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N° 23 LA MARINE FLUVIALE EN INDOCHINE AOÛT 2014 La Flottille Amphibie Indochine Sud et la Flottille Amphibie Nord • Lorsqu'on observe la carte de l'Indochine française figurant sur la page suivante, on peut y voir deux deltas de grands fleuves, celui du Mékong situé au sud, en Cochinchine et celui du fleuve Rouge situé au nord, au Tonkin. Ces deltas occupant d'immenses plaines côtières (cinq millions d'hectares de marais pour le delta du Mékong), représentaient dans leur ensemble des milliers de kilomètres de voies navigables. En effet, en ces lieux les voies de communication terrestres étant peu nombreuses, les moyens de communication et d'accès aux villes et villages étaient rendus possibles par bateau. Aux bras principaux des fleuves, s'ajoutaient de nombreux affluents, de multiples canaux transversaux, des centaines d'arroyos et rachs que pouvaient parcourir des embarcations de toutes dimensions dont la caractéristique principale devait être leur faible tirant d'eau. La France, qui à la fin de la seconde guerre mondiale voulait récupérer les territoires des pays formant l'Indochine française conquis par l'armé japonaise, se heurtait à certaines troupes japonaises encore présentes sur place et à l'organisation d'une résistance des peuples colonisés organisée par un parti d'obédience communiste, le Viet-Minh, dont le chef était Hô Chi Minh secondé par son chef militaire Võ Nguyen Giáp. Lorsque le 3 novembre 1945 le croiseur léger le «Triomphant», commandé par le capitaine de frégate André Jubelin, remontant la rivière de Saïgon pour accéder au port de la ville avait reçu des rafales d'armes automatiques parties des rives du fleuve, la nécessité de contrôler les voies d'eau et leurs rives s'était révélée nécessaire. La première décision fut de former un commando à partir du corps de débarquement du navire. Puis des engins flottants de diverses nature furent regroupés. L'élément de l'armée française le plus qualifié pour armer ces engins était la «Marine nationale».

N° 23 LA MARINE FLUVIALE EN INDOCHINE AOÛT 2014€¦ · Au sud (Cochinchine), le delta du Mékong . 3 insigne du commando formé en 1945 à bord du croiseur-léger «Triomphant»

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Page 1: N° 23 LA MARINE FLUVIALE EN INDOCHINE AOÛT 2014€¦ · Au sud (Cochinchine), le delta du Mékong . 3 insigne du commando formé en 1945 à bord du croiseur-léger «Triomphant»

N° 23 • LA MARINE FLUVIALE EN INDOCHINE • AOÛT 2014

• La Flottille Amphibie Indochine Sud et la Flottille Amphibie Nord •

Lorsqu'on observe la carte de l'Indochine française figurant sur la page suivante,

on peut y voir deux deltas de grands fleuves, celui du Mékong situé au sud, en

Cochinchine et celui du fleuve Rouge situé au nord, au Tonkin. Ces deltas occupant

d'immenses plaines côtières (cinq millions d'hectares de marais pour le delta du

Mékong), représentaient dans leur ensemble des milliers de kilomètres de voies

navigables. En effet, en ces lieux les voies de communication terrestres étant peu

nombreuses, les moyens de communication et d'accès aux villes et villages étaient

rendus possibles par bateau. Aux bras principaux des fleuves, s'ajoutaient de

nombreux affluents, de multiples canaux transversaux, des centaines d'arroyos et

rachs que pouvaient parcourir des embarcations de toutes dimensions dont la

caractéristique principale devait être leur faible tirant d'eau. La France, qui à la fin

de la seconde guerre mondiale voulait récupérer les territoires des pays formant

l'Indochine française conquis par l'armé japonaise, se heurtait à certaines troupes

japonaises encore présentes sur place et à l'organisation d'une résistance des

peuples colonisés organisée par un parti d'obédience communiste, le Viet-Minh,

dont le chef était Hô Chi Minh secondé par son chef militaire Võ Nguyen Giáp.

Lorsque le 3 novembre 1945 le croiseur léger le «Triomphant», commandé par le

capitaine de frégate André Jubelin, remontant la rivière de Saïgon pour accéder au

port de la ville avait reçu des rafales d'armes automatiques parties des rives du

fleuve, la nécessité de contrôler les voies d'eau et leurs rives s'était révélée

nécessaire. La première décision fut de former un commando à partir du corps de

débarquement du navire. Puis des engins flottants de diverses nature furent

regroupés. L'élément de l'armée française le plus qualifié pour armer ces engins

était la «Marine nationale».

