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Le magazine de la Ville de Nancy novembre - décembre 2011 www. .fr QUARTIERS : EntreCharlesIIIetNancyGrandCœur, unprojetinéditetcréatif ACTUALITÉ : Tranquillitépublique,lavillerenforcesesactions DOSSIER Lanatureenville, foisonnante...

NancyMag novembre-décembre 2011

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Le magazine de la ville de Nancy

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Le magazine de la Ville de Nancynovembre - décembre 2011w

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QUARTIERS : �Entre�Charles�III�et�Nancy�Grand�Cœur,��un�projet�inédit�et�créatif

ACTUALITÉ : Tranquillité�publique,�la�ville�renforce�ses�actions

DoSSIER La�nature�en�ville,��foisonnante...

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sommaire

02 www.nancy.fr

novembre-décembre 2011

ACTUALITÉ4 En bref7 Sécurité : la Ville

renforce ses actions

En sAvoIr pLUs8 La nature en ville :

plus foisonnante qu’on ne le pense

QUArTIErs12 Entre Charles III

et Nancy Grand Cœur14 Art contemporain

aux Trois Maisons15 Saurupt : les locaux

de l’école des Mines

16 TrIBUnEs LIBrEs

À sUIvrE18 En bref19 Portrait : Lucien Müller20 Loisirs : des vertus

des échecs21 Mon Nancy Renaissance

et moi23 Gruber à Nancy :

le verre du décor

Directeur de publication : André Rossinot • Rédacteur en chef : Gérald Bonzé • Rédaction : Ségolène de Calan • Ont collaboré à ce numéro : Simon Anheim, Elise Frisoni, L.P., Sabrina Tenace, Aurélie Vion • Photos : Serge Martinez, Christophe Cossin, Adeline Schumacker. • Secrétariat : Christiane Materne, tél. 03 83 85 31 00 • Création graphique : Publicis Activ • Impression : Léonce Deprez • Tirage : 62000 exemplaires • Dépot légal n°141 • Imprimé sur du papier issu de forêts en gestion durable.

plus d’informations

plus de photos

vidéoen ligne

Des enrichissements de contenu multimédia sont accessibles sur une version en ligne de Nancy Mag : www.nancy.fr/nancymagLes articles concernés sont repérés sur la version papier par les pictogrammes suivants :

INSCRIPTIONS éLECTORALESCertes, l’hôtel de ville et cinq des mairies de quartier seront ouverts les deux derniers samedis matin de décembre (24 et 31/12) pour permettre aux retardataires de s’inscrire sur les listes électorales, mais les files d’attente risquent d’être longues... Il est donc de loin préférable de se présenter dès maintenant, muni de ses justificatifs de domicile et de nationalité. Autre solution, aller sur le site « mon service public » où un imprimé peut être rempli et posté avant le 16 décembre. A noter encore qu’une vérification d’inscription en mairie est recommandée pour les jeunes gens atteignant leur majorité entre le 1er mars 2011 et le 29 février 2012, même s’ils ont été inscrits d’office sur les listes via leur participation au Recensement Citoyen. Toutes les informations nécessaires sur www.nancy.fr

350 000 SPECTATEuRSLes projecteurs se sont éteints le 18 septembre : après 3 mois de diffusion sur les cinq façades de la Place, le son et lumière enregistre un taux de fréquentation record. Plus de 350 000 spectateurs ont assisté à cette nouvelle version haute technologie du « Rendez-vous place Stanislas », soit 100 000 de plus que l’année dernière. Un bilan positif à l’instar de la saison estivale à Nancy et dans son agglomération. Exemple : avec la hausse de fréquentation des musées de près de 30%. « Une chose est sûre : le tourisme urbain a le vent en poupe », se réjouit Gérard Rongeot, conseiller municipal et président de Nancy Tourisme. Les visiteurs plébiscitent les courts séjours thématiques ou marqués par un attrait patrimonial et culturel fort.

DES PERMANENCES CONTRE LES DISCRIMINATIONSLa Halde disparue depuis le 1er mai, c’est désormais le « défenseur des droits » qui reprend le flambeau. A Nancy, son délégué chargé de la mission de lutte contre les discriminations est toujours Jean-Marie Iochum qui assure des permanences pour écouter, informer et orienter les personnes s’estimant victimes de tels faits.• �Lundi�après-midi�à�la�Maison�de�la�justice�et�du�droit�du�Haut-du-Lièvre��

(rue�Laurent�Bonnevay,�bâtiment�du�Tilleul�Argenté),�03�83�97�03�11.

plus de photos

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www.nancy.fr 03

édito

Des docteurs ès-place Charles III ? A voir çà et là certaines

prises de position, j’ai le sentiment que des vocations

s’éveillent au fur et à mesure que le projet avance.

Mais le métier d’expert (surtout autoproclamé)

n’est jamais sans risque. Le premier étant de ne pas

prendre la dimension réelle des enjeux. La place

Charles III n’est pas un îlot menacé de toute part

par les vents mauvais. C’est avant tout, à proximité

immédiate du marché central, une place de ville, la

place de la ville de Charles III ai-je envie de dire.

Elle mérite un traitement digne de cette vocation.

C’est aussi un lieu dont la vie bat au rythme

d’ensembles plus vastes : elle est étroitement

connectée à ce qui se passe, non loin de là, au

Centre commercial Saint Sébastien, dans le quartier

de la gare, sur l’axe Saint-Jean/Saint-Georges…

Ce que nous devons rechercher, ce sont les

complémentarités, pas l’empilage d’activités sur un

seul site.

Aussi sympathiques soient-ils, les particularismes

micro locaux ne doivent donc pas empêcher de

regarder la réalité en face. Avant d’être le secteur

bouillonnant d’énergie que l’on connaît aujourd’hui,

Charles III, au tournant des années 80, a été

un « quartier prioritaire » de la Politique de la

Ville. Avec les équipes municipales successives,

j’ai beaucoup travaillé pour l’aider à sortir des

difficultés et du déclin. Il a fallu obtenir des

financements sociaux, réhabiliter des logements,

rénover le marché central… C’est tout cela qui

nous permet à présent d’envisager de nouvelles

perspectives. Nous allons le faire avec l’appui d’un

conseil de développement : bientôt mis en place, il

réunira autour d’objectifs partagés l’ensemble des

acteurs du quartier et des secteurs riverains comme

Saint-Pierre – René II. Pour les seules associations,

cela représente pas moins de 165 partenaires à

même d’agir sur des sujets de première importance

comme l’animation commerciale, la prévention

de la délinquance, les loisirs des jeunes ou les

solidarités.

Voilà pourquoi je me sens autorisé à dire aux

« experts de la 11ème heure » qui affectionnent

(à juste titre) la place du marché que, certes, toutes

les idées sont les bienvenues. Et que je suis même

flatté que l’on recycle en douce ce que j’ai déjà dit

six mois plus tôt : c’est une forme comme une autre

de développement durable ! Mais je crois que ce

dossier demande avant tout de la compréhension

et du respect pour les attentes exprimées par

les Nancéens au cours des échanges que nous

organisons régulièrement, de la créativité, et un

peu de confiance dans les bons professionnels qui

interviennent actuellement sur le projet.

André�Rossinot

Sur�le�quartier�Charles�III,��voir�aussi�pages�12�et�13.

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04 www.nancy.fr

ACTUALITÉ novembre-décembre 2011ACTUALITÉ

Après une phase expérimentale lancée au début de l’été dans les foyers-résidences, tous les Nancéiens de plus de 70 ans peuvent désormais s’adresser au Centre communal d’action sociale de la Ville pour bénéficier des services du médiActeur.« Nous avons déjà reçu une soixantaine de demandes d’interventions, se réjouit Valérie Rosso-Debord, adjointe au maire et vice-présidente déléguée du CCAS.

Cela nous prouve qu’il y a une vraie attente chez les personnes âgées ». Ce besoin, Raymonde Grisey l’a expérimenté récemment lors de son arrivée au foyer-résidence Gabriel Mouilleron : « quand je me suis installée en août, j’ai tout de suite fait appel au médiActeur. Il fallait brancher ma machine à laver, suspendre des cadres... Il a été très efficace ! ». Un joint de lavabo à changer, un luminaire à poser, des rideaux à nettoyer, les demandes sont très variées. Le médiActeur, un agent du CCAS, y répond après avoir établi un devis pour des interventions qui n’excèdent pas 2 heures. « Notre objectif est simple : aider les seniors à mieux vivre au quotidien, reprend l’élue, mais nous ne nous substituons pas aux entreprises de services à la personne, ni aux artisans ». Le prix de l’intervention est fonction des revenus : les bénéficiaires paient de 1,30 à 16 euros la demi-heure.

•�Allo�MédiActeur�03�83�39�03�48

Bienvenue aux nouveaux nancéiensS’installer dans une nouvelle ville est souvent source de questionnements. Dans quels lieux se rendre pour réaliser ses démarches administratives ? Comment le ramassage des déchets est-il organisé ? Quels services sont proposés pour les tout petits ? Comment se déplacer dans la ville ? Où aller faire son marché ? Pour trouver les réponses, la Ville de Nancy édite à l’attention des nouveaux habitants le guide pratique « Nancy à portée de main ». Avec son graphisme dynamique et sa mise en page aérée, il permet une recherche rapide de toutes les informations utiles pour faciliter le quotidien. Faisant la part belle aux photographies, le guide d’accueil offre un panorama complet de la ville : les équipements et clubs sportifs, les musées et salles de spectacles, les parcs et jardins, ainsi que les grands rendez-vous qui rythment la vie de la cité. Un outil indispensable que plus de 700 nouveaux Nancéiens ont reçu à l’occasion de la journée qui leur a été consacrée par l’équipe municipale le 1er octobre dernier. La brochure peut également être téléchargée sur le site internet www.nancy.fr.

