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MYTHOLOGIE NORDIQUE

Mythologie nordique

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92 pages, édité par ARC - Cherbourg 1954, Le Veilleur de Proue - Rouen 1998, 2010 pour la présente édition

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MYTHOLOGIE NORDIQUE

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MYTHOLOGIE NORDIQUE

Georges THORIX

Le Veilleur de Proueà ROUEN - NORMANDIE

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Le veilleur de Proue, 1998droits réservés ARC - 1954 - Cherbourg

© le Veilleur de Proue, 2009

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UNE MYTHOLOGIE NORDIQUE...POURQUOI ?

Simplement, parce que malgré les siècles, les évolutions et lesrévolutions, c’est dans le stratus mythologique des peuples euro-péens, dans l’exploration consciente des vieilles attaches de l’His-toire occidentale que se peuvent retrouver des traditions, unemétaphysique, complètement effacées ailleurs et dont les symbo-les brusquement remis au jour, projettent une lueur singulière surla marche ascendante de certaines civilisations et expliquent leurlong et tragique cheminement à travers la fourmilière humaine.

Pour peu que l’on abandonne pour un temps l’étude des anti-quités orientales, grecques et romaines, et que l’on se veuille pen-cher sur les rares débris que les siècles ont laissé sur le sol euro-péen, la perspective devient autre, la philosophie classique chan-celle, l’histoire s’anime. Tout de suite, les faits marchent à la ren-contre les uns des autres et se polarisent en un frappant rappro-chement d’où naît cette pensée que dans l’âme et la politique aryen-nes – en dépit de quelques passagères éclipses – tout se déroulecomme si une loi constante avait finalement commandé de toustemps les événements mémorables.

Les conflits eux-mêmes prennent un autre visage et la posté-rité timidement, apprend à contempler avec des yeux neufs leursvéritables dominantes.

Comment par exemple, ne pas saisir dans les annales des guer-res médiques cette idée-force – cette idée-base : du maintien, oude la destruction de l’indépendance hellénique, dépend en fait, lacontinuation de la civilisation aryenne où la substitution à celle-cide la civilisation asiatique.

L’altération grecque prépare alors, appelle la victoire Macédo-nienne qui renverse le mouvement historique. La Perse, de l’of-fensive, est réduite à la défensive – Rome reprend le flambeau –« Le Delenda Carthago » de Caton, c’est cet inconscient appel à la

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survie, comme l’est pareillement la raison des Croisades après laprise de Constantinople et les grandes submersions islamiques.Le Christianisme symbolique, c’est aussi cela, peut-être même, cela,avant tout.

Parti de Galilée, considérée par les Hébreux comme terre demélange, largement imprégnée par le Gentil, l’homme-Dieu ne l’aété que pour les nations aryennes et sa doctrine dont l’aire dediffusion s’épanche immédiatement vers l’Occident Nordique,revient du Nord dans les populations aryennes de l’Asie Mineure,passant en Grèce, à Rome, gagnant l’Europe entière et, par lesémigrations futures des rameaux européens, l’Amérique et l’Aus-tralie. Le seul terrain psychologique où la prédication christiqueporte germes demeure celui où préexiste en quelque manière, lefond nordique primitif.

Plus tard, la Méditerranée, la Propontide, le Pont-Euxin, leCaucase, la Caspienne redeviennent la grande ligne de séparationentre les deux impétueux courants de la pensée humaine.

Partout où l’on a cru d’abord au Grand-Dieu, le Premier, l’Uni-que Dieu qui sut manifester à l’homme à travers le voile de lamatière, partout où le mot Dieu, exprime l’idée de la force éternel-lement active qui imprime le mouvement à tout dans la nature,suivant les lois d’une harmonie constante et admirable. O frèreSoleil ! O frère Vent ! du Povorello d’Assise partout où le symbo-lisme explique l’angoisse des premiers hommes devant les « espa-ces infinis » et l’admiration des premiers mortels contemplant ensilence le spectacle du Monde et cherchant à deviner la Causepuissante qui fait jouer tant de ressorts mystérieux, partout aussi,on retrouve les vestiges de l’unité primordiale, le stratus mythiquedes races nordiques où les agents de la nature sont déguisés sousles allégories religieuses et les poèmes mythologiques. Le chaosprimitif, l’Arbre de Vie, Thor dépossédé par Odin, Fricka sonépouse, Sunna, Mann, Nerthus, le Walhalla expriment hautementdans le langage ésotérique de la poésie antique, l’Être Éternel,immense qui renferme tout en lui, qui est en tout, qui est lui-

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même tout, qui n’a jamais été produit et qui ne sera jamais détruit.Le royaume de Dieu en soi.

L’immense corpus de la Divinité, dont les Mythologies imbri-quées et prolongées dans les poèmes sacrés des Eddas, du Beowulf,des Nibelungenlied, restituent l’émouvante grandeur.

Cette mythologie nordique – aujourd’hui à la fois décriée etoubliée – demeure cependant l’une des sources vives à laquelles’alimente le Christianisme dans sa forme Transcendantale la pluspure et le polythéisme scientifique des lois de la nature.

C’est assez dire tout l’intérêt qui s’attache à sa connaissanceapprofondie, à son étude circonspecte, à sa quête fervente.

Une telle œuvre certes, n’est guère facile à entreprendre ce serale mérite précisément, de Georges THORIX, au prix d’un efforttenacement poursuivi, de recherches ingrates et rebutantes, del’avoir courageusement entreprise.

Au moment où notre Continent, las des luttes sanglantes etvaines appelle de tous ses vœux son Unité retrouvée, il n’est pasde meilleur moyen que de lui restituer l’un des fragments essen-tiels et des plus nobles de son patrimoine spirituel, l’une des basesles plus fermes de sa conscience ethnique.

Il le fallait faire de la façon la plus claire, la plus concise possi-ble et ce n’est pas rien que d’avoir réussi dans le fatras des mytho-logies et des enseignements communs aux métaphysiques, auxsciences et aux philosophies à rétablir, dans un ordre catalogiques’il en fut – l’une de plus belles histoires du mande.

Mais Georges THORIX, chercheur passionné, a voulu faireplus encore en illustrant lui-même son importante étude.

Artiste à nul autre pareil, dont les œuvres si diverses, d’unefacture si puissamment originale et notamment ses Christ de pitiéne cessent pas de saisir, d’étonner, d’émouvoir et finalement deconquérir – ce qui est le but suprême de l’art vrai – a brossé avecferveur les planches magistrales qui illustrent ces pages où tout lesymbolisme nordique s’exprime en une maîtrise apparentée à lafois aux traits d’Albrecht Dürer, à ceux de William Blake et à l’écolesacrée de Grunevald – sous un grandiose et hallucinant éclairage

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– dont seule une vision proprement Wagnérienne du monde –peut donner l’ultime raison.

W. Du Loùt

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AVANT - PROPOS

Sortis tout droits des brumes de l’antiquité nordique les Dieuxbarbus et passionnés que nous avons voulu décrire, et si possibleexpliquer, dans ce modeste ouvrage ne sont en réalité que les ima-ges de conceptions métaphysiques précises.

S’il est vraisemblable qu’ODIN ait bien existé sur le plan his-torique il serait cependant bien hasardeux de prétendre que tousles personnages de cette mythologie ont bien eu forme corporelleet existence réelle.

Notre but véritable n’est pas de donner un aperçu identique àcelui des autres publications traitant le même sujet, mais au con-traire d’élargir par de nombreuses remarques, le cadre étroitementnaturaliste fréquemment donné à la mythologie Nordique.

C’est pourquoi : conceptions métaphysiques, citations histori-ques, constatations archéologiques et anthropologiques, morpho-logies artistiques etc. se côtoient en ces quelques pages.

On voudra bien éventuellement excuser son auteur pour lesquelques inexactitudes qui pourraient s’y être glissées. Excusesd’autant plus justifiées qu’il eut fallu au moins plusieurs volumesnormaux pour entamer de tels sujets.

D’ailleurs, ce ne doit pas être en tant qu’étude définitive et com-plète qu’il faut envisager ce travail. L’auteur, ayant réalisé entière-ment textes et dessins, souhaite plutôt que l’on regarde sa Mytho-logie Nordique comme la première pierre d’un vaste bâtimentque d’autres, plu, érudits et plus artistes que lui, viendront acheveret magnifier en reprenant s’il leur plaît les quelques idées maîtres-ses qui sont la base de son ouvrage.

THORIX

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LES ÉTAPES DU DESTIN

Depuis l’Aurore de l’Humanité les civilisations ont succédéaux civilisations et s’il nous arrive parfois d’en retrouver les vesti-ges matériels, enfouis par le temps et le travail des hommes, leurhistoire n’est parvenue jusqu’a nous que sous formes de légendes,mythes ou Traditions sacrées.

Formes d’ailleurs toutes poétiques et savantes où se dissimu-lent, sous bon nombre de mots quotidiens, des symboles pleinsd’enseignements précieux, dont seuls ceux qui en possèdent lesclefs sont à même d’en comprendre le sens exact et caché.

Ce qu’il y a de plus remarquable encore n’est-il pas que nouspuissions retrouver dans l’ensemble des traditions universelles detrès nombreux symboles identiques dont le faisceau finit par nouséclairer en prouvant que les connaissances des peuples de la préAntiquité étaient semblables dans leur substance. Qu’il y eut biendes textes saints révélés, que seuls ont perdu complètement lespeuples décadents.

Mais ce qui rend particulièrement difficile la recherche de cessymboles, c’est le fatras des coutumes et des légendes inventéesdans l’unique but de perpétuer l’enseignement divin et typique-ment représentatives de la pluralité de nos races.

Car pour intéresser le profane il a toujours été nécessaire desimplifier dans des rituels très courts les plus hautes connaissan-ces métaphysiques. Ce qui malheureusement, nous laisse des usa-ges, des superstitions, des fêtes, nous en a fait perdre trop souventle symbolisme exact, dégénérescence de notre compréhension etdéformation progressive de nos connaissances.

Recherche d’autant plus difficile que les exigences de l’histoireont tout modifié de par le monde et que les cataclysmes terrestres

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ont eux aussi, leur part de responsabilités dans cet effacementprogressif de nos valeurs spirituelles.

Car n’est-il pas vrai par exemple qu’en dehors de la volonté despremiers chrétiens de tout effacer des croyances et des traditionsCeltiques, le fait que des villes Armoricaines se soient abîméesdans les flots par de successifs effondrements de terrains nous aitprivé de plus de précisions effectives sur les enseignements drui-diques ?

Or parfois, le sens de certains symboles disparus eut pu nousaider dans les recherches ésotériques sur L’ODINISME, le VÉ-DISME, le MAZDÉISME ou autres conceptions religieuses.

C’est pour cela que le moindre détail nous est précieux et que,toujours par exemple, pour comprendre la signification d’un textedes EDDAS il faut au préalable connaître le maximum de subs-tance intrinsèque des autres traditions Aryennes et Nordiques.

Ceci, du fait que les différents peuples d’une même Ethnie nepeuvent, puisqu’ils ont exprimé des idées identiques, être telle-ment dans leurs procédés de fabulation sacrée.

Si indéniablement tous les fils de ce globe ont eu au départ deleurs respectives civilisations, qu’elles soient nomades ou séden-taires, les mêmes connaissances Cosmogoniques et religieuses, lesdifférences de leur tempérament ont crée cette diversité de for-mes existantes qui caractérisent les possibilités vitales et spirituel-les de chacun d’eux.

Les peuples blancs, dits INDO-EUROPÉENS ou ARYENS,dont l’étude est le but de cet ouvrage ont concrétisé les civilisa-tions les plus hautes de notre cycle obscur ou âge noir, appeléKALI-YUGA par les sages de l’INDE,

Et s’ils ne sont plus de nos jours tout à fait à la hauteur de leurtâche, nos peuples avaient été choisis pour détenir, conserver etdéfendre les conceptions métaphysiques fondamentales ; concep-tions devant subsister à la poussée de l’obscurantisme pseudo scien-tifique qui est la condition de notre temps.

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Ils devaient même, au lieu de succomber, combattre pour lerétablissement de la vérité, c’est peut-être là la raison authentiquede la combativité sacrée des peuples nordiques et des conceptionsodiniques de leur société.

À ce sujet que de rapprochements à faire entre les poèmeshéroïques des EDDAS et ceux de la BHAGAVAD-GITA textehindou Védique où KERISNA, messager divin, donne à ARJUNAdes raisons de croire et de combattre.

Ce combat ne prend-t-il pas une signification toute particu-lière alors que devait commencer à la mort rédemptrice deKHRISNA l’époque redoutable du KALI-YUGA de l’humanité.

D’ailleurs il n’est pas douteux que l’ensemble des peuples Indo-Européens ou Aryens ait eu une Tradition héroïque de caractèresacré.

La guerre Sainte qui correspond si bien au tempérament deshommes du nord, n’est pas autre chose qu’un essai de réactioncontre les forces hostiles qui cherchent à implanter le désordre etl’abrutissement de l’esprit dans la matière.

Et bien qu’il soit difficile de comprendre que la brutalité, laférocité soient les armes de la justice et du droit, reconnaissonsque la manière forte est la plus radicalement propre à ramenerl’ordre et la discipline.

À ce sujet n’est-il pas frappant de constater que les incursionsvikings, en cette province de FRANCE qui par la suite allait deve-nir la NORMANDIE, étaient considérées par l’opinion publiquede l’époque comme fléaux envoyés par Dieu pour tuer, piller, dé-truire. Les acteurs en furent même appelés BYGOTHS, soit byGot ou par DIEU.

Évidemment de nos jours les hommes non-religieux que noussommes ont peine à comprendre que les NORTHMEN obéis-saient à des lois divines dont le Paradis n’était offert qu’au guerrierintrépide et brave.

De même nous ne pouvons comprendre que la destructiondes êtres vivants représente dans le cas d’une « Guerre Sainte »

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(les Musulmans seuls en ont conservé la compréhension) le « pro-cessus cosmique de réintégration du manifesté dans l’unitéprincipielle ». (R. Guénon)

L’antiquité avait, elle, les moyens spirituels de se permettre cettecompréhension. La preuve n’en est-elle pas le cas du dieu hindouSHIVA, dieu destructeur s’il en fut, ou encore cette conceptionuniverselle de la « Fin du Monde » que les chrétiens humanistes etmatérialistes de notre époque admettent encore, en souriant,comme châtiment final de nos vices et de nos fautes.

Si le monde aryen avait bien pour mission de combattre que cesoit par le bras ou par l’esprit, toutes les possibilités de dégénéres-cence spirituelle de l’homme, il faut en voir comme explicationque la civilisation au lieu d’évoluer comme on le prétend, dévolueau cours d’une période bien définie ou MANYAXITARA (termevédique), cette période était partagée en quatre parties non égales,dont les anciens avaient conservé la tradition.

Ainsi chez les Hindous, par qui toutes les connaissances tradi-tionnelles avaient été regroupées, épurées et fixées une fois pourtoutes dans des textes relativement clairs, on appelait ces quatrepériodes :

KRITA-YUGATRETA-YUGADWAPARA-YUGAKALI-YUGAChez les Grecs, HESIODE, poète métaphysicien vivant au

VIIème siècle avant le Christ JÉSUS, nous rapporte une connais-sance identique dans sa « THÉOGONIE » où les quatre Âges del’humanité sont dénommés comme suit dans l’ordre chronologi-que :

ÂGE D’ORÂGE D’ARGENTÂGE DE CUIVRE OU D’AIRAINÂGE DE FER

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Selon lui les hommes de l’Âge d’Or vivaient comme des dieux,exempts d’inquiétudes et de fatigue ; à leur mort ces hommesdevenaient des génies bienfaisants, protecteurs et gardiens tutélai-res des mortels.

Ceux de l’Âge d’Argent étaient faibles, leurs vies n’étaient qu’unelongue enfance, ils mouraient presque aussitôt parvenus au termede leur puberté.

Les hommes de l’Âge d’Airain robustes comme le frêne, ne seplaisaient qu’aux injures, aux combats sanglants et profanes, ilsfinirent par s’égorger mutuellement. Nous leur devons la décou-verte des métaux.

A l’Âge d’Airain succédait l’Âge Héroïque dont les guerrierscombattirent devant THEBES ET TROIE. On acceptait généra-lement alors la dénomination d’Âge de Fer où ne sont respectésni la foi des serments, ni la vertu, ni la justice.

Comme on le voit, il y a correspondance absolue en ce quiconcerne la direction descendante par éloignement chronologi-que graduel du principe divin, dans les quatre ÂGES hindous etgrecs. Sauf que les hindous ne voyaient en eux que les quatreparties d’un cycle, auquel, par le fait d’un éternel retour en arrièreviennent se juxtaposer d’autres cycles semblables dans leurs frag-mentations qualitatives.

Mais ce qu’il reste à retenir de cette dévolution humaine estque chaque Âge soit caractérisé par une espèce entièrement nou-velle, de par ses possibilités, espèce dont la naissance serait due àdes transformations progressives où l’esprit et la raison s’épanouis-sant ainsi que le libre contrôle empêchent l’homme de sentirinductivement les mystères sacrés.

II est possible d’admettre néanmoins que ces épreuves succes-sives servent en définitive la cause de l’homme véritable.

A l’instar des Traditions Grecques et Hindoues on peut trou-ver la trace de ces Âges, avec un peu de perspicacité et de lucidité,dans les autres conceptions religieuses traditionnelles.

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Par exemple dans la mythologie Assyro-Babylonienne où il estdit que l’homme fut crée par la déesse Mani avec de l’argile mêléeau sang d’un dieu qu’Ea avait fait mettre à mort.

Mais les dieux décidèrent, on ne sait trop pourquoi, d’extermi-ner la race humaine. Alors le déluge ravagea la Terre. Toutefoissauvés par l’intervention du dieu Ea deux humains Outanapishtimet son épouse en réchappèrent sur une Arche semblable en toutpoint à celle du Noé de la Bible.

Mais l’humanité ainsi reconstituée fut encore une fois éprou-vée par les dieux qui lui envoyèrent maladies et stérilité car ils luireprochaient d’être troublés par ses cris. Il en résulta une faminequi fit que les hommes s’entre-dévoraient, quoique vivants d’une« vie éteinte ».

En peu de temps la Terre fut de nouveau dépeuplée et ce nefut qu’à l’intervention d’Ea (défenseur de l’humanité comme ledieu nordique Thor), qu’une nouvelle race d’hommes fut crée parla déesse Mami. Désormais les hommes vivraient en paix avec lesdieux,

Les Celtes, dont l’empire s’étendait à une certaine époque surla presque totalité de notre continent, avaient eux aussi des tradi-tions sacrées de la plus haute valeur spirituelle.

