et si vous me mettez en colre, je la ferai duchesse.

Quelles sont les rpliques qui ont inspirs le ralisateur?

Trouvez-vous ici des divergences entre la pice et le film? Si oui, ces diffrences alternent-elles la peinture des personnages? Justifiez votre rponse.

Quelle vision Jourdain porte-t-il sur sa famille?

Acte IVScne 5

Covielle, le valet de Clonte, a mis en place unestratgie pour duper Jourdain afin quil accepte de donner en mariage sa fille son matre: il va lui croire que Clonte est un grand prince turc qui est tomb follement amoureux de sa fille lorsquil la croise

COVIELLEMonsieur, je ne sais si jailhonneur dtre connu de vous.

MONSIEUR JOURDAINNon, monsieur.

COVIELLEtendant la main un pied de terreJe vous ai vu que vous ntiez pas plus grand que cela.

MONSIEUR JOURDAINMoi?

COVIELLEVous tiez le plus bel enfant du monde, et toutes lesdames vous prenaient dans leurs bras pour vous baiser.

MONSIEUR JOURDAINPour me baiser?

COVIELLEOui. Jtais grand ami de feu monsieur votre pre.

MONSIEUR JOURDAINDe feu monsieur mon pre?

COVIELLEOui. Ctait un fort honnte gentilhomme.

MONSIEUR JOURDAINMon pre?

COVIELLEOui.

MONSIEUR JOURDAINVous lavez connu pour gentilhomme?

COVIELLESans doute.

MONSIEUR JOURDAINIl y a de sottes gens qui me veulent dire quil a t marchand.

COVIELLELui, marchand! Cest pure mdisance, ilne la jamais t. Tout ce quil faisait, cest quil tait fort obligeant, fort officieux, et, comme il sy connaissait fort bien en toffes, il en allait choisir de tous les cts, les faisait apporter chez lui, et en donnait ses amis pour de largent.

MONSIEUR JOURDAINJe suis ravi de vous connatre afin que vous rendiez ce tmoignage-l que mon pre tait gentilhomme.

Mme si cette scne a inspir Tirard, on ne peut pas dire que le ralisateur est rest fidle la pice. Pourquoi?

Quest-ce que cette modification entrane dans la caractrisation des personnages?

B) Le Tartuffe

Envisagez la premire scne (..) de cette pice de thtre. Y figure-t-il des personnages que lon retrouve dans le film deTirard? Si oui, lesquels?

Acte IScne 1

Madame Pernelle1Mre du matre de maison, Orgon. Ce dernier, pre de Damis et de Mariane, a pous Elmire en secondes noces. Dorine est au service de Mariane. Clante est le beau-frre dOrgon.

et Flipote,sa servante, Elmire, Mariane, Dorine, Damis, Clante

Madame Pernelle

Allons, Flipote, allons, que deux je me dlivre.ELMIRE

Vous marchez dun tel pas quon a peine vous suivre.MADAME PERNELLE

Laissez, ma bru2La belle fille

, ne venez pas plus loin.Ce sont toutes faons3Connot ngativement dans ce contexte, le terme dsigne des manires crmonieuses, des politesses excessives. Il rfre ici au fait quElmire accompagne sa belle-mre jusqu sa sortie.

dont je nai pas besoin.ELMIRE

Dece que lon vous doit envers vous on sacquitte.Mais, ma mre, do vient que vous sortez si vite?MADAME PERNELLE

Cest que je ne puis voir tout ce mnage-ci4Mnage signifie ici, de manire pjorative, la faon de vivre.

,Et que de me complaire onne prend nul souci.Oui, je sors de chez vous fort mal difie5mal difie: tant en mesure de voir tout ce qui ne va pas.

:Dans toutes mes leons jy suis contrarie,On ny respecte rien, chacun y parle haut,Et cest tout justement la cour du roi Ptaut6Expression dsignant un lieu de dsordre et de confusion o tout le monde nen fait qu sa tte.