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Au nord (Tonkin,) le delta du fleuve Rouge ;

Au sud (Cochinchine), le delta du Mékong

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insigne du commando formé en 1945

à bord du croiseur-léger «Triomphant»

commandé par le capitaine de frégate André Jubelin

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Quelques engins légers en service dans

la Flottille Amphibie Indochine Sud (FAIS) sur le delta du Mékong

• Engins d'assaut (EA) de type LCVP à fond plat •

• Vedettes armées «Y » du type Cutter remontant le Mékong •

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Quelques engins plus lourds (LSSL et LCI)

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Marins en kaki

En tous temps, en tous lieux, les marins ont pris une part très active aux interventions à terre tant en France qu'outre-mer. En Indochine, nous étions pour tous "la Marine en kaki" ; pour les biffins, les paras, la Légion, nous étions "les chie dans l'eau".

Ces unités comme toutes les unités dans la Marine à terre étaient constituées d'éléments de toutes les spécialités existant à l'époque. Seuls les commandos Marine l'étaient à 98% de fusiliers commandos.

La guerre d'Indochine a eu le terrible mérite de ne ressembler à aucune autre. La guérilla, les embûches diverses, la ruse étaient les états permanents de cette lutte et on pouvait s'interroger sur la nécessité et l'efficacité d'une force de plusieurs milliers de marins en Extrême-Orient.

Y aurait-il donc eu une marine de guerre viet-minh ?

Bien sûr, elle n'existait pas, mais nous allons regarder la carte... l'étudier plutôt, et à ce moment-là seulement nous comprendrons que la marine française a eu de grandes responsabilités en Indochine. Les 2.000 km de côtes et les deux immenses deltas, celui du Fleuve Rouge au nord et celui du Mékong au sud nécessitaient une présence "Marine". Ces deux deltas sont la vie du pays et, de ce fait même, faisaient l'objet de la convoitise du Viet-Minh.

Avec les innombrables ramifications de leurs fleuves augmentés de canaux creusés de main d'homme, ils sont également de gigantesques éponges

De plus, l'eau est l'élément de circulation naturel et pour se mouvoir sur l'eau, il n'est encore rien de mieux que des bateaux.

Pour toutes ces raisons, la "Marine nationale" était présente en Indochine et avait participé brillamment à toutes les opérations dans cette région du monde depuis la conquête jusqu'à la fin des opérations en 1954.

Après 1945, des unités spécifiques opérant sur les fleuves et arroyos furent crées sous des noms divers : flottilles fluviales des fusiliers marins, flottilles amphibies du Nord et du Sud, divisions navales d'assaut et commandos marine. Toutes ces unités ont maintenu très haut le prestige de la «Royale». Sans ces bateaux, le commandement terrestre aurait éprouvé de sérieuses difficultés pour porter ses compagnies en zone rebelle, de l'autre côté des fleuves, au fond des rachs étroits dont les berges couvertes de palétuviers ou de palmiers d'eau masquaient parfois de cruels obstacles.

Parmi les risques spécifiques des opérations maritimes en Cochinchine et au Tonkin, il faut aussi mentionner les mines artisanales utilisées par le Viet-Minh sur tous les fleuves, rachs, arroyos ou giongs. Mouillées la nuit en toute tranquillité, par un plongeur silencieux et son bambou, avec un fil de mise à feu

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d'une centaine de mètres au minimum, qu'un seul veilleur pouvait actionner lorsqu'un bâtiment se présentait dans la ligne de visée.

Outre quelques LCM, LCVP, chalands cuirassés, les dragueurs de mines "Glycine" et "Myosotis", les LSIL 9030, LCI 9049 (ex USN 262) et quelques autres dont j'ai oublié le nom ou le numéro furent envoyés par le fond. En ce qui concerne les dragueurs, il n'y eut que peu ou pas de survivants.

Tant sur les fleuves du Tonkin que sur ceux de la Cochinchine, les patrouilles constantes, les reconnaissances et les appuis donnés aux postes souvent isolés en pays rebelle étaient de la plus grande utilité. Les secteurs attribués étaient très étendus et les unités qui remontaient les fleuves Vaico à la limite de la plaine des Joncs, par exemple, jouissaient certes d'une grande indépendance, mais comme leurs soeurs des régions éloignées du Tonkin, elles étaient en constant état d'alerte.

