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musée soulages " Ici mes premières émotions d’art " – Pierre Soulages DOSSIER DE PRESSE OUVERTURE 31 MAI 2014

musée soulages - Languedoc-Roussillon · mes goûts se sont formés ». Au musée Fenaille, devant les statues menhirs rescapées de plus de 5000 ans d’histoire. Face aux grands

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muséesoulages

" Ici mes premières émotions d’art " – Pierre Soulages

Dossier De presse ouverture 31 mai 2014

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CoNtaCts presse

agence observatoire - 68 rue Pernety - 75014 ParisSarah Grisot (presse nationale et internationale) : [email protected]él : +33 (0)1 43 54 87 71 - Portable : +33 (0)7 82 28 80 94 Département presse du Grand rodezMarinette Ouensanga : [email protected]él : +33 (0)5 65 73 83 26 - Portable +33 (0)6 71 276 273

Visuels presse à télécharger : www.observatoire.fr / Accès Visuels

Vue musée Soulages RCR arquitectes © photothèque Grand Rodez crédits C. Meravilles

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Une réalisation du Grand Rodez P.04

Un musée ouvert par Christian Teyssèdre, Président de la communauté d’agglomération du Grand Rodez P.05

Un musée « inhabituel » par Benoît Decron, Conservateur en chef du patrimoine, Directeur des musées du Grand Rodez P.07

Communiqué de presse P.08

Le musée : historique, donations, architecture P.09

Portraits des architectes et du scénographe P.14

Pierre Soulages : biographie, Pierre Soulages et l’Aveyron P.15

Le projet culturel et scientifique du musée P.19

Parcours du musée P.23

L’exposition d’ouverture : Outrenoir en Europe. Musées et Fondations. P.28

Liste des oeuvres de l’exposition par technique P.29

Informations pratiques P.30

Café Bras P.31

Le Grand Rodez P.33

Partenaires P.36

Visuels presse P.37

SOMMAIRE

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Une réalisation : communauté d’agglomération du Grand Rodez Le musée Soulages bénéfice du concours :- de l’Etat (4M€)- de la Région Midi-Pyrénées (4M€)- du Conseil général de l’Aveyron (2M€)- et de l’aide particulière de la Ville de Rodez

Le Grand Rodez en quelques chiffres 11 communes(Rodez, Onet-le-Château, Luc-la-Primaube, Le Monastère, Druelle, Sébazac-Concourès, Olemps, Sainte-Radegonde, Baraqueville, Manhac, Camboulazet)

60 196 habitants3 musées : musée soulages, musée Fenaille (archéologie, histoire), musée Denys-puech (Beaux-arts)Au coeur de l’Aveyron, Rodez se situe à moins deux heures de pôles urbains majeurs du sud de la France : Toulouse, Montpellier et Clermont-Ferrand. Trois liaisons aériennes (compagnie low-cost) au départ de Rodez permettent des correspondances avec des des-tinations européennes : Dublin, Londres, Charleroi. Les vols nationaux desservent Paris. La capacité d’hébergement du Grand Rodez réunit pas moins de 2600 lits, entre ses 26 hôtels, 26 gîtes, 1 chambre d’hôtes, 1 demeure de charme (15 chambres), 1 camping (88 emplacements), 1 aire de camping-car (6 emplacements), 1 village vacances (124 hébergements), 1 auberge de jeunesse (50 chambres), 1 gîte d’étape (10 lits).

1er bassin d’emploi du département et 5e bassin d’emploi en Midi-Pyrénées. Principaux secteurs d’activités : agroalimentaire, bois, mécanique…2700 entreprises dont Bosch, RAGT, Sofop, Lactalis. 1100 commerces et marchés de producteurs. 3200 étudiants.

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Un musée ouvert

Christian Teyssèdre,Président de la communauté

d’agglomération du Grand Rodez

Huit ans après la première donation de Pierre et Colette Soulages à la communauté d’agglomération du Grand

Rodez, trois ans et demi après la pose de la première pierre, le musée Soulages ouvre ses portes le 31 mai 2014.

Plus grande collection au monde des œuvres du maître de l’Outrenoir, ce musée sera à l’image de Pierre Soulages :

ouvert à la création sous toutes ses formes, ouvert aux autres artistes pour mettre l’art et la culture à la portée de

toutes les curiosités, petites ou grandes, des gens d’ici ou d’ailleurs.

Lui qui dit avoir souffert pendant sa jeunesse ruthénoise de n’avoir pu trouver facilement de quoi nourrir sa vocation,

offre ainsi à sa ville natale la plus belle des opportunités. La formidable chance pour tous, initiés ou simples curieux,

de venir voir, apprendre et aimer l’art et la culture. Un musée grand ouvert, accessible, vivant. Bref, l’anti-thèse de

l’entre soi.

C’est pourtant sur ce territoire que la vocation de Pierre Soulages s’est éveillée. Il le dit lui-même : « C’est ici que

mes goûts se sont formés ». Au musée Fenaille, devant les statues menhirs rescapées de plus de 5000 ans d’histoire.

Face aux grands espaces de l’Aubrac ou aux plateaux des Causses. A Conques, face au chef d’œuvre de l’art roman

de l’abbatiale Sainte-Foy, dont Pierre Soulages réalisera les vitraux entre 1986 et 1994.

C’est d’ailleurs ici que se situe la genèse du musée. Les travaux préparatoires de ces vitraux qui permettent à la

lumière changeante du jour de sublimer l’architecture de l’abbatiale, d’en donner à voir chacun des plus petits détails,

devaient constituer la base d’un espace présentant à Rodez leurs différentes étapes de création. Ces premières

discussions entre l’artiste et les élus ruthénois se sont nourries de l’attachement du premier à sa terre natale et de

l’insistance des seconds pour faire naître le projet de musée.

Un musée qui n’a pas vocation à devenir mausolée. Pierre Soulages refuse cette idée comme celle d’un musée

d’artiste, monographique. S’il a conditionné son accord à la réalisation d’un musée ouvert à d’autres créations et

beaucoup insisté sur la salle d’expositions temporaires de 500 m2, il a également souhaité que cet espace remplisse

une fonction pédagogique et permette d’établir un lien entre les processus de fabrication et les buts artistiques,

l’outil et l’œuvre. Un concept qui n’existe nulle part ailleurs.

Autre souhait partagé par l’artiste et les élus : un musée ouvert sur la vie de la cité, au cœur de cet espace central

de Rodez qui vient de vivre une profonde mutation, trait d’union entre le centre ancien et le quartier moderne de

Bourran. Le musée participe de cet ensemble d’équipements de culture, de loisir, de sport, d’enseignement : com-

plexe de cinéma, salle des fêtes, jardin... mais aussi à proximité de l’université, du lycée Foch, de l’Amphithéâtre et

du centre aquatique. Ce quartier reconfiguré devient un nouvel espace de vie pour tous, Ruthénois et visiteurs, un

lieu d’animation, de rencontre et de partage...

Mais le musée Soulages, porté par l’agglomération du Grand Rodez (qui a investit 21.46 M€ HT), soutenu par l’Etat

(4 M€), la Région Midi-Pyrénées (4 M€), le Conseil général de l’Aveyron (2 M€) et la ville de Rodez est aussi pour ce

territoire une formidable opportunité de faire découvrir au plus grand nombre l’ensemble de ses joyaux façonnés

par la main de l’homme -un patrimoine riche qui a permis au Grand Rodez d’entrer dans le club très fermé des

territoires labellisés Pays d’Art et d’Histoire- mais aussi un art de vivre que l’on cultive ici avec passion et que l’on

partage avec plaisir. Au-delà, le musée porte la fierté de toute une région qui tisse des liens forts et solides pour

faire découvrir ses plus précieux trésors.

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Un musée «inhabituel» Ni mausolée, ni pensum monographique, le musée Soulages sera donc un lieu de rencontres et d’expérimenta-

tions. La programmation sera celle d’un musée d’art moderne et contemporain, privilégiant les échanges avec

des établissements analogues ou des fondations ; avec une grande liberté dans les choix : artistes prometteurs

ou confirmés, des thèmes à visiter, des rencontres siècle à siècle (le Moyen Âge, cher à l’artiste, par exemple)…

Il s’inscrit dans le concert européen des musées.

Le musée Soulages sera, selon les mots du peintre, un musée « inhabituel » :

« Il mettra en évidence des processus de la création artistique, la part de l’inattendu dans la recherche et, sans

pédagogie banale, espère ouvrir les yeux, éveiller l’esprit sur ce qu’est la création artistique en général ».

Le service des publics s’attachera tout particulièrement à la signification du geste, au savoir-faire de l’artiste.

L’exploration de l’œuvre de Pierre Soulages se fera dans le musée à l’aide d’un parcours croisant l’histoire du

peintre – sa biographie – et les différentes manifestations de sa création : peintures sur toile et sur papier, œuvre

imprimé, vitraux.

Il alternera les salles hautes et lumineuses et les salles basses et obscurcies avec des thèmes donnés : les toutes

premières œuvres figuratives réalisées à Rodez, les sources d’inspiration de l’artiste en Aveyron, les accrochages

de peintures, les Brous de noix, les différentes techniques de gravure, l’aventure de Conques ...

Chaque aspect de la donation sera associé à sa technique constitutive. Aussi les vitraux de Conques, lien entre

le patrimoine monumental médiéval et la création contemporaine, ont-ils tout de la catharsis : comme le portrait

exact de l’artiste. À Conques, Soulages a pensé une nouvelle lumière. A Rodez, il faudra montrer clairement, à

l’aide de témoins expérimentaux, comment on arrive à cette espèce de lumière. De la matière à la pensée, avec

l’outil et avec la main.

Benoît DecronConservateur en chef du patrimoine

Directeur des musées du Grand Rodez

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Communiqué de presse

FiCHe teCHNiQue

Maîtrise d’ouvrage : Communauté d’agglomération du Grand RodezArchitectes : RCR Arquitectes (Rafael Aranda, Carme Pigem, Ramon Vilalta) / Passelac et Roques Architectes associésScénographe : Philippe MaffreConservateur en Chef : Benoît Decron, directeur des musées du Grand Rodez

Première pierre : 20 octobre 2010

Coût des travaux : 21 460 000 € HT

Superficie du musée : 6000 m 2

Espaces muséographiques : 1700 m 2

Salle d’exposition temporaire : 505 m 2

Jardin : 3 hectares

Le musée soulages prend place dans le jardin du Foirail à rodez, à deux pas de la cathédrale. Dessiné et conçu par les Catalans rCr arquitectes (roques & passelac, architectes associés), il se déploie sur 6000 m2. sa succession de cubes couverts de verre et d’acier Corten s’intègre dans l’environnement paysa-ger. passages et ouvertures offrent différents points de vue sur le parc, la ville et, au-delà, sur les monts de l’aveyron.

