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FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT MOZ/PAAL/2001/01 Langue: Français Original: Anglais RAPPORT D’EVALUATION PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PECHE ARTISANALE REPUBLIQUE DU MOZAMBIQUE NB : Ce document contient des addenda ou des errata en annexe. DEPARTEMENT PAR PAYS OCDS REGION SUD AOUT 2001

Mozambique - Projet de développement de la pêche artisanale - … · 2019-06-29 · IIP Fisheries Research Institute (Institut de recherche halieutique) IMF Institution de microfinance

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FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT MOZ/PAAL/2001/01 Langue: Français

Original: Anglais

RAPPORT D’EVALUATION

PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PECHE ARTISANALE

REPUBLIQUE DU MOZAMBIQUE

NB : Ce document contient des addenda ou des errata en annexe.

DEPARTEMENT PAR PAYS OCDS REGION SUD AOUT 2001

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TABLE DES MATIÈRES

FICHE DU PROJET, MONNAIE ET MESURES, LISTE DES TABLEAUX ET DES ANNEXES, LISTE DES ABRÉVIATIONS ET DES SIGLES, DONNÉES DE BASE, CADRE LOGIQUE, RÉSUME i-vii 1. INTRODUCTION ET CONTEXTE 1

2. LE SECTEUR DE LA PÊCHE 1 2.1 Ressources halieutiques marines 1 2.2 Importance du secteur dans l’économie 2 2.3 Principales caractéristiques et structure 2 2.4 Institutions chargées de la pêche et services d’appui 3 2.5 Institutions financières et de crédit 5 2.6 Potentiel et contraintes du développement 8 2.7 Politique et stratégie de développement du secteur de la pêche 8 2.8 Activités appuyées par les bailleurs de fonds 9 2.9 Pauvreté en milieu rural au Mozambique 10 2.10 Questions de genre 10

3. SOUS-SECTEUR DE LA PÊCHE ARTISANALE 11 3.1 Principales caractéristiques 11 3.2 Obstacles au développement du sous-secteur 12 3.3 Stratégies de développement de la pêche artisanale 12

4. LE PROJET 13 4.1 Conception et justificatif du projet 13 4.2 Zone du projet et ses bénéficiaires 14 4.3 Contexte stratégique 16 4.4 Objectif 16 4.5 Description du projet 16 4.6 Production, marché et prix 19 4.7 Impact sur environnement 21 4.8 Coûts du projet 22 4.9 Calendrier des sources de financement et de dépenses 23

5. MISE EN ŒUVRE DU PROJET 24 5.1 Organe d’exécution 24 5.2 Dispositions institutionnelles 24 5.3 Formalités d’acquisition 26 5.4 Calendriers de supervision et d’exécution 27 5.5 Formalités de décaissement 28 5.6 Suivi et évaluation 28 5.7 Etablissement de rapports financiers et vérification des comptes 28 5.8 Coordination de l’aide 29

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SCCD : N.G.

TABLE DES MATIÈRES

6. DURABILITÉ ET RISQUES DU PROJET 29

6.1 Charges récurrentes 29 6.2 Durabilité du projet 29 6.3 Risques majeurs et mesures correctives 30

7. AVANTAGES DU PROJET 31 7.1 Analyse financière 31 7.2 Analyse économique 31 7.3 Analyse de l’impact social 32 7.4 Analyse de sensibilité 33

8. CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET CONDITIONS D’APPROBATION DU PRET 33 8.1 Conclusion 33 8.2 Recommandations et conditions d’approbation du prêt 34 Le présent rapport a été élaboré par MM. Hara, Agroéconomiste principal et chef de délégation (OCDS.2), J. Deru, Chargé de pêche et d’aquaculture principal (OCOD. 3) et de Mlle S. Pitamber, Experte en Question de genre (OCDS.2), suite à la mission d’évaluation qu’ils ont effectuée au Mozambique en juin 2001. Ont également contribué à la rédaction de ce rapport : M. W. Soliman, Expert en Environnement (OCDS.2), qui s’est rendu sur les sites du projet de juin à juillet 2001 en tant que membre de l’équipe d’évaluation. Pour toute information complémentaire sur ce rapport, prière de s’adresser aux auteurs ou à Mlle S. Z. Moussa, Chef de division OCDS.2 (Poste 4162), et M. O. Fajana, Chef de division OCDS.1 (Poste 4135).

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FONDS AFRICAIN DE DÉVELOPPEMENT 01 BP 1387 ABIDJAN 01

Tél : (225) 204444 Fax : (225) 204235

FICHE DU PROJET

Date : juin 2001

Les informations ci-après ont pour donner quelques indications générales aux éventuels fournisseurs, entrepreneurs et consultants et à toute personne s’intéressant à la fourniture de biens et services au titre des projets approuvés par les Conseils d’administration du Groupe de la Banque. De plus amples renseignements peuvent être obtenus auprès de l’organe d’exécution de l’Emprunteur. 1. PAYS : République de Mozambique 2. TITRE DU PROJET : Projet de développement de la pêche artisanale 3. LOCATION : Sept districts côtiers dans la province de Cabo Delgado (Palma, Mocimba da Praia, Macomia, Ibo, Quissanga, Pemba et Mecufi) et districts côtiers dans la province de Nampula (Memba, Nacala- A-Velha et Mossuril). 4. EMPRUNTEUR : Le gouvernement mozambicain 5. ORGANE D’EXÉCUTION : Ministère de la pêche, Institut de développement des petites exploitations de pêche (IDPPE), P. O. Box 2473 Maputo Mozambique Tél : (258) 1 427443 ; Fax : (258) 1 494974 6. DESCRIPTION DU PROJET : Le projet vise à accroître la production halieutique et les revenus des petits exploitants, des traîteurs et des commerçants exerçant dans la zone du projet. Ses composantes sont les suivantes : i) l’octroi de crédit pour relancer la production halieutique et promouvoir la commercialisation du poisson ; ii) la mise à disposition des infrastructures communautaires, et iii) le renforcement des capacités institutionnelles. Les activités comprendront essentiellement l’octroi de crédit à court et moyen termes pour financer l’acquisition de bateaux de pêche plus performants et pour réaliser le traitement et la commercialisation du poisson, la formation du personnel, des pêcheurs et des opérateurs notamment les femmes, et la fourniture de l’assistance technique et du matériel. Le projet aidera à financer également l’amélioration de débarcadères, l’adduction d’eau, les voies d’accès et les marchés. 7. COÛT TOTAL : 18,50 millions d’UC En devise : 10,04 millions d’UC En monnaie locale : 8,46 millions d’UC 8. Prêt FAD : 14,17 millions d’UC Don FAT : 1,73 million d’UC 9. AUTRES SOURCES DE FINANCEMENT

Gouvernement du Mozambique : 2,01 million d’UC Bénéficiaires : 0,61 million d’UC

10. DATE D’APPROBATION : septembre 2001 11. DATE PROBABLE DE DÉMARRAGE ET DURÉE DU PROJET

Démarrage : septembre 2002 Durée : 6 ans

12 ACQUISITION DE BIENS, TRAVAUX ET SERVICES L’acquisition des biens, travaux et services financés par les ressources du FAD se fera conformément aux règles de procédure du Groupe de la Banque en la matière. L’acquisition des travaux de génie civil, de véhicules et de matériel se fera par appel d’offres à la concurrence à l’échelle nationale, tandis que les services de consultants feront l’objet de concurrence ouverte sur la base d’une liste restreinte. La procédure d’acquisition des biens financés par le crédit devra respecter les pratiques commerciales agréées par la Banque.

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13. SERVICES DE CONSULTANTS REQUIS La contribution à long terme de l’Assistance technique sera nécessaire dans la Gestion du crédit en milieu rural, la Commercialisation du poisson, la Protection de l’environnement marin, les Questions de genre et la Participation communautaire. De plus il sera fait recours à des consultants sur le court terme pour la formation, l’examen à mi-parcours, et la vérification des comptes du projet.

MONNAIES ET MESURES

(juin 2001)

Unité monétaire = le métical (pluriel : meticais) (MT) 1 UC = 23.563,2 MT 1 UC = 1,26065 dollars EU 1 dollar EU = 21.000 MT

EXERCICE FINANCIER

1 janvier au 31 décembre

POIDS ET MESURES

1 tonne métrique (tm) = 2.200 livres 1 kilogramme (kg) = 2,2 livres 1 mètre (m) = 3,28 pieds 1 hectare (ha) = 2,471 acres 1 km2 = 100 ha

LISTE DES ABRÉVIATIONS ET DES SIGLES

AOI Appel d’offres international AON Appel d’offres national CI/FAO Centre d’investissement/FAO CP Coordinateur de projet DNAP Directorate of National Administration for fisheries (Direction nationale des pêches) DPP Provincial Fisheries Authority (Direction provinciale des pêches) EP Ecole des pêches ESMP Environmental and Social Management Plan (Plan de gestion environnementale et sociale) FAD Fonds africain de développement FB Spécialiste en biologie de la pêche FC Fishers into Committees (Coopératives de pêcheurs) FFP Fisheries Development Fund (Fonds de développement de la pêche) FFPI Development Fund for Small-Scale Industries (Fonds de développement des PMI) FIDA Fonds international de développement agricole FPP Fish Processing Plant (Usine de traitement du poisson) GM Gouvernement mozambicain IDPPE Institutute for the Development of Small-Scale Fisheries (Institut de développement de la

pêche artisanale) IIP Fisheries Research Institute (Institut de recherche halieutique) IMF Institution de microfinance MICOA Natioanl Directorate for coordination of Environment Affairs (Direction nationale chargée de la coordination des politiques environnementales) MOF Ministère de la pêche NAFP Nampula Artisanal Fisheries Project (Projet de pêche artisanale de Haut-Nampula) NCC National Coordination Committee (Comité national de coordination) NFZ Zone septentrionale de pêche NORAD Norwegian Agency for development (Agence norvégienne de développement) ONG Organisation non gouvernementale OPEP Organisation des Pays exportateurs de pétrole PCC Provincial Coordination Committee (Comité provincial de coordination) PFI Participating Financial Institution (Institution financière de participation)

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PIB Produit intérieur brut PRFV Plastique renforcé à la fibre de verre SPAP Provincial Service for Fisheries Administration (Service provincial de l’administration des pêches) TRE Taux de rentabilité économique UCP Unité de coordination du projet UE Union européenne

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU Page 4.1 Résumé des coûts du projet par composante 23 4.2 Résumé des coûts du projet par catégorie des dépenses 23 4.3 Sources de financement 24 5.1 Résumé des formalités d’acquisition 26 5.2 Calendrier des dépenses par composante 28 5.3 Calendrier des dépenses par source de financement 28

LISTE DES ANNEXES

ANNEXES N° de pages 1. Carte de la zone du projet 1 2. Organigramme du projet 1 3. Calendrier d’exécution 1 4. Résumé des analyses économiques 2 5. Résumé du Plan de gestion environnementale et sociale 3 6. Liste provisoire des biens et services 1 7. Liste des annexes figurant au document d’exécution du projet 1

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République de Mozambique : Projet de développement de la pêche artisanale - Matrice du projet

Hiérarchie des objectifs (HO) Indicateurs objectivement vérifiables (IOV) Moyens de vérification (MV) Hypothèses importantes 1. Objectif sectoriel Contribuer à la réduction de la pauvreté et à la sécurité alimentaire

1.1 Contribution à la réalisation de l’objectif du GM de réduire de 30% la pauvreté absolue d’ici à l’an 2009

1.1 Statistiques nationales 1.2 Rapports d’enquête

2. Objectif du projet Relancer la production halieutique, accroître le revenu des communautés de pêcheurs et vulgariser la commercialisation du poisson auprès des populations des provinces de Cabo Delgado et de Nampula

2.1 Augmentation à 8 800MT/an du volume des prises dans les 6 prochaines années.

2.2 Augmentation du revenu des petites exploitations de pêche de 50% sur les 3 prochaines années et de 100% avant la fin de la 9ème année

2.3 Entrée en scène d’ici la 6ème année de 25 nouveaux opérateurs dans la filière poisson

2.1 Rapports d’activité et rapports annuels de IDPPE / BAD

- GM, MOF, IDPPE & les villages concernés désireux de mettre en œuvre le projet comme prévu

3. Réalisations 3.1 Mise en place et entrée en fonction du mécanisme d’octroi de crédit 3.2 Mise à disposition des infrastructures connexes avec l’aide des populations 3.3 Renforcement des capacités institutionnelles

Par EOP 3.1.1 300 embarcations à voile améliorées 3.1.2 100 embarcations à moteur 3.1.3 110 nouvelles embarcations et 60 en PFV 3.1.4 10 usines à glace, 5 camions et 10 camionnettes fournies pour la commercialisation du poisson 3.1.7 2 marchés aux poissons réhabilités 3.2.1 5 débarcadères construits 3.2.2 220 km de voies reprofilées 3.2.3 20 puits réhabilités et 40 autres forés 3.3.1 Mise en place de l’UCP conformément aux conditions du prêt 3.3.2 Construction de nouveaux bureaux régionaux du IDPPE 3.3.3 Prise de fonction des AT et des membres 3.3.4 Ouverture de la succursale du IIP et de DPP 3.3.5 Formation de 20 000 pêcheurs et commerçants 3.3.6 60 coopératives formées et entraînées.

3.1 Rapports d’activité et rapports annuels par les institutions de financement et de gestion de projet

- Pêcheurs, commerçants et autres opérateurs se lancent dans la filière

- La maintenance des voies reprofilées sera assurée par les autorités régionales et villageoises

- Intégration totale des activités dans l’environnement local

- Amélioration de la performance de IDPPE après son renforcement

4. Activités 4.1 Octroi de crédit

a. Octroi de crédit pour achat de bateuax, engins et matériel b. Mise en place de mécanismes de crédit c. Octroi de crédit pour la création d’usines à glace et de chambres

froides d. Octroi de crédit pour la vente du poisson (transport et

commercialisation) 4.2 Mise à disposition d’infrastructurescommunautaires 4.2.1 Création d’un centre de pêche à Memba 4.2.2 Réhabilitation des voies d’accès et des puits 4.2.3 Construction d’infrastructures de traitement du poisson 4.2.4 Réhabilitation des marchés à poisson (Montepuez, Nampula) 4.3 Renforcement des capacités institutionnelles 4.3.1 Mobilisation et organisation des communautés bénéficiaires 4.3.2 Maniement des engins de pêche et enseignement des méthodes 4.3.3 Formation des pêcheurs à la préservation de l’environnement marin 4.3.4 Analyse des données socio-économiques et des questions de genre 4.3.5 Mise en place de l’UCP 4.3.6 Construction de nouveaux bureaux de l’ IDPPE à Pemba 4.3.7 Formation du personnel à l’assistance technique en milieu rural 4.3.8 Fourniture du matériel et des véhicules 4.3.9 Recrutement des AT et des consultants

Budget : en millions d’UC Octroi de crédit…………...………………………….....7,40 Production de poissons (3.89) Commercialisation (3.01) Infrastructures communautaires ……………………...4,17 Renforcement des capacités institutionnelles ……...…6,92 Total : 18,49

4.1 Rapports de projet IDPPE, IIP, DDP, UCP, FF et BAD

- Intérêt de tous les acteurs, à savoir. le GM, le MOF, les institutions nationales, les commerçants et les bénéficiaires

(Update: August 2001) .

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RÉSUMÉ

Contexte du projet Le secteur de la pêche occupe une place importante dans l’économie du Mozambique, parce qu’il compte parmi les principaux pourvoyeurs de devises du pays. Les exportations de poisson du Mozambique, estimées à environ 75 millions de dollars EU (en 1999), ont représenté près de 28% des exportations et 12% des recettes en devises. C’est un secteur qui compte pour environ 117 millions de dollars EU dans l’économie (soit 8% du PIB). Puisque plus des deux tiers de la population vivent dans une région qui dispose de 150 km de côte, le secteur de la pêche constitue pour elles une source importante de protéine animale et d’emploi. En effet on compte quelque 90.000 personnes exerçant dans le secteur – directement impliquées dans la pêche, la collecte, le traitement et la commercialisation du poisson. 90% d’entre elles s’adonnent à la pêche artisanale, ou sont impliquées dans le traitement et la distribution des produits de la pêche artisanale. On estime que près de 50% des apports en protéine pour les populations proviennent de la pêche dont l’importance pour les provinces côtières n’est plus à démontrer, puisqu’elle constitue en grande partie leur seule source de survie. Objet du prêt Le prêt FAD de 14,17 millions d’UC, soit 77% du coût total du projet, et le don FAT de 1,73 million d’UC (soit 9% du coût du projet) serviront à financer intégralement les coûts en devise (10,04 millions d’UC) et 69% des coûts en monnaie locale (soit 5,86 millions d’UC). Objectif sectoriel et objectif du projet Le projet contribuera à réaliser l’objectif sectoriel suivant : réduire la pauvreté et assurer la sécurité alimentaire. Il ambitionne d’accroître le volume des prises de poisson et partant, les revenus des petits pêcheurs, des sous-traitants, et des distributeurs de matériel et d’intrants. Description succinte des réalisations du projet Le projet porte sur : i) l’octroi de crédit pour accroître le volume des prises de poisson par les petits pêcheurs et pour en promouvoir la commercialisation; ii) l’amélioration des infrastructures communautaires et iii) le renforcement des capacités des communautés de pêcheurs et des institutions chargées du développement de la pêche. Il consiste essentiellement à octroyer des crédits à court et moyen termes destinés à financer l’amélioration des embarcations, les engins, la manutention, le transport et la commercialisation du poisson. Il comporte également la formation des populations, des pêcheurs, du personnel et des opérateurs de la filière poisson, notamment les femmes. Il fournira l’assistance technique, le soutien logistique et le matériel. Enfin, il prévoit des ressources destinées à l’amélioration des voies d’accès, aux ouvrages d’adduction d’eau et à la construction de marchés. Coût du projet Le coût total du projet, hors taxes hors douanes, est estimé à 18,49 millions d’UC, constitués à 54% de devises (soit 10,04 millions d’UC) et à 46% de monnaie locale (soit l’équivalent de 8,46 millions d’UC). Le coût total toutes taxes comprises s’élève à 21,14 millions d’UC ; le montant total des taxes étant de 2,71 millions d’UC soit 12,8% du coût total. Sources de financement Le financement du projet sera assuré par un prêt FAD, un don FAT, le gouvernement mozambicain (GM) et les populations bénéficiaires. Le prêt FAD financera l’amélioration des embarcations et le matériel technique de pêche ; la conservation et le transport du poisson ; la réhabilitation des voies d’accès, les infrastructures d’adduction d’eau, les marchés, les bureaux et l’appui à la gestion du projet. Le don FAT servira à financer le renforcement des capacités institutionnelles. La portion FAD,

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soit 86% du coût total du projet, couvrira l’intégralité des coûts en devise et 69% des coûts en monnaie locale. La contribution des populations bénéficiaires, à hauteur de 0,59 millions d’UC, sera consacrée à l’acquisition des bateaux de pêche avec leurs équipements, des usines à glace, des camionnettes et des camions frigorifiques. La part du gouvernement, d’un montant de 2,01 millions d’UC, soit 11% du coût total du projet, couvrira les salaires du personnel, les charges locatives des bureaux et les équipements collectifs. Mise en œuvre du projet Le Ministère des Pêches fera office d’Organe d’exécution par le biais de l’IDPPE. La gestion et la coordination quotidienne seront assurées par une Unité de coordination du projet qui sera créée au sein de l’IDPPE. Conclusions et recommandations Le projet est socialement attendu et écologiquement sain, techniquement faisable et économiquement viable. Le projet proposé est d’une très grande importance dans la stratégie adoptée par le gouvernement mozambicain pour réduire la pauvreté, et il s’inscrit dans la Vision du Groupe de la Banque et dans sa stratégie d’intervention en faveur du Mozambique.

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1. INTRODUCTION ET CONTEXTE 1.1 Le Mozambique couvre une superficie d’environ 802.000 km2. Il est limité à l’est par l’Océan indien, au nord par la Tanzanie, au sud par le Swaziland et l’Afrique du sud, à l’ouest par le Zimbabwe et la Zambie et au nord-ouest par le Malawi (voir Carte à l’annexe 1). Sa population, dont la croissance démographique est d’environ 2,1% par an, était estimée en 1999 à quelque 19,4 millions d’habitants. Son PIB par tête d’habitant était estimée toujours en 1999 à 200 dollars EU par an. 1.2 D’après les statistiques, la pauvreté absolue frapperait environ 70% de la population totale, dont 72% en milieu rural. La lutte contre la pauvreté est devenu le cheval de bataille de toute stratégie de développement dans le pays. Compte tenu du rôle potentiel que la pêche peut jouer dans la réduction de la pauvreté au niveau des provinces côtières, le développement rapide des ressources halieutiques constitue l’un des objectifs du gouvernement du Mozambique (GM), qui l’a clairement énoncé dans son Plan directeur 1996-2005. 1.3 Pour réaliser sa stratégie de réduction de la pauvreté absolue le long de ses provinces côtières, le GM met l’accent sur le soutien du secteur de la pêche artisanale. A cet égard, l’Institut national de développement des petites exploitations de pêche (IDPPE) a élaboré un programme visant à mettre en valeur ses ressources halieutiques marines. Dans cette optique, le GM a approché la Banque africaine de développement (BAD) pour l’aider à développer la pêche marine. La Banque, à son tour, a demandé au Centre d’investissement de la FAO (CI/FAO) d’aider le gouvernement à identifier un projet axé sur la pêche artisanale. C’est ainsi qu’en novembre/décembre 1998, la CI/FAO a identifié le Projet de développement de la pêche artisanale qu’elle a par la suite formulé en décembre 2000. Suivant le voeu du GM, le projet desservira les communautés de pêcheurs vivant dans les provinces côtières de Cabo Delgado et de Haut-Nampula. Une mission du Groupe de la Banque a évalué le projet proposé en juin 2001. Le présent rapport est basé sur les recommandations du Rapport de préparation, les visites sur le terrain et les échanges entre la mission a eues avec les représentants des institutions publiques chargées de la pêche, avec les communautés de pêcheurs, avec le secteur privé et avec les bailleurs de fonds. 2. LE SECTEUR DE LA PÊCHE 2.1 Ressources halieutiques marines 2.1.1 On dénombre dans les eaux marines mozambicaines quelque 1500 espèces dont 400 sont d’une importance commerciale directe. Il n’existe pas de statistiques récentes sur les prises de poisson, cependant en 1995 elles ont été estimées à plus de 350.000 tonnes métriques dont à peine 25% seulement sont utilisées, comme en témoigne le tableau ci-après. Dans beaucoup de régions des provinces de Cabo Delgado et de Nampula, on assiste à un intérêt marqué pour le développement de la pêche, puisque encore à l’heure actuelle l’utilisation des ressources ne dépasse guère 14% de son potentiel. Les poissons pélagiques et les espèces démersales en particulier, semblent offrir des possibilités d’un meilleur développement. Les gros poissons démersaux et pélagiques que l’on rencontre dans les eaux profondes sont particulièrement prisés et peuvent avoir une valeur marchande élevée aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’exportation. Selon la liste des espèces produites en usage au Mozambique, ce type de poisson est classé première catégorie. Les autres catégories venant en deuxième et troisième position.

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Production nationale prévisionnelle et prises effectives

Espèces Production prévisionnelle Prises effectives % des prises/prévisions (tonnes) Petits pélagiques 127.690 30.110 23,6 Démersaux 135.540 30.830 22,7 Grands pélagiques 44.220 7.020 15,9 Crevette 24.800 15.880 64,0 Langouste 790 520 65,5 Crabe 14.100 2.660 18,8 Céphalopodes 1.790 310 17,3 Autres 3.940 410 10,4 Total 352.870 87.740 24,9

Source : Plan directeur de la pêche en 1995. 2.2 Importance de la pêche dans l’économie Le secteur de la pêche contribue pour environ 117 millions de dollars EU à l’économie soit pour 8% du PIB. Il constitue l’un des principaux pourvoyeurs de devises du pays – les exportations de poisson ont été évaluées en 1999 à quelque 75 millions de dollars EU, et ont représenté environ 28% des exportations et 12% des recettes en devises. La pêche marine compte pour plus de 80% de la production totale du pays et pratiquement de toutes les exportations de produits de la pêche. Environ 90.000 personnes sont directement impliquées dans la pêche, la collecte, le traitement et la commercialisation du poisson. La pêche marine absorbe plus de 90% de la mian d’œuvre du secteur. Pour plus des 2/3 de la population vivant dans un rayon de 150 km du littoral, environ 50% des apports en protéine des populations proviennent du poisson. Malgré l’importance actuelle qu’elle revêt, la pêche rapporte beaucoup à l’économie qu’elle le pourrait. Selon un rapport de la FAO publié en l’an 2000, le Mozambique n’exploite dans l’ensemble qu’environ 25% de ses ressources halieutiques. Beaucoup reste donc à faire dans le pays pour développer le secteur de la pêche qui pourra ainsi contribuer davantage à l’économie nationale, en termes d’augmentation de la valeur ajoutée, d’accroissement des recettes à l’exportation et d’amélioration du niveau de vie des communautés de pêcheurs et du chiffre d’affaires des industries connexes. 2.3 Principales caractéristiques et structure 2.3.1 Le secteur de la pêche au Mozambique compte trois types de producteurs : le petits pêcheurs (qui utilisent des bateaux de pêche de moins de 10 mètres), les sociétés semi-industrielles de pêche (dont la taille des bateaux varie entre 10 et 20 mètres de long et dont les moteurs développent moins de 350 cv) et les grosses sociétés industrielles de pêche (dont la taille des chalutiers est supérieure à 20 mètres de long et dont la puissance des moteurs dépassent les 1500 cv). Il existe deux types de grosses industries de pêche : la société nationale et les sociétés étrangères, spécialisées dans la pêche au thon et aux poissons démersaux. En 1997, 213 chalutiers dont 79 battant pavillon mozambicain, ont rapporté environ 16.370 tonnes métriques de poissons. La prise industrielle est constituée à 50% environ de crevette, de loin le produit d’exportation le plus prisé, de langouste et de thon. Ce sous-secteur produit du poisson congelé à bord et entièrement destiné à l’exportation. 2.3.2 La pêche semi-industrielle a également son importance en termes de recettes en devises, parce que spécialisée dans la pêche aux crevettes et au poisson de première catégorie destinés à l’exportation. En 1997, 37 bateaux de pêche semi-industrielle ont déchargé environ 510 tonnes métriques de crevettes et 1.270 tonnes métriques de poisson de première catégorie.

