7
La nouvelle Constitution tunisienne, datant du 27 janvier 2014, non contente de pro- clamer dans son article 20 que « Les citoyens et les citoyennes, sont égaux en droits et devoirs. Ils sont égaux devant la loi sans discrimination aucune » se trouve la première de la classe par- mi les pays méditerranéens avec son article 45 particulièrement novateur. Celui-ci stipule que « L’État s’engage à protéger les droits acquis de la femme et œuvre à les renforcer et à les développer. L’État garantit l’égalité des chances entre la femme et l’homme quant à l’accès à toutes les responsabilités et dans tous les domaines. L’État œuvre à réaliser la parité entre la femme et l’homme dans les assemblées élues. L’État prend les mesures nécessaires en vue d’élimi- ner la violence contre la femme. » Si on ajoute les articles 34 sur la représentativité et 40 sur le travail, les Tunisiennes sont bien parties pour vivre la tête haute... sur le papier ? C’est la question qui vient à l’esprit des citoyennes de pays — nombreux dans la région — dont la Constitution, loi suprême du pays, stipule l’égalité entre les femmes et les hommes. À quoi servent ces belles constitutions si, au quotidien, les discriminations abondent ? La condition des femmes est parfois tellement dure qu’elles ne voient plus en quoi les lois leur sont utiles et d’aucunes doutent de l’intérêt d’agir pour les réformer. Ce serait le cas de celles qui n’ont pas fait l’expérience d’étudier, de travailler, de sortir dans la rue, de relations hétérosexuelles, d’avoir un enfant, de devoir interrompre leur grossesse, de se marier, de vivre avec un homme violent, de se séparer d’un mari, et de bien d’autres moments d’une vie de femme qui ont pu être, selon les temps, selon les lieux, des expériences d’injustice et d’oppression insupportables. Pourtant, grâce à une mobilisation tenace, pour chacun de ces moments autant de lois ont été obtenues et ont permis d’améliorer, vaille que vaille, la condition des femmes et le regard porté sur elles. Car si la bonne application des lois favorables aux femmes reste un vœu pieux, leur seule existence signifie qu’au moins une partie de la société reconnaît l’injustice qui leur est faite. Caroline Sakina Brac de la Perrière N°9 Fev 2014 Fonds pour les Femmes en Méditerranée LETTRE DES BORDS DE LA MÉDITERRANÉE 09 BILLET Sur le papier, seulement ? Le photographe a choisi de raconter l’histoire de deux personnalités connues de la vie publique tunisienne, père et fille dans la vie privée. Elle, c’est Lina Ben Mhennni ! Militante pour les libertés, elle a été nommée encore cette année pour le prix Nobel de la paix. Lui c’est son père Sadok Ben Mhenni, personnalité connue en Tunisie, mais qui apparait discrètement à chaque manifestation, aux côtés de sa fille. Adel Mhadhebi avait remarqué le regard fier que portait le père sur sa fille et cela l’a interpellé. Aussi a-t- il décidé de capter ces moments de complicité, de tendresse et de bienveillance. Dans l’idée d’impliquer un peu plus les hommes dans le mouvement d’émancipation des femmes, notre concours de cette année avait pour thème « Père et fier de ma fille ». 70 photos nous ont été envoyées de 13 pays Algérie, Croatie, Egypte, Espagne, France, Italie, Liban, Jordanie, Maroc, Tunisie, Palestine, Portugal et même du Yemen (hors concours). Après délibération, notre jury composé de Marie-Paule Nègre, Reza, Pierre-Yves Gimenez, Sylvie Hugues, Frédérique Jouval, Caroline Laurent-Simon, Catalina Martin-Chico, Souad Belhaddad et Lizzie Sadin, a sélectionné 20 photos et retenu 3 d’entre elles. Une quatrième photo a reçu une mention spéciale de l’équipe du Fonds pour les Femmes en Méditerranée. Concours photo CONCOURS PHOTO «PÈRE ET FIER DE MA FILLE» BRAVO AUX LAURÉAT-E-S ET AUX PARTICIPANT-E-S DU CONCOURS PHOTO 2013 ! 1 er PRIX Adel Mhadhebi - Tunisie

n Sur le papier, · 2014-03-19 · post 2015. BILLET La Déclaration des féministes sur l’Après 2015 plaide pour un modèle de développement qui bénéficie aux femmes et aux

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Page 1: n Sur le papier, · 2014-03-19 · post 2015. BILLET La Déclaration des féministes sur l’Après 2015 plaide pour un modèle de développement qui bénéficie aux femmes et aux

La nouvelle Constitution tunisienne, datant du 27 janvier 2014, non contente de pro-clamer dans son article 20 que « Les citoyens et les citoyennes, sont égaux en droits et devoirs. Ils sont égaux devant la loi sans discrimination aucune » se trouve la première de la classe par-mi les pays méditerranéens avec son article 45 particulièrement novateur. Celui-ci stipule que « L’État s’engage à protéger les droits acquis de la femme et œuvre à les renforcer et à les développer.

L’État garantit l’égalité des chances entre la femme et l’homme quant à l’accès à toutes les responsabilités et dans tous les domaines. L’État œuvre à réaliser la parité entre la femme et l’homme dans les assemblées élues. L’État prend les mesures nécessaires en vue d’élimi-ner la violence contre la femme. » Si on ajoute les articles 34 sur la représentativité et 40 sur le travail, les Tunisiennes sont bien parties pour vivre la tête haute... sur le papier ?

C’est la question qui vient à l’esprit des citoyennes de pays — nombreux dans la région — dont la Constitution, loi suprême du pays, stipule l’égalité entre les femmes et les hommes. À quoi servent ces belles constitutions si, au quotidien, les discriminations abondent ? La condition des femmes est parfois tellement dure qu’elles ne voient plus en quoi les lois leur sont utiles et d’aucunes doutent de l’intérêt d’agir pour les réformer.

