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Sit in des franchisés des épiceries de Benjelloun Journal satirique marocain paraissant le vendredi Troisième année N°133- Vendredi 20 novembre 2009 - 8 DH Directeur de la publication Abdellah Chankou GRIPPE A Le vaccin pire que le mal Driss Yazami sous le feu des critiques Budget incolore inodore Les femmes de Kadhafi MAROCAINS DE L'éTRANGER CONFUS DE CANARD OUAC OUAC Addoha est-elle en difficulté ? Immobilier P7 Tajine au Boulaouane TEXTE DE L'OIE P4 P2 P11 L’HOMME QUI A ARNAQUÉ DEUX FOIS LE MAROC Scandale de la ville de Tamesna P10 HANOUTY SHOP LA CRÈVE ! EnquêtE AMINATOU HAIDAR REFOULÉE VERS LES ÎLES CANARIES P4 P6 André Der Krikorian, homme d'affaires français P11

N° 133

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Le Canard libéré N° 133

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Sit in des franchisés des épiceries de Benjelloun

Journal satirique marocain paraissant le vendredi

Troisième année N°133- Vendredi 20 novembre 2009 - 8 dh directeur de la publication Abdellah Chankou

Grippe A

Le vaccin pire que le mal

Driss Yazami sous le feu des critiques

Budget incolore inodore

Les femmes de Kadhafi

Marocains De L'étranger

confus De canarD

ouac ouac

addoha est-elle en difficulté ?

immobilier

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tajine au Boulaouane

texte De L'oie

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L’homme qui a arnaqué deux fois Le maroc

Scandale de la ville de Tamesna

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hanouty shop

La crève !

EnquêtE

AminAtou HAidAr refoulée vers les îles cAnAries

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André Der Krikorian, homme d'affaires français

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AbbAs el fAssi toujours egAl à lui-même

Il est drôle le maire d’Agadir Tarek Kabbaj. Il ne rate aucune occasion pour se mettre en dehors des activités officiel-

les . Ainsi du dernier discours royal à l’occasion de la mar-che verte: L’intéressé n’a pas pris la peine d’assister comme le veut la tradition, aux côtés du wali, des autorités locales et élus ainsi que des notabilités locales et des citoyens, à la céré-monie d’écoute organisée au siège de la Wilaya. M. Kabbage justifie son absence par le fait qu’il n’ait pas été invité comme s’il avait besoin qu’il le soit à un événement commémoratif de première importance. Tarek Kabbage, connu pour entretenir une relation tendue avec Rachid Filali, estime en fait que “l’élu du peuple“ qu’il est n’a pas à prendre part aux manifestations makhzéniennes. Le maire serait-il allergique aux coutumes monarchiques ?

Haïdar prise au piège«Je ne suis pas marocaine, donc je n’accomplis pas

les formalités policières», a lancé Aminatou haïdar de retour des Îles Canaries aux agents de l’aéroport de Laâyoune. Gonflée à bloc par le «Prix du courage civil», décernée par la Fondation américaine John-Train, la figure des séparatistes, pourtant titulaire d’un passeport et d’une carte nationale marocains, a cru que son acte de provocation n’allait pas comme d’habitude tirer à conséquence. Erreur fatale. Le dernier discours royal a proclamé la fermeté avec les traîtres à la cause nationale. du coup, la passagère, prise au piège de son insolence, a été refoulée manu mili-tari, samedi 13 novembre, vers Lanzarote qu’elle ne pou-vait quitter faute de titre de voyage. Aux dernières nouvel-les, celle qui a été indemnisée par le CCdh pour les abus des années de plomb s’agite pour retourner à Laâyoune en menaçant d’observer une grève de la faim. Mais ce n’est pas nécessaire, le père Bouteflika et le frère Marrakechi se feront un plaisir de lui dégotter une tente climatisée en pen-sion complète dans les camps de l’enfer…

grippe a : premier décès suspect

Le virus de la grippe A/h1N1 a fait sa première vic-time au Maroc. Le jeune homme, âgé de 23 ans, est

décédé dans l’hôpital Al Farabi d’Oujda. La victime est décédée le 13 novembre après avoir été admise 3 jours plus tôt pour une affection pleuro-pulmonaire. Les exa-mens médicaux avaient alors démontré la présence du virus de la grippe A chez le patient. Souffrant d’obésité et de diabète, le défunt faisait partie des sujets à risque. du coup, l’affaire prend une tournure à la fois dramatique surtout polémiste après la contestation par la famille de la victime de la version officielle du décès. Pour le père, son fils est mort car l’hôpital public de la ville ne dispose pas du matériel de soins adapté au surpoids de son fils. Victi-mes de la grippe A, vous êtes entre de bonnes mains.

Moulay Hafid s’intéresse au business de Horani

CNIA Saada Assurance, propriété de Moulay Hafid El Alami, a confiance dans le secteur des nouvelles tech-

nologies surtout quand l’entreprise en question, HPS, ap-partient à son successeur à la tête de la CGEM, Mohamed horani, actuellement en connexion haut débit à la Mecque.Ainsi après l’augmentation de ses participations dans diffé-rentes sociétés cotées du secteur au cours de ces dernières semaines et la sortie en kiosque de son quotidien les Echos, l’assureur renforce son positionnement dans le capital de HPS, le spécialiste de la monétique de la cote. Une bonne affaire. Assurément !

Les pèlerins marocains se sont vus livrés gratuitement par les services de l’ambassade d’Arabie saoudite à Rabat un

dépilant grand format quadrichromie qui explique au candidat au haj comment s’acquitter convenablement de ce 5e précepte de l’Islam. Mais ce dépliant est accompagné d’un fasicule en petit format qui à sa lecture n’a d’autre but que descendre en flammes la Tariqa Tijania, une branche du soufisme dont l’épi-centre est à Fès où est enterré selon la tradition admise Sidi Ah-med Tijani, très vénéré au Maghreb et surtout au Sénégal. C’est ce qu’on appelle un sacré cadeau loin d’être innocent... .

La nouvelle provocation de Kabbage

Prosélytisme saoudien

corruption : trAnspArency épingle le mAroc

israël, ami ou ennemi ? Malgré le fait que le nom de Tzi-

pora Malka Livni, dite Tzipi Livni, ne figure pas sur la liste des intervenants officiels à la 2ème confé-rence Meddays qui devrait ouvert ses travaux le 19 novembre 2009 à Tan-ger, les islamistes du PJD qui ont eu vent de l’arrivée de la ministre des AE de l’État d’Israël n’ont pas hésité à ouvrir le feu sur Brahim Fassi Fihri, président de l’institut Amadeus âge à peine de 23 ans. Celui-ci n’est autre que le fils du ministre marocain des Affaires étrangères, accusé de fricoter avec « les ennemis de la Ouma mu-

sulmane ». La section locale du PJD a ainsi appelé à un sit in devant l’hôtel Movenpick de Tanger, le 19 novem-bre, à 18 heures, l’heure à laquelle devait intervenir Livni dans l’un des deux panels sur « la Résolution des crises, prévention des conflits et pro-motion du développement humain : les priorités d’un continent ?» ou « Sé-curité globale en EMEA de l’Ouest : de la confrontation à la coopération?» Inviter sur le sol national un ministre israélien, dont le pays ne cesse d’as-sassiner la paix relève-t-il de quelle logique ?

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convoitises

Resté vacant depuis la no-mination de Abdeloua-

hid Khouja comme secré-taire général de la deuxième Chambre, le même poste au ministère de l’Emploi aiguise les appétits. Tout le monde a son candidat y compris S’di Abbas El Fassi qui cherche à mettre en avant l’inspecteur général du travail, Mimoun Benali qui a eu les honneurs des caméras lors du dernier round du dialogue social. Le ministre de tutelle l’USFP Jamal Rhmani a également son poulain estimant que la fonction doit rester dans le giron du parti. Selon une source bien informée, le pos-te convoité risque de revenir à un troisième larron qui a la tête de l’emploi…

But d’honneur

S’il n’avait pas existé, il aurait fallu le créer, ce

petit héros qui a sauvé l’hon-neur du football national moribond en marquant un but d’honneur contre le Ca-meroun. Brahim Khattab de Fès, qui a expliqué son geste spectaculaire par sa colère contre la passivité du Onze national face à son adver-saire, a été accueilli en ve-dette chez lui par ses copains du quartier. désormais, il ne reste plus aux dirigeants du foot marocain qu’à recruter une armée de jeunes parmi le public pour marquer des buts d’honneur et suppléer la défaillance des joueurs atti-trés. Avec l’espoir que la Fifa prenne en compte les buts inscrits par les supporters. Notre foot sera ainsi sauvé.

