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N° 2 07/2013 Le magazine de la vie chorale en Afrique African CrossVoices African CrossVoices African CrossVoices Musique chorale et durabilité CAJ 2013 CAJ 2013 CAJ 2013 Cotonou, la confirmation Cotonou, la confirmation Cotonou, la confirmation CHORALIES A VAISON LA ROMAINE CHORALIES A VAISON LA ROMAINE CHORALIES A VAISON LA ROMAINE L’Afrique y sera L’Afrique y sera L’Afrique y sera FESTIVAL FESTIVAL FESTIVAL Madagascar décolle Madagascar décolle Madagascar décolle GHANA GHANA GHANA Au cœur du tourisme Au cœur du tourisme Au cœur du tourisme WSCM SEOUL 2014 WSCM SEOUL 2014 WSCM SEOUL 2014 Le CAJ sélectionné Le CAJ sélectionné Le CAJ sélectionné

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N° 2 07/2013

Le magazine de la vie chorale en Afrique

African CrossVoicesAfrican CrossVoicesAfrican CrossVoices

Musique chorale et durabilité

CAJ 2013CAJ 2013CAJ 2013 Cotonou, la confirmation Cotonou, la confirmation Cotonou, la confirmation

CHORALIES A VAISON LA ROMAINECHORALIES A VAISON LA ROMAINECHORALIES A VAISON LA ROMAINE

L’Afrique y sera L’Afrique y sera L’Afrique y sera

FESTIVALFESTIVALFESTIVAL Madagascar décolleMadagascar décolleMadagascar décolle

GHANAGHANAGHANA

Au cœur du tourismeAu cœur du tourismeAu cœur du tourisme

WSCM SEOUL 2014WSCM SEOUL 2014WSCM SEOUL 2014 Le CAJ sélectionnéLe CAJ sélectionnéLe CAJ sélectionné

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>AGENDA  

SOMMAIRE < 

TUIMBE N°2/Juillet 2013 

2 AGENDA Les grands rendez-vous

4 FOCUS African CrossVoices ou quand le chant dialogue

6 COUP DE CHOEUR Choralies 2013 : l’Afrique sera là

7 FESTIVAL Madagascar : décollage amorcé

8 TAM TAM RDC : Vox Awards, du classique Ghana : Au cœur du tourisme Togo : le Chœur national engrange Maroc : Casablanca en fête

10 AFRIK’EXPRESS Cameroun : La culture chantée Afrique du Sud : Pour toi, Mandela

10 C’EST COMMENT? Je dis : « musique africaine »...

11 FORMATION Maroc : la chanson française revisitée Sénégal : Pari sur la qualité

12 PORTRAIT Soweto Gospel Choir 

LE SAVIEZ‐VOUS  

James Stephen Mzilikazi Khumalo est né le 20 Juin 1932 dans la ferme de l’Armée du Salut, KwaNgwelu (connue sous le nom de Mountain View en anglais), dans le district de Vrijheid du Natal, en Afrique du Sud, où ses parents ont été formés en tant que ministres de l'Armée du Salut. Né de parents profondément religieux, Dr Khumalo est imbibé d'une spiritualité telle qu’elle transparait dans toutes ses compositions musi-cales. D’abord, passionné de musique traditionnelle en fréquentant, durant son cycle primaire,  la chorale d’enfants de  l’école à Durban et plus  tard à Hlabisa, Khumalo découvre la musique vocale occidentale avec  la chorale du collège, et le groupe de 

chant  de l’église, au sein duquel il joue de l’euphonium en tant que soliste et apprend la notation musi-cale, en plus du tonic sol‐fa avec lequel il s’était déjà familiarisé, à cette époque. A  la fin de ses études, Dr Khumalo commence à enseigner à  l'école secondaire Wallmansthal, dans  le district de Pretoria, et débute dans la composition de pièces musicales, dont la première, Ma Ngificwa Ukufa, en 1959, est sélectionnée dans la « section Enseignants » lors de la première édition du Festival National de chant Choral de l'Association des enseignants africains de l'Afrique du Sud (ATASA), en 1961 à Bloemfontein. Il emmène de nombreuses chorales à ce festival, où il  truste les concours, et s’engage également à composer de nombreuses œuvres chorales. Il étudie le solfège, l'harmonie, le contrepoint, la forme et la composition avec Charles Norburn de Pretoria et continue de composer, sur beaucoup de poèmes par BW Vilakazi. Il étudie également le chant auprès du professeur Khabi Mngoma de l'Universi-té du Zululand, et, plus tard, sous les ordres de Zandi Casan de l'Université de Witwatersrand. Puis il en-tame une carrière d’enseignant au sein du Département des langues africaines de l'Université de Witwa-tersrand, à Johannesburg en 1969 et passe du rang de professeur de langues à celui de chef du Départe-ment Afrique. Après 1980, il renouvelle son intérêt pour la musique traditionnelle africaine et suspend la composition pour un certain temps, afin d'étudier le genre, en se concentrant sur la collecte et l’arrange-ment de pièces de la musique folklorique des noirs. Après avoir écrit Izibongo ZikaShaka, il rencontre le professeur Themba Msimang, un poète qui lui fournit les paroles de plusieurs de ses compositions. Il est à la fois chef d'orchestre et directeur des Songsters Soweto, de la division centrale de l'Armée du Salut avec qui il effectue des tournées en Grande-Bretagne, en Israël et en Norvège. Un festival de musique est organisé en l'honneur de Dr Khumalo en Novembre 1983, par le Amazwi KaZulu Choir "en reconnais‐sance de ses publications de haute qualité en tant que compositeur, et pour la beauté de l’usage de la langue Zulu dans certaines de ses meilleures compositions". Il remporte  le concours de composition à l’occasion du 10ème anniversaire de  la Banque africaine avec une œuvre  intitulée Isibaya Esikhulu Se‐Afrika, et écrit Intonga YoSindiso pour l'intronisation en 1986 de l'archevêque Desmond Tutu (avec qui il a appris à jouer au cricket). Depuis 1989, Dr Khumalo officie en tant que directeur musical du Festival annuel de Soweto pour la construction de la nation. Five African Songs est une pièce avec 4 chansons traditionelles et 1 moderne pour chœur et orchestre symphonique sur le thème : Peuple d’Afrique, unis‐sez‐vous! (Orchestre symphonique 1995). Dr Khumalo est également le compositeur de l'opéra Ushaka KaSenzangakhona : Une épopée en musique et en poésie sur Shaka, fils de Senzangakhona, un mélange d’éléments   zoulou et européens.   Dr. Khumalo est aujourd’hui, professeur émérite de  l'Université de Witwatersrand, membre honoraire de du département Recherche professionnelle de son école de mu-sique, et vice-président du conseil d'administration de SAMRO (Southern African Music Rights Organiza-tion.  Il  a  également  joué un  rôle dans  la production d'une  version officielle de  l’hymne national de l’Afrique du Sud, à la demande du président Nelson Mandela. Dr Khumalo a également siégé au comité de la musique du Conseil national des Arts. 

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1er-9 août 2013 •ACJ International : Choralies 2013, Vaison la Romaine (France)  29 Juillet-5 Août 2013 •FIMC : 5th Multicultural & Ethnic Choral Conference Voices of Mediterrannean, Espagne 10-20 Août 2013 •CAJ/AYC : Camp annuel d’été, concerts, Cotonou (Bénin) 16-17 Août 2013 •CAJ/AYC : Colloque international : Musique chorale et développement durable, Cotonou 23-28 août 2013 •ACJ International : Masterclass for choir conductors, Vaison la Romaine (France) 29 Juillet-5 Août 2013 •FIMC : 5th Multicultural & Ethnic Choral Conference Voices of Mediterrannean, Espagne • 

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N°02 Juin 2013  

     

RETROUVEZ NOUS 

www.africanyouthchoir.org BP 5040 - Libreville, Gabon

Tel : 00241072755628 [email protected]

     

TUIMBE

Directeur de la rédaction : Lucien Mendy

Rédacteur en chef adjoint : Ambroise Kua Nzambi Toko

Ont participé à la rédaction : Yveline Damas Sylvain Gameti

Adnane Matrone Hilaire Pankui

Christian Pariot Lala Raherimanantsoa

Maxime Selemani

Crédits photos : CAJ/AYC-A Cœur Joie Côte d’Ivoire - A Cœur Joie Gabon - A Cœur Joie Togo - A Cœur Joie Sénégal– Fédération Béninoise de Chant Choral - Fédération

Congolaise de Musique Chorale

Dépôt légal : ISSN en cours

 

 

 

 

 

S’INSCRIRE dans la durabilité  

Et de deux pour TUIMBE  ! Le numéro que vous  te-nez entre vos mains vient prolonger l’aventure enta-mée depuis quelques mois, dans  le but d’offrir une meilleure  visibilité  aux  réflexions  et  ini a ves me-nées  ça  et  là  en Afrique  dans  le  champ de  la mu-sique  chorale. Assurément,  le  secteur bouge et  les nombreuses ac vités relatées  à travers ce magazine sont là pour l’illustrer.  

