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1 News Mili Semaine . 13 / 04 Recherches et mise en page par Je ne juge pas… je livre, sommairement triés, les media tels qu’ils sont… à chacun de faire son opinion. *=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=* Planification des Thèmes & Sujets 1 Lois & Décrets 2 Nécrologies & Mémoires 3 Décorations & Commémorations 4 Autorités, Etats-Majors 5 Chroniques & libres propos 6 Opex & Zones de conflits 7 Défense de par le Monde 8 Nos Armées a)Terre b)Mer c)Aviation d)- Gendarmerie 9 France : Armements & Industries 10 Le Monde : Modernisations & Equipements 11 Rubriques divers (Sports, Conférences, etc 12 Livres & Publications 1 Lois & Décrets JORF n°0018 du 22 janvier 2013 MINISTERE DE L'INTERIEUR 11 Arrêté du 10 janvier 2013 fixant au titre de l'année 2013 le nombre de places offertes pour le recrutement dans le corps des officiers de gendarmerie http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000026969041&date Texte=&categorieLien=id JORF n°0019 du 23 janvier 2013 MINISTERE DE L'INTERIEUR 58 Décret du 21 janvier 2013 portant affectation d'un officier général http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000026972292&date Texte=&categorieLien=id 2 Nécrologies & Mémoires

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News Mili

Semaine . 13 / 04

Recherches et mise en page par

Je ne juge pas… je livre, sommairement triés, les media tels qu’ils sont… à chacun de faire son opinion.

*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*

Planification des Thèmes & Sujets 1 – Lois & Décrets 2 – Nécrologies & Mémoires 3 – Décorations & Commémorations 4 – Autorités, Etats-Majors 5 – Chroniques & libres propos 6 – Opex & Zones de conflits 7 – Défense de par le Monde 8 – Nos Armées

a)– Terre b)– Mer c)– Aviation d)- Gendarmerie

9 – France : Armements & Industries 10 – Le Monde : Modernisations & Equipements 11 – Rubriques divers (Sports, Conférences, etc 12 – Livres & Publications

1 – Lois & Décrets

JORF n°0018 du 22 janvier 2013 MINISTERE DE L'INTERIEUR 11 Arrêté du 10 janvier 2013 fixant au titre de l'année 2013 le nombre de places offertes pour le recrutement dans le corps des officiers de gendarmerie http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000026969041&dateTexte=&categorieLien=id

JORF n°0019 du 23 janvier 2013 MINISTERE DE L'INTERIEUR 58 Décret du 21 janvier 2013 portant affectation d'un officier général http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000026972292&dateTexte=&categorieLien=id

2 – Nécrologies & Mémoires

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Le général Jacques Souviat nous a quittés Mise à jour : 22/01/2013 22:49

Les obsèques de l'ancien pilote de chasse, le général Jacques Souviat, décédé le 11 janvier 2013, ont été célébrées en la chapelle de l’École militaire, à Paris, vendredi 18 janvier.

À l'issue du service religieux, les honneurs militaires lui ont été rendus par un détachement de la base aérienne 102 de Dijon. La cérémonie était présidée par le général Patrick Charaix, commandant les forces aériennes stratégiques (FAS), représentant le chef d'état-major de l'armée de l'air.

Sa famille, ses proches, ainsi que des officiers généraux étaient présents pour rendre hommage à cet homme dont la carrière au sein de l’armée de l’air fut extrêmement riche et

variée. Il a notamment commandé l’escadron de chasse 1/2 «Cigognes» de 1951 à 1952 puis la base aérienne de Dijon de 1961 à 1963, avant d’occuper de hautes responsabilités au sein des FAS sur la base aérienne de Taverny. Il a ensuite été sous chef d’état-major «opérations» à l’état-major de l’armée de l’air, puis commandant de la zone aérienne de défense nord-est et commandant de la quatrième région aérienne. Sa carrière s’est achevée au poste d’inspecteur à l’inspection technique de l’armée de l’air à Paris.

Droits : © Armée de l'air

Décès du général Barthez

Le général d’armée Alban BARTHEZ est décédé le 13 janvier 2013, à l’âge de 88 ans. Né en 1924 à SAINT PONS (Ardèche), Elève à l’Ecole spéciale militaire interarmes de Saint-Cyr (1943-45), Officier à la Légion étrangère en Indochine, à Madagascar, dans le sud marocain et tunisien, et au Sahara (1945-55), Instructeur à l’Ecole d’application de l’infanterie (1955-58), à l’état major de la 9e division d’infanterie à Orléansville (Algérie) (1958), Stagiaire à l’Ecole supérieure de guerre (1959-61), à l’état-major du commandement interarmées au Sahara à Reggan (Algérie) (1961-63), commandant le 11e bataillon parachutiste de choc (1963) et le 11e bataillon de chasseurs-alpins (1964), la promotion de Saint-Cyr Corse et Provence (1964-66), commandant en second puis commandant le 9e régiment de chasseurs parachutistes (1966-69), Chef d’état-major de la

11e division parachutiste (1969-71), Professeur à l’Ecole de guerre puis Auditeur à l’Institut des hautes études de défense nationale (1971-73), Chef du bureau effectifs personnels à l’état-major de l’armée de terre (1973-76), Général, adjoint au commandant de la 27e division alpine (1976-78), Directeur central du Service national (1978-80), commandant la 27e division alpine (1980-82), Gouverneur militaire de Paris, commandant le 3e corps d’armée et la 1ere région militaire (1982-84), Admis dans la 2e section du cadre des officiers généraux de l’armée de terre (1984), Ancien président de Radio Fourvière FM, Président de Radios chrétiennes en France (RCF) (1996-99), Président d'honneur de l’Union nationale des associations des troupes de montagnes (depuis 1990), Membre de l'Académie Delphinale (depuis 1986).

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Blessé au combat, titulaire de 7 citations, Grand officier de la Légion d’honneur, Grand-croix de l’ordre national du Mérite, Croix de guerre 39-45, Croix de la Valeur militaire, Croix de guerre des TOE, Commandeur de l’Etoile équatorienne (Gabon) et de l’ordre de la Rose blanche (Finlande).

Le général d’armée Alban BARTHEZ a reçu les honneurs funèbres militaires au cimetière Saint-Roch de Grenoble, le jeudi 17 janvier 2013, en présence du général HOUSSAY, commandant la 27e brigade d’infanterie de montagne. Son épouse, sa famille, ses amis et ses frères d’armes l’ont ensuite accompagné à sa dernière demeure.

Dernier saut du Chef de Bataillon Georges

Oudinot Né en 1921, engagé volontaire en 1940, ce Champenois est sergent

de tirailleurs en 1941 et fait campagne en Tunisie en 1942.

L'année suivante, il sort aspirant de l'école de Cherchell (Ancien de

Cherchell - 1re promotion « Général Weygand »), puis venant du

7e Tirailleurs Algériens où il était sergent et il rejoint le 1er RCP à Fez,

avec lequel il participe à la Libération de la France :

7e compagnie: (compagnie d'appui), lieutenants Ducasse, Faudot,

Loeslé, chefs de section: s/lieutenants Oudinot, Flamand, Louvier

Volontaire pour l'Indochine dès février 1946, il est lieutenant à la

brigade S.A.S ; gravement blessé, il est rapatrié. Il servira à nouveau

en Extrême-Orient de 1950 à 1952, puis de 1953 à 1955 pour y commander successivement une

compagnie au 6e bataillon colonial de commandos parachutistes, le commando 17 du Nord-

Vietnam puis, comme capitaine, le groupement des commandos de réserve générale du Tonkin.

En avril 1956, volontaire pour l'Algérie, il troque momentanément son béret rouge pour un képi

bleu et prend le commandement de la S.A.S de Beni-Douala, en Grande Kabylie, qu'il assume

jusqu'en avril 1961.

Refusant de renier sa parole de soldat, il est arrêté pour sa participation au « putsch » dit « des

Généraux », incarcéré à Fresnes et déféré au Tribunal militaire spécial qui l'acquitte le 3 août

1961.

Après vingt ans de guerre et deux ans de purgatoire à Madagascar, il pose le sac et débute une

carrière civile de vingt-deux ans dans le « champagne familial », puis dans une importante

entreprise de distribution de pneumatiques.

Le chef de bataillon Georges Oudinot, brevet de parachutiste n° 1447, est Commandeur de la Légion d'honneur, Croix de guerre 39-45, Croix de guerre des TOE, Croix de la Valeur militaire et titulaire de neuf citations dont quatre à l'ordre de l'Armée Ses obsèques seront célébrées le mardi 29 janvier, à 10 heures, en la chapelle de l'Ecole Militaire.

A sa demande, il sera incinéré, après les obsèques religieuses, qui se fera dans l'intimité, le

même jour, à 13 heures. Ses cendres iront rejoindre plus tard ses camarades au mémorial du

Moulin de Jebsheim, près de Colmar, haut-lieu qui marqua profondément le jeune officier de

l'époque..

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Raid en Somalie : Hollande présidera un hommage aux morts de la DGSE Le Point.fr - Publié le 19/01/2013 à 16:56 - Modifié le 19/01/2013 à 17:55

L'un des trois morts de l'opération en Somalie, le capitaine Patrice Rebout, sera inhumé cette semaine à Perpignan.

François Hollande rendra hommage aux morts de la DGSE en Somalie (photo d'illustration). © Philippe Wojazer/AP/SIPA

Selon La Dépêche du Midi, les obsèques

religieuses du jeune officier mort en Somalie et

dont le corps avait pu être ramené sur

le Mistral se tiendront en l'église Saint-Paul du

Moulin à Vent, un quartier de Perpignan, le 24

janvier.

Selon nos informations, le président de la République, François Hollande, présidera une

cérémonie d'hommage national au capitainePatrice Rebout et à ses deux camarades morts en

Somalie. La date de la cérémonie n'a pas encore été fixée précisément, mais elle devrait

vraisemblablement avoir lieu la veille. Elle se tiendra au CPIS (Centre parachutiste d'instruction

spécialisée - ex-11e régiment parachutiste de choc). Toujours selon nos informations, la

clandestinité des personnels interdira la présence de la presse, voire des élus de la région. Ce

sera donc une cérémonie à huis clos, en présence du chef des armées qui avait donné l'ordre de

conduire cette opération ratée.

Les identités n'auraient pas dû être révélées

La DGSE et les armées avaient pris la décision de rien changer aux règles habituelles : les vraies

identités des trois agents tués lors du raid contre les ravisseurs shebabs de l'agent Denis Allex,

détenu en Somalie depuis juillet 2009, n'auraient pas dû être révélées. Mais dans le monde actuel,

ces règles respectables devenues un peu désuètes n'ont plus lieu d'être, et ce sont les camarades

parachutistes de l'un des membres décédés du commando qui ont vendu la mèche. Le soldat qui

a été blessé devant le lieu de détention de Denis Allex s'appelait Patrice Rebout et était capitaine.

Il avait 37 ans. Il n'était donc pas lieutenant, comme nous l'avions annoncé par erreur, et a trouvé

la mort durant son transfert par ses camarades vers le navire Mistral.

L'un des sites des amicales de l'Union nationale parachutiste a publié l'hommage rendu par le

général François Cann, président de l'amicale de son ancienne unité, le 8e régiment parachutiste

d'infanterie de marine (RPIMa) de Castres. Dans ce texte bref, l'ancien chef de corps du "8"

précise que Patrice Rebout s'était engagé en 1996, avant d'être promu sergent en 1999. Signe

d'une ardente volonté de promotion, il avait réussi le concours de l'école militaire interarmes

(EMIA) et avait intégré Coëtquidan avec la promotion de Lanlay (2003-2005). Le site de cette

promotion a été désactivé, mais son chant peut être entendu ici.

À l'issue de son passage à l'EMIA, Patrice Rebout passe par l'école d'application de l'infanterie et

rejoint en 2006 son régiment de prédilection, le fameux 8e RPIMa - où son père, le capitaine Alain

Rebout, avait également servi -, où il entre à la compagnie d'appui pour commander la section

d'éclairage et de reconnaissance. Il se marie à cette période, mais perd son épouse. Toujours

selon François Cann, c'est alors qu'il décide de s'orienter vers la DGSE qu'il intègre en 2008. Il est

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alors affecté à Pergignan, au CPIS. Le capitaine Patrice Rebout laisse une compagne et un fils né

en décembre 2012.

L’hommage discret aux hommes de la DGSE morts en service commandé en Somalie Publié le 15/01/2013 à 06h19 | par Frédéric Helbert

En toutes circonstances, la règle du secret C’était hier, derrière les murs épais de la caserne Mortier, abritant le Quartier-Général de la DGSE. Un hommage, un vrai, a été rendu aux 3 hommes que la DGSE a perdu lors de la tentative désespérée de sauvetage de l’agent « Denis Allex » en Somalie. Mais comme à l’habitude, tout s’est joué dans l’ombre, hors la lumière des caméras. C’est la vocation du service. Hommes de l’ombre dans la victoire, hommes de l’ombre liés hier dans la douleur après un échec sévère, mais dont on se demande s’il était évitable au regard des conditions d’interventions. La DGSE ne rentrera pas dans le débat politique des choix imposés par le chef de l’Etat François Hollande, de son changement de cap quant à la gestion du dossier otages.S’exprimer publiquement pour la DGSE est un exercice qui n’appartient pas à la gamme d’armes du service. L’hommage de la DGSE, donc à la différence de celui qui sera rendu aux Invalides, aujourd’hui au pilote d’hélicoptère du 4ème RHFS, le Liueteant Damien Boiteux, et télévisé, est resté une affaire interne. Une affaire de famille. La photo du lieutenant Boiteux, pilote chevronné, a été naturellement distribuée aux médias par le service d’informations aux armées et l’hommage prévu en son honneur sera public. Un hommage de la Nation. Sa famille a pu exprimer sa douleur lors d’un reportage touchant au 20 heures de TF1. Rien de tout cela pour les hommes de la DGSE. Leur succès (nombreux ces dernières années) comme leur échecs restent « condamnés » à un anonymat et un silence lié aux règles du service. A Mortier Les drapeaux ont été mis en berne, et face à tous les personnels réunis, silencieux, le coeur lourd, le préfet Erard Corbin de Mangoux a confirmé ce qui était acquis pour lui: le décès de l’agent-otage lors de l’opération conduite de nuit à Mogadiscio, destinée à tenter de le sauver, et la disparition de deux autres hommes, pris dans la tourmente les combats qui ont opposé le commando aux Shebab, présents en surnombre et lourdement armés. Le Préfet, patron de la DGSE, nommé par Nicolas Sarkozy, confirmé par François Hollande, estimé pour être un grand-commis de l’Etat, dans une période difficile, ou les affaires d’otages n’ont cessé de monopoliser les efforts de plusieurs centaines de femmes et d’hommes de la centrale du Renseignement depuis des mois et des mois, à un titre ou un autre, à un moment ou un autre, le « boss » de la DGSE a donc évoqué les conditions dans lesquelles les hommes du SA (Service Action) qui sont intervenus, sont morts, affirmant alors que rien, n’a t-il dit, conformément à la règle ne serait communiqué: Aucun détail sur l’identité, les grades, les fonctions, et les circonstances de la mort des trois agents, dont la dépouille d’seul a pu être ramené par ses pairs de Somalie. Grièvement touché lors des45 minutes de combats, une éternité, qui ont opposés les hommes de la DGSE aux shebab, qui surgissaient de partout, on sait que l’homme a pu être ramené à bord du navire d’où le commando avait décollé, le Mistral, mais qu’il n’a pas survécu à ses blessures. Nous ne saurons jamais qui étaient ceux ont choisi de servir dans l’ombre, à l’heure ou tant recherchent la lumière. Erard Corbin de Mangoux a aussi tenu à préciser, que les 17 somaliens tués dans les combats, étaient tous des combattants. Des hommes parfois vêtus en civil mais ayant tous usé d’armes pour faire feu sur les français. Ainsi vont les choses à la DGSE. L’ombre est leur domaine, dans la victoire comme dans la défaite. L’ombre quand on réussit à sortir des « otages » d’Afghanistan, d’Irak en milieu hostile. L’ombre lorsque survient un coup dur. S’expliquer ou se justifier n’appartient pas à leur registre. C’est la loi d’un service véritablement secret. Où l’on fait silence dans les rangs et l’ on se serre les coudes lorsqu’arrive un mauvais coup. Malgré le froid, et la peine, la discrétion imposée, l’hommage, célébré en présence du coordinateur du Renseignement Ange Mancini, qui fait le lien entre DGSE et DCRI, un lien oh

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combien précieux par les temps qui courent, « avait de la gueule dit un dur du Service. Le patron s’est exprimé avec force et dignité dans une ambiance lourde, sans même vouloir répondre aux critiques venues d’ici ou d’ailleurs, refusant la polémique. Pour ceux qui connaissent de près ou de loin, les arcanes de la DGSE, Erard Corbin de Mangoux ne s’est pas exprimé devant un contingent de « gros bras ». A la DGSE, il y a des gens qui n’ont jamais manipulé une arme, qui sont bien loin des clichés cinématographiques de l’agent secret, mais dont les compétences, les connaissances ou les facultés d’analyses n’en sont pas moins indispensables au fonctionnement de la chaine… Et c’est devant tous que « le patron » a rendu digne hommage aux hommes tombés en service commandé. Dans l’après-midi, pourtant nouveau coup dur. La rumeur du matin a été confirmée: Les Shebab n’ont pas manqué de photographier le cadavre de l’officier de du commando la DGSE, ainsi que la croix qu’il portait autour du cou, ou les armes qui étaient siennes. De les publier sur Twitter assortis de commentaires de propagande et de défis. Et d’annoncer une éventuelle nouvelle mise en scène macabre en certifiant que l’otage « Denis Allex » n’avait pas été tué, mais que depuis il avait été »jugé », et que les shebab feraient savoir le verdict bientôt. Là encore, pas une réaction, pas un mot sorti des rangs de la caserne Mortier. Ce sont les politiques qui sont montés au créneau. Ce matin alors que l’on rendra l’hommage public aux Invalides au pilote d’hélio le lieutenant Boiteux, les femmes et les hommes de la DGSE, quelques soient leur fonctions seront retournés au boulot, parce que la guerre continue, parce qu’il faut du renseignement sûr, parce qu’il faut traiter avec les hommes du MLNA, les touaregs, qui proposent, sous conditions, d’assister les français pour achever le travail au sol, parce que d’autres otages sont à sauver, parce que sans le Renseignement la guerre contre les terroristes ou quelque ennemi que ce soit n’est rien, parce que le sens de la mission prime sur tout, parce que c’est la loi du service… Et que le sens du devoir guide tous les membres de la « grande maison » à la respecter. En poussant l’abnégation et le professionnalisme parfois jusqu’à un point exceptionnel: La famille de l’agent que l’opinion publique ne connaitra jamais autrement que sous le pseudo de « Denis Allex » , ignorait tout de la réalité de son activité au sein de la DGSE jusqu’au jour où il a été enlevé. Grandeur et servitude du métier si particulier d’agent secret…

Les paras rendent hommage à un commando tué en Somalie Ligne de Défense, 24.01.2013

Voici le texte de la dépêche de l'AFP consacrée aux obsèques du capitaine Patrice Rebout,

mort pour la France en Somalie. Selon un journaliste de l'AFP présent sur place, le

président François Hollande a participé dans la plus grande discrétion à un hommage au

sein de l'unité à laquelle appartenait le capitaine Rebout.

"Mon Dieu, mon Dieu, donne-moi la tourmente Donne-moi la souffrance Et puis la gloire au combat":

sous la voûte de l'église Saint-Paul, "la Prière du para" a saisi à la gorge les centaines de civils et militaires qui assistaient jeudi à Perpignan aux obsèques d'un des commandos français tués lors du raid infructueux destiné à libérer l'agent Denis Allex en Somalie. "

La Prière du para", ce chant martial qui parle de courage, de force et de foi et demande à Dieu

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de donner "ce dont les autres ne veulent pas", le capitaine Patrice Rebout, membre du service action de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), n'avait pas sept ans qu'il la chantait déjà, a raconté son père, submergé par le chagrin, lors d'une cérémonie révélant le parcours d'un garçon destiné à la carrière militaire et au combat, jusqu'à y mourir. "Dès ton plus jeune âge, ton chemin était tracé et tu savais, et nous savions, que tu serais soldat", a dit son père, ancien militaire lui-même. Le capitaine Rebout, 38 ans, est tombé avec l'un de ses camarades au cours du raid mené par une cinquantaine de commandos français dans le sud de la Somalie dans la nuit du 11 au 12 janvier pour tenter, en vain, de libérer l'otage Denis Allex, aux mains des islamistes somaliens. Denis Allex (très vraisemblablement un pseudonyme), un agent de la DGSE enlevé en juillet 2009 dans la capitale somalienne Mogadiscio, a été tué par ses geoliers au cours de l'opération, selon le ministère de la Défense. Le capitaine Rebout appartenait lui-même au Centre parachutiste d'instruction spécialisée (CPIS), l'une des composantes du service action (ex-11ème Choc) de la DGSE qu'il avait rejoint en 2008. Des centaines de soldats et civils se sont pressés jeudi matin dans l'église de la ville nouvelle du Moulin-à-vent au sud de Perpignan, là où vit sa famille, sa compagne et leur petit garçon, pour entendre l'éloge d'un homme fidèle, d'humeur égale et qui avait toujours eu l'étoffe d'un chef, selon les témoignages. Impossible de dire combien il y avait là d'hommes du CPIS, habitués au secret. Mais les nombreux camarades en uniforme du 8ème Régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMa) de Castres (Tarn), la ville où il avait grandi et où il s'était engagé au "8" après son bac, étaient venus signifier que le capitaine Rebout faisait partie de la famille des parachutistes. Avec le "8", Patrice Rebout a été déployé dans les Balkans et au Gabon. "En 2008, toujours à la recherche de l'excellence, il décide de rejoindre le service action de nos services spéciaux", a relaté le général François Cann, le parrain de sa promotion et le président de l'amicale des anciens du "8". Les engagements de Patrice Rebout pour le service action ne seront pas évoqués, pas plus que la Somalie, sinon par un "là-bas", où il a perdu la vie. "C'est une douleur absolue, même si elle se trouve atténuée par la fierté de voir Patrice partir en héros", a dit le général Cann. Un ancien compagnon d'armes a salué "un homme d'honneur, un héros, un frère, dans lequel aujourd'hui nous puisons les raisons d'espérer". Puis ses camarades ont formé une haie d'honneur à la sortie de son cercueil, avant que les porte-drapeaux n'inclinent leurs enseignes sur sa dépouille. La tentative de libération de Denis Allex a coïncidé avec l'intervention militaire française au Mali. Mais Paris assure que les deux opérations n'avaient aucun lien. Le corps du capitaine Rebout devait être incinéré dans l'intimité familiale.

3 – Décorations & Commémorations

Des militaires belges décorés sur la base de Cazaux Mise à jour : 22/01/2013 09:07

Jeudi 10 janvier 2013, huit militaires de l’armée belge, affectés à l’Advanced Jet Training School (AJeTS – école de formation avancée sur avion d’arme) et à l’escadron du soutien technique aéronautiques (ESTA) de la base aérienne 120 de Cazaux, se sont vus attribuer, à titre exceptionnel, la médaille de la défense nationale échelon bronze, agrafe «armée de l’air».

C’est à l’issue de la montée des couleurs françaises, belges puis singapouriennes, que le

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colonel Thierry Gouaichault, commandant la base de Défense et la base aérienne, a successivement décoré les militaires belges. Pilotes instructeurs ou sous-officier renseignement à l’école de transition opérationnelle (ETO) et à l’escadron de standardisation et d’évaluation (STANEVAL), techniciens «armement» ou «cellule» à l’ESTA, tous ont pour point commun de travailler au sein des escadrons girondins depuis plusieurs années. Créée en 2004, l’AJeTS est, en effet, le fruit d’un partenariat franco-belge inédit, résultant de la volonté des deux pays de mutualiser moyens et méthodes pour la formation des pilotes de chasse. Cette structure bilatérale est également ouverte à l’international puisqu’elle accueille des stagiaires des quatre coins du monde.

Droits : © Armée de l'air

Traité de l'Elysée : cinquante ans de coopération Mise à jour : 21/01/2013 15:59 - Auteur : ASP Margaux Thuriot

L'année 2013 est le cinquantenaire de la signature du traité de l’Élysée entre la France et

l'Allemagne. L'occasion de revenir sur cinquante ans de coopération de défense entre deux

piliers de l'Europe.

22 janvier 1963. A Paris, le général de Gaulle et le chancelier Adenauer

scellent le nouveau destin commun de la France et de la République

fédérale d'Allemagne. C’est le traité de Élysée.

Il sonne le glas de la rivalité et crée une nouvelle dynamique : celle de la coopération. Coopération

politique, culturelle, mais aussi coopération de défense.

Cinquante ans plus tard, Paris et Berlin

continuent d’entretenir des liens forts, étroits. La

coopération franco-allemande s’est approfondie,

diversifiée, et a évolué. Elle comprend

aujourd’hui des domaines tels que la formation,

l’industrie, les capacités opérationnelles. En

d’autres termes, tous les volets de la Défense

sont concernés. La Brigade franco-allemande,

l’Eurocorps, l’Ecole franco-allemande Tigre sont

autant d’exemples concrets des liens entre Paris

et Berlin.

Au-delà de la réconciliation de deux puissances longtemps rivales, le traité de l’Élysée sert aussi

de socle pour le développement de l’Europe de la Défense.

A l’occasion du cinquantenaire de ce traité, la Rédaction proposera une série d’articles pour faire le point sur la relation franco-allemande de défense. Une interview croisée(1) du général Pierre de Villiers, major général des armées, et de son homologue allemand, le général Günther Weiler lance ce dossier retraçant cinquante ans de coopération.

(1) Retrouvez également l’interview dans le numéro de février du magazine Armées d’aujourd’hui.

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4 – Autorités, Etats-Majors

Le Livre blanc de la défense au révélateur de l'opération Serval Les Rchos, Par Alain Ruello | 22/01 | 07:00

D'ampleur limitée, la guerre au Mali révèle néanmoins les manques en matière d'armement.

Même s'ils ne le reconnaissent pas ouvertement, pour nombre d'officiers, la guerre au Mali tombe

à point nommé au moment où la commission chargée d'élaborer le Livre blanc de la défense

finalise ses travaux. Attendu fin février, le document va faire l'état des lieux des menaces qui

pèsent sur la France, mais surtout arrêter le « format », c'est-à-dire les effectifs, de la Grande

Muette pour les quinze prochaines années. Dans les rangs, la crainte est grande que l'armée de

terre fasse les frais des contraintes budgétaires, au point de ne plus pouvoir intervenir de par le

monde.

« Tout commence et tout finit à terre », rappelle sous couvert de l'anonymat un colonel qui veut

croire que la guerre au Mali évitera qu'on aboutisse à des scénarios trop « déflationnistes ». C'est

peu probable, car l'opération Serval n'est pas suffisamment structurante pour influer sur la

corpulence future de l'armée de terre.« On est loin du seuil de chauffe, et encore plus du seuil de

surchauffe », confirme-t-on de source proche de la commission.

Les militaires se consoleront peut-être du côté des matériels car cette guerre conforte, si besoin

était, certains programmes. Comme en Libye, le manque le plus criant porte sur les avions

ravitailleurs. Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, a promis de commander quatorze

A330 cette année. Etant donné l'urgence, les crédits correspondants seront probablement

« sanctuarisés » dans la prochaine loi de programmation militaire.

Remplacement des drones

Serval rappelle aussi combien l'A400M fait défaut. Avec le futur avion de transport militaire,

l'armée pourrait se déployer trois ou quatre fois plus vite qu'avec ses vieux Transall. Les trois

premiers exemplaires sont attendus cette année. In fine, la France n'en commandera peut-être

pas cinquante (tout dépendra du format futur de l'armée), mais ils ne manqueront pas pour les

prochaines opérations extérieures.

Autre leçon de Serval, même si ce n'est pas une surprise : les hélicoptères sont indispensables,

aussi bien pour l'attaque que pour les manoeuvres. Là encore, les crédits ne devraient pas

manquer dans la loi de programmation pour continuer à acheter des Tigre et des NH90, même si

les calendriers de livraison sont étalés. En sera-t-il de même pour le programme VBMR de

remplacement des véhicules de l'avant blindés, les VAB ?

Une partie du parc a été modernisée pour l'Afghanistan, pour renforcer le blindage notamment.

Malgré leur âge et même si leur maintenance coûte cher, les VAB feront le travail au Mali. Plutôt

que Serval, ce sont les contraintes budgétaires qui décideront.

Jean-Yves Le Drian ne pourra, en revanche, pas retarder la décision sur le remplacement des

drones, tant l'opération Serval confirme l'absolue nécessité de disposer de ce moyen de

renseignement.

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Une mission et un incident de séance Comme prévu par ce blog, la commission de la défense de l'assemblée nationale a lancé ce matin

la mission d'information sur l'opération Serval. Elle sera présidée, comme annoncé ici par Patricia

Adam, avec deux co-rapporteurs, Philippe Nauche et Christophe Guilloteau.

Par contre, l'audition du ministre de la défense, jugé très crédible par plusieurs présents, a été

interrompue par le départ imprévu d'une dizaine de députés de droite. Philippe Folliot, Philippe

Vitel, Philippe Meunier (pourtant très virulent contre l'exécutif en début de semaine) ont quitté la

salle, à l'étonnement du ministre et de leur présidente de commission. Les incidendents sont

pourtant rarissimes dans cette commission.

Plusieurs des occupants de la salle évoquent une manifestation contre le mariage pour tous, à

proximité de l'assemblée. "Je ne partage pas la posture de mes collègues, nous déclare pour sa

part le député (UMP) du Rhône Christophe Guilloteau, l'explication du ministre valait un quart

d'heure de patience. Je suis opposé au mariage pour tous, mais je suis allé manifester à Lyon, à

Paris, en temps et en heure".

Après avoir répondu à quelques questions, le ministre est lui parti vers 13 heures, après avoir

promis de revenir toutes les semaines.

Publié par mamouth leader à 1/23/2013 03:17:00 PM

Philippe Meunier : "le président aura des

comptes à rendre" Le secrétaire de la commission de la défense de l'assemblée nationale,

l'UMP Philippe Meunier (photo, crédit AN), élu du Rhône, dénonce le

manque d'anticipation de l'exécutif dans la crise malienne et demande à

ce que les touaregs soient réintroduits dans la résolution de cette crise.

Vous avez diffusé un communiqué virulent contre le président la

semaine dernière : que lui reprochez-vous exactement ?

Il y avait une nécessité à stopper les colonnes qui arrivaient du nord. Mais

François Hollande a donné aux islamistes un blanc-seing en n'intervenant

pas plus tôt, et en expliquant pendant des mois que la France

n'interviendrait pas au sol.

Vous estimez que c'est un retard à l'allumage ?

Non c'est un mauvais choix du président de la République. Il aurait fallu procéder comme en Côte

d'Ivoire, quand la France s'était déployée entre les deux zones, et les avaient rendues étanches,

empêchant les pénétrations. En ne le faisant pas, François Hollande a en quelque sorte donné

carte blanche aux islamistes. Et notre dispositif sur place était trop faible. Il aurait fallu, en fait,

mettre plus de matériel en pré-positionnement, avec des avions d'assaut et des hélicoptères Tigre,

bien mieux protégés qu'une Gazelle. On savait que les islamistes étaient lourdement armés. Cette

situation n'est pas acceptable. Il faut aussi réintroduire la problématique touareg, et discuter avec

eux. C'est la clé de voûte de cette crise. On ne doit pas les assmiler aux islamistes, et reconquérir

le nord-Mali pour en redonner les clés à Bamako sans considérer les touaregs. Je suis favorable,

je le redis, à la lutte contre le terrorisme mais il ne faut pas oublier les touaregs.

Cette crise révèle-t-elle pour vous des carences capacitaires dans nos armées ?

Mais on avait à disposition ces Tigre ! Il fallait juste les pré-positionner dans cette zone. Ce n'est

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pas un mauvais choix des armées, mais du politique, c'est le politique qui donne les ordres aux

armées. Si encore le Mali avait dû faire face à des colonnes très volumineuses non prévues, mais

on sait que ces islamistes sont au nord-Mali depuis des mois ! Le président a fait preuve d'un

manque d'anticipation. Ce n'est pas acceptable, et le président aura des comptes à rendre aux

armées et aux Français.

Le ministre de la défense n'est pas encore venu à la commission, c'est une faute de goût ?

Il était en interview ce matin-là, il avait donc du temps disponible. Le président de la République et

ce gouvernement n'appréhendent pas les choses en face. On est face à un pouvoir qui n'entend

pas. Il ne faudra pas s'étonner si les choses se passent mal.

Que voulez-vous dire ?

On est comme face à un mur. L'exécutif n'a pas pris l'ampleur des dossiers. Pour ce qui est du

ministre, cela fait déjà un certain nombre de jours que l'armée française est sur le terrain. On

l'auditionne mercredi, si c'est pour l'entendre dire ce qu'il a déjà dit à la télévision...

Quelles questions voudrez-vous lui poser ?

Pourquoi ces moyens militaires n'ont pas été déployés plus tôt. Et je veux aussi des explications

sur l'affaire somalienne. Puisqu'il a dit que cela faisait plus d'un mois que le dispositif était en

place, je veux comprendre.

Publié par mamouth leader à 1/21/2013 10:13:00 AM

Les otages au Sahel sont "vivants" AFP Mis à jour le 20/01/2013 à 18:45 | publié le 20/01/2013 à 18:28

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a affirmé ce soir que les otages français au Sahel étaient "vivants". "Les familles des otages sont dans la souffrance, l'angoisse, mais elles savent bien que quand on est otage, il y a un risque pour sa vie", a poursuivi le ministre, qui a ajouté à propos de l'intervention militaire française au Mali: il fallait "éviter un otage de plus, le Mali". Il a dit qu'il y avait des "contacts avec les preneurs d'otages" qui ne sont pas les mêmes pour tous les Français retenus. Le ministre a en outre souligné que la France avait "d'ores et déjà renforcé la sécurité sur certains sites" industriel dans la région du Sahel

Les sept Français détenus au Sahel sont : Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret, enlevés le 16 septembre 2010 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le nord du Niger à Arlit, un site d'extraction d'uranium Serge Lazarevic et Philippe Verdon, présentés comme des géologues travaillant pour une société malienne, enlevés le 24 novembre 2011 dans leur hôtel d'Hombori au nord-est du Mali, enlèvement également revendiqué par Aqmi. Gilberto Rodriguez Leal a été enlevé le 20 novembre 2012 dans l'ouest du Mali. Son rapt a été revendiqué par le groupe islamiste Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).

Le Drian: "Il fallait agir au Mali avant qu'il ne soit trop tard"

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Var-Matin, Publié le mardi 22 janvier 2013 à 07h00 - Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian

Le ministre de la Défense justifie l’opération Serval à laquelle participent 3 150 militaires français dont 2 150 sur le territoire malien. Parmi eux : les Marsouins de Fréjus et le 3e RaMa de Canjuers

Jean Yves le Drian a justifié hier, devant les journalistes de la presse quotidienne régionale, l'engagement de la France au Mali. le ministre de la Défense a également donné des précisions sur l'implication du 21e Régiment d'infanterie de Marine de Fréjus, a révélé la

présence à Bamako des bigorres du 3e Régiment d'artillerie de Marine de Canjuers et confirmé la participation du bâtiment toulonnais Mistral à l'opération conduite en Somalie pour tenter de libérer l'otage Denis Allex.

Où se trouve le 21e RiMa de Fréjus ? Et quel est son rôle?

Tout d'abord, je tiens à partager la fierté des Fréjusiens dont le régiment sert dans l'opération Serval. Aujourd'hui 2 150 militaires français défendent notre sécurité au Mali. Ils accomplissent leur devoir de manière exemplaire. J'ai toute confiance en eux pour aider le Mali à recouvrer sa souveraineté et sa liberté. Le 21e Régiment d'Infanterie de Marine armait, avec d'autres unités, les éléments terre des forces françaises déployées au sein de l'opération Épervier, au Tchad. Ces forces nous permettent aussi de disposer d'une capacité d'intervention dans la sous-région et c'est exactement ce qui s'est passé le 11 janvier dernier, lorsque le président de la République a donné l'ordre de déployer les forces françaises au Mali. Aujourd'hui, le 21e RiMa est au Mali, au nord de Bamako à l'ouest du fleuve Niger, avec son état-major et une compagnie d'infanterie. Il participe aux missions d'appui des forces maliennes.

Qu'avez-vous envie de dire à leurs familles qui les attendaient début février?

Nos militaires, où qu'ils soient, ont pour mission de se tenir prêts à intervenir dès que l'urgence le réclame et que le président de la République le décide. Je sais que les familles vivent cette réalité au quotidien et qu'elles assument avec courage et avec une grande dignité cette situation parfois difficile. C'est ce que je constate chaque fois que je me déplace au contact des militaires et de leurs familles. Je reste bien évidemment très vigilant pour assister ces familles lorsque les militaires sont engagés en opération.

Si la France était restée en Afghanistan aurait-elle eu les moyens de s'engager au Mali seule ?

La France est intervenue avant qu'il ne soit trop tard. Elle a heureusement les moyens et la détermination pour le faire. Très prochainement, 450 militaires européens arriveront pour former l'armée malienne et des milliers de soldats africains les aideront à reconquérir leur territoire et à éviter la constitution d'un sanctuaire terroriste au cœur de l'Afrique.

Si l'intervention dure, et que la France reste seule, sans ses alliés européens et américains, pourra-t-elle assumer militairement ?

La France a enregistré dès le premier jour de l'opération Serval un soutien quasi unanime de la communauté internationale. Un Conseil des affaires étrangères exceptionnel a été convoqué jeudi

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17 janvier à Bruxelles. Notre action fait l'objet d'un consensus. Elle est soutenue politiquement par tous nos partenaires européens mais aussi par l'Union européenne.

Cela démontre que l'Europe progresse dans sa capacité à s'unifier et à se mobiliser face aux crises qui menacent ses intérêts.

Et puis le soutien des Européens va au-delà des déclarations puisque nos partenaires se mobilisent également concrètement en mettant à notre disposition des moyens militaires : Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Italie, Royaume-Uni nous ont contactés dès le début pour nous demander nos besoins. D'autres Européens se manifestent en ce moment. Rappelez-vous ce que j'ai toujours dit : je veux une Europe de la défense par les faits, les actes concrets. C'est très clairement ce qui se passe aujourd'hui et nous pouvons nous en féliciter. J'ajoute que l'Union européenne n'a pas attendu l'intervention française pour s'intéresser au Mali. Elle est en effet pleinement mobilisée sur le lancement de l'opération de formation des forces armées maliennes et africaines appelée EUTM Mali. ElLe aide aussi à se déployer la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA).

Vous parlez de guerre contre le terrorisme, mais jamais de guerre contre l'islamisme? Pourquoi ?

La majorité des habitants du Mali sont de confession musulmane. Ils vivent depuis plusieurs mois dans l'oppression de groupes djihadistes fanatiques, surarmés et violents, qui méprisent leurs droits fondamentaux et leurs libertés. C'est aux Maliens que la communauté internationale vient aujourd'hui en aide pour lutter contre les groupes terroristes. Et, puis il y a aussi une forte communauté malienne en France.

Valéry Giscard d'Estaing ou Alain Juppé estiment que l'intervention au sol n'était pas indispensable et a des relents colonialistes ?

Le 10 janvier, le président du Mali a appelé à l'aide la France alors que la pression terroriste devenait intenable. L'armée malienne fait face à des ennemis extrêmement mobiles, déterminés, motivés et organisés. C'est une guerre de mouvement qu'il faut mener. Les djihadistes se cachent, bougent beaucoup. Le soutien africain et européen à l'armée malienne est déterminant sur un territoire plus grand que la France.

Pouvez-vous nous confirmer que le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral, basé à Toulon, a joué un rôle majeur dans l'opération menée pour libérer l'otage Denis Allex en Somalie ?

L'opération était d'une extraordinaire complexité et nous savions qu'elle serait difficile. Mais il était pourtant de notre devoir d'intervenir et, hélas, deux de nos agents y ont laissé leur vie. Leur base était en effet le Mistral. Mais je n'en dirai pas davantage…. La confidentialité de ces opérations clandestines nous interdit de communiquer sur les procédures retenues, c'est la condition sine qua non pour garantir la sécurité de nos agents employés dans ces actions à hauts risques.

D'autres unités du Var, vont-elles partir au Mali ?

Je ne communique pas sur les unités devant partir mais je vous indique que le 3e RaMa est sur place, à Bamako. Mais je n'en dirai pas davantage.

L’opération Serval a déjà coûté environ 30 millions d’euros

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Zone Militaire, 23 janvier 2013 – 20:42

Près de deux semaines après le début de l’opération Serval, personne, du moins pour le moment,

n’a étonnamment déjà parlé “d’enlisement”. D’habitude, au bout de 5 jours, on y a généralement droit. En

revanche, la question que certains se posent est de savoir combien elle va coûter. C’est un peu comme

demander aux pompiers la somme qu’il va falloir débourser pour éteindre un incendie.

Cela étant, des papiers publiés récemment donnent des chiffres pour le moins bien curieux. Celui d’un grand quotidien du soir expliquait que la moyenne du coût des opex dépassait le milliard d’euros depuis 2000…

Pour que les choses soient claires, l’on parle de “surcoûts”, à savoir les dépenses qui n’auraient pas été faites s’il n’y avait pas eu de missions extérieures, c’est à dire les soldes bonifiées pour les personnels projetés, les travaux d’infrastructures, les transports, la consommation supplémentaire de carburants, les munitions, etc…

De 2001 à 2010, ces surcoûts n’ont jamais dépassé les 900 millions d’euros. Aussi, l’on voit mal comment les dépenses liées aux opérations extérieures menées par les forces françaises pourraient être en moyenne supérieures au milliard d’euros depuis 12 ans…

Chaque année, il est prévu, en Loi de Finances initiales, une certaine somme pour couvrir ces surcoûts, soit 630 millions d’euros pour 2013. Généralement, ce montant est insuffisant, ce dont se plaignent d’ailleurs certains parlementaires, qui souhaiteraient que les besoins en la matière soient mieux évalués. La différence était comblée, il y encore peu, par l’annulation de crédits d’équipement. Ce qui n’est plus le cas désormais dans la mesure où la somme manquante est prise sur la réserve de précaution interministérielle.

Ceci étant posé, et concernant l’opération Serval au Mali, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a bien été obligé de donner un chiffre lors de l’émission “Politiques” de France24-L’Express-RFI” à laquelle il était invité ce 23 janvier.