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L’État est plus présent dans ce compartiment. La pêche artisanale est très répandue le long des côtes, et s’exerce souvent sur le littoral inhabité. Elle représente la plus vieille industrie et le mode de vie de bon nombre de pêcheurs du pays. Bien que les petits pêcheurs utilisent essentiellement les méthodes traditionnelles de pêche, ils dominent le secteur de la pêche en terme de production totale et arrivent au premier rang des fournisseurs du marché intérieur. 2.3.3. Dans le groupe hétérogène que forment petits pêcheurs, les familles se différencient selon le statut du chef de famille dans le domaine de la pêche, le type d’activité de pêche, le niveau de diversification du revenu familial, le lieu où s’exerce l’activité génératrice de revenu et la facilité d’accès au marché. Les pêcheurs, principalement des hommes, peuvent être classés en deux groupes, les employeurs et les employés. La majorité des pêcheurs sont des patrons d’embarcation et des ouvriers/membres d’équipage. En règle générale, ils reçoivent la moitié des revenus de la vente de leur prise. 2.3.4 Les pêcheurs consacrent généralement moins de 60% de leur temps à la pêche. A peine 25% des familles de pêcheurs ne s’adonnent qu’exclusivement à la pêche comme seule activité économique. Les autres pratiquent d’autres activités, essentiellement l’agriculture (67%) et le commerce (26%). Bon nombre de familles exercent aussi des activités d’appui à la pêche artisanale, telles que la fabrication des bateaux de pêche, la confection de filets, la conservation et la commercialisation du poisson. Selon la répartition du travail en vigueur dans la plupart des communautés vivant dans les régions côtières, on rencontre davantage les femmes dans l’agriculture et les hommes dans la pêche. Cette répartition garantie la diversification des sources d’alimentation des populations et constitue une stratégie de survie qui constitue un gros avantage pour les familles s’exerçant les activités liées à la pêche. Cette répartition n’est cependant pas absolument rigide : certaines femmes s’occupent de transporter du poisson depuis la berge jusqu’à leur domicile ou à l’usine. Dans certains endroits, tandis que les hommes procèdent au traitement du poisson, les femmes quant à elles s’impliquent dans les autres activités de la chaîne, notamment la vente du poisson transformé. Le projet cherchera donc à mettre l’accent sur les besoins spécifiques des bénéficiaires. 2.4 Institutions de pêche et services d’appui 2.4.1 Le Ministère de la pêche (MOF) : créé au début de l’an 2000, recherche encore ses marques dans la mise en place d’un structure institutionnelle pouvant lui permettre de remplir sa mission. Il est chargé de faire en sorte que les activités liées à la pêche ne compromettent pas la durabilité à long terme des ressources naturelles et que les avantages qui en découlent aussi bien pour les populations que pour la nation soient maximisés. Il compte cinq Directions générales : l’Administration des pêches, l’Economie des pêches, l’Inspection des activités de pêche, les Ressources humaines et l’Aquaculture. Seules la Direction nationale des pêches et l’Inspection sont représentées dans les provinces. Quatre organisations jouissant d’une autonomie administrative sont placées sous la tutelle du Ministère : l’Institut de développement de la pêche artisanale (IDPPE), l’Institut de recherche halieutique (IIP), l’Ecole des pêches, et le Fonds de développement de la pêche (FFP). Un autre organe officiel, l’Administration maritime, placé sous la tutelle du Ministère des Transports et de la Communication, est chargé de la sécurité en mer et de la flotte marchande, et dans la plupart des régions, elle délivre les licences pour la pêche artisanale. Toutes ces organisations concernées par la mise en œuvre du projet sont ci-après présentées dans le détail. 2.4.2 Institut de développement de la pêche artisanale (IDPPE) : l’Institut a pour mission de promouvoir le développement des petites exploitations de pêche (artisanale) et d’améliorer

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les revenus des communautés de pêcheurs. Il a pour principales activités : la formulation des politiques et stratégies de développement des petites exploitations de pêche ; la vulgarisation des techniques de pêche auprès des communautés de petits pêcheurs. Il compte quatre grands départements : i) le Développement social ; ii) les Techniques de pêche, le Matériel et les Infrastructures ; iii) la Planification et les Statistiques ; et iv) la Coopération. Il dispose de délégations dans les provinces de Cabo Delgado, de Nampula, de Zambezia et de Maputo, et de représentations à Inhambane, Niassa et Tete. L’IDPPE est un institut de taille modeste, dont l’effectif au siège est de 48 personnes, et de 166 personnes dans les délégations et les représentations. Il emploie 19 diplômés d’université. Il travaille à l’amélioration des prestations qu’il offre. Le présent projet ainsi que deux autres projets de pêche artisanale dans la zone côtière sont considérés comme les principaux moyens pour y parvenir. 2.4.3 L’IDPPE manque de personnel qualifié en terme de cadres justifiant d’une formation universitaire et d’une expérience professionnelles dans le domaine de l’évaluation d’investissement et de l’analyse économique, de la prise en compte de la problématique femme et développement, de la participation communautaire, de la préservation de l’environnement marin et de la commercialisation du poisson. Les délégations et les représentations manquent de véhicules et de budget de fonctionnement. La modicité criarde des salaires n’incite pas le personnel à travailler d’arrache-pied. L’institut souffre de la fuite des compétences en quête de meilleures conditions de travail dans le secteur privé et dans les ONG où les salaires sont plus élevés. Dans le cadre du NAFP, financé par le FIDA, le personnel n’est venu que pour le projet et pour les inciter à être à la hauteur de la charge de travail qui leur était imposée, il a fallu recourir à des relèvements de salaire. Les bureaux de l’IDPPE à Cabo Delgado ne sont même pas capables de verser régulièrement les salaires de leur personnel ni honorer leurs charges locatives ; il va sans dire que l’entretien des l’immeuble laisse totalement à désirer. Il faut de manière pressante renforcer ses capacités si l’on veut qu’il soit plus efficace aux côtés des petites exploitations de pêche. 2.4.4 Institut de recherche halieutique (IIP) : l’IIP a pour mission de veiller à la gestion scientifique des ressources halieutiques. Sa principale activité est d’évaluer les ressources halieutiques et de recommander les options optimales de gestion en vue de leur exploitation durable. Il dispose d’un effectif de 47 personnes dont 13 professionnels et 6 techniciens ; les autres composant le personnel de soutien. Il n’emploie que 3 biologistes qui ont une expérience professionnelle dans le domaine précis de l’évaluation des réserves halieutiques. Il travaille essentiellement à partir de son siège à Maputo, bien que disposant de quatre succursales équipées de laboratoires à Beira, Inhambane, Quelimane et Nampula. Actuellement, l’IIP centre ses activités sur les sous-secteurs industriel et semi-industriel, donc ne dispose ni de succursale ni d’études précises sur la zone septentrionnale (NFZ) de pêche. Naturellement il n’existe pas de base de données sur la zone. L’institut a la capacité scientifique d’assurer un suivi utile, mais manque de moyens nécessaires pour y parvenir, au point qu’il n’a pas pu réaliser une évaluation et un suivi des ressources dans le nord du pays. 2.4.5 Fonds de développement de la pêche (FFP) : le FFP est un fonds gouvernemental placé sous la tutelle du Ministère de la pêche et chargé de gérer tous les financements que reçoit le Ministère de la part des bailleurs de fonds/de l’extérieur ; de les réceptionner et de les rétrocéder aux projets ou aux programmes auxquels ils sont destinés pour stimuler les investissements du secteur privé dans le domaine de la pêche. A l’heure actuelle, tous les investissements publics dans le secteur de la pêche sont financés par le biais du FFP. Il reçoit aussi 50% des ressources provenant des recettes générées par les licences de pêche. Outre la gestion des fonds publics à la place du Ministère, le FFP est chargé de fournir des prestations

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financières au secteur et récemment il a été amené à s’impliquer dans l’octroi de crédit direct en raison de l’insuffisance du crédit alloué au secteur et en particulier à celui de la pêche artisanale. Seulement, il n’est pas suffisamment armé tant en termes de capacité qu’en termes d’expérience pour remplir cette dernière mission. Malgré tout, il est actuellement chargé d’une ligne de crédit financée par la FAO, pour soutenir le projet de "Réhabilitation des pêcheurs victimes d’inondations". Le FFP est une institution qui peut servir de courroie de transmission pour les fonds destinés aux opérateurs privés du secteur de la pêche, pourvu qu’il soit renforcé par l’assistance technique et par la formation. 2.4.6 La supervision par l’Etat de la gestion des pêches : la surveillance par l’Etat des activités du secteur de la pêche s’exerce actuellement par le biais d’une série de comités et de conseils, dont le plus important est le Conseil consultatif du MOF, présidé par le Ministre et comprenant les Directeurs de toutes les agences, y compris de l’IDDPE. Ce conseil est chargé de superviser toutes les activités du ministère. Au niveau provincial, ce n’est qu’à Nampula qu’un comité directeur de projet a été mis sur pied, et présidé par le Gouverneur pour coordonner les activités du NAFP. 2.4.7 Les prestations du secteur privé au secteur de la pêche : le secteur privé offre diverses prestations à la communauté des pêcheurs, notamment le matériel de pêche et autre équipement, la glace pilée dans certaines localités, et la commercialisation du poisson. Le problème est que le secteur privé a été durement éprouvé par la guerre civile. La construction et la réparation des bateaux de pêche semblent comparativement avoir moins souffert de la guerre civile. Les lanchas ne dépassant pas 9 mètres de long peuvent se construire en moins de 60 jours à un prix inférieur à 1.500 dollars EU (soit 25.500.000 méticais). Grâce à cette compétence artisanale, le pays peut renouveler sa flotte de vieux bateaux de pêche et en introduire de nouveaux sans grande difficulté. Le gouvernement du Mozambique souhaite s’appuyer sur cette compétence en matière de construction artisanale de bateaux de pêche pour améliorer le savoir-faire technique que détient ce secteur. 2.5 Institutions financières et de crédit 2.5.1 Le secteur financier/crédit au Mozambique se caractérise par l’insuffisance numérique des institutions financières et leur audience très limitée ; la plupart des banques commerciales et autres organismes financiers n’étant implantés que dans les grandes agglomérations et les métropoles. On peut diviser le secteur en trois catégories : le secteur financier formel, les institutions de micro-finance et le secteur financier informel. 2.5.2 Le secteur financier formel est composé de la Banque centrale (BOM), de 8 banques commerciales, d’une coopérative de crédit, de 20 bureaux de change, 3 maisons d’assurances et 3 autres institutions financières non monétaires. Les banques commerciales jouent un rôle non négligeable dans le secteur des pêches mais en concentrant leurs efforts sur les marchés urbains et de la classe moyenne. Elles ne prêtent qu’aux secteurs semi-industriel et industriel. La plupart d’entre elles préfèrent les prêts à court terme avec le minimum de risques. Elles exigent aussi des garanties physiques pour sécuriser leurs prêts. Il est peu probable qu’au cours de la durée du projet, le secteur bancaire formel veuille apporter son soutien à la pêche artisanale et aux opérateurs exerçant dans le sous-secteur. Les modalités et conditions d’octroi de prêt de certaines banques commerciales varient mais les taux d’intérêt oscillent entre 18 et 28% comme l’indique le tableau ci-après. Certaines banques prélèvent également des charges administratives allant jusqu’à 5% du montant du prêt, pour couvrir les frais de traitement du prêt, de dossier et d’enregistrement etc..

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Banque Période du prêt Taux d’intérêt BCM BIM BSTM Creditcoop

180 jours 180 jours, 3 ans pour les opérateurs du transport 120 à 180 jours pour les merchands, 180 à 210 jours pour les exportateurs Maximum une année

22 à 28 18 à 22 22 à 23 22 à 28

BF La plupart du temps jusqu’à 1 an 18 à 24 2.5.3 Institutions de micro-finance Pour pallier le manque de prestations des institutions financières formelles en milieu rural, plusieurs institutions de micro-finance (IMF) ont vu le jour. Elles sont la plupart du temps dirigées par les organisations non gouvernementales (ONG). On en dénombre 30 à l’heure actuelle avec une clientèle d’environ 16.000 adhérents. Plusieurs de ces IMF sont maintenant déclarées en tant qu’institutions financières non bancaires. Elles se distinguaient au départ par de petits prêts et des crédits à court terme qu’elles concédaient ; mais progressivement elles ont commencé par octroyer des prêts plus importants à moyen terme sur 5 ans au plus. Selon le type d’activité, elles peuvent octroyer jusqu’à 50.000 dollars EU (soit 850.000.000 méticais) par prêt ; ce qui est très intéressant pour quelqu’un qui veut investir. Ces institutions sont autorisées à entreprendre des activités de micro-crédit, mais pas des activités de collecte d’épargne et de rétrocession de prêt. En conséquence tous les programmes de micro-crédit adopte une approche axée sur le crédit et non une approche axée sur l’épargne. Les principaux programmes et plans de micro-crédit sont administrés par le CARE, la Société pour le soutien aux petits projets d’investissement (GAPI), le World relief, et le Mozambique Association for Rural Development (AMODER). Les activités et la performance de certaines IMF sont exposées ci-après. 2.5.4 AMODER a été créée pour poursuivre les activités de soutien au secteur rural en remplacement de AGRICOM – société d’Etat chargée de la commercialisation et dissoute au début des années 90 – avec l’appui d’un groupe d’ONG suédois dénommé Practical Solidarity (PS) qui en assure le financement. L’action d’Amoder est très efficace dans le financement des fournisseurs d’équipements de pêche et d’unités frigorifiques. Elle est appréciée dans les provinces de Inhambane et de Cabo Delgado. Dans cette dernière province, elle octroi des prêts à de gros fournisseurs grâce à des financements provenant de Oxfram (en Belgique) dans le cadre du projet de sécurité alimentaire. Sa stratégie consistait à augmenter la production du poisson par la fourniture à crédit d’équipements appropriés. Amoder essaie maintenant une autre approche en multipliant la demande de poisson séché grâce à l’octroi de prêts aux grossistes pour leur permettre d’acheter de grandes quantités. AMODER présente plusieurs avantages en tant qu’institution : i) c’est une ONG lucrative, exonérée d’impôts ; ii) elle maintient un profil institutionnel bas ; iii) elle peut offrir une gamme variée de prestations à ses clients ; iv) elle est habituée à travailler en milieu rural ; et v) elle est habituée à travailler avec des organisations internationales. 2.5.5 CARE est une ONG internationale dont les activités ont démarré en 1997 avec l’introduction de groupes de solidarité ou de mutuelles. Le projet CRER connu précédemment sous l’appellation FISH, a vu le jour avec l’ambition de financer les pêcheurs, mais à cause des besoins énormes de chaque pêcheur, la préférence a été accordée à l’octroi de crédit aux commerçants de poisson et à d’autres petits opérateurs de la filière. Cette approche a rencontré un vif succès auprès des soit-disant groupes de confiance ou de solidarité composés essentiellement de vendeurs et de commerçants du secteur informel. Le gouvernement néerlandais a adopté cette approche en mettant davantage l’accent sur les activités des commerçants et des associations de producteurs installés à l’intérieur du pays, avec la collaboration de CLUSA, une ONG américaine. CARE avait pour principale mission de mettre en œuvre la composante micro-crédit du Projet de la pêche artisanale de Nampula

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financé par le FIDA, après le retrait de la Banco Popular de Desenvolvimento (BPD) suite à sa privatisation. Dans la zone du projet FIDA, près de 58 groupes ont été formés dont 41 ont pu obtenir des crédits. Jusqu’en juin 1999, ils avaient absorbé environ 1,4 millions de méticais de prêts. Environ 10% des membres sont des pêcheurs et 7% des femmes. Le portefeuille à risques (dans les cas de retard de plus de 30 jours d’impayé) était de 13% du total. 2.5.6 Le Community Credit Fund (FCC) – World Relief (WR) est actuellement le programme de micro-finance le plus important et le plus réussi au Mozambique. Il a initié un programme de micro-finance à Nampula, avec l’aide du FENU (Fonds d’équipement des Nations Unies). A ce jour, sa méthodologie s’est bornée au système bancaire villageois en milieu urbain et péri-urbain. Les prêts bancaires villageois ont récemment fait leur apparition à Nampula avec environ 10 groupes de 22 membres en moyenne. Le FCC se propose de diversifier ses produits et envisage des prêts individuels semblables aux prêts du type FFPI faits aux pêcheurs, aux commerçants et aux distributeurs le long du littoral de Nampula. 2.5.7 Les IMF ont commencé à installer des succursales dans les provinces reculées et à octroyer des prêts aux secteurs non traditionnels tels que celui de la pêche. Pour garantir les prêts, elles ont recours à divers moyens qui tiennent lieu de garanties concrètes que les petits entrepreneurs et les pêcheurs ne peuvent fournir. A titre d’exemple, elles sont disposées à accepter la formule de caution solidaire dans laquelle un groupe de personnes avalisent l’un des leurs. Cette souplesse des institutions de micro-financement a permis de multiplier les investissements dans le secteur de la pêche artisanale et mérite d’être fortement encouragée. Il est prévu d’impliquer ces institutions dans le projet pour octroyer des crédits, compte tenu de leur capacité, de leur expérience et de leur désir d’aider les petits opérateurs. 2.5.8 Secteur financier informel : On y rencontre deux types classiques de crédit informel. Le plus répandu est constitué d’usuriers qui accordent des prêts à court terme à des taux d’intérêt exorbitants pour les besoins de fonds de roulement. Ils sont des politiques de prêt peu compliquées qui ont pour gage la pratique en matière de crédit et la pression sociale plutôt que la garantie physique. Le second type est l’épargne tournante et les groupes de crédit mutuel, communément appelé Xitique qui n’est autre que la traditionnelle tontine, où tous les membres se cotisent sur une base journalière, hebdomadaire ou mensuelle et chaque membre à tour de rôle ramasse la cagnotte. Chez les pêcheurs les associations formelles sont très rares à l’heure actuelle. Dans le cadre de son Projet de crédit aux entrepreneurs ruraux (CRER), le CARE a introduit à Nampula une vulgarisation du concept de la tontine Xitique plus souple qui permet aux membres de solliciter des emprunts dès qu’ils le désirent, et aux épargnants de bénéficier des intérêts versés par les emprunteurs. 2.5.9 Le GM a créé huit fonds sectoriels précis pour soutenir le développement des secteurs concernés en orientant les ressources publiques et celles des bailleurs de fonds vers les institutions étatiques chargées des activités de développement, et vers les opérateurs du secteur privé. Les deux fonds qui intéressent essentiellement le secteur de la pêche sont le Fonds de développement de la pêche (FFP) et le Fonds de développement des PMI (FFPI). Le FFPI, institution financière semi-autonome, est le seul à disposer grâce au NAFP d’une capacité interne et d’une expérience qui lui permettent d’octroyer des prêts aux petits pêcheurs. Il a accordé des prêts à 300 clients dans le domaine de la pêche ou de sa commercialisation ; prêts dont les remboursements se sont effectués comme prévus, à l’exception de quatre de cas. Il prête aux taux en vigueur sur des montants variant entre 2000 et 3000 dollars EU. Le FFPI a été un succès du NAFP, une autre institution qui peut être utilisée pour octroyer des prêts.

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2.6 Potentiel et contraintes du développement 2.6.1 Les réserves halieutiques des fonds marins au Mozambique sont encore abondantes (d’après les chiffres de la FAO, publiés en 2000) et se prêtent à une exploitation durable. Les statistiques disponibles révèlent l’existence d’un énorme potentiel de ressources halieutiques dans les eaux côtières de 5 à 20 mètres de profondeur et au large dans les eaux profondes de 20 à 200 mètres de fond. Les réserves probables calculées par évaluation du stock ont fixé une limite réaliste de 9000 tonnes métriques de petits pélagiques à Cabo Delgado, où la prise actuelle avoisine les 2200 tonnes métriques. On prétend que d’autres réserves telles que les Pristipomoides (vivaneau rose, une espèce démersale recherchée) présentes dans la zone sont encore pratiquement inexploitées. En raison du caractère peu profond du plateau continental, le thon migre vers la côte. D’après les premières estimations, leurs réserves seraient de 7000 tonnes métriques. Les crevettes abondent dans la zone. La langouste, autre espèce recherchée, ne fait l’objet de pêche extensive que dans les régions proches des marchés. Ses réserves sont encore mal gérées et son mode de pêche devrait passer du harpon au filet pour motif de valeur ajoutée. Dans l’ensemble, les réserves totales de Cabo Delgado s’élèvent à 32000 tonnes métriques contre une production actuelle de 4500 tonnes métriques. Il n’est pas possible de faire des estimations pour les 3 districts du Haut-Nampula, mais l’on peut avancer que la production dans cette région ne représente que 14% environ des réserves disponibles. 2.6.2 Le Mozambique dispose d’une communauté de pêcheurs laborieux. Beaucoup de petits pêcheurs sont désireux d’améliorer leurs activités, pourvu qu’on leur donne l’occasion d’acquérir le matériel de base nécessaire, de meilleurs équipements et de nouveaux bateaux ; et qu’ils soient formés aux nouvelles méthodes. Cette disposition favorable constitue un atout majeur, parce qu’elle épargne les efforts qu’il aurait autrement fallu déployer pour convaincre les pêcheurs à changer leurs habitudes en la matière. Un autre atout non moins important est l’existence d’un secteur privé décidé à investir dans la pêche artisanale comme dans sa commercialisation. Nombre d’opérateurs économiques ont exprimé leur enthousiasme en avançant des idées originales mais réalistes quant à la manière dont ils se prendraient pour faire la collecte, l’enlèvement et la commercialisation des produits de la pêche. Ils ne demandent qu’à être aidés financièrement. 2.6.3 Le problème majeur que rencontrent les pêcheurs est l’accès à des débouchés intéressants, ce qui inévitablement signifie que leur prise est en grande partie séchée, et donc ne leur rapporte pas suffisamment de recettes. En conséquence, les opérateurs qui investissent dans le poisson frais ne sont pas légion. Le secteur privé ne dispose pas de moyens nécessaires pour investir dans des usines à glace et dans des installations frigorifiques. Finalement, presque partout où nous sommes passés, les communautés de pêcheurs ne pouvaient pas se permettre d’acquérir le matériel de base. Ces contraintes découragent les petits pêcheurs et doivent être levées en leur offrant des possibilités de crédit à un coût raisonnable. 2.7 Politique et stratégie de développement du secteur de la pêche Le Plan directeur pour la pêche (1996-2005) fournit un cadre propice à l’identification des objectifs et stratégies de développement que le pays suit et des buts qui doivent être atteints à moyen et long terme. Il comporte trois principaux objectifs sectoriels : l’augmentation du volume de l’offre intérieur en termes de poisson ; l’accroissement des recettes en devises ; et l’amélioration du niveau de vie des communautés de pêcheurs. Tout

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porte à croire que la pêche artisanale jouera un rôle majeur dans l’augmentation du volume de l’offre de poisson sur le marché intérieur et dans le relèvement des revenus des communautés de pêcheurs, en créant des emplois et augmentant leurs revenus. Pour y parvenir, il faudra améliorer de manière durable l’exploitation des ressources halieutiques accessibles à la pêche artisanale. A l’heure actuelle, pour parvenir à accroître durablement l’exploitation, il faut préférer la pêche au large, en particulier dans les zones septentrionales où la concurrence avec la flotte industrielle est inexistante. Le Plan directeur de la pêche fournit un cadre stratégique propice au secteur artisanale et aux initiatives de projet. 2.8 Activités appuyées par les bailleurs de fonds 2.8.1 Le plus important programme de développement de la pêche, en cours à l’heure actuelle, est le Projet de pêche artisanale de Nampula (NAFP), dont les travaux ont commencé en 1995, avec l’aide du FIDA et de l’OPEP. Il consiste à octroyer des devises pour acquérir des intrants, financer la recherche appliquée et en assurer la vulgarisation, améliorer la gestion des pêches, octroyer des prêts aux pêcheurs et aux petites entreprises, financer la composante : développement des infrastructures, notamment les routes, l’adduction d’eau et les installations de soins de santé primaire. Le NAFP en tant que premier projet de pêche intégré au Mozambique, devait servir de processus d’apprentissage et de développement ainsi que de renforcement institutionnel. En planifiant le nouveau programme de développement de la pêche artisanale, une analyse rétrospective a été menée pour tirer des enseignements qui guideraient les actions futures. Ce processus, constitué d’une équipe FIDA d’évaluation à mi-parcours et de l’IDPPE, a conclu à la difficulté d’apprécier l’impact du projet sur les pêcheurs et les communautés. Néanmoins, un certain nombre d’enseignements tirés du projet sont d’une pertinence toute particulière dans la conception des projets programmés en matière de pêches artisanales marines. 2.8.2 Les principaux enseignements à retenir portent sur : l’adoption d’une approche intégrée du développement de la pêche ; le besoin de marchés sûrs et l’accès aux intrants et aux services financiers ; la fourniture d’intrants de pêche en fonction du marché ; la création de comités de co-gestion, et les approches basées sur l’épargne qui s’inspirent des pratiques traditionnelles et la nécessité de paiements incitatifs. L’approche intégrée, en abordant les problèmes de la pêche sous l’angle communautaire, a permis au projet d’identifier plus efficacement les contraintes et les opportunités du sous-secteur de la pêche artisanale. Le projet a aussi démontré que l’adoption des technologies confirmées dépend de la constance des marchés, et de l’accès aux intrants et aux services financiers. En termes de viabilité des services financiers, les approches basées sur la micro-épargne et inspirées des pratiques traditionnelles ont fait leur preuve, à l’instar des prêts octroyés aux PME dans le cadre du FFPI pour l’acquisition des équipements de pêche. 2.8.3 Il est indispensable de mettre en place des comités de co-gestion à base communautaire en introduisant des pratiques soutenables de gestion des ressources ; mais la viabilité de ces comités dépend de la création d’une structure pour faciliter les mesures qu’elles prennent. Il va sans dire que la formation de ces comités est liée au développement communautaire et aux processus de mobilisation. Le financement d’infrastructures sociales telles que les bornes-fontaines s’imposait pour gagner la confiance des communautés et l’instauration d’un climat de travail favorable était indispensable pour introduire des initiatives de projet telles que les comités de co-gestion et la vulgarisation technologique. Il importe que les efforts déployés dans le cadre du projet visent à accompagner les programmes des ministères de tutelle. Enfin, compte tenu du faible niveau des salaires à IDPPE et à

