N O u V A U

PREMIERESLECTURES

I Chez Bayard Editions, collectionLes Belles h i s to i r e s , d 'AnneMirman, ill. Eric Gastié : Je suis unchat bleu (25,50 F). Un chat bleu,c'est bizarre ? En tout cas ce n'estpas banal, et si l'intéressé trouve çatrès joli, i] a du mal à se faire accep-ter tel qu'il est. L'originalité n'estpas facile à vivre tous les jours. Unepetite fable simple et rigolote, bienservie par l'illustration.

En J'aime lire, d'Arnaud Aimeras,ill . Martin Matje : Courage,Trouillard ! (25,50 F). L'écuyerTrouillard a le nom qm lui convienttout comme son maître, le ChevalierDu Desclin. A eux deux ils doiventsauver la pr incesse Aurél ie .Trouillard fonce tête baissée dans lespièges que sa peur lui fait éviter dejustesse. Drôle et sans prétention.

I Chez Circonflexe, série Jojo, deBruno Heitz : Jojo collectionneur ;Jojo pas le temps (35 F chaque).Neuvième et dixième aventures deJojo, tour à tour enfant terrible,charmeur et malicieux. Dans lepremier titre il doit se résoudre àstopper ses collections qui envahis-sent toute la maison. Alors il se metà collectionner... les jours : c'est-à-dire des moments fabuleux, des ren-contres merveilleuses. Et il profiteainsi au maximum de la vie. Ce quifait que Jojo est très occupé, qu'iln ' a jamais le temps comme lesuggère le deuxième titre : Jojo estun vrai courant d'air, toujourspressé, toujours à vouloir faireautre chose, jusqu'à ce que... Deuxpetits livres pour réfléchir à la vietout simplement.

Joker, ill. M. d'Allancé,L'Ecole des loisirs

I A L'Ecole des loisirs, collectionMouche, de Kéthévane Davrichewy,ill. Bénédicte Guettier : J'ai peur dudocteur (40 F). La peur des piqûresest-elle atavique ? L'histoire deMartin, de son petit frère et de leurpère semble le prouver. Une histoirebâtie sur une idée simple, où lesparents n'ont pas le dernier mot, etqui peut aider à dédramatiser despetites anxiétés bien naturelles.

D'Agnès Desarthe, ill. VéroniqueDeiss : Les Grandes questions(44 F). Est-ce que, si on ne répondpas à un amoureux, i] arrête de vousaimer ? Qu'est-ce qu'on préfèremanger ? Combien de temps met-onà mourir d'un rhume de cerveau ?Voilà un petit échantillon des« grandes questions » que se posentLena et Samira le soir avant de s'en-dormir. Un jeu qu'elles pratiquenten classe verte et qui s'appuie surleur vie et les préoccupations depetites demoiselles qui sont en CEI.On reste un peu sur sa faim.

De M.B. Goffstein, trad. Claire De-varrieux : Goldie et ses poupées(38 F). Réédition bienvenue d'untexte paru en 1986 chez Gallimard.Une histoire très attachante, illus-trée par l 'auteur, qui racontecomment Goldie sculpte des petites

poupées de bois avec au tan td'amour que Geppeto son Pinoc-chio. Une bien jolie histoire, bienmise en valeur dans cette nouvelleédition.

De Susie Morgenstern, ill. Mireilled'Allancé : Joker (40 F). Commentest-il « possible qu'un nouveaumaître tout neuf soit aussi vieux » sedemandent les élèves du CM2 le jourde la rentrée des classes. Mais leurdéception est de courte durée, ils nesont pas longs à s'apercevoir que cemaître n'est pas ordinaire. La pre-mière chose qu'il fait est de leur dis-tribuer à chacun un cadeau : un jeude 25 jokers dont l'un sert « à nepas faire ses devoirs », l'autre « àrester au lit », un troisième « pourchanter à tue-tête à n'importe quelmoment » et ainsi de suite. Au coursde l'année il y a ceux qui collection-nent les jokers, ceux qui les échan-gent et ceux qui les utilisent. Etchaque fois le maître profite de cesinstants à sa façon : généreuse etfarfelue. Ce qui n'est pas du goût dela directrice, acariâtre et sans fan-taisie. Le pauvre maître n'auraaucun succès avec elle malgré toutesses tentatives. Une leçon de vie drô-lement sympathique.

