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N o ASMAC - VSAO Journal · Dans la modeste bibliothèque de notre école, le «Livre Guinness des records» comptait parmi les ouvrages les plus lus. Qui ne voulait pas voir le plus

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3VSAO JOURNAL ASMACNo 1 Février 2014

SOMMAIREP

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e EDITORIAL 5 Un plaisir de lecture inégalé

POLITIquE 6 Politique de la santé 2014 –

de nombreux chantiers 8 Le principal en un clin d’œil:

L’homme au centre de l’action

FORMATIOn POSTgRADuéé / COnDITIOnS DE TRAvAIL

10 «Formation continue «à la british» pour les formateurs

11 Apprendre à lire: Sens et sensibilité, 2re partie

12 Des conditions de travail favorables à la famille sont réalisables

ASMAC14 Section de Bâle14 Section de Berne15 Section St-Gall/Appenzell17 Plate-forme hospitalière ASMAC –

un nouveau service pour les membres18 Conseil juridique ASMAC19 VSAO-Inside

POInT DE MIRE21 Domination et militantisme23 Survivre dans des conditions

extrêmes25 Promesses de guérison fatales27 Une vie sur la corde raide29 Analyse sensorielle: la clé du vin

PERSPECTIvES32 Série disciplines médicales: Actualités en

chirurgie d’urgence – Sommes-nous sur la bonne voie?

34 Aus der «Therapeutischen Umschau» – Epidemiologie und Behandlung der Osteoporose bei Männern

39 L’objet choisi: Lorsque la pédiatrie échouait

MEDISERvICE vSAO-ASMAC41 Des membres très satisfaits42 Boîte aux lettres43 Portrait de notre partenaire: AxA-ArAG45 La déduction pour l’impôt à la source

46 Impressum

éDITORIAL

5VSAO JOURNAL ASMACNo 1 Février 2014

Un plaisir de lecture inégaléDans la modeste bibliothèque de notre école, le «Livre Guinness des records» comptait parmi les ouvrages les plus lus. Qui ne voulait pas voir le plus gros chat, la plus grande bouteille ou la voiture la plus rapide au monde? Jusqu’à ce jour, pour ain-si dire rien n’a changé. Le «Livre Guinness» rencontre toujours encore le même succès dans la classe de ma fille. En consultant le site web de Guinness, on constate que la fantaisie et l’éner-gie sont quasiment inépuisables quand il s’agit d’établir un record. On y admirera la mosaïque constituée de pain toast – une image d’Albert Einstein – ou le plus grand nombre de personnes déguisées en pingouin.

Nous aussi, nous nous intéressons à ce qui est hors norme, aux extrêmes. Dans notre Point de mire, nous ne voulons cepen-dant pas présenter des records bizarres, mais des extrêmes naturels et sociaux. Notre éventail va de l’extrémisme politique jusqu’aux microorganismes qui vivent dans des environne-ments extrêmes. Nous nous penchons sur l’analyse sensorielle d’un œnologue, sur les conséquences funestes d’une croyance extrême dans les méthodes de guérison ésotéristes et sur la vie d’une jeune femme impressionnante qui souffre d’épidermolyse bulleuse. Bien que nous n’ayons pas de records absurdes et bizarreries recherchées à offrir, nous sommes convaincus que notre choix mérite autant d’être lu que le «Livre des records».

Dans le domaine de la formation postgraduée, une offre pro-posée par l’ISFM en collaboration avec le Royal College of Phy-sicians of London rencontre un grand succès. Les formateurs apprennent comment aménager leur formation postgraduée de façon encore plus efficace et encourager les collaborateurs moins performants. Dans la rubrique Formation postgraduée, Werner Bauer, président de l’ISFM, aborde plus en détail le programme.

Quant à savoir ce qui nous attend dans le courant de cette nouvelle année dans le domaine de la politique de la santé, nous pouvons en partie le deviner. Deux votations sont prévues. L’une sur l’initiative «Pour une caisse publique d’assurance-maladie» et l’autre sur le contre-projet à l’initiative «Oui à la médecine de famille». Vous pourrez lire la position de l’ASMAC à ce sujet dans la partie Politique, tout comme les autres évè-nements inscrits à l’agenda politique en 2014.

Dans le dernier numéro de l’année passée, nous avons aussi publié la dernière «Histoire invraisemblable de la médecine». Cette année aussi, nous aimerions vous proposer une page un peu inhabituelle. La nouvelle série «L’objet choisi» commence donc avec ce numéro. Avec des objets concrets, elle rend atten-tive à des expositions, discussions et publications dans les sciences humaines médicales. Dans le premier épisode, vous lirez ce qu’une couronne a affaire avec des enfants morts. Vous trouverez nos objets choisis dans la rubrique Perspectives.

Catherine Aeschbacherrédactrice en chef du Journal ASMAC

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PolitiQUE

6 VSAO JOURNAL ASMAC No 1 Février 2014

Le respect de la loi sur le travail et la clause du besoin ont été les faits mar-quants de politique de la santé en 2013 pour l’ASMAC. Notre campagne «Hôpi-taux hors-la-loi» a sensibilisé la popula-tion pour la situation des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique qui travaillent souvent plus que les 50 heures admises par la loi. Nous constatons avec satisfaction que la campagne porte ses premiers fruits: dans plusieurs cantons, les inspectorats du travail ont commencé à contrôler davantage les hôpitaux. Et dans un arrêt, le tribunal administratif du canton de Lucerne a clairement rap-pelé que la loi sur le travail s’appliquait aussi aux chef(fe)s de clinique à l’Hôpital cantonal de Lucerne. Malgré cela, le sujet va aussi nous accompagner en 2014: d’une part, il s’agit de maintenir la pression sur les hôpitaux et les cantons (pour les contrôles), d’autre part, il faut

combattre les propositions politiques demandant un assouplissement de la loi sur le travail dans les hôpitaux. De plus, plusieurs cantons ont annoncé ou déjà décidé des mesures d’économie. Les hôpi-taux doivent aussi contribuer aux écono-mies, ce qui accentue la pression en ce qui concerne le respect de la loi sur le travail. Pour l’ASMAC, il est clair que des conditions de travail illégales ne peuvent en aucun cas être tolérées.

Clause du besoin

La clause du besoin est de nouveau en vigueur depuis juillet 2013. Le Conseil fédéral a toujours souligné qu’il souhaitait une solution régionale: les cantons qui estiment que la clause du besoin n’est pas nécessaire ne sont pas obligés de l’appli-quer. Nous avons demandé à tous les can-tons s’ils appliquaient la clause du besoin

ou pas. Vous voyez le résultat sur la carte de Suisse. Les cantons qui limitent l’ad-mission sont marqués en rouge. Si vous avez travaillé plus de trois ans dans un établissement de formation postgraduée reconnu en Suisse, vous êtes toutefois exemptés de la limitation dans ces can-tons. Sinon, vous devez examiner au cas par cas avec le canton si et à quelles condi-tions vous pouvez obtenir une autorisation de pratiquer à titre indépendant. Les ju-ristes des sections de l’ASMAC sont à votre disposition pour des renseignements plus détaillés. Les cantons qui renoncent pour l’instant à limiter l’admission sont marqués en vert. Il est réjouissant de constater qu’ac-tuellement neuf cantons renoncent à appliquer la clause du besoin. La mise en œuvre inégale de la clause du besoin dans les cantons montre qu’une telle li-mitation n’est pas incontestée. Le Conseil fédéral a toutefois déjà entamé les tra-vaux pour une solution subséquente dès juillet 2016 (lorsque la clause du besoin actuelle arrivera à échéance). L’ASMAC participe de manière constructive aux discussions qui ont lieu dans ce cadre. Nous considérons toutefois qu’une limi-tation de l’admission reste une mesure peu appropriée. Au lieu d’empêcher les médecins d’accéder à la pratique privée et de les contraindre ainsi à travailler plus longtemps à l’hôpital, il vaudrait mieux améliorer les conditions de travail dans les hôpitaux (possibilités d’engage-ment à long terme, modèles de travail favorables à la famille y compris travail à temps partiel). Cela réduirait la ten-dance de vouloir ouvrir un cabinet et la pénurie de médecins dans les hôpitaux.

PolitiQUE dE la santé

Politique de la santé 2014 – de nombreux chantiersl’année 2013 a été riche en évènements. l’introduction de la clause du besoin sous une forme atté-nuée et la campagne nationale «Hôpitaux hors-la-loi» ont été un succès pour l’asMaC. En 2014, d’importantes décisions de politique de la santé doivent être prises. les initiatives «Financer l’avor-tement est une affaire privée» et «Pour une caisse publique d’assurance-maladie» seront soumises à la votation, tout comme le contre-projet indirect à l’initiative «oui à la médecine de famille».

Nico van der Heiden, responsable politique et communication de l’ASMAC

PolitiQUE

7VSAO JOURNAL ASMACNo 1 Février 2014

Votations concernant la politique de la santé en 2014Au moment où vous tenez ce numéro entre vos mains, la votation sur l’initia-tive «Financer l’avortement est une af-faire privée» est imminente. Le Comité directeur de l’ASMAC rejette cette initia-tive à l’unanimité. L’initiative ne repré-sente pas seulement un recul en ce qui

concerne l’autodétermination de la femme, mais aussi une remise en ques-tion du catalogue des prestations de l’assurance de base. Dans le courant de l’année, l’initiative «Pour une caisse publique d’assurance-maladie» sera également soumise à votation. Sur déci-sion du Comité central, l’ASMAC est membre du comité d’initiative et s’en-gage pour le oui. Pour le contre-projet à

l’initiative «Oui à la médecine de fa-mille», qui sera également soumis à votation en 2014, l’ASMAC renonce à donner une consigne de vote. Les avan-tages et les inconvénients de ce projet sont à égalité. Nous vous informerons en détail sur les deux derniers objets dans un numéro ultérieur de notre Journal, peu de temps avant les votations respec-tives. ■

PolitiQUE

8 VSAO JOURNAL ASMAC No 1 Février 2014

2014 vient de commencer. Il n’empêche que les bonnes résolutions prises au début de l’année sont probablement déjà ou-bliées. C’est en tout cas ce que montre ma propre expérience. Forte de cette dernière, je n’y attache pas beaucoup d’importance. En effet, les résolutions sont véritablement faites pour ne pas être respectées ou être ignorées à la première occasion.Mais comme je le craignais, j’ai cette fois aussi dû répondre à la question «Quelles sont tes résolutions pour la nouvelle an-née?» que m’a posée un ami le soir du réveillon. Spontanément, je n’ai rien ré-pondu d’intelligent. A quoi pourrais-je bien me résoudre? Renoncer à des mau-vaises habitudes? Je ne peux pas arrêter de fumer, car je suis non fumeuse. Puis-je au moins me débarrasser de l’une ou l’autre marotte? En l’absence de vrai spleen, je n’avais rien de particulier à relever. Peut-être qu’il faut aborder la question de ma-nière plus fondamentale pour trouver une réponse? Comme par exemple d’être meil-leur? Ça sonne bien et me livre aussi l’idée pour la suite de mon article. Comment se présentent les résolutions de mon point de vue de collaboratrice au secrétariat cen-tral? Qu’est-ce que je souhaite pour l’AS-MAC, respectivement pour ses membres, c’est-à-dire les médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique en 2014?Si je dois me rendre chez le médecin comme patiente ou être hospitalisée, je suis toujours reconnaissante de pouvoir m’adresser à mon médecin traitant en tant qu’expert, mais aussi en tant qu’être humain. Cela me permet de gérer plus facilement un diagnostic difficile ou une situation inhabituelle. Pour ce faire, il faut toutefois que le médecin dispose du temps nécessaire pour s’occuper de chacun de ses patients.

A l’époque des forfaits par cas, de la pénu-rie de médecins croissante, de la charge administrative importante dans le quoti-dien des médecins (pour ne citer que quelques-uns des innombrables aspects), c’est devenu presque impossible. Mais ne s’agit-il pas de la tâche essentielle de chaque médecin de consacrer le plus de temps possible au patient? C’est ce à quoi je m’attendrais comme patiente.

Mais les efforts actuels en direction d’une médecine pratiquée selon des critères éco-nomiques, la concurrence insensée dans le domaine de la santé, la consultation médicale proposée dans les pharmacies via ordinateur ne laissent rien présager de bon pour l’avenir.

Comme patient, quand on a urgemment besoin de son médecin, on oublie parfois qu’il n’est aussi qu’un être humain. A la

maison, la famille, les loisirs l’attendent. Cela lui permet de trouver une compensa-tion pour le quotidien professionnel fati-gant et stressant.

Dès lors, mes résolutions en tant que col-laboratrice de l’ASMAC sont claires: tout comme chez le médecin, où c’est le patient qui devrait être au centre de la réflexion, c’est le médecin qui est au centre de mon travail. En 2014 aussi, nous allons nous engager avec différents projets notam-ment pour des conditions de travail conformes à la loi, une bonne formation postgraduée, une planification des ser-vices fiable et effectuée à temps, une meil-leure compatibilité entre profession et vie familiale. Tout cela avec pour objectif que cette profession passionnante reste at-trayante et humaine pour les futurs méde-cins, selon la devise de notre brochure «Mesures favorables à la famille dans les hôpitaux – impact économique d’une politique du personnel soucieuse de la famille»:«Les frais de personnel représentent en moyenne environ 70% des coûts d’un hôpital. Cela illustre bien qu’il est décisif de gérer le personnel, ressource ô combien importante, avec soin.» ■

Simone Burkhard Schneider, juriste d’état-major ASMAC

l’homme au centre de l’action

Le principal en un clin d'œiL

PolitiQUE

9VSAO JOURNAL ASMACNo 1 Février 2014

Vous voulez connaître la suite?Commandez gratuitement la bande dessinée à l’adresse [email protected].

Formation postgraduéé / Conditions de travail

10 VSAO JOURNAL ASMAC No 1 Février 2014

Formation continue «à la british» pour les formateursen 2012, l’isFm a lancé un projet-pilote en collaboration avec le royal College of physicians of london (rCp). dans le cadre d’ateliers interactifs, les formateurs ont pu apprendre comment mieux enseigner et soutenir les collaborateurs moins performants. suite au grand succès encontré, également pour les six ateliers proposés en 2013, la série se poursuivra en avril et septembre de cette année.

Werner Bauer, président de l’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue ISFM

Qu’est-ce que les Anglais savent mieux faire que nous?Ils ne sont pas meilleurs que nous, mais le Royal College of Physicians of London dispose d’une expérience multicentenaire dans l’enseignement de compétences pour les médecins cadres et responsables de la formation postgraduée. Ils le font de ma-nière «very british», avec une bonne dose d’humour et avec la capacité de présenter l’essentiel de contenus très différenciés de manière facilement compréhensible.

Dans quel domaine met-on l’accent sur le plan du contenu?Les ateliers sont intitulés «Faculty Develop-ment». Les différents ateliers pour lesquels on peut s’inscrire abordent divers sujets: Teaching in clinical settings (1 jour), effec-

tive teaching skills (1 jour), effective lea-dership skills (1 jour), effective strategies for feedback, assessment and supporting underperforming trainees (2 jours). Tous les cours traitent de méthodes d’enseigne-ment éprouvées et applicables dans le quo-tidien clinique. La manière d’assumer des fonctions dirigeantes et de donner des feed-back sont d’autres objectifs d’apprentissage importants des ateliers.

Sous quelle forme les contenus sont-ils enseignés?Dans chaque cours sont remis un «slide-book» résumant les principales bases théoriques et un «workbook» pour le tra-vail durant le cours. Dans les ateliers, de brèves présentations par les responsables de groupe alternent avec des travaux de groupes, des jeux de rôles et des discus-sions.

A qui s’adresse le cours en particulier?Dans les ateliers réalisés jusqu’ici, nous avons eu un large éventail de participants du directeur de clinique et professeur ordinaire en passant par des médecins-chef(fe)s et médecins adjoint(e)s jusqu’aux collègues en cabinet souhaitant renforcer leurs compétences pour l’assistanat au cabinet. Les cours sont particulièrement bien adaptés pour les jeunes médecins cadres qui doivent assumer des responsa-

bilités dans le domaine de la formation postgraduée et de la conduite.

Qu’est-ce qui a été modifié par rapport au projet-pilote?Rien d’essentiel. Les ateliers sont d’ailleurs proposés dans le monde entier, avec cer-taines adaptations aux spécificités des pays – des Etats-Unis en passant par les Emirats arabes unis jusqu’en Malaisie. Chaque atelier est évalué, et les experts en «Medical Education» du Royal College perfectionnent continuellement leurs offres.

L’ISFM a-t-il d’autres projets en préparation pour soutenir la formation médicale post-graduée?Bien sûr! Nous venons de lancer un concours (Journal ASMAC 6/13) avec le-quel nous espérons inspirer et encourager de nouvelles idées, outils, programmes et méthodes pour la formation postgraduée. Un montant total de 100 000 francs est à disposition pour soutenir des projets ou projets partiels qui sont développés dans un établissement de formation postgra-duée et qui présentent un potentiel d’appli-cation élargi. Nous réfléchissons de plus à créer une récompense pour les formateurs et les établissements de formation postgra-duée. Ceux-ci seraient nominés par leurs anciens médecins-assistant(e)s. ■

encadré inscription rCpLes ateliers de 2014 auront lieu du 8 au 11 avril et du 9 au 12 septembre à l’Hôpital cantonal de Lucerne. Res-pectivement deux ateliers d’une journée et un atelier de deux jours sont proposés. Tous les établissements de formation postgraduée suisses ont reçu en janvier une brochure avec le programme détaillé. Les cours sont également publiés sur le site web de l’ISFM. Inscription: Kantonsspital Luzern, Departement Medizin, Sekretariat Prof. V. Briner, E-Mail: [email protected]

Formation postgraduéé / Conditions de travail

11VSAO JOURNAL ASMACNo 1 Février 2014

Comme nous l’avons vu dans le dernier article, la sensibilité et la spécificité sont d’importants indicateurs de qualité pour un test diagnostique. Un résultat négatif d’un test de sensibilité élevée permet d’exclure la maladie recherchée avec une probabilité élevée. Un résultat positif d’un test de sensibilité élevée permet d’inclure la maladie recherchée avec une probabi-lité élevée. La sensibilité et la spécificité sont considérées comme caractéristiques d’un test qui ne varient que faiblement dans différentes populations.Dans le quotidien clinique, nous sommes toutefois plus intéressés par les valeurs prédictives d’un test. En effet, celles-ci nous indiquent la probabilité avec laquelle un résultat de test positif (ou négatif) identifie correctement les patients avec (ou sans) maladie. Suivant la situation clinique, les valeurs prédictives positives et négatives d’un test peuvent cependant changer. Plus une maladie est fréquente, plus la valeur prédictive positive augmente et la valeur prédictive négative d’un test baisse, comme le montre l’exemple suivant.Supposons qu’un nouveau test pour dia-gnostiquer le glaucome à angle étroit pos-sède une sensibilité de 90% et une spécifi-cité de 95%. Si en plus, nous partons du

principe que la moitié des patients testés dans une clinique ophtalmologique spé-cialisée souffre effectivement d’un glau-come, le test fournit une valeur prédictive positive de 94,7% et une valeur prédictive négative de 90,5% (voir illustration).Dans la population normale, le glaucome à angle étroit a une prévalence d’environ 1%. Si ce nouveau test est utilisé dans cette population, par exemple chez le médecin de famille, la valeur prédictive positive chute à 15,4%, alors que la valeur prédic-tive négative grimpe à 99,9%. Comme le montre l’illustration, 100 patients sur 10 000 seraient concernés par la maladie, dont 90 sont considérés comme vrais posi-tifs par le test. Ce serait un résultat tout à

fait valable, s’il n’y avait pas les 495 pa-tients que le test a désigné à tort comme malades. Ces résultats faux positifs sèment inutilement le trouble chez ces patients et entraînent des examens coûteux qui au-raient pu être évités. Ces écarts très nets de la valeur prédictive positive ont des implications importantes pour la pratique. Pour des maladies rares comme le glaucome à angle étroit, le nombre des résultats faux positifs dépas-sera presque toujours celui des vrais posi-tifs. Avant de mandater un tel test, nous devons évaluer en détail si le pronostic et les perspectives thérapeutiques des résultats vrais positifs justifient les conséquences négatives des résultats faux positifs. ■

sens et sensibilité, 2e partieLukas Staub, membre de la rédaction du Journal ASMAC

A B C D E F ...a b c d e f ... Apprendre à lire

ton expérience compte! Les visites sont un instrument pour vérifier et garantir la qua-lité de la formation postgraduée dans les établissements de formation postgraduée. Une équipe de visiteurs composée de représentants de l’ISFM, de la société de discipline médicale correspondante et de l’ASMAC, visitent une clinique; le concept et les conditions de formation postgraduée peuvent ainsi être vérifiés sur place. L’objectif est de détecter et de mettre à profit les éventuels potentiels d’amélioration, le tout dans le sens d’un feed-back constructif et positif.

