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Ministère de la culture et de la communication 3, rue de Valois 75033 Paris Cedex 01 www.culture.gouv.fr LA LETTRE D’INFORMATION Ministère de la culture et de la communication N° 112 - mensuel - décembre 2003 ISSN 1255 - 6270 Les chantiers immobiliers du ministère de la culture LE SCHÉMA DIRECTEUR DU GRAND VERSAILLES

N° 112 LA LETTRE et de la communication D’INFORMATION

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Page 1: N° 112 LA LETTRE et de la communication D’INFORMATION

Ministère de la culture et de la communication

3, rue de Valois75033 Paris Cedex 01

www.culture.gouv.fr

LA LET TRED’INFORMATIONMinistère de la cultureet de la communication

N° 112 - mensuel - décembre 2003

ISSN 1255 - 6270

Les chantiersimmobiliers du ministèrede la culture

LE SCHÉMA DIRECTEUR DU GRAND VERSAILLES

Page 2: N° 112 LA LETTRE et de la communication D’INFORMATION

Directeur de la publication : Guillaume CeruttiDirecteur de la rédaction : Emmanuel FessyRédacteur en chef : Paul-Henri Doro :01 40 15 83 65 assisté de Valérie LeroyComité de rédaction : Anne-SophieBarreau, Jacques Bordet, Emmanuel Boutier,René Bouvet, Marc-Antoine Chaumien, RobertFohr, Nicole Gasser, Anne Laborde, PhilippeLarollière, Martine Lehmans, VincentLorenzini, Bertrand Maillols.Conception graphique : Jeanne VerdouxMaquettiste : Emmanuel Boutier Crédits photographiques : FaridaBrechemier-GuerdjouImpression : PLB communicationN° de commission paritaire : 1290 AD, nouvelle série Tirage : 30 000 exemplaires 0,30 euros le numéro Pour recevoir la lettre d’information :Adresser une demande écrite au DIC, ministère de la culture et de la communication3, rue de Valois, 75033 Paris Cedex 01 Fax : 01 40 15 81 72,internet : http://www. culture. gouv. fr

Dossier

Couverture : A Versailles, détail du Plafondde Mercure en cours de restauration.

SOMMAIRE

Dossier L’état des lieux des chantiersimmobiliers du ministère de la culture et de la communication

ActualitéPage 4Le débat national sur l’avenir duspectacle vivant s’organise

Page 5Le premier service français éducatifde vidéo à la demande

Page 6La commission Rémond propose letransfert de propriété de certainsmonuments historiques affectés auministère

Page 13La modernisation du régime desoutien à l’industrie duvidéogramme est confirmée

PortraitPage 16Didier Fusillier : « Bienvenue à Lille2004 »

Jean-Jacques Aillagon etChristine Albanel, présidentede l ’établissement public deVersailles, ont présenté, le 30octobre, le schéma directeurd’aménagement du « GrandVersailles ». La première phasede cette opération d’envergures’échelonnera de 2003 à 2009 ets’élève à 135 millions d’euros.Au programme : améliorationde la sécurité et réorganisationde l’accueil des visiteurs.

Première campagne de travauxd’envergure depuis Louis-Phi-lippe, ce vaste projet global derestauration et de rénovation,qui sera découpé en trois grandesphases d’exécution s’échelon-nera sur une durée de dix-septans et son coût global est estiméà environ 390 millions d’euros.

Les principaux objectifs pour-suivis par le schéma directeursont les suivants :

» restituer au château tout sonéclat, en poursuivant la restau-ration des bâtiments (et notam-ment celle des façades et des toi-tures) ainsi que celle, dejàlargement entamée, des jardins ;

» redéployer des circuits de visitepour favoriser la qualité de ladécouverte du monument danstoute sa richesse et mieux répar-tir les flux de visiteurs ;

» développer des services aupublic - dont l’accueil est lemaillon primordial - pour amé-liorer le confort et l’agrémentdes visiteurs ;

» rationaliser le musée pouroptimiser le déploiement descollections thématiques, en pro-

fitant notamment des espaceslibérés dans le château par letransfert des services adminis-tratifs et techniques dans leGrand Commun ;

» revoir l’ensemble des équipe-ments techniques pour assurerune sécurité renforcée du publicet du patrimoine.

La première phase de travauxLa réalisation de la première phasedu schéma directeur s’échelon-nera de 2003 à 2009 et son finan-cement sera assuré par une enve-loppe de 135 millions d’euros.Elleportera notamment sur :

» l’amélioration de la sécuritédu site, avec l’installation d’unedétection incendie et d’un dis-positif d’alarme visuelle etsonore pour l’évacuation dupublic, la mise en sécurité del’Opéra Royal (qui, du fait de sastructure entièrement réaliséeen bois, est d’une très grandevulnérabilité au feu), la rénova-tion des équipements tech-niques, et le renforcement de laprotection du château contre lesrisques d'intrusion et de vanda-lisme.

» la réorganisation complète del’accueil des visiteurs et descircuits de visite du châteauautour de la cour Royale. Audispositif actuel d’entrée des visi-teurs dans le château, constituéde six entrées différentes, serasubstitué un dispositif beaucoupplus simple : les visiteurs n’en-treront plus dans le château quepar deux entrées : le pavillonGabriel, au nord, réservé auxgroupes, et le pavillon Dufour,au sud, réservé aux individuels.» l’achèvement de la restauration

de la grande façade du châteausur les jardins, celle de la cour deMarbre et de la cour Royale, et,avec le rétablissement de la grilleentre les pavillons Dufour etGabriel, la remise à son niveaud’origine du sol de la courRoyale.

» la poursuite de la restaurationdu parc qui portera, au cours decette première phase, sur deuxsecteurs : la partie centrale duJardin, située immédiatementen contrebas des terrasses et par-terres du château, et constituéedes bosquets des Bains, d’Apol-lon, des Rocailles et du parterrede Latone ; et le parc du GrandTrianon, dont la replantationqui vient de commencer serapoursuivie et achevée.

L’aménagement du Grand Com-munL’un des volets les plus ambi-tieux du schéma directeur estincontestablement la réappro-priation par l’établissementpublic de Versailles du GrandCommun. Construit dans laseconde moitié du XVIIe sièclepour accueillir les services néces-saires au château, cet édifice étaitdevenu, depuis le XIXe siècle,l’hôpital militaire Larrey. Libérépar le ministère de la Défense,il offre à l’établissement public13 000 m2 de plancher qui vontpermettre de regrouper les ser-vices administratifs jusqu’alorsdispersés dans le château et sesdépendances. Ultérieurement, yseront également logés la biblio-thèque et la documentation, etun Centre de recherches« Images et civilisation de cour »,centré sur les XVIIe et XVIIIe

siècles et sur le phénomène dupouvoir, ses lieux, ses usages et

DES TRAVAUX D’HERCULE AU CHÂTEAUDE VERSAILLES

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3/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONdécembre 2003

sa représentation.Les différents espaces libéréspar le transfert des servicesadministratifs (le pavillonDufour notamment) permet-tront d’améliorer l’accueil desvisiteurs et de réorganiser les cir-cuits de visite du château.Ces espaces accueilleront lesservices de l’Etablissementpublic de Versailles actuellementimplantés dans le pavillonDufour, l’aile Vieille et l’aile duNord. Le sous-sol recevra quantà lui les nouvelles installationstechniques primaires du château(poste principal de livraison élec-trique, groupes électrogènes desecours, poste principal de livrai-son de chaleur et poste de pro-duction de froid) ainsi que leslocaux nécessaires à la mainte-nance et à l’exploitation de cesinstallations.

LE FINANCEMENT DE LA PREMIERE PHASE DU PROJET

L’enveloppe de 135 millions d’euros attribuée au financement de la première phase du projet du « GrandVersailles » (État : 105,8 millions d’euros - Etablissement public du musée et du domaine national deVersailles : 29,2 millions d’euros) sera affectée :» pour 34 % aux travaux de sécurité ;» pour 26 % à l’amélioration de l’accueil ;» pour 14 % à la première phase d’aménagement du Grand Commun (y compris les locaux techniquesprimaires et le clos/couvert) ;» et enfin, pour 26 % aux stricts travaux de restauration et notamment à la poursuite de le replantation duparc.

LE PLAFOND DU SALON DES NOBLES DE LA REINE RESTAURÉ

Après un an de travaux, le grand public peut désormais redécouvrir le plafond de Mercure, peint par Michel IICorneille, dans le salon des Nobles de la Reine, restauré avec le soutien de la Fondation BNP Paribas.Cette action de mécénat s’inscrit dans le cadre du programme « BNP Paribas pour l’Art », qui a permis à cejour de restaurer une soixantaine d’œuvres d'art abritées dans une quarantaine de musées de France.Elle marque également une nouvelle étape dans le partenariat entre le Fondation BNP Paribas, la Directiondes musées de France et l’Etablissement public du musée et du domaine national de Versailles, après larestauration, en 1997, du Repas chez Simon, chef-d’œuvre de Véronèse, et celle, en 2001, de L’Apothéosed’Hercule, plafond peint par François Lemoyne.Les œuvres de Michel II Corneille (1642 - 1708) qui décorent le plafond de ce salon et qui sont toutesdédiées au dieu Mercure, ont été commandées à l’artiste vers 1671 et mises en place en 1681.Leur restauration a été réalisée en collaboration avec le Centre de recherche et de restauration des musées deFrance (C2RMF). Elle a été menée par une équipe de onze restaurateurs et au duré onze mois, de novembre2002 à septembre 2003.

Projet « Grand Versailles » 2003-2009, accès public, état futur © illustration Jean-Claude Le Guillou.