.DORINE

SiMADAME PERNELLE

Vous tes, ma mie, une fille suivante7Une demoiselle de compagnie.

Un peu trop forte en gueule8Expression qui dsigne une personne dont les propos manifestent une tendance ne pas tenir son rang.

et fort impertinente.Vous vous mlez sur tout de dire votre avis.DAMIS

MaisMADAME PERNELLE

Vous tes un sot en trois lettres, mon fils;Cest moi qui vous le dis, qui suis votre grand-mre;Et jai prdit cent fois mon fils, votre pre,Que vous preniez tout lair dun mchant garnement,Et ne lui donneriez jamais que du tourment.MARIANE

Je croisMADAME PERNELLE

Mon Dieu, sa sur, vous faites la discrteEt vous nytouchez pas tant vous semblez doucette9On dirait aujourdhui vous faites la sainte-Nitouche.

;Mais il nest, comme on dit, pire eau que leau qui dort,Et vous menez sous chape un train que je hais fort10Mener un train signifie avoir une conduite. Sous chape (ou sous cape) est synonyme de secrtement.

0.ELMIRE

Mais, ma mreMADAME PERNELLE

Ma bru, quil ne vous en dplaise,Votre conduite en tout est tout fait mauvaise;Vous devriez leur mettre un bon exemple aux yeux,Et leur dfunte mre en usait beaucoup mieux.Vous tes dpensire et cet tat me blesse,Que vous alliez vtue ainsi quune princesse.Quiconque son mari veut plaire seulement,Ma bru na pas besoin de tant dajustement11Terme vieilli dsignant la toilette, la parure.

1.CLEANTE

Mais, Madame, aprs toutMADAME PERNELLE

Pour vous, Monsieur son frre,Je vous estime fort, vous aime et vous rvre;Mais enfin, si jtais de mon fils12Aujourdhui, on dit Si jtais mon fils.

2, son poux,Je vous prierais bien fort de nentrer point chez nous.Sans cesse vous prchez des maximes13Une maxime est une rgle gnrale, un principe.

3de vivreQui par dhonntes gens ne se doivent point suivre.Je vous parle un peu franc: mais cest l mon humeur,Et je ne mche point ce que jai sur le cur.DAMIS

Votre Monsieur tartuffe est bien heureux sans douteMADAME PERNELLE

Cest un homme de bien, quil faut que lon coute;Et je ne puissouffrir sans me mettre en courroux14en courroux = en colre.

4De le voir querell par un fou comme vous.DAMIS

Quoi? Je souffrirai, moi, quun cagot de critique15Un cagot est un faux dvot, un hypocrite se faisant passer pour un homme trs pieux. Lexpression Un cagot de critique renseigne sur la profession de Tartuffe: il est charg de critiquer le train de vie de chacun parce quil a ou aurait) une autorit morale sur les autres.

5Vienne usurper cans un pouvoir tyrannique,Et que nous nepuissions rien nous divertir,Si ce beau monsieur-l ny daigne y consentir?DORINE

Sil le faut couter et croire ses maximes,On ne peut faire rien quon ne fasse des crimes;Car il contrle tout ce critique zl.MADAME PERNELLE

Et tout ce quilcontrle est fort bien contrl.Cest au chemin du Ciel quil prtend vous conduire,Et mon fils laimer vous devrait tous induire.DAMIS

Non, voyez-vous, ma mre, il nest pre ni rienQui me puisse obliger lui vouloir du bien;Je trahirais mon curde parler dautre sorte;Sur ses faons de faire tous coups je memporte;Jen prvois une suite, et quavec ce pied plat16Un pied plat (mtonymie) est un homme qui ne porte pas de chaussures haut talons, comme le font les gens de la haute socit. Il sagit donc dun rustre, dun homme qui manque de classe.