Les médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique qui souhai-tent accompagner des visites pour l’ASMAC sont priés de s’annoncer chez Béatrice Bertschi, notre gestionnaire pour la formation postgraduée et les visites à l’ASMAC ([email protected]).

Feedback-poolune contribution modeste, mais utile pour une formation post-graduée et continue de bonne qualitéPour une activité ayant trait à la formation médicale postgra-duée et continue, il est très utile de pouvoir sonder régulière-ment l’avis des membres sur un sujet précis. C’est pour ça que le Feedback-Pool a été mis en place. Faites partie et permettez à l’ASMAC d’élargir quelque peu son horizon dans le ressort Formation postgraduée et d’appuyer plus largement ses ré-flexions. Plus d’informations sur www.asmac.ch et inscription par e-mail à l’adresse [email protected]

Formation postgraduéé / Conditions de travail

12 VSAO JOURNAL ASMAC No 1 Février 2014

des conditions de travail favorables à la famille sont réalisablesle travail en équipes place les hôpitaux et centres de soins face à des défis particuliers: d’une part, la prise en charge des patientes et des patients doit être assurée 24 heures sur 24, d’autre part, les collaborateurs souhaitent concilier profession et vie familiale/privée. a quoi ressemblent des conditions de travail favorables à la famille dans le domaine de la santé?

Trix Angst, conseillère pour les organisations et les professionnels Bureau UNDDaniel Huber, directeur Bureau UND

Autrefois, les médecins de la maternité d’Aarau pouvaient choisir entre deux mo-dèles d’horaires de travail: soit ils travail-laient à 100%, soit ils se partageaient un poste et coordonnaient les deux postes à 50% pendant leurs loisirs. Aujourd’hui, ils disposent encore d’autres options. En effet, les médecins peuvent choisir des taux d’occupation entre 40 et 100%. C’est une conséquence concrète du processus auquel la direction de la maternité d’Aarau s’est soumis depuis plusieurs années. Elle crée des conditions d’engagement et de travail favorables à la famille et permet ainsi aux collaborateurs de mieux concilier profes-sion et vie familiale/privée. En 2009, elle s’est vu décerner le label «Famille et Pro-fession» du Bureau UND. Depuis lors, elle peut très officiellement se désigner comme employeur proposant des conditions de travail favorables à la famille.

Les entreprises progressistes ont reconnu que les conditions d’engagement et de tra-vail favorables à la famille s’avèrent aussi payantes du point de vue économique. Les analyses du rapport coûts/bénéfices ont montré que les investissements dans des mesures favorables à la famille généraient un rendement d’environ 8% pour l’entre-prise. Les collaborateurs sont plus motivés et loyaux envers l’entreprise, le nombre d’absences et la fluctuation sont réduits, et les mères reprennent plus souvent le travail après le congé maternité. Le travail à temps partiel est une condition impor-tante pour assurer l’équilibre entre travail rémunéré et travail familial. Il permet aux collaborateurs d’aménager leur ges-tion du temps – indépendamment du fait qu’ils s’occupent des enfants, soignent des proches, suivent une formation ou exercent un mandat politique en plus de

leur activité professionnelle. C’est précisé-ment dans le domaine de la santé que les modèles de travail à temps partiel ne peuvent souvent être implémentés qu’au moyen d’efforts particuliers: le travail en équipes avec service du soir, de nuit et du week-end et un service de piquet repré-sente un défi de taille.Le service de gynécologie et d’obstétrique de l’Hôpital cantonal de Winterthour a abordé cette problématique en 2012. Avec l’objectif déclaré d’aménager les horaires de service de manière favorable à la fa-mille, l’effectif de l’équipe médicale compte maintenant un poste de plus. Grâce à ce service d’appoint mis en place, les médecins peuvent prendre des va-cances simultanément ou d’une durée prolongée. Les situations de manque de personnel surviennent plus rarement, et la flexibilité des collaborateurs augmente.

COACHINGProfession de

médecin & famille /vie privéeConseil téléphonique:

044 462 71 23 • [email protected] puis-je concilier famille, loisirs et profession? Comment puis-je reprendre mon travail après mon congé maternité? Comment puis-je surmonter les défis quotidiens? L’ASMAC propose à ses membres les réponses et solutions à ces questions, et à bien d’autres encore, dans le cadre d’un coaching gratuit. Le conseil téléphonique est assuré par le Bureau UND. Vous trouverez plus de détails au sujet de cette offre de conseil de l’ASMAC sur

notre site web www2.asmac.ch, dans la rubrique Profession de médecin & famille/vie privée.

Formation postgraduéé / Conditions de travail

L’optimisation du travail en équipes fait partie d’un train de mesures du départe-ment de gynécologie et d’obstétrique. Une politique soucieuse de la famille a été ancrée comme principe dans la stratégie et dans les règlements de service et de sai-sie du temps de travail. Les collaboratrices enceintes reçoivent une garantie de réen-gagement pour la période après le congé maternité et sont remplacées pendant toute leur absence. Pour conseiller les entreprises et les orga-nisations, le Bureau UND s’appuie sur neuf champs d’application: conditions

d’engagement, temps de travail, autono-mie temporelle et géographique des colla-borateurs, contenus du travail, prestations d’encadrement, culture d’entreprise et conduite, recrutement du personnel, déve-loppement du personnel et politique sala-riale. Suivant la situation de l’entreprise, l’accent est mis sur l’un ou l’autre champ d’application: quelles sont les structures existantes? Qu’est-ce qui est mis à profit? Quels besoins ne sont pas couverts? Les recommandations sont établies sur me-sure afin d’apporter des avantages à l’en-treprise et aux collaborateurs.Souvent, nous recommandons de faire de bonnes choses et d’en parler. Car on oublie trop souvent que les mesures favorables à la famille ne doivent pas seulement dé-ployer leur effet dans l’entreprise, mais également au-delà. Par exemple sur le marché du travail. En 2012, le centre médico-social Reusspark à Niederwil/AG a exploré de nouvelles pistes pour le recru-tement. Il s’agissait de recruter 50 colla-borateurs qualifiés pour pouvoir ouvrir une nouvelle aile de bâtiment comptant

56 places de soins et un centre de séjour. Et cela dans une branche qui souffre de-puis des années d’une pénurie de person-nel qualifié.Le directeur du Reusspark voulait utiliser de manière offensive le label «Famille et Profession» obtenu en 2012. Ainsi, il a engagé une agence publicitaire et choisi de nouveaux canaux d’information. Outre les annonces classiques, des affiches et des voitures publicitaires ont fait la promotion du site web www.50pflegestellen.ch pen-dant plusieurs semaines. Sur ce site étaient publiés des films publicitaires provocateurs et des informations conviviales sur les conditions de travail progressistes et favo-rables à la famille du centre Reusspark. L’action du centre Reusspark a été couron-née de succès. Le centre a reçu un nombre élevé de candidatures qualifiées. Les 50 postes ont vite été pourvus, et les nouvelles offres de soins ont pu être lancées comme prévu. Avec son action de recrutement, le centre Reusspark a innové en termes de concurrence pour recruter des spécialistes dans le domaine de la santé. ■

le Bureau und est leader dans le domaine de la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale ou privée. Depuis 20 ans, il conseille les professionnels, les particuliers et les PME, les grandes entreprises, les administrations, les établisse-ments de formation ou d’autres institutions. Depuis 2008, le Bureau UND décerne le label «Famille et Profession» aux entreprises qui réussissent dans la mise en place de mesures favorables à la famille. www.und-online.ch

ASMAC

14 VSAO JOURNAL ASMAC No 1 Février 2014

SeCTION BÂLe

Chère lectrice, cher lecteur,2013 appartient désormais à l’histoire, le premier mois de l’année 2014 est déjà passé. Nous venons nous ajouter aux nombreuses rétrospectives sur l’année écoulée, qui de notre point de vue a été couronnée de succès. Au niveau régional, nous avons eu le plaisir d’accueillir trois nouveaux membres au comité. Il s’agit de Lucia Schönenberger, Sebastian Lamm et Tom Stierle qui viennent renforcer notre équipe. En outre, d’autres membres intéressés étaient présents lors de la dernière séance du mois de décembre. Certains nous rejoindront peut-être cette année. Il y a de nombreuses tâches à accomplir! Un autre succès à relever est le contact élargi avec les directions des hôpitaux de la région. Nous participons à intervalle régulier à des rencontres, ce qui permet d’aborder les problèmes plus rapidement et de rechercher ensemble des solutions. Bien sûr que dans ce domaine aussi, le potentiel n’est pas encore épuisé. En particulier avec les hôpitaux privés. Un

domaine dans lequel nous avons pour la première fois pu entamer des discussions en 2013. Il y a par ailleurs eu d’autres problèmes individuels petits et grands que nous avons pu résoudre rapidement grâce à l’engagement des membres de notre comité. Sur le plan national, j’aimerais encore une fois mentionner la campagne «Hôpitaux hors-la-loi» qui s’est déroulée avec succès au printemps. Grâce à l’engagement de tous, l’écho médiatique a été considérable avec des réactions autant positives que parfois négatives. Ici aussi, il s’agit de rester à l’affût! Pour ce qui est de l’année 2014, nous avons déjà entamé les négociations pour la CCT dans les deux cantons de Bâle. Cette année sera sans aucun doute décisive. D’autre part, nous aimerions poursuivre et entamer d’autres petits projets. Les résultats concrets sont attendus dans le courant de l’année. De plus, nous aimerions approfondir la bonne culture du dialogue avec les hôpitaux. Les personnes qui souhaitent participer au travail de l’association sont les bienvenues à nos séances de comité. Il vous suffit de contacter notre directrice Claudia von

Wartburg. Il y a assez de travail pour tout le monde!J’en viens maintenant aux remerciements: j’aimerais tout d’abord remercier Claudia von Wartburg pour son infatigable engagement en faveur de nos intérêts. Chère Claudia, merci infiniment! Tu es toujours disponible, tu abordes les problèmes sans attendre et les résous rapidement et de manière constructive. Nous te remercions pour ton engagement, notamment durant la deuxième moitié de l’année.Sonja et Mio, je vous adresse également nos remerciements. Depuis votre prise de fonction, vous êtes parvenus à faire bouger les choses. Notamment les succès régionaux et nationaux mentionnés avant sont le fruit de votre inlassable engagement. Avec votre motivation et votre engagement, vous êtes les moteurs des succès obtenus jusqu’à présent! Un grand merci!Pour finir, je souhaite à toutes et à tous une heureuse année 2014 en espérant qu’elle vous apportera santé et bonheur! ■

Pour le comité de la section Bâle de l’ASMAC: Alexandra Nagy

SeCTION BeRNe

L’initiative populaire pour des salaires équitables a été retirée

Le comité d’initiative a décidé de retirer l’initiative «Pour des salaires équitables». Avec la révision de la loi sur le personnel et de la loi sur le statut du personnel ensei-gnant, le Grand-conseil a repris des exi-gences essentielles de l’initiative sur les salaires et établi les bases pour qu’à l’ave-nir au moins 1,5% soient chaque année disponibles pour des augmentations de salaires individuelles. Le système salarial cantonal introduit en 1997 est basé d’une part sur un salaire de base (classe de salaire) et d’autre part sur une composante salariale individuelle (échelons de traitement) qui peut repré-senter jusqu’à 60% du salaire de base. Le

système vise à ce qu’après la formation, le salaire initial se situe au niveau du salaire de base et qu’il se rapproche du salaire maximal au cours de la vie profession-nelle. D’après le Conseil-exécutif, il faut investir chaque année 1,5% dans la pro-gression de traitement pour mettre en œuvre correctement ce système salarial. Depuis l’introduction du système salarial, cela n’a presque jamais été le cas. L’initia-tive sur les salaires demandait que le per-sonnel, à condition qu’il fournisse de bonnes prestations de travail, ait droit à une augmentation par échelon annuelle de 1,5%. Avec la révision de la loi sur le personnel et de la loi sur le statut du per-sonnel enseignant, le Grand-conseil a repris l’essentiel des revendications. A l’avenir, il est prévu que les moyens pour les augmentations de salaire individuelles soient disponibles pour atteindre les objec-tifs du système salarial.C’est pour cette raison que le comité d’ini-tiative composé des représentantes et re-présentants des organisations qui ont lancé l’initiative SSP, l’APEB et LEBE, et des organisations la soutenant ASMAC,

ASI, SEC et Avenir Social, ont décidé de retirer l’initiative sur les salaires.

Comment se présente la situation dans les hôpitaux?Dans les cliniques psychiatriques qui font partie de l’administration cantonale, les décisions salariales cantonales s’ap-pliquent automatiquement. Elles dis-posent donc de 1,5% pour l’augmentation par échelon. A l’Hôpital de l’île, le conseil d’adminis-tration et la direction ont pris la décision salariale suivante au 1er avril 2014: 1% d’augmentations de salaire individuelles (min. 2 échelons, max. 8 échelons) pour les collaborateurs avec des performances bonnes ou au-dessus de la moyenne.Les centres hospitaliers régionaux (CHR) ont signé la CCT des hôpitaux et mènent chaque année des négociations salariales avec les associations du personnel. Elles auront lieu en janvier. Les nouveaux sa-laires négociés s’appliqueront ensuite dès avril. La situation de départ pour les négo-ciations est difficile en raison de la conti-nuelle baisse du prix de base et des me-

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SeCTION ST-GALL/AppeNzeLL

Rétrospective 2013

L’année dernière, notre section n’a pas ménagé ses efforts dans le domaine du droit du travail, ni dans celui de la formation postgraduée. La formation postgraduée des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de cli-nique est, outre celui des conditions de travail, un autre domaine d’activité impor-tant de notre section pour lequel nous avons engagé d’importantes ressources.

Formation postgraduéeUne campagne d’affichage à St-Gall et Herisau a ouvert les festivités en mars 2013. Elle était intitulée «Weiterbildung ist die beste Medizin» (La formation postgra-duée est le meilleur des remèdes). Nous voulions montrer au public, aux méde-cins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique ainsi qu’aux autorités politiques, qui ont coupé la contribution de formation pos-tgraduée par médecin-assistant(e) à St-Gall, l’importance du sujet et notre enga-gement dans ce domaine.

Evaluations en milieu de travailUne bonne formation postgraduée se ca-

ractérise par un feed-back structuré. C’est pourquoi nous nous sommes engagés pour que l’Hôpital cantonal de St-Gall soit le premier hôpital suisse à introduire les évaluations en milieu de travail (DOPS et Mini-Cex comme outils de feed-back) dans toutes ses cliniques. Après approbation par le CEO, la confé-rence des médecins-chef(fe)s et la direc-tion, nous avons réalisé en novembre le premier atelier avec le soutien de l’Institut d’enseignement médical (IML) de Berne. Plus de 20 personnes issues de différentes cliniques y ont participé. L’objectif est que les participants intègrent ensuite ces outils de feed-back dans la formation postgra-

sures d’économie cantonales. Nous vous informerons des résultats dans le pro-chain numéro du Journal.Les hôpitaux privés décident eux-mêmes et sans consulter les partenaires sociaux de l’évolution des salaires. Pour le moment, rien ne change pour les médecins-assistant(e)s. Ils reçoivent par-tout comme jusqu’à présent respective-ment quatre échelons de traitement jusqu’à la sixième année de formation postgraduée incluse, indépendamment du résultat de l’entretien de collaboration annuel. Comme aucune compensation du renchérissement n’est accordée en 2014, les montants restent inchangés par rap-port à 2013.

psychosoma-tique station-naire à l’Hôpital de l’îleL’Hôpital de l’île a décidé de fermer la psy-chosomatique stationnaire au plus tard à fin juin 2014. L’ASMAC Berne ne com-

prend pas cette décision. En effet, il existe depuis longtemps de longues listes d’at-tente, p. ex. pour les anorexiques ou les patients atteints de douleurs chroniques. Une pétition lancée par l’IG Lory contre la fermeture a été déposée le 2 décembre avec plus de 3000 signatures récoltées. Nous attendons la suite avec intérêt.

L’ASMAC apporte volon-tiers son aideDes problèmes au travail? As-tu des ques-tions concernant le nouveau contrat de travail? Ne trouves-tu pas de poste à temps partiel? Tes heures supplémentaires ne sont pas payées? Dois-tu travailler 50 heures malgré ta grossesse? Subis-tu des pressions pour ne pas noter tes heures supplémen-taires? As-tu des difficultés à trouver une place de crèche? Ne bénéficies-tu pas de la formation postgraduée convenue? Si tu as ce genre de problèmes, adresse-toi à l’ASMAC Berne ([email protected], [email protected], 031 381 39 39). Nous soutenons volontiers nos membres. ■

Films d’animation «poste de travail à l’hôpital – l’ASMAC Berne vient en aide» Tu trouveras les films sur le site www.vsao-bern.ch ou sur le site de la campagne www.wir-bleiben-dran.ch.Ne manque pas les clips de l’ASMAC Berne!Si les deux premiers films t’ont plu, envoie le lien à tes collègues et re-commande-leur les clips.

elections au Grand-conseilLe 30 mars 2014 ont lieu les élections au Grand-conseil. L’ASMAC Berne en-courage les candidatures de médecins, car cela permettrait de renforcer notre influence sur les décisions politiques. Nous souhaitons donc savoir qui par-mi nos membres sera candidat. Nous vous prions de vous annoncer.