Représenté dans près de 90 musées, Pierre Soulages

a réalisé plus de 1500 peintures sur toile et d’innom-

brables expositions à travers le globe. Figure majeure

de l’abstraction, il est le peintre contemporain français

le plus connu au monde. C’est à Rodez, sa ville natale,

qu’il a consenti, avec son épouse Colette, deux dona-

tions, près de 500 œuvres témoignant de l’ensemble de

sa production : des peintures sur toile dont beaucoup

remontent aux décennies 50-60-70, des Outrenoir(s),

cent peintures sur papier - dont les célèbres et fragiles

Brous de noix - tout l’œuvre imprimé (eaux-fortes, litho-

graphies et sérigraphies), des bronzes, des inclusions

sous verre et les cartons grandeur nature des vitraux

de l’abbatiale Sainte-Foy de Conques. Le musée est

un voyage entre les différentes créations de Soulages

et les techniques qui les ont vues naître.

Écrin de cette donation, au-delà de sa dimension

monographique, le musée se pose comme un lieu de

découverte des techniques et des ressorts de la créa-

tion artistique : l’invention par Soulages des vitraux de

Conques en constitue l’âme.

Musée en mouvement, le musée Soulages est doté

d’une vaste salle d’expositions temporaires conçue

pour accueillir des événements de portée nationale et

internationale.

eXpositioN D’ouverture« Outrenoir en europe. musées et Fondations. »

31 mai 2014 - 5 octobre 2014

Commissaires : Benoît Decron, conservateur en chef du

patrimoine et Pierre Encrevé, linguiste (EHESS) et auteur

du catalogue raisonné de l’œuvre de Pierre Soulages.

Cette exposition a reçu le label « exposition d’inté-rêt national » par le ministère de la Culture et de la Communication.

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LE MUSéEHistorique, donations, architecture

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2004 - Les Bases D’uNe DoNatioNmarsPierre et Colette Soulages reçoivent à leur domicile

parisien la directrice des musées de France (Francine

Mariani-Ducray), le délégué aux arts plastiques (Martin

Béthenod) et Marc Censi, président de la Communauté

d’agglomération du Grand Rodez pour poser les bases

d’une donation. Un conservateur du patrimoine, Estelle

Pietrzyk, est recrutée par le Grand Rodez.

aoûtLe Ministre de la Culture et de la Communication en visite

à Rodez, affirme le soutien de l’Etat dans la création d’un

musée dédié à Pierre Soulages.

2005 - siGNature De La premiÈre DoNatioN De 500 piÈCes28 juiNLe conseil de communauté du Grand Rodez délibère, ac-

cepte le principe de la donation et autorise le lancement

des études de faisabilité liées au projet.

13 septemBreSignature de la donation

septemBreRéalisation du projet scientifique et culturel

7 oCtoBreLe projet est présenté devant la Commission Scientifique

Nationale en vue de l’attribution de l’appellation « musée

de France ». Le dossier reçoit un avis favorable à l’una-

nimité.

20 DéCemBreLe Haut Conseil des Musées attribue l’appellation « mu-

sée de France ».

2006 > 2007 - uN CoNCours iNterNatioNaL pour Le musée6 juiLLet 2006Les élus du Conseil de communauté votent la poursuite

du projet et autorisent le lancement d’un concours de

maîtrise d’œuvre.

avriL 2007Diffusion de l’avis d’appel public à candidatures pour le

concours international de maîtrise d’œuvre.

26 juiN 2007Le jury du concours - l’artiste, le Grand Rodez, l’Etat, la

Région Midi-Pyrénées et le Département de l’Aveyron -

retient, parmi les 98 candidatures recevables, 4 équipes :

RCR arquitectes, Aranda, Pigem, Vilalta (Espagne) / Marc

Barani (France) / Kengo Kuma (Japon) / Paul Andreu

(France)

2008 > 2010 - L’éQuipe CataLaNe rCr arQuiteCtes est Lauréate5 Février 2008Signature du contrat de maîtrise d’œuvre avec l’agence

RCR Arquitectes.

mai 2009Benoît Decron, conservateur en chef du patrimoine,

nouveau chef de projet

26 septemBre 2010Exposition du projet du musée Soulages à Rodez,

ancienne CCI, place de la cité

aoûtVisite de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, sur

le site

20 oCtoBrePose de la première pierre du musée par Pierre Soulages

2011 - pierre souLaGes DéCouvre Le CHaNtierpriNtempsAchat de la maison natale de Pierre Soulages, 4 rue

Combarel, par le Grand Rodez

9 DéCemBreVisite du chantier du musée Soulages par le peintre

2012 - uNe seCoNDe DoNatioNétéVisites de chantier proposées aux Ruthénois et touristes.

Visite du chantier du musée par Pierre Soulages.

29 NovemBreSeconde donation de Pierre et Colette Soulages, 14

peintures sur toile de 1946 à 1986.

DéCemBreVisite du chantier du musée par Pierre Soulages.

HISTORIQUE

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2005 - premiÈre DoNatioNCette première donation comprend :

- des peintures figuratives des « années d’avant » (1934-1938)

- 21 huiles sur toile (1940 à 1970) rendant compte de

l’utilisation partielle puis complète du noir. Les tableaux

de 1946 à 1950 sont les premières oeuvres présentées

par Pierre Soulages dans des expositions en France, en

Europe, aux Etats-Unis.

- 100 peintures sur papier produites à partir de 1946. Cette

période marque véritablement le début des peintures

abstraites et la domination nouvelle du noir, dont les

précieux Brous de noix, où flotte le souvenir des statues-

menhirs du musée Fenaille de Rodez. Peu représentées

dans les collections publiques, ces oeuvres des années

1946-1948 comptent parmi les pièces majeures de l’artiste,

au même titre que les Outrenoirs dès 1979.

- la totalité de l’œuvre imprimé qui représente 49 eaux-

fortes, 41 lithographies et 26 sérigraphies. Les cuivres et

les matrices joints à la donation permettent de révéler les

secrets sur la genèse de ces œuvres.

- trois bronzes de 1975-1977, sortes de stèles créées à

partir des plaques de cuivre matrice des gravures.

- deux peintures incluses dans le verre de 1979, à la croisée

de la peinture et de la sculpture.

- la totalité des travaux préparatoires aux vitraux de

Conques de 1987 à 1994. Les cartons de grandeur nature

sur des panneaux de mélaminé ont servi de modèle ; les

notes et dessins témoignent de la recherche tant artistique

que technique de part la mise au point d’un verre particulier.

- un important fonds documentaire rassemblé par Pierre

Soulages : ouvrages, catalogues, films, archives et

correspondances.

2012 - DeuXiÈme DoNatioNEn novembre 2012, le couple Soulages réalise une deuxième

donation à la communauté d’agglomération du Grand

Rodez. Celle-ci comprend 14 peintures sur toile : certaines

réalisées entre 1946 et 1948, des œuvres importantes de

1964 et 1967 et un précieux Outrenoir de 1986.

Ces donations de Pierre et Colette Soulages (2005 et 2012)

constituent le fonds le plus complet sur les trente premières

années de créations de l’artiste. Elles témoignent de la

volonté des époux de transmettre une expérience d’artiste

pour la vision d’une création plus universelle.

La collection est labellisée « Musée de France ».

LES DONATIONS2013 - Le présiDeNt De La répuBLiQue visite Le muséemarsVisite du chantier par Pierre et Colette Soulages

29 maiVisite du chantier du musée Soulages par le Président de

la République

juiNLancement du programme d’événements : « L’année

d’avant : musée Soulages » avec visites de chantier,

conférences, ateliers...

2014 - L’aNNée D’ouvertureDépôts supplémentaires d’œuvres par Pierre et Colette

Soulages

30 mai 2014Inauguration du musée Soulages

Ouverture de la première exposition temporaire sur le

thème de l’Outrenoir en Europe.

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1. maitrise D’ŒuvreauteursRCR Aranda Pigem Vilalta Arquitectes, G.Trégouët

Architecte associé (RCR )

En collaboration avec :

Passelac et Roques Architectes (Architectes associés

au projet)

MAW, P. Maffre (Architecte scénographe)

Artec3, M.Gines (concepteur lumière)

Y.Lodey (Architecte suivi de chantier)

Bureaux d’étudesGrontmij, P.Laugier, P.Cariven (Bureau d’étude tout

corps d’état)

Thermibel, F.Fourel, (Acoustique)

2. iNterveNaNts Hors maitriseD’Œuvreservices des musées de France :Architecte conseil, Y.Pennec Éclairage, JJ.Ezrati

Bureau de contrôle :Bureau Veritas, Y.Cayssials

Coordinateur sps :BECS, P. Lambin

OPC : OPMP, N. Moreira

3. eNtreprisesFondations Spéciales : GtsGros-OEuvre : LagarrigueCharpente Métallique : vilquinÉtanchéité : DelbesFaçades / Menuiseries ext. : BellapartVerrières : LaubeufSerrurerie : BourdoncleSols métalliques : BesombesCloisons Faux plafonds : BonnefousMenuiserie bois : Laussel & FauChapes : aj Bati solPeinture : BenechCVC : thermatic BoissonnadeELEC : spieVRD : eiffageEspaces verts : issFauteuils : signature FAménagement muséo. : GoppionAgencement boutique : equimuseusAscenseurs : otisCuisine restaurant : aveyron Froid CuisineMobilier restaurant : silleria vergesMobilier Administration : rBCMobilier Reserve : Bruynzeel

L’ARCHITECTURE

FiCHe teCHNiQueLauréat concours 2008 / Livraison 2014Surface 6100 m2 SHONCoût de construction 15 727 940 € HT2578 € / m2 SHONScénographie 724 079 € HTMaîtrise d’ouvrage musée : Communauté d’agglomération du Grand Rodez Maîtrise d’ouvrage Restaurant : Michel et Sébastien Bras, Christophe Chaillou

Image RCR arquitectes - musée Soulages

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Le projet arCHiteCturaLrCr arQuiteCtes

en 2008, rCr arquitectes a pris part au concours de la communauté d’agglomération du Grand rodez pour la réalisation du musée soulages.

respect de l’environnementRespectueux de l’environnement paysager, le bâtiment est

organisé en un enchaînement de volumes parallélépipédiques.

