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EHESS Naître et grandir en Église. Le rôle des autochtones dans la première inculturation du christianisme hors Europe. Actes du colloque de Chantelle/Allier, suivis d'une bibliographie sur le christianisme dans le Pacifique Sud. (Centre de recherches et d'échanges sur la diffusion et l'inculturation du christianisme) by CREDIC Review by: Françoise Aubin Archives de sciences sociales des religions, 34e Année, No. 67.2 (avril-juin 1989), pp. 252-254 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41623258 . Accessed: 16/06/2014 17:43 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.34.79.253 on Mon, 16 Jun 2014 17:43:05 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Naître et grandir en Église. Le rôle des autochtones dans la première inculturation duchristianisme hors Europe. Actes du colloque de Chantelle/Allier, suivis d'une bibliographiesur le christianisme dans le Pacifique Sud. (Centre de recherches et d'échanges sur la diffusionet l'inculturation du christianisme) by CREDICReview by: Françoise AubinArchives de sciences sociales des religions, 34e Année, No. 67.2 (avril-juin 1989), pp. 252-254Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/41623258 .

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

losophie. Mais peut-être était-ce beaucoup demander à une entreprise qui tranche déjà sur nombre d'ouvrages de ce genre par son effort ďéquilibre international. Le livre offre, en tout cas, amplement ce que l'on est en droit d'attendre d'un manuel : des articles informa- tifs, parfois très neufs, de nombreuses indica- tions bibliographiques dans différentes lan- gues, un impressionnant index des noms de personnes. A mettre dans toutes les biblio- thèques.

Willem Frijhoff.

67.313 CORNELISSEN (J.F.L.M.). Pater en Papoea. Ontmoeting van de Mis- sionarissen van her Heilig Hart met de cultuur der Papoea's van Nederlands Zuid- Nieuw-Guinea (1905-1963) (Pères et Papous : la rencontre des Missionnaires du Sacré-Cœur avec la culture des Papous du Sud de la Nouvelle-Guinée néerlandaise). Kampen, Kok, 1988, XVI-256 p., carte.

Bien que l'auteur fournisse dans cette thèse de doctorat une ethnographie très riche de sept différentes tribus papoues vivant dans le vicariat apostolique de Merauke (depuis lors annexé à l'Indonésie), il se défend de faire œuvre d'ethnologue. Son objectif est d'étudier en tant qu'historien la rencontre des mission- naires du Sacré-Cœur avec la culture papoue, de traquer leurs réactions et de saisir les trans- formations qu'à partir de leurs observations ils se sont efforcés d'opérer dans cette culture. S'appuyant sur une riche documentation écrite (articles, rapports, lettres) et sur une série d'entretiens, l'A donne d'abord une description systématique de l'œuvre missionnaire dans chacune des tribus papoues, suivi d'une ana- lyse de leurs caractéristiques sur les plans économique, social et religieux telles qu'elles avaient été relevées par les missionnaires. Sitôt les missions commencées, le choc fut terrible entre les missionnaires animés des meilleures intentions et les chasseurs de têtes de la tribu des Marind-Anim, dont la culture à très forte charge érotique répandait à profu- sion le granulome vénérien dont ils étaient collectivement atteints et qui les menaçait d'extinction à court terme. Aidés des autorités civiles, les missionnaires s'attachaient immé- diatement à bannir les pratiques culturelles contraires aux normes chrétiennes et occiden- tales, surtout les rituelles orgies sexuelles et les multiples pratiques de mise à mort d'ennemis,

