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MUSIQUES - Bordeaux JMLC · 2018. 8. 10. · 2 66% 3 60 millions 4 Chansons/var. française & var. inter/R&B 5 81 6 46 7 29 000 8 réponses Jazz/musiques improvisées Le rapport du

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  • 2 3

    Vous avez dit musiques actuelles ? Les musiques actuelles : quelle histoire ! Jouons ensemble ! De l’écoute à l’instrument : quel apprentissage des musiques actuelles ? Où s’initier et se perfectionner aux musiques actuelles en Aquitaine ? Entre passion et précarité : le difficile parcours d’artiste Quelles activités liées à la création dans les musiques actuelles ? Chute des ventes de cd, téléchargement légal ou illégal, nouvelles technologies… Comment les opérateurs en région s’adaptent-ils à ces évolutions ? L’organisation de concerts et tournées soumise à une concurrence accrue ? Quels sont les scènes et lieux de diffusion des musiques actuelles en Aquitaine ? L’Aquitaine terre de festivals de musiques actuelles ? Les musiques actuelles, supports d’innovations ? Quelles dynamiques entre les musiques actuelles et la scène des territoires aquitains ? Quelles politiques publiques en faveur des musiques actuelles ? En quoi consiste le plan régional d’initiatives, d’innovations et de soutien en faveur des musiques actuelles en Aquitaine (prisma) proposé par le CESR d’Aquitaine ? Un texte... en musique Compilation AmA 1 Compilation AmA 2

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  • 4 5

    Cette désignation a donc coïncidé avec l’apparition, dans le champ de la politique publique culturelle, de tout un ensemble de pratiques jusqu’alors délaissées. Une impulsion décisive fut donnée en 1982 par le Ministère de la Culture, marquée notamment par la création de la Fête de la Musique. Cette reconnaissance officielle survenait après une décennie d’expériences (sinon d’expérimentations) locales. Elle a marqué aussi une rupture, parfois considérée comme une véritable « transgression » voire « régression », dans l’approche même de la politique publique en

    matière culturelle.

    « La formule musiques actuelles est employée par les pouvoirs publics pour qualifier leurs politiques en faveur d’un certain nombre de genres musicaux. Ceux qui écoutent du rock, du jazz, du reggae, de l’électro ou du rap ignorent ce vocable qui désigne des musiques dont les héritages sont parfois plus que centenaires et en perpétuel mouvement».

    L’expression « musiques actuelles », apparue il y a une trentaine d’années

    dans le jargon des institutionnels de la culture, a été créée pour désigner

    le cadre de l’intervention publique dans un champ culturel défini par

    défaut. Ainsi, sont qualifiées de « musiques actuelles » toutes les formes

    d’expressions musicales à l’exception de la musique classique et de la

    musique contemporaine. On y retrouve ainsi :

    - la chanson ou la variété, depuis les caf’conc’ de la fin du 19e

    siècle aux jeunes voix d’aujourd’hui en passant par les grands

    du 20e siècle (Edith Piaf, Yves Montand, Léo Ferré, Georges

    Brassens, Jacques Brel…)

    - le jazz et les musiques improvisées, déjà plus que centenaires,

    héritées de la culture afro-américaine et matrices de tout un

    ensemble de genres musicaux plus contemporains

    - les musiques traditionnelles issues de toutes les régions de

    France et musiques du monde, de traditions orales sans cesse

    revisitées et objets de nombreux métissages

    - les musiques amplifiées qui recouvrent notamment le rock et

    ses dérivés, les musiques électroniques, le hip-hop, fortement

    influencées par les cultures anglo-américaines.

    VOUS AVEZ DITMUSIQUES ACTUELLES ?

  • 6 7

    nouvelles voies de transport (fluviales et ferrées), elles se sont peu à peu

    diffusées dans les grandes villes, favorisées à la fois par le développement

    des nouveaux médias de radiodiffusion et l’apparition des premières mai-

    sons de disque et d’agents artistiques. À la fin des années 1930, alors

    que le boogie-woogie surgit de la confluence du blues et de la country,

    la guitare électrique fait son apparition dans les formations de jazz. Les

    innovations artistiques et techniques marquent les débuts des musiques

    électro-amplifiées. Ces évolutions vont alimenter des métissages et un

    vaste courant de création avec la naissance du be-bop, du rhythm and

    blues puis du rock’n’roll…

    Les musiques « actuelles » trouvent leur origine dès la fin du 19e siècle,

    notamment dans les régions rurales des Etats-Unis. Elles se sont aussi

    nourries de l’influence de musiques populaires traditionnelles importées

    du continent européen ou bien encore des Caraïbes. Le negro-spiritual,

    à l’origine du gospel et du blues, est apparu chez les esclaves noirs aux

    Etats-Unis dès le 17e siècle. La fusion du blues et d’autres musiques po-

    pulaires ou traditionnelles marquera au début du 20e siècle la naissance

    du jazz mais aussi, au même moment, de la musique country (métissage

    de blues et de musique « folk »). À l’origine, ces musiques étaient jouées

    pour être dansées lors de rencontres ou fêtes locales. Empruntant les

    LES MUSIQUESACTUELLES :QUELLEHISTOIRE !

  • 8 9

    / / L e s a n n é e s f o l l e s

    Ces nouveaux « sons » venus des Etats-Unis vont se répandre en Europe dans

    les années 40 par la présence des troupes américaines durant la Seconde

    guerre mondiale, mais aussi et surtout par la radio, le cinéma, les disquaires

    et les cafés, avec notamment l’apparition des juke-box. L’arrivée du disque

    45 tours et la vulgarisation des transistors popularisent ces musiques dans

    les années 1950, alors que s’affirment dix ans plus tard de nouveaux styles

    musicaux avec l’apparition de la soul (Ray Charles) et de la funk music (James

    Brown). La musique rock se renouvelle grâce à des groupes anglais devenus

    légendaires (Beatles, Rolling Stones…). La pratique musicale explose chez

    les jeunes générations, notamment par l’éclosion fulgurante de groupes

    à guitares électriques. Le contexte socio-économique change au cours

    des années 1970. Des rassemblements musicaux vont marquer les esprits,

    dont Woodstock (450 000 spectateurs) et Amougie (80 000 spectateurs) en

    1969 et l’Ile de Wight (600 000 spectateurs) un an plus tard. L’émergence

    de nouveaux styles musicaux, avec une tendance plus froide, plus sombre,

    d’acier (métal, heavy métal, punk) donne une résonance particulière à

    cette évolution. C’est aussi à cette période qu’apparaît le « 33 tours ». Alors

    que la musique disco rencontre le succès populaire, une nouvelle culture

    urbaine revendicative émerge dans le ghetto du Bronx new-yorkais : le hip-

    hop. Celui-ci a exercé une influence importante, notamment sur les styles

    musicaux apparus durant les années suivantes (R&B, drum’n’bass, jazz-rap,

    miami bass, trip hop, électro, ragga…).

    / / L e s t e m p s m o d e r n e s

    Les années 1980 voient se déployer les nouveaux courants musicaux

    (Techno, Electro, House…) combinant sonorités électroniques et ampli-

    fication des basses. Ces nouveaux courants musicaux bénéficient des in-

    novations technologiques (CD et vidéos puis supports numériques tels

    que le lecteur MP3, l’iPod…). La culture rock connaît aussi un renouveau,

    (post-punk, new wave, no wave, darkwave, math-rock, trash métal). Ce

    mouvement se confirme dans les années récentes (trance, ghetto house,

    progressive house, UK garage, trip hop, dirty south, crunk, shoegazing,

    jungle, grunge, britpop). Les innovations artistiques des années 2000 fa-

    vorisent l’éclosion de nouveaux styles ou l’adaptation de courants plus

    anciens (glitch-hop, nu disco, grime, cumbia digitale, kwaito…).

    En perpétuelle mouvance, de nouvelles musiques actuelles émergent à

    l’orée de ces années 2010, prélude aux musiques actuelles… de demain !

    A retenirDes caractéristiques fortes

    Les musiques actuelles reflètent aussi les évolutions technologiques

    du 20e et du 21e siècle, de l’électrification à l’avènement de nouveaux

    médias (radio, télévision, internet), où leur présence y est beaucoup

    plus massive et systématique que les autres genres musicaux.

    Les musiques actuelles se distinguent également par une tradition

    de transmission orale, notamment dans les écoles de rock, alors que

    l’écrit et les partitions constituent l’héritage de la musique classique

    ou contemporaine.

    Les musiques actuelles se distinguent enfin par leur ancrage social,

    avec une forte représentation d’expressions et d’opinions, souvent

    contestataires et anti-conformistes, inscrivant l’acte artistique dans

    un mouvement en prise et en réaction à certains faits de société. Là

    où la musique classique, qui fut à l’origine de la musique sacrée, reste

    marquée par une certaine distance ou réserve entre artistes et publics,

    les musiques actuelles offrent une relation plus fusionnelle.

    Le saviez-vous ?La popularité croissante des musiques actuelles dans le grand public

    s’explique en grande partie par la multiplication des genres et leur dif-

    fusion généralisée par la presse et les médias, conjuguée au marketing

    des industries du disque. Le foisonnement des innovations technolo-

    giques a modifié et vulgarisé l’accès à la pratique musicale. Au début

    des années 80, des propos officiels annonçaient le chiffre de 25 000

    groupes de musiques actuelles en France, dont 90 % d’amateurs. Sur

    le seul périmètre de l’agglomération bordelaise, certains témoins évo-

    quent la présence de 1 000 à 1 500 groupes de musiques actuelles.

  • 10 11

    JOUONS ENSEMBLE !

    1 : Selon une enquête TNS Sofres de 2005 commanditée par la SACEM sur le rapport des Français à la musique

    2 : Chiffre extrait d’enquêtes réalisées par le département des études, de la Prospective et des statistiques

    du Ministère de la culture et de la Communication

    3 : Source DEPS, 2008

    4 : Il existe une fédération nationale des radios rock, la Férarock, dont Radio103 en Aquitaine (Périgueux)

    5 : Avec 385 représentations dont une centaine gratuite environ (source : centre national des variétés pour l’année 2008)

    1 75% 2 66% 3 60 millions 4 Chansons/var. française & var. inter/R&B 5 81 6 46 7 29 000 8 Jazz/musiques improvisées

    po

    nse

    s

    Le rapport du CESR sur les musiques actuelles recense des centaines et des

    centaines de données chiffrées passionnantes - et souvent étonnantes - sur

    les pratiques musicales des Français et des Aquitains. Nous vous proposons

    d’en retenir certaines sous la forme d’un quiz, façon ludique de tester votre

    connaissance sur le sujet. Attention aux couacs !