Sur  le con nent, d’abord, grâce à  l’imagina on et à l’engagement des acteurs qui posent des  jalons es-sen els  s’appuyant  qui,  sur  le  volet  forma on,  qui sur  le  volet  promo on  ou  diffusion  de  spectacles. 

Ainsi, de Casablanca à Tananarive, en passant par Douala,  les  idées  foison-nent et prennent forment. Au grand bonheur des millions de choristes et mu-siciens partageant, aujourd’hui, ce e passion nommée « musique chorale ». 

Hors du con nent, aussi, la musique chorale africaine s’exporte avec une pré-sence de plus en plus remarquée d’ensembles ou chœurs africains, à l’image du  Soweto Gospel Choir,  sur  les  scènes  européennes  et même  asia ques voire américaines. La sélec on du Chœur Africain des Jeunes pour le prochain Symposium mondial sur la musique chorale prévu à Séoul en 2014 vient con-sacrer  la  reconnaissance  interna onale  du  talent, mais  surtout  de  la  per -nence des projets ini és par les acteurs du con nent . Un bouillonnement qui augure de perspec ves prome euses pour  l’avenir de  ce e discipline ar s-que en Afrique.  

Cependant,  il ne  faut pas  se  leurrer.  Les acquis, encore  fragiles, glanés par  le monde  choral africain méritent d’être  consolidés, malgré  toutes  les difficultés que vivent les acteurs, qui ont pour nom manque de sou en ins tu onnel, ab-sence de moyens, marginalisa on de ce sous secteur musical par  les autorités, parce souffrant souvent d’une connota on religieuse, défaut de mobilité et de circula on des œuvres et des ar stes, entre autres. Au risque de déstabiliser et d’annihiler toutes ces ac ons menées par des hommes et femmes qui n’ont, très souvent, que  la foi en bandoulière. Foi en  la musique chorale, facteur d’enraci-nement culturel, de socialisa on, d’épanouissement au plan individuel et collec-f, de  réconcilia on, d’intégra on des peuples, de dialogue  interculturel, bref, 

facteur de paix; ce e paix à  laquelle aspirent tous  les peuples, aujourd'hui, se-vrés par une mondialisa on lourde de périls avec son lot de crises financières, et de conflits, sur fond d’impérialisme économique et culturel. 

D’où  l’intérêt que revêt  la rencontre de Cotonou, au cours de  laquelle, acteurs du  secteur,  autorités,  organismes  et  partenaires  plancheront  sur  les  voies  et moyens de réussir une meilleure intégra on de ce e ac vité dans le développe-ment durable de notre  con nent. Opportunité de démontrer que  la musique chorale reste une composante culturelle à part en ère dans  l’élabora on et  la mise en œuvre des poli ques visant l’émergence de notre con nent. Et non en-èrement à part. 

Lucien Mendy

EDITO < 

TUIMBE N°2/Juillet 2013 

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African CrossVoices Cotonou 2013 CHANT CHORAL ET DURABILITE

SI, AUJOURD’HUI, LE CONSENSUS EST ETABLI AU SEIN DE LA COMMU‐NAUTE INTERNATIONALE SUR L’APPORT DE LA CULTURE DANS LE DEVELOPPEMENT HUMAIN, SOCIAL ET ECONOMIQUE DURABLE, LES ACTEURS DE LA MUSIQUE CHORALE AFRICAINE, CONSIDERES COMME LES PARENTS PAUVRES DU SECTEUR CULTUREL., NE SOUHAITENT PAS ETRE EN RESTE. RENDEZ‐VOUS LES 16 ET 17 AOUT 2013, A COTONOU.

Depuis l’adoption de la  convention de l'UNESCO de 2005 sur la protec-tion et  la promotion de  la diversité des expressions  culturelles et, plus récemment,  des  pas  sont  franchis  chaque  jour  en  vue  d’accorder  une place de plus en plus importante au secteur culturel, considéré comme la quatrième dimension du développement durable. La résolution des Na-tions unies de novembre 2010 sur  la culture et  le développement, ainsi que les objectifs du millénaire pour le développement  définis à l’issue du sommet sur les OMD en 2010, confirment cette tendance.  

Dans ce contexte, le secteur de la musique, et particulièrement de la mu-sique  chorale  a  un  rôle  essentiel  à  jouer.  Facteur  de  socialisation  et d’intégration, la musique  chorale constitue un outil privilégié pour cons-truire des ponts entre les peuples dans le cadre du dialogue interculturel. Elle participe aussi de  la promotion de  la diversité culturelle à travers  la richesse  des  répertoires  revalorisés  et  diffusés  et  s’affirme  comme  un levier  puissant  dans  la  résolution  des  conflits  et  la  construction  d’une  paix durable sur le continent africain. 

En effet, à travers une démarche collective, bâtie sur le socle de la solida-rité, dans  l’écoute et  le respect de  l’autre,  la musique chorale contribue non  seulement à  l’affirmation de  soi, mais aussi, à  la  formation   du ci-toyen. Elle s’affiche, ici, comme un instrument de choix dans le dispositif d’éducation non-formelle, qui concoure au renforcement des processus de démocratisation en cours sur le continent africain.  

    Inclusion pour    une approche globale  

C’est pourquoi, les acteurs envisagent de s’engager en vue d’une réforme des politiques culturelles avec pour objectif d’intégrer davantage ce sous-secteur, dont  le potentiel élevé en  termes de création d'emplois, d'im-pact  économique  et  de  développement  durable  reste  encore  sous-estimé.  S’appuyant  sur une démarche  inclusive,  ce  colloque permettra certainement  la mise en œuvre d’une approche globale plus efficiente; parce  que  tenant  compte  de  la  nécessaire  complémentarité  des  pro-grammes nationaux et régionaux actuels et futurs. Les initiatives locales, parfois isolées et souvent redondantes, ayant fini d’afficher leurs limites 

Une belle opportunité   est ainsi offerte aux différents acteurs de  la mu-sique chorale, à travers cette plateforme de partage et de réflexion pour  identifier des pistes d'action en vue d’une meilleure  inclusion de  la mu-sique chorale dans les démarches de développement durable. Ils ne man-queront  surement pas de  saisir  l’occasion afin de  jeter  les bases d’une politique  régionale  inclusive à  l’échelle africaine, au niveau de ce  sous-secteur. 

En alliant la réflexion à l’action, l’organisation de ce colloque accorde une large place aux échanges d’expériences, de savoir-faire en vue de capitali-ser  les meilleures pratiques et d’opérer un  transfert de connaissances. L’essor  d’une  musique  chorale,  actrice  majeure  de  l’émergence d’industries culturelles et créa ves fortes passe, certainement, par là. 

 

  

> > ORGANISATEURS : Chœur Africain des Jeunes  

> >  PARTENAIRES

‐ Ins tu onnels : UNESCO, Ministère de la Culture du Bénin,          

  Ambassade France, etc. 

‐ Techniques : FIMC, A Cœur Joie Interna onal, Mouvement Panafri

  cain pour la musique et le chant choral AFRIKIYO !, CAJ, ACJ RCI, ACJ 

  Gabon, ACJ Togo, ACJ Sénégal, ACJ Congo, FBCC 

  

>> THEME :

« Musique chorale et développement durable en Afrique ». C’est le 

  thème du Colloque interna onal « African CrossVoices », « l’Afrique

à la croisée des voix » prévu  les 16 et 17 aout 2013, à Cotonou, en 

  République du Bénin. 

  

>> OBJECTIF :  

  Mieux appréhender et promouvoir la musique chorale dans sa         

  dimension culturelle, sociale, économique et écologique en tant 

  que facteur de développement durable pour le con nent africain. 

 

>> CIBLES :

  Ce colloque réunira : amateurs et professionnels africains évoluant 

  dans le secteur, ar stes,  auteurs, compositeurs, chefs de chœur, 

  musiciens, économistes, sociologues, philosophes, chercheurs,     

  producteurs, diffuseurs, société civile, partenaires publics et privés, 

  élus locaux, media africains.  

  Il est ouvert au grand public  

FOCUS < 

TUIMBE N°2/Juillet 2013 

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FOCUS < 

TUIMBE N°2/Juillet 2013 

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CAJ 2013 LA CONFIRMATION

APRES ABIDJAN EN 2012, C’EST COTONOU QUI PREND LE RELAIS. LA 2ème EDITION DU CAMP D’ÉTÉ ANNUEL DU CHŒUR AFRICAIN DES JEUNES SE TIENDRA DANS LA CAPITALE BENINOISE DU 10 AU 20 AOUT 2013. UNE EDITION POUR CONFIRMER LES PREMISSES D’UN PROJET PROMIS A UN BEL AVENIR.

