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Avril 16 SBFI NEWS SEFRI Information du Secrétariat d'Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation SEFRI Sommet national de la formation professionnelle Les jeunes pousses suisses bien placées swissnex Chine

News SEFRI Avril 2016

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Les jeunes pousses suisses bien placées // Sommet national de la formation professionnelle // swissnex Chine

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Page 1: News SEFRI Avril 2016

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Sommet national de la formation professionnelle

Les jeunes pousses suisses bien placeacutees

swissnex Chine

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Table des matiegraveres

Sommaire

Recherche et innovation en Suisse

Les jeunes pousses suisses bien placeacutees 4 0 6

Sommet national de la formation professionnelle

Formation professionnelle pareacutee pour affronter lrsquoavenir 8

Plan directeur de la recherche en formation professionnelle 2017ndash2020

Deacutefinition de domaines de recherche prioritaires et optimisation du programme drsquoencouragement 9

Le Conseil feacutedeacuteral lance un nouveau programme de recherche

Transformer les nouvelles connaissances en matiegravere drsquoeacuteconomie durable en applications concregravetes 12

Etude bibliomeacutetrique des publications de recherche

Bonne performance de la recherche suisse au cours des derniegraveres anneacutees 13

Cherenkov Telescope Array (CTA)

Nouvelles perspectives sur lrsquounivers 15

Une journeacutee agrave swissnex China

Creacuteer des ponts entre la Suisse et la Chine 17

Page de titre

Dispositif drsquoessai du projet de recherche international Cherenkov Telescope Array (cf page 15 ss) Photo magraved

IMPRESSUMEditeur Secreacutetariat drsquoEtat agrave la formationagrave la recherche et agrave lrsquoinnovationinfosbfiadminchwwwsbfiadminchEdition Ndeg 3 2016 (316)Reacutedaction Dani Duttweiler Martin Fischer Graphisme Thomas LuumlthiTraductions Services linguistiques SEFRI SG-DEFR et ChFImprimerie OFCLLangues all et fr (imprimeacute) angl et ital(format numeacuterique)ISSN 2296-3677

Suivez-nous sur les reacuteseaux sociaux

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SEFRI NEWS 316 l INTRODUCTION

Chegravere lectrice cher lecteur

Le deacutebat sur les avantages et les inconveacutenients de la participation de la Suisse aux programmes-cadres de recherche de lrsquoUE en tant que pays associeacute tourne presque exclusivement autour de la question financiegravere est-ce que cette coopeacuteration avec lrsquoUE preacutesente un inteacuterecirct et induit au moins un rapport eacutequilibreacute entre deacutepenses (contribu-tion forfaitaire de la Suisse au budget drsquoHorizon 2020) et beacuteneacutefices (fonds reacuteinjecteacutes dans la recherche suisse) Nul doute que cette question comptable a toute sa leacutegitimi-teacute (sachant que la reacuteponse est que oui cette collaboration est plus que payante pour la Suisse)

Mais que cette preacuteoccupation ne prenne pas pour autant le pas sur drsquoautres consideacute-rations Nrsquooublions pas par exemple que le programme-cadre de recherche de lrsquoUE est le seul instrument dont lrsquoeacuteconomie suisse et avec elle toutes ses PME innovantes peut aussi beacuteneacuteficier directement sous la forme de financements publics Notre agence pour la promotion de lrsquoinnovation la CTI cofinance uniquement le partenaire public dans les partenariats public-priveacute prometteurs afin drsquoeacuteviter toute distorsion du mar-cheacute Puisque lrsquoUE elle moins chatouilleuse que la Suisse agrave cet eacutegard dispose drsquoinstru-ments speacutecifiques pour soutenir lrsquoeffort de recherche des entreprises pourquoi se priver de ce type drsquoencouragement

Autre consideacuteration agrave ne pas neacutegliger les programmes-cadres de recherche de lrsquoUE sont devenus un eacuteleacutement constituant du dispositif drsquoencouragement de la recherche en Suisse Ils repreacutesentent aujourdrsquohui pregraves drsquoun tiers des fonds que la Confeacutedeacuteration range parmi les fonds RampD alloueacutes sur un mode compeacutetitif Vouloir remplacer cet instrument par des activiteacutes bilateacuterales cibleacutees avec les Etats-Unis la Coreacutee la Chine ou tout autre pays ne peut ecirctre une option envisageable La coopeacuteration qui sous-tend ces activiteacutes repose pour lrsquoessentiel sur des liens et des reacuteseaux existants et obeacuteit au principe du partage des coucircts et somme toute assez peu agrave la loi de la concurrence

Concurrence le dernier mot-cleacute La coopeacuteration europeacuteenne dans le domaine de la re-cherche permet de deacutecider des prioriteacutes agrave un degreacute drsquoacuiteacute qui est tout simplement impossible sur le plan national ou bilateacuteral Lrsquoexcellence revient surtout pour la recherche dans un aussi petit pays agrave rester au moins parmi les meilleurs sur notre continent

Mauro DellrsquoAmbrogioSecreacutetaire drsquoEacutetat agrave la formation agrave la recherche et agrave linnovation

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Nous vivons toujours plus longtemps et la socieacuteteacute vieillit Dans trois deacutecennies un tiers de la population suisse aura plus de 65 ans Or ce gain de longeacuteviteacute a un prix les maladies de lrsquoacircge ndash cancer diabegravete ou deacutemence ndash augmenteront fortement et avec elles la demande de traitements meacutedicaux Crsquoest pourquoi lrsquoon est agrave lrsquoaf-fucirct drsquoinnovations qui fournissent de meil-leures prothegraveses et implants qui automa-tisent les techniques opeacuteratoires et qui geacutenegraverent de nouveaux meacutedicaments

Les interventions tregraves peu invasives ne srsquoar-recirctent mecircme pas au seuil de notre organe sensoriel le plus deacutelicat lrsquoœil Agrave lrsquoEPFZ des chercheurs de lrsquoInstitut de robotique et des systegravemes intelligents veulent trai-ter deacutesormais des maladies des yeux avec plus de meacutenagement en utilisant des mi-nirobots de moins drsquoun millimegravetre Ces outils minuscules injecteacutes dans le corps vitreacute sont piloteacutes par champ magneacutetique Un manche (laquojoystickraquo) permet de modi-fier lrsquoorientation du champ magneacutetique et de guider ainsi les minirobots jusqursquoagrave

la reacutetine ougrave ils peuvent seconder effica-cement des opeacuterations et administrer des meacutedicaments au dosage voulu

Cette technologie de pilotage eacutelectroma-gneacutetique de minirobots est exploiteacutee par Aeon Scientific une laquospin-offraquo de lrsquoEPFZ A Schlieren pregraves de Zurich cette entre-prise met au point avec des meacutedecins de nouveaux eacutequipements meacutedicaux par exemple des catheacuteters-guides pour trai-ter plus efficacement les arythmies car-diaques Pour son administrateur Dominik Bell laquola cleacute du succegraves reacuteside dans le bon fonctionnement de lrsquoeacutequiperaquo

Impression de tissus humainsLes imprimantes 3D produisent non seu-lement des objets inanimeacutes mais eacutega-lement des tissus humains et peut-ecirctre mecircme agrave lrsquoavenir des organes complets comme le rein le cœur ou le poumon La Haute eacutecole zurichoise de sciences appliqueacutees (ZHAW) agrave Waumldenswil et la socieacuteteacute de biomeacutedecine Regen Hu agrave Vil-laz-St-Pierre (FR) reacutealisent plusieurs pro-

jets drsquoimpression bio (laquobioprintingraquo) aux-quels participent aussi de grands groupes pharmaceutiques comme Roche et Novartis Avec leurs tissus laquoimprimeacutesraquo les scientifiques cherchent de meilleurs principes actifs contre les maladies des muscles et des tendons Ils espegraverent aussi diminuer les expeacuteriences sur les animaux ainsi que les coucircts

Une autre tendance est la meacutedecine per-sonnaliseacutee Sur la base de paramegravetres geacuteneacutetiques elle permet drsquoajuster les theacute-rapies agrave un tableau clinique speacutecifique ce qui favorise agrave son tour une meilleure preacute-diction de lrsquoefficaciteacute et des effets secon-daires des meacutedicaments eacutevite les traite-ments inutiles et reacuteduit les coucircts de suivi

En meacutedecine personnaliseacutee les meacutedi-caments doivent ecirctre administreacutes avec preacutecision sucircrement et au bon moment A Haumlgendorf (SO) la socieacuteteacute Sensile Medical met au point des micropompes capables drsquoadministrer sans douleur des solutions mecircme pendant plusieurs jours Longues de 2 cm seulement ces micro-pompes fonctionnent avec une extrecircme preacutecision et de faccedilon fiable Le but est de proposer des theacuterapies beacuteneacuteficiant drsquoune meilleure efficaciteacute agrave prix eacutegal voire moindre Ces pompes de haute technologie faciliteront eacutegalement la vie des patients Pour Sandra de Haan qui a deacuteveloppeacute et qui dirige la jeune pousse laquoameacuteliorer la vie de personnes grave-ment malades est une forte incitationraquo

Lrsquoinnovation une chance pour lrsquoindustrieDans le monde entier lrsquoindustrie passe agrave la numeacuterisation Les speacutecialistes parlent de laquoquatriegraveme reacutevolution industrielleraquo A lrsquoavenir la production sera marqueacutee par le maillage Internet des objets donneacutees services et ecirctres humains On preacutedit que les progregraves de la robotique et de lrsquointel-ligence artificielle deacutetruiront des millions

Recherche et innovation en Suisse

Les jeunes pousses suisses bien placeacutees

Lrsquoinnovation passe pour ecirctre le seacutesame du deacuteveloppement eacuteconomique que signifie donc ce mot magique Un coup drsquoœil au monde suisse de lrsquoinnovation reacutevegravele un tableau tregraves coloreacute Dix start-up exceptionnelles et leurs produits illustrent cette eacutetonnante diversiteacute

Les imprimantes 3D produisent non seulement des objets inanimeacutes mais eacutegalement des tissus humains et peut-ecirctre mecircme agrave lrsquoavenir des organes complets comme le rein le cœur ou le poumon Photo Nicola Pitaro

SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE ET INNOVATION GROS PLANS

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE ET INNOVATION

drsquoemplois agrave lrsquoeacutechelle mondiale et des di-zaines de milliers en Suisse

Lrsquoinnovation peut cependant creacuteer de nouveaux emplois La Suisse qui se ca-racteacuterise par le financement geacuteneacutereux de sa recherche et par son systegraveme eacutedu-catif eacuteprouveacute offre donc des conditions optimales agrave cet eacutegard estiment les speacute-cialistes Les domaines privileacutegieacutes sont lrsquoautomatisation complegravete des bureaux et des systegravemes de finition ou de com-mande ainsi que des techniques de seacute-curiteacute conviviales et hautement fiables contre la cybercriminaliteacute

Semi-conducteurs pour cameacuteras 3DAfin que les voitures autonomes les as-pirateurs intelligents et de nombreuses applications de reacutealiteacute virtuelle fonc-tionnent parfaitement il leur faut des ca-meacuteras 3D performantes pour mesurer les distances Ces derniegraveres fonctionnent en geacuteneacuteral dans le spectre de lrsquoinfrarouge invisible agrave lrsquoœil A Sargans (SG) la so-cieacuteteacute Espros Photonics speacutecialiseacutee dans les deacutetecteurs optiques a mis au point une technologie de semi-conducteurs agrave base de silicium destineacutee agrave des cameacuteras 3D de plein air qui est jusqursquoagrave cinquante fois plus sensible que les produits habi-tuels opeacuterant dans lrsquoinfrarouge

La position des veines du poignet reste inchangeacutee la vie durant et varie drsquoune personne agrave lrsquoautre ce qui permet drsquoiden-tifier en toute seacutecuriteacute chaque individu Lrsquoauthentification passe par un capteur inseacutereacute dans un bracelet de montre Gracircce agrave cette technique les paiements et les transactions bancaires en ligne les connexions les controcircles drsquoaccegraves et plu-sieurs autres veacuterifications eacutelectroniques drsquoidentiteacute peuvent srsquoeffectuer sans mots de passe compliqueacutes ni codes PIN cartes ou cleacutes A Martigny (VS) la jeune pousse Biowatch compte transformer le systegraveme drsquoidentification biomeacutetrique en produits commercialisables

Les technologies ameacuteliorent la durabiliteacuteLe deacuteveloppement durable exige de reacute-duire les gaz agrave effet de serre la consom-mation drsquoeacutenergie et drsquoeau enfin le re-cours aux substances nocives A long terme le changement climatique et la pollution de lrsquoair obligeront agrave abandon-ner les eacutenergies drsquoorigine fossile dans

le monde entier Exploiter les eacutenergies renouvelables avec une bien meilleure efficaciteacute est possible gracircce agrave des tech-nologies raffineacutees

La socieacuteteacute LESS Light Efficient Systems laquospin-offraquo de lrsquoEPFL a prouveacute que son systegraveme drsquoeacuteclairage ultramince extrecircme-ment clair et au rayonnement eacutegal re-preacutesente une option seacuterieuse par rapport aux ampoules LED habituelles Lrsquoadminis-trateur Yann Tissot docteur en photo-nique de lrsquoEPFL estime que ses produits contiennent laquobeaucoup de curiositeacute de passion et drsquoesprit drsquoentrepriseraquo La nou-velle geacuteneacuteration de luminaires de haute qualiteacute est baseacutee sur des fibres nanos-tructureacutees de lrsquoeacutepaisseur drsquoun cheveu humain ce qui ouvre un champ prati-quement illimiteacute aux creacuteateurs

Technique de construction sans CO2

Le systegraveme complet du groupe de so-cieacuteteacutes 2SOL agrave Schlieren (ZH) alimente des bacirctiments en eacutelectriciteacute chaleur et froid sans la moindre eacutemission de CO2 Ses eacuteleacutements cleacutes sont un collecteur hy-bride produisant eacutelectriciteacute et chaleur une sonde geacuteothermique et une pompe agrave chaleur Autre facteur important pour lrsquoexploitation le pilotage inteacutegral qui relie entre eux chaque eacuteleacutement de fa-ccedilon logique Tous les composants sont des appareils eacuteprouveacutes deacutejagrave utiliseacutes avec succegraves dans plusieurs immeubles pion-niers Le pegravere de lrsquoinnovation 2SOL est Hansjuumlrg Leibundgut professeur eacutemeacuterite de lrsquoEPFZ Celui-ci soutient avec quarante collegravegues de sa haute eacutecole une initiative parlementaire demandant lrsquointerdiction des chauffages agrave combustible drsquoorigine fossile dans le canton de Zurich

Lrsquoappel agrave plus de durabiliteacute existe aus-si en matiegravere drsquoalimentation On veut deacutepenser moins drsquoeacutenergie agrave la produc-tion (transport et emballage compris) et consommer moins drsquoeau drsquoengrais et de pesticides Les exigences qualitatives croissent aussi vis-agrave-vis des aliments les consommateurs privileacutegient de plus en plus les produits frais issus de lrsquoagricultu-re bio Lagrave encore la Suisse peut aligner des produits et des proceacutedeacutes novateurs Ainsi le centre feacutedeacuteral de recherche Agroscope agrave Pully dans la banlieue lau-sannoise cultive de nouveaux ceacutepages reacutesistant aux champignons pour obtenir des vins complexes

Sur le lac de Zurich on modernise la cuisine riche en proteacuteines des abo-rigegravenes australiens agrave Waumldenswil la jeune pousse Entolog laquospin-offraquo de la ZHAW a eacutetudieacute une technologie qui reacute-vegravele le potentiel immense des insectes dans lrsquoalimentation On en extrait des proteacuteines et des composants nutritifs destineacutes agrave lrsquoindustrie qui sont non seu-lement moins coucircteux que les proteacuteines animales utiliseacutees jusqursquoici mais eacutegale-ment riches en acides gras non satureacutes La start-up reacutepond ainsi simultaneacutement agrave plusieurs problegravemes mondiaux de-mande croissante drsquoaliments riches en proteacuteines et de terres arables diminu-tion des ressources hydriques augmen-tation des eacutemissions de CO2 Avec leur laquobarre aux insectesraquo les eacutetudiants en technologie alimentaire entendent en-core deacutemontrer que les insectes ont aus-si bon goucirct

La Suisse est lrsquoun des centres mondiaux de lrsquoindustrie financiegravere Les banques et les compagnies drsquoassurances locales sont impliqueacutees fortement et avec suc-cegraves dans les affaires internationales Cependant mecircme le secteur financier est gagneacute par la numeacuterisation et devra deacutesormais srsquoimposer davantage par ses innovations sur le marcheacute

Les technologies numeacuteriques trans-forment la branche financiegravereLa fortune des caisses de pension suisses se monte agrave quelque 750 milliards de francs Pour que les retraites soient ga-ranties agrave long terme ce pactole doit ecirctre geacutereacute de faccedilon optimale Le bas niveau des inteacuterecircts et la volatiliteacute des actions exi-gent des meacutethodes novatrices La socieacuteteacute Aaaccell entend proposer une optimisa-tion dynamique des portefeuilles en te-nant compte des reacutesultats les plus reacutecents de la recherche et minimiser les risques agrave lrsquoaide de modegraveles proches de la reacuteali-teacute laquoNous profitons de la collaboration avec drsquoeacuteminents scientifiques des EPF et des universiteacutesraquo explique Erich Walter Farkas professeur de finance quantita-tive agrave lrsquouniversiteacute de Zurich et membre de la direction de cette jeune pousse Ce ne serait qursquoun deacutebut car la demande en services financiers indeacutependants et scien-tifiques croicirct significativement

Le progregraves technologique ne se limite pas aux riches pays du Nord lrsquoheacutemis-

GROS PLANS

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE ET INNOVATION

phegravere Sud a lui aussi besoin drsquoinnovation pour srsquoouvrir au deacuteveloppement Plus de 2 milliards drsquoindividus soit 27 de la population mondiale nrsquoont accegraves ni aux banques ni aux assurances ni aux eacutetablissements de creacutedit Ce handicap a des conseacutequences neacutefastes sur les fi-nances des personnes concerneacutees Les eacutechanges en espegraveces coucirctent du temps et de lrsquoeacutenergie et les emprunts agrave des precircteurs agrave gage traditionnels sont plus chers qursquoaupregraves des banques

Transactions financiegraveres par teacuteleacute-phone portableA Zoug lrsquoorientation geacuteneacuterale de la socieacuteteacute Monetas vise ce marcheacute gigan-tesque Fondeacutee en 2012 lrsquoentreprise srsquoest fait un nom dans les transactions financiegraveres eacutelectroniques Celles-ci sont devenues nettement plus rapides plus sucircres et meilleur marcheacute que les meacute-

Pour approfondir le sujet

Preacutesentation du rapport laquoRecherche et innovation en Suisse 2016raquoDans le rapport laquoRecherche et innovation en Suisse 2016raquo agrave paraicirctre fin avril le SEFRI dresse pour la premiegravere fois un bilan complet sur lrsquoeacutetat du systegraveme de recher-che et drsquoinnovation en Suisse

Le rapport de plus de 200 pages est conccedilu comme ouvrage de reacutefeacuterence et base de discussion sur les thegravemes suivants

Fonctionnement et structure du systegraveme suisse de recherche et drsquoinnovation le rapport preacutesente des informations essentielles sur la gouvernance du systegraveme et sur le rocircle des diffeacuterents acteurs qui le composent

Observation globale et agrave long terme du systegraveme suisse de RampI sur la base dlsquoindicateurs quantitatifs et qualitatifs le rapport examine le positionnement international de la Suisse en la comparant avec drsquoautres eacuteconomies avanceacutees et eacutemergentes et en ana-lysant son eacutevolution au fil du temps Pour ce faire il expose diffeacuterents indicateurs se rapportant aux investissements aux interactions et aux performances

Thegravemes speacutecifiques le rapport eacutetudie par ailleurs de faccedilon approfondie certains aspects speacutecifiques du systegraveme de RampI Des experts du monde acadeacutemique ont eacuteteacute solliciteacutes pour reacutealiser ces analyses

Vous pouvez commander le rapport gratuite-ment sur le site internet du SEFRI par le biais drsquoun formulaire en ligne wwwsbfiadminch Vous trouverez par ailleurs un dossier sur Inter-net agrave partir de fin avril 2016 avec la version eacutelec-tronique de lrsquoarticle les graphiques qursquoil conti-ent agrave teacuteleacutecharger ainsi qursquoune chronologie sur la recherche et lrsquoinnovation en Suisse

thinsp wwwsbfiadminchrapport_r-i

thodes utiliseacutees jusqursquoici gracircce agrave une nouvelle technique de codage Le proceacute-deacute est actuellement testeacute dans un projet pilote de la poste tunisienne Des preacute-contrats ont deacutejagrave eacuteteacute conclus avec douze pays drsquoAfrique subsaharienne

Le but est de creacuteer des plateformes de transaction qui permettent non seu-lement les paiements mais encore drsquoautres opeacuterations comme les plans drsquoeacutepargne ou les assurances Le meilleur veacutehicule de telles applications est le teacuteleacute-phone portable Vitus Ammann chef du marketing de Monetas escompte laquoun deacuteveloppement eacutenergique gracircce agrave la nu-meacuterisation geacuteneacuteraliseacutee des affairesraquo Les transactions financiegraveres sont certes un moteur important mais drsquoautres beacuteneacute-ficiaires sont en vue comme le systegraveme de santeacute et la formation

Cet article est repris du magazine laquoLa Vie eacuteconomiqueraquo eacutedition mai 2016

ContactBeat Gerber Journaliste scientifique indeacutependantthinsp+41 79 344 36 88thinspbeatgerberdot-on-the-ichthinsp wwwdot-on-the-ich

GROS PLANS

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE ET INNOVATION

Revue La Vie eacuteconomique Recherche et innovation comment la Suisse reste-t-elle en pointe

Lrsquoeacutedition ndeg52016 paraicirct le 28 avril 2016 avec les articles suivants

La Suisse pays drsquoinnovation Dominique Foray EPF de Lausanne

Lrsquoorientation pratique atout maicirctre des hautes eacutecoles speacutecialiseacuteesChristoph Muumlller proprieacutetaire de socio5ch recherche en sciences socialesBenedetto Lepori Universiteacute de la Suisse italienne

Programmes de soutien quand lrsquoabondance deacutesorienteAndreas Balthasar Chantal Strotz Interface Politikstudien Forschung Beratung

La recherche et lrsquoinnovation suisses dans le peloton de tecircteMuumlfit Sabo Sylvie Rochat Annette KullSecreacutetariat drsquoEtat agrave la formation agrave la recherche et agrave lrsquoinnovation

Les multinationales et les hautes eacutecolesOliver Gassmann Florian Homann Maximilian Palmieacute Universiteacute de Saint-Gall

Entretien avec Martin Vetterli preacutesident du Conseil national de la recherche du Fonds national suisse

Le contenu de la revue La Vie eacuteconomique peut ecirctre consulteacute gratuitement sous wwwdievolkswirtschaftch ainsi que dans lrsquoApp Store Une version papier de la revue peut en outre ecirctre commandeacutee gratuitement agrave lrsquoessai sous httpdievolkswirtschaftchfr

FRI I LIMAGE DU MOIS

Long de 57 km le tunnel de base du Saint-Gothard comprend deux tubes agrave une voie Si lrsquoon inclut toutes les galeries drsquoaccegraves et de liaison ainsi que

les puits drsquoaeacuteration le systegraveme de tunnel srsquoeacutetend alors sur plus de 152 km Il relie le portail nord agrave Erstfeld au portail sud agrave Bodio Passant sous

quelque 2300 megravetres de roche le tunnel de base sous le St-Gothard est actuellement non seulement le plus long mais aussi le plus profond tunnel

ferroviaire jamais construit dans le monde De 1999 agrave 2016 pregraves de 2600 personnes ont travailleacute sur le chantier de ce tunnel dont des mineurs

des techniciens ferroviaires des ingeacutenieurs et des geacuteologues Photo Alptransit Gotthard SA

GROS PLANS

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SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

Sommet national de la formation professionnelle

Formation professionnelle pareacutee pour affronter lrsquoavenirLe sommet national de la formation professionnelle srsquoest tenu agrave Berne agrave la mi-avril 2016 sous la direction du preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann Les repreacutesentants de la Confeacutedeacuteration des cantons et des milieux politique et eacuteconomique y ont donneacute un signal fort concernant le deacuteveloppement de la formation professionnelle Ils se sont engageacutes agrave eacutelaborer ensemble une strateacutegie de la formation professionnelle orienteacutee vers lrsquoavenir et ont arrecircteacute des mesures pour lrsquooptimisation des proceacutedures administratives et pour la certification professionnelle pour adultes Les partenaires de la formation professionnelle srsquoaccordent sur le fait que les moyens neacutecessaires doivent ecirctre inscrits dans le message relatif agrave lrsquoencouragement de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation pendant les anneacutees 2017 agrave 2020

Dans le but de poursuivre le deacuteveloppe-ment de la formation professionnelle en adeacutequation avec les besoins socieacutetaux eacuteconomiques et sociopolitiques les par-ticipants agrave cette rencontre au sommet ont adopteacute diffeacuterentes mesures

Vision 2030 En outre sous lrsquoeacutegide du SEFRI un groupe de travail composeacute de repreacutesentants des partenaires de la formation profession-nelle dans lequel figureront eacutegalement des experts scientifiques est chargeacute drsquoeacutelaborer les bases strateacutegiques pour une strateacutegie de formation profession-nelle commune porteuse drsquoavenir Les axes de deacuteveloppement de la formation professionnelle devront ecirctre precircts pour les prochaines Journeacutees des partenaires de la formation professionnelle de 2017 Ils devront tenir compte en premier lieu de la complexiteacute du systegraveme de formation pro-fessionnelle ainsi que des deacutefis agrave relever en matiegravere de socieacuteteacute et drsquoeacuteconomie tels que la numeacuterisation et lrsquoindustrie 40

Optimisation des proceacuteduresDans le mecircme but de former la main drsquoœuvre qualifieacutee dont notre eacuteconomie a besoin et de maintenir la disponibiliteacute eacuteleveacutee des entreprises agrave former des ap-prentis les partenaires veulent reacuteduire la charge administrative pour les entreprises formatrices Les premiegraveres ameacuteliorations au niveau des cantons et des organisa-tions du monde du travail devront ecirctre reacutealiseacutees et eacutevalueacutees jusqursquoau prochain sommet de la formation professionnelle La collecte le traitement et lrsquoutilisation des donneacutees de maniegravere coordonneacutee uniforme et efficace permettra drsquoobtenir des reacutesultats concrets et de simplifier les proceacutedures Crsquoest le cas par exemple pour la base de donneacutees des places drsquoappren-tissage (LENA) exploiteacutee par les cantons

Certification professionnelle pour adultes En 2014 selon lrsquoOffice feacutedeacuteral de la sta-tistique plus de 550 000 personnes entre 25 et 64 ans ne posseacutedaient pas de di-plocircme postobligatoire en Suisse Lrsquoinitia-tive visant agrave combattre la peacutenurie de per-sonnel qualifieacute (FKI plus) et la loi feacutedeacuterale sur la formation continue contribuent agrave ameacuteliorer durablement la situation des personnes concerneacutees sur le marcheacute du travail et agrave atteacutenuer la peacutenurie de per-sonnel qualifieacute A lrsquoaide drsquoune campagne drsquoinformation et de sensibilisation qui deacutebutera en 2017 et du guide relatif aux formations et aux examens adapteacutes aux adultes agrave paraicirctre sous peu les par-tenaires entendent mieux faire connaicirctre les moyens de formation existants aux adultes qui souhaitent rattraper une for-mation professionnelle ou continuer agrave se former ainsi qursquoaux prestataires de for-mation et conseillers en formation

FinancementLes partenaires de la formation profes-sionnelle sont unanimes pour consideacuterer que les moyens neacutecessaires agrave la mise en œuvre de toutes les mesures en faveur de la formation professionnelle doivent ecirctre inscrits dans le message FRI 2017ndash2020 Il faut veiller en particulier agrave ce que lrsquoameacutelioration du financement de la formation professionnelle supeacuterieure ne se fasse pas au deacutetriment de la forma-tion professionnelle initiale

Inteacutegration des reacutefugieacutes et des per-sonnes admises agrave titre provisoireLes partenaires de la formation profes-sionnelle sont conscients de lrsquourgence de cette theacutematique Ils ont convenus drsquoanalyser la situation dans le dialogue entre partenaires et de prendre des me-sures concerteacutees Le but est drsquoutiliser les

offres et instruments existants le cas eacutecheacuteant en les adaptant aux cas speacuteci-fiques Les partenaires de la formation professionnelle attachent une grande importance agrave une bonne collaboration entre les autoriteacutes responsables de la formation et celles qui sont en charge de la migration

ContactKatrin Frei SEFRICheffe de lrsquouniteacute Politique de la formation professionnelle +41 58 462 82 47thinspkatrinfreisbfiadminch

Informations compleacutementairesPlan de mesuresthinsp wwwsbfiadminchspitzentreffen-f

La formation professionnelle en Suisse ndash Faits et chiffres 2016

La publication donne une vue drsquoensemble du systegraveme suisse de formation professionnel-le preacutesente les diffeacuterentes offres de for-mation et les

perspectives de carriegravere existantes ainsi que leur interdeacutependance Elle contient eacutegalement les faits et don-neacutees chiffreacutees de la formation profes-sionnelle tout comme divers liens et adresses utiles La brochure est dis-ponible en cinq langues (d f i e es) et peut ecirctre teacuteleacutechargeacutee sur la page internet suivante thinsp wwwsbfiadminchBB_zafa16-fr

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SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

Plan directeur de la recherche en formation professionnelle 2017ndash2020

Deacutefinition de domaines de recherche prioritaires et optimi-sation du programme drsquoencouragement

Quels sont les environnements technologiques favorisant lrsquoapprentissage chez les jeunes Comment les entreprises se positionnent-elles face agrave lrsquoactiviteacute formatrice Quels sont les facteurs qui facilitent la transmission des connais-sances dans la formation commerciale Voilagrave le type de questions auxquelles srsquointeacuteresse la recherche en formation professionnelle encourageacutee par la Confeacutedeacuteration En avril 2016 le SEFRI a publieacute le plan directeur de la recherche en formation professionnelle pour les anneacutees 2017 agrave 2020 Le document rend compte des activiteacutes meneacutees pendant la peacuteriode 2013ndash2016 et preacutesente les prioriteacutes et les optimisations preacutevues pour la peacuteriode 2017ndash2020

Avant lrsquoentreacutee en vigueur de lrsquoactuelle loi sur la formation professionnelle en 2004 la recherche en formation professionnelle nrsquooccupait qursquoune place marginale dans le paysage de la recherche en eacuteducation Cette situation eacutetait en contradiction avec lrsquoimportance eacuteconomique et sociale de la formation professionnelle en Suisse et elle reacutepondait fort mal aux grands be-soins de bases scientifiques pour le pilo-tage politique et le deacuteveloppement des pratiques de la formation professionnelle

Bases scientifiques pour les poli-tiques de formation professionnelle La reacuteforme de la formation profession-nelle a eacuteteacute lrsquooccasion de repenser la re-cherche en formation professionnelle encourageacutee par la Confeacutedeacuteration et de revaloriser son statut En vertu de la loi sur la formation professionnelle entiegravere-ment reacuteviseacutee en 2004 le SEFRI encou-rage la recherche en formation profes-sionnelle par deux instruments

Leading Houses le SEFRI finance la mise en place de pocircles de recherche en formation professionnelle dans les universiteacutes Rattacheacutees agrave une chaire universitaire les Leading Houses ani-ment un reacuteseau de compeacutetence et pi-lotent plusieurs projets de recherche autour drsquoun pocircle theacutematique

Encouragement de projets individuels le SEFRI peut financer des mandats de recherche sur des theacutematiques cir-conscrites Les projets sont souvent proposeacutes bottom-up Ils tentent de reacutepondre agrave des questions preacutecises lieacutees agrave la formation professionnelle et qui ne sont pas abordeacutees par les Leading Houses

Ces deux instruments sont compleacutemen-taires Les Leading Houses sont conccedilues dans une perspective agrave plus long terme leur vocation est drsquoecirctre des pocircles de compeacutetence couvrant une theacutematique de plus grande ampleur Les projets in-

dividuels courent eux sur une peacuteriode plus bregraveve et portent sur des theacutematiques moins vastes souvent tourneacutees vers les applications La recherche en formation professionnelle ndash conjointement avec lrsquoencouragement de projets et le soutien drsquoactiviteacutes particuliegraveres drsquointeacuterecirct public ndash contribue ainsi au deacuteveloppement de la formation professionnelle et aux proces-sus drsquoinnovation dans la pratique tout en produisant les bases de deacutecision pour la politique en matiegravere de formation pro-fessionnelle

Rappel de la peacuteriode 2013ndash2016Au cours de la peacuteriode 2013ndash2016 deux des cinq Leading Houses ont conclu leur activiteacute (laquoEconomie de la formation transitions compeacutetences marcheacute du tra-vailraquo et laquoQualiteacute de la formation profes-sionnelleraquo) Trois Leading Houses restent en activiteacute laquoEconomie de la formation compor-tement des entreprises et politiques de formationraquo

laquoTechnologies pour la formation pro-fessionnelleraquo

laquoProcessus drsquoenseignement et drsquoap-prentissage dans le domaine commer-cialraquo

Une nouvelle Leading House a eacuteteacute eacutetablie en 2015 sur la theacutematique de la Gouver-nance de la formation professionnelle (GOVPET) Nombre de projets individuels ont eacuteteacute soutenus lrsquoanalyse de la transition de la scolariteacute obligatoire agrave la formation professionnelle constituant un des pocircles drsquointeacuterecirct

Les deux Leading Houses laquoEconomics of Education Firm Behaviour and Training Policiesraquo (LH Econ) et laquoTechnologies pour

La recherche en formation professionnelle contribue conjointement avec lrsquoencouragement de projets et le soutien drsquoactiviteacutes particuliegraveres drsquointeacuterecirct public au deacuteveloppement de la formation professionnelle et aux processus drsquoinnovation dans la pratique tout en produisant les bases de deacutecision pour la politique en ma-tiegravere de formation professionnelle Photo Iris Krebs

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la formation professionnelleraquo (LH DUAL-T) ont reacuteussi au cours des derniegraveres anneacutees agrave se positionner sur le plan national et in-ternational Dans leurs domaines respec-tifs les deux Leading Houses contribuent agrave faire progresser la formation profession-nelle par leurs apports novateurs LH Econ placeacutee sous la direction des pro-fesseurs Uschi Backes-Gellner (Universiteacute de Zurich) et Stefan Wolter (Universiteacute de Berne) eacutetudie des aspects eacuteconomiques tels que les effets de la mobiliteacute profes-sionnelle des diplocircmeacutes drsquoune formation professionnelle initiale ou lrsquoimpact drsquoun critegravere drsquoadjudication laquoentreprise forma-triceraquo dans les appels drsquooffres publics Il faut aussi mentionner lrsquoactiviteacute drsquoexperts des deux directeurs des Leading Houses que ce soit au niveau feacutedeacuteral aupregraves de lrsquoOCDE ou encore dans la coopeacuteration internationale en matiegravere de formation professionnelle

Quant agrave la Leading House DUAL-T qui est dirigeacutee par le professeur Pierre Dillen-bourg (EPFL) elle deacuteveloppe des solutions novatrices baseacutees sur les technologies de lrsquoinformation et destineacutees agrave mieux relier les connaissances theacuteoriques et les savoirs pratiques que les apprentis acquiegraverent en entreprise agrave lrsquoeacutecole professionnelle et dans les cours interentreprises Les char-pentiers par exemple ont besoin drsquoune

bonne faculteacute de repreacutesentation de lrsquoes-pace pour reacutealiser une construction en trois dimensions agrave partir de plans en deux dimensions Lrsquoutilisation drsquoun systegraveme de projection (TapaCarp) deacuteveloppeacute par les chercheurs de DUAL-T a un effet positif sur lrsquoentraicircnement des capaciteacutes de repreacute-sentation spatiale des apprentis

La Leading House laquoProcessus drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage dans le domaine commercialraquo (LINCA) dirigeacutee par le pro-fesseur Franz Eberle (Universiteacute de Zurich) a meneacute pendant la premiegravere peacuteriode de financement (2011-2016) une eacutetude lon-gitudinale sur la formation commerciale Cette eacutetude srsquoest inteacuteresseacutee aux processus drsquoenseignement et drsquoapprentissage des apprentis commerciaux et de leurs ensei-gnants sur lrsquoensemble de la dureacutee de for-mation Derniegravere neacutee des Leading Houses la LH laquoGouvernance de la formation pro-fessionnelleraquo (GOVPET) a commenceacute agrave deacuteployer ses activiteacutes sous la direction du

professeur Patrick Emmenegger (Universi-teacute de Saint-Gall)

Reacutepondant agrave une logique bottom-up lrsquoinstrument de lrsquoencouragement de projets individuels a eacuteteacute fortement sol-liciteacute pendant les anneacutees 2013 agrave 2016 notamment pour des recherches sur la transition Dans ce domaine la re-cherche sur la formation professionnelle soutient en plus des activiteacutes de forma-tion de la relegraveve afin de donner aux doctorants des connaissances meacutetho-dologiques approfondies et favoriser les eacutechanges scientifiques Drsquoautres projets individuels concernent le deacuteveloppe-ment des compeacutetences les professions des soins et lrsquoentrepreneuriat Durant la peacuteriode FRI en cours quinze projets in-dividuels ont eacuteteacute meneacutes agrave bien et cinq projets nouveaux ont eacuteteacute lanceacutes (eacutetat fin avril 2016)

Evaluation de la recherche sur la formation professionnellePendant la peacuteriode 2013ndash2016 le SEFRI a par ailleurs commandeacute une eacutevaluation de grande ampleur de la recherche en for-mation professionnelle Conduite par le bureau econcept SA lrsquoeacutevaluation aboutit agrave la conclusion que la Suisse a reacuteussi en une bonne deacutecennie agrave se doter drsquoune recherche en formation professionnelle dont la qualiteacute ne craint pas la comparai-son avec drsquoautres pays Lrsquoeacutevaluation du programme drsquoencouragement a toute-fois fait apparaicirctre que les reacutesultats des recherches tout reconnus qursquoils soient sur le plan national et international ont encore un impact insuffisant sur les pra-tiques de la formation professionnelle Un besoin drsquooptimisation a aussi eacuteteacute mis en lumiegravere en ce qui concerne la peacuterenni-teacute des structures mises en place

Planification 2017ndash2020Le programme drsquoencouragement de la re-cherche en formation professionnelle sera reconduit pour la peacuteriode FRI 2017ndash2020

La recherche de lrsquoadministration feacutedeacuteraleLa formation professionnelle fait partie des onze domaines politiques que le Conseil feacutedeacuteral a deacutefini pour la recherche de lrsquoadministration feacutedeacuterale Cette recherche doit fournir des connaissances neacutecessaires agrave lrsquoaccomplissement des tacircches de lrsquoadminis-tration feacutedeacuterale et agrave la mise en œuvre des politiques publiques Le cadre leacutegal de la recherche de lrsquoadministration feacutedeacuterale est preacuteciseacute drsquoune part dans la loi feacutedeacute-rale sur lrsquoencouragement de la recherche et de lrsquoinnovation (LERI) et drsquoautre part dans pregraves de 70 dispositions de lois speacuteciales (par exemple la loi sur la formation professionnelle)

LH Econ (Economics of Education Firm Behaviour and Training Policies)Universiteacutes de Zurich et de Berne

LH DUAL-T (Technologies pour la formation professionnelle)EPFL Universiteacute de Fribourg IFFP Lugano

LH LINCA (Processus drsquoenseignement et drsquoapprentissage dans le domaine commercial)Universiteacute de Zurich

LH GOVPET (Gouvernance de la formation professionnelle)Universiteacutes de Saint-Gall et de Lausanne IFFP Zollikofen

Implantations et reacuteseaux des Leading Houses (eacutetat en avril 2016) Source SEFRI

SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

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Lrsquoanalyse des besoins prioritaires en ma-tiegravere de recherche deacutecoule des deacutefis ac-tuels Lrsquoidentification de ces deacutefis srsquoest fondeacutee sur les objectifs de politique de formation deacutefinis conjointement par la Confeacutedeacuteration et les cantons et sur les deacutefis exposeacutes dans une perspective su-peacuterieure dans le message FRI tels que lrsquoeacutevolution deacutemographique et la peacutenu-rie de personnel qualifieacute Conjointement avec les partenaires dans les cantons les organisations du monde du travail et les milieux scientifiques le SEFRI a valideacute lrsquoactualiteacute de ces deacutefis en les compleacutetant sur les points qui appellent des mesures Ce processus a deacuteboucheacute sur la deacutefinition de prioriteacutes theacutematiques pour lrsquoencoura-

gement de la recherche Ces prioriteacutes se rattachent aux domaines suivants Aspects systeacutemiques Politique Deacutecisions de formation individuelles Transitions

Economie et marcheacute du travail Meacutethodes et pratiques drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage

Internationalisation

Enfin il srsquoagira aussi de remeacutedier aux fai-blesses de la recherche en formation pro-fessionnelle identifieacutees par le processus drsquoeacutevaluation Lrsquoeffort portera notamment sur la consolidation de la gouvernance lrsquoinstitutionnalisation de la recherche en formation professionnelle dans le pay-

sage suisse des hautes eacutecoles et lrsquoexploi-tation plus systeacutematique des reacutesultats de la recherche aux niveaux pratique et politique

ContactJohannes Mure SEFRIChef de lrsquouniteacute Pilotage et recherche en matiegravere de formation +41 58 464 64 04thinspjohannesmuresbfiadminch

Informations compleacutementairesPlan directeur de la recherche en forma-tion professionnelle 2017ndash2020thinsp wwwsbfiadminchBBKonzept_fr

Entretien avec Michael Hengartner professeur et preacutesident de swissuniversities

laquoJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaireraquoMichael Hengartner professeur et recteur de lrsquoUniversiteacute de Zurich a repris deacutebut 2016 la preacutesidence de la Confeacuterence des recteurs des hautes eacutecoles suisses (swissuniversities) Son objectif est notamment que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la Suisse

Vous ecirctes agrave la preacutesidence de swissuniver-sities depuis 100 jours De quoi vous ecirctes-vous le plus occupeacute depuis vos deacutebutsMichael Hengartner durant cette courte mais intense peacuteriode jrsquoai appris agrave connaicirctre cette toute jeune organisation qursquoest swissuniversities Elle se trouve en-core en phase de deacuteveloppement mais beaucoup de choses fonctionnent deacutejagrave parfaitement

Nous avons deacutejagrave traiteacute de nombreux thegravemes notamment Horizon 2020 le financement des hautes eacutecoles les reacute-fugieacutes dans les hautes eacutecoles suisses le programme speacutecial relatif agrave la meacutede-

cine universitaire et aussi les possibiliteacutes de promotion des membres des hautes eacutecoles speacutecialiseacutees

Entreacutee en vigueur en 2015 la loi sur lrsquoencouragement et la coordination des hautes eacutecoles (LEHE) a poseacute de nouvelles bases pour le paysage suisse des hautes eacutecoles Ressentez-vous son influenceAbsolument Par exemple les hautes eacutecoles peuvent beaucoup plus facile-ment parler drsquoune seule voix et donner ainsi plus de poids agrave leurs demandes au niveau politique et socieacutetal

Quels sont vos domaines de prioriteacute vos objectifs en tant que preacutesidentJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaire par exemple quand jrsquoexplique le positionnement des hautes eacutecoles aux milieux politiques et au grand public en avanccedilant de bons arguments Mon objectif est que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la SuisseUniversiteacutes eacutecoles polytechniques feacute-deacuterales hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et hautes eacutecoles peacutedagogiques quel est

leur deacutenominateur commun dans la po-litique des hautes eacutecoles Et quelles sont leurs diffeacuterencesLeur point commun reacuteside dans le fait que nous accordons une grande impor-tance agrave leurs diffeacuterences Selon notre philosophie les universiteacutes les eacutecoles polytechniques feacutedeacuterales les hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et les hautes eacutecoles peacutedagogiques sont eacutegales mais aussi diffeacuterentes Tandis que nous veillons aux profils speacutecifiques des diffeacuterents types de hautes eacutecoles nous entretenons et promouvons la diversiteacute et la compleacute-mentariteacute des offres de formation au niveau tertiaire Ces offres sont lrsquoune des grandes forces de notre systegraveme suisse de formation La diversiteacute dans les offres reacutepond non seulement aux aptitudes et inteacuterecircts individuels des eacutetudiants mais constitue eacutegalement une reacuteponse adap-teacutee agrave la demande sur le marcheacute du tra-vail de professionnels qualifieacutes issus de formations diverses

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissuniversitiesch

Prof Dr Michael Hengartner

SEFRI NEWS 316 l HAUTES EacuteCOLES

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Le Conseil feacutedeacuteral lance un nouveau programme de recherche

Transformer les nouvelles connaissances en matiegravere drsquoeacuteconomie durable en applications concregravetesLe Conseil feacutedeacuteral a lanceacute en mars 2016 le nouveau programme national de recherche (PNR) laquoEconomie durableraquo On en attend une contribution importante agrave lrsquoeacuteconomie durable gracircce agrave une utilisation plus efficace et agrave une seacutecuriteacute accrue des ressources Les progregraves escompteacutes ne manqueront pas de favoriser la compeacutetitiviteacute de lrsquoeacuteconomie suisse et drsquoaccroicirctre le bien-ecirctre de la population indigegravene La dureacutee du programme de recherche est de cinq ans et son budget global se monte agrave 20 millions de francs

Les ressources naturelles ont un poten-tiel de reacutegeacuteneacuteration limiteacute et se font tou-jours plus rares Ce constat a engendreacute au sein de la communauteacute scientifique dans le monde politique et dans la socieacute-teacute un deacutebat intensif sur lrsquousage efficace des ressources la deacutecarbonisation de lrsquoeacuteconomie les innovations permettant le deacuteveloppement de technologies propres et plus geacuteneacuteralement sur une moder-nisation de la socieacuteteacute Ce nouveau pro-gramme national de recherche meneacute par le Fonds national suisse FNS vise donc agrave produire ndash dans une approche systeacutemique ndash des connaissances concernant aussi bien lrsquoenvironnement lrsquoeacuteconomie et la socieacuteteacute que lrsquoensemble des ressources naturelles et des eacutechelons de la chaicircne de creacuteation de valeur Ce programme doit drsquoune part susciter le deacutepocirct de projets de recherche axeacutes sur lrsquoaccroissement des connais-sances et sur la mise en eacutevidence globale des chances des risques et des potentiels Il doit drsquoautre part aboutir agrave lrsquoanalyse de mesures et drsquoinstruments et agrave des conclu-sions geacuteneacuterales agrave des fins pratiques par le deacuteveloppement de normes innovantes la conception de modegraveles de consommation et de production ineacutedits et la diffusion de technologies et de produits laquopropresraquo

Ce PNR srsquoadresse agrave un large eacuteventail de disciplines allant de lrsquoeacuteconomie et de lrsquoeacuteco-nomie drsquoentreprise aux sciences de lrsquoenvi-ronnement et agrave lrsquoeacutecologie industrielle en passant par les sciences sociales les sciences financiegraveres et le droit Ce programme est exigeant car il preacutesuppose une approche systeacutemique des ressources naturelles et de la chaicircne de production dans le champ de tension entre environnement eacuteconomie et socieacuteteacute

Les connaissances nouvelles produites par les projets de recherche du PNR 73 fourni-ront des informations essentielles tant pour le secteur priveacute que pour les deacutecideurs et les autoriteacutes communales cantonales et feacutedeacuterales

ContactClaudine Dolt SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Recherchedivision Recherche et innovation natio-nales +41 58 462 78 38thinspclaudinedoltsbfiadminch Compleacutements dlsquoinformationLe Fonds national suisse preacutevoit de pu-blier lrsquoappel agrave projet pour ce nouveau

Qursquoest ce qursquoun programme natio-nal de rechercheLes programmes nationaux de recher-che couvrent des projets de recher-che qui contribuent agrave la solution de problegravemes drsquoactualiteacute drsquoimportance nationale La seacutelection des thegravemes se fait dans une logique ascendan-te (dite laquobottom-upraquo) le Secreacutetariat drsquoEtat agrave la formation agrave la recherche et agrave lrsquoinnovation (SEFRI) recueille les propositions theacutematiques eacutemanant des milieux inteacuteresseacutes A la suite de ce processus deacutebouchant sur une pro-position du Deacutepartement feacutedeacuteral de lrsquoeacuteconomie de la formation et de la recherche (DEFR) le Conseil feacutedeacuteral arrecircte peacuteriodiquement les thegravemes et lrsquoenveloppe financiegravere de nouveaux PNR dont lrsquoexeacutecution est confieacutee au Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS)

Les projets de recherche soumis par la suite au FNS passent par la proceacutedure drsquoeacutevaluation ordinaire obeacuteissant aux normes du FNS Les PNR ont en geacuteneacute-ral une dureacutee de cinq ans Depuis la creacuteation de cet instrument plus de 70 PNR ont eacuteteacute reacutealiseacutes

programme national de recherche en juin 2016 Les esquisses de projets pour-ront ecirctre soumises au FNS degraves cette date Toute question touchant la soumission des projets est agrave adresser directement au FNS agrave lrsquoattention de

Pascal Walther FNS +41 31 308 22 26thinsppascalwalthersnfch

Vous trouverez plus drsquoinformations sur les programmes nationaux de recherche surthinsp wwwsbfiadminchnfp_fr

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Etude bibliomeacutetrique des publications de recherche

Bonne performance de la recherche suisse au cours des derniegraveres anneacutees

Malgreacute la concurrence accrue ces derniegraveres anneacutees la Suisse fait toujours partie des pays les plus compeacutetitifs dans le domaine de la recherche Elle arrive agrave maintenir son niveau de production de publications ainsi qursquoun impact global eacuteleveacute Elle fait aussi preuve drsquoune inteacutegration internationale remarquable eacutetant donneacute qursquoun tregraves grand nombre de publications sont produites en collaboration internationale Tels sont les principaux reacutesultats drsquoune eacutetude bibliomeacute-trique du SEFRI reacutecemment publieacutes dans le rapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981-2013raquo

La recherche fait progresser les connais-sances actuelles ou apporte du nouveau savoir de nouveaux instruments ou des meacutethodes innovantes Mais comment mesure-t-on la performance de re-cherche drsquoun pays et comment la com-pare-t-on avec celle drsquoautres pays

Releveacute quantitatif de la production scientifiqueUne approche possible est celle de la bibliomeacutetrie Il srsquoagit drsquoune meacutethode quantitative Elle part du principe que les chercheurs utilisent la publication drsquoarticles dans des revues scientifiques comme principal moyen de rendre pu-bliques leurs activiteacutes de recherche Il est ainsi possible drsquoobserver les tendances et les eacutevolutions de la recherche au cours du temps et par pays au moyen drsquoindi-cateurs choisis

Les eacutetudes bibliomeacutetriques sont un ins-trument important pour estimer la per-formance de recherche drsquoun pays et

sont utiliseacutees comme tel dans le monde entier Elles ont ce-pendant aussi leurs limites les don-neacutees exploiteacutees ne concernent que les articles qui sont pu-blieacutes dans des revues scientifiques pour un public international Elles ne tiennent pas compte des autres canaux de diffusion des reacutesultats de re-cherche tels que les preacutesentations dans des congregraves ou les monographies En-fin elles ne comptabilisent que les ar-ticles en anglais qui tient lieu de langue internationale de reacutefeacuterence

Volume de publicationsSur la peacuteriode 2009-2013 la Suisse a produit 12 des publications mon-diales et se place ainsi au 16e rang des pays La Suisse arrive agrave maintenir ce taux de production de 12 depuis plusieurs anneacutees malgreacute la concurrence de plus en plus grande des pays eacutemergents En termes de publications par habitants ou par chercheurs la Suisse se situe parmi les pays les plus productifs en nombre de publications par habitant elle se classe au 1er rang mondial avec presque 4000 publications par million drsquohabitants (Fig 1) et au 3e rang en nombre de publi-cations par chercheur avec 857 publica-tions pour 1000 chercheurs

Secteurs institutionnels de la SuisseLe secteur institutionnel le plus productif en Suisse est le secteur des hautes eacutecoles

avec 726 des publications nationales sur la peacuteriode 2009ndash2013 les 274 restants se reacutepartissant entre les trois autres secteurs le secteur des instituts de recherche (145) le secteur des en-treprises priveacutees (75) et le secteur des organisations internationales (54)

Lrsquoeacutevolution des parts des quatre secteurs montrent que le secteur des hautes eacutecoles a toujours eacuteteacute le plus productif (Fig 2) Par contre le secteur des entre-prises priveacutees a perdu de lrsquoimportance au cours des derniegraveres anneacutees passant de presque 15 agrave la fin des anneacutees 90 agrave moins de 8 actuellement

Impact (indice relatif de citations)Lrsquoimpact des publications produites en Suisse (lrsquoaudience aupregraves des autres chercheurs) est excellent et la Suisse se classe au 3e rang juste derriegravere les Etats-Unis et les Pays-Bas pour la peacute-riode 2009ndash2013 (Fig 3) Si lrsquoimpact de

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10

20

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1981

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-201

1

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3

Hautes eacutecoles Instituts de recherche Entreprises priveacutees Organisations internationales

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

Figure 1 Publications par anneacutee et par mil-lion drsquohabitants peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Figure 2 Evolution des publications par secteurs institutionnel en pourcentage du total des publications de la Suisse

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

3892

3483

3463

3423

3407

3318

3242

3095

2685

2299

Finlande

Danemark

Pays-Bas

Norvegravege

Suegravede

Australie

Canada

Singapour

Suisse

Islande

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

la Suisse est resteacute quasi identique ces derniegraveres anneacutees (aux alentours de 117 soit 17 points de plus que la moyenne mondiale de 100) celui des Pays-Bas a augmenteacute et a actuellement permis agrave ce pays de passer juste devant la Suisse

Publications les plus citeacutees (Top 10)La Suisse produit 16 des publica-tions faisant partie des publications les plus citeacutees mondialement (Top 10) ce qui repreacutesente une proportion plus importante que sa part de 12 dans les publications globales La Suisse est

Figure 3 Indicateur drsquoimpact peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

donc tregraves preacutesente dans cette classe de publications agrave forte visibiliteacute internatio-nale ce qui montre la tregraves forte recon-naissance mondiale dont jouissent ses chercheurs Si lrsquoon compte le nombre de publications Top 10 par habitant ou par chercheur la Suisse se classe au 1er rang dans le deux cas avec 542 publi-cations Top 10 par million drsquohabitants et 163 publications Top 10 pour 1000 chercheurs

Coopeacuterations En Suisse une grande partie des publi-cations sont reacutealiseacutees en collaboration internationale 49 des publications sont produites par une institution suisse en collaboration avec des institutions agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuteration uniquement in-ternationale) et 19 sont le fruit de col-laborations entre plusieurs institutions en Suisse avec au moins une institution agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuterations nationale et internationale) (Fig 4) Pour le reste des articles 17 sont produits par une seule institution (sans coopeacuteration) et 15 sont issus de plusieurs institutions se trouvant toutes en Suisse (coopeacuteration uniquement nationale)

Les comportements de coopeacuteration dif-fegraverent beaucoup selon les domaines de recherche Par exemple en Suisse le taux drsquoarticles eacutecrits sans coopeacuteration varie de 11 en laquoMeacutedecine cliniqueraquo agrave 64 en laquoSciences humaines et socialesraquo le

Figure 4 Reacutepartition des publications de la Suisse selon le type de coopeacuteration institutionnel-le en du total des publications du domaine de recherche en Suisse peacuteriode 2009-2013

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

taux de coopeacuteration uniquement inter-nationale varie de 24 en laquoSciences humaines et socialesraquo agrave 56 en laquoPhy-sique chimie et science de la terreraquo

Partenariat internationalDurant la peacuteriode 2009-2013 parmi les publications de la Suisse produites en coopeacuteration 78 le sont en partena-riats internationaux faisant de la Suisse un des pays ayant les forts taux de par-tenariats internationaux Le deacutecompte par pays montre cependant que les cher-cheurs en Suisse collaborent en premier lieu avec drsquoautres chercheurs en Suisse (22) puis avec les chercheurs des Etats-Unis (154) et ceux des pays limi-trophes de la Suisse Italie (97) Alle-magne (82) et France (72) (Fig 5)

ConatctIsabelle Maye SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Bases scien-tifiques et politique division Recherche et innovation nationales +41 58 463 09 64thinspisabellemayesbfiadminch

Information compleacutementairesRapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981ndash2013raquothinsp wwwsbfiadminchbiblio-fr

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

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118

120

0 100

Suegravede

France

Germany

Canada

Danemark

Belgique

UK

Switzerland

Pays-Bas

Etats-Unis

Figure 5 Provenance des partenaires des chercheurs en Suisse en pourcent du total des partenariats de la Suisse peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

217

154

97

82

72

55

25

20

19

19

Suisse

Etats-Unis

Italie

Allemagne

France

Royaume-Uni

Espagne

Canada

Pays-Bas

Russie

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51

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44

48

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24

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4

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8

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21

14

8

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24

20

15

13

11

24

64

17

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Sciences techniques et delingeacutenieur informatique

Physique chimie etsciences de la terre

Agriculture biologie etsciences de lenvironnement

Sciences de la vie

Meacutedecine clinique

Sciences socialeset comportementales

Sciences humaines et arts

Total des articles de la Suisse

Coopeacuteration uniquement internationale Coopeacuterations nationale et internationnale

Coopeacuteration uniquement nationale Sans coopeacuteration

15

SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Cherenkov Telescope Array (CTA)

Nouvelles perspectives sur lrsquounivers

Lanceacute en 2010 par un consortium international le projet Cherenkov Telescope Array (CTA) ouvre un nouveau champ celui de lrsquoastronomie gamma au sol Il permettra drsquoobserver les eacuteclairs Cherenkov dans lrsquoatmosphegravere terrestre et de tirer des conclusions sur les sources de rayons gamma telles que les galaxies et les supernovas Dans le cadre du message sur la formation la recherche et lrsquoinnovation 2017-2020 le Conseil feacutedeacuteral demande au total huit millions de francs afin que la Suisse puisse participer agrave lrsquoorganisation CTA en tant que membre fondateur et qursquoelle puisse ainsi beacuteneacuteficier des avantages qui en deacutecoulent

Les capaciteacutes de la science agrave explorer lrsquounivers ont eacutevolueacute agrave un rythme stupeacute-fiant ces derniegraveres anneacutees Depuis 1995 par exemple plus de 2000 exoplanegravetes ont eacuteteacute identifieacutees et caracteacuteriseacutees Les puissants teacutelescopes deacuteveloppeacutes pour explorer la partie visible du rayonnement cosmique y ont contribueacute notamment les instruments installeacutes au Chili par lrsquoESO (European Southern Observatory) une organisation internationale de re-cherche dont la Suisse est membre

Identifier des objets laquoinvisiblesraquoCependant de nombreux objets de lrsquounivers nrsquoeacutemettent peu ou pas du tout de rayonnement dans la partie visible du spectre eacutelectromagneacutetique et de-meurent invisibles pour les teacutelescopes de lrsquoESO Certains objets se laissent plutocirct observer dans la partie tregraves eacutenergeacutetique de ce spectre produisant des rayons gamma aussi appeleacutes photons de tregraves haute eacutenergie Parmi ces objets laquoinvi-siblesraquo se trouvent le centre de notre ga-laxie mais aussi des quasars des super-novas ou des trous noirs tous essentiels agrave lrsquoameacutelioration de notre compreacutehension de lrsquounivers

Ces rayons gamma requiegraverent drsquoautres techniques que les teacutelescopes clas-siques pour ecirctre identifieacutes et analyseacutes Ils peuvent ecirctre deacutetecteacutes directement depuis lrsquoespace ou indirectement mais plus efficacement depuis la Terre En interagissant avec lrsquoatmosphegravere les rayons gamma geacutenegraverent en effet des laquodouchesraquo de particules qui produisent une lumiegravere bleuteacutee baptiseacutee laquolumiegravere Cherenkovraquo Des teacutelescopes dits laquoteacuteles-copes Cherenkovraquo speacutecialement conccedilus et fonctionnant en reacuteseau peuvent deacute-tecter cette lumiegravere Un travail drsquoanalyse

permet ensuite de caracteacuteriser la source de rayons gamma observeacutee et drsquoen tirer une image preacutecise Lrsquoeacutetude des rayons gamma de lrsquounivers fait donc appel tout agrave la fois aux compeacutetences des physiciens des particules et des astrophysiciens constituant un champ scientifique pro-pice agrave lrsquointerdisciplinariteacute

Par petits groupes des institutions de recherche de diffeacuterents pays du monde ont installeacute les premiers laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en Namibie sur les Icircles Ca-naries ou encore dans le deacutesert de lrsquoAri-zona Les donneacutees reacutecolteacutees par ces ins-truments depuis une vingtaine drsquoanneacutees ont deacutejagrave permis de repeacuterer plus de 150 sources de rayons gamma dans lrsquounivers et de valider le systegraveme de deacutetection de ces rayons par laquoteacutelescopes Cherenkovraquo

Un site dans lrsquoheacutemisphegravere nord et un autre dans lrsquoheacutemisphegravere sudLes capaciteacutes de ces premiers instru-ments ont agrave preacutesent atteint leurs limites Les scientifiques de toutes les reacutegions du monde concerneacutes par ce domaine ont formeacute un consortium global pour passer agrave lrsquoeacutetape suivante qui consiste en un projet unique au monde le Cheren-kov Telescope Array (CTA) Il est preacutevu drsquoinstaller des laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en reacuteseau sur deux sites lrsquoun dans lrsquoheacute-misphegravere nord en principe sur lrsquoicircle de la Palma dans lrsquoarchipel des Canaries et lrsquoautre dans lrsquoheacutemisphegravere sud en prin-cipe au Chili agrave proximiteacute immeacutediate des installations de lrsquoESO CTA est donc conccedilu pour observer lrsquointeacutegraliteacute de la voucircte ceacuteleste Tandis que le site sud pourra se focaliser sur les objets appar-tenant agrave notre galaxie la Voie lacteacutee le site nord se concentrera sur toutes les autres sources de rayons gamma

de lrsquounivers CTA sera geacutereacute depuis un siegravege administratif dont lrsquoemplacement probablement dans un Etat europeacuteen sera deacutecideacute courant 2016 Les donneacutees produites par CTA seront traiteacutees et sto-ckeacutees dans un centre deacutedieacute dont lrsquoem-placement sera eacutegalement deacutetermineacute en 2016

Une organisation internationale creacutee une base commune pour la rechercheIl est clair pour le consortium que CTA ne peut ecirctre construit par un seul pays ou geacutereacute par une seule de ses institutions de recherche A lrsquoinstar de lrsquoESO ou du CERN CTA doit donc prendre la forme drsquoune organisation internationale de re-cherche De plus pour valoriser pleine-ment les instruments et les nombreuses donneacutees qui seront produites par CTA le consortium propose drsquooffrir aux scien-tifiques de tous horizons un accegraves ou-vert aux infrastructures Une fois CTA construit les scientifiques inteacuteresseacutes agrave utiliser ses instruments pourront deacuteposer des propositions de recherche du temps drsquoobservation leur sera attribueacute sur une base compeacutetitive

Ce modegravele drsquoallocation des ressources est deacutejagrave courant pour les organisations internationales de recherche exploitant des sources de lumiegravere ou de neutrons pour la science des mateacuteriaux (Installa-tion europeacuteenne de rayonnement syn-chrotron ESRF et Institut Max von Laue ndash Paul Langevin ILL) Le consortium a deacutemarreacute le deacuteveloppement de CTA en 2010 beacuteneacuteficiant de fonds issus des agences nationales de financement de la recherche ou de lrsquoUE Le projet preacutecis qui a eacuteteacute eacutelaboreacute apparaicirct agrave preacutesent suf-fisamment mucircr pour permettre le finan-

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

cement et le deacutemarrage de la construc-tion de CTA Le coucirct de celle-ci devrait avoisiner un demi-milliard drsquoeuros

Vif inteacuterecirct des universiteacutes suissesDegraves le deacutemarrage des travaux du consor-tium des groupes de diffeacuterentes institu-tions de recherche suisses (Universiteacutes de Genegraveve et de Zurich EPF de Zurich EPF de Lausanne) ont pris une part active agrave la preacuteparation de CTA Ils ont notamment beacuteneacuteficieacute de fonds alloueacutes par le Fonds national suisse Dans cette phase de preacuteparation crsquoest lrsquoUniversiteacute de Zurich qui repreacutesente les inteacuterecircts de la com-munauteacute suisse vis-agrave-vis de lrsquoorganisa-tion du projet CTA baseacutee agrave Heidelberg Deacutebut 2016 lrsquoUniversiteacute de Genegraveve et celle de Zurich ont agrave nouveau montreacute leur engagement marqueacute dans le projet CTA Appuyeacutee aussi par lrsquoEPFL lrsquoUniver-siteacute de Genegraveve srsquoest ainsi deacuteclareacutee precircte agrave accueillir le centre de traitement des donneacutees de CTA LrsquoUniversiteacute de Zurich a de son cocircteacute deacutetacheacute le Professeur Ueli Straumann pour reprendre la di-rection de lrsquoorganisation du projet CTA M Straumann a eacuteteacute nommeacute laquoManaging

Directorraquo de CTA en mars 2016 (voir in-terview ci-dessous)

La strateacutegie internationale du Conseil feacutedeacuteral dans le domaine FRI preacutevoit que la Suisse participe aux organisations in-ternationales de recherche drsquoimportance centrale pour la recherche suisse Dans lrsquoeacutedition 2015 de la Roadmap suisse sur les infrastructures de recherche le SEFRI a identifieacute quatre organisations de ce type en devenir parmi lesquelles CTA est le projet dont lrsquoimpleacutementation apparaicirct prioritaire Drsquoune part le po-tentiel drsquoutilisation de CTA par des ins-titutions de recherche suisses est aveacutereacute et drsquoautre part la construction semble pouvoir deacutemarrer tout prochainement Comme pour les autres organisations in-ternationales de recherche il est envisa-geacute que la Suisse participe agrave hauteur de 2 agrave 3 des coucircts de construction de CTA Cette part reflegravete le temps drsquoutilisation potentiel par les chercheurs suisses tel qursquoil peut ecirctre identifieacute agrave ce stade

Crsquoest pour cette raison que le Conseil feacutedeacuteral demande au Parlement dans le

cadre du message FRI 2017-2020 lrsquoou-verture drsquoun creacutedit drsquoengagement de 8 millions de francs suisses en faveur de CTA Cette somme devrait permettre agrave la Suisse de rejoindre lrsquoorganisation inter-nationale de recherche CTA degraves sa fon-dation et de participer activement agrave la construction Le Parlement devrait avoir traiteacute la proposition du Conseil feacutedeacuteral concernant lrsquoouverture drsquoun creacutedit pour CTA drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2016 ContactXavier Reymond SEFRIChef de lrsquouniteacute Organisations de recherche internationales +41 58 462 34 52thinspxavierreymondsbfiadminch

Informations compleacutementairesCTA Organisationthinsp httpsportalcta-observatoryorgPagesHomeaspxthinsp

Feuille de route pour les infrastructures de recherche 2015thinsp wwwsbfiadminchroadmap-f

laquoCTA ouvre une nouvelle fenecirctre sur les pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquouniversraquo

Le Professeur Ueli Straumann dirige agrave lrsquoUniversiteacute de Zurich le laboratoire focaliseacute sur CTA mais aussi sur lrsquoexpeacuterience LHCb au CERN Deacutebut mars 2016 il a eacuteteacute eacutelu laquoManaging Directorraquo de CTA par les parties prenantes du projet Pour lui laquocette nouvelle infrastructure de recherche offre une possibiliteacute unique de mener ndash au-delagrave des frontiegraveres nationales ndash une recherche fondamentale sur des questions centrales de lrsquoorigine de notre univers Crsquoest aussi une chance pour la relegraveve scientifique suisseraquo

Quels sont vos objectifs et vos attentesUeli Straumann Le projet CTA se trouve actuellement dans la phase passion-nante de transition entre la planification

et la phase de recherche et deacuteveloppe-ment Il srsquoagit maintenant de convaincre les institutions impliqueacutees drsquoaborder le projet dans une perspective drsquoensemble Dans les entretiens que jrsquoai pu mener avec les repreacutesentants des pays associeacutes au projet jrsquoai pu constater une reacutejouis-sante bonne volonteacute Il mrsquoimporte aussi que nous deacuteveloppions une culture com-mune faite de confiance et drsquoeacutechange ouvert drsquoinformations

Lrsquoastronomie en rayons gamma est un domaine de recherche tregraves pointu Pour quelles raisons la Suisse devrait-elle parti-ciper agrave cette organisation de recherche

Lrsquoinfrastructure de recherche CTA ouvre de nouvelles perspectives agrave lrsquoobservation des pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquounivers car il offre des systegravemes permettant la deacutetec-tion de photons de la plus haute eacutenergie Rien que dans notre galaxie elle permet-tra de deacutecouvrir un millier de nouvelles sources de rayonnement gamma parmi lesquelles des trous noirs des vestiges drsquoexplosions de supernova des reacutegions drsquoeacutetoiles en formation des pulsars et des systegravemes stellaires binaires Au-delagrave de la Voie lacteacutee nous pourrons explorer des centaines de galaxies notamment de lointaines galaxies dont lrsquoeacutenergie est supposeacutee provenir de trous noirs super-

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Une journeacutee agrave swissnex China

Creacuteer des ponts entre la Suisse et la ChineAu mois drsquoavril le preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann srsquoest rendu en Chine avec une deacuteleacutega-tion swissnex China eacutetait impliqueacute dans la preacuteparation de la visite Lanceacute en 2008 agrave Shanghai swissnex China a vu sa mission eacutevoluer au cours des anneacutees Comptant deacutesormais sur une eacutequipe preacutesente eacutegalement agrave Peacutekin et Guangzhou ses projets reflegravetent tant les changements du paysage acadeacutemique suisse que les transformations rapides de la Chine

La Suisse a ouvert un swissnex agrave Shan-ghai avec pour mission de jeter des ponts entre la Suisse et la Chine dans les do-maines de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation Au deacutebut crsquoest surtout vers la recherche que se sont orienteacutees ses activiteacutes notamment dans le cadre du programme bilateacuteral de recherche

Refleacutetant lrsquointeacuterecirct de la communauteacute scien-tifique mais aussi une volonteacute politique drsquointensifier les liens swissnex a travail-

leacute agrave mettre en valeur la recherche suisse afin de mieux faire connaicirctre ses qualiteacutes et son attractiviteacute Il a aussi accueilli de nombreuses deacuteleacutegations acadeacutemiques agrave la recherche de partenariats Ces derniegraveres anneacutees cependant tant la formation que lrsquoinnovation ont pris de lrsquoimportance

Forte demande pour le savoir-faire suisseEn phase de transition et confronteacutee agrave une inadeacutequation croissante entre la

formation et le marcheacute du travail la Chine a lanceacute de vastes chantiers pour renforcer son eacuteconomie et construire de solides fondations pour le futur Un des domaines importants est celui de la formation car le gouvernement a lanceacute une initiative visant agrave creacuteer un systegraveme de hautes eacutecoles speacutecialiseacutees comptant plus de 1500 eacutecoles Un grand nombre drsquouniversiteacutes chinoises appeleacutees agrave se transformer dans les prochaines anneacutees souhaite ainsi srsquoinspirer du systegraveme des

SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

massifs situeacutes en leurs centres Voilagrave qui offre agrave la recherche fondamentale une approche fonciegraverement nouvelle agrave lrsquoin-terface entre physique des particules et astrophysique Il en reacutesulte aussi des sy-nergies avec le CERN agrave Genegraveve le plus grand laboratoire international de phy-sique

Le message FRI 2017 ndash 2020 preacutevoit huit millions de francs pour la participation de la Suisse agrave CTA soit une petite partie seulement du budget total de cette or-ganisation Avec une participation aussi modeste la Suisse pourra-t-elle vraiment profiter de ces installations Ce montant repreacutesente environ 2 des coucircts totaux ce qui paraicirct adeacutequat en comparaison avec la bonne trentaine de pays inteacuteresseacutes Gracircce agrave cette parti-cipation les chercheurs suisses auront comme tous les membres du projet ac-cegraves agrave lrsquoensemble des infrastructures et des donneacutees mesureacutees Il est irreacutealiste drsquoimaginer que la Suisse pourrait mener agrave bien seule un tel projet De maniegravere geacuteneacuterale il est permis drsquoaffirmer que sans sa participation agrave des coopeacuterations internationales de recherche la Suisse nrsquoaurait pas accegraves agrave la plupart des activi-teacutes de recherche modernes en physique fondamentale

Quels autres pays sont-ils eacutegalement in-teacuteresseacutes agrave la creacuteation de lrsquoorganisation CTALe consortium CTA comprend au total des universiteacutes et des laboratoires de 31 pays du monde entier A ce jour des institutions de recherche de onze pays se sont regroupeacutes dans une Sagraverl drsquointeacute-recirct public (Afrique du Sud Allemagne Espagne France Grande Bretagne Ita-lie Japon Pays-Bas Suegravede Suisse et Reacutepublique tchegraveque) pour faire avancer la reacutealisation du projet CTA La Suisse y a participeacute degraves le deacutebut car lrsquoUniversi-teacute de Zurich est un des trois membres fondateurs de cette Sagraverl LrsquoAllemagne et lrsquoItalie sont deacutejagrave agrave mecircme de deacutegager des moyens consideacuterables pour CTA les autres pays seront eacutegalement en mesure de le faire drsquoici 2017

Drsquoexpeacuterience la phase preacuteparatoire drsquoune organisation internationale de re-cherche est difficile Quels sont les eacuteleacute-ments neacutecessaires pour que cette orga-nisation internationale puisse ecirctre active et que la phase de construction de CTA puisse deacutemarrer Tous les moyens financiers neacutecessaires ne sont pas encore reacuteunis actuelle-ment Crsquoest pourquoi il est envisageacute de construire les teacutelescopes par eacutetapes On

assure ainsi un potentiel scientifique pour chaque projet partiel La nouvelle organisation sera vraisemblablement pleinement opeacuterationnelle quand 60 au moins des fonds seront disponibles

ContactProf Dr Ueli StraumannManaging Director Cherenkov Telescope Array Observatory GmbH +49 62 21 51 64 71thinspustraumanncta-observatoryorg

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SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

hautes eacutecoles speacutecialiseacutees (HES) suisses swissnex a suivi degraves le deacutebut ce projet en conseillant les inteacuteresseacutes en Suisse via des bulletins drsquoinformation des rapports et une carte geacuteographique des meil-leures possibiliteacutes de coopeacuteration

laquoLes hautes eacutecoles speacutecialiseacutees suisses trouveront une occasion unique de transfeacuterer leur expertise et leur sa-voir-faireraquo selon Pascal Marmier CEO de swissnex China La Chine offre en ef-fet de nombreuses possibiliteacutes de colla-boration aux institutions qui souhaitent srsquointernationaliser non seulement sur des probleacutematiques de recherche lieacutees agrave la transformation du pays mais aussi sur les modegraveles de formation swissnex soutient leurs deacutemarches par exemple de nombreux eacutetudiants HES viennent chaque anneacutee pour des voyages drsquoeacutetude En eacuteteacute 2016 un partenariat avec le can-ton de Vaud permettra agrave toute la classe

du Master Innokick de la HES-SO de se rendre agrave Hong Kong et Shanghai pour travailler sur des modegraveles drsquoinnovation rapide avec des eacutetudiants chinois

Ce programme est un bon exemple des formations que swissnex est en train drsquoeacutelaborer Les eacutetudiants beacuteneacuteficient en effet drsquoune expeacuterience immersive qui leur permet de mieux comprendre comment fonctionne la Chine Le programme CHIC est un autre exemple il permet agrave des eacutetu-diants de lrsquoEPFL de la Faculteacute des Hautes eacutetudes commerciales de lrsquoUniversiteacute de Lausanne (HEC) et de lrsquoEcole cantonale drsquoart de Lausanne (ECAL) drsquoapprendre agrave fabriquer un prototype en travaillant avec des ingeacutenieurs chinois dans une usine drsquoeacutelectronique agrave Shenzhen

Ces types de formations correspondent aussi agrave lrsquointeacuterecirct des universiteacutes chinoises qui appreacutecient les nouvelles ideacutees de

coopeacuteration La Suisse nrsquoayant pas de campus en Chine les partenaires sont tregraves ouverts aux possibiliteacutes drsquoeacutechange car lrsquointernationalisation des eacutetudes fait partie des prioriteacutes du gouvernement

Du made in China au created in China Alors que la Chine conserve sa reacuteputa-tion laquodrsquousine du monderaquo produisant en grande quantiteacute et avec une faible valeur ajouteacutee le gouvernement chinois sou-haite deacutevelopper sa capaciteacute drsquoinnovation et transformer ainsi son eacuteconomie Par ail-leurs les entreprises eacutetrangegraveres investis-sant dans les activiteacutes de recherche et de deacuteveloppement en Chine sont de plus en plus nombreuses preuve de la preacutesence de compeacutetences speacutecialiseacutees et de lrsquoesprit entrepreneurial qui se deacuteveloppe tregraves vite dans la technologie swissnex cherche donc agrave mieux faire connaicirctre le paysage chinois et lrsquointeacuterecirct qursquoil preacutesente pour les acteurs de lrsquoinno-vation suisses A travers le Market Entry Camp soutenu par la Commission pour la technologie et lrsquoinnovation par exemple ou le programme Venture Leaders avec venture lab les start-up suisses ont lrsquoop-portuniteacute de venir deacutecouvrir la Chine et drsquoy identifier les possibiliteacutes existantes pour poursuivre le deacuteveloppement de leurs produits et acceacuteder au marcheacute De plus en plus drsquoinvestisseurs se tournent eacutegalement vers swissnex pour identifier les socieacuteteacutes qui sauront agrave la maniegravere de la jeune startup Scantrust combiner deacute-veloppement technologique en Suisse et accegraves commercial en Chine

laquoVue de Suisse la Chine est souvent per-ccedilue comme trop difficile drsquoaccegraves pour des jeunes start-up qui en perccediloivent plus les dangers notamment en termes de proprieacuteteacute intellectuelle que les opportu-niteacutesraquo explique Pascal Marmier laquomais en reacutealiteacute la Chine offre des possibiliteacutes tregraves inteacuteressantes notamment dans des do-maines de pointe ougrave les investissements restent tregraves hauts et la fiabiliteacute des clients est granderaquo

Une activiteacute incessanteEn avril 2016 swissnex China a eacuteteacute acti-vement impliqueacute dans la preacuteparation de la visite du preacutesident de la Confeacutedeacuteration qui eacutetait accompagneacute par la secreacutetaire drsquoEtat Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch (SECO) et le secreacutetaire drsquoEtat Mauro

Un reacuteseau en AsieLes Suisses qui se rendent en Asie profitent souvent de leur voyage pour visiter plusieurs villes suscitant leur inteacuterecirct Partant de ce constat et de la neacutecessiteacute de mieux faire connaicirctre la richesse de leur reacutegion drsquoimplantation en Suisse swissnex China et les Science and Technology Offices de la reacutegion ont creacuteeacute une plateforme de collaboration (wwwstofficeasiach) et deacuteveloppeacute plusieurs programmes de deacute-couverte ou de coopeacuteration laquoIl existe un grand potentiel de synergiesraquo explique Pascal Marmier laquoet nous es-sayons de plus en plus de nous preacutesenter aux acteurs suisses comme un reacuteseau ce qui veut dire que nous pouvons par exemple mettre sur pied un programme drsquoex-ploration de lrsquoimpact de la transformation digitale allant des start-up de Shanghai aux grands laboratoires japonais en passant par les derniers reacuteseaux sociaux agrave la mode agrave Seacuteoulraquo

Lrsquoeacutequipe swissnex de Shanghai Photo swissnex Shanghai

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DellrsquoAmbrogio (SEFRI) ainsi que par deux deacuteleacutegations lrsquoune dans le domaine eacuteco-nomique lrsquoautre dans le domaine science et innovation Gracircce agrave lrsquoeacutequipe en place swissnex China srsquoest chargeacute de la preacutepa-ration autant agrave Peacutekin pour les rencontres ministeacuterielles qursquoagrave Shanghai pour la par-tie innovation Une telle visite permet de consolider les collaborations acadeacute-miques existantes de deacutevelopper de nou-velles relations agrave haut niveau et de don-ner un signal fort aux diverses autoriteacutes que la Suisse est un partenaire de choix dans le domaine science et technologie

swissnex fait partie inteacutegrante de la preacute-sence officielle de la Suisse en Chine et travaille tregraves eacutetroitement avec tous les services offerts par la Confeacutedeacuteration Les programmes communs avec des partenaires comme Pro Helvetia pour la culture ou le Swiss Business Hub dans le domaine commercial sont tregraves freacute-

quents Il est important de penser agrave une plus grande eacutechelle et de rassembler les forces dans des villes qui comptent des dizaines de millions de personnes

Alors qursquoaux Etats-Unis les deux swissnex jouent un rocircle local drsquoaccegraves agrave des reacutegions tregraves denses et bien eacutetablies en termes de FRI en Chine il faut geacuterer la complexi-teacute du systegraveme et les distances entre les diverses zones inteacuteressantes swissnex eacutevolue donc dans un vaste pays qui continue sa croissance eacuteconomique tout en visant une plus grande qualiteacute des services et de lrsquoinnovation Il est donc im-portant de pouvoir tester de nouveaux projets drsquoinvestir dans les contacts et surtout drsquoinformer et drsquoaccueillir les acteurs inteacuteresseacutes par cette partie du monde Etant donneacute la distance cultu-relle et geacuteographique il est eacutegalement indispensable de travailler en reacuteseau avec les collegravegues des Science and Tech-

nology Offices implanteacutes en Coreacutee et au Japon Le rapprochement eacuteconomique agrave travers lrsquoAsie constitue une opportuniteacute ineacutegaleacutee pour les acteurs FRI et lrsquoeacutequipe en place ne meacutenage pas ses efforts pour faire fructifier les eacutechanges et les colla-borations

ContactPascal Marmier CEO swissnex China +86 21 6235 1889 (ext 201)thinsppascalmarmierswissnexchinaorg

Beatrice Ferrari SEFRICheffe suppleacuteante de la division Rela-tions internationales +41 58 462 48 58thinspbeatriceferrarisbfiadminch

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissnexchinaorg

Stagiaires et apprentis moteurs de swissnex

Le modegravele de swissnex repose sur le dynamisme la motivation et la creacuteativiteacute de ses employeacutes Il nrsquoest donc pas eacutetonnant que le bureau de Shanghai accueille un grand nombre de jeunes stagiaires Depuis sa creacuteation ce sont pregraves de 80 stagiaires qui ont pu y seacutejourner entre six mois et un an A la recherche drsquoune premiegravere expeacuterience professionnelle dans un cadre creacuteatif ces jeunes sont eacutegalement pousseacutes par lrsquoenvie de deacutecouvrir la Chine

A swissnex ils ont lrsquoopportuniteacute de travailler sur des eacuteveacutenements et des projets en collaborant avec leurs collegravegues chinois Depuis 2015 swissnex China accueille aussi des apprentis gracircce agrave un partenariat avec le canton de Neuchacirctel qui offre chaque anneacutee la possibiliteacute agrave des jeunes en formation professionnelle de faire une expeacuterience internationale et de se familiariser avec la culture chinoise Le canton de Vaud offre eacutegalement une place agrave des jeunes en eacutechange pour y travailler agrave temps partiel

laquoJe mrsquoappelle Alice Della Casa je viens des environs de Lausanne Je vis agrave Shanghai depuis septembre 2015 Jrsquoapprends le chinois agrave lrsquouniversiteacute et je travaille agrave swissnex en tant que stagiaire depuis janvier 2016 Jrsquoai deacutecideacute de venir eacutetudier en Chine car crsquoeacutetait pour moi complegravetement nouveau Jrsquoavais vrai-ment envie de deacutecouvrir quelque chose de diffeacuterent du monde occidental que jrsquoai toujours connu De plus comme je nrsquoeacutetais pas encore sucircre de la direction de mes eacutetudes supeacuterieures jrsquoai toujours penseacute que connaicirctre la Chine et sa langue eacutetait un eacutenorme avantage Qursquoimporte le domaine drsquoeacutetude que je suivrai la Chine est et probablement restera un pays cleacute Lrsquoexpeacuterience agrave swissnex est extrecircmement inteacuteressante car on a la possibiliteacute de travailler de maniegravere toujours diffeacuterente Jrsquoai la chance de tra-vailler avec une eacutequipe dynamique et sympathique Ce qui me marque est que mecircme apregraves plus de six mois dans cette ville jrsquoarrive toujours agrave y deacutecouvrir de nouveaux aspects positifs ou neacutegatifs Il est impossible de srsquoennuyer et jrsquoespegravere continuer agrave profiter de mon expeacuterience jusqursquoagrave la finraquo

laquoEn chinois mon nom Siwei signifie laquopenseacutee largeraquo Mais apregraves des anneacutees dans la tour drsquoivoire de lrsquoeacuteducation chinoise je me suis rendu compte que je nrsquoavais jamais regardeacute ailleurs Jrsquoai donc deacutecideacute drsquoexplorer un autre pays apregraves mon diplocircme secondaire non pas avec le regard superfi-ciel drsquoun touriste mais en tant que participant actif swissnex China mrsquoa offert le contexte que je recherchais En travaillant comme responsable de projet junior dans les meacutedias sociaux jrsquoai consciemment eacutetudieacute les questions de communication interculturelle entre la Chine et la Suisse deux pays dont les diffeacuterences ne cessent de mrsquoinspirer et de mrsquointerpeller Jrsquoai peu agrave peu com-menceacute agrave voir la Suisse comme un pays agrave multiples facettes qursquoon ne peut reacuteduire aux preacutedicats innovant ponctuel confiant ou agrave lrsquoaffut des opportuniteacutes Crsquoest un pays de la diversiteacute aux qua-liteacutes uniques incarneacute par les personnaliteacutes merveilleuses dont jrsquoai fait connaissance que je cocirctoie et avec lesquelles je travailleraquo

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Bregraveves FRI

SEFRI NEWS 316 l PANORAMA

LE CHIFFRE

38 laquoShe Figuresraquo est une publication de la Commission europeacuteenne qui paraicirct tous les trois ans de-puis 2003 Elle repreacutesente la source la plus importante pour les statistiques internationales en ma-tiegravere drsquoeacutegaliteacute entre les sexes dans le monde de la recherche europeacuteenne Lrsquoeacutedition de 2015 preacute-sente les derniegraveres donneacutees disponibles pour les 28 pays de lrsquoUnion europeacuteenne ainsi que pour lrsquoIslande Israeumll la Norvegravege la Suisse et la Turquie

En Suisse comme partout en Europe la participation des femmes diminue au fur et agrave mesure que lrsquoon monte les eacutechelons de la carriegravere acadeacutemique En 2013 la part des femmes en Suisse dans le corps intermeacutediaire infeacuterieur (collaborateurs scientifiques) se monte agrave 38 (UE28 45) Pour les chercheurs laquoseniorsraquo le grade le plus eacuteleveacute elle srsquoeacutelegraveve agrave 19 (UE28 21)

Informations compleacutementaires httpeceuropaeuresearchswafsindexcfmpg=libraryamplib=gender_equality

Invitation

SCRRC 2016Swiss Cyber Risk Research Conference 2016Friday 20 May 2016 9 am ndash 4 pmSwiss Tech Convention Center EPFL Lausanne Switzerlandwwwscrrcch

Register now on wwwscrrcch

Swiss Cyber Risk Research Conference 201620 mai 2016 09h00-17h00 Swiss Tech Convention Center EPFL Lausanne

Dans le cadre de la deacutecision du Conseil feacutedeacuteral de 2013 concernant la laquoStrateacute-gie nationale de protection de la Suisse contre les cybers-risquesraquo le SEFRI srsquoest vu confier la tacircche de coordination de la mise en œuvre de la premiegravere des seize mesures qui doivent permettre de se proteacuteger agrave moyen et long terme contre ces nouveaux dangers Cette premiegravere mesure agrave prendre srsquointitule formellement laquoRecherche neacutecessaire sur les nouveaux risques en lien avec la probleacutematique de la cyberneacutetiqueraquo

Un comiteacute de pilotage interdeacuteparte-mental de speacutecialistes preacutesideacute par le SEFRI a ainsi vu le jour et suggeacutereacute que lrsquoorganisation drsquoune journeacutee consa-creacutee agrave la preacutesentation de thegravemes de recherche dans ce domaine serait la meilleure initiative pour

reacuteunir les chercheurs les ensei-gnants les eacutetudiants et les parte-naires concerneacutes par la protection contre les cybers-risques et creacuteer ain-si une veacuteritable communauteacute de re-cherche en Suisse dans ce domaine

favoriser la communication et ain-si creacuteer des synergies entre les dif-feacuterents partenaires concerneacutes des hautes eacutecoles du Fond national suisse (FNS) de la Commission pour la Technologie et lrsquoInnovation (CTI) et de lrsquoeacuteconomie

preacutesenter lrsquoeacutetat de la recherche mon-diale du domaine et cela au plus haut niveau

permettre aux deacutecideurs de se faire une image des diffeacuterentes menaces cyberneacutetiques et leur permettre de comprendre comment y faire face

Les organisateurs de lrsquoeacuteveacutenement du 20 mai 2016 ont la chance de pouvoir compter sur la participation de cher-cheurs drsquoenseignants et drsquoindustriels de premier plan qui viendront faire part de leur riche expeacuterience Parmi les seize intervenants annonceacutes citons les principaux

Ralph Langner le chercheur allemand qui a analyseacute et identifieacute laquoStuxnetraquo le virus informatique qui a bloqueacute les centrifugeuses iraniennes drsquoenrichis-sement de lrsquouranium

Virgil Dorin Gligor professeur de Carnegie Mellon University tregraves reacute-puteacute pour ses recherches sur la seacutecu-riteacute informatique et honoreacute en 2006 pour ses travaux par la National Se-curity Agency (NSA)

Nicolas Gisin professeur de physique de lrsquouniversiteacute de Genegraveve qui a deacuteve-loppeacute une meacutethode tregraves originale de cryptographie quantique et qui a eacuteteacute deacutesigneacute par une revue du Massachus-setts Institute of Technology (MIT) comme lrsquoinventeur drsquoune des dix meilleures technologies pour le futur

Andreacute Kudelski le preacutesident et CEO du Groupe Kudelski socieacuteteacute indust-rielle qui joue un rocircle majeur dans le monde en matiegravere de cyberseacutecuriteacute

Enfin le nouveau preacutesident nommeacute de lrsquoEPFL le professeur Martin Vetterli actuellement preacutesident du FNS speacutecia-liste des systegravemes de communication sera eacutegalement preacutesent

Il reste encore quelques places agrave dis-position pour cette confeacuterence qui se deacuteroulera exclusivement en anglais

Programme et inscription wwwscrrch

Page 2: News SEFRI Avril 2016

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Table des matiegraveres

Sommaire

Recherche et innovation en Suisse

Les jeunes pousses suisses bien placeacutees 4 0 6

Sommet national de la formation professionnelle

Formation professionnelle pareacutee pour affronter lrsquoavenir 8

Plan directeur de la recherche en formation professionnelle 2017ndash2020

Deacutefinition de domaines de recherche prioritaires et optimisation du programme drsquoencouragement 9

Le Conseil feacutedeacuteral lance un nouveau programme de recherche

Transformer les nouvelles connaissances en matiegravere drsquoeacuteconomie durable en applications concregravetes 12

Etude bibliomeacutetrique des publications de recherche

Bonne performance de la recherche suisse au cours des derniegraveres anneacutees 13

Cherenkov Telescope Array (CTA)

Nouvelles perspectives sur lrsquounivers 15

Une journeacutee agrave swissnex China

Creacuteer des ponts entre la Suisse et la Chine 17

Page de titre

Dispositif drsquoessai du projet de recherche international Cherenkov Telescope Array (cf page 15 ss) Photo magraved

IMPRESSUMEditeur Secreacutetariat drsquoEtat agrave la formationagrave la recherche et agrave lrsquoinnovationinfosbfiadminchwwwsbfiadminchEdition Ndeg 3 2016 (316)Reacutedaction Dani Duttweiler Martin Fischer Graphisme Thomas LuumlthiTraductions Services linguistiques SEFRI SG-DEFR et ChFImprimerie OFCLLangues all et fr (imprimeacute) angl et ital(format numeacuterique)ISSN 2296-3677

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SEFRI NEWS 316 l INTRODUCTION

Chegravere lectrice cher lecteur

Le deacutebat sur les avantages et les inconveacutenients de la participation de la Suisse aux programmes-cadres de recherche de lrsquoUE en tant que pays associeacute tourne presque exclusivement autour de la question financiegravere est-ce que cette coopeacuteration avec lrsquoUE preacutesente un inteacuterecirct et induit au moins un rapport eacutequilibreacute entre deacutepenses (contribu-tion forfaitaire de la Suisse au budget drsquoHorizon 2020) et beacuteneacutefices (fonds reacuteinjecteacutes dans la recherche suisse) Nul doute que cette question comptable a toute sa leacutegitimi-teacute (sachant que la reacuteponse est que oui cette collaboration est plus que payante pour la Suisse)

Mais que cette preacuteoccupation ne prenne pas pour autant le pas sur drsquoautres consideacute-rations Nrsquooublions pas par exemple que le programme-cadre de recherche de lrsquoUE est le seul instrument dont lrsquoeacuteconomie suisse et avec elle toutes ses PME innovantes peut aussi beacuteneacuteficier directement sous la forme de financements publics Notre agence pour la promotion de lrsquoinnovation la CTI cofinance uniquement le partenaire public dans les partenariats public-priveacute prometteurs afin drsquoeacuteviter toute distorsion du mar-cheacute Puisque lrsquoUE elle moins chatouilleuse que la Suisse agrave cet eacutegard dispose drsquoinstru-ments speacutecifiques pour soutenir lrsquoeffort de recherche des entreprises pourquoi se priver de ce type drsquoencouragement

Autre consideacuteration agrave ne pas neacutegliger les programmes-cadres de recherche de lrsquoUE sont devenus un eacuteleacutement constituant du dispositif drsquoencouragement de la recherche en Suisse Ils repreacutesentent aujourdrsquohui pregraves drsquoun tiers des fonds que la Confeacutedeacuteration range parmi les fonds RampD alloueacutes sur un mode compeacutetitif Vouloir remplacer cet instrument par des activiteacutes bilateacuterales cibleacutees avec les Etats-Unis la Coreacutee la Chine ou tout autre pays ne peut ecirctre une option envisageable La coopeacuteration qui sous-tend ces activiteacutes repose pour lrsquoessentiel sur des liens et des reacuteseaux existants et obeacuteit au principe du partage des coucircts et somme toute assez peu agrave la loi de la concurrence

Concurrence le dernier mot-cleacute La coopeacuteration europeacuteenne dans le domaine de la re-cherche permet de deacutecider des prioriteacutes agrave un degreacute drsquoacuiteacute qui est tout simplement impossible sur le plan national ou bilateacuteral Lrsquoexcellence revient surtout pour la recherche dans un aussi petit pays agrave rester au moins parmi les meilleurs sur notre continent

Mauro DellrsquoAmbrogioSecreacutetaire drsquoEacutetat agrave la formation agrave la recherche et agrave linnovation

