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DOSSIER : Plans Nationaux d’Actions Les actions des Réserves Naturelles Catalanes Lettre éditée sur papier recyclé avec le soutien de : Patrick BOUDAREL, coordinateur des Plans Nationaux d’Actions en faveur des espèces menacées à la DREAL Languedoc-Roussillon (SBEP/BTM) Les Plans Nationaux d’Action Espèces menacées et les Réserves catalanes La politique des plans nationaux pour les espèces menacées, mise en place progressivement dans les années 1990 par le Ministère en charge de l’écologie s’est fortement amplifiée depuis 2007 suite aux engagements du Grenelle de l’environnement (multiplication du nombre de plans par 3). C’est une politique complémentaire à celle de la préservation des espaces naturels (réserves naturelles, APPB, Natura 2000, etc…). Les plans nationaux espèces menacées présentent l’intérêt de fournir des diagnostics et lignes d’actions à l’échelle de leur aire de répartition nationale, tandis que les espaces naturels contribuent à leur application locale. Un plan est avant tout un cadre des- tiné à animer et rassembler autour d’objectifs les partenaires de niveau national ou multi-régional les plus concernés par l’espèce (les espèces) considérée(s), ses (leurs) milieux de vie et leurs usages. En France métropolitaine on compte à ce jour 53 plans actifs ou en cours de rédaction et le Languedoc-Roussillon est concernée par 33 d’entre eux, certains plans concernant des groupes d’espèces (par exemple chiroptères). Le département des Pyrénées-Orientales abrite, avec celui de l’Aude, le plus grand nombre d’espèces relevant d’un plan national. Le réseau des réserves naturelles nationales catalanes grâce à son ampleur et par la diversité de milieux naturels abrite au moins 83 espèces concernées par les plans nationaux*. Il a donc un rôle important à jouer en partenariat avec les opérateurs de plans désignés par les DREAL. Les gestionnaires des réserves s’impliquent d’ores et déjà fortement dans les Plans Loup, Desman des Pyrénées, Gypaète barbu, Vautour percnoptère, Grand-tétras et Chiroptères, comme cette lettre vous le montrera… * rappel : il y a des plans multispécifiques (Chiroptères, Odonates…) 1 Mars 2011, n°19 La parole à Réserves Naturelles CATALANE Conat Forêt de la Massane Jujols Mantet Mas Larrieu Nohèdes Prats-de-Mollo- La-Preste Py Vallée d’Eyne avec la participation : Réserve Naturelle de Cerbère-Banyuls Réserve Naturelle Régionale de Nyer

Natura Catalana n°19 - mars 2011

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La nouvelle lettre des Réserves Naturelles Catalanes avec comme dossier les Plans Nationaux d’Actions en faveur des espèces menacées

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DOSSIER : Plans Nationaux d’ActionsLes actions des Réserves Naturelles Catalanes

Lettre éditée sur papier recyclé avec le soutien de :

Patrick BOUDAREL, coordinateur des Plans Nationaux d’Actions en faveur des espèces menacées à la DREAL Languedoc-Roussillon (SBEP/BTM)

Les Plans Nationaux d’Action Espèces menacées et les Réserves catalanes

La politique des plans nationaux pour les espèces menacées, mise en place progressivement dans les années 1990 par le Ministère en charge de l’écologie s’est fortement amplifiée depuis 2007 suite aux engagements du Grenelle de l’environnement (multiplication du nombre de plans par 3). C’est une politique complémentaire à celle de la préservation des espaces naturels (réserves naturelles, APPB, Natura 2000, etc…). Les plans nationaux espèces menacées présentent l’intérêt de fournir des diagnostics et lignes d’actions à l’échelle de leur aire de répartition nationale, tandis que les espaces naturels contribuent à leur application locale. Un plan est avant tout un cadre des-tiné à animer et rassembler autour d’objectifs les partenaires de niveau national ou multi-régional les plus concernés par l’espèce (les espèces) considérée(s), ses (leurs) milieux de vie et leurs usages. En France métropolitaine on compte à ce jour 53 plans actifs ou en cours de rédaction et le Languedoc-Roussillon est concernée par 33 d’entre eux, certains plans concernant des groupes d’espèces (par exemple chiroptères). Le département des Pyrénées-Orientales abrite, avec celui de l’Aude, le plus grand nombre d’espèces relevant d’un plan national. Le réseau des réserves naturelles nationales catalanes grâce à son ampleur et par la diversité de milieux naturels abrite au moins 83 espèces concernées par les plans nationaux*. Il a donc un rôle important à jouer en partenariat avec les opérateurs de plans désignés par les DREAL. Les gestionnaires des réserves s’impliquent d’ores et déjà fortement dans les Plans Loup, Desman des Pyrénées, Gypaète barbu, Vautour percnoptère, Grand-tétras et Chiroptères, comme cette lettre vous le montrera…

* rappel : il y a des plans multispécifiques (Chiroptères, Odonates…)

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Mars 2011, n°19

La parole àRéserves Naturelles

CATALANE

Conat

Forêt de la Massane

Jujols

Mantet

Mas Larrieu

Nohèdes

Prats-de-Mollo-La-Preste

Py

Vallée d’Eyne

avec la participation :

Réserve Naturelle de Cerbère-Banyuls

Réserve Naturelle Régionale de Nyer

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L’écho des réserves : 2Le bestiaire pyrénéen offre l’apéro de l’automne ...plus de 230 participants !, 2Réserve Naturelle de Jujols : nouvelles découvertes pour le deuxième « inventaire Araignées », 3Mortalité du Gypaète barbu dans les Pyrénées, 4Loup y es-tu vraiment ?, 4Grand Tétras : pose d’une clôture pour une meilleure cohabitation, 5Eyne fait son Agenda 21 !, 5 Plans Nationaux d’Actions : les actions des Réserves Naturelles Catalanes : 6Participation de la FRNC au PNA Desman des Pyrénées,7Gypaète Barbu et Vautour Percnoptère, 9Plan National d’Actions en faveur des chiroptères : la FRNC souhaite s’engager, 10

Découvrir notre patrimoine : 12Nohèdes vous invite le 28 mai à son opération Fréquence Grenouille !