Une  cinquantaine de  jeunes  choristes  venus de 10 pays  africains  sont attendus à la 2ème édition du camp d’été du Chœur Africain des Jeunes.  Pendant 10  jours,  les « cajistes » travailleront sous  la direction du chef Ambroise Kua-Nzambi Toko du Congo, pour parfaire  les pièces au pro-gramme avant de se produire sur scène devant le public béninois. 

Les prépara fs ont déjà été entamé  au niveau des pays par cipants sous  la conduite des  représentants na onaux du CAJ, avec un  travail de déchiffrage préalable  des par ons, afin de dégrossir la charge de travail  lors  du  camp.  Ce  qui  perme ra  au  chef  et  à  ses  assistants d’insister davantage sur le travail vocal, la mise en scène, et d’aborder en profondeur l’interpréta on des pièces. 

Le répertoire enrichi de quelques nouvelles pièces d’auteurs africains, notamment, reste largement représenta f de la diversité du con nent africain.  Et  c’est bien  le but  recherché par  les  ini ateurs du projet  : plonger  les  jeunes choristes dans différents bains culturels, reflets de l’iden té africaine afin de consolider leur enracinement et de leur faire gouter les richesses du con nent dans ses tradi ons profondes.        

    Consolider         les acquis 

 

La tenue du camp au Bénin sera une belle occasion de réussir ce pari. L’ancien Quar er la n regorge, en effet, de richesses  ines mables en terme de patrimoine matériel et  immatériel  léguées par une histoire riche qui font de la baie du Bénin, un des hauts lieux de mémoire de la tragédie de la traite des esclaves et un des ponts où se sont construits des liens historiques avec le con nent américain .  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’équipe de  la  Fédéra on béninoise de Chant Choral,  autour de  son président, Simon Dedji,   est à pied d’œuvre depuis de  longs mois afin d’offrir  un séjour  à la mesure de la tradi on d’hospitalité béninoise.  

Entre séances de répé on et concerts, les cajistes auront droit à des visites  de  sites  historiques  et  touris ques  ,  afin  de  joindre  l’u le  a l’agréable.  Le séjour comporte, en effet, une dimension découverte du patrimoine culturel du pays hôte  à  travers  laquelle  les organisateurs entendent enrichir la culture générale des jeunes choristes. De quoi en faire des ambassadeurs convaincus du con nent,  la musique chorale en bandoulière. Plein succès au CAJ 2013 !   

 

WSCM SEOUL 2014 LE CAJ SELECTIONNE

A PEINE UN AN APRES SA CREATION, LA CONSECRATION EST DÉJÀ LA. LE CHŒUR AFRICAIN DES JEUNES VIENT D’ETRE SELECTIONNE PARMI LES 25 CHŒURS INVITES A SE PRODUIRE A L’OCCASION DU 10ème SYMPOSIUM MONDIAL SUR LA MUSIQUE CHORALE PREVU DU 6 au 14 AOUT 2014, A SEOUL, EN REPUBLIQUE DE COREE DU SUD.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’image est forte, le moment important : une quarantaine de choristes venus de différents coins du con nent pour représenter l’Afrique à cet événement  de  dimension  planétaire,  organisé  tous  les  3  ans  par  la FIMC. Effectué sur la base de critères rigoureux parmi les chœurs pres-gieux du monde en er, le choix  porté par  le comité ar s que sur le 

Chœur africain des  jeunes, s’il est  rempli de symboles, a de quoi  ré-conforter plus d’un. 

D’abord, les ini ateurs du Chœur Africain des Jeunes pour qui il sonne comme une récompense quant à la per nence du projet et à la qualité du travail accompli, en si peu de temps. Faut-il encore le rappeler. Le pari était osé. Pour avoir traduit en acte ce e vision d’intégra on de la  jeunesse  du  con nent, mais  aussi,  opté  en  faveur  d’un  enracine-ment culturel et élevé l’excellence au rang de vertu, Yveline Damas et son équipe avait déjà bien perçu la dimension thérapeu que du chant choral en tant qu’instrument d’épanouissement personnel et collec f, et au-delà, comme un formidable ou l de dialogue et facteur de paix, donc de progrès. 

Ensuite, les jeunes choristes, pour avoir  cru en un projet si innovateur sur le con nent, et fourni autant de sacrifices malgré des moyens déri-soires. Mais, surtout pour avoir compris leurs différences comme une source d’enrichissement mutuel, le tout, dans un esprit de respect ré-ciproque,  et  choisi  de me re  ensemble  leurs  talents  au  service  des uns et des autres, dans un bel élan de solidarité, avec pour seul finali-té,  l’émergence économique et sociale de  leur con nent à  travers  la culture. 

Enfin,  les acteurs du chant choral africain, qui, à  travers  leurs coura-geuses  ini a ves en  faveur de  la promo on des richesses culturelles du con nent, n’ont cessé de cul ver une image posi ve de leur con -nent,  à  contre-courant  des  clichés  néga fs,  si  réducteurs,  véhiculés par les apôtres de l’afro-pessimisme.  

Nul doute que le chœur, placé sous la direc on d’Ambroise Kua Nzam-bi Toko, assumera avec brio  son  statut d’ambassadeur du  con nent avec  un  répertoire  et  des  presta ons  dignes  de  la  générosité  et  de l’enthousiasme de  la  jeunesse africaine. Pour prouver encore  le pou-voir de « guérison » de  la musique choral, considérée comme moyen de compréhension. Un challenge de plus à relever. 

www.wscm10.org 

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Séance de gym matinale

Le Bénin, véritable carrefour culturel

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Par Yveline Damas

Choralies 2013 L’Afrique au rendez‐vous !

 

DEUX CHŒURS ET UN CHEF POUR PERPETUER UNE TRADITION VIEILLE DE PLUS DE 35 ANS : L’AFRIQUE ETAIT BIEN DE LA PARTIE A L’OCCA‐SION DES 21EMES CHORALIES, QUI SE SONT DEROULES DU 1ER AU 9 AOUT A VAISON LA ROMAINE, EN FRANCE.

   

        Musicien, chef de Chœur et compositeur français, César Geoffray (1901-1972) a  légué au chant choral un héritage  incommensurable. Fondateur du mouvement A Cœur Joie en 1947, nous lui devons le fes val  Les Cho‐ralies,  le plus  ancien  rassemblement  choral du  genre, et  certainement l’un des plus grands du monde  francophone. Depuis 1952,  il réunit, en effet,  tous  les  trois ans   dans  la ville de Vaison  la Romaine, en France, près de 5000  choristes du monde en er, appartenant ou non au mouve-ment A Cœur Joie. 

         Une tradi on          perpétuée  Ainsi, pendant une dizaine de  jours, plusieurs ac vités ont animé ce e pe te ville et la région environnante. Des concerts à travers la ville, dont les plus pres gieux se sont déroulés au Théâtre an que, un ves ge ro-main de près de 5000 places, des concerts dans  les villes voisines, des forums, des ateliers « à la carte » : 17 ateliers longs (8 jours), 10 ateliers courts (5  jours), 5 ateliers découverte (3  jours), des ateliers à la journée (un jour un chef), perme ant de découvrir des répertoires de tous styles, de tous pays, de toutes époques. Les soirées au Théâtre an que ont débuté par le tradi onnel chant com-mun, dirigé chaque soir par un chef différent et entonné par l’ensemble des 5000  spectateurs. Pour  rappel,  le  chef Ambroise Kua-Nzambi Toko de la RDC a eu l’occasion d’en diriger un en 2007 (Zangalewa). 

De nombreux par cipants, dont près de 25 chœurs de toutes na onali-tés, étaient de la par e. Ce e année, parmi les chœurs venus du monde en er  (Europe, Amérique, Asie …) pour  la  circonstance,  l’Afrique a été bien  représentée  avec  La Chorale Monseigneur Luc Gillon  de  la  Répu-blique  Démocra que  du  Congo  (RDC),  dirigée  par  John  Nyembo,  le Groupe vocal le Chant sur la Lowé du Gabon sous la direc on d’Yveline et Sophie Damas, et  le  chef, Ambroise Kua-Nzambi Toko, qui animera un atelier « un jour, un chef » sur les chants africains. 

Ce n’est, d’ailleurs, pas la première fois que l’Afrique par cipe à ce grand rassemblement. On se souvient de la première chorale africaine à y être invitée : La Chorale St Joseph de Médina, dont  le Chef, feu Julien Jouga, fit résonner avec émo on « Wallaye » dans le Théâtre An que en 1977. Ce dernier dirigea, en 1998, la Messe du « Cap des biches » en atelier. 