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es Lois de finances se sui-vent et se ressemblent au Maroc. Pas de surprise,

rien de nouveau, encore moins de vrai débat parlementaire. Le vote est acquis d’avance dans un hémi-cycle vide aux deux tiers. Preuve du grand intérêt qu’il rencontre chez les élus de la nation. Le bud-get 2010 ne déroge pas à la règle. Un budget, qui passe comme une lettre à la poste, incolore et inodore, très technique, ne comportant pas cette touche gouvernementale qui doit normalement refléter les choix politiques de l’exécutif sur une an-née. Normal. Il a été confectionné comme d’habitude par les fonction-naires du ministère de l’Économie et des Finances, les gardiens de l’orthodoxie financière, sur la base des besoins de l’État en recettes fiscales. C’est l’administration des impôts qui détermine essentielle-

ment l’orientation générale fondée sur une seule préoccupation : la fis-calisation pure et dure. Résultat : le gouvernement ne fait que soumettre le budget au Parlement pour un exa-men de routine. Là aussi, la marge de manoeuvre du législatif est très réduite. Article 51 de la loi organi-que oblige brandi par le ministre de tutelle comme un carton rouge , les députés n’ont pas une grande liberté pour introduire des amende-ments au texte en commission. À ce niveau-là, le terrain de jeu est défini à l’avance, les élus ont beau s’agi-ter et faire des propositions, rien à faire. C’est l’argentier du Royaume qui mène la danse, tout est organisé finalement de telle sorte de donner l’illusion d’un débat parlementaire. Tout cela renforce le sentiment que le Parlement n’est qu’une Chambre d’enregistrement. Finalement on se fisc de qui ?

Budget incolore inodoreouveau rebondissement dans le scandale du marché de gros de Casablanca ( Voir le Canard Libéré n° 132). Le juge d’instruction

Jamal Serhane près la quatrième Chambre de la Cour d’Appel a auditionné une brochette de fonctionnaires de l’établissement opérant dans le dépar-tement informatique. Il s’agissait de savoir si l’ordinateur central, où sont consignées l’ensemble des opérations commerciales, avait réellement souffert d’un bug ou non. Il ressort des auditions des uns et des autres que la centrale informatique n’est pas en panne contrairement aux allégations de certains accusés. Voilà qui va permettre à la justice de démêler l’écheveau complexe de complicités qui ont permis de détourner plusieurs millions de dh depuis le limogeage de driss Basri en novembre 1999 par un système de fraude à grande échelle. du coup, c’est la panique parmi les grosses de légumes de Casablanca…

ransparency International vient encore une fois de rétrograder le Maroc à la 89ème place dans son baromètre de perception de la

corruption. du coup, le pays perd neuf bons points. C’est un jugement sé-vère pour un pays qui a créé une instance dédiée à la lutte contre le phéno-mène et dont les responsables font régulièrement de grands discours sur la détermination des pouvoirs publics de diminuer le poids du bakchich dans la société. La preuve, on arrête régulièrement du menu fretin, à sa-voir des policiers et des gendarmes en flagrant délit de corruption mais ja-mais de gros bonnets qui se sucrent à l’aise dans les gros marchés publics. Le gouvernement doit, une fois pour toutes, avoir le courage d’expliquer aux donneurs de leçons de Transparency que l’acte de corrompre et de se faire corrompre est un puissant lubrifiant qui permet de huiler les rouages et de rester à la page…

Beaucoup de gras au marché de gros…

Le bakchich lubrifie les rouages

L N

T

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A.C

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e Maroc vient de rejoindre le peloton d’élite, celui des pays développés. Un tajine, présenté comme "le plus grand au mon-

de", a été servi à quelque 6.000 000 convi-ves à Casablanca, a-t-on appris auprès des valeureux organisateurs de cette prouesse qui restera à jamais gravée dans le marbre et les livres d’histoire. La préparation de ce plat traditionnel bien de chez nous a nécessité, entre autres, 357 000 tonnes de viande, 23 380 tonnes de pruneaux et 56 500 tonnes d'oignons. Il mesure, à marée basse 457 km2 et 768 à marée haute. Une cent-soixante quinzaine de cuisiniers ont été mobilisés et l'ustensile utilisé mesu-rait 896 km de diamètre. Un cinquième de ce tajine d'exception a été offert à des organisations de bienfaisance de Casa-blanca, Oujda, Bamako, Ouagadougou et Londres et Zhiliga. Il a fallu 60 000 chameaux, 200 000 chevaux et 30 000 mulets pour charger le tagine jusqu’à la cuisine qui faisait au bas mot 1111 km2. Il a fallu 568 ha de blé pour la préparation du pain destiné à éponger la sauce, il a fallu 6 avions C 130 pour amener le pain. Pas moins de 6 cuisiniers ont donné leur vie en se noyant dans la sauce, 12 autres ont été repêchés in extremis. Les convi-ves, répartis sur 3 continents, Obama ayant décliné une invitation en prétextant une indisposition, en sont restés l’estomac par terre. Un diplodocus, pardon, un di-plomate, ce Mbark Hussein. Pour faciliter la circulation de la sauce, il a fallu creuser des tunnels à un seul bout qui partaient de Casablanca pour finir sous les carottes. Les maîtres d’hôtels ont eu un mal fou pour convaincre les convives qu’il ne faut manger que devant soi. Merde c’est pas parce qu’on mange dans un ustensile aus-si célèbre que collectif que tu vas venir pi-quer des morceaux de viande devant moi, oh, on n’a pas gardé les gigots ensemble. Interrogés, les farceurs qui ont fait le plus grand couscous du monde ont dit qu’ils avaient déclaré forfait dès le début parce qu’ils n’avaient aucune envie de pédaler dans la semoule, ces cons, parce qu’ils étaient persuadés que le tajine est un plat

à base de couscous. Quels cons quand même. Comme c’est la canicule à Lon-dres, des plongeurs munis de scaphandres sont descendus à 167 m de profondeur pour sonder les entrailles de notre ustensi-le aussi célèbre qu’abyssal. Une manifes-tation de végétariens a battu le pavé des heures durant pour protester contre l’abat-tage des 888 bœufs nécessaires à la garni-ture. Les végétariens marocains ont juste dit : « Ce serait juste de la bonne viande de perdue, on ferait mieux de la manger, peut-être que ça ressuscitera les troupeaux sacrifiés ». Les imams ont voulu faire du raffut mais ils ne savaient pas ces enragés que la viande avait été déclarée halal par le ministre des habous et du couscous lui-même. Alors Rachid Nini est arrivé mais personne n’avait envie de se mettre à côté de ce journaliste compromettant. Puis tout le monde a décidé de boire un coup pour éteindre le feu de la sauce piquante. Il a fallu toute la production du vignoble de Berkane, Meknes, doukkala, le Gharb et de Tan Tan. Tout ça, ça allait encore, le problème c’est quand les Egyptiens et les Algériens sont venus jouer au foot sur les navets. L’arbitre a déclaré forfait et les Marocains n’ont pu cacher leur fu-reur. Ils ont fulminé : bande de salauds, vous jouez pour participer à la coupe du Monde, alors, jouez dans votre chorba ou dans votre foul mdemmess. du Coup, le président du Soudan a écrit au chef de la Fédération marocaine de football pour lui exprimer ses plus chaudes félicitations et a promis d’intercéder en notre faveur auprès de Sepp Blatter pour qu’il réserve 15 places pour les Marocains au stade de Johannesburg. Comme quoi il faut sa-voir se faire respecter. du coup, on a re-joint le Tchad à la tête du classement du PNUD pour le développement humain, on trône fièrement juste après le Brésil au classement de la FIFA et on est mainte-nant au premier rang pour la corruption. Mais l’arbitre qui avait forcé sur le Gris de Boulaouane a sifflé la fin du match. Et comme il est musulman, il a eu soin de dire après avoir roté : « Al hamdou-lillaaaaaaaaaaaaah ».

tajine au Boulaouane

L’Oie de la Jungle

moncef belkHAyAt près du but

Le maroc qui perd

’étendant sur un terrain de 190 hectares qui a coûté la bagatelle d’un milliard de dh, situé au cœur du

quartier huppé hivernage, Mar-rakech Golf City constitue «une réponse idoine aux exigences des clients haut de gamme», affirme hassan Ben Bachir, conseiller du président du groupe Addoha. Ce complexe Golfique comprend des villas, des appartements, un golf 18 trous, un hôtel 5 étoiles, un hôtel de charme, un centre commercial, un Club-House, un spa et un lac artifi-ciel. Un havre de paix dans un écrin de verdure. Une signature de pres-tige pour les adeptes de l’évasion dans un environnement de rêve. Alors que certains parlent d’un re-pli de l’immobilier de luxe, ce pre-mier resort golfique de Prestigia a enregistré il y a deux semaines plus de 30 ventes en trois jours. Ce qui équivaut à un large plébiscite du projet. d’ailleurs, ce fut le rush sur le show room, les clients potentiels ont fait le déplacement en masse pour visiter l’appartement-témoin qui a séduit plus d’un. Voilà qui est prometteur pour l’avenir. Les diri-geants du groupe, à commencer par son président Anas Sefrioui, s’en fé-licitent. Cette performance dément évidemment les rumeurs faisant état des difficultés financières de l’opé-

rateur dont les indicateurs prêtent en revanche à l’optimisme. Le chiffre d’affaires sécurisé à fin septembre est de l’ordre de 13 milliards de dh pour les projets de l’habitat social et de haut standing vendus dans les principales villes du Royaume. Autre motif de satisfaction, rien que dans la ville ocre, Addoha a réussi de commercialiser cette année quel-que 3500 logements contre 1800 l’année précédente. Un record.Cependant, le niveau actuel du cours de l’action Addoha en bourse ne reflète pas le dynamisme de l’opé-rateur. Selon une source bien infor-mée, l’objectif inavoué des fausses rumeurs visant particulièrement Addoha est de provoquer la chute perpétuelle du titre en installant le doute chez les petits porteurs. Ceux-ci, pris de panique, s’empresseraient de revendre leur paquet d’actions qui profitera toujours à une poignée de gros spéculateurs qui attendront le moment opportun, lorsque le titre regagnera quelques points, pour les mettre en vente avec une jolie plus-value. «L’action Addoha est une valeur sûre», martèle un dirigeant d’une société de bourse. Autrement dit, les manipulateurs de cours cher-chent à démolir la confiance dans le groupe de Anas Sefrioui dans l’es-poir de ramasser la mise, le moment venu. Alors pas de panique !

addoha est-elle en difficulté ?

