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VENDREDI 14 MAI 2010 N o 19 Fr. 3.– / Abonnement annuel Fr. 140.– www.vigousse.ch Evolution Et Dieu créa l’infâme p. 2 Boucherie Le Valais taille dans le gras p. 4 Arnaque « Du haut de cette pyramide, vingt millions vous contemplent » p. 5 Petit Matin La pub rentre du tapin p. 14 Nos seins de glace p. 17 JAA CH–1025 Saint-Sulpice PP/Journal Tandis que la Grèce est au régime minceur, l’Europe se fait liposucer Le seul canard à deux balles qui ne coûte que 3 francs ! « L’Europe n’est et ne sera jamais qu’un Etat composé de plusieurs provinces ». [Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, connu sous le nom de Montesquieu – 1689-1755]

n°19 de Vigousse

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VENDREDI 14 MAI 2010 No 19 Fr. 3.– / Abonnement annuel Fr. 140.– www.vigousse.ch

Evolution Et Dieu créa l’infâme p. 2

Boucherie Le Valais taille dans le gras p. 4

Arnaque « Du haut de cette pyramide, vingt millions vous contemplent » p. 5

Petit Matin La pub rentre du tapin p. 14

Nos seins de glace p. 17

JAA CH–1025 Saint-Sulpice PP/Journal

Tandis que la Grèce est au régime minceur, l’Europe se fait liposucer

Le seul

canard à deux

balles qui

ne coûte que

3 francs !

« L’Europe n’est et ne sera

jamais qu’un Etat composé de plusieurs

provinces ».[Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, connu

sous le nom de Montesquieu –1689-1755]

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Vigousse vendredi 14 mai 2010

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Vigousse vendredi 14 mai 2010

2 RubriqueC’est pas pour dire ! 3

Vigousse Sàrl, Rue du Simplon 34, CH-1006 Lausanne > www.vigousse.ch > [email protected] Tél. +41 21 612 02 50 > Fax +41 21 601 11 75 > Directeur rédacteur en chef : Barrigue > Rédacteurs en chef adjoints : Laurent Flutsch & Patrick Nordmann > Chef d’édition : Roger Jaunin > Secrétaire de rédaction : Monique Reboh > Abonnements : [email protected] > Tél. +41 21 695 95 81 > Publicité : Inédit Publications, Jordils 40, CH-1025 Saint-Sulpice [email protected] > Layout et production : www.unigraf.com > Imprimé en Suisse chez Courvoisier-Attinger SA/Bienne > Tirage : 15 000 ex.

A contre-CoranLaurent Flutsch

«La burqa n’est pas dans le Coran » : tel est l’ultime argument des chasseurs de fantômes. Même des élus croient malin de le seriner. En clair, la burqa

est une frivolité dont les musulmans peuvent très bien se passer.Intéressant, comme logique. Si on l’applique à la Bible, on peut donc faire une croix sur les broutilles qui n’y figurent pas : la soutane, les clochers, les couvents, le célibat des prêtres, le culte de la Vierge ou encore le pape. Abolissons tout ça, « ce n’est pas dans la Bible ». Et interdisons aux pèlerins de faire trempette dans les piscines douteuses de Lourdes, ne serait-ce que pour des raisons sanitaires.En vérité, que la burqa ne soit pas dans le Coran, qu’est-ce que ça change ? Si elle l’était, elle serait légitime, sacrée, inattaquable ? Si c’est écrit, ça va ? Il est donc raisonnable de lapider les couples adultères, d’exécuter les homosexuels et d’exi-ler l’homme qui approche une femme durant sa période menstruelle : c’est dans la Bible. Et ne mangeons pas de porc « parce que, tout en ayant le sabot fourchu, fendu en deux ongles, il ne rumine pas » (bien observé). Et défense de porter « un vêtement tissé de deux espèces de fils. »Dans le Coran ou pas, dans la Bible ou non, la vraie question est la suivante : en quoi ces écrits issus du Proche-Orient antique voire préhistorique feraient-ils référence quant aux enjeux de société d’aujourd’hui ? Au lieu de gloser sur l’absence de la burqa dans le Coran, d’aucuns feraient mieux de rappeler que la religion est une affaire privée entre adultes consentants, et de mettre en avant la séparation de l’église et de l’Etat. En vérité on vous le dit, face aux allumés de toute chapelle qui tentent d’imposer leurs croyances dans l’éducation et la sphère publique, il n’y a qu’un seul argument : la laïcité, c’est sacré !

Récolte de cheveux aux USA pour stopper la marée noire. La coupe serait-elle meilleure que la coiffe ?

Dans la famille des frapadin-gues irrécupérables et bien trop puissants, Adnan Ok-

tar (alias Harun Yahya), fait figure de patriarche. A ceux qui croyaient que le délire créationniste était li-mité aux fondamentalistes chré-tiens, ce musulman dévot et barjot vient nous rappeler que la conne-rie est finalement la première chance de l’œcuménisme. En cette période où les minarets, la Lybie et la burqa, ainsi que la sexualité débridée des prêtres, oc-cupent le devant de la scène mé-diatique, il ne manquait plus que

la visite de ce fou du Prophète, qui pour sa propagande coranique dis-pose d’une colossale fortune dont nul ne connaît l’origine exacte. Voici donc les murs de nos cités couvertes d’affiches extravagantes et mensongères, pour une « confé-rence scientifique » qui promet de dénoncer « le mensonge de l’évolu-tion » (le 25 et 26 mai à Lausanne et Genève, respectivement).Inutile de s’en prendre en détail aux élucubrations de cet hurlu-berlu, qui même dans le créneau mal fréquenté des pseudo-sciences s’avère franchement peu sophisti-qué. Son argument principal : des fossiles ressemblent à des espèces modernes, donc il n’y a pas eu d’évolution, CQFD. N’importe quel moutard féru de dinosaures peut réfuter ce genre d’âneries.

Argument secondaire : on ne trouve pas de fossiles de formes animales intermédiaires, à mi-che-min entre le reptile et l’oiseau, par

exemple. Donc rien n’a changé et tout est resté tip top en ordre comme Allah l’avait créé, et comme c’est dit dans le Coran. L’ennui, c’est qu’en réalité les fossiles montrent le contraire.Demandons-nous plutôt quel genre de scientifique ou de pen-seur cherche à défendre ses idées en distribuant gratuitement, et de manière non-sollicitée, un livre énorme à des milliers d’écoles et d’universités à travers le monde (voir encadré), en multipliant les sites internet propagandistes, en cherchant à censurer, intimider et diffamer ses opposants, et en payant à prix d’or des campagnes d’affichage publicitaire dans toutes

les villes où il va colporter ses inep-ties. Et quand, pour la dernière fois, a-t-on entendu parler d’un chercheur qui offrait 8 trillions de dollars à quiconque pourrait prouver qu’il a tort ?* Question subsidiaire : quel crédit accorder à un « savant » dont la démarche « scientifique » est subordonnée à une certitude préalable et non négociable, à savoir que la vérité, c’est le Coran ?