Si la vie en Dinassaut était particulièrement fatigante et inconfortable pour le personnel et le matériel, parés à agir dans les plus brefs délais, elle était du moins passionnante. On manquait de place et d'installations matérielles, mais à tous les échelons du commandement une large place était faite et laissée à l'initiative individuelle (les affectations étaient de 18 mois).

On demandait beaucoup à chacun et des décisions rapides et souvent graves étaient prises par les chefs de dix-neuf à vingt-cinq ans (jeunes officiers issus de l'Ecole Navale, jeunes officiers de réserve, officiers mariniers de toutes spécialités, parfois même quartiers-maîtres de 1ère ou de 2ème classe).

Les plus illustres d'entre eux ont accédé aux plus hauts grades de la hiérarchie des armées et nous nous en réjouissons sincèrement : - l'amiral Pierre Lacoste, ancien directeur général de la DGSE, a commandé en tant que jeune EV1 les LCT 799 et 1104 au sein des Dinassaut de Cochinchine en 1948-1949. Pacha remarquable à tous points de vue, très coté tant chez les marins que chez les biffins. • l'amiral Bernard Louzeau, qui fut chef d'Etat-major de la Marine (CEMM) de 1987 à 1990, a brillamment commandé en son temps comme jeune EV1 la section d'assaut de Phnom-Penh, le LCM 49 à Mytho, le groupe LCM (5) de Hué en Annam. • l'Amiral Alain Coatanéa, qui lui succéda comme CEMM de 1990 à 1994, jeune enseigne de vaisseau de 20 ans a commandé par intérim en 1953 et 1954, le LCI 9047 des Forces Fluviales du Fleuve Rouge (en remplacement d'un capitaine de frégate ou d'un capitaine de corvette). Il fut blessé à bord le 14 février 1954 après s'être particulièrement distingué lors des opérations menées sur le Moyen Fleuve Rouge à Yung-You. Malgré sa blessure et tout en continuant à diriger le bâtiment et le feu des pièces du bord, il prit le temps de faire un garrot (avec ses lacets de souliers) au commandant de la Dinassaut 12, le capitaine de corvette Marcel Garnier très grièvement blessé au cours de l'action.

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L'embuscade, ce jour-là était du type de celles que rencontraient fréquemment les Dinassauts ou les forces fluviales au Tonkin. Quelques kilomètres de fleuve à franchir pour des engins relativement lents pendant que pilonnaient mortiers, mitrailleuses lourdes et canons sans recul enterrés et camouflés dans les digues et diguettes du fleuve (compagnies lourdes du régiment régional TD 42 qui, tel un "phénix", renaissait toujours dans le delta malgré des opérations incessantes...)

Après cela, il eut deux commandements opérationnels de LCT au Tonkin et en Cochinchine. • Le plus illustre d'entre tous (onze fois cité au combat), commandeur de la Légion d'Honneur depuis le 19 février 1954 (2 fois cité en Algérie) est aujourd'hui un paisible retraité, père de famille nombreuse dans les Hautes Alpes. Je veux parler du capitaine de vaisseau (H) M. Garnier, ancien commandant des engins d'assaut à Nam-Dinh en 1947 et des 3ème et 12ème Divisions Navales d'assaut sur le Fleuve Rouge 1947-1948 et 1953-1954.

Les bateaux utilisés pour des opérations militaires dans ces deltas devaient donc remplir certaines conditions : puissance des moteurs suffisante pour pouvoir naviguer au moment des crues avec des courants atteignant 5 à 6 nœuds, tirant d'eau faible. Ils devaient, en outre, posséder un armement assez important et une protection efficace.

Ces conditions se trouvaient justement remplies par des engins que les Américains et les Anglais avaient construits à partir de 1942 et utilisés lors de la guerre du Pacifique et des débarquements en France.

En fait, ils avaient servi à débarquer le personnel, les chars et le matériel lors des débarquements sur les îles, après une intense préparation d'artillerie. Le fait qu'ils devaient s'échouer sur un rivage avait conduit à avoir des fonds plats et des rampes de débarquement. Engins divers récupérés en France après l'armistice du 8 mai 1945 ou achetés aux Philippines et en Malaisie. Bon nombre d'entre nous sont allés en chercher (échoués sur les plages et dans un triste état) à Manille et à Singapour. Quelques années plus tard, les diverses commissions de l'US Navy, venues en Indochine à divers titres, s'émerveillaient des modifications apportées à ces engins pour la guerre sur les fleuves et arroyos et, aussi, de leur bon état général coques et machines (alors que peinture et rechanges divers nous étaient chichement comptés).

