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Mucoviscidose Agnès Ferroni Necker 9/9/08

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Mucoviscidose Agnès Ferroni Necker 9/9/08. Mucoviscidose (MV) = fibrose kystique du pancréas maladie génétique autosomale récessive Maladie génétique la plus fréquente dans la population blanche d ’Europe et d ’Amérique du nord « caucasienne »). France : une naissance sur 2500 - PowerPoint PPT Presentation

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Page 1: Mucoviscidose  Agnès Ferroni Necker 9/9/08

Mucoviscidose

Agnès Ferroni

Necker 9/9/08

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Mucoviscidose (MV) = fibrose kystique du pancréasmaladie génétique autosomale récessive

Maladie génétique la plus fréquente dans la population blanche d ’Europe et d ’Amérique du nord « caucasienne »).

France :

• une naissance sur 2500

• 250 nouveaux cas / an

• 4000 à 6000 sujets atteints

• une personne / 25 est hétérozygote (sain)

• 100 décès/an (90% : atteinte respiratoire)

• Espérance de vie à la naissance : 47 ans

• Âge moyen des décédés : 24 ans

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1938 : première description de la fibrose kystique du pancréas

1985 : découverte du gène responsable de la maladie

1989 : clonage du gène

– 230 kb, chromosome 7(position 7q31)

– code pour la protéine transmembranaire CFTR (1480 aa, 170 kDa)

(Cystic Fibrosis Transmembrane Conductance Regulator)

– Plus de 1000 mutations décrites

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Anomalies moléculaires de CFTR

• Répartitions en 6 classes de mutations :

1 : absence de synthèse

2 : défaut de maturation cellulaire

3 : défaut de régulation

4 : anomalies de conduction

5 : synthèse réduite de la protéine

6 : défaut de stabilité

• mutation majoritaire F 508 :

– défaut de maturation de CFTR

– maladie sévère (insuffisance pancréatique + atteinte respiratoire)

– 70% des mutations en France

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Protéine CFTR

Famille des protéines ABC (ATP Binding Cassette)

Localisation :

glandes sudoripares, cellules alvéolaires et bronchiques, intestin,

pancréas, vésicule biliaire, glandes salivaires, tractus génital (canaux

déférents et épididyme)

Fonctions cellulaires multiples

Rôle de canal ionique pour le passage sélectif des ions Cl -

Autres rôles

– Transporteur de substrats (ATP, glutathion..)

– Régulateur de la sécrétion de mucines

– Rôle dans les processus de défense contre l ’infection

– Recepteur cellulaire permettant l’internalisation de P. aeruginosa et sa clairance (Pier, PNAS 1997)

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Anomalies des sécrétions hydro-électrolytiques

au niveau pulmonaire

Na 2ClK

Na Cl EauNa

ClNa

Eau

Na ClK

K

Normal

CFTR

mucoviscidose

Na Cl EauNa

ClNa

Eau

Na ClKNa 2ClK

K

CFTR

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Conséquence physiopathologique:atteinte respiratoire

conditionne le pronostic de la maladie

• Anomalie du gène

• Anomalie de CFTR

• Anomalie du liquide de surface des voies aériennes

• Obstruction bronchique

• Infection chronique (stagnation des germes)

• Inflammation

• Dilatation des bronches

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Autres aspects physiopathologiques de la MV liés à la production de sécrétions visqueuses

1 - insuffisance pancréatique exocrine avec malnutrition (relation génotype/phénotype)

Maldigestion et malabsorption par obstruction des canaux pancréatiques

(<2% de sécrétion normale)

Association de :

• diarrhée chronique graisseuse, amaigrissement, déficit acides gras

essentiels , vitamines liposolubles ADEK et sels biliaires

• fibrose progressive du pancréas ----> diabète sucré (5-10% des cas)

2 - autres manifestations

IIéus méconial, ictère rétentionnel, cirrhose biliaire, déshydratation aigue si

exposition chaleur (perte excessive de sels), stérilité masculine (azoospermie

obstructive 98% des cas), atteinte ORL (polypes, sinusite)

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Diagnostic

• Test de la sueur (à partir de 5 semaines) Mesure de la concentration en Cl- sur un échantillon de sueur

– N ≤ 40 mmol/l– 40-60 mmol/l : douteux– > 60 mmol/l sur 2 tests : pathologique

• Différence de potentiel nasal sur les formes atypiques (à partie de 6 ans)

• Génotypage : recherche des mutations (sang) si enfant trop jeune pour le test de la sueur

• Dépistage néonatal : dosage de la trypsine immunoréactive (TIR)Si ≥ 65 µg/l : recherche des principales mutations

• Dépistage anténatal :prélèvement des villosités choriales à la 10ème semaine et diagnostic direct par identification des mutations CFTR

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Prélèvements bactériologiques

• ECBC quantitatif après l’induction d’une toux

Fréquence des ECBC

• / 3 m ou en cas d ’exacerbation• /1m dans les suites d ’une primo-infection

• LBA :