Les intervalles ne sont pas sans rappeler les traditionnelles

fenestras aveyronnaises qui offrent une vue sur l’horizon et

sont propices à la contemplation. Ouverte sur le jardin, la

façade sud n’excède pas les trois mètres tandis qu’au nord,

les boîtes sont en porte-à-faux au dessus d’un chemin de

promenade.

un acier qui évoque le travail de pierre soulagesLe bardage est d’acier Corten ou acier auto-patinable. En

s’oxydant, ce matériau créé une patine protectrice. « L’acier

Corten dont la patine porte la marque du temps s’intègre

parfaitement dans l’environnement végétal du parc. Ce

n’est pas un matériau inerte et aseptisé. Par ailleurs, son

chromatisme n’est pas sans rappeler le grès rose de Rodez. »

(RCR arquitectes). Les nuances de cet acier évoquent aussi

le travail de Pierre Soulages

Le site d’implantationLe musée Soulages prend place au cœur de la ville de Rodez

dans le jardin public du Foirail à deux pas de la cathédrale.

Dessiné et conçu par les Catalans RCR arquitectes et

Passelac & Roques Architectes associés, le musée s’étire

sur le flanc nord du jardin entièrement réhabilité, en parfaite

harmonie avec son environnement paysager. Reconnus pour

l’intégration et le dialogue qu’établissent leurs réalisations

avec la nature, Ramon Vilalta, Carme Pigem et Rafael Aranda

ont saisi immédiatement l’importance du lieu.

Image RCR arquitectes - musée Soulages

La lumièreLe musée répond à un programme tenant compte de la

fragilité des collections. Ordonné en volumes fonctionnels

autour d’une lumière contrôlée, il ménagera des plages

obscures et protégées pour les papiers ( Brous de noix, œuvre

imprimé ), tandis que les cinq boîtes, élevées, abriteront les

peintures et les cartons des vitraux de Conques, sous une

lumière zénithale.

un musée sur 4 niveauxQuatre niveaux pour ce musée, du plus bas au plus haut :

- les réserves équipées aux normes internationales

- le centre de documentation et l’atelier des enfants

- les salles d’exposition permanente, avec les œuvres des

donations Soulages

- la salle d’exposition temporaire communicant sur un seul

plateau

equipement- Centre de documentation sur Pierre Soulages et l’art de

son époque

- La boutique

- Le café Bras, par Michel et Sébastien Bras

- Une salle de conférences de 80 places

- La salle d’exposition temporaire

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PORTRAITS

roQues & passeLaCRespectivement nés en 1977 et 1978, François Roques et

Romain Passelac sont diplômés de l’école d’architecture

de Toulouse en 2002 après avoir tous deux effectué des

études en France et en Espagne.

Avant de se retrouver, l’un a complété sa formation profes-

sionnelle au Canada, l’autre en Catalogne. Riche de ces

expériences diverses, communes et complémentaires,

une relation professionnelle, stable et forte s’est créée na-

turellement entre les deux architectes. Elle aboutira à la

création de l’agence Passelac & Roques Architectes en

2004 à Narbonne.

L’agence a l’opportunité de travailler sur des projets va-

riés aux échelles différentes lui permettant de développer

un savoir-faire dans des domaines diversifiés (architecture,

aménagement urbain, restructuration, scénographie, mobi-

lier…). Elle a récemment livré le musée Soulages à Rodez

et une cave viticole à Narbonne.

rCr arQuiteCtesL’agence RCR a remporté plusieurs concours tant na-

tionaux qu’internationaux – en Belgique (crématorium,

Hofheide, 2006), à Dubaï (The Edge Business Bay, 2007)

et en France (Musée Soulages, Rodez, 2008 - Centre d’Art

“la Cuisine”, Nègrepelisse, 2009 - Médiathèque de Gand

2010 - Groupe Scolaire, Font Romeu, 2010).

RCR arquitectes est récompensé à travers le monde pour

son travail.

2005 : Prix national de la culture, Prix d’Architecture de la

Generalitat de Catalunya.

2008 : Chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres par la

république française.

2010 : Membre d’honneur de l’American Institute of

Architects (AIA).

2012 : Membre honorifique du Royal Institute of British

Architects (RIBA)

récompensesNombre de leurs projets ont reçu des récompenses.

Finalistes du prix européen Mies Van der Rohe

Prix Quatrium de la meilleure construction environ-

nementale, première certification LEED de Catalogne

Quatre prix internationaux leur sont aussi remis :

Contractworld, sept prix FAD, ex aequo IV Prix

européen Rosa Barba paysage (Parc de Pedra Tosca,

Les Preses.)

Portrait Roques & Passelac architectes associés © Droits réservés

SCéNOGRAPHIEpHiLippe maFFrearchitecte du patrimoine – muséographie (maW arCHiteCte)Philippe Maffre est Architecte

DPLG depuis 1987. Depuis

2005, il dirige [MAW], socié-

té d’architecture dédiée à la

mise en valeur du patrimoine.

Philippe Maffre a enrichi ses

compétences d’un DSA «

architecte du patrimoine » de l’école de Chaillot de 2011

à 2013, diplôme lui permettant d’intervenir sur les édifices

protégés au titre des monuments historiques.

AFEX Philippe Maffre © Yves Flatard

L’équipe : Gilles Tregouët, François Roques, Ramón Vilalta et Yann Lodey sur le chantier © photothèque Grand Rodez

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15Pierre Soulages © Gaston Bergeret 2009

PIERRE SOULAGESBiographie, pierre soulages & l’aveyron

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BioGrapHie

1919Naissance de Pierre Soulages en décembre.

1937Il est reçu à l’école des Beaux-Arts de Paris, refuse d’y

entrer et revient à Rodez.

1940Mobilisé, il s’installe à Montpellier et épouse sa femme

Colette Laurens en 1942.

1946Il emménage à Courbevoie et se consacre exclusivement

à son art.

1948Pierre Soulages participe à des expositions à travers l’Eu-

rope et rencontre le public avec les Brous de noix : « C’est

avec les Brous de noix en 1947 que j’ai pu me rassembler

et obéir à une sorte d’impératif intérieur. La vérité est que

je me suis senti contraint par l’huile ».

1949Première exposition personnelle à Paris à la galerie Lydia

Conti. Exposition de groupe à New York, Sao Paulo,

Londres et Copenhague.

1952Réalisation de ses premières eaux-fortes.

1954Retour à New York, exposition personnelle à la galerie du

26 avril au 15 mai, grâce à Samuel Kootz.

1960Première rétrospective dans les musées de Hanovre,

Zurich, La Haye.

1975 > 1979Soulages réalise trois bronzes d’après les matrices des

eaux-fortes.

1979Début de la période de l’Outrenoir avec l’exposition au mu-

sée national d’art moderne. « L’outil n’est pas le noir, c’est

la lumière. Le noir, c’est une couleur violente ; elle s’est

imposée, elle a dominé, c’est la couleur d’origine ».

1984Nouvelle rétrospective au musée Seibu de Kyoto, Japon.

1986 > 1994Réalisation de 104 vitraux pour l’abbatiale Sainte-Foy de

Conques.

2001Le 21 juin, exposition – Soulages, Lumière du noir –, musée

de l’Ermitage, Saint-Petersbourg. Soulages fut le premier

artiste vivant à y être exposé.

2005Le 15 septembre, Pierre et Colette Soulages font une do-

nation de 500 pièces à la Communauté d’agglomération

du Grand Rodez.

2007Inauguration des salles Soulages au musée Fabre de

Montpellier.

2008Le jury présidé par Paul Chemetov choisit l’équipe cata-

lane RCR arquitectes pour construire le musée Soulages

à Rodez.

2009Musée national d’art moderne Centre Pompidou – Soulages

rétrospective – du 14 octobre 2009 au 8 mars 2010

2010Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg –

Soulages le temps du papier – du 31 octobre 2009 au 3

janvier 2010.

Cité de l’architecture et du patrimoine – Pierre Soulages en

son musée, l’expérience RCR arquitectes, du 16 décembre

2009 au 25 janvier 2010.

Musée Martin – Gropuis Bau de Berlin, rétrospective du 2

octobre 2010 au 17 janvier.

201229 novembre seconde donation Soulages

Du 12 octobre au 28 janvier 2013 Soulages XXIe siècle,

Musée des Beaux-arts de Lyon

2013Du 18 février au 19 mars

Soulages XXIe siècle, Académie de France – Villa Medicis,

Rome

2014Ouverture du musée Soulages au public, exposition

inaugurale.

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Quels souvenirs gardez-vous de votre enfance à rodez et, plus largement, de l’aveyron?J’ai deux lieux de naissance : Rodez et la peinture contem-poraine. Mon enfance et mon adolescence, c’est le Rouergue. Un pays que j’aime. Mon père était carrossier pour voitures à cheval. J’avais 5 ans lorsqu’il est mort. Ainsi, j’ai grandi avec deux mères : ma vraie mère, Aglaé, et ma soeur, de quinze ans mon aînée, qui fut aussi mon professeur de philosophie au lycée. Ma mère était une femme de l’ancien temps, qui savait à peine écrire mais savait lire. Après la mort de mon père, elle a tenu une bou-tique de chasse-pêche-cordages. A 19 ans, je suis parti à Paris, puis à Montpellier. Mais déjà, adolescent, à Rodez, j’ai découvert une reproduction de peinture préhistorique, le bison d’Altamira, dans un livre d’histoire. Ce fut la révé-lation de tout un pan de l’art, le questionnement de tout ce qui avait été fait depuis l’origine de l’humanité. Ensuite, j’ai accompagné un archéologue qui fouillait des dolmens. J’avais 18 ans et c’est ainsi que mon nom est entré dans un musée – le musée Fenaille – associé à des objets trouvés alors (tessons de poteries, pointes de flèches préhisto-riques...). Pas du tout pour de la peinture! Puis je me suis dit: pourquoi ne voit-on rien du Moyen Âge ? J’ai alors cherché et découvert la peinture romane. Ce fut un autre choc. Telles sont mes racines artistiques. Vous le voyez, elles ne sont pas toutes de Rodez, même si le départ est bien cette région et aussi, bien sûr, l’architecture sublime de Conques ou les statues-menhirs. Quelles influences ces œuvres ont-elles eu sur votre vocation et votre vision de l’art?Elles m’ont offert une liberté vis-à-vis de l’enseignement que je recevais. J’ai pris très vite conscience qu’on nous em-murait dans une histoire de l’art étroite, limitée à quelques siècles. J’ai voulu sortir de cet enfermement, comme de celui de la rue Combarel, où je suis né. Dès que j’en avais le temps, je descendais au bord de l’Aveyron, qui fait le tour de Rodez, pour aller à la pêche, parfois avec des bracon-niers. J’aime toujours les grandes étendues des Causses et de l’Aubrac où, enfant, je passais mes vacances. Ce goût pour les espaces épurés a-t-il trouvé, par la suite, une résonance dans votre travail ?Oui, certainement. Les choix esthétiques ont des cor-respondants éthiques, en relation avec le monde et les