Communication et pédagogie

Le bestiaire pyrénéen offre l’apéro de l’automne ...plus de 230 participants !

SO

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Les Réserves naturelles catalanes membres du réseau « Pyrénées vivantes»Multipartenarial et transfrontalier, le réseau « Pyrénées Vivantes »vise trois objectifs relatifs à la conservation du patrimoine naturel pyrénéen : connaître, prendre conscience, et agir. Ces objectifs se traduisent par la mise en place de nombreuses opérations dans les domaines du suivi environnemental de nombreuses espèces patri-moniales, de la communication, de l’éducation à l’environnement et par la mise en place d’opérations de gestion et de valorisation. Les Réserves Naturelles Catalanes participent à de nombreuses actions du réseau dont la réalisation d’événementiels destinés à sensibiliser le public à la richesse et à la fragilité de la biodiversité pyrénéenne.

Pour en savoir plus : www.pourdespyrénéesvivantes.fr

Quoi de commun entre les chants basques, la garbure bigour-dane, les fromages ariégeois, les châteaux cathares, le Pic du Canigou, et le Gypaète barbu, le Vautour percnoptère, le Des-man ? Ils sont tous des éléments du patrimoine pyrénéen. Les structures du réseau Education Pyrénées Vivantes mettent à l’honneur ces espèces emblématiques lors des apéros du bes-tiaire qui ont lieu en fin d’année. Ce sont des soirées conviviales où toutes les générations sont rassemblées autour d’un apéritif animé. Au menu cette année

dans les réserves naturelles catalanes : loto oiseaux à Prats de Mollo, théâtre forum sur la rivière à Sahorre, contes sur le desman à Nohèdes le tout saupoudré d’une touche de créativi-té, d’originalité et de convivialité. Au total 230 personnes ont participé à ces 3 soirées organisées par les réserves naturelles catalanes. Dans la vallée de la Rotjà, cette soirée a fait germer l’idée d’organiser une journée collective d’entretien des ca-naux au retour des beaux jours.Une expérience concluante à renouveler !

Karine CHEVROT, technicienne RNN MANTETKarine GESLOT, conservatrice RNN JUJOLS

�«Rendez-vous des cimes» à Mariailles, aux

Camporells et au chalet de las Conques

A venir

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Etudes et suivis

chênes vert landes à genêts

prairie d’altitude,

forêts d’altitude

autres

Richesse spécifique (total) 87 73 102 101 92Espèces récoltées en 2009 38 62 69 86 8Espèces récoltées en 2002 77 27 48 43 89Proportion (%) d’espèces retrouvées en 2009

36 59 35 67 6

Nb d’sp. seulement dans ces milieux 43 33 38 37

Un premier inventaire avait été réalisé en 2002. Compte tenu des potentialités du milieu, un complément a été estimé nécessaire. Ce fut chose faite au cours des années 2008 et 2009 durant lesquelles plusieurs campagnes de récoltes et de piégeage ont été réalisées. Les récoltes ont été effectuées par Maxime GAYMARD et Jean-Claude LEDOUX. Les opilions ont été étudiés par Michel EMERIT Une fois capturées, les araignées ont fait l’objet de déterminations poussées. Les résultats sont très intéressants, tant au niveau du nombre d’espèces ainsi déterminées qu’au niveau des espèces à enjeu de conservation.

Réserve Naturelle de Jujols : nouvelles découvertes pour le deuxième « inventaire Araignées »

Espèces à enjeu de conservation

En 2002, plusieurs espèces étaient nouvelles pour la France. Plusieurs d’entre elles ont été capturées à nouveau, confirmant que leur pré-sence n’était pas accidentelle. Ce sont : Macrargus carpenteri (O. P.-Cambridge), Meioneta equestris (L. Koch), Micaria triguttata Si-mon. D’autres sont remarquables : Diaea livens Simon, Steatoda albomaculata (Degeer) et S. albocincta (Lucas) , Gonatium occi-dentale Simon, Mecynargus brocchus (L. Koch) Cineta gradata Simon, Agroeca lusatica (C.L. Koch).

Deux autres espèces sont venues augmenter la faune française

* Zodarion machadoi Denis. — Espèce décrite au Portugal, nouvelle pour la France. Un seul exemplaire seulement a été récolté. Les Zoda-rion sont des prédateurs de fourmis * Chalcoscirtus nigritus Thorell — Bien que la détermination soit incertaine, l’espèce est nouvelle pour la France. Au total, 5 ou 6 espèces ont donc été trouvées pour la première fois en France sur la réserve de Jujols, ce qui, même compte tenu de l’incomplétude de la connaissance des araignées, fait une forte proportion.

Indicateurs de la qualité

Ostearius melanopygius (O. P.-Cambridge). Cette espèce est carac-téristique de milieux perturbés (dépôts d’ordures, élevages inten-sifs, serres). La récolte d’un seul individu au Peiro indique bien un certain degré de surpâturage, mais n’est pas inquiétante : cette station n’a pas livré d’autres indicateurs de milieux anthropisés.

Karine GESLOT, Conservatrice, RNN JUJOLS Textes extraits du rapport : «J.-C. Ledoux & M. Emerit,

2010 - Araignées de la réserve naturelle deJujols: deuxième inventaire, 2008-2009.»

