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Revue de Géographie de l’Université Ouaga I Pr Joseph KI-ZERBO N° 05- Oct. 2016, Vol. 2 112 MUTATIONS SPATIALES AUTOUR DU BARRAGE HYDRO-AGRICOLE DE NATIOKOBADARA DANS LE NORD DE LA CÔTE D’IVOIRE SILUÉ Pébanagnanan David Université Peleforo Gon Coulibaly, Korhogo, BP 1328 Korhogo, E-mail : [email protected] RÉSUMÉ Pendant la période de crise socio-politique et militaire de 2001 à 2011 en Côte d’Ivoire, Korhogo, la principale ville du Nord a enregistré un départ massif de populations. Depuis la fin de cette période de troubles, avec le retour de plusieurs exilés internes, cette agglomération connait une extension vers sa périphérie nord pour atteindre le périmètre périurbain du barrage de Natiokobadara. Il se pose donc la question de la survie du site dudit barrage et de son périmètre rizicole. C’est pour comprendre cette dynamique spatiale qu’une analyse diachronique, basée sur la photo-interprétation d’images Google Earth de 2007 et 2013, a été faite. Les résultats révèlent que les proportions d’occupation naturelle ont baissé de 53 à 37%, de 2007 à 2013 au profit des unités d’occupation humaine qui sont passées dans le même temps de 47 à 63%. Globalement, l’espace étudié est transformé à 64%, du fait essentiellement de l’extension de l’habitat. La dynamique urbaine a conduit ainsi à l’ensablement du bas-fond et à la réduction des parcelles de cultures, mettant en péril la pérennité du plan d’eau et du périmètre rizicole de Natiokobadara. Mots clés : occupation du sol, dynamique spatiale, barrage de Natiokobadara, Korhogo, Côte d’Ivoire ABSTRACT Land use dynamics around the Natiokobadara Dam in Northern of Côte d’Ivoire During period of social-politic and military attack in 2001 to 2011 in Côte d’Ivoire, Korhogo, the main town in the North has registered departure of many populations. At the end of this period of troubles, with the returning back of many interners exiles this conurbation realized an extension towards it’s Northern outskirts to reach Natiokobadara nearby urban dam area. So, this situation aroused the survival problem of the dam and it’s paddy field perimeter. To understand this space dynamic, diachronic analysis, based on photo interpretation pictures from Google Earth taken in 2007 and 2013 is done. Results reveal that proportions of natural space low 53 to 37%, from 2007 to 2013 in aid of human space which passes in the same period from 47 to 63%. On the whole, the study space is on 64% transformed owing especially to the living place extended. The urban dynamic leads to silt up of shallow filled and reduces cultivate parcel of land putting in peril perennial the dam and the rice farming of Natiokobadara. Keywords: soil occupation, space dynamic, dam of Natiokobadara, Korhogo, Côte d’Ivoire.

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MUTATIONS SPATIALES AUTOUR DU BARRAGE

HYDRO-AGRICOLE DE NATIOKOBADARA DANS LE

NORD DE LA CÔTE D’IVOIRE

SILUÉ Pébanagnanan David Université Peleforo Gon Coulibaly, Korhogo, BP 1328 Korhogo, E-mail :

[email protected]

RÉSUMÉ Pendant la période de crise socio-politique et militaire de 2001 à 2011 en

Côte d’Ivoire, Korhogo, la principale ville du Nord a enregistré un départ massif de

populations. Depuis la fin de cette période de troubles, avec le retour de plusieurs

exilés internes, cette agglomération connait une extension vers sa périphérie nord

pour atteindre le périmètre périurbain du barrage de Natiokobadara. Il se pose donc

la question de la survie du site dudit barrage et de son périmètre rizicole. C’est pour

comprendre cette dynamique spatiale qu’une analyse diachronique, basée sur la

photo-interprétation d’images Google Earth de 2007 et 2013, a été faite. Les

résultats révèlent que les proportions d’occupation naturelle ont baissé de 53 à 37%,

de 2007 à 2013 au profit des unités d’occupation humaine qui sont passées dans le

même temps de 47 à 63%. Globalement, l’espace étudié est transformé à 64%, du

fait essentiellement de l’extension de l’habitat. La dynamique urbaine a conduit

ainsi à l’ensablement du bas-fond et à la réduction des parcelles de cultures, mettant

en péril la pérennité du plan d’eau et du périmètre rizicole de Natiokobadara.

Mots clés : occupation du sol, dynamique spatiale, barrage de Natiokobadara,

Korhogo, Côte d’Ivoire

ABSTRACT

Land use dynamics around the Natiokobadara Dam in Northern of Côte

d’Ivoire During period of social-politic and military attack in 2001 to 2011 in Côte

d’Ivoire, Korhogo, the main town in the North has registered departure of many

populations. At the end of this period of troubles, with the returning back of many

interners exiles this conurbation realized an extension towards it’s Northern outskirts

to reach Natiokobadara nearby urban dam area. So, this situation aroused the

survival problem of the dam and it’s paddy field perimeter. To understand this space

dynamic, diachronic analysis, based on photo interpretation pictures from Google

Earth taken in 2007 and 2013 is done. Results reveal that proportions of natural

space low 53 to 37%, from 2007 to 2013 in aid of human space which passes in the

same period from 47 to 63%. On the whole, the study space is on 64% transformed

owing especially to the living place extended. The urban dynamic leads to silt up of

shallow filled and reduces cultivate parcel of land putting in peril perennial the dam

and the rice farming of Natiokobadara.