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l’administration publique, qui contraste avec la grille des salaires connue de tout le monde que versent les fonds de fonds, il est indispensable d’adopter une politique incitative de rémunérations, si l’on veut fidéliser les meilleurs travailleurs et les encourager à mieux faire. 2.8.4 D’autres programmes de développement de la pêche artisanale conçus avec l’aide de l’IDDPE en 1997 et 1998 portent sur : la Réhabilitation de la pêche et de sa commercialisation dans la région du fleuve Niassa ; le Développement de la pêche artisanale dans le district de Palma ; la Promotion économique de la pêche artisanale et la Réhabilitation de la pêche au large pratiquée par les petits pêcheurs dans la province de Inhambane. Ces projets, de taille modeste, qui coûtent moins d’un million de dollars EU, viennent à peine de démarrer et leur impact ne peut donc être évalué pour l’instant. 2.9 Pauvreté en milieu rural au Mozambique 2.9.1 L’incidence de la pauvreté absolue au Mozambique touche environ 70% de l’ensemble de la population et plus de 72% des paysans. Le Rapport du PNUD sur le développement humain a classé le Mozambique au 169ème rang sur 174 selon l’indice de développement humain. Le gouvernement a adopté un document intérimaire de stratégie sur la réduction de la pauvreté pour réduire de 30% d’ici à l’an 2009 l’incidence de la pauvreté absolue. Cette stratégie met l’accent sur la promotion de la stabilité économique et une croissance forte à base élargie ; l’amélioration de l’accès à l’éducation, à l’eau potable, aux soins de santé et à l’assainissement ; le développement des infrastructures rurales ; la promotion de l’emploi ; la protection des groupes vulnérables. Le développement du sous-secteur de la pêche artisanale est perçu comme faisant partie intégrante de cette stratégie. 2.9.2 En plus de la pauvreté généralisée, le Mozambique est confronté à une épidémie de VIH/SIDA, dont le taux de prévalence parmi les adultes estimé à 14,5% en 1998 concourt à affecter négativement la frange productive de la population et entraînera inéluctablement la baisse de la productivité chez les producteurs de denrées alimentaires. La population rurale est incapable de faire face à des épidémies telles que sida et autres maladies endémiques, notamment le paludisme, les maladies d’origine d’hydrique dues au manque d’infrastructures de base pour l’eau potable et l’assainissement, au manque de revenus. 2.10 Questions de genre 2.10.1 Les femmes représentent plus de 50% de la population au Mozambique. Elles sont victimes de taux élevés d’illétrisme, surtout en milieu rural. Elles sont en grande partie présentes dans le secteur informel et n’ont pas accès au crédit formel, à la valorisation de leurs aptitudes et à la formation au commerce. Le GM est en train d’élaborer une politique national en faveur des femmes. Les communautés du nord sont en grande partie matrilinéaires, l’héritage et la possession de biens se transmettant de mère à fils. La statut légal de la femme demeure ambigüe, puisque le droit moderne et le droit coutumier ont chacun droit de cité. 2.10.2 Les femmes participent aux activités du secteur en faisant la pêche pour la subsistance au moyen de filets fabriqués à la maison ou de morceaux de pagne, en s’adonnant au traitement et au séchage du poisson. Elles sont également présentes dans certaines activités agricoles saisonnières. Certaines achètent et revendent du poisson, et prennent en location des équipements de pêche et des aires de stockage. Les femmes assurent la majeur partie de l’alimentation de la famille, tandis que les hommes, grâce à la pêche commerciale, procurent le revenu nécessaire à d’autres besoins et à l’achat de biens de consommation. Ainsi la

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participation des hommes et des femmes dans le projet proposé vise à améliorer les moyens d’existence de la famille. Les problèmes que rencontrent les femmes dans les activités liées à la pêche sont l’insuffisance de la prise qu’elles réalisent, l’inadaptation des équipements et du matériel, le manque d’installations de stockage et de traitement. Certaines femmes ont identifié le besoin de crédit pour améliorer leurs activités économiques, surtout les femmes chefs de famille. La participation des femmes à la planification et aux prises de décision est faible, et partant leurs besoins ne sont habituellement pris en compte. 3. SOUS-SECTEUR DE LA PÊCHE ARTISANALE 3.1 Principales caractéristiques 3.1.1 Le pays compte environ 74.000 petits pêcheurs qui s’adonnent à la pêche en mer, et produisent quelque 80.000 tonnes métriques par an, estimées à plus de 50 millions de dollars EU et destinées en majeur partie à la consommation intérieure. La production totale est constituée à environ 63% de poisson de troisième catégorie, à 27% de poisson de deuxième catégorie, et le reste de poisson de première catégorie. Faute de chambres froides, les pêcheurs sont obligés de se débarrasser rapidement de leur cargaison. Tout invendu est consommé ou séché par les pêcheurs. 3.1.2 La flotte artisanale compte quelque 11.000 à 12.000 embarcations se déployant dans environ 640 centres de pêche. Près de 70% d’entre elles sont constituées de pirogues et les 30% restants, des bateaux à voile de 5 à 7 mètres de long taillés dans du bois et connus sous le nom de "lanchas", dont 1 à 2% seulement sont équipés de moteurs. En plus de pêcheurs qui utilisent ces embarcations, on dénombre environ 19.000 qui ramassent le poisson le long des côtes. Les embarcations sont généralement vieilles et inadaptées à une pêche fructueuse, obligeant ainsi les pêcheurs à se limiter à la zone de basse marée où les eaux sont peu profondes. Les quelques pêcheurs disposant de bateaux adéquats n’ont pas la compétence nécessaire, l’attirail qu’il faut, et la capacité technique d’appliquer de nouvelles méthodes de pêche. Ils n’ont ni appareils de navigation ni systèmes de détection des bancs de poisson. D’autre part les pêcheurs ne sont rassurés à bord de leurs frêles embarcations et ne veulent donc pas s’aventurer loin des côtes, principalement à cause du temps qu’il leur faut pour rejoindre la berge et vider leur cargaison. La durée du trajet tient généralement au fait que l’embarcation n’est pas motorisée. Les pêcheurs ne peuvent pas non plus disposer des services essentielles tels que glace pilée, attirail de pêche et crédit pour financer les dépenses d’investissement et de fonctionnement. 3.1.3 Dans la région de Cabo Delgado, les communautés de pêcheurs ont une longue tradition dans le domaine des bateaux de pêche. Elles ont cependant besoin de matériel de conservation à bord et de transport rapide entre la haute mer et les débarcadères afin de préserver la fraîcheur de leurs prises. D’autre part, les pêcheurs du Haut Nampula ont déjà une bonne expérience des moteurs hors-bord mais manquent de pièces de rechange et d’installations frigorifiques en mer. Les approches des problèmes entre les deux provinces sont légèrement différentes. En règle générale, l’armature des"lanchas" est revêtue de bois tendre de mauvaise qualité. La plupart du temps, les planches sont rivées au moyen de clous non galvanisés. Ce qui nécessite naturellement un entretien constant qui à son tour occasionne une perte de temps énorme, réduit la sécurité des pêcheurs et les empêchent de s’aventurer plus au large. Beaucoup d’embarcations prennent tellement l’eau que si elles n’étaient pas soigneusement réparées couleraient à l’amarrage du jour au lendemain et nécessiteraient qu’on les pousse à quai pour les vider avant de les remettre à flot pour le départ suivant. Les

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"lanchas" n’ont pas la capacité d’absorber les stocks disponibles dans la région, sans disposer de moteurs. Les pirogues ont même une capacité moindre en raison de leur inadaptation à transporter des attirails de pêche. Malgré la modicité de leurs coûts d’acquisition qui les rend accessibles à la bourse des petits pêcheurs, elles n’ont pas d’avenir dans un contexte de développement de la pêche, à cause de leurs incapacités chroniques. Les principaux attirails utilisés sont les seines, les filets maillants et les palangres lignes dormantes. Le seines sont plus usitées dans les zones riches en crevettes, et les palangres lignes dormantes le long des récifs coralliens. Les pièges et les harpons sont également utilisés mais dans une moindre mesure. 3.1.4 En règle générale, les pratiques traditionnelles de pêche des petits pêcheurs ont toujours respecté l’utilisation durable des ressources halieutiques et de l’environnement. Ces derniers temps, de mauvaises pratiques telles que l’utilisation de moustiquaires et de sachets plastiques dans les seines ont conduit à des prises excessives de menu fretin de certaines espèces de pélagies et de démersaux. Une pratique dangereuse d’empoisonnement du poisson aux pesticides a été également signalée dans certaines régions du nord du pays. Bien que cette pratique ne soit pas encore répandue, il importe néanmoins d’être vigilant et de combattre ces mauvaises pratiques en sensibilisant les pêcheurs aux effets pervers qu’elles peuvent entraîner pour eux-mêmes, pour les consommateurs et pour l’environnement. Amener les pêcheurs à s’impliquer dans la gestion rationnelle de ces ressources permettrait de juguler ce méthodes illicites de pêche. 3.2 Obstacles au développement du sous-secteur Les principaux obstacles au développement du sous-secteur sont : le manque d’infrastructures de base, telles que les pistes pouvant desservir les lieux de déchargement des prises de poisson ; les longues distances à parcourir pour se rendre sur les marchés ; le manque d’électricité dans la plupart des régions éloignées de Pemba et de Nacala ; la vétusté technologique (la fragilité des embarcations en raison de leur âge et le manque d’équipements modernes) ; le manque de moyens financiers à investir dans l’amélioration de la technologie telle que de meilleures embarcations et des attirails de pêche plus modernes ; la tradition selon laquelle l’on ne devrait pas trop s’éloigner de la berge en partie à cause de la fragilité des embarcations. Les communautés de pêcheurs auront besoin d’appui financier sous forme de crédit pour satisfaire les besoins de capital fixe, de fonds de roulement et de consommation. Au niveau de la pêche artisanale, la liquidité générée par les recettes antérieures correspondent rarement aux dépenses réelles. Tout projet de développement qui vise à améliorer le niveau de vie des petits pêcheurs doit se pencher sur le problème du crédit. Le présent projet a été conçu pour tenter de lever chacun de ces obstacles. 3.3 Stratégies de développement de la pêche artisanale 3.3.1 Le développement rapide de la pêche artisanale est l’un des objectifs du gouvernement mozambicain qui pour ce faire a adopté les stratégies suivantes : i) fournir du matériel de pêche et de nouveaux bateaux en accroissant la capacité d’en fabriquer et en encourageant les investissements dans ce sens ; ii) augmenter le volume des prises en adaptant les bateaux et les attirails aux ressources halieutiques disponibles qui seront fonction des résultats des travaux de l’IIP et des assistants techniques commis à cet effet ; iii) réduire les pertes qui accompagnent les prises en améliorant la manutention et le traitement du poisson, en encourageant l’utilisation de la glace pilée et de chambres froides ; iv) mettre, en place en collaboration avec les communautés de petits pêcheurs, des méthodes appropriées de gestion

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de la pêche visant à résoudre les problèmes de la pêche intensive ; v) aider ces communautés à acquérir les moyens et la crédibilité nécessaires à la co-gestion des activités de pêche, en les formant aux technologies adaptées d’instruments de pêche, à la prise de décision participative, à la préservation de l’environnement et aux considérations de la place de la femme dans le développement ; vi) mettre en place une politique visant à vulgariser le transfert des nouvelles technologies de pêche et de traitement du poisson, en appuyant les activités qui s’y rapportent et en aidant à installer des chambres froides ; ce qui permettra d’améliorer sensiblement la commercialisation du poisson en modernisant les infrastructures ; et vii) s’engager à créer un environnement et un cadre juridique favorables qui inciteraient les communautés de pêcheurs, les commerçants de poisson et les opérateurs du secteur privé à investir, et draineraient l’aide extérieure pour soutenir les investissements en faveur du développement de la pêche artisanale, du traitement du poisson sur place et de sa commercialisation à l'échelle régionale. Le projet proposé contribuera à rendre opérationnelles ces stratégies. 4. LE PROJET 4.1 Conception et justificatif du projet 4.1.1 Le projet proposé contribuera à l’objectif de réduction de la pauvreté que s’est fixé le gouvernement mozambicain. Dans le Document intérimaire sur la stratégie de réduction de la pauvreté (I-PRSP, 2000) le GM s’est fixé l’objectif de réduire le taux de pauvreté qui en 1997 se situait à 70% de 30% puis de 50% en l’an 2009. Le I-PRSP a identifié la promotion de la pêche artisanale comme étant la principale stratégie pour accroître les revenus des pauvres paysans vivant le long des côtes, pour créer des emplois, pour amorcer la croissance économique et amener les populations à préserver les ressources naturelles. La pêche artisanale a été identifiée comme l’une des priorités pour développer les économies des provinces du nord qui regorgent de potentialités mais n’ont pas encore été développées par le GM. Cette stratégie est spécifiquement conçue pour intervenir de manière ciblée en faveur du développement rural, pour promouvoir une meilleure alimentation chez les paysans. La consommation annuelle de poisson au Mozambique est estimée en moyenne à 6,5 kg par habitant. 4.1.2 Le seul facteur le plus déterminant qui milite en faveur du projet proposé est le volume considérable de ressources halieutiques non encore exploitées. Les 86% des ressources halieutiques non encore exploitées à ce jour à Cabo Delgado et dans les provinces du Haut-Nampula justifient amplement la nécessité de développer la pêche artisanale. Le développement, par les populations autochtones, de ces ressources inexplorées offrira les avantages de la sécurité alimentaire, de la santé, de l’éducation et de l’emploi. Par ailleurs il préservera aussi l’un des tout-derniers environnements primitifs du monde, qui renferment les récifs coralliens des îles reculées et les riches habitats de la mare aux mangroves qui bordent le continent. Le projet proposé ambitionne de lever les obstacles identifiés en servant de base à une production durable de poisson dans la NFZ grâce à la fourniture de technologies modernes de pêche et à la promotion de la commercialisation du poisson. Le principal atout du projet proposé est de permettre aux petits pêcheurs de faire la pêche au large sur la plateforme continentale connue pour ses ressources. Cette approche s’inscrit en droite ligne dans le Plan directeur de la pêche qui préconise d’équiper les petits pêcheurs de bateaux appropriés, de leur fournir des attiraux de pêche convenables, de les former aux nouvelles méthodes de pêche, de leur fournir la glace pilée, le carburant et l’appui technique pour les bateaux, d’assurer les services de réparation et de maintenance de ces bateaux et d’organiser un vaste plan de commercialisation.

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4.1.3 Le développement de la pêche sera entrepris par les pêcheurs eux-mêmes, qui iraient pêcher effectivement au large, et par les opérateurs économiques qui achèteraient et livreraient le produit fini sur le marché. Ces opérateurs ont besoin d’être soutenus par le GM, ne serait-ce que dans les premières années du projet. La conception du projet repose sur l’approche participative, puisqu’il s’inspire du passé et des techniques de pêche des pêcheurs autochtones qui n’osent pas s’éloigner de côtes. Lors de l’identification, de la préparation et des missions d’évaluation du projet, de larges consultations ont eu lieu avec les pêcheurs, les opérateurs de la filière poisson, les constructeurs de bateaux, les fabricants de filets et les fournisseurs de matériel et d’équipements, des ONG, des autorités gouvernementales et les bailleurs de fonds opérant dans le secteur. Le projet comporte des mesures visant à résoudre les problèmes de voies d’accès, d’eau potable, de déchargement et de la conservation du poisson, en améliorant les routes, en réhabilitant des puits et en creusant de nouveaux puits si nécessaire, en octroyant des prêts pour acquérir des bateaux et attiraux modernes, pour conserver, transporter et commercialiser le poisson. 4.1.4 On s’est également inspiré des expériences et des enseignements tirés de l’actuel Projet de pêche artisanale de Nampula financé par le FIDA pour les communautés de pêcheurs dans la province du Bas-Nampula. L’organe d’exécution, celui là même qui est chargé de la mise en œuvre du NAFP, commencera la sensibilisation des communautés bénéficiaires et les activités de formation de groupe avant le démarrage du projet. S’inspirant des enseignements tirés du NAFP, le projet prendra en compte des approches telle que l’utilisation des équipes mobiles de vulgarisation. Il s’appuyera également sur le même Comité de coordination et sur le Comité provincial de coordination dans la province de Nampula. Il renforcera ces institutions pour qu’elles exercent efficacement leurs fonctions. 4.1.5 Les bénéficiaires éligibles auront à contribuer pour 10% aux frais d’acquisition du matériel et des intrants qu’ils obtiendront à crédit. Le projet organisera les communautés bénéficiaires en comités fonctionnels pour améliorer leur participation au projet. Toutes les catégories de bénéficiaires seront représentées aux Comités de coordination par des membres des comités de supervision qui suivront la mise en œuvre du projet et veilleront à ce que l’objectif général soit atteint. De plus, des sessions et ateliers de formation seront organisés au cours de la mise en œuvre pour créer des forums d’échange qui prennent en compte les préoccupations des bénéficiaires et autres partenaires du projet, afin d’adopter les mesures correctives nécessaires. Pour la mobilisation des communautés bénéficiaires, l’appel aux ONG a été préféré aux Assistants techniques et aux consultants étrangers en raison de la bonne connaissance qu’elles ont des conditions socio-culturelles et de la localité. 4.2 Zone du projet et ses bénéficiaires 4.2.1 Zone du projet : La zone du projet couvre l’ensemble de Cabo Delgado et la province du Haut-Nampula. Le projet sera mis en œuvre dans les six districts côtiers de Cabo Delgado, plus l’île d’Ibo et les trois districts côtiers du nord, à savoir Memba, Nacala et Mossuril dans la province de Nampula. Tout le littoral se caractérise par un plateau continental très étroit, dont la partie la plus large ne dépasse pas 22 km, contre 2 à 3 km de large sur toute la longueur du reste du plateau. Dans la province de Cabo Delgado, on dénombre 282 km2 de forêt de mangrove ; 525 km2 de récifs coralliens, et d’un archipel de petites îles isolées. Le plateau continental compte 481 km2 de bas-fonds et 2059 km2 de gué allant de 0 à 20 m de profondeur. On y rencontre ensuite 852 km2 de talus continental dont la pente varie de 20 à 200 m. Parallèlement, on retrouve dans le Haut-Nampula, 48 km2 de forêt de mangrove, 125

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km2 de bas-fonds, 453 km2 de gué de 0 à 20 mètres de profondeur, 129 km2 récifs coralliens et 599 km2 de talus continental dont la pente varie entre 20 et 200 mètres. En règle générale, le climat est très favorable à la pratique de la majeur partie des variétés de pêche, parce que la région se situe dans l’extrême nord et échappe ainsi à la principale ceinture cyclonique. La température annuelle est de 26 à 27° C en moyenne et les courants marins sont généralement orientés vers le sud. Le temps est beau et se prête à la pêche sur 150 à 220 jours par an. La plupart des villages manquent d’électricité et d’adduction d’eau. 4.2.2 Population : En 1998, Cabo Delgado comptait environ 1,41 million d’habitants soit 8,6% de la population totale du Mozambique. En 1997, les trois districts du Haut-Nampula totalisaient 365.400 habitants. On rencontrait la plus forte densité de population à Pemba City (813 habitants au km2). L’économie de la zone du projet repose essentiellement sur l’agriculture (production vivrière, foresterie et pêche). La pêche est la principale activité économique des populations des régions côtières. 4.2.3 Bénéficiaires : Le groupe cible est la communauté de pêcheurs vivant dans la zone du projet. D’après les statistiques disponibles de l’IDPPE, cette communauté compte environ 20.000 pêcheurs et leurs familles, soit environ 100.000 personnes. Toujours d’après les statistiques de l’IDPPE, on dénombrait en l’an 2000 environ 6.259 pêcheurs à plein-temps dans la province de Cabo Delgado en plus de 2.711 pêcheurs occasionnels. Dans les 3 districts côtiers du Haut-Nampula, on rencontre 8.435 pêcheurs à plein-temps et 1.750 pêcheurs occasionnels. La communauté regroupe des familles de pêcheurs, des centres de pêche et les villages avoisinants qui commercent avec ces centres. Si l’on y ajoute la population dont les activités sont autres que la pêche mais qui vit dans la même zone, on obtient une population cible totale d’environ 500.000 personnes. Certaines activités du projet profiteront à l’ensemble de la communauté ; d’autres viseront les familles de pêcheurs vivant au sein de cette communauté, les opérateurs du secteur du poisson, les fabricants de bateaux et les fournisseurs d’attirails et d’équipement de pêche. 4.2.4 Les services d’appui aux petits pêcheurs de la zone du projet sont nuls ou totalement inexistants. En matière de sécurité en mer et de sauvetage, l’assistance laisse à désirer. Le Département de la marine (SAFMAR) chargé des contrôles obligatoires de sécurité et des services de sauvetage dispose de quelques installations dans la zone septentrionale de pêche (NFZ). L’IDDPE n’a pas suffisamment de personnel formé dans la zone. Il faut donc en former davantage et procéder à de nouveaux recrutements pour répondre aux besoins du secteur. La représentation d’IDPPE à Pemba souffre aussi d’un manque criard d’infrastructures élémentaires telles que bureaux, véhicules et matériel. L’IDPPE à Nampula est un peu mieux loti, puisqu’ayant profité du NAFP. On y rencontre deux usines de transformation, l’une sur l’île de Ibo et l’autre sur Mocimboa du Praia où le poisson est congelé pour l’exportation. Quelques opérateurs fabriquent de la glace alimentaire principalement pour les bars et les restaurants ; mais en vendent également aux pêcheurs. En outre, on y trouve des mécaniciens qui assurent l’entretien des véhicules et des engins dans les grandes villes telles que Pemba, Nacala et Mocimboa da Praia. Par ailleurs IDPPE a construit une nouvelle usine de congélation et des chambres froides à Palma dont les travaux ont pris fin vers le milieu de l’an 2001. 4.2.5 L’on a cité le manque de voies de communication comme l’un des obstacles majeurs qui empêchent de relier les points de déchargement du poisson aux grandes agglomérations en saison de pluie (décembre-avril). Comme c’est généralement le cas, l’appui nécessaire au développement de la pêche portera sur les travaux de réhabilitation des voies de desserte pour

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permettre de relier les villages de pêcheurs aux grandes voies de circulation. Un programme de réhabilitation des voies de desserte devait démarrer cette année avec l’aide de NORAD. Ce programme portera aussi sur certaines voies d’accès reliant aux communautés de pêcheurs. Seules les voies qui n’ont pas été prévues par le programme de NORAD seront concernées. Les installations d’adduction d’eau potable figurant au projet sont soit insuffisantes soit inexistantes, et ceci est reconnu comme l’un des obstacles au développement de la pêche à long terme. 4.3 Contexte stratégique Une croissance forte à base élargie axée sur la réduction de la pauvreté est l’objectif principal de la politique économique. Le Plan directeur de la pêche est l’outil par lequel le gouvernement veut promouvoir des initiatives le long du littoral en vue d’accélérer le développement économique et social des communautés de pêcheurs et d’aider l’IDPPE à étendre son influence et à renforcer ses activités d’appui à ces communautés. Le projet est l’un des trois qui feront partie du programme d’investissement du gouvernement en faveur de la pêche artisanale le long de l’Océan indien. 4.4 Objectif L’objectif sectoriel est d’accroître les revenus des pêcheurs, de leurs communautés, des commerçants de poisson et des fournisseurs d’intrants, contribuant ainsi à réduire la pauvreté, à garantir la sécurité alimentaire ainsi que la conservation et la protection de l’environnement marin. Le projet vise à accroître la production en assistant les petits pêcheurs qui vivent dans la zone du projet à pouvoir prendre davantage de poisson, à mieux les traiter et à bien les vendre. 4.5 Description du projet 4.5.1 Le projet comprendra trois grandes composantes que sont : a) l’octroi de crédit pour relancer la production halieutique et promouvoir la commercialisation du poisson ; b) la réalisation d’infrastructures communautaires ; et c) le renforcement de la capacité institutionnelle. Les principaux résultats attendus se traduiront par une augmentation de 8.800 tonnes supplémentaires de poissons par an, l’amélioration des infrastructures communautaires, le renforcement des institutions chargées de la pêche, et le mieux-être des communautés bénéficiaires. Ci-après la description succincte de ces composantes et des principales activités à financer pour atteindre les objectifs escomptés. A) Le crédit pour relancer la production halieutique et sa commercialisation i) Le crédit pour relancer la production halieutique 4.5.2 Le projet vise essentiellement les petits pêcheurs, les fabricants de bateaux de pêche, les armateurs, les fabricants de filets et les fournisseurs d’intrants. Le premier résultat escompté est l’adoption généralisée de bateaux de pêche plus performants, d’attirails et de méthodes plus modernes, ainsi que de la politique de préservation de l’environnement marin. Dans le cadre du projet, il sera octroyé des crédits aux petits pêcheurs pour qu’ils adoptent une technologie moderne de pêche afin de pouvoir faire des pêches plus fructueuses. Les fabricants de bateaux et de filets de pêche recevront également des prêts pour agrandir leurs activités afin de garantir aux pêcheurs la disponibilité constante de ces équipements. Pour la

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période de la mise en œuvre du projet, les pêcheurs auront reçu des prêts pour se procurer 100 bateaux à moteur en bois, 300 bateaux en bois réformés de 7 mètres de long, 110 nouveaux bateaux en bois, 60 bateaux GRP de 7 mètres de long, le tout entièrement équipé pour la navigation. Les nouveaux bateaux de bois et les bateaux GRP de 7 mètres de long seront aussi équipés de moteurs hors bord. Les pêcheurs recevront en plus dans le cadre du projet des fonds destinés à l’acquisition des attirails de pêche. ii) Crédit pour promouvoir la commercialisation du poisson 4.5.3 Les principales activités consisteront à venir en aide aux entrepreneurs et aux commerçants par l’octroi de crédit afin qu’ils installent des usines à glace, qu’ils acquièrent du matériel de transport et qu’ils disposent de fonds de roulement. Des installations frigorifiques pour le poisson et la glace seront mises à la disposition des individus ou des groupes installés autour des points de déchargement du poisson. Le projet mettra à la disposition des commerçants et entrepreneurs privés des fonds pour installer dix usines à glace d’une capacité de 5 tonnes, pour acquérir cinq camions frigorifiques et 10 camionnettes. Ces quantités sont considérées comme minimales face à l’étendue de la zone du projet et au marché potentiel qu’elle représente. Les commerçants de poisson recevront aussi le financement pour se procurer des glacières. Pour résoudre le problème actuel de manque d’emballage, des crédits seront alloués aux entrepreneurs privés pour installer une simple usine de fabrication d’emballages. B) La réalisation d’infrastructures communautaires 4.5.4 Le projet fournira les fonds pour améliorer les infrastructures communautaires (essentiellement les voies d’accès reliant les points de déchargement du poisson aux routes principales, l’adduction d’eau potable – puits, pompes, réception et nettoyage du poisson). Il financera la construction d’un complexe de traitement du poisson à Memba, qui comprendra un aire de réception du poisson, de nettoyage, et deux plateformes de séchage. L’objectif sera d’améliorer la réception du poisson, son nettoyage, son traitement pour en faire du poisson salé, séché et fumé, son emballage, sa bonne conservation (chambre froide, glacières). Le projet stimulera le commerce des produits de la pêche autour des points de déchargement, en créant les conditions favorables à l’amélioration du traitement et de la commercialisation du poisson et des produits de la pêche. 4.5.5 Le projet va moderniser 15 points de déchargement du poisson dont la gestion sera confiée aux communautés de pêcheurs. Des fonds seront en outre fournis pour améliorer le système d’adduction d’eau avec la participation des communautés bénéficiaires vivant sur les sites. Ces centres seront installés en dehors des zones urbaines existantes. À cet égard, les efforts seront déployés dans un premier temps pour mettre en place deux centres pilotes, l’un aux alentours de Palma pour la province de Cabo Delgado, et l’autre aux alentours de Memba pour la province du Haut-Nampula, dans l’optique de les reproduire après sur les autres sites. Pour améliorer le transport du poisson et autres intrants, le reprofilage des quelque 220 km de routes principales menant aux villages des pêcheurs sera effectué dans le cadre du projet. Le système d’adduction d’eau sera amélioré grâce à la réhabilitation de quelque 20 puits et du forage de 40 autres. Enfin, le projet fournira des fonds pour aider les autorités locales à reconstruire les marchés et à assurer l’adduction d’eau aux deux grands marchés à poisson : l’un à Montepuez, dans la province de Cabo Delgado, et l’autre à Nampula, dans la province du Haut-Nampula.

