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Monialibus Bulletin international des Moniales de l’Ordre des Prêcheurs Nº 37 - octobre 2017 Sommaire: La lettre du Promoteur général des moniales «Avec mon affection fraternelle…» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 3 Échos des regions : Nouveaux Membres de la Commission Internationale: Sœur Mary Rose, o.p. Région Amérique du Nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 4 Sœur Stanislawa Pelechata, o.p. Région Europa Utriusque . . . . . . . . . . . . . p. 5 Sœur Lioba Hill, o.p. Région France-Suisse romande . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 6 Sœur Lorena Barba Franco, o.p. Région Mexique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 7 Sœur Ana Maria de Jesús, o.p. Région Bética en Espagne . . . . . . . . . . . . . . p. 8 Nouvelles des communautés: Deux semaines au Burundi : un séjour chez les moniales de Rweza, Burundi . . . . . . . p. 9 Porte sainte de la Miséricorde à Rweza, Burundi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 11 Un Monastère errant a trouvé une "Maison" partage d'une Expérience - Italie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 12 Monastère Sainte-Catherine de Sienne à Langeac, France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 14 Monastère St-Dominique, Cochabamba, Bolivie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 16 Clôture du jubilé d’Estavayer, Suisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 18 Monastère de Sainte Catherine de Sienne et Sainte Anne de la Puebla de los Angeles, México 1568 2018 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 20

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Monialibus

Bulletin international des

Moniales de l’Ordre des Prêcheurs

Nº 37 - octobre 2017

Sommaire:

● La lettre du Promoteur général des moniales

«Avec mon affection fraternelle…» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 3

Échos des regions : Nouveaux Membres de la Commission Internationale:

Sœur Mary Rose, o.p. – Région Amérique du Nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 4

Sœur Stanislawa Pelechata, o.p. – Région Europa Utriusque . . . . . . . . . . . . . p. 5

Sœur Lioba Hill, o.p. – Région France-Suisse romande . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 6

Sœur Lorena Barba Franco, o.p. – Région Mexique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 7

Sœur Ana Maria de Jesús, o.p. – Région Bética en Espagne . . . . . . . . . . . . . . p. 8

Nouvelles des communautés:

● Deux semaines au Burundi : un séjour chez les moniales de Rweza, Burundi . . . . . . . p. 9

● Porte sainte de la Miséricorde à Rweza, Burundi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 11

● Un Monastère errant a trouvé une "Maison"

partage d'une Expérience - Italie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 12

● Monastère Sainte-Catherine de Sienne à Langeac, France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 14

● Monastère St-Dominique, Cochabamba, Bolivie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 16

● Clôture du jubilé d’Estavayer, Suisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 18

● Monastère de Sainte Catherine de Sienne et Sainte Anne

de la Puebla de los Angeles, México 1568 – 2018 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 20

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============================================================================== Monialibus est le bulletin international officiel des moniales de l'Ordre des Prêcheurs publié par la

Commission Internationale des Moniales (CIMOP) deux fois par an, en avril et en octobre. Il est

disponible sur le site Internet de l'Ordre - www.op.org

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« Avec mon affection fraternelle… »

Chères sœurs,

Veuillez recevoir mes salutations et avec elles la

joie de pouvoir partager ce moment avec vous.

Comme je vous l’ai déjà dit en d’autres

occasions, des sujets de conversation intéressants

jaillissent parfois de nos petits déjeuners à Sainte

Sabine. Il arrive aussi que les thèmes en soient

plus triviaux.

Il y a quelques jours, nous parlions de parfums et

notre conversation déboucha sur la célèbre

pharmacie (en fait un laboratoire de parfums)

que créèrent nos frères du couvent Sainte-Marie-

Nouvelle à Florence en Italie il y a déjà plusieurs

siècles, et qui est aujourd'hui aux mains d’une

compagnie privée qui a ouvert dans le monde

entier des magasins chics proposant ses produits

de parfumerie renommés et coûteux. Vous aussi,

dans certains de nos monastères, élaborez des

parfums exquis et plus accessibles que ceux que

je viens de mentionner.

J’imagine que pour l’élaboration d’un bon

parfum, les essences de qualité sont le produit de

base indispensable. Et ce thème des essences me

conduit à celui que je voudrais partager avec

vous en cette occasion.

Lors de mes rencontres avec vous, la question

suivante apparait souvent : Quelle est l’essence,

le cœur, le fondamental de la vie contemplative

dominicaine ? De fait, c’est une interrogation

appropriée et fondamentale ; il peut sembler

facile d’y répondre, mais la réponse en est

compliquée du fait de la diversité des accents et

des insistances. Cette belle palette d’intensités et

de teintes, si belle quand elle se vit dans la

communion, peut renfermer le danger de la

confrontation, ce qui n’est jamais à souhaiter

entre nous.

En comptant sur votre bienveillance, je vais me

hasarder, chères sœurs, au risque de me tromper,

à offrir à votre réflexion trois essences qui selon

moi ne peuvent manquer au parfum agréable de

la vie dominicaine contemplative.

Premièrement : soyez des femmes de Dieu.

C’est la recherche incessante et ardente de son

Mystère d’amour qui donne de la solidité et de la

consistance à cette forme particulière de don au

Seigneur. Tout dans notre vie, la célébration des

sacrements, l’oraison, la liturgie, l’étude, la

méditation, les horaires et aussi le travail et les

récréations, doit être finalisé par cet objectif.

Toute autre motivation enlèverait sa force au

parfum agréable et attirant pour ceux qui

cherchent par-dessus tout l’Amour de leur âme et

brûlent heureux dans la paix que Lui-seul peut

offrir. Souventes fois j’ai pensé que la vie

religieuse devrait toujours être une parabole

vivante et éloquente illustrant l’invitation du

Psaume 34 : « Goutez et voyez comme est bon le

Seigneur. Heureux qui trouve en lui son

refuge. »

Deuxièmement : soyez des femmes de Dieu

bâtisseuses de la communion fraternelle. Cela

ne peut pas être autrement. La rencontre avec le

Mystère de Dieu, qui est Amour, nous fait

inexorablement offrande d’amour pour ceux qui

sont à nos côtés ; et plus encore lorsque ce sont

des personnes qui partagent les mêmes buts que

nous et avancent sur les mêmes chemins.

Lorsqu’entre nous s’ouvrent des gouffres

infranchissables, plus profondes que les petits

frottements ou les légers désaccords quotidiens,

il faut nous demander quel Dieu nous avons

rencontré.

La femme et l’homme de Dieu, comme saint

Dominique de Guzmán, ne peuvent qu’être

vraiment fraternels et affectueux avec les autres.

Mais si au plus profond de notre être se sont

installées des réalités autres que notre Seigneur,

le risque de l’éloignement mutuel et de la rupture

de la communion sont hautement probables.

En l’an 2000, le regretté archevêque vietnamien

François-Xavier van Thuan a prêché la retraite

annuelle au Pape saint Jean-Paul II et à ses

collaborateurs. Il aborda aussi le thème de la

communion, toujours si nécessaire à l’intérieur

de l’Église et conclut en disant : « La

communion est un combat de tous les instants.

La négligence d'un seul moment peut la briser : il

suffit d'un rien ; une seule pensée sans charité,

un préjugé maintenu obstinément, un

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attachement sentimental, une orientation erronée,

une ambition ou un intérêt personnel, une action

accomplie pour soi-même et non pour le

Seigneur [...]. Aide-moi, Seigneur, à m'examiner

ainsi : "Quel est le centre de ma vie ? Toi ou moi

?" Si c'est toi, tu nous rassembleras tous dans

l'unité. Mais si je vois qu'autour de moi, tous

s'écartent et se dispersent, ce sera le signe que je

me suis placé au centre. »

J’ai souvent pensé que la vie religieuse devrait

toujours être une joyeuse vérification de ce désir

du Seigneur Jésus que nous soyons un. Il se fait

réalité entre nous et à travers nous dans l’histoire

de la famille humaine qui est si accidentée et si

douloureusement brisée. Chères sœurs, que la

parole du psaume 133 : « Oui, il est bon, il est

doux pour des frères de vivre ensemble et d’être

unis ! » devienne réalité en nous.

Troisièmement : soyez des femmes de Dieu

bâtisseuses de la communion fraternelle au

service de l’Église, de l’Ordre et de la grande

famille humaine. C’est une des essences vitales

que nous a laissées saint Dominique de Guzmán.

Cet équilibre parfait entre la recherche l’amour

de Dieu et l’offrande de cet amour à ceux qu’il

rencontrait sur son chemin. Et en communion

avec l’Église, et en construisant l’Église.