6Il faudra que jen vienne quelque grand clat.DORINE

Certes, cest une chose aussi qui scandalise,De voir quun inconnu cans simpatronise17Simpatroniser, cest se rendre matre de quelque chose.

7,Quun gueux qui, quand il vint, navait pas de souliersEt dont lhabit entier valait bien six deniers,En vienne jusque l que de se mconnatre,De contrarier tout et de faire le matre.MADAMEPERNELLE

H! merci de ma vie18Juron populaire.

8! il en irait bien mieux,Si tout se gouvernait par ses ordres pieux.DORINE

Il passe pour un saint dans votre fantaisie:Tout son fait19Toutes ses actions.

9, croyez-moi, nest rien quhypocrisie.

QUESTIONNAIRE 1 (sans consulter letexte)Rsumez les faits.

Daprs vos souvenirs, pour quelle(s) raison(s) Madame Pernelle sen va-t-elle fche?

A propos de Madame Pernelle que diriez-vous avec assurance, tant donn son comportement?

A propos de Tartuffe, ya-t-il des choses que vous diriez avec assurance?

Daprs vos souvenirs, pour quelles raisons Damis et Dorine sont-ils hostiles Tartuffe?

Daprs vos souvenirs, pour quelle(s) raison(s) Madame Pernelle est-elle favorable Tartuffe?

QUESTIONNAIRE 2

Lexposition

La ou les premire scne(s) dune pice de thtre classique constitue(nt) lexposition. Ce qui se trouve l expos, ce sont les tenants de laction, cest--dire ce quil faut savoir pour comprendre le droulement des actesdonns voir. Ces actes sont la consquence dactes antrieurs, poss par les mmes personnages, dont les caractristiques conditionnent le reste de laction.On peut donc dire quun de critre de la valeur dune exposition, cest sa vertu de permettre auspectateur de prendre, si lon peut ainsi dire, le train en marche, de suivre une action commence depuis un certain temps. Suivre laction impliquant de comprendre les raisons et les buts des personnages (qui sont-ils? dans quels projets sont-ils engags? quels objectifs poursuivent-ils?)Un deuxime critre de la valeur dune exposition est de fournir les informations indispensables la comprhension de laction en cours sans ennuyer le spectateur, sans diffrer le moment de le plonger dans cetteaction mme et en faisant le plus possible pour lintresser cette action.

On entend souvent dire que la valeur de la littrature tient son pouvoir exemplaire, son pouvoir de susciter la rflexion, dexercer le jugement sur des exemples de conduite humaine, de dispositions culturelles, de normes de comportement, de mentalit, de choix thiques, de caractre personnel, etc. Ce pouvoir nest effectif que si le lecteur (ou spectateur) parvient mettre en relation lunivers de lhistoire et son univers lui. Vous sentez-vous, dune manire ou dune autre, concern par laction ici engage? Mettez en rapport cette action avec votre exprience ou votre connaissance du monde actuel.

Acte IIIScne 3

Tartuffe a affich une vertu austreface Dorine. Tout autre est son attitude avec Elmire, quil effleure avant de lui tenir cet trange discours

ELMIREPour moi, je crois quau Ciel tendent tous vos soupirs,Et que rien ici-bas narrte vos dsirs.