“C’est un peu difficile à dire maintenant. On peut considérer que l’opération la plus coûteuse pour nous jusqu’à présent a été l’opération logistique, le transport…” a-t-il commencé par répondre, avant d’évaluer “à peu près à 30 millions d’euros le coût de l’opération à l’heure actuelle, mais c’est fait de manière un peu grossière.” Et il est impossible pour le ministre d’être plus précis.

“Lors de l’examen du budget de la défense, annuellement il y a une somme qui est affectée à ce qu’on appelle les opex, les opérations extérieures, d’un montant de 630 millions, qui sont à disposition du ministre de la Défense, du ministre des Finances, lorsque des opérations sont menées. Donc nous ne sommes pas en situation de difficultés de trésorerie” a encore souligné M. Le Drian.

Quant à savoir combien de temps l’opération Serval va durer (éternelle question, là aussi…), le ministre a rappelé que la France n’a “pas vocation à rester éternellement dans ce pays.” Et d’ajouter : “Nous n’avons jamais imaginé une opération éclair. Tout ce que nous souhaitons c’est de mettre en place les conditions pour que la Misma puisse remplir la mission qui lui a été confiée par les Nations-Unies.”

Fabius "heurté" de voir les Algériens mis en cause Le Point.fr - Publié le 20/01/2013 à 11:51 - Modifié le 21/01/2013 à 08:36

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Le chef de la diplomatie française reconnaît que le bilan de la prise d'otages est "très lourd", mais affirme que "face au terrorisme, il faut être implacable".

"Les Algériens mesurent à quel point le terrorisme est un mal

absolu", a rappelé Laurent Fabius. © Olivier Hoslet / Maxppp

Laurent Fabius a déclaré dimanche que "face au

terrorisme, il faut être implacable". "Ce sont des

tueurs, ils pillent, ils violent, ils saccagent", a

affirmé le ministre des Affaires étrangères sur la

radio Europe 1, interrogé sur la prise d'otages sanglante du site gazier en Algérie. Il s'est dit

"heurté" "qu'on ait le sentiment" que "ce sont les Algériens qui sont mis en cause, alors que ce

sont les terroristes" qui doivent l'être. "Aucune impunité pour les terroristes", a-t-il dit.

Le bilan de cette prise d'otages qui s'est conclue par l'intervention des forces spéciales

algériennes et qui a coûté la vie à plus d'une vingtaine d'otages "est très lourd", a souligné le

ministre. Mais, a-t-il ajouté, "la situation était épouvantable" et il est "très facile" a posteriori de dire

ce qu'il aurait fallu faire. "Les Algériens mesurent à quel point le terrorisme est un mal absolu", a

insisté le ministre. Comme on lui demandait si la France avait décidé de ménager l'Algérie pour

avoir autorisé le survol de son territoire par les avions français intervenus il y a une semaine au

Mali, il a répondu "non".

L'opération Serval au Mali commandée depuis

Paris par un marsouin, le général Didier Castres

Sous l'autorité de l'amiral Guillaud, chef d'état-major des armées, c'est le général de corps d'armée Didier Castres (photo ministère de la Défense), sous-chef d'état-major " opérations " de l'EMA et ancien patron du Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), qui dirige depuis Paris l'opération Serval.

Avant la nomination par l'état-major des armées d'un patron spécifique pour l'opération Serval ce mercredi 23 janvier : le général Grégoire de Saint-Quentin, jusqu'ici commandant des Eléments français du Sénégal (lire une nouvelle note sur le blog).

Hasard du calendrier, le général Didier Castres fête cette année ses trente ans de service (il aura 54 ans le 12 mai et est natif de Boulogne

dans les Hauts-de-Seine, dit sa biographie).

Pour avoir débuté comme chef de section au 2e régiment d'infanterie de marine du Mans, lui-même projeté au Mali, le général Castres connaît ses marsouins et l'Afrique (il passa par le 5e régiment interarmées d'outre-mer de Djibouti). Au cours de sa carrière, il a également commandé le 21e RIMa de Fréjus, lui aussi plongé dans l'opération Serval. Décidément...

Sa carrière grimpe dans les hautes sphères et prend un tour plus politique. De 2005 à 2009, il est adjoint du chef de l'état-major particulier du président de la République. Pendant deux ans, de 2009 à 2011, il dirige le fameux CPCO, le Centre de planification et de conduite des opérations de l'EMA, l'organe de décision opérationnelle. Depuis le 1er septembre 2011, le général Didier Castres est le sous-chef d'état-major " opérations " de l'EMA.

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Dans l'organigramme de l'état-major des armées, sous le CEMA, on compte le Major général des armées, l'officier général adjoint, puis les cinq sous-chefs d'état-major (opérations, plans, ressources humaines, relations internationales et soutien).

Le sous-chef d'état-major "opérations " dirige toutes les opérations françaises à l'étranger ou sur le sol national. Selon la fiche du ministère de la Défense, il a sous ses ordres le CPCO, la division emploi, la division forces nucléaires et le bureau géographie, hydrographie, océanographie et météorologie.

OL. B.

Le général Barrera nommé à la tête la composante Terre de Serval Ligne de Défense, 23.01.2013

Le général de brigade Bernard Barrera, actuel commandant la 3e brigade mécanisée (3e BM) de Clermont-Ferrand, va diriger les forces du dispositif Serval. Il commandera les forces terrestres déployées par la France sur le territoire malien.

La 3e BM, forte d'environ 5 000 militaires et civils ainsi que de 650 réservistes, est constituée de cinq formations principales qui sont toutes engagées dans Serval :

- Le 92e régiment d'infanterie à Clermont-Ferrand. - Le 126e régiment d'infanterie à Brive-la-Gaillarde. - Le 1er régiment d'infanterie de marine d'Angoulême. - Le 68e régiment d'artillerie d'Afrique à la Valbonne. - Le 31e régiment du génie à Castelsarrasin.

Le général Barrera va commander la composante terrestre au Mali, la composante Air étant commandée de N'Djamena.

Le commandement opératif se trouve lui à Dakar (EFS renforcés), il est confié au général de Saint-Quentin.

A Paris, le général de corps d'armée Didier Castres dirige les opérations françaises à partir du CPCO, "sous la responsabilité du CEMA", qui reste le grand patron de toute la manœuvre.

Le général de Saint-Quentin désigné pour être le commandant opératif de Serval

Zone Militaire, 24 janvier 2013 – 15:46

L’Etat-major a précisé, le 23 janvier, la chaîne de commandement de l’opération Serval. Cette dernière compte 3 niveaux : stratégique, opératif et tactique. Ainsi, le premier est assuré par le CPCO (Centre de planification et de conduite des opérations) commandé par le général de corps d’armée Didier Castres, sous-chef d’état-major opérations depuis septembre 2011. Ce dernier est subordonné au chef d’état-major des armées, l’amiral Guillaud, lequel fait le lien avec le pouvoir politique lors de conseils de défense, tenus à l’Elysée.

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Le général de brigade Grégoire de Saint-Quentin, actuellement commandant des Eléments Français au Sénégal (EFS) a quant à lui été désigné pour dirigé le niveau opératif de Serval.

Le choix de cet officier des troupes de marine, ancien chef de corps du 1er Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine (RPIMa) n’est pas surprenant, étant donné qu’il a pris part, la semaine passée, à la réunion des chefs d’état-majors des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) devant armer la

mission internationale d’aide au Mali (MISMA). Qui plus est, les EFS ont assuré plusieurs missions de formation au profit de forces africaines au cours de ces derniers mois.

Au niveau tactique, le général de brigade Bernard Barera, actuel chef de la 3ème Brigade Mécanisée de Clermont-Ferrand, a été choisi pour commander les forces terrestres françaises déployées au Mali. Quant à la composante aérienne, elle sera dirigée par le colonel (air) Laurent Rataud, actuellement à la tête des Eléments français au Tchad après avoir notamment été commandant de la base aérienne de Bourges-Avord.

Le général Alabergère prend la tête de l'école du Génie d'Angers Ligne de Défense, 21.01.2013

L’école du Génie d'Angers a un nouveau chef, le général de division Patrick Alabergère. Ce dernier a pris la succession du général de division Francis Autran et il occupera les mêmes fonctions : commandant de l’école du génie, délégué militaire départemental, commandant d’arme et chef interarmées du génie militaire.

Quittant le commandement de l’État-major de Force à Marseille, il rejoint la région Angevine qu’il connait depuis 1981 puisqu'il a commencé sa carrière au 6e régiment du Génie. Il y restera jusqu’en 1988 puis reviendra sur Angers où il commandera ce même 6e RG de 2003 à 2005.

Piraterie : un français commandant en second de la force navale européenne (EUNAVFOR) Mise à jour : 22/01/2013 11:09

Le 16 janvier, le contre-amiral Eric Dupont a succédé au contre-amiral italien Gualtiero Mattesi en tant que commandant en second (Deputy Operation Commander) de la force navale européenne EUNAVFOR, à Northwood, au Royaume-Uni. Il seconde le contre amiral britannique Bob Tarrant, qui a pris le commandement de la force européenne le même jour, succédant au contre-amiral Duncan Potts.

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L’EUNAVFOR commande l’opération Atalante de lutte contre la piraterie dans l’océan Indien, depuis son lancement le 8 décembre 2008. La protection des navires du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) sont les missions prioritaires des bâtiments de la force Atalante.Depuis le début de l’opération, près de 167 bâtiments ont bénéficié de la protection des bâtiments de la Task Force (TF) 465 européenne. L’opération européennecontribue à la dissuasion, à la prévention et à la répression des actes de piraterie et de vols à main armée au large des côtes somaliennes.

Quatre bâtiments de la TF 465 sont actuellement présents sur zone : la frégate espagnole Mendez Nuñez, qui agit en tant que navire amiral, la frégate belge Louise-Marie, la frégate allemandeKarlsruhe et la frégate française Surcouf. Depuis son

lancement, la France participe activement à l’opération Atalante avec le déploiement permanent d’une frégate et la participation ponctuelle d’un avion de patrouille maritimeAtlantique 2, basé à Djibouti.

Le bilan de l’année 2012 est positif. Les chiffres montrent sans conteste le net recul des actes de pirateries. De 2009 à 2011, on recensait 171 attaques pirates par an alors que sur l’année 2012, seulement 35 attaques ont eu lieu, soit une baisse de près de 80%. Le nombre d’attaques réussies est également en chute passant d’une trentaine en moyenne par an de 2009 à 2011 à seulement 5 en 2012. La baisse effective des actes de piraterie dans l’océan Indien s’explique par la réussite des mesures engagées au sein de l’opération européenne mais également par la prise de conscience des menaces encourues par les différents bâtiments de commerce croisant dans cette zone. Grâce au respect des mesures efficaces prises par l’opération Atalante comme la navigation dans l’IRTC (International Recommended Corridor) ou encore l’inscription des navires au MSCHOA (Maritime Security Center Horn Of Africa). Ce centre, situé à l’état-major de l’opération Atalante, à Northwood, près de Londres, entretient une liste complète des bâtiments de commerce recensant de nombreuses données comme leur taille, la nature de leur cargaison ou encore leur International Maritime Organisation (IMO), véritable plaque d’immatriculation.

Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense

Succès et avantages de la coopération franco-allemande Mise à jour : 21/01/2013 16:01 - Auteur : ASP MargauxThuriot

Le général d’armée Pierre de Villiers et général d’armée Günter Weiler, coprésidents du Groupe franco-allemand de coopération militaire, reviennent sur cinquante ans de coopération franco-allemande de défense. Interview croisée.

Quelle est la genèse de la coopération militaire franco-allemande ?

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Général Weiler : A l’origine, il y a la conviction de deux hommes, le général de Gaulle et le chancelier Adenauer. Tous deux sont conscients qu’il ne peut y avoir d’Europe sans un rapprochement entre la France et l’Allemagne et c’est pour cela qu’ils signent, le 22 janvier 1963, le traité de l’Élysée. Ce traité de l’amitié franco-allemande constitue le socle de la relation bilatérale entre les deux pays et une étape fondamentale de la réconciliation entre nos deux populations et pour les générations futures.

Vingt-cinq ans plus tard, précisément le 22 janvier 1988, est créé le Conseil franco-allemand de défense et de sécurité (CFADS). Un nouveau pas décisif dans la coopération entre nos deux pays est ainsi franchi, qui se traduit par la mise en œuvre d’une structure de travail permanente.

C’est à cette occasion que notre coopération est formalisée par la mise en place du Groupe franco-allemand de coopération militaire (GFACM) dont nous exerçons la coprésidence.

Quels sont concrètement les résultats des travaux de coopération ?

Général de Villiers : Les domaines de coopération sont réellement diversifiés et visent principalement à la mise en œuvre de projets concrets de niveaux opératif et tactique. L’objectif est de définir des projets qui représentent pour chacune des nations une réelle plus-value. Je souhaiterais illustrer le succès de cette coopération à travers quelques exemples. La Brigade franco-allemande (BFA) a été créée en 1989 et dispose de sept unités de manœuvre représentant environ 5 500 soldats.

La mise en œuvre de l’hélicoptère Tigre et de l’avion de transport A400M, ainsi que la revalorisation du système d’artillerie GMLRS [ guided multiple launch rocket system, NDLR] sont d’autres exemples significatifs de notre coopération.

Général Weiler : Nos deux marines constituent régulièrement une force commune, la Flotte navale franco-allemande (FNFA). Elles participent ainsi à des exercices internationaux et démontrent les liens étroits qui les unissent. Sur le plan de la logistique, nous avons par exemple conclu un accord en vue de mutualiser l’approvisionnement de nos forces stationnées sur le camp Warehouse, à Kaboul. Nous souhaitons à l’avenir adopter cette même approche du soutien commun du personnel sur d’autres théâtres d’opérations.

GAR (FRA) de Villiers : Au total une soixantaine de projets de coopération sont en cours, notamment dans le domaine de la formation. Nous devons aussi évoquer le réseau d’officiers d’échange mis en place afin de rendre cette coopération plus fluide et de créer les conditions nécessaires à la conduite d’opérations en commun. Parallèlement, le général Weiler et moi portons une attention particulière au domaine de la formation commune, qui permet de renforcer notre interopérabilité.

Quels sont les avantages retirés de cette coopération binationale ?

Général Weiler : Coopérer ensemble permet de réaliser des économies tout en conservant une capacité. C’est d’autant plus nécessaire que les contraintes pesant sur les budgets de la Défense sont de plus en plus sévères, en particulier dans les domaines de l’acquisition d’équipements en commun et de la mutualisation de la formation du personnel. C’est le cas, par exemple, de l’hélicoptère Tigre et des écoles de formation du

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Luc et de Fassberg où sont formés les pilotes et mécaniciens français et allemands. On peut également citer la formation commune de contrôleur tactique avancé, qui se déroule à l’école franco-allemande de l’appui aérien rapproché de Nancy-Ochey.

Général de Villiers : Le tandem franco-allemand représente une coopération exemplaire, visant à l’amélioration des capacités militaires communes. Chaque fois que nous adoptons des positions communes, cela nous permet ensuite de donner des impulsions déterminantes pour les projets de coopération internationale. Je pense notamment aux projets dits depooling and sharing et de smart defence. C’est un avantage évident que d’avoir pu déjà définir en commun des besoins capacitaires et de mettre à la disposition d’autres nations les résultats de nos travaux.

Enfin, la connaissance mutuelle offre également des avantages considérables, car elle favorise le développement de l’interopérabilité entre soldats français et allemands. Ce qui est pratiqué ensemble lors de la formation initiale et lors d’entraînement peut d’autant mieux être mis en œuvre en temps de crise.

Quels sont les projets futurs déjà planifiés ?

Général Weiler : Je voudrais mettre l’accent sur les projets les plus emblématiques. Concernant nos armées de l’air, l’effort porte actuellement sur la mise en service de l’avion de transport A400M. Il s’agit aussi d’harmoniser nos capacités futures et nous avons déjà progressé dans le domaine des drones Medium Altitude Long Endurance (Male). La signature d’une déclaration commune sur ses caractéristiques techniques, en septembre 2012, constitue une première étape pour l’utilisation à venir d’un drone Male commun. Nos discussions ne se limitent pas à l’acquisition d’un nouvel équipement, mais portent également sur la mise sur pied d’une structure binationale et sur l’organisation d’une formation commune. Enfin, nous cherchons à renforcer notre coopération actuelle dans d’autres domaines comme le spatial.

Général de Villiers : Pour nos armées de terre, le pilier de la coopération reste la Brigade franco-allemande. Les efforts portent sur l’amélioration de l’interopérabilité, la formation commune et les opérations. En matière de soutien logistique, nous avons déjà mentionné l’exemple du ravitaillement commun à Kaboul. Nous avons l’intention d’élargir cette approche aux autres théâtres d’opérations en choisissant systématiquement des prestataires de services communs. Cette approche permet de réduire les coûts correspondants.

Général Weiler : Les services développent également des projets innovants. C’est le cas de nos deux services de santé, qui collaborent étroitement depuis des années. Au-delà de la coopération vécue chaque jour sur les théâtres d’opérations, de nouveaux projets sont à l’étude : la coopération entre hôpitaux, la surveillance de maladies infectieuses ayant un impact sur les opérations et la formation du personnel de santé. Au cours de l’année 2013, il est prévu de conduire un exercice d’interopérabilité concernant les soins aux blessés et leur évacuation.

Général de Villiers : Pour nos marines, l’amphibie représente un nouveau domaine de coopération. Nous cherchons à répondre du mieux possible aux besoins des Allemands de disposer d’un potentiel amphibie à moyen terme. Nous leur avons récemment ouvert un poste d’officier d’échange au sein de notre flottille amphibie. Nous travaillons ensemble et nous menons en commun nos missions dans le cadre de l’opération Atalante.

Comme vous pouvez le constater, la coopération militaire entre nos deux pays continue à se développer autour de projets concrets qui laissent augurer de liens de plus en plus étroits.

A l’heure du 50e anniversaire du traité de l’Elysée, il est important de dresser un bilan de tout ce que nous avons réalisé ensemble car c’est ce qui nous permet d’envisager l’avenir avec confiance.

Sources : EMA

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Le Parlement européen discute du Mali

Afrique, Dernière mise à jour: 24 janvier, 2013 - 15:29 GMT

Des soldats maliens sur la route entre Markala et Niono, le 22 janvier 2013.

L'intervention de la France au Mali et le role

de l'Union européenne au Mali ont été au

cœur d'une audition jeudi de la commission

de la Défense au Parlement européen.

Tour à tour, des responsables militaires, de la

Commission européenne et du Service

européen pour l'action extérieure se sont succédés devant les députés pour expliquer l'action de

l'UE.

Le directeur pour l'Afrique du Service européen pour l'action extérieure, Nicholas Westcott a

annoncé la participation européenne à la réunion des bailleurs de fonds d'Addis Abeba du 29

janvier prochain dont le but est de rassembler des fonds pour financer la Mission internationale de

soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA).

Il a également rappelé que la reprise de l'aide européenne au Mali - 240 millions d'euros sont

disponibles- est conditionnée à l'approbation d'ici deux semaines par Bamako d'une feuille de

route pour le retour à la démocratie.

De son côté, l'ambassadeur du département de gestion de crise et de planification du Service

européen pour l'action extérieure, Walter Stevens, a expliqué que le déclenchement de l'opération

Serval par la France a bouleversé les plans de la mission de formation par des instructeurs

européens de l'armée malienne.

Le bâtiment qui devait accueillir les instructeurs est en effet occupé actuellement par des militaires

français.

Cela n'empêchera cette mission de démarrer le 12 février prochain, a précisé le diplomate.

Autant de questions qui seront discutées lors de la réunion internationale sur le Mali que l'UE

organise le 5 février prochain à Bruxelles, en coordination avec l'Union africaine, la Cédéao et les

Nations unies.

Objectif : assurer la meilleure coordination possible des soutiens pour résoudre la crise malienne

sur les plans politique et sécuritaire..

Des questions, les parlementaires, même s'ils se sont tous dit favorables à l'action de la France et

de l'UE, en ont beaucoup: “Est-on vraiment prêt pour une intervention à long terme?” a demandé

le libéral britannique, Andrew Duff .

“Former l'armée malienne d'accord, mais ne risque-t-on pas de former des soldats, qui, comme en

Somalie, risquent de déserter voire de rejoindre l'ennemi ?”, ont demandé plusieurs de ses

collègues.

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De son côté, le démocrate chrétien allemand, Michael Gahler, du parti de la chancelière Angela

Merkel, constate que la mission européenne de formation de l'armée malienne s'opère dans un

contexte difficile, avec les violations des droits de l'homme commis par certains de ses éléments

et la question de sa loyauté envers le pouvoir civil.

Le Qatar contre l’intervention française au Mali :

les élites françaises au pied du mur !!! Le salon beige, 18 janvier 2013

La dénonciation par le Qatar de l’intervention française au Mali confirme le rôle terriblement

pervers de ce pays qui aux quatre coins de la planète soutient les forces islamistes, en particulier

en Libye et en Syrie.

Si le Qatar ne veut pas que la France s’engage au Mali, c’est parce qu’elle vise à y déloger les

éléments les plus fondamentalistes, alliés de l’émirat partout dans le monde.

Les dirigeants politiques français PS et UMP, devenus ces dernières années les grands amis et

défenseurs du Qatar, multipliant les aller-retour dans ce pays au point que Doha est aujourd’hui la

capitale de villégiature des élites françaises, doivent maintenant clairement faire leur examen de

conscience. Par sottise, aveuglement ou cupidité, ils ne cessent de faire la publicité d’un pays qui

joue contre nos intérêts nationaux et pour l’expansion mondiale de l’islamisme radical et violent.

Rares sont les autorités politiques ou militaires qui dénoncent très solennellement la soumission

indigne des élites françaises à ce pays, qui en quelques années a multiplié les initiatives pour

mettre la France sous tutelle : prises de participation dans des entreprises stratégiques

(Lagardère, Total, Vinci, Vivendi, etc.), actions de prosélytisme dans nos banlieues à destination

d’une jeunesse d’origine musulmane, pressions très fortes sur notre diplomatie dans le sens d’un

soutien aux forces djihadistes en Libye puis en Syrie, armement et financement de ces milices

islamistes.

La France doit officiellement prendre ses distances avec le Qatar et dénoncer tout aussi

officiellement les pratiques de cet émirat, contraires à ses valeurs, ses traditions, ses principes et

ses intérêts.

Ce que les militaires savent maintenant de ce qui attend vraiment la France au Mali Atlantico, Publié le 18 janvier 2013

Pour assurer la stabilité au Sahel, la France devra mettre en place une stratégie globale et combiner étroitement les manœuvres diplomatique, politique et militaire.

. Crédit Reuters

Les certitudes

Grâce à nos bases et aux forces armées pré-positionnées en Afrique, la France était la seule puissance capable de porter sans délai un coup

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d’arrêt à l’offensive des rebelles et des terroristes vers Bamako.

Les armées françaises ont une grande expérience politique et militaire des combats au Sahel du fait de notre engagement continuel au Tchad de 1969 à nos jours.

Que peux-t-on tirer comme enseignement de cette expérience ?

Jamais les gouvernements d'Afrique Noire n’ont pu établir durablement leur contrôle sur les territoires et les populations qui vivent dans les zones désertiques. En conséquence,nous pourrons reprendre Tombouctou, Gao, mais nous ne pourrons jamais contrôler les déserts au nord du Niger jusqu’à la frontière algérienne sauf si nous favorisons l’installation à Bamako d’un gouvernement dirigé par un leader du Nord, ce qui est le cas au Tchad ou si le gouvernement malien se résigne à négocier avec les leaders Touaregs une large autonomie de Azewad.

Il n’y aura jamais une armée malienne capable d’assurer la sécurité de son territoire tant que les militaires putschistes ne seront retournés au pas dans leurs unités ou n’auront été mis en prison et qu’un pouvoir politique élu démocratiquement ne sera pas installé à Bamako.

Les gouvernements de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) n’ont ni les moyens ni la volonté d’aider de manière décisive le Mali et l’armée malienne.

Le risque d’exactions et de massacres contre les populations Touaregs par les forces armées et de sécurités maliennes lors d’une offensive vers le Nord ne doit pas être sous-estimé.

Les objectifs politiques et militaires qui en découlent pour le gouvernement français

Se limiter dans un premier temps à assurer la sécurité du Sud malien en s’opposant à toute attaque des forces rebelles au-delà d’une ligne Mopti –Sandare. Cet objectif doit permettre d’assurer la protection de nos ressortissants et de fournir les délais nécessaires à la mise en place d’un pouvoir politique légitimement élu à Bamako et à rebâtir une armée malienne capable de prendre à sa charge le combat terrestre.

Ne viser sur le plan militaire que l’affaiblissement des forces terroristes et en aucun cas afficher l’objectif de leur destruction, ce qui est irréalisable. La rébellion Touareg est endémique et ne pourra être réduite que par la négociation politique. Faire porter l’effort militaire sur les forces d’AQMI et le MUJAO tout en poursuivant les contacts et les négociations avec Ansar Dine avec lequel il ne faut pas fermer la porte de la réconciliation nationale.

N’appuyer la reconquête des villes importantes du Nord Tombouctou, Gao et Kidal que lorsque ces deux dernières conditions politiques et militaires seront remplies en affichant clairement que cet objectif doit être lié étroitement avec l’installation dans ces villes de responsables politiques issus du milieu Touaregs restés fidèles ou neutre depuis septembre 2012.

Mettre en place au niveau de chaque compagnie malienne une équipe de conseillers qui aura une mission officielle de conseil et officieuse de veiller à ce que les forces maliennes n’exercent aucune représailles contre la population de ces villes.

L’objectif de destruction des forces d’AQMI et de Mujao ne sera pas réalisable sans un engagement militaire des pays voisins du Mali et en particulier de l’Algérie et sans la mise en place d’une coalition comportant des forces des principaux pays européens et l’aide des Etats-Unis.

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La stratégie à mettre en place doit donc être globale et combiner étroitement les manœuvres diplomatique, politique et militaire qui seule peut permettre d’éradiquer l’instabilité sahélienne dont il ne faut pas sous-estimer la force des racines et la capacité de nuisance.

En savoir plus sur http://www.atlantico.fr/decryptage/que-militaires-savent-maintenant-qui-attend-vraiment-france-au-mali-jean-bernard-pinatel-610105.html#Zu080QbvRs3imPRZ.99

Mali : les deux craintes des autorités françaises

Le ministère de la défense redoute des exactions sur les civils du Nord et des attaques de

djihadistes sur les arrières.

Dix jours après le début des opérations militaires au Mali, le ministère de la Défense redoutent

essentiellement deux choses :

- que des éléments armés en provenance du Sud, avides de vengeance, commettent des

exactions contre des populations du nord.

- que les djihadistes contre-attaquent de manière asymétrique dans la zone tenue par les Français

et l'armée loyaliste.

Sur les exactions, dont certains témoignages non-corroborés font déjà état, l'entourage du

ministre reconnait que "cette crainte est notre principale préoccupation, un gros souci". Pour les

éviter, "nous redoublons de précautions". Le fait que l'armée malienne soit "mentorée", comme on

dit désormais, par les Français permet sans doute de limiter les risques, même si l'action de

milices ou de groupes informels restent possible. Quoi qu'il arrive, l'armée française sera tenue

pour responsable d'éventuels crimes de guerre : Paris ne l'ignore pas.

Sur la contre-attaque des djihadistes, la Défense l'estime quasiment inévitable : le reisque est

"très élevé". Reste à savoir quelle forme elle prendra. Des actions de guerilla ? Des attentats à

Bamako ? Des sites piégés dans les zones reprises ? Des embuscades le long des voies

logitisques ? Tout est possible. L'idée d'une ligne de front, en arrière de laquelle tout serait

tranquille, est totalement illusoire. D'abord parce qu'il est impossible de verrouiller hermétiquement

un aussi vaste secteur avec si peu de moyens. Et surtout parce que l'ennemi est mobile, agressif

et bien commandé. Pour l'instant, il prend des coups et se retire, en se cachant dans les villes et

villages.

Le point sur la situation.

La première phase des opérations semble s'achever, sans qu'on entre encore pleinement dans

une seconde phase. L'objectif initial a été atteint : stopper les deux colonnes djihadistes qui

fonçaient vers le sud-ouest, de part et d'autres du fleuve Niger. Les villes de Konna, Douentza et

Diaballi ont été reprises, après le départ des djihadistes qui se sont repliés - non sans avoir subi

des frappes aériennes.

Cette progression vers le nord-ouest élargit assez vite le perimètre tenu par les Français et les

Fama (forces armées malienne) mais, dans le même temps, accroit les élongations... ce qui n'est

pas toujours une position militairement confortable. D'où la nécessité de vite renforcer le dispositif,

d'autant que le besoin de " Protection de la Force," s'accroit de jours en jours.

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Lundi, 3150 militaires français étaient engagés dans l'opération Serval dont 2150 sur le sol malien.

Ce chiffre devrait continuer à augmenter pour atteindre au moins 2500. Un général (de l'armée de

terre mais à la tenue bleue...) devrait arriver pour commander la brigade en cours de constitution.

Les Africains de la Misma arrivent eux aussi et le ministère de la Défense est optimiste, estimant

que les effectifs seront "largement au-del) de 3300", le chiffre prévu avant le déclenchement des

combats. De nombreux pyas ont répondu à l'appel ou ont promis de le faire : Togo, Bénon,

Nigeria,Burkina, Ghana, Guinée, Sénégal, Tchad. Du côté des alliés, européens et américains,

l'aide est, pour l'instant uniquement logisitique, avec des avions de tranport. C'est un appui

important, car les capacités françaises sont limitées pour assurer une telle projection en même

temps que la mise en place des forces africaines. Néanmoins, aucun pays allié n'a manifesté son

intention de déployer des troupes de combat. On se souvient pourtant que les Suédois l'avait fait

avec les Français en RD Congo, puis les Irlandais et les Polonais au Tchad.

Rédigé par Jean-Dominique Merchet le Mardi 22 Janvier 2013 à 14:47

Opération Serval: l'ordre de bataille français au 24 janvier (actualisé) Ligne de Défense, 24.01.2013

Prés de 2 300 soldats français sont déployés (ou en passe de l'être) sur le territoire malien (selon Jean-Yves Le Drian, 3 700 sont sur le théâtre qui va du Sénégal au Tchad). Certains sont en attente de transfert aérien vers le Mali; d'autres sont en mer sur le Dixmude. Voici l'ordre de bataille actuel du dispositif Serval.

Armée de terre. Venus du Tchad: un peloton du 1er REC (régiment étranger de

cavalerie) et une compagnie du 21e RIMa (régiment d'infanterie de marine) qui forment une partie d'un GTIA déployé entre Sévaré (est) et Diabali (ouest), 3e RAMa (une section)

Venus d'Abidjan: 8e RPIMa, 1er RHP 17E RGP

Venus de métropole: 1er régiment d'infanterie de marine (250 hommes, partis le 24 janvier, avec des AMX10 RC) 2e RIMa du Mans (une compagnie) qui a fait mouvement mercredi vers Diabali 3e RIMa de Vannes (150 hommes chargés de la force protection; 250 autres en alerte) RICM (un escadron blindé sur AMX10 RC) 92e régiment d'infanterie (deux compagnies mécanisées sur VBCI) 126e régiment d'infanterie (une compagnie)

68e régiment d'artillerie d'Afrique (une batterie avec des CAESAR) 11e RAMa (une batterie de mortiers de 120)

31e régiment du génie (une compagnie) 6e régiment du génie d'Angers (une compagnie)

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7e régiment du matériel 511e régiment du train et 515e (avec le 503e en métropole) Des transmetteurs (par exemple du 28e régiment de transmissions) Une antenne chirurgicale de l'avant (elle est capable de réaliser dix opérations/jour); il s'agit la 7e Antenne Chirurgicale Parachutiste présente à Bamako depuis le lundi 14 janvier. Une 2e arrivera en fin de semaine. Des éléments du SEA (essence)

Aviation légère de l'armée de terre. Un groupement aéromobile avec le 5e RHC et le 1er RHC Un groupement de commandos de montagne

Commandement des opérations spéciales. Plus de 200 commandos (dont des comandos marine) Plusieurs (au minimum six) hélicoptères du 4e RHFS Des avions du 3/61 Poitou

Armée de l'air. 2 Mirage F1 CR 6 Mirage 2000D (3 à Bamako) 3 Rafale B 1 Rafale C 5 C-135FR 2 drones MALE Harfang Commando parachutiste de l'air n° 20 Commando parachutiste de l'air n° 30 2 Puma RESCO de l'EH 1/67 Pyrénées Côté transport: des appareils des 2/61 Franche Comté, 1/64 Béarn, 2/64 Anjou et 3/60 Estérel.

Marine nationale. 5 Atlantique 2 le BPC Dixmude

Gendarmerie un peloton de l'EGM 24/1 de Maisons-Alfort un peloton de l'EGM 21/9 de Saint-Quentin (parti mercredi 23 au matin)

Opération Serval: fatalement, le coup du coût. Ligne de Défense, 22.01.2013

Quand la lassitude médiatique s'installe

(rapidement), quand le tempo s'essouffle

(fatalement), on en arrive (toujours) à la

même question: combien ça coûte? Je parle,

bien sûr, de l'opération militaire au Mali (qui

commence tout juste).

On trouve désormais des tas d'experts

autopropulsés (mais sans la tête chercheuse)

qui répondent doctement à cette question

légitime. Elle dénote toutefois, non pas un authentique intérêt pour les finances publiques, mais

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un essoufflement de l'intérêt médiatique ("usure", "essoufflement" apparaissent déjà dans

certains articles et commentaires. Mon Dieu, qu'auraient fait ces collègues entre 1914 et

1918?) et la fin du consensus politique (après l'union sacrée, les sacrées mesquineries).

Au-delà d'une réplique laconique (du genre "un certain prix" ou "la facture sera salée"), une

éventuelle réponse devrait prendre en compte les facteurs nombreux de surcoût :

- primes opex (pas les soldes qui sont ne sont pas des surcoûts),

- amortissement du matériel, casse et réparations, entretien supplémentaire,

- transport vers le théâtre (et retour),

- carburant pour les opérations,

- restauration (surcoûts seulement), hébergement,

- munitions,

- soutien médical,

- transmissions...

Mais, reconnaissons qu'il est difficile pour les militaires, et encore plus pour les civils, de

disposer de ces chiffres en temps réel. Il s'agit donc, puisqu'il faut bien apporter des éléments

de réponse, de tenter des comparaisons.

Le 14 janvier, une agence de presse, se basant sur les coûts de l'intervention libyenne de

2012, estimait que l'intervention au Mali se monterait à 400 000 euros par jour. Egalement dans

cette logique libyenne, Jean Launey, député PS du Lot et secrétaire de la commission des

Finances à l'Assemblée, reconnaissait dans L'Expansion qu'"il est impossible de chiffrer cette

opération, car son périmètre change tous les jours. Tout dépendra du nombre d'avions

déployés, du nombre d'heures de vol et surtout de la durée de l'opération."

C'est oublier que l'affaire malienne ressemble davantage à l'intervention en Afghanistan (avec

l'éloignement géographique, la projection de troupes terrestres, l'implication des trois armées...)

qu'à l'opération en Libye.

En Afghanistan, le coût pour les finances publiques s'est par exemple élevé à 493 millions

d'euros l'an dernier (522 en 2011), soit un peu moins de 1,4 million d'euros par jour. Soit un

coût quotidien par soldat de 333 euros. Si l'on en croit le ministre de la Défense (interviewé par

Ouest-France), 3 000 soldats français sont sur le théâtre. C'est donc un million d'euros par jour

que nous coûterait Serval.

Jean-Yves Le Drian a promis que les chiffres seraient communiqués. Pour ceux qui veulent

déjà faire les comptes, je rappelle que Serval a démarré le 12 janvier. Onze jours, onze

millions?

Serval: "à peu près 30 millions d'euros" pour l'instant Ligne de Défense, 23.01.2013

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Vous vous souvenez: "le coup du coût"?

JYLD vient d'apporter des précisions: "C'est un peu difficile à dire

maintenant. On peut considérer que l'opération la plus coûteuse pour

nous jusqu'à présent a été l'opération logistique, le transport...", a-t-il

déclaré lors de l'émission "Politiques" de France24-L'Express-RFI.

Selon lui, on évalue "à peu près à 30 millions d'euros le coût de

l'opération à l'heure actuelle, mais c'est fait de manière un peu

grossière".

Défense : 630 millions alloués aux opérations extérieures LeFigaro, Mis à jour le 22/01/2013 à 16:39 | publié le 22/01/2013 à 14:07 - Par Véronique Guillermard

La solde des militaires est plus importante lorsqu'ils sont

«projetés» hors du territoire national. Crédits photo :

ISSOUF SANOGO/AFP

Il est encore trop tôt pour connaître le coût de l'opération «Serval». Le ministère de la Défense assure que le chiffrage se fera «dans la transparence».

Combien va coûter l'opération «Serval»? Le

chiffrage se fera «dans la transparence», a

promis au micro de RTL Jean-Yves Le Drian, le

ministre de la Défense, qui considère que toute

estimation est prématurée. Il faut attendre que la France ait achevé de mettre en place son

dispositif complet.

La facture finale dépendra de la durée de la mission, du nombre de munitions utilisées et de

sorties des forces aériennes. Le coût horaire industriel du Rafale, hors salaires du personnel de la

base aérienne et des pilotes, tourne par exemple «autour de 14.000 euros», selon le ministère de

la Défense. Un missile air-sol AASM conçu par Sagem coûte 350.000 euros. La solde des

militaires est également plus importante lorsqu'ils sont «projetés» hors du territoire national.

Tous les ans, la France provisionne entre 600 et 850 millions d'euros pour couvrir les surcoûts

qu'entraînent ces opérations extérieures (opex) pour le budget de la Défense. En 2013, une

provision de 630 millions d'euros a été reconduite. Une somme à comparer avec les

31,4 milliards d'euros du budget de la Défense. «Le surcoût du maintien de 2500 hommes au

Mali représente 8 millions par mois», estime-t-on au ministère de l'Économie. Les 2500 hommes

qui seront à terme engagés au Mali représenteront 50% des forces déployées en Afghanistan, un

engagement qui a coûté à la France 492,9 millions en 2012 et 518,3 millions en 2011, selon un

rapport du Sénat.

Le lourd tribut de l'opération de la DGSE en

Somalie

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Le Point.fr - Publié le 21/01/2013 à 09:46 - Modifié le 21/01/2013 à 12:33

Pour la première fois depuis 1959, la DGSE a perdu trois agents dans la même mission. Retour sur son contexte historique avec Roger Faligot et Rémi Kauffer.

Photo d'illustration © Fred Tanneau / AFP

Trois agents de la DGSE morts dans une même opération ! Avant l'opération en Somalie, tentée pour sauver Denis Allex, les services spéciaux français n'avaient connu une action aussi meurtrière qu'en 1959, voici plus d'un demi-siècle. Les services eux-mêmes n'ayant pas accompli la révolution culturelle qui leur

permettrait de parler de leurs morts et de leur rendre des hommages publics, Le Point.fr a interrogé les journalistes et historiens Roger Faligot et Rémi Kauffer, deux des trois coauteurs de Histoire politique des services secrets français (1), afin qu'ils replacent dans son contexte l'opération meurtrière somalienne de la semaine dernière.

Le Point.fr : La mort "simultanée" de trois agents du service action dans l'opération conduite la semaine dernière sur le territoire somalien a-t-elle des précédents, à votre connaissance ?

Roger Faligot - Rémi Kauffer : Selon le relevé des décès "au service secret de la France" que nous avons publié dans notre ouvrage, il apparaît qu'un tel nombre de morts dans une même opération n'a été atteint - hormis durant la Seconde Guerre mondiale - qu'une seule fois, le 30 avril 1959, lorsque six militaires du 11e Choc (caporal Guillaume Bioni, 2e classe André Casangrandi, 2e classe Chevillon, 2e classe Jean Feuilette, 2e classe Francis Geslin, 2e classe Francis Pincjault) avaient été tués dans la même opération en Algérie. Ils étaient tombés dans une embuscade du Djebel Dir, dans la région d'Annaba (à l'époque Bône). Elle avait été montée par le bataillon 19 de l'ALN dirigée par Saadi Selam, lequel avait bénéficié d'un excellent réseau de renseignements tactiques qui avait permis d'anticiper l'arrivée de ce détachement du 11e Choc.

L'agent du service connu sous l'IF ("identité fausse") de Denis Allex a été détenu par des shebabs durant trois ans et demi, avant d'être assassiné lors de l'opération visant à le libérer. La DGSE sous ses appellations successives avait-elle tenté précédemment de sauver des prises d'otages ?

Dans une tout autre zone géographique, nous donnons l'exemple dans le livre de trois otages, le Français Jean-Michel Braquet, l'Australien David Wilson et le Britannique Mark Slater, enlevés par les Khmers rouges au Cambodge en juillet 1994. Malgré l'intervention de la DGSE en partenariat avec les SAS (Special Air Service) britannique et australien, ils avaient été assassinés comme "espions étrangers" (ce qu'ils n'étaient pas) deux mois plus tard. Cela marquait le chant du cygne des Khmers rouges encore soutenus à l'époque par les Chinois.

La lutte contre la mouvance djihadiste internationale est engagée par la DGSE depuis de longues années. Quelles sont ses spécificités ?

Effectivement, les services spécialisés français se sont trouvés en première ligne très rapidement et avaient discerné quelques tendances fortes dès le début des années 1990. En 1999, ce sont eux qui expliquent aux Américains les tenants et les aboutissants de la tentative du Franco-Algérien Ahmed Ressam, arrêté à Seattle. Il voulait faire exploser une bombe de forte puissance, mais les services américains n'avaient rien compris à cette affaire. Et avant même les attentats de septembre 2001 à New York et à Washington, les Français avaient lancé des alertes et annoncé

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qu'une opération se préparait à partir de détournements d'avions. Ils n'avaient malheureusement pas d'informations sur la manière précise dont les choses allaient se passer...

Lorsque Denis Allex a été enlevé en 2009 en Somalie, il participait à la mise sur pied d'une ébauche d'armée somalienne. Est-ce une mission classique du service action de la DGSE ?

La versatilité des missions confiées aux mille militaires du service action de la DGSE est extrême. Celles-ci peuvent effectivement consister en des actions de formation au profit de gouvernements étrangers. Ce n'est pas une spécificité de la DGSE, car les forces spéciales peuvent aussi s'engager dans ce type de mission. Mais si celles-ci se trouvent être particulièrement dangereuses ou bien font appel à des techniques particulières, voire se déroulent clandestinement sans uniforme et sans dire que le gouvernement français est concerné, alors, le service action de la DGSE est parfaitement adapté.

Quelles sont justement les caractéristiques de telles missions de formation et d'assistance ?