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C) Renforcement de la capacité institutionnelle 4.5.6 Le renforcement de la capacité institutionnelle comprendra trois sous-composantes : i) l’unité de coordination du projet, ii) les institutions de mise en œuvre et iii) les communautés bénéficiaires. i) Unité de coordination du projet 4.5.7 Le projet financera la mise en place au sein de l’IDPPE d’une Unité de coordination du projet (UCP). Des fonds seront mis à disposition pour que l’UCP soit aidée d’une équipe d’assistants techniques de la manière suivante : 36 personnes-mois d’un Biologiste/Environnementaliste du milieu marin, 24 personnes-mois chacun pour un Expert en Question de genre et un Expert en Participation des communautés, 18 personnes-mois pour un Spécialiste en Transformation et en Commercialisation, et du personnel de soutien composé d’un Statisticien, de 3 Commis et de 3 chauffeurs. Le projet financera également l’acquisition de deux véhicules tout terrain 4 X 4, 5 ordinateurs avec imprimantes, du mobilier de bureau et autres coûts de fonctionnement. Il aidera également à financer la location de bateaux en cas de néessité. ii) Institutions de mise en œuvre 4.5.8 Le projet renforcera les capacités opérationnelles de l’IDPPE, de l’IIP et apportera son appui à la mise en place de la DPP. A cet effet, il assurera la formation, l’assistance technique, les moyens de transport, les bureaux et autres équipements comme indiqué ci-après. L’IDPPE sera renforcé grâce à la formation qui permettra au personnel d’être à la hauteur de la mise en œuvre du projet sur le terrain. Les ressources seront dégagées pour que trois membres du personnel obtiennent leur Bachelor of Science (licence) en technologie de la pêche, développement rural et droit maritime. Six membres du personnel seront formés à la technologie des attirails. De plus, l’IDPPE sera dotée de deux véhicules 4x4 pour faciliter les visites du personnel du siège sur le terrain. Le projet financera la construction des nouveaux bureaux de l’IDPPE à Pemba et les équipera en matériel et en mobilier. En outre, les représentants de l’IDPPE à Pemba et à Nampula recevront deux camions tout-terrain à 4 roues motrices et six cyclomoteurs afin de leur assurer la mobilité. Cette dotation est perçue comme l’effort minimum qui puisse être consenti lorsqu’on considère l’étendue de la zone du projet ; lequel projet par ailleurs aidera l’IIP à installer des bureaux dans la province de Cabo Delgado dans les locaux de l’IDPPE. Il fournira à l’IIP les moyens financiers pour octroyer des bourses d’études à deux membres du personnel qui prépareront leur diplôme de Master’s of Science en évaluation et suivi des ressources, pour acquérir des ordinateurs et des véhicules. Les ressources pour financer ces actions seront prélevées sur les fonds destinés à soutenir la coordination du projet. Pour renforcer la capacité du FFP à gérer le crédit, le projet financera 30 personnes-mois d’intervention d’un Spécialiste en matière de crédit et d’une configuration informatique complète. Le FFP jouira également de la formation qui sera dispensée à tout son personnel par le Spécialiste. 4.5.9 Trois études de marché seront conduites dans le cadre du projet avec le concours des assistants techniques. La première consistera à élaborer une méthodologie appropriée pour attraper des démersaux au large de la province du Haut-Nampula. Cette étude s’impose en raison du fait que le plateau continental est très étroit comparé à celui de Cabo Delgado, et donc se prête moins aux pratiques de pêche à gué. La deuxième étude se penchera sur

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l’exploitation de la langouste en vue de définir des systèmes de gestion des réserves durables et de maximisation des revenus de son exportation. La troisième étude s’intéressera essentiellement à la promotion des produits de la pêche en vue de mettre en place une politique hardie de commercialisation. iii) Communautés bénéficiaires 4.5.10 Le projet offrira les ressources pour recruter des ONG nationales spécialisées dans la mobilisation et la formation des communautés, pour aider l’UCP à identifier les groupes cibles et à rassembler les données sur les répartitions ethniques. En outre, il recrutera des consultants nationaux pour entreprendre une étude socio-économique et une analyse du rôle des femmes dans les communautés de pêcheurs en vue de déterminer leurs sources de subsistance, les occupations quotidiennes de chacun des membres des différentes familles, leur implication dans les activités liées à la pêche, et les différentes sensibilités socio-culturelles qui déterminent l’accès des femmes aux ressources et leur rôle dans les prises de décision. Cette étude fournira des informations sur les éléments du groupe-cible qui courent le risque d’être marginalisés, notamment les femmes et les travailleurs/matelos. L’UCP pourra ainsi promouvoir les objectifs du projet et mettre en place des organisations cohesives capables de réagir aux éléments du projet. L’objectif sera d’organiser et de préparer les pêcheurs à recevoir un savoir-faire sur les techniques modernes de pêche, à acquérir à crédit les bateaux de pêche et les attirails appropriés et à recevoir la formation sur la méthode de co-gestion des ressources halieutiques avec les autorités compétentes. 4.5.11 Grâce la participation de l’Assistance technique, le projet mobilisera et organisera les bénéficiaires cibles en associations selon la fonction pour leur faciliter l’accès au crédit et aux intrants, pour leur permettre commercialiser leur production et de s’engager dans la co-gestion des réserves de poisson. Les communautés seront également organisées en comité par fonction telle que comité de planification et de gestion, comité des femmes. Tous les comités seront composés d’hommes et de femmes en proportion égale. Les différents comités auront pour but de participer à la planification et à la mise en œuvre du projet au plan local ; ce qui est de nature à favoriser sa durabilité. Les communautés bénéficiaires seront organisées et formées de manière à pouvoir mieux gérer les infrastructures que leur offre le projet (le hall aux poissons, les points de déchargement, les puits), à pouvoir planifier et réaliser des projets de développement communautaire. Les membres de la communauté seront également formés à développer leurs aptitudes à l’animation, à la négociation, à la planification et à la prise de décision. Grâce à l’UCP et aux Ministères concernés, le projet appuiera aussi les efforts de sensibilisation des populations au VIH/SIDA, à la consommation d’eau potable, à l’hygiène et l’assainissement du milieu. 4.6 Production, marchés et prix 4.6.1 Production : Dans l’ensemble, le volume des prises sera constitué de poissons de première, deuxième et troisième catégorie. La quantité supplémentaire qui résultera des effets du projet lorsqu’il aura atteint sa vitesse de croisière se présente comme suit :

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Résumé des quantités supplémentaires résultant des effets du projet

en sa phase de plein rendement (MT)

Type de bateau de pêche Type de poissona/ Prod. supplémt.totale 1ère

catégorie 2ème catégorie

3ème categorie

Bateaux de pêche en plastique de fibre de verre 150 - 2 250 2 400 Bateau en bois amélioré équipé de voile 500 500 - 1 000 Nouv. bat. de 7 m en bois équipé de moteur 253 1 100 1 947 3 300 Bat.de 7 m en plast.verre-résine avec hors-bord 1 800 - 300 2 100 TOTAL 2 703 1 600 4 497 8 800

Les prises seront en grande partie constituées pour la 1ère catégorie de : pristipomoide, mérou, vivaneau bourgeois, holacanthe empereur, et les espèces de la famille du thon ; pour la 2ème catégorie de : maquereau, seganus ; pour la 3ème catégorie de : toutes les petites pélagies principalement chinchard et requin. 4.6.2 Ces estimations sont basées sur les taux de prise des pêches similaires de la région, de même le nombre des jours de pêche par an. Les prises journalières sont considérées comme raisonnables. Les pêcheurs progressistes enregistrent déjà des niveaux beaucoup plus élevés de production. L’hypothèse de 200 jours seulement de pêche en moyenne est également prudente puisque les mers généralement calmes de la zone du projet offrent des occasions de pêche pratiquement toute l’année. 4.6.3 Marchés : Les petits commerçants informels qui achètent du poisson soit frais sur les points de déchargement soit déjà séché auprès des petits pêcheurs sont majoritaires dans le secteur de la commercialisation du poisson. Dans le nord du pays, la pratique du séchage du poisson est largement répandu dans les îles, et les commerçants achètent du poisson dans ces zones et les transportent vers les grands marchés. En règle générale, la chaîne de commercialisation est constituée de pêcheurs, de grossistes et de détaillants. Les grossistes achètent et souvent transforment le poisson sur les lieux de déchargement jusqu’à ce qu’ils atteignent un stock variant entre 100 et 1500 kg et ensuite ils les acheminent vers les grands marchés grâce à des camions de location. Les détaillants achètent aux grossistes le poisson séché en sacs de 50 kg et les revendent aux consommateurs en petits tas de 50 à 150 g. La commercialisation du poisson frais intervient essentiellement autour des points de déchargement et aux endroits où il existe un marché porteur. Habituellement, le transport du poisson frais se fait à vélo ou en camionnette vers le marché le plus proche, sans conservation dans la glace. 4.6.4 En raison du faible pouvoir d’achat de la population, la demande intérieure est forte pour les produits de basse catégorie tels que les petits poissons séchés ou salés. La demande de poisson frais de première catégorie est limitée étant donné la cherté du prix au détail dans beaucoup de centres urbains. Cependant puisque la préférence du consommateur va au poisson frais, la demande de poisson de première qualité est appelé à augmenter sensiblement en fonction du revenu, à mesure que l’économie et la démographie s’accroissent. Pour ces raisons, les perpectives du marché intérieur en termes de poisson frais sont prometteuses. 4.6.5 D’après les commerçants, la demande de poisson au Mozambique est forte sur le marché intérieur. A l’heure actuelle, plus de 10.000 tonnes métriques de poisson de troisième catégorie (chinchard) importé sous forme congelée depuis la Namibie se vend bien et comble un déficit chez les fournisseurs nationaux. La raison pour laquelle le poisson se vend bien est qu’il est relativement bon marché (entre 0,40 et 0,50 dollar EU le kg), bien emballé et disponible à tout moment. D’après les commerçants, si les sociétés de pêche et les grossistes veulent investir dans le poisson séché, il y a une forte demande de poisson séché à satisfaire à

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l’intérieur du pays et dans les pays voisins. Donc la production de poisson de troisième catégorie n’aurait aucune difficulté à trouver des débouchés intéressants. 4.6.6 A Pemba, Ibo Island et Mocimboa da Praia les commerçants ont réalisé des installations pour congeler la majeur partie du poisson destiné à l’exportation. N’obtenant pas assez de débouchés, ils se battent pour survivre. Les sociétés de pêche reconnaissent que l’insuffisance du volume de leurs prises est le principal facteur qui freine le développement des marchés. Les marchés à l’intérieur du pays sont également mal desservis surtout en poisson frais et en poisson congelé. L’amélioration des infrastructures destinées à recevoir les produits de la pêche facilitera la commercialisation intérieure du poisson de première catégorie. Beaucoup reste à faire pour développer le marché du poisson au Mozambique, essentiellement à cause des tendances de la demande et des réserves halieutiques dont regorge le pays. On considère que les investissements dans la commercialisation du poisson, qu’ils soient de petite ou de grande taille, sont rentables pour toutes les catégories de poisson, pourvu que l’approvisionnement soit régulier. Aux prix actuels, le poisson frais vendu localement pourrait concurrencer le chinchard namibien, si l’on investissait dans les installations de fabrication de glace, dans les moyens de transport et dans les chambres froides. Le secteur s’est montré disposé à investir dans les installations de manutention et de traitement si les approvisionnements pouvaient être garantis par une prise abondante. 4.6.7 Prix : Le prix du poisson frais aux points de déchargement varie selon les régions. Ils sont en moyenne de 1,30 dollar EU le kg pour le poisson de première catégorie, de 0,65 dollar EU le kg pour le poisson de deuxième catégorie et de 0,45 dollar EU (entre 0,40 et 0,50 dollar le kg) pour le poisson de troisième catégorie (soit l’équivalent de 27.040 meticais ; 13.520 meticais ; et 9.360 meticais respectivement). Ces prix peuvent être multipliés par deux ou trois dans les principaux centres urbains. Sur les marchés des villes, le prix du poisson de première catégorie varie entre 1,80 et 2,50 dollar EU le kg. L’engouement pour le poisson de première catégorie est faible au Mozambique mais on assiste maintenant à une vogue de son exportation. Le poisson séché, généralement de troisième catégorie, se vend entre 0,80 et 1,20 dollar EU le kg (soit 13.600 à 20.000 meticais) selon la qualité et le type de poisson. Tous les poissons, quelle qu’en soit la catégorie, sont séchés s’ils sont invendus. 4.6.8 Le mauvais état des routes dans la zone du projet a effectivement ruiné le développement du commerce du poisson frais sauf dans les localités les plus proches. Les sociétés locales de pêche s’efforcent de créer des débouchés pour le poisson frais à Nampula et àMontepuez. Le poisson de bonne qualité qui se serait vendu 2 à 3 dollars EU (soit l’équivalent de 34.000 à 51.000 meticais) le kg est plutôt séché et vendu à moins de 0,75 dollar EU le kg. En règle générale, on ne redoute aucune difficulté d’écoulement de la production qui résultera du projet, parce que l’excellente qualité et la régularité d’approvisionnement du poisson inciteraient de nombreuses sociétés de pêche à investir dans le traitement et la commercialisation du poisson. Plusieurs d’entre elles ont manifesté le désir pressant de s’impliquer dans la commercialisation du poisson. En outre, le projet appuiera les efforts de commercialisation grâce à l’octroi de crédit aux commerçants et aux sociétés de pêche. 4.7 Impact sur l’environnement 4.7.1 Les pratiques actuelles en matière de pêche le long des côtes des provinces de Cabo Delgado et de Haut-Nampula causent de graves dégradations à l’environnement. Les gens utilisent des moustiquaires et de grands sacs plastiques pour pêcher, ramassant tout sur leur

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passage et infligeant une profonde destruction au fond marin situé entre 0 et 15 m du plateau continental. De grandes quantités de petits poissons, d’alevins, de larves et de plantes aquatiques (l’aliment de tous les types d’espèces aquatiques) sont en train d’être emportées sans ménagement. Des coraux sont systématiquement casés ou détruits, et vendus pour la plupart aux touristes. En outre, le filet utilisé pour la pêche côtière fait l’objet d’un usage outrancier, ce qui cause d’importants dégâts, puisque les cordeaux et les lestes grattent le fond marin. 4.7.2 Le projet vise à corriger le préjudice causé à l’environnement en déportant les activités de la pêche artisanale très loin au large du plateau continental. Pour ce faire, il faudra introduire de nouvelles techniques de pêche, davantage de matériel approprié tels que des bateaux plus lourds (capables de naviguer plus au large du plateau continental) et des filets à mailles plus grandes (pour n’attraper que les poissons dont les espèces et les tailles ont été ciblées) et faire des campagnes de sensibilisation. L’évaluation des impacts négatifs éventuels du projet a révélé qu’ils étaient de portée négligeable et qu’on pouvait les enrayer ou les minimiser en prenant les mesures correctives nécessaires. Le projet a été classé dans la catégorie II du point de vue environnemental, selon les Directives de la Banque en matière d’évaluation de l’impact environnemental et social. 4.7.3 Les principaux impacts positifs du projet sont la réduction des activités humaines dans la zone écologiquement sensible le long du littoral, la conservation des espèces rares, le renforcement des capacités, la sensibilisation aux risques environnementaux, l’adduction d’eau et l’assainissement (hygiène de base). De plus, l’augmentation des revenus générés par le projet aura indirectement un impact positif sur le bien-être des populations, sur leurs conditions sanitaires grâce à une meilleure nutrition et à l’amélioration possible de l’écologie locale. 4.7.4 Les impacts négatifs éventuels sont la surexploitation des réserves halieutiques, la capture d’espèces non ciblées, la dégradation de leur milieu par l’usage de certains matériels ou de certaines pratiques de pêche, la destruction du fond marin, la dégradation des habitats sensibles situés autour des usines de traitement du poisson (FPP), la pollution et les problèmes de santé causés par les FPP et les impacts accidentels. Seulement, un plan de gestion des impacts environnementaux et sociaux sera élaboré au cours de la phase préparatoire et approuvé par MICOA et la Banque. Il fera partie intégrante du projet et l’UCP en assurera la mise en œuvre ; et il sera l’une des conditions du prêt. Un résumé de ESMP figure à l’annexe 5. 4.8 Coûts du projet 4.8.1 Les coûts totaux du projet hors taxes hors douane sont estimés à 435,3 million de méticais soit 18,50 millions d’UC, avec une composante en devise de 61%. Les calculs sont basés sur les prix en vigueur en décembre 2000, mais majorés en juin 2001 lorsque c’était nécessaire. Ces coûts ont été majorés de la hausse des prix de la manière suivante : 2% par an au titre des prochaines hausses des prix mondiaux et 5% par an pour la composante locale sur la base de l’inflation actuelle. Les dépassements de quantités de 10% ont été appliqués sur les travaux de génie civil et 5% sur la matériel. Lorsqu’on ajoute les taxes et douane (qui s’élèvent à environ 2,71 millions d’UC), le total des coûts s’élève à 21,14 millions d’UC. Un résumé des coûts par composante et par catégorie de dépenses figure aux tableaux 4.1 et 4.2 ci-après, tandis que les tableaux des coûts détaillés se situent à l’annexe I dans le volume II.

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Tableau 4.1 : Résumé des coûts du projet par composantes en millions de méticais en milliers d’UC

Composantes Devise Monnaie locale.

Total Devise Monnaielocale .

Total % de devise

Crédit prod.& commerc du poisson. 88947,2 64659,4 153606,6 3774,8 2744,1 6518,9 44 Infrastructures communautaires 63528,8 23006,6 86535,4 2696,1 976,1 3672,3 73 Renforcement des capacités 66833,8 83052,5 148378,3 2836,4 3527,3 6363,6 51 Total Coût de base 219309,9 170842,7 389727,8 9307,3 7247,5 16554,8 56 Dépassement des quantités 4944,,8 3326,0 8120,0 209,9 141,4 351,3 59 Hausse des prix 12221,2 25271,9 37477,1 518,7 1072,6 1591,3 33 Total Co 236476,5 199221,5 435324,9 10035,8 8461,5 18497,4 54

Tableau 4.2 : Résumé des coûts du projet par catégorie de dépenses en millions de méticais en millions d’UC Catégorie de dépenses

Devise M. L Total Costs Devise M. L Total % devise

Travaux de génie civil Crédit matériel de pêche Crédit matér.commerc. poisson Véhicules et motocyclettes Matériel achat poisson Matériel de bureau Autre matériel Assistance technique Indemnités du personnel Formation Salaires du personnel local Coûts d’exploit.& de mainten.

28 313,3 51 069,4

37 877,8 3 412,5

6 689,4 543,7 1 357,2

35 674,70,0

18 939,80,0

35 432,1

18 126,1 39 660,0 24 999,4

0,0 5 001,7

27,8 150,8

18 263,020 019,718 469,424 004,12 120,7

46 439,411 4902,462 877,2 3 412,5

11,691,0 571,5

1 508,0 54 297,7 20 019,737 409,224 004,137 552,8

1,20 2,17 1,61 0,15 0,28 0,03 0,06 1,51 0,00 0,80 0,00 1,50

0,77 1,68 1,06 0,00 0,21 0,01 0,01 0,78 0,85 0,79 1,02 0,08

1,97 3,85 2,67 0,15 0,50 0,04 0,07 2,29 0,85 1,59 1,02 1,59

61 56 60 100 57 75 86 66 0

50 0

94 Total Coût de base Dépassement des quantités Hausse des prix

219 309,9 4 944,8

12 221,8

170 842,7 3 326,0 25 271,9

390 152,6 8,120,0 37 477,2

9,31 0,21 0,52

7,26 0,14 1,07

16,55 0,35 1,59

56 73 32

TOTAL COUT DU PROJET 236 246,5 199 221,5 435 468,8 10,04 8,46 18,50 61

4.9. Calendrier des sources de financement et de dépenses 4.9.1 Le financement du projet sera assuré par le Fonds africain de développement (FAD), par un don FAT, le gouvernement mozambicain et les communautés bénéficiaires. Les ressources du prêt FAD d’un montant de 14,17 millions d’UC serviront à financer 100% des coûts en devise (soit 9,32 millions d’UC) et 57% des coûts en monnaie locale (4,85 millions d’UC) liés aux travaux de génie civil, à l’achat de matériel et de véhicules, à la formation du personnel, des pêcheurs et des opérateurs économiques de la filière, et à la mobilisation, organisation et formation des communautés bénéficiaires. Le don FAT d’un montant de 1,73 million d’UC servira à financer les coûts en devise et en monnaie locale liés à la composante Renforcement institutionnel qui renferme essentiellement l’Assistance technique, les prestations de consultants, la mobilisation et la formation des communautés bénéficiaires. Le financement total FAD sera de 15,90 millions d’UC soit 86% du coût total du projet. La contribution du GM, à hauteur de 2,01 millions d’UC, soit 11% du coût total du projet, couvrira les salaires du personnel local affecté à la mise en œuvre du projet, les charges locatives et d’équipements collectifs des bureaux pour l’Unité de coordination du projet et ses charges de fonctionnement. Par ailleurs le GM supportera toutes les taxes et tous les droits de douane qui s’élèvent à 2,71 millions d’UC. Les communautés bénéficiaires contribueront pour 0,61 million d’UC, équivalant à 4% du coût total du projet, en payant 10% du coût des articles vendus à crédit, afin de démontrer leur adhésion au projet et d’exprimer leur engagement total. Le plan de financement du projet figure au tableau 4.3.

Tableau 4.3 : Sources de financement (en millions d’UC)

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Source Devise Monnaie locale Coût total % du

Total Prêt FAD 9,32 4,85 14,17 85,0

Gouvernement 1,91 1,91 11,0 Bénéficiaires 0,61 0,61 4,0

TOTAL 9,32 7,37 16,59 100

Don FAT 0,72 1,01 1,73 94,0 Gouvernement 0,00 0,10 0,10 6,0

Total 0,72 1,11 1,83 100,00

4.9.2 La contribution du FAD au financement des coûts totaux du projet se justifie pour plusieurs raisons. La première : le Mozambique a mené avec succès un programme de réformes économiques. La rigueur de son programme de réformes axées sur les lois du marché et l’amélioration de sa gestion économique ont produit des effets spectaculaires qui l’ont révélé comme étant le pays africain sud-saharien à la croissance économique la plus rapide. La croissance annuelle réelle de son PIB, qui avoisine 8,3% depuis 1994, est passée à deux chiffres sur deux années successives à savoir 1997 et 1998. Tout porte à croire qu’elle se poursuivra entre 1999 et 2000. Par voie de conséquence, l’environnement macroéconomique général actuel est extrêmement favorable. L’inflation a chuté de 70% en 1994 à 5,8% en 1997 et est passée en dessous de zéro à la fin de l’année 1998, suite aux politiques budgétaires et monétaires vigoureuses. En fait le taux d’inflation qui en 1998 se situait à –1,3%%, c’est-à-dire bien en dessous de la barre des 6,5%, a créé le sentiment que la politique monétaire est trop rigoureuse et susceptible de freiner la croissance. La deuxième raison : le pays a souffert de graves cataclysmes naturels qui ont lourdement pesé sur les ressources nationales et ont entravé sa capacité à financer des programmes de développement. 5. MISE EN ŒUVRE DU PROJET 5.1 Organe d’exécution 5.1.1 Le Ministère des pêches jouera le rôle d’organe d’exécution par le biais de son Institut de développement de la pêche artisanale (IDPPE) qui se chargera de la gestion et de la coordination quotidiennes. 5.2 Dispositions institutionnelles 5.2.1 Une Unité de coordination du projet (UCP) sera créée au sein de l’IDPPE. L’UCP sera dirigée par un Coordinateur de projet (CP) assisté d’un Gestionnaire financier et d’un Chargé de la planification, du suivi et de l’évaluation. Le GM affectera au projet des fonctionnaires mozambicains justifiant d’une expérience préalable dans la gestion des programmes ayant été financés par des bailleurs de fonds. Les CV de ces fonctionnaires auront été au préalable soumis au Fonds, en vertu des conditions régissant le prêt. Le CP sera chargé de coordonner et de mettre en œuvre les activités du projet : la préparation des dossiers d’appel d’offres, le processus d’attribution des marchés, l’organisation de la formation, les rapports trimestriels et les dispositions en vue des audits externes à soumettre au Fonds. Faute de personnel en nombre suffisant à l’IDPPE, il importe de renforcer l’UCP par des Assistants techniques (AT) dans les domaines de la Gestion de la Biologie/Environnement marins, de la commercialisation du poisson, du rôle des femmes dans le développement et de l’adhésion populaire. Les AT assureront l’expertise et la formation du personnel de l’IDPPE.