Pour la petite histoire, je vous dirai que j'ai obtenu pour nos moteurs GM bon nombre de pièces en excellent état chez des amis de l'armée de terre (connus auparavant dans la Résistance lors des combats de la Libération, ou compatriotes pyrénéens).

Les mêmes moteurs Diesel GM 6-71 de la General Motors équipaient les chars moyens M3A3, M3A5, M4A2 (régiments de spahis et de cuirassiers). Hors service à divers titres, pendant nos escales à Hanoï, Haïphong, Nam-Dinh, nous en avons

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cannibalisé les équipements électriques et les moteurs, constituant ainsi un bon stock de rechanges à bord pour maintenir en état les engins de toutes les armées qui nous demandaient assistance et interventions diverses sur les fleuves et arroyos lors des grandes opérations. En sus des Dinassauts, nos camarades de la Légion Etangère, de la Gendarmerie d'outre-mer, du Train et du RICM avaient aussi leurs petites flottilles, bien étoffées pour certains. De 1947 à 1954, au cours de mes séjours en Indochine, j'ai servi, tour à tour, sur tous les types d'engins : LCVP, LCM, LCT, LCI et VP. Je n'en décrirai sommairement qu'un seul : le LCI 9047 (ex USN 251) dont j'ai été le chef mécanicien (maître chargé machines, électricité, sécurité, radio) de 1952 à 1954 : • longueur : 48,30 m. • tirant d'eau maxi : 1,75 m. • déplacement : 275 t. (à pleine charge). • propulsion 2 moteurs Diesel / 2 hélices à pas variable. • puissance : 1600 cv. (800 par ligne d'arbre) + 2 Groupes Electrogènes (GE) + 2 moteurs au treuils (AV et AR). • armement : 1 canon de 40 mm à l'avant, 1 canon de 75 mm guerre sur Spardeck, 4 canons de 20 mm (2 à l'arrière, 2 sur le Spardeck), 2 mitrailleuses de 7,62 mm à la passerelle, 1 mortier de 81 mm à l'arrière, 2 affûts spéciaux lance-grenades VB de 4 grenades à fusil (Mas 36) par affût (protection du plan d'eau lors des mouillages opérationnels), montés sur axes pivotants et avec masques de blindages sur le Spardeck (expérimentés en 1953, 1954...). • 30 à 32 hommes d'équipage + l'état-major et les détachements légers opérationnels (appui d'artillerie).

Sur tous les champs de bataille où elle a été engagée, la Marine a combattu avec un magnifique esprit d'initiative et de sacrifice, et les marins ont toujours montré les plus belles qualités de volonté, d'allant et de courage qui ont fait

• le LCI (Landing Craft Infantry) 9047 au Tonkin •

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honneur à la Marine toute entière.

A mes camarades féminins et masculins de tous grades, de toutes spécialités en activité en ce deuxième semestre 89, je voudrais dire : nous comptons sur vous pour assurer la pérennité de cet état d'esprit : soyez des militaires et des marins au vrai sens des termes, avant d'être des spécialistes de haut niveau.

Pour n'évoquer que les derniers conflits, je voudrais ajouter à l'attention de

tous nos camarades féminins et masculins en activité que la Marine Nationale a

eu :

• en Indochine de 1946 à 1954 : 301 tués métropolitains dont 27 officiers et

environ 700 blessés, toutes unités confondues.

• en Algérie de 1956 à 1962 : 227 tués (dont 197 pour la DBFM et 30 pour

les commandos) et 331 blessés (dont 254 pour la DBFM et 77 pour les

commandos). Ceci sans compter tous ceux tombés en service commandé en temps de paix :

sous-mariniers, fusiliers marins, commandos, aéronavale, etc. dont le nombre

total réel vous surprendrait, je n'en doute pas.

Paul J. CARNASSES

Premier-maître mécanicien (H)

Chevalier de la Légion d'Honneur (faits de guerre)

Ancien de la Résistance, des combats de la Libération, des flottilles fluviales de

fusiliers marins, des Dinassauts, de la DBFM

Brevet : parachutiste

Certificats : amphibie, chaufferie, fusilier motoriste, sous-marinier (opération

Suez 1956, sous-marin "La Créole")

• la péniche armée «le Volcan» sur le Mékong •

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• Vedettes armées de la FAIS dans le delta du Mékong •

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• Divers insignes de la Marine fluviale dans le delta du Mékong •

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• un LCM (Landing Craft Material) et une vedette armée sur le Mékong •

• Destruction d'un barrage miné sur une voie d'eau du delta •

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• Entretien du matériel •

En haut : deux LCVP à fond plat de la FAIS mis au sec ;

En bas : une vedette armée de type FOM assure l'entretient de son armement.