Ce serait le cas de celles qui n’ont pas fait l’expérience d’étudier, de travailler, de sortir dans la rue, de relations hétérosexuelles, d’avoir un enfant, de devoir interrompre leur grossesse, de se marier, de vivre avec un homme violent, de se séparer d’un mari, et de bien d’autres moments d’une vie de femme qui ont pu être, selon les temps, selon les lieux, des expériences d’injustice et d’oppression insupportables.

Pourtant, grâce à une mobilisation tenace, pour chacun de ces moments autant de lois ont été obtenues et ont permis d’améliorer, vaille que vaille, la condition des femmes et le regard porté sur elles.

Car si la bonne application des lois favorables aux femmes reste un vœu pieux, leur seule existence signifie qu’au moins une partie de la société reconnaît l’injustice qui leur est faite.

Caroline Sakina Brac de la Perrière

n LE VIOL COMME ARME DE GUERRE UTILISÉE PAR LE RÉGIME SYRIEN et les bandes ar-mées pour attaquer l’ennemi et détruire la cohésion sociale, détruit d’abord les femmes qui en sont victimes. Un rap-port du Réseau Euro -Méditerranéen des Droits de l’Homme, confirme l’am-pleur de ces crimes de guerre qui, si leur planification était avérée, pour-raient être qualifiés de crimes contre l’humanité. Pour 6000 cas recensés en 2013, des milliers d’autres sont tus par celles qui n’ont pas été ensuite assassi-nées par leurs bourreaux, assassinées par leurs propres familles pour ven-ger leur honneur et qui ne se sont pas suicidées.

N°9Fev 2014Fonds pour les Femmes en Méditerranée

Appartenant au même bassin culturel, sous l’in-fluence de trois religions monothéistes, les femmes de la région méditerranéenne subissent une forme commune de patriarcat et, malgré des situations en apparence très variées, beaucoup de similitudes peuvent être relevées dans leur condition.

Qu’elles se trouvent sur la rive sud ou sur la rive nord de la Méditerranée, les femmes savent qu’il leur faut non seulement mener encore bien des batailles en faveur de l’égalité mais aussi consolider leurs acquis, obtenus grâce à leur ténacité et à leurs luttes. Elles agissent dans un climat de régression générali-

sée, effet du fleurissement des mouvements conser-vateurs radicaux dans des sociétés en mutation, et elles rencontrent des difficultés à trouver les fonds nécessaires à leurs actions que ce soit au niveau local ou au niveau régional.

C’est pourquoi des femmes du Maghreb et d’Europe méridionale ont pris l’initiative de créer en 2008 le Fonds pour les femmes en Méditerranée, dont le but est de participer à l’amélioration de la condition des femmes et à la promotion de l’égalité des sexes dans l’ensemble des pays du bassin méditerranéen.

BRÈV

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LETTRE DES BORDS DE LA MÉDITERRANÉELettre d’information du Fonds pour les femmes en Méditerranée

Adresse : 47, place du Millénaire - 34000 Montpellier - France www.medwomensfund.org email : [email protected] Tél. / fax. : 00 33 - (0)4 67 67 08 73

Lettre semestrielle et gratuite Rédaction : Caroline Sakina Brac de la Perrière Shaima Jorio Conception graphique - réalisation : MPBgraph

N°9Fev 2014Fonds pour les Femmes en Méditerranée

POURQUOI UN FONDS POUR LES FEMMES EN MÉDITERRANÉE ?

LETTRE DES BORDS DE LA MÉDITERRANÉEN°

09

LETTRE DES BORDS DE LA MÉDITERRANÉE

n EN EUROPE ET EN AMÉRIQUE LA MAJORITÉ DES MIGRANTS SONT DES FEMMES. Selon le Département des Nations Unies des Affaires Economiques et Sociales, en 2013, le pourcentage de femmes parmi les mi-grants internationaux était le plus élevé en Eu-rope et en Amérique latine et centrale (52 % chaque), suivi par l’Amérique du Nord (51 %).

n SUITE À LA 8e SESSION DU GROUPE DE TRAVAIL OUVERT DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES SUR LES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE, une réunion de stratégie féministe a eu lieu à Tarrytown, réunissant 60 représen-tantes d’organisations de femmes pour garantir la perpective féministe dans le processus post 2015.

BILL

ET

La Déclaration des féministes sur l’Après 2015 plaide pour un modèle de développement qui bénéficie aux femmes et aux filles de tous âges et identités, en conformité avec les obligations internationales relatives aux droits humains. Elle a été signée par plus d’une centaine d’organisa-tions de femmes dont le FFMed.

n LE CHAPITRE EUROPÉEN DU RÉSEAU INTERNATIONAL DES FONDS POUR LES FEMMES INWF s’est réuni à Barcelone en oc-tobre 2013 pour affiner son plan stratégique et les méthodes d’évaluation des 10 fonds euro-péens membres, dont le FFMed, qui soutient les associations de femmes dans 9 pays d’Europe n

Sur le papier, seulement ?

Le photographe a choisi de raconter l’histoire de deux personnalités connues de la vie publique tunisienne, père et fille dans la vie privée. Elle, c’est Lina Ben Mhennni ! Militante pour les libertés, elle a été nommée encore cette année pour le prix Nobel de la paix. Lui c’est son père Sadok Ben Mhenni, personnalité connue en Tunisie, mais qui apparait discrètement à chaque manifestation, aux côtés de sa fille. Adel Mhadhebi avait remarqué le regard fier que portait le père sur sa fille et cela l’a interpellé. Aussi a-t-il décidé de capter ces moments de complicité, de tendresse et de bienveillance.

Dans l’idée d’impliquer un peu plus les hommes dans le mouvement d’émancipation des femmes, notre concours de cette année avait pour thème « Père et fier de ma fille ». 70 photos nous ont été envoyées de 13 pays Algérie, Croatie, Egypte, Espagne, France, Italie, Liban, Jordanie, Maroc, Tunisie, Palestine, Portugal et même du Yemen (hors concours).Après délibération, notre jury composé de Marie-Paule Nègre, Reza, Pierre-Yves Gimenez, Sylvie Hugues, Frédérique Jouval, Caroline Laurent-Simon, Catalina Martin-Chico, Souad Belhaddad et Lizzie Sadin, a sélectionné 20 photos et retenu 3 d’entre elles. Une quatrième photo a reçu une mention spéciale de l’équipe du Fonds pour les Femmes en Méditerranée.

