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MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE ET ETHNOGRAPHIQUE DE LODZ: RÉAMÉNAGEMENT DE LA SECTION ETHNOGRAPHIQUE A section ethnographique du Musée archéologique et ethnographique de Lodz L a été ouverte en février I 9 j 7, dans des salles totalement refaites et reconstruites. Elle a été conpe d'une manière toute mérente de l'exposition à laquelle elle succède, en partant de principes méthodologiques absolument nouveaux. L'esthétique de l'ex- position, elle aussi, a complètement changé. Vitrines, planches, meubles ont été exécutés d'après le projet de hl. R. Jackowski, artiste-plasticien, chargé de faire adapter l'architecture intérieure au scénario de l'exposition et aux objets qui devaient être exposés suivant un plan scientifique préalable. Le scénario de l'exposition est d'ailleurs l'oeuvre commune de l'équipe scientifique de la section ethnographique du musée, et répond au projet de l'auteur qui a contrôlé l'ensemble des travaux.. L'étude du matériel choisi a été confiée aux travailleurs scientifiques, chargés également de surveiller l'exécution du plan. Des réunions ont été organisées pour permettre à ceux-ci de discuter certains problèmes d'ordre général et d'autres relatifs à l'esthé- tique de l'exposition. Une collaboration étroite a été maintenue avec l'artiste-plasti- cien. Cette méthode de travail a donné, en somme, de bons résultats. L'exposition occupe huit salles et des corridors - au total 3 8 5 m2 - au deuxième étage de I'édifice du musée. par K. Z A WI s T OW I c z - A DA M s KA CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES. Tout d'abord, il convient de souligner que l'exposition n'est pas une revue des simples problèmes du collectionneur. C'est ainsi qu'on a évité de s'attacher à des faits ethnographiques qui n'ont pas de rapports avec le milieu culturel, économique et social et qui ne constituent que des suites typologiques ou chronologiques de caractère purement conventionnel. De même, on s'est bien gardé d'accepter la différenciation, quelque peu routinière, de la culture populaire par région, en essayant au contraire de présenter la région dans son ensemble en tant que territoire historique et économique, habité par un groupe ethnique et culturel bien déterminé, avec ses qualités propres s'exprimant dans l'éco- nomie et les métiers exercés, l'architecture, les costumes, la création artistique, les croyances et les coutumes. On s'est proposé de faire voir au visiteur non seulement les objets, mais à travers eux, et grâce à eux, l'homme créateur de la culture, l'homme qui a dû, dans des conditions historiques, sociales et géographiques déterminées, pourvoir, de fason également bien déterminée, aux besoins de son existence et frayer péniblement mais avec ténacité la voie du progrès aux générations futures, à la fois inventeur et artiste, inspirateur du contenu nouveau de la culture nationale. D'où le but qu'on s'est assigné : présenter la culture populaire traditionnelle d'une fason non statique, mais dynamique, en en faisant ressortir le rôle et l'importance dans la culture nationale. On a dû, par conséquent, reléguer tous les détails au second plan (et d'ailleurs l'emplacement exigu dont on disposait ne permettait pas de plus larges développements), pour offrir à l'imagination du visiteur avant tout des syn- theses, parfois peut-être trop hardies, trop rapides, mais ouvrant des horizons plus larges et invitant à la réflexion. LES PROBLÈMES ETHNOGRAPHIQUES ET LA FAÇON DE LES PRÉSENTER. L'exposition débute par un panneau d'introduction placé dans l'escalier et comprenant une carte de repartition des groupes ethniques en Pologne, accompagnée de figurations de costumes régionaux (fig. r3). La première salle, consacrée à la culture rurale durant l'époque féodale, constitue une sorte de lien chronologique entre l'exposition archéologique et ethnographique. On y a rassemblé le matériel iconographique illustrant les conditions de vie du paysan au temps il était astreint à la corvée. On y a exposé quelques objets de la seconde moitié du XIX~ siècle propres à évoquer la culture populaire à l'époque féodale: un mortier à main et à pédale, une charrue à roues, une herse, un joug, quelques ustensiles de ménage en bois, une statue de C/& a@&é en pierre (fig. 14). 77

