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Musée archéologique de Dijon - 5 rue Docteur Maret - CS 73310 - 21033 DIJON CEDEX Tél : 03 80 48 83 70 - fax : 03 80 48 83 71 - [email protected] www.dijon.fr

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SUR LES TRACES DE L’HOMME ENQUÊTE SUR LA PRÉHISTOIRE

Exposition du 30 août au 23 novembre 2014 Musée archéologique de Dijon

DOSSIER DE PRESSE Communiqué Informations pratiques Rendez-vous autour de l’exposition Présentation des modules de l’exposition En savoir plus :

- Préhistoire en Bourgogne

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COMMUNIQUÉ Après avoir, il y a quelques années, exploré les temps préhistoriques par le prisme de l’art pariétal en Europe puis par celui des différentes technologies de la taille du silex, le Musée archéologique propose cette année de s’intéresser aux producteurs de cet art et de ces outils et de partir à la découverte des « traces de l’Homme ». Depuis 1974 et la découverte de Lucy, la plus célèbre des australopithèques, les paléontologues ont mis au jour au Tchad, en Afrique du Sud ou encore dans le Caucase de nombreux fossiles. Cette « ruée vers l’os » comme on l’a parfois nommée, n’a peut-être pas encore livré les traces du primate hominoïde à l’origine de la différenciation des lignées des primates non humains et des hominidés. Elle nous éclaire cependant sur une évolution humaine qui loin d’être linéaire est plutôt buissonnante. Nous vous proposons de suivre les traces de cette lignée humaine au travers de la modification des trois caractéristiques biologiques majeures que sont la bipédie, la taille du cerveau et la dentition mais aussi de ses modes de vie et de ses rapports au monde qui l’entoure.

Dominique Montigny Conservatrice en chef du Patrimoine

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INFORMATIONS PRATIQUES Exposition du 30 août au 23 novembre 2014 Jusqu’au 31 octobre 2014 Ouverte tous les jours de 9h30 à 12h30 et de 14h à 18h. Fermée les mardis Du 2 novembre au 23 novembre 2014 Ouverte les mercredis, samedis et dimanches de 9h30 à 12h30 et de 14h à 18h. (Sur réservation, ouverte aux groupes les lundis, jeudis et vendredis) Fermée le 1er et le 11 novembre 2014. Entrée gratuite Musée archéologique de Dijon 5 rue du Docteur Maret 21000 DIJON Tél : 03 80 48 83 70 [email protected] www.dijon.fr Adresse postale : Musée archéologique CS 73310 21033 DIJON

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RENDEZ-VOUS AUTOUR DE L’EXPOSITION (gratuits) Publication : Journal Fragments, 4 pages, gratuit, disponible sur place.

Visites commentées :

Dimanche 7 septembre à 14h30

Jeudi 11 septembre à 12h30 (dans le cadre des midis de la culture : archéopause)

Samedi 20 septembre à 15h et 16h30 (dans le cadre des Journées européennes du Patrimoine)

Dimanche 21 septembre à 14h, 15h30 et 17h (dans le cadre des Journées européennes du Patrimoine)

Dimanche 5 octobre à 14h30

Jeudi 9 octobre à 12h30 (dans le cadre des midis de la culture : archéopause)

Dimanche 12 octobre à 14h30

Dimanche 16 novembre à 14h30

Dimanche 23 novembre à 14h30

Atelier pour tous, à partir de 5 ans : autour de la préhistoire

Dimanche 21 septembre de 14h30 à 17h (dans le cadre des Journées européennes du Patrimoine). Le temps d’un après-midi, transformons l’atelier d’arts plastiques en une grotte préhistorique. Réalisation d’une grande composition à la manière des peintures pariétales, à la découverte des chevaux, rhinocéros laineux, rennes, ours, lions des cavernes…

Conférence :

Vendredi 26 septembre à 18h « A la recherche de nos origines africaines, une contribution scientifique française ». Par Dominique Gommery, directeur de Recherche CNRS, UPR 2147 du CNRS.

Atelier pour adultes : modeler la préhistoire

Samedi 4 octobre de 14h30 à 16h30 Réalisation d’une statuette féminine en argile.

