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Page 4 / TRANSFUGE Pour attaquer p.3 3 / en plein chaos - 5 / j’ai pris un verre avec... - 6 / chronique - 8 / chronique 10 / la mémoire retrouvée - 12 / mauvaise humeur - 13 / club Transfuge 14 / le journal de... - 15 / nouvelles gueules Le grand entretien p.16 18 / critique : Amour de Michael Haneke 20 / entretien : Michael Haneke Littérature p.24 24 / ouverture : Fugues, Philippe Sollers 28 / critique : Le Roi pâle, David Foster Wallace 29 / critique : La Fête de l’âne, Juan Francisco Ferré 30 / critique : Dans les plis sinueux des vieilles capitales, Sylvie Taussig 31 / critique : Le Bruit des choses qui tombent, Juan Gabriel Vásquez 32 / critiques 36 / remous : Cher Sylvain Bourmeau, nous avons besoin du style... 40 / déshabillage : Christine Angot Cinéma p.42 42 / ouverture : In Another Country, Hong Sang-soo 46 / critique : Like Someone In Love, Abbas Kiarostami 47 / critique : Rêve et Silence, Jaime Rosales 48 / critique : Into the Abyss, Werner Herzog 49 / critique : Vous n’avez encore rien vu, Alain Resnais 50 / critiques 54 / remous : Le cinéma français traite-t-il mal les homos ? 58 / déshabillage : Joana Preiss Dossier p.62 64 / ouverture : Pas de grenadine pour les mystiques 68 / entretien : François Meyronnis 70 / focus : Wild Thing 71 / focus : Manifeste du parfait déserteur 72 / entretien : Wajdi Mouawad 74 / focus : A l’Est, un souffle nouveau 75 / focus : Le plongeon de Quignard 76 / entretien : Yannick Haenel 78 / focus : Revival mystique en Terre promise 79 / focus : La mystique des tubes cathodiques 80 / focus : A vos classiques ! Et pour finir p.82 82 / poésie : Œuvres 1968-2010, Mathieu Bénézet 83 / poche : Chronique joyeuse et scandaleuse, Maurice Sachs 84 / théâtre : Cap au pire / Premier amour, Samuel Beckett 85 / essai : Après la fin du monde, Michaël Fœssel 86 / dvd : Axel Corti, Samuel Fuller, André Sauvage 88 / classique livre : Romans, nouvelles et récits, Francis S. Fitzgerald 89 / classique cinéma : La Chevauchée des bannis, André de Toth 90 / séries : Breaking Bad ; Tristan Garcia 91 / polars : Dominique Forma, Hervé Decca 92 / expo : Alice Springs 93 / bloc-notes 94 / médias : Grand Public, Aïda Touihri 96 / musique pop : Yokokimthurston, Yoko Ono 97 / musique classique : 2 e Sonate, Eugène Ysaÿe 98 / prophétie Dans cette rentrée littéraire, des écrivains appellent à la désertion : Pascal Quignard, François Meyronnis, Gonçalo M. Tavares, Nick Flynn, Olga Tokarczuk, Roberto Calasso, Ladislav Klíma, Thierry Beinstingel, Gwenaëlle Aubry. Dans le sillon de Franz Kafka, Georges Bataille, ou encore Arthur Rimbaud, ils ont choisi le mysticisme comme échappée. Enquête auprès de ces anarchistes de la littérature. dossier coordonné par Vincent Jaury et Oriane Jeancourt Galignani Illustration d’ouverture Killofer CE SONT LES ÉCRIVAINS QUI VOUS LE DISENT DÉSERTEZ ! GRAND ENTRETIEN Palme d’Or à Cannes pour Amour, sa deuxième… Michael Haneke livre les clés de son cinéma dans un entretien passionnant xx x x x xxxxxxxx x xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx x xxxxxxxxxxxxxxxxxx introduction par François Bégaudeau Propos recueillis par Damien Aubel Photo : XXX pour CONTACT e film qui porte le nom Amour se passe dans un appartement. Une fois rentrés dans leur cinq-pièces après une soirée contée en trois plans, les septuagénaires Georges et Anne n’en sortiront plus. Ou plutôt nous ne les verrons plus à l’extérieur, ce qui, au cinéma, en revient strictement au même. Par là, Haneke livre la version radicale, et terminale à plus d’un titre, de sa dramaturgie souvent centrée sur un espace domestique. Propension à laquelle il est tentant, et assez juste, de fournir une explica- tion thématique. La maison/l’appartement, c’est la famille, et la famille est la matrice ou le laboratoire d’une horreur plus ample (Le Ruban blanc), une bulle de promiscuité incestueuse et névrogène (La Pianiste), un havre bourgeois investi par le dehors pour une expédition punitive (Caché). L’arbitraire du sort de la famille torturée de Funny Games ou de la famille suicidée du Septième Continent pousse l’hypothèse plus loin : la maison, la famille, portent en soi la tragédie. LE CONFINEMENT ET L’AUDACE Or, concernant Amour ou les films cités, le confi- nement est une méthode