Musée Archéologique et Ethnographique de Lodz: RÉAMÉNAGEMENT DE LA SECTION ETHNOGRAPHIQUE

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MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE ET ETHNOGRAPHIQUE DE LODZ: RÉAMÉNAGEMENT DE LA SECTION ETHNOGRAPHIQUE

A section ethnographique du Musée archéologique et ethnographique de Lodz L a été ouverte en février I 9 j 7, dans des salles totalement refaites et reconstruites. Elle a été conpe d'une manière toute mérente de l'exposition à laquelle elle succède, en partant de principes méthodologiques absolument nouveaux. L'esthétique de l'ex- position, elle aussi, a complètement changé. Vitrines, planches, meubles ont été exécutés d'après le projet de hl. R. Jackowski, artiste-plasticien, chargé de faire adapter l'architecture intérieure au scénario de l'exposition et aux objets qui devaient être exposés suivant un plan scientifique préalable. Le scénario de l'exposition est d'ailleurs l'oeuvre commune de l'équipe scientifique de la section ethnographique du musée, et répond au projet de l'auteur qui a contrôlé l'ensemble des travaux.. L'étude du matériel choisi a été confiée aux travailleurs scientifiques, chargés également de surveiller l'exécution du plan. Des réunions ont été organisées pour permettre à ceux-ci de discuter certains problèmes d'ordre général et d'autres relatifs à l'esthé- tique de l'exposition. Une collaboration étroite a été maintenue avec l'artiste-plasti- cien. Cette méthode de travail a donné, en somme, de bons résultats.

L'exposition occupe huit salles et des corridors - au total 3 8 5 m2 - au deuxième étage de I'édifice du musée.

par K. Z A W I s T O W I c z - A D A M s K A

CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES. Tout d'abord, il convient de souligner que l'exposition n'est pas une revue des simples problèmes du collectionneur. C'est ainsi qu'on a évité de s'attacher à des faits ethnographiques qui n'ont pas de rapports avec le milieu culturel, économique et social et qui ne constituent que des suites typologiques ou chronologiques de caractère purement conventionnel. De même, on s'est bien gardé d'accepter la différenciation, quelque peu routinière, de la culture populaire par région, en essayant au contraire de présenter la région dans son ensemble en tant que territoire historique et économique, habité par un groupe ethnique et culturel bien déterminé, avec ses qualités propres s'exprimant dans l'éco- nomie et les métiers exercés, l'architecture, les costumes, la création artistique, les croyances et les coutumes.

On s'est proposé de faire voir au visiteur non seulement les objets, mais à travers eux, et grâce à eux, l'homme créateur de la culture, l'homme qui a dû, dans des conditions historiques, sociales et géographiques déterminées, pourvoir, de fason également bien déterminée, aux besoins de son existence et frayer péniblement mais avec ténacité la voie du progrès aux générations futures, à la fois inventeur et artiste, inspirateur du contenu nouveau de la culture nationale.

D'où le but qu'on s'est assigné : présenter la culture populaire traditionnelle d'une fason non statique, mais dynamique, en en faisant ressortir le rôle et l'importance dans la culture nationale. On a dû, par conséquent, reléguer tous les détails au second plan (et d'ailleurs l'emplacement exigu dont on disposait ne permettait pas de plus larges développements), pour offrir à l'imagination du visiteur avant tout des syn- theses, parfois peut-être trop hardies, trop rapides, mais ouvrant des horizons plus larges et invitant à la réflexion.

LES PROBLÈMES ETHNOGRAPHIQUES ET LA FAÇON DE LES PRÉSENTER. L'exposition débute par un panneau d'introduction placé dans l'escalier et comprenant une carte de repartition des groupes ethniques en Pologne, accompagnée de figurations de costumes régionaux (fig. r3).

