14
1 sur 14 Motion de synthèse Congrès de Paris (13 et 14 juin 2015) La gauche républicaine – résister, transmettre, inventer « La crise consiste justement dans le fait que l’ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître et c’est dans ce clair-obscur que naissent les monstres. » A. Gramsci 30 ans après l’ouverture d’un cycle néo-libéral qui ne s’est jamais refermé, il faut se rendre à l’évidence : une génération tout entière de Français n’aura connu qu’un monde en crise perpétuelle, une « classe politique » impuissante, une gauche qui s’accommode de l’ordre libéral lorsqu’elle gouverne et une société française qui ne croit plus en son avenir. La gauche actuellement au pouvoir avec François Hollande, avait l’opportunité d’inverser le cours de l’histoire en 2012, de faire « naître le nouveau ». Refusant de prendre la mesure du défi qui s’offrait à elle, elle ne s’est pas montrée à la hauteur de ces enjeux et doit aujourd’hui assumer son échec. Elle est confrontée à une double menace : son revers dans la lutte contre le chômage et l’effondrement de sa base politique et électorale. La situation politique de la France combine de nombreux facteurs qui laissent apparaître une crise politique d’ampleur : impopularité du président de la République et de l’exécutif, absence d’alternative politique parmi les grands partis de gouvernement, remise en cause systématique des politiques publiques, défiance croissante à l’égard des institutions et négation de l’autorité de l’Etat, climat des affaires, renaissance d’un poujadisme diffus qui menace le consentement à l’impôt, montée inexorable des solutions démagogiques, hypertrophie de la fonction communicante du politique. Les Français n’ont pourtant pas totalement cessé de croire en eux en tant que peuple. Le 11 janvier dernier, en reliant par la rue, République et Nation, ils l’ont à nouveau prouvé en ravivant le lien symbolique qui les unit, en dépit de toutes les menaces qui caractérisent notre époque. I — Un monde polarisé et une Europe en voie de marginalisation A — La mondialisation n’est ni heureuse, ni paisible L'histoire connaît de grands renversements. De la "mondialisation heureuse", il ne reste aujourd'hui plus que la formule en guise de témoignage d’une époque révolue. La crise de 2008 a été présentée, avec un certain empressement, comme le signe de déclin d’un modèle : celui d’une mondialisation libérale poussant la concurrence entre zones économiques à son paroxysme, une mondialisation de la « guerre de tous contre tous » sous hégémonie culturelle américaine. Cette concurrence exacerbée, faisant la part belle à la rentabilité financière au détriment de l’économie de production et tirant les modèles sociaux vers le bas, est pourtant toujours d’actualité. A bien des égards, le capitalisme financier, prisonnier du court-termisme des marchés, a renforcé son emprise depuis 2007. Aujourd’hui, rien n’est réglé. Ce qu'on appelle paresseusement la crise n’est pas derrière nous mais devant.

Motion de synthèse Congrès de Paris

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Motion de synthèse issue du Congrès de Paris du MRC

Citation preview

  • 1 sur 14

    Motion de synthse

    Congrs de Paris (13 et 14 juin 2015)

    La gauche rpublicaine rsister, transmettre, inventer

    La crise consiste justement dans le fait que lancien meurt et que le nouveau ne peut pas natre

    et cest dans ce clair-obscur que naissent les monstres. A. Gramsci

    30 ans aprs louverture dun cycle no-libral qui ne sest jamais referm, il faut se rendre lvidence : une gnration tout entire de Franais naura connu quun monde en crise perptuelle, une classe politique impuissante, une gauche qui saccommode de lordre libral lorsquelle gouverne et une socit franaise qui ne croit plus en son avenir. La gauche actuellement au pouvoir avec Franois Hollande, avait lopportunit dinverser le cours de lhistoire en 2012, de faire natre le nouveau . Refusant de prendre la mesure du dfi qui soffrait elle, elle ne sest pas montre la hauteur de ces enjeux et doit aujourdhui assumer son chec. Elle est confronte une double menace : son revers dans la lutte contre le chmage et leffondrement de sa base politique et lectorale. La situation politique de la France combine de nombreux facteurs qui laissent apparatre une crise politique dampleur : impopularit du prsident de la Rpublique et de lexcutif, absence dalternative politique parmi les grands partis de gouvernement, remise en cause systmatique des politiques publiques, dfiance croissante lgard des institutions et ngation de lautorit de lEtat, climat des affaires, renaissance dun poujadisme diffus qui menace le consentement limpt, monte inexorable des solutions dmagogiques, hypertrophie de la fonction communicante du politique. Les Franais nont pourtant pas totalement cess de croire en eux en tant que peuple. Le 11 janvier dernier, en reliant par la rue, Rpublique et Nation, ils lont nouveau prouv en ravivant le lien symbolique qui les unit, en dpit de toutes les menaces qui caractrisent notre poque.

    I Un monde polaris et une Europe en voie de marginalisation A La mondialisation nest ni heureuse, ni paisible L'histoire connat de grands renversements. De la "mondialisation heureuse", il ne reste aujourd'hui plus que la formule en guise de tmoignage dune poque rvolue. La crise de 2008 a t prsente, avec un certain empressement, comme le signe de dclin dun modle : celui dune mondialisation librale poussant la concurrence entre zones conomiques son paroxysme, une mondialisation de la guerre de tous contre tous sous hgmonie culturelle amricaine. Cette concurrence exacerbe, faisant la part belle la rentabilit financire au dtriment de lconomie de production et tirant les modles sociaux vers le bas, est pourtant toujours dactualit. A bien des gards, le capitalisme financier, prisonnier du court-termisme des marchs, a renforc son emprise depuis 2007. Aujourdhui, rien nest rgl. Ce qu'on appelle paresseusement la crise nest pas derrire nous mais devant.