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16 VSAO JOURNAL ASMAC No 1 Février 2014

duée de leurs cliniques. Le deuxième ate-lier aura lieu en février 2014. Ainsi, la quasi-totalité des cliniques de l’Hôpital cantonal de St-Gall seront intégrées.

Le médecin comme entrepreneur libreComme en 2012, nous avons organisé avec l’association des médecins de la ville une formation continue commune consa-crée au «médecin comme entrepreneur libre». Le point d’orgue a été le compte-rendu de deux anciens collaborateurs de l’hôpital cantonal sur leur entrée dans la pratique privée.

Loi sur le travail pour les chef(fe)s de cliniqueComme depuis le 1er janvier 2014, les chef(fe)s de clinique sont assujettis à la loi sur le travail dans le canton de St-Gall, l’élaboration des nouveaux contrats et systèmes de rémunération dans le cadre du partenariat social a mobilisé des res-sources considérables. Grâce à l’engage-ment de notre section, une réglementation

valable dans tout le canton a pu être éla-borée. Celle-ci comprend une indemnisa-tion du temps de piquet et une semaine de compensation.La nouvelle durée hebdomadaire de tra-vail est de 48 heures pour les médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique dans les hôpitaux du canton de St-Gall et de 46 heures pour les chef(fe)s de clinique en psychiatrie.

Tableau des sa-laires des méde-cins-assistante/sChez les médecins-assistant(e)s, il existait différents classement salariaux suivant l’hôpital, et les listes n’étaient pas toutes accessibles au public. Au cours des der-nières années, la carrière d’un médecin-assistant(e) qui était représentée dans le tableau des salaires a été allongée, ce qui réduit le nombre d’augmentations par échelon.Ici, notre section s’est engagée auprès du département de la santé pour que l’ancien tableau de classement soit réintroduit dans tout le canton. Il est valable dans tout

le canton depuis le 1er janvier 2014. Les classements existants seront adaptés selon le nouveau tableau, s’ils sont moins bons.

Assemblée générale 2013Le 6 décembre 2013 s’est tenue l’assemblée générale 2012/2013. Malgré de nombreux sujets brûlants (loi sur le travail chef(fe)s de clinique, classement des médecins-assistant(e)s), la participation a été très faible.

DémissionsNotre section a hélas dû s’accommoder de plusieurs démissions. Habib Kherbèche a démissionné du poste de coprésident à la mi-2013 et s’est installé. Corinne Schär a démissionné du poste de caissière et également du comité.Marie-Claire Desax a également démis-sionné du comité de notre section à la fin 2013.Je leur adresse mes vifs remerciements pour leur engagement et leur transmets mes meilleurs vœux pour l’avenir.

ElectionsSergej Staubli a été élu au comité par l’assemblée générale. Il nous rejoindra à partir de mars 2014.Adrian Meyer va reprendre le poste de caissier.

AppelNous cherchons toujours des collègues motivés souhaitant collaborer au comité. N’hésitez pas à nous contacter! ■

Au nom du comité: Ralph Litschel, président de l’ASMAC St-Gall/Appenzellwww.vsao-sg.ch

Vous cherchez une place de crèche – l’ASMAC vous apporte son soutien

Si vous cherchez une place de crèche pour votre enfant, n’oubliez pas que depuis 2011, votre association vous apporte son soutien pour cette tâche importante. Une demande au moyen du formulaire en ligne auprès de l’ASMAC

suffit, et vous recevrez des informations relatives à des places disponibles dans la région de votre choix ainsi que les données de contact correspondantes des crèches. Vous trouverez d’autres informations importantes et le formulaire dans

la nouvelle rubrique Profession de médecin et famille sur le site web de l’ASMAC www.asmac.ch.

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17VSAO JOURNAL ASMACNo 1 Février 2014

La fonction de recherche permet de re-chercher les hôpitaux dans toute la Suisse. Sur la page de détail de chaque hôpital sont affichés les différents faits et chiffres concernant les conditions de travail ainsi que les établissements de formation pos-tgraduée reconnus par l’ISFM qui sont affiliés à l’hôpital respectif.

Parmi les faits et chiffres, on trouve no-tamment les salaires des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique. Il est également indiqué si l’hôpital dispose d’une crèche interne ou non, et dans quelle mesure les jours de formation pos-tgraduée sont réglés. Les établissements

de formation postgraduée affichés pour l’hôpital respectif sont toujours mis en lien avec le registre de l’ISFM. Dans ce registre figurent d’autres informations détaillées sur chaque établissement de formation

postgraduée ainsi que les résultats de l’enquête auprès des médecins-assistant(e)s. Enfin, les coordonnées de chaque hôpi-tal et un extrait de carte tiré de Google Maps sont affichés

Une recherche simple

La recherche d’un hôpital est simple et peut être effectuée de différentes manières. On peut lancer une recherche selon la discipline, le canton, le nom de l’hôpital ou le lieu. Les résultats sont ensuite affi-chés dans une liste ou sur une carte de la Suisse tirée de Google Maps, sur laquelle chaque hôpital est représenté par un «H». Les informations concernant les différents hôpitaux ont été rassemblées par les sec-tions de l’ASMAC en collaboration avec le secrétariat central de l’ASMAC. La plate-forme sera contrôlée une fois par année de manière à ce que chaque visiteur ait accès à des informations actualisées pour tous les hôpitaux.

La plate-forme hospitalière peut directe-ment être consultée sur http://plateforme-hospitalier.asmac.ch ou à la rubrique «Plate-forme hospitalière» sur le site web de l’ASMAC.

Vous avez des questions ou suggestions concernant la plate-forme hospitalière? Faites-nous part de votre avis par e-mail à [email protected]. Nous nous ré-jouissons de tout commentaire. ■

Aline Aebi, directrice adjointe de l’ASMAC

plate-forme hospitalière ASMAC – un nouveau service pour les membresDepuis peu, l’ASMAC propose un nouveau service en ligne à ses membres: la plate-forme hospita-lière ASMAC.

plate-forme hospitalière ASMAC• Vous cherchez un hôpital en Suisse?• Vous aimeriez savoir quels hôpitaux disposent d’un établissement de formation postgraduée dans votre discipline?• Votre futur employeur propose-t-il une crèche interne? 

Vous trouverez des réponses à vos questions sur la plate-forme hospitalière ASMAC. Directement sur http://plateforme-hospitalier.asmac.ch ou à la rubrique «Plate-forme

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18 VSAO JOURNAL ASMAC No 1 Février 2014

Contrats de durée indéter-minée (CDI) et contrats de durée déterminée (CDD) – différences principales et enjeux

1. Sur la manière d’y mettre un terme

a) Le CDD se termine sans que les parties n’aient besoin de le signifier, ceci à la date prévue dans le contrat. Cela veut dire également que, durant la période prévue, les parties ne peuvent pas mettre un terme au contrat de manière unilatérale. En ce sens, un tel contrat peut être vu comme relativement rigide ou protecteur, selon les circonstances. Il est cependant fait exception à l’im-possibilité de résilier dans les cas sui-vants:– résiliation avec effet immédiat pour

faute grave;– accord entre les parties;– pendant la période d’essai où il est

possible de mettre fin au contrat dans le délai (court) prévu à cet effet, soit généralement sept jours;

– si le contrat laisse la possibilité aux parties d’y mettre un terme de ma-nière anticipée (ce qui est cependant relativement rare).

b) Le CDI court quant à lui jusqu’à ce que l’une des parties décide d’y mettre un terme et le signifie formellement en respectant le délai de préavis. Le droit suisse étant relativement libéral quant à la possibilité de résilier un contrat, le CDI est sur ce point souple et ouvert.

2. Sur la protection en cas d’in-capacité de travail

a) Dans le cadre d’un CDI le travailleur est protégé contre les licenciements en cas d’incapacité de travail (maladie, acci-dent, maternité, service militaire). A titre d’exemple, une femme enceinte ne peut pas être licenciée pendant toute sa grossesse et durant les seize semaines suivant l’accouchement. Il s’agit d’une protection importante, qui permet en l’occurrence à la travailleuse d’appré-hender sereinement, sous l’angle contractuel, cette période de vie.

a) Le travailleur sous CDD n’est en re-vanche pas protégé dans la mesure indiquée plus haut. Le contrat se ter-mine en effet à la date prévue, ceci quand bien même le travailleur en question serait en incapacité de travail (maladie, accident, maternité, service militaire). A titre d’exemple, la travail-leuse qui se retrouve enceinte trois mois avant la fin de son contrat verra ainsi celui-ci prendre fin en pleine grossesse et sera contrainte de chercher un nou-veau travail à un moment difficile ou de s’inscrire au chômage si elle n’a pas déjà une solution pour le futur.

3. Conclusion

Au regard des éléments mentionnées ci-dessus, le CDI est généralement à privilé-gier, en particulier en raison de la protec-tion qu’il comporte dans des moments de vie où il est difficile de se retrouver sans emploi. ■

Patrick Mangold, juriste de la section Vaud

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19VSAO JOURNAL ASMACNo 1 Février 2014

-InsIdeLieu de domicile: GenèveA l’ASMAC depuis: 2012 (ou 2011 je ne sais plus …)Fonction à l’ASMAC: membre du Comité directeur de l’ASMAC, représentant de l’ASMAC à l’Assemblée des délégués de la FMH, vice-président de l’AMIG, représentant de l’AMIG à la commission quadripartite à la direction générale de la santé (Genève)Lieu de travail et fonction à l’hôpital: chef de clinique dans le service de médecine interne générale des HUG, représentant médical pour la cellule douleur du service de médecine interne généraleL’ASMAC en trois mots: profes-sionnelle, projetée dans l’avenir, moderne

Hervé a suivi le gymnase à Bienne et en-suite étudié la médecine à Genève. Il a été pendant quatre ans président de l’IFMSA-Switzerland (aujourd’hui swimsa) et re-présentant des étudiants en médecine au Comité directeur pour les examens fédé-raux de médecine à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Après l’examen fédéral en 2006, il a travaillé pendant une année à l’hôpital de gériatrie des HUG avant de passer dans le service de méde-cine interne générale. Depuis 2010, il est chef de clinique aux HUG au sein du ser-vice de médecine interne générale. En 2012, il a obtenu le titre FMH en médecine interne générale. Actuellement, il s’engage aussi pour la formation postgraduée et la recherche. Il aimerait par ailleurs déve-lopper ses compétences en matière d’éco-nomie de la santé. C’est dans ce but qu’il a suivi en été 2012 une «Summer School» à Lugano consacrée à ce sujet. Ce qu’il aime le plus dans sa profession, c’est l’exa-men médical qui lui permet de formuler des hypothèses diagnostiques par l’écoute et la palpation du patient. Il apprécie éga-lement beaucoup l’enseignement auprès des médecins-assistants et des stagiaires.Comme Hervé vient d’être élu au Comité directeur de l’ASMAC, ses tâches princi-

pales consistent à participer aux séances du CD, à donner son input et à représenter la Romandie. De plus, il représente l’AS-MAC à l’Assemblée des délégués de la FMH. Il s’intéresse en particulier à l’économie de la santé, à l’attitude du «choosing wi-sely» et l’initiative du «less is more» dans le traitement ainsi qu’aux DRG. En consé-quence, il souhaite un engagement plus marqué de l’ASMAC dans ces domaines. L’ASMAC lui donne l’occasion d’agir en amont des patients, en amont du système de santé, d’être avant-gardiste dans la réflexion et la mise en place de conditions cadre du système de santé, que ce soit di-rectement en lien avec les soins ou à pro-pos des conditions de travail.A côté du travail, Hervé se baigne pendant toute l’année dans le lac Léman et aime participer à des courses de montagne. Chaque année, il essaie de faire la course Sierre–Zinal et le marathon de la Jung-frau. En tant que grand fan de gastrono-mie, il prend beaucoup de plaisir à cuisi-ner. Il avait d’ailleurs même hésité à faire l’école hôtelière au lieu des études de mé-decine. Aujourd’hui, il suit parfois les cours du soir de l’école hôtelière à Genève. Pour Hervé, son plus grand désir est d’avoir un système de santé efficace en termes de pré-vention primaire et des partenaires de soins qui réfléchissent quotidiennement à l’utilité individuelle et sociétale de leurs actes. Il garde aussi encore un rêve au fond de ses pensées: si un jour, le métier de médecin ne le passionne plus, il aimerait ouvrir un restaurant de montagne. ■

Hervé Spechbach

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20 VSAO JOURNAL ASMAC No 1 Février 2014

Jan Michel Lieu de domicile: LyssA l’ASMAC depuis: 2013Fonction à l’ASMAC: apprentiL’ASMAC en trois mots: bien struc-turée, intéressante et vivante

Jan Michel travaille depuis août 2013 comme apprenti au secrétariat central. Il s’occupe principalement des affaires concernant les membres, traite des muta-tions, procède à divers envois et assiste le secrétariat central dans des tâches très variées. A côté du travail, il fait beaucoup de sport, pratique la natation en été et fait du jogging. En hiver, on retrouve Jan sur la glace. Il est défenseur au club de hockey sur glace de Lyss. Quand il a le temps, il partage ses loisirs avec ses amis. Il rêve aussi de voyager à travers le monde avec ses meilleurs amis et de découvrir d’autres cultures et pays.

Jan a choisi l’ASMAC par hasard. En cherchant une place d’apprentissage, il a trouvé l’annonce sur Internet qui a im-médiatement suscité son intérêt. La pos-sibilité de travailler pour une association lui plaisait particulièrement. C’était autre chose que de faire son apprentis-sage dans une banque ou une assurance. De toute évidence, son intuition ne le trompait pas. En effet, lors de son pre-mier stage de découverte, il s’est tout de suite senti à l’aise. Il aime surtout le travail quotidien très varié. Comme il reçoit en plus de ses tâches attribuées des mandats de tous les collègues, il ne s’ennuie jamais. Ce qui lui plaît aussi, c’est l’atmosphère collégiale qui règne et le contact avec les membres. Jan termi-nera son apprentissage à l’ASMAC en 2016. Il ne connaît pas encore la suite. Mais Jan a déjà décidé qu’il fera la matu-rité professionnelle et suivra ensuite une formation complémentaire. ■

POINT DE MIRE

21VSAO JOURNAL ASMACNo 1 Février 2014

Qu’entendez-vous par extrémisme?Samuel Althof: Dans mon domaine d’activité, il s’agit de mouvements qui re-jettent les structures démocratiques et les valeurs de notre Etat et qui les combattent activement. Cette caractéristique réunit les extrémistes de gauche et de droite: ils sont antidémocratiques. Les deux groupes ont une conception du monde fermée sur elle-même qui est absolue et qui n’admet au-cune discussion. La violence est par consé-quent considérée comme moyen légitime pour imposer les objectifs politiques.

Qu’est-ce qui différencie les extrémistes de droite de ceux de gauche?Je réponds eu égard à la programmatique violente: les concepts antidémocratiques des extrémistes de gauche sont plus cohé-rents que ceux des extrémistes de droite. Les extrémistes de gauche disposent d’un meilleur outillage intellectuel, alors que, dans notre pays, les extrémistes de droite ont une conception du monde moins bien réfléchie et plus difficilement réalisable. Les étrangers, les juifs, etc. sont les enne-mis de la droite, ceux de la gauche sont l’Etat, le capital, etc. Ces derniers exigent une réflexion intellectuelle plus approfon-die. De plus, les extrémistes de gauche dessinent beaucoup plus vite un pro-gramme, c’est-à-dire que leur conception du monde se solidifie plus rapidement et qu’ils acquièrent bien plus vite les astuces du camouflage, etc. Par ailleurs, la pro-grammatique violente à gauche est bien plus sophistiquée qu’à droite. En Suisse, il n’existe pas de véritable programmatique violente de droite, mais seulement des évènements violents ponctuels: quatre ou cinq extrémistes de droite se réunissent, se soûlent et attaquent ensuite spontané-ment des passants. Les extrémistes de gauche sont capables de faire sauter une bombe ou d’organiser rapidement des coreligionnaires lors d’une manifestation et de frapper fort. Contrairement aux ex-trémistes de droite, ceux de gauche sont bien mieux organisés.

A combien chiffre-t-on leurs effectifs?En Suisse, on estime qu’il existe 1000 à 1500 extrémistes de droite. Ces chiffres varient. Pour la gauche, on ne dispose pas de chiffres précis. Mais les estimations se situent autour de 2500 personnes qui sont considérées comme extrémistes de gauche.

Malgré tout, les extrémistes de droite déclenchent un écho mé-diatique bien plus important que ceux de gauche. Pourquoi?Je ne peux que spéculer. Probablement que les médias supposent que l’extré-misme de droite revêt un plus grand inté-rêt. Il y a donc certains journalistes qui se sont spécialisés sur les extrémistes de droite. Ainsi, dès que quelque chose change p. ex. sur le site web du PSN (Parti des Suisses Nationalistes), je reçois des appels qui me demandent d’évaluer la chose. Généralement, il ne s’agit que de provocations ou d’actions de propa-gande auxquelles certains médias s’inté-ressent à tort. Le PSN n’a en réalité pas d’assise politique. Les réactions média-tiques exagérées ne font que monter en épingle des inanités, et les extrémistes de droite font l’objet d’une attention totale-ment disproportionnée. Cette surmédia-tisation aide les extrémistes de droite comme de gauche, car les deux groupes en tirent leur légitimation, ce qui est dangereux. En même temps, les extré-mistes de droite sont désignés de manière irréfléchie comme néonazis, ce qui équi-vaut à une banalisation des néonazis et des nazis.

Pourquoi?Les vrais néonazis ont une programma-tique violente tout à fait limpide en tête et une conception du monde fermée sur elle-même et raciste analogue à celle du natio-nal-socialisme. Un vrai néonazi doit être capable de tuer quelqu’un. Comme par exemple chez les membres du groupe NSU de Zwickau ou chez Horst Mahler, etc. En attendant, il existe beaucoup d’extré-mistes de droite ou de sympathisants qui reconnaissent le potentiel provocateur du sujet et qui se comportent en conséquence de façon ostensible, par exemple en raison d’un manque d’estime de soi.

Domination et militantismeSamuel Althof, responsable du Service de prévention de l’extrémisme et de la violence (Fachstelle Extremismus - und Gewaltprävention), observe les groupements d’extrême droite et d’extrême gauche. D’après Samuel Althof, tous les extrémistes partagent une conception du monde fermée sur elle-même qui est considérée comme un idéal et qui interdit toute discussion. Elle implique aussi l’usage de la violence pour traduire cet idéal dans la réalité.

Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal ASMAC, s’est entretenue avec Samuel Althof, responsable du Service de prévention de l’extrémisme et de la violence (fexx).