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Dessin descriptif de la base fluviale de Cât-Lô dans le delta du Mékong

par Ch. Lepillard

• Deux LCM «beachés» sur la rive et une vedette armée FOM •

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Deux LCM armés

sur le Bassac

(delta du Mékong)

Deux LCVP (Landing Craft Vehicle & Personnel) armés sur le Bassac

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• LA FLOTTILLE AMPHIBIE NORD (FAN) DANS LE DELTA DU FLEUVE ROUGE •

• Quelques insignes de la Marine fluviale au Tonkin •

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• Quelques bâtiments de la Marine au Tonkin •

• Rassemblement de LCVP en baie d'Along •

Au Tonkin la Marine fluviale intervenait aussi en baie d'Along ainsi que dans les grandes îles situées le long des côtes plus au nord, telles Cat-Bâ et Ké-Bâo.

• le LCI (Landing Craft Infantry) n° 202 •

Ces bâtiments d'une longueur de 48,30 m. pour 7,21 m. de large pouvaient débarquer la troupe par l'intermédiaire de deux rampes qui se déployaient de chaque côté à l'avant du navire

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• Les plus gros navires en mesure de remonter les fleuves •

Le LSSL, ce type de navire de 230 tonnes pour une puissance de 1.000 ch, 48,30 m. de longueur, 7,10 m. de large et d'un tirant d'eau de 1,90 m. était surnommé «croiseur du fleuve». La Marine en utilisa 9 exemplaires.

• Les LSSL «Javeline» (en haut) et «Oriflamme» •

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• Deux LCT (Landing Craft Tank) •

Navires de dèbarquement de 500 tonnes à pleine charge pour une puissance de 1.000 ch, 57 m. de long par 11,80 m. de large, 1,50 m. de tirant d'eau, la Marine en a utilisé 13 exemplaires.

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• Quelques insignes de Divisions Navales d'Assaut (DINASSAUT) •

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Les Dinassaut ou divisions navales d'assaut ont été créées en 1947, elles succèdent ainsi aux flottilles fluviales de 1945 et 1946 mises sur pied à la demande du général Leclerc. Elles serviront jusqu'à la fin du conflit et le concept sera repris par les américains lors de la guerre du Viêt Nam.

Leur rôle est de transporter, débarquer et appuyer l'infanterie mais également de surveiller les cours d'eau et d'assurer le ravitaillement des postes isolés.

Les marins qui servaient dans ces unités constituaient la marine en kaki par opposition à la marine en blanc qui traditionnellement embarquait sur les bâtiments de haute mer et s'habillait de blanc.

Les Dinassaut seront fréquemment employées tout au long du conflit notamment lors des opérations Léa, Ceinture, ....

Chaque Dinassaut est constituée d'environ dix bâtiments et est commandée par un capitaine de corvette ou un lieutenant de vaisseau. Elle comporte généralement une unité d'infanterie de type commando (Commandos de Montfort, Jaubert, ...).

Les bâtiments constitutifs d'une division navale d'assaut sont :

les landing craft infantry ou LCI les landing craft tank ou LCT les landing craft material ou LCM les landing craft vehicle & Personnel ou LCVP les landing craft support ou LCS les landing craft assault ou LCA les Landing Ship Supply Large ou LSSL, bâtiment d'appui-feu

Les dix divisions navales d'assaut sont réparties dans les deux deltas du Mékong et du fleuve Rouge comme suit :

Dinassaut 2, 4, 6, 8 et 10 en Cochinchine Dinassaut 1, 3, 5, 12 et Dinassaut de Haiphong au Tonkin

Mais par la suite les Dinassaut pourront migrer du sud au nord.

les insignes de la base des commandos-marine de Port-Wallut, située dans la grande île de Ké-Bâo au nord de la baie d'Along et celui des commandos-marine du nord Viet-Nam, dont certains intégrèrent les célèbres et efficaces Commandos Nord Vietnam qui posèrent d'énormes problèmes au Viet-Minh.