Spectacle tout public dès 8 ans

Dimanche 19 octobre à 16h LE DON DES PIERRES par la Cie « A la lueur des contes » avec Mapie Caburet (conteuse) et Jan Vanek (multi-instrumentiste). Mapie raconte Umlak, cet ancêtre préhistorique qui ne paraît pourtant pas si éloigné de nous avec ses devoirs, ses désirs, ses questions. Juste à côté d’elle, Jan joue d’instruments étranges, créés spécialement pour le spectacle, objets uniques à partir de bois et de pierres.

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PRESENTATION DES MODULES DE L’EXPOSITION Qui étaient les premiers hommes ? D’où venaient-ils ? Comment ont-ils évolués ? Outils, sépultures, foyers, peintures, fossiles enfouis sous des couches de sédiments… Ces vestiges de nos lointains ancêtres sont autant de traces qu’il faut faire parler pour mener l’enquête sur nos origines. L’exposition permet de découvrir comment, sur le terrain des fouilles et dans de surprenants laboratoires, nous pouvons aujourd’hui reconstituer la physionomie des hommes préhistoriques, leur mode de vie et leur histoire. Le couloir du temps Le couloir du temps retrace l’histoire des hommes sur 3 millions d’années. Deux traces de pas sont visibles dans ce couloir : des traces de pas d’hominidés fossilisés dans de la cendre volcanique jusqu’aux traces de pas de l’homme sur la Lune (21 juillet 69), c’est toute l’évolution des hominidés entre ces deux instants qui va être retracée, en se basant sur l’échelle : un pas dans le couloir représente 30 000 années écoulées. Il y a 2 millions d’années, les «Homo habilis», nos ancêtres, les premiers hommes, vivent en Afrique de l’Est. Ils fabriquent les premiers outils de pierre. Il y a 1 million d’années, les «Homo erectus», sont les premiers à établir des campements et à faire du feu. Depuis l’Afrique, ils colonisent progressivement l’Europe et l’Asie. Il y a 3 millions d’années, les Australopithèques, des hominidés d’Afrique de l’Est vivent entre la forêt et la savane. Ils marchent sur leurs deux jambes. Il y a 40 000 ans en Europe, les « Homo sapiens sapiens », des hommes modernes, sont présents en Afrique, au Moyen-Orient ainsi qu’en Europe. Ils « inventent » l’art. Ils occuperont bientôt presque toute la planète. Il y a 100 000 ans, les «Neandertal» s’adaptent au froid, inventent des techniques et enterrent leurs morts. Ils ont laissé les premières sépultures de l’histoire de l’humanité. Les silhouettes Les pré-humains, dont les représentants les plus célèbres sont

Toumai et Orrorin, âgés respectivement de 7 millions et 6 millions d’années.

Les Australopithèques, les premiers hominidés : ils vivent en Afrique de l’est il y a environ 4 millions d’années entre forêt et savane. Ils n’ont pas de langage articulé. Ils ne fabriquent pas d’outils mais utilisent des pierres.

L’Homo habilis, le premier homme : il apparaît il y a 2,5 millions

d’années en Afrique de l’est et du sud. Ce sont de parfaits bipèdes. Ils fabriquent les premiers outils pour trancher, couper, tailler et édifient les premiers campements à découvert.

L’Homo erectus, le premier conquérant : il apparaît dans les mêmes zones que les Homo

habilis vers 1,6 millions d’années, puis, plus tard au Proche Orient, dans le sud-est asiatique, en Chine et en Europe. Il fabrique des outils diversifiés en pierre, son habitat s’organise collectivement. Il chasse et utilise probablement le feu qu’il ne domestique dans des foyers aménagés que vers 400 000 ans.

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L’Homo sapiens neanderthalensis, notre cousin : il a occupé toute l’Europe, l’Asie centrale et le Proche Orient entre 100 000 et 35 000 ans, époque à laquelle il disparaît totalement. Il invente la sépulture qui marque l’apparition des rites funéraires. Il vit en plein air, dans des grottes ou des cabanes très organisées.

L’évolution de la boîte crânienne

L’évolution des hommes se démarque par l’importante augmentation de la taille du cerveau et par l’acquisition d’une plus grande complexité neurologique. Au cours du temps, le cerveau de l’hominidé a presque triplé de volume. Cette augmentation s’est forcément accentuée dans le genre homo. Des australopithèques aux hommes modernes, les ramifications des vaisseaux du cerveau sont de plus en plus complexes et la morphologie évolue.

