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MONOGRAPHIE DE LA CATHÉDRALE DE SENLIS PAR Marcel AUBERT A rchiviste - paléographe , A ttaché a la Bibliothèque Nationale . SENLIS EUGÈNE DUFRESNE IMPRIMEUR DU COMITÉ ARCHÉOLOGIQUE 1910 1910

Monographie de la cathédrale de Senlis - 1ere partieMONOGRAPHIE DE LA CATHÉDRALE DE SENLIS PAR Marcel AUBERT Archiviste-paléographe, Attaché a la Bibliothèque Nationale. SENLIS

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MONOGRAPHIEDE LA

CATHÉDRALE

DE SENLISPAR

M a r c e l A U B E R TA r c h i v i s t e - p a l é o g r a p h e ,

A t t a c h é a l a B i b l i o t h è q u e N a t i o n a l e .

S E N L I S

E U G È N E D U F R E S N E

I M P R I M E U R D U C O M I T É A R C H É O L O G I Q U E

19101910

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A

Monsieur Eugène LEFÈVRE-PONTALIS,

P r o f e s s e u r a l ’ E c o l e d e s C h a r t e s .

Hommage d'affection et de respectueuse reconnaissance.

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SOUSCRIPTEURS

Ce livre a pu être édité grâce au généreux concours apporté au

Comité Archéologique par les membres dont les noms suivent :

M. le Marquis de LUPPÉ,Madame Edouard ANDRÉ,

M. Eu g è n e LEFÈVRE-PONTALIS,M. Er n e s t DUPUIS,M. André VINCENT,

Madame la Baronne Ja m e s d e ROTHSCHILD,M. Ed g a r MAREUSE,

M . Om e r VALLON,M. Fr é d é r i c POIRET,M. Ar n a u d d e l’ARIÈGE,M. An d r é d e WARU,M. Er n e s t CORBIE,

M. Lé o n d e MAINDREVILLE,M. Al f r e d DRIARD,

M. le Comte TURQUET d e LA BOISSERIE,M. Pa u l DECAUVILLE,M. le Comte d e LA BÉDOYÈRE,

M. Os c a r POIRÉE,M. Al p h o n s e JACOB,M. Eu g è n e VATIN,M. le Colonel HENRIOT,M. Ch a r l e s PAILLARD,M. Au g u s t e ROLAND,

M. M i c h e l d e PONTALBA.

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MONOGRAPHIE

DE LA

CATHÉDRALE DE SENLIS

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MONOGRAPHIEDE LA

CATHÉDRALEDE SENLIS

PAR

M a r c e l A U B E R TArchiviste -paléographe ,

Attaché a la B ibliothèque Nationale .

S E N L I S E U G È N E D U F R E S N E

I M P R I M E U R D U C O M I T É A R C H É O L O G I Q U E

1910

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Phototypie Royer et Cie, Nancy E. . Lefèvre-Pontalis, phot.

CATHÉDRALE DE SENLIS

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INTRODUCTION

La cathédrale de Senlis, aujourd’hui Notre-Dame, s’élève au sommet de la colline où est bâtie la petite ville de Senlis. En face, se dressent, au milieu des arbres, les ruines du vieux château, séjour préféré des derniers Carolin­giens et des Capétiens jusqu’à Louis VIL

L’enceinte gallo-romaine, flanquée de tours encore intactes, contournait le chevet de la cathédrale. Plus tard la ville, descendant jusqu’à la Nonette, qui coule aux pieds de la colline, fut enfermée dans de nouveaux remparts.

Nous laisserons à un maître de l’Université qui vivait au commencement du XIVe siècle, Jean de Jandun, le soin de faire l’éloge de cette petite ville calme et coquette :

« Au milieu de hauts arbres, assez clairsemés pour laisser voir le ciel, sous lesquels on cueille des fraises, des mûres, des avelines, s’élève la ville; de beaux vergers chargés de fruits, des prairies émaillées de fleurs où court l’eau d’une source limpide, séparent les maisons de la forêt; les vins y sont exquis, le poisson abondant; les habitants, sobres, se nourrissent de lait, beurre, fromage; jamais de sauces épicées. Les maisons y sont non en plâtre comme à Paris, mais en pierre, et d’une pierre dure et résistante ; les caves profondes et bien fraîches; la ville pavée, propre, sans boue, est parcourue par des vents modérés. Un seul ennui : les grenouilles y font un tel bruit qu’elles empêchent de dormir les braves gens qui habitent les bords de la Nonette. »

La ville n’eut jamais de commerce bien développé ni d’industrie, si ce n’est celle des tombes plates, qui se pratiquait plutôt hors des murs, devant les

1 Leroux de Lincy et Tisserand. Paris et ses historiens, p. 75 sqq.

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carrières; de nombreux couvents vinrent s’y établir en occupant, avec les églises, plus de la moitié du terrain disponible à l’intérieur de l’enceinte.

La cathédrale domine la ville; sa flèche ajourée s’élance vers le ciel, et elle n’est jamais aussi belle que quand par un beau soir d’été on la con­temple de la route de Nanteuil, se détachant sur le soleil couchant.

Nous nous proposons d’étudier tout d’abord l’histoire de la construction de Notre-Dame; nous essaierons de reconstituer ses dispositions aux différentes époques, puis nous en ferons la description aussi précise que possible, après avoir indiqué les documents que nous avons consultés et la bibliographie des travaux de nos devanciers.

Les sources de l’histoire de la cathédrale de Senlis peuvent se diviser en deux séries : les fonds du chapitre cathédral et de l’évêché de Senlis dans la série G des archives de 1'Oise conservées à Beauvais, et les recueils de pièces copiées par le doyen de Saint-Rieul Afforty et par dom Grenier à la fin du XVIIIe siècle; le savant bénédictin a en outre joint à ses copies et à ses dissertations quelques pièces originales.

On peut aussi relever quelques mentions intéressantes dans les registres des délibérations du conseil municipal conservés à la mairie. Des obituaires dont le principal est à la Bibliothèque nationale (mss. lat. 9975) nous ont fourni des renseignements malheureusement souvent trop brefs. Jehan Vaul­tier est utile à consulter pour l’histoire de Notre-Dame à la fin du XVIe siècle. Nous avons utilisé des notes éditées par M. Margry, et quelques pièces d’archives de l’ancienne bibliothèque du chapitre, pour écrire l’histoire de Notre-Dame pendant la Révolution. Les histoires de Senlis de Royer, du Ruel et Tremblay ne renferment aucun détail nouveau.

L'iconographie de la cathédrale de Senlis est facile à dresser : Gaignières a dessiné des tombes d’évêques qui ornaient le chœur de la cathédrale. Parmi les estampes de la Bibliothèque nationale, on peut trouver quelques vues de la cathédrale du XVIe au XVIIIe siècle, mais ces dessins sont très peu précis. Aux archives des Monuments historiques nous avons consulté plusieurs plans de Duthoit (1867) et des plans et coupes du chœur de M. Paquet (1901).

Telles sont en quelques mots les principales sources de l’histoire de la construction de Notre-Dame.

Une des plus anciennes monographies de la cathédrale, imprimée en 1863, est celle de 1'abbé Balthasar : elle est bien sommaire et souvent fautive. En

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1862, Woillez avait donné une courte notice sur le monument dans son Répertoire archéologique de l'Oise. L’abbé Blond, en 1866, avait commencé une histoire très détaillée de la cathédrale; mais il s’arrêta au XIIIe siècle. En 1867, l’abbé Magne, complétant le travail de l’abbé Blond, écrivait une description minutieuse de Notre-Dame; la mort l’empêcha d’achever, et il n’eut le temps que d’étudier le chœur. En 1877, le Congrès archéologique de France se tint à Senlis, et plusieurs mémoires furent consacrés à la cathédrale; M. Anthyme Saint-Paul, a décrit en quelques pages très attrayantes Notre Dame et sa flèche. Les travaux les plus complets sont ceux de M. le chanoine Müller dans sa Monographie des rues, places ei monuments de Senlis (1882) et dans son bel ouvrage : Senlis et ses environs (1896); avec une patience inlassable, il a compulsé tous les volumes d'Afforty, et eu a tiré quantité de notes qui sont l’objet de nombreuses publications. M. le chanoine Pihan dans son Esquisse descriptive des monuments historiques de l'Oise (1889), M. L. Cloquet dans Les grandes cathédrales du monde catholique (1897), M. Emile Lambin dans sa monographie de la cathédrale (1898), ont suivi et souvent copié M. le chanoine Müller. La notice de M. Dupuis (1900) est substantielle mais très courte. M. Eugène Lefèvre-Pontalis, dans le Congrès archéologique tenu à Beauvais en 1905, a rédigé une notice historique et descriptive de la cathédrale très précise et très sûre, tout en conservant les proportions d’un guide.

De nombreux travaux, parus soit dans les volumes du Comité archéologique de Senlis, soit ailleurs, ont mis en lumière certains détails particulièrement intéressants. Sur le portail ouest, les études peut-être trop littéraires de MM. de Maricourt et Lefranc (1862); les quelques lignes que M. Fleury y a consacrées dans ses Etudes sur les portails imagés du XIIe siècle sont plus précises. Sur la chapelle de la Vierge, la notice très documentée de M. l’abbé Gérin (1862). Sur les vitraux, celles du même auteur (1864), et de M. l’abbé Laurent (1889). Sur les grandes orgues, celle de M. P. de Main- dreville (1876). Enfin les nombreux articles de M. le chanoine Müller sur les origines du culte à Senlis et dans les environs (1878), sur les fondations du transept de la cathédrale (1886), sur les signes lapidaires qu’on peut voir sur ses murs (1892), etc. Bien d’autres ouvrages encore ont trait à la cathé- drale; nous avons essayé d’en donner la liste dans notre bibliographie.

Tous ces travaux n’avaient pas épuisé le sujet : les uns embrassent bien

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l’ensemble de l’édifice, mais ils sont trop brefs, ou même incomplets; les autres, n’étudient souvent qu’un détail du monument. On pouvait donc écrire encore une monographie de la cathédrale.

De tous cotés, nous avons reçu le meilleur a c c u e i l . M. le chanoine M ü l l e r nous a communiqué avec beaucoup d’obligeance les notes qu’il avait accu­mulées; les membres du Comité archéologique de Senlis se sont tous mon­trés très bienveillants à notre égard. M. l’archiprêtre nous a ouvert les portes de son église, en nous permettant de fouiller la crypte qui se trouve sous la sacristie méridionale. M. de Waru, maire de Senlis, a facilité nos recherches dans les manuscrits conservés à la bibliothèque de la ville. M. Roussel, archiviste de l’Oise, nous a très aimablement aidé à dépouiller les fonds conservés dans son dépôt. Nos plus sincères remerciements à tous ceux qui se sont intéressés à notre travail.

Nous avons été dirigé et encouragé dans toute cette étude par nos maîtres de l’École des Chartes, M. le comte de Lasteyrie et M. Eugène Lefèvre- Pontalis, qui ont bien voulu corriger notre thèse ; nous sommes heureux de pouvoir leur en témoigner ici notre très vive et très respectueuse grati­tude; nous ne saurions dire tout ce que nous devons à notre sympathique maître, M. Lefèvre-Pontalis, qui nous a sans cesse éclairé de ses conseils dans la rédaction de ce travail; il a bien voulu nous offrir un grand nombre de ses photographies, pour donner à l'illustration une valeur documentaire et artistique.

1 Nous devons remercier d’une façon toute spéciale M. Macon, qui s’est activement occupé de l’impression de notre ouvrage, et qui a pris l'initiative de faire appel à de généreux souscripteurs.

2 Thèse soutenue à l’École des Chartes. Janvier 1907.

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BIBLIOGRAPHIE

I. — MANUSCRITS.

Afforty (Charles-François), doyen de Saint-Rieul. Col lec tanea s i l vanec tens ia :12 vol. cl’à peu prés 600 pages chacun, copiés au hasard des dépouillements et 13 vol. d’environ 900 pages chacun, contenant à peu près les mêmes pièces par ordre chrono­logique, de l’an 900 à 1599 (manquent les années 1240-1270). Fin du xviii0 siècle; papier, 0,280 X 0,200. Bibliothèque de Senlis. — On y peut noter entre autres pièces intéressantes des mentions des registres capitulaires, depuis le milieu du xvc siècle. Pas de table complète ; un dépouillement manuscrit en 2 vol. par ordre chronologique, dressé par M. Poirée.

Archives de la mairie de Senlis. Registres des délibérations du conseil municipal, et en particulier celui de l’an 1791 : E. 11.

Archives nationales. E. 724 A, 747 A, 755 B, 756 n, 867 n, 952 A, 1064 A, 1085 n, 1087 ”, coupes de bois. — J . 160 A, layette du trésor, carton de Senlis; 161 n° 21, messe fondée en 1395 par la reine; 443, sceau du chapitre en 1317. — JJ. 64 et 75, comptes approuvés par le roi. — K. 26, 174, 189, cartons des rois. — KK. 30, comptes de l’hôtel; 41 et 48, comptes de la reine. — LL. 981-985, inventaire des titres généraux de l’église cathédrale de Senlis commencé en 1766, 5 vol. in-fol. ; 1470 n° 6, inventaire des titres de l’abbaye de Saint-Vincent. — S. 5.173, 5.174, ordre Saint-Jean de Jéru­salem et Saint-Lazare; 7.545, déclarations ecclésiastiques. — U. 528, procès. — X 1 a. 1475, 1477, 1480-1483, 1490, 1851, conseil.

Archives départementales de l’O ise. Fonds de l’évêché de Senlis : G. 611-078, supplément 1 portefeuille. Fonds du chapitre cathédral do Senlis : G. 1985-2352, sup­plément 7 portefeuilles. — Ces fonds presque complets et classés forment la base de l’étude monumentale de Notre-Dame. Les registres capitulaires y font malheureuse­ment presque complètement défaut, et nous devons nous en rapporter à Afforty ; ici encore nous avons à regretter l’absence de documents du milieu du xiri0 siècle. On y remarque surtout certaines pièces du xn" siècle, dont nous aurons l’occasion de parler dans le cours de notre travail, des comptes de 1504-1505 et de la fin du xvimc siècle, et de nombreux açtes de fondations de chapelles.

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B i b l i o t h è q u e d e l a c a t h É d r a l e d e S e n l i s . Papiers non classés : comptes des administrateurs et de la fabrique depuis 1789. Ces papiers complètent, avec les archives des Monuments historiques, les fonds conservés à Beauvais, pour la période moderne. — Chartes de l’abbaye de la Victoire, XVIIe-XVIIIe siècles.

B i b l i o t h è q u e n a t i o n a l e , a) Estampes. Va. 145, topographie de la France, Oise, Senlis; et Vx. 23, dessins de du Viert (XVIIe siècle).

b) Manuscrits. Lat. 9975, obituaire de l’église de Senlis, du XIIIe siècle, sauf les additions, 120 fol. Cet obituaire est très précieux et contient de nombreuses mentions de dons et fondations d’obits, quelques additions se rapportant à des fondations impor- tantes faites après la fin du XIIIe siècle. — Lat. 17049, copie partielle par Gaignières de l’obituaire de Senlis; et quelques pièces des XIe et XIIe siècles. — Fr. 15.634, Monu- ments de la monarchie française, de Bernard de Montfaucon; certains dessins sont intéressants pour l’étude des statues du portail.

c) Collection dom Grenier ou de Picardie. T. 5, 127, 158, 163, 165, 230, 233, 234,240, 241, 244, 245, 257, 258, 261, 262, 306, 307, 314, 325, 336. — Dissertations, copies de pièces, et originaux. Les dissertations se rapportent en général à l’histoire et aux ins- titutions, ainsi qu’aux mœurs et traditions du clergé de Senlis; peu ont rapport au monument, encore sont-elles souvent erronées.

d) Collection Moreau. T. 122, fol. 57-59.e) Collection Duchesne. T. 74, fol. 112 : obituaire de Chaalis.B i b l i o t h è q u e d e P r o v i n s , n° 41. Obituaire de Saint-Rieul de Senlis, écrit entre 1383

et 1401, employé jusqu’au XVIIe siècle. Parchemin, 218 feuillets in 4°. — Contient quelques renseignements sur les très anciens évêques de Senlis, et le lieu où ils sont enterrés.

B i b l i o t h è q u e d e S a i n t e -G e n e v i è v e , mss. n° 111. Sacramentaire de l’église de Senlis. Parchemin, III-185 feuillets, 0,278, x 0,210. — On y note un calendrier, des listes de censitaires de l’église, des prières et oraisons, en marge fol. 34 v° la liste des évêques de Senlis jusqu’à la fin du XIIe siècle, écrite du xe au XIIe siècle, et au fol. III

une fondation d’obit. — (Voir L. Delisle: Mémoires sur d’anciens sacramentaires [mémoires de l’Institut national de France, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, t. XXXII, année 1886], 1re partie, p. 143-146, 313, 363, 371).

G a i g n i è r e s (Roger de). Bibliothèque nationale, a) Estampes. Pe. 4 , fol. 27 ; Pe. 11 a, fol. 50, 53-55, 181 , 184 .

b) Manuscrits lat. 17045, fol. 191, 203, 255, 257, 263, 265. Descriptions et relevés de monuments funéraires d’évêques.

