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Mot
s pou
r mau
x Mots pour maux
Nicole Dugros
18.38 535218
----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique
[Roman (134x204)] NB Pages : 234 pages
- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 18.38 ----------------------------------------------------------------------------
Mots pour maux
Nicole Dugros
Nic
ole
Dug
ros
Nov 2013
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Inspiration
Je revoie dans le lac, de la triste Ophélie, le sourire flétri, le cri des violons dans la nuit lumineuse et des sombres alcyons la cadence harmonieuse.
Dans le souffle du vent, qui ride l’onde claire, je respire à longs traits l’ère de solitude de ceux qui ont vécu et cru, il y a longtemps déjà.
C’est une eau sans couleur que la barque effleure, pale comme la lune, belle de sa lividité. Est-ce toi, oh Charron, passeur des ombres blêmes, qui transportes à ton bord des vivants égarés ?
De tous les souvenirs, c’est la barque qui passe et chante sur sa lyre, la mélancolie qui gît au fond des cœurs.
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Ophélie
Elle a brisé l’espoir Qui vivait dans le noir
Et les nuages bleus Qui chantent dans tes yeux
La blondeur d’Ophélie Et les mille oublis
Qui parsèment la vie. Au loin, dans les orties Les palmiers se sont tus
Et toute l’alchimie Des espoirs distordus.
Tordue, la terre Jetée, la mer
Et le ciel par-dessus Elle m’a pris ma vie
Que je lui avais donnée Elle a cassé l’amour Que j’avais apporté Elle a perdu la clé
De chaque coin de jour
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Et elle a bafoué Tout espoir de retour.
Blonde fille de mes nuits Tu tombes, tu t’enlises Et les herbes jalouses
Embrasserons sans bruit Tes lèvres qui palissent. La lune, ombre douce, Me parle sans amour.
Amie de toujours Tu glisses dans mon cœur Et tes longs cheveux d’or
Pleurent sur mes lèvres de fièvre Doucement, tu d’endors.
Rêves Dans mes rêves
Une enfant blonde Aux grands yeux innocents
Quelquefois un sourire Une larme qui coule,
Et au milieu des champs Les mille pâquerettes
Qui hantent l’herbe verte
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ELLE Des yeux pers
Bleus des étangs Qui meurent sous la roche,
Les algues limpides S’accrochent au regard Elle n’a que vingt ans.
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Le lac
Dessus le lac tu t’es penchée, Son eau verte t’a caressée,
Le vent te pousse La barque a chaviré.
Dans mes bras tu es restée, Pâle et décomposée,
Le vent jouait dans tes cheveux C’est moi qui t’ai aimée
Au fond du lac, tu as glissé, Les cheveux dénoués,
Et sur la rive Tout seul je suis resté.
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A toi Ophélia
La pluie berce mes yeux Et ton cœur malheureux Cherche au fond de l’eau
Le visage caché D’une couleur fanée.
C’est la blonde Ophélie Qui parsème mes nuits, De chagrins et de pluie.
Dans l’été parfumé
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Je cherche au fond de moi Le parfum de l’émoi. L’onde mélancolique
Appelle au fond des bois La couleur de l’espoir Et le ciel tourmenté Crie sa peur, affolée De ne jamais revoir Le soleil nostalgique D’un automne passé. Au fond de la forêt
La pluie berce mes yeux.
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Eau source de vie
Tu glisses doucement Sur les cailloux glissants.
Va, source d’amour et de vie, Eau jaillissante et bondissante
Anéantis tous nos soucis. Pale Ophélie au doux regard
Tu passes devant moi Et ton visage hagard
Transperce lentement d’émoi Un cœur qui ne pense qu’à toi.
Ensemble voyageons Dans les bras de Charron
Ténébreux escadron D’amour et de pardon.
Mon cœur t’enlace tendrement Et coule l’onde des amants.
Fille de mes amours Qui riment avec toujours,
Je t’ai perdue un jour. J’entends chanter l’enfant
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Qui danse doucement Dans mon cœur de maman.
Je regarde partir, Sous le pont des soupirs,
Les flots des souvenirs J’entends venir le vent, Le grand vent du néant.
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Pourquoi Eros… ?
Amour, Amour Tu rimes avec toujours.