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4/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONdécembre 2003

Chargé par Jean-Jacques Ailla-gon d'organiser le débat natio-nal sur l'avenir du spectaclevivant, Bernard Latarjet a réuniautour de lui une équipe de dix-sept auditeurs-rapporteurs et adéfini cinq thèmes prioritaires.Un débat souhaité par leministère de la culture et de lacommunication afin de regrou-per et de confronter tous lesacteurs du monde artistique etinstitutionnel.

La mission qui vient d’êtreconstituée pour nourrir le débatnational sur le spectacle vivant,étudiera plusieurs questionsprioritaires liées aux perspec-tives d’évolution de ce secteurdans notre pays. Autour deBernard Latarjet, président duparc et de la grande halle de laVillette, une équipe de dix-septauditeurs-rapporteurs, composéede professionnels du spectacle,de syndicats, de représentantsde sociétés civiles, de fédérationset de compagnies travaillera.

Diagnostic préalableAu cours d’une phase de concer-tation préalable entre le 19 sep-tembre et le 31 octobre 2003,trente organisations (syndicatsd’entreprises et d’employés,sociétés civiles, associations d’é-lus territoriaux) ont étéconsultées sur l’ordre du jour etla méthode du débat national.Au terme de cette phase prépa-ratoire, le débat sera organisé endeux phases : de début novembreà fin janvier 2004 se dérouleraune pré-synthèse des questionsprioritaires fondées sur laconsultation et l’expression du

plus grand nombre d’acteurs. Laseconde phase quant à elle,approfondira les questions sélec-tionnées précédemment, pen-dant une période de trois moisà partir de février 2004.C’est sur la base de ce diagnos-tic que le ministre entend clari-fier ces questions complexes etrecréer un dialogue entre lesdifférents acteurs du secteur duspectacle. Ce débat devrait per-mettre notamment de finaliser leplan de soutien à l’emploi artis-tique demandé par le Présidentde la République et de préparerle projet de loi sur le spectacleappelé de ses voeux par le Pre-mier Ministre.Des forums, des tables rondes,des auditions et des séminairesseront ainsi mis en place afin derassembler un maximum d’in-formations, de témoignages etde prises de position.

Cinq thèmes prioritairesA l’ordre du jour du débat natio-nal, cinq grands ensembles dequestions organiseront le travailet les consultations. Les thèmesdu débat porteront donc essen-tiellement sur les enjeux du spec-tacle vivant face aux change-ments observés ces dernièresannées (thème 1), sur le statutdes métiers liés au travail artis-tique (thème 2), sur la décen-tralisation, le partage des res-ponsabilités publiques entrel’État et les collectivités territo-riales (thème 3), sur la refontedes réseaux d’établissementssubventionnés (thème 4) et enfinsur la politique économique decréation, de production et dediffusion (thème 5). Pour sim-

plifier cette tâche, un « coor-donnateur » a été désigné pourchaque thème et groupe deréflexion.Un programme qui met en avantl’étendue et l’ampleur du travailà venir pour les différents acteursdu secteur.

COMPOSITION DE LA MISSION POUR UN DEBAT SUR LE SPECTACLE VIVANTAutour de Bernard Latarjet sont réunis :Laurent Bayle,directeur général de la Cité de la Musique ;Abraham Bengio,adjoint au délégué général à la langue française et aux langues deFrance ;Françoise Benhamou,professeur d'économie à l'Université de Rouen et chercheur auMatisse, Université de Paris-1 ;Jacques Blanc,directeur de la scène nationale de Brest ;Bruno Boutleux,directeur des Jeunesses Musicales de France ;Alain Garlan,directeur adjoint du théâtre Gérard Philipe (CDN de Saint-Denis) ;Dominique Goudal,directrice de l'espace Jules Verne (théâtre de Brétigny-sur-Orge) ;Pascale Henrot,co-directrice du festival Paris quartier d’été ;Fabien Jannelle,directeur de l’Onda (office national de diffusion artistique) ;Robert Lacombe,ancien directeur de l’Institut Français de Budapest ;Stéphane Le Sagère,directeur de la fédération nationale des écoles d’influence jazz etmusiques actuelles ;Alain Meilland,directeur des affaires culturelles de Bourges ;Jacky Ohayon,directeur du théâtre Garonne à Toulouse ;Bruno Ory-Lavollée,ancien directeur général de la Comédie Française ;Olivier Poubelle,directeur d’Astérios productions ;Michel Sala,directeur général du Centre National de la Danse à Pantin ;Jean-Marie Songy,directeur des festivals d’Aurillac et de Chalons-en-Champagne.

LE DÉBAT NATIONAL SUR L’AVENIRDU SPECTACLE VIVANT S’ORGANISE17 auditeurs-rapporteurs autour de 5 thèmes prioritaires

La mission a ouvert depuis le6 novembre un site Internet afinde recueillir et d’exploiter lescontributions de tous ceux quisouhaiteront s’exprimer :

www.debat-spectacle.org. Grand Palais - Porte C, Avenue Franklin Roosevelt 75008 Paris

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5/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONdécembre 2003

Jean-Jacques Aillagon etXavier Darcos, ministre déléguéà l’enseignement scolaire, ontinauguré le 19 novembre auSalon de l’éducation lesite.tv,premier ser vice français devidéo éducative à la demandevia internet. Cet outil s’inscritdans le cadre des actions édu-catives de la chaîne pédago-gique France 5 et bénéficie del ’accord-cadre triennal du12 mai 2003 signé entreFrance 5, le ministère de laculture et de la communicationet le ministère de la jeunesse, del’éducation nationale et de larecherche.

En lançant lesite.tv (serviceinteractif de télévision éduca-tive), France 5 et le Centrenational de la documentationpédagogique (CNDP) contri-buent à l’évolution des pratiquespédagogiques. lesite.tv permeten effet aux enseignants, docu-mentalistes et élèves d’utiliseren classe du matériel vidéo péda-gogique en correspondance avec

les programmes scolaires.Le catalogue audiovisuel dispo-nible est composé de courtesséquences, libres de droits, issuesdes émissions de France 5, desprogrammes du CNDP etd’autres producteurs publicsou privés, soit quelque 800 sé-quences audiovisuelles (repré-sentant 4 200 minutes de pro-grammes).Cinq disciplines (histoire, géo-graphie, sciences de la vie,sciences de la Terre et maîtrisedes langages) sont concernéespar lesite.tv qui est destiné auxécoles, collèges et lycées. Encoopération avec le centre natio-nal de la cinématographie, unesixième discipline devrait voirle jour prochainement : l’ensei-gnement artistique.Par ailleurs, un magazine heb-domadaire propose notammentune série de grands entretienspour développer une ency-clopédie des savoirs.

Dès le lancement du site, 600établissements connectés dans

LE PREMIER SERVICE FRANÇAIS DE VIDÉO ÉDUCATIVE À LA DEMANDE

Page d ’accueil du site lesite.tv suivie de différents exemples illustrant les disciplines Sciences de la Terreet Français-Lettres © D.R.

SALON DE L’ÉDUCATION : UNE CONVENTION AVEC L’IRCAM

Jean-Jacques Aillagon et Xavier Darcos ont signé le 19 novembre avecl’Institut de recherche et de création acoustique / musique (Ircam) uneconvention qui lui permettra de créer de nouveaux outils, notammentdes logiciels, pour l’enseignement spécialisé de la musique.

toutela France,répartissur unevingtainede villes,départe-ments ourégions enseront lespremiers utili-sateurs. L’objectifest de mettre à la dis-position des collectivités terri-toriales un service éducatif inno-vant, apportant du « contenu »à leurs investissements en faveurdu programme informatique enmilieu scolaire. Les lycéesfrançais à l’étranger pourrontaussi en bénéficier. De nom-breux partenaires ont contribué

à la réali-sation de

lesite.tv etl’objectifest d’éla-borer unevéritableplate-

forme mul-timédia avec

les ressourcesde la Réunion des

musées nationaux, dumusée du Louvre, du Centrenational de recherche scienti-fique, de la Documentationfrançaise, de la Cité des sciences,du Mémorial de Caen, deFrance Télévisions Distributionou de la BBC, Gédéon, Mara-thon, VM Production, LesFilms d’Ici, Public Sénat, etc.

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6/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONdécembre 2003

René Rémond, a remisle 17 novembre àJean-Jacques Aillagonson rapport sur larépartition entre l’Étatet les collectivitéslocales des monumentshistoriques affectés auministère de la cultureet de la communica-tion. Ce rapportintervient dans le cadredu projet de loi dedécentralisationactuellement endiscussion auParlement qui prévoitla possibilité d’untransfert de propriétéaux collectivitéslocales.

Le 23 juillet, Jean-JacquesAillagon avait demandé à RenéRémond, président de la Fon-dation nationale des sciencespolitiques, de proposer descritères permettant de distin-guer les monuments historiquesqui doivent demeurer propriétéde l’État et ceux qui peuventêtre transférés aux collectivitéslocales. Son examen a porté surquelque 300 monuments histo-riques et sites archéologiquesappartenant à l’État et affectés

DécentralisationLA COMMISSION RÉMOND PROPOSELE TRANSFERT DE PROPRIÉTÉ DECERTAINS MONUMENTS HISTORIQUESAFFECTÉS AU MINISTÈRE

au ministère de la culture et dela communication (direction del’architecture et du patrimoine),les cathédrales étant exclues dela réflexion.René Rémond a constitué unecommission réunissant élus,experts du patrimoine et uni-versitaires chargée de concevoirles critères objectifs pouvantfonder une nouvelle répartitiondes monuments entre État etcollectivités locales. Ils se répar-tissent de la façon suivante : 136édifices dont la commission ajugé qu’ils devraient demeurerpropriété de l’État et 162 monu-ments pour lesquels elle a estiméque le transfert était souhaitableou possible.Jean-Jacques Aillagon arrêteraen début d’année 2004 la listedes monuments dont il propo-sera la propriété aux collectivitésterritoriales. Elle sera fixée pardécret au Conseil d’État après levote de la loi.