Keywords: soil occupation, space dynamic, dam of Natiokobadara, Korhogo, Côte

d’Ivoire.

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Revue de Géographie de l’Université Ouaga I Pr Joseph KI-ZERBO N° 05- Oct. 2016, Vol. 2 113

INTRODUCTION

Les premières décennies après les indépendances, la Côte d’Ivoire a

mis en place une politique d’aménagement du territoire qui a pris en compte

tous les secteurs d’activités. Dans cette logique, l’administration post-

coloniale a accordé une importance particulière au développement du secteur

agricole. C’est ce qui a légitimé le slogan « le succès de ce pays repose sur

l’agriculture » (Houphouët-Boigny, 1978). Dans le nord ivoirien, le

développement de l’agriculture s’est heurté à des déficits hydriques

importants. Ces contraintes ont donc amené l’Etat à entrevoir des mesures

palliatives pour stocker les eaux de surface. Dans cette perspective, plusieurs

barrages ont été construits dans le nord du pays (MEF, 2003). En 2012, 275

aménagements hydro-agricoles et pastoraux ont été inventoriés dans le Nord

(Silué, 2012). L’objectif assigné à ces ouvrages est la maîtrise de la gestion

de l’eau de surface pour le développement de l’agriculture en vue d’assurer la

sécurité alimentaire des populations locales. Cette politique d’aménagement

s’est poursuivie à un rythme accéléré avant de connaître un coup d’arrêt dans

les années 1990 (Kouadio, 2004). L’exploitation de ces ouvrages hydro

agricoles permet le ravitaillement des populations en ressources diverses

(Silué, 2012). Les avantages avérés de ces aménagements ont attiré une

pléthore d’utilisateurs de l’eau des barrages. Inévitablement, les intérêts

divergents sont à l’origine de conflits récurrents entre les usagers (Silué,

2014). Au cours de la dernière décennie (2001-2011), la Côte d’Ivoire a

connu une crise militaro-politique et sociale. Cette décennie a été marquée

par l’absence des organes étatiques de régulation administrative, et des

déplacements de populations de la ville de Korhogo vers d’autres localités en

Côte d’Ivoire ou vers des pays frontaliers (Mali et Burkina Faso). Avec la fin

de la crise en 2011, certains de ces exilés ont regagné cette principale localité

du Nord. Leur retour a engendré plusieurs changements dans tous les

domaines. Le retour de l’administration et l’espoir en l’avenir encouragent de

nouveaux investissements et aménagements. Le site du barrage de

Natiokobadara, proche de l’agglomération de Korhogo, subit des

transformations spatiales, corollaires de l’extension de la ville. Il se pose

alors la question de savoir, si l’urbanisation n’est pas une menace pour la

pérennité du plan d’eau de Natiokobadara. Cet article se propose d’étudier la

dynamique de l’occupation du sol autour du plan d’eau et d’évaluer la

résilience du barrage et de son périmètre rizicole face à l’urbanisation. On

s’appuie sur l’hypothèse suivante : l’évolution de la ville vers le périmètre

rizicole provoque des dysfonctionnements au niveau du barrage et du bas-

fond de Natiokobadara. Après la déclinaison de la méthode de travail, les

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SILUÉ Pébanagnanan David

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différents résultats sont présentés en tableaux et en cartes d’occupation du

sol.

1. MATERIEL ET METHODE

1.1. Description du site d’étude

Le barrage de Natiokobadara est un aménagement hydroagricole

destiné à la production du riz dans la zone dense du Nord. Il est localisé dans

la zone périurbaine au nord de la ville de Korhogo. Construit en 1972 par la

Motoragri1, cet ouvrage se positionne entre les méridiens 5°37’0’’ et 5°38’0’’

de longitude ouest, et entre les parallèles 9°26’0’’ et 9°27’30’’ de latitude

nord (Figure 1).

Figure 1 : Localisation du barrage de Natiokobadara

1 Société d’Etat pour la motorisation de l’agriculture.

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La digue y est faite en terre, renforcée en amont avec des pierres

(digue en enrochement). Le barrage, d’un impluvium de 13,65 km²,

appartient au bassin versant du fleuve Bandama. Les précipitations moyennes

annuelles sont de 1 400 mm et la superficie irrigable de 250 ha s’étale sur

environ 9 km. Cet ouvrage a connu une réhabilitation technique de ses

installations en 1992 (DCGTx, 1992).

1.2. Présentation et géoréférencement des images

Avant d’aborder les différents aspects spécifiques à la méthodologie

de travail, il est opportun de procéder à la définition des termes clés qui

seront utilisés régulièrement dans la suite du texte. Le terme occupation du

sol désigne les utilisations, les usages ou les couvertures au sol. Les classes

d’objets quant à elles identifient un ensemble ou un groupe d’éléments

identiques au sol. La variabilité de l’occupation du sol exprime la mutation

ou le caractère changeant des utilisations des terres.