Concours photo

CONCOURS PHOTO «PÈRE ET FIER DE MA FILLE»BRAVO AUX LAURÉAT-E-S ET AUX PARTICIPANT-E-S DU CONCOURS PHOTO 2013 !

1er PRIX Adel Mhadhebi - Tunisie

= 2496 €/an

208 €

12 mois

= 1248 €/an

105 €

12 mois

Directrice

Secrétaire

156 €

= 1248 €

LoyerLoyerLoyer

8 mois

Égypte

6 mois

800 €

= 4800 €

2 mois

100 €

6 mois

600 €

= 3600 €

Assistante de coordination à mi-temps

Frais téléphone

France

Coordinatrice de programme à mi temps

Coordinatrice de projet

8 mois

600 €

= 4800 €

300 €

= 300 € = 200 €1 mois

Croatie

Adjointe à temps complet

120 €

12 mois= 1440 €/an

Algérie

12 mois

300 €

300 €

= 3600 €/an

= 1500 €5 mois

Maroc

Assistante à mi-temps

Les associations de femmes ne peuvent pas envisager d'actions à long terme si leur structure n'est pas solide. Comment une subvention de 5 000 euros peut-elle aider une association à fonctionner ?

Page 2: n Sur le papier, · 2014-03-19 · post 2015. BILLET La Déclaration des féministes sur l’Après 2015 plaide pour un modèle de développement qui bénéficie aux femmes et aux

Le projet « Éthique féministe de la responsabi-lité dans les différents contextes politiques : exemple de la Serbie et de la Croatie » vise à or-ganiser une rencontre qui permettra de renforcer le réseau régional d’organisations de femmes. C’est l’occasion de lancer le débat sur la relation entre les femmes et les Etats afin de déterminer les besoins locaux et les mesures de soutien à prendre avec les autres groupes de femmes dans le respect de l’éthique et de la responsabilité féministes.

FRANCE

Le collectif Féministes en Mouvements, formé de 45 as-sociations, a fêté la troisième édition des rencontres d’été

sous le titre « Liberté, Egalité, déterminées plus que jamais ». Ces rencontres visent à multiplier les mobilisations et à réaffirmer les fondamentaux uni-versalistes et féministes de la société. Elles sont aussi l’occasion de se retrouver avec des centaines de fé-ministes de toute la France et des participantes ve-nues d’autres pays, d’échanger sur les expériences et de tracer ensemble de futures mobilisations.

RENFORCENT LES CAPACITÉS

SYRIE

Soriyat pour le développe-ment humain, créée en 2012 à Paris, œuvre en Syrie. Elle coo-père avec des ONG locales et

internationales, et avec d’autres membres de la socié-té civile, en vue de consolider le rôle des femmes dans les communautés syriennes en favorisant leur participation sociale, économique et culturelle. Le projet « Femmes et espoir en état de siège » vise à l’autonomisation économique des femmes à travers la mise en place d’un cadre de travail non vio-lent. Il soutient aussi les mères qui accouchent dans des circonstances affligeantes liées à l’état de siège, et encourage la participation des femmes et des jeunes au processus de reconstruction de la Syrie pour l’avenir.

MAROCL’Association Tafoukte pour le développement et la ré-habilitation féminine, a été créée en 2008 dans la province

d’Al Haouz, située au Sud-Est de la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz. Elle a pour objectif de dé-fendre les droits des femmes et de lutter contre toutes les formes de violence qu’elles subissent. Elle œuvre à la promotion de l’égalité à travers l’éducation et la ci-toyenneté des femmes. Le projet « Autonomisation économique des femmes afin de libérer leur pa-role et les doter d’outils pour lutter contre les discriminations » vise à assurer l’autonomie finan-cière et économique des femmes, et consiste en la mise en place d’un programme de sensibilisation contre les violences juridiques, sociales, culturelle et économique pour aider les femmes à être actrices de développement et de changement.

Asurif, créée en 2011 à Tizi Ouzou, a pour but de promou-voir les droits des femmes en créant un cadre d’action pour

les jeunes, en priorité pour les femmes. Dans son projet « Tamettut ger tlawin – Femme parmi les femmes », l’association prévoit, d’une part, d’outiller les jeunes femmes pour identifier et comprendre les principaux mécanismes d’oppression afin qu’elles puissent prendre le contrôle de leur vie et, d’autre part, de favoriser l’indépendance finan-cière des agricultrices et artisanes en milieu rural dé-favorisé, et à les intégrer dans le leadership et les pro-cessus de prise de décision.

PALESTINE

Women for Women Rights, créée en 2004 à Bethléem, a pour objectif de renforcer les droits économiques, sociaux et

culturels des femmes palestiniennes en collaborant activement avec les organisations féministes locales et internationales. Le projet « Chemin des compé-tences » vise à aider les jeunes femmes palesti-niennes à s’insérer dans le monde du travail, à amé-liorer le travail en équipe, à développer le leadership, et les compétences organisationnelles nécessaires pour un projet professionnel solide.

ISRAËLPALESTINE

Kayan-Feminist Organization créée en 1999 à Haïfa, agit à l’échelle nationale pour le ren-forcement de la place des

femmes arabes dans les processus de décision locale et promeut et défend leurs droits économiques, so-ciaux et civils. Son projet « Les ponts - Renforcer le mouvement des femmes arabes en Israël » pro-pose une formation à une trentaine de femmes arabes futures leaders. Kayan veut enseigner aux partici-pantes l’efficacité personnelle, le travail communau-taire pour le changement social, les lois et les droits par le prisme du genre, la question du pouvoir et des politiques, l’animation et la direction de groupes.