 

Depuis, plusieurs chorales et chefs de chœurs africains leur ont emboité le pas. Entres autres, le Chant sur la Lowé, qui fit un premier passage en 1992 sous la direc on d’Yveline Damas ; Le chœur La Grâce qui a repré-senté l’Afrique en 2007, année au cours de laquelle, son chef, Ambroise Kua-Nzambi Toko a animé un atelier long sur la musique africaine, alors que le percussionniste du groupe, Ne Nkamu Luyindula, dirigeait un ate-lier de percussions, avant de donner un concert en soirée au Théâtre An-que   et de conduire une anima on populaire  lors de  la  tradi onnelle 

parade des Choralies. En 2010, ils sont de nouveau animé des ateliers de chants et de percussion. 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

Ainsi, donc,  les chants du monde en er ont résonné dans le théâtre an-que, au cœur de  la Provence  française. Et  l’Afrique a  fait entendre sa 

voix. A travers ce e présence remarquée,  le con nent africain apporte la preuve de son dynamisme au sein du mouvement A Cœur Joie  inter-na onal et confirme son retour au niveau des grandes scènes du chant choral.  

        Un retour au         premier plan 

 

Un signal fort, qui confirme une tendance observée depuis peu : le chant choral africain est en train d’effectuer aujourd’hui un retour au premier plan, grâce à une présence de plus en plus remarquée sur la scène inter-na onale. A  l’heure où  les  fédéra ons de chorales africaines se mobili-sent  pour  développer  l’art  choral  sur  le  con nent  et  promouvoir  leur iden té culturelle sur les scènes interna onales, il faudrait se féliciter de la présence de déléga ons africaines à ce grand fes val, et espérer que, désormais, malgré les énormes difficultés rencontrées pour effectuer des déplacements  interna onaux,  l’Afrique ne brillera plus par son absence. Au rendez-vous du donner et du recevoir. 

Les Choralies 2013 :

Mardi 6 août : Concert Quatre chœurs, trois continents Théâtre antique 20h30 - Le Chant sur la Lowé avec Monteverdi Choir (Hongrie), La Cigale de Lyon (France), Manado University Choir (Indonésie)

Mercredi 7 août : Vaison Théâtre du Nymphée 17h - Le Chant sur la Lowé Vaison Cours Taulignan 20h – Chorale Monseigneur Luc Gillon L’Isle-sur-la-Sorgue 20h – Le Chant sur la Lowé Vaison-la Romaine Cité Médiévale 21h15 – Chorale Monseigneur Luc Gillon

Mardi 6 août : Atelier de Chant Choral africain « Belle Afrique » animé par Ambroise Kua-Nzambi TOKO Vaison Place Montfort 18h15 – Le Chant sur la Lowé

Jeudi 8 août : Vaison Gymnase 16h30 - Chorale Monseigneur Luc Gillon

COUP DE CHOEUR < 

TUIMBE N°2/Juillet 2013 

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Le chant sur la Lowé du Gabon

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Avec Lala Raherimanantsoa *

Madagascar

 UN FESTIVAL ANNUEL DE CHANT CHORAL POUR PROMOUVOIR CETTE DISCIPLINE A MADAGASCAR ET REMETTRE LA "VOIX HUMAINE" AU GOUT DU JOUR. C’EST LE PARI QUE SE SONT FIXES LES PROMOTEURS D’"ANALAMANGA CHORALIA". 

L’île de beauté regorge de trésors insoupçonnés en matière musicale. Située à un carrefour d’influences entre la côte orientale de l’Afrique  et l’Asie du Sud-Est, Madagascar subit, cependant, le paradoxe de la modernité. 

 "Contaminée" par    l’u lisa on abusive de  la  technologie  (synthé seur, boîtes à rythmes, sonorisa on à outrance),  la musique malgache en est arrivée au point d’oublier sa voca on première : me re en valeur la voix humaine. Avec ou sans accompagnement. Si l’on y ajoute la rareté de for-ma ons  chorales  laïques,  la musique malgache  (tradi onnelle,    folklo-rique, profane,  contemporaine), pourtant  très  riche    se  retrouve,  ainsi, mal exploitée, voire marginalisée. 

Devant ce constat, le Fes val de chant choral "Analamanga Choralia" a fait  le pari d’organiser une grande manifesta on musicale annuelle  ras-semblant des chœurs locaux dans un premier temps, et à terme, d’inviter des forma ons étrangères. Objec f visé, promouvoir le chant choral sous tous ses aspects (profane, religieux, etc), tout en incitant à la créa on de forma ons chorales dans les écoles, entreprises, et associa ons. 

        Entre tradi on et modernité Ini é par  l’école de musique Lalamozika d’Antananarivo et  l’associa on Analamanga Choralia, placées sous la direc on de Lala Raherimanantsoa,  le  fes val est ouvert aux chœurs mixtes, chœurs d’hommes, chœurs de femmes ou chœurs d’enfants composés au maximum de 40 chanteurs. Si tous les genres, styles, types musicaux sont admis (contemporain, folklo-rique, classique, sacré, profane, variété),  l’u lisa on de boîtes à rythme, du  play-back,  d’instruments  de musique  amplifiés  (sauf  guitare  acous-que et cordophones), de microphones est, par contre, exclue. 

Coté répertoire,  les thèmes sont  libres, mais ne se  limitent pas au chant sacré. Mots d’ordre : tolérance et respect de l’autre. Le Fes val n’est pas encore un concours même si un changement est envisageable à terme.  

Le bilan est très prome eur : quatre concerts, une masterclass de direc-on de chœur et de chant choral,  regroupant 24 chefs, animée par So-

phie Boucheron (France), en collabora on avec l’Ins tut Français de Ma-dagascar,  et  une  conférence-débat  sur  le  thème  « Quid de l’avenir du chant choral à Madagascar ?»

De nouveaux horizons se dessinent, donc, pour le chant choral malgache, avec les conclusions issues de la conférence-débats, où il a été ques on, entre autres, de  l’u lisa on du solfège, en plus du solfa, mais aussi, des avantages et inconvénients de la technologie appliquée au chant choral. 

    Diversifier répertoires  et publics Si  l’édi on  2013  a  vu  la  par cipa on  de  12  chorales,  toutes  issues d’églises de  la capitale, qui n’ont pas hésité à exécuter des  répertoires folkloriques, elle a surtout consacré une évolu on progressive au niveau des mentalités, brisant  la  tendance  forte à  limiter  le  chant  choral à un usage religieux ou liturgique, au détriment de ses autres face es.  

 

 

 

 

 

 

 

Après  des  débuts  pénibles,  en  2011  et en 2012, liés, notamment, à la difficulté pour  les  chorales  d’église  d’aborder  le répertoire profane malgache,  le comité d’organisation a pu enregistrer  la parti-cipation  de  trois  chorales  laïques.  Une tendance  confirmée  lors  de  l’édition 2013 au cours de  laquelle  les organisa-teurs ont   constaté une nouvelle dyna-mique  vers  la  création  de  chorales laïques et une ouverture de plus en plus marquée des chorales d’église au réper-toire  de  chants  traditionnels,  folklo-riques et contemporains malgaches.  

Au même moment,  le  festival,  soutenu par  l’Institut  Français  de  Madagascar, l’Alliance  Française  de  Tananarive,  le Cercle  Germano-Malagasy,  et  la  com-mune  urbaine  d’Antananarivo,  a  noté une hausse des demandes de participa-tion  et  une  diversification  des  lieux  de concert : café, centres culturels, etc. Ré-sultat : un nombre de spectateurs qui a doublé,  avec un  accès  gratuit  aux  con-certs. Une formule qui oblige les organi-sateurs à recourir à plus de partenaires au niveau  local et  international, afin de trouver les moyens de pérenniser l’évè-nement.