choses. Je me sens plus proche du domaine de la pierre, du bois, du fer rouillé que de la laque ou du nickel. Je suis plus terrien que métal chromé. Ce penchant transparaît dans votre relation à la matière...Lorsque j’ai pratiqué la gravure, que je corrodais le cuivre, je me disais: au fond, la corrosion, c’est le temps piégé par une matière. En faisant mordre le cuivre par l’acide, on opère en quelques dizaines de minutes ce que la nature mettrait quelques siècles à produire sur une matière. a partir de 1979, vos recherches sur la réflexion de la lu-mière ont donné une nouvelle dimension à votre œuvre.J’ai toujours été ouvert à ce que je ne connaissais pas. Et je le reste. C’est ainsi que je suis arrivé à l’”Outrenoir”, une lumière réfléchie par des états de surface du noir. Le noir est la couleur d’origine de la peinture. Pendant des centaines de siècles, les hommes, dans le noir absolu des grottes, allaient peindre avec du noir. C’est aussi la couleur de notre origine. Avant de voir le jour, ne sommes-nous pas plongés dans le noir ? On m’a raconté qu’un jour, enfant, je plongeais mon pinceau dans l’encrier pour tracer de grands traits noirs sur du papier blanc. “Que fais-tu ?” m’a-t-on demandé. J’ai répondu : “De la neige.” Cela n’a pas manqué de surprendre. J’essayais peut-être, par contraste, de rendre le papier plus blanc que ce qu’il est réellement en l’opposant au noir. Mon goût pour cette couleur date de l’enfance. A l’inverse de la plupart des gens, je n’y voyais aucune symbolique particulière. Le noir est souvent syno-nyme de deuil. C’est une manière myope et codée de voir les choses. Cette couleur peut aussi être celle des robes de fête ou du costume d’une religieuse bénédictine. Tout à la fois l’austérité, la fête, l’anarchie, la révolte aussi bien que l’officialité... Dès que j’ai pu, vers 16 ou 17 ans, je me suis habillé en noir. Cela choquait beaucoup ma mère, qui me disait: “Tu portes déjà mon deuil!” C’est à rodez que vous avez réalisé vos premières peintures...Oui, mais c’étaient des balbutiements. Au départ, j’aimais beaucoup dessiner les arbres l’hiver, sans feuilles. Leur écriture dans l’espace, en somme. Tout est venu de là. De cette sorte de sculpture abstraite. Qu’est-ce que l’art, sinon quelque chose qui vous touche par les qualités

Pierre Soulages et l’Aveyronentretien

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physionomiques des formes peintes ? J’ai toujours cher-ché la présence de l’œuvre, de l’objet qui est devant nous. Dans ce que je fais maintenant, celle-ci est encore plus grande, ce sont des reflets que l’on voit. La lumière change, comme à Conques, où, du matin au soir, les vitraux ne sont jamais les mêmes. Il en va de même pour mes peintures dites noires. Si vous vous déplacez, ce ne sont plus tout à fait les mêmes. Lorsque vous les regardez, leur présence est dans l’instant de votre regard. Dans le moment même. Le rapport à l’espace est différent. La lumière venant de la toile vers vous, l’espace même de la toile est devant elle et le regardeur se trouve lui-même dans cet espace. L’architecture de Conques vous a bouleversé dès votre première visite, vers 12 ou 13 ans, au point d’avoir la révélation que votre vie devait être consacrée à l’art. pourquoi vous êtes-vous tourné non vers l’architecture, mais vers la peinture ?Parce que j’en faisais déjà. J’ai toujours peint. A Conques, mon émotion fut immense. On parlait de la maladresse des sculpteurs romans; j’y voyais plus qu’une simple imitation des formes. J’ai compris que l’art comptait plus que tout. Autour de moi, il me semblait que tous les gens perdaient leur vie à la gagner. Ils n’étaient pas heureux. Le dimanche, ils avaient des conduites de gens bizarres, presque d’en-nui. Je n’avais pas envie de me damner. J’ai ressenti qu’une seule chose pourrait remplir ma vie: peindre. Je serais donc peintre. Mais je ne l’ai pas dit à mes “femmes”, à mes “mères”, par crainte de m’en voir dissuadé. Car je me savais trop faible pour résister à leur autorité. J’ai gardé cette vocation intime cachée, mais elles l’ont su assez vite. Elles ont tenté de m’en détourner et de m’orienter vers la médecine. J’ai résisté. Plus tard, finalement, ma mère, qui avait beaucoup de bon sens, a tranché: “Il a fait son service militaire, il est adulte. Il faut lui laisser faire ce qu’il veut.” La réalisation des vitraux de Conques a marqué une sorte de retour à vos racines, à la fois personnelles et artistiques.C’était pendant le premier passage de Jack Lang au mi-nistère de la Culture. Pour la troisième fois, on est venu me solliciter pour réaliser des vitraux dans un monument his-torique. J’avais toujours refusé, mais, quand on m’a parlé de l’abbatiale de Conques, je fus ébranlé. D’autant plus que mon épouse, avec qui j’avais effectué mon voyage de noces à Conques, était présente dans l’atelier. J’ai accepté, tout en lui disant ensuite: “Tu sais, les ministres passent de nombreuses commandes tout en sachant qu’après leur départ leurs successeurs ne peuvent pas toujours les ho-norer.” Pourtant, François Léotard a repris le dossier en main après le départ de Jack Lang. J’étais donc embarqué ! Pour réaliser les vitraux, je refusais de faire des esquisses.

Je me souviens que Jack Lang, de retour après le départ de François Léotard, demandait toujours où j’en étais. “Il cherche une lumière”, lui répondait-on... J’étais occupé à créer un verre qui correspondrait spécialement à la lu-mière de l’espace architectural si singulier de l’abbatiale de Conques. L’ensemble de la réalisation a duré sept ans.

Lorsque vous avez quitté rodez, quel était votre regard sur la ville ? et qu’en est-il aujourd’hui de votre relation avec les ruthénois ?Je reste attaché à la ville. Mais le “vieux pays” que je connaissais, les vieux artisans, le vieux Rodez, tout cela a disparu. Il reste un paysage, un lieu avec quelques monu-ments magnifiques : le musée Fenaille, les statues-menhirs, la cathédrale, la proximité de Conques, les plateaux de l’Aubrac et ceux du Causse. L’originalité de Rodez, c’est ça au départ : un marché entre deux régions géologiquement différentes. Les Causses et le Ségala, le pays du seigle qui est devenu celui du blé quand le chemin de fer a per-mis d’apporter de la chaux et d’enrichir les terres. Cela a changé la vie des gens. Et puis, il y a toujours l’Aveyron, évidemment. Même si les truites et le poisson, là comme partout ailleurs, sont en train de disparaître. Enfin, il y a les gens, sans doute plus ouverts à la modernité que leurs aïeuls, je pense. De ce côté, il y a un progrès. vous sentez-vous un enfant du pays?Tout à fait ! De ce pays qui a vu des générations vivre ou survivre. Il suffit, pour s’en rendre compte, de lire le grand historien Emmanuel Le Roy Ladurie -un vrai “rouergolâtre”! Il raconte des choses absolument terribles sur la misère d’une région restée pendant très longtemps éloignée de toutes les influences. Au fond de moi, je suis un provincial et je le demeure. Je n’ai jamais fait partie des coteries, je ne me suis jamais mêlé au milieu parisien. On ne me trouve pas dans les vernissages. J’ai des amis, mais je ne suis pas mondain. Lorsque je reviens à Rodez, je me sens appartenir aux habitants de ce pays, ces paysans apparemment ru-gueux, mais très raffinés. Simples et d’une grande finesse. L’un de leurs meilleurs représentants est le chef triplement étoilé Michel Bras. Un fanatique de l’Aubrac. Dans mon enfance, j’ai beaucoup fréquenté les pêcheurs, les chas-seurs. Ce sont des hommes précis, avec un sens naturel de l’observation. Qualités qui se perdent. On est submergé par l’abondance des images que l’on nous flanque à la figure. A tel point que l’on ne sait même plus regarder. On n’est attentif à rien, on voit tout grossièrement. Eux savent voir. Je crois que cela m’accompagne dans ma peinture. Je me sens de la même ethnie.

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LE PROJET CULTUREL

ET SCIENTIFIQUE

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Le projet culturel et scientifique a pour double objectif de valoriser les donations de pierre soulages dans les espaces d’exposition permanents et de promouvoir la création contemporaine avec des expositions temporaires d’artistes modernes et contemporains d’envergure internationale.

LE PROJET CULTUREL ET SCIENTIFIQUE

vaLoriser Les DoNatioNsL’ensemble de la donation est présentée en regard

des différentes techniques utilisées par l ‘artiste qui

témoignent des recherches artistiques de l’artiste : les

expérimentations autour du verre pour la réalisation

des vitraux de Conques, les techniques d’impression

(eau-forte, sérigraphie, lithographie …), la technique des

fameux Brous de noix et bien entendu les peintures sur

papier et sur toile.

Des techniques dont Pierre Soulages affirmait ne pas

maîtriser totalement la connaissance.

C’est pourquoi nous ne pouvons parler de musée mo-

nographique, même si le parcours muséal empruntera

parfois les axes chronologiques. Le visiteur sera libre

de son parcours pour plonger dans l’univers de l’artiste.

promouvoir La CréatioN CoNtemporaiNePierre Soulages a accepté la création du musée à la

condition qu’un espace soit dédié à la création contempo-

raine. Si la première exposition temporaire est consacrée

à Pierre Soulages à l’occasion de l’inauguration, la salle

d’exposition temporaire de 500 m2 proposera par la suite

une programmation d’exposition d’artistes contempo-

rains internationaux.

programmation à venir :novembre 2014 De Picasso à Jasper Johns.

