40
n° 82 Boulevard du Leader Yasser Arafat – BP 31 – 1080 Tunis Cedex – Tel. 216 71 206 633 – Fax 216 71 206 636 e.mail : mailto:[email protected] - URL : www.oss-online.org « MISE EN PLACE D’UN SYSTEME D’ALERTE PRECOCE A LA SECHERESSE DANS 3 PAYS DE LA RIVE SUD DE LA MEDITERRANEE : L’ALGERIE, LE MAROC ET LA TUNISIE» LIFE05TCY/TN/000150 ALGERIE : DGF ASAL CRSTRA ONM MAROC : CRTS DMN DPV HCEFLCD TUNISIE : CNT INM IRA Date de remise du rapport : 28 Mai 2006 Auteur: Mohamed SAFAR ZITOUN Consultant EVALUATION DES DISPOSITIFS D’ALERTE PRECOCE A LA SECHERESSE EXISTANTS A L’ECHELLE NATIONALE CAS DE L’ ALGERIE

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n° 82

Boulevard du Leader Yasser Arafat – BP 31 – 1080 Tunis Cedex – Tel. 216 71 206 633 – Fax 216 71 206 636 e.mail : mailto:[email protected] - URL : www.oss-online.org

« MISE EN PLACE D’UN SYSTEME D’ALERTE PRECOCE A LA SECHERESSE DANS 3 PAYS DE LA RIVE

SUD DE LA MEDITERRANEE : L’ALGERIE, LE MAROC ET LA TUNISIE» LIFE05TCY/TN/000150

AALLGGEERRIIEE :: DGF ASAL CRSTRA ONM MMAARROOCC :: CRTS DMN DPV HCEFLCD TTUUNNIISSIIEE :: CNT INM IRA

Date de remise du rapport : 28 Mai 2006

Auteur: Mohamed SAFAR ZITOUN

Consultant

E V A L U A T I O N D E S D I S P O S I T I F S D ’ A L E R T E P R E C O C E A L A S E C H E R E S S E E X I S T A N T S A

L ’ E C H E L L E N A T I O N A L E

C A S D E L ’ A L G E R I E

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Sommaire

ABREVIATIONS ____________________________________________________ 3

AVANT PROPOS ___________________________________________________ 4

I. DEFINITIONS ET CONCEPT DE LA SECHERESSE ______________________ 5 I.1 Types de sécheresse dans le pays ________________________________________ 5 I.2 Processus et cycles de la sécheresse dans le pays____________________________ 6 I.3 Suivi spatio-temporel de la sécheresse, variables et indices de suivi de la sécheresse 9 I.4 Mesures et catégories d’intensité de la sécheresse___________________________ 12

II. EVALUATION DES SYSTEMES D’ALERTE PRECOCE A LA SECHERESSE EXISTANTS AU NIVEAU NATIONAL___________________________________ 15

II. 1 Identification des systèmes d’alerte précoce existants dans le pays _____________ 15 II.2 Identification et description des structures travaillant dans la problématique de la sécheresse ____________________________________________________________ 16

II.2.1 Catégorie des structures fortement impliquées ___________________________ 16 II.2.2. Structures utilisatrices de l’information sur la sécheresse __________________ 20

II.3 Analyse des lacunes, insuffisances des systèmes et des compétences___________ 20 II.4 Proposition des modalités pertinentes de rendre opérationnels les systèmes ______ 21

III. Proposition d’un Système national d’Alerte Précoce à la Sécheresse ____ 24 III.1 Proposition d’une méthodologie _________________________________________ 24 III.3 choix des indicateurs de la vulnérabilité structurelle et conjoncturelle ____________ 28 III.4 Rôle des partenaires (fournisseurs, producteurs des données / indicateurs)_______ 29

IV. Évaluation des besoins exprimés en matière de formations et d’équipements ____________________________________________________ 30

IV.1. Locaux____________________________________________________________ 31 IV.2. Ressources humaines________________________________________________ 31 IV.3. Moyens informatiques Hardware et de positionnement géographique ___________ 31 IV.4. Moyens de traitement software _________________________________________ 32 V. 5. Formation _________________________________________________________ 32

Documentation consultée ___________________________________________ 33 ANNEXE 1 : Type de données produites par l’ONM _____________________________ 35 ANNEXE 2 : Type de données produites par l’ANRH ____________________________ 40

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ABREVIATIONS

ABH Agence des Bassins Hydrographiques ADE L’Algérienne Des Eaux AEP Alimentation en Eau Potable AGID Agence Nationale de l’Irrigation et du Drainage ANBT Agence Nationale des Barrages et Transferts ANRH Agence Nationale des Ressources Hydrauliques APC Assemblée Populaire Communale ASAL Agence Spatiale ALgérienne BAS-ONU Bureau des Affaires Spatiales des Nations Unies BNUS Bureau des Nations Unies pour la zone Soudano-Sahélienne CDRB Centre de Développement des ressources biologiques et biosécurité CNTS Centre National des Techniques Spatiales CRSTRA Centre de Recherches Scientifiques et Technique des Régions Arides CST Comité Scientifique et Technique DGF Direction Générale des Forêts DMC Disaster Monitoring Constellation ESA European Space Agency FAO Food and Agriculture Organisation FEWS Famine Early Warning System GCOS Global Climate Observing System GIEC Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat IGAD Intergovernmental Authority on Development HCDS Haut Commissariat pour le Développement de la Steppe IHFR L’Institut Hydrotechnique de Formation et de Recherche INRF Institut National de la Recherche forestière MNG Meteosat New Generation NDVI Normalized Difference Vegetation Index OMM Organisation Mondiale de la Météorologie ONEDD Observatoire National de l’Environnement et du Développement Durable ONG Organisation Non Gouvernementale ONM Office National de la Météorologie PIB Produit Intérieur Brut PNDAR Programme National du Développement Agricole et Rural SADC Southern African Development Community SAP Système d’Alerte Précoce SID Système d’Information sur la Désertification SIE Système d’Information sur l’Environnement SIG Système d’Information Géographique SIRE Système d’Information sur les Ressources en Eau SMIAR Système Mondial d'Information et d'Alerte Rapide sur l'Alimentation et

l'Agriculture SPI Standardized Precipitation Index UNCCD United Nations Convention to Combat Desertification WHYCOS World Hydrologic Cycle Observing System

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AVANT PROPOS

Le document ci-après a été rédigé suivant les termes de référence définis par le contrat entre l’Observatoire du Sahara et du Sahel OSS et Mohamed SAFAR ZITOUN, consultant. L’objectif est la réalisation, pour le compte de la direction générale des forêts de l’Algérie d’un document de fond, qui a constitué la base des discussions de l’atelier de mise en œuvre du projet tenu à Alger, au siège de la DGF, le 22 mai 2006.

La consistance de cette consultation est la suivante :

1. Définitions et concept de la sécheresse

Types de sécheresse dans le pays Processus et cycles de la sécheresse dans le pays Suivi spatio-temporel de la sécheresse, variables et indices de suivi de la sécheresse Mesures et catégories d’intensité de la sécheresse Prévisions de la sécheresse et systèmes d’alerte précoce

2. Evaluation des systèmes d’alerte précoce à la sécheresse existants au niveau national

Identification des systèmes d’alerte précoce existants dans le pays Identification et description des structures travaillant dans la problématique de la

sécheresse Analyse des lacunes, insuffisances des systèmes et des compétences Proposition des modalités pertinentes de rendre opérationnels les systèmes

3. Système d’alerte précoce à la sécheresse national proposé

proposition d’une méthodologie : types de systèmes à mettre en place types de zonage choix des indicateurs de la vulnérabilité structurelle et conjoncturelle rôle des partenaires (fournisseurs, producteurs des données / indicateurs) périodicité et échelles de production des indicateurs

4. Évaluation des besoins exprimés en matière de formations et d’équipements

moyens nécessaires équipements à acquérir formations

Les documents consultés dont liste est jointe en annexe ont été en partie mis à disposition du consultant par la DGF et en particulier par Mme Rahmani, chef du projet SAP Algérie, sans laquelle cette consultation n’aurait pas vue le jour.

Le rapport ci après a été enrichi en certains points (partenaires et volet moyens- formation), comme l’ont souhaités les participants à l’atelier d’Alger du 22 mai 2006 et tient compte des recommandations de l’atelier de Rabat (9-10 mars 2006).

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I. DÉFINITIONS ET CONCEPT DE LA SÉCHERESSE

I.1 Types de sécheresse dans le pays

La sécheresse est classiquement définie comme un phénomène naturel dû essentiellement à un déficit des précipitations qui, associé à des facteurs climatiques (températures élevées, vents forts, hygrométrie faible, etc.) provoque, s’il est prolongé dans le temps, une diminution du ruissellement des cours d’eau et de l’humidité des sols et un renouvellement insuffisant des nappes d’eau. Ce phénomène est amplifié par l’action néfaste de l’homme sur l’environnement (déforestation, rejets des gaz nocifs, pression du cheptel sur les parcours, surexploitation des ressources naturelles (eaux et sols), etc.). Ceci se répercute négativement, parfois en de véritables catastrophes naturelles, sur l’alimentation des hommes et des cheptels et sur la production agricole.1

Il existe plusieurs formes de sécheresse interdépendantes entre elles. La prise en charge y est sectorielle avec une connexion le plus souvent conjoncturelle avec les autres secteurs.

I.1.1 La sécheresse météorologique est le type de sécheresse qui survient lorsque les précipitations sont bien inférieures à la normale au cours d'une longue période. Elle est suivie par les services de la météorologie nationale qui, avec le concours de la Banque Mondiale, ont installé après les inondations de 2001 à Alger. Le premier réseau d’alerte précoce à la sécheresse et aux inondations. Les outils sont principalement le réseau national de mesures des paramètres climatiques, l’observation et l’analyse des images satellitaires spécialisées.

I.2.1 La sécheresse hydrologique est le type de sécheresse qui survient lorsqu'une longue sécheresse météorologique provoque une diminution sensible du niveau des eaux souterraines, des rivières, des fleuves et des lacs. Le suivi de celle-ci est du ressort des services de l’hydraulique (Agences2, directions centrales et de wilaya) qui ont pour mission principale la dotation en eau des populations, de l’agriculture, du tourisme et de l’industrie. Les données sur le ruissellement des eaux de surface, les apports aux barrages, la dynamique des eaux souterraines, l’évolution des sols irrigués sont recueillis par des réseaux d’appareils de mesures ou par des observateurs décimés à travers le territoire national.

I.3.1 La sécheresse agricole est le type de sécheresse qui survient lorsque la faible humidité du sol, associée à la rareté de l'eau, arrête la croissance végétale, diminue les rendements et met en danger le bétail. Ce domaine est du ressort des services centraux et décentralisés de l’Agriculture, des éleveurs, exploitants agricoles, services de l’Environnement et société civile.

I.4.1 La sécheresse socio-économique englobe les effets économiques et sociaux des formes précédentes (exode rurale, famine, baisses des rendements agricoles, perte de cheptel, augmentation des prix des produits de première nécessité, problème de santé humaine et animale, etc. Cette forme qui se traite à un niveau élevé (gouvernement) engendre, selon son acuité, le déclenchement de plans ORSEC, la mise en place de fonds de soutien et d’indemnisations, le lancement d’opérations de solidarité nationale et internationale ainsi que des campagnes de sensibilisation de la population. 1 « Systèmes d’alerte précoce et suivi écologique, mise en place du réseau » par Mohamed SAFAR ZITOUN, atelier de lancement du réseau tpn4, Tunis, 8-10 octobre 2002

2 Principalement les Agences de bassins hydrographiques, l’ ANRH et l’ ANBT

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“La sécheresse socio-économique est donc une forme de choc interne de l’offre, c'est-à-dire, une grave perturbation provoquée par des événements hors du contrôle du pays, et qui a des effets importants sur les variables économiques intérieurs”3.