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Nous vivons toujours plus longtemps et la socieacuteteacute vieillit Dans trois deacutecennies un tiers de la population suisse aura plus de 65 ans Or ce gain de longeacuteviteacute a un prix les maladies de lrsquoacircge ndash cancer diabegravete ou deacutemence ndash augmenteront fortement et avec elles la demande de traitements meacutedicaux Crsquoest pourquoi lrsquoon est agrave lrsquoaf-fucirct drsquoinnovations qui fournissent de meil-leures prothegraveses et implants qui automa-tisent les techniques opeacuteratoires et qui geacutenegraverent de nouveaux meacutedicaments

Les interventions tregraves peu invasives ne srsquoar-recirctent mecircme pas au seuil de notre organe sensoriel le plus deacutelicat lrsquoœil Agrave lrsquoEPFZ des chercheurs de lrsquoInstitut de robotique et des systegravemes intelligents veulent trai-ter deacutesormais des maladies des yeux avec plus de meacutenagement en utilisant des mi-nirobots de moins drsquoun millimegravetre Ces outils minuscules injecteacutes dans le corps vitreacute sont piloteacutes par champ magneacutetique Un manche (laquojoystickraquo) permet de modi-fier lrsquoorientation du champ magneacutetique et de guider ainsi les minirobots jusqursquoagrave

la reacutetine ougrave ils peuvent seconder effica-cement des opeacuterations et administrer des meacutedicaments au dosage voulu

Cette technologie de pilotage eacutelectroma-gneacutetique de minirobots est exploiteacutee par Aeon Scientific une laquospin-offraquo de lrsquoEPFZ A Schlieren pregraves de Zurich cette entre-prise met au point avec des meacutedecins de nouveaux eacutequipements meacutedicaux par exemple des catheacuteters-guides pour trai-ter plus efficacement les arythmies car-diaques Pour son administrateur Dominik Bell laquola cleacute du succegraves reacuteside dans le bon fonctionnement de lrsquoeacutequiperaquo

Impression de tissus humainsLes imprimantes 3D produisent non seu-lement des objets inanimeacutes mais eacutega-lement des tissus humains et peut-ecirctre mecircme agrave lrsquoavenir des organes complets comme le rein le cœur ou le poumon La Haute eacutecole zurichoise de sciences appliqueacutees (ZHAW) agrave Waumldenswil et la socieacuteteacute de biomeacutedecine Regen Hu agrave Vil-laz-St-Pierre (FR) reacutealisent plusieurs pro-

jets drsquoimpression bio (laquobioprintingraquo) aux-quels participent aussi de grands groupes pharmaceutiques comme Roche et Novartis Avec leurs tissus laquoimprimeacutesraquo les scientifiques cherchent de meilleurs principes actifs contre les maladies des muscles et des tendons Ils espegraverent aussi diminuer les expeacuteriences sur les animaux ainsi que les coucircts

Une autre tendance est la meacutedecine per-sonnaliseacutee Sur la base de paramegravetres geacuteneacutetiques elle permet drsquoajuster les theacute-rapies agrave un tableau clinique speacutecifique ce qui favorise agrave son tour une meilleure preacute-diction de lrsquoefficaciteacute et des effets secon-daires des meacutedicaments eacutevite les traite-ments inutiles et reacuteduit les coucircts de suivi

En meacutedecine personnaliseacutee les meacutedi-caments doivent ecirctre administreacutes avec preacutecision sucircrement et au bon moment A Haumlgendorf (SO) la socieacuteteacute Sensile Medical met au point des micropompes capables drsquoadministrer sans douleur des solutions mecircme pendant plusieurs jours Longues de 2 cm seulement ces micro-pompes fonctionnent avec une extrecircme preacutecision et de faccedilon fiable Le but est de proposer des theacuterapies beacuteneacuteficiant drsquoune meilleure efficaciteacute agrave prix eacutegal voire moindre Ces pompes de haute technologie faciliteront eacutegalement la vie des patients Pour Sandra de Haan qui a deacuteveloppeacute et qui dirige la jeune pousse laquoameacuteliorer la vie de personnes grave-ment malades est une forte incitationraquo

Lrsquoinnovation une chance pour lrsquoindustrieDans le monde entier lrsquoindustrie passe agrave la numeacuterisation Les speacutecialistes parlent de laquoquatriegraveme reacutevolution industrielleraquo A lrsquoavenir la production sera marqueacutee par le maillage Internet des objets donneacutees services et ecirctres humains On preacutedit que les progregraves de la robotique et de lrsquointel-ligence artificielle deacutetruiront des millions

Recherche et innovation en Suisse

Les jeunes pousses suisses bien placeacutees

Lrsquoinnovation passe pour ecirctre le seacutesame du deacuteveloppement eacuteconomique que signifie donc ce mot magique Un coup drsquoœil au monde suisse de lrsquoinnovation reacutevegravele un tableau tregraves coloreacute Dix start-up exceptionnelles et leurs produits illustrent cette eacutetonnante diversiteacute

Les imprimantes 3D produisent non seulement des objets inanimeacutes mais eacutegalement des tissus humains et peut-ecirctre mecircme agrave lrsquoavenir des organes complets comme le rein le cœur ou le poumon Photo Nicola Pitaro

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE ET INNOVATION

drsquoemplois agrave lrsquoeacutechelle mondiale et des di-zaines de milliers en Suisse

Lrsquoinnovation peut cependant creacuteer de nouveaux emplois La Suisse qui se ca-racteacuterise par le financement geacuteneacutereux de sa recherche et par son systegraveme eacutedu-catif eacuteprouveacute offre donc des conditions optimales agrave cet eacutegard estiment les speacute-cialistes Les domaines privileacutegieacutes sont lrsquoautomatisation complegravete des bureaux et des systegravemes de finition ou de com-mande ainsi que des techniques de seacute-curiteacute conviviales et hautement fiables contre la cybercriminaliteacute

Semi-conducteurs pour cameacuteras 3DAfin que les voitures autonomes les as-pirateurs intelligents et de nombreuses applications de reacutealiteacute virtuelle fonc-tionnent parfaitement il leur faut des ca-meacuteras 3D performantes pour mesurer les distances Ces derniegraveres fonctionnent en geacuteneacuteral dans le spectre de lrsquoinfrarouge invisible agrave lrsquoœil A Sargans (SG) la so-cieacuteteacute Espros Photonics speacutecialiseacutee dans les deacutetecteurs optiques a mis au point une technologie de semi-conducteurs agrave base de silicium destineacutee agrave des cameacuteras 3D de plein air qui est jusqursquoagrave cinquante fois plus sensible que les produits habi-tuels opeacuterant dans lrsquoinfrarouge

La position des veines du poignet reste inchangeacutee la vie durant et varie drsquoune personne agrave lrsquoautre ce qui permet drsquoiden-tifier en toute seacutecuriteacute chaque individu Lrsquoauthentification passe par un capteur inseacutereacute dans un bracelet de montre Gracircce agrave cette technique les paiements et les transactions bancaires en ligne les connexions les controcircles drsquoaccegraves et plu-sieurs autres veacuterifications eacutelectroniques drsquoidentiteacute peuvent srsquoeffectuer sans mots de passe compliqueacutes ni codes PIN cartes ou cleacutes A Martigny (VS) la jeune pousse Biowatch compte transformer le systegraveme drsquoidentification biomeacutetrique en produits commercialisables

Les technologies ameacuteliorent la durabiliteacuteLe deacuteveloppement durable exige de reacute-duire les gaz agrave effet de serre la consom-mation drsquoeacutenergie et drsquoeau enfin le re-cours aux substances nocives A long terme le changement climatique et la pollution de lrsquoair obligeront agrave abandon-ner les eacutenergies drsquoorigine fossile dans

le monde entier Exploiter les eacutenergies renouvelables avec une bien meilleure efficaciteacute est possible gracircce agrave des tech-nologies raffineacutees

La socieacuteteacute LESS Light Efficient Systems laquospin-offraquo de lrsquoEPFL a prouveacute que son systegraveme drsquoeacuteclairage ultramince extrecircme-ment clair et au rayonnement eacutegal re-preacutesente une option seacuterieuse par rapport aux ampoules LED habituelles Lrsquoadminis-trateur Yann Tissot docteur en photo-nique de lrsquoEPFL estime que ses produits contiennent laquobeaucoup de curiositeacute de passion et drsquoesprit drsquoentrepriseraquo La nou-velle geacuteneacuteration de luminaires de haute qualiteacute est baseacutee sur des fibres nanos-tructureacutees de lrsquoeacutepaisseur drsquoun cheveu humain ce qui ouvre un champ prati-quement illimiteacute aux creacuteateurs

Technique de construction sans CO2

Le systegraveme complet du groupe de so-cieacuteteacutes 2SOL agrave Schlieren (ZH) alimente des bacirctiments en eacutelectriciteacute chaleur et froid sans la moindre eacutemission de CO2 Ses eacuteleacutements cleacutes sont un collecteur hy-bride produisant eacutelectriciteacute et chaleur une sonde geacuteothermique et une pompe agrave chaleur Autre facteur important pour lrsquoexploitation le pilotage inteacutegral qui relie entre eux chaque eacuteleacutement de fa-ccedilon logique Tous les composants sont des appareils eacuteprouveacutes deacutejagrave utiliseacutes avec succegraves dans plusieurs immeubles pion-niers Le pegravere de lrsquoinnovation 2SOL est Hansjuumlrg Leibundgut professeur eacutemeacuterite de lrsquoEPFZ Celui-ci soutient avec quarante collegravegues de sa haute eacutecole une initiative parlementaire demandant lrsquointerdiction des chauffages agrave combustible drsquoorigine fossile dans le canton de Zurich

Lrsquoappel agrave plus de durabiliteacute existe aus-si en matiegravere drsquoalimentation On veut deacutepenser moins drsquoeacutenergie agrave la produc-tion (transport et emballage compris) et consommer moins drsquoeau drsquoengrais et de pesticides Les exigences qualitatives croissent aussi vis-agrave-vis des aliments les consommateurs privileacutegient de plus en plus les produits frais issus de lrsquoagricultu-re bio Lagrave encore la Suisse peut aligner des produits et des proceacutedeacutes novateurs Ainsi le centre feacutedeacuteral de recherche Agroscope agrave Pully dans la banlieue lau-sannoise cultive de nouveaux ceacutepages reacutesistant aux champignons pour obtenir des vins complexes

Sur le lac de Zurich on modernise la cuisine riche en proteacuteines des abo-rigegravenes australiens agrave Waumldenswil la jeune pousse Entolog laquospin-offraquo de la ZHAW a eacutetudieacute une technologie qui reacute-vegravele le potentiel immense des insectes dans lrsquoalimentation On en extrait des proteacuteines et des composants nutritifs destineacutes agrave lrsquoindustrie qui sont non seu-lement moins coucircteux que les proteacuteines animales utiliseacutees jusqursquoici mais eacutegale-ment riches en acides gras non satureacutes La start-up reacutepond ainsi simultaneacutement agrave plusieurs problegravemes mondiaux de-mande croissante drsquoaliments riches en proteacuteines et de terres arables diminu-tion des ressources hydriques augmen-tation des eacutemissions de CO2 Avec leur laquobarre aux insectesraquo les eacutetudiants en technologie alimentaire entendent en-core deacutemontrer que les insectes ont aus-si bon goucirct

La Suisse est lrsquoun des centres mondiaux de lrsquoindustrie financiegravere Les banques et les compagnies drsquoassurances locales sont impliqueacutees fortement et avec suc-cegraves dans les affaires internationales Cependant mecircme le secteur financier est gagneacute par la numeacuterisation et devra deacutesormais srsquoimposer davantage par ses innovations sur le marcheacute

Les technologies numeacuteriques trans-forment la branche financiegravereLa fortune des caisses de pension suisses se monte agrave quelque 750 milliards de francs Pour que les retraites soient ga-ranties agrave long terme ce pactole doit ecirctre geacutereacute de faccedilon optimale Le bas niveau des inteacuterecircts et la volatiliteacute des actions exi-gent des meacutethodes novatrices La socieacuteteacute Aaaccell entend proposer une optimisa-tion dynamique des portefeuilles en te-nant compte des reacutesultats les plus reacutecents de la recherche et minimiser les risques agrave lrsquoaide de modegraveles proches de la reacuteali-teacute laquoNous profitons de la collaboration avec drsquoeacuteminents scientifiques des EPF et des universiteacutesraquo explique Erich Walter Farkas professeur de finance quantita-tive agrave lrsquouniversiteacute de Zurich et membre de la direction de cette jeune pousse Ce ne serait qursquoun deacutebut car la demande en services financiers indeacutependants et scien-tifiques croicirct significativement

Le progregraves technologique ne se limite pas aux riches pays du Nord lrsquoheacutemis-

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phegravere Sud a lui aussi besoin drsquoinnovation pour srsquoouvrir au deacuteveloppement Plus de 2 milliards drsquoindividus soit 27 de la population mondiale nrsquoont accegraves ni aux banques ni aux assurances ni aux eacutetablissements de creacutedit Ce handicap a des conseacutequences neacutefastes sur les fi-nances des personnes concerneacutees Les eacutechanges en espegraveces coucirctent du temps et de lrsquoeacutenergie et les emprunts agrave des precircteurs agrave gage traditionnels sont plus chers qursquoaupregraves des banques

Transactions financiegraveres par teacuteleacute-phone portableA Zoug lrsquoorientation geacuteneacuterale de la socieacuteteacute Monetas vise ce marcheacute gigan-tesque Fondeacutee en 2012 lrsquoentreprise srsquoest fait un nom dans les transactions financiegraveres eacutelectroniques Celles-ci sont devenues nettement plus rapides plus sucircres et meilleur marcheacute que les meacute-

Pour approfondir le sujet

Preacutesentation du rapport laquoRecherche et innovation en Suisse 2016raquoDans le rapport laquoRecherche et innovation en Suisse 2016raquo agrave paraicirctre fin avril le SEFRI dresse pour la premiegravere fois un bilan complet sur lrsquoeacutetat du systegraveme de recher-che et drsquoinnovation en Suisse

Le rapport de plus de 200 pages est conccedilu comme ouvrage de reacutefeacuterence et base de discussion sur les thegravemes suivants

Fonctionnement et structure du systegraveme suisse de recherche et drsquoinnovation le rapport preacutesente des informations essentielles sur la gouvernance du systegraveme et sur le rocircle des diffeacuterents acteurs qui le composent

Observation globale et agrave long terme du systegraveme suisse de RampI sur la base dlsquoindicateurs quantitatifs et qualitatifs le rapport examine le positionnement international de la Suisse en la comparant avec drsquoautres eacuteconomies avanceacutees et eacutemergentes et en ana-lysant son eacutevolution au fil du temps Pour ce faire il expose diffeacuterents indicateurs se rapportant aux investissements aux interactions et aux performances

Thegravemes speacutecifiques le rapport eacutetudie par ailleurs de faccedilon approfondie certains aspects speacutecifiques du systegraveme de RampI Des experts du monde acadeacutemique ont eacuteteacute solliciteacutes pour reacutealiser ces analyses

Vous pouvez commander le rapport gratuite-ment sur le site internet du SEFRI par le biais drsquoun formulaire en ligne wwwsbfiadminch Vous trouverez par ailleurs un dossier sur Inter-net agrave partir de fin avril 2016 avec la version eacutelec-tronique de lrsquoarticle les graphiques qursquoil conti-ent agrave teacuteleacutecharger ainsi qursquoune chronologie sur la recherche et lrsquoinnovation en Suisse

thinsp wwwsbfiadminchrapport_r-i

thodes utiliseacutees jusqursquoici gracircce agrave une nouvelle technique de codage Le proceacute-deacute est actuellement testeacute dans un projet pilote de la poste tunisienne Des preacute-contrats ont deacutejagrave eacuteteacute conclus avec douze pays drsquoAfrique subsaharienne

Le but est de creacuteer des plateformes de transaction qui permettent non seu-lement les paiements mais encore drsquoautres opeacuterations comme les plans drsquoeacutepargne ou les assurances Le meilleur veacutehicule de telles applications est le teacuteleacute-phone portable Vitus Ammann chef du marketing de Monetas escompte laquoun deacuteveloppement eacutenergique gracircce agrave la nu-meacuterisation geacuteneacuteraliseacutee des affairesraquo Les transactions financiegraveres sont certes un moteur important mais drsquoautres beacuteneacute-ficiaires sont en vue comme le systegraveme de santeacute et la formation

Cet article est repris du magazine laquoLa Vie eacuteconomiqueraquo eacutedition mai 2016

ContactBeat Gerber Journaliste scientifique indeacutependantthinsp+41 79 344 36 88thinspbeatgerberdot-on-the-ichthinsp wwwdot-on-the-ich

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Revue La Vie eacuteconomique Recherche et innovation comment la Suisse reste-t-elle en pointe

Lrsquoeacutedition ndeg52016 paraicirct le 28 avril 2016 avec les articles suivants

La Suisse pays drsquoinnovation Dominique Foray EPF de Lausanne

Lrsquoorientation pratique atout maicirctre des hautes eacutecoles speacutecialiseacuteesChristoph Muumlller proprieacutetaire de socio5ch recherche en sciences socialesBenedetto Lepori Universiteacute de la Suisse italienne

Programmes de soutien quand lrsquoabondance deacutesorienteAndreas Balthasar Chantal Strotz Interface Politikstudien Forschung Beratung

La recherche et lrsquoinnovation suisses dans le peloton de tecircteMuumlfit Sabo Sylvie Rochat Annette KullSecreacutetariat drsquoEtat agrave la formation agrave la recherche et agrave lrsquoinnovation

Les multinationales et les hautes eacutecolesOliver Gassmann Florian Homann Maximilian Palmieacute Universiteacute de Saint-Gall

Entretien avec Martin Vetterli preacutesident du Conseil national de la recherche du Fonds national suisse

Le contenu de la revue La Vie eacuteconomique peut ecirctre consulteacute gratuitement sous wwwdievolkswirtschaftch ainsi que dans lrsquoApp Store Une version papier de la revue peut en outre ecirctre commandeacutee gratuitement agrave lrsquoessai sous httpdievolkswirtschaftchfr

FRI I LIMAGE DU MOIS

Long de 57 km le tunnel de base du Saint-Gothard comprend deux tubes agrave une voie Si lrsquoon inclut toutes les galeries drsquoaccegraves et de liaison ainsi que

les puits drsquoaeacuteration le systegraveme de tunnel srsquoeacutetend alors sur plus de 152 km Il relie le portail nord agrave Erstfeld au portail sud agrave Bodio Passant sous

quelque 2300 megravetres de roche le tunnel de base sous le St-Gothard est actuellement non seulement le plus long mais aussi le plus profond tunnel

ferroviaire jamais construit dans le monde De 1999 agrave 2016 pregraves de 2600 personnes ont travailleacute sur le chantier de ce tunnel dont des mineurs

des techniciens ferroviaires des ingeacutenieurs et des geacuteologues Photo Alptransit Gotthard SA

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SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

Sommet national de la formation professionnelle

Formation professionnelle pareacutee pour affronter lrsquoavenirLe sommet national de la formation professionnelle srsquoest tenu agrave Berne agrave la mi-avril 2016 sous la direction du preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann Les repreacutesentants de la Confeacutedeacuteration des cantons et des milieux politique et eacuteconomique y ont donneacute un signal fort concernant le deacuteveloppement de la formation professionnelle Ils se sont engageacutes agrave eacutelaborer ensemble une strateacutegie de la formation professionnelle orienteacutee vers lrsquoavenir et ont arrecircteacute des mesures pour lrsquooptimisation des proceacutedures administratives et pour la certification professionnelle pour adultes Les partenaires de la formation professionnelle srsquoaccordent sur le fait que les moyens neacutecessaires doivent ecirctre inscrits dans le message relatif agrave lrsquoencouragement de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation pendant les anneacutees 2017 agrave 2020

Dans le but de poursuivre le deacuteveloppe-ment de la formation professionnelle en adeacutequation avec les besoins socieacutetaux eacuteconomiques et sociopolitiques les par-ticipants agrave cette rencontre au sommet ont adopteacute diffeacuterentes mesures

Vision 2030 En outre sous lrsquoeacutegide du SEFRI un groupe de travail composeacute de repreacutesentants des partenaires de la formation profession-nelle dans lequel figureront eacutegalement des experts scientifiques est chargeacute drsquoeacutelaborer les bases strateacutegiques pour une strateacutegie de formation profession-nelle commune porteuse drsquoavenir Les axes de deacuteveloppement de la formation professionnelle devront ecirctre precircts pour les prochaines Journeacutees des partenaires de la formation professionnelle de 2017 Ils devront tenir compte en premier lieu de la complexiteacute du systegraveme de formation pro-fessionnelle ainsi que des deacutefis agrave relever en matiegravere de socieacuteteacute et drsquoeacuteconomie tels que la numeacuterisation et lrsquoindustrie 40

Optimisation des proceacuteduresDans le mecircme but de former la main drsquoœuvre qualifieacutee dont notre eacuteconomie a besoin et de maintenir la disponibiliteacute eacuteleveacutee des entreprises agrave former des ap-prentis les partenaires veulent reacuteduire la charge administrative pour les entreprises formatrices Les premiegraveres ameacuteliorations au niveau des cantons et des organisa-tions du monde du travail devront ecirctre reacutealiseacutees et eacutevalueacutees jusqursquoau prochain sommet de la formation professionnelle La collecte le traitement et lrsquoutilisation des donneacutees de maniegravere coordonneacutee uniforme et efficace permettra drsquoobtenir des reacutesultats concrets et de simplifier les proceacutedures Crsquoest le cas par exemple pour la base de donneacutees des places drsquoappren-tissage (LENA) exploiteacutee par les cantons

Certification professionnelle pour adultes En 2014 selon lrsquoOffice feacutedeacuteral de la sta-tistique plus de 550 000 personnes entre 25 et 64 ans ne posseacutedaient pas de di-plocircme postobligatoire en Suisse Lrsquoinitia-tive visant agrave combattre la peacutenurie de per-sonnel qualifieacute (FKI plus) et la loi feacutedeacuterale sur la formation continue contribuent agrave ameacuteliorer durablement la situation des personnes concerneacutees sur le marcheacute du travail et agrave atteacutenuer la peacutenurie de per-sonnel qualifieacute A lrsquoaide drsquoune campagne drsquoinformation et de sensibilisation qui deacutebutera en 2017 et du guide relatif aux formations et aux examens adapteacutes aux adultes agrave paraicirctre sous peu les par-tenaires entendent mieux faire connaicirctre les moyens de formation existants aux adultes qui souhaitent rattraper une for-mation professionnelle ou continuer agrave se former ainsi qursquoaux prestataires de for-mation et conseillers en formation

FinancementLes partenaires de la formation profes-sionnelle sont unanimes pour consideacuterer que les moyens neacutecessaires agrave la mise en œuvre de toutes les mesures en faveur de la formation professionnelle doivent ecirctre inscrits dans le message FRI 2017ndash2020 Il faut veiller en particulier agrave ce que lrsquoameacutelioration du financement de la formation professionnelle supeacuterieure ne se fasse pas au deacutetriment de la forma-tion professionnelle initiale

Inteacutegration des reacutefugieacutes et des per-sonnes admises agrave titre provisoireLes partenaires de la formation profes-sionnelle sont conscients de lrsquourgence de cette theacutematique Ils ont convenus drsquoanalyser la situation dans le dialogue entre partenaires et de prendre des me-sures concerteacutees Le but est drsquoutiliser les

offres et instruments existants le cas eacutecheacuteant en les adaptant aux cas speacuteci-fiques Les partenaires de la formation professionnelle attachent une grande importance agrave une bonne collaboration entre les autoriteacutes responsables de la formation et celles qui sont en charge de la migration

ContactKatrin Frei SEFRICheffe de lrsquouniteacute Politique de la formation professionnelle +41 58 462 82 47thinspkatrinfreisbfiadminch

Informations compleacutementairesPlan de mesuresthinsp wwwsbfiadminchspitzentreffen-f

La formation professionnelle en Suisse ndash Faits et chiffres 2016

La publication donne une vue drsquoensemble du systegraveme suisse de formation professionnel-le preacutesente les diffeacuterentes offres de for-mation et les

perspectives de carriegravere existantes ainsi que leur interdeacutependance Elle contient eacutegalement les faits et don-neacutees chiffreacutees de la formation profes-sionnelle tout comme divers liens et adresses utiles La brochure est dis-ponible en cinq langues (d f i e es) et peut ecirctre teacuteleacutechargeacutee sur la page internet suivante thinsp wwwsbfiadminchBB_zafa16-fr

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SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

Plan directeur de la recherche en formation professionnelle 2017ndash2020

Deacutefinition de domaines de recherche prioritaires et optimi-sation du programme drsquoencouragement

Quels sont les environnements technologiques favorisant lrsquoapprentissage chez les jeunes Comment les entreprises se positionnent-elles face agrave lrsquoactiviteacute formatrice Quels sont les facteurs qui facilitent la transmission des connais-sances dans la formation commerciale Voilagrave le type de questions auxquelles srsquointeacuteresse la recherche en formation professionnelle encourageacutee par la Confeacutedeacuteration En avril 2016 le SEFRI a publieacute le plan directeur de la recherche en formation professionnelle pour les anneacutees 2017 agrave 2020 Le document rend compte des activiteacutes meneacutees pendant la peacuteriode 2013ndash2016 et preacutesente les prioriteacutes et les optimisations preacutevues pour la peacuteriode 2017ndash2020

Avant lrsquoentreacutee en vigueur de lrsquoactuelle loi sur la formation professionnelle en 2004 la recherche en formation professionnelle nrsquooccupait qursquoune place marginale dans le paysage de la recherche en eacuteducation Cette situation eacutetait en contradiction avec lrsquoimportance eacuteconomique et sociale de la formation professionnelle en Suisse et elle reacutepondait fort mal aux grands be-soins de bases scientifiques pour le pilo-tage politique et le deacuteveloppement des pratiques de la formation professionnelle

Bases scientifiques pour les poli-tiques de formation professionnelle La reacuteforme de la formation profession-nelle a eacuteteacute lrsquooccasion de repenser la re-cherche en formation professionnelle encourageacutee par la Confeacutedeacuteration et de revaloriser son statut En vertu de la loi sur la formation professionnelle entiegravere-ment reacuteviseacutee en 2004 le SEFRI encou-rage la recherche en formation profes-sionnelle par deux instruments

Leading Houses le SEFRI finance la mise en place de pocircles de recherche en formation professionnelle dans les universiteacutes Rattacheacutees agrave une chaire universitaire les Leading Houses ani-ment un reacuteseau de compeacutetence et pi-lotent plusieurs projets de recherche autour drsquoun pocircle theacutematique

Encouragement de projets individuels le SEFRI peut financer des mandats de recherche sur des theacutematiques cir-conscrites Les projets sont souvent proposeacutes bottom-up Ils tentent de reacutepondre agrave des questions preacutecises lieacutees agrave la formation professionnelle et qui ne sont pas abordeacutees par les Leading Houses

Ces deux instruments sont compleacutemen-taires Les Leading Houses sont conccedilues dans une perspective agrave plus long terme leur vocation est drsquoecirctre des pocircles de compeacutetence couvrant une theacutematique de plus grande ampleur Les projets in-

dividuels courent eux sur une peacuteriode plus bregraveve et portent sur des theacutematiques moins vastes souvent tourneacutees vers les applications La recherche en formation professionnelle ndash conjointement avec lrsquoencouragement de projets et le soutien drsquoactiviteacutes particuliegraveres drsquointeacuterecirct public ndash contribue ainsi au deacuteveloppement de la formation professionnelle et aux proces-sus drsquoinnovation dans la pratique tout en produisant les bases de deacutecision pour la politique en matiegravere de formation pro-fessionnelle

Rappel de la peacuteriode 2013ndash2016Au cours de la peacuteriode 2013ndash2016 deux des cinq Leading Houses ont conclu leur activiteacute (laquoEconomie de la formation transitions compeacutetences marcheacute du tra-vailraquo et laquoQualiteacute de la formation profes-sionnelleraquo) Trois Leading Houses restent en activiteacute laquoEconomie de la formation compor-tement des entreprises et politiques de formationraquo

laquoTechnologies pour la formation pro-fessionnelleraquo

laquoProcessus drsquoenseignement et drsquoap-prentissage dans le domaine commer-cialraquo

Une nouvelle Leading House a eacuteteacute eacutetablie en 2015 sur la theacutematique de la Gouver-nance de la formation professionnelle (GOVPET) Nombre de projets individuels ont eacuteteacute soutenus lrsquoanalyse de la transition de la scolariteacute obligatoire agrave la formation professionnelle constituant un des pocircles drsquointeacuterecirct

Les deux Leading Houses laquoEconomics of Education Firm Behaviour and Training Policiesraquo (LH Econ) et laquoTechnologies pour

La recherche en formation professionnelle contribue conjointement avec lrsquoencouragement de projets et le soutien drsquoactiviteacutes particuliegraveres drsquointeacuterecirct public au deacuteveloppement de la formation professionnelle et aux processus drsquoinnovation dans la pratique tout en produisant les bases de deacutecision pour la politique en ma-tiegravere de formation professionnelle Photo Iris Krebs

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la formation professionnelleraquo (LH DUAL-T) ont reacuteussi au cours des derniegraveres anneacutees agrave se positionner sur le plan national et in-ternational Dans leurs domaines respec-tifs les deux Leading Houses contribuent agrave faire progresser la formation profession-nelle par leurs apports novateurs LH Econ placeacutee sous la direction des pro-fesseurs Uschi Backes-Gellner (Universiteacute de Zurich) et Stefan Wolter (Universiteacute de Berne) eacutetudie des aspects eacuteconomiques tels que les effets de la mobiliteacute profes-sionnelle des diplocircmeacutes drsquoune formation professionnelle initiale ou lrsquoimpact drsquoun critegravere drsquoadjudication laquoentreprise forma-triceraquo dans les appels drsquooffres publics Il faut aussi mentionner lrsquoactiviteacute drsquoexperts des deux directeurs des Leading Houses que ce soit au niveau feacutedeacuteral aupregraves de lrsquoOCDE ou encore dans la coopeacuteration internationale en matiegravere de formation professionnelle

Quant agrave la Leading House DUAL-T qui est dirigeacutee par le professeur Pierre Dillen-bourg (EPFL) elle deacuteveloppe des solutions novatrices baseacutees sur les technologies de lrsquoinformation et destineacutees agrave mieux relier les connaissances theacuteoriques et les savoirs pratiques que les apprentis acquiegraverent en entreprise agrave lrsquoeacutecole professionnelle et dans les cours interentreprises Les char-pentiers par exemple ont besoin drsquoune

bonne faculteacute de repreacutesentation de lrsquoes-pace pour reacutealiser une construction en trois dimensions agrave partir de plans en deux dimensions Lrsquoutilisation drsquoun systegraveme de projection (TapaCarp) deacuteveloppeacute par les chercheurs de DUAL-T a un effet positif sur lrsquoentraicircnement des capaciteacutes de repreacute-sentation spatiale des apprentis

La Leading House laquoProcessus drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage dans le domaine commercialraquo (LINCA) dirigeacutee par le pro-fesseur Franz Eberle (Universiteacute de Zurich) a meneacute pendant la premiegravere peacuteriode de financement (2011-2016) une eacutetude lon-gitudinale sur la formation commerciale Cette eacutetude srsquoest inteacuteresseacutee aux processus drsquoenseignement et drsquoapprentissage des apprentis commerciaux et de leurs ensei-gnants sur lrsquoensemble de la dureacutee de for-mation Derniegravere neacutee des Leading Houses la LH laquoGouvernance de la formation pro-fessionnelleraquo (GOVPET) a commenceacute agrave deacuteployer ses activiteacutes sous la direction du

professeur Patrick Emmenegger (Universi-teacute de Saint-Gall)

Reacutepondant agrave une logique bottom-up lrsquoinstrument de lrsquoencouragement de projets individuels a eacuteteacute fortement sol-liciteacute pendant les anneacutees 2013 agrave 2016 notamment pour des recherches sur la transition Dans ce domaine la re-cherche sur la formation professionnelle soutient en plus des activiteacutes de forma-tion de la relegraveve afin de donner aux doctorants des connaissances meacutetho-dologiques approfondies et favoriser les eacutechanges scientifiques Drsquoautres projets individuels concernent le deacuteveloppe-ment des compeacutetences les professions des soins et lrsquoentrepreneuriat Durant la peacuteriode FRI en cours quinze projets in-dividuels ont eacuteteacute meneacutes agrave bien et cinq projets nouveaux ont eacuteteacute lanceacutes (eacutetat fin avril 2016)

Evaluation de la recherche sur la formation professionnellePendant la peacuteriode 2013ndash2016 le SEFRI a par ailleurs commandeacute une eacutevaluation de grande ampleur de la recherche en for-mation professionnelle Conduite par le bureau econcept SA lrsquoeacutevaluation aboutit agrave la conclusion que la Suisse a reacuteussi en une bonne deacutecennie agrave se doter drsquoune recherche en formation professionnelle dont la qualiteacute ne craint pas la comparai-son avec drsquoautres pays Lrsquoeacutevaluation du programme drsquoencouragement a toute-fois fait apparaicirctre que les reacutesultats des recherches tout reconnus qursquoils soient sur le plan national et international ont encore un impact insuffisant sur les pra-tiques de la formation professionnelle Un besoin drsquooptimisation a aussi eacuteteacute mis en lumiegravere en ce qui concerne la peacuterenni-teacute des structures mises en place

Planification 2017ndash2020Le programme drsquoencouragement de la re-cherche en formation professionnelle sera reconduit pour la peacuteriode FRI 2017ndash2020

La recherche de lrsquoadministration feacutedeacuteraleLa formation professionnelle fait partie des onze domaines politiques que le Conseil feacutedeacuteral a deacutefini pour la recherche de lrsquoadministration feacutedeacuterale Cette recherche doit fournir des connaissances neacutecessaires agrave lrsquoaccomplissement des tacircches de lrsquoadminis-tration feacutedeacuterale et agrave la mise en œuvre des politiques publiques Le cadre leacutegal de la recherche de lrsquoadministration feacutedeacuterale est preacuteciseacute drsquoune part dans la loi feacutedeacute-rale sur lrsquoencouragement de la recherche et de lrsquoinnovation (LERI) et drsquoautre part dans pregraves de 70 dispositions de lois speacuteciales (par exemple la loi sur la formation professionnelle)

LH Econ (Economics of Education Firm Behaviour and Training Policies)Universiteacutes de Zurich et de Berne

LH DUAL-T (Technologies pour la formation professionnelle)EPFL Universiteacute de Fribourg IFFP Lugano

LH LINCA (Processus drsquoenseignement et drsquoapprentissage dans le domaine commercial)Universiteacute de Zurich

LH GOVPET (Gouvernance de la formation professionnelle)Universiteacutes de Saint-Gall et de Lausanne IFFP Zollikofen

Implantations et reacuteseaux des Leading Houses (eacutetat en avril 2016) Source SEFRI

SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

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Lrsquoanalyse des besoins prioritaires en ma-tiegravere de recherche deacutecoule des deacutefis ac-tuels Lrsquoidentification de ces deacutefis srsquoest fondeacutee sur les objectifs de politique de formation deacutefinis conjointement par la Confeacutedeacuteration et les cantons et sur les deacutefis exposeacutes dans une perspective su-peacuterieure dans le message FRI tels que lrsquoeacutevolution deacutemographique et la peacutenu-rie de personnel qualifieacute Conjointement avec les partenaires dans les cantons les organisations du monde du travail et les milieux scientifiques le SEFRI a valideacute lrsquoactualiteacute de ces deacutefis en les compleacutetant sur les points qui appellent des mesures Ce processus a deacuteboucheacute sur la deacutefinition de prioriteacutes theacutematiques pour lrsquoencoura-

gement de la recherche Ces prioriteacutes se rattachent aux domaines suivants Aspects systeacutemiques Politique Deacutecisions de formation individuelles Transitions

Economie et marcheacute du travail Meacutethodes et pratiques drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage

Internationalisation

Enfin il srsquoagira aussi de remeacutedier aux fai-blesses de la recherche en formation pro-fessionnelle identifieacutees par le processus drsquoeacutevaluation Lrsquoeffort portera notamment sur la consolidation de la gouvernance lrsquoinstitutionnalisation de la recherche en formation professionnelle dans le pay-

sage suisse des hautes eacutecoles et lrsquoexploi-tation plus systeacutematique des reacutesultats de la recherche aux niveaux pratique et politique

ContactJohannes Mure SEFRIChef de lrsquouniteacute Pilotage et recherche en matiegravere de formation +41 58 464 64 04thinspjohannesmuresbfiadminch

Informations compleacutementairesPlan directeur de la recherche en forma-tion professionnelle 2017ndash2020thinsp wwwsbfiadminchBBKonzept_fr

Entretien avec Michael Hengartner professeur et preacutesident de swissuniversities

laquoJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaireraquoMichael Hengartner professeur et recteur de lrsquoUniversiteacute de Zurich a repris deacutebut 2016 la preacutesidence de la Confeacuterence des recteurs des hautes eacutecoles suisses (swissuniversities) Son objectif est notamment que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la Suisse

Vous ecirctes agrave la preacutesidence de swissuniver-sities depuis 100 jours De quoi vous ecirctes-vous le plus occupeacute depuis vos deacutebutsMichael Hengartner durant cette courte mais intense peacuteriode jrsquoai appris agrave connaicirctre cette toute jeune organisation qursquoest swissuniversities Elle se trouve en-core en phase de deacuteveloppement mais beaucoup de choses fonctionnent deacutejagrave parfaitement

Nous avons deacutejagrave traiteacute de nombreux thegravemes notamment Horizon 2020 le financement des hautes eacutecoles les reacute-fugieacutes dans les hautes eacutecoles suisses le programme speacutecial relatif agrave la meacutede-

cine universitaire et aussi les possibiliteacutes de promotion des membres des hautes eacutecoles speacutecialiseacutees

Entreacutee en vigueur en 2015 la loi sur lrsquoencouragement et la coordination des hautes eacutecoles (LEHE) a poseacute de nouvelles bases pour le paysage suisse des hautes eacutecoles Ressentez-vous son influenceAbsolument Par exemple les hautes eacutecoles peuvent beaucoup plus facile-ment parler drsquoune seule voix et donner ainsi plus de poids agrave leurs demandes au niveau politique et socieacutetal

Quels sont vos domaines de prioriteacute vos objectifs en tant que preacutesidentJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaire par exemple quand jrsquoexplique le positionnement des hautes eacutecoles aux milieux politiques et au grand public en avanccedilant de bons arguments Mon objectif est que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la SuisseUniversiteacutes eacutecoles polytechniques feacute-deacuterales hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et hautes eacutecoles peacutedagogiques quel est

leur deacutenominateur commun dans la po-litique des hautes eacutecoles Et quelles sont leurs diffeacuterencesLeur point commun reacuteside dans le fait que nous accordons une grande impor-tance agrave leurs diffeacuterences Selon notre philosophie les universiteacutes les eacutecoles polytechniques feacutedeacuterales les hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et les hautes eacutecoles peacutedagogiques sont eacutegales mais aussi diffeacuterentes Tandis que nous veillons aux profils speacutecifiques des diffeacuterents types de hautes eacutecoles nous entretenons et promouvons la diversiteacute et la compleacute-mentariteacute des offres de formation au niveau tertiaire Ces offres sont lrsquoune des grandes forces de notre systegraveme suisse de formation La diversiteacute dans les offres reacutepond non seulement aux aptitudes et inteacuterecircts individuels des eacutetudiants mais constitue eacutegalement une reacuteponse adap-teacutee agrave la demande sur le marcheacute du tra-vail de professionnels qualifieacutes issus de formations diverses

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissuniversitiesch

Prof Dr Michael Hengartner

SEFRI NEWS 316 l HAUTES EacuteCOLES

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Le Conseil feacutedeacuteral lance un nouveau programme de recherche

Transformer les nouvelles connaissances en matiegravere drsquoeacuteconomie durable en applications concregravetesLe Conseil feacutedeacuteral a lanceacute en mars 2016 le nouveau programme national de recherche (PNR) laquoEconomie durableraquo On en attend une contribution importante agrave lrsquoeacuteconomie durable gracircce agrave une utilisation plus efficace et agrave une seacutecuriteacute accrue des ressources Les progregraves escompteacutes ne manqueront pas de favoriser la compeacutetitiviteacute de lrsquoeacuteconomie suisse et drsquoaccroicirctre le bien-ecirctre de la population indigegravene La dureacutee du programme de recherche est de cinq ans et son budget global se monte agrave 20 millions de francs

Les ressources naturelles ont un poten-tiel de reacutegeacuteneacuteration limiteacute et se font tou-jours plus rares Ce constat a engendreacute au sein de la communauteacute scientifique dans le monde politique et dans la socieacute-teacute un deacutebat intensif sur lrsquousage efficace des ressources la deacutecarbonisation de lrsquoeacuteconomie les innovations permettant le deacuteveloppement de technologies propres et plus geacuteneacuteralement sur une moder-nisation de la socieacuteteacute Ce nouveau pro-gramme national de recherche meneacute par le Fonds national suisse FNS vise donc agrave produire ndash dans une approche systeacutemique ndash des connaissances concernant aussi bien lrsquoenvironnement lrsquoeacuteconomie et la socieacuteteacute que lrsquoensemble des ressources naturelles et des eacutechelons de la chaicircne de creacuteation de valeur Ce programme doit drsquoune part susciter le deacutepocirct de projets de recherche axeacutes sur lrsquoaccroissement des connais-sances et sur la mise en eacutevidence globale des chances des risques et des potentiels Il doit drsquoautre part aboutir agrave lrsquoanalyse de mesures et drsquoinstruments et agrave des conclu-sions geacuteneacuterales agrave des fins pratiques par le deacuteveloppement de normes innovantes la conception de modegraveles de consommation et de production ineacutedits et la diffusion de technologies et de produits laquopropresraquo

Ce PNR srsquoadresse agrave un large eacuteventail de disciplines allant de lrsquoeacuteconomie et de lrsquoeacuteco-nomie drsquoentreprise aux sciences de lrsquoenvi-ronnement et agrave lrsquoeacutecologie industrielle en passant par les sciences sociales les sciences financiegraveres et le droit Ce programme est exigeant car il preacutesuppose une approche systeacutemique des ressources naturelles et de la chaicircne de production dans le champ de tension entre environnement eacuteconomie et socieacuteteacute

Les connaissances nouvelles produites par les projets de recherche du PNR 73 fourni-ront des informations essentielles tant pour le secteur priveacute que pour les deacutecideurs et les autoriteacutes communales cantonales et feacutedeacuterales

ContactClaudine Dolt SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Recherchedivision Recherche et innovation natio-nales +41 58 462 78 38thinspclaudinedoltsbfiadminch Compleacutements dlsquoinformationLe Fonds national suisse preacutevoit de pu-blier lrsquoappel agrave projet pour ce nouveau

Qursquoest ce qursquoun programme natio-nal de rechercheLes programmes nationaux de recher-che couvrent des projets de recher-che qui contribuent agrave la solution de problegravemes drsquoactualiteacute drsquoimportance nationale La seacutelection des thegravemes se fait dans une logique ascendan-te (dite laquobottom-upraquo) le Secreacutetariat drsquoEtat agrave la formation agrave la recherche et agrave lrsquoinnovation (SEFRI) recueille les propositions theacutematiques eacutemanant des milieux inteacuteresseacutes A la suite de ce processus deacutebouchant sur une pro-position du Deacutepartement feacutedeacuteral de lrsquoeacuteconomie de la formation et de la recherche (DEFR) le Conseil feacutedeacuteral arrecircte peacuteriodiquement les thegravemes et lrsquoenveloppe financiegravere de nouveaux PNR dont lrsquoexeacutecution est confieacutee au Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS)

Les projets de recherche soumis par la suite au FNS passent par la proceacutedure drsquoeacutevaluation ordinaire obeacuteissant aux normes du FNS Les PNR ont en geacuteneacute-ral une dureacutee de cinq ans Depuis la creacuteation de cet instrument plus de 70 PNR ont eacuteteacute reacutealiseacutes

programme national de recherche en juin 2016 Les esquisses de projets pour-ront ecirctre soumises au FNS degraves cette date Toute question touchant la soumission des projets est agrave adresser directement au FNS agrave lrsquoattention de

Pascal Walther FNS +41 31 308 22 26thinsppascalwalthersnfch

Vous trouverez plus drsquoinformations sur les programmes nationaux de recherche surthinsp wwwsbfiadminchnfp_fr

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Etude bibliomeacutetrique des publications de recherche

Bonne performance de la recherche suisse au cours des derniegraveres anneacutees

Malgreacute la concurrence accrue ces derniegraveres anneacutees la Suisse fait toujours partie des pays les plus compeacutetitifs dans le domaine de la recherche Elle arrive agrave maintenir son niveau de production de publications ainsi qursquoun impact global eacuteleveacute Elle fait aussi preuve drsquoune inteacutegration internationale remarquable eacutetant donneacute qursquoun tregraves grand nombre de publications sont produites en collaboration internationale Tels sont les principaux reacutesultats drsquoune eacutetude bibliomeacute-trique du SEFRI reacutecemment publieacutes dans le rapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981-2013raquo

La recherche fait progresser les connais-sances actuelles ou apporte du nouveau savoir de nouveaux instruments ou des meacutethodes innovantes Mais comment mesure-t-on la performance de re-cherche drsquoun pays et comment la com-pare-t-on avec celle drsquoautres pays

Releveacute quantitatif de la production scientifiqueUne approche possible est celle de la bibliomeacutetrie Il srsquoagit drsquoune meacutethode quantitative Elle part du principe que les chercheurs utilisent la publication drsquoarticles dans des revues scientifiques comme principal moyen de rendre pu-bliques leurs activiteacutes de recherche Il est ainsi possible drsquoobserver les tendances et les eacutevolutions de la recherche au cours du temps et par pays au moyen drsquoindi-cateurs choisis

Les eacutetudes bibliomeacutetriques sont un ins-trument important pour estimer la per-formance de recherche drsquoun pays et

sont utiliseacutees comme tel dans le monde entier Elles ont ce-pendant aussi leurs limites les don-neacutees exploiteacutees ne concernent que les articles qui sont pu-blieacutes dans des revues scientifiques pour un public international Elles ne tiennent pas compte des autres canaux de diffusion des reacutesultats de re-cherche tels que les preacutesentations dans des congregraves ou les monographies En-fin elles ne comptabilisent que les ar-ticles en anglais qui tient lieu de langue internationale de reacutefeacuterence

Volume de publicationsSur la peacuteriode 2009-2013 la Suisse a produit 12 des publications mon-diales et se place ainsi au 16e rang des pays La Suisse arrive agrave maintenir ce taux de production de 12 depuis plusieurs anneacutees malgreacute la concurrence de plus en plus grande des pays eacutemergents En termes de publications par habitants ou par chercheurs la Suisse se situe parmi les pays les plus productifs en nombre de publications par habitant elle se classe au 1er rang mondial avec presque 4000 publications par million drsquohabitants (Fig 1) et au 3e rang en nombre de publi-cations par chercheur avec 857 publica-tions pour 1000 chercheurs

Secteurs institutionnels de la SuisseLe secteur institutionnel le plus productif en Suisse est le secteur des hautes eacutecoles

avec 726 des publications nationales sur la peacuteriode 2009ndash2013 les 274 restants se reacutepartissant entre les trois autres secteurs le secteur des instituts de recherche (145) le secteur des en-treprises priveacutees (75) et le secteur des organisations internationales (54)

Lrsquoeacutevolution des parts des quatre secteurs montrent que le secteur des hautes eacutecoles a toujours eacuteteacute le plus productif (Fig 2) Par contre le secteur des entre-prises priveacutees a perdu de lrsquoimportance au cours des derniegraveres anneacutees passant de presque 15 agrave la fin des anneacutees 90 agrave moins de 8 actuellement

Impact (indice relatif de citations)Lrsquoimpact des publications produites en Suisse (lrsquoaudience aupregraves des autres chercheurs) est excellent et la Suisse se classe au 3e rang juste derriegravere les Etats-Unis et les Pays-Bas pour la peacute-riode 2009ndash2013 (Fig 3) Si lrsquoimpact de

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10

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1

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3

Hautes eacutecoles Instituts de recherche Entreprises priveacutees Organisations internationales

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

Figure 1 Publications par anneacutee et par mil-lion drsquohabitants peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Figure 2 Evolution des publications par secteurs institutionnel en pourcentage du total des publications de la Suisse

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

3892

3483

3463

3423

3407

3318

3242

3095

2685

2299

Finlande

Danemark

Pays-Bas

Norvegravege

Suegravede

Australie

Canada

Singapour

Suisse

Islande

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

la Suisse est resteacute quasi identique ces derniegraveres anneacutees (aux alentours de 117 soit 17 points de plus que la moyenne mondiale de 100) celui des Pays-Bas a augmenteacute et a actuellement permis agrave ce pays de passer juste devant la Suisse

Publications les plus citeacutees (Top 10)La Suisse produit 16 des publica-tions faisant partie des publications les plus citeacutees mondialement (Top 10) ce qui repreacutesente une proportion plus importante que sa part de 12 dans les publications globales La Suisse est

Figure 3 Indicateur drsquoimpact peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

donc tregraves preacutesente dans cette classe de publications agrave forte visibiliteacute internatio-nale ce qui montre la tregraves forte recon-naissance mondiale dont jouissent ses chercheurs Si lrsquoon compte le nombre de publications Top 10 par habitant ou par chercheur la Suisse se classe au 1er rang dans le deux cas avec 542 publi-cations Top 10 par million drsquohabitants et 163 publications Top 10 pour 1000 chercheurs

Coopeacuterations En Suisse une grande partie des publi-cations sont reacutealiseacutees en collaboration internationale 49 des publications sont produites par une institution suisse en collaboration avec des institutions agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuteration uniquement in-ternationale) et 19 sont le fruit de col-laborations entre plusieurs institutions en Suisse avec au moins une institution agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuterations nationale et internationale) (Fig 4) Pour le reste des articles 17 sont produits par une seule institution (sans coopeacuteration) et 15 sont issus de plusieurs institutions se trouvant toutes en Suisse (coopeacuteration uniquement nationale)

Les comportements de coopeacuteration dif-fegraverent beaucoup selon les domaines de recherche Par exemple en Suisse le taux drsquoarticles eacutecrits sans coopeacuteration varie de 11 en laquoMeacutedecine cliniqueraquo agrave 64 en laquoSciences humaines et socialesraquo le

Figure 4 Reacutepartition des publications de la Suisse selon le type de coopeacuteration institutionnel-le en du total des publications du domaine de recherche en Suisse peacuteriode 2009-2013

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

taux de coopeacuteration uniquement inter-nationale varie de 24 en laquoSciences humaines et socialesraquo agrave 56 en laquoPhy-sique chimie et science de la terreraquo

Partenariat internationalDurant la peacuteriode 2009-2013 parmi les publications de la Suisse produites en coopeacuteration 78 le sont en partena-riats internationaux faisant de la Suisse un des pays ayant les forts taux de par-tenariats internationaux Le deacutecompte par pays montre cependant que les cher-cheurs en Suisse collaborent en premier lieu avec drsquoautres chercheurs en Suisse (22) puis avec les chercheurs des Etats-Unis (154) et ceux des pays limi-trophes de la Suisse Italie (97) Alle-magne (82) et France (72) (Fig 5)

ConatctIsabelle Maye SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Bases scien-tifiques et politique division Recherche et innovation nationales +41 58 463 09 64thinspisabellemayesbfiadminch

Information compleacutementairesRapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981ndash2013raquothinsp wwwsbfiadminchbiblio-fr

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

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118

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0 100

Suegravede

France

Germany

Canada

Danemark

Belgique

UK

Switzerland

Pays-Bas

Etats-Unis

Figure 5 Provenance des partenaires des chercheurs en Suisse en pourcent du total des partenariats de la Suisse peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

217

154

97

82

72

55

25

20

19

19

Suisse

Etats-Unis

Italie

Allemagne

France

Royaume-Uni

Espagne

Canada

Pays-Bas

Russie

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48

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20

15

13

11

24

64

17

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Sciences techniques et delingeacutenieur informatique

Physique chimie etsciences de la terre

Agriculture biologie etsciences de lenvironnement

Sciences de la vie

Meacutedecine clinique

Sciences socialeset comportementales

Sciences humaines et arts

Total des articles de la Suisse

Coopeacuteration uniquement internationale Coopeacuterations nationale et internationnale

Coopeacuteration uniquement nationale Sans coopeacuteration

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Cherenkov Telescope Array (CTA)

Nouvelles perspectives sur lrsquounivers

Lanceacute en 2010 par un consortium international le projet Cherenkov Telescope Array (CTA) ouvre un nouveau champ celui de lrsquoastronomie gamma au sol Il permettra drsquoobserver les eacuteclairs Cherenkov dans lrsquoatmosphegravere terrestre et de tirer des conclusions sur les sources de rayons gamma telles que les galaxies et les supernovas Dans le cadre du message sur la formation la recherche et lrsquoinnovation 2017-2020 le Conseil feacutedeacuteral demande au total huit millions de francs afin que la Suisse puisse participer agrave lrsquoorganisation CTA en tant que membre fondateur et qursquoelle puisse ainsi beacuteneacuteficier des avantages qui en deacutecoulent

Les capaciteacutes de la science agrave explorer lrsquounivers ont eacutevolueacute agrave un rythme stupeacute-fiant ces derniegraveres anneacutees Depuis 1995 par exemple plus de 2000 exoplanegravetes ont eacuteteacute identifieacutees et caracteacuteriseacutees Les puissants teacutelescopes deacuteveloppeacutes pour explorer la partie visible du rayonnement cosmique y ont contribueacute notamment les instruments installeacutes au Chili par lrsquoESO (European Southern Observatory) une organisation internationale de re-cherche dont la Suisse est membre

Identifier des objets laquoinvisiblesraquoCependant de nombreux objets de lrsquounivers nrsquoeacutemettent peu ou pas du tout de rayonnement dans la partie visible du spectre eacutelectromagneacutetique et de-meurent invisibles pour les teacutelescopes de lrsquoESO Certains objets se laissent plutocirct observer dans la partie tregraves eacutenergeacutetique de ce spectre produisant des rayons gamma aussi appeleacutes photons de tregraves haute eacutenergie Parmi ces objets laquoinvi-siblesraquo se trouvent le centre de notre ga-laxie mais aussi des quasars des super-novas ou des trous noirs tous essentiels agrave lrsquoameacutelioration de notre compreacutehension de lrsquounivers

Ces rayons gamma requiegraverent drsquoautres techniques que les teacutelescopes clas-siques pour ecirctre identifieacutes et analyseacutes Ils peuvent ecirctre deacutetecteacutes directement depuis lrsquoespace ou indirectement mais plus efficacement depuis la Terre En interagissant avec lrsquoatmosphegravere les rayons gamma geacutenegraverent en effet des laquodouchesraquo de particules qui produisent une lumiegravere bleuteacutee baptiseacutee laquolumiegravere Cherenkovraquo Des teacutelescopes dits laquoteacuteles-copes Cherenkovraquo speacutecialement conccedilus et fonctionnant en reacuteseau peuvent deacute-tecter cette lumiegravere Un travail drsquoanalyse

permet ensuite de caracteacuteriser la source de rayons gamma observeacutee et drsquoen tirer une image preacutecise Lrsquoeacutetude des rayons gamma de lrsquounivers fait donc appel tout agrave la fois aux compeacutetences des physiciens des particules et des astrophysiciens constituant un champ scientifique pro-pice agrave lrsquointerdisciplinariteacute

Par petits groupes des institutions de recherche de diffeacuterents pays du monde ont installeacute les premiers laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en Namibie sur les Icircles Ca-naries ou encore dans le deacutesert de lrsquoAri-zona Les donneacutees reacutecolteacutees par ces ins-truments depuis une vingtaine drsquoanneacutees ont deacutejagrave permis de repeacuterer plus de 150 sources de rayons gamma dans lrsquounivers et de valider le systegraveme de deacutetection de ces rayons par laquoteacutelescopes Cherenkovraquo

Un site dans lrsquoheacutemisphegravere nord et un autre dans lrsquoheacutemisphegravere sudLes capaciteacutes de ces premiers instru-ments ont agrave preacutesent atteint leurs limites Les scientifiques de toutes les reacutegions du monde concerneacutes par ce domaine ont formeacute un consortium global pour passer agrave lrsquoeacutetape suivante qui consiste en un projet unique au monde le Cheren-kov Telescope Array (CTA) Il est preacutevu drsquoinstaller des laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en reacuteseau sur deux sites lrsquoun dans lrsquoheacute-misphegravere nord en principe sur lrsquoicircle de la Palma dans lrsquoarchipel des Canaries et lrsquoautre dans lrsquoheacutemisphegravere sud en prin-cipe au Chili agrave proximiteacute immeacutediate des installations de lrsquoESO CTA est donc conccedilu pour observer lrsquointeacutegraliteacute de la voucircte ceacuteleste Tandis que le site sud pourra se focaliser sur les objets appar-tenant agrave notre galaxie la Voie lacteacutee le site nord se concentrera sur toutes les autres sources de rayons gamma

de lrsquounivers CTA sera geacutereacute depuis un siegravege administratif dont lrsquoemplacement probablement dans un Etat europeacuteen sera deacutecideacute courant 2016 Les donneacutees produites par CTA seront traiteacutees et sto-ckeacutees dans un centre deacutedieacute dont lrsquoem-placement sera eacutegalement deacutetermineacute en 2016

Une organisation internationale creacutee une base commune pour la rechercheIl est clair pour le consortium que CTA ne peut ecirctre construit par un seul pays ou geacutereacute par une seule de ses institutions de recherche A lrsquoinstar de lrsquoESO ou du CERN CTA doit donc prendre la forme drsquoune organisation internationale de re-cherche De plus pour valoriser pleine-ment les instruments et les nombreuses donneacutees qui seront produites par CTA le consortium propose drsquooffrir aux scien-tifiques de tous horizons un accegraves ou-vert aux infrastructures Une fois CTA construit les scientifiques inteacuteresseacutes agrave utiliser ses instruments pourront deacuteposer des propositions de recherche du temps drsquoobservation leur sera attribueacute sur une base compeacutetitive

Ce modegravele drsquoallocation des ressources est deacutejagrave courant pour les organisations internationales de recherche exploitant des sources de lumiegravere ou de neutrons pour la science des mateacuteriaux (Installa-tion europeacuteenne de rayonnement syn-chrotron ESRF et Institut Max von Laue ndash Paul Langevin ILL) Le consortium a deacutemarreacute le deacuteveloppement de CTA en 2010 beacuteneacuteficiant de fonds issus des agences nationales de financement de la recherche ou de lrsquoUE Le projet preacutecis qui a eacuteteacute eacutelaboreacute apparaicirct agrave preacutesent suf-fisamment mucircr pour permettre le finan-

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

cement et le deacutemarrage de la construc-tion de CTA Le coucirct de celle-ci devrait avoisiner un demi-milliard drsquoeuros

Vif inteacuterecirct des universiteacutes suissesDegraves le deacutemarrage des travaux du consor-tium des groupes de diffeacuterentes institu-tions de recherche suisses (Universiteacutes de Genegraveve et de Zurich EPF de Zurich EPF de Lausanne) ont pris une part active agrave la preacuteparation de CTA Ils ont notamment beacuteneacuteficieacute de fonds alloueacutes par le Fonds national suisse Dans cette phase de preacuteparation crsquoest lrsquoUniversiteacute de Zurich qui repreacutesente les inteacuterecircts de la com-munauteacute suisse vis-agrave-vis de lrsquoorganisa-tion du projet CTA baseacutee agrave Heidelberg Deacutebut 2016 lrsquoUniversiteacute de Genegraveve et celle de Zurich ont agrave nouveau montreacute leur engagement marqueacute dans le projet CTA Appuyeacutee aussi par lrsquoEPFL lrsquoUniver-siteacute de Genegraveve srsquoest ainsi deacuteclareacutee precircte agrave accueillir le centre de traitement des donneacutees de CTA LrsquoUniversiteacute de Zurich a de son cocircteacute deacutetacheacute le Professeur Ueli Straumann pour reprendre la di-rection de lrsquoorganisation du projet CTA M Straumann a eacuteteacute nommeacute laquoManaging

Directorraquo de CTA en mars 2016 (voir in-terview ci-dessous)

La strateacutegie internationale du Conseil feacutedeacuteral dans le domaine FRI preacutevoit que la Suisse participe aux organisations in-ternationales de recherche drsquoimportance centrale pour la recherche suisse Dans lrsquoeacutedition 2015 de la Roadmap suisse sur les infrastructures de recherche le SEFRI a identifieacute quatre organisations de ce type en devenir parmi lesquelles CTA est le projet dont lrsquoimpleacutementation apparaicirct prioritaire Drsquoune part le po-tentiel drsquoutilisation de CTA par des ins-titutions de recherche suisses est aveacutereacute et drsquoautre part la construction semble pouvoir deacutemarrer tout prochainement Comme pour les autres organisations in-ternationales de recherche il est envisa-geacute que la Suisse participe agrave hauteur de 2 agrave 3 des coucircts de construction de CTA Cette part reflegravete le temps drsquoutilisation potentiel par les chercheurs suisses tel qursquoil peut ecirctre identifieacute agrave ce stade

Crsquoest pour cette raison que le Conseil feacutedeacuteral demande au Parlement dans le

cadre du message FRI 2017-2020 lrsquoou-verture drsquoun creacutedit drsquoengagement de 8 millions de francs suisses en faveur de CTA Cette somme devrait permettre agrave la Suisse de rejoindre lrsquoorganisation inter-nationale de recherche CTA degraves sa fon-dation et de participer activement agrave la construction Le Parlement devrait avoir traiteacute la proposition du Conseil feacutedeacuteral concernant lrsquoouverture drsquoun creacutedit pour CTA drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2016 ContactXavier Reymond SEFRIChef de lrsquouniteacute Organisations de recherche internationales +41 58 462 34 52thinspxavierreymondsbfiadminch

Informations compleacutementairesCTA Organisationthinsp httpsportalcta-observatoryorgPagesHomeaspxthinsp

Feuille de route pour les infrastructures de recherche 2015thinsp wwwsbfiadminchroadmap-f

laquoCTA ouvre une nouvelle fenecirctre sur les pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquouniversraquo

Le Professeur Ueli Straumann dirige agrave lrsquoUniversiteacute de Zurich le laboratoire focaliseacute sur CTA mais aussi sur lrsquoexpeacuterience LHCb au CERN Deacutebut mars 2016 il a eacuteteacute eacutelu laquoManaging Directorraquo de CTA par les parties prenantes du projet Pour lui laquocette nouvelle infrastructure de recherche offre une possibiliteacute unique de mener ndash au-delagrave des frontiegraveres nationales ndash une recherche fondamentale sur des questions centrales de lrsquoorigine de notre univers Crsquoest aussi une chance pour la relegraveve scientifique suisseraquo

Quels sont vos objectifs et vos attentesUeli Straumann Le projet CTA se trouve actuellement dans la phase passion-nante de transition entre la planification

et la phase de recherche et deacuteveloppe-ment Il srsquoagit maintenant de convaincre les institutions impliqueacutees drsquoaborder le projet dans une perspective drsquoensemble Dans les entretiens que jrsquoai pu mener avec les repreacutesentants des pays associeacutes au projet jrsquoai pu constater une reacutejouis-sante bonne volonteacute Il mrsquoimporte aussi que nous deacuteveloppions une culture com-mune faite de confiance et drsquoeacutechange ouvert drsquoinformations

Lrsquoastronomie en rayons gamma est un domaine de recherche tregraves pointu Pour quelles raisons la Suisse devrait-elle parti-ciper agrave cette organisation de recherche

Lrsquoinfrastructure de recherche CTA ouvre de nouvelles perspectives agrave lrsquoobservation des pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquounivers car il offre des systegravemes permettant la deacutetec-tion de photons de la plus haute eacutenergie Rien que dans notre galaxie elle permet-tra de deacutecouvrir un millier de nouvelles sources de rayonnement gamma parmi lesquelles des trous noirs des vestiges drsquoexplosions de supernova des reacutegions drsquoeacutetoiles en formation des pulsars et des systegravemes stellaires binaires Au-delagrave de la Voie lacteacutee nous pourrons explorer des centaines de galaxies notamment de lointaines galaxies dont lrsquoeacutenergie est supposeacutee provenir de trous noirs super-

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Une journeacutee agrave swissnex China

Creacuteer des ponts entre la Suisse et la ChineAu mois drsquoavril le preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann srsquoest rendu en Chine avec une deacuteleacutega-tion swissnex China eacutetait impliqueacute dans la preacuteparation de la visite Lanceacute en 2008 agrave Shanghai swissnex China a vu sa mission eacutevoluer au cours des anneacutees Comptant deacutesormais sur une eacutequipe preacutesente eacutegalement agrave Peacutekin et Guangzhou ses projets reflegravetent tant les changements du paysage acadeacutemique suisse que les transformations rapides de la Chine

La Suisse a ouvert un swissnex agrave Shan-ghai avec pour mission de jeter des ponts entre la Suisse et la Chine dans les do-maines de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation Au deacutebut crsquoest surtout vers la recherche que se sont orienteacutees ses activiteacutes notamment dans le cadre du programme bilateacuteral de recherche

Refleacutetant lrsquointeacuterecirct de la communauteacute scien-tifique mais aussi une volonteacute politique drsquointensifier les liens swissnex a travail-

leacute agrave mettre en valeur la recherche suisse afin de mieux faire connaicirctre ses qualiteacutes et son attractiviteacute Il a aussi accueilli de nombreuses deacuteleacutegations acadeacutemiques agrave la recherche de partenariats Ces derniegraveres anneacutees cependant tant la formation que lrsquoinnovation ont pris de lrsquoimportance

Forte demande pour le savoir-faire suisseEn phase de transition et confronteacutee agrave une inadeacutequation croissante entre la

formation et le marcheacute du travail la Chine a lanceacute de vastes chantiers pour renforcer son eacuteconomie et construire de solides fondations pour le futur Un des domaines importants est celui de la formation car le gouvernement a lanceacute une initiative visant agrave creacuteer un systegraveme de hautes eacutecoles speacutecialiseacutees comptant plus de 1500 eacutecoles Un grand nombre drsquouniversiteacutes chinoises appeleacutees agrave se transformer dans les prochaines anneacutees souhaite ainsi srsquoinspirer du systegraveme des

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massifs situeacutes en leurs centres Voilagrave qui offre agrave la recherche fondamentale une approche fonciegraverement nouvelle agrave lrsquoin-terface entre physique des particules et astrophysique Il en reacutesulte aussi des sy-nergies avec le CERN agrave Genegraveve le plus grand laboratoire international de phy-sique

Le message FRI 2017 ndash 2020 preacutevoit huit millions de francs pour la participation de la Suisse agrave CTA soit une petite partie seulement du budget total de cette or-ganisation Avec une participation aussi modeste la Suisse pourra-t-elle vraiment profiter de ces installations Ce montant repreacutesente environ 2 des coucircts totaux ce qui paraicirct adeacutequat en comparaison avec la bonne trentaine de pays inteacuteresseacutes Gracircce agrave cette parti-cipation les chercheurs suisses auront comme tous les membres du projet ac-cegraves agrave lrsquoensemble des infrastructures et des donneacutees mesureacutees Il est irreacutealiste drsquoimaginer que la Suisse pourrait mener agrave bien seule un tel projet De maniegravere geacuteneacuterale il est permis drsquoaffirmer que sans sa participation agrave des coopeacuterations internationales de recherche la Suisse nrsquoaurait pas accegraves agrave la plupart des activi-teacutes de recherche modernes en physique fondamentale

Quels autres pays sont-ils eacutegalement in-teacuteresseacutes agrave la creacuteation de lrsquoorganisation CTALe consortium CTA comprend au total des universiteacutes et des laboratoires de 31 pays du monde entier A ce jour des institutions de recherche de onze pays se sont regroupeacutes dans une Sagraverl drsquointeacute-recirct public (Afrique du Sud Allemagne Espagne France Grande Bretagne Ita-lie Japon Pays-Bas Suegravede Suisse et Reacutepublique tchegraveque) pour faire avancer la reacutealisation du projet CTA La Suisse y a participeacute degraves le deacutebut car lrsquoUniversi-teacute de Zurich est un des trois membres fondateurs de cette Sagraverl LrsquoAllemagne et lrsquoItalie sont deacutejagrave agrave mecircme de deacutegager des moyens consideacuterables pour CTA les autres pays seront eacutegalement en mesure de le faire drsquoici 2017

Drsquoexpeacuterience la phase preacuteparatoire drsquoune organisation internationale de re-cherche est difficile Quels sont les eacuteleacute-ments neacutecessaires pour que cette orga-nisation internationale puisse ecirctre active et que la phase de construction de CTA puisse deacutemarrer Tous les moyens financiers neacutecessaires ne sont pas encore reacuteunis actuelle-ment Crsquoest pourquoi il est envisageacute de construire les teacutelescopes par eacutetapes On

assure ainsi un potentiel scientifique pour chaque projet partiel La nouvelle organisation sera vraisemblablement pleinement opeacuterationnelle quand 60 au moins des fonds seront disponibles

ContactProf Dr Ueli StraumannManaging Director Cherenkov Telescope Array Observatory GmbH +49 62 21 51 64 71thinspustraumanncta-observatoryorg

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hautes eacutecoles speacutecialiseacutees (HES) suisses swissnex a suivi degraves le deacutebut ce projet en conseillant les inteacuteresseacutes en Suisse via des bulletins drsquoinformation des rapports et une carte geacuteographique des meil-leures possibiliteacutes de coopeacuteration

laquoLes hautes eacutecoles speacutecialiseacutees suisses trouveront une occasion unique de transfeacuterer leur expertise et leur sa-voir-faireraquo selon Pascal Marmier CEO de swissnex China La Chine offre en ef-fet de nombreuses possibiliteacutes de colla-boration aux institutions qui souhaitent srsquointernationaliser non seulement sur des probleacutematiques de recherche lieacutees agrave la transformation du pays mais aussi sur les modegraveles de formation swissnex soutient leurs deacutemarches par exemple de nombreux eacutetudiants HES viennent chaque anneacutee pour des voyages drsquoeacutetude En eacuteteacute 2016 un partenariat avec le can-ton de Vaud permettra agrave toute la classe

du Master Innokick de la HES-SO de se rendre agrave Hong Kong et Shanghai pour travailler sur des modegraveles drsquoinnovation rapide avec des eacutetudiants chinois

Ce programme est un bon exemple des formations que swissnex est en train drsquoeacutelaborer Les eacutetudiants beacuteneacuteficient en effet drsquoune expeacuterience immersive qui leur permet de mieux comprendre comment fonctionne la Chine Le programme CHIC est un autre exemple il permet agrave des eacutetu-diants de lrsquoEPFL de la Faculteacute des Hautes eacutetudes commerciales de lrsquoUniversiteacute de Lausanne (HEC) et de lrsquoEcole cantonale drsquoart de Lausanne (ECAL) drsquoapprendre agrave fabriquer un prototype en travaillant avec des ingeacutenieurs chinois dans une usine drsquoeacutelectronique agrave Shenzhen

Ces types de formations correspondent aussi agrave lrsquointeacuterecirct des universiteacutes chinoises qui appreacutecient les nouvelles ideacutees de

coopeacuteration La Suisse nrsquoayant pas de campus en Chine les partenaires sont tregraves ouverts aux possibiliteacutes drsquoeacutechange car lrsquointernationalisation des eacutetudes fait partie des prioriteacutes du gouvernement

Du made in China au created in China Alors que la Chine conserve sa reacuteputa-tion laquodrsquousine du monderaquo produisant en grande quantiteacute et avec une faible valeur ajouteacutee le gouvernement chinois sou-haite deacutevelopper sa capaciteacute drsquoinnovation et transformer ainsi son eacuteconomie Par ail-leurs les entreprises eacutetrangegraveres investis-sant dans les activiteacutes de recherche et de deacuteveloppement en Chine sont de plus en plus nombreuses preuve de la preacutesence de compeacutetences speacutecialiseacutees et de lrsquoesprit entrepreneurial qui se deacuteveloppe tregraves vite dans la technologie swissnex cherche donc agrave mieux faire connaicirctre le paysage chinois et lrsquointeacuterecirct qursquoil preacutesente pour les acteurs de lrsquoinno-vation suisses A travers le Market Entry Camp soutenu par la Commission pour la technologie et lrsquoinnovation par exemple ou le programme Venture Leaders avec venture lab les start-up suisses ont lrsquoop-portuniteacute de venir deacutecouvrir la Chine et drsquoy identifier les possibiliteacutes existantes pour poursuivre le deacuteveloppement de leurs produits et acceacuteder au marcheacute De plus en plus drsquoinvestisseurs se tournent eacutegalement vers swissnex pour identifier les socieacuteteacutes qui sauront agrave la maniegravere de la jeune startup Scantrust combiner deacute-veloppement technologique en Suisse et accegraves commercial en Chine

laquoVue de Suisse la Chine est souvent per-ccedilue comme trop difficile drsquoaccegraves pour des jeunes start-up qui en perccediloivent plus les dangers notamment en termes de proprieacuteteacute intellectuelle que les opportu-niteacutesraquo explique Pascal Marmier laquomais en reacutealiteacute la Chine offre des possibiliteacutes tregraves inteacuteressantes notamment dans des do-maines de pointe ougrave les investissements restent tregraves hauts et la fiabiliteacute des clients est granderaquo

Une activiteacute incessanteEn avril 2016 swissnex China a eacuteteacute acti-vement impliqueacute dans la preacuteparation de la visite du preacutesident de la Confeacutedeacuteration qui eacutetait accompagneacute par la secreacutetaire drsquoEtat Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch (SECO) et le secreacutetaire drsquoEtat Mauro

Un reacuteseau en AsieLes Suisses qui se rendent en Asie profitent souvent de leur voyage pour visiter plusieurs villes suscitant leur inteacuterecirct Partant de ce constat et de la neacutecessiteacute de mieux faire connaicirctre la richesse de leur reacutegion drsquoimplantation en Suisse swissnex China et les Science and Technology Offices de la reacutegion ont creacuteeacute une plateforme de collaboration (wwwstofficeasiach) et deacuteveloppeacute plusieurs programmes de deacute-couverte ou de coopeacuteration laquoIl existe un grand potentiel de synergiesraquo explique Pascal Marmier laquoet nous es-sayons de plus en plus de nous preacutesenter aux acteurs suisses comme un reacuteseau ce qui veut dire que nous pouvons par exemple mettre sur pied un programme drsquoex-ploration de lrsquoimpact de la transformation digitale allant des start-up de Shanghai aux grands laboratoires japonais en passant par les derniers reacuteseaux sociaux agrave la mode agrave Seacuteoulraquo

Lrsquoeacutequipe swissnex de Shanghai Photo swissnex Shanghai

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DellrsquoAmbrogio (SEFRI) ainsi que par deux deacuteleacutegations lrsquoune dans le domaine eacuteco-nomique lrsquoautre dans le domaine science et innovation Gracircce agrave lrsquoeacutequipe en place swissnex China srsquoest chargeacute de la preacutepa-ration autant agrave Peacutekin pour les rencontres ministeacuterielles qursquoagrave Shanghai pour la par-tie innovation Une telle visite permet de consolider les collaborations acadeacute-miques existantes de deacutevelopper de nou-velles relations agrave haut niveau et de don-ner un signal fort aux diverses autoriteacutes que la Suisse est un partenaire de choix dans le domaine science et technologie

swissnex fait partie inteacutegrante de la preacute-sence officielle de la Suisse en Chine et travaille tregraves eacutetroitement avec tous les services offerts par la Confeacutedeacuteration Les programmes communs avec des partenaires comme Pro Helvetia pour la culture ou le Swiss Business Hub dans le domaine commercial sont tregraves freacute-

quents Il est important de penser agrave une plus grande eacutechelle et de rassembler les forces dans des villes qui comptent des dizaines de millions de personnes

Alors qursquoaux Etats-Unis les deux swissnex jouent un rocircle local drsquoaccegraves agrave des reacutegions tregraves denses et bien eacutetablies en termes de FRI en Chine il faut geacuterer la complexi-teacute du systegraveme et les distances entre les diverses zones inteacuteressantes swissnex eacutevolue donc dans un vaste pays qui continue sa croissance eacuteconomique tout en visant une plus grande qualiteacute des services et de lrsquoinnovation Il est donc im-portant de pouvoir tester de nouveaux projets drsquoinvestir dans les contacts et surtout drsquoinformer et drsquoaccueillir les acteurs inteacuteresseacutes par cette partie du monde Etant donneacute la distance cultu-relle et geacuteographique il est eacutegalement indispensable de travailler en reacuteseau avec les collegravegues des Science and Tech-

nology Offices implanteacutes en Coreacutee et au Japon Le rapprochement eacuteconomique agrave travers lrsquoAsie constitue une opportuniteacute ineacutegaleacutee pour les acteurs FRI et lrsquoeacutequipe en place ne meacutenage pas ses efforts pour faire fructifier les eacutechanges et les colla-borations

ContactPascal Marmier CEO swissnex China +86 21 6235 1889 (ext 201)thinsppascalmarmierswissnexchinaorg

Beatrice Ferrari SEFRICheffe suppleacuteante de la division Rela-tions internationales +41 58 462 48 58thinspbeatriceferrarisbfiadminch

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissnexchinaorg

Stagiaires et apprentis moteurs de swissnex

Le modegravele de swissnex repose sur le dynamisme la motivation et la creacuteativiteacute de ses employeacutes Il nrsquoest donc pas eacutetonnant que le bureau de Shanghai accueille un grand nombre de jeunes stagiaires Depuis sa creacuteation ce sont pregraves de 80 stagiaires qui ont pu y seacutejourner entre six mois et un an A la recherche drsquoune premiegravere expeacuterience professionnelle dans un cadre creacuteatif ces jeunes sont eacutegalement pousseacutes par lrsquoenvie de deacutecouvrir la Chine

A swissnex ils ont lrsquoopportuniteacute de travailler sur des eacuteveacutenements et des projets en collaborant avec leurs collegravegues chinois Depuis 2015 swissnex China accueille aussi des apprentis gracircce agrave un partenariat avec le canton de Neuchacirctel qui offre chaque anneacutee la possibiliteacute agrave des jeunes en formation professionnelle de faire une expeacuterience internationale et de se familiariser avec la culture chinoise Le canton de Vaud offre eacutegalement une place agrave des jeunes en eacutechange pour y travailler agrave temps partiel

laquoJe mrsquoappelle Alice Della Casa je viens des environs de Lausanne Je vis agrave Shanghai depuis septembre 2015 Jrsquoapprends le chinois agrave lrsquouniversiteacute et je travaille agrave swissnex en tant que stagiaire depuis janvier 2016 Jrsquoai deacutecideacute de venir eacutetudier en Chine car crsquoeacutetait pour moi complegravetement nouveau Jrsquoavais vrai-ment envie de deacutecouvrir quelque chose de diffeacuterent du monde occidental que jrsquoai toujours connu De plus comme je nrsquoeacutetais pas encore sucircre de la direction de mes eacutetudes supeacuterieures jrsquoai toujours penseacute que connaicirctre la Chine et sa langue eacutetait un eacutenorme avantage Qursquoimporte le domaine drsquoeacutetude que je suivrai la Chine est et probablement restera un pays cleacute Lrsquoexpeacuterience agrave swissnex est extrecircmement inteacuteressante car on a la possibiliteacute de travailler de maniegravere toujours diffeacuterente Jrsquoai la chance de tra-vailler avec une eacutequipe dynamique et sympathique Ce qui me marque est que mecircme apregraves plus de six mois dans cette ville jrsquoarrive toujours agrave y deacutecouvrir de nouveaux aspects positifs ou neacutegatifs Il est impossible de srsquoennuyer et jrsquoespegravere continuer agrave profiter de mon expeacuterience jusqursquoagrave la finraquo

laquoEn chinois mon nom Siwei signifie laquopenseacutee largeraquo Mais apregraves des anneacutees dans la tour drsquoivoire de lrsquoeacuteducation chinoise je me suis rendu compte que je nrsquoavais jamais regardeacute ailleurs Jrsquoai donc deacutecideacute drsquoexplorer un autre pays apregraves mon diplocircme secondaire non pas avec le regard superfi-ciel drsquoun touriste mais en tant que participant actif swissnex China mrsquoa offert le contexte que je recherchais En travaillant comme responsable de projet junior dans les meacutedias sociaux jrsquoai consciemment eacutetudieacute les questions de communication interculturelle entre la Chine et la Suisse deux pays dont les diffeacuterences ne cessent de mrsquoinspirer et de mrsquointerpeller Jrsquoai peu agrave peu com-menceacute agrave voir la Suisse comme un pays agrave multiples facettes qursquoon ne peut reacuteduire aux preacutedicats innovant ponctuel confiant ou agrave lrsquoaffut des opportuniteacutes Crsquoest un pays de la diversiteacute aux qua-liteacutes uniques incarneacute par les personnaliteacutes merveilleuses dont jrsquoai fait connaissance que je cocirctoie et avec lesquelles je travailleraquo

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Bregraveves FRI

SEFRI NEWS 316 l PANORAMA

LE CHIFFRE

38 laquoShe Figuresraquo est une publication de la Commission europeacuteenne qui paraicirct tous les trois ans de-puis 2003 Elle repreacutesente la source la plus importante pour les statistiques internationales en ma-tiegravere drsquoeacutegaliteacute entre les sexes dans le monde de la recherche europeacuteenne Lrsquoeacutedition de 2015 preacute-sente les derniegraveres donneacutees disponibles pour les 28 pays de lrsquoUnion europeacuteenne ainsi que pour lrsquoIslande Israeumll la Norvegravege la Suisse et la Turquie

En Suisse comme partout en Europe la participation des femmes diminue au fur et agrave mesure que lrsquoon monte les eacutechelons de la carriegravere acadeacutemique En 2013 la part des femmes en Suisse dans le corps intermeacutediaire infeacuterieur (collaborateurs scientifiques) se monte agrave 38 (UE28 45) Pour les chercheurs laquoseniorsraquo le grade le plus eacuteleveacute elle srsquoeacutelegraveve agrave 19 (UE28 21)

Informations compleacutementaires httpeceuropaeuresearchswafsindexcfmpg=libraryamplib=gender_equality

Invitation

SCRRC 2016Swiss Cyber Risk Research Conference 2016Friday 20 May 2016 9 am ndash 4 pmSwiss Tech Convention Center EPFL Lausanne Switzerlandwwwscrrcch

Register now on wwwscrrcch

Swiss Cyber Risk Research Conference 201620 mai 2016 09h00-17h00 Swiss Tech Convention Center EPFL Lausanne

Dans le cadre de la deacutecision du Conseil feacutedeacuteral de 2013 concernant la laquoStrateacute-gie nationale de protection de la Suisse contre les cybers-risquesraquo le SEFRI srsquoest vu confier la tacircche de coordination de la mise en œuvre de la premiegravere des seize mesures qui doivent permettre de se proteacuteger agrave moyen et long terme contre ces nouveaux dangers Cette premiegravere mesure agrave prendre srsquointitule formellement laquoRecherche neacutecessaire sur les nouveaux risques en lien avec la probleacutematique de la cyberneacutetiqueraquo

Un comiteacute de pilotage interdeacuteparte-mental de speacutecialistes preacutesideacute par le SEFRI a ainsi vu le jour et suggeacutereacute que lrsquoorganisation drsquoune journeacutee consa-creacutee agrave la preacutesentation de thegravemes de recherche dans ce domaine serait la meilleure initiative pour

reacuteunir les chercheurs les ensei-gnants les eacutetudiants et les parte-naires concerneacutes par la protection contre les cybers-risques et creacuteer ain-si une veacuteritable communauteacute de re-cherche en Suisse dans ce domaine

favoriser la communication et ain-si creacuteer des synergies entre les dif-feacuterents partenaires concerneacutes des hautes eacutecoles du Fond national suisse (FNS) de la Commission pour la Technologie et lrsquoInnovation (CTI) et de lrsquoeacuteconomie

preacutesenter lrsquoeacutetat de la recherche mon-diale du domaine et cela au plus haut niveau

permettre aux deacutecideurs de se faire une image des diffeacuterentes menaces cyberneacutetiques et leur permettre de comprendre comment y faire face

Les organisateurs de lrsquoeacuteveacutenement du 20 mai 2016 ont la chance de pouvoir compter sur la participation de cher-cheurs drsquoenseignants et drsquoindustriels de premier plan qui viendront faire part de leur riche expeacuterience Parmi les seize intervenants annonceacutes citons les principaux

Ralph Langner le chercheur allemand qui a analyseacute et identifieacute laquoStuxnetraquo le virus informatique qui a bloqueacute les centrifugeuses iraniennes drsquoenrichis-sement de lrsquouranium

Virgil Dorin Gligor professeur de Carnegie Mellon University tregraves reacute-puteacute pour ses recherches sur la seacutecu-riteacute informatique et honoreacute en 2006 pour ses travaux par la National Se-curity Agency (NSA)

Nicolas Gisin professeur de physique de lrsquouniversiteacute de Genegraveve qui a deacuteve-loppeacute une meacutethode tregraves originale de cryptographie quantique et qui a eacuteteacute deacutesigneacute par une revue du Massachus-setts Institute of Technology (MIT) comme lrsquoinventeur drsquoune des dix meilleures technologies pour le futur

Andreacute Kudelski le preacutesident et CEO du Groupe Kudelski socieacuteteacute indust-rielle qui joue un rocircle majeur dans le monde en matiegravere de cyberseacutecuriteacute

Enfin le nouveau preacutesident nommeacute de lrsquoEPFL le professeur Martin Vetterli actuellement preacutesident du FNS speacutecia-liste des systegravemes de communication sera eacutegalement preacutesent

Il reste encore quelques places agrave dis-position pour cette confeacuterence qui se deacuteroulera exclusivement en anglais

Programme et inscription wwwscrrch

Page 3: News SEFRI Avril 2016

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SEFRI NEWS 316 l INTRODUCTION

Chegravere lectrice cher lecteur

Le deacutebat sur les avantages et les inconveacutenients de la participation de la Suisse aux programmes-cadres de recherche de lrsquoUE en tant que pays associeacute tourne presque exclusivement autour de la question financiegravere est-ce que cette coopeacuteration avec lrsquoUE preacutesente un inteacuterecirct et induit au moins un rapport eacutequilibreacute entre deacutepenses (contribu-tion forfaitaire de la Suisse au budget drsquoHorizon 2020) et beacuteneacutefices (fonds reacuteinjecteacutes dans la recherche suisse) Nul doute que cette question comptable a toute sa leacutegitimi-teacute (sachant que la reacuteponse est que oui cette collaboration est plus que payante pour la Suisse)

Mais que cette preacuteoccupation ne prenne pas pour autant le pas sur drsquoautres consideacute-rations Nrsquooublions pas par exemple que le programme-cadre de recherche de lrsquoUE est le seul instrument dont lrsquoeacuteconomie suisse et avec elle toutes ses PME innovantes peut aussi beacuteneacuteficier directement sous la forme de financements publics Notre agence pour la promotion de lrsquoinnovation la CTI cofinance uniquement le partenaire public dans les partenariats public-priveacute prometteurs afin drsquoeacuteviter toute distorsion du mar-cheacute Puisque lrsquoUE elle moins chatouilleuse que la Suisse agrave cet eacutegard dispose drsquoinstru-ments speacutecifiques pour soutenir lrsquoeffort de recherche des entreprises pourquoi se priver de ce type drsquoencouragement

Autre consideacuteration agrave ne pas neacutegliger les programmes-cadres de recherche de lrsquoUE sont devenus un eacuteleacutement constituant du dispositif drsquoencouragement de la recherche en Suisse Ils repreacutesentent aujourdrsquohui pregraves drsquoun tiers des fonds que la Confeacutedeacuteration range parmi les fonds RampD alloueacutes sur un mode compeacutetitif Vouloir remplacer cet instrument par des activiteacutes bilateacuterales cibleacutees avec les Etats-Unis la Coreacutee la Chine ou tout autre pays ne peut ecirctre une option envisageable La coopeacuteration qui sous-tend ces activiteacutes repose pour lrsquoessentiel sur des liens et des reacuteseaux existants et obeacuteit au principe du partage des coucircts et somme toute assez peu agrave la loi de la concurrence

Concurrence le dernier mot-cleacute La coopeacuteration europeacuteenne dans le domaine de la re-cherche permet de deacutecider des prioriteacutes agrave un degreacute drsquoacuiteacute qui est tout simplement impossible sur le plan national ou bilateacuteral Lrsquoexcellence revient surtout pour la recherche dans un aussi petit pays agrave rester au moins parmi les meilleurs sur notre continent

Mauro DellrsquoAmbrogioSecreacutetaire drsquoEacutetat agrave la formation agrave la recherche et agrave linnovation

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Nous vivons toujours plus longtemps et la socieacuteteacute vieillit Dans trois deacutecennies un tiers de la population suisse aura plus de 65 ans Or ce gain de longeacuteviteacute a un prix les maladies de lrsquoacircge ndash cancer diabegravete ou deacutemence ndash augmenteront fortement et avec elles la demande de traitements meacutedicaux Crsquoest pourquoi lrsquoon est agrave lrsquoaf-fucirct drsquoinnovations qui fournissent de meil-leures prothegraveses et implants qui automa-tisent les techniques opeacuteratoires et qui geacutenegraverent de nouveaux meacutedicaments

Les interventions tregraves peu invasives ne srsquoar-recirctent mecircme pas au seuil de notre organe sensoriel le plus deacutelicat lrsquoœil Agrave lrsquoEPFZ des chercheurs de lrsquoInstitut de robotique et des systegravemes intelligents veulent trai-ter deacutesormais des maladies des yeux avec plus de meacutenagement en utilisant des mi-nirobots de moins drsquoun millimegravetre Ces outils minuscules injecteacutes dans le corps vitreacute sont piloteacutes par champ magneacutetique Un manche (laquojoystickraquo) permet de modi-fier lrsquoorientation du champ magneacutetique et de guider ainsi les minirobots jusqursquoagrave

la reacutetine ougrave ils peuvent seconder effica-cement des opeacuterations et administrer des meacutedicaments au dosage voulu

Cette technologie de pilotage eacutelectroma-gneacutetique de minirobots est exploiteacutee par Aeon Scientific une laquospin-offraquo de lrsquoEPFZ A Schlieren pregraves de Zurich cette entre-prise met au point avec des meacutedecins de nouveaux eacutequipements meacutedicaux par exemple des catheacuteters-guides pour trai-ter plus efficacement les arythmies car-diaques Pour son administrateur Dominik Bell laquola cleacute du succegraves reacuteside dans le bon fonctionnement de lrsquoeacutequiperaquo

Impression de tissus humainsLes imprimantes 3D produisent non seu-lement des objets inanimeacutes mais eacutega-lement des tissus humains et peut-ecirctre mecircme agrave lrsquoavenir des organes complets comme le rein le cœur ou le poumon La Haute eacutecole zurichoise de sciences appliqueacutees (ZHAW) agrave Waumldenswil et la socieacuteteacute de biomeacutedecine Regen Hu agrave Vil-laz-St-Pierre (FR) reacutealisent plusieurs pro-

jets drsquoimpression bio (laquobioprintingraquo) aux-quels participent aussi de grands groupes pharmaceutiques comme Roche et Novartis Avec leurs tissus laquoimprimeacutesraquo les scientifiques cherchent de meilleurs principes actifs contre les maladies des muscles et des tendons Ils espegraverent aussi diminuer les expeacuteriences sur les animaux ainsi que les coucircts

Une autre tendance est la meacutedecine per-sonnaliseacutee Sur la base de paramegravetres geacuteneacutetiques elle permet drsquoajuster les theacute-rapies agrave un tableau clinique speacutecifique ce qui favorise agrave son tour une meilleure preacute-diction de lrsquoefficaciteacute et des effets secon-daires des meacutedicaments eacutevite les traite-ments inutiles et reacuteduit les coucircts de suivi

En meacutedecine personnaliseacutee les meacutedi-caments doivent ecirctre administreacutes avec preacutecision sucircrement et au bon moment A Haumlgendorf (SO) la socieacuteteacute Sensile Medical met au point des micropompes capables drsquoadministrer sans douleur des solutions mecircme pendant plusieurs jours Longues de 2 cm seulement ces micro-pompes fonctionnent avec une extrecircme preacutecision et de faccedilon fiable Le but est de proposer des theacuterapies beacuteneacuteficiant drsquoune meilleure efficaciteacute agrave prix eacutegal voire moindre Ces pompes de haute technologie faciliteront eacutegalement la vie des patients Pour Sandra de Haan qui a deacuteveloppeacute et qui dirige la jeune pousse laquoameacuteliorer la vie de personnes grave-ment malades est une forte incitationraquo

Lrsquoinnovation une chance pour lrsquoindustrieDans le monde entier lrsquoindustrie passe agrave la numeacuterisation Les speacutecialistes parlent de laquoquatriegraveme reacutevolution industrielleraquo A lrsquoavenir la production sera marqueacutee par le maillage Internet des objets donneacutees services et ecirctres humains On preacutedit que les progregraves de la robotique et de lrsquointel-ligence artificielle deacutetruiront des millions

Recherche et innovation en Suisse

Les jeunes pousses suisses bien placeacutees

Lrsquoinnovation passe pour ecirctre le seacutesame du deacuteveloppement eacuteconomique que signifie donc ce mot magique Un coup drsquoœil au monde suisse de lrsquoinnovation reacutevegravele un tableau tregraves coloreacute Dix start-up exceptionnelles et leurs produits illustrent cette eacutetonnante diversiteacute

Les imprimantes 3D produisent non seulement des objets inanimeacutes mais eacutegalement des tissus humains et peut-ecirctre mecircme agrave lrsquoavenir des organes complets comme le rein le cœur ou le poumon Photo Nicola Pitaro

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE ET INNOVATION

drsquoemplois agrave lrsquoeacutechelle mondiale et des di-zaines de milliers en Suisse

Lrsquoinnovation peut cependant creacuteer de nouveaux emplois La Suisse qui se ca-racteacuterise par le financement geacuteneacutereux de sa recherche et par son systegraveme eacutedu-catif eacuteprouveacute offre donc des conditions optimales agrave cet eacutegard estiment les speacute-cialistes Les domaines privileacutegieacutes sont lrsquoautomatisation complegravete des bureaux et des systegravemes de finition ou de com-mande ainsi que des techniques de seacute-curiteacute conviviales et hautement fiables contre la cybercriminaliteacute

Semi-conducteurs pour cameacuteras 3DAfin que les voitures autonomes les as-pirateurs intelligents et de nombreuses applications de reacutealiteacute virtuelle fonc-tionnent parfaitement il leur faut des ca-meacuteras 3D performantes pour mesurer les distances Ces derniegraveres fonctionnent en geacuteneacuteral dans le spectre de lrsquoinfrarouge invisible agrave lrsquoœil A Sargans (SG) la so-cieacuteteacute Espros Photonics speacutecialiseacutee dans les deacutetecteurs optiques a mis au point une technologie de semi-conducteurs agrave base de silicium destineacutee agrave des cameacuteras 3D de plein air qui est jusqursquoagrave cinquante fois plus sensible que les produits habi-tuels opeacuterant dans lrsquoinfrarouge

La position des veines du poignet reste inchangeacutee la vie durant et varie drsquoune personne agrave lrsquoautre ce qui permet drsquoiden-tifier en toute seacutecuriteacute chaque individu Lrsquoauthentification passe par un capteur inseacutereacute dans un bracelet de montre Gracircce agrave cette technique les paiements et les transactions bancaires en ligne les connexions les controcircles drsquoaccegraves et plu-sieurs autres veacuterifications eacutelectroniques drsquoidentiteacute peuvent srsquoeffectuer sans mots de passe compliqueacutes ni codes PIN cartes ou cleacutes A Martigny (VS) la jeune pousse Biowatch compte transformer le systegraveme drsquoidentification biomeacutetrique en produits commercialisables