Les images utilisées pour apprécier l’occupation du sol sont prises à

partir de Google Earth. Après capture, elles se présentent sous la forme de

photographies aériennes. Elles concernent les années 2007 et 2013. Les prises

d’images sur Google Earth n’existent pas avant ces dates, pour la zone

d’étude. L’image de 2007 est prise en août, un mois humide sur près de 30

ans (Soro et al., 2013). Pour 2013, elle est prise en février qui est un mois

sec (Ibidem). Une visite de terrain a permis de distinguer les différentes

couvertures spatiales au sol. La reconnaissance des types d’occupation du sol

s’est faite à l’aide d’un GPS Garmin Etrex Vista. Le géoréférencement des

images s’est fait par l’identification de six points amers sur les différentes

images. Ces points sont constitués essentiellement par les croisements de

routes très remarquables sur l’image. En l’absence d’images de référence ou

de cartes déjà géoréférencées sur la zone d’étude, les coordonnées des six

points amers identifiés ont été saisies directement. Les coordonnées

géographiques en UTM de ces points ont été certes prises sur Google Earth,

mais elles ont été couplées avec les relevés GPS pour plus de précisions. Le

système géodésique utilisé est le WGS 1984 zone 30N conformément à la

carte topographique.

1.3. Méthode d’étude

En présentant les méthodes d’étude de la dynamique de l’occupation

du sol, Lambin (1994) précise que certains modèles sont développés pour

simuler et explorer l’utilisation actuelle du sol, alors que d’autres

s’intéressent aux changements possibles dans le futur. La méthode d’étude

privilégiée dans cet article s’inspire du premier modèle qui consiste à

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SILUÉ Pébanagnanan David

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explorer l’utilisation actuelle du sol. La démarche pour entreprendre cette

étude est basée sur l’analyse diachronique qui se fait à partir de la

photointerprétation de photos aériennes prises sur Google Earth. L’image

géoréférencée est exportée en format Tiff dans la couche de données pour être

numérisée. Au terme de la numérisation, les différentes unités d’occupation

du sol ont été renseignées. L’édition des cartes d’occupation du sol de la zone

du barrage de Natiokobadara s’est faite sur ArcGis 9.3. La mise en page

finale des cartes d’occupation du sol a été faite avec Adobe Illustrator 9.0.

1.4. Calculs des surfaces et des taux d’évolution

Deux taux d’évolution des unités d’occupation du sol (le taux

d’évolution global et le taux d’évolution moyen annuel) ont été calculés à

partir de deux formules spécifiques. Le taux d’évolution global est relatif à

l’évolution sur deux années consécutives. Il permet de donner une

appréciation globale sur une période de plusieurs années. La première

formule ci-dessous permet d’évaluer le taux d’évolution entre les dates

consécutives de l’étude.

Tx = (SP2 – SP1) / SP1 x 100

Tx : taux d’évolution global ; SP1 : superficie à la date 1 ; SP2 : superficie à

la date 2.

-Si Tx est positif, il traduit une extension de l’unité d’occupation du sol.

-Si Tx est négatif, cela exprime un recul de l’unité d’occupation du sol.

Le taux d’évolution moyen annuel quant à lui a été calculé pour

l’intervalle des 7 ans qui s’écoulent entre les années 2007 et 2013. Ce taux

permet d’avoir une moyenne des évolutions conformément à la durée de

l’intervalle. Cette moyenne, différente de la moyenne arithmétique montre les

fluctuations internes du phénomène. La formule ci-dessous exprime la

méthode de calcul.

Tx = (SP2 / SP1)1/n

– 1 x 100

Tx : taux d’évolution moyen annuel ; SP1 : superficie à la date 1; SP2 :

superficie à la date 2; n : différence d’années entre les deux dates (durée de

l’intervalle).

Le calcul des surfaces a été généré automatiquement à partir du module

Calculate Area présent dans les utilitaires de l’extension Spatial Statistics

Tools de ArcToolbox.

L’articulation de ces données dans le logiciel de traitement et la manipulation

des données auxiliaires ont permis d’aboutir à des résultats.

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2. RESULTATS

Les résultats se présentent sous la forme de tableaux et de cartes

d’occupation du sol. Les tableaux ressortent les grandes catégories

d’occupation du sol, les unités d’occupation du sol, et la variation des unités

spatiales. Les cartes, quant à elles, donnent la localisation et l’extension des

unités d’occupation du sol.

2.1. Les classes d’objets dans le site du barrage de Natiokobadara

Plusieurs classes d’objets sont identifiées dans le site du barrage de

Natiokobadara. Il s’agit des cultures d’interfluve, des cultures de bas-fonds,

de l’eau du barrage, des étangs piscicoles, de la forêt dense sèche, de la zone

habitée, de la savane, du sol nu, des vallées, et des vergers constitués de

manguiers et d’anacardiers. Ces classes se spécifient en deux groupes

distincts composés d’espaces naturels et d’espaces aménagés.

L’espace naturel comprend : l’eau du barrage, la forêt dense sèche, la

savane, la vallée et le sol nu. En revanche, l’espace aménagé est

essentiellement composé : des cultures d’interfluve, des cultures de bas-

fonds, des étangs piscicoles, de la zone habitée et des vergers.