Enfin, au-delà du caractère parfai-tement grotesque du personnage et de ses calembredaines, une autre question se pose, probable-ment la plus pertinente de toutes : pourquoi les villes de Lausanne et Genève acceptent-t-elles de faire le jeu d’un révisionniste avéré, dont la mission est à l’évidence  la désinformation et le prosélytisme religieux ?

Sebastian Dieguez

Une burqa pour DarwinMauvaise foi La Romandie va découvrir le créationnisme islamique grâce à la visite d’Harun Yahya (alias Adnan Oktar), un illuminé dont le ridicule n’a d’égal que la capacité de nuisance.

« La science, c’est même pas vrai »

Chocolat [SOkOla] n. m. Substance alimentaire (pâte solidifiée) faite avec des fèves de cacao torréfiées et broyées, du sucre, de la va-nille ou d’autres aromates. Ch’ai une fois apporté à vous de les petites chocolats de ma pays (D. Leuthard). Danke vielmal (S. S. Benoît XVI). ♦ Syn. Crise de foi.

Le petit Vigousse de la langue française

Guzn

ag

*La photo de l’insecte-hameçon ci-contre devrait amplement suffire à remporter ce challenge. Prière donc de verser les 8 trillions CHF à l’adresse suivante : Vigousse Sàrl, Rue du Simplon 34, CP 1499, 1001 Lausanne.

L’Atlas de la pêche à la ligne coraniqueDistribué à des millions d’exem-plaires à travers le monde, L’Atlas de la Création est devenu un véritable collector chez les scientifiques, tou-jours heureux d’avoir des occasions de s’adonner à la franche rigolade. Non seulement le niveau de l’argu-mentation est à faire rougir même le plus abruti des créationnistes, mais l’ouvrage contient quelques perles qui en font un véritable testament de l’insondable stupidité des fondamentalistes religieux. En effet, les nombreuses illustrations de l’ouvrage ont simplement été piquées sans la moindre autorisation dans diverses sources, ce qui peut engendrer quelques soucis quand on procède avec trop de désinvolture. Ainsi le lecteur attentif aura-t-il la joie sans mélange de trouver, parmi les créatures créées par Allah et doc-tement présentées par Yahya, des images d’insectes qui sont en fait… des mouches de pêche, c’est-à-dire des appâts artificiels !

L’une de ces mouches arbore d’ailleurs un hameçon tout sauf discret (photo ci-dessus). Eh oui, notre éminent « scienti-fique » a tout simplement dérobé les images d’un site commercial destiné aux pêcheurs, pour la plus grande hilarité du fabriquant d’appâts en question. Il est vrai que Darwin au-rait été bien en peine d’expliquer pa-reille caractéristique : pour survivre et se reproduire, un hameçon au cul n’est probablement pas l’adaptation la plus optimale. Quant aux « théo-ries » du gourou coranique, seuls les imbéciles et les fondamentalistes mordront à l’hameçon.

Faits divers et variés

L’Atlas de la Création, p. 244

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On a déjà narré (Vigousse, 01.04. 2010) les remous qui agitent le Réseau Santé

Valais (RSV), et en particulier les violentes critiques du milieu hos-pitalier envers le docteur Vincent Bettschart. En résumé, ce manda-rin de la chirurgie intestinale, en plus d’être détestablement hau-tain, ne serait pas à la hauteur. Ce que nient bien sûr les instances officielles.

Dans leur nouveau rapport (offi-cieux), ses détracteurs les docteurs Sierro et Pont rapportent un nou-veau cas amusant. Un patient dont le foie péclote consulte Vincent Bettschart, qui lui annonce une sale nouvelle : son échinococcose, un joli mot pour une saloperie pa-rasitaire gravissime, déjà opérée au CHUV en 2007, fait un retour en force. « Je pose alors la question de  ce  qu’il  va  falloir  envisager… »,

Allez savoir pourquoi, le patient choisit la seconde option. Les docteurs Sierro et Pont assu-rent avoir sous le coude des di-zaines de cas du même tonneau. Le Grand Conseil valaisan a lancé la semaine passée un audit sur le RSV : peut-être les experts conclu-ront-il, à l’instar du docteur Betts-chart, qu’il est indispensable et urgent de trancher dans le vif.

Pierre-Pascal Chanel 

M. Cinéma, Nicolas Bideau reprend Présence Suisse. Une voie de garage qui fleure bon la dernière séance.

On les appellera G.M. et P.D. Difficile de donner leurs noms, ils vont bientôt être

jugés et comme on sait, tout in-culpé est présumé innocent avant de passer devant une cour de Jus-tice. Ils n’en risquent pas moins de gagner un séjour gratuit en taule, vu que ce ne sont pas des enfants de chœur.

Innocents, ils ne le sont pas, puisqu’ils ont avoué avoir monté une belle escroquerie à la Madoff : une pyramide de Ponzi de la plus belle espèce. Une bonne septan-taine de floués et une bonne ving-taine de millions disparus dans la nature.Pour les braves gens qui ne savent pas encore comment ça marche, la pyramide en question est une arnaque qui consiste à attirer des gogos qui veulent discrètement placer du fric. On leur promet des rendements de 10 à 20% et, en réalité, on paye ces intérêts avec le pognon des pigeons qui viennent ensuite. Les gogos de l’affaire sont surtout des Français, pas mal de Belges et quelques Gabonais.Commencée en 1998, l’arnaque a duré jusqu’en 2009, date à laquelle l’Autorité fédérale des marchés fi-nanciers (FINMA) a commencé à y mettre le holà.Entre temps, nos deux margou-lins se sont bien régalés. Pour leurs menus frais et leur train de vie digne de leur statut de finan-ciers de haut vol, G.M. et P.D. se

sont goinfrés près de 9 millions de francs. Pas mal, c’est plus de la moitié de la somme totale des ap-ports des clients !Pour faire plus sérieux, les deux hommes ont créé toutes sortes de sociétés en Suisse d’abord, puis à Londres, à Hong-Kong et à Franc-fort. Et comme G.M. et P.D. par-laient l’anglais comme des vaches

valaisannes, ils ont entraîné dans leurs affaires quelques amis plus familiers de la langue de Shake-speare qui se sont retrouvés au bord de la Tamise, à gérer des compagnies qui ne brassaient que du vent.

C’est là où nos deux grigous se sont montrés les plus fortiches. Personne, ni leurs familles, ni leurs employés ne se sont ren-dus compte qu’en fait, les lascars n’avaient jamais placé le moindre centime sur les marchés finan-ciers !Quant aux clients, bercés par des relevés de comptes totalement in-ventés, ils n’y ont vu que du feu jusqu’au moment où la pompe à pigeons s’est forcément tarie. Comme le dit le rapport de police : « Dès  2007,  le  mécontentement  des clients  s’est  fait  croissant  à  l’instar 

des  demandes  de  remboursement. G.M. et P.D. n’avaient de cesse que de capitaliser les gains et de reconduire les contrats afin d’inciter  les clients à  différer  le  retrait  de  leurs  capi-taux. Et cela en usant de toutes sortes d’allégations sans fondements.» Aujourd’hui, les deux aigrefins coulent des jours tranquilles quelque part en Valais. Ils atten-

dent leur procès en se répandant dans tous les bistrots pour cla-mer leur innocence et salir ceux qui leur avaient fait confiance. A commencer par leurs anciennes femmes et quelques vieux amis qui se trouvent dans une merde noire, poursuivis qu’ils sont pour être bêtement entrés dans une so-ciété en nom collectif (SNC) mon-tée par les escrocs. Moralité : ne jamais faire confiance à un homme qui, comme G.M. « donne une impression de stabilité et fait figure de bon père de famille ». C’est bien connu, les fripouilles n’ont jamais la gueule de l’emploi !Dernier détail cocasse, le « bon père  de  famille » a profité de son séjour en préventive pour écrire un ouvrage édifiant dont « le thème est  le passé,  le présent  et  le futur de l’humanité aux travers des religions  et  des  croyances ». Voilà un expert* polyvalent de l’escro-querie à gogos !