Notre mission au sein de la contemplation

monastique est la prédication. Assumer la

contemplation comme essence de notre vie fait

de nous des porteurs d’une Bonne Nouvelle :

celle de l’amour du Père qui s’est donné à

connaître en la personne de son Fils, Jésus-

Christ, le Seigneur. Son Esprit en nous stimule à

être ce don d’amour et de générosité pour

l’Église, pour la mission de l’Ordre et pour toute

l’humanité.

Je voudrais attirer votre attention sur le besoin

d’être particulièrement attentifs à apporter ce

don d’amour aux jeunes. La manière dont vous

le faites dans certains monastères est admirable.

Nous devons nous engager, avec l’effort que cela

exige, à les convoquer, les inviter, afin qu’ils

soient de quelque manière proches de nos

communautés. Et qu’ils soient proches afin de

leur proposer avec simplicité et conviction le

chemin vers la plénitude de sens de l’existence et

de la réalisation de soi riche et joyeuse qui est

contenue dans la vie contemplative.

J’ai souvent pensé que la vie religieuse devrait

être toujours une belle lettre d’amour ardent à

toute l’humanité, actualisant par la vie les

paroles de saint Jean : « Je vous l’écris, parents :

Vous connaissez celui qui existe depuis le

commencement. Je vous l’écris, jeunes gens :

Vous avez vaincu le Mauvais » (1 Jn 2, 13-14).

Avec tout cela, que je crois essentiel, nos

monastères exhaleront le parfum doux, délicieux

et attirant propre aux chercheurs d’amour et de

plénitude.

Avec mon affection fraternelle,

Fr. César Valero Bajo, o.p.

Promoteur Général des Moniales

Original: espagnol

ÉCHOS DES RÉGIONS –

NOUVEAUX MEMBRES DE LA

COMMISSION INTERNATIONALE

Soeur Mary Rose de Joie Carlin, o.p. –

Région Amérique du Nord

Je m’appelle Sr Mary Rose de Joie CARLIN. Je

suis née le 25 octobre 1978 à Lufkin au Texas,

USA. Je suis la troisième d’une famille de 10

enfants, la plus âgée de 7 filles. J’ai 2 frères plus

âgés et un plus jeune, ainsi que de nombreux

oncles, tantes, cousins, neveux et nièces.

Mon premier contact avec le monastère de

l’Enfant-Jésus dont je suis devenue membre, eut

lieu alors que j’étais un petit bébé de quelques

jours : ma mère m’y avait amenée pour me

présenter aux moniales. Mes parents étaient de

souche catholique, mais à l’époque de ma

naissance ils fréquentaient une église baptiste. Ils

avaient étudié dans une université catholique en

Californie, et avait été effrayés de constater que

leurs amis devenaient athées (cela se passait

durant les années 60-70 qui furent si

mouvementées). Mon père installa un cabinet

médical privé à Lufkin comme médecin

généraliste et progressivement les moniales

devinrent ses patientes. Rapidement elles

connurent son cheminement spirituel et

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commencèrent à prier. Il va sans dire qu’elles

demandèrent et obtinrent pour lui le retour dans

l’Église Catholique et c’est ainsi que moi-même,

un de mes frères plus âgé et deux de mes sœurs

furent baptisés à la chapelle du monastère le 15

août 1982 ; j’avais alors 3 ans. Par conséquent

ma reconnaissance pour les moniales qui ont été

l’instrument par lequel Dieu a fait revenir ma

famille à l’Église est immense; et j’admire leur

fidélité dans les temps difficiles.

Ma mère était institutrice dans une école

primaire et elle a fait “l’école à la maison” à ses

10 enfants pour le primaire et le secondaire. J’ai

passé une licence dans les Arts Libéraux au

Collège Magdalen à Warner (New Hampshire,

USA). Ce collège est d’un haut niveau, ses

programmes sont fondés sur la civilisation autant

occidentale qu’orientale. Les cours sont

caractérisés par la méthode socratique des

questions-réponses à travers des séminaires ;

c’est un système que j’ai beaucoup aimé. Après

mon diplôme j’ai travaillé au collège durant une

année comme bibliothécaire ainsi que comme

enseignante en Théologie (Christologie et

Ecclésiologie). C’est durant cette année que le

désir du cloître (que j’avais ressenti durant ma

jeunesse) est réapparu.

Je suis entrée au monastère de l’Enfant Jésus à

Lufkin, Texas, le 11 juin 2000 pour la fête de la

Pentecôte ; j’avais 21 ans. J’ai pris l’habit et

commencé mon noviciat le 5 avril 2001. Le 29

mars 2003 j’ai fait profession temporaire et le 25

février 2006 profession solennelle. Depuis ma

profession simple j’ai servi la communauté

comme aide de l’économe, puis économe,

responsable du personnel employé et maîtresse

des novices. Je suis aussi conseillère pour un

second mandat, et secrétaire de la Fédération des

Monastères Dominicains d’Amérique du Nord.

En 2008 j’ai participé à l’édition de Vocation en

Noir et Blanc : les moniales dominicaines

contemplatives racontent comment Dieu les a

appelées, (Collection Histoires de vocations des

Moniales Dominicaines dans notre région).

Notre fédération a financé ce projet à l’occasion

des 800 ans de la fondation des moniales

l’Ordre.

Je suis très heureuse de servir la Commission

Internationale des Moniales et me réjouis à

l’avance de rencontrer des Dominicaines venant

du monde entier !

Soeur Mary Rose, o.p.

Monastery of the Infant Jesus (Texas, USA)

Original: Anglais

Sr Stanislawa Pelechata OP – Région

Europa Utriusque Je m’appelle Sr Stanislawa Pelechata. Je

voudrais me présenter brièvement.

Je suis née le 17 octobre 1972 à Góra, ville qui

se trouve dans l’ouest de la Pologne. Maintenant,

ma famille proche est constituée par ma mère et

un frère ainé, mon père étant décédé en 2009.

A la fin de mes études secondaires, j’ai suivi les

cours de l’Université de Poznán (Pologne) et

obtenu un Master de Linguistique Anglaise. J’ai

également enseigné l’anglais pendant quatre ans.

Au début, quand j’habitais Poznán, je gardais

mes distances à l’égard de l’Église, ayant pas

mal de préjugés sur sa doctrine. Et cela jusqu'à

ce que je tombe sur une série télévisée appelée

« La Parole pour Dimanche ». Ce jour-là, deux

frères habillés de blanc, montraient l’icône de la

Trinité de Roublev, disant que la quatrième place

devant la table m’attendait, moi, nous, quiconque

voulait la prendre. La réalité cachée derrière ces

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Bulletin international des Moniales de l’Ordre des Prȇcheurs_____________________________

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simples mots a touché profondément, aussi bien

mon esprit, mon cœur, que tout mon être. Ce fut

le commencement d’un cheminement qui

continue toujours et qui, j’espère, arrivera à

destination un jour. J’ai rencontré nos frères

dominicains et ai grandement bénéficié de leur

prédication qui m’a aidée à revenir vers la foi et

les sacrements. Le temps passant, j’ai ressenti

une attraction grandissante pour la vie

monastique dominicaine. A cette époque, je ne

réalisais pas que mon histoire avait quelque

chose en commun avec celle de nos premières

sœurs de Prouilhe.

Je suis entrée au monastère de Sainte Anna, en

Pologne, le 29 septembre 1998. Après une année

de postulat et une année canonique de noviciat,

j’ai fait profession temporaire le 24 septembre

2000. Et trois ans après, le 28 septembre 2003, je

faisais profession solennelle.

J’ai servi ma communauté en tant que cuisinière

pendant dix ans, combinant ce travail avec celui

de mes traductions. En septembre 2014, j’ai été

nommée économe, ce que je suis toujours.

Depuis 2008, je suis conseillère.

En 2007, je suis devenue responsable de

l’édition polonaise de Monialibus, et l’ai

régulièrement traduit jusqu’en 2013. En 2016,

j’ai repris cette tâche en coordonnant un groupe

de traducteurs. A différentes reprises, j’ai aidé

les précédentes représentantes de notre région à

la CIMOP, Sr Breda Carroll o.p. et Sr Josefa

Stettiova o.p., facilitant leur communication avec

les monastères de langue polonaise.

En 2008, j’ai participé à la rencontre régionale

de Strahlfeld (Allemagne). Puis j’ai fait partie de

l’équipe préparatoire des deux rencontres

Euromon qui ont eu lieu à Cracovie en 2012 et

2015. Et maintenant, je suis plongée dans la

préparation de la prochaine prévue en 2018.