TARTUFFELamour qui nous attachaux beaut ternellesNtouffe pas en nous lamour des temporelles;Nos sens facilement peuvent tre charmsDes ouvrages parfaits que le Ciel a forms.Ses attraits rflchis brillent dans vos pareilles;Mais il tale en vous ses plus rares merveilles:Il a sur votre face panch des beautsDont les yeux sont surpris, et les curs transports,Et je nai pu vous voir, parfaite crature,Sans admirer en vous lauteur de la nature,Et dune ardente amour sentir mon cur atteint,Au plus beau des portraits o lui-mme il sest peint.Dabord, japprhendai que cette ardeur secrteNe fut du noir esprit une surprise adroite;Et mme fuir vos yeux mon cur se rsolut,Vous croyant un obstacle faire mon salut.Mais enfin, je connus, beaut touteaimable,Que cette passion peut ntre point coupable,Que je puis lajuster avecque la pudeur,Et cest ce qui my fait abandonner mon cur.Ce mest, je le confesse, une audace bien grandeQue doser de ce cur vous adresser loffrande;Mais jattends en mes voeux tout de votre bont,Et rien des vains efforts de mon infirmit;En vous, est mon espoir, mon bien, ma quitude,De vous dpend ma peine ou ma batitude,Et je vais tre enfin, par votre seul arrt,Heureux, si vous voulez, malheureux, sil vous plat.

ELMIRELa dclaration est tout fait galante,Mais elle est, vrai dire, un peu bien surprenante.Vous deviez, ce me semble, armez mieux votre sein,Et raisonner un peu sur un pareil dessein.Un dvot comme vous et que partout on nomme

TARTUFFEAh! Pour tre dvot, je nen suis pas moins homme;Et lorsquon vient voir vos clestes appas,Un cur se laisse prendre et ne raisonne pas.Je sais quun tel discours de moi parat trange;Mais, Madame, aprs tout, je ne suis pas un ange;Et sivous condamnez laveu que je vous fais,Vous devez vous en prendre vos charmants attraits.Ds que jen vis briller la splendeur plus quhumaine,De mon intrieur vous ftes souveraine;De vos regards divins lineffable douceurFora la rsistance o sobstinait mon cur;Elle surmonta tout, jenes, prires, larmes,Elle tourna tous mes vux du ct de vos charmes.

En quoi cette scne a-t-elle inspir Laurent Tirard?

Quels arguments Tartuffe utilise-t-il pour justifier sa passion dans les vers 6 17? Sur quel sophisme (argument, raisonnement faux malgr une apparence de vrit) cette justification repose-t-elle?

Par quel argument Tartuffe retourne-t-il laccusation de faiblesse lance par Elmire? En quoi est-ce habile?

Reprezet tudiez le vocabulaire religieux dans la dernire tirade de Tartuffe. Quel dtournement subit-il? Relevez aussi des clichs du style galant: quelle double image Tartuffe donne-t-il ici dElmire?

C) Le Misanthrope

Acte IScne 2

ORONTEJe viens,pour commencer entre nous ce beau nud,Vous montrer un sonnet que jai fait depuis peu,Et savoir sil est bon quau public je lexpose.

ALCESTEMonsieur, je suis mal propre dcider la chose,Veuillez men dispenser.

ORONTEPourquoi?

ALCESTEJaidfautDtre un peu plus sincre en cela quil ne faut

ORONTECest ce que je demande et jaurai lieu de plainteSi, mexposant vous pour me parler sans feinte,Vous alliez me trahir et me dguiser rien.

ALCESTEPuisquil vous plait ainsi, Monsieur,je le veux bien.

ORONTESonnet Cest un sonnet. Lespoir Cest une dameQui de quelque esprance avait flatt ma flamme.Lespoir Ce ne sont point de ces grands vers pompeux,Mais de petits vers doux, tendre et langoureux.

ALCESTENous verrons bien.

ORONTELespoir Je ne sais si le stylePourra vous en paratre assez net et facile,Et si du choix des mots vous vous contenterez.

ALCESTENous allons voir, monsieur.

ORONTEAu reste, vous saurezQue je nai demeur quun quart dheure le faire

ALCESTEVoyons, monsieur; le temps ne fait rien laffaire.

ORONTELespoir, il est vrai, nous soulageEt nous berce un temps notre ennui;Mais, Philis, le triste avantageLorsque rien ne marche aprs lui.

PHILINTEE suis dj charm de cepetit morceau.

ALCESTE,bas.Quoi! Vous avez le front de trouver cela beau?