M o n u m e n t s h i s t o r i q u e s (A r c h i v e s d e s ) . Cathédrale de Senlis, a) Plans, coupes et élévations de Duthoit, 1867 ; et de M. Paquet, 1901. — Dans la publication de MM. A. de Baudot et Perrault-Dabot (Paris. In-fol.), t. I, pl. 32 (façade ouest), 33 (coupe lon- gitudinale), 34 (plan, coupe transversale).

b) Photographies.e) Dossier des travaux accomplis et subventions accordées à la cathédrale depuis 1837.R o u y e r . Essai sur les antiquités, l'histoire ecclésiastique, civile et naturelle du

diocèse de Senlis. — x v i i i e siècle. Bibliothèque de Senlis.

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R u e l ( d u ) . Histoire de l’église et du diocèse de Senlis. —x v i i i e siècle. bibliothèque

de Senlis.T r e m b l a y (Victor). Histoire abrégée de la ville de Senlis. — l r e moitié du XIXe siècle.

Bibliothèque de Senlis.

II. — IMPRIMÉS.

B a i l l e t (Adrien). Les vies de saints. — Paris, 1715.BALTHASAR (Abbé). Cathédrale de Senlis, dans «Revue de l'Art chrétien». T. VII,

p. 5. — Paris, 1863.B e r g e r o n (Nicolas). Extrait des mémoires de... Le Valois royal. Paris, Gilles

Boys, 1583. In-18, 64 fol.B l o n d (Abbé). Histoire de la cathédrale de Senlis (des origines au XIIIe siècle),

dans « Comité archéologique de Senlis ». Année 1866, p. 113-153.B r o i s s e (J.-F.). Recherches historiques sur la ville de Senlis, présentant un tableau

chronologique des événements principaux qui se sont passés dans cette antique cité depuis le VIe siècle jusqu’en 1832. — Senlis, Desmarets, 1835. In-8°.

B u l t e a u (Abbé). Monographie de la cathédrale de Chartres. T. II, p. 189-194.

— Chartres, 1888.C a i x d e S a i n t -A y m o u r (Am.). Causeries du Besacier; mélanges pour servir à

l’histoire des pays qui forment aujourd’hui le département de l’Oise. — Paris, 1892- 1895. 2 vol. in-16, pl.

C a m b r y . Description du département de l’Oise. T. II, 1803.C a r l i e r . Histoire du duché de Valois, depuis le temps des Gaulois jusqu’en

l’année 1703. - Paris et Compiègne, 1764. 3 vol. in-4°.C a u m o n t ( d e ) . Les clochers du Calvados, dans « Bulletin monumental » .2 e série,

t. III, p. 371. — Paris, 1847. In-8°.C l o q u e t (L.). Les grandes cathédrales du monde catholique. — Lille, 1897. In-4°. C o u a r d -L u y s (E . ) . Intervention royale dans l’élection d’Arthur Fillon, élu en

1522, dans « Mémoires de la Société académique du département de l’Oise ». T. XI,p. 601. - Beauvais, 1880.

C o u a r d -L u y s (E . ) . Mission de Martin Cambiche à Senlis en 1504, dans « Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques ». Année 1884 : Communication de M. Couard, p. 470-472. Rapport de M. de Montaiglon, p. 457.

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D e m a r s y (A . ) . Notes pour servir à un armorial des évêques de Senlis. — Pa r i s ,

1866. In-8°.DH o m m e (E.) et V a t t i e r (Am.). Recherches chronologiques sur les évêques de

Beauvais, dans « Comité archéologique de Senlis ». Année 1864, p. 165 sqq.

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thèque de l’École des Hautes-Études. 45e fascicule. — Paris, 1881.Fleury (Gabriel). Etudes sur les portails imagés du Xlle siècle. — Mamers, 1904.

In-fol., pl.Gallia Christiana. — T. X, col. 1378-1465. (Notice, liste des évêques et doyens). —

Instrumenta, col. 203-238. — Appendix, col. 423-519. (Pièces communiquées par Afforty).— Paris, 1751. In-fol.

Gérin (Abbé J.). La chapelle de la Vierge, dans « Comité archéologique de Senlis ». Années 1862-1863, p. 105.

Gérin (Abbé J.). Le vitrail de Saint-Louis peint par M. Cl. Lavergne, pour Notre-Dame de Senlis, dans « Comité archéologique de Senlis ». Année 1864, p. 115.

Gérin (Abbé J.). Tombe du XIVe siècle, provenant de la cathédrale de Senlis, dans « Comité archéologique de Senlis ». Année 1873, p. xlvi.

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Jaulnay (Charles). Le Parfait-Prélat, ou la Vie et les miracles de saint Rieule, avec une histoire des choses plus remarquables arrivées depuis 1500. 2e édition.— Paris, 1648. In-12.

Jaulnay (Charles). Recueil de discours et de titres servant d’apologie sur son Histoire des évêques de Senlis. — Paris, 1653. In 8°.

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Laffineur. Essai biographique sur Guillaume Rose (1583-1602), dans « Comité Archéologique de Senlis ». Année 1867, p. 87 et 277.

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PREMIÈRE PARTIE

HISTOIRE DE LA CATHÉDRALE

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CHAPITRE I

L E S O R I G I N E S

Dans les séances du Congrès archéologique tenu à Senlis en l’année 1877 1, une longue discussion entre M. le chanoine Müller et M. l’abbé de Meissas s’est engagée sur la question des origines du christianisme dans le diocèse de Senlis. Nous ne reprendrons pas les détails du débat ; nous dirons cependant, après avoir consulté les travaux de Mgr Duchesne, que saint Rieul, le premier apôtre du pays de Senlis, vécut a la fin du IIIe siècle. Quant à savoir si saint Rieul fut évêque d’Arles, suivant un de ses biographes, avant de devenir évêque de Senlis, la question parait aujourd’hui tranchée : Carlier 2, en 1764, donnait déjà deux évêques du nom de saint Rieul, un à Arles et un autre à Senlis, dont les corps reposaient en ces deux villes; Mgr Duchesne 3 n’admet d’ailleurs qu’avec un très grand doute un évêque d’Arles du nom de Regulus. Donc, saint Rieul, l’apôtre du Valois, fut seulement évêque de Senlis, vers la fin du IIIe siècle.

Il nous faut maintenant déterminer l'emplacement des églises fondées par le saint à Senlis; M. l’abbé Blond 4 dont nous suivrons souvent le mémoire pendant cette première partie de l’histoire de notre cathédrale, nous semble avoir à peu près résolu la question.

Le temple dédié à saint Pierre et saint Paul5, où furent enterrés saint

1 Congrès archéologique de Senlis, 1877, p. 4G sqq. 2 Histoire du duché de Valois jusqu’en 1703, I, p. 27. 3 Fastes épiscopaux de l’ancienne Gaule, I, prov. sud-est, p. 242-247. 4 Comité archéologique de Senlis. Année 1866, p. 113-153.6 Jaulnay (Charles).Le parfait prélat, ou la vie et les miracles de saint Rieule. 2e édit.,

Paris, 1648. — Discours des A .tiquités, p. 2.

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Rieul et plusieurs de ses successeurs, que Clovis rebâtit et dédia à saint Rieul, étant situé hors des murs de la cité, d’après la vie du saint évêque, n’était pas construit sur remplacement de la cathédrale actuelle, mais bien de l’ancienne collégiale Saint-Rieul, aujourd’hui disparue.

En outre, saint Rieul érigea un autre autel, celui-ci à l’intérieur de la cité et dédié à la Vierge 1. Ici, deux hypothèses se présentent que Jaulnay 2 a déjà indiquées : « Ce temple estoit basty dans l’enclos des murs de la cité où maintenant, selon aucuns, est l’église collégiale et chappelle royale de saint Frambault, et selon les autres (et le plus probable) où est en partie l’église de Nostre-Dame... ». Il ne semble pas que Saint-Frambourg ait jamais été dédiée à la Vierge; cette chapelle fut fondée par la reine Adélaïde, femme de Hugues Capet, et relevée par les soins de Louis VII, toujours sous le vocable de saint Frambourg. Il faut donc croire que le temple élevé en l’honneur de la Vierge s’élevait sur l'emplacement actuel de Notre-Dame.

Il reste encore un point à éclaircir sur les origines de la cathédrale de Senlis : à quel moment l’église Notre-Dame est-elle devenue église cathédrale? Ce fait était déjà débattu avant la Révolution : au XVIIe siècle, une grande dis- cussion s’éleva entre le doyen de Saint-Rieul et le chapitre de Notre-Dame ; celui- là, c’était Jaulnay, glorifiant l’antiquité de sa collégiale, s’efforçait de prouver que la suprématie de la cathédrale ne remontait qu’à cinq cents ans, mais ses arguments sont assez faibles. Deslyons, chanoine de la cathédrale, répondit avec ardeur à cette mauvaise attaque.

Il est certain que l’église où était le tombeau de saint Rieul, où furent enterrés les premiers évêques 3, où le clergé célébrait les grandes fêtes du

1 AA. SS . Mars, III, 30 mars, p. 822, E. et 823, A. « Bcatus vero Regulus facto mane ingressus est templum quo præfactus sacrificium parari jusserat, quod intra muros situm civitatis magno venerabatur cultu : crat enim miræ compositionis et ornatus, in quo ine- rant quamplurima dæmonium diversi generis simulacra; quae cuncta divini nominis invo- calione athleta Dei, imo Deus per ilium, in momento subvertit ». Et un peu plus loin : « Tertia vero indicti jejunii die, templum, in quo simulacra deposuerat, aggregato populo, ecclesiam dedicavit ; et altare ibi in honore Dei genitricis et Virginis Mariæ consecratum statuit... ».

2 Op. c i t . Ch. xII, p. 45.3 bibl. Provins. N° 41, fol. 13. « V Idus februarii : Silvanectis, depositio sancti Auberti,

ejusdem civitatis episcopi, cujus corpus requiescit in ecclesia sancti Reguli » ; — fol. 96. « VII Idus junii : Silvanectis, sancti Almari episcopi et confessoris, cujus corpus requiescit

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culte, était l’église cathédrale; c’est cette église que Clovis aurait fait réédifier. Mais après celte époque, pendant les temps troublés du VIe et du VIIe siècle, l’évêque dut abandonner la basilique de Saint-Rieul mal défendue; il y laissa seulement quelques chanoines, et lui-même, avec le reste de son clergé, se retira dans la cité, où il choisit comme cathédrale l’église Notre-Dame 1.Il nous est impossible de préciser davantage le moment où Notre-Dame devint cathédrale.

L’évêque Constance, qui siégea de 965 à 986-87, s’occupa d’embellir 2 l’église Notre-Dame comme si elle était sa cathédrale3, mais il n’oublia pas les chanoines de Saint-Rieul, qui continuèrent à dépendre directement de l’autorité épiscopale.

Une pièce 4 du 15 juin 1068 est assez significative sur ce point : l’évêque Eudes et les chanoines de Notre-Dame vinrent trouver le roi Philippe au château de Senlis et le supplièrent de confirmer les donations du roi Henri et de l’évêque Frolland, prédécesseur de Eudes, avec celles qu’il avait faites lui-même; le roi confirma au domaine de l’évêque indistinctement les posses- sions de l’église Notre-Dame et de Saint-Rieul. Ainsi, d’un côté c’est le chapitre de Notre-Dame qui forme la suite de l’évêque, et de l’autre l’évêque dirige et gère les biens des deux églises Notre-Dame et Saint-Rieul.

Nous avons recherché dans les archives des pièces du XIe et du XIIe siècle nous apportant dos témoignages de la suprématie de l’église Notre-Dame, et nous en avons trouvé beaucoup 5.

honorifice in hac ecclesia beati Reguli » ; — fol. 90 v°. « XIIII Kl. novembris : Silvanectis, depositio sancti Levangii episcopi et confessoris, cujus corpus honorifice requiescit in hac ecclesia sancti Reguli » ; — fol. 92 v°. « VII Kl. novembris : eodem die, Silvanectis, depo- sitio sancti Amandi, ejusdem civitatis episcopi, cujus corpus requiescit... in ecclesia sancti

Reguli ».1 Sans doute après 580, époque où saint Sanctin fut enterré à Saint-Rieul.2 Bibl. nat., Mss. lat. 17049, p. 435-438. — G allia Christiana, X, col. 1388, E.3 II est vrai qu’il signa, le 15 avril 978 (Gallia Christiana, X. Instrumenta, 203) ou 982

(Afforty, XIII, 135 [pagin. rouge] ou 149 [pagin. noire]), une pièce « in atrio sancti Reguli » ; mais cette charte, qui concerne la cession à cens d'une terre de Bray du domaine de Saint- Rieul, n’intéresse que les chanoines de Saint-Rieul, restés sous la protection directe de l'évêque, et il n’est pas extraordinaire que l'évêque se soit rendu à leur église pour la signer.

4 Pièces justificatives, n° 1.6 Voici, tirées des pièces des XIe et XIIe siècles, les mentions les plus importantes que nous

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Après 1140, la discussion n’a plus de raison d’être; il ne faut cependant pas oublier que l'évêque reste le protecteur immédiat du chapitre de Saint- Rieul, et qu’en plusieurs circonstances Notre-Dame et Saint-Rieul jouissent des mêmes charges et des mêmes privilèges; mais le rédacteur de la charte a

ayons relevées, de la suprématie de 1'église Notre-Dame. A Notre-Dame, les chanoines sont plus nombreux qu'a Saint-Rieul, les dignités plus variées ; on trouve fréquemment parmi les digni­taires un archidiacre, en 1091, 1097 (Dom Grenier, 233, fol. 287 v°. — Gal l ia Chr i s t iana , X. Instrumenta, col. 207-203). — En 1041, l'évêque de Senlis, Guy, accompagne les chanoines de Notre-Dame devant le roi, en la basilique de Notre-Dame de Paris, le jour de la Pentecôte, pour obtenir de celui-ci la confirmation de l’autel d’Ève (Gal l ia Chr i s t iana , X. Inslru- menta, col. 20.3,n°II). — En 1075, Guy, fils de Wiscelin, fait don à l’église de Senlis de la terre de Rouvroy, et il en fait don sur l’autel de la très glorieuse Vierge Marie, en présence des chanoines et d’autres dignitaires, « ... necnon et coram omni populo, qui ad matrem ecclesiam, sicut in die Dominica, ferme totus convenerat ». Il faut entendre par « mater ecclesia » la cathédrale (Gal l ia Chr i s t iana , X. Instrumenta, 206, n°VI. — Bibl. nat., Mss. lat. 17049, fol. 447).— En 1106, l’évêque Hubert traite de « nostri canonici » les chanoines de Notre-Dame, et parmi les signataires le doyen, l’archidiacre, le chantre de Notre-Dame sont désignés seulement par les mots « decanus, archidiaconus, precentor » ; le doyen de Saint- Rieul est appelé « decanus sancti Reguli ». Enfin la charte est signée « in capitulo sancte Marie Silvanectensis » (Pièces justificatives. N° 2). — En 1120, le roi Louis VI abandonne à l'évêque de Senlis Clairembaut tout ce qu’avait enlevé dans la demeure épiscopale son séné- chal Guillaume, pendant la vacance du siège ; et cette pièce se trouvait, bien avant la Révolu- tion, dans les archives de Notre-Dame (Gal l ia Chr i s t iana , X. Appendix, p. 425, n° lix). — En 1124, dans une lettre au clergé du diocèse de Senlis, l’évêque de Paris, Étienne, s’adresse à Pierre, évêque de Senlis, au doyen, au chantre et à l’archidiacre, ainsi qu’aux autres chanoines de l’église de Senlis : en fait il s’agit des dignitaires de Notre-Dame (Dom Gre- nier, 307, pièce 3). — En 1127, dans une confirmation à l’église de Morienval, par l'évêque Clairembaut, d’un personnat qu’il possède à Béthancourt, le doyen, l’archidiacre, le chantre de Notre-Dame sont témoins pour l’évêque, et l’acte est passé au chapitre de Notre-Dame (Dom Grenier, 240. Année 1127). — En 1131, le pape désigne clairement Noire-Dame sous le nom d'église épiscopale. Le 9 novembre 1131, dans une bulle solennelle de confirmation à l'abbaye de Saint-Vincent, le pape renouvelle ce qui a été confirmé par son prédécesseur, entre autres : « I11 æcclesia videlicet Silvanectensi episcopali prebendam unam, in æcclesia sancti Reguli prebendam unam, in .æcclesia sancti Evremundi de Credulio prebendam unam, in æcclesia sancti Frambaldi prebendam unam... » (Dom Grenier, 235, fol. 19-20). — En 1132,l'évôque abandonne aux chanoines de Saint-Rieul tous les droits que lui et ses prédéces- seurs pouvaient avoir sur les demeures des chanoines, et il termine ainsi : nous avons confirmé cet acte « in capitulo beate Marie et in episcopali ecclesia assensu et laude omnium clericorum et laïcorum ». Notre-Dame est l’église cathédrale. — En 1139, le roi Louis écrit en toutes lettres que Notre-Dame est bien celle où trône l'évêque : « Ludovicus Dei gratia rex Francorum et dux Aquitanorum venerabili P[etro] sancte Marie Silvanectensis episcopo, et Il[berto] decano, atque O[ilardo] archidiacono, B[artholomeo] quoque cantori ceterisque beate Marie canonicis, et O[doni] decano ceterisque sancti Reguli canonicis salutem et dilec- tionem... Valete » (Arch. Oise, II. 522).