    Quel est environ le pourcentage de Français qui se disent « accrocs »

    à la musique ? 1

    y 25 % y 50% y 75 % y 100 %

    Combien de Français de plus de 15 ans, en pourcentage, écoutent de

    la musique tous les jours ou presque ? 2

    y 33 % y 44% y 55% y 66 %

    Combien de CD les français ont-ils acheté en 2009  ? 3

    y 130 millions y 100 millions y 60 millions y 40 millions

    Quels sont les deux genres musicaux les plus écoutés des Français

    de 15 ans et plus ? 3

    y Chansons / variété française & Rock / pop y Rock / pop & Hip-Hop y Chansons / variété française & variétés internationales / Rn’B

    Combien de radios sont autorisées à émettre en mode analogique en

    Aquitaine, dont près de 50 % de radios associatives ?4

    y 43 y 81 y 174 y 289

    Sur les 97 % des jeunes aquitains équipés d’un téléphone portable,

    combien utilisent leur mobile pour écouter de la musique ?

    y 10 % y 22 % y 34 % y 46%

    Combien de représentations de variétés et de musiques actuelles

    ont été enregistrées en France en 2008 ?

    y 15 000 y 29 000 y 50 000

    Quel est le genre musical qui donne lieu au plus grand nombre de

    représentations en Aquitaine5 ?

    y Jazz/musiques improvisées y Pop-rock et assimilés y Chanson y Rap/hip-Hop/reggae

    A retenirAchats d’œuvres musicales : l’éclectisme aquitain

    Si l’on ne dispose pas de données consolidées à l’échelle régionale sur

    le type de musique acheté en Aquitaine, les informations recueillies

    auprès de certains distributeurs indiquent une sur-représentation du

    rock français et indépendant, du reggae, du rap français, de la mu-

    sique électronique, de la musique africaine, du jazz et de la musique

    régionale (Basque-Béarn). Ce constat s’explique par le dynamisme

    local en matière de découverte d’artistes, l’activité des lieux de

    diffusion, d’associations et de festivals.

  • 12 13

    Une question d’approche et de culture

    Faites de la musique !

    L’annuaire officiel de la musique

    2010 publié par l’IRMA recense

    un peu plus de 400 structures

    de formation musicale au plan

    national dont une partie des

    Conservatoires à rayonnement

    régional et de ceux à rayonnement

    départemental, auxquels

    s’ajoutent plus de 260 autres

    structures (écoles municipales

    et associatives). Au-delà de la

    distinction structurelle des

    établissements d’enseignement, se

    greffe une distinction de nature

    pédagogique, sinon culturelle,

    propre à l’apprentissage des

    musiques actuelles : celle du

    mode de transmission, lequel

    alimente quelques débats. Face à

    la transmission liée à une culture

    écrite (partition/solfège), encore

    largement privilégiée dans les

    conservatoires de musique, les

    « rock schools » opposent un

    mode d’apprentissage direct de

    la pratique instrumentale et en

    groupe, plus en phase avec la

    demande spontanée envers les

    musiques actuelles.

    « Le parcours vers la scène et vers une éventuelle notoriété dépend aucunement de la possession d’un quelconque diplôme »

    On observe une forte demande

    sociale de pratique musicale

    autour des musiques actuelles

    peu prise en compte et peu

    adaptée dans les structures

    d’enseignement musical

    classiques, pourtant largement

    financées sur fonds publics. A

    l’inverse, on recense des réponses

    mieux adaptées à la demande

    sociale par d’autres établissements

    et répondant tout autant à un

    intérêt de portée générale mais

    peu soutenue, dont l’accès à

    un plus large public est limité

    pour raisons économiques. Ce

    constat, qui n’est pas réductible

    au seul objet de la formation,

    soulève de fait la question du

    déséquilibre de l’intervention

    publique au regard de la réponse

    apportée à la demande sociale de

    pratique et d’apprentissage des

    musiques actuelles. Ainsi, tous

    les aquitains ne bénéficient pas

    des mêmes conditions d’accès à

    cet apprentissage musical, pour

    des raisons d’éloignement ou

    économiques.

    DE L’ÉCOUTE à L’INSTRUMENT :QUEL APPRENTISSAGEDES MUSIQUES ACTUELLES ?

    L’analyse des pratiques liées aux

    musiques actuelles inclut, outre

    l’écoute à partir de différents

    supports ou à l’occasion de

    sorties, la pratique instrumentale

    individuelle ou en groupe.

    Elle concerne également les

    différents modes d’apprentissage

    et de transmission de la pratique

    musicale ou instrumentale

    au regard des spécificités des

    musiques actuelles. Si l’on

    considère le nombre de personnes

    qui ont joué d’un instrument

    de musique au cours des douze

    derniers mois, cela concernerait

    1,27 million de jeunes de 15 à 19

    ans et plus de 990 000 jeunes de

    20 à 24 ans. Au total, ce seraient

    environ 6,4 millions de français de

    15 ans et plus qui déclarent avoir

    joué d’un instrument au cours

    de l’année écoulée (d’après les

    résultats de l’enquête du DEPS),

    dont un tiers de 15 à 25 ans. Il

    faut en outre considérer que les

    écoles de musique accueillent des

    enfants dès l’âge de 5 ans (environ

    45 % à 50 % de moins de 12 ans),

    population non prise en compte

    dans cette enquête.

    « Au total, ce seraient environ 6,4 millions de français de 15 ans et plus qui déclarent avoir joué d’un instrument au cours de l’année écoulée »

    Une demande importante difficile à satisfaire

    « L’apprentissage de ces musiques et les pratiques collectives qui leur sont associées favorisent les processus de construction de la personnalité».

  • 14 15

    d’élèves) dans le champ des musiques rock, sous forme de cours individuels

    (chant, guitare, basse, batterie, percussions, flûte, saxophones…) et

    collectifs (une trentaine d’ensembles funk, blues, métal, rock, pop, jazz,

    manouche, vocal…). Le CIAM, qui développe parallèlement un important

    volet de formation professionnelle, mobilise une trentaine d’enseignants.

    L’Institut Régional d’Expression Musicale (IREM, Bordeaux) dispense

    également des cours particuliers (guitare, basse, piano, batterie, chant,

    saxophone, DJ, musique assistée par ordinateur…) et des formules en

    ateliers (par genres musicaux, hip-hop et jazz notamment) à près de 250

    élèves (pour la plupart issus de l’agglomération, dont 24 en formation

    professionnelle).

    Le cabinet musical du Docteur Larsène (« école des musiques électriques »)

    implanté à Bègles depuis 1991, avant tout local de répétition, propose

    également des cours d’instruments (batterie, guitare, basse, percussions,

    chant, clavier, saxophone, MAO…) et de hip-hop, également basés sur le

    jeu de groupe, pour 150 à 200 usagers et intervient également en milieu

    scolaire (collèges et lycées).

    A Blanquefort, l’ABC co-anime avec l’école municipale de musique

    et de danse des actions de formation aux musiques amplifiées. Cette

    association accueille près de 90 élèves (ateliers guitare, basse, hip-hop…).

    Depuis le début des années 1990, cette Maison des Jeunes et de la Culture

    a pris en compte la demande aussi bien en matière d’apprentissage que de

    répétition (une vingtaine de groupes) et de diffusion.

    A Libourne, l’association Rythm & Groove propose un enseignement en

    batterie, guitare, basse et percussions (+ éveil musical). Elle accueille

    environ 200 élèves.

    Où S’INITIERET SE PERfECTIONNERAUx MUSIQUES ACTUELLES EN AQUITAINE ?

    En Aquitaine, deux conservatoires (CRR Bordeaux, CRD Landes)

    proposent des cursus d’apprentissage en musiques actuelles, avec une

    offre de parcours diplômant. Parallèlement, au moins une vingtaine de

    structures associatives, de type « rock school » ou assimilée, dispense des

    formations à la pratique instrumentale et de groupe.

    Une offre d’apprentissage diversifiée

    / / G i r o n d e

    La Rock School Barbey à Bordeaux a été un des rares lieux en France à

    proposer dès 1988 l’apprentissage des musiques actuelles. A l’origine, cela

    n’allait pas sans susciter quelque méfiance, certains parents assimilant la

    culture rock à des formes de déviance (rock=drogue). Les craintes initiales

    se sont estompées depuis. Aujourd’hui, l’établissement accueille 400

    élèves dès l’âge de 6 ans, dont un quart d’enfants, une moitié d’adolescents

    (12-18 ans) et jusqu’aux plus âgés. Elle fonctionne à plein temps, étant

    amenée chaque année à refuser des inscriptions (150 à 200). Elle propose

    un apprentissage de plusieurs instruments (guitare, batterie, basse, chant,

    clavier, saxophone, percussions, deejaying).

    L’association AREMA-Rock et Chanson (Talence, Gironde), créée il y a 25

    ans, a développé une activité de formation aux musiques actuelles (chant,

    guitare, basse, batterie, clavier) qui mobilise actuellement 7 enseignants.

    Cette école accueille 280 élèves et propose un apprentissage qui privilégie

    la pratique collective, notamment sous forme d’ateliers mêlant des élèves

    de plusieurs niveaux et d’âges différents.

    La rock school Rock’in Buch de La Teste est une antenne de la Rock

    school de Bordeaux. Elle propose un apprentissage de la batterie, de la

    guitare, de la basse et du chant, dispensé par 4 professeurs, complété par

    des formules d’accès à des ateliers. Cette école a enregistré une forte

    progression du nombre d’élèves, signe d’une demande sociale importante

    sur ce territoire.

    Le Centre d’Information et d’Activités Musicales (CIAM, Bordeaux) propose

    un éventail de formations pour amateurs dès l’âge de 7 ans (une centaine

  • 16 17

    / / L o t - e t - G a r o n n e

    L’Association pour le Développement de l’Expression Musicale (ADEM) d’Agen,

    intégrée au Florida, scène labellisée de musiques actuelles, accueille

    environ 200 élèves en apprentissage musical chaque année. Le projet

    pédagogique retenu vise à favoriser le jeu collectif et propose des formules

    d’ateliers. A Astaffort, l’association « Voix du Sud » propose des stages de

    formations dans le registre de la chanson française pour de jeunes artistes.

    L’ACMA située au Mas d’Agenais reçoit une cinquantaine d’élèves pour

    l’apprentissage en musiques actuelles (batterie, clavier, guitare, basse).