]ojo pas le temps,ill. B. Heitz, Circonflexe

22 / LA REVUE DES LIVRES POUR ENFANTS

De Marie-Aude Murail, ill. AliceCharbin : Peau-de-Rousse etMarie-Aude et Elvire Murail, ill.Shelmih Hiaghé : Souï-Manga (40 Fchaque). Réédition de deux titresparus en 1994 et 1993 chez Mango.Deux histoires très différentes quimettent en scène deux petites filles.La première Peau-de-Rousse s'ap-pelle en réalité Perle. C'est unepetite fille fragile, couvée par samère, une véritable sirène dansl'eau : un souvenir fort des vacancesde Bruce. Souï-Manga, c'est lesurnom affectueux que l'Africaindonnait à sa fille, et qu'il transmet àEisa, sa petite-fille qui vient luirendre visite au Kenya. Rencontreavec un g rand-pè re hors ducommun et découverte des éléphantset de la vie sauvage. Deux histoiresbien plaisantes.

I Chez Gallimard Jeunesse, FolioBenjamin ; série Panique, de RoséImpey, trad. Anne de Bouchony, ill.Moira Kemp : L'Agrippeur de che-villes ; L'Homme tout plat ; Peurbleue dans la nuit (32 F chaque).Trois histoires déjà parues sous unautre titre et dans une autre traduc-tion, mais avec les mêmes illustra-tions, il y a dix ans au Seuil : LeCroche-Patte ; Le Grand Èchalas ;On pue à se faire peur. Des petiteshistoires qui jouent sur les peurs dela nuit, mais en toute sécurité, et quiconviennent parfaitement à cettetranche d'âge.

En Folio Cadet, de Paula Danziger,trad. Pascale Jusforgues, ill. TonyRoss, série Les Aventures de LiliGraffiti : Un Nouvel ami pour LiliGraffiti (29 F). La question centralede ce volume est de savoir si la mèrede Lili va se remarier avec sonfameux Max. Mais autour de cette

L'Oiseau d'or, ill. J. Lawrence, Gallimard Jeune!

importante interrogation, comme àl'accoutumée dans ces histoires,c'est la vie de tous les jours et lespetits plaisirs comme le bowling oules retrouvailles avec Justin. Unelecture facile et attrayante.

De Berlie Doherty, trad. MarieAubelle, ill. John Lawrence : L'Oi-seau d'or (34 F). David est malheu-reux depuis la mort de son père. Ilbégaye, aussi a-t-il choisi de ne plusparler. En classe son maître lelaisse tranquille. Et quand vient lemoment de distribuer les rôles de lapièce de théâtre, M. Swain proposediscrètement à David d'être l'oiseaud'or. L'enfant se concentre sur ceprojet et sort métamorphosé duspectacle. Une belle histoire.

De Pat Ross, trad. Camille Todd,ill. Marylin Hafner : Les Insépa-rables et la petite momie (suivi de)Les Inséparables et la maisonhantée (29 F). Réédition de deuxlivres parus séparément en 1987.Deux titres qui fonctionnent parfai-tement, pour frissonner avec délice,tout en riant.