La mémoire de l’ÉtatLa commission Rémond aconsidéré que la propriété descollectivités territoriales devaitêtre la règle, et que c’était lemaintien dans le domaine del’État qui devait être justifié pardes raisons particulières. Elle ainsisté pour que le transfert nesoit pas considéré comme une« rétrogradation » de ces monu-ments, alors même que la décen-tralisation est devenue un prin-cipe constitutionnel.Elle propose le maintien dans

le domaine de l’État de tout cequi incarne la mémoire de lanation : champs de bataille etcimetières militaires ; palaisnationaux, dont beaucoup ontété la résidence des dynasties quiont régné sur la France ou étéassociés à des évènements denotre histoire nationale ; monu-ments qui rappellent nos gloires,ou, à l’inverse, perpétuent le sou-venir de nos discordes ; monu-ments de notoriété internatio-nale ou dont le rayonnement enfait un élément du patrimoineeuropéen ou universel ; sitesarchéologiques dont le nom dateles époques de la préhistoire ;monuments liés à des relationsde l’État français avec desnations étrangères.

S’y ajoutent certains sites,comme les grottes ornées, dontla grande fragilité exige desmoyens d’entretien et de conser-vation que l’État est le mieux àmême de pouvoir assurer.

La commission présidée parRené Rémond suggère aussi quel’ensemble des monuments etsites qui ne répondent pas à cescritères soient proposés en toutepropriété aux collectivités terri-toriales, qui seront les mieux àmême de les intégrer dans unedynamique territoriale, propiceà la leur mise en valeur et audéveloppement de leur fré-quentation touristique.

www.culture.gouv.fr

Le château Gaillard dans l ’Eure pourra devenir la propriété d ’une collectivité locale © D.R.

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7/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONdécembre 2003

Ministère de la cultureet de la communication

Dossier

N° 112 - mensuel - décembre 2003

Dès son arrivée en mai 2002,Jean-Jacques Aillagon a souhaitéune remise à plat des grands pro-jets immobiliers portés par leministère. A l’issue de cet exa-men, le ministre a présenté enoctobre 2002, les grandes lignesde sa politique en matière immo-bilière.En particulier, il a souhaité ratio-naliser les projets engagés commel’installation de la Cinémathèquefrançaise ou la Cité de l’architec-ture et du patrimoine, favoriserles projets en régions, comme leprojet du Musée national des civi-lisations de l’Europe et de la Médi-terrannée et inciter l’implanta-tion d’antennes en régions desgrands établissements culturels

parisiens, comme le projet duCentre Pompidou à Metz et celuidéveloppé par le Musée du Louvre.Cette orientation s’est notammenttraduite dans le budget 2004, où,pour la première fois, le montantdes investissements en région estsupérieur à celui de l’Ile-de-France. Pour autant, les projets duministère en Ile-de-France sepoursuivent à un rythme soutenu :Grand Versailles (voir page 2 et3), Musée du quai Branly, GrandPalais, Cinémathèque française,Cité de l’architecture et du patri-moine, restauration du centrehistorique des archives nationaleset mise en œuvre d’un projet deCentre des archives.

LES CHANTIERS IMMOBILIERS DU MINISTÈREDE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION

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CITÉ DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINELa Cité de l’architecture et du patrimoine est destinée à présenter l’his-toire et l’actualité de l’architecture, de l’urbanisme et du paysage. Elle ras-semblera dans l’aile Paris du Palais de Chaillot, les collections du Muséedes monuments français, une nouvelle galerie d’architecture moderne etcontemporaine, un centre de diffusion de l’architecture contemporaine, inté-grant une bibliothèque ouverte à tous et une centre de formation et derecherche sur l’architecture et le patrimoine. Les travaux sont actuellementen cours pour une ouverture fin 2005. Dans l’attente, la préfiguration dela Cité a été installée au Palais de la porte Dorée, ex musée des artsd’Afrique et d’Océanie, permettant ainsi de mettre en place la structureayant la charge de gérer ce projet et de maintenir en activité ce très beaubâtiment construit pour l’exposition de 1937.Livraison prévue : fin 2005. Budget prévisionnel : 55,4 millions d’eurosMaîtrise d’œuvre : J.F. Bodin/Gao Ideasy projects

CARRÉ COLBERTLe Carré Colbert, situé dans le 2e arrondissement de Paris, accueillera l’Ins-titut national du patrimoine (INP), les locaux d’enseignement et derecherche de l’Institut national de l’histoire de l’art (INHA), ainsi que lespartenaires de cet établissement public placé sous la tutelle des ministèreschargés de la culture et de l’éducation nationale. Dans la galerie Colberts’ouvriront des espaces d’accueil, d’exposition et de réception, une nou-velle librairie, l’auditorium, le restaurant des personnels et une cafétéria.Livraison prévue : fin 2003. Ouverture : début 2004. Budget prévisionnel : 21,3 mil-lions d’euros Maîtrise d’œuvre : Dominique Pinon et Pascale Kaparis

LE QUADRILATAIRE RICHELIEUCette rénovation doit permettre, d’une part, l’installation de la biblio-thèque du nouvel Institut d’histoire de l’art dont une partie des collectionsseront en libre accès, et de la bibliothèque de l’École nationale des chartes ;le redéploiement des départements spécialisés de la Bibliothèque natio-nale de France demeurant sur le site Richelieu, ainsi que celui des servicesd’accueil, de restauration des documents. La modernisation des bâtimentss’accompagnera d’une mise à niveau des installations techniques et desécurité. Les conditions de conservation des collections et d’accueil du publicseront améliorées, ainsi que celles d’accès aux catalogues informatisés etde communication des collections.Engagement des travaux : à partir de 2004. Budget prévisionnel : études en coursMaîtrise d’œuvre : en cours

MUSÉE D’ORSAYOuvert il y a dix-sept ans, le musée d’Orsay est aujourd’hui victime de sonsuccès : files d’attente de plus en plus fréquentes, espaces d’expositions tem-poraires saturés et conditions de travail des agents difficiles… A ce constat,s’ajoute la dégradation des structures métalliques extérieures constatée en1998 qui a obligé à une intervention urgente pour des raisons de sécurité.Les travaux de rénovation des espaces d’expositions temporaires ont étéachevés en 2001. L’ensemble des espaces d’accueil et la boutique-librai-rie de la RMN devraient rouvrir au public en avril 2004.Livraison prévue : fin janvier 2004. Budget prévisionnel : 15,9 millions d'euros.Maîtrise d’œuvre : Adeline Rispal et Repérages

UN IMMEUBLE POUR LE MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNI-CATIONProjet phare du ministère de la culture et de la communication, le ras-semblement de ses services, aujourd’hui dispersés dans de nombreux sitesà Paris, aura lieu dans un ensemble immobilier situé rue Saint-Honoré.Les travaux ont pour but de favoriser un meilleur fonctionnement de l’ad-ministration centrale, en mettant notamment en place de nouvelles procé-dures de travail et en proposant un meilleur accueil du public. Aujourd’hui,la pose d’une résille sur l’ensemble des bâtiments (l’opération est en voied’achèvement) est l’aspect le plus spectaculaire d’une opération qui entendainsi valoriser, en l’unifiant, l’image du ministère de la culture Livraison prévue : automne 2004. Budget prévisionnel : 65,4 millions d’euros.Maîtrise d’œuvre : Francis Soler et Frédéric Druot

CINÉMATHÈQUE FRANCAISELe projet dénommé désormais « Cinémathèque française » rassembleraau 51, rue de Bercy, dans le bâtiment conçu par l’architecte américainFranck O’Gehry pour l’American Center, plusieurs institutions : la Ciné-mathèque française elle-même fondée en 1936 par Henri Langlois, leMusée du cinéma, la Bibliothèque du film (BiFi) et une partie du servicedes Archives du film. Les travaux d’aménagement intérieur sont en cours.On attend aussi la désignation d’un maître d’oeuvre pour le Musée HenriLanglois début 2004.Ouverture au public : 2005. Ouverture du musée : 2006. Budget prévisionnel : 33,9 mil-lions d’euros. Maîtrise d’œuvre : Dominique Brard/Atelier de l’Ile

8/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONdécembre 2003

LES GRANDS CHANTIERS IMMOBILIERSDU MINISTÈRE DE LA CULTUREÉtat des lieux et perspectives

Immeuble de la rue Saint Honoré © EMOC

Page 9: N° 112 LA LETTRE et de la communication D’INFORMATION

THÉÂTRE DE L’ODEONClassé monument historique, l’Odéon, édifié par les architectes Peyre etde Wailly entre 1780 et 1782 et reconstruit entièrement après les incen-dies de 1799 et de 1818, est l’une des dernières grandes scènes publiquesparisiennes à ne pas avoir fait l’objet d’une rénovation d’ensemble. Les prin-cipaux objectifs de la réhabilitation, outre l’amélioration du confort du spec-tateur et la restauration des décors, sont la mise aux normes de sécurité etla rénovation de l’appareillage scénique. Le plafond peint par André Mas-son a été déposé en août 2003 et le démantèlement complet de la salle etde la scène sont en cours.Livraison prévue : automne 2005. Budget prévisionnel : 34,3 millions d’euros.Maîtrise d’œuvre : Alain-Charles Perrot, architecte en chef des monuments historiques

GRAND PALAIS

Les travaux de restauration du bâtimentInauguré en 1900 pour l’Exposition Universelle, le Grand Palais a connud’importants tassements et mouvements de bâtiment. La chute d’un rivetde la charpente de la nef en 1993 a entraîné la fermeture du bâtiment. Lestravaux de restauration de la nef sud ont été achevés. La restauration dudôme et de la verrière de la nef nord sont en cours. La fin des travaux deconfortation (fondation, charpente, verrière) pour la partie sud est prévuemi-2004 et pour la partie nord fin 2006. La fin des travaux de restaura-tion est quant à elle prévue en 2006.Budget prévisionnel : 125 millions d’euros.Maîtrise d’œuvre : Alain-Charles Perrot, architecte en chef des monuments historiques

Le lancement d’une procédure de délégation de service publicAfin de permettre la réouverture de la grande nef au profit de manifesta-tions temporaires à vocation culturelle et commerciale, le ministre souhaiteengager une procédure de délégation de service public visant à confier àun opérateur spécialisé les travaux d’aménagement intérieur et de gestionde ce lieu. Le choix de ce délégataire interviendra dans le courant du pre-mier semestre 2004 en vue d’une réouverture totale en 2007. Les galeriesnationales du Grand Palais et le Palais de la découverte bénéficieront dansce cadre d’espaces renouvelés, mieux adaptés à leurs besoins.