L

S

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ils sont venus en grand nombre pour dénoncer une affaire foireuse qui est en train de les couler. Le courageux père Benjelloun n'a pas pu les affronter…

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Hanouty shop la crève !Sit in des franchisés des épiceries de Benjelloun

Ahmed Zoubaïr

atinée du jeudi 12 octo-bre. Attroupement inha-bituel aux abords du siège

de BMCE Bank boulevard hassan II à Casablanca. Un groupe de ma-nifestants, brandissant des portraits du souverain et des banderoles portant leurs revendications, ont crié leur ras-le-bol pendant quel-ques heures. Il s’agit des franchi-sés hanouty qui sont venus dire à Othman Benjelloun le magnifique combien leur désarroi est grand. Le concept hanouty a été vendu par Moncef Belkhayat, actuel mi-nistre de la Jeunesse et des Sports au magnat de la finance, Sir Oth-man Benjelloun. Ce qui a le plus séduit celui-ci c’est que les maga-sins de proximité offriraient plus que des victuailles : une gamme de prestations comme le paiement des factures d’eau et d’électricité, la recharge des potables Méditel et surtout des produits financiers comme le crédit à la consomma-tion contractés auprès de BMCE. Le jackpot! Mais tout cela n’était beau que sur le papier, le projet, dans toutes ses composantes, est en train de montrer ses limites alors que les promoteurs de cette affaire foireuse tablaient non seulement sur un grand succès au Maroc mais ambitionnaient également d’ex-porter l’enseigne verte en Afrique. L’enseigne a ouvert en grande pom-pe son tout premier magasin new look en avril 2007. Moins de deux ans plus tard, c’est la cata dans les rayons. Calqué sur le modèle de la chaîne de supérettes de proximité française « Félix Potin » dont feu hassan II détenait des actions via Optorg (le bras financier interna-tional de l’ONA), hanouty Shop ambitionnait, en trois ans, de fédé-rer 3.000 magasins, en propre ou en franchise, dont 600 à fin 2007, selon le business plan. Objectif qui est loin d’être atteint. À peine 200 unités ont été ouvertes dans tout le pays. Mais les erreurs de départ se sont transformées en embûches de

parcours et ce sont les plus vulné-rables, c’est-à-dire les franchisés, qui trinquent aujourd’hui, payant cash les petits calculs d’épicier de Benjelloun et de son-ex-matière crise… Pour les « hanoutiers » mécontents, il n’est plus possible de continuer de travailler avec un franchiseur qui leur impose des conditions carrément létales. «De-puis quelque temps, la centrale d’achat qui nous approvisionne re-fuse de nous changer les produits périmés. Pour nous qui sommes lourdement endettés, cela équivaut à une sentence de mort. », explique un jeune « hanoutier » franchisé de Casablanca ; car les autres en-seignes non franchisées et dont les tenanciers sont de simples salariés du franchiseur sont relativement mieux lotis. « Moi, je suis payé à la fin de chaque mois. Si je fais du chiffre, mon salaire est agrémenté d’une petite prime. Pour les pro-duits dont la date de péremption a expiré, ça ne me regarde pas », confie un épicier non-franchisé de la chaîne. Le rouleau compresseur de hanouty Shop la crève a déjà fait des victimes faute d’un savoir-faire dans le secteur de la distribu-

tion et d’une véritable politique des prix à même d’attirer le chaland. Résultat : nombre de magasins ont mis la clé sous le paillasson grâce à la clairvoyance de Si Othman ! En-dettés jusqu’au cou, ces malheu-reux qui ont été séduits par la pers-pective de devenir leurs propres patrons, ont fait vite de déchanter. « Non seulement on refuse de vous changer les produits périmés, mais les promotions que nous ont été promises au début se sont révélées être de véritables leurres. Dès que j’entre dans le site Internet de la centrale d’achat pour passer com-mande, je découvre que la promo-tion ne concerne que les produits de marques médiocres; c’est-à-di-re difficiles à vendre, donc candi-dats à la péremption », se lamente un autre épicier franchisé avant d’ajouter que « pour que la cen-trale d’achat accepte de reprendre les produits dont la date de validité est dépassée, il faut que le magasin ait moins de trois mois d’ancien-neté !» Mais le refus de changer les produits périmés aux «hanou-tiers» franchisés ayant ouvert leurs magasins depuis plus de trois mois et les fausses promotions ne sont

que la fumée qui cache le bra-sier. En fait, FinanceCom a dé-cidé de restructurer le concept en révisant ses ambitions à la baisse. « En tablant sur un réseau dense de 3.000 magasins à fin 2010, les concepteurs de Hanouty Shop ont commis une erreur de stratégie. Ils ont donc décidé de corriger le tir en donnant un coup de frein à la cadence d’ouvertures de nouveaux magasins. C’est leur droit. Mais faire payer ce changement de cap à leurs collaborateurs les plus vul-nérables est injuste», s’indigne une source proche du dossier. En clair, les responsables de hanouty Shop, sans doute échaudés par les mau-vais résultats du Groupe BMCE Bank, ont voulu limiter les dégâts. Ils ont alors opté pour la stratégie dite du « chiffre d’affaires par m2» au lieu du « chiffre d’affaires par nombre d’enseignes». Autrement dit, les enseignes seront moins nombreuses, mais plus spacieuses à l’image de Label Vie qui connaît, lui, un succès remarquable qui fait saliver le père Benjelloun. Actuellement, le réseau hanou-ty compte 186 enseignes dans une vingtaine de villes avec une concentration sur l’axe Casa-Ra-bat. Grâce à la nouvelle cadence voulue par les dirigeants de la chaî-ne, l’enseigne comptera quelque 400 magasins à la fin de l’année, ce qui correspond à une surface de vente de 25.000 m2, c’est-à-dire 100 dh/m2/ jour. Le chiffre d’affaires atteindra alors près d’un milliard de DH. Un objectif vala-ble pour hanouty Shop. Mais les bonnes intentions cachent souvent des arrières-pensées. Selon des in-formations concordantes, les quel-que 160 supérettes de l’enseigne partiellement franchisée pourraient être transformées en agences ban-caires. Une information corrobo-rée par le fait qu’un actionnaire de hanouty Shop pousserait curieuse-ment certains hanoutiers à fermer boutique. C’est ce qu’on appelle faire d’une bière deux coups. A la vôtre Sir Othman…

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Jamil Manar

e torchon brûle sé-rieusement entre driss Yazami et ses anciens copains gau-chos. « dieu, préser-

vez moi de mes amis, quant à mes ennemis je m’en charge », doit se dire chaque matin le président du CCME avant de sortir tant les char-ges violentes des marxistes léni-nistes sur le retour se suivent et ne se ressemblent pas. Infiltrés dans toutes les associations de MRE qui émargent autant à Paris qu’à Mon-tréal ou encore à Bruxelles, les ex compagnons de Yazami ne lui lais-sent aucun répit. Tantôt , c’est la Plate-forme intercontinentale des MRE qui monte au front pour de-mander la tête du personnage, tan-tôt ce sont les MRE du Canada qui appellent au boycott des rencontres du CCME et cerise sur le gâteau, le linge sale du Conseil est étalé sur le net avec force détails croustillants sur les auto salaires des dirigeants du conseil, les virées à l’étranger aux frais de la princesse et autres joyeusetés. Le patron des MRE sillonne désormais le monde pour apparaître dans des réunions publi-ques alors que l’homme est déclaré « persona non grata » par la plupart des associations des Marocains de l’étranger. Certaines d’entre elles organisent même régulièrement des manifestations devant les représen-tations du Royaume pour crier leur colère à l’image de celle devant l’ambassade du Maroc à Bruxelles où est célébré tous les ans « Yaoum Al hogra » en guise de souvenir de la nomination de Yazami à la tête du CCME. Un de ses anciens com-pagnons de route lui a même adres-sé un violent réquisitoire dans le-quel, il l’accuse d’avoir retourné sa veste pour quelques kopecks. Larbi Maaninou, l’ancien exilé politique marocain en France, rappelle à son camarade le rôle glorieux que qu’il a joué au sein de la Ldh et surtout au sein de la FIdh et du REMdh à