La Manufacture fait peau neuveLieu incontournable pour la création théâtrale et la diffusion de spectacles, le Théâtre de la Manufacture-Centre Dramatique de Lorraine a rouvert ses portes après sa rénovation lancée en 2010. Dès l’entrée, les transformations sont visibles. L’extension crée un espace d’accueil plus moderne et plus convivial. Le bar invite les spectateurs à prendre un verre ou à se restaurer. L’accessibilité pour les personnes handicapées a également été repensée avec l’aménagement d’un ascenseur et d’une rampe. Côté salle, des travaux d’isolation phonique offrent une meilleure acoustique. Et avec une pente

augmentée, de nouveaux fauteuils plus espacés et recentrés, le confort visuel est également au rendez-vous. La régie ouverte dans la salle, la scène désormais en dur et directement accessible pour le montage des décors améliorent les conditions de travail des techniciens et des artistes.

Cette opération d’envergure, dont le coût s’élève à 2 M€, a été financée par la Ville de Nancy avec le soutien de l’Etat et de la

Région Lorraine. A découvrir par exemple à l’occasion de la première édition de RING (Rencontres internationales des nouvelles générations), une programmation vivifiante autour d’écritures nouvelles (23 nov.-6 déc.).

vidéoen ligne

Le médiActeur, dépanneur�des�plus�de�70�ans

Des interventions pour aider les seniors à mieux vivre à domicile.

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actualitéACTUALITÉ

05www.nancy.fr

Nancy�en�pointe�

sur le livre numériqueC’est confirmé : Nancy accueillera l’une des premières grandes bibliothèques numériques de France. L’accord a été glissé à l’oreille d’André Rossinot et de Laurent Hénart par Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, après que le cordon de la 33ème édition du Livre sur la Place ait été coupé. Cette annonce, qui fera l’objet d’un courrier officiel, n’est pas une surprise. Nancy et le Grand Nancy s’étaient positionnés très tôt sur ce projet de création d’un grand fonds de numérisation des collections. Reconnue grâce au succès du « Livre » et aux actions menées tout au long de l’année par les services des publics (voir aussi page 6), la Ville a fait un pas de plus, dans le monde numérique cette fois, pour ouvrir encore davantage les portes de la lecture au plus large public.

Laurent Hénart, Frédéric Mitterrand, Laure Adler et André Rossinot lors de l’inauguration du Livre sur la Place.

C’est une première en France : la Ville de Nancy lance un label à destination des clubs sportifs qui souhaitent mettre en œuvre une démarche concrète de lutte contre les discriminations. Parmi les 200 clubs affiliés à l’Office municipal des sports, une quarantaine était déjà présent le 6 octobre pour la première signature officielle de la charte « Ensemble faisons équipe contre les discriminations ». « Cet enthousiasme est très encourageant, analyse Marie-Catherine Tallot, adjointe déléguée aux sports. Il révèle une vraie préoccupation des clubs pour préserver un bon esprit sportif ». Un enthousiasme largement partagé par des grands noms du sport tels Yannick Noah, Guy Forget ou encore Nicolas Batum, le nouveau joueur du SLUC Basket qui ont apporté leur soutien.Par ce texte, les clubs s’engagent sur 9 points concrets avec comme fil directeur la recherche d’un climat de respect mutuel en leur sein. « Nous avons choisi le sport pour mettre en application ce label car c’est un des meilleurs vecteurs du bien-vivre ensemble. Par son entremise, nous voulons que chaque citoyen s’épanouisse quel qu’il soit, souligne Lucienne Redercher, adjointe déléguée à la lutte contre les discriminations. Nous cherchons d’abord à toucher les plus jeunes. Mais c’est une démarche grand public : une action éthique se partage ». Des panneaux seront apposés dans les lieux sportifs qui accueillent les clubs signataires. Une façon de rendre visible leur engagement et de le partager avec les sportifs et visiteurs de passage. En prime pour les structures labellisées : le droit de participer dès 2012 au concours leur permettant de remporter le « Prix de la lutte contre les discriminations ».L’idée fait des émules bien au-delà des frontières. Dans le cadre de la coalition européenne des villes contre le racisme, Lucienne Redercher a déjà été invitée à présenter le label en Allemagne, en Suède ou encore en Belgique.

sport et discrimination :une�première�à�Nancy 53 000

heures de travailsur�la�basilique�Saint-Epvre

Après deux ans de travaux, les échafaudages recouvrant le collatéral Est de la façade de la basilique Saint-Epvre viennent de disparaître. Toute la beauté de la pierre blanche, la finesse des sculptures et la splendeur des vitraux s’offrent désormais au regard des visiteurs. Tailleurs de pierre, maçons, sculpteurs, ferronniers, couvreurs... 53.000 heures de travail ont été nécessaires pour finaliser cette quatrième tranche de travaux. Grâce au plan de relance, le coût de l’opération d’un montant de 2,15 M€ a été pris en charge à 50% par l’État (au lieu de 35% habituellement). « Nous marquons maintenant une pause dans la restauration de l’édifice qui a commencé en 2001, explique Denis Grandjean, l’adjoint délégué à l’urbanisme. Les Nancéiens peuvent à nouveau profiter pleinement de ce lieu emblématique de la Ville ». Une cinquième tranche de travaux portant sur le collatéral Ouest est programmée pour finaliser entièrement la restauration de la façade de la basilique. Le chantier reprendra à l’horizon 2014.

vidéoen ligne

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06 www.nancy.fr

ACTUALITÉ novembre-décembre 2011ACTUALITÉ

Le 5 septembre dernier, ce sont 6600 enfants qui ont fait leur rentrée dans les 49 écoles publiques nancéiennes. Achats de fournitures et grand ménage ont été effectués pour préparer au mieux leur arrivée, ainsi que de nombreux chantiers. Les travaux, pour un montant global de 1,2 M€, ont permis d’améliorer le confort, la sécurité, l’accessibilité des locaux et le bilan énergétique des structures. « Nous avons choisi d’avancer de front sur l’ensemble du patrimoine scolaire, en accordant notre priorité aux salles de classes, là où les enfants et les enseignants passent le plus de temps », indique Sophie Mayeux, adjointe déléguée à l’enseignement.Les restaurants scolaires font également l’objet d’une attention toute particulière, notamment en matière de réduction des nuisances sonores afin de permettre aux enfants de profiter de la pause déjeuner

en toute sérénité. Des animations encadrées sensibilisent les élèves à l’équilibre alimentaire, au tri sélectif ou aux différents goûts de l’eau. Sophie Mayeux précise : « les tarifs des repas n’ont pas été augmentés depuis 2006, avec un premier prix fixé à 1,22 €. Une commission sociale permet également d’étudier au cas par cas les situations des familles en difficultés financières ».Quant aux activités périscolaires, des accueils sont organisés avant et après la classe, dès 7h30 le matin et jusqu’à 18h30 le soir. Une nécessité pour faciliter la vie des parents mais également une opportunité pour développer les compétences extrascolaires des enfants. Des activités gratuites sont aussi mises en place dans toutes les écoles élémentaires autour par exemple des arts plastiques, de la musique, du sport, du développement durable et même du chinois à l’école Buthegnemont.

Les musées de nancy :ouverts�à�tous�les�scolairesVisites, conférences, rencontres, ateliers, publications... tout ce que l’on appelle la médiation culturelle revêt une grande importance pour les musées car c’est ce qui leur permet, au-delà de leur public d’habitués ou de touristes, d’aller au-devant d’autres visiteurs. C’est le cas des seniors, des étudiants, des scolaires mais aussi d’autres catégories de population pour lesquelles l’accès à la culture est parfois rendu aléatoire par un handicap ou par des difficultés sociales. A Nancy, les musées des Beaux-Arts, de l’Ecole de Nancy et Lorrain,

ainsi que la Villa Majorelle, ont décidé, avec l’appui de Laurent Hénart, adjoint à la culture, de créer un « service des publics » commun afin d’optimiser leurs outils de médiation et de mettre en place des actions partagées, tels ces parcours au fil desquels les scolaires, en même temps qu’ils découvrent les œuvres exposées, exercent leur capacité à réfléchir et à créer. Ces propositions, il faut le noter, s’adressent à tous les élèves, de la maternelle au lycée, et sont accompagnées de formations spécifiques destinées à leurs enseignants.

Le restaurant de l’école Saint-Georges a été rénové cet été.

Des propositions de découvertes et de formations qui s’adressent aux scolaires et aux enseignants,

de la maternelle au lycée.

Écoles : dans�les�coulisses�de�la�rentrée

Prévention��des�inondations�:enquête publiqueLes Plans de prévention des risques d’inondations (PPRI), créés en 1995 dans le cadre de la « loi Barnier », édictent des règles d’urbanisme spécifiques pour les zones susceptibles d’être touchées par des crues. Il en va bien sûr de la protection des personnes et des biens, habitations, entreprises ou équipements publics. Or, depuis les dernières grandes inondations de 1983, les conditions d’écoulement de la Meurthe ont été considérablement modifiées grâce aux travaux d’aménagement réalisés par le Grand Nancy, ce qui rend obsolète l’ancien Plan des surfaces submersibles. Afin de prendre en compte cette réduction des risques, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a donc prescrit l’élaboration d’un PPRI sur les territoires de Jarville, Malzéville, Maxéville, Nancy, Saint-Max et Tomblaine. L’enquête publique qui accompagne cette démarche a lieu jusqu’au vendredi 2 décembre inclus. Pour ce qui concerne Nancy, les personnes intéressées peuvent consulter les différents documents (cartes, dossier et registre d’enquête...) au service municipal d’urbanisme, à l’hôtel de ville, aux horaires habituels d’ouverture. Une petite exposition sur les risques naturels est également prévue. Les commissaires enquêteurs tiendront des permanences au même endroit le lundi 7 novembre de 9h à 11h, le vendredi 18 novembre de 14h à 16h et le vendredi 2 décembre de 15h à 17h.