Je suis reconnaissante pour la confiance que

beaucoup de communauté de notre région, ainsi

que le Maître de l’Ordre, m’ont montrée. Je suis

bien consciente de mes limitate mais suis

désireuse d’apprendre comment être utile en

construisant et renforçant les liens de

communion entre nos monastères et avec l’Ordre

tout entier.

Sr Stanislawa Pelechata o.p.

Monastère St Anna, Pologne

Original : Anglais

Sœur Lioba Hill – Région France-Suisse

romande

Le 24 mai 2017 le frère Bruno Cadoré, Maitre de

l’Ordre, m’a nommée membre de la Commission

Internationale de Moniales. C’est le frère César

qui me l’a fait savoir le soir du dimanche de la

Sainte Trinité : j’y vois une bénédiction particu-

lière pour laquelle je ne peux que rendre grâces !

C’est de tout cœur que j’exprime ma profonde

gratitude pour la confiance à mon égard qui me

touche beaucoup. Etre appelée avec les autres

membres de la CIMOP et le frère César à

collaborer avec le fr. Bruno au service des

monastères me remplit de joie.

Ce sont les monastères de France ainsi que celui

d’Estavayer-le-Lac en Suisse qui constituent «

ma » région. La mission de l’Ordre confiée à la

CIMOP est précieuse, délicate et importante

pour la vie et l’avenir de nos monastères. En

même temps, une certaine inquiétude m’habite :

serai-je à la hauteur de cette mission, de ce qui

sera demandé, des attentes que je découvrirai ?

Mais j’ai confiance, je serai membre d’un groupe

qui aime servir l’Ordre pour le bien de nos

communautés de moniales. Alors le Seigneur

acceptera la petite pierre que je pourrai apporter.

Mon « identité » ? Je suis allemande, j’ai 68 ans

et je suis moniale à Prouilhe depuis 31 ans.

Comment en suis-je arrivée là ?

« Que demandez-vous ? » - « La miséricorde de

Dieu et la vôtre » Lorsque j’ai entendu cela lors

de la profession d’un frère – c’était en

Allemagne, en octobre 1977 et j’ignorais

totalement que c’était une profession qui se

déroulait sous mes yeux ! - m’a profondément

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Monialibus Nº 37

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touchée et je me suis dit : « Il faut que tu

cherches où ça se trouve, la maison où habite la

miséricorde ! »

Là est la clef de ma vocation ! Ma quête

intérieure me conduisit finalement l’été 1983 à

une visite des « lieux saints dominicains » dans

le sud de la France jusqu’à Prouilhe où je ne

connaissais personne.

En arrivant devant le monastère et son église, j’ai

eu la certitude que « c’était ça ! » Une joie

immense envahissait mon cœur – et pourtant

j’avais du mal à comprendre que le Seigneur

semblait m’appeler à vivre dans un autre pays

que le mien, où l’on parlait une autre langue que

ma langue maternelle… et en plus dans un

monastère ! Je ne pouvais y croire…

J’ai continué ma vie professionnelle comme

enseignante en mathématiques, physique et

religion dans un collège catholique d’Allemagne

– et finalement j’ai accueilli l’appel du Seigneur

à me laisser conduire vers la vie monastique

dominicaine.

Le 13 septembre 1986 je suis entrée au

Monastère de Prouilhe et j’ai fait profession le

14 mai 1989, en la solennité de la Pentecôte. En

ce lieu-source j’ai la grâce et la joie de vivre

communautairement la dimension d’accueil des

Sœurs et Frères de l’Ordre de partout dans le

monde. Dans les services qui m’ont été confiés,

j’ai essayé de mettre en œuvre ce que saint

Dominique nous lègue comme trésor : « Il

portait tous les hommes dans le sanctuaire intime

de sa compassion ».

Sœur Lioba Hill, OP

Prouilhe, France

Original : français

Sœur Lorena Barba Franco OP –

Région Mexique

Je suis née le 13 octobre 1974, dans le Rancho

de los Dolores, dans la commune de Arandas

Jalisco. Notre fratrie comprenait dix enfants,

cinq filles et cinq garçons ; je suis la quatrième ;

grâce à Dieu, nous sommes tous vivants. Mon

père, Raymond Barba Barba, a 72 ans et ma

mère Joséphina Franco Orozco est décédée à 63

ans, en 2013.

J’ai fait mes études primaires et secondaires au

sein de ma famille ; ma vie familiale a connu

difficultés et joies ; je constate qu’au milieu des

manques économiques, la chaleur du foyer a

toujours été présente, et Dieu a semé la graine de

la vocation, laquelle a grandi.

Le 25 février 1991, à 16 ans, je suis entrée chez

les Moniales dominicaines, au monastère de

Sainte Marie de grâce, à Guadalajara ; après

quelques semaines de probation, on m’a admise

au postulat le 7 mars de la même année ; cette

étape a clarifié l’appel, aidée par mes sœurs,

surtout les sœurs aînées, car c’est un grand

exemple de voir leur don et surtout leur

persévérance. Le 7 septembre 1991, j’ai reçu

l’habit de l’Ordre et commencé le noviciat.

Le 16 janvier 1992, par mandat du Maître de

l’Ordre, tous les noviciats des différents

monastères de la République ont été réunis au

monastère de Sainte Rose, de Puebla, pour

commencer un noviciat fédéral ; tous les

monastères avaient déjà l’expérience de la

fédération

Le 8 octobre de la même année, j’ai fait ma

première profession temporaire, et ensuite on

m’a transférée à la maison des études, dans la

communauté Sainte-Catherine, Mixcoac, dans le

D.F., où j’ai passé les trois ans de formation. En

1995, je suis retournée dans ma communauté

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d’origine, le monastère de Sainte-Marie de

grâce, pour préparer la profession solennelle ;

alors, je poursuivais les études de la préparatoire,

avec le système ouvert. Et le 29 septembre 1998,

j’ai fait ma profession solennelle.

Cette année-là, nous avons commencé à préparer

les études de Licence en Sciences Religieuses,

aidées par le Recteur de l’Université del Valle de

Atemajac, le P. Santiago, qui a envoyé des

professeurs au couvent. Six sœurs ont commencé

en 1999 ; après plusieurs années, grande joie

quand nous avons terminé. Tout est grâce.

Mes emplois au monastère :

Trois ans à la pâtisserie, 1999-2001.

Huit ans, promotrice vocationnelle (j’avoue

que c’est un des emplois dont j’ai le plus

joui, car l’enthousiasme et l’énergie des

jeunes sont contagieux). Emploi commencé

en 1997.

De 2001 à 2007, j’ai été maîtresse des

postulantes du monastère (la formation est

une expérience très enrichissante, on

apprend beaucoup des jeunes, mais aussi

très usante).

Alors que je terminai mon temps de

maîtresse des postulantes, on m’a demandé

d’aider à la formation des novices, déjà

réunies dans la maison de Formation, une

maison pour tous les monastères, où vivent

les novices, les étudiantes de vœux

temporaires, la Mère fédérale et la

communauté de formation, sœurs des

différents monastères de Moniales

dominicaines. Le 24 janvier 2008, j’ai

commencé l’accompagnement des

novices ; cette expérience a été importante,

étant donné que j’accompagnais des

vocations de différents monastères et qu’il

s’agissait de les réunir en respectant leur

charisme et ce que l’Ordre nous demande.

De 2010 à 2016, on m’a demandé

d’accompagner les jeunes professes,

service qui dura six ans. L’accompagne-

ment des sœurs de vœux temporaires, au

Centre de Formation, dans la communauté

formatrice, m’a beaucoup plu, car, à cette

étape, les jeunes ont une grande vitalité,

beaucoup de rêves, elles sont créatives ;

quand cela se canalise pour un bien

commun, elles transforment l’ambiance.

De retour dans mon monastère le 3 juin

2016, le 3 décembre de cette même année,

on m’a élue pour remplir le service de

prieure de mon monastère d’origine, Ste-

Marie de Grâce, à Guadalajara, Mexico. Je

sais que ce service n’est en rien facile, mais

la grâce ne m’abandonne pas, ni la prière

d’intercession de tant de personnes. Que

tout soit pour la gloire de Dieu.

comme membre de la commission

Internationale des Moniales, représentant

tous les monastères de la Fédération de

Mexico, Cuba et Nicaragua, pour cheminer

ensemble, je demande à Notre Père saint

Dominique de pouvoir transmettre toute la

richesse que le Seigneur a répandue dans

notre Ordre, et d’être un pont efficace de

communication avec les désirs du Maître

de l’Ordre, par l’intermédiaire de César

Valero, Promoteur Général des moniales.

Atentamente, Sor Lorena Barba, o.p.