l’époque avant de le vouer aux gé-monies en le bousculant en ces ter-mes: «Pourquoi tiens-tu tellement -et au risque de te ridiculiser- à te faire « élire » dans des instances honorables alors que ton engage-ment politique est ailleurs, à mille lieues des principes de ces organi-sations. Ce don d’ubiquité est assez rare pour être relevé ». Quant à Ja-mal Ryane, le président de la Plate- forme intercontinentale des MRE, il met à la disposition de ses ouailles tout le linge sale du CCME. Chif-fres à l’appui, il démontre ainsi que dans le genre cumul des mandats Yazami est plutôt fortiche, il est à la fois président du CCME où il touche le salaire d’un ministre et en même temps secrétaire général de la FIdh, où là aussi il touche un paquet d’indemnités. Alors que la grande partie des membres ne bénéficie pas tous des mêmes avantages, la plupart sont bénévo-les, seuls quelques uns voyagent en première classe et bénéficient à chaque réunion de frais de pré-sence qui s’élèvent à 2000 dh /jour. Le CCME leur a fourni des ordinateurs portables et des abon-

nements téléphoniques au Maroc et en France. On apprend aussi que l’équipe qui préside aux destinées du CCME a un faible pour le luxe : les membres en déplacement lo-gent dans des hôtels 5 étoiles dont la nuitée coûte les yeux de la tête. A la suite de la rencontre du 3 et 4 mars 2009 des conseils similai-res dans le monde, le CCME avait

convié les participants à une soirée dans un Riad huppé de la médina de Rabat, le budget alcool a crevé le plafond. Entre-temps, le patron du CCME, sourd aux critiques des MRE qui lui ont permis de rouler carrosse, continue sur sa lancée comme si de rien n’était. Ce que l’on retiendra du personnage, ce sont ses bourdes remontées en boucle sur Youtoube quand, le 11 novembre 2008, il confie à une di-zaine de compatriotes de Washing-ton que la revendication de certains MRE, qui voudraient que l’aéro-port de Bouarfa, dans l’Oriental, utilisé exclusivement pour des vols spéciaux par les princes du Moyen-Orient pour pratiquer la chasse, relie aussi l’Amérique du Nord relève plutôt de la farce. Si les pauvres MRE de Bouarfa n’ont pas vraiment apprécié , l’homme n’en a cure puisqu’en guise de défense, il se contente de charger les MRE : « Les associatifs qui sont mécontents du CCME ont des intérêts personnels. Certains veu-lent seulement être représentés au Parlement » , lâche-t-il. Voilà un grand responsable qui a une haute idée de ses compatriotes d’Europe et d’ailleurs.

Driss Yazami sous le feu des critiques

Conseil de la communauté marocaine à l'étranger

«Le Canard Libéré» vendredi 20 novembre 2009 - 7

L

Driss Yazami

cAisse de compensAtion

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8 - «Le Canard Libéré» vendredi 20 novembre 2009

L’entreprise locale s’intéresse enfin au nécessaire remue-méninges pour booster le made in Morocco. il n’est jamais trop tard pour mieux faire. A moins que…

Patrons cherchent…recherche !

Abderrahim el Badaoui

omme toutes les fois, pour plus gagner en compétitivi-té, les patrons demandent

à la loi de finances de leur prévoir moins d’impôt à payer. Avec une certaine originalité pour cette fois. La CGEM propose qu’un cadre fis-cal plus favorable à l’investissement puisse inciter à la recherche et déve-loppement (R&d).Pour ce faire, il est demandé à l’ar-gentier du royaume une réduction d’impôt pour toutes les dépenses «méningériales» visant l’améliora-tion innovante ou la création origi-nale de nouvelles marques commer-ciales.La proposition patronale mérite d’être sérieusement prise en compte. Au moment où World Economic Forum sur la compétitivité interna-tionale relègue le Maroc au 55ème rang, avec 59% de basse technologie dans la structure de production des exportations manufacturières. 77% de nos exportations étant constituées de produits primaires ou à basse va-leur technologique, le pays importe deux fois plus cher qu’il n’exporte. Or, chaque fois que nous importons des produits d’équipement ou des biens de consommation meilleurs que notre rapport qualité-prix, nous cédons des emplois potentiels à des

entreprises étrangères plus perfor-mantes. Ce faisant, trop d’entrepreneurs se rabattent sur des brevets étrangers. Restant dans leur logique de moder-nité importée, pour se soigner, s’ha-biller, éduquer leurs enfants, faire évader leurs capitaux, ils choisissent le non made in Morocco. Notre part des fonds consacrés à la R&d dans le PIB reste alors parmi les plus fai-bles du monde. A peine 0,6 % contre 3% pour un pays émergent comme

la Corée du Sud. Une contre-per-formance qui nous prive du luxe de laisser le temps au temps. durant la première décennie 2000, les nouvel-les technologies auront fait un bond équivalent à 25 ans du siècle dernier. devant décupler d’efforts pour pren-dre un train en marche, il ne faut pas confondre innovation et découverte de l’électricité. Si la recherche est si pauvre, ce n’est pas faute de bons chercheurs. dans le seul domaine agricole, ils ont beaucoup innové : semences de blé adaptées à notre climat, valorisation des vertus du cactus, de l’arganier et amélioration des variétés de lé-gumineuses, découverte de molécu-les mange–graisse, mise au jour de systèmes de dépollution à moindre coût, domestication des micro-or-ganismes à des fins écologiques. Sans oublier le génie des physiciens, en médecine, en mathématiques ou nanotechnologies dont le centre de recherche est de renommée interna-tionale. S’il est vrai que la recherche fondamentale nous coûterait cher, l’innovation est bien à notre portée. Or, au moment où le secteur privé contribue directement à la promo-tion de la recherche universitaire, à hauteur de 64% aux Etats-Unis et 74% au Japon, il concerne au Ma-roc à peine 1% du potentiel national de la Recherche-développement. dans le petit lot des brevets d’ori-gine marocaine, 92% sont le fait de

personnes physiques, en dehors de toute structure entrepreneuriale ou universitaire.Pour se disculper, des entrepreneurs, de surcroît élus, se plaisent à répéter à la tribune parlementaire que «nos facultés produisent des chômeurs». La réalité est plus complexe. Quand l’université a du mal à placer ses lauréats dans les rouages de l’écono-mie, c’est parce que cette économie est restée inadaptée aux nouvelles rigueurs de la compétition. Et parce que beaucoup de nos «ca-pitaines d’industrie », promis à une bataille libérale mondialisée, s’en tiennent au grade de caporaux, comptant sur la protection, les sub-ventions et les passe-droits consentis par les autoriseurs donneurs d’or-dres. Brassant au passage le manque non gagné des salariés sous-payés et sous-formés. Quand, pour beau-coup de sociétés, les bas salaires et les stages non payants restent leur meilleure arme dans la compétition mondialisée, il y a de quoi se faire beaucoup de soucis pour toute la so-ciété!Selon une étude comparative sur l’attractivité des investissements à travers le monde, menée par le ca-binet KPMG SA, le Maroc séduit surtout les capitaux étrangers attirés par les activités fortement utilisatri-ces de main-d’œuvre. Alors que les Etats-Unis et la France sont à la tête des pays privilégiés pour leur fort potentiel de recherche-développent. Les inégalités d’un « ordre économi-que mondial » imposé par les nantis sont aussi la conséquence d’une di-vision internationale du savoir. dans la réalité mais aussi dans les menta-lités. Quand, chez nous, un député illettré est …un député. Alors qu’un diplômé chômeur est …un chô-meur!Certes, dans libéralisme, il y a li-berté. Mais elle ne peut libérer de toute obligation. N’empêchant nulle part les comportements prédateurs et égoïstes des hommes, aucun sys-tème n’est idéal. Le capitalisme li-béral a fini par s’installer comme « le pire des systèmes, à l’exception de tous les autres ». Sauf qu’une li-berté d’incitation, sans contrepoids de création ne sert que ceux qui la détournent. dans leurs propres inté-rêts, pas toujours propres.

C

Le président de l’Instance centrale de lutte contre la corruption comp-

te sur « les îlots de transparence » pour servir de contre-pouvoirs, com-me les médias, la Justice ou les ONG. De régulateur de la compétition so-ciale comme les impôts. Ou de défen-seur de la compétition commerciale comme les douanes. Ou de vecteurs de prise de conscience politique d’un salutaire « Pacte d’intégrité » comme les partis politiques, les syndicats, le parlement… Sauf que, de 1 à 5 sur l’échelle de cor-ruptibilité croissante, Transparency Maroc met le système judiciaire en tête, suivi de la police. Si la douane vient en troisième position, on s’attend moins à la trouver ex aequo avec…les partis politiques !Or, de tous les recalés de la trans-parence, le très mauvais classement des partis est le plus moralement dé-cevant. Parce que la constitution, loi suprême du royaume, leur confère la mission d’encadrement et d’orga-nisation des citoyens. Du coup, cha-

PoDiuM que fois qu’ils donnent eux-mêmes les plus mauvais exemples pratiques leur responsabilité devient gravement historique. Pour certains partis parti-culièrement mauvais, le classement de Transparency Maroc concerne des « patrons » profiteurs des occasions au-dessous de tout soupçon ! Au moins à deux niveaux : à l’occasion des distributions d’accréditations des candidatures, des cadres militants sont subitement écartés au profit des investisseurs d’élections. Ou lorsque, après avoir beaucoup reçu du finan-cement public, ils l’utilisent dans une cuisine tellement intérieure que très peu de comptes partisans répondent aux multiples relances de la cour des comptes. Autant de raisons qui ont encore une fois amené le discours royal, à l’occasion du 34 e anniversaire de la Marche Verte, à inviter les instances politiques, syndicales, associatives et médiatiques à assumer les respon-sabilités qui leur incombent en ma-tière d’encadrement des citoyens et d’ancrage des valeurs de patriotisme et de citoyenneté effective.