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actualité

sécurité, tranquillité publique…la�Ville�renforce�ses�actions

A l’occasion d’une délibération portant sur l’installation par le Grand Nancy et la Ville d’un système de vidéotranquillité sur la place Charles III et rue du Docteur Schmitt, André Rossinot a fait le point sur ce qui se prépare à l’heure actuelle. Une première série de décisions, fin 2010, avait déjà permis notamment de regrouper l’ensemble des agents de la police municipale dans les locaux de l’ancienne gendarmerie, en Ville Vieille. Une implantation centrale correspondant mieux à leurs missions de « police du cadre de vie » et qui facilite échange d’information et coordination avec les agents de surveillance de la voie publique (ASVP) ainsi que les gardes des parcs, selon le vœu de Jean-Louis Thiébert, le conseiller municipal en charge de la sécurité.

partenariat avec l’EtatDans le domaine de la sûreté des personnes et des biens, la Ville, toutefois, n’est que l’un des maillons d’une chaîne qui concerne bien d’autres acteurs, et au premier chef l’Etat, avec ses services de police et de justice.

D’où l’importance accordée par André Rossinot à une instance telle que le Conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance qui, à l’échelon communautaire, réunit l’ensemble des autorités publiques, du préfet aux maires en passant par le Procureur de la République. « C’est à ce niveau, le plus pertinent pour répertorier une délinquance souvent très mobile, que va s’élaborer d’ici la fin de l’année la nouvelle convention cadre du contrat local de sécurité », a précisé André Rossinot. Un dossier auquel les élus d’opposition seront associés et qui visera à déterminer ensemble les objectifs et les missions qui reviennent à chaque intervenant dans l’agglomération.

Davantage d’écouteMais dans cette lutte contre l’insécurité, André Rossinot veut également que la Ville joue pleinement sa partition en privilégiant une circulation encore plus fluide et réactive de l’information sur tous ces faits délictueux et incivilités qui, au quotidien, minent la cohésion sociale. Très présents sur un terrain qu’ils

connaissent bien, les ateliers de vie de quartier et les adjoints de territoire contribueront à la chaîne d’information dans cette nouvelle approche. Et les contacts réguliers que la Ville entretient avec la Police Nationale devraient se prolonger par des permanences communes dans les mairies de quartier « afin d’apporter davantage d’écoute aux habitants » tandis qu’un travail sera conduit par ailleurs sur l’accueil des plaignants dans les commissariats Lobau et Saint-Léon.

Enfin, comme le prévoit la loi dans les communes de plus de 50 000 habitants, un « conseil pour les droits et devoirs des familles » viendra compléter ce dispositif. D’obédience municipale, mais rassemblant de nombreux partenaires, son rôle est d’accompagner les familles où le défaut d’autorité parentale débouche sur des situations à risque pour l’ordre public, voire pour les enfants eux-mêmes.

La Ville poursuit méthodiquement la politique qu’elle peut mener, à son échelon,

en matière de tranquillité publique. Nouvel exemple avec les différentes mesures

qui ont été annoncées au conseil municipal de septembre.

Les agents municipaux, une « police du cadre de vie ».

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La nature en ville, plus foisonnante

qu’on ne le pense

Connue pour la beauté et la variété de ses jardins d’ornement, Nancy a pourtant l’image d’une ville plutôt minérale

où le bâti, le patrimoine, l’emportent sur le « naturel ». Ainsi, elle a longtemps tourné le dos à la Meurthe, dont

le cours et les rives sont des corridors écologiques importants pour de nombreuses espèces animales ou végétales.

Mais la distinction entre milieu urbain et milieu naturel n’est pas si tranchée que cela, explique Laurent Péru,

le directeur des Conservatoire et Jardins botaniques de Nancy. Et la nature, autour de Nancy, est bel et bien

présente pour qui sait regarder entre les façades.

Les parcs, réservoirs de biodiversitéLes nombreux parcs et jardins de Nancy sont de véritables réservoirs de biodiversité et l’important fleurissement

de la ville contribue à réintroduire les abeilles en milieu urbain. Ainsi, dans le cadre d’un partenariat avec la société Plan Ornemental, 15 000 végétaux de 950 variétés différentes ont récemment été installés au jardin Dominique

Alexandre Godron. Cette richesse florale permet l’installation de ruches aux serres municipales, dont la récolte de miel a dépassé les 30 kg depuis le mois de juin. Plusieurs « hôtels à insectes », destinés à attirer ces derniers, sont également implantés dans les espaces verts. « Pour maintenir en ville

abeilles et insectes, il est essentiel de varier notre palette végétale, souligne Pierre Didierjean, le directeur des parcs et

jardins. C’est pourquoi Nancy présente une grande diversité au niveau de ses arbres, arbustes et plantes »... et travaille même

à enrichir les talus SNCF par des plantations.

A la Pépinière, un « hôtel à insectes ».

De la forêt aux côteauxProlongeant la pointe extrême de la forêt de Haye vers la ville, le parc botanique forestier du Haut-du-Lièvre est

l’exemple même d’un parc naturaliste (des études entomologiques y sont d’ailleurs menées) où tous les aspects du développement durable sont pris en compte. Conçu en accompagnement de la rénovation du quartier, cet

espace écologique de 17 hectares préserve et accueille une grande biodiversité. « Ainsi, les troncs ou branches des arbres abattus ont été utilisés pour construire des bancs et des haies naturelles. Les bois ne sont pas entretenus

car de nombreux animaux tels que des lièvres, des chevreuils ou des oiseaux trouvent refuge dans cette végétation dense », explique Romain Durcyk, un spécialiste des arbres au Grand Nancy. Quant à l’arrosage, il n’y en a pas

car l’eau est récupérée dans des fosses. Mis à la disposition des habitants, un jardin établi dans une parcelle de l’espace vert permet de cultiver fruits et légumes.

Toujours au Haut-du-Lièvre, et plus généralement dans toute l’agglomération, les éléments de végétation (boisements,

secteurs de jardins et vergers) situés sur les coteaux sont protégés par les documents

réglementaires d’urbanisme. Ces corridors écologiques sont en effet pour la faune et la flore des zones refuge ou « tampon » entre

les plateaux boisés et le milieu urbain.

Au Haut-du-Lièvre, un parc de type « naturaliste ».

Des bancs en bois de récupération.

Le lierre et le pissenlit, deux plantes à cultiver sans modération !

En sAvoIr pLUs sUr…

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www.nancy.fr 0909www.nancy.fr

En sAvoIr pLUs sUr…

Connue pour la beauté et la variété de ses jardins d’ornement, Nancy a pourtant l’image d’une ville plutôt minérale

où le bâti, le patrimoine, l’emportent sur le « naturel ». Ainsi, elle a longtemps tourné le dos à la Meurthe, dont

le cours et les rives sont des corridors écologiques importants pour de nombreuses espèces animales ou végétales.

Mais la distinction entre milieu urbain et milieu naturel n’est pas si tranchée que cela, explique Laurent Péru,

le directeur des Conservatoire et Jardins botaniques de Nancy. Et la nature, autour de Nancy, est bel et bien

présente pour qui sait regarder entre les façades.

La Meurthe, source de vieParce qu’ils sont vitaux dans tout écosystème, Nancy veille à préserver ses cours d’eau. « La Meurthe et ses rives constituent un enjeu majeur en matière de corridor écologique et abritent une grande diversité d’animaux et de plantes », souligne Cyril Galley, directeur du Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement de Nancy Champenoux (CPIE). Située face à la base nautique, l’île de la Méchelle accueille en particulier une importante richesse faunistique et floristique. De façon à le préserver, cet endroit privilégié, véritable zone de quiétude pour les oiseaux, n’est pas accessible au public. On peut toutefois observer sans les approcher les nombreux cormorans, cygnes ou encore foulques macroules qui y nichent.

Plébiscité par les promeneurs, le Jardin d’eau, non loin de là, offre une végétation luxuriante où colverts, hérons et poules d’eau ont élu domicile. Enfin, parce qu’ils présentent eux aussi un grand intérêt biologique, l’Agence de développement et d’urbanisme (ADUAN) de l’agglomération travaille actuellement à repérer les ruisseaux « enterrés » jadis sous la ville afin, là où c’est possible, de les remettre à l’air libre.Si les collectivités prennent conscience de l’importance de la présence de l’eau en milieu urbain, les particuliers sont également concernés. « Il faut être vigilant sur notre façon d’appréhender le vivant : certaines espèces végétales ou animales peuvent vite devenir très envahissantes. Faire attention également à ce que l’on jette dans nos éviers et toilettes car les lingettes, les coton-tiges, les peintures, les hydrocarbures ne peuvent être traités », conseille encore Cyril Galley. Pour que la belle histoire entre Nancy et l’eau suive son cours...

La rivière et ses abords abritent une grande diversité d’animaux et de plantes.

votre jardin a un rôle à jouer !De très nombreux jardins privés fleurissent sur le territoire de Nancy. « On constate à ce propos une tendance croissante au jardinage biologique, note Laurent Péru : quand on cultive soi-même ses légumes et ses fruits, on ne cherche pas à s’empoisonner ! » Tous ces jardins particuliers sont autant de refuges pour les petites espèces animales et les insectes.

Pour renforcer leur rôle écologique, il s’agit de ne pas uniquement planter des fleurs ornementales de faible intérêt pour la biodiversité et la pollinisation (les abeilles les boudent !), mais de cultiver aussi des plantes sauvages et potagères. « Un exemple : laisser pousser des orties, dont les chenilles se nourrissent, permet d’en protéger ses autres plantations tout en augmentant le nombre de papillons en ville ! »

Le lierre et le pissenlit, deux plantes à cultiver sans modération !

Suite pages 10 et 11 i

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La définition du « naturel » varie sans cesse en fonction des activités humaines. « En forêt de Haye par exemple, des plantations et sélections de chênes se pratiquaient dès l’époque néolithique, explique Laurent Péru, directeur du jardin botanique du Montet. Et de

véritables écosystèmes se sont créés en milieu urbain, l’homme ayant très tôt introduit des prédateurs pour lutter contre les nuisibles. Il y a donc des écologies propres à la ville, comme celle des rats qui se nourrissent des déchets et jouent aujourd’hui encore un rôle d’éboueurs ». Rien d’étonnant donc à ce que chevreuils, fouines ou sangliers s’aventurent sur les hauts de Nancy, et que bien que très discrets, les renards soient également présents. Alors qu’on la remarque surtout dans les espaces verts et en bords de rivière, la nature est donc bien présente partout où il y a de la vie.