ORONTEVous etes de la complaisance;Mais vous en deviez moins avoirEt ne vous pas mettre en dpensePour ne me donner que lespoir.

PHILINTEAh! Quen termes galants ceschoses-l sont mises

ALCESTEMorbleu! Vil complaisant, vous louez des sottises?()

ORONTEVous me flattez, et vous croyez peut-tre

PHILINTENon, je ne flatte point.

ORONTE AlcesteMais, pour vous, vous savez quel est notre trait,Parlez-moi, jevous prie, avec sincrit.

ALCESTEMonsieur, cette manire est toujours dlicate,Et sur le bel esprit nous aimons quon nous flatte;Mais, un jour, quelquun dont je tairai le nom,Je disais,en voyant des vers de sa faon,Quil faut quun galant homme ait toujours grand empireSur les dmangeaisons qui nous prennent dcrire;Quil doit tenir la bride aux grands empressementsQuon a de faire clat de tels amusementsEt que, par la chaleur de montrer ses ouvrages,On sexpose jouer de mauvais personnages.

ORONTEEst-ce que vous voulez me dclarer par lQue jai tord de vouloir

ALCESTEJe ne dis pas cela;Mais, je lui disais, moi, quun froid crit assomme,Quil ne faut que ce faible dcrier un homme,Et quet-on dautre part cent bellesqualits,On regarde les gens par leurs mchants cts.

ORONTEEst-ce qu mon sonnet vous trouvez redire?

ALCESTEJe ne dis pas cela. Mais enfin, lui disais-je,Quel besoin si pressant avez-vous de rimer,Et qui diantre vous pousse vous faire imprimer?Si lon peut pardonner lessor dun mauvais livre,Ce nest quaux malheureux qui composent pour vivre. ()Croyez-moi, rsistez vos tentations,Drobez au public ces occupations.Cest ce que je tchai de lui faire comprendre.

ORONTEVoil qui vafort bien, et je crois vous entendre.Mais ne puis-je savoir ce que dans mon sonnet

ALCESTEFranchement, il est bon mettre au cabinet.

Caractrisez le personnage de Philinte.

Selon vous, quel personnage du film de Tirard a les mmescaractristiques? Justifiez votre rponse.

Cette scne a inspir Tirard. Relevez les rpliques et les moments que lon retrouve dans le film.

Malgr certaines similitudes, le film diverge de la pice de Molire. En quoi? Quest-ce que ces diffrencesapportent aux personnages?

Limage que Tirard donne de Jourdain est-elle en adquation avec ce que Molire a crit dans la piceLe bourgeois Gentilhomme.Justifiez votre rponse.

Envisagez le dernier vers de cet extrait. Que signifie mettre au cabinet? En quoi la polysmie de ce terme est-elle truculente lheure actuelle? Quel sens a actualis Tirard dans son film? Justifiez votre rponse.

Acte IIScne 1

CELIMENE, ALCESTE

ALCESTEMadame, voulez-vous que je vous parle net?De vosfaons dagir je suis mal satisfait;Contre elles dans mon cur trop de bile sassemble,Et je sens quil faudra que nous rompions ensemble.

CELIMENECest pour me quereller donc, ce que je vois,Que vous avez voulu me ramener chez moi?

ALCESTEJe nequerelle point; mais votre humeur, madame,Ouvre au premier venu trop daccs dans votre me;Vous avez trop damants quon voit vous obsder,Et mon cur de cela ne peut saccommoder.

CELIMENEDes amants que je fais me rendez-vous coupable?puis-jeempcher les gens de me trouver aimable?Et, lorsque pour me voir, ils font de doux efforts,Dois-je prendre un bton et les mettre dehors?

ALCESTENon, ce nest pas, madame, un bton quil faut prendre,Mais un cur leurs vux moins facile et moinstendre.() Le trop riant espoir que vous leur prsentezAttache autour de vous leurs assiduits,Et votre complaisance un peu moins tendueDe tant de soupirants chasserait la cohue.