L’atelier d’Aldo Crommelynck : Cette exposition montre

la donation faite à la Bnf. Après Paris et Rodez cette

exposition sera montré à la Louvière. jusqu’à fin février.

printemps 2015 Carte blanche à Claude Lévêque, l’un des principaux

artistes plasticien français contemporains.

une politique éditoriale intenseLe musée Soulages lance une collection éditoriale in-

titulée «Les cahiers Soulages». Le premier numéro est

consacré au texte de conférence que Pierre Encrevé,

linguiste et auteur du catalogue raisonné de l’œuvre de

Pierre Soulages, a donné lors de la cérémonie de pose

de la première pierre du musée, le 20 octobre 2010.

D’ores et déjà, ont été publiés : le Petit Léonard spécial

Soulages, le recueil On dirait… de Laurence Le Chau,

un recueil reportage de dessins et d’estampes réalisés

à partir de la visite de l’exposition Soulages au Centre

Pompidou en 2010, le tome IV de l’Œuvre peint de

Soulages par Pierre Encrevé (éditions Gallimard), l’ou-

vrage Soulages, L’œuvre imprimé, en coproduction avec

la BnF….

Un « comité scientifique Soulages » sera le garant d’une

programmation exigeante et ouverte.

A paraître juin 2014 :

Soulages, Peintures sur papiers du musée Soulages, Rodez

Préface de Benoît Decron. Texte de Pierre Encrevé

256 pages, , juin 2014, 49 €

La bibliothèque du muséeLa bibliothèque du musée met à disposition du public des

ouvrages de référence sur l’œuvre de Pierre Soulages

(monographies, catalogues d’expositions collectives,

catalogues de ventes …), l’abstraction et les personna-

lités qui ont marqué l’histoire de ce mouvement, ainsi

que des fonds thématiques en rapport avec l’œuvre de

Soulages (gravure, vitrail…).

La bibliothèque donne également accès à un fonds do-

cumentaire généraliste sur l’histoire de l’art moderne et

contemporaine (peinture, dessin, sculpture, architecture,

design, photographie, esthétique, histoire du marché de

l’art, muséologie…) ainsi qu’à un ensemble de pério-

diques, dont Art Press, l’Œil, le Journal des Arts…

Les amis du musée soulagesUne association, les amis du musée Soulages, a vu le jour

en 2009 pour accompagner la vie de l’institution et le pro-

mouvoir. Depuis 2014, elle compte plus de 300 membres.

un service pour tous les publicsUn programme culturel sera élaboré chaque année par le

service des publics qui prendra en compte les différentes

catégories de public. Une place importante sera donnée

aux conférences, ateliers et publications. Mises en place

dès la phase de préfiguration, les conférences du musée

Soulages sont libres d’accès, ouvertes à tous, et variées

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dans leur contenu ; les invités conférenciers sont des

références dans leur domaine. Sept conférences par an

sont co-organisées entre la collectivité et l’association

des amis du musée Soulages.

Des partenariatsAncré dans son territoire, le musée Soulages conduit ses

actions en partenariat avec les musées du Grand Rodez

Denys-Puech et Fenaille, la Direction des services dépar-

tementaux de l’éducation nationale – Aveyron, les MJC,

les associations de l’agglomération, les établissements

scolaires et d’enseignement supérieur.

BioGrapHie Après des études universitaires dans le domaine de

l’art médiéval, Benoît Decron obtient en 1982 une maî-

trise d’histoire de l’art sur une église romane de Vendée,

Sainte-Eulalie de Benet. Après avoir commencé sa thèse,

en 1986, il est lauréat du premier concours de l’Ecole du

patrimoine, pour prendre en novembre 1988 son premier

poste, conservateur des musées de Langres et du Sud

Haute-Marne, jusqu’en 1996. Il construit le musée d’art

et d’histoire de Langres avec l’architecte A.C.M.H. Jean-

Michel Musso ( archéologie, beaux arts et arts décoratifs)

et achève celui de Bourbonne-les Bains, consacré au

thermalisme et aux beaux-arts. Il y accueille notamment

l’artiste anglais Glen Baxter.

En mai 1996, Benoît Decron rejoint le musée de l’abbaye

Sainte-Croix des Sables d’Olonne (Vendée). Dans ce mu-

sée pionnier consacré à l’art moderne et contemporain,

Benoît Decron réalise près de 50 expositions temporaires,

sur des sujets allant de la jeune création à l’ethnogra-

phie des gens de mer. Beaucoup des publications, plus

de 30 sont des Cahiers de l’Abbaye Sainte Croix. Parmi

les expositions nous pouvons distinguer celles sur le

galeriste René Drouin, l’artiste américain Peter Saul,

les graphistes de Bazooka, le peintres François Rouan,

Marc Desgrandchamps et Philipe Cognée (premières ex-

positions dans un musée), les plasticiens Gilles Barbier

et Richard Fauguet, Charles Lapicque, Roger Bissière

et Jean Bazaine, le grand artiste d’art brut italien Carlo

Zinelli et en 2008 la première présentation en France des

Images non peintes d’Emil Nolde, (Ungemalte Bilder).

Publications sur Gaston Chaissac, Jean Dubuffet, Jules

Lefranc, le Journal de Paul-Emile Pajot, sur des sujets

proches de l’art brut ou de l’illustration, récemment

Moolinex ou Francis Masse.

Il prépare une monographie sur Soulages et la publication

de la correspondance Chaissac-Jakovsky.

En mai 2009, il est nommé conservateur du musée

Soulages à Rodez (communauté d’agglomération du

Grand Rodez), pour construire le musée avec le peintre

et les architectes de RCR. Il prépare avec son équipe

l’ouverture du musée pour mai 2014.

1980 : Benoît Decron obtient sa Compostela

1998 : Conservateur en chef du patrimoine

2011 : Chevalier dans l’ordre des Arts et Lettres

PORTRAIT

BeNoit DeCroNConservateur en chef du patrimoine – Directeur des musées du grand rodez(musée souLaGes, musée FeNaiLLe et musée DeNYs-pueCH)

Benoit Decron © photothèque Grand Rodez. Photo C. Meravilles

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PARCOURS DU MUSéE

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un parcours dynamiqueLa présentation des oeuvres se fait dans un parcours libre croisant la biographie de l’artiste, tout en mettant l’accent sur les considérations universelles liées à la création.

PARCOURS DU MUSéE

La scénographie du musée accordera autant d’impor-

tance au plaisir du regard qu’à celui de la connaissance.

L’exploration de l’œuvre de Pierre Soulages se fera dans

le musée à l’aide d’un parcours croisant l’histoire du pein-

tre et les différentes techniques de sa création : peintures,

œuvre gravé, vitraux.

Chaque aspect de la donation sera associé aux mystères

de sa technique, de la matérialité à son idée directrice. Il a

été évoqué de mettre étroitement en rapport ce musée de

Rodez (son contenu) et la genèse des vitraux de Soulages

à Conques même. Une même volonté est affirmée de

générer des correspondances et des collaborations

avec d’autres sites et institutions, tant en France qu’à

l’étranger, avec Les Abattoirs à Toulouse, le musée Fabre

à Montpellier et le Centre Pompidou à Paris.

La donation sera régulièrement abondée par des dépôts

d’institutions et de particuliers.

L’explication de l’œuvre se fera dans le musée par un

parcours très libre touchant la biographie, tout en mettant

l’accent sur des considérations universelles de la créa-

tion. La collection sera en mouvement, enrichie d’autres

œuvres, notamment en dépôt, comme de tous les sup-

ports constituant un fonds documentaire ayant trait à

Pierre Soulages et son œuvre, tels films, photographies,

enregistrements audiovisuels, ouvrages, catalogues…

une bibliothèque et médiathèque seront mises à la dis-

position du public.

Le parcours sera ponctué de dispositifs d’aide à la visite

tous publics (visiteurs, familles, personnes souffrant d’un

handicap) : des tables tactiles pour les fonds documen-

taires, les images, les textes, des sélections de films et

d’enregistrement sur l’artiste (fonds INA), des audiogu-

ides, des publications spécifiques notamment pour le

jeune public, une fresque hyper-média avec l’INA.

pLaN Du muséereZ-De-jarDiN

- Hall d’accueil

- Café Bras

équipement

- Auditorium du musée

- Atelier pédagogique

- Centre de documentation

- Administration

Niveau - 1saLLes D’eXpositioNs

1 - Les années d’avant / Premières peintures

2 - Brous de noix

3 - Estampes (eaux-fortes, lithographies, sérigraphies)

4 - Peintures sur papier

5 - Peintures sur toiles

6 - Outrenoir

7 - Conques

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saLLes D’eXpositioNsCollections Donations

Conques (1987 - 1994)En 1986, après avoir refusé plusieurs projets pour dif-

férents édifices, Pierre Soulages accepte la proposition

du ministère de la Culture de réaliser, dans le cadre d’une

commande publique de la Délégation aux arts plastiques

et de la Direction du patrimoine, cent-quatre nouveaux

vitraux pour l’abbatiale Sainte-Foy de Conques, près de

Rodez, sa ville natale. C’est la découverte de cette abbaye,

chef-d’œuvre de l’art roman occidental sur le chemin de

Saint-Jacques de Compostelle, qui a déterminé son choix

de se consacrer à la peinture : « Lorsque j’ai eu quatorze

ans, c’est devant l’abbatiale de Conques que j’ai décidé

que, seul, l’art m’intéressait dans la vie (...). Conques est

le lieu de mes premières émotions artistiques ».

Pour cette réalisation l’artiste a mené un travail de re-

cherche autour du verre de 1987 à 1994 qui aboutit à la

mise au point d’un verre translucide unique au monde.

Ce matériau suggère, à l’intérieur comme à l’extérieur de

l’édifice roman, une continuité de surface exceptionnelle

entre murs et fenêtres. A sa manière, le tracé des bar-

lotières et des plombs participe à l’organisation plastique

d’une œuvre qui s’inscrit parmi les réalisations les plus

originales de l’art contemporain.