Dans la figure ci après, sont montrés les relations entre les différents types de sécheresse et leurs impacts. Une sécheresse météorologique limitée dans le temps (par exemple en automne) peut provoquer une sécheresse agricole de durée plus longue (par exemple saisonnière de début de cycle) puis une sécheresse hydrologique plus persistante dans le temps (annuelle si faibles apports aux barrages).

Fig. 1: Types de sécheresse, manifestations dans le temps et leurs impacts 4

I.2 Processus et cycles de la sécheresse dans le pays

Le seuil théorique de rareté fixé par la Banque Mondiale à 1000 m3 par habitant et par an place l’Algérie parmi les pays les plus pauvres en matière de potentialités hydriques. La disponibilité en eau théorique qui était de 1500 m3 hab./an en 1962 va passer en dessous du seuil théorique de rareté dans les années 1990 et ne sera que de 430 m3 en 2020. Cette disponibilité ramenée aux ressources en eau mobilisables serait encore plus réduite5.

Pour parvenir à une sécurité alimentaire satisfaisante, il faudrait disposer entre 15 et 20 milliards de m3 par an dont 70% pour la seule l'agriculture, soit 3 à 4 fois la mobilisation actuelle (5 milliards de m3 d'eau par an).

3 Rapport de la World Bank Group No. 118 juin 1999, “La sécheresse et les économies des pays d’Afrique Subsaharienne” 4 D’après National Drought Mitigation Center 2005 et ONS Maroc 5 CONSEIL NATIONAL ECONOMIQUE ET SOCIAL, Commission de l’Aménagement du Territoire et de Environnement, Avant-projet de rapport, " L’eau en Algérie : le grand défi de demain " Etude réalisée en 2000.

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Fig. 2 : évolution des disponibilités en eau depuis 1962 et projection à l’horizon 2020

Cette situation de rareté de la ressource est aggravée de manière cyclique par la sécheresse. « Ce qui impliquera ipso facto entre les différents utilisateurs des conflits sérieux qui nécessiteront immanquablement des arbitrages malaisés pour les pouvoirs publics, et ce d'autant que les besoins en l’alimentation en eau potable (AEP) seront multipliés par 2,5 environ en vingt cinq ans et qu'ils représenteront pratiquement 40 % des ressources mobilisables vers l’an 2025 »6.

Au cours du siècle précédent, l’Algérie a vécu plusieurs périodes de sécheresse dont les plus intenses ont été ressenties en 1910 et en 1940 et de manière plus persistante dans les années 1975-1980 ainsi que dans ce début du siècle. Une étude de l’ANRH présentée lors de la rencontre nationale sur l’eau en 1994 sur la base des analyses faites sur les précipitations enregistrées sur plus d’un siècle ne permettait pas, alors, de conclure sur un changement climatique irréversible (fig. 3).

Fig. 3: Evolution des précipitations annuelles pour la station d’Alger. Moyenne mobile sur 5 ans

6 Idem 4

disponibilité (m3/hab/an)

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

1962

1966

1970

1974

1978

1982

1986

1990

1994

1998

2002

2006

2010

2014

2018

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Il y’a toutefois des signes allant dans le sens d’une aridification plus grande du climat de l’Algérie.

Une étude intitulée ‘’ Etude d’aménagement hydro-agricole de la Mitidja - Mac Donald et Partners’’ confirme que la période 1950-1975 a été plus humide que la moyenne à long terme ; alors qu’à partir de 1977 on assiste à une sécheresse assez marquée, sans précédent depuis le début des observations.

L’observation des volumes d’eau (Mm3) annuels alloués à partir de 49 principaux barrages au cours de la dernière décennie, montre une diminution nette des prélèvements qui passent de plus de 2 milliards de m3 en année moyenne à une moyenne de 621 millions de m3 par an 7 (fig. 4). Ceci est essentiellement du à une diminution sensible des apports.

0100200300400500600700800900

90 / 91 91 / 92 92 / 93 93 / 94 94 / 95 95 / 96 96 / 97 97 / 98 98 / 99 99 / 00 00 / 01 O1 / 02année agricole

volu

me

d'ea

u (e

n M

m3)

Fig. 4 : Prélèvements des barrages entre les années agricoles 90 / 01 et 2001 / 2002

La mesure des apports en eau à certains barrages pendant les périodes 1945-1998, 1945-1975 et 1976-1998 (tableau 1) montre que les apports ont diminués de moitié, ce qui donne une idée de l’ampleur de cette sécheresse et de la dégradation climatique induite.

Apports (hm3) Rapports

45-98 45-75 Période humide

76-98 Période sèche

Barrages

1 2 3

4=3/1 5=3/2 6=1/2

Béni Bahdel Cheurfas Ouizert Ghrib Fodda

Baghadda Hamiz Chéffia

Zardézas

67 71 53

129 78 55 40

135 55

88 94 69

173 113 78 47

162 70

36 31 26 89 50 33 31

119 51

0.55 0.43 0.49 0.69 0.64 0.60 0.76 0.89 0.82

0.42 0.33 0.38 0.52 0.44 0.43 0.64 0.73 0.72

0.77 0.76 0.77 0.75 0.70 0.71 0.84 0.83 0.79

0.71 0.51 0.72

Tab. 1 : Apports en eau au niveau de certains barrages algériens

7 « Eléments de réflexion sur une stratégie sous-régionale (Afrique du Nord) relative à la prise en compte de la sécheresse dans la mise en œuvre PAN : Synthèse des études de cas de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie » OSS, juillet 2003

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13% dépendan

ts du

87 %

Cette tendance à l’aridification du climat en Algérie, ajoutée au caractère structurel et intrinsèque de la sécheresse, est quelque peu confirmé par les projections du Groupe Intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) 8 qui prévoit sur la région méditerranéenne, à l’horizon 2015, une augmentation de la température supérieure à celle prévue au niveau global, une légère diminution des précipitations pour les rives Sud9 et enfin une fréquence plus accrue des phénomènes climatiques extrêmes comme les sécheresses et les inondations.

L’Algérie a tenu compte dans sa planification de cette tendance à l’aridification du climat en revoyant à la baisse ses prévisions de mobilisation des ressources en eau. A cet effet, a été mise en place toute une batterie de mesures visant en particulier une économie plus grande de l’eau par les utilisateurs, l’intensification des efforts de mobilisation de nouvelles ressources et une mobilisation compensatrice tournée vers les ressources non conventionnelles, indépendantes des aléas climatiques, en particulier celles produites par le dessalement de l’eau de mer. L’objectif majeur, pour ce type de mobilisation, est de remplacer les eaux naturelles pour toutes les villes côtières à l’horizon 2016. 12 usines de dessalement d’eau de mer seront érigées d’ici 2008 avec pour objectif 1.200.000 m3/j et 21 autres stations seront réalisées, d’ici 2016. L’eau provenant des stations d’épuration et du recyclage est une autre forme de ressource non conventionnelle qui pourrait participer à compenser le déficit en eau10.

Toutefois un facteur correctif à cette tendance à l’aridification, devrait être introduit en fonction de l’observation des sécheresses dans l’espace et dans le temps.

I.3 Suivi spatio-temporel de la sécheresse, variables et indices de suivi de la sécheresse

La partie sensible aux aléas climatiques de l’Algérie ne représente que 13 % de la superficie totale du pays mais c’est aussi la plus dense en populations, qui contient les meilleurs sols, les ressources en eau renouvelables, la faune et la flore les plus remarquables du pays. C’est sur cette bande septentrionale qui s’étend du Maroc à l’Algérie et que limite au Nord la Méditerranée et au Sud l’isohyète 200 mm que s’observent les différentes formes de sécheresse.

I.3.1 Pour la sécheresse météorologique l’observation se fait d’abord à l’échelle nationale puis à l’échelle régionale. En effet une certaine disparité existe d’Ouest en Est et du Nord vers le Sud. Le zonage suivant peut être suggéré :

La frange littorale que stoppe l’Atlas tellien au Sud et dont la largeur est de 100 à 150 kilomètres est la zone la plus arrosée (et donc la plus riche en eaux superficielles), avec une augmentation des moyennes annuelles d’Ouest en Est (de 400 à plus de 1000 mm / an).

8 Conjointement crée en 1988 par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), 9 Engendrant une diminution du ruissellement pouvant aller à 5 mm par an 10 A l’horizon 2020, les eaux usées représenteront un volume de près de 2 milliards de m3 si la demande en eau est totalement satisfaite à cet horizon.

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Entre l’Atlas tellien et l’Atlas saharien se trouve une large bande de 300 à 350 kilomètres contenant les hautes plaines céréalières, la steppe présaharienne à vocation pastorale et les bassins endoréiques les plus caractéristiques. C’est une zone où prédominent les eaux souterraines. La pluviométrie y est entre 100 et 400 mm et la sensibilité à la désertification particulièrement importante11.

Au-delà de cette bande septentrionale, le Sahara qui occupe les 87 % du pays est un territoire particulièrement aride et quasi-indépendant des aléas climatiques. Sauf pour la région du Hoggar Tassili où les rares pluies apportées par la remontée du front intertropical viennent alimenter épisodiquement (en occasionnant certaines années des inondations souvent destructrices) les poches d’eau des massifs volcano-granitiques et les nappes d’inféro-flux fort utiles à la population. L’énorme projet d’adduction à partir d’In Salah vise à libérer de ces aléas Tamanrasset, le chef lieu de wilaya, et certaines autres agglomérations limitrophes.

I.3.2 La sécheresse hydrologique est appréciée par région hydrographique. En Algérie, il en existe cinq: la région hydrographique Sud et les 4 bassins du Nord (l’Oranie - Chott - Chergui, le Chellif - Zahrez, l’Algérois - Hodna – Soummam et le Constantinois - Seybouse –Mellegue). Ces régions sont gérées par des agences de bassin.

Les Agences disposent des outils privilégiés que sont les comités de bassins hydrographiques institués en 1996 et qui se composent des représentants de l’administration, des collectivités locales à travers les élus, et des usagers.

En 1996, a été institué aussi, par le décret 96-472 du 18 décembre 1996, un Conseil Supérieur de l’Eau présidé par le Ministre chargé de l’hydraulique. Ce conseil regroupe tous les secteurs concernés par l'eau. D’autres structures de coordination telles que le Comité national des maladies à transmission hydrique et le Comité national de coordination des activités des offices des périmètres irrigués, ont également été mises en place. Toutes ces structures peuvent être sollicitées dans le cadre d’une lutte appropriée et planifiée contre les effets de la sécheresse.

11 Voir carte de la sensibilité à la désertification en annexe du Rapport national de l’Algérie sur la mise en oeuvre de la Convention de Lutte contre la Désertification, Septembre 2004, par M. Salamani et H. Kadi-Hanifi .

400

800

200

1000

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L’observation des potentialités en eau de ces bassins montre une certaine disparité spatiale; les zones les plus pauvres en eau mais aussi les plus sensibles à la sécheresse et à la désertification sont situées à l’Ouest du pays (voir les tableaux ci après).

Bassin hydrographique

Oranie chott

chergui

Chéliff Zahrez

Algérois Soumam Hodna

Constantinois Seybouse Mellègue

Total

Res. Souter. Pot. (hm3/an)

375 231 745 28,9 1.894

Total (%) 19.7 12.2 39.2 28.9 100.0

Tableau 2: répartition des potentialités en eau souterraine dans les bassins du Nord (source:ANRH 2000)

Bassin

hydrographique Oranie Chott

Chergui

Chéliff Zahrez

Algérois Soumam Hodna

Constantinois Seybouse Mellègue

Sud Total

Res. Superf. pot. (Hm3/an)

1025 1840 4380 4500 600 12,34

Pourcentage(%) 8,7 15,7 37,3 38,3 0,48 100.0

Tableau 3: potentialités en eaux superficielles (source ANRH 2000)

Avant la mise en place des Agences de bassins hydrographiques, la gestion de la sécheresse était une gestion sectorielle de la pénurie par des comités formés pour la circonstance et composés principalement de l’ANRH, de l’ANBT, des structures centrales et décentralisées de l’hydraulique et des sociétés de distribution d’eau. Les comités avaient pour tâche la collecte des données en temps réel sur les apports aux barrages et l’état de la distribution en eau et se devaient de proposer les solutions d’urgence adéquates (lancement de campagnes d’appoint de forages, programmes de coupure en AEP et irrigation, etc.). Ce qui fut fait en 2002, pour l’alimentation de la ville d’Alger, avec un ensemble de mesures urgentes à même de gérer la pénurie en eau potable induite par la sécheresse qui sévissait depuis trois années dans le pays et ce en réalisant 40 forages, l’interconnexion du réseau AEP de la ville avec trois barrages situés à plus de 100 kms à l’Ouest de la capitale, plusieurs stations de dessalement de l'eau et en organisant la distribution de l’eau par camions citernes dans les quartiers les plus touchés12.

