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UNIVERSITY OF DUBLIN TRINITY COLLEGE DEPARTMENT OF FRENCH Junior Freshman Language II Composition & Comprehension Introduction to Contemporary France 2010/2011 TSM, ES, CSLF

MT, Week 1 - Trinity College, Dublin of doc/JF Dossier... · Web view7 Où vont-ils ? Ils se déplacent beaucoup. Pour les hommes et les femmes de la banlieue, le train, la voiture

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MT, Week 1

UNIVERSITY OF DUBLIN

TRINITY COLLEGE

DEPARTMENT OF FRENCH

Junior Freshman

Language II

Composition & Comprehension

Introduction to Contemporary France

2010/2011

TSM, ES, CSLF

Table des matires

MT

1. Introduction : o sont vos atouts ?

2. La Francophonie

3. France mtropolitaine et France doutre-mer

4. Rgions et provinces franaises

5. Paris et sa banlieue

6. Immigration et identit franaise

7. Semaine de lecture

8. Lducation

9. Les Franaises

10. Institutions et vie politique

11. Les langues minoritaires

12. Cours de rvision

HT

1. LAncien Rgime

2. Les rvolutions franaises

3. La Belle poque / La IIIe Rpublique

4. La France daprs-guerre

5. Le colonialisme franais

6. Mai 68

7. Semaine de lecture

8. La politique contemporaine

9. La socit franaise daujourdhui

10. Le vieillissement de la population franaise

11. La famille

12. Cours de rvision

NOTES

To give you plenty of practice in reading, the texts included in this dossier are longer than can be read together in class. All texts should be prepared in advance of your tutorial hour. You can, of course, ask your class-teacher for assistance with passages with which you have difficulty, but you should first make a serious effort to sort out the sense, with a dictionary at your side. Do not expect to prepare the texts in less than an hour.

The texts are all authentic that is to say, they have not been adapted for teaching purposes and you should not be discouraged if you find them difficult. Formal written French is difficult, in comparison with everyday spoken French, but you will not get very far in French studies without developing an ability to read it fast and accurately. You are advised to take notes of words and word-groups, which seem particularly useful. The act of writing them down helps to fix them in your mind, as does that of re-reading them after an interval.

The vocabulary book to use in conjunction with the course is Paul Humberstone, Mot mot (Hodder & Staughton, 2000). This is available in International Books. Several chapters correspond directly with topics covered on the course. So, for example, in weeks 4 and 5 of Michaelmas Term, when we are looking at Rgions et provinces franaises and Paris et sa banlieue, you can study in parallel the vocabulary in La vie urbaine et rurale in Mot mot. Your class-teacher will guide you in your use of Mot mot, but it is primarily up to you to decide how to use it best to your advantage.

For TSM students, throughout Michaelmas Term and Hilary Term, each text will be accompanied by a weekly lecture, which will serve two purposes:

it will introduce the topic, and provide some of the relevant vocabulary;

it will give practice in aural comprehension.

An email will be circulated before each lecture providing vocabulary, and including a list of questions which you should be able to answer after the lecture. Websites or suggested reading will be included to help with a particular topic.

Continual Assessment:

As you can see from the Composition and Comprehension dossier, you are required to submit a piece of written work (usually a short composition) every week. (This is separate from any grammar exercises your class tutor may ask you to submit). This means that 11 pieces of written work are submitted in MT and HT. A term average is calculated based on the best five marks for work submitted in Weeks 4-12 of MT, the best eight marks for HT (see Handbook for details). An overall average for the year is then calculated which counts for 10% of your language mark in the Annual Examinations. If you only submit 8 pieces of work in HT, then all of these will count. If you only submit 6 out of the 11 required, your total will still be divided by 8. It is in your interest then to submit as many of the 11 weekly assessments each term as possible. Please ensure work is submitted on time; unless there is a medical reason for late submission, class tutors may reasonably refuse to correct work handed up after the time they have set aside for doing so.

Bon courage, et bonne lecture !

Michaelmas Term : Semaine 1 : Langue

O sont vos atouts ?

Pour bien apprendre une langue, il faut dj bien se connatre. Lisez ensemble le test suivant, et, pour chacune de ces phrases, entourez la lettre correspondante si vous vous reconnaissez dans lattitude quelle dcrit.

Dans un bus, je tends loreille quand des trangers parlent.

a

Jaime bien aller au labo.

b

Je prfre me corriger moi-mme.

c

Jai de bons rsultats en grammaire.

c

Faire des fautes me tracasse.

d

Faire des fautes ne me tracasse pas pour le moment.

a

Ma prononciation est meilleure quand je lis que quand je parle.

c

Jai tendance apprendre par cur.

d

Quand je lis, je vais lentement, car jaime bien tout comprendre.

d

Jaime faire des jeux en cours de langue.

b

Jaime trouver mes propres rgles, mes propres exemples.

c

Jaime imiter un tranger qui parle avec un accent marqu.

b

Jaccepte quil reste des choses que je ne comprends pas.

a

Pour parler, jai tendance traduire de langlais.

d

En cours, jaime bien parler de moi et de mes intrts.

a

Jaime inventer des dialogues et des histoires.

b

Jaime faire des tableaux avec les dclinaisons, les conjugaisons.

c

Quand jai du mal exprimer quelque chose, je prfre me taire.

d

Jaime lire la presse trangre.

b

Je ne suis pas timide loral.

a

Je me bloque facilement sur un mot que je ne comprends pas.

c

Je ferai plus de progrs avec un cours quavec un sjour linguistique.

d

Jaime bien quand un(e) assistant(e) de langue vient en cours.

a

Jaime que les activits en cours soient varies.

b

Vous avez coch un maximum de a : Vous tes un COMMUNICATIF

La langue est avant tout pour vous un moyen de communiquer avec les autres. Vous aimez que les activits faites en cours naient pas un intrt purement linguistique, mais vous fassent dcouvrir une autre culture. Toutes les occasions de parler avec des trangers sont bonnes pour vous. Mme si cest avec un vocabulaire et des structures de phrase limits. Peu vous importent les fautes, vous nhsitez pas vous lancer.

QUALITS : Vous avez une approche globale des textes, vous ne vous noyez pas dans le dtail, ne bloquez pas sur un mot inconnu. Exploitez ces capacits pour amliorer votre comprhension orale et crite.

DFAUTS : Vous avez un peu tendance, compte tenu de vos facilits, vous reposer sur vos acquis. Les langues aussi ncessitent un travail rgulier. Autre dfaut : vous tes un tantinet superficiel, vous napprofondissez pas assez. Vous manquez de prcision, vous rpugnez apprendre par cur. Or cest parfois indispensable pour crer des automatismes. Verbes irrguliers, dclinaisons, faux amis. La grammaire vous ennuie: tant pis. Elle est indispensable.

Vous avez coch un maximum de b : Vous tes un CONCRET

Labo de langue, sketches, chansons: vous apprciez la varit dans les cours, limprvu vous stimule. Vous aimez travailler avec du matriel: jeux, cassettes, logiciels. Vous passez de moins en moins par langlais pour vous exprimer. La langue trangre est pour vous loccasion dexercer votre imagination. Les tests de grammaire vous plaisent moins que le travail dexpression libre ou les jeux de rle.

QUALITS : Vous tes un cratif, vous aimez jouer avec la langue. Exploitez ce don. Vous tes le type dlve qui ne brille pas forcment en cours, mais fait des merveilles devant son ordinateur.

DFAUTS : Vous tes un rien brouillon. Vous avez aussi tendance ne voir dans la langue quun objet manipuler.

Vous avez coch un maximum de c : Vous tes un lve SCOLAIRE

Les langues trangres sont pour vous une discipline comme les autres, coince entre les maths et lhistoire-go. Vous ne voyez pas loccasion, au moins actuellement, dexploiter vos connaissances. Vous concentrez trop votre travail sur les devoirs.

QUALITS : Vous tes probablement ce quon appelle un bon lve. Vous pourrez dcrocher une note moyenne aux examens, en appliquant la lettre ce quon vous a appris en cours, plus difficilement une excellente note.

DFAUTS : Vous manquez dimagination, et surtout de confiance en vous. Comme les analytiques, vous avez aussi tendance oublier quune langue, a vit !

Vous avez coch un maximum de d Vous tes un ANALYTIQUE

Vous savez que la langue trangre est un systme organis, vous aimez en observer la construction, vous prouvez le besoin de dcortiquer les phrases dans le dtail. Mais vous savez tre slectif : retenir seulement ce qui est utile, et non la totalit des lments nouveaux. Vous prfrez travailler seul, souvent partir des erreurs que vous avez faites. Vous aimez laborer vos propres rgles, plutt que dapprendre btement celles du prof ou du manuel. Vous naimez pas quon vous donne tout de suite la traduction dun texte. Cest une insulte votre intelligence !

QUALITS : Vous tes autonome, llve rv pour tous les profs. . .

DFAUTS : Vous tes un perfectionniste, vous vous noyez parfois dans le dtail, do une certaine lenteur. Comme les concrets, vous avez aussi tendance oublier que la langue est un outil de communication.

Exploitation

Maintenant, additionnez vos scores, regroupez-vous selon les catgories (communicatifs, concrets, scolaires et analytiques) et prparez ensemble, dans chaque groupe, une traduction du commentaire appropri que vous prsenterez ensuite la classe.

lcrit

Composition: Ce que jattends de mes tudes universitaires. (200 mots)

MT Semaine 2: La Francophonie

La Communaut francophone

1Lide dune communaut francophone napparat plus de nos jours, comme il y a trente ans, faite de nostalgie et desprance: nostalgie des liens anciens, mais perdus, esprance active par le dsir de renouer des liens privilgis avec les peuples dune mme communaut culturelle. La francophonie, aujourdhui, est une ide qui a fait son chemin, qui a dpass le stade de projet: cest une ralit.

2Il ne faudrait pas, toutefois, se mprendre sur les intentions des francophones, sur nos intentions. La France ne recherche, dans son action en faveur de la francophonie, ni hgmonie, ni une quelconque forme dimprialisme culturel. Voici ce que nous disions la tribune de lAssemble nationale en 1976:

La langue, la culture et la civilisation franaise appartiennent toutes les familles spirituelles et politiques de notre pays et des autres pays qui se rfrent notre langue. La langue franaise est mdiatrice et non pas impratrice.

Cette notion de mdiation [...] rend bien compte du projet francophone. La francophonie assure, en effet, une fonction de relations, de communication, et donc denrichissement mutuel. Elle ne peut que favoriser ce que Lopold Sdar Senghor appelle le dialogue des cultures. Elle est un moyen de comprhension rciproque et de solidarit entre les peuples.

3La francophonie ne saurait se confondre avec une idologie: elle refuse toute assimilation de prs ou de loin, avec ces notions en isme , imprialisme, racisme, colonialisme, qui se dfinissent par la ngation dautrui et lorgueilleuse affirmation dune suprmatie quelconque. Elle est une commune recherche de la comprhension, une commune manire de forger des solidarits intellectuelles et morales mais aussi bien conomiques et sociales qui sont les exigences daujourdhui.