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toujours soin de mentionner Notre-Dame en tête, puis Saint-Rieul, puis d’autres églises de Senlis, s’il en est question

L’église Notre-Dame est donc la cathédrale depuis le VIIIe-IXe siècle, et sans doute depuis la lin du VIe Mais quel aspect présentait cette église? Les textes sont muets; nous n’avons pas de mention de Notre-Dame avant la lin du xe siècle; il est cependant peu probable que la basilique primitive ait duré jusqu’à cette époque, tandis que celle de saint Rieul, reconstruite par Clovis, aurait été réédifiée sous le roi Robert. Nos rois des VIIIe et IXe siècles faisaient de fréquents séjours en leur château de Senlis, et ils durent contribuer à l’entretien de la cathédrale. Charles le Chauve affectionnait particulièrement cette résidence; c’est à Senlis et à son évêque qu’il confia sa fille Judith lorsque celle-ci, après la mort de son mari, se retira sous la sauvegarde de son père 2 .

Une note dans un vieux sacramentaire de l’église de Senlis 3 nous apprend qu’au Xe siècle on avait déjà réuni à Notre-Dame une très ancienne église dédiée à saint Gervais et saint Protais.

D’après une copie 4, par Gaignières, de l’obituaire de Notre-Dame, l'évêque Constance, qui siégea de 965 à 986-87, décora la cathédrale avec de l’or et de l’argent. Rien n’indique qu’il s’agissait d’une construction neuve, et peut- être y avait-il longtemps que l’église existait lorsque Constance fit exécuter cette ornementation.

Peu d’années après, un des successeurs de Constance, Eudes, éleva une nouvelle cathédrale 5 . Deux évêques portent le nom d’Eudes : Eudes Ier (986-

1 Dom Grenier, 234, fol. 235 v°. — En 1129, le roi Louis, confirmant des propriétés de Saint-Vincent de Senlis, dit : « Prebendam cum redditibus suis in ecclesiis beate Marie, sancti Reguli, sancti Frambaldi et sancti Evremundi de Credulio; anniversaria canoni- corum ecclesie beate Marie sancti Reguli que Clarembaldus Silvanectensis episcopus assensu clericorum eidem ecclesie dédit, et ecclesie sancti Frambaldi que similiter ipsi ecclesie canonici sancti Frambaldi nostro assensu, quia nostra est ecclesia, concesse- runt ». — II existait encore, avant la Révolution, une cérémonie qui rappelait l'ancienne union des deux chapitres : le 9 mai, les chanoines de Saint-Rieul et de Notre-Dame assistaient à l'ostension des reliques de saint Frambault (Dom Grenier, 165, fol. 232).

2 Dom Bouquet, VII, 77 et 268. — Dom Grenier, 5, fol. 68, et 127, fol. 170 v°.3 Bibl. Sainte-Geneviève, Mss. 111.4 Bibl. nat., Mss. lat. 17049, p. 435-438.5 « XII Kal, novembris. Obiit Odo episcopus, qui hanc ecclesiam fundavit », d’après le

nécrologue de Notre-Dame, cité par la Gal l ia Chr i s t iana .

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995) et Eudes II (1067-1070); la Gallia, dom Grenier, l’abbé Blond, ont choisi le premier; c’est en effet, à notre avis, d’Eudes Ier qu’il s’agit. Si l’on en croit une lettre de Louis VII rapportée par Afforty et les Bénédictins, en 1154 ou 1155 l’église tombait de vétusté, « nimia corruens vetustate » ; une église romane construite en 1068 n’aurait pu être dans un tel état moins de cent, ans plus tard; c’est donc à Eudes Ier qu’il faut rapporter la reconstruction de la cathédrale. Mais, alors, qu’était devenue l’église qu’avait fait décorer l'évêque Constance ? L’hypothèse d’un incendie est très plausible; toutes ces églises enrichies de tentures, couvertes de charpentes apparentes, étaient fréquemment la proie des flammes.

Certains historiens se sont étonnés qu’en 990, à l’approche de l’an 1000, on se soit mis à construire une église; mais les constructions d’Eudes ne 1devaient pas avoir des dimensions considérables. On a d’ailleurs exagéré la portée du texte de Raoul Glaber : il y eut beaucoup de fondations d’églises, souvent très importantes, à la fin du xe siècle.

Il ne nous reste à peu près rien de la construction d’Eudes : peut-être quatre colonnes à chapiteaux de caractère assez primitif, que l’on voit dans la sacristie; peut-être aussi la crypte polygonale qui se trouve au-dessous.

La reine Constance, femme du roi Robert, avait légué sa couronne et ses joyaux au trésor de la cathédrale ; le roi Henri, son fils, les retira en accordant la franchise des terres et possessions du chapitre 1.

Un siècle plus tard, vers 1094-1095, l’évêque Hugues rattacha 2 à la cathé- drale l’abbaye de Saint-Michel. Ou ne sait quel était l'emplacement de cette abbaye; d’après Jaulnay, c’était un prieuré, et il était situé près de Notre- Dame. Le roi Louis VI, qui vint assez souvent à Senlis, confirma cette acquisition en 1111.

1 D'après une charte du roi Philippe Ier, 15 juin 1068.2 Bibl. nat., Mss. lat. 17049, p. 435-438. — « IV Kalendas februarii. Obiit Hugo episcopus,

qui abbatiam sancti Michaelis, longo tempore ab ecclesia alienatam, suis tandem diebus per se acquisitam nobis reliquit ».

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CHAPITRE I I

L A C A T H É D R A L E D U XIIE S I È C L E

Nous sommes arrivés à la construction du monument actuel. Notre obi- tuaire 1 et un acte de l’évêque Henri,2 de 1184, nous apprennent que c’est l’évêque Thibaut qui entreprit, vers 1153, avec l’aide du roi Louis VII, la reconstruction de la cathédrale.

L’ancienne église, trop vieille, tombait en ruines, et l’on avait jeté le fondement d’une nouvelle, beaucoup plus vaste. « On l’avoit, dit Jaulnay, agrandie et augmentée par le moyen de deux autres églises contiguës : sçavoir Saint-Gervais et Saint-Michel 3 ». Saint-Michel était l’abbaye réunie à la cathé- drale en 1111, et Saint-Gervais et Saint-Protais était une très ancienne église de Senlis qui, nous l’avons vu, devait être déjà unie à Notre-Dame au xe siècle. La nouvelle cathédrale, dédiée comme les autres à Notre-Dame, aura comme seconds patrons saint Gervais et saint Protais, et elle aura toujours un autel dédié à saint Michel, mais nous ne savons pas quel était l’emplacement respectif

de ces trois églises.Les travaux étaient commencés depuis deux ou trois ans, lorsque, craignant

de ne pouvoir, faute de ressources, achever une telle œuvre, on se décida à implorer la charité des fidèles des diocèses voisins.

Les ressources du diocèse de Senlis, qui ne renfermait que soixante-treize

1 « VII Kal. martii : obiit Theobaldus episcopus, qui liane innovavit ecclesiam et dédit nobis capellam suam cum annulo ».

2 Arch. Oise, G. Chap. cath. de Senlis, supplém. portef. 4. — Gall. Christ., X. Appendix, 439, n°81. « Predecessor noster bone memorie Theobaldus episcopus, qui prefatam cepit innovare ecclesiam, piissimi regis Ludovici devoto assensu ».

3 Jaulnay, op, cit Discours des Antiquités, p. 2.

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paroisses à la veille de la Révolution 1, étaient, eu effet, très modestes, et il fallait, pour élever une cathédrale qui pût rivaliser de grandeur et de beauté avec celles de la région, de grosses sommes d’argent; on chercha à intéresser les gens à la nouvelle construction, eu promenant à travers le royaume les reliques 2 que possédait la cathédrale, et on demanda au roi, qui séjournait à Senlis encore plus souvent que son père, de vouloir bien recommander aux fidèles les quêteurs de l’évêque Thibaut 3. Ceux-ci partirent, emportant les reliques et munis des lettres du roi.

Guibert de Nogent nous raconte 4 une de ces expéditions : les clercs de Laon allèrent quêter en France et en Angleterre pour la reconstruction de leur cathédrale, « en promenant avec eux les reliques qui avaient échappé à l’incendie de 1112 » ; il les énumère non sans raillerie : « un reliquaire magni- fique » placé dans une « châsse de grand renom » enrichie d’or et de pierreries, « avec une poésie gravée en lettres d’or, et célébrant les mystérieuses richesses qu’elle renferme » ; à l’intérieur, « des morceaux de la tunique de la sainte Vierge, de l’éponge dont on humecta la bouche du Sauveur, de la vraie Croix,et peut-être bien aussi quelques cheveux de notre Divine Reine »......... Lesmiracles que provoquent ces reliques sont si étonnants et si nombreux que Guibert ne peut les citer tous, a Passons sous silence, dit-il, les guérisons ordinaires des malades; ne nous arrêtons qu’aux prodiges vraiment inouïs ».

Les clercs de Senlis parcoururent ainsi la France en quêtant pour la recons- truction de la cathédrale.

Durant l’absence des quêteurs, sans doute chanoines de la cathédrale,

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1 Dom Grenier, 1G5, fol. 194 r°.2 Reliques très nombreuses dont Afforty nous a conservé la liste.3 Afforty, I, 147, et XIV, 143 (pagin, noire). — Duchesne. His to r iæ Francorum sc r ip -

t o r e s , IV, p. GT5. — His to i r e de France , XVI, 15. — Gal l . Chr i s t . , X, col. 1401. — « Ecclesia sandre Mariæ Silvanectensis, nimia corruens vetustate (media corruens antiquitate, dit la G al l i a Chr i s t . ) , innovatur a fundamentis, et usque adeo insigne cœperunt opus, quod sine caritate fidelium Christi et eleemosinis nunquam potucrit consummari, etenim tenuissimœ est substantiæ et angustis arctata finibus, et ob hoc necesse habet ad vestra confugere subsidia ; unde mandamus vobis omnibus atque precamur, ut pro honore Dei et B. Virginis, cujus est ecclesia, portitores præsentium, cum sanctuariis (sanctuario [Ga l l . Chr i s t . ] ) et reliquiis ecclesiæ euntes et fidcliter laborantes, honorifice suscipiatis et in ecclesiis parro- chialibus recipi cum litteris nostris sigillatis et a presbyteris vestris honorari præcipiatis. Data per manum Hugonis cancellarii. » (Vers 1155.)

4 Bernard Monod. Le mo ine Gu iber t e t son t emps , p. 302 sqq.

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l’évêque Thibaut n’avait pas perdu son temps; il institue un maître de lecture et un maître de chant attachés à Notre-Dame, et il leur assigne quarante sous à chacun; puis, comme l’on comptait sur une quête fructueuse et de riches dons, Thibaut, considérant la pauvreté du chapitre, lui accorde par avance, pour l’époque où l’église serait terminée, la moitié de toutes les offrandes faites pour l’œuvre de la cathédrale; l’évêque Henri 1, en 1184, et Geoffroy 2, en 1186, approuvèrent et renouvelèrent cette concession, et ils donnèrent au chapitre une troisième clef du tronc où étaient versées les aumônes.

Les quêteurs revinrent en 1156 ou 1157. Thibaut était mort sans avoir vu ses efforts couronnés d’un succès complet. Les sommes rapportées n’étaient pas aussi grosses qu’on avait pu l’espérer; aussi les travaux n'avancèrent-ils que lentement, et évêques et chanoines durent chercher partout l’argent nécessaire à la continuation de l'œuvre. Les papes Alexandre III, en 1160, et Luce III, les 4 janvier et juin 1182 3, délivrent au chapitre des bulles de confirmation pour tous ses biens et pour toutes les acquisitions qu’il pourrait faire dans l’avenir ; en tête ils confirmaient la possession de l’en- droit où s’élevait l’église et des deux places y attenant 4.

Le roi Louis VII veillait toujours avec bienveillance sur la cathédrale, et, en 1167-68, il annonce 5 à Etienne, doyen du chapitre, que, pendant la régale, on placera une seconde lampe dans l’église, et des cierges, au lieu de chan- delle, autour de l’autel.

En 1176, les chanoines instituèrent un chapelain 6 chargé de célébrer les messes pour les défunts trois jours par semaine; il y avait, en effet, des fonda- tions 7 assez importantes pour permettre d’établir un chapelain des obits. Le

1 Arch. Oise, G. Chap. cath, de Sentis, supplém., portef. 4. — Ga l l . Chr i s t . , X. Appendix,439, n° 81.

2 Arch. Oise, G. Chap. cath, de Senlis, supplém., portef. 4.3Arch. Oise, G. Chap. cath, de Senlis, supplém., portef. 1. — Gal l . Chr i s t . , X. Instru-

menta, 220.4 Le 27 novembre 1290, le pape Nicolas IV renouvellera la protection accordée au

chapitre et à la cathédrale par ses prédécesseurs. — Pièces justificatives, n° 14.5Pièces justificatives, n° 4.

6 Pièces justificatives, n° 5.7 Par exemple celle-ci, entre autres, de 1187, anniversaire de Marguerite, femme de Guy

le Bouteiller (pièces justificatives, n° 6), — et celle-ci, de 1188, où Guy accorde vingt sous de rente annuelle pour l’anniversaire de son père. — Arch. Oise, G, 2045 et 2103. — Arch. nat., K, 173-174.

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curé de notre-Dame s'était même arrogé le droit de faire tous les enterre- ments dans les paroisses dépendant du chapitre, et une portion des offrandes revenait à l’œuvre; en 1191, une ordonnance de l’évêque Geoffroy fit cesser cet abus, tout en accordant que la deuxième messe pour le défunt serait dite par le chapitre, et que la moitié des honoraires serait encore remise à ceux qui tenaient les clefs du trésor de Notre-Dame 1 .

Ainsi l'ingénieuse activité du chapitre s’exerçait de toutes façons pour trouver des ressources; les évêques le secondaient de tout leur pouvoir : en 1179 2, par exemple, l’évêque Henri abandonne au chapitre, pour lui et ses successeurs, les biens des chanoines morts intestats. Nous avons vu que Henri, en 1184, et son successeur Geoffroy, en 1186, renouvelèrent 3 au chapitre les promesses de l'évêque Thibaut, lui accordant, après achèvement de l'oeuvre, la moitié des offrandes. En 1184, Henri permet au chapitre de prendre du bois tous les jours de carême à perpétuité dans son bois 4. Non seulement les évêques, mais de riches familles comme celle des Bouteiller, qui continueront leurs largesses durant tout le XIIIe siècle, venaient au secours du chapitre ; aussi les travaux purent-ils être poursuivis.

Vers 1180, un acte 5 de Hugues II, abbé de Saint-Vincent, nous apprend qu'il y avait alors trois lampes brûlant jour et nuit « à l’entrée du sanctuaire, devant l’autel de la Vierge » ; celle du milieu était un don de la sœur de l'abbé Ermengardc de Douai; l’entretien de cette lampe incombait à l'abbé et à ses successeurs : la prébende canoniale que possédait l’abbaye garantissait cette clause.

En 1 1 8 4 , l'église fut témoin d'un émouvant spectacle 6. « Une princesse jeune encore dit du Ruel, y entrait nu-pieds, un cierge à la main. Elle y demeura longtemps en prières, implorant le secours de la Mère de Dieu, avec tant de dévotion, d'humilité et de douleur, que les assistants avaient

1 Afforty, I, 469, et VII, 395-8. 2 Arch. Oise, G. Chap. cath. de Senlis, supplém., portef. 1.

3 Arch. Oise, G. Chap. cath. de Senlis, supplém., portef. 4 : « Firmamus preterea medie- tatem oblationum omnium que fierint in ecclesia beate Marie habendam post operis consum- mationem, et quod canonici in recognitione hujus rei terciam clavem trunci habeant. »

4 Arch. Oise, G. Chap. cath. de Senlis, supplém., portef. 4.5Aff.., XIV, 416 (pagin. rouge). — Gal l . Chr i s t . , X. Appendix, 437, n° 77.

6 Aff.., III, 438. — Du Ruel, fol. 269-270.7 En 1184 elle avait dix-sept ans.

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peine à retenir leurs larmes. Puis on la vit par toutes les rues de la ville, occupée à distribuer aux pauvres d’abondantes aumônes ». C’était Isabelle de Hainaut, femme de Philippe-Auguste; abandonnée de son royal époux, que la politique avait brouillé avec sa famille, elle s’était, sur les conseils de l’évêque Henri, retirée à Senlis. Avant sa mort prématurée 1, elle fonda une chapelle dans cette église qui avait été témoin de sa douleur et de ses vertus.

En 1190, nous trouvons une des premières fondations d’autel 2. Guillaume le Loup, frère de Guy le Bouteiller, est sur le point d’entreprendre le voyage de Terre sainte, et, peu sûr de revenir, il met ordre à ses affaires. Il fonde des obits à Notre-Dame et dans la plupart des églises de la région, et laisse à Notre-Dame une rente de cent vingt livres pour l’entretien de deux prêtres, dont l’un desservira l’autel de Saint-Michel. La même année, Philippe-Auguste fonde deux chapelains à la cathédrale de Paris et un à celle de Senlis, qui devront prier pour le repos de l’Ame de la reine Elisabeth 3.