Monastère de Sainte Marie de Grâce, Guadalajara

Original: espagnol

Sœur Ana María de Jesús Martos, o.p. –

Région Bética en Espagne

Sœur Inmaculada Serrano m'a demandé d'écrire

une courte présentation de moi-même pour le

bulletin Monialibus. Alors, obéissant à celle qui

m’a précédé, je me présente avec plaisir.

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Monialibus Nº 37

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Mon nom est Sœur Ana Mª Jesús de Martos. Je

suis née à Torredonjimeno dans la province de

Jaén, en Andalousie, au sud de l'Espagne. J'ai

rencontré l'Ordre et les moniales grâce à une

amie qui est entrée dans le monastère de cette

ville deux ans avant moi. Elle m'a invité à sa

prise d’habit et, sans grande envie, j'accepté d'y

accompagner ma mère en ce jour si important

pour mon amie. Je n’étais alors pas très

pratiquante, n’allant à l’église que pour les

grands événements familiaux ou amicaux. Après

cette prise d’habit, je ne sais pas ce qui s’est

passé en moi mais tout a changé ... L'une des

choses qui a le plus attiré mon attention quand je

rendais visite à mon amie était sa joie et le fait

que les sœurs étaient heureuses, même si elles

étaient derrière une grille. En vérité, Dieu se sert

de tout pour « toucher le cœur » de ceux qu’Il

veut tout à Lui.

Je suis entrée au monastère Notre-Dame de la la

Piedad de Torredonjimeno, ma ville natale, le 2

mai 1980. J’ai fait ma première profession le 24

Avril 1983 et ma profession solennelle le 18 mai

1986.

Maintenant, après toutes ces années de vie

consacrée, je rends grâce à Dieu pour tout ce

qu'il m’a fait vivre avec lui, dans l'Ordre des

Prêcheurs comme moniale dominicaine

contemplative, portant, comme notre Père saint

Dominique, le message de la grâce et de la

miséricorde.

Je remercie mes sœurs de la confiance qu'elles

m’accordent, ainsi que le Maître de l'Ordre des

Prêcheurs pour ma nomination comme membre

de la Commission Internationale des Moniales.

Depuis le 4 Juin 2017, je représente ma

Fédération Notre-Dame du Rosaire de Bétique,

au sud de l’Espagne, comme prieure fédérale. Je

remercie Dieu pour cette nouvelle occasion de

servir mes sœurs et ma fédération au sein de la

mission de l'Ordre.

S'il vous plaît, priez pour moi.

Restons toujours unies devant le Seigneur et

notre Père saint Dominique,

Sœur Ana María de Jesús Martos, o.p.

Monastère fédéral Sainte Marie de la Grâce

Córdoba, España.

Original : Espagnol

NOUVELLES DES COMMUNAUTÉS

Deux semaines au Burundi : un séjour

chez les moniales de Rweza

En octobre 2016, Fr Benoît Delhaye, o.p., du

Couvent du St Nom de Jésus à Lyon, et moi

avons passé deux semaines au Burundi pour

rendre visite à la communauté de Rweza, dans la

province de Ngozi, sur les hauts-plateaux du

pays.

Le monastère Notre-Dame de la Paix de Rweza

fut fondé en 1973 par celui de Taulignan, qui

avait accueilli quelques années auparavant trois

sœurs burundaises après l’échec de la fondation

d’un monastère à Mureke, dans le même pays.

L’histoire burundaise précipita les choses,

lorsqu’en 1988 la plupart des missionnaires

furent expulsés du pays. Le monastère de Rweza

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reçut alors sont érection canonique malgré le

petit nombre de sœurs, et la jeune pousse

poursuivit sa croissance avec ténacité. Le lien

entre nos deux communautés s’est maintenu et se

maintient encore dans de multiples

correspondances, jalonnées de quelques visites.

Parvenues dans chaque communauté à la

première génération suivant les fondatrices, nous

souhaitions donner un nouvel élan à ce lien, en

redécouvrant la réalité quotidienne des sœurs. La

dernière visite à Rweza de Sr Marie-Pascal,

fondatrice, remontait à 2005. Les visites de

Rweza à Taulignan, plus récentes, dataient de

2007 et 2015 où la célébration des jubilés de

l’Ordre avaient été l’occasion d’inviter deux

sœurs pour chacun des voyages.

La visite fut brève mais intense, nous offrant

également la joie de faire connaissance avec la

communauté des frères de Bujumbura, qui se

trouve être le studentat du vicariat du Rwanda-

Burundi, de la province du Canada. Nous avons

pu apprécier l’accueil très fraternel qui nous a

été réservé, à l’aller comme au retour, nous

faisant découvrir quelques beautés de la capitale,

et notamment le lac Tanganyika qui borde la

ville.

Pour rejoindre le monastère de Rweza, la route

traversait d’abord la crête Congo-Nil, chaîne de

montagne dont les pentes très raides ne

découragent pas des plantations de bananiers ou

les coupes de bois pour le charbon, combustible

principal du pays, puis parcourait les hauts-

plateaux avec les cultures de thé.

La nuit était déjà tombée quand nous sommes

arrivés au monastère, ce qui nous a permis

d’apprécier au premier coup d’œil le bénéfice de

l’électrification réalisée en 2014, qui donnait

déjà de la lumière aux baraques de petits

commerces sur la piste que nous avons suivie

pendant quelques kilomètres. Sitôt arrivés, nous

avons gagné la chapelle pour célébrer

l’Eucharistie, à laquelle s’est jointe la

communauté, avant de nous offrir, sur d’autres

tables, un repas festif de bienvenue.

A Rweza, la communauté compte actuellement

dix-sept sœurs, dont dix sœurs en formation.

Mais il faut ajouter les cinq sœurs qui sont

parties au Bénin en 2013 pour une fondation

dans le diocèse de Dassa, et une autre prêtée à la

communauté de Douala au Cameroun. Cette

communauté fervente et joyeuse est très proche

du peuple qui l’entoure. Autour du monastère,

nous avons pu voir les maisons en terre d’une

population qui peine pour sa subsistance. Les

sœurs partagent autant qu’elles le peuvent. Un

projet d’adduction d’eau au monastère profitera

aussi aux voisins, tout comme pour l’électricité.

Dans cette vie de grande simplicité, le monastère

vit pour une bonne part de son agriculture, d’une

petite fabrication de bougies, et espère bientôt

commencer la confection d’hosties. La

Providence est bien sûr très partie prenante, en

particulier pour les chantiers importants engagés

au long des années. Entre 1998 et 2008, tous les

bâtiments d’origine ont peu à peu fait place à de

nouvelles constructions plus grandes, plus

durables. C’est l’accueil qui attend maintenant

d’être reconstruit pour offrir des lieux qui

répondent aux attentes des retraitants.

La proximité de la communauté avec son peuple

s’est exprimée aussi à travers les épreuves les

plus rudes : entre 1993 et 2000, lors de la

dernière grande « crise » du pays, traversé par de

nombreux massacres, la communauté a veillé sur

son unité quand le pays se déchirait entre Hutus

et Tutsies, les deux ethnies principales.

Informations écoutées ensemble, ou silence

partagé quand la souffrance était trop forte, leur

ont permis de demeurer, dans la prière, un lieu

de paix où les voisins venaient trouver refuge.

Aujourd’hui la prière pour leur pays reste très

présente, dans l’espérance que la nouvelle crise

politique sera surmontée dans la paix.

En 2013, c’est à l’appel des frères o.p. du Bénin

et de l’évêque de Dassa, qui leur offrait un

terrain, que quatre sœurs sont parties pour une

fondation à Soclogbo, bientôt rejointes par une

cinquième. Aujourd’hui, le bâtiment d’accueil a

été construit, la chapelle est en cours, et le

bâtiment des sœurs viendra ensuite au rythme de

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la Providence. La famille dominicaine a pu se

réunir dans la nouvelle fondation peu après

l’inauguration de l’accueil, et une novice est

actuellement en formation à Rweza pour cette

jeune communauté de Soclogbo.

Pendant notre séjour, nous avons eu la joie de

profiter d’une sortie communautaire au bord

d’un lac au nord du pays, près de la frontière du

Rwanda. Un petit bus affrété par l’évêché nous a

conduites, accompagnées de l’aumônier de la

communauté, au bord du lac Cohoha. Sur la

route, nous avons fait un détour vers l’église

d’une paroisse, la cinquième du pays dans

l’ordre chronologique, qui a fêté il y a peu ses

cent ans d’existence. Jeune pays de chrétienté, le

Burundi est animé de communautés ferventes et

enthousiastes, et voit affluer les vocations

sacerdotales et religieuses en grand nombre. J’ai

entendu dire que cet élan était aussi nourri par la

crise politique qui secoue encore le pays, dont la

seule issue est, pour beaucoup, dans une réponse

spirituelle.