S'agissant de leur partie militaire, ce sont des missions assez classiques. Ce qui ne l'est pas, c'est la clandestinité, y compris vis-à-vis des familles des personnels. Lorsqu'il est parti en Somalie, Denis Allex n'avait dit - comme c'est habituel - ni à son épouse ni à ses enfants où il partait. Vous pouvez imaginer dans quelle situation embarrassante se trouva le service lorsqu'il fallut annoncer la nouvelle aux familles et leur dire que cette situation pouvait connaître l'issue fatale qui s'est malheureusement produite.

La communauté des anciens des services secrets est une grande famille. Comment se sent-elle aujourd'hui et quels sont les messages qu'elle vous a fait passer ?

Pour cette affaire des agents morts au service secret de la France, notre livre survient à un moment où la communauté du renseignement français se demande si l'on doit rendre hommage publiquement à ces hommes et à ces femmes. Comme nous le révélons, c'était l'objet d'un débat au sein de l'Amicale des anciens des services spéciaux de la défense nationale (AASSDN), présidée par le colonel Henri Debrun, lors de son dernier congrès annuel, en 2012 à Dijon. Précisons que l'AASSDN a érigé à Ramatuelle (dans le golfe de Saint-Tropez) en 1959 un mémorial sur lequel figurent les noms d'agents de renseignements morts pendant la Seconde Guerre mondiale. De son côté, la DGSE a rendu hommage, voici juste un an, aux anciens du Bureau central de renseignement et d'action (BCRA) de la France Libre. Et notre annuaire des morts en mission à partir de 1945 est une grande première ! Nous avons cru comprendre, depuis la parution du livre, que les services spéciaux n'avaient jamais réalisé un tel travail (qui est loin d'être exhaustif) et qu'ils étaient très étonnés que nous ayons réussi à le faire. C'est l'un des nombreux scoops qu'on trouve dans Histoire politique des services secrets français.

(1) Roger Faligot, Jean Guisnel et Rémi Kauffer, Histoire politique des services secrets français de la Seconde Guerre mondiale à nos jours, La Découverte, 734 pages, 26 euros.

5 – Chroniques & libres propos

La relation franco-allemande et la défense : un couple en instance de divorce ?

La Tribune| 22/01/2013, 16:08 - Par Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l'IRIS

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Un peu plus de 20 ans après la signature du Traité de Maastricht, 50 ans après la signature du Traité de l'Elysée, la relation franco-allemande dans le domaine de la défense est au plus bas. Commencer un article par ce constat n'est ni un exercice de style, ni faire preuve d'un pessimisme exagéré, ni se complaire dans une morosité ambiante. C'est simplement décrire la situation actuelle sans fard, dire tout haut ce que nombre de personnes pensent tout bas, et

surtout essayer de raviver la flamme : non, ce couple ne doit pas divorcer ! Une tribune de Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l'IRIS.

Les stigmates de ce divorce sont nombreux : la divergence de position des deux pays sur l'opération en Libye, l'absence de programme d'armement commun depuis 10 ans, le sentiment qu'a eu l'Allemagne d'être écartée comme interlocuteur de la France pour la coopération en matière de défense du fait du Traité franco-britannique, les critiques allemandes sur la répartition du pouvoir au sein de EADS, le sentiment partagé des deux côtés du Rhin que les marchés d'armement des deux pays sont fermés, l'absence de proposition commune pour faire progresser la Politique de sécurité et de défense commune, le sentiment des Français que les Allemands les ont trahis lors du sommet de l'OTAN de Lisbonne sur les sujets de la dissuasion et de la défense anti-missiles, le sentiment des Allemands que les Français veulent dominer l'Allemagne dans la défense mais que l'industrie française n'est plus compétitive, le sentiment des Français qu'à l'inverse c'est la France qui a financé la recherche dans le domaine de l'armement et que l'Allemagne n'a pas de légitimité dans ce domaine et, pour tout dire, le sentiment de méfiance partagée entre les deux pays.

Il est difficile pour un Français d'exprimer ce que ressentent les Allemands. Il peut simplement décrire ce qu'il voit, essayer de comprendre la position de l'autre. Il peut aussi essayer d'expliquer la position française, si tant est qu'il y ait « une position française » car après tout, les avis peuvent diverger, même dans un pays comme la France, sur les problèmes de défense.

Les motivations de ce mariage n'étaient certainement pas exactement les mêmes en France et en Allemagne

A l'origine le couple franco-allemand s'est donc marié lors du traité de Maastricht. Il y avait longtemps que le flirt avait commencé mais il fallait passer à l'acte. Les motivations de ce mariage n'étaient certainement pas exactement les mêmes en France et en Allemagne, mais cela n'est-il pas la même chose dans tous les couples ?

La France a longtemps milité pour l'avènement d'une Europe de la défense. En 1956, elle a compris qu'elle n'avait plus les moyens de son indépendance et que ses intérêts de sécurité ne correspondraient pas toujours à ceux des Etats-Unis. Se doter d'une force de dissuasion nucléaire était un instrument de cette autonomie mais cela ne suffisait pas : il fallait convaincre les Européens qu'ils avaient un destin commun et que l'Europe politique était le prolongement nécessaire de l'Europe économique en train de naître. La fin de la Guerre Froide et de la menace soviétique ouvrent dès lors une fenêtre d'opportunité sans égal. La disparition de la menace majeure entraîne de facto une moindre dépendance de l'Europe vis-à-vis des Etats-Unis pour sa sécurité : elle doit permettre à une politique étrangère et de défense commune de prendre son envol. Pour la France, l'Allemagne est le partenaire rêvé pour construire cette Europe de la défense : son poids économique est important, son rôle politique ne peut que croître. Et puis il y a d'autres raisons moins avouables ou moins avouées : pour les Français, les Britanniques ne sont pas Européens, ils sont liés très étroitement aux Américains, ayant fait le chemin inverse de la France en 1956. Il y a également le sentiment diffus qu'il faut contrôler l'Allemagne même si la

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génération qui a vécu la Seconde Guerre mondiale est en voie d'extinction : la politique étrangère et de sécurité commune est la garantie qu'il n'y aura plus de politique nationale de défense en Allemagne.

Outre-Rhin, des séquelles toujours vives de la Seconde Guerre mondiale

Du côté allemand, il y a toujours une méfiance à afficher des objectifs en matière de politique étrangère, séquelle toujours vive de la Seconde Guerre mondiale. L'expression ultime de la prudence allemande s'est exprimée lors du vote de la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui devait permettre le recours à la force contre le Colonel Khadafi. Encore que dans ce cas l'abstention allemande fut en soi l'expression d'une volonté même si celle-ci ne fut pas conforme à ce que souhaitait la France. Les Allemands auraient pu voter cette résolution et ne pas participer aux opérations militaires : ils ont finalement préféré afficher leur différence.

Même la gestion de la crise économique est l'expression de la prudence de l'Allemagne sur la scène internationale. Entre une gestion de bon père de famille qui veut que l'on ne vive pas au-delà de ses moyens et l'expression d'une solidarité européenne face à la crise de la dette, qui est un acte d'engagement politique, les Allemands ont pour le moment choisi de donner la préférence à la gestion de bon père de famille. La difficulté à laquelle font face les dirigeants politiques européens aujourd'hui est qu'il leur faut tout à la fois tenir un langage de raison, il ne faut pas mentir à nos citoyens, mais il faut également leur donner une vraie perspective politique sur l'avenir de l'Europe. Face aux sentiments nationaux toujours vifs, il faut faire rêver les Européens d'une nouvelle frontière qui sera celle de l'Europe et non refermer ces frontières entre la remise en cause de Schengen et l'acceptation de taux d'intérêt différenciés sur les emprunts pour rembourser la dette.

Dans ce paysage, l'implication de l'Allemagne dans la construction de l'Europe politique et de l'Europe de la défense au début des années 90 doit aussi être réinterprétée comme la réassurance donnée par l'Allemagne réunifiée à ne pas agir en fonction de ses seuls intérêts nationaux sur la scène internationale.

La France s'est essoufflée face au peu d'appétence de ses partenaires pour l'Europe de la défense

Reste qu'aujourd'hui, cette Europe de la défense est en panne. L'Allemagne s'est arrêtée à la construction institutionnelle de l'Europe de la défense sans vouloir lui donner de dimension pratique et tangible tant les conditions qu'elle impose à l'emploi de la force sont restrictives. La France s'est quant à elle essoufflée face au peu d'appétence de ses partenaires pour l'Europe de la défense. Elle s'est surtout égarée en perdant les repères de sa politique étrangère. Le tropisme américain développé par l'ancien Président de la république Nicolas Sarkozy, alors même que notre pays avait refusé d'intervenir en Irak en 2003, l'illusion qu'une politique étrangère commune puisse se bâtir avec le Royaume-Uni sur la seule conception partagée de l'usage de la force ont dérouté notre partenaire outre-Rhin. Le fait qu'un nouveau Président, François Hollande, ait été élu en France doit permettre de mettre fin à cette spirale négative dans la relation franco-allemande en matière de défense. On objectera que les premières relations du couple Hollande/Merkel furent tendues sur la question de la crise de la dette. Mais on ne peut s'arrêter à ce constat comme prétexte pour ne pas agir. Que peuvent donc partager Français et Allemands pour rebâtir une relation saine dans le domaine de la défense ? Quelle méthode faut-il employer pour mettre fin aux incompréhensions qui sont nées ces dernières années ? Il faut en cette nouvelle année prendre de bonnes résolutions pour rétablir la relation franco-allemande et pour cela établir certaines règles :

Règle 1 : Respecter l'autre et lui faire confiance

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Nous voulons une Europe unie. Mais nous sommes différents. Nier nos différences culturelles serait une erreur et de plus cette différence peut être une chance et non une tare comme certains peuvent le penser. Ainsi l'Allemagne répugne à utiliser la force armée. Comment pourrait-il en être autrement étant donné l'histoire de ce pays ? Les Français devraient cesser de se lamenter de cette situation et reconnaître que depuis 20 ans les choses ont déjà beaucoup évolué en Allemagne. Qui se souvient de l'arrêt de la cour de Karlsruhe du 12 juillet 1994 qui a permis à la Bundeswehr d'être déployée pour des opérations de maintien de la paix en dehors de la zone couverte par l'OTAN ? Certes le vote au Conseil de sécurité des Nations Unies a laissé des traces mais sur le strict plan militaire il a pu être trouvé une solution qui permettre à l'OTAN de ne pas être handicapé par la non présence d'équipages allemands sur les AWACS, ceux-ci étant basculés sur le théâtre afghan. L'abstention d'un pays de l'Union européenne sur un théâtre d'opération n'est pas nécessairement un handicap si celle-ci est anticipée et si on évite de souligner des divergences de point de vue somme toute naturelles : il faut que les sensibilités diverses puissent s'exprimer sans contradiction si nous voulons éviter les confrontations frontales entre nos deux pays. En contrepartie, il faut que les Allemands cessent de penser que la France est un pays va-t-en guerre qui cherche à défendre ses seuls intérêts de sécurité. La vraie question que nous devons nous poser est de savoir quels intérêts de sécurité nous avons en commun. Nous devons également nous interroger pour savoir jusqu'à quel point nous sommes prêts à prendre en compte les intérêts de sécurité de l'autre car ce n'est pas un drame de reconnaître que nous ne partageons pas totalement les mêmes intérêts de sécurité. C'est une question que nous devons nous poser avec l'Allemagne mais également avec tous les pays de l'Union européenne. Mais qui pourrait accuser les Français de chercher à faire partager ses craintes face aux menaces auxquelles nous faisons face ? Tous les pays agissent de même et les seules questions que nous devons nous poser sont de savoir si ces menaces sont avérées et de quelle manière nous pouvons y répondre : c'est aussi vrai au Sud avec la menace terroriste au Mali que dans le Caucase avec les risques de déstabilisation. Dans le domaine de la défense, nous ne remettrons la relation franco-allemande sur les rails que si nous nous faisons confiance. La confiance cela ne veut pas dire que nous partageons le même point de vue, cela veut simplement dire que nous considérons qu'il n'y a pas d'agenda caché quand l'autre pays émet une proposition et que la justification qu'il avance n'est pas sujette à caution. Cela suppose également, quand l'un des deux a un doute sur les intentions de l'autre, de l'exprimer clairement afin de rechercher à établir le dialogue.

Règle 2 : Apurer le passé notamment dans le domaine de l'armement

Il y a du non-dit dans la relation franco-allemande, notamment dans le domaine de l'armement. L'objet de cet article n'est pas d'entrer dans les détails mais de constater la situation et chercher comment y remédier. Les Allemands ont parfois l'impression que la coopération en matière d'armement s'est faite au profit des Français. Ces derniers considèrent pour leur part qu'ils ont financé cette industrie notamment parce qu'ils recherchaient l'autonomie stratégique et qu'ils font donc profiter l'Europe de leur effort financier pour atteindre cet objectif. Les Français parlent de politique industrielle non pour des questions industrielles, mais parce que c'est cette recherche d'autonomie stratégique qui guide leur politique dans l'armement. La politique française n'est donc pas protectionniste comme le pense les Allemands, elle ne peut s'expliquer que par ce souci de sécurité d'approvisionnement. Pour les Allemands, l'industrie c'est une question... industrielle. Cela relève donc des entreprises et il ne peut donc y avoir de politique industrielle au sens où les Français l'entendent. Les deux pays ne parlent donc pas le même langage quand il s'agit de politique industrielle dans l'armement ce qui multiplie les sources d'incompréhension. Enfin, les Français veulent relancer l'Europe de la défense par le biais des capacités militaires non pas par adhésion subite et maligne au pragmatisme britannique mais simplement parce que c'est la crédibilité militaire de l'Union européenne qui est en jeu tout comme l'utilisation la plus rationnelle possible de nos moyens financiers. Ces incompréhensions s'ajoutent donc au non-dit ou rancœurs du passé.

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Règle 3 : Utiliser la différence comme un atout et non un handicap

Et si l'Europe c'était utiliser à bon escient les spécificités de chacun ? La tendance naturelle c'est de faire une « Europe unique », une Europe qui serait pour les Français à l'image de la France et qui serait à l'image de l'Allemagne pour les Allemands. Il n'est pas sûr que nous puissions y arriver ainsi. Dans la défense, il y a pourtant un moyen de résoudre les contradictions et d'additionner les spécificités comme autant de facteurs qui loin d'être antagonistes nous permettraient d'être complémentaires. La France fait la guerre et l'Allemagne non : on peut très bien imaginer que dans la période actuelle la France se spécialise dans les capacités d'entrée en premier dans les conflits et l'Allemagne dans les forces de dissuasion. L'Allemagne est anti-nucléaire et la France dispose de forces nucléaires : est-ce totalement incompatible ? L'Allemagne peut très bien être un acteur européen actif dans le désarmement nucléaire alors que la sécurité de l'Alliance atlantique continuera à être renforcée par les forces nucléaires françaises, comme cela a été constamment réaffirmé depuis le sommet de l'OTAN d'Ottawa en 1974, et tant que nous ne serons pas dans une situation d'avoir un désarmement nucléaire négociée.

Règle 4 : Dialoguer

En recommandant le dialogue, on peut avoir le sentiment d'enfoncer des portes ouvertes. Pourtant ce n'est pas le cas. Dialoguer c'est utiliser tous les canaux de la relation franco-allemande pour essayer de rétablir la confiance entre les pays. A côté des autorités gouvernementales, et bien évidemment en plus haut lieu des chefs d'Etat, il y a les parlementaires, les think tanks. Il ne faut pas hésiter à utiliser tous les formats, restreints, élargis, mêlant les différentes catégories d'acteurs ou à l'inverse en restant en strict tête-à-tête. Il faut que l'information circule sur les résultats de ces discussions, il faut établir des constats partagés de ces discussions même si ce sont des constats de désaccord. Il faut enfin établir la coordination entre tous ces lieux de discussion. Il faut éviter que le 50e anniversaire du traité de l'Elysée ne soit un hymne à la coopération franco-allemande servant de cache misère à la réalité. Il faut que ce soit l'occasion d'un nouveau départ et non un point d'arrivée. L'IRIS contribuera à cet effort dans le cadre du cercle stratégique franco-allemand qu'il anime depuis près de 15 ans avec la Fondation Friedrich Ebert mais également dans le cadre de ses recherches sur les questions de politique de défense, avec toujours pour objectif que cette coopération franco-allemande se fasse au profit des deux pays et d'une Europe unifiée.

Réflexions d’un chibani sur la guerre au Mali

Par le Général d’armée Jean Delaunay (en 2° section), Président de

l’association France-Valeurs

J’ai eu la vocation militaire très tôt et mes lectures d’adolescent

tournaient autour des récits de guerre. Plus encore que ceux de

1914/18, ceux de la période coloniale me fascinaient car ils mettaient

en scène de jeunes chefs, isolés avec quelques soldats autochtones

sur des territoires immenses, face des adversaires souvent

redoutables par leur maîtrise du terrain, leur fanatisme et leur mépris

de la mort.

Sans avoir eu la chance de commander à mon tour un « escadron

blanc », j’ai acquis, jeune, une petite expérience de la solitude du chef

sur le terrain, de l’adversaire à épier et si possible à surprendre, des

hommes à encourager souvent, à calmer parfois et à ramener

toujours, vivants, blessés ou morts...

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Plus tard, j’ai mesuré le poids de l’opinion sur la politique de défense et constaté notamment

que les deux guerres du Vietnam avaient été perdues davantage sur les campus et au parlement

que dans la brousse…

C’est pourquoi, je pense très fort à nos capitaines et lieutenants qu’on vient d’engager au Mali.

Par rapport à leurs anciens, ceux par exemple des compagnies méharistes traquant un rezzou,

nos jeunes bénéficient de quelques avantages et souffrent de beaucoup de contraintes.

Ils sont motorisés, disposent d’équipements dernier cri: lunettes de vision et de tir nocturne,

GPS, gilets pare-balles et téléphone permettant de communiquer avec l’éclaireur de tête, et de

guider l’appui aérien de rigueur, feu ou l’EVASAN.

En revanche, même s’ils ont acquis un certain nombre de réflexes en Opex et, notamment, en

Afghanistan, ils n’ont aucune connaissance du milieu et des habitants.

Circonstance aggravante, leurs actions sont contrôlées en permanence par des chefs qui, eux-

mêmes, sont en liaison directe avec le CEMA et l’Elysée. Il en résulte que le moindre de leur

succès, et surtout les pertes même minimes qu’ils pourraient subir, risquent d’être rapportées au

prochain 20 H et d’y faire l’objet de commentaires acides.

Car, même en milieu militaire, la doctrine de la guerre zéro mort a fait son chemin. Tout en

fermant les yeux sur nos 200.000 avortements annuels, nous conférons à la vie humaine un tel

prix que tout soldat mort pour la France est dorénavant célébré aux Invalides comme l’était

autrefois un maréchal.

Or, dans le contexte actuel de guerre dissymétrique, l’effet psychologique à obtenir sur l’opinion

est déterminant, Cette façon d’honorer publiquement les otages et les morts - innovation dont je

salue le principe - présente l’énorme inconvénient de montrer notre vulnérabilité d’occidentaux

sentimentaux à des adversaires rompus aux techniques de manipulation de l’opinion via la

terreur.

Eux n’ont aucun scrupule à utiliser les kamikazes du 11 septembre et autres bombes

humaines. Pour eux, la vie d’un homme ne pèse pas lourd par rapport aux effets obtenus : titres

de notre presse et gros plans de notre TV…

Cela dit, je souhaite bonne chance à nos jeunes camarades. Qu’ils sachent utiliser leurs

gadgets électroniques et s‘en passer éventuellement… Qu’ils sachent déjouer la ruse des

terroristes et la curiosité des journalistes… Qu’ils sachent descendre de leur VAB pour identifier

les traces et interroger les habitants sans se laisser berner... Qu’ils sachent attendre patiemment

sous le soleil ardent ou dans la nuit glaciale, foncer quand le gibier est débusqué et tirer au but...

Qu’ils sachent garder leur sang- froid en toutes circonstances, même quand le niveau baisse,

celui du carburant dans les réservoirs et celui de l’eau dans les bidons… Même quand les

gouvernants mettent en garde les militaires contre les bavures et exigent des résultats.

Comme leurs pères avaient sacrifié les chars à la Ligne Maginot, les responsables politiques

privilégient depuis 50 ans l’Arme Nucléaire, Après avoir sabré pendant des années les budgets de

la Défense, ils vous engagent dans un véritable imbroglio politico-humain et dans une nouvelle

aventure.

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A vous de leur montrer qu’au-delà des illusions pacifistes et de la confiance abusive à la

technique, la Patrie peut compter pour la protéger sur ses soldats de chair et de sang, des

guerriers courageux.

Bonne chance, les guerriers !

“Au Mali, il faudra les moyens de ses ambitions” RP Défense, Jeudi 24 janvier 2013 – par le général Elrick Irastorza :

Stratégie. Ancien chef d’état-major de l’armée de terre, le général Elrick Irastorza commente, en exclusivité, les débuts de l’opération Serval.

Saint-cyrien et parachutiste des troupes de marine, le général d’armée Irastorza a notamment commandé le 8e RPIMa de Castres et l’opération Licorne en Côte d’Ivoire (2005-2006). Pendant cinq ans (juin 2006-août 2011), il aura été l’un des principaux artisans de la réorganisation de l’armée de terre et de son adaptation au conflit afghan, d’abord comme major général puis comme chef d’état-major. La France aurait-elle dû intervenir plus tôt ? On ne peut que regretter que la communauté internationale n’ait pas apporté à temps des réponses appropriées à cette crise. La France a réagi in extremis, dans l’urgence. La pusillanimité de la plupart des pays pourtant concernés par cette déstabilisation de la zone sahélienne ne lui laissait pas d’autre choix.

Le vide militaire à hauteur de Mopti a-t-il encouragé les islamistes à foncer vers le sud ? Ce vide ne pouvait qu’inciter des unités très mobiles et surtout très bien armées à poursuivre leur avantage. Ces raids motorisés rapides et violents de type rezzou, les GPS et les moyens radio en plus, sont quasi impossibles à arrêter sans renseignements puis frappes aériennes ou moyens puissants au sol, au bon endroit. Quelle est la principale menace pour les forces françaises ? D’abord, les distances et le climat. À Mopti, le Mali, c’est 350 kilomètres de large, la distance Paris-Rennes, et la capitale se trouve à 1 200 kilomètres de Gao. Les hommes et nos matériels les plus vieux, les VAB (véhicules de l’avant blindés), âgés de plus de 30 ans, ou les automitrailleuses Sagaie (25 ans) vont souffrir sur les pistes. La dispersion sur le terrain ou l’intrication au milieu des populations de bandes djihadistes bénéficiant de complicités est un risque, comme, pour nos unités, de se retrouver impliquées à leur insu dans des opérations peu respectueuses du droit des conflits armés. De quoi notre armée a-t-elle le plus besoin ? Nos faiblesses sont bien connues, notamment en moyens de projection. Ce qui me préoccupe le plus est la protection de nos hommes face à de l’armement d’un calibre très répandu, le 14,5. C’est autre chose que la kalachnikov ! Il est urgent de projeter des engins protégés et équipés au

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“standard afghan” et surtout de ne pas retarder plus que de raison le remplacement de nos bons vieux VAB. Des scénarios d’intervention au Mali avaient-ils été préparés ?

C’est le métier de nos états-majors de planifier en permanence pour proposer au décideur politique, le moment venu, un panel de modes d’action. Quels enseignements tirez-vous de la rapidité de la réaction française ? Notre système Guépard de projection d’urgence et notre dispositif prépositionné ont démontré toute leur pertinence. Les forces spéciales ont facilité l’engagement initial, mais le contrôle

continu du terrain ne pourra être assuré, dans la durée, que par des unités plus conventionnelles, les forces spéciales redevenant un outil privilégié pour mener des actions ciblées très puissantes, dans la profondeur ou les intervalles. Cette nouvelle opération valide-t-elle le concept français de projection ? En entrée de théâtre, les choses se passent généralement bien. Dans la durée, tout dépendra de nos intentions. Aller au-delà de la boucle du Niger, par exemple, nécessiterait des moyens d’une tout autre ampleur. Quelles leçons pour notre outil de défense ? Tout est affaire de compromis entre nos moyens et nos ambitions. Si nous voulons continuer à jouer un rôle crédible sur la scène internationale, il faudra nous en donner les moyens. Les derniers événements nous montrent, une fois encore, que c’est bien au sol que se fait la décision.

Le Mali, un nouvel échec pour l’Europe de la défense La Croix, 17/1/13 – par Sébastien Maillard

Pour le politologue Thomas Klau, l’intervention militaire française trahit l’incapacité de

décision européenne.

Entre la nécessité d’intervenir militairement sur-le-champ et le lourd appareil de décision

européen, l’écart est devenu « politiquement intenable », estime Thomas Klau dans un entretien

àLa Croix.

Directeur du bureau parisien du think tank European Council on Foreign Relations (ECFR), ce

politologue allemand né en France déplore l’actuel « partage des rôles » entre, d’un côté, un État

membre qui décide unilatéralement d’intervenir, comme la France le fait au Mali, et, de l’autre, les

institutions européennes « à qui on laisse les déclarations de bonnes intentions et les outils

civils ».

« Ce qui devait être une exception en Libye devient, avec le Mali, la règle », poursuit Thomas

Klau, en référence à l’intervention franco-britannique lancée en 2011 contre le régime de Kadhafi.

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Cette façon d’agir n’est pas acceptable, estime l’expert, puisque l’intervention militaire d’un État

implique forcément le reste de l’Europe. La prise d’otages, dont des Européens de diverses

nationalités, survenue le 16 janvier sur un site gazier algérien, en réaction à l’intervention

française, en fait la dramatique démonstration.

Outil de décision inopérant

Cette interdépendance rend nécessaire une Europe de la défense, selon Thomas Klau. « Il

faudrait un commandement militaire européen intégré et que le chef de la diplomatie européenne

ait un conseiller militaire de haut rang, suggère-t-il. Ces derniers jours ont montré que l’outil de

décision européen est inadapté à la réalité. »

Pas seulement à Bruxelles. « L’Allemagne ne dispose pas des marges de manœuvre françaises.

Même pour l’envoi de Transall, il faut l’accord du Bundestag », raille le politlogue.

Dans cette Europe de la défense à construire, il manque le moteur franco-

allemand. « Un chapitre essentiel du traité de l’Élysée est pourtant consacré à la

défense et à la politique étrangère », rappelle-t-il, à l’approche du 50e anniversaire de ce traité

scellant l’amitié entre les deux pays, qui sera commémoré mardi 22 janvier : « Plutôt qu’un

nouveau traité franco-allemand, nous devrions déjà appliquer l’existant ».

Ne pas attendre le Royaume-Uni

Pour Thomas Klau, miser sur Londres pour construire l’Europe de la défense est un

leurre. « Quand la Grande-Bretagne sera-t-elle prête à se soumettre au service de la défense

d’intérêts communs ?, interroge-t-il. La Grande-Bretagne bloquera tout commandement intégré

européen. Donc miser sur elle pour l’Europe de la défense revient à y renoncer. Il faut faire sans

elle, d’autant que de nouveaux États, comme la Pologne, sont prêts, eux, à s’impliquer. »

Belmokhtar, le cerveau de l’attaque

Liberté, Samedi, 19 Janvier 2013 09:50 - Par Djilali Benyoub

Avec l’attaque du site gazier d’In Amenas, Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Abou Al-Abbes, signe son premier acte en solo et se démarque définitivement d’Al-Qaïda.

Pour les spécialistes des mouvements djihadistes, Belmokhtar qui a été éjecté d’Aqmi donc diminué, vient par cet acte spectaculaire marquer sa position dans la nébuleuse en donnant à sa nouvelle organisation, créée à la fin de l’année 2012, une dimension à rivaliser avec ses sœurs au Sahel. Outre la symbolique et l’impact médiatique de l’acte, le Borgne, comme on désigne Belmokhtar, qui a perdu un œil en Afghanistan entre 1990 et 1992, donne un message à Al-Qaïda et à son ancien supérieur

Abdelmalek Droudkel qui est en perte de vitesse au Mali. Les signataires par le sang, la nouvelle organisation terroriste, s’installe dans la position d’un acteur important et incontournable dans la région. Cela d’autant plus qu’il a réussi à rallier de nombreux éléments de la brigade des Enturbannés (Al-

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Moulathamin) qu’il dirigeait sous la bannière d’Al-Qaïda. C’est certainement la manière, sans ménagement, avec laquelle il a été débarqué de la tête d’Al-Moulathamin qui l’a poussé à intervenir via une vidéo (c’est la première fois où il apparaît directement et parle à visage découvert) pour annoncer la création de son groupe et ses objectifs, notamment immédiats, le combat contre ceux qui participeraient ou assisteraient à la guerre au Mali. Il vient ainsi de franchir un autre pas, un grand pas et devance les autres groupes djihadistes qui opèrent dans la région sahélienne, en passant de la menace à l’acte, même si plusieurs sources parlent d’un acte préparé depuis longtemps. Donc antérieur à la création des Signataires par le sang. C’est grâce à cette capacité à réagir qu’il a survécu depuis 1990 aux coups des services de sécurité et des manœuvres internes aux groupes terroristes dans lesquels il a eu à activer. Fasciné par le djihad, notamment celui des Afghans contre l’occupant russe, dans les années 1990, l’enfant de Ghardaïa, âgé alors de 18-19 ans, va faire ses premières armes sous les Hakmatiar en Afghanistan devenu Mecque des islamistes. C’est là qu’il est blessé et perd l’usage d’un œil. Et fort de cette expérience, il rentre en Algérie où les premiers maquis se constituaient. Il rejoint vite le GIA et participe aux attentats contre les services de sécurité et aux grands massacres commis à l’époque. Lors de la scission, il quitte le GIA et part avec Hassen Hattab qui créa le GSPC, en 1998. Envoyé au front du Sud avec entre autres missions, l’achat des armes pour les maquis du Nord. Il tissera des alliances avec des tribus locales, notamment à travers les mariages et des réseaux de trafics en tous genres. Trafic d’armes, de drogues, de clandestins et de cigarettes. Il sera d’ailleurs surnommé en Occident “Mister Marlboro”. La fin de Hattab, en 2003, le balancera dans une rivalité avec un concurrent envoyé par le nouveau chef du GSPC, Droudkel, Abderrezak El-Para. C’est alors que le Borgne commence à prendre de plus en plus ses distances vis-à-vis de “sa tutelle”. Cette distance ira en s’accentuant lorsque le GSPC adhère à la nébuleuse Al-Qaïda et devient Aqmi. Belmokhtar jouissait déjà d’une large autonomie avec un territoire et une liberté d’action. Idem pour Abou Zeïd, “émir” de la brigade Tarek-Ibn-Ziyad qui se distingue lui par son caractère sanguinaire. La cohabitation se fait sans friction, chacun occupant une part du terrain, s’occupant d’un créneau d’activités, alors que tous les groupes coopèrent et s’entraident. Après Aqmi, est venu s’ajouter au terrain déjà miné le Mujao qui passera directement à l’action en s’attaquant à l’Algérie. Il revendiquera les attentats de Tamanrasset et de Ouargla. La crise libyenne lui ouvre un marché pour s’approvisionner en armes. Il aurait été aperçu à deux reprises dans ce pays. Lors de la prise du Nord-Mali, il est présent, et s’est affiché publiquement dans le consulat d’Algérie à Gao. Signe d’une entente avec le groupe islamiste local, Ansar Eddine. Il en fera de même avec le Mujao avec en filigrane le partage des zones d’influence et l’entraide. Les trois groupes ne tarderont pas à s’unir pour l’offensive sur Kona. Il prend ainsi de court à la fois Aqmi et de l’épaisseur devant les autres groupes terroristes en osant s’attaquer à In Amenas.

Attaque du site gazier d'In Amenas El Watan, le 23.01.13 | 10h00, par Salima Tlemçani

Mokhtar Belmokhtar a recruté ses 29 mercenaires en Libye

L’attaque du site gazier a été planifiée à partir de la Libye, où Belmokhtar a recruté les 29 mercenaires qu’il a armés avec un arsenal et habillés d’uniformes libyens. Seuls quelques-uns, dont trois Algériens, sont venus d’Aguelhoc, au nord du Mali. Les éléments du commando sont entrés séparément à bord de 4x4.

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, n’a pas tout dit sur l’attaque du site gazier d’In Amenas. Il

a déclaré que le commando de mercenaires, commandé par Mokhtar Belmokhtar, a mis deux

mois pour préparer cet acte terroriste à Aguelhoc, une ville de l’Adrar des Iforas située à 430 km

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au nord de Gao, 80 km au sud de Tessalit, à 150 km au sud de Tamanrasset et à plus de 2000

km d’In Amenas.

En fait, seuls quelques-uns, dont les trois Algériens, les Mauritaniens et les Maliens ont fait le

déplacement d’Aguelhoc jusqu’à In Amenas pour rejoindre la Libye, où la planification de

l’opération a eu lieu sous la direction de Belmokhtar et avec l’aide des groupes djihadistes. Des

sources sécuritaires affirment que «l’opération a été organisée et préparée en Libye, sous la

direction de Belmokhtar. Seuls quelques éléments sont venus du nord du Mali pour renforcer le

groupe. Les autres, comme les 11 Tunisiens, les Egyptiens et le Canadien étaient en Libye, avec

Mokhtar Belmokhtar».

Elles expliquent que l’armement lourd, notamment les mines antichar, les rampes de missiles, les

lance-roquettes, les FMDP (Doutchka) et les explosifs militaires qu’ils avaient en leur possession

ne provient pas du nord du Mali, mais plutôt de Libye où des tonnes d’armes de guerre avaient été

larguées par l’aviation française durant l’insurrection contre le régime d’El Gueddafi.

«Au Mali, il est facile d’acquérir des armes légères, mais en Libye c’est plutôt l’armement lourd qui

est disponible dans chaque quartier. Des sources sécuritaires avaient signalé la présence de

Belmokhtar à Tripoli, avec certains responsables et de nombreux djihadistes. C’est sur le territoire

libyen que le plan de cette attaque a été préparé et c’est avec l’armement libyen et des tenues

militaires libyennes qu’il a été exécuté», révèle notre source.

Des révélations qui rejoignent celles faites hier par des sources islamistes libyennes à l’Agence

française de presse (AFP) qui reconnaît avoir obtenu les numéros de téléphone des membres du

commando pour servir de relais médiatique. «Le commando a bénéficié d’une aide logistique

fournie depuis la Libye pour mener l’attaque (…). Les islamistes libyens ont été chargés d’établir

le contact entre les ravisseurs et les médias. Ainsi, les médias internationaux, dont l’AFP, ont pu

se procurer des numéros de téléphone de ravisseurs, fournis par les milieux islamistes libyens qui

ont établi leur base dans l’Est libyen.»

Cette connexion entre les preneurs d’otages d’In Amenas et les intégristes libyens ne surprend

personne eu égard à la situation de chaos dans ce pays et son impossibilité à contrôler son

territoire et encore moins ses frontières, car ceux qui en assurent la surveillance sont pour la

plupart, révèle l’AFP, des membres du Groupe islamique libyen pour le combat (GILC) qui avait

fait allégeance à Al Qaîda et s’était mis sous sa coupe à sa création. Certaines sources n’hésitent

pas à faire le lien entre l’attaque d’In Amenas et le limogeage, trois jours après, d’Al Seddik Al

Obeidi, ancien vice-ministre de la Défense pour les gardes-frontières, un ancien membre et

fondateur du GILC.

Autant d’informations qui prouvent que Belmokhtar a recruté le plus gros de ses mercenaires en

Libye et les a armés avec un arsenal libyen. Alors, pourquoi nos autorités n’ont-elles pas dit toute

la vérité ? Tout comme nous ne savons pas pourquoi le bilan des pertes dans les rangs des forces

de sécurité a été frappé du sceau du secret. Le Premier ministre a tout simplement déclaré : «Il y

a eu un otage algérien tué et quelques militaires blessés…»

Quelles options opérationnelles au Mali ?

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La voie de l’épée, mardi 22 janvier 2013 - Publié par Michel Goya

L’opération Serval est une action militaire d’ampleur mais

qui reste un instrument au service d’une vision stratégique

plus large englobant aussi nécessairement des actions

diplomatiques et économiques voire idéologiques. On ne

peut donc lui demander plus d’effets politiques qu’elle ne

peut offrir. C’est dans ce cadre que l’on peut essayer de

réfléchir aux options opérationnelles possibles en fonction

des forces disponibles de part et d’autre.

Au onzième jour de l’opération, nous sommes encore dans

une phase que l’on qualifiera de « bouclier » dont l’objectif

premier est de protéger Bamako ou au moins Mopti de

toute offensive ennemie, en attendant la fin de la montée

en puissance du dispositif français et africain. Face à nous, les possibilités d’action des rebelles et

djihadistes sont limitées mais pas impossibles dans le cadre qui sera désormais celui d’un combat

psychologique appuyé par des actions de combat. Du fait de la faible densité des forces (la zone

de front fait presque 400 km de large), il leur reste toujours la possibilité de s’infiltrer par petits

groupes pour tenter des « coups » symboliques comme des attentats à Bamako, éventuellement

contre des ressortissants français, ou des actions de harcèlement contre les forces de Serval

considérant l’impact stratégique de chaque mort français. Les djihadistes peuvent aussi refuser le

combat contre les Français pour s’en prendre aux forces maliennes, plus vulnérables.

La seconde phase de l’opération Serval aura, conformément aux objectifs définis par le Président

de la République et à la résolution 2085 du CSNU, de rétablir l’autorité de l’Etat malien sur

l’intégrité du territoire, en d’autres termes de reconquérir le Mali du Nord. Cette phase peut

débuter assez rapidement dans quelques jours si le critère premier est la vitesse, auquel cas les

forces françaises seront les plus impliquées, ou plus tardivement s’il s’agit surtout de mettre en

avant des forces africaines encore en cours de mise en place.

L’objet premier de ce Serval 2 sera bien entendu la prise des villes le long du fleuve Niger. On

peut imaginer une double attaque vers Gao, le point clé de la zone, l'une à dominante tchadienne

partant de Niamey, l'autre à dominante franco-africaine partant de Sévaré. On profiterait ainsi d’un

rapport de forces très favorables et d’axes routiers de meilleure qualité. Cela permettrait de

frapper d’abord un mouvement djihadiste, le MUJAO, et donc de laisser encore une possibilité de

négociation à Ansar Dine. A partir de Gao, il est ensuite possible soit de pousser vers Kidal, le fief

d’AQMI dans le Nord, soit vers Tombouctou à l’Ouest. La progression franco-africaine vers Gao

peut s'effectuer aussi en parallèle sur les axes Sévaré-Gao et Diabali-Nampala-Tombouctou-Gao.

Face à cette manœuvre, tout en ayant toujours la possibilité de tenter ses actions symboliques

dans la profondeur, l’ennemi peut essayer de nous harceler le long des axes ou nous freiner à

partir des localités où il peut toujours s’appuyer classiquement sur les deux diviseurs de notre

puissance de feu que sont les infrastructures et la population. A partir de ces « petits Falloujah »

(Gao compte au maximum 80 000 habitants, Tombouctou, 50 000 et Kidal, 25 000), il peut

s’efforcer de résister suffisamment longtemps pour ternir l’image des forces françaises et lui

infliger des pertes, en considérant encore une fois que son but n'est pas de vaincre l'armée

française au Mali mais en France, en influençant le comportement de ses dirigeants. Il peut

décider aussi de refuser un combat jugé trop défavorable pour lui et se réfugier dans la zone

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désertique et l’Adrar des Ifoghas. Dans tous les cas, il préférable que l’offensive alliée sur le fleuve

Niger se termine avant le mois de mai et le début de la saison des pluies, susceptibles de réduire

nos possibilités de manœuvre et d’appui.

Une fois la reconquête du fleuve Niger terminée, il s’agira ensuite de considérer la poursuite de la

lutte dans une zone sahelienne et saharienne plus grande que la France et face à des groupes

qui, non seulement connaissent parfaitement cette région mais ont également la possibilité de se

réfugier dans les pays voisins. A l’instar des opérations aéromobiles dans le Tibesti tchadien en

1970, cette phase risque d’être la plus difficile. Il faudra peut-être alors se poser la question de

son coût-efficacité et de la possibilité de se contenter, là encore comme au Tchad, de la

restauration de l’autorité de l’Etat sur le « Mali utile », Kidal incluse, et de laisser les groupes

rebelles gouverner des cailloux. Il faudra aussi se poser la question de l’alliance plus ou moins

ouverte avec le MNLA susceptible de nous aider dans cette guerre du désert et donc de pousser

l’Etat malien à des concessions politiques.

La dernière phase, qui débutera aussi après la reconquête du fleuve Niger et qui sera la plus

longue, sera celle de la stabilisation. Il ne suffit pas en effet de libérer les villes, il faut aussi les

tenir. Ce sera là, logiquement, la mission des forces maliennes mais en faisant en sorte que les

mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets et que ces forces ne s’effondrent pas à

nouveau en cas de retour offensif des rebelles. Cette phase sera donc aussi une phase de

transition avec la relève progressive des forces françaises et MISMA par des troupes maliennes à

la fois solides et respectueuses de la population, chaque exaction de nos alliés entachant

indirectement la légitimité de l’opération française. Une présence militaire française sera donc

sans doute nécessaire, pendant plusieurs années, pour aider les forces locales, protéger les

intérêts de la France et en premier lieu ses ressortissants tout en maintenant la pression sur les

groupes djihadistes et sans apparaître comme une force occupante.

En résumé, la difficulté majeure sera sans doute de savoir où s’arrête ce qui suffit et de ne pas

Qui critique l'Algérie ? Le Temps d’Algérie, 18-01-2013

Par Eric Denécé, Directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R)

L'intervention conduite hier par les forces spéciales algériennes au niveau du complexe gazier d'In Amenas donne lieu à de nombreuses réactions négatives dans le monde occidental.

Face à la multiplication de critiques sans fondement, il convient de rappeler quelques évidences, que de nombreux esprits chagrins, jamais satisfaits, semblent oublier.

De l'intervention Ou bien les djihadistes qui ont effectué cette prise d'otages sont idiots, ou bien, connaissant l'extrême fermeté du gouvernement algérien, ils avaient l'intention de faire de leur action un véritable massacre, mis en scène devant les caméras des médias du monde entier.

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En effet, rappelons que, début janvier, ils ont pris l'initiative de rompre les discussions initiées par la diplomatie algérienne sur les otages et le Nord Mali. Ils savaient donc pertinemment que les autorités ne négocieraient pas. A moins qu'ils ne se soient imaginés que le nombre élevé de ressortissants étrangers parmi les otages multiplie les pressions extérieures et infléchissent leur position.

Or, la réaction du gouvernement algérien a totalement annihilé leur stratégie. La décision d'intervenir rapidement – qu'elle soit délibérée ou due à une tentative de sortie des djihadistes – a été extrêmement efficace.