avant d’être un thème ; une manière plutôt qu’un discours. La méthode : restreindre au maximum le champ d’observation. Le réduire tant et tant qu’un regard puisse l’embrasser, comme il est donné à un spectateur de théâtre d’embrasser la scène. Le long plan introductif sur le public d’un concert conditionne le spectateur du film à ajuster son champ optique aux dimensions d’une scène. Pendant les deux heures qui suivent, vous n’en verrez pas autant que ce que le cinéma fournit d’ordinaire, vous en verrez aussi peu qu’au théâtre. Mais si vous voulez bien accorder à ce peu, l’attention que ces gens offrent à un pianiste, vous en verrez beaucoup. Le peu est la condition du voir. Comme vous n’en aurez pas plein la vue, votre vue L « » LA VIE EST UNE CATASTROPHE AMOUR avec Emmanuelle Riva, Jean-Louis Trintignant… Sortie le 24 octobre 2012 CINEMA / Page 55 Page 54 / TRANSFUGE LE CINÉMA FRANÇAIS TRAITE-T-IL MAL Près de 40 ans après La Cage aux folles, les représentations de l’homosexualité féminine et masculine dans le cinéma français ont-elles évolué ? Tentative de réponse à l’occasion de la sortie du dernier film d’Yvan Attal, la comédie Do Not Disturb. par Romain Blondeau ù sont les femmes ? C’est la grande question du moment. Celle qui préoccupe à raison Les Cahiers du cinémadans leur numéro de sep- tembre, et celle qui préoccupait le dernier festival de Cannes, accusé par une tribune du collectif féministe La Barbe de ne sélec- tionner que des mâles en compétition. Les chiffres sont indiscutables : il y a beaucoup plus d’hommes que de femmes aux postes de réalisateurs ou scéna- ristes ; le cinéma est un milieu presque exclusivement masculin. Lorsqu’on lui posa la question à Cannes, Noémie Lvovsky formulait une réponse définitive, soit en substance : « C’est une affaire qui doit être abordée sur un angle politique, qui est celui de la place des femmes dans le milieu du cinéma. Mais il ne faut surtout pas y mêler des questions d’ordre esthétique : il n’y a pas des films de femmes contre des films d’hommes. »Le cinéma n’aurait donc pas de genre, mais a-t-il néanmoins une préférence sexuelle dominante et surtout exclu- sive ? Est-il trop majoritairement hétéro et quels sont les nouveaux modes de représentation de l’homo- sexualité masculine et féminine ? COMPLEXÉ ET CLICHETONNEUX Ces problématiques, peut-être moins urgentes, ont échappé au débat sur la place des femmes dans la production qui nous occupe depuis des mois. Elles méritent pourtant un nécessaire update, tant elles semblent réinvestir avec force le champ de la création française mainstream. Un film, ce mois-ci, promettait de régler la question avec panache, et même de la rendre caduque : Do Not Disturb. C’est le dernier long-métrage d’Yvan Attal, un remakede la comédie US, Humpdayde Lynn Shelton (2009), déjà annoncé comme l’un des probables succès de l’année qui s’achève. Il fait le récit des aventures sexuelles de deux potes que tout oppose (l’un est un bureaucrate marié ; l’autre est un roots aux mille conquêtes) et qui décident, après une nuit alcoolisée, de participer à un festival de cinéma X en tournant eux-mêmes un film. Leur concept est simple : le porno homo est partout sur Internet, mais a-t-on déjà vu deux anciens potes parfaitement hétéros s’enculer ? A-t-on déjà vu les préférences sexuelles ainsi détournées ? C’est un pari fou, un geste purement artistique, et l’assurance de remporter le premier prix du festival sans pour autant remettre en cause ni leur amitié ni leur préférences sexuelles. Do Not Disturbexpose donc les conséquences de ce contrat passé entre les deux amis hétéros : le couple de l’un qui vacille, la virilité de l’autre qui s’émousse, et surtout les nouveaux désirs qui apparaissent (n’avait-on pas simplement envie de s’enculer ?). Ce contrat, c’est aussi celui passé par Yvan Attal. En confiant à la star populaire François Cluzet le rôle d’un quadra aux désirs homos soudain révélés, il promettait d’inverser les habituelles représentations sexuelles, de contourner un peu l’image straight et très normée de son acteur. Mais le contrat ne sera pas respecté : les deux amis, une fois dans leur chambre d’hôtel, comprendront qu’ils n’ont rien à faire l’un O REMOUS François Cluzet et Yvan Attal dans Do Not Disturb(2012) LES HOMOS ? SOMMAIRE N°61/OCTOBRE 2012