LUTTENT CONTRE LA VIOLENCE ENVERS

LES FEMMES

FRANCE

Voix d’Elles Rebelles, associa-tion féministe et mixte créée en 1995 à Saint Denis, pour lutter contre les violences faites aux

jeunes filles et aux femmes issues de l’immigration, répond aux demandes de femmes en rupture fami-liale, confrontées à des situations violentes et vivant dans des conditions économique et sociale précaires. L’association se veut être un lieu d’écoute et de sou-tien pour les femmes victimes de maltraitance.Aussi, elle offre un accompagnement lors de toutes les démarches de la vie sociale, et peut fournir un hé-bergement de secours en cas d’urgence. Son projet, « L’Estime de Soi et la Confiance en soi : la meilleure des protections » vise à sensibili-ser à la relation d’aide centrée sur la personne, à l’es-time de soi et à la communication non violente à tra-vers des groupes de parole.

CROATIE

Brod group for Women’s Human rights créée en 1998, agit pour la promotion et la pro-tection des droits des femmes et

des enfants. Dans le but d’étendre le réseau de ser-vices destinés aux femmes et aux enfants victimes de violence, elle mène un projet sur le « Conseil et Refuge pour les femmes et les enfants victimes de violences domestiques » visant à fournir une aide juridique gratuite et à soutenir psychologique-ment les femmes victimes de discriminations, d’iné-galités fondées sur le genre et de violence domes-tique dans la région de Brodsko-Posavska.

EGYPTEHarass Map a été créée en 2010 par des jeunes femmes pour agir contre le harcèlement sexuel dans les lieux publics au

Caire. L’association a d’abord lancé une application pour téléphone mobile qui permet aux victimes de harcèlement sexuel d’alerter les autorités en leur en-voyant un SMS pour bénéficier de leur soutien et de leurs conseils. À travers son projet de mise en place de « Zones de sécurité anti-harcèlement », l’association mène des campagnes de sensibilisation au harcèlement sexuel et à ses effets sur l’ensemble de la société une fois par mois, via une démarche participative dans la-quelle tous les citoyens sont impliqués.

SENSIBILISENT ET ÉVEILLENT LES CONSCIENCES

MAROCLa Fondation Ytto pour l’Hé-bergement et la Réhabilita-tion des Femmes Victimes de Violence a été fondée en 2004

à Casablanca. Elle œuvre pour les droits et la citoyen-neté des femmes, et mène des programmes de sen-sibilisation de la société marocaine sur la question des violences faites aux femmes. Elle mène des actions contre la discrimination fondée sur le sexe, et agit pour l’insertion économique des femmes, notamment dans les zones rurales. Son projet « Caravanes pour la citoyenneté et une réelle égalité socio-économique et juridique » est d’assurer le suivi des caravanes sociales, des campagnes pour l’inscription des femmes et des enfants à l’état-civil, et de lutter contre le mariage des mineures.

Fev 2014

LETTRE DES BORDS DE LA MÉDITERRANÉE

Lettre des bords de la Méditerranée - N° 9

* Pour connaître l’ensemble des projets visitez la page information de notre site www.medwomensfund.org

AU COURS DU DEUXIÈME SEMESTRE 2013, NOUS AVONS SOUTENU LES INITIATIVES D’UNE DOUZAINE DE GROUPES DE FEMMES QUI...

DÉFENDENT ET PLAIDENT POUR LES DROITS

DES FEMMES

MÉDITERRANÉE

Initiative Féministe Euro-péenne-EFI, fondée en 2004, est un réseau ouvert qui agit au-delà des frontières politique et

géographique européennes. Son projet « Promo-tion d’un agenda commun pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans la région Euro-méditerranéenne », est de travailler avec les ré-seaux des femmes de la Méditerranée Sud sur le suivi du Processus de Barcelone grâce à un bureau de coordination en Jordanie. Il vise à développer des es-paces de dialogue et d’échanges sur les droits des femmes, et sur des problèmes majeurs tels que la violence contre les femmes.

SE RENCONTRENT, RÉFLÉCHISSENT

ET S’ORGANISENT

FRANCE

Genre en Action, créé en 2003, est un réseau qui pro-meut la prise en compte des inégalités de sexes dans les pro-

grammes de développement.

GeA a pour ambition l’intégration transversale de l’approche Genre dans les pratiques de développe-ment au Sud et au Nord. À travers son réseau, l’asso-ciation fournit des ressources et de l’expertise dans le champ du « Genre et Développement » dans les pays francophones. Le projet « Rencontres internationales franco-phones « Féministes ou non ? Nouvelles voix et nouveaux savoirs sur le Genre, les droits des femmes, les relations femmes/hommes, les rapports de domi-nation, au Sud et au Nord » a réuni 150 personnes venues de 23 pays francophones à Tanger (Maroc) pour traiter la question des liens entre féminisme(s), droits des femmes et approche genre, et questionner les croisements entre genre et les autres identités, et les notions d’universalisme, de culturalisme et de relativisme culturel.

CROATIE

Centre for Civil Initiatives Porecč est une association créée en 1997 à Porecč qui s’en-gage pour garantir les droits

des êtres humains. Le Centre explore les questions sociales en public et envisage des solutions qui leur sont adaptées. Ses actions préconisent le développe-ment d’une culture politique démocratique en en-courageant la participation active des citoyens au ni-veau local, régional et national.

LANCÉ EN OC-TOBRE la Formation Féministe en Intelli-gence Collective (que nous appelons FFIC) en France avec la première session intitulée « Se rencon-trer et se re-connaître ». 17 jeunes

femmes — sur 22 inscrites — âgées de 19 à 35 ans, autonomes ou membres de 7 associations différentes, venant de Montpellier, Lodève, Paris, Saint-De-nis, Lille, Nantes et Toulouse se sont rassemblées cinq jours à Lauret dans l’Hérault.

ORGANISÉ EN NO-VEMBRE une ren-contre de réflexion stratégique à Zagreb en Croatie qui ras-semblait 25 repré-

sentantes de 18 associations de femmes (dont 8 venant du reste du pays) pour deux jours d’échanges, d’analyses et de définition d’une stratégie col-lective pour défendre les droits des femmes croates menacés par une régres-sion tangible dans la société.