Cette gestion sectorielle de la pénurie semble être toujours la règle, du fait que les agences de bassin ne disposent pas encore de systèmes d’information opérationnels.

I.3.3. L’agriculture, consommatrice de 70% des ressources en eau mobilisés, est un des secteurs économiques le plus exposé aux phénomènes météorologiques et donc le plus sensible à la sécheresse. Estimé aujourd’hui à 8 milliards de dollars, la production agricole emploie 1,2 million de personnes soit, près de 20% de la population active et contribue au PIB pour une moyenne de 10% et ce grâce à la mise en œuvre, depuis l’année 2000, du plan national de développement agricole et rural (PNDAR)13. Malgré le fait qu’en Algérie, les productions agricoles sont relativement mal cernées par le système statistique sauf pour les rendements des blés14, il est clair que ces productions ont beaucoup souffert du déficit pluviométrique. A titre d’exemple, la campagne agricole 2001-2002 a été fortement influencée par une pluviométrie insuffisante qui se prolonge depuis trois années. Les céréales ont baissés de -27 % avec une production totale de 1,9 millions de tonnes, suivies par les tomates industrielles (-10 %), olives (–4 %) et huile d'olive (–14 %) par rapport à 2000-2001. Mais contrairement à l’année agricole précédente la production agricole a été

12 Sources Nouvelles No. 3, 1 septembre 2002 13 Déclaration de Mr Said Barkat, Ministre de l’Agriculture au forum de l’ENTV le 21-05-2006. 14 Situation mondiale de l’agriculture 2002, Archives FAO

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très bonne en 2002-2003 grâce à une pluviométrie suffisante et bien répartie au cours de la campagne agricole. L'indice global de la production (base 100 : moyenne des années 1986-1995) est, en effet, passé de 123 à 159 (+30%). La croissance est due surtout à la production végétale (+27% entre 2002 et 2003) et, dans cette catégorie, surtout par la production céréalière (+110%), en particulier l'orge (+194%).

Parce que liée aux variables économiques mesurables par wilaya, la sécheresse agricole (et donc socio-économique) est suivie à l’échelle locale par les directions wilayales de l’Agriculture qui disposent de deux outils majeurs d’appréciation que sont d’une part les observations in situ des paramètres de production agricole et d’autre part des bulletins analytiques de l’ONM. Il y’a de plus, l’utilisation de certaines radios locales par les services, chambres et associations agricoles pour la vulgarisation et l’alerte des cultivateurs et éleveurs pour tout risque majeur agricole. Dans le cas de sinistre avéré, (sécheresse, invasion de criquets pèlerins, gel, etc.) l’Etat a mis en place toute une panoplie de systèmes d’assurances et de fonds spéciaux à des fins d’indemnisations des cultivateurs et éleveurs sinistrés.

Le PNDAR a en outre encouragé l’introduction de technologie d’irrigation appropriée aux régions sèches. Le secteur privé s’est investi notamment dans la production et l’installation des systèmes d’irrigation «goutte à goutte» et par micro aspersion. Par ailleurs, dans les oasis, le PNDAR a financé, à la demande des communautés locales, la réhabilitation de systèmes traditionnels d’irrigation (foggara).

I.4 Mesures et catégories d’intensité de la sécheresse

Les effets de la sécheresse seront fonction de la durée de celle ci, de son intensité et de la saison dans laquelle cette sécheresse a été observée. Un premier classement peut donc être fait. C’est ainsi que l’on peut distinguer la sécheresse saisonnière automnale si elle sévit en début de cycle végétatif, la saisonnière printanière si elle sévit en fin de cycle végétatif, celle qui est annuelle si elle s’étale sur les deux saisons ou encore la pluriannuelle si elle s’étale sur deux ou plusieurs années.

Nous pouvons élaborer aussi un classement territorial en fonction des zones agro écologiques en zones à sécheresse conjoncturelle, structurelle ou permanente.

Fig. 5 : Zonage écologique de l´Algérie (carte réalisée par Salamani M., 2001)

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Cette cartographie élémentaire de la sécheresse est un exemple possible parmi tant d’autres. Cette cartographie est à affiner après avoir mené une réflexion approfondie sur les objectifs visés par le système à mettre en place, à partir de la répartition spatiale de certains paramètres. Par exemple le SPI (standardized Precipitation Index ou indice normalisé des précipitations) qui permet de classer le territoire observé en plusieurs catégories d’intensité et définir le seuil à partir duquel l’intervention de l’Etat est nécessaire15.

Valeurs du SPI Actions Intensité de la sécheresse

0 à – 0.99 Pas de réaction particulière légère

- 1 à – 1.49 ALERTE modérée

- 1.50 à -1.99 ALARME sévère

- 2.00 à moins CATASTROPHE extrême

Tab. 4 : Classement en fonction de l’intensité de la sécheresse et actions à prendre.

Cette cartographie d’aide à la décision, ne peut se faire qu’avec la mise en place d’une structure (Observatoire par exemple) à même de recueillir les informations utiles sur la sécheresse, de les analyser, de les diffuser dans les formats appropriés et de lancer, si nécessaire, précocement toute alerte permettant de prendre, en temps opportun, les décisions adéquates pour contrecarrer les effets négatifs.

I.5 Prévisions de la sécheresse et systèmes d’alerte précoce

Les Systèmes d’alerte précoce sont définis comme des outils qui permettent de prévoir et d’évaluer la sécheresse en fournissant à court terme des renseignements pour l’élaboration de plans et mesures d’urgence par le biais d’observations recueillies par les satellites tels que METEOSAT et NOAA / AVHRR et des mesures météorologiques et hydrologiques prises sur le terrain. Le résultat de ses observations, après analyse, est communiqué aux Institutions spécialisées par bulletins d’information de conjoncture.

Les activités de suivi et d’alerte précoce ont commencé dans les années 1970 avec les sécheresses du Sahel (1972 / 1973) et de l’Ethiopie (1974 / 1975 ) par la création d’ AGRHYMET outil spécialisé du CILSS pour suivre la situation agro-hydro-météorologique de la région du Sahel, le lancement du Système Mondial d’information et d’alerte précoce de la FAO (SMIAR) et la mise en place du Bureau des Nations Unies pour la zone Soudano – Sahélienne (BNUS ou UNSO) . En 1985 le programme FEWS (Famine Early Warning System) basé aux USA est chargé de collecter et d’analyser les données ayant trait à la sécurité alimentaire des pays du Sahel, de l’IGAD et du SADC. Dès 1988, les régions IGAD et SADC sont couverts par plusieurs programmes qui utilisent les possibilités donnés par les programme FEWS et ceux de la FAO (ARTEMIS) : SADC Regional Early Warning System, FAO/RCSSMRS Regional Early Warning System pour l’IGAD et le Regional Famine Early Warning System (REFEWS). Ces programmes sont suivis et mis en place avec l’aide d’une part du centre RCSSMRS de Nairobi et les Centres de suivi de la désertification ou Drought Monitoring Center (Afrique de l’Est et Afrique Australe).

Les prévisions climatiques et plus particulièrement de la sécheresse au niveau mondial sont pris en charge par l’OMM dans ses programme CLIVAR, le « Climate observing system (GCOS) » et le « World Hydrological Cycle Observing System (WHYCOS).

15 Drought Indices by Dr Michael Hayes

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.Les satellites METEOSAT dont les images sont reçues à raison d’une réception toutes les demi-heures sont des satellites géostationnaires qui fournissent des informations sur la prévision du temps, la surveillance des orages et l’estimation des précipitations qui est une information majeure pour l’alerte précoce. Ils permettent de suivre l’évolution météorologique sur une très grande aire et de manière quasi continue. Depuis le 29 Août 2002, une nouvelle génération de satellites METEOSAT est lancée (Meteosat New Génération MNG). Elle permet d’obtenir des images de prévision des précipitations de grande précision toutes les 15 mn et d’éditer par les structures réceptrices très vite des bulletins d’alerte.

Les évaluations des effets des catastrophes d'origine météorologique ou hydrologique ont mis en lumière quelques-unes des raisons de l'inefficacité de certaines alertes, dont notamment l'imprécision occasionnelle des prévisions, le calcul erroné de la période d'activité du phénomène considéré ou la mauvaise appréciation de son intensité ou de ses effets.

Les satellites NOAA/AVHRR sont des satellites à orbite polaire disposant d’un radiomètre à haute résolution pouvant apprécier des écarts de températures inférieurs à 0,125°C. Son orbite basse permet, en particulier, une définition fine des formations nuageuses, la répartition de la température en surface, le surveillance de l’état de la couverture végétale, l’estimation des rendements de cultures, le suivi des feux de forêts et de brousse, etc. Leurs utilités dépassent le seul aspect de l’alerte précoce à des fins de sécurité alimentaire mais touchent au suivi écologique dans le sens large, et au suivi de la désertification en particulier. L’apparition des images NOAA / AVHRR dans les années 1980 et des satellites de haute résolution d’observation des ressources naturelles tels que LANDSAT et SPOT vont faire évoluer les systèmes d’alerte précoce vers des systèmes d’information sur l’Environnement (SIE) soit globaux au niveau des Etats soit spécialisées comme ceux dédiés à la désertification (SID) ou encore aux ressources en Eaux (SIRE).

Nous nous limiterons à constater à ce propos, comme l’a déjà fait le Conseil Scientifique et Technique CST de l’UNCCD16 que les deux systèmes (alerte précoce à la sécheresse et suivi écologique) comportent plusieurs similitudes, utilisent les mêmes sources d’information, et font appel aux mêmes techniques de traitement. La grosse différence réside dans la réponse attendue. Elle est rapide pour l’alerte précoce et plus ou moins longue pour le suivi écologique. Malgré l’existence de ces systèmes depuis plus de 20 ans et malgré quelques points positifs, ils n’ont pas pour autant réussi à enrayer les conséquences fâcheuses de la sécheresse17. Ceci est du à plusieurs facteurs dont :

l’efficacité partielle des systèmes, l’insuffisance de la collecte de l’information terrain, la rareté des échanges de données entre institutions et l’insuffisance de structures spécialisées et de coordination aussi bien au niveau

local, sous régional que régional, des contraintes logistiques, des contraintes politiques, etc.

16 d’après ICCD/COP(5)/CST/4) 17« Systèmes d’alerte précoce et suivi écologique, mise en place du réseau » par Mohamed SAFAR ZITOUN, atelier de lancement du réseau TPN 4 Africa de l’UNCCD , Tunis, 8-10 octobre 2002

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II. EVALUATION DES SYSTEMES D’ALERTE PRECOCE A LA SECHERESSE EXISTANTS AU NIVEAU NATIONAL

II. 1 Identification des systèmes d’alerte précoce existants dans le pays

En Algérie, des dispositions réglementaires et organisationnelles existent mais concernent les risques majeurs dans leur globalité, avec une orientation privilégiée vers les inondations et les séismes. Pour rappel, il a été créé :

Une agence nationale de prévention et de gestion des risques majeurs au niveau du Ministère de l’Environnement pour aider dans les domaines de la programmation, de la mobilisation et du déploiement des moyens nationaux et internationaux.

Une Délégation Nationale aux risques majeurs avec des missions de planification et de coordination sous l’égide du Chef du Gouvernement.