n°61/oCtobrE 2012 - transfuge.fr · 64 / ouverture : Pas de grenadine pour les mystiques 68 / entretien : François Meyronnis 70 / focus : Wild Thing ... La méthode : restreindre

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Page 1: n°61/oCtobrE 2012 - transfuge.fr · 64 / ouverture : Pas de grenadine pour les mystiques 68 / entretien : François Meyronnis 70 / focus : Wild Thing ... La méthode : restreindre

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Pour attaquer p.33 / en plein chaos - 5 / j’ai pris un verre avec... - 6 / chronique - 8 / chronique 10 / la mémoire retrouvée - 12 / mauvaise humeur - 13 / club Transfuge 14 / le journal de... - 15 / nouvelles gueules

Le grand entretien p.1618 / critique : Amour de Michael Haneke20 / entretien : Michael Haneke

Littérature p.2424 / ouverture : Fugues, Philippe Sollers28 / critique : Le Roi pâle, David Foster Wallace29 / critique : La Fête de l’âne, Juan Francisco Ferré30 / critique : Dans les plis sinueux des vieilles capitales, Sylvie Taussig31 / critique : Le Bruit des choses qui tombent, Juan Gabriel Vásquez32 / critiques36 / remous : Cher Sylvain Bourmeau, nous avons besoin du style...40 / déshabillage : Christine Angot

Cinéma p.4242 / ouverture : In Another Country, Hong Sang-soo46 / critique : Like Someone In Love, Abbas Kiarostami47 / critique : Rêve et Silence, Jaime Rosales48 / critique : Into the Abyss, Werner Herzog49 / critique : Vous n’avez encore rien vu, Alain Resnais50 / critiques54 / remous : Le cinéma français traite-t-il mal les homos ? 58 / déshabillage : Joana Preiss

Dossier p.6264 / ouverture : Pas de grenadine pour les mystiques68 / entretien : François Meyronnis70 / focus : Wild Thing71 / focus : Manifeste du parfait déserteur72 / entretien : Wajdi Mouawad74 / focus : A l’Est, un souffle nouveau75 / focus : Le plongeon de Quignard76 / entretien : Yannick Haenel78 / focus : Revival mystique en Terre promise79 / focus : La mystique des tubes cathodiques80 / focus : A vos classiques !