Il ressort principalement de l’observation de l’évolution des crânes des hominidés que le crâne cérébral se développe, la voûte crânienne s’élève, les parois s’écartent, le front se redresse, le crâne s’arrondit vers l’arrière, la face devient verticale et que sa hauteur diminue. Ces changements sont liés au développement du cerveau et à la réduction du système masticateur. Les premiers voyages Les migrations de nos ancêtres et la répartition des peuplements humains soulèvent des questions sur notre évolution et sur l’origine de l’homme moderne. Plusieurs hypothèses s’affrontent : Homo sapiens vient-il d’Afrique (Out of Africa), aurait-il émergé en plusieurs endroits (hypothèse multirégionale) ou y aurait-il eu des croisements (hypothèse réticulée) ? En dehors de ces modifications générales, certains groupes présentent des caractéristiques propres comme l’absence de pommette chez les Néandertaliens. A l’intérieur d’une même population, il existe de nombreuses différences liées au sexe, à des variations régionales ou individuelles. De l’abri à l’habitat Au paléolithique, la nature conditionne l’installation des hommes préhistoriques. Ils connaissent bien cette nature et savent en tirer parti selon leurs besoins. Les premières structures d’habitat connues ont été retrouvées en Afrique. Ce sont des cercles de pierres, construits par les Homo habilis (1,8 millions d’années). Puis avec les Homo erectus apparaissent les premières cabanes de branchages et les foyers. Ils s’installent aussi dans des grottes ; abris naturels contre le vent, le froid, la pluie... Avec les Néandertaliens et les hommes modernes, le comportement des groupes se modifie. Petit à petit, les hommes s’affranchissent des contraintes du milieu : ils vivent aussi bien en plein air que dans des abris sous roche. Sur un même site, on peut mettre en évidence des aires d’activité différentes : taille de silex, fabrication d’outils et d’armes, foyer, lieu de repos... Les groupes humains sont plus mobiles : pour s’approvisionner, les hommes se déplacent sur de grandes distances. Les premiers villages apparaissent au Néolithique avec le début d’une économie complexe. Au Proche-Orient, dès le VIIème millénaire, les maisons sont faites de pierres et de briques crues, elles forment des villages compacts. En Europe, dans la région du Danube, à partir du VIème millénaire, apparaissent de grandes maisons de bois et torchis.

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L’évolution des outils Les hommes préhistoriques ont sélectionné différents types de roches en fonction des outils qu’ils voulaient réaliser, tels que des galets en calcaire pour les « choppers », du petit outillage en quartz, silex ou jaspe, de la marne pour des bifaces...

Du feu au foyer Des traces de foyer sont repérées vers 700 000 ans, suggérant l’usage du feu par les Homo habilis, sans que cela prouve la maîtrise du feu. Autour de 500 à 400 000 ans près de 300 sites sont recensés. Les hommes commencent à bénéficier de plus de « confort » grâce au feu. Il est difficile de dire si les Homo erectus se contentaient de récupérer des braises ou des flammes d’origine naturelle, ou bien s’ils fabriquaient le feu. Quelques rares traces de foyers ou de matériel de fabrication (charbon, outils brûlés en silex, pierre ou argile calcinées, sédiments cendreux...) confirment la connaissance des techniques de production du feu au Paléolithique. Les vestiges des matériaux et outils utilisés (briquet, pyrite, foret en bois...) deviennent de plus en plus nombreux vers 35 000 ans. Les activités domestiques vont s’organiser autour du foyer. Le feu permet de s’éclairer (lampes et torches), de se chauffer, de cuire les aliments. Le feu sert aussi à durcir les pointes des armes en bois (pieu), à chauffer le silex pour en faciliter la taille, à redresser des sagaies, à oxyder des colorants (ocre). Il pouvait également servir pour la chasse. Au Néolithique, des fours serviront à la cuisson de la céramique. Plus tard encore les Hommes maîtriseront la forge des métaux. Les premières sépultures L’examen des ossements présents sur les sites d’inhumation permet d’identifier le sexe, l’âge des individus, ainsi que des pathologies telles que malformations, rhumatismes, arthroses, traces de blessures accidentelles ou par armes. L’espérance de vie était faible avec une mortalité infantile forte. Caries dentaires et dégénérescence étaient quasi-absentes au Paléolithique. Les hommes préhistoriques ont su traiter et réduire certaines fractures des membres, ce qui montre que des handicapés ont pu survivre grâce à leur prise en charge par le groupe. Les premières tombes datent d’il y a 90 000 ans environ (Homme de Néanderthal). Les corps étaient inhumés dans des grottes ou abris, des fosses ou parfois sous un aménagement de pierre ou de terre. La disposition anatomique des corps et la présence d’objets atteste d’un rituel. Certaines dispositions sont fréquentes : corps souvent couchés sur le côté gauche, bras relevés vers le cou, jambes légèrement fléchies. Tête et pieds sont parfois déposés dans les mains. La naissance de l’art L’art préhistorique