Un Centre National de veille et d’aide à la décision auprès de M. le Ministre de l’Intérieur, chargé de collecter, de diffuser et d’exploiter en temps réel les informations et les données des réseaux d’alerte précoce de toutes natures et en particulier le premier réseau installé après les inondations de 2001 à Alger par les services de l’Office National de la Météorologie avec le concours de la Banque Mondiale18.

La mise en orbite du premier microsatellite algérien «ALSAT 1» par l’ASAL le 28 novembre 2002 s’inscrit dans un programme global et international pour la prévention et la gestion des catastrophes naturelles (Disaster Monitoring Constellation) dite « DMC ». Cette constellation de satellites permettra l’observation, le suivi, la gestion, et éventuellement la prévention des catastrophes et phénomènes naturels19. Le traitement des images de ce satellite a permis des applications dans les domaines de la surveillance des feux de forêts, l’occupation des surfaces steppiques et de la lutte antiacridienne.

L’Algérie est signataire de plusieurs accords de coopération dans le domaine de la prévention des risques majeurs, en particulier de l’accord partiel avec le conseil de l’Europe en matière de prévention, de protection et d’organisation des secours contre les risques naturels et technologiques majeurs. Cet accord intergouvernemental dit « EUR-OPA Risques majeurs » est une plate-forme de coopération entre les pays d’Europe Centrale et orientale, les pays du Sud de la Méditerranée et les autres pays d’Europe de l’Ouest. Son domaine de compétence est lié aux catastrophes naturelles et technologiques majeures - la connaissance, la prévention, la gestion des crises, l’analyse post-crise et la réhabilitation. Crée en 1987 par le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe, l’Accord partiel est dit «ouvert» car tout État, membre ou non du Conseil de l’Europe, peut demander à y adhérer. Il compte actuellement 25 États membres. Les objectifs principaux de l’Accord EUR-OPA Risques majeurs sont de resserrer et de dynamiser la coopération entre les États membres d’un point de vue pluridisciplinaire, afin d’assurer une meilleure prévention, protection et organisation des secours en cas de catastrophes naturelles et technologiques majeures20. Cet accord n’englobe pas expressément la sécheresse.

- 18 Discours d’ouverture de M. Dahou Ould Kablia, Ministre Délégué chargé des collectivités locales auprès

de M. le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et des collectivités locales à la III ième Conférence Mondiale sur les alertes précoces, Bonn, nov. 2005

- 19 Etat de l'art du domaine spatial en Algérie par M. H. Hamoudi, Institut National de Cartographie et de Télédétection - INCT, Alger, PROCEEDINGS OF THE INTERNATIONAL CONFERENCE : Natural Disasters and the Role of Satellite Remote-Sensing:Economic and Legal Considerations Tunis 26 - 28 avril 2005

- 20 Voir site Internet dédié.

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D’où le constat qu’il n’y a pas en Algérie de structure particulière dédiée expressément à la sécheresse. Or la sécheresse dans sa diversité spatiale et temporelle, son acuité, ses incidences sociales et économiques nécessite la mise en place d’un système permanent de collectes d’informations spécifiques à l’échelle locale, régionale ou nationale qui puisse aider les autorités à trouver les solutions adéquates à même de prévenir tout effet négatif induit sur la société et / ou sur l’économie. Ce qui permet de passer de la gestion de crise à la gestion du risque.

Fig. 5: Le Cycle de gestion des catastrophes naturelles 21

Les informations à collecter étant plurisectorielles, la structure gagnerait à être centralisatrice, d’analyse et de diffusion des informations normalisées (indicateurs) recueillies et traitées par plusieurs sources (climat, hydrologie, hydrogéologie, gestion des ressources en eau, santé animale, production agricole, mouvement des populations, etc.)

II.2 Identification et description des structures travaillant dans la problématique de la sécheresse

Les structures travaillant sur la problématique de la sécheresse sont diverses et appartiennent à plusieurs secteurs d’activité. Nous pouvons les classer en deux catégories. .La première concerne les structures fortement impliquées pouvant devenir des partenaires clés avec la double particularité d’être à la fois fournisseurs et utilisateurs de données. Nous développerons leurs présentations ci après. La deuxième catégorie concerne les structures qui sont appelées à être essentiellement des utilisateurs de l’information sur la sécheresse.

II.2.1 Catégorie des structures fortement impliquées

La Direction générale des forêts qui a été créée en juillet 1995 comprend une inspection générale, cinq (5) directions centrales et deux directeurs d'études. Elle repose sur une organisation territoriale de 48 conservations des forêts de wilaya, 173 circonscriptions des

- 21 D’après Dr. Donald Wilhite, NDMC, University of Nebraska – Lincoln

Atténuation

Etat de veille Prévision et

alerte précoce

Catastrophe naturelle

Réaction

Evaluation de l’impact

Redressement de la situation

Gestion de crise

Gestion du risque

Traitement Reconstruction

Prévention des risques

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forêts, 501 districts et 1221 triages. La DGF est le point focal national de l’UNCCD. Elle est pleinement concernée par les effets de la sécheresse à travers la réalisation du Plan National de Reboisement (PNR) qui est initié dans la perspective de favoriser l’émergence de systèmes économiques viables qui permettent aux populations rurales d’améliorer leurs revenus et leurs conditions de vie. Il s’inscrit dans le cadre des orientations en matière de développement de l’agriculture de montagne, de mise en valeur des terres, de lutte contre la désertification, de protection et de valorisation des ressources naturelles pour un développement durable. Ce plan confirme, en outre, le souci permanent de protection contre les risques d’envasement des barrages les reboisements industriels et de production. La démarche du PNR poursuit l’œuvre du barrage vert dans la lutte contre la désertification et la reconstitution des écosystèmes dégradés. La planification des actions à long terme ciblant des zones prioritaires va porter le taux de couverture du Nord de l’Algérie de 11% à près de 13% par la plantation de 1.245.900 ha sur 20 ans (horizon 2020). La superficie forestière actuelle est de 4,1 millions d’hectares soit un taux de boisement de 11% pour le Nord de l’Algérie22. A signaler dans ce cadre la convention entre la DGF et l’ASAL pour l’évaluation des feux de forêts et le suivi du couvert végétal.

Cette structure est aussi impliquée dans le Plan d’Action National de lutte contre la désertification qui a été validé en 2003 et qui est basé sur l’implication et la participation des populations et des autorités locales. Il vise l’amélioration de la productivité des terres, la conservation et la bonne gestion des ressources naturelles avec pour finalité l’amélioration des conditions de vie des populations concernées A signaler aussi la réalisation avec le CNTS de cartes de sensibilités à la désertification. L’Algérie dresse tous les deux ans à la communauté internationale un rapport sur la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies de lutte contre la désertification.

Le Haut Commissariat au Développement de la Steppe HCDS, établissement publique à caractère administratif à vocation technique et scientifique créé en Décembre 1981, a pour mission principale, l’application de la politique nationale en matière de développement intégré des zones steppiques et pastorales. En plus de prérogatives très larges qu’il n’est pas utile d’énumérer, le HCDS a pour mission la protection sanitaire, la mise en place de systèmes de prévention et la mise en place d’actions en matière de prévention et de lutte contre les calamités naturelles. Entre l’ASAL et ce HCDS existe aussi une convention de coopération pour l’utilisation des images Alsat 1 pour le suivi des aménagements réalisés par le HCDS. L’ASAL a été sollicité aussi à des fins de lutte contre l’invasion acridienne en partenariat avec l’institut national vétérinaire.

Agences des bassins hydrographiques ABH dont les missions principales sont d’élaborer et de mettre à jour le cadastre hydraulique et la balance hydraulique du bassin hydrographique, et de mener toutes actions d’information et de sensibilisation des usagers domestiques, industriels et agricoles en vue de promouvoir l’utilisation rationnelle et la protection des ressources en eau. Les Agences disposent des outils privilégiés que sont les comités de bassins hydrographiques institués en 1996 et qui se composent des représentants de l’administration, des collectivités locales à travers les élus, et des usagers.

Agence nationale des Ressources hydrauliques ANRH qui est un établissement public à caractère administratif, à vocation scientifique et technique a pour missions principales: la prospection et l'évaluation des ressources en eau et en sol du pays; la collecte, le traitement et la mise à jour des informations relatives aux ressources en eau et en sol ; le suivi de la ressource au plan quantitatif et qualitatif et enfin la préservation, la protection et la sauvegarde de la ressource contre toute forme de dégradation. L’ANRH dispose en outre, de dispositifs de surveillance des ressources en eau superficielles et souterraines ainsi que d’un

22 Rapport national de l’Algérie sur les objectifs du millénaire, juillet 2005

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réseau agro-climatologique complémentaire au réseau national de l’ONM. Cette agence développe des modèles prévisionnels de gestion des plus importants aquifères d’Algérie. L’ANRH édite régulièrement un grand nombre de documents dont la liste est jointe en annexe 4. Pour le sujet qui nous intéresse, il y’a lieu de noter l’édition par cette institution de flashs et des bulletins mensuels pluviométriques ; des annuaires hydrologiques et piézométriques et des recueils agro climatologiques ; des cartes thématiques tels que la Carte pluviométrique, la Carte des évapotranspirations ; la Carte des écoulements moyens annuels ainsi que des Cartes des aptitudes culturales (arbustives céréalières, fourragères, maraîchères, et industrielle).

l’Agence nationale des Barrages et transferts ANBT est l'instrument de mise en œuvre des plans et programmes arrêtés en matière de mobilisation et de transfert des ressources en eaux superficielles et est le maître d'ouvrage des réalisations. Cette agence diffuse régulièrement l’état des apports aux barrages et des prélèvements d’eau à partir de ces ouvrages. En partenariat avec la DGF, elle suit les aménagements des bassins versants en amont des barrages à des fins de réduire les transports solides et l’envasement.

L’Observatoire national de l’environnement et du développement durable (ONEDD) crée par décret exécutif en avril 2003. Il a pour mission de mettre en place et gérer des réseaux d’observations et de mesures de la pollution et de suivi des milieux naturels, de collecter auprès des institutions nationales et organismes spécialisés les données liées à l’environnement et au développement durable, de traiter les données et informations environnementales en vue d’élaborer des outils d’information, de réaliser des études tendant à améliorer la connaissance des milieux et des pressions qui s’exercent sur l’environnement et publier et diffuser l’information environnementale.

Le Centre de Développement des Ressources Biologiques et de Biosécurité (CDRB). La création de ce centre répond à une nécessité nationale de connaissance, de gestion, de protection et de valorisation du patrimoine biologique national.

Le Centre National de veille et d’aide à la décision auprès de M. le Ministre de l’Intérieur, chargé de collecter, de diffuser et d’exploiter en temps réel les informations et les données des réseaux d’alerte précoce de toutes natures et en particulier le premier réseau installé dans la wilaya d’Alger auprès de l’Office National de la Météorologie23.

L’Office National de la Météorologie ONM est l’institution spécialisée dans les observations et les études scientifiques du climat (analyse, diagnostic, prévision, et modèles). Cet office dispose d'un réseau d'observation et de mesures météorologique et climatologique, d'une banque de données de référence sur le climat (qui remontent à 1857) , d'une station de référence mondiale de la Veille de l’Atmosphère Globale (mesure des gaz à effet de serre) à Tamanrasset, d'une station d'observation et de recherche sur les zones arides et semi arides à Ksar Chellala et d'unités d'étude et suivi de l'évolution du climat dont les capacités humaines et de traitement nécessitent un renforcement. Il dispose en outre de stations de réception d’images de METEOSAT et de NOAA. L’Office national de la Météorologie ONM collecte, suit, analyse et diffuse toute donnée météorologique générale par le biais de bulletins périodiques réguliers (mensuel, décadaire et annuel) et parfois de conjoncture (avis de tempête par exemple). Pour rappel, les données mises à disposition de l’utilisateur par l’ONM sont contenues dans :

Le Bulletin décadaire d’informations météorologiques et agrométéorologiques qui contient des données climatologiques de base, des paramètres dérivés, des représentations

- 23Discours d’ouverture de M. Dahou Ould Kablia, Ministre Délégué chargé des collectivités locales auprès de M. le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et des collectivités locales à la III ième Conférence Mondiale sur les alertes précoces, 2005

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graphiques (précipitations et températures), une analyse climatologique décadaire et si nécessaire, des photos de la couverture nuageuse prises par satellite et représentant des situations particulières.

