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La Flèche. Organe d'action magique Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Naglowska - La Flèche No.1

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Maria de Naglowska - La Flèche No.1

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  • La Flche. Organed'action magique

    Source gallica.bnf.fr / Bibliothque nationale de France

  • La Flche. Organe d'action magique. 1930.

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  • jFf* l^U:0M^^te1i$ de chaque mois. Prix du J ^nrnfTfifa'P Le LivrS d
  • laa Flciic

    dormie dans une matrialisation de soulage-ment passager.

    Ceci ne peut tre rsum tant donn lesombres qui nous entourent plus clairementqu'ainsi : la compagne de i'homme, sur la terrenouvelle, offre l'nergie divine libre en ellenon pas pour la procration, mais pour favo-riser dans l'poux la vision du plan de lasp'endeur. Comment? Une longue prparationseulement permet de le savoir, toutefois plusie train que nous sommes avance et plusgrand est le nombre de ceux qui le conoiventnaturellement.

    L'heure approche o tout le monde sau-ra le secret, et c'est alors que se fera ] a slec-tion.- Car il y aura ceux qui russiront et ceuxqui ne russiront pas. Cela dpendra de lapuret intrieure, que chacun apportera l'preuve libratrice.

    Ce sera le baptme de la nouvelle religionde la Religion du Troisime Terme. Le mriterespectif de chacun se manifestera infaillible-ment et la hirarchie qui en rsultera sera in-discutable.

    Evidemment, ceux qui voudront tre lespremiers, ceux qui souhaiteront de russir seule fin de se placer par-dessus les autresfailliront de ncessit, car l'orgueil est Unepreuve certaine d'opacit. L'orgueil est l ol'chin n'est pas redresse, l o le divin ne.

    pntre, pas parce que l'gosme rsiste. La

    magie artificielle n'obtiendra jamais le fruit

    de la magie naturelle, parce que cette dernireseulement vient de Dieu.

    Ceci nous porte dire que s'il est vrai quenous entrons ds maintenant dans l're de lalibration, il n'en est pas moins vrai que tousne participeront pas dans la mme mesure la gloire du Fils rgnr. Les plus mauvaisne passeront mme pas du tout la porte dutunnel et toufferont dans l'obscurit. Maisleur infriorit ne troublera pas longtemps lafte de l'Epoux, car le souffle de Vie les quitte-ra rapidement. Il y dura des pleurs et des grin-cements de dent, mais ce sera justice.

    ***

    La question de la justice divine est pineuseet i est mme impossible de la rsoudre en laconsidrant d'en bas, c'est--dire avec le soucidu bien pour chacun. Selon nous nous in-sistons les tres humains ne prsentent paspour ie divin un intrt en soi, de mme, quepour l'ingnieur lectricien la question n'estpas de rendre bons tous les fils, mais de choi-sir les meilleurs pour l'installation techniquequ'ilse propose. Le Fils doit renatre, chacunn'est pas forcment ncessaire pour cela. Tantmieux pour ceux qui Lui sont utiles, tant pispour ceux qui ne le sont pas.

    Sur ce point, nous nous dtachons complte-ment de l'esprit chrtien qui mesquinise lesvaleurs suprmes en se perdant dans le laby-rinthe des misres humaines, et nous saluonsavec joie la renaissance moderne de l'esprit degnreuse intrpidit qui attnue le vain soucidu salut de chacun en le remplaant par le

    fier mpris de la mort. C'est un bon commen-cement et qui donnera ses fruits lorsque laspiritua isation en sera plus profonde.

    La justice divine est grande et vaste, maiselle ne se compose pas seulement de la cl-mence, de cette fameuse bont imaginepar les chrtiens qui est une chute et qui d-termine la chute. La clmence est inhrente la Sainte Trinit, mais seulement en tant quele. Pre en est membre. Le second terme, leFi s, est la consquence douloureuse de laBont, de l sa rvolte le long de la ligne hori-zontale. C'est l'expiation de la chute et c'esten cela que la Profanation est une oeuvresainte. Nous en reparlerons encore beaucouppar la suite.

    Le troisime terme, l'Epoux, corrige la mar-che rvolte du Fils en l'orientant vers lagloire. Son heure sonne aujourd'hui et c'estpourquoi un changement commence se pr-ciser dans le monde. Les hommes (les fils con-ducteurs) qui restent rigides sur l'horizontaleet ne se plient pas pour le redressement nou-veau, cessent de servir au passage du Glorieux.A' cause de cela, ils sont vous la dgrada-tion, c'est--dire la descente d'tape en tapedans les rgnes de. vie infrieurs : les animaux,les plantes, les minraux. C'est ce point,d'ailleurs, que nous rattachons notre thoriede la dchance que nous opposons l'volu-tion darwinienne avec toute la force de notreconviction. Mais ceci sera dvelopp plus tard.

    LA FLCHE.

    NOTRE THSE SOCIALEDe nos jours, un organe occultiste ne peut

    se passer de prendre position dans le domainedes grandes ides gnrales concernant larorganisation des rgimes sociaux. Ce n'estpas qu'un tel devoir nous soit impos par lepublic, lequel d'ailleurs se soucie encore assezpeu de l'action occulte, n'en connaissant gurela profonde ralit, mais c'est le degr mmeo se trouve actuellement la magie oprantdans le monde qui exige que chacun qui s'enl'ait un organe conducteur pose et rponde celte question : ia vie sociale moderne est-ellesaine ou malsaine? reprsente-t-elle un pro-grs ou une rgression? si un mal la ronge oen est le remde?

    Nous devons au lecteur non initi quelquesclaircissements, car nous ne pouvons suppo-ser que chacun interprte l'expression magieoprant dans le monde ainsi que nous lefaisons nous-mmes. Voici donc, ce que nousentendons :

    La magie est la science-vie-action qui accom-plit, de faon indchiffrable pour la vue etl'entendement ordinaires, une oeuvre dter-mine et continue dont le. but dfinitif ne peuttre exprim en termes courants, car c'est jus-tement l que se vrifie la parole du Christ : Ne jetez pas vos perles devant les porcs, pourqu'ils ne se rvoltent pas et n'crasent pas vosperles et vous-mmes . Le but dfinitif del'action magique ne concerne du reste pasdirectement le genre humain et son bien-cire,car aussi bien l'homme que ses joies et sesdouleurs ne sont qu'une poussire bien insi-gnifiante en face de l'ternit et du Grand-Inconnu qui rgit l'univers c'est peut-trece qui explique et justifie mme en quelquesorte Pinflififrence Son gard du commun

    des mortelsmais, nanmoins et quoi qu'il

    en semble, l'humanit est effectivement unecollai:oratrice de l'OEuvre magique et, qu'ellele veuille ou non, c'est travers elle surtoutque l'Inconnu agit et ralise sur la terre.