Pour  la  4ème  édition,  des  innovations sont au menu, avec la tenue de concerts inédits au niveau des lieux publics : rue, marché,  abribus,  etc.  Un  formidable challenge pour  Lala  et  son  équipe ! Au bonheur des amoureux du chant choral. Tongava soa ! (Bon vent en malgache) 

*Président d’Analamanga Choralia Contact Fes val d’Analamanga Choralia Bureau de LALAMOZIKA Lot IIIM 27D, Ouest Ambohijanahary,   101, Antananarivo-MADAGASCAR  Tel : +261340775343  Email : [email protected]

FESTIVAL < 

TUIMBE N°2/Juillet 2013 

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Analamanga choralia décolle

Le coin culinaire

Un chef ... Professeur de musique (Académie de musique de Madagascar) et titulaire d’un Certificat d’études en Gestion et projet artistique et culturel (Médiation culturelle) de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Madagascar, Lala Raheri-manantsoa a soutenu publiquement dans le cadre de ses recherches sur la mu-sique Malgache un mémoire intitulé "Rakoto Frah et la Sodina". Chef de chœur de la chorale AMIF d’Antananari-vo (1981-2006), cet organiste (depuis 1986), doublé d’un guitariste (groupe Médicis 2008-2009), s’est perfectionné grâce aux stages de pédagogie musicale et direction de chœur auprès du Profes-seur Klaüs (Cercle Germano-Malagasy). Co-fondateur de l’Académie d’Enseigne-ment Musical et de la chorale, il est l’ini-tiateur du festival de chant choral Anala-manga Choralia en 2011 et président de l’Association Analamanga Choralia. En 2012, il fonde l’école de musique Lala-mozika ainsi que la chorale Analamanga Choralia (2013), dont il assure la direc-tion. Ce docteur en médecine, passionné de musique, excelle dans les logiciels informatiques Musiclab, Audacity, Acous-mographe. ...Une école ... L’école assure une formation en musique instrumentale : guitare, Piano, chant et chant choral à Tana, qui abrite le siège du bureau du festival. Au programme : culture musicale, solfège et déchiffrage, technique instrumentale, pratique d’en-semble. Effectif : 58 étudiants. … Une chorale Au sein de cette école, une chorale : Analamanga choralia, du même nom que le festival. Le répertoire est varié (profanes, sacrées) sans distinction de genre, style, rythme, musique ni thème. Dans un environnement où les chorales malgaches laïques sont rares (une di-zaine dont la moitié chante uniquement un répertoire religieux) et où le solfa est l’écriture musicale principalement utilisée par la majorité des chorales, l’école as-sure l’encadrement pédagogique de cette chorale laïque avec, notamment, par une formation en solfège, basée sur un pro-gramme identique à celui des étudiants inscrits à Lalamozika. La chorale Anala-manga Choralia est actuellement en début de formation. En perspective, un concert à la veille de la fête de Noël et la promotion des répertoires anciens de tout Madagascar.

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Magnifique concert à l’issue de l’atelier de chant choral

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Ghana

Au cœur du tourisme culturel

Par Lucien MENDY

LE GHANA  COMPTE  SUR  LE  CHANT  CHORAL  POUR  BOOSTER  SON  SECTEUR TOURISTIQUE. UNE IDEE ORIGINALE DU MINISTERE DU TOURISME, DE LA CUL-TURE ET DES ARTS CREATIFS QUI VIENT D’ORGANISER, AVEC ECLAT, LA 2EME EDI-TION DU FESTIVAL DE AFRICAIN CHANT CHORAL "AFRICA SINGS ALOUD".

La  tradi on de chant choral confirme  sa belle  santé au pays de Kwame Nkrumah. Accra,  la capitale, vient d’abriter, du 5 au 7 avril 2013,  la 2ème édi on  du  fes val  africain  de  chant  choral  dénommé  "l’Afrique chante avec allégresse". Inscrit désormais dans l’agenda  officiel du pays, cet évè-nement a été l’occasion pour les autorités d’appeler  leurs concitoyens à davantage  apprécier  l'importance  de  la  culture,  qui,  correctement  pro-mue cons tue une source non négligeable de dividendes pour l’économie ghanéenne. 

Pour Mme Elisabeth Ofosu-Adjare, ministre du tou-risme, de la culture, des arts créa fs,  l’organisa on de ce fes val visait, outre la promo on de l’iden té africaine,   à u liser  la musique chorale comme  le-vier  perme ant  de  posi onner  le  secteur  touris-que ghanéen sur la scène mondiale ; mais, aussi à 

fournir une plate-forme pour partager  leurs  expé-riences avec d'autres pays  frères et au-delà. "En con nuant à étendre le réseau du tourisme et des produits culturels u lisant les arts créa fs pour poursuivre un tel programme, nous croyons que la paix et la stabilité rela‐

ve, dont nous jouissons actuellement, couplées avec des efforts de pro‐mo on de l'inves ssement, le développement rapide des infrastructures, la promo on de la culture et du patrimoine historique devraient nous ga‐ran r un partage équitable des retombées d’une ac vité touris que, en plein essor dans le monde en er ", a-t-elle ajouté.  

Un bel hommage au chant choral, discipline a trée capable de rassem-bler les hommes au-delà de leur diversité,  et qui mériterait d’être davan-tage  promue  en  tant  qu’instrument  social  afin  de  favoriser  la  cohésion na onale,  l'harmonie  et  la  compréhension  entre  les  peuples  et  assurer une paix durable.  Les  autorités  ghanéennes  l’ont bien  compris, en  tout cas, qui comptent, à travers ce fes val, encourager la jeune généra on à u liser la musique comme un langage universelle pour resserrer les rangs, et découvrir la puissance de raccordement que procure le fait de chanter ensemble.  C’est, en effet, quand  les hommes se rendront compte que le chant choral est en mesure de leur offrir un futur avec l’esprit plus ouvert et plus tolérant, qu’alors seulement, le but sera a eint ! Et pour y arriver, il n’y aura jamais assez d’efforts. 

Coté scène, le public du Théâtre na onal s’est délecté devant  les presta-ons de haute  facture des Stars venus des États-Unis d'Amérique, ainsi 

que  des  chorales  locales  Dansoman Youth Choir,  Adehyemma Sacred Group, Winneba Youth Choir et Jesus and Mary Choir in Achimota. 

Togo Le chœur national engrange

Par Sylvain GAMETI

L’AGENDA DU CHŒUR NATIONAL DU TOGO EST BIEN REMPLI POUR CE DEUXIEME SEMESTRE DE 2013. ENTRE CONCERTS A L’OCCASION DES FESTIVITES MARQUANT LE 40EME ANNIVERSAIRE DE LA TELEVISION NATIONALE TOGOLAISE ET PRESENTATION DU SCENARIO SUR L’HIS‐TOIRE DU TOGO, LE TEMPO S’ACCELERE.

Le Chœur na onal du Togo a procédé à un premier enregistrement du scénario de  l’épopée  in tulée "Sen nelle, que dis‐tu de nuit ?", qui  re-trace l’histoire du Togo depuis la période précoloniale jusqu’à nos jours. Ecrite par Sylvain Game , chef dudit chœur, une première  représenta-on est annoncée pour  le début du mois de novembre prochain, suivie 

probablement d’une tournée na onale.  

Entre  temps,  les  choristes  du  chœur  na onal  du  Togo  font  face  à  un agenda chargé, avec, en plus des presta ons a  l’occasion de rencontres interna onales, la célébra on du 53ème anniversaire de l’indépendance du Togo, le 26 avril dernier, à la place de l’indépendance en présence du chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbe et celle du 14 juillet, fête na-onale française à l’ambassade de France. Le Chœur na onal a, en effet, 

été  reconduit pour  l’exécu on des hymnes na onaux  togolais et  fran-çais, eu égard au succès remporté  l’an dernier à travers une presta on très appréciée 

Maroc Casablanca en fête

Avec Adnane Matrone* CASABLANCA FIGURE DESORMAIS DANS L’AGENDA AFRICAIN DU CHANT CHORAL. AVEC LE FESTIVAL INTERNATIONAL DES EN‐SEMBLES VOCAUX DE CASABLANCA ORGANISE PAR MAROC EN CHŒUR, LA CAPITALE ECONOMIQUE DU MAROC TIENT, ENFIN, UN EVENEMENT DE TAILLE QUI VEUT DEVENIR INCONTOURNABLE.  

Sawt, 1er  fes val  interna onal de chant choral à Casablanca, qui a eu lieu du 18 au 21 Avril 2013, a vu la par cipa on de 7 chœurs marocains venu de tout  le  royaume  et  de  2  chœurs  étrangers  :  un chœur biélorusse et un chœur espagnol. 