Biographie expressSamuel Althof possède la double nationalité suisse et israélienne. Il est né en 1955 à Bâle. Il a accompli une formation en soins psychiatriques et ensuite suivi des formations continues dans le psychodrame, la «gestalt-therapie» et la thérapie par le dialogue à Liestal et Bâle. Depuis 1990, il travaille dans le domaine de la prévention de l’extrémisme avec le Internet-Streetworking© qu’il a développé. L’objectif de Samuel Althof est de détecter à temps l’extrémisme avec l’Internet-Streetworking et ainsi de pouvoir vite agir préventivement tout en y inté-grant toutes les parties prenantes et les services sociaux. Ses travaux ont été analysés sur le plan scientifique par le projet PNR40+.Voir aussi: http://homepage.swissonline.ch/flexscan/

POINT DE MIRE

22 VSAO JOURNAL ASMAC No 1 Février 2014

Existe-t-il un type de personnalité extrémiste?Oui, on peut en tout cas en décrire cer-taines caractéristiques. Les personnes extrémistes sont très clairement à carac-tère dominant, c’est-à-dire qu’elles ont des idées fixes qu’il est interdit de remettre en question. Elles connaissent la vérité et leur mode de pensée fait fi de toutes les autres opinions. La domination de cette vision du monde est imposée aux autres par le mili-tantisme. Cela vaut d’ailleurs aussi pour les membres de sectes, les islamistes, etc.: le mécanisme reste le même, les contenus sont interchangeables. Cela explique pourquoi l’ancien terroriste d’extrême gauche et défenseur de terroristes de la RAF Horst Mahler a pu devenir un dange-reux néonazi.

Comment naissent de telles structures de la personnalité?C’est difficile à dire. A un moment donné du développement naît apparemment chez l’individu l’idée qu’il pourra s’assurer certains avantages par une pensée domi-natrice et surtout un comportement domi-nateur. Si l’environnement ne réagit pas à cela, l’individu peut poursuivre son che-min. A cela s’ajoutent bien évidemment

encore de nombreux problèmes person-nels qui peuvent inciter la personne à continuer de s’orienter selon des schémas dominants et violents.

Pas tous les extrémistes ne sont donc de pauvres bougres qui sont défavorisés et qui veulent soigner leur amour-propre blessé?Non, en aucun cas. A droite, je connais certains personnages qui pourraient de par leur biographie tomber dans cette catégorie. Mais il en existe d’autres qui ont vécu une enfance tout à fait normale et qui ont malgré tout choisi la voie de la domination. Les causes sont très diverses. Si les parents ne s’orientent pas selon ce genre de pensées, cela peut assurément avoir un certain effet préventif.

Quel danger représentent les extrémistes de droite en Suisse?Actuellement, il est faible. Sur le plan politique, le danger des extrémistes de droite est tout simplement inexistant. Il n’existe aucun politicien extrémiste de droite dans aucun parlement. Même les Démocrates Suisses, que je placerais

à l’extrême bord de la démocratie s’orientent toujours encore selon l’ordre politique existant. Jusqu’ici, il n’existe pas d’extrémistes de droite en Suisse qui soient suffisamment forts du point de vue intellectuel et combatifs pour représenter une véritable menace pour la société. Même un regroupement opérationnel transfrontalier avec d’autres groupes me semble peu probable. Le danger de l’ex-trémisme de droite réside dans la vio-lence ponctuelle qui survient générale-ment spontanément dans une certaine situation. Mais cette spontanéité ne si-gnifie pas que ces groupes sont moins dangereux, étant donné qu’il n’est pas possible d’établir un pronostic sur le moment auquel la violence survient et par conséquent de prendre des mesures préventives.

Et comment évaluez-vous le potentiel de danger à gauche?Il est sensiblement plus important que celui de droite. Les gauchistes font preuve de plus de retenue dans leur intention de blesser. Mais ils acceptent des «dommages collatéraux» ou contestent p. ex. aux poli-ciers leur statut d’être humain. Les membres de la police sont notamment désignés comme «porcs», etc. et ne sont donc plus dignes d’être protégés. Nous connaissons ce mécanisme du 3e Reich où les juifs étaient assimilés à de la ver-mine pour légitimer la politique d’exter-mination. Il y a quelques mois à Bâle, lors de l’évacuation d’un squat, la police a trouvé 50 cocktails Molotov prêts à l’em-ploi qui devaient de toute évidence être utilisés contre la police.

Quelles formes d’extrémismes vont le plus nous occuper à l’avenir?Probablement les formes déjà connues: l’extrémisme de droite, de gauche, les défenseurs des animaux et les écologistes militants, les islamistes et autres fana-tiques religieux. Ceux qui se radicalisent en silence, seuls et à l’abri de la société sur Internet et qui passent ensuite à l’acte sont particulièrement dangereux. D’ail-leurs, le danger découlant d’Internet augmente d’une manière générale. Je ne pense pas seulement aux réseaux, à la mobilisation et à la diffamation de ceux qui pensent autrement, mais au sabotage, p. ex. à la manipulation de centrales nucléaires, etc. ■

Le Service de prévention de l’extrémisme et de la violenceLe Service de prévention de l’extrémisme et de la violence (Fachstelle Extremismus - und Gewaltpräven-tion, Fexx) est un projet de l’action enfants de l’Holocauste (Aktion Kinder des Holocaust (AKdH)). Son offre s’adresse aux extrémistes de droite et de gauche qui souhaitent s’en sortir, aux autorités, aux employeurs, aux personnes concernées et au public.Le fexx distingue entre les extrémistes symptomatiques et programmatiques. L’extrémisme sympto-matique trouve son origine dans des troubles de la personnalité. Il représente une forme maladroite d’expression juvénile. Dans cette phase, les adolescents peuvent être aidés pour s’en sortir par des mesures adéquates de soutien et d’accompagnement. Si le travail préventif reste sans effet à ce stade, l’orientation selon des schémas dominants peut s’accentuer et devenir programmatique. Dans cette forme d’extrémisme, les adolescents ne sont que difficilement atteignables. fexx.ch ne veut pas faire un travail d’éducation. Les experts du service prennent au sérieux les provocations des jeunes extré-mistes, analysent les motifs de leur état d’esprit et recherchent les causes de leurs déclarations souvent méprisantes. Les provocations peuvent être adressées au monde des adultes, mais aussi à celui d’autres adolescents. Ces adolescents veulent être entendus, compris et pris au sérieux. Les expériences de fexx montrent toujours de nouveau que les symptômes psychosociaux, indépendamment du fait qu’ils s’expriment comme extrémisme de droite ou de gauche, doivent être abordés par des moyens psycho-sociaux. S’ils sont combattus politiquement, cela encourage en premier lieu la politisation du milieu en question, ce qui aggrave souvent la situation et la rend difficilement contrôlable. Contrairement aux approches pour les extrémistes symptomatiques, les extrémistes programmatiques ne peuvent que rarement être abordés préventivement par des moyens psychosociaux. Dans ces cas, il faut généralement une intervention policière, juridique ou politique.Outre un soutien à la sortie, fexx effectue un travail d’information et collabore avec les écoles, les autorités, etc. En tant que service non étatique, fexx est exclusivement financé par des dons privés. D’autres sponsors sont donc toujours les bienvenus. (www.fexx.ch)

POINT DE MIRE

23VSAO JOURNAL ASMACNo 1 Février 2014

Le terme «extrémophile» regroupe les microorganismes qui vivent de façon opti-male dans des conditions extrêmes en ce qui concerne la température, le pH, la pression, la radioactivité ou la concentra-tion en sel. Les conditions considérées comme «normales» pour l’être humain sont utilisées comme référence pour défi-nir le terme «extrême». Dans ce contexte, on considère comme «normal»: tempéra-tures autour des 20 °C, pH neutre, pression atmosphérique et concentration en sel d’environ 1%. Les microorganismes extré-mophiles vivent par contre dans les mi-lieux les plus inhospitaliers et les plus an-ciens de la Terre. On les trouve là où d’autres organismes n’existent pas. Dans les fonds océaniques profonds à des pres-sions de plusieurs centaines de bars, dans des sources volcaniques chaudes à plus de 100 °C, dans les régions froides à des tem-pératures proches du point de congélation, dans des lacs salés (concentration attei-gnant 30%) ainsi que dans des environne-ments à pH extrême (pH 0–2 ou 9–12).

Une vie «on the rocks»

Dans de nombreuses parties de la Terre, la température ne dépasse jamais 5 °C. C’est étroitement lié au fait qu’environ

70% de la surface de la Terre sont couverts par les océans qui représentent à grande profondeur un habitat constamment froid. Les régions polaires aussi sont un habitat constamment froid. Un grand nombre de microorganismes, notam-ment les bactéries, les levures, les algues et les champignons ont colonisé ces habi-tats froids avec succès. Ces microorga-nismes sont capables de se développer à des températures autour de 0 °C.

Thermophiles: «Some like it hot»

Les microorganismes thermophiles peuvent se développer de façon optimale à des températures se situant entre 60 et 108 °C. Ils vivent dans des habitats terrestres et marins chauds. Les biotopes les plus ré-pandus sont les régions d’activité volca-nique ou géothermique comme les solfa-tares, les geysers et les sources sous-ma-rines d’eau chaude. Parmi les biotopes marins de haute température comptent les sources chaudes dans des cours d’eau plats et les cheminées d’eau chaude («smoker») à grande profondeur qui rejettent sous une pression hydrostatique élevée de l’eau pou-vant atteindre des températures de 400 °C.

Valeurs pH extrêmes

Les solfatares sont un habitat idéal pour les microorganismes qui se développent dans des conditions chaudes et acides. Le Picro-philus torridus détient le record parmi les microorganismes acidophiles: il se déve-loppe de manière optimale à un pH de 0,7 et à 60 °C. Les microorganismes alcalo-philes se développent par contre de façon optimale à des valeurs pH se situant entre 8,0 et 10,0. On les trouve dans les sources riches en carbonate, les lacs sodiques et les sols alcalins. En particulier les lacs so-

diques de la vallée du Rift (Kenya) et les habitats similaires au Kamtchatka sont extrêmement alcalins et affichent des va-leurs pH entre 11 et 12.

Plus qu’une pincée de sel

Les microorganismes halophiles sont adaptés à des concentrations élevées en sel. Les halophiles ont principalement été isolés dans des lacs salés et des salines présentant des concentrations en sel de 1 à 30%. Les halobactéries sont capables d’exister dans des conditions salées extrêmes, p. ex. dans de l’eau hypersaline proche de la saturation en sel. Il est intéressant de constater que la coloration intense des halobactéries (pig-ments de carotène) influence les taux d’évaporation dans les salines marines, étant donné qu’elles absorbent la lumière du soleil et augmentent ainsi la tempéra-ture et les taux d’évaporation.

Biocatalyse dans des conditions extrêmes

Les enzymes des extrémophiles sont adap-tés de manière optimale aux conditions environnementales extrêmes et possèdent des propriétés (stabilité et activité) qui les rendent intéressants pour une utilisation biotechnologique. Beaucoup de procédés industriels nécessitent des biocatalyseurs spéciaux qui se caractérisent par une grande stabilité dans des conditions ex-trêmes. Ils peuvent ainsi établir le lien entre procédés de production chimiques et biotechnologiques.

Les «extrémistes» rendent possibles de nouvelles technologies

Même si la science n’a pas encore élucidé tous les mystères des «extrémistes», on

Survivre dans des conditions extrêmesIls adorent la chaleur, le froid, les environnements acides ou alcalins, et ne se sentent vraiment bien que dans des environnements soumis à des pressions extrêmes. Les microorganismes extrémophiles se sont adaptés à des environnements tout sauf normaux du point de vue de l’être humain. Grâce à leurs capacités exceptionnelles, ces champions de la survie présentent un potentiel énorme qui n’est encore longtemps pas épuisé.

Prof. Dr Garabed Antranikian et Dr Ralf Grote, Institut für Technische Mikrobiologie, Technische Universität Hamburg-Harburg

Champions de la survie: les organismes extrémophiles détenteurs de recordsFroid: –15 °C MikroalgenChaleur: 113 °C Pyrolobus fumariiMilieu acide: pH 0,7 Picrophilus torridusMilieu basique: pH>10 Natronobacterium

pharaonisRayonnement: >3 Mrad Deiniococcus radioduransSel: >5 M HalobacteriaceaePression: >1000 Atm Holothurie

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Microorganismes extrémophiles Enzymes et composants cellulaires Utilisation et produits

Thermophiles50–110 °C

Amylases, xylanases

Protéases

ADN polymérases

Hydrolyse de l’amidon (glucose, fructo-se), blanchiment de papier

Production d’acides aminés, industrie alimentaire (pain, bière), produits détergents, industrie textile

Biologie moléculaire (PCR)

Psychrophiles0–20 °C

Protéases, amylases Lipases

ß-Galactosidases

Affinage de fromage, produits laitiersIndustrie alimentaire

Réduction du lactose dans les produits laitiers

AcidophilespH<2

Oxydation du soufre Désoufrage du charbon

AlkaliphilepH>9

Cellulases, protéases, amylases, lipases

Cyclodextrine-gylcosyltransférase

Hydrolyse de biopolymères, additifs pour détergents

Cyclodextrine pourl’encapsulation de substances volatiles

Halophiles3–20% Sel

Carotène

Solutés compatibles (p. ex. ectoine)

Colorants alimentaires

Produits diagnostiques et cosmétiques

Ralf Grote et Garabed Antranikian lors de la prise d’échantillons dans une source chaude sur l’île de São Miguel aux Açores.

Biotechnologique de microorganismes extrémophiles

constate quand même que leurs enzymes (extrémoenzymes) sont devenus essentiels dans de nombreux domaines et qu’ils ont révolutionné la médecine et la biotechno-logie moderne. La marche triomphale de la technologie PCR n’aurait pas été pos-sible sans utilisation d’ADN polymérases stables. C’est à la Taq polymérase de la bactérie Thermus aquaticus que nous devons les percées dans le génie génétique

et le décryptage du génome de la bactérie et de l’être humain. Les extrémoenzymes sont présents dans le ménage dans les produits détergents et de lave-vaisselle. Ils donnent de l’éclat à la lessive et leur look délavé aux jeans. Les enzymes thermos-tables rendent le coca-cola sucré. Les microorganismes qui aiment le sel pro-duisent des substances protectrices pour notre peau. Mais la véritable marche

triomphale des extrémoenzymes est en-core à venir: avec l’exploitation croissante de matières premières qui se renouvellent, les biocatalyseurs vont gagner en impor-tance. Les microorganismes extrémo-philes vont mettre à disposition de nou-veaux enzymes dont nous avons urgem-ment besoin pour répondre aux défis fu-turs tels que la bioraffinerie ou la biologie synthétique. ■

POINT DE MIRE

POINT DE MIRE

25VSAO JOURNAL ASMACNo 1 Février 2014

Chez environ 32 000 personnes par année en Suisse, un cancer est diagnostiqué. Soudain, la vie ne tient plus qu’à un fil et la mort devient un compagnon perma-nent. Dans leur désespoir, beaucoup de patients cherchent de l’aide dans les mé-thodes de traitement alternatives, chez les guérisseurs, les maîtres Reiki et les natu-ropathes. Parmi eux se trouvent beaucoup de charlatans qui promettent une guéri-son rapide et qui vident parfois sans ver-gogne le porte-monnaie de leurs patients. Aussi douloureux que ce soit: personne ne peut guérir le cancer par des méthodes alternatives ou douces.Le mari d’une patiente âgée de 47 ans en a fait l’expérience. Lors d’un examen gy-nécologique, son médecin a découvert des nodules dans le sein gauche. Un cancer! La femme s’est retrouvée dans une crise profonde. Une connaissance lui a conseil-lé la «Nouvelle médecine» du médecin allemand Geerd Hamer et lui a recom-mandé deux thérapeutes qui lui ont pro-mis une guérison rapide. Toutefois, à une condition seulement: il ne fallait en aucun cas qu’elle suive un traitement de la méde-cine classique, la chimiothérapie et la radiothérapie étant du pur poison pour l’organisme rendant inefficaces les mé-thodes de la «Nouvelle médecine». Le cancer n’ayant rien à voir avec des cellules malignes, mais étant seulement la consé-quence d’un conflit de l’âme. Ce dernier pouvant être facilement traité par des mesures thérapeutiques, lui expliquaient les thérapeutes de la «Nouvelle méde-cine». La médecine conventionnelle ne faisant que mentir au public pour faire des affaires avec les groupes pharmaceutiques sur le dos des malades du cancer.

Examen à l’hôtelLa thérapie se limitait principalement à la recherche des causes: quel conflit inté-rieur a provoqué la tumeur? Pendant une année, les nodules sont restés inchangés.

La patiente a déjà cru à une guérison. Mais soudain, la tumeur a éclaté. L’hé-morragie ainsi déclenchée ne pouvait que difficilement être jugulée. Les deux théra-peutes Hamer avaient vite fait de désigner le coupable: elles prétendaient que le médecin avait provoqué le drame par sa ponction. La patiente souffrait d’horribles douleurs.Le mari, qui avait suivi cette étrange thé-rapie avec scepticisme, téléphona à un

médecin qui ordonna l’hospitalisation en urgence. La totalité de la poitrine était infectée, l’opération était difficile. Malgré le pronostic défavorable, la patiente refu-sait la chimiothérapie ou la radiothérapie. Les thérapeutes l’avaient mise en garde que la radiothérapie présentait un risque mortel. La plaie ne voulait plus guérir et produisait du pus en abondance. L’état physique de la patiente se détériorait, elle avait besoin d’une chaise roulante. Les

Promesses de guérison fatalesLes formes extrêmes de la médecine alternative peuvent être mortelles. Les maladies graves, notamment le cancer, provoquent souvent le désarroi chez les patients. Beaucoup cherchent refuge dans les méthodes de traitement alternatives et placent leur sort entre des mains douteuses. Jusqu’ici, il n’existe pas de moyens juridiques pour contraindre les charlatans et les arnaqueurs à rendre des comptes.

Hugo Stamm, journaliste au «Tages-Anzeiger» et auteur

POINT DE MIRE

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douleurs lui faisaient presque perdre la raison. Les deux thérapeutes de Hamer continuaient de prétendre que les douleurs étaient un signe de la guérison et qu’elle ne devait pas prendre d’antidouleurs.Dans son désespoir, le couple rejoignit fi-nalement Geerd Hamer en Espagne. Le fondateur de la «Nouvelle médecine» s’était vu retirer l’autorisation de pratiquer comme médecin en Allemagne. De plus, il avait déjà été condamné à plusieurs reprises à des peines de prison. Même Hamer ne savait plus quoi faire. «Il a exa-miné ma femme dans le hall de l’hôtel, mais n’a rien entrepris», explique le mari. Hamer a seulement déclaré que le cancer du sein était dû à un conflit de couple ou avec le père. «Ma femme n’avait un conflit ni avec son père, ni avec moi», raconte le mari. Bien que l’état de sa femme lui faisait de plus en plus peur, il respectait son désir de faire confiance à la «Nouvelle méde-cine» et de refuser toute aide médicale.Les douleurs s’étendaient aux bras et aux épaules. Le mari demanda de l’aide à une amie physiothérapeute qui exigea un exa-men radiographique. «Le résultat était atterrant», se souvient son mari. Une grande partie de l’os du bras manquait, l’omoplate était criblée de trous. Malgré cela, les deux représentantes de la «Nou-velle médecine» continuaient de propager leur méthode. Elles disaient que les os allaient se reconstituer.Le mari était désespéré. Comme sa femme refusait un traitement médical conven-tionnel, il chercha conseil auprès de la médecine traditionnelle chinoise. Mais elle était aussi impuissante: «Votre femme n’a plus qu’un ou deux mois à vivre.» C’était trop optimiste. La patiente décéda une semaine plus tard dans de terribles souffrances.Son mari déclara par la suite à une thé-rapeute Hamer qu’il avait mauvaise conscience de n’avoir rien entrepris. Sa réponse fut effarante: «Tu vois, le conflit n’était donc pas résolu. C’est pour cette raison que ta femme est décédée.»