Les technologies ameacuteliorent la durabiliteacuteLe deacuteveloppement durable exige de reacute-duire les gaz agrave effet de serre la consom-mation drsquoeacutenergie et drsquoeau enfin le re-cours aux substances nocives A long terme le changement climatique et la pollution de lrsquoair obligeront agrave abandon-ner les eacutenergies drsquoorigine fossile dans

le monde entier Exploiter les eacutenergies renouvelables avec une bien meilleure efficaciteacute est possible gracircce agrave des tech-nologies raffineacutees

La socieacuteteacute LESS Light Efficient Systems laquospin-offraquo de lrsquoEPFL a prouveacute que son systegraveme drsquoeacuteclairage ultramince extrecircme-ment clair et au rayonnement eacutegal re-preacutesente une option seacuterieuse par rapport aux ampoules LED habituelles Lrsquoadminis-trateur Yann Tissot docteur en photo-nique de lrsquoEPFL estime que ses produits contiennent laquobeaucoup de curiositeacute de passion et drsquoesprit drsquoentrepriseraquo La nou-velle geacuteneacuteration de luminaires de haute qualiteacute est baseacutee sur des fibres nanos-tructureacutees de lrsquoeacutepaisseur drsquoun cheveu humain ce qui ouvre un champ prati-quement illimiteacute aux creacuteateurs

Technique de construction sans CO2

Le systegraveme complet du groupe de so-cieacuteteacutes 2SOL agrave Schlieren (ZH) alimente des bacirctiments en eacutelectriciteacute chaleur et froid sans la moindre eacutemission de CO2 Ses eacuteleacutements cleacutes sont un collecteur hy-bride produisant eacutelectriciteacute et chaleur une sonde geacuteothermique et une pompe agrave chaleur Autre facteur important pour lrsquoexploitation le pilotage inteacutegral qui relie entre eux chaque eacuteleacutement de fa-ccedilon logique Tous les composants sont des appareils eacuteprouveacutes deacutejagrave utiliseacutes avec succegraves dans plusieurs immeubles pion-niers Le pegravere de lrsquoinnovation 2SOL est Hansjuumlrg Leibundgut professeur eacutemeacuterite de lrsquoEPFZ Celui-ci soutient avec quarante collegravegues de sa haute eacutecole une initiative parlementaire demandant lrsquointerdiction des chauffages agrave combustible drsquoorigine fossile dans le canton de Zurich

Lrsquoappel agrave plus de durabiliteacute existe aus-si en matiegravere drsquoalimentation On veut deacutepenser moins drsquoeacutenergie agrave la produc-tion (transport et emballage compris) et consommer moins drsquoeau drsquoengrais et de pesticides Les exigences qualitatives croissent aussi vis-agrave-vis des aliments les consommateurs privileacutegient de plus en plus les produits frais issus de lrsquoagricultu-re bio Lagrave encore la Suisse peut aligner des produits et des proceacutedeacutes novateurs Ainsi le centre feacutedeacuteral de recherche Agroscope agrave Pully dans la banlieue lau-sannoise cultive de nouveaux ceacutepages reacutesistant aux champignons pour obtenir des vins complexes

Sur le lac de Zurich on modernise la cuisine riche en proteacuteines des abo-rigegravenes australiens agrave Waumldenswil la jeune pousse Entolog laquospin-offraquo de la ZHAW a eacutetudieacute une technologie qui reacute-vegravele le potentiel immense des insectes dans lrsquoalimentation On en extrait des proteacuteines et des composants nutritifs destineacutes agrave lrsquoindustrie qui sont non seu-lement moins coucircteux que les proteacuteines animales utiliseacutees jusqursquoici mais eacutegale-ment riches en acides gras non satureacutes La start-up reacutepond ainsi simultaneacutement agrave plusieurs problegravemes mondiaux de-mande croissante drsquoaliments riches en proteacuteines et de terres arables diminu-tion des ressources hydriques augmen-tation des eacutemissions de CO2 Avec leur laquobarre aux insectesraquo les eacutetudiants en technologie alimentaire entendent en-core deacutemontrer que les insectes ont aus-si bon goucirct

La Suisse est lrsquoun des centres mondiaux de lrsquoindustrie financiegravere Les banques et les compagnies drsquoassurances locales sont impliqueacutees fortement et avec suc-cegraves dans les affaires internationales Cependant mecircme le secteur financier est gagneacute par la numeacuterisation et devra deacutesormais srsquoimposer davantage par ses innovations sur le marcheacute

Les technologies numeacuteriques trans-forment la branche financiegravereLa fortune des caisses de pension suisses se monte agrave quelque 750 milliards de francs Pour que les retraites soient ga-ranties agrave long terme ce pactole doit ecirctre geacutereacute de faccedilon optimale Le bas niveau des inteacuterecircts et la volatiliteacute des actions exi-gent des meacutethodes novatrices La socieacuteteacute Aaaccell entend proposer une optimisa-tion dynamique des portefeuilles en te-nant compte des reacutesultats les plus reacutecents de la recherche et minimiser les risques agrave lrsquoaide de modegraveles proches de la reacuteali-teacute laquoNous profitons de la collaboration avec drsquoeacuteminents scientifiques des EPF et des universiteacutesraquo explique Erich Walter Farkas professeur de finance quantita-tive agrave lrsquouniversiteacute de Zurich et membre de la direction de cette jeune pousse Ce ne serait qursquoun deacutebut car la demande en services financiers indeacutependants et scien-tifiques croicirct significativement

Le progregraves technologique ne se limite pas aux riches pays du Nord lrsquoheacutemis-

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phegravere Sud a lui aussi besoin drsquoinnovation pour srsquoouvrir au deacuteveloppement Plus de 2 milliards drsquoindividus soit 27 de la population mondiale nrsquoont accegraves ni aux banques ni aux assurances ni aux eacutetablissements de creacutedit Ce handicap a des conseacutequences neacutefastes sur les fi-nances des personnes concerneacutees Les eacutechanges en espegraveces coucirctent du temps et de lrsquoeacutenergie et les emprunts agrave des precircteurs agrave gage traditionnels sont plus chers qursquoaupregraves des banques

Transactions financiegraveres par teacuteleacute-phone portableA Zoug lrsquoorientation geacuteneacuterale de la socieacuteteacute Monetas vise ce marcheacute gigan-tesque Fondeacutee en 2012 lrsquoentreprise srsquoest fait un nom dans les transactions financiegraveres eacutelectroniques Celles-ci sont devenues nettement plus rapides plus sucircres et meilleur marcheacute que les meacute-

Pour approfondir le sujet

Preacutesentation du rapport laquoRecherche et innovation en Suisse 2016raquoDans le rapport laquoRecherche et innovation en Suisse 2016raquo agrave paraicirctre fin avril le SEFRI dresse pour la premiegravere fois un bilan complet sur lrsquoeacutetat du systegraveme de recher-che et drsquoinnovation en Suisse

Le rapport de plus de 200 pages est conccedilu comme ouvrage de reacutefeacuterence et base de discussion sur les thegravemes suivants

Fonctionnement et structure du systegraveme suisse de recherche et drsquoinnovation le rapport preacutesente des informations essentielles sur la gouvernance du systegraveme et sur le rocircle des diffeacuterents acteurs qui le composent

Observation globale et agrave long terme du systegraveme suisse de RampI sur la base dlsquoindicateurs quantitatifs et qualitatifs le rapport examine le positionnement international de la Suisse en la comparant avec drsquoautres eacuteconomies avanceacutees et eacutemergentes et en ana-lysant son eacutevolution au fil du temps Pour ce faire il expose diffeacuterents indicateurs se rapportant aux investissements aux interactions et aux performances

Thegravemes speacutecifiques le rapport eacutetudie par ailleurs de faccedilon approfondie certains aspects speacutecifiques du systegraveme de RampI Des experts du monde acadeacutemique ont eacuteteacute solliciteacutes pour reacutealiser ces analyses

Vous pouvez commander le rapport gratuite-ment sur le site internet du SEFRI par le biais drsquoun formulaire en ligne wwwsbfiadminch Vous trouverez par ailleurs un dossier sur Inter-net agrave partir de fin avril 2016 avec la version eacutelec-tronique de lrsquoarticle les graphiques qursquoil conti-ent agrave teacuteleacutecharger ainsi qursquoune chronologie sur la recherche et lrsquoinnovation en Suisse

thinsp wwwsbfiadminchrapport_r-i

thodes utiliseacutees jusqursquoici gracircce agrave une nouvelle technique de codage Le proceacute-deacute est actuellement testeacute dans un projet pilote de la poste tunisienne Des preacute-contrats ont deacutejagrave eacuteteacute conclus avec douze pays drsquoAfrique subsaharienne

Le but est de creacuteer des plateformes de transaction qui permettent non seu-lement les paiements mais encore drsquoautres opeacuterations comme les plans drsquoeacutepargne ou les assurances Le meilleur veacutehicule de telles applications est le teacuteleacute-phone portable Vitus Ammann chef du marketing de Monetas escompte laquoun deacuteveloppement eacutenergique gracircce agrave la nu-meacuterisation geacuteneacuteraliseacutee des affairesraquo Les transactions financiegraveres sont certes un moteur important mais drsquoautres beacuteneacute-ficiaires sont en vue comme le systegraveme de santeacute et la formation

Cet article est repris du magazine laquoLa Vie eacuteconomiqueraquo eacutedition mai 2016

ContactBeat Gerber Journaliste scientifique indeacutependantthinsp+41 79 344 36 88thinspbeatgerberdot-on-the-ichthinsp wwwdot-on-the-ich

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Revue La Vie eacuteconomique Recherche et innovation comment la Suisse reste-t-elle en pointe

Lrsquoeacutedition ndeg52016 paraicirct le 28 avril 2016 avec les articles suivants

La Suisse pays drsquoinnovation Dominique Foray EPF de Lausanne

Lrsquoorientation pratique atout maicirctre des hautes eacutecoles speacutecialiseacuteesChristoph Muumlller proprieacutetaire de socio5ch recherche en sciences socialesBenedetto Lepori Universiteacute de la Suisse italienne

Programmes de soutien quand lrsquoabondance deacutesorienteAndreas Balthasar Chantal Strotz Interface Politikstudien Forschung Beratung

La recherche et lrsquoinnovation suisses dans le peloton de tecircteMuumlfit Sabo Sylvie Rochat Annette KullSecreacutetariat drsquoEtat agrave la formation agrave la recherche et agrave lrsquoinnovation

Les multinationales et les hautes eacutecolesOliver Gassmann Florian Homann Maximilian Palmieacute Universiteacute de Saint-Gall

Entretien avec Martin Vetterli preacutesident du Conseil national de la recherche du Fonds national suisse

Le contenu de la revue La Vie eacuteconomique peut ecirctre consulteacute gratuitement sous wwwdievolkswirtschaftch ainsi que dans lrsquoApp Store Une version papier de la revue peut en outre ecirctre commandeacutee gratuitement agrave lrsquoessai sous httpdievolkswirtschaftchfr

FRI I LIMAGE DU MOIS

Long de 57 km le tunnel de base du Saint-Gothard comprend deux tubes agrave une voie Si lrsquoon inclut toutes les galeries drsquoaccegraves et de liaison ainsi que

les puits drsquoaeacuteration le systegraveme de tunnel srsquoeacutetend alors sur plus de 152 km Il relie le portail nord agrave Erstfeld au portail sud agrave Bodio Passant sous

quelque 2300 megravetres de roche le tunnel de base sous le St-Gothard est actuellement non seulement le plus long mais aussi le plus profond tunnel

ferroviaire jamais construit dans le monde De 1999 agrave 2016 pregraves de 2600 personnes ont travailleacute sur le chantier de ce tunnel dont des mineurs

des techniciens ferroviaires des ingeacutenieurs et des geacuteologues Photo Alptransit Gotthard SA

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Sommet national de la formation professionnelle

Formation professionnelle pareacutee pour affronter lrsquoavenirLe sommet national de la formation professionnelle srsquoest tenu agrave Berne agrave la mi-avril 2016 sous la direction du preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann Les repreacutesentants de la Confeacutedeacuteration des cantons et des milieux politique et eacuteconomique y ont donneacute un signal fort concernant le deacuteveloppement de la formation professionnelle Ils se sont engageacutes agrave eacutelaborer ensemble une strateacutegie de la formation professionnelle orienteacutee vers lrsquoavenir et ont arrecircteacute des mesures pour lrsquooptimisation des proceacutedures administratives et pour la certification professionnelle pour adultes Les partenaires de la formation professionnelle srsquoaccordent sur le fait que les moyens neacutecessaires doivent ecirctre inscrits dans le message relatif agrave lrsquoencouragement de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation pendant les anneacutees 2017 agrave 2020

Dans le but de poursuivre le deacuteveloppe-ment de la formation professionnelle en adeacutequation avec les besoins socieacutetaux eacuteconomiques et sociopolitiques les par-ticipants agrave cette rencontre au sommet ont adopteacute diffeacuterentes mesures

Vision 2030 En outre sous lrsquoeacutegide du SEFRI un groupe de travail composeacute de repreacutesentants des partenaires de la formation profession-nelle dans lequel figureront eacutegalement des experts scientifiques est chargeacute drsquoeacutelaborer les bases strateacutegiques pour une strateacutegie de formation profession-nelle commune porteuse drsquoavenir Les axes de deacuteveloppement de la formation professionnelle devront ecirctre precircts pour les prochaines Journeacutees des partenaires de la formation professionnelle de 2017 Ils devront tenir compte en premier lieu de la complexiteacute du systegraveme de formation pro-fessionnelle ainsi que des deacutefis agrave relever en matiegravere de socieacuteteacute et drsquoeacuteconomie tels que la numeacuterisation et lrsquoindustrie 40

Optimisation des proceacuteduresDans le mecircme but de former la main drsquoœuvre qualifieacutee dont notre eacuteconomie a besoin et de maintenir la disponibiliteacute eacuteleveacutee des entreprises agrave former des ap-prentis les partenaires veulent reacuteduire la charge administrative pour les entreprises formatrices Les premiegraveres ameacuteliorations au niveau des cantons et des organisa-tions du monde du travail devront ecirctre reacutealiseacutees et eacutevalueacutees jusqursquoau prochain sommet de la formation professionnelle La collecte le traitement et lrsquoutilisation des donneacutees de maniegravere coordonneacutee uniforme et efficace permettra drsquoobtenir des reacutesultats concrets et de simplifier les proceacutedures Crsquoest le cas par exemple pour la base de donneacutees des places drsquoappren-tissage (LENA) exploiteacutee par les cantons

Certification professionnelle pour adultes En 2014 selon lrsquoOffice feacutedeacuteral de la sta-tistique plus de 550 000 personnes entre 25 et 64 ans ne posseacutedaient pas de di-plocircme postobligatoire en Suisse Lrsquoinitia-tive visant agrave combattre la peacutenurie de per-sonnel qualifieacute (FKI plus) et la loi feacutedeacuterale sur la formation continue contribuent agrave ameacuteliorer durablement la situation des personnes concerneacutees sur le marcheacute du travail et agrave atteacutenuer la peacutenurie de per-sonnel qualifieacute A lrsquoaide drsquoune campagne drsquoinformation et de sensibilisation qui deacutebutera en 2017 et du guide relatif aux formations et aux examens adapteacutes aux adultes agrave paraicirctre sous peu les par-tenaires entendent mieux faire connaicirctre les moyens de formation existants aux adultes qui souhaitent rattraper une for-mation professionnelle ou continuer agrave se former ainsi qursquoaux prestataires de for-mation et conseillers en formation

FinancementLes partenaires de la formation profes-sionnelle sont unanimes pour consideacuterer que les moyens neacutecessaires agrave la mise en œuvre de toutes les mesures en faveur de la formation professionnelle doivent ecirctre inscrits dans le message FRI 2017ndash2020 Il faut veiller en particulier agrave ce que lrsquoameacutelioration du financement de la formation professionnelle supeacuterieure ne se fasse pas au deacutetriment de la forma-tion professionnelle initiale

Inteacutegration des reacutefugieacutes et des per-sonnes admises agrave titre provisoireLes partenaires de la formation profes-sionnelle sont conscients de lrsquourgence de cette theacutematique Ils ont convenus drsquoanalyser la situation dans le dialogue entre partenaires et de prendre des me-sures concerteacutees Le but est drsquoutiliser les

offres et instruments existants le cas eacutecheacuteant en les adaptant aux cas speacuteci-fiques Les partenaires de la formation professionnelle attachent une grande importance agrave une bonne collaboration entre les autoriteacutes responsables de la formation et celles qui sont en charge de la migration

ContactKatrin Frei SEFRICheffe de lrsquouniteacute Politique de la formation professionnelle +41 58 462 82 47thinspkatrinfreisbfiadminch

Informations compleacutementairesPlan de mesuresthinsp wwwsbfiadminchspitzentreffen-f

La formation professionnelle en Suisse ndash Faits et chiffres 2016

La publication donne une vue drsquoensemble du systegraveme suisse de formation professionnel-le preacutesente les diffeacuterentes offres de for-mation et les

perspectives de carriegravere existantes ainsi que leur interdeacutependance Elle contient eacutegalement les faits et don-neacutees chiffreacutees de la formation profes-sionnelle tout comme divers liens et adresses utiles La brochure est dis-ponible en cinq langues (d f i e es) et peut ecirctre teacuteleacutechargeacutee sur la page internet suivante thinsp wwwsbfiadminchBB_zafa16-fr

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SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

Plan directeur de la recherche en formation professionnelle 2017ndash2020

Deacutefinition de domaines de recherche prioritaires et optimi-sation du programme drsquoencouragement

Quels sont les environnements technologiques favorisant lrsquoapprentissage chez les jeunes Comment les entreprises se positionnent-elles face agrave lrsquoactiviteacute formatrice Quels sont les facteurs qui facilitent la transmission des connais-sances dans la formation commerciale Voilagrave le type de questions auxquelles srsquointeacuteresse la recherche en formation professionnelle encourageacutee par la Confeacutedeacuteration En avril 2016 le SEFRI a publieacute le plan directeur de la recherche en formation professionnelle pour les anneacutees 2017 agrave 2020 Le document rend compte des activiteacutes meneacutees pendant la peacuteriode 2013ndash2016 et preacutesente les prioriteacutes et les optimisations preacutevues pour la peacuteriode 2017ndash2020

Avant lrsquoentreacutee en vigueur de lrsquoactuelle loi sur la formation professionnelle en 2004 la recherche en formation professionnelle nrsquooccupait qursquoune place marginale dans le paysage de la recherche en eacuteducation Cette situation eacutetait en contradiction avec lrsquoimportance eacuteconomique et sociale de la formation professionnelle en Suisse et elle reacutepondait fort mal aux grands be-soins de bases scientifiques pour le pilo-tage politique et le deacuteveloppement des pratiques de la formation professionnelle

Bases scientifiques pour les poli-tiques de formation professionnelle La reacuteforme de la formation profession-nelle a eacuteteacute lrsquooccasion de repenser la re-cherche en formation professionnelle encourageacutee par la Confeacutedeacuteration et de revaloriser son statut En vertu de la loi sur la formation professionnelle entiegravere-ment reacuteviseacutee en 2004 le SEFRI encou-rage la recherche en formation profes-sionnelle par deux instruments

Leading Houses le SEFRI finance la mise en place de pocircles de recherche en formation professionnelle dans les universiteacutes Rattacheacutees agrave une chaire universitaire les Leading Houses ani-ment un reacuteseau de compeacutetence et pi-lotent plusieurs projets de recherche autour drsquoun pocircle theacutematique

Encouragement de projets individuels le SEFRI peut financer des mandats de recherche sur des theacutematiques cir-conscrites Les projets sont souvent proposeacutes bottom-up Ils tentent de reacutepondre agrave des questions preacutecises lieacutees agrave la formation professionnelle et qui ne sont pas abordeacutees par les Leading Houses

Ces deux instruments sont compleacutemen-taires Les Leading Houses sont conccedilues dans une perspective agrave plus long terme leur vocation est drsquoecirctre des pocircles de compeacutetence couvrant une theacutematique de plus grande ampleur Les projets in-

dividuels courent eux sur une peacuteriode plus bregraveve et portent sur des theacutematiques moins vastes souvent tourneacutees vers les applications La recherche en formation professionnelle ndash conjointement avec lrsquoencouragement de projets et le soutien drsquoactiviteacutes particuliegraveres drsquointeacuterecirct public ndash contribue ainsi au deacuteveloppement de la formation professionnelle et aux proces-sus drsquoinnovation dans la pratique tout en produisant les bases de deacutecision pour la politique en matiegravere de formation pro-fessionnelle

Rappel de la peacuteriode 2013ndash2016Au cours de la peacuteriode 2013ndash2016 deux des cinq Leading Houses ont conclu leur activiteacute (laquoEconomie de la formation transitions compeacutetences marcheacute du tra-vailraquo et laquoQualiteacute de la formation profes-sionnelleraquo) Trois Leading Houses restent en activiteacute laquoEconomie de la formation compor-tement des entreprises et politiques de formationraquo

laquoTechnologies pour la formation pro-fessionnelleraquo

laquoProcessus drsquoenseignement et drsquoap-prentissage dans le domaine commer-cialraquo

Une nouvelle Leading House a eacuteteacute eacutetablie en 2015 sur la theacutematique de la Gouver-nance de la formation professionnelle (GOVPET) Nombre de projets individuels ont eacuteteacute soutenus lrsquoanalyse de la transition de la scolariteacute obligatoire agrave la formation professionnelle constituant un des pocircles drsquointeacuterecirct

Les deux Leading Houses laquoEconomics of Education Firm Behaviour and Training Policiesraquo (LH Econ) et laquoTechnologies pour

La recherche en formation professionnelle contribue conjointement avec lrsquoencouragement de projets et le soutien drsquoactiviteacutes particuliegraveres drsquointeacuterecirct public au deacuteveloppement de la formation professionnelle et aux processus drsquoinnovation dans la pratique tout en produisant les bases de deacutecision pour la politique en ma-tiegravere de formation professionnelle Photo Iris Krebs

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la formation professionnelleraquo (LH DUAL-T) ont reacuteussi au cours des derniegraveres anneacutees agrave se positionner sur le plan national et in-ternational Dans leurs domaines respec-tifs les deux Leading Houses contribuent agrave faire progresser la formation profession-nelle par leurs apports novateurs LH Econ placeacutee sous la direction des pro-fesseurs Uschi Backes-Gellner (Universiteacute de Zurich) et Stefan Wolter (Universiteacute de Berne) eacutetudie des aspects eacuteconomiques tels que les effets de la mobiliteacute profes-sionnelle des diplocircmeacutes drsquoune formation professionnelle initiale ou lrsquoimpact drsquoun critegravere drsquoadjudication laquoentreprise forma-triceraquo dans les appels drsquooffres publics Il faut aussi mentionner lrsquoactiviteacute drsquoexperts des deux directeurs des Leading Houses que ce soit au niveau feacutedeacuteral aupregraves de lrsquoOCDE ou encore dans la coopeacuteration internationale en matiegravere de formation professionnelle

Quant agrave la Leading House DUAL-T qui est dirigeacutee par le professeur Pierre Dillen-bourg (EPFL) elle deacuteveloppe des solutions novatrices baseacutees sur les technologies de lrsquoinformation et destineacutees agrave mieux relier les connaissances theacuteoriques et les savoirs pratiques que les apprentis acquiegraverent en entreprise agrave lrsquoeacutecole professionnelle et dans les cours interentreprises Les char-pentiers par exemple ont besoin drsquoune

bonne faculteacute de repreacutesentation de lrsquoes-pace pour reacutealiser une construction en trois dimensions agrave partir de plans en deux dimensions Lrsquoutilisation drsquoun systegraveme de projection (TapaCarp) deacuteveloppeacute par les chercheurs de DUAL-T a un effet positif sur lrsquoentraicircnement des capaciteacutes de repreacute-sentation spatiale des apprentis

La Leading House laquoProcessus drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage dans le domaine commercialraquo (LINCA) dirigeacutee par le pro-fesseur Franz Eberle (Universiteacute de Zurich) a meneacute pendant la premiegravere peacuteriode de financement (2011-2016) une eacutetude lon-gitudinale sur la formation commerciale Cette eacutetude srsquoest inteacuteresseacutee aux processus drsquoenseignement et drsquoapprentissage des apprentis commerciaux et de leurs ensei-gnants sur lrsquoensemble de la dureacutee de for-mation Derniegravere neacutee des Leading Houses la LH laquoGouvernance de la formation pro-fessionnelleraquo (GOVPET) a commenceacute agrave deacuteployer ses activiteacutes sous la direction du

professeur Patrick Emmenegger (Universi-teacute de Saint-Gall)

Reacutepondant agrave une logique bottom-up lrsquoinstrument de lrsquoencouragement de projets individuels a eacuteteacute fortement sol-liciteacute pendant les anneacutees 2013 agrave 2016 notamment pour des recherches sur la transition Dans ce domaine la re-cherche sur la formation professionnelle soutient en plus des activiteacutes de forma-tion de la relegraveve afin de donner aux doctorants des connaissances meacutetho-dologiques approfondies et favoriser les eacutechanges scientifiques Drsquoautres projets individuels concernent le deacuteveloppe-ment des compeacutetences les professions des soins et lrsquoentrepreneuriat Durant la peacuteriode FRI en cours quinze projets in-dividuels ont eacuteteacute meneacutes agrave bien et cinq projets nouveaux ont eacuteteacute lanceacutes (eacutetat fin avril 2016)

Evaluation de la recherche sur la formation professionnellePendant la peacuteriode 2013ndash2016 le SEFRI a par ailleurs commandeacute une eacutevaluation de grande ampleur de la recherche en for-mation professionnelle Conduite par le bureau econcept SA lrsquoeacutevaluation aboutit agrave la conclusion que la Suisse a reacuteussi en une bonne deacutecennie agrave se doter drsquoune recherche en formation professionnelle dont la qualiteacute ne craint pas la comparai-son avec drsquoautres pays Lrsquoeacutevaluation du programme drsquoencouragement a toute-fois fait apparaicirctre que les reacutesultats des recherches tout reconnus qursquoils soient sur le plan national et international ont encore un impact insuffisant sur les pra-tiques de la formation professionnelle Un besoin drsquooptimisation a aussi eacuteteacute mis en lumiegravere en ce qui concerne la peacuterenni-teacute des structures mises en place

Planification 2017ndash2020Le programme drsquoencouragement de la re-cherche en formation professionnelle sera reconduit pour la peacuteriode FRI 2017ndash2020

La recherche de lrsquoadministration feacutedeacuteraleLa formation professionnelle fait partie des onze domaines politiques que le Conseil feacutedeacuteral a deacutefini pour la recherche de lrsquoadministration feacutedeacuterale Cette recherche doit fournir des connaissances neacutecessaires agrave lrsquoaccomplissement des tacircches de lrsquoadminis-tration feacutedeacuterale et agrave la mise en œuvre des politiques publiques Le cadre leacutegal de la recherche de lrsquoadministration feacutedeacuterale est preacuteciseacute drsquoune part dans la loi feacutedeacute-rale sur lrsquoencouragement de la recherche et de lrsquoinnovation (LERI) et drsquoautre part dans pregraves de 70 dispositions de lois speacuteciales (par exemple la loi sur la formation professionnelle)

LH Econ (Economics of Education Firm Behaviour and Training Policies)Universiteacutes de Zurich et de Berne

LH DUAL-T (Technologies pour la formation professionnelle)EPFL Universiteacute de Fribourg IFFP Lugano

LH LINCA (Processus drsquoenseignement et drsquoapprentissage dans le domaine commercial)Universiteacute de Zurich

LH GOVPET (Gouvernance de la formation professionnelle)Universiteacutes de Saint-Gall et de Lausanne IFFP Zollikofen

Implantations et reacuteseaux des Leading Houses (eacutetat en avril 2016) Source SEFRI

SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

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Lrsquoanalyse des besoins prioritaires en ma-tiegravere de recherche deacutecoule des deacutefis ac-tuels Lrsquoidentification de ces deacutefis srsquoest fondeacutee sur les objectifs de politique de formation deacutefinis conjointement par la Confeacutedeacuteration et les cantons et sur les deacutefis exposeacutes dans une perspective su-peacuterieure dans le message FRI tels que lrsquoeacutevolution deacutemographique et la peacutenu-rie de personnel qualifieacute Conjointement avec les partenaires dans les cantons les organisations du monde du travail et les milieux scientifiques le SEFRI a valideacute lrsquoactualiteacute de ces deacutefis en les compleacutetant sur les points qui appellent des mesures Ce processus a deacuteboucheacute sur la deacutefinition de prioriteacutes theacutematiques pour lrsquoencoura-

gement de la recherche Ces prioriteacutes se rattachent aux domaines suivants Aspects systeacutemiques Politique Deacutecisions de formation individuelles Transitions

Economie et marcheacute du travail Meacutethodes et pratiques drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage

Internationalisation

Enfin il srsquoagira aussi de remeacutedier aux fai-blesses de la recherche en formation pro-fessionnelle identifieacutees par le processus drsquoeacutevaluation Lrsquoeffort portera notamment sur la consolidation de la gouvernance lrsquoinstitutionnalisation de la recherche en formation professionnelle dans le pay-

sage suisse des hautes eacutecoles et lrsquoexploi-tation plus systeacutematique des reacutesultats de la recherche aux niveaux pratique et politique

ContactJohannes Mure SEFRIChef de lrsquouniteacute Pilotage et recherche en matiegravere de formation +41 58 464 64 04thinspjohannesmuresbfiadminch

Informations compleacutementairesPlan directeur de la recherche en forma-tion professionnelle 2017ndash2020thinsp wwwsbfiadminchBBKonzept_fr

Entretien avec Michael Hengartner professeur et preacutesident de swissuniversities

laquoJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaireraquoMichael Hengartner professeur et recteur de lrsquoUniversiteacute de Zurich a repris deacutebut 2016 la preacutesidence de la Confeacuterence des recteurs des hautes eacutecoles suisses (swissuniversities) Son objectif est notamment que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la Suisse

Vous ecirctes agrave la preacutesidence de swissuniver-sities depuis 100 jours De quoi vous ecirctes-vous le plus occupeacute depuis vos deacutebutsMichael Hengartner durant cette courte mais intense peacuteriode jrsquoai appris agrave connaicirctre cette toute jeune organisation qursquoest swissuniversities Elle se trouve en-core en phase de deacuteveloppement mais beaucoup de choses fonctionnent deacutejagrave parfaitement

Nous avons deacutejagrave traiteacute de nombreux thegravemes notamment Horizon 2020 le financement des hautes eacutecoles les reacute-fugieacutes dans les hautes eacutecoles suisses le programme speacutecial relatif agrave la meacutede-

cine universitaire et aussi les possibiliteacutes de promotion des membres des hautes eacutecoles speacutecialiseacutees

Entreacutee en vigueur en 2015 la loi sur lrsquoencouragement et la coordination des hautes eacutecoles (LEHE) a poseacute de nouvelles bases pour le paysage suisse des hautes eacutecoles Ressentez-vous son influenceAbsolument Par exemple les hautes eacutecoles peuvent beaucoup plus facile-ment parler drsquoune seule voix et donner ainsi plus de poids agrave leurs demandes au niveau politique et socieacutetal

Quels sont vos domaines de prioriteacute vos objectifs en tant que preacutesidentJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaire par exemple quand jrsquoexplique le positionnement des hautes eacutecoles aux milieux politiques et au grand public en avanccedilant de bons arguments Mon objectif est que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la SuisseUniversiteacutes eacutecoles polytechniques feacute-deacuterales hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et hautes eacutecoles peacutedagogiques quel est

leur deacutenominateur commun dans la po-litique des hautes eacutecoles Et quelles sont leurs diffeacuterencesLeur point commun reacuteside dans le fait que nous accordons une grande impor-tance agrave leurs diffeacuterences Selon notre philosophie les universiteacutes les eacutecoles polytechniques feacutedeacuterales les hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et les hautes eacutecoles peacutedagogiques sont eacutegales mais aussi diffeacuterentes Tandis que nous veillons aux profils speacutecifiques des diffeacuterents types de hautes eacutecoles nous entretenons et promouvons la diversiteacute et la compleacute-mentariteacute des offres de formation au niveau tertiaire Ces offres sont lrsquoune des grandes forces de notre systegraveme suisse de formation La diversiteacute dans les offres reacutepond non seulement aux aptitudes et inteacuterecircts individuels des eacutetudiants mais constitue eacutegalement une reacuteponse adap-teacutee agrave la demande sur le marcheacute du tra-vail de professionnels qualifieacutes issus de formations diverses

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissuniversitiesch

Prof Dr Michael Hengartner

SEFRI NEWS 316 l HAUTES EacuteCOLES

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Le Conseil feacutedeacuteral lance un nouveau programme de recherche

Transformer les nouvelles connaissances en matiegravere drsquoeacuteconomie durable en applications concregravetesLe Conseil feacutedeacuteral a lanceacute en mars 2016 le nouveau programme national de recherche (PNR) laquoEconomie durableraquo On en attend une contribution importante agrave lrsquoeacuteconomie durable gracircce agrave une utilisation plus efficace et agrave une seacutecuriteacute accrue des ressources Les progregraves escompteacutes ne manqueront pas de favoriser la compeacutetitiviteacute de lrsquoeacuteconomie suisse et drsquoaccroicirctre le bien-ecirctre de la population indigegravene La dureacutee du programme de recherche est de cinq ans et son budget global se monte agrave 20 millions de francs

Les ressources naturelles ont un poten-tiel de reacutegeacuteneacuteration limiteacute et se font tou-jours plus rares Ce constat a engendreacute au sein de la communauteacute scientifique dans le monde politique et dans la socieacute-teacute un deacutebat intensif sur lrsquousage efficace des ressources la deacutecarbonisation de lrsquoeacuteconomie les innovations permettant le deacuteveloppement de technologies propres et plus geacuteneacuteralement sur une moder-nisation de la socieacuteteacute Ce nouveau pro-gramme national de recherche meneacute par le Fonds national suisse FNS vise donc agrave produire ndash dans une approche systeacutemique ndash des connaissances concernant aussi bien lrsquoenvironnement lrsquoeacuteconomie et la socieacuteteacute que lrsquoensemble des ressources naturelles et des eacutechelons de la chaicircne de creacuteation de valeur Ce programme doit drsquoune part susciter le deacutepocirct de projets de recherche axeacutes sur lrsquoaccroissement des connais-sances et sur la mise en eacutevidence globale des chances des risques et des potentiels Il doit drsquoautre part aboutir agrave lrsquoanalyse de mesures et drsquoinstruments et agrave des conclu-sions geacuteneacuterales agrave des fins pratiques par le deacuteveloppement de normes innovantes la conception de modegraveles de consommation et de production ineacutedits et la diffusion de technologies et de produits laquopropresraquo

Ce PNR srsquoadresse agrave un large eacuteventail de disciplines allant de lrsquoeacuteconomie et de lrsquoeacuteco-nomie drsquoentreprise aux sciences de lrsquoenvi-ronnement et agrave lrsquoeacutecologie industrielle en passant par les sciences sociales les sciences financiegraveres et le droit Ce programme est exigeant car il preacutesuppose une approche systeacutemique des ressources naturelles et de la chaicircne de production dans le champ de tension entre environnement eacuteconomie et socieacuteteacute

Les connaissances nouvelles produites par les projets de recherche du PNR 73 fourni-ront des informations essentielles tant pour le secteur priveacute que pour les deacutecideurs et les autoriteacutes communales cantonales et feacutedeacuterales

ContactClaudine Dolt SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Recherchedivision Recherche et innovation natio-nales +41 58 462 78 38thinspclaudinedoltsbfiadminch Compleacutements dlsquoinformationLe Fonds national suisse preacutevoit de pu-blier lrsquoappel agrave projet pour ce nouveau

Qursquoest ce qursquoun programme natio-nal de rechercheLes programmes nationaux de recher-che couvrent des projets de recher-che qui contribuent agrave la solution de problegravemes drsquoactualiteacute drsquoimportance nationale La seacutelection des thegravemes se fait dans une logique ascendan-te (dite laquobottom-upraquo) le Secreacutetariat drsquoEtat agrave la formation agrave la recherche et agrave lrsquoinnovation (SEFRI) recueille les propositions theacutematiques eacutemanant des milieux inteacuteresseacutes A la suite de ce processus deacutebouchant sur une pro-position du Deacutepartement feacutedeacuteral de lrsquoeacuteconomie de la formation et de la recherche (DEFR) le Conseil feacutedeacuteral arrecircte peacuteriodiquement les thegravemes et lrsquoenveloppe financiegravere de nouveaux PNR dont lrsquoexeacutecution est confieacutee au Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS)

Les projets de recherche soumis par la suite au FNS passent par la proceacutedure drsquoeacutevaluation ordinaire obeacuteissant aux normes du FNS Les PNR ont en geacuteneacute-ral une dureacutee de cinq ans Depuis la creacuteation de cet instrument plus de 70 PNR ont eacuteteacute reacutealiseacutes

programme national de recherche en juin 2016 Les esquisses de projets pour-ront ecirctre soumises au FNS degraves cette date Toute question touchant la soumission des projets est agrave adresser directement au FNS agrave lrsquoattention de

Pascal Walther FNS +41 31 308 22 26thinsppascalwalthersnfch

Vous trouverez plus drsquoinformations sur les programmes nationaux de recherche surthinsp wwwsbfiadminchnfp_fr

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Etude bibliomeacutetrique des publications de recherche

Bonne performance de la recherche suisse au cours des derniegraveres anneacutees

Malgreacute la concurrence accrue ces derniegraveres anneacutees la Suisse fait toujours partie des pays les plus compeacutetitifs dans le domaine de la recherche Elle arrive agrave maintenir son niveau de production de publications ainsi qursquoun impact global eacuteleveacute Elle fait aussi preuve drsquoune inteacutegration internationale remarquable eacutetant donneacute qursquoun tregraves grand nombre de publications sont produites en collaboration internationale Tels sont les principaux reacutesultats drsquoune eacutetude bibliomeacute-trique du SEFRI reacutecemment publieacutes dans le rapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981-2013raquo

La recherche fait progresser les connais-sances actuelles ou apporte du nouveau savoir de nouveaux instruments ou des meacutethodes innovantes Mais comment mesure-t-on la performance de re-cherche drsquoun pays et comment la com-pare-t-on avec celle drsquoautres pays

Releveacute quantitatif de la production scientifiqueUne approche possible est celle de la bibliomeacutetrie Il srsquoagit drsquoune meacutethode quantitative Elle part du principe que les chercheurs utilisent la publication drsquoarticles dans des revues scientifiques comme principal moyen de rendre pu-bliques leurs activiteacutes de recherche Il est ainsi possible drsquoobserver les tendances et les eacutevolutions de la recherche au cours du temps et par pays au moyen drsquoindi-cateurs choisis

Les eacutetudes bibliomeacutetriques sont un ins-trument important pour estimer la per-formance de recherche drsquoun pays et

sont utiliseacutees comme tel dans le monde entier Elles ont ce-pendant aussi leurs limites les don-neacutees exploiteacutees ne concernent que les articles qui sont pu-blieacutes dans des revues scientifiques pour un public international Elles ne tiennent pas compte des autres canaux de diffusion des reacutesultats de re-cherche tels que les preacutesentations dans des congregraves ou les monographies En-fin elles ne comptabilisent que les ar-ticles en anglais qui tient lieu de langue internationale de reacutefeacuterence

Volume de publicationsSur la peacuteriode 2009-2013 la Suisse a produit 12 des publications mon-diales et se place ainsi au 16e rang des pays La Suisse arrive agrave maintenir ce taux de production de 12 depuis plusieurs anneacutees malgreacute la concurrence de plus en plus grande des pays eacutemergents En termes de publications par habitants ou par chercheurs la Suisse se situe parmi les pays les plus productifs en nombre de publications par habitant elle se classe au 1er rang mondial avec presque 4000 publications par million drsquohabitants (Fig 1) et au 3e rang en nombre de publi-cations par chercheur avec 857 publica-tions pour 1000 chercheurs

Secteurs institutionnels de la SuisseLe secteur institutionnel le plus productif en Suisse est le secteur des hautes eacutecoles

avec 726 des publications nationales sur la peacuteriode 2009ndash2013 les 274 restants se reacutepartissant entre les trois autres secteurs le secteur des instituts de recherche (145) le secteur des en-treprises priveacutees (75) et le secteur des organisations internationales (54)

Lrsquoeacutevolution des parts des quatre secteurs montrent que le secteur des hautes eacutecoles a toujours eacuteteacute le plus productif (Fig 2) Par contre le secteur des entre-prises priveacutees a perdu de lrsquoimportance au cours des derniegraveres anneacutees passant de presque 15 agrave la fin des anneacutees 90 agrave moins de 8 actuellement

Impact (indice relatif de citations)Lrsquoimpact des publications produites en Suisse (lrsquoaudience aupregraves des autres chercheurs) est excellent et la Suisse se classe au 3e rang juste derriegravere les Etats-Unis et les Pays-Bas pour la peacute-riode 2009ndash2013 (Fig 3) Si lrsquoimpact de

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Hautes eacutecoles Instituts de recherche Entreprises priveacutees Organisations internationales

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

Figure 1 Publications par anneacutee et par mil-lion drsquohabitants peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Figure 2 Evolution des publications par secteurs institutionnel en pourcentage du total des publications de la Suisse

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

3892

3483

3463

3423

3407

3318

3242

3095

2685

2299

Finlande

Danemark

Pays-Bas

Norvegravege

Suegravede

Australie

Canada

Singapour

Suisse

Islande

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

la Suisse est resteacute quasi identique ces derniegraveres anneacutees (aux alentours de 117 soit 17 points de plus que la moyenne mondiale de 100) celui des Pays-Bas a augmenteacute et a actuellement permis agrave ce pays de passer juste devant la Suisse

Publications les plus citeacutees (Top 10)La Suisse produit 16 des publica-tions faisant partie des publications les plus citeacutees mondialement (Top 10) ce qui repreacutesente une proportion plus importante que sa part de 12 dans les publications globales La Suisse est

Figure 3 Indicateur drsquoimpact peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

donc tregraves preacutesente dans cette classe de publications agrave forte visibiliteacute internatio-nale ce qui montre la tregraves forte recon-naissance mondiale dont jouissent ses chercheurs Si lrsquoon compte le nombre de publications Top 10 par habitant ou par chercheur la Suisse se classe au 1er rang dans le deux cas avec 542 publi-cations Top 10 par million drsquohabitants et 163 publications Top 10 pour 1000 chercheurs

Coopeacuterations En Suisse une grande partie des publi-cations sont reacutealiseacutees en collaboration internationale 49 des publications sont produites par une institution suisse en collaboration avec des institutions agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuteration uniquement in-ternationale) et 19 sont le fruit de col-laborations entre plusieurs institutions en Suisse avec au moins une institution agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuterations nationale et internationale) (Fig 4) Pour le reste des articles 17 sont produits par une seule institution (sans coopeacuteration) et 15 sont issus de plusieurs institutions se trouvant toutes en Suisse (coopeacuteration uniquement nationale)

Les comportements de coopeacuteration dif-fegraverent beaucoup selon les domaines de recherche Par exemple en Suisse le taux drsquoarticles eacutecrits sans coopeacuteration varie de 11 en laquoMeacutedecine cliniqueraquo agrave 64 en laquoSciences humaines et socialesraquo le

Figure 4 Reacutepartition des publications de la Suisse selon le type de coopeacuteration institutionnel-le en du total des publications du domaine de recherche en Suisse peacuteriode 2009-2013

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

taux de coopeacuteration uniquement inter-nationale varie de 24 en laquoSciences humaines et socialesraquo agrave 56 en laquoPhy-sique chimie et science de la terreraquo

Partenariat internationalDurant la peacuteriode 2009-2013 parmi les publications de la Suisse produites en coopeacuteration 78 le sont en partena-riats internationaux faisant de la Suisse un des pays ayant les forts taux de par-tenariats internationaux Le deacutecompte par pays montre cependant que les cher-cheurs en Suisse collaborent en premier lieu avec drsquoautres chercheurs en Suisse (22) puis avec les chercheurs des Etats-Unis (154) et ceux des pays limi-trophes de la Suisse Italie (97) Alle-magne (82) et France (72) (Fig 5)

ConatctIsabelle Maye SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Bases scien-tifiques et politique division Recherche et innovation nationales +41 58 463 09 64thinspisabellemayesbfiadminch

Information compleacutementairesRapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981ndash2013raquothinsp wwwsbfiadminchbiblio-fr

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

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Suegravede

France

Germany

Canada

Danemark

Belgique

UK

Switzerland

Pays-Bas

Etats-Unis

Figure 5 Provenance des partenaires des chercheurs en Suisse en pourcent du total des partenariats de la Suisse peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

217

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Suisse

Etats-Unis

Italie

Allemagne

France

Royaume-Uni

Espagne

Canada

Pays-Bas

Russie

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64

17

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Sciences techniques et delingeacutenieur informatique

Physique chimie etsciences de la terre

Agriculture biologie etsciences de lenvironnement

Sciences de la vie

Meacutedecine clinique

Sciences socialeset comportementales

Sciences humaines et arts

Total des articles de la Suisse

Coopeacuteration uniquement internationale Coopeacuterations nationale et internationnale

Coopeacuteration uniquement nationale Sans coopeacuteration

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Cherenkov Telescope Array (CTA)

Nouvelles perspectives sur lrsquounivers

Lanceacute en 2010 par un consortium international le projet Cherenkov Telescope Array (CTA) ouvre un nouveau champ celui de lrsquoastronomie gamma au sol Il permettra drsquoobserver les eacuteclairs Cherenkov dans lrsquoatmosphegravere terrestre et de tirer des conclusions sur les sources de rayons gamma telles que les galaxies et les supernovas Dans le cadre du message sur la formation la recherche et lrsquoinnovation 2017-2020 le Conseil feacutedeacuteral demande au total huit millions de francs afin que la Suisse puisse participer agrave lrsquoorganisation CTA en tant que membre fondateur et qursquoelle puisse ainsi beacuteneacuteficier des avantages qui en deacutecoulent

Les capaciteacutes de la science agrave explorer lrsquounivers ont eacutevolueacute agrave un rythme stupeacute-fiant ces derniegraveres anneacutees Depuis 1995 par exemple plus de 2000 exoplanegravetes ont eacuteteacute identifieacutees et caracteacuteriseacutees Les puissants teacutelescopes deacuteveloppeacutes pour explorer la partie visible du rayonnement cosmique y ont contribueacute notamment les instruments installeacutes au Chili par lrsquoESO (European Southern Observatory) une organisation internationale de re-cherche dont la Suisse est membre

Identifier des objets laquoinvisiblesraquoCependant de nombreux objets de lrsquounivers nrsquoeacutemettent peu ou pas du tout de rayonnement dans la partie visible du spectre eacutelectromagneacutetique et de-meurent invisibles pour les teacutelescopes de lrsquoESO Certains objets se laissent plutocirct observer dans la partie tregraves eacutenergeacutetique de ce spectre produisant des rayons gamma aussi appeleacutes photons de tregraves haute eacutenergie Parmi ces objets laquoinvi-siblesraquo se trouvent le centre de notre ga-laxie mais aussi des quasars des super-novas ou des trous noirs tous essentiels agrave lrsquoameacutelioration de notre compreacutehension de lrsquounivers

Ces rayons gamma requiegraverent drsquoautres techniques que les teacutelescopes clas-siques pour ecirctre identifieacutes et analyseacutes Ils peuvent ecirctre deacutetecteacutes directement depuis lrsquoespace ou indirectement mais plus efficacement depuis la Terre En interagissant avec lrsquoatmosphegravere les rayons gamma geacutenegraverent en effet des laquodouchesraquo de particules qui produisent une lumiegravere bleuteacutee baptiseacutee laquolumiegravere Cherenkovraquo Des teacutelescopes dits laquoteacuteles-copes Cherenkovraquo speacutecialement conccedilus et fonctionnant en reacuteseau peuvent deacute-tecter cette lumiegravere Un travail drsquoanalyse

permet ensuite de caracteacuteriser la source de rayons gamma observeacutee et drsquoen tirer une image preacutecise Lrsquoeacutetude des rayons gamma de lrsquounivers fait donc appel tout agrave la fois aux compeacutetences des physiciens des particules et des astrophysiciens constituant un champ scientifique pro-pice agrave lrsquointerdisciplinariteacute

Par petits groupes des institutions de recherche de diffeacuterents pays du monde ont installeacute les premiers laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en Namibie sur les Icircles Ca-naries ou encore dans le deacutesert de lrsquoAri-zona Les donneacutees reacutecolteacutees par ces ins-truments depuis une vingtaine drsquoanneacutees ont deacutejagrave permis de repeacuterer plus de 150 sources de rayons gamma dans lrsquounivers et de valider le systegraveme de deacutetection de ces rayons par laquoteacutelescopes Cherenkovraquo

Un site dans lrsquoheacutemisphegravere nord et un autre dans lrsquoheacutemisphegravere sudLes capaciteacutes de ces premiers instru-ments ont agrave preacutesent atteint leurs limites Les scientifiques de toutes les reacutegions du monde concerneacutes par ce domaine ont formeacute un consortium global pour passer agrave lrsquoeacutetape suivante qui consiste en un projet unique au monde le Cheren-kov Telescope Array (CTA) Il est preacutevu drsquoinstaller des laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en reacuteseau sur deux sites lrsquoun dans lrsquoheacute-misphegravere nord en principe sur lrsquoicircle de la Palma dans lrsquoarchipel des Canaries et lrsquoautre dans lrsquoheacutemisphegravere sud en prin-cipe au Chili agrave proximiteacute immeacutediate des installations de lrsquoESO CTA est donc conccedilu pour observer lrsquointeacutegraliteacute de la voucircte ceacuteleste Tandis que le site sud pourra se focaliser sur les objets appar-tenant agrave notre galaxie la Voie lacteacutee le site nord se concentrera sur toutes les autres sources de rayons gamma

de lrsquounivers CTA sera geacutereacute depuis un siegravege administratif dont lrsquoemplacement probablement dans un Etat europeacuteen sera deacutecideacute courant 2016 Les donneacutees produites par CTA seront traiteacutees et sto-ckeacutees dans un centre deacutedieacute dont lrsquoem-placement sera eacutegalement deacutetermineacute en 2016

Une organisation internationale creacutee une base commune pour la rechercheIl est clair pour le consortium que CTA ne peut ecirctre construit par un seul pays ou geacutereacute par une seule de ses institutions de recherche A lrsquoinstar de lrsquoESO ou du CERN CTA doit donc prendre la forme drsquoune organisation internationale de re-cherche De plus pour valoriser pleine-ment les instruments et les nombreuses donneacutees qui seront produites par CTA le consortium propose drsquooffrir aux scien-tifiques de tous horizons un accegraves ou-vert aux infrastructures Une fois CTA construit les scientifiques inteacuteresseacutes agrave utiliser ses instruments pourront deacuteposer des propositions de recherche du temps drsquoobservation leur sera attribueacute sur une base compeacutetitive

Ce modegravele drsquoallocation des ressources est deacutejagrave courant pour les organisations internationales de recherche exploitant des sources de lumiegravere ou de neutrons pour la science des mateacuteriaux (Installa-tion europeacuteenne de rayonnement syn-chrotron ESRF et Institut Max von Laue ndash Paul Langevin ILL) Le consortium a deacutemarreacute le deacuteveloppement de CTA en 2010 beacuteneacuteficiant de fonds issus des agences nationales de financement de la recherche ou de lrsquoUE Le projet preacutecis qui a eacuteteacute eacutelaboreacute apparaicirct agrave preacutesent suf-fisamment mucircr pour permettre le finan-

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

cement et le deacutemarrage de la construc-tion de CTA Le coucirct de celle-ci devrait avoisiner un demi-milliard drsquoeuros

Vif inteacuterecirct des universiteacutes suissesDegraves le deacutemarrage des travaux du consor-tium des groupes de diffeacuterentes institu-tions de recherche suisses (Universiteacutes de Genegraveve et de Zurich EPF de Zurich EPF de Lausanne) ont pris une part active agrave la preacuteparation de CTA Ils ont notamment beacuteneacuteficieacute de fonds alloueacutes par le Fonds national suisse Dans cette phase de preacuteparation crsquoest lrsquoUniversiteacute de Zurich qui repreacutesente les inteacuterecircts de la com-munauteacute suisse vis-agrave-vis de lrsquoorganisa-tion du projet CTA baseacutee agrave Heidelberg Deacutebut 2016 lrsquoUniversiteacute de Genegraveve et celle de Zurich ont agrave nouveau montreacute leur engagement marqueacute dans le projet CTA Appuyeacutee aussi par lrsquoEPFL lrsquoUniver-siteacute de Genegraveve srsquoest ainsi deacuteclareacutee precircte agrave accueillir le centre de traitement des donneacutees de CTA LrsquoUniversiteacute de Zurich a de son cocircteacute deacutetacheacute le Professeur Ueli Straumann pour reprendre la di-rection de lrsquoorganisation du projet CTA M Straumann a eacuteteacute nommeacute laquoManaging

Directorraquo de CTA en mars 2016 (voir in-terview ci-dessous)

La strateacutegie internationale du Conseil feacutedeacuteral dans le domaine FRI preacutevoit que la Suisse participe aux organisations in-ternationales de recherche drsquoimportance centrale pour la recherche suisse Dans lrsquoeacutedition 2015 de la Roadmap suisse sur les infrastructures de recherche le SEFRI a identifieacute quatre organisations de ce type en devenir parmi lesquelles CTA est le projet dont lrsquoimpleacutementation apparaicirct prioritaire Drsquoune part le po-tentiel drsquoutilisation de CTA par des ins-titutions de recherche suisses est aveacutereacute et drsquoautre part la construction semble pouvoir deacutemarrer tout prochainement Comme pour les autres organisations in-ternationales de recherche il est envisa-geacute que la Suisse participe agrave hauteur de 2 agrave 3 des coucircts de construction de CTA Cette part reflegravete le temps drsquoutilisation potentiel par les chercheurs suisses tel qursquoil peut ecirctre identifieacute agrave ce stade

Crsquoest pour cette raison que le Conseil feacutedeacuteral demande au Parlement dans le

cadre du message FRI 2017-2020 lrsquoou-verture drsquoun creacutedit drsquoengagement de 8 millions de francs suisses en faveur de CTA Cette somme devrait permettre agrave la Suisse de rejoindre lrsquoorganisation inter-nationale de recherche CTA degraves sa fon-dation et de participer activement agrave la construction Le Parlement devrait avoir traiteacute la proposition du Conseil feacutedeacuteral concernant lrsquoouverture drsquoun creacutedit pour CTA drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2016 ContactXavier Reymond SEFRIChef de lrsquouniteacute Organisations de recherche internationales +41 58 462 34 52thinspxavierreymondsbfiadminch

Informations compleacutementairesCTA Organisationthinsp httpsportalcta-observatoryorgPagesHomeaspxthinsp

Feuille de route pour les infrastructures de recherche 2015thinsp wwwsbfiadminchroadmap-f

laquoCTA ouvre une nouvelle fenecirctre sur les pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquouniversraquo

Le Professeur Ueli Straumann dirige agrave lrsquoUniversiteacute de Zurich le laboratoire focaliseacute sur CTA mais aussi sur lrsquoexpeacuterience LHCb au CERN Deacutebut mars 2016 il a eacuteteacute eacutelu laquoManaging Directorraquo de CTA par les parties prenantes du projet Pour lui laquocette nouvelle infrastructure de recherche offre une possibiliteacute unique de mener ndash au-delagrave des frontiegraveres nationales ndash une recherche fondamentale sur des questions centrales de lrsquoorigine de notre univers Crsquoest aussi une chance pour la relegraveve scientifique suisseraquo

Quels sont vos objectifs et vos attentesUeli Straumann Le projet CTA se trouve actuellement dans la phase passion-nante de transition entre la planification

et la phase de recherche et deacuteveloppe-ment Il srsquoagit maintenant de convaincre les institutions impliqueacutees drsquoaborder le projet dans une perspective drsquoensemble Dans les entretiens que jrsquoai pu mener avec les repreacutesentants des pays associeacutes au projet jrsquoai pu constater une reacutejouis-sante bonne volonteacute Il mrsquoimporte aussi que nous deacuteveloppions une culture com-mune faite de confiance et drsquoeacutechange ouvert drsquoinformations

Lrsquoastronomie en rayons gamma est un domaine de recherche tregraves pointu Pour quelles raisons la Suisse devrait-elle parti-ciper agrave cette organisation de recherche

Lrsquoinfrastructure de recherche CTA ouvre de nouvelles perspectives agrave lrsquoobservation des pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquounivers car il offre des systegravemes permettant la deacutetec-tion de photons de la plus haute eacutenergie Rien que dans notre galaxie elle permet-tra de deacutecouvrir un millier de nouvelles sources de rayonnement gamma parmi lesquelles des trous noirs des vestiges drsquoexplosions de supernova des reacutegions drsquoeacutetoiles en formation des pulsars et des systegravemes stellaires binaires Au-delagrave de la Voie lacteacutee nous pourrons explorer des centaines de galaxies notamment de lointaines galaxies dont lrsquoeacutenergie est supposeacutee provenir de trous noirs super-

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Une journeacutee agrave swissnex China

Creacuteer des ponts entre la Suisse et la ChineAu mois drsquoavril le preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann srsquoest rendu en Chine avec une deacuteleacutega-tion swissnex China eacutetait impliqueacute dans la preacuteparation de la visite Lanceacute en 2008 agrave Shanghai swissnex China a vu sa mission eacutevoluer au cours des anneacutees Comptant deacutesormais sur une eacutequipe preacutesente eacutegalement agrave Peacutekin et Guangzhou ses projets reflegravetent tant les changements du paysage acadeacutemique suisse que les transformations rapides de la Chine

La Suisse a ouvert un swissnex agrave Shan-ghai avec pour mission de jeter des ponts entre la Suisse et la Chine dans les do-maines de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation Au deacutebut crsquoest surtout vers la recherche que se sont orienteacutees ses activiteacutes notamment dans le cadre du programme bilateacuteral de recherche

Refleacutetant lrsquointeacuterecirct de la communauteacute scien-tifique mais aussi une volonteacute politique drsquointensifier les liens swissnex a travail-

leacute agrave mettre en valeur la recherche suisse afin de mieux faire connaicirctre ses qualiteacutes et son attractiviteacute Il a aussi accueilli de nombreuses deacuteleacutegations acadeacutemiques agrave la recherche de partenariats Ces derniegraveres anneacutees cependant tant la formation que lrsquoinnovation ont pris de lrsquoimportance

Forte demande pour le savoir-faire suisseEn phase de transition et confronteacutee agrave une inadeacutequation croissante entre la

formation et le marcheacute du travail la Chine a lanceacute de vastes chantiers pour renforcer son eacuteconomie et construire de solides fondations pour le futur Un des domaines importants est celui de la formation car le gouvernement a lanceacute une initiative visant agrave creacuteer un systegraveme de hautes eacutecoles speacutecialiseacutees comptant plus de 1500 eacutecoles Un grand nombre drsquouniversiteacutes chinoises appeleacutees agrave se transformer dans les prochaines anneacutees souhaite ainsi srsquoinspirer du systegraveme des

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massifs situeacutes en leurs centres Voilagrave qui offre agrave la recherche fondamentale une approche fonciegraverement nouvelle agrave lrsquoin-terface entre physique des particules et astrophysique Il en reacutesulte aussi des sy-nergies avec le CERN agrave Genegraveve le plus grand laboratoire international de phy-sique

Le message FRI 2017 ndash 2020 preacutevoit huit millions de francs pour la participation de la Suisse agrave CTA soit une petite partie seulement du budget total de cette or-ganisation Avec une participation aussi modeste la Suisse pourra-t-elle vraiment profiter de ces installations Ce montant repreacutesente environ 2 des coucircts totaux ce qui paraicirct adeacutequat en comparaison avec la bonne trentaine de pays inteacuteresseacutes Gracircce agrave cette parti-cipation les chercheurs suisses auront comme tous les membres du projet ac-cegraves agrave lrsquoensemble des infrastructures et des donneacutees mesureacutees Il est irreacutealiste drsquoimaginer que la Suisse pourrait mener agrave bien seule un tel projet De maniegravere geacuteneacuterale il est permis drsquoaffirmer que sans sa participation agrave des coopeacuterations internationales de recherche la Suisse nrsquoaurait pas accegraves agrave la plupart des activi-teacutes de recherche modernes en physique fondamentale

Quels autres pays sont-ils eacutegalement in-teacuteresseacutes agrave la creacuteation de lrsquoorganisation CTALe consortium CTA comprend au total des universiteacutes et des laboratoires de 31 pays du monde entier A ce jour des institutions de recherche de onze pays se sont regroupeacutes dans une Sagraverl drsquointeacute-recirct public (Afrique du Sud Allemagne Espagne France Grande Bretagne Ita-lie Japon Pays-Bas Suegravede Suisse et Reacutepublique tchegraveque) pour faire avancer la reacutealisation du projet CTA La Suisse y a participeacute degraves le deacutebut car lrsquoUniversi-teacute de Zurich est un des trois membres fondateurs de cette Sagraverl LrsquoAllemagne et lrsquoItalie sont deacutejagrave agrave mecircme de deacutegager des moyens consideacuterables pour CTA les autres pays seront eacutegalement en mesure de le faire drsquoici 2017

Drsquoexpeacuterience la phase preacuteparatoire drsquoune organisation internationale de re-cherche est difficile Quels sont les eacuteleacute-ments neacutecessaires pour que cette orga-nisation internationale puisse ecirctre active et que la phase de construction de CTA puisse deacutemarrer Tous les moyens financiers neacutecessaires ne sont pas encore reacuteunis actuelle-ment Crsquoest pourquoi il est envisageacute de construire les teacutelescopes par eacutetapes On

assure ainsi un potentiel scientifique pour chaque projet partiel La nouvelle organisation sera vraisemblablement pleinement opeacuterationnelle quand 60 au moins des fonds seront disponibles

ContactProf Dr Ueli StraumannManaging Director Cherenkov Telescope Array Observatory GmbH +49 62 21 51 64 71thinspustraumanncta-observatoryorg

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hautes eacutecoles speacutecialiseacutees (HES) suisses swissnex a suivi degraves le deacutebut ce projet en conseillant les inteacuteresseacutes en Suisse via des bulletins drsquoinformation des rapports et une carte geacuteographique des meil-leures possibiliteacutes de coopeacuteration

laquoLes hautes eacutecoles speacutecialiseacutees suisses trouveront une occasion unique de transfeacuterer leur expertise et leur sa-voir-faireraquo selon Pascal Marmier CEO de swissnex China La Chine offre en ef-fet de nombreuses possibiliteacutes de colla-boration aux institutions qui souhaitent srsquointernationaliser non seulement sur des probleacutematiques de recherche lieacutees agrave la transformation du pays mais aussi sur les modegraveles de formation swissnex soutient leurs deacutemarches par exemple de nombreux eacutetudiants HES viennent chaque anneacutee pour des voyages drsquoeacutetude En eacuteteacute 2016 un partenariat avec le can-ton de Vaud permettra agrave toute la classe

du Master Innokick de la HES-SO de se rendre agrave Hong Kong et Shanghai pour travailler sur des modegraveles drsquoinnovation rapide avec des eacutetudiants chinois

Ce programme est un bon exemple des formations que swissnex est en train drsquoeacutelaborer Les eacutetudiants beacuteneacuteficient en effet drsquoune expeacuterience immersive qui leur permet de mieux comprendre comment fonctionne la Chine Le programme CHIC est un autre exemple il permet agrave des eacutetu-diants de lrsquoEPFL de la Faculteacute des Hautes eacutetudes commerciales de lrsquoUniversiteacute de Lausanne (HEC) et de lrsquoEcole cantonale drsquoart de Lausanne (ECAL) drsquoapprendre agrave fabriquer un prototype en travaillant avec des ingeacutenieurs chinois dans une usine drsquoeacutelectronique agrave Shenzhen

Ces types de formations correspondent aussi agrave lrsquointeacuterecirct des universiteacutes chinoises qui appreacutecient les nouvelles ideacutees de

coopeacuteration La Suisse nrsquoayant pas de campus en Chine les partenaires sont tregraves ouverts aux possibiliteacutes drsquoeacutechange car lrsquointernationalisation des eacutetudes fait partie des prioriteacutes du gouvernement

Du made in China au created in China Alors que la Chine conserve sa reacuteputa-tion laquodrsquousine du monderaquo produisant en grande quantiteacute et avec une faible valeur ajouteacutee le gouvernement chinois sou-haite deacutevelopper sa capaciteacute drsquoinnovation et transformer ainsi son eacuteconomie Par ail-leurs les entreprises eacutetrangegraveres investis-sant dans les activiteacutes de recherche et de deacuteveloppement en Chine sont de plus en plus nombreuses preuve de la preacutesence de compeacutetences speacutecialiseacutees et de lrsquoesprit entrepreneurial qui se deacuteveloppe tregraves vite dans la technologie swissnex cherche donc agrave mieux faire connaicirctre le paysage chinois et lrsquointeacuterecirct qursquoil preacutesente pour les acteurs de lrsquoinno-vation suisses A travers le Market Entry Camp soutenu par la Commission pour la technologie et lrsquoinnovation par exemple ou le programme Venture Leaders avec venture lab les start-up suisses ont lrsquoop-portuniteacute de venir deacutecouvrir la Chine et drsquoy identifier les possibiliteacutes existantes pour poursuivre le deacuteveloppement de leurs produits et acceacuteder au marcheacute De plus en plus drsquoinvestisseurs se tournent eacutegalement vers swissnex pour identifier les socieacuteteacutes qui sauront agrave la maniegravere de la jeune startup Scantrust combiner deacute-veloppement technologique en Suisse et accegraves commercial en Chine

laquoVue de Suisse la Chine est souvent per-ccedilue comme trop difficile drsquoaccegraves pour des jeunes start-up qui en perccediloivent plus les dangers notamment en termes de proprieacuteteacute intellectuelle que les opportu-niteacutesraquo explique Pascal Marmier laquomais en reacutealiteacute la Chine offre des possibiliteacutes tregraves inteacuteressantes notamment dans des do-maines de pointe ougrave les investissements restent tregraves hauts et la fiabiliteacute des clients est granderaquo

Une activiteacute incessanteEn avril 2016 swissnex China a eacuteteacute acti-vement impliqueacute dans la preacuteparation de la visite du preacutesident de la Confeacutedeacuteration qui eacutetait accompagneacute par la secreacutetaire drsquoEtat Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch (SECO) et le secreacutetaire drsquoEtat Mauro

Un reacuteseau en AsieLes Suisses qui se rendent en Asie profitent souvent de leur voyage pour visiter plusieurs villes suscitant leur inteacuterecirct Partant de ce constat et de la neacutecessiteacute de mieux faire connaicirctre la richesse de leur reacutegion drsquoimplantation en Suisse swissnex China et les Science and Technology Offices de la reacutegion ont creacuteeacute une plateforme de collaboration (wwwstofficeasiach) et deacuteveloppeacute plusieurs programmes de deacute-couverte ou de coopeacuteration laquoIl existe un grand potentiel de synergiesraquo explique Pascal Marmier laquoet nous es-sayons de plus en plus de nous preacutesenter aux acteurs suisses comme un reacuteseau ce qui veut dire que nous pouvons par exemple mettre sur pied un programme drsquoex-ploration de lrsquoimpact de la transformation digitale allant des start-up de Shanghai aux grands laboratoires japonais en passant par les derniers reacuteseaux sociaux agrave la mode agrave Seacuteoulraquo

Lrsquoeacutequipe swissnex de Shanghai Photo swissnex Shanghai

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DellrsquoAmbrogio (SEFRI) ainsi que par deux deacuteleacutegations lrsquoune dans le domaine eacuteco-nomique lrsquoautre dans le domaine science et innovation Gracircce agrave lrsquoeacutequipe en place swissnex China srsquoest chargeacute de la preacutepa-ration autant agrave Peacutekin pour les rencontres ministeacuterielles qursquoagrave Shanghai pour la par-tie innovation Une telle visite permet de consolider les collaborations acadeacute-miques existantes de deacutevelopper de nou-velles relations agrave haut niveau et de don-ner un signal fort aux diverses autoriteacutes que la Suisse est un partenaire de choix dans le domaine science et technologie

swissnex fait partie inteacutegrante de la preacute-sence officielle de la Suisse en Chine et travaille tregraves eacutetroitement avec tous les services offerts par la Confeacutedeacuteration Les programmes communs avec des partenaires comme Pro Helvetia pour la culture ou le Swiss Business Hub dans le domaine commercial sont tregraves freacute-

quents Il est important de penser agrave une plus grande eacutechelle et de rassembler les forces dans des villes qui comptent des dizaines de millions de personnes

Alors qursquoaux Etats-Unis les deux swissnex jouent un rocircle local drsquoaccegraves agrave des reacutegions tregraves denses et bien eacutetablies en termes de FRI en Chine il faut geacuterer la complexi-teacute du systegraveme et les distances entre les diverses zones inteacuteressantes swissnex eacutevolue donc dans un vaste pays qui continue sa croissance eacuteconomique tout en visant une plus grande qualiteacute des services et de lrsquoinnovation Il est donc im-portant de pouvoir tester de nouveaux projets drsquoinvestir dans les contacts et surtout drsquoinformer et drsquoaccueillir les acteurs inteacuteresseacutes par cette partie du monde Etant donneacute la distance cultu-relle et geacuteographique il est eacutegalement indispensable de travailler en reacuteseau avec les collegravegues des Science and Tech-

nology Offices implanteacutes en Coreacutee et au Japon Le rapprochement eacuteconomique agrave travers lrsquoAsie constitue une opportuniteacute ineacutegaleacutee pour les acteurs FRI et lrsquoeacutequipe en place ne meacutenage pas ses efforts pour faire fructifier les eacutechanges et les colla-borations

ContactPascal Marmier CEO swissnex China +86 21 6235 1889 (ext 201)thinsppascalmarmierswissnexchinaorg

Beatrice Ferrari SEFRICheffe suppleacuteante de la division Rela-tions internationales +41 58 462 48 58thinspbeatriceferrarisbfiadminch

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissnexchinaorg

Stagiaires et apprentis moteurs de swissnex

Le modegravele de swissnex repose sur le dynamisme la motivation et la creacuteativiteacute de ses employeacutes Il nrsquoest donc pas eacutetonnant que le bureau de Shanghai accueille un grand nombre de jeunes stagiaires Depuis sa creacuteation ce sont pregraves de 80 stagiaires qui ont pu y seacutejourner entre six mois et un an A la recherche drsquoune premiegravere expeacuterience professionnelle dans un cadre creacuteatif ces jeunes sont eacutegalement pousseacutes par lrsquoenvie de deacutecouvrir la Chine

A swissnex ils ont lrsquoopportuniteacute de travailler sur des eacuteveacutenements et des projets en collaborant avec leurs collegravegues chinois Depuis 2015 swissnex China accueille aussi des apprentis gracircce agrave un partenariat avec le canton de Neuchacirctel qui offre chaque anneacutee la possibiliteacute agrave des jeunes en formation professionnelle de faire une expeacuterience internationale et de se familiariser avec la culture chinoise Le canton de Vaud offre eacutegalement une place agrave des jeunes en eacutechange pour y travailler agrave temps partiel

laquoJe mrsquoappelle Alice Della Casa je viens des environs de Lausanne Je vis agrave Shanghai depuis septembre 2015 Jrsquoapprends le chinois agrave lrsquouniversiteacute et je travaille agrave swissnex en tant que stagiaire depuis janvier 2016 Jrsquoai deacutecideacute de venir eacutetudier en Chine car crsquoeacutetait pour moi complegravetement nouveau Jrsquoavais vrai-ment envie de deacutecouvrir quelque chose de diffeacuterent du monde occidental que jrsquoai toujours connu De plus comme je nrsquoeacutetais pas encore sucircre de la direction de mes eacutetudes supeacuterieures jrsquoai toujours penseacute que connaicirctre la Chine et sa langue eacutetait un eacutenorme avantage Qursquoimporte le domaine drsquoeacutetude que je suivrai la Chine est et probablement restera un pays cleacute Lrsquoexpeacuterience agrave swissnex est extrecircmement inteacuteressante car on a la possibiliteacute de travailler de maniegravere toujours diffeacuterente Jrsquoai la chance de tra-vailler avec une eacutequipe dynamique et sympathique Ce qui me marque est que mecircme apregraves plus de six mois dans cette ville jrsquoarrive toujours agrave y deacutecouvrir de nouveaux aspects positifs ou neacutegatifs Il est impossible de srsquoennuyer et jrsquoespegravere continuer agrave profiter de mon expeacuterience jusqursquoagrave la finraquo

laquoEn chinois mon nom Siwei signifie laquopenseacutee largeraquo Mais apregraves des anneacutees dans la tour drsquoivoire de lrsquoeacuteducation chinoise je me suis rendu compte que je nrsquoavais jamais regardeacute ailleurs Jrsquoai donc deacutecideacute drsquoexplorer un autre pays apregraves mon diplocircme secondaire non pas avec le regard superfi-ciel drsquoun touriste mais en tant que participant actif swissnex China mrsquoa offert le contexte que je recherchais En travaillant comme responsable de projet junior dans les meacutedias sociaux jrsquoai consciemment eacutetudieacute les questions de communication interculturelle entre la Chine et la Suisse deux pays dont les diffeacuterences ne cessent de mrsquoinspirer et de mrsquointerpeller Jrsquoai peu agrave peu com-menceacute agrave voir la Suisse comme un pays agrave multiples facettes qursquoon ne peut reacuteduire aux preacutedicats innovant ponctuel confiant ou agrave lrsquoaffut des opportuniteacutes Crsquoest un pays de la diversiteacute aux qua-liteacutes uniques incarneacute par les personnaliteacutes merveilleuses dont jrsquoai fait connaissance que je cocirctoie et avec lesquelles je travailleraquo

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Bregraveves FRI

SEFRI NEWS 316 l PANORAMA

LE CHIFFRE

38 laquoShe Figuresraquo est une publication de la Commission europeacuteenne qui paraicirct tous les trois ans de-puis 2003 Elle repreacutesente la source la plus importante pour les statistiques internationales en ma-tiegravere drsquoeacutegaliteacute entre les sexes dans le monde de la recherche europeacuteenne Lrsquoeacutedition de 2015 preacute-sente les derniegraveres donneacutees disponibles pour les 28 pays de lrsquoUnion europeacuteenne ainsi que pour lrsquoIslande Israeumll la Norvegravege la Suisse et la Turquie

En Suisse comme partout en Europe la participation des femmes diminue au fur et agrave mesure que lrsquoon monte les eacutechelons de la carriegravere acadeacutemique En 2013 la part des femmes en Suisse dans le corps intermeacutediaire infeacuterieur (collaborateurs scientifiques) se monte agrave 38 (UE28 45) Pour les chercheurs laquoseniorsraquo le grade le plus eacuteleveacute elle srsquoeacutelegraveve agrave 19 (UE28 21)

Informations compleacutementaires httpeceuropaeuresearchswafsindexcfmpg=libraryamplib=gender_equality

Invitation

SCRRC 2016Swiss Cyber Risk Research Conference 2016Friday 20 May 2016 9 am ndash 4 pmSwiss Tech Convention Center EPFL Lausanne Switzerlandwwwscrrcch

Register now on wwwscrrcch

Swiss Cyber Risk Research Conference 201620 mai 2016 09h00-17h00 Swiss Tech Convention Center EPFL Lausanne

Dans le cadre de la deacutecision du Conseil feacutedeacuteral de 2013 concernant la laquoStrateacute-gie nationale de protection de la Suisse contre les cybers-risquesraquo le SEFRI srsquoest vu confier la tacircche de coordination de la mise en œuvre de la premiegravere des seize mesures qui doivent permettre de se proteacuteger agrave moyen et long terme contre ces nouveaux dangers Cette premiegravere mesure agrave prendre srsquointitule formellement laquoRecherche neacutecessaire sur les nouveaux risques en lien avec la probleacutematique de la cyberneacutetiqueraquo

Un comiteacute de pilotage interdeacuteparte-mental de speacutecialistes preacutesideacute par le SEFRI a ainsi vu le jour et suggeacutereacute que lrsquoorganisation drsquoune journeacutee consa-creacutee agrave la preacutesentation de thegravemes de recherche dans ce domaine serait la meilleure initiative pour

reacuteunir les chercheurs les ensei-gnants les eacutetudiants et les parte-naires concerneacutes par la protection contre les cybers-risques et creacuteer ain-si une veacuteritable communauteacute de re-cherche en Suisse dans ce domaine

favoriser la communication et ain-si creacuteer des synergies entre les dif-feacuterents partenaires concerneacutes des hautes eacutecoles du Fond national suisse (FNS) de la Commission pour la Technologie et lrsquoInnovation (CTI) et de lrsquoeacuteconomie

preacutesenter lrsquoeacutetat de la recherche mon-diale du domaine et cela au plus haut niveau

permettre aux deacutecideurs de se faire une image des diffeacuterentes menaces cyberneacutetiques et leur permettre de comprendre comment y faire face

Les organisateurs de lrsquoeacuteveacutenement du 20 mai 2016 ont la chance de pouvoir compter sur la participation de cher-cheurs drsquoenseignants et drsquoindustriels de premier plan qui viendront faire part de leur riche expeacuterience Parmi les seize intervenants annonceacutes citons les principaux

Ralph Langner le chercheur allemand qui a analyseacute et identifieacute laquoStuxnetraquo le virus informatique qui a bloqueacute les centrifugeuses iraniennes drsquoenrichis-sement de lrsquouranium

Virgil Dorin Gligor professeur de Carnegie Mellon University tregraves reacute-puteacute pour ses recherches sur la seacutecu-riteacute informatique et honoreacute en 2006 pour ses travaux par la National Se-curity Agency (NSA)

Nicolas Gisin professeur de physique de lrsquouniversiteacute de Genegraveve qui a deacuteve-loppeacute une meacutethode tregraves originale de cryptographie quantique et qui a eacuteteacute deacutesigneacute par une revue du Massachus-setts Institute of Technology (MIT) comme lrsquoinventeur drsquoune des dix meilleures technologies pour le futur

Andreacute Kudelski le preacutesident et CEO du Groupe Kudelski socieacuteteacute indust-rielle qui joue un rocircle majeur dans le monde en matiegravere de cyberseacutecuriteacute

Enfin le nouveau preacutesident nommeacute de lrsquoEPFL le professeur Martin Vetterli actuellement preacutesident du FNS speacutecia-liste des systegravemes de communication sera eacutegalement preacutesent

Il reste encore quelques places agrave dis-position pour cette confeacuterence qui se deacuteroulera exclusivement en anglais

Programme et inscription wwwscrrch

Page 4: News SEFRI Avril 2016

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Nous vivons toujours plus longtemps et la socieacuteteacute vieillit Dans trois deacutecennies un tiers de la population suisse aura plus de 65 ans Or ce gain de longeacuteviteacute a un prix les maladies de lrsquoacircge ndash cancer diabegravete ou deacutemence ndash augmenteront fortement et avec elles la demande de traitements meacutedicaux Crsquoest pourquoi lrsquoon est agrave lrsquoaf-fucirct drsquoinnovations qui fournissent de meil-leures prothegraveses et implants qui automa-tisent les techniques opeacuteratoires et qui geacutenegraverent de nouveaux meacutedicaments

Les interventions tregraves peu invasives ne srsquoar-recirctent mecircme pas au seuil de notre organe sensoriel le plus deacutelicat lrsquoœil Agrave lrsquoEPFZ des chercheurs de lrsquoInstitut de robotique et des systegravemes intelligents veulent trai-ter deacutesormais des maladies des yeux avec plus de meacutenagement en utilisant des mi-nirobots de moins drsquoun millimegravetre Ces outils minuscules injecteacutes dans le corps vitreacute sont piloteacutes par champ magneacutetique Un manche (laquojoystickraquo) permet de modi-fier lrsquoorientation du champ magneacutetique et de guider ainsi les minirobots jusqursquoagrave

la reacutetine ougrave ils peuvent seconder effica-cement des opeacuterations et administrer des meacutedicaments au dosage voulu

Cette technologie de pilotage eacutelectroma-gneacutetique de minirobots est exploiteacutee par Aeon Scientific une laquospin-offraquo de lrsquoEPFZ A Schlieren pregraves de Zurich cette entre-prise met au point avec des meacutedecins de nouveaux eacutequipements meacutedicaux par exemple des catheacuteters-guides pour trai-ter plus efficacement les arythmies car-diaques Pour son administrateur Dominik Bell laquola cleacute du succegraves reacuteside dans le bon fonctionnement de lrsquoeacutequiperaquo

Impression de tissus humainsLes imprimantes 3D produisent non seu-lement des objets inanimeacutes mais eacutega-lement des tissus humains et peut-ecirctre mecircme agrave lrsquoavenir des organes complets comme le rein le cœur ou le poumon La Haute eacutecole zurichoise de sciences appliqueacutees (ZHAW) agrave Waumldenswil et la socieacuteteacute de biomeacutedecine Regen Hu agrave Vil-laz-St-Pierre (FR) reacutealisent plusieurs pro-

jets drsquoimpression bio (laquobioprintingraquo) aux-quels participent aussi de grands groupes pharmaceutiques comme Roche et Novartis Avec leurs tissus laquoimprimeacutesraquo les scientifiques cherchent de meilleurs principes actifs contre les maladies des muscles et des tendons Ils espegraverent aussi diminuer les expeacuteriences sur les animaux ainsi que les coucircts

Une autre tendance est la meacutedecine per-sonnaliseacutee Sur la base de paramegravetres geacuteneacutetiques elle permet drsquoajuster les theacute-rapies agrave un tableau clinique speacutecifique ce qui favorise agrave son tour une meilleure preacute-diction de lrsquoefficaciteacute et des effets secon-daires des meacutedicaments eacutevite les traite-ments inutiles et reacuteduit les coucircts de suivi

En meacutedecine personnaliseacutee les meacutedi-caments doivent ecirctre administreacutes avec preacutecision sucircrement et au bon moment A Haumlgendorf (SO) la socieacuteteacute Sensile Medical met au point des micropompes capables drsquoadministrer sans douleur des solutions mecircme pendant plusieurs jours Longues de 2 cm seulement ces micro-pompes fonctionnent avec une extrecircme preacutecision et de faccedilon fiable Le but est de proposer des theacuterapies beacuteneacuteficiant drsquoune meilleure efficaciteacute agrave prix eacutegal voire moindre Ces pompes de haute technologie faciliteront eacutegalement la vie des patients Pour Sandra de Haan qui a deacuteveloppeacute et qui dirige la jeune pousse laquoameacuteliorer la vie de personnes grave-ment malades est une forte incitationraquo

Lrsquoinnovation une chance pour lrsquoindustrieDans le monde entier lrsquoindustrie passe agrave la numeacuterisation Les speacutecialistes parlent de laquoquatriegraveme reacutevolution industrielleraquo A lrsquoavenir la production sera marqueacutee par le maillage Internet des objets donneacutees services et ecirctres humains On preacutedit que les progregraves de la robotique et de lrsquointel-ligence artificielle deacutetruiront des millions

Recherche et innovation en Suisse

Les jeunes pousses suisses bien placeacutees

Lrsquoinnovation passe pour ecirctre le seacutesame du deacuteveloppement eacuteconomique que signifie donc ce mot magique Un coup drsquoœil au monde suisse de lrsquoinnovation reacutevegravele un tableau tregraves coloreacute Dix start-up exceptionnelles et leurs produits illustrent cette eacutetonnante diversiteacute

Les imprimantes 3D produisent non seulement des objets inanimeacutes mais eacutegalement des tissus humains et peut-ecirctre mecircme agrave lrsquoavenir des organes complets comme le rein le cœur ou le poumon Photo Nicola Pitaro

SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE ET INNOVATION GROS PLANS

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE ET INNOVATION

drsquoemplois agrave lrsquoeacutechelle mondiale et des di-zaines de milliers en Suisse

Lrsquoinnovation peut cependant creacuteer de nouveaux emplois La Suisse qui se ca-racteacuterise par le financement geacuteneacutereux de sa recherche et par son systegraveme eacutedu-catif eacuteprouveacute offre donc des conditions optimales agrave cet eacutegard estiment les speacute-cialistes Les domaines privileacutegieacutes sont lrsquoautomatisation complegravete des bureaux et des systegravemes de finition ou de com-mande ainsi que des techniques de seacute-curiteacute conviviales et hautement fiables contre la cybercriminaliteacute

Semi-conducteurs pour cameacuteras 3DAfin que les voitures autonomes les as-pirateurs intelligents et de nombreuses applications de reacutealiteacute virtuelle fonc-tionnent parfaitement il leur faut des ca-meacuteras 3D performantes pour mesurer les distances Ces derniegraveres fonctionnent en geacuteneacuteral dans le spectre de lrsquoinfrarouge invisible agrave lrsquoœil A Sargans (SG) la so-cieacuteteacute Espros Photonics speacutecialiseacutee dans les deacutetecteurs optiques a mis au point une technologie de semi-conducteurs agrave base de silicium destineacutee agrave des cameacuteras 3D de plein air qui est jusqursquoagrave cinquante fois plus sensible que les produits habi-tuels opeacuterant dans lrsquoinfrarouge

La position des veines du poignet reste inchangeacutee la vie durant et varie drsquoune personne agrave lrsquoautre ce qui permet drsquoiden-tifier en toute seacutecuriteacute chaque individu Lrsquoauthentification passe par un capteur inseacutereacute dans un bracelet de montre Gracircce agrave cette technique les paiements et les transactions bancaires en ligne les connexions les controcircles drsquoaccegraves et plu-sieurs autres veacuterifications eacutelectroniques drsquoidentiteacute peuvent srsquoeffectuer sans mots de passe compliqueacutes ni codes PIN cartes ou cleacutes A Martigny (VS) la jeune pousse Biowatch compte transformer le systegraveme drsquoidentification biomeacutetrique en produits commercialisables

Les technologies ameacuteliorent la durabiliteacuteLe deacuteveloppement durable exige de reacute-duire les gaz agrave effet de serre la consom-mation drsquoeacutenergie et drsquoeau enfin le re-cours aux substances nocives A long terme le changement climatique et la pollution de lrsquoair obligeront agrave abandon-ner les eacutenergies drsquoorigine fossile dans

le monde entier Exploiter les eacutenergies renouvelables avec une bien meilleure efficaciteacute est possible gracircce agrave des tech-nologies raffineacutees

La socieacuteteacute LESS Light Efficient Systems laquospin-offraquo de lrsquoEPFL a prouveacute que son systegraveme drsquoeacuteclairage ultramince extrecircme-ment clair et au rayonnement eacutegal re-preacutesente une option seacuterieuse par rapport aux ampoules LED habituelles Lrsquoadminis-trateur Yann Tissot docteur en photo-nique de lrsquoEPFL estime que ses produits contiennent laquobeaucoup de curiositeacute de passion et drsquoesprit drsquoentrepriseraquo La nou-velle geacuteneacuteration de luminaires de haute qualiteacute est baseacutee sur des fibres nanos-tructureacutees de lrsquoeacutepaisseur drsquoun cheveu humain ce qui ouvre un champ prati-quement illimiteacute aux creacuteateurs

Technique de construction sans CO2

Le systegraveme complet du groupe de so-cieacuteteacutes 2SOL agrave Schlieren (ZH) alimente des bacirctiments en eacutelectriciteacute chaleur et froid sans la moindre eacutemission de CO2 Ses eacuteleacutements cleacutes sont un collecteur hy-bride produisant eacutelectriciteacute et chaleur une sonde geacuteothermique et une pompe agrave chaleur Autre facteur important pour lrsquoexploitation le pilotage inteacutegral qui relie entre eux chaque eacuteleacutement de fa-ccedilon logique Tous les composants sont des appareils eacuteprouveacutes deacutejagrave utiliseacutes avec succegraves dans plusieurs immeubles pion-niers Le pegravere de lrsquoinnovation 2SOL est Hansjuumlrg Leibundgut professeur eacutemeacuterite de lrsquoEPFZ Celui-ci soutient avec quarante collegravegues de sa haute eacutecole une initiative parlementaire demandant lrsquointerdiction des chauffages agrave combustible drsquoorigine fossile dans le canton de Zurich

Lrsquoappel agrave plus de durabiliteacute existe aus-si en matiegravere drsquoalimentation On veut deacutepenser moins drsquoeacutenergie agrave la produc-tion (transport et emballage compris) et consommer moins drsquoeau drsquoengrais et de pesticides Les exigences qualitatives croissent aussi vis-agrave-vis des aliments les consommateurs privileacutegient de plus en plus les produits frais issus de lrsquoagricultu-re bio Lagrave encore la Suisse peut aligner des produits et des proceacutedeacutes novateurs Ainsi le centre feacutedeacuteral de recherche Agroscope agrave Pully dans la banlieue lau-sannoise cultive de nouveaux ceacutepages reacutesistant aux champignons pour obtenir des vins complexes

Sur le lac de Zurich on modernise la cuisine riche en proteacuteines des abo-rigegravenes australiens agrave Waumldenswil la jeune pousse Entolog laquospin-offraquo de la ZHAW a eacutetudieacute une technologie qui reacute-vegravele le potentiel immense des insectes dans lrsquoalimentation On en extrait des proteacuteines et des composants nutritifs destineacutes agrave lrsquoindustrie qui sont non seu-lement moins coucircteux que les proteacuteines animales utiliseacutees jusqursquoici mais eacutegale-ment riches en acides gras non satureacutes La start-up reacutepond ainsi simultaneacutement agrave plusieurs problegravemes mondiaux de-mande croissante drsquoaliments riches en proteacuteines et de terres arables diminu-tion des ressources hydriques augmen-tation des eacutemissions de CO2 Avec leur laquobarre aux insectesraquo les eacutetudiants en technologie alimentaire entendent en-core deacutemontrer que les insectes ont aus-si bon goucirct

La Suisse est lrsquoun des centres mondiaux de lrsquoindustrie financiegravere Les banques et les compagnies drsquoassurances locales sont impliqueacutees fortement et avec suc-cegraves dans les affaires internationales Cependant mecircme le secteur financier est gagneacute par la numeacuterisation et devra deacutesormais srsquoimposer davantage par ses innovations sur le marcheacute

Les technologies numeacuteriques trans-forment la branche financiegravereLa fortune des caisses de pension suisses se monte agrave quelque 750 milliards de francs Pour que les retraites soient ga-ranties agrave long terme ce pactole doit ecirctre geacutereacute de faccedilon optimale Le bas niveau des inteacuterecircts et la volatiliteacute des actions exi-gent des meacutethodes novatrices La socieacuteteacute Aaaccell entend proposer une optimisa-tion dynamique des portefeuilles en te-nant compte des reacutesultats les plus reacutecents de la recherche et minimiser les risques agrave lrsquoaide de modegraveles proches de la reacuteali-teacute laquoNous profitons de la collaboration avec drsquoeacuteminents scientifiques des EPF et des universiteacutesraquo explique Erich Walter Farkas professeur de finance quantita-tive agrave lrsquouniversiteacute de Zurich et membre de la direction de cette jeune pousse Ce ne serait qursquoun deacutebut car la demande en services financiers indeacutependants et scien-tifiques croicirct significativement

Le progregraves technologique ne se limite pas aux riches pays du Nord lrsquoheacutemis-

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE ET INNOVATION

phegravere Sud a lui aussi besoin drsquoinnovation pour srsquoouvrir au deacuteveloppement Plus de 2 milliards drsquoindividus soit 27 de la population mondiale nrsquoont accegraves ni aux banques ni aux assurances ni aux eacutetablissements de creacutedit Ce handicap a des conseacutequences neacutefastes sur les fi-nances des personnes concerneacutees Les eacutechanges en espegraveces coucirctent du temps et de lrsquoeacutenergie et les emprunts agrave des precircteurs agrave gage traditionnels sont plus chers qursquoaupregraves des banques

Transactions financiegraveres par teacuteleacute-phone portableA Zoug lrsquoorientation geacuteneacuterale de la socieacuteteacute Monetas vise ce marcheacute gigan-tesque Fondeacutee en 2012 lrsquoentreprise srsquoest fait un nom dans les transactions financiegraveres eacutelectroniques Celles-ci sont devenues nettement plus rapides plus sucircres et meilleur marcheacute que les meacute-

Pour approfondir le sujet

Preacutesentation du rapport laquoRecherche et innovation en Suisse 2016raquoDans le rapport laquoRecherche et innovation en Suisse 2016raquo agrave paraicirctre fin avril le SEFRI dresse pour la premiegravere fois un bilan complet sur lrsquoeacutetat du systegraveme de recher-che et drsquoinnovation en Suisse

Le rapport de plus de 200 pages est conccedilu comme ouvrage de reacutefeacuterence et base de discussion sur les thegravemes suivants

Fonctionnement et structure du systegraveme suisse de recherche et drsquoinnovation le rapport preacutesente des informations essentielles sur la gouvernance du systegraveme et sur le rocircle des diffeacuterents acteurs qui le composent

Observation globale et agrave long terme du systegraveme suisse de RampI sur la base dlsquoindicateurs quantitatifs et qualitatifs le rapport examine le positionnement international de la Suisse en la comparant avec drsquoautres eacuteconomies avanceacutees et eacutemergentes et en ana-lysant son eacutevolution au fil du temps Pour ce faire il expose diffeacuterents indicateurs se rapportant aux investissements aux interactions et aux performances

Thegravemes speacutecifiques le rapport eacutetudie par ailleurs de faccedilon approfondie certains aspects speacutecifiques du systegraveme de RampI Des experts du monde acadeacutemique ont eacuteteacute solliciteacutes pour reacutealiser ces analyses

Vous pouvez commander le rapport gratuite-ment sur le site internet du SEFRI par le biais drsquoun formulaire en ligne wwwsbfiadminch Vous trouverez par ailleurs un dossier sur Inter-net agrave partir de fin avril 2016 avec la version eacutelec-tronique de lrsquoarticle les graphiques qursquoil conti-ent agrave teacuteleacutecharger ainsi qursquoune chronologie sur la recherche et lrsquoinnovation en Suisse

thinsp wwwsbfiadminchrapport_r-i

thodes utiliseacutees jusqursquoici gracircce agrave une nouvelle technique de codage Le proceacute-deacute est actuellement testeacute dans un projet pilote de la poste tunisienne Des preacute-contrats ont deacutejagrave eacuteteacute conclus avec douze pays drsquoAfrique subsaharienne

Le but est de creacuteer des plateformes de transaction qui permettent non seu-lement les paiements mais encore drsquoautres opeacuterations comme les plans drsquoeacutepargne ou les assurances Le meilleur veacutehicule de telles applications est le teacuteleacute-phone portable Vitus Ammann chef du marketing de Monetas escompte laquoun deacuteveloppement eacutenergique gracircce agrave la nu-meacuterisation geacuteneacuteraliseacutee des affairesraquo Les transactions financiegraveres sont certes un moteur important mais drsquoautres beacuteneacute-ficiaires sont en vue comme le systegraveme de santeacute et la formation

Cet article est repris du magazine laquoLa Vie eacuteconomiqueraquo eacutedition mai 2016

ContactBeat Gerber Journaliste scientifique indeacutependantthinsp+41 79 344 36 88thinspbeatgerberdot-on-the-ichthinsp wwwdot-on-the-ich

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE ET INNOVATION

Revue La Vie eacuteconomique Recherche et innovation comment la Suisse reste-t-elle en pointe

