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Nawak d'Août 2009

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il est fou ce Nawak

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L'image du mois

La pensée du mois

« Nos enfants sont là pour nous rappeler que nous avons été jeunes.... »

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NA W A K

Nous allons tenter de répondre aujourd’hui à une question que tous, sans exception, vous vous êtes sûrement un jour posée. Une question qui a plus d’une fois hanté vos nuits et vos rêves les plus fous. C’est le genre de question à laquelle, j’en suis sûr, vous avez toujours souhaité trouver une réponse…

Cette question, c’est :

Pourquoi ?

Aujourd’hui, je vous donne la réponse…

Voici une question, voici même LA question qui se veut le fondement même, la base, que dis-je l'extrémité de la racine, voir la raison de vivre du Nawak. Tant d'hommes et de femmes ont voulu apporter à ce questionnement une réponse. Tant de gens ont tenté en vain de trouver la réponse à cette énigme, ce mystère.

Pourquoi ? est sans conteste le grand manitou de la question existentielle.

Voici toute l'histoire de sa vie...

Cela commença il y a des milliers d'années...

Un beau jour, ou peut-être une nuit, près d'un arbre, ou plutôt dans un lit, Mme Affirmation et Mr Chieur avaient envie de faire quequette. Rien de bien choquant jusqu'ici, mais c'était pourtant le début d'un processus long et douloureux. Chacun sait que lorsqu'un chieur rencontre une affirmation, il ne peut s'empêcher de lui mettre son gros doute où je pense.

De leur union naquit donc un petit Pourquoi ?.

Il était si mignon, avec son petit point d'interrogation sur la tête, que tout le monde rêvait d'en avoir un pour lui. « Je veux avoir Pourquoi ? ! » criaient les gens. « Je veux avoir Pourquoi ? ! »(1)

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Mais le pauvre petit pourquoi n'avait pas que des amis. Il se retrouvait souvent confronté aux moqueries des membres de la tribu des Pourquoi quoi ?. Ceux-là ne cessaient de lui rappeler qu'il n'avait pas de nom. Lui, il voulait juste être un Pourquoi ? mais eux s'obstinaient à lui trouver des sobriquets tous plus méchants les uns que les autres.

« Pourquoi Quoi ! Pourquoi Faire ! » lançaient-ils sur son passage. « Pourquoi Pas ! Pourquoi Moi ! Pourquoi Ci ! Pourquoi Ça !... »

Le pauvre pourquoi n'avait vraiment pas une vie facile...

C'était cela, la vie d'un pourquoi...

Mais ses parents aussi avaient leurs problèmes et rien n'était plus comme avant entre Mme Affirmation et Mr Chieur. Un jour, alors que celui-ci l'agaçait encore avec Pourquoi ?, lui disant que peut-être que et que mais si jamais, Mme Affirmation, au bord de la remue-méningite, se planta devant lui et lui balança d'une voix forte la parole de trop :

« Parce que !!! ».

Dès lors, le couple se sépara et le petit Pourquoi ? disparu de la circulation.

D'après quelques sources non officielles, on l'aurait vu un soir d'Avril 1999 vers Nantes, déguisé en Comment ?... mais rien n'est sûr....

…Sid…

(1) - Bien des années après la naissance du petit Pourquoi ?, un crétin sans cervelle se mit à faire la liaison entre ''veux'' et ''avoir'', ce qui donna après quelques générations le fameux : ''Je veux savoir pourquoi''.

Contact :

[email protected]

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Le chapitre du mois

II

Tout va si vite…ces gens étranges, habillés de blanc…ces long couloirs…

…cette sonnerie m’agace…ils s’agitent dans tous les sens…

…ils me tripotent…m’observent…que me veut-elle, celle-là ?...

« Monsieur Artence, vous m’entendez ? »

Une infirmière se tenait au dessus de moi. Elle était très laide. J’avais beaucoup de mal à garder les yeux ouverts et j’avais mal partout.

« Où suis-je ? »Demandais-je dans un soupir.« À l’hôpital. Me répondit-elle. Ces messieurs de la police désirent vous parler. »

Ce n’était donc pas un cauchemar. J’espérais tant avoir rêvé tout ça.