UNION CENTRALE DES ARTS DECORATIFSDernière étape du projet du Grand Louvre, le réaménagement de l’aile Mar-san du Palais du Louvre permettra la réouverture du musée des arts déco-ratifs et de la bibliothèque fermés depuis 1996. Le projet a été divisé endeux tranches pour permettre la libération des espaces actuellement occupéspar les ateliers pédagogiques destinés au musée. Les travaux de réhabili-tation de la bibliothèque et des ateliers ont été remis en novembre 2002et sont actuellement ouverts au public. La seconde tranche doit commencerdébut 2004 pour une durée de 18 mois.Budget prévisionnel : 24,5 millions d’euros.Maîtrise d’œuvre : David Kahane, Oscar Tusquets et Bruno Moinard, Sylvain Dubuis-son, Bernard Desmoulin

CITÉ DE LA MUSIQUEHuit années après son ouverture au public, en 1995, la cité de la musiqueconstruite par Christian de Portzamparc dans le Parc de la Villette à Paris,manque de surfaces de bureaux. Par ailleurs la dispersion des lieux dedocumentation est contraignante. L’aménagement de la structure métal-lique dénommée « la poutre », espace vide qui traverse en partie haute l’en-semble du bâtiment doit permettre de regrouper les espaces documentaireset de créer des surfaces nouvelles de bureaux qui font aujourd’hui défaut.L’achèvement de ces travaux est prévu au 1er trimestre 2005.Budget prévisionnel : 5,19 millions d’euros. Maîtrise d’œuvre : Christian de Portzamparc

CENTRE NATIONAL DE LA DANSELe Centre national de la danse va s’installer dans l’ancien centre admi-nistratif de la ville de Pantin, construit en 1972 par l’architecte JacquesKalisz. Ce bâtiment situé le long du canal de l’Ourcq, à proximité du Parcde la Villette comprendra : onze studios de répétition, dont 3 ouverts aupublic, une médiathèque, un espace d’exposition, des espaces de conférenceset d’enseignement, un espace de restauration, une salle de projection et unpole image et les bureaux de l’administration.Inauguration prévue : juin 2004. Budget prévisionnel : 15,6 millions d’euros. Maîtrise d’œuvre : Atelier Robain-Guyesse

DÉPARTEMENT DES RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES SUBAQUATIQUES ETAQUATIQUES (DRASSM) DE MARSEILLEAfin de libérer les espaces qu’il occupe au Fort Saint-Jean à Marseilledepuis 1966 pour permettre la réalisation du Musée des civilisations del’Europe et de la Méditerrannée (MUCEM), les nouveaux locaux duDRASSM, service compétent pour toute recherche archéologique néces-sitant le recours à la plongée, seront construits à partir de l’automne 2004sur un site portuaire dans le quartier de l’Estaque. Ils permettront auDRASSM de travailler dans de meilleures conditions et de renforcer sonrayonnement scientifique.Livraison : fin 2005. Budget : 3,6 millions d’euros.Maîtrise d’œuvre : Tectoniques

MUSÉE DES CIVILISATIONS DE L’EUROPE ET DE LA MÉDITERRANNÉEAprès la décision des autorités suisses de ne pas retenir la candidature deMarseille pour accueillir la coupe de l’America en 2007, le ministère dela culture et de la communication a décidé de réengager le projet deconstruction du Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditer-rannée dans cette ville sur le site du Fort Saint Jean et du môle J4. Leconcours d’architecture sera lancé en janvier 2004.Délais : automne 2008 pour le musée et fin 2006 pour les réserves Budget : 102,2 mil-lions d’euros pour le musée et 21,1 millions d’euros pour les réserves.Maîtrise d’œuvre : en cours

9/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONdécembre 2003

Chantier du Grand Palais, Paris© PatrickTourneboeuf/EMOC/Tendance Floue.

Centre national de la danse © Luc Boegly/EMOC/juillet 2003

Odéon, thèâtre de l ’Europe © LaureVasconi/EMOC, juillet-septembre 2003

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10/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONdécembre 2003

MUSÉE DE L’ORANGERIE DES TUILERIESLe 17 septembre, un vestige de l'enceinte de Charles IX était découvert àl’occasion des recherches archéologiques menées sur le chantier. Jean-Jacques Aillagon a alors demandé que l’ensemble de l’ouvrage soit dégagésur l’emprise du chantier de façon à ce qu’un relevé complet puisse en êtrefait. Le 20 novembre, il a nommé une commission de spécialistes pour avi-ser du traitement qu’il conviendrait de réserver à ces vestiges qui datentde la deuxième moitié du XVIe siècle et dont l’arasement a commencé dèsle XVIIe siècle. Après la transmission des conclusions auxquels la com-mission sera parvenue d’ici la fin de l’année, Jean-Jacques Aillagon feraconnaître sa décision sur le devenir des vestiges début 2004.Livraison/budget : hors délais/surcoût lié aux découvertes archéologiques.Maîtrise d’œuvre : Agence Brochet, Lajus, Pereyo, Michel Gontal, Alain-CharlesPerrot

LE MUSÉE DU QUAI BRANLYEn bordure de Seine, à proximité de la tour Eiffel, le futur musée du quaiBranly présentera les œuvres des civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océa-nie et d’Amérique. Musée d’arts et de civilisations, ce bâtiment qui s’é-tend sur 40 000 m2 aura notamment la vocation de contribuer à la rechercheet à l’enseignement. L’objectif de l’architecte Jean Nouvel a été de mettrele musée à distance du monde urbain contemporain, par l’installation d’unvaste jardin de 18 000 m2 protégé de la rue par un écran de verre. Depuis2002, la construction du musée est entrée dans une phase opérationnelle.L’auditorium, les salles de cours et de projection sont en voie d’achève-ment tout comme les réserves. Les premiers bâtiments qui abriteront lamédiathèque et les services administratifs seront achevés à l’automne2004. Parallèlement à la construction du musée, l’établissement publicmène plusieurs grands chantiers, notamment ceux des collections et de lamédiathèque Budget prévisionnel : 216 millions d’euros. Le calendrier des travaux prévoit unelivraison complète du bâtiment à l’été 2005, les travaux d’installation et l’aména-gement du jardin se finissant à l’automne 2005. L’ouverture au public est prévuepour le premier janvier 2006.Maîtrise d’œuvre : Agence Jean Nouvel

L’ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DES ARTS DECORATIFS (ENSAD)Insérées à l’angle de la rue d’Ulm et de la rue Erasme, les différentesconstructions de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs (ENSAD)sont limitrophes des bâtiments de l’Institut national de recherche péda-gogique et de l’Ecole normale supérieure. En 1991 après le choix de main-tenir l’ENSAD sur son site, il a été décidé d’entreprendre des travauxtendant à homogénéiser et à réunifier les différents bâtiments. Entre 1996et 1998, une première phase de travaux a abouti à la reconstruction du bâti-ment Erasme et à la rénovation du bâtiment Angle. Une seconde phasede travaux doit être achevée en 2004 avec la reconstruction du bâtimentVissol et la réhabilitation du bâtiment Ulm.Budget prévisionnel : 20 millions d’euros.Maîtrise d’œuvre : Agence Brochet, Lajus, Pereyo

QUATRE ÉCOLES D’ARCHITECTURE EN TRAVAUX

Dans le cadre de la restructuration et de la modernisation des écolesd'architecture, quatre projets ont d'ores et déjà été engagés par le ministè-re de la culture et de la communication.