ECBC non contributif et aggravation clinique et/ou radiologique, jeune

enfant

• Prélèvement oropharyngé

– Nourrisson

– Malade non sécrétant

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Valeur diagnostique duprélèvement oropharyngé/ LBA

Rosenfeld M

Pediatr Pulmonol, 1999

Armstrong, D

Pediatr Pulmonol 1996

Pseudomonas aeruginosa < 18 mois

n=119

> 18 mois

n=82

nnés dépistés

n=75

Prévalence, n (%) 9 (8%) 19 (23%)

Sensibilité, % (95%CI) 44 (14,79) 68 (43,87) 71 (44-90)

Spécificité % (95%CI) 95 (90,99) 94 (85,98) 93 (89-97)

Valeur prédictive + 44 (14,79) 76 (50,93) 57 (34-78)

Valeur prédictive - 95 (90,99) 91 (81,97) 96 (91-99)

Un prélèvement oropharyngé négatif est utile pour éliminer une infection à PA

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Analyse microbiologiquedes prélèvements pulmonaires

• Qualité des analyses microbiologiques très variable en fonction des laboratoires– Familiarisation des techniciens– Délai de mise en culture– Identifications bactériennes– Antibiogrammes : milieu solide obligatoire

1) Fluidification du crachat

2) Quantification des cultures par dilutions (eau distillée)

3) Ensemencement sur des milieux spécifiques

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Milieux et conditions de culture pour l’étude des sécrétions bronchiques

Milieux de culture

Cétrimide

Gélose chocolatIsovitalexCullture

quantitative(10-3, 10-6)

Milieu de Chapman

Gélose au sang

Milieu cepacia(col + tic)

Milieu Sabouraud

Conditions d ’incubation

48 h à 35°Cpuis 6 jours à 6°

ambiante

48 h à 35°C sous CO2

puis 6 jours à T° ambiante

48 h à 35°Cpuis 6 jours à T°

ambiante

48 h à 35°Cpuis 6 jours à T°

ambiante

48 h à 35°Cpuis 6 jours à T°

ambiante

3-7 J à 35°C

Bactéries isolées

P. aeruginosa

Toutesdont H.

influenzae

S. aureus

S. pneumoniae

Burkholderia spp

± Alcaligenes±

Stenotrophomonas

CandidaAspergillus

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Méthodes d ’identification desbacilles à Gram négatif non fermentants

• Phénotypiques– P. aeruginosa :

• Difficulté d’identification car aspect souvent très atypique des colonies (naines, muqueuses, incolores…)

• Galeries API NE souvent mises en défaut• Identification présomptive à Necker : culture + sur milieu ordinaire à

41°C, sur milieu cétrimide à 30°C, pigment +, antibiogramme…

– Autres germes non fermentants (A. xyloxosidans, S. maltophilia, B. cepacia) :

Galeries API NE incubées de façon prolongée (3 J)

• Génotypiques– séquençage ARNr 16S et 23S, PCR RFLP ARNr 16S, RFLP recA, AFLP...– Necker : séquençage d ’une partie de l ’ARNr 16S (400bp) => diagnostic

d ’espèce

• MALDITOF +++

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Evolution de la prévalence des principales bactéries

avec l ’âge des patients

Espèces Enfant < 18a % Adulte ≥18a %

SA (MS) 60,4 47,8

SA (MR) 9,3 9,9

HI 36,3 17,5

Pneumocoque 9,5 1,7

PA 36,3 67,8

B cepacia 2,2 5,1

A xylosoxidans 1,7 5,4

S maltophilia 4,9 5,1

AF 13,2 23

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Caractère mucoïde de P. aeruginosa facteur de virulence spécifique de la MV

Mucus = alginate

(exopolysaccharides polymère de ß-D-mannuronate--L-glucuronate)

souches polyagglutinables, LPS défectif (chaine O absente, lipide A altéré)

√ Reflet de l’adaptation de la bactérie à son hôte, déclenché par la pression environnementale (stress nutritionnel)

√ Produit par toutes les souches de PA isolés de patients

MV mais apparait phénotypiquement au stade chronique

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Conséquences du morphotype mucoïde

• Formation de microcolonies engluées au sein d ’un biofilm

• Augmentation de la viscosité des sécrétions et de l ’adhérence du germe aux cellules épithéliales

Clairance ciliaire diminuée

Echappement du germe à la réponse immunitaire (phagocytose)

Protection du germe contre l’action des antibiotiques

Survie prolongée des germes

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P. aeruginosa muqueux

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Infection à Staphylococcus aureus

• SA est le germe le plus fréquemment rencontré chez le nourrisson et l ’enfant . Il participe à la constitution d ’un état inflammatoire précoce favorisant l ’implantation du PA

• Portage nasal de SA 66% des CF versus 32% des sujets sains

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S. aureus : traitement

• Traitement optimal non défini

• Colonisation chronique :

– forme sévère: antibiothérapie séquentielle (TMP-SMX, oxacilline, cephalos I) en cures de 15 J