2.2 Etat de l’occupation du sol par catégorie en 2007 et 2013

En 2007, l’espace naturel dans le périmètre du barrage de

Natiokobadara occupe 525 ha soit 53% de la superficie globale estimée à 998

ha. Le reste du site est occupé par les activités humaines avec 473 ha

constituant 47%. En 2013, l’espace aménagé couvre 629 ha soit 63% de

l’espace d’étude. L’espace naturel ne s’étend que sur 369 ha soit 37% de la

superficie totale (tableau I).

Tableau I : Superficie des unités d’occupation du sol de 2007 et 2013

Grande catégorie

en 2007 en 2013

ha % ha %

Espace naturel 525 53 369 37

Espace aménagé 473 47 629 63

Total 998 100 998 100

Source : enquête de terrain 2013

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2.3 Etat de l’occupation du sol par unités en 2007 et 2013

En 2007, la savane occupe 420 ha soit 42% de la superficie d’étude.

Elle couvre la partie orientale du site d’étude, et s’étend jusqu’au Nord-ouest.

Les vergers qui y couvrent 271 ha (soit 27%), s’étalent sur le flanc sud-ouest

de la retenue d’eau. Les cultures d’interfluve ont une superficie de 123 ha

pour un taux de 12%. Elles se localisent dans le sud-ouest du site de

recherche, avec quelques lambeaux éparpillés ici et là vers l’Est. La zone

habitée, les cultures de bas-fonds, l’eau du barrage, les étangs piscicoles, les

forêts denses sèches, le sol nu et les vallées ont des taux d’occupations

inférieurs à 10% en 2007. Ici la zone habitée se localise principalement au

Sud de la ville de Korhogo. En plus de cette localité, figurent les villages de

Natiokobadara à l’Est et de Djégbè à l’Ouest (tableau II et figure 2).

Tableau II : Superficie des unités d’occupation du sol en 2007 et 2013

Unité d’occupation du

sol

en 2007 en 2013

ha % ha %

Cultures d’interfluves 123 12 72 7

Cultures de bas-fonds 7 1 15 2

Eau du barrage 56 6 13 2

Etangs piscicoles 6 1 6 1

Forêt dense sèche 3 0.5 6 1

Zone habitée 66 7 378 37

Savane 420 42 237 24

Sol nu 39 3 43 4

Vallée 7 1 70 7

Vergers 271 27 158 15

TOTAL 998 100 998 100

Source : enquête de terrain 2013

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Figure 2 : Occupation du sol en 2007

En 2013, la zone habitée couvre 378 ha (soit 37%). Elle se localise du

Sud-ouest au Sud-est en remontant jusqu’au Nord-est de l’espace étudié. La

savane qui y occupe 237 ha (24%), couvre le 1/3 Nord-ouest. Les vergers

avec 158 ha (15%), se retrouvent dans la partie médiane. Les cultures

d’interfluves qui ont une superficie de 72 ha y sont localisées dans l’angle

Nord-ouest (tableau II et figure 3). Les autres types d’occupation du sol ont

chacune une superficie inférieures ou égales à 70 ha soit un taux de

couverture inférieur ou égal à 7%. Il s’agit de la vallée, du sol nu, des

cultures de bas-fonds, de l’eau du barrage, des étangs piscicoles et de la forêt

dense sèche.

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Figure 3 : occupation du sol en 2013

2.4. La dynamique de l’espace

La dynamique de l’espace d’étude s’appréhende à partir, d’une part des

taux de croissance et d’autre part de la variation surfaciques des unités

d’occupation du sol. L’identification des taux de croissance et leur méthode

de calcul sont déclinées dans le titre : matériels et méthodes de ce travail.

2.4.1. Dynamique des grandes unités d’occupation du sol

Entre 2007 et 2013, l’espace naturel a connu un taux d’évolution

global de -30%. Annuellement, cette évolution correspond à -5%. L’espace

humanisé ou aménagé, quant à lui, est marqué par une évolution de +33%

équivalent annuellement à un taux de +4% (tableau III).

Tableau III : Taux d’évolution des principales unités d’occupation du sol

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Unité

d’occupation

du sol

Superficie

en 2007

(ha)

Superficie

en 2013

(ha)

Taux

d’évolution

global 2007-

2013

Taux

d’évolution

moyen

annuel

Espace naturel 525 369 -30% -5%

Espace

humanisé

473 629 +33% +4%

Total 998 998 - -

Source : enquête de terrain 2013

2.4.2 Dynamique d’occupation du sol

Au niveau des unités d’occupation du sol, on distingue deux types de

dynamiques. D’une part, figurent les taux positifs et d’autre part, les taux

négatifs.

Les taux positifs concernent les cultures de bas-fonds, les forêts denses

sèches, la zone habitée, le sol nu, et les vallées. Ces unités d’occupation du

sol ont un taux d’évolution global respectivement de +115%, +100%,

+473%, +10% et +900%. Les taux d’évolution moyens annuels relatifs à ces

taux globaux sont respectivement, +11%, +10%, +28%, +1% et +38%

(tableau IV).

Les unités d’occupation du sol ayant connu des taux négatifs sont l’eau du

barrage avec -77% soit, -18% par an et la savane avec un taux global de -44%

pour un taux annuel de -8%. Les cultures d’interfluve et les vergers

enregistrent chacun un taux de -42% au niveau global, pour une part annuelle

de -7% chacun (tableau IV).