  • 2 sur 14

    Le modle du capitalisme financier a remplac le fordisme. La chane de valeur a t brise. Des pans entiers de la production ont t dlocaliss. Dans les pays anciennement industrialiss, les Etats ont t paupriss et se sont endetts pour maintenir leur train de vie. Le pouvoir a t en partie transfr des Etats aux investisseurs internationaux et autres gestionnaires de fonds, ceux-ci accaparant la plus grande part des plus-values quils ralisent sur les marchs financiers. Le systme financier mondialis est devenu lui mme sa propre fin. Cest un systme fou. Laxiome de base de ce systme : lacquisition de la valeur par lactionnaire laveugle. La masse des capitaux en circulation comme celle des actifs bancaires sont sans rapport avec la production, de mme que les transactions financires ne refltent nullement les volumes des changes commerciaux. Ce systme, entirement domin par la finance, chappe toujours toute rgulation. Paralllement, la Commission europenne a impos partout le primat de la concurrence. Nous sommes donc la merci dune nouvelle crise financire. La suprmatie de la finance est la cause principale des ingalits partout croissantes : entre pays comme en leur sein. Ainsi, le continent africain qui compte prs de 1,2 milliards dhabitants ne reprsentait en 2012 que 2,5% du PIB mondial (autant que le seul Canada). Au sein des socits, dune part il y a les rentiers de la finance et de lautre la masse qui vit de son travail, y compris les couches moyennes traditionnelles, progressivement lamines. Linstabilit demeure par ailleurs manifeste, comme en tmoigne la forte volatilit du prix des matires premires. Plus inquitant encore : aucune zone nest en mesure de jouer le rle de locomotive de lconomie mondiale. La mondialisation librale sous domination amricaine nest pas seulement le recul du politique et la monte des ingalits. Cest aussi l hystrisation du monde et la perte de repres au sein des socits. Les hgmonies dhier sont aujourdhui contestes : la chute du bloc sovitique naura laiss quune dcennie de champ libre aux Etats-Unis. La premire guerre du Golfe a ouvert un cycle de conflits de civilisation dans lequel les nations occidentales se sont enfermes dans leur volont de domination aveugle au Proche et Moyen Orient. En participant activement laffaiblissement dEtats et dinstitutions ns de la dcolonisation dans lensemble de la rgion, lengrenage de lingrence atlantiste a provoqu le rveil didentits religieuses radicalises. Les printemps arabes ont laiss aujourdhui la place lhiver du fondamentalisme sunnite. LIrak, la Syrie et lEgypte, trois nations qui sont au cur de la civilisation arabe sont aujourdhui effondres ou fragilises. La chute de rgimes autoritaires mais lacs a favoris lexpansion galopante dun islamisme belliqueux dans la rgion et au-del : de la Libye jusqu lAfrique sub-saharienne. Face ce phnomne, les allis de lempire amricain radicalisent les positions : dune part le double jeu des ptromonarchies de la pninsule arabique qui financent ici et l les mouvements salafistes arms tout en fournissant officiellement un appui diplomatique et conomique aux Etats-Unis, dautre part la rlection rcente de Benyamin Netanyahou en Isral qui traduit pour lheure limpasse dun processus de paix quilibr au proche Orient, malgr la reconnaissance de lEtat palestinien par 134 nations dans le monde et son accs au statut dEtat observateur aux Nations Unies en 2012. Sur le continent eurasiatique, la monte de pays mergeants en Extrme-Orient, la croissance dmographique et conomique de lInde et de la Chine et le rveil patriotique de la Russie de Vladimir Poutine, marginalisent de plus en plus une Europe qui sest rsigne suivre la politique trangre amricaine. Latlantisme sest mu en occidentalisme . Face ces nouveaux dfis, les Etats-Unis cherchent organiser autour deux le monde dit occidental , comme si lOccident ntait pas pluriel comme le sont aussi, entre eux, les pays mergents . Linstrumentation de la crise ukrainienne a aussi pour but de diviser notre continent, et den faire payer le prix aux pays europens. Cette vision manichenne du monde est extrmement dangereuse. Ces tensions multiples entretiennent des rapports de forces fortes composantes identitaires et religieuses, lintrieur mme des nations europennes. Les attentats de dbut janvier 2015 qui ont meurtri notre pays, comme celui plus rcent Tunis, tmoignent de lextension et de la virulence aveugle des rseaux islamistes. La qute de sens et la dsaffiliation patriotique en Europe conduit aujourdhui plusieurs milliers de jeunes partir au Moyen-Orient pour prendre part aux combats aux cts de Daesh. Cette confusion des enjeux politiques, conomiques et religieux entretient un climat de chaos auquel la Rpublique ne peut rpondre que par laffirmation dune lacit sans adjectif. Le monde multipolaire sapparente aujourdhui un dsordre mondial dans lequel lEurope et la France se laissent balloter.

  • 3 sur 14

    B LEurope contre les peuples LEurope aspire-t-elle tre mieux quun vassal des USA et un simple relai du no-libralisme, au dtriment de ses intrts propres ? A-t-elle encore la capacit de se rformer alors quelle est aujourdhui menace de dclassement dfinitif ? LUnion europenne nest, certes, pas un dni prs, elle qui se construit depuis 30 ans sur une double hrsie conomique et dmocratique. De lActe unique de 1986 au TSCG de 2012, en passant par Maastricht, lEurope a organis son propre dsarmement. Faisant du moins-disant normatif une doctrine, elle sest ouverte tous les vents de la mondialisation. Agrgeant des structures politiques et conomiques divergentes au gr des largissements, elle na jamais trouv la cohrence suffisante son efficacit : elle est aujourdhui un nain gopolitique et le maillon faible de lconomie mondiale. Niant que la dmocratie repose sur les peuples et donc sur les nations, elle sest elle-mme frappe dillgitimit. LEurope, ou plus prcisment la zone euro, est aujourdhui la seule zone demeure en panne depuis la crise financire de 2008 : avec une croissance en 2014 de 0,9%, la zone euro fait ple figure ct des Etats-Unis (2,8%), du Royaume-Uni (2,4%) et des pays dits mergeants dont les taux de croissance affichent des rsultats de +3% + 5% et mme + 7,5% ! Ce sont les pays qui partagent la monnaie unique europenne qui connaissent le chmage endmique de leur jeunesse o 23% des moins de 25 ans nont pas dactivit. Un chiffre qui, pour toute une gnration, signifie no future . Leuro, monnaie mal conue, pense sur le modle du mark allemand, est lchec le plus cinglant de cette construction coercitive. Cette monnaie unique procde dune dcision de nature politique visant faire converger les conomies europennes dans le but de construire un ensemble fdral. Aujourdhui, elle produit un triple phnomne qui menace sa viabilit mme et qui contredit tous les objectifs pour lesquels elle a t pense : L o ses promoteurs vantaient la monnaie unique comme un acclrateur de croissance, dans les faits le dcrochage de la zone euro par rapport aux autres nations europennes fait de la monnaie unique un frein la croissance de lordre de -0,5% - 1%, et ce depuis son introduction. Leuro est une machine fabriquer de lhtrognit au sein de la zone alors quelle avait t promue comme un lment de cohsion conomique. La polarisation de la zone entre lEurope hansatique et lEurope mditerranenne en atteste : au sud, la baisse des taux dintrts a dop le crdit tandis quau nord, une stratgie de dvaluation interne est adopte ds le dbut des annes 2000. La thorie de Paul Krugman se vrifie : le partage dune mme monnaie pousse les conomies se spcialiser et donc dvelopper des modles de croissance qui sloignent les uns des autres. Leuro est enfin un gnrateur de dumping social et salarial. Lharmonisation sociale na pas eu lieu et lEurope sociale demeure une chimre. Dpourvu de capacit dajustement montaire par la dvaluation externe, il reste comme levier de comptitivit la mise sous tension des salaires, lallgement des cotisations, la flexibilisation du march du travail. Au lieu que les phnomnes de concurrence interne se manifestent travers le march des changes, ce sont donc les agents et les modles de production qui sont placs en concurrence directe, ne laissant ainsi pour seule perspective que la dflation salariale. Force est de le constater : lEurope daprs la crise est pire, bien pire que lEurope davant la crise. Il faut assimiler ce fait, si dplaisant soit-il, si nous voulons affronter le reel. La rcente hausse du dollar qui permet de retrouver une parit montaire avec un euro moins cher, conjugue la baisse du baril de ptrole et la politique dassouplissement quantitatif, offre un rpit. Mais ce rpit ne sera quun leurre sans une reconsidration en profondeur des vices originels de la monnaie europenne. Cependant la reconqute de notre souverainet ne saurait se rduire la problmatique montaire. Pour importante quelle soit, la question de la monnaie unique nest pas lunique question. Elle lest galement par la politique budgtaire unique depuis ladoption du TSCG en septembre 2012 et qui illustre ce jusquau-boutisme technocratique, en privant les parlements de leur pouvoir le plus lmentaire : celui du contrle sur le budget national. Les gouvernements en sont