Mohamed Horani, président de la CGEM.

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Derrière le plantage monumental du projet immobilier de Tamesna se trouvent deux respectables hommes d’affaires français, l'ex-casinotier André Der Krikorian et son acolyte Benjamin Chitritt. Histoire d'un coup fumant.

L’homme qui a arnaqué deux fois le Maroc

es nouveaux repreneurs du projet de General Conractor Maroc (GCM)

dans la nouvelle ville de Tamesna près de Rabat sont confiants. Me-nés par l’ex-patron de la bourse de Casablanca Fathallah Berrada qui a formé un tour de table où figurent entre autres un notaire de la place casablancaise et un juif marocain de Paris, ils ont obtenu, au cours de l’été dernier, des dirigeants de l’entreprise défaillante leur désengagement du projet moyennant un montage finan-cier largement favorable aux anciens patrons : deux hommes d’affaires français spécialistes du business de haut vol, le fameux casinotier André der Krikorian, 80 ans, et un dénommé Benjamin Chetritt, as-sociés à parts égales dans l’affaire . Mais celle-ci tourne au scandale après l’arrêt brutal du chantier en août dernier pour des raisons obscu-res. du coup, quelque 1500 familles, qui ont avancé au total la bagatelle de 300 millions de dh dans les fu-turs logements, crient au loup depuis quelques mois en se constituant en as-sociation pour défendre leurs droits. Mais pourquoi ce qui se présentait a priori comme une opération ju-teuse, qui fait de Général Contractor Maroc le premier promoteur immo-bilier de Tamesna, a-t-elle tourné au vinaigre ? Sur les 840 hectares dé-diés à la nouvelle ville, pas moins de 50 ont été cédés par Al Omrane Ra-

bat pour un prix symbolique à l’en-treprise qui devait y ériger un vaste programme comprenant de l’habi-tat économique, des appartements moyen standing, un ensemble de vil-las et un tas de commerces.

Mode opératoireAl Omrane devait se faire payer au fur et à mesure de l’avancement des travaux qui ont démarré en 2005. «Mais au lieu de cela, l’opérateur public a hérité d’un gros problème social du fait de la mauvaise foi des patrons de Général Contrac-

tor», explique une source proche du dossier. Le Maroc a-t-il été victime d’une nouvelle opération d’escro-querie dont il a l’habitude ? Tout porte à croire que les der Krikorian et Chetritt n’étaient pas depuis le début dans la disposition d’esprit de mener le projet jusqu’au bout. «Ce qui les intéressait c’est de faire une plus value sur un projet inachevé en le fourguant à un autre opérateur local», indique un connaisseur de

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L

Abdellah Chankou

l’affaire. d’ailleurs, les deux com-parses sont de vieilles connaissan-ces du Maroc auquel ils ont eu déjà l’occasion de lui prendre quelques milliards de centimes dans l’affaire de la Marina de Casablanca. Une marina inachevée où M. der Kriko-rian a mis, selon ses dires à la presse marocaine, quelque 22 millions de Dollars US qui représentent 75.000 mètres cubes de matériaux dépla-cés, 45.000 tonnes de bétons coulés et le déménagement des locaux de la marine royale. Mais le nouveau repreneur, la CdG, lui débourse, en échange de son désengagement du projet mis à l’arrêt après un conflit avec l’ex-ODEP, la coquette somme de 350 millions de dh en guise de dédommagement. Autrement dit, le

casinotier et son associé ont réalisé une jolie plus-value d’au moins 200 millions de dh sur une belle réalisa-tion figée au stade de maquette que la CGI a menée à bon port. C’est exac-tement le même mode opératoire que les deux hommes ont utilisé dans le plantage du projet immobilier de Ta-mesna. Bravo, les artistes ! Pour ce marché de dupes, les der Krikorian et Chetritt ont eu non seulement droit au tapis rouge, à un foncier presque à

l’œil, mais aussi à un prêt de BMCE Bank d’un montant de 600 millions de dh sur la base de la convention signée avec l’État. Une créance que les nouveaux repreneurs ont pris en charge après avoir injecté la somme de 100 millions de dh comme fonds de roulement dans la nouvelle société . En plus, ils ont dû débourser 50 mil-lions de dh à der Krikorian au titre soi-disant de ses parts et ceux de son associé dans GMC. Or, les deux res-pectables investisseurs, qui, dit-on, se sont disputés autour du partage de l’argent des autres, n’ont mis dans l’affaire que 300 millions de dh qui plus est ne leur appartiennent pas. Autrement dit, ils ont dû, sans rame-ner aucun sou dans leur escarcelle, empocher au bas mot la somme de 700 millions de dh sur un projet réa-lisé à hauteur de 10% si l’on compte les 300 millions de dh correspondant aux avances effectuées par les futurs propriétaires. Le grand jackpot. Per-sonne n’a jamais gagné autant de blé au casino. Mais le plus beau pays du monde reste une généreuse roulette russe pour certains imposteurs étran-gers qui ramassent la mise à tous les coups en jouant en plus avec l’argent des Marocains. Le comble ! Ailleurs, des délits de moindre importance sont passibles de justice. Pas chez nous où les semblables de der Krikorian jouissent de tous les droits y compris celui de vous rouler dans la farine… Marina de Casablanca, Tamesna. Vite un troisième projet juteux pour les pauvres der Krikorian et Chetritt pour sévices rendus à notre très cher Royaume…

Der Krikorian et son acolyte sont des spécialistes redoutables des projets inachevés qu’ils fourguent ensuite,

moyennant de confortables plus-values, à des opérateurs locaux.

André Der Krikorian

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Salah Eddine Mezouar s’est ouvert au Canard sur les raisons de sa convoitise, presque maladive, de la chefferie du RNI...

Les femmes de Kadhafi’imaginaire populaire occiden-tal met en scène la tentation de Saint Antoine sous forme

d’une horde de femmes excitées à la poursuite de celui-ci. Fidèle à ces lubies spectaculaires, le colonel libyen a en-dossé ce rôle mais à l’envers. Prenant part à Rome au sommet de la FAO sur la faim où tout le monde est resté sur sa faim tant les promesses pour un monde meilleur où tout un chacun aura quelque chose à se mettre sous la dent fusaient de toutes part, le Colonel Mouamar Kad-hafi qui ne se nourrit que de dattes et de lait de chamelle, en a profité pour pas-ser la soirée du 15 novembre avec 200 femmes italiennes préalablement sélec-tionnées par une agence de relations pu-bliques selon des critères bien définies : pas de mini-jupe, pas de décolleté, elles doivent être âgées entre 18 et 30 ans et

mesurer 1,70m. Encore heureux que l’ordonnateur n’ait pas une préférence particulière pour les mensurations et le tour de poitrine. Pensant avoir été invitées à une belle soirée de gala bien arrosée , les jeunes convives triées sur le volet ont dû vite déchanter. Les pauvres se sont retrouvées face à un colonel habillé en professeur de théologie musulmane. L’héros de la révolution du 1er septembre a profité de l’occasion pour haranguer son «harem » le temps d’un soir en lui parlant du Co-ran, de la supériorité de l’Islam et du rôle prépondérant des femmes dans la société arabo-musulmane. Après avoir écouté le délire kadhafien, les dames sont repar-ties chacune avec un billet de 50 euros en poche et un exemplaire du Coran et du livre vert. Voilà un dirigeant arabe qui ne perd pas son temps…

L’entretien -à peine- fictif de la semaine

saLah eddine mezouar,argentier du royaume

m Quelle est votre bête noire Si Mezouar ?l Mustapha Mansouri. Cet homme persiste à ne pas vouloir accepter mon coup de force. En plus, il se permet de se l’ouvrir dans les journaux en racontant des vérités pas bonnes à dire sur moi et mes partisans. Mais je veux prendre le RNI. Un point c’est tout. Sinon, je risque de choper une RNI fiscale.

m Pourquoi ?l Il n’ y a pas de pourquoi.

Tout ce que je sais c’est que je le mérite. Je

suis beau, taillé en athlète et de surcroît argentier du Royaume. Autrement, je suis le meilleur d’entre eux. N’est-ce pas moi qui décide de

l’avenir du pays puisque je tiens les

cordons de la bourse ? Il est naturel que je décide aussi pour celui

du RNI.

m Mais Mustapha Mansouri a

été élu démocratiquement par le congrès…l Moi aussi je suis élu par les ministres du RNI. Et un ministre a plus de poids à mon avis que des bataillons de militants que je ne connais pas. Ces derniers doivent m’accorder leur caution, si je prends le parti, je promets de me réunir avec eux une fois le danger de la grippe A définitivement écarté.

m Et si les militants que vous semblez bien respecter ne vous suivaient pas, qu’allez-vous faire ? l Je suis capable de les assujettir dès demain à la TIM ( taxe pour infidélité à Mezouar). Vous voyez, je suis puissant.

m Vous avez rarement assisté aux réunions du Comité exécutif du parti. du coup, vous n’êtes pas qualifié à vous poser en réformateur. Vous ne trouvez pas ? l Balivernes ! Généralement, je n’assiste qu’aux réunions où je suis le seul maître à bord.