De Kay Thompson, trad. Jean-Fran-çois Ménard, ill. Hilary Knight :Eloïse à Paris (42 F). On ne peut quese réjouir de la réédition de ce petitchef-d'œuvre paru en 1957. Maispourquoi en format de poche, alorsque l'histoire et les illustrations né-cessitent tant d'espace ? C'est eneffet difficile, dans cette édition, debien voir toutes les subtilités et lesmalices des illustrations qui partici-pent pleinement au récit, en contre-disant les propos sages et raison-nables d'une petite fille qui est toutsauf sage et raisonnable justement.Alors, avec Eloïse itou, on est tentéde dire « Ho, ça va pas, la tête ? ».

I Chez Hachette Jeunesse, collec-tion Le Livre de poche JeunesseBenjamin, d'Anne-Marie Desplat-Duc, ill. Claire Degans : J'ai unchat dans la gorge (28 F). A l'occa-sion des ses vingt ans, Le Livre depoche Jeunesse lance un nouveausegment, pour les apprentis lec-teurs. Texte en gros caractères,illustrations - en noir et blanc - à

N° 187 JUIN 1999/23

chaque page, qui soutiennent bien

la lecture et jeux en fin de volume.

Le roi Cigismon II, géant, bon et

pacifique, s'intéresse plus à la

pêche qu'aux jeunes filles que son

chambellan lui présente. Car il

faut que le roi se marie. En atten-

dant il mange les poissons qu'il

pêche, et le voilà avec un maque-

reau en travers de la gorge, bientôt

suivi d'un chat - rappelons-nous

que le roi est un géant vraiment

très grand - alléché par l'odeur du

poisson. Une amusante petite his-

toire qui finit comme il se doit par

un beau mariage.

D'Anne Mirman, ill, Zad et Didier

Jean : Le Chasseur de 100 (28 F).

L'idée de départ est intéressante :

Jules est rebuté par le calcul et un

jour... les chiffres s'envolent des

l ivres . Mais la suite est assez

conventionnelle et la chute bien

morale.

De Marie Saint-Dizier, ill. Béatrice

Alemagna : Comment mon chat aappris à lire (28 F). Cette histoire,

autour de l'alphabet, avec un chat

qui parle et qui lit - mais qui a des

centres d ' in térê t très félins -

devrait plaire aux jeunes lec-

teurs.

Qui est Laurette ?,ill. S. Girel, Nathan

En Bibliothèque Mini-rose, de

Terence Blacker, trad. Marianne

Costa, ill. Antonin Louchard, série

Mademoiselle Wiz : MademoiselleWiz et Dracula pour la vie(26,50 F). La véritable héroïne de

ce volume c'est, une fois n'est pas

coutume, Mademoiselle Wiz elle-

même. Devra-t-elle renoncer défi-

nitivement a la magie pour pouvoir

vivre son grand amour avec l'ins-

p e c t e u r scola i re déguisé en

Dracula lors de la fête de l'école ?

Une parenthèse amoureuse, plutôt

sympathique, dans la série.

En Bibliothèque Rosé, de Francesca

Simon, trad. Anne Dautun, ill.

Tony Ross : Anatole a toujours ledernier mot ; La Journée parfaited'Anatole ; trad. Marianne Costa :

Quand Anatole s'en mêle (26 Fchaque). Anatole est un affreux gar-

nement, dont les bêtises et la mau-

vaise foi sont mises en exergue par

la présence de son frère, Petit Ange,

qui lui est parfait... et très agaçant

dans sa perfection ! Chaque volume

contient quatre histoires séparées

qui voudraient être drôles mais qui

sont surtout lourdes et sans

intérêt réel, malgré les illustrations

toujours sympathiques de Tony

Ross.

I Chez Nathan, collection Première

lune, de Florence Cadier, ill. Sté-

phane Girel : Qui est Laurette ?

(35 F). Laurette est trisomique. Ses

parents et sa petite sœur l'adorent,

quant à son grand frère, il l'accepte

difficilement certains jours. Une fois

par semaine Laurette va à l'école

« normale ». La première réaction

des enfants - et surtout de leurs

parents - est la peur et le rejet. Mais

patience et longueur de temps, une

fois de plus, font leurs preuves. Lau-

rette a aussi quelque chose à ap-

prendre aux autres. Un petit livre op-

timiste sur un thème délicat, abordé

de façon pudique et sereine.