En partant de figures géométriques, de symboles sexuels, en piquetant dans les parois rocheuses ou dans des blocs de pierre, les hommes préhistoriques nous ont laissé les premiers témoignages de leurs préoccupations religieuses et symboliques.

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L’art mobilier Autour de 35 000 ans av. J.-C, des ornements apparaissent sur des objets d’usage courant : gravures, sculptures sur os, ivoire, ou sur bois de cervidés, bâtons de toutes sortes, gravures sur galets, sur plaquettes de pierre ou sur des dalles calcaires... Les statuettes féminines en os, ivoire, argile ou pierre datent parfois de 30 000 ans av. J.-C. L’art pariétal

Les peintures et gravures sur les parois des grottes n’apparaissent que plus tard. C’est un art très varié : mains, signes, motifs géométriques, silhouettes humaines côtoient des animaux, différents selon les pays. Les artistes colorient leurs dessins avec de l’ocre (terre rouge ou jaune) et du noir (manganèse, charbon de bois), mélangés à des sucs végétaux et à de la graisse animale. A partir du néolithique (vers 10 000 avant J.-C.), les dessins sont plus stylisés, moins copiés sur le réel. La figure humaine est plus souvent représentée ; les images de bêtes sauvages sont remplacées par des animaux plus familiers. Mystérieuses Vénus

De très nombreuses statuettes féminines, sculptées dans la pierre ou dans l’ivoire, parfois gravées, ont été retrouvées dans toute l’Europe et jusqu’en Sibérie, dans des gisements d’il y a 25 000 ans. Ces «vénus» ont souvent des formes très charnues. Les traits de visage sont très rares. Elles symbolisent les images de la femme pour les hommes préhistoriques : femme au statut matriarcal ou mère détentrice d’une puissance demeurée magique liée à la fécondité qui assure la pérennité du groupe. De la chasse à l’élevage

Pendant tout le Paléolithique, les hommes vivent de ressources directes de la nature. Ils pêchent, ils chassent, ils ramassent les racines et cueillent les fruits. Pour comprendre le mode de vie de ces hommes, l’archéologue exploite deux grands types d’indices : les armes de chasse et les restes de nourriture. La cueillette ne laisse quasiment pas de traces. Il est donc difficile d’estimer l’importance des végétaux dans le régime alimentaire des hommes préhistoriques qui devait varier en fonction des lieux, des saisons et même des habitudes. Face à des restes d’animaux, il faut d’abord expliquer leur présence. Les os ont pu être laissés sur place par des prédateurs ou des carnivores. Les carcasses d’animaux tués par les prédateurs ont pu être rapportées par les hommes. Les os peuvent aussi provenir d’animaux chassés. Ce sont des choses difficiles à démontrer. Les techniques de chasse La poursuite, le piège, le camouflage sont des techniques de chasses très probables, mais sans traces vérifiables. On connaît mieux les armes car elles peuvent se conserver dans le sol : lances, sagaies et arcs de bois, propulseurs en bois de cerf, harpons en os, flèches en silex. Au Néolithique les hommes commencent à domestiquer la nature et deviennent sédentaires. Ils inventent la poterie, l’agriculture, l’élevage, la hache en pierre

