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N.° 171 (21e ANNr E ): ii 1 ikolkil tio .DIMANCHE 8 DECEï1MBRE 18330 a ait ZkITT3. DE TOULOUSE ET DE LA HAUTE-GARONNE. L'ÉCLAIRAGE doit commencer le 8 , à o4 h. 58 m. du soir. - Doit finir à o6 'h. 02 m. du matin. - le 9, à o4 h. 58 ut. du soir. - Doit finir à o6 h. oz m. du mafia. Le Journal Politique paraît tous les deux jours. Le prix de l'abonnement est fixé (franc de port) pour la ville à 3o fr. pour un an ; 16 fr. pour six mois ; 8 fr. 5o c. pour trois mois. Au-dehors , 32 fr. ; 17 fr. ; 9 fr. Pour l'étranger, 4o fr. ; 21 fr. ; 11 fr. On s'abonne à Toulouse, chez illartegoute et Comp` , successeurs de Vieusseux, imprimeur-libraire, rue St-Rome , 46 ; et au-dehors, chez tous les Directeurs des postes. On s'abonne aussi chez les Libraires dont les noms suivent : Albi, Papailhau. Agen , Noubel. Auch , Delcros. Bagnères ( Hautes-Pyrénées) , J.-ilI. Dossun. Bayonne , Gosse. Beziers, veuve Bory. Cahors, Richard. Carcassonne, Gadrat. Castres, Charrière, Chaillol frères. Castelnaudary, Labadie. Condom, Dupouy jeune. Foix , Gadrat. darbonne , Caillard. Pau, Tonnet frères. Perpignan, Alzine, Lasserre. Rodez, Carrère. Saint-Gaudens, Abadie. A Paris, chez P. Justin, directeur du bureau d'Annonces et Abonnemens aux journaux des départemens et de l'étranger, rue St-Pierre-Montmartre, 15, et à l'Office-Correspondance de Lepelletier et Comp.° , rue Notre-Dame-des-Victoires, 18, l'on reçoit les Annonces pour le Journal Politique de Toulouse. SOMMAIRE. ETRANGER : Préparatifs maritimes de la Russie ; bruits d'un nouveau ministère ultrà-whig en Angleterre. -PARis : Le châ- teau d'Ecouen rendu aux, orphelines de la Légion-d'Honneur ; anniversaire de la révolution polonaise à Dijon ; opinion de 31. Ganilh sur le salaire ; délibération du conseil de discipline des avocats sur la citation donnée à M' Parquin; ouverture des con- seils-généraux d'agriculture et du commerce. - ToOLOUSE : As- sises de la Haute Garonne ; assises de l'Aveyron : affaire des ré- fugiés Italiens. - Nouvelles d'Espagne : Arrêté du général Cas- tagnon pour régulariser l'état de siège de la Guipuzcoa ; notice sur Zéa. - FEUILLETON : La Chambre ardente , par M.A. Bayard et Mélesvile. PARis , 2 décembre. On lit dans la Gazelle d'.4ugsbourg : On écrit d'Odessa : Il est arrivé ici un officier de l'état major russe avec des or- dres pour l'amirauté , par suite (lesquels plusieurs vaisseaux vont être équipés. Notre gouverneur général est sur le point de faire un voyage d'inspection, et de visiter aussi le port de Sébastepol. On remarque eu gérétal une activité extraordinaire dans les ar- senaux de marine sur la Mer Noire, ce qui n'a jamais lieu sans de graves motifs, attendu que notre gouvernement consulte tou- jours l'intérêt de ses finances que les armemens n'améliorent point. On dit que le général Witt, auparavant gouverneur de Varsovie aura un commandement dans l'armée du midi. - Le tribunal de police correctionnelle a rendu aujourd'hui son jugement dans l'affaire des ouvriers tailleurs. Prignon a été condamné par défaut è cinq ans d'emprisonnement et cinq ans de surveillance , Tronsin et Maurice à trois ans d'einprisonne- rment, Bécard à trois mois, Chiroux à deux mois et Jacquin à six semaines de la même peine. - On lit dans le Journal de Paris Une commission a été formée à l'effet de préparer un projet de loi sur les faillites et banqueroutes. Cette commission , qui s'est réunie plusieurs fois à la chancellerie, sous la présidence de M. le garde-des-sceaux, a déjà résolu plusieurs des questions importantes qui ont été soumises à ses délibérations. Elle se compose de MM. Aubé, ancien président du tribu- nal de commerce de la Seine; Bérenger, pair de France-, con- seiller-d'état ; Dubois Daveluy, ancien juge au tribunal de commerce de la Seine; Fréville , pair de France , conseiller- d'état; Ganneron, député, président du tribunal de commerce de la Seine ; Horson , avocat à la cour royale de Paris; Martin , député, avocat-général à la cour de cassation ; Odier, député de la Seine; Quénault, maitre des requêtes, chef de division au ministère de la justice; Renouard, conseiller-d'état, secré- taire général au ministère de la justice; Teste, député; Vincens Emile , maître des requêtes , chef de division au ministère du commerce; Zangiacomi , pair de France, président de cham- bre à la cour de cassation. LA CUAM±.RE ARDENTE, Drame en cinq actes et neuf tableaux, par MàI. Bayard et Mélesville. Aujourd'hui que nos écrivains compulsent l'histoire, fouillent les chroniques, ressuscitent les faits pour les traduire en romans, contes, vaudevilles, drames, on ne doit pas s'étonner qu'à di- verses'reprises la main de nos dramaturges se soit arrêtée sur le feuillet noirci et taché du nom de la marquise de Brinvilliers. A notre avis il serait difficile en torturant les annales de France, au profit du drame, d'en extraire un seul fait qui pût rivaliser avec la vie de la célèbre empoisonneuse. Pourtant , jusqu'ici , aucun drame riche en beautés et d'une importance remarquable n'a été bâti sur ce thême. A qui la faute? Certainement aux auteurs qui ont abordé le sujet sans consulter leurs forces. Nous ne craignons pas de trop aventurer, en prétendant que si pareil sujet eût été mûri dans une tête à la Dumas ou à la Victor Hugo , nul doute que la Tour de Nesle et Lucrèce Borgia auraient pâli devant la nouvelle conception. Oui, si M. Hugo, dans son jardin de poésie, comme il le dit, eût daigné ramasser cette fleur, nous sommes convaincus que ce diamant conquis par le poète et épuré au creuset de son génie, n'eût pas été le plus terne de sa couronne dramatique. Il nous sera aisé de prouver combien la vie de la marquise de Brinvilliers offrait de ressources à quiconque voulait l'ex- ploiter au profit (le la scène et la transporter au théâtre. 3Im0 de Brinvilliers était une de ces femmes aux passions vives et irrésistibles , ou plutôt elle n'en avait qui une , mais qui seule était plus forte que toutes les autres, l'amour. Cette passion l'a- veuglait, la dominait comme un mauvais génie ; devant l'unique but qu'elle brûlait d'atteindre, que lui importaient les moyens ? S'il est besoin , pour arriver à celui qu'elle aime, de se faire un marche-pied des cadavres de son père et de son frère, elle n'hésitera pas. L'ombre de son amant se projette sur toutes ses horreurs et semble les absoudre; cette ombre efface pour elle la ligne qui sépare le bien du mal, la verte du vice. L'amour, voilà - On lit dans le Temps : Le château d'Ecouen , qui , par son architecture , est un des beaux monumens de la France, va recevoir la même destination qu'il avait avant la restauration. Le château , ainsi que les bois qui l'entourent , ont été achetés pour y placer une des succur- sales de la Légion-d'Honneur ( celle de la Rue-Barbette ). Per- sonne n'ignore que, lors de la rentrée des Bourbons en France , Ecouen , qui était occupé par les orphelines de la Légion-d'Hon- neur, , fut donné à la famille des Condé; depuis cette époque , le château n'a point été habité, et aurait fini par tomber en ruine, si heureusement S. M. Louis-Philippe n'avait eu la sagesse de le rendre à sa patriotique destination. Combien les habitans ne seront-ils pas reconnaissans de la vie que cela rendra à leur commune, une des plus agréables et des plus saines des en%irons de Paris; ce qui le prouve, c'est que pendant sept ans et demi que le château a été occupé par 35o demoiselles, sous la direction de alme Campan , il n'y en a que deux dont on ait eu à déplorer la perte. - On lit dans le Journal de Paris : On nous écrit de Dijon, ce qui suit, sous la date du 3o novembre : a Hier soir les Polonais en dépôt dans cette ville ) ont voulu fêter l'anniversaire de leur révolution. Ils en avaient précédem- ment demandé la permission à l'autorité , qui y avait consenti à condition que ce serait une fête toute polonaise , qu'ils n'y mêleraient absolument rien qui eût rapport avec la politique, et qu'ils respecteraient l'hospitalité qui leur est accordée par la France. » Malheureusement, cette promesse n'a pas été tenue. La réunion a eu lieu dans le local appelé Tivoli. La salle était or- née de transparens , on y lisait les noms de plusieurs généraux polonais, de Washington et de Fraucklin , auprès desquels figuraient les noms de Garnier-Pagès et Cabet. Les polonais avaient invité leurs amis , et l'assemblée s'est trouvée com- posée de quatre à cinq cents personnes. Un premier orateur est monté à la tribune , et a prononcé un discours qui a paru pâle. » Il n'était en effet qu'hostile sans provocation immédiate à la révolte. Les orateurs qui lui ont succédé ont bientôt franchi cette limite. L'un d'eux a fait l'éloge de Robespierre, de Saint- Just et de Couthon , et les a offerts en modèle à ses auditeurs. Un autre a accusé le gouvernement de lâcheté, et a dit que bientôt le peuple y verrait clair et proclamerait la république. » Un quatrième après des outrages contre le roi, a dit que la Pologne sera rétablie par la république française, et que ce moment approche. L'autorité judiciaire instruit sur ce qui s'est passé dans cette assemblée. » Nota. - Nous apprenons à l'instant que M. le ministre de l'intérieur vient de décider que les Polonais qui ne se sont pas retirés de cette assemblée au moment ont été prononcés ces discours factieux, seraient immédiatement éloignés du dépôt de Dijon , et que les meneurs seraient expulsés de France. - On lit dans le Journal des Débats un article sur le salaire de M. Ganilh , ancien député, dans lequel nous avons remarqué les passages suivans : a Des feuilles périodiques considèrent les perturbations des ouvriers comme un symptôme du malaise de la population la- borieuse. C'est une erreur, ce n'est pas de la détresse que se plaignent les ouvriers perturbateurs. C'est le bien-être, l'aisance l'idéal qu'elle rêve, le ciel où elle va secouer la souillure de ses crimes. Voyez-la , cette femme, assise au chevet de son père , suivant d'un mil qui déguise avec peine une secrète impatience, les progrès rapides du mal qu'elle vient d'inoculer au moribond. Cette bouche qui naguère a soufflé le venin , laisse tomber des paroles de consolation qu'on dirait inspirées par la piété filiale. Représentez-vous ce monstre, sous un enveloppe d'ange, cal- culant de sang froid la distance qui la sépare de son amant et qu'elle voit s'évanouir avec les battemens des artères de sa vic- time. Elle laisse poindre un sourire de joie , car elle a compté dans son ame combien les râles du mourant lui valaient de sou- pirs d'amour, quelle somme de plaisir elle achetait au prix des tourmens de son père. Sainte-Croix mérite bien aussi sa part dans le tableau. Hom- me du monde, cachant lame la plus vile sous les dehors les plus séduisans , n'estimant l'amour de la marquise qu'à l'égard de l'intérêt qu'il pouvait en recueillir, il eût rougi de donner à cette femme un autre nom que celui de sa maitresse. Aussi le marquis (le Brinvilliers, qui s'interpose entre les deux amans comme un obstacle que l'un veut franchir et l'autre conserver, flotte longtemps entre la vie et la mort , le matin empoisonné, le soir sauvé par nu antidote. - La Chaussée, valet de Sainte- Croix , digne en tout de son titre , homme criminel à froid , empoisonneur par instinct , eut produit quelque effet scénique , en dessinant en relief sa figure noire et impassible sur le tableau animé des crimes auxquels il s'associe. La Voisin , célèbre sor- cière , devait être aussi d'une grande utilité aux dramaturges , et donner à leur oeuvre une couleur tranchée des moeurs du siè- cle qu'ils ressuscitaient pour la scène. Quel parti MM. Bayard et Mélesville, auteurs du drame que nous devons examiner, ont-ils tiré de cette mine abondante? l'ont-ils exploitée au plus grand avantage de l'art , ou n'ont-ils fait que l'éventer , lui ravir sa fraîcheur sans trop de profit pour la littérature ? Telle est la question qui va nous occuper. Nous ne croyons pas nécessaire d'entrer dans l'analyse de la pièce : qu'il nous suffise de dire que tous les personnages histo- et les commodités de la vie qu'ils ambitionnent et veulent con- quérir autrement que par le travail et l'économie. Comment donc ces feuilles périodiques peuvent-elles sérieusement propo- ser au gouvernement de prendre des mesures promptes et effi- caces pour améliorer la condition de l'ouvrier par l'augmnenta- tion du salaire. Est-ce que le gouvernement a quelque autorité, quelque influence sur l'abondance de l'ouvrage? Est-ce qu'il peut la produire quand elle n'existe pas, ou faire comme si elle existait? Veut-on qu'il demande à l'impôt les moyens d'augmen. ter le travail? Mais l'impôt qui les lui donnerait les ôterait au contribuable; il y aurait déplacement et non accroissement de travail, et il est douteux que le déplacement fût favorable à l'ouvrier. » D'autres feuilles périodiques insinuent aux maitres qu'il est de leur intérêt de donner à l'ouvrier une part dans les profits du capital ; nais c'est de l'utopie , et rien de plus. Les profits du capital consistent dans la partie des produits annuels qui reste libre et disponible après le prélèvement des avances faites à la production, avances connues sous le nom de capital. Le surplus des avances ou capital forme le revenu du capitaliste ou maltée qui dirige l'emploi du capital. Donner à l'ouvrier une part dans le revenu du capitaliste, ce serait ôter à celui-ci les moyens et l'envie de continuer ses économies pour conserver et accroître son capital, accroissement qui , dans notre moderne système social, est le mobile et le levier de la prospérité, de la richesse et de la puissance des peuples. Les meilleures inten- tions ne suffisent pas pour faire le bien ; il y faut plus de façon que de prendre à l'un pour donner à l'autre. L'Angleterre en offre un exemple mémorable dans sa loi des pauvres. Les 200 millions dont la richesse et l'aisance se sont privées pour le bien- être de la population laborieuse, n'ont été qu'une prime donnée au paupérisme; elle a appauvri, dégradé et découragé les clas ses laborieuses. Le mal a fait de si grands ravages qu'on ne sait il s'arrêtera ni comment l'arrêter. Le nivellement de la ri- chesse sociale est le rêve de l'ignorance et du crime. Assurer à la classe laborieuse le légitime usage de ses facultés et de ses li- bertés, lui rendre l'instruction facile , et la préserver des impôts qui épuisent ses ressources quand ils pèsent légèrement sur la richesse, c'est tout ce qu'on peut attendre d'un gouvernement éclairé et bienveillant. » Tels sont les principes qu'enseigne l'économie politique. J'ai cru de mon devoir de les rappeler dans un moment où leur oubli peut temporairement être si funeste à l'ordre public, por- ter atteinte au capital, énerver le travail, et compromettre la prospérité du pays. » -- On lit dans la Gazette de France : Malgré les dénégations des journaux whigs, le Staizdart asure que lord Grey est sur le point de se retirer des affaires, et qu'a- vant la réunion du parlement , qui est, dit-on , fixée à la pre- mière semaine de février , le cabinet sera entièrement renouve- lé. On parle de M. Stanley pour premier ministre, et ses collè- gues seront choisis parmi les ultrà-whigs. Du reste, il est sou- venu que lord Grey et ses amis personnels prêteront leur se- cours parlementaire pour soutenir le nouveau ministère. D'un autre côté , on pense que le ministère attendra la pré- sence élu parlement avant de composer une administration dont les élémens pourraient n'être pas en harmonie avec la majorité. Les assemblées continuent pour demander le retrait des lois sur les céréales. L'une d'elles , qui a été tenue au café de l'Amé- riques ont été conservés par les auteurs, mais faussés pour 'a plupart ; la marquise , Sainte-Croix , lia Voisin, le fameux exempt Desgrais, tout y est. Seulement , ils ont transporté l'époque commence l'action, quelques années après la mort du père et du mari de la marquise, et pour tout le reste , sauf l'adjonction d'un personnage et la fable de l'empoisonnement de Madame par la Brinvilliers, ils ont suivi l'histoire pas à pas. L'art n'a donc rien de commun avec ce drame, dont la marche et les incidens étaient donnés d'avance par le recueil des causes célèbres et les fameuses lettres de Mme de Sévigné. A notre avis il n'est qu'un personnage dont le caractère ne soit presque jamais démenti dans l'ouvrage, c'est celui de Marie création des auteurs , Marie dont ils ont fait la fille de la Brin- villiers. A ce propos nous ne passerons pas sous silence un rap- port qui nous a frappé. II nous a semblé que le caractère de Marie était entièrement calqué sur celui de Genizaro dans Lu- crèce Borgia , et partant que les auteurs avaient établi des res- semblances entre La Brinvilliers et Lucrèce. En effet , la fille d'Alexandre VI, cette femme noire de forfaits , cette honte de la famille de Borgia , qui parait comme une teinte sombre et rem- brunie sur la surface brillante du i6' siècle, Lucrèce aime Gen- naro , son amour est pur, chaste , vrai ; c'est le foyer où elle voudrait épurer tous les crimes qui la souillent pour n'avoir pas à rougir devant lui. Ainsi de la marquise de Brinvilliers : sa fille remplit seule toute son anie, elle y règne en maitresse, au détriment même de Sainte-Croix. L'empoisonneuse adore Marie et rien ne lui parait plus digne d'envie que l'estime de sa fille. Marie et Gennaro sont tous les deux empoisonnés par leur mère ; leur mort commune est due à une méprise. Nous ne tirerons aucune conséquence de ce rapprochement qui nous a paru bien sensible. Ce soin , nous l'abandonnons à nos lecteurs. La caractère de Sainte-Croix manque de vérité damas plusieurs situations. Son amour pour Marie n'est pas dans la nature: on ne pourrait l'excuser qu'autant qu'il donnerait naissance à de bril- lans effets dramatiques. il n'en est rien. Sa position n'excuse pas ses railleries à l'égard de La Voisin quand celle-ci a été sur Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés