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5.2.2 Comité directeur du projet. Le projet s’appuyera sur les comités existants pour coordonner et superviser les activités pertinentes. Au niveau central, le Conseil consultatif du MOF, présidé par le Ministre et comprenant les Directeurs de toutes les agences, y compris l’IDPPE, sera chargé du soutien stratégique et de la coordination générale, tandis que le Conseil consultatif de l’IDPPE supervisera les opérations et la mise en œuvre du projet. Dans chaque province participante, il sera mis sur pied un Comité de coordination présidé par le Gouverneur provincial, pour superviser les activités du projet. Seront membres des Comités provinciaux de coordination, les agences impliquées dans la mise en œuvre, les représentants des groupes et administrateurs de district bénéficiaires et certaines autres institutions concernées. Ces dispositions feront partie des conditions du prêt. 5.2.3 Modalités de mise en œuvre. La vulgarisation des techniques de pêche et la formation des bénéficiaires seront la responsabilité des délégations provinciales de l’IDPPE à Cabo Delgado et à Nampula et des antennes qu’il devra mettre en place. Les démonstrations des techniques de pêche seront faites par le personnel de l’IDPPE chargé de la vulgarisation. L’UCP suivra, avec le concours des experts, le processus de regroupement des bénéficiaires en associations et en comités. Les questions de genre rencontrés à l’occasion du projet seront abordées par le biais de plusieurs mécanismes. L’expert en questions de genre au sein de l’UCP organisera les séances de formation à la sensibilisation aux questions de genre à l’intention des communautés participantes et du personnel chargé de la mise en œuvre du projet, afin de veiller à la parité hommes-femmes dans les multiples composantes du projet. Les bénéficiaires du sexe féminin seront tout particulièrement visées pour le micro-crédit, la formation aux techniques de pêche et aux pratiques commerciales. De plus, l’expert en questions de genre au sein de l’UCP, en collaboration avec le Ministère de la Femme, élaborera et mettra en œuvre le rapport de l’étude sur Femme et développement ; rapport qui identifiera les questions d’inégalité entre les sexes, définira les indicateurs de suivi de la prise en compte de l’égalité entre les sexes et mettra en œuvre les stratégies de résolution de ces problèmes dans le cadre du projet. L’Institut de recherche halieutique (IIP) sera chargé de l’évaluation et du suivi des ressources, et la Direction provinciale de la pêche sera chargée des statistiques et de la réglementation sur la pêche. À cet effet , l’IDPPE travaillera avec ces institutions Administration du crédit 5.2.4 En vertu de sa mission, le FFP sera chargé de gérer les fonds du crédit aux taux d’intérêt du marché. Il est proposé que les fonds affectés au crédit, estimés à 6,79 millions d’UC, soient confiés au FFP, qui à l’occasion signera un accord précis avec le Gouvernement. Pour lui faciliter la tâche, il est proposé de nommer un Spécialiste de crédit au FFP. Toutes les institutions financières non bancaires inscrites auprès de la BOM seraient éligibles aux prêts subsidiaires. Elles signeront à cette fin un accord avec le FFP qui agira au nom du Gouvernement. Les décaissements se feront à la demande. Le FFP, aidé de l’UCP, sera chargé de vérifier si les demandes de prêt ont trait aux activités de pêche dans la zone du projet, et prendra les dispositions pour que la BOM libèrent les fonds. Le FFP assurera la tenue des comptes, soumettra des relevés chaque fois que la BOM et la BAD le solliciteront, et conservera soigneusement les documents présentés par les intermédiaires financiers non bancaires qui participent au projet. 5.2.5 Les institutions financières participantes, telles que FFPI, GAPI, CARE, AMODER, etc rétrocèderont aux petits pêcheurs, entrepreneurs et commerçants, soit en suivant l’approche classique avec garantie, ou en adoptant l’approche de la responsabilité solidaire de

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groupe. Cette dernière approche ne nécessite pas la définition de modalités et conditions et de critères d’éligibilité entre les groupes cibles, et les institutions participantes supportent aussi l’intégralité des risques de l’opération. Il est proposé la grille des taux d’intérêt suivante : le FFP prêtera aux Institutions de micro-finance (IMF) aux taux variant entre 14 à 16% (c’est le taux actuel pratiqué par FFP) et les IMF les retrocèderont aux bénéficiaires finals entre 18 et 28%, qui est le taux d’intérêt actuel pratiqué sur le marché. Les PFI recouvreront les prêts auprès des bénéficiaires et rembourseront le FFP, créant ainsi un fond de roulement autonome. Pour l’analyse financière, on suppose un taux d’intérêt de 20%. L’IDPPE et l’UCP seront chargés de prodiguer des avis techniques aux emprunteurs des institutions financières. Pour amoindrir le coût de l’administration du crédit, le projet aidera les pêcheurs et autres petits emprunteurs à préparer leurs demandes de prêts et les institutions financières à faire l’évaluation technique des prêts. 5.3 Formalités d’acquisition 5.3.1 Toute acquisition de biens, travaux et services financés par la Banque se fera conformément aux Règles de procédure d’acquisition des biens et services à la Banque et si nécessaire aux Règles de procédure en matière d’utilisation des consultants. Les méthodes d’acquisition sont discutées avec l’Emprunteur et seront réaffirmées lors des négociations de prêt.

Tableau 5.1 : Résumé des formalités d’acquisition (montants en UC)

Catégories de dépenses AON AUTRES LR TOTAL 1. Travaux de génie civil 1.1 Bâtiments 602,0 (573,4) 602,0 (573,4) 1.2 Voies d’accès 1 187,3 (1 187,3) 1 187,3 (1 187,3) 1.3 Adduction d’eau 151,9 (151,9) 151,9 (151,9) 1.4 Débarcadères 354,4 (294,2) 354,4 (294,2) 2. Biens 2.1 Véhicules et motocyclettes 146,4 (146,4) 146,4 (146,4) 2.2 Matériel 623,0 (623,0) 623,0 (623,0) 3. Services 3.1 AT & Services de consultants 2 365,9 (2 365,9) 2 365,9 (2 365,9) 3.2 Autres services 987,2 (987,2 987,2 (987,2) 3.3 Formation 1 725,5 (1 725,5) 1 725,5 (1 725,5) 4. Divers 4.1 Charges d’exploitation 1 757,0 (1 049,6) 1 757,0 (1 049,6) 4.2 Salaires du personnel local 1 187,8 (0,0) 1 187,8 (0,00) 4.3 Crédit 7 409,0 (6 794,6) 7 409,0 (6 794,6)

Total 4 052,2 (3 963,4) 12 079,3 (9 569,7) 2 365,9 (2 365,9) 18 497,4 (15 898,7)

Les chiffres entre parenthèses sont des montants financés par le FAD.

5.3.2 Travaux de génie civil . L’acquisition des travaux de génie civil pour la construction des bâtiments à usage de bureau à Pemba et dans plusieurs autres localités d’un montant de 851.000 UC sera entièrement financée par le FAD et réalisée selon les procédures d’appel d’offres à l’échelon national (AON). Cette procédure a été préférée en raison du montant et du caractère éparpillé des travaux (15 sites géographiquement éparpillés). Le pays compte suffisamment d’entreprises nationales capables de réaliser ces travaux. Les marchés des travaux de réhabilitation des routes estimés à 1,19 million d’UC et ceux des infrastructures d’adduction d’eau à quelque 151.000 UC seront attribués par voie d’appel d’offres à l’échelon national sous la supervision des Directions provinciales du Ministères des Travaux publics. Il est prévu pour la réhabilitation des routes d’attribuer 10 marchés d’une valeur de 119.000 UC chacun, en raison essentiellement de la taille modeste des travaux, de leur caractère géographiquement éparpillé dans la zone du projet et de l’existence d’entreprises locales capables de les exécuter.

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5.3.3 Biens Le marché de fourniture des véhicules et motocyclettes, d’une valeur de 146.000 UC, sera attribué par voie d’appel d’offres à l’échelon national. Il existe dans le pays suffisamment des agences de fournisseurs internationaux capables d’offrir des prix compétitifs. Il en sera de même des marchés de mobiliers de bureau et autre équipement dont la valeur est estimée à 96.000 UC. Il s’agit de plusieurs lots de matériel tels que ordinateurs, photocopieurs, climatiseurs, et du mobilier fabriqué sur place. Les marchés du matériel de transformation du poisson à installer dans les centres de traitement du poisson, estimés à 529.000 UC seront en revanche attribués par voie d’appel d’offres international (AOI), compte tenu des montants en jeu. 5.3.4 Services de consultant et formation Tous les consultants requis pour le projet seront recrutés par voie de libre concurrence, à partir d’une liste restreinte, conformément aux "Règles de procédure en matière d’utilisation de consultants". La formation, intéressant aussi bien le personnel commis au projet que les bénéficiaires, est estimée à 1,73 million d’UC et sera financée directement par des institutions spécialisées. 5.3.5 Crédit (6,79 millions d’UC) Les biens à acquérir à partir des fonds alloués au crédit, seront fournis par les bénéficiaires respectifs conformément aux pratiques commerciales bien établies, acceptables par la Banque. Il s’agira de bateaux de pêche et de leurs attirails (pour environ 3,89 millions d’UC), d’usines de production de glace, de camionnettes et de camions frigorifiques pour la commercialisation du poisson (évalués à environ 2,91 millions d’UC) et de micro-projets pour les groupes de femmes (valeur 550 UC). 5.3.6 Procédures d’examen. Le texte d’un Avis général de passation de marché sera retenu d’un commun accord avec l’IDPPE et publié dans le Forum du développement sur approbation du de la proposition de prêt par le Conseil d’administration. Sous réserve de l’examen et de l’approbation par le Fonds avant leur publication :

Avis spécifique de passation de marché Dossiers d’appel d’offres ou Demandes de propositions relatives aux

services de Consultants Rapports sur le dépouillement des offres ou Rapports sur l’évaluation des

propositions relatives aux services de consultants requis, y compris les recommandations sur l’attribution du marché.

5.4 Calendriers de supervision et d’exécution 5.4.1 La réalisation du projet durera 6 ans de 2002 à 2007. Les deux premières années seront essentiellement consacrées au renforcement des capacités des institutions chargées de sa mise en œuvre, à l’organisation des communautés bénéficiaires et à la collecte des données. Il est prévu qu’au cours de la première année, le projet mette en place l’UCP et recrute des ONG nationales, des Assistants techniques nationaux et internationaux et des Consultants. Les activités du projet seront menées comme indiquées à l’annexe 3. Le projet démarrera immédiatement après la signature du prêt, prévue pour décembre 2001, après quoi, il sera supervisé au moins une fois par an.

Tableau 5.2: Calendrier des dépenses par composantes (en milliers d’UC)

Composantes 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Total 1. Crédit en faveur prod. et commer. poisson 548,9 752,9 1 350,6 2 502,2 1 487,0 765,4 7 409,02. Infrastructures communautaires 287,1 945,6 782,9 908,4 925,8 315,2 4 164,9

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3. Renforcement capacités institutionnelles 2 284,9 1 888,8 1 013,9 755,6 526,3 454,0 6 923,5 Total 3 120,9 3 586,8 3 147,4 4 166,2 2 939,1 1 534,6 18 497,4,

Tableau 5.3 Calendrier des dépenses par source de financement (en milliers d’UC)

Sources de financement 2002 2003 2004 2005 2006 2007 TOTAL FAD FAT Bénéficiaires Gouvernement Taxes (Gouvernement)

2 073,2 717,3 17,5

312,9 (269,0)

2 612,9621,341,0

311,6(384,1)

2 528,3193,587,4

338,2(508,3)

3 412,0202,0197,1355,1

(775,9)

2 373,8 0,0 185,6 379,7

(524,5)

1 162,2 0,0 58,6

313,8 (264,3)

14 165,0 1 734,0 587,22 011,2

(2 726,0)TOTAL 3 120,9 3 586,8 3 147,4 4 166,2 2 939,1 1 534,6 18 497,4

5.5 Formalités de décaissement Les fonds destinés au projet seront décaissés selon le calendrier de dépenses par composante et par source de financement comme l’indiquent les tableaux 5.2 et 5.3 respectivement. Le Gouvernement ouvrira un compte dans une banque commerciale au nom du projet pour accueillir les fonds fournis par le FAD, lesquels seront décaissés suivant un programme annuel, préalablement approuvé par le Gouvernement et le FAD. D’autres décaissements liés au projet seront effectués selon les procédures en vigueur. La contribution du Gouvernement aux coûts du projet sera déposée par tranche annuelle sur un compte spécial ouvert à la Banque du Mozambique, comme l’indique le tableau 5.3. 5.6 Suivi et évaluation 5.6.1 Le suivi et l’évaluation du projet seront confiés au Chargé de la planification, du suivi et de l’évaluation au sein de l’UCP. La Banque du Mozambique et le Ministère du Plan et des Finances assureront périodiquement le suivi de l’ensemble de la mise en œuvre du projet. L’UCP est tenue de fournir des rapports trimestriels avant chacune des réunions du Comité de coordination à l’échelon national, à l’échelon de l’IDPPE et à l’échelon provincial. Une première enquête socio-économique et sur les problèmes de genre sera menée dans les six premiers mois qui suivent le démarrage du projet en vue de définir les paramètres devant servir d’indicateurs vérifiables. Un examen à mi-parcours sera effectué au cours de la quatrième année, et servira de base pour modifier l’approche du projet si nécessaire. 5.6.2 L’IDPPE préparera les plans de travail annuels, les rapports d’activité trimestriels (selon le modèle de présentation du Groupe de la Banque) et annuels indiquant l’avancement des travaux et des passations de marchés, ainsi que les dépenses, conformément aux exigences du FAD. Les rapports trimestriels devraient parvenir au FAD dans les deux mois qui suivent leur établissement, tandis que les rapports annuels devraient être soumis avant la fin du mois de mars de chaque nouvelle année. Un rapport d’achèvement de projet sera soumis par le MOF dans les six premiers qui suivent l’achèvement du projet. 5.7 Établissement de rapports financiers et vérifications des comptes 5.7.1 L’IDPPE devra tenir les registres financiers selon des pratiques comptables reconnues et s’assurer que tous les comptes du projet soient audités annuellement par un Commissaire aux comptes agréé aussi bien par le GOM que par le FAD. Les rapports correspondants seront régulièrement soumis au Fonds pour examen. Des ressources ont été dégagées pour recruter un Commissariat aux comptes de renommée internationale. L’UCP sera chargée de déposer à temps les états financiers annuels. L’utilisation et la demande de fonds de crédit confiés au FFP feront l’objet d’un audit séparé. Les états financiers certifiés

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intégralement audités portant sur l’exercice précédent seront soumis au FAD dans les six premiers mois qui suivent la clôture dudit exercice. 5.8 Coordination de l’aide 5.8.1 Le Mozambique est l’un des premiers bénéficiaires de l’aide au développement en Afrique. La plupart des bailleurs de fonds, tant multilatéraux que bilatéraux y sont présents. Le pays jouit d’une bonne réputation auprès de la communauté des bailleurs de fonds. La coordination de l’aide extérieure est assurée par le Ministère du Plan et des Finances et par la Banque du Mozambique. Des groupes de travail sectoriels, réunissant le Gouvernement, la communauté des bailleurs de fonds et les ONG représentés à Maputo, ont été mis sur pied. Ils planchent sur la coordination des investissements dans les domaines : de la santé, de l’éducation, des transports, de l’agriculture, de l’approvisionnement en pétrole et du soutien aux importations. 5.8.2 Au Mozambique, l’une des préoccupations importantes de tous les secteurs de développement, a toujours été de rationaliser les projets financés par les bailleurs de fonds afin d’en assurer la coordination et de mettre le Gouvernement en position d’animateur. Certes le sous-secteur de la pêche artisanale est moins complexe que certains autres, mais la question demeure quant à la coordination des actions des bailleurs de fonds à l’intérieur d’un cadre étatique d’orientation, de stratégie et de financement. Les alliances avec les principaux donateurs (notamment le FIDA) et l’harmonisation des approches ont été poursuivies durant la formulation du projet de développement de la pêche artisanale, et le projet a été conçu avec la participation et le soutien sans réserve de toutes parties prenantes – gouvernement, bailleur de fonds, ONG et secteur privé – dans le souci de parvenir au consensus auprès des parties prenantes. L’approche du projet s’inscrit dans les stratégies sectorielles de développement et aidera à promouvoir l’investissement privé. 6. DURABILITÉ ET RISQUES DU PROJET 6.1 Charges récurrentes Les charges récurrentes du projet sont estimées à 3,22 millions d’UC (soit 75,74 milliards de méticais) pour les six années de mise en œuvre. Au terme du projet, les charges récurrentes annuelles seront d’environ 0,66 millions d’UC (soit 15,53 milliards de méticais), essentiellement liées aux salaires du personnel, à l’exploitation et à la maintenance des véhicules, du matériel bureautique, des routes et des infrastructures d’adduction d’eau. L’entretien des trous de sonde et des puits relèvera de la compétence des comités de gestion élus par les communautés d’utilisateurs et formés à cette fin. Les autres charges récurrentes seront facilement intégrées au budget récurrent du Gouvernement. 6.2 Durabilité du projet Les 8.800 tonnes métriques de prise supplémentaire par an représenteraient à peu près 38% de ressources totales disponibles estimées à quelque 32.000 tonnes métriques. Ce niveau de prise est considéré comme soutenable. Par ailleurs, le projet va entreprendre des évaluations régulières des ressources pour garantir la prise continuelle des différentes espèces. La participation de la communauté à la gestion des ressources, à l’entretien des infrastructures offertes par le projet favorisera l’adhésion populaire. Les activités du projet – production et commercialisation de poisson – sont l’affaire du secteur privé dont le mobile est de réaliser

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des bénéfices. Les revenus supplémentaires que le projet va générer sont intéressants et donc inciteraient les pêcheurs et les commerçants à continuer d’y participer. Après leur construction, le centre et les points de déchargement du poisson seront remis aux bénéficiaires après les avoir formés à la gestion. Les utilisateurs auront à payer des taxes qui seront fixées d’un commun accord en fonction de la quantité de poissons traités. Les élections de gestion seront élus à cette fin. Le renforcement des communautés et des institutions publiques chargées de la pêche (IDPPE, IIP, FFP, etc) permettra d’offrir des prestations de services efficaces aux communautés de pêcheurs. Le fonds de crédit sera exploité comme un fonds de roulement pour le rendre autonome. Ce qui garantira la durabilité des avantages. L’introduction de la nouvelle technologie sera progressive et s’appuiera sur l’ancienne à laquelle les pêcheurs sont déjà habitués. 6.3 Risques majeurs et mesures correctives Les risques majeurs liés à la mise en œuvre du projet et les mesures correctives proposées sont analysés ci-après : i) Investissements du secteur privé : Les initiatives visant au développement des communautés locales seront certes directement gérées par le projet, mais pour les activités de commercialisation, il n’en sera pas de même, puisque ces dernières seront gérées par les entreprises privées. Si les termes de l’échange et la concurrence au niveau des opportunités d’investissement n’incitent pas à investir dans la pêche et dans la commercialisation du poisson, il sera difficile pour le projet de produire les effets escomptés. Comme mesures correctives, le projet mettra au point une véritable base de données pour mieux appréhender les marchés, les processus, les opportunités et les contraintes y afférents. Il travaillera aussi avec les pêcheurs et les commerçants pour mettre au point des options économiquement avantageuses pour l’une et l’autre partie, et leur en faciliter la mise en œuvre. Parallèlement, il financera des études d’investissement/plans d’action pour les entreprises désireuses de travailler avec les petits pêcheurs. ii) Capacité de l’IDPPE : Il serait probablement difficile pour l’IDPPE de gérer efficacement un projet qui couvre une aire géographique aussi vaste et qui comporte une gamme aussi variée d’initiatives. Le manque de compétences techniques pourrait constituer un facteur limitant qui entraverait la mise en œuvre du projet ; les multiples tâches et la charge de travail que le projet imposera aux agents chargés de la vulgarisation sont une particulière source d’inquiétude. Ce risque sera atténué puisque le rythme d’exécution du projet a été conçu en conséquence. Pour valoriser les compétences, le projet consentira un gros effort en faveur de la formation en vue de renforcer la capacité de l’IDPPE et des institutions associées. iii) Entretien des routes du projet : Le manque d’entretien ou l’inefficacité de l’entretien des routes que le projet aura réhabilitées est un problème pour NAFP, comme c’est souvent le cas des projets de routes au Mozambique et ailleurs. Il pourrait en être le cas pour ce projet. Comme mesure corrective, le projet a prévu un financement – pour les deux premières années de la vie du projet – pour l’entretien des routes qu’il aura réhabilitées avant que le GOM et les communautés ne prennent la relève. Le GOM s’est engagé à le faire et ce sera l’une des conditions du prêt. 7. AVANTAGES DU PROJET 7.1 Analyse financière

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7.1.1 Le volume annuel de prise d’un pêcheur en pirogue est d’environ 2 tonnes de poisson, d’une valeur marchande totale de 760 dollars EU. Ce revenu sera sensiblement accru si la pêche est pratiquée au large et efficacement. Le revenu annuel que procure la pêche au moyen d’une embarcation en plastique renforcé à la fibre de verre tournerait autour de 2.800 dollars EU, tandis que celui d’une embarcation du même type mais de 7 mètres de long, atteindrait 15.900 dollars EU l’an. Le revenu tiré des bateaux de pêche en bois varie entre 4.720 dollars EU, dans le cas de bateau réformé , et de 10.120 dollars EU dans le cas de nouveaux bateaux. Ces revenus révèlent que tous les bateaux qui seront introduits par le projet sont rentables, et attestent que l’investissement des pêcheurs comme le prévoit le projet vaut la peine d’être tenté. Ce, d’autant plus qu’en milieu rural le revenu par habitant est estimé à 1 dollar EU par jour. 7.1.2 De même, les investissements que les entrepreneurs auront consentis pour la transformation et la congélation du poisson et pour la fabrication de la glace vont être profitables. Il n’a pas été possible d’obtenir toutes les données techniques et les plans d’action qu’il faudrait pour entreprendre une analyse financière complète. N’importe comment, si l’on compare les moyens financiers, qu’il faut pour congeler une tonne de poisson et pour fabriquer une tonne de glace, avec le prix de vente du produit, on s’aperçoit que les investisseurs vont obtenir des bénéfices très intéressants. À supposer qu’une usine de cette taille vende 1.000 tonnes de poisson congelé par an, le revenu serait de 140.000 dollars EU, ce qui apparaît comme étant absolument intéressant. La marche bénéficiaire élevée que l’on observe à l’heure actuelle et qui traduit la faiblesse de l’offre, ne résistera pas à la concurrence et un prix intermédiaire de 60 dollars la tonne pourrait intervenir. Même s’il en était ainsi, cela donnerait encore un revenu net de 20 dollars EU la tonne, ce qui fait approximativement 30.000 dollars EU pour une usine à glace d’une capacité de 5 tonnes sur une période supposée de 300 jours de fonctionnement. 7.2 Analyse économique 7.2.1 Il a été menée sur le projet, une analyse économique dans laquelle, seule la production supplémentaire de poisson est perçue comme un avantage quantifiable dudit projet. Les résultats du projet ont été évalués à leur prix financier : 1 dollar EU par kg pour le poisson de première catégorie ; 0,60 dollar EU pour le poisson de deuxième catégorie ; et 0,40 dollar EU le kg pour le poisson de troisième catégorie. Pour la première, destinée à l’exportation, il a été décidé de ne pas prendre pour base de calcul le meilleur prix paritaire à l’exportation pour éviter d’aboutir à la surestimation des profits. Aucune allusion n’a été faite à la valeur résiduelle des bateaux et autre matériel qui seront fournis dans le cadre du projet. Le calcul des résultats du projet s’est basé sur les types de bateaux signalés à l’annexe 2 volume II. La production supplémentaire a été calculée selon chacun des types figurant à cette même annexe. 7.2.2 Les coûts du projet, hors taxes hors douane, ont été inclus dans le décompte global. Les coûts financiers des véhicules, des attirails et des moteurs de bateaux sont frappés de 100% de taxes et douane, tandis que les autres matériels, équipements et travaux de génie civil sont taxés au taux de 17%. Tous les bateaux auront une durée de vie de 20 ans, à l’exception des bateaux réformés en bois de 7 m de long, qu’il convient de remplacer tous les 6 ans. Les moteurs hors-bord qui propulseront les bateaux seront renouvelés tous les 4 ans, et ce renouvellement a été naturellement pris en compte dans l’analyse des coûts. La durée de vie des attirails de pêche proposés varie entrer 1 et 5 ans. Leur renouvellement a été inclus

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dans l’analyse selon le calendrier prévu à l’annexe 4. A partir de ces hypothèses, le calcul du taux de rentabilité économique (TRE) sur 20 ans a donné un résultat de 25%, ce qui est un taux de rentabilité intéressant qui confirme la validité du projet tel qu’il est conçu. 7.3 Analyse de l’impact social 7.3.1 Les communautés de pêcheurs de la zone du projet sont en grande partie constituées de familles à faible revenu qui vivent du poisson qu’ils pêchent ou qu’ils attrapent près de la berge. On compte plus de 20.000 pêcheurs et leurs familles au sein de ces communautés, qui représentent les premiers bénéficiaires du projet. En plus de ceux-ci, on estime à plus de 300 les personnes vivant du commerce du poisson, et un nombre plus important qui s’adonnent à la transformation du poisson, à la fabrication des embarcations de pêche, à l’artisanat sous toutes ses formes, à la fabrication et la vente de filets de pêche, et d’autres activités économiques, et qui vont également jouir des retombées du projet. Autres bénéficiaires du projet, les nombreuses familles qui travaillent le long des routes réhabilitées par le projet. Dans ces communautés, les familles vivant de la collecte des fruits de mer sont considérées comme relativement plus pauvres. Le projet ambitionne d’améliorer les revenus des pêcheurs qui ne possèdent pas de bateaux, en mettant à leur disposition du matériel de pêche approprié, tel que filets maillants pour la pêche à gué, les compas d’ellipse à treille pour la pêche aux crevettes, et les filets à trappes pour la pêche aux mulets. Cette aide aux personnes ne possédant pas d’embarcations de pêche est considérée comme le prélude à l’octroi de prêts pour l’acquisition de bateaux de pêche. L’impact sur la réduction de la pauvreté sera positif, puisqu’il se traduira par une amélioration directe des revenus tant chez les hommes que chez les femmes. 7.3.2 Le regroupement en associations va aider à s’affranchir de l’autorité centrale et jeter les bases qui serviront par la suite de socle à l’autonomie de la communauté. Le renforcement des communautés va responsabiliser les bénéficiaires cibles à développer leurs aptitudes à la planification et à la prise de décision. En bref, les associations permettront aux pêcheurs de prendre des initiatives et de s’impliquer à fond dans une gamme variée de projets de développement rural. Elles permettront également aux communautés cibles de se prendre en charge dès le démarrage du projet et de soutenir les activités du projet une fois achevé. 7.3.3 La prise en compte des considérations d’égalité des chances, la création d’associations féminines et leur renforcement offrira aux femmes des occasions de participer à la résolution des problèmes qui les concernent au premier chef. Elles jouiront en particulier d’une plus grande autonomie et d’un plus grand pouvoir de négociation dans la communauté. Elles pourront s’offrir n’importe quel attirail de pêche. De plus, la collecte de poulpe, chasse gardée des femmes, connaîtra une amélioration qualitative grâce à l’introduction d’un nouveau système de pots en terre. L’avantage majeur pour les femmes se traduira par une plus grande valeur marchande de la poulpe 7.3.4 grâce à l’introduction du piège. La méthode de pêche utilisée jusque là suppose l’utilisation de barbelés qui piquent et blessent la poulpe, causant ainsi la baisse de son prix de vente. 7.3.5 Au nombre de certains autres avantages pour les femmes, notons les opportunités d’emploi dans le domaine de la fabrication des filets maillants. Sur l’île Ibo, les femmes pratiquent déjà la fabrication des filets, et puisque le projet nécessite une utilisation intensive de filets maillants, il serait logique que les femmes saisissent cette offre d’emploi. De plus, les