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polie, le filage et le tissage. Un nouveau mode de vie apparaît, il faut organiser la société : au Proche-Orient, les villages deviennent des villes. En Europe, apparaissent les premiers grands monuments de pierre (dolmens, menhirs...). Commissariat de l’exposition : Dominique Montigny, conservatrice en chef du Patrimoine au Musée archéologique de Dijon. Exposition conçue et réalisée par le Centre de Culture Scientifique et Technique (CCSTI) de la région Aquitaine (Cap Sciences)

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LA PREHISTOIRE EN BOURGOGNE

Le Paléolithique

C'est la période la plus ancienne et la plus longue de l'histoire de l'humanité. Elle couvre plusieurs centaines de millénaires et a vu se succéder trois types humains (Homo Erectus, Néandertal puis Cro-Magnon). Il s'agit exclusivement de chasseurs – cueilleurs – pêcheurs, vivant en groupes réduits, très nomades. Au fil des millénaires, apparaissent des innovations techniques qui se généralisent ensuite : le feu, différentes méthodes de taille de la pierre, puis de fabrication d'outils en os ou bois d'animal (propulseur, arc, aiguille, etc.). Certaines de ces caractéristiques techniques, de même que les œuvres d'art pariétal ou mobilier, permettent de définir des « cultures », distinctes dans le temps ou dans l'espace, dont les noms ont été créés à partir de ceux de sites préhistoriques.

Les débuts du peuplement de la Bourgogne sont mal connus, même si la présence fréquente de bifaces* acheuléens* montre que l'ensemble du territoire a été parcouru dès 800.000 ans environ. On connaît un campement en entrée de grotte à Azé (71) et plusieurs haltes de chasse en bord de rivière à Soucy (89). Au Paléolithique moyen, les néandertaliens occupent l'ensemble du territoire, avec leur culture spécifique, le Moustérien. Excellents chasseurs, ils laissent des campements de plein-air, plus ou moins étendus, comme à Champlost (89), et des habitats plus permanents, en abri ou en entrée de grotte, tel celui en cours de fouille, de la grotte du Bison (Arcy-sur-Cure, 89), situé dans un versant orienté au sud qui domine de quelques mètres la rivière. En fonction des saisons ou des années, les hommes et les animaux (hyènes, ours) se sont succédé dans cette cavité, jusqu'à ce que son porche s'effondre. Le fond de la grotte, resserré, a été utilisé pour fumer de la viande. A Vergisson (71) se sont de toutes petites grottes qui sont occupées, probablement plus temporairement. A Genay (21), les néandertaliens ont installé un campement de chasse, abrité par les blocs rocheux d'une corniche calcaire et bénéficiant d'un large panorama visuel. Ils y ont fabriqué leur industrie lithique moustérienne dans un matériau local, la chaille, dont de nombreux racloirs destinés au travail des peaux et de l'os. Ils ont, eux aussi, abandonné de nombreux ossements (chevaux, bovidés, mammouths, cervidés, etc.), parmi lesquels gisaient quelques restes humains, abandonnés, appartenant à un individu très robuste.

Au Paléolithique supérieur, les conditions climatiques sont souvent froides (glaciation), obligeant les hommes à s'abriter (porches de grottes, abris sous roche) ou à construire des campements de plein-air plus pérennes, qui sont souvent difficiles à repérer aujourd'hui. Dans la vallée de l'Yonne, le site du « Chemin de l'Evangile » à Gron occupe une position assez similaire à ceux de Soucy, sur une rive sableuse. Daté d'environ – 35 000 ans, il montre une occupation structurée autour de foyers dédiés à des activités spécifiques : boucherie, taille du silex ou travail de l'os. Plus au sud, les grottes préhistoriques d'Arcy-sur-Cure, qui ont été étudiées par l'équipe du Pr Leroi-Gourhan, constituent un des principaux jalons du Paléolithique supérieur pour la France. Idéalement orientées au sud, proches d'une rivière et de ressources en silex, elles ont été fréquemment occupées et fournissent aux préhistoriens des stratigraphies* de référence. Les conditions sont différentes à Solutré où, entre – 50.000 et – 10.000 ans environ, les chasseurs paléolithiques ont attendu et chassé, sur les pentes de la Roche (et non en les faisant sauter depuis le sommet) les troupeaux de chevaux ou de rennes qui migraient, selon les saisons, entre la vallée de la Saône et les monts du Mâconnais. L'exploitation des carcasses se faisait sur place et les meilleures pièces de viande étaient emportées. Cette stratégie de chasse a donné naissance à des accumulations d'ossements, par la suite scellés par un ciment calcaire (ce que l'on appelle une brèche osseuse). Cette abondance d'ossements a attiré l'attention des chercheurs dès le XIX° siècle et les fouilles s'y sont succédé jusqu'en 2005.