C’est dans une grande action de grâces que les

deux voyageurs français ont quitté ce pays très

attachant et ses frères et sœurs si accueillants,

pour rejoindre leurs propres communautés. Nul

doute que ce voyage en appellera d’autres pour

soutenir une belle fraternité.

Sr Marie Madeleine, o.p.

Monastère de la Clarté Notre-Dame

Taulignan (France)

Original: français

[Note de l'éditrice: dans le numéro d'automne 2016,

nous avons montré cette porte sainte, en voici

maintenant l'article correpondant.]

Porte sainte de la Miséricorde à Rweza

au Burundi

Le 28 août 2016, Mgr Gervais

BANSHIMIYUBUSA, l'évêque de notre diocèse

de Ngozi, a ouvert la porte sainte de la

Miséricorde au monastère N-D de la Paix à

Rweza, faisant de notre monastère un lieu de

pèlerinage. Il nous avait envoyé son chancelier

pour nous expliquer le déroulement de la

cérémonie, puis nous nous étions préparées à cet

événement par une retraite de 8 jours et avions

sensibilisé notre entourage. La messe a

commencé à 10h30 par un rite d'introduction

suivie d'une procession de l'aumônerie jusqu'au

devant de la chapelle, dont la porte était fermée.

Après une prière de circonstance, l'évêque ouvrit

la porte, bénit l'eau et en aspergea le peuple

rassemblé en signe de purification. Après avoir

encensé l'autel et chanté le gloria, la messe a

continué à l’accoutumée, animée par la chorale

Sainte-Marie.

Dans son homélie, l'évêque a insisté sur la

miséricorde du Père manifestée dans le Verbe

fait chair et demeuré parmi nous... C'est la

miséricorde divine qui soutient l'univers...

Avant la bénédiction finale, l'évêque a explicité

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le pourquoi de cet événement et les bénéficiaires

du pèlerinage: les moniales en raison de leur

clôture, les malades ou handicapés physiques de

notre entourage qui ne peuvent pas aller jusqu'à

la cathédrale et tous ceux qui viendront faire une

retraite au monastère. Avant de venir au

monastère pour la messe, l'évêque avait d'abord

visité nos 3 sœurs hospitalisées à Kiremba pour

leur ouvrir la porte de la miséricorde, témoignant

ainsi de son cœur de bon Pasteur.....

Partageons cette joie que le Seigneur nous donne

en cette année jubilaire des 800 ans de notre

Ordre, de l'année jubilaire de la miséricorde et

ensemble, louons-le car éternel est son amour !

Vos sœurs de Rweza-Burundi

Un Monastère Errant a Trouvé une

"Maison" Partage d'une Expérience

Depuis plusieurs années, la vie de notre communauté a été marquée par la nécessité de trouver une nouvelle implantation. Rêves, espoirs, déceptions, attentes, ont rythmé notre marche, nous faisant vivre des expériences nouvelles que nous voudrions vous partager.

Nous avons toutes l'habitude de nous penser dans une "maison", qu'elle soit petite ou grande. Mais peu de mois encore avant de commencer cette fondation (en 1999) nous ne savions pas où habiter et cette précarité a toujours accompagné notre chemin: nous sommes passées d'un orphelinat désaffecté (où nous avons vécu 2 ans) à une partie d'un monastère de la Visitation (3 ans) jusqu'au jour où nous avons reçu la maison qui aujourd'hui encore est le siège de notre monastère, le lieu où notre communauté a pu faire quelques racines et expérimenter un peu de stabilité. Comment dire? La Providence a toujours pourvu à nous trouver un toit ! Ainsi l'itinérance est une donnée qui accompagne depuis le début notre chemin communautaire, itinérance intérieure certes, mais bien concrète.

Le terme hébraïque qui signifie "maison" est la deuxième lettre de l'alphabet hébraïque, le bet, un "c" carré et retourné: trois parois et une ouverture, c'est-à-dire un passage pour entrer et sortir. En élaborant le projet communautaire, un des éléments avec lequel nous voulions exprimer la physionomie de notre communauté était

l'hospitalité. Durant ces années, la communauté a accueilli des personnes ou des petits groupes qui voulaient s'arrêter pour prier avec nous. Tâche prenante et enrichissante, qui néanmoins - année après année - nous a fait toucher du doigt l'insuffisance de l'espace de notre maison, soit pour la vie de la communauté qui entre-temps s'était enrichie de deux jeunes vocations (désormais nous sommes sept…), que pour l'accueil.

Que faire ? Avec l'aide de l'évêque de Turin et de son vicaire pour la Vie consacrée, nous avons cherché une alternative à notre "maisonnette", mais les prix étaient toujours pour nous inabordables et donc impossibles…

Puis, un soir de septembre 2014 nous avons reçu un téléphone de l'évêque d'un diocèse calabrais (Italie du sud): ils étaient en train de construire un monastère pour une communauté monastique qui avait renoncé à l'improviste au projet. Le diocèse avait donc un monastère mais sans moniales. Par un effet de la Providence divine qui conduit l'histoire, l'évêque avait appris notre recherche.

Petite note géographique pour celles qui ne connaitraient pas l'Italie: nous, italiens nous disons que l'Italie est "longue"! La distance entre nous et le diocèse calabrais est de 1200 km, mais plus importante encore est la distance culturelle et religieuse entre le nord de l'Italie où nous vivons et le sud.

Après une série de coups de fil, décision: nous allons voir! Une communauté volante voilà ce qui nous manquait encore! La réalité que nous avons découverte était… extraordinaire: l'évêque, quelques prêtres et religieuses, quelques laïcs nous ont accueillies et nous ont partagé leur désir de nous avoir à leurs côtés, leur passion pour l'Evangile et pour la recherche et la construction du bien commun avec toutes les forces sociales. L'impact pour ce territoire et ses habitants, les problématiques sociales et ecclésiales et toutes les valeurs qui les caractérisent ont fait brûler notre cœur de la passion de Saint Dominique pour la mission. Nous en sommes restées tout étourdies!

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La visite au monastère en construction a tout de suite mis en évidence un problème : l'édifice est immense et pourvu de huit hectares de bois. Malheureusement sur une terre encore très marquée par la présence de la mafia, nous nous rendions compte que l'insuffisance de notre autonomie économique pourrait nous mettre dans de sérieuses difficultés. Réunions communautaires et chapitres, réflexion et prière ont rythmé le temps de discernement durant lequel nous avons touché du doigt l'action de l'Esprit qui nous a fait faire à toutes un chemin d'unité, de maturation, de compréhension de notre mission. Au terme de ce chemin nous en sommes arrivées à la douloureuse décision de devoir renoncer à ce projet qui nous avait profondément impliquées. Et nous le confessons, un peu de notre cœur est resté dans cette terre… L'amitié qui nous lie encore aujourd'hui à certaines personnes rencontrées là-bas est un don que nous conservons précieusement.

Mais cela n'a pas été l'unique don. La rencontre d'une réalité ecclésiale pauvre mais aussi riche de valeurs et assoiffée de la Parole de Dieu, la superbe expérience d'être attendues et accueillies par un diocèse qui exprimait le désir de collaborer pour la mission, avaient changé radicalement nos critères de recherche: nous étions conscientes que notre attention n'était plus désormais focalisée par la nécessité (qui reste réelle néanmoins!) de chercher une maison, mais sur le désir de nous mettre à l'écoute pour comprendre où répondre à une mission.

La Providence se manifesta à nouveau à travers le Cardinal Severino Poletto qui nous a

accueillies dans le diocèse de Turin en 1999. A l'occasion d'une simple salutation lors de la Journée de prière pour la vie contemplative (21 novembre 2015), nous lui racontions notre expérience et le désir qui nous habitait le cœur. Il nous mit en contact avec l'évêque du Diocèse de Monferrato (Piémont), un diocèse pauvre en prêtres, en présence religieuse et pauvre économiquement…

Après une première rencontre où nous avons partagé nos désirs respectifs et nos attentes, l'évêque de Casale nous a exprimé son espoir de nous voir intégrées dans le tissu ecclésial de son diocèse. Ensemble, nous avons préparé un "projet pastoral" qui décrivait le sens de notre présence: une présence priante de femmes qui en vivant la passion et la compassion de Saint Dominique tentent de se laisser modeler par la Parole pour pouvoir la partager et offrir à tout visiteur la liturgie, la lectio divina, des rencontres de spiritualité ou un simple accueil à ceux qui demandent un espace de silence et de réflexion.

