8
1 8 0 0 9 «Une vie vécue pour le bien des autres est toujours une vie heureuse.» Marie-Élisabeth Braddon Miséricorde ! Parfois, nous nous exclamons ainsi... UNE FOI QUI SOULÈVE LES MONTAGNES Le docteur Steven Laureys ; les expériences de mort imminente LES COMMUNAUTÉS CATHOLIQUES DE BONCELLES, DE NEUPRÉ ET DU SART-TILMAN UNITÉ PASTORALE NOTRE-DAME AUX PORTES DU CONDROZ P4-5 P3 P7-8 N°11 M a r s 2016 TRIMESTRIEL 1.5 EURO AGRÉATION : P305034

N°11 «Une vie vécue pour le bien “Citation” des autres est ...ndpc.be/IMG/pdf/ccn_2016_03.pdf · vivre le sacrement de la Réconci-liation) Vendredi saint, 25 mars 15h : chemin

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: N°11 «Une vie vécue pour le bien “Citation” des autres est ...ndpc.be/IMG/pdf/ccn_2016_03.pdf · vivre le sacrement de la Réconci-liation) Vendredi saint, 25 mars 15h : chemin

“Citation” Signature citation

18

00

9

« Une vie vécue pour le bien des autres est toujours une vie heureuse. »

Marie-Élisabeth Braddon

Miséricorde ! Parfois, nous nous exclamons ainsi...

UNE FOI QUI SOULÈVE LES MONTAGNES

Le docteur Steven Laureys ; les expériences de mort imminente

LES COMMUNAUTÉS CATHOLIQUES

DE BONCELLES, DE NEUPRÉ

ET DU SART-TILMAN

UNITÉ PASTORALE NOTRE-DAME

AUX PORTES DU CONDROZ

P4-5

P3

P7-8

N ° 1 1M a r s

2 0 1 6T R I M E S T R I E L

1.5 EUROAGRÉATION N° :

P 3 0 5 0 3 4

Page 2: N°11 «Une vie vécue pour le bien “Citation” des autres est ...ndpc.be/IMG/pdf/ccn_2016_03.pdf · vivre le sacrement de la Réconci-liation) Vendredi saint, 25 mars 15h : chemin

22

N ° 1 1 - M a r s 2 0 1 6

Prochaines conférences à l’église du Sart-Tilman

C o n t a c t

❚ SecrétariatMaison des paroissesrue Maflot, 34120 NeupréPermanences : mercredi de 9hà 12hjeudi de 14h à 16h30 et vendredi de 9h à 12h et de 14h à 16h30Tél. : 04 367 49 67

0485 51 89 53Courriel : [email protected] : www.ndpc.be❚ Curé faisant fonctionEtienne Barusanzerue du Centre, 504122 NeupréTél. : 04 365 64 54Courriel : [email protected]❚ NewsletterS’abonner via [email protected]

➜ Le jeudi 10 mars 2016 Jean-Claude Lorquet, membre de l’académie internatio-

nale des sciences moléculaires quantiques :

Peut-on trouver des preuves scientifiques de l’existence de Dieu ?

D’après Thomas d’Aquin, la beauté et l’ordre de l’Uni-

vers prouvent l’existence d’une intelligence organisa-

trice. Mais qu’en pensent les scientifiques actuels ?

Ils ont pu établir que les lois qui régissent l’univers

matériel contiennent des éléments d’ordre, d’harmo-

nie, voire même de finalité comme si, depuis treize

milliards d’années, de l’atome à l’étoile, de l’électron

à la galaxie, la nature poursuivait inexorablement un

but à long terme. Mais la question est-elle résolue

pour autant ? Certains philosophes parlent de sagesse

suprahumaine, d’autres rejettent tout anthropomor-

phisme. Du point de vue scientifique, il est également

valable d’adopter une optique strictement matérialiste

ou, au contraire, de se prononcer en faveur d’une

interprétation philosophique, voire métaphysique.