ET CLÔT EN DÉCEMBRE la FFIC en Algérie avec la 3e session intitulée « Construire et créer ensemble ». Cette session a rassemblé à Alger durant 5 jours, 22 jeunes femmes âgées de 18 à 35 ans, membres d’associations ou autonomes, venant d’Alger, Bejaïa, Annaba, Constantine, Tizi Ouzou, Bejaïa, Mostaghanem, Skikda. Au total, la FFIC en Algérie aura touché 31 jeunes femmes de 7 associations différentes : 10 ayant pu participer aux trois ses-sions, 13 à deux sessions et 7 à une seule. Le succès de cette formation est mesurable à deux niveaux au moins : l’épanouissement et le gain d’assurance au niveau individuel, très largement rapportés par les participantes dans l’éva-luation finale, et le réseau tissé à travers le pays entre jeunes femmes ayant une même vision du changement qu’elles veulent apporter à leur société.

... ET

n ET N’OUBLIEZ PAS ! POUR LES SOUTENIR, le don en ligne sécurisé est possible sur notre site !

www.medwomensfund.org

FRANCE

Page 3: n Sur le papier, · 2014-03-19 · post 2015. BILLET La Déclaration des féministes sur l’Après 2015 plaide pour un modèle de développement qui bénéficie aux femmes et aux

Le projet « Éthique féministe de la responsabi-lité dans les différents contextes politiques : exemple de la Serbie et de la Croatie » vise à or-ganiser une rencontre qui permettra de renforcer le réseau régional d’organisations de femmes. C’est l’occasion de lancer le débat sur la relation entre les femmes et les Etats afin de déterminer les besoins locaux et les mesures de soutien à prendre avec les autres groupes de femmes dans le respect de l’éthique et de la responsabilité féministes.

FRANCE

Le collectif Féministes en Mouvements, formé de 45 as-sociations, a fêté la troisième édition des rencontres d’été

sous le titre « Liberté, Egalité, déterminées plus que jamais ». Ces rencontres visent à multiplier les mobilisations et à réaffirmer les fondamentaux uni-versalistes et féministes de la société. Elles sont aussi l’occasion de se retrouver avec des centaines de fé-ministes de toute la France et des participantes ve-nues d’autres pays, d’échanger sur les expériences et de tracer ensemble de futures mobilisations.

RENFORCENT LES CAPACITÉS

SYRIE

Soriyat pour le développe-ment humain, créée en 2012 à Paris, œuvre en Syrie. Elle coo-père avec des ONG locales et

internationales, et avec d’autres membres de la socié-té civile, en vue de consolider le rôle des femmes dans les communautés syriennes en favorisant leur participation sociale, économique et culturelle. Le projet « Femmes et espoir en état de siège » vise à l’autonomisation économique des femmes à travers la mise en place d’un cadre de travail non vio-lent. Il soutient aussi les mères qui accouchent dans des circonstances affligeantes liées à l’état de siège, et encourage la participation des femmes et des jeunes au processus de reconstruction de la Syrie pour l’avenir.

MAROCL’Association Tafoukte pour le développement et la ré-habilitation féminine, a été créée en 2008 dans la province

d’Al Haouz, située au Sud-Est de la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz. Elle a pour objectif de dé-fendre les droits des femmes et de lutter contre toutes les formes de violence qu’elles subissent. Elle œuvre à la promotion de l’égalité à travers l’éducation et la ci-toyenneté des femmes. Le projet « Autonomisation économique des femmes afin de libérer leur pa-role et les doter d’outils pour lutter contre les discriminations » vise à assurer l’autonomie finan-cière et économique des femmes, et consiste en la mise en place d’un programme de sensibilisation contre les violences juridiques, sociales, culturelle et économique pour aider les femmes à être actrices de développement et de changement.

Asurif, créée en 2011 à Tizi Ouzou, a pour but de promou-voir les droits des femmes en créant un cadre d’action pour

les jeunes, en priorité pour les femmes. Dans son projet « Tamettut ger tlawin – Femme parmi les femmes », l’association prévoit, d’une part, d’outiller les jeunes femmes pour identifier et comprendre les principaux mécanismes d’oppression afin qu’elles puissent prendre le contrôle de leur vie et, d’autre part, de favoriser l’indépendance finan-cière des agricultrices et artisanes en milieu rural dé-favorisé, et à les intégrer dans le leadership et les pro-cessus de prise de décision.

PALESTINE

Women for Women Rights, créée en 2004 à Bethléem, a pour objectif de renforcer les droits économiques, sociaux et

culturels des femmes palestiniennes en collaborant activement avec les organisations féministes locales et internationales. Le projet « Chemin des compé-tences » vise à aider les jeunes femmes palesti-niennes à s’insérer dans le monde du travail, à amé-liorer le travail en équipe, à développer le leadership, et les compétences organisationnelles nécessaires pour un projet professionnel solide.

ISRAËLPALESTINE

Kayan-Feminist Organization créée en 1999 à Haïfa, agit à l’échelle nationale pour le ren-forcement de la place des

femmes arabes dans les processus de décision locale et promeut et défend leurs droits économiques, so-ciaux et civils. Son projet « Les ponts - Renforcer le mouvement des femmes arabes en Israël » pro-pose une formation à une trentaine de femmes arabes futures leaders. Kayan veut enseigner aux partici-pantes l’efficacité personnelle, le travail communau-taire pour le changement social, les lois et les droits par le prisme du genre, la question du pouvoir et des politiques, l’animation et la direction de groupes.

LUTTENT CONTRE LA VIOLENCE ENVERS

LES FEMMES

FRANCE

Voix d’Elles Rebelles, associa-tion féministe et mixte créée en 1995 à Saint Denis, pour lutter contre les violences faites aux

jeunes filles et aux femmes issues de l’immigration, répond aux demandes de femmes en rupture fami-liale, confrontées à des situations violentes et vivant dans des conditions économique et sociale précaires. L’association se veut être un lieu d’écoute et de sou-tien pour les femmes victimes de maltraitance.Aussi, elle offre un accompagnement lors de toutes les démarches de la vie sociale, et peut fournir un hé-bergement de secours en cas d’urgence. Son projet, « L’Estime de Soi et la Confiance en soi : la meilleure des protections » vise à sensibili-ser à la relation d’aide centrée sur la personne, à l’es-time de soi et à la communication non violente à tra-vers des groupes de parole.