    Cette association, qui existe depuis une vingtaine d’années, travaille

    actuellement à un projet plus ambitieux non limité au seul volet de

    l’enseignement mais intégrant tout un volet d’accompagnement. A noter

    que le conservatoire municipal de musique et de danse de Marmande propose

    depuis peu des cours instrumentaux en musiques actuelles et jazz.

    / / P y r é n é e s - A t l a n t i q u e s

    L’espace de formation et d’enseignement musical de l’association Lanetik

    Egina d’Hendaye propose des formations individuelles ou collectives (dont

    ateliers) dispensées par une douzaine de professeurs pour 150 élèves. A

    Biarritz, la scène de l’Atabal a mis en place depuis 3 ans une école « rock »

    (cours de guitare, basse, batterie, chant, clavier), dont une classe d’éveil

    musical (pour les 5-10 ans) accueillant 150 élèves. L’association l’Ampli

    à Pau-Billère, qui gère principalement un lieu de diffusion, envisage de

    développer un département d’enseignement musical dans l’hypothèse

    de poursuite de réhabilitation du site des anciens abattoirs. D’autres

    associations locales (ex : L’Agora) proposent des formules d’apprentissage

    musical individuel ou collectif.

    / / L e s L a n d e s

    Le Conservatoire de musique des Landes est l’établissement le plus résolument

    engagé dans la voie classique d’enseignement de la pratique des musiques

    actuelles amplifiées. Il accueille un peu plus de 2 000 élèves au total, dont

    10 % fréquentant les cours théoriques et pratiques consacrés aux musiques

    actuelles (140 adolescents et 60 adultes). Il mobilise 18 professeurs

    auxquels s’ajoutent des enseignants contractuels ou vacataires. À l’issue

    des formations, la plupart des élèves se dirigent vers la pratique amateur

    et, pour certains, professionnelle. Le Conservatoire des Landes travaille

    en étroite relation avec d’autres structures impliquées dans les musiques

    actuelles sur le territoire. Par ses activités, il participe à l’animation

    culturelle du territoire. Il dispose d’une dizaine d’antennes réparties

    sur le département. Il est géré par un syndicat mixte qui rassemble une

    soixantaine de collectivités landaises. A partir de 2011, le Conservatoire

    des Landes devrait intégrer le tout nouveau centre de musique de Saint-

    Vincent-de-Tyrosse, qui accueillera également l’association Landes

    Musiques Amplifiées et un CAEM, avec plusieurs salles et studios dédiés

    aux musiques actuelles et un auditorium de 150 places. La rock school

    du Café Music à Mont-de-Marsan, gérée par l’Association Montoise

    d’Animation Culturelle, accueille aujourd’hui plus de 300 élèves de 8 ans

    à 50 ans voire plus. Elle propose des formules d’apprentissage en guitare,

    basse, batterie, clavier et chant. Cette école présente la particularité de

    faire aussi office de maison des jeunes et de la culture.

    / / D o r d o g n e

    La rock school du Rocksane, située à Bergerac et animée par l’association

    Overlook, participe au réseau « rock school » régional et au RAMA. Elle

    propose depuis une dizaine d’années un apprentissage instrumental

    (guitare, basse, batterie, clavier) et une pratique en groupe, mais aussi des

    master-classes. Elle compte 220 adhérents. L’école municipale de musique

    Britten (Périgueux) offre une formation de perfectionnement dans le

    champ des musiques improvisées. L’Institut des Musiques Rock, association

    créée en 1998, propose des cours individuels ou collectifs d’instruments

    assurés par une douzaine de professeurs (chant, guitare électrique, guitare

    folk, guitare classique, basse, batterie, percussions, claviers, saxophone,

    trompette, éveil musical et flûte traversière) pour plus de 200 élèves.

    « Ces structures regroupent au moins 4 000 Aquitains. Le public concerné est sans nul doute plus large. Le succès d’émissions telles que  Nouvelle Star alimente un véritable engouement pour les musiques actuelles ».

  • 18 19

    Le saviez-vous ?En Aquitaine, l’équipe du Krakatoa a conçu un « kit  administratif  de 

    survie  en  milieu  culturel », ou « Mallette », destiné à aider les groupes

    ou artistes dans leurs démarches. Cet outil, d’abord déployé en Aqui-

    taine, est désormais diffusé au niveau national et dispose d’un site

    internet http://www.lamallette.org.

    « Pour certains territoires ou agglomérations, il devient difficile de faire face aux besoins d’accompagnement ou de répétition, fonctions qui représentent pourtant une étape-clé de l’appui à la création. »

    Accompagnement et répétition : les premiers pas vers le projet artistique

    Les musiciens et groupes utilisant des locaux ou services de répétition sont

    essentiellement des pratiquants amateurs (90%), c’est-à-dire des personnes

    jouant avant tout par plaisir. Pour la moitié d’entre eux, la répétition est la

    finalité de leur pratique. Pour d’autres, c’est la recherche du contact avec

    la scène ou un public, ou bien encore l’enregistrement d’un disque dans

    une démarche quasi-professionnelle. Seuls 5% à 10% de ces musiciens ou

    groupes sont engagés dans une démarche professionnelle plus poussée,

    avec un véritable projet artistique. Les publics en répétition sont donc

    variés  : amateurs débutants, amateurs diffusés ayant une démarche

    artistique, groupes en voie de professionnalisation et professionnels au

    sens plein du terme.

    En Aquitaine, plusieurs structures offrent des lieux de répétition et

    services d’accompagnement, notamment parmi celles proposant déjà des

    formules d’apprentissage. C’est notamment le cas pour :

    > Le « Sans Réserve », l’Institut des Musiques Rock (IMR) ou le Rocksane en Dordogne,

    > AREMA Rock et Chanson, Rock School Barbey, Transrock, CIAM, IREM, Musique au Pluriel, cabinet du Docteur Larsène,

    Lucane musique, Rock in Buch en Gironde,

    > Landes Musiques Amplifiées, le Café Music, la Locomotive dans les Landes,

    > Le Florida, l’association Voix du Sud et l’association AfterBefore en Lot-et-Garonne,

    > L’Ampli, l’Atabal et la rock school d’Anglet en Pyrénées-Atlantiques,

    > A cela, il faut aussi ajouter le rôle particulier du Carrefour Aquitain des Musiques et Danses Traditionnelles, de l’Institut

    Culturel Basque et de l’Institut Occitan pour les artistes ou

    groupes de musiques traditionnelles.

  • 20 21

    L’économie-spectacle ne doit pas tuer la pratique sociale

    Le marché a besoin de création et d’innovation afin de se perpétuer.

    Ensuite, toute la création musicale n’a pas vocation à devenir populaire

    au sens d’une consommation de masse. Enfin, l’activité de l’ensemble des

    acteurs, indépendants en région ou « majors », repose pour une large part

    sur les capacités créatives d’auteurs, compositeurs et interprètes, à générer

    des œuvres et à rencontrer un public. Plusieurs spécialistes du secteur

    ont ainsi démontré comment les acteurs indépendants étaient devenus

    d’une certaine manière les départements « recherche-développement »

    des industries culturelles.

    Par ailleurs, l’approche des pratiques a mis en évidence le fait que celles-

    ci ne sont, dans leur très large majorité, pas fondamentalement guidées

    par une démarche de valorisation professionnelle ou économique. Pour

    beaucoup de groupes et d’artistes amateurs, la motivation première

    est celle de la pratique ludique ou artistique et non celle d’un plan de

    carrière ou la recherche d’une activité lucrative, voire plus simplement

    d’un « emploi » au sens classique du terme, même si l’image diffusée par

    les médias à travers certains programmes tend à alimenter le fantasme

    d’une carrière artistique chez certains jeunes.

    « Dans un marché où les quatre majors réalisent les trois quarts du chiffre d’affaires des ventes de disque, la place des artistes et des acteurs indépendants en région n’est pas chose évidente ». 

    « Les pratiques musicales participent d’abord à la satisfaction d’envies personnelles motivées par le plaisir de jouer, de se retrouver entre amis. Cette dimension hédoniste vaut pour les publics comme pour les artistes, amateurs ou professionnels ».

    ENTRE PASSIONET PRÉCARITÉ :LE DIffICILEPARCOURS D’ARTISTE

    Quels équilibres entre logique marchande et création artistique ?

    De nombreuses études ont démontré le rôle central des « majors » ou

    des industries du disque et des médias, dans leur capacité aussi bien à

    influencer les goûts du public et à récupérer des courants musicaux

    émergents pour en faire des produits marketing générateurs de profits en

    prenant le minimum de risque (cas de la pop, de la techno). Il suffit pour

    s’en persuader de constater que 4 « majors » (Universal Music, Warner

    Music, Sony Music, EMI) réalisent les trois quarts du chiffre d’affaires

    du marché physique en France et que tous les artistes figurant dans le

    top « 50 » des ventes sont distribués par l’une ou l’autre de ces majors.

    Celles-ci exercent un rôle également décisif en matière de création,

    générant parfois des styles/produits créés de toutes pièces par leur

    direction artistique, jouant sur les effets de mode et le « star-system ». La

    pression exercée par les médias (audiovisuels) et les stratégies marketing

    des grandes maisons de disque jouent aussi beaucoup de la dimension

    festive et de plaisir comme levier majeur des pratiques d’achat. En dépit

    de la volonté et des efforts déployés pour échapper à la logique purement

    marchande (avec des slogans tels que le « Do it yourself » porté par le

    mouvement punk, ou celui de « no profit »), il n’en demeure pas moins

    que la plupart des acteurs et artistes indépendants s’inscrivent dans une

    démarche qui participe à la fois d’une réalité sociale (des pratiques) et

    d’une réalité économique. Il faut des ressources pour créer, pour former

    et accompagner, pour produire, pour enregistrer, pour diffuser.

  • 22 23

    Quelques chiffre-clé de l’emploi en Aquitaine

    > Nombre de salariés ayant travaillé au moins 1 heure dans le spectacle vivant : 13 500 (source DADS, 2007) et 8 900 d’après

    la base Audiens.

    > Nombre d’aquitains déclarant exercer une profession de la musique et du chant : plus de 4 000 (Enquête emploi INSEE, 2007).

    > Nombre de demandeurs d’emploi non indemnisés dans le secteur culture-spectacle : près de 5 000 (Pôle Emploi Culture

    Spectacle, 2009), parmi lesquels 2 300 professionnels de la

    musique et du son (dont 1 550 musiciens, 425 techniciens du

    son, 300 enseignants artistiques toutes disciplines).

    > Nombre d’offres d’emploi enregistré (Pôle Emploi Culture Spectacle, 2009) : 300, dont la moitié pour des artistes musiciens ou chanteurs,

    45% pour l’enseignement artistique et 5% en prise de son.