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organisations de commercialisation qui ont recours au crédit pour monter des unités de transformation dans les grands centres auront besoin de main d’œuvre. La transformation du poisson a toujours été l’apanage des femmes, et bien qu’il n’y ait pas eu de précédents dans cette zone, on espère que les femmes vont jouer ce rôle. 7.3.6 On pense que grâce au développement des activités liées directement ou indirectement à la pêche, les avantages économiques seront divers, aboutissant à un accroissement des revenus des ménages. La répartition et l’accès équitables aux ressources va accroître la production. Les facilités de déplacement pour commercialiser des produits de meilleure qualité auront une incidence directe sur l’augmentation des revenus. D’autres impacts positifs du projet seront la sensibilisation accrue au VIH/SIDA, l’amélioration des systèmes d’adduction d’eau, d’assainissement et des infrastructures communautaires de base. 7.4 Analyse de sensibilité 7.4.1 L’analyse de sensibilité a été menée en se servant des valeurs critiques, et ceci démontre que le projet n’est pas particulièrement sensible à l’augmentation raisonnable des coûts ou à la baisse raisonnable des avantages . Pourtant, il est relativement plus sensible à la baisse des avantages qu’à l’augmentation des coûts. Par exemple, pour réduire à 12%le TRE il faut que les coûts augmentent de 50%, mais que les avantages ne baissent que de 34% si l’on veut obtenir le TRE. Heureusement, les avantages du projet et la pérennité de leurs effets ont été calculés à partir d’hypothèses prudentes ; il est donc peu probable qu’ils connaissent une baisse significative. Le projet n’est pas non plus particulièrement sensible aux retards dans la concrétisation de ses effets. Un retard de deux ans dans l’accumulation des avantages donnerait toujours un TRE de 16%. 8. CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET CONDITIONS D’APPROBATION DU PRÊT 8.1 Conclusion 8.1.1 Le GM s’est engagé à accroître le développement de la pêche artisanale comme l’indique clairement le Plan directeur pour le développement des ressources halieutiques. Le projet donnera une accélération à la production halieutique en aidant les petits pêcheurs à se déployer au large, grâce à une technologie améliorée, à la formation aux nouvelles pratiques et à l’octroi de crédit pour l’acquisition de bateaux et d’attirails de pêche. Il aidera en outre les commerçants et autres opérateurs du secteur à augmenter le prix du poisson en le conservant frais et en le vendant sur les marchés où la demande est la plus forte. Grâce à quatre types de bateaux, les revenus supplémentaires annuels vont se situer entre 2.788 dollars EU pour les pirogues en plastique renforcé à la fibre de verre (PRFV) ; 4.700 dollars EU pour les embarcations en bois réformées de 7 m de long ; 10.120 dollars EU pour le nouveau bateau en bois de 7 m de long ; et 15.900 dollars EU pour les bateaux en PRFV de 7 m de long. De tels revenus sont extrêmement intéressants pour les pêcheurs et constitueront la principale incitation à la relance de la pêche dans la zone du projet. La production supplémentaire de poisson sera de 8.800 tonnes métriques par an à compter de la 9ème année du projet. Le projet aidera, outre les pêcheurs, les commerçants et autres opérateurs du sous-secteur à investir dans les activités de commercialisation du poisson. En admettant qu’au départ, la congélation du poisson à vendre sur le marché intérieur soit la principale activité, le revenu net d’une usine à glace d’une capacité 5 tonnes tournerait autour de 30.000 dollars EU, ce qui

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est tout à fait intéressant. Le TRE est estimé à 25%, ce qui indique que l’investissement dans le projet vaut la peine d’être tenté. 8.1.2 Ce projet est socialement attendu et écologiquement sain, techniquement faisable et économiquement viable. Il demeure l’une des priorités de la stratégie de développement des ressources halieutiques que s’es fixée le gouvernement mozambicain, et il s’inscrit dans la Vision du Groupe de la Banque et dans sa stratégie pour le Mozambique. 8.2 Recommandations et conditions d’approbation du prêt 8.2.1 Il est recommandé qu’un prêt de 14,17 millions d’UC et un don de 1,74 million d’UC sur les ressources du FAD soient accordés au gouvernement du Mozambique pour la mise en œuvre du projet tel que décrit dans le présent rapport sous réserve des conditions particulières suivantes : A. Conditions préalables à l’entrée en vigueur L’entrée en vigueur de l’Accord de prêt et du Protocole d’accord de don est soumise au respect par l’Emprunteur/Bénéficiaire des dispositions de la section 5.01 des Conditions générales applicables aux accords de prêt et aux accords de garantie du Fonds et de la section 4.01 des Conditions générales applicables aux activités du FAT. B. Condition préalables au premier décaissement Les obligations du Fonds relatives au premier décaissement du prêt et du don sont soumises à l’entrée en vigueur de l’Accord et du Protocole et au respect par l’Emprunteur des conditions suivantes. L’Emprunteur devra :

i) mettre en place l’UCP au sein de l’IDPPE et y affecter du personnel, dont les curriculum vitae devront être préalablement approuvés par le Fonds, aux postes de Coordonnateur de Projet, de Contrôleur financier et de Chargé de planification et d’évaluation (paragraphe 5.2.1)

ii) prouver à la satisfaction du Fonds que le Conseil consultatif national du Ministère des pêches et le Comité provincial de coordination à Nampula et à Cabo Delgado ont été mis sur pied pour superviser la mise en œuvre du projet (paragraphe 5.2.2)

iii) conclure un accord convenable avec le FFP à des modalités et conditions agrées par le Fonds pour la gestion des ressources affectées aux projets (paragraphe 5.2.5)

iv) ouvrir un compte spécial auprès d’une banque commerciale agréée par le Fonds sur lequel seront déposés les produits du prêt (paragraphe 3.5.1)

v) ouvrir un compte spécial auprès d’une banque commerciale agréée par le Fonds sur lequel seront déposés les produits du prêt devant servir à l’octroi de crédits (paragraphe 5.2.5)

vi) s’engager à entretenir les voies d’accès réhabilitées par le projet (paragraphe 6.3.1)

C. Autres conditions Le GM devra :

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i) recruter dans les six premiers qui suivent l’entrée en vigueur de l’accord de

prêt le personnel de l’Assistance technique (paragraphe 5.2.1) ii) établir des accords de coopération avec l’Institut de recherche halieutique

(IIP) pour le suivi des réserves halieutiques et avec le Service provincial de l’administration des pêches (SPAP) pour la collecte des données relatives à la pêche et à sa réglementation (paragraphe 5.2.3)

iii) décaisser sur le compte du projet, au premier trimestre de chaque année, les fonds de contrepartie annuels représentant la part du gouvernement dans la mise en œuvre du projet, conformément au plan de financement

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Annexe 1 MOZAMBIQUE: Projet de développement de la pêche artisanale .

Carte de la zone du projet

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ORGANIGRAMME

Conseils : Conseil consultatif Conseil de coordination Conseil technique

Délégation provinciale de l’Administration des

pêches (SPAP)

Direction de l’Administration des

pêches

Direction de l’économie

Direction des ressources humaines

Institutions autonomes rattach

Développement de la Coopération

internationale

Département dl’Administration

d i

Département dl’inspection de

h

Département de l’Agriculture

Institut de développement d

pêche artisanal

Institut de recherhalieutique(IIP)

Fonds de développement de la

pêche (FFP)

Ecole des pêches (EP)

Ministère des pêches (Ministre)

Département du développement social

Département infrastructures

é i l

Département Coopération

Département Finances

d i i i

Unité ressouhumaines

Unité documentation

f

Délégations Département planification et statistiques (PCU)

Département technologie des pêches

Institut national de développement de la pêche

artisanale (IDPPE)

Antennes

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Annexe 4

MOZAMBIQUE Projet de développement de la pêche artisanale

BUDGET ECONOMIQUE (en dollars EU) Avec le projet ANNEES 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 à 11 12 13 14 15 16 à 17 18 19 à 20 Principale production Poisson 1ère catégorie 0 0 38.1 542.8 1271.85 2089.45 2561.5 2703 2703 2703 2703 2703 2703 2703 2703 2703 2703 Poisson 2ème catégorie 0 0 0 133.2 366.15 635.85 859.2 944.1 960 960 960 960 960 960 960 960 960 Poisson 3ème catégorie 440 440 645.96 986.28 1462.36 1933.92 2141 2238.8 2238.8 2238.8 2238.8 2238.8 2238.8 2238.8 2238.8 2238.8 2238.8 Total partiel P.P 440000 440000 684060 1662280 3100360 4659220 5561700 5885900 5901800 5901800 5901800 5901800 5901800 5901800 5901800 5901800 5901800 Coût de production Investissement 1276170 1702041 1466109 988525 408155 328155 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Charges

incompressibles 0 25979 27224 41624 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Dépass. des quantités 0 0 16600 16600 33200 33200 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Emb. réform. bois 7m 0 0 33200 41500 41500 49800 0 0 33200 41500 49800 0 0 33200 41500 49800 0 Emb. nouv. bois 7 m 0 0 99600 132800 99600 33200 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Bateau PFV 7 m 0 0 0 110000 110000 110000 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Moteur 0 0 49500 99000 82500 49500 49500 99000 82500 49500 99000 82500 49500 0 0 0 0 Total part. coût invest. 1276170 1728020 1692233 1430049 774955 603855 49500 99000 115700 91000 148800 82500 49500 33200 41500 49800 0 Acquisition d’intrants pour

l’exploitation

Charges d’exploitation 345460 368020 466590 359670 351785 352200 131300 131300 131300 61920 61920 61920 61920 61920 61920 61920 61920 Attirails 33200 33200 67429.2 191348.2 322737.2 450856 450856 450856 450856 450856 450856 450856 450856 450856 450856 450856 450856 Entretien 16600 16600 26975 49758.5 76028 94869 104829 106489 108149 108149 108149 108149 108149 108149 108149 108149 108149 Entretien 2490 2490 2075 1660 1867.5 2075 4150 6225 6225 6225 6225 6225 6225 6225 6225 6225 6225 Coût d’exploitation

(carburant et huile) 0 0 29820 89460 139160 168980 168980 168980 168980 168980 168980 168980 168980 168980 168980 168980 168980

Coût de glace 0 0 37200 94200 157200 210000 210000 210000 210000 210000 210000 210000 210000 210000 210000 210000 210000 Total partiel intrants 397750 420310 630089.2 786096.7 1048777.7 1278980 1070115 1073850 1075510 1006130 1006130 1006130 1006130 1006130 1006130 1006130 1006130 Main d’œuvre Pirogue coût équipage 0 0 2875 10125 22875 40000 54000 59250 59250 59250 59250 59250 59250 59250 59250 59250 59250 Coût équipage 0 0 12720 133617.5 350425 601870 765450 825580 830080 830080 830080 830080 830080 830080 830080 830080 830080 Total part. M.O. temp. 0 0 15595 143742.5 373300 641870 819450 889330 889330 889330 889330 889330 889330 889330 889330 889330 889330 Total part. coûts exploit. 397750 420310 645684.2 929839.2 1422077.7 1920850 1889565 1963180 1964840 1895460 1895460 1895460 1895460 1895460 1895460 1895460 1895460 Total part. coût production 1673920 2148330 2337917.2 2359888.2 2197032.7 2524705 1939065 2062180 2080540 1986460 2044260 1977960 1944960 1928660 1936960 1945260 1895460 SORTIES 1673920 2148330 2337917.2 2359888.2 2197032.7 2524705 1939065 2062180 2080540 1986460 2044260 1977960 1944960 1928660 1936960 1945260 1895460 Trésorerie -1233920 -1708330 -1653857.2 -697608.2 903327.3 2134515 3622635 3823720 3821260 3915340 3857540 3923840 3956840 3973140 3964840 3956540 4,006,340.0 IRR=24.8%, NPV=7607037

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Annexe 5 Page 1

RESUME DU PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL TITRE DU PROJET : PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PECHE ARTISANALE NUMERO DU PROJET : PAYS MOZAMBIQUE DEPARTEMEN : OCDS DIVISION : OCDS

a) Brève description du projet et principales composantes environnementales et sociales Le projet vise à . Promouvoir la pêche au large avec l’introduction d’embarcations requises et de pratiques appropriées en matière de pêche ; . Accorde des prêts au x pêcheurs – individuellement et collectivement – pour l’achat de bateaux de pêche, de moteurs, d’attirails de pêche et autres intrants ; aux entrepreneurs et aux commerçants pour l’installation de dispositifs de transformation du poisson, d’usines à glace, de chambres froides, de moyens de transport et autres instruments de commercialisation ; . Renforcer les services de vulgarisation de l’IDPPE par la formation du personnel, l’assistance technique, l’amélioration des moyens de déplacement et le financement du recrutement du personnel et des besoins complémentaires de fonctionnement ; . Soutenir l’IIP par l’octroi de ressources pour évaluer les niveaux de prises soutenables de poisson, pour faciliter les activités d’évaluation des réserves halieutiques dans la zone du projet ; . Soutenir la MICOA dans le suivi environnemental et . Soutenir la gestion des pêches, la réglementation et la collecte des données statistiques par le renforcement des activités de l’Administration provinciale des pêches. ____________________________________________________________________________________________________________________

b) Principaux impacts environnementaux et sociaux Impacts environnementaux Impact positif : Les principaux impacts positifs du projet sont la réduction des activités humaines dans la zone écologiquement sensible en eau profonde, la préservation des espèces rares, le renforcement des capacités, la sensibilisation à la préservation de l’environnement, l’adduction d’eau et l’assainissement (davantage d’hygiène). Par ailleurs, l’accroissement des revenus grâce au projet aura une incidence directe sur l’amélioration du bien-être des populations, leurs conditions sanitaires grâce à une meilleure alimentation et à l’amélioration possible de l’écologie locale ; Impacts négatifs : Les impacts négatifs éventuels sont : la surexploitation des réserves halieutiques, la capture d’espèces non ciblées, la dégradation du milieu par l’utilisation de certains matériels ou pratiques de pêche, la dégradation du fond marin, la destruction des habitats fragiles proches des usines de transformation du poisson (FPP) , les problèmes de santé dus à la FFP et les impacts accidentels Impacts sociaux La création des associations de pêcheurs, voulu par le projet et leur renforcement avec le temps, offrira aux femmes des forums pour se faire entendre (surtout celles qui travaillent à la transformation, à la commercialisation et à l’entretien du matériel) sur les questions qui les préoccupent. De plus, la création d’associations permettra de réduire la dépendance générale à l’égard des autorités administratives. En bref, les associations renforcent les liens entre le groupes, et pourrait servir de base aux pêcheurs pour prendre des initiatives et devenir des acteurs privilégiés d’une gamme variée d’activités de développement rural, telles que les projets de commercialisation, d’éducation et de santé. ___________________________________________________________________________________________________________________

c) Programme d’amélioration et d’atténuation

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Un Plan intégral de gestion environnementale et sociale (ESMP) sera élaboré par l’équipe du projet et approuvé à la fois par la MICOA et la Banque avant le démarrage de la mise en œuvre effective du projet. Les mesures d’atténuation suivantes représentent les principaux axes de l’EMSP et formeront partie intégrante du projet : . Un Assistant technique, spécialiste de la protection de l’environnement marin, sera engagé à plein temps dans l’équipe de gestion du projet.. Il devra justifier d’une formation technique appropriée, en d’autres termes avoir de bonnes connaissances en en limnologie aquatique, en taxonomie marine, écologie marine, etc. Il sera essentiellement chargé de suivre la mise en œuvre des mesures d’atténuation. Il devra aussi concevoir et animer des activités de sensibilisation à la préservation du milieu marin en collaboration avec la MICOA et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM). . La surexploitation des réserves sera gérée grâce à des comités de cogestion et des campagnes de sensibilisation à la protection de l’environnement. De plus, le projet permettra au gouvernement d’actualiser la législation actuelle sur les pêches et de les renforcer. . Le projet sera conçu pour opérer dans une approche participative où toutes les activités seront mies en œuvre en étroite collaboration avec les communautés locales pour qu’elles se prennent davantage en charge. De nouvelles techniques seront introduites dans le cadre du projet ; . L’utilisation de pratiques de pêche les plus pointues et les campagnes de sensibilisation permettront de faire éviter la capture de menus fretins et d’espèces non ciblées. . Les pêcheurs recevront une formation au secourisme, aux méthodes de contrôle de la pollution marine par les fuites de gaz-oil et de carburants, et à la conservation des ressources marines . Le projet intéressera principalement la pêche à la ligne et au filet maillant, évitant l’amarrage et la dégradation des massifs coralliens . Le projet fournira les installation d’adduction d’eau et d’assainissement aux centres de pêche . Les usines de transformation du poisson (FPP) seront installées loin des zones d’habitation et l’utilisation commerciale des déchets solides de poisson avec des matières résiduelles à incinérer sera maximisée. De plus, les eaux usées seront traitées pour réduire les DBO et les corps en suspension. Les niveaux de parasites, microbes et autres matières fécales à proximité de la FPP seront surveillés pour prévenir très rapidement tout risque d’apparition de maladies et pour permettre de prendre des mesures préventives d’urgence. Les mesures de prévention des accidents de travail seront également observées dans la FPP et les mesures de Sécurité sur le lieu de travail seront enseignées aux employés et strictement renforcées. ________________________________________________________________________________________________________________________ d) Programme de suivi et initiatives complémentaires . L’Assistant technique spécialiste de la protection de l’environnement marin animera les activités de suivi environnemental et fera des rapports réguliers à la fois à l’équipe chargé de la gestion du projet et à la MICOA . Un système de suivi et de surveillance sera mis en place avec l’aide des vulgarisateurs et sera cogéré par les communautés locales elles-mêmes . Dans le cadre de ses activités actuelles au niveau des ses bureaux provinciaux à Pemba et Nampula, la MICOA suivra les activités du projet et la mise en œuvre du ESMP. . Les missions de supervision de la Banque suivront également la mise en œuvre du ESMP ________________________________________________________________________________________________________________________ e) Dispositions institutionnelles et renforcement des capacités

L’entière responsabilité de la mise en œuvre du projet ESMP sera confiée à l’IDPPE. En outre, le projet permettra la formation du personnel, l’engagement de l’assistance technique (y compris celui du spécialiste de la protection de l’environnement marin), l’amélioration des moyens de transport, le financement du recrutement du personnel et des besoins complémentaires de fonctionnement. La formation et les campagnes de sensibilisation seront assurées et poursuivies tout au long de la mise en œuvre du projet. Les efforts du gouvernement pour actualiser et faire appliquer la réglementation seront soutenus par le projet. ________________________________________________________________________________________________________________________ f) Consultations publiques et publication

Le projet ambitionne de fonctionner en s’appuyant sur une approche participative où toutes les activités sont mises en œuvre en étroite collaboration avec les communautés locales afin de leur permettre de se prendre davantage en charge. Durant la préparation et l’évaluation du projet, des observations précises ont été faites par le public sur les impacts environnementaux éventuels du projet . Les questions soulevées ont été abordées aux

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réunions avec la MICOA, le WWF, les ONG et les autres partenaires, et prises en compte lors de la conception du projet définitif. Un vaste programme de consultation sera entrepris au démarrage du projet . ________________________________________________________________________________________________________________________ g) Coûts estimatifs 300.000 dollars EU ________________________________________________________________________________________________________________________ g) Calendrier d’exécution et établissement de rapports La gestion et le suivi environnementaux se feront suivant le même calendrier du projet puisque toutes les activités sont prises en compte dans la conception du projet. Les réalisations/problèmes devront être mentionnés dans les rapports trimestriels d’activité et seront résolus à temps par l’équipe chargée de la gestion du projet et la Banque.

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Annexe 6 Page 1

LISTE PROVISOIRE DES BIENS ET SERVICES

.1 PRÊT FAD

CATEGORIE en milliers d’UC Devise Monnaie locale TOTAL Travaux de génie civil 1,328,7 664,7 2067,2 Fonds alloué au crédit du matériel de pêche 1,915,3 1499,3 3,372,6 Crédit alloué au matériel de commercialisat. 1,784,2 1,121,6 2,905,8 Fonds alloué au crédit à la communauté 404,0 92,3 496,3 Véhicules 146,4 0,0 146,4 Matériel Transformation du poisson

Bureaux Autre

294,6 23,8 61,4

234,6 1,2 7,0

529,2 25,0 68,4

Assistance technique 1,073,5 572,2 1,645,7 Opérations du projet 0,00 568,9 568,9 Formation 0,00 711,7 711,7 Exploitation et Entretien 1607,6 0,0 1607,6 TOTAL 14,165,0

DON FAT

CATÉGORIE

Assistance technique 575,2 148,0 720,2 Formation 0,0 1013,8 1013,8 TOTAL 1734,0

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Annexe 7

Liste des annexes dans le Document de mise en œuvre du projet

1. Tableaux des coûts estimatifs détaillés par composante

2. Analyse financière et économique – Hypothèses et calculs

3. Institutions et Administration de crédit

4. Carte indiquant les districts couverts par le Projet

5. Prise en compte de la dimension Femmes

6. Renforcement de la participation

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Annexe

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MOZAMBIQUE

PROJET DE DÉVELOPPEMENT DE LA PÊCHE ARTISANALE RAPPORT D’ÉVALUATION

CORRIGENDUM

Contexte Ce corrigendum a été rédigé pour apporter des changements à certaines sections du Rapport d’évaluation, suite à la réduction de quatre à deux du nombre de véhicules 4x4 version camionnette à double cabines et pour justifier leur achat dans le cadre du prêt FAD qui a été accepté lors de la séance de négociation de prêt, tenue du 24 au 26 septembre 2001. Le corrigendum comporte donc, comme suit, des changements au paragraphe 4.5.8 du rapport d’évaluation, aux tableaux portant sur les catégories de dépenses et à la liste provisoire des biens et services se rapportant au prêt FAD : Aucun changement n’a été apporté au montant du prêt FAD, puisque les fonds ont été réaffectés aux coûts opérationnels du projet et aux services de consultants sous contrat temporaire, comme l’a souhaité le gouvernement mozambicain lors des négociations 1) La phrase suivante disparaît du paragraphe 4.5.8 : " De plus, l’IDPPE sera dotée de deux

véhicules 4x4 pour faciliter les visites du personnel du siège sur le terrain." L’explication suivante a été fournie immédiatement après le paragraphe. Les raisons de l’utilisation des ressources du FAD pour acheter des véhicules sont les suivantes : a) Les cataclysmes naturels et leurs effets sur les ressources de l’État : Le Mozambique a

été victime de deux inondations consécutives qui ont entraîné d’importants dégâts aux infrastructures sociales et économiques que le pays s’efforce de reconstruire. A l’heure actuelle les travaux de réparation et de reconstruction des dégâts importants causés par le cataclysme absorbent la majeure partie des ressources budgétaires disponibles qui servent à recaser les victimes de ces inondations et à reconstruire les infrastructures économiques vitales des régions sinistrées. Le gouvernement est donc très limité au niveau de ses ressources pour financer les efforts de développement ;

b) Manque de capacité au niveau des provinces et des districts : Le gouvernement du

Mozambique s’est engagé dans la décentralisation de la mise en œuvre des projets de développement en faveur des administrations des districts et des provinces, qui n’ont pas encore la capacité de superviser la mise en œuvre de ce projet. L’organe d’exécution qui a été désigné ne disposait que d’une seule camionnette à double cabines pour les deux provinces et pas de ressources pour y mettre du carburant et en assurer la maintenance. Sans véhicules pour assurer la vulgarisation, l’impact du projet s’en trouverait compromis.

c) Étendue de la zone à couvrir : La zone du projet couvre deux provinces situées sur la

côte nord-ouest. En outre, le littoral est long et le relief accidenté ; ce qui nécessite l’utilisation de véhicules résistants pour assurer la vulgarisation auprès de communautés de pêcheurs et pour superviser les activités du projet.

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2

2) Suite à la réduction du nombre de véhicules, les catégories de dépenses ont changé comme en témoigne le tableau ci-après. Les changements sont en caractères gras.