Une affaire qui porte sur des millions

Depuis que la vague ésotérique a atteint le monde occidental, le marché de la méde-cine de la santé alternative connaît une croissance rapide. En Suisse, le chiffre d’affaires annuel atteint plusieurs cen-taines de millions de francs. Environ

13 000 guérisseurs, rebouteux, maître Reiki, naturopathes, magnétopathes, etc. s’occupent du bien-être physique et mental de ceux qui croient aux phénomènes sur-naturels de type ésotérique. Ils proposent environ 500 méthodes de traitement. Pour le cancer, on compte plus de 100 méthodes alternatives. Un sondage réalisé à l’Hôpi-tal cantonal de Saint-Gall parmi 160 pa-tients atteints du cancer a montré que près de la moitié avait cherché de l’aide chez les guérisseurs et naturopathes. Une autre enquête avec 1500 patients a produit des résultats semblables. On ne peut bien sûr pas jeter toutes les méthodes alternatives et guérisseurs dans le même panier. Il y en a beaucoup qui ont conscience de leur responsabilité. Ce qui est décisif, c’est qu’ils demandent des examens médicaux conventionnels et un diagnostic clair. Pour le cancer, les gué-risseurs devraient exiger que les patients s’informent sur les méthodes de traite-ment et leurs chances de succès auprès des oncologues. Les patients ne doivent être soumis à aucune pression, ils doivent pou-voir choisir librement la méthode de trai-tement. Si le guérisseur ou rebouteux promet la guérison, c’est un charlatan.

Il faut protéger les consommateurs

Comment peut-on expliquer le phénomène moderne de la guérison spirituelle, de l’imposition des mains, de la médecine alternative et de l’ésotérique? Avec les pro-grès des sciences naturelles, de la technique et de la médecine, les attentes grandissent. Les individus attendent et exigent des solu-tions immédiates dans tous les domaines. Quand la médecine conventionnelle atteint ses limites, ils s’adressent aux guérisseurs qui promettent des miracles. Des miracles qui seraient même doux et sans douleurs, mais qui sont en réalité souvent mortels. Mais les patients ne s’en rendent compte que lorsqu’il est déjà trop tard.Les charlatans qui croient à leur préten-due capacité de pouvoir guérir des mala-dies graves représentent un grave pro-blème. Dans les milieux ésotéristes, ils jouissent d’une notoriété particulière. Le statut social que cela implique les rend insensibles à toute autocritique. Ils s’iden-tifient tellement avec leur fonction de guérisseur que toute mise en doute les déstabiliserait.

Chez les charlatans, cette surestimation de soi est fatale. Bien qu’il y ait toujours de nouveau des patients qui décèdent sous leur traitement, ils ne se laissent pas dés-tabiliser. Dans leur aveuglement spirituel, ils rejettent toute remise en question de leurs méthodes de traitement, car leur vision du monde en dépend. Si l’état de santé du patient se détériore ou qu’il meurt, ils se servent d’excuses: le patient ne s’est pas soumis à temps au traitement, ce qui a provoqué un blocage spirituel. Il n’a pas respecté les directives ou a suivi un traitement de la médecine convention-nelle.

L’indifférence de la société et de la poli-tique face aux charlatans guérisseurs est fatale pour de nombreux malades. Nous avons urgemment besoin d’une protection des consommateurs dans le domaine de la médecine alternative. Les guérisseurs devraient être obligés de consigner les méthodes de traitement qu’ils appliquent, le pronostic qu’ils établissent, la durée probable du traitement et le montant de leurs honoraires. Si les charlatans pou-vaient être traînés devant la justice, ils exigeraient plus souvent un diagnostic médical et formuleraient leurs promesses de guérison avec plus de circonspection. En cas de décès, il faudrait aussi accorder aux proches le droit d’agir en justice. ■

POINT DE MIRE

Le réveil est le pire moment. Le moment qui lui fait prendre conscience de ce qu’elle est. A cet instant, Michelle Zimmer-mann doit retourner dans son corps dou-loureux, dans une vie pleine de dangers et de limites. En toute conscience et sans antidouleurs. Pourtant, cette menue femme à l’esprit vif et au tempérament pétillant n’est pas du tout faite pour vivre ainsi. Pour une vie sur la corde raide, comme elle dit. En raison de l’épidermo-lyse bulleuse dystrophique (EBD), une maladie génétique, toute sa peau est extrê-mement vulnérable et ressemble à celle d’une victime de graves brûlures. Les

muqueuses et l’œsophage ainsi que les yeux sont aussi touchés. Ses mains et ses pieds sont atrophiés, les doigts et les orteils soudés, tout comme la langue qui forme un bloc avec sa base. Un simple contact ou un frottement provoquent de nouvelles bulles et blessures. «Parfois, je me réveille le matin et découvre d’immenses bulles sur mon corps. Je ne sais pas d’où elles viennent.» Essayer des souliers devient un supplice, toutes les étiquettes dans les habits (sans coutures) doivent être enle-vées, le bord d’une table peut devenir un dangereux piège. Les aliments doivent être mous, étant donné que par endroits,

l’œsophage n’est large que de 3 milli-mètres. Certains jours, elle ne peut pas avaler. Malgré cela, Michelle retarde le moment où elle devra s’alimenter avec une sonde. «Je n’aimerais pas renoncer à de savoureux dîners avec la famille ou des amis.»

Une fois sur des patins à roulettes

Pour Michelle Zimmermann, la famille et les amis sont indispensables, pour des raisons très pratiques. «Nous avions un service de soins intensifs à domicile», dit-

Une vie sur la corde raideMichelle Zimmermann vit depuis sa naissance avec l’épidermolyse bulleuse dystrophique. Chaque contact violent provoque des bulles et des plaies ouvertes. Mais Michelle ne veut pas vivre sous une cloche de verre. Elle fait de l’équitation, elle danse et a créé il y a quelques années l’élection de Miss et Mister Handicap: les personnes handicapées deviennent des ambassadeurs pour l’intégration.

Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal ASMAC

POINT DE MIRE

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elle rétrospectivement. Sa mère et sa tante s’occupaient d’elle 24 heures sur 24. Au-jourd’hui, Michelle vit dans un apparte-ment dans les environs de Berne. Le soin des plaies, qui prend environ six heures par jour, est effectué par le service de soins à domicile et sa mère. La tante se charge du ménage et cuisine pour elle. Le démé-nagement dans son propre appartement a été une étape importante pour la jeune femme qui aimerait vivre de manière la plus autonome possible. Pour minimiser le risque de blessures, Michelle doit scruter son environnement comme un radar. Cette attention extrême a d’ailleurs marqué son enfance. Déjà petite, Michelle avait compris de par son expérience douloureuse qu’elle devrait s’accommoder d’importantes restrictions. Malgré tout, sa mère s’est efforcée de per-mettre à Michelle de faire beaucoup d’expériences uniques. «Mon plus grand désir était d’une fois me retrouver sur des patins à roulettes. Ma mère a surmonté sa peur. Ainsi, j’ai pu porter des patins à rou-lettes pendant une heure. Je ne l’oublierai jamais.» Pour Michelle Zimmermann, l’école a été un apprentissage pour la vie. «D’une part, c’était comme un champ de bataille, par-tout guettaient des dangers. D’autre part, j’avais en permanence le sentiment de devoir courir après un train en marche.» En raison des importants soins aux plaies nécessaires, elle n’arrivait jamais à l’heure à l’école ou manquait parfois plu-sieurs jours ou semaines en raison de fortes poussées de la maladie. Malgré cela, Michelle a réussi à terminer l’école sans devoir répéter et a ensuite effectué un apprentissage de commerce. Après, elle a travaillé pendant cinq ans à la ré-ception du Tierspital de Berne. Ça lui a permis de réaliser dans une certaine mesure son rêve de travailler avec des animaux. Mais par la suite, l’état de Mi-chelle s’est continuellement détérioré. Elle a d’abord dû réduire son engagement et ensuite été contrainte d’arrêter de tra-vailler.

Miss Handicap

Mais elle ne voulait pas rester à la maison. Michelle s’est donc mise à son compte. Aujourd’hui, elle travaille suivant sa forme quelques heures dans son propre bureau. Son travail principal consiste à organiser l’élection de Miss et Mister Handicap. Forte

de sa propre expérience avec les médias, Michelle a vite compris que les personnes handicapées devaient souvent faire le pre-mier pas. «J’ai vu que nous ne devions pas nous cacher, mais sortir et faire du travail d’information. Nous ne devions pas espé-rer la compassion des autres, mais mon-trer notre compétence et notre joie de vivre.» Michelle Zimmermann a donc réfléchi à la manière de faire connaître autrement les personnes handicapées au public. «Je me suis demandé comment on pouvait soudain devenir célèbre.» Ainsi est née l’idée de Miss Handicap. En effet, une Miss Suisse est tout de suite connue dans tout le pays. Michelle incarne l’idéal dont elle rêvait. Malgré son handicap, elle est très jolie, attache de l’importance à son habillement et à son maquillage. «Je veux me sentir comme une femme normale et pas me promener en pantoufles et trai-ning», s’exclame-t-elle. La même chose vaut pour toutes celles et ceux qui sont candidats à l’élection de Miss ou Mister Handicap. Les mensurations idéales ne sont pas un critère, mais une personna-lité joyeuse, rayonnante et la capacité de communiquer et tout ce qu’il faut encore pour être ambassadeur des personnes handicapées pendant une année. Michelle a donc commencé à chercher des candi-dates adéquates, des sponsors, des béné-voles, etc. Avec succès: en 2009, Corinne Parrat a été la première Miss Handicap à être élue. Les candidates et candidats se soumettent à un casting et à une phase intense de préparation avec coaching pour l’égalité, journées d’aventure, séance photos, en-traînement médias, etc. La participation signifie donc déjà un changement impor-tant: les candidats entrent en contact avec leur environnement, peuvent établir un réseau et font connaissance d’une autre facette de leur personnalité. Michelle Zimmermann prépare actuelle-ment la prochaine élection: une mission pas facile. En effet, la recherche de spon-sors et de bénévoles est difficile. «Souvent, un handicap n’est pas assez sexy», constate Michelle d’un ton laconique.A côté de son travail, elle danse et fait de l’équitation. Elle possède son propre che-val qu’elle a spécialement formé pour ses besoins avec des amies. Son partenaire de danse doit faire preuve d’autant de doigté. Il ne doit en aucun cas lui marcher sur les pieds. Toutes ces activités ne sont possibles que grâce à l’organisation et à l’aide de

tiers. Elle admet qu’il lui est difficile de dépendre en permanence d’autres per-sonnes.

L’avenir reste ouvert

Lorsqu’en 1980, Michelle est née couverte de bulles et de plaies, les médecins étaient tout d’abord perplexes. Aujourd’hui, elle est la personne la plus âgée en Suisse souf-frant de cette forme d’EBD. Jusqu’ici, le cancer de la peau, qui attaque normale-ment les patients dès l’âge de 20 ans et réduit considérablement leur espérance de vie, ne s’est pas encore manifesté. Bien que Michelle soutienne activement la re-cherche sur l’EBD, elle ne croit pas qu’elle pourra encore profiter de nouvelles avan-cées. Comme pour d’autres maladies rares, les ressources pour la recherche sont limitées. A l’Hôpital de l’île à Berne, un petit centre de compétence interdiscipli-naire a vu le jour sous la direction du Dr méd. Kristin Kernland-Lang. La mère de Michelle aussi, elle-même physiothéra-peute, y apporte sa longue expérience dans la prise en charge de personnes souffrant d’EBD. Enfin, Michelle siège au comité de l’organisation de patients Debra Suisse et transmet ses expériences à d’autres per-sonnes touchées.Et que souhaite Michelle pour l’avenir? «Que l’on puisse enfin fabriquer artificiel-lement le collagène 7», dit-elle. Et comme n’importe qui d’autre, elle souhaite avoir une relation stable et éventuellement fon-der sa propre famille. Si elle a encore un vœu qu’elle aimerait réaliser, c’est celui d’aller vivre pendant une certaine période dans un ranch aux Etats-Unis, toute seule, sans son équipe de soins. ■

POINT DE MIRE

29VSAO JOURNAL ASMACNo 1 Février 2014

Analyse sensorielle: la clé du vinLa dégustation s’apprend. Les règles de base sont simples, mais seul l’exercice et l’expérience conduisent à la maîtrise. L’analyse sensorielle se fonde sur de solides connaissances du produit et sur la compréhension des mécanismes du marché et de la consommation. Or, la plupart du temps, ce ne sont pas les experts, mais les consommateurs qui décident de ce qui est tendance et de ce qui est dépassé.

Hans Bättig, ing. agr. dipl. EPFZ, formation et conseil en analyse sensorielle du vin et en œnologie, responsable des cours de formation continue «Wein» à la ZHAW, propriétaire de Bättig Weinkonzepte à Lucerne

L’attention et la curiosité sont la clé de voûte d’une expérience sensorielle réussie. Avoir ses sens en alerte au quotidien per-met de s’ouvrir plus facilement à l’univers de l’analyse sensorielle. Quant à savoir si l’on deviendra un virtuose de l’expérience sensorielle, cela dépendra également de la manière dont on saura articuler ses propres sensations et les transposer de façon utile dans la société.

Pourquoi des références?

Voir, sentir, goûter, toucher sont des actes relevant du quotidien, et pourtant si l’on veut utiliser ses sens de manière consciente dans l’analyse, la description et l’évalua-tion de denrées alimentaires, il faut for-mer ses sens au-delà de l’expérience sen-sorielle spontanée. Pour cela, on doit régu-lièrement vérifier ses propres mécanismes de mesure et schémas de perception. Souvent, nous ne parvenons à classer ce que nous sentons ou goûtons que de ma-nière approximative, car notre mémoire ne nous fournit pas de références absolues pouvant être reproduites fidèlement sur

commande. Toutefois, nous dépendons d’un réseau de valeurs références qui se sont ancrées au cours du développement spontané de nos sens dans notre univers de perception ou par un entraînement intensif, dans lequel auront été intégrés des composés-clés standardisés. La repré-sentation d’un parfum de violette et le schéma de son image olfactive imaginaire peuvent nous faciliter l’attribution, mais la comparaison immédiate avec un par-fum de violette effectivement senti ne sera pas possible. C’est un peu comme si, à bord d’un train dans un tunnel obscur, il fallait estimer la vitesse du train. Sans connaître le train et le tunnel et sans se rappeler de la durée du dernier passage dans ce tun-nel, notre estimation se révélerait complè-tement fausse. On peut éventuellement se consoler en sachant que même parmi les musiciens professionnels, rares sont ceux qui parviennent à tout moment à donner le la précis sans diapason.Une formation ciblée peut nous aider à échapper au dilemme du manque de réfé-rences ou de références erronées. Une telle formation comprend en règle générale

trois étapes: d’abord, augmenter la perfor-mance du dégustateur; deuxièmement, encourager sa compréhension des ali-ments dégustés, et troisièmement, l’ame-ner vers une meilleure compréhension du marché et de la clientèle potentielle de l’aliment dégusté.

Compétence de dégustation

Apprendre à connaître ses schémas de réaction personnels et ses propres limites constitue la première étape vers la maî-trise sensorielle. Il s’agit non seulement de prendre connaissance de ses points forts, mais également de ses points faibles (nul doute que nous en avons). En termes d’apprentissage olfactif et gustatif, cela se réfère aux différentes substances ou quan-tités de substances qui sont présentées et testées en doses graduelles, en variantes de mélanges, en séquences différentes. On teste les seuils de sensibilité (est-ce que je ressens quelque chose?) et les seuils de reconnaissance (puis-je nommer ce que je ressens?). Dans des tests de classement, il faut remettre dans le bon ordre les échantillons de différentes concentrations et replacer d’autres échantillons au dosage inconnu sur la seule base de la mémoire dans la séquence établie. Voilà qui est déjà suffisamment difficile, et pourtant, de tels exercices ne sont que le préliminaire à la confrontation avec la matière inégale-ment complexe d’un produit proposé sur le marché.

Compréhension du produit

Il existe différentes façons et approches lorsqu’il s’agit de décrypter les caractéris-tiques sensorielles d’un produit. Nous allons présenter, en prenant l’exemple du vin, un modèle permettant de visualiser

L’analyse sensorielle en SuisseEn Suisse alémanique, le département Life Sciences & Facility Management de la ZHAW sur le site de Wädenswil est le plus important organisateur de manifestations en matière d’analyse sensorielle pour les différents produits (www.lsfm.zhaw.ch/weiterbildung/kurse). On connaissait déjà les licences en analyse sensorielle: la première sur le thème du vin était proposée déjà en 2001; elle fut suivie des licences en analyse sensorielle pour l’huile d’olive, le café, le chocolat, le pain et le thé. Désormais, il est possible d’obtenir un «CAS Sensorik», un Certificate of Advanced Studies, qui s’oriente exclusivement sur les questions d’analyse sensorielle.En Suisse romande, l’Ecole d’Ingénieurs de Changins à Nyon (www.eichangins.ch), affiliée à la HES-SO, est l’institution leader pour la formation d’œnologue (bachelor HES-SO en œnologie) et la formation en analyse sensorielle. L’Ecole du Vin qui propose également des cours de dégustation à son programme est affiliée à l’EI de Changins.La Suisse a l’avantage d’être située entre deux grandes cultures d’appréciation du vin: d’un côté, l’ap-proche francophone, qui privilégie une démarche proche de la production; de l’autre côté, l’approche anglo-saxonne qui se focalise davantage sur la vente et le marché.