Une grande liberté est donc laissée à la réflexion

personnelle. On tentera de suggérer des éléments de

discernement dans un langage simple, sans dévelop-

pement complexe.

➜ Le jeudi 21 avril 2016André Wenin, Exégète de l’Ancien Testament, professeur

à l’université catholique de Louvain :

Adam et Ève, etc. : pourquoi la Bible ne pourrait-elle pas dire des choses intelligentes ?

Depuis quelques décennies, on entend souvent criti-

quer la Bible, plus particulièrement l’Ancien Testament,

pour son aspect patriarcal. Or, même s’il est né au

sein d’une culture où la vie sociale était l’affaire des

hommes, ce livre n’en a pas pour autant un discours

simpliste sur les femmes et leurs relations avec les

hommes. À souligner l’importance de cette question, il

y a le début du livre de la Genèse qui la met en scène

au moyen des personnages mythiques fameux d’Adam

et Ève. Après une lecture de la scène de leur rencontre,

nous évoquerons d’autres couples bibliques : Sarah et

Abraham, Rébecca et Isaac, Léa, Rachel et Jacob, mais

aussi d’autres, moins connus, comme Tamar et Juda,

Booz et Ruth ou Bethsabée et David.

➜ Le jeudi 2 juin 2016Gabriel Ringlet, écrivain, théologien, vice-recteur émérite

de l’université catholique de Louvain :

Oser la gravité chrétienne pour un Évangile de plein vent...

Nous sommes à un tournant. Le monde connaît une

crise écologique majeure. Le christianisme saura-t-il,

dans les années qui viennent, proposer une parole à

hauteur des bouleversements contemporains ? Il est

grand temps de laisser derrière soi les polémiques

internes. Il ne suffira pas d’adapter la pastorale ou de

proposer un aggiornamento.

Dès lors, «que faut-il faire ?» D’où nous viendra

quelque chose qui vaut la peine de s’y risquer et, peut-

être même, de s’y perdre ? «Je suis prêt à répondre du

côté de l’Évangile, confie le conférencier, mais à condi-

tion d’en payer le prix et d’oser la gravité chrétienne».

Le conférencier nous confiera quelles sont les pistes

à explorer. Et cette gravité ne sera pas contre la joie,

mais avec la transfiguration. «Le grave est la racine du

léger» (Lao Tseu).

.

➜ Samedi 19 mars18h : à l’église de Boncelles

➜ Dimanche 20 mars10h30 : à l’église de Neuville-Village

➜ Mardi saint, 22 mars19h : prière autour de la Croix (en

extérieur) à Plainevaux

➜ Jeudi saint, 24 mars20h : à l’église de Neuville-Domaine,

célébration de la Cène, suivie d’un

temps d’Adoration (possibilité de

vivre le sacrement de la Réconci-

liation)

➜ Vendredi saint, 25 mars15h : chemin de Croix dans les

églises de l’unité pastorale.

20h : office de la Passion, à l’église

de Plainevaux, puis temps de prière

et chants de Taizé.

➜ Samedi saint, 26 mars21h : veillée pascale, à l’église de

Rotheux

➜ Jour de Pâques, 27 mars10h30 : messe de Pâques, à l’église

du Sart-Tilman

➜ Lundi de Pâques, 28 mars10h30, célébration «Via Lucis»

(chemin de lumière), à la chapelle de

Strivay-Plainevaux suivie d’un temps

de convivialité autour du verre de

l’amitié.

Carême de partage

Pendant le carême, l’association Entraide et fraternité invite à prier, à partager et à se mobiliser en faveur les populations du sud. Cette année, elle a le projet de soutenir les paysans de Madagascar.

Des membres de nos com-munautés nous invitent également à s'associer à la Fraternité Saint Paul dans son projet de création d'une maternité au Bour-kina Faso. Concrètement, des collectes auront lieu dans les paroisses les samedi, dimanche 5 et 6 mars et samedi, dimanche 19 et 20 mars.