Tableau 4.2: Résumé du coût du projet par catégorie de dépenses

En millions de MZM En millions de UC Catégorie de dépenses Devise Coûts en

ML Coûts totaux

Devise M.L. Total %

Devise

Travaux de génie civil Crédit matériel de pêche Créd, matériel commerc, poisson Fonds de crédit communautaire Véhicules et Motocyclettes Matériel achat poisson Matériel de bureau Autre matériel Assistance technique Indemnités du personnel Formation Salaire personnel local Coûts exploitat ,& mainten,

28 313,3 51 069,4

37 877,8 9 425,3

883,5 6 689,4 543,7 1 357,2

37 300,5862,4

18,939,80,0

35 432,1

18 126,1 39 660,0 24 999,42 356,3

0,0 5 001,7

27,8 150,8

18 263,020 019,718 469,424 004,12 120,7

46 439,411 4902,462 877,2 11 781,6

883,5 11,691,0

571,5 1 508,0

54 297,7 20 019,737 409,224 004,137 552,8

1,20 1,77 1,61 0,40 0,04 0,28 0,03 0,06 1,58 0,04 0,80 0,00 1,50

0,77 1,58 1,06 0,10 0,00 0,21 0,01 0,01 0,78 0,85 0,79 1,02 0,09

1,97 3,35 2,67 0,50 0,04 0,50 0,04 0,07 2,36 0,89 1,59 1,02 1,59

61 56 60 100 57 75 86 66 0

50 0

94

Total coût de base Dépassement des quantités Hausse des prix

219 269,2

4 944,8 12 264,1

170 774,7 3 331,6 25 273,3

390 043,9 8,276,4 37,537,4

9,31 0,21 0,52

7,25 0,14 1,07

16,56 0,35 1,59

56 73 32

COÛT TOTAL DU PROJET 236 478,2 199 379,6 435 857,7 10,04 8,46 18,50 61 Suite également aux changements intervenus ci-dessus, le Tableau 5.1 a été modifié comme suit :

Tableau 5.1: Résumé des dispositions en matière d’acquisition de biens et services (montants en milliers d’UC )

Catégories de dépenses AOI AON AUTRES Liste restreinte TOTAL

1, Travaux de génie civil 2345,2 (2067,2) 2 345,2 (2 067,2) 1,1 Bâtiments 602,0 (573,4) 602,0 (573,4) 1,2 Voies d’accès 1 187,3 (1 147,7) 1 187,3 (1 147,7) 1,3 Adduction d’eau 201,5 (151,9) 201,5 (151,9) 1,4 Débarcadères 354,4 (294,2) 354,4 (294,2) 2, Biens 2,1 Véhicules et motocyclettes 37,9 (37,9) 37,9 (37,9) 2,2 Matériel 529,2 (529,2) 93, 8 (93,8) 623,0 (623,0) 3, Services 3,1 Services d’Assistants techniques & de consultants

2 435,5 (2 435,5) 2 435,5 (2 435,5)

3,2 Formation 1 725,5 (1 725,5) 1 725,5 (1 725,5) 4, Divers 4,1 Coûts d’exploitation 2 748,7 (2 215,4) 2 748,7 (2 215,4) 4,2 Salaires du personnel local 1 172,7 (0,0) 1 172,7 (0,00) 4,3 Crédit 7 409,0 (6 794,7) 7 409,0 (6 794,7)

Total 529,2 (529,2) 2 476,9 (2 198,9) 13 055,9 (10 735,6) 2 435,5 (2 435,5) 18 497,0 (15 898,5)

Les chiffres entre parenthèses sont des montants financés par le FAD

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Annexe

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MOZAMBIQUE PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PECHE ARTISANALE – RAPPORT D’EVALUATION

ADDENDUM RELATIF AU RAPPORT D’EVALUATION

TABLE DES MATIÈRES

Page Section I : Informations supplémentaires sur les Institutions de microfinance (IMF) 1 A) Introduction 1 B) Présentation de quelques prestataires de services en matière de microfinance 2 1. TCHUMA 2

2. SOCREMO 3

3. Fund for the Development of Small Industry (Fonds de développement de la petite industrie (FFPI) 4

4. Caixa Communitariria de Credit e Poupanca (CCCP) 4

5. Society for the support of small investments projects 5 (Société d’appui aux projets de petits investissements (GAPI)

6. CARE International in Mozambique (CARE International du Mozambique) 7

7. Community Credit Fund (FCC) –World Relief (WR) 8

8. World Vision (Vision du Monde (WV) 9

9. Projecto de Apoio as Pequenas Industrias Rurias (PAPIR) 9

10. CAIXA De Mulheres De Nampula (CMN) 10

11. Mozambique Association for Rural Development (Association mozambicaine de développement) 11

12. Mennonite Economic Development Association (MEDA) 11

CONCLUSION 12 Section II : Procédures d’accès au crédit 13

1. Administration du crédit 13 2. Critères de sélection des IMF 13 3. Critères d’éligibilité des bénéficiaires 15 4. Garantie 15 5. Suivi et évaluation 15

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SECTION I

INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES SUR

LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE (IMF)

A) Introduction 1. Le système financier au Mozambique comprend le sous-secteur formel et informel. Le secteur formel est constitué par les banques commerciales et les institutions non bancaires, notamment les compagnies d’assurances et les organisations de microfinance. Les banques commerciales ont une audience limitée en raison d’une part de l’insuffisance numérique de leurs succursales et d’autre part de leurs conditions de prêt. Les institutions de microfinance (IMF) prennent la forme d’ONG, d’associations, de coopératives ou d’autres institutions qui offrent des services financiers intermédiaires. Selon le rapport d’une étude faite sur le secteur de la Microfinance au Mozambique (en février 2001), il y a environ 35 IMF opérant au Mozambique. Environ 40% de leurs clients exercent dans le commerce informel ; 25% dans l’agriculture ; 25% dans les petites industries ; et 10% dans les autres branches. La méthode d’octroi de prêts la plus répandue est par le biais des groupes de solidarité, et de certains opérateurs qui consentent des prêts individuels. 2. La présentation suivante porte sur 12 des 35 IMF existant au Mozambique. Elle constitue un échantillon basé sur les données disponibles qui permettent de donner une image claire des IMF qui opèrent à l’heure actuelle dans le sous-secteur du crédit au Mozambique. D’après les prévisions, le projet pourrait avoir besoin d’environ 4 à 6 IMF pour couvrir les sites retenus. Tous les 35 IMF seront autorisées à concourir. La présentation suivante et les informations supplémentaires sont tirées des quatre principales études suivantes portant sur l’évaluation de la microfinance : i) Rapport de formulation du Projet de développement de la pêche artisanale par la

Banque Sofala, Rapport des services financiers, Document de travail N° 9, IFAD, février 2001 ;

ii) Rapport de préparation de projet relatif au Projet de développement de la pêche

artisanale, Crédit de développement, Annexe 5, FAO/IC au nom de la BAD, mars 2001 ;

iii) Étude du secteur de la Microfinance au Mozambique, Réseau de la microfinance au

Mozambique, février 2001 ; et iv) Mission d’évaluation du projet de pêche artisanale, Mozambique, juin 2001. 3. En règle générale, la capacité managériale des programmes de microfinance au Mozambique varie selon l’appui technique qui pourrait provenir des différents donateurs ou partenaires techniques. Les institutions qui sont appuyées par des donateurs ont une capacité à mieux gérer l’opération de crédit, les systèmes de contrôle et la comptabilité, ce qui leur permet de mieux suivre les remboursements de crédit.

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B) Présentation de quelques prestataires de service en matière de microfinance 1. TCHUMA 1.1 Appartenance et gestion : La TCHUMA a été créée en 1995 avec pour mission de fournir des prestations financières à la classe émergente d’entrepreneurs mozambicains qui n’ont pas accès aux services des banques commerciales classiques, en particulier les femmes. Ses fonds proviennent de la Swiss Development Corporation (SDC) et de la Fundaçào para o Desenvolvimento da Communidade (FDC), une œuvre caritative. En 1998 et au cours de la première moitié de 1999, la TCHUMA a fonctionné avec les reliquats de fonds de la SDC et de la FDC et avec ses propres ressources internes. La TCHUMA compte à sa tête un Conseil d’administration/Comité exécutif de 7 membres, comprenant des représentants des deux institutions précitées, un spécialiste en microfinance, le Directeur et le Sous-directeur. 1.2 Elle a choisi de prendre la forme d’une coopérative de crédit et d’épargne parce que c’est la seule alternative, en dehors de celle de la Banque commerciale, qui l’autorise à mobiliser des dépôts en vue de leur rétrocession. Malgré ce statut de coopérative, la TCHUMA fonctionne plutôt comme une société commerciale. A la fin de l’année 2000, la TCHUMA a établi un partenariat avec l’un des plus grands fournisseurs d’assistance technique au secteur. L’USAID, dans le cadre du Programme de don en faveur de la mise en œuvre de la microentreprise, a approuvé timidement un financement de 800 000 USD pour faire face aux charges d’assistance technique sur les trois prochaines années, pour alimenter les fonds de crédit et pour couvrir les charges de fonctionnement. La TCHUMA a acquis en fin 2000 un progiciel pour son système informatique, qui intègre les opérations de crédit et la comptabilité. Elle a fait bénéficier à un de ses agents d’une formation à mi-temps dispensée par un spécialiste en informatique ; les cours étant pris à Maputo. De plus, la TCHUMA va profiter d’une initiative financée conjointement par le PNUD et AMINA visant à renforcer les capacités en matière de microfinancement. 1.3 Performance financière : La plupart des prêts varient entre 1 500 000 MT (l’équivalent de 75 USD) et 4 500 000 MT maximum (soit 225 USD) par personne, remboursable sur trois mois en trois mensualités. Après le premier prêt, la période de remboursement peut être prolongée jusqu’à 6 mois. Les emprunteurs doivent effectuer des dépôts sur un fonds de garantie de l’ordre de 10% pour les prêts jusqu’à concurrence de 1 500 000 MT (soit 75 USD) et un autre dépôt de 100 000 MT (soit 5 USD) pour chaque tranche supplémentaire de prêt de 500 000 MT (25 USD), pour laquelle ils perçoivent des intérêts si tous les remboursements ont été faits à temps. Le taux d’intérêt est de 60% par an de manière décroissante. Le maximum autorisé par personne pour un premier prêt est de 4 500 000 MT (225 USD). Actuellement le plafond que le Conseil d’administration autorise est de 1 000 USD. Les autres conditions sont les mêmes que pour les prêts de solidarité. A l’heure actuelle la plupart des prêts varient entre 3 000 000 MT (150 USD) et 6 000 000 MT (300 USD). La clientèle active est de 3 157 adhérents à fin décembre 2000 pour un portefeuille de prêts de 541 872 USD. Les prêts dont les remboursements accusent des arriérés de plus de 30 jours étaient de l’ordre de 7%. 1.4 La TCHUMA projette d’étendre ses activités de manière à devenir financièrement autosuffisante d’ici fin 2005. Ce qui l’obligera à porter à 15 700 le nombre de ses prêts actifs et à 3 141 600 USD son portefeuille de prêts, pour des dépôts d’une valeur totale de 269 475 USD. Pour y parvenir, elle devra multiplier ses succursales dans 3 villes de province. Dans son plan d’action la TCHUMA prévoit de répondre à toutes les demandes de financement en consentant des prêts à 15% de taux d’intérêt. Pour cela il lui faut travailler avec des bailleurs de fonds.

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Elle a donc exprimé le vœu de participer aux activités de crédit en faveur du projet de développement de la pêche artisanale. 1.5 Cible et audience : la TCHUMA a démarré ses activités autour de Maputo, mais ambitionne de les étendre à d’autres provinces. Elle consent aussi bien des prêts de groupe que des prêts personnels. Les prêts de groupe représentaient 12% de son portefeuille à la fin du mois de juin 2001. Elle finance principalement le petit commerce, les petites activités de production et de services. Sa clientèle est à 65% constituée de femmes. 2. SOCREMO 2.1 Appartenance et gestion : La SOCREMO, dont les activités ont démarré en 1992, est financée par la GTZ. En 1998, elle est devenue le premier programme de microfinance à avoir le statut d’institution financière. Les principaux actionnaires étant le gouvernement du Mozambique, par le biais de la Gabinete de Promocao de Emprego – GPE (94%), le Christian Council of Mozambique/Conselhos Cristao de Mocambique (3%) et la General Union of Co-operatives – UGC (3%). Elle est dirigée par un Conseil d’administration composé des actionnaires, d’un représentant du secteur financier et d’un représentant de son partenaire technique le LFS et de la GTZ qui assure l’assistance technique par le biais de ce partenaire technique dont l’expérience en matière de microfinance est avérée. 2.2 Performance financière : La valeur totale de son portefeuille de prêts s’élève à 500 000 USD. La taille des prêts varie entre 9 millions de MT (450 USD) et 60 millions de MT (3 000 USD). La période de remboursement varie de 6 à 12 mois. La SOCREMO dispose d’un système de gestion informatisée capable de générer plusieurs types de rapports tels que les mouvements de trésorerie au jour le jour, le portefeuille individuel de chaque chargé de prêt, le portefeuille global, les clients en situation d’arriérés, les données sur chaque client allant jusqu’aux informations sur la situation de ses activités. Elle arrive à couvrir 86% de ses charges d’exploitation à partir de ses revenus de portefeuille, ce qui supérieur à la moyenne que l’on rencontre chez les petites IMF en Afrique qui sont en moyenne à 70% autonomes du point de vue opérationnelle. Le portefeuille des arriérés de plus de 30 jours est de 13%, tandis que les prêts en cours dont les arriérés sont supérieurs à 90 jours avoisinent 9%. 2.3 La SOCREMO est en passe de consolider ses opérations et de donner une meilleure visibilité à ses produits et à ses clients pour viser une croissance plus rapide. Elle est ouverte à l’idée de consentir des crédits individuels aux pêcheurs et projette d’élargir son champ d’action. Elle est reconnue comme étant disposée à participer au projet proposé de développement de la pêche artisanale. 2.4 Cible et audience : La SOCREMO a son siège à Maputo et une succursale à Beira. Initialement spécialisée dans l’octroi de prêts à des groupe, elle se limite à l’heure actuelle aux prêts personnels exclusivement. Son portefeuille actuel est constitué de 1 600 clients actifs dont la plupart exercent dans le commerce, et les autres dans des activités productives.

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3. Fund for the Development of Small Industry (FFPI) (Fonds de développement de la petite industrie) (Fundo de Fomento para a Pequena Industria) 3.1 Appartenance et gestion : Le FFPI est placé sous la tutelle du Ministère de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme (MICTUR) et reçoit son budget à partir des licences accordées aux industriels et d’autres contributions du gouvernement. Le Fonds a démarré ses activités en 1993 par le biais d’un programme pilote. Actuellement, il est coiffé par un Conseil d’administration de cinq membres dont trois représentants du gouvernement et deux représentants du secteur privé. Un représentant de l’Agence suédoise de développement international (SIDA), le principal bailleur de fonds qui soutient les activités du FFPI, siège au Conseil en qualité d’observateur. L’équipe dirigeante se compose d’un Directeur général qui siège au Conseil sans droit de vote. Il dispose d’un personnel de 29 agents, dont 10 sont titulaires du Baccalauréat ou d’un diplôme d’enseignement supérieur, et les 10 autres d’un diplôme technique/professionnel. 3.2 Performance financière : Le Ministère des Finances a signé un Accord de prêt subsidiaire avec le FFPI sur la base duquel ce dernier a reçu un prêt subsidiaire à 5% de la part du Ministère des Finances. Les modalités et conditions d’octroi de prêt sont les mêmes que celles qu’appliquent les banques commerciales. En règle générale, les prêts varient entre 3 000 USD et 30 000 USD. La période de remboursement va de 2 à 5 ans et l’emprunteur doit payer un taux d’intérêt allant de 23 à 25%. Le FFPI détient un portefeuille de 297 prêts en cours d’un montant total de 1,21 million d’USD dont 14,5% sont en situation d’arriérés. 3.3 Le FFPI cherche à stabiliser les sources de ses fonds. A cet égard, il souhaite participer aux programmes de crédit financés par des bailleurs de fonds. Il est vivement intéressé à prendre part à ce projet. 3.4 Cible et audience : La plupart de ses clients exercent de petites activités dans les zones urbaines et périurbaines de toutes les provinces du pays. Après que le BPD se soit retiré du Projet de la pêche artisanale de Nampula (NAFP) financé par le FIDA, le FFPI est entré en scène. Le plan de crédit vise les investissements dans les installations de traitement et commercialisation et dans les attirails de pêche dans le cadre du projet financé par le FIDA. 4. Caixa Comunitariria de Credit e Poupanca (CCCP) 4.1 Appartenance et gestion : La CCCP a démarré ses activités en février 1997 avec des fonds de l’Agence française de développement (AFD) et de l’IRAM, une ONG française, un partenaire technique ayant une vaste expérience en microfinance. Elle est dirigée par un Comité de suivi composé de représentants de la Banque du Mozambique, du Ministère des Finances, du Ministère de l’Agriculture et des pêches, et de l’Agence française de développement. Un Comité de gestion désigné par les membres joue le rôle de Conseil d’administration pour les associations. La direction est tenue par un Coordinateur national, professionnel rompu à la microfinance, assisté d’un Coordinateur de Cabo Delgado. La CCCP emploie 33 personnes, dont 16 Chargés de crédit et un expatrié. Les chargés de crédit reçoivent régulièrement des cours de formation interne. Certains d’entre eux ont été formés aux systèmes financiers en France. De plus, les membres du Comité de suivi, certains techniciens et présidents d’associations ont fait des voyages d’études. Les demandes de crédit de chaque association sont approuvées par le Comité de gestion de l’association. Les promoteurs et le coordinateur du programme approuvent conjointement les demandes de crédit des associations.

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4.2 Performance financière : En juin 2000, la valeur du portefeuille actif était de 1,50 milliard de MT (75 000 USD). Le taux de recouvrement des prêts est de 93%. Les prêts en situation d’arriérés de plus de 90 jours sont de 4,3%. La CCCP a mis au point son propre progiciel de gestion informatisée, qui génère des informations permettant de suivre le portefeuille, le bilan et le compte de perte et profit. Les rapports produits sont utilisés pour suivre les informations fournies par les associations. Des auditeurs externes épluchent chaque année le programme et passent au peigne fin certaines associations. 4.3 La CCCP envisage d’accroître son audience en portant à 5700 le nombre de ses clients actifs et à 11, milliards de MT (570 000 USD) la taille de son portefeuille en l’an 2003. Pour y parvenir, il s’emploie à diversifier son champ d’intervention. A cet égard, sa Direction a manifesté le vif intérêt de prendre part au projet de pêche artisanale. 4.4 Cible et audience : La CCCP prête aux associations qui à leur tour rétrocèdent à leurs membres pris individuellement. La clientèle cible qu’elle vise est constituée de ceux qui n’ont pas accès aux banques commerciales, mais qui veulent monter ou agrandir leurs affaires. La CCCP vise à créer des associations dont les membres sont les actionnaires et les employés. La clientèle de la CCCP se compose de petits commerçants, de paysans, et des opérateurs du secteur de la production et des services. Au mois de juin 2000, le nombre de ses clients actifs atteignait 2173. La CCCP est présente à Maputo et dans les provinces de Cabo Delgado. 5. Society for the Support of Small Investment Projects (GAPI) (Société d’appui aux projets de petits investissements) (Sociedade de Promocao de Pequenos Investmentos) 5.1 Appartenance et gestion : La GAPI est le premier intermédiaire financier non bancaire à démarrer ses activités au Mozambique. En 1984, la Fondation Friedrich Ebert (FEF) d’Allemagne a été autorisée par le gouvernement mozambicain à monter un projet de promotion des petites industries pour aider le développement économique local. La "Gabinete de Consultoria e Apoio a Pequena Industria" (Unité chargée de la consultation et de l’assistance en faveur des petites industries) a été créée et est devenue par la suite la GAPI. Le gouvernement mozambicain et la Fondation ont convenu de transformer le projet en Société mozambicaine. En 1990, la Société GAPI voyait le jour. L’Etat prit 70% des actions et laissa les 30% autres à la Fondation. La nouvelle législation des banques et institutions de crédit, de même que le développement organisationnel et la croissance interne de la GAPI ont conduit à transformer le statut légal de la GAPI en société. Finalement en août 1999, la GAPI a été officiellement transformée en société à responsabilité limitée, GAPI Sarl, au capital social de 41 000 millions de MT (2,05 millions d’USD). Il est également convenu que l’Etat allait faire baisser sa prise de participation à 30% en temps opportun. 5.2 Dans le cadre d’une coopération bilatérale de développement entre l’Allemagne et le Mozambique, la GAPI a signé en 1991 son premier accord financier avec la KFW (institutions allemandes de financement) qui a mis à sa disposition 3 millions de DM en faveur d’un plan de crédit et 0,5 million de DM destiné à l’assistance technique. Il a été convenu que ces fonds une fois remboursés serviraient d’abord de fonds de roulement et par la suite de prise de participation en vue de renforcer le capital de la GAPI. Le 31 juillet 1996, un nouveau protocole a été signé portant sur l’octroi de 5 autres millions de DM. Ces fonds sont répartis de la manière suivante : 7,5 millions de DM pour financer des prêts en faveur des sociétés privées qui emploient moins de 50 personnes, et 1 million de DM pour financer l’assistance technique à apporter aux clients. Dans le cadre d’un accord tripartite signé en mai 1993, entre l’Agence Française de Développement (AFD), la république de Mozambique et la GAPI, le FAD a octroyé 5 millions de FF.

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Ce protocole a été porté à 8 millions de FF en mai 1996. Ces fonds servent à consentir des prêts en faveur des entreprises privées, prêts dont le plafond est fixé à 400 000 FF sur une période maximum de 6 ans. 5.3 Dans le contexte de la modernisation du secteur financier, la GAPI a adopté depuis 1999, le statut de société financière de gestion de fonds destinée à promouvoir les petites et moyennes entreprises au Mozambique Elle intervient dans le crédit, le capital-risque, l’assistance, la consultation et la formation dans les domaines intéressant la gestion des affaires. Ses clients peuvent être des entreprises, des coopératives, des institutions ou des personnes physiques. Ces personnes physiques devront être de nationalité mozambicaine. Le capital des entreprises devra faire une part raisonnable à l’actionnariat mozambicain. Les autres conditions sont : la viabilité financière et technique, une capacité de gestion et une expérience suffisantes, la création d’emplois, et l’absence d’effets pervers sur l’environnement. 5.4 La GAPI est gérée par un Conseil d’administration de 5 membres dont trois occupent des postes de direction. Ce sont le Directeur général, et le Directeur des finances et le Directeur du crédit. Les autres membres du Conseil sont : un représentant pour le Ministère du Plan et des Finances et un représentant pour le FEF. Un autre Conseil d’administration de trois membres nommés par les actionnaires assure le suivi des activités du premier et indique à l’institution la direction stratégique à suivre. La GAPI emploie aujourd’hui 24 personnes, et compte deux départements : Finance et Administration d’une part et Crédit d’autre part. 5.5 Performance financière : De 1992 à 1999, le nombre de prêts octroyés dans le pays s’élève à 508, dont la répartition figure au tableau ci-dessous. Le volume classique des prêts est en moyenne de 20 à 30 000 USD. Au 31 décembre 2000, environ 14% des prêts en cours à la GAPI étaient en situation d’arriérés ; 40% de ceux-ci sont des arriérés dont la durée varie entre 30 et 60 jours, tandis que 29% ont été en situation d’arriérés sur une période variant entre 60 et 90 jours. Les 31% restants ont été en situation d’arriérés pour plus de 90 jours. La GAPI s’emploie à faire baisser le niveau des arriérés

Secteur Nombre de crédits Total des prêts (en milliers d’USD)

Crédit moyen (en USD)

Agriculture 148 2 342 15 800 Commerce en milieu rural 32 439 13 700 Transformation alimentaire 134 256 15 300 Construction 79 1 938 24 500 Pêche 70 2 816 40 200 Services, transport 45 1 123 24 900 Total 508 10 714 22 400

5.6 Depuis sa création en 1990, la GAPI a toujours connu une croissance continue. Partie de 68 000 USD seulement comme actif total financé sous forme de prise de participation, elle a atteint 10 544 000 USD d’actif total et son capital actions est passé à 3 640 000 USD. 5.7 La GAPI en tant qu’institution présente plusieurs avantages : i) elle a été autorisée par le gouvernement du Mozambique à entreprendre des activités de crédit ; ii) elle a l’expérience d’administrer les fonds provenant des donateurs ; iii) elle dispose d’un système informatisé pour la tenue des comptes et l’administration du crédit ; iv) sa performance en termes de recouvrement est élevée et se situe autour de 85% ; v) sa direction pratique une politique prudente et fait des provisions suffisantes pour couvrir les créances douteuses ;

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vi) elle pratique des taux d’intérêt compétitifs en vigueur sur le marché ; vii) sa structure administrative est légère et son personnel expérimenté ; et viii) elle peut assurer des consultations et prodiguer des conseils aux clients. 5.8 Cible et audience : Outre son siège situé à Maputo, la GAPI opère à partir de trois bureaux provinciaux : le bureau de Beira couvre Sofala, Manica et Tete ; celui de Nampula couvre les provinces septentrionales de Nampula, Niassa et Cabo Delgado, tandis que le bureau de Quelimane couvre la province de Zambezia. 6. Care International de Mozambique 6.1 Appartenance et gestion : La CARE Mozambique a eu deux interventions à savoir : 1) les opérations pilotes CRER à Nampula avec un financement NAFP (projet FIDA) et une aide du gouvernement hollandais. Le projet CRER de CARE octroie des crédits aux commerçants de poisson et à d’autres petits opérateurs intervenant dans la commercialisation du poisson. Cette approche a rencontré un vif succès auprès des groupes appelés groupes de confiance ou de solidarité. 2) CRESCE est la deuxième intervention dans les provinces de Sofala, Manica et Zambezia. Elle emploie en tout 15 personnes, depuis les chargés de crédit jusqu’au personnel sur le terrain. Son programme fonctionne depuis 1996. Ce programme vise aussi les petites entreprises exerçant ou non dans la pêche, et est basé sur l’approche du groupe de solidarité à cinq membres. 6.2 Examen de la performance financière : Dans le cadre du programme CRER de CARE Mozambique, de petits prêts de 100 à 400 USD ont été consentis à de petits groupes de commerçants citadins exerçant dans l’informel à Angoche et Moma. 832 prêts ont été ainsi consentis pour un montant total de 151 000 USD. Le portefeuille à risque pour 30 jours était de 23% à Moma et de 12% à Angoche ; soit une moyenne de 17% entre les deux districts. Ce programme prit fin en décembre 2000. Les principaux problèmes rencontrés étaient liés à la nature même des activités financées. Le mauvais état des voies d’accès et le manque d’installations frigorifiques ont occasionné des pertes et entraîné des problèmes de recouvrement. Les coûts de transaction ont été relativement élevés et toute l’opération s’est révélée insoutenable pour CARE. 6.3 Le deuxième programme CARE Mozambique est le CRESCE dont le financement, un montant total de 200 000 USD, provenait de DFID et de CARE Autriche. Les prestations ont respecté les formules classiques de microfinance. La clientèle était presque entièrement constituée de citadins. Les prêts étaient presque exclusivement destinés au fonds de roulement de petits commerces et aucun prêt n’a été consenti pour l’agriculture ou la production halieutique. Les prêts vont de 1 million de MT (environ 50 USD) à 500 000 MT (soit quelque 25 USD) par cycle. Le taux d’intérêt forfaitaire est de 1% par semaine, ce qui donne un taux réel annuel de 87,4%. Tous les prêts sont à court terme, avec une période de remboursement de 10 à 20 semaines. La performance du portefeuille est bonne, avec un portefeuille à risque de 1% pour 30 jours. Une épargne obligatoire de 10% du montant du prêt est exigée au remboursement du crédit. 6.4 Autres produits CARE : au nombre de ces autres produits, il convient de signaler les groupes d’épargne caractérisée par le principe du tampon et les groupes d’épargne caractérisée par le principe de la rotation. Dans le premier, celui du tampon, les membres de petits groupes peuvent verser le montant de leur choix qui est consigné dans des carnets d’épargne, dont les cases sur les pages sont cachetées selon les montants déposés, 5 000 ou 10 000 MT (0,25 à 0,50 USD). Les retraits ne peuvent se faire que si les 10 cases de la page sont cachetées. L’argent est gardé dans une tirelire en bois à double serrure, dont les clés sont détenues par deux groupes différents de fonctionnaires.