Lrsquoeacutedition ndeg52016 paraicirct le 28 avril 2016 avec les articles suivants

La Suisse pays drsquoinnovation Dominique Foray EPF de Lausanne

Lrsquoorientation pratique atout maicirctre des hautes eacutecoles speacutecialiseacuteesChristoph Muumlller proprieacutetaire de socio5ch recherche en sciences socialesBenedetto Lepori Universiteacute de la Suisse italienne

Programmes de soutien quand lrsquoabondance deacutesorienteAndreas Balthasar Chantal Strotz Interface Politikstudien Forschung Beratung

La recherche et lrsquoinnovation suisses dans le peloton de tecircteMuumlfit Sabo Sylvie Rochat Annette KullSecreacutetariat drsquoEtat agrave la formation agrave la recherche et agrave lrsquoinnovation

Les multinationales et les hautes eacutecolesOliver Gassmann Florian Homann Maximilian Palmieacute Universiteacute de Saint-Gall

Entretien avec Martin Vetterli preacutesident du Conseil national de la recherche du Fonds national suisse

Le contenu de la revue La Vie eacuteconomique peut ecirctre consulteacute gratuitement sous wwwdievolkswirtschaftch ainsi que dans lrsquoApp Store Une version papier de la revue peut en outre ecirctre commandeacutee gratuitement agrave lrsquoessai sous httpdievolkswirtschaftchfr

FRI I LIMAGE DU MOIS

Long de 57 km le tunnel de base du Saint-Gothard comprend deux tubes agrave une voie Si lrsquoon inclut toutes les galeries drsquoaccegraves et de liaison ainsi que

les puits drsquoaeacuteration le systegraveme de tunnel srsquoeacutetend alors sur plus de 152 km Il relie le portail nord agrave Erstfeld au portail sud agrave Bodio Passant sous

quelque 2300 megravetres de roche le tunnel de base sous le St-Gothard est actuellement non seulement le plus long mais aussi le plus profond tunnel

ferroviaire jamais construit dans le monde De 1999 agrave 2016 pregraves de 2600 personnes ont travailleacute sur le chantier de ce tunnel dont des mineurs

des techniciens ferroviaires des ingeacutenieurs et des geacuteologues Photo Alptransit Gotthard SA

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SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

Sommet national de la formation professionnelle

Formation professionnelle pareacutee pour affronter lrsquoavenirLe sommet national de la formation professionnelle srsquoest tenu agrave Berne agrave la mi-avril 2016 sous la direction du preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann Les repreacutesentants de la Confeacutedeacuteration des cantons et des milieux politique et eacuteconomique y ont donneacute un signal fort concernant le deacuteveloppement de la formation professionnelle Ils se sont engageacutes agrave eacutelaborer ensemble une strateacutegie de la formation professionnelle orienteacutee vers lrsquoavenir et ont arrecircteacute des mesures pour lrsquooptimisation des proceacutedures administratives et pour la certification professionnelle pour adultes Les partenaires de la formation professionnelle srsquoaccordent sur le fait que les moyens neacutecessaires doivent ecirctre inscrits dans le message relatif agrave lrsquoencouragement de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation pendant les anneacutees 2017 agrave 2020

Dans le but de poursuivre le deacuteveloppe-ment de la formation professionnelle en adeacutequation avec les besoins socieacutetaux eacuteconomiques et sociopolitiques les par-ticipants agrave cette rencontre au sommet ont adopteacute diffeacuterentes mesures

Vision 2030 En outre sous lrsquoeacutegide du SEFRI un groupe de travail composeacute de repreacutesentants des partenaires de la formation profession-nelle dans lequel figureront eacutegalement des experts scientifiques est chargeacute drsquoeacutelaborer les bases strateacutegiques pour une strateacutegie de formation profession-nelle commune porteuse drsquoavenir Les axes de deacuteveloppement de la formation professionnelle devront ecirctre precircts pour les prochaines Journeacutees des partenaires de la formation professionnelle de 2017 Ils devront tenir compte en premier lieu de la complexiteacute du systegraveme de formation pro-fessionnelle ainsi que des deacutefis agrave relever en matiegravere de socieacuteteacute et drsquoeacuteconomie tels que la numeacuterisation et lrsquoindustrie 40

Optimisation des proceacuteduresDans le mecircme but de former la main drsquoœuvre qualifieacutee dont notre eacuteconomie a besoin et de maintenir la disponibiliteacute eacuteleveacutee des entreprises agrave former des ap-prentis les partenaires veulent reacuteduire la charge administrative pour les entreprises formatrices Les premiegraveres ameacuteliorations au niveau des cantons et des organisa-tions du monde du travail devront ecirctre reacutealiseacutees et eacutevalueacutees jusqursquoau prochain sommet de la formation professionnelle La collecte le traitement et lrsquoutilisation des donneacutees de maniegravere coordonneacutee uniforme et efficace permettra drsquoobtenir des reacutesultats concrets et de simplifier les proceacutedures Crsquoest le cas par exemple pour la base de donneacutees des places drsquoappren-tissage (LENA) exploiteacutee par les cantons

Certification professionnelle pour adultes En 2014 selon lrsquoOffice feacutedeacuteral de la sta-tistique plus de 550 000 personnes entre 25 et 64 ans ne posseacutedaient pas de di-plocircme postobligatoire en Suisse Lrsquoinitia-tive visant agrave combattre la peacutenurie de per-sonnel qualifieacute (FKI plus) et la loi feacutedeacuterale sur la formation continue contribuent agrave ameacuteliorer durablement la situation des personnes concerneacutees sur le marcheacute du travail et agrave atteacutenuer la peacutenurie de per-sonnel qualifieacute A lrsquoaide drsquoune campagne drsquoinformation et de sensibilisation qui deacutebutera en 2017 et du guide relatif aux formations et aux examens adapteacutes aux adultes agrave paraicirctre sous peu les par-tenaires entendent mieux faire connaicirctre les moyens de formation existants aux adultes qui souhaitent rattraper une for-mation professionnelle ou continuer agrave se former ainsi qursquoaux prestataires de for-mation et conseillers en formation

FinancementLes partenaires de la formation profes-sionnelle sont unanimes pour consideacuterer que les moyens neacutecessaires agrave la mise en œuvre de toutes les mesures en faveur de la formation professionnelle doivent ecirctre inscrits dans le message FRI 2017ndash2020 Il faut veiller en particulier agrave ce que lrsquoameacutelioration du financement de la formation professionnelle supeacuterieure ne se fasse pas au deacutetriment de la forma-tion professionnelle initiale

Inteacutegration des reacutefugieacutes et des per-sonnes admises agrave titre provisoireLes partenaires de la formation profes-sionnelle sont conscients de lrsquourgence de cette theacutematique Ils ont convenus drsquoanalyser la situation dans le dialogue entre partenaires et de prendre des me-sures concerteacutees Le but est drsquoutiliser les

offres et instruments existants le cas eacutecheacuteant en les adaptant aux cas speacuteci-fiques Les partenaires de la formation professionnelle attachent une grande importance agrave une bonne collaboration entre les autoriteacutes responsables de la formation et celles qui sont en charge de la migration

ContactKatrin Frei SEFRICheffe de lrsquouniteacute Politique de la formation professionnelle +41 58 462 82 47thinspkatrinfreisbfiadminch

Informations compleacutementairesPlan de mesuresthinsp wwwsbfiadminchspitzentreffen-f

La formation professionnelle en Suisse ndash Faits et chiffres 2016

La publication donne une vue drsquoensemble du systegraveme suisse de formation professionnel-le preacutesente les diffeacuterentes offres de for-mation et les

perspectives de carriegravere existantes ainsi que leur interdeacutependance Elle contient eacutegalement les faits et don-neacutees chiffreacutees de la formation profes-sionnelle tout comme divers liens et adresses utiles La brochure est dis-ponible en cinq langues (d f i e es) et peut ecirctre teacuteleacutechargeacutee sur la page internet suivante thinsp wwwsbfiadminchBB_zafa16-fr

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SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

Plan directeur de la recherche en formation professionnelle 2017ndash2020

Deacutefinition de domaines de recherche prioritaires et optimi-sation du programme drsquoencouragement

Quels sont les environnements technologiques favorisant lrsquoapprentissage chez les jeunes Comment les entreprises se positionnent-elles face agrave lrsquoactiviteacute formatrice Quels sont les facteurs qui facilitent la transmission des connais-sances dans la formation commerciale Voilagrave le type de questions auxquelles srsquointeacuteresse la recherche en formation professionnelle encourageacutee par la Confeacutedeacuteration En avril 2016 le SEFRI a publieacute le plan directeur de la recherche en formation professionnelle pour les anneacutees 2017 agrave 2020 Le document rend compte des activiteacutes meneacutees pendant la peacuteriode 2013ndash2016 et preacutesente les prioriteacutes et les optimisations preacutevues pour la peacuteriode 2017ndash2020

Avant lrsquoentreacutee en vigueur de lrsquoactuelle loi sur la formation professionnelle en 2004 la recherche en formation professionnelle nrsquooccupait qursquoune place marginale dans le paysage de la recherche en eacuteducation Cette situation eacutetait en contradiction avec lrsquoimportance eacuteconomique et sociale de la formation professionnelle en Suisse et elle reacutepondait fort mal aux grands be-soins de bases scientifiques pour le pilo-tage politique et le deacuteveloppement des pratiques de la formation professionnelle

Bases scientifiques pour les poli-tiques de formation professionnelle La reacuteforme de la formation profession-nelle a eacuteteacute lrsquooccasion de repenser la re-cherche en formation professionnelle encourageacutee par la Confeacutedeacuteration et de revaloriser son statut En vertu de la loi sur la formation professionnelle entiegravere-ment reacuteviseacutee en 2004 le SEFRI encou-rage la recherche en formation profes-sionnelle par deux instruments

Leading Houses le SEFRI finance la mise en place de pocircles de recherche en formation professionnelle dans les universiteacutes Rattacheacutees agrave une chaire universitaire les Leading Houses ani-ment un reacuteseau de compeacutetence et pi-lotent plusieurs projets de recherche autour drsquoun pocircle theacutematique

Encouragement de projets individuels le SEFRI peut financer des mandats de recherche sur des theacutematiques cir-conscrites Les projets sont souvent proposeacutes bottom-up Ils tentent de reacutepondre agrave des questions preacutecises lieacutees agrave la formation professionnelle et qui ne sont pas abordeacutees par les Leading Houses

Ces deux instruments sont compleacutemen-taires Les Leading Houses sont conccedilues dans une perspective agrave plus long terme leur vocation est drsquoecirctre des pocircles de compeacutetence couvrant une theacutematique de plus grande ampleur Les projets in-

dividuels courent eux sur une peacuteriode plus bregraveve et portent sur des theacutematiques moins vastes souvent tourneacutees vers les applications La recherche en formation professionnelle ndash conjointement avec lrsquoencouragement de projets et le soutien drsquoactiviteacutes particuliegraveres drsquointeacuterecirct public ndash contribue ainsi au deacuteveloppement de la formation professionnelle et aux proces-sus drsquoinnovation dans la pratique tout en produisant les bases de deacutecision pour la politique en matiegravere de formation pro-fessionnelle

Rappel de la peacuteriode 2013ndash2016Au cours de la peacuteriode 2013ndash2016 deux des cinq Leading Houses ont conclu leur activiteacute (laquoEconomie de la formation transitions compeacutetences marcheacute du tra-vailraquo et laquoQualiteacute de la formation profes-sionnelleraquo) Trois Leading Houses restent en activiteacute laquoEconomie de la formation compor-tement des entreprises et politiques de formationraquo

laquoTechnologies pour la formation pro-fessionnelleraquo

laquoProcessus drsquoenseignement et drsquoap-prentissage dans le domaine commer-cialraquo

Une nouvelle Leading House a eacuteteacute eacutetablie en 2015 sur la theacutematique de la Gouver-nance de la formation professionnelle (GOVPET) Nombre de projets individuels ont eacuteteacute soutenus lrsquoanalyse de la transition de la scolariteacute obligatoire agrave la formation professionnelle constituant un des pocircles drsquointeacuterecirct

Les deux Leading Houses laquoEconomics of Education Firm Behaviour and Training Policiesraquo (LH Econ) et laquoTechnologies pour

La recherche en formation professionnelle contribue conjointement avec lrsquoencouragement de projets et le soutien drsquoactiviteacutes particuliegraveres drsquointeacuterecirct public au deacuteveloppement de la formation professionnelle et aux processus drsquoinnovation dans la pratique tout en produisant les bases de deacutecision pour la politique en ma-tiegravere de formation professionnelle Photo Iris Krebs

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la formation professionnelleraquo (LH DUAL-T) ont reacuteussi au cours des derniegraveres anneacutees agrave se positionner sur le plan national et in-ternational Dans leurs domaines respec-tifs les deux Leading Houses contribuent agrave faire progresser la formation profession-nelle par leurs apports novateurs LH Econ placeacutee sous la direction des pro-fesseurs Uschi Backes-Gellner (Universiteacute de Zurich) et Stefan Wolter (Universiteacute de Berne) eacutetudie des aspects eacuteconomiques tels que les effets de la mobiliteacute profes-sionnelle des diplocircmeacutes drsquoune formation professionnelle initiale ou lrsquoimpact drsquoun critegravere drsquoadjudication laquoentreprise forma-triceraquo dans les appels drsquooffres publics Il faut aussi mentionner lrsquoactiviteacute drsquoexperts des deux directeurs des Leading Houses que ce soit au niveau feacutedeacuteral aupregraves de lrsquoOCDE ou encore dans la coopeacuteration internationale en matiegravere de formation professionnelle

Quant agrave la Leading House DUAL-T qui est dirigeacutee par le professeur Pierre Dillen-bourg (EPFL) elle deacuteveloppe des solutions novatrices baseacutees sur les technologies de lrsquoinformation et destineacutees agrave mieux relier les connaissances theacuteoriques et les savoirs pratiques que les apprentis acquiegraverent en entreprise agrave lrsquoeacutecole professionnelle et dans les cours interentreprises Les char-pentiers par exemple ont besoin drsquoune

bonne faculteacute de repreacutesentation de lrsquoes-pace pour reacutealiser une construction en trois dimensions agrave partir de plans en deux dimensions Lrsquoutilisation drsquoun systegraveme de projection (TapaCarp) deacuteveloppeacute par les chercheurs de DUAL-T a un effet positif sur lrsquoentraicircnement des capaciteacutes de repreacute-sentation spatiale des apprentis

La Leading House laquoProcessus drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage dans le domaine commercialraquo (LINCA) dirigeacutee par le pro-fesseur Franz Eberle (Universiteacute de Zurich) a meneacute pendant la premiegravere peacuteriode de financement (2011-2016) une eacutetude lon-gitudinale sur la formation commerciale Cette eacutetude srsquoest inteacuteresseacutee aux processus drsquoenseignement et drsquoapprentissage des apprentis commerciaux et de leurs ensei-gnants sur lrsquoensemble de la dureacutee de for-mation Derniegravere neacutee des Leading Houses la LH laquoGouvernance de la formation pro-fessionnelleraquo (GOVPET) a commenceacute agrave deacuteployer ses activiteacutes sous la direction du

professeur Patrick Emmenegger (Universi-teacute de Saint-Gall)

Reacutepondant agrave une logique bottom-up lrsquoinstrument de lrsquoencouragement de projets individuels a eacuteteacute fortement sol-liciteacute pendant les anneacutees 2013 agrave 2016 notamment pour des recherches sur la transition Dans ce domaine la re-cherche sur la formation professionnelle soutient en plus des activiteacutes de forma-tion de la relegraveve afin de donner aux doctorants des connaissances meacutetho-dologiques approfondies et favoriser les eacutechanges scientifiques Drsquoautres projets individuels concernent le deacuteveloppe-ment des compeacutetences les professions des soins et lrsquoentrepreneuriat Durant la peacuteriode FRI en cours quinze projets in-dividuels ont eacuteteacute meneacutes agrave bien et cinq projets nouveaux ont eacuteteacute lanceacutes (eacutetat fin avril 2016)

Evaluation de la recherche sur la formation professionnellePendant la peacuteriode 2013ndash2016 le SEFRI a par ailleurs commandeacute une eacutevaluation de grande ampleur de la recherche en for-mation professionnelle Conduite par le bureau econcept SA lrsquoeacutevaluation aboutit agrave la conclusion que la Suisse a reacuteussi en une bonne deacutecennie agrave se doter drsquoune recherche en formation professionnelle dont la qualiteacute ne craint pas la comparai-son avec drsquoautres pays Lrsquoeacutevaluation du programme drsquoencouragement a toute-fois fait apparaicirctre que les reacutesultats des recherches tout reconnus qursquoils soient sur le plan national et international ont encore un impact insuffisant sur les pra-tiques de la formation professionnelle Un besoin drsquooptimisation a aussi eacuteteacute mis en lumiegravere en ce qui concerne la peacuterenni-teacute des structures mises en place

Planification 2017ndash2020Le programme drsquoencouragement de la re-cherche en formation professionnelle sera reconduit pour la peacuteriode FRI 2017ndash2020

La recherche de lrsquoadministration feacutedeacuteraleLa formation professionnelle fait partie des onze domaines politiques que le Conseil feacutedeacuteral a deacutefini pour la recherche de lrsquoadministration feacutedeacuterale Cette recherche doit fournir des connaissances neacutecessaires agrave lrsquoaccomplissement des tacircches de lrsquoadminis-tration feacutedeacuterale et agrave la mise en œuvre des politiques publiques Le cadre leacutegal de la recherche de lrsquoadministration feacutedeacuterale est preacuteciseacute drsquoune part dans la loi feacutedeacute-rale sur lrsquoencouragement de la recherche et de lrsquoinnovation (LERI) et drsquoautre part dans pregraves de 70 dispositions de lois speacuteciales (par exemple la loi sur la formation professionnelle)

LH Econ (Economics of Education Firm Behaviour and Training Policies)Universiteacutes de Zurich et de Berne

LH DUAL-T (Technologies pour la formation professionnelle)EPFL Universiteacute de Fribourg IFFP Lugano

LH LINCA (Processus drsquoenseignement et drsquoapprentissage dans le domaine commercial)Universiteacute de Zurich

LH GOVPET (Gouvernance de la formation professionnelle)Universiteacutes de Saint-Gall et de Lausanne IFFP Zollikofen

Implantations et reacuteseaux des Leading Houses (eacutetat en avril 2016) Source SEFRI

SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

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Lrsquoanalyse des besoins prioritaires en ma-tiegravere de recherche deacutecoule des deacutefis ac-tuels Lrsquoidentification de ces deacutefis srsquoest fondeacutee sur les objectifs de politique de formation deacutefinis conjointement par la Confeacutedeacuteration et les cantons et sur les deacutefis exposeacutes dans une perspective su-peacuterieure dans le message FRI tels que lrsquoeacutevolution deacutemographique et la peacutenu-rie de personnel qualifieacute Conjointement avec les partenaires dans les cantons les organisations du monde du travail et les milieux scientifiques le SEFRI a valideacute lrsquoactualiteacute de ces deacutefis en les compleacutetant sur les points qui appellent des mesures Ce processus a deacuteboucheacute sur la deacutefinition de prioriteacutes theacutematiques pour lrsquoencoura-

gement de la recherche Ces prioriteacutes se rattachent aux domaines suivants Aspects systeacutemiques Politique Deacutecisions de formation individuelles Transitions

Economie et marcheacute du travail Meacutethodes et pratiques drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage

Internationalisation

Enfin il srsquoagira aussi de remeacutedier aux fai-blesses de la recherche en formation pro-fessionnelle identifieacutees par le processus drsquoeacutevaluation Lrsquoeffort portera notamment sur la consolidation de la gouvernance lrsquoinstitutionnalisation de la recherche en formation professionnelle dans le pay-

sage suisse des hautes eacutecoles et lrsquoexploi-tation plus systeacutematique des reacutesultats de la recherche aux niveaux pratique et politique

ContactJohannes Mure SEFRIChef de lrsquouniteacute Pilotage et recherche en matiegravere de formation +41 58 464 64 04thinspjohannesmuresbfiadminch

Informations compleacutementairesPlan directeur de la recherche en forma-tion professionnelle 2017ndash2020thinsp wwwsbfiadminchBBKonzept_fr

Entretien avec Michael Hengartner professeur et preacutesident de swissuniversities

laquoJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaireraquoMichael Hengartner professeur et recteur de lrsquoUniversiteacute de Zurich a repris deacutebut 2016 la preacutesidence de la Confeacuterence des recteurs des hautes eacutecoles suisses (swissuniversities) Son objectif est notamment que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la Suisse

Vous ecirctes agrave la preacutesidence de swissuniver-sities depuis 100 jours De quoi vous ecirctes-vous le plus occupeacute depuis vos deacutebutsMichael Hengartner durant cette courte mais intense peacuteriode jrsquoai appris agrave connaicirctre cette toute jeune organisation qursquoest swissuniversities Elle se trouve en-core en phase de deacuteveloppement mais beaucoup de choses fonctionnent deacutejagrave parfaitement

Nous avons deacutejagrave traiteacute de nombreux thegravemes notamment Horizon 2020 le financement des hautes eacutecoles les reacute-fugieacutes dans les hautes eacutecoles suisses le programme speacutecial relatif agrave la meacutede-

cine universitaire et aussi les possibiliteacutes de promotion des membres des hautes eacutecoles speacutecialiseacutees

Entreacutee en vigueur en 2015 la loi sur lrsquoencouragement et la coordination des hautes eacutecoles (LEHE) a poseacute de nouvelles bases pour le paysage suisse des hautes eacutecoles Ressentez-vous son influenceAbsolument Par exemple les hautes eacutecoles peuvent beaucoup plus facile-ment parler drsquoune seule voix et donner ainsi plus de poids agrave leurs demandes au niveau politique et socieacutetal

Quels sont vos domaines de prioriteacute vos objectifs en tant que preacutesidentJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaire par exemple quand jrsquoexplique le positionnement des hautes eacutecoles aux milieux politiques et au grand public en avanccedilant de bons arguments Mon objectif est que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la SuisseUniversiteacutes eacutecoles polytechniques feacute-deacuterales hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et hautes eacutecoles peacutedagogiques quel est

leur deacutenominateur commun dans la po-litique des hautes eacutecoles Et quelles sont leurs diffeacuterencesLeur point commun reacuteside dans le fait que nous accordons une grande impor-tance agrave leurs diffeacuterences Selon notre philosophie les universiteacutes les eacutecoles polytechniques feacutedeacuterales les hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et les hautes eacutecoles peacutedagogiques sont eacutegales mais aussi diffeacuterentes Tandis que nous veillons aux profils speacutecifiques des diffeacuterents types de hautes eacutecoles nous entretenons et promouvons la diversiteacute et la compleacute-mentariteacute des offres de formation au niveau tertiaire Ces offres sont lrsquoune des grandes forces de notre systegraveme suisse de formation La diversiteacute dans les offres reacutepond non seulement aux aptitudes et inteacuterecircts individuels des eacutetudiants mais constitue eacutegalement une reacuteponse adap-teacutee agrave la demande sur le marcheacute du tra-vail de professionnels qualifieacutes issus de formations diverses

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissuniversitiesch

Prof Dr Michael Hengartner

SEFRI NEWS 316 l HAUTES EacuteCOLES

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Le Conseil feacutedeacuteral lance un nouveau programme de recherche

Transformer les nouvelles connaissances en matiegravere drsquoeacuteconomie durable en applications concregravetesLe Conseil feacutedeacuteral a lanceacute en mars 2016 le nouveau programme national de recherche (PNR) laquoEconomie durableraquo On en attend une contribution importante agrave lrsquoeacuteconomie durable gracircce agrave une utilisation plus efficace et agrave une seacutecuriteacute accrue des ressources Les progregraves escompteacutes ne manqueront pas de favoriser la compeacutetitiviteacute de lrsquoeacuteconomie suisse et drsquoaccroicirctre le bien-ecirctre de la population indigegravene La dureacutee du programme de recherche est de cinq ans et son budget global se monte agrave 20 millions de francs

Les ressources naturelles ont un poten-tiel de reacutegeacuteneacuteration limiteacute et se font tou-jours plus rares Ce constat a engendreacute au sein de la communauteacute scientifique dans le monde politique et dans la socieacute-teacute un deacutebat intensif sur lrsquousage efficace des ressources la deacutecarbonisation de lrsquoeacuteconomie les innovations permettant le deacuteveloppement de technologies propres et plus geacuteneacuteralement sur une moder-nisation de la socieacuteteacute Ce nouveau pro-gramme national de recherche meneacute par le Fonds national suisse FNS vise donc agrave produire ndash dans une approche systeacutemique ndash des connaissances concernant aussi bien lrsquoenvironnement lrsquoeacuteconomie et la socieacuteteacute que lrsquoensemble des ressources naturelles et des eacutechelons de la chaicircne de creacuteation de valeur Ce programme doit drsquoune part susciter le deacutepocirct de projets de recherche axeacutes sur lrsquoaccroissement des connais-sances et sur la mise en eacutevidence globale des chances des risques et des potentiels Il doit drsquoautre part aboutir agrave lrsquoanalyse de mesures et drsquoinstruments et agrave des conclu-sions geacuteneacuterales agrave des fins pratiques par le deacuteveloppement de normes innovantes la conception de modegraveles de consommation et de production ineacutedits et la diffusion de technologies et de produits laquopropresraquo

Ce PNR srsquoadresse agrave un large eacuteventail de disciplines allant de lrsquoeacuteconomie et de lrsquoeacuteco-nomie drsquoentreprise aux sciences de lrsquoenvi-ronnement et agrave lrsquoeacutecologie industrielle en passant par les sciences sociales les sciences financiegraveres et le droit Ce programme est exigeant car il preacutesuppose une approche systeacutemique des ressources naturelles et de la chaicircne de production dans le champ de tension entre environnement eacuteconomie et socieacuteteacute

Les connaissances nouvelles produites par les projets de recherche du PNR 73 fourni-ront des informations essentielles tant pour le secteur priveacute que pour les deacutecideurs et les autoriteacutes communales cantonales et feacutedeacuterales

ContactClaudine Dolt SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Recherchedivision Recherche et innovation natio-nales +41 58 462 78 38thinspclaudinedoltsbfiadminch Compleacutements dlsquoinformationLe Fonds national suisse preacutevoit de pu-blier lrsquoappel agrave projet pour ce nouveau

Qursquoest ce qursquoun programme natio-nal de rechercheLes programmes nationaux de recher-che couvrent des projets de recher-che qui contribuent agrave la solution de problegravemes drsquoactualiteacute drsquoimportance nationale La seacutelection des thegravemes se fait dans une logique ascendan-te (dite laquobottom-upraquo) le Secreacutetariat drsquoEtat agrave la formation agrave la recherche et agrave lrsquoinnovation (SEFRI) recueille les propositions theacutematiques eacutemanant des milieux inteacuteresseacutes A la suite de ce processus deacutebouchant sur une pro-position du Deacutepartement feacutedeacuteral de lrsquoeacuteconomie de la formation et de la recherche (DEFR) le Conseil feacutedeacuteral arrecircte peacuteriodiquement les thegravemes et lrsquoenveloppe financiegravere de nouveaux PNR dont lrsquoexeacutecution est confieacutee au Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS)

Les projets de recherche soumis par la suite au FNS passent par la proceacutedure drsquoeacutevaluation ordinaire obeacuteissant aux normes du FNS Les PNR ont en geacuteneacute-ral une dureacutee de cinq ans Depuis la creacuteation de cet instrument plus de 70 PNR ont eacuteteacute reacutealiseacutes

programme national de recherche en juin 2016 Les esquisses de projets pour-ront ecirctre soumises au FNS degraves cette date Toute question touchant la soumission des projets est agrave adresser directement au FNS agrave lrsquoattention de

Pascal Walther FNS +41 31 308 22 26thinsppascalwalthersnfch

Vous trouverez plus drsquoinformations sur les programmes nationaux de recherche surthinsp wwwsbfiadminchnfp_fr

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Etude bibliomeacutetrique des publications de recherche

Bonne performance de la recherche suisse au cours des derniegraveres anneacutees

Malgreacute la concurrence accrue ces derniegraveres anneacutees la Suisse fait toujours partie des pays les plus compeacutetitifs dans le domaine de la recherche Elle arrive agrave maintenir son niveau de production de publications ainsi qursquoun impact global eacuteleveacute Elle fait aussi preuve drsquoune inteacutegration internationale remarquable eacutetant donneacute qursquoun tregraves grand nombre de publications sont produites en collaboration internationale Tels sont les principaux reacutesultats drsquoune eacutetude bibliomeacute-trique du SEFRI reacutecemment publieacutes dans le rapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981-2013raquo

La recherche fait progresser les connais-sances actuelles ou apporte du nouveau savoir de nouveaux instruments ou des meacutethodes innovantes Mais comment mesure-t-on la performance de re-cherche drsquoun pays et comment la com-pare-t-on avec celle drsquoautres pays

Releveacute quantitatif de la production scientifiqueUne approche possible est celle de la bibliomeacutetrie Il srsquoagit drsquoune meacutethode quantitative Elle part du principe que les chercheurs utilisent la publication drsquoarticles dans des revues scientifiques comme principal moyen de rendre pu-bliques leurs activiteacutes de recherche Il est ainsi possible drsquoobserver les tendances et les eacutevolutions de la recherche au cours du temps et par pays au moyen drsquoindi-cateurs choisis

Les eacutetudes bibliomeacutetriques sont un ins-trument important pour estimer la per-formance de recherche drsquoun pays et

sont utiliseacutees comme tel dans le monde entier Elles ont ce-pendant aussi leurs limites les don-neacutees exploiteacutees ne concernent que les articles qui sont pu-blieacutes dans des revues scientifiques pour un public international Elles ne tiennent pas compte des autres canaux de diffusion des reacutesultats de re-cherche tels que les preacutesentations dans des congregraves ou les monographies En-fin elles ne comptabilisent que les ar-ticles en anglais qui tient lieu de langue internationale de reacutefeacuterence

Volume de publicationsSur la peacuteriode 2009-2013 la Suisse a produit 12 des publications mon-diales et se place ainsi au 16e rang des pays La Suisse arrive agrave maintenir ce taux de production de 12 depuis plusieurs anneacutees malgreacute la concurrence de plus en plus grande des pays eacutemergents En termes de publications par habitants ou par chercheurs la Suisse se situe parmi les pays les plus productifs en nombre de publications par habitant elle se classe au 1er rang mondial avec presque 4000 publications par million drsquohabitants (Fig 1) et au 3e rang en nombre de publi-cations par chercheur avec 857 publica-tions pour 1000 chercheurs

Secteurs institutionnels de la SuisseLe secteur institutionnel le plus productif en Suisse est le secteur des hautes eacutecoles

avec 726 des publications nationales sur la peacuteriode 2009ndash2013 les 274 restants se reacutepartissant entre les trois autres secteurs le secteur des instituts de recherche (145) le secteur des en-treprises priveacutees (75) et le secteur des organisations internationales (54)

Lrsquoeacutevolution des parts des quatre secteurs montrent que le secteur des hautes eacutecoles a toujours eacuteteacute le plus productif (Fig 2) Par contre le secteur des entre-prises priveacutees a perdu de lrsquoimportance au cours des derniegraveres anneacutees passant de presque 15 agrave la fin des anneacutees 90 agrave moins de 8 actuellement

Impact (indice relatif de citations)Lrsquoimpact des publications produites en Suisse (lrsquoaudience aupregraves des autres chercheurs) est excellent et la Suisse se classe au 3e rang juste derriegravere les Etats-Unis et les Pays-Bas pour la peacute-riode 2009ndash2013 (Fig 3) Si lrsquoimpact de

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10

20

30

40

50

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1981

-198

5

1983

-198

7

1985

-198

9

1987

-199

1

1989

-199

3

1991

-199

5

1993

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1995

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9

1997

-200

1

1999

-200

3

2001

-200

5

2003

-200

7

2005

-200

9

2007

-201

1

2009

-201

3

Hautes eacutecoles Instituts de recherche Entreprises priveacutees Organisations internationales

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

Figure 1 Publications par anneacutee et par mil-lion drsquohabitants peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Figure 2 Evolution des publications par secteurs institutionnel en pourcentage du total des publications de la Suisse

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

3892

3483

3463

3423

3407

3318

3242

3095

2685

2299

Finlande

Danemark

Pays-Bas

Norvegravege

Suegravede

Australie

Canada

Singapour

Suisse

Islande

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

la Suisse est resteacute quasi identique ces derniegraveres anneacutees (aux alentours de 117 soit 17 points de plus que la moyenne mondiale de 100) celui des Pays-Bas a augmenteacute et a actuellement permis agrave ce pays de passer juste devant la Suisse

Publications les plus citeacutees (Top 10)La Suisse produit 16 des publica-tions faisant partie des publications les plus citeacutees mondialement (Top 10) ce qui repreacutesente une proportion plus importante que sa part de 12 dans les publications globales La Suisse est

Figure 3 Indicateur drsquoimpact peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

donc tregraves preacutesente dans cette classe de publications agrave forte visibiliteacute internatio-nale ce qui montre la tregraves forte recon-naissance mondiale dont jouissent ses chercheurs Si lrsquoon compte le nombre de publications Top 10 par habitant ou par chercheur la Suisse se classe au 1er rang dans le deux cas avec 542 publi-cations Top 10 par million drsquohabitants et 163 publications Top 10 pour 1000 chercheurs

Coopeacuterations En Suisse une grande partie des publi-cations sont reacutealiseacutees en collaboration internationale 49 des publications sont produites par une institution suisse en collaboration avec des institutions agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuteration uniquement in-ternationale) et 19 sont le fruit de col-laborations entre plusieurs institutions en Suisse avec au moins une institution agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuterations nationale et internationale) (Fig 4) Pour le reste des articles 17 sont produits par une seule institution (sans coopeacuteration) et 15 sont issus de plusieurs institutions se trouvant toutes en Suisse (coopeacuteration uniquement nationale)

Les comportements de coopeacuteration dif-fegraverent beaucoup selon les domaines de recherche Par exemple en Suisse le taux drsquoarticles eacutecrits sans coopeacuteration varie de 11 en laquoMeacutedecine cliniqueraquo agrave 64 en laquoSciences humaines et socialesraquo le

Figure 4 Reacutepartition des publications de la Suisse selon le type de coopeacuteration institutionnel-le en du total des publications du domaine de recherche en Suisse peacuteriode 2009-2013

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

taux de coopeacuteration uniquement inter-nationale varie de 24 en laquoSciences humaines et socialesraquo agrave 56 en laquoPhy-sique chimie et science de la terreraquo

Partenariat internationalDurant la peacuteriode 2009-2013 parmi les publications de la Suisse produites en coopeacuteration 78 le sont en partena-riats internationaux faisant de la Suisse un des pays ayant les forts taux de par-tenariats internationaux Le deacutecompte par pays montre cependant que les cher-cheurs en Suisse collaborent en premier lieu avec drsquoautres chercheurs en Suisse (22) puis avec les chercheurs des Etats-Unis (154) et ceux des pays limi-trophes de la Suisse Italie (97) Alle-magne (82) et France (72) (Fig 5)

ConatctIsabelle Maye SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Bases scien-tifiques et politique division Recherche et innovation nationales +41 58 463 09 64thinspisabellemayesbfiadminch

Information compleacutementairesRapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981ndash2013raquothinsp wwwsbfiadminchbiblio-fr

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

105

105

106

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109

110

116

117

118

120

0 100

Suegravede

France

Germany

Canada

Danemark

Belgique

UK

Switzerland

Pays-Bas

Etats-Unis

Figure 5 Provenance des partenaires des chercheurs en Suisse en pourcent du total des partenariats de la Suisse peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

217

154

97

82

72

55

25

20

19

19

Suisse

Etats-Unis

Italie

Allemagne

France

Royaume-Uni

Espagne

Canada

Pays-Bas

Russie

50

56

51

48

44

48

24

49

11

16

20

23

24

14

4

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15

8

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16

21

14

8

15

24

20

15

13

11

24

64

17

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Sciences techniques et delingeacutenieur informatique

Physique chimie etsciences de la terre

Agriculture biologie etsciences de lenvironnement

Sciences de la vie

Meacutedecine clinique

Sciences socialeset comportementales

Sciences humaines et arts

Total des articles de la Suisse

Coopeacuteration uniquement internationale Coopeacuterations nationale et internationnale

Coopeacuteration uniquement nationale Sans coopeacuteration

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Cherenkov Telescope Array (CTA)

Nouvelles perspectives sur lrsquounivers

Lanceacute en 2010 par un consortium international le projet Cherenkov Telescope Array (CTA) ouvre un nouveau champ celui de lrsquoastronomie gamma au sol Il permettra drsquoobserver les eacuteclairs Cherenkov dans lrsquoatmosphegravere terrestre et de tirer des conclusions sur les sources de rayons gamma telles que les galaxies et les supernovas Dans le cadre du message sur la formation la recherche et lrsquoinnovation 2017-2020 le Conseil feacutedeacuteral demande au total huit millions de francs afin que la Suisse puisse participer agrave lrsquoorganisation CTA en tant que membre fondateur et qursquoelle puisse ainsi beacuteneacuteficier des avantages qui en deacutecoulent

Les capaciteacutes de la science agrave explorer lrsquounivers ont eacutevolueacute agrave un rythme stupeacute-fiant ces derniegraveres anneacutees Depuis 1995 par exemple plus de 2000 exoplanegravetes ont eacuteteacute identifieacutees et caracteacuteriseacutees Les puissants teacutelescopes deacuteveloppeacutes pour explorer la partie visible du rayonnement cosmique y ont contribueacute notamment les instruments installeacutes au Chili par lrsquoESO (European Southern Observatory) une organisation internationale de re-cherche dont la Suisse est membre

Identifier des objets laquoinvisiblesraquoCependant de nombreux objets de lrsquounivers nrsquoeacutemettent peu ou pas du tout de rayonnement dans la partie visible du spectre eacutelectromagneacutetique et de-meurent invisibles pour les teacutelescopes de lrsquoESO Certains objets se laissent plutocirct observer dans la partie tregraves eacutenergeacutetique de ce spectre produisant des rayons gamma aussi appeleacutes photons de tregraves haute eacutenergie Parmi ces objets laquoinvi-siblesraquo se trouvent le centre de notre ga-laxie mais aussi des quasars des super-novas ou des trous noirs tous essentiels agrave lrsquoameacutelioration de notre compreacutehension de lrsquounivers

Ces rayons gamma requiegraverent drsquoautres techniques que les teacutelescopes clas-siques pour ecirctre identifieacutes et analyseacutes Ils peuvent ecirctre deacutetecteacutes directement depuis lrsquoespace ou indirectement mais plus efficacement depuis la Terre En interagissant avec lrsquoatmosphegravere les rayons gamma geacutenegraverent en effet des laquodouchesraquo de particules qui produisent une lumiegravere bleuteacutee baptiseacutee laquolumiegravere Cherenkovraquo Des teacutelescopes dits laquoteacuteles-copes Cherenkovraquo speacutecialement conccedilus et fonctionnant en reacuteseau peuvent deacute-tecter cette lumiegravere Un travail drsquoanalyse

permet ensuite de caracteacuteriser la source de rayons gamma observeacutee et drsquoen tirer une image preacutecise Lrsquoeacutetude des rayons gamma de lrsquounivers fait donc appel tout agrave la fois aux compeacutetences des physiciens des particules et des astrophysiciens constituant un champ scientifique pro-pice agrave lrsquointerdisciplinariteacute

Par petits groupes des institutions de recherche de diffeacuterents pays du monde ont installeacute les premiers laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en Namibie sur les Icircles Ca-naries ou encore dans le deacutesert de lrsquoAri-zona Les donneacutees reacutecolteacutees par ces ins-truments depuis une vingtaine drsquoanneacutees ont deacutejagrave permis de repeacuterer plus de 150 sources de rayons gamma dans lrsquounivers et de valider le systegraveme de deacutetection de ces rayons par laquoteacutelescopes Cherenkovraquo

Un site dans lrsquoheacutemisphegravere nord et un autre dans lrsquoheacutemisphegravere sudLes capaciteacutes de ces premiers instru-ments ont agrave preacutesent atteint leurs limites Les scientifiques de toutes les reacutegions du monde concerneacutes par ce domaine ont formeacute un consortium global pour passer agrave lrsquoeacutetape suivante qui consiste en un projet unique au monde le Cheren-kov Telescope Array (CTA) Il est preacutevu drsquoinstaller des laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en reacuteseau sur deux sites lrsquoun dans lrsquoheacute-misphegravere nord en principe sur lrsquoicircle de la Palma dans lrsquoarchipel des Canaries et lrsquoautre dans lrsquoheacutemisphegravere sud en prin-cipe au Chili agrave proximiteacute immeacutediate des installations de lrsquoESO CTA est donc conccedilu pour observer lrsquointeacutegraliteacute de la voucircte ceacuteleste Tandis que le site sud pourra se focaliser sur les objets appar-tenant agrave notre galaxie la Voie lacteacutee le site nord se concentrera sur toutes les autres sources de rayons gamma

de lrsquounivers CTA sera geacutereacute depuis un siegravege administratif dont lrsquoemplacement probablement dans un Etat europeacuteen sera deacutecideacute courant 2016 Les donneacutees produites par CTA seront traiteacutees et sto-ckeacutees dans un centre deacutedieacute dont lrsquoem-placement sera eacutegalement deacutetermineacute en 2016

Une organisation internationale creacutee une base commune pour la rechercheIl est clair pour le consortium que CTA ne peut ecirctre construit par un seul pays ou geacutereacute par une seule de ses institutions de recherche A lrsquoinstar de lrsquoESO ou du CERN CTA doit donc prendre la forme drsquoune organisation internationale de re-cherche De plus pour valoriser pleine-ment les instruments et les nombreuses donneacutees qui seront produites par CTA le consortium propose drsquooffrir aux scien-tifiques de tous horizons un accegraves ou-vert aux infrastructures Une fois CTA construit les scientifiques inteacuteresseacutes agrave utiliser ses instruments pourront deacuteposer des propositions de recherche du temps drsquoobservation leur sera attribueacute sur une base compeacutetitive

Ce modegravele drsquoallocation des ressources est deacutejagrave courant pour les organisations internationales de recherche exploitant des sources de lumiegravere ou de neutrons pour la science des mateacuteriaux (Installa-tion europeacuteenne de rayonnement syn-chrotron ESRF et Institut Max von Laue ndash Paul Langevin ILL) Le consortium a deacutemarreacute le deacuteveloppement de CTA en 2010 beacuteneacuteficiant de fonds issus des agences nationales de financement de la recherche ou de lrsquoUE Le projet preacutecis qui a eacuteteacute eacutelaboreacute apparaicirct agrave preacutesent suf-fisamment mucircr pour permettre le finan-

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

cement et le deacutemarrage de la construc-tion de CTA Le coucirct de celle-ci devrait avoisiner un demi-milliard drsquoeuros

Vif inteacuterecirct des universiteacutes suissesDegraves le deacutemarrage des travaux du consor-tium des groupes de diffeacuterentes institu-tions de recherche suisses (Universiteacutes de Genegraveve et de Zurich EPF de Zurich EPF de Lausanne) ont pris une part active agrave la preacuteparation de CTA Ils ont notamment beacuteneacuteficieacute de fonds alloueacutes par le Fonds national suisse Dans cette phase de preacuteparation crsquoest lrsquoUniversiteacute de Zurich qui repreacutesente les inteacuterecircts de la com-munauteacute suisse vis-agrave-vis de lrsquoorganisa-tion du projet CTA baseacutee agrave Heidelberg Deacutebut 2016 lrsquoUniversiteacute de Genegraveve et celle de Zurich ont agrave nouveau montreacute leur engagement marqueacute dans le projet CTA Appuyeacutee aussi par lrsquoEPFL lrsquoUniver-siteacute de Genegraveve srsquoest ainsi deacuteclareacutee precircte agrave accueillir le centre de traitement des donneacutees de CTA LrsquoUniversiteacute de Zurich a de son cocircteacute deacutetacheacute le Professeur Ueli Straumann pour reprendre la di-rection de lrsquoorganisation du projet CTA M Straumann a eacuteteacute nommeacute laquoManaging

Directorraquo de CTA en mars 2016 (voir in-terview ci-dessous)

La strateacutegie internationale du Conseil feacutedeacuteral dans le domaine FRI preacutevoit que la Suisse participe aux organisations in-ternationales de recherche drsquoimportance centrale pour la recherche suisse Dans lrsquoeacutedition 2015 de la Roadmap suisse sur les infrastructures de recherche le SEFRI a identifieacute quatre organisations de ce type en devenir parmi lesquelles CTA est le projet dont lrsquoimpleacutementation apparaicirct prioritaire Drsquoune part le po-tentiel drsquoutilisation de CTA par des ins-titutions de recherche suisses est aveacutereacute et drsquoautre part la construction semble pouvoir deacutemarrer tout prochainement Comme pour les autres organisations in-ternationales de recherche il est envisa-geacute que la Suisse participe agrave hauteur de 2 agrave 3 des coucircts de construction de CTA Cette part reflegravete le temps drsquoutilisation potentiel par les chercheurs suisses tel qursquoil peut ecirctre identifieacute agrave ce stade

Crsquoest pour cette raison que le Conseil feacutedeacuteral demande au Parlement dans le

cadre du message FRI 2017-2020 lrsquoou-verture drsquoun creacutedit drsquoengagement de 8 millions de francs suisses en faveur de CTA Cette somme devrait permettre agrave la Suisse de rejoindre lrsquoorganisation inter-nationale de recherche CTA degraves sa fon-dation et de participer activement agrave la construction Le Parlement devrait avoir traiteacute la proposition du Conseil feacutedeacuteral concernant lrsquoouverture drsquoun creacutedit pour CTA drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2016 ContactXavier Reymond SEFRIChef de lrsquouniteacute Organisations de recherche internationales +41 58 462 34 52thinspxavierreymondsbfiadminch

Informations compleacutementairesCTA Organisationthinsp httpsportalcta-observatoryorgPagesHomeaspxthinsp

Feuille de route pour les infrastructures de recherche 2015thinsp wwwsbfiadminchroadmap-f

laquoCTA ouvre une nouvelle fenecirctre sur les pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquouniversraquo

Le Professeur Ueli Straumann dirige agrave lrsquoUniversiteacute de Zurich le laboratoire focaliseacute sur CTA mais aussi sur lrsquoexpeacuterience LHCb au CERN Deacutebut mars 2016 il a eacuteteacute eacutelu laquoManaging Directorraquo de CTA par les parties prenantes du projet Pour lui laquocette nouvelle infrastructure de recherche offre une possibiliteacute unique de mener ndash au-delagrave des frontiegraveres nationales ndash une recherche fondamentale sur des questions centrales de lrsquoorigine de notre univers Crsquoest aussi une chance pour la relegraveve scientifique suisseraquo

Quels sont vos objectifs et vos attentesUeli Straumann Le projet CTA se trouve actuellement dans la phase passion-nante de transition entre la planification

et la phase de recherche et deacuteveloppe-ment Il srsquoagit maintenant de convaincre les institutions impliqueacutees drsquoaborder le projet dans une perspective drsquoensemble Dans les entretiens que jrsquoai pu mener avec les repreacutesentants des pays associeacutes au projet jrsquoai pu constater une reacutejouis-sante bonne volonteacute Il mrsquoimporte aussi que nous deacuteveloppions une culture com-mune faite de confiance et drsquoeacutechange ouvert drsquoinformations

Lrsquoastronomie en rayons gamma est un domaine de recherche tregraves pointu Pour quelles raisons la Suisse devrait-elle parti-ciper agrave cette organisation de recherche

Lrsquoinfrastructure de recherche CTA ouvre de nouvelles perspectives agrave lrsquoobservation des pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquounivers car il offre des systegravemes permettant la deacutetec-tion de photons de la plus haute eacutenergie Rien que dans notre galaxie elle permet-tra de deacutecouvrir un millier de nouvelles sources de rayonnement gamma parmi lesquelles des trous noirs des vestiges drsquoexplosions de supernova des reacutegions drsquoeacutetoiles en formation des pulsars et des systegravemes stellaires binaires Au-delagrave de la Voie lacteacutee nous pourrons explorer des centaines de galaxies notamment de lointaines galaxies dont lrsquoeacutenergie est supposeacutee provenir de trous noirs super-

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Une journeacutee agrave swissnex China

Creacuteer des ponts entre la Suisse et la ChineAu mois drsquoavril le preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann srsquoest rendu en Chine avec une deacuteleacutega-tion swissnex China eacutetait impliqueacute dans la preacuteparation de la visite Lanceacute en 2008 agrave Shanghai swissnex China a vu sa mission eacutevoluer au cours des anneacutees Comptant deacutesormais sur une eacutequipe preacutesente eacutegalement agrave Peacutekin et Guangzhou ses projets reflegravetent tant les changements du paysage acadeacutemique suisse que les transformations rapides de la Chine

La Suisse a ouvert un swissnex agrave Shan-ghai avec pour mission de jeter des ponts entre la Suisse et la Chine dans les do-maines de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation Au deacutebut crsquoest surtout vers la recherche que se sont orienteacutees ses activiteacutes notamment dans le cadre du programme bilateacuteral de recherche

Refleacutetant lrsquointeacuterecirct de la communauteacute scien-tifique mais aussi une volonteacute politique drsquointensifier les liens swissnex a travail-

leacute agrave mettre en valeur la recherche suisse afin de mieux faire connaicirctre ses qualiteacutes et son attractiviteacute Il a aussi accueilli de nombreuses deacuteleacutegations acadeacutemiques agrave la recherche de partenariats Ces derniegraveres anneacutees cependant tant la formation que lrsquoinnovation ont pris de lrsquoimportance

Forte demande pour le savoir-faire suisseEn phase de transition et confronteacutee agrave une inadeacutequation croissante entre la

formation et le marcheacute du travail la Chine a lanceacute de vastes chantiers pour renforcer son eacuteconomie et construire de solides fondations pour le futur Un des domaines importants est celui de la formation car le gouvernement a lanceacute une initiative visant agrave creacuteer un systegraveme de hautes eacutecoles speacutecialiseacutees comptant plus de 1500 eacutecoles Un grand nombre drsquouniversiteacutes chinoises appeleacutees agrave se transformer dans les prochaines anneacutees souhaite ainsi srsquoinspirer du systegraveme des

SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

massifs situeacutes en leurs centres Voilagrave qui offre agrave la recherche fondamentale une approche fonciegraverement nouvelle agrave lrsquoin-terface entre physique des particules et astrophysique Il en reacutesulte aussi des sy-nergies avec le CERN agrave Genegraveve le plus grand laboratoire international de phy-sique

Le message FRI 2017 ndash 2020 preacutevoit huit millions de francs pour la participation de la Suisse agrave CTA soit une petite partie seulement du budget total de cette or-ganisation Avec une participation aussi modeste la Suisse pourra-t-elle vraiment profiter de ces installations Ce montant repreacutesente environ 2 des coucircts totaux ce qui paraicirct adeacutequat en comparaison avec la bonne trentaine de pays inteacuteresseacutes Gracircce agrave cette parti-cipation les chercheurs suisses auront comme tous les membres du projet ac-cegraves agrave lrsquoensemble des infrastructures et des donneacutees mesureacutees Il est irreacutealiste drsquoimaginer que la Suisse pourrait mener agrave bien seule un tel projet De maniegravere geacuteneacuterale il est permis drsquoaffirmer que sans sa participation agrave des coopeacuterations internationales de recherche la Suisse nrsquoaurait pas accegraves agrave la plupart des activi-teacutes de recherche modernes en physique fondamentale

Quels autres pays sont-ils eacutegalement in-teacuteresseacutes agrave la creacuteation de lrsquoorganisation CTALe consortium CTA comprend au total des universiteacutes et des laboratoires de 31 pays du monde entier A ce jour des institutions de recherche de onze pays se sont regroupeacutes dans une Sagraverl drsquointeacute-recirct public (Afrique du Sud Allemagne Espagne France Grande Bretagne Ita-lie Japon Pays-Bas Suegravede Suisse et Reacutepublique tchegraveque) pour faire avancer la reacutealisation du projet CTA La Suisse y a participeacute degraves le deacutebut car lrsquoUniversi-teacute de Zurich est un des trois membres fondateurs de cette Sagraverl LrsquoAllemagne et lrsquoItalie sont deacutejagrave agrave mecircme de deacutegager des moyens consideacuterables pour CTA les autres pays seront eacutegalement en mesure de le faire drsquoici 2017

Drsquoexpeacuterience la phase preacuteparatoire drsquoune organisation internationale de re-cherche est difficile Quels sont les eacuteleacute-ments neacutecessaires pour que cette orga-nisation internationale puisse ecirctre active et que la phase de construction de CTA puisse deacutemarrer Tous les moyens financiers neacutecessaires ne sont pas encore reacuteunis actuelle-ment Crsquoest pourquoi il est envisageacute de construire les teacutelescopes par eacutetapes On

assure ainsi un potentiel scientifique pour chaque projet partiel La nouvelle organisation sera vraisemblablement pleinement opeacuterationnelle quand 60 au moins des fonds seront disponibles

ContactProf Dr Ueli StraumannManaging Director Cherenkov Telescope Array Observatory GmbH +49 62 21 51 64 71thinspustraumanncta-observatoryorg

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SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

hautes eacutecoles speacutecialiseacutees (HES) suisses swissnex a suivi degraves le deacutebut ce projet en conseillant les inteacuteresseacutes en Suisse via des bulletins drsquoinformation des rapports et une carte geacuteographique des meil-leures possibiliteacutes de coopeacuteration

laquoLes hautes eacutecoles speacutecialiseacutees suisses trouveront une occasion unique de transfeacuterer leur expertise et leur sa-voir-faireraquo selon Pascal Marmier CEO de swissnex China La Chine offre en ef-fet de nombreuses possibiliteacutes de colla-boration aux institutions qui souhaitent srsquointernationaliser non seulement sur des probleacutematiques de recherche lieacutees agrave la transformation du pays mais aussi sur les modegraveles de formation swissnex soutient leurs deacutemarches par exemple de nombreux eacutetudiants HES viennent chaque anneacutee pour des voyages drsquoeacutetude En eacuteteacute 2016 un partenariat avec le can-ton de Vaud permettra agrave toute la classe

du Master Innokick de la HES-SO de se rendre agrave Hong Kong et Shanghai pour travailler sur des modegraveles drsquoinnovation rapide avec des eacutetudiants chinois

Ce programme est un bon exemple des formations que swissnex est en train drsquoeacutelaborer Les eacutetudiants beacuteneacuteficient en effet drsquoune expeacuterience immersive qui leur permet de mieux comprendre comment fonctionne la Chine Le programme CHIC est un autre exemple il permet agrave des eacutetu-diants de lrsquoEPFL de la Faculteacute des Hautes eacutetudes commerciales de lrsquoUniversiteacute de Lausanne (HEC) et de lrsquoEcole cantonale drsquoart de Lausanne (ECAL) drsquoapprendre agrave fabriquer un prototype en travaillant avec des ingeacutenieurs chinois dans une usine drsquoeacutelectronique agrave Shenzhen

Ces types de formations correspondent aussi agrave lrsquointeacuterecirct des universiteacutes chinoises qui appreacutecient les nouvelles ideacutees de

coopeacuteration La Suisse nrsquoayant pas de campus en Chine les partenaires sont tregraves ouverts aux possibiliteacutes drsquoeacutechange car lrsquointernationalisation des eacutetudes fait partie des prioriteacutes du gouvernement

Du made in China au created in China Alors que la Chine conserve sa reacuteputa-tion laquodrsquousine du monderaquo produisant en grande quantiteacute et avec une faible valeur ajouteacutee le gouvernement chinois sou-haite deacutevelopper sa capaciteacute drsquoinnovation et transformer ainsi son eacuteconomie Par ail-leurs les entreprises eacutetrangegraveres investis-sant dans les activiteacutes de recherche et de deacuteveloppement en Chine sont de plus en plus nombreuses preuve de la preacutesence de compeacutetences speacutecialiseacutees et de lrsquoesprit entrepreneurial qui se deacuteveloppe tregraves vite dans la technologie swissnex cherche donc agrave mieux faire connaicirctre le paysage chinois et lrsquointeacuterecirct qursquoil preacutesente pour les acteurs de lrsquoinno-vation suisses A travers le Market Entry Camp soutenu par la Commission pour la technologie et lrsquoinnovation par exemple ou le programme Venture Leaders avec venture lab les start-up suisses ont lrsquoop-portuniteacute de venir deacutecouvrir la Chine et drsquoy identifier les possibiliteacutes existantes pour poursuivre le deacuteveloppement de leurs produits et acceacuteder au marcheacute De plus en plus drsquoinvestisseurs se tournent eacutegalement vers swissnex pour identifier les socieacuteteacutes qui sauront agrave la maniegravere de la jeune startup Scantrust combiner deacute-veloppement technologique en Suisse et accegraves commercial en Chine

laquoVue de Suisse la Chine est souvent per-ccedilue comme trop difficile drsquoaccegraves pour des jeunes start-up qui en perccediloivent plus les dangers notamment en termes de proprieacuteteacute intellectuelle que les opportu-niteacutesraquo explique Pascal Marmier laquomais en reacutealiteacute la Chine offre des possibiliteacutes tregraves inteacuteressantes notamment dans des do-maines de pointe ougrave les investissements restent tregraves hauts et la fiabiliteacute des clients est granderaquo

Une activiteacute incessanteEn avril 2016 swissnex China a eacuteteacute acti-vement impliqueacute dans la preacuteparation de la visite du preacutesident de la Confeacutedeacuteration qui eacutetait accompagneacute par la secreacutetaire drsquoEtat Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch (SECO) et le secreacutetaire drsquoEtat Mauro

Un reacuteseau en AsieLes Suisses qui se rendent en Asie profitent souvent de leur voyage pour visiter plusieurs villes suscitant leur inteacuterecirct Partant de ce constat et de la neacutecessiteacute de mieux faire connaicirctre la richesse de leur reacutegion drsquoimplantation en Suisse swissnex China et les Science and Technology Offices de la reacutegion ont creacuteeacute une plateforme de collaboration (wwwstofficeasiach) et deacuteveloppeacute plusieurs programmes de deacute-couverte ou de coopeacuteration laquoIl existe un grand potentiel de synergiesraquo explique Pascal Marmier laquoet nous es-sayons de plus en plus de nous preacutesenter aux acteurs suisses comme un reacuteseau ce qui veut dire que nous pouvons par exemple mettre sur pied un programme drsquoex-ploration de lrsquoimpact de la transformation digitale allant des start-up de Shanghai aux grands laboratoires japonais en passant par les derniers reacuteseaux sociaux agrave la mode agrave Seacuteoulraquo

Lrsquoeacutequipe swissnex de Shanghai Photo swissnex Shanghai

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SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

DellrsquoAmbrogio (SEFRI) ainsi que par deux deacuteleacutegations lrsquoune dans le domaine eacuteco-nomique lrsquoautre dans le domaine science et innovation Gracircce agrave lrsquoeacutequipe en place swissnex China srsquoest chargeacute de la preacutepa-ration autant agrave Peacutekin pour les rencontres ministeacuterielles qursquoagrave Shanghai pour la par-tie innovation Une telle visite permet de consolider les collaborations acadeacute-miques existantes de deacutevelopper de nou-velles relations agrave haut niveau et de don-ner un signal fort aux diverses autoriteacutes que la Suisse est un partenaire de choix dans le domaine science et technologie

swissnex fait partie inteacutegrante de la preacute-sence officielle de la Suisse en Chine et travaille tregraves eacutetroitement avec tous les services offerts par la Confeacutedeacuteration Les programmes communs avec des partenaires comme Pro Helvetia pour la culture ou le Swiss Business Hub dans le domaine commercial sont tregraves freacute-

quents Il est important de penser agrave une plus grande eacutechelle et de rassembler les forces dans des villes qui comptent des dizaines de millions de personnes

Alors qursquoaux Etats-Unis les deux swissnex jouent un rocircle local drsquoaccegraves agrave des reacutegions tregraves denses et bien eacutetablies en termes de FRI en Chine il faut geacuterer la complexi-teacute du systegraveme et les distances entre les diverses zones inteacuteressantes swissnex eacutevolue donc dans un vaste pays qui continue sa croissance eacuteconomique tout en visant une plus grande qualiteacute des services et de lrsquoinnovation Il est donc im-portant de pouvoir tester de nouveaux projets drsquoinvestir dans les contacts et surtout drsquoinformer et drsquoaccueillir les acteurs inteacuteresseacutes par cette partie du monde Etant donneacute la distance cultu-relle et geacuteographique il est eacutegalement indispensable de travailler en reacuteseau avec les collegravegues des Science and Tech-

nology Offices implanteacutes en Coreacutee et au Japon Le rapprochement eacuteconomique agrave travers lrsquoAsie constitue une opportuniteacute ineacutegaleacutee pour les acteurs FRI et lrsquoeacutequipe en place ne meacutenage pas ses efforts pour faire fructifier les eacutechanges et les colla-borations

ContactPascal Marmier CEO swissnex China +86 21 6235 1889 (ext 201)thinsppascalmarmierswissnexchinaorg

Beatrice Ferrari SEFRICheffe suppleacuteante de la division Rela-tions internationales +41 58 462 48 58thinspbeatriceferrarisbfiadminch

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissnexchinaorg

Stagiaires et apprentis moteurs de swissnex

Le modegravele de swissnex repose sur le dynamisme la motivation et la creacuteativiteacute de ses employeacutes Il nrsquoest donc pas eacutetonnant que le bureau de Shanghai accueille un grand nombre de jeunes stagiaires Depuis sa creacuteation ce sont pregraves de 80 stagiaires qui ont pu y seacutejourner entre six mois et un an A la recherche drsquoune premiegravere expeacuterience professionnelle dans un cadre creacuteatif ces jeunes sont eacutegalement pousseacutes par lrsquoenvie de deacutecouvrir la Chine

A swissnex ils ont lrsquoopportuniteacute de travailler sur des eacuteveacutenements et des projets en collaborant avec leurs collegravegues chinois Depuis 2015 swissnex China accueille aussi des apprentis gracircce agrave un partenariat avec le canton de Neuchacirctel qui offre chaque anneacutee la possibiliteacute agrave des jeunes en formation professionnelle de faire une expeacuterience internationale et de se familiariser avec la culture chinoise Le canton de Vaud offre eacutegalement une place agrave des jeunes en eacutechange pour y travailler agrave temps partiel

laquoJe mrsquoappelle Alice Della Casa je viens des environs de Lausanne Je vis agrave Shanghai depuis septembre 2015 Jrsquoapprends le chinois agrave lrsquouniversiteacute et je travaille agrave swissnex en tant que stagiaire depuis janvier 2016 Jrsquoai deacutecideacute de venir eacutetudier en Chine car crsquoeacutetait pour moi complegravetement nouveau Jrsquoavais vrai-ment envie de deacutecouvrir quelque chose de diffeacuterent du monde occidental que jrsquoai toujours connu De plus comme je nrsquoeacutetais pas encore sucircre de la direction de mes eacutetudes supeacuterieures jrsquoai toujours penseacute que connaicirctre la Chine et sa langue eacutetait un eacutenorme avantage Qursquoimporte le domaine drsquoeacutetude que je suivrai la Chine est et probablement restera un pays cleacute Lrsquoexpeacuterience agrave swissnex est extrecircmement inteacuteressante car on a la possibiliteacute de travailler de maniegravere toujours diffeacuterente Jrsquoai la chance de tra-vailler avec une eacutequipe dynamique et sympathique Ce qui me marque est que mecircme apregraves plus de six mois dans cette ville jrsquoarrive toujours agrave y deacutecouvrir de nouveaux aspects positifs ou neacutegatifs Il est impossible de srsquoennuyer et jrsquoespegravere continuer agrave profiter de mon expeacuterience jusqursquoagrave la finraquo

laquoEn chinois mon nom Siwei signifie laquopenseacutee largeraquo Mais apregraves des anneacutees dans la tour drsquoivoire de lrsquoeacuteducation chinoise je me suis rendu compte que je nrsquoavais jamais regardeacute ailleurs Jrsquoai donc deacutecideacute drsquoexplorer un autre pays apregraves mon diplocircme secondaire non pas avec le regard superfi-ciel drsquoun touriste mais en tant que participant actif swissnex China mrsquoa offert le contexte que je recherchais En travaillant comme responsable de projet junior dans les meacutedias sociaux jrsquoai consciemment eacutetudieacute les questions de communication interculturelle entre la Chine et la Suisse deux pays dont les diffeacuterences ne cessent de mrsquoinspirer et de mrsquointerpeller Jrsquoai peu agrave peu com-menceacute agrave voir la Suisse comme un pays agrave multiples facettes qursquoon ne peut reacuteduire aux preacutedicats innovant ponctuel confiant ou agrave lrsquoaffut des opportuniteacutes Crsquoest un pays de la diversiteacute aux qua-liteacutes uniques incarneacute par les personnaliteacutes merveilleuses dont jrsquoai fait connaissance que je cocirctoie et avec lesquelles je travailleraquo

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Bregraveves FRI

SEFRI NEWS 316 l PANORAMA

LE CHIFFRE

38 laquoShe Figuresraquo est une publication de la Commission europeacuteenne qui paraicirct tous les trois ans de-puis 2003 Elle repreacutesente la source la plus importante pour les statistiques internationales en ma-tiegravere drsquoeacutegaliteacute entre les sexes dans le monde de la recherche europeacuteenne Lrsquoeacutedition de 2015 preacute-sente les derniegraveres donneacutees disponibles pour les 28 pays de lrsquoUnion europeacuteenne ainsi que pour lrsquoIslande Israeumll la Norvegravege la Suisse et la Turquie

En Suisse comme partout en Europe la participation des femmes diminue au fur et agrave mesure que lrsquoon monte les eacutechelons de la carriegravere acadeacutemique En 2013 la part des femmes en Suisse dans le corps intermeacutediaire infeacuterieur (collaborateurs scientifiques) se monte agrave 38 (UE28 45) Pour les chercheurs laquoseniorsraquo le grade le plus eacuteleveacute elle srsquoeacutelegraveve agrave 19 (UE28 21)

Informations compleacutementaires httpeceuropaeuresearchswafsindexcfmpg=libraryamplib=gender_equality

Invitation

SCRRC 2016Swiss Cyber Risk Research Conference 2016Friday 20 May 2016 9 am ndash 4 pmSwiss Tech Convention Center EPFL Lausanne Switzerlandwwwscrrcch

Register now on wwwscrrcch

Swiss Cyber Risk Research Conference 201620 mai 2016 09h00-17h00 Swiss Tech Convention Center EPFL Lausanne

Dans le cadre de la deacutecision du Conseil feacutedeacuteral de 2013 concernant la laquoStrateacute-gie nationale de protection de la Suisse contre les cybers-risquesraquo le SEFRI srsquoest vu confier la tacircche de coordination de la mise en œuvre de la premiegravere des seize mesures qui doivent permettre de se proteacuteger agrave moyen et long terme contre ces nouveaux dangers Cette premiegravere mesure agrave prendre srsquointitule formellement laquoRecherche neacutecessaire sur les nouveaux risques en lien avec la probleacutematique de la cyberneacutetiqueraquo

Un comiteacute de pilotage interdeacuteparte-mental de speacutecialistes preacutesideacute par le SEFRI a ainsi vu le jour et suggeacutereacute que lrsquoorganisation drsquoune journeacutee consa-creacutee agrave la preacutesentation de thegravemes de recherche dans ce domaine serait la meilleure initiative pour

reacuteunir les chercheurs les ensei-gnants les eacutetudiants et les parte-naires concerneacutes par la protection contre les cybers-risques et creacuteer ain-si une veacuteritable communauteacute de re-cherche en Suisse dans ce domaine

favoriser la communication et ain-si creacuteer des synergies entre les dif-feacuterents partenaires concerneacutes des hautes eacutecoles du Fond national suisse (FNS) de la Commission pour la Technologie et lrsquoInnovation (CTI) et de lrsquoeacuteconomie

preacutesenter lrsquoeacutetat de la recherche mon-diale du domaine et cela au plus haut niveau

permettre aux deacutecideurs de se faire une image des diffeacuterentes menaces cyberneacutetiques et leur permettre de comprendre comment y faire face

Les organisateurs de lrsquoeacuteveacutenement du 20 mai 2016 ont la chance de pouvoir compter sur la participation de cher-cheurs drsquoenseignants et drsquoindustriels de premier plan qui viendront faire part de leur riche expeacuterience Parmi les seize intervenants annonceacutes citons les principaux

Ralph Langner le chercheur allemand qui a analyseacute et identifieacute laquoStuxnetraquo le virus informatique qui a bloqueacute les centrifugeuses iraniennes drsquoenrichis-sement de lrsquouranium

Virgil Dorin Gligor professeur de Carnegie Mellon University tregraves reacute-puteacute pour ses recherches sur la seacutecu-riteacute informatique et honoreacute en 2006 pour ses travaux par la National Se-curity Agency (NSA)

Nicolas Gisin professeur de physique de lrsquouniversiteacute de Genegraveve qui a deacuteve-loppeacute une meacutethode tregraves originale de cryptographie quantique et qui a eacuteteacute deacutesigneacute par une revue du Massachus-setts Institute of Technology (MIT) comme lrsquoinventeur drsquoune des dix meilleures technologies pour le futur

Andreacute Kudelski le preacutesident et CEO du Groupe Kudelski socieacuteteacute indust-rielle qui joue un rocircle majeur dans le monde en matiegravere de cyberseacutecuriteacute

Enfin le nouveau preacutesident nommeacute de lrsquoEPFL le professeur Martin Vetterli actuellement preacutesident du FNS speacutecia-liste des systegravemes de communication sera eacutegalement preacutesent

Il reste encore quelques places agrave dis-position pour cette confeacuterence qui se deacuteroulera exclusivement en anglais

Programme et inscription wwwscrrch

Page 5: News SEFRI Avril 2016

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE ET INNOVATION

drsquoemplois agrave lrsquoeacutechelle mondiale et des di-zaines de milliers en Suisse

Lrsquoinnovation peut cependant creacuteer de nouveaux emplois La Suisse qui se ca-racteacuterise par le financement geacuteneacutereux de sa recherche et par son systegraveme eacutedu-catif eacuteprouveacute offre donc des conditions optimales agrave cet eacutegard estiment les speacute-cialistes Les domaines privileacutegieacutes sont lrsquoautomatisation complegravete des bureaux et des systegravemes de finition ou de com-mande ainsi que des techniques de seacute-curiteacute conviviales et hautement fiables contre la cybercriminaliteacute

Semi-conducteurs pour cameacuteras 3DAfin que les voitures autonomes les as-pirateurs intelligents et de nombreuses applications de reacutealiteacute virtuelle fonc-tionnent parfaitement il leur faut des ca-meacuteras 3D performantes pour mesurer les distances Ces derniegraveres fonctionnent en geacuteneacuteral dans le spectre de lrsquoinfrarouge invisible agrave lrsquoœil A Sargans (SG) la so-cieacuteteacute Espros Photonics speacutecialiseacutee dans les deacutetecteurs optiques a mis au point une technologie de semi-conducteurs agrave base de silicium destineacutee agrave des cameacuteras 3D de plein air qui est jusqursquoagrave cinquante fois plus sensible que les produits habi-tuels opeacuterant dans lrsquoinfrarouge

La position des veines du poignet reste inchangeacutee la vie durant et varie drsquoune personne agrave lrsquoautre ce qui permet drsquoiden-tifier en toute seacutecuriteacute chaque individu Lrsquoauthentification passe par un capteur inseacutereacute dans un bracelet de montre Gracircce agrave cette technique les paiements et les transactions bancaires en ligne les connexions les controcircles drsquoaccegraves et plu-sieurs autres veacuterifications eacutelectroniques drsquoidentiteacute peuvent srsquoeffectuer sans mots de passe compliqueacutes ni codes PIN cartes ou cleacutes A Martigny (VS) la jeune pousse Biowatch compte transformer le systegraveme drsquoidentification biomeacutetrique en produits commercialisables

Les technologies ameacuteliorent la durabiliteacuteLe deacuteveloppement durable exige de reacute-duire les gaz agrave effet de serre la consom-mation drsquoeacutenergie et drsquoeau enfin le re-cours aux substances nocives A long terme le changement climatique et la pollution de lrsquoair obligeront agrave abandon-ner les eacutenergies drsquoorigine fossile dans

le monde entier Exploiter les eacutenergies renouvelables avec une bien meilleure efficaciteacute est possible gracircce agrave des tech-nologies raffineacutees

La socieacuteteacute LESS Light Efficient Systems laquospin-offraquo de lrsquoEPFL a prouveacute que son systegraveme drsquoeacuteclairage ultramince extrecircme-ment clair et au rayonnement eacutegal re-preacutesente une option seacuterieuse par rapport aux ampoules LED habituelles Lrsquoadminis-trateur Yann Tissot docteur en photo-nique de lrsquoEPFL estime que ses produits contiennent laquobeaucoup de curiositeacute de passion et drsquoesprit drsquoentrepriseraquo La nou-velle geacuteneacuteration de luminaires de haute qualiteacute est baseacutee sur des fibres nanos-tructureacutees de lrsquoeacutepaisseur drsquoun cheveu humain ce qui ouvre un champ prati-quement illimiteacute aux creacuteateurs

Technique de construction sans CO2

Le systegraveme complet du groupe de so-cieacuteteacutes 2SOL agrave Schlieren (ZH) alimente des bacirctiments en eacutelectriciteacute chaleur et froid sans la moindre eacutemission de CO2 Ses eacuteleacutements cleacutes sont un collecteur hy-bride produisant eacutelectriciteacute et chaleur une sonde geacuteothermique et une pompe agrave chaleur Autre facteur important pour lrsquoexploitation le pilotage inteacutegral qui relie entre eux chaque eacuteleacutement de fa-ccedilon logique Tous les composants sont des appareils eacuteprouveacutes deacutejagrave utiliseacutes avec succegraves dans plusieurs immeubles pion-niers Le pegravere de lrsquoinnovation 2SOL est Hansjuumlrg Leibundgut professeur eacutemeacuterite de lrsquoEPFZ Celui-ci soutient avec quarante collegravegues de sa haute eacutecole une initiative parlementaire demandant lrsquointerdiction des chauffages agrave combustible drsquoorigine fossile dans le canton de Zurich

Lrsquoappel agrave plus de durabiliteacute existe aus-si en matiegravere drsquoalimentation On veut deacutepenser moins drsquoeacutenergie agrave la produc-tion (transport et emballage compris) et consommer moins drsquoeau drsquoengrais et de pesticides Les exigences qualitatives croissent aussi vis-agrave-vis des aliments les consommateurs privileacutegient de plus en plus les produits frais issus de lrsquoagricultu-re bio Lagrave encore la Suisse peut aligner des produits et des proceacutedeacutes novateurs Ainsi le centre feacutedeacuteral de recherche Agroscope agrave Pully dans la banlieue lau-sannoise cultive de nouveaux ceacutepages reacutesistant aux champignons pour obtenir des vins complexes

Sur le lac de Zurich on modernise la cuisine riche en proteacuteines des abo-rigegravenes australiens agrave Waumldenswil la jeune pousse Entolog laquospin-offraquo de la ZHAW a eacutetudieacute une technologie qui reacute-vegravele le potentiel immense des insectes dans lrsquoalimentation On en extrait des proteacuteines et des composants nutritifs destineacutes agrave lrsquoindustrie qui sont non seu-lement moins coucircteux que les proteacuteines animales utiliseacutees jusqursquoici mais eacutegale-ment riches en acides gras non satureacutes La start-up reacutepond ainsi simultaneacutement agrave plusieurs problegravemes mondiaux de-mande croissante drsquoaliments riches en proteacuteines et de terres arables diminu-tion des ressources hydriques augmen-tation des eacutemissions de CO2 Avec leur laquobarre aux insectesraquo les eacutetudiants en technologie alimentaire entendent en-core deacutemontrer que les insectes ont aus-si bon goucirct

La Suisse est lrsquoun des centres mondiaux de lrsquoindustrie financiegravere Les banques et les compagnies drsquoassurances locales sont impliqueacutees fortement et avec suc-cegraves dans les affaires internationales Cependant mecircme le secteur financier est gagneacute par la numeacuterisation et devra deacutesormais srsquoimposer davantage par ses innovations sur le marcheacute

Les technologies numeacuteriques trans-forment la branche financiegravereLa fortune des caisses de pension suisses se monte agrave quelque 750 milliards de francs Pour que les retraites soient ga-ranties agrave long terme ce pactole doit ecirctre geacutereacute de faccedilon optimale Le bas niveau des inteacuterecircts et la volatiliteacute des actions exi-gent des meacutethodes novatrices La socieacuteteacute Aaaccell entend proposer une optimisa-tion dynamique des portefeuilles en te-nant compte des reacutesultats les plus reacutecents de la recherche et minimiser les risques agrave lrsquoaide de modegraveles proches de la reacuteali-teacute laquoNous profitons de la collaboration avec drsquoeacuteminents scientifiques des EPF et des universiteacutesraquo explique Erich Walter Farkas professeur de finance quantita-tive agrave lrsquouniversiteacute de Zurich et membre de la direction de cette jeune pousse Ce ne serait qursquoun deacutebut car la demande en services financiers indeacutependants et scien-tifiques croicirct significativement

Le progregraves technologique ne se limite pas aux riches pays du Nord lrsquoheacutemis-

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE ET INNOVATION

phegravere Sud a lui aussi besoin drsquoinnovation pour srsquoouvrir au deacuteveloppement Plus de 2 milliards drsquoindividus soit 27 de la population mondiale nrsquoont accegraves ni aux banques ni aux assurances ni aux eacutetablissements de creacutedit Ce handicap a des conseacutequences neacutefastes sur les fi-nances des personnes concerneacutees Les eacutechanges en espegraveces coucirctent du temps et de lrsquoeacutenergie et les emprunts agrave des precircteurs agrave gage traditionnels sont plus chers qursquoaupregraves des banques

Transactions financiegraveres par teacuteleacute-phone portableA Zoug lrsquoorientation geacuteneacuterale de la socieacuteteacute Monetas vise ce marcheacute gigan-tesque Fondeacutee en 2012 lrsquoentreprise srsquoest fait un nom dans les transactions financiegraveres eacutelectroniques Celles-ci sont devenues nettement plus rapides plus sucircres et meilleur marcheacute que les meacute-

Pour approfondir le sujet

Preacutesentation du rapport laquoRecherche et innovation en Suisse 2016raquoDans le rapport laquoRecherche et innovation en Suisse 2016raquo agrave paraicirctre fin avril le SEFRI dresse pour la premiegravere fois un bilan complet sur lrsquoeacutetat du systegraveme de recher-che et drsquoinnovation en Suisse

Le rapport de plus de 200 pages est conccedilu comme ouvrage de reacutefeacuterence et base de discussion sur les thegravemes suivants

Fonctionnement et structure du systegraveme suisse de recherche et drsquoinnovation le rapport preacutesente des informations essentielles sur la gouvernance du systegraveme et sur le rocircle des diffeacuterents acteurs qui le composent

Observation globale et agrave long terme du systegraveme suisse de RampI sur la base dlsquoindicateurs quantitatifs et qualitatifs le rapport examine le positionnement international de la Suisse en la comparant avec drsquoautres eacuteconomies avanceacutees et eacutemergentes et en ana-lysant son eacutevolution au fil du temps Pour ce faire il expose diffeacuterents indicateurs se rapportant aux investissements aux interactions et aux performances

Thegravemes speacutecifiques le rapport eacutetudie par ailleurs de faccedilon approfondie certains aspects speacutecifiques du systegraveme de RampI Des experts du monde acadeacutemique ont eacuteteacute solliciteacutes pour reacutealiser ces analyses

Vous pouvez commander le rapport gratuite-ment sur le site internet du SEFRI par le biais drsquoun formulaire en ligne wwwsbfiadminch Vous trouverez par ailleurs un dossier sur Inter-net agrave partir de fin avril 2016 avec la version eacutelec-tronique de lrsquoarticle les graphiques qursquoil conti-ent agrave teacuteleacutecharger ainsi qursquoune chronologie sur la recherche et lrsquoinnovation en Suisse

thinsp wwwsbfiadminchrapport_r-i

thodes utiliseacutees jusqursquoici gracircce agrave une nouvelle technique de codage Le proceacute-deacute est actuellement testeacute dans un projet pilote de la poste tunisienne Des preacute-contrats ont deacutejagrave eacuteteacute conclus avec douze pays drsquoAfrique subsaharienne

Le but est de creacuteer des plateformes de transaction qui permettent non seu-lement les paiements mais encore drsquoautres opeacuterations comme les plans drsquoeacutepargne ou les assurances Le meilleur veacutehicule de telles applications est le teacuteleacute-phone portable Vitus Ammann chef du marketing de Monetas escompte laquoun deacuteveloppement eacutenergique gracircce agrave la nu-meacuterisation geacuteneacuteraliseacutee des affairesraquo Les transactions financiegraveres sont certes un moteur important mais drsquoautres beacuteneacute-ficiaires sont en vue comme le systegraveme de santeacute et la formation

Cet article est repris du magazine laquoLa Vie eacuteconomiqueraquo eacutedition mai 2016

ContactBeat Gerber Journaliste scientifique indeacutependantthinsp+41 79 344 36 88thinspbeatgerberdot-on-the-ichthinsp wwwdot-on-the-ich

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE ET INNOVATION

Revue La Vie eacuteconomique Recherche et innovation comment la Suisse reste-t-elle en pointe

Lrsquoeacutedition ndeg52016 paraicirct le 28 avril 2016 avec les articles suivants

La Suisse pays drsquoinnovation Dominique Foray EPF de Lausanne

Lrsquoorientation pratique atout maicirctre des hautes eacutecoles speacutecialiseacuteesChristoph Muumlller proprieacutetaire de socio5ch recherche en sciences socialesBenedetto Lepori Universiteacute de la Suisse italienne

Programmes de soutien quand lrsquoabondance deacutesorienteAndreas Balthasar Chantal Strotz Interface Politikstudien Forschung Beratung

La recherche et lrsquoinnovation suisses dans le peloton de tecircteMuumlfit Sabo Sylvie Rochat Annette KullSecreacutetariat drsquoEtat agrave la formation agrave la recherche et agrave lrsquoinnovation

Les multinationales et les hautes eacutecolesOliver Gassmann Florian Homann Maximilian Palmieacute Universiteacute de Saint-Gall

Entretien avec Martin Vetterli preacutesident du Conseil national de la recherche du Fonds national suisse

Le contenu de la revue La Vie eacuteconomique peut ecirctre consulteacute gratuitement sous wwwdievolkswirtschaftch ainsi que dans lrsquoApp Store Une version papier de la revue peut en outre ecirctre commandeacutee gratuitement agrave lrsquoessai sous httpdievolkswirtschaftchfr

FRI I LIMAGE DU MOIS

Long de 57 km le tunnel de base du Saint-Gothard comprend deux tubes agrave une voie Si lrsquoon inclut toutes les galeries drsquoaccegraves et de liaison ainsi que

les puits drsquoaeacuteration le systegraveme de tunnel srsquoeacutetend alors sur plus de 152 km Il relie le portail nord agrave Erstfeld au portail sud agrave Bodio Passant sous

quelque 2300 megravetres de roche le tunnel de base sous le St-Gothard est actuellement non seulement le plus long mais aussi le plus profond tunnel

ferroviaire jamais construit dans le monde De 1999 agrave 2016 pregraves de 2600 personnes ont travailleacute sur le chantier de ce tunnel dont des mineurs

des techniciens ferroviaires des ingeacutenieurs et des geacuteologues Photo Alptransit Gotthard SA

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SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

Sommet national de la formation professionnelle

Formation professionnelle pareacutee pour affronter lrsquoavenirLe sommet national de la formation professionnelle srsquoest tenu agrave Berne agrave la mi-avril 2016 sous la direction du preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann Les repreacutesentants de la Confeacutedeacuteration des cantons et des milieux politique et eacuteconomique y ont donneacute un signal fort concernant le deacuteveloppement de la formation professionnelle Ils se sont engageacutes agrave eacutelaborer ensemble une strateacutegie de la formation professionnelle orienteacutee vers lrsquoavenir et ont arrecircteacute des mesures pour lrsquooptimisation des proceacutedures administratives et pour la certification professionnelle pour adultes Les partenaires de la formation professionnelle srsquoaccordent sur le fait que les moyens neacutecessaires doivent ecirctre inscrits dans le message relatif agrave lrsquoencouragement de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation pendant les anneacutees 2017 agrave 2020

Dans le but de poursuivre le deacuteveloppe-ment de la formation professionnelle en adeacutequation avec les besoins socieacutetaux eacuteconomiques et sociopolitiques les par-ticipants agrave cette rencontre au sommet ont adopteacute diffeacuterentes mesures

Vision 2030 En outre sous lrsquoeacutegide du SEFRI un groupe de travail composeacute de repreacutesentants des partenaires de la formation profession-nelle dans lequel figureront eacutegalement des experts scientifiques est chargeacute drsquoeacutelaborer les bases strateacutegiques pour une strateacutegie de formation profession-nelle commune porteuse drsquoavenir Les axes de deacuteveloppement de la formation professionnelle devront ecirctre precircts pour les prochaines Journeacutees des partenaires de la formation professionnelle de 2017 Ils devront tenir compte en premier lieu de la complexiteacute du systegraveme de formation pro-fessionnelle ainsi que des deacutefis agrave relever en matiegravere de socieacuteteacute et drsquoeacuteconomie tels que la numeacuterisation et lrsquoindustrie 40

Optimisation des proceacuteduresDans le mecircme but de former la main drsquoœuvre qualifieacutee dont notre eacuteconomie a besoin et de maintenir la disponibiliteacute eacuteleveacutee des entreprises agrave former des ap-prentis les partenaires veulent reacuteduire la charge administrative pour les entreprises formatrices Les premiegraveres ameacuteliorations au niveau des cantons et des organisa-tions du monde du travail devront ecirctre reacutealiseacutees et eacutevalueacutees jusqursquoau prochain sommet de la formation professionnelle La collecte le traitement et lrsquoutilisation des donneacutees de maniegravere coordonneacutee uniforme et efficace permettra drsquoobtenir des reacutesultats concrets et de simplifier les proceacutedures Crsquoest le cas par exemple pour la base de donneacutees des places drsquoappren-tissage (LENA) exploiteacutee par les cantons

Certification professionnelle pour adultes En 2014 selon lrsquoOffice feacutedeacuteral de la sta-tistique plus de 550 000 personnes entre 25 et 64 ans ne posseacutedaient pas de di-plocircme postobligatoire en Suisse Lrsquoinitia-tive visant agrave combattre la peacutenurie de per-sonnel qualifieacute (FKI plus) et la loi feacutedeacuterale sur la formation continue contribuent agrave ameacuteliorer durablement la situation des personnes concerneacutees sur le marcheacute du travail et agrave atteacutenuer la peacutenurie de per-sonnel qualifieacute A lrsquoaide drsquoune campagne drsquoinformation et de sensibilisation qui deacutebutera en 2017 et du guide relatif aux formations et aux examens adapteacutes aux adultes agrave paraicirctre sous peu les par-tenaires entendent mieux faire connaicirctre les moyens de formation existants aux adultes qui souhaitent rattraper une for-mation professionnelle ou continuer agrave se former ainsi qursquoaux prestataires de for-mation et conseillers en formation

FinancementLes partenaires de la formation profes-sionnelle sont unanimes pour consideacuterer que les moyens neacutecessaires agrave la mise en œuvre de toutes les mesures en faveur de la formation professionnelle doivent ecirctre inscrits dans le message FRI 2017ndash2020 Il faut veiller en particulier agrave ce que lrsquoameacutelioration du financement de la formation professionnelle supeacuterieure ne se fasse pas au deacutetriment de la forma-tion professionnelle initiale

Inteacutegration des reacutefugieacutes et des per-sonnes admises agrave titre provisoireLes partenaires de la formation profes-sionnelle sont conscients de lrsquourgence de cette theacutematique Ils ont convenus drsquoanalyser la situation dans le dialogue entre partenaires et de prendre des me-sures concerteacutees Le but est drsquoutiliser les

offres et instruments existants le cas eacutecheacuteant en les adaptant aux cas speacuteci-fiques Les partenaires de la formation professionnelle attachent une grande importance agrave une bonne collaboration entre les autoriteacutes responsables de la formation et celles qui sont en charge de la migration

ContactKatrin Frei SEFRICheffe de lrsquouniteacute Politique de la formation professionnelle +41 58 462 82 47thinspkatrinfreisbfiadminch

Informations compleacutementairesPlan de mesuresthinsp wwwsbfiadminchspitzentreffen-f

La formation professionnelle en Suisse ndash Faits et chiffres 2016

La publication donne une vue drsquoensemble du systegraveme suisse de formation professionnel-le preacutesente les diffeacuterentes offres de for-mation et les

perspectives de carriegravere existantes ainsi que leur interdeacutependance Elle contient eacutegalement les faits et don-neacutees chiffreacutees de la formation profes-sionnelle tout comme divers liens et adresses utiles La brochure est dis-ponible en cinq langues (d f i e es) et peut ecirctre teacuteleacutechargeacutee sur la page internet suivante thinsp wwwsbfiadminchBB_zafa16-fr

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SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

Plan directeur de la recherche en formation professionnelle 2017ndash2020

Deacutefinition de domaines de recherche prioritaires et optimi-sation du programme drsquoencouragement

Quels sont les environnements technologiques favorisant lrsquoapprentissage chez les jeunes Comment les entreprises se positionnent-elles face agrave lrsquoactiviteacute formatrice Quels sont les facteurs qui facilitent la transmission des connais-sances dans la formation commerciale Voilagrave le type de questions auxquelles srsquointeacuteresse la recherche en formation professionnelle encourageacutee par la Confeacutedeacuteration En avril 2016 le SEFRI a publieacute le plan directeur de la recherche en formation professionnelle pour les anneacutees 2017 agrave 2020 Le document rend compte des activiteacutes meneacutees pendant la peacuteriode 2013ndash2016 et preacutesente les prioriteacutes et les optimisations preacutevues pour la peacuteriode 2017ndash2020

Avant lrsquoentreacutee en vigueur de lrsquoactuelle loi sur la formation professionnelle en 2004 la recherche en formation professionnelle nrsquooccupait qursquoune place marginale dans le paysage de la recherche en eacuteducation Cette situation eacutetait en contradiction avec lrsquoimportance eacuteconomique et sociale de la formation professionnelle en Suisse et elle reacutepondait fort mal aux grands be-soins de bases scientifiques pour le pilo-tage politique et le deacuteveloppement des pratiques de la formation professionnelle

Bases scientifiques pour les poli-tiques de formation professionnelle La reacuteforme de la formation profession-nelle a eacuteteacute lrsquooccasion de repenser la re-cherche en formation professionnelle encourageacutee par la Confeacutedeacuteration et de revaloriser son statut En vertu de la loi sur la formation professionnelle entiegravere-ment reacuteviseacutee en 2004 le SEFRI encou-rage la recherche en formation profes-sionnelle par deux instruments

Leading Houses le SEFRI finance la mise en place de pocircles de recherche en formation professionnelle dans les universiteacutes Rattacheacutees agrave une chaire universitaire les Leading Houses ani-ment un reacuteseau de compeacutetence et pi-lotent plusieurs projets de recherche autour drsquoun pocircle theacutematique

Encouragement de projets individuels le SEFRI peut financer des mandats de recherche sur des theacutematiques cir-conscrites Les projets sont souvent proposeacutes bottom-up Ils tentent de reacutepondre agrave des questions preacutecises lieacutees agrave la formation professionnelle et qui ne sont pas abordeacutees par les Leading Houses

Ces deux instruments sont compleacutemen-taires Les Leading Houses sont conccedilues dans une perspective agrave plus long terme leur vocation est drsquoecirctre des pocircles de compeacutetence couvrant une theacutematique de plus grande ampleur Les projets in-

dividuels courent eux sur une peacuteriode plus bregraveve et portent sur des theacutematiques moins vastes souvent tourneacutees vers les applications La recherche en formation professionnelle ndash conjointement avec lrsquoencouragement de projets et le soutien drsquoactiviteacutes particuliegraveres drsquointeacuterecirct public ndash contribue ainsi au deacuteveloppement de la formation professionnelle et aux proces-sus drsquoinnovation dans la pratique tout en produisant les bases de deacutecision pour la politique en matiegravere de formation pro-fessionnelle

Rappel de la peacuteriode 2013ndash2016Au cours de la peacuteriode 2013ndash2016 deux des cinq Leading Houses ont conclu leur activiteacute (laquoEconomie de la formation transitions compeacutetences marcheacute du tra-vailraquo et laquoQualiteacute de la formation profes-sionnelleraquo) Trois Leading Houses restent en activiteacute laquoEconomie de la formation compor-tement des entreprises et politiques de formationraquo

laquoTechnologies pour la formation pro-fessionnelleraquo

laquoProcessus drsquoenseignement et drsquoap-prentissage dans le domaine commer-cialraquo

Une nouvelle Leading House a eacuteteacute eacutetablie en 2015 sur la theacutematique de la Gouver-nance de la formation professionnelle (GOVPET) Nombre de projets individuels ont eacuteteacute soutenus lrsquoanalyse de la transition de la scolariteacute obligatoire agrave la formation professionnelle constituant un des pocircles drsquointeacuterecirct

Les deux Leading Houses laquoEconomics of Education Firm Behaviour and Training Policiesraquo (LH Econ) et laquoTechnologies pour

La recherche en formation professionnelle contribue conjointement avec lrsquoencouragement de projets et le soutien drsquoactiviteacutes particuliegraveres drsquointeacuterecirct public au deacuteveloppement de la formation professionnelle et aux processus drsquoinnovation dans la pratique tout en produisant les bases de deacutecision pour la politique en ma-tiegravere de formation professionnelle Photo Iris Krebs

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la formation professionnelleraquo (LH DUAL-T) ont reacuteussi au cours des derniegraveres anneacutees agrave se positionner sur le plan national et in-ternational Dans leurs domaines respec-tifs les deux Leading Houses contribuent agrave faire progresser la formation profession-nelle par leurs apports novateurs LH Econ placeacutee sous la direction des pro-fesseurs Uschi Backes-Gellner (Universiteacute de Zurich) et Stefan Wolter (Universiteacute de Berne) eacutetudie des aspects eacuteconomiques tels que les effets de la mobiliteacute profes-sionnelle des diplocircmeacutes drsquoune formation professionnelle initiale ou lrsquoimpact drsquoun critegravere drsquoadjudication laquoentreprise forma-triceraquo dans les appels drsquooffres publics Il faut aussi mentionner lrsquoactiviteacute drsquoexperts des deux directeurs des Leading Houses que ce soit au niveau feacutedeacuteral aupregraves de lrsquoOCDE ou encore dans la coopeacuteration internationale en matiegravere de formation professionnelle

Quant agrave la Leading House DUAL-T qui est dirigeacutee par le professeur Pierre Dillen-bourg (EPFL) elle deacuteveloppe des solutions novatrices baseacutees sur les technologies de lrsquoinformation et destineacutees agrave mieux relier les connaissances theacuteoriques et les savoirs pratiques que les apprentis acquiegraverent en entreprise agrave lrsquoeacutecole professionnelle et dans les cours interentreprises Les char-pentiers par exemple ont besoin drsquoune

bonne faculteacute de repreacutesentation de lrsquoes-pace pour reacutealiser une construction en trois dimensions agrave partir de plans en deux dimensions Lrsquoutilisation drsquoun systegraveme de projection (TapaCarp) deacuteveloppeacute par les chercheurs de DUAL-T a un effet positif sur lrsquoentraicircnement des capaciteacutes de repreacute-sentation spatiale des apprentis