PAF : 8 euros (étudiants : 2,50 euros) par conférence.

Renseignements : [email protected]

ou tél. : 04 367 49 67

Célébration des Rameaux et de la Passion

Page 3: N°11 «Une vie vécue pour le bien “Citation” des autres est ...ndpc.be/IMG/pdf/ccn_2016_03.pdf · vivre le sacrement de la Réconci-liation) Vendredi saint, 25 mars 15h : chemin

N ° 1 1 - M a r s 2 0 1 6

33

18009 ROTHEUXPAGE 3

Pour votre publicité,Contactez Bayard Service Régie au 0033 320 133 670

• ACCUEIL - LITURGIE • LIBRAIRIE - CARTERIE• CULTURE DE CHAMPIGNONS • MAGASIN MONASTIQUE

4130 Tilff - Tél. 04 388 17 98 - www.brialmont.be

Un nouvel art de vivrepour les seniors

Avenue Marcel Marion 8 - 10 4120 NEUPRE - Tél. 04 372 13 23

N° INAMI : 73250440 - N° Agréation MR-MRS : 162 121 628 - N° Agréation RS : 162 121 629

Merci aux annonceurs

18009-2015-09.indd 3 31/08/2015 14:50:55

N ° 1 1 - M a r s 2 0 1 6

❚ Comité de rédactionVirginie Barbier,

Etienne Barusanze, Christiane Danthine,

Marie-Pierre Gérard-David et André Vanderschueren

Ont collaboré à ce numéro : André Danthine, Guy Delacroix

❚ En partenariat avec :CathoBel

❚ Édition-coréalisation❙ CathoBel

Wavre - Tél : 010/ 235 900 - [email protected]

Editeur responsable Didier Croonenberghs, directeur opérationnel

Cyril Becquart, directeur de la rédaction Jean-Jacques Durré

Rédaction : Manu Van Lier, Pascal André, Anne-Françoise de Beaudrap,

Sylviane Bigaré, Natacha Cocq, Corinne Owen, Angélique Tasiaux

❙ Bayard Service Édition Parc d'activité du Moulin,

allée Hélène Boucher BP6009059874 Wambrechies CEDEX

Tél. 0033 320 133 660 Secrétariat de rédaction : Éric Sitarz - Maquette :

Anthony Liefooghe❙ Régie publicitaire :

Bayard Service Régie Tél. 0033 320 133 670

❚ Impression :Offset impression (Pérenchies)

«Miséricorde !» Nous exclamons-nous parfois... Mais que signifie donc ce mot si commun ?

Bibliothèques paroissiales

À Boncelles❚ Le foyer, rue de l'Église, 31.Le mercredi de 15h à 17h et le dimanche de 11h à 12h.Contact : Mme Lange, tél. 0495 20 06 41.

À Rotheux❚ Bibliothèque Carrefour, rue des Deux Églises, 10.Le lundi et le mercredi de 17h à 19h. Pendant les vacances scolaires, le mercredi de 16h à 19h. Contact : Mme Danthine, tél. 0477 13 59 22.

«Miséricorde» vient du latin «misericordia», constitué de «misère» et de «cœur». On

nomme ainsi la sensibilité à la misère, au malheur d’autrui. Aujourd’hui, nous dirions la bonté, la charité, la compassion... Pour-quoi donc consacrer cet éditorial à la misé-ricorde ? Parce que beaucoup pensent que la religion chrétienne est celle d’interdits moraux et qu’elle apparaît encore sous les traits du père Fouettard.C’est pourquoi le pape François veut nous ra-mener aux fondamentaux du christianisme : une religion d’amour, de pardon, de foi, d’où cette année jubilaire de la miséricorde. Fran-çois nous dit : «La miséricorde, c’est la loi fondamentale qui habite le cœur de chacun lorsqu’il jette un regard sincère sur le frère qu’il rencontre sur le chemin de la vie.»Dans notre modeste revue de Coucou, c’est nous !, nous avons rencontré plusieurs res-ponsables ou associations qui vont à la ren-contre des autres : Saint-Vincent de Paul, les