De Thierry Lenain, ill. Serge Bloch :

Silence, les monstres (35 F). Un

album tout simple, sous forme de

24 / LA REVUE DES LIVRES POUR ENFANTS

N O u V A U

parabole, qui montre que dans lavie le pire n'est jamais définitif.Après la tempête vient le calme et lesoleil. Le petit héros, Léo, en est àsa quatrième aventure dans cettecollection qui vise à dédramatiserdes problèmes psychologiques aux-quels sont confrontés les jeunesenfants : ici une violente disputeentre les parents. Les illustrationsde Serge Bloch suivent pas à pasl'émotion des enfants : sombres audébut, monstres envahissants aumilieu, lumière et légèreté à la fin. Alire de préférence en compagnied'un adulte.

I Au Père Castor-Flammarion, col-lection Les Trois Loups ; Chanteloup,de Sylvie Fournout, ill. Gérard Fran-quin : Feu Follet est très pressé(31 F). Feu Follet est un jeune lapinqui, comme beaucoup d'enfants, estun peu fou fou, toujours pressé et quipar conséquent ne prend pas le tempsd'observer ni de contempler ce quil 'entoure. Aussi quand un soird'orage une taupe lui demande de luidécrire ce qu'elle ne peut pas voir,Feu Follet est-il bien ennuyé :comment expliquer l'herbe verte et àquoi ressemble le merle qui chante,quand on n'y a jamais vraiment prêtéattention ? Une bonne histoire, maisrendue difficile à lire par un texte ensurimpression sur des fonds sombres.

I Chez Syros Jeunesse, collectionMini Souris sentiments, de LenyWerneck : Ma g r a n d - m è r ed'aillenrs (15 F). Emmanuel vit enFrance. Pour lui le français est doncsa langue. Il comprend aussi, sans laparler, la langue de ses parents :l'espagnol. Mais quand sa grand-mère traverse l'océan pour venirhabiter avec eux, Emmanuel se sentvite exclu : sa grand-mère et lui se

comprennent difficilement. Aprèsune période au cours de laquellel'enfant baisse les bras, puis jouesur certains avantages à faire croirequ'il ne comprend pas les consignes,Emmanuel va se débloquer et parlerla langue de ses ancêtres. Un bvreprofond, qui dit par petites touches,la difficulté d'appartenir à des cul-tures différentes.

A.E.

CONTES

I Chez Albin Michel Jeunesse, dansla collection Petites histoires à b're lesoir, texte de Rolande Causse, ill.Alice Charbin : Une Noisette sur latête et autres contes ritournelles(89 F). Recueil d'histoires pour tout-petits « revisitées » par RolandeCausse, avec plus ou moins debonheur. Le changement d'espèceanimale dans la version du « Poussinqui reçoit un gland sur la tête » est,par exemple, très amusant, mais« Poule Rousse » (en réalité uneversion de « Moitié de Poulet ») esttrès décevante. Un recueil plutôtsympathique au premier abord,moins intéressant quand on leregarde de près.

Dans la collection Petits contes desagesse, texte de Jihad Darwiche,ill. Marc Daniau : Le Derviche etle marchand, un conte adaptédes Mille et une nuits (45 F). Cepetit livre, bien illustré, bien pré-senté, comme la plupart des titresde cette collection, propose en faitdeux contes. Le premier , quidonne le titre au volume, est leplus long et raconte l'histoire d'unjeune marchand trop avide de ri-chesses, le second, « Les Trois

T E S

vérités », nous dit comment un mi-nuscule oiseau obtient sa liberté enéchange de trois vérités, histoiresouvent entendue dont on re-cherche souvent le texte sanssuccès. Une chance donc de letrouver ici. Un des très bons titresde cette collection.