L’objec f des organisateurs était de  fêter  le chant choral en  le rendant accessible au plus grand nombre, en  ini ant  le public à ce e discipline, et  en  présentant  une  grande  diversité  de  style  et  d’expressions  ar s-ques. Musique,  fraternité, échange, découverte,  rencontres et ami é 

étaient les maîtres mots de ce e manifesta on. Le  fes val qui a débuté par une soirée d’ouverture, à  laquelle ont pris part tous  les choristes  invités, s’est terminé en apothéose par   un con-cert  de  gala  à  la  Villa  des  arts  de  Casablanca  avec  l’ensemble  des chœurs,  soit environ 200 chanteurs sur scène pour le plus grand plaisir du public. Enfin, tous  les choristes se sont retrouvés autour d’un repas commun,  dernier  instant  d’une  semaine  de  rencontres  musicales  au cours de laquelle de nombreuses ami és se sont forgées. Durant les quatre jours du fes val, les chorales ont offert  une vingtaine de  concerts  dans  la  ville  de  Casablanca,  tous  ouverts  au  public  afin d’assurer un succès populaire à l’évènement.  * Adnane MATRONE Président de l'associa on "Maroc en chœur" Président du Fes val SAWT www.fes val-sawt.com 

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RDC Vox Awards

Le classique s’affirme Par Maxime SELEMANI

LA MUSIQUE CLASSIQUE HERITAGE DE LA CULTURE OCCIDENTALE TEND A DEVENIR UN PATRIMOINE UNIVERSEL, AU POINT DE FAIRE DES EMULES MEME SUR LE CONTINENT AFRICAIN. EN REPUBLIQUE DEMO‐CRATIQUE DU CONGO, ELLE OPERE UNE PERCEE SPECTACULAIRE AVEC COMME TREMPLIN LE CONCOURS VOX AWARDS.   La musique  classique,  c’est  la  classe, C’est  l’affaire  de  l’élite  d’abord…Parce qu’elle adoucit les mœurs … son impact sur le psukê (âme) est plus puissant que la voix parlée.  

D’aucun  la  décrive  comme  l’œuvre  la  plus  sublime  conçue  pour  l’être humain : Elle relève de  la noblesse d’âme; C’est  l’homme dans toute sa grandeur.   

A Kinshasa, et  la RDC ce e musique, considérée comme  l’apanage des chorales, a connu une évolu on constante depuis les années 1980. S’ins-pirant de l’ac on des missions diploma ques étrangères, qui n’hésitaient pas à promouvoir les forma ons musicales lors des manifesta ons diplo-ma ques et autres fes vités culturelles qu’elles organisaient, des précur-seurs se sont mis à explorer les voies et moyens de faire éclore ce besoin latent et de  le sa sfaire. C’était  le point de départ d’une aventure qui a donné naissance à un concept  : Vox awards. Ambi on, promouvoir  les talents africains sur la scène aussi bien locale qu’interna onale. 

Un opéra

pour Kinshasa  

Pour me re en place des forma ons musicales fortes, il fallait passer par la promo on et la forma on des talents individuels qui vont les alimen-ter. D’où  l’accent mis par  les  ini ateurs sur  les voix et  les compétences individuelles.  

Après trois premières édi ons qui ont rencontré un vif succès à travers des scènes aussi pres gieuse que  le Centre Wallonie Bruxelles,  l’Ins tut Français Hall de  la Gombe,    le Centre culturel Boboto et  le Grand Hôtel de Kinshasa,  le  concours  commence  à prendre  son envol  surtout  avec l’appui de l'ambassade d'Allemagne.  

Mais,  les organisateurs ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin ;  ils entendent, aujourd’hui,  franchir un cap  ; Celui de  la reconnaissance  in-terna onale, l’ambi on de décrocher une adhésion à la Fédéra on Inter‐na onale des concours de Musique du Genève. Ni plus, ni moins.  

Or,  peut-on  disposer  d’un  opéra  sans  chanteurs  dotés  des meilleures voix, sans s muler les talents à se perfec onner à travers la compé on pour a eindre l’excellence ? 

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Dans ce e perspec ve, Maxime Selemani et  son équipe ont placé  la barre très haut  :  l’organisa on des Vox Awards est, en effet, calquée sur  les  standards exigés  lors  les concours  interna onaux de musique lyrique  : un  jury  interna onal, et des ateliers animés par des profes-sionnels de la voix.  

Ils entendent ainsi, inscrire la RDC dans le concert des na ons de mu-sique  lyrique  avec, en  ligne de mire,  la mise  sur pied de  l’Opéra de Kinshasa pour faire honneur à toute l’Afrique, à l’instar de celui de Cap Town en Afrique du Sud, sur  les traces de celui d’Egypte, qui n’existe plus depuis des années. 

Un challenge  formidable qui mérite  l’appui des autorités congolaises et  le sou en des mécènes ainsi que du secteur privé  local, quand on connait  les  charges  (transport et prise en  charge des ar stes, valeur des prix et communica on) à ce type d’événement. Parce que soutenir la  promo on  du  facteur  humain,  c’est  inves r  durablement  dans  le patrimoine mondial.   

En quelques mots Vox,  ou voix en la n et awards, trophées en  anglais. La musique classique est considérée à  la fois comme art (talent personnel ou don) et science (à cul ver par la forma on). Vox awards veut cul -ver l’esprit d’excellence, en passant par la promo on et la forma-on des talents  innés et en créant  l’émula on à travers un   con-

cours doté d’un trophée remis aux meilleures voix par un  jury  in-terna onal.  Il offre, ainsi, un espace d’expression aux voix à  tra-vers le chant lyrique, pour promouvoir les talents africains. 

Le concours : La compé on est organisée en 4 catégories : Sopra-no,  Contre-Alto, Mezzo-soprano  et  Contre-ténor,  Ténor,  Basse/Baryton.  Les  candidats  (chanteurs  amateurs  de  na onalité  afri-caine, jusque-là) sont audi onnés par un jury interna onal de spé-cialistes, puis primés à l’issue d’une compé on qui se déroule en trois phases.  

La forma on (Atelier de chant lyrique):  les ateliers de  forma on sont organisés pendant le concours à Kinshasa pour tous les candi-dats, et après  le  concours, en Allemagne, pour  les  lauréats avec des professionnels du chant. 

L’Espace musical : des concerts sont organisés après  le concours à travers Vox Académie qui est un conglomérat de chanteurs ayant par cipé au concours. 

PALMARES 2012-2013 - Jury présidé par le Dr Alexandre Catranis (Grèce) Sandra Tshibangu (Soprano), Francis-Didier Chani (Contre-Ténor), John Baloji (Ténor) et Lionel Mpiana (Basse).

2011-2012 - Jury présidé par le Pr Sabine Blomayer (Allemagne) Grâce Pembele (Soprano), Dina Pembele (Mezzo-soprano), Chiquito Lembe (Ténor) de la RDC et Nado Mokola (Basse) du Congo Brazzaville.

2010-2011 - Jury présidé par le Pr Luigi Mose (Italie) Marithé Mitongo (Soprano), Nick Kabedi (Contre-Alto), et Bill Buatshinyi (Ténor), tous congolais et Michel Ruberango (Basse) du Rwanda.

Le jury apprécie Sur scène, du talent.. … et de l’enthousiasme Sous les yeux d’un jury a en f

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Cameroun

La culture en chansons

Par Hilaire PANKUI

APRES LE RHUMSIKI CHOIR OF GAROUA ET RHUMSIKI CHOIR DE YAOUNDE, L’ASSOCIATION CULTURA CAMEROUN VIENT DE CREER LE RHUMSIKI CHOIR OF BERTOUA.

Basé dans  la  région de  l’Est du Cameroun,  le dernier né des 3  chœurs (crée  le 6 mai 2013) est placé sous  la direc on d’Hilaire Pankui, chef de chœur et par ailleurs, vice-président de  l’Associa on Cultura.  Il compte un effec f d’environ 30 choristes, pour  la plupart des chefs de chœurs, de  diverses  confessions  religieuses.  Considéré  comme  le  plus  grand chœur  de  la  Région,  ce e  forma on  laïque  de  promo on  culturelle, peaufine, à  l’heure actuelle,  la prépara on d’un grand  concert de mu-sique africaine bap sé « Parcours sur le pont de liane 2» prévu au mois de novembre prochain.

L’associa on  Cultura Cameroun,  présidée  par Achille Balo, a été crée  le 15 Aout 2012, avec pour missions, la valorisa on du patrimoine culturel afri-cain,  la  promo on  et  la  diffusion  de  la  culture, d’une part,  l’organisa on et  la réalisa on de mani-festa ons,  exposi ons  fes vals,  concours  à  carac-

tère  culturel  au plan na onal  et  interna onal,  ainsi que  le développe-ment des échanges culturels avec des groupes camerounais et étrangers, d’autre part. Tout un programme. Comme sur un pont de liane ? L’avenir nous le dira. 

Afrique du Sud Un jour pour Mandela ...

TOUS LES PARTICIPANTS AU CINQUIEME FESTIVAL IHLOMBE SE SONT UNIS POUR HONORER LE GRAND « MADIBA » ET SON ENGAGEMENT EN FAVEUR DE LA CONSTRUCTION D’UN MONDE MEILLEUR, A L’OCCASION DE LA CELEBRATION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE NELSON MANDELA.