La première salle, consacrée à la culture rurale durant l'époque féodale, constitue une sorte de lien chronologique entre l'exposition archéologique et ethnographique. On y a rassemblé le matériel iconographique illustrant les conditions de vie du paysan au temps où il était astreint à la corvée. On y a exposé quelques objets de la seconde moitié du X I X ~ siècle propres à évoquer la culture populaire à l'époque féodale: un mortier à main et à pédale, une charrue à roues, une herse, un joug, quelques ustensiles de ménage en bois, une statue de C/& a@&é en pierre (fig. 14). 77

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I3. AfUZEUhi ARCHE01 FICZNE, Lódi. Carte de ethniques, à l'entrée de 13. Map showing the groups (at the entrance

LOGICZNE I ETNOGRA- répartition des groupes l'exposition. distribution of ethnic to the exhibition).

Pour terminer, une illustration accompagnée d'un texte sur la "manufacture" du XVIII~ siècle, et une planche importante consacrée aux écrivaïns et aux penseurs progressistes du siècle des lumières qui se sont intéressés au sort du paysan.

Les problèmes ethnographiques proprement dits ont Eté présentés dans d'autres salles. On peut les résumer de la fason suivante.

I . CuZtzLre populaire traditìomeZle stir le terrìfoìrc polomis anx XIXC e t XXe sìkles (Co??@% telm des traits czdtlireh com?nms d tolite ka Pologre) , Pré~eilatatio~ ythét~qzte.

' 4 . hfuzEuhï ARCHEoLoGICZNE I ETNOGR*- FICZNE, Lódf. Salle I. Culture rurale à l'époque féodale. 14. Room I. Rural culture in the feudal period.

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On y a m i s en relief, d'une part, le carac- tère autarcique de l'économie paysanne (fig. ZJ), et de l'autre, les changements consécutifs à l'utilisation de l'argent dans les échanges de marchandises, età la créa- tion des écoles rurales (salle II). Sans introduire de Uérenciations régionales et sans s'attarder au détail des problèmes, on p a présenté, en raccourci, tout ce qui peut aider le visiteur à se faire une idée du mode de vie paysan à l'époque qui a suivi la suppression de la corvée. Ainsi l'existence des paysans est évoquée à tra- vers leurs activités, leurs goûts artisti- ques, leurs croyances et leurs coutumes. On a tenu à souligner les modifications survenues dans la seconde moitié du XIX" siècle et au début du X X ~ (essor du capitalisme, propagation de l'instruction dans les villages, activité des écrivains pay- sans, progrès de l'économie rurale et amé- lioration générale des conditions de vie).

2. R&iooits choisies conitlie caractbristiqzies de certaines formes de I'e'cotionzie r f d e (pqJage, économie, architectire, métiers, prodzicfioti artistìqiie, cosfzwies, etc.), Trois régions sont étudiées de ce point de vue : une région agricole de la Pologne centrale (Opoczno : salle III) (fig. 26, I?), une région pastorale de la montagne (Podhale : salle IV), et une région forestière (Icurpie : salle V). On a essayé de donner de chacune l'image la plus complkte possible, en dégageant les éléments culturels les plus typiques. Ainsi, dans la région d'Opoczno, l'accent a été m i s sur l'économie agricole, l'architecture,

I/. MuZEuh.I ARCHEOIJOG~CZNE I ETNOGRA- FICZNE, Eódi. Salle II. Economie paysanne autarcique, XIXe et XXe

Room II. Self-sufficient peasant economy in the 19th and 20th centuries.

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le tissage, les costumes et l'art populaire. Dans celle de Podhale (fig. IS, IQ), on a insisté sur la vie pastorale et l'organisa- tion du chalet, la production artistique des objets de bois et de metal, l'architec- ture, les costumes, le goût de la musique. Dans ,la région de Kurpie, on a tenu compte de toutes les occupations rela- tives à la forét (fig. 20) : chasse, apicul- ture, extraction du goudron, fabrication du charbon de bois, etc., sans omettre d'ailleurs l'agriculture, la production des objets en ambre jaune, les costumes et l'art. Faute de place, on n'a pas pu pré- senter d'autres régions, mais l'objectif essentiel a été atteint : attirer l'attention sur les Uérences régionales réiultant des conditions géographiques, histori- ques et culturelles.