POINT DE MIRE

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les étapes de la perception au palais (gra-phique). Dans les sciences alimentaires, les diagrammes temps/intensité ont fait leurs preuves pour l’observation des pro-duits. Le modèle des phases du vin se divise en attaque, évolution et finale. Pour cela, nous partons de l’hypothèse que chaque vin a des propriétés émol-lientes et structurantes. Les effets émol-lients sont dus en grande partie à l’alcool, à la glycérine et au sucre (s’il est présent). Les composés de polysaccharides ou de polypeptides à chaînes longues peuvent également renforcer le complexe moel-leux. La limite entre un complexe moel-leux et un complexe structurel est fluc-tuante. Dans la phase de l’évolution, l’acide inducteur de salivation et (surtout pour les vins rouges) l’effet asséchant des tannins commencent à donner sa struc-ture au vin. Au palais, la perception de l’acidité est généralement atténuée en quelques secondes sous l’effet neutrali-sant de la salive. En revanche, l’effet as-tringent des tannins – une sensation tactile – se maintient plus longtemps, en

fonction de la quantité de tannins et de leur qualité.Aujourd’hui, de nombreux vins rouges présentent un excès de structure qui ré-sulte de moins en moins d’une teneur trop élevée en acidité, mais plutôt d’une sur-charge de tannins. La raison principale en est évidente: un raisin de plus en plus mûr (conséquence de la diminution de rende-ment des récoltes et peut-être premier symptôme du changement climatique) non seulement présentera une teneur en sucres plus élevée, mais aussi une impor-tante perte d’acidité. De plus, lors de la vinification, le raisin plus mûr libère plus rapidement les tannins, générant davan-tage d’astringence et de structuration dans la phase finale. Pour les exemples de vins représentés de manière simplifiée (gra-phique), on voit bien que le vin du Nou-veau monde attire par une attaque moel-leuse prononcée, suivie d’une structure tannique marquée et d’un effet d’assèche-ment tout aussi accentué. En revanche, le vin de l’Ancien monde utilisé dans l’exemple provient d’une région dont les

vins présentent généralement peu de moelleux dans l’attaque et, dans l’évolu-tion, débouchent assez vite dans un accent acide prononcé. Des vins du genre de celui du Nouveau monde esquissé ici, sont dé-sormais également produits en Europe, notamment dans les vignobles du sud et plus particulièrement du pourtour de la Méditerranée. Cette nouvelle richesse a en outre un corollaire positif: le raisin plus mûr est plus aromatique, ce qui s’exprime non seulement directement au nez, mais aussi par la voie rétronasale, car l’exubé-rance de l’attaque est sensiblement plus forte tout comme la persistance aroma-tique est souvent prolongée.

Réactions de consommateurs

La libération d’arômes dans le palais a une influence cruciale sur la perception des autres caractéristiques palatales du vin. En fonction du genre et de l’intensité des arômes secondaires, ce seront plutôt les composantes émollientes ou structu-rantes qui seront plus soutenues. Nous savons que les arômes de l’élevage en bar-rique ont tendance à renforcer le complexe moelleux; les composantes aromatiques comme la vanilline ou le bois grillé, évo-quant souvent des notes chocolatées ou caramélisées, incitent généralement le consommateur à catégoriser ces vins comme plus moelleux, voire doucereux. A l’opposé, des notes citriques ou vertes laissent souvent au dégustateur une im-pression d’acidité, car ces arômes sont associés à la fraîcheur et aux saveurs juteuses et attribuées au complexe struc-turel.Ces dernières années, nous avons consta-té que de nombreux consommateurs re-cherchent le côté moelleux, doux, riche, rond et ample du vin. Ainsi, le consom-mateur qui se délecte de l’attaque (gra-phique) semble gagner de l’importance pour le marché. On pourrait difficilement expliquer autrement que de très nom-breux vins, quelle que soit leur origine, présentent aujourd’hui des caractéris-tiques similaires. Ils disposent d’un com-plexe moelleux prolongé et souvent re-haussé de douceur, accompagné par des arômes intenses à l’attaque et qui, avec cette charge concentrée satisfait toutes les attentes d’une attaque pleine au palais. De nombreux consommateurs de vin ne s’intéressent que peu de ce qui suit en

Graphique: les phases de perception au palais et les types de consommateurs (Bättig, 2013)

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termes de durée en bouche, hormis ceux qui analysent les trois phases et qui sou-haitent apprécier non seulement l’attaque rapide, mais aussi les qualités de la finale d’un vin. Etant donné que la plupart des consommateurs ne gardent pas le vin en bouche plus d’une à deux secondes, il n’est pas étonnant que de nombreux produc-teurs investissent de façon ciblée dans le complexe moelleux. A juste titre, cela leur permet d’espérer de bonnes ventes, sa-chant qu’une attaque réussie supporte même quelques incohérences dans la fi-nale.

Les vins du Nouveau monde ont été les premiers à miser sur ce phénomène de manière ciblée. Lorsqu’ils ont fait leur entrée sur le marché européen dans les années 90, certaines conventions clas-siques de la dégustation de vin ont été

chamboulées. La France, gardienne du Graal et des valeurs du terroir, défenseuse de la culture viticole classique, a soudain été contrainte de revoir une notion du vin acquise au fil des générations. Les réper-cussions de cet événement ont aussi tou-ché de façon durable les autres régions viticoles d’Europe. Les premiers inter-prètes européens de ce style se sont trouvés en Italie, comme en témoignent encore aujourd’hui l’engouement pour les vins du sud de l’Italie ou la vague du Ripasso du Veneto.

L’œuf ou la poule?

Sur le marché du vin non plus, on ne connaît pas la réponse à la question de savoir si le consommateur, poussé par son instinct, aide un nouveau produit à prendre de l’essor, ou si, le producteur éta-

blit de nouvelles références grâce à ses idées novatrices. A l’époque, les change-ments de comportement des consomma-teurs européens ont été initiés par les premières expériences inédites des consommateurs avec les vins du Nouveau monde. Par conséquent, les vins qui sé-duisaient le palais avec leur richesse et leur souplesse ont gagné du terrain, étant donné que les ventes des classiques quelque peu rigides ont fortement dimi-nué. Aujourd’hui, pour des raisons com-merciales, la lutte pour la clientèle contraint de nombreux producteurs et marchands à concentrer leur art sur les secteurs où le comportement des consom-mateurs est le plus fiable. C’est notam-ment le cas pour les vins souples, procu-rant une sensation de bien-être. D’ailleurs, il n’y a aucun indice de changement de tendance en vue. ■

PersPectives

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série disciPlines médicales: actualités en chirurgie d’urgence

sommes-nous sur la bonne voie?il est de plus en plus difficile de couvrir tout l’éventail de la chirurgie d’urgence de manière compé-tente. la sous-spécialisation est très avancée. une centralisation accrue pourrait tenir compte de cela, probablement améliorer la formation postgraduée et présenterait des avantages économiques.

Valentin Neuhaus, chef de clinique, Hans-Peter Simmen, directeur de la clinique de chirurgie d’urgence, Hôpital universitaire de Zurich

En Suisse, la traumatologie est en muta-tion. La pression augmente de toutes parts. Les sociétés de discipline médicale, la sous-spécialisation, la loi sur le travail, l’économie et les attentes des patients jouent un rôle important. Comme dans d’autres domaines de la médecine, dans la traumatologie, l’accent est de plus en plus souvent mis sur l’aspect économique. Il est évident que rien ne va sans argent. Nous sommes toutefois d’avis que la ba-

lance penche trop vers l’économie. D’un côté, les directions déclarent que les cri-tères médicaux sont prioritaires pour le traitement, en même temps, elles exigent impérativement un nombre de cas élevé pour remplir la caisse. Cela accroît le risque qu’une opération soit décidée selon des critères qui ne sont pas purement médicaux. Une problématique similaire se présente aussi pour les nombres de cas minimums exigés par les sociétés de dis-

cipline médicale et les instances poli-tiques. Personne ne remet en cause le lien entre nombre de cas élevé et meilleure qualité. Beaucoup de responsables de cli-nique se retrouvent ici dans un dilemme difficile à résoudre.

Objectifs contradictoires

L’Allemagne a créé il y a quelques années la formation de spécialiste en «orthopédie

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PersPectives

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et chirurgie d’urgence». Ce développe-ment influence aussi la Suisse. «La ten-dance à la spécialisation et la sous-spécia-lisation est difficile à arrêter. Elle apporte certains avantages, mais aussi des incon-vénients. Sommes-nous sur la bonne voie? Il faut plus de généralistes», a déclaré le président du congrès de la Société alle-mande de chirurgie d’urgence lors de l’ouverture du congrès annuel de la Socié-té allemande d’orthopédie et chirurgie d’urgence fin octobre 2013 à Berlin. Les sociétés de discipline médicale ont créé une structure de formation éloignée de la réalité médicale actuelle qui pourrait rendre nécessaire un changement d’atti-tude dans les années à venir. En Suisse aussi, il existe apparemment un besoin de diviser la formation en «appareil locomo-teur» et «parties molles», alors que la réalité dans de nombreux hôpitaux ne correspond pas (encore) à cette réparti-tion. Environ la moitié des opérations de chirurgie d’urgence effectuées dans des hôpitaux périphériques, qui ne peuvent pas se payer une double structure pour des raisons économiques, sont de très bonne qualité. Comme personne ne peut prédire l’avenir, la recommandation d’acquérir une solide et large formation de base et une formation postgraduée approfondie dans une spécialité vaut toujours. Cette recommandation va hélas à l’encontre du désir de nombreux candidats au titre de spécialiste qui souhaitent terminer le plus vite possible leur formation de spécialiste.

La loi sur le travail entrave la gestion d’une clinique dans laquelle les patients hospi-talisés en urgence représentent plus de la moitié de l’effectif des malades. Simulta-nément, la charge administrative et la part logistique dans le travail quotidien augmentent continuellement. Sans la col-laboration de nombreux médecins des pays voisins, il y aurait une pénurie consi-dérable. Nous pensons que le numerus clausus est une relique du passé et qu’il faudrait à nouveau faire davantage de publicité pour les études de médecine dans les gymnases. Une augmentation de la part des femmes serait une autre façon de combattre la pénurie de médecins. Chaque responsable de clinique a déjà constaté à plusieurs reprises que des femmes douées ont abandonné leur acti-vité chirurgicale pour des raisons fami-liales. Des efforts sont donc nécessaires à tous les niveaux pour résoudre ce pro-

blème. Outre des modèles de travail adé-quats, ce sont notamment les hôpitaux de plus grande taille qui devraient investir davantage dans des crèches et la prise en charge des enfants.La commission mise en place par la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de la santé, qui a évalué et recommandé les mesures pour la méde-cine hautement spécialisée, est parvenue à la conclusion que douze centres devaient dans un premier temps encore traiter les patients polytraumatisés. En Suisse, nous comptons environ 3000 patients polytraumatisés par année. Il serait probablement judicieux de croire à une vision prévoyant trois à cinq centres traumatologiques. Comme le sauvetage aérien est déjà aujourd’hui très bien orga-nisé et qu’il continue d’être perfectionné, une poursuite de la centralisation avec durée de transport réduite devrait per-mettre une optimisation du traitement. Une telle structure permettrait de former des équipes de traumatologie dans les-quelles tous les spécialistes travaillent ensemble sur des périodes prolongées.

mortalité réduite

Avec l’introduction des principes ATLS dans presque toute la Suisse, l’évaluation et le traitement initial des patients acci-dentés ont été standardisés. En ce qui concerne l’imagerie, les radiographies de la colonne cervicale, un aperçu du thorax et du bassin ainsi qu’une sonographie de l’abdomen étaient usuels pour le scree-ning. Au cours des dernières années, plu-sieurs cliniques ont remplacé ces examens par une TDM du corps entier. Les appareils modernes et les logiciels adaptés per-mettent d’effectuer ces examens en l’es-pace de quelques minutes et même avec une dose de radiation réduite. Sous ce régime, il est toutefois nécessaire de s’ac-corder préalablement avec toutes les dis-ciplines concernées et de décider dans quelles situations la TDM du corps entier est utilisée comme examen primaire. Plu-sieurs travaux prouvent que la TDM du corps entier permet de réduire la morta-lité des patients polytraumatisés. Les principes du «Damage control» sont appliqués depuis des années. Ils consistent à limiter les dégâts et à n’effectuer au début que les interventions absolument nécessaires. Les interventions consécu-tives sont repoussées en faveur d’une sta-

bilisation des paramètres physiologiques du patient (p. ex. circulation, coagula-tion). Beaucoup de centres traumatolo-giques appliquent ces principes, ce qui a contribué à faire baisser encore la morta-lité. Les expériences de notre propre cli-nique confirment le bien-fondé de cette manière de procéder. ■

PersPectives

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20 Jahren war die Osteoporose, d. h. eine Knochenfragilität welche die Entstehung von Frakturen nach Traumata von nied-riger Intensität begünstigt, eine oft ver-kannte Diagnose bei Männern, weil sie weniger häufig auftrat als bei Frauen. Die Eigenheiten dieser Erkrankung bei Män-nern unterscheidet diese in vielfacher Hinsicht von derjenigen bei Frauen, deren Hauptursache die Menopause ist. Gleich-wohl gehören sowohl die männliche als auch die weibliche Osteoporose zu den Kernproblemen des Gesundheitswesens. In den letzten Jahren konnten beachtliche Fortschritte bezüglich Bestimmung der Ursachen und Folgen der Erkrankung sowie der Entwicklung von Behandlungs-strategien erzielt werden. Die Unterschiede wie auch die Ähnlichkeiten zwischen der osteoporotischen Erkrankung bei Män-nern und Frauen haben indirekt dazu beigetragen das allgemeine Verständnis der biologischen Mechanismen der Gewe-bemineralisierung zu verbessern.

epidemiologie

Akquisition des Knochenkapitals Das Knochengewebe wird während der Wachstumsphase fortlaufend aufgebaut, mit einer beachtlichen Beschleunigung zum Zeitpunkt der Pubertät [1]. Bei Jun-gen dauert diese Aufbauphase des Kno-chenkapitals länger und führt zu grösse-ren und dickeren Knochen als bei Mäd-chen. Folglich findet die grössere Wider-standsfähigkeit des Knochens beim Mann einen ersten Teil seiner Erklärung bereits in der Pubertät. Die Gründe für dieses unterschiedliche Knochenwachstum lie-gen unter anderem bei den Wirkungen der Sexualhormone und bei der stärkeren

mechanischen Belastung durch intensi-vere physische und sportliche Aktivitäten bei Jungen. Jüngste Erkenntnisse haben die zentrale Rolle der Östrogene für die Knochenmaturation sowohl bei Jungen als auch bei Mädchen gezeigt [2].

Auswirkungen des Alterungs­prozesses auf den KnochenWie jedes lebendige Gewebe ist der Kno-chen einem Alterungsprozess unterworfen welcher im mittleren Alter anfängt und sich mit zunehmendem Alter beschleu-nigt. Wie auch bei Frauen betrifft der al-tersbedingte Verlust von Knochenmasse zuerst den trabekulären Knochen (Haupt-bestandteil des Wirbelkörperknochens) und danach den kortikalen Knochen (Hauptbestandteil der Röhrenknochen) [3]. Dennoch erscheinen sowohl das Aus-mass, als auch die Geschwindigkeit des Verlusts von Knochenmasse bei Männern als we niger ausgeprägt, wobei Männer die Fähigkeit neuen Knochen zu bilden besser zu erhalten scheinen. Die mit zunehmen-dem Alter länger anhaltenden höheren Serumkonzentrationen von männlichen und weiblichen Sexualhormonen sind eine mögliche Er klärung für die weniger aus-geprägten Auswirkungen des Alterungs-prozesses auf den männlichen im Ver-gleich zum weiblichen Knochen. In der Tat geschieht die Andropause, also die Abnah-me der Synthese männlicher Sexual-hormone, weniger abrupt und später als dessen Äquivalent bei der Frau, die Meno-pause. Zudem sind die Östro gen serum-spiegel, ein nachgewiesener Schutzfaktor für den Knochen, bei betagten Männern höher, als die bei postmenopausalen Frau-en gemessenen Restspiegel [4]. Schliess-lich konnte bei betagten Männern eine

inverse Korrelation zwischen der Östrogen-konzentration im Blut und der Fraktur-inzidenz gezeigt werden: diejenigen Män-ner mit den höchsten Estradiolspiegel wiesen die wenigsten Frakturen auf [5]!

Epidemiologie der FrakturenDie Frakturinzidenzkurve weist bei Män-nern zwei Spitzen auf: die erste beim jun-gen Erwachsenen widerspiegelt die häufi-geren Frakturen nach Einwirkung von hohen Kraftbelastungen, wie sie bei Be-rufs- und Sportunfällen anzutreffen sind und beinhaltet hauptsächlich Frakturen der Gliedmassen; die zweite beginnt in der siebten Lebensdekade und entwickelt sich danach exponentiell, wobei die häufigsten Frakturen die Wirbelkörper und die Hüf-ten betreffen. Diese steigende Frakturinzi-denz mit zunehmendem Alter wird auch bei Frauen beobachtet, sie fängt jedoch bei Männern erst 5 bis 10 Jahre später an. Bei Männern beträgt die alterskorrigierte Hüftfraktur inzidenz rund ein Drittel der-jenigen bei Frauen, jedoch ist die damit einhergehende Morbidität und Mortalität höher [6]. Die Wirbelkörperfrakturinzi-denz ist schwieriger zu erfassen, weil die meisten Wirbelkörperfrakturen asympto-

aus der «theraPeutischen umschau»

epidemiologie und Behandlung der Osteoporose bei männerndie Osteoporose, eine skeletterkrankung mit erhöhter Knochenfragilität die mit einem erhöhten Frakturrisiko einhergeht, betrifft auch männer. männer weisen oft eine sekundäre Osteoporose auf und die Frakturen, auch wenn weniger häufig, gehen mit einer höheren morbidität als bei Frauen einher. die diagnostischen und therapeutischen massnahmen, wie auch die zu behandeln-den indikationen und die Wahl des geeigneten medikamentes weisen grosse Ähnlichkeiten mit denje-nigen der postmenopausalen Osteoporose auf.

Brigitte Uebelhart1, Daniel Uebelhart2

* Der Artikel erschien ursprünglich in der «Therapeutischen Umschau» (2012; 69 (3): 192–196). VSAO-Mitglieder können die «Therapeutische Umschau» zu äusserst günstigen Konditionen abonnieren. Details s. unter www.verlag-hanshuber.com/vsao.

1 Service des Maladies Osseuses, Département des Spécialités de Médecine, et Faculté de Médecine, Hôpitaux Universitaires de Genève

2 Valmont, Clinique privée de réhabilitation, GSMN, Glion-sur-Montreuxy

PersPectives

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matisch verlaufen. Wirbelkörperfrakturen sind häufig ein Zufallsbefund anlässlich einer Röntgenuntersuchung, die aus ei-nem anderen Grund verlangt wurde, wie zum Beispiel eine seitliche Thoraxauf-nahme. Wirbelkörperfrakturen sind bei Männern zwar häufig (1 Mann für 2 Frau-en), treten jedoch früher im Leben als bei Frauen auf, wahrscheinlich im Zusam-menhang mit den bei Männern häufige-ren Wirbelsäulen-Traumata mit grosser Krafteinwirkung. Schliesslich, unter Vor-behalt einer korrekten epidemiologischen Datenerhebung, scheint das Fraktur risiko bei Männern stark von der ethnischen Zugehörigkeit abhängig zu sein. Kauka-sier weisen das höchste und Schwarze das niedrigste Frakturrisiko auf.