4La francophonie est un espace de dialogue, de coopration et de partenariat dans le plus profond respect de sa diversit. Son unit se fonde sur une communaut de valeurs de la langue; consacre la promotion de la paix, de la justice, de la scurit, de la solidarit, de la dmocratie ainsi quau respect des droits de lhomme et des liberts fondamentales, qui sont universels et indniables.

Xavier Deniau, La Francophonie (1998)

Et si nous sortions de la Francophonie?

1N Franais, vivant depuis 1948 en France [...], je ne serais pas demeur indiffrent face la protestation des intellectuels contre une dcision politique tendant lhumiliation des Africains qui cherchent et trouvent asile en France [...]. Nos enfants et petits-enfants, basans de mres blanches, de pres ou de mres mtisses connaissent aussi le problme bien que ns en France: le principe mme du droit du sol et du droit du sang est mis en cause parce quon nest pas un Blanc pur sang.

2Jaurais sign le manifeste invitant la dsobissance civique parce que javais vu la tlvision laccueil chaleureux rserv au ministre franais de la Coopration, alors que des Maliens avaient t expulss de France; or il se trouvait parmi eux des Ngres ayant des documents en rgle avec la lgislation franaise. Jtais indign, humili, rvolt, incapable de matriser la nause monte du fond de mon tre. Jaurais sign ce texte parce que la xnophobie de la loi Debr ma sembl emboter le pas lidologie de M. Le Pen. Il ne faut pas que de tels agissements sinstitutionnalisent et apparaissent comme une idiosyncrasie de la France, pays des droits de lhomme.

3Jaurais enfin sign cet appel la dsobissance civique parce quancien professeur de lettres et crivain, je contribue depuis des lustres lexpansion de la langue franaise en Afrique et, bien malgr moi, la diffusion de la culture franaise , par lusage du franais, or je sais, par lexprience, que lostracisme qui frappe nombre dcrivains africains francophones dans des maisons ddition de France, dans des clans de critiques littraires et dans certains journaux nest pas le fait dun hasard: cest un mcanisme dont nous connaissons les rouages. Alors, ayant constat aux USA et en Angleterre que, comme moi, des crivains africains francophones qutouffe la politique ditoriale franaise publient en anglais leurs nouvelles trop systmatiquement refuses en France, jen arrive la question fondamentale: et si nous quittions la Francophonie? De quelle utilit est-elle pour la majorit des crivains africains francophones?

Olympe Bhly-Quenum, Et si nous sortions de la Francophonie? (1996)

Comprhension

Situez chacun des deux textes (auteur, titre et genre de louvrage) puis comparez le langage utilis. Quelle est limage de la francophonie qui ressort dans chaque cas? Quel est largument principal de chaque texte?

Exploitation

3. Expliquez le sens des expressions suivantes:

Premier texte: une ide qui a fait son chemin; enrichissement mutuel; comprhension rciproque; la ngation dautrui.

Deuxime texte: mis en cause; des documents en rgle; la diffusion de la culture franaise.

2. Enrichissez votre vocabulaire. Spirituel, esprit, spiritualit appartiennent tous la mme famille de mots. Trouvez des mots qui appartiennent la mme famille que communaut, culturel, identit, communication, libert, intellectuels, idologie, lgislation.

lcrit

Rdigez un court essai sur la langue et lidentit irlandaises (ou anglaises ou cossaises...), en y introduisant le plus grand nombre possible de mots et dexpressions tirs du texte. Dans votre texte, soulignez les expressions rutilises.

MT Semaine 3: France mtropolitaine et France doutre-mer

Texte A: La France: un relief diversifi

1 louest dune diagonale Bayonne-Sedan, les altitudes sont peu leves, le plus souvent infrieures 200 mtres. Les plaines et les bas plateaux du Bassin parisien et du Bassin aquitain couvrent la majeure partie du territoire. Ils prsentent des altitudes faibles mais des paysages contrasts, en partie lis leur origine varie. Certaines plaines littorales, comme celles de Flandres, ont t gagnes sur la mer la suite de leur remblaiement par des dpts dorigine fluviale ou maritime. Des bas plateaux, comme ceux de Beauce, de Brie et de Picardie, sont dorigine sdimentaire. Ils ont t faonns dans les calcaires et les argiles dposs au fond des mers lors des res secondaires et tertiaires. Sajoutent cela de belles plaines alluviales comme celles de la Seine et de la Loire. la priphrie du Bassin parisien, les altitudes se relvent. Cest le cas au nord, dans les Ardennes, au nord-est sur le versant lorrain des Vosges, au sud en bordure du Massif central et louest dans le Massif armoricain. Il en est de mme pour les bordures du Bassin aquitain, au contact du Massif central lest et des Pyrnes au sud.

2La moiti sud-est du pays prsente des models plus accidents. Les moyennes montagnes prsentent des altitudes comprises entre 500 et 1700 mtres. Cest le cas des Vosges et du Massif central, basculs lors du soulvement des chanes alpines. Ils prsentent des sommets aux formes lourdes et des valles encaisses qui constituent de rudes obstacles aux communications. Le Massif central porte en outre de nombreux volcans aujourdhui teints, comme le Cantal et le Puy de Dme. Dautres massifs anciens moins tendus, comme les Maures et lEstrel, ravins par les averses mditerranennes, offrent des formes plus spectaculaires bien que les sommets ne dpassent pas 900 mtres. Le Jura constitue aussi, par ses altitudes, une moyenne montagne, mais il sagit dun massif rcent, form lre tertiaire. Ces paysages de moyenne montagne se retrouvent dans les Pralpes du Nord et du Sud qui offrent des altitudes souvent suprieures 2000 mtres. Les plissements plus violents et lrosion plus active y ont faonn des reliefs escarps qui prennent localement lallure de la haute montagne.

3Cette dernire est surtout bien reprsente dans les parties centrales des Pyrnes et des Alpes, chanes dont la formation a commenc il y a plus de 50 millions dannes, lre tertiaire, dans la zone o les plaques de lcorce terrestre qui portent dune part lEurope, et dautre part lAfrique, sont entres en collision. Ces massifs, qui dbordent les limites du territoire national, culminent de hautes altitudes: les Alpes 4 807 mtres au Mont Blanc, les Pyrnes 3 298 mtres au Vignemale. Ils offrent des reliefs majestueux, en grande partie hrits de lrosion glaciaire: sommets escarps, lignes de crtes dchiquetes et valles profondes faonnes en auge. Dans la moiti sud-est du pays, toutes ces montagnes, anciennes ou rcentes, ne laissent que peu de place aux plaines. Celles-ci sallongent le long des littoraux comme celles du Languedoc et de Corse orientale, dautres stirent entre les montagnes, comme dans les valles de la Sane et du Rhne.

4Quatre fleuves importants drainent le territoire et constituent des axes privilgis de dveloppement industriel et urbain. La Loire (1 012 km) et la Garonne (575 km) ont un rgime assez irrgulier qui les rend inaptes la navigation moderne, mais leur estuaire abrite des ports actifs comme Nantes-Saint-Nazaire et Bordeaux. Les autres fleuves, bien amnags et au rgime plus rgulier, sont de grands axes de circulation. Cest le cas de la Seine (776 km) qui fait de Rouen et du Havre les grands ports de la rgion parisienne. Cest aussi le fait du Rhne (522 km en France), bien amnag de Lyon la mer. Quant au Rhin, qui forme sur 190 km de son cours la frontire franco-allemande, il constitue lune des principales artres navigables du monde.

5La diversit du relief se retrouve sur le littoral. Long de 5 500 km, celui-ci offre des paysages trs diversifis. Les ctes falaises, souvent rectilignes, bordent la Manche dans les rgions de lArtois, de la Picardie et de la Haute-Normandie. Les ctes rocheuses, qui ourlent les massifs anciens et les montagnes jeunes, prsentent un trac plus complexe. La mer y a sculpt des caps et des baies, parfois frangs dcueils comme en Bretagne, en Provence et louest de la Corse. Il en rsulte un trac trs irrgulier du littoral, favorable limplantation des ports mais rendant la navigation dlicate. Les plages de sable, quant elles, bordent les plaines et les bas plateaux, comme en Flandre, dans les Landes, le Languedoc et en Corse orientale. Favorables au tourisme balnaire, ces ctes rendent par contre difficile la construction de ports. Enfin, les ctes marcageuses, comme en Camargue ou dans le marais poitevin, longtemps hostiles limplantation humaine, constituent aujourdhui des espaces touristiques souvent intgrs dans des parcs naturels.

Texte B: Les terres lointaines

1Outre ses quatre-vingt seize dpartements mtropolitains, la France compte quelques terres disperses dans toutes les rgions de la plante. Hrites de son pass colonial et des priples accomplis par ses explorateurs, ces rgions couvrent environ 120000 km2.

2Si elles ne rassemblent que 2,2 million dhabitants, elles contribuent la prsence de la France sur tous les ocans, fournissent des boissons et des fruits tropicaux ainsi que des minerais. Elles offrent aussi un potentiel touristique remarquable et confrent la mtropole un vaste espace maritime.

3Ces France lointaines sont dabord constitues par quatre dpartements doutre-mer, ou DOM, situes dans des rgions tropicales. Trois dentre eux, la Guadeloupe et la Martinique dans les Antilles, et la Runion dans locan Indien, sont des les montagneuses. Les volcans, teints comme la Montagne Pele la Martinique, ou encore actifs comme la Soufrire la Guadeloupe ou la Fournaise la Runion, accaparent une large partie du territoire. Ils ne laissent aux plaines que de modestes superficies. Les ctes sont souvent trs dcoupes. Elles sont constitues de falaises, de plages de sable noir dorigine volcanique ou de sable blanc dans les zones alluviales. Quelques-unes sont franges de rcifs coralliens. Dans ces les, le climat tropical, marqu par des tempratures toujours suprieures 20C, est surtout caractris par lalternance entre une saison humide dt et une saison sche dhiver. Les versants au vent exposs au souffle des alizs enregistrent dabondantes prcipitations alors que les versants sous le vent, abrits derrire les hauteurs, apparaissent plus secs et plus favorables au tourisme. Ces les sont parfois soumises en fin dt au passage de redoutables temptes tropicales ou de cyclones qui occasionnent de graves dgts.

4La Guyane, en Amrique du Sud, est un dpartement dOutre-mer ponctu de collines de moins de 600 mtres daltitude et presque totalement recouvertes par la dense fort amazonienne, dont la croissance est favorise par la chaleur constante et la forte humidit. Cette fort, qui abrite un grand nombre dessences, reste difficilement pntrable et exploitable et peu peuple. Prs de la cte, borde de mangrove, se dresse le site spatial de Kourou utilis pour le lancement des fuses Ariane.