Cette salle du musée entièrement consacrée aux vitraux

réalisés pour l’abbatiale de Conques présente les travaux

préparatoires de Pierre Soulages : cartons de grandeur

nature sur des panneaux de mélaminé qui ont servi de

modèle, notes et dessins témoignent de la recherche tant

artistique que technique.

Œuvres : Les CartoNs De CoNQues

Dépôt Fnac

Après l’invention d’un verre unique pour les ouvertures de

l’abbatiale de Conques, dont témoignent les 800 échantil-

lons de compositions différentes, Pierre Soulages amorce

la réalisation des cartons préparatoires des vitraux en 1990.

En étroite collaboration avec le maître-verrier Jean-

Dominique Fleury, il œuvre d’abord à Paris, au sein de son

atelier, puis la réalisation des cartons se poursuit à Toulouse

et Sète.

Les cartons préparatoires aux vitraux de Conques fonction-

nent comme les patrons du couturier. Ici, ce sont des

plaques grandeur nature de mélaminé blanc bordées

Pierre Soulages, Carton préparatoire aux vitraux de Conques, Dépôt du Centre national des arts plastiques – ministère de la Culture et de la Communication - musée Soulages, Rodez

Vitrail de Pierre Soulages pour l’abbatiale de Conques crédits Droits réservés

de papier kraft. Pour leur conception, Pierre Soulages

et le maître-verrier disposent les cartons dos au mur. Ils

dessinent, modifient les tracés qui seront reproduits par

l’armature même des vitraux à l’aide de ruban adhésif noir

repositionnable. L’artiste a recourt à deux scotchs de lar-

geurs différentes pour reproduire en proportions réelles

les deux éléments qui servent au maintien du verre : les

barlotières, pièces de l’armature métallique scellées dans

la maçonnerie qui soutiennent les panneaux de verre, et

les plombs, ces lignes ondées qui sillonnent la surface.

L’artiste opte pour des lignes fluides, afin de ne pas répéter

les verticales et horizontales déjà présentes dans l’architec-

ture de l’abbatiale. Ces lignes, dont la direction est liée aux

proportions de chaque fenêtre, s’élèvent en quête de verti-

calité, défiant toute pesanteur, sans pour autant l’atteindre.

« J’ai choisi dans mes vitraux, des formes qui sont com-

me un souffle. Souffle qui est rythmé par les barlotières »,

explique Pierre Soulages. Ces barlotières, au nombre pair

afin d’annihiler toute symétrie dans le vitrail, rythment les

ondes de plomb de sorte que les vitraux deviennent de

véritables mélodies muettes.

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Niveau - 1 > saLLes D’eXpositioNs

Les Brous de noix et peintures sur papier Ces œuvres sur papier dont les Broux de noix de Pierre

Soulages forment un cheminement complémentaire à

l’oeuvre sur toile. Peu représentées dans les collections

publiques, ces oeuvres des années 1946-1948 comptent

parmi les pièces majeures de l’artiste.

FoCus sur uNe Œuvre Brou De NoiX, 65X50 cm, 1948, papier marouFLé sur toiLe

Donation Pierre et Colette Soulages - musée Soulages,

Rodez

Dans les débuts de l’oeuvre de Pierre Soulages, certaines

formes s’apparentent à de la calligraphie et à des signes

gestuels. Mais ce qui intéresse l’artiste, c’est la trace du

geste et non la recherche de forme en tant que signe. Le

noir et la couleur sombre ont déjà pour rôle de révéler,

par contraste ou transparence, la blancheur du support,

ici, le papier.

Niveau - 1 > saLLes D’eXpositioNs

L’oeuvre imprimé : sérigraphies, lithographies, eaux-fortesLe musée possède la totalité de l’œuvre imprimé de Pierre

Soulages. Ce qui représente : 49 eaux-fortes, 41 lithogra-

phies et 26 sérigraphies. Les cuivres et les matrices joints

à la donation permettent de révéler les secrets sur la ge-

nèse de ces œuvres. Cœur de la collection, cet ensemble

est disposé selon un grand cabinet graphique, situé sous

la mezzanine. Les œuvres sont présentées libres de tout

montages dans de grands vitrines verticales plates.

FoCus sur uNe Œuvre sériGrapHie N°1, 1973

C’est la première épreuve de Pierre Soulages par sérigra-

phie. La matrice, écran de tissu tendu sur un cadre, est

posée sur le papier. L’encre passe à travers l’écran afin de

se déposer sur le papier. Des caches permettent d’occul-

ter certaines parties pour réaliser des formes ou appliquer

des couleurs. Cette technique d’impression ne nécessite

pas l’aide d’une presse et offre de ce fait une certaine im-

médiateté dont Soulages joue. Et si la sérigraphie permet

la reproduction d’un modèle à son identique, lui, absorbé

par la matière et le procédé, recherche à chaque impres-

sion l’originalité de chacun des tirages produisant ainsi

des pièces uniques dues aux coulures et imperfections.

Brou de noix 65x50cm - 1948, papier marouflé sur toile Donation Pierre et Colette Soulages © V. Cunillère

Sérigraphie n°1, 1973 Donation Pierre et Colette Soulages - musée Soulages Rodez

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Niveau - 1 > saLLes D’eXpositioNs

Les peintures sur toileLe musée possède 21 huiles sur toile réalisées de 1940 à 1970 issues de la première donation. Des peintures qui rendent

compte de l’utilisation partielle puis complète du noir par l’artiste. Les tableaux de 1946 à 1950 sont les premières

oeuvres présentées par Pierre Soulages dans des expositions en France, en Europe, aux Etats-Unis.

En 2012, la donation 14 peintures sur toile complètent ce premier ensemble : des peintures qui ont été réalisées entre 1946

et 1948, des oeuvres majeures de la période de 1964 et 1967, et point d’orgue de cette donation un précieux Outrenoir

datant de 1986. En 2014, Pierre et Colette Soulages augmentent les collections par des dépôts de toiles fondatrices.

peiNture, 324 X 362 cm, 1986 (poLYptYQue i) (4 éléments de 81 x 362 cm superposés).

peiNture 202 X 143 cm, 30 novembre 1967

Peinture 202x143cm, 30 novembre 1967Donation Pierre et Colette Soulages, musée Soulages Rodez © V. Cunillère

Peinture 324x362 cm, 1986 (polyptyque l) Donation Pierre et Colette Soulages musée Soulages Rodez

« C’est ce que je fais qui m’apprend ce que je cherche »

aime répéter Pierre Soulages. Lorsqu’il décide de peindre,

il ne sait pas à quoi ressemblera l’œuvre finie. La création

artistique est pour lui un mélange de hasard de la matière

et d’instinct. Pour réaliser cette peinture, Pierre Soulages

verse à l’aide d’une gouttière de la peinture bleue très

liquide sur une toile posée au sol. La flaque bleue consti-

tue alors un fond aux contours imprévisibles que l’artiste

travaille avec ce noir qu’il affectionne tant. Pierre Soulages

crée des transparences, des contrastes, des formes, des

couleurs… Pour lui, l’œuvre est finalement achevée lors-

qu’elle forme une unité vivante et intense à regarder.

« Mon instrument n’est pas le noir mais la lumière réfléchie par le noir ». Certes, une grande partie des œuvres de Pierre Soulages est peinte avec pour seule couleur le noir, mais l’artiste révolutionne la peinture dès 1979 et fait en sorte que de ce pigment naisse une certaine lumière. Le noir, couleur des ori-gines, devient émetteur de clarté, c’est l’Outrenoir. L’artiste crée ces effets de lumières en jouant sur la texture même de la peinture : il l’épaissit, la strie, crée des contrastes entre reliefs et aplats.

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Niveau - 1 > saLLe D’eXpositioN temporaire – exposition inaugurale

CommuNiQué De presse

Outrenoir en Europe. Musées et Fondations. 31 mai - 05 octobre 2014

Sujet inédit et exclusif en Europe, l’exposition d’ouverture

du musée Soulages réunit de 21 Outrenoir(s) sélectionnés

en partie par l’artiste. Des Outrenoir(s) que l’artiste a réal-

isés de 1979 à nos jours. Cela fait maintenant 35 ans que

Pierre Soulages pratique l’Outrenoir.

En 1977, Pierre Soulages réalise sa dernière exposition

personnelle. Il est en recherche et, visiblement, s’interroge

sur sa peinture de plus en plus gagnée par la couleur noire.

« Un jour de janvier 1979, je peignais et la couleur noire avait

envahi la toile. Cela me paraissait sans issue, sans espoir.

Depuis des heures, je peinais, je déposais une sorte de

pâte noire, je la retirais, j’en ajoutais encore et je la retirais.

J’étais perdu dans un marécage, j’y pataugeais. Cela s’or-

ganisait par moments et aussitôt m’échappait... ».

Du coup, le peintre quitte son atelier et part se reposer.

C’est le lendemain matin en allumant la lumière qu’il se

rend compte de l’effet de celle-ci sur la surface de la

peinture. Il voit sa toile différemment. C’est l’invention du

« noir-lumière » qui deviendra ensuite l’Outrenoir. Ce que

l’on peut appeler une expérience de la physique de la lu-

mière. « Outrenoir, pour dire au- delà du noir une lumière

reflétée, transmutée par le noir. Outrenoir : noir qui cessant

Pierre Soulages, Peinture 30.03.84, 1984, coll. les Abattoirs, Toulouse © Adagp ; photogr. Auriol-Gineste

de l’être, devient émetteur de clarté, de lumière secrète ».

Ceci signifie une autre présence de la toile peinte proposée

au spectateur qui s’y confronte par l’effet de la lumière

glissant sur ses reliefs, effet accentué par un accrochage

de plus en plus fréquent sur des câbles tendus.

L’Outrenoir - l’exposition le montrera- revêt des aspects

très variés. D’une part la matière noire étendue sur toute

la toile requiert deux types d’instruments à effets oppo-

sés. D’autre part le pinceau (ou la brosse) qui strie plus ou

moins la pâte avec la force et la pression que lui imprime le

peintre, et la lame qui aplatit la pâte en la lissant. L’Outrenoir

est scarifié ou posé en relief ; la matière est superposée

ou arrachée, faisant apparaître parfois le blanc ou le bleu

du fond ; il est mat ou brillant. Le reflet lumineux lui donne

vie. D’autre part, le format des œuvres change ostensible-

ment et gagne généralement en monumentalité : ce sont

des polyptyques c’est-à-dire des toiles composées de plu-

sieurs châssis assemblés verticalement ou horizontalement

qui favorisent alors le déplacement du spectateur. Pierre

Soulages a divisé ses Outrenoir(s) en plusieurs catégories,

les premiers, brossés horizontalement, les super carrés 4

éléments, les surfaces juxtaposées, les bandes et aplats,

entailles au couteau dans la pâte, blancs et noirs, bleus...

