63
DANSE SI TU VEUX 15 mélodies composées par Sylvain Roux et arrangées par Francis Mounier pour fifre en ré et saxophone baryton en mib

MUSIQUES POUR FIFRE

  • Upload
    lythu

  • View
    253

  • Download
    7

Embed Size (px)

Citation preview

DANSE SI TU VEUX

15 mélodies composées par Sylvain Roux et arrangées par Francis Mounier

pour fifre en ré et saxophone baryton en mib

Je dédie ce recueil de partitions rs essentielles

qui me guident quotidiennement dans ma vie de musicien: courage, patience, humilité,

à mes frères, qui ont essayé, en vain,

aleureusement dans ma démarche artistique,

à mes fils et à mes petites-filles qui poursuivent, à leur manière,

Sylvain Roux

2

SOMMAIRE

Prélude en hommages et remerciements majeurs : 4 Bref historique du fifre : 5 Le fifre couve sous la lande : 6 Un fifre à New York : 9 Répertoire : 17 Crédit photos : p 1 : Roselyne Roux p 2 : Marc-Alexis Morelle p 6 : Sylvain Roux p 7 : Gavébon p 8 : Dominique Papon p 9 haut : Sylvain Roux p 9 bas : Vicentes Loboda p 12 : Claire Lebrun

3

Prélude en hommages et remerciements majeurs 1984-2014 : 30 ans de fifre !

En 19 ème Régiment de Circulation Routière, à Dijon, pour effectuer mon service national.

éter certains répertoires, lors des diverses prestations militaires, ou civiles, le chef de musique

libéré de mes obligations militaires, un ami, Michel « Coco : « si tu sais jouer du piccolo, tu sais jouer du fifre ! ». Ce qui fut dit fut fait !

, en 1984, Christian Vieussens et Alain Cadeillan, dit Kachtoun, qui nt transmis généreusement toutes leurs connaissances sur le sujet.

musique. rtes de la

musique traditionnelle en Périgord, au tout début des années 1980, ainsi que Philippe Fournier et Jean-

, ai passés au sein de

côtoyer, sur scène, de grands artistes comme André Minvielle, François Corneloup, Benat Achiary, Marc Perrone, Louis Sclavis, Jacques Di Grand merci à lui pour ses précieux conseils que je continue à suivre consciencieusement, encore

s pas de citer Jérôme Martin, mon complice

clown tambour pendant dix ans de « Conférance » burlesque à travers toute la France, et même à ! Sans oublier les célèbres Guides, mis en scène par Gilles Defacque, du Prato, à Lille.

s aussi une pensée émue pour la rencontre cuivrée Gascogne-Bretagne, au sein de fare, créée par Francis Mounier, qui me fa s

nouvelles compositions de ce recueil. Enfin, je rajouterais un petit salut amical pour mes compagnons des ripataoulères du sud-Gironde, les Fifres et Tambours de Gans et les Sous-Fifres de Saint- , qui me font confiance depuis plusieurs années ainsi que les nombreux musiciens, comme Michel Macias, Xavier Vidal ou Alain Bruel, nourri ma réflexion, sans ignorer les fidèles organisateurs de concerts pratique artistique.

, des Fées du Bruit et de la Compagnie Au réée en 2004 ;; le fifre me transporte vers de nouveaux territoires sonores

avec des partenaires issus de cultures et de formations différentes : le pianiste et compositeur François Rossé, la kotoïste Mieko Miyazaki, la flûtiste Masako Ishimura ou Benjamin Lévy, musicien-informaticien passé par Que ces quinze

et longue histoire de la musique traditionnelle et populaire.

4

Bref historique du fifre

Petit instrument de musique à vent, appartenant à la famille des bois, le fifre

nce, à la fin du XVème

er qui créera la charge officielle de « fifre du roi ». On retrouve le fifre militaire jusque sous Napoléon III et il est encore joué, actuellement, dans les régiments de la Légion Etrangère.

Mais cet instrument, au son perçant et audible à plusieurs kilomètres, a aussi, entre autre, une longue histoire dans la musique populaire et traditionnelle en Gascogne, Languedoc, Provence, ou, à Dunkerque, pour animer le célèbre carnaval.

Le fifre est également présent dans de nombreux pays du globe.

e historique du fifre, je conseille au lecteur, avantage sur le sujet, la lecture des trois ouvrages suivants qui font référence en la matière:

Pifraïre en Gironde, Christian Vieussens, CIRMA, 1985.

Manuel moderne de fifre traditionnel, Jean-Michel Lhubac, Société de Musicologie de Languedoc, Béziers, 1986.

Le fifre en Bazadais, Lothaire Mabru, Centre Lapios, Belin-Beliet, 1990.