    > Nombre de bénéficiaires du régime d’intermittents du spectacle : 2 800 (annexes VIII et X du régime de l'intermittence), dont un

    tiers d’artistes musiciens.

    Ces emplois se caractérisent par un faible taux de féminisation et par un

    niveau relativement élevé de formation (50% de niveau bac +2 et au-delà).

    Une profonde mutation des modèles économiques et des comportements

    Le secteur des musiques actuelles se caractérise par la juxtaposition de

    plusieurs logiques d’opérateurs :

    > les producteurs privés tenants d’une régulation par les seules « lois » du marché,

    > les héritiers d’une approche selon laquelle il ne peut exister de création culturelle sans aide publique,

    > les acteurs de « l’underground », marqués par une vision communautariste,

    > les porteurs d’une économie « hybride », ancrés dans l’économie sociale (qui représenteraient 40 % à 60 % du secteur).

    Ce secteur subit aujourd’hui de profondes remises en question. Il se trouve

    confronté, depuis quelques années à la chute des ventes de supports

    physiques, à la concurrence des supports et des usages numériques, qui

    transforment l’équilibre général de la filière musicale, mais également aux

    évolutions des comportements dans un contexte de crise économique.

    Même si une très large majorité d’artistes et de groupes s’inscrivent dans

    une démarche de pratique amateur, nombre d’entre eux bénéficient

    d’une diffusion, aussi minime soit-elle, qui génère des ventes (de

    disques, d’entrées) et donc des revenus. Une partie de ces artistes et

    groupes a acquis une reconnaissance professionnelle ou est en voie de

    professionnalisation.

    Etant donnée la porosité déjà soulignée des frontières entre pratique

    amateur et pratique professionnelle, il est difficile de connaître avec

    exactitude le nombre de musiciens en activité percevant un revenu de

    leur pratique artistique, fût-il accessoire.

  • 24 25

    Le rôle déterminant du tissu associatif

    Le poids du secteur associatif doit être souligné lorsqu’on parle de l’emploi

    dans les métiers de la filière musicale. Une enquête réalisée en 2007-

    2008 par l’association Opale révèle que la moitié des 31 400 associations

    culturelles employeurs en France exercerait dans le spectacle vivant, dont

    21 % dans le secteur de la musique (création, diffusion, ateliers-cours…) et

    10 % dans le seul champ des musiques actuelles (soit environ 3 000). Parmi

    ces dernières, 45 % interviendraient en matière de production-édition, un

    tiers dans l’organisation de festivals, 29 % dans la fourniture de services

    et près du quart dans la gestion de lieux de diffusion. L’ensemble de ces

    associations culturelles générerait au total près de 92 000 emplois à temps

    plein. Le poids du bénévolat est également important (430 000 bénévoles

    pour 4,8 millions d’adhérents).

    D’après l’enquête Opale, l’Aquitaine représenterait 5,3% de cet ensemble,

    soit plus de 1 600 structures culturelles en région. Selon le Pôle Emploi

    Culture Spectacle et l’Observatoire régional de la culture, une part

    essentielle des structures employeurs sont de très petite taille (70% ont

    moins de 10 salariés et 50% moins de 5 salariés).

    Employeurs réguliers et occasionnels

    Il y aurait en Aquitaine 1 370 établissements employeurs dans le spectacle

    vivant (sources DADS). D’après les fichiers d’Audiens et de la caisse des

    Congés Spectacle, le nombre d’entreprises ayant eu recours à des salariés

    intermittents ou à des permanents serait légèrement inférieur à 800 dans

    la région. Enfin, le GUSO, qui recueille les demandes d’entreprises ayant

    une activité hors spectacle vivant mais ayant eu recours à des artistes ou

    techniciens du spectacle de manière occasionnelle, a identifié près de 5 000

    employeurs actifs. Ainsi, on peut estimer à environ un millier le nombre

    d’entreprises employeurs exerçant dans le secteur du spectacle vivant en

    Aquitaine et à 5  000 le nombre d’employeurs occasionnels d’artistes et

    techniciens du spectacle.

    « Le spectacle vivant : un emploi précaire, une activité fluctuante, un marché en partie caché et des candidats plutôt diplômés » « Le poids du secteur associatif doit être souligné

    lorsqu’on parle de l’emploi dans les métiers de la filière musicale. Il représenterait plus de  70 % des professionnels de l’audiovisuel et du spectacle vivant en France, dont  3 000 associations spécialisées sur le seul champ des musiques actuelles ».

  • 26 27

    Une nouvelle donne économique qui affaiblit la place des artistes-interprètes

    Pour les artistes qui s’efforcent de vivre de leur métier, les conditions de

    rémunération reposent sur diverses formules contractuelles, rattachées

    soit au droit du travail dans la filière du spectacle vivant (cachets

    d’enregistrement et de concerts), soit aux droits exclusifs dans la filière

    de la musique enregistrée (royalties) ou bien encore aux licences légales.

    A cela, s’ajoutent des rémunérations accessoires dont celle liée au régime

    de l’intermittence ou aux revenus commerciaux.

    Si le travail dans ce secteur offre un contenu social et symbolique

    valorisant, il demeure bien souvent assez peu rémunérateur. Ce constat

    se vérifie tout particulièrement pour les emplois artistiques. Pour ceux

    vivant ou essayant de vivre de leur activité d’auteur-compositeur et

    d’artiste-interprète, une autre problématique est venue s’ajouter aux

    poids des relations contractuelles : le développement rapide des usages et

    des modes d’écoute numérique de la musique. Outre le recul des ventes de

    disques physiques, l’écoute en ligne, les téléchargements légaux et illégaux

    ont développé des habitudes d’accès gratuit avec des conséquences sur

    le modèle économique au détriment des ayants droit (baisse des droits

    exclusifs et des droits de licence, accentuation du déséquilibre dans la

    répartition des revenus liée à cette nouvelle économie…).

    Gestion de l’emploi : une partition en cours d’écriture

    Les caractéristiques des employeurs et des emplois associés dans cette

    filière des musiques actuelles mettent en évidence l’intérêt de démarches

    de gestion de l’emploi et des compétences, afin de pallier certaines

    faiblesses constatées dans ce domaine.

    Plusieurs expériences ont été engagées en ce sens, avec l’appui des

    organismes paritaires collecteurs agréés (ou OPCA), tels que l’AFDAS

    et Uniformation, ou encore dans le cadre des actions déployées

    par le Pôle Emploi Culture Spectacle (exemple  : dispositifs locaux

    d’accompagnement).

    En Aquitaine, le Réseau Aquitain des Musiques Actuelles (RAMA) a porté

    en 2007 la mise en place d’un groupement d’employeurs, le RAMAGE

    devenu AGEC (Aquitaine Groupement d’Employeurs Culture) en

    2009. Cette initiative permet la mutualisation d’emplois techniques ou

    pédagogiques entre plusieurs structures (AREMA Rock et Chanson,

    Krakatoa, Rock School Barbey, CIAM).

  • 28 29

    ceux en région, les enjeux

    d’adaptation sont multiples.

    Il leur faut maintenir, sinon

    étendre, leur rôle de découverte

    et de valorisation de la diversité

    culturelle et artistique et assurer

    la diffusion et la distribution

    des œuvres produites, si possible

    en s’affranchissant des grands

    distributeurs qui tendent à

    commercialiser les œuvres

    présentant les meilleures

    garanties de vente. Pour répondre

    à ces défis, la question de la

    mutualisation de ressources reste

    ouverte. Enfin, l’organisation

    de cet ensemble d’acteurs

    indépendants de la filière du

    disque appelle à être encouragée.

    Ce contexte influe également le

    marché physique de la vente de

    CD audio, les grandes surfaces

    alimentaires ayant tendance à se

    désengager au profit des grandes

    surfaces spécialisées, alors que les

    petits distributeurs indépendants

    ont presque tous disparu.

    Le saviez-vous ?Il existe plus de 70 producteurs et éditeurs de disques en Aquitaine,

    dont une trentaine est regroupée au sein de la Fédération des Éditeurs

    et Producteurs Phonographiques Indépendants d’Aquitaine (FEPPIA),

    parmi lesquels Vicious Circle, Talitres... L’un des labels aquitains les

    plus importants en volume de production est AGORILA, société im-

    plantée à Bayonne, essentiellement orientée sur le registre des pro-

    ductions musicales régionales (chants et musiques du Pays basque et

    du Béarn notamment) et qui propose un catalogue de plus de 500

    titres (dont une vingtaine de rock basque et une dizaine en jazz).

    Deux titres de ce label figurent dans le « top 100 » des CD Musiques

    du monde de l’année 2009.

    Les mutations technologiques

    récentes et l’évolution des

    comportements n’épargnent

    pas les producteurs et éditeurs

    phonographiques, les premiers

    touchés par la crise de l’économie

    du disque. Pour quelque 3 000

    entreprises concernées en France,

    celle-ci s’est traduite par une

    baisse de plus de 50 % de leur

    chiffre d’affaires entre 2003 et

    2009. Le recul a été encore plus

    fort sur le marché des « singles »,

    avec une baisse de –90 % sur

    la même période. Cette crise

    s’accompagne d’une moindre prise

    de risque des grandes maisons

    de disque, qui concentrent leurs

    efforts sur les valeurs « sûres ».

    L’Union des Producteurs

    phonographiques Français

    Indépendants (UPFI) estime que

    plus de 80 % de la production

    musicale (en nombre de

    références disponibles) relève

    des labels indépendants. Pour

    ces derniers, notamment

    Une industrie du disque enrayée

    QUELLES ACTIVITÉSLIÉES à LA CRÉATIONDANS LES MUSIQUES ACTUELLES ?

  • 30 31

    BORDEAUX ROCK ND MUSIQUE SL WORKS THEO PRODUCTIONS V MUSIC PRODUCTION

    ATRDR RECORDS MENESTRERS GASCONS

    DEFECTED RECORDSLAGUNA STUDIOLOBELIA MUSIC

    AGORILA SARL JAZZ AUX REMPARTS

    SCENE NATIONALE BAYONNE

    AMANITATUTA MUSIC INC.

