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Lkmmmmmmmmklllllllllllllllllllllllllll Chères adhérentes, Chers adhérents, La nouvelle saison commence pleine de projets et d’activité. Le projet de réhabilitation de la Châtaigneraie Ariégeoise débute et nous profitons de cette « édition spéciale » pour vous le présenter. Nous vous convions le : Mardi 20 Septembre à notre : Assemblée Générale (convocation jointe) à Saint Girons à laquelle nous vous attendons nombreux ! A bientôt L’ équipe Rénova Fédération RENOVA 1, Place du Dôme 09350 Daumazan sur Arize Tél / Fax 05 61 60 27 71 Courriel : [email protected] La châtaigneraie, une culture à réhabiliter… La production de la châtaigne en Ariège et dans le sud de la Haute Garonne est restée vivante jusqu’au milieu du 20 ème siècle. Les fruits ont été consommés par la population rurale et ont servi également à nourrir les animaux. Le plus souvent, les châtaigniers greffés ou sauvages sont dispersés autour des fermes et dans les champs. Certains territoires (Le Mas d’Azil, Sainte Croix volvestre, la Barguillère, la vallée de la Bellongue dans le Couserans, Sauveterre de Comminges…) particulièrement favorables à la culture du châtaignier ont développé une commercialisation de la châtaigne. En 1801, on note dans des écrits qu’à Sainte Croix Volvestre beaucoup de particuliers n’ont d’autres revenus que le produit du châtaignier. La Châtaigne de Montfa était réputée et est citée dans l’étude de Michel Chevalier, géographe, dans son étude sur « La vie humaine dans les Pyrénées Ariégeoises - l’Ariège » réalisée vers 1950-55 : « La combe de Montfa près du Mas d’Azil est la région la plus réputée. Les châtaignes y sont petites, mais très fines et ont moins de bois qu’ailleurs. Chaque propriétaire de la commune possède son lot de châtaigniers ; les principaux peuvent se faire 50 hectolitres vendus 100 000 Francs. D’ailleurs, loin de reculer, la châtaigneraie de Montfa progresse par peuplement naturel au détriment des champs abandonnés. Les marchands de Cazères et des bourgades du pays viennent enlever les sacs de châtaignes pour les expédier sur Toulouse ». Le déclin du châtaignier à partir de 1950, serait lié au changement d’alimentation de la population avec la culture du maïs et des pommes de terre. Les restrictions mises sur la commercialisation de la châtaigne sur les marchés locaux ont précipité l’abandon des châtaigneraies et de leur entretien. Le bois de châtaignier qui contient beaucoup de tanins a aussi été utilisé dans les tanneries en particulier dans l’usine à tannin de Montréjeau ce qui a encouragé les propriétaires à couper des arbres multi-centenaires Depuis 1999, des actions ponctuelles de rénovation de la châtaigneraie traditionnelle ont été réalisées, elles nous ont permis d’acquérir un certain savoir-faire et d’avoir des sites pilote. Durant une décennie, certains propriétaires se sont s’appropriés la démarche et ont, souvent avec l’aide de tierces personnes, valorisé les fruits par la transformation en crème et pâté de châtaigne. En 2010, 18 000 pots de châtaigne ont été réalisés par une trentaine de producteurs dans la coopérative de transformation « Les Ateliers Rénova » à Daumazan , ce qui démontre qu’une certaine dynamique économique se met en place sur le territoire. Edition Spéciale : Réhabilitons les Châtaigneraies Ariégeoises ! N° 22– Septembre 2011 LE BULLETIN D’INFORMATION DE LA FEDERATION RENOVA

N° 22– Septembre 2011

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Page 1: N° 22– Septembre 2011

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Chères adhérentes, Chers adhérents, La nouvelle saison commence pleine de projets et d’activité. Le projet de réhabilitation de la Châtaigneraie Ariégeoise débute et nous profitons de cette « édition spéciale » pour vous le présenter. Nous vous convions le : Mardi 20 Septembre à notre : Assemblée Générale (convocation jointe) à Saint Girons à laquelle nous vous attendons nombreux !