CROATIE

Brod group for Women’s Human rights créée en 1998, agit pour la promotion et la pro-tection des droits des femmes et

des enfants. Dans le but d’étendre le réseau de ser-vices destinés aux femmes et aux enfants victimes de violence, elle mène un projet sur le « Conseil et Refuge pour les femmes et les enfants victimes de violences domestiques » visant à fournir une aide juridique gratuite et à soutenir psychologique-ment les femmes victimes de discriminations, d’iné-galités fondées sur le genre et de violence domes-tique dans la région de Brodsko-Posavska.

EGYPTEHarass Map a été créée en 2010 par des jeunes femmes pour agir contre le harcèlement sexuel dans les lieux publics au

Caire. L’association a d’abord lancé une application pour téléphone mobile qui permet aux victimes de harcèlement sexuel d’alerter les autorités en leur en-voyant un SMS pour bénéficier de leur soutien et de leurs conseils. À travers son projet de mise en place de « Zones de sécurité anti-harcèlement », l’association mène des campagnes de sensibilisation au harcèlement sexuel et à ses effets sur l’ensemble de la société une fois par mois, via une démarche participative dans la-quelle tous les citoyens sont impliqués.

SENSIBILISENT ET ÉVEILLENT LES CONSCIENCES

MAROCLa Fondation Ytto pour l’Hé-bergement et la Réhabilita-tion des Femmes Victimes de Violence a été fondée en 2004

à Casablanca. Elle œuvre pour les droits et la citoyen-neté des femmes, et mène des programmes de sen-sibilisation de la société marocaine sur la question des violences faites aux femmes. Elle mène des actions contre la discrimination fondée sur le sexe, et agit pour l’insertion économique des femmes, notamment dans les zones rurales. Son projet « Caravanes pour la citoyenneté et une réelle égalité socio-économique et juridique » est d’assurer le suivi des caravanes sociales, des campagnes pour l’inscription des femmes et des enfants à l’état-civil, et de lutter contre le mariage des mineures.

Fev 2014

LETTRE DES BORDS DE LA MÉDITERRANÉE

Lettre des bords de la Méditerranée - N° 9

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AU COURS DU DEUXIÈME SEMESTRE 2013, NOUS AVONS SOUTENU LES INITIATIVES D’UNE DOUZAINE DE GROUPES DE FEMMES QUI...

DÉFENDENT ET PLAIDENT POUR LES DROITS

DES FEMMES

MÉDITERRANÉE

Initiative Féministe Euro-péenne-EFI, fondée en 2004, est un réseau ouvert qui agit au-delà des frontières politique et

géographique européennes. Son projet « Promo-tion d’un agenda commun pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans la région Euro-méditerranéenne », est de travailler avec les ré-seaux des femmes de la Méditerranée Sud sur le suivi du Processus de Barcelone grâce à un bureau de coordination en Jordanie. Il vise à développer des es-paces de dialogue et d’échanges sur les droits des femmes, et sur des problèmes majeurs tels que la violence contre les femmes.

SE RENCONTRENT, RÉFLÉCHISSENT

ET S’ORGANISENT

FRANCE

Genre en Action, créé en 2003, est un réseau qui pro-meut la prise en compte des inégalités de sexes dans les pro-

grammes de développement.

GeA a pour ambition l’intégration transversale de l’approche Genre dans les pratiques de développe-ment au Sud et au Nord. À travers son réseau, l’asso-ciation fournit des ressources et de l’expertise dans le champ du « Genre et Développement » dans les pays francophones. Le projet « Rencontres internationales franco-phones « Féministes ou non ? Nouvelles voix et nouveaux savoirs sur le Genre, les droits des femmes, les relations femmes/hommes, les rapports de domi-nation, au Sud et au Nord » a réuni 150 personnes venues de 23 pays francophones à Tanger (Maroc) pour traiter la question des liens entre féminisme(s), droits des femmes et approche genre, et questionner les croisements entre genre et les autres identités, et les notions d’universalisme, de culturalisme et de relativisme culturel.

CROATIE

Centre for Civil Initiatives Porecč est une association créée en 1997 à Porecč qui s’en-gage pour garantir les droits

des êtres humains. Le Centre explore les questions sociales en public et envisage des solutions qui leur sont adaptées. Ses actions préconisent le développe-ment d’une culture politique démocratique en en-courageant la participation active des citoyens au ni-veau local, régional et national.

LANCÉ EN OC-TOBRE la Formation Féministe en Intelli-gence Collective (que nous appelons FFIC) en France avec la première session intitulée « Se rencon-trer et se re-connaître ». 17 jeunes

femmes — sur 22 inscrites — âgées de 19 à 35 ans, autonomes ou membres de 7 associations différentes, venant de Montpellier, Lodève, Paris, Saint-De-nis, Lille, Nantes et Toulouse se sont rassemblées cinq jours à Lauret dans l’Hérault.

ORGANISÉ EN NO-VEMBRE une ren-contre de réflexion stratégique à Zagreb en Croatie qui ras-semblait 25 repré-

sentantes de 18 associations de femmes (dont 8 venant du reste du pays) pour deux jours d’échanges, d’analyses et de définition d’une stratégie col-lective pour défendre les droits des femmes croates menacés par une régres-sion tangible dans la société.

ET CLÔT EN DÉCEMBRE la FFIC en Algérie avec la 3e session intitulée « Construire et créer ensemble ». Cette session a rassemblé à Alger durant 5 jours, 22 jeunes femmes âgées de 18 à 35 ans, membres d’associations ou autonomes, venant d’Alger, Bejaïa, Annaba, Constantine, Tizi Ouzou, Bejaïa, Mostaghanem, Skikda. Au total, la FFIC en Algérie aura touché 31 jeunes femmes de 7 associations différentes : 10 ayant pu participer aux trois ses-sions, 13 à deux sessions et 7 à une seule. Le succès de cette formation est mesurable à deux niveaux au moins : l’épanouissement et le gain d’assurance au niveau individuel, très largement rapportés par les participantes dans l’éva-luation finale, et le réseau tissé à travers le pays entre jeunes femmes ayant une même vision du changement qu’elles veulent apporter à leur société.