Deux policiers entrèrent. L’un était très grand et portait un blouson marine. Il mâchait un chewing-gum. L’autre était plus petit, plus chauve, aussi. Il avait une moustache. Tous deux avaient l’air très cons.

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Le plus petit s’approcha de moi. « Antoine Artence, vous êtes en état d’arrestation, vous devrez nous suivre dès que

vous pourrez marcher. »« …Dorce… » « Pardon ? »« …Dorce…Damien Dorce…pas Artence… »Les deux agents se regardèrent une seconde et une lueur leur traversa le regard, comme

s’ils se rendaient compte de leur erreur mais ne voulaient y croire.« Qu’est-ce que vous dites ? répétez, s’il vous plaît »« Je… m’appelle… Damien… Dorce, qui… qui est... Artence ? »Ils firent silence.« Alors vous vous appelez Damien Dorce, c’est ça ? »« Oui » A ce moment, ils se mirent à rire, d’un rire si franc, qu’il me glaça le sang.Le grand se leva de sa chaise.« Tu aurais pu trouver un autre nom d’emprunt, Artence. Celui-ci est vraiment trop

bidon. »Et ils se remirent à rire. « Mais… »La main du plus grand m’arriva dans la gueule avec une vitesse telle que je n’eus le

temps que d’avoir mal.« On n’est pas là pour délirer. Qui d’autre est dans le coup ? »« Mais puisque je vous dis que… »Ce fut cette fois celle du petit chauve que je reçu. Il avait apparemment autant de

vigueur que de cheveux. « Bon, quand tu te décides à te mettre à table, tu nous appelle. Ok ? » Sur ces mots, ils partirent.L’infirmière revint peu après pour me refaire mes pansements. « Où est mon ami ? Nous étions deux, où est Thomas ? »« Votre ami…il est… »« Non... »« Il est décédé… en arrivant, tout à l’heure…je suis désolée… »« Non !!! »Thomas était mort. J’étais donc désormais bel et bien seul au milieu de ces gens, de ces

flics, qui me prenaient pour je ne sais quel criminel. Mais comment leur faire comprendre?

Je serai bientôt rétabli et je n’étais pas décidé à assumer les conneries de cet Artence que je ne connaissais même pas. J’étais désespéré. Je me mis à pleurer et l’infirmière sorti.

Autour de moi se trouvaient un tas d’appareils électroniques et de fils. De nombreux voyants lumineux clignotaient en tous sens, accompagnés de ces bip bip incessants. Une petite télévision était posée sur une petite étagère, dans le coin le plus sombre de ma petite chambre. Il n’y avait pas de télécommande. De mon lit, je voyais le ciel, gris et nuageux. La poignée de la fenêtre avait été retirée. Je tentai de me lever.

Ces maudites blessures me déchiraient la jambe et les fils du goutte-à-goutte me gênaient énormément, mais je parvins tant bien que mal à m’approcher de la vitre.

J’étais au premier étage et la vue n’était pas terrible. En fait, la fenêtre donnait sur un mur.

J’entendis soudain un bruit, dans le couloir et m’empressais de rejoindre mon lit. Peu après entra un médecin. Il était vêtu d’une blouse blanche et portait un stéthoscope

autour du cou.Dans sa main, il tenait une petite boite en fer.« Comment allez vous, monsieur … »« …Artence, Antoine Artence. » répondis-je.

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Il était maintenant évident que cela ne servait à rien de crier mon innocence. Ils ne me croiraient pas, quoi que je fasse.

« J’ai encore un peu mal à la jambe, et ma tête…j’ai l’impression qu’elle va exploser… »

« Bien…nous allons vous faire une petite piqûre pour… calmer la douleur... »Décidément, cet homme me plaisait de moins en moins. Il ouvrit sa petite boite et en

sortit un petit flacon, ainsi qu’une énorme seringue. Il fit son petit mélange, puis s’approcha de moi. « Donnez-moi donc votre bras, s’il vous plaît... »Je tendis vers lui mon membre tremblant. « Bien, bien…ne vous inquiétez pas, ça va peut-être vous faire un peu mal, mais ça

ne durera pas, s’en sera vite fini…»« Allez-y, c’est bon, on ne va pas y passer la nuit !!! » répliquai-je.Il avança son instrument.Au moment où la seringue allait percer ma chair, je me saisi de la main du médecin et,

pendant que je l’empêchais de me piquer, lui envoyait un coup de tête en plein visage. Surpris, il tomba en arrière et, contre toutes mes espérances, se fracassa l’arrière du crâne sur l’un des appareils de surveillance. Il s’effondra à terre.