    L'une des tches principales de La Flchesera de faire connatre et admettre ces vritsprimordiales, mais pour le moment, nous nouscontenterons de prciser quelques points seu-lement se rattachant directement la thsequi nous occupe.

    Il fut un temps, et l'histoire en garde la m-moire, o la masse humaine civilise, c'est--dire organise et discipline, se prsentait[elle une pyramide comj)ose de quatre castesbien distinctes et superposes les unes auxautres. II y avait en bas le peuple asservi auxtravaux manuels ainsi qu'a toutes les besognespratiques. Son sort tait dplorable et sa ca-ractristique la lamentation, mais il obissait la loi de vie et c'tait l'essentiel. Par dessusce peuple et vivant de son travail, il y avaitles ngociants et les traficants de toutes sortes.Ils avaient gnralement la richesse matrielle,mais le mcontentement les longeait, carl'gosme ne donne pas le bonheur. Toutefois,ils taient utiles, parce que les dchets ontbesoin d'gots . Plus haut encore, la pyra-mide humaine civilise comprenait les noblesou les guerriers dont la joie tait le combatet le but la victoire. Ces gens-l avaient en euxun commencement de vie spirituelle, parceque leurs apptits n'taient pas uniquementmatriels. Ils avaient souvent moins de riches-ses que les commerants, mais leur coeur lespoussait ailleurs. La caste suprme, cettepoque lointaine, tait reprsente par lesdocteurs et matres en religion les termes

    variaient selon les races et les nations etces hommes relativement peu nombreuxtaient les vritables dirigeants de la vie so-ciale d'alors. Ils accomplissaient leur tchede directeurs conformment la sagesse quileur tait dvolue et ce qu'ils faisaient taitbien, parce que la Lumire tait en eux. Lepoint cirminant de la Pyramide tait formpar le Roi sacr, ni clerc ni lac, dont ia jus-tice tait relle parce que divine. A travers lapyramide humaine l'action occulte magiquede l'Inconnu se rpandait et agissait dans lemonde.

    Mais l'Inconnu a un Ennemi. C'est le Ser-pent symbolique qui veut que chaque individusoit lui tout seul le cycle complet de l'vo-lution et arrive par son propre mrite (isol)au sommet de l'difice mondial. Parlant l'homme le langage qui lui est le plus compr-hensible, il l'incite se rvolter contre l'orga-nisation pyramidale de la socit par le moyendu dchanement des apptits physiques. D'ovient cette force et o va-Lelle? Nous en par-lerons dans notre prochain article qui seraintitul le Serpent symbolique. Ici, c'est notrethse gnrale sans trop de dtails.

    Le Serpent symbolique nous ne lui don-nerons pas d'autre nom pour le moment -a combattu lentement mais victorieusementl'Inconnu, au cours des temps modernes. Cequi en fut plus avant encore dans le recul destemps ne nous occupe pas ici. Il a rempli d'or-gueil tout d'abord les rois, puis les matresen religion, ensuite les guerriers et les trafi-cants et, finalement, la masse des peuples la-borieux. Le tableau que prsente actuellementl'humanit est le rsultat parfait de sonoeuvre. La lumire n'existe plus nulle part,

  • Xa FlcHe

    c'est--dire dans aucune catgorie humainespcifie, et si de-ci del quelques faibles voixs'veillent pour rappeler le Soleil et indiquerson orientation, elles ne sont certainement nicoutes ni respectes par les foules. Le d-chanement des passions est gnral, l'anar-chie des moeurs complte. Pour se dbrouil-ler dans l'obscurit o elle chavire l'humanita aujourd'hui un seul lampion dont elle esttrs fire : la science. Cette dernire soulageun peu sa misre, la gurit vaguement de quel-ques douleurs physiques, diminue la dpensede son nergie musculaire en la combiant demcaniques, mais creuse la plaie vritable : -

    l'orgueil. Pire encore : elle paissit de plus enplus le voile abaiss sur les yeux de l'homme,afin de l'empcher de voir clair et de savoirce qu'est le miracle,.. Votre sourire, lecteur,confirme cette vrit.

    Or, que fait l'action magique solaire en toutcela? Est-elle vaincue, morte? A-t-elle abdi-qu?

    C'est cela le vritable sujet de notre prsentdiscours. Le problme social ne nous intressequ'en fonction de cette question. Rtablir lapyramide, comme le prconisent quelques-uns,serait-ce aplanir les voies de l'Inconnu eteffacer l'ombre pour le triomphe de la lumi-re? Mpriser l'tat actuel et retourner un

    rgime ancien?

    Non, catgoriquement non, car se serait loeuvre folle accomplie par des fous. Ce seraitdu thtre sans la comdie divine. El, d'ail-leurs, l'humanit n'y peut rien dans la catas-trophe dont elle ptit. Lorsqu'un mdecin s-rieux se propose de gurir un malade, il tu-die son cas, analyse pour autant que cela luiest possible le jeu des forces contraires quiluttent pour ou contre la maladie et essaye,dans la mesure de ses faibles moyens, de for-tifier le bon contre le mauvais. C'est tout ceque l'homme peut faire, le reste ne dpendpas de lui.

    Dans la dfaite de l'Inconnu et la Victoiredu Serpent symbolique, ceux qui sentent eneux-mmes le rveil de la vrit ne peuventfaire, selon nous, qu'une seule oeuvre utile :s'identifier autant que faire se peut l'essencede la Lumire et ainsi redevenir ses rayonsagissants. La slection des plus forts spirituel-lement se fera alors d'elle-mme et la hirar-chie des valeurs relles se rtablira en cons-quence. Celui qui sera le roi effectivement,c'est dire le sommet vritable de 3a massehumaine, recevra de ncessit le sacre solen-nel et chacun obira volontairement sa pa-role, car ce qu'il dira sera juste. Mais lesrvolutions et les rorganisations humainesavec 'es donnes spirituelles actuelles sonttoutes galement insenses.