5La France compte aussi des collectivits doutre- mer. Deux sont situes dans le Pacifique: la Polynsie franaise qui rassemble plus de 150 les ou lots volcaniques et atolls coralliens, et Wallis-et-Futuna. Les Terres australes, situes dans locan Antarctique, sont constitues par les les de Crozet, de la Nouvelle-Amsterdam, de Saint-Paul et de Kerguelen, elles sont soumises de violentes temptes et servent surtout de bases scientifiques. Il en est de mme de la Terre Adlie, portion de linlandsis antarctique. Sajoutent ces collectivits Saint-Pierre-et-Miquelon, dans locan Atlantique, au large du Canada et Mayotte, dans locan Indien.

La Nouvelle-Caldonie, est une longue le montagneuse entoure dune barrire de corail et borde des les Loyaut, petites les basses. Le climat daliz est favorable la vgtation, trs diversifie, et au dveloppement du tourisme.

Les statuts des terres doutre-mer ont volu ces dernires annes traduisant globalement une progression de lautonomie politique et une reconnaissance du principe de spcialit ouvrant la voie la diversification des rgimes lgislatifs applicables.

Source: Site du Ministre des Affaires trangres www.diplomatie.fr - prsentation gnrale de la France

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Texte A

Comprhension

1) Lisez le texte et relevez le nom

des principales plaines

des principaux plateaux

des massifs montagneux anciens

des massifs montagneux rcents

des principaux fleuves

Exploitation

2) Quels adjectifs servent dcrire les montagnes ? Les connaissez-vous tous ?

3) Quels adjectifs servent dcrire les ctes ? Les connaissez-vous tous ?

4) Trouvez dans le texte les termes synonymes des mots ou expressions suivants :

1 Rempli de terre - une poque - un ct de la montagne

2 Bord par des montagnes de chaque ct - une forte chute de pluie soudaine - abrupt

3 la surface de la terre - atteindre - en forme d'U

5 grands rochers tombant abrupt dans la mer - border - rocher isol dans la mer

Texte B

Comprhension

1) Lisez le texte et relevez les territoires que la France possde dans chacun de ces ocans :

L'ocan Atlantique

L'ocan Indien

L'ocan Pacifique

2) Citez certains des avantages que ces terres lointaines apportent la France mtropolitaine.

Exploitation

3) Trouvez dans le texte les termes synonymes des mots ou expressions suivants :

3 occuper - destructions importantes

4 petite montagne

l'crit

En 200 mots et en reprenant le vocabulaire du texte, vous dcrirez votre pays.

MT Semaine 4 : Rgions et provinces franaises

L'harmonie des contraires

1 ne faire qu'un tour de France en suivant ses frontires on ne connatrait rien des Franais: l'Anjou du pote de la Renaissance Joachim du Bellay, la Bourgogne de l'crivain Colette, la Provence de Jean Giono, la Touraine de Balzac ou la Normandie de Maupassant sont autant de morceaux de France nourris d'histoire et riches de traditions que le sentiment d'unit nationale, pourtant trs ancien, n'a jamais rodes. Vikings sur les ctes normandes, Anglais dans le duch d'Aquitaine, Grecs et Romains Marseille la Phocenne, Sardes et Napolitains sur la cte orientale de la Corse n'y ont rien chang.

2Le plus extraordinaire pourtant, c'est la diversit presque incroyable des paysages. Sans que jamais la transition ne soit brutale, on passe de l'un l'autre en quelques kilomtres et l'merveillement s'en trouve sans cesse renouvel. Ainsi au march d'Arles le samedi matin, on baigne dans la Provence la plus authentique, on s'enchante de cet accent de farandole, on s'enivre de ces fruits clatants et de ces fleurs colores dont les pousailles naturelles dsespreraient le peintre le plus audacieux.

3Et puis on fait vingt kilomtres et on se retrouve au cur de la Camargue, avec ses sables qui ne nourrissent que la sombre salicorne1, ses tangs solitaires qui n'accueillent que les oiseaux et les flamants roses, ses marais qui n'acceptent que les taureaux et les chevaux sauvages... On a chang de monde. []

4De la mme faon, au nord de Lyon, on passera aussi vite, et pourtant aussi insensiblement, de la clbre Prouges - cit mdivale fortifie exceptionnellement prserve et pour cela chrie par le cinma -, la beaut sauvage des tangs de la Dombes, qu'on imagine volontiers voue aux chasseurs de l'aube et dont la terre semble inhospitalire tous ceux qui ne se contentent pas de la quitude de la nature. Et l'on fera encore la mme exprience avec le marais poitevin, l'Ile aux Oiseaux du bassin d'Arcachon ou les puys du parc des Volcans, prs de Clermont-Ferrand. []

5 Non moins exceptionnelle, cette possibilit omniprsente de varier les plaisirs: en Corse, on peut skier Asco le matin et faire deux ou trois plonges l'aprs-midi du ct de Calvi ; mme chose sur la Cte d'Azur, o l'on passe rapidement des pistes de ski de Valberg ou Isola 2000 aux grottes sous-marines du cap d'Antibes. Les Bordelais, qui partent les week-ends d'hiver dans les stations de ski pyrnennes, consacrent leurs dimanches d't des rgates dans le golfe de Gascogne, pendant que les Parisiens sont au bord de la mer en Normandie et les Lillois dans la baie de Somme.

6 Mais la France n'est pas riche que de ses paysages: patrie d'art et de culture, elle conserve soigneusement d'innombrables monuments qui ont jalonn son histoire, et possde un nombre incalculable de muses qui mettent en valeur des chefs-d'uvre accomplis ou tmoignent trs simplement de la vie passe et des mtiers perdus. []

7 Cette diversit des provinces et cette prennit de l'Histoire, on en trouve des milliers de tmoignages travers les monuments qui sillonnent le pays. Imposantes cathdrales (Paris, Chartres, Reims entre autres), chteaux de la Loire et de l'Ile-de-France (Versailles, Vaux-le-Vicomte, Fontainebleau), bastides gasconnes et prieurs alpins, abbayes qui jalonnent la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, muses touchants de navet ou manoirs orgueilleux devenus auberges cossues. []

8 Les grandes villes refltent parfaitement cette constance de leur vocation. Marseille - comptoir de la grecque Phoce de l'Antiquit - a toujours t pour l'Orient la porte d'entre en Occident: cosmopolite elle a grandi, cosmopolite elle est reste. Lyon, ville de commerce sur la route des Flandres et de l'Italie, allie la dignit un peu compasse qui sied aux bourgeois prospres la passion festive nourrie de beaujolais et de ctes-du-rhne, de volailles de Bresse et de fromages alpins. Lille, elle aussi enrichie par le ngoce et le drap, s'encanaille volontiers la manire flamande sans jamais rien perdre de sa dignit.

9 Bordeaux a conserv toute l'lgance des grands crus de Mdoc ou de Saint-Emilion, mme si on ne s'enivre plus sur ses quais des odeurs envotantes de la vanille antillaise et du caf brsilien. Toulouse, cerne de vergers mais berceau de l'Aropostale, est la fois capitale agricole et industrielle, et cultive toujours galement le souvenir de Mermoz et le culte du rugby. Et Strasbourg, capitale de l'Europe, et Rennes, o s'inventent les technologies de demain, et Nantes, fantastiquement douce le soir venu sur les bords de l'Erdre, et Avignon, ancienne cit des papes transforme en thtre immense, et Reims, o l'on sacrait autrefois les rois divins et o l'on sabre aujourd'hui le vin des rois, celui de Champagne... Demeure Paris, capitale indiscutable et indiscute, qui possde les plus beaux monuments, les plus beaux muses, l'histoire la plus riche et la notorit la plus flatteuse. []

10 La France est ainsi: extraordinairement diverse et magnifiquement varie, peuple de passions modernes et de muses anciens, jalonne de bistrots qui nourrissent la verve quotidienne et de monuments qui clbrent la tradition historique. Et l'invitable diffrence n'est jamais ici d'ordre socioprofessionnel: entre deux pcheurs, l'un de Saint-Malo et l'autre de Ste, il y a plus d'cart qu'entre un professeur de Lyon et un viticulteur du Beaujolais, parce que la rgion, sa terre, son ciel, sa culture sont les vraies composantes de l'art de vivre.

Alain Sarraute

Label France

Magazine du Ministre des Affaires trangres, mai 1995

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Comprhension

1. Parmi les phrases ci-dessous choisissez celle qui correspond au sens du premier paragraphe du texte.

a) L'unit nationale a fait disparatre les traditions rgionales.

b) Le sentiment d'unit nationale n'a pas pu s'installer en raison de l'histoire particulire de chaque rgion.

c) Les rgions ont gard leur propre histoire et leurs propres traditions tout en tant attaches l'unit nationale depuis longtemps.

d) Le sentiment d'unit nationale est remis en danger par l'histoire propre chaque rgion.

3. Retrouvez les villes qui dans le texte sont associes aux activits suivantes : le textile, le ngoce du vin, l'aviation, la fabrication du champagne, l'animation d'un festival de thtre.

4. Expliquez le sens du dernier paragraphe du texte.

Exploitation

1. Cherchez dans le texte les mots ou expressions correspondant aux dfinitions suivantes :

a) C'est une danse du sud de la France. (2)

b) Dans ce contexte, cela correspond un assemblage. (2)

c) Ce terme indique que la ville est protge par des murs. (4)

d) Ce verbe signifie qu'un vtement ou une couleur va bien quelqu'un. (8)

e) Cela correspond ouvrir une bouteille de champagne pour la boire. (9)

f) C'est un terrain o poussent des arbres fruitiers. (9)

g) C'est l'imagination et la fantaisie dans la parole. (10)

h) Ce nom dsigne la profession de celui qui cultive la vigne. (10)

2. Ce texte donne une image trs logieuse de la France. Relevez les adjectifs et les adverbes utiliss par l'auteur pour souligner les attraits de la France.

Adjectifs :

extraordinaire

Adverbes :

extraordinairement

3. Recherchez dans le texte le vocabulaire qui se rapporte la description

a) des paysages,

b) des villes.

lcrit

Lors dun sjour en Irlande ou ltranger, vous avez visit une ville, ou une rgion, que vous avez particulirement aime. Racontez votre sjour en 200 mots en vous inspirant du vocabulaire et des expressions utiliss dans le texte.

MT Semaine 5 : Paris et sa banlieue

Paris, villages

1Paris se banalise, selon les critiques les plus acerbes. Les villages disparaissent, comme Montparnasse sous la tour sans grce ou sous le pt indigeste de lhtel Sheraton. La ville des villes devient une mtropole comme les autres en cette fin de XXe sicle. Des tours partout, celle de Maine-Montparnasse comme scandale majeur 200 mtres de haut. Les esthtes de Paris ne le comprennent pas. Ils taient habitus lhorizon historique des toits moins de 25 mtres dans le centre, moins de 37 mtres la priphrie. Quelques grands signes surmontaient dignement cette perspective douce: Notre-Dame, lArc de Triomphe, le Sacr-Cur, et bien entendu la provocante tour Eiffel, pourtant mal accepte son poque. Paris ne devait pas vendre son me pour un CBD. De drogation en drogation, on en construisit une bonne dizaine. Des bureaux partout, et partout des logements si bien tudis quils se ressemblent tous. De lefficacit partout, anonymement.