J’eus vite fait de trouver la force de me lever et, en boitant, de m’approcher de la porte blanche. Je l’entre ouvrais doucement. Mais les officiers de police ce tenaient dressés là. Ils regardaient en face d’eux, tout en jetant de vagues coups d’œil a droite, à gauche, comme-ci il y avait un lion en cage à garder. J’avais une immense envie de m’enfuir. Quoi qu’il arrive, je ne savais pas ce qui allait se passer. Il fallait que je trouve une solution.

Je refermai silencieusement, pris la seringue du médecin toujours inconscient et partai me cacher derrière la porte.

Je me mis soudain à crier, si fort que j’eus quelques étourdissements. Ma tête me faisait si mal…

Les deux hommes entrèrent en trombe. Voyant le corps inanimé du médecin, ils se jetèrent à terre, pour voir s’il n’était pas mort.

Tout se déroulait à merveille. Je profitai de cet instant pour me glisser hors de la chambre et m’enfuir dans les couloirs blanc de ce sordide hôpital.

Je marchais vite, évitant tant que possible de croiser les regards des infirmières. Au bout du couloir, sur la droite, se trouvait une petite porte. Je l’ouvrai et découvris un

petit escalier. Il n’y avait pas de lumière et j’avais du mal à distinguer les marches. A la fin de cette descente périlleuse, j’arrivai enfin au rez-de-chaussée.

Devant moi se trouvait l’accueil et un peu plus loin, sur la gauche, deux grandes portes de verre me laissaient entrevoir la rue. J’entendais déjà les pas des inspecteurs, qui courraient dans l’escalier en hurlant, dégoûtés de s’être fait berner aussi facilement.

« Rattrapons-le !!! » criaient-ils. « Je le vois !!! »Je me hâtai de traverser le hall d’entrée.

Soudain, un coup de feu retentit. L’une des portes vitrées explosa littéralement sous l’impact.

« Artence, arrête-toi !!! »Je couru le plus vite possible dehors. Je couru, je couru, aussi loin que je le pu.

Arrivé sous un pont, je m’arrêtai et m’assis sur une pierre. J’étais épuisé et ne savais où aller.

« Mais que me veut-on, à la fin ? » murmurai-je.« On dirait que tu as un petit problème, garçon. Je me trompe ? »Je crois que si j’avais été cardiaque, je serais mort dans la seconde. Je me retournai brusquement.

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« Qui êtes vous ! » m’écriai-je.« Antoine Artence et à qui ai-je l’honneur ? »Je restai sans voix.Une énorme bataille se livrait dans ma tête. Une partie de moi aurait voulu le tuer, mais

quelque chose me rendait presque reconnaissant envers lui. Il semblait qu’il soit ma dernière chance.

« Damien Dorce. » répondis-je.« Tes fringues sont bizarres. Tu t’es échappé d’un hôpital, ou quoi ? Me dit-il en

souriant.« Laisse tomber, il faut qu’on bouge. Voilà les flics. »En effet, deux voitures arrivaient à vive allure. Nous nous mîmes à courir en direction

d’un vieil immeuble délabré. « Viens par là, ils ne nous trouveront pas ici !! » me dit Artence.Après avoir traversé une étendue de gravas en tous genres et de voitures carbonisées,

nous arrivâmes devant l’entrée d’un bâtiment en ruines. « C’est un ancien restaurant. Ce n’est pas un palace, mais c’est là que je crèche et

surtout, personne ne viendra nous y faire chier. Me dit-il. Allez, viens. »Effectivement, ce n’était pas vraiment un palace. Les trois quarts des vitres avaient

disparu, les murs, gris, étaient tagués de partout et il ne restait que deux étages encore debout. Mais c’était mieux que rien. « Allons-y. » dis-je.