Ursachen der Osteoporose bei MännernDie erste Ursache ist erblicher Art, weil ja das Knochenkapital wenigstens teilweise genetisch vorbestimmt ist (das Auftreten einer Hüftfraktur bei der Mutter oder dem Vater verdoppelt das Frakturrisiko für die darauf folgende Generation). Dennoch spielen die erworbenen Risikofaktoren eine wichtige Rolle, so dass die männliche Osteoporose oft sekundär ist [7]. Eine pri-märe Osteoporose, also eine Osteoporose ohne erkennbare Ursache, ist bei Män-nern selten. Zu den wichtigsten Ursachen der sekundären Osteoporosen gehören der Hypogonadismus und Noxen, wie der ex-zessive Alkohol- und Tabakkonsum. Zu-dem haben gewisse unumgängliche oder sogar lebensrettende medikamentöse Therapien negative Auswirkungen auf den Knochen. Zu allererst sind diesbezüglich die Glukokortikosteroide zu erwähnen, welche die Knochenbildung direkt hem-men und indirekt den Knochenabbau fördern, indem sie die Kalziumaufnahme im Darm vermindern und dadurch einen sekundären Hyperparathyreoidismus ver-ursachen. Ebenfalls zu erwähnen sind Immunosuppressiva, Schilddrüsenhor-mone, die in der Folge eines Schilddrüsen-krebses in suppressiven Dosen eingenom-men werden und LHRH-Agonisten zur chemischen Kastration nach Prostata-krebs, welche einen Hypogonadismus verursachen. Epidemiologische Studien haben den Verdacht auf weitere Therapien als Risikofaktoren für eine erhöhte Kno-chenfragilität und damit für Frakturen geweckt: zu erwähnen sind hier Antide-pressiva und Protonenpumpenhemmer.

BehandlungsmöglichkeitenDie Diagnose einer Osteoporose wird beim Mann mittels einer Knochendichte-messung, üblicherweise an der Lenden-wirbelsäule und an der Hüfte aber auch am Unterarm, gestellt. Die Knochenden-sitometrie ist eine leistungsfähige, schnelle und mit einer sehr geringen Strahlenbelastung einhergehende Unter-suchung. Diese ist bei Auftreten einer Fraktur in der Folge eines milden Trau-mas und in Anwesenheit von Risikofak-toren für eine sekundäre Osteoporose indiziert. Ja nach Ausgangslage sollte diese mit gezielten Laboruntersuchungen ergänzt werden.

Nicht­pharmakologische MassnahmenKalziumKalzium gehört zu den bedeutendsten Nährstoffen für das Knochengewebe. Kal-zium ist sowohl während der Wachs-tumsphase als auch danach für den Er-halt der skelettalen Integrität unabding-bar. Milchprodukte sind die Hauptquelle für Kalzium in der Ernährung. Der durchschnittliche tägliche Bedarf liegt bei 1 Gramm (was der Einnahme von drei Portionen von Milchprodukten ent-spricht). Kalziumsupplemente, in der Re-gel als Kalziumkarbonat, sind in 500 mg- und 1 g-Dosierungen erhältlich.

Vitamin DDas Interesse für Vitamin D hat sich in den vergangenen Jahren beachtlich ver-stärkt. Dieses hat vielfältige positive Aus-wirkungen auf die Gesundheit. Dessen Wirkungen bezüglich Reduk tion der Frak-turinzidenz (in Kombination mit Kal-zium) und Sturzprophylaxe insbesondere bei betagten Personen sind gut dokumen-tiert. Auch haben die Praktiker die Häu-figkeit der Vitamin D-Insuffizienz zu-nehmend wahrgenommen. Diese ist in Ländern mit gemässigtem Klima der ungenügenden Sonneneinstrahlung zu-zuschreiben (Vitamin D wird hauptsäch-lich durch die UV-Strahlung der Sonne in der Haut synthetisiert). In anderen Län-dern verhindern Kleidungsvorschriften wegen Brauchtum oder Religion die Ein-wirkungen der Sonnenstrahlen auf die Haut! Der Vitamin D-Spiegel kann im Serum gemessen und dadurch die Vita-min D-Reserven geschätzt werden. Dieser Wert sollte mehr als 75 nM/l betragen. Sind die Vitamin D-Reserven ungenü-

gend, werden Supplemente von 800 bis 1200 IE pro Tag empfohlen.

Physische Aktivität Immobilisierung verursacht Knochen-schwund. Eine regelmässige körperliche Betätigung wird empfohlen, ins besondere Belastungsaktivitäten, wie Wandern, Jog-gen, Nordic Walking usw. Diese sind in jedem Alter sinnvoll, deren Wirkungen bleiben jedoch nur bei regelmässiger Aus-übung über Zeit erhalten.

NoxenTabak- und übermässiger Alkoholkonsum sind zu vermeiden.

Therapien mit negativen Auswirkun-gen auf den KnochenDer Einsatz von solchen Therapien soll bei gesicherter Indikation mit der kleinst-wirksamen Dosierung und über den kür-zestmöglichen Zeitraum erfolgen. In ge-wissen Fällen müssen zusätzliche Thera-pien verschreiben werden, um den Kno-chen zu schützen.

Behandlung der OsteoporoseHormonelle TherapienObwohl Östrogene beim Mann sowohl für die Reifung des Skeletts während der Wachstumsphase, als auch für eine nied-rigere Frakturinzidenz im Alter stehen, bleibt ihr therapeutischer Einsatz wegen des Auftretens von Feminisierungszeichen stark eingeschränkt. Substanzen mit ös-trogenen Wirkungen auf den Knochen jedoch ohne Auswirkungen auf die Geni-talorgane, wie die SERMs (Selektive Mo-dulatoren des Östrogen-Rezeptors) eröff-nen neue Zukunftsperspektiven [8].Auf Androgenen basierende Therapien wie die Testosteronsubstitution erhöhen die Knochenmineraldichte insbesondere vor dem Erwachsenenalter. Jedoch bleibt ihre allfällige Wirksamkeit bezüglich einer Frakturrisikosenkung unbekannt. Auch ist das Sicherheitsprofil bei betagten Män-nern ungenügend etabliert.

BisphosphonateBisphosphonate sind die meistgebrauchte therapeutische Klasse für die Behandlung der männlichen Osteo porose [9]. Es sind starke Hemmer der Knochenresorption, die keine anderen metabolischen Zielor-gane als das Knochengewebe haben. Sie werden entweder oral (mit der Einschrän-kung der notwendigen nüchternen Ein-

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36 VSAO JOURNAL ASMAC No 1 Février 2014

nahme) oder intravenös verabreicht. Ora-le Bisphosphonate können gastrointesti-nale Nebenwirkungen verursachen. Nach intravenöser Infusion kann es zu einem pseudogrippalen Syndrom oder zu oste-artikulären Schmerzen kommen. Die Häufigkeit der Verabreichung ist je nach Präparat unterschiedlich (Tab. 1). Die meisten Bisphosphonate haben eine nachhaltige Wirkung auf die Knochenre-sorption, welche nach Absetzen der The-rapie mehr oder weniger lang anhalten kann. Wird insbesondere eine intravenöse Verabreichung beabsichtigt, sollte die Nie-renfunktion vorgängig überprüft werden (die Kreatinin-Clearance sollte mehr als 35 ml/min betragen). Ibandronat (Bon-viva®), welches bei Frauen breit eingesetzt wird, ist für die Behandlung der männli-chen Osteoporose nicht kassenpflichtig. Auch wenn die Bisphosphonate die Inzi-denz von osteoporotischen Frakturen um rund 50 % senken, können seltene Neben-wirkungen auftreten, wie eine aseptische Kiefer-Osteonekrose oder eine atypische subtrochanterische Femurfraktur unbe-kannter Pathogenese. Die von den Bis-phosphonaten verursachte Hemmung der Knochenresorption führt zu einer Zunah-me der Knochendichte und zur Verhinde-rung einer jeden zweiten Fraktur. Ihre Wirksamkeit hängt von der therapeuti-schen Adhärenz ab, welche bei allen asymptomatischen chronischen Erkran-kungen unvollkommen ist. Schliesslich sollte noch erwähnt werden, dass jährli-che Infusionen von 5 mg Zoledronat bei betagten Männern nach Hüftfraktur nicht nur zu einer Reduktion der Folgefraktu-ren, sondern auch zu einer Senkung der Mortalität geführt hat [10].

TeriparatidDas Teriparatid (Forsteo®) ist die ein zige verfügbare Therapie mit anaboler Wir-kung auf den Knochen [11]. Dabei handelt

es sich um das 1 – 34 Fragment des hu-manen Parathormons, welches als tägli-che subkutane Injektionen während 18 bis 24 Monaten verabreicht wird. Im Gegen-satz zum Verlust von Knochenmasse der bei einem Nebenschilddrüsenadenom beobachtet wird (permanent überschüssi-ge Sezernierung von Parathormon im Rahmen eines primären Hyperparathyre-oidismus), stimulieren die täglichen Teri-paratid-Peaks bevorzugterweise die Kno-chen-Neubildung. So umständlich diese Therapie für die Patienten auch ist, so ist sie doch zufriedenstellend verträglich. Das Risiko der Entwicklung eines Osteosar-koms gilt als potentielle Nebenwirkung. Diese wurde jedoch nur im Tierversuch im Rahmen von toxikologischen Studien (lange Expositionsdauer und hohe Dosie-rungen) beobachtet. Forsteo® ist eine Therapie der zweiten Wahl, die in der Schweiz nur dann von den Krankenkas-sen rückvergütet wird wenn eine (Wirbel-körper-)Fraktur während oder nach einer Therapie mit einem Resorptionshemmer, z. B. einem Bisphosphonat, aufgetreten ist. Es handelt sich um eine hochwirksame Therapie, die in der Lage ist die Neubil-dung von substanziellen Mengen von so-wohl in seiner Struktur als auch in seiner Zusammensetzung normalen Knochen zu stimulieren. Diese Wirkung wird selbst-verständlich von einer hochsignifikanten Reduktion des Frakturrisikos begleitet. Nach 18 bis 24 Monaten Therapie muss eine Therapie mit einem Resorptionshem-mer erneut eingeleitet werden, um den Gewinn an Knochenmasse zu stabilisie-ren.

DenosumabDenosumab ist ein monoklonaler Antikör-per, der gegen das RANK-Ligand-Molekül gerichtet ist. Dieses gehört zu den wichtigs-ten Mediatoren der Differenzierung, Matu-ration und Aktivierung der Osteoklasten.

Die starke Resorptionshemmung ver-schwindet jedoch rasch nach Absetzen der halbjährlichen Injektionen, welche zu ei-nem «Rebound-Effekt» führt. Denosumab (Prolia®) vermindert signifikant das Auf-treten von allen Frakturtypen und bedingt keine Verlaufskontrolle der Nierenfunk-tion. Wird dieses Prä parat hauptsächlich für die Behandlung der postmenopausalen Osteoporose eingesetzt, so wird es dennoch von den Krankenkassen für die Prävention von Fragilitätsfrakturen bei Männern mit Prostatakarzinom unter Hormonabla-tionstherapie vergütet [12].

Welche Patienten sollten behandelt werden?

Früher basierte die Entscheidung, eine Therapie mit einer auf den Knochen wir-kenden Substanz einzuleiten, auf den Nachweis einer densitometrisch nachge-wiesenen Osteoporose, d. h. eines T-scores von mindestens –2.5 Standardabweichun-gen entweder an der Hüfte oder an der Lendenwirbelsäule. Heute werden nicht nur Patienten mit erniedrigter Knochen-dichte, sondern hauptsächlich Patienten mit «inakzeptablem» Frakturrisiko be-handelt. Die Identifizierung dieser Patien-ten ist mit der Entwicklung und Bereitstel-lung des FRAX™-Algorithmus stark vereinfacht worden. Dieses berechnet anhand von schweizerischen epidemiolo-gischen Daten [13] die Wahrscheinlich-keit, in den nächsten 10 Jahren irgendeine osteoporotische Fraktur zu erleiden und kann auch bei Männern angewendet wer-den. Diese Berechnung kann einfach und rasch durchgeführt werden, sei es auf der Internetseite www.shef.ac.uk/FRAX oder derjenigen der Schweizerischen Gesell-schaft gegen Osteoporose www.svgo.ch. Letztere gibt auch Hinweise bezüglich der Therapie-Empfehlungen je nach Resultat von FRAX™.

Molekül Handelsname Formen Verabreichung Häufigkeit

Alendronat Fosamax® Tabl. 70 mg PO wöchentlich

Alendronat +Vitamin D

Fosavance® Tabl. 70 mg + 2800 IE Vitamin D Tabl. 70 mg + 5600 IE Vitamin D

POPO

wöchentlichwöchentlich

Risedronat Actonel® Tabl. 35 mg PO wöchentlich

Zoledronat Aclasta® Ampulle 5 mg IV Infusion jährlich

Tabelle 1 Charakteristika der Bisphosphonate, die von den Krankenkassen bei männlicher Osteoporose rückvergütet werden

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KonklusionenDie Osteoporose wird bei Männern oft verkannt, weil die Reflexhaltung bei einer Fraktur nach kleinem oder mildem Trau-ma systematisch nach einer skelettalen Fragilität zu suchen noch ungenügend verankert ist. Auch deshalb werden heute noch zu selten angemessene Massnah-men eingeleitet, obwohl in den letzten Jahren unser Verständnis der Pathophy-siologie dieser Erkrankung grosse Fort-schritte gemacht hat und wirksame The-rapien zur Verfügung stehen. ■

Korrespondenzadresse PD Dr. med. Brigitte Uebelhart Service des Maladies Osseuses Département des Spécialités de Médecine Hopitaux Universitaires de Genéve Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4 CH-1211 Genève 14 [email protected]

Literatur1. Rizzoli, R. and J.-P. Bonjour. Determinants of

peak bone mass acquisition. In: Osteoporosis: Pathophysiology and Clinical Management, Second Edition, chapter 1, pp. 1 – 22, edited by R.A. Adler, Humana Press, New York, 2010.

2. Seeman E. Sexual dimorphism in skeletal size, density and strength. J Clin Endocrinol Metab 2001; 86: 4576 – 4584.

3. Zebaze R, Seeman E. Age-related changes in bone remodeling and microarchitecture. In Osteoporosis in men. The effects of the gen-der on skeletal health. Orwoll ES, Bilezikian JP, Vanderschueren D, Edts. 2nd Edition 2010; 13: 167 – 178.

4. Orwoll E, lambert LC, Marshall LM et al. Testosterone and estradiol among older men. J Clin Endocrinol metab 2006; 91: 1336 – 1344.

5. Leblanc ES, Nielson CM, Marshall LM et al. The effects of serum testosterone, estradiol, and sex hormone binding globulin levels on fracture risk in older men. J Clin Endocrinol Metab 2009; 94: 3337 – 3346.

6. Center JR, Nguyen TV, Schneider D et al. Mortality after all major types of osteoporo-tic fracture in men and women: an observa-tional study. Lancet 1999; 353: 878 – 882.

7. Seeman E. Osteoporosis in men: epidemiol-ogy, pathophysiology and treatment possi-bilities. Am J Med 1993; 95: 22S – 28S.

8. Uebelhart B, Hermann F, Pavo I et al. Ralox-ifene treatment is associated with increased

serum estradiol and decreased bone remod-eling in healthy middle-aged men with low sex hormone levels. J Bone Mineral Res 2004; 19: 1518 – 1524.

9. Orwoll E, Ettinger M, Weiss S et al. Alendro-nate for the treatment of osteoporosis in men. N Engl J Med 2000; 343: 604 – 610.

10. Lyles KW, Colon-Emeric CS, Magaziner JS et al. Zoledronic acid in reducing fracture and mortality after hip fracture. N Engl J Med 2007; 357: 1799 – 1809.

11. Orwoll E, Sheele WH, Paul S et al. The effect of teriparatide [human parathyroid hor-mone (1 – 34)] therapy on bone density in men with osteoporosis. J Bone Miner Res 2003; 18: 9 – 17.

12. Smith M, Egerdie B, Hernandez Toriz N et al. Denosumab in men receiving androgen-deprivation therapy for prostate cancer. N Engl J Med 2009; 361: 745 – 755.

13. Lippuner K, Johansson H, Kanis JA et al. FRAX assessment of osteoporotic fracture probability in Switzerland. Osteoporos Int 2010; 21: 381 – 389.

epidemiology and treatment of osteoporosis in menOsteoporosis is a disease characterized by an increased fragility of bone due to micro and macro structural changes of bone tissue and as a consequence a higher risk of fractures. Both women and men can be concerned by the problem, but in men a secondary origin is generally found with less fractures than in women, but with more morbidity. Both the diagnosis and the therapy are relatively similar in men as com-pared to women with postmenopausal osteoporosis. This paper is aimed at critically discussing the various differences in osteoporosis between men and women starting with some epidemiological considerations and ending with the therapeutical aspects.

PersPectives

39VSAO JOURNAL ASMACNo 1 Février 2014

L'objet choisilorsque la pédiatrie échouait

informations sur l’expositionPRAXISWELTEN – Zur Geschichte der Begegnung von Arzt und Patient (Histoire de la rencontre entre patients et médecins)Durée: du 25 octobre 2013 au 21 septembre 2014Mardi à dimanche: de 10 à 17 h, mercredi et samedi: de 10 à 19 hEntrée pour l’exposition permanente et temporaire: adultes 7 euros; réductions 3,50 eurosBerliner Medizinhistorisches Museum der Charité, Charitéplatz 1, D 10117 Berlin, http://www.bmm­charite.de (Photo sur: http://www.bmm-charite.de/presse/bildarchiv.html)

Ce petit chapeau délicatement orné de fleurs et riche en couleurs était déposé par des parents chrétiens aisés sur le cercueil de leur enfant défunt comme

couronne funéraire. La couronne funéraire du XVIIIe / XIXe siècle illus-trée ici provient de la paroisse évangélique luthérienne de Bad

Windsheim (Franconie) et est actuellement exposée au Musée de l’histoire de la médecine de la Charité à Berlin. Des perles

et pierreries en pâte de verre, de petits miroirs, feuilles de métal et entrelacs de fil de fer ont été fixés sur la couronne

de bois recouverte de tissu bleu à l’aide de fil de soie.

L’exposition «Praxiswelten» illustre, à l’aide de huit dossiers de malades, la rencontre entre patients et médecins au fil des époques et dans différentes régions. Le cabinet d’un naturopathe thurgovien du début du XIXe siècle y est également repré-senté. Avec l’exposition «Praxiswelten», le musée de la Charité parvient à rendre accessible au public les connaissances de la recherche ac-tuelle. Par rapport à la mort des enfants, les projets de longue date démontrent une chose: même si la mortalité était élevée chez les enfants, les familles tentaient par tous les moyens d’éviter leur mort par des interventions médicales oné-reuses. Si malgré tout, rien n’aidait et que l’enfant

venait à mourir, il fallait tout de même qu’il par-vienne au ciel avec une couronne si possible pré-

cieuse et confectionnée avec amour. ■

Prof. Iris Ritzmann, historienne de la médecine, Zurich

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41VSAO JOURNAL ASMACNo 1 Février 2014

En 2013, MEDISERVICE VSAO-ASMAC a fêté ses 25 ans. Nous avons profité de ce jubilé pour sonder nos membres. Nous avons donc réalisé deux enquêtes relatives à nos prestations de service et aux inno-vations potentielles. Au total, nous avons enregistré 400 résultats valables – nous adressons nos vifs remerciements à tous les participants.