2Paris a donc trs profondment chang en moins de trente ans. Faut-il sen tonner ? Pourquoi la capitale aurait-elle chapp aux grands bouleversements contemporains de la socit franaise ? Pourquoi ceux-ci ne se seraient-ils pas trs profondment inscrits dans ses pierres et dans sa chair ? Le contraire serait tonnant et inquitant. Paris, cest vrai, ressemble un peu plus une grande mgalopole du monde industriel, avec ses tours et son nouveau look certes, avec aussi ses espaces de sgrgation de plus en plus explicites, ses classes moyennes et suprieures en qute de protection, ses rondes de police plus appuyes dans les quartiers dimmigration. Le beau Paris des cadres compte quelque 10 000 sans-abri , tellement il est difficile dy trouver un logement bon compte. Les quartiers de limmigration la plus mal reue, maghrbine autour de la Goutte dOr, asiatique prs de la place dItalie, antillaise derrire la gare de Lyon et Montparnasse, tendent se durcir en ghettos. Le tiers monde et non plus la province pntre dans la cit. Est-ce la fin des villages parisiens ?

3Les critiques trs souvent idalisent le pass pour mieux mpriser le prsent. Comme si le Paris ancien tait vraiment indemne de criminalit, de promiscuit, de racisme, de sgrgation sociale. Comme si Paris prsent devait tre jamais invivable. Les nouveaux villages se constituent sous nos yeux, au pied des tours, des immeubles rnovs, le long des rues commerantes, autour des places, labri des impasses et des couloirs. Il faut laisser se poser la patine du temps. La ville des villages vaut mieux quun souvenir.

4Un seul arbre se dresse au milieu de la cour minuscule, entre les toits dun garage, une treille sur le mur, la baraque du concierge portugais, les poubelles en attente, les fleurs aux fentres. A lhorizon ferm, les grands murs dun immeuble HLM la raideur des annes 50. La rue Losserand mlange les ges, les classes, les races. Voici les petits vieux de toujours, les nouveaux intellectuels, les tudiants, les copains, les Noirs, les Vietnamiens, les Portugais, les Algriens, les pauvres des mauvaises cours, les nantis des immeubles rnovs, les babas des squats chics, les drogus des coins dombre, les princesses en jeans ou en fripes, les paums des petits matins. A quelques pas, rue de lOuest, on bascule franchement dans le marginal, le Noir efflanqu, le rasta en manque, le vrai squat derrire les murs aveugles aux fentres barres, entre deux descentes de police. Un peu plus loin, une station de mtro, pas plus, Plaisance, Montparnasse, on respire lopulence des rnovations pour classes aises, au-dessus de BNP billets ouverts et de magasins aux talages offerts sous les lumires crues. Flix, laccent rocailleux de lAveyron, reoit tout ce monde devant son bar, pour un petit noir, un crme et deux croissants, ou un blanc sec...

Paris, banlieues

5En 1801, Paris est une ville dun peu plus de 500 000 habitants et lagglomration de Paris nexiste pas encore. En 1901, la capitale compte 2 714 000 habitants et la banlieue dj prs dun million de personnes. Lessentiel de la croissance du XIXe sicle sest opr lintrieur de la ville par densification et par utilisation de tout lespace disponible. Jusquen 1931, Paris continue de crotre, atteignant 2 891 000 habitants, mais la progression de la banlieue devient alors nettement plus rapide que celle de la ville principale puisque le chiffre de 2 millions dhabitants dans les communes priphriques est alors dpass. De nos jours, le contraste saccentue. La population de Paris diminue, de mme que celle de la banlieue la plus proche et la plus ancienne. Mais la dilatation et laccroissement densemble de lagglomration parisienne se poursuivent. En 1982, pour 2 176 000 habitants dans Paris, on en compte 6 337 000 dans les 278 communes de banlieue, soit environ trois banlieusards pour un parisien.

6Do viennent-ils ? De toute la France, en strates successives dimmigration, mais, au cours des dernires dcennies, plus particulirement de Paris mme o toutes les jeunes familles ne trouvent plus se loger, et aussi de ltranger, plus prcisment du Maghreb. La rgion dIle-de-France abrite en 1982 1 335 000 trangers, soit 36 % des trangers vivant en France, parmi lesquels 490 000 Maghrbins.

7O vont-ils ? Ils se dplacent beaucoup. Pour les hommes et les femmes de la banlieue, le train, la voiture ou le mtro sont un lieu de vie ordinaire o ils passent trs souvent plusieurs heures par jour. Une enqute de 1969, toujours valable dans ses grandes lignes, le montre bien : si 3 millions de personnes se dplacent quotidiennement lintrieur de Paris, prs de 2 millions font la navette entre la banlieue et Paris, et plus de 5 millions dune banlieue une autre... Elle court, elle court la banlieue. Mtro, boulot, dodo, comme le disent les films et les chansons.

8Lespace de vie de la banlieue se saisit dans la dualit non contradictoire dune trs grande mobilit des hommes et des femmes, et dun extrme confinement. Mobilit du lieu dhabitat au lieu de travail, lesquels ne concident presque jamais, mais aussi mobilit des jeunes vers les coles, mobilit pour les achats un peu exceptionnels et les loisirs, pour les dmarches de toutes sortes, pour les fins de semaine et les vacances de ceux qui le peuvent. Confinement aussi, car il reste peu de temps pour explorer lespace proche, lhorizon cloisonn des ruelles et des bretelles dautoroutes, des terrains vagues et des stades, des bistrots et des supermarchs, des bords de Seine et des parcs, des coles et des mairies, des petits jardins et des lisires de fort.

Armand Frmont, France, Gographie dune socit (1988)

Comprhension

1. Selon lauteur, en quoi la ville de Paris tait-elle diffrente des autres grandes villes, et comment est-elle devenue une mtropole comme les autres ? (1)

2. Expliquez pourquoi lauteur dit que le tiers monde... pntre dans la cit. (2)

3. Au 4, lauteur dcrit le quartier autour de la rue Losserand pour rpondre aux critiques du Paris actuel. En quoi cette description constitue-t-elle une rponse ?

4. Rsumez la croissance de Paris et de sa banlieue depuis 1800 (5).

5. Expliquez le sens de lexpression mtro, boulot, dodo. (7)

Vocabulaire

Compltez les phrases suivantes avec un mot, ou une expression, tir du texte :

1. La tour Maine-Montparnasse a 200 mtres ....................

2. Jhabite un grand .................... du XIVe arrondissement.

3. Le btiment se trouve au fond dune .................... , ce qui le rend trs tranquille.

4. Quand il a commenc pleuvoir, jai cherch .................... sous un arbre.

5. Lagglomration de Dublin .................... peu prs un million dhabitants.

6. Puisquils sont relativement dmunis, les tudiants cherchent toujours des logements ....................

7. Au centre de Front Square se .................... le Campanile.

8. Pendant la semaine, je travaille .................... de 9h 17h.

9. Pour faire mes .................... , je prfre le centre commercial.

10. La .................... pour laroport part de Busaras.

lcrit

Avantages et inconvnients de la vie en banlieue. (250 mots) Faites la comparaison avec la vie la campagne ou en centre-ville et utilisez les expressions suivantes :

par contre, en revanche, par comparaison , dune part... dautre part, le revers de la mdaille.

MT Semaine 6 : LImmigration et lidentit franaise

Hospitalit franaise

1Lhospitalit a ses lois. Elles ne sont pas crites, mais font partie des valeurs et des principes dune civilisation. Elles impliquent tantt des droits, tantt des devoirs. Certains peuples sont plus hospitaliers que dautres : gnralement ceux rests plus prs de la terre et qui vivent dans les grands espaces, mme pauvres. Les pays industrialiss, obissant une rationalit froide, ont d dsapprendre lhospitalit. Le temps est prcieux ; lespace limit. Il y rgne un manque de disponibilit, cest--dire de gnrosit et de libert, car tout est calcul, tout est mesur. Les portes se ferment. Les curs aussi. Reste lindividu dans son intimit.

2Les socits europennes se sont enrichies. Leur niveau de vie moyen est trois quatre fois plus lev quil y a un demi-sicle. Elles ont assur au citoyen confort et privilges, le dveloppement conomique sest poursuivi ; prsent lindividu vit un malaise ; il pressent la fin dune poque et aussi dun mode de vie. Il se sent menac et bientt abandonn face la mutation du monde. Il voit la prosprit lentement sestomper, une prosprit acquise grce aux colonies et lexploitation sans scrupules des richesses du Tiers-Monde. La priode est alors favorable au repli et la peur ; elle met lindividu dans une position dfensive, et provoque chez lui des sentiments de rejet quasi instinctif de ltranger. Ce nest pas le moment de lui demander dtre ouvert et accueillant.

3Lhospitalit franaise est ainsi ruine, rendue difficile, voire impossible. Cest lpoque du malheur balbutiant. Plus de place, plus de temps pour la gratuit du geste, pour comprendre, accepter celui-l au regard hsitant, venu dune autre dure. Au contraire, on va reporter sur limmigr le poids du malaise et de la crise. Cela nest pas nouveau. La France aux Franais est un cri qui vient de loin. Il a presque un sicle. Ctait la devise de la Ligue antismite fonde en 1899 sous lgide dEdouard Drumont, lauteur de la France juive. Cest presque traditionnel : chaque crise conomique grave, des voix se sont leves pour dsigner ltranger comme responsable ; ombre menaante, corps non regard parce que non reconnu, et pourtant corps prsent et coupable par avance. Coupable de quoi au juste ? Dtre l, de travailler, de se dplacer avec le village dans le regard, avec ces quelques bribes de vie qui se veulent les signes extrieurs dune culture. Hier, on ne supportait pas la prsence des juifs en France. Aujourdhui, ce sont les immigrs, arabes notamment, quon charge de beaucoup de maux avec la mme mauvaise foi, le mme aveuglement. Jai toujours connu en France, crit Jean Genet, ce racisme qui est son tissu le plus serr, mais changeant. Tout jeune, on dtestait les Juifs et on adorait les Marocains et les Sngalais, nettoyeurs de tranches. lagressivit des Franais durant les conqutes coloniales sest ajout un racisme presque naturel.

4Lhospitalit franaise sest dgrade partir du moment o seul lintrt immdiat a prvalu dans le recrutement et linstallation des travailleurs trangers. Elle sest laiss lentement gagner par le calcul froid ; elle na plus veill sur le respect des personnes dplaces. Ni leur dignit ni leur scurit nont t assures.

Tahar Ben Jelloun, Hospitalit franaise (1984)

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Extrait du Programme du Front National (Site du Front National, aot 2009)

IMMIGRATION

A) CONSTAT

lorigine de la plupart des maux dont souffre notre pays, la politique dimmigration mene depuis plus de trente ans par les gouvernements successifs a t constamment dnonce par le Front National qui, ds sa cration, a propos toute une srie de mesures qui nont en aucune manire cess dtre dactualit, et constituent lun des fondamentaux de notre projet global.