A bientôt

L’ équipe Rénova Fédération RENOVA 1, Place du Dôme 09350 Daumazan sur Arize Tél / Fax 05 61 60 27 71 Courriel : [email protected]

La châtaigneraie, une culture à réhabiliter…

La production de la châtaigne en Ariège et dans le sud de la Haute Garonne est restée vivante jusqu’au milieu du 20ème siècle. Les fruits ont été consommés par la population rurale et ont servi également à nourrir les animaux. Le plus souvent, les châtaigniers greffés ou sauvages sont dispersés autour des fermes et dans les champs. Certains territoires (Le Mas d’Azil, Sainte Croix volvestre, la Barguillère, la vallée de la Bellongue dans le Couserans, Sauveterre de Comminges…) particulièrement favorables à la culture du châtaignier ont développé une commercialisation de la châtaigne.

En 1801, on note dans des écrits qu’à Sainte Croix Volvestre beaucoup de particuliers n’ont d’autres revenus que le produit du châtaignier. La Châtaigne de Montfa était réputée et est citée dans l’étude de Michel Chevalier, géographe, dans son étude sur « La vie humaine dans les Pyrénées Ariégeoises -l’Ariège » réalisée vers 1950-55 : « La combe de Montfa près du Mas d’Azil est la région la plus réputée. Les châtaignes y sont petites, mais très fines et ont moins de bois qu’ailleurs. Chaque propriétaire de la commune possède son lot de châtaigniers ; les principaux peuvent se faire 50 hectolitres vendus 100 000 Francs. D’ailleurs, loin de reculer, la châtaigneraie de Montfa progresse par peuplement naturel au détriment des champs abandonnés. Les marchands de Cazères et des bourgades du pays

viennent enlever les sacs de châtaignes pour les expédier sur Toulouse ». Le déclin du châtaignier à partir de 1950, serait lié au changement d’alimentation de la population avec la culture du maïs et des pommes de terre. Les restrictions mises sur la commercialisation de la châtaigne sur les marchés locaux ont précipité l’abandon des châtaigneraies et de leur entretien. Le bois de châtaignier qui contient beaucoup de tanins a aussi été utilisé dans les tanneries en particulier dans l’usine à tannin de Montréjeau ce qui a encouragé les propriétaires à couper des arbres multi-centenaires Depuis 1999, des actions ponctuelles de rénovation de la châtaigneraie traditionnelle ont été réalisées, elles nous ont permis d’acquérir un certain savoir-faire et d’avoir des sites pilote. Durant une décennie, certains propriétaires se sont s’appropriés la démarche et ont, souvent avec l’aide de tierces personnes, valorisé les fruits par la transformation en crème et pâté de châtaigne. En 2010, 18 000 pots de châtaigne ont été réalisés par une trentaine de producteurs dans la coopérative de transformation « Les Ateliers Rénova » à Daumazan , ce qui démontre qu’une certaine dynamique économique se met en place sur le territoire.

Edition Spéciale : Réhabilitons les Châtaigneraies Ariégeoises !

N° 22– Septembre 2011

LE BULLETIN D’INFORMATION DE LA FEDERATION RENOVA

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Une action d’identification des variétés locales a débuté en 2010 avec le concours du Conservatoire de Rignac et l’aide du Conservatoire du Patrimoine Biologique Régional (CPBR). A partir de cet Automne, Rénova met en place un projet de réhabilitation des châtaigneraies en Ariège sur 3 années avec l’aide de la Région, du Département et du GAL Pays d’Ariège (Leader +). Nous vous présentons dans ce document les différentes actions de notre projet de réhabilitation de la châtaigneraie locale qui vont être entreprises et nous vous invitons à nous contacter si vous souhaitez participer à cette démarche.