    Notre position en face du problme socialest donc, en dfinitive, la suivante : nous nousabstenons de prendre part aux luttes humai-nes ayant des vises matrielles, mais nousretenons que ce qui se passe aujourd'hui de-vant nos yeux est de l'anarchie et de la bar-barie. C'est l'agonie de la Pyramide dont tou-tes les pierres sont dsormais par terre. Mais.puisqu'il est fou de songer la reconstructionaussi longtemps que la nuit est noire, nous neferons qu'une seule chose : nous appelleronsde toute la force de notre volont intrieurel'Esprit-Lumire dont nous voulons tre lesfils conducteurs. Nous esprons activement,soit magiquement, que par la force de notrenergie, offerte volontairement et consciem-ment au Grand-Inconnu, ce dernier rebrillera travers nous et meltra fin l'oeuvre des-

    tructive d'aujourd'hui. Nous lui dirons viensjusqu' ce qu'il vienne...

    Mais esprer magiquement ne signifie passe croiser les bras et attendre passivement lebeau temps. Au contraire, le beau temps, l'renouvelle, la renaissance de la lumire sur laterre, doit tre notre cration.

    Le point difficile est justement l : agir per-sonnellement et volontairement sans souci

    pour sa propre personne, pour ses propresapptits, s'lever au-dessus de soi-mme touten restant soi essentiellement. La volont in-dividuelle doit se dcentraliser, s'allonger

    pour ainsi dire, pour devenir Yaxe, en cessantd'tre le centre de son propre mouvement.Sois ton pivot, ne sois pas ton centre de gra-vitation voi' la formule, que nous propo-sons. Redresse-toi, deviens raide comme laflche, c'est ainsi que tu t'lanceras dans labonne direction, en entranant avec loi tessemblables. 11 faut un grand effort el une pa-tiente >dagogic pour arriver cette ralisa-tion; nous souhaitons que La Flcha obtiennece succs.

    AUGUSTE APOTRE.

    OCCIDENTALISAIS

    Celui qui a, net devant lui, le sens d'occi-dentalit et ferme la volont de la maintenir,crue vivante sans mlange ni altration, voits'avancer aujourd'hui, ct du matrialisme,un nouveau et. plus subtil pril : le pril spi-riiualisle.

    En effet, jamais autant qu'aujourd'hui l'Oc-cident n'a eu tant de peine trouver uneorientation prcise, conforme ses traditions,et cela surtout cause des conditions singu-lires que l'Occident s'est cres lui-mme.

    D'une part, nous voyons maintenant dansl'Occident, un monde d'affirmation, d'indivi-dualit, de ralisation, comme vision nette (lascience.) et comme action prcise (la techni-que), mais ce monde ne connat aucune lu-mire, sa loi est celle de la fivre et de l'agi-galion, sa limite est la matire, la voix de lamatire, la pense abstraite applique lamatire. D'autre part, s'accentue une impul-sion vers quelque chose de suprieur, versun pas cela , mais cette impulsion ignorela loi de l'affirmation, la valeur de l'indivi-dualit et de la ralit, et se perd dans desformes indfinies, mystiques, d'abstrait uni-vcrsalisme, de divaguante, religiosit.

    L, o l'Occident affirme le principe actif,guei'rier, raliste de sa tradition, il est doncpriv d'esprit; et l, o il aspire la spiri-tualit, il n'a plus prsent, devant lui ce prin-cipe fondamental de l'occidentalit et faitplace son contraire; le brouillard du no-spiritisme l'envahit avec ses vasions esthe-tico-oricntalisantes, thosophico- spirilisanles,christianisantes, moralisantes, bouddhisantes,qui contredisent toutes, comme une trs nou-velle barbarie exotique, l'esprit viril de l'occi-dentalit.

    Cet tat de choses s'est constitu commeune sorte de dilemme factice, qui est l'unedes racines profondes de la crise de l'Occidentmoderne. Comprendre cela est le premier pas.Trancher l'alternative est la condition dusalut.

    La raction spiritualistique au ralisme dumonde moderne a certainement son bon droit,mais elle ne l'a plus quand elle embrasse dansla mme ngation des choses diverses, en per-dant le sens et l'esprit qui, travers l'exp-rience du ralisme, ont t raliss par l'Oc-cident titre d'un tat de conscience presquegnral. Le monde ralistique moderne, com-me esprit, est intensment occidental. Sa ra-lisation se dverse, en effet, dans e rgne ari-manique de la machine, de l'or, du nombre,des mtropoles d'acier et de ciment o meurttout contact avec le mtaphysique, ou s'teinttout sens des forces invisibles et vivantes deschoses; mais travers tout cela, l'me occi-

    dentale s'est confirme et renforce en un style qui est une valeur et en face duquelle pian et les formes de la ralisation pure-ment matrielle qui, seuls, sont immdia-tement visibles peuvent tre considrscomme une enve.oppe contingente dont onpeut faire abstraction et qu'on peut attaqueret abattre sans qu'il n'en souffre aucunement.

    C'est l'attitude de la science, comme connais-sance exprimentale, positive, mthodique, la place de tout intuitionisme instinctif, detoute clairvoyance confuse et superstitieuse,de tout intrt pouf l'indtermin, l'ineffableet le mystique . C'est l'attitude de la tech-nique, comme connaissance exacte des loisncessitantes au service de l'action, en vertudesquelles certaines causes tant poses il s'ensuit des effets prvisibles el dtermins sansintrusion d'lments moraux, sentimentauxou religieux, la place de la prire, de lacrainte et de. l'aspiration la grce et au salut , de mme que de tout fatalisme asia-tique et du messianisme smitique. C'est l'at-titude de l'individualisme comme sens reld'autonomie, de saine fiert guerrire, de il-bre initiative, ia place de la promiscuitcommunislique et fraternisante de la dpen-dance traditionnelle, de l'universalisine sanspersonnalit o la contemplation prvaut surFaction et le monde pluralistique des formesest souffert comme la mort de V Un .

    Quoiqu'on formes et des degrs 1res di-vers, dans toutes les ralisations- caractristi-ques du monde moderne opre une impul-sion conforme ces trois dimensions fonda-mental es de l'esprit occidental. L'erreur a tde les confondre avec le matrialisme desralisations auxquelles elles- ont t appli-ques. Toute raction au matrialisme, toutevolont de dpasser ie matrialisme s'est as-socie ds lors une mconnaissance de l'es-prit de i'oeeidenLalii; ie rveil de la spiri-tualit s'est traduit par une recherche detelle ou telle autre croyance exotique, avec unevasion graduelle des lois occidentales de ra-lisme, d'action et d'individualit, en donnantlieu prcisment ce no-spiritualisme con-temporain qui, si mme il conserve quelquechose de vraiment spirituel, reste pour nousnous e dchirons sans hsitation une sortede pril, de mme qu'un lment de dgn-rescence par rapport ce qu'est la spiritua-lit de nous autres, les Occidentaux.