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Des groupes ont été encouragés à ouvrir un compte bancaire une fois que le total des dépôts aura atteint 300 000 MT (environ 15 USD). Il s’agit en fait d’un groupe d’épargnants et en conséquence aucun prêt n’est octroyé par ce biais. Les groupes tournants d’épargne et de crédit sont très intéressants et répandus même jusque dans les couches les plus défavorisées de la population en raison de ses conditions d’épargne très abordables. L’opération commence comme la traditionnelle xitique dans laquelle chaque membre cotise périodiquement le même montant et un autre membre ramasse le montant total réuni. Seulement, à mesure que les sommes cotisées deviennent de plus en plus importantes, on introduit plus de souplesse dans le "advanced PCR" pour permettre aux membres de bénéficier de prêts en cas de besoin ; dans ce cas, les cotisants profitent des intérêts reversés par les emprunteurs (10% par an). L’argent est enfermé dans une caisse en bois et une comptabilité sommaire est tenue dans un registre standard. Dans le cas de ces "advanced PCR" ou le capital accumulé est aussitôt replacé sous forme de prêts, point n’est besoin de Banque, ce qui constitue un gros avantage pour les communautés perdues dans la région côtière. 7. Community Credit Fund (FCC) –World Relief (WR) 7.1 Appartenance et structure de gestion : La World Relief est une ONG internationale qui a démarré ses activités au Mozambique en 1994. Elle constitue à l’heure actuelle le programme de microfinance le plus vaste et le plus réussi au Mozambique. En 2000, la World Relief a créé une société de microfinance appelée Community Credit Fund (FCC), déclarée comme IMF auprès de la Banque de Mozambique. Elle a engagé un certain nombre de professionnels expatriés pour convertir l’activité en une opération autonome d’épargne et de crédit. Au total 28 personnes sont chargées d’identifier les clients, de sélectionner les demandes de prêt, de décaisser et de recouvrer des remboursements. Leur groupe cible est essentiellement les pauvres des villes qui exercent des activités autres que l’agriculture. 7.2 Examen de la performance financière : La FCC est considérée comme une activité classique de microfinance basée sur une approche de banque villageoise. Chaque groupe compte 25 à 30 adhérents. Une épargne de 12,5% du montant total du prêt est exigée. Les prêts sont à court terme et sont frappés de 3% de taux d’intérêt forfaitaire par mois. Ils sont la plupart du temps consentis par petits montants de 100 à 300 USD. L’épargne est collectée pour servir de garantie aux prêts. La valeur totale du portefeuille avoisine 500 000 USD avec une épargne obligatoire dont le montant total se situe à 100 000 USD. La qualité du portefeuille accuse 98% de taux de recouvrement des prêts. La FCC a une stratégie agressive de croissance et cherche à diversifier ses activités avec de nouveaux partenaires. A titre d’exemple, elle a initié récemment à Nampula des prêts bancaires de type villageois avec quelque 10 groupes de 22 membres en moyenne chacun. Contrairement à leurs activités dans le sud où leur clientèle est à 90% constituée de femmes, seulement 20% des adhérents de ces groupes de Nampula sont des femmes. On a observé que même avec ce faible taux de présence, la plupart de ces 20% n’étaient pas de cette région au départ. 7.3 La FCC envisage d’introduire des changements dans ses activités. Le premier est que la FCC s’apprête à devenir une institution financière indépendante dotée d’une structure et d’une administration indépendantes. Le second est que dans le cadre d’une nouvelle structure de gestion, la FCC, tout en reconnaissant que les banques villageoises ou communautaires resteront son premier produit de subsistance, chercherait à diversifier ses produits et donc souhaiterait vivement se lancer dans les prêts personnels aux pêcheurs, aux commerçants et aux distributeurs. Les responsables de la WR ont indiqué particulièrement qu’ils seraient désireux d’investir dans les activités de pêche le long des côtes de Nampula. Cependant ils ne seraient intéressés que par les activités susceptibles de leur permettre d’accroître leur présence. Ce second changement indique que la direction vise davantage l’aspect commercial que celui de la pêche artisanale en elle-même.

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7.4 Interventions cibles : La FCC a commencé un programme de microfinance à Nampula, grâce aux ressources de l’UNCDF (United Nations Capital Development Fund). A ce jour leur méthodologie s’est bornée au système bancaire villageois dans les zones urbaines et périurbaines. La FCC dispose de deux agences dans les zones urbaines et périurbaines et compte environ 5 000 adhérents. 8. World Vision (WV) 8.1 Appartenance et structure de gestion : La World Vision est une ONG internationale déclarée au Mozambique depuis 1988 et connue comme "ONG de secours". Ses opérations de microfinance n’ont démarré qu’en 1997 et donc sont encore jeunes pour faire l’objet d’une analyse crédible. La World Vision opère principalement dans les provinces de Nampula et de Zambezia et emploie un effectif de quelque 18 personnes y compris les chargés de crédit et les coordinateurs. 8.2 Interventions cibles : L’expérience de la World Vision en matière de microfinance n’est pas remarquable. L’une des raisons d’une telle situation est que leurs programmes vise des groupes cibles plus difficiles et plus reculés. Elle travaille à la mise en œuvre du Projectode Microfinancas de Zambezia (PROMIZA) financé par le Department for International Development (DFID), en utilisant la méthodologie du système bancaire villageois. Le programme de crédit est conçu pour devenir finalement une institution financière indépendante et soutenable qui fera partie d’un programme tripartite intégré comportant aussi la recherche et la vulgarisation agricole ainsi que la sensibilisation au régime foncier. Les premiers prêts ont été octroyés en avril 1999 à 16 groupes de 25 membres constitués d’environ 10% de femmes. Le premier cycle de prêts tournait autour de 40 USD par personne, et le second autour de 70 USD. Les remboursements se font mensuellement et doivent être réguliers si l’on aspire à passer du premier cycle au second. A ce jour la World Vision compte en tout 400 emprunteurs dont 25% de femmes. 8.3 Seulement des graves problèmes ont affecté le programme. Treize des 16 groupes n’ont pas pu rembourser leurs emprunts. D’après les résultats d’une analyse les clients étaient trop pauvres et n’avaient pas d’expérience dans les affaires. D’autres problèmes ont surgi avec le personnel chargé du crédit : en effet eux tous à l’exception du superviseur ont été virés pour cause de malversation. Le DFID et la World Relief sont maintenant en train de revoir leur programme. Pour le moment, la World Vision n’est pas décidée à travailler avec un autre bailleur de fonds que celui qu’elle a déjà. Cependant elle reste ouverte à l’éventualité de pouvoir bientôt faire des prêts aux communautés de pêcheurs, surtout aux commerçants dans le cadre de son approche de système bancaire villageois, avec de volumes de prêts conséquents leur permettant de parvenir à l’autosuffisance. 9. Projecto de Apoio as Pequenas Industrias Rurais (PAPIR) Province de Sofala 9.1 Appartenance et structure de gestion : Le PAPIR a pour objet l’appui au développement économique de la province de Sofala en favorisant le développement de l’esprit d’entreprise et l’amélioration de l’accès des micro et petites entreprises aux sources de crédit non subventionnées. L’organisation a été créée en 1990, dans le cadre du programme agricole financé par les pays nordiques. A la faveur dudit programme, le PAPIR a soutenu les petits exploitants agricoles en leur fournissant les intrants agricoles. Au terme de ce programme, le PAPIR a poursuivi ses activités grâce à l’appui financier et technique d’une ONG danoise. Actuellement il emploie pour ses activités 7 personnes basées à Beira. Le responsable du crédit peut approuver une demande de prêt de 850 USD, mais au-delà, c’est le Directeur qui devra signer.

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9.2 Performance financière : Les produits financiers du PAPIR sont : le crédit en faveur de la fabrication, du commerce et des services. Chacune de ces lignes de crédit est répartie en fonds de roulement et en mise de capital. A titre d’exemple, dans le cadre du crédit pour la fabrication, le fonds de roulement est de 510 USD maximum pour les nouveaux emprunteurs. Ce prêt est remboursable en 12 mensualités. 9.3 L’autre produit de prêt porte sur la mise de capital, qui est de quelque 1 000 USD pour les nouveaux emprunteurs. Ce montant est remboursable en 36 mensualités. Le taux d’intérêt forfaitaire sur tous les prêts est d’environ 40% plus les commissions administratives de 5% par an. La Direction est en train de réexaminer sa politique de taux d’intérêt pour l’adapter à l’inflation et aux charges administratives. Le PAPIR a une audience limitée. Depuis 1994, elle a accordé des prêts à 635 clients et en 1997 il a consenti 271 prêts. La moyenne des prêts varie entre 70 et 2 000 USD. Le PAPIR déclare être actuellement à un taux de recouvrement de 77%. Au nombre des contraintes auxquelles le PAPIR se trouve confronté, on peut citer le manque systèmes de suivi et d’établissement de rapport satisfaisant et le manque de diversification de ses activités. 9.4 Interventions cibles : La clientèle actuelle du PAPIR est constituée de fabricants, de fournisseurs de services et de commerçants ruraux. 10. CAIXA DE MULHERES DE NAMPULA (CMN) 10.1 Appartenance et structure de gestion : La CMN est une coopérative d’épargne et de crédit pour les femmes, créée en 1994. Sa mission, sa vision et son objet sont en dernier ressort définis par ses membres qui débattent d’importantes questions au cours de leurs réunions et lors de leur Assemblée générale d’où des recommandations sont issues pour être soumises et discutées en plénière. La CMN dispose d’une Assemblée générale élue, d’un Comité de contrôle financier, et d’une Commission de crédit. Les activités quotidiennes de la CMN sont assurées par un directeur, des chargés de crédit, un comptable et autre personnel de soutien. Le capital de la CMN servant à faire des prêts provient intégralement de l’épargne de ses membres. Elle a bénéficié d’une certaine assistance technique depuis sa création, d’abord de la part de l’ONG hollandaise SNV et ensuite d’un consortium d’ONG canadiennes. 10.2 Performance financière : Le financement pour 2001 assuré par le consortium d’ONG canadiennes, couvre les salaires (165 millions de MT), les 33 millions de MT de fonds de promotion générés par la CMN (commissions d’intérêt et d’adhésion) sont censés couvrir la moitié des charges d’exploitation administratives prévues au budget (c’est-à-dire 50% des 32 millions de MT) et payer près d’un quart des coûts promotionnels. L’année dernière les frais d’adhésion sont passés de 40 000 à 50 000 MT. En grande partie pour des raisons administratives, les intérêts sur l’épargne ont été supprimés sans que les membres s’en offusquent ouvertement. A l’heure actuelle, le nombre de membres dont les prêts sont actifs est de 200. Au départ le décaissement du crédit se faisait par le biais de groupes de solidarité jusqu’en 1999. Ce n’est que récemment que les prêts personnels ont commencé. Il existe deux types de prêts : 1) les prêts dans le domaine agricole de 500 000 MT au maximum (sur 9 mois et garantis par une épargne d’une valeur de 50% du prêt) et 2) les prêts commerciaux de 1 million de MT au maximum (pour les nouveaux emprunteurs) et de 6 millions de MT au maximum (alors que jusqu’à l’année dernière, ce prêt était de 4 millions de MT au maximum) sur une période de 4 à 6 mois (selon le montant). Les remboursements se font par mensualités au taux d’intérêt de 4% par mois. Depuis sa création, la CMN compte 36 mauvais clients qui n’ont pas remboursé leurs emprunts (ils étaient environ 10 en l’an 2000) pour un montant total d’impayés de 39 766 millions de MT ;

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la Caixa n’a pourtant pas jusque là adopté la politique de pertes et profits, de sorte qu’elle traîne encore dans ses livres toutes les créances douteuses. 10.3 Interventions cibles : La CMN accorde des prêts aux femmes exerçant dans le secteur informel, du genre petit commerce et autres services. Elle est essentiellement présente à Nampula où elle compte quelque 600 à 900 adhérentes en l’an 2000. Ses clients résident à 50 km à la ronde autour de la ville, mais la plupart habite la banlieue proche de Nampula. Les femmes bénéficiaires exercent le plus souvent dans les activités agricoles et ont presque toutes accès à de petits lopins de terre. Cependant le secteur informel demeure une nouvelle aventure pour beaucoup d’entre elles, puisque ce secteur est essentiellement la chasse gardée des hommes. La CMN est donc la première de sa catégorie à accorder des prêts aux femmes dans le secteur informel. 11. Mozambique Association for Rural Development (AMODER) (Associacao Mocambicana para o Desenvolvimento Rural) 11.1 Appartenance et gestion : L’AMODER a été créée pour poursuivre les activités d’appui au secteur agricole, précédemment dévolues à AGRICOM, organisme étatique de commercialisation, dissout dans les premières années de la décennie 90, et qui était soutenu par un groupe d’ONG suédoises appelé Practical Solidarity (PS). Les fonds générés par la vente des fripouilles servaient aux activités sociales en faveur des zones rurales. 11.2 Interventions cibles : L’expérience d’AMODER est très édifiante en ce qui concerne le financement des fournisseurs d’équipements de pêche et d’installations frigorifiques. Elle a une certaine audience dans les provinces de Inhambane et Cabo Delgado. A Cabo Delgado, elle prête à de grands fournisseurs grâce à des fonds provenant de Oxfam (Belgique) dans le cadre du projet de sécurité alimentaire. La stratégie était d’accroître la production halieutique en acquérant des attirails de pêche à crédit. Malheureusement, les pêcheurs n’ont pas été très enthousiastes à se lancer dans cette opération et donc la vente d’attirails de pêche n’a pas connu l’engouement escompté. L’AMODER tente maintenant une autre approche en augmentant la demande de poisson séché par des prêts aux grossistes pour qu’ils achètent en grandes quantités. 11.3 L’AMODER en tant qu’institution présente plusieurs avantages : i) c’est une ONG lucrative, non assujettie aux impôts ; ii) elle maintient un profil institutionnel bas ; iii) elle peut offrir des services diversifiés à ses clients ; iv) elle est habituée à travailler dans les zones rurales ; et v) elle est habituée à travailler avec des organismes internationaux. 12. Mennonite Economic Development Association (MEDA) 12.1 Structure de gestion : La MEDA est une association canadienne d’hommes d’affaires spécialisée dans l’aide aux programmes de développement durable de la microentreprise. La MEDA a commencé ses activités en 1998 à Maputo avec quelques expatriés et quelques experts nationaux. 12.2 Performance financière : La MEDA applique un taux d’intérêt annuel en fonction des taux commerciaux majorés des charges administratives. D’après les dernières informations, le taux d’intérêt effectif est de 87% pour une période de remboursement étalée sur 16 semaines de traites égales. Les nouveaux clients devront s’acquitter des frais d’adhésion représentant 3% de leur premier prêt. Les emprunteurs sont tenus faire une épargne obligatoire de 15% du montant du prêt comme fonds de garantie. La MEDA détenait en 1998 un portefeuille d’encours de prêts d’un montant de 8 925 USD. La MEDA a annoncé pour la même période 100% de recouvrement.

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12.3 Intervention cible : La MEDA n’est présente qu’à Maputo et oriente ses actions vers l’octroi de crédit aux vendeurs du secteur informel opérant sur les marchés de la place, quelque 2 500 personnes. Les prêts sont octroyés selon la méthode de regroupement des demandeurs par équipe de 5. Le montant moyen par prêt varie de 65 à 85 USD, qui peut évoluer par la suite si le client fait preuve de correction au niveau du remboursement de prêts antérieurs. Actuellement la MEDA compte 21 groupes actifs d’emprunteurs constitués à 60% de femmes. CONCLUSION Le nombre d’IMF présentes dans le pays au service des communautés rurales est déjà important et elles gèrent correctement leurs portefeuilles de crédit. La taille des portefeuilles des IMF précitées varie entre 300 000 USD et 10,7 millions d’USD. Elles s’efforcent toutes d’élargir leur audience et donc d’accroître leurs activités dans le pays. Il a été observé que toutes les IMF qui ont reçu l’appui technique de la part de donateurs ont acquis une expérience managériale qui leur permet d’administrer convenablement des portefeuilles plus importants. Le taux de recouvrement des IMF citées dans ce document avoisine 85%. La plupart des IMF que la mission du projet a rencontrées lors de la préparation et de l’évaluation ont manifesté le désir de participer au nouveau projet de pêche.

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SECTION II

PROCÉDURES D’ACCÈS AU CRÉDIT 1. Administration de crédit 1.1 Depuis peu le Gouvernement du Mozambique a créé un cadre propice à l’administration du micro-crédit pour les institutions financières non bancaires en vue d’atteindre les populations rurales des zones reculées. A cet égard, des mesures radicales ont été prises rendre le système financier plus compétitif et moins réglementé. Les plafonds de crédit ont été éliminés et les taux d’intérêt libéralisés. 1.2 Dans le cadre de ce projet, il est question de la mise à disposition de 6,8 millions d’UC sur six ans pour financer les micro-crédits en faveur des bénéficiaires du projet dans les zones désignées à cet effet. Le fonds sera acheminé par le biais de la Banque du Mozambique vers les Institutions de microfinancement, pour administrer et superviser le Fonds de développement des pêches (FFP) sous l’égide du Ministère des pêches. Le FFP est une entité autonome placée sous la tutelle du Ministère des pêches (MOF) qui a pour mission de gérer les fonds de l’Etat et des donateurs destinés à développer les pêches et de faciliter la fourniture de prestations financières au secteur des pêches. En conséquence, le FFP signera un contrat avec 4 à 6 Institutions de microfinancement expérimentées qui se chargeront d’accorder directement le crédit aux bénéficiaires finaux. 1.3 Le point de départ de l’administration de la composante crédit sera le respect de la condition pertinente, qui invite le gouvernement à "conclure un accord convenable avec le FFP à des modalités et conditions agrées par le Fonds pour la gestion des ressources affectées aux projets" (8.2.1 B. iii du rapport d’évaluation). 1.4 Les IMF seront choisies par voie de concurrence sur la base d’une liste restreinte conformément aux règles et procédures du Groupe de la Banque en matière d’utilisation des consultants. Dans cette optique, le FFP préparera les Termes de référence qui vont préciser l’objectif du projet, ses sites, ses groupes cibles, ses critères de sélection, et l’étendue de ses prestations. Dans un premier temps, le FFP lancera un appel d’offres à l’intention des institutions qui pourraient être intéressées. Sur la base des informations reçues dans le cadre de la présélection, une liste restreinte sera établie. Dans un second temps, les institutions retenues sur la liste restreinte seront invitées à soumettre des propositions techniques et financières, et le choix s’opérera en fonction de la qualité technique de l’offre qui sera le facteur déterminant. 1.5 Chacune des 4 à 6 IMF finalistes choisies signera un accord avec le FFP pour l’octroi et la gestion de crédit. Le montant du prêt sera libéré par le FFP au profit des différentes IMF retenues sur la base de la demande, comme l’attestent les demandes de prêts des bénéficiaires. Le FFP aidé du personnel du projet sera chargé de vérifier que les demandes de prêt sont bien relatives aux activités liées à la pêche dans la zone du projet. Le montant maximum auquel peut prétendre à tout moment chaque IMF retenue sera proportionnel à la taille actuelle et à la qualité de leur portefeuille, notamment la compétence en matière de gestion à pouvoir manipuler les volumes accrus sans mettre en péril l’efficacité. Le FFP sera chargé de superviser la performance du portefeuille des IMF retenues, de tenir les comptes, de soumettre les états à toute requête de la Banque du Mozambique et du FAD.

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1.6 On estime que grâce à la procédure de liste restreinte, et en appliquant les critères de sélection, la IMF la plus efficiente ayant moins de charges administratives sera retenue. De plus, le choix des 4 à 6 IMF encouragera et garantira la concurrence, ce qui entraînera la baisse des taux d’intérêt, spécialement des charges administratives aux pêcheurs. Par ailleurs il rendra l’audience plus large et les décaissements plus rapides. 1.7 La composante crédit dans le cadre du projet est conçue pour être attribuée aux bénéficiaires éligibles sur la base d’un ensemble de critères au nombre desquels le paiement de 10% de la valeur du prêt sollicité. Les bénéficiaires ne pourront emprunter que les 90% de la valeur de l’article qu’ils veulent faire financer, puisque ces 10% couvriront le coût restant. Ceci pour garantir l’adhésion et la prise en charge. Les critères de sélection des bénéficiaires éligibles sont énumérés ci-après. 1.8 S’agissant de l’administration du crédit, le mécanisme d’acquisition des articles approuvés sera géré selon les pratiques commerciales internationalement admises. Les bénéficiaires obtiendront de trois différents fournisseurs trois factures proforma et les joindront à la demande de prêt pour les soumettre à la IMF participante. Cette IMF en collaboration avec le personnel technique de l’IDPPE (l’organe d’exécution) vérifiera la demande de prêt notamment les factures proforma pour s’assurer que les biens valent leurs prix. La logique veut que les bénéficiaires choisissent le fournisseur le moins-disant. Lorsque la IMF est convaincue et a approuvé le prêt, elle paie directement le fournisseur après avoir reçu les 10% de dépôt de la part du demandeur de prêt. 1.9 Vu la variété des demandes de crédit, il faudra que les institutions de microfinancement de taille relativement plus modeste mettent l’accent sur la satisfaction des petits emprunteurs (pour des montants ne dépassant pas 1 000 USD) qu’ils soient des groupes de solidarité ou des emprunteurs individuels pourvu qu’ils présentent la garantie exigée. Les organisations plus grandes telles que la FFPI ou la GAPI sont censées couvrir la demande de financement chez les emprunteurs individuels de grande taille (dont la demande de financement dépasse 1 000 USD). L’IDPPE et l’Unité de gestion du projet seront chargées d’encadrer techniquement les emprunteurs des institutions financières. Pour minimiser le coût de l’administration du crédit, le projet aidera d’une part les pêcheurs et autres petits emprunteurs à monter leur dossier de demande de prêt et d’autre part les institutions financières à évaluer techniquement les prêts. 1.10 L’IMF qui aura été choisie sera chargée de mettre au point un formulaire simplifié et adapté de demande de prêt que les demandeurs pourront facilement remplir sans omettre les détails essentiels. Ces demandes seront analysées pour s’assurer qu’elles sont solides, techniquement réalisables et financièrement viables. Le personnel du projet aidera les emprunteurs à remplir les formulaires de demande de prêt d’une part, et les institutions financières à analyser techniquement ces demandes d’autre part. Le spécialiste du crédit quant à lui sera chargé de travailler avec les pêcheurs dans cette optique. 2. Critères de sélection des IMF 2.1 Toutes les 35 IMF sont autorisées à prendre part au processus d’élaboration de la liste restreinte et de sélection. Voici quelques uns des critères de sélection que le FFP devra utiliser : a) inscription auprès de la Banque de Mozambique ; b) solidité des structures de bonne gouvernance et de gestion ; c) performance financière et taux de recouvrement ; d) expérience en matière de gestion professionnelle et de gestion de microfinance ; e) système informatisé de gestion pour l’administration des prêts et le suivi des remboursements ; et

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f) plans d’action et perspectives d’élargissement des activités et de pénétration du marché en vue d’atteindre la durabilité dans un proche avenir. 3. Critères d’éligibilité des bénéficiaires 3.1 L’emprunteur potentiel soumettra avec sa demande de prêt une étude de faisabilité et un plan d’activités de l’investissement proposé. Ce plan comprendra la faisabilité technique et financière de l’investissement ; la pertinence du volume de production proposé par rapport aux prévisions certaines du marché ; la disponibilité d’infrastructure de commercialisation et d’installations de transformation et les preuves d’une gestion, d’une organisation et d’une administration de qualité. L’emprunteur présentera aussi à l’institution financière les états financiers et autres informations pertinentes nécessaires. 4. Garantie 4.1 Les IMF peuvent appliquer les mesures de sécurité suivantes selon la nature et le montant du prêt sollicité : a) hypothèque de l’actif créé grâce au prêt ; b) dépôt du certificat de déclaration du bateau de pêche ; c) dépôt d’une police d’assurance maritime et cession de la couverture d’assurance ; d) un billet à ordre payable sur demande exécuté par l’emprunteur ; e) une caution solidaire d’une ou plusieurs personnes agréées par l’IMF f) nantissement de titres de propriété dans le cas de prêts aux commerçants ou aux entrepreneurs; et g) une caution mutuelle au cas où un groupe solidaire garantit le prêt. 5. Suivi et évaluation 5.1 Le FFP sera chargé de superviser la performance du portefeuille des IMF retenues, de tenir les comptes, de soumettre les états sur demande de la Banque du Mozambique et du FAD. L’Unité de gestion du projet (PMU) sera directement chargée de surveiller le processus d’exécution du projet. Le PMU suivra et évaluera grâce au FFP la performance du crédit et la gestion du portefeuille. La Banque supervisera et suivra aussi l’exécution du projet en effectuant deux fois l’an des missions régulières sur le terrain. 5.2 Le FFP aura la charge de récupérer auprès des différentes IMF les rapports d’activité du projet et de les consolider pour les soumettre à la Banque du Mozambique et au FAD. Le FFP suivra les demandes individuelles de prêt et le décaissement des crédits correspondants par le canal des IMF. Le FFP va également coordonner les préparatifs des audits des différentes IMF à soumettre au FAD. En outre, le FFP soumettra entre autres au FAD des rapports trimestriels d’activité sur l’exécution de la composante crédit. Le rapport détaillera le nombre et les types de sous-projets approuvés par chaque IMF dans le cadre du projet, le niveau des décaissements en faveur des sous-projets, et leur état effectif d’avancement. Il indiquera dans quelle mesure les sous-projets ont atteint leurs objectifs de développement. Il comportera également les états détaillés de réconciliation des comptes du projet et des comptes opérationnels tenus par le projet.