Montaigne

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Montaigne(1533-1592), un humaniste

XVI :tudie l'homme la lumire des ouvrages antiques (grecs, latin, La Bible).XV :intrt pour les contemporains de toute origine et en particulier ceux victimes d'injustices.

Sa vie :famille de riches commerants d'origine portugaise (Eyquem) et le grand pre a achet la noblessePre : guerre d'Italie, vnr par MontaigneAin de la famille, se marie avec une femme riche

Ses tudes :prcepteur allemand (parle en latin)mauvaise exprience du CollgeEtudie le droit, devient juriste, jusqu' 38 ans (arrt, vit sur les rentes)

Ses amis :La Boetie (mort de la peste - Montaigne hrite de plus de 2000 livres)Rois (Henry III, catholique - Henry IV, protestant puis catholique)

Son uvre :Les Essais: c'est le journal d'un homme la recherche de la sagesse ; sincre, modeste, peint sa propre nature."Je suis moi-mme la matire de mon livre" et s'appuie sur sa nature pour converser avec le lecteur.Les Essais sont publis en 3 livres successifs. Le dernier parat en 1588.

Michel Eyquem de Montaigne, ditMontaigne,seigneur deMontaigne1, n le28 fvrier1533et mort le13 septembre1592Saint-Michel-de-Montaigne(Dordogne), est unphilosopheetmoralistede laRenaissance. Il a pris une part active la vie politique, alors en guerre dans le royaume (voirGuerres de religion (France)).LesEssais(1572-1592) ont nourri la rflexion des plus grands auteurs en France et en Europe, deShakespearePascaletDescartes, deNietzscheetProustHeidegger.Le projet de se peindre soi-mme pour instruire le lecteur semble original, si l'on ignore lesConfessionsde Saint Augustin:Je nai dautre objet que de me peindre moi-mme.(cf.introspection);Ce ne sont pas mes actes que je dcris, cest moi, cest mon essence3.Saint Augustin dans sesConfessionsretraait l'itinraire d'une me passe de la jeunesse aux erreurs de la dvotion. Jean-Jacques Rousseau cherchera se justifier devant ses contemporains; Stendhal cultive l'gotisme; avant ces deux-l, Montaigne a une autre ambition que dese faire connatre ses amis et parents: celle d'explorer le psychisme humain, de dcrire la forme de la condition humaine.Si son livrene sert rien(Au lecteur), parce qu'il se distingue des traits de morale autoriss par laSorbonne, Montaigne souligne quand mme que quiconque le lira pourra tirer profit de son exprience. Apprcie par les contemporains, la sagesse desEssaiss'tend hors des barrires du dogmatisme, et peut en effet profiter tous, car:Chaque homme porte la forme entire, de lhumaine condition4.Le bonheur du sage consiste aimer la vie et la goter pleinement:C'est une perfection absolue et pour ainsi dire divine que de savoir jouir loyalement de son tre5.

LesEssais[modifier|modifier le code]Article dtaill:Les Essais.

La forme de ma bibliothque est ronde et na de rectiligne que ce quil faut ma table et mon sige, et elle moffre dans sa courbe, dun seul regard, tous mes livres rangs sur cinq rayons tout autour26.

Montaigne orne les poutres de sa bibliothque de maximes, en latin ou en grec, d'auteurs anciens. Une seule est en franais: Que sais-je?. Sur la poutre la plus proche de son critoire, ladage latin deTrence: Je suis homme et crois que rien dhumain ne mest tranger.Dans son chteau, Montaigne sest amnag un refuge consacr sa libert, sa tranquillit et ses loisirs, sa bibliothque: Je passe dans ma bibliothque et la plupart des jours de ma vie et la plupart des heures du jour () Je suis au-dessus de lentre et je vois sous moi mon jardin, ma basse-cour27, ma cour et dans la plupart des parties de la maison. L je feuillette tantt un livre, tantt un autre, sans ordre et sans dessein; tantt je rve, tantt je note et je dicte, en me promenant, mes rveries que je vous livre.Il entame la rdaction desEssaisau dbut de 1572 39 ans et la poursuivra jusqu sa mort en 1592, soit une vingtaine dannes, travaillant lorsque sa vie politique, militaire, diplomatique et ses voyages lui en laissent le loisir. Les premiersEssais(livre I et dbut du livre II composs en 1572-1573) sont impersonnels et ont une structure qui les rapproche des ouvrages de vulgarisation des enseignements des auteurs de l'Antiquit, ouvrages trs la mode alors: petites compositions trs simples rassemblant exemples historiques et sentences morales auxquels saccrochent quelques rflexions souvent sans grande originalit. Le Moi est absent. Parmi mes premiersEssais, certains sentent un peu ltranger28. reconnat Montaigne qui sefforcera dans les additions de 1588 dajouter des confidences personnelles parfois mal jointes lensemble.Puis, autour de 1579, au fur et mesure quil comprend ce quil cherche faire, il se peint lui-mme. L'intrt principal du livre passe dans ce portrait. Un genre est n. Si ltranget et la nouveaut ne me sauvent pas, je ne sortirai jamais de cette sotte entreprise; mais elle est si fantastique et a un air si loign de lusage commun que cela pourra lui donner un passage () Me trouvant entirement dpourvu et vide de tout autre matire, je me suis offert moi-mme comme sujet. Cest le seul livre au monde de son espce: le dessein en est bizarre et extravagant. Il ny a rien dans ce travail qui soit digne dtre remarqu sinon cette bizarrerie29Lavant-propos de la premire dition confirme:Je veux quon my voie dans ma faon dtre simple, naturelle et ordinaire, sans recherche ni artifice: car cest moi que je peins. Mes dfauts sy liront sur le vif, ainsi que ma manire dtre naturelle, autant que le respect humain me la permis () Ainsi, lecteur, je suis moi-mme la matire de mon livre: il nest pas raisonnable que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole. Adieu donc? De Montaigne, ce1ermars 158030.La premire dition, environ un millier dexemplaires, ne comportant que les deux premiers livres, est publie Bordeaux en 1580. La deuxime en 1582, de retour de son grand voyage en Allemagne et en Italie, tant maire de Bordeaux. Ds 1587, un imprimeur parisien rimprime lesEssaissans attendre les annotations de Montaigne. Le livre se vend trs bien. Une nouvelle dition, estime 4000 exemplaires, est dite Paris en 1588, avec le livre III, o la peinture du Moi atteint toute son ampleur et nous fait entrer dans lintimit de sa pense. Le succs de ses premires ditions, lge aussi lui donnent de lassurance: Je dis la vrit, non pas tout mon saoul, mais autant que jose la dire, et jose un peu plus en vieillissant31. Il est attentif se montrer en perptuel devenir: Je ne peins pas ltre, je peins le passage, non un passage dun ge un autre, mais de jour en jour, de minute en minute31. Il est alors bien conscient de la porte de son projet: en studiant pour se faire connatre, il fait connatre ses lecteurs eux-mmes. Si les gens se plaignent de ce que je parle trop de moi, moi je me plains de ce quils ne pensent mme pas eux-mmes31.Il prpare une nouvelle mouture de son livre, lExemplaire de Bordeaux quand il meurt en 1592.