[]

Il ne saurait videmment tre question pour nous, au moment o les faits nous donnent raison, o lopinion publique se dessille et o nos adversaires tentent de semparer du problme sans pour autant y apporter de rponses, dabandonner notre programme ni de lui en substituer un autre.

La mise en uvre dune politique raliste dinversion des flux migratoires demeure pour le Front National une priorit comme doit ltre, une fois ralis le pralable de larrt de toute nouvelle immigration, la mise en uvre dune ncessaire politique dassimilation de ceux qui respectent nos lois et nos coutumes, acceptent les devoirs qui dcoulent des droits accords, et considrent la France comme leur Patrie, lexception de toute autre.

B) MESURES

Nos propositions tiennent donc en cinq grands volets

1. Mettre en uvre une politique de dissuasion :

- Supprimer les pompes aspirantes en rservant les aides sociales diverses et les allocations familiales aux seuls Franais et en rinstaurant, dans le cadre de nouvelles dispositions lgislatives, la prfrence nationale pour les prestations sociales. Les cotisations de lassurance Maladie et de lassurance Chmage seront, ainsi, augmentes pour les trangers prestations quivalentes. Le RMI pour les trangers ainsi que lAME seront supprims.

- Lancer une rforme du droit de la nationalit, en supprimant notamment la binationalit et lacquisition automatique de la nationalit (celle-ci ne serait alors automatique que si lon est de pre ou de mre franais). Lacquisition dpendrait alors de critres reposant sur la bonne conduite et le degr dintgration. La dchance de la nationalit pourra tre prononce par la juridiction concerne dans le cas de naturalisation acquise depuis moins de 10 ans et dans le cas de crime ou dlit grave ayant entran une condamnation plus de 6 mois de prison, non assortie de sursis.

2. Mettre en uvre une politique de contrle des frontires :

- Rtablir nos frontires en sortant de lespace Schengen et en dnonant les traits qui transfrent lUnion europenne les comptences en matire dimmigration, de droit dasile et de visa.

- Faire appliquer les mesures dloignement du territoire et la lgislation sur le sjour illgal des trangers ; tolrance zro pour les rseaux organiss dimmigration clandestine.

3. Mettre en uvre une politique de retour :

- Supprimer le regroupement familial qui, depuis 1974, a transform limmigration de travailleurs en immigration de peuplement.

- Rduire la dure de la carte de sjour de 10 3 ans, y compris pour ceux qui se trouvent actuellement sur notre territoire.

- Rtablir lexpulsion des dlinquants multi rcidivistes trangers

4. Mettre en uvre une politique de codveloppement :

- Coupler le retour des immigrs avec laide leur pays dorigine, proportionnelle leur coopration en la matire. Laide au dveloppement pourrait alors tre accrue en ciblant mieux les besoins des populations et en contrlant lutilisation des fonds.

- Prendre linitiative dorganiser rgulirement une confrence euro-africaine runissant les pays concerns afin de dterminer les besoins et de mettre en uvre les moyens destins fixer les populations attires par les richesses de lEurope, dans leurs pays dorigine.

5. Mettre en oeuvre une politique dassimilation :

- Insertion de la politique dimmigration dans un cadre plus global. On ne sassimile pas un pays qui a oubli ses principes, ses valeurs et sa fiert. La politique qui sera initie par le Prsident dune Rpublique authentiquement nationale sera globale : cest par le retour des valeurs familiales, la reconstruction dune vritable instruction nationale, le rtablissement dun service militaire volontaire de six mois, le respect du travail et le rapprentissage de la morale et de ce qui a fait lhistoire de France, que pourra soprer une relle assimilation, avec les droits et les devoirs quelle implique.

- Refus du communautarisme et raffirmation du principe de lacit. Le principe de discrimination positive (prfrence trangre dans les faits) et ses effets pervers tels que certains volets de la Politique de la Ville seront supprims.

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Comprhension

Situez chacun des deux textes (auteur(s), genre de texte) et comparez le langage utilis. Quelle est limage de limmigration qui ressort dans chaque cas ? Quel est largument principal de chaque texte ?

Exploitation

Expliquez le sens des expressions suivantes :

Premier texte : lhospitalit a ses lois ; lindividu vit un malaise ; favorable au repli et la peur ; on charge de beaucoup de maux ; se dplacer avec le village dans le regard ; le calcul froid.

Deuxime texte : lopinion publique se dessille ; les prestations sociales; un dlit grave ; la bonne conduite ; les dlinquants multi rcidivistes; le principe de lacit.

lcrit

LIrlande est en train de devenir un pays raciste. tes-vous daccord ? (200 mots)

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MT Semaine 7 : Semaine de lecture

MT Semaine 8 : Lducation

Les grandes coles accueillent avec scepticisme louverture de Sciences-Po aux lyces dfavoriss - (Le Monde, mars 2001)

1 Une petite rvolution est en marche Sciences-Po. Le conseil de direction de lInstitut dtudes politiques de Paris a adopt, lundi 26 mars [2001], une large majorit, les conventions de partenariat avec sept lyces socialement dfavoriss de la banlieue parisienne et de lacadmie de Metz-Nancy. Ainsi, ds la rentre prochaine, le temple de llitisme rpublicain de la rue Saint-Guillaume accueillera des bacheliers issus dtablissements en ZEP ou en zone sensible admis, non pas sur concours, mais sur dossier scolaire et entretien. Annonce le 26 fvrier par le directeur de Sciences-Po, Richard Descoings, cette initiative en faveur dune plus grande mixit sociale dans le recrutement des lites a depuis suscit une vive polmique, au sein de lInstitut mais aussi parmi les universitaires.

2En approuvant ces conventions, le conseil de direction de lIEP prouve que les acteurs de terrain peuvent poser une question nationale et agir, se rjouit Richard Descoings qui a t rlu lundi. Reste savoir si cette mesure poussera dautres grandes coles rflchir sur la manire de rformer un systme qui recrute plus que jamais llite scolaire dans llite sociale. Le sujet nest pas nouveau. En 1998, le rapport de Jacques Attali intitul Pour un modle europen denseignement suprieur dnonait, en parlant des grandes coles, une machine de reproduction des lites et prconisait de revoir et de diversifier leur recrutement. Cette fermeture sociale avait t rvle en 1995 dans une tude de Claude Thlot et Michel Euriat, consacre au recrutement de llite scolaire depuis quarante ans. Si, en 1950, 29% des lves de Polytechnique, de lENA, de Normale Sup et de Centrale venaient des milieux populaires, ils ne sont plus que 9% aujourdhui.

3Au sein des grandes coles, le cocktail issu de ZEP et admis sans concours de Sciences-Po est loin de faire lunanimit. Si, comme lexplique Bernard Ramanantsoa, directeur du groupe HEC, tout le monde est peu prs daccord sur le diagnostic pos, en revanche, les divergences sont grandes sur la manire dy rpondre. A lENA, 80 % des lves sont enfants de cadres suprieurs, de professions librales ou intellectuelles - un pourcentage stable depuis dix ans. Cest vrai, les choses bougent peu, reconnat la directrice de lENA, Marie-Franoise Bechtel. La seule vraie mthode consiste largir progressivement et largement lassiette de la dmocratisation. Il faut aller chercher les viviers l o ils sont : en province et dans des milieux socialement plus mlangs, estime Mme Bechtel, qui refuse le grand cart entre les enfants de cadres suprieurs et ceux de ZEP, car cest oublier tout le reste.

4Contrairement Sciences-Po, les grandes coles recrutent trs majoritairement des lves issus de classes prparatoires. Nous sommes le miroir de la composition sociale des classes prpas. Cest une donne structurelle qui ne dpend pas de nous, fait valoir Christian Knig, directeur de lESSEC, dont 79 % des tudiants sont issus des classes aises. Les classes prparatoires slectionnent elles-mmes les meilleurs bacheliers, titulaires dune mention bien ou trs bien. Est-ce que lon considre que le bac est antidmocratique ?, sinterroge M. Ramanantsoa. La slection sopre bien avant les grandes coles, cest tout le systme qui fonctionne comme cela, fait remarquer Philippe Gurin, prsident de la Confrence des grandes coles (CGE). Le problme est en amont, rsume Jean-Jacques Duby, directeur gnral de Suplec. Il faut aller dans les tablissements de banlieue pour motiver les lves plutt que de leur permettre dintgrer une grande cole sans concours, considre-t-il. Un travail de communication doit tre men pour montrer que les grandes coles sont accessibles tous. Cela na rien voir avec le fait de dire : Vous tes dans une situation difficile, on va vous faire des conditions plus faciles , insiste M. Knig. Il existe des obstacles psychologiques trs forts lever. Trop dlves pensent que lENA, cest pour les autres, constate Mme Bechtel. Certains tudiants nosent pas se prsenter Polytechnique parce quils ont peur, parce quils croient que ce nest pas pour eux, remarque aussi Pierre Petiau, directeur du concours lX.

5Si la mthode adopte par Sciences-Po nest, selon eux, pas la bonne, tous les directeurs de grandes coles assurent pourtant souhaiter largir leur recrutement au nom de la richesse apporte par la diversit. Ils font valoir plusieurs expriences dj engages comme ladmission sur titre, les concours rservs aux lves issus de filires universitaires ou encore louverture aux tudiants trangers. Ainsi, depuis lanne dernire, Polytechnique a ouvert dix places aux titulaires dune licence scientifique. Un trs bon tudiant en fac a les capacits de faire Polytechnique, souligne M. Petiau. Quand ces tudiants de la fac sortiront les premiers de lX, les choses auront chang. Mais il faut du temps : pour linstant, nous avons peu de candidats, explique-t-il. Plus jaurai dtudiants issus dhorizons divers, plus je serai content, assure M. Knig. Oui, nous souhaitons modifier les origines socioprofessionnelles de nos lves, confirme M. Duby.

6Les directeurs des grandes coles constatent en outre quils accueillent un nombre de plus en plus important dtudiants dont au moins un des deux parents est enseignant. Cette tendance est frappante et elle pose question, souligne M. Gurin. La connaissance du systme ducatif et le soutien scolaire la maison seraient devenus de plus en plus dterminants dans la russite des tudes. Vous verrez que demain les fils denseignants sinscriront dans les tablissements ZEP qui ont sign des conventions avec Sciences-Po, pronostique M. Ramanantsoa.

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Comprhension

1. Pourquoi en Sciences-Po a-t-on ouvert les portes des lves des lyces dfavoriss ?

2. Quelles sont les deux diffrentes modalits dentre lcole maintenant ?

3. Quelles sont les autres propositions qui pourraient mener une plus grande mixit sociale dans les grandes coles ?

4. En consultant les notes que vous avez prises dans le cours magistral de mercredi dernier, expliquez : une acadmie, (combien y en a-t-il en France ?) ; des classes prparatoires ; Normale Sup ; mention bien ; un bachelier ; la rentre ; une licence ; une filire ; un titulaire de

Exploitation

Dressez une liste de tous les mots qui fonctionnent comme synonymes pour dire dans le texte. (Il y en a quinze). Combien de fois voit-on dire ? Essayez de remplacer dire dans vos propres crits par un de ces synonymes.