Patrick Nordmann

*Nom connu de la rédaction

Des escrocs bien plantés !

Reconnais la vraie fripouille !Coche la bonne case :

Arnaque pyramidale L’affaire s’est déroulée en Valais, mais qu’on se rassure, ce genre d’escroquerie est universel.

Les Grands Bretons roulent à rebours du bon sens. Leurs unités de mesure sont plus

divinatoires que mathématiques. Leurs saucisses n’ont rien à voir avec des saucisses. Ils font préten-dument partie de l’Europe, mais n’en ont adopté ni la monnaie, ni l’espace de libre circulation, ni la politique agricole, fondements de l’Union.Alors quand il s’agit de voter, pas question non plus qu’ils fassent

Petit cadeau militaireManque d’impôt Ceux qui ne font pas leur service viennent d’apprendre avec stupeur que leur taxe d’exemption de servir va tout simplement doubler.

Comment l’armée peut-elle faire 20 millions de francs de recettes par année sans

trop d’effort ? Simple, on prend la taxe minimale d’exemption de ser-vir l’armée et on l’augmente d’un coup de baguette magique de 200 à 400 francs. Les réformés viennent de recevoir la nouvelle par courrier, sans même un petit bonjour et encore moins de merci. Mais la loi, c’est la loi, tu casques ou tu portes le casque ! Pourquoi une telle augmentation ? Financer les apéros ? Les kleenex des officiers qui pleurent l’impopu-larité croissante de l’armée ? Non, c’est moins drôle que cela, elle vise à améliorer l’égalité face aux obli-gations militaires. Ah bon. Rappel des diverses variantes de ces obligations ? Numéro 1 : le service militaire (la peste). Numéro 2 : les 390 jours du service civil (le cho-léra). Numéro 3 : la protection ci-vile pour les inaptes, avec une taxe minimale de 400 francs par an ou 3% du salaire (le paludisme). Trois paquets d’agents pathogènes qu’on refile à nos gaillards au nom du pa-triotisme, de la cohésion nationale et de la protection des edelweiss en cas de guerre.Tout dans ces devoirs patriotiques n’est pas à jeter bien sûr, mais une bonne réforme du Département de la défense permettrait de séparer le bon grain de l’ivraie. Pour une fois, utilisez nos impôts intelligem-ment et offrez donc le jeu « Call of Duty », version « Switzerland invades Lybia », sur Playstation à Ueli Maurer et son Etat-major. Ça ne coûte pas trop cher et ça leur permettra vraiment de faire des progrès.

Zèd

Royaume désuni

Faits divers et variés

comme tout le monde. Les peuples normaux vont aux urnes le di-manche ? Au Royaume-Uni, ce sera le jeudi. Et selon un système à la complexité toute britannique, le scrutin majoritaire à un tour.Depuis des décennies, conserva-teurs et travaillistes alternent au pouvoir, au nom de ce principe uni-versel qui veut que le gazon anglais du voisin est toujours plus vert.Cette année, un outsider est ce-pendant venu perturber le match

moins qu’il s’agisse des Fish  and Chips, on confond facilement. Quoi qu’il en soit, tout ce pom-peux théâtre électoral n’est que de pure forme. Sur le fond, loin des clivages d’appareils, la Grande-Bretagne a d’autres soucis en vue, indeed : réduire la dette colossale, brider les penchants pharaoniques de sa tribu royale, gérer l’immigra-tion et les problèmes de costumes folkloriques qui vont avec, mettre une cloche sur l’Eyjafjöll histoire qu’il arrête une fois pour toutes de crachoter ses pets paralysants. Et organiser des Jeux Olympiques en 2012. Que des emmerdes, quoi. Shoking !

Catherine Avril

Îles exotiques Les Britanniques ne font rien comme les autres. Idem quand ils votent.

de tennis électoral : le parti libéral-démocrate du charismatique Nick Clegg (attention, on parle ici de « charisme » britannique, lui aussi très spécifique puisque son échelle est calibrée sur des personnalités comme le Prince Charles ou l’ar-chevêque de Canterbury).

Entre Labour et ToriesAprès quelques semaines d’échauf-fement médiatique, le pudding s’est dégonflé dans les urnes : le petit Nick n’a obtenu que 23% des votes (on vous épargne l’équiva-lent en onces par pouce).Tout n’est cependant pas fini pour le trublion perfide de la prude Albion, qui se retrouve à jouer le troisième homme entre Labour et  Tories, à

Il était un foie en Valais

qu’un second avis ne serait peut-être pas superflu : « J’ai  demandé à mon généraliste de faire parvenir mon dossier au professeur Morel au HUG. Mon médecin n’a pas encore reçu le rapport de Genève, mais un premier  téléphone  très  rassurant. Pas  d’opération  dans  l’immédiat pour  moi,  un  contrôle  sérieux  et suivi. Si opération il devait y avoir, elle ne devrait pas être aussi consé-quente… » Côté valaisan donc, un remake chirurgical de Massacre à  la tron-çonneuse ; côté genevois, un trai-tement en nuance et de l’espoir.

frémit le patient. Réponse du grand docteur : « Je dois vous  enlever  une  partie  du foie,  la  totalité  de  l’estomac. Je dois ouvrir le thorax, vous remplacer la veine cave et vous enlever le diaphragme… » Une opération qui durera un jour complet. Accablé, le malade imagine plutôt mal tous ses organes dans des bocaux, posés sur la che-minée. D’ailleurs elle n’est pas assez grande, sans comp-ter que sa femme n’aura peut-être pas le temps de crocheter les jolis napperons pour mettre sous les bocaux. Pire, le docteur Vincent Betts-chart assène une autre « vérité » : les chances de réussite, c’est du « 50/50 ». Autrement dit, soit le patient vidé de ses abats survit comme une endive sous perfusion, soit il claque sur la table d’opéra-tion. Réjouissantes perspectives. « Et si je ne me laisse pas opérer ? », tente le malade désespéré. La sen-tence tombe : « Vous ne serez plus là dans une année ». Sorti passablement secoué de la consultation, le malade se dit

Charcuterie fine La controverse autour de la chirurgie valaisanne s’enrichit d’une intéressante histoire de boyaux.