  • 4 sur 14

    rduits des comptes dapothicaires et des demandes sans cesse renouveles dindulgence auprs de la Commission europenne et de Berlin. Les souverainets sont aujourdhui anmies. Quimporte lpithte, que lon parle de souverainet nationale ou de souverainet populaire, nous parlons peu ou prou de la mme chose. Cest ce qui articule la puissance dagir la reprsentation dmocratique : cest lhritage rpublicain de la Rvolution franaise qui est en crise lorsquon parle aujourdhui de crise politique. Le projet de transformation sociale et la prosprit en Europe sont au prix de la reconqute de notre souverainet. En liant les mains des gouvernements nationaux par les traits et en dpossdant les conomies de marges de manoeuvres, les concepteurs de leuro ont condamn les peuples europens la stagnation conomique dans le meilleur des cas, laustrit et la rcession dans le pire. En bafouant ainsi la dmocratie, cette Europe ne se fait pas seulement sans les peuples, elle se fait contre eux : 10 ans aprs le dni majeur du rfrendum, et alors que le trait transatlantique est actuellement ngoci dans une opacit totale, la situation de la Grce nous en offre une nouvelle illustration. En tentant de reverser la table, le peuple grec, par la voix du parti Syriza, sest heurt aux conservatismes au pouvoir en Europe, commencer par lAllemagne, sous lil passif de la France. A gauche, les alternatives au social-libralisme en Europe sont aujourdhui confrontes un point aveugle : il ny a pas dissue laustrit sans assumer une clarification sur la monnaie unique et ses effets. Dans une crise mondiale durable, lEurope telle que nous la connaissons, est bout de souffle. Elle affaiblit plus quelle ne protge, renforce la fracture entre peuple et lites, inquite plus quelle ne rassure. Cest donc toute larchitecture de la construction europenne qui mrite aujourdhui dtre repense en proposant une rcriture des traits europens, comme la propos le MRC lors de sa Convention Pour une autre Europe en 2013 avec le projet de trait instituant une communaut des tats europens, dont lobjectif majeur doit conduire une vritable rvolution dmocratique. En vingt ans, la France sest dfaite, par laction de gouvernements de gauche comme de droite, de sa souverainet montaire (1992) puis de sa souverainet budgtaire (2012). Ds lors, dpourvu de ces deux instruments essentiels de la politique conomique, les majorits issues des lections sont rduites conduire une politique aux contours trop semblables pour que les citoyens aient lesprit la ralit du clivage. Cest de cette indistinction que surgit la crise politique travers lobsolescence dun clivage qui ne clive plus. Quelle bonne raison pourrait aujourdhui convaincre les citoyens de se rendre aux urnes, ds lors que ce qui sort des urnes est dpourvu de puissance dagir ? C La crise de la France La France doute de sa capacit faire face aux dfis de notre poque. Depuis la fin de la Premire Guerre mondiale, la France est entre dans une crise nationale de longue dure. Il faut y mettre un terme par un retour aux sources de la Rpublique : cest l notre tche. Il faut surmonter le doute profond que la France entretient sur elle-mme. Le rcit national au XXe sicle, bris par leffondrement de 1940, est reconstruire, comme lavaient fort bien compris, aprs Michelet, les fondateurs de la IIIe Rpublique pour rsorber la csure qua reprsent dans notre Histoire, le passage de lAncien Rgime la Rvolution. La France doit retrouver la lgitime fiert delle-mme travers un rcit tout simplement vridique. Un peuple qui a perdu lestime de soi ne peut plus continuer son Histoire. Les Franais expriment rgulirement leur souffrance et leurs angoisses. Les classes populaires sont fortement touches par le chmage, n'ont plus accs qu' des emplois prcaires et peu rmunrs. Les classes moyennes craignent que leurs enfants et leurs petits-enfants subissent un dclassement social aujourd'hui accentu. Cette inscurit conomique et sociale a fait le lit, depuis plusieurs annes, du repli identitaire nationaliste et de son pendant communautariste, avec pour consquence la fracturation violente de la socit. Ces classes populaires et moyennes sont divises par des lites politiques, mdiatiques et conomiques qui profitent du marasme conomique pour exacerber les differences entre les populations et les dresser les unes contre les autres. La premire difficult est conomique et sociale : sans protection face la concurrence internationale, notre industrie sest en grande partie vapore, sans que le mirage dune conomie de services ne finisse par prendre corps. Le

  • 5 sur 14

    chmage de masse est aujourdhui une triste ralit auquel de nombreux conomistes et politiques semblent stre habitus. 5,3 millions de nos concitoyens sont aujourdhui comptabiliss comme demandeurs demploi et rien ne laisse envisager une baisse de ce chiffre court terme. La financiarisation de lconomie et la mise en concurrence de notre modle social ont galement contribu fragiliser le monde du travail : les salaires stagnent dangereusement sous leffet dune rpartition capital/travail qui na jamais t aussi favorable au premier. Le recul net des services publics, sous injonction europenne de la rduction de la dpense publique, renforce ce sentiment dabandon des classes populaires et favorise lmergence dune dfiance verticale : perte de confiance dans le systme redistributif, et son canal principal, limpt, mais galement dans un pilier majeur de notre Rpublique, lcole. Rflexe face la perte de repres culturels dans la mondialisation et face une socit mouvante, une dfiance horizontale se dessine. Elle est caractrise par le repli sur soi, une atomisation progressive de la socit et une rsurgence des identits, notamment religieuses. Tourner le dos tout ce que la France a donn au monde, nous condamner au dclin, la violence sociale et politique, sortir de lhistoire : ce chemin-l cest lternel choix de lextrme droite et il mne lenfer de la servitude. Cest, en somme, un triple chec que sanctionne le peuple : la succession de reniements, limpuissance inflchir le cours des choses dans la mondialisation et en Europe ainsi que lincapacit construire un rcit collectif porteur despoir. Cest au regard de ces dceptions successives et de ces souffrances quil faut interprter labstention massive et la monte du Front national qui structurent notre vie politique. Dans ce qui constitue un chec pour tout rpublicain, la gauche ne peut sexonrer de ses responsabilits. La crise est le produit des choix faits depuis 1983 avec louverture de la parenthse librale , la monnaie unique en 1992, le rejet du choix du peuple franais lors du rfrendum de 2005 et enfin le trait europen TSCG. La poursuite de la mme politique conduira nouveau lchec. En France, lirrsistible ascension du Front national est dabord un symptme. Labandon de la question nationale par les forces politiques qui en sont historiquement lgataires est lourd de danger. Le peuple sempare dsormais du bulletin FN comme dun vote rvolutionnaire contre le systme : il y a une dimension de vengeance dans son vote en faveur du Front national. Comment sen tonner, ds lors que la gauche a progressivement abandonn les symboles rvolutionnaires (le drapeau, la Marseillaise) au parti dextrme droite ? Ce phnomne traduit aussi une rupture au sein de la Nation entre les villes monde et la vingtaine de grandes mtropoles qui concentrent capitaux, investissements publics et attractivit dmographique dune part, et les espaces priphriques marginaliss, composs du rseau dense de petites et moyennes villes forte tradition industrielle et des espaces ruraux dautre part. Dun ct les classes rieuses des faubourgs qui sont les grandes bnficiaires de la mondialisation, de lautre les classes laborieuses qui nont que leur travail pour vivre (lorsquelles en ont un) et qui sont les grandes oublies en termes damnagement du territoire. Dun ct, la profusion de services, linnovation et la saturation du secteur tertiaire, de lautre lrosion de lindustrie et la dsertification des services publics. Le vote FN a donc mut : il nexprime plus exclusivement, ni mme majoritairement, le repli identitaire comme ctait le cas dans les annes 80. Le discours antiraciste a trouv ses limites en se focalisant sur les symptmes et sans jamais traiter les causes sociales : le dclassement, labandon des couches populaires et le chmage de masse. Les tensions internationales et lhumiliation permanente du monde arabo-musulman depuis la fin de la seconde guerre mondiale sont venues se greffer sur la question sociale qui demeure le cur du dfi auquel la gauche est aujourdhui confronte. Le phnomne de transfert du vote de gauche vers le vote FN na plus rien de marginal. Il convient donc de mesurer ce pril en comprenant dabord ce quoi il renvoie. Lindignation contre le Front National ne suffit pas, elle conduit se constituer un ennemi commode sur lequel tout le monde saccorde en esquivant soigneusement le dbat de fond. Fort de sa lucidit rtrospective, le MRC est parmi les plus lgitimes pour combattre les mensonges honts du Front National. Quelle crdibilit peut avoir ce parti xnophobe et raciste qui est pass du libralisme le plus chevel, au social-nationalisme le plus dmagogique ?