Un grand nombre d’espèces

Le tableau ci-contre permet de faire quelques dé-comptes. En 2002, pour le premier inventaire, il avait été récolté 204 espèces. En 2009, 188 espèces ont été récoltées dont 71 espèces ont été ajoutées à l’inventaire de la Réserve. Parmi les espèces récoltées en 2002, 117 espèces ont été retrouvées en 2009, soit 57 %. Ceci permet d’estimer très approximativement, en utilisant le raisonnement des estimations d’effectifs à partir de marquages et re-captures, qu’un inventaire “correct” devrait comprendre de l’ordre de 350 espèces.

Les récoltes ont été faites par chasse à vue essentiel-lement, avec les moyens habituellement utilisés par les entomologistes, en distinguant trois strates :��������������� ������������������������������������������-ture à vue, en écartant les herbes, en les arrachant et en les triant, ou en tamisant la litière) ;�������������������������������� ����������������� ������50-70 cm, selon la végétation, récolte au filet-fauchoir ; ce mode de récolte n’est pas toujours utilisable, à cause de la structure de la végétation : les espèces vivant habi-tuellement dans cette strate sont alors récoltées avec la faune du sol ;�������������������������������������������������������� ��1 m et 2 m du sol, récolte avec le parapluie japonais.

Répartition des espèces par milieuxp p p

Les récoltes ont été faites par chasse à vue essentiel-lement, avec les moyens habituellement utilisés par les entomologistes, en distinguant trois strates :��������������� ������������������������������������������-ture à vue, en écartant les herbes, en les arrachant et en lestriant, ou en tamisant la litière) ;�������������������������������� ����������������� �����50-70 cm, selon la végétation, récolte au filet-fauchoir ; ce mode de récolte n’est pas toujours utilisable, à cause de la structure de la végétation : les espèces vivant habi-tuellement dans cette strate sont alors récoltées avec la faune du sol ;�������������������������������������������������������� ��1 m et 2 m du sol, récolte avec le parapluie japonais.

Récolte au sol

Utilisation du parapluie japonais

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Philodromus lividus

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Mortalité du Gypaète barbu dans les Pyrénées

Les causes de mortalité du Gypaète barbu dans les Pyrénées sont étudiées sur les deux versants des Pyrénées. Sur le versant fran-çais, cette étude est nommée « Vigilance poison » et s’inscrit dans le Plan National d’Action (PNA) en faveur de ce rapace menacé d’extinction en Europe. Après un court descriptif des modalités de cette étude ayant pour but de solliciter la coopération des lecteurs, nous présenterons les résultats obtenus sur les deux versants des Pyrénées durant la dernière décennie.

L’étude des causes de mortalité du Gypaète barbu dans les Pyré-nées françaises est réalisée par le réseau Casseur d’os (dans les Py-rénées orientales : Fédération des Réserves Naturelles Catalanes, ONCFS, Groupe Ornithologique du Roussillon, Cerca Nature, ONF et FDC-66) et coordonnée par la Ligue pour la Protection des Oiseaux dans le cadre du PNA Gypaète, en coopération avec le réseau SAGIR piloté par l’ONCFS ; elle comprend trois niveaux d’actions : - la collecte de cadavres des rapaces nécrophages (ils sont des « indicateurs » pour le Gypaète barbu): dès qu’un observateur du réseau ou un randonneur découvre un cadavre de Gypaète barbu, Vautour fauve, Vautour percnoptère ou de Milan royal, il se met en contact avec les personnes autorisées à le collecter (agents de l’environnement ou techniciens munis de cartes vertes SAGIR) ; les cadavres sont congelés. - l’autopsie et les analyses toxicologiques : le vétérinaire Dr. Lydia Vilagines en Ariège collecte régulièrement les cadavres de ces 4 espèces sur les 6 départements du massif, (autopsie, radiographie) et effectue des prélèvements qui sont envoyés au laboratoire d’éco-toxicologie de l’Université de Lyon qui effectue une série d’ana-lyses toxicologiques sous la responsabilité du Pr. Philippe Berny.- la discussion des résultats : un comité scientifique constitué de vétérinaires et de spécialistes de ces espèces détermine la ou les causes de mortalité de chaque cas étudié.

Les Pyrénées abritent 80% de l’effectif européen de Gypaètes bar-bus dont un quart réside sur le versant français. Entre les années 2000 et 2010, 52 cas de mortalité et d’accident ont été recensés sur l’ensemble du massif (48 gypaètes morts et 4 relâchés) : 79% en Espagne et 21% en France ; 69% des cas de mortalité de Gypaètes barbus concernent des oiseaux adultes, ce qui est extrêmement inquiétant chez une espèce longévive dont la stratégie évolutive est basée sur une faible mortalité des adultes ; la moitié des cas concerne des gypaètes équipés d’émetteurs ou de bandes alaires permettant de les identifier ; moins de 15% de la population est équipée, ce qui donne une idée du nombre de cas de mortalité qui échappe à nos études et conforte notre choix méthodologique consistant à nous appuyer sur l’étude d’espèces indicatrices.

Le tir qui fut la principale cause de mortalité non naturelle du Gy-paète barbu dans les Pyrénées entre 1980 et 2000 est une menace relativement bien maîtrisée : 1 seul cas enregistré en vallée d’Aspe en 2008, aucun en Espagne. Les collisions avec des câbles aériens tuent encore sur les deux versants des Pyrénées : un jeune volant depuis moins de 2 mois a trouvé la mort en 2009 près de Gavarnie. L’intoxication par ingestion de pesticides (insecticides, raticides etc...) et par saturnisme ou bien par ingestion d’appâts empoison-nés utilisés illégalement pour détruire d’autres espèces, est de loin la principale cause de mortalité ces 10 dernières années (58% des cas étudiés). Les cas d’intoxication avec des produits utilisés léga-lement (dont le plomb) constituent plus de la moitié des cas.