La Leading House laquoProcessus drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage dans le domaine commercialraquo (LINCA) dirigeacutee par le pro-fesseur Franz Eberle (Universiteacute de Zurich) a meneacute pendant la premiegravere peacuteriode de financement (2011-2016) une eacutetude lon-gitudinale sur la formation commerciale Cette eacutetude srsquoest inteacuteresseacutee aux processus drsquoenseignement et drsquoapprentissage des apprentis commerciaux et de leurs ensei-gnants sur lrsquoensemble de la dureacutee de for-mation Derniegravere neacutee des Leading Houses la LH laquoGouvernance de la formation pro-fessionnelleraquo (GOVPET) a commenceacute agrave deacuteployer ses activiteacutes sous la direction du

professeur Patrick Emmenegger (Universi-teacute de Saint-Gall)

Reacutepondant agrave une logique bottom-up lrsquoinstrument de lrsquoencouragement de projets individuels a eacuteteacute fortement sol-liciteacute pendant les anneacutees 2013 agrave 2016 notamment pour des recherches sur la transition Dans ce domaine la re-cherche sur la formation professionnelle soutient en plus des activiteacutes de forma-tion de la relegraveve afin de donner aux doctorants des connaissances meacutetho-dologiques approfondies et favoriser les eacutechanges scientifiques Drsquoautres projets individuels concernent le deacuteveloppe-ment des compeacutetences les professions des soins et lrsquoentrepreneuriat Durant la peacuteriode FRI en cours quinze projets in-dividuels ont eacuteteacute meneacutes agrave bien et cinq projets nouveaux ont eacuteteacute lanceacutes (eacutetat fin avril 2016)

Evaluation de la recherche sur la formation professionnellePendant la peacuteriode 2013ndash2016 le SEFRI a par ailleurs commandeacute une eacutevaluation de grande ampleur de la recherche en for-mation professionnelle Conduite par le bureau econcept SA lrsquoeacutevaluation aboutit agrave la conclusion que la Suisse a reacuteussi en une bonne deacutecennie agrave se doter drsquoune recherche en formation professionnelle dont la qualiteacute ne craint pas la comparai-son avec drsquoautres pays Lrsquoeacutevaluation du programme drsquoencouragement a toute-fois fait apparaicirctre que les reacutesultats des recherches tout reconnus qursquoils soient sur le plan national et international ont encore un impact insuffisant sur les pra-tiques de la formation professionnelle Un besoin drsquooptimisation a aussi eacuteteacute mis en lumiegravere en ce qui concerne la peacuterenni-teacute des structures mises en place

Planification 2017ndash2020Le programme drsquoencouragement de la re-cherche en formation professionnelle sera reconduit pour la peacuteriode FRI 2017ndash2020

La recherche de lrsquoadministration feacutedeacuteraleLa formation professionnelle fait partie des onze domaines politiques que le Conseil feacutedeacuteral a deacutefini pour la recherche de lrsquoadministration feacutedeacuterale Cette recherche doit fournir des connaissances neacutecessaires agrave lrsquoaccomplissement des tacircches de lrsquoadminis-tration feacutedeacuterale et agrave la mise en œuvre des politiques publiques Le cadre leacutegal de la recherche de lrsquoadministration feacutedeacuterale est preacuteciseacute drsquoune part dans la loi feacutedeacute-rale sur lrsquoencouragement de la recherche et de lrsquoinnovation (LERI) et drsquoautre part dans pregraves de 70 dispositions de lois speacuteciales (par exemple la loi sur la formation professionnelle)

LH Econ (Economics of Education Firm Behaviour and Training Policies)Universiteacutes de Zurich et de Berne

LH DUAL-T (Technologies pour la formation professionnelle)EPFL Universiteacute de Fribourg IFFP Lugano

LH LINCA (Processus drsquoenseignement et drsquoapprentissage dans le domaine commercial)Universiteacute de Zurich

LH GOVPET (Gouvernance de la formation professionnelle)Universiteacutes de Saint-Gall et de Lausanne IFFP Zollikofen

Implantations et reacuteseaux des Leading Houses (eacutetat en avril 2016) Source SEFRI

SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

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Lrsquoanalyse des besoins prioritaires en ma-tiegravere de recherche deacutecoule des deacutefis ac-tuels Lrsquoidentification de ces deacutefis srsquoest fondeacutee sur les objectifs de politique de formation deacutefinis conjointement par la Confeacutedeacuteration et les cantons et sur les deacutefis exposeacutes dans une perspective su-peacuterieure dans le message FRI tels que lrsquoeacutevolution deacutemographique et la peacutenu-rie de personnel qualifieacute Conjointement avec les partenaires dans les cantons les organisations du monde du travail et les milieux scientifiques le SEFRI a valideacute lrsquoactualiteacute de ces deacutefis en les compleacutetant sur les points qui appellent des mesures Ce processus a deacuteboucheacute sur la deacutefinition de prioriteacutes theacutematiques pour lrsquoencoura-

gement de la recherche Ces prioriteacutes se rattachent aux domaines suivants Aspects systeacutemiques Politique Deacutecisions de formation individuelles Transitions

Economie et marcheacute du travail Meacutethodes et pratiques drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage

Internationalisation

Enfin il srsquoagira aussi de remeacutedier aux fai-blesses de la recherche en formation pro-fessionnelle identifieacutees par le processus drsquoeacutevaluation Lrsquoeffort portera notamment sur la consolidation de la gouvernance lrsquoinstitutionnalisation de la recherche en formation professionnelle dans le pay-

sage suisse des hautes eacutecoles et lrsquoexploi-tation plus systeacutematique des reacutesultats de la recherche aux niveaux pratique et politique

ContactJohannes Mure SEFRIChef de lrsquouniteacute Pilotage et recherche en matiegravere de formation +41 58 464 64 04thinspjohannesmuresbfiadminch

Informations compleacutementairesPlan directeur de la recherche en forma-tion professionnelle 2017ndash2020thinsp wwwsbfiadminchBBKonzept_fr

Entretien avec Michael Hengartner professeur et preacutesident de swissuniversities

laquoJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaireraquoMichael Hengartner professeur et recteur de lrsquoUniversiteacute de Zurich a repris deacutebut 2016 la preacutesidence de la Confeacuterence des recteurs des hautes eacutecoles suisses (swissuniversities) Son objectif est notamment que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la Suisse

Vous ecirctes agrave la preacutesidence de swissuniver-sities depuis 100 jours De quoi vous ecirctes-vous le plus occupeacute depuis vos deacutebutsMichael Hengartner durant cette courte mais intense peacuteriode jrsquoai appris agrave connaicirctre cette toute jeune organisation qursquoest swissuniversities Elle se trouve en-core en phase de deacuteveloppement mais beaucoup de choses fonctionnent deacutejagrave parfaitement

Nous avons deacutejagrave traiteacute de nombreux thegravemes notamment Horizon 2020 le financement des hautes eacutecoles les reacute-fugieacutes dans les hautes eacutecoles suisses le programme speacutecial relatif agrave la meacutede-

cine universitaire et aussi les possibiliteacutes de promotion des membres des hautes eacutecoles speacutecialiseacutees

Entreacutee en vigueur en 2015 la loi sur lrsquoencouragement et la coordination des hautes eacutecoles (LEHE) a poseacute de nouvelles bases pour le paysage suisse des hautes eacutecoles Ressentez-vous son influenceAbsolument Par exemple les hautes eacutecoles peuvent beaucoup plus facile-ment parler drsquoune seule voix et donner ainsi plus de poids agrave leurs demandes au niveau politique et socieacutetal

Quels sont vos domaines de prioriteacute vos objectifs en tant que preacutesidentJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaire par exemple quand jrsquoexplique le positionnement des hautes eacutecoles aux milieux politiques et au grand public en avanccedilant de bons arguments Mon objectif est que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la SuisseUniversiteacutes eacutecoles polytechniques feacute-deacuterales hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et hautes eacutecoles peacutedagogiques quel est

leur deacutenominateur commun dans la po-litique des hautes eacutecoles Et quelles sont leurs diffeacuterencesLeur point commun reacuteside dans le fait que nous accordons une grande impor-tance agrave leurs diffeacuterences Selon notre philosophie les universiteacutes les eacutecoles polytechniques feacutedeacuterales les hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et les hautes eacutecoles peacutedagogiques sont eacutegales mais aussi diffeacuterentes Tandis que nous veillons aux profils speacutecifiques des diffeacuterents types de hautes eacutecoles nous entretenons et promouvons la diversiteacute et la compleacute-mentariteacute des offres de formation au niveau tertiaire Ces offres sont lrsquoune des grandes forces de notre systegraveme suisse de formation La diversiteacute dans les offres reacutepond non seulement aux aptitudes et inteacuterecircts individuels des eacutetudiants mais constitue eacutegalement une reacuteponse adap-teacutee agrave la demande sur le marcheacute du tra-vail de professionnels qualifieacutes issus de formations diverses

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissuniversitiesch

Prof Dr Michael Hengartner

SEFRI NEWS 316 l HAUTES EacuteCOLES

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Le Conseil feacutedeacuteral lance un nouveau programme de recherche

Transformer les nouvelles connaissances en matiegravere drsquoeacuteconomie durable en applications concregravetesLe Conseil feacutedeacuteral a lanceacute en mars 2016 le nouveau programme national de recherche (PNR) laquoEconomie durableraquo On en attend une contribution importante agrave lrsquoeacuteconomie durable gracircce agrave une utilisation plus efficace et agrave une seacutecuriteacute accrue des ressources Les progregraves escompteacutes ne manqueront pas de favoriser la compeacutetitiviteacute de lrsquoeacuteconomie suisse et drsquoaccroicirctre le bien-ecirctre de la population indigegravene La dureacutee du programme de recherche est de cinq ans et son budget global se monte agrave 20 millions de francs

Les ressources naturelles ont un poten-tiel de reacutegeacuteneacuteration limiteacute et se font tou-jours plus rares Ce constat a engendreacute au sein de la communauteacute scientifique dans le monde politique et dans la socieacute-teacute un deacutebat intensif sur lrsquousage efficace des ressources la deacutecarbonisation de lrsquoeacuteconomie les innovations permettant le deacuteveloppement de technologies propres et plus geacuteneacuteralement sur une moder-nisation de la socieacuteteacute Ce nouveau pro-gramme national de recherche meneacute par le Fonds national suisse FNS vise donc agrave produire ndash dans une approche systeacutemique ndash des connaissances concernant aussi bien lrsquoenvironnement lrsquoeacuteconomie et la socieacuteteacute que lrsquoensemble des ressources naturelles et des eacutechelons de la chaicircne de creacuteation de valeur Ce programme doit drsquoune part susciter le deacutepocirct de projets de recherche axeacutes sur lrsquoaccroissement des connais-sances et sur la mise en eacutevidence globale des chances des risques et des potentiels Il doit drsquoautre part aboutir agrave lrsquoanalyse de mesures et drsquoinstruments et agrave des conclu-sions geacuteneacuterales agrave des fins pratiques par le deacuteveloppement de normes innovantes la conception de modegraveles de consommation et de production ineacutedits et la diffusion de technologies et de produits laquopropresraquo

Ce PNR srsquoadresse agrave un large eacuteventail de disciplines allant de lrsquoeacuteconomie et de lrsquoeacuteco-nomie drsquoentreprise aux sciences de lrsquoenvi-ronnement et agrave lrsquoeacutecologie industrielle en passant par les sciences sociales les sciences financiegraveres et le droit Ce programme est exigeant car il preacutesuppose une approche systeacutemique des ressources naturelles et de la chaicircne de production dans le champ de tension entre environnement eacuteconomie et socieacuteteacute

Les connaissances nouvelles produites par les projets de recherche du PNR 73 fourni-ront des informations essentielles tant pour le secteur priveacute que pour les deacutecideurs et les autoriteacutes communales cantonales et feacutedeacuterales

ContactClaudine Dolt SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Recherchedivision Recherche et innovation natio-nales +41 58 462 78 38thinspclaudinedoltsbfiadminch Compleacutements dlsquoinformationLe Fonds national suisse preacutevoit de pu-blier lrsquoappel agrave projet pour ce nouveau

Qursquoest ce qursquoun programme natio-nal de rechercheLes programmes nationaux de recher-che couvrent des projets de recher-che qui contribuent agrave la solution de problegravemes drsquoactualiteacute drsquoimportance nationale La seacutelection des thegravemes se fait dans une logique ascendan-te (dite laquobottom-upraquo) le Secreacutetariat drsquoEtat agrave la formation agrave la recherche et agrave lrsquoinnovation (SEFRI) recueille les propositions theacutematiques eacutemanant des milieux inteacuteresseacutes A la suite de ce processus deacutebouchant sur une pro-position du Deacutepartement feacutedeacuteral de lrsquoeacuteconomie de la formation et de la recherche (DEFR) le Conseil feacutedeacuteral arrecircte peacuteriodiquement les thegravemes et lrsquoenveloppe financiegravere de nouveaux PNR dont lrsquoexeacutecution est confieacutee au Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS)

Les projets de recherche soumis par la suite au FNS passent par la proceacutedure drsquoeacutevaluation ordinaire obeacuteissant aux normes du FNS Les PNR ont en geacuteneacute-ral une dureacutee de cinq ans Depuis la creacuteation de cet instrument plus de 70 PNR ont eacuteteacute reacutealiseacutes

programme national de recherche en juin 2016 Les esquisses de projets pour-ront ecirctre soumises au FNS degraves cette date Toute question touchant la soumission des projets est agrave adresser directement au FNS agrave lrsquoattention de

Pascal Walther FNS +41 31 308 22 26thinsppascalwalthersnfch

Vous trouverez plus drsquoinformations sur les programmes nationaux de recherche surthinsp wwwsbfiadminchnfp_fr

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Etude bibliomeacutetrique des publications de recherche

Bonne performance de la recherche suisse au cours des derniegraveres anneacutees

Malgreacute la concurrence accrue ces derniegraveres anneacutees la Suisse fait toujours partie des pays les plus compeacutetitifs dans le domaine de la recherche Elle arrive agrave maintenir son niveau de production de publications ainsi qursquoun impact global eacuteleveacute Elle fait aussi preuve drsquoune inteacutegration internationale remarquable eacutetant donneacute qursquoun tregraves grand nombre de publications sont produites en collaboration internationale Tels sont les principaux reacutesultats drsquoune eacutetude bibliomeacute-trique du SEFRI reacutecemment publieacutes dans le rapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981-2013raquo

La recherche fait progresser les connais-sances actuelles ou apporte du nouveau savoir de nouveaux instruments ou des meacutethodes innovantes Mais comment mesure-t-on la performance de re-cherche drsquoun pays et comment la com-pare-t-on avec celle drsquoautres pays

Releveacute quantitatif de la production scientifiqueUne approche possible est celle de la bibliomeacutetrie Il srsquoagit drsquoune meacutethode quantitative Elle part du principe que les chercheurs utilisent la publication drsquoarticles dans des revues scientifiques comme principal moyen de rendre pu-bliques leurs activiteacutes de recherche Il est ainsi possible drsquoobserver les tendances et les eacutevolutions de la recherche au cours du temps et par pays au moyen drsquoindi-cateurs choisis

Les eacutetudes bibliomeacutetriques sont un ins-trument important pour estimer la per-formance de recherche drsquoun pays et

sont utiliseacutees comme tel dans le monde entier Elles ont ce-pendant aussi leurs limites les don-neacutees exploiteacutees ne concernent que les articles qui sont pu-blieacutes dans des revues scientifiques pour un public international Elles ne tiennent pas compte des autres canaux de diffusion des reacutesultats de re-cherche tels que les preacutesentations dans des congregraves ou les monographies En-fin elles ne comptabilisent que les ar-ticles en anglais qui tient lieu de langue internationale de reacutefeacuterence

Volume de publicationsSur la peacuteriode 2009-2013 la Suisse a produit 12 des publications mon-diales et se place ainsi au 16e rang des pays La Suisse arrive agrave maintenir ce taux de production de 12 depuis plusieurs anneacutees malgreacute la concurrence de plus en plus grande des pays eacutemergents En termes de publications par habitants ou par chercheurs la Suisse se situe parmi les pays les plus productifs en nombre de publications par habitant elle se classe au 1er rang mondial avec presque 4000 publications par million drsquohabitants (Fig 1) et au 3e rang en nombre de publi-cations par chercheur avec 857 publica-tions pour 1000 chercheurs

Secteurs institutionnels de la SuisseLe secteur institutionnel le plus productif en Suisse est le secteur des hautes eacutecoles

avec 726 des publications nationales sur la peacuteriode 2009ndash2013 les 274 restants se reacutepartissant entre les trois autres secteurs le secteur des instituts de recherche (145) le secteur des en-treprises priveacutees (75) et le secteur des organisations internationales (54)

Lrsquoeacutevolution des parts des quatre secteurs montrent que le secteur des hautes eacutecoles a toujours eacuteteacute le plus productif (Fig 2) Par contre le secteur des entre-prises priveacutees a perdu de lrsquoimportance au cours des derniegraveres anneacutees passant de presque 15 agrave la fin des anneacutees 90 agrave moins de 8 actuellement

Impact (indice relatif de citations)Lrsquoimpact des publications produites en Suisse (lrsquoaudience aupregraves des autres chercheurs) est excellent et la Suisse se classe au 3e rang juste derriegravere les Etats-Unis et les Pays-Bas pour la peacute-riode 2009ndash2013 (Fig 3) Si lrsquoimpact de

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Hautes eacutecoles Instituts de recherche Entreprises priveacutees Organisations internationales

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

Figure 1 Publications par anneacutee et par mil-lion drsquohabitants peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Figure 2 Evolution des publications par secteurs institutionnel en pourcentage du total des publications de la Suisse

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

3892

3483

3463

3423

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3318

3242

3095

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Finlande

Danemark

Pays-Bas

Norvegravege

Suegravede

Australie

Canada

Singapour

Suisse

Islande

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

la Suisse est resteacute quasi identique ces derniegraveres anneacutees (aux alentours de 117 soit 17 points de plus que la moyenne mondiale de 100) celui des Pays-Bas a augmenteacute et a actuellement permis agrave ce pays de passer juste devant la Suisse

Publications les plus citeacutees (Top 10)La Suisse produit 16 des publica-tions faisant partie des publications les plus citeacutees mondialement (Top 10) ce qui repreacutesente une proportion plus importante que sa part de 12 dans les publications globales La Suisse est

Figure 3 Indicateur drsquoimpact peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

donc tregraves preacutesente dans cette classe de publications agrave forte visibiliteacute internatio-nale ce qui montre la tregraves forte recon-naissance mondiale dont jouissent ses chercheurs Si lrsquoon compte le nombre de publications Top 10 par habitant ou par chercheur la Suisse se classe au 1er rang dans le deux cas avec 542 publi-cations Top 10 par million drsquohabitants et 163 publications Top 10 pour 1000 chercheurs

Coopeacuterations En Suisse une grande partie des publi-cations sont reacutealiseacutees en collaboration internationale 49 des publications sont produites par une institution suisse en collaboration avec des institutions agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuteration uniquement in-ternationale) et 19 sont le fruit de col-laborations entre plusieurs institutions en Suisse avec au moins une institution agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuterations nationale et internationale) (Fig 4) Pour le reste des articles 17 sont produits par une seule institution (sans coopeacuteration) et 15 sont issus de plusieurs institutions se trouvant toutes en Suisse (coopeacuteration uniquement nationale)

Les comportements de coopeacuteration dif-fegraverent beaucoup selon les domaines de recherche Par exemple en Suisse le taux drsquoarticles eacutecrits sans coopeacuteration varie de 11 en laquoMeacutedecine cliniqueraquo agrave 64 en laquoSciences humaines et socialesraquo le

Figure 4 Reacutepartition des publications de la Suisse selon le type de coopeacuteration institutionnel-le en du total des publications du domaine de recherche en Suisse peacuteriode 2009-2013

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

taux de coopeacuteration uniquement inter-nationale varie de 24 en laquoSciences humaines et socialesraquo agrave 56 en laquoPhy-sique chimie et science de la terreraquo

Partenariat internationalDurant la peacuteriode 2009-2013 parmi les publications de la Suisse produites en coopeacuteration 78 le sont en partena-riats internationaux faisant de la Suisse un des pays ayant les forts taux de par-tenariats internationaux Le deacutecompte par pays montre cependant que les cher-cheurs en Suisse collaborent en premier lieu avec drsquoautres chercheurs en Suisse (22) puis avec les chercheurs des Etats-Unis (154) et ceux des pays limi-trophes de la Suisse Italie (97) Alle-magne (82) et France (72) (Fig 5)

ConatctIsabelle Maye SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Bases scien-tifiques et politique division Recherche et innovation nationales +41 58 463 09 64thinspisabellemayesbfiadminch

Information compleacutementairesRapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981ndash2013raquothinsp wwwsbfiadminchbiblio-fr

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

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105

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120

0 100

Suegravede

France

Germany

Canada

Danemark

Belgique

UK

Switzerland

Pays-Bas

Etats-Unis

Figure 5 Provenance des partenaires des chercheurs en Suisse en pourcent du total des partenariats de la Suisse peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

217

154

97

82

72

55

25

20

19

19

Suisse

Etats-Unis

Italie

Allemagne

France

Royaume-Uni

Espagne

Canada

Pays-Bas

Russie

50

56

51

48

44

48

24

49

11

16

20

23

24

14

4

19

15

8

14

16

21

14

8

15

24

20

15

13

11

24

64

17

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Sciences techniques et delingeacutenieur informatique

Physique chimie etsciences de la terre

Agriculture biologie etsciences de lenvironnement

Sciences de la vie

Meacutedecine clinique

Sciences socialeset comportementales

Sciences humaines et arts

Total des articles de la Suisse

Coopeacuteration uniquement internationale Coopeacuterations nationale et internationnale

Coopeacuteration uniquement nationale Sans coopeacuteration

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Cherenkov Telescope Array (CTA)

Nouvelles perspectives sur lrsquounivers

Lanceacute en 2010 par un consortium international le projet Cherenkov Telescope Array (CTA) ouvre un nouveau champ celui de lrsquoastronomie gamma au sol Il permettra drsquoobserver les eacuteclairs Cherenkov dans lrsquoatmosphegravere terrestre et de tirer des conclusions sur les sources de rayons gamma telles que les galaxies et les supernovas Dans le cadre du message sur la formation la recherche et lrsquoinnovation 2017-2020 le Conseil feacutedeacuteral demande au total huit millions de francs afin que la Suisse puisse participer agrave lrsquoorganisation CTA en tant que membre fondateur et qursquoelle puisse ainsi beacuteneacuteficier des avantages qui en deacutecoulent

Les capaciteacutes de la science agrave explorer lrsquounivers ont eacutevolueacute agrave un rythme stupeacute-fiant ces derniegraveres anneacutees Depuis 1995 par exemple plus de 2000 exoplanegravetes ont eacuteteacute identifieacutees et caracteacuteriseacutees Les puissants teacutelescopes deacuteveloppeacutes pour explorer la partie visible du rayonnement cosmique y ont contribueacute notamment les instruments installeacutes au Chili par lrsquoESO (European Southern Observatory) une organisation internationale de re-cherche dont la Suisse est membre

Identifier des objets laquoinvisiblesraquoCependant de nombreux objets de lrsquounivers nrsquoeacutemettent peu ou pas du tout de rayonnement dans la partie visible du spectre eacutelectromagneacutetique et de-meurent invisibles pour les teacutelescopes de lrsquoESO Certains objets se laissent plutocirct observer dans la partie tregraves eacutenergeacutetique de ce spectre produisant des rayons gamma aussi appeleacutes photons de tregraves haute eacutenergie Parmi ces objets laquoinvi-siblesraquo se trouvent le centre de notre ga-laxie mais aussi des quasars des super-novas ou des trous noirs tous essentiels agrave lrsquoameacutelioration de notre compreacutehension de lrsquounivers

Ces rayons gamma requiegraverent drsquoautres techniques que les teacutelescopes clas-siques pour ecirctre identifieacutes et analyseacutes Ils peuvent ecirctre deacutetecteacutes directement depuis lrsquoespace ou indirectement mais plus efficacement depuis la Terre En interagissant avec lrsquoatmosphegravere les rayons gamma geacutenegraverent en effet des laquodouchesraquo de particules qui produisent une lumiegravere bleuteacutee baptiseacutee laquolumiegravere Cherenkovraquo Des teacutelescopes dits laquoteacuteles-copes Cherenkovraquo speacutecialement conccedilus et fonctionnant en reacuteseau peuvent deacute-tecter cette lumiegravere Un travail drsquoanalyse

permet ensuite de caracteacuteriser la source de rayons gamma observeacutee et drsquoen tirer une image preacutecise Lrsquoeacutetude des rayons gamma de lrsquounivers fait donc appel tout agrave la fois aux compeacutetences des physiciens des particules et des astrophysiciens constituant un champ scientifique pro-pice agrave lrsquointerdisciplinariteacute

Par petits groupes des institutions de recherche de diffeacuterents pays du monde ont installeacute les premiers laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en Namibie sur les Icircles Ca-naries ou encore dans le deacutesert de lrsquoAri-zona Les donneacutees reacutecolteacutees par ces ins-truments depuis une vingtaine drsquoanneacutees ont deacutejagrave permis de repeacuterer plus de 150 sources de rayons gamma dans lrsquounivers et de valider le systegraveme de deacutetection de ces rayons par laquoteacutelescopes Cherenkovraquo

Un site dans lrsquoheacutemisphegravere nord et un autre dans lrsquoheacutemisphegravere sudLes capaciteacutes de ces premiers instru-ments ont agrave preacutesent atteint leurs limites Les scientifiques de toutes les reacutegions du monde concerneacutes par ce domaine ont formeacute un consortium global pour passer agrave lrsquoeacutetape suivante qui consiste en un projet unique au monde le Cheren-kov Telescope Array (CTA) Il est preacutevu drsquoinstaller des laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en reacuteseau sur deux sites lrsquoun dans lrsquoheacute-misphegravere nord en principe sur lrsquoicircle de la Palma dans lrsquoarchipel des Canaries et lrsquoautre dans lrsquoheacutemisphegravere sud en prin-cipe au Chili agrave proximiteacute immeacutediate des installations de lrsquoESO CTA est donc conccedilu pour observer lrsquointeacutegraliteacute de la voucircte ceacuteleste Tandis que le site sud pourra se focaliser sur les objets appar-tenant agrave notre galaxie la Voie lacteacutee le site nord se concentrera sur toutes les autres sources de rayons gamma

de lrsquounivers CTA sera geacutereacute depuis un siegravege administratif dont lrsquoemplacement probablement dans un Etat europeacuteen sera deacutecideacute courant 2016 Les donneacutees produites par CTA seront traiteacutees et sto-ckeacutees dans un centre deacutedieacute dont lrsquoem-placement sera eacutegalement deacutetermineacute en 2016

Une organisation internationale creacutee une base commune pour la rechercheIl est clair pour le consortium que CTA ne peut ecirctre construit par un seul pays ou geacutereacute par une seule de ses institutions de recherche A lrsquoinstar de lrsquoESO ou du CERN CTA doit donc prendre la forme drsquoune organisation internationale de re-cherche De plus pour valoriser pleine-ment les instruments et les nombreuses donneacutees qui seront produites par CTA le consortium propose drsquooffrir aux scien-tifiques de tous horizons un accegraves ou-vert aux infrastructures Une fois CTA construit les scientifiques inteacuteresseacutes agrave utiliser ses instruments pourront deacuteposer des propositions de recherche du temps drsquoobservation leur sera attribueacute sur une base compeacutetitive

Ce modegravele drsquoallocation des ressources est deacutejagrave courant pour les organisations internationales de recherche exploitant des sources de lumiegravere ou de neutrons pour la science des mateacuteriaux (Installa-tion europeacuteenne de rayonnement syn-chrotron ESRF et Institut Max von Laue ndash Paul Langevin ILL) Le consortium a deacutemarreacute le deacuteveloppement de CTA en 2010 beacuteneacuteficiant de fonds issus des agences nationales de financement de la recherche ou de lrsquoUE Le projet preacutecis qui a eacuteteacute eacutelaboreacute apparaicirct agrave preacutesent suf-fisamment mucircr pour permettre le finan-

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

cement et le deacutemarrage de la construc-tion de CTA Le coucirct de celle-ci devrait avoisiner un demi-milliard drsquoeuros

Vif inteacuterecirct des universiteacutes suissesDegraves le deacutemarrage des travaux du consor-tium des groupes de diffeacuterentes institu-tions de recherche suisses (Universiteacutes de Genegraveve et de Zurich EPF de Zurich EPF de Lausanne) ont pris une part active agrave la preacuteparation de CTA Ils ont notamment beacuteneacuteficieacute de fonds alloueacutes par le Fonds national suisse Dans cette phase de preacuteparation crsquoest lrsquoUniversiteacute de Zurich qui repreacutesente les inteacuterecircts de la com-munauteacute suisse vis-agrave-vis de lrsquoorganisa-tion du projet CTA baseacutee agrave Heidelberg Deacutebut 2016 lrsquoUniversiteacute de Genegraveve et celle de Zurich ont agrave nouveau montreacute leur engagement marqueacute dans le projet CTA Appuyeacutee aussi par lrsquoEPFL lrsquoUniver-siteacute de Genegraveve srsquoest ainsi deacuteclareacutee precircte agrave accueillir le centre de traitement des donneacutees de CTA LrsquoUniversiteacute de Zurich a de son cocircteacute deacutetacheacute le Professeur Ueli Straumann pour reprendre la di-rection de lrsquoorganisation du projet CTA M Straumann a eacuteteacute nommeacute laquoManaging

Directorraquo de CTA en mars 2016 (voir in-terview ci-dessous)

La strateacutegie internationale du Conseil feacutedeacuteral dans le domaine FRI preacutevoit que la Suisse participe aux organisations in-ternationales de recherche drsquoimportance centrale pour la recherche suisse Dans lrsquoeacutedition 2015 de la Roadmap suisse sur les infrastructures de recherche le SEFRI a identifieacute quatre organisations de ce type en devenir parmi lesquelles CTA est le projet dont lrsquoimpleacutementation apparaicirct prioritaire Drsquoune part le po-tentiel drsquoutilisation de CTA par des ins-titutions de recherche suisses est aveacutereacute et drsquoautre part la construction semble pouvoir deacutemarrer tout prochainement Comme pour les autres organisations in-ternationales de recherche il est envisa-geacute que la Suisse participe agrave hauteur de 2 agrave 3 des coucircts de construction de CTA Cette part reflegravete le temps drsquoutilisation potentiel par les chercheurs suisses tel qursquoil peut ecirctre identifieacute agrave ce stade

Crsquoest pour cette raison que le Conseil feacutedeacuteral demande au Parlement dans le

cadre du message FRI 2017-2020 lrsquoou-verture drsquoun creacutedit drsquoengagement de 8 millions de francs suisses en faveur de CTA Cette somme devrait permettre agrave la Suisse de rejoindre lrsquoorganisation inter-nationale de recherche CTA degraves sa fon-dation et de participer activement agrave la construction Le Parlement devrait avoir traiteacute la proposition du Conseil feacutedeacuteral concernant lrsquoouverture drsquoun creacutedit pour CTA drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2016 ContactXavier Reymond SEFRIChef de lrsquouniteacute Organisations de recherche internationales +41 58 462 34 52thinspxavierreymondsbfiadminch

Informations compleacutementairesCTA Organisationthinsp httpsportalcta-observatoryorgPagesHomeaspxthinsp

Feuille de route pour les infrastructures de recherche 2015thinsp wwwsbfiadminchroadmap-f

laquoCTA ouvre une nouvelle fenecirctre sur les pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquouniversraquo

Le Professeur Ueli Straumann dirige agrave lrsquoUniversiteacute de Zurich le laboratoire focaliseacute sur CTA mais aussi sur lrsquoexpeacuterience LHCb au CERN Deacutebut mars 2016 il a eacuteteacute eacutelu laquoManaging Directorraquo de CTA par les parties prenantes du projet Pour lui laquocette nouvelle infrastructure de recherche offre une possibiliteacute unique de mener ndash au-delagrave des frontiegraveres nationales ndash une recherche fondamentale sur des questions centrales de lrsquoorigine de notre univers Crsquoest aussi une chance pour la relegraveve scientifique suisseraquo

Quels sont vos objectifs et vos attentesUeli Straumann Le projet CTA se trouve actuellement dans la phase passion-nante de transition entre la planification

et la phase de recherche et deacuteveloppe-ment Il srsquoagit maintenant de convaincre les institutions impliqueacutees drsquoaborder le projet dans une perspective drsquoensemble Dans les entretiens que jrsquoai pu mener avec les repreacutesentants des pays associeacutes au projet jrsquoai pu constater une reacutejouis-sante bonne volonteacute Il mrsquoimporte aussi que nous deacuteveloppions une culture com-mune faite de confiance et drsquoeacutechange ouvert drsquoinformations

Lrsquoastronomie en rayons gamma est un domaine de recherche tregraves pointu Pour quelles raisons la Suisse devrait-elle parti-ciper agrave cette organisation de recherche

Lrsquoinfrastructure de recherche CTA ouvre de nouvelles perspectives agrave lrsquoobservation des pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquounivers car il offre des systegravemes permettant la deacutetec-tion de photons de la plus haute eacutenergie Rien que dans notre galaxie elle permet-tra de deacutecouvrir un millier de nouvelles sources de rayonnement gamma parmi lesquelles des trous noirs des vestiges drsquoexplosions de supernova des reacutegions drsquoeacutetoiles en formation des pulsars et des systegravemes stellaires binaires Au-delagrave de la Voie lacteacutee nous pourrons explorer des centaines de galaxies notamment de lointaines galaxies dont lrsquoeacutenergie est supposeacutee provenir de trous noirs super-

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Une journeacutee agrave swissnex China

Creacuteer des ponts entre la Suisse et la ChineAu mois drsquoavril le preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann srsquoest rendu en Chine avec une deacuteleacutega-tion swissnex China eacutetait impliqueacute dans la preacuteparation de la visite Lanceacute en 2008 agrave Shanghai swissnex China a vu sa mission eacutevoluer au cours des anneacutees Comptant deacutesormais sur une eacutequipe preacutesente eacutegalement agrave Peacutekin et Guangzhou ses projets reflegravetent tant les changements du paysage acadeacutemique suisse que les transformations rapides de la Chine

La Suisse a ouvert un swissnex agrave Shan-ghai avec pour mission de jeter des ponts entre la Suisse et la Chine dans les do-maines de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation Au deacutebut crsquoest surtout vers la recherche que se sont orienteacutees ses activiteacutes notamment dans le cadre du programme bilateacuteral de recherche

Refleacutetant lrsquointeacuterecirct de la communauteacute scien-tifique mais aussi une volonteacute politique drsquointensifier les liens swissnex a travail-

leacute agrave mettre en valeur la recherche suisse afin de mieux faire connaicirctre ses qualiteacutes et son attractiviteacute Il a aussi accueilli de nombreuses deacuteleacutegations acadeacutemiques agrave la recherche de partenariats Ces derniegraveres anneacutees cependant tant la formation que lrsquoinnovation ont pris de lrsquoimportance

Forte demande pour le savoir-faire suisseEn phase de transition et confronteacutee agrave une inadeacutequation croissante entre la

formation et le marcheacute du travail la Chine a lanceacute de vastes chantiers pour renforcer son eacuteconomie et construire de solides fondations pour le futur Un des domaines importants est celui de la formation car le gouvernement a lanceacute une initiative visant agrave creacuteer un systegraveme de hautes eacutecoles speacutecialiseacutees comptant plus de 1500 eacutecoles Un grand nombre drsquouniversiteacutes chinoises appeleacutees agrave se transformer dans les prochaines anneacutees souhaite ainsi srsquoinspirer du systegraveme des

SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

massifs situeacutes en leurs centres Voilagrave qui offre agrave la recherche fondamentale une approche fonciegraverement nouvelle agrave lrsquoin-terface entre physique des particules et astrophysique Il en reacutesulte aussi des sy-nergies avec le CERN agrave Genegraveve le plus grand laboratoire international de phy-sique

Le message FRI 2017 ndash 2020 preacutevoit huit millions de francs pour la participation de la Suisse agrave CTA soit une petite partie seulement du budget total de cette or-ganisation Avec une participation aussi modeste la Suisse pourra-t-elle vraiment profiter de ces installations Ce montant repreacutesente environ 2 des coucircts totaux ce qui paraicirct adeacutequat en comparaison avec la bonne trentaine de pays inteacuteresseacutes Gracircce agrave cette parti-cipation les chercheurs suisses auront comme tous les membres du projet ac-cegraves agrave lrsquoensemble des infrastructures et des donneacutees mesureacutees Il est irreacutealiste drsquoimaginer que la Suisse pourrait mener agrave bien seule un tel projet De maniegravere geacuteneacuterale il est permis drsquoaffirmer que sans sa participation agrave des coopeacuterations internationales de recherche la Suisse nrsquoaurait pas accegraves agrave la plupart des activi-teacutes de recherche modernes en physique fondamentale

Quels autres pays sont-ils eacutegalement in-teacuteresseacutes agrave la creacuteation de lrsquoorganisation CTALe consortium CTA comprend au total des universiteacutes et des laboratoires de 31 pays du monde entier A ce jour des institutions de recherche de onze pays se sont regroupeacutes dans une Sagraverl drsquointeacute-recirct public (Afrique du Sud Allemagne Espagne France Grande Bretagne Ita-lie Japon Pays-Bas Suegravede Suisse et Reacutepublique tchegraveque) pour faire avancer la reacutealisation du projet CTA La Suisse y a participeacute degraves le deacutebut car lrsquoUniversi-teacute de Zurich est un des trois membres fondateurs de cette Sagraverl LrsquoAllemagne et lrsquoItalie sont deacutejagrave agrave mecircme de deacutegager des moyens consideacuterables pour CTA les autres pays seront eacutegalement en mesure de le faire drsquoici 2017

Drsquoexpeacuterience la phase preacuteparatoire drsquoune organisation internationale de re-cherche est difficile Quels sont les eacuteleacute-ments neacutecessaires pour que cette orga-nisation internationale puisse ecirctre active et que la phase de construction de CTA puisse deacutemarrer Tous les moyens financiers neacutecessaires ne sont pas encore reacuteunis actuelle-ment Crsquoest pourquoi il est envisageacute de construire les teacutelescopes par eacutetapes On

assure ainsi un potentiel scientifique pour chaque projet partiel La nouvelle organisation sera vraisemblablement pleinement opeacuterationnelle quand 60 au moins des fonds seront disponibles

ContactProf Dr Ueli StraumannManaging Director Cherenkov Telescope Array Observatory GmbH +49 62 21 51 64 71thinspustraumanncta-observatoryorg

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SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

hautes eacutecoles speacutecialiseacutees (HES) suisses swissnex a suivi degraves le deacutebut ce projet en conseillant les inteacuteresseacutes en Suisse via des bulletins drsquoinformation des rapports et une carte geacuteographique des meil-leures possibiliteacutes de coopeacuteration

laquoLes hautes eacutecoles speacutecialiseacutees suisses trouveront une occasion unique de transfeacuterer leur expertise et leur sa-voir-faireraquo selon Pascal Marmier CEO de swissnex China La Chine offre en ef-fet de nombreuses possibiliteacutes de colla-boration aux institutions qui souhaitent srsquointernationaliser non seulement sur des probleacutematiques de recherche lieacutees agrave la transformation du pays mais aussi sur les modegraveles de formation swissnex soutient leurs deacutemarches par exemple de nombreux eacutetudiants HES viennent chaque anneacutee pour des voyages drsquoeacutetude En eacuteteacute 2016 un partenariat avec le can-ton de Vaud permettra agrave toute la classe

du Master Innokick de la HES-SO de se rendre agrave Hong Kong et Shanghai pour travailler sur des modegraveles drsquoinnovation rapide avec des eacutetudiants chinois

Ce programme est un bon exemple des formations que swissnex est en train drsquoeacutelaborer Les eacutetudiants beacuteneacuteficient en effet drsquoune expeacuterience immersive qui leur permet de mieux comprendre comment fonctionne la Chine Le programme CHIC est un autre exemple il permet agrave des eacutetu-diants de lrsquoEPFL de la Faculteacute des Hautes eacutetudes commerciales de lrsquoUniversiteacute de Lausanne (HEC) et de lrsquoEcole cantonale drsquoart de Lausanne (ECAL) drsquoapprendre agrave fabriquer un prototype en travaillant avec des ingeacutenieurs chinois dans une usine drsquoeacutelectronique agrave Shenzhen

Ces types de formations correspondent aussi agrave lrsquointeacuterecirct des universiteacutes chinoises qui appreacutecient les nouvelles ideacutees de

coopeacuteration La Suisse nrsquoayant pas de campus en Chine les partenaires sont tregraves ouverts aux possibiliteacutes drsquoeacutechange car lrsquointernationalisation des eacutetudes fait partie des prioriteacutes du gouvernement

Du made in China au created in China Alors que la Chine conserve sa reacuteputa-tion laquodrsquousine du monderaquo produisant en grande quantiteacute et avec une faible valeur ajouteacutee le gouvernement chinois sou-haite deacutevelopper sa capaciteacute drsquoinnovation et transformer ainsi son eacuteconomie Par ail-leurs les entreprises eacutetrangegraveres investis-sant dans les activiteacutes de recherche et de deacuteveloppement en Chine sont de plus en plus nombreuses preuve de la preacutesence de compeacutetences speacutecialiseacutees et de lrsquoesprit entrepreneurial qui se deacuteveloppe tregraves vite dans la technologie swissnex cherche donc agrave mieux faire connaicirctre le paysage chinois et lrsquointeacuterecirct qursquoil preacutesente pour les acteurs de lrsquoinno-vation suisses A travers le Market Entry Camp soutenu par la Commission pour la technologie et lrsquoinnovation par exemple ou le programme Venture Leaders avec venture lab les start-up suisses ont lrsquoop-portuniteacute de venir deacutecouvrir la Chine et drsquoy identifier les possibiliteacutes existantes pour poursuivre le deacuteveloppement de leurs produits et acceacuteder au marcheacute De plus en plus drsquoinvestisseurs se tournent eacutegalement vers swissnex pour identifier les socieacuteteacutes qui sauront agrave la maniegravere de la jeune startup Scantrust combiner deacute-veloppement technologique en Suisse et accegraves commercial en Chine

laquoVue de Suisse la Chine est souvent per-ccedilue comme trop difficile drsquoaccegraves pour des jeunes start-up qui en perccediloivent plus les dangers notamment en termes de proprieacuteteacute intellectuelle que les opportu-niteacutesraquo explique Pascal Marmier laquomais en reacutealiteacute la Chine offre des possibiliteacutes tregraves inteacuteressantes notamment dans des do-maines de pointe ougrave les investissements restent tregraves hauts et la fiabiliteacute des clients est granderaquo

Une activiteacute incessanteEn avril 2016 swissnex China a eacuteteacute acti-vement impliqueacute dans la preacuteparation de la visite du preacutesident de la Confeacutedeacuteration qui eacutetait accompagneacute par la secreacutetaire drsquoEtat Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch (SECO) et le secreacutetaire drsquoEtat Mauro

Un reacuteseau en AsieLes Suisses qui se rendent en Asie profitent souvent de leur voyage pour visiter plusieurs villes suscitant leur inteacuterecirct Partant de ce constat et de la neacutecessiteacute de mieux faire connaicirctre la richesse de leur reacutegion drsquoimplantation en Suisse swissnex China et les Science and Technology Offices de la reacutegion ont creacuteeacute une plateforme de collaboration (wwwstofficeasiach) et deacuteveloppeacute plusieurs programmes de deacute-couverte ou de coopeacuteration laquoIl existe un grand potentiel de synergiesraquo explique Pascal Marmier laquoet nous es-sayons de plus en plus de nous preacutesenter aux acteurs suisses comme un reacuteseau ce qui veut dire que nous pouvons par exemple mettre sur pied un programme drsquoex-ploration de lrsquoimpact de la transformation digitale allant des start-up de Shanghai aux grands laboratoires japonais en passant par les derniers reacuteseaux sociaux agrave la mode agrave Seacuteoulraquo

Lrsquoeacutequipe swissnex de Shanghai Photo swissnex Shanghai

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DellrsquoAmbrogio (SEFRI) ainsi que par deux deacuteleacutegations lrsquoune dans le domaine eacuteco-nomique lrsquoautre dans le domaine science et innovation Gracircce agrave lrsquoeacutequipe en place swissnex China srsquoest chargeacute de la preacutepa-ration autant agrave Peacutekin pour les rencontres ministeacuterielles qursquoagrave Shanghai pour la par-tie innovation Une telle visite permet de consolider les collaborations acadeacute-miques existantes de deacutevelopper de nou-velles relations agrave haut niveau et de don-ner un signal fort aux diverses autoriteacutes que la Suisse est un partenaire de choix dans le domaine science et technologie

swissnex fait partie inteacutegrante de la preacute-sence officielle de la Suisse en Chine et travaille tregraves eacutetroitement avec tous les services offerts par la Confeacutedeacuteration Les programmes communs avec des partenaires comme Pro Helvetia pour la culture ou le Swiss Business Hub dans le domaine commercial sont tregraves freacute-

quents Il est important de penser agrave une plus grande eacutechelle et de rassembler les forces dans des villes qui comptent des dizaines de millions de personnes

Alors qursquoaux Etats-Unis les deux swissnex jouent un rocircle local drsquoaccegraves agrave des reacutegions tregraves denses et bien eacutetablies en termes de FRI en Chine il faut geacuterer la complexi-teacute du systegraveme et les distances entre les diverses zones inteacuteressantes swissnex eacutevolue donc dans un vaste pays qui continue sa croissance eacuteconomique tout en visant une plus grande qualiteacute des services et de lrsquoinnovation Il est donc im-portant de pouvoir tester de nouveaux projets drsquoinvestir dans les contacts et surtout drsquoinformer et drsquoaccueillir les acteurs inteacuteresseacutes par cette partie du monde Etant donneacute la distance cultu-relle et geacuteographique il est eacutegalement indispensable de travailler en reacuteseau avec les collegravegues des Science and Tech-

nology Offices implanteacutes en Coreacutee et au Japon Le rapprochement eacuteconomique agrave travers lrsquoAsie constitue une opportuniteacute ineacutegaleacutee pour les acteurs FRI et lrsquoeacutequipe en place ne meacutenage pas ses efforts pour faire fructifier les eacutechanges et les colla-borations

ContactPascal Marmier CEO swissnex China +86 21 6235 1889 (ext 201)thinsppascalmarmierswissnexchinaorg

Beatrice Ferrari SEFRICheffe suppleacuteante de la division Rela-tions internationales +41 58 462 48 58thinspbeatriceferrarisbfiadminch

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissnexchinaorg

Stagiaires et apprentis moteurs de swissnex

Le modegravele de swissnex repose sur le dynamisme la motivation et la creacuteativiteacute de ses employeacutes Il nrsquoest donc pas eacutetonnant que le bureau de Shanghai accueille un grand nombre de jeunes stagiaires Depuis sa creacuteation ce sont pregraves de 80 stagiaires qui ont pu y seacutejourner entre six mois et un an A la recherche drsquoune premiegravere expeacuterience professionnelle dans un cadre creacuteatif ces jeunes sont eacutegalement pousseacutes par lrsquoenvie de deacutecouvrir la Chine

A swissnex ils ont lrsquoopportuniteacute de travailler sur des eacuteveacutenements et des projets en collaborant avec leurs collegravegues chinois Depuis 2015 swissnex China accueille aussi des apprentis gracircce agrave un partenariat avec le canton de Neuchacirctel qui offre chaque anneacutee la possibiliteacute agrave des jeunes en formation professionnelle de faire une expeacuterience internationale et de se familiariser avec la culture chinoise Le canton de Vaud offre eacutegalement une place agrave des jeunes en eacutechange pour y travailler agrave temps partiel

laquoJe mrsquoappelle Alice Della Casa je viens des environs de Lausanne Je vis agrave Shanghai depuis septembre 2015 Jrsquoapprends le chinois agrave lrsquouniversiteacute et je travaille agrave swissnex en tant que stagiaire depuis janvier 2016 Jrsquoai deacutecideacute de venir eacutetudier en Chine car crsquoeacutetait pour moi complegravetement nouveau Jrsquoavais vrai-ment envie de deacutecouvrir quelque chose de diffeacuterent du monde occidental que jrsquoai toujours connu De plus comme je nrsquoeacutetais pas encore sucircre de la direction de mes eacutetudes supeacuterieures jrsquoai toujours penseacute que connaicirctre la Chine et sa langue eacutetait un eacutenorme avantage Qursquoimporte le domaine drsquoeacutetude que je suivrai la Chine est et probablement restera un pays cleacute Lrsquoexpeacuterience agrave swissnex est extrecircmement inteacuteressante car on a la possibiliteacute de travailler de maniegravere toujours diffeacuterente Jrsquoai la chance de tra-vailler avec une eacutequipe dynamique et sympathique Ce qui me marque est que mecircme apregraves plus de six mois dans cette ville jrsquoarrive toujours agrave y deacutecouvrir de nouveaux aspects positifs ou neacutegatifs Il est impossible de srsquoennuyer et jrsquoespegravere continuer agrave profiter de mon expeacuterience jusqursquoagrave la finraquo

laquoEn chinois mon nom Siwei signifie laquopenseacutee largeraquo Mais apregraves des anneacutees dans la tour drsquoivoire de lrsquoeacuteducation chinoise je me suis rendu compte que je nrsquoavais jamais regardeacute ailleurs Jrsquoai donc deacutecideacute drsquoexplorer un autre pays apregraves mon diplocircme secondaire non pas avec le regard superfi-ciel drsquoun touriste mais en tant que participant actif swissnex China mrsquoa offert le contexte que je recherchais En travaillant comme responsable de projet junior dans les meacutedias sociaux jrsquoai consciemment eacutetudieacute les questions de communication interculturelle entre la Chine et la Suisse deux pays dont les diffeacuterences ne cessent de mrsquoinspirer et de mrsquointerpeller Jrsquoai peu agrave peu com-menceacute agrave voir la Suisse comme un pays agrave multiples facettes qursquoon ne peut reacuteduire aux preacutedicats innovant ponctuel confiant ou agrave lrsquoaffut des opportuniteacutes Crsquoest un pays de la diversiteacute aux qua-liteacutes uniques incarneacute par les personnaliteacutes merveilleuses dont jrsquoai fait connaissance que je cocirctoie et avec lesquelles je travailleraquo

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Bregraveves FRI

SEFRI NEWS 316 l PANORAMA

LE CHIFFRE

38 laquoShe Figuresraquo est une publication de la Commission europeacuteenne qui paraicirct tous les trois ans de-puis 2003 Elle repreacutesente la source la plus importante pour les statistiques internationales en ma-tiegravere drsquoeacutegaliteacute entre les sexes dans le monde de la recherche europeacuteenne Lrsquoeacutedition de 2015 preacute-sente les derniegraveres donneacutees disponibles pour les 28 pays de lrsquoUnion europeacuteenne ainsi que pour lrsquoIslande Israeumll la Norvegravege la Suisse et la Turquie

En Suisse comme partout en Europe la participation des femmes diminue au fur et agrave mesure que lrsquoon monte les eacutechelons de la carriegravere acadeacutemique En 2013 la part des femmes en Suisse dans le corps intermeacutediaire infeacuterieur (collaborateurs scientifiques) se monte agrave 38 (UE28 45) Pour les chercheurs laquoseniorsraquo le grade le plus eacuteleveacute elle srsquoeacutelegraveve agrave 19 (UE28 21)

Informations compleacutementaires httpeceuropaeuresearchswafsindexcfmpg=libraryamplib=gender_equality

Invitation

SCRRC 2016Swiss Cyber Risk Research Conference 2016Friday 20 May 2016 9 am ndash 4 pmSwiss Tech Convention Center EPFL Lausanne Switzerlandwwwscrrcch

Register now on wwwscrrcch

Swiss Cyber Risk Research Conference 201620 mai 2016 09h00-17h00 Swiss Tech Convention Center EPFL Lausanne

Dans le cadre de la deacutecision du Conseil feacutedeacuteral de 2013 concernant la laquoStrateacute-gie nationale de protection de la Suisse contre les cybers-risquesraquo le SEFRI srsquoest vu confier la tacircche de coordination de la mise en œuvre de la premiegravere des seize mesures qui doivent permettre de se proteacuteger agrave moyen et long terme contre ces nouveaux dangers Cette premiegravere mesure agrave prendre srsquointitule formellement laquoRecherche neacutecessaire sur les nouveaux risques en lien avec la probleacutematique de la cyberneacutetiqueraquo

Un comiteacute de pilotage interdeacuteparte-mental de speacutecialistes preacutesideacute par le SEFRI a ainsi vu le jour et suggeacutereacute que lrsquoorganisation drsquoune journeacutee consa-creacutee agrave la preacutesentation de thegravemes de recherche dans ce domaine serait la meilleure initiative pour

reacuteunir les chercheurs les ensei-gnants les eacutetudiants et les parte-naires concerneacutes par la protection contre les cybers-risques et creacuteer ain-si une veacuteritable communauteacute de re-cherche en Suisse dans ce domaine

favoriser la communication et ain-si creacuteer des synergies entre les dif-feacuterents partenaires concerneacutes des hautes eacutecoles du Fond national suisse (FNS) de la Commission pour la Technologie et lrsquoInnovation (CTI) et de lrsquoeacuteconomie

preacutesenter lrsquoeacutetat de la recherche mon-diale du domaine et cela au plus haut niveau

permettre aux deacutecideurs de se faire une image des diffeacuterentes menaces cyberneacutetiques et leur permettre de comprendre comment y faire face

Les organisateurs de lrsquoeacuteveacutenement du 20 mai 2016 ont la chance de pouvoir compter sur la participation de cher-cheurs drsquoenseignants et drsquoindustriels de premier plan qui viendront faire part de leur riche expeacuterience Parmi les seize intervenants annonceacutes citons les principaux

Ralph Langner le chercheur allemand qui a analyseacute et identifieacute laquoStuxnetraquo le virus informatique qui a bloqueacute les centrifugeuses iraniennes drsquoenrichis-sement de lrsquouranium

Virgil Dorin Gligor professeur de Carnegie Mellon University tregraves reacute-puteacute pour ses recherches sur la seacutecu-riteacute informatique et honoreacute en 2006 pour ses travaux par la National Se-curity Agency (NSA)

Nicolas Gisin professeur de physique de lrsquouniversiteacute de Genegraveve qui a deacuteve-loppeacute une meacutethode tregraves originale de cryptographie quantique et qui a eacuteteacute deacutesigneacute par une revue du Massachus-setts Institute of Technology (MIT) comme lrsquoinventeur drsquoune des dix meilleures technologies pour le futur

Andreacute Kudelski le preacutesident et CEO du Groupe Kudelski socieacuteteacute indust-rielle qui joue un rocircle majeur dans le monde en matiegravere de cyberseacutecuriteacute

Enfin le nouveau preacutesident nommeacute de lrsquoEPFL le professeur Martin Vetterli actuellement preacutesident du FNS speacutecia-liste des systegravemes de communication sera eacutegalement preacutesent

Il reste encore quelques places agrave dis-position pour cette confeacuterence qui se deacuteroulera exclusivement en anglais

Programme et inscription wwwscrrch

Page 6: News SEFRI Avril 2016

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE ET INNOVATION

phegravere Sud a lui aussi besoin drsquoinnovation pour srsquoouvrir au deacuteveloppement Plus de 2 milliards drsquoindividus soit 27 de la population mondiale nrsquoont accegraves ni aux banques ni aux assurances ni aux eacutetablissements de creacutedit Ce handicap a des conseacutequences neacutefastes sur les fi-nances des personnes concerneacutees Les eacutechanges en espegraveces coucirctent du temps et de lrsquoeacutenergie et les emprunts agrave des precircteurs agrave gage traditionnels sont plus chers qursquoaupregraves des banques

Transactions financiegraveres par teacuteleacute-phone portableA Zoug lrsquoorientation geacuteneacuterale de la socieacuteteacute Monetas vise ce marcheacute gigan-tesque Fondeacutee en 2012 lrsquoentreprise srsquoest fait un nom dans les transactions financiegraveres eacutelectroniques Celles-ci sont devenues nettement plus rapides plus sucircres et meilleur marcheacute que les meacute-

Pour approfondir le sujet

Preacutesentation du rapport laquoRecherche et innovation en Suisse 2016raquoDans le rapport laquoRecherche et innovation en Suisse 2016raquo agrave paraicirctre fin avril le SEFRI dresse pour la premiegravere fois un bilan complet sur lrsquoeacutetat du systegraveme de recher-che et drsquoinnovation en Suisse

Le rapport de plus de 200 pages est conccedilu comme ouvrage de reacutefeacuterence et base de discussion sur les thegravemes suivants

Fonctionnement et structure du systegraveme suisse de recherche et drsquoinnovation le rapport preacutesente des informations essentielles sur la gouvernance du systegraveme et sur le rocircle des diffeacuterents acteurs qui le composent

Observation globale et agrave long terme du systegraveme suisse de RampI sur la base dlsquoindicateurs quantitatifs et qualitatifs le rapport examine le positionnement international de la Suisse en la comparant avec drsquoautres eacuteconomies avanceacutees et eacutemergentes et en ana-lysant son eacutevolution au fil du temps Pour ce faire il expose diffeacuterents indicateurs se rapportant aux investissements aux interactions et aux performances

Thegravemes speacutecifiques le rapport eacutetudie par ailleurs de faccedilon approfondie certains aspects speacutecifiques du systegraveme de RampI Des experts du monde acadeacutemique ont eacuteteacute solliciteacutes pour reacutealiser ces analyses

Vous pouvez commander le rapport gratuite-ment sur le site internet du SEFRI par le biais drsquoun formulaire en ligne wwwsbfiadminch Vous trouverez par ailleurs un dossier sur Inter-net agrave partir de fin avril 2016 avec la version eacutelec-tronique de lrsquoarticle les graphiques qursquoil conti-ent agrave teacuteleacutecharger ainsi qursquoune chronologie sur la recherche et lrsquoinnovation en Suisse

thinsp wwwsbfiadminchrapport_r-i

thodes utiliseacutees jusqursquoici gracircce agrave une nouvelle technique de codage Le proceacute-deacute est actuellement testeacute dans un projet pilote de la poste tunisienne Des preacute-contrats ont deacutejagrave eacuteteacute conclus avec douze pays drsquoAfrique subsaharienne

Le but est de creacuteer des plateformes de transaction qui permettent non seu-lement les paiements mais encore drsquoautres opeacuterations comme les plans drsquoeacutepargne ou les assurances Le meilleur veacutehicule de telles applications est le teacuteleacute-phone portable Vitus Ammann chef du marketing de Monetas escompte laquoun deacuteveloppement eacutenergique gracircce agrave la nu-meacuterisation geacuteneacuteraliseacutee des affairesraquo Les transactions financiegraveres sont certes un moteur important mais drsquoautres beacuteneacute-ficiaires sont en vue comme le systegraveme de santeacute et la formation

Cet article est repris du magazine laquoLa Vie eacuteconomiqueraquo eacutedition mai 2016

ContactBeat Gerber Journaliste scientifique indeacutependantthinsp+41 79 344 36 88thinspbeatgerberdot-on-the-ichthinsp wwwdot-on-the-ich

GROS PLANS

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE ET INNOVATION

Revue La Vie eacuteconomique Recherche et innovation comment la Suisse reste-t-elle en pointe

Lrsquoeacutedition ndeg52016 paraicirct le 28 avril 2016 avec les articles suivants

La Suisse pays drsquoinnovation Dominique Foray EPF de Lausanne

Lrsquoorientation pratique atout maicirctre des hautes eacutecoles speacutecialiseacuteesChristoph Muumlller proprieacutetaire de socio5ch recherche en sciences socialesBenedetto Lepori Universiteacute de la Suisse italienne

Programmes de soutien quand lrsquoabondance deacutesorienteAndreas Balthasar Chantal Strotz Interface Politikstudien Forschung Beratung

La recherche et lrsquoinnovation suisses dans le peloton de tecircteMuumlfit Sabo Sylvie Rochat Annette KullSecreacutetariat drsquoEtat agrave la formation agrave la recherche et agrave lrsquoinnovation

Les multinationales et les hautes eacutecolesOliver Gassmann Florian Homann Maximilian Palmieacute Universiteacute de Saint-Gall

Entretien avec Martin Vetterli preacutesident du Conseil national de la recherche du Fonds national suisse

Le contenu de la revue La Vie eacuteconomique peut ecirctre consulteacute gratuitement sous wwwdievolkswirtschaftch ainsi que dans lrsquoApp Store Une version papier de la revue peut en outre ecirctre commandeacutee gratuitement agrave lrsquoessai sous httpdievolkswirtschaftchfr

FRI I LIMAGE DU MOIS

Long de 57 km le tunnel de base du Saint-Gothard comprend deux tubes agrave une voie Si lrsquoon inclut toutes les galeries drsquoaccegraves et de liaison ainsi que

les puits drsquoaeacuteration le systegraveme de tunnel srsquoeacutetend alors sur plus de 152 km Il relie le portail nord agrave Erstfeld au portail sud agrave Bodio Passant sous

quelque 2300 megravetres de roche le tunnel de base sous le St-Gothard est actuellement non seulement le plus long mais aussi le plus profond tunnel

ferroviaire jamais construit dans le monde De 1999 agrave 2016 pregraves de 2600 personnes ont travailleacute sur le chantier de ce tunnel dont des mineurs

des techniciens ferroviaires des ingeacutenieurs et des geacuteologues Photo Alptransit Gotthard SA

GROS PLANS

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SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

Sommet national de la formation professionnelle

Formation professionnelle pareacutee pour affronter lrsquoavenirLe sommet national de la formation professionnelle srsquoest tenu agrave Berne agrave la mi-avril 2016 sous la direction du preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann Les repreacutesentants de la Confeacutedeacuteration des cantons et des milieux politique et eacuteconomique y ont donneacute un signal fort concernant le deacuteveloppement de la formation professionnelle Ils se sont engageacutes agrave eacutelaborer ensemble une strateacutegie de la formation professionnelle orienteacutee vers lrsquoavenir et ont arrecircteacute des mesures pour lrsquooptimisation des proceacutedures administratives et pour la certification professionnelle pour adultes Les partenaires de la formation professionnelle srsquoaccordent sur le fait que les moyens neacutecessaires doivent ecirctre inscrits dans le message relatif agrave lrsquoencouragement de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation pendant les anneacutees 2017 agrave 2020

Dans le but de poursuivre le deacuteveloppe-ment de la formation professionnelle en adeacutequation avec les besoins socieacutetaux eacuteconomiques et sociopolitiques les par-ticipants agrave cette rencontre au sommet ont adopteacute diffeacuterentes mesures

Vision 2030 En outre sous lrsquoeacutegide du SEFRI un groupe de travail composeacute de repreacutesentants des partenaires de la formation profession-nelle dans lequel figureront eacutegalement des experts scientifiques est chargeacute drsquoeacutelaborer les bases strateacutegiques pour une strateacutegie de formation profession-nelle commune porteuse drsquoavenir Les axes de deacuteveloppement de la formation professionnelle devront ecirctre precircts pour les prochaines Journeacutees des partenaires de la formation professionnelle de 2017 Ils devront tenir compte en premier lieu de la complexiteacute du systegraveme de formation pro-fessionnelle ainsi que des deacutefis agrave relever en matiegravere de socieacuteteacute et drsquoeacuteconomie tels que la numeacuterisation et lrsquoindustrie 40

Optimisation des proceacuteduresDans le mecircme but de former la main drsquoœuvre qualifieacutee dont notre eacuteconomie a besoin et de maintenir la disponibiliteacute eacuteleveacutee des entreprises agrave former des ap-prentis les partenaires veulent reacuteduire la charge administrative pour les entreprises formatrices Les premiegraveres ameacuteliorations au niveau des cantons et des organisa-tions du monde du travail devront ecirctre reacutealiseacutees et eacutevalueacutees jusqursquoau prochain sommet de la formation professionnelle La collecte le traitement et lrsquoutilisation des donneacutees de maniegravere coordonneacutee uniforme et efficace permettra drsquoobtenir des reacutesultats concrets et de simplifier les proceacutedures Crsquoest le cas par exemple pour la base de donneacutees des places drsquoappren-tissage (LENA) exploiteacutee par les cantons

Certification professionnelle pour adultes En 2014 selon lrsquoOffice feacutedeacuteral de la sta-tistique plus de 550 000 personnes entre 25 et 64 ans ne posseacutedaient pas de di-plocircme postobligatoire en Suisse Lrsquoinitia-tive visant agrave combattre la peacutenurie de per-sonnel qualifieacute (FKI plus) et la loi feacutedeacuterale sur la formation continue contribuent agrave ameacuteliorer durablement la situation des personnes concerneacutees sur le marcheacute du travail et agrave atteacutenuer la peacutenurie de per-sonnel qualifieacute A lrsquoaide drsquoune campagne drsquoinformation et de sensibilisation qui deacutebutera en 2017 et du guide relatif aux formations et aux examens adapteacutes aux adultes agrave paraicirctre sous peu les par-tenaires entendent mieux faire connaicirctre les moyens de formation existants aux adultes qui souhaitent rattraper une for-mation professionnelle ou continuer agrave se former ainsi qursquoaux prestataires de for-mation et conseillers en formation

FinancementLes partenaires de la formation profes-sionnelle sont unanimes pour consideacuterer que les moyens neacutecessaires agrave la mise en œuvre de toutes les mesures en faveur de la formation professionnelle doivent ecirctre inscrits dans le message FRI 2017ndash2020 Il faut veiller en particulier agrave ce que lrsquoameacutelioration du financement de la formation professionnelle supeacuterieure ne se fasse pas au deacutetriment de la forma-tion professionnelle initiale

Inteacutegration des reacutefugieacutes et des per-sonnes admises agrave titre provisoireLes partenaires de la formation profes-sionnelle sont conscients de lrsquourgence de cette theacutematique Ils ont convenus drsquoanalyser la situation dans le dialogue entre partenaires et de prendre des me-sures concerteacutees Le but est drsquoutiliser les

offres et instruments existants le cas eacutecheacuteant en les adaptant aux cas speacuteci-fiques Les partenaires de la formation professionnelle attachent une grande importance agrave une bonne collaboration entre les autoriteacutes responsables de la formation et celles qui sont en charge de la migration

ContactKatrin Frei SEFRICheffe de lrsquouniteacute Politique de la formation professionnelle +41 58 462 82 47thinspkatrinfreisbfiadminch

Informations compleacutementairesPlan de mesuresthinsp wwwsbfiadminchspitzentreffen-f

La formation professionnelle en Suisse ndash Faits et chiffres 2016

La publication donne une vue drsquoensemble du systegraveme suisse de formation professionnel-le preacutesente les diffeacuterentes offres de for-mation et les

perspectives de carriegravere existantes ainsi que leur interdeacutependance Elle contient eacutegalement les faits et don-neacutees chiffreacutees de la formation profes-sionnelle tout comme divers liens et adresses utiles La brochure est dis-ponible en cinq langues (d f i e es) et peut ecirctre teacuteleacutechargeacutee sur la page internet suivante thinsp wwwsbfiadminchBB_zafa16-fr

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SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

Plan directeur de la recherche en formation professionnelle 2017ndash2020

Deacutefinition de domaines de recherche prioritaires et optimi-sation du programme drsquoencouragement

Quels sont les environnements technologiques favorisant lrsquoapprentissage chez les jeunes Comment les entreprises se positionnent-elles face agrave lrsquoactiviteacute formatrice Quels sont les facteurs qui facilitent la transmission des connais-sances dans la formation commerciale Voilagrave le type de questions auxquelles srsquointeacuteresse la recherche en formation professionnelle encourageacutee par la Confeacutedeacuteration En avril 2016 le SEFRI a publieacute le plan directeur de la recherche en formation professionnelle pour les anneacutees 2017 agrave 2020 Le document rend compte des activiteacutes meneacutees pendant la peacuteriode 2013ndash2016 et preacutesente les prioriteacutes et les optimisations preacutevues pour la peacuteriode 2017ndash2020

Avant lrsquoentreacutee en vigueur de lrsquoactuelle loi sur la formation professionnelle en 2004 la recherche en formation professionnelle nrsquooccupait qursquoune place marginale dans le paysage de la recherche en eacuteducation Cette situation eacutetait en contradiction avec lrsquoimportance eacuteconomique et sociale de la formation professionnelle en Suisse et elle reacutepondait fort mal aux grands be-soins de bases scientifiques pour le pilo-tage politique et le deacuteveloppement des pratiques de la formation professionnelle

Bases scientifiques pour les poli-tiques de formation professionnelle La reacuteforme de la formation profession-nelle a eacuteteacute lrsquooccasion de repenser la re-cherche en formation professionnelle encourageacutee par la Confeacutedeacuteration et de revaloriser son statut En vertu de la loi sur la formation professionnelle entiegravere-ment reacuteviseacutee en 2004 le SEFRI encou-rage la recherche en formation profes-sionnelle par deux instruments

Leading Houses le SEFRI finance la mise en place de pocircles de recherche en formation professionnelle dans les universiteacutes Rattacheacutees agrave une chaire universitaire les Leading Houses ani-ment un reacuteseau de compeacutetence et pi-lotent plusieurs projets de recherche autour drsquoun pocircle theacutematique

Encouragement de projets individuels le SEFRI peut financer des mandats de recherche sur des theacutematiques cir-conscrites Les projets sont souvent proposeacutes bottom-up Ils tentent de reacutepondre agrave des questions preacutecises lieacutees agrave la formation professionnelle et qui ne sont pas abordeacutees par les Leading Houses

Ces deux instruments sont compleacutemen-taires Les Leading Houses sont conccedilues dans une perspective agrave plus long terme leur vocation est drsquoecirctre des pocircles de compeacutetence couvrant une theacutematique de plus grande ampleur Les projets in-

dividuels courent eux sur une peacuteriode plus bregraveve et portent sur des theacutematiques moins vastes souvent tourneacutees vers les applications La recherche en formation professionnelle ndash conjointement avec lrsquoencouragement de projets et le soutien drsquoactiviteacutes particuliegraveres drsquointeacuterecirct public ndash contribue ainsi au deacuteveloppement de la formation professionnelle et aux proces-sus drsquoinnovation dans la pratique tout en produisant les bases de deacutecision pour la politique en matiegravere de formation pro-fessionnelle

Rappel de la peacuteriode 2013ndash2016Au cours de la peacuteriode 2013ndash2016 deux des cinq Leading Houses ont conclu leur activiteacute (laquoEconomie de la formation transitions compeacutetences marcheacute du tra-vailraquo et laquoQualiteacute de la formation profes-sionnelleraquo) Trois Leading Houses restent en activiteacute laquoEconomie de la formation compor-tement des entreprises et politiques de formationraquo

laquoTechnologies pour la formation pro-fessionnelleraquo

laquoProcessus drsquoenseignement et drsquoap-prentissage dans le domaine commer-cialraquo

Une nouvelle Leading House a eacuteteacute eacutetablie en 2015 sur la theacutematique de la Gouver-nance de la formation professionnelle (GOVPET) Nombre de projets individuels ont eacuteteacute soutenus lrsquoanalyse de la transition de la scolariteacute obligatoire agrave la formation professionnelle constituant un des pocircles drsquointeacuterecirct

Les deux Leading Houses laquoEconomics of Education Firm Behaviour and Training Policiesraquo (LH Econ) et laquoTechnologies pour

La recherche en formation professionnelle contribue conjointement avec lrsquoencouragement de projets et le soutien drsquoactiviteacutes particuliegraveres drsquointeacuterecirct public au deacuteveloppement de la formation professionnelle et aux processus drsquoinnovation dans la pratique tout en produisant les bases de deacutecision pour la politique en ma-tiegravere de formation professionnelle Photo Iris Krebs

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la formation professionnelleraquo (LH DUAL-T) ont reacuteussi au cours des derniegraveres anneacutees agrave se positionner sur le plan national et in-ternational Dans leurs domaines respec-tifs les deux Leading Houses contribuent agrave faire progresser la formation profession-nelle par leurs apports novateurs LH Econ placeacutee sous la direction des pro-fesseurs Uschi Backes-Gellner (Universiteacute de Zurich) et Stefan Wolter (Universiteacute de Berne) eacutetudie des aspects eacuteconomiques tels que les effets de la mobiliteacute profes-sionnelle des diplocircmeacutes drsquoune formation professionnelle initiale ou lrsquoimpact drsquoun critegravere drsquoadjudication laquoentreprise forma-triceraquo dans les appels drsquooffres publics Il faut aussi mentionner lrsquoactiviteacute drsquoexperts des deux directeurs des Leading Houses que ce soit au niveau feacutedeacuteral aupregraves de lrsquoOCDE ou encore dans la coopeacuteration internationale en matiegravere de formation professionnelle

Quant agrave la Leading House DUAL-T qui est dirigeacutee par le professeur Pierre Dillen-bourg (EPFL) elle deacuteveloppe des solutions novatrices baseacutees sur les technologies de lrsquoinformation et destineacutees agrave mieux relier les connaissances theacuteoriques et les savoirs pratiques que les apprentis acquiegraverent en entreprise agrave lrsquoeacutecole professionnelle et dans les cours interentreprises Les char-pentiers par exemple ont besoin drsquoune

bonne faculteacute de repreacutesentation de lrsquoes-pace pour reacutealiser une construction en trois dimensions agrave partir de plans en deux dimensions Lrsquoutilisation drsquoun systegraveme de projection (TapaCarp) deacuteveloppeacute par les chercheurs de DUAL-T a un effet positif sur lrsquoentraicircnement des capaciteacutes de repreacute-sentation spatiale des apprentis

La Leading House laquoProcessus drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage dans le domaine commercialraquo (LINCA) dirigeacutee par le pro-fesseur Franz Eberle (Universiteacute de Zurich) a meneacute pendant la premiegravere peacuteriode de financement (2011-2016) une eacutetude lon-gitudinale sur la formation commerciale Cette eacutetude srsquoest inteacuteresseacutee aux processus drsquoenseignement et drsquoapprentissage des apprentis commerciaux et de leurs ensei-gnants sur lrsquoensemble de la dureacutee de for-mation Derniegravere neacutee des Leading Houses la LH laquoGouvernance de la formation pro-fessionnelleraquo (GOVPET) a commenceacute agrave deacuteployer ses activiteacutes sous la direction du

professeur Patrick Emmenegger (Universi-teacute de Saint-Gall)

Reacutepondant agrave une logique bottom-up lrsquoinstrument de lrsquoencouragement de projets individuels a eacuteteacute fortement sol-liciteacute pendant les anneacutees 2013 agrave 2016 notamment pour des recherches sur la transition Dans ce domaine la re-cherche sur la formation professionnelle soutient en plus des activiteacutes de forma-tion de la relegraveve afin de donner aux doctorants des connaissances meacutetho-dologiques approfondies et favoriser les eacutechanges scientifiques Drsquoautres projets individuels concernent le deacuteveloppe-ment des compeacutetences les professions des soins et lrsquoentrepreneuriat Durant la peacuteriode FRI en cours quinze projets in-dividuels ont eacuteteacute meneacutes agrave bien et cinq projets nouveaux ont eacuteteacute lanceacutes (eacutetat fin avril 2016)

Evaluation de la recherche sur la formation professionnellePendant la peacuteriode 2013ndash2016 le SEFRI a par ailleurs commandeacute une eacutevaluation de grande ampleur de la recherche en for-mation professionnelle Conduite par le bureau econcept SA lrsquoeacutevaluation aboutit agrave la conclusion que la Suisse a reacuteussi en une bonne deacutecennie agrave se doter drsquoune recherche en formation professionnelle dont la qualiteacute ne craint pas la comparai-son avec drsquoautres pays Lrsquoeacutevaluation du programme drsquoencouragement a toute-fois fait apparaicirctre que les reacutesultats des recherches tout reconnus qursquoils soient sur le plan national et international ont encore un impact insuffisant sur les pra-tiques de la formation professionnelle Un besoin drsquooptimisation a aussi eacuteteacute mis en lumiegravere en ce qui concerne la peacuterenni-teacute des structures mises en place

Planification 2017ndash2020Le programme drsquoencouragement de la re-cherche en formation professionnelle sera reconduit pour la peacuteriode FRI 2017ndash2020

La recherche de lrsquoadministration feacutedeacuteraleLa formation professionnelle fait partie des onze domaines politiques que le Conseil feacutedeacuteral a deacutefini pour la recherche de lrsquoadministration feacutedeacuterale Cette recherche doit fournir des connaissances neacutecessaires agrave lrsquoaccomplissement des tacircches de lrsquoadminis-tration feacutedeacuterale et agrave la mise en œuvre des politiques publiques Le cadre leacutegal de la recherche de lrsquoadministration feacutedeacuterale est preacuteciseacute drsquoune part dans la loi feacutedeacute-rale sur lrsquoencouragement de la recherche et de lrsquoinnovation (LERI) et drsquoautre part dans pregraves de 70 dispositions de lois speacuteciales (par exemple la loi sur la formation professionnelle)

LH Econ (Economics of Education Firm Behaviour and Training Policies)Universiteacutes de Zurich et de Berne

LH DUAL-T (Technologies pour la formation professionnelle)EPFL Universiteacute de Fribourg IFFP Lugano

LH LINCA (Processus drsquoenseignement et drsquoapprentissage dans le domaine commercial)Universiteacute de Zurich

LH GOVPET (Gouvernance de la formation professionnelle)Universiteacutes de Saint-Gall et de Lausanne IFFP Zollikofen

Implantations et reacuteseaux des Leading Houses (eacutetat en avril 2016) Source SEFRI

SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

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Lrsquoanalyse des besoins prioritaires en ma-tiegravere de recherche deacutecoule des deacutefis ac-tuels Lrsquoidentification de ces deacutefis srsquoest fondeacutee sur les objectifs de politique de formation deacutefinis conjointement par la Confeacutedeacuteration et les cantons et sur les deacutefis exposeacutes dans une perspective su-peacuterieure dans le message FRI tels que lrsquoeacutevolution deacutemographique et la peacutenu-rie de personnel qualifieacute Conjointement avec les partenaires dans les cantons les organisations du monde du travail et les milieux scientifiques le SEFRI a valideacute lrsquoactualiteacute de ces deacutefis en les compleacutetant sur les points qui appellent des mesures Ce processus a deacuteboucheacute sur la deacutefinition de prioriteacutes theacutematiques pour lrsquoencoura-

gement de la recherche Ces prioriteacutes se rattachent aux domaines suivants Aspects systeacutemiques Politique Deacutecisions de formation individuelles Transitions

Economie et marcheacute du travail Meacutethodes et pratiques drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage

Internationalisation

Enfin il srsquoagira aussi de remeacutedier aux fai-blesses de la recherche en formation pro-fessionnelle identifieacutees par le processus drsquoeacutevaluation Lrsquoeffort portera notamment sur la consolidation de la gouvernance lrsquoinstitutionnalisation de la recherche en formation professionnelle dans le pay-

sage suisse des hautes eacutecoles et lrsquoexploi-tation plus systeacutematique des reacutesultats de la recherche aux niveaux pratique et politique

ContactJohannes Mure SEFRIChef de lrsquouniteacute Pilotage et recherche en matiegravere de formation +41 58 464 64 04thinspjohannesmuresbfiadminch

Informations compleacutementairesPlan directeur de la recherche en forma-tion professionnelle 2017ndash2020thinsp wwwsbfiadminchBBKonzept_fr

Entretien avec Michael Hengartner professeur et preacutesident de swissuniversities

laquoJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaireraquoMichael Hengartner professeur et recteur de lrsquoUniversiteacute de Zurich a repris deacutebut 2016 la preacutesidence de la Confeacuterence des recteurs des hautes eacutecoles suisses (swissuniversities) Son objectif est notamment que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la Suisse

Vous ecirctes agrave la preacutesidence de swissuniver-sities depuis 100 jours De quoi vous ecirctes-vous le plus occupeacute depuis vos deacutebutsMichael Hengartner durant cette courte mais intense peacuteriode jrsquoai appris agrave connaicirctre cette toute jeune organisation qursquoest swissuniversities Elle se trouve en-core en phase de deacuteveloppement mais beaucoup de choses fonctionnent deacutejagrave parfaitement

Nous avons deacutejagrave traiteacute de nombreux thegravemes notamment Horizon 2020 le financement des hautes eacutecoles les reacute-fugieacutes dans les hautes eacutecoles suisses le programme speacutecial relatif agrave la meacutede-

cine universitaire et aussi les possibiliteacutes de promotion des membres des hautes eacutecoles speacutecialiseacutees

Entreacutee en vigueur en 2015 la loi sur lrsquoencouragement et la coordination des hautes eacutecoles (LEHE) a poseacute de nouvelles bases pour le paysage suisse des hautes eacutecoles Ressentez-vous son influenceAbsolument Par exemple les hautes eacutecoles peuvent beaucoup plus facile-ment parler drsquoune seule voix et donner ainsi plus de poids agrave leurs demandes au niveau politique et socieacutetal

Quels sont vos domaines de prioriteacute vos objectifs en tant que preacutesidentJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaire par exemple quand jrsquoexplique le positionnement des hautes eacutecoles aux milieux politiques et au grand public en avanccedilant de bons arguments Mon objectif est que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la SuisseUniversiteacutes eacutecoles polytechniques feacute-deacuterales hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et hautes eacutecoles peacutedagogiques quel est

leur deacutenominateur commun dans la po-litique des hautes eacutecoles Et quelles sont leurs diffeacuterencesLeur point commun reacuteside dans le fait que nous accordons une grande impor-tance agrave leurs diffeacuterences Selon notre philosophie les universiteacutes les eacutecoles polytechniques feacutedeacuterales les hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et les hautes eacutecoles peacutedagogiques sont eacutegales mais aussi diffeacuterentes Tandis que nous veillons aux profils speacutecifiques des diffeacuterents types de hautes eacutecoles nous entretenons et promouvons la diversiteacute et la compleacute-mentariteacute des offres de formation au niveau tertiaire Ces offres sont lrsquoune des grandes forces de notre systegraveme suisse de formation La diversiteacute dans les offres reacutepond non seulement aux aptitudes et inteacuterecircts individuels des eacutetudiants mais constitue eacutegalement une reacuteponse adap-teacutee agrave la demande sur le marcheacute du tra-vail de professionnels qualifieacutes issus de formations diverses

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissuniversitiesch

Prof Dr Michael Hengartner

SEFRI NEWS 316 l HAUTES EacuteCOLES

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Le Conseil feacutedeacuteral lance un nouveau programme de recherche

Transformer les nouvelles connaissances en matiegravere drsquoeacuteconomie durable en applications concregravetesLe Conseil feacutedeacuteral a lanceacute en mars 2016 le nouveau programme national de recherche (PNR) laquoEconomie durableraquo On en attend une contribution importante agrave lrsquoeacuteconomie durable gracircce agrave une utilisation plus efficace et agrave une seacutecuriteacute accrue des ressources Les progregraves escompteacutes ne manqueront pas de favoriser la compeacutetitiviteacute de lrsquoeacuteconomie suisse et drsquoaccroicirctre le bien-ecirctre de la population indigegravene La dureacutee du programme de recherche est de cinq ans et son budget global se monte agrave 20 millions de francs

Les ressources naturelles ont un poten-tiel de reacutegeacuteneacuteration limiteacute et se font tou-jours plus rares Ce constat a engendreacute au sein de la communauteacute scientifique dans le monde politique et dans la socieacute-teacute un deacutebat intensif sur lrsquousage efficace des ressources la deacutecarbonisation de lrsquoeacuteconomie les innovations permettant le deacuteveloppement de technologies propres et plus geacuteneacuteralement sur une moder-nisation de la socieacuteteacute Ce nouveau pro-gramme national de recherche meneacute par le Fonds national suisse FNS vise donc agrave produire ndash dans une approche systeacutemique ndash des connaissances concernant aussi bien lrsquoenvironnement lrsquoeacuteconomie et la socieacuteteacute que lrsquoensemble des ressources naturelles et des eacutechelons de la chaicircne de creacuteation de valeur Ce programme doit drsquoune part susciter le deacutepocirct de projets de recherche axeacutes sur lrsquoaccroissement des connais-sances et sur la mise en eacutevidence globale des chances des risques et des potentiels Il doit drsquoautre part aboutir agrave lrsquoanalyse de mesures et drsquoinstruments et agrave des conclu-sions geacuteneacuterales agrave des fins pratiques par le deacuteveloppement de normes innovantes la conception de modegraveles de consommation et de production ineacutedits et la diffusion de technologies et de produits laquopropresraquo

Ce PNR srsquoadresse agrave un large eacuteventail de disciplines allant de lrsquoeacuteconomie et de lrsquoeacuteco-nomie drsquoentreprise aux sciences de lrsquoenvi-ronnement et agrave lrsquoeacutecologie industrielle en passant par les sciences sociales les sciences financiegraveres et le droit Ce programme est exigeant car il preacutesuppose une approche systeacutemique des ressources naturelles et de la chaicircne de production dans le champ de tension entre environnement eacuteconomie et socieacuteteacute

Les connaissances nouvelles produites par les projets de recherche du PNR 73 fourni-ront des informations essentielles tant pour le secteur priveacute que pour les deacutecideurs et les autoriteacutes communales cantonales et feacutedeacuterales

ContactClaudine Dolt SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Recherchedivision Recherche et innovation natio-nales +41 58 462 78 38thinspclaudinedoltsbfiadminch Compleacutements dlsquoinformationLe Fonds national suisse preacutevoit de pu-blier lrsquoappel agrave projet pour ce nouveau

Qursquoest ce qursquoun programme natio-nal de rechercheLes programmes nationaux de recher-che couvrent des projets de recher-che qui contribuent agrave la solution de problegravemes drsquoactualiteacute drsquoimportance nationale La seacutelection des thegravemes se fait dans une logique ascendan-te (dite laquobottom-upraquo) le Secreacutetariat drsquoEtat agrave la formation agrave la recherche et agrave lrsquoinnovation (SEFRI) recueille les propositions theacutematiques eacutemanant des milieux inteacuteresseacutes A la suite de ce processus deacutebouchant sur une pro-position du Deacutepartement feacutedeacuteral de lrsquoeacuteconomie de la formation et de la recherche (DEFR) le Conseil feacutedeacuteral arrecircte peacuteriodiquement les thegravemes et lrsquoenveloppe financiegravere de nouveaux PNR dont lrsquoexeacutecution est confieacutee au Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS)

Les projets de recherche soumis par la suite au FNS passent par la proceacutedure drsquoeacutevaluation ordinaire obeacuteissant aux normes du FNS Les PNR ont en geacuteneacute-ral une dureacutee de cinq ans Depuis la creacuteation de cet instrument plus de 70 PNR ont eacuteteacute reacutealiseacutes

programme national de recherche en juin 2016 Les esquisses de projets pour-ront ecirctre soumises au FNS degraves cette date Toute question touchant la soumission des projets est agrave adresser directement au FNS agrave lrsquoattention de

Pascal Walther FNS +41 31 308 22 26thinsppascalwalthersnfch

Vous trouverez plus drsquoinformations sur les programmes nationaux de recherche surthinsp wwwsbfiadminchnfp_fr

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Etude bibliomeacutetrique des publications de recherche

Bonne performance de la recherche suisse au cours des derniegraveres anneacutees

Malgreacute la concurrence accrue ces derniegraveres anneacutees la Suisse fait toujours partie des pays les plus compeacutetitifs dans le domaine de la recherche Elle arrive agrave maintenir son niveau de production de publications ainsi qursquoun impact global eacuteleveacute Elle fait aussi preuve drsquoune inteacutegration internationale remarquable eacutetant donneacute qursquoun tregraves grand nombre de publications sont produites en collaboration internationale Tels sont les principaux reacutesultats drsquoune eacutetude bibliomeacute-trique du SEFRI reacutecemment publieacutes dans le rapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981-2013raquo

La recherche fait progresser les connais-sances actuelles ou apporte du nouveau savoir de nouveaux instruments ou des meacutethodes innovantes Mais comment mesure-t-on la performance de re-cherche drsquoun pays et comment la com-pare-t-on avec celle drsquoautres pays

Releveacute quantitatif de la production scientifiqueUne approche possible est celle de la bibliomeacutetrie Il srsquoagit drsquoune meacutethode quantitative Elle part du principe que les chercheurs utilisent la publication drsquoarticles dans des revues scientifiques comme principal moyen de rendre pu-bliques leurs activiteacutes de recherche Il est ainsi possible drsquoobserver les tendances et les eacutevolutions de la recherche au cours du temps et par pays au moyen drsquoindi-cateurs choisis

Les eacutetudes bibliomeacutetriques sont un ins-trument important pour estimer la per-formance de recherche drsquoun pays et

sont utiliseacutees comme tel dans le monde entier Elles ont ce-pendant aussi leurs limites les don-neacutees exploiteacutees ne concernent que les articles qui sont pu-blieacutes dans des revues scientifiques pour un public international Elles ne tiennent pas compte des autres canaux de diffusion des reacutesultats de re-cherche tels que les preacutesentations dans des congregraves ou les monographies En-fin elles ne comptabilisent que les ar-ticles en anglais qui tient lieu de langue internationale de reacutefeacuterence

Volume de publicationsSur la peacuteriode 2009-2013 la Suisse a produit 12 des publications mon-diales et se place ainsi au 16e rang des pays La Suisse arrive agrave maintenir ce taux de production de 12 depuis plusieurs anneacutees malgreacute la concurrence de plus en plus grande des pays eacutemergents En termes de publications par habitants ou par chercheurs la Suisse se situe parmi les pays les plus productifs en nombre de publications par habitant elle se classe au 1er rang mondial avec presque 4000 publications par million drsquohabitants (Fig 1) et au 3e rang en nombre de publi-cations par chercheur avec 857 publica-tions pour 1000 chercheurs

Secteurs institutionnels de la SuisseLe secteur institutionnel le plus productif en Suisse est le secteur des hautes eacutecoles

avec 726 des publications nationales sur la peacuteriode 2009ndash2013 les 274 restants se reacutepartissant entre les trois autres secteurs le secteur des instituts de recherche (145) le secteur des en-treprises priveacutees (75) et le secteur des organisations internationales (54)

Lrsquoeacutevolution des parts des quatre secteurs montrent que le secteur des hautes eacutecoles a toujours eacuteteacute le plus productif (Fig 2) Par contre le secteur des entre-prises priveacutees a perdu de lrsquoimportance au cours des derniegraveres anneacutees passant de presque 15 agrave la fin des anneacutees 90 agrave moins de 8 actuellement

Impact (indice relatif de citations)Lrsquoimpact des publications produites en Suisse (lrsquoaudience aupregraves des autres chercheurs) est excellent et la Suisse se classe au 3e rang juste derriegravere les Etats-Unis et les Pays-Bas pour la peacute-riode 2009ndash2013 (Fig 3) Si lrsquoimpact de

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1991

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1997

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1

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2001

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2003

-200

7

2005

-200

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2007

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1

2009

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3

Hautes eacutecoles Instituts de recherche Entreprises priveacutees Organisations internationales

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

Figure 1 Publications par anneacutee et par mil-lion drsquohabitants peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Figure 2 Evolution des publications par secteurs institutionnel en pourcentage du total des publications de la Suisse

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

3892

3483

3463

3423

3407

3318

3242

3095

2685

2299

Finlande

Danemark

Pays-Bas

Norvegravege

Suegravede

Australie

Canada

Singapour

Suisse

Islande

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la Suisse est resteacute quasi identique ces derniegraveres anneacutees (aux alentours de 117 soit 17 points de plus que la moyenne mondiale de 100) celui des Pays-Bas a augmenteacute et a actuellement permis agrave ce pays de passer juste devant la Suisse

Publications les plus citeacutees (Top 10)La Suisse produit 16 des publica-tions faisant partie des publications les plus citeacutees mondialement (Top 10) ce qui repreacutesente une proportion plus importante que sa part de 12 dans les publications globales La Suisse est

Figure 3 Indicateur drsquoimpact peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

donc tregraves preacutesente dans cette classe de publications agrave forte visibiliteacute internatio-nale ce qui montre la tregraves forte recon-naissance mondiale dont jouissent ses chercheurs Si lrsquoon compte le nombre de publications Top 10 par habitant ou par chercheur la Suisse se classe au 1er rang dans le deux cas avec 542 publi-cations Top 10 par million drsquohabitants et 163 publications Top 10 pour 1000 chercheurs

Coopeacuterations En Suisse une grande partie des publi-cations sont reacutealiseacutees en collaboration internationale 49 des publications sont produites par une institution suisse en collaboration avec des institutions agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuteration uniquement in-ternationale) et 19 sont le fruit de col-laborations entre plusieurs institutions en Suisse avec au moins une institution agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuterations nationale et internationale) (Fig 4) Pour le reste des articles 17 sont produits par une seule institution (sans coopeacuteration) et 15 sont issus de plusieurs institutions se trouvant toutes en Suisse (coopeacuteration uniquement nationale)

Les comportements de coopeacuteration dif-fegraverent beaucoup selon les domaines de recherche Par exemple en Suisse le taux drsquoarticles eacutecrits sans coopeacuteration varie de 11 en laquoMeacutedecine cliniqueraquo agrave 64 en laquoSciences humaines et socialesraquo le

Figure 4 Reacutepartition des publications de la Suisse selon le type de coopeacuteration institutionnel-le en du total des publications du domaine de recherche en Suisse peacuteriode 2009-2013

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

taux de coopeacuteration uniquement inter-nationale varie de 24 en laquoSciences humaines et socialesraquo agrave 56 en laquoPhy-sique chimie et science de la terreraquo

Partenariat internationalDurant la peacuteriode 2009-2013 parmi les publications de la Suisse produites en coopeacuteration 78 le sont en partena-riats internationaux faisant de la Suisse un des pays ayant les forts taux de par-tenariats internationaux Le deacutecompte par pays montre cependant que les cher-cheurs en Suisse collaborent en premier lieu avec drsquoautres chercheurs en Suisse (22) puis avec les chercheurs des Etats-Unis (154) et ceux des pays limi-trophes de la Suisse Italie (97) Alle-magne (82) et France (72) (Fig 5)

ConatctIsabelle Maye SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Bases scien-tifiques et politique division Recherche et innovation nationales +41 58 463 09 64thinspisabellemayesbfiadminch

Information compleacutementairesRapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981ndash2013raquothinsp wwwsbfiadminchbiblio-fr

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

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118

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0 100

Suegravede

France

Germany

Canada

Danemark

Belgique

UK

Switzerland

Pays-Bas

Etats-Unis

Figure 5 Provenance des partenaires des chercheurs en Suisse en pourcent du total des partenariats de la Suisse peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

217

154

97

82

72

55

25

20

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19

Suisse

Etats-Unis

Italie

Allemagne

France

Royaume-Uni

Espagne

Canada

Pays-Bas

Russie

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44

48

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21

14

8

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24

20

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11

24

64

17

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Sciences techniques et delingeacutenieur informatique

Physique chimie etsciences de la terre

Agriculture biologie etsciences de lenvironnement

Sciences de la vie

Meacutedecine clinique

Sciences socialeset comportementales

Sciences humaines et arts

Total des articles de la Suisse

Coopeacuteration uniquement internationale Coopeacuterations nationale et internationnale

Coopeacuteration uniquement nationale Sans coopeacuteration

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Cherenkov Telescope Array (CTA)