Mix

& Re

mix

Pigr

A la pioche et au scalpel

« Ainsi fonds, fonds, fonds... »

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Faits divers et variés Attentat en finale du combat des reines à Aproz. Altesse fait exploser Manhattan.

Stress souffrant annule ses concerts. A cause du surmenage ?Bien profond dans l’actu !

Incroyable, mais vrai ! Si des dizaines de classes de Cris-sier, d’Ecublens et de Saint-

Sulpice ont pu se succéder dans le chalet Les Alouettes, c’est tout simplement parce que les autorités scolaires et le gérant du chalet évitaient soi-gneusement d’avertir les nou-veaux arrivants des risques qu’ils couraient !Une gentille maîtresse d’école débarque avec toute sa marmaille aux Alouettes. Le gérant les accueille tout sourire et leur souhaite un bon séjour. Le mardi, huit élèves sont déjà malades comme des chiens. Et le jeu-di, ce sont plus de 50% des gamins et des accompagnants adultes qui s’appellent Raoul.

(Une expression argo-tique signifiant « res-

tituer son repas avec grand bruit » !) Les rares toilettes dis-ponibles sont dé-

bordées.

Le chalet vomi de Morgins

C’est en rentrant que la prof ap-prendra que ce petit manège vo-mitoire dure depuis des semaines, sans qu’aucune information n’ait été diffusée dans les différents col-lèges. Et pourquoi ça ? Parce que le patron du chalet fait semblant de croire que, vu qu’il a tout net-toyé, ça ne se reproduira pas. Un bel optimisme ! Et surtout parce qu’en collègues confraternels, les profs victimes de l’épidémie du norovirus gerbatoire se disent que ça sera bien fait pour les suivants ! Un prêté pour un vomi, quoi !Résultat de la course d’école, il aura fallu attendre que la presse s’empare de l’affaire du Chalet maudit pour qu’enfin les autorités scolaires vaudoises consentent à prendre le problème au sérieux. Et à le résoudre en fermant les lieux.Donc, ne cherchez plus la raison de ce désastre, il est simplement dû à un corps professoral qui se fout de votre dégueule !

Patrick Nordmann

Compte rendu d’un mystère Toute la presse a parlé du « Chalet maudit » dans lequel pendant des mois, des élèves et des profs vaudois ont dégueulé tripes et boyaux, victimes d’un mal mystérieux. Pourquoi cela a-t-il duré si longtemps, se demande la population ? Nous, on sait !

Elle se prénomme Maria, elle est belle comme une Sué-doise, ce qui est normal

puisqu’elle vient du pays du gra-vlaks et d’Ikea ; et comme toute nouvelle venue à Genève, elle croit encore aux promesses de l’Office du tourisme. Dans la soirée du 24 février der-nier, Maria rentre paisiblement chez elle. Ses pas la mènent au Jar-din Anglais « créé en 1854, longeant la rive gauche  du  lac,  il  est l’un des parcs les plus animés », comme di-sent les prospectus.Là, en fait d’animation, il n’y a pas un chat, hormis un type de bonne taille qui, dans la pénombre, lui demande dix balles. Elle ne s’ar-rête pas. Elle entend marmonner quelque chose et soudain, l’indi-vidu (comme on dit dans les rap-ports de police) lui saute dessus et tente de s’emparer du sac qu’elle porte à l’épaule.Maria, 1 mètre 78 quand même, résiste. Elle s’agrippe à sa besace et crie aussi fort qu’un âne (selon ses propres dires). Elle ne lâche pas la

La Suédoise du Jardin Anglais

Qui a dit que l’armée suisse retarde d’une guerre au grand minimum ? Qui a dit

qu’elle peine à définir sa mission ac-tuelle et future ? Rien n’est plus faux. A l’heure du cyber-terrorisme et des drones, nos fins stratèges in-vestissent dans la technologie de pointe pour mettre au point une arme redoutable : des chaussettes capables « d’absorber  la  sueur  des pieds  des  soldats  suisses » pour « éviter les mauvaises odeurs durant deux  semaines. » Afin de mener à bien les nombreuses expériences scientifiques requises par ce vaste programme, ils ont même conçu un ingénieux « modèle de pied avec sudation ». Frappé de terreur, l’en-

nemi ne peut que renoncer à toute velléité d’assaut.Mais ce n’est pas tout. Selon nos sources, l’armée suisse serait en train de tester d’autres armes ultra-secrètes. Il serait question d’un mo-dèle de brosse à dents qui s’aligne toute seule. D’une boucle de cein-turon qui reste toujours à l’heure. De semelles radioguidées pour une marche au pas parfaitement syn-chrone. Autant d’innovations qui, comme les chaussettes du futur, s’inscri-vent parfaitement dans la mission fondamentale de l’armée suisse : coûter très cher pour rester ridi-cule.

Le Histrio

Comme leurs piedsArmes de pointe Les chefs militaires suisses montrent qu’ils ne sont pas à côté de leurs pompes.

sangle, il tire sur le sac, ça dure une bonne minute. Elle tente de lui attraper les cheveux, il lui happe le doigt et mord à fond. Heureusement, elle porte des gants en peau de lapin et les crocs de l’enragé ne parviennent pas à lui in-fliger d’autres blessures que de sérieux hématomes.Arrive alors le héros de l’histoire, Nicolas, un jeune homme

qui a couru 200 mètres en enten-dant les cris, qui met en fuite

le malfrat et qui, en bon gentleman genevois, rac-compagne Maria jusqu’à son domicile.Le lendemain, au poste de police des Eaux-Vives, un gendarme affable lui don-nera quelques judicieux conseils : « D’abord, en cas d’agression,  vaut  mieux lâcher  son  sac,  sinon  on 

risque  un  mauvais  coup ! Ensuite  il  faut  écrire  aux 

politiciens  si  vous  vou-lez  améliorer  la  sûreté urbaine.  Et  puis,  parce qu’on  n’est  pas  comme ça  dans  la  police  g’ne-

vouâââse,  je  vais  vous  ap-prendre un mot pour agrandir votre  vocabulaire  français, c’est « couillon ! », c’est toujours utile,  et  enfin  j’ai  un  dernier conseil :  faut  pas  passer  par  le Jardin Anglais ! ».C’est pourtant simple. Mais ces touristes sont parfois tellement

couillons ! Vigousse

Promenons-nous dans les bois Conseils utiles aux étrangers visitant Genève : ne pas se fier aux dépliants touristiques et apprendre par cœur le mot « couillon ».

Le doigt du plus fort

Monsieur Propre est islandais (et chauve)Mais c’est net, gars. L’autre jour, comme ça, total déf, je checke un peu l’actu sur le net, quoi. Pis là, je tombe sur une étude américaine qui dit genre : « Ouais, la Suisse, c’est le deu-xième pays le plus propre du monde, t’sais. » J’étais là, wouah, quoi. J’veux dire, à force de foutre mes mégots sur les rails du métro, de vider le cendrier de ma collocation sur le trottoir d’en bas, de me moucher dans les essuie-mains des chiottes publiques et d’emmener chier mon clebs Obama dans le parking, faut croire qu’y a vraiment des fous furieux qui nettoient tout derrière ! Pis alors je continue à lire l’article et tout, pis, à un moment, je vais mater le classement entier des pays, tu vois. Et là, je vois : « Ouais, l’Islande, c’est le pays le plus propre du monde, t’sais. » Là, trop outré, j’étais, quoi ! Ces Inuits balancent leurs cendres sur toute l’Europe ! Donc s’ils chient dans le ventilo, faut pas s’étonner qu’après, chez eux, ça reste nickel. Mais avec ma colloc’, on va se venger et on va envoyer Obama bourré de laxatifs à Reykjavik.