Ils nous laissent notamment dans les poèmes druidiques deTalésien et dans certaines fables galloises un mythe du déluge iden-tique à tous ceux que nous connaissons. À savoir que deux êtreshumains Hu-Gadarn et Kéridwen réchappent sur une barque àl’inondation générale des « Grandes Eaux ». D’autres de leurs sym-boles nous sont restés en gage de leur connaissance réelle, parexemple celui de la « Cueillette du Gui » dont nous parlerons plusloin.

Dans la mythologie Scandinave le déluge est représenté dansles premières lignes de la « Voluspa » quand la Trinité NordiqueOdin, Vile, Vé, tua le géant Ymer et que la race des géants futsubmergée, sauf Bergelmer et sa femme qui s’enfuirent en bateau.

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Dans une autre partie du monde puisqu’il s’agit du Mexique,une Tradition capitale vient confirmer ce que nous avancions plushaut en affirmant que les Traditions Universelles offrent une unitésymbolique par un maximum de faits concordants et identiques.

C’est le mythe mexicain des « quatre soleils », qui remonte à lacivilisation Toltèque et qui fut repris plus tard par les Aztèques.

Donc d’après ce mythe ou « Histoire des Quatre Soleils » lesdieux créèrent successivement quatre mondes ou humanités. Despluies très abondantes survinrent et noyèrent tous les hommessauf quelques-uns qui furent changés en poissons lors de la fin dupremier soleil appelé « Chalchiuhtonatiuh » (soleil de pierres pré-cieuses). Sous le second soleil, « Tletonatiuh » (Soleil de feu) oùcomme dans l’ancienne conception hébraïque « la chair des hom-mes fut faite de terre et de boue » (R. Girard, Popol-Vuh) la créa-tion fut détruite par une pluie de feu et métamorphosée en pou-les, chiens etc.

Le troisième soleil se nommait « Yohualtonatiuch » (soleil d’obs-curité). Les hommes de cette troisième création, crées à partir dubois comme dans la mythologie nordique, qui se nourrissaient depois et de résine et n’avaient pas de sang, furent engloutis dans untremblement de terre ou dévorés par des animaux. Le Soleil quiéclaira 1a quatrième génération fut « Ehecatonatiuh » (soleil duvent et de l’air). Durant cette période, les hommes nés avec dusang divin à partir du maïs (celui-ci restant leur principale sourced’alimentation) ont pour but terrestre d’instaurer le véritable rè-gne de dieu.

Il y a donc bien là aussi quatre cycles humains, dont le dernierest un retour à l’âge d’Or.

D’autre part les Toltèques-Aztèques conservent eux aussi uneTradition du déluge et de la confusion des langues. Ils disent quel’humanité fut anéantie par le phénomène cosmique mais qu’unhomme, « Coxcotli » et une femme, « Xachiquetzal », se sauvè-rent dans une barque et abordèrent sur une montagne appelée« Colhuacan » ; ils eurent un grand nombre d’enfants. Ceux-ci fu-

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rent muets jusqu’à ce qu’une colombe, du haut d’un grand arbre,leur communiqua le don des langues ; mais elles étaient tellementdifférentes entre elles qu’ils ne pouvaient se comprendre. (Mytho-logie Générale, Larousse)

Nouvelle pierre apportée à notre bâtiment les Toltèques et lesAztèques du Mexique prétendaient jadis être venus d’un pays ap-pelé Atlan ou Aztlan.

De plus le dieu barbu Quetzalcoatl était représenté, parait-il,comme un homme blanc. Sa mission terminée, il aurait promis derevenir à la fin des temps, avant de partir pour un lointain pays« vers l’orient ».

Pour en finir avec les Aztèques nous dirons qu’ils avaient commeles Égyptiens l’habitude de construire des pyramides dans le butde conserver leurs secrets traditionnels et, comme vient de le prou-ver M. J. Soustelle dans une récente étude, de servir d’hypogée àleurs dignitaires de marque dans de secrètes chambres mortuaires.

Il y a donc là deux points de ressemblance absolue entre lescivilisations Égyptienne et Aztèque. Mais ce n’est pas tout. Unerapide comparaison avec le fait que les Celtes, les Scandinaves etles Scythes, de l’antiquité, enterraient leurs morts royaux ou divinssous des Tumulus élevés, nous prouvera qu’il y a là effectivementune fraternité d’usage dont la base doit venir d’une très ancienneparenté spirituelle et raciale dont l’Atlantide, continent fabuleux,est la cause en tant que lieu commun historique. Notons égale-ment au passage, que les relations que nous possédons sur l’At-lantide (Timée, Critias) proviennent des écrits grecs dont les auteursnous signalent qu’eux-mêmes les tenaient des prêtres égyptiens.

Avant l’Odinisme, Tacite, dans sa « Germania », attribue auxgermains de l’Ouest ancêtres des Allemands actuels une Tradi-tion dans laquelle nous pouvons retrouver le symbolisme éterneldes âges de la création.

Le premier homme, selon ces peuplades se serait appeléMannos et il aurait eu pour père un dieu au un géant issu de laterre, du nom de Tuisto.

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Tuisto voudrait dire « l’être aux deux sexes » quant à Mannus,ce nom, selon toute apparence désigne l’homme en tant que créa-ture douée de pensée et de volonté.

Mannus aurait eu trois fils, dont chacun aurait par la suite en-gendré un des trois principaux groupements de tribus alleman-des, les Ingévons, les Hermious et les Istévons (Mythologie Gé-nérale, Larousse p. 222, 223).

Dans les mythes de la création de l’homme, il semble bien qu’ily ait eu pour chacun des quatre âges légendaires, des modes diffé-rents à partir de la figuration symbolique de chaque humanité.

Ainsi par exemple les Hébreux qui croient comme les Chré-tiens que l’homme est venu de la main de Dieu à partir de la pous-sière, l’identifient donc formellement (après la création de la femme)avec les hommes de la seconde création des Toltèques, et de laseconde création dans la Tradition Assyro-Babylonienne.

Les textes Aztèques nous apprennent que les hommes dansleur troisième création sont conçus de bois, ce qui correspondégalement à la troisième création de l’Edda – Avant qu’Odin donnel’esprit à l’humanité ce qui caractérise la quatrième création commedans les textes du Popol-Vuh des Toltèquo-Aztèques où l’hommeà partir du maïs reçoit sang divin et esprit.

À noter que l’on peut retrouver dans l’Edda le géant Andro-gyne (1ère création), les géants mâles et femelles (2éme création)l’homme venu du frêne et la femme de l’orme (3ème création), cethomme et cette femme bénéficiant du souffle d’esprit d’Odin-Wotan (4ème création).

À noter aussi que l’Âge d’Or nordique se situe avant la créa-tion de l’homme. De plus le fait que l’homme soit en bois de frênel’associe à l’arbre du monde scandinave et signifie, peut-être, lepassage en ses mains du pouvoir religieux jusqu’alors détenu parla femme.

La même signification semble bien exister dans la quatrièmecréation des Aztèques, avec l’apparition des sculptures sacrées desexe mâle (R. Girard, Le Popol-Vuh).

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D’autre part il semble bien également dans toutes les Tradi-tions que le culte traditionnel de la déesse mère (Nerthus pour lesGermains, etc.) allié à celui de la fertilité, donc profondément fé-minin, devait avoir un symbolisme lunaire.

La « Race Solaire » de la quatrième création et de toutes lesTraditions, serait donc en réaction absolue contre les pratiques dece culte. La guerre des Ases et des Vanes dans la Mythologie Nor-dique, les Vanes étant les dieux de la fertilité (Njord ayant rem-placé Nerthus), représente donc une des formes de cette réaction.

Les Aryas Védiques qui, également, auraient lutté (lndra con-tre Vritra) contre les conceptions des Dravidiens de l’Inde du Sud.Ainsi s’était matérialisé le début du Kali-Yuga, et certains peuplesde notre temps semblent bien être toujours égarés dans des con-ceptions matérialistes analogues.

Les Israélites, notamment, qui défendent jalousement leur ca-lendrier typiquement lunaire ; qui rendent leurs dévotions au Sei-gneur le samedi, jour placé sous l’influence néfaste de Saturne etqui malgré un riche héritage spirituel semblent plus proches decertaines conceptions chamanistes que du courant spirituel de notrecycle. Car chaque âge doit avoir des normes à respecter pour par-ticiper directement au jeu de la Providence.

Chez les chrétiens, il semble bien aujourd’hui que la vénéra-tion mariale, très certainement justifiée à la base, arrive à faire oublierla personne du Christ et son enseignement.

Le judaïsme, qui contient les plus grandes vérités traditionnel-les, semble bien lui aussi être délaissé d’un peuple par trop maté-rialiste. Et cependant que de sages doctrines furent professées parnombre de grands Rabbins et qui vinrent servir le christianismehermétique par non-compréhension du peuple d’Israël.

N’est-il pas caractéristique que notre monde trouve ses inspi-rateurs et ses chefs en majeure partie chez les représentants égarésd’une des plus riches écoles spirituelles. Il est juste aussi de recon-naître que l’esprit religieux perd du terrain dans le monde entier,

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et que le christianisme européen n’est plus qu’un leurre pour laplus grande partie de notre continent.

Ayant participé à la science des Aryens, les Israélites semblents’être dressés très tôt contre le principe des castes de la loi deManou. Ils s’enfuirent donc de l’Inde, à moins qu’ils n’aient étéchassés, et vinrent s’installer sur les bords de la Méditerranée. Ilssemblent avoir adopté, en réaction contre le Védisme, certainesconceptions religieuses de l’Inde dravidienne, conceptions lunai-res en lutte perpétuelle contre celles des textes Avestiques Solairesde l’Aryannité.

Ayant toutefois conservé l’image d’un Dieu unique, ils le con-çurent à leur image, c’est-à-dire en lutte contre tout ce qui n’étaitpas eux.

Plus tard, heureusement, ils acquirent relativement la sagesseégyptienne, du moins l’élite. Moise fut l’un des chefs les plus cons-cients de l’aberration de leurs antiques croyances. Il agit donccomme un frein.

Mais la partie la plus sombre de leur histoire, en dehors de leurperpétuel martyr, est celle qui aboutit à la crucifixion du Christ-Jésus.

Car le judaïsme d’alors, tout en restant proche des conceptionstraditionnelles, s’attachait plus à la lettre qu’au sens. Alors le mondevit ce peuple religieux sacrifier l’être divin, le fils de Dieu, souscouleur de messianisme d’état.

II est vrai qu’ils avaient déjà, sous le règne d’Alexandre Jannée(soit un siècle avant notre ère), tué et pendu à un arbre la veille dePâques un certain Jésus ben Pandira qui défendait un culte dudieu solaire avec douze disciples symbolisant les signes du Zodia-que. (Talmud, Sanhédrin 105 B ; Sota 47 a). En tout cas et suivantle fait cité dans le livre de M. Arthur Weigall Les survivances païen-nes dans le monde chrétien, ils s’approchèrent du satanisme in-conscient en récidivant avec le Christ.

Effectivement, il serait vraisemblable, que le haut clergé de l’épo-que ait voulu sacrifier Jésus à la conception messianique citée plus

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haut, reprenant sur le fils de Dieu le sacrifice rituel antique quedevait effectuer le roi juif en immolant son fils préféré, tel que lerelate Philon de Biblos.

C’est ce qui expliquerait la libération d’un condamné criminel,appelé soi-disant Barrabbas, pour être remplacé par le Christ. Oren hébreu Bar-Abbas veut dire Fils du père et il est fort possibleque ces sacrifices humains ne soient perpétués jusque là annuelle-ment, en la personne d’un condamné de droit commun.

Il ne faut pas s’étonner de ces pratiques puisqu’il était courantdans le monde entier à l’époque (sauf peut-être aux Indes et enChine) de procéder à des sacrifices humains. Les nordiques parexemple, faisaient de nombreuses immolations rituelles dont ilparait d’ailleurs que les victimes étaient consentantes. À noter quechez eux, comme dans beaucoup de religions, la victime devaitêtre suspendue à un arbre, et seule particularité des hommes dunord, c’est par un épieu ou une flèche venant frapper son côtédroit que le sacrifice s’achevait (voir le symbolisme d’Odin se sa-crifiant à lui-même sur un arbre avec sa propre lance et de sapropre main). Ce qu’il y aurait donc de particulièrement choquantdans l’immolation du Christ serait la volonté (où l’espoir) du hautsacerdoce d’en tirer un bénéfice rituel à son propre profit spiri-tuel.

A noter aussi que dans ce drame sacré, le légionnaire romainqui vint frapper jésus de sa lance au coté droit, a rétabli incons-ciemment ou consciemment l’ordonnance rituelle du sacrificevolontaire, solaire et nordique.

Remarquons cependant que le Christ était conscient de la né-cessité de son martyr, celui-ci étant indispensable â la nature de samission.

Remarquons aussi que c’est l’humanité dans son ensemble etnon particulièrement le judaïsme qui nécessita son sacrifice vo-lontairement accepté.

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C’est pourquoi le Christ est mort, au cours d’un véritable dramesolaire, pour régénérer l’ensemble de l’humanité, les Israélites ycompris.

Mais les choses en sont toujours là et en eux comme en nousle meilleur côtoie le pire sans que pour autant nous en compre-nions (ensemble) le danger réel.

Quoi qu’il en soit nous devons aux Rabbins traditionalistesd’avoir conservé « l’Ancien Testament » ainsi que par les écrits deleurs philologues les plus hautes traditions occidentales. Nous re-trouvons aussi dans la Kabbale œuvre des Rabbins marranes dumoyen-âge le souffle de la véritable spiritualité.

Ainsi, indiscutablement toutes les Traditions nous livrent despoints communs tels que les âges de l’humanité, le déluge, la con-fusion des langues, l’existence d’antiques civilisations aujourd’huidisparues, etc.

Il en existe mille preuves concrètes. Et si parfois des nuancesdifférentielles existent sur ces points il faut y voir seulement ceprivilège humain d’une fréquente habitude de changer le sens d’unenseignement par non-compréhension de celui-ci.

Cela n’empêche pas que dans les cas cités la filiation est authen-tique. Nous le prouverons sans peine dans notre chapitre sur les« Symboles Métaphysiques et Traditions Nordiques » par les nom-breuses coutumes rituelles que ces peuples différents par le lieu etle temps, possédaient sous des noms ou des formes différents.

Certains ethnologues du XXème siècle nous avaient déjà dit àmaintes reprises qu’Aztèques, Basques, Étrusques, Celtes et Égyp-tiens étaient les fils de la race Atlante. Cela tend de jour en jour â seconfirmer davantage. Il est fort possible aussi que la race blanchedite Aryenne (ou Noble) soit née â partir du rameau Atlanto-Celtique qui depuis toujours habite nos territoires marins de l’Ouestcontinental. Certains textes védiques tels que les « lois de Manou »authentifient la thèse d’une sélection raciale, suivie d’une très lon-gue ségrégation qualitative dont l’initiateur serait d’origine Divine,

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et dont les Aryas de l’Inde, les Aryens de Perse ainsi peut-être queles peuples scandinaves auraient été les concrétisations.

À noter que le langage scandinave est celui, qui, du mondeentier, selon les autorités compétentes, se rapproche le plus duSanscrit langue des Aryas et des Aryens.

Venu sans doute de quelques mutations génétiques essentiellesce nouvel homme aux cheveux en fils d’or, aux yeux d’azur et auteint lumineux cristallisait des qualités infiniment supérieures àcelles de l’Atlante ; dont la descendance tant physique que moraleavait causé les malheurs.

Crée en Asie, par le divin « Manou » (ou Manu) le « Mènes »ou le « Mina » des égyptiens, le « Minos » des grecs, le « Menw »des celtes cette race toute spiritualité, appelée spontanément « RaceSolaire » par l’ensemble de l’humanité, rayonne depuis de nom-breux millénaires sur la vie du monde entier.

Sa « Mission » était d’allier la Volonté des hommes (de tous leshommes) à la Providence du créateur, afin de contrecarrer le Des-tin ou forme de la dégénérescence matérialiste du véhicule hu-main.

Son but était la domination terrestre et l’instauration d’un rè-gne de Justice où l’amélioration humaine pourrait lentement etlibrement être réalisée.

Son « Moyen » était une volonté d’airain, que garantissait l’aé-ration spirituelle vraiment unique de son âme, elle-même n’étantque 1e reflet d’un sang généreux, neuf et pur.

En Europe, elle créa avec les derniers descendants des Atlan-tes nos principales civilisations. La Crétoise et l’Égyptienne furentles premières avec la Celtique.

Puis vinrent la Phénicienne, la Grecque, la Romaine, la Gothi-que (scandinave, germanique et franque), mais son génie créateurne se suffisait pas dans ce monde limité et déjà quelque tempsavant la civilisation toute spirituelle de la société aryenne d’alorsavait pénétré le monde extrême-oriental en un véritable péripleAryen.

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Ses ramifications ultimes semblent avoir débordé le mondechinois en se portant jusqu’à la pointe extrême du japon où lesAïnous en seraient les descendants métis.

D’après M. A. Vayson de Pradenne (La Préhistoire, p.182) desarchéologues scandinaves ont signalé la ressemblance étrange devases à décor incisé, en chine et dans leur propre pays.

Des haches-marteaux à douilles, certaines en bronze, d’autresen pierre copiées sur celles-ci, avec des formes très spéciales etparfois des figures d’animaux stylisés sont répandues à travers laSibérie, l’Europe Centrale et l’Europe Nordique. D’innombrablestrouvailles faites depuis le XVIIIème siècle dans les districts deMinoussinsk et de Krasnoïarsk, voisins de la Mongolie attestantun grand développement culturel de la région à l’âge du bronze(âge des archéologues et non celui des traditions) et même dès lafin du néolithique.

Il apparaît donc clairement aujourd’hui que l’Extrême-Orienta été en relations suivie avec l’Europe Nordique et l’Europe Cen-trale, dès la pré-antiquité. Mille particularités artistiques et techni-ques le démontrent clairement. Ainsi, le même décor des poteries,en peintures polychromes avec des spirales, simples, doubles ourécurrentes se retrouve depuis la Roumanie jusqu’en Chine, etc.

La preuve de l’influence civilisatrice des premiers Aryens setrouve-t-elle dans des fouilles de M. Anderson (Le Ho-nan et leKonsou) montrant qu’en Chine la civilisation Néolithique fit unesoudaine apparition avec un développement brusque en « explo-sion ».