Elle n'a pas permis aux terroristes de bénéficier de l'écho médiatique qu'ils recherchaient, ni de préparer la mise en scène qu'ils avaient probablement planifiée. Surtout, ils ont été surpris par la rapidité de l'assaut. Rappelons qu'au-delà des vies humaines en jeu, les djihadistes auraient aussi pu faire sauter le complexe gazier, provoquant des dégâts considérables… et davantage de victimes.

Certes, l'intervention a provoqué l'exécution d'une partie des otages. Nous n'oublions nullement ces victimes innocentes et le drame humain que représente leur barbare assassinat de sang-froid mérite toute notre compassion. Certes, les actions antiterroristes «chirurgicales» ne sont pas la priorité des forces spéciales algériennes. Mais ce n'est pas du mépris de la vie des otages, comme certains l'affirment péremptoirement dans la presse occidentale.

C'est une psychologie différente, celle d'un pays qui a connu deux décennies d'attentats et de massacres terroristes, qui sait donc l'importance du danger et la nécessité d'y répondre. Au demeurant rien ne permet de dire que d'autres auraient fait mieux. Des réactions internationales Les autorités algériennes sont critiquées pour «l'unilatéralisme» dont elles ont fait preuve dans cette affaire. C'est un comble. Il s'agit d'une agression interne sur un territoire souverain, dans laquelle des étrangers sont impliqués.

Plusieurs pays disent avoir proposé l'aide de leurs meilleures unités antiterroristes. Mais que ne l'ont-ils fait quand l'Algérie connaissait ses «années noires» qui ont fait plus de 100 000 victimes ? Ils ne l'ont pas soutenue, ont souvent condamné la «répression» et veulent lui donner aujourd'hui des conseils ?

Ceux qui critiquent l'Algérie et son gouvernement, les accusant de ne pas les avoir informés ou de n'avoir pas tenu compte de leur avis – essentiellement les Etats-Unis et la Grande-Bretagne – doivent se voir rappeler certaines vérités.

- Une intervention antiterroriste de cette nature relève de la souveraineté nationale, d'abord parce qu'elle se passe sur le territoire algérien, ensuite parce que la très grande majorité des personnes présentes sur le site, otages ou non, étaient des Algériens. Washington, Londres, Tokyo et quelques autres réagissent comme si la vie de leurs ressortissants avait infiniment plus de valeur que celle des Algériens.

- Vouloir gérer une crise sur un territoire souverain, sans l'accord des autorités locales, est une ingérence caractérisée. Je n'ai pas le souvenir que l'Algérie ait adressé des conseils ou des reproches lors du désastreux assaut du FBI à Waco (Texas) en 1993, qui s'est soldé par 72 morts. Pas plus d'ailleurs que lorsque les drones de la CIA font de nombreuses victimes collatérales dans les zones tribales pakistanaises.

De même, il est paradoxal de voir Londres – dont tout le monde connaît la politique expéditive et intransigeante en Irlande du Nord – réprimander Alger. N'oublions pas que David Cameron fut, avec Nicolas Sarkozy, un des principaux artisans de l'intervention de l'Otan en Libye à l'origine de tout le chaos régional actuel.

En effet, Alger n'oublie pas que ceux qui le critiquent aujourd'hui sont les principaux responsables de la déstabilisation régionale que connaît le Sahel depuis 18 mois, suite à l'intervention

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désastreuse de l'Otan en Libye, laquelle a permis le renforcement significatif en armes et en effectifs des groupes djihadistes et des narcoterroristes.

L'Algérie ne pouvait accepter d'assistance étrangère. D'abord en raison d'un nationalisme sourcilleux. Ensuite parce que cela aurait considérablement allongé le délai pendant lequel les terroristes pouvaient piéger le site et pérorer devant les médias du monde entier.

Les critiques qui s'élèvent laissent songeur. Elles émanent pour l'essentiel de commentateurs de mauvaise foi ou mal informés, car il fallait être totalement naïf pour attendre une autre issue. La réalité est que les djihadistes ont commis deux erreurs majeures en quelques jours. Après avoir défié l'armée française au Mali, ils ont cru pouvoir faire plier le gouvernement algérien. Ce sont là, pour eux, deux échecs cuisants.

Par Hasni Abidi, directeur du centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen : De nombreuses interrogations ont été soulevées suite à l'assaut mené par l'ANP sur le site gazier d'In Amenas. Pour les Occidentaux, les choses sont allées trop vite et il est reproché à Alger de ne pas les avoir informés préalablement.

Pour Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen à Genève, interrogé par Le Temps, un journal suisse, «les autorités algériennes sont passées à l'assaut car leur préoccupation prioritaire était d'afficher leur fermeté vis-à-vis des terroristes». Pour lui, l'ANP ne voulait pas créer de précédent.

«L'armée voulait de toute force éviter de créer un précédent qui aurait pu laisser croire qu'elle était prête à négocier avec les terroristes. Si elle avait accédé au souhait de pays étrangers de ne pas passer à l'action, elle serait revenue sur les principes qu'elle a toujours mis en avant. Elle ne voulait pas laisser la situation perdurer, d'une part, parce que cela aurait été un aveu de faiblesse et, d'autre part, parce qu'elle aurait pris le risque que les terroristes parviennent à s'organiser pour exfiltrer certains otages vers des lieux plus sûrs, ce qui aurait constitué une humiliation terrible.

Concernant le bilan, Hasni Abidi précise que «la marge de manœuvre des autorités était passablement réduite dans cette situation». Quant à celle des pays étrangers, «elle l'était plus encore, entre la pression de leurs opinions publiques pour que l'on préserve autant que possible les otages, et l'intransigeance d'un pays souverain».

Au sujet des conséquences pour l'Algérie sur le plan diplomatique, il précisera que «cela va beaucoup dépendre du nombre final de victimes parmi les otages. Des éclaircissements seront sans doute demandés à Alger, mais je doute que les répercussions soient très importantes à ce niveau. En ce moment, un pays comme la France, par exemple, a un besoin de l'appui de l'Algérie pour la poursuite de son opération militaire au Mali».

L'Algérie doit revoir sa stratégie antiterroriste au sud du pays Le Temps, 18 janvier 2013, Par Karim Aoudia

«La marge de manœuvre des autorités algériennes était passablement réduite dans cette situation» Le Temps d’Algérie, 18-01-2013

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Le politologue Cherif Driss analyse l'attaque du site gazier d'In Amenas L'assaut actionné jeudi par les unités spéciales de l'Armée nationale populaire (ANP) pour libérer les otages du site gazier d'In Amenas, au sud-est du pays, s'est traduit certes par l'élimination d'une vingtaine de terroristes, mais également par beaucoup de morts, algériens et ressortissants étrangers de différentes nationalités employés sur le même site.

Il s'agit d'expatriés de pays occidentaux, notamment Etats-Unis, Grande-Bretagne ainsi que le Japon. Telles que rapportées hier par de nombreux médias étrangers, les réactions des officiels de ces pays font état d'une inquiétude, voire d'un sentiment de colère à la suite de l'annonce de la mort de leurs ressortissants. Du coup, peut-on dire que les responsables algériens ont actionné l'assaut à In Amenas sans vraiment mesurer les conséquences d'une telle action ?

De façon catégorique, Cherif Driss, politologue et enseignant à l'université d'Alger, répond par la négative. «Je ne crois pas que les autorités algériennes aient donné l'assaut à la légère», a-t-il indiqué. Il enchaîne en énumérant les objectifs de l'Armée algérienne à travers l'assaut. «Ces objectifs sont au nombre de trois. Le premier porte sur la libération des otages, qu'ils soient étrangers ou Algériens qui sont d'ailleurs majoritaires parmi les employés du site d'In Amenas. Le second réside dans la nature même de ce site qui est une zone classée, ce qui a rendu l'intervention de l'ANP une nécessité.

Quant au troisième objectif, il est lié à la logique suicidaire des terroristes qui menaçaient de faire exploser le site, ce qui fait de l'assaut de l'ANP une action irréversible», explique Cherif Driss. Citant des exemples d'assauts ordonnés par les services de sécurité pour dénouer des prises d'otages, comme celle que vient de subir le personnel du site d'In Amenas, notre interlocuteur persiste à dire que «ce type d'opération inclut dans la majorité des cas des morts parmi les otages» et que «rares, voire inexistants sont les cas de dénouement de prises d'otages qui soient réussis à 100 %».

«L'Algérie est souveraine dans ses décisions» À la question de savoir si l'attaque du site gazier d'In Amenas obéit à des calculs visant à impliquer l'Algérie dans la guerre en cours au nord du Mali, le politologue estime qu'il «est encore prématuré pour établir un constat». Il considère en revanche que face à la situation qui prévaut au Sahel et au Mali en particulier, «l'Algérie est appelée à revoir sa stratégie de lutte antiterroriste dans le sud du pays».

En ce sens, il explique que l'Algérie est désormais tenue de mieux sécuriser les installations pétrolières du Sud, ainsi les expatriés étrangers qui y sont employés et de faire de même au niveau des frontières. Répondant par ailleurs à certaines réactions occidentales qualifiant l'assaut de «sanglant», Cherif Driss dira «qu'en cas de prise d'otages, une seule perte de vie est dramatique».

Notre interlocuteur croit savoir, en outre, que si les autorités algériennes ont eu à gérer l'attaque dudit site sans la moindre assistance étrangère, «cela reviendrait à croire que notre pays, qui capitalise une expérience de dix années dans le domaine de la lutte antiterroriste, a bel et bien les moyens de faire face à des situations similaires à celle qui s'est produite à In Amenas», a-t-il indiqué, concluant «après tout, l'Algérie est souveraine dans ses décisions».

Mali : une stratégie terroriste vouée a l'échec ?

CF2R, 18-01-2013, par Eric Denécé

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Moins d'une semaine après le début de l'intervention française au Mali, il est possible de tirer quelques leçons de la physionomie des premiers combats, au regard des conditions du théâtre d'opération.

Les raisons d'une intervention décidée d'urgence

Lancée le 11 janvier, l'opération française est une conséquence de la rupture des négociations par les terroristes et de leur nouvelle agression contre l'Etat malien. Directement menacé dans sa survie, celui-ci a fait appel à la France pour assurer sa sauvegarde et assister son armée.

Pourtant, depuis plusieurs mois, l'Algérie déployait de réels efforts diplomatiques afin de parvenir au départ des groupes narco-islamiques qui occupaient le Nord-Mali et cette politique semblait porter ces fruits. Malheureusement, début janvier, les négociations ont été rompues par Ansar Dine et le MNLA. Aussitôt, ces deux groupes et leurs alliés (MUJAO, AQMI, etc.) décident de passer à l'offensive, afin de profiter de l'immobilisme des pays africains et occidentaux qui se sont engagés à assister Bamako à recouvrer son intégrité territoriale. Les terroristes voulaient s'emparer du Sud-Mali afin de rendre impossible toute opération de reconquête du Nord du pays.

L'entrée en action des moyens aériens et aéroterrestres français a donc été décidée en urgence. Elle a toutefois bénéficié du travail de renseignement effectué depuis plusieurs mois par la France, les Etats-Unis et leurs alliés régionaux favorables une reconquête militaire du Nord-Mali.

Aussitôt, l'Algérie, longtemps opposée à toute intervention militaire, a autorisé le survol de son territoire par les aéronefs militaires français engagés dans l'intervention. C'est un acte de soutien exceptionnel qui doit être salué. La France est reconnaissante de cette évolution du gouvernement algérien. Elle s'explique par la rupture unilatérale des négociations par les terroristes et par la compréhension qu'une offensive victorieuse des djihadistes au Mali allait leur permettre de s'emparer de l'Etat, des stocks d'armes et provoquer de nombreuses victimes parmi les populations. Paris espère voir se développer la coopération entre nos deux pays. Car il est indéniable que face à cette menace, il faut faire front commun en respectant les intérêts et la sécurité de chacun.

Les objectifs de l'opération Serval sont très clairs : stopper la progression des djihadistes vers le sud et protéger la capitale malienne, sa population et les nombreux ressortissants français et étrangers ; accessoirement, affaiblir les groupes narco-islamistes dans la perspective de la reconquête du Nord.

La situation sur le terrain

Les groupes islamistes sur le terrain au Mali sont estimés, selon les sources, de 2 000 à 5 000 hommes environ. Les services algériens, qui connaissent particulièrement la zone, estiment qu'il n'y a pas plus de 1 500 ou 2 000 combattants islamistes aguerris. Ils sont entourés de divers groupes criminels et de mercenaires à leur solde, dont on peut douter qu'ils soient prêts à risquer leur vie dans les affrontements à venir. En effet, c'est essentiellement pour des raisons financières que les combattants locaux s'enrôlent dans les rangs des groupes narco-islamistes, quand ils ne sont pas recrutés de force.

Les djihadistes disposent, pour l'essentiel, d'armes d'infanterie, - armes légères ou armes de groupe - provenant des arsenaux libyens ou achetées à des trafiquants d'armes grâce aux revenus tirés de trafics divers (drogue, êtres humains etc.) et des rançons d'otages : fusils d'assaut kalachnikov, fusils de précision Dragunov, mitrailleuses légères de 7,62 mm, mitrailleuses lourdes de 12,7 et de 14,5 mm, lance-roquettes RPG-7, etc. Les armes les plus lourdes de leur arsenal sont des bitubes de 14,5 mm ou de 23 mm, des canons sans recul de 105 mm et des lance-roquettes multiples de 107 mm, montés sur des pick-up.

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A cela il convient d'ajouter qu'ils disposent sans doute de quelques missiles antichars Milan (vendus par la France à Kadhafi) et détiennent probablement de plusieurs missiles sol-air SAM-7. Toutefois, ces matériels, très fragiles, doivent impérativement être transportés et conservés dans des conditions appropriées (hygrométrie, chaleur) et régulièrement testés et vérifiés. Sans cela, ils ont toutes les chances de ne pas fonctionner. De plus, leur usage nécessite une formation que la plupart des djihadistes n'ont pas. Ils ne paraissent donc pas représenter une menace « insupportable » pour les moyens aériens engagés.

Indéniablement, cet ennemi est solidement armé - même s'il est impropre parler d'armes lourdes - très mobile, déterminé et connaît bien le terrain. Mais ses forces sont bien connues et évaluées. Il n'y donc aucune surprise de ce côté-là.

Face à eux, une armée malienne totalement désorganisée, sans moyens ni logistique, dans un état de décomposition avancée en raison de l'impéritie de ses dirigeants, mais dont certaines unités demeurent toutefois motivées.

La grave erreur des djihadistes

Les groupes terroristes ont cependant commis une erreur majeure ces derniers jours : sortir de leurs sanctuaires pour reprendre l'offensive. Et ils risquent de le payer cher.

Tous les experts militaires le savent : lorsque des combattants irréguliers abandonnent la guérilla pour se lancer dans des actions militaires offensives classiques, à découvert, ils sont plus faciles à détruire, car ils perdent l'avantage que leur conférait leur tactique asymétrique. En effet, face à une armée moderne, leurs moyens sont dérisoires et l'on voit déjà qu'ils se font étriller.

Par ailleurs, pour les forces franco-maliennes - les seules engagées pour le moment -, les conditions de combat sont infiniment plus favorables que celle de l'Afghanistan, pour de nombreuses raisons.

- L'armée française, malgré la réduction constante de ses effectifs, est rompue aux opérations africaines en milieu désertique et semi désertique. Ses hommes et ses matériels sont adaptés à ce théâtre.

- Nos unités terrestres et aériennes sortent de 10 années d'opération en Afghanistan qui les ont considérablement entraînées et endurcies. Elles sont donc préparées à ce genre de situation et les effectifs libérés par le retrait de ce pays sont disponibles pour être engagés au Sahel.

- Les opérations ont lieu à une distance raisonnable de la métropole (ravitaillement et frappes aériennes) et à proximité des bases militaires et logistiques françaises d'Afrique de l'Ouest (Côte d'Ivoire, Burkina Faso, Niger, Tchad)

- Une grande partie des opérations ont - et vont avoir lieu - dans des zones vides de population, ce qui signifie que les djihadistes seront plus facilement identifiables et que nous avons moins à craindre d'effets collatéraux aux conséquences désastreuses.

- Surtout, et c'est un facteur primordial, les interventions ont lieu dans un milieu humain favorable, car la population locale est farouchement hostile aux djihadistes et attend d'être libérée. C'est une différence majeure d'avec l'Afghanistan.

- De plus, même dans le reste de Sahara où ils se sont implantés depuis une dizaine d'années - notamment en multipliant les liens économiques et familiaux (mariages) - les terroristes ne disposent pas d'une assise locale aussi solide que celle des Talibans en Afghanistan.

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- Seuls les sanctuaires du Nord-Est malien (Adrar des Iforas) présentent pour les terroristes un théâtre favorable. Il l'est toutefois moins que celui des montagnes afghanes (isolement, faibles ressources en eau, chaleur, tempête de sable, difficulté de ravitaillement), même s'ils sont accoutumés à ces conditions.

- Si les frontières du Mali sont poreuses et les forces armées des pays voisins très limitées - à l'exception notable de l'Algérie -, les terroristes ne sont pas les bienvenus dans les Etats frontaliers. C'est une différence significative avec l'Afghanistan où le Pakistan et l'Iran sont de zones refuges sûres pour les Talibans.

Nous aimerions ajouter que la France n'agit pas seule mais avec le soutien d'une coalition d'Etats locaux et internationaux. Malheureusement, ce soutien international se limite pour l'instant au minimum, alors même que personne n'a intérêt à voir un « Sahelistan » prendre forme dans la région.

On doit donc parler d'une double erreur des djihadistes dans leur évaluation de la situation : ils ont attaqué au mauvais moment - les Français étaient « disponibles » - et d'une mauvaise façon - en sortant de leurs sanctuaires, ils deviennent des cibles plus « facilement » identifiables et éliminables. Espérons qu'ils vont continuer, cela réduira d'autant leur potentiel et rendra moins coûteuse, dans quelques mois, la reconquête du Mali par une force interafricaine.

Loin de nous le fait de vouloir parler d'une guerre facile. Cela n'existe pas. Mais les conditions de cet engagement semblent présenter plus de chances de succès que les opérations en Afghanistan, en Irak ou en Somalie.

Bilan des premiers jours d'opération

Les premières frappes aériennes françaises, qui visaient surtout les dépôts de munitions et de carburant dans plusieurs villes du Nord, ont été déterminantes dans la déroute et le recul des djihadistes. Malgré les tentatives de contre-offensive et de contournement de divers groupes, le bilan est sans appel : au moins une centaine de combattants éliminés. A l'exception peut-être de fin 2001/début 2002 en Afghanistan, jamais des terroristes n'avaient connu de pertes aussi importantes en si peu de temps. C'est donc, au bout de quelques jours seulement, un échec patent des djihadistes qui pourrait laisser présager un renversement de tendance.

Aujourd'hui, le principal risque est l'infiltration de bandes terroristes au sein du dispositif qui se met en place pour se livrer à des attaques soudaines. Toutefois, l'aide de la population civile, qui les déteste, devrait permettre d'alerter les forces de leurs mouvements.

Quelle va être la durée du conflit ? Il est trop tôt pour le dire. Tout va dépendre de la réaction des terroristes Est-ce qu'ils vont poursuivre leur offensive ? Vont-ils s'enfuir et refuser le combat ? Quel niveau de pertes sont-ils prêts à subir ? Les prochains jours devraient éclaircir la situation et apporter des réponses.

Toutefois, l'engagement français, qui atteindra 2 500 hommes dans les prochains jours, devrait durer en raison de la lenteur de la montée en puissance de l'aide étrangère : les Nigérians n'arriveront pas avant la semaine prochaine, le Canada promet un avion de transport, les Américains hésitent à s'engager, l'Europe tergiverse - elle ne veut pas participer aux combats et entend se limiter à la formation des forces maliennes et à des actions civiles. Ainsi, les unités terrestres et aériennes françaises vont devoir prendre, seules, en charge la lutte contre les narco-islamistes, avec ce qui reste de l'armée malienne,

Le seul partenaire régional solide est l'Algérie et ses unités militaires aguerries par deux décennies de lutte contre le terrorisme, qui bloquent les frontières Nord du théâtre d'opération.

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L'objectif de la France n'est pas la reconquête du Nord. Il faudrait vraiment qu'il y ait une déroute massive des djihadistes pour que, profitant de cette opportunité, une telle action soit entreprise. Et Paris ne souhaite passe lancer dans cette aventure sans l'accord et le soutien de ses partenaires régionaux et internationaux.

Quelles conséquences à court terme ?

L'intervention pourrait avoir plusieurs conséquences immédiates.

- La sécurité des Etats de la région pourrait en être affectée, raison pour laquelle leurs intérêts doivent être pris en considération. Dans un premier temps, le Nord-Mali est assez grand pour que les terroristes s'y replient sur des bases qu'ils jugent sûres, d'où ils pourraient poursuivre les hostilités. Mais ils peuvent aussi être tentés se déployer dans les pays voisins pour échapper aux frappes françaises et s'en prendre à d'autres objectifs.

Ce matin, 16 janvier, une attaque terroriste a déjà eu lieu à Tiguentourine, dans le sud-est de l'Algérie, contre une base-vie Sonatrach-BP-Statoil. Plusieurs ressortissants étrangers - dont des Français - auraient enlevés. Deux Britanniques, dont le chef de sécurité de la base-vie, et un gendarme auraient trouvé la mort lors des échanges de tirs avec le groupe armé. Selon des témoins oculaires, l'accent des terroristes serait libyen. Des unités de l'armée algérienne ont été aussitôt déployées dans la région où se trouvent plusieurs autres bases-vie et champs gaziers.

- Les risques encourus par les otages algériens et français sont importants. Dans nos deux pays, tout est fait pour les sauver. Mais il fallait réagir, car les enjeux sont infiniment plus graves. A travers la crise malienne, ce sont des centaines de milliers de vie qui sont en jeu et la sécurité de toute la région qui est en cause. Toutefois l'intervention pourrait aussi avoir des effets positifs, car les ravisseurs ont tout intérêt à garder nos compatriotes en vie afin de ne pas être visés directement par les frappes.

- Les menaces contre la France sont sérieuses. Il convient toutefois de les relativiser. Notre pays fait face à une très forte pression terroriste depuis 2002. Plusieurs dizaines d'attentats ont été déjoués sur notre sol. Les menaces de ces derniers jours ne changent, en réalité, pas fondamentalement la donne.

D'autant que les groupes qui nous promettent des attentats n'ont guère de capacités d'action hors de leur théâtre d'opération, à la différence de la structure centrale d'Al-Qaeda, avant sa destruction quasi complète. La menace est donc indirecte, c'est-à-dire qu'elle pourrait provenir de cellules ou d'individus implantés sur notre sol, qui voudraient passer à l'action par solidarité avec les narco-islamistes.

Par ailleurs deux constatations s'imposent, dont la France doit tirer les leçons.

- D'abord, nous constatons que l'Union européenne est, une fois de plus, inexistante. Seuls la France, le Royaume-Uni ou l'OTAN sont capables de réaction. Cela doit nous amener à reconsidérer nos attentes dans l'Europe de la Défense.

- Ensuite, il convient de ne pas oublier que nous sommes en partie responsables de la situation actuelle dans le Sahel, en raison de l'intervention inconsidérée de l'OTAN en Libye, en 2011, affaire dans laquelle Paris a joué un rôle clé. Cette action est à l'origine de la déstabilisation de la région et a fourni aux différents groupes les combattants et les armes qui ont permis leur montée en puissance.

De plus, les positions de Paris sont totalement contradictoires. Nous luttons contre les djihadistes au Mali et en Somalie, mais nous les avons aidés à prendre le pouvoir en Libye et continuons de

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les soutenir en Syrie, en dépit du bon sens. Certes le régime de Bachar el-Assad n'est pas un modèle de démocratie selon nos critères, mais il est infiniment plus libéral que les monarchies islamistes du Golfe persique : la Syrie est un Etat laïque où la liberté religieuse existe et Damas a participé à la lutte contre Al-Qaeda depuis 2002.

Pourtant, paradoxalement nous continuons d'être alliés de l'Arabie saoudite et du Qatar, deux Etats ouvertement wahhabites, qui, après avoir engendré et appuyé Ben Laden, soutiennent les groupes salafistes partout dans le monde, y compris dans nos banlieues.

En conséquence, une remise à plat de notre politique étrangère s'impose et il nous faut balayer devant notre porte. *

L'ex-président Sarkozy n'a pas pu tirer parti d'une guerre qu'il a provoquée et qui a eu pour effet d'engendrer le chaos en Libye et dans tout le Sahel. A contrario, François Hollande pourrait bien tirer parti, lui, d'une intervention qu'il n'a pas voulu, permettre la libération du Mali, voire la réduction de l'insécurité dans la région, situation qu'avait contribué à créer son prédécesseur. Ce que l'un a défait, l'autre pourrait le refaire. Qui sait ?

Mali. Un nouvel Afghanistan ?

Lundi 21 Janvier 2013 à 14:00 | Lu 346 fois I 1 commentaire(s), par Jean-Dominique Merchet - Marianne

Oui, il fallait intervenir militairement au Mali, comme il fallait le faire en Afghanistan en

2001. Mais, comme en Afghanistan, il ne faut surtout pas trop s'y engager et encore moins

s'y éterniser. C'est pourtant le chemin que la France est en train de prendre. Il est risqué.

Voici pourquoi. A.ROBIN/ECPAD EMA/SIPA

Depuis son élection, François Hollande a fait du

Mali l'une des priorités de son action extérieure.

L'effondrement de ce pays (coup d'Etat à

Bamako, sécession des régions du Nord,

implantation des jihadistes...) a conduit la France

à monter une usine à gaz diplomatique pour

tenter de résoudre la crise, en y impliquant les

Etats africains et nos partenaires européens,

avec la bénédiction de l'ONU. Une politique dans

la continuité de ce qui se fait depuis une quinzaine d'années : la France n'a plus envie de se

retrouver seule et en première ligne dans les conflits africains.

Pourquoi Paris n'avait pas le choix

L'intention était louable, mais, au Mali, ça n'a pas marché ! Les Africains et les Européens ont fait

semblant de vouloir s'engager mais ont traîné des pieds. Le camp d'en face, lui - ceux que la

France appelle les «terroristes» -, n'a pas attendu gentiment que tout le monde se mette d'accord

pour aider le Mali à retrouver sa souveraineté sur tout son territoire. La semaine dernière, il est

passé à l'attaque, sur deux axes, avec de gros moyens. L'armée malienne s'est effondrée et tout

le monde, ou presque, a appelé la France au secours. Pourquoi la France ? Parce qu'aux yeux

des Africains comme des Américains et des Nations unies elle reste la «puissance indispensable»

dans cette région du monde. Et qu'elle possède les moyens militaires de stopper l'offensive.

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Vendredi, cinq heures après l'ordre de Hollande, les hélicoptères ouvraient le feu au cœur de

l'Afrique...

Si la France avait alors refusé d'intervenir, non seulement elle mettait à bas six mois d'efforts pour

stabiliser la région, mais elle n'avait plus qu'à fermer toutes ses bases en Afrique et à se replier

sur l'Hexagone. Or, ce n'est pas la politique du président Hollande, qui entend que la France

assume ses responsabilités de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies.

C'est un choix politique - dans lequel les intérêts économiques interviennent peu. Certes, il y aurait

d'importantes réserves de pétrole au Mali et les mines d'uranium d'Areva ne sont pas très loin, au

Niger. Mais, s'il n'était question que de business, on pourrait discuter avec tout le monde - y

compris les islamistes ! C'est ce que font, non sans succès d'ailleurs, les Chinois.

Pourquoi il ne faut pas y rester

Lorsque les Etats-Unis sont intervenus en Afghanistan, au lendemain du 11 septembre 2001,

deux stratégies étaient sur la table : l'option modeste avec une action forte et rapide, puis le retour

des troupes au pays - quitte à maintenir quelques drones et forces spéciales. Ou l'option

ambitieuse qui avait le soutien des néoconservateurs et des humanitaires : il s'agissait d'aider

l'Afghanistan à se reconstruire, d'y combattre l'insurrection au fond des vallées, de mettre en place

un gouvernement non corrompu et efficace, d'y promouvoir le développement économique et les

droits de l'homme (et de la femme). C'est cette politique qui a été choisie. Elle a coûté très cher,

avec les résultats que l'on sait. Les militaires occidentaux ont découvert les bonheurs du bourbier

afghan. Et, dix ans plus tard, tout le monde ne pense qu'à une chose : partir le plus vite possible.

François Hollande n'a d'ailleurs pas été le dernier à montrer la voie en accélérant le retrait

français.

Or, au Mali, ces deux stratégies sont possibles : donner un grand coup d'arrêt, puis rentrer à la

maison, ou s'installer dans la durée. Aujourd'hui, l'objectif affiché par la France est d'aider le Mali à

retrouver l'intégrité et la souveraineté de son territoire. Mais jusqu'où cela mènera-t-il les militaires

français ? A Gao, Tombouctou, Kidal ? Après la vallée afghane de la Kapisa, iront-ils dans les

monts de l'Adrar des Ifoghas, pour aller en déloger les jihadistes ? C'est possible, «Nous

accompagnerons la reconquête du Nord de notre appui», a assuré le ministre de la Défense.

Pendant combien de temps ? «Le temps qu'il faudra.» Rendez-vous en 2020 ?

Pourquoi le Mali ressemble à l'Afghanistan

Par plus d'un trait, les deux situations sont comparables. Mali et Afghanistan sont d'abord des

pays musulmans, très pauvres, enclavés au milieu des terres, en proie à une grande instabilité

politique. Sur fond de querelles ethniques internes, ils servent de refuge à des groupes jihadistes

provenant de l'étranger. Comme l'Afghanistan, le Mali est un pays sans grandes ressources

naturelles, en tout cas exploitées, mais le lieu de tous les trafics, et donc de toutes les corruptions.

L'Etat y est en faillite politique. Dans les régions qu'ils contrôlent, les islamistes imposent un ordre

qui ressemble à celui des talibans. Une partie d'entre eux bénéficient d'un soutien de la

population, notamment dans le Nord, touarègue ou maure.

Comme l'Afghanistan, le Mali a un voisin compliqué... Dans un cas, le Pakistan ; dans l'autre,

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l'Algérie. Certes, Alger fait preuve de «compréhension», selon un officiel français, en laissant les

avions français utiliser son espace aérien. Mais la presse locale se déchaîne contre une opération

militaire que le régime algérien voulait à tout prix éviter. Alger avait réussi à se débarrasser de

«ses» terroristes d'Aqmi - un groupe algérien à l'origine - en les refoulant chez ses voisins. Un

succès français pourrait les contraindre à retraverser la frontière. Il n'a d'ailleurs pas fallu attendre

plus de cinq jours pour voir les premières répercussions de la crise sur le sol algérien avec

l'énorme prise d'otages - dont une quarantaine d'Occidentaux - dans les installations gazières

d'En Amenas, sur laquelle nous n'avions que des informations partielles au moment du bouclage

de Marianne.

Pourquoi la France est seule

Contrairement à l'Afghanistan, où la France s'était engagée dans une vaste coalition dirigée par

les Américains, elle se retrouve cette fois-ci très seule. D'abord, faute d'armée malienne. Ses

capacités de combat sont dérisoires... mais, en revanche, elle possède une réelle capacité de

nuisance. Tant sur le plan de la politique à Bamako - son dernier coup d'Etat date de février 2012 -

que dans la revanche qu'elle entend prendre vis-à-vis des populations du Nord et qui pourrait se

traduire par des exactions.

Dans les prochaines semaines, des forces africaines viendront en renfort. Combien ? Quand ?

Mystère... Peu d'observateurs croient qu'elles pèseront d'un point de vue militaire, mais il est

important qu'elles soient sur les photos !

Même chose pour les Européens, dont, pour l'heure, la contribution réelle consiste en deux avions

de transport britanniques... dont un est tombé en panne à Evreux. Reste les Américains, qui, s'ils

fournissent une aide technique, ne veulent absolument pas s'impliquer directement dans cette

affaire et considèrent que c'est une crise du niveau des Français. En clair, que Paris se débrouille

Pourquoi la «guerre contre les terroristes»

Depuis une semaine, les dirigeants français, François Hollande le premier, le répètent sans cesse

: c'est une guerre contre les «terroristes». «Terroristes criminels», ajoute même le ministre des

Affaires étrangères, Laurent Fabius. Dans les cercles du pouvoir, il est interdit de les désigner

autrement, et surtout pas par leurs idéologies, celle du jihad et de l'islamisme radical. Ces

«éléments de langage» visent explicitement à ne pas «stigmatiser» les musulmans en France ou

d'ailleurs. Ils traduisent aussi une tendance lourde de conflits contemporains : la volonté de

«criminaliser» l'ennemi. Certes, ces groupes (Aqmi, Mujao ou Ansar Dine) peuvent utiliser des

méthodes terroristes, et ils ne s'en privent pas, par exemple lorsqu'ils détiennent des otages

français.

Mais il s'agit là d'un emprunt explicite au vocabulaire des néoconservateurs de l'époque Bush. Pas

de quoi se vanter... D'autant plus que, pour l'instant, les hommes que l'armée française combat au

Mali font la guerre «à la régulière», à visage découvert et sans poser de bombes. Ce sont des

guérilleros, des rebelles, des bandes armées, animés par une idéologie détestable, mais sont-ils

des «criminels» ? Comment seraient traités d'éventuels prisonniers capturés par l'armée française

?

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Déférés devant des tribunaux ? Ou traitésen prisonniers de guerre, selon les conventions de La

Haye ?

Pourquoi certains «terroristes» sont tolérés... loin du Mali

Le mot «terroristes» traduit l'embarras de Paris, car les mêmes islamistes sont, peu ou prou, nos

alliés contre le régime syrien du président Assad dont la France est bien décidée à provoquer la

chute. C'était d'ailleurs déjà le cas pendant la guerre de Libye, en 2011, contre Kadhafi. Le juge

antiterroriste Marc Trévidic expliquait récemment au Journal du dimanche toute l'ambiguïté de la

situation. Interrogé sur les filières jihadistes françaises à destination de la Syrie, il reconnaissait

leur existence, mais confiait que «le problème est de la qualifier» au plan judiciaire : «Aller

combattre le régime de Bachar al-Assad, est-ce que c'est du terrorisme ?» La réponse est

forcément politique et pas juridique. Il y a, clairement, deux poids deux mesures - selon que les

islamistes radicaux sont de notre côté ou pas. Et quand ils ne le sont pas, ils deviennent des

«terroristes». C'est sans doute de la Realpolitik, mais elle est enrobée de bons sentiments qui la

rendent quand même assez indigeste.

Autre ambiguïté : notre ami le Qatar. En Libye, face à Kadhafi, l'émirat était notre principal allié

avec la Grande-Bretagne. Au Mali ? Silence radio. Or, le Qatar a été accusé, sans preuve formelle

jusqu'à présent, de financer des groupes islamistes radicaux au Sahel... pas forcément Aqmi,

mais peut-être certains que l'armée française combat aujourd'hui. Et qui ont pu s'armer en

s'emparant des arsenaux de Kadhafi. Comme demain de ceux d'Assad ?

Troisième Guerre mondiale Atlantico, Publié le 18 janvier 2013

La guerre djihadiste internationale est déclarée depuis 1979, date de l'invasion soviétique de l'Afghanistan. . Crédit Reuters

Au-delà de ce qui se passe encore sur le sites d’In Amenas, au-delà de l’avancée des troupes françaises - qui ne sont plus seules, contrairement à ce que prédisaient certaines Cassandres - au Mali, apparaît dans toute sa clarté un fait que la conjonction des aveuglements, des renoncements et des alibis avait caché depuis au moins trente ans, à savoir qu’il s’agit d’une guerre djihadiste internationale déclarée par les djihadistes

eux-mêmes et cela depuis 1979, année charnière. Cette année-là, en effet, verra l’invasion soviétique de l’Afghanistan et sa conséquence majeure : la formation des brigades internationales de l’islamisme, avec notamment, dans ses rangs, un certain Oussama Ben Laden et, de l’extérieur, l’aide des Etats-Unis focalisés alors sur la lutte contre Moscou, considérée encore comme l’ennemi principal. Dans le même temps,l'ayatollah Khomeini, logé, nourri et blanchi par Giscard, va créer la première république islamique des temps modernes. Enfin, action beaucoup moins remarquée mais encore plus significative : la prise de la grande mosquée de la Mecque - lieu sacré de l’Islam - par des salafistes radicaux qui accusent le régime saoudien de trahir Allah. Il faudra l’intervention du GIGN français pour mettre fin - dans le sang - à cette agression. Depuis, à Londres comme à Madrid, au Kenya comme à Bali, à Marrakech comme à Toulouse, précédée et couronnée évidemment par le 11 septembre 2001 à New York, la

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guerre des intégristes contre les infidèles se poursuit sur tous les fronts, ne faisant aucune différence entre Arabes et Européens, Russes et Américains, Chinois et Indiens, civils et militaires, adultes et enfants. Les buts sont avoués, cohérents et explicites : restaurer le Califat aboli en 1924 par ce traître d’Ataturk, après la chute de l’empire ottoman, reconstruire la nation islamique avec l’application totale de la charia, reconquérir les terres européennes abandonnées aux mécréants à la fin du XVème siècle. Aux autruches qui ne voulaient rien voir ni rien entendre, il suffisait depuis longtemps d’écouter un certain nombre de télévisions satellitaires du Moyen-Orient, pour connaître quotidiennement l’énoncé du programme. Peu importe dès lors les oiseuses discussions sur l’identité de l’état-major : Al-Qaïda n’est qu’une des expressions de cette idéologie totalitaire, et a depuis longtemps franchisé la marque en des myriades de labels qui œuvrent ici ou là, en Europe comme au Sahel, au service du même objectif. Que nous le voulions ou non, cette guerre mondiale bat son plein et ne s’arrêtera pas de si tôt, parce qu’elle n’a rien à voir avec les précédents conflits internationaux. Certains raisonnent encore avec les lunettes de 40-45 ou de la Guerre froide. N’en déplaise aux nostalgiques de l’anti-colonialisme d’il y a un demi siècle, cette guerre asymétrique oppose, bien au-delà des dictatures corrompues et des régressions organisées, tous ceux - musulmans, chrétiens, juifs, athées ou agnostiques - qui mettent la liberté et les droits humains au-dessus de tout, et ceux qui veulent instaurer le nouvel ordre totalitaire. C’est pourquoi le Mali et In Amenas ne sont que les épisodes d’un feuilleton dont on est loin de connaître la fin. En savoir plus sur http://www.atlantico.fr/decryptage/grand-aveuglement-pourquoi-ne-voyons-pas-que-mali-est-qu-episode-guerre-mondiale-declenchee-30-ans-andre-bercoff-610782.html#WgpU5UEjiZKPQICB.99

Ashtonisation L’Orient-Le JourZiyad MAKHOUL | 21/01/2013

Ici et maintenant

Le plus assourdissant dans toute cette crise autour du Mali, c’est le silence d’un homme. Ayman el-Zawahiri. Le successeur d’Oussama Ben Laden. Pas un mot, pas une syllabe depuis le début de la guerre. Et pour cause : amputée de sa matrice, de son placenta afghan, privée donc d’espace et décapitée par un Zero Dark Thirty originel, el-Qaëda n’est plus rien. Maman se meurt, et sa fille aînée, aussi génétiquement modifiée soit-elle, règne en souveraine quasi-absolue : AQMI. C’est-à-dire el-Qaëda au Maghreb islamique. Mondialisation oblige, AQMI est un conglomérat, une multinationale, une firme regroupant cent et une espèces différentes de jihadistes, d’islamistes, de salafistes, d’extrémistes, toutes races, toutes nationalités et toutes ethnies confondues. Un clou, un jihad, chasse l’autre : l’utérus de l’alien n’est plus l’Afghanistan, mais le Mali. L’obscurantisme et la terreur ne connaissent ni continents ni couleurs de peau. L’alien a nécessairement, indiscutablement, urgemment besoin de cette mère porteuse qu’est l’immense territoire malien pour grandir, se nourrir, frapper, annexer, détruire et, pourquoi pas, préparer un nouveau 9/11, n’importe où sur le globe ; pourquoi pas contre la tour Eiffel. Le monde, jusque dans ces mêmes colonnes, s’est (plus ou moins gentiment) moqué de François Hollande anamorphosé par la décision de sa vie, celle de propulser la France en guerre, mais, qu’on le veuille ou non, que cela plaise ou non, c’est exactement cet alien-là que les french boys ont été exterminer. Attendre eût réellement été bête et criminel, alors, exsangue pourtant, la France s’est lancée dans le sale boulot pour le bien de tous ; bushiste dans ses arguments de départ, Hollande s’est villepinisé ; Jean-Yves Le Drian a défini clairement l’objectif bleu-blanc-rouge : la reconquête du Mali. Et le bain de sang d’In Amenas a prouvé, si tant est qu’il

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le fallait, que ce n’est pas uniquement pour elle, mais pour l’Occident et ses valeurs, que la France s’en est allée se battre. Contre le terrorisme. Un nouveau war against terror, mais cette fois en solitaire. Là où ils étaient tous derrière les States en Afghanistan, les pays occidentaux, aujourd’hui, regardent leurs chaussures. Cette France n’a peut-être rien demandé à ses partenaires, mais ses partenaires n’ont jamais été aussi absents, aussi lâches, aussi déserteurs. Aussi dépassés, à l’image d’une lady Ashton atrocement surannée, furieusement perdue. Plus retentissant encore que le mutisme d’el-Zawahiri, il y a le no hear no see de l’Union européenne, de son tout et de ses parties, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de l’Italie, de l’Espagne, de la Norvège, des autres, mais aussi des États-Unis, du Canada, du Japon, de l’Australie, de l’Afrique du Sud, du Brésil, etc., sans oublier ce binôme schizophrène en diable : Russie-Chine. L’union des pays européens est une vue de l’esprit, inouïe ; et si la France réussit à ne pas s’enliser, à vaincre, c’est elle et elle seule qui, si elle en aura l’intelligence, en tirera les dividendes. Avec les Africains.

Mali - Une guerre juste... mais à risques

Le Télégramme, 23 janvier 2013 – par Émile H. Malet

Selon Émile H. Malet, directeur de la revue Passages, l'intervention française au Mali entre dans le cadre des guerres justes. Ne rien faire aurait constitué une menace grave, sinon mortelle, pour la survie de la souveraineté du Mali, mais aussi pour l'avenir de l'Afrique et de la paix dans le monde.

