5
13 1 2017 Précipitations cumulées (Rapport à la normale 1981-2010) Territoire et climat Météorologie La campagne 2015-2016 a débuté par des températures plutôt fraîches, mais la douceur s’est imposée progressivement, à partir du mois de novembre. L’année 2015 s’est achevée par le mois de décembre le plus chaud jamais enregistré en France depuis 1900. La pluviométrie a été très déficitaire par rapport aux normales saisonnières durant tout l’automne 2015, avec un déficit atteignant 34 % en novembre. L’hiver 2015-2016 est resté particulièrement doux jusqu’au mois de mars, au cours duquel les températures ont été inférieures de 0,6 °C aux normales de saison. Les pluies, jusque-là peu abondantes, ont alors dépassé les normales de saison, avec un excédent de près de 70 % en février. Le printemps a été plus frais que la normale. Des épisodes de très fortes précipitations ont touché plusieurs régions en mai et en juin, particulièrement dans le Nord-Est. À l’inverse, le Sud-Est et la Corse ont enregistré un déficit de pluies important en avril. L’été 2016, a été chaud avec un pic de chaleur fin août. Ces fortes températures se sont combinées à une insuffisance de pluies durant toute la saison. Ce déficit de 60 % en moyenne n’a épargné aucune région. Au 1 er septembre, l’indice d’humidité des sols était déficitaire sur la plus grande partie du territoire. Indice d’humidité des sols (SWI) (Écart à la normale 1981-2010) ■ de juin à août 2016 ■ de mars à mai 2016 ■ au 1 er septembre 2016 ■ de septembre 2015 à février 2016 Note de lecture : de mars à mai 2016, dans le département du Var, le cumul des précipitations enregistre un déficit de l’ordre de 20 à 50 % par rapport aux normales saisonnières (calculées sur la période 1981-2010). Sur la même période, les précipitations dans l’Allier sont excédentaires de l’ordre de 10 à 30 %. Source : Météo France (fond de carte © IGN) Source : Météo France (fond de carte © IGN) % % % %

Météorologie - agreste.agriculture.gouv.fragreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Gaf2017p013-017.pdf · fortement diminué au cours des années 80 avec notamment les mesures d’arrachage

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13

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2017

Précipitations cumulées(Rapport à la normale 1981-2010)

Territoire et climat

MétéorologieLa campagne 2015-2016 a débuté par des

températures plutôt fraîches, mais la douceur s’est imposée progressivement, à partir du mois de novembre. L’année 2015 s’est achevée par le mois de décembre le plus chaud jamais enregistré en France depuis 1900. La pluviométrie a été très déficitaire par rapport aux normales saisonnières durant tout l’automne 2015, avec un déficit atteignant 34 % en novembre.

L’hiver 2015-2016 est resté particulièrement doux jusqu’au mois de mars, au cours duquel les températures ont été inférieures de 0,6 °C aux normales de saison. Les pluies, jusque-là peu abondantes, ont alors dépassé les normales de saison, avec un excédent de près de 70 % en février.

Le printemps a été plus frais que la normale. Des épisodes de très fortes précipitations ont touché plusieurs régions en mai et en juin, particulièrement dans le Nord-Est. À l’inverse, le Sud-Est et la Corse ont enregistré un déficit de pluies important en avril.

L’été 2016, a été chaud avec un pic de chaleur fin août. Ces fortes températures se sont combinées à une insuffisance de pluies durant toute la saison. Ce déficit de 60 % en moyenne n’a épargné aucune région. Au 1er septembre, l’indice d’humidité des sols était déficitaire sur la plus grande partie du territoire.

Indice d’humidité des sols (SWI) (Écart à la normale 1981-2010)

■ de juin à août 2016

■ de mars à mai 2016

■ au 1er septembre 2016 ■ de septembre 2015 à février 2016

Note de lecture : de mars à mai 2016, dans le département du Var, le cumul des précipitations enregistre un déficit de l’ordre de 20 à 50 % par rapport aux normales saisonnières (calculées sur la période 1981-2010). Sur la même période, les précipitations dans l’Allier sont excédentaires de l’ordre de 10 à 30 %.

Source : Météo France (fond de carte © IGN) Source : Météo France (fond de carte © IGN)

% %

%

%

1

14 2017

Territoire et climat

Utilisation du territoireoccupation des sols

L’agriculture s’étend sur 54 % du territoire métropolitain, la sylviculture sur 25 %. Les terres vouées à l’agriculture sont essentiellement des espaces cultivés et des surfaces toujours en herbe, mais aussi certaines friches et landes destinées à l’élevage et certains espaces artificialisés comme les bâtiments d’exploitations. Entre 2006 et 2015, les usages agricoles ont perdu un point de surface tandis que la sylviculture est stable.