ECOLE D’ARCHITECTURE DE PARIS BELLEVILLEL’inadaptation des espaces dont dispose l’Ecole d’architecture sur sonsite de la rue Rébéval, a conduit à une réinstallation dans les locaux del’ancien lycée professionnel Diderot. Situé à proximité de son site ori-ginel, cette nouvelle implantation permettra à l’école de bénéficier delocaux et de moyens adaptés à ses missions et de s’ouvrir sur la ville,notamment par le choix d’un site doté d’une forte inscription urbaine.Démarrage des travaux : 3e trimestre 2004. Livraison : 2e trimestre 2006.Budget prévisionnel : 31 millions d’euros.Maîtrise d’œuvre : Jean-Paul Philippon

ECOLE D’ARCHITECTURE DE PARIS VAL DE SEINESituée au cœur de la ZAC Paris Rive Gauche, dans le 13e arrondisse-ment de Paris, sur le site de la SUDAC, ancienne usine d’air comprimécréée en 1891, la construction de nouveaux locaux pour l’école démar-rera au premier semestre 2004. Ils permettront d’accueillir 1 500 étu-diants.Livraison prévue : 2e trimestre 2005. Budget prévisionnel : 36,4 millions d’euros.Maîtrise d’œuvre : Frédéric Borel

ECOLE D’ARCHITECTURE DE VERSAILLESL’Ecole d’architecture de Versaillesest installée, depuis 1970, dans plu-sieurs bâtiments situés dans la Petiteécurie, de la Maréchalerie et de laForge du Château de Versailles.Chacun de ces espaces fera l’objetd’une campagne d’aménagementintérieur. Les travaux sur les toitureset les murs de la Maréchalerie et dela Forge sont aujourd’hui achevés etceux de l’aménagement intérieur deces bâtiments viennent de com-mencer. Le programme de la deuxiè-me phase de travaux portera quant

à lui sur une surface d’environ 6 000 m2. Ils vont s’échelonner jusqu’àfin 2006.Budget prévisionnel : 11,3 millions d'euros pour les murs et toitures ainsi que l'amé-nagement intérieur de la Maréchalerie et de la Forge ainsi que pour première pha-se d’aménagement intérieur de la Petite écurie ; 5,98 millions d’euros pour laseconde phase de l’aménagement intérieur de la Petite écurie. Maîtrise d’œuvre : Antoinette Robint, Claire Guyesse, Frédéric Beckman et FlorenceN’Thépé

ECOLE D’ARCHITECTURE DE NANTESLa construction de nouveauxlocaux pour l’école d’archi-tecture, qui accueillera 800étudiants, s’intègre dans leprojet de réaménagementurbain de l’ensemble de l’îlede Nantes établi par l’équi-pe de l’atelier éponyme(Alexandre Chemetoff etJean-Louis Berthomieu).Démarrage des travaux : fin 2004.

Livraison prévue : 3e trimestre 2006. Budget prévisionnel : 23,8 millions d'euros.Maîtrise d’œuvre : Anne Lacaton et Philippe Vassal

Ecole d ’architecture de Versailles © EMOCoctobre 2003

Ecole d ’architecture de Nantes © Lacaton-VassalLe ministère de la culture et de la communication a mandaté l’EMOC (établisse-ment public de maîtrise d’ouvrage des travaux culturels) pour assurer la maîtrised’ouvrage de l’ensemble des travaux présentés dans ce dossier à l’exception de ceuxde l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs (elle est assurée par le Servicenational des travaux) et du Musée quai Branly.

Maquette du Musée du quai Branly © D.R.

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11/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONdécembre 2003

Après la promulgation de la loirelative au développement dumécénat et des fondations le 1er

août 2003, la mission pour lemécénat que Jean-Jacques Ailla-gon a constituée sous l’autoritéde François Erlenbach, met enœuvre une série d’actions pourmieux faire connaître, auprès desentreprises comme des particu-liers, les différentes dispositionsde ce texte.Première mesure : la diffusiond’une brochure d’information,tirée à 50 000 exemplaires, per-mettra de mieux faire connaîtreà l’ensemble des acteurs du sec-teur économique concerné lesavantages des différents scéna-rios de mécénat possibles. Cettebrochure explique les différentsaspects de la nouvelle législa-tion sur le mécénat ainsi que lesdispositions concernant les « tré-sors nationaux » ou les œuvresd’intérêt général situées à l’é-tranger.Après que Jean-Jacques Ailla-gon eut reçu, le 3 novembre, lesdirecteurs de la communicationdes 100 premières entreprisesfrançaises, un réseau de « cor-respondants mécénat » a étéconstitué sur l’ensemble du ter-ritoire. Ce réseau, qui comprendune centaine de membres dontla liste peut être consultée sur lesite internet www.culture.gouv.fr,a pour but relayer l’informationsur le mécénat sur le terrain.Deux réunions avec ces corres-pondants sur le mécénat et lepatrimoine (Versailles, le 6 no-

LA RÉFORMEDU MÉCÉNAT :COMMENTS’INFORMER ?

OLIVIER JAPIOT, DIRECTEURGÉNÉRAL ADJOINT DE L’OPÉRANATIONAL DE PARISNé en 1968, ancien élève d’HEC etde l’ENA, Olivier Japiot est maîtredes requêtes au Conseil d’Étatdepuis 1998. Il a été aussi maître deconférences à l’Institut d’étudespolitiques (1995-1999) et conseillerjuridique du délégué interministé-riel à la sécurité routière (1995-1999). Rapporteur de l’étude duConseil d’État sur Internet et lesréseaux numé-riques (1998) et durapport sur L’État et les nouvellestechnologies de l’information(2000), il a été secrétaire général dela préfecture de la Mayenne (1999-2002) puis conseiller techniquepour les affaires juridiques au cabi-net de Jean-Jacques Aillagon(2002-2003). Il devient directeurgénéral adjoint de l’Opéra nationalde paris.

JEAN GUEGUINOU, PRÉSIDENTDU CONSEIL D’ADMINISTRATIONDE L’ÉCOLE DU LOUVREDélégué permanent de la Franceauprès de l’UNESCO, JeanGueguinou a été nomméprésident du conseild’administration de l’Ecole duLouvre. Jean Gueguinou a éténotamment consul général à Jéru-salem (1982-1986), ambassadeurà Prague (1990-1993), à Londres(1993-1998) et à Rome, auprèsdu Saint-Siège (1998-2000). Ilest membre du Comité du patri-moine cultuel au ministère de laculture et appartient aux conseilsde l’Association française d’actionartistique (AFAA), des Amis duLouvre, des Amis de Versailles etdes Arts Florissants.

ANITA WEBER REJOINT L’INSPECTION GÉNÉRALE DEL’ADMINISTRATION DESAFFAIRES CULTURELLESAnita Weber a été membre ducabinet du secrétaire d’État àl’enseignement technique (1991-1992), de Jack Lang, ministre del’éducation nationale et de la cul-ture (1992-1993) et de CatherineTrautmann ministre de la cultureet de la communication (1997-1998). Depuis 1998, elle a étésuccessivement déléguée au déve-loppement et aux formations puisdirectrice régionale des affairesculturelles d’Ile-de-France. Elleentre à l’inspection générale de

l’administration des affaires cul-turelles.

CHANTAL CUSIN-BERCHE,DIRECTRICE DU CENTRENATIONAL DES ARTS PLASTIQUES(CNAP)Née en 1943, diplômée de l’ÉcoleNationale des Beaux-arts deParis, Chantal Cusin-Berche anotamment assuré la directionartistique du Centre d’artcontemporain de la Ferme duBuisson (1992-2001). Après avoirdirigé l’Association desDirecteurs de Centres d’artcontemporain (DCA) de 1999 à2001, elle préside l’édition 2001du Congrès interprofessionnel del’art contemporain (CIPAC), surle thème L’art, des artistes et desprofessions, changer lesconditions de l’art en France. Saconnaissance du milieuprofessionnel de l’art contempo-rain et de ses acteurs la conduit àla Délégation aux arts plastiques(DAP), où elle dirige le Départe-ment des artistes et professions(2002-2003). En novembre 2003,elle est nommée directrice duCentre national des artsplastiques (CNAP), dont Jean-Pierre Courcol assurera la prési-dence.

ABRAHAM BENGIO, DÉLÉGUÉGÉNÉRAL-ADJOINT A LA LANGUEFRANÇAISE ET AUX LANGUES DEFRANCENé en 1949, agrégé de lettresclassiques, Abraham Bengio acommencé sa carrière dansl’enseignement, avant derejoindre, au ministère des affairesétrangères, les réseaux culturelsfrançais à l’étranger. De 1979 à1983, il a été directeur de l’Insti-tut français de Madrid. A partirde 1983, il a rejoint le ministèrede la culture, où il a été conseillerpour l’action culturelle et lethéâtre en Picardie (1983-1985),puis, successivement, directeurrégional des affaires culturelles deChampagne-Ardenne (1985-1990), de Franche-Comté (1990-1993), de Midi-Pyrénées (1993-1996), et de Rhône-Alpes(1996-2003). Abraham Bengioest également membre de la mis-sion pour le débat national surl’avenir du spectacle vivant,confiée le 4 novembre à BernardLatarjet (lire page 4).

NOMINATIONS

Julio González, 1930 Tête enprofondeur, 1930 fer, forgé, soudé. Ori-ginal unique © ADAGP, Paris 2003 Coll.Centre Pompidou, Musée national d ’artmoderne / © CNACGP/MNAM/dist.RMN, Photo Georges Mergueditchian

CENTRE POMPIDOUune œuvre de Julio Gonzalezacquise grâce au mécénat de laSociété Pernod Ricard

Une exceptionnelle sculpture enfer de Julio Gonzalez (1876-1942), Tête en profondeur, vientd’enrichir les collections duCentre Pompidou - musée natio-nal d’Art moderne. Créée en1930, elle constitue le fleuron ducycle des Têtes masques, quiprolonge la collaboration deGonzales avec Picasso engagéeavec la réalisation des Figures, en1928. L’œuvre a été acquise grâceau mécénat de la Société PernodRicard, en application des dispo-sitions fiscales de la loi du 4 jan-vier 2002 relative aux musées deFrance, qui encouragent le mécé-nat d’entreprise en faveur del’achat de biens culturels présen-tant le caractère de trésors natio-naux.Elle est le troisième trésor natio-nal - et la première œuvre du XXe

siècle - à bénéficier de ce disposi-tif, après la série des neufpanneaux d’Oudry et grâce aumécénat d’Axa les deux dessinsde Rosso (1494-1520) « SaintRoch distribuant son héritage » et« La visitation » entrés dans lescollections du Louvre.

vembre) et le mécénat et le spec-tacle vivant, le cinéma, les biblio-thèques (Bibliothèque nationalede France, le 4 décembre), serontsuivies par des interventions enrégions dans les Directionsrégionales des affaires culturelleset les Chambres de commerce.