... ET

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FRANCE

Page 4: n Sur le papier, · 2014-03-19 · post 2015. BILLET La Déclaration des féministes sur l’Après 2015 plaide pour un modèle de développement qui bénéficie aux femmes et aux

La nouvelle Constitution tunisienne, datant du 27 janvier 2014, non contente de pro-clamer dans son article 20 que « Les citoyens et les citoyennes, sont égaux en droits et devoirs. Ils sont égaux devant la loi sans discrimination aucune » se trouve la première de la classe par-mi les pays méditerranéens avec son article 45 particulièrement novateur. Celui-ci stipule que « L’État s’engage à protéger les droits acquis de la femme et œuvre à les renforcer et à les développer.

L’État garantit l’égalité des chances entre la femme et l’homme quant à l’accès à toutes les responsabilités et dans tous les domaines. L’État œuvre à réaliser la parité entre la femme et l’homme dans les assemblées élues. L’État prend les mesures nécessaires en vue d’élimi-ner la violence contre la femme. » Si on ajoute les articles 34 sur la représentativité et 40 sur le travail, les Tunisiennes sont bien parties pour vivre la tête haute... sur le papier ?

C’est la question qui vient à l’esprit des citoyennes de pays — nombreux dans la région — dont la Constitution, loi suprême du pays, stipule l’égalité entre les femmes et les hommes. À quoi servent ces belles constitutions si, au quotidien, les discriminations abondent ? La condition des femmes est parfois tellement dure qu’elles ne voient plus en quoi les lois leur sont utiles et d’aucunes doutent de l’intérêt d’agir pour les réformer.

Ce serait le cas de celles qui n’ont pas fait l’expérience d’étudier, de travailler, de sortir dans la rue, de relations hétérosexuelles, d’avoir un enfant, de devoir interrompre leur grossesse, de se marier, de vivre avec un homme violent, de se séparer d’un mari, et de bien d’autres moments d’une vie de femme qui ont pu être, selon les temps, selon les lieux, des expériences d’injustice et d’oppression insupportables.

Pourtant, grâce à une mobilisation tenace, pour chacun de ces moments autant de lois ont été obtenues et ont permis d’améliorer, vaille que vaille, la condition des femmes et le regard porté sur elles.

Car si la bonne application des lois favorables aux femmes reste un vœu pieux, leur seule existence signifie qu’au moins une partie de la société reconnaît l’injustice qui leur est faite.

Caroline Sakina Brac de la Perrière

n LE VIOL COMME ARME DE GUERRE UTILISÉE PAR LE RÉGIME SYRIEN et les bandes ar-mées pour attaquer l’ennemi et détruire la cohésion sociale, détruit d’abord les femmes qui en sont victimes. Un rap-port du Réseau Euro -Méditerranéen des Droits de l’Homme, confirme l’am-pleur de ces crimes de guerre qui, si leur planification était avérée, pour-raient être qualifiés de crimes contre l’humanité. Pour 6000 cas recensés en 2013, des milliers d’autres sont tus par celles qui n’ont pas été ensuite assassi-nées par leurs bourreaux, assassinées par leurs propres familles pour ven-ger leur honneur et qui ne se sont pas suicidées.

N°9Fev 2014Fonds pour les Femmes en Méditerranée

Appartenant au même bassin culturel, sous l’in-fluence de trois religions monothéistes, les femmes de la région méditerranéenne subissent une forme commune de patriarcat et, malgré des situations en apparence très variées, beaucoup de similitudes peuvent être relevées dans leur condition.

Qu’elles se trouvent sur la rive sud ou sur la rive nord de la Méditerranée, les femmes savent qu’il leur faut non seulement mener encore bien des batailles en faveur de l’égalité mais aussi consolider leurs acquis, obtenus grâce à leur ténacité et à leurs luttes. Elles agissent dans un climat de régression générali-

sée, effet du fleurissement des mouvements conser-vateurs radicaux dans des sociétés en mutation, et elles rencontrent des difficultés à trouver les fonds nécessaires à leurs actions que ce soit au niveau local ou au niveau régional.

C’est pourquoi des femmes du Maghreb et d’Europe méridionale ont pris l’initiative de créer en 2008 le Fonds pour les femmes en Méditerranée, dont le but est de participer à l’amélioration de la condition des femmes et à la promotion de l’égalité des sexes dans l’ensemble des pays du bassin méditerranéen.

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LETTRE DES BORDS DE LA MÉDITERRANÉELettre d’information du Fonds pour les femmes en Méditerranée

Adresse : 47, place du Millénaire - 34000 Montpellier - France www.medwomensfund.org email : [email protected] Tél. / fax. : 00 33 - (0)4 67 67 08 73

Lettre semestrielle et gratuite Rédaction : Caroline Sakina Brac de la Perrière Shaima Jorio Conception graphique - réalisation : MPBgraph

N°9Fev 2014Fonds pour les Femmes en Méditerranée

POURQUOI UN FONDS POUR LES FEMMES EN MÉDITERRANÉE ?

LETTRE DES BORDS DE LA MÉDITERRANÉEN°

09

LETTRE DES BORDS DE LA MÉDITERRANÉE

n EN EUROPE ET EN AMÉRIQUE LA MAJORITÉ DES MIGRANTS SONT DES FEMMES. Selon le Département des Nations Unies des Affaires Economiques et Sociales, en 2013, le pourcentage de femmes parmi les mi-grants internationaux était le plus élevé en Eu-rope et en Amérique latine et centrale (52 % chaque), suivi par l’Amérique du Nord (51 %).

n SUITE À LA 8e SESSION DU GROUPE DE TRAVAIL OUVERT DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES SUR LES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE, une réunion de stratégie féministe a eu lieu à Tarrytown, réunissant 60 représen-tantes d’organisations de femmes pour garantir la perpective féministe dans le processus post 2015.

