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24 D ÉNERGIE & CLIMAT L’effet net sur l’emploi du scénario négaWatt est positif 13 D CEE Fiche dédiée aux matelas pour l’isolation de points singuliers 10 D ACTUALITÉS L’impact d’une taxe carbone sur les entreprises, selon Coe-Rexecode ENQUÊTE Comment gérer les réseaux d’air comprimé ? 15 MAI 2013 506

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24 D ÉNERGIE & CLIMATL’effet net sur l’emploi du scénario négaWatt est positif

13 D CEEFiche dédiée aux matelas pour l’isolation de points singuliers

10 D ACTUALITÉSL’impact d’une taxe carbone sur les entreprises, selon Coe-Rexecode

ENQUÊTE

Comment gérer les réseaux d’air

comprimé ?

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H ÉDITO

Stéphane Signoret, rédacteur en chefS

Revue de l’Association technique énergie environnement

47 avenue Laplace 94117 Arcueil Cedex

Rédaction• Tél : 01 46 56 35 44• Fax : 01 49 85 06 27• E-mail : [email protected]

• Directeur de la publication : Marc Hiégel

• Rédacteur en chef :Stéphane Signoret (35 42)

• Rédactrices : Christelle Deschaseaux (35 43)Pauline Petitot (35 44)

• Ont participé à ce numéro :Vincent BoulangerSteven Boulard, Club C2EJean Guilhem

• Secrétaire de rédaction : Pauline Petitot (35 44)

• Diffusion-abonnements :Jacqueline Préville (35 40)

• Photo en couverture : Connecteurs d’air comprimé © Sascha Burkard/Fotolia

Publicité Eureka Industries• Chef de publicité :

Olivier TaulierTél : 01 43 97 48 71Fax : 01 42 83 94 [email protected]

Abonnement20 numéros par an • Tél : 01 46 56 35 40 • France : 140 €• Étranger : 159 €

© ATEE 2013Membre du Centre français d’exploitation du droit de copiewww.cfcopies.com

Tous droits de reproduction réservés. Les opinions exprimées par les auteurs dans les articles n’engagent pas la responsabilité de la revue.

(Association régie par la loi 1901)Représentant légal : Marc Hiégel

Conception-réalisation : Olivier Guin

Imprimerie CHIRAT744 route de Ste-Colombe 42540 St-Just-la-PendueTél : 01 44 32 05 53 www.imp-chirat.fr

Dépot légal à parution. Commission paritaire n°0516 G 83107

R éunis le 25 avril dernier à Paris, les membres du Conseil natio-nal du débat sur la transition énergétique ont eu l’occasion d’auditionner le groupe de contact des entreprises et de prendre connaissance de l’avancée des travaux du groupe des experts et du groupe de travail n°1 (GT1) sur l’effi cacité et la sobriété énergétique. Il a été notamment fait une analyse comparée des

différents scénarios de la demande d’énergie dont l’objectif est de diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre en 2050 par rapport à 1990. On retiendra que les scénarios les plus effi caces pour arriver à ce Facteur 4 sont ceux qui envisagent une division par 2 de la consommation d’énergie, tous secteurs confondus. Le GT1 a d’ailleurs fait de nombreuses propositions allant dans ce sens, dont certaines de l’ATEE, comme la mobilisation des plans d’épargne entreprise pour aider au fi nancement des travaux de rénovation énergétique.Ce débat a donc la vertu de mettre sur la table des éléments de compréhen-sion de la maîtrise de l’énergie, bien plus que cela n’avait été fait pendant le Grenelle Environnement. À l’écoute des échanges au sein du Conseil, il semble néanmoins qu’il reste une zone de dialogue très diffi cile entre, pour simplifi er, les ONG et les entreprises. Entre ceux qui souhaitent un monde affranchi des énergies fossiles et fi ssiles, et ceux qui argumentent pour un mix énergétique diversifi é, sous-entendu avec encore une large part de pétrole et de nucléaire. Rien de nouveau sous le soleil me direz-vous… Mais ce qui est attendu de ce débat, c’est justement de dépasser ce clivage ! Je crois que ce n’est possible que si les experts reconnus offi ciellement depuis 50 ans acceptent de parler d’égal à égal avec les autres membres du Conseil. On peut pour cela s’inspirer de la pensée du philosophe Michel Serres : dans son dernier livre*, il explique que le monde d’aujourd’hui présente de telles capacités d’échanges d’informations qu’il y a toujours “présomption de compétence” de votre interlocuteur. Un prin-cipe qu’on pourrait aussi appliquer à la centaine de Français qui seront réunis dans chacune des régions participantes à la journée citoyenne organisée le 25 mai. Qui sait ? Leur point de vue sera peut-être même pris en compte très sérieusement dans l’orientation fi nale de la loi. Dans ce débat d’expert teinté de démocratie et de complexité, le nœud sera-t-il tranché par les néophytes ?

* Petite Poucette, Ed. Le Pommier, 2012

Tous présumés compétents pour le débat ?

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15 MAI 2013 - N°506 3

H SOMMAIRE

Enquête

16 Air comprimé : quelle énergie y consacrer ?

Énergie & Climat 22 L’éolienne la plus puissante du monde en service au

Pays-Bas23 Entretien avec Mickaël Chabot, responsable

technique chez Yingli green energy France24 L’effet net sur l’emploi du scénario négaWatt est

positif26 Bureaux à énergie positive

Veille réglementaire 28

Répertoire des fournisseurs 30

Infos pros4 Rendez-vous ATEE. Les nominations. En bref. Le site5 Il l’a dit : Bruno Léchevin, président de l’Ademe

Agenda

Actualités6 En bref8 Les prix des énergies9 Produits nouveaux10 L’impact d’une taxe carbone sur les entreprises

Collectivités11 En bref

12 Rénovation à guichet unique à Brest

Certifi cats d’économies d’énergie13 Opération IND-UT-21

Matelas pour l’isolation de points singuliers

Industrie15 En bref

15 MAI 2013 - N°506 3

ENTREPRISES ET ACTEURS PUBLICS CITÉS DANS CE NUMÉRO

123VENTURE___________________ 15AC ÉNERGIE ___________________16ACADÉMIE DES TECHNOLOGIES __ 6ADEME ________________ 4, 5, 14, 25AIE __________________________ 24AIR LIQUIDE ___________________ 15ALBERAS ______________________ 4ALIAD ________________________ 15ALKERN _______________________ 15ALSTOM ____________________ 5, 15ANAH ______________________ 5, 12ANDRA ________________________5AREVA ________________________ 4ARGÉO _______________________ 11ASSOCIATION NÉGAWATT ______ 24ATEE _______________________ 2, 21ATLAS COPCO ________________ 20AXÉGAZ ______________________ 15AXIMUM _____________________ 11BARRAULT RECHERCHE_________ 20

BIOMIS G3 ____________________ 15BOSCH REXROTH_______________18BREST MÉTROPOLE OCÉANE _____ 12CAMFIL FARR __________________ 15CANIGOU _____________________ 4CAPEB ________________________ 12CETIAT_______________________ 26CHAIRE ÉCONOMIE DU CLIMAT __10CHAMBRE DES MÉTIERS ET DE L’ARTISANAT DE BRETAGNE ______ 12CIRED _______________________ 24COE-REXECODE ________________10COFELY _______________________ 11CONSEIL D’ÉTAT _________________7CONSEIL NATIONAL DE DÉBAT SUR LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ___ 2COOLTECH APPLICATION ________ 15COUR DES COMPTES ___________ 4CRE __________________________ 4DAEWOO ______________________5

DAIKIN ______________________ 26DEMETER PARTNERS ____________ 15ÉCO ÉNERGIE SERVICE __________ 12EDF ______________________ 5, 6, 14ENDRESS+HAUSER _____________16ENER’GENCE __________________ 12ENERGIAS DO BRAZIL ___________ 15ENERPLAN _____________________5ENGINEERING MESURES ________ 9ERDF _______________________ 5, 11ETDE _________________________ 11EUROVENT ____________________ 15FESTO _____________________18, 20FFB___________________________ 12FONROCHE ___________________ 11FPI ____________________________5GAS NATURAL FEDOSA __________ 15GDF SUEZ __________________ 12, 15GE __________________________ 22GEWISS _______________________ 9

GIFAM _________________________7GLOBAL BIOÉNERGIES___________ 15GRDF _______________________ 4, 6GREENALLIANCE _______________ 15HYDREXIA ____________________ 15IFM ELECTRONIC _______________ 21IMERYS TERRE CUITE ____________ 15INDDIGO _____________________ 4KAERI _________________________5KROHNE ______________________ 9LAMPIRIS _____________________ 4MEDDE ________________________7OBJECTIF ÉCOÉNERGIE __________ 6ONDEO SYSTEMS ______________ 11OSÉO _________________________ 15PARLEMENT EUROPÉEN _________ 6PENTAIR THERMAL MANAGEMENT 9REDLINK _______________________7RÉGION MIDI-PYRÉNÉES ________ 11ROCKWELL AUTOMATION _______18

ROTH _________________________ 9RTE __________________________14SATELAC ______________________ 11SFR BUSINESS _________________ 11SIPPEREC ______________________ 11SMC__________________________18SOLVÉO ÉNERGIE _______________ 11SOLYNDRA ___________________ 26SOYUZ _________________________5SYNERGYS TECHNOLOGIES ______18VALLOUREC ___________________ 4VILLE D’ARCUEIL _______________ 11VILLE DE GENTILLY ______________ 11VINCI ÉNERGIES ________________ 11VOL V SOLAR __________________ 11WWF ________________________ 24YINGLI GREEN ENERGY FRANCE _ 23ZBG _________________________ 20ZELLER/ATHOKA ______________ 26ZOLPAN ______________________ 6

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ACTUALITÉS F

Rendez-vous ATEERetrouvez les programmes de ces manifestations sur www.atee.fr

TELEX/// LA COMMISSION DE RÉGULATION DE L’ÉNERGIE (CRE) a fi xé le nouveau tarif d’utilisation du réseau de thématiques et pédagogiques sur l’offre “solaire et bâtiment”, disponibles sur le site internet d’Enerplan. droit de l’environnement. Toutes les informations sur www.developpement-durable.gouv.fr. /// AREVA va fournir commercialisation d’équipements de haute tension dans le cadre d’un programme de modernisation du réseau rencontre sous les Pyrénées du tunnelier espagnol ALBERAS avec son jumeau français CANIGOU. /// Le 28 mars préalable au débat public sur le projet de stockage géologique profond de déchets radioactifs Cigéo. /// La IMMOBILIERS (FPI) ont signé le 22 avril une convention de partenariat pour améliorer les échanges entre les

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.R.

ATEE BOURGOGNE29 mai, Le Creusot (71)Colloque : “Industries et tertiaire, le management de l’énergie et la norme ISO 50 001”.

D Contact : [email protected]

ATEE GRAND OUEST4 juin, Mayenne (53)Manifestation “Projets bois-énergie : quelles ressources, quels montages juridiques, quels bilans ?

D Contact : [email protected]

ATEE PACA5 juin, Avignon (84)Colloque “Quel mix énergétique en région PACA ?”.

D Contact : [email protected]

ATEE PICARDIE6 juin, Rosières en Santerre (80)Réunion “Quotas de CO2, coût de l’énergie : l’exemple de la chaudière Sitpa/Dalkia”.

D Contact : [email protected]

ATEE MIDI-PYRÉNÉES 11 juin, Blagnac (31)Réunion technique sur les fl uides frigorigènes en secteur industriel et commercial.

D Contact : [email protected]

Nominations 3 Vallourec a annoncé la nomination de Vivienne Cox en tant que présidente du conseil de surveillance.

3 Sandra Lagumina est nommée directeur général de GrDF.

3 Julien Tchernia devient directeur du développement chez Lampiris France.

Carnet 3 Christophe Bérard, président de la société Inddigo, est décédé accidentellement le 14 avril à l’âge de 56 ans. Toute sa vie durant, il aura œuvré pour concevoir des réponses collectives aux enjeux environnementaux de notre époque. Nos condoléances vont à sa famille.

http://carlabelling.ademe.frComme tous les ans, l’Ademe publie le palmarès des véhicules neufs les moins consommateurs de carburants et les moins émetteurs de polluants. L’occasion pour l’Agence de mettre à jour le site internet dédié avec les données 2013. Destiné à tout un chacun, le comparateur en ligne permet de connaître toutes les informations sur chaque véhicule : consommation de carburants (aux 100 km), émissions de CO2 (g/km), bonus/malus applicable à l’achat, coût en énergie (pour 15 000 km), émissions de polluants (CO, HC, NOx, Particules) et classement en norme Euro. La recherche est intuitive, par type de véhicules (berline, break, coupé, etc.) et s’affi ne selon la marque, le carburant, etc. Le site renvoie également sur la page web de l’Ademe pour les informations générales concernant les enjeux des véhicules “propres” et pour obtenir d’autres publications. Le site sera désormais actualisé quatre fois par an en janvier, avril, juillet et octobre, ce qui représente 2 000 à 3 500 nouveaux véhicules intégrés chaque trimestre.

Le site

En bref

Incontournables CEESelon une récente étude de l’Ademe, le dispositif des certifi cats d’économies d’énergie est un outil incontournable pour l’amélioration énergétique des logements des particuliers : pour plus de 75 % des ménages ayant réalisé des travaux d’économies d’énergie, la prime CEE a eu un effet incitatif soit pour démarrer les travaux plus rapidement, soit pour effectuer des travaux plus performants, soit pour faire réaliser ces travaux par un professionnel. 95% des ménages inter-rogés pensent avoir réduit leurs dépenses d’énergie ou l’ont déjà constaté. Le dispositif incite en plus les Français à investir dans des équipements plus performants énergétiquement, et contri-bue ainsi à transformer le marché des travaux : 60 % des répondants estiment que la recherche d’économies d’énergie est la principale motivation pour réaliser des travaux. En 2013, la Cour des comptes évaluera l’effi cience, l’effi cacité et la gouvernance du dispositif des CEE pour en améliorer le fonctionnement en 3e période, qui doit débuter le 1er janvier 2014. Comme le rapport de Cour des comptes risque de n’être remis qu’à l’automne, il est probable qu’une période transitoire soit annoncée. Mais même dans ce cas là, l’Ademe estime qu’il est essentiel de donner un signe sur l’obligation de la 3e période. Selon elle, une obligation de 900 TWh cumac serait envisageable.