Et puis, être ou ne pas être dans les réunions partisanes, ce n’est pas ça qui fait la différence.

m Vous n’êtes pas non plus titulaire d’aucun mandat électif, ce qui vous prise de la légitimité politique et populaire…l Je n’ai pas besoin d’être ni député, ni président de commune pour ne pas avoir à me mélanger avec les mal-élus qui peuplent nos institutions. En outre, la pratique a montré que ceux qui réussissent au Maroc ce ne sont pas nécessairement les vrais militants de tel ou tel parti.

m Un exemple ?l Salaheddine Mezouar, ex-directeur de Settavex, injecté au RNI et bombardé au gouvernement. En somme, je suis un bel exemple de réussite par le grand mérite du parachutage.

ProPos-Presque-recueillis Par saliha Toumi

Mansouri m'a causé une rni fiscale L’adage marocain dit qu’ « il a voulu mettre du khôl et il l’a aveuglé ». C’est un peu ce qui est arrivé aux

malheureux 25.000 pèlerins qui se sont rendus récemment à la Mecque. Selon des informations en circulation, des signes d’une pathologie inconnue (entre autres des fourmillements dans les extrémités des membres qui commencent à enfler) sont apparus chez des pèlerins qui ont été vaccinés contre la grippe A/h1N1 avant leur embarquement. Ces effets secondaires, nocifs pour la santé, sont en train de se confirmer. Ce qui ajoute au trouble c’est l’immunité pénale dont ont bénéficié les laboratoires américains. En juin dernier, la Secrétaire à la Santé et aux services sociaux des États-Unis, Kathleen Sebelius, a signé un décret dégageant la responsabilité des fabricants des vaccins en question, en cas de poursuite judiciaire suite à l’apparition de complications post-vaccin. On parle même de certains ministres et personnels médicaux qui ont refusé se faire piquer en France ! La raison est que le vaccin contient en plus de substances et de souches du virus atténuées, du mercure, une matière hautement toxique. Pire, toutes les pharmacopées du monde recommandent expressément que pour qu’un vaccin, sérum ou médicament reçoive l’autorisation de mise sur le marché (AMM), il faut d’abord que les études toxicologiques menées en laboratoire ait duré au moins 10 années. Suite à quoi, le remède en question subit des essais cliniques sur des cobayes. des précautions dont a été affranchi bizarrement le vaccin A/h1 N1. Au grand dam des patients lambda qui ont été incités à se faire piquer. Une chose est sûre : les fabricants de ce qui ressemble à une saloperie pire que le mal sont, eux, vaccinés à vie puisqu’ils ne risquent rien.

grippe a : Le vaccin pire que le mal ?

à cHAcun sA grippe A

L

«Le Canard Libéré» vendredi 20 novembre 2009 - 11

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a marine nationale démocratique et populaire algérienne croise au large d’Alexandrie et les forces

aériennes de la Goumhouriya égyptienne ont effectué plusieurs incursions dans l’es-pace aérien algérien. Un quartette constitué des Etats-Unis, de l’URSS, de Cheb Bilal et de Farid El Atrach a pris contact avec les deux pays frères pour tenter une initiative de la dernière chance et trouver une issue qui ménage à la fois les intérêts de l’Algérie et de l’Egypte. Mais la tension est à son com-ble. Alors le gouvernement algérien a appelé les supporters au calme. «La population est invitée à continuer à manifester avec calme son soutien à la patrie», indiquait un com-muniqué du gouvernement. Les rideaux, la vitrine et l’enseigne d’une boutique d’Oras-com Télécom Algérie (OTA) ont été détruits par des manifestants en colère. Le 12 no-vembre, le bus des Algériens a été caillassé au Caire par des nationalistes égyptiens, fai-sant trois blessés parmi les joueurs. de nou-veaux incidents ont éclaté lundi après-midi à Alger, où des patriotes algériens ont à nou-veau saccagé une agence d’Egypte Air. Les rideaux, les vitres et le mobilier de l’agence au centre-ville ont été détruits par de jeunes manifestants drapés du drapeau national, qui manifestaient en soutien à leurs glorieuses forces armées. L’agence avait déjà été la ci-ble de manifestants dimanche. Le siège so-cial et une quinzaine d’agences d’Orascom Télécom Algérie, filiale du groupe égyptien Orascom, ont été attaqués et saccagés par des manifestants algériens. OTA a annoncé

lundi qu’elle fermait temporairement ses agences, notamment à Alger. S’adressant aux milliers d’Algériens désireux d’aller sur le front à Khartoum, le gouvernement a indi-qué que 9.000 passagers seulement seraient transportés vers le Soudan. Air Algérie, qui a organisé au moins 30 vols pour la capitale soudanaise est mobilisée et «les avions de transport de l’Armée nationale populaire peuvent également être mobilisés si néces-saire», a ajouté un communiqué. C’est la merde, en un mot. Si les forces algériennes avaient mobilisé leurs transporteurs de trou-pes pour surprendre les forces goumhou-riennes par le sud, Ban Ki Moon n’y aurait rien pu. Le président Bouteflia en a profité pour remonter les bretelles à son armée : « A partir d’aujourd’hui, il n’y aura plus de généraux. Ils sont devenus gras et prospères et le seul exercice physique qu’il daignent

pratiquer est le beach soccer juste avant l’apéro. Le président égyptien a profité de l’occasion pour rappe-ler à ses généraux que les albums d’Oum Kalthoum et le champagne les avaient transformés en phoques tout juste capable de brailler «hal ra’a lhoubbou soukara mitlana» c’est-à-dire : «l’amour a-t-il jamais vu des ivrognes comme nous ? » Y a pas que le ballon à être rond. Et question chauvinisme, on se demande qui l’est plus, les footeux algériens ou leurs homologues des rives du Nil. Avec toutefois cette remarque, les patriotes des deux pays deviennent

fous dès qu’il s’agit d’un match capi-tal. Ceci dit, les Egyptiens sont des spécialis-tes de la guerre psychologique. Ils se foutent du fair play, du plus petit fellah au président. Ils laissent leur hooligans s’attaquer aux in-vités, ils organisent des opérations anti-jeu et pondent des communiqués pour condamner les francs tireurs partisans coupables d’excès de zèle nationaliste. Le Maroc a proposé sa médiation, mais les Algériens l’ont déclaré partial et les Egyptiens ont déclaré qu’ils ne discutaient pas avec des rustres qui ont capturé l’adjudant Moubarak qui survolait Figuig en hélicoptère. C’est des ingrats, je vous dis. Ça chauffe, faites des provisions d’eau potable, ça pourrait exploser d’un mo-ment à l’autre. Malheureusement, l’Egypte a perdu la guerre 1 à 0.

le message, aussi alarmant soit-il, n’est pas passé. Les grandes puissantes mondiales ont préféré bouder ce sommet. des diri-geants du G8, seul le président du Conseil italien Silvio Berlusconi était présent. Moins d’un tiers des 192 chefs d’État ou de gouvernement invités au sommet, tenu du lundi à mercredi au siège de la FAO, ont fait le déplacement. de nombreux pays se sont simplement contentés de dépêcher à Rome leur ministre de l’Agriculture. Finalement, le sommet de la FAO a été décevant aussi bien aux yeux du directeur de cette organi-sation de l’ONU, Jacques Diouf, que pour les ONG qui ont dénoncé l’absence de di-rigeants des pays riches. « Naturellement, j’aurais espéré avoir dans un sommet de chefs d’État ou de gouvernement tous les pays représentés à ce niveau », a reconnu au cours de la conférence de presse finale le chef de l’organisation de l’ONU pour l’ali-mentation et l’agriculture (FAO). déception également pour le manque d’engagements contraignants pour lutter contre la faim. La FAO avait espéré que la réunion débouche sur l’engagement de porter à 44 milliards de dollars par an l’aide à l’agriculture dans le monde. Jacques diouf voulait aussi que

la communauté internationale promette de tout faire pour éradiquer la malnutrition d’ici 2025. Au lieu de cela, la déclaration fi-nale mentionne une simple promesse d’éli-miner la faim « dans les meilleurs délais. C’est -à-dire le temps qu’il faut pour qu’ils crèvent tous à petit feu...

n, deux, trois, quatre, cinq, six. Toutes les six secondes, un enfant meurt de faim dans le monde ». A

la veille du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire et par le biais d’un spot télé, Jac-ques diouf, directeur général de la FAO, a sonné l’alerte contre « la faim silencieuse». Les responsables de l’Organisation des Na-tions unies pour l’alimentation et l’agricul-ture ont voulu faire bonne figure. Ainsi, ils ont souligné le quasi-consensus sur la né-cessité de soutenir dans les pays touchés par la faim le développement de l’agriculture à long terme plutôt que les aides d’urgence. Plus d’un milliard de personnes à travers le monde souffrent de malnutrition. Toutefois,

famine : Les grands sont rassasiés !

La troisème guerre du footballL'incident gravissime survenu entre l’Algérie et l’egypte a poussé Ban Ki Moon à appeler les parties à la retenue. Mais personne ne fait attention à ses envolées pacifistes et cela ne permettra certainement pas d’éviter le pire.