Nos prestations de service enregistrent un degré de satisfaction très élevé. Le Journal ASMAC se place en tête. 75% des partici-pants lui donnent une note maximale. Il est suivi des assurances de protection juri-dique et véhicules à moteur ainsi que du conseil en assurances Check-up. Nous constatons avec satisfaction qu’aucune de nos prestations de service n’a enregistré une valeur négative de plus de 4%! Ce qui ternit quelque peu l’image globalement positive est le fait que beaucoup de nos produits ne sont pas connus de tous – à l’exception du Journal ASMAC. Nous pre-nons volontiers note de cela et allons à l’avenir encore plus attirer l’attention sur nos prestations de service et leurs avan-tages, toutefois sans que cela soit perçu comme trop insistant par nos membres.

La majorité des prestations d’assurance sont directement conclues via notre orga-

nisation (plus de 60%). D’après le sondage, nos membres sont très satisfaits de l’ama-bilité, de la disponibilité, de la rapidité et du résultat. En effet, les valeurs atteignent 90 à 95% de «satisfait à très satisfait». Cela motive bien sûr les collaborateurs de MEDISERVICE à poursuivre dans ce sens.

Le sondage relatif à l’innovation a montré que les participants attachent une grande importance à leur vie familiale et leur cercle d’amis ainsi qu’aux sujets qui s’y rapportent comme le sport, les hobbies et l’équilibre entre travail et vie privée. Dans le quotidien professionnel viennent encore s’ajouter les sujets tels que les conditions de travail, la formation pré- et postgra-duée ainsi que la politique de la santé. Les réseaux sociaux occupent une place rela-tivement peu importante dans le quoti-dien professionnel et privé. Dans le do-maine professionnel, Facebook est plus ou moins insignifiant. Dans le domaine privé par contre, près de la moitié des son-dés indiquent une utilisation régulière (plusieurs fois par mois). L’engouement pour les réseaux sociaux a de toute évi-dence été considéré avec un certain prag-matisme et mis en œuvre de manière ci-blée pour les propres besoins. Cela ne veut toutefois pas dire que nos membres ne se montrent pas ouverts face aux innova-

tions. Environ 80% des participants au sondage possèdent déjà un ou plusieurs smartphones et près d’un tiers aussi une tablette. L’affinité pour Internet est très élevée – le réseau est régulièrement uti-lisé comme instrument d’information et de recherche, aussi pour s’informer sur des prestations de service.

Certaines propositions très intéressantes pour de nouvelles prestations de service ont été émises. Nous allons bien sûr les examiner. Il n’y a par contre aucune pres-tation de service qui a été plusieurs fois citée comme étant «manquante». Nous en concluons que notre offre actuelle corres-pond aux besoins de nos membres en matière d’innovation et de prestations de service. Nous allons mettre à profit les suggestions pour développer notre offre et mettre les prestations de service adéquates à votre disposition. ■

Vous trouverez notre offre de prestations de service sur: www.mediservice-vsao.ch/fr/ assurances/ etwww.mediservice-vsao.ch/fr/ prestations/

des membres très satisfaitsL’année dernière, nous avons réalisé deux sondages consacrés aux «prestations de service» et aux «innovations». L’analyse des résultats a en partie confirmé ce à quoi l’on pouvait s’attendre et mis au jour certains éléments intéressants. Un résultat positif: la prestation de service que vous tenez maintenant entre vos mains – le Journal asmac – a obtenu les meilleures notes dans de nombreux domaines. cela ne réjouit bien sûr pas seulement la rédaction.

Marc Schällebaum, directeur MEDISERVICE VSAO-ASMAC

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42 VSAO JOURNAL ASMAC No 1 Février 2014

Au début de l’année, un rêve de longue date est devenu réalité. Nous avons entièrement réaménagé notre salon. Les meubles étaient relati-vement chers. De plus, nous avons hérité de deux tableaux dont nous ne connaissons pas la valeur. Devons-nous effectuer des modifications au niveau des assurances?

Oui. Quand vous effectuez des investissements importants ou que vous emménagez dans un appartement plus grand, vous devriez en tout cas vérifier votre assurance-ménage pour ne pas être sous-assuré en cas de sinistre. L’assurance-ménage couvre les dommages dans le ménage causés par l’eau, le feu ou le vol. Cela ne comprend pas seulement les meubles, mais l’ensemble des objets du ménage tels que textiles, vaisselle, appareils électroniques (ordinateur, brosse à dents, etc.), produits cosmétiques, aliments, appareils de sport, lunettes, instruments de musique, jouets, plantes, tableaux, etc. Les objets qui vous ont été confiés par des tiers ou qui ne se trouvent pas directement dans l’apparte-ment, mais à la cave ou au galetas sont également couverts. Il est important que l’en-semble de votre ménage soit assuré à la valeur neuve et non pas à la valeur actuelle. Ainsi, l’assurance remboursera la valeur d’un objet au moment de son acquisition. Afin de pouvoir documenter la perte en cas de sinistre, nous vous recommandons de photographier les objets chers et de conserver les justificatifs d’achat. Les objets de grande valeur (bijoux, œuvres d’art, vélo électriques ou instruments de musique) doivent être assurés séparément pour que vous soyez suffisamment couverts en cas de sinistre. C’est à vous de décider si vous voulez faire estimer les tableaux hérités par un expert.Les primes augmentent en fonction de la somme d’assurance. L’augmentation n’est toutefois pas très forte. Il ne vaut donc pas la peine d’économiser sur la somme d’assu-rance. D’autre part, ça n’a pas non plus de sens d’assurer une somme trop élevée pour le ménage, étant donné qu’en cas de sinistre, seule la valeur effective du ménage est indemnisée. La valeur du ménage moyen en Suisse est estimée entre 80 000 et 150 000 francs. Nous vous recommandons de vérifier votre inventaire du ménage avec votre conseiller en assurances et de l’adapter le cas échéant. En principe, une telle vérification devrait être effectuée à intervalle régulier. Certaines assurances proposent sur leurs sites Inter-net des formulaires qui facilitent l’établissement d’un inventaire du ménage. ■

Vous avez encore des questions? Appelez-nous au numéro: 031 350 44 22 ou en-voyez-nous un e-mail à [email protected].

Isabel Saidi conseillère en assurances MEDISERVICE VSAO-ASMAC

BOÎTEAUX LETTRES

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Cabinet de groupe, entreprise individuelle, en-treprise familiale ou fournisseur salarié de pres-tations médicales: les modèles d’organisation des médecins et thérapeutes sont de plus en plus flexibles et innovants. Forte de sa grande expérience dans le domaine de la protection juridique pour les médecins, AXA-ARAG pro-pose des solutions de protection juridique at-trayantes qui s’adressent aux fournisseurs de prestations médicales, aux formes d’entreprises et aux structures d’organisation du personnel dans toute leur diversité.

Solutions adaptées à vos besoinsLa nouvelle protection juridique pour les mé-decins propose trois modules d’assurance dif-férents, tous parfaitement adaptés aux besoins spécifiques des cabinets de groupe ou des fournisseurs de prestations médicales, qu’ils soient indépendants ou salariés. Les variantes d’assurance destinées aux médecins indépen-dants ou salariés offrent, en plus de la protec-tion juridique professionnelle ou pour les en-treprises, une couverture d’assurance pour les particuliers et en matière de circulation qui s’applique à toute la famille ainsi qu’une cou-verture d’assurance pour les immeubles et appartements privés.

Services et coûts assurésPour les cas juridiques assurés, AXA-ARAG prend notamment en charge les dépenses pour

le conseil des clients et pour le traitement de leurs mandats. Si la constitution d’un avocat externe est nécessaire, AXA-ARAG apporte son concours au client lors de la recherche de l’avocat approprié et assume les honoraires de ce dernier, mais aussi les frais d’expertise, de procédure et les éventuels dépens à verser à la partie adverse, de même que l’encaissement des créances allouées.

Quels sont les cas assurés? Tous les cas juridiques qui se produisent dans l’exercice de l’activité professionnelle de la personne assurée sont par principe couverts, et notamment, les litiges avec les patients, ceux liés aux contrats tarifaires (Tarmed) ou découlant d’examens du caractère écono-mique, du droit du travail ou du droit de bail ainsi que de la procédure sur la restriction des autorisations d’exploitation ou d’exercice de la profession. En plus de la protection juridique professionnelle et pour les entreprises, le pre-neur d’assurance et sa famille sont également couverts pour les litiges les concernant en tant que particuliers et pour les litiges en matière de circulation. En souscrivant l’extension de couverture protec-tion juridique Plus, il est possible d’étendre encore la couverture d’assurance si nécessaire. D’une part, les sommes d’assurance sont rele-vées et les franchises pour les honoraires d’avo-cat concernant les domaines de l’examen du

caractère économique et des litiges sur les tarifs sont supprimées. D’autre part, l’extension de couverture permet de coassurer automatique-ment des cas juridiques supplémentaires rele-vant du droit de superficie, du droit des étran-gers, du droit de la protection des données ainsi que d’autres domaines, et la couverture d’assurance est valable dans le monde entier, pour autant qu’aucune réglementation diver-gente n’ai été conclue.

Sommes d’assurancePrise en charge des frais par AXA-ARAG jusqu’à concurrence de CHF 500 000.– par cas assuré. En cas d’examens du caractère écono-mique et de litiges sur les tarifs (Tarmed), jusqu’à concurrence de CHF 250 000.– et hors d’Europe, jusqu’à concurrence de CHF 100 000.– (couverture dans le monde entier).

MyRight.ch: votre service juridique en ligne MyRight.ch est le portail juridique en ligne des clients d’AXA-ARAG. Convivial et simple, il permet de télécharger des documents-type, d’établir des contrats et des certificats de tra-vail personnalisés et de consulter les réponses aux questions juridiques les plus fréquentes, et ce, en un minimum de temps, évitant ainsi bien des recherches fastidieuses et, surtout, bien des frais. Disponible 24 heures sur 24 et toujours à jour, MyRight.ch permet de trouver rapidement et simplement une solution à tout problème et offre un nombre illimité de connexions et de téléchargements. ■

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Conditions préférentielles pour les membresLes membres de MEDISERVICE VSAO-ASMAC et le per-sonnel des organisations ASMAC bénéficient de condi-tions spéciales. Faites-vous conseiller à titre individuel et apprenez-en davantage sur les solutions de protec-tion juridique individualisées qui existent dans le cadre du contrat collectif avec AXA-ARAG.

–  Lien vers le site Internet de MEDISERVICE VSAO-AS-MAC http://www.mediservice-vsao.ch/fr/

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Aperçu de l’offre de prestations

43VSAO JOURNAL ASMACNo 1 Février 2014

mediservice vsao-asmac

45VSAO JOURNAL ASMACNo 1 Février 2014

A l’exception des cas cités ci-après, toutes les personnes physiques titulaires d’un passeport étranger qui ont leur domicile fiscal en Suisse ou qui y séjournent sont soumis à la déduction fiscale à la source, c’est-à-dire sur le salaire. Les personnes étrangères suivantes ne sont pas soumises à la déduction de l’impôt à la source:

• les personnes mariées avec une per-sonne possédant la nationalité suisse ou l’autorisation d’établissement (per-mis C);

• les personnes propriétaires d’immeubles;

• les personnes exploitant une entreprise individuelle ou une société en nom col-lectif.

Tous les revenus résultant des rapports de travail ainsi que d’éventuelles prestations de remplacement telles qu’indemnités journalières de l’assurance-maladie ou –accident ou de l’assurance-chômage sont imposables. L’impôt à la source est

calculé sur la base des revenus bruts. Contrairement à l’impôt sur le revenu normal, ce n’est pas l’employé qui est débi-teur vis-à-vis de l’intendance des impôts pour l’impôt à la source, mais l’employeur. Les employeurs qui occupent un employé assujetti à l’impôt à la source ont l’obliga-tion d’annoncer la personne imposable auprès de l’autorité compétente du canton de résidence de l’employé et de procéder à la déduction et au décompte d’impôt au moment du paiement. Les débiteurs de la prestation imposable sont responsables de la perception et du versement correct de l’impôt à la source. Si l’employeur ne cla-rifie pas avec soin l’obligation d’assujettis-sement de ses employés, il court le risque de devoir payer deux fois.

Les impôts à la source comprennent l’impôt fédéral direct, les impôts canto-naux et communaux ainsi que d’éven-tuels impôts ecclésiastiques. Il est tenu compte de la situation personnelle du contribuable, en particulier de l’état civil et du nombre d’enfants par différents ba-rèmes d’imposition. L’impôt dû est fixé sur la base des barèmes d’imposition corres-pondants. Les barèmes sont progressifs et dépendent du salaire mensuel respectif. Les barèmes du canton de résidence sont déterminants. Les déductions sociales ainsi que les déductions pour frais profes-sionnels, assurances et prévoyance sont prises en compte dans les barèmes d’im-position. En cas de taxation à la source, les déductions habituelles de la déclara-tion d’impôt normale ne s’appliquent donc pas. Une certaine uniformisation sur le plan fédéral vaut depuis le 1er janvier 2014. D’une part, les barèmes ont été uni-formisés. De plus, il est désormais possible d’effectuer dans tous les cantons le dé-compte mensuel à travers un processus standardisé en ligne. Sur les sites web des

intendances cantonales des impôts, vous trouverez différentes notices informatives concernant les différentes catégories de personnes soumises à l’impôt à la source ainsi que les principales questions concer-nant l’assujettissement et les procédés de décompte.

Normalement, la personne assujettie à l’impôt à la source n’a aucune autre dé-marche à entreprendre. L’affaire est réglée par la déduction sur son salaire mensuel. Il existe toutefois une exception lorsque le revenu annuel brut dépasse CHF 120 000.–. Dans ces cas, le contribuable a l’obligation de remplir une déclaration d’impôt ordinaire au terme de l’année civile correspondante comme tous les autres contribuables. L’impôt déjà perçu à la source est ensuite imputé sur l’impôt dû. En cas d’avoir, le montant payé en trop est remboursé au contribuable. Certains cantons renoncent à percevoir l’impôt à la source pour les employés soumis à la taxa-tion ordinaire et établissent les factures fiscales provisoires et définitives habi-tuelles.

Lorsque le contribuable perçoit d’autres revenus en plus du revenu de l’activité lucrative, comme par exemple des intérêts et des dividendes, il doit lui-même deman-der une taxation complémentaire. Des cas spéciaux peuvent aussi résulter de déduc-tions extraordinaires comme par exemple des versements dans le pilier 3a, des ra-chats dans la caisse de pension, des contri-butions d’entretien, des intérêts mora-toires, etc. La demande de correction doit être déposée au moyen du formulaire correspondant jusqu’à fin mars de l’année suivante. Les personnes assujetties à l’im-pôt à la source ont donc aussi la possibi-lité d’économiser des impôts dans le cadre de leur prévoyance. ■

La déduction pour l’impôt à la sourcedans le dernier numéro, nous avons abordé l’impôt à la source sur les prestations de prévoyance. maintenant, nous allons nous pencher sur l’impôt à la source sur les paiements du salaire. La libre circulation des personnes a conduit à une nette augmentation du nombre de personnes assujetties à l’impôt à la source. Les questions fiscales s’y rapportant ont par conséquent gagné en importance.

Werner A. Räber

46 VSAO JOURNAL ASMAC No 1 Février 2014

Impressum adresses de contact des sectIons

AG VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, [email protected], téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20

BL/BS VSAO Sektion beider Basel, Geschäftsleiterin und Sekretariat: lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin, Hauptstrasse 104, 4102 Binningen, téléphone 061 421 05 95, Fax 061 421 25 60, [email protected], www.vsao-basel.ch

BE VSAO Sektion Bern, Geschäftsführerin: Rosmarie Glauser, Fürsprecherin, Schwarztorstrasse 22, 3007 Berne, téléphone 031 381 39 39, fax 031 381 82 41, [email protected], www.vsao-bern.ch

FR ASMAF Section Fribourg, case postale, 1708 Fribourg, [email protected], www.asmaf.ch

GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23, Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, [email protected], www.amig.ch

GR VSAO Sektion Graubünden, Geschäftsstelle: case postale 697, 7002 Chur, téléphone 078 880 81 64, [email protected]

JU ASMAC Section Jura, Dr méd. Carlos Munoz, chemin des Vauches 7, 2900 Porrentruy, téléphone 032 465 65 65, [email protected]

NE [email protected]

SG/AI/AR VSAO Sektion St.Gallen-Appenzell, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, [email protected], téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20

SO VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, [email protected], téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20

TI ASMACT, Associazione Medici Assistenti e Capiclinica Ticinesi, Avv. Marina Pietra Ponti, Viale S. Franscini 17, 6904 Lugano, telefono 091 922 95 22, fax 091 923 61 71, [email protected]

TG VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, [email protected], téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20

VD ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV, www.asmav.ch, [email protected]

VS ASMAVAL, Jessika Mermoud, rte de Chippis 55a, 1950 Sion, [email protected]

Suisse centrale VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, [email protected], téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20

ZH Zürcher Spitalärzte und Spitalärztinnen VSAO, Dr. R. M. Reck, Bahnhofstrasse 3, 8610 Uster, téléphone 044 941 46 78, fax 044 941 46 67, [email protected], www.vsao-zh.ch

no 1 • 33e année • Février 2014

Editeur

MEDISERVICE VSAO-ASMACBahnhofplatz 10 A, case postale 7255, 3001 Berne Téléphone 031 350 44 88, fax 031 350 44 [email protected], [email protected], www.vsao.chSur mandat de l’ASMAC

RédactionCatherine Aeschbacher (rédactrice en chef/ca), Christiane Arnold (cra), Franziska Arnold (fa), Jan Vontobel (jv), Sophie Yammine (sy), Lukas Staub (ls)

Comité directeurDaniel Schröpfer, présidentRyan Tandjung, vice-présidentChristoph Bosshard, Cyrill Bühlmann, Marie-Claire Desax, Guillaume Favre, Lars Frauchiger, Gert Printzen, Miodrag Savic, Urs Sieber, Hervé Spechbach, Raphael Stolz, Sonja Trüstedt, Marino Urbinelli, Felix Widmer (swimsa)

Impression et expéditionStämpfli Publikationen AG Wölflistrasse 1, CH-3001 Bern Téléphone +41 31 300 66 66, [email protected] www.staempfli.com

Maquette: Tom Wegner

AnnoncesAxel Springer Schweiz AG, FachmedienFörrlibuckstrasse 70, case postale, 8021 ZurichTéléphone 043 444 51 02, fax 043 444 51 [email protected]

Tirage21 300 exemplaires imprimés 20 680 exemplaires certifiés REMP, base 2013Fréquence de parution: 6 numéros par annéeL’abonnement est inclus dans la contribution annuelle pour les membres de l’ASMACISSN 1422-2086L’édition no 2/2014 paraîtra en avril 2014.Sujet: Pestalozzi 2.0© 2013 by ASMAC, 3001 BernePrinted in Switzerland

Label de qualité Q-publication de l’association média suisses

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