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15 MAI 2013 - N°506 5

Il l’a dit Agenda

23 MAI – GRENOBLE D 16e édition du Forum 4i (Innovation, Industrie, Investissement, International), autour de la thématique “Mobilité intelligente, usages et innovations”.www.forum4i.fr

23 MAI – PARIS D Conférence sur le fi nancement de la transition énergétique, organisée par CDC Climat et Climate Bonds Initiative.Contact : [email protected]

28/29 MAI – ROUEN D Colloque “Transition énergétique, quelle place pour les déchets ?”, organisé par Amorce.Contact : www.amorce.asso.fr

4/6 JUIN – PARIS D 3e édition du Congrès SG Paris, évènement dédié aux réseaux énergétiques intelligents. Cette édition placera l’effi cacité énergétique au cœur des enjeux pour concrétiser la transition énergétique. Organisé par Corp Events. www.sgparis.fr

5 JUIN – LILLE D Deux “rencontres éco-technologiques” organisées par l’association Pexe et l’association des instituts Carnot : Recyclage et valorisation des déchets industriels (matin) et Écologie industrielle, méthodes éco-conception et ACV (après-midi). www.rencontres-ecotech.fr/

10/11 JUIN – ARCACHON D 8e Congrès “Ingénierie grands projets et systèmes complexes”,www.avantage-aquitaine.com/confe-rences/ingenierie13/index.html

9/13 SEPTEMBRE – NANTES D World Green Infrastructure Congress, congrès mondial des bâtiments végétalisés.www.wgic2013.com/fr ©

D.R

.

transport (Turpe 4 HTB) exploité par RTE, tarif qui prévoit une augmentation de 2,4 % au 1er août 2013 puis une indexation sur l’infl ation. /// ENERPLAN a réalisé sept fi ches /// DELPHINE BATHO, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie a présenté le 16 avril le comité de pilotage des États généraux de la modernisation du du combustible nucléaire au réacteur JRTR du consortium jordanien Kaeri/ Daewoo. /// ALSTOM et SOYUZ ont signé un accord de joint-venture portant sur la fabrication et la électrique russe. /// Les travaux de percement de la galerie technique destinée à accueillir l’interconnexion électrique entre la France et l’Espagne ont pris fi n le 22 avril avec la dernier, le HAUT COMITÉ DE L’ANDRA pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire a adopté à l’unanimité des personnes présentes le rapport intitulé Rapport 2e édition du concours Énergie intelligente d’EDF a été lancé, le dépôt des dossiers de candidature est à faire avant le 30 juin 2013. /// ERDF et la FÉDÉRATION DES PROMOTEURS parties et la qualité de service rendu par ERDF aux promoteurs adhérents à la FPI et à leurs clients.

Après avoir pris ses nouvelles fonctions de président de l’Ademe, Bruno Léchevin a rencontré la presse pour faire un point sur la mission qu’il compte mener à la tête de l’Agence.

«Donner plus de visibilité aux actions de l’Ademe»

Bruno Léchevinprésident de l’Ademe

«Depuis mon arrivée, j’ai rencontré les équipes de l’Ademe en région, les représentants de l’État et des chefs d’entreprises. Je mesure mieux maintenant la richesse et la responsabilité

de l’Ademe. C’est un beau challenge que de la diriger. Mais je peux m’appuyer sur le fait que, si l’action de l’Agence a évolué au travers du temps, les fondamentaux sont restés les mêmes, basés sur une expertise métier et un fort ancrage régional. Elle est une et indivisible, malgré ses différents centres d’intérêts et la diversité de ses actions, de l’aide à la décision au soutien à l’investissement, en passant par l’innovation des Investissements d’avenir, l’expertise ou les actions d’animations sur le territoire. Peu de personnes imaginent tout ce qu’on fait ! C’est pourquoi je crois qu’il y a besoin de donner plus de visibilité aux actions de l’Ademe. Le travail de pédagogie doit être d’autant plus renforcé que le débat national sur la transition énergétique nous en donne l’obligation.Malgré un contexte budgétaire compliqué où l’Ademe doit participer à l’effort collectif de réduc-tion des dépenses publiques, nous sommes très impliqués dans l’atteinte du facteur 4. En ce sens, les scénarios 2030-2050 que l’Ademe a établis donnent une vision pour l’avenir et décrivent des chemins possibles. Pour concrétiser cette ambition, des priorités doivent être engagées dès aujourd’hui. D’abord dans le bâtiment, avec la rénovation de 500 000 logements par an. C’est très ambitieux et demande l’implication de tous. L’Ademe va s’y engager avec d’autres comme l’Anah en créant un guichet unique, qui peut s’appuyer sur le réseau des Espaces Info Énergie déjà existants. Autre chantier prioritaire, la mobilité. Il faut trouver la complémentarité des différents modes de déplacement, augmenter l’effi cacité énergétique des véhicules et les décarboner. Enfi n, l’Ademe fera des propositions aux pouvoirs publics pour donner une nouvelle impulsion à la politique concernant les déchets. Il s’agit d’en prévenir la production, de les inclure dans une économie cir-culaire mais aussi d’en renforcer la valorisation énergétique, notamment grâce à la méthanisation. D’ailleurs l’Ademe prépare une étude sur la rentabilité des projets biogaz, afi n de bien défi nir le soutien fi nancier dont ils ont besoin.»

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ACTUALITÉS F

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Des primes CEE par milliers

Les sociétés spécialisées dans les certifi cats d’économies utilisent souvent le principe de la prime en échange de CEE avec leurs clients (Prime ÉcoÉnergie Auchan, Prime énergie Leroy Merlin, etc). Dernier exemple en date, Objectif ÉcoÉnergie vient de lancer avec Zolpan, fabricant et distributeur de peinture et de systèmes de protection et d’isolation des bâtiments, un programme baptisé Zol’Prime écoénergie dont le principe est d’encourager les travaux d’amélioration de la performance énergétique sur le parc bâti existant. Le programme sera déployé sur toute la France à travers le réseau et les équipes commerciales de Zolpan. Autre exemple, primesenergie.fr vient d’annoncer l’élargissement de son offre aux professionnels, aux entreprises et aux collectivités territoriales via la création de portails dédiés : http://entreprises.primesenergie.fr et http://pro.primesenergie.fr.

Contribution de l’Académie des technologies au débatAvec le débat sur la transition énergétique, chacun y va de sa vision du futur énergétique de la France. L’Académie des technologies vient ainsi de diffuser sa Première contribution au débat national sur l’énergie, fruit d’une réfl exion collective de la commission énergie et changement climatique. Comment ne pas se réjouir que les académiciens placent en premier la nécessité de maîtriser la demande et économiser l’énergie mais surtout améliorer son utilisation, un thème cher à Énergie Plus depuis 30 ans. D’après le document, la baisse de la consommation d’énergie totale pourrait atteindre -15 % en 2025 et -33 % en 2050. Cependant, si l’exposition des données techniques reste sans surprise, elle a le mérite de bien décrire les enjeux de la transition énergétique : emploi des combustibles fossiles réservé au transport et à la chimie, amélioration de la fl exibilité de la production nucléaire pour compenser les intermittences longues des énergies renouvelables, développement des réseaux intelligents, promotion des énergies renouvelables non intermittentes, etc. Et puis pour fi nir, un petit pavé dans la mare, «il paraît aussi indispensable, pour assurer l’avenir, d’évaluer les possibles réserves de gaz de roches-mères dont la France pourrait disposer». Une vision à contre-courant de la politique française actuelle en la matière. Un second rapport devrait prochainement être publié afi n d’analyser les options stratégiques et de procéder à des évaluations économiques comparatives.

Renforcement des compétences

du médiateur de l’énergieLa loi visant à préparer la transition vers un système énergétique plus sobre publiée le 16 avril 2013 au JO et dite loi Brottes, accroit le champ de compétence du médiateur national de l’énergie. Il peut désormais

répondre aux nombreuses demandes de consommateurs : particuliers, artisans, commerçants, professions libérales, certaines PME (moins de

10 salariés et 2 millions d’euros de chiffre d’affaires), les associations à but non lucratif, les syndicats de copropriétaires mais également les collectivités locales. L’extension de la compétence du médiateur

concerne aussi la nature des litiges. Elle couvre tous les contrats conclus avec un fournisseur ou un distributeur de gaz naturel ou d’électricité

notamment les litiges de raccordement avec ERDF et GrDF lors de la construction ou de la rénovation d’une maison mais aussi les contrats

sur les services annexes des fournisseurs (conseils sur les économies d’énergie par exemple). Deux exceptions sont à noter : les différends liés aux démarches commerciales et aux panneaux solaires photovoltaïques.

Y a-t-il quelqu’un pour sauver le marché du CO2 ?Le 16 avril dernier, le Parlement européen a voté contre le gel temporaire de 900 millions de tonnes de CO2 sur les 8,5 milliards de tonnes de CO2 qui doivent être mis sur le marché sur la période 2013-2015. Cette proposition d’amendement avait pour but de faire remonter le prix du CO2 qui s’établit depuis quelques mois sur le marché à un niveau historiquement bas de 5 euros la tonne. Les députés n’ont-ils pas compris qu’ils mettaient un coup d’arrêt à un dispositif emblématique de la politique climatique de l’Union européenne ? Comment motiver des industriels qui subissent déjà la crise à investir dans des outils de production peu carbonés alors qu’il y a trop de quotas en raison des sur-allocations passées et du ralentissement économique ? Même s’il ne s’agit que d’une défaite, elle coûte déjà cher avec un prix du carbone qui s’est effondré à moins de 3 euros. Le résultat du vote étant très serré (334 voix contre, 315 voix pour et 69 abstentions), Bruxelles va essayer de mobiliser les États membres sur cette question afi n d’infl uencer les députés indécis lors d’un nouveau vote, mais n’est ce pas déjà trop tard ?

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1ER DÉCEMBRE 2011 - N°476 7

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communiqués à d’autres personnes morales en téléphonant au 01 46 56 35 40.

La revue m’offre3 les actualités essentielles

du secteur de l’énergie3 des enquêtes spécialisées

et des dossiers d’analyse (Biogaz, Effi cacité énergétique, Biomasse, Cogénération, etc.)

3 des retours d’expérience chiffrés et illustrés (collectivité, industrie, tertiaire, transport, etc.)

3 une veille réglementaire3 les prix des énergies, du CO2 et des certifi cats

d’économies d’énergie 3 des informations professionnelles pratiques

(produits nouveaux, nominations, agenda, etc.)

Tous les 15 jours

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La RT 2012 en suspensSurprise, le 24 avril dernier, le Conseil d’État a annulé l’arrêté méthode du 20 juillet 2011 qui précisait la méthode de calcul utilisée pour contrôler la conformité des bâtiments neufs à la réglementation thermique 2012. Cette décision a été prise suite au recours déposé par le Gifam* et portant sur deux points : un vice de compétence résultant de l’absence de concertation des ministères concernés et l’absence de modulation CO2. «Le vice de compétence est le seul sujet retenu par le Conseil d’État mais ce n’est pas qu’une question de forme, il considère que les ministères concernés n’ont pas été consultés, explique Alexandre Le Mière, du cabinet Redlink, conseil du Gifam. Au vu de cette illégalité, l’arrêté a été annulé sans même que le Conseil d’État ne se prononce sur les autres arguments.» Pour éviter à la fi lière de se retrouver avec un vide juridique, un délai de trois mois a été octroyé pour que les ministères concernés revoient le texte. Le Gifam se réjouit de ce délai et espère un démarrage rapide d’une concertation avec les pouvoirs publics avec un objectif clair : l’introduction d’une modulation CO2. Il faut dire que la fi lière souffre. Elle avait une part de marché de 70 % dans la construction neuve jusqu’en 2009 pour atteindre péniblement les 20 % aujourd’hui et craint que la chute se poursuive encore. «Le moteur de calcul de la RT 2012 favorise une solution (NDLR : le gaz) par rapport aux autres alors que le chauffage électrique a beaucoup d’avantages», insiste Thierry de Roquemaurel, président de la commission thermique du Gifam. Les discussions à venir sont cruciales pour la fi lière et le Gifam est très motivé à se faire entendre.

*Organisation fédératrice de l’industrie des appareils ménagers notamment le chauffage et les chauffe-eau électriques

k Le chiffre

349,5 TWh cumacLe ministère de l’Écologie vient de diffuser le nombre de CEE délivrés entre le début du dispositif et le 31 janvier 2013 par ses services régionaux. Au total, 349,5 TWh cumac ont été octroyés dont 340,2 TWh cumac dans le cadre d’opérations standardisées et 9,3 TWh cumac pour des opérations spécifi ques.