Expliquez les sigles ZEP, IEP, ENA, HEC, ESSEC.

Expliquez, en franais, le sens des expressions suivantes :

faire lunanimit ; tre en marche ; reste savoir ; des milieux populaires ; au sein de ;

issu de ; en amont

lcrit

quoi les universits servent-elles ?

MT Semaine 9 : Les Franaises

Faire de la politique

1.

La politique fait lobjet tous ges dun rejet [par les femmes], principalement parmi les plus jeunes. Beaucoup nont pas vot la dernire consultation : Javais pas envie... , Ce sont tous les mmes... , Aucun parti ne minspire confiance , Ils prennent nos voix et puis ils sen mettent plein les poches... , Ils ne sintressent qu leur carrire... , Je nirai voter que si cest pour barrer la route au Front national... - cest ce que lon entend le plus souvent. La classe politique a de gros efforts accomplir pour restaurer sa physionomie aux yeux des Franaises et pour quelles se sentent concernes par son action. Citoyennes, et conscientes de ltre !

2.

Quant faire elles-mmes directement de la politique... Elles ne sont que 13 % dire quelles se lanceraient dans larne si elles en avaient loccasion (contre 23 % des hommes). Leur implication est trs faible, sauf peut-tre pour ce qui concerne la vie municipale, les responsabilits locales en province.

3.

En revanche, les associations o lon peut tre socialement utile ont leurs faveurs. Celles-ci se sont multiplies et continuent crotre. On en compte 1700 ! Humanitaires, secours aux enfants, secours aux vieillards, aide aux dshrits, aux malades, aide tous azimuts -, elles y participent, nombreuses, et en tout cas les approuvent. Sy retrouvent majoritairement - mais pas seulement - des femmes de 40 ans et plus, lge o les enfants ne vous mangent plus le temps.

4.

Ces associations sont peu politises. On sait quau fur et mesure que les Franaises sont entres dans la vie active et que les gnrations anciennes ont disparu, le vote fminin est devenu globalement plus favorable la gauche quil ne ltait. Mais ce mouvement sest stabilis. Aujourdhui, on ne saurait dire quil y a un vote fminin , sauf quil est moins favorable aux extrmes.

5.

Cependant, quand on demande aux Franaises sil serait souhaitable quil y ait une plus grande reprsentation fminine au Parlement, au gouvernement, dans les grands emplois, elles disent oui, oui, oui ! Oui, elles feraient de la politique autrement (74 %). Limage dune socit qui serait une oasis dharmonie et de justice si le pouvoir tait entre les mains des femmes nest pas loin.

6.

Image fallacieuse. On peut attendre des femmes en politique plus de sensibilit, dattention aux choses de la vie ; mais trois dentre elles, et non des moindres, ont montr ce quelles peuvent tre au sommet du pouvoir : Golda Meir, Margaret Thatcher, Indira Gandhi. Aucune delles naimait la guerre, elles lont faite. Avec douleur, mais elles lont faite. Et ne parlons pas de ce monstre de cruaut fanatique que fut la veuve de Mao Ts-toung livre elle-mme...

7.

Non, les femmes ne sont pas que douceur et tendresse. De surcrot, la conqute du pouvoir exigera toujours quelles dveloppent leur part virile. Celles qui accderont aux grands postes ne seront jamais des mauviettes sentimentales. Mais, si elles exercent enfin, nombreuses, des responsabilits, les femmes introduiront dans la vie publique un regard diffrent, une dimension diffrente.

8.

On peut mme penser que si elles devenaient, par hypothse, majoritaires dans les instances de dcision, elles calmeraient le jeu , en quelque sorte ; les valeurs viriles - guerre, comptition, domination - devraient composer avec les valeurs fminines, et ce serait l une grande nouveaut.

9.

Certains, rcemment, se sont interrogs sur ce que deviendrait une socit o les femmes auraient russi imposer leurs valeurs. Non pas leurs capacits, mais les attitudes proprement fminines que beaucoup dentre elles voudraient voir privilgier : la protection de la vie et de la nature, lattention porte aux plus faibles, la compassion, labolition de lesprit de comptition au bnfice dune existence plus douce - pourquoi vouloir toujours aller plus vite, plus haut, plus fort, quelle est cette folie ? -, le frein mis la recherche scientifique dont les exploits affolent, etc.

10.Si les femmes taient un jour assez puissantes pour faire prvaloir de telles valeurs sur les valeurs viriles, natrait quelque chose dencore inconnu ce jour, o lon vivrait pauvre, modeste et tranquille, lcart des turbulences du monde. Les agits iraient exercer leurs talents aux tats-Unis ou en Chine. Nous deviendrions un parc dattractions, ainsi que lavait souhait un certain Adolf Hitler.

11.Mais nous nen sommes pas envisager une pareille hypothse. Plutt un avenir o la France saura conjuguer le meilleur des aspirations fminines et des valeurs viriles.

12.Les Franaises sont-elles sur le point de parvenir, par la loi, au stade o les politiques devront les entendre ? Cest en tout cas lobjectif affich du gouvernement qui vient dintroduire dans la Constitution larticle suivant : La loi dtermine les conditions dans lesquelles est organis lgal accs des femmes et des hommes aux mandats lectoraux et fonctions lectives. Reste laborer cette loi. Nombre gal de candidates et de candidats ? Nombre gal dlus ? Les Franaises y sont favorables 70 %. Des fministes, et non des moindres, y sont hostiles parce quelles y voient le spectre du diffrentialisme et une atteinte lindivisibilit de la Rpublique (Elisabeth Badinter). Que se passerait-il si, par hypothse, les Bretons, les Corses, les bouddhistes ou les handicaps rclamaient demain autant de siges que lexigerait leur proportion exacte dans lensemble de la population du pays ?

13.Dautres, dont je suis, approuvent la parit hommes / femmes condition quelle ne porte pas en germe une drive vers la discrimination positive en usage aux Etats-Unis : est choisie systmatiquement pour occuper une fonction, un emploi, une femme de prfrence un homme, ou un Noir de prfrence un Blanc. Les rsultats sont dsastreux. Sans compter que je tiens pour insultant pour les femmes dtre considres comme une espce protge.

14.Il convient donc que la loi soit rdige de telle sorte quune pareille drive soit impossible. Enfin, il ne faut pas se boucher les yeux : le pouvoir suprme nest pas dordre politique. Il est conomique. Et, sur ce pouvoir-l, les femmes nont pas encore mis le dbut dune main. On peut en dire autant des Amricaines, et aussi des Scandinaves, si avances par ailleurs sur des voies diffrentes. Cest que le pouvoir conomique est devenu beaucoup plus important dans le fonctionnement dune socit que celui qui mane dune assemble dlus.

15Mais les conqutes se font pas pas...

Franoise Giroud, Les Franaises, 1999

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Comprhension

1. O et comment sest manifeste laction politique des Franaises jusqu prsent ?

2. Quelle image se fait-on dun monde gouvern par les femmes ? Cette image est-elle juste ?

3. Daprs lauteur, quelles sont les diffrentes valeurs humaines en jeu en politique ? Toujours selon lauteur, comment sont-elles rparties ? Sont-elles antagonistes ?

4. Quel problme pose une loi sur la parit ?

5. Le dbat sur la parit est-il vain ?

Exploitation

1. Expliquez le sens des expressions suivantes :

a. sen mettent plein les poches (1)

b. barrer la route (1)

c. tous azimuts (3)

d. des mauviettes (7)

e. prvaloir (10)

f. les agits (10)

g. sur le point de (12)

h. porte en germe (13)

2. Trouvez dans le texte des synonymes pour les expressions suivantes :

a. augmenter (3)

b. peu peu (4)

c. une utopie strotype (5)

d. parmi les plus importantes (6)

e. en outre (7)

f. rendent fou (9)

g. une telle (11)

h. au niveau (12)

i. le fantme (12)

j. un aussi grand nombre (12)

k. voir la ralit en face (14)

lcrit

Quel est le statut actuel de la femme en Irlande? (200 mots)

MT Semaine 10 : Le Systme politique

Sil existe des exceptions franaises, on peut bien dire que la Constitution de la Ve Rpublique en fait partie

Un rgime ni parlementaire, ni prsidentiel

1 La premire exception vient de ce que le rgime franais nest assimilable ni un rgime parlementaire ni un rgime prsidentiel. Ce nest pas un rgime parlementaire, cest--dire un rgime dans lequel une seule lection dcisive entre les lecteurs et les pouvoirs publics permet la formation dun gouvernement responsable devant lAssemble. Ce nest pas non plus un rgime prsidentiel (comme dans plusieurs pays dAmrique dont les tats-Unis), cest--dire un rgime o il y a deux lections au suffrage universel, lune pour lire le Prsident et lautre lAssemble, ces deux pouvoirs tant totalement indpendants lun par rapport lautre. Dans ces pays, le Prsident ne peut pas dissoudre lAssemble et lAssemble ne peut pas renverser le Prsident.

2En France, il y a deux lections au suffrage universel, lune pour lire le prsident de la Rpublique (lection prsidentielle), lautre les dputs lAssemble nationale (lection lgislative), mais le gouvernement, pour exister, a besoin dune sorte de baptme confr par ces deux entits. Juridiquement, cest le Prsident qui nomme le Premier ministre et les ministres sur proposition de ce dernier. Mais politiquement, le gouvernement ne peut exister que sil sappuie sur une majorit lAssemble nationale, sinon cette Assemble peut le renverser. Et tout le systme repose sur ce gouvernement qui a besoin dune double lgitimation.

3 Cette rgle entrane un type original de fonctionnement. Premire contrainte : pour diriger la France, il faut gagner deux lections au suffrage universel ; cest une curiosit spcifiquement franaise. Pendant toute la premire moiti de la Ve Rpublique (1958 1986), tout sest droul selon ce schma. Dabord avec la droite : le gnral De Gaulle a t lu Prsident et il a eu une majorit pour lappuyer lAssemble nationale, puis il a t rlu et sa majorit galement, etc. Georges Pompidou et Valry Giscard dEstaing, ses successeurs, ont gouvern dans les mmes conditions. Le fonctionnement normal de la Ve Rpublique, avec un Prsident et une Assemble de la mme tendance politique, a galement fonctionn avec la gauche de 1981 1986, puis de 1988 1993 avec le Prsident Mitterrand, puis de nouveau avec la droite entre 1995 et 1997 avec le Prsident Chirac.