Nouvelles perspectives sur lrsquounivers

Lanceacute en 2010 par un consortium international le projet Cherenkov Telescope Array (CTA) ouvre un nouveau champ celui de lrsquoastronomie gamma au sol Il permettra drsquoobserver les eacuteclairs Cherenkov dans lrsquoatmosphegravere terrestre et de tirer des conclusions sur les sources de rayons gamma telles que les galaxies et les supernovas Dans le cadre du message sur la formation la recherche et lrsquoinnovation 2017-2020 le Conseil feacutedeacuteral demande au total huit millions de francs afin que la Suisse puisse participer agrave lrsquoorganisation CTA en tant que membre fondateur et qursquoelle puisse ainsi beacuteneacuteficier des avantages qui en deacutecoulent

Les capaciteacutes de la science agrave explorer lrsquounivers ont eacutevolueacute agrave un rythme stupeacute-fiant ces derniegraveres anneacutees Depuis 1995 par exemple plus de 2000 exoplanegravetes ont eacuteteacute identifieacutees et caracteacuteriseacutees Les puissants teacutelescopes deacuteveloppeacutes pour explorer la partie visible du rayonnement cosmique y ont contribueacute notamment les instruments installeacutes au Chili par lrsquoESO (European Southern Observatory) une organisation internationale de re-cherche dont la Suisse est membre

Identifier des objets laquoinvisiblesraquoCependant de nombreux objets de lrsquounivers nrsquoeacutemettent peu ou pas du tout de rayonnement dans la partie visible du spectre eacutelectromagneacutetique et de-meurent invisibles pour les teacutelescopes de lrsquoESO Certains objets se laissent plutocirct observer dans la partie tregraves eacutenergeacutetique de ce spectre produisant des rayons gamma aussi appeleacutes photons de tregraves haute eacutenergie Parmi ces objets laquoinvi-siblesraquo se trouvent le centre de notre ga-laxie mais aussi des quasars des super-novas ou des trous noirs tous essentiels agrave lrsquoameacutelioration de notre compreacutehension de lrsquounivers

Ces rayons gamma requiegraverent drsquoautres techniques que les teacutelescopes clas-siques pour ecirctre identifieacutes et analyseacutes Ils peuvent ecirctre deacutetecteacutes directement depuis lrsquoespace ou indirectement mais plus efficacement depuis la Terre En interagissant avec lrsquoatmosphegravere les rayons gamma geacutenegraverent en effet des laquodouchesraquo de particules qui produisent une lumiegravere bleuteacutee baptiseacutee laquolumiegravere Cherenkovraquo Des teacutelescopes dits laquoteacuteles-copes Cherenkovraquo speacutecialement conccedilus et fonctionnant en reacuteseau peuvent deacute-tecter cette lumiegravere Un travail drsquoanalyse

permet ensuite de caracteacuteriser la source de rayons gamma observeacutee et drsquoen tirer une image preacutecise Lrsquoeacutetude des rayons gamma de lrsquounivers fait donc appel tout agrave la fois aux compeacutetences des physiciens des particules et des astrophysiciens constituant un champ scientifique pro-pice agrave lrsquointerdisciplinariteacute

Par petits groupes des institutions de recherche de diffeacuterents pays du monde ont installeacute les premiers laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en Namibie sur les Icircles Ca-naries ou encore dans le deacutesert de lrsquoAri-zona Les donneacutees reacutecolteacutees par ces ins-truments depuis une vingtaine drsquoanneacutees ont deacutejagrave permis de repeacuterer plus de 150 sources de rayons gamma dans lrsquounivers et de valider le systegraveme de deacutetection de ces rayons par laquoteacutelescopes Cherenkovraquo

Un site dans lrsquoheacutemisphegravere nord et un autre dans lrsquoheacutemisphegravere sudLes capaciteacutes de ces premiers instru-ments ont agrave preacutesent atteint leurs limites Les scientifiques de toutes les reacutegions du monde concerneacutes par ce domaine ont formeacute un consortium global pour passer agrave lrsquoeacutetape suivante qui consiste en un projet unique au monde le Cheren-kov Telescope Array (CTA) Il est preacutevu drsquoinstaller des laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en reacuteseau sur deux sites lrsquoun dans lrsquoheacute-misphegravere nord en principe sur lrsquoicircle de la Palma dans lrsquoarchipel des Canaries et lrsquoautre dans lrsquoheacutemisphegravere sud en prin-cipe au Chili agrave proximiteacute immeacutediate des installations de lrsquoESO CTA est donc conccedilu pour observer lrsquointeacutegraliteacute de la voucircte ceacuteleste Tandis que le site sud pourra se focaliser sur les objets appar-tenant agrave notre galaxie la Voie lacteacutee le site nord se concentrera sur toutes les autres sources de rayons gamma

de lrsquounivers CTA sera geacutereacute depuis un siegravege administratif dont lrsquoemplacement probablement dans un Etat europeacuteen sera deacutecideacute courant 2016 Les donneacutees produites par CTA seront traiteacutees et sto-ckeacutees dans un centre deacutedieacute dont lrsquoem-placement sera eacutegalement deacutetermineacute en 2016

Une organisation internationale creacutee une base commune pour la rechercheIl est clair pour le consortium que CTA ne peut ecirctre construit par un seul pays ou geacutereacute par une seule de ses institutions de recherche A lrsquoinstar de lrsquoESO ou du CERN CTA doit donc prendre la forme drsquoune organisation internationale de re-cherche De plus pour valoriser pleine-ment les instruments et les nombreuses donneacutees qui seront produites par CTA le consortium propose drsquooffrir aux scien-tifiques de tous horizons un accegraves ou-vert aux infrastructures Une fois CTA construit les scientifiques inteacuteresseacutes agrave utiliser ses instruments pourront deacuteposer des propositions de recherche du temps drsquoobservation leur sera attribueacute sur une base compeacutetitive

Ce modegravele drsquoallocation des ressources est deacutejagrave courant pour les organisations internationales de recherche exploitant des sources de lumiegravere ou de neutrons pour la science des mateacuteriaux (Installa-tion europeacuteenne de rayonnement syn-chrotron ESRF et Institut Max von Laue ndash Paul Langevin ILL) Le consortium a deacutemarreacute le deacuteveloppement de CTA en 2010 beacuteneacuteficiant de fonds issus des agences nationales de financement de la recherche ou de lrsquoUE Le projet preacutecis qui a eacuteteacute eacutelaboreacute apparaicirct agrave preacutesent suf-fisamment mucircr pour permettre le finan-

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

cement et le deacutemarrage de la construc-tion de CTA Le coucirct de celle-ci devrait avoisiner un demi-milliard drsquoeuros

Vif inteacuterecirct des universiteacutes suissesDegraves le deacutemarrage des travaux du consor-tium des groupes de diffeacuterentes institu-tions de recherche suisses (Universiteacutes de Genegraveve et de Zurich EPF de Zurich EPF de Lausanne) ont pris une part active agrave la preacuteparation de CTA Ils ont notamment beacuteneacuteficieacute de fonds alloueacutes par le Fonds national suisse Dans cette phase de preacuteparation crsquoest lrsquoUniversiteacute de Zurich qui repreacutesente les inteacuterecircts de la com-munauteacute suisse vis-agrave-vis de lrsquoorganisa-tion du projet CTA baseacutee agrave Heidelberg Deacutebut 2016 lrsquoUniversiteacute de Genegraveve et celle de Zurich ont agrave nouveau montreacute leur engagement marqueacute dans le projet CTA Appuyeacutee aussi par lrsquoEPFL lrsquoUniver-siteacute de Genegraveve srsquoest ainsi deacuteclareacutee precircte agrave accueillir le centre de traitement des donneacutees de CTA LrsquoUniversiteacute de Zurich a de son cocircteacute deacutetacheacute le Professeur Ueli Straumann pour reprendre la di-rection de lrsquoorganisation du projet CTA M Straumann a eacuteteacute nommeacute laquoManaging

Directorraquo de CTA en mars 2016 (voir in-terview ci-dessous)

La strateacutegie internationale du Conseil feacutedeacuteral dans le domaine FRI preacutevoit que la Suisse participe aux organisations in-ternationales de recherche drsquoimportance centrale pour la recherche suisse Dans lrsquoeacutedition 2015 de la Roadmap suisse sur les infrastructures de recherche le SEFRI a identifieacute quatre organisations de ce type en devenir parmi lesquelles CTA est le projet dont lrsquoimpleacutementation apparaicirct prioritaire Drsquoune part le po-tentiel drsquoutilisation de CTA par des ins-titutions de recherche suisses est aveacutereacute et drsquoautre part la construction semble pouvoir deacutemarrer tout prochainement Comme pour les autres organisations in-ternationales de recherche il est envisa-geacute que la Suisse participe agrave hauteur de 2 agrave 3 des coucircts de construction de CTA Cette part reflegravete le temps drsquoutilisation potentiel par les chercheurs suisses tel qursquoil peut ecirctre identifieacute agrave ce stade

Crsquoest pour cette raison que le Conseil feacutedeacuteral demande au Parlement dans le

cadre du message FRI 2017-2020 lrsquoou-verture drsquoun creacutedit drsquoengagement de 8 millions de francs suisses en faveur de CTA Cette somme devrait permettre agrave la Suisse de rejoindre lrsquoorganisation inter-nationale de recherche CTA degraves sa fon-dation et de participer activement agrave la construction Le Parlement devrait avoir traiteacute la proposition du Conseil feacutedeacuteral concernant lrsquoouverture drsquoun creacutedit pour CTA drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2016 ContactXavier Reymond SEFRIChef de lrsquouniteacute Organisations de recherche internationales +41 58 462 34 52thinspxavierreymondsbfiadminch

Informations compleacutementairesCTA Organisationthinsp httpsportalcta-observatoryorgPagesHomeaspxthinsp

Feuille de route pour les infrastructures de recherche 2015thinsp wwwsbfiadminchroadmap-f

laquoCTA ouvre une nouvelle fenecirctre sur les pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquouniversraquo

Le Professeur Ueli Straumann dirige agrave lrsquoUniversiteacute de Zurich le laboratoire focaliseacute sur CTA mais aussi sur lrsquoexpeacuterience LHCb au CERN Deacutebut mars 2016 il a eacuteteacute eacutelu laquoManaging Directorraquo de CTA par les parties prenantes du projet Pour lui laquocette nouvelle infrastructure de recherche offre une possibiliteacute unique de mener ndash au-delagrave des frontiegraveres nationales ndash une recherche fondamentale sur des questions centrales de lrsquoorigine de notre univers Crsquoest aussi une chance pour la relegraveve scientifique suisseraquo

Quels sont vos objectifs et vos attentesUeli Straumann Le projet CTA se trouve actuellement dans la phase passion-nante de transition entre la planification

et la phase de recherche et deacuteveloppe-ment Il srsquoagit maintenant de convaincre les institutions impliqueacutees drsquoaborder le projet dans une perspective drsquoensemble Dans les entretiens que jrsquoai pu mener avec les repreacutesentants des pays associeacutes au projet jrsquoai pu constater une reacutejouis-sante bonne volonteacute Il mrsquoimporte aussi que nous deacuteveloppions une culture com-mune faite de confiance et drsquoeacutechange ouvert drsquoinformations

Lrsquoastronomie en rayons gamma est un domaine de recherche tregraves pointu Pour quelles raisons la Suisse devrait-elle parti-ciper agrave cette organisation de recherche

Lrsquoinfrastructure de recherche CTA ouvre de nouvelles perspectives agrave lrsquoobservation des pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquounivers car il offre des systegravemes permettant la deacutetec-tion de photons de la plus haute eacutenergie Rien que dans notre galaxie elle permet-tra de deacutecouvrir un millier de nouvelles sources de rayonnement gamma parmi lesquelles des trous noirs des vestiges drsquoexplosions de supernova des reacutegions drsquoeacutetoiles en formation des pulsars et des systegravemes stellaires binaires Au-delagrave de la Voie lacteacutee nous pourrons explorer des centaines de galaxies notamment de lointaines galaxies dont lrsquoeacutenergie est supposeacutee provenir de trous noirs super-

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Une journeacutee agrave swissnex China

Creacuteer des ponts entre la Suisse et la ChineAu mois drsquoavril le preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann srsquoest rendu en Chine avec une deacuteleacutega-tion swissnex China eacutetait impliqueacute dans la preacuteparation de la visite Lanceacute en 2008 agrave Shanghai swissnex China a vu sa mission eacutevoluer au cours des anneacutees Comptant deacutesormais sur une eacutequipe preacutesente eacutegalement agrave Peacutekin et Guangzhou ses projets reflegravetent tant les changements du paysage acadeacutemique suisse que les transformations rapides de la Chine

La Suisse a ouvert un swissnex agrave Shan-ghai avec pour mission de jeter des ponts entre la Suisse et la Chine dans les do-maines de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation Au deacutebut crsquoest surtout vers la recherche que se sont orienteacutees ses activiteacutes notamment dans le cadre du programme bilateacuteral de recherche

Refleacutetant lrsquointeacuterecirct de la communauteacute scien-tifique mais aussi une volonteacute politique drsquointensifier les liens swissnex a travail-

leacute agrave mettre en valeur la recherche suisse afin de mieux faire connaicirctre ses qualiteacutes et son attractiviteacute Il a aussi accueilli de nombreuses deacuteleacutegations acadeacutemiques agrave la recherche de partenariats Ces derniegraveres anneacutees cependant tant la formation que lrsquoinnovation ont pris de lrsquoimportance

Forte demande pour le savoir-faire suisseEn phase de transition et confronteacutee agrave une inadeacutequation croissante entre la

formation et le marcheacute du travail la Chine a lanceacute de vastes chantiers pour renforcer son eacuteconomie et construire de solides fondations pour le futur Un des domaines importants est celui de la formation car le gouvernement a lanceacute une initiative visant agrave creacuteer un systegraveme de hautes eacutecoles speacutecialiseacutees comptant plus de 1500 eacutecoles Un grand nombre drsquouniversiteacutes chinoises appeleacutees agrave se transformer dans les prochaines anneacutees souhaite ainsi srsquoinspirer du systegraveme des

SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

massifs situeacutes en leurs centres Voilagrave qui offre agrave la recherche fondamentale une approche fonciegraverement nouvelle agrave lrsquoin-terface entre physique des particules et astrophysique Il en reacutesulte aussi des sy-nergies avec le CERN agrave Genegraveve le plus grand laboratoire international de phy-sique

Le message FRI 2017 ndash 2020 preacutevoit huit millions de francs pour la participation de la Suisse agrave CTA soit une petite partie seulement du budget total de cette or-ganisation Avec une participation aussi modeste la Suisse pourra-t-elle vraiment profiter de ces installations Ce montant repreacutesente environ 2 des coucircts totaux ce qui paraicirct adeacutequat en comparaison avec la bonne trentaine de pays inteacuteresseacutes Gracircce agrave cette parti-cipation les chercheurs suisses auront comme tous les membres du projet ac-cegraves agrave lrsquoensemble des infrastructures et des donneacutees mesureacutees Il est irreacutealiste drsquoimaginer que la Suisse pourrait mener agrave bien seule un tel projet De maniegravere geacuteneacuterale il est permis drsquoaffirmer que sans sa participation agrave des coopeacuterations internationales de recherche la Suisse nrsquoaurait pas accegraves agrave la plupart des activi-teacutes de recherche modernes en physique fondamentale

Quels autres pays sont-ils eacutegalement in-teacuteresseacutes agrave la creacuteation de lrsquoorganisation CTALe consortium CTA comprend au total des universiteacutes et des laboratoires de 31 pays du monde entier A ce jour des institutions de recherche de onze pays se sont regroupeacutes dans une Sagraverl drsquointeacute-recirct public (Afrique du Sud Allemagne Espagne France Grande Bretagne Ita-lie Japon Pays-Bas Suegravede Suisse et Reacutepublique tchegraveque) pour faire avancer la reacutealisation du projet CTA La Suisse y a participeacute degraves le deacutebut car lrsquoUniversi-teacute de Zurich est un des trois membres fondateurs de cette Sagraverl LrsquoAllemagne et lrsquoItalie sont deacutejagrave agrave mecircme de deacutegager des moyens consideacuterables pour CTA les autres pays seront eacutegalement en mesure de le faire drsquoici 2017

Drsquoexpeacuterience la phase preacuteparatoire drsquoune organisation internationale de re-cherche est difficile Quels sont les eacuteleacute-ments neacutecessaires pour que cette orga-nisation internationale puisse ecirctre active et que la phase de construction de CTA puisse deacutemarrer Tous les moyens financiers neacutecessaires ne sont pas encore reacuteunis actuelle-ment Crsquoest pourquoi il est envisageacute de construire les teacutelescopes par eacutetapes On

assure ainsi un potentiel scientifique pour chaque projet partiel La nouvelle organisation sera vraisemblablement pleinement opeacuterationnelle quand 60 au moins des fonds seront disponibles

ContactProf Dr Ueli StraumannManaging Director Cherenkov Telescope Array Observatory GmbH +49 62 21 51 64 71thinspustraumanncta-observatoryorg

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SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

hautes eacutecoles speacutecialiseacutees (HES) suisses swissnex a suivi degraves le deacutebut ce projet en conseillant les inteacuteresseacutes en Suisse via des bulletins drsquoinformation des rapports et une carte geacuteographique des meil-leures possibiliteacutes de coopeacuteration

laquoLes hautes eacutecoles speacutecialiseacutees suisses trouveront une occasion unique de transfeacuterer leur expertise et leur sa-voir-faireraquo selon Pascal Marmier CEO de swissnex China La Chine offre en ef-fet de nombreuses possibiliteacutes de colla-boration aux institutions qui souhaitent srsquointernationaliser non seulement sur des probleacutematiques de recherche lieacutees agrave la transformation du pays mais aussi sur les modegraveles de formation swissnex soutient leurs deacutemarches par exemple de nombreux eacutetudiants HES viennent chaque anneacutee pour des voyages drsquoeacutetude En eacuteteacute 2016 un partenariat avec le can-ton de Vaud permettra agrave toute la classe

du Master Innokick de la HES-SO de se rendre agrave Hong Kong et Shanghai pour travailler sur des modegraveles drsquoinnovation rapide avec des eacutetudiants chinois

Ce programme est un bon exemple des formations que swissnex est en train drsquoeacutelaborer Les eacutetudiants beacuteneacuteficient en effet drsquoune expeacuterience immersive qui leur permet de mieux comprendre comment fonctionne la Chine Le programme CHIC est un autre exemple il permet agrave des eacutetu-diants de lrsquoEPFL de la Faculteacute des Hautes eacutetudes commerciales de lrsquoUniversiteacute de Lausanne (HEC) et de lrsquoEcole cantonale drsquoart de Lausanne (ECAL) drsquoapprendre agrave fabriquer un prototype en travaillant avec des ingeacutenieurs chinois dans une usine drsquoeacutelectronique agrave Shenzhen

Ces types de formations correspondent aussi agrave lrsquointeacuterecirct des universiteacutes chinoises qui appreacutecient les nouvelles ideacutees de

coopeacuteration La Suisse nrsquoayant pas de campus en Chine les partenaires sont tregraves ouverts aux possibiliteacutes drsquoeacutechange car lrsquointernationalisation des eacutetudes fait partie des prioriteacutes du gouvernement

Du made in China au created in China Alors que la Chine conserve sa reacuteputa-tion laquodrsquousine du monderaquo produisant en grande quantiteacute et avec une faible valeur ajouteacutee le gouvernement chinois sou-haite deacutevelopper sa capaciteacute drsquoinnovation et transformer ainsi son eacuteconomie Par ail-leurs les entreprises eacutetrangegraveres investis-sant dans les activiteacutes de recherche et de deacuteveloppement en Chine sont de plus en plus nombreuses preuve de la preacutesence de compeacutetences speacutecialiseacutees et de lrsquoesprit entrepreneurial qui se deacuteveloppe tregraves vite dans la technologie swissnex cherche donc agrave mieux faire connaicirctre le paysage chinois et lrsquointeacuterecirct qursquoil preacutesente pour les acteurs de lrsquoinno-vation suisses A travers le Market Entry Camp soutenu par la Commission pour la technologie et lrsquoinnovation par exemple ou le programme Venture Leaders avec venture lab les start-up suisses ont lrsquoop-portuniteacute de venir deacutecouvrir la Chine et drsquoy identifier les possibiliteacutes existantes pour poursuivre le deacuteveloppement de leurs produits et acceacuteder au marcheacute De plus en plus drsquoinvestisseurs se tournent eacutegalement vers swissnex pour identifier les socieacuteteacutes qui sauront agrave la maniegravere de la jeune startup Scantrust combiner deacute-veloppement technologique en Suisse et accegraves commercial en Chine

laquoVue de Suisse la Chine est souvent per-ccedilue comme trop difficile drsquoaccegraves pour des jeunes start-up qui en perccediloivent plus les dangers notamment en termes de proprieacuteteacute intellectuelle que les opportu-niteacutesraquo explique Pascal Marmier laquomais en reacutealiteacute la Chine offre des possibiliteacutes tregraves inteacuteressantes notamment dans des do-maines de pointe ougrave les investissements restent tregraves hauts et la fiabiliteacute des clients est granderaquo

Une activiteacute incessanteEn avril 2016 swissnex China a eacuteteacute acti-vement impliqueacute dans la preacuteparation de la visite du preacutesident de la Confeacutedeacuteration qui eacutetait accompagneacute par la secreacutetaire drsquoEtat Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch (SECO) et le secreacutetaire drsquoEtat Mauro

Un reacuteseau en AsieLes Suisses qui se rendent en Asie profitent souvent de leur voyage pour visiter plusieurs villes suscitant leur inteacuterecirct Partant de ce constat et de la neacutecessiteacute de mieux faire connaicirctre la richesse de leur reacutegion drsquoimplantation en Suisse swissnex China et les Science and Technology Offices de la reacutegion ont creacuteeacute une plateforme de collaboration (wwwstofficeasiach) et deacuteveloppeacute plusieurs programmes de deacute-couverte ou de coopeacuteration laquoIl existe un grand potentiel de synergiesraquo explique Pascal Marmier laquoet nous es-sayons de plus en plus de nous preacutesenter aux acteurs suisses comme un reacuteseau ce qui veut dire que nous pouvons par exemple mettre sur pied un programme drsquoex-ploration de lrsquoimpact de la transformation digitale allant des start-up de Shanghai aux grands laboratoires japonais en passant par les derniers reacuteseaux sociaux agrave la mode agrave Seacuteoulraquo

Lrsquoeacutequipe swissnex de Shanghai Photo swissnex Shanghai

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SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

DellrsquoAmbrogio (SEFRI) ainsi que par deux deacuteleacutegations lrsquoune dans le domaine eacuteco-nomique lrsquoautre dans le domaine science et innovation Gracircce agrave lrsquoeacutequipe en place swissnex China srsquoest chargeacute de la preacutepa-ration autant agrave Peacutekin pour les rencontres ministeacuterielles qursquoagrave Shanghai pour la par-tie innovation Une telle visite permet de consolider les collaborations acadeacute-miques existantes de deacutevelopper de nou-velles relations agrave haut niveau et de don-ner un signal fort aux diverses autoriteacutes que la Suisse est un partenaire de choix dans le domaine science et technologie

swissnex fait partie inteacutegrante de la preacute-sence officielle de la Suisse en Chine et travaille tregraves eacutetroitement avec tous les services offerts par la Confeacutedeacuteration Les programmes communs avec des partenaires comme Pro Helvetia pour la culture ou le Swiss Business Hub dans le domaine commercial sont tregraves freacute-

quents Il est important de penser agrave une plus grande eacutechelle et de rassembler les forces dans des villes qui comptent des dizaines de millions de personnes

Alors qursquoaux Etats-Unis les deux swissnex jouent un rocircle local drsquoaccegraves agrave des reacutegions tregraves denses et bien eacutetablies en termes de FRI en Chine il faut geacuterer la complexi-teacute du systegraveme et les distances entre les diverses zones inteacuteressantes swissnex eacutevolue donc dans un vaste pays qui continue sa croissance eacuteconomique tout en visant une plus grande qualiteacute des services et de lrsquoinnovation Il est donc im-portant de pouvoir tester de nouveaux projets drsquoinvestir dans les contacts et surtout drsquoinformer et drsquoaccueillir les acteurs inteacuteresseacutes par cette partie du monde Etant donneacute la distance cultu-relle et geacuteographique il est eacutegalement indispensable de travailler en reacuteseau avec les collegravegues des Science and Tech-

nology Offices implanteacutes en Coreacutee et au Japon Le rapprochement eacuteconomique agrave travers lrsquoAsie constitue une opportuniteacute ineacutegaleacutee pour les acteurs FRI et lrsquoeacutequipe en place ne meacutenage pas ses efforts pour faire fructifier les eacutechanges et les colla-borations

ContactPascal Marmier CEO swissnex China +86 21 6235 1889 (ext 201)thinsppascalmarmierswissnexchinaorg

Beatrice Ferrari SEFRICheffe suppleacuteante de la division Rela-tions internationales +41 58 462 48 58thinspbeatriceferrarisbfiadminch

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissnexchinaorg

Stagiaires et apprentis moteurs de swissnex

Le modegravele de swissnex repose sur le dynamisme la motivation et la creacuteativiteacute de ses employeacutes Il nrsquoest donc pas eacutetonnant que le bureau de Shanghai accueille un grand nombre de jeunes stagiaires Depuis sa creacuteation ce sont pregraves de 80 stagiaires qui ont pu y seacutejourner entre six mois et un an A la recherche drsquoune premiegravere expeacuterience professionnelle dans un cadre creacuteatif ces jeunes sont eacutegalement pousseacutes par lrsquoenvie de deacutecouvrir la Chine

A swissnex ils ont lrsquoopportuniteacute de travailler sur des eacuteveacutenements et des projets en collaborant avec leurs collegravegues chinois Depuis 2015 swissnex China accueille aussi des apprentis gracircce agrave un partenariat avec le canton de Neuchacirctel qui offre chaque anneacutee la possibiliteacute agrave des jeunes en formation professionnelle de faire une expeacuterience internationale et de se familiariser avec la culture chinoise Le canton de Vaud offre eacutegalement une place agrave des jeunes en eacutechange pour y travailler agrave temps partiel

laquoJe mrsquoappelle Alice Della Casa je viens des environs de Lausanne Je vis agrave Shanghai depuis septembre 2015 Jrsquoapprends le chinois agrave lrsquouniversiteacute et je travaille agrave swissnex en tant que stagiaire depuis janvier 2016 Jrsquoai deacutecideacute de venir eacutetudier en Chine car crsquoeacutetait pour moi complegravetement nouveau Jrsquoavais vrai-ment envie de deacutecouvrir quelque chose de diffeacuterent du monde occidental que jrsquoai toujours connu De plus comme je nrsquoeacutetais pas encore sucircre de la direction de mes eacutetudes supeacuterieures jrsquoai toujours penseacute que connaicirctre la Chine et sa langue eacutetait un eacutenorme avantage Qursquoimporte le domaine drsquoeacutetude que je suivrai la Chine est et probablement restera un pays cleacute Lrsquoexpeacuterience agrave swissnex est extrecircmement inteacuteressante car on a la possibiliteacute de travailler de maniegravere toujours diffeacuterente Jrsquoai la chance de tra-vailler avec une eacutequipe dynamique et sympathique Ce qui me marque est que mecircme apregraves plus de six mois dans cette ville jrsquoarrive toujours agrave y deacutecouvrir de nouveaux aspects positifs ou neacutegatifs Il est impossible de srsquoennuyer et jrsquoespegravere continuer agrave profiter de mon expeacuterience jusqursquoagrave la finraquo

laquoEn chinois mon nom Siwei signifie laquopenseacutee largeraquo Mais apregraves des anneacutees dans la tour drsquoivoire de lrsquoeacuteducation chinoise je me suis rendu compte que je nrsquoavais jamais regardeacute ailleurs Jrsquoai donc deacutecideacute drsquoexplorer un autre pays apregraves mon diplocircme secondaire non pas avec le regard superfi-ciel drsquoun touriste mais en tant que participant actif swissnex China mrsquoa offert le contexte que je recherchais En travaillant comme responsable de projet junior dans les meacutedias sociaux jrsquoai consciemment eacutetudieacute les questions de communication interculturelle entre la Chine et la Suisse deux pays dont les diffeacuterences ne cessent de mrsquoinspirer et de mrsquointerpeller Jrsquoai peu agrave peu com-menceacute agrave voir la Suisse comme un pays agrave multiples facettes qursquoon ne peut reacuteduire aux preacutedicats innovant ponctuel confiant ou agrave lrsquoaffut des opportuniteacutes Crsquoest un pays de la diversiteacute aux qua-liteacutes uniques incarneacute par les personnaliteacutes merveilleuses dont jrsquoai fait connaissance que je cocirctoie et avec lesquelles je travailleraquo

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Bregraveves FRI

SEFRI NEWS 316 l PANORAMA

LE CHIFFRE

38 laquoShe Figuresraquo est une publication de la Commission europeacuteenne qui paraicirct tous les trois ans de-puis 2003 Elle repreacutesente la source la plus importante pour les statistiques internationales en ma-tiegravere drsquoeacutegaliteacute entre les sexes dans le monde de la recherche europeacuteenne Lrsquoeacutedition de 2015 preacute-sente les derniegraveres donneacutees disponibles pour les 28 pays de lrsquoUnion europeacuteenne ainsi que pour lrsquoIslande Israeumll la Norvegravege la Suisse et la Turquie

En Suisse comme partout en Europe la participation des femmes diminue au fur et agrave mesure que lrsquoon monte les eacutechelons de la carriegravere acadeacutemique En 2013 la part des femmes en Suisse dans le corps intermeacutediaire infeacuterieur (collaborateurs scientifiques) se monte agrave 38 (UE28 45) Pour les chercheurs laquoseniorsraquo le grade le plus eacuteleveacute elle srsquoeacutelegraveve agrave 19 (UE28 21)

Informations compleacutementaires httpeceuropaeuresearchswafsindexcfmpg=libraryamplib=gender_equality

Invitation

SCRRC 2016Swiss Cyber Risk Research Conference 2016Friday 20 May 2016 9 am ndash 4 pmSwiss Tech Convention Center EPFL Lausanne Switzerlandwwwscrrcch

Register now on wwwscrrcch

Swiss Cyber Risk Research Conference 201620 mai 2016 09h00-17h00 Swiss Tech Convention Center EPFL Lausanne

Dans le cadre de la deacutecision du Conseil feacutedeacuteral de 2013 concernant la laquoStrateacute-gie nationale de protection de la Suisse contre les cybers-risquesraquo le SEFRI srsquoest vu confier la tacircche de coordination de la mise en œuvre de la premiegravere des seize mesures qui doivent permettre de se proteacuteger agrave moyen et long terme contre ces nouveaux dangers Cette premiegravere mesure agrave prendre srsquointitule formellement laquoRecherche neacutecessaire sur les nouveaux risques en lien avec la probleacutematique de la cyberneacutetiqueraquo

Un comiteacute de pilotage interdeacuteparte-mental de speacutecialistes preacutesideacute par le SEFRI a ainsi vu le jour et suggeacutereacute que lrsquoorganisation drsquoune journeacutee consa-creacutee agrave la preacutesentation de thegravemes de recherche dans ce domaine serait la meilleure initiative pour

reacuteunir les chercheurs les ensei-gnants les eacutetudiants et les parte-naires concerneacutes par la protection contre les cybers-risques et creacuteer ain-si une veacuteritable communauteacute de re-cherche en Suisse dans ce domaine

favoriser la communication et ain-si creacuteer des synergies entre les dif-feacuterents partenaires concerneacutes des hautes eacutecoles du Fond national suisse (FNS) de la Commission pour la Technologie et lrsquoInnovation (CTI) et de lrsquoeacuteconomie

preacutesenter lrsquoeacutetat de la recherche mon-diale du domaine et cela au plus haut niveau

permettre aux deacutecideurs de se faire une image des diffeacuterentes menaces cyberneacutetiques et leur permettre de comprendre comment y faire face

Les organisateurs de lrsquoeacuteveacutenement du 20 mai 2016 ont la chance de pouvoir compter sur la participation de cher-cheurs drsquoenseignants et drsquoindustriels de premier plan qui viendront faire part de leur riche expeacuterience Parmi les seize intervenants annonceacutes citons les principaux

Ralph Langner le chercheur allemand qui a analyseacute et identifieacute laquoStuxnetraquo le virus informatique qui a bloqueacute les centrifugeuses iraniennes drsquoenrichis-sement de lrsquouranium

Virgil Dorin Gligor professeur de Carnegie Mellon University tregraves reacute-puteacute pour ses recherches sur la seacutecu-riteacute informatique et honoreacute en 2006 pour ses travaux par la National Se-curity Agency (NSA)

Nicolas Gisin professeur de physique de lrsquouniversiteacute de Genegraveve qui a deacuteve-loppeacute une meacutethode tregraves originale de cryptographie quantique et qui a eacuteteacute deacutesigneacute par une revue du Massachus-setts Institute of Technology (MIT) comme lrsquoinventeur drsquoune des dix meilleures technologies pour le futur

Andreacute Kudelski le preacutesident et CEO du Groupe Kudelski socieacuteteacute indust-rielle qui joue un rocircle majeur dans le monde en matiegravere de cyberseacutecuriteacute

Enfin le nouveau preacutesident nommeacute de lrsquoEPFL le professeur Martin Vetterli actuellement preacutesident du FNS speacutecia-liste des systegravemes de communication sera eacutegalement preacutesent

Il reste encore quelques places agrave dis-position pour cette confeacuterence qui se deacuteroulera exclusivement en anglais

Programme et inscription wwwscrrch

Page 7: News SEFRI Avril 2016

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE ET INNOVATION

Revue La Vie eacuteconomique Recherche et innovation comment la Suisse reste-t-elle en pointe

Lrsquoeacutedition ndeg52016 paraicirct le 28 avril 2016 avec les articles suivants

La Suisse pays drsquoinnovation Dominique Foray EPF de Lausanne

Lrsquoorientation pratique atout maicirctre des hautes eacutecoles speacutecialiseacuteesChristoph Muumlller proprieacutetaire de socio5ch recherche en sciences socialesBenedetto Lepori Universiteacute de la Suisse italienne

Programmes de soutien quand lrsquoabondance deacutesorienteAndreas Balthasar Chantal Strotz Interface Politikstudien Forschung Beratung

La recherche et lrsquoinnovation suisses dans le peloton de tecircteMuumlfit Sabo Sylvie Rochat Annette KullSecreacutetariat drsquoEtat agrave la formation agrave la recherche et agrave lrsquoinnovation

Les multinationales et les hautes eacutecolesOliver Gassmann Florian Homann Maximilian Palmieacute Universiteacute de Saint-Gall

Entretien avec Martin Vetterli preacutesident du Conseil national de la recherche du Fonds national suisse

Le contenu de la revue La Vie eacuteconomique peut ecirctre consulteacute gratuitement sous wwwdievolkswirtschaftch ainsi que dans lrsquoApp Store Une version papier de la revue peut en outre ecirctre commandeacutee gratuitement agrave lrsquoessai sous httpdievolkswirtschaftchfr

FRI I LIMAGE DU MOIS

Long de 57 km le tunnel de base du Saint-Gothard comprend deux tubes agrave une voie Si lrsquoon inclut toutes les galeries drsquoaccegraves et de liaison ainsi que

les puits drsquoaeacuteration le systegraveme de tunnel srsquoeacutetend alors sur plus de 152 km Il relie le portail nord agrave Erstfeld au portail sud agrave Bodio Passant sous

quelque 2300 megravetres de roche le tunnel de base sous le St-Gothard est actuellement non seulement le plus long mais aussi le plus profond tunnel

ferroviaire jamais construit dans le monde De 1999 agrave 2016 pregraves de 2600 personnes ont travailleacute sur le chantier de ce tunnel dont des mineurs

des techniciens ferroviaires des ingeacutenieurs et des geacuteologues Photo Alptransit Gotthard SA

GROS PLANS

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SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

Sommet national de la formation professionnelle

Formation professionnelle pareacutee pour affronter lrsquoavenirLe sommet national de la formation professionnelle srsquoest tenu agrave Berne agrave la mi-avril 2016 sous la direction du preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann Les repreacutesentants de la Confeacutedeacuteration des cantons et des milieux politique et eacuteconomique y ont donneacute un signal fort concernant le deacuteveloppement de la formation professionnelle Ils se sont engageacutes agrave eacutelaborer ensemble une strateacutegie de la formation professionnelle orienteacutee vers lrsquoavenir et ont arrecircteacute des mesures pour lrsquooptimisation des proceacutedures administratives et pour la certification professionnelle pour adultes Les partenaires de la formation professionnelle srsquoaccordent sur le fait que les moyens neacutecessaires doivent ecirctre inscrits dans le message relatif agrave lrsquoencouragement de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation pendant les anneacutees 2017 agrave 2020

Dans le but de poursuivre le deacuteveloppe-ment de la formation professionnelle en adeacutequation avec les besoins socieacutetaux eacuteconomiques et sociopolitiques les par-ticipants agrave cette rencontre au sommet ont adopteacute diffeacuterentes mesures

Vision 2030 En outre sous lrsquoeacutegide du SEFRI un groupe de travail composeacute de repreacutesentants des partenaires de la formation profession-nelle dans lequel figureront eacutegalement des experts scientifiques est chargeacute drsquoeacutelaborer les bases strateacutegiques pour une strateacutegie de formation profession-nelle commune porteuse drsquoavenir Les axes de deacuteveloppement de la formation professionnelle devront ecirctre precircts pour les prochaines Journeacutees des partenaires de la formation professionnelle de 2017 Ils devront tenir compte en premier lieu de la complexiteacute du systegraveme de formation pro-fessionnelle ainsi que des deacutefis agrave relever en matiegravere de socieacuteteacute et drsquoeacuteconomie tels que la numeacuterisation et lrsquoindustrie 40

Optimisation des proceacuteduresDans le mecircme but de former la main drsquoœuvre qualifieacutee dont notre eacuteconomie a besoin et de maintenir la disponibiliteacute eacuteleveacutee des entreprises agrave former des ap-prentis les partenaires veulent reacuteduire la charge administrative pour les entreprises formatrices Les premiegraveres ameacuteliorations au niveau des cantons et des organisa-tions du monde du travail devront ecirctre reacutealiseacutees et eacutevalueacutees jusqursquoau prochain sommet de la formation professionnelle La collecte le traitement et lrsquoutilisation des donneacutees de maniegravere coordonneacutee uniforme et efficace permettra drsquoobtenir des reacutesultats concrets et de simplifier les proceacutedures Crsquoest le cas par exemple pour la base de donneacutees des places drsquoappren-tissage (LENA) exploiteacutee par les cantons

Certification professionnelle pour adultes En 2014 selon lrsquoOffice feacutedeacuteral de la sta-tistique plus de 550 000 personnes entre 25 et 64 ans ne posseacutedaient pas de di-plocircme postobligatoire en Suisse Lrsquoinitia-tive visant agrave combattre la peacutenurie de per-sonnel qualifieacute (FKI plus) et la loi feacutedeacuterale sur la formation continue contribuent agrave ameacuteliorer durablement la situation des personnes concerneacutees sur le marcheacute du travail et agrave atteacutenuer la peacutenurie de per-sonnel qualifieacute A lrsquoaide drsquoune campagne drsquoinformation et de sensibilisation qui deacutebutera en 2017 et du guide relatif aux formations et aux examens adapteacutes aux adultes agrave paraicirctre sous peu les par-tenaires entendent mieux faire connaicirctre les moyens de formation existants aux adultes qui souhaitent rattraper une for-mation professionnelle ou continuer agrave se former ainsi qursquoaux prestataires de for-mation et conseillers en formation

FinancementLes partenaires de la formation profes-sionnelle sont unanimes pour consideacuterer que les moyens neacutecessaires agrave la mise en œuvre de toutes les mesures en faveur de la formation professionnelle doivent ecirctre inscrits dans le message FRI 2017ndash2020 Il faut veiller en particulier agrave ce que lrsquoameacutelioration du financement de la formation professionnelle supeacuterieure ne se fasse pas au deacutetriment de la forma-tion professionnelle initiale

Inteacutegration des reacutefugieacutes et des per-sonnes admises agrave titre provisoireLes partenaires de la formation profes-sionnelle sont conscients de lrsquourgence de cette theacutematique Ils ont convenus drsquoanalyser la situation dans le dialogue entre partenaires et de prendre des me-sures concerteacutees Le but est drsquoutiliser les

offres et instruments existants le cas eacutecheacuteant en les adaptant aux cas speacuteci-fiques Les partenaires de la formation professionnelle attachent une grande importance agrave une bonne collaboration entre les autoriteacutes responsables de la formation et celles qui sont en charge de la migration

ContactKatrin Frei SEFRICheffe de lrsquouniteacute Politique de la formation professionnelle +41 58 462 82 47thinspkatrinfreisbfiadminch

Informations compleacutementairesPlan de mesuresthinsp wwwsbfiadminchspitzentreffen-f

La formation professionnelle en Suisse ndash Faits et chiffres 2016

La publication donne une vue drsquoensemble du systegraveme suisse de formation professionnel-le preacutesente les diffeacuterentes offres de for-mation et les

perspectives de carriegravere existantes ainsi que leur interdeacutependance Elle contient eacutegalement les faits et don-neacutees chiffreacutees de la formation profes-sionnelle tout comme divers liens et adresses utiles La brochure est dis-ponible en cinq langues (d f i e es) et peut ecirctre teacuteleacutechargeacutee sur la page internet suivante thinsp wwwsbfiadminchBB_zafa16-fr

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SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

Plan directeur de la recherche en formation professionnelle 2017ndash2020

Deacutefinition de domaines de recherche prioritaires et optimi-sation du programme drsquoencouragement

Quels sont les environnements technologiques favorisant lrsquoapprentissage chez les jeunes Comment les entreprises se positionnent-elles face agrave lrsquoactiviteacute formatrice Quels sont les facteurs qui facilitent la transmission des connais-sances dans la formation commerciale Voilagrave le type de questions auxquelles srsquointeacuteresse la recherche en formation professionnelle encourageacutee par la Confeacutedeacuteration En avril 2016 le SEFRI a publieacute le plan directeur de la recherche en formation professionnelle pour les anneacutees 2017 agrave 2020 Le document rend compte des activiteacutes meneacutees pendant la peacuteriode 2013ndash2016 et preacutesente les prioriteacutes et les optimisations preacutevues pour la peacuteriode 2017ndash2020

Avant lrsquoentreacutee en vigueur de lrsquoactuelle loi sur la formation professionnelle en 2004 la recherche en formation professionnelle nrsquooccupait qursquoune place marginale dans le paysage de la recherche en eacuteducation Cette situation eacutetait en contradiction avec lrsquoimportance eacuteconomique et sociale de la formation professionnelle en Suisse et elle reacutepondait fort mal aux grands be-soins de bases scientifiques pour le pilo-tage politique et le deacuteveloppement des pratiques de la formation professionnelle

Bases scientifiques pour les poli-tiques de formation professionnelle La reacuteforme de la formation profession-nelle a eacuteteacute lrsquooccasion de repenser la re-cherche en formation professionnelle encourageacutee par la Confeacutedeacuteration et de revaloriser son statut En vertu de la loi sur la formation professionnelle entiegravere-ment reacuteviseacutee en 2004 le SEFRI encou-rage la recherche en formation profes-sionnelle par deux instruments

Leading Houses le SEFRI finance la mise en place de pocircles de recherche en formation professionnelle dans les universiteacutes Rattacheacutees agrave une chaire universitaire les Leading Houses ani-ment un reacuteseau de compeacutetence et pi-lotent plusieurs projets de recherche autour drsquoun pocircle theacutematique

Encouragement de projets individuels le SEFRI peut financer des mandats de recherche sur des theacutematiques cir-conscrites Les projets sont souvent proposeacutes bottom-up Ils tentent de reacutepondre agrave des questions preacutecises lieacutees agrave la formation professionnelle et qui ne sont pas abordeacutees par les Leading Houses

Ces deux instruments sont compleacutemen-taires Les Leading Houses sont conccedilues dans une perspective agrave plus long terme leur vocation est drsquoecirctre des pocircles de compeacutetence couvrant une theacutematique de plus grande ampleur Les projets in-

dividuels courent eux sur une peacuteriode plus bregraveve et portent sur des theacutematiques moins vastes souvent tourneacutees vers les applications La recherche en formation professionnelle ndash conjointement avec lrsquoencouragement de projets et le soutien drsquoactiviteacutes particuliegraveres drsquointeacuterecirct public ndash contribue ainsi au deacuteveloppement de la formation professionnelle et aux proces-sus drsquoinnovation dans la pratique tout en produisant les bases de deacutecision pour la politique en matiegravere de formation pro-fessionnelle

Rappel de la peacuteriode 2013ndash2016Au cours de la peacuteriode 2013ndash2016 deux des cinq Leading Houses ont conclu leur activiteacute (laquoEconomie de la formation transitions compeacutetences marcheacute du tra-vailraquo et laquoQualiteacute de la formation profes-sionnelleraquo) Trois Leading Houses restent en activiteacute laquoEconomie de la formation compor-tement des entreprises et politiques de formationraquo

laquoTechnologies pour la formation pro-fessionnelleraquo

laquoProcessus drsquoenseignement et drsquoap-prentissage dans le domaine commer-cialraquo

Une nouvelle Leading House a eacuteteacute eacutetablie en 2015 sur la theacutematique de la Gouver-nance de la formation professionnelle (GOVPET) Nombre de projets individuels ont eacuteteacute soutenus lrsquoanalyse de la transition de la scolariteacute obligatoire agrave la formation professionnelle constituant un des pocircles drsquointeacuterecirct

Les deux Leading Houses laquoEconomics of Education Firm Behaviour and Training Policiesraquo (LH Econ) et laquoTechnologies pour

La recherche en formation professionnelle contribue conjointement avec lrsquoencouragement de projets et le soutien drsquoactiviteacutes particuliegraveres drsquointeacuterecirct public au deacuteveloppement de la formation professionnelle et aux processus drsquoinnovation dans la pratique tout en produisant les bases de deacutecision pour la politique en ma-tiegravere de formation professionnelle Photo Iris Krebs

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la formation professionnelleraquo (LH DUAL-T) ont reacuteussi au cours des derniegraveres anneacutees agrave se positionner sur le plan national et in-ternational Dans leurs domaines respec-tifs les deux Leading Houses contribuent agrave faire progresser la formation profession-nelle par leurs apports novateurs LH Econ placeacutee sous la direction des pro-fesseurs Uschi Backes-Gellner (Universiteacute de Zurich) et Stefan Wolter (Universiteacute de Berne) eacutetudie des aspects eacuteconomiques tels que les effets de la mobiliteacute profes-sionnelle des diplocircmeacutes drsquoune formation professionnelle initiale ou lrsquoimpact drsquoun critegravere drsquoadjudication laquoentreprise forma-triceraquo dans les appels drsquooffres publics Il faut aussi mentionner lrsquoactiviteacute drsquoexperts des deux directeurs des Leading Houses que ce soit au niveau feacutedeacuteral aupregraves de lrsquoOCDE ou encore dans la coopeacuteration internationale en matiegravere de formation professionnelle

Quant agrave la Leading House DUAL-T qui est dirigeacutee par le professeur Pierre Dillen-bourg (EPFL) elle deacuteveloppe des solutions novatrices baseacutees sur les technologies de lrsquoinformation et destineacutees agrave mieux relier les connaissances theacuteoriques et les savoirs pratiques que les apprentis acquiegraverent en entreprise agrave lrsquoeacutecole professionnelle et dans les cours interentreprises Les char-pentiers par exemple ont besoin drsquoune

bonne faculteacute de repreacutesentation de lrsquoes-pace pour reacutealiser une construction en trois dimensions agrave partir de plans en deux dimensions Lrsquoutilisation drsquoun systegraveme de projection (TapaCarp) deacuteveloppeacute par les chercheurs de DUAL-T a un effet positif sur lrsquoentraicircnement des capaciteacutes de repreacute-sentation spatiale des apprentis

La Leading House laquoProcessus drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage dans le domaine commercialraquo (LINCA) dirigeacutee par le pro-fesseur Franz Eberle (Universiteacute de Zurich) a meneacute pendant la premiegravere peacuteriode de financement (2011-2016) une eacutetude lon-gitudinale sur la formation commerciale Cette eacutetude srsquoest inteacuteresseacutee aux processus drsquoenseignement et drsquoapprentissage des apprentis commerciaux et de leurs ensei-gnants sur lrsquoensemble de la dureacutee de for-mation Derniegravere neacutee des Leading Houses la LH laquoGouvernance de la formation pro-fessionnelleraquo (GOVPET) a commenceacute agrave deacuteployer ses activiteacutes sous la direction du

professeur Patrick Emmenegger (Universi-teacute de Saint-Gall)

Reacutepondant agrave une logique bottom-up lrsquoinstrument de lrsquoencouragement de projets individuels a eacuteteacute fortement sol-liciteacute pendant les anneacutees 2013 agrave 2016 notamment pour des recherches sur la transition Dans ce domaine la re-cherche sur la formation professionnelle soutient en plus des activiteacutes de forma-tion de la relegraveve afin de donner aux doctorants des connaissances meacutetho-dologiques approfondies et favoriser les eacutechanges scientifiques Drsquoautres projets individuels concernent le deacuteveloppe-ment des compeacutetences les professions des soins et lrsquoentrepreneuriat Durant la peacuteriode FRI en cours quinze projets in-dividuels ont eacuteteacute meneacutes agrave bien et cinq projets nouveaux ont eacuteteacute lanceacutes (eacutetat fin avril 2016)

Evaluation de la recherche sur la formation professionnellePendant la peacuteriode 2013ndash2016 le SEFRI a par ailleurs commandeacute une eacutevaluation de grande ampleur de la recherche en for-mation professionnelle Conduite par le bureau econcept SA lrsquoeacutevaluation aboutit agrave la conclusion que la Suisse a reacuteussi en une bonne deacutecennie agrave se doter drsquoune recherche en formation professionnelle dont la qualiteacute ne craint pas la comparai-son avec drsquoautres pays Lrsquoeacutevaluation du programme drsquoencouragement a toute-fois fait apparaicirctre que les reacutesultats des recherches tout reconnus qursquoils soient sur le plan national et international ont encore un impact insuffisant sur les pra-tiques de la formation professionnelle Un besoin drsquooptimisation a aussi eacuteteacute mis en lumiegravere en ce qui concerne la peacuterenni-teacute des structures mises en place

Planification 2017ndash2020Le programme drsquoencouragement de la re-cherche en formation professionnelle sera reconduit pour la peacuteriode FRI 2017ndash2020

La recherche de lrsquoadministration feacutedeacuteraleLa formation professionnelle fait partie des onze domaines politiques que le Conseil feacutedeacuteral a deacutefini pour la recherche de lrsquoadministration feacutedeacuterale Cette recherche doit fournir des connaissances neacutecessaires agrave lrsquoaccomplissement des tacircches de lrsquoadminis-tration feacutedeacuterale et agrave la mise en œuvre des politiques publiques Le cadre leacutegal de la recherche de lrsquoadministration feacutedeacuterale est preacuteciseacute drsquoune part dans la loi feacutedeacute-rale sur lrsquoencouragement de la recherche et de lrsquoinnovation (LERI) et drsquoautre part dans pregraves de 70 dispositions de lois speacuteciales (par exemple la loi sur la formation professionnelle)

LH Econ (Economics of Education Firm Behaviour and Training Policies)Universiteacutes de Zurich et de Berne

LH DUAL-T (Technologies pour la formation professionnelle)EPFL Universiteacute de Fribourg IFFP Lugano

LH LINCA (Processus drsquoenseignement et drsquoapprentissage dans le domaine commercial)Universiteacute de Zurich

LH GOVPET (Gouvernance de la formation professionnelle)Universiteacutes de Saint-Gall et de Lausanne IFFP Zollikofen

Implantations et reacuteseaux des Leading Houses (eacutetat en avril 2016) Source SEFRI

SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

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Lrsquoanalyse des besoins prioritaires en ma-tiegravere de recherche deacutecoule des deacutefis ac-tuels Lrsquoidentification de ces deacutefis srsquoest fondeacutee sur les objectifs de politique de formation deacutefinis conjointement par la Confeacutedeacuteration et les cantons et sur les deacutefis exposeacutes dans une perspective su-peacuterieure dans le message FRI tels que lrsquoeacutevolution deacutemographique et la peacutenu-rie de personnel qualifieacute Conjointement avec les partenaires dans les cantons les organisations du monde du travail et les milieux scientifiques le SEFRI a valideacute lrsquoactualiteacute de ces deacutefis en les compleacutetant sur les points qui appellent des mesures Ce processus a deacuteboucheacute sur la deacutefinition de prioriteacutes theacutematiques pour lrsquoencoura-

gement de la recherche Ces prioriteacutes se rattachent aux domaines suivants Aspects systeacutemiques Politique Deacutecisions de formation individuelles Transitions

Economie et marcheacute du travail Meacutethodes et pratiques drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage

Internationalisation

Enfin il srsquoagira aussi de remeacutedier aux fai-blesses de la recherche en formation pro-fessionnelle identifieacutees par le processus drsquoeacutevaluation Lrsquoeffort portera notamment sur la consolidation de la gouvernance lrsquoinstitutionnalisation de la recherche en formation professionnelle dans le pay-

sage suisse des hautes eacutecoles et lrsquoexploi-tation plus systeacutematique des reacutesultats de la recherche aux niveaux pratique et politique

ContactJohannes Mure SEFRIChef de lrsquouniteacute Pilotage et recherche en matiegravere de formation +41 58 464 64 04thinspjohannesmuresbfiadminch

Informations compleacutementairesPlan directeur de la recherche en forma-tion professionnelle 2017ndash2020thinsp wwwsbfiadminchBBKonzept_fr

Entretien avec Michael Hengartner professeur et preacutesident de swissuniversities

laquoJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaireraquoMichael Hengartner professeur et recteur de lrsquoUniversiteacute de Zurich a repris deacutebut 2016 la preacutesidence de la Confeacuterence des recteurs des hautes eacutecoles suisses (swissuniversities) Son objectif est notamment que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la Suisse

Vous ecirctes agrave la preacutesidence de swissuniver-sities depuis 100 jours De quoi vous ecirctes-vous le plus occupeacute depuis vos deacutebutsMichael Hengartner durant cette courte mais intense peacuteriode jrsquoai appris agrave connaicirctre cette toute jeune organisation qursquoest swissuniversities Elle se trouve en-core en phase de deacuteveloppement mais beaucoup de choses fonctionnent deacutejagrave parfaitement

Nous avons deacutejagrave traiteacute de nombreux thegravemes notamment Horizon 2020 le financement des hautes eacutecoles les reacute-fugieacutes dans les hautes eacutecoles suisses le programme speacutecial relatif agrave la meacutede-

cine universitaire et aussi les possibiliteacutes de promotion des membres des hautes eacutecoles speacutecialiseacutees

Entreacutee en vigueur en 2015 la loi sur lrsquoencouragement et la coordination des hautes eacutecoles (LEHE) a poseacute de nouvelles bases pour le paysage suisse des hautes eacutecoles Ressentez-vous son influenceAbsolument Par exemple les hautes eacutecoles peuvent beaucoup plus facile-ment parler drsquoune seule voix et donner ainsi plus de poids agrave leurs demandes au niveau politique et socieacutetal

Quels sont vos domaines de prioriteacute vos objectifs en tant que preacutesidentJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaire par exemple quand jrsquoexplique le positionnement des hautes eacutecoles aux milieux politiques et au grand public en avanccedilant de bons arguments Mon objectif est que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la SuisseUniversiteacutes eacutecoles polytechniques feacute-deacuterales hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et hautes eacutecoles peacutedagogiques quel est

leur deacutenominateur commun dans la po-litique des hautes eacutecoles Et quelles sont leurs diffeacuterencesLeur point commun reacuteside dans le fait que nous accordons une grande impor-tance agrave leurs diffeacuterences Selon notre philosophie les universiteacutes les eacutecoles polytechniques feacutedeacuterales les hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et les hautes eacutecoles peacutedagogiques sont eacutegales mais aussi diffeacuterentes Tandis que nous veillons aux profils speacutecifiques des diffeacuterents types de hautes eacutecoles nous entretenons et promouvons la diversiteacute et la compleacute-mentariteacute des offres de formation au niveau tertiaire Ces offres sont lrsquoune des grandes forces de notre systegraveme suisse de formation La diversiteacute dans les offres reacutepond non seulement aux aptitudes et inteacuterecircts individuels des eacutetudiants mais constitue eacutegalement une reacuteponse adap-teacutee agrave la demande sur le marcheacute du tra-vail de professionnels qualifieacutes issus de formations diverses

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissuniversitiesch

Prof Dr Michael Hengartner

SEFRI NEWS 316 l HAUTES EacuteCOLES

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Le Conseil feacutedeacuteral lance un nouveau programme de recherche

Transformer les nouvelles connaissances en matiegravere drsquoeacuteconomie durable en applications concregravetesLe Conseil feacutedeacuteral a lanceacute en mars 2016 le nouveau programme national de recherche (PNR) laquoEconomie durableraquo On en attend une contribution importante agrave lrsquoeacuteconomie durable gracircce agrave une utilisation plus efficace et agrave une seacutecuriteacute accrue des ressources Les progregraves escompteacutes ne manqueront pas de favoriser la compeacutetitiviteacute de lrsquoeacuteconomie suisse et drsquoaccroicirctre le bien-ecirctre de la population indigegravene La dureacutee du programme de recherche est de cinq ans et son budget global se monte agrave 20 millions de francs

Les ressources naturelles ont un poten-tiel de reacutegeacuteneacuteration limiteacute et se font tou-jours plus rares Ce constat a engendreacute au sein de la communauteacute scientifique dans le monde politique et dans la socieacute-teacute un deacutebat intensif sur lrsquousage efficace des ressources la deacutecarbonisation de lrsquoeacuteconomie les innovations permettant le deacuteveloppement de technologies propres et plus geacuteneacuteralement sur une moder-nisation de la socieacuteteacute Ce nouveau pro-gramme national de recherche meneacute par le Fonds national suisse FNS vise donc agrave produire ndash dans une approche systeacutemique ndash des connaissances concernant aussi bien lrsquoenvironnement lrsquoeacuteconomie et la socieacuteteacute que lrsquoensemble des ressources naturelles et des eacutechelons de la chaicircne de creacuteation de valeur Ce programme doit drsquoune part susciter le deacutepocirct de projets de recherche axeacutes sur lrsquoaccroissement des connais-sances et sur la mise en eacutevidence globale des chances des risques et des potentiels Il doit drsquoautre part aboutir agrave lrsquoanalyse de mesures et drsquoinstruments et agrave des conclu-sions geacuteneacuterales agrave des fins pratiques par le deacuteveloppement de normes innovantes la conception de modegraveles de consommation et de production ineacutedits et la diffusion de technologies et de produits laquopropresraquo

Ce PNR srsquoadresse agrave un large eacuteventail de disciplines allant de lrsquoeacuteconomie et de lrsquoeacuteco-nomie drsquoentreprise aux sciences de lrsquoenvi-ronnement et agrave lrsquoeacutecologie industrielle en passant par les sciences sociales les sciences financiegraveres et le droit Ce programme est exigeant car il preacutesuppose une approche systeacutemique des ressources naturelles et de la chaicircne de production dans le champ de tension entre environnement eacuteconomie et socieacuteteacute

Les connaissances nouvelles produites par les projets de recherche du PNR 73 fourni-ront des informations essentielles tant pour le secteur priveacute que pour les deacutecideurs et les autoriteacutes communales cantonales et feacutedeacuterales

ContactClaudine Dolt SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Recherchedivision Recherche et innovation natio-nales +41 58 462 78 38thinspclaudinedoltsbfiadminch Compleacutements dlsquoinformationLe Fonds national suisse preacutevoit de pu-blier lrsquoappel agrave projet pour ce nouveau

Qursquoest ce qursquoun programme natio-nal de rechercheLes programmes nationaux de recher-che couvrent des projets de recher-che qui contribuent agrave la solution de problegravemes drsquoactualiteacute drsquoimportance nationale La seacutelection des thegravemes se fait dans une logique ascendan-te (dite laquobottom-upraquo) le Secreacutetariat drsquoEtat agrave la formation agrave la recherche et agrave lrsquoinnovation (SEFRI) recueille les propositions theacutematiques eacutemanant des milieux inteacuteresseacutes A la suite de ce processus deacutebouchant sur une pro-position du Deacutepartement feacutedeacuteral de lrsquoeacuteconomie de la formation et de la recherche (DEFR) le Conseil feacutedeacuteral arrecircte peacuteriodiquement les thegravemes et lrsquoenveloppe financiegravere de nouveaux PNR dont lrsquoexeacutecution est confieacutee au Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS)

Les projets de recherche soumis par la suite au FNS passent par la proceacutedure drsquoeacutevaluation ordinaire obeacuteissant aux normes du FNS Les PNR ont en geacuteneacute-ral une dureacutee de cinq ans Depuis la creacuteation de cet instrument plus de 70 PNR ont eacuteteacute reacutealiseacutes

programme national de recherche en juin 2016 Les esquisses de projets pour-ront ecirctre soumises au FNS degraves cette date Toute question touchant la soumission des projets est agrave adresser directement au FNS agrave lrsquoattention de

Pascal Walther FNS +41 31 308 22 26thinsppascalwalthersnfch

Vous trouverez plus drsquoinformations sur les programmes nationaux de recherche surthinsp wwwsbfiadminchnfp_fr

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Etude bibliomeacutetrique des publications de recherche

Bonne performance de la recherche suisse au cours des derniegraveres anneacutees

Malgreacute la concurrence accrue ces derniegraveres anneacutees la Suisse fait toujours partie des pays les plus compeacutetitifs dans le domaine de la recherche Elle arrive agrave maintenir son niveau de production de publications ainsi qursquoun impact global eacuteleveacute Elle fait aussi preuve drsquoune inteacutegration internationale remarquable eacutetant donneacute qursquoun tregraves grand nombre de publications sont produites en collaboration internationale Tels sont les principaux reacutesultats drsquoune eacutetude bibliomeacute-trique du SEFRI reacutecemment publieacutes dans le rapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981-2013raquo

La recherche fait progresser les connais-sances actuelles ou apporte du nouveau savoir de nouveaux instruments ou des meacutethodes innovantes Mais comment mesure-t-on la performance de re-cherche drsquoun pays et comment la com-pare-t-on avec celle drsquoautres pays

Releveacute quantitatif de la production scientifiqueUne approche possible est celle de la bibliomeacutetrie Il srsquoagit drsquoune meacutethode quantitative Elle part du principe que les chercheurs utilisent la publication drsquoarticles dans des revues scientifiques comme principal moyen de rendre pu-bliques leurs activiteacutes de recherche Il est ainsi possible drsquoobserver les tendances et les eacutevolutions de la recherche au cours du temps et par pays au moyen drsquoindi-cateurs choisis

Les eacutetudes bibliomeacutetriques sont un ins-trument important pour estimer la per-formance de recherche drsquoun pays et

sont utiliseacutees comme tel dans le monde entier Elles ont ce-pendant aussi leurs limites les don-neacutees exploiteacutees ne concernent que les articles qui sont pu-blieacutes dans des revues scientifiques pour un public international Elles ne tiennent pas compte des autres canaux de diffusion des reacutesultats de re-cherche tels que les preacutesentations dans des congregraves ou les monographies En-fin elles ne comptabilisent que les ar-ticles en anglais qui tient lieu de langue internationale de reacutefeacuterence

Volume de publicationsSur la peacuteriode 2009-2013 la Suisse a produit 12 des publications mon-diales et se place ainsi au 16e rang des pays La Suisse arrive agrave maintenir ce taux de production de 12 depuis plusieurs anneacutees malgreacute la concurrence de plus en plus grande des pays eacutemergents En termes de publications par habitants ou par chercheurs la Suisse se situe parmi les pays les plus productifs en nombre de publications par habitant elle se classe au 1er rang mondial avec presque 4000 publications par million drsquohabitants (Fig 1) et au 3e rang en nombre de publi-cations par chercheur avec 857 publica-tions pour 1000 chercheurs

Secteurs institutionnels de la SuisseLe secteur institutionnel le plus productif en Suisse est le secteur des hautes eacutecoles

avec 726 des publications nationales sur la peacuteriode 2009ndash2013 les 274 restants se reacutepartissant entre les trois autres secteurs le secteur des instituts de recherche (145) le secteur des en-treprises priveacutees (75) et le secteur des organisations internationales (54)

Lrsquoeacutevolution des parts des quatre secteurs montrent que le secteur des hautes eacutecoles a toujours eacuteteacute le plus productif (Fig 2) Par contre le secteur des entre-prises priveacutees a perdu de lrsquoimportance au cours des derniegraveres anneacutees passant de presque 15 agrave la fin des anneacutees 90 agrave moins de 8 actuellement

Impact (indice relatif de citations)Lrsquoimpact des publications produites en Suisse (lrsquoaudience aupregraves des autres chercheurs) est excellent et la Suisse se classe au 3e rang juste derriegravere les Etats-Unis et les Pays-Bas pour la peacute-riode 2009ndash2013 (Fig 3) Si lrsquoimpact de

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1

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Hautes eacutecoles Instituts de recherche Entreprises priveacutees Organisations internationales

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

Figure 1 Publications par anneacutee et par mil-lion drsquohabitants peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Figure 2 Evolution des publications par secteurs institutionnel en pourcentage du total des publications de la Suisse

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

3892

3483

3463

3423

3407

3318

3242

3095

2685

2299

Finlande

Danemark

Pays-Bas

Norvegravege

Suegravede

Australie

Canada

Singapour

Suisse

Islande

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

la Suisse est resteacute quasi identique ces derniegraveres anneacutees (aux alentours de 117 soit 17 points de plus que la moyenne mondiale de 100) celui des Pays-Bas a augmenteacute et a actuellement permis agrave ce pays de passer juste devant la Suisse

Publications les plus citeacutees (Top 10)La Suisse produit 16 des publica-tions faisant partie des publications les plus citeacutees mondialement (Top 10) ce qui repreacutesente une proportion plus importante que sa part de 12 dans les publications globales La Suisse est

Figure 3 Indicateur drsquoimpact peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

donc tregraves preacutesente dans cette classe de publications agrave forte visibiliteacute internatio-nale ce qui montre la tregraves forte recon-naissance mondiale dont jouissent ses chercheurs Si lrsquoon compte le nombre de publications Top 10 par habitant ou par chercheur la Suisse se classe au 1er rang dans le deux cas avec 542 publi-cations Top 10 par million drsquohabitants et 163 publications Top 10 pour 1000 chercheurs

Coopeacuterations En Suisse une grande partie des publi-cations sont reacutealiseacutees en collaboration internationale 49 des publications sont produites par une institution suisse en collaboration avec des institutions agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuteration uniquement in-ternationale) et 19 sont le fruit de col-laborations entre plusieurs institutions en Suisse avec au moins une institution agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuterations nationale et internationale) (Fig 4) Pour le reste des articles 17 sont produits par une seule institution (sans coopeacuteration) et 15 sont issus de plusieurs institutions se trouvant toutes en Suisse (coopeacuteration uniquement nationale)

Les comportements de coopeacuteration dif-fegraverent beaucoup selon les domaines de recherche Par exemple en Suisse le taux drsquoarticles eacutecrits sans coopeacuteration varie de 11 en laquoMeacutedecine cliniqueraquo agrave 64 en laquoSciences humaines et socialesraquo le

Figure 4 Reacutepartition des publications de la Suisse selon le type de coopeacuteration institutionnel-le en du total des publications du domaine de recherche en Suisse peacuteriode 2009-2013

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

taux de coopeacuteration uniquement inter-nationale varie de 24 en laquoSciences humaines et socialesraquo agrave 56 en laquoPhy-sique chimie et science de la terreraquo

Partenariat internationalDurant la peacuteriode 2009-2013 parmi les publications de la Suisse produites en coopeacuteration 78 le sont en partena-riats internationaux faisant de la Suisse un des pays ayant les forts taux de par-tenariats internationaux Le deacutecompte par pays montre cependant que les cher-cheurs en Suisse collaborent en premier lieu avec drsquoautres chercheurs en Suisse (22) puis avec les chercheurs des Etats-Unis (154) et ceux des pays limi-trophes de la Suisse Italie (97) Alle-magne (82) et France (72) (Fig 5)

ConatctIsabelle Maye SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Bases scien-tifiques et politique division Recherche et innovation nationales +41 58 463 09 64thinspisabellemayesbfiadminch

Information compleacutementairesRapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981ndash2013raquothinsp wwwsbfiadminchbiblio-fr

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

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118

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0 100

Suegravede

France

Germany

Canada

Danemark

Belgique

UK

Switzerland

Pays-Bas

Etats-Unis

Figure 5 Provenance des partenaires des chercheurs en Suisse en pourcent du total des partenariats de la Suisse peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

217

154

97

82

72

55

25

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19

19

Suisse

Etats-Unis

Italie

Allemagne

France

Royaume-Uni

Espagne

Canada

Pays-Bas

Russie

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8

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11

24

64

17

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Sciences techniques et delingeacutenieur informatique

Physique chimie etsciences de la terre

Agriculture biologie etsciences de lenvironnement

Sciences de la vie

Meacutedecine clinique

Sciences socialeset comportementales

Sciences humaines et arts

Total des articles de la Suisse

Coopeacuteration uniquement internationale Coopeacuterations nationale et internationnale

Coopeacuteration uniquement nationale Sans coopeacuteration

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Cherenkov Telescope Array (CTA)

Nouvelles perspectives sur lrsquounivers

Lanceacute en 2010 par un consortium international le projet Cherenkov Telescope Array (CTA) ouvre un nouveau champ celui de lrsquoastronomie gamma au sol Il permettra drsquoobserver les eacuteclairs Cherenkov dans lrsquoatmosphegravere terrestre et de tirer des conclusions sur les sources de rayons gamma telles que les galaxies et les supernovas Dans le cadre du message sur la formation la recherche et lrsquoinnovation 2017-2020 le Conseil feacutedeacuteral demande au total huit millions de francs afin que la Suisse puisse participer agrave lrsquoorganisation CTA en tant que membre fondateur et qursquoelle puisse ainsi beacuteneacuteficier des avantages qui en deacutecoulent

Les capaciteacutes de la science agrave explorer lrsquounivers ont eacutevolueacute agrave un rythme stupeacute-fiant ces derniegraveres anneacutees Depuis 1995 par exemple plus de 2000 exoplanegravetes ont eacuteteacute identifieacutees et caracteacuteriseacutees Les puissants teacutelescopes deacuteveloppeacutes pour explorer la partie visible du rayonnement cosmique y ont contribueacute notamment les instruments installeacutes au Chili par lrsquoESO (European Southern Observatory) une organisation internationale de re-cherche dont la Suisse est membre

Identifier des objets laquoinvisiblesraquoCependant de nombreux objets de lrsquounivers nrsquoeacutemettent peu ou pas du tout de rayonnement dans la partie visible du spectre eacutelectromagneacutetique et de-meurent invisibles pour les teacutelescopes de lrsquoESO Certains objets se laissent plutocirct observer dans la partie tregraves eacutenergeacutetique de ce spectre produisant des rayons gamma aussi appeleacutes photons de tregraves haute eacutenergie Parmi ces objets laquoinvi-siblesraquo se trouvent le centre de notre ga-laxie mais aussi des quasars des super-novas ou des trous noirs tous essentiels agrave lrsquoameacutelioration de notre compreacutehension de lrsquounivers

Ces rayons gamma requiegraverent drsquoautres techniques que les teacutelescopes clas-siques pour ecirctre identifieacutes et analyseacutes Ils peuvent ecirctre deacutetecteacutes directement depuis lrsquoespace ou indirectement mais plus efficacement depuis la Terre En interagissant avec lrsquoatmosphegravere les rayons gamma geacutenegraverent en effet des laquodouchesraquo de particules qui produisent une lumiegravere bleuteacutee baptiseacutee laquolumiegravere Cherenkovraquo Des teacutelescopes dits laquoteacuteles-copes Cherenkovraquo speacutecialement conccedilus et fonctionnant en reacuteseau peuvent deacute-tecter cette lumiegravere Un travail drsquoanalyse

permet ensuite de caracteacuteriser la source de rayons gamma observeacutee et drsquoen tirer une image preacutecise Lrsquoeacutetude des rayons gamma de lrsquounivers fait donc appel tout agrave la fois aux compeacutetences des physiciens des particules et des astrophysiciens constituant un champ scientifique pro-pice agrave lrsquointerdisciplinariteacute

Par petits groupes des institutions de recherche de diffeacuterents pays du monde ont installeacute les premiers laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en Namibie sur les Icircles Ca-naries ou encore dans le deacutesert de lrsquoAri-zona Les donneacutees reacutecolteacutees par ces ins-truments depuis une vingtaine drsquoanneacutees ont deacutejagrave permis de repeacuterer plus de 150 sources de rayons gamma dans lrsquounivers et de valider le systegraveme de deacutetection de ces rayons par laquoteacutelescopes Cherenkovraquo

Un site dans lrsquoheacutemisphegravere nord et un autre dans lrsquoheacutemisphegravere sudLes capaciteacutes de ces premiers instru-ments ont agrave preacutesent atteint leurs limites Les scientifiques de toutes les reacutegions du monde concerneacutes par ce domaine ont formeacute un consortium global pour passer agrave lrsquoeacutetape suivante qui consiste en un projet unique au monde le Cheren-kov Telescope Array (CTA) Il est preacutevu drsquoinstaller des laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en reacuteseau sur deux sites lrsquoun dans lrsquoheacute-misphegravere nord en principe sur lrsquoicircle de la Palma dans lrsquoarchipel des Canaries et lrsquoautre dans lrsquoheacutemisphegravere sud en prin-cipe au Chili agrave proximiteacute immeacutediate des installations de lrsquoESO CTA est donc conccedilu pour observer lrsquointeacutegraliteacute de la voucircte ceacuteleste Tandis que le site sud pourra se focaliser sur les objets appar-tenant agrave notre galaxie la Voie lacteacutee le site nord se concentrera sur toutes les autres sources de rayons gamma

de lrsquounivers CTA sera geacutereacute depuis un siegravege administratif dont lrsquoemplacement probablement dans un Etat europeacuteen sera deacutecideacute courant 2016 Les donneacutees produites par CTA seront traiteacutees et sto-ckeacutees dans un centre deacutedieacute dont lrsquoem-placement sera eacutegalement deacutetermineacute en 2016

Une organisation internationale creacutee une base commune pour la rechercheIl est clair pour le consortium que CTA ne peut ecirctre construit par un seul pays ou geacutereacute par une seule de ses institutions de recherche A lrsquoinstar de lrsquoESO ou du CERN CTA doit donc prendre la forme drsquoune organisation internationale de re-cherche De plus pour valoriser pleine-ment les instruments et les nombreuses donneacutees qui seront produites par CTA le consortium propose drsquooffrir aux scien-tifiques de tous horizons un accegraves ou-vert aux infrastructures Une fois CTA construit les scientifiques inteacuteresseacutes agrave utiliser ses instruments pourront deacuteposer des propositions de recherche du temps drsquoobservation leur sera attribueacute sur une base compeacutetitive

Ce modegravele drsquoallocation des ressources est deacutejagrave courant pour les organisations internationales de recherche exploitant des sources de lumiegravere ou de neutrons pour la science des mateacuteriaux (Installa-tion europeacuteenne de rayonnement syn-chrotron ESRF et Institut Max von Laue ndash Paul Langevin ILL) Le consortium a deacutemarreacute le deacuteveloppement de CTA en 2010 beacuteneacuteficiant de fonds issus des agences nationales de financement de la recherche ou de lrsquoUE Le projet preacutecis qui a eacuteteacute eacutelaboreacute apparaicirct agrave preacutesent suf-fisamment mucircr pour permettre le finan-

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

cement et le deacutemarrage de la construc-tion de CTA Le coucirct de celle-ci devrait avoisiner un demi-milliard drsquoeuros

Vif inteacuterecirct des universiteacutes suissesDegraves le deacutemarrage des travaux du consor-tium des groupes de diffeacuterentes institu-tions de recherche suisses (Universiteacutes de Genegraveve et de Zurich EPF de Zurich EPF de Lausanne) ont pris une part active agrave la preacuteparation de CTA Ils ont notamment beacuteneacuteficieacute de fonds alloueacutes par le Fonds national suisse Dans cette phase de preacuteparation crsquoest lrsquoUniversiteacute de Zurich qui repreacutesente les inteacuterecircts de la com-munauteacute suisse vis-agrave-vis de lrsquoorganisa-tion du projet CTA baseacutee agrave Heidelberg Deacutebut 2016 lrsquoUniversiteacute de Genegraveve et celle de Zurich ont agrave nouveau montreacute leur engagement marqueacute dans le projet CTA Appuyeacutee aussi par lrsquoEPFL lrsquoUniver-siteacute de Genegraveve srsquoest ainsi deacuteclareacutee precircte agrave accueillir le centre de traitement des donneacutees de CTA LrsquoUniversiteacute de Zurich a de son cocircteacute deacutetacheacute le Professeur Ueli Straumann pour reprendre la di-rection de lrsquoorganisation du projet CTA M Straumann a eacuteteacute nommeacute laquoManaging

Directorraquo de CTA en mars 2016 (voir in-terview ci-dessous)

La strateacutegie internationale du Conseil feacutedeacuteral dans le domaine FRI preacutevoit que la Suisse participe aux organisations in-ternationales de recherche drsquoimportance centrale pour la recherche suisse Dans lrsquoeacutedition 2015 de la Roadmap suisse sur les infrastructures de recherche le SEFRI a identifieacute quatre organisations de ce type en devenir parmi lesquelles CTA est le projet dont lrsquoimpleacutementation apparaicirct prioritaire Drsquoune part le po-tentiel drsquoutilisation de CTA par des ins-titutions de recherche suisses est aveacutereacute et drsquoautre part la construction semble pouvoir deacutemarrer tout prochainement Comme pour les autres organisations in-ternationales de recherche il est envisa-geacute que la Suisse participe agrave hauteur de 2 agrave 3 des coucircts de construction de CTA Cette part reflegravete le temps drsquoutilisation potentiel par les chercheurs suisses tel qursquoil peut ecirctre identifieacute agrave ce stade

Crsquoest pour cette raison que le Conseil feacutedeacuteral demande au Parlement dans le

cadre du message FRI 2017-2020 lrsquoou-verture drsquoun creacutedit drsquoengagement de 8 millions de francs suisses en faveur de CTA Cette somme devrait permettre agrave la Suisse de rejoindre lrsquoorganisation inter-nationale de recherche CTA degraves sa fon-dation et de participer activement agrave la construction Le Parlement devrait avoir traiteacute la proposition du Conseil feacutedeacuteral concernant lrsquoouverture drsquoun creacutedit pour CTA drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2016 ContactXavier Reymond SEFRIChef de lrsquouniteacute Organisations de recherche internationales +41 58 462 34 52thinspxavierreymondsbfiadminch

Informations compleacutementairesCTA Organisationthinsp httpsportalcta-observatoryorgPagesHomeaspxthinsp

Feuille de route pour les infrastructures de recherche 2015thinsp wwwsbfiadminchroadmap-f

laquoCTA ouvre une nouvelle fenecirctre sur les pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquouniversraquo

Le Professeur Ueli Straumann dirige agrave lrsquoUniversiteacute de Zurich le laboratoire focaliseacute sur CTA mais aussi sur lrsquoexpeacuterience LHCb au CERN Deacutebut mars 2016 il a eacuteteacute eacutelu laquoManaging Directorraquo de CTA par les parties prenantes du projet Pour lui laquocette nouvelle infrastructure de recherche offre une possibiliteacute unique de mener ndash au-delagrave des frontiegraveres nationales ndash une recherche fondamentale sur des questions centrales de lrsquoorigine de notre univers Crsquoest aussi une chance pour la relegraveve scientifique suisseraquo

Quels sont vos objectifs et vos attentesUeli Straumann Le projet CTA se trouve actuellement dans la phase passion-nante de transition entre la planification

et la phase de recherche et deacuteveloppe-ment Il srsquoagit maintenant de convaincre les institutions impliqueacutees drsquoaborder le projet dans une perspective drsquoensemble Dans les entretiens que jrsquoai pu mener avec les repreacutesentants des pays associeacutes au projet jrsquoai pu constater une reacutejouis-sante bonne volonteacute Il mrsquoimporte aussi que nous deacuteveloppions une culture com-mune faite de confiance et drsquoeacutechange ouvert drsquoinformations

Lrsquoastronomie en rayons gamma est un domaine de recherche tregraves pointu Pour quelles raisons la Suisse devrait-elle parti-ciper agrave cette organisation de recherche

Lrsquoinfrastructure de recherche CTA ouvre de nouvelles perspectives agrave lrsquoobservation des pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquounivers car il offre des systegravemes permettant la deacutetec-tion de photons de la plus haute eacutenergie Rien que dans notre galaxie elle permet-tra de deacutecouvrir un millier de nouvelles sources de rayonnement gamma parmi lesquelles des trous noirs des vestiges drsquoexplosions de supernova des reacutegions drsquoeacutetoiles en formation des pulsars et des systegravemes stellaires binaires Au-delagrave de la Voie lacteacutee nous pourrons explorer des centaines de galaxies notamment de lointaines galaxies dont lrsquoeacutenergie est supposeacutee provenir de trous noirs super-

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Une journeacutee agrave swissnex China

Creacuteer des ponts entre la Suisse et la ChineAu mois drsquoavril le preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann srsquoest rendu en Chine avec une deacuteleacutega-tion swissnex China eacutetait impliqueacute dans la preacuteparation de la visite Lanceacute en 2008 agrave Shanghai swissnex China a vu sa mission eacutevoluer au cours des anneacutees Comptant deacutesormais sur une eacutequipe preacutesente eacutegalement agrave Peacutekin et Guangzhou ses projets reflegravetent tant les changements du paysage acadeacutemique suisse que les transformations rapides de la Chine

La Suisse a ouvert un swissnex agrave Shan-ghai avec pour mission de jeter des ponts entre la Suisse et la Chine dans les do-maines de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation Au deacutebut crsquoest surtout vers la recherche que se sont orienteacutees ses activiteacutes notamment dans le cadre du programme bilateacuteral de recherche

Refleacutetant lrsquointeacuterecirct de la communauteacute scien-tifique mais aussi une volonteacute politique drsquointensifier les liens swissnex a travail-

leacute agrave mettre en valeur la recherche suisse afin de mieux faire connaicirctre ses qualiteacutes et son attractiviteacute Il a aussi accueilli de nombreuses deacuteleacutegations acadeacutemiques agrave la recherche de partenariats Ces derniegraveres anneacutees cependant tant la formation que lrsquoinnovation ont pris de lrsquoimportance

Forte demande pour le savoir-faire suisseEn phase de transition et confronteacutee agrave une inadeacutequation croissante entre la

formation et le marcheacute du travail la Chine a lanceacute de vastes chantiers pour renforcer son eacuteconomie et construire de solides fondations pour le futur Un des domaines importants est celui de la formation car le gouvernement a lanceacute une initiative visant agrave creacuteer un systegraveme de hautes eacutecoles speacutecialiseacutees comptant plus de 1500 eacutecoles Un grand nombre drsquouniversiteacutes chinoises appeleacutees agrave se transformer dans les prochaines anneacutees souhaite ainsi srsquoinspirer du systegraveme des

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massifs situeacutes en leurs centres Voilagrave qui offre agrave la recherche fondamentale une approche fonciegraverement nouvelle agrave lrsquoin-terface entre physique des particules et astrophysique Il en reacutesulte aussi des sy-nergies avec le CERN agrave Genegraveve le plus grand laboratoire international de phy-sique

Le message FRI 2017 ndash 2020 preacutevoit huit millions de francs pour la participation de la Suisse agrave CTA soit une petite partie seulement du budget total de cette or-ganisation Avec une participation aussi modeste la Suisse pourra-t-elle vraiment profiter de ces installations Ce montant repreacutesente environ 2 des coucircts totaux ce qui paraicirct adeacutequat en comparaison avec la bonne trentaine de pays inteacuteresseacutes Gracircce agrave cette parti-cipation les chercheurs suisses auront comme tous les membres du projet ac-cegraves agrave lrsquoensemble des infrastructures et des donneacutees mesureacutees Il est irreacutealiste drsquoimaginer que la Suisse pourrait mener agrave bien seule un tel projet De maniegravere geacuteneacuterale il est permis drsquoaffirmer que sans sa participation agrave des coopeacuterations internationales de recherche la Suisse nrsquoaurait pas accegraves agrave la plupart des activi-teacutes de recherche modernes en physique fondamentale

Quels autres pays sont-ils eacutegalement in-teacuteresseacutes agrave la creacuteation de lrsquoorganisation CTALe consortium CTA comprend au total des universiteacutes et des laboratoires de 31 pays du monde entier A ce jour des institutions de recherche de onze pays se sont regroupeacutes dans une Sagraverl drsquointeacute-recirct public (Afrique du Sud Allemagne Espagne France Grande Bretagne Ita-lie Japon Pays-Bas Suegravede Suisse et Reacutepublique tchegraveque) pour faire avancer la reacutealisation du projet CTA La Suisse y a participeacute degraves le deacutebut car lrsquoUniversi-teacute de Zurich est un des trois membres fondateurs de cette Sagraverl LrsquoAllemagne et lrsquoItalie sont deacutejagrave agrave mecircme de deacutegager des moyens consideacuterables pour CTA les autres pays seront eacutegalement en mesure de le faire drsquoici 2017

Drsquoexpeacuterience la phase preacuteparatoire drsquoune organisation internationale de re-cherche est difficile Quels sont les eacuteleacute-ments neacutecessaires pour que cette orga-nisation internationale puisse ecirctre active et que la phase de construction de CTA puisse deacutemarrer Tous les moyens financiers neacutecessaires ne sont pas encore reacuteunis actuelle-ment Crsquoest pourquoi il est envisageacute de construire les teacutelescopes par eacutetapes On

assure ainsi un potentiel scientifique pour chaque projet partiel La nouvelle organisation sera vraisemblablement pleinement opeacuterationnelle quand 60 au moins des fonds seront disponibles

ContactProf Dr Ueli StraumannManaging Director Cherenkov Telescope Array Observatory GmbH +49 62 21 51 64 71thinspustraumanncta-observatoryorg

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hautes eacutecoles speacutecialiseacutees (HES) suisses swissnex a suivi degraves le deacutebut ce projet en conseillant les inteacuteresseacutes en Suisse via des bulletins drsquoinformation des rapports et une carte geacuteographique des meil-leures possibiliteacutes de coopeacuteration

laquoLes hautes eacutecoles speacutecialiseacutees suisses trouveront une occasion unique de transfeacuterer leur expertise et leur sa-voir-faireraquo selon Pascal Marmier CEO de swissnex China La Chine offre en ef-fet de nombreuses possibiliteacutes de colla-boration aux institutions qui souhaitent srsquointernationaliser non seulement sur des probleacutematiques de recherche lieacutees agrave la transformation du pays mais aussi sur les modegraveles de formation swissnex soutient leurs deacutemarches par exemple de nombreux eacutetudiants HES viennent chaque anneacutee pour des voyages drsquoeacutetude En eacuteteacute 2016 un partenariat avec le can-ton de Vaud permettra agrave toute la classe

du Master Innokick de la HES-SO de se rendre agrave Hong Kong et Shanghai pour travailler sur des modegraveles drsquoinnovation rapide avec des eacutetudiants chinois

Ce programme est un bon exemple des formations que swissnex est en train drsquoeacutelaborer Les eacutetudiants beacuteneacuteficient en effet drsquoune expeacuterience immersive qui leur permet de mieux comprendre comment fonctionne la Chine Le programme CHIC est un autre exemple il permet agrave des eacutetu-diants de lrsquoEPFL de la Faculteacute des Hautes eacutetudes commerciales de lrsquoUniversiteacute de Lausanne (HEC) et de lrsquoEcole cantonale drsquoart de Lausanne (ECAL) drsquoapprendre agrave fabriquer un prototype en travaillant avec des ingeacutenieurs chinois dans une usine drsquoeacutelectronique agrave Shenzhen

Ces types de formations correspondent aussi agrave lrsquointeacuterecirct des universiteacutes chinoises qui appreacutecient les nouvelles ideacutees de

coopeacuteration La Suisse nrsquoayant pas de campus en Chine les partenaires sont tregraves ouverts aux possibiliteacutes drsquoeacutechange car lrsquointernationalisation des eacutetudes fait partie des prioriteacutes du gouvernement

Du made in China au created in China Alors que la Chine conserve sa reacuteputa-tion laquodrsquousine du monderaquo produisant en grande quantiteacute et avec une faible valeur ajouteacutee le gouvernement chinois sou-haite deacutevelopper sa capaciteacute drsquoinnovation et transformer ainsi son eacuteconomie Par ail-leurs les entreprises eacutetrangegraveres investis-sant dans les activiteacutes de recherche et de deacuteveloppement en Chine sont de plus en plus nombreuses preuve de la preacutesence de compeacutetences speacutecialiseacutees et de lrsquoesprit entrepreneurial qui se deacuteveloppe tregraves vite dans la technologie swissnex cherche donc agrave mieux faire connaicirctre le paysage chinois et lrsquointeacuterecirct qursquoil preacutesente pour les acteurs de lrsquoinno-vation suisses A travers le Market Entry Camp soutenu par la Commission pour la technologie et lrsquoinnovation par exemple ou le programme Venture Leaders avec venture lab les start-up suisses ont lrsquoop-portuniteacute de venir deacutecouvrir la Chine et drsquoy identifier les possibiliteacutes existantes pour poursuivre le deacuteveloppement de leurs produits et acceacuteder au marcheacute De plus en plus drsquoinvestisseurs se tournent eacutegalement vers swissnex pour identifier les socieacuteteacutes qui sauront agrave la maniegravere de la jeune startup Scantrust combiner deacute-veloppement technologique en Suisse et accegraves commercial en Chine

laquoVue de Suisse la Chine est souvent per-ccedilue comme trop difficile drsquoaccegraves pour des jeunes start-up qui en perccediloivent plus les dangers notamment en termes de proprieacuteteacute intellectuelle que les opportu-niteacutesraquo explique Pascal Marmier laquomais en reacutealiteacute la Chine offre des possibiliteacutes tregraves inteacuteressantes notamment dans des do-maines de pointe ougrave les investissements restent tregraves hauts et la fiabiliteacute des clients est granderaquo

Une activiteacute incessanteEn avril 2016 swissnex China a eacuteteacute acti-vement impliqueacute dans la preacuteparation de la visite du preacutesident de la Confeacutedeacuteration qui eacutetait accompagneacute par la secreacutetaire drsquoEtat Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch (SECO) et le secreacutetaire drsquoEtat Mauro

Un reacuteseau en AsieLes Suisses qui se rendent en Asie profitent souvent de leur voyage pour visiter plusieurs villes suscitant leur inteacuterecirct Partant de ce constat et de la neacutecessiteacute de mieux faire connaicirctre la richesse de leur reacutegion drsquoimplantation en Suisse swissnex China et les Science and Technology Offices de la reacutegion ont creacuteeacute une plateforme de collaboration (wwwstofficeasiach) et deacuteveloppeacute plusieurs programmes de deacute-couverte ou de coopeacuteration laquoIl existe un grand potentiel de synergiesraquo explique Pascal Marmier laquoet nous es-sayons de plus en plus de nous preacutesenter aux acteurs suisses comme un reacuteseau ce qui veut dire que nous pouvons par exemple mettre sur pied un programme drsquoex-ploration de lrsquoimpact de la transformation digitale allant des start-up de Shanghai aux grands laboratoires japonais en passant par les derniers reacuteseaux sociaux agrave la mode agrave Seacuteoulraquo

Lrsquoeacutequipe swissnex de Shanghai Photo swissnex Shanghai

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DellrsquoAmbrogio (SEFRI) ainsi que par deux deacuteleacutegations lrsquoune dans le domaine eacuteco-nomique lrsquoautre dans le domaine science et innovation Gracircce agrave lrsquoeacutequipe en place swissnex China srsquoest chargeacute de la preacutepa-ration autant agrave Peacutekin pour les rencontres ministeacuterielles qursquoagrave Shanghai pour la par-tie innovation Une telle visite permet de consolider les collaborations acadeacute-miques existantes de deacutevelopper de nou-velles relations agrave haut niveau et de don-ner un signal fort aux diverses autoriteacutes que la Suisse est un partenaire de choix dans le domaine science et technologie

swissnex fait partie inteacutegrante de la preacute-sence officielle de la Suisse en Chine et travaille tregraves eacutetroitement avec tous les services offerts par la Confeacutedeacuteration Les programmes communs avec des partenaires comme Pro Helvetia pour la culture ou le Swiss Business Hub dans le domaine commercial sont tregraves freacute-

quents Il est important de penser agrave une plus grande eacutechelle et de rassembler les forces dans des villes qui comptent des dizaines de millions de personnes

Alors qursquoaux Etats-Unis les deux swissnex jouent un rocircle local drsquoaccegraves agrave des reacutegions tregraves denses et bien eacutetablies en termes de FRI en Chine il faut geacuterer la complexi-teacute du systegraveme et les distances entre les diverses zones inteacuteressantes swissnex eacutevolue donc dans un vaste pays qui continue sa croissance eacuteconomique tout en visant une plus grande qualiteacute des services et de lrsquoinnovation Il est donc im-portant de pouvoir tester de nouveaux projets drsquoinvestir dans les contacts et surtout drsquoinformer et drsquoaccueillir les acteurs inteacuteresseacutes par cette partie du monde Etant donneacute la distance cultu-relle et geacuteographique il est eacutegalement indispensable de travailler en reacuteseau avec les collegravegues des Science and Tech-

nology Offices implanteacutes en Coreacutee et au Japon Le rapprochement eacuteconomique agrave travers lrsquoAsie constitue une opportuniteacute ineacutegaleacutee pour les acteurs FRI et lrsquoeacutequipe en place ne meacutenage pas ses efforts pour faire fructifier les eacutechanges et les colla-borations

ContactPascal Marmier CEO swissnex China +86 21 6235 1889 (ext 201)thinsppascalmarmierswissnexchinaorg

Beatrice Ferrari SEFRICheffe suppleacuteante de la division Rela-tions internationales +41 58 462 48 58thinspbeatriceferrarisbfiadminch

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissnexchinaorg

Stagiaires et apprentis moteurs de swissnex

Le modegravele de swissnex repose sur le dynamisme la motivation et la creacuteativiteacute de ses employeacutes Il nrsquoest donc pas eacutetonnant que le bureau de Shanghai accueille un grand nombre de jeunes stagiaires Depuis sa creacuteation ce sont pregraves de 80 stagiaires qui ont pu y seacutejourner entre six mois et un an A la recherche drsquoune premiegravere expeacuterience professionnelle dans un cadre creacuteatif ces jeunes sont eacutegalement pousseacutes par lrsquoenvie de deacutecouvrir la Chine