accueillants sur le chemin de Compostelle, le soutien des malades en fin de vie, les Senti-nelles de la nuit, et ce mois-ci, «Enfants d’un même Père».Mais il y en a tant d’autres à regarder avec sincérité : les réfugiés qui ont tout perdu, les gens sans travail, les femmes battues, les isolés, les prisonniers et les abandonnés sans espoir d’être pardonnés. À une époque centrée sur l’argent, le capitalisme, l’indivi-dualisme, pratiquer la miséricorde n’est pas facile. C’est ce qu’il y a de plus exigeant : apprendre à aimer, à pardonner, comme Dieu nous aime et pardonne.

➜➜ L’équipe de rédaction

Page 4: N°11 «Une vie vécue pour le bien “Citation” des autres est ...ndpc.be/IMG/pdf/ccn_2016_03.pdf · vivre le sacrement de la Réconci-liation) Vendredi saint, 25 mars 15h : chemin

N ° 1 1 - M a r s 2 0 1 6

44

N ° 1 1 - M a r s 2 0 1 6 4

Y a-t-il des choses qui concordent entre les récits de personnes ayant fait une expérience de mort imminente (EMI) ?Docteur Steven Laureys. Oui, tout à fait. On a maintenant plus de trois cents témoignages qui se ressemblent. La dimension la plus caractéris-tique est celle de bien-être. Plus de neuf fois sur dix, les personnes racontaient que c’était extraor-dinaire, qu’elles se sentaient bien. Ensuite, revient aussi cette notion de lumière qui semble avoir des différences culturelles. En Inde, c’est interprété comme une sorte de rivière. Dans le monde mu-sulman, c’est une notion de porte. Chez nous, avec notre culture judéo-chrétienne, on va plutôt par-ler d’une sorte de tunnel. Enfin, il y a ces fameuses sensations de quitter son propre corps, «The out of body experience». Au niveau scientifique, je pense qu’on a fait des progrès. On sait qu’il y a une région dans le cerveau qu’on peut stimuler pour provoquer ce genre d’expérience. Mais il y a d’autres pistes. Certains confrères disent que la conscience est partout, qu’elle est cosmique : que le cerveau est comme une radio, mais que la conscience est ail-leurs. Je pense que c’est important de ne pas ex-clure a priori une hypothèse ou théorie, de tester nos croyances et nos théories. Des études ont été menées au cours desquelles on a mis des objets au plafond et demandé aux patients qui ont eu une EMI s’ils avaient vu l’objet et si l’on pouvait pen-ser qu’il existe une perception indépendante de l’activité cérébrale. Jusqu’à présent, aucun témoi-gnage n’a pu être vérifié.

Comment distinguer une EMI d’un rêve ou d’une hallucination ?Déjà, comme enfant, on a tous eu des difficultés à séparer nos rêves de la réalité. Puis, on a appris. Pour les EMI, c’est peut-être similaire, je ne sais, je n’en ai jamais fait l’expérience. La question à se

«Le sujet ne devrait pas être tabou»S C I E N C E S

Le Coma Science Group (CHU de Liège) étudie le fonctionnement du cerveau des patients dits «dans le coma». Son directeur, le docteur Steven Laureys, nous fait part de l’avancée des recherches sur les expériences de mort imminente (EMI) vécues par des personnes.