Tableau IV : Taux d’évolution des unités d’occupation du sol Unité d’occupation du sol

Variable CI CBF EB EP FDS ZH SV SN VA VG

Superficie 2007 123 7 56 6 3 66 420 39 7 271

Superficie 2013 70 15 13 6 6 378 237 43 70 158

Evolution -51 +8 -43 0 +3 +312 -183 +4 +63 -113

Taux d’évolution

global

-42 +115 -77 0 +100 +473 -44 +10 +90

0

-42

Taux d’évolution

Moyen annuel

-7 +11 -18 0 +10 +28 -8 +1 +38 -7

Source : enquête de terrain 2013

CI=Cultures d’interfluves ; CBF=Cultures de bas-fonds ; EB=Eau du barrage ; EP= Etangs

piscicoles ; FDS= Forêt dense sèche ; ZH= Zone habitée ; SV= Savane ; SN= Sol nu ; VA=

Vallée ; VG= Vergers

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2.5. Variabilité de l’occupation du sol

La variabilité des occupations du sol se réfère au caractère changeant

des utilisations du sol. On distingue deux types de variations des unités

d’occupation du sol. D’une part les espaces qui sont restées stables et d’autre

part ceux qui enregistrent des mutations. Les cultures d’interfluve, les étangs

piscicoles, le sol nu, et les vergers sont en majorité conservés avec

respectivement 59%, 67%, 63%, et 51% de portions stables. Les autres unités

sont en grande partie en mutation. Il s’agit des cultures de bas-fonds et de la

savane transformées à 60% chacune, de l’eau du barrage modifiée à 77%, de

la forêt dense sèche et de la zone habitée qui subissent des mutations à 83%

chacune et des vallées à 97% (tableau V).

Tableau V : Variation des unités d’occupation du sol

Variabilité

unité d’occupation du sol Espace stable Espace en mutation

en ha en % en ha en %

Culture d’interfluve 72 59 51 41

Culture de bas-fonds 6 40 9 60

Eau du barrage 13 23 43 77

Etangs piscicoles 4 67 2 33

Forêt dense sèche 1 17 5 83

Habitat 66 17 312 83

Savane 169 40 251 60

Sol nu 27 63 16 37

Vallée 2 3 68 97

Vergers 137 51 134 49

Ensemble 497 36 891 64

Source : statistiques d’occupation du sol dans le site de Natiokobadara en 2007 et en

2013

Pour l’ensemble de l’espace étudié, 64% de la surface subissent des

transformations d’occupation (tableau V).

3. DISCUSSION

Quatre principaux résultats méritent d’être discutés : la typologie des

unités d’occupation du sol, la proportion des unités d’occupation du sol, la

dynamique de l’occupation du sol, et la variabilité de l’occupation spatiale

autour du barrage.

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3.1. Typologie des principales unités de l’occupation des sols

Il existe deux principales formes d’occupation du sol : l’espace naturel

et l’espace humanisé (aménagé). Ces deux types d’occupation du sol ont été

aussi signalés autour des plans d’eau (Tagbanga, Koko, Tiné, et Nafoun) dans

le nord de la Côte d’Ivoire (Koli Bi, Touré, Koffi, 2001 et Silué, 2012). Les

unités d’occupation identifiées par ces auteurs étaient relatives à deux

périodes : une avant l’aménagement du plan d’eau et l’autre après la mise en

eau de l’ouvrage. Les études réalisées par ces premiers auteurs ont

prioritairement comparé la dynamique spatiale découlant de l’implantation

des barrages dans le nord de la Côte d’Ivoire. Le cas de Natiokobadara ici

permet d’identifier les mêmes types d’occupation du sol, bien que les dates

d’étude appartiennent toutes deux à la même période (après la création du

barrage). Kangah (2010) évoque également les mêmes grandes unités

d’occupation du sol dans une étude sur l’évaluation et le suivi des mutations

spatiales dans une ancienne zone d’économie de plantation à Bonoua en Côte

d’Ivoire. Dans son analyse, il identifie des surfaces humanisées et des

parcelles naturelles. Le regroupement des unités en deux grandes catégories

n’est pas propre au Nord. Cette classification est aussi valable dans le sud

ivoirien, domaine des cultures d’exportation.

3.2. Proportion des unités d’occupation du sol

A la première date (2007), la prédominance de l’espace naturel

s’exprime par une forte proportion de savane. Elle couvre 420 ha, soit 80%

des 525 ha de l’espace naturel. Les environs de l’aménagement hydro-

agricole n’enregistrent pas une forte influence de la présence humaine.

Certainement que l’incertitude de l’avenir pendant la crise militaire est un

facteur limitant pour l’évolution de l’espace. A la deuxième date (2013), la

tendance se renverse avec une prépondérance des surfaces humanisées aux

dépens de l’espace naturel. Les terres marquées par l’empreinte humaine

avec une superficie de 629 ha sont essentiellement dominées par l’habitat

(378 ha) correspondant à 60%. A cette date d’arrivée, la zone habitée est

devenue dominante dans la répartition des unités d’occupation du sol. La

ville de Korhogo s’est étendue pour atteindre les territoires des villages

voisins que sont Natiokobadara à l’Est et Djégbè à l’Ouest. L’extension est

importante du côté de Natiokobadara à la faveur de deux lotissements. Le

premier « Natiokobadara extension 1 » est validé sous les références 14-

0605/MCLAU/DGUF/SDAF du 09 Septembre 2015. Le second

« Natiokobadara extension 2 » est approuvé sous le numéro 15-

0115/MCLAU/DGUF/SDAF du 14 Avril 2015. L’aménagement de la zone

industrielle dans les environs de cette localité a certainement influencé la

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dynamique spatiale autour de Natiokobadara. Les usines d’égrenage de coton

