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Mon Village sous Louis XV by Émile-Georges LéonardReview by: Jean SéguyArchives de sciences sociales des religions, 30e Année, No. 60.2 (Oct. - Dec., 1985), p. 277Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30126706 .

Accessed: 12/06/2014 14:32

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BULLETIN DES OUVRAGES

l'humanisme, qu'il ne cesse de desavouer comme etranger a une connaissance bien comprise du judaisme.

Pourtant les Midrashim, la Guemara, la kabbale, le hassidisme fourmillent d'exemples qui imposent de nuancer cette opposition. Si revient aux hommes le service de Dieu, ceux- ci neanmoins sont perqus, dans le judaisme, dans leur verite d'&tres en proie aux passions et conqus comme libres, plus encore que les hommes selon le christianisme, puisque sou- mis dans la tradition juive, en chaque instant, au jugement. Ce qui inciterait a affirmer que le judaisme, plut6t qu'oppose a l'humanisme, en fonde les constituants les plus rigoureux.

D'ailleurs n'est-ce pas ce qu'affirment les rabbins lorsqu'en Berako 31b, ils disent: ( Tout est entre les mains des cieux hormis la crainte des cieux .

De la mime maniere, Y.L. oppose Juifs ob- servants aux Juifs transgresseurs, ceux qui se retirent du joug des Mitzvoth. Mais quelle est la pertinence de cette opposition lorsque l'ob- servation banale fait decouvrir des Juifs ob- servants saisis par l'idolitrie, la complaisance et le laxisme, et, par ailleurs, des Juifs non ob- servants qui partagent des analyses, des inter- rogations, des positionnements tres proches, voire semblables aux siens?

Est-ce dans l'acceptation et la pratique du joug des Mitzvoth, ou dans l'expression d'un hypothetique esprit du judaisme -que tout sujet juif, arrache aux tourments et aveugle- ments du narcissisme livre a l'acceptation de la castration, enoncerait- que s'inscrit la sin- gularite de la demarche judai'que ?

Ici, malgre de nombreux travaux ces dernie- res annees, nous ne sommes encore qu'a l'aube de la reflexion.

Gerard H. Rabinovitch.

60.315 LEONARD (Emile-Georges).

Mon Village sous Louis XV. Paris, PUF, 1984, VII-351 p. (Coll. (Dito)).

Reedition d'un ouvrage paru en 1941, et de- venu introuvable. L'A. y tire parti de la Chro- nologiette laissee par un secretaire du seigneur d'Aubais, en Bas-Languedoc, entre Cevennes et Vidourle, pres de Congenies donc; ce ba- vard document (269 pages d'une ecriture ser-

ree) concerne les quinze annees allant de 1744 a 1759.

( Nouveau converti n, le seigneur et marquis d'Aubais, Charles de Baschi, tolerant et eru- dit, preside aux destinies d'un pays de 1000 personnes environ, catholiques pour une moi- tie et protestants pour l'autre.

Comment se deroule la vie quotidienne - profane et religieuse - dans un lieu de cette description entre Revocation et Revolution, a l'epoque du deuxieme desert ? C'est ce que E.-G.L., lui-mime natif d'Aubais tout comme son prefacier, Rene Grousset, raconte ici par le menu; pour le principal il a recours h la Chronologiette, et en complte les donnees par des documents des archives municipa- les et departementales, par quelques papiers provenant de differentes families aussi, sans oublier sa propre erudition et son experience d'historien. Il note qu'a l'epoque considerde le protestantisme aubaisien s'accroit, gr.ce aux mariages mixtes surtout, et en depit de la per- secution, encore tenace, mais que la popula- tion catholique desapprouve. Sans doute l'hu- meur tolerante du marquis d'Aubais, parois- sien catholique qui passe pour pieux sans bi- goterie, n'etait-elle pas etrangere & cette situa- tion.

Fait remarquable: le respect reciproque qu'Aubaisiens catholiques et protestants se portent n'emp~che pas le serieux dans la con- viction et la pratique, de part et d'autre. E.- G.L. aimait revenir sur cette constatation dans son enseignement a I'E.P.H.E. (5e sec- tion) et dans sa conversation ordinaire. Ii y avait Ia pour lui une de ces legons de l'his- toire)) auxquelles il accordait creance et qu'il souhaitait voir mediter et transmettre. Peut- etre n'a-t-elle pas perdu tout a fait actualite et vertu.

Jean Seguy.

60.316 LINZER (Norman).

The Jewish Family. Authority and Tradition in Modern Perspective. New York, Human Sciences Press Inc., 1984, 217 p.

Comment concilier la tradition juive et les exigences de la vie moderne dans le cadre de la cellule familiale et de l'exercice de l'autorite parentale ? La visee de l'ouvrage est pragmati- que. Elle pr&tend fournir un instrument de tra- vail et de reflexion aux travailleurs sociaux

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