  • 6 sur 14

    II La gauche au milieu du gu A Du projet de changement au changement de projet Llection de Franois Hollande sest construite principalement sur le rejet de son prdcesseur. Le discours du Bourget, point dorgue de la campagne, a t largement dvoy. Rengocier le TSCG, rformer le systme bancaire, rformer le systme fiscal, redonner sa force ltat, lutter contre la finance : les engagements du candidat sont autant de renoncements du prsident lu. Franois Hollande n'a pas engag au lendemain de son lection, un rapport de force avec lAllemagne pour faire de la France le porte-voix des nations qui aspirent une rorientation de lUnion europenne. Ds lors, de ce premier renoncement qui a conduit la signature en ltat du TSCG, dcoulent les renoncements successifs de la gauche aux responsabilits. Franois Hollande sest mis la remorque des tenants de laustrit, en cherchant en limiter les effets pour la France, et sest condamn commenter tous les mois le bulletin de mauvaises nouvelles venant du front conomique. La politique mene depuis 2012 est la consquence logique de ce pch originel et constitue lexact contraire du projet ambitieux dont la France a besoin. La gauche en est rduite acheter du temps en parlant Bruxelles et Berlin plutt quau peuple franais et garder les yeux sur les chiffres du dficit plutt que ceux de la croissance. Condamns par la Commission et lAllemagne au respect des rgles des 3 %, avant de se rsigner sortir sur la pointe des pieds de la trajectoire, les gouvernements Ayrault et Valls ont appliqu sans discernement les objectifs de rduction de la dpense publique, oubliant trop vite quune application simultane de plans de rigueur lchelle europenne entretenait la rcession plus quelle naidait en sortir. Trop presss daugmenter les recettes de ltat pour ne pas sortir des clous, ils ont augment successivement et en biais les prlvements obligatoires sans lancer la rforme fiscale tant promise et ont donc fragilis le consentement limpt. Soucieux denvoyer des signaux positifs aux entreprises, ils ont multipli les aides et crdits dimpts sans cibler les aides et sans exiger de contreparties ni crer les conditions plus globales de la reprise dactivit. Plus que dendosser lensemble de ces mesures exiges par la Commission, les gouvernements successifs ont fait de ce rformisme assum un nouvel tendard. Cest cette lumire quil faut lire la rforme Macron , catalogue de rformes structurelles destin la Commission europenne, laquelle nos dputs se sont opposs lAssemble, ainsi que les dclarations damour rptes du Premier Ministre lgard des entreprises. la lutte contre les ingalits et la prservation de la puissance publique semble tre prfr un discours ouvertement social-libral, brouillant les cartes, brisant les lignes de clivage au point den dstabiliser la droite. Il faut nanmoins prendre garde ce que, dans ce grand jeu de rle, ce ne soit pas la gauche qui y perde son me. Dans un autre domaine, ce rformisme assum dbouche sur une rforme territoriale qui nous conduit une dcentralisation gomtrie variable aboutissant une concentration des richesses dans les mtropoles et accentuant ainsi la disparit entre territoires urbains et territoires ruraux. La politique internationale de Franois Hollande, enfin, confirme le net recul constat en la matire depuis dix ans. En se plaant trop souvent dans la roue de lOTAN, comme le montre la dsastreuse position diplomatique franaise sur la guerre en Syrie, la France a perdu le fil de son engagement sur la scne internationale : une voix singulire, un positionnement indpendant et un engagement pour le respect des peuples. Cest par le dialogue apais avec la puissance russe, avec le rgime syrien, avec les reprsentants israliens et palestinien que la France contribuera dsamorcer les conflits qui menacent la stabilit internationale. B La gauche en chec dans les urnes La traduction la plus vidente de ces checs successifs est lectorale : au travers des municipales, des europennes et des snatoriales de 2014 ainsi que des dpartementales de mars 2015, les Franais ont sanctionn sans appel la politique mene par le gouvernement. De ces scrutins, la gauche dans son ensemble sort lamine et perd les acquis de dcennies de conqute politique, tandis que la forte abstention et la monte du Front national sont les rceptacles de la dception majeure du peuple franais, et en particulier des classes populaires.