Le Classical Mouvements , Inc., a organisé des ac vités de sensibilisa on et d'échanges dans le cadre du Fes val annuel sud-africain de chant cho-ral Ihlombe au nom de la réconcilia on entre les races. Ainsi, en souvenir des 27 années de prison de Nelson Mandela chaque par cipant a fait un don de 27 minutes de chant et 67 minutes de sensibilisa on communau-taire en  commémora on de  ses 67  années de  lu e pour  les droits de l'homme. Des  concerts de bienfaisance ont été organisés en  l'honneur de Nelson Mandela, avec des chorales aux Etats-Unis, au Canada, à Trini-dad & Tobago, en Afrique du Sud et en Australie, tandis que des chœurs ont par cipé à des œuvres carita ves, notamment à  la Fonda on Amy Biehl et  dans  un  orphelinat  local. Chacun  de  ces  chœurs  a  fait  le  don d'une chanson et diffusé le message d'espoir.  

Le "Mandela Day", célébré le 18 juillet, a vu le jour en Afrique du Sud en 2009 avant de devenir mondial l'année d’après grâce à l’ONU.

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C’est comment C’est comment ?? Par Ambroise Kua‐Nzambi Toko

Je dis « Musique africaine » ! 

 La musique africaine Berceau de  l’humanité et  terre de  la diversité  culturelle par excellence, l’Afrique n’a plus le droit d’assister impuissante à la disparation de son pa-trimoine artistique, notamment le fond musical, non moins riche, ayant pu se conserver malgré les vicissitudes historiques, les pressions continues et croissantes des cultures « dominantes » ainsi que les diverses transforma-tions dues au brassage humain, culturel et social ayant caractérisé son his-toire.  Les innombrables résidus de chants issus de diverses traditions, véritables vestiges d’une  intense activité artistique, faisant à  l’heure actuelle  l’objet de  plusieurs  études  ethnomusicologiques,  devraient  nous  interpeller  au plus haut niveau. Par rapport aux époques, aux aires géographiques, aux groupes ethniques et aux pratiques religieuses, il ressort que l’art africain a toujours présenté une diversité  immense de modes d’expressions artistiques bien que pos-sédant  en  général  une  logique  créatrice  et  une  esthétique,  qui  lui  est propre. Ainsi, comme on le sait tous, l’expression « Musique africaine » pose d’énormes difficultés tant dans sa description que dans sa définition,  à cause de toute la complexité qu’elle présente. Il faudrait nécessairement se situer dans l’espace et dans le temps pour parler de la musique afri-caine. D’ou toute l’importance de circonscrire le sujet qui exige que l’on tienne compte des singularités propres à chaque source productrice. En l’occurrence, la musique négro-africaine, la musique afro-arabe, la mu-sique afro-américaine, les musiques produites par les africains, les mu-siques interprétées par les africains, la musique ouest-africaine, la mu-sique congolaise, la musique sud-africaine, la musique des bantous, des zoulous, etc..,   sont, donc, autant d’exemples des  « Musiques d’Afrique »,   

Les musiques d’Afrique L’Afrique  est  le  continent  de  la  diversité  linguistique,  culturelle  et  reli-gieuse. Outre ses 2011  langues, ses milliers de  tribus, elle constitue  l’un des grands carrefours des religions au monde, y compris les innombrables sectes qui, au jour le jour, ne cessent d’y proliférer. On  se  rappellera que  le continent africain a aussi été  le  lieu de  conver-gence d’un  grand nombre de  courants  coloniaux  et postcoloniaux, des-quels il a subi, très souvent de façon unilatérale et passive, des influences culturelles et diverses. En  termes  de  religion,  de  langue,  d’architecture,  de  culture  et  d’art, l’Afrique moderne,  surtout « chorale », a donc plus  importé qu’exporté. Ce qui  justifie en majeure partie,  les multiples  tendances et expressions actuelles des musiques d’Afrique. on citera entre autres :  • Les musiques urbaines (modernes), qui sont celles jouées dans les villes, les grandes métropoles. Très séduites par la modernité, elles résultent de l’interaction quotidienne et  incessante des  formes, des genres et styles tant importés que locaux. Elles dominent la scène musicale ;  

• La musique tradi‐moderne, qui est celle qui s’inspire de la musique tradi-tionnelle et qui y associe les instruments modernes ;  

• La musique folklorique, qui est  le  fruit du métissage entre  la musique traditionnelle et celle qui est importée. Elle est issue du folklore ;  

• La musique traditionnelle pure, qui est celle  liée aux traditions. Elle se réfère à une aire géographique, à une peuplade et, est dénuée au maxi-mum de toute influence extérieure ou moderne ;  

• La musique ethnique, qui est propre à une ethnie donnée ;  

• La musique populaire, dont le répertoire est commun, accessible à tous. 

A SUIVRE  

Hilaire Pankui

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FORMATION < 

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Maroc

La chansons française revisitée

Par Christian PARIOT

 

LA CHANSON FRANÇAISE ETAIT AU CŒUR DE LA SESSION DE FORMA‐TION DESTINEE AUX ENSEIGNANTS MAROCAINS ORGANISE PAR L’INSTI‐TUT FRANÇAIS DE FES, EN PARTENARIAT AVEC NEEMRANA FRANCE ET A COEUR JOIE INTERNATIONAL.           Animé par Chris an Pariot, docteur en musicologie,  instructeur, ce stage a réuni une quarante de professeurs de musique et de français venus des  ly-cées, des écoles primaires ou des maternelles du public  comme du privé. Trois jours durant, ils sont retrouvés, pour aborder les problèmes de l'u lisa-on pédagogique de  la  chanson  française en  classe, mais  aussi et  surtout 

pour s'y adonner vocalement. Culture vocale et pose de voix pour une meil-leure maîtrise  et  interpréta on de  chansons de  Fugain, Goldman, Higelin, Cabrel ou encore Indochine  cons tuaient  le menu quo dien de nos ensei-gnants vite gagnés par le virus !  Ce e  première  session  a  été  très  prome euse  et  riche  d'enseignements. L'adhésion des professeurs a été immédiate et spontanée; tous se sont livrés sans retenue, n'hésitant pas à chanter seuls devant leurs collègues. Au final, une chorale a réuni tout ce beau monde pour un pe t concert très apprécié.  Sur un plan plus technique,  l'enseignement des techniques d'appren ssage de chansons a mis au jour un problème de percep on de la structure mélo-dique, de ses ar cula ons et de sa ponctua on, telles qu'elles sont dévelop-pées dans notre tradi on musicale occidentale. La chanson arabe, qui relève d'une  écriture  modale  différente,  met  moins  en  valeur  l'alternance  des ponctua ons  caden elles  suspensives  ou  conclusives,  fortement  ancrées dans le système tonal.  

    Francophonie,  et diversité culturelle Sur un autre plan,  la qualité mélodique de  la chanson arabe, dû au mono-pôle exclusif de la monodie sur le mode d'organisa on du discours musical, entraîne une ap tude à enrichir spontanément le chant de mélismes et d'or-nements. Cela a été illustré avec bonheur par une adapta on marocaine du célèbre chant occitan Se canto qui  s'est  transformée en une appropria on culturelle des plus réussies. Enfin, l'interpréta on de différentes chansons françaises a mis en exergue la vocalité marocaine qui est, par exemple chez les femmes, très marquée dans le grave avec un emploi quasi exclusif du registre de poitrine. La sensibilisa-on aux différents registres vocaux ainsi que l'éduca on à la voix de tête ont 

été engagées. De même, l'aspect souvent forcé et strident des voix a été en-richi  par un  travail  sur  les  nuances  douces.  Fait  remarquable,  la  présence d'enseignants masculins, qui se sont, eux aussi, donné à  fond ! Après ce e entrée  joyeuse et  fes ve du chant dans  les salles de cours marocaines, ga-geons que ce e forma on ne restera pas sans suite et que, bientôt, d'autres stages seront proposés à nos enseignants.  En s'engageant dans des projets aussi  inédits,  A Coeur Joie Interna onal se met au service de la promo on de la francophonie, carrefour de la diversité culturelle et un des plus beaux fleurons de la culture française, qui pourrait se transformer très vite en atout majeur par les possibilités pédagogiques et éduca ves qu'il recèle.

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Sénégal

Pari sur la qualité Par Lucien MENDY

 

LA FORMATION DES ACTEURS RESTE UNE PREOCCUPATION MAJEURE POUR LA FEDERATION A CŒUR JOIE SENEGAL. AVEC L’APPUI DU CON‐SEIL FORMATION D’ACJ INTERNATIONAL, ELLE VIENT D’OUVRIR, A DA‐KAR, UN CYCLE DE 3 ANS. AU BOUT, UN DIPLÔME EN PERSPECTIVE.