Selon le neurologue Steven Laureys, «Les expériences de mort imminente sont une réalité physique et physiologique»

poser est : l’ont-ils vraiment vécu ? Oui. Il ne faut pas douter de ce que ces sujets nous racontent et l’on a différents tests psycho-neurologiques pour mieux caractériser ces mémoires et essayer de comprendre. L’explication est magique. Comme scientifique, cela ne me plaît pas mais il faut res-ter humble. On est loin d’avoir tout compris sur le cerveau et la conscience. On a fait des pro-grès, mais le sujet ne devrait pas être tabou. Je suis heureux de voir qu’il y a de plus en plus de laboratoires, bien qu’encore trop peu, qui s’inté-ressent au phénomène. Les EMI sont une réalité physique et physiologique. Je constate que cer-tains de nos patients qui ont eu un coma – pour l’arrêt cardiaque, c’est à peu près un sur dix – ont vécu ce type de mémoire extraordinaire. Mainte-nant, à nous d’essayer de mieux comprendre en les écoutant.

Page 5: N°11 «Une vie vécue pour le bien “Citation” des autres est ...ndpc.be/IMG/pdf/ccn_2016_03.pdf · vivre le sacrement de la Réconci-liation) Vendredi saint, 25 mars 15h : chemin

N ° 1 1 - M a r s 2 0 1 6

55

N ° 1 1 - M a r s 2 0 1 6 N ° 1 1 - M a r s 2 0 1 6

5

N ° 1 1 - M a r s 2 0 1 6

Dans certains récits, des personnes disent avoir rencontré des proches disparus ou qu’ils n’avaient même jamais connus. Comment expliquer cela ?On ne comprend pas ! Donc, on a besoin de plus de témoignages. Après, il faut ap-pliquer une méthodologie scientifique ex-trêmement exigeante. On veut tout savoir. Il faut avoir un dossier médical bien docu-menté où l’on saura si le patient a reçu des médicaments qui pourraient le faire hal-luciner, où l’on dispose d’informations sur le moment où ça s’est déroulé… C’est très difficile parce que, c’est un peu comme le rêve, vous avez des souvenirs mais quand, pendant la nuit, cela s’est-il produit exac-tement, c’est beaucoup plus difficile. Il faut donc vérifier tous ces récits et les prendre au sérieux. D’un point de vue tout à fait personnel, il ne faut pas non plus croire que c’est la preuve de tel ou tel Dieu. Là aussi, on peut commettre l’erreur de dire que l’on a déjà tout compris. Et donc, ensemble, pourquoi ne pas essayer d’avancer dans ce domaine fascinant, si difficile à accepter, qu’est celui de notre propre fin  ? Toutes les religions sont construites sur cette dif-ficulté à accepter notre mort, sur ce qu’il y a après notre mort et ce qu’il y avait avant la mort. Est-ce qu’un jour on va arriver à tout comprendre ? Je ne sais pas, mais je reste optimiste et crois en cette approche scientifique où, parfois, il faut aussi ou-blier les lois de physique, de biologie et oser garder une ouverture d’esprit. C’est pour cela qu’avec l’équipe, on n’a pas peur d’étudier les EMI.

Pour l’instant, au Coma Science Group, où en êtes-vous dans la recherche ? Nous avons besoin de plus de témoi-gnages. J’insiste vraiment sur ce fait parce que chaque histoire est différente et il en faut un très grand nombre pour extraire ce qu’il y a de commun. Nous avons la chance de pouvoir recruter des sujets néerlan-

dophones, francophones, anglophones et on collabore avec d’autres continents. Partout, sur la planète, c’est à peu près la même histoire. Je pense qu’on a bien caractérisé ces mémoires et une étude de notre laboratoire a utilisé une échelle qui permet de quantifier la richesse de ces récits. Si vous pensez à quelque chose que vous avez imaginé ou à un vieux souvenir, il sera moins riche en détails, tandis que les EMI qu’on a étudiées jusqu’à présent étaient d’une richesse extraordinaire, quelque part plus vraie que n’importe quelle autre mémoire étudiée.Il est important de souligner que les EMI ne se passent pas lors de la mort céré-brale, c’est clair et certain. C’est parfois un cerveau qui est très abîmé, qui dys-fonctionne certes, mais c’est fascinant de constater qu’il est toujours capable d’avoir ces perceptions tellement riches. Nos autres découvertes en neuro-imagerie du coma nous ont aussi appris que, pour être conscient, il ne faut pas toute l’activité cérébrale, de petits îlots peuvent suffire pour qu’il y ait une perception consciente.