La construction principale était à peu près terminée à cette époque; nous n’avons aucune donnée sur la marche suivie : cependant, malgré les nom- breuses restaurations et les grattages, il semble, par l’aspect des bases, des astragales, des moulures, que l’on commença par le chœur pour finir par la nef et la façade ouest; la tour du nord fut élevée avant celle du sud.

Enfin, le 16 juin 1191 eut lieu la dédicace solennelle, en présence de Guillaume, cardinal du litre de Sainte-Sabine, archevêque de Reims, des évêques de Soissons, Laon, Noyon, Meaux, et de Geoffroy, évêque de Senlis 4.

1 Vers 1180-90.2 Pièces justificatives, n° 7.3 K, 26, n° 16ter, registres de Philippe-Auguste. — Martène. Coll. I, 988. — Delisle. Ac te s

de Ph i l i ppe -Augus t e , 292.4 Gal l . Chr i s t . , X. Instrumenta, 224, n° 34. — « Anno ab incarnatione Domini M.C.XCI,

regni autem gloriosissimi regis Francorum Philippi undecimo, pontificatus vero dominiGaufridi hujus sanctæ sedis episcopi anno sexto, mense Junio, XVI calendas Julii, adlaudem Dei, in honorem beatissimæ Virginis Mariæ dedicata et consecrata est ista ecclesiaa domino Guillelmo Remorum archiepiscopo, sanctæ Romanæ ecclesiæ titulo S. Sabinæcardinali, necnon et venerabilibus episcopis Nevelone Suessionensi, Rogerio Laudunensi,Stephano Noviomensi, Simone Meldensi, prænominato Gaufrido Silvanect[ensi], qui omnes,de misericordia Dei et B. Virginis Mariæ et omnium sanctorum meritis confisi, omnibus

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De grandes indulgences furent promises à ceux qui apporteraient leur aumône à la cathédrale, et qui viendraient la visiter. Dans une lettre 1 que Guillaume de Champagne, archevêque de Reims, écrivit le même jour à tous les évêques, abbés, prieurs, doyens et, prêtres de sa province, il dit que l’évêque de Senlis et les chanoines de la cathédrale se sont imposé de lourds sacrifices pour élever cette église dont on vient de célébrer la dédicace; il annonce que, faute de ressources, l’édifice n’a pu être complètement achevé, et que des quêteurs seront envoyés de nouveau dans toute la province; il demande qu’on leur fasse bon accueil, que les populations soient préparées à leur venue et disposées à se montrer généreuses. D’ailleurs, il accorde de nouvelles indulgences à ceux qui viendront visiter la cathédrale l’année suivante, le jour de la Saint-Jean, ou qui enverront leurs offrandes.

L’église n’était donc pas entièrement achevée le jour de la dédicace, faute de ressources suffisantes.

Quel était alors l’état de la construction ? Un grand vaisseau formé de trois travées voûtées sur plan barlong, voûtes jugées plus solides pour résister aux poussées des tours; cinq travées de voûtes sexpartites et un chevet en hémicycle, doublés de bas-côtés et d'un déambulatoire couverts de tribunes où l’on accédait par quatre escaliers, deux à l’ouest, deux à l’est; cinq chapelles rayonnantes, égales; deux rudiments de croisillons formés par deux travées doublées, ceux-ci d’ailleurs inachevés, et les tribunes qui devaient les surmonter à peine ébauchées. Il y avait une petite porte au sud, dans la quatrième travée, et la cathédrale s’ouvrait largement à l'ouest par trois portes; d’autres portes communiquaient avec l’évêché au sud, et le cloître des chanoines au nord. Les voûtes étaient assez basses pour être dépourvues d’arcs-boutants, les contreforts puissants. La façade ouest était à peine finie : les portails et statues existaient, ainsi que les oculus, sans leur remplage. Deux tours inachevées et couvertes d’un toit provisoire enca- draient la façade. On avait donc réduit la construction au strict nécessaire.

huic sanctæ ecclesiæ eleemosynas conferentibus quartam partem de pœnitentiis, vota fracta si ad eadem redierint, peccata oblita, offensas patrum et matrum, nisi in eos vio- lentas manus injecerint, misericorditer relaxarunt. Qui vero a vigilia dedicationis usque ad festum sancti Johannis singulis annis ad eamdem ecclesiam venerint, viginti dies inflictæ pœnitentiæ in perpetuum sibi noverint relaxari. »

1 Pièces justificatives, n° 8.

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Au nord s’étendaient, à l’abri derrière le mur de la cité, les bâtiments claus- traux; au sud, ceux de l’évêché; il y avait en outre, sans doute au sud, peut- être à la suite du faux croisillon, une sacristie, et un vestiaire assez grand pour que les assemblées de la commune, quarante ou cinquante personnes 1, aient pu s’y réunir à diverses reprises.

On peut remarquer les ressemblances nombreuses qui existent entre l'église abbatiale de Saint-Denis et Notre-Dame; ces ressemblances s’expli- quent, outre l’influence générale de l’église de Suger sur les monuments de l’Ile-de-France, par les relations suivies du grand abbé avec les évêques de Senlis, entre autres avec Thibaut. « Lorsque celui-ci vit, raconte un annaliste (c’était, en 1151, et il semble que Thibaut avait déjà succédé à Pierre), lorsque l’abbé de Saint-Denis vit que la maladie le fatiguait d’une façon plus opiniâtre et eut compris, autant par son jugement personnel que par l'avis des médecins, que sa fin était proche, il fit venir ses intimes, savoir les vénérables évêques de Soissons, de Noyon et de Senlis, afin de régler les affaires de sa maison avec leur approbation ou leur conseil, et de trouver dans leur suffrage le moyen de quitter ce siècle avec plus de sin- cérité 2. »

Or, c’est à la suite de ce voyage que l’évêque Thibaut, les yeux pleins des merveilles qu'il avait vues a Saint-Denis, entreprit la reconstruction de sa cathédrale ; aussi ne faut-il pas s’étonner de trouver quelque ressem- blance entre les deux monuments.

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1 Flammermont (J.). Histoire des Institutions municipales de Senlis, p. 87.2 Müller (Chanoine). Senlis et ses environs, p. 24.

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CHAPITRE III

L A C A T H É D R A L E D E 1 1 9 1 A 1 5 0 4

Après la cérémonie de la dédicace, on s’occupa d’amasser l’argent néces- saire à l’achèvement de l’œuvre. Les rois, les évêques, de riches seigneurs, léguèrent au chapitre des terres, des bijoux, des sommes d’argent, et le chapitre enrichi continuera la construction et l’ornementation de la cathé- drale. Les évêques, en mourant, abandonnaient aux chanoines une partie de leurs biens : Thibaut sa chapelle et son anneau, Amaury sa riche chapelle et dix livres, Henri un crucifix d’argent, deux tapis, un encensoir d’argent, deux calices en vermeil, deux candélabres d'argent, une belle chape, ses habits pontificaux, deux tapisseries, Geoffroy deux tapisseries, une chape d’argent, sa chapelle et quarante sous de rente; son épitaphe, dans l’église de Chaalis, dit qu’il se consacra tout entier à l’ornementation et l’embellis- sement de sa cathédrale. Guérin, le conseiller, l’ami de Philippe-Auguste, élu, puis évêque de Senlis, reporte sur le chapitre et la cathédrale une partie des faveurs royales dont il est comblé. Vers 1214, le roi, en échange de quelques hommages qu’il devait, cède 1 à Guérin et à ses successeurs son droit de patronage et tout ce qu’il possédait sur Saint-Thomas de Crépy; cette donation royale agrandissait de beaucoup les dépendances de l’évêché de Senlis; il lui donnait en outre soixante arpents de bois. En 1215, il accorde à Guérin et à ses successeurs l’autorisation de vendre tous les bois que l’évêché de Senlis possédait entre Senlis et l'Oise, sans demander l'auto- risation du roi 2. En avril 1219, le roi fonde, à la prière de l’évêque Guérin,

1 Dom Grenier, n° 244, fol. 260.2 Coll. Duchesne, 22, fol. 125. — Delisle. Actes de Philippe-Auguste, 1512.

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une rente perpétuelle de dix livres destinée à entretenir un cierge brûlant jour et nuit devant le grand autel 1. A la fin du XVIIIe siècle, cette fondation de Philippe-Auguste était encore observée; nous trouvons dans un compte des domaines du roi à Senlis 2: « Ledit revenu pour l’entretenement d’un cierge ardent devant le grand autel, fondé l’an 1219 par le roy Philippe- Auguste, dix livres parisis, à prendre sur les exploits, amendes et émolu- ments de la prévosté de la ville ».

L’évêque n’oubliait pas son chapitre; il l’enrichissait, l’organisait et lui donnait des statuts3. Il légua à la cathédrale différentes tentures de soie, des tapis, un calice d’or, une croix d’or très riche ornée de pierres précieuses, une table en vermeil pour placer devant l’autel de Notre-Dame, et une cou- ronne d’argent destinée à être suspendue au-dessus de l’autel 4.

En 1221, l’évêque fonde deux messes hebdomadaires, une du Saint-Esprit le mardi, une de la Vierge le samedi; l’évêque Adam, en 1252, fondera deux autres messes au chœur : une du Saint-Esprit le mardi, et une de la Vierge le jeudi 5.

De riches particuliers avaient aussi concouru à l’achèvement de la cathé- drale, et les fondations étaient déjà assez nombreuses en 1197 pour que le chapitre fît élever un nouvel autel, derrière le grand autel, qui était des- servi par un chapelain des obits chargé de célébrer la messe chaque jour, tandis qu’auparavant il n’était astreint qu’à trois messes par semaine 6. Le chapitre, en 1196, vend la table d’or du maître-autel, peut-être don d’une riche famille de Senlis, ou provenant d’une des églises démolies pour la construction de la nouvelle cathédrale; on en tira cent soixante livres

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1 Pièces justificatives, n° 1 1.2 Arch. Oise, G, 1985 (registre), p. 29.3 Arch. Oise, G, 2045. — Ibid., G. Chap. cath, de Senlis, supplém., portef. 4.— Ibid., G,

2047, cote 64, art. 4, copie xvIIe siècle, p. 118.— Bib. nat. Dom Grenier, 245, fol. 145.— Dans un de ces actes, nous voyons que dans un remaniement de prébendes, il donne une prébende à l’historien Guillaume le Breton, 1219. — Le nombre des chanoines avait grandi et le nombre des dignitaires aussi, l’évêque Thibaut ayant autorisé le chapitre à élire un sous-chantre, ce qui, avec le doyen, le chantre et l’archidiacre, faisait quatre dignitaires.— Arch. Oise, G. Chap. cath, de Senlis, supplém., portef. 5.

4 Bibl, nat., Ms. lat. 17049, p 435-438.— Gal l . Chr i s t . , X, 1400-1415 pass im .5 Arch. Oise, G, 2047, cote 64, art. 4, copie du xvIIe siècle, fol. 151 v° et 153.

6 Pièces justificatives, n° 10.

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parisis, avec lesquelles on acheta la dixme de Montgrésin, dont les revenus, déposés à l’abbaye de Chaalis jusqu’à ce que leur accumulation, ajoutée aux dons des fidèles, permit d’acheter une table de même valeur, devaient être ensuite attribués aux chanoines 1. A différentes reprises, des chanoines, des laïcs, font don de maisons situées non loin de Notre-Dame2. En 1217, Pierre de Survilliers et Cécile de Montmélian, sa femme, augmentent les revenus de l’autel Saint-Pierre et Saint-Paul, doté en 1201 par Guy le Bourguignon3. Un chanoine nommé Galeran, en 1237, donne douze cent cinquante livres au chapitre 4. En 1238, Mahaut, comtesse de Boulogne, fait don de deux muids de blé 5. On rencontre encore dans les archives d’autres mentions semblables ; nous n’avons relevé que les principales.

Les chanoines, enrichis par toutes ces donations, s’occupaient activement de l'ornementation de la cathédrale. La croix d’argent de l’évêque Henri avait été placée sur la poutre de gloire qui décorait l’entrée du chœur. Un passage du cartulaire nous apprend qu’en 1238 il y a des orgues, trente candélabres, que l’église est toute tendue de tapisseries et d’étoffes de soie anciennes et nouvelles, depuis la grande entrée jusqu’au maître-autel 6.

1 Pièces justificatives, n° 9.2 Arch. Oise, G, 2054, cote 67, n° 1 et 2. — Dom Grenier, 306, n° 21. — Arch. Oise,

G, 2054, cote 67, nos 4 et 5.3 Bibl. nat. Moreau, 122, fol. 57, 59 et 61.4 Gal l . Chr i s t . Appendix, 457, n° 109

5Arch. Oise, G. 2045 (copie).6 Aff., V, 1, 7, et XV, 874-875 : « Ex parte cantoris quindecim nova et unum velus : primum

juxta ostium dedit Garinus episcopus; — secundum (vetus) Willelmus de Barris, miles; — tertium dedit Margareta de Chambliaco, soror episcopi Ade ;— quartum rex Ludovicus, pater istius; — quintum regina Blanca; — sextum Willelmus de Vincis, miles; — septimum Ludovicus rex junior; — octavum rex Philippus; — nonum Philippus de Nantolio, miles, pater; — decimum episcopus Gaufridus; — undecimum cantor Willelmus antiquus; — duodecimum rex Philippus in novitate sua ; — tredecimum episcopus Garinus ; — quartum- decimum Odo Coquus, miles ; — quintumdecimum episcopus Garinus ; — item ex dono Jacobi de Ponte, majoris Silvanectensis, unum pallium ; — Ex parte decani : primum juxta ostium majus ecclesiæ, episcopus Gaufridus; —secundum, antiquatum, cujus dator...; — tertium episcopus Tullensis; — quartum episcopus Theobaldus; — quintum Aco cantor; — sextum Philippus rex; — septimum episcopus Theobaldus;— octavum episcopus Henricus; — nonum Berengarius gibbosus ; — decimum Philippus rex; — undecimum episcopus Th[eo- baldus] ; — duodecimum episcopus Henricus; — tredecimum episcopus Garinus ; — quar- tumdecimum Garnerius episcopus Trecensis 1193; — item unum pallium dedit Regina juvenis, et Ludovicus rex aliud quando rediit ex partibus transmarinis. Solemnius autem

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Enfin l’on put se mettre à la construction même; on acheva, et même on agrandit l’église. Vers 1240, comme nous le montrerons plus loin, on renversa les premières travées de la nef à l’ouest du chœur, on défonça les murs, on déplaça les piliers et, on éleva le transept à peu près tel que nousle voyons aujourd’hui, modifié par les travaux du XVIe siècle.

Vers la même époque (entre 1230 et 1250), on éleva la flèche qui couronnele clocher sud. Enfin on dut faire aussi, vers le milieu du XIIIe siècle, la roserayonnante de la façade ouest, et la jolie corniche à crochets qui entoureles tribunes du chevet, dont on releva la toiture.

Il n’y eut pas d’autres travaux de construction à la cathédrale dans le cou- rant du XIIIe siècle, mais il fallait entretenir ce qui existait ; pour subvenir à ces dépenses, l’évêque Robert de Plailly, le 5 août 1342, décida 1 que, lorsde la vacance des bénéfices du diocèse, la quatrième ou sixième partie deleurs revenus serait appliquée aux réparations de l’église cathédrale.

Un acte de 1345 nous montre qu’il y avait à cette époque un porche à la façade principale ; il datait sans doute du milieu du XIIIe siècle, époque des grands remaniements de la cathédrale: avant d’entrer dans l’église, l’évêque Pierre de Gros prête serment « sous le porche de la cathédrale » Ce porche subsista jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

A la fin du XIVe siècle, entre 1390 et 1400, furent élevées par les soins de Pierre l’Orfèvre la salle capitulaire et la bibliothèque qui y touche.

De nombreux désastres assombrirent 3 le commencement du xve siècle.

paramentum ejusdem altaris dodit dominus Bartholomeus de Noa. In numero palliorum non comprehenduntur duo pallia quibus ornatur altare B. Gervasii et Prothasii, neque pallium quod est super organa, neque pallium altaris majoris de choro, neque duo vetera que habent Petrus Machetis et Radulphus matricularius juxta lectulos suos. » Ces « matri- cularii » étaient les deux marguilliers que l'évêque Geoffroy avait institués dès 1208 (Arch. Oise, G, 2047, cote 64, art. 4, copie du xvIIe siècle) ; ils étaient chargés de tout ce qui con- cerne le culte et l'ornementation de l’église, de la préparation des autels, de la sonnerie; ils devaient fournir le luminaire ; ils recevaient pour cela les offrandes des cierges, sauf celles faites en certaines grandes fêles. En 1292, ces marguilliers voulurent se dispenser de passer les nuits dans la cathédrale, mais le chapitre les y força [Gal l . Chr is t . , X. Appendix, 478, n° 133. — Aff., XVI, 754).

1 Aff., XVIII, p. 210.2 Gal l . Chr is t . , X. Appendix, n° 151, col. 494, 9° ligne : « in porticu ipsius ecclesiæ et

præ foribus antedictis nobis aut contra nos clausis ».3 Aff., IX, p. 4937. .