Inventaire et description des variétés de châtaigne :

Les anciens nous ont transmis le nom de quelques variétés locales : la Pato de loup, la Bédeille, la Fine de Montfa, la Rousse de Gabre. Mais la richesse variétale nous semble bien plus importante et nous vous invitons à nous signaler les arbres greffés ou sauvages qui portent des fruits intéressants. La description variétale nécessite le prélèvement des fleurs, feuilles, rameaux et fruits pendant 3 années. Le Conservatoire de la Châtaigne à Rignac nous aidera à la caractérisation des variétés locales. Un complément d’analyse au laboratoire technique INVENIO en Dordogne sera effectué pour déterminer les aptitudes à l’épluchage des fruits. Il sera également possible de mettre en place un réseau référent de pieds-mères utilisés pour la multiplication des variétés.

Les stades phénologiques de la fleur du châtaignier

Il existe de 2 types de châtons : les châtons mâles qui ne portent que les étamines et le pollen et les châtons androgynes qui portent les fleurs femelles qui donnent les fruits et les étamines.

Les différentes parties du fruit

Marron ou Châtaigne ? On différencie le Marron de la Châtaigne par le taux de pénétration du tan dans le fruit. Il s’agit d’un marron si le taux de pénétration du tan est inférieur à 5%.

L’élagage sévère du châtaignier C’est une technique de remise en valeur des vieux châtaigniers qui possèdent encore une certaine vigueur.. Il faut d’abord procéder au nettoyage du sol des arbres et du taillis qui entourent l’arbre à rénover. Les bois coupés sont évacués et valorisés en bois d’œuvre ou piquets. Ensuite les arbres sont rabattus au-dessus de leur point de greffe par une équipe professionnelle car ce travail dangereux nécessite des techniques d’élagage acrobatique et des précautions sécuritaires importantes. Le vieux bois tombé est évacué et valorisé en bois de chauffage.

Rapidement, l’arbre se régénère et on intervient pour sélectionner les rejets, si nécessaire, traiter contre le chancre et refaire sa structure.

La production de fruit d’un plus beau calibre se fait au bout de 3 à 5 ans.

Parlons d’un projet

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Traitement du chancre

Sur nos territoires, le châtaignier est attaqué par le chancre, un champignon au nom savant de Cryphonectria parasitica ou Endothia, qui provoque le dessèchement de l’écorce et à terme la mort des branches et des jeunes arbres. On détecte l’infection par le brunissement de l’écorce et l’apparition de ponctuations oranges porteuses des spores du champignon. Le traitement se fait en introduisant autour des parties infestées un produit contenant une souche du champignon virosée et qui a perdu de ce fait sa virulence. Cette souche dite « hypovirulente » va transmettre à la souche virulente son virus et lui ôter de ce fait sa capacité à nuire.

Un autre parasite, le Cynips Il arrive de Chine et est présent dans le Sud-est de la France et dans le Lot et Garonne. Cet insecte de 3mm pond ses œufs dans les bourgeons du châtaignier, ce qui fait chuter la production de fruit. Il est détectable par les galles qu’il provoque au printemps sur les feuilles et rameaux pour abriter les larves qui se nymphosent. Il sera important de voir comment la châtaigneraie locale se comporte devant ce nouveau parasite.

Des filets pour la récolte des châtaignes L’utilisation de filets pour ramasser les châtaignes est un procédé de récolte bien adapté

Légende On peut partir d’un arbre greffé ou sauvage qui est coupé au ras du sol (a). La souche émet des rejets qui sont sélectionnés (b). Lorsque les rejets atteignent un diamètre suffisant (entre 3 et 12 cm, ce qui peut prendre 2 ou 3 ans), on procède au greffage avec la variété souhaitée. On garde en réserve quelques rejets en cas d’échec du greffage (c). NB : On peut gagner du temps en greffant les rejets sélectionnés dans un taillis existant qui aura été nettoyé au préalable (stade b). Le suivi du greffage est réalisé en sélectionnant les pousses pour former le jeune arbre et en surveillant l’apparition éventuelle du chancre (d).

aux différentes situations locales : châtaigneraies en pente ou , d’ accès difficile et isolées . Les filets permettent de réduire très sensiblement le temps passé à la récolte et facilitent le tri des fruits. Le projet prévoit l’investissement dans des filets qui pourront être mis à disposition des récoltants. Comment conserver les châtaignes Une des solutions consiste à immerger les fruits ramassés dès leur chute dans l’eau pendant 9 jours. Les fruits abîmés et véreux remontent à la surface et sont éliminés. Le trempage prolongé bloque durablement le développement des pourritures et noient les vers. Les fruits sont ensuite ressuyés, triés et stockés dans un endroit frais et sec.