Toutefois, depuis les Trente Glorieuses et le développement massif des pesticides (y compris dans les jardins privés), le nombre d’espèces animales et végétales a sensiblement diminué. Depuis quelques années en découle ainsi une réelle prise de conscience de l’importance du maintien de la biodiversité : « la question est davantage prise en considération par les pouvoirs publics », note Laurent Péru. Les pollutions ne sont d’ailleurs pas

seules en cause. Presque partout dans le monde, l’urbanisation grandissante et la « fragmentation » toujours plus marquée des territoires des êtres vivants qui en résulte affaiblit certaines espèces, car elles sont confrontées peu à peu à des formes de consanguinité ou à la disparition des « partenaires » qui conditionnaient leur survie. Il s’agit donc de créer ou recréer les « réseaux » dont elles ont besoin. Haies, bosquets, zones humides, prairies, forêts... ces noyaux de biodiversité doivent être connectés.

Un vrai progrès« Tout l’enjeu des corridors écologiques, appelés aussi trame verte (pour les espèces terrestres) et bleue (pour la faune aquatique), est là. C’est ce que cherche à mettre en place la Communauté urbaine dans l’agglomération et à Nancy », confirme Jean-François Husson, conseiller municipal délégué au développement durable et vice-président du Grand Nancy. Les corridors doivent permettre de restaurer les continuités nécessaires

Créer des trames vertes et bleues dans le tissu urbain

En sAvoIr pLUs sUr…

Dans les serres des Conservatoire et Jardins Botaniques de Nancy : Laurent Péru, un naturaliste passionné et perspicace.

Les jardins d’eau : en plein Nancy contemporain, ils participent à l’équilibre écologique du milieu urbain.

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ACTEuRS DE L’ENVIRONNEMENTA Nancy et dans son agglomération, de plus en plus de structures et d’associations se mobilisent dans le domaine environnemental. Parmi elles, on peut citer FLORE 54, qui fédère un ensemble d’associations de protection de la nature, ou la Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles (FREDON) de Lorraine qui assure des missions de sensibilisation et de formation afin de réduire l’emploi des pesticides. Le CPIE (Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement Nancy Champenoux) participe quant à lui depuis 14 ans à la mise en valeur du patrimoine naturel et local à travers un grand nombre d’actions. Lors de la Semaine du développement durable (en avril), de nombreuses manifestations à destination du grand public et des scolaires sont organisées par la Ville. Enfin, La Maison de la Nature, située dans le parc Sainte-Marie, propose des expositions et des animations sur le cadre naturel dans la ville et la notion d’environnement urbain. Elle organise également des balades accompagnées à travers les parcs et les quartiers verts de Nancy pour en découvrir toutes les richesses végétales. à ne pas oublier non plus les activités du Museum-Aquarium et de l’espace animalier de la Pépinière.

à la préservation des espèces et des végétaux associés, en matière de déplacements, nourriture, reproduction... « Les citadins peuvent ainsi retrouver une véritable richesse naturelle dans leur cadre de vie immédiat : c’est un vrai progrès dans les politiques urbaines ».

Préserver ou reconstituer de telles trames en ville nécessite des interventions réfléchies, ciblées. Sur le territoire de Nancy, on a vu (p. 09) que l’on cherche à revaloriser les petits cours d’eau naturels qui circulaient à ciel ouvert avant d’être canalisés. On laisse pousser des plantes, qui outre leur rôle bénéfique sur la biodiversité, présentent des fonctions intéressantes, comme sur les jardins d’eau des Rives de Meurthe. Mais les classiques arbres d’alignement jouent aussi leur partition dans ce foisonnement d’initiatives qui va s’amplifier encore avec le développement des « écoquartiers » qui, à l’image de Nancy Grand Cœur et de son quai vert en bordure de voie ferrée, veulent établir un nouveau rapport entre ville et nature.

Créer des trames vertes et bleues dans le tissu urbain

En sAvoIr pLUs sUr…

Les concours de photos « nature » organisés par le Grand Nancy connaissent un vif succès : témoins ces clichés de Pierrick Meuillet et Patrice Bracquart.

Centre�Permanent��d’Initiatives�pour��

l’Environnement�(CPIE)��Nancy-Champenoux,��

13bis rue PP Demoyen, Champenoux,

tél. : 03 83 31 63 76

Maison�de�la�Nature,��parc�Sainte-Marie,��

38bis avenue du Maréchal Juin,

Nancy, tél. : 03 83 36 59 04

Fédération�meurthe-�et-mosellane�pour�la��

promotion�de�l’environne-ment�et�du�cadre�de�vie,�65 Rue Léonard Bourcier, Nancy, tél.03 83 98 12 44,

[email protected]

Fédération�Régionale��de�Défense�contre��

les�Organismes�Nuisibles��de�Lorraine,��

domaine de Pixerécourt, Malzéville,

tél. : 03 83 33 86 70, www.fredon-lorraine.com

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Entre Charles III et nancy Grand Cœur :le�projet�inédit�de�trois�passionnés�de�création�urbaine

Rencontrer ensemble Pierre-Yves Caillault, Jean-Marie Duthilleul et Georges Verney-Caron est un bonheur d’intelligence. Ils n’ont ni les mêmes parcours ni les mêmes cultures mais ils partagent une envie profonde : traiter, avec leurs ressources complémentaires, un problème d’urbanisme et de cadre de vie que Nancy traîne depuis le 19e siècle, quand la voie ferrée a creusé son sillon à proximité immédiate du centre-ville et du quartier Renaissance conçu par Charles III. Un problème qui a pris toute son acuité voici une quarantaine d’années avec la construction, à proximité immédiate de la trame ancienne, d’un front d’immeubles modernes.Commençons par les architectes. Pierre-Yves Caillault, c’est l’homme du renouveau de la place Stanislas, salué par tous, Nancéiens comme visiteurs. Architecte en chef des Monuments Historiques, il est à présent missionné sur la restauration et l’évolution de l’un des espaces les plus sensibles de cette ligne de front, la place Charles III. Jean-Marie Duthilleul a en charge, lui, le dossier Nancy Grand Cœur. Patron de l’AREP, l’agence qui, aux côtés de la SNCF,

accompagne les mutations des gares TGV et de leurs abords, il a pour objectif de faire émerger un écoquartier dans un secteur où l’on trouvera à la fois la gare bien sûr, mais

aussi le nouveau Palais des Congrès, la future place Thiers rénovée et les connexions de modes de déplacements afférentes.

« La place du marché »« Il faut bien veiller à ne pas faire de la place Charles III un lieu fourre-tout, avertit d’emblée Pierre-Yves Caillault, l’architecte en chef des monuments historiques qui planche sur le projet d’aménagement, car l’objectif reste avant tout de révéler l’âme du lieu ». Dans ce cas précis, elle est d’abord emblématique d’un espace d’échange : échanges commerciaux, échanges de paroles... « Avec le marché central d’un côté, le Centre commercial Saint Sébastien de l’autre, l’église Saint Sébastien... c’est un lieu de convergence de plusieurs formes d’espaces publics ouverts, presque un forum », souligne Pierre-Yves Caillault qui rappelle que

historiquement, la place Charles III a toujours été « la place du marché ».Dernier exemple en date : le succès du marché du terroir Campagn’art, organisé en avril dernier avant le début des travaux du parking, qui a montré l’enthousiasme des Nancéiens pour de telles rencontres au goût d’authenticité.Fidèle à la vocation de la place et à son histoire, le projet à l’étude vise sur un plan architectural à recomposer cet espace dissymétrique et à le recentrer dans le Nancy de la Renaissance. « En ce sens, l’idée d’une statue me plaisait puisque qu’elle donnait de la régularité à un espace qui en manque, estime Pierre-Yves Caillault. S’il n’y en a pas, nous devrons trouver une équivalence ».

Ils sont trois. Deux architectes reconnus dans leur domaine, les gares TGV pour l’un, les monuments historiques pour l’autre. Et un passionné d’interventions artistiques en milieu urbain. Une équipe atypique pour un projet qui, sous

l’égide de la Communauté urbaine et de la Ville, a toute la saveur de l’inédit à Nancy : parvenir à « recoudre » la ville de Charles III et le quartier de la gare. C’est-à-dire aussi le patrimoine et l’aménagement d’une métropole moderne.

Pierre-Yves�Caillault

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nancy, un grand appartement urbainL’analyse de Jean-Marie Duthilleul est que l’on ne peut aborder correctement le projet Nancy Grand Cœur sans prendre en compte l’existence de quatre places dont chacune est essentielle au fonctionnement de l’ensemble : Charles III, République, Thiers et des Justes. « Tout le monde est d’accord sur le fait qu’il y a là un véritable enjeu, insiste-t-il. Parce que Nancy est comme un grand appartement urbain plein de pièces différentes dont l’aménagement et l’ameublement doivent se compléter pour que l’on s’y sente bien ».De son côté, en travaillant sur les perspectives de la place Charles III, Pierre-Yves Caillault a d’abord buté, pour dire les choses comme elles sont, sur l’aspect extérieur très années 70 du Centre commercial Saint-Sébastien. Mais il retient la remarque lancée par André Rossinot au cours d’une conversation : « le CCSS, ce n’est pas qu’une façade. Allez donc voir à l’intérieur... ».« En fait, on travaillait tous les deux de part et d’autre du Centre, poursuit Jean-Marie Duthilleul, et il nous restait effectivement à le traverser pour coordonner nos approches ». Ce qui va déboucher sur une proposition inattendue.

Des cheminements dans le saint-seb’« D’obstacle » virtuel entre la ville de Charles III et l’univers contemporain de la gare, entre places du marché et des Justes, le CCSS, dont Jean-Marie Duthilleul s’est rapproché, se métamorphose peu à peu en opportunité : « si l’on y conçoit des cheminements internes qui permettent de se déplacer facilement et confortablement d’un bout à l’autre du quartier, il devient un véritable « morceau de ville » au lieu de rester un simple centre commercial ». Et dans ce cas, pourquoi alors ne pas baliser ces cheminements d’interventions artistiques, dedans/dehors, à couvert et à découvert ? C’est ce que suggère le médiateur culturel Georges Verney-Caron, venu prêter son concours à Jean-Marie Duthilleul. « Inscrire l’intervention artistique dans les entrailles de la ville, c’est ce qu’ont fait en leur temps Stanislas ou Jean Prouvé » confirme Pierre-Yves Caillault.