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Prix rendu Prix moyen Variation % € / unité c€/kWh PCI mois / année

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Source : Centre d’études et de recherches économiques sur l’énergie (CEREN)

PRIX DES ÉNERGIES FVariation %

mois / année

(110 m2, très isolée, construction 1989-90) • CH : anthracine 20 d’Agglonord, 1 à 2 t par sacs de 50 kg - PCI : 8 800 kWh/t • GN : tarif B1 niveau 1, 18 000 kWh PCS/an, 3 usages (chauffage, ECS, cuisine)

- PCI : 0,9 kWh/kWh PCS • FOD : 17 hl/an (chauffage, ECS), par 10 hl - PCI : 995 kWh/hl • PR : 1 500 kg/an (3 usages), par 700 kg, citerne 1 000 kg consignée

PCI : 12790 kWh/t • EL : tarif bleu 12 kVA

a) Option HC : 12 000 kWh/an dont 5 500 en HC b) Option EJP : 11 000 kWh/an dont 120 en pointe mobile c) Marginal HC : pour chauffe-eau à accumulation (chauffage non

électrique)

(10 000 m2 de bureaux, cœffi cient d’intermittence 0,65) • CH : fl ambant gras A des HBL calibre 6/10, 150 t/an, vrac par camions de 25 t -

PCI : 8 430 kWh/t • GN : tarif B2S, niveau 1, 1,2 GWh/an, 85 % hiver / 15 % été - PCI : idem • FOD : 1200 hl/an, 85 % hiver / 15 % été, par 100 hl - PCI : idem • PR : 80 t/an, par 10 t - PCI : idem • EL : M.T. 15/20 kV, 1,5 GWh/an, 600 kW sur 2 500 heures a) Option base : répartition horaire type b) Option EJP : effacement pointe 100 %, répartition horaire type c) Prix marginal : cas d’une fourniture supplémentaire en HC été

(Usine 100 tep/an de combustible) • CH : fl ambant gras A des HBL calibre 6/10, 150 t/an, vrac par camions de 25 t PCI :

8 430 kWh/t • GN : tarif B2S, niveau 1, 1,3 GWh/an, fourniture ferme, 55 % hiver / 45 % été

- PCI : idem • FOD : 1200 hl/an, par camions de 10 m3 - PCI : idem • FL : 100 t/an, par camions de 25 t a) HTS : soufre de 2 à 4 % b) BTS : soufre de 1 à 2 % c) TBTS : soufre de 0,55 à 1 % PCI : 10940 kWh/t (ordinaire) ; 11200 kWh/t (BTS et TBTS) • PR & BU : 80 t/an, par 10 t - PCI : 12 790 kWh/t (PR) et 12 670 kWh/t (BU) • EL : M.T. 15 kV, tarif vert A5, 1 GWh/an a et b) Option base : 2 hypothèses : 1) 250 kW, 4000 h/an 2) 660 kW, 1600 h/an c) Option EJP (effacement pointe 80 %)

(Usine 1 000 tep/an de combustible) • CH : fl ambant gras A des HBL calibre 0/6, 1500 t/an, vrac par camions de 25 t -

PCI : 7 750 kWh/t • GN : tarif TEP, niveau 1B, 13 GWh PCS/an, fourniture ferme, 45 % hiver / 55 % été,

200 jours/an au débit journalier souscrit ; facteur de pointe : 1,75 ; contrat avec engagement d’un minimum d’enlèvements • FOD : 3 000 hl/an (fourniture partielle), par camions de 27 m3 - PCI : idem • FL : 1000 t/an, par camions de 25 t - PCI : idem a) HTS : soufre de 2 à 4 % b) BTS : soufre de 1 à 2 % c) TBTS : soufre de 0,55 à 1 % • PR & BU : 200 t/an (fourniture partielle), par camions de plus de 20 t - PCI : idem • EL : M.T. 15/20 kV, tarif vert A8, 10 GWh/an, 2000kW, 5 000 heures/an,

répartition horaire type

(Usine 10 000 tep/an de combustible) • CH : fl ambant, fi nes lavées, 16 000 t/an, par trains complets de 1 200/1 300 t 1er prix : calibre 0/20 - PCI : 7 150 kWh/t 2e prix : calibre 0/6 - PCI : 7 750 kWh/t • GN : tarif STS, 130 GWh/an, fourniture ferme, 45 % hiver / 55 % été, 300 jours par

an au débit journalier souscrit - PCI : idem • FOD : 3 000 hl/an (fourniture partielle), par camions de 27 m3 - PCI : idem • FL : 10 000 t/an, par trains complets ex-Basse Seine - PCI : idem a) HTS : soufre de 2 à 4 % b) BTS : soufre de 1 à 2 % c) TBTS : soufre de 0,55 à 1 % • PR & BU : 300 t/an (fourniture partielle), par camions de plus de 20 t - PCI : idem • EL : H.T. 60 kV, tarif vert B, 10 000 kW, 5 000 heures/an, 50 GWh/an a) Option base b) Option EJP (effacement pointe 60 %)

Les prix du gaz et de l’électricité mentionnés ci-dessus sont établis à partir des tarifs régulés. Ils ne concernent pas les clients éligibles ayant fait valoir leur droit à l’éligibilité. Les prix des énergies sont ceux rendus en région parisienne, à l’exception des prix du fuel lourd et du fuel domestique qui sont des moyennes France entière.

15 avril 2013(110 m2, très isolée, construction 1989-90) • CH : anthraci

f• GN : tarif B1 nPCI : 0 9 PCI : 0,9

• FOD : 17 hl/an • PR : 1 500 kg/

PCI : 1279• EL : tarif bleu EL : tarif bleu

a) Optiob) Optio

)c) Margiélectri

(10 000 m2 de bureaux, cœffi cient d’intermittence 0,65) • CH : fl amban

PCI : 8 43• GN : tarif B2S GN : tarif B2S• FOD : 1200 hl/• PR : 80 t/an, • EL : M.T. 15/2

a) Optioa) Optiob) Optioc) Prix m

(Usine 100 tep/an de combustible) • CH : fl amban

8 430 kWGN tarif B2S• GN : tarif B2S

- PCI : ide• FOD : 1200 hl/• FL : 100 t/an

a) HTS sa) HTS : sb) BTS : s)c) TBTS : PCI : 1094

PR & BU 80 t/• PR & BU : 80 t/• EL : M.T. 15 k5

a et b) Op 1)

2) 2)c) Option) p

(Usine 1 000 tep/an de combustible)• CH : fl amban

PCI : 7 750• GN : tarif TEP GN : tarif TEP

200 jour contrat a

hl• FOD : 3 000 hl/• FL : 1000 t/a FL : 1000 t/a a) HTS : s b) BTS : s

) c) TBTS : • PR & BU : 200 PR & BU : 200 • EL : M.T. 15/2

répartiti

(Usine 10 000 tep/an de combustible)• CH : fl amban

1er prix : cr

2e prix : c 2 prix : c• GN : tarif STSf

an au dé• FOD : 3 000 hl/• FL : 10 000 t/• FL : 10 000 t/ a) HTS : s b) BTS : s

) c) TBTS : • PR & BU : 300• PR & BU : 300 • EL : H.T. 60 k a) Optio

) b) Optio

MAISON INDIVIDUELLE ( TTC ) Charbon (tonnes) Gaz Naturel (kWh PCS) 0,069 € 7,65c€ -0,5% 5,2% Fuel Domestique Fuel Domestique (hectolitres) 94,17 € 9,46c€ -2,9% -5,2% Propane Propane (tonnes) 2 014,00 € 15,75c€ 0,0% 8,0% Electricité (kWhe)

a) Option heures creuses (HC)a) Option heures creuses (HC) 0,134 € 13,36c€ 0,0% 6,0% b) Option TEMPOb) Option TEMPO 0,113 € 11,29c€ 0,0% 6,9% c) Prix marginal HCc) Prix marginal HC 0,097 € 9,67c€ 0,0% 7,6%

TERTIAIRE ( TTC ) Charbon (tonnes) Gaz Naturel (kWh PCS) 0,061 € 6,76c€ -0,8% 3,5% Fuel Domestique Fuel Domestique (hectolitres) 92,65 € 9,31c€ -3,0% -5,3% Propane Propane (tonnes) Electricité (kWhe)

a) Option Base 2500 ha) Option Base 2500 h 0,108 € 10,84c€ 0,0% 7,1% b) Option EJPb) Option EJP 0,083 € 8,30c€ 0,0% 8,8% c) Prix marginalc) Prix marginal 0,047 € 4,68c€ 0,0% 14,7%

PETITE INDUSTRIE (HORS TVA) Charbon (tonnes) Gaz Naturel (kWh PCS) 0,047 € 5,17c€ -0,9% 3,8% Fuel Domestique Fuel Domestique (hectolitres) 77,46 € 7,79c€ -3,0% -5,3% Fuel Lourd (tonnes)

a) Soufre > 2% a) Soufre > 2% b) Soufre de 1 à 2% b) Soufre de 1 à 2% c) Soufre < 1% c) Soufre < 1% 550,52 € 4,92c€ -2,8% -15,2%

Propane Propane (tonnes) Butane (tonnes) Electricité (kWhe)

a) Option Base 4000 ha) Option Base 4000 h 0,081 € 8,13c€ 0,0% 7,7% b) Option Base 1600 hb) Option Base 1600 h 0,110 € 11,01c€ 0,0% 6,2% c) Option EJPc) Option EJP 0,068 € 6,77c€ 0,0% 9,0%

MOYENNE INDUSTRIE (HORS TVA) Charbon (tonnes) Gaz Naturel (kWh PCS) 0,040 € 4,45c€ -3,1% -0,7% Fuel Domestique Fuel Domestique (hectolitres) Fuel Lourd (tonnes)

a) Soufre > 2% a) Soufre > 2% b) Soufre de 1 à 2% b) Soufre de 1 à 2% c) Soufre < 1% c) Soufre < 1% 549,00 € 4,90c€ -2,8% -15,3%

Propane Propane (tonnes) Butane (tonnes) Electricité (kWhe)

a) Basea) Base 0,076 € 7,61c€ 0,0% 8,1% b) EJPb) EJP 0,064 € 6,41c€ 0,0% 9,4%

GRANDE INDUSTRIE (HORS TVA) Charbon (tonnes) Gaz Naturel (kWh PCS) 0,036 € 4,03c€ -3,4% -1,8% Fuel Domestique Fuel Domestique (hectolitres) Fuel Lourd (tonnes)

a) Soufre > 2% a) Soufre > 2% b) Soufre de 1 à 2% b) Soufre de 1 à 2% c) Soufre < 1% c) Soufre < 1% 549,00 € 4,90c€ -2,8% -15,3%

Propane Propane (tonnes) Butane (tonnes) Electricité (kWhe)

a) Basea) Base 0,068 € 6,77c€ 0,0% 9,0% b) EJPb) EJP 0,060 € 5,96c€ 0,0% 10,0%

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15 MAI 2013 - N°506 9

H PRODUITS NOUVEAUX©

D.R

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GEWISS

Coffrets photovoltaïquesUne gamme de coffrets

de coupure et de protection complets, montés et câblés est

proposée par Gewiss. Les coffrets regroupent

l’ensemble des dispositifs de protection

(sectionnement général, protection foudre, protection surintensité, protection différentielle)

et de raccordement nécessaires à une installation photovoltaïque. Le système est présenté dans un

coffret étanche, double isolation classe II avec porte transparente et il existe trois versions de

la gamme : le coffret DC pour réseau courant continu, le coffret AC pour réseau courant

alternatif, le coffret mixte DC/AC pour couvrir les deux réseaux avec un seul équipement.

KROHNE

Sondes d’analyse à technologie de convertisseur intégréeKrohne présente la première gamme de sondes d’analyse dont le convertisseur est miniaturisé et monté dans la tête de la sonde, avec alimentation par la boucle 2 fi ls, nommée Smartsens. Grâce au convertisseur intégré, chaque sonde Smartsens peut être connectée directement au système de contrôle commande et permet une communication directe par 4…20 mA/HART. Les Smartsens visent à réduire signifi cativement le risque de défaillance le long de la chaine, de la sonde au système de contrôle commande du process. Par ailleurs, toutes les sondes sont numériques et peuvent être (ré)étalonnées hors ligne en laboratoire dans des conditions contrôlées. La gamme

s’adresse aux secteurs des applications chimiques, pharmaceutiques, agroalimentaires, énergie, eau et eaux usées.

ROTH

Réservoirs de stockage en matériaux de synthèse pour ESC

Les réservoirs Quadroline de Roth, fabriqués intégralement en matériau de synthèse, avec un double revêtement en fi bre de carbone et en PSE, sont plus résistants pour une durée de vie allongée (résistance à la corrosion). Fonctionnant en production d’ECS instantanée, Quadroline ne nécessite pas de précautions particulières contre la légionellose. Plus léger qu’un ballon en acier (entre 40 et 81 kg selon le modèle), il peut être

utilisé comme solution de stockage sous pression pour l’intégration directe dans une installation de chauffage avec une pression de service continue maximale de 3 bars à 90°C. Enfi n, son double revêtement permet de limiter considérablement les pertes thermiques à travers la paroi externe et d’accumuler effi cacement la chaleur. Six modèles allant de 325 à 500 litres sont disponibles.

ENGINEERING MESURES

Débitmètre ultrasonique gaz à 4 voiesLe débitmètre ultrasonique Gaz clamp-on de Siemens distribué par Engineering Mesures utilise la technologie à temps de transit. Il peut convenir à la majorité des applications industrielles de traitements de gaz naturel et de gaz de process, notamment dans le comptage de contrôle, de supervision des fl ux d’écoulement, d’analyse des fuites, de production et de stockage. Ses quatre voies ultrasoniques et sa technologie à large faisceau fournissent une grande stabilité de mesure (+/-0,15%) et une grande précision (+/- 1%). Le système clamp-on permet une installation simple de ses capteurs sans arrêt du process et nécessite très peu d’entretien. L’appareil dispose par ailleurs d’un large choix de sorties analogiques, relais, à impulsions et de protocole de communication RS 232 et Modbus, ce qui lui permet d’être conforme à la plupart des applications.