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— 21 —« En 1412; par un ou trois ans il y avoit eu stérilité de fruits, tempestes et orages sur les vignes desdites esglises, dont ladite esglise Nostre-Dame a esté et est en grande partie descouverte, et si est le bieffroy d’icelle despiécé et cheu, et comme par les assemblées des gens d’armes et autres gens de guerre nosdits ennemis, qui ont séjourné par longtemps sur le pays et ont gasté et destruit tout ce qu’ils ont trouvé; et avec ce ont naguère esté contrainets de nous prester certaine grande somme d’argent ». Cette lettre de Charles VI 1, du 27 avril 1413, nous apprend que, le beffroi, le clocher et la couverture de l’église de Senlis ayant éprouvé des dégâts considérables par suite de ces tempêtes, il accorde la remise d’une somme de cent livres que le chapitre devait verser pour l’impôt du dixième de son revenu. En 1413, on recouvrit de plomb la cathédrale, mais en 1417 le feu prit aux combles, ce qui fondit le plomb : « Le feu, dit Jaulnay, se prist à la charpenterie, et l'enflamma de telle sorte qu’elle fut entièrement bruslée; le plomb fondu couloit par les rues en abondance, ce qui fit grand dommage au bastiment ». Enfin, en 1439, l’évêque de Senlis, Jean Raphanel, étant prisonnier des Anglais, la ville se trouva trop pauvre pour payer sa rançon 2.

Mais, au milieu de tous ces désastres, la construction restait debout : seuls la toiture et les combles furent endommagés. La charpente, d’ailleurs, était la partie de la construction dont l’entretien était le plus difficile; à chaque moment, il fallait changer des pièces, et nous avons de nombreuses autorisations 3 du grand-maître des eaux-et-forêts de couper des bois dansles forêts des environs pour les restaurations de la cathédrale.

C’est vers 1465 que fut créée la grande chapelle de deux travées au

1 Broisse Recherches h i s t o r iques sur l a v i l l e de Sen l i s , p. 42.2 Dom Grenier, 5, fol. 117.3 Arch. Oise, G. Chap. cath, de Senlis, supplém., portef. 3. — Aff., XXI, p. 415. — Par

exemple, entre autres, une du 23 avril 1442 « sur la requeste du chapitre, disant qu'il lui estoit besoin de faire couper du bois pour le fait des réparations et d’édifice de leur église » ; une autre du dimanche 8 septembre 1448 : « ... déan et chappitre d’icelle église disans qu’en ycelle église de Nostre Dame de Senlis et en leurs hostelz. canoniaulx y a plusieurs grans repparations à faire de maçonnerie comme de charpenterie et par especial de charpenterie, pour lesquelles refaire et mettre en estat leur est besoing et nescessaire d’avoir et trouver plusieurs pièces de merrien tant poultres, chevrons, comme autres, tant grosses comme menues, lesquelles ils ont en plusieurs de leurs bois à l’environ dudit Senlis estans en la gruerie du Roy nostre sire ».

3.

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sud du chœur : chapelle Saint-Jacques ou du Bailli; c’est, en effet, Gilles de Rouvroy de Saint-Simon, seigneur 1 de Rasse, Précy et du Plessis-Choisel, bailli de Senlis, qui la fonda; il avait acheté 2 à l’évêque Simon Bonnet 14 ou 15 pieds du terrain de l’évêché au sud du chevet de la cathédrale, le long des piliers près de la porte qui donnait la communication avec l’évêché, porte située dans la tourelle d’escalier, et il obtint du chapitre l’autorisation de percer les murs des deux travées correspondantes du déambulatoire pour faire communiquer sa chapelle avec l’église.

Nous avons rencontré dans les pièces du XIIIe et du XIVe siècle des mentions de sonneries de cloches et de sonneurs; voici maintenant des baptêmes de cloches, mentionnés dans les registres capitulaires en juin 1494 et août 1495 3; dans les deux cérémonies, on fait à l’évêque l’honneur de le choisir pour un des parrains.

En 1497, à la date du 24 juillet, une importante délibération du chapitre ordonna que les lettres, chartes, registres et papiers qui se trouvaient dans la salle capitulaire et dans le trésor de l’église, seraient classés, puis enfermés dans des boîtes en chêne ; c’est évidemment à cette mesure préservatoire que nous devons la conservation des pièces d’archives qui sont parvenues jusqu’à nous 4.

— 22 —

1 Bibl, nat., Ms. lat. 9975, fol. 122 v°.2 Pièces justificatives, n°16.3 Aff, XXII, p. 680 et 710. — « 1494, ex regist, capit. B. Marie Silv. Die 6 mensis junii

1494, Domini concesserunt quod D. D. episcopus et locum tenons D. ballivi Silvan., uxor D. receptoris et uxor magistri Laurentii Thibault, assumantur pro patrinis et matrinis cam- pane ecclesie de novo facte », et « Die veneris 7a augusti 1495 elegerunt patrinos campane videlicet D. episcopum Silvanect, et Guidonem Villet, relictam defuncti magistri Petri Pochon et uxorem Roberti de la Place, ita quod si D. episcopus presentialiter non possit adesse, voluerunt dictum Robertum de la Place loco ejus assumi ».

1 Aff., XXII, p. 752.

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CHAPITRE IV

L A C A T H É D R A L E D E 1 5 0 4 A L A R É V O L U T I O N

Au début du XVIe siècle, le terrible incendie de 1504 va modifier entiè- rement l’aspect de la cathédrale. La date de ce sinistre nous est donnée par une lettre des chanoines au roi 1, écrite le 23 août 1505. Ils lui font savoir que la cathédrale « par fortune et inconvénient de feu au mois de juing 1504 a été bruslée, les cloches fondues et le clocher, qui est grant, magnifique et l’un des singuliers du royaume, au moyen dudit feu tellement endommagé qu’il est en danger de tomber s’il n’y est bientôt pourveu, qui seroit perte irréparable ». La foudre alluma l’incendie : « Toute la couverture, le comble et l’étage supérieur de l’église furent brûlés, les cloches fondues, le clocher ébranlé ; le plomb coulait dans les rues de la ville, disent Vaultier et Jaulnay, comme l’eau dans les grandes lavasses de pluies 2 ».

Dix-huit personnes 3, « pour avoir, oultre leurs despens, servy et besongné pour l’église pendant le feu », reçurent chacune 16 deniers « le lendemain 4 que l’église et le clocher furent brullez » ; Jehan Payen, Adam et Quentin Duquesne, Robin Pervet, couvreur, Guillaume Auclou, Colin Davie, maçon, les uns comme veilleurs, les autres pour porter secours aux parties atteintes par le fléau et parer aux premières nécessités, passèrent deux journées au milieu de l’incendie encore mal éteint.

1 Pièces justificatives, n° 17.2 Graves. Slatistique du canton de Senlis, p. 160.3 Archives de l'Oise, G. Chap. cath. de Senlis, supplém., comptes 1501-05, fol. 4.4 Malgré toutes nos recherches, nous n'avons pu trouver quel jour du mois de juin éclata

l'incendie.

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On chargea1 Gilles Hazart, qui, le 3 juin 1475, était 2 déjà maître des œuvres de maçonnerie du bailliage de Senlis, « d’aller quérir les maistres maçons et autres ouvriers tant à Beauvaiz que à Compiengne pour fere visiter laditte église tant sur les dommages et interestz que sur les réparations néces- saires » ; il reçut de ce fait 20 sous parisis. Martin Chambige 3, le fameux architecte des portails latéraux des cathédrales de Sens et de Beauvais, de la façade de la cathédrale de Troyes, et peut-être, dit M. de Montaiglon 4, de la tour Saint-Jacques à Paris, vint de Beauvais; Pierre de Meaux, maître maçon comme Martin Chambige, vint de Compiègne, où il dirigeait les travaux de l’hôtel de ville, et Liénin Jehan, « plommier », de Beauvais; chacun d’eux reçut 64 sous parisis. Michault de Bray, « masson juré » à Senlis, reçut16 sous, ainsi que Jehan Longuebray, demeurant à « Villemestrye, maistre juré sur le fait de charpenterie » ; Hévrier Martinet, charpentier de Senlis,12 sous; Milon Langosnier, charpentier, vint de Beaumont-sur-Oise et reçut 20 sous; Jehan Goberon, « plommier demeurant à Châtres en Brye, pour estre venu en cestc ville accompagné de son Varlet pour visiter et extimer le dommage de la plommerye, par composition faicte avec lui, 68 sous parisis » ; maître Gilles Hazart assista à chacune des expertises et reçut 32 sous. On conserve encore les quittances 5 de chacun de ces architectes et entrepreneurs avec leurs seings manuels; elles sont signées au plus tard du 10 juillet 1504. Les expertises furent donc terminées toutes à cette époque.

Sur l’avis des experts, on consolida immédiatement le clocher ; une restau- ration suffit. Si l’on avait attendu plus longtemps, on eût peut-être été forcé de l’abattre. Tandis que Gilles Hazart travaillait à consolider les parties hautes des tours et la flèche, Regnault Hazart, son parent sans doute, refait « le pavement sur les petites voultes de l’église au joingnant du grand clocher », et le charpentier Benoist Boulanger restaure les beffrois des doux clochers. On jugea bientôt que la construction était assez solide pour y

1 Archives de l'Oise, G. Chap. cath. de Senlis, supplém., comptes 1501-05.2 Archiv. nat., S. 1426, n° 27.3 Cf. Marias Vachon. Une famille parisienne d’architectes maistres-maçons.4 Bulletin, arch. du Comité des travaux historiques et scientifiques. Année 1884, p. 457.5 Une de ces quittances, celle de Martin Chambige, avec sa signature, a été signalée par

M. Coüard-Luys. Bulletin arch. du Comité des travaux historiques et scientifiques. Année 1884, p. 470-472.

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mettre des cloches; d’ailleurs les tours, solidement épaulées par les contre- forts, n’avaient pas bougé.

Dès le 17 octobre 1504, on commandait sept cloches à Jehan Huot, fon- deur; celui-ci envoyait Jehan Maistre sur place. Le samedi 7 décembre 1504, il commença la fonte des cloches; tout le clergé, en costume de fête, assistait à la cérémonie 1. Le 4 janvier 1505, le fondeur recevait 16 livres parisis à titre d’acompte, puis 145 livres tournois; le 16 janvier, 540 livres tournois; enfin 4 livres 16 sous parisis pour supplément de plus grosse somme « pour avoir fait les deux petites cloches de l’église ». On donna en outre, le 4 février 1505, 2 écus d’or à Guillaume Bedeau, fondeur de cloches, « pour aucuns services par lui faiz à la dicte église ». Sans doute vers la même époque, en février ou mars 1505, deux fondeurs de Beauvais vinrent exa- miner les cloches nouvellement fondues; ils reçurent 60 sous. Benoît Boulenger monta ensuite les cloches dans les clochers vers avril ou mai,

7

certainement avant juillet.Dans le même temps, Gilles Hazart consolidait le lanternon qui s’élevait

au-dessus du carré du transept, pour éviter que sa chute n’occasionnât un nouveau désastre, et Regnault Hazart, secondé par le charpentier Boulenger, étayait les « carolles 2 », qui étaient menacées par l’effondrement des par- ties hautes du chœur.

Après l'achèvement de ces premiers travaux, il semble que la restauration dut subir un temps d’arrêt; les ressources, en effet, devaient commencer à manquer, car aucune réserve n’avait été prévue pour des travaux de cette im- portance ; les dons de quelques riches et généreux habitants de la ville avaient paré aux premières dépenses. Peu après l’incendie, le chanoine Pierre Legier, qui a écrit les comptes dont nous nous sommes servi pour l’histoire de toutes ces réparations, marque au premier feuillet de son registre : « D’ung notable homme qui ne veult point estre nommé, de don fait à ladite église, ay receu XXIII escuz pour iceulx employer aux réparations de ladite église » ; nous trouvons mentionné à la suite de l’obituaire 3 un autre don de 400

1 Aff., XXIII, p. 127.2 Les caroles sont le collatéral du chœur. M. Enlart a trouvé aussi ce mot au XVIIe siècle,

appliqué par exception aux bas-côtés droits d’une église de Saint-Omer.3 Bibl. nat., mss. lat. 9975, fol. 124 v°. — « Dictus Gauffridus Bonvillier, videns tune dictam

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écus d’or fait par Geoffroy Bonviller, bourgeois de Senlis, avec la même affectation.

Mais ces dons ne pouvaient suffire; on eut recours, comme en 1154, à la générosité du roi : le lundi 23 juin 1505, le chapitre décida 1 qu’on enverrait Jean Le Grenais et Laurence Legier vers le roi, pour tâcher d’en obtenir quelque argent; on écrivit ensuite une lettre où l’on rapportait l’accident, et où l’on demandait 2 au roi de vouloir bien subvenir aux dépenses, trop lourdes pour les modestes revenus du diocèse, « attendu la pauvreté d’icelle église qui est la plus pauvre et petitement fondée qui soit audit royaume », en accordant la moitié du droit que prenaient les chanoines de Reims sur le droit de gabelle des greniers et chambres à sel du royaume (août 1505). Le lundi 11 janvier 1507, le roi accorda « un denier picte tournois sur chaque minot, quart ou quintal de sel vendu et distribué à tous les greniers et chambres à sel de ce royaume... pour iceulx deniers convertir et employer à la repparation et édifice de la dite église »; cette subvention, qui n’était accordée que pour six ans, fut renouvelée par Louis XII, puis par François Ier, mais à partir de 1521 seulement; elle produisait chaque année de 1.000 à 1.200 livres tournois, et dans les dernières années près de 2.000 3.

Le 11 janvier 1507, quand les chanoines reçurent 4 les lettres contenant les dons du roi, ils rendirent grâces au Très-Haut, puis allèrent en procession solennelle, au milieu des cierges ardents et au son des cloches, devant l’image de Notre-Dame de la Pierre, où ils chantèrent l'Inviolata; le religieux de Saint-Vincent qui avait apporté les lettres reçut 50 écus d’or pour sa peine. Les chanoines se montrèrent reconnaissants envers leurs royaux bienfaiteurs;

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nostram ecclesiam esse totaliter igne consumptam et desolatam, dedit realiter et de facto pro reparatione et constructione ipsius ecclesie summam quatuor centum scutorum auri de cugno domini nostri Regis, ut ipse, predecessores, successores et benefactores sui in perpetuum sint participes in omnibus orationibus, missis, serviciis et aliis bonis in dicta ecclesia fiendis. »

1 Aff., XXIII, p. 141.2 Pièces justificatives, n° 17.3 Arch. Oise, G, 2001, où sont toutes les quittances. On trouve en 1537 une prorogation

que signa François Ier, à charge, toutefois, de verser moitié à Saint-Aignan d'Orléans, charge qui pesait d’ailleurs depuis les premières années de la fondation. Bibl. nat., Moreau, 263, fol. 240.

4 Aff., XXIII, p. 171.

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VUE DE L'INTÉRIEUR

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les statues de Louis XII , d’Anne de Bretagne et de François I o r ornèrent le portail du midi, et les armes de François Ier furent sculptées sur la porte du nord.

On avait d’ailleurs cherché par tous les moyens possibles à augmenter les revenus du chapitre. En 1505, permission 1 du lait et du beurre, à condition pour les riches et les nobles d’une aumône de 2 sols parisis; pour les mar- chands, de 12 deniers parisis. Vers l’année 1507, institution 2 d’une confrérie de la Vierge par l’évêque Charles de Blanchefort; les cotisations devaient être attribuées aux réparations de la cathédrale. En 1509 3, le chapitre a, de ses deniers, « donné 3 à 4 mil francs pour réparer le clocher et refondre les cloches »; chaque année, il vend cent vingt muids de grain pris sur les prébendes, pour aider aux réparations de l’église. En 1511, le 27 novembre, Anne, duchesse de Bourbon, cède 4, dans ses forêts de Creil, cinquante arbres pour les travaux de la cathédrale. L’évêque Jean Calveau légua 3, entre autres choses, par son testament, 2.750 écus d’or à prendre sur 3.000 écus que lui devait le roi. L’évêque Arthur Fillon fit aussi, en mourant, quelques dons affectés aux réparations.

On avait peu à peu repris les travaux de restauration. Certaines parties, et en général les voûtes basses, n’ayant pas été touchées par l’incendie, le service divin put être continué ; dans la chapelle Saint-Etienne par exemple, où, le 4 novembre 1506, les chanoines autorisent 6 les peintres et vitriers à placer sur l’autel une statue de saint Luc, leur patron. De 1506 à 1511, on construit les piliers ouest des croisillons et les tourelles d’escalier qui s’élèvent à leur extrémité ; on ferme par un mur l’espace compris entre l’angle sud-ouest du croisillon sud et la grosse tour sud du XIIe siècle, et l’on met ainsi à l’intérieur de l’église la chapelle de la Madeleine; à côté, la chapelle de la paroisse vint s’établir dans les deux travées libres, devant l’ancienne petite porte, maintenant largement ouverte sur le bas-côté de la nef. Les paroissiens avaient en effet demandé, en février 1511, la démoli- tion du mur qui les séparait de la chapelle de la Madeleine.

Vers la même époque, on élève les fenêtres hautes de la nef et du chœur,

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1 Aff., XXIII, p. 171.2 Pièces justificatives, n° 18.3 Aff., XXIII, p. 241. — 4 Id., XXIII, p. 315. —5 Id., XXIII, p. 789. — 6 Id , XXIII, p. 166.