Vous avez confié ne pas spécialement croire en une vie après la vie, mais en entendant tous ces récits, vous n’avez pas envie d’y croire ? Je ne pense pas que nous avons, ici, une preuve d’une vie après la mort. En ce qui me concerne, ce n’est pas nécessaire à mon bonheur sur terre. Je reste un scientifique et oui, à force d’utiliser cette approche extrêmement objective, un peu froide, réductionniste, matérialiste, c’est aussi important d’avoir ce côté spirituel. Je suis quand même convaincu que notre approche scientifique nous a fait beau-coup de bien. Quand on regarde la vie et la qualité de vie qu’on a aujourd’hui, c’est quand même en grande partie grâce à ce qui nous a été apporté par la recherche et ses technologies. À côté de ça, nos connaissances scientifiques ont claire-ment une frontière et c’est justement

notre mission de scientifique d’explorer cette frontière. Je pense qu’il ne faut pas trop d’arrogance, il y a plein de choses qu’on ne comprend pas. Et c’est là où je pense que les différentes opinions philo-sophiques vont offrir un dialogue entre le théologien, le philosophe et le scienti-fique ou le médecin.

➜➜ Propos recueillis par Sophie Timmermans

«Le sujet ne devrait pas être tabou»Selon le neurologue Steven Laureys, «Les expériences de mort imminente sont une réalité physique et physiologique»

Page 6: N°11 «Une vie vécue pour le bien “Citation” des autres est ...ndpc.be/IMG/pdf/ccn_2016_03.pdf · vivre le sacrement de la Réconci-liation) Vendredi saint, 25 mars 15h : chemin

N ° 1 1 - M a r s 2 0 1 6

66

N ° 1 1 - M a r s 2 0 1 6

6

P É D A G O G I E

Don Bosco, un éducateur pour aujourd’hui En 2015, les Salésiens du monde entier célèbrent le bicentenaire de la naissance de saint Jean Bosco, le fondateur de leur mouvement. Une figure majeure de l’Église des temps modernes, par les pratiques éducatives qu’il a su développer, et qui demeurent d’une étonnante actualité.

Lorsque Giovanni Bosco, jeune prêtre, découvre les faubourgs

de Turin, il est frappé par le nombre et la misère des adoles-cents qui y vivent. Souvent livrés à eux-mêmes, ils deviennent alors la proie des patrons d’usine qui vont les exploiter sans scrupules. Nous sommes en 1841, en pleine révolu-tion industrielle, caractérisée par une urbanisation sauvage et un dé-règlement social important, un peu partout en Europe.Le monde a beaucoup changé en 200 ans, mais les problèmes socié-taux ont perduré, sous différentes formes. Il y a toujours aujourd’hui, en Europe et sur les autres conti-nents, un nombre immense d’en-fants et d’adolescents qui, en rup-

ture familiale, sociale ou scolaire, ne bénéficient pas d’une éducation digne de ce nom, qu’il s’agisse de formation scolaire ou professionnelle, ou humaine tout simplement. C’est là que la pédagogie dévelop-pée par Don Bosco garde toute son actualité.