    HORS-NORMES PRODUCTIONS JDC MUSIC ZONE LIBRE

    MUSIQUE EN CHANTIER, VIVA VOICE

    LES 2 SINGESCOMPOSITMUSIC

    DV'S RECORDS

    AQUI LABEL MUSIQUE

    SOULBEATS RECORDS

    COLLECTIF ÇA-I

    EX. T.A

    EDITIONSGABRIEL

    JEAN DUCASSE

    IMPULSE PRODUCTION

    LA CERVELLE

    TAMAMUSIK

    EDITION BA ET SON

    LUNATIK MUSIC

    BIP BIP PRODUCTION

    CAROLINE PRODUCTION

    Nombre de structures

    5

    Plus de 5

    STUDIO ROBY

    SARL ERIC MOUQUETMUSIC

    ENERGIE NATURE PRODUCTION

    PRODUCTION,

    CRISTAL MUSIQUE

    HORS DE PORTEE

    MICHEL PEPE

    CARMA PRODUCTIONDAQUI

    SABOR DISCOS

    EXIL MUSIQUE

    JABA

    LA CAD

    ALIENOR RECORDS AMOR FATI BANZAI LAB BASEBOXON RECORDS CIP AUDIO CLAC RECORDS CORNFLAKES ZOO EL RANCHO PRODUCTION EXUTOIRE RECORDS GHAT PRODUCTION M- ALLIANS PRODUCTION MADAME LEO MILK PACK RECORDS MK LABEL MUSIC PLUS PRODUCTIONODETTE RECORDS PLATINIUM RECORDS RADAR SWARM RAGAMUFFIN REGGAE BAND RATBONE RECORDS SONORISTALITRES RECORDS TELEPHERIQUETER A TERRE TRAHISON RECORDS VICIOUS CIRCLE WWILKOA-HAEON

    2

    1

    production et édition phonographique, labels

    sources :L'officiel de la musiqueIRMA-2010Région AquitaineValidation de la donnée :Juin 2010Mise à jour carte :7 juillet 2010

  • 32 33

    période de durcissement des conditions imposées par les maisons de

    disque ou par les distributeurs. Les artistes autoproduits doivent dès lors

    assumer les coûts de fabrication et de promotion de leurs disques.

    … et des dommages collatéraux

    Cette mutation s’accompagne d’une remise en question des modèles

    économiques jusqu’alors en place et d’une modification dans la

    répartition des revenus préjudiciable aux artistes et ayants droits. Les

    dispositions arrêtées afin de lutter contre le téléchargement jugé illégal

    (cf. Loi Hadopi), sur la base d’un principe dit de « riposte graduée », ont

    surtout pour effet d’organiser la rareté et le contrôle du marché par

    quelques majors.

    Des bouleversements induits par les technologies numériques…

    Les pratiques d’écoute de musique via Internet ont la côte : musique en

    flux (streaming), téléchargement, partage de fichiers… De plus en plus

    de sites proposent désormais des offres spécifiques, même si l’équilibre

    économique de ces services demeure encore instable.

    La diffusion des technologies numériques a parallèlement favorisé

    le développement d’un phénomène  : celui de l’autoproduction par

    des artistes n’ayant pu/voulu trouver une maison de disque ou bien

    l’ayant quitté. La crise du support physique a entretenu ce phénomène

    d’autoproduction, qui intéresse notamment les artistes sans producteur

    en début de carrière, les artistes de musiques de niche à faible diffusion

    mais aussi certains artistes à forte notoriété. De plus en plus d’artistes

    professionnels « à potentiel » utilisent cette solution, étant donné

    les difficultés accrues de signature d’un contrat avec des maisons

    de disques mais aussi par volonté d’indépendance. Cette pratique

    de l’autoproduction via les supports numériques n’est toutefois pas

    synonyme de renoncement à la réalisation d’un disque sur support

    physique, qui reste encore un moyen incontournable pour assurer une

    diffusion nationale ou pour exister dans les circuits de diffusion (média,

    tournées, obtention d’aides ou prêts…). Une très faible part d’artistes a

    fait l’impasse totale sur le disque. Cela intervient cependant dans une

    « Ce qui est en question derrière ces grandes manœuvres et les énormes enjeux économiques, c’est la capacité pour les artistes et les internautes d’accéder pour les uns à des moyens de diffusion de leurs œuvres moyennant une rémunération équitable et pour les autres à une offre culturelle diversifiée » 

  • 34 35

    Des ripostes collectives

    En Aquitaine, les producteurs et éditeurs phonographiques indépendants

    tout particulièrement ont dû s’adapter, se structurer et élaborer des

    réponses collectives à l’image de la mise en place de la plate-forme

    1d-Aquitaine. Ce type d’initiative collective est d’autant plus nécessaire

    que le déploiement de services numériques exige des moyens techniques,

    humains et financiers souvent difficiles à mobiliser à l’échelle de très

    petites entreprises ou associations et que les volumes d’affaires générés

    restent encore relativement modestes. D’où l’intérêt de solutions

    mutualisées.

    Pour cette catégorie d’opérateurs, il s’agit désormais de s’adapter

    en saisissant autant que possible les opportunités ouvertes par le

    développement des usages numériques et notamment du web 2.0 et de

    se projeter dans les scénarios du « Happy few », du « Netlabel » voire du

    « Consumartist » identifiés dans une étude prospective du DEPS, même si

    certains relativisent la portée de ces changements jugée parfois utopique.

    Véritable phénomène de société, cette révolution numérique en matière

    d’écoute et de pratique musicale touche l’ensemble des acteurs de la

    filière, au-delà des seuls opérateurs directement concernés par la filière

    du disque. Elle constitue un terrain propice d’innovations sociales mais

    aussi technologiques et de services. La mobilisation et la coopération

    des différents acteurs professionnels de la filière (dont les réseaux tels

    que le RAMA ou la FEPPIA) et des outils régionaux (ECLA, AEC) sur

    cette question devraient être encouragées et étendues, notamment

    en matière d’éducation populaire, de formation ou d’apprentissage,

    d’accompagnement, de recherche-développement et d’expérimentation

    de solutions.

    CHUTE DESVENTES DE CD, TÉLÉCHARGEMENTLÉGAL OU ILLÉGAL, NOUVELLES TECHNOLOGIES…

    La plupart des acteurs aquitains impliqués dans la valorisation et la

    diffusion des œuvres (producteurs, éditeurs, labels, lieux de diffusion,

    festivals…) et groupes d’artistes professionnels ont déjà pris en compte

    cette mutation de l’écoute musicale numérique sur Internet. Ils disposent

    le plus souvent de sites propres sur lesquels ils proposent l’écoute en

    ligne d’extraits ou titres, la distribution de disques sur support physique

    (mais peu le téléchargement), des annonces de concerts, etc.

    La plate-forme déployée récemment par la FEPPIA (1d-Aquitaine) pro-

    pose l’achat de CD et l’écoute en ligne des œuvres d’artistes produites

    par les labels aquitains. Cette plate-forme est présente sur les réseaux

    sociaux Facebook et Myspace.

    Le déploiement de l’offre de services sur ce type de plate-forme pourrait

    accroître l’attractivité et améliorer la promotion des artistes, groupes et

    producteurs régionaux à travers toute une série d’actions  : liens entre

    auditeurs et artistes, création de communautés ou forums par genres mu-

    sicaux, formules de téléchargements à l’unité ou par abonnement, etc.

    COMMENTLES OPÉRATEURSEN RÉGIONS’ADAPTENT-ILSà CES ÉVOLUTIONS ?

  • 36 37

    A retenirDes solutions innovantes made in Aquitaine

    L’association bordelaise Musique Libre ! a développé la première plate-

    forme française de téléchargement de musique en ligne en licence

    ouverte. Le principe est le suivant : les auteurs concèdent au public

    un droit d’usage, dans la mesure où celui-ci s’exerce dans un cadre non

    commercial. Il existe plusieurs types de licences libres ou ouvertes,

    dont les caractéristiques varient en matière de droits de diffusion,

    de distribution des œuvres ou de modification pour une utilisation

    commerciale ou non. L’avantage de cette formule est qu’elle s’affran-

    chit de certains intermédiaires en comparaison des circuits classiques

    de distribution des œuvres musicales, permettant l’acquisition à des

    coûts réduits (6 à 10 € contre 15 à 25 €). Les objectifs de l’association

    Musique Libre ! sont de soutenir et promouvoir la création et l’exploi-

    tation musicale indépendante dans le cadre des licences libres, de mi-

    liter pour la gestion individuelle des droits d’auteur auprès des socié-

    tés civiles, organisateurs de spectacles, labels et diffuseurs. Elle œuvre

    aussi dans le sens d’une meilleure information des artistes et du public

    sur les modes émergents de diffusion et d’exploitation des œuvres

    musicales à l’ère du numérique et sur l’économie qui en découle.

    Dans le même registre, il faut également signaler le travail de l’asso-

    ciation Médias-Cité de Saint-Médard-en-Jalles, créée en 1998. Il s’agit

    d’une plate-forme de mutualisation numérique destinée d’une part à

    favoriser l’expression, la diffusion et la formation des artistes, acteurs

    éducatifs, culturels et socioculturels et d’autre part à accompagner les

    collectivités dans la mise en œuvre de projets de démocratisation des

    usages d’internet. L’objectif de Médias-Cité est d’offrir une alterna-

    tive citoyenne de promotion de la diversité culturelle face à la logique

    de maintien ou de renforcement de monopole dans le domaine du

    numérique. Aujourd’hui, Médias-Cité rassemble une soixantaine de

    structures adhérentes, dont la moitié en Aquitaine.

    Le saviez-vous ?Dogmazic, le site d’écoute et téléchargement en ligne créé par

    l’association Musique Libre ! comptait 42 500 morceaux de musique

    accessibles en mai 2010, produits par 3 800 artistes et avait enre-

    gistré à cette date 122 millions d’écoutes et/ou téléchargements.

  • 38 39

    L’ORGANISATIONDE CONCERTSET TOURNÉESSOUMISE àUNE CONCURRENCE ACCRUE ?

    L’organisation de spectacles (concerts, tournées) est aussi confrontée à un

    changement de contexte, à la fois de portée économique et réglementaire,

    notamment sous l’effet de la transposition de la directive européenne sur les

    services qui, par ses incidences sur la licence d’entrepreneur de spectacles, va

    se traduire par une concurrence accrue avec les opérateurs étrangers.

    Le saviez-vous ? D’après la SACEM, le nombre de séances de spectacle vivant n’a

    cessé de croître au cours de ces dernières années, frôlant en 2009 le

    nombre de 154 000 séances (soit +23 % depuis 2003). Ces séances ont

    généré un peu plus de 10 % des perceptions globales de la SACEM

    (78,5 M€), dont 90 % liés aux concerts (y compris les festivals). En

    2009, les concerts ont représenté selon cette source les trois quarts

    des séances de spectacle vivant en France (soit 116 500), 84 % d’entre

    eux étant organisés par des associations. Les tournées qui ne repré-

    sentent que 4 % du nombre total de concerts ont généré 39 % des

    recettes totales, ce qui traduit une très forte concentration écono-

    mique du secteur. Les 10 plus grosses tournées ont totalisé 20 % des

    revenus du spectacle vivant.