(Korhogo 1, Korhogo 2, Korhogo 3 et Korhogo 4) qui y sont localisées

appartiennent à la Compagnie Ivoirienne de Coton. Celle de la Société

Industrielle Cotonnière des Savanes est quant à elle la propriété de l’Union

Régionale des Entreprises et Coopératives de Côte d’Ivoire. L’usine

COTRAF produisant l’huile à partir des graines de coton est aussi une unité

de production dans cet environnement industriel. Les ouvriers qui travaillent,

en effet, dans les entreprises de la nouvelle zone industrielle préfèrent habiter

à proximité de leur lieu de travail. L’étalement des zones d’habitation dans le

terroir de Natiokobadara découle donc de la logique des employés de se

rapprocher de leurs lieux de travail. Cette conclusion se conforme aux

résultats de Homocianu (2009) selon lesquels la demande de logement

résidentiel à Lyon va s’orienter vers les zones permettant d’accéder

efficacement au centre, lieu de concentration des emplois. Dans le cas de

Natiokobadara, la zone concernée est la périphérie. C’est pour cela que

l’extension de l’habitat s’y ressent particulièrement.

En outre, l’année 2013 s’inscrit aussi dans le début de la période

d’espoir en Côte d’Ivoire. La fin de la crise militaire est proclamée en 2011

suite à la tenue d’élections présidentielles. Le retour à la stabilité socio-

politique a encouragé plusieurs exilés à regagner les zones anciennement

considérées comme hostiles. Ce retour a suscité une urbanisation importante

autour du plan d’eau. L’espace y a connu une concurrence particulière parce

que pendant la crise, les autres zones périphériques de la ville ont été vite

occupées par « les nouveaux riches2 ». La dynamique urbaine actuelle s’est

donc réorientée vers des endroits propices à l’étalement de la zone habitable.

Parmi ces différents espaces encore disponibles figurent le site du barrage de

Natiokobadara et le terroir du village de Diégbè.

On pourrait conclure que l’extension de la zone d’habitat serait un

facteur important dans la dynamique spatiale autour du site de la retenue

d’eau de Natiokobadara. Des résultats identiques sont signalés par

Guillaume en France pour l’année 2013. Cet auteur constate que les

changements spectaculaires de l’espace concernent les zones urbanisées et les

zones agricoles. Les surfaces y sont passées respectivement de 10% à 40% et

de 41% à 16% entre 1950 et 2008 pour le même territoire. L’urbanisation des

rives de l’étang de Berre se fait donc aux dépens des parcelles de cultures.

Cet étang est un lac naturel localisé dans le sud de la France. La régression de

l’espace naturel au profit de l’espace humanisé par le truchement de

l’extension de l’habitat, concernerait donc aussi bien les pays d’Europe que

2Cette expression désigne les personnes ayant amassé des ressources financières

abondantes induites des effets de la crise militaire (2002-2011).

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ceux d’Afrique. Ce résultat est contraire à celui présenté par Kangah en 2010

sur les mutations spatiales autour de la ville de Bonoua. En effet, dans cette

étude, l’auteur observe que les terres y subissent une forte pression humaine

inhérente aux activités agricoles. L’espace naturel y connait une régression

au profit de l’espace anthropique. Le facteur explicatif n’est pas

l’agrandissement des zones d’habitat mais plutôt l’extension des parcelles de

cultures. La compréhension de cette conclusion ne peut se faire sans prendre

en compte le caractère agricole de cette localité. Bonoua, en effet, en Côte

d’Ivoire est le siège de cultures industrielles d’exportation comme l’ananas,

l’hévéa et de plus en plus du palmier à huile. Le développement de ce type de

culture légitime la prédominance des parcelles agricoles au sein de la

distribution des unités d’occupation du sol. Ce résultat est repris par Sounon

Bouko, Sinsin et Goura Soulé (2007) dans une étude sur la dynamique de

l’occupation du sol au Bénin. Ces auteurs y affirment en effet qu’avec la

croissance démographique, les superficies utilisées pour l’installation des

cultures augmentent considérablement au détriment des formations végétales

naturelles. Cette conclusion met en évidence la dégradation de la biodiversité

végétale. Le facteur premier qui en est responsable est l’augmentation de la

population conduisant à une pression humaine sur les ressources naturelles

notamment les terres arables. Il faut donc comprendre que la croissance

démographique influence de diverses manières la dynamique spatiale.

Oloukoi (2014) l’a perçu nettement dans ces analyses prospectivistes sur les

changements de l’occupation des terres au Bénin. Un scénario socio-

économique y est simulé par rapport au devenir des formations végétales. Il a

projeté qu’en 2025, à côté des espaces agricoles qui vont s’étendre, les

agglomérations vont aussi contribuer au recul du couvert végétal par

extension de celles existantes déjà et la multiplication de campements et

hameaux nouveaux. Dans cette projection les deux facteurs (l’extension des

parcelles de cultures et l’étalement de l’habitat) sont concomitamment mis en

cause dans le processus de régression des formations végétales naturelles.