  • 7 sur 14

    La cartographie est sans ambigut : llectorat ouvrier ainsi que les jeunes de plus en plus prcariss ont dsert la gauche, notamment dans les zones les plus touches par le chmage et le dclassement. ces lecteurs fragiliss et en demande de protection, la politique du gouvernement ne parle pas. Enfin, ces rsultats sont porteurs dun enseignement supplmentaire : aucun parti alternatif ne bnficie de lchec de la gauche de gouvernement. Cest la gauche dans son ensemble qui est sanctionne, que ses composantes soient membres ou non de la majorit. Ni les stratgies offensives dveloppes par EELV et le Front de Gauche, ni celles de la connivence (PRG, MdP, Front dmocrate) nont port leurs fruits. Cest bel et bien la gauche entire qui est menace par lchec de 2017 qui sannonce et dont les lections rgionales constitueront un nouvel aperu. Dans un tel contexte, le MRC ne doit pas se drober devant ses responsabilits. C Un dbat politique confisqu Au lieu de chercher des solutions concrtes et de longue dure aux problmes et difficults des citoyens dans leur vie quotidienne, le systme politique s'est davantage proccup de lui-mme, dans un souci carririste de ses membres. Le dbat politique est largement confisqu par des appareils politiques tournant vide, loigns de leur mission premire danimer la pense politique et le dbat. Les postures symboliques et mdiatiques ont remplac les projets de socit et l'ducation populaire. Les lections sont le thtre d'alliances dpourvues de ligne directrice, ni fond programmatique. Alors que l'abstention atteint des scores jamais connus auparavant, les partis se disant anti-systme rcoltent des millions de suffrages. Les partis politiques dominants accentuent la fracture en se mfiant du peuple. Symbole de ce mpris du peuple : en 2008 les parlementaires ont approuv un projet de trait europen, largement rejet par rfrendum, brisant ainsi le principe mme de la Rpublique. La fracture est conforte par les classes dirigeantes, qui asservissent les lus et tirent parti de l'touffement de la dmocratie. D Le peuple franais ne renonce pas Toutes celles et ceux qui vcurent la campagne du referendum sur le trait constitutionnel europen sen souviennent. Moments intenses, militantisme exemplaire, intelligence collective, dbats passionnants, soif de connatre et de comprendre de la part de nos concitoyens qui venaient massivement dans les runions publiques, les meetings, les rencontres Ce fut un trs grand moment dmocratique et la dmonstration de la vitalit politique de notre pays. Elle doit rester une leon pour lavenir. Si la fracture entre lites et peuple est indniable, la solidit de notre socle rpublicain doit tre une source despoir : la mobilisation historique du 11 janvier 2015 nous le prouve. Cible dattaques terroristes frontales, le peuple franais a rpondu de la plus belle des manires : en faisant corps et en raffirmant ses principes. Par sa mobilisation, la socit franaise a montr sa capacit produire elle-mme du sens. Cette manifestation restera cependant lettre morte si les responsables politiques ne se saisissent pas du sens profond quelle revt. La Rpublique nest pas quune forme institutionnelle et ne se confond pas avec la dmocratie. La Rpublique est tout autant une ide, une exigence, un contenu. La dmocratie est compatible avec les ingalits sociales, le communautarisme et laffaiblissement de lEtat. Pas la Rpublique. Or, lesprit du 11 janvier a trop tendance rester un slogan quon invoque en caution. Il nest pas trop tard pour y rpondre et en faire, plus quune rengaine, une des bases dun projet pour la France et la Rpublique en vrai. E Des atouts dcisifs pour aborder lavenir La crise nest pas seulement un effondrement, cest aussi le moment o peut sorganiser un sursaut, ds lors que les responsables politiques acceptent de procder une analyse srieuse des causes et fassent leffort de se situer du point de vue de lintrt suprieur du pays. En paraphrasant Balzac, nous affirmons que dans les crises, la Rpublique se brise ou se bronze . La France dispose datouts rels pour se forger un destin : une conscience politique ancre chez ses citoyens, fruit de sa longue histoire, une situation gographique avantageuse au cur de lEurope occidentale, un rseau tendu de villes moyennes appuy sur une organisation administrative efficace bien que souvent dcrie, qui permet au pays de garantir un amnagement du territoire de qualit.

  • 8 sur 14

    La France dispose ensuite dune dmographie dynamique grce sa politique familiale : elle conditionne toute la question de la solidarit nationale, commencer par lquilibre des rgimes sociaux, du systme de retraite par rpartition et de la fiscalit. Elle permet surtout de regarder lavenir de faon moins pessimiste l o de nombreux pays europens sont confronts au vieillissement avanc de leur population. Lconomie franaise, bien que lourdement pnalise par leffondrement de sa base industrielle (divise par 3 en trente ans), bnficie galement de secteurs cls qui permettent de rsister : rseau puissant de multinationales, conomie du luxe, rserve de devises lies son statut de premire destination touristique mondiale, secteur agricole performant et ressources technologiques qui permettent une industrie forte valeur ajoute de se maintenir (TGV, nuclaire, aronautique et espace). La qualit des services publics, bien que malmens depuis de nombreuses annes par le dogme de la concurrence, permet elle aussi au pays de conserver un pacte social souvent envi : cole, petite enfance, solidarit intergnrationnelle, transports publics, services sociaux, infrastructures et rseaux, sont autant de facteurs dattractivit pour le pays. Face au chantage la dette enfin, les Franais dont le taux dpargne demeure lun des plus levs de la plante, disposent dune ressource qui mrite dtre mobilise davantage afin de ne pas dpendre de la finance et de ses caprices. La prise de conscience de ces atouts est une condition essentielle pour mobiliser la nation vers son redressement.

    III Le MRC : souverainiste engag gauche pour la russite de la France A - Un positionnement cohrent au service dune stratgie daffirmation La question qui nous est pose dborde le champ politique partisan et les logiques dappareils : comment relever en France une gauche qui soit en capacit de sinscrire dans une logique de responsabilit et en mme temps de rsister la dferlante librale ? La conversion souverainiste de la gauche est devenue une imprieuse ncessit pour permettre la Rpublique de retrouver sa mission de transformation sociale, et au peuple de reconqurir la matrise de son destin. Cest cette tche que le MRC doit se consacrer prioritairement. Fidle son identit et son histoire depuis le CERES, le Mouvement Rpublicain et Citoyen a soutenu Franois Hollande et sest engag en 2012 dans la majorit. Nous avons fait ce choix non par opportunisme mais parce quil est lexpression de ce que nous sommes, fondamentalement : souverainistes, rpublicains, progressistes et donc dsireux de faire russir la gauche au pouvoir. Jamais nous ne nous sommes drobs lorsque lopportunit nous a t donne de contribuer cette tche ardue : les participations gouvernementales de Jean-Pierre Chevnement de 1981 2001 en attestent, la candidature prsidentielle de 2002 puis les soutiens accords aux lections prsidentielles de 2007 et 2012 galement. C'est avec pour objectif de renforcer notre place dans le paysage politique et conscients de nos dsaccords sur l'Europe que nous avons rejoint la campagne du candidat Hollande, aprs la candidature pdagogique de Jean-Pierre Chevnement et sur la base dun accord sign entre le MRC et le Parti socialiste le 9 mars 2012, actant convergences et divergences. En rejoignant le groupe majoritaire Socialiste, Rpublicain et Citoyen lAssemble nationale, nos dputs nont renonc ni leur libert de parole, ni leur libert de vote, bien au contraire. Dsapprouvant lorientation prise par le quinquennat de Franois Hollande ds la signature du TSCG, nous avons eu loccasion de les faire valoir de nombreuses reprises : vote contre la ratification du trait, contre les programmes de stabilits prsents par le gouvernement avant transmission Bruxelles, contre la loi mtropole dstabilisant lquilibre territorial, contre la loi de transition nergtique mettant en pril notre indpendance via la rduction de nos installations nuclaires, abstention sur les lois de programmation de finances publiques. Nos dsaccords ont t vus et entendus, jusquau plus symbolique dentre eux : nous navons pas accord notre confiance au gouvernement Valls II loccasion de lopration de clarification de ligne politique mene la rentre 2014.