()CELIMENEMais de tout lunivers vous devenez jaloux.

ALCESTECestque tout lunivers est bien reu de vous.

CELIMENECest ce qui doit rasseoir votre me effarouche,Puisque ma complaisance est sur tous panche,Et vous auriez plus lieu de vous en offenserSi vous me la voyiez sur un seul ramasser.

ALCESTEMais moi,que vous blmez de trop de jalousie,Quai-je de plus queux tous, madame, je vous prie?

CELIMENELe bonheur de savoir que vous tes aim.

Relevez les moments/ rpliques qui ont inspir Tirard.

Quels sont les points communs et les divergencesexistant entre la pice de Molire et le film de Tirard? Quelle vision des personnages le cinaste a-t-il voulu mettre en vidence?

Acte IIScne 4Dans le salon de la coquette Climne, les mdisances fusent pour accabler les absents ridicules

ACASTEParbleu! Sil faut parler de gens extravagants,Je viens den essuyer1Essuyer: subir

un des plus fatigants:Damon, le raisonneur, qui ma, ne vous dplaise,Une heure, au grand soleil, tenu hors de ma chaise.

CELIMENECest un parleur trange, et qui trouve toujoursLart de ne rien vous dire avec de grands discours;Dans les propos quil tient, on ne voit jamais goutte,Et ce nest que du bruit que tout ce quon coute.

ELIANTE, PhilinteCe dbut nest pas mal; et contrele prochainLa conversation prend un assez bon train.

CLITANDRETimante encor, Madame, est un bon caractre2Caractre: type dhomme

.

CELIMENECest de la tte aux pieds un homme tout mystre,Qui vous jette en passant un coup dil gar,Et,sans aucune affaire, est toujours affair.Tout ce quil vous dbite en grimaces3Grimaces: manires

abondeA force de faons, il assomme le monde;Sans cesse, il a, tout bas, pour rompre lentretienUn secret vous dire, et ce secret nest rien;De la moindre vtille il fait une merveille,Et jusques au bonjour, il dit tout loreille.

ACASTEEt Gralde, Madame?

CELIMENE lennuyeux conteur!Jamais on ne le voit sortir du grand seigneur4Sa conversation ne porte que sur les grandsseigneurs.

;Dans le brillant commerce5Commerce: relations, frquentations.

, il se mle sans cesse,Et ne cite jamais que duc, prince ou princesse.La qualit lentte6La noblesse lui monte la tte.

, et tous ses entretiensNe sont que de chevaux, dquipage et de chiens;Il tutoie en parlant ceux du plus haut tage,Et le nom de Monsieur est chez lui hors dusage.

CLITANDREOn dit quavec Blise il est du dernier bien.

CELIMENELe pauvre esprit de femme, et le sec entretien!Lorsquellevient me voir, je souffre le martyre:Il faut suer sans cesse chercher que lui dire,Et la strilit de son expressionFait mourir tous coups la conversation.En vain, pour attaquer son stupide silence,De tous les lieux communs vous prenez lassistance:Le beau temps et la pluie, et le froid et le chaudSont des fonds7Des fonds: des sujets de conversation.

quavec elle on puise bientt.Cependant sa visite, assez insupportable,Trane en une longueur encor pouvantable;Et londemande lheure, et lon bille vingt fois,Quelle grouille8Quelle grouille: quelle bouge.

aussi peu quune pice de bois.

Cette scne a-t-elle inspir Tirard lors de la cration de son film? Justifiez votre rponse.

Selon vous, Climne peut-elle tre qualifie de Prcieuse? Faites une recherche sur ce terme avant de rpondre.

Caractrisez le personnage de Climne.

En quoi Climne illustre-t-elle parfaitement lide selon laquelle savoir manier la langue franaise est peut-tre larme la plus meurtrire.