Mais hélas pourquoi Eros, de ton carquois Chaque flèche lancée
Transperce-t-elle un cœur Qui de malheur se meurt ?
Dans la prairie fleurie Il n’y a qu’Ophélie Qui danse, danse.
Blanche est sa robe Rouge est sa vie.
L’eau claire sur son corps Dépose un goût de mort
Qui glisse sur l’étang. Les feuilles se balancent
Au gré du vent qui passe. Tourne la vie Passe l’heure
Le bonheur est parti C’est Ophélie qui meurt !
2 13
Le fantôme du lac Dort près de cette enfant,
L’enfant de cet espoir, Tombé en dérision.
La déraison est là Et voit du fond des âges
Le ciel gris de la nuit. Mais la lune sourit,
Rouge de son espoir. Le fantôme d’amour,
L’amour fantôme Cherche le lac étoilé De la dame du lac.
2 14
Ariane
Le fil d’Ariane Se fond dans le brouillard
Et le bout du tunnel Se souvient tout là bas
D’un passé trop lointain Ou Ariane tout bas
Ecoutait tendrement Le murmure chantant De Thésée son amant. Mais le fil s’est cassé Le Minotaure aussi. En pleurant le passé Ariane s’endormit
Dans les bras de Morphée. Ariane où es-tu ?
Mon Ophélie perdue D’un vieux rêve vécu. Le Lac ne pleure plus Son souvenir accru.
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Les nénuphars glacés Perdent dans le passé
Le murmure effacé d’été De l’onde effrayée
Et l’oiseau doucement Egaie en babillant Un fantôme lassé
D’un au revoir perdu.
Le Nain : Ariane et Bacchus
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Sonnet à Marion
Je m’en vais tout là-bas Au sommet de la vague Blessée par une dague Coup mortel d’ici-bas.
Un tourbillon glacé Ferme tout doucement Le secret des tourments
Et l’écume agacée.
Reste là près de moi Enfant sortie de l’onde
Sur mon cœur couche-toi
Nous serons toi et moi Le nous de la dyade
Reste donc sous mon toit.
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L’amour malade
C’est à toi mon enfant Que je pense sans cesse, Portant tous mes élans En ardentes caresses.
Mille et une nuits Tu as marqué de fruits Les murmures du vent. Mais le temps a passé Rapide et murmurant. Mais ton esprit cassé D’un neuronal abri, Est parti se cacher
Dans les abimes sombres Ou se cachent dans l’ombre
Les pauvres enfants fous De mille destinées.
Les flammes ont ravagé La perle de tes yeux.
Bien loin, dedans les cieux,
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Le regard effrayé Fixant l’éternité
D’étranges ombres nées, Au fond des vieux fourrés
Qui bordent les esprits Des humains démunis.
Fermée la porte d’or D’une vie
Sans souci. Dans le noir de l’esprit, Germent les insomnies Des malades d’amour Sans espoir de retour.
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J’ai mal à toi !
Nymphe jaillie de l’onde Des abysses profonds.
Je suis la malaimée A l’horreur de minuit, Perdant dans le torrent
Tous les enfants déments Qui enlacent ma vie. Je suis partie un jour Sur les ailes du vent
Il creuse de mes dents L’email imperturbable. D’une sombre ballade
Ecrite sous la lune. J’ai perdu de l’envie Le calme et la pluie
Efface dans mon corps Tout ce bel âge d’or Ou j’étais près de toi
Aimée comme un calice Fleur tombée près de moi
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Pour créer l’édifice Imparfait, mais brulant
D’un amour impuissant. J’erre dedans le puits
Cherchant dans l’ancolie Pauvre mélancolie,
Un cœur percé de foi Transpercé d’infini
Dans le sens et l’envie. Donner à contretemps Perdre le son du vent,
Chercher dans le couchant ? Et finir en mourant
De larmes en torrent. Je reste là, seule
Cachée dans mon linceul Entourée de noirceur
Que sécrètent en chœur Tous ces cerveaux déments
Qui peuplent l’océan. Espoir, n’entends-tu pas
La ballade du temps perdu Où dyade invincible
Nous marchions mon enfant Dans l’amour du printemps.
Mais la neige est venue Et je t’ai bien perdue