On pourrait même assurément à en croire certains archéolo-gues patentés, tels que M. Henri Hubert, déduire que l’art desKjökkenanmöddinger japonais ou celui des Aïnos est un prolon-gement de l’Art des Steppes Scythiques.

Parfois aussi l’ethnographie vient renforcer les thèses archéo-logiques en nous montrant les traces de nombreux métissagesIndo-Européens.

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Quoi qu’il en soit nous pouvons affirmer qu’il exista une civi-lisation aryenne asiatique, dont la védique ne serait que l’une desbranches par l’établissement d’un groupement d’hommes blancschez les Hindous.

Les chinois lui devraient leur Antique sagesse de même que lesTibétains et les Scythes d’Europe ne seraient que leurs descen-dants expatriés par le déluge de fer des armées mongoloïdes desHiong-Nou ; ancêtres certains des Mongols et des Huns.

Car un jour les peuples nés des mélanges de sangs entre blancset orientaux se ruèrent à l’assaut de ceux-ci. Ils se retournaientcontre leurs progéniteurs avec haine et envie.

Il est vraisemblable par ailleurs que n’ayant pas respecté les loisreligieuses et ethniques de la pureté des Castes, les familles ayantsuccombé dans cette faute grave devaient être déportées hors dela communauté car, pour les Anciens, le sang était valeur de base,quasi divine. Ce qui viendrait sans doute expliquer le fait étrangede cette antipathie violente que les Hiong-Nou portaient aux Yue-Tché et aux chinois.

C’est pourquoi selon M. R. Grousset (L’empire des Steppes)l’empereur de Chine Ts’in Che Houang-Ti (221-210 av. J.C) et songénéral Mong T’ien achevèrent la Grande Muraille destinée à pro-téger ce pays contre les envahisseurs Hiong-Nou.

Mais en chassant ceux-ci vers 214 av. J.C. de l’actuel pays Or-dos (soit la grande boucle du fleuve jaune) le général Mong T’ienles obligea à attaquer les Yue-Tché peuple d’origine aryenne (ilsétaient appelé Yutchis par A. de Quatrefages dans son HistoireGénérale des Races Humaines) établi au Kan-Sou occidental.

Le chef des Hiong-Nou soit Lao-Chang devait subjuguer etbattre les Yue-Tché de 174 à 161. Il finit par tuer le roi des Yue-Tche et fit de son crâne une coupe à boire – (Notons au passagequ’une coutume semblable est rapportée par Hérodote IV, 65, àpropos des Scythes et que les peuples Nordiques et Germaniquesavaient eux-aussi coutume de boire l’hydromel dans le crâne deleurs ennemis tués) – .

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Forcée de s’enfuir, une fraction seulement de ces Yue-Tché,que les chinois appellent Siao Yue-Tché ou petits YueTché, se fixaau sud des Nan-Chan parmi les K’iang ou Tibétains dont, deuxsiècles et demi plus tard, selon le Ts’en-Hau Chou, (Histoire deChine) elle avait adopté la langue.

Sortis du Gobi septentrional (mémoires de Se-Ma Ts’ien) lesautres clans Yue-Tché, appelés par les chinois Ta Yue-Tché ougrands Yue-Tché, voulurent s’établir dans le bassin de l’Isiqkoul etla vallée de l’Ili. Mais ils furent vite chassés par les Wou-Souen ouWou-Soun (Se prononce : Ou-Soun) que les historiens chinoisnous présentent comme des peuples aux yeux bleus et à la barberousse.

Reprenant leur marche vers l’Ouest les Yue-Tché finirent pararriver sur les bords du Haut Sir-Darya ou Iaxartés des géogra-phes grecs, dans la province de Ferghâna appelée par la géogra-phie chinoise le Ta-Yuan.

Le Ts’ien-Han Chou (Histoire de Chine) y signale leur arrivée.Ils se trouvaient donc vers 160 av. J.C. aux confins du royaumegrecque de Bactriane fondé par Alexandre le Grand et où devaitencore régner le roi gréco-bactrien Eukratidés.

Le nom des Yue-Tché, qui est un mot chinois actuel, seraitselon M. Gustav Haloun une déformation de prononciation deZgudja, celui-ci étant le nom des Scythes (Ashkilzai) en assyrien.

Notons aussi que l’étoile Polaire était appelée Yeu-Tchu c’est-à-dire Pivot de la Droite par les Chinois.

De même pour les Wou-Souen, mot que l’on prononce Ou-Soun et que M. Jarl Charpentier, rapprochant de Asianoi ou Asioile nom des Alains en turco-mongol (racine As, pluriel Asod enmongol) conclut que les Wou-Souen sont les ancêtres du peuplesamatique (ou nord iranien) des Alains.

Précisons que dans la province de Ferghâna, les chinois si-tuaient un peuple appelé Sseu (ancienne prononciation Sseuk).Peuple appelé par les Perses et les Indiens Saka ou Caka et que les

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grecs connaissaient sous le nom de Sakai (Saces) c’est-à-dire Scy-thes d’Asie.

Essentiellement nomades les Scythes furent un facteur essen-tiel pour le développement de la civilisation universelle. Leurs in-ventions furent innombrables, la moins connue est peut-être cellede l’étrier qui leur assura une immense supériorité sur la cavaleriedes peuples antiques sédentaires. On ne pourrait donner d’euxune meilleure description que de reprendre celle des bas-reliefs dePersépolis représentant leurs frères de race les Sakas. Barbus, ilsétaient coiffés du bonnet pointu (comme l’actuel bonnet tibétain)qui préserve les oreilles contre le vent cinglant des steppes leursvêtements étaient amples (tunique et pantalons larges attachés auxchevilles) tels ceux des Mèdes et des Perses.

Cavaliers infatigables, leurs chevaux ne les quittaient jamais demême que leur arme préférée, l’arc. Entassées et groupées sur deschariots, leurs femmes et leurs richesses suivaient le gros de latroupe des cavaliers. Ils avaient aussi l’habitude, de même que lespeuples du nord de l’Europe, d’enterrer leurs morts sous des tu-mulus avec leurs armes, leurs richesses, leurs chevaux et dans cer-tains cas, leurs femmes et leurs serviteurs.

Hérodote vit en eux (IV-20) les « peuples nomades d’Asie »adorateurs du Soleil (1-125) à qui ils sacrifiaient des chevaux « auplus vite des Dieux le tribut du plus vite des animaux ».

Dans son livre Des Scythes aux Gètes, vers 1859, FrédéricBergmann voyait en les Gètes et les Cimmériens, noms qu’Héro-dote donnait aux Scythes, les ancêtres des peuples appelés plustard par les Romains, Goths et Cimbres.

Toujours selon M. F. Bergmann les Scythes (que nous appe-lons aujourd’hui Aryens) auraient occupé la Bactriane vers 1500av. J, C. se divisant, les Cakas seraient à l’origine des Bactriens desMèdes et des Hindous (Aryas) ; et les Parthes (du sanscrit Paradasou exilés) auraient pris le chemin de l’occident.

À l’époque de la domination de l’empire romain ceux-ci avaientdonné naissance aux (Les Dieux Normands, p. 25, Max Gilbert)

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1 - Les Gètes - Mysiens ou Moeso - Gètes, du Don au Da-nube, plus tard divisés en Ostrogoths du Don au Dniepr et Wisi-goths, du Dniepr au Danube.

2 - Les Dakes (anciens Daves) en Thrace3 - Les Gotes (de Ga-Vods), arrivés sur la mer Baltique (Celt =

ceinture : la mer qui ceinture au nord) du côté des îles deDorgundarholm (îles des Burgondes) et de Soélund (la forêt ma-ritime)

4 - Les Svies ou Sviones (de Sviha, fasciner ou lier) ou Vodins,arrivés à l’île de Gothland, d’où ils passèrent en Scandinavie(Skadein-Apia, la terre ombreuse ou terre des forêts).

D’autre part il nous est pratiquement impossible aujourd’huide nous rendre compte exactement de l’influence qu’eurent lesAryens (ou Scythes) sur la naissance des civilisations orientales.Quoique les fouilles et les recherches limitées, qui nous sont rela-tées par divers archéologues, dépassent par les résultats de leursdécouvertes tout ce que nous pouvons imaginer d’après nos ma-nuels d’histoire ou nos musées.

Leur influence sur la civilisation européenne fut sans aucundoute, également très importante, car chassés par les peuplesmongols qui quelques centaines d’années plus tard devaient rava-ger notre continent de leurs expéditions sanguinaires, les Scythesvinrent se réfugier vers l’Oural et vers le Caucase.

Hérodote (IV, 13) atteste que leurs migrations auraient été lescontrecoups des poussées venues de l’Est et du Nord-Est et qu’ilsfurent chassés par les Issédons dont la description ressemble fortau type Finno Ougrien.

Plus tard, la pointe avancée des Finno-Ougriens s’installa dansle Nord de l’actuelle Finlande. Ses pratiques de sorcellerie et sonchamanisme contribuèrent sans doute à développer les croyancesmagiques des scandinaves.

Remarquons qu’Odin par la découverte des Runes et de leurvaleur magique est à même de dominer l’univers, et que cette idée

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n’est peut-être que l’effet, chez les Nordiques, d’un commercedirect avec les conceptions finnoises.

C’est à partir de ces recoupements que l’on peut aujourd’huiencore discerner les marques respectives du génie Aryen et desusages mongoloïdes dans les civilisations orientales et occidenta-les.

Il nous faut remarquer le fait que les Celtes, les Scandinaves etles Germains dont la parenté avec les Aryens Scythes d’Asie nepeut faire de doute, avaient les uns et les autres, et cela bien avantl’ère imprécise de l’Odin historique, des usages permettant de croireà une filiation, spirituelle et économique continuelle avec l’Asie.

Les poids babyloniens furent, par exemple, en usage chez lespeuples européens â l’âge archéologique du bronze. Mais les Nor-diques se servaient déjà du système sexagésimal qui parait bienavoir son origine en Mésopotamie. La soixantaine, le sussu estune unité d’ordre supérieur, exprimée comme l’unité par un clouvertical. Elle sert de base à toutes sortes de combinaisons, en par-ticulier de la division d’un cercle en 360 degrés. C’est à-dire unecombinaison numérique de toute particulière importance (LesGermains, Henri Hubert, p.307).

D’autre part nous ne pensons pas qu’il faille attribuer particu-lièrement aux mycéniens, comme on le pense en général, le vastedéveloppement de la symbolique solaire dont témoigne l’archéo-logie du nord. Le symbolisme « Solaire » vit le jour en Atlantidecar il est indiscutable qu’il ne fut pas particulier à une commu-nauté européenne mais qu’il appartint pratiquement à tout l’uni-vers, à partir d’une certaine époque. De l’autre côté de l’Atlantide,les Toltéques avaient eux-aussi ne l’oublions pas des rites et descultes solaires ; de même que les inévitables relations sur un pré-cédent culte lunaire.

L’Odin historique, qui se veut de la race des Ases (qui peuplè-rent l’Asie), dont l’écrivain Islandais Snorri Sturluson mort en 1214a écrit l’histoire au début de l’Ynglinga Saga est supposé être d’ori-gine Scythe (le nom de cette race en assyrien est Ashituzai).

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Fuyant devant les Mongols, mais peut-être aussi devant lesRomains (après l’expédition de Pompée contre Mithridate, enArménie vers 63 av. J.C,) il se serait réfugié vers le nord en compa-gnie de ses fils, auxquels i1 conquérait des royaumes dans sa mar-che.

(Ceux-ci, ou leurs descendants, seraient d’ailleurs à l’origine dela plupart des familles royales Européennes).

Dépositaire de tous les secrets de la grande race Aryenne, ilaurait voulu en s’installant chez les peuples nordiques, dont la puretéraciale était absolue, forger une espèce conquérante, à même depréserver les traditions ésotériques primordiales, et de perpétuerde dynamique manière la mission des Aryens Scythes, créateursdes plus hautes civilisations.

C’est Odin divin messager, qui au cours de sa mission terres-tre, a cherché à faire une seconde fois du monde septentrional la« matrice » des peuples de l’Europe. C’est Odin le « père des ar-mées » qui engagea le inonde nordique, régénéré dans une guerresainte incessante de retour à l’unicité aryenne, guerre ayant pourbut de briser le monde méditerranéen latin, levantin et syriaque,en état de décomposition matérialiste, pour préparer la voie dudéveloppement futur.

De là sans doute, le sens invariable des invasions germaniqueset nordiques, car les Goths considéraient comme un devoir sacréde se venger de toutes les injures surtout de celles faites â leursparents ou à leur pays.

Nous noterons qu’avec le triomphe du christianisme, les inva-sions des peuples du nord, cessèrent presque immédiatement.

Ainsi qu’on peut le voir ces vues agrandissent considérable-ment les conceptions actuelles de l’histoire, qui tendent à limiter lacivilisation au seul développement du monde méditerranéensémitico-latin.

Seuls peut-être les Grecs avaient conscience de l’ampleur cos-mique de l’histoire sacrée des hommes blancs, encore furent-ilssapés à la base par les forces obscures de la corruption, comme

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leur histoire propre est limitée aujourd’hui dans nos « humani-tés » par des incrédules.

Alexandre le Grand élevé par le sage Aristote allait-il chercherla sagesse dans la patrie de ses ancêtres en conquérant l’Asie Per-sane et Indienne, ou ne pensait-il qu’aux gains fructueux prove-nant des pillages ?

Voulait-il seulement regrouper en un seul et vaste empire, lesroyaumes de tous les peuples blancs en écrasant Darius IIICodoman ?

Et de son côté Dâryavous ou Darius Ier roi des Perses de 521à 486 av. J.C., n’avait-il pas pour but de regrouper, bien avant Alexan-dre, les mêmes peuples dans un même empire ? Car il conquitl’Inde, soumit la Thrace et la Macédoine (où devait naître Alexan-dre) mais fut vaincu en définitive par les Grecs à Marathon.

D’autre part Darius II, fils d’Artaxérxès n’aida-t-il pas Sparte àcombattre la décadence d’Athènes qui risquait de se communi-quer à toute la Grèce.

Il est permis de voir dans ces événements historiques un lieuoù la spiritualité est présente. Il est même permis de regarderAlexandre comme l’héritier spirituel véritable du roi de Perse DariusIer.

Mais peut-être alors faut-il y voir le sens d’une mission repriseensuite par Odin, prophète et conquérant nordique, après queCésar eut relevé le flambeau dans un monde en décompositionqui finit par l’engloutir lui et son œuvre.

Car les peuples d’une même race ont toujours eu tendance àvouloir se regrouper mais aussi à vouloir se dominer les uns lesautres : Comme preuves formelles nous citerons le concept ac-tuel d’une « fédération de l’Europe » mais aussi l’histoire des riva-lités européennes du moyen-âge à nos jours.

Ce qui viendrait expliquer les tentatives antiques de regroupe-ment, car n’est-il pas une preuve irréfutable de la commune ori-gine des Scythes Asiatiques (où qu’ils se soient trouvés) et deseuropéens, le fait de retrouver de semblables manifestations artis-

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tiques à des époques archéologiques à peu près identiques. D’autrepart pouvons-nous douter de l’influence des peuples Indo-Euro-péens sur les autres races, et du caractère oriental des premièresmanifestations de la race Aryenne.

Ne pouvons-nous pas ; par exemple, rattacher en toute certi-tude à l’art sarmate une partie des très curieuses peintures rupes-tres découvertes en Sibérie et jusqu’en Mongolie, (au mont Oglakty,à Qizil-Kaya, à Soulek près de Minoussinsk, à Morosova dansl’Ouriangkhai, dans le haut Iénisséi, et enfin à Durbeldji et à Iïkhé-Alyk sur l’Orkhon) Certaines fresques évoquent le meilleur gréco-scythe (Boulouk, Kedrala, Tsaghan-Gol) ; d’autres dessins rupes-tres (de Soulek près de Minoussinsk) représentant des guerriers àcheval, vraisemblablement coiffés d’un casque conique portantl’arc et la longue lance, sont très proches des fresques romano-sarmates de Kertch (Crimée, Russie), des inscriptions authenti-quement runiques trouvées à Boulek inclinent certains savants àdater ces peintures jusqu’au VIIème siècle de notre ère (L’empiredes Steppes, R. Grousset).

Il serait peut-être plus exact de voir là, au contraire, la preuvede l’origine scythique de cette forme d’écriture dont Odin-Wotanpasse pour être l’inventeur chez les nations germaniques. De voirlà, aussi, la preuve formelle de l’appartenance scythique des peu-ples qui devaient habiter cette région, et aussi de celle de ce dieunordique dont la fuite, ou la montée, vers la Scandinavie auraitapporté aux peuples du nord leurs principaux usages artistiques etreligieux de caractère indo-européen.

Ainsi la civilisation nordique d’alors aurait donc été appelée àreprendre le fardeau écrasant du flambeau sacré des Aryas Scy-thes. Il lui aurait fallu recréer la sphère de rayonnement de la « RaceSolaire » en occupant par la force les bastions avancés. Il lui auraitfallu reconquérir le monde avant la venue de la vérité chrétienne.

Cette mission échoua en partie par dégénérescence des butsréels. Comme d’ailleurs par la suite le christianisme a échoué encertains cas.

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C’est bien l’époque noire du Kali-Yuga qui, depuis, semblerégner sur le monde.

À proprement parler le combat de l’homme nordique, héritierdes Aryas Védiques, des Aryens Mazdéens, des Scythes traditio-nalistes, des Celtes druidiques, des Grecs Hermétistes, des Ariensd’Arius, des Chrétiens Gnostiques, des Nestoriens etc. est nul de-puis le moyen-âge, ou presque, puisque seules quelques voix sesont élevées en Occident pour défendre les vérités dont nos aïeuxilluminaient leurs vies et leurs temps. L’hermétisme antique, laKabbale moyenâgeuse n’ont trouvé de prolongement que dansles Rose-Croix maçonniques ou dans les bribes d’enseignementsacré que détenaient encore quelques sages disséminés sur notrecontinent. Christian Rosenkreutz, chevalier allemand, fût effecti-vement suivi de quelques noms plus ou moins justement célèbres,puis bien plus tard Fabre d’Olivet écrivain français, Richard Wa-gner génie musical allemand hanté de religiosité et entre autresnotre contemporain René Guénon dont on ne saurait trop re-commander la lecture de son œuvre.