3. Techziq1,es e t pratiqiies artisanales COIII-

mnes en Pologne, l e w rôle dans /a prodiictioii -

destì?iée ci satsfaire /es hsoitzs matériels e t les go&s artistìqzies de la poplatioiz oillrtgeoise. On a présenté (salle VI) le travail du bois (fig. zz) (menuiserie, charronnerie, tour- nage, tonnellerie, vannerie, fabrication de jouets, Sculpture). Un panneau montre ce

16. MUZEUM ARCHE~LOGICZNE I ETNOGRA- FICZNE, Lódi. Salle III. Région agricole de la Pologne centrale (district d'Opoczno). Travaux de ferme.

qu'on peut tirer d'un billot : auge, ruche, ustensiles divers jusqu'à des objets sculptés. Une documentation photographique complète cette présentation. On a également évoqué (salle VII) le travail du potier : technique de fabrication et formes diverses des vases. On a montré en partie un atelier de potier avec un tour sans barres verti- cales et les objets qu'il confectionne aux divers stades de la production (fig. 22). Faute de place, on a dû omettre le tissage pratiqué toutefois dans la région d'Opo'czno. La présentation des diverses techniques artisanales mentionnées ci-dessus avait pour

16. Room 111. Agricultural region of central Poland (district of Opoczno). Farming activi- ties.

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I?. MUZEUM ARCHEOLOGICZNE I ETNOGRA- FICZNE, Lódi. Salle III. Région agricole de la Pologne centrale (district d'Opoczno). Chambre paysanne. 17. Room III. Agricultural region of Central Poland (district of Opoczno). Part of a pea- sant's room.

I 8. MUZEUM ARCHEOLOGICZNE I ETNOGRA- FICZNE, Lódi. Salle IV. Région pastorale dans la montagne (Podhale). Vie pastorale. 18. Room IV. Pastoral mountain region (Podhale). Pastoral life.

I. STEFAN CZARNOWSKI, Kdtwa, Biblioteka Wiedzy i Zycia (Bibliothèque Science et vie), volume IV, Varsovie, 1938, p. 212.

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but non seulement de montrer les différentes étapes du travail du bois et de la terre cuite, mais surtout d'initier 'le visiteur aux problèmes de la production artistique.

4. A p p v f de la c d t w e popzdaìre dam tozis les domaities de J'activìté artìstìpe sur le plara izatioiral: poésie, chants e t tmsìqiie, cérémonies diilerses, dames, art plastìpe e t décoratifi En règle générale, on a essayé de montrer en premier lieu, dans la salle VI11 (fig. 23), la production populaire originale, dans toute son authenticité et toute sa richesse, puis les transformations qu'elle subit dans des ensembles populaires dirigés (ensemble de danse et de chant Mazowsze, ensembles des créations artistiques des peintres et des plasticiens de I<rzczonow et de Zalipie), et dans l'œuvre des artistes qui s'jnspirent de motifs populaires (compositeurs, poètes, plasticiens). On a signalé l'introduction des motifs populaires dans l'industrie et dans la production artisanale populaire à domicile, enfin dans les coopératives créées par l'organisme central de la production populaire et artistique.

Le rôle de la culture populaire dans l'ensemble de la culture nationale constitue le thème abordé dans un esprit de synthèse à la fin de l'exposition. Le visiteur doit quitter l'exposition persuadé que la culture populaire n'est pas un écho mourant, mais qu'elle constitue un élément vivant de la culture nationale, influensant l'avenir. A ce propos, on a cité pour terminer une belle phrase de S. Czarnowski (dans KziZtz/ra)l: "NOUS changeons à chaque instant d'attitude envers le passé, travaillant à le transformer pour qu'il devienne le présent ... qui est à la fois le passé transformé, actualisé et l'avenir naissant."

Dans le corridor, on a placé, comme complément à l'exposition, une vitrine, d'une dizaine de mètres de longueur, contenant les costumes populaires de toute la Pologne, rangés en un cortège traditionnel de la fête de la moisson. D'autres vitrines plus petites comprennent des fragments et des parures de costume populaire. Une vitrine est destinée à l'exposition de publications ethnographiques, une autre à celle de divers produits de l'organisme central de la production populaire et artistique.