Le bulletin mensuel d'informations climatologiques consiste en un résumé de l’analyse globale des situations météorologiques qui ont prévalu au cours du mois accompagné d’une photo de la couverture nuageuse par satellite et d’une série de tableaux de données de base.

Le Résumé annuel du temps en Algérie qui comporte des tableaux de valeurs, des graphes, des cartes ainsi que des analyses donnant la physionomie climatique de l’année. ( voir détails dans annexe 1)

Le Centre de Recherche scientifique et technique sur les Régions Arides CRSTRA de part ses missions (décret exécutif 91/478) et de part son mandat (loi 98-11) est responsable du Programme National de Recherche sur la Désertification, Environnement, Aménagement du territoire et Aménagement des régions arides et semi-arides (PNR1, PNR2, PNR3, et PNR4). Le centre est par ailleurs chargé de constituer une banque de données scientifiques et techniques sur les régions arides et d’en assurer le traitement, la conservation et la diffusion.

L’Agence Spatiale Algérienne ASAL a pour mission de contribuer au développement économique, social et culturel, à la protection de l’environnement et à la connaissance et la gestion rationnelle des ressources naturelles du pays (décret présidentiel 02-48 du 16/01/2002). L’ASAL projette la réalisation d’une unité de fabrication de microsatellites qui entrera en production vers 2008. Cette agence a signé plusieurs conventions de partenariat avec des administrations et des institutions nationales en particulier avec la DGF et le HCDS sur le suivi écologique de la steppe et des forêts algériennes.

En 2005 et pour la troisième année consécutive, le système alsat-1 a été utilisé comme outil de mesure des surfaces touchées par les feux de forêts au cours des saisons estivales, et de reprise de la végétation des zones concernées par les incendies les années précédentes. Avec un taux national de 53 %, la remontée végétale a concerné une superficie de 22039 hectares des 41384 hectares touchés par les feux en 2004. Cette régénération végétale est due à une bonne pluviosité en 2005. Ces actions furent suivis le 19 octobre 2005 par une journée de formation sur l’utilisation des données Alsat-1 en direction des cadres des conservations forestières de 12 wilayas du nord du pays.

Du 22 au 26 mai 2005 un séminaire international sur « l’utilisation des technologies spatiales pour la prévention et la gestion des catastrophes naturelles » a été organisé par l’ASAL avec la collaboration du Bureau des Affaires Spatiales des Nations Unies (BAS-ONU) et l’Agence Spatiale Européenne (ESA). Les recommandations visaient principalement le renforcement de la coordination entre les organismes en charge de la gestion des catastrophes naturelles et les agences spatiales nationales24.

Le Centre nationale des Techniques Spatiales CNTS est l’organe technique et scientifique de l’ASAL dans l’analyse des images satellitaires. Il est spécialisé dans la formation et la recherche. A l’actif du centre plusieurs travaux de recherche au service des institutions et administrations publiques tels les cartes de l’indice de la végétation, le suivi des feux de forêts, les cartes forestières, de la sensibilité à la désertification, etc.

24 D’après bulletins de l’ASAL n°1,2 et 3

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II.2.2. Structures utilisatrices de l’information sur la sécheresse

1) L’ Institut Hydrotechnique de Formation et de Recherche IHFR qui est l'instrument pour la formation et la recherche dans le domaine de la météorologie et le climat.

2) Directions centrales de l’Agriculture et du développement rural. 3) Institut National de la Recherche forestière INRF, 4) Les instituts de recherche du secteur agricole, 5) Directions de wilaya de l’agriculture, du développement rural et de la

pêche, 6) Chambres de l’Agriculture, 7) Associations des agriculteurs et des éleveurs. 8) Directions centrales du Ministère des Ressources en eau. 9) Agence Nationale de l’Irrigation et du Drainage AGID, 10) L’Algérienne Des Eaux (ADE). 11) Les collectivités locales. 12) l’ Agence Nationale de Prévention et de Gestion des Risques Majeurs, 13) Universités et écoles de formation supérieure.

II.3 Analyse des lacunes, insuffisances des systèmes et des compétences

1. Malgré les dispositions organisationnelles et réglementaires prises par L’Algérie pour la prévention des risques majeurs, la sécheresse reste le parent pauvre des dispositifs mis en place. Une structure d’accueil (l’ONM) du réseau algérien d’alerte précoce à la sécheresse et aux inondations existe officiellement mais ne donne pas encore l’attention souhaitée à la dimension sécheresse, bien que celle-ci apparaisse explicitement dans les bulletins périodiques.

2. Par ailleurs il n’y a pas de structure spécialisée indépendante dans les suivis et l’analyse des sécheresses. La gestion sectorielle de la sécheresse dans le sens de gestion de crise (pénurie) semble être toujours la règle. Le passage à la gestion du risque n’est pas encore enclenché. Ceci, malgré le fait que des structures performantes existent dans les domaines de la collecte et du traitement des données sur les ressources naturelles.

3. Les systèmes d’alerte précoce mis en place par la communauté internationale (FEWS, SMIAR, etc.) ne couvrent pas l’Afrique du Nord parce qu’ils sont essentiellement orientés vers l’alerte à la famine et ont pour principale finalité l’organisation des secours alimentaires des populations. Le problème se pose autrement dans notre région. La problématique étant différente, une réflexion est à mener sur le pourquoi d’un système d’alerte précoce à la sécheresse en Algérie ? Quel est le type de risque contre lequel il faudrait se prémunir ? Comment définir les seuils de vulnérabilité ? A partir de quel seuil de vulnérabilité une alerte est déclenchée ? Le choix des indicateurs est tributaire de cette mise en question.

4. L’Algérie tient bien compte dans sa planification de la tendance à l’aridification du climat en revoyant à la baisse ses prévisions de mobilisation des ressources en eau et en mettant en place une politique rigoureuse visant d’une part une économie plus grande dans la consommation de l’eau (dans les méthodes d’irrigation par exemple) et la sollicitation plus soutenue des ressources non conventionnelles indépendantes des aléas climatiques. Elle devrait toutefois introduire un facteur correctif variable en fonction de l’observation et de la prévision de la sécheresse dans l’espace et dans le temps et aller, si c’est nécessaire, dans certaines régions (ou bassins hydrographiques) vers une politique de contrôle des prélèvements d’eau.

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II.4 Proposition des modalités pertinentes de rendre opérationnels les systèmes II.4.1 Identification de la structure d’accueil du SAP

Il y’a lieu, nous l’avons vu, d’identifier la structure qui accueillera le SAP. Trois hypothèses sont envisageables.

Hypothèse 1 : Installer le SAP au sein d’une structure opérationnelle disposant d’un savoir faire reconnu et d’une solide expérience en la renforçant sur le double aspect réglementaire et matériel par des outils de concertation et d’orientation et des procédures de collecte, d’analyse et de diffusion de l’information. Cette option ne nécessite pas la promulgation d’un texte réglementaire particulier. Le choix est alors à faire entre :

L’ONM qui possède une solide expérience dans le traitement et la diffusion de l’information météorologique et dispose officiellement d’un dispositif d’alerte aux inondations (et à la sécheresse) depuis 2001,

Le HCDS qui est installé dans les hauts plateaux, zone particulièrement sensible à la sécheresse et à la désertification et qui se trouve être un observatoire privilégié de l’évolution de la steppe algérienne. Le 16 Avril 2006 cette institution s’est dotée d’un nouveau statut qui lui permettra de renforcer son action sur le terrain et de développer notamment une meilleure coordination avec les APC des régions steppiques en vue d'une plus grande implication de celles-ci dans la lutte effective contre la désertification.

L’ANRH qui possède un système d’information couvrant la météorologie, l’hydrologie de surface et souterraine et la pédologie sur l’ensemble du territoire national.

La DGF qui est l’organe moteur de la désertification en Algérie, etc.

Hypothèse 2 :.Héberger le SAP au niveau d’une structure universitaire, comme pour l’observatoire national de la sécheresse du Maroc (IAV Hassan II) ou encore l’observatoire national de gestion de la sécheresse des Etats Unis (Université du Nebraska) dans un souci d’indépendance et d’efficacité25. Le CRSTRA qui regroupe l’ensemble des chercheurs algériens sur les zones arides et semi-arides, toutes spécialités confondues, est le mieux placé pour cette formule. Il sera vraisemblablement nécessaire de promulguer un arrêté interministériel pour confirmer cette option. Comme pour l’hypothèse précédente, cela suppose une assistance soutenue de l’OSS et des organisations internationales durant toutes les étapes de mise en place.

Hypothèse 3 : Héberger le SAP au sein d’une nouvelle structure spécialement créée à cet effet et qui aura pour objet principal l’observation et la gestion de la sécheresse dans l’espace et dans le temps, « un observatoire national de la sécheresse ». Cette option s’intègre dans les stratégies mises en place par le pays en particulier celle ayant trait au développement durable26. Elle nécessitera un texte de création de la hauteur du décret et posera le problème, comme pour toute création nouvelle, du statut, du siège, des modalités de fonctionnement, etc.

II.4.2 Identification du risque

La définition du concept du risque (zone à risque, population à risque, risque structurel, risque conjoncturel, etc.) représente la première étape indispensable pour fixer les termes de référence, la terminologie et, plus généralement, la base de travail commune à tous les

25 Ce schéma dépend en grande partie d’une intégration plus efficace du secteur de la recherche aux efforts de développement du pays.

26 Rapport national de mise en œuvre de l’Agenda 21 en Algérie (MAE, décembre 2002) et Rapport national de l’Algérie sur la mise en œuvre de la Convention de Lutte Contre la Désertification, DGF, sept. 2004

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acteurs qui devront s'occuper de l'alerte précoce27. .La définition est donc plurielle. Elle dépend des effets socio-économiques que les autorités appréhendent en cas de sécheresse non attendue. Pour l’Algérie, le risque peut être défini comme la condition dans laquelle les indicateurs agro-météorologiques et hydrologiques indiquent la possibilité que l’année hydrologique et / ou agricole puisse se dérouler de façon défavorable, en conduisant à de mauvaises récoltes et / ou en générant des ressources hydrauliques insuffisantes pour la satisfaction des besoins de la population, de l’agriculture et de l’industrie.

Cela suppose la définition des conditions agro-météorologiques et hydrologiques minimales à partir desquelles une année hydrologique ou agricole est considérée comme bonne. Ces conditions formeront alors la norme. Le niveau d’alerte approprié sera alors déclaré dans le cas où les différences sont jugées importantes entre la norme et l’état présent ou à venir de la sécheresse. Les conditions agro-météorologiques et hydrologiques sont mesurables par des indicateurs provenant de plusieurs sources dont les agriculteurs (et/ou éleveurs) qui deviendraient alors partenaires à part entière dans le SAP.

II.4.3 Organisation

Quelle que soit l’option organisationnelle choisie (structure nouvelle ou rattachée à une institution existante), la structure devant accueillir le SAP devra être légère et fonctionner autour d’un noyau central (unité technique de gestion et d’intégration des données) disposant de trois outils principaux :

- une banque de données alimentée régulièrement par les organismes chargés de l’observation qui fournissent les données sur les indicateurs convenus, selon des procédures, des formats et un calendrier strict de collecte ;

- un système d’information géographique pour les analyses spatiales et la réalisation de documents graphiques d’information et d’aide à la décision ;

- un réseau (institutions nationales et internationales, ONG, spécialistes, etc.) divisé principalement en producteurs et / ou utilisateurs de l’information traitée par l’unité.

La structure disposera, en outre, d’un comité directeur d’orientation qui aura pour tâche de :

1. définir la méthodologie, le type d’indicateurs, les études complémentaires à mener par des groupes de travail spécifiques

2. et d’évaluer périodiquement l’efficacité du système mis en place.