Que nous reste-t-il de la fougue populaire des temps antiques,de cette fougue capable de créer les civilisations les plus brillantes,capable encore de se mesurer à l’adversité capable de verser sonsang en véritable Holocauste.

Rien, absolument rien ! Le matérialisme le plus exécrable en-vahit peu à peu nos préoccupations cérébrales, nos corps dégénè-rent par l’inaction due au progrès technique et par l’hyper sexua-lité collective. Tout est mis en œuvre pour que l’homme n’ait plusle temps de se pencher dans la salutaire méditation, chaque instantde nos existences étant de plus en plus « meublé » par des occupa-tions matérialistes.

De plus le Chaos philosophique, politique et social vient don-ner le coup de grâce à la combativité Sacrée qui jadis préparaitl’humanité à des lendemains plus ensoleillés. Ajoutons aussi lesguerres matérialistes qui viennent périodiquement briser notrevitalité en assassinant la saine jeunesse et en ne laissant subsister

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comme éléments reproducteurs que des vieillards ou des dimi-nués physiques, qui nous font perdre notre caractère ancestralvéritable.

De plus les guerres matérialistes ont pour effet d’écraser lesderniers centres de spiritualité (destruction des élites judaïquestraditionalistes en Pologne etc. au cours du dernier conflit – des-truction progressive du clergé chrétien derrière le rideau de fer,celle vraisemblable des moines tibétains, etc.).

De même que nous avons perdu nos véritables TraditionsÉsotériques, allons-nous perdre totalement nos coutumes folklo-riques et nos fêtes religieuses par lesquelles revivaient annuelle-ment, bien que dissimulés, les symboles les plus sacrés. Ceci netient qu’à nous, uniquement à nous.

Car il s’agit de savoir si nous perdrons définitivement ou nonle souvenir de notre origine, nous laissant subjuguer par unepseudo-culture universelle dite cosmopolite où les « Droits del’homme » tendent, on ne sait trop pourquoi, à lui faire oublier sesdevoirs à travers l’idolâtrie progressive de sa propre image.

L’homme n’est pas un but mais un moyen, il reste à s’en sou-venir comme d’une obligation à lutter pour le droit de conserver :traditions religieuses, coutumes de notre terroir, qualités moraleset ethniques, dans lesquelles doivent s’incarner avec virilité notrevolonté de combattre l’obscurantisme scientifique et de replacerl’être humain dans son cadre naturel propre, où il se doit de Régé-nérer.

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SYMBOLES MÉTAPHYSIQUES ETTRADITIONS NORDIQUES

Sur les pierres et sur les murs de Scandinavie existent commepartout dans le monde où se sont établies les civilisations des des-cendants probables de la Race Atlante, les marques symboliquesde vie spirituelle.

Marques ésotériques, métaphysiques dont la connaissance estaujourd’hui pratiquement ignorée du plus grand nombre d’hu-mains.

De même l’analyse comparative des textes des Eddas, subs-tance de la Tradition Nordique, avec les enseignements ésotéri-ques traditionnels compilés dans les autres religions nous con-firme le caractère sacré des croyances nordiques.

Il convient donc dès lors de respecter les Eddas comme nousrespectons les autres « Bibles » de l’humanité – Ce qui nous per-mettra également d’y puiser certains enseignements qui pourrontnous aider à mieux comprendre les mystères de la religion chré-tienne et à préparer l’indispensable Renouveau spirituel.

- La Double Spirale -Symbole que nous retrouvons constamment que ce soit sur les

vases de la Grèce antique, sur ceux trouvés depuis l’Asie Centralejusqu’en Mongolie prés de Minoussinsk où vivaient jadis lesYutohis d’origine Aryenne, ou encore en nombre infini sur lesbijoux Celtes et Nordiques, sur les monuments religieux hindous,etc.

« Cette double-spirale qui peut-être regardée comme la projec-tion plane des deux hémisphères de l’Androgyne, offre l’imagedu rythme alterné de l’évolution et de l’involution, de la naissanceet de la mort, en un mot, représente la manifestation sous sondouble aspect » - (Elie Lebasquais, Tradition Hellénique et ArtGrec, dans les Études Traditionnelles n° de décembre 1935).

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Comme le constate René Guénon dans son livre la GRANDE

TRIADE (chap. 5) Cette « spiration » c’est « l’expir » et « l’aspir »universels par lesquels sont produits, suivant le langage taoïste, les« condensations » et les « dissipations » résultant de l’action alter-née des deux principes Yin et Yang, ou, suivant la terminologiehermétique, les « coagulations » et les « solutions » : pour les êtresindividuels, ce sont les naissances et les morts, ce qu’Aristote ap-pelle generis et phthora, « génération » et « corruption » pour lesmondes ; c’est ce que la Tradition Indienne désigne comme lesjours et les nuits de Brahmâ, comme le Kalpa et le Pralaya ; et àtous les degrés, dans l’ordre macrocosmique comme dans l’ordremicrocosmique des phases correspondantes se retrouvent danstout cycle d’existence, car elles sont l’expression même de la loiqui régit tout l’ensemble de la manifestation universelle.

Toujours d’après Guénon les deux points terminaux de cettedouble-spirale représentent les pôles de notre terre où passe l’axedu monde. Celui-ci étant déterminant de l’équilibre produit entreles deux forces cosmiques contraires et complémentaires, qui re-présentent les sens différents des hémisphères de la double spi-rale, nous avons donc là authentiquement une conception sym-bolique de la création et de la stabilité du monde.

- Le Swastika -Symbole universel, on le trouve surtout chez les Celtes, les

basques, les Étrusques, les Pélasges dans la Grèce pré hellénique,chez les Scandinaves ainsi qu’en Orient de l’Inde à la Mongolie età la Sibérie.

Bien que l’on appelle une de ses formes Sauwastika, leur nomtraditionnel est bien le mot sanscrit Swastika, qui dérive, dit-on, deSu-Asti, formule de bénédiction au sens propre et, qui selon M.René Guénon SYMBOLIME DE LA CROIX (Chap. X) a son exacteéquivalence dans le KI-Tôb hébraïque de la Genèse – Le fait quecelui-ci se trouve répété à la fin du récit de chacun des jours de lacréation est assez remarquable si l’on tient compte de ce rappro-chement, car il semble indiquer que ces « jours » sont assimilables

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à autant de rotation du Swastikas ou, en d’autres termes, de révo-lutions complètes de la « Roue du Monde », révolutions dont ré-sulte la succession de « soir et matin » qui est énoncée ensuite.

Toujours d’après R. Guénon (GRANDE TRIADE, Chap. V) lesdeux sens de rotation du Swastika représentent la même révolu-tion du monde autour de son axe, mais vue respectivement desdeux pôles.

D’autres, comme la circonférence, représentent symbolique-ment le monde manifeste, le fait qu’elle est sous-entendue (par sesextrémités en angles droits dont la rotation équivaut à un cercle)indique très nettement que le Sevastika n’est pas une figure dumonde, mais bien de l’action du Principe à l’égard du monde.

Chez les nordiques on l’appelle « croix de Thor », ne pas oublierque ce dieu est marié à Sif (la terre) et qu’il est sensé, plus qu’unautre, par son pouvoir, être la force des dieux ou du « ciel », lequelétant considéré par les Chinois et les Hindous comme le principegénérateur de toutes choses.

Le Svastika est sauvent appelé « insigne polaire » aussi peut-ilpeut sans aucun doute être apparenté au symbolisme de l’axe-du-monde (Arbre de Vie).

R. Guénon nous dit qu’au Moyen-âge il servait d’emblème à lapersonne du Christ et qu’on peut l’assimiler à la croix chrétienne.

Jadis, d’ailleurs, les Nestoriens d’Asie Centrale, Schisme de lareligion catholique constitué surtout par les descendants des Yutchisou Scythes, de même peut-être que les Ariens disciples d’Ariusétablis en Europe sous forme d’Église schismatique, en avaientfait leur emblème religieux principal, suivie du Paraclet.

Adolf Hitler, dictateur nazi, en fit à tort un emblème politiquelié à sa doctrine de discrimination raciale.

Seuls, les tibétains, semblent en conserver réellement la valeurreligieuse.

Avant d’aller plus loin dans la recherche des sources de la Tra-dition Nordique, il nous faut aborder à nouveau le sujet très im-

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portant du véritable visage d’Odin puisque plusieurs conceptionsdifférentes se présentent à notre discernement.

Le problème est en effet de savoir si ce personnage que laMythologie nous décrit comme un dieu légendaire, mais dont leprêtre chrétien Snorri-Sturluson, chantre de la Tradition Nordi-que, nous révèle un visage humain historique, est bien oui ou nonautre chose qu’un Roi génial qui aurait marqué son époque de sapersonnalité supérieure et que la renommée aurait fini par défier.

Historiquement parlant Odin a vraisemblablement existé bienque l’on n’en ait aucune preuve matérielle réelle.

Toutefois l’empreinte que son nom a laissée chez les peuplesdu nord nous oblige à conclure affirmativement, car seul un êtrevivant divin peut laisser un tel sillage. Le christ, par exemple.

N’oublions pas qu’Odin a bel et bien contribué à l’établisse-ment d’une nouvelle civilisation par des préceptes et des lois, auxincalculables prolongements sociaux, culturels, spirituels. (L’an-cien droit nordique s’appelait Odhal, le Hâvamal ou Paroles dutrès-haut n’est-il pas de son côté une charte morale du comporte-ment humain que l’on pourrait presque comparer aux Tables dela loi de Moïse).

L’influence du génie napoléonien sur la vie française n’est ab-solument pas comparable bien que, par exemple, le code Napo-léon ait régi pendant plus de 150 ans notre société et qu’il ait trans-formé radicalement le visage de la France dans tous les domaines.

Dans son HISTOIRE PHILOSOPHIQUE DU GENRE HUMAIN, Fa-bre d’Olivet, un des auteurs les plus éclairés du XIXème siècle surles problèmes métaphysiques et spirituels, compare Odin àApollonins de Tyane et les définit comme les envoyés quasi divinsde la Providence avec pour but de préparer le chemin du Christ,dans nos âmes et dans nos corps.

Missionnaire, Odin aurait eu pour but véritable d’écraser l’Oc-cident latino-sémitique en décomposition, pour qui le Phallus étaitdevenu le symbole religieux par excellence, de préserver de toutecorruption les Traditions Primordiales de l’humanité, et de prépa-

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rer l’avenir de la race nordique, fille de la race aryenne et prédesti-née au plus haut avenir, puisque dernière des quatre espèces hu-maines crées ; son rôle est de remonter la pente de l’âge noir et depréfigurer au retour d’un nouvel âge d’or.

Odin, prophète authentique, aurait été d’origine Scythe et auraitcommandé aux peuples des Ases, également d’origine scythique,par un double pouvoir : politico-religieux.

Les Ases auraient vécu à une certaine époque entre le Pont-Euxin et la mer, Caspienne. Mais il semble possible aussi qu’ilsaient constitué surtout une vaste congrégation religieuse dont lesmembres sélectionnés parmi les plus nobles représentants de larace Aryenne Scythique aient eu pour but de conserver les secretsmétaphysiques. Cette secte, refoulée par les invasions mongoloïdesse serait repliée pour continuer sa mission, vers le Caucase d’abordet l’Europe Nordique ensuite.

Il est certain que les noms topographiques rappellent leur pré-sence dans les parages de la mer Caspienne (Aspienne) notam-ment Astrakan, ville russe située dans une île de cette mer à l’em-bouchure de la Volga, ainsi qu’Astrabad, port situé sur la rive ira-nienne. La mer d’Azof ainsi que la ville, doivent peut-être égale-ment leur nom au peuple d’Odin.

Il est d’ailleurs un fait troublant entre tous, celui de la présencedes deux lettres As dans beaucoup de noms sacrés.

Asclépios nom grec d’Esculape ;Astrée fille de Jupiter et de Thémis, déesse de la justice qui

séjourna parmi les hommes pendant l’âge d’or ;Asures classe de dieux souverains dans la mythologie védique ;Assur dieu suprême du Panthéon assyrien ;Astarté déesse du ciel chez les peuples sémitiques.Frappants aussi sont les noms de dynasties royales ou même

de noms de pays, de rois commençant par les deux lettres.Assyrie empire antique ;Assam province de l’Inde entre le Tibet, la Birmanie et le Ben-

gale ;

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Aso Mont sacré de la province de Higo (sud du japon) ;Les Ascaniens, nom d’une dynastie de l’Allemagne du nord,

qui a régné en Brandebourg, en Ascanie, en Saxe du XIème audébut du XVème siècle.

Les Asénides nom d’une dynastie qui régna sur un empire ro-mano-bulgare de 1185 à 1257 ;

Les Ashkanides dynastie de l’ancienne Perse (250 av. J.C. à 224ap. JC), crée par Arsace en même temps que l’empire des Parthes ;

Les Asclépiades familles ou corporations de médecins grecsqui prétendaient descendre d’Esculape. Les Asmonéens nomdonné à la famille juive des Macchabées originaire d’Asmon ;

Les Ashkenazim juifs traditionalistes d’Europe du Nord - Ashkveut dire nord, en Hébreu ;

Asa Roi de Juda (944 à 904 av. J.C.) ;Asarhaddon roi d’Assyrie (680 à 699 av. J.C.) ;Aser un des fils de Jacob chef de la Tribu qui porte son nom ;Astolphe prince légendaire d’Angleterre, à qui une fée fit pré-

sent d’un cor que nul mortel ne peut entendre impunément ;Actyage dernier roi mède (549 av. J.C.) ;Assuérus nom biblique d’un roi de Perse ;Ascagne (Iule ou Jules) fils d’Enée et de Creuse, fut emmené

par son père en Italie après la prise de Troie, lui succéda commeroi de Lavinium et fonda la ville d’Albe-la Longue (Énéide). Il estla souche de la famille des Iules, dont César se glorifiait d’être issu.Rappelons les 7 couronnes symboliques de César, lui conférantun pouvoir religieux de Pontife en même temps que son pouvoirpolitique ;

Aspasie Maîtresse et conseillère de Périclès. Sa maison étaitfréquentée par les philosophes et les écrivains les plus célèbres deson temps (Socrate, etc.). Vers le Vème siècle av. J.C.  ;

Asoka Empereur des Indes, se convertit au bouddhisme dontil fut le propagateur réel (portait comme son grand-pèreTchandragoupta le titre de Monarque Universel).

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Il semble donc bien qu’il y ait un pouvoir éminemment reli-gieux dans les lettres As. Selon Fabre d’Olivet le mot As signifiaitun Prince, et même un Dieu dans la langue primitive des Celtes.Toujours selon lui « on le trouve avec la même signification dePrince et de Principe chez les Scandinaves, les Étrusques et lesVasques. Les Romains se servaient du mot As pour exprimer uneunité de mesure ou de poids. Nous l’appliquons encore aujourd’huiau premier nombre des dés ou des cartes, c’est de ce mot trèsantique que dérive le nom donné à l’Asie. Dans tous les dialectesatlantiques il exprime la base des choses. » - (HIST. PHIL. DU GENRE

HUMAIN Tome 2 - p. 44)Pour mémoire, nous rappellerons que les Aztèques du Mexi-

que prétendent être venus d’une patrie appellée Aztlan - Et aussihasardeux que cela puisse paraître, il y aurait peut-être un rappro-chement à établir entre les Ases et les Aztèques et peut-être l’At-lantide ou Aztlantide.

Mais revenons aux Ases en faisant remarquer que Pline, quiparle des Aséens, les place aux environs du Mont-Taurus. Stabon,de son côté, cite une ville nommée Asbourg qui paraît avoir été lacapitale des Ases puisque nous en retrouvons dans l’Edda l’exis-tence d’Asgard, cité des dieux.

Si nous en croyons Fabre d’Olivet, Odin aurait été sectateur duZoroastre de la Tradition avestique et aurait été initié aux mystèresde Mithra.

Toujours selon lui, le nom germanique de Dieu, God ou Goth,viendrait de l’Atlantique Whôd, l’éternité. De même que les Asesauraient imposé le mot Wôd ou Gôth aux peuplades germani-ques comme appellation du Dieu Suprême, il y aurait d’autre partaux Indes un mot semblable appliqué à la planète de Mercure etau mercredi.

C’est dont de Wôd que Wotan serait venu, signifiant simple-ment sectateur de Wôd, la transformation en Odin voudrait signi-fier le Divin. Plus tard les peuples Goths, Gothans, Gothins se-

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ront, par rapport à Odin, ce que sont les chrétiens par rapport auChrist.

LA VACHE AUDHUMBLA ET LE GÉANT, PREMIERS ÊTRES.Faut-il voir dans ces deux personnages de la Mythologie Nor-

dique une correspondance avec d’anciennes conceptions Aryano-Scythiques ?

Nous trouvons effectivement dans le Chah-Nameh (le livredes Rois) poème avestique de 60 000 vers, composé par le poètecompilateur persan Firdousi, au Xème siècle, que le premier homme(Androgynique) Gâyômart et le taureau primitif Gôth, furent lescréatures initiales productrices de toute vie.

La mort de Gôch et de Gâyômart fut l’œuvre d’Ahriman (lediable persan). Il y a là survivance de notions archaïques suivantlesquelles tout résultait de l’immolation d’une victime par un sa-crificateur primordial.

Mais de la semence de Gâyôrnart, enfouie quarante ans dans laterre naquit le premier couple humain : Machya et Machyoî. Entout cas nous pouvons affirmer que la race des géants nordiques,dont Ymer fut le dernier représentant, correspond bien à l’An-drogyne de toutes les traditions.

L’AIGLE HRAESVELG (avaleur de cadavres).Il est dit dans l’Edda que l’aigle Hraesvelg suscite des tempêtes

en agitant les ailes (V. M. 37).T.H. Gaster (LES PLUS ANCIENS CONTES DE L’HUMANITÉ, P. 87)

a remarqué que « dans bien des mythologies, le vent et le tonnerresont supposés être produits par les battements d’ailes d’aigles géantsou d’oiseaux similaires. Les Sumériens donnaient cet aspect aumonstre Im-Dugud. La Mythologie Hindoue à l’aigle Garouda.Cette croyance se retrouve parmi les chinois, les Birmans, les Fin-nois, les habitants des Îles Shetland, les Tlinkits, les Aztèques, etles indigènes de l’île de Vancouver. Les « ailes du vent » sont aussimentionnées dans la Bible : particulièrement dans les psaumes17 ; verset II, et 103 verset 3 ».