N.° (21e ANNr E .DIMANCHE 1 ikolkil tio a ait ZkITT3.images.jdt.bibliotheque.toulouse.fr/1833/B315556101_JOUTOU_1833_12_08.pdf · A Paris, chez P. Justin, directeur du bureau d'Annonces

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Page 1: N.° (21e ANNr E .DIMANCHE 1 ikolkil tio a ait ZkITT3.images.jdt.bibliotheque.toulouse.fr/1833/B315556101_JOUTOU_1833_12_08.pdf · A Paris, chez P. Justin, directeur du bureau d'Annonces

N.° 171 (21e ANNr E ):

ii 1 ikolkil tio .DIMANCHE 8 DECEï1MBRE 18330

a ait ZkITT3. DE TOULOUSE ET DE LA HAUTE-GARONNE.

L'ÉCLAIRAGE doit commencer le 8 , à o4 h. 58 m. du soir. - Doit finir à o6 'h. 02 m. du matin. - le 9, à o4 h. 58 ut. du soir. - Doit finir à o6 h. oz m. du mafia.

Le Journal Politique paraît tous les deux jours. Le prix de l'abonnement est fixé (franc de port) pour la ville à 3o fr. pour un an ; 16 fr. pour six mois ; 8 fr. 5o c. pour trois mois. Au-dehors , 32 fr. ; 17 fr. ; 9 fr. Pour l'étranger, 4o fr. ; 21 fr. ; 11 fr. On s'abonne à Toulouse, chez illartegoute et Comp` , successeurs de Vieusseux, imprimeur-libraire, rue St-Rome , n° 46 ; et au-dehors, chez tous les Directeurs des postes. On s'abonne aussi chez les Libraires dont les noms suivent : Albi, Papailhau. Agen , Noubel. Auch , Delcros. Bagnères ( Hautes-Pyrénées) , J.-ilI. Dossun. Bayonne , Gosse. Beziers, veuve Bory. Cahors, Richard. Carcassonne, Gadrat. Castres, Charrière, Chaillol frères. Castelnaudary, Labadie. Condom, Dupouy jeune. Foix , Gadrat. darbonne , Caillard. Pau, Tonnet frères. Perpignan, Alzine, Lasserre. Rodez, Carrère. Saint-Gaudens, Abadie. A Paris, chez P. Justin, directeur du bureau d'Annonces et Abonnemens aux journaux des départemens et de l'étranger, rue St-Pierre-Montmartre, n° 15, et à l'Office-Correspondance de Lepelletier et Comp.° , rue Notre-Dame-des-Victoires, n° 18, où l'on reçoit les Annonces pour le Journal Politique de Toulouse.

SOMMAIRE.

ETRANGER : Préparatifs maritimes de la Russie ; bruits d'un nouveau ministère ultrà-whig en Angleterre. -PARis : Le châ- teau d'Ecouen rendu aux, orphelines de la Légion-d'Honneur ;

anniversaire de la révolution polonaise à Dijon ; opinion de 31. Ganilh sur le salaire ; délibération du conseil de discipline des avocats sur la citation donnée à M' Parquin; ouverture des con- seils-généraux d'agriculture et du commerce. - ToOLOUSE : As- sises de la Haute Garonne ; assises de l'Aveyron : affaire des ré- fugiés Italiens. - Nouvelles d'Espagne : Arrêté du général Cas- tagnon pour régulariser l'état de siège de la Guipuzcoa ; notice sur Zéa. - FEUILLETON : La Chambre ardente , par M.A. Bayard et Mélesvile.

PARis , 2 décembre.

On lit dans la Gazelle d'.4ugsbourg :

On écrit d'Odessa :

Il est arrivé ici un officier de l'état major russe avec des or- dres pour l'amirauté , par suite (lesquels plusieurs vaisseaux vont être équipés. Notre gouverneur général est sur le point de faire un voyage d'inspection, et de visiter aussi le port de Sébastepol. On remarque eu gérétal une activité extraordinaire dans les ar- senaux de marine sur la Mer Noire, ce qui n'a jamais lieu sans de graves motifs, attendu que notre gouvernement consulte tou- jours l'intérêt de ses finances que les armemens n'améliorent point. On dit que le général Witt, auparavant gouverneur de Varsovie aura un commandement dans l'armée du midi. - Le tribunal de police correctionnelle a rendu aujourd'hui son jugement dans l'affaire des ouvriers tailleurs. Prignon a été condamné par défaut è cinq ans d'emprisonnement et cinq ans de surveillance , Tronsin et Maurice à trois ans d'einprisonne- rment, Bécard à trois mois, Chiroux à deux mois et Jacquin à six semaines de la même peine.

- On lit dans le Journal de Paris Une commission a été formée à l'effet de préparer un projet

de loi sur les faillites et banqueroutes. Cette commission , qui s'est réunie plusieurs fois à la chancellerie, sous la présidence de M. le garde-des-sceaux, a déjà résolu plusieurs des questions importantes qui ont été soumises à ses délibérations.

Elle se compose de MM. Aubé, ancien président du tribu- nal de commerce de la Seine; Bérenger, pair de France-, con- seiller-d'état ; Dubois Daveluy, ancien juge au tribunal de commerce de la Seine; Fréville , pair de France , conseiller- d'état; Ganneron, député, président du tribunal de commerce de la Seine ; Horson , avocat à la cour royale de Paris; Martin ,

député, avocat-général à la cour de cassation ; Odier, député de la Seine; Quénault, maitre des requêtes, chef de division au ministère de la justice; Renouard, conseiller-d'état, secré- taire général au ministère de la justice; Teste, député; Vincens Emile , maître des requêtes , chef de division au ministère du commerce; Zangiacomi , pair de France, président de cham- bre à la cour de cassation.

LA CUAM±.RE ARDENTE,

Drame en cinq actes et neuf tableaux, par MàI. Bayard et Mélesville.