Et pour finir p.8282 / poésie : Œuvres 1968-2010, Mathieu Bénézet83 / poche : Chronique joyeuse et scandaleuse, Maurice Sachs84 / théâtre : Cap au pire / Premier amour, Samuel Beckett85 / essai : Après la fin du monde, Michaël Fœssel86 / dvd : Axel Corti, Samuel Fuller, André Sauvage88 / classique livre : Romans, nouvelles et récits, Francis S. Fitzgerald89 / classique cinéma : La Chevauchée des bannis, André de Toth90 / séries : Breaking Bad ; Tristan Garcia91 / polars : Dominique Forma, Hervé Decca92 / expo : Alice Springs93 / bloc-notes94 / médias : Grand Public, Aïda Touihri96 / musique pop : Yokokimthurston, Yoko Ono97 / musique classique : 2e Sonate, Eugène Ysaÿe98 / prophétie

Dans cette rentrée littéraire, des écrivains appellent à la désertion : Pascal Quignard, François Meyronnis, Gonçalo M. Tavares, Nick Flynn, Olga Tokarczuk, Roberto Calasso, Ladislav Klíma, Thierry Beinstingel, Gwenaëlle Aubry. Dans le sillon de Franz Kafka, Georges Bataille, ou encore Arthur Rimbaud, ils ont choisi le mysticisme comme échappée. Enquête auprès de ces anarchistes de la littérature.dossier coordonné par Vincent Jaury et Oriane Jeancourt GalignaniIllustration d’ouverture Killofer

CE SONT LES ÉCRIVAINS QUI VOUS LE DISENTDÉSERTEZ !

CINEMA / Page 17Page 16 / TRANSFUGE

GRAN

D ENTR

ETIEN

Palme d’Or à Cannes pour Amour, sa deuxième… Michael Haneke livre les clés de son cinéma dans

un entretien passionnant xx x x x xxxxxxxx x xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx x xxxxxxxxxxxxxxxxxx

introduction par François BégaudeauPropos recueillis par Damien Aubel

Photo : XXX pour CONTACT

e fi lm qui porte le nom Amour se passe dans un appartement. Une fois rentrés dans leur cinq-pièces après une soirée contée en trois plans, les septuagénaires Georges et Anne n’en sortiront plus. Ou plutôt nous ne les verrons plus à l’extérieur, ce qui, au cinéma,

en revient strictement au même.Par là, Haneke livre la version radicale, et terminale à plus d’un titre, de sa dramaturgie souvent centrée sur un espace domestique. Propension à laquelle il est tentant, et assez juste, de fournir une explica-tion thématique. La maison/l’appartement, c’est la famille, et la famille est la matrice ou le laboratoire d’une horreur plus ample (Le Ruban blanc), une bulle de promiscuité incestueuse et névrogène (La Pianiste), un havre bourgeois investi par le dehors pour une expédition punitive (Caché). L’arbitraire du sort de la famille torturée de Funny Games ou de la famille suicidée du Septième Continent pousse l’hypothèse plus loin : la maison, la famille, portent en soi la tragédie.

LE CONFINEMENT ET L’AUDACEOr, concernant Amour ou les fi lms cités, le confi -nement est une méthode avant d’être un thème ; une manière plutôt qu’un discours. La méthode : restreindre au maximum le champ d’observation. Le réduire tant et tant qu’un regard puisse l’embrasser, comme il est donné à un spectateur de théâtre d’embrasser la scène. Le long plan introductif sur le public d’un concert conditionne le spectateur du fi lm à ajuster son champ optique aux dimensions d’une scène. Pendant les deux heures qui suivent, vous n’en verrez pas autant que ce que le cinéma fournit d’ordinaire, vous en verrez aussi peu qu’au théâtre. Mais si vous voulez bien accorder à ce peu, l’attention que ces gens offrent à un pianiste, vous en verrez beaucoup. Le peu est la condition du voir. Comme vous n’en aurez pas plein la vue, votre vue