Nous entrâmes.A l’intérieur, je ne pu guère constater un décor beaucoup plus beau. Certains murs

s’étaient effondrés et des plaques de bois gisaient, ça et là, sur le sol.Une ébauche d’escalier tentait une pénible ascension sur notre gauche, tel un serpent

décapité, figé en plein bond sur un ennemi invisible.Artence avait posé une vieille poutre entre la dixième et la quinzième marche.« Montons, il faut qu’on parle. » Me dit-il d’une voix sèche. « Non ? »Je ne pu rien répondre. C’est moi qui avais certaines choses à lui dire. Pour qui il se

prenait, celui là? Nous commençâmes à arpenter ce boa de béton, gris et fumant de poussière, nous

passâmes sur la poutre grinçante et, une douzaine de marches plus loin, nous arrivâmes au premier.

C’était une salle immense, qui s’étendait à perte de vue. Ici et là, se dressaient des piliers qui, bien sur, ne retenaient plus que le ciel, et une petite parcelle de plancher de trois mètres sur deux. Ce lieu devait être beau, autrefois. Les grandes fenêtres qui s’alignaient devant nous nous offraient une vue imprenable sur la rue. Les vitres étaient toutes brisées.

Artence me précéda et entra dans une petit pièce, située un peu plus loin, sur la gauche. Je le suivai, en regardant les quelques murs encore debout avec admiration. Ils étaient recouverts de poèmes en tous genres, de dessins. Les signatures des différents anciens résidents emplissaient ce lieu d’une intense présence, comme ci ceux là n’étaient pas vraiment partis.

L’un des textes s’adressait aux démolisseurs qui viendraient détruire ce bâtiment, comme un salut du lieu, condamné, à ses bourreaux. L’art de l’éphémère a cela de frustrant qu’il est éphémère. C’est ainsi.

L’homme s’était assis dos à un mur. Devant lui, il y avait une petite table bricolée avec deux ou trois planches qui laissaient entrevoir les stigmates de quelques peintures anonymes. Il y avait sur cette table une vieille boite de conserve qui servait de cendrier et une petite bouteille représentant la vierge, sûrement une ancienne fiole d’eau bénite, reconvertie en pipe à eau. Une œuvre magnifique.

Des draps étaient accrochés au plafond, et pendaient jusqu’au sol, comme des cloisons aériennes, divisant la pièce en deux et donnant une once d’intimité à la partie matelas, qui se voulait chambre, de cet endroit mystique.

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« C’est beau, non ? »Me demanda Artence, semblant ne pas penser un mot de ce qu’il disait.

« C’est sympa, ouais, j’aime bien la vierge. »« J’étais là quand les keufs ont débarqué. »Tout me sembla d’un coup devenir sombre. Les fresques redevinrent murs, la table

redevint planche, cet endroit magique redevenait une ruine minable où même les chiottes étaient remplis de gravas. Il était là.

Un quoi ? sorti péniblement de ma bouche. Je ne trouvais pas mes mots. Il se trouvait là lorsque les flics avaient défoncé la porte, tuant sur le coup Thomas, sous le feu de leurs armes automatiques.

« Je les ai vu arriver. J’étais caché dans la cave. »« La cave, mais quelle cave, je n’en ai vu aucune. »« Sous l’escalier, il y avait une trappe. »« Mais »« Toujours est-il que je les ai vu arriver, avec leurs gros fourgons. J’ai essayé de vous

prévenir. »« Hein ? »« J’avais remarqué que si on les frottait assez longtemps avec une barre de métal, les

tuyaux se situant dans la cave résonnaient dans toute la baraque. J’ai essayé de vous prévenir. Je ne pouvais pas sortir, ils étaient tout autour de la maison. Nous étions cernés. »

Quelque chose m’échappait. « Tu vivais là-bas ? »« Non, pas exactement. Cela faisait trois jours que j’y étais revenu. Je m’y étais déjà

planqué il y a environ un an. C’est à cette époque que j’avais trouvé le truc des tuyaux. Je n’y étais resté que quelques jours, une semaine tout au plus. Quand je suis revenu, par la cave, … »

«Il y avait une sortie par la cave ?!!! »« Ben oui, pourquoi ? »« Non, pour rien... continue... »Pour rien, pour rien du tout, nous nous étions juste entre tués pour rien. Thomas était

resté prisonnier là-bas onze mois à bouffer de la chair humaine pour rien et il s’était fait tuer pour rien. Non, cela ne valait vraiment pas la peine de s’éterniser sur le sujet.