L’archipel des placesImpossible donc de ramener la problématique du lien entre centre ancien et quartier de la gare à la seule place Charles III même si elle en constitue une articulation importante. Il convient plutôt de raisonner en terme d’archipel. La place Thiers ? Elle reste l’entrée emblématique de la gare « et il faudra la traiter comme une sorte de « vestibule » où se croisent, et souvent se posent pour un instant, ceux qui sont sur le départ et ceux qui, au contraire, découvrent l’arrivée sur le centre-ville », explique Jean-Marie Duthilleul. Une fois le Palais des Congrès réalisé (et les autobus relogés derrière lui, le long de la voie ferrée), la place de la République pourra acquérir un autre statut, devenir la surface d’exposition et d’animation extérieure du Palais, et donc une vitrine de Nancy. Quant à la place des Justes, son

rôle actuel « d’échangeur routier » devrait évoluer vers plus de convivialité : entre Mon Désert et Saint-Sébastien, entre lycée et futur quai vert le long du chemin de fer, Jean-Marie Duthilleul la verrait bien devenir une sorte de nouvelle place de quartier, ouvrant vers le beau point de vue sur Nancy qu’offre le pont des Fusillés.

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L’art pour révéler la villeL’inspiration, Georges Verney-Caron n’en manque pas. Montrez-lui un pont au dessus d’une voie ferrée, il vous explique comment l’intervention d’un artiste pourra révéler la poésie cachée du site. Ce concepteur urbain prône un mariage d’amour entre l’art et l’architecture, comme dans la tradition artistique nancéienne en somme. Celle là même qui enthousiasme Jean-Marie Duthilleul : « Regardez les villas Art Nouveau que l’on aperçoit du train quand on arrive à Nancy, regardez les vitraux de Gruber aux fenêtres de la CCI : l’art est intégré dans la ville ». Les deux hommes, avec Pierre-Yves Caillault, partagent cette vision globale. Il ne s’agit pas de « plaquer » artificiellement une œuvre à un endroit, mais bien de l’inscrire dès le départ dans le processus de construction.Georges Verney-Caron, connu notamment pour avoir « réenchanté des lieux impossibles » (comme le parking des Célestins à Lyon), invite artistes, artisans et designers à travailler main dans la main avec les architectes en amont des projets et ce dès leur conception pour, dit-il, « les enrichir et augmenter le sens de la ville ». Dans le cas du projet

Charles III et de Nancy Grand Cœur, il esquisse sa feuille de route : « comment l’art peut-il servir à révéler des perspectives, des cheminements, des repères dans la ville ? Il y a énormément d’opportunités intéressantes à exploiter : un pont, un passage, une galerie, une façade... ».Un questionnement que Jean-Marie Duthilleul met en perspective avec son regard d’architecte et d’urbaniste : « prenons l’exemple de la rue Saint Thiébaut : elle est constituée de séquences complexes, on y retrouve toutes les époques architecturales, elle est aussi un axe de déplacements important : c’est typiquement un lieu d’intervention intéressant pour l’art ».Et Georges Verney-Caron de rappeler que la ville ne peut être uniquement utile et fonctionnelle mais qu’elle doit constituer un territoire d’expression pour les créateurs afin de retrouver « quelque chose de la gaieté, de la folie nancéienne » dont parle avec conviction Jean-Marie Duthilleul.

Georges�Verney-Caron

Jean-Marie�Duthilleul

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La nouvelle aire de jeu sort�de�terreVéritables lieux de convivialité et de dynamisme social, les aires de jeux sont essentielles à l’épanouissement des enfants. C’est pourquoi, depuis la mi-octobre, le Haut-du-Lièvre accueille un nouvel espace ludique situé sur le jardin botanique forestier, à proximité des nouveaux immeubles du quartier. Conçue en étroite collaboration avec les enfants grâce à 400 questionnaires distribués dans les immeubles riverains, cette aire en acacia, d’une superficie de 200 m2, s’intègrera parfaitement dans son environnement. Les enfants pourront, selon leurs souhaits, se balancer, grimper ou s’abriter, tandis que leurs mamans auront l’occasion de faire connaissance et de prendre un peu de temps pour elles. « Après leur urbanisation, nous sommes très attachés aux demandes des habitants qui s’installent dans ce nouveau secteur, de manière à ce qu’il y ait un équilibre sur tous les espaces publics du Plateau de Haye », souligne Dominique Herman, adjointe en charge du quartier.

Cours Léopold : les�aménagements�se�poursuiventC’est désormais entre la rue Baron Louis et l’allée de l’obélisque, côté Saint Sigisbert, que les travaux d’embellissement ont démarré au début du mois d’octobre. L’année dernière, les premiers aménagements paysagers s’étaient concentrés au bout du cours, au niveau de l’esplanade du Souvenir Français, avec la plantation sur tout le pourtour du trottoir d’une pelouse et d’une haie. « Les travaux en cours s’inscrivent dans la continuité, explique Jérôme Marchand-Arvier, l’adjoint de territoire. Lors de la concertation, les riverains ont exprimé leur souhait d’un espace plus vert. Dans cet esprit, nous poursuivons la plantation de haies et de bandes végétalisées ». Autre aménagement en cours : la sécurisation de la traversée piétonne devant le passage de Haldat. Les travaux doivent s’achever à la fin du mois de novembre. La dernière phase, elle, est prévue pour 2012 après la foire de printemps avec la création de traversées piétonnes surélevées pour renforcer la sécurité ainsi que l’aménagement des abords du cours Léopold, côté Ville Vieille.En parallèle, une réflexion est menée par la Ville pour mettre davantage en valeur le patrimoine de la place (obélisque et statue de Drouot) comme cela avait été suggéré lors de la phase de concertation avec les riverains.

Trois Maisons- saint Fiacre-Crosne-vayringe

Le « Faubourg en tête de l’art » ... contemporain

Tout est parti d’une idée simple... et d’un vrai désir : changer l’approche de l’art contemporain. Débroussailler. Faire autrement et surtout simplement. Bousculer les habitudes, penser plein air, accès libre, surprise, ballade, errance. Redécouvrir la sculpture, le bronze, le bois, ici à Nancy, « dans la rue, en plein cœur de ville, un bar à proximité, un café à la main. Inviter les artistes à exposer librement, à se débarrasser ponctuellement des convenances ».Voilà ce qu’avait imaginé Jean-Pierre Laumond, ce passionné d’art(s), accessoirement président de l’atelier

de vie de quartier des Trois Maisons. Quelques années plus tard, quand son projet se concrétise, c’est tout un pan de quartier qui se retrouve, en plein été indien, sans circulation, sans voitures, avec des œuvres originales à porté de main, signées d’artistes de renom.Voilà en gros l’histoire de ce qui s’est passé à Nancy, rue de la Citadelle, sous le magnifique soleil des 1er et 2 octobre dernier, et sous l’impulsion d’un atelier de vie totalement mobilisé autour de cet événement annuel. La deuxième édition du « Faubourg en tête de l’art » – c’est le nom de cette idée devenue réalité –

a rassemblé plus de 4 000 visiteurs autour du savoir-faire de onze artistes lorrains, parmi lesquels Jean No, Milutin Mratinkovic, Florence Grivot et Gé Pellini, connus bien au-delà de nos frontières.Vrais passionnés, simples curieux et grands experts ont pu déambuler à la rencontre « de quelques dizaines d’œuvres originales, frappantes, étonnantes, venues repeupler l’espace urbain dans un stimulant choc des époques, entre pavés, citadelle moyenâgeuse et bronzes façonnés au cœur des fonderies de la Lorraine post-industrielle ». Merci à eux et vivement l’année prochaine !

Redécouvrir la sculpture dans la rue, en plein cœur de ville...

plateau de Haye/ Haut-du-Lièvre

ville vieille/ Léopold

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sauruptLes locaux de l’École des Mines accueilleront�le�Rectorat�de�Nancy-Metz

Avec ses 800 étudiants, l’École des Mines occupe depuis les années 1960 une place particulière dans la vie d’un quartier bien connu pour son patrimoine Art Nouveau. Alors que le déménagement de l’établissement rattaché à l’Institut national polytechnique de Lorraine se profile sur le campus Artem pour la rentrée universitaire 2012, du côté de la Vieille Ville, le Rectorat de Nancy-Metz prépare lui aussi une étape importante : la réunion de l’ensemble des services académiques dans les locaux du parc de Saurupt prochainement libérés.Ce projet d’envergure « s’inscrit dans

le cadre de la politique immobilière de l’État, mais a mûri dès 2006. Il permettra d’affirmer une identité forte des services du Rectorat, actuellement dispersés sur l’ensemble de la ville, en réunissant les 900 agents sur un même site », commente Patrick Prieur, secrétaire général d’Académie adjoint. « Une réflexion est mise en œuvre actuellement avec l’ensemble des partenaires afin d’optimiser l’utilisation des 18 000 m2 à notre disposition ». Concrètement, les opérations d’aménagement des locaux actuels de l’École des Mines débuteront dès le début de l’année 2013.

Ils se déploieront en deux phases, le temps que l’Institut Jean Lamour sorte de terre sur le campus Artem pour accueillir ses laboratoires spécialisés dans les matériaux et leurs 400 personnes de recherche hébergées aujourd’hui rue de Saurupt. Dès 2014, les premiers services du Rectorat de Nancy-Metz s’installeront sur le site. Construit dans les années 1930 pour accueillir initialement un hôpital d’enfants, avant de servir d’entrepôt pendant la Seconde Guerre Mondiale, le bâtiment de l’École des Mines confirme sa vocation d’espace dédié à l’enseignement et à l’éducation.