Yggdrasill, L’arbre De Vie, L’axe Du Monde

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Le nom Yggdrasill est dérivé, selon R.B. Anderson, du nomd’Odin, Yggr (le profond penseur) et Drasill (porteur, cheval).

Yggdrasil signifie donc porteur de Dieu. Son symbolisme estexactement celui de l’Axe du Monde, de tous les enseignementssacrés.

Pour les hindous Aryas c’est : Banyan.Pour les Hébreux c’est : l’arbre Séphirothique.Pour les Iraniens : le Gaokéréna.Pour les Égyptiens : l’arbre Dad.Dans le symbolisme chrétien du Moyen-âge, on parle de l’ar-

bre Peridexion (sans doute corruption de Paradision) au pied du-quel est un dragon, comme le serpent qui ronge une racined’Yggdrasill.

Les fruits de l’Arbre de Vie sont les « pommes dOr » du jardindes Hespérides (les pommes d’or d’Idunn dans la MythologieNordique) La « Toison d’or » des Argonautes (le gui, pour les ritesdruidiques) également placée sur un arbre et gardée par un ser-pent ou un dragon est un symbole de l’immortalité que l’hommedoit reconquérir (R. Guénon, LA GRANDE TRIADE)

Selon la Tradition Nordique quatre fleuves prennent leur sourcesous l’arbre de Vie à la fontaine Urdar. Ils représentent les quatrephases de l’évolution cyclique dont la tradition est universelle,comme celle de l’Axe du Monde.

La version chinoise de cet axe est le Tchoung Young, l’invaria-ble Milieu où se trouve le Médiateur c’est-à-dire l’être entre le Cielet 1a Terre (le Pape pour les Chrétiens).

L’invariable Milieu est le point unique où s’opère, l’union desinfluences célestes et terrestres. Le fait même que Odin-Wotan sesoit sacrifié par la lance en restant neuf jours et neuf nuits surl’Yggdrasill, découvrant ainsi les Runes, est bien la preuve qu’ilétait le Médiateur entre le Ciel et la Terre, que recevant les influen-ces célestes, son but était de les manifester pour les nordiques.

L’Invariable Milieu, lieu de présence divine c’est aussi le Mishkanpour les hébreux, ou habitacle divin du Temple de Jérusalem où le

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grand Prêtre seul pouvait pénétrer pour remplir, comme le faisaitdans son pays l’Empereur de Chine, la fonction de Médiateur.

Odin ne l’oublions pas, tenait d’autre part son assemblée avecles dieux, au pied d’Yggdrasill ou « Centre du Monde ».

Le « Centre du Monde » ou Ming-Tang (en chinois) ou la« Jérusaleum Céleste » a selon les Traditions respectives douzeouvertures correspondant aux douze mois de l’année.

Sur la façade orientale les trois ouvertures correspondant auxtrois mois de printemps. Celles de la façade méridionale aux troismois d’été, celles de la façade occidentale aux trois mois d’automne,celles de la façade septentrionale aux trois mois d’hiver.

Ces douze ouvertures forment un Zodiaque (R. Guénon LA

GRANDE TRIADE).II y aurait donc correspondance absolue avec douze dieux

nordiques, chacun représentant certainement un mois, et qui de-vaient siéger rassemblés autour d’Odin près de l’Yggdrasill oucentre de Monde des Nordiques.

Nous pourrons effectuer le même rapprochement avec lesdouze disciples du Christ (Judas pouvant fort bien correspondreà Loki).

Les douze dieux solaires des Aztèques, que commandait le dieuTreize (R. Girard, POPOL-VUH) et les douze vassaux du grec Jasonqui se mirent en quête de la Toison d’Or.

Dans le rituel chinois l’empereur apparaissait comme le « ré-gulateur » de l’ordre Cosmique ce qui suppose l’union en lui oupar son moyen, des influences célestes et terrestres. Il est fortpossible qu’Odin ait été lui-même considéré dans son rôle commeun « régulateur » de cet ordre, ce qui viendrait éclairer le terme dedieu que les anciens lui conférèrent.

Dans l’architecture de leurs propres habitations, les Germainsavaient l’habitude de faire reposer toute la charpente d’un édificesur un vaste tronc d’arbre celui-ci évoquant indiscutablement lesymbolisme de l’Axe du Monde et du Médiateur en l’occurrencele chef de famille, le Pater Familias des latins. Autre manifestation

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de ce symbolisme traditionnel quelques tribus allemandes élevaientsur les hauteurs des colonnes faites d’un seul tronc, appeléesIrmensul soit « colonne géante » (MYTHOLOGIE GÉNÉRALE LA-ROUSSE, p. 224).

À titre d’exemple nous rappellerons que l’Empereur Charle-magne au cours de l’expédition qu’il dirigea en 772 contre lesSaxons, fit détruire, dans le pays qui aujourd’hui est appelé West-phalie, une de ces colonnes qui était l’objet de cultes spéciaux etd’une grande vénération.

Il nous faut aussi signaler les troncs d’arbre votifs enterrés lesracines en l’air et qui selon M. N. Toustaint (article, paru dans le n°6 de « VIKING », sur l’Yggdrasill) remonteraient au néolithique scan-dinave et dont M. R. Guénon nous signale (L’HOMME ET SON

DEVENIR SELON LE VÊDÂNTA, p.53) l’existence aux Indes. De mêmeque celle de deux oiseaux qui résident sur le même arbre et quisignifient ou symbolisent « l’indestructible et le destructible » c’est-à-dire le principe permanent de l’être à travers ses états de mani-festation comparé à l’individualité distincte, transitoire et contin-gente – (sur l’Yggdrasill l’aigle du sommet portant lui-même unfaucon entre les deux yeux ).

À propos de l’arbre votif M. R. Guénon en donne le symbo-lisme Hindou en citant deux textes sacrés.

Katha Upanishad, 2ème Adhyâya, 6ème Vallî, shruti 1 :« Le monde est comme un figuier perpétuel dont la racine est

élevée en l’air et dont les branches plongent dans la terre. »Bhagavad - Gîta, XV, 1 :« Il est un figuier impérissable, la racine en haut, les branches

sont en bas, dont les hymnes du Vêda sont les feuilles, celui qui leconnaît, celui-là connaît le Vêda ». La racine est en haut parcequ’elle représente le principe et les branches sont le bas parcequ’elles représentent le déploiement de la manifestation ; si la fi-gure de l’arbre et ainsi renversée, c’est que l’analogie, ici commepartout ailleurs, doit être appliquée en sens inverse (op. cit. p. 54).

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Dans les deux cas, l’arbre est désigné comme le figuier sacré(Ashw-Atta ou Pippala), chez les nordiques c’est le frêne (Ask)chez les Celtes le chêne et le tilleul chez les Germains. Le rituel desDruides Celtes qui coupaient régulièrement le Gui avec une fau-cille en or, est symbolique de l’acte du Médiateur rapportant auxhommes les enseignements divins (Moïse sur 1e mont Sinaï).

Certaines survivances de l’Axe du Monde existent encore unpeu partout pour les descendants des Toltèques et des Aztèques,c’est le mât de Voltige : le Palo Volador ; pour les Européens c’estle Mât de Mai ou l’arbre de Mai (enrubanné comme le PaloVolador), le Mât de cocagne de nos foires, etc.

Constatons aussi que l’érection du Palo Volador des Mayasactuels, mât dont le châssis de base forme une croix par ses quatrebranches égales dirigées vers les points cardinaux, se fait rituelle-ment du 17 au 21 décembre et que d’autre part le Gui trouveencore son emploi artistique dans nos fêtes de fin d’année. Il estvraisemblable que de ces deux coutumes le symbolisme solairesoit la véritable cause car nous savons que les cinq jours du PaloVolador sont en rapport avec le dieu solaire des Toltéquo-Aztè-ques (R. Girard., LE POPOL-VUH, p.326).

N’est-il pas curieux de comparer l’analogie du Palo Voladoravec l’érection chez les Égyptiens antiques d’un cyprès de Syriedont il ne subsistait plus que l’écorce de quatre rangées de ra-meaux à sa partie supérieure. L’érection de ce cyprès (ou Dad)symbolisant Osiris lui-même, au cours de la fête de Sed, n’étaitpeut-être qu’une survivance d’un rite commun aux peuples Atlan-tes. Nous dirons enfin que fréquemment l’arbre et l’Axe du mondese sont transformés en un culte où une montagne, un mont, par-fois même une pierre de forte taille pouvaient tenir le même rôle.

Jésus fils de Dieu, médiateur entre l’homme et le Principe Éter-nel ne chercha-t-il pas sur le mont des Oliviers, dans une suprêmeimploration, à attirer sur ses disciples et sur l’humanité toute en-tière la bénédiction protectrice de son Père ?

Le Dieu Solaire De La Fertilité, Balder

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Balder est le soleil d’été, mais aussi le Dieu de la Fertilité nordi-que, par excellence – bien que ceci ne soit pas expressément ex-primé dans les Eddas. « Les peuples de l’Antiquité expliquèrent lamauvaise saison de l’année en supposant que le dieu ou la déessefertilité était descendu dans les régions inférieures ou s’était d’unefaçon ou d’une autre retiré de la terre.

Les Babyloniens pleuraient solennellement chaque année aucœur de l’été leur dieu Tammouz. Les syriens en faisaient autantpour le dieu Adonis.

Les Grecs disaient que Proserpine passait six mois de l’annéedans les régions souterraines.

Le peuple Hittite pleurait périodiquement le dieu Télépinou »- (T. H. GASTER, LES PLUS ANCIENS CONTES DE L’HUMANITÉ).

Bifrost Le Pont Qui Relie La Terre Au CielSelon R. Guénon (GRANDE TRIADE p. 222) « suivant un sym-

bolisme commun à la plupart des Traditions, le « pont » qui relie,soit la Terre an Ciel, soit l’État humain aux États supra-individuelsou encore le monde sensible au monde suprasensible : en toutcela, c’est bien toujours de l’Axe du monde qu’il s’agit, mais envi-sagé dans sa totalité ou seulement dans quelques unes de ses por-tions, plus ou moins étendues suivant le degré de plus ou moinsgrande universalité auquel ce symbolisme est pris dans les diffé-rents cas ; on voit par là que se « pont » doit être conçu commeessentiellement vertical. Ec-Cirâtul-Mustagîm dans la tradition is-lamique et le pont chinvat du Mazdéisme. «

Les quatre rivières des EddasComparées aux quatre fleuves du « Paradis Terrestre ».Selon R. B. Anderson (MYTHOLOGIE NORDIQUE p. 150) le dieu

du tonnerre, le puissant Thor, est obligé, dans la nouvelle Edda,de marcher à pied pour se rendre chaque jour à l’assemblée desdieux Ases dont le Tribunal se tient sous l’Yggdrasill (axe dumonde) près de la fontaine Urdar. Il est obligé de passer â gué lesrivières Kormt et Ormt et deux autres appelées Kerlaung, car s’ilne marchait pas, le pont des Ases deviendrait la proie des flammes

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et les eaux sacrées deviendraient bouillantes s’il franchissait Bifrostdans son char du tonnerre.

Selon R. Guénon (LA GRANDE TRIADE), au centre du « ParadisTerrestre » de la tradition hébraïque se tient l’Arbre de Vie d’oùpartent quatre fleuves se dirigeant vers les quatre points cardinauxtraçant ainsi la croix horizontale sur la surface du monde terrestre,c’est-à-dire sur le plan qui correspond au domaine de l’état hu-main.

Toujours selon Guénon, ces quatre fleuves qu’on peut rappor-ter au, quaternaire des éléments (la Kabbale les fait correspondreaux quatre lettres dont est formé le mot PaRReS) et qui sont issus,comme dans l’Edda, d’une source unique (comparable à la fon-taine Castalie au pied du Parnasse) correspondant à l’éther pri-mordial divisent en quatre parties, pouvant être rapportées auxphases d’un développement cyclique (quatre âges de l’humanité),l’enceinte circulaire du « Paradis Terrestre » laquelle n’est autre quela coupe horizontale de la forme sphérique universelle.

Le même symbolisme existe dans la conception des Toltèquesou Mayas du Mexique avec la genèse du losange et ses quatrechemins du monde (R. Girard, POPOL-VUH p. 173). Sa caractérisa-tion rituelle est le centre du village ou de la place centrale de celui-ci où se rencontrent les lignes (tracées) venant des points cardi-naux et où l’on dresse le mât de Voltige sacré.

Nous remarquerons au passage que les phases Toltèques dudéveloppement cyclique, empruntent le sens du mouvement derotation du Swastika et que le passage de l’orient à l’occident indi-que la fin d’un cycle et son renouvellement.

Le Vêtement Céleste Du DieuOdin porte un manteau bleu foncé, qui représente le ciel.Un ancien mythe iranien nous dit que le dieu Mazda « A pris le

ciel pour lui comme vêtement tout brodé d’étoiles et tissé d’or. »Nonnus, poète grec du VIème siècle de notre ère, décrit Hé-

raklès de Tyr (ou Baal), comme portant un vêtement semé d’étoi-les et enveloppé d’un manteau qui éclaire les cieux dans la nuit.

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L’Hydromel des Ases, le chaudron et le vase d’abondance desTraditions.

Les Ases et les Vanes s’étant livré combat se réunirent pourfaire la paix et crachèrent ensemble en signe d’accord dans unvase. Du contenu de ce vase les Ases firent ensuite un être infini-ment parfait qu’ils appelèrent Kvaser. Celui-ci était si doué que nulne pouvait lui poser une question à laquelle il ne fut capable derépondre.

Kvasesr messager divin parcourut le monde entier pour ap-prendre aux hommes la sagesse.

Mais deux nains l’ayant invité à une fête, l’assassinèrent traî-treusement.

Fjalar et Galar de leurs noms, laissèrent couler son sang dansdeux coupes et une chaudière (la chaudière s’appelait Odroerer,ce qui remue l’esprit (od-raerer), les coupes étaient Bodu et Son).Quand les dieux s’aperçurent de la disparition de Kvaser, les nainsleur dirent qu’il avait été suffoqué par sa propre sagesse, ne « pou-vant trouver personne qui, en lui proposant un nombre suffisantde questions savantes, pût le délivrer de sa surabondance ».

Des nains, le breuvage inspirateur de vers finit par tomber enla possession des géants.

C’est là que le dieu Odin s’en vint le conquérir par mille ruses,dont celle de ramper comme un ver.

Après avoir passé trois nuits avec la géante Gunlad, gardiennede l’hydromel, dont il avait conquit le cœur, il la persuada de lelaisser prendre une gorgée de chacun des trois vases.

Ce faisant il n’en laissa pas une goutte et dans le but de s’enfuirplus vite il se transforma en aigle pour regagner Asgard la ville desAses.

Poursuivi par un géant changé lui aussi en aigle, il laissa tomberdans son vol un peu de précieux breuvage qui échut en partageaux mauvais poètes. À noter qu’Odin fit don de sa précieuse li-queur aux Ases, pour leurs banquets. Comment ne pas évoquer laliqueur de vie des Hindous le Sama (le Haoma pour les Aryas

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avestiques), nectar doré des dieux symbolisant l’immortalité enassurant à ceux qui en boivent la victoire sur la mort. Et commentne pas évoquer les « Vases d’abondance » des diverses Traditions,dont l’exemple le plus connu en Occident est le Graal, et qui ontpour contenu, tel le vase précieux de la déesse Céridwen des lé-gendes bretonnes, « le breuvage d’immortalité ».

Il est fort passible que l’on puisse interpréter le larcin d’Odin-Wotan comme la forme poétique de l’initiation ésotérique qu’ilaurait subie victorieusement. À noter que poursuivant son butOdin rampe tout d’abord comme un ver et qu’ensuite il se trans-forme en aigle, animal symbolisant l’éternité et la spiritualité.

De même on établira assez facilement un rapprochement sym-bolique entre le sang du Christ qu’est sensé contenir le Graal et lesang de Kvaser contenu dans les trois récipients.

Chez les Toltèques la boisson sacrée s’appelait le « Boronté »(la boisson Neuf inventée par Ixmucané ; R. Girard POPOL-VUH,p. 246).

Le Combat De Thor Et De HrungnerHrungner le géant avait un cœur de pierre pointu et à trois

cornes, sa tête était aussi de pierre, comme son bouclier qui étaitlarge et épais. Son arme était un caillou qu’il brandissait au-dessusde ses épaules.

Thor lança son marteau contre lui au moment même oh legéant lançait son caillou. Les deux armes se choquèrent, le cailloufut brisé en deux dont un morceau frappa Thor à la tête. Mais lemarteau dans sa course vint écraser la tête de Hrungner dont lecorps vint tomber sur le dieu du Tonnerre de telle façon que sonpied gisait sur le cou de celui-ci.

Quand les Ases apprirent que Thor était tombé tous vinrent lesoir, mais aucun d’eux ne put le délivrer en bougeant le pied dugéant.

Alors arriva Magne (la Force) fils de Thor et de Jarnsaxa, âgéde trois nuits. Avec facilité il délivra son père en lui disant : « C’est

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un grand malheur, père, que je sois venu si tard, j’aurais pu, jepense, tuer ce géant avec mon poing ».

Il y a dans ce récit deux choses capitales à relever : d’une part laforce précoce d’un enfant divin ; thème que nous retrouvons dansd’autres Mythologies, chez le dieu Mardouk possédant dés sa nais-sance toute la maturité d’un adulte, chez Héraklès (MythologieGrecque), chez Moïse (la Bible) etc. D’autre part le géant de pierreque nous retrouvons chez les Hittites, qui semble menacer lesdieux de sa taille et de sa force et dont seul le dieu Ea sera capablede les débarrasser.

Vidhar tuant le loup Sigurd (Siegfried) et sa lutte contre le dra-gon Fafnir.

LE COMBAT FINAL DE TOUTES LES TRADITIONS

Sigurd, dont la famille descend d’Odin, n’est-il pas la répliquedu St Georges chrétien, qui lui-même n’est peut-être autre que 1edieu égyptien Horus qui tua le monstre symbolisant le dieu dumal, Set.

La Mythologie Babylonienne relate la guerre entre le dieu puis-sant et un dragon nommé Labbou, la Mythologie Indienne parlede la lutte entre Indra et Vritra, la Mythologie Grecque de celleentre Zeus et Typhon.

II y a trace de ce combat primitif dans la Mythologie Nordi-que par le combat des Ases et des Vanes.

La Bible fait allusion (Isaïe, 51, 9 ; Psalm, 73 - 14 Rt 89 - 10 :Job, 26 – 12) au combat primitif entre Jéhovah et le dragonLeviathan ou Rahab (Rageur) d’autre part il faut remarquer aussique dans presque toutes les Traditions on parle d’un dernier com-bat à la fin des Temps.