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12/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONdécembre 2003

Cette exposition est lapremière organisée àpartir des collections del’ensemble des dix-huitmusées de FRAME(French Regional andAmerican MuseumsExchange), collectiffondé en 1999 et qui apour vocation d’instau-rer entre les muséesmembres des réalisa-tions communes, tellesqu’expositions et pro-

jets pédagogiques, pour un enrichissement mutuel et une diffu-sion plus large de leurs collections de part et d’autre de l’Atlantique.Elle dévoile, au Portland Art Museum (Portland, Oregon), l’ex-traordinaire richesse artistique du XVIIe siècle français.Organisée par le Portland Art Museum, l’exposition rassemble desœuvres majeures des peintres français les plus connus de l’époque,dont Georges de La Tour et Nicolas Poussin, ainsi que des chefs-d’œuvre d’autres artistes qui tous contribuèrent à l’avènement deParis comme capitale artistique mondiale. Les œuvres présentéesont toutes été choisies parmi les collections des musées français etaméricains de FRAME.L’exposition, qui permet aux public américain de découvrir nonseulement les œuvres d’artistes très connus mais aussi celles depeintres qui le sont moins (de Georges Lallemant à Valentin de Bou-logne et de Michel Ier Corneille à Jean-Baptiste Monnoyer), a étémise au point par la conservatrice consultante en art européen duPortland Art Museum, Penelope Hunter-Stiebel, de concert avecdeux spécialistes français, Arnauld Brejon de Lavergnée, anciendirecteur du musée des Beaux-Arts de Lille, et Michel Hilaire,directeur du musée Fabre de Montpellier.

« Le Triomphe de la peinture française, chefs-d’œuvre du XVIIe siècle des muséesde FRAME ». Portland Art Museum, Portland, Oregon, jusqu’au 4 janvier 2004, puisBirmingham, Alabama, 25 janvier-11 avril 2004.

Un élément important de la diplomatie culturelle bilatérale La cinquième réunion annuelle du collectif FRAME qui réunit 9musées français et 9 musée américains de niveau régional s’est tenueà Portland à l’occasion de l’ouverture de l’exposition, en présence deFrancine Mariani-Ducray, directrice des musées de France,présidente de FRAME, et de Françoise Cachin et Elizabeth Roha-tyn, directrices générales auxquelles revient l’initiative de la créationdu collectif en 1999. Devenu en quelques années un élément impor-tant de la diplomatie culturelle bilatérale, FRAME a pour vocationd’instaurer entre les musées membres des réalisations communes,pour une diffusion plus large de leurs collections de part et d’autrede l’Atlantique. Si trois grandes expositions ont déjà été organiséespar le collectif, « Le Triomphe de la peinture française » est lapremière à bénéficier de la collaboration de l’ensemble des dix-huitmusées membres.

Coopération franco-américaineLE XVIIe FRANÇAIS DANS L’OREGON

Nicolas Poussin (Les Andelys 1594 - Rome 1665), Achilleavec les filles de Lycomède, 1656. Virginia Museum ofFine Arts, achat du musée, The Arthur and MargaretGlasgow Fund 57.2. Cette exposition bénéficie d ’unesubvention du Federal Council on the Arts and theHumanities.

Arts plastiquesLE SALON DU MEUBLE DE PARISINVITE LA SECTION DESIGN DUFONDS NATIONAL D’ARTCONTEMPORAIN L’exposition Sièges de collection estconçue à partir d’une sélection deprès de 200 objets acquis dans lecadre de la section Design duFonds national d’artcontemporain (FNAC). Aujour-d’hui, en accueillant pour la pre-mière fois une collection publiquedans un espace d’exposition pro-fessionnel, le Salon du Meuble deParis ambitionne de montrer laforce inventive du design françaiset européen aux professionnels del’ameublement ainsi qu’au grandpublic. Pourquoi le siège ? Parceque, tout en étant l’objet d’usagele plus courant qui soit, il consti-tue le support d’étude privilégiédes collections de design du XXe

siècle. Cet événement préfigure lagrande exposition de l’ensemblede la collection design du Fondsnational d’art contemporain, quise tiendra au Palais de la PorteDorée, à Paris, à l’automne 2004.

Exposition ouverte au public du 7 au12 janvier 2004 de 11 h a 19 h.Salon du Meuble de Paris, pavillonMétropole, parc des expositions, Porte de Versailles, 75015 Paris

Catalogue DESIGN & Sièges de collec-tion - Le Fonds national d’art contem-porain au Salon du Meuble de Paris100 pages, 200 photos couleurs, Édi-tion Industries Françaises de l’Ameu-blement/Le Seuil

Fauteuil Big Easy © RonArad, collection FNAC

SpectaclesLE POINT SUR… LA COMMISSIONDU THÉÂTRE FRANCOPHONE La commission internationale duthéâtre francophone (CITF), s’estréunie à Limoges, à l’occasion du20e anniversaire du festival desfrancophonies en Limousin.Depuis 1987, le ministère de laculture et de la communicationmène avec la Belgique, le Canada,le Québec et l’Agence internatio-nale de la francophonie uneaction commune pour le théâtre.En 17 ans, une centaine deprojets ont été soutenus autour deplus de 300 artistes. La CITF estainsi devenue l’un des principauxacteurs des échangesinternationaux dans le domainedu théâtre multipliant par 10,depuis des débuts, le nombre deprojets candidats.En 2003, 5 spectacles ont étéretenus faisant intervenir des par-tenaires artistiques d’horizonsdifférents. Deux exemples : Qui-chott auquel participent deséquipes française, béninoise etalgérienne et dont le projet detournée au Bénin et en Algériesera soutenu par la CITF ; Piècesd’identité, écrit par de jeunesauteurs, monté par le « Théâtrede la pensée folle » et qui réunitdes partenaires du Burkina-Faso,du Niger, du Cameroun et deFrance sera également aidé. Troisautres spectacles : Des ponts etdes civilisations, Ouaga-Villejuifet Le moine noir, produit entre laBelgique, le Québec et le Canada,illustrent également, au nombredes projets retenus, ce théâtrefrancophone que la CITF met envaleur et soutient.Cette année encore, et jusqu’en2004, c’est la France, représentéepar le ministère de la culture, quien assure le secrétariat général etsert de guichet unique pour l’en-semble des candidatures.

Renseignements :[email protected]

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13/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONdécembre 2003

La réforme de la taxe sur lesvidéogrammes vient d’entrer envigueur avec la publication deses textes d’application. Ils favo-risent la participation accrue dela vidéo au financement de laproduction cinématographique.

Comme il l’avait annoncé danssa communication en conseil desministres du 30 avril, Jean-Jacques Aillagon a souhaité quela réforme de la taxe sur lesvidéogrammes, entrée en vigueurle 1er juillet 2003, s’accompagned’une modernisation des aidesgérées par le Centre Nationalde la cinématographie (CNC,lire l’encadré). Le décret et lesarrêtés parus au Journal officielen date du 25 octobre, élaboréssuite à une large concertationavec l’ensemble des organisa-tions professionnelles, moder-nisent les aides aux éditeurs devidéogrammes et favorisent leurparticipation accrue au finance-ment de la production cinéma-tographique.

Les principales évolutions » Une augmentation de 50 %des aides automatiques aux édi-teurs vidéo destinées à soutenirleur investissement dans lesproductions récentes (le « tauxde soutien automatique » passeainsi de 4 % à 6 % du chiffred’affaire réalisé sur les ventesde vidéos de films français) ;» une simplification de la fixa-tion annuelle du taux de soutienautomatique ;» une ouverture des aides à l’é-dition de courts métrages sousforme de collection ou enaccompagnement d’un longmétrage ;» le recentrage des aides sélec-tives à la vidéo sur des projets

d’intérêt culturel pro-noncé, permettantnotamment le sous-titrage en languesétrangères de filmsvisant des marchés àl’exportation ;» un renforcement dela commission sélectivevidéo, qui sera désor-mais présidée par un profes-sionnel.Les membres de cette commis-sion ont été nommés le 12 no-vembre par le Directeur généraldu Centre national de la ciné-matographie (CNC).

La vidéo soutient le cinémafrançaisLa mise en place de cetteréforme des aides à la vidéomarque ainsi la forte volonté duministre de la culture et de lacommunication de mieux inté-grer un secteur en pleine expan-sion dans le système de soutienfrançais et de lui permettre dedevenir un acteur à part entièrede la filière cinématographiqueet audiovisuelle.Jean-Jacques Aillagon souhaitequ'au cours des prochains moisla concertation se poursuive surles différentes mesures complé-mentaires qui pourraient êtreprises, notamment pour amé-liorer la part de marché du filmfrançais dans les ventes de vidéo-grammes et faire de la vidéo unsoutien du cinéma dans toute sadiversité. Par ailleurs, Jean-Jacques Aillagon se félicite dela parution du décret sur les aidesrégionales permettant au CNC,au travers de conventions, defavoriser la création par les col-lectivités territoriales de fondsd’aide à la production cinéma-tographique et audiovisuelle.

CommunicationLA MODERNISATION DU RÉGIME DE SOUTIEN À L’INDUSTRIE DU VIDÉOGRAMME EST CONFIRMÉE

DEUX ÉTUDES SUR LA VIDÉOAlors que la vidéo est un acteurde plus en plus important de lafilière cinématographique le CNCa décidé de mener jusqu’à la finde l’année plusieurs études. Pre-miers titres : investissementspublicitaire de la vidéo et con-tenu des DVD.