    En Aquitaine, les redevances liées à la taxe fiscale sur les spectacles de

    variété perçue par le CNV font apparaître qu’en 2008 plus d’un millier

    de représentations dans le secteur des musiques actuelles ont généré

    10,6 M€ de recettes.

    Structures Activités Autres informations

    3C (Bordeaux, 33 )

    Entrepreneur de spectacles, tourneur, accompagnement d’artistes

    Plus de 80 artistes/groupes dont Eiffel, Calc, Romain Humeau, Julien Pras parmi les Aquitains

    After Before(Fumel, 47 )

    Booking Une vingtaine de groupes, dont Basement, Machin-Chose, Randy Mandys…

    Alhambra Productions(Bordeaux, 33 )

    Entrepreneur de spectacles, organisateur 300 concerts en 8 ans

    Ariane Productions (Pessac, 33 )

    Développement et accompagnement d’artistes

    Frères Brothers, Rue de la Muette, Caumont et Costa, Sourigues

    Art Session (Bordeaux, 33 )

    Tourneur, organisateur MartinToutSeul, Naki, Donaldo Flores…Organisateur du festival Musiques à Pile

    Artistes du Monde (Bordeaux, 33 )

    Tourneur, promotion d’artistes Doudou Cissoko, Langi, Moussa Diouf, Noumi’s Acoustic…

    Artistic Production(Bordeaux, 33 )

    Production et administration de spectacles Spectacles jazz (Rhoda Scott, Golden Gate Quartet…)

    A Tant Rêver Du Roi(Pau, 64 )

    Tourneur, label Booking pour 8 artistes

    Base Productions (Bordeaux, 33 )

    Booking, production, management Une trentaine d’artistes ou groupes dont Gojira, Rageous Gratoons…

    BCP Sarl(Bordeaux, 33 )

    Promoteur de spectacles

    Benjamin International Prod(marmande, 47 )

    Entrepreneur de spectacles, tourneur, management

    Blue Fish-Art(Bordeaux, 33 )

    Tourneur, management, promotion Une quinzaine d’artistes

    Blue Up !(lacanau, 33 )

    Producteur de spectacles

    Decibels Charter(marmande, 47 )

    Production et diffusion de spectacles Une vingtaine d’artistes internationaux (jazz, blues, musiques du monde)

    Einstein On The Beach(Bordeaux, 33 )

    Organisation de spectacles Organisation du festival « A Voix Haute » (Bagnères de Bigorre)

    Hors Normes Productions(agen, 47 )

    Tourneur, secrétariat artistique, développement d’artistes

    Oncle Strongle, Akeikoi, Les Nez Buleux, Batignolles, Adjololo System, SunSplash…

    (Label)

    Josette(Bordeaux, 33 )

    Entrepreneur de spectacle, tourneur Scarzello & Lys Slow Motion Orchestra, Olivier Gallis, OPA, Dollar$…

    Latitude Productions(gamarde les Bains, 40 )

    Entrepreneur de spectacles, promoteur

    Music’Action Prod(c issac médoc, 33 )

    Organisation de spectacles, management d’artistes Une trentaine d’artistes

    Nell Production(marcillac saint Quentin, 24 )

    Booking, management Une demi-douzaine d’artistes /groupe

    Parallèles Attitudes Diffusion(Bordeaux, 33 )

    Entrepreneur de spectacles, organisateur Association gestionnaire d’une scène de musiques actuelles (RockSchool Barbey)

    Sea of Flames(Bordeaux, 33 )

    Booking

    Some Produkt(Boulazac, 24 )

    Organisation de concerts

    Ter A Terre Concerts(Bordeaux, 33 )

    Tourneur Une douzaine d’artistes sous propre label et autant d’artistes étrangers en distribution

    TroisQuatre !(Bordeaux, 33 )

    ntrepreneur de spectacles, tourneur, développement d’artistes

    Une quinzaine d’artistes dont Anne Etchegoyen, Xarnege…

    Musiques du monde

    Zoobook(Bordeaux, 33 )

    Booking, tourneur, production Une vingtaine d’artistes

    Zubikoa Management(saint Pée sur nivelle, 64 )

    Entrepreneur de spectacle, tourneur, organisateur Une douzaine d’artistes

    en aquitaine, une actiVité d’entrepreneur de spectacles

  • 40 41

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    EINSTEIN ON THE BEACH

    SOME PRODUKT

    ZUBIKOA MANAGEMENT

    3CALHAMBRA PRODUCTIONS

    ART SESSION ARTISTES DU MONDE

    ARTISTIC PRODUCTION BASE

    BCP SARL BLUE FISH JOSETTE

    PARALLELES ATTITUDES DIFFUSION SEA OF FLAMES

    TER A TERRE CONCERTS TROISQUATRE !

    ZOOBOOK

    ACPA TANT REVER DU ROI

    AMPLI ASSOCIATION

    IDDAC

    AGORA

    TIN TAM ART

    EINSTEIN ON THE BEACH

    LA LOCOMOTIVE

    TRANSROCK - KRAKATOA

    BORDEAUX ROCK CABINET MUSICAL DU DR LARSENE

    LARURAL

    ALLEZ LES FILLES - ADMAA CAT

    BANZAÏ LAB L'ESTRAN

    HELLO MY NAME IS CORNER

    LET'S PANIC LATER MUSIQUES DE NUIT DIFFUSION

    ROCK SCHOOL BARBEY

    MUSICALEMENT VOTRE

    CRABB

    MEGASTAFF

    les BLUES' RIE

    LANDES MUSIQUES AMPLIFIEES

    MUSICALARUE

    MAPLACE

    SOME PRODUKT

    3CALHAMBRA PRODUCTIONS

    ART SESSION ARTISTES DU MONDE

    ARTISTIC PRODUCTION BASE

    BCP SARL BLUE FISH JOSETTE

    PARALLELES ATTITUDES DIFFUSION SEA OF FLAMES

    TER A TERRE CONCERTS TROISQUATRE !

    ZOOBOOK ARIANEPRODUCTIONS

    BENJAMININTERNATIONALPRODUCTION

    DECIBELS CHARTER

    HORS NORMES PRODUCTIONS

    LATITUDE PRODUCTIONS

    BLEU UP !

    NELL PROD

    AFTER BEFORE

    MUSIC'ACTION PROD

    ALLEZ LES FILLES - ADMAA CAT

    BANZAÏ LAB L'ESTRAN

    HELLO MY NAME IS CORNER

    LET'S PANIC LATER MUSIQUES DE NUIT DIFFUSION

    ROCK SCHOOL BARBEY

    ADEM - FLORIDA ROUTES DU ROCK

    VOIX DU SUD

    les BLUES' RIE

    ABC - BLUES STATION CONCERTS

    JAZZOGENE

    LA SAUCE

    STACCATO

    LANETIK EGINA

    LOS JITOLS

    BOX OFFICE

    BILLETERIE

    ASSOCIATION ET SERVICE CULTURELPROGRAMMANT DES SPECTACLES

    ENTREPRENEURS DE SPECTACLES

    entrepreneurs et prograMMateurs

    sources :L'officiel de la musiqueIRMA-2010Région AquitaineValidation de la donnée :Juin 2010Mise à jour carte :7 juillet 2010

  • 42 43

    / / G i r o n d e

    La salle de la Rock School Barbey, labellisée en 1996 salle de musiques

    actuelles (SMAC), a ouvert en 1988. Ce lieu offre une salle d’une capacité

    de 700 places et une formule club de 250 places. La Rock School Barbey

    programme une centaine de concerts par an. Le public accueilli est

    estimé globalement entre 35 000 et 40 000 personnes par an. À Mérignac,

    l’association Transrock gère depuis 1990 la salle du Krakatoa, également

    labellisée scène de musiques actuelles (environ 40 concerts et 20  000

    spectateurs à l’année). Le 4Sans à Bordeaux (800 places), lieu spécialisé

    dans la diffusion des musiques électroniques, programme plus de 100

    concerts chaque année, d’envergure nationale et européenne. L’espace

    Tatry à Bordeaux (600 places debout) ouvert en 2007, propose 120 dates

    par an, essentiellement en musiques actuelles. Le BT59 à Bègles (salle

    de 600 places debout), bien qu’à vocation polyvalente, offre également

    une programmation de concerts de musiques actuelles. Le Complexe

    (ex CAT, mais l’association CAT subsiste) à Bordeaux offre une salle de

    400 places et accueille une centaine de concerts par an, dont une partie

    en programmation. L’Hérétic Club à Bordeaux s’affiche comme partie

    prenante de l’univers « de la scène hardcore do it yourself » et constitue l’un

    des lieux les plus représentatifs de la scène « underground » bordelaise (130

    concerts par an). Bordeaux et son agglomération compte nombre d’autres

    lieux qui reçoivent, entre autre, des concerts de musiques actuelles (dont

    la patinoire de Bordeaux Mériadeck et le Casino de Bordeaux, la salle de

    La Médoquine à Talence, Le Pin Galant à Mérignac…).

    Le saviez-vous ?Trois nouveaux lieux doivent par ailleurs voir le jour sur l’aggloméra-

    tion à court ou moyen terme. Il s’agit du Grand Arena à Floirac (ouver-

    ture prévue en 2012), du Rocher de Palmer, situé à Cenon (ouverture

    septembre 2010) et du « Music Institute Bazar », à Bordeaux rive-droite

    (ouverture en 2011).

    QUELS SONTLES SCèNESET LIEUxDE DIffUSIONDES MUSIQUESACTUELLES EN AQUITAINE ?

    Les lieux de diffusion de musiques actuelles jouent un rôle essentiel dans

    la découverte et la valorisation de la création artistique en région. Ces

    lieux sont très divers, tant par la nature des opérateurs que par la dé-

    marche qui les anime. Entre les salles de musiques actuelles labellisées

    (plus d’une soixantaine en France), les lieux associatifs « underground »,

    les Zéniths, les espaces culturels à vocation plus polyvalente ou encore

    les discothèques et bars-concerts, les approches et modes de valorisation

    sont très variés.