3.3. Dynamique de l’occupation du sol

Durant l’intervalle de 7 ans relatif à cette étude, l’espace humanisé

(aménagé) présente un taux d’évolution important de +33% impliquant donc

des gains de surfaces. Corrélativement, l’espace naturel y connait une

régression avec un taux d’évolution de -30%. Dans cette même logique, entre

1971 et 1977, Koli-Bi et Tapé Bidi (1981) ont observé la régression de

l’espace naturel à un taux de 20% au profit de l’espace aménagé par l’homme

autour de Bonoua en Côte d’Ivoire. Ainsi, après une trentaine d’année de

différence, le taux de régression de l’espace naturel est plus important à

Korhogo qu’à Bonoua. Ce point de vue sous-entend que de nos jours,

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l’espace naturel disparait plus rapidement à Korhogo, qu’il y a 30 ans à

Bonoua. En 2012, Silué a constaté que le terroir du barrage de Nafoun dans la

région de Korhogo, connait une régression de l’espace naturel au profit de

l’humanisé. Ces conclusions concernent le bilan de l’occupation du sol entre

une période avant la création du barrage (1975) et une autre après sa mise en

fonctionnement (1979). Pour ce cas, on constate une régression de 9% par an

de l’espace naturel au profit de l’espace humanisé. Ce taux annuel est

relativement fort par rapport à celui du barrage de Natiokobadara (-5%) pour

des durées identiques. Il est donc clair que l’évolution de l’espace naturel est

moins rapide dans le terroir de Natiokobadara que dans celui de Nafoun.

Enfin, Gourdin et al., (2007) ont remarqué qu’il y a globalement un

glissement des zones naturelles vers les zones humanisées, dû probablement

en grande partie à la pression humaine dans la région du Nord. Leurs

analyses sont relatives à l’étude diachronique des petits barrages et leur

environnement dans le nord de la Côte d’Ivoire. Il ressort aisément que la

pression humaine est un facteur indubitable de la dynamique spatiale autour

des barrages en Côte d’Ivoire. Il en découle donc une dégradation du cadre

naturel, voire de la biodiversité. Ce résultat vient corroborer les observations

de M’banmeyh (2011) sur la dynamique d’un espace géographique autour du

barrage de la Mapé au nord du Cameroun dont la mise en place a provoqué

un profond bouleversement de l’organisation ancienne de la région. Ces

bouleversements sont surtout des mutations environnementales. Ces résultats

sont consacrés à l’aspect général environnemental et non à une dynamique

d’occupation du sol. En tout état de cause, au niveau des unités d’occupation,

le barrage de Natiokobadara perd annuellement 18% de ses eaux. C’est

d’ailleurs le taux de perte le plus élevé dans notre site d’étude. Le retrait des

eaux permet d’exhumer en revanche le tracé des vallées qui présentent une

évolution de +38% par an. Ce gain important pour les vallées est inhérent aux

pertes conséquentes des eaux. Le facteur primordial de ces pertes d’eau du

barrage est la fissure de la digue au niveau de la tour de moine (Silué, 2014).

Mis à part les vallées, la zone habitée présente une évolution annuelle

importante de 28%. C’est ce qui explique que la dynamique urbaine est

remarquable dans le site du barrage de Natiokobadara.

En outre, la présence de l’habitat autour du plan d’eau et de son

périmètre rizicole pose des difficultés de cohabitation. En effet, l’extension

de la zone habitée dans ce site entraine plusieurs contraintes. Dans un

premier temps, le milieu naturel disparait et expose les sols à l’érosion par les

eaux de ruissellement. Le processus d’érosion contribue ainsi au comblement

de la cuvette et des rizières localisées dans les bas-fonds de Natiokobadara.

Dans un second temps, la pression foncière liée à l’habitat conduit à

l’occupation anarchique des bas-fonds, soldée par la réduction voire la

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disparition des parcelles de cultures. En somme la pérennité de

l’aménagement hydroagricole et de son périmètre exploité par 594

riziculteurs est mise en cause. L’agriculture familiale dans le Nord s’en

trouve inéluctablement menacée. Pour la survie de leur activité culturale, les

paysans adoptent actuellement de nouvelles stratégies. L’une des stratégies

est le retour à la pratique de la riziculture pluviale. Elle consiste pour les

riziculteurs à ne produire qu’un cycle unique de récolte et non deux comme

avec la présence du barrage. Ils sont donc astreints à subir le déterminisme

des conditions climatiques. Le recours à la récolte unique est-il une

adaptation adéquate pour une production abondante et suffisante du riz?

L’autre stratégie consiste à procéder à la transmutation des cultures. A ce

niveau d’autres types de cultures telles que le maïs, l’arachide et le maraîcher

(moins exigeantes que le riz en besoin d’eau) font leur apparition dans les

rizières en période de contre-saison. L’adaptation des producteurs de riz au

problème de l’eau est-elle idoine pour garantir la sécurité alimentaire ?