    Surtout depuis la guerre mondiale (el ceciconfirme encore sa racine malsaine et nga-tive), les formes d'un tel spiritualisme ont prisun dveloppement impressionnant. Ce sontles mille et mille sectes prchant la doctrinedu sur-homme dans les. associations fmini-

  • Z*a Flche

    ns e celles des infra-Fiommes des terres pro-testantes. C'est l'intrt malsain pour les pro-blmes du subconscient, de la mdianit-, dela mtapsyhique. C'est la voie des retours aux formes religieuses vieillies. C'est, enfin,un mysticisme plus ou moins panthistique,vague, proslytaire, sensuellistique, huinani-tarisant, vgtarien. Quel'e que soit la grandevarit de toutes ces formes, elles obissent,toutes une mme signification qui ne refltequ'un sens d'vasion, d'insouffrance, de fati-gue. C'est l'me de l'Occident qui vacille, sedisloque, s'anmie. L'oeil ne la voit plus sub-sister que dans le monde clos et aveugle d'enbas : derrire les seigneurs froids et lucidesdes algbres entranant les forces de la mati-re, dans.l'or qui dicte la loi aux gouvernantset aux gouverns, dans les machines o, jouraprs jour, les hrosmes privs de lumires'lancent travers le ciel et les ocans.

    Le dfaut de toute impulsion en faveur dela libration de ce plan des valeurs, vivantdans ce plan, en vue de leur raffirmation et

    intgration dans un ordre suprieur d'une spi-ritualit aniimysiique, est la vritable limitedu monde moderne, son facteur de cristalli-sation et de dcadence. La tradition occiden-tale ne ressuscitera que lorsqu'une nouvelleculture, qui ne sera pas envote par l'hallu-cination de ia ralit matrielle et de la psy-chologie humaine, crera des attitudes sainesde science d'action absolue et d'individualit,au del du brouillard du spiritualisme .Et n'entendant rien d'autre que cela par lemot magie, nous disons : c'est au moyen d'unepoque magique que l'Occident pourra sortirde l'poque obscure et de l'poque du fer. Au-cun retour, aucune altration. En une poquede ralisme actif, transcendant et intensmentindividuel, notre tradition occidentale se re-dressera sur sa propre racine qui n'a pas decontact avec l'asctisme et la contempiativituniversalisante du pass. Nous retrouveronsainsi la Lumire qui du Nord descendit au Sud

    (l'esprit artico-atlantiqu) et de l'Ouest passa l'Est, en laissant partout les mmes tracs

    d'un symbolisme cosmique et des paroles orsonnait la grande voix des choses , enmme temps que d'un sang hroque, actif,conqurant. Cette poque, qui redonnera aumonde la loi d'une vision claire et d'une ac-tion prcise dans le monde spirituel mme,reprendra, tout en se gardant de tout roman-lieisme et de toute . utopie , la parole virilede volont d'avancement , qui exclut toute:nostalgie, toute faiblesse des aspirations nir-vniques.

    J. EVOLA.

    pour un" ART DE VIVRE " moderne

    Si nous recherchons une vision vridiquedu monde moderne, deux faits tout, de suitenous-frappent :. c'est d'une part que la socit,,dont nous sommes membres, va son chemin ; mais que d'autre part ce chemin, n'est pas;toujours le ntre.

    Ce que tche de raliser notre civilisation:actuelle, les civilisations plus anciennes l'ontdj tent : de remdier d'un ct aux maux.et aux dsagrments de la nature, et en m-me temps d'enrichir celle-ci,, en vue d'assurerle plus possible, notre existence et notre bien-tre, dans ie monde o nous nous trouvons.

    Mais ce qui est rcent,, c'est la faon domf;s'y prend pour cela la civilisation aujourd'huirgnante.

    Confiante dans son savoir-faire, elle s'ap-plique sans hsiter, partout et dans tous lesdomaines, mtamorphoser, ouvrager la nature, en substituant et en ajoutant l'tatprimitif de celle-ci les fabrications les plusaudacieuscmen.t artificielles, sans prcdentsdans les ges rvolus.

    C'est le renversement des barrires que, de-puis toujours, la force des choses, mettait com-me frein nos rves. C'est le bouleversementde fond en comble de notre milieu familier,de notre faon de vivre ancestrale. Cette r-volution commence il y a quelque cent cin-

    quante ans, ne semble, pas prs de s'arrter.Depuis le coup d'Etat de la machine va-

    peur la technique est devenue notre imp-rieuse dielalricc, et sans cesse elle fait varierla situation conomique et sociale dans lesens d'une complexit croissante.

    Mais cette premire crise, extrieure, nous;n'est pas la seule. Elle en dclanche une autre:le conflit entre ce monde nouveau et nous-mmes.

    En effet, de tous cts, cette civilisation r-volutionnaire nous incite collaborer avecelle Elle nous prsente des affaires traiter,des professions ou des fonctions exercer,des crations-, nouvelles pour en user. Impos-sible de rester compltement en dehors d'elle,. et nous contribuons fous,, d'une manire, oudi'une autre, entretenir et dvelopper cemouvement de nouveauts et de changementsqui, nous entrane.

    Toutefois, si nous sommes sollicits par l'avie moderne, il', y a en mme temps, pour nousretenir d'y participer, nos. opinions et nos harbitudes traditionnelles. Les innovations quis'accomplissent sous nos yeux ne nous disentsouvent rien qui vaille; nous craignons quele mieux ne soit ennemi du. bien ;

    que l'harmonie et la beaut spontanes dumonde, que la valeur morale des individuspriclitent dans la poursuite du mieux-trematriel, et que nous perdions le chemin desvaleurs les plus xircieuses, les valeurs spiri-tuelles, au lieu de nous en rapprocher.

    11 est ais- de relever chaque jour, dans lesjournaux, la littrature, les essais philosophi-ques, la critique, ou la simple conversation,des. indices de cette mentalit rpandue danstous les milieux. Le moderne n'a pas une bonne presse . Vis--vis de lui, hostilit, d-fiance, ironie, tout au moins ddain et ngli-gence sont assez, la mode ( part les en-gouements passagers du snobisme pour desnouveauts de dtail et de faible importance).

    Forcment, plus nous nous dsintressonsdu chemin que prend la socit, plus elle vason train, sans guide et sans frein, nous deve-nant de plus en plus trangre mais sanscesser de nous entraner, prisonniers et escla-ves, avec elle. Ainsi les deux crises de l'heureprsente, la transformation continue de notremilieu, et l'inadaptation souvent volontaire desindividus ce bouleversement, s'aggravent,l'une l'autre.