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d'enfants ou de malades. Cependant, le vide spirituel créé par ces interdictions fut instan- tanément rempli par un ensemble de prati- ques chrétiennes. Cet effort d'inculturation s'accompagna d'une étude intensive des lan- gues et cultures papoues. Dès 1921, le système scolaire était mis sur pied ; dans les années 50, les missionnaires se firent coopérateurs du gouvernement lors de la relance économique de la région et du regroupement des peuplades dans ce pays à densité de population extrê- mement faible. Vers la même époque seule- ment, les missions se mirent à respecter dans leurs méthodes d'approche les valeurs propres des cultures papoues, indépendamment de leur validité dans le contexte chrétien, et à contextualiser le message chrétien dans les cultures indigènes. Ce qui frappe le lecteur de cette étude, c'est la répartition des tâches constantes, quoique souvent inconscientes, entre les missionnaires et le gouvernement néerlandais, agissant tous deux dans une mê- me optique culturelle soumise à une lente évolution. Comme le dit l'A, le missionnaire jouait le rôle de la « mère qui sermonne », le fonctionnaire celui du « père qui punit ». C'est à raison, enfin, que l'A s'interroge à la fin de son livre sur la relation implicitement conflic- tuelle qui a toujours existé entre les mission- naires et les ethnologues travaillant sur place. Dans les travaux d'ethnologie, le missionnaire n'est presque jamais mentionné, malgré sa présence agissante au sein des indigènes et son rôle d'accueil et d'intermédiaire, sinon d'interprète, par rapport à l'ethnologue. Face à une certaine naïveté ethnologique, qui perce par exemple dans les travaux de P. Wirz sur la Nouvelle-Guinée, l'A défend l'urgence qu'il y avait pour les missionnaires dès leur arrivée en 1905 à prendre des mesures immédiates et draconiennes pour prévenir la tribu des Marind de l'extinction totale. Mais au-delà de ce cas d'espèce, qui fournissait opportuné- ment une légitimation humanitaire à une opé- ration fondée sur le mépris occidental, la ques- tion du rôle destructeur de la première géné- ration des missionnaires est posée. Le riche matériau rassemblé dans cette étude mérite- rait un nouvel examen dans l'optique de l'in- tégrité des cultures papoues.

Willem Frijhoff.

67.314 CREDIC. Naître et grandir en Église. Le rôle des autochtones dans la première inculturation

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BULLETIN DES OUVRAGES

du christianisme hors Europe. Actes du colloque de Chantelle/Allier, suivis d une bi- bliographie sur le christianisme dans le Paci- fique Sud. Lyon, Université Jean Moulin Lyon III (Centre de recherches et d'échanges sur la diffusion et l'inculturation du christia- nisme), 1987, 281 p.

Le CREDIC avait amorcé, à son colloque de Stuttgart en 1985, une interrogation sur les conditions de l'inculturation du christianisme en pays de mission, plus particulièrement en Afrique Noire et en Extrême-Orient (cf. Arch., 65/2, n° 249). Il l'approfondit en 1986, à son colloque de Chantelle - dont nous avons ici les actes - en concentrant l'attention sur les catéchistes et leurs rapports avec le mission- naire européen. Cette sévère restriction du thème par rapport à l'intitulé du colloque a été regrettée par certains participants à la table- ronde finale, qui auraient souhaité une évoca- tion moins allusive du militant de base, de la diversité des relais médiateurs, des relations tissées entre intermédiaires et prêtres autoch- tones. Tout en espérant voir ce vœu exaucé lors d'un colloque ultérieur, reconnaissons que la limitation, relative d'ailleurs, du propos a aidé fructueusement à son défrichement, les historiens et sociologues posant la probléma- tique, les professionnels de l'évangélisation colorant celle-ci par un bouquet émouvant de pieuses figures africaines. L'extension chrono- logique de « la première inculturation » jus- qu'à l'après-Vatican II est plus surprenante ; mais, en donnant à l'expérience du terrain l'occasion de s'exprimer, elle fournit un contre- point vécu aux spéculations portant sur un passé révolu.