1866 Edouard Manet Le fifre

5

Le fifre couve sous la lande

28 juillet 1990. 8 heures. Quartier de Souis. Cazalis. Sud-Gironde. Je suis dans

c la Compagnie

! Je verrai par moi-même. La pluie se calme. Je respire à fond, et je frappe à la porte. Ma

;; ils ont joué la veille à Saint-Jean de Luz. Mots de bienvenue échangés. Il me tarde de monter dans le véhicule de la Cie. Direction la Nuit du Jazz au Pont du Gard.

-ce que je vais faire dans un festival de jazz avec mon fifre pas mon habitude.

la Cie Lubat sur scène, au grand complet, Saint- -

ience, le discours, tout transpirait de

Deux ans plus tard, le téléphone sonnait à la maison. Minvielle me proposait de venir jouer avec eux à cette fameuse Nuit du Jazz au Pont du Gard. Réflexion.

et des autres, comme un fils qui part à la guerre. Uzeste était là, véritable

6

On monte dans le véhicule. Lubat est en re

-croisé des juillettistes et des aoûtiens. On arrive. Le Pont du tends mon tour

comme un sprinter dans les starting-blocks. Le public est calme, bon enfant,

plus tard, les gens se lèvent et dansent une farandole. Le fifre, supporté par le pack du son épais de la Cie, est vraiment irrésistible.

François 1er instruments officiels de la musique militaire. Le fifre réveille, le fifre entraîne. Mais je fais une autre guerre que celles de François 1er ou de Napoléon. Mon

se contente pas des idées reçues et peut parfois déranger.

mémoire, de la transmission orale ou écrite.

, avec patience et persévérance, au milieu des pins de la Cie Lubat, le long des chemins sablonneux des Soli Sauvages, au bord des étangs de Bou

banlieues inquiètes et inquiétantes, dans les campagnes en voie de développement ou de désertification, créer une musique avec le vent, le bru

tractopelle

Je veux garder en moi intacte cette force de Lubat, cette curiosité, cette immédiateté, cette conscience artistique qui prend en compte le social,

musicien traditionnel, à la en perpétuelle évolution. Musicien traditionnel, musicien actuel, musicien contextuel, musicien fonctionnel.

mort. Sylvain Roux

ion poïélitique de la Compagnie Lubat de Gasconha)

Un fifre à New York A quoi peut bien penser un joueur de fifre, habitant un paisible village viticole de la Dordogne, qui part jouer dans la plus grande ville des Etats-Unis ?

Razac de Saussignac (352 habitants) - New York (8 336 677 habitants) : un choc culturel !

Au moment où je mets la clef de contact dans ma Peugeot 306 style, ce beau matin de mai 2012, pour rejoindre la gare la plus proche de chez moi, afin de rallier Paris, la question qui : « est-laisser passer tranquillement avec mes fifres au portail de sécurité de

? » et non : « vais-je me crasher corps et ? ».

9

Je ne me pose pas cette dernière question car je me sens souvent plus en sécurité, à 8000 mètres ,

un peu, car des lignes

-pour y loger mes quatre fifres. Il faut savoir que, dans ces quatre fifres, il y a

de long donc mon flight- !

anticapitaliste ! Bref, pour éviter toutes ces tergiversations désagréables et inutiles, je me suis inventé un nouveau flight-case, avec une housse en tissu couvert de petits papillons, cousue habilement , cette fois-ci, je passe comme une lettre à la poste et peux garder mes instruments, avec moi, en cabine. Donc pas de fifres dans la soute, quand on sait dans quel état ressortent (et parfois ne ressortent pas !) les instruments des soutes des avions, je suis plutôt

Décollage de Rois avion plus tard, nous survolons New York. Arrivée très mystérieuse au-dessus de cette gigantesque ville qui, cette nuit-là, est enveloppée de brumes magiques ;; seuls, de temps à autre, des halos de lumière voilée, provenant des immeubles géants, émergent de ce vaste océan de coton gris. Pas de problème lors du contrôle des douaniers qui ne me questionnent même pas pour le flight-case et Saussignac et de Bordeaux qui dorment au fond de ma valise.