    Devant ce divorce apparent entre les valeursidales et le monde concret, une minoritd'idalistes fuit et veut ignorer ce monde; unemajorit raliste, par contre, se laisse entra-ner vers le matrialisme. Mais personne netrouve son quilibre complet.

    Que les humains soient ainsi tiraills, car-tels entre les scrupules de leur sagesse, etles appels de la vie, ce n'est pas nouveau cer-tes. Mais plus que jamais ce dsaccord est vif.Il rvle un tat de vraie maladie sociale,qu'il importe de combattre sous peine decatastrophe.

    Pour y remdier, il ne s'agit pas d'ampu-ter l'homme d'un ct ou de l'autre, vers lemonde intrieur ou le monde extrieur. Con-

    ception trop simpliste et illusoire. Le probl-me rsoudre, c'est prcisment que l'hommereste entier, et que cesse la contradiction en-tre l'action concrte et la pense, sans abolirni l'une ni l'autre, ce qui est galement impos-sible.

    Ne voir dans le monde moderne, dans sonensemble, qu'une erreur de l'humanit, don!i faudrait se dgager par raction- et volte-face, ce n'est pas une solution.

    En fait, la civilisation moderne occidentalene peut pas faire 'machine arrire. Donc, avantde nous proclamer dans une' impasse, il nousfaut vrifier si l'impasse existe.

    Quj'il y ait une crise moderne, des erreursmodernes, des* dangers modernes, oui; niais siune issue satisfaisante de l'volution commen-ce est possible, c'est vers cette issue que nou ?.devons nous orienter et orienter nos contem-porains.

    Or cette issue existe. Les signes des tempsnous en donnent la cl, si nous savons les lireavec logique et sans prjugs. Et les conflits'qui pertubent la socit et les mes peuvent croyons-nous s'apaiser dans une solu-tion; de synthse, conservant les valeurs dupass,, enrichies des valeurs nouvelles ver.?des perspectives toujours plus encouragean-tes.

    Avant tout, gardons-nous croire que le mon-de moderne soit un monde prosaque, qu'il nepuisse fournir que du prosaque. Il y a aujour-d'hui trop peu d Don Quichotte et beaucouptrop de Sancho. Des Sancho qui, par peurd'tre utopistes, prennent les vrais chteauxpour des gargotles, et les vrais gants pourdes moulins vent, sans voir que notre do-maine recle les merveilles les plus mditeset les plus exaltantes et que l'action humaineest sur le chemin qui mne vers elles. Quoiqu'en disent les mauvais prophtes,, nous ensavons de jour en jour plus qu'auparavant etce que nous apprenons a son prix.

    Les hommes du Bon vieux temps depuisl'Atla ntide jusqu' Louis XVI, tirant partides ressources limites trouves par leur em-

    pirisme dans la nature, avaient cr un typede civilisation traditionnelle, rustique dans lescampagnes, plus orne el courtoise dans les

  • *a Flche

    villes et les palais, Il y eut des hauts et desbas, selon les lieux et les poques, mais Som-alie toute,, le niveau maximum des rsultatsatteints restait le mme, ou peu.prs.

    Si au bout de ces millnaires de stabilitrelative,, une civilisation nouvelle a surgi

    l'improviste, et submerge l'ancienne, les eir.constances particulires de cette naissance

    expliquent cette aventure.Les imaginations des philosophes en cham/

    ire ont fini.'par faire plaee l'observation,

    toujours plus serre, ds faits. De leurs obser-vations, les chercheurs ont tir des conclusionssur l'organisation de la nature et la marchedes; phnomnes, puis ces formules ont; tenseignes aux techniciens qui les Ont prispour guidev et qui, par ce procd, ont ra-lis des inventions et des f abrications; indites.,

    Or nous voyons^ que ces nouveauts^ unefois trouves,, peuvent tre: reproduises en s-rie par les gens; de mtier - condition de sui-vre minutieusement les formules tablies parles spcialistes. -

    Qu'est-ce dire? Evidemment que les sa-vants, en. cherchant se renseigner srir l'or-

    ganisation des. choses* arrivent tomber juste,,et; que la nature: moderne telle qu'ils nous ladcrivent, n'est pas dans son ensemble unefiction.

    Toutes les ratiocinationS' des philosophes^sceptiques et agnostiquesi ne peuvent .rieur eon*tMe ce fait.

    Or, cette nature moderne , quelles en;sont les caractristiques ? Elle se rvle ordon-ne -et discipline, et, en plus, docile nosprogrammes, se laissant modifier et faonner,une fois que nous connaissons ses lois; sur-tout elle apparat, de plus en plus, fertile et-varie en ressources innombrables. Touteschoses qui nous offrent des persepectives vas-tes et optimistes.

    Que n'obtiendrons-nous pas? Que ne ren-contrerons-nous pas, un jour? C'est pour noussimple affaire de labeur systmatique, d'or-ganisation intelligente et de bonne volont:

    Le vrai moderne clair a le droit logiqued'tre raliste sans tre voltairien, et spiri-tualiste militant sans se retirer au mont Athos..La Rvlation peut et doit tre une des sour-ces de notre savoir, condition de ne prendi'e-au srieux que des constatations objectives etconcrtes, faites par des observateurs dignesde crance et non pas les produits de l'ima-gination et de la spculation fantaisiste. Par.mi les doctrines qui nous sont proposes, sa-chons choisir celle qui rpond le plus ces^conditions.

    En tout cas, sur notre plante, au lieu dechicaner en' vain sur les possibilits d pro-grs, soyons-en les artisans par notre nergie,

    ABEL T. DREXLER.

    Pomes !R.ULBS3Bfcr'&cL-u.i-cs par IMt. de ISf.

    Sa Cg>&IP(l)

    Qui Pntndit, le Tonlg de l fort,Le ichnt d'amour - le eihant d ta tristesse Qui s'envolait, parmi 'lia nuit paisse,Mjnioo'liqu, Vers le' teiel discret?

    Qui ll'entendt?

    Qui le surprit, T'auteur mystrieuxDu idhant d'amour, du chant de la tristesse -Qui s'en aillait, tes yeux pleins de caresses,Conter ses peines aux bouleaux soyeux?

    Qui Ile surprit?

    Qoadi's'attendrit,, en :1evoyant tout seul,Chanteur d'amour hanteur de! la tristesse -"--Qui lamgiiis.sait et souriait sris cesseA; l'.oimibre noire autour !des vieux tileu'ls?