Après avoir bénéficié d’un lifting, l’aire de jeux située entre la tour Lejeune et l’école de Beauregard a retrouvé avant les vacances d’été son emplacement initial. Désormais, les bambins peuvent laisser libre cours à leur imagination dans cette structure en bois aux allures de château fort avec ses deux tours raccordées par un pont. Juste à côté, le terrain de sport a lui aussi fait récemment l’objet d’une remise en état avec la pose d’un nouveau revêtement synthétique. Réservé aux scolaires pendant les heures d’école, il est ouvert à tous en pratique libre le reste du temps.

L’équipement a fait ses preuves puisqu’il est l’un des premiers de ce type installé à Nancy dans les années 90.« Ces travaux s’inscrivent dans un programme d’amélioration des abords de la Tour Lejeune, souligne Fanny Giussani, l’adjointe de territoire. Après une phase de concertation avec les habitants, nous avons également embelli les espaces verts existants, déplacé les conteneurs à déchets et matérialisé des nouvelles places de stationnement ». Dernière étape, pour un accueil plus chaleureux : des arbres seront plantés cet automne de part et d’autre de l’entrée de la tour.

L’École des Mines fait sa dernière rentrée au sein du quartier de Saurupt avant son déménagement sur le campus Artem. Une fois rénovés, ses locaux actuels permettront au Rectorat de Nancy-Metz d’y réunir l’ensemble de ses services.

Un établissement emblématique du quartier et dont la nouvelle vocation restera étroitement liée à l’éducation.

Beauregard-Boufflers-Buthegnemont

Tour Lejeune : le�coin�des�enfants

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tribunes libres novembre-décembre 2011

Charles III : la renaissance avortée d’une statue !Le dernier conseil municipal a été l’occasion de valider l’extension du secteur sauvegardé de notre ville. Ce document d’urbanisme vise à conserver le cadre urbain et l’architecture ancienne tout en permettant l’évolution contemporaine de la cité. Et si à ce titre, on peut saluer le succès qu’a été la rénovation de la place Stanislas, force est de constater que le réaménagement en cours de la place Charles III s’annonce plus délicat.

En effet, l’actuelle municipalité, qui a longtemps négliglé cet espace pourtant situé en plein cœur du secteur sauvegardé, ne semble pas trop savoir quoi en faire. Le projet actuellement défendu par le maire, s’enferme en effet dans un certain conservatisme patrimonial. Et la meilleure illustration de cette volonté, était son souhait d’y voir trôner en majesté une statue équestre du duc Charles III.

Une statue qui a décidemment fait couler beaucoup d’encre depuis le début de l’année. Le maire et son équipe, soutenus par Françoise Hervé, ont en effet multiplié les interventions et les coûteuses campagnes de communication pour en faire la promotion. Selon le discours officiel de l’époque, cette installation allait dans le sens de l’histoire : enfin rendre hommage au duc de Lorraine en coulant une statue en bronze imaginée au XVIIIème siècle…

Et ce n’est qu’au courant de l’été, en catimini, que nous avons appris par voie de presse le report sine die de ce projet. La municipalité prenait enfin en compte les nombreuses voix qui s’étaient élevées contre l’installation de cette statue.

Cette reculade, nous ne nous en plaindrons pas. Le coût excessif de ce projet, près d’un million d’euros tout de même, l’anachronisme de cette installation, l’absence totale de réflexion sur ce que doit

être une place publique du XXIème siècle, autant d’éléments qui nous faisaient penser que ce projet n’était pas le bon.

Car notre rôle d’élus est de réfléchir à articuler la ville historique à la ville de demain. Mais pour cela, il ne suffit pas de répéter à l’envi que Nancy est à la fois musée et laboratoire. Derrière les formules, il faut des actes.

Pour ce faire, nous souhaitons verser au débat un certain nombre de propositions, à commencer par notre projet de voir s’installer sur cet espace une place des Arts, qui serait une galerie à ciel ouvert. Ce serait pour notre ville l’occasion de créer enfin un grand espace public pour la création contemporaine, permettant à des artistes locaux ou nationaux de s’exprimer.

Car nous avons à réfléchir sur la façon dont nous soutenons cette création contemporaine. Non pas de façon opportuniste mais bel et bien pour participer à l’essor de nouveaux artistes. Cette volonté s’inscrit d’ailleurs tout à fait dans la philosophie de la Renaissance que nous allons bientôt célébrer.

Cette galerie des Arts aurait également le mérite d’apporter une première réponse aux usages que nous souhaitons donner à cette place. Cette réflexion est à notre sens pour le moment absente du projet. En effet que viendront faire les Nancéiens sur cette place ? Le danger est que, dans l’état actuel des choses, ils ne fassent que la traverser, sans s’y attarder, faute d’animations.

Nous militions donc pour que cette place ait une vraie vocation et une vraie identité dans la ville, à l’image de la place Stanislas cœur de notre cité ou de la place St Epvre, lieu de rencontres et de sorties des Nancéiens. Cela passe sans nul doute par une réflexion de fond sur le mobilier urbain

que nous comptons mettre en place, sur les espaces verts que nous souhaitons y créer. Nous pouvons et nous devons innover en la matière, d’autres villes en ont déjà fait l’expérience avec succès.

Nous devons également faire en sorte que ce lieu vive par lui-même autrement que par la seule mise en œuvre d’animations ponctuelles. Pourquoi ainsi ne pas y pérenniser un marché de producteurs locaux, à l’image de celui monté au printemps dernier ? La demande des Nancéiens est là pour des produits de terroir, des produits bios, et ce type de rendez-vous hebdomadaire contribuerait à donner une identité à cette ancienne place du marché.

C’est en tout cas en cherchant une réelle cohérence entre tous ces aspects (architecture, espaces verts, animations, flux,…), une cohérence à l’échelle de la place, à l’échelle du quartier et de la ville, que nous en assurerons le succès pour les années à venir. Pour que la place Charles III soit un lieu de vie, d’échanges, de rencontres des Nancéiens et Grands Nancéiens.

Groupe�des�Élus�de�Gauche11 élu-e-s à votre écoute :

Bertrand Masson (Président) – Marianne Birck-Gallego – Eric Chenut –

Nicole Creusot – Patrick Hatzig – Maud Hugot – Chaynesse Khirouni – Mathieu Klein -

Dominique Olivier – Areski Sadi – Renée ZabéEcrivez-nous :

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Le 26 septembre 2011, rappelant qu’à l’automne 2010 des coupes sombres opérées par l’Etat avaient failli mettre en péril l’hébergement d’urgence, j’ai porté à l’attention de l’assemblée municipale deux autres sujets parents. Voici l’essentiel de mon intervention : « la� pauvreté� s’invite� à� notre� table,� de� toutes�sortes�de�manières.�Au�mois�de�mai�dernier,�qui�a�pu�échapper�aux�manchettes�et�aux�photos�des�quotidiens -sans compter la télévision- informant�de�la�famine�ou�de�l’urgence�alimentaire�en�Somalie�et�dans�les�pays�voisins�? Dans la moiteur des vacances et de l’été, cette terrible réalité s’est rappelée à nous. Trois nouvelles zones de Somalie étaient déclarées en état de famine par l’ONU le 3 août, tandis que de leur côté l’urgence alimentaire et la crise alimentaire -ce sont deux notions différentes- s’étendaient dans toute�la�Corne�de�l’Afrique.�La��famine�désigne�«�une�crise�alimentaire�extrême,�dans�laquelle�les�enfants,�mais�aussi�les�adultes,�meurent�de�faim�». Plusieurs caractéristiques précises la définissent, telles qu’un taux de mortalité supérieur à deux personnes par jour sur 10.000, une malnutrition aiguë touchant plus de 30% de la population, moins de quatre litres d’eau par jour et par personne, une perte totale des moyens d’existence. Face à cette catastrophe qui touche des�millions�de�personnes, les organisations humanitaires ont malheureusement

dû constater, pour des raisons multiples, un�certain�manque�de�réactivité�tant�des�Etats�donateurs�que�des�opinions�publiques. Aujourd’hui, l’actualité en est comme passée. Découvrant récemment une affiche apposée sur la vitrine d’un commerce de mon quartier, je�me�suis�prise�de�considération�pour�l’huile�Lesieur... L’affiche disait: « Aidons l’Afrique. Une bouteille d’huile Lesieur achetée, une bouteille envoyée »... Il� y� a� tout� juste�quelques�jours,�la�presse�faisait�état�de�l’échec�d’une�réunion�à� Bruxelles,� dont� on� espérait� qu’elle� permette� de� maintenir�à� son� niveau� actuel� l’aide� alimentaire� aux� plus� démunis. Le programme européen concerné, financé depuis vingt-cinq ans par la PAC, est ainsi, à ce jour, toujours menacé, pour des raisons juridiques et une absence de volonté politique, d’être ramené de 480 millions d’euros cette année à 113,5 millions d’euros en 2012. Cette situation n’est pas stratosphérique. Elle a localement une répercussion directe, puisque les� quatre� associations�de� Meurthe-et-Moselle� seraient� contraintes� de� supprimer� un�million�de�repas, dans un contexte où la pauvreté ne cesse de s’accroître. Ces associations ont relaté le lobbying qu’elles ont fait depuis le printemps, écrivant à tous les députés et sénateurs de France et à tous les députés européens du Grand Est. En vain. L’Est Républicain a titré « Un mois pour agir », l’ultime