Malgré la spécificité de son titre, la commu- nication de Claude Prud'homme (de l'Univer- sité de Lyon III) sur les missions catholiques à Madagascar entre 1844 et 1930 (p. 43-63) est une réflexion absolument magistrale sur la place qu'ont occupée les auxiliaires autochto- nes dans la théorie et la stratégie missionnaires de la mi-XIXe siècle au premier quart du XXe. Tout historien des missions devrait y trouver à glaner une excellente formulation de ques- tions, auxquelles il n'aurait autrement peut- être pas songé : l'adaptation du modèle théo- logique par les autochtones, telle qu'on le décèle dans leurs chants ; la similitude du modèle clérical proposé par Vatican I à l'adres- se du prolétariat européen et de l'indigène en terre de mission ; l'utopie du royaume chrétien nourrie par le mythe de la conversion de Clovis suivi de ses Francs ; le poids du contexte

politique local dans le choix entre confessions protestante et catholique ; la nouveauté struc- turelle engendrée par la communauté chré- tienne, et la perception du christianisme qu'en a reçu, à travers elle, le non-converti ; une réappropriation finale du message chrétien distincte de la reproduction du modèle occi- dental.

Pour le lecteur francophone, par définition mal averti du protestantisme anglo-saxon, passionnant sera aussi l'exposé (p. 103-41, en français) que Marc Spindler (de Ley de) consa- cre à l'évangélisme missionnaire de la basse église anglicane, depuis les dernières années du XVIIIe siècle, et à la signification de la théorie défendue par Henry Venn (1796-1873), secrétaire général de la Church Missionary Society durant 31 ans (1841-72), sur la crois- sance des églises de mission grâce à une « triple autonomie » - the three selves, c'est-à-dire « autonomie financière » self-support, « auto- nomie administrative » self-government, « auto- nomie missionnaire » self-extention, une for- mule dont on connaît, déformée, le succès en Chine populaire.

Le cas coréen, qui représente à ce colloque- ci tout l'Extrême-Orient, est traité d'une ma- nière dont il faut saluer l'exemplarité, à la fois du côté protestant par Roland Revest, membre du Comité exécutif de l'Alliance réformée mondiale (p. 19-27), et du côté catholique par le regretté Jean Vérinaud, mep (p. 28-36, et à la suite, p. 37-42, une autobiographie du Père, qui fut missionnaire en Inde de 1950 à 1970). En Corée, où le colonisateur ne fut pas l'Euro- péen, mais longtemps le Chinois, assez loin- tainement, puis à partir de 1905-1910, beaucoup plus oppressivement, le Japonais, le message libérateur de l'évangile a attiré nombre de Coréens. Les sociétés missionnaires protestan- tes ont mis l'accent sur l'action médicale et éducative (traduction en 1887-1900 de la Bible, notée dans l'écriture phonétique hangul acces- sible à l'homme du commun, plutôt qu'à l'aide des caractères chinois utilisés par les lettrés) ; depuis 1950, l'expansion des Églises autochto- nes réformées et évangéliques est stupéfiante. Quant au catholicisme, il s'est implanté en Corée à partir de 1784, sans l'intervention directe de missionnaires, et s'est développé par un mouvement spontané fort curieux de communautés de type clérical, faisant la part belle à trois ministères laïcs : le responsable local, le catéchiste, le copiste.

L'ouverture hors des mondes africains et extrême-orientaux est faite en direction du

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Pacifique Sud, avec une bibliographie des thèses en anglais et en français consacrées à cette zone (p. 255-79) et une intéressante ré- trospective des difficultés que les Pères maris- tes ont rencontrées chez les Mélanésiens de la Nouvelle-Calédonie, dans leur ignorance des coutumes et interdits autochtones (Frédéric Angleviel, p. 85-102). Enfin Claude Brasseur (E.H.E.S.S., Paris) fait le point (p. 3-18) sur la place des catéchistes dans les missions afri- caines, la diversité de leur recrutement, de leur formation, du fonctionnement de l'institution, et elle souligne la difficulté d'interpréter une information tirée principalement de la littéra- ture édifiante. L'on regrettera que cette syn- thèse, riche en suggestions, amalgame sans nuances les positions protestantes et catholi- ques, comme si elles étaient homogènes, et n'explique pas le sigle C.M.S. {Church Missio- nary Society, dont traite plus loin Marc Spindler ; alors qu'autre part dans le volume, C.I., c'est Côte d'Ivoire...). Les cartes qui illus- trent notamment l'article de Jean Pirotte (Louvain-la-Neuve) sur les sociétés mission- naires protestantes au Congo belge avant 1960 (p. 1 15-26) sont si parlantes qu'on voudrait en trouver davantage dans le recueil.