PENTAIR THERMAL MANAGEMENT

Solution de contrôle et de surveillance pour traçage électriqueLe Raychem ACS-30, solution de contrôle et de surveillance pour toutes sortes d’applications dans le secteur du traçage électrique aussi bien dans les bâtiments commerciaux que les logements résidentiels, offre une solution centralisée et à usages multiples avec de nombreux modules

électrique et de commande : régulation de la température de l’eau chaude, protection des conduites contre le gel, gestion des déchets graisseux, régularisation du débit de carburant, lutte contre la déformation des sols due au gel, etc. L’interface contrôle jusqu’à 52 modules électriques et de commande mis à disposition des utilisateurs et répartis dans un ou plusieurs bâtiment, ainsi que 260

circuits de chauffage. En outre la solution peut communiquer avec des systèmes déjà opérationnels de gestion des bâtiments, par le biais d’une passerelle Protonode (ex : BacNet, Metasys, Lonworks).

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ACTUALITÉS F

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L’impact d’une taxe carbone sur les entreprises

Alors que l’idée de l’instauration d’une taxe carbone se fait tous les jours plus concrète, un document vient d’être publié afi n d’évaluer l’impact de cette mesure sur les entreprises.

T ous les 15 jours, l’institut privé d’études économiques Coe-Rexecode publie un document mettant en perspective

un sujet d’actualité économique française et mondiale. Le 15 avril dernier, le document de travail n°39 traitait de l’impact sur les sec-teurs industriels de l’introduction d’une taxe carbone en France*. L’auteure, Pascale Sca-pecchi, docteur en économie de l’université de la Méditerranée (Aix-Marseille II), estime que la fi scalité environnementale annoncée par le gouvernement à partir de janvier 2016 pour fi nancer la mise en œuvre du crédit d’im-pôt pour la compétitivité et l’emploi pourrait consister en l’introduction d’une taxe car-bone domestique. L’étude propose d’évaluer les impacts de cette décision sur les secteurs

* www.coe-rexecode.fr rubrique “analyses et prévisions” puis “lettre de Coe-Rexecode”

Entretien avec Jérémy Elbeze, chercheur à la Chaire économie du climat

«Deux dimensions pourraient être approfondies»«Cette étude de Coe-Rexecode a le grand mérite d’évaluer les impacts éco-nomiques et fi nanciers au niveau sectoriel et de souligner ainsi la diversité

des vulnérabilités des entreprises face à ce type de mesure. De même, les diffé-rents scénarios testés apportent un éclairage intéressant sur les impacts associés au choix de l’assiette de la taxe. Comme pour tout exercice de modélisation, les

résultats doivent être pris avec précaution. Ils visent davantage à fournir des ordres de grandeur et de comparaisons permettant de discuter les caractéristiques de la mesure qu’à déterminer pré-cisément ses impacts économiques. Ainsi, pour affi ner l’analyse, deux dimensions pourraient être approfondies. Le poids de la taxe pourrait être précisé en prenant en compte les abattements de CO2 induits par la mise en place de la taxe. En effet, on part ici du principe que l’intégralité des émissions actuelles de CO2 est taxée. Or la logique de l’instrument repose sur l’idée que ménages et entreprises vont comparer le coût associé à l’émission d’une tonne de CO2 (ici 7, 20 ou 32 euros) au coût associé à la réduction de chaque tonne de CO2 émise (changement de mode de trans-port ou de combustible, amélioration de l’effi cacité énergétique…). Si ce dernier est inférieur au coût de la taxe, il est alors rentable de changer de comportement plutôt que de s’acquitter de la taxe. Dès lors, plus le taux imposé est élevé, plus la quantité d’émission véritablement taxée est faible. De même, une estimation plus précise des impacts de la mesure sur le PIB devrait inté-grer la possibilité du recyclage des recettes de la taxe. Il est en effet possible de réduire les effets récessifs de la taxe sur l’économie (voire de les inverser) en utilisant les recettes fi scales générées pour réduire la fi scalité pesant sur les facteurs de production (comme les cotisations sociales).»

économiques notamment sur l’industrie. Trois taux de taxes ont été sélectionnés : 7 euros par tonne de CO2 équivalant au prix moyen relevé sur le marché européen des quotas de CO2 en 2012 (ETS en anglais), 20 euros par tonne de CO2 en cohérence avec le projet de révision de la directive européenne sur la taxation énergé-tique et 32 euros par tonne de CO2 correspon-dant à la valeur tutélaire du carbone en 2010 utilisée dans l’évaluation des projets d’inves-tissement public.

Impact négatif sur le PIBGlobalement, l’impact macro-économique de l’introduction d’une taxe carbone serait une réduction du niveau de PIB comprise entre 0,03 % et 0,52 % selon le taux choisi. Mais l’ana-lyse à un niveau plus fi n met en avant l’impor-tance du choix du champ de la taxe. «Ainsi, selon les différents scénarios de taux et d’as-siette considérés dans cette étude, l’introduc-tion d’une taxe carbone domestique pourrait se traduire pour les secteurs industriels par un coût compris entre 0 % (cas où les installations des secteurs intégralement soumis à l’ETS ou sujets à fuite de carbone sont exemptés de taxe carbone) et près de 98 % de l’excédent brut d’exploitation (cas de la sidérurgie si les sec-teurs soumis à ETS ne sont pas exemptés et les combustibles utilisés comme matière première taxés)», peut-on lire dans le document. En cas d’introduction d’une taxe carbone domestique, l’auteure préconise donc d’envisa-ger un taux compris entre 7 euros et 20 euros et de laisser hors du champ de la taxe les ins-tallations participant au marché du carbone, d’autant qu’à partir de 2013, les quotas d’émis-sions de CO2 commencent à être vendus aux enchères. x

Christelle Deschaseaux

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15 MAI 2013 - N°506 11

H COLLECTIVITÉS

15 MAI 2013 - N°506 11

H COLLECTIVITÉS

En bref©

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ERDF sécurise deux îles bretonnes

ERDF a testé à l’échelle de deux petits territoires une solution de sécurisation du réseau. Les deux îles d’Houat et Hoëdic

en Bretagne sont en effet reliées au continent par des câbles sous-marins moyenne tension qui, en cas d’incident, privent

les 600 foyers d’électricité. Pour éviter cela, ERDF a équipé les îles d’un groupe électrogène, les habitants de compteurs Linky, et son réseau d’automates. Lors d’une intervention de maintenance le 9 avril, la réduction des puissances appelées

par les clients via Linky, le démarrage du groupe électrogène

et la manœuvre des automates du réseau ont permis d’éviter

une coupure totale et de longue durée et de réalimenter les clients après la fi n des travaux. Tout a été

réalisé à distance depuis l’agence de conduite régionale de Rennes

et avec le centre de supervision d’ERDF basé à Lyon.

Géothermie lancée à Arcueil et GentillyLes villes d’Arcueil et Gentilly (Val-de-Marne) ont offi cialisé le lancement des travaux pour la réalisation d’une centrale géothermique et d’un réseau de chaleur sur leurs deux territoires dont la mise en service est prévue en juin 2015. Elles ont transféré leur compétence en la matière au Sipperec* et ce dernier, après appel d’offres, a donné la délégation de service public à Cofely. Puisée à 1 600 m de profondeur dans le Dogger, la source chaude (64°C) alimentera 13 km de réseaux et desservira 10 000 équivalent-logements. La géothermie, couplée à une pompe à chaleur

(12 MW), assurera 65 % des besoins, le reste l’étant par des chaudières gaz à condensation (3 x 6 MW) et d’autres chaufferies existantes rénovées. La société Argéo, créée par Cofely, construira la centrale et le réseau, et aura la concession pour 30 ans. L’investissement de 32,2 millions d’euros sera complété par 8,5 M€ pour l’entretien et le renouvellement des installations. Le prix de la chaleur devrait être à hauteur de 72 euros/MWh HT, si l’aide du Fonds chaleur est obtenue. Beaucoup de logements sociaux seront raccordés, et Argéo mettra en place un fonds “chèque chaleur” pour aider les personnes en situation de précarité.Par ailleurs, le Sipperec a trois autres projets de réseau alimentés par géothermie (Bagneux, Grigny et Rosny-sous-Bois / Noisy-le-Sec) et a réalisé 37 centrales solaires photovoltaïques dans 20 communes.

Midi-Pyrénées : 38 lycées en PVLa région Midi-Pyrénées

a lancé mi 2012 un grand plan pour équiper 64 lycées

de panneaux solaires photovoltaïques pour un total de 65 000 m2. Trois

sociétés vont les réaliser : Fonroche (Lot et Tarn-et-

Garonne), Vol V Solar (Tarn et Aveyron) et Solvéo Énergie. Cette dernière a déjà construit 42 centrales PV sur 38 lycées :

7 dans l’Ariège, 6 dans le Gers, 15 en Haute-Garonne et 8 dans les Hautes-Pyrénées, soit un total de 29 403 m2.

La Concorde illuminée mais économeAprès deux périodes de travaux d’avril à septembre 2012 et de janvier à avril 2013, l’éclairage de la place de la Concorde à Paris et ses illuminations ont été changés dans le cadre du marché de performance énergétique que la capitale a conclu avec le groupement ETDE, Vinci énergies, Satelec, Aximum. Les éclairages consomment désormais 115,5 MWh/an contre 507 MWh auparavant, et les illuminations ne dépasseront pas 12,5 GWh/an contre 111,5 par le passé. Soit une réduction globale de 79 % ! Selon la Ville, l’investissement de 362 000 euros sera amorti en trois ans.

Ville durable et solutions télécoms

Afi n de coupler leurs efforts de recherche et d’innovation, Ondeo Systems (fi liale de Suez

Environnement) et SFR Business team ont noué un partenariat. Il s’agit pour elles de développer une solution de télérelève universelle et un réseau de

communication monocouche unique qui permettrait aux collectivités de minimiser le coût et l’impact

environnemental de la télérelève, et d’avoir une gestion maîtrisée et plus économe de la ressource.

* Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l’électricité et les réseaux de communication

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COLLECTIVITÉS F

Rénovation à guichet uniqueLe Plan bâtiment durable a fait de la rénovation énergétique de l’habitat une

priorité, que les collectivités territoriales doivent intégrer dans leurs politiques pour la réussite des objectifs nationaux. Volontaire, Brest métropole océane

a déjà mis en place un guichet unique pour la rénovation énergétique.

Brest métropole océane se mobilise depuis plusieurs années pour amélio-rer le parc privé de l’agglomération.

Pour renforcer encore son action, la collecti-vité a lancé en mars 2012 un guichet unique d’accompagnement à la rénovation de l’habi-tat privé, Tinergie. L’initiative a été répétée un mois plus tard à Vannes, et en mars 2013 à Lorient. Pour ce faire, les trois collectivités ont fait appel aux services du bureau d’études Éco Énergie Service comme assistant à maîtrise d’ouvrage. «L’idée est d’accompagner gratui-tement d’un point de vue social, technique et financier les propriétaires de logement indivi-duel sur l’agglomération tout au long de leur

projet de rénovation énergé-tique», résume Guillaume Ader, directeur performance énergé-tique d’Éco Énergie Service. Le guichet unique est géré par

l’agence locale de l’énergie, Ener’gence à Brest, et rassemble autour d’un même interlocuteur tous les dispositifs d’aide à la rénovation déjà existants (prêt éco-PTZ, crédit d’impôt déve-loppement durable, etc.), tout en faisant béné-fi cier les propriétaires d’une subvention issue des certifi cats d’économies d’énergie générés par leurs travaux. Par ailleurs, le projet vise aussi à faciliter la mise en relation entre l’offre et la demande dans le secteur de la rénovation énergétique. Via une plate-forme web colla-borative, les propriétaires ont accès aux pro-positions de services d’entreprises accréditées auprès du dispositif, en partenariat avec la Capeb, la Chambre des métiers et de l’artisanat et la FFB.

Étape par étapeTinergie, comme les deux autres guichets, pro-pose aux administrés un accompagnement par un interlocuteur unique à chaque étape du projet de rénovation. La démarche commence par un diagnostic de performance énergétique (DPE), réalisé gratuitement pour les bénéfi -

ciaires des aides de l’Anah, payant pour les autres (le CIDD permet d’être remboursé à 35 %). Le DPE est analysé par l’animateur, qui va proposer au propriétaire un programme de travaux concrets et adaptés à sa situation. Ce dernier est ensuite mis en relation avec les entreprises accréditées via le portail internet dédié. L’animateur peut intervenir, si le pro-priétaire le souhaite, pour analyser les devis et le conseiller sur le choix du professionnel. À partir de ces devis, des travaux retenus et des ressources du propriétaire, le mon-tage du dossier fi nan-cier détermine les aides possibles basées sur les CEE. «À Brest, un accord a été passé avec GDF Suez. Ener’gence centralise les dossiers financiers des travaux et l’aggloméra-tion les fait parvenir à l’obligé. Les sommes obte-nues sont reversées sous forme de subventions aux ménages, et peuvent aller jusqu’à 200 % du montant des CEE lorsque ceux-ci ont généré 38 % d’économies d’énergie», explique Guillaume Ader. Au niveau des entre-prises, l’idée de l’agglo-mération est de les former au nouveau métier qu’est la rénova-tion énergétique. «Les entreprises du territoire peuvent être accrédi-tées auprès d’Ener’gence lorsqu’elles ont suivi ou acceptent de suivre le

protocole de formation Fee Bat, ou une for-mation équivalente dispensée par la Chambre des métiers de Bretagne», souligne Guillaume Ader. Aujourd’hui, 120 entreprises ont montré de l’intérêt pour Tinergie, et 60 sont désormais partenaires. Côté ménages, les objectifs fi xés par l’agglomération ont même été dépassés* : 200 propriétaires ont été accompagnés par Ener’gence, dont la moitié était en situation de précarité énergétique. x

Pauline Petitot

* objectifs fi xés sur trois ans : réalisation de 500 diagnostics et amélioration de 300 logements.