Artence me raconta qu’à son arrivée, il avait entendu du bruit, au dessus de sa tête. C'était probablement Thomas. Il avait préféré se terrer dans l’humidité de son trois mètres carré, plutôt que de se faire griller par ce qu’il croyait être le propriétaire de l’endroit en question.

Dans l’après-midi du deuxième jour, il m’avait vu arriver avec, s’était-il dit, des yeux de maccabée, à faire peur à la mort même.

« Attends !! » m’écriai-je. »Je m’en souvenais clairement, maintenant. La veille au soir, j’étais en teuf. Je m’étais

tellement bourré les neurones d’acides que j’étais parti, seul, dans les bois, à la recherche d’un arbre que, forcément, je ne trouvais pas. Je m’étais retrouvé sur un chemin bizarre et après… je ne savais plus.

J’avais sûrement erré, à moitié éveillé, jusqu’au lendemain après-midi, jusqu’à la maison…

« Mais au fait, qu’est-ce que tu foutais dans cette baraque ? »« Je te l’ai dit, je … »« Tu te planquais, oui, mais pourquoi ? »« Ça ne te regarde pas. » me répondit-il sèchement.« Écoute, j’avais une vie plutôt tranquille, avant de connaître ton nom et en vingt-

quatre heures, je me suis fait tirer dessus, on a voulu m’injecter une merde chimique dans les veines et je me suis fait courser dans un hôpital sordide, par deux crétins tout droit sortis de Columbo. Je suis fatigué, Artence. Et je crois que si tu ne me donnes pas une bonne

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raison d’avoir passé ce week-end de merde, je vais te faire bouffer la vierge jusqu’à ce que tu gueules ta foi par le fion ! »

Je désignais la statuette. Il la regarda avec dégoût. Certes, l’icône religieuse s’était immiscée jusqu’aux plus profondes abysses de ses poumons, mais l’imaginer fumant dans son anus ne semblait guère le réjouir.

« Ok, on va pas s’énerver, me dit-il avec un petit sourire, je suis journaliste. »« Et alors, c’est pas interdit ! »« Tu veux des explications, oui ou non? »« Bon, vas-y... »

Il paraissait stressé.

« J’étais sur le point de trouver ce que je cherchais. La preuve que le gouvernement prépare une armée...»

Je laissais échapper un petit rire.

« Qu’est-ce que c’est que ces conneries? tous les pays ont une armée… »« Des clones... »Mon sourire disparut net. « Tu peux me redire ça ? »« Une armée de clones. Une armée secrète, gigantesque. Des soldats parfaits, rodés

aux techniques de combats les plus variées, sans peur, musclés, haineux. Une armée indestructible. De quoi mater les rébellions les plus féroces. De quoi réduire à l’esclavage des peuples entiers. J’avais pénétré leur système informatique... j’avais tous les noms... tout était sur l’écran… »

Il s’arrêta une seconde.

« …et ils m’ont grillé. J’étais descendu chercher des bières chez l’épicier du coin, après avoir sauvegardé les données et éteint mon ordi mais quand je suis revenu, il y avait trois grosses Merco devant chez moi. Il y avait trois gars devant la porte, armés jusqu’aux dents. Je me suis barré direct. »

« Et t’es allé te cacher dans la maison... »« Voilà... »« Attends, je comprends pas. Comment ça ce fait qu’on soit resté coincés à

l’intérieur. »« Hein ? »« La porte. Pourquoi elle ne s’ouvrait pas. »« T’es con ? La poignée était cassée, c’est tout. Tu croyais qu’elle était hantée ou

quoi ? Remarque, je l’ai cru aussi, pendant un moment. J’entendais des bruits trop bizarres. Mais c’était les tuyaux, comme je te l’ai dit tout à l’heure. »

«C’est de ça que tu parlais dans la lettre, en fait. »« Quelle lettre ? »« On a trouvé une lettre, sur la table de la grande pièce. C’était adressé à une femme,

Lise, je crois. »

Son regard se troubla.