Une ameux taxis jaunes de Big Apple ;; le chauffeur me fait répéter deux ou trois fois la phrase

montre le paet démarre le moteur de sa grosse bagnole. Il me parle encore un peu mais, à

cause de son accent qui mâchonne tous les mots, je ne comprends quasiment rien, rapidement, et les kilomètres de bitume humide, sous les

néons blafardsau 130ème étage , et qui est, en fait, un petit rez-de-chaussée dans un quartier calme de Queens. Accueil chaleureux de mes hôtes. Nuit incroyablement silencieuse. Le lendemain matin, direction Manhattan : Times Square, une vraie fourmilière, cette station ! En sortant de la bouche du métro, choc urbain, le saut dans le grand bain, les avenues immenses, les gratte-ciels de toutes formes, les

écrans géants de pubs accrochés partout et le son de New York, absolument typiquenombreus vues et revues : klaxons de voitures, camions, sirènes de Une fois pris le rythme de la mégapole, digéré, quelque peu, le décalage horaire, il ne me faut pas oublier la raison majeure de mon voyage à New York : deux concerts organisés à Prentis Hall, Columbia University, à deux pas du Cotton Club, dans Harlem, ce mythique club de jazz qui a vu passer Louis Armstrong,

Ce projet, qui me fait traverser, , tique, intitulé Improtech et axé sur le thème des musiques improvisées et informatique musicale, est piloté

et respectable institution, fondée, en 1969, par le Pierre Boulez. Improtech réunit des

scientifiques, des chercheurs, des informaticiens et des musiciens de plusieurs

ressentis lorsque Gérard Assayag, un des principaux protagonistes de ce projet,

travail à Paris, avec le musicien-informaticien Benjamin Lévy, de faire partie de

dans cette riche et palpitante aventure artistique internationale. Ce qui me

des musiciens improvisateurs, de grande qualité, provenant du jazz ou de la musique contemporaine, et de trouver le lien, les passerelles avec mon fifre, ma culture et mon identité. Jpour habitude de dire que ma musique part ;; une image, certes, mais elle montre le fragile équilibre et le rapport délicat que

de tenir entre tradition et modernité, oralité et écriture, archaïsme et contemporanéité. E

grand cercle qui tourne sur lui-même, depuis les origines, et qui avance lentement dans le temps,

-midi se passe très bien, nous sommes cinq musiciens, certains se connaissent déjà et font partie du même groupe;; personnellement, de ceux qui sont présents, je nCette rencontre américaine me permet saxophoniste, Raphaël Imbert, Mais, comme me l itten, à Périgueux, (salut amical directeur Jean-Jacques Rouveroux), la redoutable et redoutée contrebassiste, Joëlle Léandre : « de mondeintimiste. ». Le soir-même, je peux le vérifier, lors du deuxième concert, où plusieurs -midi, ce qui donne une musique trop touffue et trop dense. La raison principale vient peut-être, me semble-t-il, de la performance ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Dans les spectateurs se trouve Bernard Lubat, qui fait partie du projet -

au sein de sa

Cà lui, si je me retrouve, ici, à New York, dans cet extraordinaire projet. « ! », me répond-t-il, sur un ton jovial.

vrai, mais celui qui a inventé Uzeste Musical, et qui continue de le faire vivre quotidiennement, a toujours été entouré,

et chevronnée de musiciens, techniciens et même lui, personne

-midi, dans Harlem, pour sen je flâne le long

font des chorégraphies sur le tube des Buggles, « Video killed the radio star » sono ;; les parents, les amis et des badauds sont là, ils assistent tranquillement à ce spectacle sympathique qui ressemble fort à la présentation de différentes productio secteur. Je me sens bien dans Harlem ;; après réflexion, je décide lendemain pour poursuivre ma visite. Après le deuxième forcément bonne rélorsque je monte à bord, je trouve une ambiance détendue, les gens se parlent, plaisantent, tardive, de jeunes femmes, légèrement vêtues,

ssé, ce qui me rassure vraiment. Donc, le lendemain matin, je retourne à Harlem. Alors qularge ;; je

une petite église, je rentre discrètement et j en vue, je me

dansent, psalmodient, on est à la lisière du blues, du slam et du rap. Un bon pianiste, avec un vrai piano,

pas un harmonium asthmatique, et un batteur, à la présence discrète et efficace, accompagnent les différents chanteurs, solistes ou choristes, et ça groove, ça

aucun mal à imaginer un troublant le son plaintif de son sde ces musiques qui ont irrigué, peu à peu, le monde entier, je suis au creuset, en direct live, comme on dit. Ces fabuleux gospels, entonnés par des anonymes du

eur, ils ont une force incroyable qui me touche et me secoue au plus haut point ;; seul, sur mon banc de bois, je pleure,

Pour me remettre de ces émotions, je reprends ma marche dans Harlem, et, comme il est presque midi, je me mets en (ce

, mais plutôt un constat !)

emballée dans le carton habituel, me voilà reparti à pied, je décide de traverser entièrement Central Park, du Nord au Sud. Et voici le récit de mon unique frayeur lors de cette semaine new-yorkaise

a pizza en question ;; a e, passant devant moi, me fait signe de me retourner aussitôt et je me retrouve, nez à nez, amais vu en vrai ! La surprise me fait littéralement banc, non loin de moi. Un beau raton-laveur est là, le regard interrogateur, apparemment très intéressé par ma pitance huileuseagressif, je reprends rapidement mes affaires posées sur le banc, je fais quand même une photo de sa tête éberluée et je pars, à moitié rassuré, regardant, de temps à autre, dernièrement moi, si la bête ne me suit pas. O parlé des écureuils de New York mais jamais des ratons-laveurs !