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et l’on termine les grandes voûtes. Le jeudi 14 juillet 1513, le chapitre discutait 1 sur la façon dont on devait couvrir l’église; la majorité fut pour la couverture en plomb; deux chanoines auraient préféré des ardoises. En août 1514 2, on décide de faire peindre les trois clefs de voûte du chœur, ainsi que la nouvelle tourelle d’escalier du côté de la chapelle Saint-Fiacre; un cha- noine nommé Lescot propose la clôture des fenêtres, pour empêcher que le vent et la pluie ne pénètrent dans la cathédrale.

Michel de Bray avait été chargé, avec Gilles Hazart, de diriger les travaux; sous leurs ordres, Jean de Damas, gendre de Martin Chambige, surveillait l’exécution 3; la peinture fut confiée à Jean Broquette, pour la somme de13 livres tournois. Le lundi 23 octobre, Pierre Dupuis reçoit commande 4 d’une chaire pour la cathédrale, et il s’engage à fournir pour ce travail au moins pour 20 livres tournois de bois bon et sec.

Pendant la construction des grandes voûtes, on avait élevé les contreforts et lancé les arcs-boutants; on avait aussi surélevé les tourelles d’escalier du XIIe siècle, de chaque côté du chœur, jusqu’à la hauteur du grand toit; elles furent couvertes 5 en plomb par Adam Duquesne, le 21 décembre 1514 et le 1er mars 1515. Le lanternon, restauré en 1505, ne fut achevé que vers 1517; le 3 août de cette année, François Rouvelain, de Crécy, le couvre d’ardoises achetées à Paris et de plomb 6, et Jean de Fécamp le couronne d’une croix peinte en or par Jean Broquette 7.

Jean Souldier ou Souldoier, qui avait déjà fait des vitraux en 1505, sans doute pour les tours ou la façade ouest, reçut en 1515 une commande de verrières en verre de Lorraine pour les fenêtres hautes de la nef. On lui fournit pour ce travail 8 un millier de plomb valant 35 livres tournois. Le 29 mai1515, Jean de Fécamp, serrurier, eut ordre 9 de placer les ferrures qui devaient recevoir les vitraux de Jean Souldoier. L’évêque Jean Calveau, en 1517, fit remplacer 10 les cinq doubles vitres du fond du chœur, qui étaient de verre à

1 Aff., XXIII, p. 376. — 2 Id., XXIII, p. 405.3 Nous voyons, on effet, dans une déposition du 18 juillet 1507, que, le 4 mai de cette même

année, un des chapelains des obits, Jean Bouteroue, avait volé de la chaux et du mortierdans l’atelier de Jean de Damas, et des poutres et pierres dans la cathédrale (Arch. Oise,G, 2024).

4 4Aff., XXIII, p. 485. — 5 Id., XXIII, p. 407. — 6 Id., XXIII, p. 507-508. — 7 Id., XXIII,p. 509, et III, p. 1512. — 8 Id., XXIII, p. 486. — 9 Id., XXIII, p. 407. — 10 Id., XXIII, p. 501.

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losanges, comme celles que nous voyons encore aujourd’hui dans la nef et les croisillons, par des verrières où était peinte l’histoire de la Vierge « en personnages au naturel »; l’évêque y était représenté à genoux, les mains jointes, « devant un lutrin en forme d’escabeau », et au delà, sur le côté, étaient ses armes : « deux ailes couvrant un croissant avec cette devise, protegar velamento alarum tuarum, en lettres qui paraissent grandes et lisibles », dit Jaulnay, qui nous a conservé tous ces détails. En 1515, Jean Félix, chanoine, avait donné un psaultier en parchemin, qui fut attaché dans le chœur; à cette époque, en effet, le chœur était terminé, aussi bien que la nef.

On entreprit aussitôt la décoration. Le 3 janvier 1519, Jean de Damas pave l’hémicycle du chœur en pierres en liais 1 Le lundi 10 janvier, eut lieu 2 la bénédiction du maître-autel; il y eut grande cérémonie où l’évêque assista. Le lundi 7 mars 1519, on décide 3 de placer autour de l’autel quatre colonnes antiques qui devaient sans doute soutenir le dais, et de faire entourer d’une grille l’hémicycle du chœur; ce fut Jean Facquet, serrurier, qui exécuta ce travail, achevé le 24 novembre. Le jeudi 26 juillet 1520, ordre fut donné à Jacques Charles, peintre, de décorer d’or et azur le grand autel. En 1524, le pavement du chœur venait d’être achevé, grâce au don d’une somme de 100 livres que l’évêque avait fait au chapitre. Le 9 septembre 1524 4 Hugues Fourré et Bertrand Bizault avaient terminé les stalles, et reçurent pour prix de leur travail, le 15 septembre, 100 livres tournois. Enfin, le 10 décembre1528, les deux Desprez, l’un doyen, l’autre chantre, eomplétaient l’ameuble- ment du chœur en faisant exécuter la chaire épiscopale.

En même temps, les travaux étaient poursuivis dans d’autres parties de l’édifice; en février 1521, Jean de Fécamp pose la croix sur le petit pinacle de l’église, sur le clocher nord, et le 11 mars de la même année, Richevillain est chargé 5 de couvrir d’ardoises certaines parties de l’église non encore couvertes.

Revenons un peu en arrière. En l’année 1520, le clocher est restauré, les réparations intérieures sont achevées, la couverture presque finie, le lan-

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1 AIT., XXIII, p. 524. — 2 Id. XXIII, p. 524. — 3 Id., XXIII, p. 525 et 538. — 4 Id., XXIII,p. 705. — 5 Id., XXIII, p. 578.

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ternon relevé, et l’on travaille à l’aménagement de l’église; il ne reste plus à édifier que les façades des deux croisillons et le deuxième bas-côté nord. Le chapitre se décide enfin à les faire construire. Le jeudi 26 avril 1520 1, Michel de Bray pose la première pierre de la façade du croisillon sud 2. Il avait conservé, depuis le commencement des travaux, la direction de la construc- tion, et en reconnaissance de ses services, il reçut 3 la faveur de porter la verge dans l’église, et d’y percevoir les distributions aussi longtemps qu’il resterait maître de la maçonnerie de la cathédrale.

Arthur Fillon, qui venait d’être nommé, après intervention du roi, évêque de Senlis, ne paraît pas s’être beaucoup intéressé l’œuvre de son église. Nous voyons dans une lettre que lui écrivit, avant sa nomination, Robert, abbé de Chaalis, qu’on travaillait encore en 1522 aux réparations de la cathédrale 4; mais, de 1522 à 1526, la marche des travaux fut ralentie, pour reprendre avec vigueur lorsque le cordelier Guillaume Parvi, confesseur de François Ier et précepteur de ses enfants, eut été nommé évêque de Senlis. A son avènement, Guillaume Parvi donne à l’église un magnifique parement d’autel, orné de broderies 5.

Le jeudi 10 décembre 1528, les Desprez sont chargés 6 de faire construire la bibliothèque de l’église, et de faire paver le revestiaire qui était situé là où est aujourd’hui la sacristie. La bibliothèque que Pierre l’Orfèvre avait fait

1 Et non 1521; car Pâques, en 1520, tombe le 8 avril; d’ailleurs, en 1521, le 26 est un vendredi et non un jeudi.

2 Aff., XXIII, p. 577. — « Jovis 26 aprilis Domini ordinaverunt summam 16 solidorum par. tradi lathomis ecclesie pro positione primi lapidis nove operationis quam facit Michael de Bray ».

3 Aff., XXIII, p. 539.4 « Habent canonici claustrum optime clausum, a laicis segregatum, cum ecclesia valde

solemni, quæ licet quantum ad tectum fuerit quondam combusta, tamen nunc quasi reparataet in dies reparatur denariis régis et canonicorum et aliarum devotarum personarum eleemosynis, cum domo episcopali spaciosa, valde bone ædificata, apta ad habitandum,ecclesiæ cathedrali contigua... ».

D. Grenier, 1G5, fol. 217. — On y lisait ces mots : « Guillelmus Parvi, Doctor theologicus, episcopus Silvanectensis, ex ordine Predicatorum, christianissimi Francorum regis Francisci confcssor, hoc insigne paramentum huic ecclesiæ et majori altari ad honorem Dei, Beatæ Mariæ Virginis et omnium sanctorum donavit in festo beati Dominici, ordinis Predicatorum fundatoris. Orate pro eo. Amen. M D XXVIII ».

6 Aff., XXIII, p.851.—Gall. Christ.,X, col. 1442.

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faire à la fin du XIVe siècle, et qui touchait à la salle capitulaire, était peut-être devenue trop étroite ; on en créa une autre à côté.

Le 20 décembre 1530, le roi François Ier, à la prière de l’évêque Guillaume Parvi, renouvelle 1 à l’église de Senlis le don « d’un denier picte tournois sur charpie minot de sel vendu et distribué es greniers et chambres à sel du royaume ». Il le renouvellera encore le 21 février 1537 2.

Dès 1529, Guillaume Parvi avait cédé au chapitre « une portion d’un corps d’hostel servant de greniers et éstables à chevaux estans du pourpris de l’hostel épiscopal..., près et contigue et devant la croisée qui de présent se l’ait et cons- truit de neuf du costé du dit hostel épiscopal ». Ainsi, l’évêque cède des bâti- ments qui touchaient au fond du croisillon sud; il n’y avait donc pas de porte au croisillon sud du XIIIe siècle : on sortait par la porte qui, enfermée depuis dans la chapelle de la cure, débouchait sur la place. Après ce don, que l’évêque confirma le 16 novembre 1531 3, le croisillon sud s’ouvrit sur une grande place s’étendant jusqu’au clocher, limitée à l’est par des étables et autres bâtiments de l’hôtel épiscopal que le chapitre avait fait reconstruire à l’angle oriental du croisillon.

Ce portail avait été commencé en 1520 ; on n’y travailla sérieusement que depuis février 1530. C’étaient alors Pierre Chambige 4 fils de Martin que nous avons vu faire l’expertise après l’incendie de 1504, et Jean Dizieult, de famille senlisienne 5, « lieutenant des œuvres de maçonnerie du roi », qui dirigeaient les travaux du croisillon sud. Le 9 février 1530, on dresse les écha-faudages. La façade était terminée 7 en 1534; François de Fécamp avait fait la menuiserie des portes. Le 15 avril 1534, Jean et Adam Souldoier furent chargés de vitrer la rose du portail. Dans la même année, les voûtes de ce croisillon étaient achevées, et le 24 avril, 1534, Martin Billet, couvreur à Saint-Denis en France, commençait la couverture en plomb et ardoises 8.

1 Aff., XXIV, p. 9. — 2 Id., XXIV, p. 220.3 Pièces justificatives, n° 20.4 Aff., XXIII, p. 823.5 M. E. Corbie nous a signalé la mention sur les registres de la paroisse Saint-Pierre de

Senlis, à la date du 18 mars 1549, du baptême de Jehan, fils de maître Jehan Dizieult, et deGilette de Brecquigny.

6 Pièces justificatives, n° 19.7 Aff., XXIV, p. 153. — 8 Id., XXIV, p. 154.

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Guillaume Parvi fit exécuter plusieurs statues destinées compléter l’orne- mentation du portail : saint Gervais et saint Protais vêtus en diacres, anciens patrons de l’église ; saint Rieul, patron de la ville, un cerf et une biche à ses pieds; saint Martin monté sur un cheval, partageant son manteau avec un mendiant; « le cheval et son attitude est digne d’être remarqué des curieux; les meilleurs écuyers et architectes disent qu’il ne luy manque que le mouve- ment et le bannissement, tant cette pièce est au naturel; le socle, la bride et les sangles sont si bien ajustés, son corps si bien proportionné, son cou, ses jambes, ses pieds, son poil, sont dans une telle attitude, que les veines parais- sent comme mouvoir ainsi que s’il étoit vivant ». Il fit venir des carrières « qui sont aux environs de Troyes 1 plusieurs pierres de craye de diverses lon- gueurs et grosseurs; on en employa trois : la première pour faire l’image de la Vierge tenant son fils, posée au pillier faisant le milieu du portail de cette aile, et les deux autres pour les effigies au naturel du roy François Ier et de la reine son épouse Aliénor, sa deuxième femme, la reine Claude, la 1re, estant décédée dès l’an 1524, trois ans avant que Parvi fut évêque de Senlis 2 ». On sait 3, en outre, qu’il y avait à droite en entrant la statue de Louis XII, à gauche celle d’Anne de Bretagne. Une gravure de Tavernier représentant la face sud de Notre-Dame nous montre saint Martin à cheval, à gauche; une autre statue à droite faisant pendant; deux statues sur les colonnes torses, une sur le trumeau, six petites dans le tympan surmontées de quatre plus grandes, quatre dans les arcatures des tourelles et deux sur la balustrade supérieure 4.

Guillaume Parvi n’avait pas négligé l’ornementation intérieure de la cathé- drale. En 1532, il avait fait 5 décorer d’or et peindre les images des apôtres, de quelques martyrs et autres saints, ainsi que ses armoiries sur le jubé, du côté de la nef 6. Il s’était fait représenter « sur une colonne, les mains jointes devant l’image de la sainte Vierge, qui étoit de l’autre côté de la porte du

1 II avait été évêque de Troyes et en avait pu apprécier la pierre facile à sculpter, peut-être même trop tendre.

2 Aff., XXIII, p. 823. — 3 Id., X, p. 573.4 Laborde. Voyage pittoresque de la France, pl. 31, p. 76-77.5 Aff., XXIV, p. 119.6 Sur ce jubé, au milieu d’autres inscriptions, étaient ces mots : « Guillermus Parvi,

episcopus Silvanectensis, Predicator, auro et coloribus me restauravit, anno 1532 »

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Phototypio Royer et C10 , Naney. E- LoRvM-PoBtaliB, phol.

FAÇADE MÉRIDIONALE

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chœur, en dehors en entrant à droite, et luy à gauche, peint en rouge, en habit néantmoins de Jacobin; c’est cette partie du jubé qui a été démolie et les deux statues ôtées pour restaurer et embellir le chœur ».

Il fit aussi remplacer la chaire épiscopale 1, qui était peu différente des stalles du chœur, par une nouvelle où il fit mettre ses armoiries, composées des quatre éléments; en 1703, l’évêque Jean-François de Chamillart sup- primera cette chaire et en fera exécuter une autre ornée de ses armes. En 1529, Guillaume Parvi donna 2 au trésor de la cathédrale une croix d’or, enrichie de perles et de pierres précieuses, qui contenait un morceau de la vraie croix et une épine de la couronne de Notre-Seigneur 3. On voit le rôle important qu’a joué cet évêque de Senlis dans l’histoire de la cathé- drale au XVIe siècle.

Pendant que l’on travaillait au portail sud, on construisait le mur du nord, qui va rejoindre la salle capitulaire, où l’on perçait une nouvelle porte, avant d’élever le portail nord décoré d’une salamandre et de l’F couronné qui indiquent le règne de François Ier. Jean Dizieult dirigea seul ces derniers travaux; à. la fin de 1538, il travaillait encore à ce portail nord, bien qu’il fût accablé d’ouvragé 4, tant comme « lieutenant du maître des œuvres de mas- sonnerie pour le roy audit Senlis, à cause duquel office il estoit contraint en tous temps aller dans les édifices royaulx, bastiment et visitation d’iceux, que au moyen de l’œuvre et bastiment de massonnerie de l’église cathédrale Notre- Dame dudit Senlis, dont il avoit la charge... » (8 décembre 1538). Aussi les travaux, d’ailleurs assez importants dans cette partie nord de la cathédrale, n’avançaient que très lentement; le portail ne fut achevé que vers 1560 s, sous l’évêque René le Roullier, dont il portait autrefois les armes6.

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1 Aff., XXIII, p. 823.2 Gal l . Chr i s t . , X, col. 1441.3 Autour de la croix, qui se portait en procession le 3 mai et le 14 septembre, étaient

écrits ces mots : « Guillelmus episcopus Silvan., ex ordine Prædicatorum assumptus, hanc crucem gemmis et pretiosis lapidibus ornatam ecclesiæ Silvanectensi donavit; oretis ut impleat ministerium et tandem vivat in æternum. Amen. 1529 ».

4« Aff., XII, p. 7347.5 En 1559, Sébastien le Roullier, frère de l’évêque, faisait encore un legs de 1.750 livres

pour la réparation de l’église, « à laquelle il s'était déjà intéressé sa vie durant ». Bibl, nat., mss. lat. 9975, fol. 130 v°.

6 Aff., XI, p. 60 17.

4

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Les orgues de la cathédrale furent refaites en 1534, comme l’indi- quent deux pièces 1 extraites du greffe de la maîtrise des eaux et forêts du bailliage et comté de Clermont, l’une autorisant le chapitre à couper des bois jusqu’à concurrence de 6.500 livres, « pour faire de neuf des orgues dans ladite église, et le plancher sur lequel doibt poser le corps des dites orgues », et l’autre, du 28 novembre 1534, portant estimation des bois nécessaires « tant pour la fasson des orgues que réparations nécessaires à faire en ladite église ».

Le lundi 6 mars 1536, marché 2 fut passé entre les chanoines et Jean Coullier et Jacques Huault, fondeurs de cloches, pour la fonte de quatre cloches, l’une de 6.500, l’autre de 5.000, la troisième de 4.000 et la dernière de 3.000 livres de poids; ils s’engageaient à les mettre en place pour la somme de 300 livres tournois; les chanoines fournissaient le métal, sans doute celui d’anciennes cloches hors d’usage, auquel ils ajoutaient quelquefois « des ymages en relief et autres joyaux », ce dont se plaignait plus tard l’évêque Rose (8 mars 1606) 3. Les cloches furent fondues dans le cimetière de Saint- Pierre, et, le lundi saint de la même année, eut lieu leur bénédiction solennelle par l’évêque. Jean Vaultier nous apprend qu’elles furent placées dans le clocher nord 4.