La cohabitation

4 Tout se complique avec une deuxime bizarrerie franaise quon a pris lhabitude dappeler la cohabitation . Cela se produit quand, au cours du mandat du prsident de la Rpublique, lors des lections pour lAssemble nationale, arrive une majorit dune couleur politique oppose celle du Prsident. Cette ventualit a t possible dans la mesure o le mandat du Prsident tait de sept ans alors que celui des dputs de lAssemble tait de cinq ans. Pour la premire fois en 1986, une majorit hostile au Prsident parvient lAssemble nationale. Se pose alors le problme de savoir comment fonctionne ce rgime quand on a, face face, un Prsident lu mais qui est indirectement dsavou par le rsultat des lections lgislatives

5 Plusieurs hypothses taient envisageables : le dpart du Prsident, un affrontement entre le Prsident et lAssemble aboutissant la dissolution de celle-ci, la dmission du Prsident qui aurait dcid de se reprsenter pour clarifier le dbat, etc. Franois Mitterrand puis Jacques Chirac ont choisi la soumission. Ils ont dcid daccepter le verdict du suffrage universel et ont nomm comme Premier ministre le chef du parti oppos leur ligne politique, devenu majorit parlementaire. Lhabitude sest prise dappeler cohabitation la coexistence dun gouvernement avec son Premier ministre qui vient de gagner les lections lgislatives et dun Prsident qui exerce une sorte de prsidence symbolique. Il na plus, en effet, les moyens de pratiquer sa politique et se concentre pour lessentiel sur les problmes de politique trangre (ceci tant favoris par le fait quil existe un accord (des convergences) entre la gauche et la droite dans ce domaine).

6 Cette situation est trange, puisque se trouvent au sommet de ltat deux tenants du pouvoir qui proposent des politiques opposes. Le vrai pouvoir est exerc par le gouvernement et son Premier ministre, mais le Prsident reste le matre des horloges. Il peut toujours dcider de dissoudre lAssemble et de dclencher une nouvelle lection lgislative. Il sagit dun cas unique au monde o le gouvernement doit agir avec la menace constante dun retour anticip devant les lecteurs, dcid par le Prsident, chef de lopposition.

7 Il y a eu en France trois cohabitations : de 1986 1988 (Mitterrand Prsident / Chirac Premier ministre), en 1993 (Mitterrand / Balladur), et en 1997 en sens politique invers et pour cinq ans (Chirac / Jospin). Cette situation dcoulait de la diffrence dans la dure des mandats entre le Prsident, lu pour sept ans (dure qui nexiste dans aucun autre pays) et lAssemble, lue pour cinq ans. Lide est venue de rduire le mandat prsidentiel cinq ans et dorganiser de faon concomitante les lections prsidentielles et lgislatives. Cette dcision augmente les chances pour le Prsident de disposer dune majorit parlementaire. En effet, le Prsident une fois lu, les lecteurs devraient avoir cur, dans un court laps de temps, de lui donner une majorit pour quil mne bien sa politique.

Le scrutin majoritaire deux tours

8 Autre curiosit franaise : le scrutin majoritaire deux tours, qui nexiste pratiquement nulle part ailleurs. Dans les autres pays, on trouve soit le scrutin un tour (modle britannique ou amricain), soit un scrutin proportionnel comme dans la plupart des dmocraties europennes. La rgle en France est la suivante : pour llection prsidentielle, est lu celui qui obtient la majorit absolue des suffrages exprims au premier tour (ce qui ne sest jamais produit). Il y a un second tour, quinze jours plus tard, auquel ne peuvent se prsenter que les deux candidats arrivs en tte au premier tour. Ainsi, le premier tour a deux fonctions contradictoires : une fonction de qualification pour dsigner les deux candidats qui seront prsents au second tour, et une fonction de message, ce qui permet aux petits et moyens partis de dfendre leurs thses devant les citoyens, mme sils savent quils naccderont pas au second tour. Comme il ne reste finalement que deux candidats, ce resserrement oblige les candidats rassembler autour deux, avant le second tour, une coalition de partis bien visible. Forcment lu la majorit absolue, le vainqueur bnficie dune forte lgitimit.

9 Pour llection des dputs, le principe est le mme dans les 577 circonscriptions. Au premier tour, pour tre lu, il faut avoir la majorit absolue des suffrages exprims. Le second tour se droule huit jours plus tard ; est lu le candidat qui obtient le plus grand nombre de voix. Peuvent se prsenter au second tour ceux qui ont recueilli au premier tour 12,5 % des voix des inscrits (soit environ 18 % des suffrages exprims). Ainsi, il peut rester trois candidats (lection triangulaire) ou mme quatre (quadrangulaire) au second tour. La logique politique veut que la discipline rpublicaine amne le candidat le moins bien plac dans sa famille politique, de gauche ou de droite, se retirer pour assurer la victoire de son camp. Les partis qui nentrent pas dans une coalition nont aucune chance davoir des dputs. Ce systme a lavantage de donner une majorit parlementaire lune des deux coalitions, ce qui a t le cas dans toutes les lections lgislatives de la Ve Rpublique.

10 En fait, il ny a pas vritablement des exceptions franaises, mais il y en a une do dcoulent toutes les autres. Elle est constitue par le statut du gouvernement, qui rsulte forcment de la rencontre de deux pouvoirs, chacun issu dune lection au suffrage universel : lAssemble nationale et le prsident de la Rpublique.

Jean-Luc Parodi

Le Franais dans le monde

Juillet-aot 2002 - N322

Comprhension

1. Pourquoi le rgime franais nest-il ni parlementaire ni prsidentiel? (1)

2. De quelle double lgitimation le gouvernement a-t-il besoin? (2)

3. Quand parle-t-on de cohabitation? (4 et 5)

4. Quel a t rcemment le changement introduit dans la vie politique franaise pour viter les cohabitations? (7)

5. Quels sont les avantages et les inconvnients du scrutin deux tours? (8 et 9)

Expression

Dfinissez le sens des mots suivants: scrutin, suffrage, mandat, dput, lgitimit.

Exploitation

1. Recherchez les mots de la mme famille que prsident et regroupez-les sous forme de schma. Vous trouverez certains de ces mots dans le texte.

2. Vous ferez la mme chose avec le mot lection.

3. Compltez les phrases laide dun verbe tir du texte. Noubliez pas de mettre le verbe au temps qui convient et de faire laccord avec le sujet.

a) Le Premier ministre la liste des membres du gouvernement au Prsident, mais le Prsident les ministres et le Premier ministre.

b) Dans le scrutin majoritaire deux tours, il est rare d au premier tour.

c) De 1997 2002 Jacques Chirac, Prsident, avec Lionel Jospin, Premier ministre.

d) Lors des dernires lections prsidentielles, Jacques Chirac, au second tour, une majorit crasante de voix.

e) Les lections dans le calme.

lcrit

Choisissez lun des deux sujets et rdigez un court essai de deux cents mots environ.

En rutilisant les expressions du texte, vous expliquerez brivement la vie politique irlandaise.

Ou

Aucune Franaise jusqu ce jour na t lue Prsidente, alors quen France, deux femmes lont t. Expliquez comment elles sont arrives cette fonction et quel est leur pouvoir.

MT Semaine 11: Les langues minoritaires

Le timide retour de loccitan

1Cest la grande affaire de la rentre scolaire en valle dOssau. Une calandreta, autrement dit une classe en occitan, ouvre en septembre, avec dix-sept petits lves, dans les locaux de lancienne cole de Bost. Cest la cinquime cole de ce type en Barn, aprs Pau, la pionnire, ouverte en 1980, Oloron-Sainte-Marie, Orthez et Lescar, soit 150 enfants en Barn. Jean-Luc Arros, prsident de lassociation des parents dlves de cette nouvelle cole, pousse un soupir de soulagement. Le conseil municipal de Laruns a mme vot le principe dune subvention accorde pour chaque lve originaire de la commune. Une dcision acquise une courte majorit avec lappui de lopposition municipale. Louverture de cette calandreta a suscit lindignation des enseignants qui craignent terme de perdre des postes, si durement arrachs lEducation nationale.

2Mme sans cette aide, nous ouvrions la rentre, reconnat nanmoins, diplomate, Jean-Luc Arros, par ailleurs directeur dune grande surface Laruns. Le monde associatif et la population y taient favorables. Cette cole constitue notre dernire chance de sauver la langue barnaise et notre identit. Bien sr, il y a eu des rsistances. En raction, les enseignants, dont les craintes sont lgitimes, ont cr une classe bilingue Laruns. Cela ne peut que nous rjouir.

3Cet pisode illustre quel point la question de la langue, loccitan, aprs avoir t occulte ou raye de la carte, est nouveau un sujet de proccupation. Notre langue a t crite il y a dix sicles, explique Jean Salles Lousteau, inspecteur gnral de lEducation nationale, charg des langues rgionales, et prsident de lInstitut occitan, cr fin 1996 Pau par le conseil gnral des Pyrnes-Atlantiques. Elle est cependant en grande difficult. Une tude ralise en 1994 nous a beaucoup appris sur ltat de la langue et sur le potentiel linguistique qui reste fort en Barn. Ainsi, plus de 40 % des personnes interroges comprennent loccitan. Si une personne sur quatre dclare le parler, une personne sur dix le parle souvent ou tous les jours. Cette enqute, riche denseignements, rvle galement que prs dun quart de la population dsirait apprendre ou se perfectionner et que 57,6 % des sonds souhaitent ou auraient souhait que leurs enfants lapprennent. Un fort pourcentage qui fait dire David Grosclaude, directeur de lhebdomadaire La Setmana que cette photographie de lopinion publique barnaise corne le mythe selon lequel le basque est davantage parl. Il y a un taux trs lev de comprhension, contrairement leuska, et beaucoup de bilingues passifs. Cest ce public quil faut contacter. Et les mdias dans la langue approprie manquent...

4 ce titre, les objectifs de lInstitut occitan sont ambitieux. Un travail considrable dquipement de la langue reste faire. Une langue non quipe, non adapte au langage de la communication moderne ne vit pas, objecte Jean Salles-Loustau. Nous tentons de mettre en uvre ce qui nexiste pas, sans nous substituer au CNRS, luniversit ou lducation nationale. Par exemple, un livre de prsentation moderne de loccitan nexiste pas lheure actuelle destination du grand public. Notre vocation consiste rassembler et mobiliser les comptences en Barn et France.

5Principal obstacle la reconnaissance de la langue, outre luniformisation provoque par le franais et son usage impos par lcole depuis Jules Ferry, larticle 2 de la Constitution franaise, sur lequel sappuie le Conseil dtat pour suggrer au gouvernement de ne pas signer la Charte europenne des langues rgionales, adopte en 1992 par le Conseil des ministres du Conseil de lEurope. Partout ailleurs en Europe, les langues rgionales ou minoritaires sont reconnues, remarque David Grosclaude. Pas en France. Cette charte se veut trs souple. Elle donne aux citoyens la possibilit de sexprimer dans sa langue devant ladministration.

6La montagne reste le creuset de la culture barnaise, notamment en Ossau. Ici, loccitan est trs parl, surtout par les gens de plus de 50 ans, observe Jean-Luc Arros Laruns. On a longtemps dit lcole que ctait un patois, une dformation du franais, et on allguait que les enfants allaient confondre les deux. Cest une pure nerie. On sait que le bilinguisme facilite lapprentissage dautres langues. Pour ma part, je souffre de ne pas parler barnais. Ma gnration et celles qui lont prcde, nous avons t sacrifis sur ce point. Pour surmonter ce handicap, on parlait entre jeunes, je chantais. Depuis que mes deux fils sont ns, je leur parle en barnais et ma femme en franais. Cela ne pose aucun problme. Pour la calandreta, le dclic est venu dune remarque dun client du magasin. Il ma dit: Cest bien que tu leur parles barnais. Mais ce seront les derniers! Jai voulu ragir..