Le nombre de cas de mortalité de Gypaètes barbus a clairement augmenté ces 5 dernières années sur les deux versants du massif, une tendance qui ne peut s’expliquer par l’accroissement de la population ni par l’augmentation de l’effort de détection, et qui requiert toute notre attention : si vous découvrez un grand rapace blessé ou mort, contactez-nous !

Martine RAZINLigue pour la Protection des Oiseaux,

Coordination Casseur d’os

Loup y es-tu vraiment ?

Il ne se passe pas une journée d’été, où dans les conversations entre randonneurs sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, il n’est pas question de nature, de pastoralisme et de Loup. Sujet récurent, médiatisé à moins qu’il ne soit récurent parce que médiatisé. A son corps défendant, cet animal occupe les conversations comme il nourrit des polémiques. Il est vrai que le Loup peut impacter fortement le quotidien des éleveurs de brebis et de chèvres. Mais, sur le terrain, depuis plus de 10 ans maintenant, sa présence reste discrète. Les Réserves Naturelles Catalanes participent au suivi de cette espèce dans les massifs où sont présentes des réserves natu-relles : Madres-Boucheville, Canigou. Voici un petit aperçu du suivi par le réseau Loup dans les Pyrénées. L’hiver 2009-2010 a été caractérisé par des chutes de neige nom-breuses, mais chacune de faible quantité . La fréquence des chutes a entrainé de nombreux reports de pospections. Ce facteur a modi-fié le résultat de la campagne de pospection.Dans la Zone de Présence Permanente du Carlit-Campcardos, 7 “indices loups” ont été validés : observation visuelle (commune de Bolquère), traces dans la neige... durant la période de novembre 2009 à juillet 2010. Toutefois peu d’indices ont été relevés en hiver. Cette zone de présence est transfrontalière avec l’Espagne.

Dans la Zone de Présence Temporaire du Madres-Boucheville, des indices hivernaux et printaniers on été relevés dans les communes de Rabouillet et Monfort sur Boulzane : 3 observations visuelles classées comme probables. Dans la Zone de Présence Permanente du Canigou-Ripollès, seuls des indices ont été relevés côté espagnol. Cette zone de présence est transfrontalière.L’absence de données génétiques faisant suite aux indices relevés dans le massif Madres-Boucheville ne permet pas de savoir s’il s’agit du même individu que celui présent dans le Carlit. La proxi-mité de ces deux massifs et le territoire potentiel du Loup rendent tout à fait possible cette hypothèse. Si localement, la population de Loup reste limtée à quelques individus, à l’échelle nationale, l’extention du Loup se confirme avec l’augmentation du nombre de communes où l’espèce est présente : Alpes, Jura, Massif Central et certains massifs des Pyrénées : Canigou, et Madres-Boucheville.Le protocole de suivi hivernal 2011 se termine, à la fin du mois de mars, nous ne manquerons pas de vous informer du bilan lié à ce suivi au début de cet été. Rendez-vous est pris.

Olivier SALVADOR, Technicien FRNC

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Gestion et aménagement

Eyne fait son Agenda 21 ! Une gestion territoriale locale plus responsable et solidaire des enjeux planétaires!

Espèce emblématique disparue des Alpes, en mauvaise situation dans les Vosges et dans le Jura, le Grand Tétras voit ses effectifs pyrénéens diminuer depuis plus de vingt ans. Dans les Pyrénées il est encore temps, d’inverser la tendance. Quelques actions peuvent y contribuer.Certaines infrastructures peuvent nuire au Grand Tétras et aux autres espèces aviennes. Ainsi, les “clôtures acier”, en cas de collision, constituent des obstacles parfois mortels ou très dangereux pour les oiseaux. La collaboration entre les éleveurs de la vallée, le Groupement Pastoral de l’estive de Nohèdes, les différents services de l’ONF et la Réserve Naturelle de Nohèdes a permis la mise en place d’un nouveau type de clôture conforme à une meilleure sécurité pour les oiseaux et à une bonne compartimentation des troupeaux de vaches et de brebis. La pose de cette clôture à vocation pastorale s’est effectuée dans une zone de sensibilité du Grand Tétras (présence régulière et site vital).Les services techniques de l’ONF ont démonté l’ancienne clôture et procédé à la pause de nouveaux piquets. La réserve naturelle a assuré l’installation d’un ruban souple. Le temps de travail pour ces actions est intégralement pris en charge par ces organismes. Les éleveurs, partenaires de cette action, ont financé l’achat du ruban et des piquets.

Olivier SALVADOR,technicien RNN Nohèdes

Grand TétrasPose d’une clôture pour une meilleure cohabitation entre l’élevage ovin, bovin, et les Grands Tétras.

Clôture “sécurisée” rabaissée durant l’au-tomne et le printemps en zone à Tétras.

Le chapitre 28 de la Déclaration du Sommet de Rio de 1992 et le Grenelle de l’Environnement incitent les collectivités à élaborer des plans d’actions pour relever les défis planétaires du XXIème siècle ! Pour faciliter la mise en place des agendas 21 locaux, le MEDDTL a élaboré un cadre de référence pour les projets territoriaux de développement durable A partir de son diagnostic territorial, Eyne et ses habitants vont établir un plan stratégique d’actions en les hiérarchisant selon des thématiques (environnement, solidarité, énergies, eau, déchets….) et établir des indicateurs pour en mesurer la valeur ajoutée et l’efficacité attendue : une vraie stratégie d’amélioration continue pour répondre aux besoins spécifiques d’évolution d’Eyne.La Réserve Naturelle de la Vallée d’Eyne est un partenaire précieux pour l’Agenda 21 car elle apporte son expertise scientifique (ex : rapport d’études sur l’impact de l’activité humaine sur les habitats), conseille en matière de gestion environnementale et sensi-bilise au patrimoine vivant en organisant des événements « Tous publics» . Avec ces différentes compétences, la Commission Environnement de l’Agenda 21 étudie déjà des pistes d’actions autour du thème « Nature protégée et Nature ordinaire ».