Cette typologie composera l’histoire de cet Outrenoir, le

corps même de l’exposition. L’exposition rassemblera

autour de 21 Outrenoir(s), prêtés par des musées et des

fondations importantes en Europe (Allemagne, Suisse,

Espagne, France, Norvège, Autriche...) en favorisant les

grandes dimensions, pour une mise en valeur optimum

dans la vaste salle très élevée.

Pierre Soulages a personnellement participé au choix des

œuvres pour composer un ensemble représentatif. Un en-

semble propre à compléter l’accrochage permanent du

musée Soulages qui fait la part belle aux trois premières

décennies de sa création.

Commissaires : Benoît Decron, conservateur en chef du patrimoine, directeur des musées du Grand rodez et pierre encrevé, linguiste (eHess) et auteur du catalogue raisonné de l’œuvre de pierre soulages.

Cette exposition est reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture et de la Communication/Direction générale des patrimoines/service des musées de France. elle bénéficie à ce titre d’un soutien financier exceptionnel de l’etat.

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Liste des oeuvres par technique

puBLiCatioNsCatalogue de l’exposition d’ouverture :

Outrenoir(s) en Europe.

Musées et Fondations.

31 mai - 05 octobre 2014

128 pages – éditions musée Soulages, mai 2014Texte de Benoît Decron, conservateur en chef – musée Soulages, direc-teur des musées du Grand Rodez – commissaire de l’exposition. Texte de Pierre Encrevé, - commissaire de l’exposition, linguiste (EHESS) et auteur du catalogue raisonné de l’œuvre peint. Texte d’Hermann Arnhold, - Directeur du LWL-Museum für Kunst und Kultur, Münster (Allemagne). Texte de Natalie Adamson, Professeur d’université et historienne de l’art. Texte commun de Laurent le Bon, directeur du Centre Pompidou Metz ; Claire Garnier, chargée de mission Centre Pompidou Metz et Aurore Méchain, responsable service recherche-documentation-éditions du musée Soulages. Graphisme : Julien Boitias

Parution mai 2014 : Soulages, Peintures sur papiers du du musée de RodezPréface de Benoît Decron, Texte de Pierre Encrevé. 256 pages, Editions Gallimard - Prix : 49 €

Contact presse nationale : Béatrice Foti - 01 49 54 42 10 [email protected] presse étrangère : Pierre Gestede - 01 49 54 42 54 [email protected]

Début 1979 : les premiers Outrenoir(s)

162 x 114 cm, 27 février 1979 (cat. n° 781), Musée Fabre, Montpellier

162 x 127 cm, 14 avril 1979 (cat. n° 786), Musée Fabre, Montpellier

Brossés horizontalement

222 x 157 cm, 30 mars 1984 (cat. n° 864), Espace d’art moderne et contemporain, Toulouse-Midi- Pyrénées

222 x 400 cm, 3 mars 1984 (cat. n° 861), Espace d’art moderne et contemporain, Toulouse-Midi Pyrénées

290 x 654 cm, février-mars 1992 (cat. n° 1113), Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris

222 x 411 cm, 12 novembre 1984 (cat. n° 871), Instituto Valenciano de arte moderno (IVAM), Valencia Espagne

162 x 181 cm, 17 décembre 2004, Dyptique, LWL – Museum für Kunst und Kultur Westfälisches Landesmuseum Münster, Autriche

supercarrés 4 éléments 81 x 362 cm

324 x 362 cm, 1987, polyptyque J (cat. n° 927), Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne, Suisse

324 x 362 cm, 1986 polyptyque G (cat. n° 897), Musée d’art moderne de la Ville de Paris

324 x 362 cm, 1985 polyptyque C (cat. n° 894), Musée National d’Art Moderne, Paris

montage différent > 4 éléments 81 x 362 cm

162 x 724 cm, mars 1986 (cat. n° 904), Musée Fabre Montpellier

surfaces juxtaposées

222 x 628 cm, avril 1985 (cat. n° 878), Musée de Grenoble, Grenoble

165 x 411 cm, 30 novembre 1988 (cat. n° 986), MAC/ VAL, Vitry-sur- Seine Bandes et à-plats

202 x 255 cm, 18 octobre 1984 (cat. n° 870), Fondation Gandur, Genève Suisse

157 x 222 cm, 30 mars 1989 (cat. n° 1005), Fondation Liedts- Meesen, Belgique

entailles au couteau dans la pâte

243 x 181 cm, 9 mai 2002, Musée d’Art Moderne, Saint-Etienne

181 x 243 cm, 25 février 2009, Musée des Beaux-Arts, Lyon

Blanc et noir

222 x 137 cm, 9 avril 1997 (cat. n° 1172), Fondation Alice et Olivier Pauli, Lausanne, Suisse

324 x 181 cm, 8 janvier 2001, Musée Fabre, Montpellier

138 x 181 cm, 26 novembre 2010, Collection privée, Genève

189 x 243 cm, 2 mai 2011, Collection privée, Genève

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INFORMATIONS PRATIQUES

musée soulagesAdresse : Jardin du Foirail, avenue Victor Hugo, Rodez

Tél : 05 65 73 82 60 / Courriel : [email protected]

HorairesDe septembre à juin

du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h

le samedi et le dimanche de 11h à 18h

En juillet et août

Le lundi de 14h à 18h

du mardi au dimanche de 11h à 18h

tariFsNORMAL : 7€

Entrée aux musées Soulages et Fenaille

RÉDUIT : 4€

Groupes constitués (10 personnes minimum), carte Pass

Agglo, visiteurs handicapés et leur accompagnateur, amis

du musée Soulages, SODAM, membres de la Société des

lettres de l’Aveyron (entrée gratuite au musée Fenaille),

membres du CASLGR

GRATUIT : Moins de 18 ans, étudiants, demandeurs

d’emploi, allocataires du RSA, titulaires du minimum vieil-

lesse, accompagnateur groupe, titulaires d’une carte de

presse, de la carte Icom, Icomos, personnel des musées

de France, artistes membres de la Maison des Artistes,

donateurs.

ABONNEMENT ANNUEL : 15 €

entrée libre aux musées soulages, Fenaille

aCCÈsSitué dans le département de l’Aveyron en Midi-Pyrénées,

Rodez est au cœur du triangle Clermont-Ferrand, Toulouse

et Montpellier.

Voiture : A75 puis RN88.

Train : Paris-Rodez ou Paris-Toulouse

Avion : Aéroport de Rodez-Aveyron

À 15 minutes du musée Soulages.

Liaisons quotidiennes pour Paris, Ajaccio, Londres,

Dublin, Bruxelles.

Pour préparer votre séjour, l’office de tourisme du Grand

Rodez vous accueille au cœur du centre historique ruthé-

nois ou en ligne sur son site internet

www.tourisme.myrodez.fr

Vous y trouverez hôtels, restaurants, expositions, spec-

tacles, lieux culturels et touristiques incontournables.

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LE CAFé BRASLe musée Soulages recèle en son cœur le CAFÉ BRAS, conçu par Michel Bras, autre personnalité forte de l’Aveyron.

1 terre, 2 hommes, 1 rencontreLe CAFÉ BRAS au sein du Musée Soulages est le reflet

de la proximité entre deux hommes qui partagent, au-delà

d’un parcours d’exception, une profonde fascination pour

leur pays natal, l’Aveyron. L’un en transformant la lumière

en subtile matière, l’autre en inventant une cuisine sans

inutiles manières, une cuisine de l’essentiel, nourrie de

respect pour la nature. C’est d’ailleurs en se référant à une

citation de Pierre Soulages que Michel Bras aime résumer

son travail : « Plus les moyens sont limités plus l’expres-

sion est forte ». Comme une évidence, les chemins de

ces deux destins qui subliment la lumière de leurs cieux,

mais fuient celle des mondanités, devaient se croiser. Ils

ont tissé une relation faite de complicité, de respect et

d’émotions. Pierre Soulages décrit Michel Bras comme

celui qui « a l’art de sublimer les saveurs naturelles les

plus subtiles en les élevant au-dessus ». Et Michel Bras

de répondre : « Ce qui me pénètre au plus profond de

mon être, est la vie que les toiles de Pierre Soulages nous

offrent. À une période où le futile envahit notre quotidien,

l’art de Soulages devrait nous interroger sur le sens que

nous donnons au monde. Je suis un artisan, lui est un

artiste. Je le rejoins sur le regard qui vise l’essentiel. »

1 lieu, 1 lumière, 1 âmeMichel Bras a souhaité Le CAFÉ BRAS comme un

prolongement naturel du Musée Soulages. Il a conçu, en

s’appuyant sur la même agence d’architecture, RCR, un

lieu ou lumière, matière et espace, « tous ces éléments

qui conduisent notre quotidien là-haut sur le plateau

d’Aubrac » ont mérité toutes les attentions.

un regard inéditDerrière les parois d’acier corten, si l’on emprunte l’entrée

extérieure, après avoir foulé de fines lattes de métal et sui-

vi un chemin en caillebotis entouré d’eau, la pièce dévoile

un cadrage du paysage, tamisé par de la tôle perforée. Un

effet troublant et séduisant, une photo, graphique, consti-

tuée de milliers de points lumineux, portant un regard

inédit sur le Foirail de Rodez d’un côté et sur la nature en

face, s’étirant jusqu’à l’horizon. Ce vaste lieu de 500 m2

peut accueillir près d’une centaine de convives dans 4

endroits distincts : la terrasse pour les beaux jours, le

Côté Comptoir, accessible directement depuis l’immense

hall d’accueil du Musée, le Restaurant et enfin une pièce

plus intime pour recevoir des groupes en petits comités

ou plus tard prodiguer quelques cours de cuisine, l’hiver

venu.

iNFormatioNs pratiQuesCAFE BRAS, Jardin du Foirail, 12000 Rodez

Horaires : ouvert du mardi au dimanche, de 9h à 19h.