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La présence de pointes bifaciales en forme de feuilles de laurier, très caractéristiques, a conduit, en 1869, à donner le nom de « Solutréen » à l'une des dernières cultures du Paléolithique supérieur.

A la fin du Paléolithique supérieur, avec le Magdalénien, la glaciation atteint son maximum, sans toutefois handicaper les chasseurs, nomades et parfaitement adaptés au froid. Ceux-ci fréquentent encore Solutré, mais aussi les grottes d'Arcy-sur-Cure ou de Balot (21) ou les principales vallées, comme à Marsangy ou Saint-Moré (89). Vers – 16 000 ans un petit groupe de chasseurs vient ainsi s'installer sur le Mont Saint Aubin à Oisy (58), d'où il peut surveiller les grands troupeaux d'herbivores évoluant dans un paysage steppique. Ils y ont laissé une grande abondance de restes lithiques et fauniques (rennes, chevaux), mais aussi de nombreux coquillages fossiles, percés, servant probablement à orner leurs vêtements ou constituant des parures.

Avec le réchauffement du climat, l'environnement change et les préhistoriques doivent s'adapter à de nouvelles conditions, plus forestières. Les techniques de taille du silex évoluent également ; elles voient se généraliser les armes de jet (javelots, flèches, harpons) munies d'éclats retouchés de toutes petites dimensions, les microlithes. Cette phase de transition, encore mal étudiée en Bourgogne, s'appelle le Mésolithique. On le connaît, entre autres, sous abri à Fleurey-sur-Ouche (21) ou en plein-air à Pont-sur-Yonne (89).

Le Néolithique

A partir de – 6000 ans, de nouvelles populations commencent à se sédentariser (bâtiments construits, en bois et torchis, parfois enfermés dans une enceinte) et à pratiquer l'agriculture et l'élevage. Ces premiers paysans ont sans aucun doute côtoyé les derniers chasseurs-cueilleurs qui habitaient nos contrées. Ils commencent également à utiliser des récipients en céramique, dont le style (forme, décor, anses) permet aux préhistoriens de définir des groupes culturels en constante évolution. Enfin, ils polissent des haches en pierre ou façonnent des outils de silex jusque là inconnus (par exemple des poignards et différents types d'armatures de flèches).

La vallée de l’Yonne compte quelques-uns des principaux gisements de cette période, comme Passy, Gurgy ou Monéteau (89). Ils appartiennent à la culture du Rubané*, la plus ancienne, venue de la vallée du Rhin, puis à celle dite Villeneuve-Saint-Germain. Les villages se composent de grandes maisons en bois et torchis (à la fois maison, grenier et étable), de plan rectangulaire, bordé de longues fosses d'extraction de matériaux ; elles sont très caractéristiques, tant en photographie aérienne qu'au décapage. Les fosses latérales sont remblayées en dépotoirs riches en débris mobiliers, qui nous informent sur le mode de vie de ces paysans, sur leur vaisselle, leurs outils, sur les animaux qu'ils élevaient (bœuf, mouton et chèvre, parfois le porc) ou qu'ils chassaient (cerf et sanglier). Quelquefois, comme à Villeneuve-la-Guyard ou Étigny (89), on trouve des sépultures en fosse, proches de l'habitat, où le défunt est accompagné d'offrandes (vases, outils). Cette phase ancienne est beaucoup moins bien connue, plus au sud, en Côte-d'Or ou dans la vallée de la Saône.