Les vieux sont cons

Jean-David, 21 ans

Info lecteur

Quarante ans après les Etats Géné-raux de la Femme, qui ont donné naissance au MLF français, le ma-

gazine Elle a refait des Etats Généraux. Il en ressort mille choses, dont un sondage Ifop consternant. On vous la fait courte mais rigolote, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 81% des mâles hexagonaux font (parfois) la vaisselle, 67% aident au mé-nage, etc… Mais enfin, où sont les hommes ? C’est quoi, ces chiffes molles qui trempent leurs mains viriles et velues dans l’eau de vaisselle ? Et toi, femme, ma sœur, qu’est-ce que c’est que cette nouvelle mode ? Tu ne veux pas aussi leur laisser allaiter le petit dernier ?

Hommes à tout fairePoutze attitude En France, bien des hommes aident au ménage. Femme, ma sœur, tu n’es qu’une feignasse.

Ou avoir des règles douloureuses à ta place, tant qu’on y est ?Evidemment, ces mâles féminisés sont français et l’on ose espérer

que cette mode écoeurante ne franchira jamais nos frontières.En Suisse, nous sommes un

peuple fier, digne et droit : les femmes, les vraies, sont KKK. Mais non, pas Ku-Klux-Klan, es-pèce de quiche, Kinder, Kirche, Küche. Les enfants, l’église et la cuisine, voilà où est ta place,

femme.Et donne toi un peu de peine, s’il te plaît, histoire de ne pas nous foutre la honte. Lorsque tu as fini le repas, lavé la vaisselle, balayé sous la table, couché les petits, fais tout pour que ton homme se sente bien dans son foyer. Apporte lui ses pantoufles en re-muant la queue, par exemple. Ou ramène lui la ba-balle.

Ariane Ferrier

Avenir radieuxLe gouvernement d’Angela Merkel se félicite de la reprise de l’emploi, mal-gré 8,7% de chômeurs. Comme disait Pierre Dac : ils ont l’avenir devant eux, mais s’ils se retournent ils l’ont dans le dos.

Cache-cashL’interdiction de la burqa en France sera difficile à appliquer pour les riches clientes des boutiques de luxe. Business intégral, voile intégral même combat.

Y a plus de jeunesseLe parlement valaisan a adopté à l’unanimité une résolution visant à interdire la prostitution des mineurs. Ce n’est pas avec ça qu’ils vont remédier à la crise des vocations dans l’Église catholique...

OinkrLe séquençage du génome de l’homme de Neandertal révèle des croisements avec l’être humain moderne. On comprend pourquoi l’UDC arrive toujours à recruter autant de politiciens bas de plafond.

BiobavuresL’armée américaine teste un nouvel avion de combat écolo, fonctionnant avec un mélange de kérosène et de plantes sauvages. Au moins, les dommages collatéraux irakiens ne pollueront plus.

Les rèves

Béné

dict

e

Faro

Caro

Larg

e

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98 Traits percutants Payez-vous un dessinateur sur www.vigousse-dessine.chLa gendarmerie vaudoise modifie les règles de la pétanque. On ne pointe plus, on tire.

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Les bricolages de Tonton Pierrick

O. & D.

MORT A L’EUROPE !Ordre et Discipline n’accepte plus le débat

sur l’adhésion à l’Union européenne. C’est terminé. On n’en parle plus. L’Europe

est aujourd’hui ruinée. La crise est telle que tout ce qu’il reste à faire aux pays qui ont le malheur de la composer est

de se foutre une fois de plus sur la gueule (comme en 14 et 39) pour s’en sortir et

tout reconstruire.La Suisse est à nouveau épargnée et elle peut tranquillement regarder les autres

tomber. Le moment est venu de remercier l’homme qui l’a sauvée : Christoph Blocher.Quand aux autres, les traîtres, les Pilet, les Cherix, tous ceux qui ont failli nous perdre,

tous ceux qu’on entend beaucoup moins aujourd’hui, inutile de vous faire discrets :

on sait où vous habitez.

Il est déjà très con de passer des heures et des heures à attendre assis en tenue de camouflage au

bord d’une rivière sur un petit ta-bouret pliant qu’un poisson veuille bien venir s’empaler le palais sur une mouche en plastique ac-crochée à un fil de nylon. Mais se lever à 4 heures du matin les yeux en trous de pine, faire sa toilette en silence pour ne réveiller personne, compter des asticots entassés dans un pot de sciure, passer en revue son pe-tit matériel de coutellerie, enfiler à grand peine ses cuissardes en caout-chouc kaki, charger le tout dans le coffre de sa voiture, rou-ler aux premières lueurs de l’aube, tout ça pour fi-nir carbonisé à peine installé, c’est carrément couillon ! C’est ce qui est arrivé – à peu de choses près – à un pêcheur de 54 ans posté sous une ligne à haute tension, samedi dernier dans les Grisons. Mais comment cet homme a-t-il pu tomber si bas ? Comment un être humain normalement constitué peut-il en arriver là ? Probablement un certain mal de

vivre et le quotidien d’une vie beaucoup

plus triste que celle qu’il avait rê-vée l’y ont-ils poussé (pour plus de détails, écouter le Bagad  de  Lann Bihoué de Souchon). Mais ne lui jetons pas la pierre avec l’eau de la rivière. Car fuir la réalité en allant tuer des animaux sauvages est-il réellement plus critiquable que d’aller aux putes, au casino ou de se droguer entre potes ? Je ne crois pas. Simplement moins cou-rant et un peu plus triste aussi.

Car lorsque nous allons aux putes pour oublier notre mariage raté, nous obtenons le contact physique tant regretté. Et nous avons la sa-tisfaction de rire un bon coup avec une autre personne triste du sexe opposé qui ne comprend pas notre

langue. Pareil pour les casinos. Même si nous sommes bien seuls avec notre petit gobelet devant

la machine à sous, nous sommes en contact visuel

et sonore permanent avec ceux qui touchent le jack-pot en poussant de grands

cris arrogants. Et idem pour la drogue entre potes (pas besoin de donner de détails, tout le monde sait que c’est le pied).

Contrairement à ces trois autres activités autodestructrices, la pêche est donc d’une tristesse et d’une connerie sans nom. Ré-sultat, cet homme est mort seul, sans le savoir, dans un accoutre-ment ridicule et 16 000 volts dans les dents, avec pour seuls témoins une dizaine d’asticots. Ceux-là même qui en feront leur casse-croûte d’ici quelques jours ? C’est décidé, je ne change rien !

Tonton Pierrick

Haute tension dans la ligne Mode de vie Qui part à la pêche perd.