« Elise »« Oui, c’est ça. »« C’était ma femme, ils l’ont tué il y a trois mois. Sûrement une sorte

d’avertissement.

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Ses yeux avaient rougis et il ne se passa qu’une dizaine de secondes avant qu’une larme ne se mette à couler sur sa joue. Je ne croyais qu’à moitié à cette histoire de clones. Qui y aurait cru, d’ailleurs. Mais quoi qu’il en soit, ce gars avait dû mettre la main sur des informations bien importantes pour que les gens dont il parlait, qu’ils soient du gouvernement, ou de Mars, peu importe, en viennent à tuer sa femme. Etait-elle vraiment morte, au moins ? Cela ne changeait rien. Nous étions dans le même bateau.

« Les salauds, ils paieront, j’ai tout prévu, regarde, tout est là. »Il se leva d’un bond, et se dirigea vers un angle de la pièce. « Tout est là, regarde… »Il y avait là un grand coffre en bois.« Tu vas voir… »Il l’ouvrit en jetant un petit coup d’œil vers moi. « Approche, viens voir ça, tu vas me dire ce que tu en penses. »Je me levai, et marchai en direction du coffre. « Alors, qu’en penses- tu ? »« Ce que j’en pense ? J’en pense que tu es taré. J’en pense que tu es complètement

barge, mon vieux. »Dans le coffre se trouvait un échantillonnage des plus complets de ce que vous pouviez

trouver dans n’importe quelle artillerie digne de ce nom. Il y avait là trois Magnum, deux Kalachnikov, un lance-grenade à deux canons, un pompe à canon scié, et trois pistolets mitrailleurs, le tout avec un nombre surprenant de munitions. De quoi tenir un siège. En plus de tout cela, il y avait, cachés dans le rabat du coffre, deux grenades, et un petit boîtier en métal.

« Qu’est-ce que c’est que ce truc, là. »Il me regarda avec un petit sourire, et se saisit de l’objet.« Ceci, mon cher Damien, est notre dernier recours. Cela ne servira que si le contenu

de ce coffre s’avère insuffisant. »Il le rangea dans le coffre, qu’il referma presque aussitôt.« Réponds-moi, Artence. Qu’est-ce que c’est? »Son sourire disparu en une fraction de seconde. Il resta un moment à me regarder,

silencieux, puis s’approcha de moi. Il sorti une cigarette de la poche de sa chemise, et, l’allumant, se remit à sourire.

« Tout est miné, ici. J’ai truffé le bâtiment de plastique. S’ils veulent monter, je vais les faire monter, moi. Très haut. Très, très haut. »

« Qu’est-ce que tu racontes… »« Tu ne me crois pas ? Tu veux essayer ? »Il se rapprocha du coffre.« Arrête, c’est bon. Je te crois. »Il fallait bien s’y faire. Nous étions là, tranquillement en train de discuter sur une

bombe. « Les flics ne nous feront pas de cadeaux, s’ils nous trouvent. Pour l’instant, ils ne

connaissent pas mon visage. C’est une chance, mais… »Je l’arrêtais d’un geste de la main.« Quoi… »« Ils me prennent pour toi. »Une pensée vint soudain à moi. J’avais sous les yeux le type pour qui on me prenait. Je

n’avait qu’à descendre ces foutues marches et courir chez les poulets pour le dénoncer. Mais…

C’était trop tard. Ils me tueraient sûrement, après s’être débarrassés d’Artence, jugeant qu’il avait largement eu le temps de me confier ses secrets.

« Ils te prennent pour… »Artence se mit à rire. « T’es dans la merde, mon pote. C’est bien, on est deux, comme ça. »

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Sur ces mots, il se leva et se retourna pour contempler le ciel par la fenêtre. Il poussa un long soupir.