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Musée archéologique de Dijon - 5 rue Docteur Maret - CS 73310 - 21033 DIJON CEDEX Tél : 03 80 48 83 70 - fax : 03 80 48 83 71 - [email protected] – www.dijon.fr

C'est à nouveau dans la vallée de l'Yonne, au Néolithique moyen, vers – 4500 ans, que l'on voit apparaître de vastes monuments funéraires, d'abord identifiés sur la commune de Passy (89), qui leur a donné son nom : structures de type Passy (STP). Longs parfois de 300 m, s'élargissant aux extrémités, ils apparaissent comme des enclos géants qui englobaient probablement un monticule de terre, recouvrant généralement une seule sépulture. Le gigantisme de la construction pour un unique défunt laisse entendre une société très hiérarchisée, que l'on connaît encore mal. Un peu plus tard, dans le Néolithique moyen, les sépultures apparaissent toutefois plus nombreuses et moins prestigieuses, en fosses, avec ou sans coffrage, parfois en véritables cimetières comme à Gurgy (89). La nature des offrandes permet parfois de supposer le sexe du défunt, d'autres fois de mettre en lumière des échanges culturels.

Vers la même période, le Chasséen, d'origine méditerranéenne, se diffuse dans toute la Bourgogne et au-delà, par les grandes vallées, où il évolue ensuite en Néolithique Moyen Bourguignon (N.M.B.) caractérisé par ses formes céramiques arrondies (bols, jattes, gobelets, etc.). C'est le moment où apparaissent un peu partout des enceintes plus ou moins fortifiées. Dans les plaines, ce sont des enclos, délimités par des fossés et des palissades. Dans les zones de plateaux calcaires, il s'agit d'éperons barrés, dont les flancs sont naturellement défendus par une pente raide ou une falaise et dont seul l'accès de niveau, par le plateau, est barré par un ou plusieurs remparts, de dimensions variables. La Côte-d'Or en compte de très beaux exemples, comme le Châtelet à Etaules ou le Château Thérèse à Selongey. Ceux qui ont été fouillés montrent que l'habitat s'appuyait généralement contre le rempart, comme au camp de Myard à Vitteaux. Dès ce Néolithique moyen, on voit également s'élever les menhirs, grandes pierres levées, plus ou moins travaillées et parfois décorées de gravures (lame de hache, crosse, cercle). Leur fonction reste encore énigmatique : cultuelle, totémique, ou simple repère de délimitation.

La fin du Néolithique est moins bien connue, tout particulièrement les habitats, même si certains outils (poignards, armatures de flèches à ailerons et pédoncules, racloirs à encoches) ou des formes céramiques à fond plat permettent de caractériser les styles en vigueur. Si la sépulture collective en fosse de Passy (89), fouillée en 2006, reste bien isolée, de nombreux coffres funéraires en dalles de pierre parsèment les plateaux calcaires de Côte-d'Or, cachés dans des tumulus* souvent plats et allongés. Ils prennent parfois une allure monumentale, de type dolmen, comme à Ternant ou Volnay.

Avec le Campaniforme*, lui aussi venu du sud, les premiers objets en cuivre font leur apparition en Bourgogne, sans doute par la vallée de la Saône. Allié à l'étain pour former du bronze, ce nouveau métal va supplanter en quelques siècles la longue tradition de la pierre taillée.

Yves Pautrat

Conservateur en chef du Patrimoine

Service régional de l’archéologie de Bourgogne

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Glossaire

Acheuléen : nom de la principale culture du Paléolithique inférieur, d'après Saint-Acheul (80).

Biface : outil taillé sur ses deux faces et tenu à la main, pour percer, hacher ou couper.

Campaniforme : cette culture du troisième millénaire avant J.-C. est caractérisée par ses vases en forme de

cloche, décorés de motifs en bandes. Surtout connue par ses sépultures, elle semble diffuser les premiers

objets en métal.

Culture : ensemble géographique et chronologique cohérent sur le plan de la culture matérielle (outillage,

vaisselle, architecture, etc.).

Rubané : cette culture, dite aussi « danubienne », est la plus ancienne du Néolithique européen. Elle s'est

diffusée jusqu'en Bourgogne, depuis l'Europe centrale, avec ses vases globuleux, décorés de bandes incisées.

Stratigraphie : succession des niveaux, naturels ou d'origine humaine, dans un site archéologique. Les plus

anciens sont à la base, progressivement recouverts au fil du temps.

Tumulus : tertre constitué de terre ou de pierres, englobant une ou plusieurs sépultures. Ils sont

fréquemment confondus avec les « meurgers » d'épierrement de nos plateaux.