A l’occasion des Rencontres ciné-matographiques qui se sont tenuesà Beaune du 23 au 26 octobre,organisées par l’Association desréalisateurs producteurs, le CNCa rendu publiques deux études.Les investissements publicitaires dela vidéo a été réalisée par l’institutCarat TVMI et présente une ana-lyse des investissements desannonceurs vidéo selon les médias.Elle indique que le marché duDVD est très concentré tant auniveau des médias (76,9 % desinvestissements sont orientés versla télévision) qu’au niveau desannonceurs (TF1 et M6 se parta-gent la moitié des sommes inves-ties). Par ailleurs, on apprend aussique 80 % des investisse-mentspublicitaires en faveur de la vidéoconcernent le cinéma et 60,3 %des investissements assurent lapromotion de films américainscontre 18,6 % pour les filmsfrançais.La seconde étude, confiée à l’Ins-titut QualiQuanti, présente uneanalyse du Contenu des DVD defilms cinématographiques et plusparticulièrement des bonus qu’ilscontiennent. Elle répertorie pasmoins de 19 catégories de bonus :les plus courantes sont les bandes-annonces, making-off, filmogra-phies et commentaires audio.

DOMINIQUE PAÏNI NOMMÉ PRÉSI-DENT DE LA COMMISSION D’AIDESÉLECTIVE À L’ÉDITION VIDÉO

David Kessler, Directeur géné-ral du Centre national de la ciné-matographie a nommé pour unedurée de deux ans, les membresde la commission d’aide sélectiveà l’édition vidéo. Celle-ci seradésormais présidée par Domi-nique Païni, ancien directeur dela Cinémathèque Française etactuellement Directeur du déve-loppement culturel du CentrePompidou.

La nouvelle Commission d’aidesélective à l'édition vidéo s'estréunie une première fois les 19et 20 novembre. Elle s’est pro-noncée sur 150 dossiers dedemande d’aide portant sur desprojets d’édition d’œuvres ciné-matographiques de court etlong métrage français et étran-ger. La commission a accordéune aide financière à 74 projets,qui ont été jugés comme pré-sentant un intérêt culturel par-ticulier, pour un montant totalde 944 500 euros La liste desprojets aidés est disponible surle site Internet du CNC àl’adresse www.cnc.fr. Un calen-drier précisant les dates de réu-nion de la Commission d’aidesélective à l’édition vidéo en2004 sera publié en débutd’année.

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14/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONdécembre 2003

Arts plastiquesPAULE PALACIOS-DALENSLAURÉATE DE LA BOURSE AGORA2003Destinée à récompenser de jeunesdesigners travaillant en France, labourse Agora. a été décernée cetteannée à la designer PaulePalacios-Dalens. Le projet de lalauréate porte sur la conceptiond’un sous-titrage pour latélévision destiné aux sourds etmalentendants. D’un montant de15 000 euros, la bourse permettraà Paule Palacios-Dalens de menerà terme sa recherche afin de sou-mettre à des chaînes de télévisionun prototype. La bourse Agoraest soutenue par le ministère de laculture et de la communication(Délégation aux arts plastiques)depuis 1990.

PublicationL’INVENTION D’UNE VILLE« ROYAN ANNÉES 50 »Royan, ville en grande partiedétruite par des bombardementsen 1944, est aujourd’huiconsidérée comme la ville « laplus années 50 de France ».La reconstruction de Royan esten effet perçue de nos jourscomme une contribution majeureà l’émergence de la modernitéarchitecturale urbaine ettechnique. C’est ce processusglobal d’invention d’une ville quel’ouvrage tente de retracer à tra-vers des dessins et des plans

SciencesCLIMAX, UNE EXPOSITION SURLES CHANGEMENTS CLIMATIQUESJusqu’au 31 août 2004Fidèle à ses grandes expositionsprospectives sur l’avenir de notreplanète, la Cité des sciences et del’Industrie s’intéresse aujourd’huiaux évolutions climatiques de laTerre. Effet de serre ? Réchauffe-ment climatique ?Transformations de l’environne-ment ? En partant de ces interro-gations, Climax propose unespectaculaire plongée en imagesde synthèse sur cette Terre dedemain et imagine lestransformations de notre environ-nement selon différents scénariosd’anticipation. Ce temps fort del’exposition est accompagné pardeux contrepoints : parole auxexperts qui analysent lesconséquences du réchauffementde la planète et parole au… visi-teur qui prend le contrôle, dansun jeu de simulation, des activitéshumaines responsables duréchauffement de la Terre. Etaussi des ateliers, un cycle de neufcours et Climax, le livre de l’expo-sition co-édité par la Cité dessciences et les éditions AdamBiro (30 euros).

L’exposition a été réalisé grâce ausoutien de Gaz de France et del’Agence de l'environnement et de lamaîtrise de l'énergie (ADEME)Cité des sciences et de l’industrie,30 avenue Corentin Cariou 75019 Paris,01 40 05 80 00, www.cite-sciences.fr

d’époque dont une grande partiespectaculaire était jusqu’alors iné-dit. Cet ouvrage vient d’être dis-tinguer par le prix d’architecture2003 de l’académie d’architecture.

L’invention d’une ville « Royan, années50 », ouvrage de Gilles Ragot, ThierryJeanmonod et Nicolas Nogue, collec-tion « cahiers du patrimoine »,50 euros.

Visuel de l ’exposition Climax © D.R.

Sous-tit rage de Paule Palacios-Dalens© D.R.

DIALOGUE ENTRE LES CULTURES ET PRÉVENTION DES CONFLITS ENEUROPELors d’une réunion consécutive à celle du Réseau international sur lapolitique culturelle (RIPC) qui s’est tenue à Opatija (Croatie) du 20 au22 octobre (voir Lettre d’information n° 111), les ministres de la culturedes États membres du Conseil de l’Europe ont adopté une déclarationpour le dialogue interculturel et la prévention des conflits. Cette décla-ration est complémentaire de la décision adoptée par l’UNESCO aumois d’octobre d’engager la négociation d’une conventioninternationale sur la diversité culturelle. L’une des initiatives de ladéclaration est d’organiser chaque année un Forum interculturel sur ladiversité et la démocratie culturelle. C’est ainsi que la ville de Sarajevos’apprête à accueillir en décembre prochain le premier Forum intercul-turel.

Site internet du Conseil de l’Europe : http://www.coe.int

Diversité culturelleLA FRANCE PRÉSENTE UN MEMORANDUM DEVANTL’UNION EUROPÉENNEAvant que l’Irlande ne prenne la succession de l’Italie pour assu-rer la présidence de l’Union européenne, Jean-Jacques Aillagon aremis le 24 novembre à ses homologues irlandais et italien, ainsiqu’à Viviane Reding, commissaire européenne chargée de la cul-ture et de l’audiovisuel, un mémorandum sur la place de la culturedans l’Union européenne élargie.

Sur le chapitre de la diversité culturelle, la France estime essentielde « garantir le mandat de la Commission dans la conduite des négo-ciations commerciales à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) »et de refuser toute offre de libéralisation supplémentaire dans le sec-teur audiovisuel et culturel. Elle propose aussi d’inscrire, de façoncomplémentaire, le respect de la diversité culturelle dans un ins-trument juridique contraignant qui sera placé sous l’égide del’UNESCO. Afin de traduire en acte « son approche spécifique des négo-ciations commerciales en faveur de la diversité culturelle, ajoute lemémorandum, l ’Europe devrait intégrer de façon systématique unecomposante culturelle au sein de ses programmes externes ».La France estime par ailleurs « primordial » de légitimer les systèmesd’aides au secteur culturel en garantissant leur validité au regard despolitiques communautaires, notamment celle de la concurrence.Elle a indiqué aussi l’importance que revêtait à ses yeux le fait desécuriser le financement du secteur public audiovisuel. Le soutienaux industries culturelles, a rappelé aussi Jean-Jacques Aillagon,passe également par l’application d’un taux réduit de la TVA surle disque, par la lutte contre la piraterie et la contrefaçon ainsi quepar le développement de la recherche dans le domaine de la diffu-sion sécurisée des œuvres culturelles par les nouvelles technologiesde l’information.La France entend par ailleurs défendre la pérennité de la directiveTélévision sans frontières à propos de laquelle elle se dit toutefoisprête à accepter quelques aménagements.

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15/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONdécembre 2003

Bureau de Gustave Moreau © D.R.

Handicap UNE CONVENTION POUR L’ACCÈSAUX MONUMENTS HISTORIQUESLes 1ères Rencontres Art, Cultureet Handicap organisées conjoin-tement par le ministère de la cul-ture et de la communication, lesecrétariat d’État aux Personneshandicapées et la ville deBourges, ont permis de mettre enlumière le travail entrepris pourque les personnes handicapéesaccèdent à la culture.Temps fort des Rencontres Art,Culture et Handicap, la signatured’une convention pour l’accessibi-lité des monuments historiques,entre le Centre des monumentsnationaux et quatre associationsœuvrant pour les personnes han-dicapées. Malgré les contraintesparticulières qu’imposent lesmonuments historiques, Jean-Jacques Aillagon s’est engagé à ceque « cette action de l ’État et desassociations [conduise] rapidement,à des aménagements essentiels pournotre pays ». Premiersaménagements prévus : la mise enaccessibilité de la cour du châteaude Chambord, et celle de la basi-lique Saint-Denis, deux sitesdésignés comme « sites pilotespour l’accessibilité ».

Les signataires de cette conventionavec le Centre des monuments natio-naux : le GIPH (groupement pour l’in-sertion des personnes handicapéesphysiques), l’APF (l’Association desparalysés de France), l’UNAPEI (l’Unionnationale des associations de parentset amis des personnes handicapéesmentales) et la FNSF (la Fédérationnationale des sourds de France).