Fabrique-toi une brosse électrique à tout faire de forme originale !

Bien profond dans l’actu !

4 Laisse sécher 5 minutes.

Béné

dict

e

1 Pour bien réussir ta brosse électrique à tout faire de forme originale, il te faudra :

1 bâton de massage à piles en bon état de marche, un marcassin vivant et un tube de colle.

2 Commence par arracher les poils du marcassin un à un, et jette-le à la poubelle

une fois que tu auras fini si tu es végétarien. 5 Et voilà ! Tu peux maintenant enclencher ta brosse électrique à tout faire de forme originale et nettoyer tes chaussures, ton derrière ou

tes dents quand bon te semble et dans l’ordre que tu souhaites.

3 Colle ensuite méticuleusement les poils de marcassin au bout

du bâton de massage de manière à former une petite boule homogène.

Eveline Widmer-Schlumpf est opposée à la burqa. Et pourtant, ça lui irait si bien...

Avec sa chanson officielle des supporters helvétiques pour le Mondial de foot

en schwiitzerdüütsch, le Bernois Polo Hofer a fâché Romands et Tessinois, qui ne se reconnaissent pas dans les paroles de « Manne, mir blybe dranne ». Voici comment composer un hymne footballis-tique que tout le monde peut com-prendre.Pour satisfaire toutes les parties linguistiques, on pourra mélan-ger les quatre langues nationales. Ce qui donnerait pour le titre de la chanson (en français : « Allez les  gars,  on  s’accroche ») : « Allez ragazzi,  man  hängjüntsche » res-pectivement en français, italien, allemand et romanche. Mais ce serait encore faire offense aux nombreux Suisses ayant des ra-cines étrangères. Il serait donc plus respectueux d’y rajouter de l’espagnol, du portugais, de l’al-banais ou de l’arabe. L’on parvien-

et albanophone (j’écris la présente chronique en tapant sur le clavier avec le nez, puis elle est traduite en français par Vigousse), j’ai de-puis longtemps compris que je ne pourrais jamais communier avec les autres dans la grande fête du foot. Alors je me passionne pour le handball à la place.

Professeur Junge

Editeurs tueursLe syndicat Comedia dénonce la suppression de 1000 postes de journalistes en Suisse l’an passé. Dont 250 en Suisse romande. Tamedia ou tue médias, c’est du kif.

Chroniques toujours…Le Matin Dimanche, lui, a résilié tous les contrats de ses chroni-queurs en date du 23 mai prochain. Exit, entre autres et sous couvert de nouvelle formule, Gallaz, Jean-Charles, Delaloye, Meuwly et quelques autres. Le problème est que la dite nou-velle formule est repoussée à la rentrée, début septembre. D’ici là, les lecteurs seront priés de penser par eux-mêmes.

Des urnes dans la vaseLes trente-cinq urnes funéraires retrouvées au fond du lac de Zurich semblent être le fait de la très sérieuse maison de l’au-delà, Dignitas. L’enquête est en cours... C’est pas parce qu’il y a des cendres au fond qu’il y a le feu au lac !

Ça glisse, Ulysse ?L’Interprofession suisse du lait a 3000 tonnes de beurre en trop. La meilleure solution serait d’envoyer le superflu aux Grecs, qui sont en train de se faire mettre bien profond par la finance internationale.

Les rèves

minés par un tel privilège accordé aux sourds. Reste enfin le pro-blème des muets. On conviendra qu’ils pourront frapper dans leurs mains à chaque « Hop ». Ce qui bien sûr lésera les muets amputés du bras droit. Mais franchement, quand on est muet et amputé du bras droit, on n’a rien à faire au stade: on reste à la maison ! Moi par exemple, qui suis aveugle, sourd, muet, amputé des deux bras

Pigr

La parole du Christ s’est répandue au salon du livre de Genève.

La vie c’est pas compliqué Le professeur Junge, phare de la pensée contemporaine, nous donne ses recettes pour sortir le monde du marasme. Cette semaine : comment composer un hymne footballistique sans fâcher personne.

Flop hop hop !

Pitch Dans le courant

d’une rivière

drait toutefois rapidement à une bouillie indigeste. Aussi serait-il plus raisonnable d’adopter l’anglais, langage universel s’il en est. Mais il restera toujours 15% d’indé-crottables ignorants qui ne parlent pas anglais.Finalement, personne ne s’intéresse vraiment à la si-gnification des paroles d’un hymne de football. Alors au-tant faire simple, avec des mots qui transcendent les cultures et les différences. Ainsi, « Manne,  mir blybe  dranne »  deviendrait « Hop hop hop hop». Couplet : «Hop hop hop hop, hop hop hop hop, hop hop hop hop ». Refrain : «Hop hop hop! Hop hop hop!» Mais même ainsi, les sourds ris-queraient de scander leurs « Hop » à contretemps. Il conviendrait donc en sus d’indiquer le tempo par des signes. Pour autant que les aveugles ne se sentent pas discri-

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Elvis serait mort de constipation. La presse va encore nous noyer sous une diarrhée de papiers.Culture et déconfiture

Les deux frangins ont certes des prénoms ridicules : Bram et Geer. Mais leur patronyme

est loin de l’être pour l’art moderne, puisque les deux rejetons van Velde, que trois ans séparent, ont expéri-

Les frères amisLe Musée des beaux-arts de Lyon expose une grande partie de l’œuvre de Bram et Geer van Velde, qui ont traversé presque tout le XXe siècle en peignant.

menté à peu près tous les courants d’une époque en mouvement. Par-fois avec un air de famille, parfois en s’opposant diamétralement.La figuration des débuts, puis l’ex-pressionnisme, l’intégration du

cubisme, jusqu’aux synthèses variées et mouvantes, jalon-nent les toiles des van Velde. Il y a ce grand nu jaune de l’aîné, compact dans la matière, élan-cé dans la composition, image poignante de la femme forte et offerte. Il y a la toile halluci-nante du cadet, Méditerranée, qui, en quelques traits, vous met les pieds dans l’eau et le soleil sur la peau. Bram et Geer van Velde ? Des prénoms ridicules, d’accord, mais un bien beau portrait de famille.

Milou

Bram et Geer van Velde : deux peintres, un nom. Musée des beaux-arts de Lyon, jusqu’au 19 juillet 2010.

Abo Vigousse | Case postale 135 1025 Saint-Sulpice | 021 695 95 81

[email protected] | www.vigousse.ch

Cherchez l’horreur

Freddy Krueger, le retour. L’épouvan-tail de légende revient peindre en rouge nos nuits pas assez blanches.