– Au coup par coup en fonction des exacerbations

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Infection à SA : prophylaxie primaire

– Arguments pour :

• Effet délétère de S. aureus sur les poumons

– Arguments contre :

• Risque d’une colonisation plus rapide à P. aeruginosa

(démasquage des récepteurs spécifiques des adhésines de P. aeruginosa)

• Risque d ’émergence de colonies mutantes naines (bactrim)

– Etude multicentrique en double aveugle sur 7 ans, début < 2 ans• Cephalexine 80 à 100 mg/kg versus placebo• 209 patients , 109 suivis 5 à 7 ans• Pas de différence clinique, fonctionnelle respiratoire• Groupe traité

– Diminution de SA 6% versus 30,4%– augmentation de PA 25,6% versus 13,5% dès la première année

et persistant durant l ’étudeProphylaxie primaire non recommandée

Nécessité d ’autres études avec d ’autres moléculesStutman, J Pediatr 2002

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antibiothérapie antipyocyanique

améliore l ’état clinique et conditionne le maintien d’un bon état pulmonaire.

diminue significativement le taux de bactéries, mais de façon transitoire.

Principales molécules utilisées : tazocilline, ceftazidime, imipénème, méropénème, tobramycine, ciprofloxacine

L’antibiogramme reflète très imparfaitement les conditions réalisées in vivo

(inoculum, enkystement, pénétration)

les concentrations d ’antibiotiques sont souvent subbihibitrices.

Macrolides :

effet bénéfique des concentrations prolongées subinhibitrices d ’azithromycine

action antiinflammatoire et bactéricide (Tateda, AAC 1996)

Pharmacocinétique particulière des antibiotiques dans la MV - demi-vie d ’élimination

- VD utilisation de fortes posologies

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Administration des ß-lactamines

injections au moins 4 fois/jour et de 20-30% des doses

Administration des aminosides

Dose unique journalière : pic sérique et résiduelle

concentrations tissulaires bronchiques et risque d ’ototoxicité

• AMK : 35 mg/kg/j, pic sérique et résid attendus : 50 mg/l, < 1 mg/l

• TM : 15 mg/kg/j pic sérique et résid attendus : 25 mg/l, < 5 mg/l

• Contrôle des taux sériques au moins la 1ere semaine de tt.

Voie inhalée par aérosols : • Concentrations 10 à 80 fois > voie veineuse, toxicité systémique faible

• commodité d ’utilisation mais posologie effectivement délivrée très variable

• Granulométrie stricte : 1 à 3 µ, délivrance = 10% du volume nébulisé

• colimycine 1- 2 M u, tobramycine (Tobi*) 10 mg/kg (Ramsey, NEJM 1999)

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Stratégie thérapeutique antipyocyanique

I - primo infection : 2 stratégies

1) thérapeutique orale (frederiksen, 1997, pediatr pulmonol)Ciprofloxacine orale 15- 21 J + aérosols de colimycine pendant 3 mois

réduction significative du passage à la colonisation définitive

2) traitement IV d ’emblée (Necker) Céphalo III + aminoside pendant 15- 21 J négativation des crachats+ ATB inhalé poursuivi 3 à 6 mois (2 à 3 fois/J)

éradication possible du germe à ce stade

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II - infection chronique

≥ 106 UFC/ml lors de 3 examens successifs de l ’expectoration sur 6 mois(± précipitines ≥ 2 arcs)

Eradication impossible– Le plus souvent souches mucoïdes : alginate

• Croissance bactérienne ralentie : diminution de l ’activité des bêtalactamines

• anaérobiose locale, PH diminué : diminution de l ’activité des aminosides

– Inoculum important– sensibilité mesurée sur des inocula de 105 bactéries /ml

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• Cures : bithérapie adaptée 15 J– Aminosides : efficacité cc-dépendante =>une injection

quotidienne– Céphalosporines en perfusion continue si possible

École danoise : cures séquentielles/ 3 mois systématiques ß-lactamines - aminosides 15 j

École nord-américaine : tt en fonction des poussées infectieuses (env 3 cures/ an)

réduction de l ’inoculum amélioration clinique

• période intercure : traitement non codifiéNecker : • aérosols au long cours : 2 séances / jour

fréquence exacerbations, inoculum, fonctions respiratoires • ± azithromycine

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Raisons d ’un échec thérapeutique• obstacle à la pénétration des ATB :

• sécrétions bronchiques anormalement épaisses

• enkystement des PA mucoïdes au sein d ’un biofilm

• diminution de l’activité intrinsèque des ATBaminosides : PH acide, anaérobiose locale, adsorption sur le mucus…

ß-lactamines : Multiplication bactérienne ralentie

• Effet inoculum:

108 à 109 UFCFU/ml dans l ’expectoration en cas d ’infection (antibiogramme : 105 bactéries)

-> résistance in vivo malgré sensibilité in vitro

En cas de succès clinique : Amélioration état général, épreuves respiratoires, radio , gain pondéral,

inflammation ++

Bénéfice encore détectable 1 à 3 mois après la fin de la cure