Il fait très chaud, en ce bel après-midi du mois de mai, dans Central Park, les gens font de la bronzette sur le gazongrignotent ;; , car je marche depuis près de deux heures dans ce magnifique parc, et je finis par arriver dans un lieu improbable et romantique, quoique bondé: The Loeb Boathouse, café, restaurant, location de vélos, de bateaux etc., un grand établissement chic où les écrans télé diffusent, entre autre, d , digne et virtuose,

jouer Chopin, ou Schubert, sur un remarquable piano à queue, dans une indifférence quasi générale. Assis au comptoir, avec vue sur le lac, et sur le pianiste stoïque, je bois, lentement, avec délectation, une bière blonde et fraîche, certainement la plus chère de ma vie, 8 dollars, mais peu importe, il y a

faut savoir saisir et savourer pleinement.

Atlantique, par autre bout de la lorgnette. Cette ancienne île, devenue péninsule, abrite normalement les quartiers russes mais, sur les jetées, et dans les rues, en beaucoup parler espagnol, les gens dansent pendant que des musiciens jouent la salsa, et, par conséquent,

à Porto-Rico. Symboliquement, je vais délicatement regardant minutieusement au loin, très loin, je devine la dune du Pilat sur laquelle je vais, de temps à autre, méditer ;; rejoint celles du sable, de la forêt et du ciel et, quand on regarde minutieusement au loin, très loin, on devine New York. C r jour de cette aventure américaine, je voulais voir la

ainsi fait.

Avant de reprendre le métro, à la station Coney Island, je fais, par curiosité, un petit tour, à Luna Park, avec toutes ses attractions colorées et spectaculaires dont les américains, qui sont de grands enfants, raffolent depuis des décennies.

, avec émotion, cette semaine hallucinante, vivifiante, stimulante et aussi épuisante ;; beaucoup

, de long en large, à pied, en bus, en métro, avec seulement une carte du Subway en poche pour me repérer. Avant de quitter la France, j avais pas préparé je me suis souvent perdu, avec grand plaisir ;; inattendues, et de rencontrer des gens très sympathiques car, chaque fois que

vait toujours un new-yorkais pour

. Même dans le métro, aucune indifférence, tout le monde se parle

ude du métro parisien et du mutisme de ses passagers. A moitié endormi, dans cet Airbus bondé, mais avec un léger sourire au coin des lèvres, comme un enfant apaisé, je me dis que mon fifre, petit bout de bois

et vivre une aventure artistique et humaine très riche et dense dont je ne peux mesurer encore les retombées à tout niveau. Alors, engoncé dans mon fauteuil, convenablement mes longues jambes, je laisse aller mon esprit : secrètement, discrètement, inévitablement, je rêve jouer du fifre, un jour prochain, à Tokyo, sous les cerisiers en fleurs Sylvain Roux (août 2014)

Répertoire Danse si tu veux Valse du Beuve. (valse tranquille) [aux Fifres et Tambours de Gans]

Scottish métisse. (scottish épicée) -1998]

Cap au sud. (rondeau lointain)

La valse du cercle. (valse bazadaise) [à Marius Guicheney] : « Enfermés dehors »)

Tarentelle du pyjama. (tarentelle queyssacoise)

(cha-cha gascon) [à Pinos des Sous-Fifres]

Valse des 4000. (valse mi-musette) [à Marc Perrone] Amadeus. (marche majestueuse) Seul en Si. (bourrée insoliste)

Mambach. (cha-cha baroque) Coups de langue ! (polka triolée) [à Elie Dupeyrat] Manouzurka. (mazurka chaloupée) [à Manou Lefeuvre] Tes yeux. (rumba occitane) [à la princesse occitane] 30 ans ! (rondeau bilan)

(cha-cha périgourdin) [pour les 30 ans de mon fils Romain]

Toutes les compositions de ce recueil sont déposées à la SACEM Ce répertoire est interprété en concert par le trio Danse si tu veux Sylvain Roux (fifre), Francis Mounier (sax baryton), Pierre Thibaud (batterie).

Contact :Marion Nicolas : 06.15.75.43.38

Contact : http://insoliste.wix.com/sylvainroux

17