Et la maison ? L'évêque avait proposé comme lieu d'implantation de notre monastère une construction divisée en deux structures adjacentes au Sanctuaire de Notre -Dame de Crea, lieu de pèlerinage pour le Piémont et les régions voisines. De ces structures l'une, la plus petite, qui aurait été destinée à l'hôtellerie, est déjà restructurée; l'autre, qui deviendrait le monastère, est totalement à restructurer et en mauvais état. Les travaux de cette seconde partie auraient déjà dû commencer, mais le diocèse a eu des problèmes économiques qui ont ralenti tout le processus au point de nous faire douter de la possibilité d'envisager notre transfert. Cela, parce que la majeure partie de la dépense de restructuration est à charge de l'Eglise locale(mais nous aussi nous aurions du mal à trouver la somme nécessaire…).

A ce stade, nous avons senti le besoin d'un autre discernement. Nous nous sommes demandées ce que nous cherchions: la sécurité d'une maison parfaitement en place et fonctionnelle, ou bien pouvions-nous avoir la liberté de répondre à l'appel d'une mission que nous avions perçue, pauvres avec les pauvres, au service d'une église?

Après un temps de peur, de réflexion et d'échanges, dans une joie très profonde…nous avons renouvelé notre "oui", conscientes du

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risque, mais également sûres que le Seigneur marchera avec nous. Nous emménagerons en occupant d'abord la partie déjà utilisable, répondant ainsi à l'attente de tant de personnes qui continuellement demandent au Recteur du Sanctuaire: "Quand arrivent les sœurs ?" Ainsi, de notre future maison, en ce moment il n'y a que la "paroi manquante", celle qui signifie l'ouverture à l'accueil; et les autres parois du bet ? Quand Dieu voudra !!

Ce cheminement a impliqué toute notre communauté. Depuis la première expérience en Calabre, nous avons voulu que même nos jeunes sœurs aillent voir et partagent ensuite leurs réflexions en chapitre: quelle que soit la décision, nous sentions que nous devions y parvenir unanimement et il en a été ainsi aussi pour le cheminement vers Crea.

En plus de l'unité de notre communauté, le Seigneur nous a aussi donné d'expérimenter une forte et riche fraternité avec certains monastères italiens qui ont partagé avec nous leur expérience, se rendant disponible à des échanges pour nous aider dans notre réflexion: envers ces sœurs notre gratitude est vraiment grande!

Nous avons aussi partagé chacun de nos pas avec le fr. Guiseppe Sabato, vicaire du Maître de l'Ordre pour les monastères italiens, qui nous a soutenues et encouragées : avec joie nous sommes allées avec lui voir quelle sera notre prochaine résidence.

Il vaut la peine de partager deux détails qui nous ont tout de suite frappés. Le premier sera facilement compris par les sœurs (et les frères) qui ont eu l'opportunité d'aller à Caleruega: le panorama que l'on voit de la ville natale de Dominique et celui que l'on découvre depuis le monastère semblent avoir quelques similitudes…

Le second détail est la présence de la Vierge Marie qui nous accompagne: que ce soit en Calabre ou à Casale, le lieu proposé à la communauté a été et est auprès d'un sanctuaire qui lui est dédié…

Ainsi se poursuit notre chemin que nous confions dans la prière (et l'affection) aux moniales et à la famille dominicaine pour que notre petite et pauvre communauté devienne aussi, comme l'écrivait le fr. Bruno, maître de l'Ordre, «“sacrement” de la conversation amicale de Dieu avec l’humanité.»

Notre monastère est sous le patronage de Sainte Marie-Madeleine, celle qui la première a été envoyée par le Ressuscité, mise en route par lui pour annoncer la bonne nouvelle aux frères et aux sœurs: peut-être est-ce pour cela que nous sommes encore en route?

Monastère Marie de Magdala – Moncalieri

Original: italien

Monastère Sainte-Catherine de Sienne à

Langeac (France)

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C’est dans la mouvance du renouveau spirituel

de la fin du XVIe et du XVII

e siècle que le

monastère Sainte-Catherine de Sienne voit le

jour. Suite à une prédication du capucin

Théodose de Bergame sur le Rosaire, quatre

femmes de Langeac décident, soutenues par les

autorités de la ville et par la population, de

fonder un monastère de dominicaines dans leur

ville. Le monastère de Sainte-Catherine du Puy-

en-Velay accepte de soutenir la fondation en

prêtant trois sœurs. C’est ainsi que le 24

septembre 1623, un petit groupe de huit femmes

s’installe dans les locaux nouvellement

construits. Parmi elle, la jeune Agnès Galand,

qui deviendra sœur Agnès de Jésus – Mère

Agnès pour la population locale – et sera

béatifiée en 1994. Sa figure marque notre

communauté, de façon à la fois prégnante et

discrète.

Née au Puy-en-Velay, Agnès (1602-1634)

manifeste une piété et une vie mystique

extrêmement précoces. Très tôt également, elle

est proche des pauvres et a particulièrement à

cœur de s'occuper des femmes enceintes et des

jeunes accouchées. En 1631, alors qu'elle est

prieure à Langeac, la Vierge lui demande dans

une vision de prier pour un jeune prêtre inconnu,

Jean-Jacques Olier. Lors de leurs rencontres, 3

ans plus tard, Mère Agnès le lance et le guide sur

les voies de la vie mystique. « Je veux que tu

portes la contemplation dedans le sacerdoce »,

dira le Christ à l'abbé de Pébrac. La Compagnie

de St-Sulpice qu'il fondera pour la formation des

prêtres quelques années plus tard en portera la

marque, que le Fondateur reconnait avoir reçue

d'Agnès. Depuis sa béatification, sœur Agnès de

Jésus fait l'objet d'un regain d'intérêt et

nombreux sont les pèlerins qui viennent se

recueillir près de son corps qui repose dans notre

chapelle. On recourt à son intercession pour les

couples qui désirent un enfant ou lors de

grossesses difficiles. Ayant à cœur de

promouvoir son héritage, la communauté

continue de prier fidèlement pour les prêtres et

leur formation. Les liens avec la Compagnie de

St Sulpice restent forts et vivants. Aujourd'hui,

nous sommes 19 sœurs, 16 sur place et 3 en

maison de retraite.

L'imprimerie, la reliure, un petit magasin et

l'accueil sont nos principales activités. En août

2016, nous avons ouvert un nouvel accueil dans

un bâtiment de ferme inutilisé, afin de

mieux répondre aux attentes du diocèse et de la

région, pauvres en accueils de ce type. Et de fait,

les demandes ne manquent pas !

Situé aux portes de Langeac, notre monastère est

très lié à la paroisse dont les prêtres assurent nos

eucharisties. Une association d'amis, créée en

2013, s'est rapidement développée. Elle compte

aujourd'hui environ 200 membres et constitue

une aide précieuse pour le rayonnement du

monastère et le soutien concret en de nombreux

domaines. C'est, entre autres, avec sa forte

implication que s'ouvrira, au début de l'été, un

chemin de randonnée « Sur les pas d'Agnès de

Langeac» reliant le Puy à Langeac.

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Bulletin international des Moniales de l’Ordre des Prȇcheurs_____________________________

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Depuis 2009, la proximité des frères de

Clermont-Ferrand nous réjouit, ainsi que celle

d'une Fraternité dominicaine très proche du

monastère. Une « histoire commune» nous unit

particulièrement aux dominicaines du Puy, qui se

réclament également d'Agnès. Les sœurs

perpétuent son esprit dans leur vie apostolique.

Une de leurs communautés est installée dans la

maison natale d'Agnès ainsi qu'une école sous

leur tutelle. Autour du monastère, gravitent

également de petits groupes (prière silencieuse,

hébreu, groupe biblique et œcuménique) et

beaucoup de personnes en attente d'écoute et de

compassion.

Le monastère, comme les autres monastères de

France et même de Norvège et de Suisse

romande, fait partie de la Fédération Notre-

Dame des Prêcheurs. C'est un lieu très vivant de

rencontres et de réflexions communes, dans

lequel, à l'école de Dominique, les monastères

s'entraident et se soutiennent pour mieux

répondre à leur vocation face aux questions de

notre temps.

Sr Christiane Dominique

Monastère Ste-Catherine de Langeac. Original : français

Monastère St-Dominique, Cochabamba,

Bolivie

Le 5 mai 2017 ont eu lieu l'inauguration et la

bénédiction de l’église de notre monastère St-

Dominique à Cochabamba Bolivie. C’est une

église chorale en forme de L, moderne mais

simple, comme l’a dit Monseigneur dans son

homélie. Un Christ crucifié préside au centre de

l'autel et sur les côtés des images de saint

Dominique et de la Vierge du Rosaire, laquelle,

tient en ses mains le Rosaire pèlerin du Jubilé de

l’Ordre qui nous a été donné par le monastère de

Farmington Hill.