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15 MAI 2013 - N°506 13

H CERTIFICATS D’ÉCONOMIES D’ÉNERGIE

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CERTIFICATS D’ÉCONOMIES D’ÉNERGIE F[ Opérations standardisées ]

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C entrés sur les pro-cess de production, les industriels n’ont pas forcément pour priorité de s’occu-

per des déperditions de leurs réseaux de chaleur. Pourtant, l’isolation de ces réseaux serait une solution assez simple pour économiser de l’énergie. Un moyen d’y arriver et d’instal-ler un matelas isolant composé de tissu de verre siliconé et de laine de verre, étanche, inin-flammable et imputrescible, s’appliquant sur des installa-tions pouvant atteindre 1 000 °C et réalisable sur mesure.Ce matelas a pour fonction de calorifuger, d’éviter les déper-ditions thermiques, d’aug-menter les rendements éner-gétiques ainsi que de protéger le personnel des brûlures, du bruit et des chocs. D’une durée de vie moyenne de 5 ans, le matelas isolant est essentiel-lement destiné aux installa-tions nécessitant des contrôles réguliers, ponctuels ou pour des clients souhaitant obtenir un gain de temps en termes de maintenance.Il existe deux types de matelas isolant :

3 les matelas à plat : constitués d’un isolant de faible épais-seur que l’on vient enrouler autour du point singulier. La

IND-UT-21

Matelas pour l’isolation de points singuliers

Les industriels adoptent de plus en plus une politique économe énergétiquement afi n de limiter leurs dépenses et répondre aux objectifs nationaux d’amélioration de l’effi cacité énergétique. Parmi tous les moyens possibles, certains sont très faciles à mettre en œuvre, c’est notamment le cas des matelas isolants.

fi xation s’effectue au moyen de sangles tout autour du point ;

3 les matelas en forme : plus épais que les matelas à plat, ils viennent se poser parfai-tement aux points singu-liers et se fi xent au moyen de scratchs et de sangles fi xés sur le matelas.

Les prix des matelas varient en fonction du diamètre des tuyaux à isoler. Pour un dia-mètre standard DN55, le prix moyen d’un matelas à plat est de 200 €, le prix moyen d’un matelas de forme est de 250 €.

Une fi che pour les points singuliersLe recours aux matelas isolants est valorisable en certificats d’économies d’énergie depuis le 9e arrêté paru le 28 mars 2012. L’action décrite dans la fiche d’opération standardisée IND-UT-21 s’applique à des points singuliers (robinets, vannes,

filtres, brides, etc.) de réseaux de vapeur, ou de réseaux d’eau chaude qui sont le plus souvent mal isolés ou non isolés en rai-son des interventions à y effec-tuer. Se basant sur la nature du fluide, le mode de fonctionne-ment du site ainsi que sur le nombre de points singuliers iso-lés, la fi che est simple d’utilisa-tion et représente un finance-ment intéressant. Par exemple, un établissement fonctionnant en 1x8 heures avec un réseau de vapeur obtiendra 19 300 kWh cumac par point isolé. Sur la base de la valeur du kWh cumac sur le registre Emmy (environ 4 centimes d’euros) cela repré-sente une prime d’environ 77 euros par point singulier, ce qui correspond à environ 35 % du prix. De plus, en prenant environ 2 000 h par an de fonc-tionnement pour ce réseau, l’action engendrera une écono-mie d’énergie de 2/8 x 16 703 = 4 176 kWh par an.

Malgré une augmentation du volume de vente depuis quelques années, les matelas isolants sont encore peu diffu-sés. Ils représentent pourtant un gisement de 11 000 unités par an, pour un marché d’environ 5 millions d’euros. D’après une étude validée par l’Ademe, EDF et RTE cette technologie offre un potentiel d’économies d’énergie de 20 % par rapport à la situa-tion actuelle. Elle gagne donc à être connue car elle représente une solution économique simple permettant des économies d’énergie notables. Pour en aug-menter la portée, la fi che d’opé-ration standardisée IND-UT-21 est en cours de révision : si elle ne valorise aujourd’hui que les réseaux de vapeur et d’eau chaude, elle devrait à l’avenir valoriser également les réseaux d’eau surchauffée et de fl uides organiques. x

Steven Boulard, Club C2E

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H INDUSTRIE

15 MAI 2013 - N°506 15

H INDUSTRIEH INDUSTRIE

En bref©

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TELEX/// ALKERN, fabricant de produits préfabriqués en béton en France et en Belgique, est désormais adhérent de l’association Biomis G3, qui contribue à la valorisation des “terres marginales” n’entrant pas en concurrence avec les terres alimentaires, et au développement d’une nouvelle économie verte locale. /// AXÉGAZ, fournisseur de GNL en France, accueille un nouvel actionnaire de référence, GreenAlliance, société diversifi ée dans les métiers de la croissance verte et détenue par Charles Beigbeder et Alain Mallart. /// GDF SUEZ vient de mettre en service trois centrales au gaz soit 3 217 MW de nouvelles capacités au Moyen-Orient. /// ALSTOM RENEWABLE POWER a été choisi par Energias do Brazil pour la fourniture de l’ensemble des équipements électromécaniques destinés à la centrale hydroélectrique de Cachoeira Caldeirao (220 MW). /// GLOBAL BIOENERGIES, entreprise de biologie industrielle, a obtenu un fi nancement 740 000 euros de la part d’Oséo afi n de créer une souche de bioproduction d’isobutène compatible avec la conduite d’essais en pilote industriel.

Levée de fonds Créée en août 2003, Cooltech Applications est une entreprise

spécialisée dans les solutions de réfrigération et de climatisation basées sur la technologie du froid magnétique permettant de

réaliser des systèmes compacts, à haute effi cacité énergétique et n’utilisant pas de gaz à effet de serre. Les applications sont très

diversifi ées : réfrigération commerciale, industrielle et domestique, climatisation des véhicules et des immeubles, etc. L’entreprise a

choisi de développer un premier segment de marché, la réfrigération commerciale, et pour ce faire, a procédé à une levée de fonds de

8 millions d’euros auprès de ses actionnaires historiques et de deux nouveaux investisseurs : Demeter Partners et 123Venture.

Premier client GNL de Gas Natural Fedosa

Imerys Terre Cuite, fabricant de tuiles et de briques, opte pour le GNL sur son site de Damiatte (Tarn). Livré par Gas Natural Fedosa, énergéticien espagnol, à l’aide de camions, il alimente l’usine depuis le début de l’année et après quelques semaines de tests et d’ajustements techniques, a trouvé son rythme de croisière. «C’est la première fois en France qu’un industriel recourt à ce combustible, se réjouit l’énergéticien. D’autres vont bientôt suivre puisque nous avons une dizaine de contrats signés à ce jour.»

Mieux choisir son fi ltre à airDepuis le 1er semestre 2012, la nouvelle classifi cation d’effi cacité énergétique des fi ltres à air d’Eurovent est désormais en vigueur. Elle s’appuie sur la norme européenne EN779 adoptée en mars 2012 et qui classe les fi ltres selon leur effi cacité de fi ltration minimale. Comme pour les appareils électroménagers, les fi ltres à air peuvent désormais être classés de A (consommation la plus faible) à G (consommation la plus élevée). La classe énergétique tient compte à la fois des performances de fi ltration et de la perte de charge en fonction du colmatage. La nouvelle classifi cation impose à tous les membres d’Eurovent d’apposer une étiquette énergétique sur chaque carton de fi ltre. Camfi l Farr, société spécialisée dans les technologies de propreté et de fi ltration de l’air, a rejoint Eurovent et vient de modifi er ses étiquettes et le nom de ses produits et se réjouit de ces changements qui «permettront aux consommateurs de mieux comparer les filtres entre eux et de mieux choisir ceux qui leur conviennent».

Air Liquide investit dans le stockage d’hydrogène

Aliad, fi liale d’Air Liquide dédiée aux investissements dans de jeunes sociétés technologiques, vient d’entrer au capital de Hydrexia, une entreprise fondée en 2006 et spin off* de l’Université du Queensland (Australie). Cette dernière a développé une technologie de stockage de l’hydrogène innovante et fi able utilisant un nouvel alliage de magnésium sous forme solide appelé hydrure. Même si ce type de stockage existe depuis 1975, ce nouvel alliage permet la fabrication de stockages fi xes ou mobiles à un coût compétitif par rapport aux technologies existantes et avec une densité de stockage plus élevée. À l’avenir, Air Liquide pourra ainsi livrer ses clients industriels en hydrogène stocké sous forme d’hydrure plutôt qu’en bouteilles ou en containers.*Essaimage

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L’air comprimé sert aux machines, moteurs, vérins, électrovannes, distribu-teurs, systèmes de contrôle, de convoyage ou de net-

toyage. «C’est le quatrième fluide uti-lisé, toutes industries confondues et, en moyenne, 10 % du courant consommé dans les ateliers produit de l’air com-primé. Pour la chimie, ce taux grimpe même à 20 % et se situe aux alentours de 18 % dans la fonderie, de 17 % dans la mécanique, l’électronique et le textile ou encore de 15 % dans les secteurs du pétrole et du charbon», précise Claude Schelcher, chef de marché énergie chez Endress+Hauser (Suisse), spécialiste de l’instrumentation. «L’air comprimé coûte cher car l’élec-tricité consommée par un compres-seur est convertie à 96 % sous forme de chaleur et seulement 4 % de l’éner-gie dépensée sera réellement véhicu-lée par le fluide», révèle de son côté Pierre Marquis, consultant et auditeur du bureau d’études AC Énergie. Il est aisé de connaître le prix de l’eau, du gaz, de l’essence, du gasoil ou celui du kWh, mais qui connaît le prix d’un mètre cube d’air comprimé à trois, six ou douze bars ? La fourchette est large pour de l’air sous sept bars avec un prix variant de trois à soixante centimes d’euros (HT), évalue AC Énergie.Ce bilan se détériore encore en aval des compresseurs, car les occasions de pertes sont multiples. Pour en avoir une idée, des capteurs (débit, pression, tem-

Air comprimé : quelle énergie y L’air comprimé constitue un enjeu important

pour les entreprises, en termes d’investissements, de coûts d’exploitation et de maintenance.

Comment améliorer l’effi cacité énergétique de la production d’air sous pression et celle des

réseaux ? Quels sont les outils de contrôle, de supervision et d’éradication des fuites ?

pératures) sont nécessaires pour scru-ter une installation en temps réel.

Bien dimensionner et traquer les fuitesDans ce contexte, comment appréhen-der le sujet ? «Sur 20 ans d’exploita-tion d’une installation d’air comprimé, le coût de l’investissement de départ (compresseur plus réseau) représente seulement 13 %, la maintenance 12 %, alors que les 75 % restant seront absor-bés par le prix du courant d’alimenta-tion, ce qui est considérable», indique Claude Schelcher. De plus, le coût de production d’air comprimé augmente de 6 à 10 % pour chaque bar (kg/cm2) inutile. Outre la réduction des fuites, l’approche rationnelle consiste à main-tenir un réseau d’air sous une pres-sion aussi basse que possible avec une alimentation du compresseur aussi

fraîche que possible. Ensuite, toute fuite d’un millimètre de diamètre dans une conduite induit une perte d’environ 120 euros par an. Par consé-quent, 50 à 80 fuites de cette nature entraînent un défi cit annuel de 6 000 à 9 500 €. Il n’y a pas que des fuites ! «Une perte de charge de 300 millibars représente un surcoût annuel de 800 € pour un compresseur de 75 kW qui fonc-tionne 6 000 heures par an à raison de 16 heures par jour. C’est typiquement le cas d’un filtre colmaté», poursuit Claude Schelcher.Fuites et pertes de charges sont les maladies chroniques des réseaux d’air. Pour repérer ces anomalies, le Memo-graph M développé par le constructeur helvétique enregistre la consommation énergétique en fonction des pertes. Il totalise les performances addition-nelles de plusieurs compresseurs, sur-

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coûts de production.

) Idéal pour la détection de fuite, mesure précise même en cas de faible débit ou très basse pressionAdapté à tout type d’installation, multiples possibilités de montage

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consacrer ?

veille les valeurs de consignes et les pressions différentielles puis lance des alarmes lorsque des limites pré-défi -nies sont dépassées. Autre logiciel de traitement des infor-mations et consommations, eSight associe des techniques d’analyses de gestion des données énergétiques. Dis-ponible en ligne ou installé sur site, les valeurs sont importées à partir d’enre-gistreurs ou proviennent de la super-vision d’un ensemble de production. Quel que soit le mode de comptage, son programme édite les rapports d’ano-malies et déclenche des alarmes avec e-mail ou SMS de suivi. Les utilisateurs peuvent créer des compteurs virtuels, effectuer des calculs d’effi cacité éner-gétique puis comparer des sous-comp-teurs au compteur principal avec des résultats qui sont édités dans les syn-thèses d’analyses énergétiques.

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K (haut) Appareils de surveillance sur réseau d’air d’Endress+Hauser.

K (bas) Les outils d’analyses en fonctionnement d’IFM.

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[ Air comprimé : quelle énergie y consacrer ? ]

De manière plus directe, le construc-teur de détecteur Synergys Technolo-gies a dévoilé récemment au Salon de Hanovre une caméra permettant de détecter les fuites d’air comprimé et de les “prendre en photo” pour préparer les opérations de maintenance.