BILL

ET

La Déclaration des féministes sur l’Après 2015 plaide pour un modèle de développement qui bénéficie aux femmes et aux filles de tous âges et identités, en conformité avec les obligations internationales relatives aux droits humains. Elle a été signée par plus d’une centaine d’organisa-tions de femmes dont le FFMed.

n LE CHAPITRE EUROPÉEN DU RÉSEAU INTERNATIONAL DES FONDS POUR LES FEMMES INWF s’est réuni à Barcelone en oc-tobre 2013 pour affiner son plan stratégique et les méthodes d’évaluation des 10 fonds euro-péens membres, dont le FFMed, qui soutient les associations de femmes dans 9 pays d’Europe n

Sur le papier, seulement ?

Le photographe a choisi de raconter l’histoire de deux personnalités connues de la vie publique tunisienne, père et fille dans la vie privée. Elle, c’est Lina Ben Mhennni ! Militante pour les libertés, elle a été nommée encore cette année pour le prix Nobel de la paix. Lui c’est son père Sadok Ben Mhenni, personnalité connue en Tunisie, mais qui apparait discrètement à chaque manifestation, aux côtés de sa fille. Adel Mhadhebi avait remarqué le regard fier que portait le père sur sa fille et cela l’a interpellé. Aussi a-t-il décidé de capter ces moments de complicité, de tendresse et de bienveillance.

Dans l’idée d’impliquer un peu plus les hommes dans le mouvement d’émancipation des femmes, notre concours de cette année avait pour thème « Père et fier de ma fille ». 70 photos nous ont été envoyées de 13 pays Algérie, Croatie, Egypte, Espagne, France, Italie, Liban, Jordanie, Maroc, Tunisie, Palestine, Portugal et même du Yemen (hors concours).Après délibération, notre jury composé de Marie-Paule Nègre, Reza, Pierre-Yves Gimenez, Sylvie Hugues, Frédérique Jouval, Caroline Laurent-Simon, Catalina Martin-Chico, Souad Belhaddad et Lizzie Sadin, a sélectionné 20 photos et retenu 3 d’entre elles. Une quatrième photo a reçu une mention spéciale de l’équipe du Fonds pour les Femmes en Méditerranée.

Concours photo

CONCOURS PHOTO «PÈRE ET FIER DE MA FILLE»BRAVO AUX LAURÉAT-E-S ET AUX PARTICIPANT-E-S DU CONCOURS PHOTO 2013 !

1er PRIX Adel Mhadhebi - Tunisie

= 2496 €/an

208 €

12 mois

= 1248 €/an

105 €

12 mois

Directrice

Secrétaire

156 €

= 1248 €

LoyerLoyerLoyer

8 mois

Égypte

6 mois

800 €

= 4800 €

2 mois

100 €

6 mois

600 €

= 3600 €

Assistante de coordination à mi-temps

Frais téléphone

France

Coordinatrice de programme à mi temps

Coordinatrice de projet

8 mois

600 €

= 4800 €

300 €

= 300 € = 200 €1 mois

Croatie

Adjointe à temps complet

120 €

12 mois= 1440 €/an

Algérie

12 mois

300 €

300 €

= 3600 €/an

= 1500 €5 mois

Maroc

Assistante à mi-temps

Les associations de femmes ne peuvent pas envisager d'actions à long terme si leur structure n'est pas solide. Comment une subvention de 5 000 euros peut-elle aider une association à fonctionner ?

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N°9Fonds pour les Femmes en Méditer-ranée

Concours photo

LA SUITE DU CONCOURS PHOTO

2t prixANAMARIJA MATANOVIC(Croatie, Slavonski Brod)

3e prixZENAB OUDAH (Palestine, Gaza)

Rudi le père et sa fille Ana-marijasont dans leur atelier commun.Rudi fait ce commentaire « On travaille côte à côte, mais je peux vraiment dire que tout ce qu’accomplit ma fille découle de ses choix personnels ».

La photographie représente l’ar-tiste Mohammed Sahwil, réfugié palestinien, 66 ans, encourageant sa fille Rafidah, 25 ans, dans son art. Le père a soutenu sa fille pour qu’elle aille faire des études d’Arts à l’Université d’Aqsa à Gaza. Elle a d’ailleurs participé à l’élaboration

d’un grand nombre de peintures murales et pris part à plusieurs expositions. « Je suis très heu-reuse que ma famille me souti-enne et plus particulièrement mon père, qui a joué un rôle important pour ma carrière d’artiste » dira Rafidha en parlant de son père.

Enfin, mention spéciale du FFMed pour la photo de YANN RENOULT (France /Palestine), « La jeune fille et la mer » dont le commentaire reprend bien l’esprit du concours.“Quand la blessure de son père l’a empêché d’exercer son métier de pêcheur, Madeline, malgré son jeune âge, n’a pas hésité : elle a repris le métier de son père. Seule

femme dans un monde exclusive-ment masculin, elle a dû en faire plus que les autres pour gagner le respect de ses pairs. Si au début il ne croyait pas possible qu’elle réussisse, son père est mainte-nant fier d’elle. Il n’hésite pas à la protéger et subir les arrestations et pressions du Hamas, qui voit d’un très mauvais œil une femme travailler dans ce milieu.”

Merci à Micheline Decroix d’avoir soigneusement et patiemment recueilli et classé toutes les photographies du concours.

«PÈRE ET FIER DE MA FILLE»

« Elle a son propre monde mais j’ai tantappris de son monde. »

Vous pouvez dès à présent retrouver sur notre galeriephoto les 20 photos de la sélection complète du jury

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Le Fonds pour les Femmes en Méditerranée est une association reconnue d’intérêt général. Sur présentation du reçu qui vous sera envoyé avant la fin décembre, vous pouvez bénéficier d’une réduction d’impôt égale à 66% des versements pris en compte dans la limite de 20% du revenu imposable.

Les femmes de la Méditerranée ont besoin de vous !

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