(été : ouverture le lundi à confirmer)

Prix : Côté comptoir, MiWam à partir de 8 €, menu au

restaurant autour de 30€

Téléphone : +33 (0)5 65 68 06 70

www.cafebras .fr

CoNtaCt presse CaFe Bras :Agence Design Project - Benjamin Girard

[email protected]

0033 6 64 37 09 62

Café Bras Côté Comptoir © Café Bras - photo Christian Bousquet

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LE GRAND RODEZ

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LE GRAND RODEZ

Les témoignages des talents ruthénois constellent tout le territoire et au-delà : depuis la préhistoire et les statues menhirs du musée Fenaille sculptées il y a près de 5000 ans, en passant par la dentelle du clo-cher de la cathédrale (Xiiie-Xvie siècle) qui surplombe la ville, sur les façades des maisons médiévales du centre ancien, dans les cazelles et dolines des causses (petits abris de bergers), sur les églises for-tifiées de sainte-radegonde, les ponts qui enjambent la rivière en traversée d’agglomération, la gastrono-mie qui a su conserver l’authenticité de ses goûts… jusqu’aux créations contemporaines et mondiale-ment célébrées de pierre soulages. Le Grand rodez, labellisé “pays d’art et d’histoire”, fait la promesse de moments d’exception au cœur du département de l’aveyron, écrin de « Grands sites », de « plus beaux villages de France »… et du musée soulages.

Le Grand Rodez incarne l’esprit aveyronnais. Une manière

d’être, un état d’esprit forgé autour de valeurs humaines

fortes qui sont devenus un véritable art de vivre sur un

territoire qui a fait le pari de la modernité. Ce territoire

conjugue un patrimoine authentique, avec un musée

d’art moderne et contemporain unique en France, abri-

tant la plus importante collection au monde d’œuvres de

Pierre Soulages et ouvert à des expositions d’envergure

internationale. Résolument fier de son passé, le Grand

Rodez se tourne vers l’avenir.

La ville de Rodez, forte de son histoire bimillénaire s’est

engagée dans différentes démarches de labellisation

(Grands sites Midi-Pyrénées, Pays d’art et d’histoire), un

travail en perspective d’une candidature au classement

au patrimoine mondial de l’Unesco, un accord cadre

signé avec la Generalitat de Catalogne). Sa cathédrale

toute de grès rouge, une des plus grandes du sud de la

France dont le clocher de style gothique flamboyant est

l’emblème de la ville depuis cinq siècles, est visitée tous

les ans par près de

350 000 personnes. Le centre historique de Rodez et

ses demeures médiévales ou de Renaissance, l’ancienne

Chartreuse devenue haras national au sein d’un parc de

six hectares, les églises fortifiées de Sainte-Radegonde,

les quatre châteaux d’Onet-le-Château, les cazelles

caussenardes de Sébazac-Concourès, les ponts qui en-

jambent la rivière, de Druelle au Monastère… sont autant

de trésors à découvrir.

Egalement haut lieu de la gastronomie française, Rodez

recèle une étonnante variété de produits mise en lumière

par des savoir faire traditionnels mêlés à une audacieuse

modernité. Tables de chefs étoilés, et marchés hebdom-

adaires, sont directement inspirés d’un terroir généreux

mêlant savoir-faire et inventivité.

Ce pays d’AOC fromagères (Laguiole, Roquefort, Bleu

des Causses) ou viticoles (Marcillac), de labels (veau

d’Aveyron, agneau, bœuf d’Aubrac) a su sublimer ses

plats traditionnels.

Enfin, bénéficiant d’un site naturel aussi riche que varié,

le territoire offre une multitude de loisirs de plein air et

sportifs à partager ou à pratiquer : un golf 18 trous offrant

une vue panoramique sur la cité, un centre aquatique et

de remise en forme, des circuits de randonnée pédestre

dans les huit communes du Grand Rodez, des parcours

de pêche tout au long de la rivière Aveyron en traversée

d’agglomération, un centre équestre et des terrains de

VTT au Domaine de Combelles (120 ha), des parcours

sportifs dans le parc de Vabre… et bien sûr des prome-

nades à entreprendre seul, en famille ou entre amis, sur

cette terre aveyronnaise si chère à Pierre Soulages.

Cathédrale de Rodez © photothèque Grand Rodez

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LES MUSéES DU GRAND RODEZLe musée FeNaiLLe

Le musée Fenaille est fondé en 1837, par un groupe d’éru-dits et de notables aveyronnais, regroupés au sein de la jeune Société des lettres, sciences et arts de l’Aveyron. En 1929, la Société des Lettres bénéficie du concours d’un mécène exceptionnel : Maurice Fenaille, pionni-er de l’industrie pétrolière en France et grand amateur d’art, mécène du sculpteur Rodin. L’homme fait don d’un ancien hôtel particulier, l’hôtel de Jouéry, situé dans le centre ancien de Rodez. La propriété se compose de deux immeubles contigus, témoignages remarquables de l’ar-chitecture du Moyen-Age et de la Renaissance. Inauguré en 1937, le nouveau musée prend le nom de son mécène et devient le musée Fenaille.Les collections se constituent patiemment pendant près de 160 ans grâce à la générosité des sociétaires ou de rouergats amoureux de leur pays. Plus de 1000 donateurs rassemblent les 25 000 pièces qui constituent aujourd’hui le fonds du musée.En 1992, une importante opération de réhabilitation est entreprise. Deux immeubles mitoyens sont inclus dans un programme de rénovation qui multiplie par quatre les surfaces d’exposition. La gestion de l’équipement et des collections est transférée à la Communauté d’aggloméra-tion du Grand Rodez. L’établissement ouvre ses portes au public après dix ans de travaux en 2002.

pierre souLaGes et Les statues-meNHirsDans les années 1940, le jeune Pierre Soulages croise leur regard dans une petite salle située au rez-de-chauss-ée du musée Fenaille. « Lorsque pour la première fois j’ai vu les stèles gravées du musée Fenaille, ce fut un choc ». L’éclairage est imparfait mais un petit groupe

Le musée DeNYs-pueCHDès 1903, le sculpteur Denys Puech forme le projet de réaliser à Rodez «un sanctuaire de l’art Aveyronnais». Après avoir offert à la ville un fonds important de sculp-tures et de dessins, il convainc ses amis, le peintre orientaliste Maurice Bompard (1857-1935) et le graveur Eugène Viala (1858-1913), de faire don de quelques-unes de leurs œuvres pour constituer les collections du nou-veau musée. Ces œuvres sont actuellement réunies au rez-de-chauss-ée du musée autour des sculptures de Denys Puech.C’est l’architecte André Boyer qui a dessiné les plans du musée, en accord avec Denys Puech. Musée inauguré en 1911.La façade est rythmée par de larges baies vitrées destinées à éclairer le rez-de-chaussée qui abritait la sculpture. Un escalier monumental mène à l’étage où se trouvait la salle initialement destinée aux peintures.

musée Fenaille © photothèque Grand Rodez

musée Fenaille © photothèque Grand Rodez

d’une dizaine de sculptures s’offre aux visiteurs dans une relative confidentialité. La collection relève encore de la curiosité préhistorique. L’étonnante série de brous de noix réalisée par Pierre Soulages dans les années 1947-1949 évoque la même frontalité, une radicalité de la construction. Certaines eaux-fortes de l’artiste, vérita-bles stèles en devenir, nous interpellent. Dans ce jeu de correspondances, la statue-menhir de la Verrière, parfait-ement aniconique, est un puissant révélateur. Elle reste la préférée de Pierre Soulages.« C’est peut-être à cause des émotions que j’ai eues devant ces objets que j’ai été amené à regarder ailleurs et peut-être même à guetter, pendant que je peignais, ces moments d’origine ».

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parteNaires meDias

méCÈNes Du musée souLaGes

parteNaires et méCÈNes De L’iNauGuratioN Du musée souLaGes

réalisation de la communauté d’agglomération du Grand rodez avec le concours de l’etat, ministère de la Culture et de la Communication, de la région midi-pyrénées, du Conseil général de l’aveyron et de la ville de rodez.

PARTENAIRES

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vISUELS PRESSE

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1 - Vue musée Soulages. RCR arquitectes © photothèque Grand Rodez

crédits C. Meravilles

2- Vue musée Soulages. RCR arquitectes © photothèque Grand Rodez crédits C. Meravilles

4 - Vue musée Soulages. RCR arquitectes © photothèque Grand Rodez crédits C. Meravilles

5 - Pierre Soulages dans son atelier 1968 © Fritz Pitz 1928-2006

7 - Pierre Soulages visite au musée © photothèque Grand Rodez 8 - Pierre Soulages visite au musée © photothèque Grand Rodez 9- Peinture 81x100cm, 1946 Donation Pierre et Colette

Soulages Musée Soulages Rodez © Vincent Cunillère

6- Pierre Soulages © Gaston Bergeret 2009

3 - Vue musée Soulages. RCR arquitectes © photothèque Grand Rodez crédits C. Meravilles

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9- Peinture 81x100cm, 1946 Donation Pierre et Colette

Soulages Musée Soulages Rodez © Vincent Cunillère

10 - Pierre Soulages Peinture 100x65cm, 1949 Donation Pierre et

Colette Soulages crédits Musée Soulages Rodez © Vincent Cunillère

13 - Peinture 202x159cm, 5 juillet 1966, huile sur toile

Donation Pierre et Colette Soulages - musée Soulages

Rodez © Vincent Cunillère

16 - Peinture, 222 x 400 cm, 3 mars 1984, coll. les Abattoirs, Toulouse

© ADAGP 2014. photogr. Auriol-Gineste17- Cathédrale de Rodez © photothèque Grand Rodez 18- musée Fenaille © photothèque Grand Rodez

14- Sérigraphie n°1, 1973 Donation Pierre et Colette Soulages - musée Soulages Rodez

15 - Brou de noix 65x50cm 1948, papier marouflé sur toile

Donation Pierre et Colette Soulages - musée Soulages

© Vincent Cunillère

6- Pierre Soulages © Gaston Bergeret 2009

12- Pierre Soulages, Carton préparatoire aux vitraux de Conques, Dépôt du Centre national des arts plastiques – ministère de la Culture et de la Communication - musée Soulages, Rodez © Thierry Estadieu

11- Vitrail de Pierre Soulages pour l’abbatiale de Conques © Droits réservés

Page 40: musée soulages - Languedoc-Roussillon · mes goûts se sont formés ». Au musée Fenaille, devant les statues menhirs rescapées de plus de 5000 ans d’histoire. Face aux grands

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