Aujourd'hui que nos écrivains compulsent l'histoire, fouillent les chroniques, ressuscitent les faits pour les traduire en romans, contes, vaudevilles, drames, on ne doit pas s'étonner qu'à di- verses'reprises la main de nos dramaturges se soit arrêtée sur le feuillet noirci et taché du nom de la marquise de Brinvilliers. A

notre avis il serait difficile en torturant les annales de France, au profit du drame, d'en extraire un seul fait qui pût rivaliser avec la vie de la célèbre empoisonneuse. Pourtant , jusqu'ici , aucun drame riche en beautés et d'une importance remarquable n'a été bâti sur ce thême. A qui la faute? Certainement aux auteurs qui ont abordé le sujet sans consulter leurs forces. Nous ne craignons pas de trop aventurer, en prétendant que si pareil sujet eût été mûri dans une tête à la Dumas ou à la Victor Hugo , nul doute que la Tour de Nesle et Lucrèce Borgia auraient pâli devant la nouvelle conception. Oui, si M. Hugo, dans son jardin de poésie, comme il le dit, eût daigné ramasser cette fleur, nous

sommes convaincus que ce diamant conquis par le poète et

épuré au creuset de son génie, n'eût pas été le plus terne de sa

couronne dramatique. Il nous sera aisé de prouver combien la vie de la marquise de

Brinvilliers offrait de ressources à quiconque voulait l'ex-

ploiter au profit (le la scène et la transporter au théâtre. 3Im0

de Brinvilliers était une de ces femmes aux passions vives et

irrésistibles , ou plutôt elle n'en avait qui une , mais qui seule était plus forte que toutes les autres, l'amour. Cette passion l'a- veuglait, la dominait comme un mauvais génie ; devant l'unique but qu'elle brûlait d'atteindre, que lui importaient les moyens ?

S'il est besoin , pour arriver à celui qu'elle aime, de se faire un

marche-pied des cadavres de son père et de son frère, elle

n'hésitera pas. L'ombre de son amant se projette sur toutes ses

horreurs et semble les absoudre; cette ombre efface pour elle la

ligne qui sépare le bien du mal, la verte du vice. L'amour, voilà

- On lit dans le Temps :

Le château d'Ecouen , qui , par son architecture , est un des beaux monumens de la France, va recevoir la même destination qu'il avait avant la restauration. Le château , ainsi que les bois qui l'entourent , ont été achetés pour y placer une des succur- sales de la Légion-d'Honneur ( celle de la Rue-Barbette ). Per- sonne n'ignore que, lors de la rentrée des Bourbons en France ,

Ecouen , qui était occupé par les orphelines de la Légion-d'Hon- neur, , fut donné à la famille des Condé; depuis cette époque , le château n'a point été habité, et aurait fini par tomber en ruine, si heureusement S. M. Louis-Philippe n'avait eu la sagesse de le rendre à sa patriotique destination.

Combien les habitans ne seront-ils pas reconnaissans de la vie que cela rendra à leur commune, une des plus agréables et des plus saines des en%irons de Paris; ce qui le prouve, c'est que pendant sept ans et demi que le château a été occupé par 35o demoiselles, sous la direction de alme Campan , il n'y en a que deux dont on ait eu à déplorer la perte. - On lit dans le Journal de Paris :

On nous écrit de Dijon, ce qui suit, sous la date du 3o novembre :

a Hier soir les Polonais en dépôt dans cette ville ) ont voulu fêter l'anniversaire de leur révolution. Ils en avaient précédem- ment demandé la permission à l'autorité , qui y avait consenti à condition que ce serait une fête toute polonaise , qu'ils n'y mêleraient absolument rien qui eût rapport avec la politique, et qu'ils respecteraient l'hospitalité qui leur est accordée par la France.

» Malheureusement, cette promesse n'a pas été tenue. La réunion a eu lieu dans le local appelé Tivoli. La salle était or- née de transparens , on y lisait les noms de plusieurs généraux polonais, de Washington et de Fraucklin , auprès desquels figuraient les noms de Garnier-Pagès et Cabet. Les polonais avaient invité leurs amis , et l'assemblée s'est trouvée com- posée de quatre à cinq cents personnes. Un premier orateur est monté à la tribune , et a prononcé un discours qui a paru pâle.

» Il n'était en effet qu'hostile sans provocation immédiate à

la révolte. Les orateurs qui lui ont succédé ont bientôt franchi cette limite. L'un d'eux a fait l'éloge de Robespierre, de Saint- Just et de Couthon , et les a offerts en modèle à ses auditeurs. Un autre a accusé le gouvernement de lâcheté, et a dit que bientôt le peuple y verrait clair et proclamerait la république.

» Un quatrième après des outrages contre le roi, a dit que la Pologne sera rétablie par la république française, et que ce moment approche. L'autorité judiciaire instruit sur ce qui s'est passé dans cette assemblée. »

Nota. - Nous apprenons à l'instant que M. le ministre de l'intérieur vient de décider que les Polonais qui ne se sont pas retirés de cette assemblée au moment où ont été prononcés ces discours factieux, seraient immédiatement éloignés du dépôt de Dijon , et que les meneurs seraient expulsés de France.

- On lit dans le Journal des Débats un article sur le salaire de M. Ganilh , ancien député, dans lequel nous avons remarqué les passages suivans :

a Des feuilles périodiques considèrent les perturbations des ouvriers comme un symptôme du malaise de la population la- borieuse. C'est une erreur, ce n'est pas de la détresse que se plaignent les ouvriers perturbateurs. C'est le bien-être, l'aisance

l'idéal qu'elle rêve, le ciel où elle va secouer la souillure de ses crimes. Voyez-la , cette femme, assise au chevet de son père , suivant d'un mil qui déguise avec peine une secrète impatience, les progrès rapides du mal qu'elle vient d'inoculer au moribond. Cette bouche qui naguère a soufflé le venin , laisse tomber des paroles de consolation qu'on dirait inspirées par la piété filiale. Représentez-vous ce monstre, sous un enveloppe d'ange, cal- culant de sang froid la distance qui la sépare de son amant et qu'elle voit s'évanouir avec les battemens des artères de sa vic- time. Elle laisse poindre un sourire de joie , car elle a compté dans son ame combien les râles du mourant lui valaient de sou- pirs d'amour, quelle somme de plaisir elle achetait au prix des tourmens de son père.

Sainte-Croix mérite bien aussi sa part dans le tableau. Hom- me du monde, cachant lame la plus vile sous les dehors les plus séduisans , n'estimant l'amour de la marquise qu'à l'égard de l'intérêt qu'il pouvait en recueillir, il eût rougi de donner à cette femme un autre nom que celui de sa maitresse. Aussi le marquis (le Brinvilliers, qui s'interpose entre les deux amans comme un obstacle que l'un veut franchir et l'autre conserver, flotte longtemps entre la vie et la mort , le matin empoisonné, le soir sauvé par nu antidote. - La Chaussée, valet de Sainte- Croix , digne en tout de son titre , homme criminel à froid , empoisonneur par instinct , eut produit quelque effet scénique , en dessinant en relief sa figure noire et impassible sur le tableau animé des crimes auxquels il s'associe. La Voisin , célèbre sor- cière , devait être aussi d'une grande utilité aux dramaturges ,

et donner à leur oeuvre une couleur tranchée des moeurs du siè- cle qu'ils ressuscitaient pour la scène.

Quel parti MM. Bayard et Mélesville, auteurs du drame que nous devons examiner, ont-ils tiré de cette mine abondante? l'ont-ils exploitée au plus grand avantage de l'art , ou n'ont-ils fait que l'éventer , lui ravir sa fraîcheur sans trop de profit pour la littérature ? Telle est la question qui va nous occuper.

Nous ne croyons pas nécessaire d'entrer dans l'analyse de la pièce : qu'il nous suffise de dire que tous les personnages histo-

et les commodités de la vie qu'ils ambitionnent et veulent con- quérir autrement que par le travail et l'économie. Comment donc ces feuilles périodiques peuvent-elles sérieusement propo- ser au gouvernement de prendre des mesures promptes et effi- caces pour améliorer la condition de l'ouvrier par l'augmnenta- tion du salaire. Est-ce que le gouvernement a quelque autorité, quelque influence sur l'abondance de l'ouvrage? Est-ce qu'il peut la produire quand elle n'existe pas, ou faire comme si elle existait? Veut-on qu'il demande à l'impôt les moyens d'augmen. ter le travail? Mais l'impôt qui les lui donnerait les ôterait au contribuable; il y aurait déplacement et non accroissement de travail, et il est douteux que le déplacement fût favorable à l'ouvrier.

» D'autres feuilles périodiques insinuent aux maitres qu'il est de leur intérêt de donner à l'ouvrier une part dans les profits du capital ; nais c'est là de l'utopie , et rien de plus. Les profits du capital consistent dans la partie des produits annuels qui reste libre et disponible après le prélèvement des avances faites à la production, avances connues sous le nom de capital. Le surplus des avances ou capital forme le revenu du capitaliste ou maltée qui dirige l'emploi du capital. Donner à l'ouvrier une part dans le revenu du capitaliste, ce serait ôter à celui-ci les moyens et l'envie de continuer ses économies pour conserver et accroître son capital, accroissement qui , dans notre moderne système social, est le mobile et le levier de la prospérité, de la richesse et de la puissance des peuples. Les meilleures inten- tions ne suffisent pas pour faire le bien ; il y faut plus de façon que de prendre à l'un pour donner à l'autre. L'Angleterre en offre un exemple mémorable dans sa loi des pauvres. Les 200 millions dont la richesse et l'aisance se sont privées pour le bien- être de la population laborieuse, n'ont été qu'une prime donnée au paupérisme; elle a appauvri, dégradé et découragé les clas ses laborieuses. Le mal a fait de si grands ravages qu'on ne sait où il s'arrêtera ni comment l'arrêter. Le nivellement de la ri- chesse sociale est le rêve de l'ignorance et du crime. Assurer à la classe laborieuse le légitime usage de ses facultés et de ses li- bertés, lui rendre l'instruction facile , et la préserver des impôts qui épuisent ses ressources quand ils pèsent légèrement sur la richesse, c'est tout ce qu'on peut attendre d'un gouvernement éclairé et bienveillant.

» Tels sont les principes qu'enseigne l'économie politique. J'ai cru de mon devoir de les rappeler dans un moment où leur oubli peut temporairement être si funeste à l'ordre public, por- ter atteinte au capital, énerver le travail, et compromettre la prospérité du pays. »

-- On lit dans la Gazette de France :

Malgré les dénégations des journaux whigs, le Staizdart asure que lord Grey est sur le point de se retirer des affaires, et qu'a- vant la réunion du parlement , qui est, dit-on , fixée à la pre- mière semaine de février , le cabinet sera entièrement renouve- lé. On parle de M. Stanley pour premier ministre, et ses collè- gues seront choisis parmi les ultrà-whigs. Du reste, il est sou- venu que lord Grey et ses amis personnels prêteront leur se- cours parlementaire pour soutenir le nouveau ministère.

D'un autre côté , on pense que le ministère attendra la pré- sence élu parlement avant de composer une administration dont les élémens pourraient n'être pas en harmonie avec la majorité.

Les assemblées continuent pour demander le retrait des lois sur les céréales. L'une d'elles , qui a été tenue au café de l'Amé-

riques ont été conservés par les auteurs, mais faussés pour 'a plupart ; la marquise , Sainte-Croix , lia Voisin, le fameux exempt Desgrais, tout y est. Seulement , ils ont transporté l'époque où commence l'action, quelques années après la mort du père et du mari de la marquise, et pour tout le reste , sauf l'adjonction d'un personnage et la fable de l'empoisonnement de Madame par la Brinvilliers, ils ont suivi l'histoire pas à pas. L'art n'a donc rien de commun avec ce drame, dont la marche et les incidens étaient donnés d'avance par le recueil des causes célèbres et les fameuses lettres de Mme de Sévigné.