Comprhension

1. Faites un bref rsum du texte. Trouvez aussi un titre alternatif pour le texte.

2. Expliquez le sens des expressions suivantes:

terme (1)

durement arrachs (1)

grande surface (2)

raye de la carte (3)

57,6% des sonds (3)

corne le mythe (3)

destination du grand public (4)

mobiliser les comptences (4)

se veut trs souple (5)

le creuset de la culture barnaise (6)

le dclic est venu (6)

Exploitation

4. Reformulez les phrases suivantes laide des substantifs qui correspondent aux verbes souligns, et que vous trouverez dans le texte:

ex:Les coles rentrent dbut septembre

La rentre scolaire a lieu dbut septembre

Le malade sest senti soulag.

Jai dcid de prendre ma retraite.

Mon patron ma appuy dans cette dcision.

Au moment o on a ouvert la sance, le prsident a ternu.

Sa conduite a indign tout le monde.

Je dirige une socit immobilire.

Il sest vivement oppos ma proposition.

Ne craignez rien: je viens tout de suite.

5. Remplissez les blancs laide de mots trouvs dans le texte:

La subvention ............. par le gouvernement ne suffit pas aux besoins des jeunes chmeurs.

Aprs une lection vivement conteste, lopposition a arrach une ............. majorit au Parlement.

Daprs une tude ............. par lINSEE, la majorit des jeunes gens napprcient pas le gouvernement.

Le dgot de la politique est trs rpandu, ............. parmi les jeunes.

En effet, de cette mme tude, il ressort que 3 jeunes ............. quatre se sentent alins de la politique.

Il en rsulte que le ............. dabstention est trs lev chez les jeunes.

Le mythe ............. lequel les Irlandais sont toujours ivres, savre tenace.

Pour ............. votre timidit, il faut faire un effort.

lcrit

Traduisez le dernier paragraphe du texte.

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MT Semaine 12 : Cours de rvision

HT Semaine 1 : LAncien rgime : Les Trois Mousquetaires

[Les mousquetaires de M. de Trville viennent de se quereller avec les gardes du Cardinal de Richelieu. Trville rencontre le roi, Louis XIII, pour expliquer laffaire. Le Cardinal est dj chez le roi, au Louvre]

Laffaire fit grand bruit. M. de Trville gronda beaucoup tout haut contre ses mousquetaires, et les flicita tout bas ; mais comme il ny avait pas de temps perdre pour prvenir le roi, M. de Trville sempressa de se rendre au Louvre. Il tait dj trop tard, le roi tait enferm avec le cardinal, et lon dit M. de Trville que le roi travaillait et ne pouvait recevoir en ce moment. Le soir, M. de Trville vint au jeu du roi. Le roi gagnait, et comme Sa Majest tait fort avare, elle tait dexcellente humeur ; aussi, du plus loin que le roi aperut Trville :

Venez ici, Monsieur le capitaine, dit-il, venez que je vous gronde ; savez-vous que Son minence est venue me faire des plaintes sur vos mousquetaires, et cela avec une telle motion que ce soir Son minence en est malade ? Ah ! mais ce sont des diables--quatre, des gens pendre, que vos mousquetaires !

Non, Sire, rpondit Trville, qui vit du premier coup dil comment la chose allait tourner ; non, tout au contraire, ce sont de bonnes cratures douces comme des agneaux, et qui nont quun dsir, je men ferais garant : cest que leur pe ne sorte du fourreau que pour le service de Votre Majest... Mais, que voulez-vous, les gardes de M. le cardinal sont sans cesse leur chercher querelle, et, pour lhonneur mme du corps, les pauvres jeunes gens sont obligs de se dfendre.

coutez M. de Trville ! dit le roi, coutez-le ! ne dirait-on pas quil parle dune communaut religieuse ! En vrit, mon cher capitaine, jai envie de vous ter votre brevet et de le donner Mlle de Chemerault, laquelle jai promis une abbaye. Mais ne pensez pas que je vous croirai ainsi sur parole. On mappelle Louis le Juste, Monsieur de Trville, et tout lheure, tout lheure nous verrons.

Ah ! cest parce que je me fie cette justice, Sire, que jattendrai patiemment et tranquillement le bon plaisir de Votre Majest.

Attendez donc, Monsieur, attendez donc, dit le roi, je ne vous ferai pas longtemps attendre.

En effet, la chance tournait, et comme le roi commenait perdre ce quil avait gagn, il ntait pas fch de trouver un prtexte pour faire, quon nous passe cette expression de joueur, dont, nous lavouons, nous ne connaissons pas lorigine, pour faire charlemagne. Le roi se leva donc au bout dun instant, et mettant dans sa poche largent qui tait devant lui et dont la majeure partie venait de son gain :

La Vieuville, dit-il, prenez ma place, il faut que je parle M. de Trville pour affaire dimportance. Ah !... javais quatre-vingts louis devant moi ; mettez la mme somme, afin que ceux qui ont perdu naient point se plaindre. La justice avant tout. Puis, se retournant vers M. de Trville et marchant avec lui vers lembrasure dune fentre :

Eh bien ! Monsieur, continua-t-il, vous dites que ce sont les gardes de lminentissime qui ont t chercher querelle vos mousquetaires ?

Oui, Sire, comme toujours.

Et comment la chose est-elle venue, voyons ? car, vous le savez, mon cher capitaine, il faut quun juge coute les deux parties.

Ah ! mon Dieu ! de la faon la plus simple et la plus naturelle. Trois de mes meilleurs soldats, que Votre Majest connat de nom et dont elle a plus dune fois apprci le dvouement, et qui ont, je puis laffirmer au roi, son service fort cur; trois de mes meilleurs soldats, dis-je, MM. Athos, Porthos et Aramis, avaient fait une partie de plaisir avec un jeune cadet de Gascogne que je leur avais recommand le matin mme. La partie allait avoir lieu Saint-Germain, je crois, et ils staient donn rendez-vous aux Carmes-Deschaux, lorsquelle fut trouble par M. de Jussac et MM. Cahusac, Biscarat, et deux autres gardes qui ne venaient certes pas l en si nombreuse compagnie sans mauvaise intention contre les dits.

Ah ! ah ! vous my faites penser, dit le roi : sans doute, ils venaient pour se battre eux-mmes.

Je ne les accuse pas, Sire, mais je laisse Votre Majest apprcier ce que peuvent aller faire cinq hommes arms dans un lieu aussi dsert que le sont les environs du couvent des Carmes.

Oui, vous avez raison, Trville, vous avez raison.

Alors, quand ils ont vu mes mousquetaires, ils ont chang dide et ils ont oubli leur haine particulire pour la haine de corps ; car Votre Majest nignore pas que les mousquetaires, qui sont au roi et rien quau roi, sont les ennemis naturels des gardes, qui sont M. le cardinal.

Oui, Trville, oui, dit le roi mlancoliquement, et cest bien triste, croyez-moi, de voir ainsi deux partis en France, deux ttes la royaut; mais tout cela finira, Trville, tout cela finira. Vous dites donc que les gardes ont cherch querelle aux mousquetaires ?

Je dis quil est probable que les choses se sont passes ainsi, mais je nen jure pas, Sire. Vous savez combien la vrit est difficile connatre, et moins dtre dou de cet instinct admirable qui a fait nommer Louis XIII le Juste...

Et vous avez raison, Trville; mais ils ntaient pas seuls, vos mousquetaires, il y avait avec eux un enfant ?

Oui, Sire, et un homme bless, de sorte que trois mousquetaires du roi, dont un bless et un enfant, non seulement ont tenu tte cinq des plus terribles gardes de M. le cardinal, mais encore en ont port quatre ;

Mais cest une victoire, cela! scria le roi tout rayonnant ; une victoire complte !

Oui, Sire, aussi complte que celle du pont de C.

Quatre hommes, dont un bless, et un enfant, dites-vous ?

Un jeune homme peine ; lequel sest mme si parfaitement conduit en cette occasion que je prendrai la libert de le recommander Votre Majest.

Comment sappelle-t-il ?

DArtagnan, Sire. Cest le fils dun de mes plus anciens amis.

Et vous dites quil sest bien conduit, ce jeune homme ? Racontez-moi cela, Trville ; vous savez que jaime les rcits de guerre et de combat.

Et le roi Louis Xlll releva firement sa moustache en se posant sur la hanche.

Sire, reprit Trville, comme je vous lai dit, M. dArtagnan est presque un enfant, et comme il na pas lhonneur dtre mousquetaire, il tait en habit bourgeois ; les gardes de M. le cardinal, reconnaissant sa grande jeunesse et, de plus, quil tait tranger au corps, linvitrent donc se retirer avant quils attaquassent.

Alors, vous voyez bien, Trville, interrompit le roi, que ce sont eux qui ont attaqu.

Cest juste, Sire : ainsi, plus de doute ; ils le sommrent donc de se retirer ; mais il rpondit quil tait mousquetaire de cur et tout Sa Majest, quainsi donc il resterait avec messieurs les mousquetaires.

Brave jeune homme ! murmura le roi.

En effet, il demeura avec eux ; et Votre Majest a l un si ferme champion que ce fut lui qui donna Jussac ce terrible coup dpe qui met si fort en colre M. le cardinal.

Cest lui qui a bless Jussac ? scria le roi; lui, un enfant ! Ceci, Trville, cest impossible.

Cest comme jai lhonneur de le dire Votre Majest.

Jussac, une des premires lames du royaume !

Eh bien ! Sire ! il a trouv son matre.

Je veux voir ce jeune homme, Trville, je veux le voir, et si lon peut faire quelque chose, eh bien ! nous nous en occuperons.

Quand Votre Majest daignera-t-elle le recevoir ?

Demain midi, Trville.

Lamnerai-je seul ?

Non, amenez-les-moi tous les quatre ensemble. Je veux les remercier tous la fois ; les hommes dvous sont rares, Trville, et il faut rcompenser le dvouement.

A midi, Sire, nous serons au Louvre.

Ah ! par le petit escalier, Trville, par le petit escalier. Il est inutile que le cardinal sache...

Oui, Sire.

Vous comprenez, Trville, un dit est toujours un dit ; il est dfendu de se battre, au bout du compte.

Mais cette rencontre, Sire, sort tout fait des conditions ordinaires dun duel : cest une rixe, et la preuve, cest quils taient cinq gardes du cardinal contre mes trois mousquetaires et M. dArtagnan.

Cest juste, dit le roi ; mais nimporte, Trville, venez toujours par le petit escalier.

Trville sourit. Mais comme ctait dj beaucoup pour lui davoir obtenu de cet enf