Le prophète Isaïe (27-1) et St Jean dans l’Apocalypse (12) don-nent le combat primitif comme modèle de ce qui se passera denouveau à la fin des Temps (T - H Gaster, p. 128 LES PLUS AN-CIENS CONTES DE L’HUMANITÉ).

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Comme on le voit le Ragnarok ou crépuscule des Dieux de laMythologie Nordique trouve sa confirmation en tant que proces-sus cosmique, dans d’autres textes saints.

Nous terminerons ce chapitre en rappelant que si plus tard lechristianisme devait détruire le plus sauvent possible les marquessymboliques de l’Odinisme, il ne dut les succès de sa conquête surles peuples du nord qu’à la juxtaposition de symboles identiquesdans les deux religions. Symboles dont l’origine provenait d’unecommune et traditionnelle essence.

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LES DIEUX NORDIQUES ET LA SUBSTANCE DE L’EDDA

Fort longtemps avant l’aube du christianisme naissant, le mondeNordique éclairait déjà la spiritualité occidentale de ses vigoureu-ses et traditionnelles conceptions.

C’est pourquoi la nouvelle religion se trouva forcée de s’enimprégner et en adopter en les intégrant à ses rites et mystères, lesfêtes et les symboles de l’antiquité indo-européenne.

Ce qui d’ailleurs ne pouvait, en soi, altérer ou déformer le sensvéritable des enseignements chrétiens puisqu’en « matière » despiritualité les croyances sacrées sont obligatoirement complémen-taires et non pas contraires comme on pourrait parfois le penser.

Car il est bien entendu que le mythe religieux, d’où qu’il pro-vienne, n’est que le déguisement particulier spécialement donné àune connaissance traditionnelle ou métaphysique.

Déguisement ayant principalement pour but d’en dissimuler lecaractère transcendant et éblouissant à ceux qui ne sont pas dansl’état approprié de compréhension intellectuelle, et secondaire-ment de plaire ou correspondre par sa forme poétique et artisti-que aux normes psychologiques d’un tempérament ethnique nonmoins particulier.

C’est pourquoi, en fait le moyen-âge chrétien fut pratiquementle retour à l’orthodoxie nordique de l’Europe par le triomphe del’aventure Gothique dans ses réalisations les plus démesurées.

N’est-il pas infiniment révélateur, par exemple, de retrouvergravées sur les portiques des très vieilles églises scandinaves soitles représentations métaphysiques d’origine pré chrétiennes soitles représentations légendaires du drame des Eddas.

N’est-il pas significatif aussi le fait de devoir la conservationdes textes sacrés nordiques au laborieux travail de deux représen-tants du ministère chrétien.

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Car alors que les prêtres chrétiens de son temps cherchaient,dans leur ensemble, à faire disparaître les vestiges spirituels del’Odinisme, le prêtre Soemund (le savant) s’appliqua à réunir et àcompiler les Traditions de cette religion. Cela lui valut d’ailleurs laréputation de sorcier. Né entre 1054 et 1057, mort vers 1133 , ilappartenait à une vieille famille norvégienne qui avait embrassé leChristianisme vers l’an 1000 et qui s’était installée en Islande.

Lui-même avide de s’instruire, fut un grand voyageur, il visital’Allemagne et Paris. Il est l’auteur du CODEX REGIUS ou plus vieuxtexte de l’Edda.

Et c’est à l’École Latine qu’il avait fondée sur son domainehéréditaire à Oddi, que s’instruisit Snorri-Sturluson (né en 1118,mort en 1241) qui plus tard écrivit le Heimskringla, la grande his-toire du nord et l’Edda qui porte son nom.

Nous ne pourrons donner que quelques extraits des Eddas, etcela par manque de place.

Nos lecteurs voudront bien nous en excuser.Le Panthéon nordique, comme celui des anciens grecs, était

peuplé par de multiples dieux dont les forces de la nature repré-sentaient pour l’homme moyen les images les plus vraies.

Le hurlement glacé du vent sur la mer déchaînée, la foudre quiembrase et pulvérise tout ce qu’elle frappe, les tempêtes de neigegigantesques du grand nord, les aurores boréales, la nuit intermi-nable de l’hiver ou bien le soleil de minuit, autant de phénomènesterribles et déroutants que l’esprit craintif des hommes de l’anti-quité cherchaient à expliquer.

C’est pourquoi autour des véritables connaissances spirituellesvinrent se cristalliser pour le peuple les formes anthropomorphesde dieux robustes et sains que chacun pouvait comprendre.

Odin (Wôdan, Wuotan ou Guodan chez les tribus germani-ques, Uuôden chez les Anglo-Saxons) a donné son nom au mer-credi : Wôdansdag, danois et suédois Onsdag, anglais Wednesday,néerlandais Woensdag – Les écrivains latins l’identifient avec Mer-cure – Il donna son nom à plusieurs localités : Odense en Fionie

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; Odensherg, Odenskirka en Suède ; Odenswald, Godesberg(Wödansberg) en Allemagne ; Wednesbury dans le Staffordshire.

Odin est un grand et vénérable vieillard à la barbe flottante,revêtu d’un sombre manteau bleu ou bariolé à capuchon rabattu,et coiffé d’un chapeau à larges bords – II n’a qu’un œil ayant donnél’autre en gage à Mimir pour acquérir le privilège de puiser tous lesmatins à la fontaine miraculeuse, source inépuisable de toute scienceet de toute intelligence.

Il est l’animateur des entreprises guerrières (Herfadir ou Herjan :père des armées comme le mot hébreu Sabaoth déformation deJéhovah Zebaoth), il porte alors un casque d’or, une armure res-plendissante et la redoutable épée Gungnir (la frémissante). Soncheval (gris) est Sleipnir (le glissant) il a huit pattes. Sur les épaulesd’Odin sont perchés les corbeaux Hugin (la réflexion) et Munin(la mémoire), qui dès l’aube explorent le monde pour renseignerle dieu quand le soir descend.

À ses pieds sont les loups Geri et Freki (le glouton et le vo-race).

Il porte au bras l’anneau Draupnir (dégoutter) d’où provien-nent toutes les neuf nuits huit anneaux de poids égal.

Comme l’Assur des Babyloniens et le Jéhovah des hébreuxsont les chefs des armées et les inspirateurs des guerres de domi-nation ; c’est lui qui donne la certitude de la victoire – la gloire etl’immortalité – qui promet à la nation élue l’empire souverain dansle monde (F. Wagner, LES POÈMES MYTHOLOGIQUES DE L’EDDA p.55).

Selon F. Wagner ce culte est originaire de la Basse-Allemagne,ce que tendent à prouver les chants de Sigurd et la Saga desVölsungs – Odin est le fondateur le cette noble famille dont lestraditions se rattachent à l’histoire primitive des Francs du Rhin.

Thor est le fils d’Odin – dieu du printemps, il subjugue lesgéants du froid, de plus il est à proprement parier le défenseur dugenre humain.

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Sif, son épouse, symbolise la terre et porte une chevelure d’oréblouissante.

Lui-même porte une barbe rouge, car sa nature est de feu : ilest ceint d’une ceinture de forces sa main brandit un marteau quel’on peut définir comme la foudre puisqu’il est le dieu du ton-nerre.

Autres signes de sa divinité, il porte sur la tête une couronned’étoiles et il conduit un chariot traîné par deux chèvres dont lessabots et les dents jettent mille étincelles de feu.

Ses deux fils sont Magne (la force) et Mode (le courage).Son nom allemand est DONNER, le jeudi porte son non en

anglais (Thursday) en allemand (Donnersdag), en flamand(Dondersdag).

BRAGI fils d’ODIN est le dieu de la poésie. IDUNN sonépouse, distribue aux dieux les pommes d’or donnant l’immorta-lité.

TYR fils d’ODIN dieu de l’honneur martial et de la guerre, ilest audacieux, farouche, intrépide. C’est lui qui pour permettreaux dieux d’enchaîner le loup GLEIPNER, sacrifia sa main droitedans la gueule du monstre.

HODER frère aveugle de BALDER, il symbolise l’Hiver. L’in-fernal dieu LOKI le forcera en abusant de son infirmité à devenirle meurtrier de Balder.

BALDER est le fils d’Odin et de FRIGG. Il est l’été fertile quetue périodiquement l’hiver – NANNA son épouse, tourne tou-jours son visage souriant vers le ciel – À la mort de BALDER soncœur se brise et elle meurt.

FORSETTE est le fils de BALDER et de NANNA, son nomsignifie : président – Autrefois l’île d’HELIGOLAND était appe-lée FORSETELAND. La justice est son fait – on ne saurait trou-ver meilleur tribunal que le sien.

ULLER fils de SIF (la Terre) et beau-fils de THOR - Ses attri-buts sont l’arc et les skis - On l’invoque dans les combats singu-liers - Il symbolise l’hiver.

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HERMOD (le vaillant au combat) fils d’ODIN, il est le messa-ger des dieux.

RIND est la déesse de la terre qui, après la mort de Balder, estau pouvoir de l’Hiver. Le mot anglais RIND rappelle la croûteterrestre durcie par le gel – VALE est le fils qu’elle eût d’ODIN -

LOKE dieu maléfique qui déchaînera les cataclysmes de la findu monde. Sa femme s’appelle SIGYN

HELL déesse de l’enfer est sa filleNJORD dieu des vents et de la mer, il est bienfaisant de na-

ture.FREY est son fils, il symbolise les bonnes récoltes, la paix, la

stabilité.FREYA sœur de FREY, la plus belle des déesses, elle incarne

l’amour et la sensualitéHEIMDALL fils d’ODIN, il est le dieu qui garde l’accès du

pont Bifrost (arc-en-ciel), de son cor il préviendra les ASES lejour de la fin du monde, pour le rassemblement à un suprêmecombat.

AEGER dieu des tempêtes, RAN est sa femme – Leurs fillessont les vagues.

Les WALKYRIES, filles d’ODIN ont pour mission d’amenerles guerriers braves, tués au combat, dans le somptueux WALHALoù ils pourront poursuivre leurs combats gigantesques.

Les Neufs Mondes De La Mythologie Nordique1 - MUSPELHEIM - Gimle (Gimle) palais au toit d’or, plus

brillant que le soleil, situé dans ses plus hautes régions. Monde duFEU. Royaume de SURT.

2 - ASAHEIM - Monde des dieux, formant une voûte au-dessus de la terre. Au milieu est ISAVOLD (Idavold) le lieu deréunion des dieux où se trouve HLIDSKJALF (HLIDSKJALF)le trône élevé d’Odin.

3 - LJOSALFAHEIM - Monde des lutins de la lumière entreASAHEIM et le VANAHEIM.

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4 - VANAKEIM - Monde des VANS ou VANES, tout prèsau-dessus de la terre.

5 - MANNAHEIM - Terre, Monde des descendants d’Ask etEmbla.

6 - JOTUNHEIM - Monde des géants, se trouve au delà del’Océan, il est sépare d’ASAHEIM par la rivière IFING (Ifing)qui ne gèle jamais,

7 - SVARTALFAHEIM - Monde des Lutins des ténèbres.8 - ELHEIM - Monde des morts, enfer. Le chemin qui y me-

nait descendait des mondes supérieurs par le Nord à travers JO-TUNHEIM et franchissait le fleuve GJOL (Gjol) dont le pontGJALLAR (Gjallar) était recouvert d’une toiture d’or brillant.

9 - NIFLHEIM - Monde du brouillard Royaume du FROIDet des Ténèbres, au milieu duquel est la fontaine HVERGELMER(Hvergelrner) où habite le dragon NIDHUG (Nidhug).

Les Ases Et Le Crépuscule Des DieuxLoki, dieu du mal, père d’une monstrueuse descendance com-

prenant le loup Fenris qu’il eut de la sorcière Sngerbede ainsi quele serpent Jormungander qui entoure le monde de ses anneaux,père aussi de Hell déesse de l’enfer, sera le chef des noires légionsde la fin des temps.

C’est lui qui au cours d’un banquet donné par Aeger, se levapour insulter et calomnier les Ases qui auparavant l’avaient humi-lié. Les mille et mille fautes qu’il a à se reprocher n’iront-elles pasjusqu’à inciter les dieux à le murer dans trois lourdes pierres et àlui imposer de surcroît le supplice du venin d’un serpent tombantgoutte â goutte sur son visage. Supplice d’autant plus pénible quela femme de Loki, Sigyn, dans le but de le secourir, essaye d’arrê-ter la chute du venin en le recueillant dans un vase ; mais se trou-vant forcée de vider celui-ci dès qu’il est plein, fait ainsi alterner lesmoments de calme à ceux de souffrance que la Mythologie nordi-que nous décrit comme étant des tremblements de terre gigantes-ques,

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F. Wagner (LES POÈMES MYTHOLOGIE DE L’EDDA p. 174) faitjustement remarquer dans son livre admirable que le châtiment del’esprit du mal est une idée que l’on observe chez la plupart despeuples de l’Antiquité. Dans le livre du prophète Enoch, il se trouvedes détails analogues à la légende de l’Edda.

Dieu ordonna à l’archange Raphaël de lier les mains et les piedsd’Azraël, l’instigateur des anges rebelles, et de le reléguer dans lasolitude du désert, sur des rocs aux arêtes aiguës, jusqu’au juge-ment dernier.

Dans la Mythologie grecque, Prométhée fut cloué par Vulcainsur le Caucase par ordre de Jupiter.

De même nous pouvons retrouver chez les Égyptiens le dieudu Mal Seth, (Symbolisant les ténèbres) meurtrier de son frèreOsiris, dont la rivalité avec son autre frère Horus (la Lumière)amène un combat où Seth arrache un œil à Horus mais se faitémasculer.

Dans la Mythologie nordique Loki se délivrera vers la fin destemps ainsi que Fenris le loup monstrueux jadis enchaîné grâce ausacrifice volontaire de Tyr qui devint manchot du bras droit. Leserpent du monde montera à l’assaut des continents tandis quesur l’océan Naglfari (la barque de la mort faite des ongles desdéfunts) vogue vers le champ de bataille Vigrid conduite par Lokien personne.

Ragnarok, la « destinée finale des dieux », le « Crépuscule desDieux » verra trois hivers terribles se succéder sans interruption.

Les océans se couvriront alors de glace, les tempêtes ferontrage. Eggther, le gardien sentinelle du domaine des géants pincerales cordes de sa harpe en un lugubre prélude à la Tragédie – « C’estla sauvage musique des bourrasques qui hurlent à travers les forêtssombres » (F. Wagner - LES POÈMES MYTHOLOGIE DE L’EDDA p.47). Alors le chant des trois coqs cosmiques s’élèvera (le coq rougeFjalar, annonçant le combat, Gollinkambi ou Crête d’Or éveillantles Ases et les Einherjar, guerriers du Walhal, le troisième coqappelant les puissances sataniques à l’assaut), le chien de l’enfer

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Garm hurlera férocement tandis que Heimdall de sa trompe ras-semblera les guerriers des Ases. Hrym se mettra en route avec lesgéants du froid, Surt de son côté arriva de Muspillsheim, l’épée defeu à la main, suivi de ses légions de noirs démons montés sur descoursiers frénétiques.

Sur terre les hommes seront corrompus et dépravés à l’ex-trême. Les combats commenceront sous l’œil limpide et presquejoyeux de Wotan-Odin, reconnaissable à son casque d’or lumi-neux, et le frêne Yggdrasill, arbre du monde, en chancellera sur sabase.

Odin que le loup Fenris dévorera sera vengé par son fils Vidharqui tuera le monstre ; Loki et Heimdall (que certaines traditionssemblent définir comme l’ancêtre du genre humain) s’entre-tue-ront. Frey succombera sous l’étreinte de Surt.

Thor, dont le culte précéda très certainement celui d’Odin dansles pays nordiques et qui peut-être considéré au même titre commeMédiateur puisqu’il est lié aux symbolismes de l’Arbre du Mondeet de la Croix, (rappelons à ce sujet sa faculté ultra personnelle debénir les actions divines et humaines par simple élévation de sonmarteau en forme de T) écrasera au cours du cataclysme final legigantesque serpent Jormungander mais périra lui-aussi, rongé parles éclaboussures venimeuses du reptile, Tyr et le chien Garms’entretueront à la lumière de l’incendie que Surt allumera et quiembrasera le monde, car il nous faut préciser que le Soleil aura(comme dans bien des Traditions) été avalé par Fenris le loup, demême que Mânagarm aura dévoré la Lune. Les continents s’ef-fondreront dans le gouffre des océans et la fin du monde seraconsumée.

Alors l’œuvre de régénération suivra car près de l’Arbre duMonde au pied de la source sacrée de Mimir, Lif et Lifthrasir (lavie et l’énergie vitale) auront réussi à survivre, ils se nourriront dela rosée du matin et donneront naissance à une nouvelle race hu-maine.

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L’âge d’or revivra alors sur la terre, débutant un nouveau cyclehumain.

Au sujet de cette nouvelle race d’homme, nous constateronsque le fait de se nourrir de rosée indique bien une améliorationspirituelle totale car d’après la Quabbalah hébraïque la « rosée delumière » émane directement de l’Arbre de Vie et c’est par elle quedoit s’opérer la résurrection des morts, de même dans les Tradi-tions extrême-orientales, il est fait mention de « l’arbre de la roséedouce », situé sur le mont Kouenlum qui est souvent pris pour unéquivalent du Méru (la « montagne polaire » qui est comme l’ar-bre, un symbole de l’Axe du monde) – (René Guénon, LE SYMBO-LISME DE LA CROIX, p. 84,).

Un nouveau Soleil déversera des flots de lumière sur la terre denouveau féconde, une nouvelle lune aura pris la place de l’an-cienne et les dieux survivants s’assembleront comme jadis auWalhalla reconstitué dans les plaines de l’inlassable activité oùIdavöllr – Vali et Vidhar les fils d’Odin, Modi et Magni les filsvaillants de Thor – Balder revenu se réconcilier avec son frèreHoder l’innocent bras de sa mort tragique.

L’ordre de l’Âge d’Or sera définitivement rétabli, et dans Gimlé(le Joyau) palais resplendissant couvert d’or, les êtres humains de-meurés purs goûteront désormais une existence radieuse dans lacompagnie des dieux délivrés qu’ils seront de l’obligation des tra-vaux et des guerres.

À l’abri du mal, ces hommes seront également délivrés de touschâtiments et de toutes menaces de ceux-ci. Alors le dragonNidhögg symbole de la destruction devenu inutile réintégrera lenéant.