A notre avis il n'est qu'un personnage dont le caractère ne soit presque jamais démenti dans l'ouvrage, c'est celui de Marie création des auteurs , Marie dont ils ont fait la fille de la Brin- villiers. A ce propos nous ne passerons pas sous silence un rap- port qui nous a frappé. II nous a semblé que le caractère de Marie était entièrement calqué sur celui de Genizaro dans Lu- crèce Borgia , et partant que les auteurs avaient établi des res- semblances entre La Brinvilliers et Lucrèce. En effet , la fille d'Alexandre VI, cette femme noire de forfaits , cette honte de la famille de Borgia , qui parait comme une teinte sombre et rem- brunie sur la surface brillante du i6' siècle, Lucrèce aime Gen- naro , son amour est pur, chaste , vrai ; c'est le foyer où elle voudrait épurer tous les crimes qui la souillent pour n'avoir pas à rougir devant lui. Ainsi de la marquise de Brinvilliers : sa fille remplit seule toute son anie, elle y règne en maitresse, au détriment même de Sainte-Croix. L'empoisonneuse adore Marie et rien ne lui parait plus digne d'envie que l'estime de sa fille. Marie et Gennaro sont tous les deux empoisonnés par leur mère ; leur mort commune est due à une méprise. Nous ne tirerons aucune conséquence de ce rapprochement qui nous a paru bien sensible. Ce soin , nous l'abandonnons à nos lecteurs.

La caractère de Sainte-Croix manque de vérité damas plusieurs situations. Son amour pour Marie n'est pas dans la nature: on ne pourrait l'excuser qu'autant qu'il donnerait naissance à de bril- lans effets dramatiques. il n'en est rien. Sa position n'excuse pas ses railleries à l'égard de La Voisin quand celle-ci a été sur

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rique-du bud , presutee par ,i. Gaves , membre du parlement , s'est occupée de l'établissement dans tout le royaume des socié- tés auti cér éalistes (opposées aux lois sur les céréales).

M. Dedel n'est pas parti de La Haye. Ou ignore ce qui l'a retenu.

Le Jlrrniiig Post annonce comme positive la détermination de lord Palrerstou de proposer à la prochaine réuuion de la confédération (lue la Belgique soit afftauchie de la charge du paiement de tous arrérages pour compte de la dette des deux pays et qne les paienieus annuels stipulés soient imputés seule- ment à partir de l'époque (le la signature d'un traité définitif de séparation. C'est introduite dans une discussion déjà passable- ment épineuse de nouvelles difficultés. La proposition de lord Palmerston tend simplement à établir qu'une pénalité sera im- posée à une des parties et un avantage accordé à l'autre , et que ces deux conditions si différentes iront toujours croissant jus- qu'à l'arrangement défiait;f.

M. de Palmerston se fait de la question belge une affaire en quelque sorte personnelle. Les attaques dont il a été l'objet sur ce point l'ont si vivement irrité contre le roi Guillaume qu'il n'est sorte (le projet qu'il n'invente pour arriver à une solution à laquelle il croit son honneur attaché. - On lit dans le Moniteur égyptien :

M. Butta , consul de France à Larnaca , est mort le 2 t{ août. Cet évéuemeut a causé un deuil général dans l'île de Chypre , et n'a pas été moins vivement senti à Alexandrie ou) M. Bottu avait exercé., pendant plusieursannées , les fonctions de vice- consul et oui il s'était acquis l'estime universelle. Il occupait de- puis deux sus le consulat de Chypre. Au milieu (les désordres qui troublèrent la tranquillité de l'île , son caractère conciliant et la ronsidéi ation dont il jouissait auprès du gouvernement lo- cal, le firent souvent choisir pour intermédiaire entre la popu- lation et les autorités , et dans mainte occasion il réussit par son influence à calmer l'irritation des esprits et à rétablir le bon ordre.

Bien que , selon toute probabilité , M. Botta ait été victime (le l'épidémie qui , cette année , a ravagé l'ile (le Chypre , il s'est pourtant répandu sur les causes de sa mort des bruits tellement sinistres , que rapprochés des événemens dont ce malheureux pays est maintenant le théâtre , ils ont dû engager M. Mimant , consul-général de France eu Egyple , à expédier à Larnara la corvette l'Eglé, pour vérifier l'état des choses , prendre des in- formations exactes sur ce qui s'est passé et mettre à couvert les intérêts français qui auraient pu être compromis parla mort du consul.

L'Eglé est arrivée ici le 25 de ce mois , de retour de Larnaca , ramenant la veuve et la famille de M. Botta.

On lit dans la Gazette de France :

Le désordre que nous avons vu dans la politique est descendu dans la société : et l'en petit (lire que les principes de juillet portent leurs fruits , en dépit du gouvernement qui a prétendu les'empêclret de se développer , et à cause de ce gouvernement qui est la réalisation des principes de juillet.

. Les coalitions d'ouvriers , qui s'étendent partout, ont long- téinps fixé l'attention publique , et maintenant les esprits sont préoccupés d'un procès fait à la Société des Droits de l'Homme , contre laquelle on n'élève aucune accusation que de faire ce qu'ont fait M. Barthe, chef de la magistrature, et M. deSchonen , procureur général de la cour des comptes, qui ont été carbonari.

Voici aujourd'hui l'ordre des avocats qui se trouve en conflit avec le premier président de la cour royale , et les menaces de refus de plaider , c'est à-dire de refus de concours se répètent déjà tout bas , dans le cas oh le ministère voudrait suspendre M. Pargnin par mesure disciplinaire.

. Il est certain qu'en juillet les maîtres ont mis des fusils dans les mains des ouvriers contre le gouvernement, et que ceux-ci sont fondis à se croire des droits à une espèce de partage avec dés maîtres qui lesont fait battre , et ne se sont pas battus , et qui les ont enivrés d'éloges pendant deux ans pour s'être in- surgés.

On lit dans le National: La révolution fiancaise a détruit les corporations au nom de

la liberté, en baisse des maîtrises ; Turgot leur avait porté le p re nier coup par sou célèbre édit de r -76. Les principes les plus avancés de la philosophie du née siècle commençaient alors à en- vahir le domaine de la politique. Un nouveau travail s'opère au- jourd'hui; détruites au nom de la liberté, c'est au nom de la li- berté que les corporations cherchent à se constituer ; sont-ce les mêmes bases , sont-ce les mêmes élémeus, sont-ce les vieux dé- bris du moyen âge que notre génération veut relever et rajuster à sa taille rajeunie? Permis aux hommes superficiels, pour qui les mots sont tout, de le croit e.

le.point de le trouver auprès de son alambic occupé à perfec. tionner ses poisons ou plutôt ce qu'il appelle ses petits talens de société à l'usage de ses amis e t connaissances , ses mille recet- tes édifiantes pour se défaire des gens , toutes choses qu'il doit à l'italien Exili , son compagnon à la Bastille.

Le rôle de la marquieest plus vrai et mieux suivi, bien qu'on ne puisse lui pardonner sa confiance trop aveugle en Desgrais , ainsi que le long dialogue avec sa fille , et les secrets qu'elles échangent sons les yeux des juges de la Chambre Ardente. Les auteurs ont sans façon rompu en visière avec toute vérité histori- que en traçant le portrait de la célèbre La Voisin qu'ils ont méta- morphosée en revendeuse de Paris , dont le peuple se raille, elle qui pourtant faisait trembierles rnanaos par ses prédictions ; elle à qui les duchesses les plus huppées, confiaient leurs petits secrets.

Que dire du rôle de Desgrais qui semble faussé à plaisir ? Rôle qui laisse percer le bout de l'oreille des vaudevillistes. C'est un personnage bouffon, un Vidocq qui plaisante lorsque sa po- sition est des plus alarmantes , et vous jette des calembours, des rébus de si mauvais goût qu'Odry n'oserait en aventurer de semblables. C'est rrn ambitieux ridicule de vaudeville, un sol- liciteur qui prend (le toute main et frappe à toute porte. A ces paroles de Desgrais : Avec de l'adresse et de l'intelligence on vient à bout de tout , substituez audacieux et fluet, ont vient à bout de tout, vous aurez, à peu de différence près , le langage et le caractère de Felix Lespérance de M. Scribe. Ce n'est pas tout: Permis à M)l. Bavard et Niélesville d'imiter NI. Scribe , qui a été souvent leur collaborateur , mais dans ce rôle de Desgrais , ils ont aussi parodié Molière , et Molière dans Tar- tuffe encore ! Sacr;lé»e 1

Nous ne finirions de long-temps s'il nous plaisait de si- gualer une à une les invraisemblances qui fourmillent dans l'oeuvre (le M M. %IeiesviI!e et Bavard. Il faudrait parler de cette fameuse cassette que Desgrais perd par un hasard inconcevable et que M rie retrouve par un hasard 'plus inconcevable encore pour la livrer à la Chambre Ardente. Il faudrait accuser d'une

En déti u;saut les anciennes communautés d'arts et métiers, le - Le 11oniteur publie l'ordonnance suivante, sous la datedtt législateur a euen vue d'affranchir a cette classe d'hommes, qui, 3o novembre » l'ayant de propriété que leur travail et leur industrie, ont Vu l'ordonnance du to décembre 1823, qui institue unecom= » d'autant plus le besoin et le droit d'employer dans toute leur mission spéciale pour l'examen des comptes publiés par nos sus- Il étendue les seules ressources qu'ils aient pont- subsister. » nistres , et celle du 12 novembre t 82;3 , qui charge ladite cors= Turgot , édit tic février n ï ;6 ). Eu abolissant les anciennes cor- mission de vérifier et d'art iter, le 31 décernbre de chaque ati= poralrons , le législateur a eu pour but de détruire a la facilité liée, les livres et registres tenus à la direction de la dette ins_ » qu'elles douuaieut aux membres des communautés de se liguer crite, et servant à établir le montant des recettes et pensions » entre eux , de forcer les membres les plus pauvres à subir la subsistantes:

loi des riches, de devenir un instrument de monopole en fa- Vu notre ordonnance du Sdécembre 183o, portant que cette vorisant des mauoeuvres tient l'effet est de hausser au-dessus commission sera composée de neuf membres choisis par nous » de leur proportion naturelle les denrées les plus nécessaires à chaque année , dans le sein de notre cour des comptes, de notre » la subsistance du peuple. » (Turgot, même édit, signé par conseil d'état et desdeux chambres législatives, Louis XVI ). Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit

'J'el fut le but de cette grande mesure. Il n'y a plus aujour- Art. r, Sont nommés membres de la commission chargée de d'hui ni corporations, ni maîtrises, ni jurandes; niais a cette l'examen des comptes de 1833, » classe d'hommes qui n'a pour propriété que sou travail et sou !1111. le baron de Fréville , conseiller d'état, pair de France, » industrie », est elle suifisammeut protégée? Les privilégiés président; - Beslay père, membre de la chambre des députés; n'ont ils plus a la facilité de se liguer entre eux pour forcer - Gouin , id. ; - Maillard, conseiller d'état ; - Portal fils, » les membres les plus pauvres à subir la loi des riches? » Les maître des requêtes ; - Laplagne, conseiller-maîtreà la courdes a manoeuvres dont l'effet est de hausser au-dessus de leur pro- comptes; - Briatte , conseiller-référendaire de première classe » proportion naturelle les denrées les plus nécessaires à la sub- à la cour des comptes ; - Savin de Surgy, id. ; - Vial, cou. » sistauce du peuple » , n'existent elles pas sous nos yeux ? Les seiller référendaire de deuxième classe à la cour des comptes. colléges électoraux, tels qu'il sont composés , ne sont-ils point -- M. Sartoris , l'un des principaux banquiers de Paris, est de grandes corporations ' , Nos députés ne sont-ils pas les repré- mort hier. M. Sartoris est un des premiers banquiers qui se sentans de ces nouvelles maîtrises? Nos juges , nos procureurs- so;eut occupés des travaux de canalisation. Les canaux de la généraux , 1r'ris sont-ils pas les agelis , les prévôts, les procu- Somme et la canalisation de l'Oise ont été faits par lui. ndics ? reuts-s y

PAiilts , 3 décembre.

- Plus de cent témoins sont entendus dans l'affaire de la conspiration du 28 juillet. Parmi les avocats qui doivent plaider dans cette cause , on cite Mn Joly et Garnier-Pagès , députés , Michel (de Bourges) , Delangle, Moulin, Dupont, Bethniont et Pinart.