La cérémonie a débuté à 16 heures. Etaient

présents Mgr Oscar Aparicio Céspedes,

archevêque de Cochabamba, le père César

Valero Bajo o.p., Promoteur général des

moniales, le Père Jimmy Caballero o.p., Vice-

provincial de la Vice-province des Dominicains

en Bolivie, M. Rosa Luz Manrique Diaz o.p.,

prieure de la Fédération des moniales Notre-

Dame du Rosaire au Pérou, M. Rosa Elvira M.

Caceres Marroquin o.p., prieure du monastère de

Santa Catalina Arequipa au Pérou et prieure du

monastère St-Dominique ainsi que quelques

frères de la Province de Saint-Jean-Baptiste du

Pérou, des moniales de la Fédération du Pérou,

frères de la vice-province de Bolivie, voisins,

amis, bienfaiteurs et amis de notre monastère.

Ce fut une cérémonie très émouvante, sœur

Eliana, vicaire du monastère, a accueilli les

personnes présentes en relatant l'arrivée des

sœurs en Bolivie, la recherche et l'achat du

terrain, puis son aménagement, afin de pouvoir

nous installer et y vivre. Nous avions d’abord

vécu dans une maison près de la ville, que les

Pères dominicains nous avaient très

généreusement cédée. Toute cette première

partie de construction et d’agrandissement s’est

faite grâce au soutien inconditionnel de notre

Ordre. Notre projet comportait trois parties :

église et sacristies, monastère et cellules,

hôtellerie et porterie. Nous avons choisi de

mener de front l'ensemble en définissant tous les

lieux du monastère, et de construire petit à petit,

mais avec un projet précis. Nous avons alors

commencé avec l'église, nous faisant aider par

les services de construction Cardona-Rios, dirigé

par l’ingénieur Arturo Rios Cardona.

Au milieu du mois de juin 2016, le chantier de

l’église commençait. Tout l’appui économique

était apporté par le monastère Ste-Catherine

d’Arequipa au Pérou. Sr Eliana a terminé en

disant que nous étions reconnaissantes à Dieu

d’être arrivées à ce moment.

Puis, nous aidant d’un rituel préparé pour

l’occasion, nous avons commencé une

procession en direction de la nouvelle église : la

croix et les cierges étaient suivis de M. Rosa

Elvira, prieure de ce monastère, de sœur Eliana,

vicaire du monastère, des autres sœurs, des

fidèles, des frères puis de Monseigneur.

La procession démarra en chantant « Ô ma joie

quand on m’a dit, nous irons à la maison du

Seigneur. » Lorsque nous sommes arrivées à la

porte de l’église qui était fermée, M. Rosa Elvira

et M. Eliana l’ouvrirent en un geste signifiant.

Le fait que la porte était fermée, contrairement à

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l’usage, a beaucoup retenu l’attention, car

l’église était nouvelle et c’était la première fois

qu’elle accueillait tous les fidèles et la première

fois que s’y célèbrerait l’eucharistie.

Le premier geste de l'évêque une fois parvenu au

presbytère a été d’asperger le peuple et les murs

de l’église avec l’eau bénite, puis il a poursuivi

la célébration de la liturgie de la Parole. Dans

son homélie, Mgr a exprimé sa surprise devant la

présence de tant de frères et de moniales de

l'Ordre et la grande diversité internationale de

notre famille dominicaine. Il a fait ressortir la

beauté de l’église comme œuvre d'architecture et

de modernité, mais plus encore, il a dit : « C’est

l'esprit de Dieu, qui est beauté, qui est Amour. »

« Associer progrès et modernité permet de

construire quelque chose de beau, dédié à Dieu,

mais le plus important, c'est ce que nous portons

en nous. C’est par cela que nous sommes les

temples de l'Esprit de Dieu, la maison de Dieu.

Si Dieu habite dans notre cœur, nous vivons en

paix, nous vivons bien et Jésus-Christ est

annoncé et révélé ».

Il a terminé en disant que l’autre caractéristique

des monastères est la joie, que nous sommes

messagères de la joie de l’Evangile. Après

l’homélie, nous avons chanté la litanie des saints.

Puis les reliques des saints ont été déposées dans

l’autel : une peau du pied de saint Jean Macias et

d’autres reliques comme celles de la Bse Anne

des Anges de Monteagudo. Puis on le scella avec

une pierre d’autel en marbre provenant d’un

ancien autel du monastère Ste-Catherine

d’Arequipa qui contenait également des reliques

de martyrs.

Alors Monseigneur a fait l'onction de l'autel, les

murs du chœur des moniales et les murs de

l'église et a terminé par l'encensement de l'autel.

Après la communion, le père César Valero o.p. a

dit quelques mots: « Je me sens heureux et ému à

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la pensée de la consécration de cette belle église.

Nul doute que cette communauté portera un

témoignage éloquent de l'Eglise à Cochabamba.»

Le Père César Valero a ensuite lu la lettre que le

Père Maître de l'Ordre, Père Bruno Cadoré, avait

envoyée, disant sa joie à l’occasion de la

consécration et la bénédiction de notre église. Il

nous exhortait à la fidélité dans la célébration la

Liturgie des Heures, l'Eucharistie, pour aider et

soutenir l'Eglise de Bolivie. Il regrettait de ne pas

être en mesure de se joindre à nous

personnellement, mais s’unissait par la prière.

Puis la M. Prieure, sœur Rosa Elvira Cáceres

Marroquin, a prononcé quelques mots : en

donnant un bref aperçu de notre arrivée dans ces

terres de Bolivie, elle a d’abord rendu grâces à

Dieu puis à tous ceux qui, d'une manière ou

d'une autre, nous ont aidées par leur aide

généreuse, leur présence et leur amour. Elle a

rappelé que la raison principale de notre

présence est de faire l’unité avec toute la famille

dominicaine et présenter ainsi une prière de

louange à Dieu. Elle a remercié le peuple

bolivien qui nous a accueillies avec amour,

simplicité et générosité. Elle a également

remercié les frères de la Vice-Province, qui nous

ont aidées, choyées comme leurs filles bien-

aimées. Elle a ajouté que cette église sera le lieu

où nous partagerons la parole, la liturgie et la

vie. Et ainsi nous construirons la joie dans le

temple de nos cœurs pour notre conversion et

notre salut. Après la liturgie, on a lu le procès-

verbal de la Consécration qui a été signé par les

personnalités présentes. Ainsi, fut consacrée

l'église de notre monastère, nous en ferons

mémoire le 5 mai de chaque année.

Après la cérémonie, un partage fraternel

rassembla tous ceux qui y avaient participé.

Nous avons une jeune novice bolivienne, qui

poursuit actuellement sa formation dans le

monastère de Santa Catalina à Arequipa.

Veuillez prier pour elle et sa fidélité.

Nous vous remercions vous tous, nos frères et

nos sœurs, pour vos prières qui nous

accompagnent dans cette mission, affermissant

ainsi notre monastère tant spirituellement que

matériellement. Nous vous demandons de

continuer à prier pour que cette œuvre de Dieu

soit menée à bonne fin et pour l’augmentation

des vocations dans la vigne du Seigneur, ainsi

que l'aboutissement des travaux de notre

monastère.

Vos sœurs, sr Eufemia Pinedo, o.p.- sr Eliana

Huamaní, o.p.

Monastère St-Dominique, Cochabamba-Bolivie

Original : Espagnol

Clôture du jubilé d’Estavayer – Suisse

Nous vous proposons, en guise de lectio divina,

cette méditation sur le temps que fr. Jean-Michel

Poffet, ancien directeur de l’Ecole Biblique de

Jérusalem, a prononcée à l’occasion de la

clôture du jubilé des 700 ans du monastère

d’Estavayer le 15 août 2017.

Mes chères Sœurs, vous avez un passé

impressionnant : 700 ans de fidélité quotidienne,

ininterrompue. Un passé fait de grandeur mais

aussi de fragilité parfois comme au moment de la

grande peste où vous n’étiez plus que trois

sœurs. Mais la fidélité du Seigneur et votre

courage vous ont permis de surmonter tous les

moments difficiles et de parvenir à ce jour. Vous

avez un long passé, c’est une évidence et vous

l’avez abondamment célébré toute cette année,

appuyées par les amis du monastère à qui vous

devez tant, et par beaucoup de frères et de sœurs

venus vous témoigner leur amitié et leur foi.