CONCLUSION. Nous avons essayé, au cours de ce bref apersu, de résumer les prin- cipes de notre exposition et d'attirer l'attention sur le procédé adopté pour concilier deux points de vue: a) la présentation, en un certain sens monographique, des problèmes régionaux, fondée sur une sélection de régions bien déterminées - salles III, IV, V - soulignant les différenciations ethnographiques de la Pologne; b) le tableau synthétique de certains problèmes choisis - salles II, VI, VII, VI11 - traité sans qu'il soit tenu compte des caractères régionaux spécifiques, de fason à dégager les aspects essentiels de l'ethnographie polonaise (économie de caractère autarcique, diversité des activités artisanales, production artistique populaire), en finissant par le rôle de la culture populaire vivante dans l'ensemble de la culture nationale.

La qualité artistique de la présentation apparaitra dans l'illustration sans qu'on puisse toutefois en apprécier les couleurs. Une documentation photographique très soignée complkte et soutient en quelque sorte l'exposition des objets. Elle montre

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I9. bfVLEIJh1 ARCHEOLOGICZNE I ETNOGRA- FICZNE, Ebdi. Salle IV. Région pastorale dans la montagne (Podhale). Costumes et arts popu- laires. 19. Room IV. Pastoral mountain region (Podhale). Folk costumes and art.

les hommes au travail, l'utilisation de certains outils, et surtout elle reproduit le paysage au milieu duquel l'homme devait vivre et travailler en essayant de s'adapter aux conditions locales.

I1 ne nous appartient pas de juger dans quelle mesure nos principes sont justes, et de décider si nous avons réussi à résoudre d'une fason pleinement satisfaisante les problèmes que nous nous sommes proposé d'élucider. Nous souhaitons vivement ouvrir à ce sujet une discussion approfondie et serons reconnaissants de tout commen- taire critique qui nous sera adressé. L'agrandissement du bâtiment du musée nous permettra certainement de prksenter les problèmes qui nous intéressent d'une fason plus ample et plus complète. Mais nous nous garderons là encore de trop de détails, de trop de faits ethnographiques ne mettant l'accent que sur la richesse de la collection.

ARCHAEOLOGICAL AND ETHNOGRAPHICAL MUSEUM, LODZ : REARRANGEMENT OF THE ETHNOGRAPHY SECTION

HE Ethnography Section of the Lodz Archaeological and Ethnographical T Museum was opened in February 1957, in rooms completely reconverted for the purpose. Its plan is quite different from that of the previous display, based as it is on absolutely new methodological principles. The aesthetic approach is likewise new. The showcases, panels and furniture were made according to the designs of Mr. R. Jaclrowski, the artist who was responsible for adapting the interior of the rooms to suit the general style of the display and of the individual exhibits, the arrangement of which was to follow a definite scientific plan. The display itself was prepared jointly by the staff of the Museum's Ethnography Section, on the basis of the plans drawn up by the designer, who supervised all the work. The research workers attached to the museum were responsible for the scientific handling of the materia1 selected and for assistance in supervising the preparation of the display. Meetings were held to give them an opportunity of discussing certain general and aesthetic problems involved, and close co-operation was maintained with the design- ing artist. On the whole, this working method yielded good results.

The exhibition occupies eight rooms and corridors covering a total area of 3 8 j square metres, on the second floor of the Museum.

by I<. 2 A w I s T o w I c z - A D A M s K A

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20. bfUZEUM FICZNE, Lód (ISurpie) . 2 0 . RoomV.

ARCHEOLOGICZNE I ETNOGR 5. Salle V. Région forestii:

Forest region (Kurpie).

A- :re

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GENERAL FEATURES. It should be emphasized at the outset that the material on display is not treated simply from the collector's point of view. Over-emphasis on ethnographical matter unrelated to the cultural, economic and social environment and presented in purely conventional typological or chronological form was deli- berately avoided. Similarly, an effort was made to get away from the rather hackneyed presentation of folk culture by separate regions, and to give, rather, an overall picture of the region as an historical and economic unit inhabited by a particular ethnic and cultural group with its own special character, as reflected in the economy and the most usual trades, in architecture, clothing, artistic creation, beliefs and customs.