Le nettoyage et l’entretien au sol sont nécessaires pour éviter la repousse d’une végétation concurrente.

IMPORTANT

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Le rajeunissement par greffage du taillis

(a).

(c).

(b).

(d).

Il est possible de créer, d’étoffer ou d’étendre une châtaigneraie en greffant les rejets sur place

Les maladies du châtaignier

Les techniques de récolte et conservation

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Les Ateliers Rénova pour la valorisation des fruits par la transformation L’atelier coopératif situé à Daumazan permet aux récoltants (agriculteurs, artisans ou particuliers) de faire leur crème de châtaigne dans des bonnes conditions de travail et de qualité sanitaire. Pour la saison 2010, une cinquantaine de personnes ont fabriqué au total 18 000 pots de crème de châtaigne. Le laboratoire mis à disposition permet de travailler 50 ou 100 kg de fruit dans la journée. Il est prévu des journées collectives pour les personnes ayant des plus petites quantités. La réservation du laboratoire est nécessaire car les demandes sont nombreuses. Il est également très souhaitable que les utilisateurs se forment à l’utilisation des machines en assistant aux formations programmées ou/et en participant à des transformations avec des utilisateurs compétents. Réservation et renseignements auprès de Agnès et Aïdara, permanents de l’atelier. Tél : 05 61 67 86 07 ou 06 98 09 87 88 Courriel : [email protected]

Une démarche de labellisation et de commercialisation

Le projet prévoit un travail avec les producteurs intéressés par la valorisation de leur production dans le cadre de la Marque Parc avec le Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises. Des réunions seront organisées avec Julien Viaud, animateur de la Marque Parc au sein du PNR pour adapter ensemble un cahier des charges basé sur les 3 valeurs fondamentales : le lien territorial et patrimonial, la dimension humaine et le respect de l’environnement . La valorisation du bois et de l’espace Les fruits ne sont pas la seule ressource de la châtaigneraie traditionnelle, il est également possible de valoriser le bois produit spécialement durant les opérations de rénovation pour le chauffage, les piquets et le bois d’œuvre en partenariat avec les artisans et forestiers locaux. Les animaux comme le mouton et le porc apprécient également les châtaignes et les agriculteurs peuvent trouver là une production de viande de qualité très recherchée. Monsieur Medhi Bounab, conseiller forestier de la Chambre d’Agriculture apportera aux personnes intéressées son expertise dans ce domaine.

Des paysages et de la biodiversité La châtaigneraie, une fois nettoyée, se révèle être un élément important du paysage et l’arbre constitue une véritable « Cathédrale végétale ». Les études récentes sur l’environnement montrent qu’elle abrite également une faune menacée grâce aux cavités offertes aux populations de chauve souris, chouettes et autres oiseaux et favorise ainsi le maintien de la biodiversité naturelle. Le projet veillera à maintenir cette biodiversité en conservant des arbres âgés et des végétaux morts debout ou au sol. Les partenaires du Projet A côté des partenaires impliqués dans le projet comme la Chambre d’Agriculture de l’Ariège, le PNR des Pyrénées ariégeoises et le Conservatoire Régional de la Châtaigne, cette démarche est soutenue financièrement par le Conservatoire du Patrimoine Biologique Régional, le Conseil Général de l’Ariège, le Conseil Régional Midi Pyrénées et le GAL Pays d’Ariège dans le cadre du Programme européen Leader +.

� Un programme de visites

et formations autour de cette thématique est en cours d’élaboration

� 2ème Fête de la châtaigne

à Fabas le 23 octobre 2011 � Un film sur la Châtaigne

en cours de réalisation…

A suivre ….

N° 22– Septembre 2011

LE BULLETIN D’INFORMATION DE LA FEDERATION RE NOVA

La valorisation de la châtaigneraie

Les enjeux environnementaux