Le nord du Mali est déjà satellisé, à l'instar des zones désertiques du Sahel, par la cohorte des «jihadistes», une nébuleuse islamo-délinquante et pratiquant des trafics en tous genres, notamment d'armes et de drogue. En laissant descendre des rebelles vers le Sud sans réaction militaire - en l'occurrence, de l'armée française -, c'en était fini du Mali comme pays souverain. Aussi mal gouvernée qu'insécurisée À ce risque, s'ajoutait, par ricochet, que la fin du Mali indépendant provoquerait à coup sûr une brèche dans l'intangibilité des frontières des pays africains héritée des indépendances conclues dans les années 1960. Proie facile, l'Afrique subsahélienne est à la fois sous-développée économiquement mais gorgée de ressources précieuses et énergétiques, dotée d'immenses territoires sans le moindre aménagement en infrastructures. Et aussi sans véritable instrument de défense militaire, à l'exception du Tchad et de l'Algérie. Plutôt que d'ânonner sur les méfaits de la «Françafrique», un concept creux de la litanie anticolonialiste de bien-pensants, mieux vaut pointer les véritables maux de l'Afrique. Cette Afrique est aussi mal gouvernée qu'insécurisée par des cohortes de rebelles armés qui proviennent de tous les conflits ethno-identitaires qui pullulent sur le continent africain et aussi des guerres mal réglées par la communauté internationale, qu'il s'agisse du Soudan ou de la Libye. Cette dernière considération est invoquée par des pays comme l'Algérie ou le Tchad pour ne pas prendre leur part de responsabilité dans le conflit malien. Encore qu'une évolution soit en cours depuis la rencontre interafricaine et en présence de Laurent Fabius à Abidjan samedi dernier : des contingents militaires africains, notamment tchadiens et avec la bienveillance algérienne, vont se battre au Mali sous pavillon africain pour éviter de froisser leur nationalisme sourcilleux. Une équation compliquée Henry Kissinger, l'ancien secrétaire d'État américain, parlait d'un Orient compliqué; nous sommes en Afrique devant une équation à la fois compliquée et d'une folle ambiguïté. Car les réticences africaines à épauler les forces françaises viennent aussi de la nature des financements en provenance probable des monarchies pétrolières et qui sont affectés à tous les usages: création

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d'écoles et d'hôpitaux, investissements dans le tourisme et quelques infrastructures (habitat et routes), mais aussi large contribution financière à des écoles coraniques et à un islam intégriste dévoyé en terrorisme politique. «Détruire le terrorisme» N'oublions pas aussi que le conflit malien est lié quelque part avec l'évolution stratégique qui voit al-Qaïda et tous les groupuscules assimilés se déplacer sans véritable entrave d'Asie (Afghanistan) au Moyen-Orient (Irak) et depuis deux décennies au Maghreb et dans les confins de l'Afrique subsaharienne. C'est pourquoi l'intervention française n'a de chance de réussir que si elle se déploie en visant des objectifs stratégiques forts: «Détruire le terrorisme», selon l'expression de François Hollande et obliger l'Afrique à un effort de responsabilité et de meilleure gouvernance. Pour ce faire, la France devra réussir à mobiliser à la fois les pays africains et l'aide internationale, notamment européenne et américaine, en obtenant très vite des résultats sur le terrain malien. La sanglante prise d'otages du Sud-algérien montre que le terrorisme frappe sans discrimination géographique. C'est pourquoi, faute d'une assistance stratégique de la communauté internationale, une France seule ne saurait venir à bout d'un conflit qui résulte de la globalisation du terrorisme et du désordre mondial.

Mali: la France s'engage dans une guerre longue Par Isabelle Lasserre, Service infographie du Figaro Mis à jour le 22/01/2013 à 10:29 | publié le 21/01/2013 à 19:02

Soldats français entrant dans la ville de Diabaly reprise aux

islamistes, lundi, avec l'aide de l'armée malienne. Crédits photo

: ISSOUF SANOGO/AFP

INFOGRAPHIE - Les troupes au sol ont pour

mission d'appuyer la «reconquête totale du

pays» dont le Nord est occupé par les

islamistes.

La guerre au Sahel sera longue, car ses

objectifs sont ambitieux. Le but clairement

affiché par Paris est d'aider les forces africaines

à «la reconquête totale du pays» dont le Nord est occupé par les groupes islamistes depuis un

peu moins d'un an. «On ne va pas laisser des poches» de résistance, affirme le ministre de la

Défense Jean-Yves Le Drian, qui promet d'«éradiquer le terrorisme» et de restaurer l'«unité du

Mali».

Ce discours n'est pas nouveau. Il souffle dans les couloirs du ministère depuis de longs mois.

Évoquant en septembre l'intervention militaire qui se préparait dans le Sahel, des sources dans

l'entourage du ministre affirmaient déjà que l'objectif serait de restaurer l'intégrité territoriale du

Mali. Seule différence, les responsables politiques excluaient à l'époque d'envoyer des troupes au

sol.

L'heure de la reconquête du Nord n'a pas encore sonné. Pour l'instant, les forces françaises

continuent à empêcher la progression des groupes armésgrâce à des frappes aériennes et des

appuis au sol. Elles entendent grignoter, pas à pas, les territoires tenus par les islamistes, tout en

continuant à bombarder les bases arrière des groupe armés au Nord avec les avions et les

hélicoptères. Des dépôts d'armes ont ainsi été visés dans la nuit de dimanche à lundi à

Tombouctou. Après avoir envoyé les forces spéciales en avant-garde, Paris a commencé à faire

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monter vers le nord ses forces régulières. Lundi, elles ont repris le contrôle de Diabali et de

Douentza, tout en laissant les forces maliennes pénétrer les premières dans les villes.

Poreuses frontières

Car ce sont bien les armées africaines, même si elles sont épaulées par les militaires français, qui

devront se charger de récupérer le nord du pays. Elles doivent normalement constituer un «relais»

à l'intervention française. Au ministère de la Défense, on espère que cette étape sera franchie le

plus rapidement possible. Indispensable pour éviter les accusations de néocolonialisme, ce pari

sur les forces africaines est aussi le point faible de la guerre qui se joue depuis dix jours au Mali.

Car si les militaires français étaient prêts, les armées africaines ne l'étaient pas. Peu formées, mal

équipées, désorganisées, les troupes locales ne seront pas opérationnelles avant plusieurs mois.

De leur degré de compétence dépendra l'implication militaire des Français pendant la reconquête

du Nord, un territoire immense, deux fois grand comme la France.

La résolution de ce type de conflit s'inscrit dans un temps politique long. La reconquête pleine et

entière du nord du Mali signifie en effet que tous les éléments terroristes soient éradiqués de la

zone et pas seulement repoussés de l'autre côté des poreuses frontières de la région. Un objectif

particulièrement ambitieux. François Hollande a assuré que l'opération durerait «le temps

nécessaire pour que le terrorisme soit vaincu dans cette partie-là de l'Afrique».

Une provision de 630 millions pour les «Opex»

Combien va coûter l'opération «Serval»? Le chiffrage se fera «dans la transparence», a

promis Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense au micro de RTL, en estimant que toute

estimation était prématurée. Il faut attendre que la France ait achevé de mettre en place son

dispositif au complet. La facture finale dépendra de la durée de la mission, du nombre de

munitions utilisées et de sorties des forces aériennes. Le coût horaire industriel du Rafale, hors

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salaires du personnel de la base aérienne et des pilotes, tourne par exemple «autour de

14.000 euros», selon le ministère de la Défense. Un missile air-sol AASM conçu par Sagem coûte

350.000 euros. La solde des militaires est également plus importante lorsqu'ils sont «projetés»

hors du territoire national. Tous les ans, la France provisionne entre 600 et 850 millions d'euros

pour couvrir les surcoûts qu'entraînent ces opérations extérieures (Opex) pour le budget de la

Défense. En 2013, une provision de 630 millions d'euros a été reconduite. Une somme à

comparer avec les 31,4 milliards d'euros du budget de la défense. «Le surcoût du maintien de

2.500 hommes au Mali représente 8 millions par mois», estime-t-on au ministère de l'Économie.

Les 2.500 hommes qui seront à terme engagés au Mali représenteront 50 % des forces déployées

en Afghanistan, un engagement qui a coûté à la France 492,9 millions en 2012 et 518,3 millions

2011, selon un rapport du Sénat.

6 – Opex & Zones de conflits

Vidéo : la carte du Mali décryptée en 5 minutes Le Monde.fr | 18.01.2013 à 11h55 • Mis à jour le 19.01.2013 à 11h20

Le nord du Mali est devenu une région difficilement contrôlable, minée par les mouvements

rebelles et terroristes. A travers une carte animée, "Le Monde" vous propose un décryptage de la

situation géopolitique de ce territoire, désormais terrain de guerre de l'armée française.

http://www.lemonde.fr/afrique/video/2013/01/18/video-la-carte-du-mali-decryptee-en-5- minutes_1818849_3212.html

SGTIA au Mali, Sagaie & Rafale . Opération Serval . 15 Janvier 2013 - Préparation de la compagnie d'infanterie motorisée avant engagement au mali, N'Djamena, Tchad, le 13 Janvier 2013. - Déploiement de 4 rafales, images bonus, 13 Janvier 2013 - Arrivée des blindés à Bamako, 13 & 14 Janvier 2013 - Mouvement d'aviation, tarmac de la base Koseï, N'Djamena, Tchad, le 13 Janvier 2013 - Arrivée à Bamako du SGTIA (sous-groupement interarmées), 200 militaires et une soixantaine de blindés ont quitté le camp de Port-Bouët à Abidjan en Côte d'Ivoire le samedi 12 Janvier 2013 pour rallier le Mali par voie terrestre, arrivée le 15 Janvier 2013

http://www.youtube.com/watch?v=iLkc71IaTcs&feature

Opération Serval.

Excellent reportage photo, réalisé pour le lancement de l’opération Serval :

Une fois la page ouverte, pour aller plus vite, cliquez sur les flèches du haut.

http://www.flickr.com//photos/theatrum-belli/sets/72157632507552964/show/

Mali :Les soldats de la Misma entrent en action -Le Temps d’Algérie, 201318-01

La situation se développe de manière «dramatique» au Mali depuis le 11 janvier, date de

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l'intervention militaire française. La France affiche son incapacité à faire face aux coups qu'engendrerait cette guerre, justifiée par «la lutte contre le terrorisme». D'ailleurs, la France a d'ores et déjà demandé le soutien des pays africains.

Les soldats africains de la Misma ont, à cet effet, entamé hier leurs opérations au Mali. Près de 100 soldats nigérians et togolais, premiers éléments de cette force dont le déploiement a été approuvé le 20 décembre par le Conseil de sécurité de l'ONU, sont arrivés jeudi soir à Bamako. A terme, plus de 3300 hommes devront prendre le relais des troupes françaises engagées au Mali.

Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, participera aujourd'hui au sommet extraordinaire de la Cédéao à Abidjan pour «accélérer la mise en place de la force d'intervention ouest-africaine (Misma) au Mali», selon l'AFP.

«Les premiers contingents sont disponibles et la réunion de demain (samedi) va permettre de préciser un certain nombre de choses et d'avancer», a déclaré avant-hier le responsable français, en marge d'une réunion sur la diplomatie économique à Paris. Dans le cadre d'une «approche globale» dans la crise au Mali, l'Union européenne prévoit d'aider à hauteur de 50 millions d'euros la force d'intervention africaine et de renforcer son aide au développement à Bamako, selon des sources européennes rapportées par l'AFP.

A la suite de la réunion jeudi de ses ministres des Affaires étrangères, l'UE a décidé de financer une partie des besoins du déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), estimés entre 150 et 200 millions d'euros. En réservant 50 millions d'euros à cet effet, l'UE «serait en mesure de couvrir des dépenses non-militaires de la force, telles que les frais de transport et médicaux notamment», a expliqué le commissaire chargé du Développement, Andris Piebalgs.

Les conditions de cette assistance seront discutées à la réunion des donateurs de la Misma organisée le 29 janvier à Addis Abeba, en marge d'un sommet de l'Union africaine. Par ailleurs, l'UE pourrait «rapidement mobiliser une enveloppe d'environ 250 millions d'euros», dans des programmes de développement, pour «venir en aide à une population malienne durement touchée par cette crise multiforme», selon M. Piebalgs.

Une partie des programmes a été suspendue par Bruxelles à la suite du coup d'Etat du 22 mars 2012 à Bamako. Les ministres européens ont conditionné leur reprise à l'engagement des autorités de transition à faire des progrès dans le processus «visant à rétablir la démocratie et l'ordre constitutionnel», avec l'annonce de nouvelles élections. L'UE est également prête à accroître son aide humanitaire pour l'adapter à une situation rendue «de plus en plus volatile par l'intensification des combats», a souligné la commissaire en charge du dossier, Kristalina Georgieva.

Face à cette crise, des mouvements de population au Mali sont en forte augmentation. Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) table sur quelque 700 000 personnes supplémentaires qui pourraient soit se déplacer à l'intérieur du Mali, soit se réfugier dans les pays voisins.

Le HCR a récemment estimé à 150 000 personnes le nombre de réfugiés chassés du Mali, et à 230 000 celui des déplacés. L'aide humanitaire de l'UE au Mali a atteint 73 millions d'euros en 2012, et a été accrue de 20 millions en fin d'année. «Nous allons aussi augmenter notre aide aux pays des environs car la crise affecte toute la région du Sahel», a précisé Mme Georgieva.

Dans cette perspective d'afflux de réfugiés et déplacés, le HCR est en train de renforcer ses équipes dans les pays voisins. La distribution d'aide alimentaire au nord Mali par le Programme alimentaire mondial (PAM), autre organisation onusienne, est toujours interrompue dans l'attente que les conditions de sécurité permettent une reprise des opérations, a indiqué par ailleurs une porte-parole du PAM, Elisabeth Byrs.

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Serval : Selon M. Fabius, Moscou a proposé un soutien logistique

Zone Militaire, 20 janvier 2013 – 14:34

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a confirmé une information publiée il y a 2 jours par le quotidien Le Figaro, à savoir que la Russie a proposé à la France une aide pour acheminer du matériel au Mali.

“Il y a des transports qui seraient pour une part par les Africains eux-mêmes, pour une part par les Européens, pour une part par les Canadiens” a déclaré le chef du Quai d’Orsay, ce 20 janvier, à l’antenne d’Europe 1. “Et les Russes ont proposé d’apporter des moyens de transport pour les Français, donc c’est assez divers”, a-t-il ajouté.

D’après le Figaro, cet offre de soutien faite par Moscou à Paris consisterait à dépêcher un avion gros porteur de type Antonov 124 appartenant à la compagnie Volga Dnepr ainsi qu’à déployer au Mali des soldats du 224e détachement aérien. Le quotidien a également indiqué que des instructeurs russes pourraient être envoyés à Bamako afin d’aider le gouvernement malien. Pour le moment, aucune confirmation allant dans ce sens n’a été faite.

“La Russie soutient l’opération de liquidation des terroristes au nord du pays, mais considère que les efforts de pacification devront être organisés par les Africains eux-mêmes”, a récemment déclaré Mikhaïl Margelov, le représentant spécial de Moscou en Afrique.

Les liens entre la Russie et le Mali remontent à l’indépendance de ce dernier. Ainsi, l’ancien président malien, Amadou Toumani Touré, déposé en mars 2012 par le capitaine Sanogo, avait été un ancien élève d’une école militaire supérieure soviétique.

Outre ces relations anciennes, d’autres raisons peuvent expliquer l’attitude russe dans ce dossier. D’une part, Moscou est confrontée au même problème que Bamako, avec la persistance d’une menace jihadiste dans le Nord-Caucase. D’autre part, la Russie a aussi des intérêts économiques à défendre dans la région, quelques unes de ses entreprises (Gazprom, Rosatom, Serverstal) ayant des activités d des pays limitrophes du Mali. Ans

Mali: forces françaises et maliennes en route vers Diabali

Romandie, (©AFP / 21 janvier 2013 09h05)

NIONO (Mali) - Des soldats français et maliens étaient en route lundi matin vers la ville de Diabali (ouest du Mali) prise il y a une semaine par des islamistes qui l'avaient en partie abandonnée le 17 janvier après des bombardements de l'aviation française, a appris l'AFP de source militaire. La colonne de véhicules blindés a quitté à l'aube la ville de Niono, à 350 km au nord-est de Bamako. Niono est elle-même située à 60 km au sud de Diabali où des missions de reconnaissance ont été effectuées ces derniers jours par l'armée malienne. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait indiqué dimanche que Diabali n'avait pas encore été reprise par les forces maliennes. Tout laisse à penser que l'évolution de Diabali va être positive dans les heures qui viennent, avait-il cependant ajouté.

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L'armée malienne a patrouillé samedi en périphérie de Diabali, où la situation n'est pas très claire, avait indiqué un officier français à Niono. Il avait cependant ajouté que, a priori, les combattants rebelles ont quitté la ville, tout en soulignant leur détermination à se battre et leur mobilité. Un colonel de l'armée malienne avait de son côté affirmé: une frange de la population de Diabali a adhéré aux thèses jihadistes et nous devons être prudents pour les prochaines heures.

Le 68e Régiment d’Artillerie d’Afrique et le 511e Régiment du Train en route pour le Mali

Zone Militaire, 19 janvier 2013 – 14:23

Outre les 92e et 126e RI, le RICM ainsi que le 7e RMAT dont il a été question dans un précédent article, deux autres régiments de l’armée de Terre s’apprêtent à être engagés au Mali, dans le cadre de l’opération Serval.

Implanté à Auxonne, en Côte d’Or, le 511ème Régiment du Train (RT) a vu partir une centaine de ses hommes le 18 janvier, en fin d’après-midi. Initialement, leur départ était prévu dès le matin mais l’ordre de la Brigade logistique, dont cette unité dépend, est tombé vers 17h00. Leur mission sera d’assurer le ravitaillement opérationnel et l’appui des forces qui seront engagées dans les combat.

Autre régiment sollicité, le 68e Régiment d’Artillerie d’Afrique (RAA), installé à La Valbonne, dans l’Ain. Unité d’appui polyvalent de la 3e Brigade Mécanisée (BM), le régiment va envoyer 250 hommes au Mali.

Pour le moment, ces derniers, ainsi que leur matériel, ont rejoint la zone de regroupement et d’attente (ZRA) de Miramas, dans les Bouches du Rhône. le 68e RAA est notamment équipé de Camions équipés d’un système d’artillerie (CAESAR), de mortiers de 120 mm, de véhicules poste de tir Mistral et de drones de reconnaissance au contact (DRAC), lesquels permettent de collecter des renseignements en temps réel sur une profondeur d’une dizaine de kilomètres.

Serval : Le 6e RG et le 11e RAMa ont été projetés au Mali

Zone Militaire, 21 janvier 2013 – 11:51

Deux autres régiments de l’armée de Terre sont partis au Mali, ces dernières heures. Contrairement à d’autres unités appelées à être projetées sur le théâtre des opérations maliens et dont les chefs de corps ont donné des précisions à la presse locale, c’est en toute confidentialité que des militaires du 6e Régiment du Génie (RG) d’Angers et le 11e Régiment d’artillerie de Marine (RAMa) ont pris la route pour Bamako, dans le cadre de l’alerte Guépard.

Ainsi, le 6e RG a engagé une compagnie, soit une centaine de sapeurs, dans l’opération Serval. Aucune précision n’a été donnée au sujet du matériel emporté et de la nature de l’intervention qu’ils auront à mener.

Le régiment angevin compte 3 compagnies de combat spécialisés dans les missions de minage/déminage, de destruction et d’ouverture d’itinéraire, d’une compagnie d’appui dotée

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d’engins spécialisés, d’une compagnie “énergie”, spécialisée dans la production et la distribution d’électricité et enfin une compagnie d’aide au déploiement opérationel.

Quant au 11e RAMa, basé à Saint-Aubin-du-Cormier, près de Rennes, ce sont les bigors de la 2e batterie qui ont été projetés au Mali, avec des mortiers de 120 mm.

150 Marsouins du 3e RIMa de Vannes engagés au Mali Ligne de Défense, 22.01.2013

150 militaires du 3e Rima ont quitté Vannes lundi. Direction Bamako. Voici l'article de mon confrère Yves-Marie Robin, paru dans nos éditions du Morbihan ce matin.

Leurs sacs étaient prêts depuis plusieurs jours. Ils étaient en alerte.

Ils sont maintenant en action ! 150 militaires du 3e Rima de Vannes

ont pris l'avion hier matin, direction le Mali. Le « 3 » renforce,

dorénavant, le dispositif français dont l'objectif est la reconquête du

Nord de ce pays d'Afrique face aux combattants islamiques.

La 1re compagnie « Les Forbans » a atterri dans la journée à

Bamako, la capitale. Son lieu d'intervention est tenu secret pour le moment. « Nous avons reçu

l'engagement formel du 3e Rima au cours de la journée de dimanche, » précise le colonel Patrik

Steiger, chef de corps du régiment morbihannais.

Il y a un an, cette 1re compagnie « Les Forbans » avait été engagée pour quatre mois dans une

mission au long cours, au cœur de la jungle amazonienne. Objectif : traquer les chercheurs d'or

clandestins brésiliens. Ces dernières années, la 1re compagnie avait aussi combattu durant six

mois en Afghanistan. Elle y avait d'ailleurs payé un très lourd tribut. Plusieurs de ses hommes

étaient tombés sous les balles et explosifs des Talibans.

250 autres Marsouins vannetais se trouvent, également, en alerte pour un éventuel départ pour le

Mali. « J'attends qu'on m'appelle, » notait hier soir le colonel Steiger qui, lui aussi, pourrait être du

« voyage ».

[Opération Serval] : embarquement immédiat

pour le 92e RI Mise à jour : 21/01/2013 21:29 - Auteur : CNE C. Brunetaud

Deux compagnies du 92e régiment d’infanterie (92e RI) de Clermont-Ferrand, s’apprêtent à être déployées au Mali dans le cadre de l’opération Serval.

12 janvier : déclenchement de l’alerte Guépard pour les rapaces de la 4e compagnie qui détenait déjà des VBCI. Durant une semaine, elle a préparé et « collisé » ses matériels.

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18 janvier 2013 : 34 fantassins de la 1re compagnie ont perçu des véhicules blindés du combat de l’infanterie (VBCI) du parc d’alerte de la 5e base de soutien du matériel de Carpiagne (5e BSMAT).

19 janvier : les rapaces sont arrivés, en bus, à Miramas à la zone de regroupement et d’attente armée par le 503e régiment du train (503e RT). Elle a rejoint des unités de l’armée de Terre sur le point d’être projetées.

Les blindés de la 4e compagnie, acheminés via la voie ferrée, ont gagné la base navale de Toulon. Après le déchargement des véhicules, dans la journée, la 4e compagnie ainsi que d’autres unités en attente ont embarqué avec leurs matériels à bord du bâtiment de projection et de commandement Dixmude.

Prochainement, elles poseront le pied sur le sol africain et rejoindront les quelque 2 000 soldats déjà présents.

Mali Treize militaires ont quitté hier matin le 53e régiment de transmissions basé à Lunéville

Est-Républicain, 23.01.13 à 05h28 – par Corinne SAÏDI-CHABEUF

Des antennes pour le Mali - Un nouveau détachement de militaires du 53e régiment de transmissions de Lunéville a pris la route hier matin

Leur mission : déployer tous le moyen radio, satellitaire et informatique pour permettre aux hommes sur le terrain et au haut commandement de communiquer. Hier, treize d’entre eux ont chargé leur paquetage dans ce bus. Avant de prendre la direction du Mali.

Moments d’émotion hier matin, lorsque le colonel Thévenon a procédé à un dernier briefing pour ses treize hommes quittant le territoire français pour le Mali. Le chef de corps du 53 e régiment de transmissions de Lunéville a trouvé les mots justes : « Vous partez pour une mission exaltante, difficile et incertaine. Exaltante parce

que vous partez en premier : on a tout à construire en tant que transmetteur. Difficile car l’ennemi est partout et ne nous fera aucun cadeau. Soyez vigilant que vous soyez au front ou en base arrière. Et incertaine, car vous partez pour quatre mois minimum. »

Avant de les laisser partir, le colonel Thévenon a serré les mains de chacun de ses hommes, leur souhaitant « Bonne mission ». Les plus jeunes, qui ne sont pas habitués aux opex (opérations extérieures), ont été un temps saisis par ces propos. Loin des plus aguerris, à l’image de Christophe (1), adjudant et chef de ce détachement. L’homme qui part comme spécialiste des fréquences radio savoure l’intérêt de cette mission : « Notre travail est valorisé : toute la préparation que nous faisons en France, avec une opération, c’est l’aboutissement. »

A 42 ans, il a déjà connu un départ précipité de ce genre : « C’était en 2006 pour le Liban. Quand on a assez d’expérience dans le domaine militaire, la famille est préparée. C’est plus délicat quand on est plus jeune. Mais un militaire qui s’engage connaît ses devoirs : il peut être engagé en tout temps et en tout lieu. » Ce qui est le cas depuis dix jours pour le 53 e RT. Si certains de

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ses éléments étaient en alerte Guépard pour renforcer le 28 e régiment de transmissions d’Issoire -ce qui signifie qu’ils pouvaient être amenés à partir en opex dans un délai maximal de 72 heures-, ce n’était pas le cas de tous, notamment de l’adjudant Christophe.

Un premier envoi de 34 Lunévillois spécialistes des transmissions est parti le 13 janvier, suivi deux jours après, par un second groupe de 20 personnes. « La spécificité de notre régiment de transmissions est de pouvoir mettre en place des systèmes d’information et de communication et le poste de commandement d’une force aéromobile, ce qui explique que nous étions dans les premiers engagés », souligne le colonel Thévenon, qui dirige ce régiment composé de spécialistes des réseaux, des satellites, des radios… mais aussi de conducteurs de poids lourds, de citernes…

Des hommes qui vont découvrir des conditions de vie plutôt rustiques : les tentes et les lits ne sont pas encore partis, priorité a été donnée fort logiquement aux équipements professionnels. Et pas d’internet pour communiquer avec leurs familles non plus : « Vous allez retourner à la lettre et au papier », les a prévenus le colonel Thévenon.

(1) Pour des raisons de sécurité, il préfère ne pas donner son nom.

Mali : les troupes françaises progressent vers le nord Libération, 20 janvier 2013 à 14:44

Un tank de l'armée française en route vers le nord du Mali

dans le cadre de l'opération "Serval", le 15 janvier 2013

(Photo Eric Feferberg. AFP)

Deux colonnes de soldats français ont entamé dimanche leur progression vers le nord du Mali, occupé par des combattants islamistes, alors que plusieurs pays ont répondu à l’appel lancé la veille par Paris et les dirigeants ouest-africains à une aide internationale accrue. «Le déploiement vers le Nord des forces de l’opération Serval, entamé il y a 24 heures, est en cours, vers les villes de Niono et de Sévaré, où elles sont arrivées», a déclaré à l’AFP le

lieutenant-colonel Emmanuel Dosseur, porte-parole militaire français à Bamako. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a demandé samedi à l’ONU «de fournir immédiatement l’appui logistique et financier pour le déploiement de la Misma» (Mission internationale de soutien au Mali), à l’issue d’un sommet extraordinaire à Abidjan. Berlin, qui a déjà annoncé l’envoi de deux avions de transports, a réagi dimanche en promettant une aide financière supplémentaire aux pays africains engagés dans l’opération militaire au Mali, lors de la réunion des donateurs prévue le 29 janvier à Addis Abeba. Les Africains exhortés à agir

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a révélé dimanche que la Russie a proposé à la France d’acheminer des troupes ou matériels français au Mali, tandis que le Canada prendrait en charge une partie du transport de la force africaine au Mali. Mais si la France a assuré que ses soldats resteraient au Mali «le temps nécessaire pour que le terrorisme soit vaincu», Londres et Washington ont exclu d’envoyer des troupes dans la région tout en se disant déterminés à lutter contre les agissements d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

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Deux mille soldats français sont d’ores et déjà déployés au Mali. Un chiffre qui va atteindre 2.500, et peut-être davantage, selon Paris.

Pour leur part, les Etats membres de la Cédéao ont été appelés à fournir «sans plus tarder» les troupes promises à cette force qui a reçu mandat de l’ONU pour aider le Mali à reprendre le contrôle du nord du pays, occupé depuis plus de neuf mois par des groupes armés islamistes qui y ont multiplié les exactions. Quelque 2.000 membres de la Misma doivent être déployés d’ici au 26 janvier. Mais seuls une centaine de soldats sont déjà arrivés à Bamako. La force comprendra à terme quelque 5.800 soldats pour prendre le relais de la France. «Aucune impunité pour les terroristes»

Sur le terrain, les militaires français intensifient leur intervention aux côtés d’une armée malienne sous-équipée et se déploient à Niono et Sévaré. Niono (350 km au nord-est de Bamako) se situe à 60 km au sud de Diabali, localité qui avait été prise lundi par les islamistes, qui l’ont abandonnée jeudi, selon l’armée malienne, après d’intenses bombardements de l’aviation française.

Sévaré (630 km au nord-est de Bamako), qui dispose d’un aéroport, est une ville-clé d’où peuvent être menées des opérations vers l’extrême-Nord du Mali, et n’est qu'à 50 km de Konna, reprise jeudi par l’armée malienne aux jihadistes. Konna était tombée entre leurs mains le 10 janvier, précipitant l’intervention de la France, qui redoutait une percée des groupes islamiques liés à Aqmi, qui occupent depuis plus de neuf mois le Nord du Mali, vers le sud et Bamako. L’armée malienne a patrouillé samedi en périphérie de Diabali, apparemment désertée par les combattants islamistes.

Plusieurs sources font état d’un repli des combattants islamistes du centre du pays vers Kidal, dans l’extrême nord-est (1.500 km de Bamako). Kidal avait été la première ville conquise, en mars 2012, par les rebelles touareg et les groupes islamistes, qui avaient ensuite évincés leurs anciens alliés. «Les jihadistes quittent de plus en plus les autres régions pour se rendre vers Kidal, qui est une zone montagneuse», a indiqué dimanche à l’AFP une source malienne de sécurité. Une observation partagée par un élu de la ville de Douentza, à 800 km de la capitale: «Ils sont en train de fuir. Tout indique qu’ils vont trouver refuge dans la région de Kidal, difficile d’accès». (AFP)

Mali : où en sommes-nous ?

Une semaine après le début des opérations, la première phase semble en passe de s'achever : il

s'agissait d'arrêter et de contenir l'offensive des katibas djihadistes, qui ont tenté de percer du

nord-est vers le sud-ouest, sur deux axes, l'un au nord du fleuve Niger (Léré-Diabali-Ségou),

l'autre au sud (Konna-Mopti). Vendredi, les villes de Diabali et Konna - qui formaient en quelque

sorte le "ligne de front " - semblent avoir été reprises.

Les frappes aériennes se poursuivent, mais modestement - de l'ordre de la dizaine par jour.

Sur ce que les militaires appellent le "fuseau ouest", les Français sont montés depuis Bamako

jusqu'à la ville de Markala. Des blindés du REC et du 21 RIMa y tiennent le pont et les deux axes

qui mènent vers Ségou, puis Bamako. Plus au nord, des élements du COS "grenouillent" entre

Markala et Diabali, un secteur où il y a eu quelques échanges de tirs. Dans le fuseau Ouest, la

situation semble plus stabilisée. Les Français (COS) sont à Sévaré, l'aéroport à proximité de

Mopti.

Le verrou que les Français doivent pour l'instant tenir fait environ 300 de large pour une

profondeur un peu plus faible, soit l'équivalent d'une dizaine de départements français... Lorsque

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le dispositif sera en place, dans les prochains jours, on aura, au mieux, un GTIA (Groupement

tactique interarmes), soit environ 800 hommes pour le faire, au côté d'une armée malienne

inexistante et de quelques contingents africains. Même alors il sera difficile d'éviter l'infiltration de

quelques Toyata ennemies...

Les renforts continuent d'arriver

Jeudi soir, il y avait déjà 1400 militaires français au Mali. Les derniers renforts sont surtout de la

logistique et du soutien, dont une antenne chirugicale. Un Groupe aéromobile (GAM) d'un peu

moins d'une vingtaine d'hélicoptères, dont des Tigre, se met en place - qui s'ajoutera aux hélicos

des Forces spéciales. Un "poing blindé" avec des AMX-10RC viendra renforcé le dispositif. Au

total, les effectifs devraient atteindre environ 2500 hommes. L'état-major cherche un général pour

commander l'opération Serval, qui restera distincte de l'opération de formation de l'armée

malienne EUTM.

Enfin, il n'est pas exclu que quelques avions de combat supplémentaires soient dépêchés à

N'Djaména. Les drones Harfang devraient être rapidement opérationnels.

Rédigé par Jean-Dominique Merchet le Vendredi 18 Janvier 2013 à 11:23

Serval : Les forces françaises sont entrées à Diabali

Zone Militaire, 21 janvier 2013 – 13:04

Jusqu’à ces dernières heures, la situation à Diabali, ville prise le 14 janvier dernier par les combattants d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) établis au Nord-Mali, n’était pas “claire” selon un officier français.

Selon l’armée malienne et des habitants, Diabali, située sur le “fuseau ouest”, à 350 km de Bamako, avait été évacuée par les jihadistes après des frappes aériennes françaises. Pour autant, il n’était pas question, du moins jusqu’à présent, de faire mouvement vers cette localité.

Cependant, le 20 janvier, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a affirmé, à l’antenne de France5 que “tout laisse à penser que l’évolution de Diabali va être positive dans les heures qui viennent.” Autrement dit, l’avancée des forces françaises et maliennes vers la ville était imminente.

Après avoir progressé de Markala vers Niono, les marsouins du 21e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) ainsi que des “parachutistes” et des soldats maliens ont ainsi repris leur marche, à l’aube de ce 21 janvier. Une colonne d’une trentaine de véhicules blindés, précédée par des hélicoptères Gazelle ainsi que, comme on peut le supposer, par des éléments des forces spéciales, est en effet entrée dans Diabali, si l’on en croit l’AFP, qui dispose d’un correspondant sur place.

Il s’agit là d’une phase délicate. “Une frange de la population de Diabali a adhéré aux thèses djihadistes et nous devons être prudents pour les prochaines heures” avait expliqué, plus tôt, un colonel malien. Un autre risque est que des mines aient été posées par les combattants d’AQMI avant de quitter la ville.

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Par ailleurs, sur le fuseau “est”, les troupes françaises se sont établies à Sévaré, à quelques dizaines de kilomètres de Konna, où une attaque jihadiste avait précipité le lancement de l’opération Serval, le 10 janvier. La tenue de cette localité est cruciale pour la suite des opérations étant donné qu’un aéroport y a été construit.

Toujours sur le plateau de France 5, M. Le Drian a affirmé que l’objectif est “la reconquête totale du Mali”. Et d’ajouter : “On ne va pas laisser des poches” de résistance. Le ministre a aussi dit espérer que la force africaine de la MISMA prenne rapidement le “relais” des troupes françaises.

Enfin, plusieurs sources affirment que les jihadistes se sont repliés vers le secteur de Kidal, à 1.500 kilomètres de Bamako et où le relief est accidenté. Pour le moment, il n’est pas possible de confirmer cette information.

Les troupes françaises reprennent Diabali au Mali Reuters, lundi 21 janvier 2013 13h46

NIONO, Mali (Reuters) - Les forces françaises et maliennes ont repris lundi matin le contrôle des villes de Diabali et de Douentza, dans le centre du Mali, a confirmé lundi le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

Un peu plus tôt, des sources au sein des services maliens de sécurité avaient fait état de l'entrée d'une colonne de camions et de blindés français et maliens à Diabali après la disparition des islamistes qui la contrôlaient.

Diabali, située à 350 km au nord de la capitale Bamako, avait été conquise le 14 janvier par les islamistes. La localité était l'endroit principal où s'étaient regroupés les rebelles au sud de la ligne de front constituée par les localités de Mopti et Sévaré jusqu'à ce que les frappes aériennes françaises les contraignent à fuir où à se fondre dans la population, racontent les habitants.

"Cette avancée de l'armée malienne vers les villes tenues par leurs ennemis constitue une réussite militaire certaine pour le gouvernement de Bamako et pour les forces françaises, intervenant en soutien dans ces opérations", estime Jean-Yves Le Drian dans un communiqué.

"Je réaffirme ma totale confiance envers nos militaires engagés avec détermination dans la mission décidée par le président de la République", poursuit-il. "Elle vise à restaurer la souveraineté du Mali sur son territoire et à conjurer le risque de constitution d'un sanctuaire terroriste au cœur de l'Afrique."

De son côté, à Niono, ville située non loin de Diabali, le capitaine Samasa, vice-commandant des forces maliennes, a assuré que les forces françaises et maliennes continueraient leur "mission de sécurisation de la ville" de Diabali.

Au total, 3.150 militaires français participent à l'opération Serval lancée le 11 janvier dernier, dont 2.150 sur le territoire malien, selon le ministère français de la Défense.

Bate Felix et Adama Diarra, avec Marine Pennetier à Paris, Danielle Rouquié pour le service français

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Mali : les Touareg du MNLA de nouveau prêts à combattre les islamistes Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 21.01.2013 à 08h29 • Mis à jour le 21.01.2013 à 14h23

Les rebelles touareg du Mouvement national

pour la libération de l'Azawad (MNLA) ont

affirmé, dimanche, leur volonté de combattre les

groupes islamistes dans le nord du Mali, au côté

des forces de la Communauté économique des

Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

Le MNLA a profité au printemps 2012 d'un coup

d'Etat militaire à Bamako pourprendre le contrôle

du Nord, mais il en a ensuite été chassé par

différents groupes islamistes, parmi lesquels Al-

Qaida au Maghreb islamique (AQMI), le Mujao,

scission d'AQMI et les touareg d'Ansar Eddine.

Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, porte-parole du MNLA, a déclaré dimanche que les combattants

du mouvement, actuellement dispersés, étaient prêts à serassembler auprès des troupes de la

mission internationale de soutien au Mali (Misma), la force de la Cédéao, dont les premiers

renforts sont arrivés jeudi à Bamako mais qui ne sera entièrement opérationnelle que dans

quelques semaines.

"Les habitants de l'Azawad, pour qui nous combattons, sont les premières victimes de ce

terrorisme et nous avons peur qu'ils deviennent aussi des victimes de l'opération militaire, en

particulier l'armée malienne", a déclaré Ibrahim Ag Mohamed Assaleh à Reuters Television.

"D'un point de vue militaire, je pense que le MNLA n'existe plus. Selon nos informations, les

derniers combattants se sont dirigés vers la Mauritanie, ont rendu les armes et les véhicules et ont

demandé refuge en Mauritanie", indiquait le 15 janvier le ministre des affaires étrangères

malien Tieman Coulibaly devant la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale

française.

Les rebelles touareg du MNLA ont déclaré le 15 janvier être "prêts à aider"l'armée française

à lutter contre les groupes islamistes armés du nord du Mali, en faisant "le travail au sol", selon un

de leurs responsables. "L'offre d'aide qui a été formulée, je la reçois avec beaucoup de

circonspection. Je ne sais pas ce que le MNLA a à offrir", avait ajouté M. Coulibaly.

Au mois d'avril, le MNLA s'était dit prêt à combattre AQMI. "Nous tendons la main aux pays

concernés par cette menace terroriste pour leur demander d'établir, avec le MNLA, un partenariat

dans la lutte contre le terrorisme", avait déclaré Mossa Ag Attaher, porte-parole du mouvement

touareg en France. "Le terrorisme a profité de l'inaction de l'Etat malien et de l'absence d'espoir du

peuple du Nord, maltraité ou abandonné par le pouvoir pendant des décennies. Il

fautengager désormais une vraie action", a-t-il expliqué. "Le MNLA a clairement exprimé sa

démarcation avec AQMI et notre disposition à agir dans le cadre d'une mobilisation de tous les

pays concernés par ce fléau", a-t-il poursuivi.

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Gao, futur objectif d'une colonne mixte tchado-nigérienne?

Ligne de Défense, 22.01.2013

Une colonne de véhicules blindés de l'armée tchadienne a fait mouvement ce matin depuis le Niger vers la frontière malienne pour participer à la reconquête du nord du Mali aux mains d'islamistes. La colonne tchadienne a quitté la capitale du Niger, Niamey, par la route en direction de Ouallam (voir la carte ci-dessous), à une centaine de km de la frontière où un

bataillon de l'armée nigérienne est déjà cantonné (photo ci-dessus).

Ce contingent nigérien, qui a achevé en décembre sa formation, devrait faire mouvement, en compagnie des soldats tchadiens, vers Gao, ville malienne aux mains des djihadistes. On ignore si le bataillon malien replié au Niger depuis avril dernier prendra part à l'offensive. L'unité malienne est commandée par le colonel Alhaji Ag Gamou. Sa présence serait logique.

Mali: l’armée tchadienne se prépare

Dernière mise à jour: 22 janvier, 2013 - 15:34 GMT

Le président du Niger, Mahamadou Issoufou (au centre), lors de la visite du camp d'Ouallam, le 22 janvier 2013.

Une colonne de blindés de l'armée tchadienne a

pris la direction de la frontière malienne, au

départ du Niger, selon Reuters.

Un journaliste de l’agence a aperçu la colonne

tchadienne quitter Niamey, la capitale du Niger,

en direction de Ouallam, à une centaine de km de la frontière où une compagnie de l'armée

nigérienne est déjà cantonnée.

Les troupes tchadiennes, aguerries au combat dans le désert, et nigériennes, sont appelées à

participer, avec les soldats français et d'autres contingents ouest-africains, à la reconquête du

nord du Mali aux mains de groupes islamistes armés.

Le Tchad, non membre de la Cédéao, avait annoncé la semaine dernière l’envoi de quelque 2 000

hommes au Mali, le plus gros contingent étranger après celui de la France.

L'armée tchadienne ne fera pas officiellement partie de la Mission internationale de soutien au

Mali, la Misma, mais "agira sur le terrain" en coordination avec la Misma et l'armée française,

selon une source à l'état-major tchadien

“Cette guerre, nous la gagnerons"

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A Ouallam au Niger, le président du Niger, Mahamadou Issoufou, a rendu visite mardi au bataillon

du contingent nigérien, fort de de 500 hommes, qui a été formé durant un mois par des experts

français, et intégrera la Misma.

"Les forces armés nigériennes en général et votre contingent en particulier ont les ressources

physiques, intellectuelles et morales pour venir à bout de l'ennemi. Cette guerre, nous la

gagnerons", a déclaré Mahamadou Issoufou au bataillon.

Selon une source militaire citée par l’AFP, les troupes du Niger et Tchad vont se prépositionner

dans la zone de Gao, en attendant le signal de la Misma avant d’entrer au Mali.

Huit pays d’Afrique de l’ouest ont annoncé leur participation à la Misma: le Nigeria, le Togo, le

Bénin, le Sénégal, le Niger, la Guinée, le Ghana et le Burkina Faso.