The purpose of the exhjbition was not only to show visitors the objects themselves but to use these as a means of presenting man as the creator of a culture, who, in given historical, social and geographical circumstances, had to supply human needs after his own fashion, thus paving the way, by slow and painful degrees, for the progress of future generations-at once inventor, artist and inspirer of the new substance of the national culture.

The aim pursued was thus to give a dynamic instead of a static presentation of folk culture, emphasizing its role and importance in relation to the culture of the country as a whole. Points of detail the;efore had to be rilegated to the background (in any

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case the space available was too limited to deal with them more fully), so as not to detract from the larger syntheses-some of them, perhaps, too cursory and sweep- ing in their treatment, but all opening up broadervistas and encouraging a thought- ful approach on the part of the visitor.

THE ETHNOGRAPHICAL PROBLEMS AND

THEIR PRESENTATION. The visitor first encounters, on the stairway, a panel with a map showing the ethnic groups in Poland and illustrated by figures in regional costume (fig. 23).

The first room, dealingwith rural cul- ture during the feudal period, forms a kind ofchronologicallinli between the archaeo- logical and the ethnographical displays. It contains murals illustrating the living conditions of the peasant in the days when he was compelled to do forced labour. A few exhibits from the second half of the 19th century give an idea of folk culture in the feudal period (fig. 24) (a mortar worked by hand and by foot, a wheeled plough, a harrow, a yoke, a few wooden household utensils and a stone statue of a Sorroivilrg Christ). The display ends with an illustra- tion (with explanatory text) of “manufacture” in the 18th century and a large panel dealing with the progressive writers and thinkers of the century of enlightenment who took an interest in the peasant’s lot.

Ethnographical problems proper are handled in other rooms. They may be brieffy described as follows.

I . Folk ciiltitre iii Pokatid ìtJ the 19th and 20th ceirtitrìes (with an idicatìoti of citltimk traits coimzoii t o the whole coriritgl). Jjvzthesis. Attention is drawn, on the one hand, to the self-sufficiency of the peasant economy (fig. 21) and, on the other, to the changes brought about by the use of money in trading operations and by the establishment of rural schools (Room 11). This room does not touch on regional differences or go into details of the problems, but summarizes the features best calculated to help visitors form an idea ofthe peasant’s life in the period following the abolition of forced labour. The peasant’s existence is suggested through their activities, their tastes in art, their beliefs and customs. Special stress is laid on the changes which took place in the second half of the 19th century and early in the 20th century (rise of capitalism, spread

21. ~ ~ J ~ E L J M ARCHEOLOGCZNE I ETNOGR 4- FICZNE, Eódi. Salle VI. Travail artisanal du bois. 21. Room Craftsmanship in wood.

22. ~ ~ U Z E U M ARCHEOLOGICZNE I ETNOGRA- FICZNE, Lódk Salle VIL Fabrication dc la poterie. Un atelier de potier. 22. Room VII. Making of pottery: part of a potter’s workshop.

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23. Mu.z” ARCHEOLOGICZNE I ETNOGRA- FICZNE, Lódf. Salle VIII. Ckrémonies. 23. Room VIII. Ceremonial customs.

of education in the villages, work of peasant writers, progress of rural economy and general improvement in living conditions).

2. Regions fypicaZ of certain f0rm.r of rural economy seZected fo r f i l e r ìZZustration of their scerier_y, econo?,gJ architectwe, arts afzd craftsJ costames, etc. Three regions are dealt with in this way-an agricultural region in central Poland (Opoczno, Room III) (figs. 16, 17), a pastoral mountain region (Podhale, Room IV) and a forest region (Kurpie, Room V). An effort was made to give the most comprehensive possible picture of each; and to bring out its most typical cultural features. Thus, for the Opoczno region, attention is focused on agriculture, architecture, weaving, local costumes and folk art. For the Podhale region (fig. 18, 19), the emphasis is on pastoral life and the organization of the chalet, the making of artistic wooden and metal objects, archi- tecture, clothing, and the love of music. For the Kurpie region, all forest occupations (fig. so)-hunting, bee-keeping, tar extraction, production of charcoal, etc.-are depicted, together with agriculture, the production of yellow amber objects, clothing and art. Shortage of space precluded the presentation of other regions, but the main object was achieved, namely to draw attention to the regional differences brought about by particular geographical, historical and cultural factors.