Les Ases : Odin, Thor, Tyr, Heimdall etc., de même que leursalliés les Vanes Njörd, Frey, Freya, auront payé de leur mort lesfautes que Loki, au banquet d’Aeger, leur reprochait.

D’abord il nous faut remarquer avec René Guénon que la Sym-bolique semble bien s’être transformée au cours des temps, en cesens que dite « Polaire » elle est devenue « Solaire ». Nous savons

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qu’il est encore courant en Chine de regarder le Méru ou Monta-gne Polaire comme un symbole de l’AXE du MONDE.

Nous savons d’autre part d’après tes nombreux travaux scien-tifiques dignes d’intérêt que le pôle nord aurait jadis été le berceaud’une végétation quasi équatoriale que l’inclinaison subite du globede 23 degrés et demi sur son orbite aurait fait disparaître.

Nous savons aussi que dans sa position initiale le globe nedevait pas subir les rigueurs de l’hiver, celui-ci étant inexistant. Lacivilisation de L’ÂGE d’OR a peut-être emprunté ce territoire etne serait-il pas possible que le continent fabuleux de pas mal denos Traditions, l’Hyperborée, la Thulé, l’Aztlan, l’Atlantide, s’y futtrouvé situé ?

Cela viendrait peut-être expliquer et prouver le fait d’une com-mune origine entre les peuples antiques de l’Europe et ceux del’Amérique. En tout cas cela apporterait une explication ration-nelle à la concordance de leurs Traditions Spirituelles issues à n’enpas douter d’une Tradition Primordiale unique.

N’est-il pas curieux pour le moins que les Scandinaves del’Odinisme considéraient la fin du monde comme un terrible hi-ver ou plus exactement comme une terrible année où trois hiversconsécutifs seraient le prélude de la gamme des cataclysmes cos-miques.

Il est bien dit dans la substance de l’Edda au chapitre du Ragnaökque les Océans seraient alors couverts de glace, or nous savonsque le poids du pôle augmente d’année en année, de siècle ensiècle, par continuelle formation de nouvelles banquises.

N’y-a-t’il pas là une preuve de l’antique connaissance sur l’évo-lution de la vie du globe ?

N’est-il pas étrange par ailleurs de pouvoir distinguer dans toutesles Traditions, y compris dans la Mythologie Nordique, l’identi-que croyance que le nord est le royaume des défunts ou plus exac-tement de la mort, et que la fin du monde viendra de cette direc-tion ?

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CHANT DE VAFTHRUDNIR

Odin dit1) Je te demande conseil, Frigg ! car j’ai envie de me mettre en

routePour rendre visite à Vafthrudnir ;Je brûle du désir, dis-je, de m’instruire dans la science des cho-

ses anciennesAuprès du géant omniscientFrigg dit

2) Je voudrais retenir ici Herjafadir (1)Dans le domaine des Ases,Convaincue que, sous le rapport de la force, nul géantN’est comparable à VafthrudnirOdin dit

3) J’ai beaucoup voyagé, j’ai fait de multiples expériencesJ’ai maintes fois mis les dieux à l’épreuveCe que je veux savoir, c’est quel aspect présenteLa demeure de VafrhrudnirFrigg dit

4) Fais bon voyage ! Reviens sain et sauf !Sois heureux chemin faisant !Que l’intelligence te reste fidèle, Aldafadir (2)Si tu vas te mesurer en paroles avec le géant

5) Sur ces mots, Odin partit pour éprouver l’éloquence de ce géantomniscient :II arriva devant la résidence que possédait le pète d’Im (3) ;Aussitôt Ygg (4) y entraOdin dit

6) Soit salué, Vafthrudnir ! Me voici entré dans la hallePour te voir en personneJe désire savoir tout d’abord si tu es bien instruitO Géant, et si tu possèdes la parfaite sagesse

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Vafthrudnir dit7) Quel est ce personnage qui, dans ma demeure

M’apostrophe en un langage si vif ?Tu ne sortiras pas de ma résidence,Si tu ne prouves que tu es plus intelligent que moiOdin dit

8) Je m’appelle Gagnrad ; je viens d’accomplir un voyage,Poussé par la soif vers ta retraiteAprès ce long trajet, j’ai besoin de ton hospitalitéEt d’un bon accueil, O géant!Vaft dit

9) Pourquoi donc, Gagnrad, parles- tu dès l’entrée ?Avance dans la salle et prends un siègeAlors on expérimentera qui de nous deux connaît le plus de

choses,L’Hôte ou le vieux harangueur :Odin dit

10) L’Homme pauvre qui se présente chez le richeDoit dire ce qu’il faut ou bien se taire,Trop de loquacité, je pense, ne peut que faire du tortÀ celui qui arrive chez un individu froid et soupçonneuxVaft dit

11) Dis- moi ceci, Gagnrad, puisque dès l’entréeTu veux prouver que tu es bien instruit :Comment s’appelle le coursier qui poursuit son cheminChaque jour au- dessus des fils du peuple ?Odin dit

12) Il s’appelle Skinfaxi (5), celui qui, pendant la clarté du jourPoursuit son chemin au- dessus des fils du peupleII passe pour le plus splendide des traîneurs de char ;Continuellement reluit la crinière du chevalVaft dit

13) Dis- moi ceci Gagnrad, puisque dès l’entrée,Tu veux prouver que tu es bien instruit :Comment s’appelle le coursier qui de l’est amène

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La nuit chez les superbes divinités ?Odin dit

14) II s’appelle Hrimfaxi (6) celui qui arrive chaque nuitChez les superbes divinités ;De son mors il laisse, tous les matins, tomber des gouttes

d’écumeQui répandent la rosée dans les valléesVaft dit

15) Dis- moi ceci, Gagnrad, puisque dès l’entréeTu veux prouver que tu es bien instruit :Comment s’appelle le fleuve qui sépareLe domaine des géants du séjour des dieux ?Odin dit

16) Ifing est le nom du fleuve qui sépareLe domaine des géants du séjour des dieuxIl coulera à découvert pendant l’éternité ;Aucune couche de glace n’en couvrira les flotsVaft dit

17) Dis- moi ceci, Gagnrad, puisque dès l’entréeTu veux prouver que tu es bien instruit :Comment s’appelle la plaine où se livreront batailleSurt (7) et les bienveillantes divinités ?Odin dit

18) Elle s’appelle Vigrid (8), la plaine où se livreront batailleSurt et les bienveillantes divinitésElle s’étend sur cent lieues dans chaque direction,La plaine qui leur est assignéeVaft dit

19) Tu es bien renseigné, mon hôte ! Prends place sur le banc dugéantAsseyons- nous et causons ensemble !Dans cette salle, mon hôte, nous allons gager, nous deux,Notre tête dans un assaut d’éloquenceOdin dit

20) Dis- moi ceci tout d’abord, si ton intelligence en est capable

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Et si lu le sais Vafthrudnir :D’où sont issues la terre et la voûte célesteA l’origine des temps, O sage géant ?Vaft dit

21) C’est de la chair dYmir que fut créée la terre,Et de ses ossements se formèrent les montagnes :Avec le crâne du froid géant des frimas on fit la voûte céleste,Et de son sang proviennent les flots de la merOdin dit

22) En second lieu dis- moi, si ton intelligence en est capableEt si tu le sais, Vafthrudnir :D’où est issue la lune qui plane au- dessus des hommesDe même que le soleil ?Vaft dit

23) Mundilfari (9) est le nom du Père de Mâni (10)De même que de Sôl (11) ;Chaque jour ils doivent faire le tour de l’espace céleste,Pour permettre aux hommes de mesurer le temps.Odin dit

24) En troisième lieu, dis- moi puisque l’on vante, ta sagacité,Et si tu le sais, Vafthrudnir :D’où provient le jour qui luit au- dessus de la foule,Et la lune avec les phases de la lune ?Vaft dit

25) Delling (12) est le nom du père de DagEt Nöt (14) est la fille de Nör (15) :Les nouvelles et les pleines lunes furent créées par les augustes

divinitésPour permettre aux hommes de compter les annéesOdin dit

26) En quatrième lieu, dis- moi, puisque l’on vante ta sagacité,Et si tu le sais, Vafthrudnïr :D’où est venu l’hiver et le chaud été,À l’aurore des temps, chez les sages divinités ?

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Vaft dit27) Vindsval (16) est le nom du père de Vetr (17),

Et Sumar (18) est le fils de Svösud (19) ...Chacun d’eux rajeunira d’année en annéeJusqu’au crépuscule des dieuxOdin dit

28) En cinquième lieu, dis- moi, puisque l’on vante ta sagacité,Et si tu le sais Vafthrudnïr :Qui est né, à l’origine des temps, plus ancienQue les Ases et les descendants dYmir ?Vaft dit

29) Une infinité d’hivers, avant que la terre fût créée,Naquit Bergelmir ;Thrudgelmir était son pèreEt Aurgeimir, son aïeul (20)Odin dit

30) En sixième lieu, dis- moi, puisque l’on vante ta sagacité,Et si tu le sais, Vafthrudnir :D’où est venu Aurgelmir, l’ancêtre de cette race,A l’aurore des temps, O sage géant ?Vaft dit

31) Des Elivagar (21) jaillirent des gouttes de venin,Qui s’enflèrent jusqu’à former un géantTelle est l’origine de toutes nos générationsVoilà pourquoi toute cette race porte toujours malheurOdin dit

32) En septième lieu, dis- moi puisque l’on vante ta sagacité,Et si tu le sais, Vafthrudnir ;Comment a- t- il engendré des enfants, ce fier géant,Lui qui n’a goûté l’amour d’aucune géante ?Vaft dit

33) On dit, que, de son propre chef, le géant des frimasA donné naissance à une fille et à un garçon à la fois ;Un pied du sage géant a produit avec l’autre pied

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Un fils à six têtesOdin dit

34) En huitième lieu, dis- moi puisque l’on vante ta sagacité,Et si tu le sais Vafthrudnir :Quels sont tes plus lointains souvenirs et que sais- tu de plus

ancien ?Tu es omniscient, O géant !Vaft dit

35) Une infinité d’hivers avant que la terre fut créée,Naquit Bergelmir.La première chose dont j’aie souvenance, c’est que le sage géantFut sauvé dans une barqueOdin dit

36) En neuvième lieu, dis- moi, puisque l’on vante ta sagacité,

Et si tu sais, Vafthrudnir :

D’où vient le vent qui soulève les flots ?

Jamais personne ne l’a réellement vu.

Vaft dit

37) Hraesvelg (22) est le nom du géant qui est assis

Aux confins du ciel sous la forme d’un aigle :

De ses ailes, dit- on, il produit le vent

Qui souffle au- dessus de l’humanité

Odin dit

38) En dixième lieu, dis- moi, puisque tu connais,

O Vafthrudnir, toutes les destinées des dieux :

D’où est venu Njörd (23) chez les descendants des Ases ?

Il règne sur une immense quantité de temples et de sanctuaires

II n’est pas issu de la famille des Ases

Vaft dit

39) Les puissances divines le procréèrent dans Vanaheim ;

Il fut livré aux dieux comme otage

A la fin du monde il reviendra

Dans la patrie des sages Vans

Odin dit

40) En onzième lieu, dis- moi, puisque l’on vante ta sagacité,

Et si tu le sais, Yafthrudnir :

Quels sont ces guerriers qui, chaque jour,

Se livrent combat dans les domaines d’Odin ?

Vaft dit

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41) Tous les Einherjar (25) se combattent chaque jour

Dans les domaines d’Odin

Ils se taillent en pièces et quittent le champ de bataille

Pour se rassembler ensuite en bonne intelligence

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Odin dit42) En douzième lieu, dis- moi, puisque tu connais,

O Vafthrudnir, toutes les destinées des dieux :Au sujet des runes des géants et de toutes les puissances divinesDis- moi ce qu’il y a de vrai, O géant omniscient !Vaft dit

43) Au sujet des runes des géants et de toutes les puissances divines,je suis à même de te dire la vérité,Car j’ai parcouru chaque monde :J’ai visité neuf mondes, jusqu’au fond de NiflheimOù sont relégués les défunts destinés à HelOdin dit

44) J’ai beaucoup voyagé, j’ai scruté beaucoup de choses,J’ai maintes fois mis les dieux à l’épreuve ;Quels êtres humains vivront encore, lorsque le fameuxEt terrible hiver aura ruiné l’humanité ? (25)Vaft dit

45) Lif et Lifthrasir (26) ; tous les deux se seront dissimulésDans le bocage de Hirodmimir (27)Ils se nourrissent de la rosée du matin,Et de là sortira une génération nouvelleOdin dit

46) J’ai beaucoup voyagé, j’ai scruté beaucoup de choses,J’ai maintes fois mis les dieux à l’épreuveD’où reviendra un soleil pour luire au ciel clair,Quand Fenrir aura dévoré celui que nous voyons ?Vaft dit

47) Alfrödul (28) engendre un fils uniqueAvant d’être dévoré par FenrirQuand les dieux auront péri, ce filsSuivra la voie tracée par son pèreOdin dit

48) J’ai voyagé au loin, j’ai scruté beaucoup de choses,J’ai maintes fois mis les dieux à l’épreuve :Quelles sont les jeunes filles éminemment intelligentesQui planent au- dessus du flot des races humaines ?

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Vaft dit49) Trois filles de Mögthrasir (29) survolent

La plaine où combattent les troupes :Génies tutélaires ayant pour unique mission de secourir les

mortelsBien qu’elles soient issues de la race des géantsOdin dit

50) J’ai voyagé au loin, j’ai scruté beaucoup de choses,J’ai maintes fois mis les dieux à l’épreuveQuels Ases gouverneront les domaines des divinités,Quand les flammes allumées par Surt seront éteintes ?Vaft dit

51) Vidar et Vali (30) habiteront les divins sanctuaires,Quand les flammes de Surt seront éteintesModi et Magni (31) posséderont Mjölnir,Quand Vingnir (32) aura livré son dernier combatOdin dit

52) J’ai voyagé au loin, j’ai scruté beaucoup de choses,J’ai maintes fois mis les dieux à l’épreuveQuelle sera la destinée finale d’OdinQuand les divinités périront ?Vaft dit

53) Le loup avalera AldafadirCelui- ci sera vengé par VidarQui, dans sa lutte contre le monstreLui rompra les horribles mâchoiresOdin dit

54) J’ai voyagé au loin, j’ai scruté beaucoup de choses,J’ai maintes fois mis les dieux à l’épreuveQu’à dit Odin lui- même à l’oreille de son fils,Avant que celui- ci monte au bûcher ?Vaft dit

55) Personne ne sait ce que, à l’aurore des temps,Tu as soufflé à l’oreille de ton fils (33) :

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D’une bouche que la mort va fermer j’ai révélé les mystèresdes temps anciens

Et j’ai annoncé la chute des dieuxJe viens de lutter en éloquence contre Odin :C’est toi qui seras éternellement le plus intelligent

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Observations de F. Wagner

1 - Odin, « père des armées »2 - Odin, « père du genre humain »3 - Un géant, fils de Vafthrudnir4 - Odin, « le terrible »5 - À la crinière reluisante - Le Soleil6 - À la crinière de frimas - La Lune7 - Le « noir » démon des régions infernales8 - Le lieu de la rencontre, en vue des combats qui vont se livrer9 - Un géant10 - La lune11 - Le soleil12 - Le point du jour13 - Le jour14 - La nuit15 - Un géant16 - Vent glacial17 - L’hiver18 - L’été19 - Doux souffle du sud20 - Géant Androgyne de la création21 - Les « flots tumultueux » qui jaillissent de la source bouillonnante située au

centre de Niflheim22 - Avaleur de cadavres23 - Divinité de la mer24 - Les guerriers accueillis au palais d’Odin, après avoir trouvé la mort sur le

champ de bataille25 - Le long hiver qui précédera le Crépuscule des dieux et la fin du monde26 - « La vie et l’énergie vitale »27 - Au pied du frêne Yggdrasill28 - « Le rayon des Elfes », le soleil29 - « Puissance menaçante », un géant, père de trois génies charitables

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30 - Deux fils d’Odin qui se retrouveront au Walhalla après la régénérationuniverselle

31- Deux fils de Thor et de Jarnsaxa32 - Thor33 - Le mystère de ces paroles n’est révélé nulle part dans l’Edda - Odin seul

connaît la destinée ultérieure de son fils Baldr, tué inconsciemment parson frère Hödr – Baldr sera retenu dans le royaume de Hel jusqu’à larénovation du monde.

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VOLUSPA

1 - Je vous invite à m’écouter, êtres sacrés, Puissants et Humblesdescendants de Heimdall : (1) Tu veux, Ô Alfadir (2) que jerévèle les destinées primitives, des dieux et des hommes, lesplus anciennes dont j’ai souvenance.

2 - Je me souviens des géants nés à l’aurore des Temps, De ceuxqui jadis m’ont donné naissance, Je connais neuf mondes, (3)neuf domaines couverts par l’arbre du Monde. Cet arbre sage-ment édifié qui plonge jusqu’au sein de la Terre. (4)

3 - C’était au commencement des Temps où Ymir vivait, II n’yavait ni sable ni mer ni ondes rafraîchissantes ; On ne voyait niterre ni voûte céleste. C’était un abîme géant sans végétationnulle part

4 - C’était avant que les fils de Bor eussent soulevé la croûte terres-tre et créé le splendide séjour du Midgard (5) le soleil luisant dusud brillait sur les rocailles du domaine : Alors le sol se couvritde plantes verdoyantes.

5 - Le soleil du sud, le compagnon de la lune, étendit la maindroite sur les bords du ciel (6), Le soleil ne connaissait pas saroute ; la lune ne connaissait pas son pouvoir ; les étoiles neconnaissaient pas leur emplacement.

6 - Tous les dieux montèrent sur leurs sièges de juges ; Les sacro-saintes divinités tinrent conseil : Elles donnèrent un nom à lanuit et aux phases de la lune ; Elles réglèrent l’heure du matinet le milieu du jour, l’après- midi et le soir, pour mesurer letemps.

7 - Les Ases s’assemblèrent dans les plaines d’Ida. Ils édifièrentdes sanctuaires et des temples ; Ils établirent des fournaises,forgèrent l’or, façonnèrent des tenailles et confectionnèrentdes outils.

8 - Ils jouèrent aux dés dans l’enceinte et se livrèrent à la joie Rienne leur manquait en fait d’or (7) Jusqu’au jour où arrivèrent de

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Jötunheim (8) trois filles géantes douées d’un pouvoir supé-rieur (9).