Entre 2006 et 2015, 561 milliers d’hectares (mha) de sols agricoles sont devenus des sols artificialisés et 853 mha des sols naturels (landes ou friches et espaces boisés). Inversement, 198 mha de sols artificialisés (chemins d’exploitation, aires de stockage, etc.) et 620 mha de sols naturels se sont transformés en sols agricoles. En bilan net, les sols agricoles diminuent de 596 mha, soit 66 mha par an en moyenne, une perte relative de 0,23 % par an. Après un ralentissement de 2008 à 2012, les pertes annuelles de terres agricoles s’accroissent à nouveau de 2012 à 2015.

Les sols artificialisés (sols bâtis, sols revêtus ou s tab i l i sés e t aut res so ls artificialisés) augmentent de 548 mha de 2006 à 2015. En hausse moyenne de 1,8 % par an entre 2006 et 2008, cette expans ion ra len t i t ensu i te (+1 ,1 % par an).

Territoire métropolitain

Autres usages 10 %

Habitat, sports, loisirs 6 %

Transport 3 %

Industries et services 2 %

Sylviculture 25 %Agriculture 54 %

• Usage socio-économique

• Occupation physique

Sols cultivés36 %

Landes, friches, maquis, guarrigues 5 %

Autres occupations4 %

Sols boisés 31 %

Surfaces toujours en herbe 15 %

Sols artificialisés9 %

Champ : France métropolitaine.Source : Agreste - Teruti-Lucas

Changements d’occupation entre 2006 et 2015

100

80

60

40

20

0

- 20

- 40

- 60

- 80

- 100

- 120

Sols artificialisés Sols agricoles Sols naturels

2006-08 2008-10 2010-12 2012-15

Changements d’occupation en moyenne annuellemillier d’hectares

(1) les flèches indiquent les surfaces échangées entre 2006 et 2015 ; la difficulté du classement des différents espaces selon leur occupation et leur usage rend délicat l’estimation du volume des échanges. Toutefois, le solde indiqué en face de chaque type d’occupation correspond à des évolutions nettes réelles des occupations du sol, dans la limite des précisions statistiques.(2) voir glossaire « sols agricoles », « sols naturels », « sols artificialisés », « Teruti-Lucas ».Champ : France métropolitaine. Les territoires non observables entre 2006 et 2015 sont exclus.Source : Agreste – Teruti-Lucas

424561

198

240

Surfaces échangées(1)

Sols agricoles : - 596 (sols cultivés et toujours en herbe)

Sols artificialisés(2) : + 548(constructions, routes, sols nus…)

Sols naturels : + 48(sols boisés, landes, friches, maquis,

garrigues, sols nus naturels,zones humides et sous les eaux)

millier d’hectares

620

853

2015

2015

michele.vanhove
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15

1

2017

Territoire et climat

Utilisation du territoiresurface agricole utilisée

La surface agricole utilisée (SAU) ne cesse de diminuer depuis les années cinquante : la part de la SAU dans la surface totale n’est plus que de 52 % en 2016, contre 63 % en 1950 en France métropolitaine.

Les départements les plus agricoles se situent dans le quart nord-ouest de la France. Dans la plupart de ces départements, la SAU représente plus de 60 % de la surface totale. Dans les départements du sud et de l’est, cette part est nettement plus faible. Elle est inférieure à 15 % pour les départements des Alpes-Maritimes et du Var.

Depuis les années 50, la surface consacrée aux grandes cultures (céréales, oléagineux, protéagineux, pommes de terre, cultures industrielles, y compris jachères) a augmenté au détriment des cultures fourragères et des cultures permanentes (vignes, vergers) : leur part dans la SAU est passée de 34 % en 1950 à 46 % en 2016. Les cultures fourragères, destinées à l’alimentation des animaux, occupent près de la moitié des surfaces agricoles en 2016, et les autres cultures (cultures permanentes, légumes, fleurs…) 5 %.

Les surfaces de vignes et de vergers ont fortement diminué au cours des années 80 avec notamment les mesures d’arrachage de vignes à vins de consommation courante, qui visaient à limiter les excédents. Les cultures permanentes sont surtout localisées dans les départements du Sud-Ouest, du pourtour méditerranéen et dans la vallée de la Loire.