Faire jouer l’expertiseDe son côté, SMC préconise les audits de spécialistes qui vont améliorer ou entretenir tout réseau existant. «En fonction de leur mission, une équipe intervient pour analyser les débits, pres-sions, températures, points de rosée et consommations, que ce soit sur une machine, un atelier ou l’ensemble d’une usine», explique Emmanuelle Loget, res-ponsable marketing et communication du groupe japonais.L’expertise est une question de spé-cialistes et de nombreux industriels externalisent maintenance et remise à niveau de leurs réseaux, depuis le compresseur jusqu’aux postes de tra-vail. «Ces travaux concernent une machine, une cellule de production ou tout un atelier. Pour finaliser l’étude, les

données sont compilées et détaillées en un rapport, base de travail servant à améliorer l’existant», confi rme Emma-nuelle Loget.Si l’utilisateur souhaite réaliser lui-même son bilan, SMC aligne son logi-ciel d’auto détection ALDS (Automatic Leak Detection System). Installé sur PC auquel se rapportent les données relatives aux pressions et débits, ce programme met en évidence fuites et pertes de charges.Bosch Rexroth accompagne aussi ses clients durant le cycle de vie d’une machine pneumatique depuis sa conception jusqu’à sa mise en service. La fi rme propose des catalogues en ligne avec possibilité de calculer et de confi gurer des schémas pour anticiper les consommations pneumatiques par simulation. Un calculateur détermine la quantité d’air et le besoin en éner-gie avec différentes confi gurations en fonction de la puissance du compres-seur. Il compare les effets des différents diamètres de vérins selon la pression d’utilisation, la longueur et le diamètre des conduites avant de déduire la com-

binaison la plus effi cace en termes éco-nomiques. Festo, de son côté, forme une équipe technique sûre de réaliser l’expertise dans les meilleurs condi-tions, ou bien propose d’externaliser le bilan de l’installation, en fonction de la taille de l’entreprise.Selon Rockwell Automation, 15 à 40 % des coûts indirects d’une unité de pro-duction sont imputables à la mainte-nance et aux réparations. 50 % de ces coûts seront évités en utilisant dia-gnostic et surveillance des conditions de fonctionnement tant pour la pro-duction que pour l’utilisation de l’air comprimé car les fuites accumulées dans l’espace et le temps représentent un gouffre énergétique.

Économies d’énergie à la cléUne autre étude menée par le Fraun-hofer Institute (Allemagne) et inti-tulée Réseaux d’air comprimé en UE, montre qu’une bonne dose d’écono-mie est envisageable dans pratique-ment toutes les entreprises avec 12 % d’économies possibles dès la concep-tion, notamment en prohibant q

K Supervision déportée des réseaux d’air.

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[ Air comprimé : quelle énergie y consacrer ? ]

ZBG et Atlas Copco : anatomie d’un circuit

Compresseurs centrifuges ou axiaux produisent l’air comprimé. La compression volumétrique réduit un volume d’air en utilisant des machines alternatives à pis-ton ou rotatives (compresseurs à vis, palettes, engrenages ou anneaux liquides). En aval du compresseur, un réservoir tampon permet d’obtenir momentanément une distribution d’air supérieure au débit du compresseur. Il maintient une pression quasi constante dans le circuit et refroidit l’air comprimé pour récupérer les conden-sats. Un sécheur diminue ensuite la teneur en eau (vapeur) de l’air comprimé puis des fi ltres limitent la concentration d’huile et d’eau du fl ux d’air envoyé au réseau. Pour optimiser une installation, l’idéal consiste à récupérer la chaleur des compres-seurs pour préchauffer de l’eau à 50°C par exemple. C’est l’option choisie par la société ZBG Motorentechnik GmbH & Co KG de Bruck, qui fabrique des composants de moteurs. Cette fi rme allemande a réduit ses coûts énergétiques en récupérant la chaleur perdue aux compresseurs. En effet, elle a installé deux compresseurs à vis de 90 kW Atlas Copco dotés d’un entraînement à vitesse variable, ainsi qu’un troi-sième compresseur (90 kW) à vitesse fi xe relié à un contrôleur central. ZBG utilise les systèmes de récupération de chaleur des compresseurs via un liquide de refroi-dissement à 90°C qui chauffe des bains de décapage. Des échangeurs de chaleur permettent à l’industriel de désactiver le chauffage électrique de ses bains de trai-tements. L’hiver, l’énergie des trois compresseurs chauffe également les bureaux de la société. Ces apports thermiques ont aussi permis de réduire la consomma-tion de gaz naturel. Au total, ZGB économise environ 115 000 euros chaque année.

des pressions multiples sur un même réseau, et 10 % de gains énergétiques supplémentaires possibles avec des compresseurs à vitesse variable. Enfi n, la suppression des fuites annihilerait 42 % des pertes.Si le réseau à pression unique est sou-vent préconisé, les équipes de Barrault Recherche ont conçu un système de récupération d’énergie permettant d’alimenter un réseau d’atelier. «Dans ce cas particulier, il s’agit de fabriquer en série des bouteilles PET formées dans des moules avec de l’air comprimé entre 35 et 40 bars. À l’échappement, la récu-pération de l’énergie alimente le réseau

d’atelier sous sept bars», explique Oli-vier Barrault, spécialiste de l’effi cacité énergétique. Les fabricants de compres-seurs, tel le leader mondial Atlas Copco, développent aussi des solutions de récupération de chaleur (voir encadré). Les entreprises manufacturières, tenues d’accroître leur productivité, doivent mettre l’accent sur le coût glo-bal d’une installation pendant sa durée de vie. Le simple prix d’achat, environ 15 %, ne fait généralement partie que des plus petits postes dans le cycle de vie d’une installation alors que main-tenance et réparations représentent jusqu’à 40 % des dépenses. Il s’agit alors

de pratiquer une maintenance axée sur l’état réel d’un réseau en détectant à temps ses défauts. Le Festo Energy Monitoring GFDM mesure la pression, le débit et la consommation par cycle d’une instal-lation et en assure une surveillance avec optimisation de l’effi cacité éner-gétique. En fonction de valeurs initiales de références (machines et réseau neuf), le Monitoring GFDM observe d’éventuelles dégradations. Il com-prend des appareils qui scrutent et analysent l’air comprimé par acquisi-tions automatiques. Comparées aux valeurs de consignes, les données du monitoring aident l’utilisateur à déce-ler des dérives de façon à intervenir avant toute perte de qualité puisque le système surveille pression, débit et consommation par cycle pour une installation ou une machine afi n d’en certifi er l’effi cacité énergétique. Grâce à l’utilisation intuitive du progiciel d’exploitation, l’implantation, la mise en service et l’emploi du GFDM ne demandent pas de qualifi cation spé-ciale. Cependant, Festo préconise une assistance additionnelle sous forme de services tels que paramétrage ou implantation du système dans une armoire de commande.Utilisé depuis 2007 par le construc-teur pour ses propres besoins, dans son unité de fabrication de distribu-teurs, le GFDM surveille le chargement des magasins de cartouches et l’inser-tion du distributeur, avec contrôle d’étanchéité. La cellule de production fait appel à de gros vérins ayant une consommation d’air importante. Le monitoring affi che la consommation

d’air comprimé et assure la sécu-rité du procédé à long

terme. Il comprend des capteurs de débit, un capteur de pression, un contrôleur de diagnos-tic ainsi qu’un outil de visualisation monté sur la machine. Son logiciel SCADA VipWin est implanté sur PC

F Principe de la récupération d’énergie.

F Actionneur rotatif à air comprimé (Festo).

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15 MAI 2013 - N°506 21

avec une fonction d’apprentissage (“Teach In”) qui en simplifi e l’utilisation. Jusqu’à 16 procédés de production sont surveillés par un unique superviseur installé à l’atelier ou dans un bureau sur PC. Le monitoring fait apparaître les potentiels d’économies, réduit la consommation d’air comprimé, aug-mente la sécurité des procédés et amé-liore la disponibilité des installations. Son utilisation réduit les temps de cycles (jusqu’à 30 %) pour une consom-mation d’air diminuée de moitié.

Un questionnement permanentIFM aligne aussi des capteurs et contrô-leurs de débit pour réseaux d’air. Son approche consiste à appréhender et quantifi er une installation dès la phase d’investissement en respectant stric-tement les normes et pour Claude Per-ruisset, chef de produits, «il est impos-sible de faire du zéro fuites, mais des installations vieillissantes représentent souvent un potentiel d’économies significatives (raccords flexibles qui se dégradent, vibrations, fentes, etc.). Les

outils d’analyse décrivent une machine en fonctionnement, son cycle de travail et ses périodes d’arrêt. En principe, l’ar-rêt doit générer un débit nul, ce qui est rarement le cas. Il met donc les fuites en évidence. Un comptage soigné permet de faire un état des lieux impossible en phase de fonctionnement.»IFM Electronic pose les questions essen-tielles : faut-il un compresseur avec un vaste réseau sachant que plus un cir-cuit est étendu, plus il y a de risques de fuites et de pertes de charge, ou bien faut-il installer deux compres-seurs à deux endroits différents ? Ou faut-il alimenter tout un réseau en

Un Guide bientôt disponibleL’ATEE et certains de ses membres spécialistes de l’air comprimé ont remis à jour le Guide pratique de l’air comprimé qui avait été publié en 1994. Il rappelle les enjeux de cette “utilité”, la façon dont le diagnos-tic d’une installation peut être mené et l’exploitation qui en découle. La conception et la rénovation d’un réseau d’air comprimé sont également explicités (choix des compresseurs, sécheurs, lubrifi ants, etc.). Ce guide sera bientôt disponible sur le site de l’ATEE, www.atee.fr.

12 bars alors que quelques endroits seulement exigent une telle pression ? Des amplifi cateurs de pression (sur-presseurs) ne sont-ils pas préférables ? Faut-il produire en continu alors que deux ou trois heures suffi sent dans la journée ? Bref, quels sont les véritables besoins en fonction des pics et des creux de consommation ? Comme quoi l’air comprimé est au cœur des process industriels et demande un question-nement permanent. Mais, «après ana-lyse et simulations, les réponses seront toujours sources d’économies», conclut Claude Perruisset. x

Jean Guilhem

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ÉNERGIE & CLIMAT F

Le prototype de la première éolienne “intelligente” a été mis en ser-vice par GE le 28 mars dernier : Les 139 mètres de la 2.5-120 se dressent désormais sur le site de test de Wieringermeer, aux Pays-Bas. Avec une effi cacité augmentée de 25% et une production électrique accrue de 15 % par rapport au modèle existant de GE, c’est l’éolienne la plus puis-sante au monde. Elle exploite la puissance de l’internet industriel pour analyser des dizaines de milliers de données par seconde, permettant ainsi de gérer des sources d’énergie éolienne variables pour garantir une production électrique prévisible et constante. La turbine peut

intégrer un système de stockage d’énergie et des algorithmes avancés tout en communiquant avec les turbines voisines, les techniciens de maintenance et les opérateurs. Grâce à ces performances, l’éolienne “intelligente” est l’alliée des opérateurs de parcs éoliens sur les sites peu venteux, car ses contrôles sophistiqués et son rotor de 120 mètres permettent d’optimiser l’énergie et d’augmenter la production élec-trique dans ces zones à faibles vents. L’éolienne 2.5-120 avait été annon-cée en janvier dernier et son prototype sera testé et soumis à validation jusqu’à l’automne 2013.

L’éolienne la plus puissante du monde mise en service au Pays-Bas

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ENTRETIEN AVEC MICKAËL CHABOT, RESPONSABLE TECHNIQUE YINGLI GREEN ENERGY FRANCE

«Nous allons réduire nos émissions de GES par MW de 13 % d’ici 2015»

Face à un gouvernement qui souhaite favoriser le “made in France”, le fabricant chinois de panneaux photovoltaïques Yingli a décidé de montrer son implication dans la réduction de ses émissions et de sa consommation d’énergie mais aussi de démontrer la qualité de ses produits.

Pouvez-vous nous présenter votre société ?Mickaël Chabot : Yingli Green Energy France est une fi liale de Yingli Green Energy Holding, fabricant des modules Yingli Solar. Notre force est de maitriser toutes les étapes de la fabri-cation en partant du silicium polycristallin, en passant par la transformation, les wafers, les cellules et enfi n l’assemblage du module. Nous avons quatre sites verticalement intégrés en Chine. Depuis le début de l’année 2013, nous sommes offi ciellement le leader mondial du secteur avec une capacité de production de 2,45 GWc par an. Actuellement, plus de 6 GWc de modules Yingli Solar sont installés dans le monde.

Vous venez de publier l’évaluation carbone simplifi ée de votre module polycristallin le plus vendu sur le marché français, pour quelles raisons ?M. C. : Pour mieux répondre aux attentes de nos clients. Avant, seuls les appels d’offres des grands projets de plus de 250 kWc exigeaient la fourniture d’une évaluation carbone simpli-fi ée. Désormais, cette exigence a été étendue aux appels d’offres pour les installations com-prises entre 100 et 250 kWc. L’impact carbone est largement pris en compte dans la sélection des projets. Afi n d’accompagner nos clients qui postulent à ces appels d’offres, il était impor-tant de mettre à leur disposition une mesure offi cielle attestant du faible impact carbone de nos modules. Nous avons fait réaliser une évaluation carbone simplifi ée de nos modules

par le cabinet Solstyce, un bureau d’études techniques spécialisé dans l’énergie solaire photovoltaïque.

Quels sont les résultats ?M. C. : les modules polycristallins 60 cellules Yingli Solar affi chent des émissions de CO2 de 600 kg par kWc pour une puissance de 250 Wc et de 577 kg par kWc pour les 260 Wc. Ce bilan est inférieur de 11 % à la moyenne des modules européens et de 54 % à la moyenne des modules importés*. Bien sûr, l’évaluation car-bone simplifi ée n’est pas aussi précise qu’une analyse du cycle de vie mais c’est un premier pas pour comparer les fabricants entre eux. Nous sommes fi ers de présenter un bon bilan carbone qui valorise nos efforts et sert les pro-jets de nos clients.