« Je crois que nous ne sommes pas sortis de… »Il s’accroupit soudain. Il était blanc comme un linge. Il me fit signe de venir. J’avançais

doucement vers lui, le dos courbé, puis il me fit signe de m’asseoir.« Regarde dehors, discrètement. »Je relevais la tête et là, j’eus envie de pleurer. Le parking était couvert de bagnoles de

flics. Ça grouillait. Il y en avait vraiment partout.« Putain, qu’est-ce qu’on va faire ? m’écriais-je.« Chut…gueule pas comme ça...» me chuchota Artence. « t’inquiète pas, ils ne

rentreront pas. Je te le promets. »Il marcha, accroupi, en direction du coffre. « Non !!! »Il me regarda de ses yeux noirs.« Tu vois une autre solution, toi ? »Il attendit une seconde, mais je ne répondis rien et il ouvrit la grosse malle pour se

préparer à recevoir nos invités imprévus.

... la suite dans le prochain NAWAK

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Musique

Ce mois-ci, à l'honneur, un groupe de ska-punk

Karmetendas

karmetendas résulte de la rencontre de quatre musiciens passionnés. Formé en 2006, le groupe subit pas mal de modifications pour finalement devenir un quatuor (celui d'origine finalement)composé de Seb à la basse, de Flak' à la guitare, de vAl' à la batterie et de Lucas au chant.

Avec des instruments nouveaux pour certains membres, (Val’ quitte le piano et se met à la batterie par exemple) le groupe entièrement autodidacte tente tant bien que mal de faire des répétitions. On se souviendra de ces moments inoubliables pleins de délires passés dans le garage du batteur. Peu à peu les compos commencent à arriver doucement. Certaines sont abandonnées mais très vite remplacées. Mais un problème se pose bien vite, l’enregistrement. C’est un thème qui a et qui préoccupe toujours d’ailleurs le groupe. Les premiers enregistrements « potables » sont effectués dans le garage du batteur avec un micro de webcam derrière un mur en béton avec des chiffons sur la batterie pour en atténuer le son. Avec leurs premiers enregistrements tout frais le groupe se lance encore plus ardemment dans les compos. Mais un problème de taille va bientôt arriver. Le groupe ne peut malheureusement plus faire ses répèt' dans le garage du batteur suite à une plainte de ses voisins. Et bien qu’à cela ne tienne ils ont cherché un peu partout pour finalement trouver, grâce à la copine du guitariste, une salle bénévolement prêtée par une de ses amie. Après un an et demi de galères en tout genre pour répéter, le groupe trouve un moyen fiable et hebdomadaire : la

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maison des jeunes de Sucé sur Erdre, après quoi Lucas quitte le groupe qui devient donc un super power-trio...jusqu'à l'été 2009, où Bastien arrive pour jouer de la guitare, Flak' se consacrant entièrement au chant !

Une ébauche de démo a été enregistrée été 2007 :

Tracklist :

StressLaxatif

Bébé KruffyNow I wanna sniff some glue (Ramone's cover)

Leur seconde démo Blue Mushroom a été enregistrée en février 2008 ; Tracklist :

StressYoupi TralalaBébé Kruffy

Tueur de SlammeurLaxatif

Cette démo est proposée gratuitement sur la plate-forme de la musique libre Jamendo (http://www.jamendo.com/fr/artist/Karmetendas), dans une démarche de libre partage de la culture (les chansons du groupe sont

enregistrées sur l'AIMSA ["Les diffuseurs AIMSA ne payent plus la SACEM, permettent aux artistes AIMSA d'accéder au public, développent un réseau de

diffusion GRATUIT et LEGAL et offrent une véritable alternative au monopole de l'industrie du disque" : http://www.aimsalibre.com ]). Au niveau expérience scénique, le groupe a ouvert pour Justin(e), Fait Divers ou encore

Les Morues mais n'a pas de date programmée prochainement. Pour l'état d'esprit, du fun, un peu de nawak mais pas trop, sans se prendre la tête !

Le groupe cherche activement des concerts, si vous souhaitez leur en proposer un contactez-les par mail :

[email protected] Vous pouvez communiquer aux membres du groupe via leurs blogs :

Le blog de vAl' : amablog.c.laLe blog de Lucas : mistersweet.fr

Leur Myspace :

www.myspace.com/karmetendas

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Merci d'avoir lu NAWAK,

le webzine pas sérieux

qui ne sert à rien,

qui ne rapporte rien,

qui ne change rien,

mais qui ne coûte rien...

P O I L S A U C U L ! ! !