Pull troué, gueule passée au chalumeau, voix de rogomme peu propice aux jolies berceuses, lames affûtées aux doigts, tout y est. Mais l’esprit, lui, s’est pris un méchant coup de griffe. Film prêt-à-rapporter pour un public ado peu regardant sur la qualité des frissons qu’on lui refile, ce re-make prouve une nou-velle fois l’inutilité de ce cinéma qui se mord la queue, privilégiant l’ersatz moderne et tape-à-l’œil à la version originale, jugée, comme tout ce qui a plus de six mois, préhistorique et rin-garde.Quand il y a du talent, comme il y en avait chez Wes Craven en

1984, servi par les relectures inspirées d’Alexandre Aja (La colline a des yeux) et surtout de Dennis Iliadis (La dernière mai-son sur la gauche), ça passe. Quand c’est un tâcheron de service comme Samuel Bayer qui tourne avec deux mains gauches, c’est

une autre affaire… Mais le plus gros problème au rayon cau-

chemar, c’est qu’entre l’opus originel et le remake, il

y a eu le sida, la crise mondiale, Al-Qaïda,

La  ferme  célébrités, Goldman Sachs, et Christophe Maé… C’est dire qu’en 2010, Freddy a beau agiter sa mimine acérée, il

joue petit bras !

Bertrand Lesarmes

Les griffes de la nuit de Samuel Bayer, avec Jackie Earle Haley, Kyle Gallner. Durée : 1 h 40.

Deuxième couteau Ce bon vieux Freddy Krueger se refait les ongles dans une version inutile des Griffes de la nuit, inspirée des personnages de Wes Craven. Un cauchemar.

Cour

euil

UN FILM

Flic flopDepuis quelques années, les films roumains (4 mois, 3 semaines, 2 jours pour n’en citer qu’un) se sont offert une place au soleil. Surtout celui de la Croisette, malgré une cote un peu moins glamour que celle d’une Moni-ca Bellucci montant les marches. Dès lors, Policier, adjectif (félicitations au titreur...) éveillait la curiosité. Las... Bloqué au stade banal, le film de Corneliu Porumboiu se pose là dans le genre chiant. Suivant le quotidien d’un flic (filatures, attente, repas...), joué par un acteur ayant le charisme d’un réverbère, et explorant le sens des mots « loi » et « conscience », l’his-toire avance à la vitesse d’un escargot sous Lexotanil. A côté, un épisode de Derrick, c’est 24 heures chrono !

B. L.

Policier, adjectif de Corneliu Porumboiu. Durée : 1 h 55. Sortie le 19 mai.

Foyer intellectuel et culturel dans l’Europe du 10e au 12e siècle, l’abbaye de Cluny (Bourgogne) aurait eu 1100 ans cette année, si les querelles de clochers avec

le Vatican, les déboires financiers, le goût immodéré des bons moines pour l’opulence, puis la Révolution française n’avaient pas fini par la réduire à néant. A l’époque de sa gloire, l’ordre de Cluny avait ouvert des succursales un peu partout, dont une douzaine en Suisse romande. Il y en a de beaux restes, à Romainmôtier ou Payerne. Et aussi des vestiges moins courus mais pas moins précieux, par exemple dans la petite église de Montcherand (VD). Pousser la lourde porte après avoir vaincu le loquet suffit déjà à transporter hors du temps. Et au fond, dans l’abside en cul-de-four (ça s’appelle comme ça), on tombe sur des fresques très célèbres – sauf chez nous. Datées du 11e siècle, elles remontent carrément aux premiers essais de peinture murale en Europe. On y voit des apôtres assemblés autour d’un individu central, qui a disparu (mais la police aurait une piste quant à son identité). Faites donc une halte dans ce lieu magique : même vos gar-nements seront ébahis, et contaminés par le calme qui s’en dégage. C’est dire si ça vaut le coup.

Kalvin

Montcherand (VD). L’église Saint-Étienne est ouverte toute l’année. Accueil et renseignements : Office de tourisme d’Orbe et environs, Rue de la Poste/Orbe. Tél. et Fax : ++ 41 (0)24 441 52 66

Da Vinci Code vaudoisSuisses romans L’église de Montcherand recèle des trésors pas complètement secrets, mais fresque.

Coco

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Vigousse vendredi 14 mai 2010 Vigousse vendredi 14 mai 2010

Mass merdia

Trois jeunes cadres dyna-miques, emplis de bonheur grâce aux cigarettes LM,

rient à belles dents en plein mi-lieu d’un papier consacré à l’acci-dent du mime Dimitri (Le  Matin, 04.05.2010). Le truc s’appelle un « rond  détouré  au  cœur  du  rédac-tionnel ». Il est vrai qu’il restait dans la presse écrite des espaces inac-cessibles à la réclame : les articles. Heureusement, cet intolérable pri-vilège est désormais aboli.« Il  y  a  souvent  des  voisinages amusants  entre  l’annonce  et  le rédactionnel, glousse Peter Ro-thenbühler, qui considère que la chute de Dimitri (qui s’est cassé une vertèbre) n’était pas si grave. Si  ça  provoque  un  effet  drôle,  tant mieux ». Ha ha ha. Le directeur éditorial adjoint d’Edi-presse ajoute un argument décisif : « Des  journaux  prestigieux  en  An-gleterre » (le tabloïd The Sun ?) uti-

lisent le même type de « publicités créatives ».  Il était donc urgent de copier.Chez Edipub (feu Publicitas), les inventeurs géniaux de ce concept ont tout de même émis des condi-tions. Ainsi « l’accord  de  la  rédac-tion  est  indispensable. »  C’est trop de bonté. Petit rappel : la « Décla-ration des devoirs et des droits des journalistes » (1971) exige de « ne jamais confondre le métier du jour-naliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n’accepter aucune consigne,  directe  ou  indirecte,  des annonceurs ».Que dit Michel Jeanneret, membre de la rédaction en chef du Matin : « Quand  j’ai  ouvert  le  journal,  j’ai 

fait  gloups. » Mais pas pour d’obs-curs motifs déontologiques : par souci esthétique, parce que deux photos superposées, voyez-vous, « c’est  moche ». Cela dit, le chef n’avait-il pas vu et avalisé la chose la veille ? Non : la rédaction a ac-cepté l’insertion de ces annonces il y a un an et demi, et depuis il n’y a plus de discussion sur leur coordi-nation avec les articles. Bientôt une pub Tampax au milieu d’un compte-rendu de football, ou une réclame de yoghourt minceur sur fond de Darfour ? Gloups. Pas grave, du moment que ça rapporte : les « ronds détourés », c’est d’abord des ronds !

Léa Lhiver

Cercles vicieuxInvasions barbares Les articles du Matin sont peu à peu conquis par les ronds publicitaires.