Une pédagogie intégrale

Le secret de Don Bosco réside principalement dans ce qu’on appellerait aujourd’hui son «projet édu-catif», réellement novateur pour son époque, qui tient compte de tous les aspects de la personnalité de l’enfant et de l’adolescent. Il s’agit en effet de for-mer le jeune non seulement professionnellement, mais également dans sa dimension affective et spi-rituelle. S’il n’a laissé qu’un seul ouvrage, le Traité sur la méthode préventive en éducation (publié en 1876), c’est surtout l’action éducative concrète de Jean Bosco qui a marqué, et qui montre son effica-cité aujourd’hui encore.Comme l’indique le titre de son Traité, Don Bosco est l’un des pionniers de l’éducation préventive. Exercer une autorité, ce n’est pas d’abord réprimer, mais adopter une attitude d’accueil bienveillant à l’égard du jeune, surtout celui qui est en difficulté. Il s’agit donc avant tout d’assurer une présence, puis

d’instaurer une forme d’accompagnement, ce qui implique une relation de confiance entre l’éduca-teur et l’enfant ou l’adolescent.Ces quelques éléments nous permettent déjà de pressentir ce qui fait la force de la vision pédago-gique de Don Bosco. Il s’agit de viser ce que l’Église appellera, plus tard, le «développement intégral de l’homme». Conception inspirée, en bonne partie, par le saint prêtre italien. L’enfant, comme l’adulte évi-demment, est un être multidimensionnel, défini par son intelligence, ses émotions, mais également une vie spirituelle. Pour les Salésiens, il s’agit d’éduquer, d’élever ces différentes dimensions. On comprend dès lors à quel point la vision salé-sienne de l’éducation peut s’avérer bénéfique, et même salvatrice, pour nombre de jeunes aujourd’hui déboussolés. Leur développement affectif peut être entravé par des problèmes socio-économiques, familiaux, dont l’éducateur doit tenir compte. Ce-lui-ci doit également être conscient de la quête de sens qui se manifeste au début de l’adolescence, et l’accompagner dans sa recherche de réponses. Sans vouloir ni pouvoir remplacer les parents de l’enfant – ce qui risquerait de déboucher sur un dangereux transfert affectif –, mais en offrant au jeune un point de repère qui peut s’avérer indispensable pour son développement humain.

➜➜ Christophe Herinckx (Fondation Saint-Paul)

Zoom

Quelques chiffresAujourd’hui, la famille salésienne, ce sont des religieux et des religieuses, mais aussi des coopérateurs laïcs engagés dans différents mouvements. Au total, 402 000 personnes engagées dans 7 600 projets, dans 132 pays des 5 continents. Rien qu’en France et en Belgique francophone, ce sont près de 60 établissements scolaires comprenant quelque 36 000 élèves, 10 établissements d’action sociale et 8 paroisses.

Page 7: N°11 «Une vie vécue pour le bien “Citation” des autres est ...ndpc.be/IMG/pdf/ccn_2016_03.pdf · vivre le sacrement de la Réconci-liation) Vendredi saint, 25 mars 15h : chemin

N ° 1 1 - M a r s 2 0 1 6

77

N ° 1 1 - M a r s 2 0 1 6N ° 1 1 - M a r s 2 0 1 6

R E N C O N T R E A V E C

En 1995, un couple de Neupréens, confronté

au lourd handicap de leur fils, prend conscience des difficultés rencontrées dans toutes les familles comptant un enfant lour-dement handicapé  : be-soins de soins incessants et d’aides diverses et surtout, jamais de répit.Animés par leur foi chré-tienne et soutenus par quelques amis, nos conci-toyens imaginent une structure permettant à ces familles d’être soulagées. Elle accueille temporai-rement leur enfant et leur donne la possibilité, pendant ce temps, de mener une vie de famille apaisée.C’est ainsi qu’un hébergement, une éducation et un suivi social, médical et paramédical sont pro-posés le temps d’un week-end ou de vacances.

Le nom de l’association

«Enfants d’un même Père», drôle de nom pour une ASBL qui se crée ! Qui est ce Père ? Et pour-quoi cette dénomination ? Les créateurs font réfé-rence à Dieu, le Père de tous, des enfants handica-pés comme des autres. Dieu est amour et, comme

Jésus l’a rappelé, Il se tourne prioritairement vers les défavorisés et les petits. Aujourd’hui, le pape François le crie d’ailleurs haut et fort.