On lit dans le Journal des Debats : - On lit dans le Constitutionnel Une des familles (lui ont rendu le plus de servi;ces à la France,

(

La séance d'ouverture des conseils-généraux de l'agriculture, frappée naguère dans la personne de son chef le plus illustre, la du commerce et des manufactures a eu lieu hier. L'année der- fanrille Périer, vient encore de faire une pet te aussi cruelle mère , M. Thîers , présidant cette séance d'ouverture, avait qu'imprévue. M, Augustin Périer a été frappé hier, dans sa terre t fait connaître quelques-unes de ses vues, puis ses paroles avaient de Fréruill tir, d'une attaque d'apoplexie foudrovante à Laquelle ;été livrées à la publicité parla presse ministérielle. Cette année 1i a succombé. LI n'était âgé que de 5q ans.

Doué d'une instruction très-étendue , homme d'expérience et (le coeur, il avait dignement payé sa dette à son pays, cousine membre (le la chambre (les députes. Pair de France , il semblait appelé :r le servir long-temps encore, quand il a été enlevé au mi lieu (le sa carrière et dans [otite la maturité de son talent. - On lit data le Journal de Paris :

M. le comte d'Estourrnel , ministre (lu roi auprès de la répu- blique de la Nouvelle-Grenade, vient d'arriver à Paris. Avant d'aller prendre possession de son poste, il s'était d'abord rendu aux Etats-Unis , et il se trouvait à New-York lorsqu'il apprit les mauvais traitennens exercés à Carthagène sur la personne du consul (le France.

M. d'Estourmel qui , en ce moment même , se disposait à s'embarquer pour cette ville , a pensé avec raison que ce n'était pas dans de pareilles circonstances qu'il (levait se pré- senter à Bogota , et il est revenu en France. Il n'a fait par là que devancer les ordres qu'on s'était empressé de lui donner à cet effet.

En se déterminnant à accréditer un ministre auprès de la république grenadine, le gouvernement du roi avait voulu donner nu gage d'amitié et de confiance; c'est assez dire que jusqu'à ce qu'il ait reçu la réparation qu'il est en droit d'exiger, la réalisation ae ce projet tout bienveillant restera nécessaire- ment suspendue.

Le conseil de discipline des avocats de Paris , s'est réuni hier sous la présidence de M. Archarnbault ( M. Parquin s'abs- tenant ), pour délibérer sur la citation dont nous avons déjà parlé. Le conseil a arrêté, à l'unanimité, qu'aucune disposition législative lie conférant à la cour le droit de statuer en premier et seul degré de juridiction , sur des faits qui se seraient passés hors de son audience , M.e Parquin (levait, dans l'intérêt del'or- dre, décliner la compétence de la cour,

le ministre s'est contenté de déclarer les délibérations ouvertes, et n'a fait connaître ni son opinion ni ses déterminations sut' les travaux des conseils dans leur derniè e session , ni ses vues sur leur session de cette année , ni ses projets pour la session des chambres ; puis cette séance est demeurée couverte du si- lence le plus absolu des journaux du ministère.

Il parait, au reste, que les conseils ne veulent pas se renfer- mer dans les limites qu'avait posées la circulaire du 27 août dernier. Malgré le peu d'importance qu'on parait mettre a leurs avis, nous savons qu'ils se décident à traiter toutes les questions importantes qui se rattachent à la production. Déjà nous pou- vous annoncer que le conseil du commerce, après avoir réélu sou président , M. Rondeau , a résolu de discuter les questions suivantes r houilles , fers, soies , sucres , laines , salpêtre , Co. tons filés ; entrée des cotons par terre , sels , boissons, tabacs , foulards , nankins, etc. Espérons que les deux autres conseils , sortant des voies oui ils se sont traînés l'année dernière , com- prendront que le moment est venu oui le pays attend d'eux de se dégager des préoccupations de quelques intérêts privés mal entendus , pour s'élever à toute la hauteur de leur mission, Leurs délibérations de l'année dernière ne les lient pas , et ils peuvent encore rendre de grands services. Nous engageons sur- tout à bien méditer , sur la route où ils s'engagent , quelgpes- uns des membres de ces conseils qui , hommes politiques , ont exagéré souvent les doctrines de liberté , et qui , conseillers d'a- griculture ou d'industrie, se sont constitués les défenseurs les -plus animés des priviléges et des monopoles. L'établissement de

- juillet , qu'ils y songent bien , est radicalement incompatible avec le système restrictif; s'ils se font les patrons de celui-ci , on ne croira pas long-temps qu'ils soient les sincères partisans d e la Charte de 1830. - On lit dans le Messager:

Une lettre que nous recevons de Rome f -

en date du 20 venir lans la présentation (le ce moyen , le conseil a Pendant que

e -

tout le monde s'occupe l'assister

s nter d Mauguin , lleésent n et Philippe Dupin. e des conférences miras=

sérielles ,des réformes de la confédération allemande et de la A la séance étaient présens MM. Archanrbault , Thévenin , 1

Couture , Mugui , Colmet , Lamy , faubert,, Henrequin , jt créauen d'une confédération italienne an profit de l'Autriche , la C

au lire

, a Duin, et Delan le , Marie ,

Crtx-d'nt e

nouvelle nous parvient que la noblesse napolitaine s'ingénie à ' établir , sous le protectorat du roi des Deux Siciles, une confé- Crousse , Paillet , Duvergier , Leroy et Lavaux. 51e Garai! dération constitutionnelle qui comprendrait tous lesétats d'Italie retenu par une grave indisposition , était seul absent. I } 1 1 6

' - On lit dans la Quotidienne :

M. Parquiu était ipvité à dîner aujourd'hui mardi chez M. le garde-des-sceaux, oit il se serait rencontré avec MM. Seguier

torms e royaume om aruo-venitten. Les nobles italiens sont clans la ferme persuasion que le peu-

ple serait partout pour eux. Ils ne se dissimulent pas toutefois que la réussite est difficile sinon im ossible sans l' i d l , p , appu e a

et Persil. L'honorable Lâtonnier a cru de sa dignité de ne pas j France. lis pensent même que, de toutes les grandes puissances, se rendre à cette invitation. 1 la France est celle dont le protectorat serait le plus facile-

insigne fausseté l'empoisonnement de Marie; il faudrait noter de l'enfer, là les cendres doit naîtra le phénix. comme un personnage Lors de toute vraisemblance ce Flamand

I Sauf quelques mots heureux , qui apparaissent comme de qui sans tro de raison se décide à accorh a ner en l'rance a l i é l d , , p p g

Marie, une jeune fille qu'il ne connaît ni n'a pu connaître. Il serait peut-etre oiseux d'entrer dans tous ces détails.' Que signifie aussi le rôle du lieutenant (le Toulouse, de ce bon Daubray, excellent vieillard qui arrive tout exprès pour se faire empoisonner ?

Puisque nous avons déjà effleuré le chapitre (les ressemblan- ces dramatiques, noirs observerons aux auteurs que la mort du comte de Guiche lorsqu'il ouvre la bouche pour révéler les cri- nies Mm- de Brinvilliers, rappelle trop fidèlement la dernière scène du Fanatisme de Voltaire. Séïde aussi se trouve dans une position semblable à l'égard de Mahomet , il meurt empoisonné corme Guiche; mais nos auteurs (n'ont de commun avec le grand liorrrme que ses défauts, et cette scène qu'on a tant repro- chée à Voltaire est pourtant mieux amenée et plus motivée par le caractère et la situation des personnages qu'il met eu jeu.

Nouspensonsqu'en voilà bienassezpour la critique. Il e-t temps de retourner la médaille. A travers ce tissu d'invraisemblances et (le faussetés, il est facile de reconnaitre dans la conception des dramaturges l'entente de la scène et quelques grands effets dramatiques L'action marche vite vers le but et ne languit pas d'ordinaire. Ou pourri.;t citer la scène oie la marquise s'aper- çoit que son verre d'eau en[poisounée manque son adresse ; son anxiété quand elle soupçonne que le poison pouvait être destiné à sa fille est d'un dramatique vrai et attachant. L'acte de la chambre ardente est d'un bel effet scénique. Les auteurs n'ont pas été aussi heureux dans la conception du dernier tableau. Le bûcher sur lequel ils font monter Mme de Brinvillers n'inspire que l'horreur. Qu'on se garde bien de le comparer au lit de flammes qui dévore sur la scène la Jeanne d'Arc de M. Soumet , dans la pièce de ce nom, D'un côté c'est le crime dans toute sa repoussante horreur ; de l'autre , c'est l'amour de

- la patrie, la vertu personnifiée dans une femme qui épure le bûcher, marche-pied qui la sépare du ciel. D'un côté, la mort

hideuse et rien de plus ; de l'autre l'apothéose. ici les flammes

r res c a rs , que ques-uns e ces mots qui dessinent un carac- tère, accusent toute un situation , décèlent tout un personnage, le style est faible , décoloré, trivial parfois.

Ici se borne ce que nous avions à dire sur ce drame. Tout en remerciant la direction de la mise en scène de cet ouvrage, nous regrettons que son choix n'ait pas été aussi heureux que sa bonne volonté et son goût nous l'avaient fait espérer. Au reste voilà bien long-temps que le drame règne en maître sur notre théâ- tre. La direction penserait-elle avec J. Janin que le vaudeville est mort? Mais la comédie au moins n'a point abdiqué , la co.. médie politique surtout. M. Scribe vient de glaner avec fruit sur son domaine. Sa jolie comédie de Bertrand et Raton fait tous les jours les délices de la Capitale. Pourquoi ne pas nous associer à l'oeuvre du spirituel vaudevilliste?

Nous dirons en terminant que Nome Eugène-Beaupré à com- pris son rôle , bien que soit exécution ait faibli quelquefois et notamment vers la péripétie du dernier acte. M.me Joly a fait preuve d'un rare talent dans le rôle de Marie ; elle s'est mon- trée d'une vérité frappante surtout dans le huitième tableau. M. Isouard a convenablement rendu son rôle de Sainte-Croix cet acteur est une bonne acquisition pour notre théâtre. M. Grandet a droit à nos éloges. Noirs regrettons pour M. Duval et pour nous qu'il ait été chargé d'un rôle si court et si insigni- fiant. M. Clément a laissé trop percer ses bouffonneries habi- tuelles pour être dans la nature. Au reste la faute en est en partie à la conception absurde du personnage qu'il représentait. Quant aux autres acteurs , ils n'ont aucun droit à une mention particulière. F. Tu.

P. S. La Chambre ardente a été représentée hier pour la se- conde fois. Cette représentation a donné lieu à des désordres que nous ne concevons pas, car, en vérité, le mélodrame de MM. Bayard et Mélesville n'est ni assez bon ni assez mauvais pour mé- riter de causer la moindre querelle.