Françoise Aubin.

67.315 CREDIC. École et missions chrétiennes extérieures. Actes de la VIIIe session du CREDIC à Salamanque (24-27 août 1987), suivis d'un rapport sur la situation actuelle des études et de la recherche missiologiques en Espagne par Juan Robles Diosdado. Lyon, Université Jean Moulin Lyon III, 1988, 399 p.

Il faut se réjouir de la place laissée au pro- testantisme au cours de ce 8e colloque du CREDIC, destiné, comme les précédents, à approfondir les phénomènes d'inculturation chrétienne en anciens pays de mission : six communications sur vingt-deux en traitent L'échantillonnage géographique s'est élargi : outre l'Afrique Noire et Madagascar, toujours en force, région par région (il y manque toute- fois l'Afrique du Sud et la côte Est), l'Extrême- Orient est représenté, cette fois, par le Vietnam, et le reste du monde par l'Inde, le Nord- Sumatra, les Philippines, la Polynésie fran- çaise ; et, pour une fois, le continent latino- américain est subrepticement évoqué à l'occa- sion du rapport du secrétaire de la commission

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épiscopale espagnole des Missions, J. Robles Diosdado (en espagnol, p. 355-94) et des quel- ques questions auxquelles il a répondu lors du débat qui a suivi (p. 395-96). Comme au collo- que précédent, un balancement entre dévelop- pements historiques des origines et expérience de l'après-décolonisation permet d'enrichir les connaissances livresques et statistiques par les témoignages vécus d'Africains venus ra- conter leur jeunesse. La présentation des actes s'est considérablement améliorée, avec cartes, tableaux chiffrés (mais que n'a-t-on un titre courant en haut de chaque page !). Particuliè- rement profitable apparaît le texte complet des débats qui ont clôturé chacune des trois sections, consacrées respectivement aux stra- tégies missionnaires face aux aspirations au- tochtones en matière scolaire, aux réactions autochtones à la scolarisation, à la probléma- tique d'une école mieux adaptée aux besoins futurs.

D'où vient le sentiment d'une certaine insa- tisfaction qu'éprouve l'usager de ce recueil ? Sans nul doute du défaut de problématique générale, de vues d'ensemble dominant les expériences parcellaires : chacun jette au vent de l'histoire son petit récit des institutions pédagogiques formelles dans le pays et la société missionnaire de son choix, sans trop se soucier de son voisin. Cela donne au moins, reconnaissons-le, un dossier d'information solide et varié. Et le comparatiste pourra voir, dans l'atomisation du sujet, une conséquence de l'absence traditionnelle de politiques péda- gogiques réfléchies au niveau des sociétés mis- sionnaires. Comme le font judicieusement res- sortir le rapport préliminaire de Paule Brasseur (p. 1-3) et surtout les excellentes conclusions de Marc Spindler (p. 347-49) et de Bernard Ugeux, un Père blanc de Tanzanie (p. 349-53), l'école n'a jamais été, dans les missions, qu'un moyen, essentiel certes, mais non pas une fin en soi. Dépendante comme elle l'était des autres systèmes, elle en a ressenti les incerti- tudes, toutes les crises, et de surcroît, les effets directs de la rivalité morbide entre catholi- cisme et protestantisme, ainsi que les tracas insolubles entraînés par le problème linguis- tique (langues vernaculaires locales soutenues par les missionnaires à l'encontre de la langue officielle imposée par l'autorité politique, ainsi au Cameroun, selon la communication, illustrée de cartes, de R. Stumpf, p. 165-86 ; voir également les souvenirs d'Africains, pasteurs, prêtres ou laïcs chrétiens, p. 192 sq).

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