Le projet

En l’occurrence, la foi dans ce projet, pérenniser l’initiative des parents fondateurs, a mobilisé des dizaines de personnes de Neupré qui ont, elles-mêmes, obtenu le soutien de service clubs, d’asso-ciations, de sympathisants, de bénévoles...Le résultat est un nouveau bâtiment qui jouxte la vieille maison d’origine, elle aussi rénovée, le tout permettant d’héberger quinze enfants dans un cadre rural et une ambiance familiale. Plus de cinquante enfants, de 3 à 18 ans, sont ac-cueillis chaque année pour des séjours plus ou moins longs suivant les besoins. Ils sont encadrés, 24 heures sur 24, par du personnel spécialisé soit, à ce jour, onze personnes.Mais surtout, le bénéfice le plus important est une vie de famille pour ces enfants. La photo de la petite Marie est une illustration du bonheur que l’on distille à Seny. La photo de la maison montre, quant à elle, le caractère plus champêtre, plus apaisant et moins strict qu’un établissement hos-pitalier.

«Enfants d’un même Père» : une foi qui soulève des montagnesIl était une foi(s)... une association constituée par un couple de Neupréens et permettant d’aider des familles ayant un enfant lourdement handicapé...

Page 8: N°11 «Une vie vécue pour le bien “Citation” des autres est ...ndpc.be/IMG/pdf/ccn_2016_03.pdf · vivre le sacrement de la Réconci-liation) Vendredi saint, 25 mars 15h : chemin

N ° 1 1 - M a r s 2 0 1 6

88

E N S A V O I R P L U S

Le financement du projetBien sûr, il y a l’Awiph (Agence wallonne pour l’intégration des personnes handicapées), mais cet organisme ne participe que partiellement à l’action d’Enfants d’un même Père. Il a fallu des années à l’institution pour être agréée. Il serait impossible de fonctionner sans les nombreuses activités organisées par les bénévoles tout au long de l’année dont les plus connues sont :● Le petit déjeuner du Nouvel An : dans le hall omnisport de Rotheux, six cents participants se rassemblent dans une ambiance amicale avec près de cent bénévoles.● Les jardins en pays de Liège : depuis quinze ans, de nombreux jardiniers passionnés bichonnent leur propriété pour la faire visiter. À ce jour, plus de cent mille visiteurs ont admiré environ quatre-vingts jardins différents.● La fête des plantes : le cadre magique du châ-teau d’Englebermont à Rotheux accueille plus de deux mille sept cents visiteurs.● L’opération «jus de pommes»  : des seniors aguerris, secondés par les mouvements de jeu- nesse de Neupré, ramassent des pommes et orga-

nisent le pressage, l’embouteillage, l’étiquetage, le stockage et la vente de milliers de bouteilles.● Le barbecue : dans le jardin de la maison d’ac-cueil de Seny, au mois de septembre, de nom-breux amis et sympathisants se retrouvent en toute convivialité.À côté de ces activités, Enfants d’un même Père bénéficie d’une aide financière de la part de l’opé-ration «Sachets de Saint-Nicolas».

La gestion de l’ASBL

La gestion est prise en charge par une équipe de bénévoles d’une efficacité et d’un dévouement sans limites, tous animés par la foi en l’autre. Sans cette équipe, Enfants d’un même Père ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui...

➜➜ Guy Delacroix

Accueil enfants d’un même Père (AEMP)Adresse : Petit Seny 19 4557 SenyTél. : 085 51 22 59Courriel : [email protected]éro de compte : BE 43 0688 9824 6501Pour nous aider :– Participez à nos différentes activités.– Donnez un peu de votre temps et de vos compétences.– Faites un don (déductible fiscalement à partir de 40 euros).– N’hésitez pas à nous rendre visite et à nous contacter.