Le transport est-il pris en compte ?M. C. : L’évaluation carbone simplifi ée ne prend pas en compte le transport mais uni-quement l’impact carbone des différentes

étapes de fabrication d’un module. Le fait que nous soyons verticalement intégrés nous permet de réduire notre impact environne-mental car nous évitons l’emballage et le transport entre les étapes. Mais notre groupe s’est engagé dans une démarche plus globale avec le programme Climate Savers de WWF. Cela implique d’être exemplaires en termes de réduction carbone sur notre marché et d’œuvrer pour apporter une dynamique de réduction de carbone dans notre secteur d’ac-tivité. Nous avons fi xés des objectifs pour 2015 : réduction de 13 % des émissions des gaz à effet de serre par MW de modules photovoltaïques produit par rapport à 2010 et accroissement de la part d’énergies renouvelables dans sa consommation totale d’électricité. Par ailleurs, nous allons travailler avec le WWF pour élabo-rer d’ici 2015 une nouvelle norme concernant la réduction de la consommation énergétique dans le secteur du photovoltaïque. Notre sou-hait étant qu’au moins 50 % des producteurs de modules y adhérent d’ici 2020. x

Propos recueillis par Christelle Deschaseaux

* D’après les données publiées par le ministère de l’Écolo-gie le 31 janvier 2013, le bilan CO2 d’un panneau fabri-qué en Europe est de 300 kg à 1 000 kg d’équivalent CO2 par kWc contre 800 kg à 1 700 kg pour un panneau importé.

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L’effet net sur l’emploi du scénario Grâce à une récente étude du Cired, l’association négaWatt

montre que l’application de son scénario créerait beaucoup plus

d’emplois qu’il n’en détruirait. Une grosse pierre dans le jardin

de ses opposants…

Même en restant le plus objectif pos-sible, il est diffi cile de ne pas dire que les spécialistes de

l’association négaWatt ont pris un train d’avance sur les autres grâce à la pré-cision de leurs travaux. Les résultats énergétiques du scénario négaWatt, totalement réactualisés en 2011 par rapport à 2006, le sont encore à l’occa-sion du débat national sur la transition énergétique (voir encadré). Et l’associa-tion prévoit de publier bientôt une ana-lyse sur les coûts et les modes de fi nan-cement de cette transition. Un travail de fourmi enrichi fi n mars par une étude de l’économiste de l’environne-ment Philippe Quirion sur l’impact en termes d’emploi d’une mise en œuvre du scénario négaWatt. Chargé de recherche au CNRS-Cired (Centre inter-national de recherche sur l’environne-ment et le développement), il avait déjà réalisé en 2008 une première analyse du scénario de 2006 pour le compte du WWF. L’approche économique a été faite cette fois-ci en relation avec les spécialistes de négaWatt afi n de “coller” aux détails de leur scénario et de le comparer au scénario tendanciel des mesures déjà prises (1). Elle montre que l’effet sur l’emploi d’une telle poli-tique basée sur sobriété, effi cacité énergétiques et énergies renouvelables créé 235 000 emplois supplémentaires en 2020 par rapport au tendanciel et 632 000 en 2030.En termes de méthodologie, l’étude

repose sur le “contenu en emploi” : l’en-semble des coûts d’une politique dans un secteur est décomposé par postes principaux, et à chacun d’entre eux est affecté un ratio de nombre d’emplois par milliers d’euros dépensés. Ensuite, tous les postes sont agrégés pour obte-nir les dépenses unitaires d’investisse-ments et d’exploitation ainsi que l’effet brut sur les emplois directs et indirects. Le calcul est fait pour chaque scénario au pas de cinq ans. Enfi n, l’effet induit sur l’emploi est chiffré en partant du principe qu’un scénario va être plus coûteux que l’autre et que le différen-tiel est réinjecté de manière homothé-tique dans les différentes branches de l’économie, créant ou détruisant ainsi de l’activité.

EnR, bâtiment et transport collectif en têteL’analyse repose sur quelques hypo-thèses : demande fi nale agrégée stable, gain de productivité du travail de 0,75 % par an, taux d’importation dans

chaque branche fi xe, prix des énergies fossiles basé sur les prévisions de l’AIE, etc. Certaines d’entre elles font d’ail-leurs l’objet d’une étude de sensibilité qui montre que «le résultat en termes d’emplois net est robuste : par rapport à la variante centrale, il est au maximum supérieur de 40 % et au minimum infé-rieur à 10 %».Où se situent donc tous ces nouveaux emplois ? Ils sont tout d’abord dans le développement des énergies renouve-lables. Dès 2020, ils sont deux fois plus nombreux dans l’option négaWatt que dans le tendanciel, pour culminer à plus de 500 000 emplois en 2030. Cela est logique puisque les négaWatteurs prévoient que les EnR fournissent à ce moment-là environ un tiers de l’éner-gie primaire en France en 2050. À cet horizon, on trouve presque à égalité (un peu plus de 100 000 emplois chacun) les fi lières biomasse solide, biomasse gaz, solaire photovoltaïque et éolien (terrestre et marin).Le deuxième gisement d’emplois est

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Effet sur l’emploi et surcoût annuel du scénario négaWatt par rapport au tendancielPour chaque année, première colonne : en milliers d’emploi ETP* et deuxième colonne : en milliards d’euros 2011

2020 2025 2035Énergies renouvelables 187 15 249 21 335 29Rénovation des bâtiments 213 14 460 32 473 35Transport en commun, fret ferroviaire & fl uvial 69 3 141 9 248 18Sensibilisation et information 6 0,4 6 0,4 5 0,4Énergies non renouvelables, réseaux gaz et électricité

-45 -22 -108 -45 -116 -69

Bâtiments neufs -124 -8 -279 -20 -404 -30Transport routier sauf transports en commun -141 -9 -243 -18 -366 -29Transport aérien -27 -3 -47 -6 -72 -10Effet induit 97 - 261 - 527 -

Effet net sur l’emploi et surcoût 235 -10 439 -26 632 -55

* ETP : équivalent temps plein. Le surcoût négatif correspond à un gain économique.

négaWatt est positifdans le bâtiment. La rénovation mas-sive des parcs résidentiel et tertiaire est source d’une forte activité, jusqu’à près de 600 000 emplois en 2025. Les constructions neuves, notamment les maisons, sont beaucoup moins plé-biscitées par le scénario négaWatt qui cherche plutôt les habitats groupés à taille humaine, elles vont donc au contraire décroître à 300 000 emplois en 2030, contre plus de 700 000 en 2020. Mais globalement, l’effet dans le secteur du bâtiment est positif.Le troisième poste d’activité impor-tant est celui des transports collectifs (transports en commun, fret ferro-viaire et fl uvial) qui porteraient plus de 700 000 emplois en 2030 dans le scéna-rio négaWatt contre environ 500 000 dans le tendanciel. Mais cette crois-sance ne compenserait pas les pertes d’emplois du fret routier, de l’aérien, des infrastructures routières et de l’au-tomobile : malgré une part de report modal, la sobriété prônée par négaWatt conduit de toute manière à une baisse des activités de mobilité.

Des pertes naturellesCar bien sûr les choix faits dans le scénario négaWatt conduisent à des pertes d’emplois dans certains sec-teurs. Une partie du transport et des bâtiments est concernée, comme on vient de le dire, mais aussi les éner-gies fossile et nucléaire. De fait, même si le démantèlement des centrales nucléaires créé de l’emploi, cela ne compense pas la non construction des EPR et le maintien en activité du parc existant. La baisse de la consommation d’électricité conduit aussi à des pertes d’emplois dans les secteurs tradition-nels de la production. Par contre le ren-forcement des réseaux gaz et électricité gagne de l’activité et donc des emplois, tout comme le gaz naturel, au moins jusqu’en 2035, car c’est une variable d’ajustement pour pallier l’arrêt des centrales nucléaires.

(1) Le rapport de Philippe Quirion est disponible sur www.negawatt.org/etude-emplois-eco-nomie-p120.html

(2) Voir par exemple la réaction de Bruno Rebelle aux propos de l’UFE sur son blog : www.brunorebelle.fr/Debat-energie-il-y-a-de-l-electricite-dans-l-air-_a85.html

Un scénario fort regardéConsultés par les comités du débat national sur la transition énergétique, les membres de négaWatt peaufinent sans arrêt leur scénario. «Nous l’ac-tualisons depuis sa publication en septembre 2011, notamment en faisant des études de sensibilité sur certains paramètres, confi rme le président de négaWatt Thierry Salomon. Par exemple, nous avons fait une meilleure estimation de la mobilisation de la ressource biomasse qui est moindre que prévu, ou alors nous avons revu à la hausse le potentiel de la méthanation.» Mais globalement, aucune modifi cation structurelle n’est apportée au scé-nario, son rythme et ses options étant totalement confi rmés. Pour rendre les données du scénario encore plus accessibles, le site internet de l’associa-tion proposera bientôt des graphiques interactifs permettant de voir la part de chacune des com-posantes du scénario. Où l’on voit spécifi quement que le gaz naturel serait la variable d’ajustement en 2025-2035 pour permettre l’arrêt du nucléaire et la baisse de l’usage du pétrole, ou encore que les énergies renouvelables compteront pour 900 TWh au lieu de 250 TWh aujourd’hui.

3 Plus d’informations sur www.negawatt.org, et sur www.institut-negawatt.com/librairie.php où sont référencés deux ouvrages : le Manifeste négaWatt et le récent Changeons d’énergies.

À l’heure où le débat national sur la transition énergétique arrive dans sa dernière ligne droite, et où certains radicalisent leur position par rapport aux scénarios ouvertement ambitieux comme celui de négaWatt (2), ces don-nées précises sur l’emploi nous rap-pellent à un minimum de rationalité. Oui on peut envisager cette option sérieusement et non elle n’est pas une aberration pour l’avenir économique du pays. D’autant que, comme le rappelle Philippe Quirion à la fi n de son rap-port, cette étude «ne quantifie pas les emplois directs aussi finement qu’une étude technico-économique comme celle de l’Ademe […et…] cela sous-estime probablement le nombre d’emplois créés», en particulier dans la rénovation thermique des logements. x

Stéphane Signoret

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Bureaux àÀ Herten, en Allemagne, le groupe Daikin a équipé et évalué un bâtiment à énergie positive. Retour d'expérience.

La directive européenne de 2010 sur la performance éner-gétique des bâtiments stipule que d’ici 2021 tous les bâti-ments neufs devront avoir

une consommation d’énergie “quasi nulle”. Pour se préparer à cette pers-pective et mesurer les performances de ses équipements, le groupe Daikin s’est associé au projet nZEB, pour «nearly zero energy building», soit la version anglaise de l’objectif posé par la directive. Le projet consistait en la construction et l’instrumentation d’un bâtiment tertiaire, le siège de la société de génie climatique Zeller/Athoka, à Herten en Allemagne. Cinq instituts de recherche européens ont été sollicités afi n de mener les différentes mesures, dont le français Cetiat pour le suivi de la ventilation double fl ux.Le chauffage et la climatisation du bâti-ment sont assurés par des pompes à chaleur. Pour compenser leur consom-mation électrique, une installation photovoltaïque de 27,3 kWc a été posée sur le toit terrasse. Les résultats de la campagne de mesure 2011-2012 sont plutôt réjouissants, le bâtiment a non seulement couvert sa consommation mais produit sur l’année un surplus d’énergie de 977 kWh. Toutefois cela ne concerne pas l’ensemble des consom-mations du bâtiment mais seulement cinq postes : le chauffage, la climatisa-tion, la ventilation, l’eau chaude sani-taire et l’éclairage.

Isolation et chauffage intelligentLe bâtiment de l’entreprise est séparé en deux parties bien distinctes. Une partie sur deux niveaux qui abrite

les bureaux ainsi qu’un showroom et une seconde sur un niveau occu-pée par un entrepôt. Seule la partie de bureaux a fait l’objet d’une instru-mentation. L’enveloppe du bâtiment est loin d’atteindre les performances du passif, mais bénéfi cie tout de même d’une bonne isolation, un peu meil-leure que la réglementation thermique en vigueur en Allemagne (EnEV 2009). Le bâtiment consomme ainsi 51 kWh/m2.an d’énergie primaire pour ses besoins de chaleur et de froid. Les murs extérieurs ont reçu une isolation de 14 cm de mousse polyuréthane, sauf pour le mur de séparation avec l’entre-pôt (10 cm), et la toiture dont l’isola-tion est épaisse de 20 cm. Les fenêtres comportent des double vitrages per-formants avec cadre aluminium isolé (U de 1,3 W/m2.K). Le showroom est équipé de spots à leds, tandis que le reste de l’éclairage est constitué de lampes fl uorescentes. Chaque poste de travail est doté de son propre luminaire, qui permet de réduire le recours aux plafonniers. Le chauffage est assuré par deux pompes à chaleur (PAC) air/eau ali-mentant chacune un étage grâce à des planchers basse température, totali-sant 15 kW. Cette répartition n’a aucune justifi cation technique mais est pra-tique, afi n de montrer aux clients les ventilateurs extérieurs associés aux PAC. Pour pouvoir limiter les consom-mations de ces PAC, la température de l’eau de chauffage est ajustée en fonc-tion des températures extérieures, grâce à une sonde. En effet, dans le cas des PAC, plus l’écart de tempéra-ture est faible entre l’air extérieur et l’eau de chauffage, meilleures sont les

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performances. «Par exemple, quand le temps est clément, mais qu’il faut quand même chauffer, l’eau part à 25-27°C dans les planchers alors qu’elle peut monter à 35°C quand il fait plus froid dehors», explique Bart Van Reeth, ingénieur du centre recherche Daikin de Bruxelles. En outre, certaines pièces sont desservies par plusieurs réseaux hydrauliques, si elles comportent des zones où les besoins de chaleur varient,

comme dans une grande pièce dotée d’une baie vitrée. Dans ce cas, chaque réseau est géré par une sonde de tem-pérature, qui pilote une valve ajustant le débit d’eau chaude. Ainsi, chaque zone est chauffée selon ses besoins et non indistinctement.«Davantage que pour un chauffage conventionnel, le dimensionnement est déterminant pour la performance d’une pompe à chaleur, insiste Bart Van Reeth. Pour choisir la puissance la plus adaptée, il faut avoir une idée précise des besoins de votre bâtiment et de la courbe de charge du chauffage.» C’est pourquoi les PAC ne sont pas dimen-sionnées ici pour répondre aux excep-tionnels pics de froid. Dans ce cas, les utilisateurs peuvent recourir à la PAC air/air réversible, qui sert pour la clima-tisation en été mais peut aussi jouer le rôle d’appoint en hiver. Résultat : le COP réel des pompes air/eau a oscillé entre 3 et 4 pendant la saison de chauffe, un bilan plus qu’honorable.