L’armée malienne patrouille à Diabali, les Français en seconde ligne Les soldats maliens patrouillaient mardi à Diabali, dans l’ouest du Mali, dont l’armée

française s’est retirée au lendemain de la reprise de cette localité et de celle de Douentza,

dans le centre, qui étaient tombées aux mains des groupes islamistes armés occupant la

plus grande partie du pays.

Onze jours après le début de l’intervention militaire française qui a donné un coup d’arrêt à la

progression des islamistes vers le Sud, le chef d’état-major de l’armée malienne a estimé que la

« libération » de Gao et Tombouctou, deux bastions islamistes dans le nord du Mali, pourrait « ne

pas prendre plus d’un mois ».

« Notre objectif est la libération totale des régions du Nord du Mali. Si les appuis sont

conséquents, cela ne dépassera pas plus d’un mois pour Gao et Tombouctou », a déclaré le

général Ibrahima Dahirou Dembélé, interrogé par Radio France Internationale (RFI).

Gao (1.200 km de Bamako) et Tombouctou (900 km de la capitale) sont deux des principales

villes du vaste Nord du Mali, contrôlé depuis plus de neuf mois par des groupes islamistes armés,

qui ont multiplié les exactions.

Mardi matin, des soldats maliens parcouraient les rues de Diabali, à 400 km au nord de Bamako,

comme ils l’avaient fait la nuit précédente, a constaté un journaliste de l’AFP. Comme annoncé,

les soldats français se sont retirés de la localité dans la soirée.

« Nous n’avons pas vocation à rester ici, nous laisserons la ville aux Maliens ce soir », avait

déclaré lundi à l’AFP le colonel français Frédéric, chef des opérations dans le secteur.

L’armée française semble réticente à stationner dans les villes: une fois reprises aux islamistes,

elle préfère en laisser le contrôle à l’armée malienne.

Une colonne d’une trentaine de véhicules blindés dans laquelle se trouvaient quelque 200 soldats

maliens et français était entrée lundi à Diabali, sans rencontrer de résistance, sous les

applaudissements de la population et les cris de « Vive la France ».

Diabali était tombée sous la coupe des islamistes lors d’une attaque surprise le 14 janvier. Leurs

positions avaient ensuite été pilonnées par l’armée française.

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La ville de Douentza (800 km de Bamako), contrôlée depuis septembre par les jihadistes du

Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a également été reprise lundi

par une colonne franco-malienne.

500 millions de dollars pour la Misma

Elle se trouve sur une route stratégique d’où peuvent être menées des opérations vers les

grandes villes du Nord, Tombouctou, Gao et Kidal, prises fin mars 2012 par les groupes

jihadistes, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui ont mis en déroute l’armée

malienne.

Plusieurs sources ont fait état d’un repli des islamistes vers Kidal (extrême nord-est), à

1.500 km de Bamako, près de la frontière algérienne. Kidal avait été la première ville du

Nord conquise par les rebelles touareg et les islamistes, qui en avaient ensuite évincé leurs

anciens alliés.

Quelque 2.150 soldats français sont déployés au Mali, un chiffre qui va encore augmenter dans

les prochains jours.

Et de nouveaux pays ont répondu aux demandes d’aide logistique et financière de la

Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour le déploiement de la

Misma (Mission internationale de soutien au Mali), qui à terme, sera composée de quelque 6.000

soldats africains.

Le président de la Commission de la Cédéao, Désiré Kadré Ouédraogo, a toutefois appelé la

communauté internationale à « se mobiliser » pour boucler le financement de la Misma, qu’il

estime à « environ 500 millions de dollars » (375 millions d’euros).

Pour sa part, l’Union européenne, discrète jusqu’à présent, a proposé d’organiser une réunion

internationale sur le Mali le 5 février à Bruxelles, avec la participation de l’Union africaine, de la

Cédéao et de l’ONU.

Rompant avec la quasi-unanimité de la communauté internationale, le président égyptien

Mohamed Morsi s’est prononcé lundi contre l’intervention au Mali.

« Nous n’acceptons en aucun cas l’intervention militaire au Mali (…) qui est de nature à alimenter

le conflit dans la région », a dit M. Morsi, issu des Frères musulmans.

A Bamako, l’état d’urgence, en vigueur depuis le 12 janvier au Mali, a été prorogé lundi pour trois

mois supplémentaires, afin d’assurer « le bon déroulement des opérations militaires en cours pour

la libération des régions occupées de notre pays » et pour « maintenir un climat social serein »,

selon le gouvernement.

Serval : Les forces françaises renforcent les dispositifs défensifs sur la ligne Diabali-Konna

Zone Militaire, 24 janvier 2013 – 9:43

Après avoir appuyé l’armée malienne pour reprendre Diabali et Konna, alors tombées aux mains des jihadistes du Nord-Mali, les forces françaises engagées dans l’opération Serval se sont

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employées à renforcer les systèmes défensifs sur une ligne reliant ces deux villes situées dans le centre du pays ainsi qu’à consolider les lignes d’approvisionnement.

Dans le même temps, l’aviation françaises a continué à effectuer des frappes au nord de cette ligne “Diabali-Konna” sur des objectifs militaires. Sont visés : les centres de commandement et les dépôts des jihadistes.

Il s’agit ainsi de prévenir toute éventuelle incursion des combattants islamistes vers le sud tout en permettant de donner le temps aux troupes africaines de la MISMA de poursuivre leur déploiement (1.500 soldats sont d’ores et déjà arrivés) et aux forces françaises d’acherver leur montée en puissance.

Deux sous-groupement tactiques interarmées (SGTIA) ainsi que des éléments logistiques français sont en effet en route pour le Mali à bord du Bâtiment de Projection et de Commandement (BPC) Dixmude, lequel a appareillé de Toulon le 21 janvier dernier (voir vidéo).

A Bamako, une compagnie du 3ème Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) de Vannes assure désormais la protection de la zone de déploiement (en fait, l’aéroport), en coordination avec un détachtement de fusiliers-commandos de l’Air

Enfin, les forces terrestres françaises engagées dans l’opération Serval seront dirigées par le général Bernard Barrera, qui est l’actuel commandant de la 3ème Brigade Mécanisée de Clermont-Ferrand, et dont tous les régiments qui la composent ont envoyé des unités au Mali (92e et 126e RI, 1er RIMa, 68e RAA, 31e RG).

L’US Air Force mobilise 3 avions C-17 pour transporter du matériel militaire français au Mali

Zone Militaire, 23 janvier 2013 – 12:13

Les premières rotations d’avions de transport C-17 de l’US Air Force ont commencé le 21 janvier entre Istres et Bamako afin d’acheminer au Mali du matériel militaire français pour les besoins de l’opération Serval.

Alors que, la semaine passée, le porte-parole du Conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanché avait indiqué que le “gouvernement français” devait “rembourser aux Etats-Unis les frais entraînés par ce soutien aérien”, il n’en sera finalement rien.

D’après le Wall Street Journal, les coûts liés à mise à la disposition de la France de ces avions de transport avaient été évalués à 20 millions de dollars. Mais devant la protestation de Paris, Washington a décidé de les prendre à sa charge.

“Nous ne demandons pas d’indemnité ou de remboursement aux Français”, a ainsi assuré George Little, le porte-parole du Pentagone. “Le focus n’est pas sur l’argent en ce moment mais sur l’atteinte de notre objectif commun de contenir les terroristes au Nord-Mali”, a-t-il ajouté.

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Quoi qu’il en soit, aucune précision n’a été donnée au sujet de la fréquence des vols entre la France et le Mali, ni sur la nature des troupes et des matériels transportés. “Nous avons élaboré un programme qui répond aux besoins des Français”, a seulement indiqué Chuck Prichard, le porte-parole de l’US Africom, le commandement américain pour l’Afrique basé à Stuttgart.

“La priorité, c’est de transporter du pondéreux, du volumineux, mais ça ne veut pas dire qu’ils (les C-17) ne transportent pas aussi du personnel”, a pour sa part indiqué le colonel Thierry Burkhard, le porte-parole de l’Etat-major des armées (EMA), le 21 janvier.

Le fait est, depuis, et selon George Little, les C-17de l’US Air Force ont effectué 5 vols entre la France et le Mali, ce qui a permis de transporter 140 tonnes d’équipements.

Dès le début, Washington a fourni des renseignements aux autorités françaises. Les Etats-Unis ont ainsi mis en place un réseau de bases très discrètes en Afrique (programme Creek Sand) afin de surveiller les mouvements terroristes au moyens de reconnaissances aériennes effectuées par des avions Pilatus PC-12 (U-28A dans la nomenclature américaine) à l’allure civile, équipés de capteurs et de caméras. Bien évidemment, ce dispositif vient en complément des moyens d’écoutes et d’imagerie satellite.

Mais le soutien de l’administration Obama à l’opération française est des plus mesurés. Ainsi, la décision d’accorder une aide en matière de ravitaillement en vol, souhaitée par la France afin de permettre à ses avions d’effectuer des frappes aériennes au Nord-Mali, n’est toujours pas prise. Des arguments légaux sont mis en avant pour expliquer ces tergiversations.

Mali : la France prépare l'envoi de chars Leclerc Les Echos, Par Alain Ruello | 23/01 | 16:09 | mis à jour à 19:39

L'armée de terre a renforcé son stock de pièces de rechanges de première urgence en vue d'un déploiement de quatre Leclerc.

Chars Leclerc en manoeuvres - AFP

L'opération Serval monte en puissance, et ce

n'est pas peu dire. Après les 3 hélicoptères de

combat Tigre déjà sur place, les blindés

d'infanterie dernier cri VBCI, qui viennent de

prendre la route à bord d'un bâtiment de

projection et de commandement, la France se

met en position d'envoyer des chars Leclerc au

Mali, a-t-on appris de sources concordantes.

A ce stade, les plans prévoiraient que quatre

Leclerc soient projetés, mais le chiffre parait faible pour certains spécialistes. Signe qu'elle

anticipe leur arrivée sur place, l'armée de terre a dérouté sur le Mali un stock de pièces de

rechange de première urgence, un « AIP » dans le jargon militaire (autonomie initiale de

projection). Cet AIP était en partance pour le Qatar où la deuxième brigade blindée doit participer

à un exercice en avril.

Zéro risque ?

Le fleuron des blindés français n'a été projeté en opération extérieure qu'à deux reprises : au

Kosovo à la fin des années 90 et au Liban en 2006. La France compte 250 Leclerc environ. Très

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peu servent dans les quatre régiments de chars lourds, car l'essentiel des exemplaires est affecté

dans des parcs de manœuvres, de maintenance ou de projection.

Si elle se confirme, la décision de l'Etat major de déployer un tel armement ne va pas manquer de

surprendre et de changer la nature politique de l'opération Serval. Les rebelles djihadistes sont

aguerris et disposent d'armements très dangereux. On évoque notamment des missiles anti-

chars. Mais peut-être possèdent-ils des armements plus lourds et qu'à Paris on ne veut prendre

aucun risque. A moins que les Leclerc soient avant tout utilisés pour occuper le terrain et envoyer

un signal politico-militaire fort.

Contacté, l'Etat major n'a pas souhaité commenter.

Nord-Mali : Scission au groupe Ansar-Dine

Zone Militaire, 24 janvier 2013 – 17:32

Près de deux semaines après le lancement de l’opération militaire française au Mali en réaction à une offensive jihadiste sur la ville de Konna, le groupe touareg et islamiste Ansar Dine, jusqu’à présent allié d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) s’est scindé en deux, ce 24 janvier, en raison d’un désaccord profond entre ses cadres.

Ainsi, cette scission a donné naissance au Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), lequel “affirme de la manière la plus solennelle qu’il se démarque totalement de tout groupe terroriste, condamne et rejette toute forme d’extrémisme et de terrorisme et s’engage à les combattre.”

Et de préciser que “composé exclusivement de nationaux (ndlr, maliens)”, il réaffirme son indépendance et sa volonté à aller vers une solution pacifique” à la crise au Mali tout en demandant à Bamako et à Paris un “arrêt des hostilités” afin d’amorcer un “dialogue politique inclusif.”

Le secrétaire général du MIA est Alghabasse Ag Intalla, issu d’une des grandes familles touareg de la région de Kidal. C’est cet homme qui était à la tête de la délégation d’Ansar Dine lors des négociations menées fin 2012 à Ouagadougou afin de trouver une solution politique à la situation malienne. Cette approche était privilégiée par Alger, qui comptait séparer ce groupe des organisations terroristes avec lesquelles il s’était allié.

Ces discussions furent brutalement rompues le 3 janvier dernier par Iyad Ag Ghaly, le chef d’Ansar Dine, au motif que ce dernier ne percevait pas “la moindre volonté sincère de paix et de négociation du côté de la partie malienne.” Et l’on connaît la suite.

Le MIA est implanté dans la région de Kidal, là où il a été dit que des combattants islamistes se regroupaient après avoir été contraints à reculer à Diabali et à Konna. Cela étant, la question que l’on peut se poser est pourquoi cette scission intervient maintenant.

D’après un élu de Kidal, cité par l’Associated Press, cette sécession de certains cadres d’Ansar Dine “se profilait de longue date.” Mais alors, pourquoi n’ont-ils pas franchi le pas plus tôt, alors qu’ils devaient bien se douter des intentions d’Iyad Ag Ghaly, leur désormais ancien chef et qu’ils connaissaient les orientations de ce dernier? Est-ce l’effet des frappes de l’aviation française?

Enfin, reste à savoir le nombre de militants et de combattants d’Ansar Dine, ainsi que celui de chefs coutumiers locaux, prêts à rejoindre le MIA. De même qu’il faudra attendre la réaction d’AQMI, du Mujao et plus généralement des jihadistes du Nord-Mali.

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Niger : les forces spéciales protégeront les

mines d'uranium d'Areva Le Point.fr - Publié le 23/01/2013 à 19:50 - Modifié le 24/01/2013 à 07:50

Le commandement français des opérations spéciales va envoyer des commandos et du matériel pour protéger les sites miniers d'Areva au Niger. Du jamais-vu.

Le site minier d'Arlit exploité par Areva au Niger, attaqué par

Aqmi le 16 septembre 2010. Quatre otages français sont toujours

détenus. © Issouf Sanogo / AFP

De manière très inattendue, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a donné son accord en début de semaine à une innovation majeure : dans un délai très rapide, le COS (commandement des forces spéciales) viendra

renforcer la sécurité des principaux sites d'exploitation d'uranium de l'entreprise française Areva au Niger, à Imouraren, ainsi qu'à 80 kilomètres de là à Arlit, où cinq des actuels otages français du Sahel avaient été capturés par la katiba du chef radical islamiste Abou Zeid en septembre 2010.

Jusqu'à présent, les forces spéciales françaises ne participaient pas directement à la sécurité

d'intérêts privés. Des fusiliers marins n'appartenant pas aux unités de commandos marine

intégrées au commandement des opérations spéciales participent néanmoins à la sécurité de

navires - notamment des thoniers - naviguant dans les zones infestées de pirates, dans l'océan

Indien et dans le golfe de Guinée.

Facteurs de risque accrus

La décision d'accorder la protection des forces spéciales à Areva a été prise à la suite de la

tentative de sauvetage ratée de l'otage de la DGSE Denis Allex en Somalie, mais aussi après la

prise d'otages d'In Amenas en Algérie. Les autorités françaises sont persuadées que ces deux

événements s'ajoutant au lancement de l'opération Serval au Mali ont considérablement accru les

facteurs de risque sur les installations françaises, y compris industrielles et minières, dans la

région.

L'extraction d'uranium au Niger est absolument stratégique pour Areva, aussi bien pour

l'alimentation des centrales nucléaires françaises que pour la vente de cette précieuse matière à

ses clients étrangers. Facteur aggravant, selon le gouvernement français et l'entreprise : elle doit

accroître son personnel de façon considérable pour exploiter une nouvelle mine, ce qui fera

passer ses effectifs de 25 personnes à plus de 300.

La victoire d'EPEE

Voici plusieurs mois que les principales entreprises françaises de sécurité privées, qui emploient

essentiellement d'anciens militaires, lorgnaient sur le juteux contrat qu'Areva se préparait à

passer. Il s'agissait, selon nos informations, de remplacer la société actuellement chargée de ce

contrat de protection, EPEE, que dirige Jacques Hogard. Un appel d'offres avait été lancé par la

direction de la protection du groupe Areva, que dirige le général Jean-Michel Chéreau. Selon nos

sources, ni le gouvernement français ni l'entreprise n'avaient fait valoir de grief à l'égard d'EPEE

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après l'enlèvement de ses employés à Arlit. Toutes les entreprises de la place attendaient

l'ouverture des enveloppes de l'appel d'offres, auquel les sociétés Amarante, Eris, Géos, Opos,

Risk & Co, Scutum Security First, entre autres, avaient répondu. Le marché visait à fournir, pour 4

millions d'euros par an, seize personnels de sécurité français expatriés, destinés à encadrer des

équipes locales... Un bon connaisseur de ce dossier nous a précisé qu'Areva entendait faire

réduire les coûts de ces prestations, mais que plusieurs entreprises soumissionnaires intégraient

la reprise des personnels d'EPEE dans leurs propositions.

Confirmation de la Défense

À la suite de l'enlèvement des employés d'Areva, la société EPEE avait fait savoir que la sécurité

d'Areva sur place devrait être renforcée par des forces militaires nigériennes et des forces

spéciales françaises. C'est la solution que le gouvernement de François Fillon avait refusée et que

celui de Jean-Marc Ayrault vient d'accepter. Une analyse de la situation régionale a fait valoir que

l'évolution globale de la situation sécuritaire dans le Sahel nécessite une vigilance accrue dans

toutes les installations sensibles employant des expatriés. Les forces spéciales françaises

n'interviendront pas gratuitement, et Areva se verra présenter une facture, sans doute assez

salée. Contactée le 23 janvier, EPEE n'a pas rappelé Le Point. Mais verra sans aucun doute son

contrat renouvelé. Areva nous a dit "ne pas répondre aux questions relatives à sa sécurité". Une

source au ministère de la Défense a confirmé l'envoi de forces spéciales au Niger pour sécuriser

les sites d'Areva, mais s'est refusée à toute autre précision.

Afghanistan : les talibans vont sévir El Vatan, le 18.01.13 | 10h00

L’OTAN s’attend à une recrudescence des attaques des talibans contre l’armée afghane, a

indiqué hier un haut responsable de l’Alliance atlantique à Bruxelles.

Après plus de dix ans de présence, les forces de l’OTAN en Afghanistan dont la mission de

combat doit s’achever en 2014, majoritairement américaines, transfèrent un nombre croissant de

responsabilités aux militaires afghans. L’activité des talibans pourrait s’intensifier dans les

prochains mois à la faveur de cette délicate phase de transition. Ils n’ont pas déclaré de temps

mort. Nous pensons qu’ils vont s’en prendre aux forces afghanes avec le retour de la traditionnelle

saison des combats à la sortie de l’hiver. Le responsable a toutefois souligné l’importance du fait

que les talibans avaient été chassés des grands centres urbains, où la police afghane est à

présent en mesure d’assurer la sécurité. De plus, le retrait des forces combattantes de l’OTAN

signifie que les talibans ne pourront plus affirmer qu’ils se battent contre des occupants étrangers,

ce qui constituait l’un de leurs principaux arguments pour recruter des combattants, a-t-il souligné.

En outre, l’armée afghane n’a pas de problème de recrutement tout en estimant que l’important

n’était pas le nombre de soldats américains qui resteront dans le pays, mais la mission qui leur

sera confiée. La force internationale de l’OTAN (Isaf) compte actuellement 100 000 soldats en

Afghanistan, dont les deux tiers américains, mais elle doit plier bagage d’ici la fin de 2014. Après

cette échéance, les forces de sécurité afghanes assureront la sécurité du territoire, appuyées en

principe par des soldats américains. Washington n’a toujours pas dévoilé le nombre de ses

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militaires qui resteront après 2014. Le président Obama a prévenu qu’une présence n’était

envisageable que si Kaboul acceptait d’accorder l’immunité judiciaire aux soldats américains.

Règlement de la crise syrienne Le Temps d’Algérie, 11-01-2013

Discussions entre Russes, Américains et Brahimi à Genève

Responsables russes, américains et le représentant international pour la Syrie Lakhdar Brahimi sont engagés depuis hier matin à Genève à l'ONU dans une nouvelle séance de discussions à la recherche d'une solution politique au conflit syrien. C'est la troisième fois depuis décembre que ce type de rencontre est organisé.

Les chefs de la diplomatie russe et américaine, Sergei Lavrov et Hillary Clinton, avaient inauguré ce format de discussions le 6 décembre à Dublin.

Le secrétaire d'Etat adjoint américain William Burns et le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov avaient pris le relais le 9 décembre à Genève.

Ils se sont retrouvés hier au siège des Nations unies à Genève. Le représentant spécial des Nations Unies et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi s'est limité à saluer les journalistes à son arrivée, sans faire de déclaration, tout comme MM. Burns et Bogdanov.

Ces discussions se sont jusqu'ici déroulées dans une grande discrétion et peu a filtré sur leur contenu.Cette réunion intervient alors que la Syrie a critiqué jeudi les déclarations tenues par M. Brahimi.

«Les déclarations de Lakhdar Brahimi montrent sa partialité flagrante en faveur des cercles (conspirant) contre la Syrie et le peuple syrien», a affirmé un responsable du ministère des Affaires étrangères cité par la télévision officielle.

Cependant, «la Syrie espère toujours le succès de sa mission et continuera à coopérer avec lui dans le cadre de sa vision de la solution politique de la crise syrienne», a précisé le responsable.

Damas réagissait à un entretien mercredi dernier de M. Brahimi avec la BBC où il avait estimé que le plan de sortie de crise présenté dimanche par le chef de l'Etat syrien était «encore plus sectaire et partial» que les précédents.

Moscou a réitéré sa position, affirmant que le règlement du conflit passe par un dialogue entre le pouvoir et l'opposition, sans conditions préalables, contrairement aux rebelles et aux Occidentaux qui réclament le départ du président Bachar al-Assad. Un aéroport militaire aux mains des rebelles Par ailleurs, selon des sources occidentales, l'aéroport militaire du nord de la Syrie est tombé hier matin aux mains des rebelles à l'issue de plusieurs jours de combats violents.

«Les combats dans l'aéroport militaire de Taftanaz ont cessé vers 11H00 (09H00) et cette base est totalement aux mains des insurgés. Il y a beaucoup de morts parmi les forces du régime. Une grande partie des soldats et des officiers ont fui à l'aube», a déclaré à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

«Cet aéroport a été conquis par le Front al-Nosra, Ahrar al-Cham et Taliaa al-Islamiya, trois groupes islamistes», a-t-il précisé.

Le régime syrien a-t-il utilisé une arme chimique?

Zone Militaire, 22 janvier 2013 – 17:49

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Est-ce que le régime de Bachar el-Assad a franchi la ligne rouge qui lui a été fixée par les pays occidentaux, ce qui serait, selon les termes utilisés par le président Hollande, une “cause légitime d’intervention directe”? La magazine américain Foreign Policy l’affirme.

Selon ce dernier, une arme chimique aurait en effet été utilisée par les forces loyalistes syriennes le 23 décembre dernier, à Homs. Les affirmations du bimestriel reposent sur un télégramme diplomatique envoyé au département d’Etat, à Washington, par Scott Frederic Kilner, le consul général américain à Istanbul. Toujours d’après lui, le gaz utilisé serait l’Agent 15, similaire au BZ (benzilate de quinuclidinyle).

Cette substance est un agent incapacitant, non létal, qui altère la mémoire et trouble l’attention ainsi que la compréhension. Son absorption peut provoquer des hallucinations, la perte du sens de l’orientation, des nausées, une hausse du rythme cardiaque et un ralentissement de l’activité cérébrale.

Dans ses éditions du week-end, le quotidien Le Monde a confirmé l’information de Foreign Policy, sans toutefois préciser la nature du gaz utilisé. S’appuyant sur des “sources au sein de services de renseignement occidentaux”, le journal affirme que la substance utilisée est “incapacitante, non létale, dont nous n’avons pas pu établir le nom, faute d’échantillon.” Et de spéculer, citant des “experts”, sur une possible dispersion de “Kolokol-1″, le gaz utilisé par les forces spéciales russes lors de la prise d’otages de Moscou en octobre 2002.

Quoi qu’il en soit, et d’après la définition donnée par les Nations unies, un gaz incapacitant “provoque des effets temporaires et peut entraîner une incapacité physique ou mentale temporaire. Le plus connu est le benzilate de 3-quinuclidinyle, un agent anticholinergique qui peut affecter l’organisme de l’être humain pour plusieurs jours. De manière générale, les agents incapacitants ne sont pas considérés comme ayant une efficacité sur le plan militaire.”

En outre, si c’est bien du gaz BZ qui a été utilisé – ce qui est en l’état impossible à confirmer, faute de prises de sang faites sur les victimes à des fins d’analyses – alors il s’agit d’une substance du tableau 2 de la Convention sur les armes chimiques, lequel “répertorie les produits chimiques qui sont des précurseurs d’agents d’armes chimiques, ou, dans certains cas, peuvent être employés comme tels, mais qui se prêtent à d’autres utilisations commerciales.”

D’où la position affichée par les diplomates français et américains. Le 20 janvier, le chef du Quai d’Orsay, Laurent Fabius, a été interrogé sur les ondes d’Europe1 sur cette affaire. “Cela avait été affirmé, donc nous avons demandé une vérification par nos services, pas seulement nous d’ailleurs, d’autres pays aussi. Et on nous a dit non”, a-t-il dit.

Même chose de l’autre côté de l’Atlantique. Réagissant à l’article de Foreign Policy, Tommy Vietor, le porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche a déclaré, quelques jours plus tôt, que “les informations que nous avons vues dans la presse concernant de prétendus incidents liés à des armes chimiques en Syrie ne sont pas cohérentes avec ce que nous pensons être la réalité du programme chimique syrien.” Et de rappeler que le “président Obama a été très clair lorsqu’il a dit que si le régime du président Assad commettait la grave erreur d’utiliser des armes chimiques ou manquer à ses obligations de les sécuriser il aurait à en assurer la responsabilité.”

“Nous avons vérifié les informations obtenues, et n’avons trouvé aucun élément crédible permettant de corroborer ni confirmer que des armes chimiques ont été employées” a, pour sa part, commenté Victoria Nuland, la porte-parole du département d’Etat, qui a admis l’existence du télégramme diplomatique évoqué par Foreign Policy.

7 – Défense de par le Monde

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Le chef du Pentagone souhaite que l’Europe s’engage davantage en Asie-Pacifique

Zone Militaire, 20 janvier 2013 – 13:25

En janvier 2012, le président Barack Obama avait confirmé ce qui était alors attendu, à savoir la mise de la région Asie-Pacifique au premier rang des priorités américaines, sur fond de baisse des ressources allouées au Pentagone. Depuis, Washington fait comprendre à ses partenaires européens, par ailleurs membres de l’Otan, qu’ils devaient assurer de plus en plus par eux mêmes leur propre défense.

Pour sa dernière tournée en Europe, le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, a évoqué ces questions ainsi que l’avenir de l’Otan lors d’un discours prononcé au King’s College London, le 18 janvier dernier.

En premier lieu, le chef du Pentagone a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les moyens de l’Otan en matière de défense cyberdéfense et appelé à “prendre des mesures nécessaires pour développer des fonctionnalités supplémentaires” afin de “renforcer les capacités défensives” de l’Alliance dans ce domaine.

Concernant les dépenses militaires, Leon Panetta a indiqué que le temps des “chèques en blanc” signés au profit du Pentagone était terminé. Et comme les pays européens membres de l’Otan ont des capacités militaires réduites en raison des coupes faites dans leurs budgets de défense, il a estimé qu’il y avait une “fenêtre d’opportunité pour réorienter fondamentalement” l’Otan à l’avenir, en mettant en avant le concept de Smart Defense (“Défense intelligente”), qui consiste à mutualiser certains moyens.

Mais le plus intéressant quand Leon Panetta a évoqué les zones d’intérêts possibles pour l’Otan. “À l’avenir, nous devons également élargir la portée de nos discussions sur la sécurité de l’Alliance au-delà des questions européennes et régionales” a-t-il déclaré. “En particulier, je crois fermement que l’Europe devrait se joindre aux États-Unis pour accroître et approfondir l’engagement de défense avec la région Asie-Pacifique”, a-t-il ajouté.

Pour Leon Panetta, “l’avenir économique et la sécurité de l’Europe est – un comme les Etats-Unis – de plus en plus lié à l’Asie.” Et de mettre en avant les liens commerciaux entre le Vieux continent et les puissances asiatiques.

“Les Etats-Unis et l’Europe doivent travailler ensemble et s’assurer que nos efforts sont coordonnées par des consultations régulières entre des responsables de la défense européens et américains”, a-t-il poursuivi. “L’essentiel, c’est que l’Europe ne doit pas craindre notre rééquilibrage vers l’Asie, l’Europe devrait en faire partie” a-t-il conclu.

La nomination d'Allen à la tête de l'OTAN maintenue O P E X N E W S , J E U D I 2 4 J A N V I E R 2 0 1 3 La Maison Blanche a annoncé qu'elle maintenait la nomination du général John Allen, blanchi par le Pentagone dans l'affaire du "scandale des généraux", à la tête des forces de l'OTAN en Europe. Il

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doit succéder à James Stavridis dès le 10 février, au poste de commandant des forces internationales en Afghanistan. Il avait été soupçonné d'avoir entretenu une correspondance "déplacée" avec une femme mariée. Un haut responsable du Pentagone a estimé que "le volume de documents en lui-même peut être déplacé" et constitue une "conduite inconvenante pour un officier"; mais le général Allen s'est défendu de toute relation extraconjugale.

Le Pentagone lève les dernières restrictions faites aux femmes soldats pour servir en première ligne

Zone Militaire, 24 janvier 2013 – 11:15

Considérant que, au vu de la nature des combats auxquels l’armée américaine a pris part au cours de ces dernières années, il n’existe plus “de ligne de front clairement définie et de lignes arrières censées être plus sûres où les opérations de soutien sont effectuées”, le Pentagone avait partiellement levé l’interdiction faite aux femmes soldats de l’US Marine Corp et de l’US Army de servir au sein d’unités de combat.

Cette décision avait permis d’ouvrir à ces personnels féminins une bonne douzaine de spécialités qui leur étaient jusqu’alors interdites. Elle suivait également celle qui autorisait les femmes à servir à bord de sous-marins. Seulement, des restrictions furent maintenues, notamment pour certaines armes dites de mêlée, comme l’infanterie et les unités de cavalerie ou encore pour les forces spéciales.

Mais ces ultimes barrières sont en passe de tomber. En effet, et selon un haut responsable du Pentagone, le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, qui occupe ce poste pour quelques jours encore, a décidé de lever ces dernières restrictions d’ici 2016. L’annonce doit en être faite ce 24 janvier.

D’autres pays ont pris une décision de cette nature. Comme l’Australie par exemple. En 2011, le ministre australien de la Défense, Stephen Smith, avançait alors qu’il était “tout à fait réaliste que les femmes puissent servir en première ligne”. Et d’expliquer : “Ces postes doivent être attribués en fonction des capacités mentales et physiques, et non en fonction du sexe, afin de changer une culture militaire dominée par les hommes” et cela ouvrirait “aux femmes tous les postes de commandement, et c’est une chose sans doute positive.”

Quoi qu’il en soit, les forces armées américaines auront jusqu’en mai prochain pour préciser leur plan d’action afin de mettre en œuvre la décision de Leon Panatta et pourront émettre des éventuellement des objections d’ici janvier 2016. Mais en attendant, il faudra trouver des vestes de protection balistique adaptées à la morphologie féminine, c’est à dire plus étroites aux épaules, plus larges aux hanches et courbées au niveau de la poitrine. Un tel équipement, appelé “Improved Outer Tactical Vests (IOTVs)” était en cours d’évaluation à la 101st Airborne, l’été dernier.

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Depuis 2001, les forces américaines déployées en Afghanistan et en Irak ont compté jusqu’à 12% de femmes dans leurs effectifs. Ces dernières représentent 2% des militaires tués au cours de ces deux interventions.

Le Conseil fédéral refuse une vente à l’Arabie

saoudite MediArabe.info , mercredi 23 janvier 2013 - 15h41

L’entreprise d’armement KRISS ne pourra pas vendre pour 45 millions de matériel

à l’Arabie saoudite. Estimant que les armes risquaient d’être utilisées en violation des droits de

l’homme, le Conseil fédéral a mis mercredi son veto à sa demande d’exportation.

Il a utilisé sa marge de manœuvre, a justifié devant la presse le porte-parole du gouvernement

André Simonazzi. La demande concerne des éléments de pistolets. Les différentes parties

auraient dû être livrées aux Etats-Unis, où elles auraient été assemblées avant d’être exportées

en Arabie saoudite.

L’affaire avait été rendue publique jeudi dernier par la télévision alémanique. L’émission « 10 vor

10 » avait révélé que le lobby suisse des armes avait envoyé une lettre au président de la

Confédération Ueli Maurer afin que le Conseil fédéral donne son feu vert à la vente. Il avait mis en

avant la défense des emplois.

Le Groupe pour une Suisse sans armée (GSSA) avait dénoncé la transaction, rappelant que ces

armes sont destinées à la garde royale d’Arabie saoudite, qui viole systématique et gravement les

droits de l’homme. Selon le GSSA, la vente aurait donc contrevenu à l’ordonnance sur le matériel

de guerre. (ats).

Le service militaire soumis à référendum en Autriche Le Figaro Mis à jour le 19/01/2013 à 12:17 | publié le 18/01/2013 à 17:19

L'armée autrichienne compte 55.000 soldats. Crédits photo :

ALEXANDER KLEIN/AFP

INFOGRAPHIE - Les Autrichiens sont invités à se prononcer ce week-end par référendum sur le maintien de la conscription ou le passage à une armée de métier comme c'est le cas dans la majorité des pays de l'UE.

Service militaire obligatoire ou armée de métier?

Cette question divise la l'Autriche, attachée à

sa neutralité comme ses voisins suisses qui,

sollicités en février dernier ont redit leur

attachement à la conscription. Dans ce débat qui sera tranché par référendum dimanche, les

partis politiques autrichiens ont joué à front renversé.

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Les sociaux-démocrates du SPÖ, historiquement favorables à la conscription sont cette fois, à

quelques exceptions près, pour l'armée de métier tandis qu'à l'inverse, les démocrates-chrétiens

de l'ÖVP, plutôt enclins à l'armée de métier, défendent la conscription. À neuf mois des élections

législatives, cette division au sein du gouvernement de grande coalition au pouvoir, se retrouve

dans l'opinion publique. Les uns, comme l'ÖVP, redoutent notamment que le passage à une

armée de métier augmente les coûts de fonctionnement, affecte l'efficacité de la lutte contre les

catastrophes naturelles et limite la participation du pays dans des missions militaires à l'étranger.

Les autres craignent qu'à l'heure de la lutte contre le terrorisme et de la cybercriminalité, une

armée conventionnelle ne fasse pas le poids.

L'armée autrichienne compte 55.000 soldats. Le service militaire dure six mois. Les jeunes gens

qui ne veulent pas s'y soumettre - ils sont environ 14.000 chaque année - peuvent opter pour un

service civique de neuf mois.

Le gouvernement s'est engagé à respecter le choix des électeurs, pour ce premier référendum

non-contraignant à l'échelle nationale. Selon les derniers sondages, les partisans du maintien du

service militaire auraient une avance de dix points sur les partisans d'une armée de métier. Mais

la participation pourrait être faible.

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Autriche: maintien du service militaire obligatoire, rejet d'une armée de métier

Romandie, (©AFP / 20 janvier 2013 17h13)

VIENNE - Les Autrichiens ont voté par référendum dimanche pour le maintien du service militaire obligatoire et contre une armée de métier, une question qui divisait la petite République alpine, au statut de pays neutre. Environ 60% des électeurs se sont prononcés pour la conscription, selon des résultats préliminaires. Ce résultat constitue un échec pour le chancelier social-démocrate (SPÖ) Werner Faymann, le ministre de la Défense, Norbert Darabos (SPÖ), les Verts et aussi pour les quotidiens à grand tirage de la presse populaire qui tous avaient fait campagne pour une armée de métier. En revanche, le partenaire des sociaux-démocrates dans le gouvernement de grande coalition au pouvoir depuis 2008, les démocrates-chrétiens de l'ÖVP, avait milité pour le service militaire obligatoire et donc la conscription. Près de 6,3 millions d'Autrichiens étaient appelés à voter et la participation devrait s'élever à un peu plus de 50%, selon les instituts de sondage.

La Suède n’aurait plus les moyens de se défendre (MàJ)

Zone Militaire, 23 janvier 2013 – 18:12

Victime de surmenage, le chef d’état-major des armées suédoises, le général Sverker Göranson, a été contraint de prendre quelques jours de repos. Et il y a des raisons pour que cet officier soit épuisé à force de chercher des moyens à combler les lacunes des forces qu’il commande.

Ainsi, selon des propos qu’il a tenus en décembre dernier, la Suède n’aurait les moyens de se défendre que pendant une semaine, et encore, en cas d’attaque limitée. “Après quoi nos défenses seraient tellement poussées à bout qu’elles ne seraient plus capables d’opposer grande résistance” a-t-il insisté. Et ces déclarations n’ont pas manqué de faire polémique à Stockholm.

Depuis la chute de l’URSS, les pays européens se sont attachés à collecter les “dividendes de la paix.” Mais pour distribuer des dividendes, encore faut-il qu’il y ait des bénéfices… Mais dans le cas précis de la Suède, la crainte principale vient de la Russie, notamment pour des raisons historiques et géographiques.

Pour Stockholm, il était évident que, pendant la guerre froide, Moscou avait tout intérêt à contrôler les pays scandinaves pour s’assurer le passage de la Baltique et de là, l’accès à l’Atlantique. Et l’échouage d’un sous-marin soviétique de classe Whisky dans les eaux suédoises en 1981 ne fit rien pour le démentir.

Cet épisode donnera lieu, par la suite à de nombreux signalements de submersibles prétendument venus du bloc de l’Est, ce qui causa de tensions entre la Suède, neutre, et l’URSS, puis la Russie. Cependant, une commission d’enquête avait conclu, dans les années 1990, à la non existence de preuves manifestes concernant l’intrusion de sous-marins soviétiques ou russes.

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Il se dit que les bâtiments signalés auraient été en fait américains et britanniques et qu’il se serait agi pour l’Otan de tester les défenses du pays scandinave après l’affaire du Whisky échoué. Au passage, la marine suédoise obtint 4 milliards de couronnes de plus pour son budget au cours de cette période…

Quoi qu’il en soit, il n’en reste pas moins que les relations entre Stockholm et Moscou sont plus ou moins tendues. Récemment, par exemple, la Suède s’est opposé au projet russe de gazoduc North Stream, ou a encore critiqué fermement la politique du Kremlin à l’égard de la Géorgie, allant jusqu’à suspendre ses relations militaires.

Et le plan de réarmement massif de la Russie inquiète l’état-major suédois. Le chef des renseignements militaires a ainsi affirmé que la Suède devait en tirer les conséquences d’ici la publication de la prochaine directive de défense, prévue pour 2015.

Seulement, la part du budget suédois de la défense dans le PIB a été réduite de moitié en 15 ans. Et cela s’est traduit par une réduction drastiques des unités en ligne, le nombre de bataillon passant de 116 à 7 ans 25 ans. Dans le même temps, il faut aussi financer la version E/F de l’avion de combat Gripen, développé par Saab, sous peine de perdre des compétences industrielles. La situation est telle que le général Göranson avait même suggérée, l’été dernier, de supprimer l’une des trois composantes des forces armées.

Cependant, le gouvernement suédois a refusé toute dramatisation. Ainsi, pour le ministre de la Défense, Mme Karin Enström, le niveau de préparation des forces armées correspond “au niveau actuel de menace et de crédibilité d’une attaque” contre la Suède. Et selon elle, ce risque est “inexistant”. “Nos voisins ont les mêmes capacités que nous”, a-t-elle insisité.

“Je pense qu’un pays neutre devrait avoir de plus grandes ambitions. Aucun politicien ne peut écarter l’éventualité d’une offensive militaire”, lui a répondu Allan Widman, en charge des affaires militaires au sein du Parti libéral. “On ne peut pas dire que le monde est sûr. Il y a un niveau grandissant d’incertitude, il suffit de regarder ce qu’il se passe en Russie”, a-t-il ajouté.

Reste que les propos du général Göranson a mis au goût du jour un débat tabou à Stockholm : faut-il ou non intégrer l’Otan? Certes, la Suède fait partie de l’Union européenne, qui n’est pas une alliance militaire à l’origine (*). Cela dit, le pays a déjà des liens avec l’organisation étant donné qu’il fait partie de son Programme de Partenariat pour la Paix.

(*) Comme le souligne un lecteur, l’article 42 paragraphe 7 du Traité de Lisbonne indique que les Etats membres de l’UE doivent assistance à l’un d’eux s’il est attaqué, conformément à l’article 51 de la Charte des Nations unies.

La British Army opte pour le pistolet Glock 17 Gen 4

Zone Militaire, 22 janvier 2013 – 19:05

Le ministère britannique de la Défense (MoD) a récemment annoncé avoir choisi le pistolet Glock 17 Gen 4 pour remplacer le Browning L9A1 qui sert d’arme de poing au sein de la British Army depuis plusieurs décennies.

Le contrat, accordé en 2012, est d’un montant de 9 millions de livres et prévoit la livraison de 25.000 pistolets. Au moins 2.000 exemplaires doivent être prochainement reçus par la British Army, qui a prévu d’en doter ses troupes déployées en Afghanistan.

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Justement, pour les besoins de son contingent sur le théâtre afghan, quelques unités avaient été dotées du SIG Sauer P226 dans le cadre d’une acquision en urgence opérationnelle.

Le Glock 17 Gen 4, de calibre 9 mm, est plus précis et léger que le Browning, tout en ayant un chargeur d’une capacité de 17 coups (contre 13). Cette arme équipe également les forces de police britanniques.

8 – Nos Armées

a) – Terre

VBCI - véhicule blindé de combat de l'infanterie Mise à jour : 23/01/2013 17:11

Cet engin, dont l'équipage est de deux hommes (le pilote et le chef d'engin-tireur) doit permettre le transport d'un groupe de combat avec la totalité de ses équipements (9 hommes dont le chef tactique) en lui assurant un niveau de protection significatif.