27 « La définition du concept de risque dans le cadre d'un système d'alerte précoce agrométéorologique » Marco Garavini ,OMM, Avril 1997 - v. 0.2

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Fig.6 : Fonctionnement de la structure à créer

Unité technique de gestion et intégration

des données - Base de données

- S.I.G

Utilisateurs des données

Fournisseurs de données

Comité directeur

Groupes de travail

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III.1 Proposition d’une méthodologie

La nouvelle structure à individualiser doit devenir fonctionnelle dans les délais les plus brefs. La meilleure formule de fonctionnement de celle-ci est celle que nous avons développé dans le point II.4.3 (fig.6), c’est-à-dire une structure légère composée d’une unité technique de traitement et de mise en forme des données disposant d’une base de données et d’un SIG, un comité directeur d’orientation, un réseau de partenaires producteurs et / ou utilisateurs de l’information produite et enfin des groupes de travail thématiques pour la réalisation de certaines analyses spécifiques.

Le comité directeur de celle-ci aura pour mission de : agréer la méthodologie à mettre en place, arrêter la liste exhaustive des partenaires, convenir avec ceux-ci sur les modalités, les procédures, les formats et la périodicité

des échanges d’information (charte informative), arrêter la liste des indicateurs et repérer les sources d’émission de ceux-ci, convenir des formes et contenus des bulletins et autres formes de diffusion de

l’information (Internet) ainsi que des destinataires.

L’approche méthodologique est classique pour ce genre de structure. Il y’a d’une part les activités normalisées permanentes prises en charge par l’unité technique centrale (collecte, analyse, traitement et diffusion de l’information) suivant les procédures et règles arrêtés par le comité directeur, et d’autre part les activités conjoncturelles complémentaires (études thématiques, suivi d’un aspect spécifique généré par la sécheresse, évolution de certains paramètres naturels et socio-économiques, etc.) à confier aux groupes de travail. Ces deux types d’activités sont interactifs et complémentaires.

III.2 Types de zonage

Nous avons vu que parmi les outils d’analyse à mettre à disposition de l’unité technique de la structure d’accueil du SAP figure obligatoirement un Système d’Information Géographique. Le SIG peut être défini comme un ou plusieurs logiciels qui lient la représentation graphique d’objets géoréférencés (points, lignes ou surfaces) à des bases de données spécifiques à chaque objet.

Dans le cas qui nous concerne, les objets à retenir sont :

Pour les points, le positionnement des différentes villes et communes, le positionnement de tout point de prélèvement d’une donnée ou d’un indicateur (barrage, pluviomètre, etc.)

Pour les lignes, l’hydrographie et les axes routiers principaux, etc. Pour les surfaces (ou polygones) qui seront les plus sollicitées par l’analyse spatiale

l’unité élémentaire de travail devrait être la wilaya avec possibilité pour certains cas de faire des traitements à une échelle plus grande (niveau commune). Les bassins hydrographiques ou les zones agro-écologiques peuvent aussi être pris en considération seuls ou combinés aux limites administratives pour des analyses thématiques régionales spécifiques.

L’analyse spatiale est fonction de l’information géographique saisie, c'est-à-dire les indicateurs rattachés à chaque objet (surface ou point). Une réflexion est donc à mener sur leur définition, leur nombre et leur fiabilité. Dans le point I.4 nous avons donné l’exemple du

III. Proposition d’un Système national d’Alerte Précoce à la Sécheresse

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SPI (standardized Precipitation Index) qui est utilisé couramment au niveau international, en particulier au Maroc (avec comme unité de base la province) au Nigeria et aux Etats-Unis.

« Un indicateur est défini comme étant une information synthétique, finalisée ou en construction, servant à caractériser une situation évolutive, une action ou les conséquences et résultats d’une action. Les principales fonctions d’un indicateur sont de :

évaluer des situations et leur évolution dans le temps, comparer des lieux et des situations, fournir des éléments de prise de décision, anticiper des conditions et des évolutions futures.

Les principales caractéristiques d’un indicateur ont trait à la quantification de l’information pour améliorer sa signification et la simplification de l’information pour améliorer sa vulgarisation. »28

Les indicateurs sont classables en deux catégories29 :

Les indicateurs locaux basés sur des données ponctuelles et prennent alors une signification de « témoins représentatifs » des situations locales (climat, ressources en eau, utilisations des sols et des eaux, etc.) en quantité et qualité.

Les indicateurs globaux basés sur des données macroscopiques et statistiques, significatifs à l’échelle des unités administratives (pays, région, wilaya ou commune) ou naturelles (bassins hydrographiques, aquifères régionaux, zones agro-écologiques).

A titre indicatif, il est bon de rappeler les indicateurs retenus par l’OSS30.

Précipitations Définition: C’est la quantité d’eau qui précipite Méthode de calcul: A partir des précipitations mesurées dans les stations météorologiques,

calculer un indice de précipitations. Il est proposé d’utiliser le Standardized Précipitation Index (SPI)

Présentation: L’indice SPI est calculé mensuellement et cartographié. Procéder également à l’analyse de l’évolution temporelle de cet indice

Utilisation : Estimer les déficits pluviométriques au niveau mensuel et les cumuler au niveau saisonnier et annuel. L’objectif étant d’estimer s’il y a sécheresse ou non. Dans le cas de sécheresse, estimer son acuité.

Evapotranspiration potentielle

Définition: C’est une valeur de référence de l’évaporation et de la transpiration cumulées d’un système végétatif

Méthode de calcul: Formule de Penman-Monteith (recommandée par la FAO et l’OMM), utilisant comme paramètres météorologiques (la température, la vitesse du vent, l’humidité relative et l’insolation)

Présentation l’évapotranspiration est calculée mensuellement et cartographié à cette échelle. Si cela s’avère pertinent, procéder également à

28 « Eléments de réflexion sur une stratégie sous-régionale (Afrique du Nord) relative à la prise en compte de la sécheresse dans la mise en œuvre PAN : Synthèse des études de cas de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie » OSS, juillet 2003

29 D’après « Les ressources en eau: conception, évaluation, cartographie, comptabilité » par Jean Margat, FAO, 1996

30« Eléments de réflexion sur une stratégie sous-régionale (Afrique du Nord) relative à la prise en compte de la sécheresse dans la mise en œuvre PAN : Synthèse des études de cas de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie »OSS, juillet 2003

Veille climatologique et hydrologique

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l’analyse de l’évolution temporelle Utilisation : En fonction des conditions climatologiques, estimer les quantités d’eau

perdues par évaporation et transpiration

Bilan hydrique Définition: C’est une estimation du contenu en eau du sol Méthode de calcul: Tenant compte des apports d’eau (précipitations, irrigation, autres) et des

pertes au niveau du sol (évaporation, autres…), il s’agit d’évaluer le contenu en eau du sol. Choisir une formule simple et une fréquence de calcul à un pas de temps raisonnable (on propose une évaluation décadaire)

Présentation: Le bilan hydrique est calculé mensuellement et cartographié. Si cela s’avère pertinent, procéder également à l’analyse de

l’évolution temporelle Utilisation : En fonction des conditions climatologiques, estimer les quantités d’eau

disponibles dans le sol et par suite ses capacités à supporter des déficits prolongés.

Tendance des précipitations (NB:on a délibérément évité d’utiliser le mot prévision)

Définition: C’est la tendance par rapport à une référence (moyenne ou autres) des précipitations attendues pour le mois et la saison à venir

Méthode de calcul: C’est une tendance des précipitations synthétisée à partir de : * prévisions statistiques (utilisant comme prédicateur la température de

surface de l’océan) * prévisions à partir de modèles globaux * une climatologie de la région Présentation: Subdiviser le domaine considéré en unités climatologiques homogènes. A

partir de cela, à chaque unité est associée une tendance des précipitations (supérieure à la normale, près de la normale, inférieure à la normale) associé à une probabilité d’occurrence.

Utilisation : Estimer les déficits pluviométriques attendus au niveau du mois et de la saison à venir, en leur associant une probabilité. Annoncer une sécheresse quant une tendance à la baisse des précipitations est associée à une probabilité relativement importante.

Répartition géographique des ressources en eau

Définition: Localisation sur l’ensemble du territoire des quantités d’eau en surface et souterraines mobilisables.

Méthode de calcul: On utilisera une formule de transformation eau-débit. Pour les débits d’eau de surface. Le calcul se fera à l’échelle quotidienne avec un bilan mensuel. Quant aux nappes profondes on se limitera à un bilan annuel

Présentation: les volumes d’eau de surface et souterraine mobilisables, pour chaque bassin versant ou hydrographique

Utilisation : En cas d’annonce de sécheresse, disposer d’une information permettant de renseigner sur l’impact de celle-ci sur les ressources en eau.

Exploitation des ressources en eau

Définition: C’est le volume d’eau utilisé par secteur Méthode de calcul: Demande en eau par unité de temps, par région et ce pour chaque

secteur d’activité Présentation: Un bilan saisonnier relatif à la demande en eau et aux allocations

accordées et ce pour chaque secteur socio-économique Utilisation : En cas d’annonce de sécheresse, disposer d’une information permettant de

nous renseigner sur l’impact de celle-ci sur la demande en eau des principaux secteurs. Une telle information est intéressante pour gérer les allocations d’eau entre les différents usagers et anticiper les éventuels conflits

Productions agricoles

Définition: C’est l’ensemble de la production agricole relative à chaque saison. Dans une première étape il serait opportun de se concentrer sur l’agriculture à sec qui est la plus touchée par la sécheresse

Méthode de calcul: Combinaison d’imageries satellitaires à haute résolution et de données de production agricole recensées à partir d’enquêtes

Présentation: Estimation des rendements agricoles par région pour les cultures à sec. Dans un premier temps on pourrait se limiter à la production céréalière.

Utilisation : En cas d’annonce de sécheresse, disposer d’une information permettant de nous renseigner sur l’impact de celle-ci sur la production agricole

Elevage Définition: C’est l’ensemble des données relatives aux cheptels, à l’état des parcours ainsi qu’aux stocks de nourriture.

Méthode de calcul: Combinaison d’imageries satellitaires à haute résolution permettent un suivi régulier de l’état du parcours. Quant-aux aspects relatifs au cheptel et aux stocks de nourriture, ils sont évalués à partir d’enquêtes auprès des éleveurs.

Présentation: Evaluation région par région, de l’effectif du cheptel, de l’état du parcours ainsi que des stocks de nourriture disponibles.

Utilisation : En cas d’annonce de sécheresse, disposer d’une information permettant de gérer le cheptel notamment en terme de satisfaction de ses besoins alimentaires par l’anticipation d’éventuelles importations. Il s’agira également d’optimiser l’aide accordée

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aux éleveurs.

Situation économique des exploitants agricoles

Définition: C’est l’ensemble des données relatives à la situation économique des exploitants agricoles.

Méthode de calcul: Ce sont des données socio-économiques relatives: * au taux d’endettement

* aux capacités de remboursement des crédits contractés * à la situation socio-économique des familles (nombre de personnes en

chômage, personnes à charge, etc…) Présentation: Evaluation par région administrative des conditions socio-économiques du

monde rural. D’un point de vue pratique, il est possible de se limiter à des rapports saisonniers

Utilisation : Disposant des conditions socio-économiques du monde rural (taux d’endettement, capacité de remboursement, rentrée complémentaires, etc…), il s’agit d’optimiser l’aide d’urgence accordée aux exploitants agricoles.

Les indicateurs les plus connus au niveau international sont climatiques :

le pourcentage par rapport à la normale, la méthode des déciles, l'Indice de Sévérité de la Sécheresse de Palmer (PDSI), l'Indice de la Disponibilité Hydrique de Surface (SWSI), l'Indice Normalisé des Précipitations (SPI), l'Indice Hydrique des Cultures (CMI), l'Indice national des Précipitations (RI) et l'indice des Pluies Fiables (DR).