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DiSTriBuTionSaPrESS

DoSSiEr PrESSE aut. 51/06

DéPôT léGal2007 / 0025

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Journal satirique marocain paraissant le vendredi

infos-matin.fr

L

U

12 - «Le Canard Libéré» vendredi 20 novembre 2009

rachid Wahbi

r.W

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au moment où on s'avise de dérober le bijou, et qui mettent le voleur en pièces. Arsène Muselier la découvre au moment où il fauche un de ses prés. La Vouivre se baigne toute nue, laissant ses bijoux et vêtements sur le bord de la rivière. Arsène voit le rubis, mais il est davantage tenté par la baigneuse, ce qui séduit la Vouivre, plus habituée à être poursuivie pour ses richesses que pour sa beauté. du coup, la Vouivre pourchasse Arsène partout où elle le peut. Au marché de dole, il la retrouve habillée en citadine élégante, et elle vient le provoquer jusque dans ses travaux des champs. Mais Arsène est un paysan prudent, à la fois réaliste et tendre, il est déjà amoureux d'une fille du pays, Juliette Mindeur. Contrairement au fils Beuillat, un bon à rien revenu de la ville sans gloire aucune, il ne cherche jamais à s'approprier le rubis. Il affrontera pourtant l'armée de serpents pour tenter de sauver une gamine du pays, la petite Belette, au moment où Eugène Beuillat déclenche un tourbillon de reptiles par sa maladresse. À travers cette histoire aussi réelle que fantastique, Marcel Aymé présente une galerie de portraits ruraux extrêmement justes et savoureux : le curé sceptique, le maire radical croyant, le fossoyeur Requiem amoureux d'une pocharde, La dévorante, et bien d'autres[4]. Il faut lire ce roman comme une étude poétique de mœurs rurales Marcel Aymé est un écrivain, dramaturge et nouvelliste français, né à Joigny le 29 mars

1902 et mort à Paris le 14 octobre 1967. Écrivain prolifique, il a laissé deux essais, dix-sept romans, plusieurs dizaines de nouvelles, une dizaine de pièces de théâtre, plus de cent soixante articles et des contes. Marcel Aymé est resté très attaché à sa région d'origine, la Franche-Comté, à laquelle il a fait une place de choix dans ses romans : La Table aux crevés (1929) pour lequel il obtient le Prix Renaudot, La Vouivre (1941) , Gustalin (1938). Mais il est néanmoins devenu un véritable « parigot » de Paris dont il a mis en scène les classes populaires: La Rue sans nom (1930) pour lequel il obtient le Prix du roman populiste, la petite bourgeoisie : Le Bœuf clandestin (1939), les intellectuels et les snobs : Travelingue (1941). En cela il fournit une « étude sociale », avec un vocabulaire précis pour chaque type humain. Son langage est d'ailleurs un des plus riches de la littérature contemporaine, mêlant argot, français châtié, patois régional franc-comtois, et anglais phonétiquement francisé. Il a également écrit de nombreux scénarios, traduit des auteurs américains importants : Arthur Miller (Les Sorcières de Salem), Tennessee Williams (La Nuit de l'iguane). De nombreux films, téléfilms et dessins animés ont été tirés de ses œuvres. Mais, cultivant son statut d'écrivain politiquement incorrect, il est resté très à l'écart des milieux intellectuels, ce qui l'a fait classer dans les écrivains d'abord de gauche, puis de droite, puis anarchiste de droite.

e pars dans les classiques, pour un auteur controversé et un peu vite qualifié d’anarchiste de droite. Et je veux parler

de La Vouivre parce que j’ai vu un documentaire sur le sujet et parce qu’il y a plein de vouivres dans l’Atlas. Tiré d'une ancienne légende de Franche-Comté, le personnage mythique de la Vouivre apparaît sous les traits d'une superbe sauvageonne, portant sur la tête un diadème avec un énorme rubis, objet de convoitise dans toute la région. Mais la Vouivre est toujours accompagnée d'une armée de serpents invisibles qui surgissent

e Maroc-Cameroun sème la pagaille dans le télépaysage camérounais. Incompétence?

Transaction commerciale suspecte? La rencontre comptant pour la dernière journée des éliminatoire CAN/Coupe du Monde 2010, les téléspectateurs camerounais n’ont pu voir que la deuxième mi-temps du match qui opposait le au Maroc. Selon des sources proches des autorités, la télévision nationale est approchée lundi 9 Novembre par Sport Global Management (SGM), une agence de management international de droit sportif basée à Paris et propriétaire des droits TV du match Maroc - Cameroun. Les transactions vont se prolonger jusqu’à jeudi. Il se dit que le Premier ministre aurait instruit le ministre des Finances de mettre à la disposition de la CRTV, la somme de 400 000 euros, soit un peu plus de 260 millions FCFA, demandée par SGM. L’argent aurait finalement été viré vendredi à 17h26. La veille du match. Or, le contrat stipulait que le signal du match devait être mis à la disposition de la CRTV la veille pour permettre les essais et toutes sortes de vérifications techniques. Avec le virement en dernière minute de l’argent, les paramètres du signal du match n’ont été communiqués à la CRTV que le samedi vers 10h. Le temps d’installer les paramètres et de faire les essais, il est 14h. Les techniciens de la CRTV se seraient rendus compte à ce moment de

l’impossibilité de récupérer le signal, ou d’avoir de nouveaux paramètres et de les installer avant le début du match. En fin de première mi-temps, ces techniciens seraient tombés par hasard sur une chaîne de télévision arabe qui diffusait le match. dans une interview accordée dimanche à la CRTV, le directeur général de cette chaîne, Amadou Vamoulké, a déclaré que les équipements techniques de la télévision publique n’ont pas été en mesure de récupérer les paramètres du satellite qui étaient déjà encombrés. Cette version a été confirmée par Gaël Mahé. Les problèmes de diffusion qu’a connus la Crtv lors de la première période sont d’ordre technique. Les équipes techniques de la CRTV ne sont pas arrivées à paramétrer les données du satellite qui leur ont été délivrées, selon leurs instructions (...) Le contrat stipulait un paiement avant la rencontre. La CRTV a bien respecté ce point. Les observateurs s’accordent à dire que si cette version demeure la version officielle, ce serait une fausse explication. Plusieurs points sont relevés. Les droits d’image des matchs de l’équipe nationale du Maroc livrés au Maroc sont connus. Le groupe de télévision ART auquel la Fédération Royale Marocaine de Football a clairement rendu publics les prix de rediffusion des rencontres qu’elle couvre. Une histoire d’opportunités véreuses, doublée de machination.

La télé, le fric et les manchesn nous présente souvent des élus d’origine marocaine en Belgique. On est fiers. Tant

qu’ils votent chez les autres. Cette fois-ci c’est un cinéaste qui fait l’actualité. Un Bruxellois d’origine marocaine vient de faire fort, on dit même qu’il va détrôner les Chtis, le film le plus con de l’histoire du cinéma, biroute ! "Les Barons", qui décrit la vie de jeunes "Maroxellois", les Marocains de Bruxelles, rencontre un succès inattendu en Belgique, deux mois avant sa sortie en France. Projeté depuis le 4 novembre dans une dizaine de salles à Bruxelles et en Wallonie, mais aussi en Flandre, le premier long métrage de Nabil Ben Yadir, lui-même un Bruxellois d'origine marocaine, a enregistré 20.000 entrées, soit une excellente moyenne par copie. Le film est joué par des acteurs du cru, avec en vedettes américaines le Français Edouard Baer, le Flamand Jan decleir et le comique algérien Fellag. Au box-office, les "Barons" se situent à la neuvième place, un résultat exceptionnel pour un film belge. Le film démarre plus fort que "L'Enfant", la Palme d'Or 2005 des frères dardenne, souligne Stephan De Potter, le patron de Cinéart, son distributeur. Selon lui, le film devrait

dépasser au final les 100.000 entrées en Belgique. Les "Barons" dont parle le réalisateur trentenaire, Nabil Ben Yadir, sont un groupe de jeunes de Molenbeek, un quartier défavorisé de la capitale belge, pour la plupart d'origine marocaine. Leur philosophie se résume en quelques mots: "Pour être un baron, il faut être le moins actif possible, parce que chaque être humain naît avec un crédit de pas et chaque pas te rapproche de la mort. Et nous, les barons, on le sait dès le départ". Mais l'un d'entre eux veut éviter le destin, typique pour les jeunes Bruxellois issus de l'immigration, de chauffeur de bus, pour embrasser la carrière d'acteur comique. Enthousiaste, La Libre Belgique souligne que le film "évite les pièges du communautarisme, angélique ou revendicatif". "Jamais, peut-être, Bruxelles n'a été aussi bien filmé", estime Le Soir. "Des gens qui ne sont plus allés au cinéma depuis 20 ans se sont retrouvés dans une salle. C'est hallucinant!", se réjouit Nabil Ben Yadir. Un phénomène qui rappelle celui de "Bienvenue chez les Ch'tis", même s'il n'en a pas tout à fait l'ampleur. Le film sortira en France en janvier. Une sortie aux Pays-Bas et au Maroc en février est en cours de négociation.

Bruxelles est à nabil

Les Vouivres de chez nousFeuilleté de canard

L O

A.Sr.W

A.S

«Le Canard Libéré» vendredi 20 novembre 2009 - 13

JMarcel Aymé

Page 14: N° 133

C'est la troisième lettre que je vous envoie et qui

me revient avec la mention "N'habite pas à l'adresse indiquée". Je suppose que vous avez changé votre agence de place. Veuillez me le faire savoir en répondant à cette quatrième lettre.