Photovoltaïque en tubeLes panneaux photovoltaïques ne sont pas non plus tout à fait banals. Les

Le bâtiment en chiffres 3 Surface totale : 1 335 m2

3 Partie bureaux : 535 m2

3 Partie entrepôt : 800 m2

3 Nombre de salariés : 15 3 Consommation annuelle électrique* : 19 890 kWh 3 Consommation d’énergie fi nale* : 36,7 kWh/m2.an 3 Consommation d’énergie primaire* : 95,5 kWh/m2.an 3 Production annuelle photovoltaïque : 20 867 kWh 3 Excédent d’électricité : 977 kWh

* Pour les cinq postes : chauffage, climatisation, ventilation, eau chaude et éclairage.

concepteurs ont en effet opté pour les modules cylindriques couche mince (CIGS) du fabricant américain Solyn-dra. L’avantage de ces tubes est qu’ils captent la lumière de tous les côtés, ce qui inclut la lumière réfl échie par le toit. Ce système a été choisi pour sa facilité de montage et pour mesurer les perfor-mances d’un autre produit de Daikin, son revêtement de toiture Zeffl e. Celui-ci est conçu pour augmenter la réfl ec-tivité et réduire l’échauffement des toitures, ce qui, en théorie, réduit aussi le besoin de climatisation. Une partie du toit a été couvert par ce Zeffl e et le reste par un revêtement polymère classique. Pari tenu. Les modules posés sur le Zeffl e ont affi ché un rendement supérieur d’environ 10 %. Toutefois leur production, de l’ordre de 730 kWh par kWc installé, reste inférieure à celle des modules classiques polycristallins, dont la production oscille entre 860 et 920 kWh/kWc (plein sud) sous ces lati-tudes. Dans ce cas, le surplus d’élec-tricité produit aurait été cinq fois plus important. x

Vincent Boulanger

ISO 50001Avec le lancement de la norme ISO 50001 au niveau international, les entreprises et les collectivités disposent d’un outil normatif pour élaborer le Système de management de l’énergie (SMÉ). Pour autant, une démarche de SMÉ peut être lancée sans être obligé de se conformer à l’ISO 50001. L’ATEE et l’AFNOR organisent plusieurs réunions d’information pour expliquer le fondement d’un SMÉ (définition d’une politique, nomination d’un responsable, réalisation d’un audit, etc.) et la façon dont la norme est construite. Systèmes incitatifs (CEE) et exemples concrets sont également présentés.

Prochaines dates à noter sur votre agenda :

Le Creusot, 29 mai 2013 Strasbourg, 30 mai 2013

Caen, 27 juin 2013

Plus d’infos et plus de dates sur www.atee.fr

A NE PAS MANQUER !

PERFORMANCE ENERGETIQUE ET ISO 50 001

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JOURNAL OFFICIEL

Audit énergétique dans les copropriétésL’arrêté du 28 février relatif au contenu et aux modalités de réalisation d’un audit énergétique a été publié au JO le 3 avril dernier. Il précise plusieurs aspects de l’audit des copropriétés de plus de 50 lots dispo-sant d’un chauffage collectif : le recueil des informations, la synthèse des données recueillies, la modélisation du bâtiment, les propositions de travaux, le contenu du rapport synthétique, et les compétences de l’auditeur.

Observations sur le projet de loi BrottesAvant que le Conseil constitutionnel n’annule une partie de la loi visant à préparer la transition vers un système énergétique sobre, le Gouver-nement avait publié au JO du 16 avril une série d’observations sur les recours contre cette loi. Un document de huit pages qui permet de voir le point de vue du Gouvernement sur les points contestés et d’imaginer les aspects sur lesquels il argumentera pour essayer une nouvelle version du bonus-malus sur les tarifs de l’énergie.

Protection de l’environnement dans les espaces rurauxPar décret du 5 mars (publié au JO du 7 mars 2013), le code rural a été com-plété par une nouvelle section précisant les modalités d’application des opérations de protection de l’environnement dans les espaces ruraux. Ces opérations ont lieu notamment dans le cadre de contrats CPEDER qui peuvent être souscrits par toute personne exerçant une activité agricole, dont la méthanisation.

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AVIS D’APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCE

ANNONCES LÉGALES F

1. AUTORITÉ DÉLÉGANTE :Commune de PERIGUEUX

23, rue WilsonBP 20130 24019 PERIGUEUX CEDEX

Contact auprès duquel le document de consultation des entreprises peut être retiré : Monsieur FILIPE Joaquim

Responsable énergieHôtel de ville

BP 20130 24 019 PERIGUEUX CEDEXJoaquim.fi [email protected]

Horaires d’ouverture de la Mairie : du Lundi au Vendredi de 8h30 à 17h

2. OBJET : Contrat de délégation du service public du chauffage urbain sur le quartier de Bertran de Born (article. L.1411-1 et suivants du CGCT).

3. CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES DU CONTRAT : La Commune de PERIGUEUX envisage plus précisément de confi er au délégataire les missions ci-dessous énumérées :

1 de concevoir, de réaliser et de fi nancer les travaux, ouvrages et équipements nécessaires à l’exploitation du ser-vice public (chaufferie bio masse /gaz) ;

1 d’obtenir toutes les autorisations administratives nécessaires à la construction et à l‘exploitation du service public ; 1 de renouveler et d’entretenir l’ensemble des ouvrages et équipements destinés à l’exploitation du service public ; 1 de produire l’énergie calorifi que à partir des nouveaux équipements que le délégataire s’engage à réaliser ; 1 d’assurer la continuité du service public ; 1 de développer le réseau de chaleur; 1 de transporter et de distribuer l’énergie calorifi que aux fi ns de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire

jusqu’aux locaux des usagers (sous stations) ; 1 de percevoir, auprès des usagers situés à l’intérieur du périmètre de la délégation, les redevances correspondant

aux prestations qu’il leur fournit ; 1 d’assurer la gestion commerciale du service dans le respect du principe d’égalité de traitement des usagers.

4. BIEN MIS A DISPOSITION DU DELEGATAIRE :La Commune de PERIGUEUX s’engage à mettre à la disposition du délégataire le terrain d’implantation de la nouvelle chaufferie bois.

NORMES

Management environnementalLa norme NF X30-264 (février 2013) sur le management environnemental précise l’aide à la mise en place d’une démarche d’éco-conception

Systèmes de chauffageLa norme NF EN 12828 précise la conception des systèmes de chauffage à eau pour les bâtiments (janvier 2013).

CompresseursLa partie 4 sur le vocabulaire concernant les compresseurs, outils et machines pneumatiques (NF ISO 3857-4) précise le traitement de l’air (janvier 2013).

Lubrifi cation des moteurs à combustion interneL’essai de pression d’éclatement statique est précisé dans la norme NF ISO 4548-6 sur les méthodes d’essai des fi ltres à huile de lubrifi cation à passage intégral pour moteurs à combustion interne (février 2013).

Installations solaires thermiquesCinq parties de la norme NF EN 12977 ont été publiées en janvier 2013 sur les installations solaires thermiques (et leurs composants) assemblées à façon.

ÉchangeurLa NF EN ISO 13706 (février 2013) traite des échangeurs de chaleur refroidis à l’air dans les industries du pétrole, de la pétrochimie et du gaz naturel.

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5. ESTIMATION DES SURFACES ET DES BESOINS UTILES : Bâtiment Surface en m2 Besoins en MWh Centre Culturel de la Visitation 2 350 339 Gymnase Bertran de Born 2 250 163 Ecole primaire Lakanal 874 135 Poste de police + CCAS 440 88 Foyer des jeunes travailleurs 1 895 298 Résidence OPH 2 062 399 Archives départementales 9 385 411 Piscine bertran de Born 1 300 1 328 Clinique Francheville 22 000 2 910 Centre de secours 1 887 405 Caserne Clech 9 450 607 Centre de radiologie 260 30 Total 54 153 7 113

6. MODE DE REMUNERATION : La rémunération du délégataire sera substantiellement assurée par les résultats de l’exploitation (et notamment les redevances perçues sur les usagers).

7. LIEU D’EXECUTION : Les missions confi ées au futur délégataire seront exécutées sur le territoire de la commune de PERIGUEUX et notamment sur le quartier de Bertran de Born.

8. DURÉE : La durée du contrat de délégation sera alignée sur la durée d’amortissement des installations soit environ 22 (vingt-deux) années, de 2015 à 2037.

9. PROCEDURE :La présente consultation est engagée sur le fondement des articles L.1411-1 et suivants du Code Général des Col-lectivités Territoriales.

Toutefois, par dérogation aux articles précités du Code Général des Collectivités Territoriales et conformément à la jurisprudence du Conseil d’Etat (voir en ce sens, Conseil d’Etat, 15 décembre 2006, Corsica ferries, req. n° 298618), la Commune de PERIGUEUX a décidé de demander aux candidats de présenter leurs candidatures et leurs offres simultanément.

Pour autant et conformément aux exigences légales, il sera procédé successivement à la sélection, par la Com-mission de délégation de service public, des candidatures des entreprises admises à présenter une offre (article. L 1411-1 alinéa 3) puis à l’ouverture et à l’examen des offres des entreprises sélectionnées par la Commission de délégation de service public.

Des négociations seront ensuite librement engagées par le Maire ou son représentant avec un ou plusieurs candidats.

10. CONDITIONS DE PARTICIPATION : Les candidatures, rédigées en langue française, seront appréciées sur la base des garanties professionnelles et fi nancières des candidats, des justifi cations fournies relatives au respect de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés prévue à l’article L. 5212-1 et suivants du Code du travail, et de leur aptitude à assurer la continuité du service public et l’égalité des usagers devant le service.

L’ensemble des documents exigés des candidats à l’appui de leur candidature fi gure au règlement de consultation.

11. FORME JURIDIQUE DU CANDIDAT :Les candidats peuvent se présenter seuls ou en groupement. Le délégant se réserve, au cours des négociations, la possibilité d’exiger du candidat, au cas où son offre serait retenue, la création d’une société dédiée à la délégation cautionnée et garantie par le candidat ou imposer la transformation du groupement en groupement solidaire.

12. OFFRES : Les offres devront être établies selon les modalités prévues à l’article 8 du règlement de consultation.

Elles seront négociées et jugées sur la base des critères prévus à l’article 12.1 du règlement de consultation.

13. DOCUMENT DE CONSULTATION DES ENTREPRISES/CAHIER DES CHARGES : Il est disponible sur simple demande écrite adressée au contact mentionné au point 1 du présent avis.

14. MODIFICATIONS APPORTEES AUX DOCUMENTS DE LA CONSULTATION:Des modifi cations de détail et/ou des compléments d’information pourront être apportées au dossier de consultation des entreprises et adressées par la collectivité délégante au plus tard 15 jours avant la date limite de remise des offres.

Ces modifi cations seront adressées par courriel à chacun des candidats ayant retiré un dossier de consultation et fourni à cette occasion une adresse de courrier électronique.

15. CONDITIONS ET DATE LIMITE DE REMISE DES PLIS : Les plis doivent parvenir à la Commune de PERIGUEUX avant le jeudi 25 juillet 2013 à 12h en recommandé avec AR ou être déposés contre récépissé à l’adresse ci-dessous :

1 pour les envois par la Poste : par lettre recommandée AR à l’adresse indiquée au point 1 du présent avis. 1 pour les envois par Chronopost (ou similaire) OU les remises en mains propres contre récépissé au Service Mar-

chés Publics de la Ville : pendant les horaires d’ouvertures et à l’adresse indiquée au point 1 du présent avis.

Les dossiers qui parviendraient après la date et l’heure fi xées ci-dessus ainsi que ceux parvenus sous enveloppe non fermée seront éliminés.

Les candidatures et les offres ne peuvent pas être transmises par voie électronique.

L’enveloppe devra porter la mention suivante :

« Candidature et offre pour la délégation de service public du chauffage urbain sur le quartier de Bertan de Born – NE PAS OUVRIR »

16. PROCEDURE ET INSTANCE CHARGÉE DES RECOURS :

Tribunal administratif de Bordeaux9 Rue Tastet

CS 21490 33063 BORDEAUX CEDEXTél : 05 56 99 38 00Fax : 05 56 24 39 03

[email protected]

Précisions concernant le(s) délai(s) d’introduction des recours : 1 Requête en référé précontractuel conformément aux dispositions de l’article L.551-1 du Code de justice administra-

tive à compter de la date de notifi cation du rejet de la candidature/offre jusqu’à la date de signature du contrat de délégation de service public.

17. VISITE DES LIEUXAvant la date de remise des candidatures et des offres, une visite obligatoire et unique pour l’ensemble des can-didats sera organisée. Cette visite aura lieu courant de la semaine 21 : entre le 21 et le 24 mai 2013. Les candidats devront se renseigner entre le 13 et le 17 mai 2013 auprès de Monsieur FILIPE pour faire part de leur participation. Il leurs sera communiqué les jours heures et points de rendez-vous.

Au terme de cette visite, un certifi cat de visite sera remis par la Commune de PERIGUEUX aux candidats.

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