Territoire agricole

Cultures permanentes

0 à 4040 à 5555 à 6565 à 80

%

2016sd

1950 1980 2000 2010 2016sd

milliers d'hectares et %Grandes cultures 11 812 11 620 13 459 13 136 13 310

Part (%) 34,3 36,6 45,2 45,4 46,3 Cultures fourragères 19 511 18 194 14 691 14 339 13 959

Part (%) 56,7 57,3 49,3 49,6 48,6Cultures permanentes 2 050 1 422 1 141 1 011 987

Part (%) 6,0 4,5 3,8 3,5 3,4 Autres (1) 1 035 508 517 440 469

Part (%) 3,0 1,6 1,7 1,5 1,6

Total superficieagricole utilisée 34 408 31 744 29 807 28 926 28 717

France métro. 100,0 100,00 100,00 100,0 100,0

(1) Légumes frais et secs, fleurs et plantes ornementales, semences et plants divers, jardins et vergers familiaux des exploitants et des non exploitants.Champ : France métropolitaine.Source : Agreste - Statistique agricole annuelle

1950 1980 2010 2016sd milliers d'hectares et %

Vignes 1 574 1 157 897 783Part (%) 76,8 81,3 78,6 79,3

dont vins d’appellation(1) /// 377 483 443

Part (%) /// 34,9 57,0 59

dont autres vins (1) /// 704 365 303

Part (%) /// 65,1 43,0 41

Vergers 453 243 218 176

Part (%) 22,1 17,1 19,1 17,8

Autres cultures permanentes 22 23 26 28

Part (%) 1,1 1,6 2,3 2,9

Total cultures permanentes 2 050 1 422 1 141 987

France métro. 100,0 100,0 100,0 100,0

Part des cultures permanentes dans la SAUmoyenneFrance métropolitaire : 3,5 %France : 3,4 %

(1) Surface en production.Champ : France métropolitaine.Source : Agreste - Statistique agricole annuelle

Part de la SAU dans la surface totalemoyenneFrance métropolitaire : 52,3 %France : 45,3 %

2016sd

moins de 22 à 1010 à 3030 à 53

%

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1

16 2017

Utilisation du territoiregrandes cultures

L e s g r a n d e s c u l t u r e s o c c u p e n t 13,3 millions d’hectares en 2016 en France métropol i ta ine, contre 11,8 en 1950. Les surfaces en céréales, oléagineux et protéagineux (Cop) constituent désormais 91 % des grandes cultures. Les pommes de terre ne représentent plus que 1 %, contre 8 % en 1950 et la part de la jachère est passée de 12 % à moins de 4 % sur cette période.

Dans les années 80, la production en Cop était en excès. Les aides directes instaurées après la réforme de la PAC de 1992 furent alors conditionnées au gel d’une partie des terres.

Entre 1992 et 1994, les surfaces de culture en Cop ont diminué légèrement au profit des jachères, mais ont ensuite progressé dans un contexte de prix mondiaux favorables.

Entre 1999 et 2007, les surfaces en Cop et en jachères sont restées stables en raison du taux de gel obligatoire en vigueur. Les surfaces en jachères ont diminué depuis.

Les principaux départements de production des Cop sont l’Eure-et-Loir, la Marne, la Vienne, l’Aisne, le Gers et l’Yonne.

Les céréales constituent près de 80 % des superficies en Cop, mais les oléagineux (colza, tournesol, soja et lin oléagineux) occupent une place de plus en plus importante : ils représentent 19 % des surfaces en Cop contre moins de 2 % en 1950. Ces plantes permettent notamment de produire de l’huile, et leur résidu (le tourteau) sert à l’alimentation des animaux.

2016sd

Grandes cultures

Céréales, oléagineux et protéagineux

Surface COP France : 12 100 milliers d’hectares 2016sd

Champ : France métropolitaine.Source : Agreste - Statistique agricole annuelle

1950 1980 2010 2016sd

milliers d'hectares et %Céréales 8 724 9 892 9 231 9 533

part (%) 98,3 94,4 77,8 78,8

Oléagineux 152 507 2 233 2 263

part (%) 1,7 4,8 18,8 18,7

Protéagineux /// 75 397 301

part (%) /// 0,7 3,3 2,5Céréales, oléagineux et protéagineux. 8 876 10 473 11 861 12 098