Sylvie GISSOIT, Chargée de projet Agenda 21.

Mairie d’EynePour en savoir plus Méthodologie Agenda 21, labellisationhttp://www.notrevillage.asso.fr/Contexte juridiquehttp://www.developpement-durable.gouv.fr/Strategie-nationale/

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Mantet : la journée de la raquette à neige

Le 9 janvier 2011, la dixième édition de la journée nationale de la raquette à neige a eu lieu à Mantet organisée communément avec l’APAM 66, les équipes des réserves naturelles de Py et de Mantet et la commune de Mantet. Si la neige n’était pas au rendez-vous, une soixantaine de personnes se sont quand même mobilisées pour l’évènement. Un premier groupe est parti en quête des sommets, raquette sur le dos sait-on jamais ! Un peu plus tard, le public familial est parti se balader dans la vallée de Caret où alternaient contes et recherches de traces et indices d’animaux. A l’heure du goûter, tout le monde s’est retrouvé à la maison de la nature pour tirer les rois et la tombola... et la neige a fait honneur à cette journée en faisant virevolter des flocons au moment des au revoir.

Karine CHEVROT, technicienne RNN MANTET

«Et pourquoi pas une balade en forêt à Prats de Mollo La Preste, juste à côté de la réserve naturelle ? Ce serait chouette !

Observez et découvrez les différentes facettes de la forêt de montagne,ce qu’elle génère, ce qu’elle nous offre.La forêt de montagne endure les contraintes du climat montagnard. Malgré cela elle fournit du bois et un grand nombre de services : protection des sols, pâture du bétail en son sous-bois, biodiversité originale et spécialisée...La balade est de niveau facile. A chaque balise, un commentaire et un thème sont proposés sur le livret de découverte : le bois mort, les fourmis, un arrêt d’entraînement au repérage de la faune qui se cache...Balade recommandée de mai à octobre, se munir de vêtements chauds (1600m d’altitude). Où se procurer le livret (4€): Office Municipal du Tourisme, Librairie, Maison de la Presse à Prats ou au Chalet-resto/gîte des Conques toujours ouvert et au point de départ du sentier.»

Pascal GAULTIER, conservateur, RNN de Prats de Mollo la Preste

Durée : 10 jours, séjour itinérantLieux : de Jujols jusqu’à NohèdesAges :10 à 13 ans, 12 jeunes maximumPrix : 535 €En compagnie de deux ânes de bât, les enfants s’aventurent à pieds vers les merveilles des Réserves Naturelles de Ju-jols et de Nohèdes. Ce sera l’occasion de jouer dans la fo-rêt, autour des rivières et des lacs d’altitude, faire un affût, veiller auprès du feu et rêver sous les étoiles. Aidés par des ânes de bât pour le portage, encadrés par des anima-teurs diplômés et des accompagnateurs en montagne, les enfants cheminent en toute sécurité au coeur de la nature sauvage. Ils rencontrent aussi un berger qui leur parle de son métier et des bêtes dont il a la responsabilité. Un soir, lors d’un camp en altitude, ils sont rejoints par un garde des réserves naturelles catalanes. Avec lui ils or-ganisent deux affûts au pays des animaux sauvages.Ce séjour itinérant est un voyage, une traversée où chaque enfant tisse une relation profonde avec la nature, avec les autres, où chaque individu prend confiance en lui.

Olivier SALVADOR, technicien FRNC

Le vol du Gypa, du 25 juillet au 03 août 2011 dans les Réserves Naturelles de Jujols et de Nohèdes

Les brèves

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La sauvegarde de la biodiversité est devenue une des prérogatives de l’État français. Plusieurs outils d’application ont ainsi été créés, dont les plans nationaux d’actions (PNA), initialement intitulés « plans de restauration ». Créés il y a une quin-zaine d’années, les PNA visent à préserver et à restaurer les populations d’espèces menacées d’extinction en France. Le Grenelle de l’environnement a souligné leur importance et a demandé à augmenter le nombre d’espèces bénéficiant d’un plan à 131. Les espèces concernées jouissent, pour la plupart, d’une protection nationale. Quelques exceptions sont faites notamment pour les espèces ne bénéficiant d’aucune protection mais dont les populations très vulnérables nécessitent des actions concrètes pour leur préservation.Les actions proposées s’articulent en général autour de trois axes :���������� ������������ ���� ��������������� ����� �������������� ������������������� ������������������������� ���� �� ���������������� �������������������" ����������������� ����������# ������������leurs populations, ���������������������� ������� ������� ��������������##��������������������������� ��������#�������������������-tégrer la protection des espèces dans les activités humaines et dans les politiques publiques. Le ministère initie les différents plans et désigne une DREAL coordinatrice.Comme de nombreux partenaires et acteurs de la préservation de la biodiversité, la Fédération des Réserves Naturelles Catalanes met en place plusieurs actions entrant dans le cadre des PNA.En effet, ces deux outils de préservation de la biodiversité nationale s’avèrent complémentaires. Les PNA rédigés avec l’appui de nombreux experts proposent les actions les mieux adaptées aux situations des espèces concernées et au contexte actuel. Les réserves permettent leur application grâce à leur compétence et à la connaissance qu’elles ont de leur territoire et des acteurs locaux.La FRNC participe ainsi aux PNA du Gypaète barbu, du Percnoptère d’Egypte, du Desman des Pyrénées et des chiroptères.