  • 9 sur 14

    Soyons ralistes : le MRC a souffert dune longue traverse du dsert et dune diabolisation au lendemain du 21 avril 2002, la fois injuste (car le candidat socialiste a montr quil tait assez grand pour perdre tout seul), et rvlatrice du dni de dmocratie permanent, o se sont enferms les dfenseurs de la ligne maastrichtienne (Jacques Delors, 1992 : Ou bien vous acceptez le trait ou bien vous cessez de faire de la politique ). Le MDC, aprs le CERES, a cherch plusieurs reprises inflchir la ligne du parti socialiste. Notre capacit dinfluence a t grande au dbut du premier septennat de Franois Mitterrand, plus modeste sous Lionel Jospin. Celle du MRC est faible, voire inexistante sous Franois Hollande. Nous actons que les promesses de laccord PS-MRC du 09 mars 2012 ne sont pas tenues. Si la stratgie dinfluence na pas port ses fruits, celle-ci ne remet en rien en cause notre identit, ni lacuit de nos analyses. Au contraire, les choix du pouvoir en place doivent nous pousser chercher ds aujourdhui les appuis ncessaires une reconstruction de la gauche sur une base rpublicaine, souverainiste et sociale, sans prendre de dcision prmature ni se laisser guider par le rejet. Notre position centrale aujourdhui est la condition de notre capacit daction de demain. Rien ne serait pire que lisolement et le repli sur soi. Jamais dans ce quinquennat notre mot dordre naura t lapprobation de la soumission franaise face lEurope ni une ligne social-librale sapant les fondamentaux de notre modle social et de la puissance publique. Une remise en perspective doit nous permettre de tirer un certain nombre de conclusions. - Tout dabord, nous restons convaincus que la question europenne reste dterminante, quelle le sera de plus en plus. - Les grands choix stratgiques et idologiques de Franois Hollande rendent peu probable toute ide de rengociation significative des traits europens. - Le coup de force de Lisbonne sest galement fait contre une grande partie de llectorat socialiste mais aussi du RPR de lpoque (Jacques Chirac tait Prsident en 2005) puis sarkozyste de lUMP. - Marine le Pen rpublicanise et socialise son discours pour attirer vers elle ces gros bataillons dlecteurs qui ont fait lexprience de la non reconnaissance de leur vote dans leurs familles politiques dorigine. - La rupture de 2005 (la non reconnaissance du vote des Franais) est profonde, durable et porteuse de fracture au sein mme de la Nation. - La raction du peuple, par rflexe, est de se recroqueviller pour se donner le sentiment de se protger. De faire face linscurit culturelle, politique et sociale. Devant ces quelques constats, des perspectives et des recompositions sont-elles envisageables ? Nous pensons que oui :

    - A partir de la souverainet nationale et populaire. - A partir de larticulation de la question sociale et de la question nationale. - A partir dune rflexion sur la lacit et lintgration. - A partir de la redfinition de notre rapport et de notre relation la construction europenne dans son ensemble

    y compris dans sa dimension montaire. - A partir de lanalyse critique des structures internationales dans lesquelles nous sommes bien souvent

    enferms. Notre place dans lOTAN, la nature des traits en cours (TAFTA/TISA), nos grandes orientions stratgiques, militaires et diplomatiques.

    B - Loriginalit de lapport du MRC la gauche et la vie politique franaise Deux principes majeurs guident notre engagement depuis vingt ans : lexigence et la constance. Exigence de se mettre toujours la hauteur des dfis dune part, constance de notre engagement et de nos ides de lautre. Quelle ambition portons-nous, lheure o beaucoup se complaisent dans lide du dclin de notre pays ? La Rpublique dabord : nous voulons faire la Rpublique en actes et en vrai pour chaque Franais. Loin des valeurs qui cachent des ides parfois antagonistes, nous tenons aux principes de libert, dgalit et de fraternit. Une autre Europe ensuite : plus que pour tout autre parti, se pose, nos yeux, la question europenne. Depuis 1993 et la cration du Mouvement des Citoyens, nous alertons les citoyens sur les drives dune construction europenne fondant les nations en des entits bureaucratiques au dtriment des peuples et des souverainets nationales. Aux antipodes de cette Europe technocratique et dracine. Il faut imaginer autre chose : une Europe europenne ,

  • 10 sur 14

    confdrale et pouvant comporter certains transferts de comptences, ds lors que ceux-ci resteraient dmocratiquement contrls. Ces deux axes fondamentaux de notre projet convergent par la notion de souverainet, qui doit tre le coeur de notre message. Les Franais, peuple politique, veulent tre souverains. Souverainet nationale, budgtaire, conomique, culturelle, autant de dclinaisons qui permettent d'alimenter notre ambition pour notre nation. Cest en articulant question sociale et question nationale que nous montrerons la gauche internationaliste quil ne peut y avoir de Rpublique sociale sans le cadre de la nation et la droite conservatrice que la nation ne peut tre exclusive et quelle se nourrit de la diversit des Franais rassembls par la citoyennet. Face aux crispations souvent identitaires, aux divisions qui traversent la socit, nous devons galement reposer les bases dune lacit comprise et partage par tous les citoyens : redire sans cesse que la lacit n'est pas un rejet ou une stigmatisation, mais le meilleur moyen de btir un commun de citoyens ; faire que la lacit habite de nouveau la sphre publique et ne soit plus victime de compromis. Le MRC oeuvre pour une intgration institutionnelle et politique de nos concitoyens de tradition musulmane au sein d'une nation franaise forte de son histoire rpublicaine. Cest par laffirmation de la lacit comme principe fondateur et des critres de naturalisation simplifis que la France intgrera le mieux sans cristalliser des oppositions culturelles et religieuses. En liant la question sociale la nation, nous devons renforcer ce qui nous rassemble en tant que peuple anim de principes fondateurs avec lesquels nous ne pouvons continuer de transiger. Le sens de notre engagement consiste reconstruire ce commun entre les Franais : commun d'idal, commun de volont, commun davenir. Commun de la communaut des citoyens, par del les diffrences ethniques, philosophiques et religieuses. La reconstitution de la communaut des citoyens passe par la ncessit de renouer le pacte entre lEcole et la Rpublique aujourdhui distendu. Relever en mme temps lcole de la Rpublique et la Rpublique elle-mme permet douvrir les portes de lavenir la jeunesse. On a souvent oubli en effet que la mission essentielle de lEcole est la transmission. Transmission des savoirs, car la Rpublique ne se fait pas avec des ignorants et des analphabtes. Elle a partie lie avec les valeurs de la connaissance. Cest ce que savaient les hussards noirs et quil faut rapprendre : la rigueur de la pense sexerce sur le socle de savoirs matriss. Avant de prner linterdisciplinarit, il faut dominer les diffrentes disciplines ! Transmissions des valeurs ensuite : libert de lesprit ou si lon prfre esprit critique (qui nest pas lesprit de critique) lacit qui implique confiance en la raison humaine mais nullement rejet de la religion sens aigu de lgalit qui ne veut pas dire galitarisme mais chance donne chacun daller au bout de toutes ses possibilits amour de la Rpublique qui est aussi lamour de la France, de sa littrature, des grandes uvres , et de son Histoire. Il faudra rompre avec le rcit national pnitentiel quon nous inflige depuis bientt un demi-sicle, expliquer pourquoi, avec les ombres et les lumires de notre Histoire, on peut quand mme tre fier dtre franais. Sinon, comment donner aux jeunes ns de limmigration lenvie de sintgrer ? La Rpublique doit faire de la qualit de linstruction et dune formation initiale ambitieuse pour tous lobjectif prioritaire. La Rpublique, cest aussi et surtout lEtat social hrit du CNR. Les services publics au premier rang desquels lEcole et lHpital, comme la scurit sociale, sont des conqutes inestimables. Mais naturellement nous savons quil ny a pas de protection sociale efficace sans une conomie dynamique. Nous savons aussi le poids du vieillissement. Cest pourquoi nous raffirmons notre attachement la politique familiale. Ce qui plombe la construction de logements et notamment de logements sociaux, cest le prix du foncier. Donnons-nous les moyens de lutter contre la spculation et de mettre davantage de terrains bas prix la disposition des organismes logeurs, de simplifier drastiquement les rgles, dorganiser la mixit sociale. Une politique ambitieuse damnagement du territoire et des transports urbains peut aider la solution de ce problme. Bien entendu protection ne signifie pas assistanat. Notre systme a besoin dtre rnov en permanence. Une question essentielle se pose : cest celle de la jeunesse qui est loin dtre la premire bnficiaire de la protection de lEtat social. Il ny a pas de solution ses problmes en dehors de la formation et de lemploi, lui-mme dpendant de choix conomiques. Seule une autre politique pourra lui ouvrir les portes de lavenir