    Qui s'attendrit?',

    -' POUCHKINE*

    L'es augustes chanesDonnent dans la nuit,Les Varies se tranentSans le imoindi-e bruiit.

    Les forts se taisent, '

    Doux sont Tes tangs, Ta douleur (mauvaiseVa cesser : attends !

    APOUOHTINE.

    Nuits; de folie, nuits de veille inlassable,Mots iriaclhevs, regards die faces ples...Nuits que tes fla:mimies dernires aicc&b.lcnt,Fleurs de t'iautomne aux lourds et tranants

    [ptale alQue s'efforce'le temps de sa main haineuseA dvoiler que ce ne fut que malice, ...Je vote' vers vous de' .mon me orageuse,Esprant toujours d'impossibles indices.Yousi touffez d votre icil-in)murmure

    - Les voix du jour, fatigantes, intraitables...Yo's lsez mon repos aux heures oibsicuresNuits de folie-, nuits de veiile inlassable!

    Apouohtine.

    JCe 7{ve ? Contactavec i'ju-deJ

    Du Diieu qui nous cra la clmence infinie Pour adoucir les maux de cette 'courte vie A. plac parmi nous deux tres bienfaisants, , :

    L'un est Ile doux Sommeil .et l'autre est l'Esp-[rance.

    a dit Voltaire, dans la Henriade.Il- est fort probable que le vieil Arouet n'a

    jamais eu sur l'occultisme que des donnesassez rudimentaires et pourtant, ce terme

    d' Esprance dont il se sert pour dsignerle rve laisserait supposer de sa part une sortede reconnaissance inconsciente du caractreprmonitoire de ce dernier. Bien avant com-me bien aprs le patriarche de Ferney, on acherch expliquer ce phnomne, et, danscette rgression morale que posent les tempsmodernes et contemporains, on n'a trouv quedes rponses sans intrt cette question : Quel est le rve ? D'o nous vient-il? A quoisert-il?

    L'imagination populaire disait souvent : Tout songe est mensonge! ce qui vite laquestion, mais ne la rsout point. La philoso-phie officielle et les religions modernes y

    voient plutt une rminiscence des faits pro-duits l'tat de veille, rminiscence d'autantplus accentue que le sujet est plus nerveuxet motif. . . ..

    Il nous apparat ds lors facile de rfutercette thorie simpliste en constatant que biensouvent les songes n'ont jamais t prcdsd'aucun phnomne antrieur produit Pttde veille. D'ailleurs, puisque tout a sa raisond'tre ici-bas, il est permis de se demander quoi nous servirait de revivre, alors que ,le.sommeil est un repos de tout notre tre,. desvnements que nous connaissons dj puis.qu'ils appartiennent au pass. Le contraire,c'est--dire le caractre prmonitoire du. son*-

  • la ncHe

    g, "parat plus admissible. Les Anciens taientsur;ce point beaucoup plus prs que nous dela thorie vraie, et il est historiquement prou

    v'que de grands vnements furent jadis

    "pressentis de cette'faon avant leur ac-complissement. La Bible elle-mme, dont lesadeptes demeurent toujours rfractaires cet-te "explication, ne nous offre-telle pas unex'enjple 'typique avec le Songe de Jacob?

    Il est donc plus logique de voir dans lerve un dgagement inconscient, rendu pos-sible par la cessation momentane de l'acti-vit- elbrale au cours du sommeil : nos sensse reposent, mais notre me. (laquelle ne sau-rait t fatigue) continue sa mission, et vase; retremper dans des sphres plus hautesolelle puise avis et fluides nouveaux, le som-meil devenant ainsi une sorte de lien avecPAu-Del.

    C'est, soit dit en passant, l'argument le plusfort contre les thories matrialistes, car, sil'esprit n'a pas se reposer, c'est qu'il estimnfortel.

    Ici, le caractre prmonitoire des songestrouve son explication. En effet, les termes depas, de prsent et de futur n'ont de valeurquepour nous, par suite des conditions d'exis- ,teiice dans, lesquelles nous nous trouvons.Pour le Crateur, et peut-tre; aussi pour lesesprits suprieurs qui habitent les plans avoi-silKift celui de Dieu, la notion de temps nesaurait exister. Cela est si vrai que pour nousniines, le prsent intgral est une ide,abstraite, et le vers fameux :

    Le moment o je parle est dj loin de moil'exprime avec quintessence. Donc, si notreesprit, durant le repos de notre corps, s'vadedans ces rgions lointaines, c'est pour y voirdes vnements se rapportant- lui, mais quidoivent lui arriver sur le plan terrestre, et lefait de reconnatre en songe des faits djproduits ne peut que confirmer cette hypothsepuisqu'encore une fois, l'me gare dans cessphres peroit tous les phnomnes sansgard au temps.

    Mais, dira-ton : Dans ce cas, Dieu n'avaitpoint besoin d'employer ce moyen dtournpour nous faire connatre un avenir qu'il pou-vait fort bien nous rvler directement .

    A cette objection, la rponse est aise : Cen'est qu' titr pour ainsi dire exceptionnelque e Crateur nous renseigne ainsi, d'abordparce que notre libre arbitre a besoin du mys-tre de l'avenir, et ensuite pour ne pas nousdispenser de l'effort qui seul rend mritoiresnos actes en ce monde.

    J'entends dj nos contradicteurs s'crier : . Mais les rves sont gnralement confus

    et vagues. Ils reprsentent presque toujoursdes images de kalidoscope qui n'ont ni queueni tte! D'ailleurs, la volont est absente danse rve : si vous voulez courir, par exemple,vos jambes ne peuvent lias vous porter!

    A cela je rpliquerai : Etes-vous bien srsque les images vues en rve soient si dnues

    "de logique que vous le prtendez? Et n'est-celias plutt votre mmoire qui, alourdie sonretour dans votre corps, par sa prison de chair,

    n'est pas en dfaut, de mme que notre oreil-le a parfois du mal saisir et entendre lesens exact des paroles prononces distance?

    Quant l'absence de volont, en supposantqu'elle ne soit pas, elle aussi, une erreur denos sens, une autre hypothse sur ce pointpourrait se soutenir : cette volont, dans cessphres leves, est-elle vraiment ncessaireet ne sommes-nous pas peut-tre aussi, leshumbles serviteurs de puissances suprieures ?

    On dira aussi que nous ne sommes pas enrve toujours les tmoins de belles choses etque les songes nous en font voir aussi de bienlaides. L'objection aurait du poids s'il n'yavait dans TAu-Del que des entits voluesdans le Bien, mais si l'on admet (et il le faut)l'existence de forces mauvaises, rien de plusnaturel que ces dernires cherchent nousentraner et nous drouter, ce qui est encoreune explication peut-tre du caractre confus'des images Vues eil songe. C'est l'ternel pro-blme du Bien et du Mal, et cela ne changerien la question.