En 1560, la cathédrale est entièrement restaurée; elle conserve encore à l’intérieur, au moins dans les parties basses, l’aspect d’une construction du XIIe siècle, mais à l’extérieur elle porte l’empreinte du style flamboyant. Après ces importantes restaurations, nous ne rencontrerons plus guère que des travaux de réparation ou de destruction. Les évêques léguaient souvent de grosses sommes pour l’entretien de la cathédrale; ils étaient d’ailleurs obligés de déposer sur l’autel, le jour de leur entrée, un morceau de drap d’or ou 840 livres, qui devaient être employées à la décoration de l’église 5. La surveillance du trésor, le soin des ornements, les frais du luminaire, des sonneries, du nettoyage, incombaient aux marguilliers. L’évêque Guillaume Rose ayant voulu se dispenser de payer sa part d’entretien de la cathédrale et

1 Arch. Oise, G, 2334.2 Aff., XXIV, p. 190.3 D. Grenier, 336, fol. 14.4 Description de Senlis, p. 391.5 Arrêt du Parlement contre l’évêque Antoine Rose, 3 septembre 1611. Arch. Oise, G. Chap,

cath. de Senlis, supplém., portef. 4.

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en particulier de la marguillerie, les chanoines surent relever la négligence ou l’oubli; le lundi 22 août 1588 intervint, entre l'évêque et les chanoines, une transaction qui énumère tous les devoirs des marguilliers 1.

En 1589, le 19 mai, pendant le siège de Senlis 2, « des boulets, après avoir percé plusieurs maisons et fait infinis bonds, endommagèrent le portail de l’église de Notre-Dame » ; le signal de la bataille avait été donné par les cloches de l’église, et Vaultier ajoute 3 : « Il y avoit aussi, durant ledit siège et après la levée d’icelui, bonne garde au clocher de Notre-Dame de trois hommes à faire le guet... et avoient un signal d’un falot qui ardoit et brûloit nuit et jour audit clocher, lequel ils (les ennemis) voulurent abattre à coups de canon, et contre lequel ils tirèrent quelques coups, ainsi qu’il y appert; mais à la prière des gens de bien qui remontrèrent le dommage que ce seroit de rompre tel édifice, ils cessèrent... ». En 1615, au moment de la rébellion des princes, on construisit une petite chambre 4 avec guérite en bois au clocher de Notre-Dame pour loger ceux qui faisaient le guet (11 octobre-5 novembre 1615). Quelques-uns des veilleurs se sont amusés à couvrir les murs d’ins- criptions dans le genre de celle-ci : « Adrian hanome, gardant et faisant le guet — froit — 1594 ».

Au XVIIe siècle, une partie des amendes imposées aux chanoines étaient appliquées 5 à la décoration de la cathédrale.

Du 11 juillet au 2 septembre 1606, Jean Villequin, maître couvreur, fit d’importantes réparations à la toiture de la cathédrale, qui était très endom- magée et dont un côté était entièrement arraché; il recouvrit aussi « le revestière, les viz et tourelles », et le porche 6.

Le 2 juin 1664, pour une fête solennelle, « on sonna le midy avec les grosses cloches, et fut ensuite carilloné, et à 9 heures du soir on sonna le couvre-feu avec la grosse cloche ». Ces grosses cloches sont celles dont nous avons mentionné la fonte en 1534.

En 1671, Deslyons restaura 7 la chapelle Saint-Protais, au nord du chœur,

1 Pièces justificatives, n° 21.2 Vaultier. Histoire et discours, p. 168. — 3 Id. p. 169.4 Aff., VI, p. 96 [encre rouge],5 D. Grenier, 336, fol. 141 sqq.6 Arch. Oise, G, 2002.7 Inscription tumulaire citée dans Gall. Christ., X, 1464.

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que nous trouvons déjà signalée en cet endroit en 1579 1; le mur au nord est appuyé sur le mur de la cité, dont il suit la direction oblique par rapport à l’axe du vaisseau central.

Au xviiie siècle, comme au XVIIe, il n’est fait mention que de travaux d’entretien et de restauration.

En 1710 2, l’horloge de Notre-Dame fut retirée du gros clocher (nord) pour être mise dans le grand (sud), avec deux cadrans neufs. En 1731 eut lieu, au clocher de Notre-Dame, une ascension mémorable dont nous prenons le récit dans les registres de la paroisse Saint-Rieul 3: « Le samedi trentième juin 1731, un garçon de Baron, fils d’un couvreur, âgé de 20 ans, nommé Jean Maurue, s’est ingéré, pour faire voir son hardiesse et son art, de monter sans corde ni échelle au haut du clocher de Notre-Dame, d’en retirer le coq, de le descendre, et quelques heures après d’y remonter avec la même dextérité, sans autre secours, remettre le coq en sa mesme place, à la vue de toute la ville tesmoin, sans en avoir auparavant pris les mesures ny dimensions ». Le Mercure de France (juin 1731, p. 16-22) raconte le fait tout au long; il ajoute même : on peut voir « par le moyen d’une lunette d’approche un ruban que ce grimpeur attacha au coq ».

En 1751, on abattit le porche du grand portail; nous en trouvons une très courte mention dans les registres 4 : « Le 20 août 1751, donné permission d’abattre le porche de l’église cathédrale par rapport à sa vétusté, et permis d’exhumer les corps qui y étoient enterrés ».

De 1756 à 1765, d’importants travaux de restauration furent exécutés; une expertise de l’état de la cathédrale fut faite après la mort de l’évêque Trudaine et à l’avènement de Mgr de Roquelaure, le 5 mai 1756; on estima les travaux « à la somme de 50.251 livres 10 sols; la plus grande partie de ces réparations, occasionnée par la vétusté des bâtimens, dont plusieurs piliers, murs et voûtes se trouvoient calcinés, et de la charpente cassée, vermoulue et pourrie, étoit tellement urgente que le délay pouvoit entraîner la ruine totale de l’église ». La succession Trudaine ne pouvant fournir à tout, on va au plus pressé avec 28.800 livres dont l’évêque paye une

1 Aff., XXV, p. 275. — 2 Id., III, p. 1242.3 Comité arch. de Senlis. Année 1897-98, p. XX-XXII.4 Arch. Oise, G, 623.

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moitié et le chapitre l’autre. Celui-ci dut emprunter 20.000 livres, et, le 25 juin 1765, un arrêt du Conseil d’Etat l’autorise 1 à vendre 53 arpents 50 perches de ses bois, pour subvenir aux frais des réparations et acquitter les dettes contractées dans ce but.

Les comptes des années 1764 à 1767 2, qui nous sont parvenus, montrent qu’en 1764 les grosses réparations étaient terminées; ces comptes ne men- tionnent que des dépenses d’entretien courant : le tuillier Thesson, demeurant à Fleurines, le couvreur Dumont, le plâtrier veuve Roche, le ferblantier Duquesnoy, le chaudronnier Bétourné, le cordier Flammermont, le vitrier Moutonnet, tels sont alors les entrepreneurs.

Dans les comptes de 1767, nous trouvons deux mentions intéressantes. On répare les layettes des archives dont on refait le classement, pour lequel le sieur Barbazan, archiviste, reçoit le 13 août la somme de 600 livres. Le 13 septembre, les chanoines firent démolir le jubé par le maçon Motelet; on ne sait ce qu’en devinrent les débris, et nous n’avons pas été assez heureux pour en retrouver; ce jubé devait être en pierre et bois, comme l’indiquent les travaux qu’y fit faire l’évêque G. Parvi vers 1530.

Le 2 juillet 1772, Nicolas Raguet reçut, pour la réfection des fers des vitraux, 4.042 livres, dont le chapitre et l’évêque payèrent chacun une moitié 3.

Le 19 juillet 1773, on procède à la réparation de trois grosses cloches 4.Le 9 août de cette même année, l’architecte Brossard 5 fit visiter 6 les dalles

au-dessus des voûtes de l’église et remplacer celles qui étaient défectueuses. Mais comme les réparations se multipliaient et que chacun des chanoines en commandait à sa guise, que même les entrepreneurs en faisaient d’eux-

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1 Arch. Oise, G, 1996.2 Arch. Oise, G, Chap. cath, de Senlis, supplém., portef. 6, comptes 1764-67.3 Arch. Oise, G, 2336, fol. 24. — 4 Id., G, 2336, fol. 59 v°.

5 Cet architecte avait visité la flèche du clocher sud de la cathédrale de Chartres, et après cette visite l’avait relevée en partie : « Le chapitre prit le parti de faire vérifier la solidité de la flèche le 8 janvier 1753. Au mois de mai, on monta l’échafaudage, puis l'architecte Brossart, qui habitait Senlis, fut appelé à Chartres par les chanoines. Après la visite du12 juin, il fit démolir la partie supérieure de la flèche sur 42 pieds de hauteur », puis la fit reconstruire. — E. Lefèvre-Pontalis : Les architectes et la construction de la cathédrale de Chartres, p. 26.

6 Arch. Oise, G, 2336, fol. 60 v°.

4.

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mêmes, il fut décidé 1 qu’à l’avenir les travaux seraient autorisés par un acte capitulaire (29 janvier 1775).

Le vendredi 6 juin 1777, fut passé 2 un marché bizarre; un Italien, qui se présenta muni, il est vrai, de bons certificats, fut chargé de remplacer les pierres calcinées (travail déjà commencé en 1756-64) et de blanchir entiè- rement la cathédrale; il n’y manqua pas d’ailleurs, et les chapiteaux des tribunes, par exemple, ont conservé de ce badigeonnage des traces si épaisses qu’on en reconnaît difficilement les sculptures. « Au jour susdit, s’est présenté le sieur Dominique Borany, italien, lequel a proposé de blanchir la totalité de notre église, pourquoi il présenteroit différents échantillons pour par le chapitre choisir la qualité du blanc qui conviendra à la compagnie, se soumettant le dit sieur de faire tous les rejointoyements des pierres tant des voultes hautes et basses en toute l’étendue de l’église que dans les corps des murs et piliers, même d’y remettre et incruster les pierres qui se trouveroient calcinées et qui seroient jugées nécessaires en lui fournissant les dites pierres taillées et prêtes à être mises en place, le tout pour et moyennant le prix et somme de deux mille quatre cens livres payables en plusieurs termes. Ouï les dites proposi- tions, et le dit sieur retiré, vu les certificats présentés par le dit sieur, par lesquels il appert qu’il a fait les mêmes opérations en différentes églises 3, a été résolu de profiter du séjour du dit sieur Borany en cette ville, où il est actuellement occupé à blanchir l’église Saint-Frambourg, et en conséquence les susdites propositions ont été unanimement acceptées et Messieurs Hamelin, archidiacre, Seguin, heulliard, Delafosse et Frouart ont été députés pour dresser, signer et arrêter le marché double qu’ils en feront au nom de la compagnie ».

Le 26 juin 1777, on retira 4 les épitaphes du sanctuaire, et on les mit dans la sacristie; on enleva aussi le cénotaphe de l’évêque Charles de Blanchefort, qu’on plaça dans la chapelle de la Madeleine, et l’on fit retirer les cuivres du reste de la suspense.

Le 14 octobre 1777, on passa marché 5 à forfait avec le maçon du chapitre; moyennant la somme de 36 livres, dont 18 à la charge de l’évêque et 18 à

1 Arch. Oise:, G, 2336, fol. 118. — 2 id., G, 2337, fol. 6 v°.3 Saint-Maclou de Pontoise et la cathédrale de Chartres. 4 Arch. Oise, G; 2337, fol. 8 v°. —5 Id., G, 2337, fol. 23.

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celle du chapitre, il devait, ainsi qu’il se pratiquait précédemment, rejoin- toyer deux fois l’année toutes les dalles au-dessus et au pourtour de l’église et des chapelles, en arracher les herbes, déboucher les conduits, retirer la neige et nettoyer les gargouilles.

Le 17 janvier 1780, on lit décorer 1 à neuf la chapelle de la Sainte-Vierge, suivant les dernières volontés de feu Poitevin, doyen de Notre-Dame, qui avait légué une somme pour ce travail.

En 1783, les chanoines voulurent donner à leur cathédrale une décoration plus moderne, plus conforme aux goûts de la fin du XVIIIe siècle; une série de travaux importants furent entrepris, qui ne furent terminés qu’à la veille de la Révolution; il ne portèrent que sur le chœur et le sanctuaire. Le 13 octobre et le 30 décembre 1783, les chanoines décidèrent 2 les travaux et deman- dèrent au roi l’autorisation d’emprunter la somme de 4.000 livres, au denier 20, remboursable en 20 ans, pour les décorations et réparations de l’église. Le 28 février 1784, le roi accorda l’autorisation 3, et le Parlement enregistra les lettres le 6 août. Le 17 août, François-Sébastien Bazin, entrepreneur de bâtiments à Senlis, expert nommé par le procureur du roi à l’effet de pro- céder à la visite et estimation des réparations et décorations à faire à la cathédrale, prêta serment; le samedi 23, Bazin avait fini son expertise et établissait un devis complet des travaux de ferronnerie, marbrerie, menui- serie, sculpture, peinture, s’élevant à la somme de 51.400 livres. L’ar- chitecte Guerne fut chargé de l’exécution sur devis semblable à celui de Bazin.

On forgea une grille pour la grande entrée du chœur, des grilles latérales, d’autres encore pour fermer les bas-côtés. La grille principale était couronnée d’un grand chiffre double du roi entre deux écussons ornés des cordons de Saint-Michel et du Saint-Esprit, le tout surmonté d’une grande croix « entourée de rayons et serpents » et reposant sur deux pilastres ornés de cannelures; les portes des grilles étaient pleines dans la partie basse. On fit aussi deux « grilles d’appui de communion » aux deux chapelles à l’entrée du chœur.

1 Arch. Oise., G, 2337, fol. 127. — 2 Id., G, 2001 et 2002.3 On paya, le 17 mai, pour le droit d’un marc d’or dû pour ces lettres, 400 livres, plus

200 livres pour le droit d’un sol par livre dû au roi.

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On refit les chaires, quatre-vingt-six stalles 1 vingt et une toises de par- quet, trois cents toises de lambris (ce lambris montait jusqu’aux baies des tribunes), enfin deux porches aux entrées latérales du chœur. Les chaires étaient décorées de grandes colonnes d’ordre ionique, et surmontées de cou- poles se terminant par une croix à masse sculptée; le fond des stalles était garni de grands panneaux où étaient sculptés des trophées, couronnés par une corniche d’assez forte saillie, le tout en cœur de chêne des Vosges et de Fontainebleau.

On avait orné de marbre les chapelles aux deux côtés de l’entrée du chœur: colonnes ioniques, revêtements et autels en marbre blanc veiné d’Italie; sur ces autels étaient placées les statues de la Vierge et de saint Rieul, œuvres du sculpteur Moitte; la statue de la Vierge, conservée par Jourdain, administrateur de l’église, fut placée dans le chœur lors du réta- blissement du culte (1795). On avait aussi fait en marbre les balustrades, et les piliers des entrées latérales du chœur. Celui-ci était entièrement pavé en carreaux de marbre blanc d’Italie, avec bandes d’encadrement en marbre de Flandre 2.

Tous ces travaux devaient être achevés pour le 15 août 1785; ceux de marbrerie ne furent livrés que le 24 septembre; Pierre-Joseph Thomas, marbrier à Beaumont-de-Hainaut, et son fils en avaient été chargés.

A la fin de l’année, on fit venir Deumont, peintre-doreur à Paris, qui travailla du 19 décembre 1786 à la fin de septembre 1787; il peignit les grilles en couleur acier, relevée d’or; les blasons, les chiffres, les fleurs de lis, les cordons de Saint-Michel et du Saint-Esprit, en or; les boiseries, lambris, corniches, architraves, stalles, pilastres, culs-de-lampe, marchepieds, en couleur « ocre du roi et jonquille » recouverte d’un « vernis à l’esprit de vin » ; le reste en couleur bois; sur les colonnes des baies des tribunes, il avait imité le marbre. On avait dû abattre 3 les balustrades des baies des tribunes, qui menaçaient de tomber dans le chœur, et on y avait mis des boiseries

1 Les anciennes stalles étaient si vermoulues qu’on dut les vendre comme bois à brûler.Arch. Oise, G, 1987.

2 Il paraît que la réfection du pavé du chœur était très nécessaire, car on ne pouvait ymarcher sans risquer de tomber. Arch. Oise, G, 1987.

3 Arch. Oise, G, 1987.

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décoratives. Le mémoire du peintre ne fut soldé que le 1er mai 1790. Laborde 1, qui visita la cathédrale peu avant 1789, fut émerveillé de la richesse du chœur : « Le marbre y a été prodigué; il orne les deux chapelles placées à l’entrée du chœur; il revêt les deux portes latérales; il forme le pavé du chœur; des balustrades d’un marbre blanc de Gênes ferment le sanc- tuaire. Les quatre-vingts stalles du chœur sont surmontées d’une boiserie ornée de beaux trophées, et terminées par deux chaires épiscopales d’un beau travail. Des grilles bien exécutées, surmontées de beaux couronnemens, font un très bel effet; on remarque surtout celle du chœur, qui est enrichie d’ornemens de cuivre bien travaillés. Enfin on voit, aux deux autels de l’entrée du chœur, deux belles statues, celle de la sainte Vierge, et celle de saint Rieul priant pour son peuple; elles sont de Moitte ».