Attrape-logos

« Jeu :  entre  ces  deux  lo-gos,  observez  bien  les différences ;  elles  valent 

deux  millions  de  francs. » Voilà en substance la déplorable attitude que suscite le nouveau visuel de la RTS chez les mauvais esprits de la radio et de la télévision romandes. Ces indécrottables râleurs, décidé-ment, ne comprennent rien à rien. D’abord, ce logo a été conçu par un graphiste zurichois, c’est dire s’il est génial. Bruno Maag a réalisé ce chef-d’œuvre en collaboration avec les consultants de l’agence londo-nienne DPJ, le tout sous la conduite de Max Gurtner, chef de la Com-munication d’entreprise SRG SSR, et sous la direction artistique d’Alex Hefter, « directeur de création » à

Art appliqué Doté d’un nouveau logo élaboré à grands frais, la RTS opère-t-elle une « convergence » avec son homologue du Sénégal ? Pas tout à fait Dakar.

la télévision alémanique. Que des Béotiens se permettent de critiquer bêtement le fruit de leur réflexion, voilà qui est hélas typique, mais qui reste affligeant. En croyant malin de rapprocher les logos de la RTS sénégalaise et de la RTS suisse, les malveillants ne voient pas des différences pourtant capitales. D’abord, le visuel de Da-kar présente deux angles arrondis alors que les créatifs suisses, eux, ont dû mettre au point le concept très innovant des quatre angles droits. Un trait de génie géomé-trique dont la gestation a logique-ment coûté quelques centaines de milliers de francs. Ensuite, il s’agis-sait d’élaborer un rectangle de fond qui soit plus sobre, sans l’ombrage

Balles tragiques à St-JacquesC’est, à choix, entre branlée, bros-sée, correction, déculottée, dégelée, danse, dérouillée, fessée, peignée, piquette, plumée, rossée, rouste, schlaguée, secouée, tannée, ta-touille, torgnole, tournée, tripotée, trempe, trifouillée, raclée, valse ou volée. Bâle-Lausanne, 6-0 en finale de Coupe de Suisse. Et tout cela sans même faire jouer Federer !

Platoche se refait une virginitéPrésident de l’UEFA, Michel Platini a pris la défense des joueurs de football en général et de Franck Ribéry en particulier. « Qu’un mec aille se taper une pute mineure,  et sans le savoir, c’est son affaire», a délicatement déclaré Platoche au Journal du Dimanche. Avant d’asséner : « De mon temps, il y avait plus de journalistes que de footballeurs qui allaient se taper des putes ». A 2000 euros la passe ?

« La Bête » grandeur natureSelon un sondage réalisé par RTL, Sébastien Chabal est le sportif qui fait le plus fantasmer les Françaises. Mauvaise nouvelle, « La Bête » est papa d’une petite Lily Rose et s’affirme comme un mari modèle. Bonne nouvelle, ses admiratrices pourront le contempler, grandeur nature (1m92/114 kg) d’ici sep-tembre au Musée Grévin. Prière de ne pas toucher.

Mousse toujours...A l’occasion du prochain Mondial de foot, une brasserie allemande a eu l’idée d’éditer une série de capsules qui diffèrent selon les pays. « La main de Dieu » pour les bouteilles mises en vente en Argentine, le retourné de Klaus Fischer en demi-finale du Mondial 1982 face à la France pour celles destinées au marché allemand, et… le coup de boule de Zidane à Materazzi pour les bars-tabac de l’Hexagone. Pas sûr que ça fasse mousser le chiffre d’affaires. Et ce sera tout pour cette semaine.

Roger Jaunin

démodé qui donne un relief de mauvais aloi au logo africain. Là encore, un défi graphique de cette ampleur ne peut qu’entraîner des coûts conséquents. On parle de professionnels, tout de même. Ce n’est pas tout : élaborer la cou-leur du rectangle, pour imaginer un rouge légèrement plus soutenu que celle du motif sénégalais, est une affaire à ne pas prendre à la légère. Ajoutons la question ardue des ca-ractères R, T et S, qu’il a fallu inven-ter blancs et sans le fin détourage noir des Africains.Bref : que les ignares et les médi-sants ne se mêlent pas de discu-tailler le travail des créatifs. Deux millions (ou sept selon d’aucuns), c’est donné. D’autant, argue la di-rection de la RTS, que ce montant englobe le changement de logo sur divers supports, du papier à lettres aux camions. Reste tout de même une proximité gênante avec le vi-suel de la RTS du Sénégal, car les zappeurs satellitaires pourraient confondre les chaînes. A leur usage, voici un truc simple : ceux qui s’ex-priment en français parfait et qui ne diffusent pas la Schlägerparade, ce sont les Sénégalais.

Laurent Flutsch

Le cahier des sports

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La suite au prochain numéro

Nuage de cendresDes millions de prières bloquées au sol

Après le VaticanD. Leuthard visite le cirque Knie

UBS vs USALes partis au corps accord

Euro maladeUn trou qui fuit entre les caisses

C’est arrivé la semaine prochaine(ou du moins, ça se pourrait bien)

Tête de Truc

Le pire, c’est que pépé ne fait pas qu’écrire des âneries prétentieuses. Il en peint aussi. Des croûtes qui, selon lui, relèvent d’un « néo-sur-réalisme mâtiné d’onirisme et d’éro-tisme ». C’est surtout dramatique. Mais à la différence des autres peintres du dimanche, Pal Sarkozy a le privilège d’exposer ses toiles à l’Espace Pierre Cardin, à deux pas de l’Elysée. On y admire des chefs-d’œuvre comme celui représentant Carla jouant de la guitare, assise sur un piano où se reflète Nicolas, avachi dans un fauteuil. Et, dernière touche gracieuse, une rose délicate-ment posée sur l’instrument : elle symbolise « l’ouverture  de  mon  fils à  gauche », explique très sérieuse-ment l’artiste dans Le Parisien. Le pervers pépère croque aussi une femme à demi nue poursuivie par un taureau ; une autre, dévêtue, avec une jambe de bois. Bref, c’est si désespérant qu’on en viendrait presque à plaindre Nicolas Sarkozy. D’ailleurs, ce dernier s’est trouvé un voyage officiel à l’étranger pour échapper au vernissage de l’expo paternelle. Le pire est peut-être à venir : qui sait, Pal Sarkozy, qui ignore le ridicule, va-t-il se lancer dans la chanson ?

Ian Hamel

Sarkozy père vert

Quel est l’immense pen-seur qui a écrit : « Je n’étais pas destiné à mon destin » ?

Marc-Aurèle ? Richard Virenque ? Raté, c’est Pal Sarkozy, à la première page de son autobiographie intitu-lée Tant de vie. Car à 82 balais, le papa du petit Nicolas pense avoir

Le shérif Frédéric Hainard attaqué de toutes parts. « Pourquoi tant de hainard ? »

des talents d’écrivain. A sa dé-charge, tout le monde s’intéresse à sa prose. Mais sans la décharge qui a donné la vie au Président de la République, le destin de ce Hon-grois ex-légionnaire, arrivé à Paris en 1948, ne fascinerait sans doute pas grand monde. Il n’y a pourtant pas de gloire à avoir enfanté Nicolas. D’autant que l’heureux père ne s’est guère occupé de son rejeton, abandonné avec ses deux frères et leur mère. En 260 pages, Pal narre surtout son irrésistible pouvoir de séduc-

teur : « Attrapant  le  regard  d’une belle  passante,  souriant  à 

d’autres sourires, réchauffant un cœur à mon corps, avec le sentiment,  exaspérant  pour les  femmes,  de  ne  tromper personne. »  Le vieux beau

se croit romantique, il n’est qu’un vantard lourdingue.Et son fiston, qui n’a toujours pas eu les couilles de tuer le père, tient tellement la presse tricolore en respect qu’elle en fait des tonnes en matière de lèche-majesté. Même un hebdomadaire comme L’Express se croit obligé de consa-crer sa Une et un reportage de huit pages à cet ancien publiciste libi-dineux.

Coco