    L’Aquitaine dispose de nombreuses scènes ou lieux de diffusion des

    spectacles vivants, dont certains sont spécifiquement dédiés aux mu-

    siques actuelles. Pour la plupart des lieux associatifs, le travail réalisé ne

    saurait être réduit à la simple diffusion. Voici des exemples parmi les plus

    significatifs ou singuliers…

    / / D o r d o g n e

    La salle du « Sans Réserve » est une scène de musiques actuelles labellisée de

    500 places (environ 35 concerts par an). Elle est gérée par une association

    du même nom, au sein de laquelle figurent d’autres associations locales,

    des représentants du public et des musiciens. A Bergerac, l’association

    Overlook co-gère la salle de musiques amplifiées du Rocksane créée en

    2003, d’une capacité de 500 personnes. La programmation comporte une

    trentaine de concerts par an, associant des artistes confirmés de notoriété

    nationale ou internationale à des artistes en voie de professionnalisation,

    locaux ou régionaux. Il existe d’autres salles ou lieux de diffusion en

    Dordogne, à l’image de la récente salle du Palio à Boulazac (capacité

    de 1 000 à 6 500 personnes), avant tout dédiée à l’accueil de spectacles

    vivants (et événements sportifs) avec des artistes ou groupes de dimension

    nationale ou internationale.

  • 44 45

    / / P y r é n é e s - A t l a n t i q u e s

    L’association l’Ampli créée en 1983 gère depuis une dizaine d’années un

    centre de musiques actuelles situé à Billère. Aménagé dans une friche

    encore en devenir, ce lieu labellisé SMAc dispose d’une salle de concerts

    de 400 places. L’Ampli organise une trentaine de concerts sur site chaque

    année avec, dans la plupart des cas, des premières parties locales (environ

    60 % de groupes locaux). A Pau, la salle de la Centrifugeuse (Maison de

    l’étudiant de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour) offre un autre

    lieu de diffusion dynamique sur l’agglomération paloise. Le centre

    de musiques actuelles l’Atabal à Biarritz offre un espace de diffusion

    comprenant une salle de concerts de 700 places et une formule de cafés-

    concerts. Egalement à Biarritz, la nouvelle Halle d’Iraty offre un espace

    adapté pour l’accueil de concerts d’une capacité maximale de 4 500

    places. Le Zénith de Pau (le seul en Aquitaine) offre un espace modulable

    pouvant accueillir 650 à 4 500 places assises et jusqu’à 6 500 places assis/

    debout. A une autre échelle, on peut évoquer L’Espace Jéliote à Oloron

    (660 places assis/debout) ou encore la programmation du cabaret La

    Luna Negra à Bayonne, ce lieu programme 160 concerts par an de petits

    groupes locaux, régionaux, nationaux voire internationaux avec une salle

    pouvant accueillir 145 personnes en format concert.

    A retenirLe bœuf sur le toit

    Il faut souligner le rôle particulier des cafés-bars-discothèques dans la

    diffusion des musiques actuelles dans notre région. Dans la plupart des

    cas, ces établissements ont été créés par des passionnés de musique

    quand ce n’est pas par des musiciens. En Dordogne, on peut citer le cas

    du Lemb@rzique Café situé à Lembras à proximité de Bergerac qui déve-

    loppe depuis 2001 un concept de bar musical ouvert à tous les groupes

    ou artistes de la région souhaitant se produire sur une scène, dans une

    démarche de promotion de la pratique musicale. Une demi-douzaine de

    bars-cafés de la région se sont engagés dans le Collectif Culture Bar-Bars.

    Dans le centre de Bordeaux, le Saint Ex’ s’est spécialisé dans la diffusion

    de musiques actuelles. Également située dans le centre de Bordeaux,

    l’adresse La Dibiteri constitue un autre acteur local du Collectif Culture 

    Bar-Bars. Ce bar-concert offre un espace scénique sommaire qui fonc-

    tionne cependant tous les soirs avec une programmation variée (du slam

    au jazz improvisé) et qui se voit obligé de refuser des demandes (plus de

    600 artistes ou musiciens entre juin 2008 et juin 2009).

    / / L e s L a n d e s

    Le Café Music’ (salle de concerts de 500 places), organise chaque année

    20 à 25 concerts, avec un effort particulier sur la découverte de nouveaux

    talents, dans un rôle médian entre celui des bars-concerts et des grandes

    salles de type Zénith. D’autres lieux publics du département proposent

    ponctuellement des programmes de diffusion en musiques actuelles : Le

    Théâtre, le théâtre du Péglé, l’Espace François Mitterrand et les Arènes à

    Mont-de-Marsan, Les Arènes et l’Atrium de Dax, le nouveau Pôle culturel

    du Marsan à Saint-Pierre-du-Mont…

    / / L o t - e t - G a r o n n e

    Le Florida à Agen fut la toute première scène de musiques amplifiées

    créée en 1993 à l’initiative de la municipalité et labellisée depuis. Ce lieu

    offre une salle de 750 places et programme une trentaine de concerts par

    an. Dans ce domaine, l’orientation du Florida vise à privilégier autant que

    possible les créations émergentes ou en développement (notamment en

    programmant des groupes locaux amateurs ou régionaux en premières

    parties de concerts d’artistes ou groupes plus confirmés de notoriété

    nationale ou internationale). Le Pavillon 108 ouvert à Fumel en 2009,

    d’une capacité de 300 places, propose une programmation de concerts

    de musiques actuelles (une douzaine par an). Dans ce département,

    plusieurs collectivités gèrent des équipements pouvant accueillir des

    concerts de musiques actuelles (ex : Salle de La Diligente, Centre Culturel

    et La Manoque jusqu’à 1 200 spectateurs debout à Tonneins) et certaines

    (Aiguillon, Fumel, Nérac, Villeneuve-sur-Lot) participent au réseau

    Mixage, organisateur de l’opération « Régions en Scène », rattaché à la

    Fédération des Nouveaux Territoires des Arts Vivants.

  • 46 47

    LE ST-EX LA DIBITERI LE FIACRE LE CAFE DES JOURS HEUREUX LE CAFE DES MOINES LE CONGO CAFE CULTURE OF ROCK LE CHAT QUI PECHE LE CHAT GOURMAND LE LUCIFER LA POLITIQUE LE ZIG ZAG CAFE LE ZUBU COMPTOIR DU JAZZ GUINGUETTE CHEZ ALRI Le PIN GALANT

    LE KRAKATOA

    SALLE DU VIGEAN

    La MEDOQUINE ANDRO MAC L'ANTIROUILLE

    CENTRESIMONE SIGNORET

    LESCOLONNES

    Le CARRE DES JALLES

    L'ENTREPOTDU HAILLAN

    SALLE BELLEGRAVE

    BT 59La COUPOLE

    ESPACE CULTURELDE CREON

    CENTRE CULTUREL DE SARLAT

    CENTRE CULTUREL DE BERGERAC ROCKSANE

    Le SANS RESERVE

    CENTRE CULTUREL LA FABRIQUE

    Le FLORIDATHEATRE MUNICIPAL DUCOURNEAU

    LA TANNERIE

    CENTRIFUGEUSEZENITH -PAU

    LEPOULAILLER

    LE KALIMUCHO

    LEMB@RZIQUE CAFE

    LA GUINGUETTE DE RENAMONT

    CASINO DE BORDEAUX LE COMPLEXE CAT ESPACE TATRY PATINOIRE DE BORDEAUX-MERIADECK MOLIERE SCENE D'AQUITAINE Le 4 SANS ROCK SCHOOL BARBEY THEATRE FEMINA LE SATIN DOLL HERETIC CLUB

    THEATRE OLYMPIA

    CENTRE CULTUREL DES CARMES

    PAVILLON 108

    THEATRE GEORGES LEYGUES

    Le CAFEMUSIC'

    SALLE DES BOURDAINES

    L'ATABAL

    AMPLI ASSOCIATION

    ESPACE JELIOTE

    LA LUNA NEGRA

    MUSIC INSTITUTE BAZAR

    GRAND ARENA

    ROCHER DE PALMER

    CLUBS ET SALLES DE CONCERT

    BARS RESTAURANTS CONCERTS

    PROJETS

    THEATRE DES 4 SAISONS

    salles et concerts

    sources :L'officiel de la musiqueIRMA-2010Région AquitaineValidation de la donnée :Juin 2010Mise à jour carte :7 juillet 2010

  • 48 49

    / / L e s L a n d e s

    Le festival Musicalarue organisé dans la petite commune de Luxey, propose

    durant 3 jours mi-août, une programmation alternée entre artistes confirmés

    et découvertes. En 2009, le festival a attiré près de 32 000 spectateurs. Le

    festival « Chantons sous les Pins », festival itinérant qui se tient durant le mois

    de mars, offre à de jeunes artistes (une trentaine d’auteurs, compositeurs ou

    interprètes en 2010) l’occasion de se produire dans 16 communes réparties sur

    le territoire départemental. Le festival Océaniques, qui se tient sur deux jours

    en juillet à Tarnos, accueille environ 6 000 festivaliers. Equivalent en termes

    de fréquentation, on peut signaler également le petit festival Atout Chœurs

    organisé à Benquet par un collectif d’associations et Benquet Animation au

    mois de mai. Autre particularité de ce territoire landais, le festival Arte Flamenco

    de Mont-de-Marsan, co-organisé par la municipalité et le Conseil Général des

    Landes durant 5 jours début juillet, est axé sur la culture andalouse au sens

    large. Dans un même esprit, on peut citer le festival Toros y Salsa de Dax.

    / / L o t - e t - G a r o n n e

    Le festival Garorock de Marmande en Lot-et-Garonne, créé en 1997, a acquis une

    vraie reconnaissance tant du public que des artistes. Ce festival qui se déroule

    sur 3 jours en avril a accueilli plus de 56 000 spectateurs pour sa 14ème édition

    en 2010. Il propose une programmation éclectique (pas moins de 70 artistes

    dans différents styles et genres musicaux sur 3 jours) jouant sur la diversité,

    à la fois par la présence d’artistes confirmés et têtes d’affiche de dimension

    nationale ou internationale et sur la promotion de nouveaux talents. Dans ce

    même département, on peut également signaler le petit festival After-Before.

    / / D o r d o g n e

    A Ribérac, le festival Le Grand Souk accueille 25 groupes sur 2 à 3 jours en juillet.

    Le festival Overlook organisé en novembre à Bergerac, mérite également d’être

    cité. Le festival reggae Truzion Traine, qui a vu le jour en 2009, est l’un des

    derniers du genre en région. Plus ancien et plus classique, le festival Musique

    Nouvelle-Orléans de Périgueux anime la cité périgourdine durant une semaine

    en août depuis une dizaine d’années. Dans le même registre, l’association

    Jazz Pourpre dans le Bergeracois propose des concerts en hiver et organise un

    festival du même nom durant 3 à 4 jours courant mai, qui associe des artistes

    confirmés et, depuis peu, une scène de jeunes musiciens de jazz.