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tuent accepté. Mais on sait qu'il n'y a rien à espérer du cabinet nier il n'était bruit à Toulouse que d'un assassinat commis lai Cependant les cris de la femme Emiliani , qui , malgré l'è actuel. veille à neuf heures du soir dans la rue J[outoulieu , sur la per- sang qui s'édiiappait de sa blessure, avait suivi l'assassin dans Les chefs de la jeune Italie ont promis au roi de Na ples leur sonne du nomme Massé, perruquier. Ce dernier, disait-Ou, la rue et courait après lui , attirèrent sur ses pas une foule dè "encours à de certaines conditions

; ils se font fortq de réunir assis devant sa porte, tranquille et iuoffei.sif, avait été a, Sailli à persouuei qu'il menaçait du poignard pour les écarter. [I parvint '!dits les montagnes une armée d e volontaires invincibles. l'improviste par trois hommes qui l'avaient frappé de plusieurs ainsi à sortir (le la ville tenant à la main son stylet ensanglanté, Au reste , la nouvelle que je vous donne me vient du secré- coups de sabre et de couteau , en poussant ces cri; :.1 bas les poursuis; I, n. plusieurs citoyens et par nu chien qui avait été

''lt at du cardinal Camerlingue. LL. EE. s'en occupaient ce ma- carlistes! it bas les verdets! mis sui ,- traces Il traversa l'Aveyron et gravit la côte oppo- u , et le public le répétait tout haut , saus toutefois se pronou- Les passions politiques que les anniversaires de juillet avait 'Il se-; ni,l, il frit enfin srrété et ramené dans la ville au rmliet -er ni pour ni contre. Rome ne s'occupe (lue des fêtes de son centime ravivées, exagéraient les faits. Les voici tels qu'ils out d'une foule d li e ci;uyeus que ses crimes et son audace avaient in- se. été établis par l'acte d accusation et par les débats. di nés, et dont il tut tris-difficile de contenir l'irritation. On écrit de Berlin, 27 novembre : Massé est un homme connu dans son quartier par des opi- On procide ensuae à l'audition des témoins, qui confirment Notre gazette d'état est comme à l'ordiuaine, vide de nouvel- rions qui n'auraient rien de reprélieusihle_i elles n'étaient vin- les faits expmés dans farte d'accusation. les rie l'intérieur ; en revanche , elle insère une lotie liste de lentes et emportées , et si plusieurs laits pieu connus, bleu cous- Le cotuniissaire de police de la ville de Rodez , appelé aussi confiscations opérées par ordre de l'empereur Nicolas sur les talés, u'attestaieut cirez lui une irascibilité t}ui plus d'une fois cri ténnoiguiiu ., ne dogue aucuns nouveaux détails sur l'assassi- personnes qui ont secondé le patriotisme polonais. Cette liste est s'est manifestée par des actes. nat. Il rappelle seulement les discussiunsqui ne cessèrent d'exil. sur moins la vingtième de ce genre que l'on promulgue depuis un Le caractère et les autécédens de Massé pourraient expliquer ter entre les italiens réfugiés. Emiliani et Lazareschi , dit-il , 'ii. Les revenus de l'autocrate doivent être considérablement au-- l'animosité qu'il aurait ainsi encourue de la part d lionrniesaussi étaient signalés comme deux espions et les réfugiés demandaient .tentés des dépouilles de tous ces proscrits qui errent mnainte_ violens que lui , ruais sans l'excuser jamais, sans autoriser sur- inS!aminent leur expulsion , affirmant que tout rentrerait dans riant sans ressources danl'E d s trope, tout es acte, qui , dans toits les cas et sous quelque point de

i l'ordre le jour oui ils partiraient. Lazzaresclii ,sur ces entrefaites O n croit que le man-ezcI }

U ' ù l na aison restera ici une quinzaine de jours. Il a ses terres sur le territoire prussien, et sou épouse st née dans la province dit Rhin. Il loge dans l'hrîtel de l'ambas- fade francaise. - Il paraît que les puissances du Nord traitent politiquement la gcestion littéraire sur l'origine de l'imprimerie. Un docteur 'chaab , à Mayence , ayant publié une grande histoire de l'im- Irimerie par Guttemberg , et revendiqué par conséquent cette il vention pour l'Allemagne, a reçu (les décorations d'ordre et des médailles de l'empereur d'Autriche , du roi de Prusse et du grand-duc de liesse, comme un citoyen qui a bien !Hérité de la patrie. De son côté, le roi de Hollande n'a pas voulu laisser cet honneuraux allemands , et a ordonné que son :ministre des affaires étrangères distribu:ît aux académies , bi- 'Iiothèques et sociétés littéraires d'Allemagne, des exemplaires

aie l'ouvrage de l'historien Schellema , qui prouve ou veut prou- rr que c'est à poster de Ilarlein qu'est due l'invention de l'in1- rimerie.

vue q on es envisage, sont des attentats à la liberté des opi- nions et méritent la vengeance des lois.

Quelques jours avant le 3o juillet , Massé assure qu'il avait été prévenu de se tenir sur ses gardes, parce quon eu voulait à sa vie. Quoi qu'il en soit, tandis qu'il était assis devant sa porte avec plusieurs autres personnes, passent Julian , Castet et hou' p } q , rave, diètes; ils chantaient d'abord quelques chansons patriotiques, et il lui arriva vingt fois pour une de dire à ses ennemis qu'il et arrivés devant sa porte, ils s'écrièrent à plusieurs reprises : les attendaient tous nu à un et qu'il aimait mieux mourir que de .4-bas lesverdets! à bastes carlistes! - Massé va vers eux et' supporter Il il outrage. leur dit : Présentez.vous un à un, je ne vous crains pas. A Philippe Belotti , réfugié italien , ancien militaire, est appelé peine avait-il prononcé ces mots, qu'il est frappé à la tête de comme témoin à déch;n gc. Il a connu autrefois Emiliani dans la deux coups de pierre qui le renversent; il se relève néanmoins , garde, sous l e+nPire Il était juif alors et portait le nom de Lévi; court sur Juliau, lutte avec lui, et est renversé. Alors les cou- il fut , dite témoin , clia'ssd (lu régiment pour avoir violé une pables prennent la fuite , se dirigeant vers la rue de la Treille , fille avec quelqu'un de ses camarades. Philippe Belotti rie l'avait et des témoins rapportent qu'ils disaient dans leur fuite : A1ro pas revu depuis et a été fort surpris , eu le retrouvant à Rodez, rai , n'aben pas manquait noatré cop. de savoir qu'il avait cfnaugé de nom et embrassé la religion chré- Bientôt, poursuivis qu'ils étaient par les gens du quartier , tienne. Le arême témoin a entendu Emiliani traiter ses camara- Castet et Roudiètes sont arrêtés dans la maison oui ils avaient des de canailles et de brigands. Au surplus , il ne l'a jamais fré- cherché un refuge ; Albert Julian se présenta volontairement le quenté beaucoup , ayant été informé par nue lettre de Marseil. lendemain à la police qui le remit aux mains de la justice. le, qu'Enniliani et Lazzareschi étaient deux espions dont il fallait Cependant les blessures de Massé n'étaient pas sans gravité et se méfier. les derniers efforts de sa lutte avec Julian avaient épuisé ses Trois autres témoins â décharge , tous trois réfugiés italieus forces, de sorte qu'il fut transporté chez lui couvert de sang sans n'ajoutent rien à la déposition précédente; ils confirment seule- connaissance et comme sans vie, et soit gravité des blessures, ment qu'Emiliaui élit nu querelleur et qu'il passait pariai ses soit aussi , comme il a paru résulter des débats, qu'il n'ait pas camarades pour un espion des gouvernemens d'Italie. été stricte observateur du régime que lui avait prescrit soli mé Le sieur bissez , tenant à Rodez un cabinet de lecture, est decin, il y a eu incapacité de travail pendant plus de 20 jours. appelé comme témoin à décharge en vertu (lu pouvoir discré- Par suite de ces faits, les accusés comparaissaient comme pré- tionnaire de M. le président. Le témoin raconte que , S'étant un venus d'être auteurs ou complices de coups et blessures faits peu lié avec Lazzareschi , celui ci lui dit avoir été ancien Carlin- volontairement et avec préméditation, desquelles serait résulté taro , qu'il avait été obligé de quitter sa patrie par suite d'une une incapacité de travail de plus de 20 jours. Le jury a re- conspiration , et qu'ayant passé en Corse, il était nu des chefs connu la culpabilité de Julian , ruais sans les circonstances ag- d'une société secrète avant pour égide le poignard. Lazzareschi gravantes de préméditation et d'incapacité de travail de plus de lui témoigna ledésir d'eu organiser une semblable à Rodez. 20 jours. Après l'audition des témoins, M. Ferdinand Pégat, avocat du l'a participation de Castet et de Roudières ayant paru lieu- roi, prend la parole. Après quelques mots d'exorde sur }'émotion lieuse , il a répondu négativement aux questions qui les con- que les débats ont dû faire éprouver, il narre dans ses détails la cernaient. scène du 3 i mai.

En conséquence , la cour a acquitté ces deux derniers et coli- Passant à la preuve des faits, il groupe lés témoignages , il damn6 Albert Julian à dix-huit mois de prison. établit que la manière seule dont le crime a été commis suppose la préméditation; il s'appuie aussi de cette circonstance qu'Emi- liani et Lazzareschi ont été frappés par un poignard que l'un des:

COUR D'ASSISES DE L'AVEYRON. témoins avait vu chez Gavioli ; et en réponse à l'argument de la Affaire Gavioli, -Homicides volontaires sur les nommés Emi.

défense que tous les Italiens sont armés de poignards, il dit: liani et Lazzareschi ; réfugiés italiens, tentative d'homicide a

" de

Nous cette n

enattacon, on ion

venons,

auxquels la France es

a joouveuvert

t ses les réfugiés.

a ses portes hospi= volontaire sur la femme Emiliani. .-r:,_-- :. __ _ _- .

était deceuu le point de mire des perturbateurs; on commit p{usieurs teutntives d'assassinat sur sa personne. Emiliani,ajoute le té moin irait eut-être un ,eu uerelleur mais il était b

On lit dans le National: Quand une loi a cessé d'être en rapport avec l'état ale la so- ciété, quand elle est réprouvée par l'opinion générale, les ju- ges, qu'un scrupule louable dans son principe contraint encore

à l'appliquer, éprouvent, en s'y résignant, une répugnance gn'ils dissimulent à peine; ils savent d'avance que la condamna- tion qu'ils prononcent sera considérée par leurs concitoyens -comme irae calamité publique, et ils usent de tous les troyens que les circonstances et la législation leur fournissent pour adou- cir l'injuste rigueur de la disposition pénale, et concilier ainsi le veau de l'humanité et de la raison avec ce qu'ils considèrent comme les devoirs du magistrat.

Les articles du code pénal , relatifs aux coalitions d'ouvriers, ont donné lieu à de trop nombreux exemples de cette espèce de transaction.

Depuis long-temps tous les publicistes, tous les journaux dont l'opinion peut compter pour quelque chose, se sont accordés à rCconnaitre l'injustice de cette défense, qui va jusqu'à interdire aux ouvriers la faculté de se concerter paisiblement entre eux, pour aviser au moyen d'améliorer leur position en obtenant une augmentation de salaire.

Les faits sont venus , coup sur coup , appuyer Ces réclama- mations unanimes. Les procès des mineurs d'Anzin , des chefs d'atelier de Lyon, les nombreuses coalitions formées à Paris et sur tact de points de la France , ont fait sentir , mieux que tous les raisonnemens, les souffrances de la classe laborieuse, et les vices de la législation pénale. Nous avons vit les magistrats de Valenciennes et de Lyon , profiter de la latitude qui leur était laissée pour atténuer une condamnation qu'ils ne prononçaient qu'à regret , et qu'ils tennpéraierit encore en adressant aux pré- venus des paroles de bienveillance et de consolation. Tout ré- cemment le tribunal de [.y 0n , celui de Rouen , et la sixième chambre du tribunal de la Seine, ont admis , dans de semblables 1, tut du procureur du rot. occasions , des circonstances atténuantes, et se sont empressés de faire usage du pouvoir discrétionnaire qui leur est confié pour l'adoucissement de la peine.

Voilà cependant que , faisant un triste contraste avec ces sentences contemporaines , un jugement d'une autre chambre de police correctionnelle vient de prononcer , dans l'affaire des ouvriers tailleurs, deux condamnations à trois années d'empri- sonnement.

On se demande avec un amer sentiment de surprise ce qui a pu déterminer ce retour d'une sévérité inattendue ?

Jeance du So novembre. » de cette hospitalité; il en est qui ont abusé de nos bienfaits , Cette affaire, destinée à avoir un grand rétentissement, inté- » et qui n'ont cessé, par leurs excès, de porter la désolation ressait à un haut degré la curiosité publique.

,

r+ dans nos cités. Que ceux-là portent des poignards, nous n'en Le défenseur de Gavioli était un jeune avocatde Montpellier ,

» sommes pas surpris! Mais il est d'autres réfugiés italiens qui , M° Leiris. » eu posant le pied sur notre sol, ont rueu avec reconnaissance ' L accuration a été soutenue par M. Ferdinand Pégat , substi. » les faibles subsides que nous leur accordions; ceux-là mettent

rleuranda à se rendre à Marciltac ; il en obtint la permission , et rie tarda pas à s'éloigner de Rodez.