Les travaux montèrent à 65.000 livres environ, que le chapitre des recettes (40.000 livres d’emprunt et 12.000 livres de dons) ne pouvait équilibrer; la Révolution liquida l’affaire, ce fut la nation qui solda les comptes, après rapport fait aux administrateurs du district de Senlis 2.

Cette décoration a presque entièrement disparu, et nous n’avons pas trop à le regretter: ces plaques de marbre, ces pierres et ces boiseries surchargées de couleurs, avaient un aspect faux au milieu des constructions du XIIe et même du XVIe siècle, qu’on s’était d’ailleurs efforcé de cacher le plus possible; les grandes arcades du chœur étaient couvertes par les boise- ries; on avait même scié les colonnes trop saillantes des piliers pour pouvoir appuyer le fond des stalles; les baies des tribunes étaient défigurées; seules la voûte et les hautes fenêtres n’avaient pas été touchées.

1 Voyage pittoresque de la France, p. 76-77.2 Arch. Oise, G, 1987.

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CHAPITRE V

N O T R E - D A M E D E L A R É V O L U T I O N A N O S J O U R S

En 1791, « l’église de Senlis, ci-devant cathédrale », c’est-à-dire l’église Notre-Dame, est choisie comme le local le plus convenable au culte; les autres églises sont fermées. Le 24 mars 1791, Boucher d’Argis, procureur de la commune, demande pour l’organisation du culte dans la cathédrale certains travaux 1. Après visite faite sur les lieux par des commissaires, on décida de faire niveler l’ancienne chapelle de la paroisse surélevée de deux marches au-dessus du sol, et d’en supprimer les autels; de faire placer les reliques qui, de toutes les autres églises, avaient été transportées à la cathédrale, dans une chapelle de l’abside, avec la permission de l’évêque du département Massieu; de placer la châsse de saint Rieul dans les baies du fond des tribunes, à côté de celles de saint Marculphe et saint Candide, anciens évêques de Senlis, et de celle de sainte Prothaise; d’enlever les boiseries du tour du chœur qui masquaient la vue des fidèles se trouvant dans les bas-côtés; de faire remettre les colonnes du chœur qui avaient été sciées pour poser les stalles, et de faire déplacer des grilles; mais on conserva les portiques des portes latérales du chœur, dont la maçonnerie étayait les piliers piochés jusqu’à la moitié pour agrandir la porte.

On fit, en outre, porter à la cathédrale des tableaux et objets du culte de l’ancienne abbaye de Chaalis, des autels et grilles de Saint-Rieul et de Saint-Frambourg, les cloches de la Victoire, les ornements de Saint-Vincent, les archives des différents chapitres et communautés. Les chanoines n’avaient

1 Délibérations des 24 mars, 7 avril 1791. Registres de la Mairie E, II, fol. 227 sqq.

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eu le temps que de faire décorer le chœur, et le sanctuaire était encore nu; on voulut l’embellir : on y mit des revêtements de marbre, on plaça dans l’axe la châsse de saint Rieul richement ornée; enfin, on chercha dans les anciennes églises un autel qui pût remplacer celui de Notre-Dame, qu’on ne jugeait pas assez beau; seul celui de la Victoire pouvait convenir, mais sa maçon- nerie énorme empêchait de le transporter; on se décida pour le maître-autel de l’église de Chaalis, riche, peu volumineux, en marbre rouge veiné de noir, orné d’un cartouche de bronze doré, surmonté d’une tablette en marbre « vert campan d’Egypte »; derrière rayonnait une gloire soutenue par des piliers. L’architecte Burgaud fut chargé de surveiller les travaux.

Bientôt l’ancienne cathédrale subit le sort des autres églises. En 1793, sur la motion d’un citoyen nommé Lefèvre, les grilles sont enlevées, on en fabrique des piques; les portails sont mutilés; l’église est entièrement dépavée; les stalles, les chaires épiscopales, le buffet d’orgues sont démontés et vendus 1. Ainsi dégradée, l’église sert de lieu de réunion au club révolu- tionnaire; c’est là qu’en 1794 André Dumont, représentant du peuple, fit subir l’épuration aux autorités constituées du district; c’était aussi l’endroit destiné aux bals et autres divertissements publics. On en fit ensuite un magasin à fourrages.

Enfin le décret du 11 prairial an III (30 mai 1795) arrêta toutes ces profanations. « L’église principale, écrit Broisse 2, était alors transformée en un magasin de fourrages pour l’armée; on les transporte à Saint-Frambourg. L’intérieur de l’édifice ne présentait que débris de paille, loin, graviers, charpente, ustensiles de toute espèce; la couverture était en mauvais état; mais du jour où les clefs furent remises aux habitans pétitionnaires, on vit les choses changer. Chacun mit la main à l’œuvre. Des ecclésiastiques, libres de leurs gardiens, firent restaurer les chapelles et le maître-autel. Un certain nombre d’habitans zélés rétablirent à leurs frais les murs, le pavé, les stalles et les vitraux ».

Une pétition avait été signée 3, le 16 thermidor an III, par les habitants

1 Notes pour servir à l’Histoire de Senlis, 2e série, par Boitel; publiées par M. A. Margry.2 Broisse, p. 150.3 Pièces justificatives, n° 22.

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de Senlis, à l’effet de recouvrer leur église, et des commissaires spéciaux avaient été chargés de l'affaire; le 28 thermidor an III (15 août 1795), ils rendirent compte de leur mission; ils avaient obtenu du Conseil général de la commune les clefs de l’église, y étaient entrés et l’avaient trouvée nue et en fort mauvais état; ils avaient visité la sacristie où étaient entassés le banc d’œuvre, la chaire à prêcher et deux cents chaises; dans la salle capitulaire étaient douze armoires, quatre grands coffres et quelques porte-cierges, avec des carreaux et épitaphes en marbre; d’autres carreaux et épitaphes étaient enfermés dans Saint-Frambourg et dans le cimetière de la paroisse; dans les tribunes étaient des lames de plomb de la couverture. On commença aussitôt le nettoyage de l’église; des bras se sont offerts, des personnes généreuses ont donné ce qui était nécessaire au culte; on débarrassa l’église de tous les plâtras et débris qui jonchaient le sol, et l’on replaça les autels; en même temps, on travaillait au vitrage, au carrelage et à la couverture. Le 4 brumaire an V (25 octobre 1796), on emprunta un confessionnal à l’hospice de la Charité. De 1796 à 1798, le menuisier Sénéchal refait les stalles, la porte du tabernacle et le retable du maître-autel.

D’autres vexations attendaient les catholiques : le culte décadaire, installé à Notre-Dame, occupait tout le chœur et son collatéral; nous pouvons trouver encore dans les archives quelque trace de la lutte engagée entre les repré- sentants du culte catholique et ceux du culte décadaire. Le citoyen Jourdain était à la tête du mouvement de restauration de Notre-Dame; il avait soustrait aux fureurs révolutionnaires différents objets que les représentants du culte décadaire lui firent rendre, comme des tapis et banquettes (27 ventôse an VI-17 mars 1798), le coq du clocher (18 pluviôse an VII-6 février 1799).On obligea le citoyen Chefdeville, successeur du citoyen Jourdain comme administrateur de l’église, à faire enlever tous les objets du culte qui pou- vaient rester dans les chapelles absidales ou dans la sacristie (10 ventôse et 21 prairial an VII-28 février et 9 juin 1799); puis, sous le prétexte quedes dégradations avaient été commises « aux ornemens qui décorent l’autel de la patrie élevé dans le temple Décadaire », que l’on se permettait de faire du bruit dans les bas-côtés pendant la lecture des lois, d’arracher les affiches et de déposer des ordures dans les tribunes, il fut décrété quela partie de l’édifice affectée au culte décadaire serait fermée par des barrières de bois.

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A la suite d’une pétition 1 de deux cent vingt-cinq citoyens, le maire et les adjoints arrêtèrent (27 germinal an VI11-17 avril 1800) : « La totalité de l’édifice destiné à l’exercice du culte dans cette commune est rendue aux citoyens pour l’exercice de leur culte, à la charge par eux de faire voiler, les jours de décadi et des fêtes nationales, tous les signes particuliers de leur culte; les jours de décadi et des l'êtes nationales, les ministres des cultes régleront leurs exercices de manière qu’ils soient finis à midy, heure fixée par nous pour la célébration des décadi et fêtes nationales ».

Après la suppression du culte décadaire, Notre-Dame appartint tout entière aux catholiques (21 octobre 1801), et de nombreux travaux de restau- ration, dont nous ne signalerons que les plus importants, lui ont rendu un peu de son ancienne splendeur 2.

Le 8 février 1804, on monte dans le clocher la grosse cloche de l’ancien beffroi, déposée dans l’église.

Le 10 décembre 1816, on refait entièrement une grande fenêtre sud du chœur.

Profitant du passage d’une troupe d’italiens à Senlis en 1820, on eut la malencontreuse idée de leur faire mutiler les sculptures des chapiteaux du tour du chœur pour les remplacer par des décorations du style rococo. Mais, en 1832, on eut honte de ce mauvais goût et l’on gratta tous ces plâtrages; on refit en plâtre les chapiteaux de l’hémicycle, qui, sauf deux, avaient été endommagés; on se permit même dans cette restauration certaines fantaisies peu archéologiques.

En 1826, on fit descendre les cloches de la flèche, où elles avaient, par leur mouvement, amené des désordres, et on les plaça dans l’étage octogonal de la tour. Il y avait alors quatre cloches, fondues par Cavillier de Carrépuits, près Roye, deux en 1822, pesant 700 et 575 kilogrammes, et deux en 1824, de 2.832 et 2.005 kilogrammes; on y adjoignit plus tard une cinquième cloche. Elles existent encore aujourd’hui.

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1 Pièces justificatives, n° 23.2 Pour toute cette période, nous avons consulté avec fruit les archives des Monuments

historiques, grâce à l’obligeance de M. J. Berr de Turique, chef de bureau au Sous- Secrétariat des Beaux-Arts; nous le prions d’en agréer nos plus respectueux remer- ciements.

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D’après un inventaire du 12 octobre 1834, il n’y avait alors dans la plupart des chapelles que des autels en bois; dans la nef étaient pendus des tableaux qui furent dispersés depuis dans les sacristies et les bas-côtés : la Cha- nanéenne, l'Enfant Jésus présenté au Temple, la Dédicace du Temple par Salomon; dans la chapelle de la Vierge était un tableau représentant le Vœu de Louis XIII.

L’inscription gravée au-dessus du portail central de la façade ouest nous apprend que le clocher fut réparé en 1835. Malgré ces travaux, le clocher est dans un état assez inquiétant; un grand nombre de pierres sont calcinées; les murs intérieurs de la flèche sont crevassés, et un mauvais hiver pourrait amener de graves dégâts. M. Poidevin, architecte des Monuments histo- riques, se propose d’y faire exécuter de sérieux travaux de consolidation et de réfection.

La cathédrale fut classée par la Commission des Monuments historiques, en même temps que l’église de Saint-Leu-d’Esserent, dans la séance du 1er septembre 1837.

Le 17 septembre 1839, on entra en pourparlers avec la commune de Saint-Firmin pour acheter les vitraux de son église; mais, le 21 avril 1840, le Conseil municipal de Saint-Firmin refusa de les vendre, trouvant trop faible la somme de 800 francs qui avait été offerte; on dut se contenter de vitraux modernes.

Eu novembre 1839, on débouche la croisée de la façade ouest derrière l’orgue.Le 18 avril 1840, onze grandes croisées et les balustrades intérieures et

extérieures furent consolidées.De 1830 à 1840, on restaure la façade du croisillon sud.D’avril à septembre 1845, on travaille au portail ouest : consolidation du

tympan, grattage et nettoyage des voussures, des colonnes. L’année suivante, le sculpteur Robinet, aidé de l’ornemaniste Depont et des praticiens Léotard et Badon, restaure, sous la direction de l’architecte Ramée, les statues du portail : il refait les têtes, les dais et divers attributs et détails, un enfant Jésus, un ange; le tout était fini en septembre 1846.

En 1847-48, réfection du dallage de la nef.En 1847, à la place de la chapelle actuelle de la Vierge, il y en avait

une autre de même dimension que celles de l’abside; sur l’autel était un retable représentant la « Mise au Tombeau ». En 1847-48, l’architecte

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Ramée construisit 1 la chapelle actuelle, grâce aux libéralités de M. Dupont, administrateur de la paroisse. Bruslé la décora de peintures. Le2 février 1848, Mgr Gignoux, évêque de Beauvais, en consacrait l’autel.

En 1852-53, M. Aymar Verdier, architecte diocésain, répara le grand comble, qui était en très mauvais état, surtout à la croisée. M. Drin, architecte à Senlis, avait été chargé de surveiller les travaux. Depuis 1847, on se préoccupait de cette toiture, et M. Ramée avait à cette époque dressé le devis des travaux nécessaires.

Vers le même temps, on déboucha les deux premières fenêtres du chœur et on creusa un fossé autour de l’abside, en vue d’assainir; enfin, l’on rechargea de plomb les chéneaux.

En décembre 1859, on faisait les arcatures du fond de la chapelle Sainte- Geneviève.

En mai 1860, on restaura la chapelle Saint-Rieul, on creusa une piscine et on orna le mur d’une fausse arcature, puis on releva six colonnes du chœur mutilées de la base à la moitié de la hauteur, où elles s’amortis- saient en un culot.

En 1866-67, Duthoit, architecte diocésain, refit les grandes fenêtres et en orna douze de remplages. Il releva les balustrades sur la face sud, et restaura la sacristie polygonale. La Ville de Senlis avait, en 1858, acheté à M. Fauvelle des bâtiments perpendiculaires au croisillon méridional, qui enserraient la sacristie, dans l’intention de les abattre et de dégager ainsi la façade méridionale de la cathédrale; mais les subventions se firent attendre; le 24 septembre 1862, on n'avait encore démoli que l’angle des bâtiments touchant au croisillon même; enfin, en 1867, Duthoit put refaire le mur extérieur de la sacristie, d’une longueur de 6 mètres sur 7 mètres de haut, ainsi que la partie basse de celui de la petite absidiole à l’est, qui était en moellons; il releva le mur de refend qui sépare la sacristie polygonale de la salle qui lui est accolée à l’est et reprit la décoration intérieure; il nivela le sol tout autour de la sacristie, et combla le puits creusé devant le portail du croisillon. Il modifia ensuite la toiture de la sacristie, aujourd’hui

1 Comité archéologique de Senlis. Année 1862-1863, p. 105 : La Chapelle de la Vierge, par l’abbé J. Gérin.

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octogonale, tandis qu’elle était auparavant en bâtière, et dalla les reins de la voûte de l’absidiole.

De 1858 à 1867, on avait en outre nettoyé les voûtes et fenêtres de la salle

du chapitre, supprimé dans la chapelle à gauche du transept une ornementation du XVIIIe siècle qui couvrait les moulures, et abattu le mur de la cité au chevet.

Depuis 1870, on rencontre dans les comptes de la fabrique et dans les archives des Monuments historiques de nombreuses mentions de dépenses faites pour des vitraux, peinture de statues, décoration de chapelles, achat d’ornements, et aussi pour la réfection de gargouilles, chimères, clochetons et autres sculptures extérieures.

En 1878, on refit le dallage des terrasses des chapelles attenant à la tour du sud, travail prévu dans un devis de 1866.

En 1879, on rejointoya les voûtes des chapelles rayonnantes et du bas-côté nord de la nef.

Duthoit, en 1885, restaure complètement la chapelle Saint-Michel ou Saint- Liévain, au nord du collatéral du chœur.

En 1872, la maison Geneste et Herscher avait construit un calorifère défectueux, et M. Lamberti, le 13 juillet 1885, le remplaça, sous la direction de Duthoit. Le calorifère fut à nouveau réinstallé en 1887 par M. Potdevin, l’architecte actuel de la cathédrale, qui a consolidé tout le second bas-côté nord de la nef, endommagé par l’ancien appareil de chauffage (1889).

En 1892, M. Potdevin consolida les voûtes du bas-côté nord de la nef; en novembre 1896, il refit la toiture de la tour du nord.

Nous ne pouvons d’ailleurs, pour toute cette période, mieux faire que de suivre M. le chanoine Müller 1 : « Des crédits, de sages économies, ou des générosités particulières de M. Dupont, de Mme de Giac, de M. Philibert Turquet, de Mme Fenault de Mesmont, de M. Petit Rey, de M. Tardu, etc., ont permis à l’activité de MM. Lemaire [1858-67] et Laurent [1867-98], curés de Notre-Dame, de remettre en état la salle du chapitre, de restaurer les chapelles du Sacré-Cœur et de Saint-Joseph, etc., de doter l’église d’un mobilier de bon goût, de relever la sacristie, et de faire placer toutes les verrières que nous voyons aujourd’hui au chœur et dans les chapelles ».

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1 Monographie de Senlis, III, p. 120.

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