Collections LE MUSÉE GUSTAVE-MOREAU A100 ANSPour le centième anniversaire dumusée national Gustave-Moreau,inauguré en janvier 1903, le cabi-net de réception de GustaveMoreau a été restauré et ouvertau public. L’établissement a reçuprès de 29 000 visiteurs en 2002et a été visité aussi bien par desFrançais que par des étrangers,parmi lesquels de nombreux Japo-nais. 80 % des visiteurs se sont, à

Sur le nouveau portail, culture.fr, le ministère de culture et de la com-munication réserve un espace à la création contemporaine baptisé« créations en ligne ». Chaque mois, une nouvelle œuvre spéciale-ment créée pour cet espace est ainsi mise en ligne. Après la pro-position de Bernard Joisten, en collaboration avec Air, intitulée àla trace, l’acteur Melvil Poupaud a réalisé Coming soon : cinémato-graphie d’un territoire imaginaire.Dans ce film, l’artiste invite le spectateur à entrer dans son imagi-naire cinématographique à travers 6 films qu’il a écrits, réalisés etinterprétés depuis l’âge de dix ans. L’œuvre se présente sous laforme d’un road movie : une route bordée de grands panneaux publi-citaires qui défilent. Ce sont des affiches de films. Le voyageur -internaute peut s’arrêter à son gré devant ces affiches pour les regar-der : il est possible de visionner des photos des films, des extraits,et même les bandes annonces. Melvil Poupaud a su également joueravec les codes du cinéma en proposant des films de genre : comé-die, horreur, policier... Il nous invite à envisager ce parcours commeun jeu dans lequel l’internaute pourra se créer sa propre « cinéma-thèque imaginaire » à partir de ses films fantômes.

Cette production bénéficie du soutien du DICREAM (CNC-DAP, Ministère de la cul-ture et de la communication).

Culture.fr MELVIL POUPAUD, PROCHAININVITÉ DE « CRÉATIONS ENLIGNE » SUR WWW.CULTURE.FR

Semaine de la langue française etde la francophonie. qui se dérou-lera du 13 au 20 mars 2004 à l’oc-casion de la Journéeinternationale de la Francophonie(20 mars 2004).

Yasmina Traboulsi (auteurebrésilienne) a proposé amertume, Mimi Barthélémy (conteuse haïtienne)bouline , Michèle Rakotoson (auteuremalgache) brousse, Anna Moï (auteure vietnamienne)déambuler, Gilles Vigneault (chanteur québécois)espérance, Ahmadou Kourouma (auteur ivoirien)lumière, Philippe Claudel (auteur français)ombellifère, Fellag (écrivain et metteur en scènealgérien) tactile, Dany Laferrière (auteur haïtien)tataouineret le dixième mot, farfadet, est tiré del’œuvre de George Sand dont leministère de la culture et de lacommunication célèbrera en 2004 lebicentenaire de la naissance.

Le programme complet sera disponiblesur le site internetwww.dglflf.culture.gouv.fr ainsi qu’unespace d’expression autour des dixmots, « La chaîne des mots », où toutun chacun est invité à apporter sacontribution. Pour plus d'informations : 01 40 15 3681 ou [email protected]

l’issue de leur visite, déclaréssatisfaits ou très satisfaits. Et sil’importance et la séduction del’œuvre de Gustave Moreau nesont évidemment pas pour riendans cette appréciation, il n’enreste pas moins certain que lecharme du lieu joue également ungrand rôle (49 % des visiteurs s’ydéclarent sensibles).Un charme qui a toujours étécelui de cette maison-musée vou-lue et conçue par l’artiste lui-

LA 9e SEMAINE DE LA LANGUEFRANÇAISE ET DE LAFRANCOPHONIE Du 13 au 20 mars Pour l’édition 2004 de la semainede la langue française et de lafrancophonie, le choix des tradi-tionnels 10 mots a été confié à dixauteurs et artistes francophonesqui ont chacun proposé un motsur le thème « le français unelangue qui rapproche ». Ils servi-ront de fil conducteur aux mani-festations organisées pour la

même. L’établissement a enregis-tré, en cette année 2003 marquéepar la célébration de soncentenaire, une nette augmenta-tion du nombre de ses visiteurs.Elle a été, par rapport à l’annéeprécédente, de 22 % en juillet, de42 % en août, de 80 % enseptembre et en octobre.

Musée national Gustave-Moreau, 14, rue de La Rochefoucauld - 75009 Paris.Tél. : O1 48 74 58 31

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16/Portrait

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONdécembre 2003

Didier Fusillier est unextraterrestre habilléen directeur dethéâtre : après avoirinvesti les scènes deMaubeuge ou Créteil, il décide aujourd'hui de transformer Lille en« astronef ». Lamétropole nordistedevient en 2004capitale européennede la culture.

Si jamais on voulait le définir, lasolution la plus commode seraitde dire que Didier Fusillier estdirecteur de théâtre. Son expé-rience en tant que directeur dela scène nationale de Maubeuge,« Le Manège », depuis 1990 etde la Maison des arts et de laculture de Créteil depuis 1993,pourrait, il est vrai, le laissercroire. Pourtant, on s’apercevratrès vite que Didier Fusillier estbeaucoup trop à l’étroit dans ceshabits de directeur de théâtre.Dénicheur de toutes les formesde spectacles à travers le monde,il court de New York à Tokyo, etde Pékin à Montréal, à larecherche de dramaturgies quiéchappent encore, elles aussi,aux définitions. Elles mêlent lachorégraphie, les nouvelles tech-nologies à l’expression théâtrale.Et inventent de nouveaux rap-ports sociaux.Cette réinvention permanentedu spectacle dans la Cité lui ad’ailleurs valu, en 1991, le grandprix national de l’entreprise cul-turelle. Son action à Maubeuge,la ville de son enfance, est à ce

titre exemplaire. Dans la cité duNord en prise au marasme éco-nomique, il sait insuffler un ventnouveau, qui passe aussi bienpar les spectacles de rues, unemobilisation décalée des com-merçants que par les mises enscène avant-gardistes de BobWilson ou de Matthias Lan-ghoff. Le résultat auprès de lapopulation est au-delà de sesespérances. A Créteil, autrescauses, mêmes effets. L’enthou-siasme de Didier Fusillier à fairedécouvrir le canadien RobertLepage ou le chorégraphe Bill T.Jones, emporte l’adhésion.

2004, odysée de l’espaceDernier défi en date, à quarante-trois ans, Didier Fusillier vientde donner le coup d’envoi, le6 décembre, des manifestationsqui feront de Lille, en 2004, lacapitale européenne de la cul-ture. Une fois encore, on ren-contre toutes les difficultés àdéfinir Lille 2004. Festival ?Vitrine ? Lieu de vie ? « Astro-nef », répond Didier Fusillierdans la préface de la brochure

de présentation de Lille 2004,conviant ainsi tous les visiteursde l’événement à son odysée del’espace. Avant de préciser que« Lille 2004 est pensé comme unerencontre charnelle entre un ter-ritoire à découvrir, ses habitants,les artistes invités à produire l’évé-nement et les visiteurs ».Durant cette année foisonnante,les opérations se ramasseront àla pelle. Il est important de pré-ciser qu’elles concerneront l’en-semble du territoire régional etpas seulement la ville de Lille.Parmi les nombreuses opéra-tions qu’il soutient, le ministèrede la culture et de la communi-cation entend favoriser celles quidonneront lieu à un dévelope-ment culturel ultérieur. Ainsi dela réouverture de l’Opéra deLille, de la transformation duPlanetado en une biennale despectacles vivants ou de la miseen valeur culturelle du bassinminier. Comment ne pas citer,parmi les cinq expositions quiont reçu le label d’intérêt natio-nal de la direction des muséesde France, Rubens collectionneur

à Lille et Watteau et la fête galanteau Musée Matisse du Cateau-Cambrésis (l’une et l’autre dure-ront de mars à juin) ! Au total,ce sont 3,96 millions d’eurosd’investissements qui serontconsacrés à Lille 2004 par leministère de la culture et de lacommunicationCôté jardin, citons les interven-tions à forte tonalité poétique,qui portent la marque de DidierFusillier, comme la simulationd'éclipses lorsque le TGV arri-vera en gare de Lille, les espacesverts à luminosité variable sui-vant les cycles de la lune ouencore les rue de Shanghaï dontl’agitation et la vitalité lumi-neuse se retrouvera, comme parmagie, dans celles de Villeneuved’Asq, Dunkerque ou Lille.

2004 objectif 3000Désirant métamorphoser Lilleet sa région au delà de 2004,Didier Fusillier espère que l’ef-fet « capitale européenne de laculture » permettra à la métro-pole nordiste de prendre sonenvol comme laboratoire artis-tique. D’où cette idée des « Mai-sons Folie ». Situées à Roubaix,à Tourcoing, à Arras mais aussien Belgique, à Mons, à Tournai,ces douze lieux phares, d’an-ciennes usines le plus souvent,deviennent les symbolesmodernes d’un nouvel art devivre. On peut y cultiver son jar-din, cuisiner, réserver une petitesalle de cinéma ou emprunterdes livres. Les enfants y sont lesrois et les gens accueillis en rési-dence doivent s’y sentir commechez eux…

Toute l’actualité de ces événementsest disponible sur : www.lille2004

DIDIER FUSILLIER : « BIENVENUE À LILLE 2004 »

DIDIER FUSILLIER EN 4 DATES

1990 : Directeur du Manège,scène nationale de Maubeuge

1993 : Directeur de la Maisondes arts et de la culture deCréteil

1998 : Commissaire général duPrintemps du Québec

1999 : Directeur général deLille 2004, capitaleeuropéenne de la culture

© D.R.