France métro 100,0 100,0 100,0 100,0

Champ : France métropolitaine.Source : Agreste - Statistique agricole annuelle

Territoire et climat

millier d’hectares100200390

0-2020-3535-6060-96

%

Part de la SAU dans la surface totalemoyenneFrance métropolitaire : 45,9 %France : 45,8 %

1950 1980 2000 2010 2016sd milliers d'hectares et %

Céréales, oléagineux, protéagineux (COP) 8 876 10 473 11 554 11 861 12 098

part (%) 75,1 90,1 85,8 90,3 90,9

Cultures industrielles (betteraves industrielles, plantes à fibre…)

543 707 521 495 556

part (%) 4,6 6,1 3,9 3,8 4,2

Pommes de terre 988 218 163 157 179

part (%) 8,4 1,9 1,2 1,2 1,3Jachères 1 405 221 1 221 623 477

part (%) 11,9 1,9 9,1 4,7 3,6

Grandes cultures 11 812 11 620 13 459 13 136 13 310France métro. 100 100 100 100 100

Source : Agreste - Statistique agricole annuelle

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1

2017

Territoire et climat

Utilisation du territoirecultures fourragères

En France métropolitaine, les surfaces en cultures fourragères, destinées à l’alimentation des animaux, sont à 90 % composées de prairies, qu’elles soient permanentes (surface toujours en herbe) ou non (prairies artificielles et temporaires). Les 10 % restant sont principalement constitués de fourrages annuels.

Ces fourrages annuels ont fortement augmenté entre 1970 et 1990, en raison de l’essor du maïs fourrage, devenu le 1er aliment des animaux. Ils se sont ensuite stabilisés autour de 1,5 million d’hectares et représentent 5 % de la SAU. Dans les trois principaux départements d’élevage de vaches laitières (Ille-et-Vilaine, Manche et Côtes-d’Armor), leur part est supérieure à 20 %.

Les prairies s’étendent sur 12,5 millions d’hectares en 2016, soit 44 % de la SAU. Elles occupent plus de 90 % de la SAU dans certains départements d’élevage tels que le Cantal ou la Corrèze. La surface totale des prairies a diminué de 5 millions d’hectares depuis les années 60. La hausse des rendements des prairies temporaires et artificielles et le développement de la production des fourrages annuels ont permis de réduire les surfaces tradit ionnelles consacrées à l’affouragement des animaux.

Seules les prairies temporaires augmentent depuis les années 90, en lien avec les mesures de la PAC qui visent à enrayer le déclin des surfaces en herbe et à favoriser les élevages extensifs.

Cultures fourragères

Prairies

1960 1980 2000 2010 2016sd millier d'hectares

Fourrages annuels 813 1 410 1 436 1 428 1 494

dont maïs-fourrage 1 155 1 398 1 406 1 433

Plantes sarcléesfourragères 1 297 350 41 11 11

Total prairies 17 915 16 434 13 213 12 900 12 453prairies artificielles 3 277 902 393 281 312prairies temporaires 1 576 2 682 2 675 3 157 2 909prairies permanentesou superficiestoujours en herbe

13 063 12 850 10 145 9 463 9 233

Total culturesfourragères 20 025 18 194 14 691 14 339 13 959

Champ : France métropolitaineSource : Agreste - Statistique agricole annuelle

(1) Prairies artificielles, temporaires et superficies toujours en herbe.Source : Agreste - Statistique agricole annuelle

0 à 2525 à 4545 à 7575 à 100

%

2016sdPart des prairies(1) dans la SAUmoyenneFrance métropolitaire : 43,4 %France : 43,3 %

1950 1980 2000 2010 2016sd millier d'hectares

France métropolitaine 17 915 16 445 13 213 12 900 12 453

dont Auvergne-Rhône-Alpes

2 666 2 623 2 247 2 214 2 192

Nouvelle-Aquitaine 2 419 2 429 1 955 1 925 1 885

Occitanie 2 367 2 065 1 874 1 888 1 859

Bourgogne-Franche-Comté 1 777 1 668 1 415 1 405 1 383

Pays de la Loire 1 485 1 499 1 134 1 088 1 004

Grand Est 1 715 1 399 1 035 968 916

Normandie 1 637 1 480 1 075 968 893

Bretagne 825 981 704 684 658

Centre-Val de Loire 900 671 494 501 461

Hauts-de-France 860 597 395 373 364

million d’hectares

60 70 80 90 2000 101950 16SD

25

20

15

10

5

0

Prairies permanentes Prairies artificielles Fourrages annuels

Prairies temporaires Plantes sarclées

Total cultures fourragères

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