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AMOURavec Emmanuelle Riva, Jean-Louis Trintignant…Sortie le 24 octobre 2012

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LE CINÉMA FRANÇAIS tRAItE-t-IL MAL Près de 40 ans après La Cage aux folles, les représentations de l’homosexualité féminine et masculine dans le cinéma français ont-elles évolué ? Tentative de réponse à l’occasion de la sortie du dernier film d’Yvan Attal, la comédie Do Not Disturb. par Romain Blondeau

ù sont les femmes ? C’est la grande question du moment. Celle qui préoccupe à raison Les Cahiers du cinéma dans leur numéro de sep-tembre, et celle qui préoccupait le dernier festival de Cannes, accusé par une tribune du collectif féministe La Barbe de ne sélec-

tionner que des mâles en compétition. Les chiffres sont indiscutables : il y a beaucoup plus d’hommes que de femmes aux postes de réalisateurs ou scéna-ristes ; le cinéma est un milieu presque exclusivement masculin. Lorsqu’on lui posa la question à Cannes, Noémie Lvovsky formulait une réponse définitive, soit en substance : « C’est une affaire qui doit être abordée sur un angle politique, qui est celui de la place des femmes dans le milieu du cinéma. Mais il ne faut surtout pas y mêler des questions d’ordre esthétique : il n’y a pas des films de femmes contre des films d’hommes. » Le cinéma n’aurait donc pas de genre, mais a-t-il néanmoins une préférence sexuelle dominante et surtout exclu-sive ? Est-il trop majoritairement hétéro et quels sont les nouveaux modes de représentation de l’homo-sexualité masculine et féminine ?

COMPLEXÉ ET CLICHETONNEUXCes problématiques, peut-être moins urgentes,

ont échappé au débat sur la place des femmes dans la production qui nous occupe depuis des mois. Elles méritent pourtant un nécessaire update, tant elles semblent réinvestir avec force le champ de la création française mainstream. Un film, ce mois-ci, promettait de régler la question avec panache, et même de la rendre caduque : Do Not Disturb. C’est le dernier long-métrage d’Yvan Attal, un remake de la comédie US, Humpday de Lynn Shelton (2009), déjà annoncé comme l’un des probables succès de l’année qui s’achève. Il fait le récit des aventures sexuelles de deux potes que tout oppose (l’un est un bureaucrate marié ; l’autre est un roots aux mille conquêtes) et qui décident, après une nuit alcoolisée, de participer à un festival de cinéma X en tournant eux-mêmes un film. Leur concept est simple : le porno homo est partout sur Internet, mais a-t-on déjà vu deux anciens potes parfaitement hétéros s’enculer ? A-t-on déjà vu les préférences sexuelles ainsi détournées ? C’est un pari fou, un geste purement artistique, et l’assurance de remporter le premier prix du festival sans pour autant remettre en cause ni leur amitié ni leur préférences sexuelles. Do Not Disturb expose donc les conséquences de ce contrat passé entre les deux amis hétéros : le couple de l’un qui vacille, la virilité de l’autre qui s’émousse, et surtout les nouveaux désirs qui apparaissent (n’avait-on pas simplement envie de s’enculer ?).

Ce contrat, c’est aussi celui passé par Yvan Attal. En confiant à la star populaire François Cluzet le rôle d’un quadra aux désirs homos soudain révélés, il promettait d’inverser les habituelles représentations sexuelles, de contourner un peu l’image straight et très normée de son acteur. Mais le contrat ne sera pas respecté : les deux amis, une fois dans leur chambre d’hôtel, comprendront qu’ils n’ont rien à faire l’un

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REMOU

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François Cluzet et Yvan Attal dans Do Not Disturb (2012)

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LES HOMOS ?

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