  • 11 sur 14

    Enfin, notre ambition rpublicaine et souverainiste serait vaine si elle se tenait loin des ralits conomiques et des bouleversements induits par la mondialisation. Dans ce tourbillon qui semble avoir emport toute volont politique, nayons pas peur daffirmer le modle conomique auquel nous aspirons : celui dans lequel ltat a toute sa place en tant que rgulateur, stratge, moteur du changement. Les ides de nationalisation, de service publics, de protectionnisme raisonn dans le cadre europen, de subvention et daides ne sont ni tabous ni remiser au grenier, comme certains le souhaiteraient. Elles garantissent lintrt gnral. Ce nest pas par toujours moins dtat, ni par lobsession d assainissement des finances publiques que nous sortirons de lornire. Enfin, face une financiarisation vorace, nous souhaitons galement promouvoir un modle conomique qui rende au travail toute sa valeur et lui reconnaisse son pouvoir de levier dcisif de la comptitivit par le dveloppement des comptences, la recherche de nouvelles organisations, un dialogue social reconstruit, une prsence accrue des salaris dans les lieux de dcisions, une formation et une mobilit rellement accessibles tous. Si dans certains secteurs le cot du travail peut poser un problme, l'avenir du systme productif franais dans son ensemble repose avant tout sur l'innovation , la diffrenciation, la commercialisation des produits, bref une comptitivit hors-prix fonde sur la monte en qualification des salaris. Notre rponse doit tre de reconstruire, la fois, la dfense des salaris en tant que citoyens au travail, et la dfense des entreprises contre leur spoliation par des actionnaires n'ayant aucun souci de l'intrt gnral et de l'importance de l'conomie relle dans la vie d'un pays. Cest en dessinant les projets de transformation conomique et sociale que la gauche porte historiquement quelle sera forte dans le dbat et recueillera ladhsion des Franais. Cest sur ces bases que nous devons ds aujourdhui prparer la refondation dune gauche rpublicaine et sociale, en ne faisant aucune impasse pour donner la France la capacit de jouer plus grand, lintrieur comme lextrieur, grce son message universaliste.

    IV Lavenir du MRC passe par 2017 A Lavenir du MRC et de son action Nous ne pouvons pas non plus faire limpasse sur les deux annes qui viennent. En mme temps que la recherche de dialogue, nous devons continuer de porter au sein de la majorit nos dsaccords et notre projet pour redresser la France. Il est galement fondamental dactualiser et de complter notre programme politique. Si nous pouvons nous appuyer sur la solidit de nos analyses ainsi que sur le programme de salut public dit en 2010, nous ne serons audibles par les Franais quen leur proposant des solutions concrtes et actuelles aux problmes de notre socit : la Rpublique en vrai passe par cela. Cest galement ce programme qui constituera la base de discussions productives. La vie interne de notre parti devra, enfin, tre repense pour dvelopper le maillage du territoire et la mobilisation des militants, tant au niveau de lorganisation des instances que dans la dynamique de travail et de mobilisation en portant un effort particulier vers les fdrations dfaillantes. Nous entendons associer pleinement les comits locaux du MRC laction du parti. Cest ce prix que nous mettrons le MRC en marche pour ces chances dcisives. Le MRC doit ainsi : - simpliquer dans les collectifs anti-TAFTA. Ses lus locaux doivent porter le dbat au sein des assembles locales o ils sigent. Le vote de motions anti-TAFTA, bien que symbolique, peut tre un bon moyen de diffuser lalerte sur ce trait qui dtruira notre modle social et conomique - retrouver lesprit des clubs de rflexions propres la France, notamment lors de la Rvolution de 1789. Cela passe par limplication de politiques au sein dassociations locales, aussi bien citoyennes que culturelles, afin de nourrir dbat, cl de vote d'un renouveau politique en France ; - encourager les fdrations soutenir les initiatives locales, notamment celles qui visent le rassemblement des citoyens, par exemple la tenue de rfrendums locaux lorsque les lus bafouent les intrts de leurs administrs. La mission historique du MRC est d'amorcer le rassemblement des citoyens pour construire une alternative sociale et rpublicaine la politique librale en vigueur depuis 1983. Le congrs 2015 doit tre dcisif sur ce point.