    Disons en terminant que le songe, en d-pit des quolibets des ngateurs systmatiquesque sont gnralement ses dtracteurs, jouedans la vie un rle bien plus considrablequ'il lient apparatre a priori : il est souventun guide, un soutien, mme un sauveur. C'est dessein tout l'heure que j'ai cit Voltaire,et j'emprunterai encore -mie fois ce dernier,en disant que si le songe n'existait pas ilfaudrait l'inventer .. x

    PIERRE DE LESTOLLE.

    Le Rite Sacr de T^mour MagiqueChoses vcues SL\X del du plan, physique

    par Xenia. NORVAL

    SOMMAIRE. 'Dans le brouillard de la pense. Les premires iue&sps. La naissance, l'Amour. Le Baptme. L'Epreuve.

    L'Ascension. Le Sacre.

    . I

    DANS LE BROUILLARD DE LA PENSEE

    Nous sommes ns pour tre heureux. Notresort naturel est l'quilibre, l'harmonie, car sinous tions ce que nous devrions tre, l'universtout, entier se reflterait en chacun de nouscomme un chant sple.ndide. joyeux, triom-phant. Et la terre nous parlerait de son lan-

    gage plein de sagesse, nous guiderait traversla: vie. Et le ciel serais pour nous une conti-nuelle et tendre caresse, et sa pluie nou? se-rait un bien et sa lumire une instruction. Elde; loin, des quatre points de l'horizon, lesven.ls nous apporteraient le souffle ncessairequi*ranime, qui fortifie, qui vivifie. Et la gran-de;, mer bleue ou verte ou mauve, n'aurait

    plus de mystre pour nous e! sa vague furieu-se"" ne nous serait pas une pouvante sinous tions ce que nous sommes destins tre. : des hommes vl des femmes normaux.

    Mais il y a dans le monde quelque chose quinous empche d'tre normaux. Il y a dans Jemonde une force qui s'obstine entraver lavie;, el le chant de l'univers, cause de ceia,comporte des dissonances qui sment la dou-leur, la fausset, la cruaut.

    H y a une vaste mchancet rpandue danslennionde. Elle empche les hommes d'tre des

    hommes et les femmes d'tre des femmes. Etles enfants eux-mmes ne peuvent pas treenfants, nafs, frais, joyeux, cause de cettemchancet qui hurle travers les tres com-me un inconsolable dsespoir. Les noms lesplus divers ont t donns cette force m-dian te, car de tout temps on a cherch laparalyser. On l'appela Satan, on en ft leDiable, on dit que c'tait l'esprit-du-mal, l'es-prit-de-la-destruction, que sais-je encore!...Tous ces noms n'avaient rien de rel, et c'estpourquoi jamais l'Ennemi ne fut dompt.

    Car voici ce qui est positif quoique bizarre :il suffirait de dcouvrir le vrai nom (la corres-pondance essentielle) de la mchancet pourla localiser et la faire disparatre de ce. fait.C'est un mystre, parce qu'il est difficile d'ex-pliquer en ternies vulgaires la vie et l'essencedes noms, mais c'est vrai que si l'on savaitprononcer, c'est--dire accomplir, le rite sym-bolisant l'Entrave-Suprme toute sa force ma-lfique serait paralyse. Mieux encore : ellen'existerait plus. Ah! si vous pouviez com-prendre cela ou bien le dchiffrer aprs la lec-ture de ce livre qui est crit dans ce but! Laforce mauvaise qui entrave la marche triom.phale de l'avenir n'est rien d'autre que lePass incapable de mourir parce que rien nemeurt. EHe attend sa rgnrescence, le bap-tme qui transformera son nom. Des lvresnouvelles sont ncessaires pour cela, parceque un nom ancien prononc par une bou-che nouvelle est un nom nouveau, une Re-naissance ...

    Que de prcautions il faut, hlas, en ces

    temps pnibles pour dire les choses les plussimples! Nous vivons une poque o se croi-sent avec une violence gale plusieurs cou-rants contraires. C'est comme en ces endroitsdangereux de la mer o les navires dansentmme par le beau temps. On ne se comprendplus, ie vocabulaire diffre de bouche bou-che, l'un dit esprit et l'autre comprend blague .

    Pourtant, nous ne sommes dans cette viequ'autant de feuilles offertes au soleil et .\l'air pur. Des racines profondes qui nous rat-tachent tous la mme terre monte ennous la sve, que le Soleil lui-mme bnit,mais l'homme s'en sert mal, parce qu'il ne saitplus rien...

    Et comprendra-t-on ceci : j'ai aim le Mau-vais, je l'aime encore, c'est pourquoi je saisson Nom, son Essence, son action nocturne...

    **

    ... Sur les sommets sauvages, du silencieuxCaucase, dans les valles rocheuses de seschanes d'o sont venus les races et les peu-ples dont la mission tait et est encore de com-battre le mal, j'ai vu l'ombre grandiose duMatre du Pass croiser les bras dans une at-titude de torture.

    Des serpents mordaient son ventre aplatiet une boue gluante montait jusqu' ses cuis-ses.

    Il fixait son regard sur les roses naissantesde mon jardin et des larmes de glace br-laient ses paupires.

    Oh! criait-il d'une voix spulcrale, oh!

  • Xenophonta! L'empire tait moi! Les eauxsont venues, elles ont noy mes glbes et mesjardins aux grappes d'or. Mes troupeaux sontmorts dans la dbcle et mes serviteurs sontdisperss. Je n'ai plus rien l'offrir, je n'aiplus d'or pour t'acheter.

    Et ces derniers mots retentissaient dans lanuit sche des montagnes comme un reprocheamer, comme une haine immense.

    Je me pris d'amour pour ce cri terrible, j'a-dorai cette insondable impuissance.

    Qui es-tu? toi qui pleures de la sorte!dis-je pouvante.

    Je suis celui dont le nom ne peut treprononc, car le langage qui le contenait estoubli... Xenophonta, je ne peux t'acheter ettu ne seras donc pas ma femme.

    Le spectre disparut dans un hurlement sau-vage des vents qui s'levrent alors commeune rage prolonge de toute la nature. Les ro-ses de mon jardin en tremblrent jusqu'aumatin.