carat, si je puis dire, étant le prochain sommet des dirigeants européens mi-octobre. Qu’y-a-t-il�de�commun�aux�trois�graves�sujets,�si�différents�d’échelle,�que�j’ai�évoqués�?�Il�y�a�nous,�il�y�a�la�pauvreté�et�nous.�Il�y�a�ce�que�nous�pouvons�faire,�ce�que�nous� devons� faire. Pour le programme alimentaire européen, vous�savez�que�je�crois�beaucoup�aux�villes,�ou�plutôt�aux�cités. Si la voix des parlementaires, en la circonstance, a été sans portée, il y a les villes et le réseau européen qu’elles constituent. Pourquoi�une�ville�comme�la�nôtre,�en�s’associant�avec�d’autres,�ne�lancerait-elle�pas�un�mouvement,�afin�de�débloquer�ce�verrou�alimentaire�? N’est-ce pas les villes, vers quoi convergent, dans les conjonctures défavorables, tous les dénuements ? En� ce�qui�concerne�la�tragique�question�de�la�Corne�de�l’Afrique,�j’ai�toujours,�dans�tous�mes�programmes�municipaux�depuis�1983,�présenté� des� projets� relatifs� à� ce� continent. Sans revenir sur ceux-ci, qui impliquent une construction de fond, est-ce� que�les�réseaux�de�villes�ne�pourraient�pas�être,�là�aussi,�un�canal�?�A� tout� le�moins,� faisons�un�don.�Nous�ne�pouvons�pas�nous�habituer�à�l’horreur.�»

pauvreté

Françoise�Hervé�Victoire pour Nancy

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À sUIvrE

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Il fallait un lieu à la hauteur de la personnalité et du talent de François Nourissier pour lui rendre hommage. C’est finalement le jardin de la bibliothèque municipale XVIIIe de Nancy, construite par le roi Stanislas, qui a été choisi pour prendre le nom de l’homme de lettres, pilier de l’Académie Goncourt disparu en février dernier. François Nourissier, lorrain de cœur, vouait une profonde affection à Nancy.Au milieu des parterres de fleurs, une plaque dévoile un passage de son ouvrage « Le musée

de l’Homme » (1978) : « Je sais aujourd’hui que je ne trouverai jamais la maison que je cherche, jamais je ne l’habiterai, jamais je ne laisserai nulle part pousser mes racines, je ne cesserai pourtant pas d’investir dans un lieu l’inépuisable espérance d’apaisement qui me harcèle, entre quelques murs réputés chargés de souvenirs, dans un jardin clos ». Une phrase qui résonne aujourd’hui comme un écho pour qui connaît ce petit jardin lové au cœur d’un bâtiment riche d’Histoire.

Le secteur sauvegardé, c’est beaucoup plus qu’une affaire de patrimoine : tel est, en substance le message qui s’est dégagé du débat en conseil municipal, fin septembre, lors du vote des délibérations précédant sa mise en révision. Actant les coopérations nécessaires entre Etat, Communauté urbaine, Ville et Région Lorraine, elles ont permis de souligner, avec Denis Grandjean, l’adjoint délégué, que le Plan de sauvegarde et de mise en valeur de Nancy est « un document d’urbanisme à part entière, dont la vocation, en cœur d’agglomération, est de faire du patrimoine historique quelque chose de vivant, de compatible avec les attentes actuelles en matière de logement, d’économie, de déplacements ou d’environnement ». Deux points à retenir d’ores et déjà lors de cette révision qui donnera lieu à de larges actions d’information :• des « ajustements » du périmètre protégé, tracé en 1976, dont le plus marquant

est l’intégration de l’axe Saint Jean-Saint Georges laissé de côté à l’époque.• et un inventaire particulièrement minutieux des immeubles contribuant à l’identité

urbaine et paysagère de la ville, « un travail qui n’avait pas été effectué dans les années 70 et qui, à la demande de l’Etat, doit permettre de promouvoir une politique patrimoniale plus dynamique », ajoute Denis Grandjean.

Urbanismevivre en secteur sauvegardé

SouvenirUn jardin pour nourissier le Lorrain

Coopérationsillon culturelDepuis quelques années, Epinal, Nancy, Metz et Thionville s’emploient à travailler davantage ensemble, au bénéfice de toute la Lorraine. Cette coopération, dans laquelle André Rossinot s’investit beaucoup, est portée par le « Sillon Lorrain », la structure chargée de mettre en réseau les quatre agglomérations qui forment une métropole de plus d’un million d’habitants. Le Sillon monte des projets dans le domaine de l’économie, des transports, des services, du tourisme, de l’enseignement supérieur... et de la culture. Nancy et Metz pensent en effet que celle-ci doit jouer un rôle majeur dans la constitution de la nouvelle métropole. Un exemple : « avec les forces nationales de Nancy, où réside l’Opéra National de Lorraine, et de Metz, avec l’Orchestre National de Lorraine, il y a matière à la création d’un pôle lyrique lorrain qui favoriserait le rayonnement de tous. Une idée déjà concrétisée avec la coproduction Carmen, saluée par la critique européenne », souligne l’adjoint à la culture Laurent Hénart.

Alors, après la signature d’un premier protocole, Nancy vient de voter, au conseil municipal de septembre, une délibération visant à préparer la constitution d’un pôle où coopéreraient opéras, orchestres, conservatoires et centre chorégraphique des deux villes. Un pas de plus pour le Sillon Lorrain.

Le dévoilement de la plaque en présence notamment de la fille de l’écrivain, Paulina, des écrivains Françoise Chandernagor et Edmonde Charles-Roux et de Franck Pilcer, conseiller municipal délégué à la culture.

plus d’informations

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À sUIvrE

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PortraitLucien Muller, 40 ans au service des personnes âgées

Cofondateur puis président pendant 23 ans

de l’Office nancéien des personnes âgées,

Lucien Müller passe aujourd’hui le relais

au docteur Guy Vançon. Retour sur quelques

grands moments de la vie d’une structure

au service des seniors depuis 1971.

« A 80 ans, j’estime que c’est un âge raisonnable pour passer la main au docteur Guy Vançon qui a tout de même 20 ans de moins que moi... ». Le sourire aux lèvres, Lucien Müller se dit heureux et confiant pour l’avenir de l’ONPA. Son successeur, médecin chef de service au centre de rééducation Florentin de l’Office d’hygiène sociale, est pour lui « extrêmement bien placé pour prendre cette présidence du fait de ses compétences professionnelles et de sa grande qualité d’écoute », affirme Lucien Müller. « Je peux en témoigner : le docteur Vançon me suit sur le plan médical ! »

Avec ce changement de présidence, c’est une page de l’ONPA qui se tourne. Lucien Müller, secrétaire général de l’Ecole nationale supérieure de géologie de profession, fut en effet l’un des membres fondateurs de la structure au début des années 70. Il est alors fraîchement élu

au sein de l’équipe municipale en tant qu’adjoint chargé de l’action sociale et gérontologique. « Avec André Rossinot, le professeur Gérard Cuny et Roland Teyssandier, nous avons eu l’idée de créer un office municipal pour coordonner toutes les actions à destination des personnes âgées, raconte Lucien Müller. Il existait alors de nombreuses associations caritatives, confessionnelles ou laïques, qui proposaient des services pour les seniors mais chacune de leurs côtés. Notre objectif était de coordonner l’action gérontologique à l’échelle de la ville ».

pionnier en FranceAvec la création de l’ONPA en janvier 1971, Nancy fait figure de pionnière en France. Rapidement, l’office met en place des services tels que le portage de charbon ou, plus tard, le portage des repas à domicile. « Dans les années 80, nous avons aussi proposé la téléassistance,

ce qui représentait une belle innovation », se souvient Lucien Müller qui prend la présidence en 1988 après le décès de son premier président, Roland Teyssandier. Une fonction (bénévole) que Lucien Müller occupe avec enthousiasme et dynamisme et qui s’inscrit pleinement dans son engagement personnel. « Pour moi, le seul capital, c’est l’être humain. Se consacrer aux autres est quelque chose de formidable », confie celui qui se dit passionné par l’action sociale. En tant qu’« aîné des aînés », Lucien Müller compte bien transmettre aux jeunes générations quelques conseils qu’il a acquis de son expérience. « Intellectuellement tout va encore très bien, rassure-t-il. C’est juste physiquement que je fatigue plus vite... ».

VIEILLIR, uNE PERSPECTIVE D’AVENIR !Aborder le vieillissement sous ses aspects positifs : tel est l’angle original qu’a choisi l’ONPA pour son dernier colloque qui s’est déroulé le 13 octobre dernier. L’objectif était de dépasser les images souvent négatives du troisième âge que les médias associent souvent à la dépendance et la perte d’autonomie. Les seniors d’aujourd’hui ont bien souvent une « seconde vie » après le passage à la retraite : qu’en font-ils ? Ont-ils conscience de l’importance de leur rôle de transmission de savoir auprès des générations futures ? Conférences, animations, échanges intergénérationnels et ateliers thématiques ont émaillé ce colloque résolument optimiste.

vidéoen ligne

Avec le docteur Guy Vançon, le partage d’un même engagement social.

Coopérationsillon culturel

Lucien Müller a fait partie des membres fondateurs de l’ONPA.

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À sUIvrE novembre-décembre 2011

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Ce club né en 2005 est aujourd’hui devenu avec 400 membres le plus grand de Lorraine pour les jeunes en termes de nombre d’adhérents (80% des effectifs) et de résultats obtenus. Cette année les équipes jeunes montent ainsi en première division et rejoignent les 16 meilleures de France.Subventionné par la Ville de Nancy, il affiche une vigueur qu’illustrent notamment les nombreuses manifestations organisées (championnats de France des écoles 2011 à La Bresse dans les Vosges, championnats régionaux jeunes tous les deux ans, etc.). « Les parents peuvent participer à nos tournois, souligne Rémy Fallempin, son président. La qualité d’un joueur d’échecs n’étant pas liée à son âge, quand un enfant parvient à battre un adulte c’est pour lui une grande source de fierté et de joie ».