3. Techniques and crafts cornmoizb practised in PolandJ ivitb enipbasis on the part thty p l 9 in the prodztctioii of zitilifariata goods aizd omamenfal objects f o r the village population. Room VI has a display of woodwork (carpentry, Cartwright’s work, lathe-work, cooperage, basket-making, toy-making and sculpture) (fig. 21). One panel shows the various objects, from utensils to carvings, which can be made from a block of wood. Photographs are used to supplement this display. Another room (No. W) is set aside for the technique of pottery (the making of vases, and their different shapes). The visitor is shown part of a potter’s workshop with a simple wheel, and the different stages in the production of pottery (fig. 22). Weaving, another art practised in the Opoczno region, could not be illustrated, owing to lack of space. The purpose of displaying the techniques of these various crafts was not merely to demonstrate the different stages in woodwork and the making of earthenware objects,

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but, above all, to give the visitor an insight into the problems involved in xrtistic production.

4. Cotjtrìbzjtioti of f o l k cirltztre t o all bramhes sf mtìotjal art--poetry, sotags aljd nzzLsìc, vdriom ceremmies, daming, atid the plastic mid decorathe arts. As a general rule, in Room VIII, an attempt is made to show first the full wealth of genuine folk art (fig. z j ) and then the changes it has undergone in organized folk art groups (e.g. the hIaaowsze song and dance group, and the ICrzczonow and Zalipie groups of works of painters and other artists) and in the work of artists drawing their inspiration from folk themes (composers, poets and artists). Attention has been drawn to the use of folk themes in mass-produced goods and in articles of folk craftsmanship made at home and lastly in the co-operatives set up by the Central Agency for Folk Arts and Crafts,

The part played by folk culture in the culture of the country as a whole is the closing theme of the exhibition. The visitor should take away with him the conviction that folk culture is not a moribund echo of the past, but a living part of national culture which will influence the future. This point has been emphasized in a very apt remark by S. Czarnowski (in Kdtzm)1: “We are for ever changing our attitude towards the past, reshaping it to create the present . . . which is at one and the same time the past transformed and brought up to date, and the dawning future.”

As a pendant to the exhibition, the folk costumes of all Poland, arranged in the order of a traditional harvest festival procession, are displayed in a showcase about I O metres in length in the corridor. Smaller showcases contain separate articles and ornaments characteristic of folk dress. One showcase displays ethnographjcal publications, and another the various goods produced by the Central Agency for Folk Arts and Crafts.

.

CONCLUSION. In this brief survey an attempt has been made to sum up the prin- ciples underlying our exhibition and to describe the methods adopted to meet two Merent requirements : (a) Treatment, monographic to some extent, of regional problems, designed to emphasize the ethnographical differences between clearly defined regions of Poland, Rooms III, IV and V ; (b) Synthesis of certain problems (Rooms II, VI, VI1 and VIII), regardless of specific regional characteristics, the aim being to bring out the essential features of Polish ethnography (self-sufficient type of economy, diversity of crafts, products of the folk arts), and, finally, to illustrate the part played by a living folk culture in the culture of the nation as a whole.

The illustrations will give an impression of the artistic quality of the display, although they cannot convey any idea of its colourfulness. Carefully selected photo- graphs supplement the display of objects. They show us men at work, and the use of certain implements ; in particular, they illustrate the natural setting in which men have led their everyday lives, adapting themselves, as best they could, to local conditions.

It is not for us to judge how far our principles are correct, or whether we have been entirely successful in our handling of the problems which we set out to portray. We are anxious to open up a thorough discussion of this subject, and would be grate- ful for any critical comment. Once the Museum has been enlarged, we shall certainly be able to deal with the problems of concern to us more fully and comprehensively. However, even with more space available, we shall avoid going into detail or clut- tering up the rooms with too much ethnographical material merely to emphasize the wealth of the collections.

(Tmtzslateed f k v z Fred.)

I. STEFAN CZARNOVSKI, Kidtiira, Biblinteka Wiedzy i Zycia (Science and Life Library), vol. TV, Varsovie, 1938, p. 212.