    L’AQUITAINETERRE DE fESTIVALSDE MUSIQUES ACTUELLES ?

    Les festivals participent pleinement à la valorisation et à la diffusion des

    musiques actuelles. Dans un contexte de crise de l’économie du disque,

    on assiste à un regain d’intérêt pour ce type de manifestation, ce dont

    témoigne l’accroissement de la fréquentation au cours des ces dernières

    années. En Aquitaine, certains ont atteint un vrai succès populaire. Une

    grande partie de ces manifestations se déroule durant la saison estivale et

    contribue de ce fait à l’attractivité touristique de la région pour les visiteurs

    en séjour ou de passage. Durant cette période, une étude de l’Observatoire

    régional de la culture réalisée en 2008 révèle qu’un tiers des festivals de

    spectacle vivant concernerait les musiques actuelles. Le rôle des associations

    souvent à l’origine de ces festivals est déterminant (80 % des festivals

    étant organisés par des associations, les deux tiers si l’on exclut les

    associations directement liées à des collectivités), mobilisant un nombre

    important de bénévoles. La plupart se sont désormais engagés dans des

    démarches éco-responsables ou de développement durable.

    La dynamique collective à l’échelle de certains territoires est donc une

    caractéristique essentielle de ces manifestations et l’une des conditions

    de leur succès auprès des publics. Environ 40 % des manifestations se

    déroulent sur une période inférieure ou égale à 3 jours. En termes de

    budget, les festivals de musiques actuelles sont, proportionnellement,

    ceux dont la part d’autofinancement est la plus élevée. Ce sont aussi

    ceux pour lesquels la part des coûts techniques est relativement la plus

    importante, en raison des contraintes inhérentes à des manifestations de

    plein air.

    « Un tiers des festivals de spectacle vivant concernerait les musiques actuelles. Ces évènements contribuent à l’attractivité touristique de la région. Dans certains cas, la présence d’un festival réputé est un motif en soi de visite pour une partie des festivaliers venus d’autres régions ou pays ».

  • 50 51

    / / P y r é n é e s - A t l a n t i q u e s

    Le festival de Jazz d’Oloron (« Des Rives & des Notes ») créé en 1981,

    accueille durant toute une semaine une dizaine de concerts et comprend

    également un tremplin ouvert à des musiciens ou groupes amateurs.

    L’association « Jazz à Oloron » organise quant à elle des concerts durant

    l’année. Les musiques improvisées et le dialogue interculturel sont aussi

    au cœur du petit festival Errobiko Festibala qui se tient chaque année

    depuis 1997 dans le village basque d’Itxassou, durant 3 à 4 jours vers la

    mi-juillet. Ce festival associe concerts, stages, conférences et expositions

    autour de diverses thématiques (le chant depuis 2008). Dans un autre style,

    le festival des Transhumances Musicales de Laas, qui se tient sur 4 jours

    courant mai s’efforce de promouvoir la culture des chants polyphoniques.

    Sa programmation comporte plus d’une vingtaine de spectacles et 500

    artistes. Il accueille plus de 7 000 spectateurs. Consacré aux musiques

    traditionnelles, le festival Hestiv’Oc, festival des musiques et cultures de

    l’Occitanie et du Sud, se déroule en août dans la ville de Pau durant 4 à

    5 jours, et a accueilli en 2008 environ 60 000 spectateurs. On retrouve

    cette revendication d’identité culturelle et d’ancrage territorial dans la

    démarche qui a présidé à la création du festival Euskal Herria Zuzenean

    (EHZ), il y a une quinzaine d’années. Celui-ci se tient sur 3 jours début

    juillet dans le village d’Hélette. Le festival accueille plus de 12  000

    spectateurs. Depuis 2008, l’association Emmaüs de Pau organise son festival

    sur le site de Lescar durant 2 jours fin juillet. Il propose une dizaine de

    concerts d’artistes ou groupes de renom et une dizaine de groupes locaux

    sous forme de tremplin. Ce festival s’accompagne de conférences-débat

    autour d’un thème de société. A vocation beaucoup plus commerciale, le

    Biarritz International Groove festival lancé en 2009 sur 3 à 4 jours vers la

    mi-juillet, offre essentiellement une affiche d’une trentaine de groupes ou

    artistes à forte notoriété. Plusieurs salles et lieux de la ville participent à

    cet événement (l’Atabal, la nouvelle Halle d’Iraty, des clubs…).

    / / G i r o n d e

    L’un des rendez-vous les plus fréquentés est le Reggae Sun Ska Festival à

    Cissac-Médoc (30 000 spectateurs). Ce festival qui se tient sur 2 jours au

    mois d’août existe depuis 1997 et a évolué sur plusieurs sites au gré de son

    développement et des politiques foncières des collectivités (Montalivet,

    Cussac, Cissac). Pour son édition 2010, il a occupé de manière transitoire

    un site à Saint Sauveur de Médoc. Dans l’agglomération bordelaise, le

    festival « Rendez-Vous des Terres Neuves » à Bègles, se déroule sur 2 jours

    en septembre. Il accueille entre 1 500 et 2 000 personnes par soirée.

    Le festival Bordeaux Rock dédié aux groupes émergents (une douzaine

    en 2010) se tient en début d’année dans plusieurs petits lieux de la ville.

    A Eysines, se tient sur deux jours le Festival « Eysines Goes Rock’n Soul »

    organisé par l’association Allez-les-Filles. Tout près de là, à Blanquefort,

    le festival Culture Rock combine sur 3 jours concerts, rencontres-débats,

    ateliers, tremplin junior, mobilise des dizaines de bénévoles et d’autres

    associations locales. A Cenon, le tout nouveau festival « Solid’Arts

    HipHop » exprime le dynamisme de plusieurs associations de quartiers

    populaires de l’agglomération bordelaise, notamment d’associations de

    jeunes issus de l’immigration. Le festival Hestejada de los arts qui se tient

    courant août dans plusieurs villages du sud-Gironde et de Haute-Lande

    doit aussi beaucoup à l’implication et à la personnalité du musicien

    Bernard Lubat. Toujours dans le Sud Gironde, le festival des Nuits

    Atypiques anime depuis 1995 les étés de la ville de Langon. Ouvert sur

    les musiques du monde, les musiques traditionnelles et promoteur de la

    diversité culturelle, ce festival combine concerts, débats, projections de

    films, spectacle vivant. On peut également mentionner en Gironde le

    petit festival Musik à Pile qui se déroule sur un week-end en juin à Saint-

    Denis-de-Pile, précédé de 2 jours d’animations gratuites chez l’habitant

    ou dans le village. Enfin, le festival « Ouvre la Voix » se distingue par son

    caractère itinérant. Associant musique (11 artistes ou groupes en 2009),

    sport (randonnée à vélo), patrimoine et gastronomie, il se déroule sur un

    week-end en septembre le long d’une voie ferrée reconvertie en piste

    cyclable au gré d’un itinéraire de 55 km entre Latresne (près de Bordeaux)

    et Sauveterre-de-Guyenne.

    « Ces nombreux exemples illustrent la diversité des lieux d’expression et l’importance du rôle jouépar ces espaces pour la valorisation de la création artistique émergente régionale en musiques actuelles ».

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    LES OCEANIQUES

    BORDEAUX ROCK

    SOLID'ARTSHIP HOP

    VIBRATIONSURBAINES

    EYSINES GOESROCK' N SOUL

    DRUMS ADDICT Festival DES HAUTS DE GARONNE

    JAZZ A LA BASE MUSIQUES A PILE

    LES NOCTAMBULES

    CULTUREROCK

    LE FESTIN

    Festival des

    GAROROCK

    ABRACADA'SONS

    MUSIK A PILE

    Festival OVER LOOK

    JAZZ POURPRE

    Festival LE GRAND SOUK

    1 TRUZION

    La RUEE AU JAZZ

    LES OCEANIQUES

    FESTI MAI

    FESTIVAL EMMAUS

    JAZZ NATUREL D'ORTHEZ

    HESTIV' OC

    LES RENDEZ-VOUS DE TERRES NEUVES

    REGGAE SUN SKA FESTIVAL

    LES 24 HEURES SWING DE MONSEGUR

    OUVRE LA VOIX

    FUGUE EN PAYS JAZZ

    ERROBIKOFESTIBALA TRANSHUMANCESMUSICALES

    1 TRUZION

    LES NUITS ATYPIQUES DE LANGON

    UZESTE MUSICAL

    MUSICALARUE

    FESTIVALDE GUITARE

    Nombre de Festivals

    4

    2

    1

    ARTE FLAMENCO

    ATOUT CHŒURSCHANTONSSOUS LES PINS

    TOROS Y SALSA

    BIG FESTIVAL

    Festival EHZ

    JAZZ A OLORON

    FestiVals

    sources :L'officiel de la musiqueIRMA-2010Région AquitaineValidation de la donnée :Juin 2010Mise à jour carte :7 juillet 2010

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    LES MUSIQUESACTUELLES,SUPPORTS D’INNOVATIONS ?

    Le développement et la diffusion des musiques actuelles se sont opérés

    depuis le début du 20e siècle concomitamment à l’émergence de nou-

    velles technologies : électrification, amplification, phonographe, disques

    vinyles puis CD, médias audiovisuels, électronique …

    Actuellement, l’essor de la société et des arts numériques alimente de

    nouvelles évolutions, aussi bien en matière de comportements d’écoute

    que de création musicale.

    Au niveau national, on peut citer les travaux de la société Puce-Muse,

    autour de la musique vivante, visuelle et virtuelle, par la production de

    spectacles associant musique, nouvelles technologies (dont la « méta-

    mallette ») et images.

    En Aquitaine, certains laboratoires se sont spécialisés dans le domaine de

    la modélisation du son et de la musique interactive. C’est notamment le

    cas du Studio de Création et de Recherche en Informatique et Musique

    Électro-acoustique (SCRIME), rattaché au Laboratoire Bordelais de

    Recherche en Informatique (Labri). Cette équipe travaille actuellement

    sur plusieurs programmes de recherche (Simbals, 2PIM, Virage, Gsharp,

    Acousmoscribe, Interaction 3D, musique opportuniste, percussion

    aérienne).

    Le Saviez-vous ?La société Stantum-Jazz Mutant, basée à Bordeaux, a mis au point une

    interface multi-touches de contrôle d’instruments (synthétiseurs,

    tables de mixage, applications multimédias), le LEMUR. Ce dispositif

    a été adopté par de nombreux artistes dans le monde (dont Damian

    Taylor pour une tournée de l’artiste islandaise Björk). Fort de ce suc-

    cès, la société a ouvert des antennes à Paris, Ber