Cependant le désordre n'eri continua pas moins; Emiliani

- réunies, n un est qui se sont constamment montrés indignes

» a profit les louis de l'exil , ils ont adopté nos murs ; ils s'ins- Il résulte de pacte d'accusation , que les nominés Emiliani et » [misent de nos lois, ils souffrent en silence, et pour toute Lazzareschi étaient en butte à une haine violente de la part de » consolation , ils jettent leurs regards sur l'horizon politique , plusieurs réfugiés italiens, leurs compatriotes. Cette haine ne » pour voir si le jour de leur délivrance s'annonce Lorsque

s'était pas manifestée seulement par (les insultes et par des me- » cette aurore paraîtra , leurs mains s'armeront ; mais ce ne se- naces : titre tentative d'assassinat avait été commise le 2 t octobre » roof pas rie vils poignards, ce seront de belles et nobles épées 1832 coutre Emiliani , et la justice avait dû rechercher et Pour- » dont ils se serviront à la face du soleil , en criant : Dieu et li- suivre ceux qui étaient présumés s'en être rendus coupables. » bercé! maintenant, choisissez si vous classez Gavioli parmi Postérieurement, Emiliaut avait été encore assailli à coups de a ceux qui portent habituellement des poignards, ce sera une pierre, eu plein jour, sur une promenade publique , et il n'avait a charge de plus. » dû son salut qu'à la fuite. Sept réfugiés italiens, prévenus d'avoir M. l'avocat du Roi raconte ensuite les autécédens de l'accusé participé à ces voies de fait soit comme auteurs, soit comme il représente Gavioli joignant à l'énergie de l'âge toute la per- complices , furent traduits devant le tribunal de versite des vieux criminels; il olice co arle d'une co d n i à 3 p p rnac' ar nat o on ans

TOULOUSE 9 'e 8 Décembre. tiouudle à l'aud once du 3 t mai 1833. A cette audience, Emi- de galères , qui aurait été proiioucée contre lui , dans sa patrie , liani, entendu comme témoin , se vit injurié et menacé; les dé- pour fait de désertion , dans le mois de juin 1829 , et d'un as-

Nous nous empressons d'annoncer la nomination de M. le bats n'ayant pu être terminés , le tribunal en renvoya la conti- sassinat qu'il aurait commis, à l'aide d'uu poignard , le S mars

docteur Dupas, a la place de médecin en chef de l'hôpital de °nation à l'audience du soir. Ce fut dans l'intervalle que le 1831 , sur la personne du nommé Rahecchi , assassinat qui au- malheureux Emiliani fut fia é du oignard et u'un triple rait motivé son expatriation ; il dévoile son caractère violent , Lagrave , à laquelle l'appelaient son zèle bien connu pour la assassinat vint porter la désola ion etpl'effroi dans ta ville de indomptable; il raconte qu'un homme, forcat libéré , forcat re-

Asciuteur science et

de ses connaissances profondes en médecine-pratique. Ridez, laps , déposé dans la même prison que Gavioli et Héran , avait plusieurs ouvrages estimés, fondateur et rédacteur Dans I'aprês-midi, vers une heure et dt-mie , l'accusé Gavioli été épouvanté de la profondeur de scélératesse deces deux liom-

seurpri-ncaipal

de la Revue Médicale, nommé au concours protes' se rendit , eu la compagnie du sieur Grégoire, dans le café du mes, et qu'il avait demandé avec instance à être séparé d'eux ; dix aégénnéde

la a de faculté de e

études es Montpellier,

à Paris, et ludocteur Dupas , sieur Cazes, rue Saint-Just. Bientôt après , E,iliani , qui logeait il rapporte aussi un projet d'évasion concerté entre Gavioli et après , et un voyage scten-

Héran rs duquel Gavioli s'était r tifiyue en Angleterre , après avoir dignement remplacé 111, so`jainr

s cette mêettmee,

maison, entrèrenett

L dans

zza le resc

cahifé,.

qui Lazzdar.caitreschi se

quitter Rodez le t p ocuré ni, clou dont il avait une laiton poignard avec lequel il devait frapper aucceur}econcierge, ffourc à Lagrave , et 1' I. Dit bernard à la clinique de Saint- plaça à

lo

table distante d'environ deux mètres de cette occupée par Ga- Le ministère public finit en suppliant les jurés de peser at- Jacques , avait des droits incontestables à une place qui devait I résultant des débats violi et prit un journal. F,rniliaui se promettait dans

lnsuli

le , et et de se montrer et

salon Gavioli

tentiverneut les charges être la récompense de ses nombreux travaux. urne conversation s'était engagée , en italien , fermes et sévères ; il sollicite une condamnation au nom de cette . - On écrit d'Auch , IF décembre : Il se plaignait des imputations dirigées contre lui à l'audience généreuse population de Rodez , qui , le 31 mai, calma son in- Le nouvel évêque d'Ajaccio, I. Casanelli d'Istria, est depuis correctionnelle, imputations qui tendaient à inculper sa délica- dignation, et renonça à se faire justice elle-même , parce qu'elle quelques jours en cette ville, o:i font se dispose pour la céré- Cesse; son ton était peu animé, et il paraissait n'avoir aucune était convaincue que les jurés sauraient punir. monie de son sacre , qui doit avoir lieu dimanche prochain 8 du discussion avec Gavioli. La parole est à Me Leiris, défenseur de l'accusé. courant. C'est pour la première fois que dans notre antique mé- Tout-à-coup celui-ci se lève , prend son chapeau placé sur Le défenseur , entrant en matière, soutient d'abord le svsté- tropole, où la religion déploie depuis plusieurs siècles ses pom- une chaise, et saisissant un poignard qu'il avait caché sous ses me que l'accusé a constamment présenté , et d'après lequel il se pes augustes, ou aura pu contempler l'appareil d'une aussi sainte vêtemens , il s'élance sur Emiliani , le frappe entre la 5, et la fr serait trouvé dans le cas de légitime défense ; ensuite il, s'atta- et aussi imposante solennité. Mgr. l'archevêyue de Toulouse , et côtes et le renverse. Il fond aussitôt après sur Lazzareschi et lui chera à démontrer qu'alors même que Gavioli aurait frappé les IliMg,sles évêques d'Aire et de Tarbes, doivent assister à la cé- plonge le poignard dans la poitrine. Emiliani tombe baigné dans trois victimes , les espionnages flagrans d'Erniliani et de Lazza- rémonie de cette consécration , qui ne peut manquer d'attirer son sang ; pour Lazzareschi , atteint au coeur , il ne peut que reschi seraient une excuse complète pour lui. Tout au moins une affluence extraordinaire de fidèles. s'écrier :.éh man Dieu ! et tombe sans vie. Gavioli venant d'apprendre à l'instant qu'on lui avait enlevé sa Après ce double assassinat , Gavioli se bâte de fu?r ; niais sur pension , ce qu'il devait attribuer aux délations de Lazzareschi

la porte du café. il rencontre la femme Emiliani qui avait été té- il en résultait une provocation caractérisée. ASSISES DE LA Ii12UTE-GARONNE. mort île l'horrible scène qui venait de se passer, et pour se dé- Après avoir développé le premier moyen de défense, rappelé Présidence de M. Solomiac , conseiller. trarl'asser de ses cris, il veut la frapper à la poitrine, mais elle les souffrances (les réfugiés , leur exaspération en appreuaut les se détourne et est atteinte à l'épaule d'un coup de poignard. violences de leur gouvernement Il ajoute : Jeudi et vendredi 5 et 6 décembre, les nommés Albert Ju. Emiliani , quoique frappé d'un coup mortel auquel il ne sur- Veut-on que de ces haines légitimes qui s'attachaient à Lgzza- lian , Raymond Castet , Etienne Roudières sont assis au banc des vécut que peu d'iustans , s'était levé pour se traîner sur les pas reschi , à Eriliani soit Dé un tribunal secret? mais dans ces accusés. de son assassin; ses forces ne lui permirent pas de le suivre , il tribunaux , l'accusation en convient, celui qui est chargé dexé- Voici quels sont les antécédens et les faits de la cause. fut raniençi tout siuglant dans la maison Cazes , Oà il expira peu

i cuter la sentence est tenu de le faire sous peine de mort. Il y a Nos lecteurs se souviendront peut-être que le 3i juillet der- , après.

u donc là pour Gavioli force majeure. Veut on que Gat,iuli, quoi-

s Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés

Page 4: N.° (21e ANNr E .DIMANCHE 1 ikolkil tio a ait ZkITT3.images.jdt.bibliotheque.toulouse.fr/1833/B315556101_JOUTOU_1833_12_08.pdf · A Paris, chez P. Justin, directeur du bureau d'Annonces

que placé sous la menace du poignard , ne fût que trop porté à obéir, antraîné qu'il était par ses passions? mais on n'a pas le droit de lire ainsi dans le secret des ceeurs ; et même alors Ga- violi serait un fanatique politique , et les passions politiques , nous en avons tous ressenti les violences , nous devons indulgen. ce à leurs égaremens ; et puis à un assassin comme serait Gavioli il ne faudrait pas un supplice vulgaire : « Relevez l'échafaud » de g3, l'échafaud où furent immolés tant de justes , l'échafaud » des martyrs , de Charlotte Corday , qui trouva , elle aussi, » des juges pour livrer à la mort une femme que nous avons sa- » luée de notre enthousiasme , une héroïne qui , d'un coup de » poignard , débarrassa la France de Marat. Dressez cet écha- » Taud , et j'y conduis Gavioli. Mais ne lui réservez pas le sup- » plice infâme que vous gardez pour les assassins ; mais que son » cadavre ne se débatte pas dans cette hideuse corbeille où ren- ,, dent leurs dernières convulsions les corps des malfaiteurs ; » mais que le sang généreux d'un soldat de la liberté ne coule n pas confondu avec le sang d'un Iléran , d'un scélérat !

e Français, voulez-vous du sang des Italiens ? ouvrez-leur la n carrière des combats, conduisez les sur ces champs de ha- » taille qu'illustra notre patriotisme et notre amour de la liberté; n ils s'y précipiteront avec lieus, eux patriotes comme nous, » comme nous amis de la liberté. Notre peuple est-il décimé n par la mitraille étrangère? leur peuple comblera le vicie de » nos rangs. Nos mères sont-elles fatiguées du deuil de leurs en- n fans? leurs mères donneront leurs enfans, fières de les en- » voyer combattre et mourir sous nos drapeaux. Aux ombres » déshonorées de Lazzareschi, d'Emiliani, voulez-vous opposer » de plus nobles victimes? parcourez les champs de nos victoi- v ires, vous y verrez le Polonais, l'Italien couchés dans la pous- n sière à côté du Français. Voyez en ce moment la Pologne, n l'Italie , expirant jusque sur le seuil de notre France où elles » se sont sacrifiées pour en défendre l'approche à nos éternels » ennemis; pour prix de leur sacrifice, elles vous redemandent n la tête de Gavioli. Oh ! Messieurs les jurés , ne la refusez pas; n dites un mot, et vous sauvez l'accusé; un mot, et la Pologne » et l'Italie, ces deux malheureuses patries, veuves de leurs n enfans, en tressailleront d'une longue joie dans leurs entrail- a les douloureuses; elles diront avec des larmes : Il est donc un n pays ou nos tristes enfans sont les bien venus ! Bénie sois tu »' terre douce à l'infortuné! Gloire à toi , patrie des proscrits, n France! France bien aimée, gloire à toi ! Tu nous rends no- » ire fils, ce Gavioli, pauvre exilé ! Que bénis soient tes enfans » qui sont des frères pour nos enfans! Gloire surtout à tes jurés n dont la justice nous est si pure et si douce; gloire aux jurés de » l'Aveyron ! »

Dans sa réplique , M. l'avocat du roi s'est attaché à discuter l'excuse prise de la nécessité où se trouvait peut-être Gavioli de commettre les crimes qui lui sont imputés, par suite de son affiliation à une société véhmique ; il a soutenu que l'affiliation â'ces sociétés, loin d'être une excuse pour l'accusé, serait une charge de plus, puisqu'elle l'aurait rendu complice de tous les crimes que cette société a pu commettre; et, après avoir hau- tement désapprouvé , mais sans indignation , ces autres sociétés occultes , auxiliaires de la presse , dont le but n'est autre que le renversement d'un gouvernement donné, et qui n'ont jamais appelé le crime à leur aide, il a attaqué de front les sociétés qui n'ont de politique que le nom , et qui ne sont créées que dans un but de domination et de vengeance privée.

a Ces sociétés se donnent , elles aussi , une noble mission » a-t-il dit; examinons comment elles la remplissent. C'est au

i

» nom des peuples qu'elles se forment : au nom des peuples !

n mais au lieu de s'occuper de nationalité, au lieu de lutter n contre un pouvoir oppresseur de leur patrie, et de se créer ri des appuis, voyez à quelles petites et basses passions les » chefs s'abandonnent ! Leurs longues et sourdes conspirations n n'ont abouti qu'à l'assassinat d'un Emiliani et d'un Lazzares- n chi, dont le seul crime était de ne pas courber leur tête de- » vant eux. A quelle époque de féodalité la servitude fût-elle n plus humiliante que celle de leurs adeptes? A quelle époque » des proconsuls usupèrent-ils une aussi grande puissance? Ils » veulent la liberté illimitée pour toits , ils commencent par n asservir leurs compatriotes , et les font poignarder quand ils » refusent d'obéir.