Ecoliers et personnes âgéesLes intervenants de l’association initient les enfants à la pratique des échecs dans une vingtaine d’écoles de Nancy. « Cela permet de développer chez eux de nombreuses capacités, comme la concentration, la patience ou encore la vision dans l’espace pour les plus petits », souligne Julien Mahieux, entraîneur du club qui participe à ces ateliers scolaires. « Les enfants qui rejoignent le club sont d’abord ceux que nous avons ainsi sensibilisés dans les différents quartiers et écoles de la ville. Nous accueillons donc toutes les origines sociales ».D’ailleurs, Stanislas Echecs souhaite prolonger ses interventions déjà menées auprès des élèves des écoles Moselly et La Fontaine dans le cadre du Contrat urbain de cohésion sociale du Grand

Nancy et d’instaurer prochainement des cours d’échecs itinérants sur le Haut-du-Lièvre, le Champ-le-Bœuf et le Plateau de Haye.Enfin, un animateur initie actuellement les pensionnaires d’une maison de retraite aux échecs. Une expérience que l’association souhaiterait également développer via un projet mené avec l’Office nancéien des personnes âgées : il consisterait à animer des ateliers dans un foyer situé à proximité des ses propres locaux situés dans le quartier Donop.Autant d’actions qui contribuent à une meilleure cohésion sociale et à renforcer les liens entre les générations.

•��Pour�en�savoir�plus�:��www.stanislas-echecs.fr

Il n’a pas dix ans d’existence et pourtant le club Stanislas Echecs peut se vanter d’avoir

réussi son pari : prouver que le jeu d’échecs n’est pas réservé à une élite.

Loisirs

Des vertus des échecs

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À sUIvrE

Mon nancy renaissance et moi...

Chargé de mission pour la valorisation du patrimoine à la Ville de Nancy, Alain Barbillon nous livre ce qui, à ses yeux, symbolise le mieux cette période.

Tout au long de la Grande�Rue et des rues du Pont Mouja et Saint-Nicolas sont implantés des hôtels particuliers, très beaux exemples de l’architecture Renaissance, et des signes encore visibles de cette période. Ces trois rues en enfilade ont conservé leur tracé initial dont l’origine remonte bien avant l’existence même de Nancy : c’était un chemin qui permettait de longer la vallée de la Meurthe à pied sec de Metz jusque Saint-Nicolas-de-Port. C’est autour de cet axe que s’est développée la ville Renaissance.

Si la victoire de René II sur Charles�le�Téméraire est bien antérieure à la Renaissance, c’est un événement déclencheur. C’est lui qui a permis à Nancy de connaître quelques décennies plus tard un tel âge d’or, un tel rayonnement en Europe et de s’affirmer comme une capitale aussi influente.

Ce vitrail sur le thème de « la vie de la Vierge » est visible à la basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Il est l’œuvre de Valentin Bousch, un

grand maître verrier et peintre sur vitraux, emblématique de la Renaissance lorraine.

Grand��événement

renaissance 2012-2013 : à lire, à regarder...Expositions, spectacles vivants, conférences, concerts... Alors que se dessine le programme des manifestations qui célèbreront tout au long de l’année 2013 la Renaissance, Michel Maigret, le directeur de la mission chargé d’élaborer ce grand événement, nous conseille quelques lectures pour nous plonger dans le Nancy et la Lorraine du XVIe siècle.« Nancy, 1000 ans d’histoire » de François Roth (place Stanislas Editions, 2007) est à consulter notamment pour sa précieuse orientation bibliographique. Vient de paraître aux Editions Koidneuf « Nancy Renaissance » de Frédéric Maguin. En décembre sortira également « Une Renaissance lorraine » de Philippe Martin aux éditions Serpenoise. Enfin, vous pouvez vous reporter à l’article page 32 du dernier numéro de « Nancy Tourisme » (à l’Office de tourisme) ainsi qu’à la revue « La Gazette Lorraine » qui a entrepris de publier une série de brochures abondamment illustrées consacrées à cette période dans chacun des départements de la région. La Meuse est parue, les Vosges sortiront à la fin de l’année, Moselle et Meurthe-et-Moselle sont prévues en 2012-2013.

Signalons encore un site internet très complet consacré au patrimoine régional : la-lorraine-se-dévoile.blogspot.com. Sans oublier l’exposition du Trésor de Pouilly, présentée au Musée Lorrain à partir du 17 décembre et qui constituera « une introduction heureuse et spectaculaire » à l’événement de 2013.

Réalisé par un graveur géographe en 1611, le plan�de�la�Ruelle est le plan de référence de l’époque, avec ses remparts et ses bastions. On voit bien que la création de la ville Renaissance s’est faite sous la forme d’une extension, ce qui lui donne toute son

originalité. Là encore, on remarque le sinueux chemin d’origine qui est la colonne vertébrale de la ville.

La porterie du palais ducal, créée en 1512, est inspirée du château de Blois. Le duc Antoine, qui a régné de 1508 à 1544,

y avait été élevé et s’est inspiré de l’architecture royale pour embellir son palais nancéien. La porterie, avec sa flamboyance architecturale, marque l’affirmation du pouvoir des ducs de Lorraine.

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À sUIvrE novembre-décembre 2011

Valérie Thomas, la conservatrice du musée de l’Ecole de Nancy, commente l’un des vitraux exposés.22

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Exposition

Gruber à nancy : le verre du décorJusqu’au 22 janvier, les galeries Poirel accueillent une grande

exposition consacrée au dessinateur verrier Jacques Gruber,

figure de l’Art Nouveau nancéien.

Tout flâneur se baladant dans les rues de Nancy est amené à admirer le travail de Jacques Gruber, souvent sans le savoir. Connu pour avoir réalisé les verrières et vitraux de la Chambre de Commerce et d’Industrie, de la brasserie Flo-L’Excelsior, et du Crédit Lyonnais de la cité ducale, l’artiste, né en 1870 et décédé en 1936, compte parmi les figures les plus réputées de l’Ecole de Nancy. Retraçant les vingt premières années de sa carrière, l’exposition présente l’étendue et la diversité de son œuvre, de ses débuts jusqu’à la Première Guerre mondiale. Le parcours, divisé en 5 sections, se concentre sur la période Art Nouveau, époque marquée par des recherches de formes et de décors inédites puisées dans un vaste répertoire naturaliste, caractéristique de l’École de Nancy. Au total plus de 150 œuvres de l’artiste (objets décoratifs, meubles, peintures, affiches et vitraux) sont exposées.

Un parcours dans la villeEn complément à cette exposition, le musée de l’Ecole de Nancy a mis au point un parcours pédestre permettant

de découvrir quatorze des créations emblématiques de Jacques Gruber dans les rues de la ville. Organisée le 17 septembre dernier, « La nuit de l’Art Nouveau » a permis d’admirer ces œuvres de façon inédite à travers des interventions d’artistes, de comédiens et de conférenciers. « Depuis l’année de l’Ecole de Nancy en 1999, l’Art Nouveau est régulièrement mis en valeur dans notre ville, a souligné lors de l’inauguration de l’exposition Laurent Hénart, adjoint à la culture. Le célébrer ainsi, c’est également montrer la capacité créative des artistes nancéiens, qui sont le terreau de notre cité ».

•��«�Jacques�Gruber�et�l’Art�Nouveau.��Un�parcours�décoratif�».�Exposition�organisée�par�le�musée�de�l’Ecole��de�Nancy.�Présentée�jusqu’au�22�janvier�2012,�tous�les�jours�sauf�le�mardi,��de�10h�à�18h�aux�Galeries�Poirel,��3,�rue�Victor�Poirel.�Tél�:�03�83�21�13�42.

À sUIvrE

plus d’informations

La Carte Jeunes nancy Culturebientôt�offerte�aux�CM2L’opération Carte Jeunes Nancy Culture n’en finit pas de se trouver des prolongements sympas. Nouvel épisode dans l’initiative lancée et suivie de près par Laurent Hénart : le sésame destiné à permettre au plus grand nombre d’accéder à toutes les formes de culture sera offert à chaque élève de CM2 des écoles de Nancy à la fin de l’année scolaire. « Même si les enfants ont la possibilité de fréquenter les établissements culturels grâce à des actions de sensibilisation qui leur sont spécifiquement dédiées, la Carte Jeunes est un moyen de poursuivre ce cheminement de manière autonome et diversifiée », note Franck Pilcer, conseiller municipal délégué à la culture. Notons ainsi que la Carte ouvre à des réductions sur la pratique de la musique, de la danse ou du théâtre dans les MJC nancéiennes.

L’immeuble de la Chambre de commerce et d’industrie et ses décors Art Nouveau : l’une des étapes de la « nuit de l’Art Nouveau » qui a recueilli un grand succès public.

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Bons pLAns

Le�point�sur�l’actualité�du�web�municipal

www.nancy.frUne information réactive, l’expérimentation de nouveaux outils, une meilleure

interactivité, Nancy explore le numérique pour tisser de nouveaux liens

avec les Nancéiens.

nancy sur Facebook

Après un an d’existence, le profil Ville de Nancy officiel a atteint cet été les 5000 amis. Désormais, une « fan page » prend le relais :

plus interactive qu’un profil, elle permet à tous d’accéder aux informations sans être

inscrit sur Facebook. Devenez fan de la Ville en un clic en vous rendant sur

la page Ville de Nancy Officiel.

A l’heure des codes Qr

La Ville a lancé au printemps un sentier numérique qui relie dans tout Nancy 24 arbres remarquables équipés de code QR, ces petits carrés aux allures de code barre. Si vous disposez d’un appareil de type smartphone, vous pouvez les flasher... les arbres vous racontent alors leur histoire.

Tout nouveau, tout beau...

Le site de l’ensemble Poirel fait peau neuve :

programme, parcours éducatif, infos pratiques... et un coup de cœur pour

les petites pensées diffusées sur le portail.

Enfin, pour suivre toute l’année l’actualité des rencontres du Livre sur la Place :www.lelivresurlaplace.fr

Vitrine de la Ville sur internet, le site a accueilli en septembre plus de 90 000 visiteurs.Côté nouveautés :• Rubrique Quartiers : retrouvez toute l’actualité de votre quartier (travaux, fêtes...)• La mise en ligne des guides 2011-2012 de la Ville : le guide de la petite enfance,

le guide de l’école et des loisirs, le guide des nouveaux Nancéiens...• Des nouvelles pages : relations internationales, opération « Ensemble faisons équipe

contre les discriminations » dans et par le sport avec la liste des clubs labellisés (voir p.5)• Une nouvelle mosaïque de photos (patrimoine, nature…) téléchargeables pour un usage privé.• A la une, des reportages vidéos pour découvrir une ville en mouvement.