Céline QUELENNEC������������ ���������

FRNC

DOSSIER : Plans Nationaux d’ActionsLes actions des Réserves Naturelles Catalanes

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Ce petit mammifère aquatique est devenu une espèce incontournable pour la Fédération des Réserves Naturelles Catalanes (FRNC). Présent dans six réserves naturelles, Nohèdes, Py, Mantet, Prats-de-Mollo, Eyne et Nyer, il est classé parmi les espèces prioritaires dans le schéma fédéral de coordination scientifique de la FRNC.

En 2009, un Plan National d’Actions est élaboré (cf. article « le desman des Pyrénées» : un Plan National d’Actions pour sa conser-vation, par Mélanie Némoz, Natura Catalana n° 17), et c’est tout naturellement que la FRNC participe activement à sa réalisation à travers deux actions principales :- la mise en place d’une première étude d’évaluation des petits aménagements hydrauliques dans le massif du Madres-Coronat en 2010,- l’actualisation de la carte de répartition du desman des Pyrénées à l’échelle des Pyrénées-Orientales, à partir de 2011.

Participation de la FRNC au PNA Desman des Pyrénées

De nombreux petits aménagements hydrauliques, captages, seuils, canaux, rejets parsèment le Massif du Madres-Coronat et constituent un risque important pour le desman des Pyrénées. En effet, ces aménagements se sont révélés mortels dans cer-tains cas. Des desmans ont été retrouvés noyés dans plusieurs structures : le château d’eau de Nohèdes, le canal de Nyer, coin-cés dans des captages, dans des pièges à invertébrés ou à pois-sons (bouteille de 5 litres avec le goulot inversé).

Sylvain Dauré, Chargé d’Étude à la Fédération des Réserves Naturelles Catalanes, aidé d’Évelyne Giné, stagiaire, ont par-couru l’ensemble des rivières du massif et une grande partie des canaux d’irrigation pour inventorier ces aménagements. Soit un total de 41 km de rivières et 38 km de canaux, parcourus en 2 mois et demi.

Cet inventaire a permis de constituer un catalogue des aménage-ments avec leur localisation, leurs caractéristiques, l’évaluation de leur dangerosité et la proposition de solutions concrètes. En effet, plusieurs grilles de notation ont été créées afin d’établir des priorités d’actions sur les différents risques relevés.

Grilles de notation utilisées pour évaluer les captagesLa note finale est la somme des notes obtenues à partir des deux grilles

Petits aménagements hydrauliques et impact sur le desman

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Les mesures de protection

Protéger les captages par une crépine conventionnelle Les solutions principales proposées sont de munir tous les cap-tages, de crépines conventionnelles et de limiter l’accès aux ca-naux et aux prises d’eau des stations hydro-électriques par des grilles constituées de barreaux espacés de 2 cm pour éviter que le desman n’y pénètre et ne s’y noie.Les rejets directs doivent au maximum être évités, car la pol-lution qui en résulte peut modifier les caractères physico-chi-miques de la rivière et engendrer une baisse ou la disparition des proies du desman. S’ils ne peuvent être évités, les tuyaux devraient être cependant sur-élevés afin d’être inaccessibles.

Actualisation de la carte de répartition du desman des Pyrénées à l’échelle des Pyrénées-Orientales

En été 2011, démarreront les premières prospections pour la réactualisation de la carte de répartition du desman en France dans le cadre du PNA. La mise en place d’une fiche et d’un protocole unique permettra d’établir cette carte sur l’ensemble du massif pyré-néen. Afin de pouvoir estimer l’évolution des populations du desman de ces 20 dernières années, seront parcourus prioritairement les tronçons préalablement prospectés en 1989-1990 par Alain Bertrand, Président du Conservatoire Régional des Espaces Naturels de Midi Pyrénées.Le protocole consiste en la recherche de fèces de desman qui indiquent la présence de cette espèce très discrète.La FRNC se propose de réaliser ces prospections sur le département des Pyrénées-Orientales. Sa participation a démarré par des journées de formation réalisées en janvier et organisées par le CREN MP avec au programme, l’écologie de l’espèce, la formation aux captures, et la présentation de ce suivi standardisé.

Rendez-vous en été 2011 pour les premières prospections.

Céline QUELENNEC������������ ���������

FRNC

Captage en aluminium sans protection posé en continu dans la rivière d’Urbanya permettant de remplir une cuve d’eau (diamètre=7,5cm). Evalué très dangereux.

Mulot retrouvé mort dans un réser-voir fermé captant l’eau d’un canal d’irrigation de Mosset. Le captage n’est pas protégé et représente le

seul moyen de s’échapper. Pouvant être dangereux.

Captage protégé avec une crépine conventionnelle. Sans danger.

Canal de Ria, tubulé sur plus de 1 567m

et régulièrement immergé représentant

un danger potentiel pour le Desman. Très

dangereux.

Limiter les risques par le mise en place d’une grille de protectionSur les 22 canaux contrôlés, huit présentent des risques impor-tants. Ils sont longs de plusieurs kilomètres (ce qui expose d’au-tant plus les desmans à la prédation), présentent de nombreux aménagements et parfois même des parties intégralement tubu-lées, qui, totalement immergées, sont susceptibles d’être source de noyade pour le Desman.

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Gypaète Barbu et Vautour Percnoptère : deux espèces, deux Plans Nationaux d’ActionsLes Réserves Naturelles Catalanes s’engagent pour la conservation des deux rapaces les plus emblématiques mais aussi les plus menacés de nos Pyrénées .

Les deux « plans d’actions nationaux » : Vautour Percnoptère et Gypaète Barbu viennent d’être validés.... D’ores et déjà, les Ré-serves naturelles catalanes s’investissent pour la protection et la conservation de ces espèces. Afin de sensibiliser les habitants de nos vallées ainsi que les estivants, ces plans prévoient également un volet pédagogique.