Les indicateurs tels que le SPI et la méthode des déciles (utilisée en Australie), qui sont basés sur l'adaptation des paramètres météorologiques aux distributions respectives des probabilités, sont bien adaptés pour évaluer le niveau d'exception des sécheresses31. A signaler aussi que certains travaux en Télédétection ont permis la comparaison entre l'indice dérivé des conditions de la végétation (VCI) et l'Indice Normalisé des Précipitations (SPI)32

Un nouvel indicateur de sécheresse spécifique aux domaines méditerranéens appelé « indice standardisé de sécheresse pluviométrique » (ISSP) a été expérimenté ces dernières années sur le bassin du Guadalquivir (Sud Ouest de l’Espagne)33. Cet indicateur poursuit deux objectifs principaux :

d’une part l’accessibilité aux données de base et la facilité des calculs, de façon à pouvoir être utilisées en routine pour le suivi de la sécheresse;

d’autre part, une adaptation aussi bonne que possible aux climats méditerranéens, ce qui permet de tenir compte des sécheresses de longue durée.

A ces indicateurs essentiellement climatiques, on peut ajouter « l’Indice de régularisation Ir » qui permet d’apprécier la sécurité d’approvisionnement annuelle en eau par la mesure de la part de l’écoulement de surface théorique naturel réellement et régulièrement disponible.

La plupart des indicateurs précédemment cités sont globaux donc caractérisent des territoires inscrits soit dans des limites administratives (wilaya, commune) soit dans des limites naturelles (bassin, zone écologique ou oro-topographique).

31 D’après « Drought Indices » by Michael Hayes, National Drought Mitigation Center, University of Nebraska Lincoln USA 32 Comparison of a Satellite-Based and a Precipitation-Based Drought Index par A.A. Viau, J.V. Vogt et I. Beaudin, Journal canadien de télédétection, Résumés Volume 26, no. 6 - décembre, 2000 33 En: “Un nouvel indice de sécheresse pour les domaines méditerranéens. Application au bassin du Gaudalquivir (sudouest de l’Espagne)”, Publications de l’Association Internationale de Climatologie, vol. 13, Nice, pp. 225-234. par M. F. PITA, Departamento de Geografía Física . Universidad de Sevilla. C/ María de Padilla s.n. 41.002-SEVILLA (Espagne). [email protected]

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Pour faciliter les échanges avec les pays voisins et ne pas surcharger le système, les participants à l’atelier d’Alger suggèrent l’utilisation des indicateurs retenus par l’atelier maghrébin de Rabat (9-10 mars 2006), en l’occurrence :

• l’indice normalisé des précipitations (SPI), • l’indice normalisé de la végétation (NDVI), • l’indice de disponibilité hydrique de surface (SWSI), • un indicateur socio-économique agricole qui sera choisi ultérieurement.

En sus de ces indices, il a été convenu de tester l’indice ISSP pour son applicabilité aux conditions climatiques méditerranéennes.

III.3 choix des indicateurs de la vulnérabilité structurelle et conjoncturelle

De nombreuses définitions de la vulnérabilité à la sécheresse existent. Elles dépendent du risque que l’on se propose de prévenir (insécurité alimentaire, famine, mouvements des populations, santé animale, etc.), Pour l’Algérie le risque, comme nous l’avons proposé, a un caractère économique. Nous l’avons défini comme étant la condition dans laquelle les indicateurs agro-météorologiques et hydrologiques indiquent la possibilité que l’année hydrologique et / ou agricole puisse se dérouler de façon défavorable, en conduisant à de mauvaises récoltes et / ou en générant des ressources hydrauliques insuffisantes pour la satisfaction des besoins de la population, de l’agriculture et de l’industrie.

La vulnérabilité peut donc être définie comme un ensemble de conditions naturelles et économiques défavorables qui prédisposent une région ou un groupe de personnes à des difficultés économiques et sociales.

La vulnérabilité est dite chronique ou structurelle si le risque d’observer ces conditions défavorables est sur le long terme (plusieurs années). Elle est par contre conjoncturelle si le risque est sur le cours terme (une année).

III.3.1 Vulnérabilité - Chronique ou Structurelle

Le classement d’un territoire présentant une vulnérabilité structurelle est obtenu par l’analyse des séries historiques de quelques indicateurs significatifs qui, lorsqu’elles ont été attribuées aux unités administratives élémentaires, permettent d’établir une classification selon les différents degrés de vulnérabilité structurelle34. En particulier les indicateurs suivants:

• la densité de population, • le NDVI (Normalized Difference Vegetation Index) considéré néanmoins dans son

degré de variabilité inter annuelle obtenu par la télédétection, • le déficit ou le surplus ainsi que le rendement des cultures principales, • la mortalité des enfants, etc.

Quatre catégories différentes de degré de vulnérabilité structurelle peuvent être identifiées:

EXTREMEMENT BAS: Wilayate ou communes qui présentent une variabilité inter annuelle du NDVI dans la moyenne du pays, un surplus de cultures

34 Santacroce - IGADD, 1993

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principales, un indice de mortalité infantile inférieur à la moyenne et une faible densité de population;

LEGER: Wilayate ou communes qui présentent une variabilité inter annuelle du NDVI légèrement supérieure à la moyenne du pays, un surplus de cultures principales, une faible densité de population mais un indice de mortalité infantile très supérieur à la moyenne;

MODERE: Wilayate ou communes qui, tout en présentant une variabilité inter annuelle du NDVI dans la moyenne du pays, un léger surplus de cultures principales, un indice de mortalité infantile inférieur à la moyenne, ont une densité de population élevée;

ELEVE: Wilayate ou communes qui présentent une variabilité inter annuelle du NDVI supérieure à la moyenne du pays, un déficit en cultures principales, un indice de mortalité infantile et une densité de populations respectivement élevées;

III.3.2 Vulnérabilité conjoncturelle

Les "zones à risque" de la vulnérabilité conjoncturelle se définissent sur la base d’une analyse du comportement, pendant l’année en cours, des indicateurs suivants35:

NDVI et CCD par télédétection; Agro-météorologique (Contenu d’eau dans le Sol - SWC - Soil Water Content); Socio-économiques (prix des produits principaux et du bétail); nutritionnelles (malnutrition aiguë).

Quatre catégories de vulnérabilité peuvent être identifiées:

non vulnérable de type A: Wilayate ou communes avec un bon NDVI/SWC, des prix en diminution relative et une malnutrition très faible;

non vulnérable de type B: : Wilayate ou communes avec un bon NDVI/SWC, des prix stables et une malnutrition très faible;

légèrement vulnérable : Wilayate ou communes avec une valeur modérée de NDVI/SWC, des prix relativement stables et une malnutrition modérément bonne;

modérément vulnérable : Wilayate ou communes avec une faible valeur de NDVI/SWC, des prix en hausse et une malnutrition élevée.

III.4 Rôle des partenaires (fournisseurs, producteurs des données / indicateurs)

Après avoir identifié les partenaires de la structure d’accueil du SAP et énuméré les indicateurs possibles des formes de sécheresse et de la vulnérabilité, il est aisé de préciser le rôle de chacun dans le fonctionnement du Système. Dans le tableau ci après, au devant de chaque indicateur, nous définissons le rôle de chaque partenaire fournisseur de l’information et proposons les procédures, la périodicité des échanges, le degré de prétraitement des données et les formes de diffusion des produits obtenues.

La plateforme des échanges - alimentation des bases de données et sorties graphiques – avec laquelle fonctionnera l’unité technique, utilisera, en priorité les possibilités d’Internet. La fabrication d’un site web entièrement dédié à la problématique de la sécheresse en Algérie avec des accès spécialisés (ftp ou http) pour le dépôt des données serait fort utile. La diffusion, quant à elle sera multiforme et ne se limitera pas au seul web.

35 Idem 30

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30

Indicateurs Partenaire fournisseur

Conditions de l’échange

- Climatiques - le pourcentage par rapport à la

normale, - la méthode des déciles, - l'Indice de Sévérité de la

Sécheresse de Palmer (PDSI), - l'Indice de la Disponibilité Hydrique

de Surface (SWSI), - l'Indice Normalisé des Précipitations

(SPI), - l'Indice Hydrique des Cultures

(CMI), - l'Indice national des Précipitations

(RI) - et l'indice des Pluies Fiables (DR). - « indice standardisé de sécheresse

pluviométrique » (ISSP)

ONM Assure les calculs et alimente la base de données mensuellement pour l’ensemble des points (ou zones) de mesure convenus

sortie graphique (cartes ISSP ou SPI, histogrammes) mensuelle, annuelle, en début et en fin de cycle.

Remarque : Un choix doit être fait parmi ces différents indicateurs. Notre préférence va vers l’ISSP pour la facilité de son calcul, mais pour un souci de normalisation des échanges avec les pays voisins le SPI est aussi envisageable.

- Sur les ressources en eau - Evapotranspiration potentielle - Bilan hydrique, - Eau dans le sol - Répartition géographique des

ressources en eau - Exploitation des ressources en eau - Indice de régulation des eaux

ANRH

ANB

Calculs et alimentation de la base de données mensuellement sur l’ensemble des points (ou zones) de mesure convenus. La cadence peut devenir quotidienne en période de crise.

sortie graphique (carte, histogramme) mensuelle, annuelle, en début et en fin de cycle.

Sur la situation agricole - Productions agricoles - Elevage et santé animale - Situation économique des

exploitants agricoles - Déficit, surplus et rendement des

cultures principales - Prix des produits agricoles et du

cheptel

Ministère de l’Agriculture

Chambres de l’agriculture

Alimentation de la base de données sur une périodicité à convenir pour l’ensemble des wilayas.

sortie graphique (carte, histogramme) mensuelle, annuelle, en début et en fin de cycle.

Sur le couvert végétal (NDVI )

ASAL

CNTS

Transmission de scènes traitées de la couverture végétale suivant une périodicité à convenir surtout en début et en fin de cycle.

sortie graphique (carte, histogramme) en début et en fin de cycle

Sur la population - mortalité enfantine - densité de la population - malnutrition

Office National des Statistiques

Transmission annuelle.

IV. Évaluation des besoins exprimés en matière de formations et d’équipements

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31

Quelle que soit la formule choisie, la structure d’accueil du SAP devrait être autonome. Les moyens nécessaires à son fonctionnement et celui des cellules à créer à cet effet par les partenaires seront de plusieurs ordres. Les moyens exprimés ci après complètent les moyens existants au niveau des différents partenaires.

STRUCTURE D’ACCUEIL PARTENAIRES REMARQUES IV.1. Locaux

Locaux fonctionnels (salle de réunion, bureaux ; téléphone et connexion ADSL),

Bureau pour la cellule spécialisée avec connexion Internet

Charges du pays

IV.2. Ressources humaines

un Ingénieur gestionnaire de base de données,

un spécialiste S.I.G et analyse graphique des images,

un webmaster

un ingénieur ou universitaire spécialiste des problèmes de sécheresse et formé aux techniques de gestion des bases de données et S.I.G la responsabilité de la structure.

Un ingénieur à temps partiel chargé du calcul et de la transmission mensuelle de l’indicateur (SPI et ISSP pour l’ONM, SWSI pour l’ANRH, NDVI pour l’ASAL, etc. )

Charges du pays

IV.3. Moyens informatiques Hardware et de positionnement géographique 4 ordinateurs fonctionnant en réseau interne connecté à Internet disposant d’espaces disques importants. (1 poste dédié à la gestion du site Internet, 1 pour la gestion de la banque des données, 1 pour l’analyse géographique et 1 de soutien technique et éventuellement administratif)

imprimantes A4, A3 et A0

scanners A0

des moyens hardware de stockage (disque durs amovibles)

Pour ASAL

2 récepteurs GPS GARMIN 276 C avec antenne rétractile et cordon de connexion

03 micro-ordinateurs de type Dell avec carte graphique 512 M, Ram 1 G DDR, écran 17 TFT

Pour CRSTRA

Scanner A0,

Imprimante A0

Ordinateur portable

Appareil photo numérique

Moyens à assurer conjointement par le Pays et la coopération internationale

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32

un graveur de CD

Data show

consommables de toutes sortes

Pour la DGF

- 2 micro-ordinateurs de même caractéristique que ASAL

IV.4. Moyens de traitement software Licence multiposte (10) SIG de type Map Info, Arc Gis ou Arc View (pour des raisons d’échanges d’informations avec les pays voisins il est souhaitable d’opter pour le même type de SIG (Arc View par exemple, qui est le plus usité),

1 licence de logiciel de cartographie (DRY par exemple en module de base) pour l’ONM,

1 licence de logiciel d’interprétation d’images satellitaires de type Erdas en module de base pour ASAL

1 licence de logiciel de consultation et de mise à jour de cartes sur Internet (Type Netagis) pour la structure d’accueil.