A swissnex ils ont lrsquoopportuniteacute de travailler sur des eacuteveacutenements et des projets en collaborant avec leurs collegravegues chinois Depuis 2015 swissnex China accueille aussi des apprentis gracircce agrave un partenariat avec le canton de Neuchacirctel qui offre chaque anneacutee la possibiliteacute agrave des jeunes en formation professionnelle de faire une expeacuterience internationale et de se familiariser avec la culture chinoise Le canton de Vaud offre eacutegalement une place agrave des jeunes en eacutechange pour y travailler agrave temps partiel

laquoJe mrsquoappelle Alice Della Casa je viens des environs de Lausanne Je vis agrave Shanghai depuis septembre 2015 Jrsquoapprends le chinois agrave lrsquouniversiteacute et je travaille agrave swissnex en tant que stagiaire depuis janvier 2016 Jrsquoai deacutecideacute de venir eacutetudier en Chine car crsquoeacutetait pour moi complegravetement nouveau Jrsquoavais vrai-ment envie de deacutecouvrir quelque chose de diffeacuterent du monde occidental que jrsquoai toujours connu De plus comme je nrsquoeacutetais pas encore sucircre de la direction de mes eacutetudes supeacuterieures jrsquoai toujours penseacute que connaicirctre la Chine et sa langue eacutetait un eacutenorme avantage Qursquoimporte le domaine drsquoeacutetude que je suivrai la Chine est et probablement restera un pays cleacute Lrsquoexpeacuterience agrave swissnex est extrecircmement inteacuteressante car on a la possibiliteacute de travailler de maniegravere toujours diffeacuterente Jrsquoai la chance de tra-vailler avec une eacutequipe dynamique et sympathique Ce qui me marque est que mecircme apregraves plus de six mois dans cette ville jrsquoarrive toujours agrave y deacutecouvrir de nouveaux aspects positifs ou neacutegatifs Il est impossible de srsquoennuyer et jrsquoespegravere continuer agrave profiter de mon expeacuterience jusqursquoagrave la finraquo

laquoEn chinois mon nom Siwei signifie laquopenseacutee largeraquo Mais apregraves des anneacutees dans la tour drsquoivoire de lrsquoeacuteducation chinoise je me suis rendu compte que je nrsquoavais jamais regardeacute ailleurs Jrsquoai donc deacutecideacute drsquoexplorer un autre pays apregraves mon diplocircme secondaire non pas avec le regard superfi-ciel drsquoun touriste mais en tant que participant actif swissnex China mrsquoa offert le contexte que je recherchais En travaillant comme responsable de projet junior dans les meacutedias sociaux jrsquoai consciemment eacutetudieacute les questions de communication interculturelle entre la Chine et la Suisse deux pays dont les diffeacuterences ne cessent de mrsquoinspirer et de mrsquointerpeller Jrsquoai peu agrave peu com-menceacute agrave voir la Suisse comme un pays agrave multiples facettes qursquoon ne peut reacuteduire aux preacutedicats innovant ponctuel confiant ou agrave lrsquoaffut des opportuniteacutes Crsquoest un pays de la diversiteacute aux qua-liteacutes uniques incarneacute par les personnaliteacutes merveilleuses dont jrsquoai fait connaissance que je cocirctoie et avec lesquelles je travailleraquo

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Bregraveves FRI

SEFRI NEWS 316 l PANORAMA

LE CHIFFRE

38 laquoShe Figuresraquo est une publication de la Commission europeacuteenne qui paraicirct tous les trois ans de-puis 2003 Elle repreacutesente la source la plus importante pour les statistiques internationales en ma-tiegravere drsquoeacutegaliteacute entre les sexes dans le monde de la recherche europeacuteenne Lrsquoeacutedition de 2015 preacute-sente les derniegraveres donneacutees disponibles pour les 28 pays de lrsquoUnion europeacuteenne ainsi que pour lrsquoIslande Israeumll la Norvegravege la Suisse et la Turquie

En Suisse comme partout en Europe la participation des femmes diminue au fur et agrave mesure que lrsquoon monte les eacutechelons de la carriegravere acadeacutemique En 2013 la part des femmes en Suisse dans le corps intermeacutediaire infeacuterieur (collaborateurs scientifiques) se monte agrave 38 (UE28 45) Pour les chercheurs laquoseniorsraquo le grade le plus eacuteleveacute elle srsquoeacutelegraveve agrave 19 (UE28 21)

Informations compleacutementaires httpeceuropaeuresearchswafsindexcfmpg=libraryamplib=gender_equality

Invitation

SCRRC 2016Swiss Cyber Risk Research Conference 2016Friday 20 May 2016 9 am ndash 4 pmSwiss Tech Convention Center EPFL Lausanne Switzerlandwwwscrrcch

Register now on wwwscrrcch

Swiss Cyber Risk Research Conference 201620 mai 2016 09h00-17h00 Swiss Tech Convention Center EPFL Lausanne

Dans le cadre de la deacutecision du Conseil feacutedeacuteral de 2013 concernant la laquoStrateacute-gie nationale de protection de la Suisse contre les cybers-risquesraquo le SEFRI srsquoest vu confier la tacircche de coordination de la mise en œuvre de la premiegravere des seize mesures qui doivent permettre de se proteacuteger agrave moyen et long terme contre ces nouveaux dangers Cette premiegravere mesure agrave prendre srsquointitule formellement laquoRecherche neacutecessaire sur les nouveaux risques en lien avec la probleacutematique de la cyberneacutetiqueraquo

Un comiteacute de pilotage interdeacuteparte-mental de speacutecialistes preacutesideacute par le SEFRI a ainsi vu le jour et suggeacutereacute que lrsquoorganisation drsquoune journeacutee consa-creacutee agrave la preacutesentation de thegravemes de recherche dans ce domaine serait la meilleure initiative pour

reacuteunir les chercheurs les ensei-gnants les eacutetudiants et les parte-naires concerneacutes par la protection contre les cybers-risques et creacuteer ain-si une veacuteritable communauteacute de re-cherche en Suisse dans ce domaine

favoriser la communication et ain-si creacuteer des synergies entre les dif-feacuterents partenaires concerneacutes des hautes eacutecoles du Fond national suisse (FNS) de la Commission pour la Technologie et lrsquoInnovation (CTI) et de lrsquoeacuteconomie

preacutesenter lrsquoeacutetat de la recherche mon-diale du domaine et cela au plus haut niveau

permettre aux deacutecideurs de se faire une image des diffeacuterentes menaces cyberneacutetiques et leur permettre de comprendre comment y faire face

Les organisateurs de lrsquoeacuteveacutenement du 20 mai 2016 ont la chance de pouvoir compter sur la participation de cher-cheurs drsquoenseignants et drsquoindustriels de premier plan qui viendront faire part de leur riche expeacuterience Parmi les seize intervenants annonceacutes citons les principaux

Ralph Langner le chercheur allemand qui a analyseacute et identifieacute laquoStuxnetraquo le virus informatique qui a bloqueacute les centrifugeuses iraniennes drsquoenrichis-sement de lrsquouranium

Virgil Dorin Gligor professeur de Carnegie Mellon University tregraves reacute-puteacute pour ses recherches sur la seacutecu-riteacute informatique et honoreacute en 2006 pour ses travaux par la National Se-curity Agency (NSA)

Nicolas Gisin professeur de physique de lrsquouniversiteacute de Genegraveve qui a deacuteve-loppeacute une meacutethode tregraves originale de cryptographie quantique et qui a eacuteteacute deacutesigneacute par une revue du Massachus-setts Institute of Technology (MIT) comme lrsquoinventeur drsquoune des dix meilleures technologies pour le futur

Andreacute Kudelski le preacutesident et CEO du Groupe Kudelski socieacuteteacute indust-rielle qui joue un rocircle majeur dans le monde en matiegravere de cyberseacutecuriteacute

Enfin le nouveau preacutesident nommeacute de lrsquoEPFL le professeur Martin Vetterli actuellement preacutesident du FNS speacutecia-liste des systegravemes de communication sera eacutegalement preacutesent

Il reste encore quelques places agrave dis-position pour cette confeacuterence qui se deacuteroulera exclusivement en anglais

Programme et inscription wwwscrrch

Page 8: News SEFRI Avril 2016

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SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

Sommet national de la formation professionnelle

Formation professionnelle pareacutee pour affronter lrsquoavenirLe sommet national de la formation professionnelle srsquoest tenu agrave Berne agrave la mi-avril 2016 sous la direction du preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann Les repreacutesentants de la Confeacutedeacuteration des cantons et des milieux politique et eacuteconomique y ont donneacute un signal fort concernant le deacuteveloppement de la formation professionnelle Ils se sont engageacutes agrave eacutelaborer ensemble une strateacutegie de la formation professionnelle orienteacutee vers lrsquoavenir et ont arrecircteacute des mesures pour lrsquooptimisation des proceacutedures administratives et pour la certification professionnelle pour adultes Les partenaires de la formation professionnelle srsquoaccordent sur le fait que les moyens neacutecessaires doivent ecirctre inscrits dans le message relatif agrave lrsquoencouragement de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation pendant les anneacutees 2017 agrave 2020

Dans le but de poursuivre le deacuteveloppe-ment de la formation professionnelle en adeacutequation avec les besoins socieacutetaux eacuteconomiques et sociopolitiques les par-ticipants agrave cette rencontre au sommet ont adopteacute diffeacuterentes mesures

Vision 2030 En outre sous lrsquoeacutegide du SEFRI un groupe de travail composeacute de repreacutesentants des partenaires de la formation profession-nelle dans lequel figureront eacutegalement des experts scientifiques est chargeacute drsquoeacutelaborer les bases strateacutegiques pour une strateacutegie de formation profession-nelle commune porteuse drsquoavenir Les axes de deacuteveloppement de la formation professionnelle devront ecirctre precircts pour les prochaines Journeacutees des partenaires de la formation professionnelle de 2017 Ils devront tenir compte en premier lieu de la complexiteacute du systegraveme de formation pro-fessionnelle ainsi que des deacutefis agrave relever en matiegravere de socieacuteteacute et drsquoeacuteconomie tels que la numeacuterisation et lrsquoindustrie 40

Optimisation des proceacuteduresDans le mecircme but de former la main drsquoœuvre qualifieacutee dont notre eacuteconomie a besoin et de maintenir la disponibiliteacute eacuteleveacutee des entreprises agrave former des ap-prentis les partenaires veulent reacuteduire la charge administrative pour les entreprises formatrices Les premiegraveres ameacuteliorations au niveau des cantons et des organisa-tions du monde du travail devront ecirctre reacutealiseacutees et eacutevalueacutees jusqursquoau prochain sommet de la formation professionnelle La collecte le traitement et lrsquoutilisation des donneacutees de maniegravere coordonneacutee uniforme et efficace permettra drsquoobtenir des reacutesultats concrets et de simplifier les proceacutedures Crsquoest le cas par exemple pour la base de donneacutees des places drsquoappren-tissage (LENA) exploiteacutee par les cantons

Certification professionnelle pour adultes En 2014 selon lrsquoOffice feacutedeacuteral de la sta-tistique plus de 550 000 personnes entre 25 et 64 ans ne posseacutedaient pas de di-plocircme postobligatoire en Suisse Lrsquoinitia-tive visant agrave combattre la peacutenurie de per-sonnel qualifieacute (FKI plus) et la loi feacutedeacuterale sur la formation continue contribuent agrave ameacuteliorer durablement la situation des personnes concerneacutees sur le marcheacute du travail et agrave atteacutenuer la peacutenurie de per-sonnel qualifieacute A lrsquoaide drsquoune campagne drsquoinformation et de sensibilisation qui deacutebutera en 2017 et du guide relatif aux formations et aux examens adapteacutes aux adultes agrave paraicirctre sous peu les par-tenaires entendent mieux faire connaicirctre les moyens de formation existants aux adultes qui souhaitent rattraper une for-mation professionnelle ou continuer agrave se former ainsi qursquoaux prestataires de for-mation et conseillers en formation

FinancementLes partenaires de la formation profes-sionnelle sont unanimes pour consideacuterer que les moyens neacutecessaires agrave la mise en œuvre de toutes les mesures en faveur de la formation professionnelle doivent ecirctre inscrits dans le message FRI 2017ndash2020 Il faut veiller en particulier agrave ce que lrsquoameacutelioration du financement de la formation professionnelle supeacuterieure ne se fasse pas au deacutetriment de la forma-tion professionnelle initiale

Inteacutegration des reacutefugieacutes et des per-sonnes admises agrave titre provisoireLes partenaires de la formation profes-sionnelle sont conscients de lrsquourgence de cette theacutematique Ils ont convenus drsquoanalyser la situation dans le dialogue entre partenaires et de prendre des me-sures concerteacutees Le but est drsquoutiliser les

offres et instruments existants le cas eacutecheacuteant en les adaptant aux cas speacuteci-fiques Les partenaires de la formation professionnelle attachent une grande importance agrave une bonne collaboration entre les autoriteacutes responsables de la formation et celles qui sont en charge de la migration

ContactKatrin Frei SEFRICheffe de lrsquouniteacute Politique de la formation professionnelle +41 58 462 82 47thinspkatrinfreisbfiadminch

Informations compleacutementairesPlan de mesuresthinsp wwwsbfiadminchspitzentreffen-f

La formation professionnelle en Suisse ndash Faits et chiffres 2016

La publication donne une vue drsquoensemble du systegraveme suisse de formation professionnel-le preacutesente les diffeacuterentes offres de for-mation et les

perspectives de carriegravere existantes ainsi que leur interdeacutependance Elle contient eacutegalement les faits et don-neacutees chiffreacutees de la formation profes-sionnelle tout comme divers liens et adresses utiles La brochure est dis-ponible en cinq langues (d f i e es) et peut ecirctre teacuteleacutechargeacutee sur la page internet suivante thinsp wwwsbfiadminchBB_zafa16-fr

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SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

Plan directeur de la recherche en formation professionnelle 2017ndash2020

Deacutefinition de domaines de recherche prioritaires et optimi-sation du programme drsquoencouragement

Quels sont les environnements technologiques favorisant lrsquoapprentissage chez les jeunes Comment les entreprises se positionnent-elles face agrave lrsquoactiviteacute formatrice Quels sont les facteurs qui facilitent la transmission des connais-sances dans la formation commerciale Voilagrave le type de questions auxquelles srsquointeacuteresse la recherche en formation professionnelle encourageacutee par la Confeacutedeacuteration En avril 2016 le SEFRI a publieacute le plan directeur de la recherche en formation professionnelle pour les anneacutees 2017 agrave 2020 Le document rend compte des activiteacutes meneacutees pendant la peacuteriode 2013ndash2016 et preacutesente les prioriteacutes et les optimisations preacutevues pour la peacuteriode 2017ndash2020

Avant lrsquoentreacutee en vigueur de lrsquoactuelle loi sur la formation professionnelle en 2004 la recherche en formation professionnelle nrsquooccupait qursquoune place marginale dans le paysage de la recherche en eacuteducation Cette situation eacutetait en contradiction avec lrsquoimportance eacuteconomique et sociale de la formation professionnelle en Suisse et elle reacutepondait fort mal aux grands be-soins de bases scientifiques pour le pilo-tage politique et le deacuteveloppement des pratiques de la formation professionnelle

Bases scientifiques pour les poli-tiques de formation professionnelle La reacuteforme de la formation profession-nelle a eacuteteacute lrsquooccasion de repenser la re-cherche en formation professionnelle encourageacutee par la Confeacutedeacuteration et de revaloriser son statut En vertu de la loi sur la formation professionnelle entiegravere-ment reacuteviseacutee en 2004 le SEFRI encou-rage la recherche en formation profes-sionnelle par deux instruments

Leading Houses le SEFRI finance la mise en place de pocircles de recherche en formation professionnelle dans les universiteacutes Rattacheacutees agrave une chaire universitaire les Leading Houses ani-ment un reacuteseau de compeacutetence et pi-lotent plusieurs projets de recherche autour drsquoun pocircle theacutematique

Encouragement de projets individuels le SEFRI peut financer des mandats de recherche sur des theacutematiques cir-conscrites Les projets sont souvent proposeacutes bottom-up Ils tentent de reacutepondre agrave des questions preacutecises lieacutees agrave la formation professionnelle et qui ne sont pas abordeacutees par les Leading Houses

Ces deux instruments sont compleacutemen-taires Les Leading Houses sont conccedilues dans une perspective agrave plus long terme leur vocation est drsquoecirctre des pocircles de compeacutetence couvrant une theacutematique de plus grande ampleur Les projets in-

dividuels courent eux sur une peacuteriode plus bregraveve et portent sur des theacutematiques moins vastes souvent tourneacutees vers les applications La recherche en formation professionnelle ndash conjointement avec lrsquoencouragement de projets et le soutien drsquoactiviteacutes particuliegraveres drsquointeacuterecirct public ndash contribue ainsi au deacuteveloppement de la formation professionnelle et aux proces-sus drsquoinnovation dans la pratique tout en produisant les bases de deacutecision pour la politique en matiegravere de formation pro-fessionnelle

Rappel de la peacuteriode 2013ndash2016Au cours de la peacuteriode 2013ndash2016 deux des cinq Leading Houses ont conclu leur activiteacute (laquoEconomie de la formation transitions compeacutetences marcheacute du tra-vailraquo et laquoQualiteacute de la formation profes-sionnelleraquo) Trois Leading Houses restent en activiteacute laquoEconomie de la formation compor-tement des entreprises et politiques de formationraquo

laquoTechnologies pour la formation pro-fessionnelleraquo

laquoProcessus drsquoenseignement et drsquoap-prentissage dans le domaine commer-cialraquo

Une nouvelle Leading House a eacuteteacute eacutetablie en 2015 sur la theacutematique de la Gouver-nance de la formation professionnelle (GOVPET) Nombre de projets individuels ont eacuteteacute soutenus lrsquoanalyse de la transition de la scolariteacute obligatoire agrave la formation professionnelle constituant un des pocircles drsquointeacuterecirct

Les deux Leading Houses laquoEconomics of Education Firm Behaviour and Training Policiesraquo (LH Econ) et laquoTechnologies pour

La recherche en formation professionnelle contribue conjointement avec lrsquoencouragement de projets et le soutien drsquoactiviteacutes particuliegraveres drsquointeacuterecirct public au deacuteveloppement de la formation professionnelle et aux processus drsquoinnovation dans la pratique tout en produisant les bases de deacutecision pour la politique en ma-tiegravere de formation professionnelle Photo Iris Krebs

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la formation professionnelleraquo (LH DUAL-T) ont reacuteussi au cours des derniegraveres anneacutees agrave se positionner sur le plan national et in-ternational Dans leurs domaines respec-tifs les deux Leading Houses contribuent agrave faire progresser la formation profession-nelle par leurs apports novateurs LH Econ placeacutee sous la direction des pro-fesseurs Uschi Backes-Gellner (Universiteacute de Zurich) et Stefan Wolter (Universiteacute de Berne) eacutetudie des aspects eacuteconomiques tels que les effets de la mobiliteacute profes-sionnelle des diplocircmeacutes drsquoune formation professionnelle initiale ou lrsquoimpact drsquoun critegravere drsquoadjudication laquoentreprise forma-triceraquo dans les appels drsquooffres publics Il faut aussi mentionner lrsquoactiviteacute drsquoexperts des deux directeurs des Leading Houses que ce soit au niveau feacutedeacuteral aupregraves de lrsquoOCDE ou encore dans la coopeacuteration internationale en matiegravere de formation professionnelle

Quant agrave la Leading House DUAL-T qui est dirigeacutee par le professeur Pierre Dillen-bourg (EPFL) elle deacuteveloppe des solutions novatrices baseacutees sur les technologies de lrsquoinformation et destineacutees agrave mieux relier les connaissances theacuteoriques et les savoirs pratiques que les apprentis acquiegraverent en entreprise agrave lrsquoeacutecole professionnelle et dans les cours interentreprises Les char-pentiers par exemple ont besoin drsquoune

bonne faculteacute de repreacutesentation de lrsquoes-pace pour reacutealiser une construction en trois dimensions agrave partir de plans en deux dimensions Lrsquoutilisation drsquoun systegraveme de projection (TapaCarp) deacuteveloppeacute par les chercheurs de DUAL-T a un effet positif sur lrsquoentraicircnement des capaciteacutes de repreacute-sentation spatiale des apprentis

La Leading House laquoProcessus drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage dans le domaine commercialraquo (LINCA) dirigeacutee par le pro-fesseur Franz Eberle (Universiteacute de Zurich) a meneacute pendant la premiegravere peacuteriode de financement (2011-2016) une eacutetude lon-gitudinale sur la formation commerciale Cette eacutetude srsquoest inteacuteresseacutee aux processus drsquoenseignement et drsquoapprentissage des apprentis commerciaux et de leurs ensei-gnants sur lrsquoensemble de la dureacutee de for-mation Derniegravere neacutee des Leading Houses la LH laquoGouvernance de la formation pro-fessionnelleraquo (GOVPET) a commenceacute agrave deacuteployer ses activiteacutes sous la direction du

professeur Patrick Emmenegger (Universi-teacute de Saint-Gall)

Reacutepondant agrave une logique bottom-up lrsquoinstrument de lrsquoencouragement de projets individuels a eacuteteacute fortement sol-liciteacute pendant les anneacutees 2013 agrave 2016 notamment pour des recherches sur la transition Dans ce domaine la re-cherche sur la formation professionnelle soutient en plus des activiteacutes de forma-tion de la relegraveve afin de donner aux doctorants des connaissances meacutetho-dologiques approfondies et favoriser les eacutechanges scientifiques Drsquoautres projets individuels concernent le deacuteveloppe-ment des compeacutetences les professions des soins et lrsquoentrepreneuriat Durant la peacuteriode FRI en cours quinze projets in-dividuels ont eacuteteacute meneacutes agrave bien et cinq projets nouveaux ont eacuteteacute lanceacutes (eacutetat fin avril 2016)

Evaluation de la recherche sur la formation professionnellePendant la peacuteriode 2013ndash2016 le SEFRI a par ailleurs commandeacute une eacutevaluation de grande ampleur de la recherche en for-mation professionnelle Conduite par le bureau econcept SA lrsquoeacutevaluation aboutit agrave la conclusion que la Suisse a reacuteussi en une bonne deacutecennie agrave se doter drsquoune recherche en formation professionnelle dont la qualiteacute ne craint pas la comparai-son avec drsquoautres pays Lrsquoeacutevaluation du programme drsquoencouragement a toute-fois fait apparaicirctre que les reacutesultats des recherches tout reconnus qursquoils soient sur le plan national et international ont encore un impact insuffisant sur les pra-tiques de la formation professionnelle Un besoin drsquooptimisation a aussi eacuteteacute mis en lumiegravere en ce qui concerne la peacuterenni-teacute des structures mises en place

Planification 2017ndash2020Le programme drsquoencouragement de la re-cherche en formation professionnelle sera reconduit pour la peacuteriode FRI 2017ndash2020

La recherche de lrsquoadministration feacutedeacuteraleLa formation professionnelle fait partie des onze domaines politiques que le Conseil feacutedeacuteral a deacutefini pour la recherche de lrsquoadministration feacutedeacuterale Cette recherche doit fournir des connaissances neacutecessaires agrave lrsquoaccomplissement des tacircches de lrsquoadminis-tration feacutedeacuterale et agrave la mise en œuvre des politiques publiques Le cadre leacutegal de la recherche de lrsquoadministration feacutedeacuterale est preacuteciseacute drsquoune part dans la loi feacutedeacute-rale sur lrsquoencouragement de la recherche et de lrsquoinnovation (LERI) et drsquoautre part dans pregraves de 70 dispositions de lois speacuteciales (par exemple la loi sur la formation professionnelle)

LH Econ (Economics of Education Firm Behaviour and Training Policies)Universiteacutes de Zurich et de Berne

LH DUAL-T (Technologies pour la formation professionnelle)EPFL Universiteacute de Fribourg IFFP Lugano

LH LINCA (Processus drsquoenseignement et drsquoapprentissage dans le domaine commercial)Universiteacute de Zurich

LH GOVPET (Gouvernance de la formation professionnelle)Universiteacutes de Saint-Gall et de Lausanne IFFP Zollikofen

Implantations et reacuteseaux des Leading Houses (eacutetat en avril 2016) Source SEFRI

SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

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Lrsquoanalyse des besoins prioritaires en ma-tiegravere de recherche deacutecoule des deacutefis ac-tuels Lrsquoidentification de ces deacutefis srsquoest fondeacutee sur les objectifs de politique de formation deacutefinis conjointement par la Confeacutedeacuteration et les cantons et sur les deacutefis exposeacutes dans une perspective su-peacuterieure dans le message FRI tels que lrsquoeacutevolution deacutemographique et la peacutenu-rie de personnel qualifieacute Conjointement avec les partenaires dans les cantons les organisations du monde du travail et les milieux scientifiques le SEFRI a valideacute lrsquoactualiteacute de ces deacutefis en les compleacutetant sur les points qui appellent des mesures Ce processus a deacuteboucheacute sur la deacutefinition de prioriteacutes theacutematiques pour lrsquoencoura-

gement de la recherche Ces prioriteacutes se rattachent aux domaines suivants Aspects systeacutemiques Politique Deacutecisions de formation individuelles Transitions

Economie et marcheacute du travail Meacutethodes et pratiques drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage

Internationalisation

Enfin il srsquoagira aussi de remeacutedier aux fai-blesses de la recherche en formation pro-fessionnelle identifieacutees par le processus drsquoeacutevaluation Lrsquoeffort portera notamment sur la consolidation de la gouvernance lrsquoinstitutionnalisation de la recherche en formation professionnelle dans le pay-

sage suisse des hautes eacutecoles et lrsquoexploi-tation plus systeacutematique des reacutesultats de la recherche aux niveaux pratique et politique

ContactJohannes Mure SEFRIChef de lrsquouniteacute Pilotage et recherche en matiegravere de formation +41 58 464 64 04thinspjohannesmuresbfiadminch

Informations compleacutementairesPlan directeur de la recherche en forma-tion professionnelle 2017ndash2020thinsp wwwsbfiadminchBBKonzept_fr

Entretien avec Michael Hengartner professeur et preacutesident de swissuniversities

laquoJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaireraquoMichael Hengartner professeur et recteur de lrsquoUniversiteacute de Zurich a repris deacutebut 2016 la preacutesidence de la Confeacuterence des recteurs des hautes eacutecoles suisses (swissuniversities) Son objectif est notamment que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la Suisse

Vous ecirctes agrave la preacutesidence de swissuniver-sities depuis 100 jours De quoi vous ecirctes-vous le plus occupeacute depuis vos deacutebutsMichael Hengartner durant cette courte mais intense peacuteriode jrsquoai appris agrave connaicirctre cette toute jeune organisation qursquoest swissuniversities Elle se trouve en-core en phase de deacuteveloppement mais beaucoup de choses fonctionnent deacutejagrave parfaitement

Nous avons deacutejagrave traiteacute de nombreux thegravemes notamment Horizon 2020 le financement des hautes eacutecoles les reacute-fugieacutes dans les hautes eacutecoles suisses le programme speacutecial relatif agrave la meacutede-

cine universitaire et aussi les possibiliteacutes de promotion des membres des hautes eacutecoles speacutecialiseacutees

Entreacutee en vigueur en 2015 la loi sur lrsquoencouragement et la coordination des hautes eacutecoles (LEHE) a poseacute de nouvelles bases pour le paysage suisse des hautes eacutecoles Ressentez-vous son influenceAbsolument Par exemple les hautes eacutecoles peuvent beaucoup plus facile-ment parler drsquoune seule voix et donner ainsi plus de poids agrave leurs demandes au niveau politique et socieacutetal

Quels sont vos domaines de prioriteacute vos objectifs en tant que preacutesidentJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaire par exemple quand jrsquoexplique le positionnement des hautes eacutecoles aux milieux politiques et au grand public en avanccedilant de bons arguments Mon objectif est que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la SuisseUniversiteacutes eacutecoles polytechniques feacute-deacuterales hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et hautes eacutecoles peacutedagogiques quel est

leur deacutenominateur commun dans la po-litique des hautes eacutecoles Et quelles sont leurs diffeacuterencesLeur point commun reacuteside dans le fait que nous accordons une grande impor-tance agrave leurs diffeacuterences Selon notre philosophie les universiteacutes les eacutecoles polytechniques feacutedeacuterales les hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et les hautes eacutecoles peacutedagogiques sont eacutegales mais aussi diffeacuterentes Tandis que nous veillons aux profils speacutecifiques des diffeacuterents types de hautes eacutecoles nous entretenons et promouvons la diversiteacute et la compleacute-mentariteacute des offres de formation au niveau tertiaire Ces offres sont lrsquoune des grandes forces de notre systegraveme suisse de formation La diversiteacute dans les offres reacutepond non seulement aux aptitudes et inteacuterecircts individuels des eacutetudiants mais constitue eacutegalement une reacuteponse adap-teacutee agrave la demande sur le marcheacute du tra-vail de professionnels qualifieacutes issus de formations diverses

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissuniversitiesch

Prof Dr Michael Hengartner

SEFRI NEWS 316 l HAUTES EacuteCOLES

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Le Conseil feacutedeacuteral lance un nouveau programme de recherche

Transformer les nouvelles connaissances en matiegravere drsquoeacuteconomie durable en applications concregravetesLe Conseil feacutedeacuteral a lanceacute en mars 2016 le nouveau programme national de recherche (PNR) laquoEconomie durableraquo On en attend une contribution importante agrave lrsquoeacuteconomie durable gracircce agrave une utilisation plus efficace et agrave une seacutecuriteacute accrue des ressources Les progregraves escompteacutes ne manqueront pas de favoriser la compeacutetitiviteacute de lrsquoeacuteconomie suisse et drsquoaccroicirctre le bien-ecirctre de la population indigegravene La dureacutee du programme de recherche est de cinq ans et son budget global se monte agrave 20 millions de francs

Les ressources naturelles ont un poten-tiel de reacutegeacuteneacuteration limiteacute et se font tou-jours plus rares Ce constat a engendreacute au sein de la communauteacute scientifique dans le monde politique et dans la socieacute-teacute un deacutebat intensif sur lrsquousage efficace des ressources la deacutecarbonisation de lrsquoeacuteconomie les innovations permettant le deacuteveloppement de technologies propres et plus geacuteneacuteralement sur une moder-nisation de la socieacuteteacute Ce nouveau pro-gramme national de recherche meneacute par le Fonds national suisse FNS vise donc agrave produire ndash dans une approche systeacutemique ndash des connaissances concernant aussi bien lrsquoenvironnement lrsquoeacuteconomie et la socieacuteteacute que lrsquoensemble des ressources naturelles et des eacutechelons de la chaicircne de creacuteation de valeur Ce programme doit drsquoune part susciter le deacutepocirct de projets de recherche axeacutes sur lrsquoaccroissement des connais-sances et sur la mise en eacutevidence globale des chances des risques et des potentiels Il doit drsquoautre part aboutir agrave lrsquoanalyse de mesures et drsquoinstruments et agrave des conclu-sions geacuteneacuterales agrave des fins pratiques par le deacuteveloppement de normes innovantes la conception de modegraveles de consommation et de production ineacutedits et la diffusion de technologies et de produits laquopropresraquo

Ce PNR srsquoadresse agrave un large eacuteventail de disciplines allant de lrsquoeacuteconomie et de lrsquoeacuteco-nomie drsquoentreprise aux sciences de lrsquoenvi-ronnement et agrave lrsquoeacutecologie industrielle en passant par les sciences sociales les sciences financiegraveres et le droit Ce programme est exigeant car il preacutesuppose une approche systeacutemique des ressources naturelles et de la chaicircne de production dans le champ de tension entre environnement eacuteconomie et socieacuteteacute

Les connaissances nouvelles produites par les projets de recherche du PNR 73 fourni-ront des informations essentielles tant pour le secteur priveacute que pour les deacutecideurs et les autoriteacutes communales cantonales et feacutedeacuterales

ContactClaudine Dolt SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Recherchedivision Recherche et innovation natio-nales +41 58 462 78 38thinspclaudinedoltsbfiadminch Compleacutements dlsquoinformationLe Fonds national suisse preacutevoit de pu-blier lrsquoappel agrave projet pour ce nouveau

Qursquoest ce qursquoun programme natio-nal de rechercheLes programmes nationaux de recher-che couvrent des projets de recher-che qui contribuent agrave la solution de problegravemes drsquoactualiteacute drsquoimportance nationale La seacutelection des thegravemes se fait dans une logique ascendan-te (dite laquobottom-upraquo) le Secreacutetariat drsquoEtat agrave la formation agrave la recherche et agrave lrsquoinnovation (SEFRI) recueille les propositions theacutematiques eacutemanant des milieux inteacuteresseacutes A la suite de ce processus deacutebouchant sur une pro-position du Deacutepartement feacutedeacuteral de lrsquoeacuteconomie de la formation et de la recherche (DEFR) le Conseil feacutedeacuteral arrecircte peacuteriodiquement les thegravemes et lrsquoenveloppe financiegravere de nouveaux PNR dont lrsquoexeacutecution est confieacutee au Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS)

Les projets de recherche soumis par la suite au FNS passent par la proceacutedure drsquoeacutevaluation ordinaire obeacuteissant aux normes du FNS Les PNR ont en geacuteneacute-ral une dureacutee de cinq ans Depuis la creacuteation de cet instrument plus de 70 PNR ont eacuteteacute reacutealiseacutes

programme national de recherche en juin 2016 Les esquisses de projets pour-ront ecirctre soumises au FNS degraves cette date Toute question touchant la soumission des projets est agrave adresser directement au FNS agrave lrsquoattention de

Pascal Walther FNS +41 31 308 22 26thinsppascalwalthersnfch

Vous trouverez plus drsquoinformations sur les programmes nationaux de recherche surthinsp wwwsbfiadminchnfp_fr

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Etude bibliomeacutetrique des publications de recherche

Bonne performance de la recherche suisse au cours des derniegraveres anneacutees

Malgreacute la concurrence accrue ces derniegraveres anneacutees la Suisse fait toujours partie des pays les plus compeacutetitifs dans le domaine de la recherche Elle arrive agrave maintenir son niveau de production de publications ainsi qursquoun impact global eacuteleveacute Elle fait aussi preuve drsquoune inteacutegration internationale remarquable eacutetant donneacute qursquoun tregraves grand nombre de publications sont produites en collaboration internationale Tels sont les principaux reacutesultats drsquoune eacutetude bibliomeacute-trique du SEFRI reacutecemment publieacutes dans le rapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981-2013raquo

La recherche fait progresser les connais-sances actuelles ou apporte du nouveau savoir de nouveaux instruments ou des meacutethodes innovantes Mais comment mesure-t-on la performance de re-cherche drsquoun pays et comment la com-pare-t-on avec celle drsquoautres pays

Releveacute quantitatif de la production scientifiqueUne approche possible est celle de la bibliomeacutetrie Il srsquoagit drsquoune meacutethode quantitative Elle part du principe que les chercheurs utilisent la publication drsquoarticles dans des revues scientifiques comme principal moyen de rendre pu-bliques leurs activiteacutes de recherche Il est ainsi possible drsquoobserver les tendances et les eacutevolutions de la recherche au cours du temps et par pays au moyen drsquoindi-cateurs choisis

Les eacutetudes bibliomeacutetriques sont un ins-trument important pour estimer la per-formance de recherche drsquoun pays et

sont utiliseacutees comme tel dans le monde entier Elles ont ce-pendant aussi leurs limites les don-neacutees exploiteacutees ne concernent que les articles qui sont pu-blieacutes dans des revues scientifiques pour un public international Elles ne tiennent pas compte des autres canaux de diffusion des reacutesultats de re-cherche tels que les preacutesentations dans des congregraves ou les monographies En-fin elles ne comptabilisent que les ar-ticles en anglais qui tient lieu de langue internationale de reacutefeacuterence

Volume de publicationsSur la peacuteriode 2009-2013 la Suisse a produit 12 des publications mon-diales et se place ainsi au 16e rang des pays La Suisse arrive agrave maintenir ce taux de production de 12 depuis plusieurs anneacutees malgreacute la concurrence de plus en plus grande des pays eacutemergents En termes de publications par habitants ou par chercheurs la Suisse se situe parmi les pays les plus productifs en nombre de publications par habitant elle se classe au 1er rang mondial avec presque 4000 publications par million drsquohabitants (Fig 1) et au 3e rang en nombre de publi-cations par chercheur avec 857 publica-tions pour 1000 chercheurs

Secteurs institutionnels de la SuisseLe secteur institutionnel le plus productif en Suisse est le secteur des hautes eacutecoles

avec 726 des publications nationales sur la peacuteriode 2009ndash2013 les 274 restants se reacutepartissant entre les trois autres secteurs le secteur des instituts de recherche (145) le secteur des en-treprises priveacutees (75) et le secteur des organisations internationales (54)

Lrsquoeacutevolution des parts des quatre secteurs montrent que le secteur des hautes eacutecoles a toujours eacuteteacute le plus productif (Fig 2) Par contre le secteur des entre-prises priveacutees a perdu de lrsquoimportance au cours des derniegraveres anneacutees passant de presque 15 agrave la fin des anneacutees 90 agrave moins de 8 actuellement

Impact (indice relatif de citations)Lrsquoimpact des publications produites en Suisse (lrsquoaudience aupregraves des autres chercheurs) est excellent et la Suisse se classe au 3e rang juste derriegravere les Etats-Unis et les Pays-Bas pour la peacute-riode 2009ndash2013 (Fig 3) Si lrsquoimpact de

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10

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1

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Hautes eacutecoles Instituts de recherche Entreprises priveacutees Organisations internationales

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

Figure 1 Publications par anneacutee et par mil-lion drsquohabitants peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Figure 2 Evolution des publications par secteurs institutionnel en pourcentage du total des publications de la Suisse

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

3892

3483

3463

3423

3407

3318

3242

3095

2685

2299

Finlande

Danemark

Pays-Bas

Norvegravege

Suegravede

Australie

Canada

Singapour

Suisse

Islande

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

la Suisse est resteacute quasi identique ces derniegraveres anneacutees (aux alentours de 117 soit 17 points de plus que la moyenne mondiale de 100) celui des Pays-Bas a augmenteacute et a actuellement permis agrave ce pays de passer juste devant la Suisse

Publications les plus citeacutees (Top 10)La Suisse produit 16 des publica-tions faisant partie des publications les plus citeacutees mondialement (Top 10) ce qui repreacutesente une proportion plus importante que sa part de 12 dans les publications globales La Suisse est

Figure 3 Indicateur drsquoimpact peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

donc tregraves preacutesente dans cette classe de publications agrave forte visibiliteacute internatio-nale ce qui montre la tregraves forte recon-naissance mondiale dont jouissent ses chercheurs Si lrsquoon compte le nombre de publications Top 10 par habitant ou par chercheur la Suisse se classe au 1er rang dans le deux cas avec 542 publi-cations Top 10 par million drsquohabitants et 163 publications Top 10 pour 1000 chercheurs

Coopeacuterations En Suisse une grande partie des publi-cations sont reacutealiseacutees en collaboration internationale 49 des publications sont produites par une institution suisse en collaboration avec des institutions agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuteration uniquement in-ternationale) et 19 sont le fruit de col-laborations entre plusieurs institutions en Suisse avec au moins une institution agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuterations nationale et internationale) (Fig 4) Pour le reste des articles 17 sont produits par une seule institution (sans coopeacuteration) et 15 sont issus de plusieurs institutions se trouvant toutes en Suisse (coopeacuteration uniquement nationale)

Les comportements de coopeacuteration dif-fegraverent beaucoup selon les domaines de recherche Par exemple en Suisse le taux drsquoarticles eacutecrits sans coopeacuteration varie de 11 en laquoMeacutedecine cliniqueraquo agrave 64 en laquoSciences humaines et socialesraquo le

Figure 4 Reacutepartition des publications de la Suisse selon le type de coopeacuteration institutionnel-le en du total des publications du domaine de recherche en Suisse peacuteriode 2009-2013

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

taux de coopeacuteration uniquement inter-nationale varie de 24 en laquoSciences humaines et socialesraquo agrave 56 en laquoPhy-sique chimie et science de la terreraquo

Partenariat internationalDurant la peacuteriode 2009-2013 parmi les publications de la Suisse produites en coopeacuteration 78 le sont en partena-riats internationaux faisant de la Suisse un des pays ayant les forts taux de par-tenariats internationaux Le deacutecompte par pays montre cependant que les cher-cheurs en Suisse collaborent en premier lieu avec drsquoautres chercheurs en Suisse (22) puis avec les chercheurs des Etats-Unis (154) et ceux des pays limi-trophes de la Suisse Italie (97) Alle-magne (82) et France (72) (Fig 5)

ConatctIsabelle Maye SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Bases scien-tifiques et politique division Recherche et innovation nationales +41 58 463 09 64thinspisabellemayesbfiadminch

Information compleacutementairesRapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981ndash2013raquothinsp wwwsbfiadminchbiblio-fr

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

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118

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0 100

Suegravede

France

Germany

Canada

Danemark

Belgique

UK

Switzerland

Pays-Bas

Etats-Unis

Figure 5 Provenance des partenaires des chercheurs en Suisse en pourcent du total des partenariats de la Suisse peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

217

154

97

82

72

55

25

20

19

19

Suisse

Etats-Unis

Italie

Allemagne

France

Royaume-Uni

Espagne

Canada

Pays-Bas

Russie

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44

48

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49

11

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24

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4

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8

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21

14

8

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24

20

15

13

11

24

64

17

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Sciences techniques et delingeacutenieur informatique

Physique chimie etsciences de la terre

Agriculture biologie etsciences de lenvironnement

Sciences de la vie

Meacutedecine clinique

Sciences socialeset comportementales

Sciences humaines et arts

Total des articles de la Suisse

Coopeacuteration uniquement internationale Coopeacuterations nationale et internationnale

Coopeacuteration uniquement nationale Sans coopeacuteration

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Cherenkov Telescope Array (CTA)

Nouvelles perspectives sur lrsquounivers

Lanceacute en 2010 par un consortium international le projet Cherenkov Telescope Array (CTA) ouvre un nouveau champ celui de lrsquoastronomie gamma au sol Il permettra drsquoobserver les eacuteclairs Cherenkov dans lrsquoatmosphegravere terrestre et de tirer des conclusions sur les sources de rayons gamma telles que les galaxies et les supernovas Dans le cadre du message sur la formation la recherche et lrsquoinnovation 2017-2020 le Conseil feacutedeacuteral demande au total huit millions de francs afin que la Suisse puisse participer agrave lrsquoorganisation CTA en tant que membre fondateur et qursquoelle puisse ainsi beacuteneacuteficier des avantages qui en deacutecoulent

Les capaciteacutes de la science agrave explorer lrsquounivers ont eacutevolueacute agrave un rythme stupeacute-fiant ces derniegraveres anneacutees Depuis 1995 par exemple plus de 2000 exoplanegravetes ont eacuteteacute identifieacutees et caracteacuteriseacutees Les puissants teacutelescopes deacuteveloppeacutes pour explorer la partie visible du rayonnement cosmique y ont contribueacute notamment les instruments installeacutes au Chili par lrsquoESO (European Southern Observatory) une organisation internationale de re-cherche dont la Suisse est membre

Identifier des objets laquoinvisiblesraquoCependant de nombreux objets de lrsquounivers nrsquoeacutemettent peu ou pas du tout de rayonnement dans la partie visible du spectre eacutelectromagneacutetique et de-meurent invisibles pour les teacutelescopes de lrsquoESO Certains objets se laissent plutocirct observer dans la partie tregraves eacutenergeacutetique de ce spectre produisant des rayons gamma aussi appeleacutes photons de tregraves haute eacutenergie Parmi ces objets laquoinvi-siblesraquo se trouvent le centre de notre ga-laxie mais aussi des quasars des super-novas ou des trous noirs tous essentiels agrave lrsquoameacutelioration de notre compreacutehension de lrsquounivers

Ces rayons gamma requiegraverent drsquoautres techniques que les teacutelescopes clas-siques pour ecirctre identifieacutes et analyseacutes Ils peuvent ecirctre deacutetecteacutes directement depuis lrsquoespace ou indirectement mais plus efficacement depuis la Terre En interagissant avec lrsquoatmosphegravere les rayons gamma geacutenegraverent en effet des laquodouchesraquo de particules qui produisent une lumiegravere bleuteacutee baptiseacutee laquolumiegravere Cherenkovraquo Des teacutelescopes dits laquoteacuteles-copes Cherenkovraquo speacutecialement conccedilus et fonctionnant en reacuteseau peuvent deacute-tecter cette lumiegravere Un travail drsquoanalyse

permet ensuite de caracteacuteriser la source de rayons gamma observeacutee et drsquoen tirer une image preacutecise Lrsquoeacutetude des rayons gamma de lrsquounivers fait donc appel tout agrave la fois aux compeacutetences des physiciens des particules et des astrophysiciens constituant un champ scientifique pro-pice agrave lrsquointerdisciplinariteacute

Par petits groupes des institutions de recherche de diffeacuterents pays du monde ont installeacute les premiers laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en Namibie sur les Icircles Ca-naries ou encore dans le deacutesert de lrsquoAri-zona Les donneacutees reacutecolteacutees par ces ins-truments depuis une vingtaine drsquoanneacutees ont deacutejagrave permis de repeacuterer plus de 150 sources de rayons gamma dans lrsquounivers et de valider le systegraveme de deacutetection de ces rayons par laquoteacutelescopes Cherenkovraquo

Un site dans lrsquoheacutemisphegravere nord et un autre dans lrsquoheacutemisphegravere sudLes capaciteacutes de ces premiers instru-ments ont agrave preacutesent atteint leurs limites Les scientifiques de toutes les reacutegions du monde concerneacutes par ce domaine ont formeacute un consortium global pour passer agrave lrsquoeacutetape suivante qui consiste en un projet unique au monde le Cheren-kov Telescope Array (CTA) Il est preacutevu drsquoinstaller des laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en reacuteseau sur deux sites lrsquoun dans lrsquoheacute-misphegravere nord en principe sur lrsquoicircle de la Palma dans lrsquoarchipel des Canaries et lrsquoautre dans lrsquoheacutemisphegravere sud en prin-cipe au Chili agrave proximiteacute immeacutediate des installations de lrsquoESO CTA est donc conccedilu pour observer lrsquointeacutegraliteacute de la voucircte ceacuteleste Tandis que le site sud pourra se focaliser sur les objets appar-tenant agrave notre galaxie la Voie lacteacutee le site nord se concentrera sur toutes les autres sources de rayons gamma

de lrsquounivers CTA sera geacutereacute depuis un siegravege administratif dont lrsquoemplacement probablement dans un Etat europeacuteen sera deacutecideacute courant 2016 Les donneacutees produites par CTA seront traiteacutees et sto-ckeacutees dans un centre deacutedieacute dont lrsquoem-placement sera eacutegalement deacutetermineacute en 2016

Une organisation internationale creacutee une base commune pour la rechercheIl est clair pour le consortium que CTA ne peut ecirctre construit par un seul pays ou geacutereacute par une seule de ses institutions de recherche A lrsquoinstar de lrsquoESO ou du CERN CTA doit donc prendre la forme drsquoune organisation internationale de re-cherche De plus pour valoriser pleine-ment les instruments et les nombreuses donneacutees qui seront produites par CTA le consortium propose drsquooffrir aux scien-tifiques de tous horizons un accegraves ou-vert aux infrastructures Une fois CTA construit les scientifiques inteacuteresseacutes agrave utiliser ses instruments pourront deacuteposer des propositions de recherche du temps drsquoobservation leur sera attribueacute sur une base compeacutetitive

Ce modegravele drsquoallocation des ressources est deacutejagrave courant pour les organisations internationales de recherche exploitant des sources de lumiegravere ou de neutrons pour la science des mateacuteriaux (Installa-tion europeacuteenne de rayonnement syn-chrotron ESRF et Institut Max von Laue ndash Paul Langevin ILL) Le consortium a deacutemarreacute le deacuteveloppement de CTA en 2010 beacuteneacuteficiant de fonds issus des agences nationales de financement de la recherche ou de lrsquoUE Le projet preacutecis qui a eacuteteacute eacutelaboreacute apparaicirct agrave preacutesent suf-fisamment mucircr pour permettre le finan-

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

cement et le deacutemarrage de la construc-tion de CTA Le coucirct de celle-ci devrait avoisiner un demi-milliard drsquoeuros

Vif inteacuterecirct des universiteacutes suissesDegraves le deacutemarrage des travaux du consor-tium des groupes de diffeacuterentes institu-tions de recherche suisses (Universiteacutes de Genegraveve et de Zurich EPF de Zurich EPF de Lausanne) ont pris une part active agrave la preacuteparation de CTA Ils ont notamment beacuteneacuteficieacute de fonds alloueacutes par le Fonds national suisse Dans cette phase de preacuteparation crsquoest lrsquoUniversiteacute de Zurich qui repreacutesente les inteacuterecircts de la com-munauteacute suisse vis-agrave-vis de lrsquoorganisa-tion du projet CTA baseacutee agrave Heidelberg Deacutebut 2016 lrsquoUniversiteacute de Genegraveve et celle de Zurich ont agrave nouveau montreacute leur engagement marqueacute dans le projet CTA Appuyeacutee aussi par lrsquoEPFL lrsquoUniver-siteacute de Genegraveve srsquoest ainsi deacuteclareacutee precircte agrave accueillir le centre de traitement des donneacutees de CTA LrsquoUniversiteacute de Zurich a de son cocircteacute deacutetacheacute le Professeur Ueli Straumann pour reprendre la di-rection de lrsquoorganisation du projet CTA M Straumann a eacuteteacute nommeacute laquoManaging

Directorraquo de CTA en mars 2016 (voir in-terview ci-dessous)

La strateacutegie internationale du Conseil feacutedeacuteral dans le domaine FRI preacutevoit que la Suisse participe aux organisations in-ternationales de recherche drsquoimportance centrale pour la recherche suisse Dans lrsquoeacutedition 2015 de la Roadmap suisse sur les infrastructures de recherche le SEFRI a identifieacute quatre organisations de ce type en devenir parmi lesquelles CTA est le projet dont lrsquoimpleacutementation apparaicirct prioritaire Drsquoune part le po-tentiel drsquoutilisation de CTA par des ins-titutions de recherche suisses est aveacutereacute et drsquoautre part la construction semble pouvoir deacutemarrer tout prochainement Comme pour les autres organisations in-ternationales de recherche il est envisa-geacute que la Suisse participe agrave hauteur de 2 agrave 3 des coucircts de construction de CTA Cette part reflegravete le temps drsquoutilisation potentiel par les chercheurs suisses tel qursquoil peut ecirctre identifieacute agrave ce stade

Crsquoest pour cette raison que le Conseil feacutedeacuteral demande au Parlement dans le

cadre du message FRI 2017-2020 lrsquoou-verture drsquoun creacutedit drsquoengagement de 8 millions de francs suisses en faveur de CTA Cette somme devrait permettre agrave la Suisse de rejoindre lrsquoorganisation inter-nationale de recherche CTA degraves sa fon-dation et de participer activement agrave la construction Le Parlement devrait avoir traiteacute la proposition du Conseil feacutedeacuteral concernant lrsquoouverture drsquoun creacutedit pour CTA drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2016 ContactXavier Reymond SEFRIChef de lrsquouniteacute Organisations de recherche internationales +41 58 462 34 52thinspxavierreymondsbfiadminch

Informations compleacutementairesCTA Organisationthinsp httpsportalcta-observatoryorgPagesHomeaspxthinsp

Feuille de route pour les infrastructures de recherche 2015thinsp wwwsbfiadminchroadmap-f

laquoCTA ouvre une nouvelle fenecirctre sur les pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquouniversraquo

Le Professeur Ueli Straumann dirige agrave lrsquoUniversiteacute de Zurich le laboratoire focaliseacute sur CTA mais aussi sur lrsquoexpeacuterience LHCb au CERN Deacutebut mars 2016 il a eacuteteacute eacutelu laquoManaging Directorraquo de CTA par les parties prenantes du projet Pour lui laquocette nouvelle infrastructure de recherche offre une possibiliteacute unique de mener ndash au-delagrave des frontiegraveres nationales ndash une recherche fondamentale sur des questions centrales de lrsquoorigine de notre univers Crsquoest aussi une chance pour la relegraveve scientifique suisseraquo

Quels sont vos objectifs et vos attentesUeli Straumann Le projet CTA se trouve actuellement dans la phase passion-nante de transition entre la planification

et la phase de recherche et deacuteveloppe-ment Il srsquoagit maintenant de convaincre les institutions impliqueacutees drsquoaborder le projet dans une perspective drsquoensemble Dans les entretiens que jrsquoai pu mener avec les repreacutesentants des pays associeacutes au projet jrsquoai pu constater une reacutejouis-sante bonne volonteacute Il mrsquoimporte aussi que nous deacuteveloppions une culture com-mune faite de confiance et drsquoeacutechange ouvert drsquoinformations

Lrsquoastronomie en rayons gamma est un domaine de recherche tregraves pointu Pour quelles raisons la Suisse devrait-elle parti-ciper agrave cette organisation de recherche

Lrsquoinfrastructure de recherche CTA ouvre de nouvelles perspectives agrave lrsquoobservation des pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquounivers car il offre des systegravemes permettant la deacutetec-tion de photons de la plus haute eacutenergie Rien que dans notre galaxie elle permet-tra de deacutecouvrir un millier de nouvelles sources de rayonnement gamma parmi lesquelles des trous noirs des vestiges drsquoexplosions de supernova des reacutegions drsquoeacutetoiles en formation des pulsars et des systegravemes stellaires binaires Au-delagrave de la Voie lacteacutee nous pourrons explorer des centaines de galaxies notamment de lointaines galaxies dont lrsquoeacutenergie est supposeacutee provenir de trous noirs super-

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Une journeacutee agrave swissnex China

Creacuteer des ponts entre la Suisse et la ChineAu mois drsquoavril le preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann srsquoest rendu en Chine avec une deacuteleacutega-tion swissnex China eacutetait impliqueacute dans la preacuteparation de la visite Lanceacute en 2008 agrave Shanghai swissnex China a vu sa mission eacutevoluer au cours des anneacutees Comptant deacutesormais sur une eacutequipe preacutesente eacutegalement agrave Peacutekin et Guangzhou ses projets reflegravetent tant les changements du paysage acadeacutemique suisse que les transformations rapides de la Chine

La Suisse a ouvert un swissnex agrave Shan-ghai avec pour mission de jeter des ponts entre la Suisse et la Chine dans les do-maines de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation Au deacutebut crsquoest surtout vers la recherche que se sont orienteacutees ses activiteacutes notamment dans le cadre du programme bilateacuteral de recherche

Refleacutetant lrsquointeacuterecirct de la communauteacute scien-tifique mais aussi une volonteacute politique drsquointensifier les liens swissnex a travail-

leacute agrave mettre en valeur la recherche suisse afin de mieux faire connaicirctre ses qualiteacutes et son attractiviteacute Il a aussi accueilli de nombreuses deacuteleacutegations acadeacutemiques agrave la recherche de partenariats Ces derniegraveres anneacutees cependant tant la formation que lrsquoinnovation ont pris de lrsquoimportance

Forte demande pour le savoir-faire suisseEn phase de transition et confronteacutee agrave une inadeacutequation croissante entre la

formation et le marcheacute du travail la Chine a lanceacute de vastes chantiers pour renforcer son eacuteconomie et construire de solides fondations pour le futur Un des domaines importants est celui de la formation car le gouvernement a lanceacute une initiative visant agrave creacuteer un systegraveme de hautes eacutecoles speacutecialiseacutees comptant plus de 1500 eacutecoles Un grand nombre drsquouniversiteacutes chinoises appeleacutees agrave se transformer dans les prochaines anneacutees souhaite ainsi srsquoinspirer du systegraveme des

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massifs situeacutes en leurs centres Voilagrave qui offre agrave la recherche fondamentale une approche fonciegraverement nouvelle agrave lrsquoin-terface entre physique des particules et astrophysique Il en reacutesulte aussi des sy-nergies avec le CERN agrave Genegraveve le plus grand laboratoire international de phy-sique

Le message FRI 2017 ndash 2020 preacutevoit huit millions de francs pour la participation de la Suisse agrave CTA soit une petite partie seulement du budget total de cette or-ganisation Avec une participation aussi modeste la Suisse pourra-t-elle vraiment profiter de ces installations Ce montant repreacutesente environ 2 des coucircts totaux ce qui paraicirct adeacutequat en comparaison avec la bonne trentaine de pays inteacuteresseacutes Gracircce agrave cette parti-cipation les chercheurs suisses auront comme tous les membres du projet ac-cegraves agrave lrsquoensemble des infrastructures et des donneacutees mesureacutees Il est irreacutealiste drsquoimaginer que la Suisse pourrait mener agrave bien seule un tel projet De maniegravere geacuteneacuterale il est permis drsquoaffirmer que sans sa participation agrave des coopeacuterations internationales de recherche la Suisse nrsquoaurait pas accegraves agrave la plupart des activi-teacutes de recherche modernes en physique fondamentale

Quels autres pays sont-ils eacutegalement in-teacuteresseacutes agrave la creacuteation de lrsquoorganisation CTALe consortium CTA comprend au total des universiteacutes et des laboratoires de 31 pays du monde entier A ce jour des institutions de recherche de onze pays se sont regroupeacutes dans une Sagraverl drsquointeacute-recirct public (Afrique du Sud Allemagne Espagne France Grande Bretagne Ita-lie Japon Pays-Bas Suegravede Suisse et Reacutepublique tchegraveque) pour faire avancer la reacutealisation du projet CTA La Suisse y a participeacute degraves le deacutebut car lrsquoUniversi-teacute de Zurich est un des trois membres fondateurs de cette Sagraverl LrsquoAllemagne et lrsquoItalie sont deacutejagrave agrave mecircme de deacutegager des moyens consideacuterables pour CTA les autres pays seront eacutegalement en mesure de le faire drsquoici 2017

Drsquoexpeacuterience la phase preacuteparatoire drsquoune organisation internationale de re-cherche est difficile Quels sont les eacuteleacute-ments neacutecessaires pour que cette orga-nisation internationale puisse ecirctre active et que la phase de construction de CTA puisse deacutemarrer Tous les moyens financiers neacutecessaires ne sont pas encore reacuteunis actuelle-ment Crsquoest pourquoi il est envisageacute de construire les teacutelescopes par eacutetapes On

assure ainsi un potentiel scientifique pour chaque projet partiel La nouvelle organisation sera vraisemblablement pleinement opeacuterationnelle quand 60 au moins des fonds seront disponibles

ContactProf Dr Ueli StraumannManaging Director Cherenkov Telescope Array Observatory GmbH +49 62 21 51 64 71thinspustraumanncta-observatoryorg

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hautes eacutecoles speacutecialiseacutees (HES) suisses swissnex a suivi degraves le deacutebut ce projet en conseillant les inteacuteresseacutes en Suisse via des bulletins drsquoinformation des rapports et une carte geacuteographique des meil-leures possibiliteacutes de coopeacuteration

laquoLes hautes eacutecoles speacutecialiseacutees suisses trouveront une occasion unique de transfeacuterer leur expertise et leur sa-voir-faireraquo selon Pascal Marmier CEO de swissnex China La Chine offre en ef-fet de nombreuses possibiliteacutes de colla-boration aux institutions qui souhaitent srsquointernationaliser non seulement sur des probleacutematiques de recherche lieacutees agrave la transformation du pays mais aussi sur les modegraveles de formation swissnex soutient leurs deacutemarches par exemple de nombreux eacutetudiants HES viennent chaque anneacutee pour des voyages drsquoeacutetude En eacuteteacute 2016 un partenariat avec le can-ton de Vaud permettra agrave toute la classe

du Master Innokick de la HES-SO de se rendre agrave Hong Kong et Shanghai pour travailler sur des modegraveles drsquoinnovation rapide avec des eacutetudiants chinois

Ce programme est un bon exemple des formations que swissnex est en train drsquoeacutelaborer Les eacutetudiants beacuteneacuteficient en effet drsquoune expeacuterience immersive qui leur permet de mieux comprendre comment fonctionne la Chine Le programme CHIC est un autre exemple il permet agrave des eacutetu-diants de lrsquoEPFL de la Faculteacute des Hautes eacutetudes commerciales de lrsquoUniversiteacute de Lausanne (HEC) et de lrsquoEcole cantonale drsquoart de Lausanne (ECAL) drsquoapprendre agrave fabriquer un prototype en travaillant avec des ingeacutenieurs chinois dans une usine drsquoeacutelectronique agrave Shenzhen

Ces types de formations correspondent aussi agrave lrsquointeacuterecirct des universiteacutes chinoises qui appreacutecient les nouvelles ideacutees de

coopeacuteration La Suisse nrsquoayant pas de campus en Chine les partenaires sont tregraves ouverts aux possibiliteacutes drsquoeacutechange car lrsquointernationalisation des eacutetudes fait partie des prioriteacutes du gouvernement

Du made in China au created in China Alors que la Chine conserve sa reacuteputa-tion laquodrsquousine du monderaquo produisant en grande quantiteacute et avec une faible valeur ajouteacutee le gouvernement chinois sou-haite deacutevelopper sa capaciteacute drsquoinnovation et transformer ainsi son eacuteconomie Par ail-leurs les entreprises eacutetrangegraveres investis-sant dans les activiteacutes de recherche et de deacuteveloppement en Chine sont de plus en plus nombreuses preuve de la preacutesence de compeacutetences speacutecialiseacutees et de lrsquoesprit entrepreneurial qui se deacuteveloppe tregraves vite dans la technologie swissnex cherche donc agrave mieux faire connaicirctre le paysage chinois et lrsquointeacuterecirct qursquoil preacutesente pour les acteurs de lrsquoinno-vation suisses A travers le Market Entry Camp soutenu par la Commission pour la technologie et lrsquoinnovation par exemple ou le programme Venture Leaders avec venture lab les start-up suisses ont lrsquoop-portuniteacute de venir deacutecouvrir la Chine et drsquoy identifier les possibiliteacutes existantes pour poursuivre le deacuteveloppement de leurs produits et acceacuteder au marcheacute De plus en plus drsquoinvestisseurs se tournent eacutegalement vers swissnex pour identifier les socieacuteteacutes qui sauront agrave la maniegravere de la jeune startup Scantrust combiner deacute-veloppement technologique en Suisse et accegraves commercial en Chine

laquoVue de Suisse la Chine est souvent per-ccedilue comme trop difficile drsquoaccegraves pour des jeunes start-up qui en perccediloivent plus les dangers notamment en termes de proprieacuteteacute intellectuelle que les opportu-niteacutesraquo explique Pascal Marmier laquomais en reacutealiteacute la Chine offre des possibiliteacutes tregraves inteacuteressantes notamment dans des do-maines de pointe ougrave les investissements restent tregraves hauts et la fiabiliteacute des clients est granderaquo

Une activiteacute incessanteEn avril 2016 swissnex China a eacuteteacute acti-vement impliqueacute dans la preacuteparation de la visite du preacutesident de la Confeacutedeacuteration qui eacutetait accompagneacute par la secreacutetaire drsquoEtat Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch (SECO) et le secreacutetaire drsquoEtat Mauro

Un reacuteseau en AsieLes Suisses qui se rendent en Asie profitent souvent de leur voyage pour visiter plusieurs villes suscitant leur inteacuterecirct Partant de ce constat et de la neacutecessiteacute de mieux faire connaicirctre la richesse de leur reacutegion drsquoimplantation en Suisse swissnex China et les Science and Technology Offices de la reacutegion ont creacuteeacute une plateforme de collaboration (wwwstofficeasiach) et deacuteveloppeacute plusieurs programmes de deacute-couverte ou de coopeacuteration laquoIl existe un grand potentiel de synergiesraquo explique Pascal Marmier laquoet nous es-sayons de plus en plus de nous preacutesenter aux acteurs suisses comme un reacuteseau ce qui veut dire que nous pouvons par exemple mettre sur pied un programme drsquoex-ploration de lrsquoimpact de la transformation digitale allant des start-up de Shanghai aux grands laboratoires japonais en passant par les derniers reacuteseaux sociaux agrave la mode agrave Seacuteoulraquo

Lrsquoeacutequipe swissnex de Shanghai Photo swissnex Shanghai

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DellrsquoAmbrogio (SEFRI) ainsi que par deux deacuteleacutegations lrsquoune dans le domaine eacuteco-nomique lrsquoautre dans le domaine science et innovation Gracircce agrave lrsquoeacutequipe en place swissnex China srsquoest chargeacute de la preacutepa-ration autant agrave Peacutekin pour les rencontres ministeacuterielles qursquoagrave Shanghai pour la par-tie innovation Une telle visite permet de consolider les collaborations acadeacute-miques existantes de deacutevelopper de nou-velles relations agrave haut niveau et de don-ner un signal fort aux diverses autoriteacutes que la Suisse est un partenaire de choix dans le domaine science et technologie

swissnex fait partie inteacutegrante de la preacute-sence officielle de la Suisse en Chine et travaille tregraves eacutetroitement avec tous les services offerts par la Confeacutedeacuteration Les programmes communs avec des partenaires comme Pro Helvetia pour la culture ou le Swiss Business Hub dans le domaine commercial sont tregraves freacute-

quents Il est important de penser agrave une plus grande eacutechelle et de rassembler les forces dans des villes qui comptent des dizaines de millions de personnes

Alors qursquoaux Etats-Unis les deux swissnex jouent un rocircle local drsquoaccegraves agrave des reacutegions tregraves denses et bien eacutetablies en termes de FRI en Chine il faut geacuterer la complexi-teacute du systegraveme et les distances entre les diverses zones inteacuteressantes swissnex eacutevolue donc dans un vaste pays qui continue sa croissance eacuteconomique tout en visant une plus grande qualiteacute des services et de lrsquoinnovation Il est donc im-portant de pouvoir tester de nouveaux projets drsquoinvestir dans les contacts et surtout drsquoinformer et drsquoaccueillir les acteurs inteacuteresseacutes par cette partie du monde Etant donneacute la distance cultu-relle et geacuteographique il est eacutegalement indispensable de travailler en reacuteseau avec les collegravegues des Science and Tech-

nology Offices implanteacutes en Coreacutee et au Japon Le rapprochement eacuteconomique agrave travers lrsquoAsie constitue une opportuniteacute ineacutegaleacutee pour les acteurs FRI et lrsquoeacutequipe en place ne meacutenage pas ses efforts pour faire fructifier les eacutechanges et les colla-borations

ContactPascal Marmier CEO swissnex China +86 21 6235 1889 (ext 201)thinsppascalmarmierswissnexchinaorg

Beatrice Ferrari SEFRICheffe suppleacuteante de la division Rela-tions internationales +41 58 462 48 58thinspbeatriceferrarisbfiadminch

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissnexchinaorg

Stagiaires et apprentis moteurs de swissnex

Le modegravele de swissnex repose sur le dynamisme la motivation et la creacuteativiteacute de ses employeacutes Il nrsquoest donc pas eacutetonnant que le bureau de Shanghai accueille un grand nombre de jeunes stagiaires Depuis sa creacuteation ce sont pregraves de 80 stagiaires qui ont pu y seacutejourner entre six mois et un an A la recherche drsquoune premiegravere expeacuterience professionnelle dans un cadre creacuteatif ces jeunes sont eacutegalement pousseacutes par lrsquoenvie de deacutecouvrir la Chine

A swissnex ils ont lrsquoopportuniteacute de travailler sur des eacuteveacutenements et des projets en collaborant avec leurs collegravegues chinois Depuis 2015 swissnex China accueille aussi des apprentis gracircce agrave un partenariat avec le canton de Neuchacirctel qui offre chaque anneacutee la possibiliteacute agrave des jeunes en formation professionnelle de faire une expeacuterience internationale et de se familiariser avec la culture chinoise Le canton de Vaud offre eacutegalement une place agrave des jeunes en eacutechange pour y travailler agrave temps partiel

laquoJe mrsquoappelle Alice Della Casa je viens des environs de Lausanne Je vis agrave Shanghai depuis septembre 2015 Jrsquoapprends le chinois agrave lrsquouniversiteacute et je travaille agrave swissnex en tant que stagiaire depuis janvier 2016 Jrsquoai deacutecideacute de venir eacutetudier en Chine car crsquoeacutetait pour moi complegravetement nouveau Jrsquoavais vrai-ment envie de deacutecouvrir quelque chose de diffeacuterent du monde occidental que jrsquoai toujours connu De plus comme je nrsquoeacutetais pas encore sucircre de la direction de mes eacutetudes supeacuterieures jrsquoai toujours penseacute que connaicirctre la Chine et sa langue eacutetait un eacutenorme avantage Qursquoimporte le domaine drsquoeacutetude que je suivrai la Chine est et probablement restera un pays cleacute Lrsquoexpeacuterience agrave swissnex est extrecircmement inteacuteressante car on a la possibiliteacute de travailler de maniegravere toujours diffeacuterente Jrsquoai la chance de tra-vailler avec une eacutequipe dynamique et sympathique Ce qui me marque est que mecircme apregraves plus de six mois dans cette ville jrsquoarrive toujours agrave y deacutecouvrir de nouveaux aspects positifs ou neacutegatifs Il est impossible de srsquoennuyer et jrsquoespegravere continuer agrave profiter de mon expeacuterience jusqursquoagrave la finraquo

laquoEn chinois mon nom Siwei signifie laquopenseacutee largeraquo Mais apregraves des anneacutees dans la tour drsquoivoire de lrsquoeacuteducation chinoise je me suis rendu compte que je nrsquoavais jamais regardeacute ailleurs Jrsquoai donc deacutecideacute drsquoexplorer un autre pays apregraves mon diplocircme secondaire non pas avec le regard superfi-ciel drsquoun touriste mais en tant que participant actif swissnex China mrsquoa offert le contexte que je recherchais En travaillant comme responsable de projet junior dans les meacutedias sociaux jrsquoai consciemment eacutetudieacute les questions de communication interculturelle entre la Chine et la Suisse deux pays dont les diffeacuterences ne cessent de mrsquoinspirer et de mrsquointerpeller Jrsquoai peu agrave peu com-menceacute agrave voir la Suisse comme un pays agrave multiples facettes qursquoon ne peut reacuteduire aux preacutedicats innovant ponctuel confiant ou agrave lrsquoaffut des opportuniteacutes Crsquoest un pays de la diversiteacute aux qua-liteacutes uniques incarneacute par les personnaliteacutes merveilleuses dont jrsquoai fait connaissance que je cocirctoie et avec lesquelles je travailleraquo

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Bregraveves FRI

SEFRI NEWS 316 l PANORAMA

LE CHIFFRE

38 laquoShe Figuresraquo est une publication de la Commission europeacuteenne qui paraicirct tous les trois ans de-puis 2003 Elle repreacutesente la source la plus importante pour les statistiques internationales en ma-tiegravere drsquoeacutegaliteacute entre les sexes dans le monde de la recherche europeacuteenne Lrsquoeacutedition de 2015 preacute-sente les derniegraveres donneacutees disponibles pour les 28 pays de lrsquoUnion europeacuteenne ainsi que pour lrsquoIslande Israeumll la Norvegravege la Suisse et la Turquie

En Suisse comme partout en Europe la participation des femmes diminue au fur et agrave mesure que lrsquoon monte les eacutechelons de la carriegravere acadeacutemique En 2013 la part des femmes en Suisse dans le corps intermeacutediaire infeacuterieur (collaborateurs scientifiques) se monte agrave 38 (UE28 45) Pour les chercheurs laquoseniorsraquo le grade le plus eacuteleveacute elle srsquoeacutelegraveve agrave 19 (UE28 21)

Informations compleacutementaires httpeceuropaeuresearchswafsindexcfmpg=libraryamplib=gender_equality

Invitation

SCRRC 2016Swiss Cyber Risk Research Conference 2016Friday 20 May 2016 9 am ndash 4 pmSwiss Tech Convention Center EPFL Lausanne Switzerlandwwwscrrcch

Register now on wwwscrrcch

Swiss Cyber Risk Research Conference 201620 mai 2016 09h00-17h00 Swiss Tech Convention Center EPFL Lausanne

Dans le cadre de la deacutecision du Conseil feacutedeacuteral de 2013 concernant la laquoStrateacute-gie nationale de protection de la Suisse contre les cybers-risquesraquo le SEFRI srsquoest vu confier la tacircche de coordination de la mise en œuvre de la premiegravere des seize mesures qui doivent permettre de se proteacuteger agrave moyen et long terme contre ces nouveaux dangers Cette premiegravere mesure agrave prendre srsquointitule formellement laquoRecherche neacutecessaire sur les nouveaux risques en lien avec la probleacutematique de la cyberneacutetiqueraquo

Un comiteacute de pilotage interdeacuteparte-mental de speacutecialistes preacutesideacute par le SEFRI a ainsi vu le jour et suggeacutereacute que lrsquoorganisation drsquoune journeacutee consa-creacutee agrave la preacutesentation de thegravemes de recherche dans ce domaine serait la meilleure initiative pour

reacuteunir les chercheurs les ensei-gnants les eacutetudiants et les parte-naires concerneacutes par la protection contre les cybers-risques et creacuteer ain-si une veacuteritable communauteacute de re-cherche en Suisse dans ce domaine

favoriser la communication et ain-si creacuteer des synergies entre les dif-feacuterents partenaires concerneacutes des hautes eacutecoles du Fond national suisse (FNS) de la Commission pour la Technologie et lrsquoInnovation (CTI) et de lrsquoeacuteconomie

preacutesenter lrsquoeacutetat de la recherche mon-diale du domaine et cela au plus haut niveau

permettre aux deacutecideurs de se faire une image des diffeacuterentes menaces cyberneacutetiques et leur permettre de comprendre comment y faire face

Les organisateurs de lrsquoeacuteveacutenement du 20 mai 2016 ont la chance de pouvoir compter sur la participation de cher-cheurs drsquoenseignants et drsquoindustriels de premier plan qui viendront faire part de leur riche expeacuterience Parmi les seize intervenants annonceacutes citons les principaux

Ralph Langner le chercheur allemand qui a analyseacute et identifieacute laquoStuxnetraquo le virus informatique qui a bloqueacute les centrifugeuses iraniennes drsquoenrichis-sement de lrsquouranium

Virgil Dorin Gligor professeur de Carnegie Mellon University tregraves reacute-puteacute pour ses recherches sur la seacutecu-riteacute informatique et honoreacute en 2006 pour ses travaux par la National Se-curity Agency (NSA)

Nicolas Gisin professeur de physique de lrsquouniversiteacute de Genegraveve qui a deacuteve-loppeacute une meacutethode tregraves originale de cryptographie quantique et qui a eacuteteacute deacutesigneacute par une revue du Massachus-setts Institute of Technology (MIT) comme lrsquoinventeur drsquoune des dix meilleures technologies pour le futur

Andreacute Kudelski le preacutesident et CEO du Groupe Kudelski socieacuteteacute indust-rielle qui joue un rocircle majeur dans le monde en matiegravere de cyberseacutecuriteacute

Enfin le nouveau preacutesident nommeacute de lrsquoEPFL le professeur Martin Vetterli actuellement preacutesident du FNS speacutecia-liste des systegravemes de communication sera eacutegalement preacutesent

Il reste encore quelques places agrave dis-position pour cette confeacuterence qui se deacuteroulera exclusivement en anglais

Programme et inscription wwwscrrch

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SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

Plan directeur de la recherche en formation professionnelle 2017ndash2020

Deacutefinition de domaines de recherche prioritaires et optimi-sation du programme drsquoencouragement

Quels sont les environnements technologiques favorisant lrsquoapprentissage chez les jeunes Comment les entreprises se positionnent-elles face agrave lrsquoactiviteacute formatrice Quels sont les facteurs qui facilitent la transmission des connais-sances dans la formation commerciale Voilagrave le type de questions auxquelles srsquointeacuteresse la recherche en formation professionnelle encourageacutee par la Confeacutedeacuteration En avril 2016 le SEFRI a publieacute le plan directeur de la recherche en formation professionnelle pour les anneacutees 2017 agrave 2020 Le document rend compte des activiteacutes meneacutees pendant la peacuteriode 2013ndash2016 et preacutesente les prioriteacutes et les optimisations preacutevues pour la peacuteriode 2017ndash2020

Avant lrsquoentreacutee en vigueur de lrsquoactuelle loi sur la formation professionnelle en 2004 la recherche en formation professionnelle nrsquooccupait qursquoune place marginale dans le paysage de la recherche en eacuteducation Cette situation eacutetait en contradiction avec lrsquoimportance eacuteconomique et sociale de la formation professionnelle en Suisse et elle reacutepondait fort mal aux grands be-soins de bases scientifiques pour le pilo-tage politique et le deacuteveloppement des pratiques de la formation professionnelle

Bases scientifiques pour les poli-tiques de formation professionnelle La reacuteforme de la formation profession-nelle a eacuteteacute lrsquooccasion de repenser la re-cherche en formation professionnelle encourageacutee par la Confeacutedeacuteration et de revaloriser son statut En vertu de la loi sur la formation professionnelle entiegravere-ment reacuteviseacutee en 2004 le SEFRI encou-rage la recherche en formation profes-sionnelle par deux instruments

Leading Houses le SEFRI finance la mise en place de pocircles de recherche en formation professionnelle dans les universiteacutes Rattacheacutees agrave une chaire universitaire les Leading Houses ani-ment un reacuteseau de compeacutetence et pi-lotent plusieurs projets de recherche autour drsquoun pocircle theacutematique

Encouragement de projets individuels le SEFRI peut financer des mandats de recherche sur des theacutematiques cir-conscrites Les projets sont souvent proposeacutes bottom-up Ils tentent de reacutepondre agrave des questions preacutecises lieacutees agrave la formation professionnelle et qui ne sont pas abordeacutees par les Leading Houses

Ces deux instruments sont compleacutemen-taires Les Leading Houses sont conccedilues dans une perspective agrave plus long terme leur vocation est drsquoecirctre des pocircles de compeacutetence couvrant une theacutematique de plus grande ampleur Les projets in-

dividuels courent eux sur une peacuteriode plus bregraveve et portent sur des theacutematiques moins vastes souvent tourneacutees vers les applications La recherche en formation professionnelle ndash conjointement avec lrsquoencouragement de projets et le soutien drsquoactiviteacutes particuliegraveres drsquointeacuterecirct public ndash contribue ainsi au deacuteveloppement de la formation professionnelle et aux proces-sus drsquoinnovation dans la pratique tout en produisant les bases de deacutecision pour la politique en matiegravere de formation pro-fessionnelle

Rappel de la peacuteriode 2013ndash2016Au cours de la peacuteriode 2013ndash2016 deux des cinq Leading Houses ont conclu leur activiteacute (laquoEconomie de la formation transitions compeacutetences marcheacute du tra-vailraquo et laquoQualiteacute de la formation profes-sionnelleraquo) Trois Leading Houses restent en activiteacute laquoEconomie de la formation compor-tement des entreprises et politiques de formationraquo

laquoTechnologies pour la formation pro-fessionnelleraquo

laquoProcessus drsquoenseignement et drsquoap-prentissage dans le domaine commer-cialraquo

Une nouvelle Leading House a eacuteteacute eacutetablie en 2015 sur la theacutematique de la Gouver-nance de la formation professionnelle (GOVPET) Nombre de projets individuels ont eacuteteacute soutenus lrsquoanalyse de la transition de la scolariteacute obligatoire agrave la formation professionnelle constituant un des pocircles drsquointeacuterecirct

Les deux Leading Houses laquoEconomics of Education Firm Behaviour and Training Policiesraquo (LH Econ) et laquoTechnologies pour

La recherche en formation professionnelle contribue conjointement avec lrsquoencouragement de projets et le soutien drsquoactiviteacutes particuliegraveres drsquointeacuterecirct public au deacuteveloppement de la formation professionnelle et aux processus drsquoinnovation dans la pratique tout en produisant les bases de deacutecision pour la politique en ma-tiegravere de formation professionnelle Photo Iris Krebs

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la formation professionnelleraquo (LH DUAL-T) ont reacuteussi au cours des derniegraveres anneacutees agrave se positionner sur le plan national et in-ternational Dans leurs domaines respec-tifs les deux Leading Houses contribuent agrave faire progresser la formation profession-nelle par leurs apports novateurs LH Econ placeacutee sous la direction des pro-fesseurs Uschi Backes-Gellner (Universiteacute de Zurich) et Stefan Wolter (Universiteacute de Berne) eacutetudie des aspects eacuteconomiques tels que les effets de la mobiliteacute profes-sionnelle des diplocircmeacutes drsquoune formation professionnelle initiale ou lrsquoimpact drsquoun critegravere drsquoadjudication laquoentreprise forma-triceraquo dans les appels drsquooffres publics Il faut aussi mentionner lrsquoactiviteacute drsquoexperts des deux directeurs des Leading Houses que ce soit au niveau feacutedeacuteral aupregraves de lrsquoOCDE ou encore dans la coopeacuteration internationale en matiegravere de formation professionnelle

Quant agrave la Leading House DUAL-T qui est dirigeacutee par le professeur Pierre Dillen-bourg (EPFL) elle deacuteveloppe des solutions novatrices baseacutees sur les technologies de lrsquoinformation et destineacutees agrave mieux relier les connaissances theacuteoriques et les savoirs pratiques que les apprentis acquiegraverent en entreprise agrave lrsquoeacutecole professionnelle et dans les cours interentreprises Les char-pentiers par exemple ont besoin drsquoune

bonne faculteacute de repreacutesentation de lrsquoes-pace pour reacutealiser une construction en trois dimensions agrave partir de plans en deux dimensions Lrsquoutilisation drsquoun systegraveme de projection (TapaCarp) deacuteveloppeacute par les chercheurs de DUAL-T a un effet positif sur lrsquoentraicircnement des capaciteacutes de repreacute-sentation spatiale des apprentis

La Leading House laquoProcessus drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage dans le domaine commercialraquo (LINCA) dirigeacutee par le pro-fesseur Franz Eberle (Universiteacute de Zurich) a meneacute pendant la premiegravere peacuteriode de financement (2011-2016) une eacutetude lon-gitudinale sur la formation commerciale Cette eacutetude srsquoest inteacuteresseacutee aux processus drsquoenseignement et drsquoapprentissage des apprentis commerciaux et de leurs ensei-gnants sur lrsquoensemble de la dureacutee de for-mation Derniegravere neacutee des Leading Houses la LH laquoGouvernance de la formation pro-fessionnelleraquo (GOVPET) a commenceacute agrave deacuteployer ses activiteacutes sous la direction du

professeur Patrick Emmenegger (Universi-teacute de Saint-Gall)

Reacutepondant agrave une logique bottom-up lrsquoinstrument de lrsquoencouragement de projets individuels a eacuteteacute fortement sol-liciteacute pendant les anneacutees 2013 agrave 2016 notamment pour des recherches sur la transition Dans ce domaine la re-cherche sur la formation professionnelle soutient en plus des activiteacutes de forma-tion de la relegraveve afin de donner aux doctorants des connaissances meacutetho-dologiques approfondies et favoriser les eacutechanges scientifiques Drsquoautres projets individuels concernent le deacuteveloppe-ment des compeacutetences les professions des soins et lrsquoentrepreneuriat Durant la peacuteriode FRI en cours quinze projets in-dividuels ont eacuteteacute meneacutes agrave bien et cinq projets nouveaux ont eacuteteacute lanceacutes (eacutetat fin avril 2016)

Evaluation de la recherche sur la formation professionnellePendant la peacuteriode 2013ndash2016 le SEFRI a par ailleurs commandeacute une eacutevaluation de grande ampleur de la recherche en for-mation professionnelle Conduite par le bureau econcept SA lrsquoeacutevaluation aboutit agrave la conclusion que la Suisse a reacuteussi en une bonne deacutecennie agrave se doter drsquoune recherche en formation professionnelle dont la qualiteacute ne craint pas la comparai-son avec drsquoautres pays Lrsquoeacutevaluation du programme drsquoencouragement a toute-fois fait apparaicirctre que les reacutesultats des recherches tout reconnus qursquoils soient sur le plan national et international ont encore un impact insuffisant sur les pra-tiques de la formation professionnelle Un besoin drsquooptimisation a aussi eacuteteacute mis en lumiegravere en ce qui concerne la peacuterenni-teacute des structures mises en place

Planification 2017ndash2020Le programme drsquoencouragement de la re-cherche en formation professionnelle sera reconduit pour la peacuteriode FRI 2017ndash2020

La recherche de lrsquoadministration feacutedeacuteraleLa formation professionnelle fait partie des onze domaines politiques que le Conseil feacutedeacuteral a deacutefini pour la recherche de lrsquoadministration feacutedeacuterale Cette recherche doit fournir des connaissances neacutecessaires agrave lrsquoaccomplissement des tacircches de lrsquoadminis-tration feacutedeacuterale et agrave la mise en œuvre des politiques publiques Le cadre leacutegal de la recherche de lrsquoadministration feacutedeacuterale est preacuteciseacute drsquoune part dans la loi feacutedeacute-rale sur lrsquoencouragement de la recherche et de lrsquoinnovation (LERI) et drsquoautre part dans pregraves de 70 dispositions de lois speacuteciales (par exemple la loi sur la formation professionnelle)

LH Econ (Economics of Education Firm Behaviour and Training Policies)Universiteacutes de Zurich et de Berne

LH DUAL-T (Technologies pour la formation professionnelle)EPFL Universiteacute de Fribourg IFFP Lugano

LH LINCA (Processus drsquoenseignement et drsquoapprentissage dans le domaine commercial)Universiteacute de Zurich

LH GOVPET (Gouvernance de la formation professionnelle)Universiteacutes de Saint-Gall et de Lausanne IFFP Zollikofen

Implantations et reacuteseaux des Leading Houses (eacutetat en avril 2016) Source SEFRI

SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

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Lrsquoanalyse des besoins prioritaires en ma-tiegravere de recherche deacutecoule des deacutefis ac-tuels Lrsquoidentification de ces deacutefis srsquoest fondeacutee sur les objectifs de politique de formation deacutefinis conjointement par la Confeacutedeacuteration et les cantons et sur les deacutefis exposeacutes dans une perspective su-peacuterieure dans le message FRI tels que lrsquoeacutevolution deacutemographique et la peacutenu-rie de personnel qualifieacute Conjointement avec les partenaires dans les cantons les organisations du monde du travail et les milieux scientifiques le SEFRI a valideacute lrsquoactualiteacute de ces deacutefis en les compleacutetant sur les points qui appellent des mesures Ce processus a deacuteboucheacute sur la deacutefinition de prioriteacutes theacutematiques pour lrsquoencoura-

gement de la recherche Ces prioriteacutes se rattachent aux domaines suivants Aspects systeacutemiques Politique Deacutecisions de formation individuelles Transitions

Economie et marcheacute du travail Meacutethodes et pratiques drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage

Internationalisation

Enfin il srsquoagira aussi de remeacutedier aux fai-blesses de la recherche en formation pro-fessionnelle identifieacutees par le processus drsquoeacutevaluation Lrsquoeffort portera notamment sur la consolidation de la gouvernance lrsquoinstitutionnalisation de la recherche en formation professionnelle dans le pay-

sage suisse des hautes eacutecoles et lrsquoexploi-tation plus systeacutematique des reacutesultats de la recherche aux niveaux pratique et politique

ContactJohannes Mure SEFRIChef de lrsquouniteacute Pilotage et recherche en matiegravere de formation +41 58 464 64 04thinspjohannesmuresbfiadminch

Informations compleacutementairesPlan directeur de la recherche en forma-tion professionnelle 2017ndash2020thinsp wwwsbfiadminchBBKonzept_fr

Entretien avec Michael Hengartner professeur et preacutesident de swissuniversities

laquoJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaireraquoMichael Hengartner professeur et recteur de lrsquoUniversiteacute de Zurich a repris deacutebut 2016 la preacutesidence de la Confeacuterence des recteurs des hautes eacutecoles suisses (swissuniversities) Son objectif est notamment que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la Suisse

Vous ecirctes agrave la preacutesidence de swissuniver-sities depuis 100 jours De quoi vous ecirctes-vous le plus occupeacute depuis vos deacutebutsMichael Hengartner durant cette courte mais intense peacuteriode jrsquoai appris agrave connaicirctre cette toute jeune organisation qursquoest swissuniversities Elle se trouve en-core en phase de deacuteveloppement mais beaucoup de choses fonctionnent deacutejagrave parfaitement

Nous avons deacutejagrave traiteacute de nombreux thegravemes notamment Horizon 2020 le financement des hautes eacutecoles les reacute-fugieacutes dans les hautes eacutecoles suisses le programme speacutecial relatif agrave la meacutede-

cine universitaire et aussi les possibiliteacutes de promotion des membres des hautes eacutecoles speacutecialiseacutees

Entreacutee en vigueur en 2015 la loi sur lrsquoencouragement et la coordination des hautes eacutecoles (LEHE) a poseacute de nouvelles bases pour le paysage suisse des hautes eacutecoles Ressentez-vous son influenceAbsolument Par exemple les hautes eacutecoles peuvent beaucoup plus facile-ment parler drsquoune seule voix et donner ainsi plus de poids agrave leurs demandes au niveau politique et socieacutetal

Quels sont vos domaines de prioriteacute vos objectifs en tant que preacutesidentJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaire par exemple quand jrsquoexplique le positionnement des hautes eacutecoles aux milieux politiques et au grand public en avanccedilant de bons arguments Mon objectif est que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la SuisseUniversiteacutes eacutecoles polytechniques feacute-deacuterales hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et hautes eacutecoles peacutedagogiques quel est

leur deacutenominateur commun dans la po-litique des hautes eacutecoles Et quelles sont leurs diffeacuterencesLeur point commun reacuteside dans le fait que nous accordons une grande impor-tance agrave leurs diffeacuterences Selon notre philosophie les universiteacutes les eacutecoles polytechniques feacutedeacuterales les hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et les hautes eacutecoles peacutedagogiques sont eacutegales mais aussi diffeacuterentes Tandis que nous veillons aux profils speacutecifiques des diffeacuterents types de hautes eacutecoles nous entretenons et promouvons la diversiteacute et la compleacute-mentariteacute des offres de formation au niveau tertiaire Ces offres sont lrsquoune des grandes forces de notre systegraveme suisse de formation La diversiteacute dans les offres reacutepond non seulement aux aptitudes et inteacuterecircts individuels des eacutetudiants mais constitue eacutegalement une reacuteponse adap-teacutee agrave la demande sur le marcheacute du tra-vail de professionnels qualifieacutes issus de formations diverses

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissuniversitiesch

Prof Dr Michael Hengartner

SEFRI NEWS 316 l HAUTES EacuteCOLES

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Le Conseil feacutedeacuteral lance un nouveau programme de recherche

Transformer les nouvelles connaissances en matiegravere drsquoeacuteconomie durable en applications concregravetesLe Conseil feacutedeacuteral a lanceacute en mars 2016 le nouveau programme national de recherche (PNR) laquoEconomie durableraquo On en attend une contribution importante agrave lrsquoeacuteconomie durable gracircce agrave une utilisation plus efficace et agrave une seacutecuriteacute accrue des ressources Les progregraves escompteacutes ne manqueront pas de favoriser la compeacutetitiviteacute de lrsquoeacuteconomie suisse et drsquoaccroicirctre le bien-ecirctre de la population indigegravene La dureacutee du programme de recherche est de cinq ans et son budget global se monte agrave 20 millions de francs

Les ressources naturelles ont un poten-tiel de reacutegeacuteneacuteration limiteacute et se font tou-jours plus rares Ce constat a engendreacute au sein de la communauteacute scientifique dans le monde politique et dans la socieacute-teacute un deacutebat intensif sur lrsquousage efficace des ressources la deacutecarbonisation de lrsquoeacuteconomie les innovations permettant le deacuteveloppement de technologies propres et plus geacuteneacuteralement sur une moder-nisation de la socieacuteteacute Ce nouveau pro-gramme national de recherche meneacute par le Fonds national suisse FNS vise donc agrave produire ndash dans une approche systeacutemique ndash des connaissances concernant aussi bien lrsquoenvironnement lrsquoeacuteconomie et la socieacuteteacute que lrsquoensemble des ressources naturelles et des eacutechelons de la chaicircne de creacuteation de valeur Ce programme doit drsquoune part susciter le deacutepocirct de projets de recherche axeacutes sur lrsquoaccroissement des connais-sances et sur la mise en eacutevidence globale des chances des risques et des potentiels Il doit drsquoautre part aboutir agrave lrsquoanalyse de mesures et drsquoinstruments et agrave des conclu-sions geacuteneacuterales agrave des fins pratiques par le deacuteveloppement de normes innovantes la conception de modegraveles de consommation et de production ineacutedits et la diffusion de technologies et de produits laquopropresraquo

Ce PNR srsquoadresse agrave un large eacuteventail de disciplines allant de lrsquoeacuteconomie et de lrsquoeacuteco-nomie drsquoentreprise aux sciences de lrsquoenvi-ronnement et agrave lrsquoeacutecologie industrielle en passant par les sciences sociales les sciences financiegraveres et le droit Ce programme est exigeant car il preacutesuppose une approche systeacutemique des ressources naturelles et de la chaicircne de production dans le champ de tension entre environnement eacuteconomie et socieacuteteacute

Les connaissances nouvelles produites par les projets de recherche du PNR 73 fourni-ront des informations essentielles tant pour le secteur priveacute que pour les deacutecideurs et les autoriteacutes communales cantonales et feacutedeacuterales

ContactClaudine Dolt SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Recherchedivision Recherche et innovation natio-nales +41 58 462 78 38thinspclaudinedoltsbfiadminch Compleacutements dlsquoinformationLe Fonds national suisse preacutevoit de pu-blier lrsquoappel agrave projet pour ce nouveau

Qursquoest ce qursquoun programme natio-nal de rechercheLes programmes nationaux de recher-che couvrent des projets de recher-che qui contribuent agrave la solution de problegravemes drsquoactualiteacute drsquoimportance nationale La seacutelection des thegravemes se fait dans une logique ascendan-te (dite laquobottom-upraquo) le Secreacutetariat drsquoEtat agrave la formation agrave la recherche et agrave lrsquoinnovation (SEFRI) recueille les propositions theacutematiques eacutemanant des milieux inteacuteresseacutes A la suite de ce processus deacutebouchant sur une pro-position du Deacutepartement feacutedeacuteral de lrsquoeacuteconomie de la formation et de la recherche (DEFR) le Conseil feacutedeacuteral arrecircte peacuteriodiquement les thegravemes et lrsquoenveloppe financiegravere de nouveaux PNR dont lrsquoexeacutecution est confieacutee au Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS)

Les projets de recherche soumis par la suite au FNS passent par la proceacutedure drsquoeacutevaluation ordinaire obeacuteissant aux normes du FNS Les PNR ont en geacuteneacute-ral une dureacutee de cinq ans Depuis la creacuteation de cet instrument plus de 70 PNR ont eacuteteacute reacutealiseacutes

programme national de recherche en juin 2016 Les esquisses de projets pour-ront ecirctre soumises au FNS degraves cette date Toute question touchant la soumission des projets est agrave adresser directement au FNS agrave lrsquoattention de

Pascal Walther FNS +41 31 308 22 26thinsppascalwalthersnfch

Vous trouverez plus drsquoinformations sur les programmes nationaux de recherche surthinsp wwwsbfiadminchnfp_fr

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Etude bibliomeacutetrique des publications de recherche

Bonne performance de la recherche suisse au cours des derniegraveres anneacutees

Malgreacute la concurrence accrue ces derniegraveres anneacutees la Suisse fait toujours partie des pays les plus compeacutetitifs dans le domaine de la recherche Elle arrive agrave maintenir son niveau de production de publications ainsi qursquoun impact global eacuteleveacute Elle fait aussi preuve drsquoune inteacutegration internationale remarquable eacutetant donneacute qursquoun tregraves grand nombre de publications sont produites en collaboration internationale Tels sont les principaux reacutesultats drsquoune eacutetude bibliomeacute-trique du SEFRI reacutecemment publieacutes dans le rapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981-2013raquo

La recherche fait progresser les connais-sances actuelles ou apporte du nouveau savoir de nouveaux instruments ou des meacutethodes innovantes Mais comment mesure-t-on la performance de re-cherche drsquoun pays et comment la com-pare-t-on avec celle drsquoautres pays

Releveacute quantitatif de la production scientifiqueUne approche possible est celle de la bibliomeacutetrie Il srsquoagit drsquoune meacutethode quantitative Elle part du principe que les chercheurs utilisent la publication drsquoarticles dans des revues scientifiques comme principal moyen de rendre pu-bliques leurs activiteacutes de recherche Il est ainsi possible drsquoobserver les tendances et les eacutevolutions de la recherche au cours du temps et par pays au moyen drsquoindi-cateurs choisis