Savez-vous comment se cachent les éléphants

quand ils ont peur? Ils mettent des lunettes de soleil! Avez-vous déjà vu un éléphant avec des lunettes ? Vous avez vu, ils se cachent bien…

Toto et son père se promènent dans la rue.

Toto demande : - Papa, tu as vu le policier ? - Oui, je l'ai vu… - Papa, tu as vu la voiture ? - Oui je l'ai vue ! - Papa tu as vu la... - Oui je l'ai vu ça suffit maintenant! - Alors, pourquoi tu as marché dedans ?

Deux copains fous se croisent :

- J'ai trouvé un bon moyen d'éviter les contraventions ! - Ah oui ?! Qu'est-ce que c'est ? - J'ai enlevé mes essuie-glaces !

Le médecin vient retrouver son patient dans

sa chambre d'hôpital:"Monsieur, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour vous" "donnez-moi la bonne alors" lui répond le patient. "L'académie de médecine a décidé de donner votre nom à une maladie."

Pierre rencontre un mec dans la rue :

- Salut Paul, ça va ? Comme t'a grandi, t'as maigri, tu portes des lunettes maintenant, t'as perdu des cheveux... - Mais je m'appelle pas Paul ! - Et t'as même changé de nom !

Deux chiens se promènent. Tout à coup, l'un d'eux se

met à frétiller : "Tu as vu" dit-il, "un réverbère neuf ! Ça s'arrose !"

Un type dit à son copain :

- Chaque fois que je me dispute avec ma femme, elle devient historique ! - Tu veux dire hystérique ! - Non, historique ! Elle se souvient de tout ce que j'ai fait de travers, du jour et de l'heure!

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Rome pour le sommet de la FAO, le colonel Mouammar Kadhafi a payé 200 jeunes

Italiennes pour assister dans une villa à ce qui s'est avéré être un véritable cours d'islam, rapporte le Corriere della Sera. "Cherchons 500 filles attrayantes âgées de 18 à 35 ans et mesurant au moins 1,70 mètre, bien habillées mais pas en mini-jupes ou en robes courtes", proposait l'annonce diffusée sur internet par l'agence hostessweb, promettant aux candidates 60 euros et "quelques souvenirs libyens". Deux cents jeunes filles ont répondu à l'annonce en se présentant à ladite villa, où elles ont fait le pied de grue dans un grand hall jusqu'à l'apparition du chef de l'Etat libyen, alors qu'elles pensaient faire de la figuration à un cocktail. Parmi elles s'était glissée une journaliste de

l'agence Ansa, qui a pris des photos et raconté le déroulement de la soirée lors de laquelle le "guide de la révolution" libyenne s'est livré deux heures durant à un cours d'islam, répondant à l'occasion à des questions via un interprète. Au terme de sa harangue, Kadhafi a fait distribuer à chaque participante des exemplaires du Coran et des recueils de son "petit livre vert" de citations. "Cela n'a rien eu à voir avec la réception de hautes personnalités à laquelle nous nous attendions. Ils ne nous ont même pas donné un verre d'eau", s'est plainte une des "invitées". d'autres jeunes filles se sont dites offensées par le caractère anti-chrétien du sermon de l'imprévisible colonel, et notamment par son assertion voulant que ce ne soit pas Jésus, mais "quelqu'un qui lui ressemble" qui ait été crucifié.

Les disputes en famillene enquête réalisée en Grande-Bretagne pour une base de données sur la famille aurait démontré

qu'une famille passerait 91 heures en moyenne par an à se quereller. Cette enquête a été réalisée auprès de 3000 familles. En moyenne, les disputes éclateraient trois fois par jour, et dureraient environ cinq minutes. Les principales sources de conflits seraient les tâches ménagères, les allées et venues des enfants et le fait que les parents se sentiraient négligés par leur conjoint. Autre source importante de conflits : la télévision. Les pères préfèreraient regarder le sport ou des documentaires, les mères des feuilletons tandis que les enfants aimeraient les programmes de téléréalité ainsi que les films. Cette enquête aurait mis en évidence les différences de comportements lors des

disputes familiales : les filles auraient plutôt tendance à claquer les portes en cas de colère, alors que les pères préfèreraient se détendre en prenant la route.

Le "cocktail" détonnant du colonel

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14 - «Le Canard Libéré» vendredi 20 novembre 2009

U

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«Le Canard Libéré» vendredi 20 novembre 2009 - 15

Horizontalement 1- Sont tout juste bons à réchauffer. 2- Elle doit avoirdes troubles de vision. 3- Maisons de productions.4- Inspira de belles fleurs à Baudelaire. 5- Trouveraune sortie - Hameau aux Antilles. 6- Un peu d’eau -Chute d’un organe. 7- Qui contient du salpêtre.8- Evaluées avec soin.

Verticalement1- S’approprient les écrits des autres. 2- Temps degrandes chaleurs - Jour qui passe. 3- Poire noncomestible - Se font au labo. 4- Passa sous silence -Carré de verdure. 5- Avantages. 6- Fin de messe -Vante les mérites. 7- Grosse truffe. 8- Devant ce quilui appartient - Ont l’habitude des clubs.

Mots croisés

KAKURO

Solution des jeux dans le prochain numéro

Mots fléchés

A méditer

Se venger, c'est se mettre

au niveau de l'ennemi; pardonner,

c'est le dépasser.

Francis Bacon

Su-Do-Ku

Complétez cette grille de manière à ce quechaque ligne, chaque colonne et chaque carré

contienne une fois et une seule foistous les chiffres de 1 à 9

Remplissez les cases blanches avec des chiffres(de 1 à 9) afin que la somme de tous les chiffres d'unemême ligne ou colonne soit égale au nombre inscrit

dans la case noire définissant la ligne ou la colonne etque cette ligne ou colonne ne contienne pas deux fois

le même chiffre.

175

14

96

37

29

32

51 2

48 9

Solution des jeux du numéro précédent

Horizontalement : 1- Palabres. 2- Elitaire. 3- Rimer - Il.4- Italiens. 5- Bé - Elle. 6- Ose - Li. 7- Poètes. 8- Existent.Verticalement : 1- Peribole. 2- Alités. 3- Lima - Epi. 4- Atèle -Os. 5- Barillet. 6- Ri - Elite. 7- Erine - En. 8- Sels - Pst.

Mots fléchés

Mots croisés

KAKURO

Su-Do-Ku

4 3 2 5 1 4 12 6 1 3 4 7 8 51 2 3 2 15 1 1 2 43 4 1 7 5

8 2 1 6 31 7 3 4 6 8 5 22 5 5 2 4 3 1

11 22 33 44 55 66 77 881122334455667788

697 85

5 3 233

15

21

6

10 1110

21

12 422

12

21

22

103

23

2110

5

3

7 6 2 1 9 4 5 3 85 1 9 2 3 8 4 7 68 3 4 5 7 6 2 9 11 8 7 4 6 3 9 5 29 2 3 7 5 1 8 6 44 5 6 9 8 2 7 1 33 7 1 8 2 5 6 4 96 9 8 3 4 7 1 2 52 4 5 6 1 9 3 8 7

A G M R L E T AA M E L I O R A T I O N A A R

A V A N T A G E U S E M E N TO B E S E S E R R E M E N T

I N D R E S S E A N I E RE L E G I E S I S O T A P E

I M I T E D O D I E S E LS T E R E C O N T E N U N I

E N A M O R S E T R O U EE S T U A I R E E T E I L E

S M I C A R D A R R E TD E O R A N E P I N E I T

M E N E P R O T E G E E SZ E N L A P A I T M A G M A

U T I L I S E S S E R R E RS T O R E S L I M A N D E I

E N E E B L O U I T N O NO S S B E C A N E S A E R E

Ardentes

Orthogo-nales

Contente

Bois blanc

Affecté

Lombric

Rien

Indiens

Arrêts

Champion

Sécrétionvégétale

Fouillent

Lettregrecque

Camelote

Il a deuxsiècles

Routines

Plantesgrimpantes

Division decouronne

Publication

Purifié

Arrachées

Aigres

Se lance

Argile

Bronze

Verparasite

Emboîtele pas

Divisionde dollar

Premièrepage

Capitaled’Arménie

Appliquésavec

violence

Conduis

Chrome

N’avouepas

Revenurégulier

Drôled’Italienne

Démence

Rotes

Prendpour cible

Subsister

Métaphores

Aura unavenir

Femmesouvent

à la page

Shooter

Située

Plate-forme

Sous lesépaules

Difficile

Venus aumonde

Déchiffré

Menuemonnaie

Dépôt desarmes

Possessif

Prépositionanglaise

Un peud’eau

Embrouillé

Invente

Saisissant

Bièreanglaise

Anomaliesde positiond’organes

Echellede judoka

Attacher

Lisières

Dirigeant

La crème

Entreprise

Par envoyage

Roulers

Petitecrêpe de

riz

Réfléchi

Hybride

Alliagesde fer

Enleva

Bagatelle

Direction

Tête àépaule

Neptunium

Pointsopposés

Fleuved’Italie

Nulle partailleurs

Liaison

Fleuveafricain

Résinefétide

Elargissent

Ellesdoivent

biensoigner

leurs pieds

Grandpoisson

Ecimée

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