3.4. La variabilité de l’occupation spatiale autour du barrage de

Natiokobadara

Au niveau de la variabilité, la dynamique globale de l’espace montre

une tendance à la mutation. Les surfaces concernées par les transformations

occupent 64% de l’espace d’étude. Plus de la moitié du site d’étude est donc

en mutation. Le présent résultat corrobore la dynamique globale d’occupation

du sol dans le terroir du plan d’eau de Koko localisé en pleine zone urbaine

de Korhogo. L’espace en mutation autour du plan d’eau (destiné à

l’adduction en eau potable) couvrait 61% du territoire d’étude entre 1973 et

1997 (Silué, 2012). Cette conclusion est différente de celle constatée sur les

barrages de Nafoun et Tiné. Ces deux aménagements sont localisés

exclusivement en milieu rurale. Ils ont présenté des espaces globalement

stables respectivement à 79% et 61% dans le Nord de la Côte d’Ivoire

(ibidem). En somme, sur les quatre exemples cités, les deux qui sont

fortement en mutation jouxtent la ville de Korhogo. Les deux autres dont les

surfaces sont majoritairement conservées, (donc stables) sont localisés en

milieu rural.

Ainsi, plus l’ouvrage est proche d’un centre urbain, plus la mutation

spatiale est remarquable. La dynamique urbaine ne serait-elle pas le facteur

primordial de la mutation de l’espace ? Il est certain que, l’habitat dans le

terroir de Natiokobadara a un taux de changement allant jusqu’à 83%. Les

vallées ont le taux de mutation le plus fort (97%) parce que leur variabilité est

conditionnée par les fuites d’eau. Dès que l’eau disparaît, elle laisse

apparaître les zones inondables constituées de vallées. Les pertes d’eau

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importantes à hauteur de 77% entraînent indirectement une présence

remarquable des vallées dans le site. Les forêts denses sèches qui jouxtent le

village de Natiokobadara se sont densifiées. Elles représentent des reliques de

végétation forestière conservées par les croyances culturelles. Classées en

effet comme forêts sacrées, elles servent de cadre d’initiation pour le

« poro3 ». La savane subit à 60% des transformations parce que c’est la

formation végétale par excellence dans la zone d’étude. Les cultures de bas-

fonds, sont aussi modifiées à environ 60%. La zone habitée en a phagocyté

une partie importante. Certains exploitants sont contraints de se diriger vers

le pied de la digue pour poursuivre leurs activités (figure 3). L’itinérance des

cultures de bas-fonds est une forme de résilience de la culture maraichère.

Les étangs piscicoles ont le taux de stabilité le plus important (67%). Ils n’ont

pas connu de modifications notables parce qu’ils sont sécurisées actuellement

par l’université qui les a acquis pour la formation des étudiants en

pisciculture. Nonobstant les difficultés de ravitaillement de la station

piscicole en eau du barrage, la production du poisson se poursuit grâce à

l’aménagement de deux forages.

En conséquence, au moment où le fonctionnement est tributaire des

forages, seulement 7 étangs sur environ 70 sont valorisés. Lorsque commence

la saison des pluies, et que le drain principal est alimenté par les eaux de

ruissellement, c’est la pratique de la pisciculture saisonnière. A la faveur

donc de la saison humide, le nombre d’étangs mis en valeur pour la

production piscicole double (15 sur 70). Il est évident que le potentiel de

production de cette station est sous-exploité. On pourrait en évaluer les

capacités de production entre 10% et 21% du potentiel. Quant au sol nu, il est

essentiellement composé de roches exposées et du déversoir latéral du

barrage. La mutation de ce type d’occupation spatiale est très lente. C’est

pour cela que son pourcentage de conservation est de 63%. Par contre, les

cultures d’interfluve et les vergers sont des parcelles en voie de

transformation. Étant en attente de mise en valeur par les propriétaires, ils

gardent des taux moyens de stabilité correspondant respectivement à 59% et

à 51%.

3 Le «Poro» est un rite initiatique de socialisation des jeunes hommes chez le peuple

Senoufo en Côte d’Ivoire.

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CONCLUSION

L’étude diachronique de l’occupation du sol peut se réaliser à partir

d’images aériennes prises sur Google Earth. La difficulté majeure pour ce

genre d’images réside dans leur disponibilité aux périodes ou dates

d’observation souhaitées. L’analyse spatiale dans le terroir du barrage de

Natiokobadara a permis de présenter l’occupation du sol avec les images

prises à partir du site Web Google Earth. L’inventaire y montre que pour une

période de 7 ans (2007 à 2013), l’espace aménagé par l’homme s’est accru

aux dépens de l’espace naturel. Dans l’ensemble, le terroir est marqué par de

profondes transformations à hauteur de 64%. Le facteur principal de cette

dynamique serait l’urbanisation exacerbée par la fin de la guerre en Côte

d’Ivoire. Cette dynamique urbaine conduit au mauvais fonctionnement de

l’aménagement hydro-agricole périurbain et de son périmètre de culture. Les

exploitants du site du barrage, pour maintenir leurs activités, ont mis en place

des stratégies d’adaptation diverses. Certains se contentent de ne travailler

qu’au rythme des saisons favorables. D’autres par contre, ont procédé à la

transmutation des espèces de cultures. D’autres encore ont préféré se

déplacer vers des endroits propices pour réinstaller leurs activités. Ces formes

de résilience sont-elles idoines pour la survie du barrage de Natiokobadara et

de son périmètre de culture ? A l’issue de cette étude, on se demande s’il

n’est pas judicieux de songer à une délocalisation du périmètre rizicole de

Natiokobadara.

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