Le Derviche et le marchand,ill. M. Daniau, Albin Michel Jeunesse

I Chez Didfer Jeunesse, d'AlphonseDaudet, illustré par Eric Battut : LaChèvre de Monsieur Seguin (73 F).Voir rubrique « Chapeau ! », p.10.

I A L'Ecole des bisirs, dans la col-lection Neuf, choisis et présentéspar Frédéric Morvan, ill. MetteIvers : Moitié de garçon et autrescontes italiens (59 F).Voir rubrique« Chapeau! »,p.ll.

I Chez Nathan Jeunesse, dans lacollection Albums Nathan, textes deHans-Christian Andersen et d'OzrenKebo, ill. Georges Lemoine : LaPetite marchande d'allumettes(89 F). Difficile de dire qu'on n'estpas d'accord avec un projet géné-reux. Mettre en regard le texted'Andersen et les extraits d'un texte

N° 187 JUIN 1999/ 25

d'Ozren Kebo sur Sarajevo, accom-pagnés d'immenses illustrationsfaisant une sorte de synthèse desdeux, était périlleux. A l'exceptiondes trois illustrations du rêve finalde l'enfant, le travail d'illustrateurde Georges Lemoine est remar-quable. Chacun des deux textes l'estaussi. Mais ce n'est pas parce que lapetite fille aux allumettes meurt defroid dans les rues qu'il s'agit abso-lument du même sujet que le siègede Sarajevo. Passant d'un texte àl 'autre, le lecteur risque de selasser. Surtout, les textes perdent deleur efficacité. C'est dommage etl'on regrette que les illustrationsémouvantes de Georges Lemoine,même telles quelles, gardant en fili-grane le thème de la petite fille auxallumettes que le lecteur aurait eu laliberté d'intégrer ou non, n'aientpas été publiées avec pour seid com-mentaire le texte lapidaire et effi-cace sur Sarajevo.

I Au Père Castor-Flammarion,d'Alexis Tolstoï, texte français deRobert Giraud, ill. Niamh Sharkey :Le Gros navet (79 F). Magnifiquealbum réjouissant à souhait pourl'histoire ultra-connue du gigan-tesque navet difficile à arracher.Immenses illustrations très colorées,variées, pleines de détails, amu-santes, incongrues, qui conviennenttout à fait à l'une des histoires lesplus « barges » de tout le répertoirepour petits enfants. Le texte, un peuplus long, plus détaillé que d'habi-tude, intègre un nombre grandissantd'animaux, ce qui permet à l'illus-trateur de délirer.

I Aux Editions du Seuil, dans lacollection Fictions, textes choisis ettraduits par Catherine et Paul

Fogel : Fables juives du MoyenAge (59 F). Vingt-six histoires ex-traites du Ma'assè-Bukh, « Livred'histoires », publié en 1602 enlangue yiddish, regroupant 254 lé-gendes et contes rabbiniques. Vingt-six histoires très brèves, toutesautour de Rabbi Shmuel hassid etde son fils Yuda. Histoires à la foiscomiques et édifiantes, empreintesde magie, qui nous plongent dans unmonde étrange et déconcertant. Iln'eût peut-être pas été inutile denous proposer une introduction untantinet plus détaillée et plus claire,

en particulier sur la mystique juive,qui permettrait au lecteur lamhdad'entrer plus facilement dans cetunivers et de ne pas s'imaginer parexemple que l'on peut se promeneravec un golem comme avec unloulou de Poméranie (cf. p.7« Shmuel hassid [...] mena long-temps une vie de voyage en compa-gnie de son golem ».) et prendre lesmaîtres du hassidisme pour desimples faiseurs de tours de magie.Cela dit, c'est un livre passionnant.

E.C.

Le Gros navet, ill. N. Sharkey, Père Castor-Flammarion

26 / LA REVUE DES LIVRES POUR ENFANTS