ACJ  International  renforce  ses  bases  en Afrique.  C’est  le  sens  qu’il  faut donner à la mission effectuée par son président, Thierry Thiébaut, à Dakar, du 22 au 25  juin dernier. Accompagné pour  la circonstance de Christian Pariot, docteur en musicologie, chef de chœur et instructeur, membre du Conseil de  formation,  il a animé une  session de  formation en  technique vocale et direction de  chœur. 40  choristes et 20  chefs de  chœurs,  issus d’une dizaine de chorales, ont pris part à ces ateliers initiés par la fédéra-tion ACJ locale dans le cadre de son  plan développement 2013-2014. Ob-jectif, la délivrance d’un diplôme d’habilitation à la direction, reconnu par les autorités compétentes, au bout d’un cycle s’étalant sur 3 années, avec 6 sessions d’une durée de 5 cinq jours, chacune. 

Le lieu choisi était rempli de symboles : la salle Julien Jouga, de la paroisse St Joseph de Médina, du nom du célèbre chef de chœur sénégalais (1931-2001), l’un des premiers africains à intégrer les hautes instances d’ACJ in-ternational. Un bel hommage  rendu par la jeunesse à cet aîné, composi-teur hors pair  ! Avec Thierry Thiébaut,  les choristes  stagiaires du chœur pilote de  la Chorale St Pierre Julien Eymard,  renforcés par d’autres  cho-ristes de  la fédération (Joie divine, Choiceb, African Voice, etc), ont pu se familiariser avec  les rudiments de  la technique vocale (respiration, place-ment de la voix, résonnance, posture, etc.), avec un enthousiasme et une attention  soutenue, en s’exerçant sur un  répertoire  inédit  (Mon amant de St Jean, Nkosi sikelel’i Africa, Gaude mater Polonia, King Jesus is listening).   

    Former par    l’ autonomisation Le concert de restitution organisé à la fin du stage a donné un aperçu des progrès réalisés par les stagiaires choristes, mais aussi, chefs de chœur.  

Ces derniers, répartis en trois niveaux  (découverte,  initiation, perfection-nement) ont pris la vraie mesure du métier de chef de chœur à travers les enseignements  dispensés. De  l’histoire  de  la musique  à  la  gestique,  en passant par la stylistique et l’analyse de partitions, un palier a été franchi au plan technique, avec de belles promesses, à la satisfaction de l’instruc-teur, Christian Pariot. De  cette pépinière devrait émerger  les  futurs  ins-tructrices (eh oui!) et instructeurs locaux pour démultiplier la formation.  

Cet atelier a permis d’identifier des risques d’acculturation dans l’harmoni-sation des pièces du répertoire  local, relevant surtout de  la musique mo-dale. Un nouveau chantier pour les compositeurs et chefs.  

En plaçant le volet formation au rang de priorité et tout travaillant à popu-lariser davantage le chant choral, ACJ Sénégal tente un pari osé. : installer une musique chorale de qualité et ce, dans tous les milieux. 

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Photo de famille à l’issue du stage

Page 12: Musique chorale et durabilitéaccm-camc.org/wp-content/uploads/2018/06/02TUIMBEjuin2013.pdf · primaire, la chorale d’enfants de l’école à Durban et plus tard à Hlabisa, Khumalo

 

SOWETO GOSPEL CHOIR (AF.SUD)

 FORME DE CHANTEURS ISSUS DE CHŒURS D’EGLISES DE SOWETO (SOUTH WESTERN TOWNSHIP), SYMBOLE DE LA LUTTE CONTRE L’APARTHEID, ET DE SES ENVIRONS, LE SOWETO GOSPEL CHOIR A VU LE JOUR EN NOVEMBRE 2002, AVEC POUR PARRAIN, L'ANCIEN ARCHEVEQUE DESMOND TUTU, NOBEL DE LA PAIX EN 1984.

Sous la baguette de Beverly Bryer, le Soweto Gospel Choir a conquis les cœurs, à partir d’un  répertoire  irrésistible mêlant chants  typiquement sud-africains, et musiques du monde entier (standards de gospel songs, soul, reggae, pop et hymnes religieux) exécuté a capella ou accompagné par ses 4 musiciens.  Soweto Gospel Choir excelle dans la mise en scène. Ses spectacles associent chatoiement des couleurs des costumes et cho-régraphies,  qui  transmettent  l'énergie  fascinante  des  danses  zoulou, comme  le maskandi ou  le tonique mbaqanga, rendus célèbres par  les groupes Mahotella Queens, Ladysmith Black Mambazo ou Johnny Clegg, de renommée mondiale. D’une expressivité touchante, le chœur, appré-cié pour la profondeur et la perfection des voix,  arrive à restituer, avec une rare maîtrise, l’art vocal authentique sud-africain. 

PORTRAIT < 

TUIMBE N°2/Juillet 2013 

 

Ces artistes, d’une étonnante polyvalence sur scène, sont capables de pas-ser  de  l’exaltation  la  plus  profonde,  lors  de  l’exécution  des  pièces  reli-gieuses, à des mimiques dignes des comédiens  les plus drôles ou  repro-duire sur scène des pas de gumboot  (danses guerrières) voire de break‐dance. 

Composé d’une trentaine de chanteurs, Soweto Gospel Choir se produit à travers  le monde,  se  construisant  très  vite une  réputation planétaire,  à travers près de 30 pays parcourus en bientôt 11 ans d’existence. A la clé, des  collaborations  avec  des  pointures mondiales,  telles  que  Bono (U2), Peter Gabriel, Annie Lenox, Diana Ross, Cat Stevens ou encore Johnny Clegg ; Mais, surtout, avec des enregistrements couronnés par des succès  internationaux (deux prix Grammy), dont le troisième album African Spirit récompensé par un Grammy Award dans la catégorie «Meilleur album de musique du monde traditionnelle». 

Grace à sa propre  fondation,  le Nkosi's Haven Vukani, créée en 2004,  le Soweto Gospel Choir soutient la cause des enfants sud-africains orphelins du  SIDA.  Il  a  d’ailleurs  participé,  à  ce  titre,  au  premier  concert  46664 (numéro matricule de Nelson Mandela lorsqu'il était en prison), en 2003, en faveur de la lutte contre le SIDA ; Prouvant, encore une fois, que la joie de vivre que procure et véhicule  la musique chorale peut se transformer en un levier puissant dans la lutte pour la résilience des peuples face aux 

Chers amis, Vous êtes une fédéra on na onale de chorales, une associa on de chefs de chœur africain ? Votre structure regorge de jeunes choristes talentueux et imbus des valeurs de l’intégra on africaine et de la diversité culturelle ? Le Chœur Africain des Jeunes, avec l’appui de la Fédéra on Interna onale pour la Musique Chorale et A Cœur Joie Interna onal et en collabora on avec des fédéra ons de chorales du con nent, endra son 2ème camp annuel d’été du 10 au 20 août 2013, à Cotonou (Bénin). Les candidatures sont ouvertes pour les pays intéressés. 1.  Solliciter l’agrément du Comité de pilotage pour être désigné en tant que représentant na onal du CAJ ; 2. Recueillir les candidatures par le biais du formulaire de candidature au Chœur Africain de Jeunes. 3.  Organiser, avec un jury na onal, la sélec on dans votre pays et transme re les délibéra ons du jury de sélec on au CAJ 

 

Qui peut par ciper ? Tout choriste âgé de 16 ans au moins et de 26 ans au plus à la date du 1er août 2013, et retenu à l’issue d’une sélec on placée sous la supervision du représentant officiel du CAJ dans le pays de résidence. A raison de Six (6) au maximum par pays, dont un (1) au moins de chaque pupitre (Soprano, alto, ténor, basse).  

Comment par ciper ? 1) Remplir la fiche de candidature dûment renseignée et signée du candidat et de ses parents pour les mineurs 2) Une recommanda on du chef de chœur, d’un enseignant, ou d’un supérieur hiérarchique (pour les travailleurs), a estant la bonne moralité du candidat 3)  Fournir un cer ficat médical a estant la bonne santé du candidat  

Après la sélec on défini ve, ce dossier sera complété des documents suivants : 1)  Une photocopie du passeport ou de la carte na onale d’iden té du candidat 2)  Une a esta on d’assurance de voyage couvrant les maladies du candidat pour la durée du camp  3)  Une cession des droits à l’image et à la diffusion au bénéfice du CAJ 

 

Contact : Email : [email protected] ‐ Plus d’informa on sur : www.africanyouthchoir.org NB : Les frais de séjour à Cotonou (hébergement, restaura on, transport local) sont en èrement pris en charge pendant la durée du camp.   

Pays inscrits : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, RDC, Sénégal, Togo,

2ème CAMP D’ÉTÉ 2ème CAMP D’ÉTÉ 2ème CAMP D’ÉTÉ CHŒUR AFRICAIN DES JEUNESCHŒUR AFRICAIN DES JEUNESCHŒUR AFRICAIN DES JEUNES

COTONOUCOTONOUCOTONOU 101010---20 AOUT 201320 AOUT 201320 AOUT 2013