A la charge de la coopération internationale et du pays.

V. 5. Formation

La formation touchera les domaines qui concernent le fonctionnement des outils de gestion de l’unité technique centrale et des cellules mises en place par les partenaires, (bases de données, langages Internet, S.I.G et traitement d’images) ainsi que les techniques de calcul, d’analyse et de traitement des indicateurs. Elle sera assurée en partie par l’OSS mais aussi par le biais d’accords de coopération avec des structures similaires dans le Monde et en particulier celles du pourtour méditerranéen. Elle pourrait inclure les journées et les sessions de formation suivante :

1) Sessions spéciales (3) de prise en main des logiciels acquis dans le cadre du programme. Ces sessions supposent que les participants disposent d’un minimum de maîtrise.

2) Journées techniques (4) sur les calculs des indicateurs SPI, ISSP, SWSI et NDVI, 3) Sessions mensuelles de coordination entre les différents partenaires.

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Note : Les documents sont classés en fonction de leur citation dans le texte.

Mohamed SAFAR ZITOUN « Systèmes d’alerte précoce et suivi écologique en Afrique, mise en place du réseau », atelier de lancement du réseau tpn4, Tunis, 8-10 octobre 2002

Rapport de la World Bank Group No. 118 juin 1999, “La sécheresse et les économies des pays d’Afrique Subsaharienne”

CONSEIL NATIONAL ECONOMIQUE ET SOCIAL, Commission de l’Aménagement du Territoire et de Environnement, Avant-projet de rapport, " L’eau en Algérie : le grand défi de demain " Etude réalisée en 2000

OSS, « Eléments de réflexion sur une stratégie sous-régionale (Afrique du Nord) relative à la prise en compte de la sécheresse dans la mise en œuvre PAN : Synthèse des études de cas de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie », juillet 2003

OSS, Etude sur la prise en compte de la sécheresse dans les programmes d’action de prise de lutte contre la désertification en Afrique du Nord, cas de l’Algérie, janvier 2003

Lorenzo Genesio, Les systèmes d’alerte précoce pour la prévention de crises en Afrique de l’Ouest et perspectives dans l’Afrique du Nord, OSS Atelier maghrébin pour l’identification d’une stratégie sous régionale relative à la prise en compte de la sécheresse dans la mise en œuvre du PAN » les 15 et 16 mars 2004

Document de présentation de l’Observatoire National de la Sécheresse du Maroc, 2006

Donald A. Wilhite and Mark D. Svoboda, Drought Early Warning Systems in the Context of Drought, Preparedness and Mitigation, National Drought Mitigation Center, Lincoln, Nebraska U.S.A.

Felix N. Kogan, Contribution of Remote Sensing to Drought Early Warning, National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), National Environmental Satellite,Data and Information Services (NESDIS), Washington DC, U.S.A.

L. E. Akeh, N. Nnoli, S. Gbuyiro, F. Ikehua, and S. Ogunbo, Meteorological Early Warning Systems (EWS) for Drought Preparedness and Drought Management in Nigeria, Nigerian Meteorological Services, Lagos, Nigeria

P. G. Ambenje Regional Drought Monitoring Centres – The Case of Eastern and Southern Africa Drought Monitoring Centre, Nairobi, Kenya

Greg Laughlin and Anthony Clark Drought Science and Drought Policy in Australia: A Risk Management Perspective Bureau of Rural Sciences, Department of Agriculture, Kingston, Australia

DGF, Rapport national de l’Algérie sur la mise en oeuvre de la Convention de Lutte contre la Désertification, Septembre 2004,

Documentation consultée

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M. AMARI Djamel, Situation de la gestion des risques et des assurances agricoles en Algérie, CNMA, in IV° Forum des Assurances d'Alger, les 28 & 29 novembre 2005, Hôtel El-Aurassi, Alger

UNCCD, Rapport ICCD/COP(5)/CST/4) sur les SAP

Discours d’ouverture de M. Dahou Ould Kablia, Ministre Délégué chargé des collectivités locales auprès de M. le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et des collectivités locales à la III ième Conférence Mondiale sur les alertes précoces, Bonn, nov. 2005

M. H. Hamoudi, « Etat de l'art du domaine spatial en Algérie » Institut National de Cartographie et de Télédétection - INCT, Alger, PROCEEDINGS OF THE INTERNATIONAL CONFERENCE : Natural Disasters and the Role of Satellite Remote-Sensing:Economic and Legal Considerations, CRTEAN, Tunis 26 - 28 avril 2005

Rapport national de mise en œuvre de l’Agenda 21 en Algérie (MAE, décembre 2002)

Marco Garavini, « La définition du concept de risque dans le cadre d'un système d'alerte précoce agrométéorologique » ,OMM, Avril 1997 - v. 0.2

Jean Margat « Les ressources en eau: conception, évaluation, cartographie, comptabilité », FAO, 1996

Michael Hayes « Drought Indices », National Drought Mitigation Center, University of Nebraska Lincoln USA

A.A. Viau, J.V. Vogt et I. Beaudin, Comparison of a Satellite-Based and a Precipitation-Based Drought Index, Journal canadien de télédétection, Résumés Volume 26, no. 6 - décembre, 2000

M. F. PITA “Un nouvel indice de sécheresse pour les domaines méditerranéens. Application au bassin du Gaudalquivir (sudouest de l’Espagne)”, Publications de l’Association Internationale de Climatologie, vol. 13, Nice, pp. 225-234, Departamento de Geografía Física . Universidad de Sevilla. C/ María de Padilla s.n. 41.002-SEVILLA (Espagne). [email protected]

Rapport national de l’Algérie sur les objectifs du Millénaire, juillet 2005

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ANNEXE 1 : Type de données produites par l’ONM

Bulletins mensuels

Précipitations :· Quantité totale mensuelle, Bilan pluviométrique mensuel, · Hauteur maximale recueillie en 24 heures, · Cumul depuis le début de l’année agricole (1er septembre), · Bilan pluviométrique cumulé depuis le 1er septembre, Nombre de jours de précipitations >= à certains seuils, Nombre de jours de neige > à certains seuils,

Températures :· Température moyenne et écart à la normale, Température maximale moyenne, · Température minimale moyenne, · Température maximale absolue et date correspondante, · Température minimale absolue et date correspondante, · Nombre de jours où le minimum absolu est < 0°c, · Nombre de jours où le maximum absolu est >= à certains seuils,

Vent:Vitesse moyenne, Vitesse maximale instantanée et date correspondante, Nombre de jours où la vitesse du vent maximal a égalé ou dépassé certains seuils,

Visibilité: Nombre de jours où la visibilité horizontale a été < à certains seuils, Pression atmosphérique: Moyenne au niveau de la station, · Moyenne au niveau de

la mer (ou géopotentiel moyen de la surface isobare 850 hPa), Tension de vapeur, évaporation, insolation Occurrences de phénomènes : orage, gélée, sirocco, grêle, brouillard, brume de

sable, chasse sable et tempête de sable. Il s’agit du nombre de jours où le phénomène a été observé au moins une fois dans la journée.

Représentations graphiques

Bilan pluviométrique mensuel, Bilan pluviométrique cumulé, Température maximale moyenne, Température minimale moyenne, Température moyenne, Ecart de la température moyenne par rapport à la normale,

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Bulletins décadaires

Températures, Moyenne, Maximale moyenne, Minimale moyenne, Maximale absolue, Minimale absolue, Ecart de la température moyenne par rapport à la normale ;

Précipitations : quantité totale recueillie dans la décade, hauteur maximale recueillie en 24 heures, nombre de jours dans la décade avec des précipitations supérieures ou égales à 1 mm et 1mm, bilan pluviométrique décadaire par rapport à la normale pour une année agricole (1er septembre)

Vent : vitesse moyenne décadaire et nombre de jours dans la décade avec des vitesses maximales de vent supérieures ou égales à 16 m/s.

Ensoleillement, évaporation, humidité relative, tension de vapeur ; Rayonnement global calculé à partir de la durée d’insolation, Évaporation potentielle calculée d’après la méthode de Penman, Bilan hydrique, indice d’humidité, Occurrences de phénomènes, orages, gelée, sirocco, grêle et tempête de sables. Il

s’agit du nombre de jours où le phénomène a été observé au moins une fois dans la journée.

- Représentations graphiques relatives aux variables météorologiques telles les températures et les précipitations.

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Exemples de représentations graphiques :

En comparaison par rapport à la normale (pour 6 régions du pays) des : - cumuls de pluie à compter du 1 er septembre pour l’année en cours et des - cumuls de pluie pour la même période de l’année précedente

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Bulletins annuels

Précipitations, Totaux annuels les plus élevés, Totaux mensuels les plus élevés, Hauteurs maximales en 24 heures les plus élevées, Nombre de jours de pluie les plus élevés dans l’année, Nombre de jours de pluie les plus élevés dans le mois, Nombre de jours de neige les plus élevés dans l’année,

Températures : Températures moyennes annuelles les plus élevées, Températures moyennes annuelles les plus basses, Températures maximales moyennes annuelles les plus élevées, Températures maximales moyennes annuelles les plus basses, Températures maximales absolues et dates correspondantes, Températures minimales moyennes annuelles les plus basses, Températures minimales moyennes annuelles les plus élevées, Températures minimales absolues et dates correspondantes,

Vent : Vitesses maximales instantanées du vent les plus élevées dans l’année, Nombre de jours les plus élevées dans l’année où la vitesse maximale du vent a été >=20m/s,

Occurrences de phénomènes : Nombre de jours de gelée les plus élevées dans l’année, Nombre de jours de gelée les plus élevées dans le mois, Nombre de jours de brouillard les plus élevées dans l’année, Nombre de jours de brume de sable les plus élevées dans l’année, Nombre de jours de chasse sable les plus élevées dans l’année,

Description du temps qui a prévalu sur l’Algérie au cours de l’année, Cette description repose sur l’analyse des principaux paramètres climatologiques. Cette analyse a pour objet la mise en évidence, aux échelles temporelles mensuelle et annuelle, des fluctuations les plus significatives qui ont affecté le temps au cours de l’année. Les événements météorologiques remarquables, les dégâts occasionnées par les aléas climatiques (inondations, sécheresse, vents violents, gelées, grêle etc.) sont également recensés dans ce bulletin.

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ANNEXE 2 : Type de données produites par l’ANRH

Des flashs pluviométriques, Des bulletins pluviométriques mensuels, Des bulletins mensuels de la qualité des eaux de barrages, Des bulletins des titres et sommaires des ouvrages et revues scientifiques

Annuaires et Atlas

Annuaires hydrologiques, Atlas des études géophysiques, Atlas des études hydrogéologiques, Annuaires piézométriques, Recueils agro-climatologiques, Recueils des inventaires des points d'eau, Inventaires des ressources en sols

Cartes

Carte de situation des sites potentiels des retenues collinaires, Carte pluviométrique du nord de l’Algérie, Carte des évapotranspirations du Nord de l'Algérie, Carte de localisation des études hydrogéoloqiques, Carte des écoulements moyens annuels sur le nord de l'Algérie, Cartes piézométriques, Cartes hydrogéologiques, Cartes de vulnérabilité des nappes, Cartes lithologiques, Carte de la qualité des eaux de surface, Cartes pédologiques, Cartes des aptitudes culturales (arbustives céréalières, fourragères, maraîchères, et

industrielle)