9 - Tous les dieux montèrent sur leurs sièges de juges ; Les sacro-saintes divinités tinrent conseil pour savoir comment on allaitcréer le groupe des nains avec le sang de Brimir et les os deBlaïn (10).

10 - Alors fut formé Modsognir (11) le plus célèbre de tous lesnains, en même temps que Durin. (12)

11 - 12 - 13 - Énumération de 47 noms de nains, dont la significationprésente de vagues rapports avec les diverses manifestations des forces de lanature, avec la sphère d’activité de chacune de ces créatures et le rôle qui leurest dévolu dans l’organisation du monde.

14 - Le moment est venu d’énumérer, pour les descendants deshommes, les nains du groupe de Dvolin, jusqu’à Lofar. Ceux-ci explorèrent les terres saturées d’humidité, depuis les rochersdu domaine jusqu’aux plaines de sable.

15 et 16 - Énumération de 21 autres noms de nains qui ont leur résidencedans le sein de la Terre. Cette succession des ancêtres de Lofardemeurera célèbre aussi longtemps que l’humanité vivra.

17 - Un jour, trois Ases puissants et charitables sortirent des rangsde cette troupe pour regagner leur demeure. Ils trouvèrent surle rivage Ask et Embla (13) qui étaient sans force encore etsans destination.

18 - Ceux- ci ne possédaient pas d’arme ; Ils n’avaient ni raison nivie, ni mouvement, ni beau teint. Odin leur donna une âme,Hönir leur donna la raison, Lodor leur donna la vie et le beauteint (14)

19 - Je sais qu’il existe un frêne qu’on appelle Yggdrasill, La cimede l’arbre est baignée dans de blanches vapeurs d’eau, De làdécoulent des gouttes de rosée qui tombent sur la vallée : Il sedresse éternellement au- dessus de la fontaine d Urd (15)

20 - De la demeure aménagée en dessous de l’Arbre Sortirenttrois femmes instruites de beaucoup de choses : l’une s’appe-lait Urd, l’autre Verdandi. Elles gravèrent des runes sur une

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baguette. Skuld était la troisième. (16) Des enfants du genrehumain, elles racontèrent les arrêts du destin.

21 - Je me souviens de la première guerre qui éclata dans le monde,Quand les Ases assaillirent Gollveig (17) à coups de javelots.Ils la brûlèrent trois fois, trois fois elle renaquit ; Anéantie àmaintes reprises, elle conserve néanmoins la vie. (19)

22 - Elle passait pour sorcière partout où elle apparaissait, cettesibylle qui fomentait l’intrigue et suscitait le scandale ; Elle exer-çait la magie où elle pouvait, l’acharnée ensorceleuse. La créa-ture malfaisante y trouvait sa volupté.

23 - Tous les dieux montèrent sur leurs sièges de Juges ; les sacro-saintes divinités tinrent conseil pour savoir si les Ases allaientchâtier l’outrage. Et si tous les dieux allaient obtenir satisfac-tion.

24 - Odin lança le javelot contre la troupe belliqueuse : ce fut lapremière guerre qui éclata dans le monde. Le rempart de laforteresse des Ases s’écroula et les vannes aux instincts com-batifs envahirent la plaine.

25 - Tous les dieux montèrent sur leurs sièges de Juges; Les sacro-saintes divinités tinrent conseil pour savoir qui avait répandu ledésastre dans les sphères célestes qui avait demandé que la filled’Odin fut livrée a un géant. (20)

26 - Thor seul s’avança, bouillant de colère, Rarement il reste calme,quand il apprend de pareilles choses. On viola les serments, lespromesses Jurées et tous les accords solennels conclus entreeux.

27 - Je sais que le cor de Heimdall (21) est dissimulé sous l’arbrevénérable qui se dresse dans l’espace éthéré ; je vois l’arbrearrosé par le torrent impétueux qui jaillit du gage de Valfadir(22).Voulez- vous en savoir plus ?

28 - J’étais assise seule au- dehors, lorsqu’un vieillard arriva, Leplus terrible des Ases, qui me fixa du regard : « Que me de-

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mandez- vous ? Pourquoi me tentez- vous? Je sais pertinem-ment, Odin, où ton œil est plongé. »

29 - Je sais que l’œil d’Odin gît au fond de la célèbre fontaine deMimir ; Chaque matin Mimir boit de l’Hydromel sur le gaged’Alfadir.Voulez- vous en savoir plus ?

30 - Herfadir (23) me combla de bagues et de colliers ; J’acquis 1edon des sages prophètes et des visions enchanteresses... Mavue s’étendait en long et en large sur chaque monde.

31 - J’ai vu les Walkyries accourir de loin, prêtes à s’élancer avec.leurs coursiers vers le peuple des Héros : Skuld (24) tenait lebouclier, suivie de Skögul (25), Gud (26), Hild (27), Göndul(28), Geirskögul (29). Je viens d’énumérer les guerriers deHerjan, les Walkyries avides de parcourir la terre.

32 - J’ai vu dieu Baldr souillé de sang : Le fils d’Odin fut victime dela fatalité. Une plante fameuse et éclatante de beauté se dres-sait, croissant au- dessus du sol, c’était le gui.

35 - Cet arbrisseau qui était d’apparence grêle devint une flèchemeurtrière que Hödr (30) fit partir. Un frère de Baldr venait denaître : cet autre fils d’Odin se mit à combattre, âgé d’une nuit

34 - Il ne se lava pas les mains, il ne se peignit pas la tête, Avantd’avoir envoyé au bûcher le meurtrier de Baldr (31). Or, dansson palais de Fensal, Frïgg (32) versa des larmes sur les calami-tés du Walhalla.Voulez- vous en savoir plus ?

35 - J’ai vu enchaîné dans une gorge de la forêt la forme repous-sante de Loki aux sinistres desseins. À ses côtés est assise Sigynqui est loin de se réjouir du sort de son époux (33)Voulez- vous en savoir plus ?

36 - Un torrent dévalant de l’est, envahit la vallée glaciale dont lefroid perce comme le tranchant de l’épée : on l’appelle Sid...(34)

37 - Du côté du Nord s’élevait, dans les plaines ténébreuses, lasalle d’or réservée aux familles des nains ; Une autre se dressait

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dans une région inaccessible au froid : C’était la demeure oùbuvait le géant qui s’appelle Brimir (35).

38 - J’ai vu une salle érigée loin du soleil, sur les rives des cadavres(36) : La porte s’ouvre vers le nord, Par les lucarnes du toits’infiltrent des gouttes de venin, Cette salle est tressée de crou-pes de vipères.

39 - J’ai vu patauger dans des torrents impétueux les parjures et lesassassins et ceux qui séduisent les confidents d’autrui : Là,Nidhögg (37) suçait le sang des défunts ; Le loup déchirait lescadavres.Voulez- vous en savoir plus ?

40 - À l’est dans la « Forêt de Fer » était installée la vieille (38) quiy mit au monde l’engeance de Fenrir. Un de ses rejetons, enparticulier, De forme monstrueuse, enlèvera le soleil (39).

41 - Il se repaît de la chair des cadavres humains et éclabousse desang rouge la résidence des dieux. L’éclat du soleil se ternitPendant les étés qui suivent toutes les tempêtes font rage.Voulez- vous en savoir plus ?

42 - Là était assis sur une butte et pinçait la harpe, la sentinelle desgéants, le joyeux Eggther (40) À côté de lui chantait, dans laforêt des oiseaux, Le coq au beau plumage rouge, qui s’appelleFjalar (41).

43 - À côté des Ases chantait Gollinkambi (42), qui éveille lesguerriers dans le palais d’Odin. Un autre coq, noir comme lasuie, chante sous la terre dans les demeures de Hel.

44 - Voici Garm hurlant avec fureur à l’entrée de Gnipahellir. Jeconnais une masse de choses ; je prévois dans un lointain ave-nir la fin du monde et la chute des dieux tout- puissants.

45 - Les frères se combattront et s’entre- tueront ; les fils des sœursdéchireront les liens de parenté. La perversité envahit le monde; l’adultère s’étale au grand jour. On sévit sur la terre par lahache et l’épée ; les boucliers sont fendus ; une époque de dé-sordre et de dépravation précède la ruine du monde (44).L’homme n’aura plus d’égards pour l’homme.

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46 - Les fils de Mimir bondissent ça et là (45), pendant que ladestinée s’accomplit au son d’un vieux cor retentissant. Heimdallsouffle avec ardeur, le cor dressé vers l’espace. Tous sont saisisde frayeur sur les chemins infernaux

41- Le frêne Yggdrasill tressaille, mais il reste debout ; Le vieilarbre gémit, pendant que le géant se démène. Odin va consul-ter la tête de Mimir (46), avant d’être dévoré par le procheparent de Surt (47).

45 - Que se passe- t- il chez les Ases ? Que se passe- t- il chez lesElfes ? Tout le monde des géants se met en branle. Les Asesdélibèrent. Les nains, les maîtres des antres rocailleux, gémis-sent à l’entrée de leurs demeures de pierre.Voulez- vous en savoir plus ?

49 - Voici Garm hurlant à l’entrée de Gnipahellir. La chaîne serompra, la bête vorace se précipitera ! Je connais une masse dechoses ; je prévois dans un lointain avenir. La fin du monde etla chute des dieux tout puissants.

50 - Hrym (48) s’avance de l’est soulevant les flots devant lui. Leserpent du monde se tord dans une rage gigantesque ; le mons-tre fouette les vagues. L’aigle jette des cris perçants ; De sonbec pâle il déchire les cadavres. Naglfari (49) démarre.

51 - Un bateau vient du nord - les troupes de Hel Arrivent parmer, pilotées par Loki. Avec un fol empressement tous accou-rent avec, le loup vorace ; Le frère de Byleist (50) marche à leurtête.

52 - Surt arrive par le sud avec la flamme dévastatrice ; L’épéeflamboyante projette des éclairs. Les rochers s’écroulent Lesgéantes courent éperdues. Les hommes s’acheminent vers leroyaume de Hel, et le ciel s’entrouvre

53 - Voila qu’une autre calamité bat sur Min. (51) Au moment oùOdin marche à la rencontre du loup, Le dieu au teint clair (52),le meurtrier de Beli (53) s’en prend à Surt : C’est alors que vasuccomber l’époux chéri de Frigg (54).

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54 - Vidar, le redoutable fils de Sigfadir (55), Engage la lutte avecla bête qui se repaît de cadavres ; Dans le gosier du monstre ilenfonce avec vigueur l’épée jusqu’au cœur ; c’est ainsi qu’il vengeson père.

55 - Voici qu’arrive l’illustre fils de Hlodyn (56); D’en bas le dieus’avance, imposant et resplendissant à travers l’espace... Le filsd’Odin se porte à la rencontre du monstre.

56 - Le défenseur de Midgard (57) dans sa colère l’assomme. Tousles êtres vont disparaître du séjour terrestre. Le fils de Fjorgynaccablé, recule de neuf pas devant cette vipère capable de tou-tes les horreurs (58).

57 - Le soleil commence à s’obscurcir, la terre s’abîme dans lamer, Les étoiles scintillantes sont précipitées de la voûte cé-leste. Le feu et la fumée font rage. Les flammes vacillantess’élèvent jusqu’au ciel.

58 - Voici Garm hurlant avec fureur à l’entrée de Gnipahellir. Lachaîne se rompra, la bête vorace se précipitera. Je connais unemasse de choses ; Je prévois dans un lointain avenir La fin dumonde et la chute des dieux tout-puissants.

59 - Je vois la terre surgir pour la deuxième fois du fond de la meret se couvrir d’une végétation nouvelle (54). Les torrents re-tombent en cascades ; L’aigle plane au-dessus. Et en haut desmontagnes, il fait la chasse aux poissons,

60 - Les Ases s’assemblent dans les plaines d’Ida Et s’entretien-nent de l’énorme serpent qui encerclait la terre. Là ils évoquentle souvenir des grands événements et les anciens mystères deFimbultyr (60)

61 - Là, ils retrouveront dans la verdure les merveilleuses tablettesd’or qu’avaient possédées les ancêtres aux temps primitifs...(61)

62 - Les champs, sans être ensemencés, se couvriront de fruits, Lemal se changera en bien. Baldr va revenir, Hödr et Baldr occu-peront les champs de bataille de Hropt, (62) La résidence sa-crée des divinités guerrières.

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Voulez- vous en savoir plus ?65 - Hônir alors pourra suivre la voie de la destinée... Et les des-

cendants des frères de Tveggi (63) Occuperont la vaste régiondes vents.Voulez- vous en savoir plus ?

64 - Je vois s’élever, à Gimlé (64), un palais à toiture d’or, plusresplendissant que le soleil : Là auront leur séjour les troupesrestées fidèles Et elles jouiront de la félicité jusqu’à la consom-mation des temps.

65 - Un puissant seigneur vient juger en toute souveraineté ; Ildescend dans son omnipotence, pour régler toutes choses, Ilprononce des sentences, il apaise des discordes et établit unesaine harmonie qui sera éternelle (65).

66 - Le sinistre dragon arrive au vol, le monstre reluisant descenddes monts Nida (66). Nidhögg (67) survole la plaine et de sesailes il recouvre les cadavres. Voici qu’il va sombrer dans l’abîme.

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OBSERVATIONS DE F. WAGNER

1 - Comme dans le Rigsthula, Heimdall est considéré comme l’ancêtre dugenre humain

2 - Odin père de toute chose3 - Les neuf mondes sont mentionnés dans d’autres documents Islandais.

Aristote, ainsi que la mythologie de l’Inde, parlent aussi des neuf sphèrescélestes

4 - II s’agit du frêne Yggadrasill5 - Le domaine central, la terre habitée par les hommes6 - II retenait les coursiers ardents qui l’entraînaient7 - Ils goûtaient les délices de l’âge d’or8 - La patrie des Géants9 - Les trois Normes10 - Deux surnoms du géant Ymir. : Brimir (le Mugissant) et Blain (le Blême).

Allusion du sang qui jaillit de ses blessures en un flot impétueux et auxossements de son cadavre livide

11 - Qui respire le courage12 - Au sommeil léger13 - Le frêne et forme14 - La trinité scandinave ODIN, HONIR, LODUR15 - La fontaine sacrée où Odin va tous les jours puiser la sagesse et l’intelli-

gence16 - Les 3 Normes représentant le Passé, le Présent et l’Avenir17 - « puissance de l’Or », divinité subalterne châtiée par les dieux pour le

désordre qu’elle avait provoqué par ses maléfices, elle suscita les premiè-res hostilités entre les groupes des Ases et des Vans (ou Vanes). La sé-duction de fer exerce partout ses ravages

18 - Surnom d’Odin19 - La soif des richesses est indestructible20 - Un personnage inconnu, qui n’était autre qu’un géant, avait promis à

Odin de bâtir en trois jours, dans Asgard, un rempart qui résisterait àtous les assauts à condition que Freya lui fut livrée, mais cette construc-

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tion ne fut pas achevée, Thor étant survenu, qui fracassa la tête du géant.Cet épisode est raconté par Snorri dans son Edda en prose

21 - Heimdall, la sentinelle qui veillait aux portes du Walhalla devait sonnerl’alarme en cas d’alerte

22 - Odin, «  maître des Champs de carnage », avait dû laisser un de ses yeuxen gage au fond de la source sacrée afin de pouvoir y puiser les trésors dela Science

23 - Odïn, « père des armées »24 - L’avenir25 - La sublime26 - La batailleuse27 - L’éclatante28 - La querelleuse29 - Qui brandit la lance30 - L’Ase aveugle, frère de Balder et fils d’Odin. Il agit inconsciemment sur

les instigations de Loki31 - Cet épisode se retrouve dans le poème Baldrs Draumar32 - Mère de Balder33 - Cette scène est décrite dans la prose finale du Lokasenna34 - Le redoutable35 - Le tapageur36 - Région où trône Hel, la sombre dominatrice des enfers37 - La vipère monstrueuse qui ronge « avec rage et méchanceté » les racines

de l’arbre du monde38 - La sorcière Angrboda (messagère d’angoisse) amante de Loki39 - Le loup dévorera le soleil, le chien Mânagarm avalera la lune40 - Le guetteur41 - Multiforme42 - Crête d’or43 - La caverne rocheuse qui donne accès aux enfers44 - Interpolation45 - Les flots, les cours d’eau abandonnent leur voie naturelle et la direction

qui leur avait été assignée46 - Il s’adresse au siège de l’intelligence pour y puiser une dernière leçon de

sagesse47 - C’est- à- dire le loup Fenrir. Surt est le « noir » démon qui provoquera la

conflagration universelle48 - Le géant des frimas49 - La barque de la mort et de la destruction. Le nom de Naglfari (nagl,

ongle), en vertu d’une étymologie populaire, a donné naissance à unmythe d’après lequel le navire aurait été construit avec les ongles des

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défunts50 - C’est- à- dire Loki51 - Surnom de Frigg. Le malheur auquel il est fait allusion, c’est la mort

tragique de son fils Balder52 - Frey53 - Un géant54 - Odin55 -56 - Il s’agit de Thor, fils d’Odin et de sa première épouse Hlodyn, appelée

aussi Jörd ou Fjörgyn57 - Thor le protecteur du genre humain58 - Il tombe asphyxié par les haleines pestilentielles que vomit le monstre

agonisant59 - Le poète va dépeindre en traits rapides la régénération nouvelle et le

retour de l’âge d’or60 - Odin, la «  divinité dominante »61 - Voir strophe 862 - Voir strophes 32 et 33 - Hropt est un surnom d’Odin63 - Autre surnom d’Odin - ses frères Vili et Ve, fils de Bor64 - « Le joyau »65 - Réminiscences chrétiennes66 - Une des demeures qui subsistent après le cataclysme67 - L’emblème de la destruction - Voir strophe 39

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BibliographieGUÉNON (René)

- La grande triade, Paris, Gallimard, 1946- L’homme et son devenir selon le Vêdânta, Editions Tradi-tionnelles, 1974- Le symbolisme de la croix, Union Générale d’Éditions. 1970- Orient et Occident Payot, 1929- La crise du monde moderne, Gallimard ,1989- Aperçus sur l’initiation, Éditions Traditionnelles. 1973- Le règne de la quantité, Gallimard, 1970- Autorité spirituelle et pouvoir temporel, Paris, 1929

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- Survivances païennes dans le monde chrétienWAGNER (F.)

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imprim. A.l.M.d.B. 2010à Rouen - NormandieDépôt légal avril 2010