  • 12 sur 14

    B Prparer 2017 Deux annes nous sparent prsent de lchance majeure que constitue llection prsidentielle de 2017. Limpasse sur ce moment phare de la vie politique franaise nous est interdite. La visibilit politique du MRC en dpend en grande partie. Cest lenjeu de la reconstruction de la gauche qui se dessine dans la perspective plus large dune vritable alternative rpublicaine. Elle vaut maintenant. Elle vaudra en 2017 et encore aprs. La reconqute rpublicaine, souverainiste et sociale de la France passe par la rencontre de ce projet avec le peuple franais. Seules deux options nous paraissent aujourdhui possibles : Prsenter notre propre candidature Soutenir une candidature alternative au social-libralisme Laction dun parti politique suppose dtre en mesure de prsenter llection prsidentielle son propre candidat, incarnation de son identit politique. Ne partons pas pessimistes : si nos moyens sont modestes, nous ne devons rien nous interdire et chercher galement des moyens originaux de faire campagne (par les rseaux sociaux, dautres formes de meeting, une communication tourne vers Internet, etc.) pour sortir des sentiers battus et renouer un lien avec les citoyens. 2017 sera sans aucun doute loccasion dinterroger la pratique politique qui suscite aujourdhui dception et rejet. Une telle candidature prsente en outre lintrt majeur de fournir une tribune notre discours sans tre contraints la concession. Mettant en lumire la justesse de nos analyses sur le temps long autant que leur actualit, elle nous offrirait loccasion de faire merger de nouvelles figures. Cette option ambitieuse implique de se mettre en position de candidature ds maintenant. Elle implique que chaque militant, chaque fdration et le MRC dans son entier soient pleinement mobiliss derrire cet objectif. Les lections prsidentielle et lgislatives de 2017 ainsi que la conviction avec laquelle nous porterons nos ides compteront pour beaucoup dans lavenir du MRC. Une prsence ces scrutins est donc indispensable pour crer un vritable sursaut citoyen et une dynamique autour de notre projet. Ce sursaut citoyen ne peut pas tre pour le MRC qu'une lettre d'intention . Nous devons, ds maintenant, aller la rencontre des citoyens, du monde associatif, des forces conomiques et sociales, pour en crer les conditions. Il faut non seulement couter, mais donner la parole aux acteurs de la socit civile. Inlassablement, nous devons purger les dmons inculqus par les mdias et la classe politique (FN en tte ; mais aussi conspirationnistes comme Dieudonn et consorts), afin de permettre un dbat politique srieux et argument en France. La reconqute de lopinion publique ne doit pas tre vue comme une dmarche lectorale, mais comme la diffusion de nos ides, de dbats de fonds, dimplication dans la vie citoyenne locale, afin de permettre le rassemblement des Franais autour de ce qui les unit, alors que les partis majoritaires concourent leur division. Sans renoncer cet objectif prioritaire, nous avons le devoir dtre lcoute de lvolution des rapports de force au sein de la gauche franaise. Nous voyons merger depuis deux ans, au sein mme de la majorit, des voix divergentes des orientations conomiques et europennes du gouvernement, tandis qu notre gauche, la question de la souverainet progresse. En tout tat de cause, le choix de 2017, crucial dans lhistoire de notre parti, ne pourra se faire sans la participation des adhrents. Lobjectif fix par le congrs de 2015 permettra au MRC de se prparer pour adopter son programme et dsigner son candidat au premier trimestre 2016 lissue dune consultation des adhrents. Les modalits et un calendrier en seront fixes par le Conseil National. Cela ncessitera une organisation exigeante, mais aussi de prparer des vnements, la mobilisation de tous, afin de peser constamment lors des futurs dbats. Sans attendre, il convient de prparer la campagne des parrainages en y consacrant des moyens et dexplorer les conditions de convergences avec tous ceux qui aspirent un autre chemin. Dans lhypothse dune candidature alternative, nous devons travailler pour construire un large rassemblement. Le point dancrage dun rassemblement pour une alternative rpublicaine est gauche. La gauche politique, celle des diffrentes composantes qui refusent lorientation librale en France comme en Europe, ainsi que les organisations syndicales et

  • 13 sur 14

    lensemble des acteurs associatifs qui le souhaitent. Au-del, nous nous adresserons aux rpublicains sincres pour quils participent, sils le souhaitent, ce rassemblement, au terme dun dialogue approfondi. Ds maintenant, il serait judicieux de crer des comit locaux de citoyens. Ces comits locaux citoyens, encourags par notre parti, permettront de susciter le mouvement d'en bas relier au mouvement d'en haut. C'est le moment propice o nous pouvons dbattre, insuffler des ides nouvelles. Mais c'est une lection qui demande, pour tous ceux souhaitant y jouer un rle, de nombreux efforts dans la dure. Aussi, nous devons faire en sorte de palier toute ventualit. Le travail fait par nos dputs ces dernires annes, mais aussi celui reconnu de Jean-Pierre Chevnement depuis plus de 40 ans, doit tre valoris. Et nous ne pouvons compter que sur nous-mmes pour le faire.

    *** Au moment o les libraux conservateurs s'habillent en Rpublicains et les socialistes se comportent comme des dmocrates l'amricaine, et que l'extrme droite populiste est en crise identitaire, nous devons tre les Citoyens , porteurs de la reconstruction du pays aprs l'avoir libr de son emprise nolibrale et financire sur les rouages conomiques. Raffirmons le rle du MRC : nouer ds maintenant et sans tarder les fils reliant les combats dhier ceux de demain, prparer la recomposition de la vie politique franaise autour dune alternative rpublicaine et sociale. Nous avons cherch construire cette alternative tout au long dune longue marche de prs de trois dcennies. Celle-ci naura pas t vaine, si dans la priode qui vient, nous savons nous transcender, au service de la Rpublique et de la France. 2012 na, en rien, entam notre fidlit nos valeurs : engags pour la russite de la gauche, nous avons pris nos responsabilits dans les difficults et fait valoir nos nombreux dsaccords. Autant que cela a t possible, nous avons tent dinflchir la conduite de la politique du pays sur lEurope europenne et les dfis rpublicains. Notre dtermination construire ds demain une gauche rpublicaine, souverainiste, sociale conditionne toute perspective de rassemblement plus large autour dun programme de salut public pour une alternative la hauteur de la gravit des enjeux qui se prsentent notre pays. Car nos ides ont un avenir.

    Il y aurait un moyen dtonner lunivers. Ce serait de faire quelque chose de trs neuf : la Rpublique, par exemple.

    G. Clemenceau

  • 14 sur 14

    15 propositions pour mettre en uvre la reconqute rpublicaine

    PRODUIRE - Actualiser et complter le programme du MRC. - Aprs la russite de la premire rencontre du MRC sur l'euro, nous devons poursuivre notre travail de discussions avec des intervenants qui vont aussi au-del des reprsentants officiels de partis. - En janvier dernier, le MRC a publi le premier numro des Essentiels du MRC sur la question de la monnaie-commune. D'autres brochures sont en prparation pour diffuser nos analyses et nos propositions auprs de nos militants mais aussi l'extrieur. FORMER - La direction aura la tche d'encourager les jeunes et le comit jeunes dont l'activit a repris depuis quelques mois. - Une modification des statuts lors du congrs doit permettre de reconnatre officiellement le comit jeunes au sein du MRC. - Nous devons intensifier la formation idologique et intellectuelle et la prparation la prise de responsabilits et aux campagnes lectorales pour faire merger la rvle de nos ides sur le terrain. - En lien avec l'Association Rpublicaine des lus Citoyens et Apparents (ARECA), nous devons accompagner l'action de nos lus et dvelopper leurs comptences pour renforcer notre maillage territorial. - Le MRC prsentera des jeunes aux lections, commencer par les rgionales. COMMUNIQUER - Poursuivre le dveloppement de notre communication, particulirement avec les rseaux sociaux, pour toucher d'autre citoyens sensibles aux nouvelles faons de faire de la politique (sites des fdrations, e-Riposte, infographies, diffusion de nos positions et de tracts, etc.), constituer un rseau de sympathisants et appuyer la diffusion du travail de nos parlementaires. - La direction devra engager une rflexion sur notre prsence dans les mdias et les moyens mettre en oeuvre pour la dvelopper. - Constitution dun rseau interactif pour une communication interne verticale et horizontale. CONSTRUIRE - Nous devons multiplier les rencontres avec des personnalits politiques, dans la perspective des chances venir et de la reconstruction rpublicaine de la gauche. - Dans la perspective des lections rgionales de dcembre, nous devrons engager des discussions, en concertation avec les unions rgionales, pour faire lire des conseillers rgionaux MRC. Une stratgie gographie variable doit permettre des accords avec nos partenaires ou dencourager la constitution de listes citoyennes. SIMPLIFIER - Une modification des statuts pour simplifier notre organisation territoriale, la rendre plus efficace et encourager le militantisme de terrain. - Le secrtariat national devra tre resserr autour d'une quipe daction. - Cration d'un bureau national. - La direction devra runir au moins deux fois par an une confrence des premiers secrtaires pour coordonner l'action politique et militante dans les fdrations.