La configuration générale de ce véhicule de combat de l'infanterie (VBCI) et de ses équipements est adaptée à l'engagement au sein d'une force blindée. Le véhicule blindé de combat de l'infanterie (VBCI) doit permettre le débarquement au plus près de l'objectif du groupe de combat et être en mesure de lui fournir un appui avec son armement de bord. C'est un véhicule à roues 8x8. Le véhicule blindé de combat de l'infanterie (VBCI) doit pouvoir être engagé, de nuit comme de jour, sous la menace des armes d'infanterie ou d'artillerie, en ambiance NBC tout en assurant la capacité à

durer au personnel embarqué. Pour ce-là, il est armé d'une mitrailleuse 12,7 mm montée sur un tourelleau téléopéré et d'un canon de 25 mm positionné sur une tourelle monoplace. Les différentes versions reposent sur une architecture commune organisée sur la base d'une caisse en aluminium sur laquelle sont rapportées des plaques de sur-protection. Le poste de pilotage est situé à l'avant gauche. La motorisation est un dérivé de la gamme civile. Son autonomie est supérieur à 750 kilomètres. La chaîne de transmission est du type en "I" avec des ponts centraux. La liaison sol est assurée par 8 roues motrices indépendantes dotées d'un dispositif de variation de pression de gonflage (les 4 roues avant sont directrices) et de suspensions de type mixte (oléopneumatique et ressort).

Caractéristiques numériques

Hauteur : 3,22 m Longueur : 7,89 m Largeur : 2,98 m Masse : de 24 à 28 t (selon les versions et le niveau de protection retenu) Fossé : 2 m Marche : 0,7 m Diamètre de braquage : 22 m (entre trottoirs) et 17 m (entre murs à vitesse réduite)

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http://www.gouvernement.fr/gouvernement/vbci-1-an-au-liban-1er-bilan-janvier-2012

Droits : Armée de Terre 2012

La nouvelle campagne de l’armée de Terre Mise à jour : 21/01/2013 17:26

Ça y est, la 8e campagne de recrutement de l’armée de Terre est lancée ! 2 spots TV, des affiches avec QR codes, mais surtout un tout nouveau site internet. Lancée officiellement le 17 janvier 2013, la nouvelle campagne est désormais visible sur les panneaux d’affichage de votre gare ou sur vos écrans TV et connectés. Faisons les présentations…

« Pour moi, pour les autres, sengager.fr ». Avec cette accroche, l’armée de Terre met en avant l’épanouissement personnel. Est surtout valorisé le « pourquoi je m’engage » : pour moi, pour mes camarades, pour ma famille, pour mes amis, pour mes concitoyens, pour la collectivité, pour la France !

Réaliste, la campagne met en scène le soldat dans son quotidien. Des militaires du 92e régiment d’infanterie (92eRI) de Clermont-Ferrand en sont les visages : filmés et

photographiés dans l’exercice de leur métier, ils donnent encore plus d’authenticité à la campagne.

Un affichage tiré du Code du Soldat

« J’entretiendrai mes capacités physiques », « Je développerai mes compétences », « Je serai au service des autres et j’agirai avec la volonté de vaincre », « Je protègerai les populations ».

Ces 4 grandes règles sont extraites du Code du Soldat pour illustrer ce sens et cette utilité du métier recherchés par les jeunes, sur fond de photoreportage ou camouflé. Nouveau ! Des QR codes renvoient vers des fiches pratiques en ligne.

Le site sengager.fr

Dans la lignée de devenezvousmeme.com, il reprend les tchats du mardi, des forums pour échanger et poser ses questions, les témoignages vidéo de soldats, des fiches emplois, les parcours professionnels, et toutes les informations sur les CIRFA. Il est aussi plus ergonomique, plus clair, plus interactif et plus fluide.

Cette campagne développée avec l’agence TBWA\Corporate montre le quotidien du soldat et les réalités du métier. Grâce à elle, l’armée de Terre recrutera 10 000 jeunes en 2013 !

Droits : Armée de Terre 2013

[ENSOA] : ouverture de l’année du cinquantenaire Mise à jour : 21/01/2013 12:42

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L’année du cinquantenaire de l’école nationale des sous-officiers d’active (ENSOA) a été officiellement ouverte vendredi 18 janvier 2013 sur la place d’armes de l’école, avec la cérémonie de baptême de la 286epromotion, première à être nommée « Promotion du Cinquantenaire ».

Six promotions porteront ce même nom en 2013, avec pour compagnons d’armes des élèves de la toute première promotion de 1963 !

Quelques-uns des nombreux événements au programme de ce cinquantenaire :

13 mars 2013 : les 24 heures natation de l’ENSOA, un défi sportif au profit de la cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre (CABAT) auquel participeront cadres et élèves sous-officiers.

22 et 23 mai 2013 : cérémonie de baptême de la 289epromotion de l’ENSOA, Promotion du Cinquantenaire, dans la cour d’honneur de l’Hôtel national des Invalides. Elle sera précédée d’une messe et d’un concert dans la chapelle Saint-Louis des Invalides.

30 mai 2013 : Double cérémonie de baptême (290epromotion) et de remise de galons (286epromotion), toutes deux promotions du Cinquantenaire, à Saint-Maixent L’Ecole.

8 et 9 juin 2013 : Pour la première fois, grand week-end portes ouvertes de l’ENSOA, avec projection du film du cinquantenaire, animations musicales par une musique militaire, démonstrations dynamiques, visites de l’école, un match de rugby du XV du Pacifique, etc.

14 juillet 2013 : la 289epromotion de l’ENSOA, promotion du Cinquantenaire, défilera sur les Champs Elysées à Paris.

19 décembre 2013 : Dernière cérémonie de remise de galons d’une promotion du Cinquantenaire. Il s’agira de la 292epromotion de l’ENSOA.

Sources : ENSOA , Droits : Armée de Terre 2013

Serval : le parc véhicules d’alerte activé pour la 1re fois Mise à jour : 24/01/2013 17:27

18 janvier 2013, Carpiagne dans les Bouches-du-Rhône : la 1re compagnie du 92e régiment d’infanterie (92e RI) se tient prête. Ces soldats doivent renforcer leurs camarades déployés au Mali pour l’opération Serval.

34 fantassins de la Vieille Garde (la 1re compagnie) du 92e RI de Clermont-Ferrand étaient en alerte depuis vendredi 18 janvier 2013 à Carpiagne. Le 13e groupement multitechnique (13e GMT) de la 5e base de soutien du matériel (5e BSAMAT) a activé le parc d’alerte (PA) et

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leur a fourni des véhicules blindés de combat de l’infanterie (VBCI).

Alerté dimanche 13 janvier, le 13e GMT a reçu l’ordre de mettre en place une unité élémentaire VBCI pour l’opération Serval. C’est la première fois que le PA est effectivement activé. L’adjudant Walter Adami, chef du PA et du parc de gestion, a travaillé avec ses équipes pendant quatre jours pour déstocker et vérifier les blindés.

Les VBCI et les autres véhicules du PA (AUF 1, chars Leclerc, TRM 10 000…) sont habituellement stockés sous des tentes à hygrométrie contrôlée pour éviter l’usure. Et pour fournir un matériel parfaitement opérationnel, ces soldats ont procédé à une vérification point par point.

Vendredi 18 janvier en fin de journée, les fiches de perception étaient signées. Avec ses blindés, la 1re compagnie du 92e RI était fin prête pour rejoindre ses camarades de la 4e compagnie partie dimanche 20 janvier.

Droits : Armée de Terre 2013

Embarquement immédiat pour le 92e RI Mise à jour : 23/01/2013 10:45 - Auteur : CNE C. Brunetaud

Deux compagnies du 92e régiment d’infanterie (92e RI) de Clermont-Ferrand, s’apprêtent à être déployées au Mali dans le cadre de l’opération Serval.

12 janvier : déclenchement de l’alerte Guépard pour les rapaces de la 4e compagnie qui détenait déjà des VBCI. Durant une semaine, elle a préparé et « collisé » ses matériels.

18 janvier 2013 : 34 fantassins de la 1re compagnie ont perçu des véhicules blindés du combat de l’infanterie (VBCI) du parc d’alerte de la 5e base de soutien du matériel de Carpiagne (5e BSMAT).

19 janvier : les rapaces sont arrivés, en bus, à Miramas à la zone de regroupement et d’attente armée par le 503e régiment du train (503e RT). Elle a rejoint des unités de l’armée de Terre sur le point d’être projetées.

Les blindés de la 4e compagnie, acheminés via la voie ferrée, ont gagné la base navale de Toulon. Après le déchargement des véhicules, dans la journée, la 4e compagnie ainsi que d’autres unités en attente ont embarqué avec leurs matériels à bord du bâtiment de projection et de commandement Dixmude.

Prochainement, elles poseront le pied sur le sol africain et rejoindront les quelque 2 000 soldats déjà présents.

Liban : formation au tir MILAN au profit des soldats de la FCR Mise à jour : 18/01/2013 08:43

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Du 26 décembre 2012 au 12 janvier 2013, la Force Commander Reserve (FCR), a conduit durant 3 semaines une formation de spécialité initiale (FSI) tireur missile d’infanterie léger anti-char (MILAN).

Le groupe de stagiaires, composé de 16 militaires de l’escadron d’éclairage et d’investigation (EEI) et de 3 militaires de la compagnie VBCI, a suivi une phase d’instruction théorique sur le camp français de Dayr Kifa et une phase de mise en pratique sur le camp espagnol de Marjayoun. Les cours portaient notamment sur la mise en œuvre du système d’arme, les techniques de tirs avec simulateur (DX 143) et des matières plus classiques comme l’identification et la topographie.

La formation s’est conclue par une série de tests comprenant une marche avec le poste et les munitions, l’installation du poste, l’observation de l’environnement et le tir sur simulateur. Une cérémonie, qui s’est déroulée à Deyr Kifa, a officialisé la fin de la FSI avec la remise à chaque stagiaire d’un certificat pratique de tireur MILAN. Ces formations viennent compléter celles déjà détenues par le personnel de l’escadron d’éclairage et d’investigation engagé au Liban et qui effectuent des patrouilles sur des véhicules blindés légers équipés de ce poste de tir (VBL MILAN).

Placée directement sous les ordres du général commandant la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), la FCR est l’élément d’intervention d’urgence de la FINUL. Basée à Dayr Kifa, elle est en mesure d’intervenir sur court préavis (moins de trois heures) dans tout le Sud Liban, dans le cadre de la résolution 1701.

Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense

Liban : la FCR présente ses capacités opérationnelles aux autorités militaires libanaises Mise à jour : 22/01/2013 11:46

Le mercredi 16 janvier 2013, sur le camp de Deyr Kifa, la Force Commander Reserve (FCR) a présenté une partie de ses capacités opérationnelles aux autorités militaires libanaises et françaises.

La délégation libanaise était composée du général Hamade, sous-chef instruction des Forces Armées Libanaises (FAL), du général Hitti, sous-chef plans des FAL et du général Chraim, commandant le secteur Sud-Litani. Elle était accompagnée par le général Delort-Laval, chef d’état-major de la FINUL et du colonel Labrosse, attaché de défense français au Liban.

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Après une présentation des perspectives possibles de coopération entre nos deux armées, une démonstration dynamique a été proposée sur la place d’armes du camp de Deyr Kifa : check point et contrôle de foule, reconnaissance d’un axe par une patrouille VBL (véhicule blindé léger), conquête de zone et mise en place d’un check point par une compagnie VBCI (véhicule blindé de combat d’infanterie), techniques d’intervention opérationnelles rapprochées et déminage. Le détachement de protection d’autorité a également présenté ses savoir-faire concernant la protection d’une personnalité et la sécurisation d’un site.

S’intégrant dans le cadre de la coopération entre la FCR et les FAL, cette journée de présentation a permis de maintenir, renforcer et élargir les actions conjointes d’entraînement.

Placée directement sous les ordres du général commandant la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), la FCR est l’élément d’intervention d’urgence de la FINUL. Basée à Dayr Kifa, elle est en mesure d’intervenir sur court préavis dans tout le Sud Liban, dans le cadre de la résolution 1701.

Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense

Verdun, Var, Qatar : la route des blindés Mise à jour : 17/01/2013 16:12

Une quarantaine de véhicules du 1er régiment de chasseurs (1er RCh) de Thierville-sur-Meuse a entamé un périple sur rail et sur mer. Destination le Qatar pour l’exercice Gulf Falcon 2013.

Vendredi 11 janvier 2013, il est 17h10 en gare de Verdun. Les lumières du train illuminent les quais. À son bord, une quarantaine de véhicules du 1er RCh dont 16 chars Leclerc et 13 véhicules blindés légers (VBL). Ils sont fins prêts à évoluer sur les dunes ensablées du désert qatari pour l’exercice Gulf Falcon 2013, du 16 février 7 mars.

Embarqués avec soin et maîtrise par les soldats du 1er RCh à bord d’un train, au quai d’embarquement militaire de Thierville-sur-Meuse, ces 1771 tonnes de matériel

parcourront près de 900km jusqu’au port de Toulon (Var). Une expérience unique pour les jeunes pilotes, récemment intégrés au régiment, qui ont dû pour la première fois manœuvrer leur char sur une plateforme.

Une fois arrivés à Toulon, les véhicules seront escortés par les militaires du 519e groupe de transit maritime (519eGTM), responsables du transport par voie maritime.

L’exercice interalliés Gulf Falcon 2013 est organisé conjointement par le Qatar et la France. Interarmées à dominante Terre, il engagera près de 1300 militaires français.

Droits : Armée de Terre 2013

b) – Mer

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Jean-Yves Le Drian rend hommage aux forces spéciales Mer & Marine, 21/01/2013

Jean-Yves Le Drian à Lanester, le 18 janviercrédits : MARINE NATIONALE

Décidemment, il les aime bien. Il faut dire aussi qu’il les connait bien. Entre Jean-Yves Le Drian et les commandos marine, il y a une vraie relation, forgée du temps où le ministre était maire de la ville de Lorient, dans l’agglomération de laquelle se trouve la base et l’état-major de la force des fusiliers marins et commandos. Détenant aujourd’hui le portefeuille de la Défense, l’élu breton demeure très proche de ces troupes d’élite de l’armée française, à la

rencontre desquelles il est déjà allé plusieurs fois depuis son installation, en mai 2012, à l’Hôtel de Brienne. Dans une actualité internationale très dure, et alors que les forces spéciales française sont engagées sur plusieurs théâtres, Jean-Yves Le Drian s’est rendu vendredi à la base de Lanester, où est implantée la FORFUSCO, afin de « rendre hommage aux commandos», a-t-il dit, estimant que ces hommes avaient besoin, dans le contexte actuel, d’être « renforcés et considérés ». A travers cette visite, c’est non seulement les commandos marine, mais en fait l’ensemble des forces spéciales dont il a voulu saluer l’action et conforter le rôle. Visite de Jean-Yves Le Drian à Lanester (MARINE NATIONALE)

Car, si leur action est par définition couverte par le plus grand secret, gage d’efficacité, elle n’en demeure pas moins fondamentale pour la sécurité du pays. « Les forces spéciales font partie de la capacité d’autonomie de la France pour sa défense », a affirmé Jean-Yves Le Drian. Avec l’intervention militaire française au Mali, l’actualité a, d’ailleurs, démontré l’utilité stratégique de ces unités qui, pré-positionnées dans des pays voisins, ont permis de lancer très rapidement des raids pour contrer la progression des djihadistes vers le sud Mali, en attendant que les troupes conventionnelles puissent être déployées. Le ministre s’est, d’ailleurs, dit « impressionné par (leur) réactivité », revenant sur le déclenchement des opérations, le 11 janvier : « Lorsque le président de la République a décidé à 11h30 d’intervenir pour enrayer la progression des colonnes terroristes, il n’a fallu que 5 heures pour que l’intervention ait lieu alors que nous étions dans un territoire très éloigné et où nous n’avions pas sur place de forces ». C’est au cours de ces premiers raids qu’a été mortellement blessé le chef de bataillon Boiteux, pilote de Gazelle au sein du 4ème Régiment d’Hélicoptères des Forces Spéciales (4ème RHFS). Une force interarmées d’environ 3000 hommes Commandos de l’armée de Terre, de la Marine nationale et de l’Armée de l’Air, les actions de ces unités, représentant environ 3000 hommes, sont planifiées et conduites par le Commandement des Opérations Spéciales (COS), créé en 1992 suite à la guerre du Golfe et placé sous la responsabilité du chef d'état-major des Armées.

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Ces forces interarmées sont capables de travailler ensemble tout en conservant leurs spécificités et une expertise propre liées à leur milieu d’appartenance (terre, air, mer). Elles effectuent des missions de renseignement, d’action (attaque d’objectifs stratégiques, neutralisation d’installations, capture ou récupération de personnel, contre-terrorisme…), ou encore de formation, de conseil et d’encadrement d’unités militaires étrangères. Elles participent aussi au processus d’évaluation et d’aide à la décision, notamment lors de l’ouverture d’un théâtre d’opération.

Commandos (EMA)

Le COS, dont l’état-major opérationnel est implanté sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, s’appuie sur une douzaine d’unités : pour l’armée de Terre, le 1er régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) de Bayonne, le 13ème Régiment de Dragons Parachutistes (RDP) installé à Martignas-sur-Jalle et un détachement de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) dédié aux opérations spéciales et situé à Pau ; pour la Marine

nationale les commandos Trépel, Jaubert, de Penfentenyo, Montfort et Kieffer (Lanester), ainsi que les nageurs de combat du commando Hubert, basé à Saint-Mandrier ; et pour l’armée de l’Air le commando parachutiste de l’air (CPA) n°10 et l’escadron de transport (ET) Poitou basés à Orléans-Bricy, ainsi que l’escadrille spéciale hélicoptère (ESH) de Cazaux.

Prise de commandement à bord du patrouilleur La Gracieuse Mise à jour : 22/01/2013 15:57

Le 15 janvier 2012, le commandant des forces

armées en Guyane a fait reconnaître le

lieutenant de vaisseau Nicolas Mousseau

comme nouveau commandant du patrouilleur

P400 La Gracieuse.

Parmi les nombreuses actions de protection du

Centre Spatial Guyanais, le patrouilleur assure

des missions de protection (patrouille, action de

souveraineté, transports de commandos) et des

missions de service public (secours en mer,

police de la navigation, des pêches, assistance aux zones isolées, transports légers inter-

insulaires, lutte contre les trafics et antipollution).

Officier de marine spécialiste des systèmes de communication et de commandement, le lieutenant

de vaisseau Mousseau a servi à bord de différents bâtiments de surface en Nouvelle Calédonie, à

Lorient, Toulon et en Martinique.

Sources : © Marine nationale

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Record d'emport pour le Dixmude Le Dixmude est en mer pour l'ouest de l'Afrique avec à son bord plus d'une centaine de

véhicules, dont une vingtaine de VBCI. Le volume de véhicules est tel qu'il a fallu en laisser dans

le radier, et en monter sur le pont. Un film diffusé par la Défense montre des P4, des VABSAN,

des VBCI, des GBC180, des AMX10RCR, mais pas de Leclerc -un BPC peut en emporter 13-, ce

qui ne prouve pas qu'il n'y en ait pas. Par contre, le BPC n'a pas emporté d'hélicoptères.

Le port d'arrivée du navire, qui est accompagné d'une frégate, n'est évidemment pas connu. Le

risque terroriste explique en partie ces précautions, qui ne sont pas que de pure forme. Mais la

simple consultation d'une carte permet de visulaliser le(s) possibles.

Le recours à un BPC plutôt qu'à un affrété permet évidemment de gagner en réactivité, puisque la

marine conserve en permanence un de ses trois BPC en alerte à 72 heures. Jeudi, le Dixmude est

passé en alerte à 48 heures. Et le chargement de l'équivalent de quatre rames de TGV (1600 m

de linéaire) a commencé hier. Le lot comprend des munitions, ainsi qu'un effectif conséquent.

Sur un BPC, les militaires qui accompagnent les véhicules vont aussi pouvoir se préparer, mettre

leurs véhicules en condition de combat. Ils peuvent aussi s'entraîner au tir. C'est donc un gain de

temps appréciable, et en plus, dans des conditions de sécurité maximales, à un coût maîtrisé : le

Dixmude aurait dû, de toute façon, prendre la mer pour aller s'entraîner.

Le Dixmude avait déjà assuré un mandat au large de l'Afrique, un Corymbe, en terminant la

campagne Jeanne d'Arc, l'an dernier.

Publié par mamouth leader à 1/23/2013 08:24:00 PM

L’Adroit se prépare à son déploiement en océan Indien Mise à jour : 16/01/2013 13:38

Après une relève hivernale d’équipage, le Patrouilleur d’Expérimentation L’Adroit effectue ces jours-ci une période d’essais à la mer combinée avec des activités de pure préparation opérationnelle en vue de qualifier l’équipage B pour son prochain déploiement en océan Indien. Le cycle d’entraînement prévoyait notamment les actions spécifiques de mise en œuvre d’hélicoptères, d’évacuation de ressortissants et de lutte contre la piraterie maritime.

Dans le cadre de ses essais, L’Adroit a mis en œuvre un drone de type Camcopter S100 qui a validé sa capacité à opérer depuis le patrouilleur au terme d’une série de manœuvres aériennes réalisées en rade d’Hyères.

L’équipage B à la manœuvre, L’Adroitappareillera de Toulon dans le courant du mois de janvier 2013 pour une durée de six mois. Il connaitra une relève par les marins de l’équipage A à mi-mission, lors de son passage à La Réunion. « Ce déploiement constitue un formidable défi pour les marins du patrouilleur L’Adroit dont les deux équipages présentent un volume en personnel plus restreint que celui d’une frégate. Nous nous apprêtons à faire vivre à ce bâtiment une patrouille longue et lointaine en océan Indien qui doit nous conduire jusqu’en Asie du sud-est » précise le CF Sacha Bailly, commandant l’équipage B du patrouilleur d’expérimentation.

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Au cours de ce déploiement, le patrouilleur devrait apporter sa contribution aux dispositifs navals de la Task Force150 de lutte contre le terrorisme ainsi que de la force navale européenne Atalantade lutte contre la piraterie.

Durant l’année 2012, le PE L’Adroit a vécu son premier déploiement opérationnel lors de la mission « Thon rouge 2012 » au cours de laquelle il a apporté le concours de la marine nationale à l’effort de contrôle de la pêche au thon rouge en Méditerranée. Par la suite, le bâtiment avait fait route vers l’Afrique du Sud lors d’une mission de plusieurs mois au cours de laquelle il avait conduit plusieurs actions de coopération avec des marines riveraines de sa zone de patrouille et de transit. Cette mission réalisée au long des côtes ouest-africaines avait permis d’évaluer l’aptitude de L’Adroit à effectuer des manœuvres et conduire des opérations dans des mers chaudes

Entrée du Charles de Gaulle au bassin Mise à jour : 24/01/2013 12:07

Le jeudi 24 janvier 2013, à 9h, le porte-avions Charles de Gaulle

est entré dans un des grands bassins Vauban de la base navale

de Toulon. Cette manœuvre délicate, pour un bâtiment de cette

taille, réalisée avec le service des moyens portuaires (SMP),

marque le début de la phase des travaux nécessitant

notamment des interventions sous la ligne de flottaison.

Le dernier «passage au stand» de cette ampleur avec passage

au bassin a eu lieu il y a quatre ans. Cette fois-ci, les travaux

réalisés concerneront l’ensemble des installations du porte-

avions, du pont à la carène en passant par les cuisines ou

encore les machines. Pas moins de 5000 lignes de travaux

seront effectuées par le maître d’œuvre DCNS et l’équipage du

Charles de Gaulle, permettant de traiter les obsolescences et de

lui redonner du potentiel.

Après douze années d’activités opérationnelles, dont le soutien de l’ISAF en Afghanistan à

plusieurs reprises et l’opération Harmattan en Libye, le porte-avions Charles de Gaulle aura

parcouru l’équivalent de vingt-trois tours du monde et prouvé, s’il en était besoin, son efficacité

opérationnelle.

Sources : © Marine nationale

c) – Aviation

Un partenariat entre les écoles d’officiers et l’IEP d’Aix en Provence Mise à jour : 21/01/2013 19:45

Mardi 15 et mercredi 16 janvier 2013, le général Gilles Modéré, commandant les écoles d’officiers de l’armée de l’air (EOAA), a reçu, sur la base aérienne de 701 de Salon-de-Provence, le commissaire général Didier Douchet, adjoint du directeur des ressources humaines de l’armée de l’air (DRHAA). A cette occasion, une convention a officiellement été signée entre les EOAA et

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l’institut d’études politiques (IEP) d’Aix-en-Provence représenté par monsieur Christian Duval, son directeur.

Le commissaire général Douchet, par délégation du chef d’état major de l’armée de l’air, représentant le ministre de la Défense, et le directeur de IEP ont signé ce protocole d’accord relatif à la coopération pédagogique entre les deux établissements. Il s’agit plus précisément d’organiser un stage annuel «d’initiation aux différentes activités militaires programmées dans la formation des officiers au sein de l’armée de l’air, au profit d’élèves civils sélectionnés par l’IEP».

Les écoles d’officiers de l’armée de l’air tissent régulièrement des liens avec les universités de la région et des grandes écoles françaises. Cette ouverture s’applique également à l’international puisqu’elles organisent de nombreux échanges avec des cadets étrangers.

Droits : © Armée de l'air

Opération Serval : la CACS est activée Mise à jour : 22/01/2013 22:52

Structure armée de façon temporaire par du personnel de différentes divisions, la cellule d’analyse de conduite et de synthèse (CACS) du commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA) a été activée depuis le vendredi 11 janvier 2013, à Balard. Elle a pour but de faire face à des situations imprévues sur le territoire national ou en opérations extérieures, comme c’est le cas actuellement avec l’opération Serval.

Une CACS colocalisée avec le centre opérationnel « air » fonctionne donc 24h/24. Sous l’autorité d’un officier supérieur (la haute autorité d’astreinte), la CACS est le point de contact privilégié du centre de planification et de conduite des opérations, niveau stratégique et opératif de l’opération Serval.

Le déclenchement de cette opération au Mali a mis à contribution du personnel de l’état-major des opérations «air» dans des délais contraints. Cellule de crise, la CACS assure la coordination du soutien «air» de l’opération, du soutien du

personnel, du soutien renseignement, du soutien des systèmes d’information et de communication, et de la manœuvre logistique pour l’armée de l’air.

La CACS fonctionne en boucle courte avec une prise de décision accélérée, dont l’unique mission est le succès de la conduite des opérations aériennes planifiées au profit de Serval. Elle est renforcée par le personnel de

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l’ensemble de l’état-major parisien du commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes, ayant une bonne connaissance des opérations. Droits : © Armée de l'air

Premier vol sur Cirrus Mise à jour : 19/01/2013 09:18

Le 9 janvier 2013 aura été, pour l’aspirant Thomas Billet de la promotion 2011 de l'École de l’air , un jour inoubliable, puisqu’il a effectué son premier vol sur le tout nouvel avion, le Cirrus, mis en place à Salon-de-Provence, en remplacement des TB10.

Depuis peu, onze exemplaires du Cirrus SR20 sont destinés à l’entraînement des élèves-pilotes (cinq Cirrus SR22 sont, quant à eux, réservés à l’entraînement des élèves-navigateurs).

Le jeune officier, l’aspirant Thomas Billet qui aimerait devenir pilote de chasse, a déjà l’habitude du pilotage. En effet, il avait commencé une formation en planeur avant d’intégrer l’École de l’air, qu’il a pu poursuivre à

l’occasion des vacances scolaires jusqu’à obtenir son brevet. Les stages de motivation qu’il a effectué en escadron lui ont permis de toucher du doigt les Mirage F1 à Mont-de-Marsan, les Transall à Evreux, et même l’hélicoptère Fennec à Orange. Fort de ces expériences aéronautiques, sa décision de devenir pilote de chasse s’est renforcée et ses heures d’initiation aux commandes de TB10 se sont tout naturellement poursuivies par le vol sur Cirrus.

Les différences entre les deux avions ? Elles sont notables. Le Cirrus est plus puissant. Ce quatre places est pourvu d’un cockpit où la quasi-totalité des données sont concentrées sur deux écrans, facilitant ainsi l’appréhension des informations indispensables à la navigation. De plus, il est doté d’un système IFR (Instrument flight rules) qui permet le vol aux instruments, donc dans des conditions météo dégradées.

Le jeune pilote, comme ses camarades, va désormais poursuivre sa formation sur Cirrus, accompagné d’un moniteur.

Droits : © Armée de l'air

A400M Atlas: la base d’Orléans prépare son arrivée

Mise à jour : 23/01/2013 16:10

Dix mois après la pose de la première pierre par le général Jean-Paul Paloméros, précédent chef d’état-major de l’armée de l’air, le bâtiment du centre de formation A400M a été livré sur la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy.

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Ce bâtiment a été réalisé selon les normes de haute qualité environnementale, dites HQE. Par exemple, l’énergie produite afin de refroidir les calculateurs des simulateurs de vol est récupérée pour la climatisation du bâtiment. Il sera équipé d’un premier simulateur de vol qui devrait être livré en avril 2013. Quant à l’arrivée du premier avion de transport tactique A400M, baptisé « Atlas », elle est prévue pour mai 2013.

En parallèle, le nouveau centre de maintenance «HM19» est en cours de construction. Une première poutre métallique destinée à tenir la structure de la première alvéole A400M a été montée fin décembre 2012. Quatre grues mobiles ont posé la seconde poutre, pesant 170 tonnes, vendredi 18 janvier. Cette phase spectaculaire dessine dans le ciel de Bricy le volume de ce nouveau grand hangar, qui doit être livré en septembre prochain.

Par ailleurs, une nouvelle phase de dépollution pyrotechnique va démarrer début février, pour une durée d’environ trois mois. Suivront les importants travaux d’extension du parking avion, face au nouveau hangar, puis un élargissement des parkings existants pour les mettre aux normes de l’A400M. Ces travaux de génie civil devraient durer toute l’année.

Enfin, la formation des mécaniciens débutera le 28 janvier à Séville, et celle des pilotes le 4 février à Toulouse avant de se poursuivre également à Séville.

Droits : © Armée de l'air

d) - Gendarmerie

Des gendarmes au Mali Des gendarmes sont déployés au Mali. Leur volume est significatif, pour renforcer la sécurité de

l'ambassade et de l'ambassadeur de France, qui dans le contexte, peuvent faire l'objet d'attaques

(1). La surveillance des extérieurs est fournie par l'EGM 24/1, déjà déployé en Afghanistan et à

Bagdad, tandis que la force de sécurité de protection du GIGN se charge de la protection

rapprochée du diplomate.

Signe de la réactivité, le GIGN avait déjà, fin décembre, envoyé un échelon sécuriser l'ambassade

de Bangui. C'est de là que sont arrivés les précurseurs parvenus à la mi-janvier à Bamako, avant

d'être rejoints par une équipe partie elle de France.

On peut imaginer qu'au vu du risque terroriste du moment, le GIGN est également prêt à renforcer

d'autres ambassades dans la région, si le Quai d'Orsay ou les évènements le demandent.

Les seuls gendarmes qui pourraient être formellement impliqués dans l'opération Serval sont des

prévôts. On ignore si à ce stade c'est déjà le cas. D'autant que la prévôté est actuellement, à la

demande de la DGGN, en pleine refonte.

(1) une ambassade sahélienne avait été, rappelons-le, ciblée à l'explosif.

Publié par mamouth leader à 1/24/2013 01:34:00 PM

e) – Service de Santé

Jordanie - le Groupement médico-chirurgical

(GMC) met en place une équipe mobile de

vaccination

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Mise à jour : 18/01/2013 13:49

Le 7 janvier 2013, le commandement du détachement Tamour a mis en place une campagne de vaccination mobile afin de s’adapter à la nouvelle situation générale dans le camp de réfugiés de Za’taari.

L’objectif de ce redéploiement est de lancer une campagne de vaccination de proximité pour limiter les risques d’épidémies de rougeole et poliomyélite. Les conditions de vie dans le camp se sont radicalement modifiées en quelques semaines et l’afflux de réfugiés, entraînant l’extension du camp. De fait, le centre de gravité du camp s’est décalé et se situe dorénavant à plus d’1 km du détachement français. Par ailleurs, les conditions météorologiques se sont singulièrement dégradées. Ces derniers temps, en raison de vents violents et de pluies intenses, il est de plus en plus difficile pour les familles avec des enfants en bas âge de se rendre au centre de vaccination français dans de bonnes conditions, leur priorité étant, à présent, de parer au plus urgent. Pour le GMC, il était impératif de trouver un moyen de poursuivre la campagne de vaccination et de faire face aux dernières arrivées de réfugiés.

Proactif et soucieux d’assurer la prévention d’épidémies, le commandement français s’est adapté au plus vite. Conscient des enjeux de la vaccination dans un tel environnement et profitant de sa forte expérience opérationnelle, il a été décidé d’organiser une campagne de vaccination mobile, en complément de celle déjà organisée en 2012 (lien vers la brève). Alors que l’affluence des derniers jours au poste de vaccination de l’hôpital français se faisait moins constante, la première campagne itinérante a permis, en un après-midi, de vacciner plus de 200 enfants nouvellement arrivés. Cette dernière sera reconduite tant elle est nécessaire pour préserver le camp de Za’taari d’une catastrophe épidémique.

Le groupement médicochirurgical a été déployé sur le camps de Za’taari en août 2012 pour apporter une aide d’urgence aux victimes des conflits en Syrie et un soutien sanitaire aux populations. A l’heure actuelle, le GMC a réalisé 190 opérations chirurgicales, vacciné 11000 enfants et assuré 5000 consultations médicales.

Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense

Journée de gastro-entérologie du groupement hospitalier « Paris Centre Cochin – Val-de-Grâce

Mise à jour : 22/01/2013 17:12 - Auteur : BCISSA - Direction : DCSSA

La 1ère Journée de gastro-entérologie du groupement hospitalier « Paris Centre Cochin - Val-de-

Grâce » se tiendra le vendredi 1er février 2013 à l'école du Val-de-Grâce.

Cette journée est organisée dans le cadre de la collaboration au sein du Groupement de

coopération sanitaire (GSC) liant l'hôpital Cochin et l'hôpital d'instruction des armées du Val-de-

Grâce.

Programme et plan d'accès Fiche d'inscription.

9 – France : Armements & Industries

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Serval dope les ventes des magasins d'équipements militaires Ligne de Défense, 23.01.2013

Quelques coups de fil passés à des magasins spécialisées confirment que l'opération au Mali a provoqué un regain des achats d'équipements perso.

En période de soldes, ça tombe bien pour les acheteurs. En période de vaches maigres (crise et retrait d'Afghanistan se conjuguant), ça aide les magasins à renflouer leurs caisses et vider leurs stocks.

Selon un vendeur, jeudi dernier, un bus militaire entier, venu d'une unité en partance, s'est arrêté devant son magasin. Et

les militaires ont fait leurs courses: des chaussures, des holsters, des porte-chargeurs, des tenues cam'...

De là à en déduire que les partants se jugent mal équipés, il y a un pas que je ne vais pas franchir.

Le PDG d'EADS Tom Enders poursuit sa réflexion stratégique

Trois mois après l'échec de la fusion avec BAE,

Copyright Reuters La Tribune, Michel Cabirol | 21/01/2013, 13:17

Le groupe aéronautique et de défense est

encore en pleine introspection. Son PDG,

Tom Enders, qui doit présenter ses vœux à la

presse ce lundi, devrait dévoiler à la mi-

année son plan stratégique. Mais cela devrait

passer par une nette augmentation des bénéfices.

Trois mois après l'échec de la fusion entre EADS et BAE Systems, où en est le PDG du groupe

européen, Tom Enders? S'il ne s'est pas trop livré dans l'interview accordée à l'hebdomadaire

allemand, "Spiegel", publiée ce lundi, il s'est montré en revanche clair et combattif. A la question

du "Spiegel" pour savoir s'il avait été contacté par des chasseurs de tête, il répond : "Non,

pourquoi devrais-je l'avoir été ?". Et de rappeler que pour l'opération entre EADS et BAE Systems,

'il avait été "conscient dès le début que nous prenions un risque considérable avec ce projet. Mais

ça valait le coup. C'est dommage qu'il n'ait pas été accepté. Il n'y a aucun doute qu'il aurait

renforcé l'industrie européenne". Berlin s'est opposé à cette fusion.

Une erreur d'appréciation sur Berlin

A-t-il envisagé de tout laisser tomber ? Tom Enders a endossé "la responsabilité de l'échec". Mais

"le conseil d'administration, qui a soutenu le projet de fusion - m'a demandé de continuer mon

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travail". Pourquoi Berlin s'est-il opposé au projet de fusion ? Pour Tom Enders, "mon erreur

principale a été de considérer que notre projet était industriellement et politiquement convaincant

et qu'il devrait être intéressant pour tout le monde (...). Toutefois, d'autres considérations étaient

simplement plus importantes pour Berlin. Celles-ci n'ont jamais été discutés ouvertement avec

nous, cependant".

Et il a rebondi sur le projet de réforme de la gouvernance. "Cet échec a été immédiatement suivi

par un défi intéressant, celui de permettre la sortie de nos actionnaires de longue date, Daimler et

le Groupe Lagardère, grâce à une opération acceptable pour tout le monde, et de réformer notre

gouvernance dans le même temps". En décembre, contre toute attente, EADS a réussi à réduire

l'influence des Etats dans la gestion opérationnelle d'EADS. "Nous avons atteint un accord que

nous n'aurions pas considéré comme possible l'été dernier", s'est réjoui Tom Enders dans le

"Spiegel". "Avec notre nouvelle gouvernance, les trois gouvernements auront seulement les droits

d'intervention très limités, comparables à la détention d'une golden share. Ils s'appliquent par

exemple à la prévention d'une prise de contrôle hostile".

A320 et A350, Berlin fait monter les enchères

Interrogé sur la crise entre la Chancelière et la direction d'EADS, Tom Enders a estimé que "les

pots cassée vous amène la chance, comme nous disons ici en Allemagne !" Et d'insister que

"ironie de l'histoire, sans la fusion, nous n'aurions jamais réalisé la dissolution de notre pacte

d'actionnaire, l'abolition des droits de veto et le retrait des gouvernements dans la gestion". Il a

néanmois fait état d'une rencontre "constructive" avec la Chancelière Angela Merkel à l'issue de

l'accord sur la réforme de la gouvernance d'EADS.

Sur la volonté de Berlin d'obtenir un rôle majeur pour le successeur de l'A320, Tom Enders a

estimé que "les décisions sur quand, où nous développerons et produirons cet appareil dans

l'avenir seront prises par Airbus selon des critères économiques, et non par des gouvernements".

Mais Hambourg sera le site du futur A320, a-t-il assuré : "nous avons investi il y a des années

pour que le site Hambourg soit progressivement étendu en vue de devenir le site central de la

famille A320 et que tout l'assemblage final de la nouvelle génération en Europe aurait lieu là.

Rationnellement, nous ne pouvons pas promettre plus que cela aujourd'hui". Et de souligner que

"notre organisation est basée sur la coopération internationale et transversale. Imaginez si les

quatre nations partenaires d'Airbus posaient des demandes similaires. Cela saperait

complètement la compétitivité d'Airbus. Personne dans la direction d'EADS ne pourrait l'accepter.

Et sur le refus de l'Allemagne de débloquer une avance remboursable à Airbus pour l'A350, Tom

Enders s'est dit "détendu", notant que c'est "comme cela que les politiques travaillent". Et de

rappeler que EADS n'a pas besoin de cet argent, "notre situation de trésorerie est plutôt

confortable". Pour lui, ce qui est le plus important c'est de voir le soutien de Berlin au même titre

que Paris et Londres. "Ceci est observé de très près" par ces gouvernements.

Et après ?

Après l'échec de la fusion avec BAE, Tom Enders a estimé que "EADS est sur la bonne voie, en

termes de chiffre d'affaires nous faisons des progrès significatifs. Nous avons une croissance à

deux chiffres chez Airbus et Eurocopter. Astrium, notre division spatiale, est bien placée et

Cassidian, notre division de défense, devrait continuer à réaliser la marge bénéficiaire la plus

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haute de toutes nos divisions dans les années futures". Et après ? "Notre débat stratégique va

probablement continuer jusqu'au milieu de l'année, nous ne voulons pas nous précipiter. Ce qui

est déjà clair, nous souhaitons accroître notre rentabilité au cours des prochaines années". Car

les "investisseurs attendent des retours plus importants. Nous leur fournirons".

Que faire de Cassidian, la filiale défense d'EADS, alors que "les dépenses pour le secteur de la

défense par des gouvernements en Allemagne et en Europe, mais aussi aux Etats-Unis, seront au

meilleur des cas stables au cours des prochaines années". Pour Tom Enders, "tout le monde

devra donc s'adapter. Nous supprimons actuellement 850 emplois chez Cassidian. Bien sûr, la

question doit aussi être posée sur le long terme, nous devrions nous concentrer plus fortement sur

nos activités commerciales avec l'avion et les hélicoptères". Chez EADS, on précise qu'il n'est pas

question de céder Cassidian mais la réflexion porte sur sa structure et son périmètre.

Comment Eurocopter a réussi une croissance spectaculaire en 2012

Copyright Reuters

La Tribune, Michel Cabirol | 24/01/2013, 17:17 -

La filiale hélicoptériste d'EADS a augmenté son

chiffre d'affaires de 15 % par rapport à 2011,

atteignant un record de ventes à 6,3 milliards

d'euros. Une réussite qui s'explique par la

stratégie mise en place dans les services, dont

la part dans le chiffre d'affaire global s'est élevée l'an dernier à 42 %.

Dans toutes les filiales d'EADS, les records tombent les uns après les autres. Après Airbus, Aerolia, ATR qui ont dévoilé des niveaux de livraisons et/ou de chiffre d'affaires jamais atteints... c'est au tour d'Eurocopter d'afficher un chiffre d'affaires record en 2012. La filiale hélicoptériste a enregistré l'an dernier des ventes qui se sont élevées à 6,3 milliards d'euros, en hausse de 15 % par rapport à 2011 (5,4 milliards d'euros, ce qui était déjà un record). Bref pour Eurocopter et son PDG, Lutz Bertling, l'année dernière a complètement fait oublier la crise financière, qui avait fait chuter les prises de commandes notamment dans le civil à 4,3 milliards en 2010 (contre 5,8 milliards en 2009).

Eurocopter revendique 44 % des livraisons sur le marché mondial des hélicoptères civils et parapublics, comprenant police et services d'urgence (pour un marché de 750 hélicoptères) en 2012, loin devant l'américain Bell Helicopter (25 %) et l'Italien Agusta Westland (16 %). Rien qu'aux Etats-Unis, "nous avons plus de 50 % du marché", s'est réjoui Lutz Bertling. Sur le marché militaire (pour un marché de 698 appareils), l'hélicoptériste européen arrive en 3e position avec 18 % de parts de marché, derrière l'américain Sikorsky et les constructeurs russes qui ont chacun 24 %. Affichant un taux de croissance cumulé d'environ 9 % depuis 2006, l'entreprise s'affiche "comme l'un des plus grands succès de l'industrie européenne", a fait valoir Eurocopter dans un communiqué.