Les Pyrénées abritent la plus grosse population française de Vau-tours Percnoptères. Pourtant cette espèce est aujourd’hui en voie de disparition. La population pyrénéenne française s’élève en 2010 à 68 couples. Sur ces 68 couples, 61 se reproduisent et ont donné 48 jeunes à l’envol. Le département des Pyrénées Orien-tales abrite 1 seul couple reproducteur.Afin d’accroître la population existante et ainsi assurer la pérénité de l’espèce, les Réserves naturelles catalanes ont créé des placettes de nourrissage « Eleveurs ».L’objectif est de rendre à la nature ce qu’elle produit sur place. Partant du constat que la disponibilité alimentaire favorise l’ex-pansion de cette espèce tous nos efforts s’orientent dans cette stra-tégie.A ce jour, dans les massifs du Canigou et du Madres, les éleveurs engagés dans cette démarche déposent les cadavres d’animaux sur ces placettes spécifiques. Cela permet d’ accroître la ressource alimentaire pour cette espèce et donc de favoriser la venue de nouveaux individus ou bien de favoriser l’élevage d’un jeune. A chaque dépôt fait par les éleveurs un suivi régulier est mis en place.Afin de connaître au mieux l’évolution de cette espèce, chaque printemps, les agents des Réserves naturelles catalanes prospec-tent les sites favorables à la nidification. Cela nous permet d’être réactifs si de nouveaux couples se forment dans nos Pyrénées Ca-talanes.

Pour le Gypaète Barbu la problématique est un peu la même, les Pyrénées abritent la plus grosse population européenne. Dans la partie française des Pyrénées 35 couples sont recensés à ce jour.Sur ces 35 couples, 29 sont reproducteurs et ont donné 11 jeunes à l’envol. Les Pyrénées Orientales abritent 3 couples dont 1 est reproducteur.Tout comme pour le Vautour Percnoptère, les Réserves naturelles catalanes ont créé des sites de nourrissage spécifiques à cette es-pèce. Etant donné que le Gypaète Barbu est une espèce qui vit plus haut en altitude et que l’époque du soutien alimentaire coincide avec celle où le bétail est rentré à l’étable ou à la bergerie, les sites sont alimentés par les agents des Réserves naturelles catalanes.Dans les massifs du Canigou et du Madres, du 15 novembre au 15 mai, les sites sont alimentés une fois par semaine avec 15 kg d’os de boucherie. A chaque dépôt, les agents effectuent un suivi afin de connaître le nombre d’individus qui fréquentent ces sites. Dans le Canigou la Fédération départementale des chasseurs est associée à cette action.Dans le Massif du puigmal,un autre site de nourrissage est, lui, géré par l’Office nationale des forêts.A l’identique du Vautour Percnoptère, durant l’hiver, nous effec-tuons des suivis dans les secteurs favorables à la nidification avec comme objectif d’être réactifs quant à l’installation d’un nouveau couple sur les Pyrénées catalanes.Afin de mieux connaître ces deux espèces pyrénéennes, la Fédéra-tion des réserves naturelles catalanes vous propose des animations spécifiques. Rendez-vous dès ce printemps pour le retour du Per-noptère autour du festival nature des Réserves naturelles catalanes.

Source: Erick Kobierzicky et Martine RAZIN, coordinateurs pour le massif des Pyrénées française.

Olivier GUARDIOLE,technicien Réserve Naturelle

de Prats de Mollo la Preste

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Plan National d’Actions en faveur des chiroptères : la FRNC souhaite s’engager

La FRNC désire participer, activement au plan national d’ac-tions afin d’améliorer la connaissance de l’utilisation des habi-tats présents dans les réserves. C’est ainsi qu’elle désire, début 2012, participer aux actions suivantes :- développer les connaissances sur les unités fonctionnelles des individus : terrain de chasse, répartition spatio-temporelle des espèces à forte valeur patrimoniale (menacées, méconnues).- mettre en place des suivis des populations de chiroptères selon la méthodologie nationale.

Compléter les inventaires chiroptérolo-giques dans les RNC

Des inventaires vont être réalisés cette année afin d’avoir un état des lieux actualisé pour l’ensemble des Réserves Naturelles Catalanes. Les RNC pourront ainsi hiérarchiser les enjeux de connaissances et de conservation et participer à la diffusion d’informations sur les chauves-souris.L’inventaire des chiroptères a été réalisé récemment sur la plu-part des RNC (Prats de-Mollo 2004 ; Jujols 2005 ; Mas Lar-rieu 2007 ; Nohèdes 2008 ; Eyne 2009). Des inventaires ont été réalisés à Mantet en 1999 et à Py en 2000 mais les méthodes d’étude et le matériel utilisé ayant évolué, une nouvelle contri-bution à cet inventaire partiel est nécessaire. De plus, l’en-semble des milieux naturels présents sur ces deux réserves n’a pas été parcouru, un effort de prospection supplémentaire est donc souhaitable.Les résultats obtenus lors de l’inventaire de Nohèdes montrent que le massif du Madres/Coronat abrite des espèces à forte va-

leur patrimoniale et que les lacunes en matière de connaissance sur ces espèces sont importantes. Nous ne disposons d’aucune donnée chiroptérologique pour la RNN de Conat et un inven-taire semble donc indispensable.

Etudier les unités fonctionnelles des popu-lations présentes dans les RNC

Afin de pouvoir mettre en place des modes de conservation et de protection efficaces, il est indispensable d’améliorer nos connaissances sur les différentes unités fonctionnelles des po-pulations présentes. En effet, les chiroptères utilisent des habi-tats différents pour réaliser l’ensemble de leur cycle : zone de chasse, gîtes hivernaux, estivaux... et agir sur un seul habitat n’est pas suffisant. La connaissance de l’ensemble des habitats utilisés nous permettra d’orienter nos actions.