    A l'aube, lorsque la tempte se fut apaisedans le bleu d'acier des premires heures, jemontai sur la terrasse pour retrouver celui qui mon coeur s'tait dsormais donn. Lesmonts taient les mmes, leurs lignes altiresaussi svres et rigides qu'auparavant, la nei-ge dormait toujours peine bleuie par les r-verbrations du ciel, mais dans l'haleine froi-de des forts et dans le bruissement cristallindes torrents le Caucase, mon Caucase, n'taitplus le mme. Ah! oui! le Matre du pass ytait. Les glbes, mes glbes sont noyes! >ce cri tait partout, rien ne l'effaait.

    Un dsir violent naquit alors dans moncorps, et je me serais fendu les entrailles simon sang rpandu sur la neige avait eu lvertu de fondre les glaces et de faire renatreles pturages de celui qui pleurait. Mais monsang n'tait qu'une goutte pour cet ocan deglace, et que pouvait cette goutte contre tantde malheur !

    Le soleil parut soudain. Rouge encore d'untrop long sommeil; son clat n'aveuglait pasles yeux. Sa face souriait entre deux cimes etil semblait que les rochers en palpitaient de

    Joie. Oh! Soleil! dis-je, persuade de la cons-

    cience humaine de l'astre, que ne fais-tu fon-dre cette glace, afin de faire renatre les ri-chesses disparues!

    Et, distinctement, j'entendis cette rponse : Tu tais son esclave, mais je t'en ai lm-

    re. C'est pour te remettre les menottes qu'ilsouhaite ses biens. Mais il ne les aura pas. Jete veux libre, femme, toi et tes enfants.

    Qui est-il? demandai-je, et froides taientmes mains.

    Son ziom est oubli et le langage qui,

    seul, le contenait, ne se retrouvera plus, carj'ai chang la gorge des mortels, afin qu'aucu-ne syllabe de ce mot maudit ne puisse pluspntrer daiis un cerveau humain et y dran -ger le cours des choses... Xenophonta, malheur toi si tu t'attaches ce dfunt.

    Le cri strident d'un norme oiseau de proiecoupa alors le verbe du Soleil et j'entendisune chute trange dans la valle o brillaitmaintenant une lumire intense. De rouge leSoleil tait devenu presque blanc et mes yeuxne supportaient plus son clat.

    L'oiseau de proie plana en larges spiralesau-dessus du chteau de mes parents. Chosecurieuse, il ne m'pouvanta pas. Je sentais enmoi une protection, une force dont j'ignoraisla provenance. Et, en effet, aprs quelquestours silencieux l'oiseau changea d'ide ets'envola ailleurs.

    Ii y eut alors un sourire radieux dans lanature, et le ciel et les neiges et les roses yparticipaient.

    La rose tait frache sur la terrasse et jesentis un frisson le long de mes jambes. In-volontairement, je pliai les genoux et mesmains se joignirent d'elles-mmes pour laprire. Mais mes lvres ne prononcrent pasles mots habituels. Ce qu'elles dirent fut peuprs ceci :

    Seigneur! Puissance! Vie!En cette heure matinaleEcoutez-moi!Mes roses prient avec moiEt mon sang vivifie ma prire.Effacez les larmes de glaceEt touffez aussi le feu. -Ordonnez que les plaies se refermentEt ordonnez que la joie soit pour tous.Seigneur, pardonnez, car tout

    [mon corps pardonne.Pardonnez, Puissance ternelleA celui qui souffre et pleure sans cesse.Ne maudissez pas ce qui tremble d'effroi,Entranez dans votre joie immenseL'ombre du Pass, l'ombre du Premier-N.Changez-en bien ce qui est malEt changez en vertu ce qui est dlit.Rpandez partout votre insondable sagesseEt pardonnez, Puissance, ce que je pardonne.Car vous tes la vie et l'ordre et le

    [chant d'allgresse.Vous tes le fleuve et vos eaux emportent tout.Soyez clmente, Trinit harmonieuse!Pardonnez, pardonnez, pardonnez!

    J'tais allonge sur les dalles de la terrasselorsque le dernier mot de cette prire avaitclos ma bouche. Un long baiser y br'ail en-core.

    (A suivre.)

    Les nouveaux Livres

    H\a|ia SexuaiisNul, parmi les grands initis de l'occultisme,

    n'a os en rduire les doctrines des procdslaboratoires aussi hardiment que le fit P. B.Randolph. Ce multre mystrieux, qui vcutau sicle dernier aux Etats-Unis, faisait partie,entre autres, de la socit secrte connue sousle chiffre B. H. of L. Par sa force suggestive,sa connaissance supra-normale et ses dnions-trations exprimentales, il devint une clbritdans le monde occulte international. Il trahitles traditions en hasardant ce rsum dessciences occultes : la plus grande force nmgi-que de la nature est le Sexus.

    La publication Magia Sexuaiis formeun recueil rarissime de ses notes manuscrites,entirement indites, sur la Magie Sexmle.Les rites sexuels des socits secrtes mill-naires s'y trouvent ramens d'une manirescientifique des analyses exprimentales etrecettes pratiques d'une efficacit stupfiante.

    Les rsultats de ses recherches n'abandon-nant jamais la ralit, ne sortant jamais"d la tbiologie et de la psychologie, passionnerontnon seulement l'lite des amateurs, mais ga-lement l'homme de science averti.

    Puisqu'il s'agit de phnomnes provocabeset contrlables par- quiconque, cet ouvrageserait un trop puissant initiateur aux expri-mentations. Pour parer aux dangers d'une .vul-garisation superficielle, il sera tir sous formerigoureusement bibliophile et rserv exclusi-vement aux souscripteurs.

    Les souscriptions sont acceptes par LaFlche .

    Adressez votre demande la directrice :Mme Maria de NAGLOWSKA, 11, rue Bra, Pa-ris-6, en joignant un timbre de 50 c. pourlarponse pour la France et les ColoniesTetl'quivalent de 1 fr. 50 pour l'Etranger.

    Nous fournirons, sur demande, tout rensei-gnement supplmentaire sur cet extraordiioaire ouvrage.

    EXTRAIT DE LA TAULE DES MATIRESMystres eulidiques el anseirtique. Cha-

    ne magique et les divinits. -=Polarisationfdel'homme et de la femme. Larve onanique. -- Dcrtisme. Possisme. Parfums .'.ma-giques sexuels. Couleurs individuelles; --Bagues rituelles. Oprations magiquessexuelles. Rajeunissement par vocationsexuete. Oprations d'amour. Charaoment du volt. Opra lions pour PamRr. a-tion et rectification, des sens et des facults-. etc., etc.. '"*?' )

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