Les commandes redécollent

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Les prises de commandes consolidées en 2012 portent sur 469 appareils (45 %) et des services (47 %), pour une valeur de 5,4 milliards d'euros, ce qui représente la troisième augmentation annuelle consécutive depuis 2010 (346 hélicoptères commandés en 2010, 457 en 2011). Le montant total des prises de commandes a atteint son second meillleur résultat historique et "marque le retour aux niveaux d'avant la crise de 2008", a expliqué Lutz bertling. Les ventes ont notamment été stimulées par les 249 commandes d'hélicoptères de la famille Ecureuil/Fennec/EC130 et par les solides performances de la famille Super Puma (37 unités), affichant des commandes significatives passées dans le secteur pétrolier et gazier, dont un contrat cadre avec la compagnie de leasing Milestone Aviation Group pour seize EC225.

Une stratégie payante dans les services

La stratégie mise en place par la direction d'Eurocopter est en train de porter ses fruits grâce à une croissance importante des services (42 % du chiffre d'affaires en 2012) et 475 hélicoptères (49 %) livrés en 2012. "Eurocopter a franchi un nouveau cap en 2012, en passant du statut d'hélicoptériste à celui de fournisseur de solutions globales pour les missions héliportées, grâce à la modernisation de sa gamme de produits, assortie d'une offre de services élargie et d'une extension de sa présence mondiale", a ainsi confirmé le PDG d'Eurocopter, Lutz Bertling. Les activités de services, développées agressivement depuis la crise, ont donc continué à progresser pour atteindre 42 % du total, contre 38 % un an plus tôt.

L'effort réalisé dans les services s'est également révélé payant au cours de l'année écoulée, avec, notamment l'installation de cinq nouveaux simulateurs Full Flight, portant ainsi à vingt leur nombre total dans le monde, la création au Mexique, avec Turbomeca, d'un centre de formation à la maintenance moteurs, l'élargissement des capacités logistiques et MRO (maintenance, réparations et révisions) avec l'inauguration à Perth (Australie) d'un centre de support des industries pétrolière et gazière, l'expansion des capacités de maintenance des hélicoptères et le renforcement des capacités de la filiale d'Eurocopter au Japon, au sein de nouvelles installations sur l'aéroport de Kobe. Eurocopter a en outre poursuivi le développement de ses activités MRO (maintenance aéronautique) grâce à l'acquisition du canadien Vector Aerospace (400 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2010). Cette opération a permis à Eurocopter d'augmenter sa présence à l'international et de proposer de nouvelles solutions, dont une offre de leasing, support et modernisation du Super Puma AS332. "La stratégie est payante. Nous allons continuer à croître dans le secteur des services", a confirmé Lutz Bertling.

Feuille de route en 2013

Les livraisons devraient augmenter de 15 % en 2013, prévoit le patron d'Eurocopter. Parmi les objectifs établis, figurent le maintien du rythme de livraison des hélicoptères Super Puma, Ecureuil, NH90 et Tigre, ainsi que la préparation à la montée en puissance du nouvel hélicoptère EC175 prometteur. "L'optimisation sera l'une des priorités d'Eurocopter pour l'année 2013", a-t-il expliqué.

Les marchés militaires difficiles

Dans le militaire, qui doit faire face à la réduction des budgets de défense, Lutz Bertling va tenter de tirer son épingle du jeu. Il espère être retenu pour remplacer les Kiowas, des hélicoptères entrés en service pendant la guerre du Vietnam. Le AAS-72X proposé à l'armée américaine "ne reviendrait pas beaucoup plus cher qu'une modernisation du Kiowa", a-t-il assuré. Selon la revue américaine National Defense, l'armée devrait décider dans les prochains mois si elle se contente de moderniser les Kiowas, construits par Bell, ou si elle lance un appel d'offres en 2014.

En Europe, Eurocopter ne s'attend pas à des annulations de commande significatives, ni en France ni en Allemagne. Le vice-président exécutif d'Eurocopter, Dominique Maudet, attend que

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la France confirme d'ici à la fin mars une commande de 34 hélicoptères NH-90. En Allemagne, Lutz Bertling négocie toujours avec Berlin une modification des commandes de l'armée allemande. "Les discussions sont très constructives", a-t-il assuré. Elles ont été facilitées selon lui par la livraison en urgence de quatre hélicoptères de combat Tigre déployés en Afghanistan. Enfin, l'Espagne a réduit ses commandes d'hélicoptères mais pas le montant des contrats, en demandant plus de support.

Le Tigre HAD enfin certifié FOB, Par: Guillaume Belan 23 jan, 17:53

Crédits photo: Ministère de la Défense (P. Gillis / GAMSTAT)

L’hélicoptère Tigre HAD (Appui Destruction) français vient d’obtenir sa certification. Derrière ce qualificatif « HAD » se cache la version la plus aboutie du dernier-né des hélicoptères de combat français. Puisque c’est une capacité « missile » qu’obtient dorénavant le Tigre, avec l’ajout de missiles made-in-USA Hellfire (Lockheed Martin). Cette version viendra bientôt compléter celle déjà en service « HAP » (Appui Protection), qui ne dispose « que » du canon de 30 mm de Nexter (tout de même l’un, si ce n’est le plus précis du marché!) et de panier de roquettes (non guidées). Le Tigre

gagne ainsi en polyvalence. Il gagne aussi en puissance avec l’installation de la turbine MTR390 « Enhanced », alias MTR390-E qui offre 14% de puissance supplémentaire au régime décollage. Avec cette nouvelle motorisation, le Tigre peut faire face à l’augmentation de la masse maximale au décollage qui passe de 6,1 à 6,6 tonnes. Les ensembles dynamiques du Tigre étaient dimensionnés pour faire face à cette augmentation de puissance. Tous les Tigre HAD de série (64 commandés à ce jour, 40 pour la France et 24 pour l’Espagne muni de missiles israéliens Spike) seront équipés de MTR390-E. Les 16 derniers Tigre UHT commandés par l’Allemagne pourraient également être équipés de ces moteurs. Pour la France, à terme, le Tigre viendra remplacer le parc de Gazelle de l’ALAT (Aviation légère de l’Armée de terre) vieillissant. La Gazelle a d’ailleurs été maintenue en service, car encore le seul hélicoptère de combat français disposant de la possibilité de tir à distance contre une menace blindée grâce à son missile HOT. Il va cependant falloir attendre encore un peu, probablement une année pour que l’armée de terre puisse déployer ses premiers Tigre HAD. Grâce à ses missiles Hellfire (emport de 4X2 sous ailes, guidage laser soit par l’hélicoptère soit par un opérationnel au sol), le Tigre pourra engager des cibles blindées jusqu’à une portée de 8 km, restant ainsi à distance de sécurité. Le Tigre HAP est aujourd’hui obligé de se rapprocher à 2000 mètre pour engager une cible au canon ou avec ses roquettes de 68 mm. A noter qu’il dispose également d’une capacité air-air grâce à ses missiles Mistral (MBDA). Relevons enfin que le choix du Hellfire, à l’époque critiqué, se révèle aujourd’hui être le bon. Le Tigre espagnol rencontre toujours des difficultés avec ses missiles Spike, notamment pour l’engagement de nuit… Le Tigre HAD devait entrer en service il y a plus d’un an. Mais, pour raison d’économies, le programme a été décalé. Dommage, car son utilisation aurait été très indiquée en ce moment au Mali…

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Le "Caïman" navigue en Cerdagne

L’Indépendant, Le 23 janvier à 6h00 par Frédérique Berlic | Mis à jour le 23 janvier

PHOTO/Photos F. B.

Le Caïman, nom du NH-90 dans les armées françaises, livré le mois dernier à la Section technique aéronautique de Valence, est au Centre de vol en montagne pour des vols expérimentaux.

Le tout nouvel hélicoptère de transport, le NH-90 remplacera petit à petit le Puma dans l'Aviation Légère de l'Armée de Terre (ALAT). Livré le 22 décembre dernier à Valence, un des premiers engins est en cours d'essai au Centre de vol en

montagne de Sainte-Léocadie pour tester certaines applications, particulièrement en conditions de froid et environnement montagneux. La STAT (Section technique de l'Armée de Terre) a en priorité ces équipements de l'ALAT pour les expérimenter de façon opérationnelle.

Réactualisé en permanence

Le commandant de la base de l'EALAT de Sainte-Léocadie (Ecole de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre), le capitaine Lacambre a eu la chance de piloter le Caïman : "On est dans une autre dimension, ce sont vraiment les hélicos du XXIe siècle. On forme actuellement les pilotes et ces vols d'essai permettent que les procédures évoluent. Nous sommes en relation constante avec le constructeur, Eurocopter". La grande nouveauté sur le "Caïman", c'est que les commandes de vol sont électriques et tout est centralisé. "A chaque vol, nous procédons à des enregistrements de paramètres que les ingénieurs experts vont par la suite étudier. Notre rôle est de donner un mode d'emploi opérationnel aux Forces", explique le lieutenant-colonel Portel, chef d'équipe d'évaluation de l'appareil. Un sentiment quelque peu grisant d'être à l'origine de l'utilisation de l'aéronef.

Un condensé de technologie

La technologie déployée dans cet appareil de nouvelle génération va permettre une grande liberté d'action et une permanence tout temps sur le terrain. Sa manœuvrabilité, son agilité, sa résistance, sa capacité de pénétration et son auto protection vont faire de cet hélicoptère de l'armée de Terre un appareil incontournable de l'aéro-combat à l'instar de l'hélicoptère d'attaque "Tigre". "Le NH-90 dispose aussi d'un cockpit entièrement numérique avec écrans couleurs, adaptés pour les missions de nuit avec lunettes de vision nocturne", rajoute le capitaine Lacambre. Quelques exemplaires ont été livrés notamment à l'école interarmée du Luc-en-Provence, l'objectif étant de lancer la formation des futurs équipages et mécaniciens qui devront travailler sur cet appareil ultramoderne. Premier appareil doté en série de commandes de vol électriques, il possède une grande manœuvrabilité et agilité qui lui permettent d'assurer des missions de jour comme de nuit même dans de très mauvaises conditions météo. Il remplacera le Puma qui équipe l'aviation légère de l'armée de terre depuis 40 ans.

Rafale : les négociations ont repris entre les Emirats Arabes Unis et Dassault Aviation Copyright Reuters

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La Tribune, Michel Cabirol | 21/01/2013, 06:06

Après la visite de François Hollande la semaine dernière, les négociations ont repris entre

les Emirats Arabes Unis et Dassault Aviation pour la vente de 60 Rafale, selon nos

informations.

C'est une autre bonne nouvelle pour le Rafale

et Dassault Aviation. Après la confirmation la

semaine dernière que l'Inde était prête à

prendre des Rafale supplémentaires (63

appareils), comme l'avait révélé le magazine

"Capital" en mai dernier, des négociations

sérieuses ont bel et bien repris entre l'avionneur

tricolore et les Emirats Arabes Unis (EAU),

selon nos informations. Mais sans fixer de calendrier pour une éventuelle signature du contrat

portant sur 60 Rafale. Les équipes entre le Team Rafale (Dassault Aviation, Thales et Safran) et

les EAU ont repris le travail... au grand dam des Britanniques, qui avaient tout fait pour torpiller les

relations entre Dassault et Abu Dhabi. Ils proposaient le Typhoon du consortium Eurofighter (BAE

sysntems, EADS et l'italien Finmeccanica). Les négociations entre Abu Dhabi sont passées

depuis 2008 date du début des négociations, par plusieurs périodes de crises... mais ces

situations n'ont jmais coupé le lien entre les deux parties... comme l'aurait souhaité Londres.

Une question de prix

C'est François Hollande qui a relancé le Rafale lors de sa visite à Dubaï en début de semaine

dernière. Le président français et son homologue des Emirats arabes unis, cheikh Khalifa ben

Zayed Al-Nahyane, ont évoqué l'avion de combat tricolore lors de leurs discussions. "Nous

pensons que c'est un très bon avion, je n'ose pas dire que l'expérience l'a démontré, mais c'est

pourtant le cas, aussi bien en Libye que même sur le théâtre malien", avait-il expliqué lors d'une

conférence de presse. "Nous pensons que c'est une technologie exceptionnelle, nous l'avons dit à

nos amis émiriens. Ils ne le contestent pas d'ailleurs. Après, c'est une question de prix", a-t-il

précisé. "Mais ce n'est pas le président de la République française qui fixe le prix des avions.

Donc cela obéit à des logiques de discussions, de négociations." François Hollande avait

également demandé au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, de revenir aux Emirats

arabes unis pour poursuivre les discussions.

Des négociations freinées

Fin 2011, les négociations portant sur la vente de 60 Rafale à Abu Dhabi avaient pris un coup de

froid, les Emiriens avaient jugé "non compétitive et irréalisable" l'offre de l'avionneur tricolore, qui

avait focalisé la colère de Cheikh Mohammed Bin Zayed Al-Nahyan, le prince héritier et ministre

de la défense d'Abu Dabi. Mais les liens entre Abu Dhabi et Paris n'ont jamais été coupés même

si la campagne présidentielle française, puis l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle équipe dirigeante

a freiné considérablement les relations entre les deux Etats. Surtout, Abu Dhabi, débarrassé de la

pression considérable que mettait Nicolas Sarkozy pour signer un contrat, n'était plus aussi

contraint d'acheter rapidement de nouveaux avions de combat. Non pas qu'ils n'étaient plus

intéressés par le Rafale mais il n'y avait pas d'urgence à remplacer leurs Mirage 2000-9, qui

avaient été performants en Libye où ils ont effectué des sorties air-air et air-sol. "C'était une

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campagne politique menée par Nicolas Sarkozy et non pas à l'initiative des industriels", rappelle

un observateur. D'où un décalage entre la volonté du client et la proposition de Paris... qui a

d'ailleurs peut-être raté le coche en ne liant pas la construction de la base française aux Emirats à

l'achat des avions de combat par Abu Dhabi. "Est-ce maintenant trop tard ?", s'interroge un

industriel. Possible. "Avec le temps, on oublie les cadeaux qui ont été faits", poursuit-il.

L'Eurofighter en piste

Pour montrer son courroux vis-à-vis de Dassault Aviation, Cheikh Mohammed Bin Zayed Al-

Nahyan avait mis fin 2011 dans les pattes du Rafale, l'Eurofighter. Sans pour autant mettre un

terme définitif aux négociations distendues avec Dassault Aviation. Au grand dam des

Britanniques et du Premier ministre, David Cameron, qui a pourtant tout essayé pour torpiller

définitivement l'offre française lors de son passage aux Emirats en novembre dernier.

Espace : l'industrie spatiale française se place sur la bonne orbite en 2013

Copyright Reuters1

Michel Cabirol | 19/01/2013, 18:03

Astrium Satellites, Thales Alenia Space

(TAS) et Arianespace ont signé un contrat

important pour la livraison clé en main d'un

satellite multimissions à l'opérateur

saoudien Arabsat après une année terne en

termes de commandes. BADR-7 devrait être lancé en 2015. Ce contrat signé conjointement

par Astrium et TAS illustre la volonté de rapprochement du PDG de la filiale de Thales

d'étudier des coopérations plus étroites avec son rival.

L'année démarre fort pour l'industrie spatiale française. Après une année 2012 terne sur le plan

des commandes sur le marche commercial pour les deux constructeurs de

satellites, Thales Alenia Space (TAS) et Astrium (groupe EADS) ont signé ce samedi à Ryad avec

l'opérateur saoudien Arabasat un contrat portant sur la livraison en orbite du satellite multi-

missions BADR-7, qui fournira des services à large bande de télédiffusion et de

télécommunications dans les régions Moyen-Orient et Afrique du Nord, en Afrique et en Asie

centrale. Le consortium formé par Astrium et TAS a déjà commencé la fabrication de ce nouveau

satellite.

Les deux partenaires sont "conjointement responsables de la fabrication du satellite et de sa

livraison en orbite", a expliqué le communiqué commun des deux entreprises. Astrium, le chef de

file du consortium industriel, fournira la plate-forme Eurostar E3000 et procédera à l'intégration du

satellite. De son côté, Thales Alenia Space sera responsable de la conception et de la fabrication

de la charge utile de communication. BADR-7 est le premier satellite de la sixième génération de

satellites d'Arabsat. Il devrait être lancé en 2015 et est conçu pour une durée de vie minimale de

15 ans.

Vers une coopération accrue entre Thales et Astrium

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"Cette commande constitue une nouvelle illustration du fait que les technologies de pointe

développées et produites par l'industrie européenne sont reconnues dans le monde entier", a

souligné le PDG d'Astrium, François Auque. BADR-7 repose sur la plate-forme Eurostar E3000

d'Astrium. Il pourra exploiter jusqu'à 24 répéteurs en bande Ku, ainsi que, en bande Ka, 24

faisceaux utilisateur et trois transpondeurs pour des services additionnels. Quatre antennes

déployables et trois antennes fixes couvriront un vaste espace comprenant l'ensemble de la

région Moyen-Orient et Afrique du nord, l'Afrique du Sud et du Nord-Ouest, ainsi que l'Asie

centrale. De son côté, le PDG de TAS, Jean-Loïc Galle a estimé que "ce nouveau contrat

démontre la confiance renouvelée par Arabsat au partenariat de longue date formé par le

consortium européen, et à sa capacité à fournir des technologies de pointe". Les équipes de TAS

vont mettre au service de ce nouveau satellite toute son expertise dans le domaine des charges

utiles en bande Ka afin de permettre à Arabsat de développer de nouvelles missions.

Ce contrat illustre les propos de Jean-Loïc Galle, qui préconise une coopération accrue entre

industriels européens, notamment entre TAS et Astrium ainsi que l'allemand OHB, pour mieux

lutter contre la concurrence américaine et asiatique, chinoise surtout. "Il est urgent de trouver des

moyens de coopérer entre nous pour mieux affronter les menaces" de la concurrence

internationale, a estimé mardi le PDG de TAS lors d'un séminaire organisé par le bureau de

consultants Euroconsult. Pour autant, TAS a affiché en 2012 une hausse de son chiffre d'affaires

de 10 % sur un an (2,2 milliards d'euros). En France il existe des redondances entretenues par le

Centre national d'études spatiales (CNES) et la direction générale de l'armement (GA), qui

tiennent à conserver deux fournisseurs pour entretenir la concurrence. Des redondances

notamment dans les satellites de télécoms et d'observation (militaire et civil) mais aussi dans le

segment sol et les charges utiles. Selon Jean-Loïc Galle, "chacun doit se spécialiser sur certaines

briques" ou travailler sur des briques communes, comme ils vont le faire sur la future plate-forme

Neosat, capable de fabriquer des satellites de 3 à 6 tonnes et dont le programme a été lancé en

novembre par l'Agence spatiale européenne (ESA). Il compte en discuter avec le PDG d'Astrium

Satellites, Eric Béranger.

Arianespace signe le contrat de lancement

C'est Arianespace qui lancera le premier satellite de sixième génération d'Arabsat. "Nous sommes

particulièrement fiers de servir à nouveau un client aussi prestigieux que l'opérateur Arabsat, avec

qui nous entretenons des liens privilégiés depuis le lancement d'Arabsat-1A en 1985 et nous

remercions Astrium et Thales Alenia Space pour leur confiance renouvelée dans le cadre de ce

nouveau contrat clés en main", a expliqué le directeur général d'Arianespace, Jean-Yves Le Gall.

10 – Le Monde : Modernisations & Equipements

Dassault, EADS... La guéguerre des drones français

Slate, Publié le 22/01/2013, Mis à jour le 22/01/2013 à 18h – par Pierre Alonso

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Longtemps, l'armée française a choisi de ne pas avoir de drones de combat. Aujourd'hui,

elle aimerait bien mais le gouvernement tergiverse. - Drone allemand sur la base afghane de Mazar-e-Sharif, en

décembre 2012. REUTERS/Fabrizio Bensch -

La France ne «dronera» pas le Mali. Droner,

pour détruire un objectif en utilisant un engin

volant piloté à distance. La pratique s'est tant

répandue qu'elle est devenue un verbe.

L'administration Obama en a fait la clef de voûte

de sa «guerre» dans les zones tribales

pakistanaises, au Yémen et jusqu'en Somalie.

Une stratégie qu'Obama compte poursuivre lors de son second mandat. Depuis le début de

l'année 2013, les frappes de drone se sont multipliées et l'un des artisans du programme, son

conseiller au contre-terrorisme John Brennan, a même hérité du poste de directeur de la CIA.

La France ne s'est pas engagée sur cette voie au Mali, où son armée intervient au sol et dans les

airs depuis le 11 janvier. Mais de drones de combat, point: pour la simple et bonne raison que la

France n'en possède pas.

L'armée de l'air compte bien quatre drones Harfang, mais ils sont non-armés. «Trois et

demi», corrige le général à la retraite Michel Asencio, chercheur à la fondation pour la recherche

stratégique: «L'un d'eux a été endommagé en Afghanistan.» Plus de la moitié de la flotte française

de drones, deux appareils donc, observeront le nord du Mali à partir de Niamey au Niger, où ils

prennent leur quartier. Un déplacement initialement prévu pour soutenir une initiative militaire des

pays de la région.

Le ministère de la Défense ne confirme ni n'infirme leur positionnement, expliquant «ne pas

communiquer sur les moyens d'ISR» (Intelligence, Surveillance, Reconnaissance). Les drones

Harfang seront utilisés pour capturer des images du sol à plus de 5.000 mètres d'altitude.

Si ces appareils ne sont pas armés, c’est parce que «l'armement des drones a longtemps été

sujet à caution», estime le général Asencio. Certains craignaient que le drone se substitue au

pilote. Ce verrou a sauté: «Les drones armés ne sont plus rejetés.»

Les démonstrations américaine et même britannique en Afghanistan ont joué un rôle de

déclencheur, confirmées lors de la guerre en Libye. Le chef d'état-major des armées, l'amiral

Guillaud, l'a expliqué aux sénateurs:

«Je dois reconnaître qu'au départ j'étais contre les drones armés, pour des raisons morales. J'ai

été convaincu par l'utilisation de ces drones lors des offensives de Benghazi et de Misrata. J'ai

changé d'avis.»

Les craintes liées entre autres à «l'éloignement émotionnel entre le tireur et la cible», évoqué dans

une note par Michel Asencio, n'ont pas résisté à la pratique.

Reste que l'acquisition de drones de combat est un projet à long, voire très long terme. Déjà, le

renouvellement de la flotte actuelle, non-armée donc, malgré une impatience grandissante dans

les rangs de l'armée, va prendre du temps. Qui sera le successeur de l'actuel Harfang, un drone

de type Male (Moyenne altitude longue endurance)?

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Cet été, le chef d'état-major de l'armée de l'air, le général Paloméros (remplacé depuis) s'était

plaint devant les députés que «le “feuilleton” des drones n'[ait] que trop duré». La décision est

donc urgente, enjoignait-il. Elle sera repoussée depuis plusieurs mois.

Peu après son entrée en fonction, le ministre de la Défense socialiste, Jean-Yves Le Drian, a

décidé de revoir la copie laissée par l'ancien gouvernement. L'offre de l'avionneur Dassault avec

l'israélien IAI avait alors été retenue. Trop précipité, trop cher aussi, a dit le nouveau ministre,

s'alignant sur la position des sénateurs qui, en novembre 2011, avaient estimé que la facture

pourrait être diminuée de 109 millions en choisissant l'offre d'un autre constructeur. La question

industrielle, loin d'être un détail, devient plus qu'épineuse.

Aujourd'hui, une offre américaine est en effet revenue sur le haut de la pile. La France pourrait

acheter des drones Reaper, utilisés notamment par l'US Army en Afghanistan. Construits par

General Atomics, ils seraient «francisés» par EADS. Promise pour le 14 juillet dernier, puis avant

la fin de l'année 2012, la décision du ministre est désormais attendue pour le premier semestre

2013. Il l’a confirmé à demi-mots sur France 5.

Avec les tergiversations, les risques augmentent que se déroule «le scénario catastrophe»,

commente le général Asencio:

«Le pire serait que chaque industriel développe son drone, le marché européen n'est pas assez

grand ! Il y a eu un avion de chasse de trop, il faut éviter qu'il y ait un Male de trop.»

Allusion au Rafale qui n’a toujours pas trouvé acquéreur à l’étranger —l'Inde pourrait devenir le

premier acheteur de l'avion de combat —malgré son emploi lors de l'engagement en Libye.

Dassault s'est également positionné sur un autre projet, à plus long terme. Le Neuron pourrait voir

le jour en 2025, au plus tôt. Ce drone de combat, un «Unmanned combat air vehicule» (Ucav),

furtif, beaucoup plus rapide, est encore en phase de test, précise le général Asencio. Il n'est pour

l'heure qu'à l'état de prototype, après une première démonstration en vol d'un appareil le

1er décembre 2012. Les industriels sont aussi en compétition sur des projets plus lointains. EADS

et Dassault réfléchissent à un futur drone Male (pas un drone de combat comme le Neuron) pour

remplacer le «drone de transition» choisi ces jours-ci. Dassault développe le Télémos avec BAE

System, dans le cadre d'accords avec la Grande-Bretagne. EADS avait un projet, le

Talarion, finalement abandonné faute d'acquéreur. Mais il pourraitrevenir dans la partie dans le

cadre d'un partenariat franco-allemand.

A défaut d'arbitrage rapide sur l'ensemble de ces dossiers, la possibilité que chacun développe ce

fameux Male «de trop» évoqué par Asencio se rapproche

L'avion de combat le plus cher du monde a du plomb dans l'aile

Le Monde, Claire Maupas |21 janvier 2013

Le site web du Joint Strike Fighter F-35

A 150 millions de livres pièce* (179 millions

d’euros), on pouvait s’attendre à mieux. Le Joint

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Strike Fighter F-35 américain est l’avion de chasse le plus cher au monde. Or il ne peut pas voler

par mauvais temps : son réservoir de carburant pourrait exploser si l'appareil était frappé par la

foudre, rapporte le Daily Telegraph.

Un bug fâcheux : la Grande-Bretagne a commandé 48 bombardiers, et les Etats-Unis ont prévu

d’équiper l’Air Force, la US Navy et le corps des marines de près de 2 500 JSF. Conçu pour être

quasi indétectable par les radars, le F-35 ne passera pas inaperçu auprès du contribuable

américain. Selon Foreign Policy, si l’on considère le cycle de vie complet de l’avion, son coût

pourrait atteindre soit 1 500 milliards de dollars - plus que le PIB espagnol -, note Foreign Policy.

Un peu chérot pour ne décoller que par beau temps

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=rxvxiX76IOw

Le Lockheed Martin F-35 Lightning II est un monoplace, monomoteur, furtif capable d'avion

d'attaque militaire, un avion multi-rôles qui peut effectuer un appui aérien rapproché, de

bombardement tactique et air-air de combat. Le F-35 est descendu du X-35 du Joint Strike Fighter

(JSF). Son développement est principalement financé par les Etats-Unis avec le Royaume-Uni et

d'autres gouvernements partenaires fournissant funding.It supplémentaire est conçu et construit

par une équipe de l'industrie aérospatiale dirigée par Lockheed Martin avec Northrop Grumman et

BAE Systems que les avions volaient partners.Demonstrator majeur en 2000, avec le premier

modèle de production vole le 15 Décembre 2006.Le United States Air Force envisage d'acquérir 1

763 avions.

Embraer et AgustaWestland s’allient pour fabriquer des hélicoptères au Brésil L’Usine Nouvelle, Par Elodie Vallerey - Publié le 21 janvier 2013, à 17h02

© J.Backlund - Flickr - C.C

Le constructeur d’avions brésilien et le fabricant d’hélicoptères anglo-italien ont signé une convention bilatérale. Ils parient sur la création prochaine d’une coentreprise pour installer une chaîne de production au Brésil sur les terres d’Helibras, la filiale d’Eurocopter.

Une petite bombe dans le paysage aéronautique mondial. A l’heure des déconvenues des avions long-courriers nouvelle génération, le secteur

des hélicoptères fait naître de nouvelles alliances stratégiques.

Quand un hélicoptériste anglo-italien de renom veut s’implanter sur un marché à fort potentiel,

quoi de mieux que de s’allier au fleuron aéronautique local ?

Agusta Westland, filiale du groupe public italien Finmeccanica et grand hélicoptériste mondial, a

annoncé le 21 janvier la signature d’une convention bilatérale avec Embraer, le spécialiste

brésilien des jets régionaux, en vue de la création prochaine d’une joint venture.

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Si un accord est trouvé dans les prochains mois, la coentreprise produirait les appareils d’Agusta

Westland au Brésil. La solution idéale pour l'italien afin de toucher l'un des marchés les plus

florissants pour les hélicoptères, ainsi qu'arroser toute l’Amérique latine.

Embraer ne s’est jamais montré intéressé par la production d’hélicoptères, mais les mots de son

PDG Frederico Fleury Curado sont clairs : "C’est un pas important pour Embraer et pour le

développement de nos activités", a-t-il indiqué dans un communiqué commun.

Selon les chiffres publiés par l’entreprise anglo-italienne, AgustaWestland représenterait

actuellement 25 % du marché brésilien des hélicoptères civils, quand les données du site internet

spécialisé FlightGlobal ne lui attribuent pas plus de 14 % de parts de marché. D’où un réel

engouement de Bruno Spagnolini, PDG d’Agusta Westland : "Nous pensons qu’avoir une

présence industrielle au Brésil nous aidera à consolider et renforcer nos activités dans l’un des

marchés émergents les plus prometteurs du monde".

S’ils ciblent d’abord le marché civil, les deux nouveaux partenaires ne boudent pas les

commandes émanant du ministère de la Défense brésilien, ainsi que "le grand potentiel du

marché pour des hélicoptères bimoteurs, de capacité moyenne, conçus pour répondre aux

demandes du secteur du pétrole et du gaz offshore", précise le communiqué.

Il faut dire qu’au Brésil, et ce depuis quelques années, un acteur omniprésent truste le marché des

hélicoptères : l’européen Eurocopter, composante d’EADS. Via sa filiale brésilienne Helibras,

unique fabricant du pays, il représente la moitié du marché civil, et plus de 66 % du marché des

hélicoptères militaires.

11 – Rubriques divers (Sports, Conférences, etc . . .)

Un partenariat entre les écoles d’officiers et l’IEP

d’Aix en Provence Mise à jour : 21/01/2013 19:45

Mardi 15 et mercredi 16 janvier 2013, le général Gilles Modéré, commandant les écoles d’officiers de l’armée de l’air (EOAA), a reçu, sur la base aérienne de 701 de Salon-de-Provence, le commissaire général Didier Douchet, adjoint du directeur des ressources humaines de l’armée de l’air (DRHAA). A cette occasion, une convention a officiellement été signée entre les EOAA et l’institut d’études politiques (IEP) d’Aix-en-Provence représenté par monsieur Christian Duval, son directeur.

Le commissaire général Douchet, par délégation du chef d’état major de l’armée de l’air, représentant le ministre de la Défense, et le directeur de IEP ont signé ce protocole d’accord relatif à la coopération pédagogique entre les deux établissements. Il s’agit plus précisément d’organiser un stage annuel «d’initiation aux différentes activités militaires programmées dans la formation des officiers au sein de

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l’armée de l’air, au profit d’élèves civils sélectionnés par l’IEP».

Les écoles d’officiers de l’armée de l’air tissent régulièrement des liens avec les universités de la région et des grandes écoles françaises. Cette ouverture s’applique également à l’international puisqu’elles organisent de nombreux échanges avec des cadets étrangers.

Droits : © Armée de l'air

Prix de l’audace 2012 : l’esprit inventif récompensé Mise à jour : 24/01/2013 12:05

La dixième cérémonie de remise du prix de l’audace s'est déroulée le 5 décembre 2012 à l’Ecole

militaire à Paris. Ce prix est décerné tous les deux ans par la fondation Maréchal Leclerc de

Hauteclocque. A cette occasion, le ministre de la Défense, représenté par le directeur adjoint du

cabinet civil et militaire, Jean-Michel Palagos, a récompensé les personnels les plus audacieux et

innovants du ministère de la Défense et de la gendarmerie.

Les lauréats

Direction générale de l’armement (DGA) : Jean-

François Lescure et Stéphane Colas pour la

bande flexible pour alimentation en munitions

Etat-major des armées (EMA) : Jean-Michel

Pontier pour le lot individuel portatif

d'oxygénation et de dénitrogénation (Lipod)

Secrétariat général pour l’administration (SGA) :

Luc Chauveau pour le dispositif pédagogique

d'espacement de sécurité des véhicules

Armée de terre : Christophe Gasquet pour le largage de matériel à très grande hauteur ouverture

basse

Armée de l’air : Christophe Juigné pour le système de transmission en temps réel d’actualisation

tactique, avancé, grande et moyenne élongations (Sttratageme)

Marine nationale : Adrien Nantet, kit d’élongation IP opérationnelle pour la lutte anti-piraterie et

l’escorte (Keops)

Gendarmerie nationale : Laurent Dourel et Thierry Pasquerault pour le vecteur aérien

d'investigation criminelle

> Lire le dossier pour en savoir plus sur les innovations (PDF – 555 Ko)

La récompense des idées simples « issues du terrain »

Le prix de l'audace est décerné tous les deux ans par la fondation maréchal Leclerc de

Hauteclocque. L'EMA, la DGA, le SGA, les trois armées et la gendarmerie présélectionnent les

trois dossiers les plus innovants au titre de leur entité et un jury élit les projets primés. Chacun

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d'eux est récompensé par un prix de 2 500 €. Un coup de projecteur est ainsi donné sur les

solutions concrètes émanant des opérationnels facilitant notamment le travail au quotidien et les

interventions en opérations extérieures.

> En savoir plus sur la mission innovation

Saison Grande Armée : conférence le 23 janvier

au Service historique de la Défense Mise à jour : 20/01/2013 18:15

Cycle de conférences "Aux sources de l'histoire de la Grande Armée".

Deux cents ans après la campagne de Russie, grâce aux archives et

collections iconographiques conservées à Vincennes, le Service

historique de la Défense propose une programmation culturelle

inédite pour découvrir ou redécouvrir l'histoire de la Grande Armée.

Mercredi 23 janvier 2013, à partir de 18h30

"La correspondance de Napoléon"

Intervenants : François Houdecek et Michel Roucaud

Service historique de la Défense Château de Vincennes (pavillon de la Reine) Avenue de Paris 94306 Vincennes

Métro : ligne 1 (station Château de Vincennes)

Accès libre dans la limite des places disponibles

Pour en savoir plus :

Programme de la Saison Grande Armée (format pdf, 508 kB).

Sources : SGA/DMPA , Droits : Copyright Mindef SGA/DMPA

La Marine nationale présente au forum des métiers à Cherbourg Mise à jour : 21/01/2013 09:24

Du 23 au 25 janvier 2013, l’association Carrière 2000 organise dans

le Grand Hall de la Cité de la Mer, la 25èmeédition du «forum des

métiers et des formations du Cotentin» à Cherbourg.

La Marine nationale sera présente à ce forum au sein du pôle

«Sécurité-Défense» et présentera ses missions, filières et métiers.

Des conseillers du centre d’information et de recrutement des forces

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armées de Cherbourg répondront à toutes les questions des visiteurs concernant les carrières au

sein de la Marine nationale.

À cette occasion, la Marine déploiera un «stand frégate» autour duquel, écran suspendu, tables

tactiles, écran 3D, simulateur, pyramide holographique, tablettes tactiles seront à la disposition

des visiteurs.

Le Patrouilleur de Service Public (PSP) Cormoran sera accosté au quai de France et ouvert au

public pour des visites du bord aux heures d’ouverture du forum.

Horaires d’ouverture du forum

Mercredi 23 janvier de 14h à 19h / Jeudi 24 janvier de 9h à 12h et de 14h à 19h

Vendredi 25 janvier de 9h à 12h Sources : © Marine nationale

Ski : le sergent Martin Fourcade toujours plus

haut ! Mise à jour : 21/01/2013 10:40

Étoile de l’équipe de France militaire de ski (EFMS), le sergent Martin Fourcade est monté trois fois en trois courses sur la plus haute marche du podium lors de l’étape de la coupe du monde à Ruhpolding (Allemagne). Une triple performance qui donne le ton des autres résultats de l’équipe du 10 au 13 janvier 2013.

Jeudi 10 janvier, relais 4x7,5 km (biathlon) : le

sergent Martin Fourcade court avec son frère le

caporal-chef Simon Fourcade et les

douaniers Jean-Guillaume Beatrix et Alexis

Bœuf. Le sergent Fourcade a porté l’estoc avec

panache et franchi seul la ligne d’arrivée : grâce

à sa vitesse et ses deux tirs parfaits il a pu

distancer ses adversaires.

Samedi 12 janvier, 10 km sprint : 2e victoire avec deux tirs sans fautes pour notre champion ! Et il

termine le week-end à la 1replace en 15 km mass-start dimanche avec un nouveau sans-faute au tir.

Ces trois victoires consolident la domination du sergent Martin Fourcade sur le monde du biathlon. Il occupe désormais la première place au classement de la coupe du monde de sprint, poursuite, mass-start, individuel et bien sûr au classement général !

>>> Plus de résultats sur le site de l’école militaire de haute montagne

Droits : Armée de Terre 2013

12 – Livres & Publications

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"Ma blessure de guerre invisible", de Sylvian FAVIERE

Comme tout conflit dans lequel la France s’est engagée, l’Afghanistan

a été une aventure hors du commun pour ses soldats.

Personnellement, cette mission m’avait fait grandir de simple infirmier

militaire... à combattant aguerri.

Engagé dans l’armée de Terre pour vivre ces instants, je ne l’espérais

plus jusque-là. Ces instants étaient ceux de l’altruisme et du

dévouement. Mon épanouissement était arrivé à son apogée, après

quatorze ans de service actif.

Mais face aux combats, je ne faisais pas que m’aguerrir.

Insidieusement, une blessure pas comme les autres s’installait en

moi. Les éléments et les événements allaient perturber mon équilibre

psychologique qui, durant cette mission de six mois et demi, n’avait jamais failli. C’est ainsi

qu’après un repos bien mérité, les symptômes d’un état de stress post-traumatique de guerre

allaient faire surface, perturbant habitudes et émotions. Reconnaître et accepter cet état fut long.

Apprivoiser la blessure psychologique n’en a pas été moins difficile.

Si chaque soldat français se reconnaît en partie dans ce témoignage personnel, c’est qu’il n’est

pas si personnel que cela…

Comme toute blessure, il y a d’abord une chute qui vous fait ressentir un peu de honte. Puis, il est

nécessaire d’y apporter quelques soins jusqu’à cicatrisation.

Enfin, le corps n’oubliant jamais ses maux, il faut apprendre à vivre avec ce souvenir parfois

douloureux et aller de l’avant, toujours.

Cet ouvrage décrit ainsi le quotidien de Sylvain dans le pays de l’insolence, là où les "bonheurs

simples" ne sont jamais très loin des tirs des insurgés. La confiance et l’importance de la

camaraderie. Les campements, les planques interminables et les missions isolées. Dorénavant,

on connaît la frustration des soldats et cette colère qui pour certains finira par créer l’angoisse. Au

cœur de cette guerre des nerfs, Sylvain a préféré garder le silence concernant ses actions en

Afghanistan pour préserver sa famille. Une fois rentré en France, il éprouve le besoin d’en parler.

Mais l’incompréhension s’installe rapidement dans un dialogue sourd... Se mettant à l’écart et

s’isolant peu à peu, cette solitude le mène jusqu’à une nostalgie du conflit. Il continue à "vivre

Afghanistan, à penser Afghanistan". Pourtant joyeux et bon vivant, Sylvain raconte enfin son

irritabilité intempestive, son hypersensibilité soudaine, que ce soit de joie ou de tristesse. Puis,

c’est le déclic. Qui est cet homme face à lui ? Dans cette glace ? Ce n’est qu’au bout de plusieurs

mois qu’il viendra à prendre conscience de son problème. Consulter un médecin sera une

épreuve difficile qu’il a dû surmonter, avec le courage d’en finir et surtout l’envie d’avancer.

Dans le cadre de sa thérapie, écrire ce livre va lui permettre de nous confier le déroulement de sa

mission et ce qu’elle a provoqué chez lui. Nous faire part de ses émotions et sentiments. Mais cet

infirmier veut surtout lever les tabous, briser le silence.

Son cas n’est pas isolé. Aujourd’hui, il veut apporter sa pierre à l’édifice. Inciter ceux qui

ressentent les mêmes symptômes, les mêmes troubles, à en parler. Leur tendre la main, à sa

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manière. Un livre bouleversant, touchant et résolument utile. Un témoignage de courage et

d’humilité. À la hauteur de nos soldats français.

L'intégralité des droits d'auteur est reversée à la CABAT (Cellule d'aide aux blessés de

l'armée de Terre).

Publié par Esprit com', 12 €.

Le padre Kalka entre Ecritures et écriture: "Dieu désarmé. Journal d'un curé de campagne" Ligne de Défense, 24.01.2013

Je n'ai jamais eu l'occasion de rencontrer le père Kalka mais après la

lecture de son livre Dieu désarmé. Journal d'un curé de campagne, je

suis certain qu'en plus d'un plaisir, ç'aurait été un honneur pour moi.

Je dois donc remercier mon confrère (et préfacier du livre) Pierre Bayle

de m'avoir adressé un exemplaire de cet ouvrage. On lira ici les lignes

que Pierre Bayle consacre au père Richard Kalka sur son blog

Pensées sur la planète.

Né en Pologne, touché par la Grâce de Dieu dans une "obscure salle

d'attente de gare", Rickard Kalka a été ordonné prêtre en 1975. Trois

ans plus tard, le voilà à Paris pour y travailler sur un doctorat.

Naturalisé français, il décide d'entrer dans l'aumônerie militaire. Sa

"carrière" commence en 1985, à Saintes (Charente-Maritime).

La suite? 27 années passées au milieu des paras, marsouins, spahis,

dragons, en métropole bien sûr mais en opex surtout. Tchad, Centrafrique, Rwanda, Golfe,

Cambodge, Côte d'Ivoire, Gabon, Burundi, Balkans, Afghanistan. "Mon propos", écrit d'ailleurs

l'auteur dans sa conclusion, "était simplement d'exprimer ma joie et mon bonheur d'avoir été si

souvent aux côtés de soldats dans leurs missions extérieures". Il le fait avec chaleur, humilité et

humanité.

A-t-il lu Péguy? Je n'en serais pas étonné. Il y a dans l'écriture du padre Kalka un souffle qui

rappelle celui de cet autre soldat-écrivain dans sa Tapisserie de sainte Geneviève et Jeanne

d'Arc, 8e jour.

Dieu désarmé. Journal d'un curé de campagne, éditions LBM, 221 pages, 17,80€