Après une courte réplique de 11I. Seins, le jury a déclaré Ga- violi coupable d'avoir, le 31 mai dernier, commis deux homi- cides volontaires sur les personnes d'Emiliani et de Lazzareschi, mais avec des circonstances atténuantes, et sans préméditation ni provocation, l'un de ces deux homicides ayant suivi l'autre. Quant à la femme Emiliani , le jury a déclaré qu'il n'y avait pas eu de tentative volontaire d'homicide sur sa personne ; que la tentative manifestée par un commencement d'exécution avait manqué par la volonté de l'auteur, mais que cette tentative a suivi les deux homicides volontaires commis sur Emiliani et Lazzareschi.

En conséquence, Louis Gavioli a été condamné aux travaux forcés à perpétuité et à l'exposition publique. Ce malheureux , qui croyait, dit-on, être condamné à la peine (le mort, e en- tendu prononcer sa sentence avec sang froid ; mais en ren- trant dans sa prison, il a donné des signes de joie non équivo- ques.

Gavioli n'a pas cru devoir former de pourvoi en cassation. Le délai fatal a expiré.

M. Moiroud, directeur de notre école vétérinaire, vient de publier une brochure pleine d'intérêt sur un enseignement théoriqueet pratique de l'agriculture à l'Ecole royale vétérinaire de Toulouse. Nous reviendrons sur cette publication impor- tante.

NOUVELLES D'ESPAGNE. Le général Castagnon , capitaine-général du Guipuzroa, vient

de publier un arrêté pour régulariser l'état de siège mis surcette province. La longueur de ce document important ne nous per- met pas de l'insérer en entier. Nous en avons extrait les articles suivans qui donneront une idée de l'énergie des mesures prises par le gouvernement de la Reine pour dissiper la rébellion :

Art. 4. Les alcadeset ayun(ainien(os formeront immédiate- ment une liste nominale qui comprendra : te Tous les individus qui auraient fui pour se réunir aux factieux ; 2e ceux qui se seraient absentés de leur résidence sans en faire part à l'auto- rité; 3e ceux qui s'en seraient absentés avec passe-port, dé- signant la ville, la province ou le pays étranger pour lequel il a été 'obtenu et dans quel but , et enfin ceux arrachés par force du sein de leur famille pour faire partie de la faction , compre- nant tout ce qui a été prévu depuis le 5 novembre dernier.

Art. 5. Cette liste comprendra aussi séparément, tous les ecclésiastiques séculiers et réguliers, quels que soient leur grade

4 dans les ordres sacrés , l'emploi ou la dignité qu'ils ont eus dans leurs églises ou couvens.

Art. t t. S'il est prouvé qu'un individu quelconque a caché des effets appartenant aux rebelles , comme poudre , balles habits , argent ou autres objets, il sera passé par les armes.

Art. 12. S'il est prouvé qu'un individu est sorti d'une maison qu'il habite pour faire feu sur les troupes de la reine , l'édifice sera brûlé, ,'il lui appartient , et s'il n'est pas à lui tous ses biens seront séquestrés ainsi que tout ce qui serait trouvé dans la maison ; s'il est surpris en flagrant délit , ou ne lui fera point de quartier.

Art. 14. Tout paysan pris les armes à la main au milieu de petites bandes qui ne dépassent pas le nombre de 5o hom- mes , et à un quart (le lieue des routes royales , sera consi- déré comme voleur de grands chemins , et on ne lui fera pas de quartier.

Art. 15' On ne fera pas de quartier à celui qui sera pris arrê- tant un courrier chargé de dépêches pour le service royal.

Art. 1 S. Un village qui aura souffert qu'une bande de rebelles de moins de 5o hommes vînt s'y fortifier, sans l'empêcher par la persuasion ou par d'autres moyens dictés par les circonstances sera frappé d'une contribution très-forte.

Art. 1g. Tous les biens des fuyards seront confisqués. Art. 20. Les alcades et ayuntamientos, sous peine d'une

amende de Zoo ducats, ne fourniront pas de rations aux rebelles, à quelque distance qu'ils se trouvent du village principal , et même dans leur village, si les rebelles ne s'y présentent pas en force.

Art. 28. Les colonnes volantes qui se dirigeront dans toutes les directions , emmèneront avec elles un des membres de la

commission militaire de campagne; ce membre de la commis- sion, réuni à d'autres officiers de ces mentes colonnes, nommés provisoirement, formeront une commission militaire chargée d'exécuter les dispositions de cet édit.

- On nous écrit de Bayonne , à la date du , décembre Le général Valdès , qu'un courrier anglais a rencontré à Ber-

gara à la tête de 3ooo hommes , a dû partir pour Bilbao; il se trouverait , dit on , investi du commandement des trois provin- ces. Il a écrit à Castagnon , et sa lettre a été expédiée par mer, ce qui prouverait que la route n'est pasentiè:rement libre.

La reine a fait Saarsfield grand d'Espagne, mais eu.tnême- temps elle lui a ordonné d'aller à Madrid rendre compte de sa

conduite et de ses lenteurs; il lui sera facile,de se disculper par les lettres de Cruz et de Zéa qui voulaient ménager les deux partis.

La reine a tait appeler le duc de l'Infantado à Madrid , et l'on croit qu'il sera président du ministère.

- On lit dans la Gazette de tlladrid du 3o, arrivée par voie extrao rdinaire:

Le brigadier don Atanasio A'rango, directeur et sous inspec- teur du génie à file de Cuba, e été promu au grade de maré- chal-de-camp.

Le 28 du mois dernier, la reine a amnistié 21 individus com- promis dans les soulèvemens qui ont eu lieu à Soria et à Cala- tayud , en faveur de don Carlos.

Dans un rapport du 26 novembre, le capitaine général d'Ara- gon donne avis au ministre chargé par intérim du portefeuille de la guerre, de la capture du brigadier Tena, de son premier lieutenant don Roque Léon , et de cinq individus faisant partie d'une bande armée. Ils ont été immédiatement passés par les ar- mes, à l'exception de l'ex-brigadier Tena, qui a été conduit à Saragosse pour y recevoir son châtiment.

Le maréchal-de-camp don Pedro'Pastor écrit le 28 au même ministre pour l'informer que le brigadier don Antonio Tojo ,

commandant une colonne de la division sous ses ordres , ayant été envoyé à la poursuite ((ii rebelle llérino, il parvint à'le join- dre, après une marche forcée , dans les montagnes de Nevrida , Ciruelo et Piailla. Le capitaine des grenadiers à cheval de la gar- de royale don José Lafit , avec 5o hommes de sa compagnie ,

protégés par la compagnie de tirailleurs du premier régiment (le la garde royale provinciale, reçut l'ordre d'attaquer les rebelles, ce qu'il fit avec autant de bravoure que d intrépidité , et malgré un bois fort épais et la difficulté du terrain ; les rebelles fuient mis dans une déroute complète. Sans la neige abonr?ante qui tom- bait dans ce moment , la bande (le Mérino serait tombée en son pouvoir, sans en excepter le chef lui-même. Un mort, 5 prison- niers, parmi lesquels se trouvaient 2 forçats, , chevaux et di- vers objets de guerre , tel est le résultat de cette journée.

Les troupes de l'attaque et le reste de la colonne ont montré beaucoup d'enthousiasme et une bravoure digne d'éloges, mal- gré les fatigues d'une marche de quatre jours dans les monta gnes, et les privations qu'elles ont eues à sou ffrir. Les rebelles ont été poursuivis pendant une lieue et demie. Ils n'ont pu s'é- chapper que grâces à l'obscurité de la nuit.

Le brigadier Antonio Tojo est recommandé par le général au gouvernement de S. M.

L'alcade de Riaza annonce , le 27 du même mois, que tons les anciens volontaires royalistes sortis de cette ville pour se réunir au curé Mérino, étaient rentrés dans leurs foyers, voulant profi- ter dit pardon accordé par le capitaine-général de la Vieille- Castille. L'ex-conitnandant du bataillon de Sépulvéda et plu- sieurs officiers sont de ce nombre.

Nous trouvons dans le journal anglais the Gaardien de détails curieux sur la vie politique de M. Zéa-Bermudez, ac- tuellement premier ministre d'Espagpe :

« Le père du ministre Zéa était marchand à Malaga , et em- ployait son fils à l'aider dans son négoce. La capacité du jeune homme ayant attiré l'attention du comte Colombi, qui venait d'être nommé consui-général à Saint-Pétersbourg, le jeune Zéa l'accompagna dans cette capitale en qualité de son secrétaire. Au montent (le la révolution de la péninsule espagnole en iSoS , la mort du comte Colombi força ;tl. Zéa à passer à Cadix , oir il espérait que la bonne opinion qu'on avait de lui auprès du gou- vernement russe et l'estime personnelle que faisait de lui l'em- pereur Alexandre , ainenèraient le ministère agissant alors sous l'influence des Cortès à faire usage de ses services à la cour de Russie. -

» Son attente ne fut pas trompée: M.Bardaxi, ministre des af- faires étrangères d'Espagne, l'envoya bientôt en mission secrète dans la capitale moscovite , et les questions en discussion entre les deux gouvernemens, ayant pris un caractère d'une impor- tance plus qu'ordinaire , M. Bardaxi lui même se rendit à St. Pétersbourg pour aider à amener une solution et à son départ , il récompensa le zèle et l'assiduité que notre jeune diplomate avait montrés dans le cours des négociations, en le laissant char- gé d'affaires près la cour de Russie. Il garda cette position jus quen 1820. A cette époque, le nouveau gouvernement consti- tutionnel de Madrid le nomma ministre plénipotentiaire près la

même cour. De ce poste , il fut h;entô: appelé à l'ambassade de Turquie, oir il continua à remplir les fonctions diplomatiques pendant l'existence,du régime constitutionnel. A sa chute, en 18 a5 , M. Zéa fut appele au ministère (les affaires étrangères et resta deux ans en place.

» Après l'entrée aux affaires de Calomarde, dont l'ultrà- apostolicisme ne pouvait soutenir la présence d'un antagoniste comme M. de Zéa , il fut confiné clans une espèce de bannisse- ment , à l'ambassade de Dresde. Il fut nommé au poste d'a1n- bassadeur d'Espagne en Angleterre en 1828 , jusqu'à ce que la démission de Calomarde l'eût rappelé aux affaires. Ni. Zéa est de petite taille et un peu gros ; quelques personnes l'ont sur- nommé et calvo (le chauve ) parce qu'il a la tête dégarnie ; l'ex- pression générale de sa physionomie est douce et agréable; sa conversation est celle d'un homme du monde qui n'a pas vécu sans apprendre ; ses manières sont pleines d'urbanité et d'affa- bilité, et sa manière de parler annonce la conviction. »

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GRAND COMBAT. Dimanche 8 décembre.

Grand combat dans le genre romain , entre des léopards , pan- thère, hyène, ours, taureau , cheval , peccata, contre les chiens les plus forts. Le tigre paraîtra également.

L'établissement est à l'allée Lafayette, au Cirque. Prix des places : premières, 2 fr.; secondes, 1 fr.; troisièmes,

5o c. On commencera à 5 heures. (42g-2)

allai Ses (xérans responsaEfes ,

Toulouse, Imprimerie de LAVERGNE, suce., de v1EUSSEUX, rue Saint-Rome, ne 46.

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