Mais mes chères Sœurs, avez-vous un avenir ?

Cette question, vous vous la posez parfois, avec

un peu d’inquiétude, et nous avec vous, pour

vous et pour nous vos frères dominicains ici en

Suisse. Les disciples ont aussi interrogé Jésus sur

l’avenir : quand est-ce qu’il allait par exemple

établir son Règne, faire triompher l’Evangile. Et

Jésus a immédiatement détourné leur attention

de ce type de curiosité pour les tourner vers le

présent :

« Ce n'est pas à vous de connaître les temps ou

les moments que le Père a fixés de sa propre

autorité. Mais vous recevrez une puissance, le

Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez

mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée,

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dans la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la

terre (Ac 1,6-8) »… et donc jusqu’à Estavayer !

La seule chose qui compte vraiment est donc

d’ouvrir notre présent au Seigneur qui vient :

rappelez-vous le début de l’Apocalypse : « Grâce

et paix vous soient données par « Il est, Il était et

Il vient », par les sept Esprits présents devant son

trône, et par Jésus Christ, le témoin fidèle » (1,4-

5). Non pas seulement le Dieu qui est, ni non

plus Celui qui était ou qui sera (selon certains

commentateurs juifs méditant la révélation au

Buisson ardent), mais « Celui qui vient », qui

advient chaque jour et tourne vers nous son

visage et sa tendresse, qui nous a parlé en Jésus

et nous donne son Esprit.

C’est l’aujourd’hui de Dieu, l’aujourd’hui que la

liturgie ouvre à sa présence chaque jour, comme

au temps de Jésus : « Aujourd’hui il vous est né

un Sauveur (Noël) ; aujourd’hui le salut est entré

dans cette maison (Zachée) ; aujourd’hui, tu

seras avec moi dans le Paradis (le bon larron).

Rappelez-vous surtout la grande promesse qui

clôt les 7 Lettres aux Églises d’Asie Mineure et

que le Christ nous adresse aujourd’hui encore :

« Voici que je me tiens à la porte et je frappe ; si

quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte,

j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et

lui près de moi. » (Ap 3,20). L’eucharistie

quotidienne que vous célébrez ici depuis 700

ans, jour après jour, ouvre notre temps incertain

à l’éternité de Dieu, à sa présence d’amitié et de

réconfort.

Une seule condition cependant : que nous

entendions la voix du Bien-Aimé qui frappe à la

porte. Prions ensemble pour que dans nos

familles, nos paroisses, l’Église de cette ville, de

ce diocèse et de ce pays, nous ayons une oreille

plus fine pour entendre cette discrète demande

de celui qui, sans jamais forcer la porte, a été

retenu par les disciples d’Emmaüs et a pu

transformer pour eux un souper convivial en don

eucharistique.

Que le Christ vous accompagne de son Esprit et

que Notre-Dame intercède pour vous. « Ad

multos annos » mes chères Sœurs.

fr. Jean-Michel Poffet o.p.

original : français

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Monastère de Sainte Catherine de

Sienne et Sainte Anne de la Puebla de

los Angeles, Mexique 1568 – 2018

Le monastère de Sainte Catherine de Sienne et

de Sainte Anne à la Puebla de los Angeles, en

Amérique, est le premier de cette ville et date de

1556. Les habitants reconnaissent le sérieux de

l’expérience religieuse de cette fondation aussi la

respectent-ils et la soutiennent-ils. Les moniales

se demandent la direction spirituelle du prieur du

couvent Saint-Dominique, frère Juan de Alcázar.

Madame Maria de la Cruz, veuve de Francisco

Marquez et fondatrice, demande à sa sainteté le

Pape Pie V, une Bulle de fondation afin de

consolider le béguinage existant. Grâce à

l’intervention du cardinal Charles Borromée, les

lettres Apostoliques arrivent à Puebla en

novembre 1567 et le monastère est érigé

officiellement le 10 janvier 1568. L’évêque du

diocèse d’alors à Tlaxcala est Fernando de Villa

Gomez et le roi est Philippe II. Le monastère fut

fortement consolidé dès le XVIème

siècle car,

grâce à sa stabilité, il put promouvoir la

fondation des monastères de Sainte Marie de

Grâce, à Guadalajara (1588), de la Sainte

Conception, à Puebla 1593, de Sainte Catherine

de Sienne à Moreila 1588 et finalement de

Sainte Agnès de Montepulciano également à

Puebla.

Le premier siècle de la fondation du monastère

est joliment raconté dans le livre de Professions.

Pendant cette période entrèrent trois cent huit

religieuses dont deux cent soixante huit sœurs de

chœur et quarante sœurs de voile blanc. Lors du

premier centenaire, la messe fut chantée par le

Docteur Alonso de Otamendi Racionero de

l’église cathédrale en présence de Don Diego

Osorio Escobar y Llamas, évêque de Puebla de

los Ángeles et du Conseil de sa Majesté. Le

sermon fut prêché par le révérend Maître Mateo

de la Cruz, censeur du Saint-Office. Lors de la

célébration, deux cloches furent baptisées. La

prieure du moment était la Mère María de San

Marcos. Tout ceci est relaté dans le livre des

Professions.

Au cours de l’histoire du monastère, des

évènements importants succédèrent tels que : le

miracle de la guérison de Mère Jacinta María de

San José par la Sainte Vierge de Guadalupe, le

12 décembre 1755, les problèmes de vie

commune, et le fameux conflit qui opposa les

monastères de religieuses chaussées de la ville

de Puebla à l’évêque Francisco Fabián y Fuero

en 1765 – 1772. D’autres vicissitudes suivirent,

dues aux guerres d’indépendance : les lois de

réforme imposées par le président Benito Juárez

en 1859 et entrées en vigueur en février 1861

eurent pour conséquence la perte de la moitié du

monastère. Alternant les périodes de tranquillité

et de persécutions à quatre reprises, les

religieuses parvinrent enfin à racheter la

propriété y habiter.

En 1919 la communauté se trouvait réduite à

quatre sœurs âgées et malades. C’est alors que

l’évêque Enrique Sánchez Paredes, vient au

monastère Sainte Rose de Lima de la même ville

et du même ordre pour demander l’aide des

sœurs Mère Marie du Rosaire, Josefa de notre

père Saint Dominique, María Conception Josefa

du Cœur de Jésus, maîtresse des novices et sœur

María Isabel de Saint Jean Népomucène,

économe. Elles arrivent au monastère le premier

février 1920. Grâce à elles la communauté

ressuscite et de nouvelles vocations voient le

jour. En 17 ans elles ont laissé une communauté

renouvelée avec 15 religieuses malgré la perte

totale de l’ancien monastère le 23 avril 1934. Par

bonheur, lorsque Mère Rosario retourna à son

monastère Sainte Rose en 1937, la communauté

put s’établir dans un édifice rue Oriente 3 sous la

direction de Mère Guadalupe du bon Pasteur,

maîtresse, musicienne et latiniste.

A l’anniversaire du quatrième centenaire en

1968, la communauté résidait encore dans le

vieil édifice de la rue d’Oriente avec seize

religieuses qui durent trouver un autre logement

car leur veille demeure était insalubre au point

de devoir refuser de nouvelles vocations. Elles

achetèrent l’ancienne auberge de l’Ange dans le

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quartier d’Analco. La première pierre fut posée

le 15 mai 1967, la prieure étant la mère Marie de

la Paix. Les sœurs en charge de la construction

furent : Concepción Aguilar et Margarita

Cayetana mais, les finances une fois épuisées, les

sœurs reçurent l’aide du dominicain cubain

Francisco Villaverde qui obtint l’aide d’une

société allemande : Adveniat. L’inauguration fut

célébrée le 4 octobre 1970 sous la présidence de

l’archevêque de Puebla Octaviano Márquez y

Toríz. Il s’agit du plus grand cadeau que nous fit

le Seigneur pour le quatre centième anniversaire.

C’est un héritage que nous ont laissé nos sœurs,

fruit de leurs efforts, de leur engagement et de

leur générosité. De ce groupe, vivent encore nos

chères mères Margarita Cayetana et María de

Saint Dominique avec Maximina de l’Enfant

Jésus, notre actuelle prieure qui prépare en ce

moment les 450 ans de la fondation. Nous

rendons grâces à Dieu et à vous, amis et

bienfaiteurs qui avez rendu possible notre

présence dans cette Puebla de los Angeles au

Mexique.

Sor María de Cristo Santos Morales O.P.

Puebla, Mexique

Original: espagnol

La communauté actuelle ave le père Leobardo, prieur du couvent Saint-Dominique

Monastère

Maria de

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Magdala Moncalieri Original : italien