Molosse de CestoniRhinolophe euryaleGrand rhinolophePetit rhinolopheSérotine communeVespère de SaviMinioptère de SchreibersMurin d’AlcathoeVespertilion de Daubenton

Vespertilion de NattererNoctule de LeislerNoctule communePipistrelle de KuhlPipistrelle de nathusiusPipistrelle communPipistrelle sopraneOreillard roux Oreillard gris

La France métropolitaine est riche de 34 espèces de chiroptères. Toutes sont protégées.Depuis le début du XXe siècle, les activités humaines entrainent des modifications des milieux naturels menaçant la pérennité de certaines populations. Les menaces auxquelles les chiroptères sont soumis sont multiples : modification du paysage (densification du réseau routier, abandon du pâturage extensif, retourne-ment des prairies, destruction des haies et autres corridors,disparition de zones humides), destructions directes et dérangements (eoliennes, impact des routes et autres infrastructures, prédation par les chats domestiques), contamination chimique (traitements de charpente insecticides et métaux lourds, antiparasitaires), disparition ou modification du gîte...Afin de maintenir les populations de chauves-souris, un premier plan national de restauration a été mis en ���������$$$�&����'+��<���������� ������������������� ���=���>�� �����<��� ������#��������chiroptères a été élaboré pour les années 2009 à 2013. Les actions de ce plan ont été définies selon trois grands axes de travail : protéger, améliorer les connaissances, informer et sensibiliser. Ce plan national est décliné dans chaque région.

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18 espèces sont présentes dans les RNC

Karine GESLOT, conservatrice,RNN JUJOLS Textes extraits du rapport : C.QUELENNEC , 2010

���������������������� �������������������������des Réserves Naturelles Catalanes

Source : PNA Chauves-souris

Zoom sur la RNR de Nyer

La Réserve de Nyer se distingue par son importante implication dans l’étude des chauves-souris : les in-ventaires menés sur le territoire ont permis d’évaluer la richesse spécifique à au moins 22 espèces, soit plus de 2/3 des espèces françaises ! Parallèlement, une étude télémétrique réalisée sur l’une des plus importantes co-lonies de Petits rhinolophes du Languedoc-Roussillon a conduit à l’intégration de leurs territoires de chasse dans le site Natura 2000 «Chiroptères des Pyrénées-Orientales». Recherche de gîtes d’hibernation, mise en évidence d’échanges entre colonies, etc. sont autant d’études qu’il reste à engager pour améliorer les connaissances et donc la préservation de ces espèces.

Emilie Barthechargée de mission chiroptères

RNR Nyer-CG66

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Au programme : petit film d’introduction, inauguration d’une exposition (qui alliera superbes photos de batraciens et panneaux explicatifs). Histoires, contes et anecdotes rythmeront la soirée... Enfin, notre équipe exposera, à travers un diaporama, les actions qui sont menées à ce jour sur la réserve de Nohèdes, en faveur de ces animaux fragiles.

Une soirée évènement pour mieux connaître grenouilles,

crapauds, salamandres et tritons...

à ne pas rater !

Réalisation, publication, diffusion : F.R.N.C - Directeur de la publication : Roger Fons - Rédactrice en chef : Florence Lespine - Conception, animation : Karine Geslot - Rédaction : Karine Chevrot, Sylvie Gissoit, Karine Geslot, Pascal Gaultier, Olivier Guardiole, Nathalie Guénel, Maria Martin, Céline Quelennec, Olivier Salvador, Martine razin - Crédit photographique et illustrations : Pierre Cairan ( p 8), Karen Corley, Sylvain Doré, Evelyne Giné, Pascal Gaultier, Karine Geslot, Olivier Grosselet (p12), Jean-Claude Ledoux ( araignée p3), Alain Mangeot, Dimitri Marguerat (p1 et p10),Thierry et Ghislaine Nicaise (p7), Olivier Salvador N°ISSN- 2106-6698

Fédération des réserves naturelles catalanes, 24 rue Jean Jaurès, 66500 Prades, tel: 04.68.05.38.20- [email protected]

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A vos agendas ! Nohèdes vous invite le 28 mai à son opération Fréquence Grenouille !

Du 1er mars au 31 mai 2011, a lieu, sur toute la France, Fréquence Grenouille, évènement porté par les Conservatoires d’Espaces Naturels et les Réserves Naturelles de France. Il s’agit cette année de la 17ème édition de cette campagne de sensibilisation en faveur de la préservation des milieux hu-mides et des espèces qu’ils abritent. Au total, près de 400 animations sont prévues sur le territoire français !

La Réserve Naturelle de Nohèdes participe à cet évènement, et met les amphibiens à l’honneur le samedi 28 mai à partir de 19h30...Au cours de cette soirée les participants (re)découvriront les espèces, surtout d’ici (pyrénéennes) mais aussi d’ailleurs... Ce sera l’occasion d’aborder l’état actuel de ces animaux à l’échelle de la planète : comment se portent-ils ? quelles sont les menaces qui pèsent sur eux ? comment peut-on les protéger ? Il sera aussi question de sensibiliser les par-ticipants à l’importance majeure des zones humides : milieux de vie remarquables pour leur biodiversité ainsi que pour les fonctions écologiques qu’ils accomplissent.

Samedi 28 mai à

19h30

RDV à la salle des fêtes de

NohèdesAnimation gratuite

Tous publicsApéritif offert

Nathalie GUENEL, stagiaire

Maria MARTIN, technicienne,

RNN NOHEDES

Lettre d’information N° 19, mars 2011