Les eacutetudes bibliomeacutetriques sont un ins-trument important pour estimer la per-formance de recherche drsquoun pays et

sont utiliseacutees comme tel dans le monde entier Elles ont ce-pendant aussi leurs limites les don-neacutees exploiteacutees ne concernent que les articles qui sont pu-blieacutes dans des revues scientifiques pour un public international Elles ne tiennent pas compte des autres canaux de diffusion des reacutesultats de re-cherche tels que les preacutesentations dans des congregraves ou les monographies En-fin elles ne comptabilisent que les ar-ticles en anglais qui tient lieu de langue internationale de reacutefeacuterence

Volume de publicationsSur la peacuteriode 2009-2013 la Suisse a produit 12 des publications mon-diales et se place ainsi au 16e rang des pays La Suisse arrive agrave maintenir ce taux de production de 12 depuis plusieurs anneacutees malgreacute la concurrence de plus en plus grande des pays eacutemergents En termes de publications par habitants ou par chercheurs la Suisse se situe parmi les pays les plus productifs en nombre de publications par habitant elle se classe au 1er rang mondial avec presque 4000 publications par million drsquohabitants (Fig 1) et au 3e rang en nombre de publi-cations par chercheur avec 857 publica-tions pour 1000 chercheurs

Secteurs institutionnels de la SuisseLe secteur institutionnel le plus productif en Suisse est le secteur des hautes eacutecoles

avec 726 des publications nationales sur la peacuteriode 2009ndash2013 les 274 restants se reacutepartissant entre les trois autres secteurs le secteur des instituts de recherche (145) le secteur des en-treprises priveacutees (75) et le secteur des organisations internationales (54)

Lrsquoeacutevolution des parts des quatre secteurs montrent que le secteur des hautes eacutecoles a toujours eacuteteacute le plus productif (Fig 2) Par contre le secteur des entre-prises priveacutees a perdu de lrsquoimportance au cours des derniegraveres anneacutees passant de presque 15 agrave la fin des anneacutees 90 agrave moins de 8 actuellement

Impact (indice relatif de citations)Lrsquoimpact des publications produites en Suisse (lrsquoaudience aupregraves des autres chercheurs) est excellent et la Suisse se classe au 3e rang juste derriegravere les Etats-Unis et les Pays-Bas pour la peacute-riode 2009ndash2013 (Fig 3) Si lrsquoimpact de

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Hautes eacutecoles Instituts de recherche Entreprises priveacutees Organisations internationales

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

Figure 1 Publications par anneacutee et par mil-lion drsquohabitants peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Figure 2 Evolution des publications par secteurs institutionnel en pourcentage du total des publications de la Suisse

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

3892

3483

3463

3423

3407

3318

3242

3095

2685

2299

Finlande

Danemark

Pays-Bas

Norvegravege

Suegravede

Australie

Canada

Singapour

Suisse

Islande

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

la Suisse est resteacute quasi identique ces derniegraveres anneacutees (aux alentours de 117 soit 17 points de plus que la moyenne mondiale de 100) celui des Pays-Bas a augmenteacute et a actuellement permis agrave ce pays de passer juste devant la Suisse

Publications les plus citeacutees (Top 10)La Suisse produit 16 des publica-tions faisant partie des publications les plus citeacutees mondialement (Top 10) ce qui repreacutesente une proportion plus importante que sa part de 12 dans les publications globales La Suisse est

Figure 3 Indicateur drsquoimpact peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

donc tregraves preacutesente dans cette classe de publications agrave forte visibiliteacute internatio-nale ce qui montre la tregraves forte recon-naissance mondiale dont jouissent ses chercheurs Si lrsquoon compte le nombre de publications Top 10 par habitant ou par chercheur la Suisse se classe au 1er rang dans le deux cas avec 542 publi-cations Top 10 par million drsquohabitants et 163 publications Top 10 pour 1000 chercheurs

Coopeacuterations En Suisse une grande partie des publi-cations sont reacutealiseacutees en collaboration internationale 49 des publications sont produites par une institution suisse en collaboration avec des institutions agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuteration uniquement in-ternationale) et 19 sont le fruit de col-laborations entre plusieurs institutions en Suisse avec au moins une institution agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuterations nationale et internationale) (Fig 4) Pour le reste des articles 17 sont produits par une seule institution (sans coopeacuteration) et 15 sont issus de plusieurs institutions se trouvant toutes en Suisse (coopeacuteration uniquement nationale)

Les comportements de coopeacuteration dif-fegraverent beaucoup selon les domaines de recherche Par exemple en Suisse le taux drsquoarticles eacutecrits sans coopeacuteration varie de 11 en laquoMeacutedecine cliniqueraquo agrave 64 en laquoSciences humaines et socialesraquo le

Figure 4 Reacutepartition des publications de la Suisse selon le type de coopeacuteration institutionnel-le en du total des publications du domaine de recherche en Suisse peacuteriode 2009-2013

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

taux de coopeacuteration uniquement inter-nationale varie de 24 en laquoSciences humaines et socialesraquo agrave 56 en laquoPhy-sique chimie et science de la terreraquo

Partenariat internationalDurant la peacuteriode 2009-2013 parmi les publications de la Suisse produites en coopeacuteration 78 le sont en partena-riats internationaux faisant de la Suisse un des pays ayant les forts taux de par-tenariats internationaux Le deacutecompte par pays montre cependant que les cher-cheurs en Suisse collaborent en premier lieu avec drsquoautres chercheurs en Suisse (22) puis avec les chercheurs des Etats-Unis (154) et ceux des pays limi-trophes de la Suisse Italie (97) Alle-magne (82) et France (72) (Fig 5)

ConatctIsabelle Maye SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Bases scien-tifiques et politique division Recherche et innovation nationales +41 58 463 09 64thinspisabellemayesbfiadminch

Information compleacutementairesRapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981ndash2013raquothinsp wwwsbfiadminchbiblio-fr

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

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0 100

Suegravede

France

Germany

Canada

Danemark

Belgique

UK

Switzerland

Pays-Bas

Etats-Unis

Figure 5 Provenance des partenaires des chercheurs en Suisse en pourcent du total des partenariats de la Suisse peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

217

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97

82

72

55

25

20

19

19

Suisse

Etats-Unis

Italie

Allemagne

France

Royaume-Uni

Espagne

Canada

Pays-Bas

Russie

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20

15

13

11

24

64

17

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Sciences techniques et delingeacutenieur informatique

Physique chimie etsciences de la terre

Agriculture biologie etsciences de lenvironnement

Sciences de la vie

Meacutedecine clinique

Sciences socialeset comportementales

Sciences humaines et arts

Total des articles de la Suisse

Coopeacuteration uniquement internationale Coopeacuterations nationale et internationnale

Coopeacuteration uniquement nationale Sans coopeacuteration

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Cherenkov Telescope Array (CTA)

Nouvelles perspectives sur lrsquounivers

Lanceacute en 2010 par un consortium international le projet Cherenkov Telescope Array (CTA) ouvre un nouveau champ celui de lrsquoastronomie gamma au sol Il permettra drsquoobserver les eacuteclairs Cherenkov dans lrsquoatmosphegravere terrestre et de tirer des conclusions sur les sources de rayons gamma telles que les galaxies et les supernovas Dans le cadre du message sur la formation la recherche et lrsquoinnovation 2017-2020 le Conseil feacutedeacuteral demande au total huit millions de francs afin que la Suisse puisse participer agrave lrsquoorganisation CTA en tant que membre fondateur et qursquoelle puisse ainsi beacuteneacuteficier des avantages qui en deacutecoulent

Les capaciteacutes de la science agrave explorer lrsquounivers ont eacutevolueacute agrave un rythme stupeacute-fiant ces derniegraveres anneacutees Depuis 1995 par exemple plus de 2000 exoplanegravetes ont eacuteteacute identifieacutees et caracteacuteriseacutees Les puissants teacutelescopes deacuteveloppeacutes pour explorer la partie visible du rayonnement cosmique y ont contribueacute notamment les instruments installeacutes au Chili par lrsquoESO (European Southern Observatory) une organisation internationale de re-cherche dont la Suisse est membre

Identifier des objets laquoinvisiblesraquoCependant de nombreux objets de lrsquounivers nrsquoeacutemettent peu ou pas du tout de rayonnement dans la partie visible du spectre eacutelectromagneacutetique et de-meurent invisibles pour les teacutelescopes de lrsquoESO Certains objets se laissent plutocirct observer dans la partie tregraves eacutenergeacutetique de ce spectre produisant des rayons gamma aussi appeleacutes photons de tregraves haute eacutenergie Parmi ces objets laquoinvi-siblesraquo se trouvent le centre de notre ga-laxie mais aussi des quasars des super-novas ou des trous noirs tous essentiels agrave lrsquoameacutelioration de notre compreacutehension de lrsquounivers

Ces rayons gamma requiegraverent drsquoautres techniques que les teacutelescopes clas-siques pour ecirctre identifieacutes et analyseacutes Ils peuvent ecirctre deacutetecteacutes directement depuis lrsquoespace ou indirectement mais plus efficacement depuis la Terre En interagissant avec lrsquoatmosphegravere les rayons gamma geacutenegraverent en effet des laquodouchesraquo de particules qui produisent une lumiegravere bleuteacutee baptiseacutee laquolumiegravere Cherenkovraquo Des teacutelescopes dits laquoteacuteles-copes Cherenkovraquo speacutecialement conccedilus et fonctionnant en reacuteseau peuvent deacute-tecter cette lumiegravere Un travail drsquoanalyse

permet ensuite de caracteacuteriser la source de rayons gamma observeacutee et drsquoen tirer une image preacutecise Lrsquoeacutetude des rayons gamma de lrsquounivers fait donc appel tout agrave la fois aux compeacutetences des physiciens des particules et des astrophysiciens constituant un champ scientifique pro-pice agrave lrsquointerdisciplinariteacute

Par petits groupes des institutions de recherche de diffeacuterents pays du monde ont installeacute les premiers laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en Namibie sur les Icircles Ca-naries ou encore dans le deacutesert de lrsquoAri-zona Les donneacutees reacutecolteacutees par ces ins-truments depuis une vingtaine drsquoanneacutees ont deacutejagrave permis de repeacuterer plus de 150 sources de rayons gamma dans lrsquounivers et de valider le systegraveme de deacutetection de ces rayons par laquoteacutelescopes Cherenkovraquo

Un site dans lrsquoheacutemisphegravere nord et un autre dans lrsquoheacutemisphegravere sudLes capaciteacutes de ces premiers instru-ments ont agrave preacutesent atteint leurs limites Les scientifiques de toutes les reacutegions du monde concerneacutes par ce domaine ont formeacute un consortium global pour passer agrave lrsquoeacutetape suivante qui consiste en un projet unique au monde le Cheren-kov Telescope Array (CTA) Il est preacutevu drsquoinstaller des laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en reacuteseau sur deux sites lrsquoun dans lrsquoheacute-misphegravere nord en principe sur lrsquoicircle de la Palma dans lrsquoarchipel des Canaries et lrsquoautre dans lrsquoheacutemisphegravere sud en prin-cipe au Chili agrave proximiteacute immeacutediate des installations de lrsquoESO CTA est donc conccedilu pour observer lrsquointeacutegraliteacute de la voucircte ceacuteleste Tandis que le site sud pourra se focaliser sur les objets appar-tenant agrave notre galaxie la Voie lacteacutee le site nord se concentrera sur toutes les autres sources de rayons gamma

de lrsquounivers CTA sera geacutereacute depuis un siegravege administratif dont lrsquoemplacement probablement dans un Etat europeacuteen sera deacutecideacute courant 2016 Les donneacutees produites par CTA seront traiteacutees et sto-ckeacutees dans un centre deacutedieacute dont lrsquoem-placement sera eacutegalement deacutetermineacute en 2016

Une organisation internationale creacutee une base commune pour la rechercheIl est clair pour le consortium que CTA ne peut ecirctre construit par un seul pays ou geacutereacute par une seule de ses institutions de recherche A lrsquoinstar de lrsquoESO ou du CERN CTA doit donc prendre la forme drsquoune organisation internationale de re-cherche De plus pour valoriser pleine-ment les instruments et les nombreuses donneacutees qui seront produites par CTA le consortium propose drsquooffrir aux scien-tifiques de tous horizons un accegraves ou-vert aux infrastructures Une fois CTA construit les scientifiques inteacuteresseacutes agrave utiliser ses instruments pourront deacuteposer des propositions de recherche du temps drsquoobservation leur sera attribueacute sur une base compeacutetitive

Ce modegravele drsquoallocation des ressources est deacutejagrave courant pour les organisations internationales de recherche exploitant des sources de lumiegravere ou de neutrons pour la science des mateacuteriaux (Installa-tion europeacuteenne de rayonnement syn-chrotron ESRF et Institut Max von Laue ndash Paul Langevin ILL) Le consortium a deacutemarreacute le deacuteveloppement de CTA en 2010 beacuteneacuteficiant de fonds issus des agences nationales de financement de la recherche ou de lrsquoUE Le projet preacutecis qui a eacuteteacute eacutelaboreacute apparaicirct agrave preacutesent suf-fisamment mucircr pour permettre le finan-

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cement et le deacutemarrage de la construc-tion de CTA Le coucirct de celle-ci devrait avoisiner un demi-milliard drsquoeuros

Vif inteacuterecirct des universiteacutes suissesDegraves le deacutemarrage des travaux du consor-tium des groupes de diffeacuterentes institu-tions de recherche suisses (Universiteacutes de Genegraveve et de Zurich EPF de Zurich EPF de Lausanne) ont pris une part active agrave la preacuteparation de CTA Ils ont notamment beacuteneacuteficieacute de fonds alloueacutes par le Fonds national suisse Dans cette phase de preacuteparation crsquoest lrsquoUniversiteacute de Zurich qui repreacutesente les inteacuterecircts de la com-munauteacute suisse vis-agrave-vis de lrsquoorganisa-tion du projet CTA baseacutee agrave Heidelberg Deacutebut 2016 lrsquoUniversiteacute de Genegraveve et celle de Zurich ont agrave nouveau montreacute leur engagement marqueacute dans le projet CTA Appuyeacutee aussi par lrsquoEPFL lrsquoUniver-siteacute de Genegraveve srsquoest ainsi deacuteclareacutee precircte agrave accueillir le centre de traitement des donneacutees de CTA LrsquoUniversiteacute de Zurich a de son cocircteacute deacutetacheacute le Professeur Ueli Straumann pour reprendre la di-rection de lrsquoorganisation du projet CTA M Straumann a eacuteteacute nommeacute laquoManaging

Directorraquo de CTA en mars 2016 (voir in-terview ci-dessous)

La strateacutegie internationale du Conseil feacutedeacuteral dans le domaine FRI preacutevoit que la Suisse participe aux organisations in-ternationales de recherche drsquoimportance centrale pour la recherche suisse Dans lrsquoeacutedition 2015 de la Roadmap suisse sur les infrastructures de recherche le SEFRI a identifieacute quatre organisations de ce type en devenir parmi lesquelles CTA est le projet dont lrsquoimpleacutementation apparaicirct prioritaire Drsquoune part le po-tentiel drsquoutilisation de CTA par des ins-titutions de recherche suisses est aveacutereacute et drsquoautre part la construction semble pouvoir deacutemarrer tout prochainement Comme pour les autres organisations in-ternationales de recherche il est envisa-geacute que la Suisse participe agrave hauteur de 2 agrave 3 des coucircts de construction de CTA Cette part reflegravete le temps drsquoutilisation potentiel par les chercheurs suisses tel qursquoil peut ecirctre identifieacute agrave ce stade

Crsquoest pour cette raison que le Conseil feacutedeacuteral demande au Parlement dans le

cadre du message FRI 2017-2020 lrsquoou-verture drsquoun creacutedit drsquoengagement de 8 millions de francs suisses en faveur de CTA Cette somme devrait permettre agrave la Suisse de rejoindre lrsquoorganisation inter-nationale de recherche CTA degraves sa fon-dation et de participer activement agrave la construction Le Parlement devrait avoir traiteacute la proposition du Conseil feacutedeacuteral concernant lrsquoouverture drsquoun creacutedit pour CTA drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2016 ContactXavier Reymond SEFRIChef de lrsquouniteacute Organisations de recherche internationales +41 58 462 34 52thinspxavierreymondsbfiadminch

Informations compleacutementairesCTA Organisationthinsp httpsportalcta-observatoryorgPagesHomeaspxthinsp

Feuille de route pour les infrastructures de recherche 2015thinsp wwwsbfiadminchroadmap-f

laquoCTA ouvre une nouvelle fenecirctre sur les pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquouniversraquo

Le Professeur Ueli Straumann dirige agrave lrsquoUniversiteacute de Zurich le laboratoire focaliseacute sur CTA mais aussi sur lrsquoexpeacuterience LHCb au CERN Deacutebut mars 2016 il a eacuteteacute eacutelu laquoManaging Directorraquo de CTA par les parties prenantes du projet Pour lui laquocette nouvelle infrastructure de recherche offre une possibiliteacute unique de mener ndash au-delagrave des frontiegraveres nationales ndash une recherche fondamentale sur des questions centrales de lrsquoorigine de notre univers Crsquoest aussi une chance pour la relegraveve scientifique suisseraquo

Quels sont vos objectifs et vos attentesUeli Straumann Le projet CTA se trouve actuellement dans la phase passion-nante de transition entre la planification

et la phase de recherche et deacuteveloppe-ment Il srsquoagit maintenant de convaincre les institutions impliqueacutees drsquoaborder le projet dans une perspective drsquoensemble Dans les entretiens que jrsquoai pu mener avec les repreacutesentants des pays associeacutes au projet jrsquoai pu constater une reacutejouis-sante bonne volonteacute Il mrsquoimporte aussi que nous deacuteveloppions une culture com-mune faite de confiance et drsquoeacutechange ouvert drsquoinformations

Lrsquoastronomie en rayons gamma est un domaine de recherche tregraves pointu Pour quelles raisons la Suisse devrait-elle parti-ciper agrave cette organisation de recherche

Lrsquoinfrastructure de recherche CTA ouvre de nouvelles perspectives agrave lrsquoobservation des pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquounivers car il offre des systegravemes permettant la deacutetec-tion de photons de la plus haute eacutenergie Rien que dans notre galaxie elle permet-tra de deacutecouvrir un millier de nouvelles sources de rayonnement gamma parmi lesquelles des trous noirs des vestiges drsquoexplosions de supernova des reacutegions drsquoeacutetoiles en formation des pulsars et des systegravemes stellaires binaires Au-delagrave de la Voie lacteacutee nous pourrons explorer des centaines de galaxies notamment de lointaines galaxies dont lrsquoeacutenergie est supposeacutee provenir de trous noirs super-

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Une journeacutee agrave swissnex China

Creacuteer des ponts entre la Suisse et la ChineAu mois drsquoavril le preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann srsquoest rendu en Chine avec une deacuteleacutega-tion swissnex China eacutetait impliqueacute dans la preacuteparation de la visite Lanceacute en 2008 agrave Shanghai swissnex China a vu sa mission eacutevoluer au cours des anneacutees Comptant deacutesormais sur une eacutequipe preacutesente eacutegalement agrave Peacutekin et Guangzhou ses projets reflegravetent tant les changements du paysage acadeacutemique suisse que les transformations rapides de la Chine

La Suisse a ouvert un swissnex agrave Shan-ghai avec pour mission de jeter des ponts entre la Suisse et la Chine dans les do-maines de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation Au deacutebut crsquoest surtout vers la recherche que se sont orienteacutees ses activiteacutes notamment dans le cadre du programme bilateacuteral de recherche

Refleacutetant lrsquointeacuterecirct de la communauteacute scien-tifique mais aussi une volonteacute politique drsquointensifier les liens swissnex a travail-

leacute agrave mettre en valeur la recherche suisse afin de mieux faire connaicirctre ses qualiteacutes et son attractiviteacute Il a aussi accueilli de nombreuses deacuteleacutegations acadeacutemiques agrave la recherche de partenariats Ces derniegraveres anneacutees cependant tant la formation que lrsquoinnovation ont pris de lrsquoimportance

Forte demande pour le savoir-faire suisseEn phase de transition et confronteacutee agrave une inadeacutequation croissante entre la

formation et le marcheacute du travail la Chine a lanceacute de vastes chantiers pour renforcer son eacuteconomie et construire de solides fondations pour le futur Un des domaines importants est celui de la formation car le gouvernement a lanceacute une initiative visant agrave creacuteer un systegraveme de hautes eacutecoles speacutecialiseacutees comptant plus de 1500 eacutecoles Un grand nombre drsquouniversiteacutes chinoises appeleacutees agrave se transformer dans les prochaines anneacutees souhaite ainsi srsquoinspirer du systegraveme des

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massifs situeacutes en leurs centres Voilagrave qui offre agrave la recherche fondamentale une approche fonciegraverement nouvelle agrave lrsquoin-terface entre physique des particules et astrophysique Il en reacutesulte aussi des sy-nergies avec le CERN agrave Genegraveve le plus grand laboratoire international de phy-sique

Le message FRI 2017 ndash 2020 preacutevoit huit millions de francs pour la participation de la Suisse agrave CTA soit une petite partie seulement du budget total de cette or-ganisation Avec une participation aussi modeste la Suisse pourra-t-elle vraiment profiter de ces installations Ce montant repreacutesente environ 2 des coucircts totaux ce qui paraicirct adeacutequat en comparaison avec la bonne trentaine de pays inteacuteresseacutes Gracircce agrave cette parti-cipation les chercheurs suisses auront comme tous les membres du projet ac-cegraves agrave lrsquoensemble des infrastructures et des donneacutees mesureacutees Il est irreacutealiste drsquoimaginer que la Suisse pourrait mener agrave bien seule un tel projet De maniegravere geacuteneacuterale il est permis drsquoaffirmer que sans sa participation agrave des coopeacuterations internationales de recherche la Suisse nrsquoaurait pas accegraves agrave la plupart des activi-teacutes de recherche modernes en physique fondamentale

Quels autres pays sont-ils eacutegalement in-teacuteresseacutes agrave la creacuteation de lrsquoorganisation CTALe consortium CTA comprend au total des universiteacutes et des laboratoires de 31 pays du monde entier A ce jour des institutions de recherche de onze pays se sont regroupeacutes dans une Sagraverl drsquointeacute-recirct public (Afrique du Sud Allemagne Espagne France Grande Bretagne Ita-lie Japon Pays-Bas Suegravede Suisse et Reacutepublique tchegraveque) pour faire avancer la reacutealisation du projet CTA La Suisse y a participeacute degraves le deacutebut car lrsquoUniversi-teacute de Zurich est un des trois membres fondateurs de cette Sagraverl LrsquoAllemagne et lrsquoItalie sont deacutejagrave agrave mecircme de deacutegager des moyens consideacuterables pour CTA les autres pays seront eacutegalement en mesure de le faire drsquoici 2017

Drsquoexpeacuterience la phase preacuteparatoire drsquoune organisation internationale de re-cherche est difficile Quels sont les eacuteleacute-ments neacutecessaires pour que cette orga-nisation internationale puisse ecirctre active et que la phase de construction de CTA puisse deacutemarrer Tous les moyens financiers neacutecessaires ne sont pas encore reacuteunis actuelle-ment Crsquoest pourquoi il est envisageacute de construire les teacutelescopes par eacutetapes On

assure ainsi un potentiel scientifique pour chaque projet partiel La nouvelle organisation sera vraisemblablement pleinement opeacuterationnelle quand 60 au moins des fonds seront disponibles

ContactProf Dr Ueli StraumannManaging Director Cherenkov Telescope Array Observatory GmbH +49 62 21 51 64 71thinspustraumanncta-observatoryorg

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hautes eacutecoles speacutecialiseacutees (HES) suisses swissnex a suivi degraves le deacutebut ce projet en conseillant les inteacuteresseacutes en Suisse via des bulletins drsquoinformation des rapports et une carte geacuteographique des meil-leures possibiliteacutes de coopeacuteration

laquoLes hautes eacutecoles speacutecialiseacutees suisses trouveront une occasion unique de transfeacuterer leur expertise et leur sa-voir-faireraquo selon Pascal Marmier CEO de swissnex China La Chine offre en ef-fet de nombreuses possibiliteacutes de colla-boration aux institutions qui souhaitent srsquointernationaliser non seulement sur des probleacutematiques de recherche lieacutees agrave la transformation du pays mais aussi sur les modegraveles de formation swissnex soutient leurs deacutemarches par exemple de nombreux eacutetudiants HES viennent chaque anneacutee pour des voyages drsquoeacutetude En eacuteteacute 2016 un partenariat avec le can-ton de Vaud permettra agrave toute la classe

du Master Innokick de la HES-SO de se rendre agrave Hong Kong et Shanghai pour travailler sur des modegraveles drsquoinnovation rapide avec des eacutetudiants chinois

Ce programme est un bon exemple des formations que swissnex est en train drsquoeacutelaborer Les eacutetudiants beacuteneacuteficient en effet drsquoune expeacuterience immersive qui leur permet de mieux comprendre comment fonctionne la Chine Le programme CHIC est un autre exemple il permet agrave des eacutetu-diants de lrsquoEPFL de la Faculteacute des Hautes eacutetudes commerciales de lrsquoUniversiteacute de Lausanne (HEC) et de lrsquoEcole cantonale drsquoart de Lausanne (ECAL) drsquoapprendre agrave fabriquer un prototype en travaillant avec des ingeacutenieurs chinois dans une usine drsquoeacutelectronique agrave Shenzhen

Ces types de formations correspondent aussi agrave lrsquointeacuterecirct des universiteacutes chinoises qui appreacutecient les nouvelles ideacutees de

coopeacuteration La Suisse nrsquoayant pas de campus en Chine les partenaires sont tregraves ouverts aux possibiliteacutes drsquoeacutechange car lrsquointernationalisation des eacutetudes fait partie des prioriteacutes du gouvernement

Du made in China au created in China Alors que la Chine conserve sa reacuteputa-tion laquodrsquousine du monderaquo produisant en grande quantiteacute et avec une faible valeur ajouteacutee le gouvernement chinois sou-haite deacutevelopper sa capaciteacute drsquoinnovation et transformer ainsi son eacuteconomie Par ail-leurs les entreprises eacutetrangegraveres investis-sant dans les activiteacutes de recherche et de deacuteveloppement en Chine sont de plus en plus nombreuses preuve de la preacutesence de compeacutetences speacutecialiseacutees et de lrsquoesprit entrepreneurial qui se deacuteveloppe tregraves vite dans la technologie swissnex cherche donc agrave mieux faire connaicirctre le paysage chinois et lrsquointeacuterecirct qursquoil preacutesente pour les acteurs de lrsquoinno-vation suisses A travers le Market Entry Camp soutenu par la Commission pour la technologie et lrsquoinnovation par exemple ou le programme Venture Leaders avec venture lab les start-up suisses ont lrsquoop-portuniteacute de venir deacutecouvrir la Chine et drsquoy identifier les possibiliteacutes existantes pour poursuivre le deacuteveloppement de leurs produits et acceacuteder au marcheacute De plus en plus drsquoinvestisseurs se tournent eacutegalement vers swissnex pour identifier les socieacuteteacutes qui sauront agrave la maniegravere de la jeune startup Scantrust combiner deacute-veloppement technologique en Suisse et accegraves commercial en Chine

laquoVue de Suisse la Chine est souvent per-ccedilue comme trop difficile drsquoaccegraves pour des jeunes start-up qui en perccediloivent plus les dangers notamment en termes de proprieacuteteacute intellectuelle que les opportu-niteacutesraquo explique Pascal Marmier laquomais en reacutealiteacute la Chine offre des possibiliteacutes tregraves inteacuteressantes notamment dans des do-maines de pointe ougrave les investissements restent tregraves hauts et la fiabiliteacute des clients est granderaquo

Une activiteacute incessanteEn avril 2016 swissnex China a eacuteteacute acti-vement impliqueacute dans la preacuteparation de la visite du preacutesident de la Confeacutedeacuteration qui eacutetait accompagneacute par la secreacutetaire drsquoEtat Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch (SECO) et le secreacutetaire drsquoEtat Mauro

Un reacuteseau en AsieLes Suisses qui se rendent en Asie profitent souvent de leur voyage pour visiter plusieurs villes suscitant leur inteacuterecirct Partant de ce constat et de la neacutecessiteacute de mieux faire connaicirctre la richesse de leur reacutegion drsquoimplantation en Suisse swissnex China et les Science and Technology Offices de la reacutegion ont creacuteeacute une plateforme de collaboration (wwwstofficeasiach) et deacuteveloppeacute plusieurs programmes de deacute-couverte ou de coopeacuteration laquoIl existe un grand potentiel de synergiesraquo explique Pascal Marmier laquoet nous es-sayons de plus en plus de nous preacutesenter aux acteurs suisses comme un reacuteseau ce qui veut dire que nous pouvons par exemple mettre sur pied un programme drsquoex-ploration de lrsquoimpact de la transformation digitale allant des start-up de Shanghai aux grands laboratoires japonais en passant par les derniers reacuteseaux sociaux agrave la mode agrave Seacuteoulraquo

Lrsquoeacutequipe swissnex de Shanghai Photo swissnex Shanghai

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DellrsquoAmbrogio (SEFRI) ainsi que par deux deacuteleacutegations lrsquoune dans le domaine eacuteco-nomique lrsquoautre dans le domaine science et innovation Gracircce agrave lrsquoeacutequipe en place swissnex China srsquoest chargeacute de la preacutepa-ration autant agrave Peacutekin pour les rencontres ministeacuterielles qursquoagrave Shanghai pour la par-tie innovation Une telle visite permet de consolider les collaborations acadeacute-miques existantes de deacutevelopper de nou-velles relations agrave haut niveau et de don-ner un signal fort aux diverses autoriteacutes que la Suisse est un partenaire de choix dans le domaine science et technologie

swissnex fait partie inteacutegrante de la preacute-sence officielle de la Suisse en Chine et travaille tregraves eacutetroitement avec tous les services offerts par la Confeacutedeacuteration Les programmes communs avec des partenaires comme Pro Helvetia pour la culture ou le Swiss Business Hub dans le domaine commercial sont tregraves freacute-

quents Il est important de penser agrave une plus grande eacutechelle et de rassembler les forces dans des villes qui comptent des dizaines de millions de personnes

Alors qursquoaux Etats-Unis les deux swissnex jouent un rocircle local drsquoaccegraves agrave des reacutegions tregraves denses et bien eacutetablies en termes de FRI en Chine il faut geacuterer la complexi-teacute du systegraveme et les distances entre les diverses zones inteacuteressantes swissnex eacutevolue donc dans un vaste pays qui continue sa croissance eacuteconomique tout en visant une plus grande qualiteacute des services et de lrsquoinnovation Il est donc im-portant de pouvoir tester de nouveaux projets drsquoinvestir dans les contacts et surtout drsquoinformer et drsquoaccueillir les acteurs inteacuteresseacutes par cette partie du monde Etant donneacute la distance cultu-relle et geacuteographique il est eacutegalement indispensable de travailler en reacuteseau avec les collegravegues des Science and Tech-

nology Offices implanteacutes en Coreacutee et au Japon Le rapprochement eacuteconomique agrave travers lrsquoAsie constitue une opportuniteacute ineacutegaleacutee pour les acteurs FRI et lrsquoeacutequipe en place ne meacutenage pas ses efforts pour faire fructifier les eacutechanges et les colla-borations

ContactPascal Marmier CEO swissnex China +86 21 6235 1889 (ext 201)thinsppascalmarmierswissnexchinaorg

Beatrice Ferrari SEFRICheffe suppleacuteante de la division Rela-tions internationales +41 58 462 48 58thinspbeatriceferrarisbfiadminch

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissnexchinaorg

Stagiaires et apprentis moteurs de swissnex

Le modegravele de swissnex repose sur le dynamisme la motivation et la creacuteativiteacute de ses employeacutes Il nrsquoest donc pas eacutetonnant que le bureau de Shanghai accueille un grand nombre de jeunes stagiaires Depuis sa creacuteation ce sont pregraves de 80 stagiaires qui ont pu y seacutejourner entre six mois et un an A la recherche drsquoune premiegravere expeacuterience professionnelle dans un cadre creacuteatif ces jeunes sont eacutegalement pousseacutes par lrsquoenvie de deacutecouvrir la Chine

A swissnex ils ont lrsquoopportuniteacute de travailler sur des eacuteveacutenements et des projets en collaborant avec leurs collegravegues chinois Depuis 2015 swissnex China accueille aussi des apprentis gracircce agrave un partenariat avec le canton de Neuchacirctel qui offre chaque anneacutee la possibiliteacute agrave des jeunes en formation professionnelle de faire une expeacuterience internationale et de se familiariser avec la culture chinoise Le canton de Vaud offre eacutegalement une place agrave des jeunes en eacutechange pour y travailler agrave temps partiel

laquoJe mrsquoappelle Alice Della Casa je viens des environs de Lausanne Je vis agrave Shanghai depuis septembre 2015 Jrsquoapprends le chinois agrave lrsquouniversiteacute et je travaille agrave swissnex en tant que stagiaire depuis janvier 2016 Jrsquoai deacutecideacute de venir eacutetudier en Chine car crsquoeacutetait pour moi complegravetement nouveau Jrsquoavais vrai-ment envie de deacutecouvrir quelque chose de diffeacuterent du monde occidental que jrsquoai toujours connu De plus comme je nrsquoeacutetais pas encore sucircre de la direction de mes eacutetudes supeacuterieures jrsquoai toujours penseacute que connaicirctre la Chine et sa langue eacutetait un eacutenorme avantage Qursquoimporte le domaine drsquoeacutetude que je suivrai la Chine est et probablement restera un pays cleacute Lrsquoexpeacuterience agrave swissnex est extrecircmement inteacuteressante car on a la possibiliteacute de travailler de maniegravere toujours diffeacuterente Jrsquoai la chance de tra-vailler avec une eacutequipe dynamique et sympathique Ce qui me marque est que mecircme apregraves plus de six mois dans cette ville jrsquoarrive toujours agrave y deacutecouvrir de nouveaux aspects positifs ou neacutegatifs Il est impossible de srsquoennuyer et jrsquoespegravere continuer agrave profiter de mon expeacuterience jusqursquoagrave la finraquo

laquoEn chinois mon nom Siwei signifie laquopenseacutee largeraquo Mais apregraves des anneacutees dans la tour drsquoivoire de lrsquoeacuteducation chinoise je me suis rendu compte que je nrsquoavais jamais regardeacute ailleurs Jrsquoai donc deacutecideacute drsquoexplorer un autre pays apregraves mon diplocircme secondaire non pas avec le regard superfi-ciel drsquoun touriste mais en tant que participant actif swissnex China mrsquoa offert le contexte que je recherchais En travaillant comme responsable de projet junior dans les meacutedias sociaux jrsquoai consciemment eacutetudieacute les questions de communication interculturelle entre la Chine et la Suisse deux pays dont les diffeacuterences ne cessent de mrsquoinspirer et de mrsquointerpeller Jrsquoai peu agrave peu com-menceacute agrave voir la Suisse comme un pays agrave multiples facettes qursquoon ne peut reacuteduire aux preacutedicats innovant ponctuel confiant ou agrave lrsquoaffut des opportuniteacutes Crsquoest un pays de la diversiteacute aux qua-liteacutes uniques incarneacute par les personnaliteacutes merveilleuses dont jrsquoai fait connaissance que je cocirctoie et avec lesquelles je travailleraquo

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Bregraveves FRI

SEFRI NEWS 316 l PANORAMA

LE CHIFFRE

38 laquoShe Figuresraquo est une publication de la Commission europeacuteenne qui paraicirct tous les trois ans de-puis 2003 Elle repreacutesente la source la plus importante pour les statistiques internationales en ma-tiegravere drsquoeacutegaliteacute entre les sexes dans le monde de la recherche europeacuteenne Lrsquoeacutedition de 2015 preacute-sente les derniegraveres donneacutees disponibles pour les 28 pays de lrsquoUnion europeacuteenne ainsi que pour lrsquoIslande Israeumll la Norvegravege la Suisse et la Turquie

En Suisse comme partout en Europe la participation des femmes diminue au fur et agrave mesure que lrsquoon monte les eacutechelons de la carriegravere acadeacutemique En 2013 la part des femmes en Suisse dans le corps intermeacutediaire infeacuterieur (collaborateurs scientifiques) se monte agrave 38 (UE28 45) Pour les chercheurs laquoseniorsraquo le grade le plus eacuteleveacute elle srsquoeacutelegraveve agrave 19 (UE28 21)

Informations compleacutementaires httpeceuropaeuresearchswafsindexcfmpg=libraryamplib=gender_equality

Invitation

SCRRC 2016Swiss Cyber Risk Research Conference 2016Friday 20 May 2016 9 am ndash 4 pmSwiss Tech Convention Center EPFL Lausanne Switzerlandwwwscrrcch

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Swiss Cyber Risk Research Conference 201620 mai 2016 09h00-17h00 Swiss Tech Convention Center EPFL Lausanne

Dans le cadre de la deacutecision du Conseil feacutedeacuteral de 2013 concernant la laquoStrateacute-gie nationale de protection de la Suisse contre les cybers-risquesraquo le SEFRI srsquoest vu confier la tacircche de coordination de la mise en œuvre de la premiegravere des seize mesures qui doivent permettre de se proteacuteger agrave moyen et long terme contre ces nouveaux dangers Cette premiegravere mesure agrave prendre srsquointitule formellement laquoRecherche neacutecessaire sur les nouveaux risques en lien avec la probleacutematique de la cyberneacutetiqueraquo

Un comiteacute de pilotage interdeacuteparte-mental de speacutecialistes preacutesideacute par le SEFRI a ainsi vu le jour et suggeacutereacute que lrsquoorganisation drsquoune journeacutee consa-creacutee agrave la preacutesentation de thegravemes de recherche dans ce domaine serait la meilleure initiative pour

reacuteunir les chercheurs les ensei-gnants les eacutetudiants et les parte-naires concerneacutes par la protection contre les cybers-risques et creacuteer ain-si une veacuteritable communauteacute de re-cherche en Suisse dans ce domaine

favoriser la communication et ain-si creacuteer des synergies entre les dif-feacuterents partenaires concerneacutes des hautes eacutecoles du Fond national suisse (FNS) de la Commission pour la Technologie et lrsquoInnovation (CTI) et de lrsquoeacuteconomie

preacutesenter lrsquoeacutetat de la recherche mon-diale du domaine et cela au plus haut niveau

permettre aux deacutecideurs de se faire une image des diffeacuterentes menaces cyberneacutetiques et leur permettre de comprendre comment y faire face

Les organisateurs de lrsquoeacuteveacutenement du 20 mai 2016 ont la chance de pouvoir compter sur la participation de cher-cheurs drsquoenseignants et drsquoindustriels de premier plan qui viendront faire part de leur riche expeacuterience Parmi les seize intervenants annonceacutes citons les principaux

Ralph Langner le chercheur allemand qui a analyseacute et identifieacute laquoStuxnetraquo le virus informatique qui a bloqueacute les centrifugeuses iraniennes drsquoenrichis-sement de lrsquouranium

Virgil Dorin Gligor professeur de Carnegie Mellon University tregraves reacute-puteacute pour ses recherches sur la seacutecu-riteacute informatique et honoreacute en 2006 pour ses travaux par la National Se-curity Agency (NSA)

Nicolas Gisin professeur de physique de lrsquouniversiteacute de Genegraveve qui a deacuteve-loppeacute une meacutethode tregraves originale de cryptographie quantique et qui a eacuteteacute deacutesigneacute par une revue du Massachus-setts Institute of Technology (MIT) comme lrsquoinventeur drsquoune des dix meilleures technologies pour le futur

Andreacute Kudelski le preacutesident et CEO du Groupe Kudelski socieacuteteacute indust-rielle qui joue un rocircle majeur dans le monde en matiegravere de cyberseacutecuriteacute

Enfin le nouveau preacutesident nommeacute de lrsquoEPFL le professeur Martin Vetterli actuellement preacutesident du FNS speacutecia-liste des systegravemes de communication sera eacutegalement preacutesent

Il reste encore quelques places agrave dis-position pour cette confeacuterence qui se deacuteroulera exclusivement en anglais

Programme et inscription wwwscrrch

Page 10: News SEFRI Avril 2016

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la formation professionnelleraquo (LH DUAL-T) ont reacuteussi au cours des derniegraveres anneacutees agrave se positionner sur le plan national et in-ternational Dans leurs domaines respec-tifs les deux Leading Houses contribuent agrave faire progresser la formation profession-nelle par leurs apports novateurs LH Econ placeacutee sous la direction des pro-fesseurs Uschi Backes-Gellner (Universiteacute de Zurich) et Stefan Wolter (Universiteacute de Berne) eacutetudie des aspects eacuteconomiques tels que les effets de la mobiliteacute profes-sionnelle des diplocircmeacutes drsquoune formation professionnelle initiale ou lrsquoimpact drsquoun critegravere drsquoadjudication laquoentreprise forma-triceraquo dans les appels drsquooffres publics Il faut aussi mentionner lrsquoactiviteacute drsquoexperts des deux directeurs des Leading Houses que ce soit au niveau feacutedeacuteral aupregraves de lrsquoOCDE ou encore dans la coopeacuteration internationale en matiegravere de formation professionnelle

Quant agrave la Leading House DUAL-T qui est dirigeacutee par le professeur Pierre Dillen-bourg (EPFL) elle deacuteveloppe des solutions novatrices baseacutees sur les technologies de lrsquoinformation et destineacutees agrave mieux relier les connaissances theacuteoriques et les savoirs pratiques que les apprentis acquiegraverent en entreprise agrave lrsquoeacutecole professionnelle et dans les cours interentreprises Les char-pentiers par exemple ont besoin drsquoune

bonne faculteacute de repreacutesentation de lrsquoes-pace pour reacutealiser une construction en trois dimensions agrave partir de plans en deux dimensions Lrsquoutilisation drsquoun systegraveme de projection (TapaCarp) deacuteveloppeacute par les chercheurs de DUAL-T a un effet positif sur lrsquoentraicircnement des capaciteacutes de repreacute-sentation spatiale des apprentis

La Leading House laquoProcessus drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage dans le domaine commercialraquo (LINCA) dirigeacutee par le pro-fesseur Franz Eberle (Universiteacute de Zurich) a meneacute pendant la premiegravere peacuteriode de financement (2011-2016) une eacutetude lon-gitudinale sur la formation commerciale Cette eacutetude srsquoest inteacuteresseacutee aux processus drsquoenseignement et drsquoapprentissage des apprentis commerciaux et de leurs ensei-gnants sur lrsquoensemble de la dureacutee de for-mation Derniegravere neacutee des Leading Houses la LH laquoGouvernance de la formation pro-fessionnelleraquo (GOVPET) a commenceacute agrave deacuteployer ses activiteacutes sous la direction du

professeur Patrick Emmenegger (Universi-teacute de Saint-Gall)

Reacutepondant agrave une logique bottom-up lrsquoinstrument de lrsquoencouragement de projets individuels a eacuteteacute fortement sol-liciteacute pendant les anneacutees 2013 agrave 2016 notamment pour des recherches sur la transition Dans ce domaine la re-cherche sur la formation professionnelle soutient en plus des activiteacutes de forma-tion de la relegraveve afin de donner aux doctorants des connaissances meacutetho-dologiques approfondies et favoriser les eacutechanges scientifiques Drsquoautres projets individuels concernent le deacuteveloppe-ment des compeacutetences les professions des soins et lrsquoentrepreneuriat Durant la peacuteriode FRI en cours quinze projets in-dividuels ont eacuteteacute meneacutes agrave bien et cinq projets nouveaux ont eacuteteacute lanceacutes (eacutetat fin avril 2016)

Evaluation de la recherche sur la formation professionnellePendant la peacuteriode 2013ndash2016 le SEFRI a par ailleurs commandeacute une eacutevaluation de grande ampleur de la recherche en for-mation professionnelle Conduite par le bureau econcept SA lrsquoeacutevaluation aboutit agrave la conclusion que la Suisse a reacuteussi en une bonne deacutecennie agrave se doter drsquoune recherche en formation professionnelle dont la qualiteacute ne craint pas la comparai-son avec drsquoautres pays Lrsquoeacutevaluation du programme drsquoencouragement a toute-fois fait apparaicirctre que les reacutesultats des recherches tout reconnus qursquoils soient sur le plan national et international ont encore un impact insuffisant sur les pra-tiques de la formation professionnelle Un besoin drsquooptimisation a aussi eacuteteacute mis en lumiegravere en ce qui concerne la peacuterenni-teacute des structures mises en place

Planification 2017ndash2020Le programme drsquoencouragement de la re-cherche en formation professionnelle sera reconduit pour la peacuteriode FRI 2017ndash2020

La recherche de lrsquoadministration feacutedeacuteraleLa formation professionnelle fait partie des onze domaines politiques que le Conseil feacutedeacuteral a deacutefini pour la recherche de lrsquoadministration feacutedeacuterale Cette recherche doit fournir des connaissances neacutecessaires agrave lrsquoaccomplissement des tacircches de lrsquoadminis-tration feacutedeacuterale et agrave la mise en œuvre des politiques publiques Le cadre leacutegal de la recherche de lrsquoadministration feacutedeacuterale est preacuteciseacute drsquoune part dans la loi feacutedeacute-rale sur lrsquoencouragement de la recherche et de lrsquoinnovation (LERI) et drsquoautre part dans pregraves de 70 dispositions de lois speacuteciales (par exemple la loi sur la formation professionnelle)

LH Econ (Economics of Education Firm Behaviour and Training Policies)Universiteacutes de Zurich et de Berne

LH DUAL-T (Technologies pour la formation professionnelle)EPFL Universiteacute de Fribourg IFFP Lugano

LH LINCA (Processus drsquoenseignement et drsquoapprentissage dans le domaine commercial)Universiteacute de Zurich

LH GOVPET (Gouvernance de la formation professionnelle)Universiteacutes de Saint-Gall et de Lausanne IFFP Zollikofen

Implantations et reacuteseaux des Leading Houses (eacutetat en avril 2016) Source SEFRI

SEFRI NEWS 316 l FORMATION PROFESSIONNELLE

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Lrsquoanalyse des besoins prioritaires en ma-tiegravere de recherche deacutecoule des deacutefis ac-tuels Lrsquoidentification de ces deacutefis srsquoest fondeacutee sur les objectifs de politique de formation deacutefinis conjointement par la Confeacutedeacuteration et les cantons et sur les deacutefis exposeacutes dans une perspective su-peacuterieure dans le message FRI tels que lrsquoeacutevolution deacutemographique et la peacutenu-rie de personnel qualifieacute Conjointement avec les partenaires dans les cantons les organisations du monde du travail et les milieux scientifiques le SEFRI a valideacute lrsquoactualiteacute de ces deacutefis en les compleacutetant sur les points qui appellent des mesures Ce processus a deacuteboucheacute sur la deacutefinition de prioriteacutes theacutematiques pour lrsquoencoura-

gement de la recherche Ces prioriteacutes se rattachent aux domaines suivants Aspects systeacutemiques Politique Deacutecisions de formation individuelles Transitions

Economie et marcheacute du travail Meacutethodes et pratiques drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage

Internationalisation

Enfin il srsquoagira aussi de remeacutedier aux fai-blesses de la recherche en formation pro-fessionnelle identifieacutees par le processus drsquoeacutevaluation Lrsquoeffort portera notamment sur la consolidation de la gouvernance lrsquoinstitutionnalisation de la recherche en formation professionnelle dans le pay-

sage suisse des hautes eacutecoles et lrsquoexploi-tation plus systeacutematique des reacutesultats de la recherche aux niveaux pratique et politique

ContactJohannes Mure SEFRIChef de lrsquouniteacute Pilotage et recherche en matiegravere de formation +41 58 464 64 04thinspjohannesmuresbfiadminch

Informations compleacutementairesPlan directeur de la recherche en forma-tion professionnelle 2017ndash2020thinsp wwwsbfiadminchBBKonzept_fr

Entretien avec Michael Hengartner professeur et preacutesident de swissuniversities

laquoJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaireraquoMichael Hengartner professeur et recteur de lrsquoUniversiteacute de Zurich a repris deacutebut 2016 la preacutesidence de la Confeacuterence des recteurs des hautes eacutecoles suisses (swissuniversities) Son objectif est notamment que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la Suisse

Vous ecirctes agrave la preacutesidence de swissuniver-sities depuis 100 jours De quoi vous ecirctes-vous le plus occupeacute depuis vos deacutebutsMichael Hengartner durant cette courte mais intense peacuteriode jrsquoai appris agrave connaicirctre cette toute jeune organisation qursquoest swissuniversities Elle se trouve en-core en phase de deacuteveloppement mais beaucoup de choses fonctionnent deacutejagrave parfaitement

Nous avons deacutejagrave traiteacute de nombreux thegravemes notamment Horizon 2020 le financement des hautes eacutecoles les reacute-fugieacutes dans les hautes eacutecoles suisses le programme speacutecial relatif agrave la meacutede-

cine universitaire et aussi les possibiliteacutes de promotion des membres des hautes eacutecoles speacutecialiseacutees

Entreacutee en vigueur en 2015 la loi sur lrsquoencouragement et la coordination des hautes eacutecoles (LEHE) a poseacute de nouvelles bases pour le paysage suisse des hautes eacutecoles Ressentez-vous son influenceAbsolument Par exemple les hautes eacutecoles peuvent beaucoup plus facile-ment parler drsquoune seule voix et donner ainsi plus de poids agrave leurs demandes au niveau politique et socieacutetal

Quels sont vos domaines de prioriteacute vos objectifs en tant que preacutesidentJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaire par exemple quand jrsquoexplique le positionnement des hautes eacutecoles aux milieux politiques et au grand public en avanccedilant de bons arguments Mon objectif est que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la SuisseUniversiteacutes eacutecoles polytechniques feacute-deacuterales hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et hautes eacutecoles peacutedagogiques quel est

leur deacutenominateur commun dans la po-litique des hautes eacutecoles Et quelles sont leurs diffeacuterencesLeur point commun reacuteside dans le fait que nous accordons une grande impor-tance agrave leurs diffeacuterences Selon notre philosophie les universiteacutes les eacutecoles polytechniques feacutedeacuterales les hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et les hautes eacutecoles peacutedagogiques sont eacutegales mais aussi diffeacuterentes Tandis que nous veillons aux profils speacutecifiques des diffeacuterents types de hautes eacutecoles nous entretenons et promouvons la diversiteacute et la compleacute-mentariteacute des offres de formation au niveau tertiaire Ces offres sont lrsquoune des grandes forces de notre systegraveme suisse de formation La diversiteacute dans les offres reacutepond non seulement aux aptitudes et inteacuterecircts individuels des eacutetudiants mais constitue eacutegalement une reacuteponse adap-teacutee agrave la demande sur le marcheacute du tra-vail de professionnels qualifieacutes issus de formations diverses

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissuniversitiesch

Prof Dr Michael Hengartner

SEFRI NEWS 316 l HAUTES EacuteCOLES

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Le Conseil feacutedeacuteral lance un nouveau programme de recherche

Transformer les nouvelles connaissances en matiegravere drsquoeacuteconomie durable en applications concregravetesLe Conseil feacutedeacuteral a lanceacute en mars 2016 le nouveau programme national de recherche (PNR) laquoEconomie durableraquo On en attend une contribution importante agrave lrsquoeacuteconomie durable gracircce agrave une utilisation plus efficace et agrave une seacutecuriteacute accrue des ressources Les progregraves escompteacutes ne manqueront pas de favoriser la compeacutetitiviteacute de lrsquoeacuteconomie suisse et drsquoaccroicirctre le bien-ecirctre de la population indigegravene La dureacutee du programme de recherche est de cinq ans et son budget global se monte agrave 20 millions de francs

Les ressources naturelles ont un poten-tiel de reacutegeacuteneacuteration limiteacute et se font tou-jours plus rares Ce constat a engendreacute au sein de la communauteacute scientifique dans le monde politique et dans la socieacute-teacute un deacutebat intensif sur lrsquousage efficace des ressources la deacutecarbonisation de lrsquoeacuteconomie les innovations permettant le deacuteveloppement de technologies propres et plus geacuteneacuteralement sur une moder-nisation de la socieacuteteacute Ce nouveau pro-gramme national de recherche meneacute par le Fonds national suisse FNS vise donc agrave produire ndash dans une approche systeacutemique ndash des connaissances concernant aussi bien lrsquoenvironnement lrsquoeacuteconomie et la socieacuteteacute que lrsquoensemble des ressources naturelles et des eacutechelons de la chaicircne de creacuteation de valeur Ce programme doit drsquoune part susciter le deacutepocirct de projets de recherche axeacutes sur lrsquoaccroissement des connais-sances et sur la mise en eacutevidence globale des chances des risques et des potentiels Il doit drsquoautre part aboutir agrave lrsquoanalyse de mesures et drsquoinstruments et agrave des conclu-sions geacuteneacuterales agrave des fins pratiques par le deacuteveloppement de normes innovantes la conception de modegraveles de consommation et de production ineacutedits et la diffusion de technologies et de produits laquopropresraquo

Ce PNR srsquoadresse agrave un large eacuteventail de disciplines allant de lrsquoeacuteconomie et de lrsquoeacuteco-nomie drsquoentreprise aux sciences de lrsquoenvi-ronnement et agrave lrsquoeacutecologie industrielle en passant par les sciences sociales les sciences financiegraveres et le droit Ce programme est exigeant car il preacutesuppose une approche systeacutemique des ressources naturelles et de la chaicircne de production dans le champ de tension entre environnement eacuteconomie et socieacuteteacute

Les connaissances nouvelles produites par les projets de recherche du PNR 73 fourni-ront des informations essentielles tant pour le secteur priveacute que pour les deacutecideurs et les autoriteacutes communales cantonales et feacutedeacuterales

ContactClaudine Dolt SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Recherchedivision Recherche et innovation natio-nales +41 58 462 78 38thinspclaudinedoltsbfiadminch Compleacutements dlsquoinformationLe Fonds national suisse preacutevoit de pu-blier lrsquoappel agrave projet pour ce nouveau

Qursquoest ce qursquoun programme natio-nal de rechercheLes programmes nationaux de recher-che couvrent des projets de recher-che qui contribuent agrave la solution de problegravemes drsquoactualiteacute drsquoimportance nationale La seacutelection des thegravemes se fait dans une logique ascendan-te (dite laquobottom-upraquo) le Secreacutetariat drsquoEtat agrave la formation agrave la recherche et agrave lrsquoinnovation (SEFRI) recueille les propositions theacutematiques eacutemanant des milieux inteacuteresseacutes A la suite de ce processus deacutebouchant sur une pro-position du Deacutepartement feacutedeacuteral de lrsquoeacuteconomie de la formation et de la recherche (DEFR) le Conseil feacutedeacuteral arrecircte peacuteriodiquement les thegravemes et lrsquoenveloppe financiegravere de nouveaux PNR dont lrsquoexeacutecution est confieacutee au Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS)

Les projets de recherche soumis par la suite au FNS passent par la proceacutedure drsquoeacutevaluation ordinaire obeacuteissant aux normes du FNS Les PNR ont en geacuteneacute-ral une dureacutee de cinq ans Depuis la creacuteation de cet instrument plus de 70 PNR ont eacuteteacute reacutealiseacutes

programme national de recherche en juin 2016 Les esquisses de projets pour-ront ecirctre soumises au FNS degraves cette date Toute question touchant la soumission des projets est agrave adresser directement au FNS agrave lrsquoattention de

Pascal Walther FNS +41 31 308 22 26thinsppascalwalthersnfch

Vous trouverez plus drsquoinformations sur les programmes nationaux de recherche surthinsp wwwsbfiadminchnfp_fr

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Etude bibliomeacutetrique des publications de recherche

Bonne performance de la recherche suisse au cours des derniegraveres anneacutees

Malgreacute la concurrence accrue ces derniegraveres anneacutees la Suisse fait toujours partie des pays les plus compeacutetitifs dans le domaine de la recherche Elle arrive agrave maintenir son niveau de production de publications ainsi qursquoun impact global eacuteleveacute Elle fait aussi preuve drsquoune inteacutegration internationale remarquable eacutetant donneacute qursquoun tregraves grand nombre de publications sont produites en collaboration internationale Tels sont les principaux reacutesultats drsquoune eacutetude bibliomeacute-trique du SEFRI reacutecemment publieacutes dans le rapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981-2013raquo

La recherche fait progresser les connais-sances actuelles ou apporte du nouveau savoir de nouveaux instruments ou des meacutethodes innovantes Mais comment mesure-t-on la performance de re-cherche drsquoun pays et comment la com-pare-t-on avec celle drsquoautres pays

Releveacute quantitatif de la production scientifiqueUne approche possible est celle de la bibliomeacutetrie Il srsquoagit drsquoune meacutethode quantitative Elle part du principe que les chercheurs utilisent la publication drsquoarticles dans des revues scientifiques comme principal moyen de rendre pu-bliques leurs activiteacutes de recherche Il est ainsi possible drsquoobserver les tendances et les eacutevolutions de la recherche au cours du temps et par pays au moyen drsquoindi-cateurs choisis

Les eacutetudes bibliomeacutetriques sont un ins-trument important pour estimer la per-formance de recherche drsquoun pays et

sont utiliseacutees comme tel dans le monde entier Elles ont ce-pendant aussi leurs limites les don-neacutees exploiteacutees ne concernent que les articles qui sont pu-blieacutes dans des revues scientifiques pour un public international Elles ne tiennent pas compte des autres canaux de diffusion des reacutesultats de re-cherche tels que les preacutesentations dans des congregraves ou les monographies En-fin elles ne comptabilisent que les ar-ticles en anglais qui tient lieu de langue internationale de reacutefeacuterence

Volume de publicationsSur la peacuteriode 2009-2013 la Suisse a produit 12 des publications mon-diales et se place ainsi au 16e rang des pays La Suisse arrive agrave maintenir ce taux de production de 12 depuis plusieurs anneacutees malgreacute la concurrence de plus en plus grande des pays eacutemergents En termes de publications par habitants ou par chercheurs la Suisse se situe parmi les pays les plus productifs en nombre de publications par habitant elle se classe au 1er rang mondial avec presque 4000 publications par million drsquohabitants (Fig 1) et au 3e rang en nombre de publi-cations par chercheur avec 857 publica-tions pour 1000 chercheurs

Secteurs institutionnels de la SuisseLe secteur institutionnel le plus productif en Suisse est le secteur des hautes eacutecoles

avec 726 des publications nationales sur la peacuteriode 2009ndash2013 les 274 restants se reacutepartissant entre les trois autres secteurs le secteur des instituts de recherche (145) le secteur des en-treprises priveacutees (75) et le secteur des organisations internationales (54)

Lrsquoeacutevolution des parts des quatre secteurs montrent que le secteur des hautes eacutecoles a toujours eacuteteacute le plus productif (Fig 2) Par contre le secteur des entre-prises priveacutees a perdu de lrsquoimportance au cours des derniegraveres anneacutees passant de presque 15 agrave la fin des anneacutees 90 agrave moins de 8 actuellement

Impact (indice relatif de citations)Lrsquoimpact des publications produites en Suisse (lrsquoaudience aupregraves des autres chercheurs) est excellent et la Suisse se classe au 3e rang juste derriegravere les Etats-Unis et les Pays-Bas pour la peacute-riode 2009ndash2013 (Fig 3) Si lrsquoimpact de

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Hautes eacutecoles Instituts de recherche Entreprises priveacutees Organisations internationales

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

Figure 1 Publications par anneacutee et par mil-lion drsquohabitants peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Figure 2 Evolution des publications par secteurs institutionnel en pourcentage du total des publications de la Suisse

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

3892

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3463

3423

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3242

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2685

2299

Finlande

Danemark

Pays-Bas

Norvegravege

Suegravede

Australie

Canada

Singapour

Suisse

Islande

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

la Suisse est resteacute quasi identique ces derniegraveres anneacutees (aux alentours de 117 soit 17 points de plus que la moyenne mondiale de 100) celui des Pays-Bas a augmenteacute et a actuellement permis agrave ce pays de passer juste devant la Suisse

Publications les plus citeacutees (Top 10)La Suisse produit 16 des publica-tions faisant partie des publications les plus citeacutees mondialement (Top 10) ce qui repreacutesente une proportion plus importante que sa part de 12 dans les publications globales La Suisse est

Figure 3 Indicateur drsquoimpact peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

donc tregraves preacutesente dans cette classe de publications agrave forte visibiliteacute internatio-nale ce qui montre la tregraves forte recon-naissance mondiale dont jouissent ses chercheurs Si lrsquoon compte le nombre de publications Top 10 par habitant ou par chercheur la Suisse se classe au 1er rang dans le deux cas avec 542 publi-cations Top 10 par million drsquohabitants et 163 publications Top 10 pour 1000 chercheurs

Coopeacuterations En Suisse une grande partie des publi-cations sont reacutealiseacutees en collaboration internationale 49 des publications sont produites par une institution suisse en collaboration avec des institutions agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuteration uniquement in-ternationale) et 19 sont le fruit de col-laborations entre plusieurs institutions en Suisse avec au moins une institution agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuterations nationale et internationale) (Fig 4) Pour le reste des articles 17 sont produits par une seule institution (sans coopeacuteration) et 15 sont issus de plusieurs institutions se trouvant toutes en Suisse (coopeacuteration uniquement nationale)

Les comportements de coopeacuteration dif-fegraverent beaucoup selon les domaines de recherche Par exemple en Suisse le taux drsquoarticles eacutecrits sans coopeacuteration varie de 11 en laquoMeacutedecine cliniqueraquo agrave 64 en laquoSciences humaines et socialesraquo le

Figure 4 Reacutepartition des publications de la Suisse selon le type de coopeacuteration institutionnel-le en du total des publications du domaine de recherche en Suisse peacuteriode 2009-2013

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

taux de coopeacuteration uniquement inter-nationale varie de 24 en laquoSciences humaines et socialesraquo agrave 56 en laquoPhy-sique chimie et science de la terreraquo

Partenariat internationalDurant la peacuteriode 2009-2013 parmi les publications de la Suisse produites en coopeacuteration 78 le sont en partena-riats internationaux faisant de la Suisse un des pays ayant les forts taux de par-tenariats internationaux Le deacutecompte par pays montre cependant que les cher-cheurs en Suisse collaborent en premier lieu avec drsquoautres chercheurs en Suisse (22) puis avec les chercheurs des Etats-Unis (154) et ceux des pays limi-trophes de la Suisse Italie (97) Alle-magne (82) et France (72) (Fig 5)

ConatctIsabelle Maye SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Bases scien-tifiques et politique division Recherche et innovation nationales +41 58 463 09 64thinspisabellemayesbfiadminch

Information compleacutementairesRapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981ndash2013raquothinsp wwwsbfiadminchbiblio-fr

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

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Suegravede

France

Germany

Canada

Danemark

Belgique

UK

Switzerland

Pays-Bas

Etats-Unis

Figure 5 Provenance des partenaires des chercheurs en Suisse en pourcent du total des partenariats de la Suisse peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

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Suisse

Etats-Unis

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Allemagne

France

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Espagne

Canada

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64

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0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Sciences techniques et delingeacutenieur informatique

Physique chimie etsciences de la terre

Agriculture biologie etsciences de lenvironnement

Sciences de la vie

Meacutedecine clinique

Sciences socialeset comportementales

Sciences humaines et arts

Total des articles de la Suisse

Coopeacuteration uniquement internationale Coopeacuterations nationale et internationnale

Coopeacuteration uniquement nationale Sans coopeacuteration

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Cherenkov Telescope Array (CTA)

Nouvelles perspectives sur lrsquounivers

Lanceacute en 2010 par un consortium international le projet Cherenkov Telescope Array (CTA) ouvre un nouveau champ celui de lrsquoastronomie gamma au sol Il permettra drsquoobserver les eacuteclairs Cherenkov dans lrsquoatmosphegravere terrestre et de tirer des conclusions sur les sources de rayons gamma telles que les galaxies et les supernovas Dans le cadre du message sur la formation la recherche et lrsquoinnovation 2017-2020 le Conseil feacutedeacuteral demande au total huit millions de francs afin que la Suisse puisse participer agrave lrsquoorganisation CTA en tant que membre fondateur et qursquoelle puisse ainsi beacuteneacuteficier des avantages qui en deacutecoulent

Les capaciteacutes de la science agrave explorer lrsquounivers ont eacutevolueacute agrave un rythme stupeacute-fiant ces derniegraveres anneacutees Depuis 1995 par exemple plus de 2000 exoplanegravetes ont eacuteteacute identifieacutees et caracteacuteriseacutees Les puissants teacutelescopes deacuteveloppeacutes pour explorer la partie visible du rayonnement cosmique y ont contribueacute notamment les instruments installeacutes au Chili par lrsquoESO (European Southern Observatory) une organisation internationale de re-cherche dont la Suisse est membre

Identifier des objets laquoinvisiblesraquoCependant de nombreux objets de lrsquounivers nrsquoeacutemettent peu ou pas du tout de rayonnement dans la partie visible du spectre eacutelectromagneacutetique et de-meurent invisibles pour les teacutelescopes de lrsquoESO Certains objets se laissent plutocirct observer dans la partie tregraves eacutenergeacutetique de ce spectre produisant des rayons gamma aussi appeleacutes photons de tregraves haute eacutenergie Parmi ces objets laquoinvi-siblesraquo se trouvent le centre de notre ga-laxie mais aussi des quasars des super-novas ou des trous noirs tous essentiels agrave lrsquoameacutelioration de notre compreacutehension de lrsquounivers

Ces rayons gamma requiegraverent drsquoautres techniques que les teacutelescopes clas-siques pour ecirctre identifieacutes et analyseacutes Ils peuvent ecirctre deacutetecteacutes directement depuis lrsquoespace ou indirectement mais plus efficacement depuis la Terre En interagissant avec lrsquoatmosphegravere les rayons gamma geacutenegraverent en effet des laquodouchesraquo de particules qui produisent une lumiegravere bleuteacutee baptiseacutee laquolumiegravere Cherenkovraquo Des teacutelescopes dits laquoteacuteles-copes Cherenkovraquo speacutecialement conccedilus et fonctionnant en reacuteseau peuvent deacute-tecter cette lumiegravere Un travail drsquoanalyse

permet ensuite de caracteacuteriser la source de rayons gamma observeacutee et drsquoen tirer une image preacutecise Lrsquoeacutetude des rayons gamma de lrsquounivers fait donc appel tout agrave la fois aux compeacutetences des physiciens des particules et des astrophysiciens constituant un champ scientifique pro-pice agrave lrsquointerdisciplinariteacute

Par petits groupes des institutions de recherche de diffeacuterents pays du monde ont installeacute les premiers laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en Namibie sur les Icircles Ca-naries ou encore dans le deacutesert de lrsquoAri-zona Les donneacutees reacutecolteacutees par ces ins-truments depuis une vingtaine drsquoanneacutees ont deacutejagrave permis de repeacuterer plus de 150 sources de rayons gamma dans lrsquounivers et de valider le systegraveme de deacutetection de ces rayons par laquoteacutelescopes Cherenkovraquo

Un site dans lrsquoheacutemisphegravere nord et un autre dans lrsquoheacutemisphegravere sudLes capaciteacutes de ces premiers instru-ments ont agrave preacutesent atteint leurs limites Les scientifiques de toutes les reacutegions du monde concerneacutes par ce domaine ont formeacute un consortium global pour passer agrave lrsquoeacutetape suivante qui consiste en un projet unique au monde le Cheren-kov Telescope Array (CTA) Il est preacutevu drsquoinstaller des laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en reacuteseau sur deux sites lrsquoun dans lrsquoheacute-misphegravere nord en principe sur lrsquoicircle de la Palma dans lrsquoarchipel des Canaries et lrsquoautre dans lrsquoheacutemisphegravere sud en prin-cipe au Chili agrave proximiteacute immeacutediate des installations de lrsquoESO CTA est donc conccedilu pour observer lrsquointeacutegraliteacute de la voucircte ceacuteleste Tandis que le site sud pourra se focaliser sur les objets appar-tenant agrave notre galaxie la Voie lacteacutee le site nord se concentrera sur toutes les autres sources de rayons gamma

de lrsquounivers CTA sera geacutereacute depuis un siegravege administratif dont lrsquoemplacement probablement dans un Etat europeacuteen sera deacutecideacute courant 2016 Les donneacutees produites par CTA seront traiteacutees et sto-ckeacutees dans un centre deacutedieacute dont lrsquoem-placement sera eacutegalement deacutetermineacute en 2016

Une organisation internationale creacutee une base commune pour la rechercheIl est clair pour le consortium que CTA ne peut ecirctre construit par un seul pays ou geacutereacute par une seule de ses institutions de recherche A lrsquoinstar de lrsquoESO ou du CERN CTA doit donc prendre la forme drsquoune organisation internationale de re-cherche De plus pour valoriser pleine-ment les instruments et les nombreuses donneacutees qui seront produites par CTA le consortium propose drsquooffrir aux scien-tifiques de tous horizons un accegraves ou-vert aux infrastructures Une fois CTA construit les scientifiques inteacuteresseacutes agrave utiliser ses instruments pourront deacuteposer des propositions de recherche du temps drsquoobservation leur sera attribueacute sur une base compeacutetitive

Ce modegravele drsquoallocation des ressources est deacutejagrave courant pour les organisations internationales de recherche exploitant des sources de lumiegravere ou de neutrons pour la science des mateacuteriaux (Installa-tion europeacuteenne de rayonnement syn-chrotron ESRF et Institut Max von Laue ndash Paul Langevin ILL) Le consortium a deacutemarreacute le deacuteveloppement de CTA en 2010 beacuteneacuteficiant de fonds issus des agences nationales de financement de la recherche ou de lrsquoUE Le projet preacutecis qui a eacuteteacute eacutelaboreacute apparaicirct agrave preacutesent suf-fisamment mucircr pour permettre le finan-

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

cement et le deacutemarrage de la construc-tion de CTA Le coucirct de celle-ci devrait avoisiner un demi-milliard drsquoeuros

Vif inteacuterecirct des universiteacutes suissesDegraves le deacutemarrage des travaux du consor-tium des groupes de diffeacuterentes institu-tions de recherche suisses (Universiteacutes de Genegraveve et de Zurich EPF de Zurich EPF de Lausanne) ont pris une part active agrave la preacuteparation de CTA Ils ont notamment beacuteneacuteficieacute de fonds alloueacutes par le Fonds national suisse Dans cette phase de preacuteparation crsquoest lrsquoUniversiteacute de Zurich qui repreacutesente les inteacuterecircts de la com-munauteacute suisse vis-agrave-vis de lrsquoorganisa-tion du projet CTA baseacutee agrave Heidelberg Deacutebut 2016 lrsquoUniversiteacute de Genegraveve et celle de Zurich ont agrave nouveau montreacute leur engagement marqueacute dans le projet CTA Appuyeacutee aussi par lrsquoEPFL lrsquoUniver-siteacute de Genegraveve srsquoest ainsi deacuteclareacutee precircte agrave accueillir le centre de traitement des donneacutees de CTA LrsquoUniversiteacute de Zurich a de son cocircteacute deacutetacheacute le Professeur Ueli Straumann pour reprendre la di-rection de lrsquoorganisation du projet CTA M Straumann a eacuteteacute nommeacute laquoManaging

Directorraquo de CTA en mars 2016 (voir in-terview ci-dessous)

La strateacutegie internationale du Conseil feacutedeacuteral dans le domaine FRI preacutevoit que la Suisse participe aux organisations in-ternationales de recherche drsquoimportance centrale pour la recherche suisse Dans lrsquoeacutedition 2015 de la Roadmap suisse sur les infrastructures de recherche le SEFRI a identifieacute quatre organisations de ce type en devenir parmi lesquelles CTA est le projet dont lrsquoimpleacutementation apparaicirct prioritaire Drsquoune part le po-tentiel drsquoutilisation de CTA par des ins-titutions de recherche suisses est aveacutereacute et drsquoautre part la construction semble pouvoir deacutemarrer tout prochainement Comme pour les autres organisations in-ternationales de recherche il est envisa-geacute que la Suisse participe agrave hauteur de 2 agrave 3 des coucircts de construction de CTA Cette part reflegravete le temps drsquoutilisation potentiel par les chercheurs suisses tel qursquoil peut ecirctre identifieacute agrave ce stade

Crsquoest pour cette raison que le Conseil feacutedeacuteral demande au Parlement dans le

cadre du message FRI 2017-2020 lrsquoou-verture drsquoun creacutedit drsquoengagement de 8 millions de francs suisses en faveur de CTA Cette somme devrait permettre agrave la Suisse de rejoindre lrsquoorganisation inter-nationale de recherche CTA degraves sa fon-dation et de participer activement agrave la construction Le Parlement devrait avoir traiteacute la proposition du Conseil feacutedeacuteral concernant lrsquoouverture drsquoun creacutedit pour CTA drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2016 ContactXavier Reymond SEFRIChef de lrsquouniteacute Organisations de recherche internationales +41 58 462 34 52thinspxavierreymondsbfiadminch

Informations compleacutementairesCTA Organisationthinsp httpsportalcta-observatoryorgPagesHomeaspxthinsp

Feuille de route pour les infrastructures de recherche 2015thinsp wwwsbfiadminchroadmap-f

laquoCTA ouvre une nouvelle fenecirctre sur les pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquouniversraquo

Le Professeur Ueli Straumann dirige agrave lrsquoUniversiteacute de Zurich le laboratoire focaliseacute sur CTA mais aussi sur lrsquoexpeacuterience LHCb au CERN Deacutebut mars 2016 il a eacuteteacute eacutelu laquoManaging Directorraquo de CTA par les parties prenantes du projet Pour lui laquocette nouvelle infrastructure de recherche offre une possibiliteacute unique de mener ndash au-delagrave des frontiegraveres nationales ndash une recherche fondamentale sur des questions centrales de lrsquoorigine de notre univers Crsquoest aussi une chance pour la relegraveve scientifique suisseraquo

Quels sont vos objectifs et vos attentesUeli Straumann Le projet CTA se trouve actuellement dans la phase passion-nante de transition entre la planification

et la phase de recherche et deacuteveloppe-ment Il srsquoagit maintenant de convaincre les institutions impliqueacutees drsquoaborder le projet dans une perspective drsquoensemble Dans les entretiens que jrsquoai pu mener avec les repreacutesentants des pays associeacutes au projet jrsquoai pu constater une reacutejouis-sante bonne volonteacute Il mrsquoimporte aussi que nous deacuteveloppions une culture com-mune faite de confiance et drsquoeacutechange ouvert drsquoinformations

Lrsquoastronomie en rayons gamma est un domaine de recherche tregraves pointu Pour quelles raisons la Suisse devrait-elle parti-ciper agrave cette organisation de recherche

Lrsquoinfrastructure de recherche CTA ouvre de nouvelles perspectives agrave lrsquoobservation des pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquounivers car il offre des systegravemes permettant la deacutetec-tion de photons de la plus haute eacutenergie Rien que dans notre galaxie elle permet-tra de deacutecouvrir un millier de nouvelles sources de rayonnement gamma parmi lesquelles des trous noirs des vestiges drsquoexplosions de supernova des reacutegions drsquoeacutetoiles en formation des pulsars et des systegravemes stellaires binaires Au-delagrave de la Voie lacteacutee nous pourrons explorer des centaines de galaxies notamment de lointaines galaxies dont lrsquoeacutenergie est supposeacutee provenir de trous noirs super-

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Une journeacutee agrave swissnex China

Creacuteer des ponts entre la Suisse et la ChineAu mois drsquoavril le preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann srsquoest rendu en Chine avec une deacuteleacutega-tion swissnex China eacutetait impliqueacute dans la preacuteparation de la visite Lanceacute en 2008 agrave Shanghai swissnex China a vu sa mission eacutevoluer au cours des anneacutees Comptant deacutesormais sur une eacutequipe preacutesente eacutegalement agrave Peacutekin et Guangzhou ses projets reflegravetent tant les changements du paysage acadeacutemique suisse que les transformations rapides de la Chine

La Suisse a ouvert un swissnex agrave Shan-ghai avec pour mission de jeter des ponts entre la Suisse et la Chine dans les do-maines de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation Au deacutebut crsquoest surtout vers la recherche que se sont orienteacutees ses activiteacutes notamment dans le cadre du programme bilateacuteral de recherche

Refleacutetant lrsquointeacuterecirct de la communauteacute scien-tifique mais aussi une volonteacute politique drsquointensifier les liens swissnex a travail-

leacute agrave mettre en valeur la recherche suisse afin de mieux faire connaicirctre ses qualiteacutes et son attractiviteacute Il a aussi accueilli de nombreuses deacuteleacutegations acadeacutemiques agrave la recherche de partenariats Ces derniegraveres anneacutees cependant tant la formation que lrsquoinnovation ont pris de lrsquoimportance

Forte demande pour le savoir-faire suisseEn phase de transition et confronteacutee agrave une inadeacutequation croissante entre la

formation et le marcheacute du travail la Chine a lanceacute de vastes chantiers pour renforcer son eacuteconomie et construire de solides fondations pour le futur Un des domaines importants est celui de la formation car le gouvernement a lanceacute une initiative visant agrave creacuteer un systegraveme de hautes eacutecoles speacutecialiseacutees comptant plus de 1500 eacutecoles Un grand nombre drsquouniversiteacutes chinoises appeleacutees agrave se transformer dans les prochaines anneacutees souhaite ainsi srsquoinspirer du systegraveme des

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massifs situeacutes en leurs centres Voilagrave qui offre agrave la recherche fondamentale une approche fonciegraverement nouvelle agrave lrsquoin-terface entre physique des particules et astrophysique Il en reacutesulte aussi des sy-nergies avec le CERN agrave Genegraveve le plus grand laboratoire international de phy-sique

Le message FRI 2017 ndash 2020 preacutevoit huit millions de francs pour la participation de la Suisse agrave CTA soit une petite partie seulement du budget total de cette or-ganisation Avec une participation aussi modeste la Suisse pourra-t-elle vraiment profiter de ces installations Ce montant repreacutesente environ 2 des coucircts totaux ce qui paraicirct adeacutequat en comparaison avec la bonne trentaine de pays inteacuteresseacutes Gracircce agrave cette parti-cipation les chercheurs suisses auront comme tous les membres du projet ac-cegraves agrave lrsquoensemble des infrastructures et des donneacutees mesureacutees Il est irreacutealiste drsquoimaginer que la Suisse pourrait mener agrave bien seule un tel projet De maniegravere geacuteneacuterale il est permis drsquoaffirmer que sans sa participation agrave des coopeacuterations internationales de recherche la Suisse nrsquoaurait pas accegraves agrave la plupart des activi-teacutes de recherche modernes en physique fondamentale

Quels autres pays sont-ils eacutegalement in-teacuteresseacutes agrave la creacuteation de lrsquoorganisation CTALe consortium CTA comprend au total des universiteacutes et des laboratoires de 31 pays du monde entier A ce jour des institutions de recherche de onze pays se sont regroupeacutes dans une Sagraverl drsquointeacute-recirct public (Afrique du Sud Allemagne Espagne France Grande Bretagne Ita-lie Japon Pays-Bas Suegravede Suisse et Reacutepublique tchegraveque) pour faire avancer la reacutealisation du projet CTA La Suisse y a participeacute degraves le deacutebut car lrsquoUniversi-teacute de Zurich est un des trois membres fondateurs de cette Sagraverl LrsquoAllemagne et lrsquoItalie sont deacutejagrave agrave mecircme de deacutegager des moyens consideacuterables pour CTA les autres pays seront eacutegalement en mesure de le faire drsquoici 2017

Drsquoexpeacuterience la phase preacuteparatoire drsquoune organisation internationale de re-cherche est difficile Quels sont les eacuteleacute-ments neacutecessaires pour que cette orga-nisation internationale puisse ecirctre active et que la phase de construction de CTA puisse deacutemarrer Tous les moyens financiers neacutecessaires ne sont pas encore reacuteunis actuelle-ment Crsquoest pourquoi il est envisageacute de construire les teacutelescopes par eacutetapes On

assure ainsi un potentiel scientifique pour chaque projet partiel La nouvelle organisation sera vraisemblablement pleinement opeacuterationnelle quand 60 au moins des fonds seront disponibles

ContactProf Dr Ueli StraumannManaging Director Cherenkov Telescope Array Observatory GmbH +49 62 21 51 64 71thinspustraumanncta-observatoryorg

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hautes eacutecoles speacutecialiseacutees (HES) suisses swissnex a suivi degraves le deacutebut ce projet en conseillant les inteacuteresseacutes en Suisse via des bulletins drsquoinformation des rapports et une carte geacuteographique des meil-leures possibiliteacutes de coopeacuteration

laquoLes hautes eacutecoles speacutecialiseacutees suisses trouveront une occasion unique de transfeacuterer leur expertise et leur sa-voir-faireraquo selon Pascal Marmier CEO de swissnex China La Chine offre en ef-fet de nombreuses possibiliteacutes de colla-boration aux institutions qui souhaitent srsquointernationaliser non seulement sur des probleacutematiques de recherche lieacutees agrave la transformation du pays mais aussi sur les modegraveles de formation swissnex soutient leurs deacutemarches par exemple de nombreux eacutetudiants HES viennent chaque anneacutee pour des voyages drsquoeacutetude En eacuteteacute 2016 un partenariat avec le can-ton de Vaud permettra agrave toute la classe

du Master Innokick de la HES-SO de se rendre agrave Hong Kong et Shanghai pour travailler sur des modegraveles drsquoinnovation rapide avec des eacutetudiants chinois

Ce programme est un bon exemple des formations que swissnex est en train drsquoeacutelaborer Les eacutetudiants beacuteneacuteficient en effet drsquoune expeacuterience immersive qui leur permet de mieux comprendre comment fonctionne la Chine Le programme CHIC est un autre exemple il permet agrave des eacutetu-diants de lrsquoEPFL de la Faculteacute des Hautes eacutetudes commerciales de lrsquoUniversiteacute de Lausanne (HEC) et de lrsquoEcole cantonale drsquoart de Lausanne (ECAL) drsquoapprendre agrave fabriquer un prototype en travaillant avec des ingeacutenieurs chinois dans une usine drsquoeacutelectronique agrave Shenzhen

Ces types de formations correspondent aussi agrave lrsquointeacuterecirct des universiteacutes chinoises qui appreacutecient les nouvelles ideacutees de

coopeacuteration La Suisse nrsquoayant pas de campus en Chine les partenaires sont tregraves ouverts aux possibiliteacutes drsquoeacutechange car lrsquointernationalisation des eacutetudes fait partie des prioriteacutes du gouvernement

Du made in China au created in China Alors que la Chine conserve sa reacuteputa-tion laquodrsquousine du monderaquo produisant en grande quantiteacute et avec une faible valeur ajouteacutee le gouvernement chinois sou-haite deacutevelopper sa capaciteacute drsquoinnovation et transformer ainsi son eacuteconomie Par ail-leurs les entreprises eacutetrangegraveres investis-sant dans les activiteacutes de recherche et de deacuteveloppement en Chine sont de plus en plus nombreuses preuve de la preacutesence de compeacutetences speacutecialiseacutees et de lrsquoesprit entrepreneurial qui se deacuteveloppe tregraves vite dans la technologie swissnex cherche donc agrave mieux faire connaicirctre le paysage chinois et lrsquointeacuterecirct qursquoil preacutesente pour les acteurs de lrsquoinno-vation suisses A travers le Market Entry Camp soutenu par la Commission pour la technologie et lrsquoinnovation par exemple ou le programme Venture Leaders avec venture lab les start-up suisses ont lrsquoop-portuniteacute de venir deacutecouvrir la Chine et drsquoy identifier les possibiliteacutes existantes pour poursuivre le deacuteveloppement de leurs produits et acceacuteder au marcheacute De plus en plus drsquoinvestisseurs se tournent eacutegalement vers swissnex pour identifier les socieacuteteacutes qui sauront agrave la maniegravere de la jeune startup Scantrust combiner deacute-veloppement technologique en Suisse et accegraves commercial en Chine

laquoVue de Suisse la Chine est souvent per-ccedilue comme trop difficile drsquoaccegraves pour des jeunes start-up qui en perccediloivent plus les dangers notamment en termes de proprieacuteteacute intellectuelle que les opportu-niteacutesraquo explique Pascal Marmier laquomais en reacutealiteacute la Chine offre des possibiliteacutes tregraves inteacuteressantes notamment dans des do-maines de pointe ougrave les investissements restent tregraves hauts et la fiabiliteacute des clients est granderaquo

Une activiteacute incessanteEn avril 2016 swissnex China a eacuteteacute acti-vement impliqueacute dans la preacuteparation de la visite du preacutesident de la Confeacutedeacuteration qui eacutetait accompagneacute par la secreacutetaire drsquoEtat Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch (SECO) et le secreacutetaire drsquoEtat Mauro

Un reacuteseau en AsieLes Suisses qui se rendent en Asie profitent souvent de leur voyage pour visiter plusieurs villes suscitant leur inteacuterecirct Partant de ce constat et de la neacutecessiteacute de mieux faire connaicirctre la richesse de leur reacutegion drsquoimplantation en Suisse swissnex China et les Science and Technology Offices de la reacutegion ont creacuteeacute une plateforme de collaboration (wwwstofficeasiach) et deacuteveloppeacute plusieurs programmes de deacute-couverte ou de coopeacuteration laquoIl existe un grand potentiel de synergiesraquo explique Pascal Marmier laquoet nous es-sayons de plus en plus de nous preacutesenter aux acteurs suisses comme un reacuteseau ce qui veut dire que nous pouvons par exemple mettre sur pied un programme drsquoex-ploration de lrsquoimpact de la transformation digitale allant des start-up de Shanghai aux grands laboratoires japonais en passant par les derniers reacuteseaux sociaux agrave la mode agrave Seacuteoulraquo

Lrsquoeacutequipe swissnex de Shanghai Photo swissnex Shanghai

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DellrsquoAmbrogio (SEFRI) ainsi que par deux deacuteleacutegations lrsquoune dans le domaine eacuteco-nomique lrsquoautre dans le domaine science et innovation Gracircce agrave lrsquoeacutequipe en place swissnex China srsquoest chargeacute de la preacutepa-ration autant agrave Peacutekin pour les rencontres ministeacuterielles qursquoagrave Shanghai pour la par-tie innovation Une telle visite permet de consolider les collaborations acadeacute-miques existantes de deacutevelopper de nou-velles relations agrave haut niveau et de don-ner un signal fort aux diverses autoriteacutes que la Suisse est un partenaire de choix dans le domaine science et technologie

swissnex fait partie inteacutegrante de la preacute-sence officielle de la Suisse en Chine et travaille tregraves eacutetroitement avec tous les services offerts par la Confeacutedeacuteration Les programmes communs avec des partenaires comme Pro Helvetia pour la culture ou le Swiss Business Hub dans le domaine commercial sont tregraves freacute-

quents Il est important de penser agrave une plus grande eacutechelle et de rassembler les forces dans des villes qui comptent des dizaines de millions de personnes

Alors qursquoaux Etats-Unis les deux swissnex jouent un rocircle local drsquoaccegraves agrave des reacutegions tregraves denses et bien eacutetablies en termes de FRI en Chine il faut geacuterer la complexi-teacute du systegraveme et les distances entre les diverses zones inteacuteressantes swissnex eacutevolue donc dans un vaste pays qui continue sa croissance eacuteconomique tout en visant une plus grande qualiteacute des services et de lrsquoinnovation Il est donc im-portant de pouvoir tester de nouveaux projets drsquoinvestir dans les contacts et surtout drsquoinformer et drsquoaccueillir les acteurs inteacuteresseacutes par cette partie du monde Etant donneacute la distance cultu-relle et geacuteographique il est eacutegalement indispensable de travailler en reacuteseau avec les collegravegues des Science and Tech-

nology Offices implanteacutes en Coreacutee et au Japon Le rapprochement eacuteconomique agrave travers lrsquoAsie constitue une opportuniteacute ineacutegaleacutee pour les acteurs FRI et lrsquoeacutequipe en place ne meacutenage pas ses efforts pour faire fructifier les eacutechanges et les colla-borations

ContactPascal Marmier CEO swissnex China +86 21 6235 1889 (ext 201)thinsppascalmarmierswissnexchinaorg

Beatrice Ferrari SEFRICheffe suppleacuteante de la division Rela-tions internationales +41 58 462 48 58thinspbeatriceferrarisbfiadminch

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissnexchinaorg

Stagiaires et apprentis moteurs de swissnex

Le modegravele de swissnex repose sur le dynamisme la motivation et la creacuteativiteacute de ses employeacutes Il nrsquoest donc pas eacutetonnant que le bureau de Shanghai accueille un grand nombre de jeunes stagiaires Depuis sa creacuteation ce sont pregraves de 80 stagiaires qui ont pu y seacutejourner entre six mois et un an A la recherche drsquoune premiegravere expeacuterience professionnelle dans un cadre creacuteatif ces jeunes sont eacutegalement pousseacutes par lrsquoenvie de deacutecouvrir la Chine

A swissnex ils ont lrsquoopportuniteacute de travailler sur des eacuteveacutenements et des projets en collaborant avec leurs collegravegues chinois Depuis 2015 swissnex China accueille aussi des apprentis gracircce agrave un partenariat avec le canton de Neuchacirctel qui offre chaque anneacutee la possibiliteacute agrave des jeunes en formation professionnelle de faire une expeacuterience internationale et de se familiariser avec la culture chinoise Le canton de Vaud offre eacutegalement une place agrave des jeunes en eacutechange pour y travailler agrave temps partiel

laquoJe mrsquoappelle Alice Della Casa je viens des environs de Lausanne Je vis agrave Shanghai depuis septembre 2015 Jrsquoapprends le chinois agrave lrsquouniversiteacute et je travaille agrave swissnex en tant que stagiaire depuis janvier 2016 Jrsquoai deacutecideacute de venir eacutetudier en Chine car crsquoeacutetait pour moi complegravetement nouveau Jrsquoavais vrai-ment envie de deacutecouvrir quelque chose de diffeacuterent du monde occidental que jrsquoai toujours connu De plus comme je nrsquoeacutetais pas encore sucircre de la direction de mes eacutetudes supeacuterieures jrsquoai toujours penseacute que connaicirctre la Chine et sa langue eacutetait un eacutenorme avantage Qursquoimporte le domaine drsquoeacutetude que je suivrai la Chine est et probablement restera un pays cleacute Lrsquoexpeacuterience agrave swissnex est extrecircmement inteacuteressante car on a la possibiliteacute de travailler de maniegravere toujours diffeacuterente Jrsquoai la chance de tra-vailler avec une eacutequipe dynamique et sympathique Ce qui me marque est que mecircme apregraves plus de six mois dans cette ville jrsquoarrive toujours agrave y deacutecouvrir de nouveaux aspects positifs ou neacutegatifs Il est impossible de srsquoennuyer et jrsquoespegravere continuer agrave profiter de mon expeacuterience jusqursquoagrave la finraquo

laquoEn chinois mon nom Siwei signifie laquopenseacutee largeraquo Mais apregraves des anneacutees dans la tour drsquoivoire de lrsquoeacuteducation chinoise je me suis rendu compte que je nrsquoavais jamais regardeacute ailleurs Jrsquoai donc deacutecideacute drsquoexplorer un autre pays apregraves mon diplocircme secondaire non pas avec le regard superfi-ciel drsquoun touriste mais en tant que participant actif swissnex China mrsquoa offert le contexte que je recherchais En travaillant comme responsable de projet junior dans les meacutedias sociaux jrsquoai consciemment eacutetudieacute les questions de communication interculturelle entre la Chine et la Suisse deux pays dont les diffeacuterences ne cessent de mrsquoinspirer et de mrsquointerpeller Jrsquoai peu agrave peu com-menceacute agrave voir la Suisse comme un pays agrave multiples facettes qursquoon ne peut reacuteduire aux preacutedicats innovant ponctuel confiant ou agrave lrsquoaffut des opportuniteacutes Crsquoest un pays de la diversiteacute aux qua-liteacutes uniques incarneacute par les personnaliteacutes merveilleuses dont jrsquoai fait connaissance que je cocirctoie et avec lesquelles je travailleraquo

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Bregraveves FRI

SEFRI NEWS 316 l PANORAMA

LE CHIFFRE

38 laquoShe Figuresraquo est une publication de la Commission europeacuteenne qui paraicirct tous les trois ans de-puis 2003 Elle repreacutesente la source la plus importante pour les statistiques internationales en ma-tiegravere drsquoeacutegaliteacute entre les sexes dans le monde de la recherche europeacuteenne Lrsquoeacutedition de 2015 preacute-sente les derniegraveres donneacutees disponibles pour les 28 pays de lrsquoUnion europeacuteenne ainsi que pour lrsquoIslande Israeumll la Norvegravege la Suisse et la Turquie

En Suisse comme partout en Europe la participation des femmes diminue au fur et agrave mesure que lrsquoon monte les eacutechelons de la carriegravere acadeacutemique En 2013 la part des femmes en Suisse dans le corps intermeacutediaire infeacuterieur (collaborateurs scientifiques) se monte agrave 38 (UE28 45) Pour les chercheurs laquoseniorsraquo le grade le plus eacuteleveacute elle srsquoeacutelegraveve agrave 19 (UE28 21)

Informations compleacutementaires httpeceuropaeuresearchswafsindexcfmpg=libraryamplib=gender_equality

Invitation

SCRRC 2016Swiss Cyber Risk Research Conference 2016Friday 20 May 2016 9 am ndash 4 pmSwiss Tech Convention Center EPFL Lausanne Switzerlandwwwscrrcch

Register now on wwwscrrcch

Swiss Cyber Risk Research Conference 201620 mai 2016 09h00-17h00 Swiss Tech Convention Center EPFL Lausanne

Dans le cadre de la deacutecision du Conseil feacutedeacuteral de 2013 concernant la laquoStrateacute-gie nationale de protection de la Suisse contre les cybers-risquesraquo le SEFRI srsquoest vu confier la tacircche de coordination de la mise en œuvre de la premiegravere des seize mesures qui doivent permettre de se proteacuteger agrave moyen et long terme contre ces nouveaux dangers Cette premiegravere mesure agrave prendre srsquointitule formellement laquoRecherche neacutecessaire sur les nouveaux risques en lien avec la probleacutematique de la cyberneacutetiqueraquo

Un comiteacute de pilotage interdeacuteparte-mental de speacutecialistes preacutesideacute par le SEFRI a ainsi vu le jour et suggeacutereacute que lrsquoorganisation drsquoune journeacutee consa-creacutee agrave la preacutesentation de thegravemes de recherche dans ce domaine serait la meilleure initiative pour

reacuteunir les chercheurs les ensei-gnants les eacutetudiants et les parte-naires concerneacutes par la protection contre les cybers-risques et creacuteer ain-si une veacuteritable communauteacute de re-cherche en Suisse dans ce domaine

favoriser la communication et ain-si creacuteer des synergies entre les dif-feacuterents partenaires concerneacutes des hautes eacutecoles du Fond national suisse (FNS) de la Commission pour la Technologie et lrsquoInnovation (CTI) et de lrsquoeacuteconomie

preacutesenter lrsquoeacutetat de la recherche mon-diale du domaine et cela au plus haut niveau

permettre aux deacutecideurs de se faire une image des diffeacuterentes menaces cyberneacutetiques et leur permettre de comprendre comment y faire face

Les organisateurs de lrsquoeacuteveacutenement du 20 mai 2016 ont la chance de pouvoir compter sur la participation de cher-cheurs drsquoenseignants et drsquoindustriels de premier plan qui viendront faire part de leur riche expeacuterience Parmi les seize intervenants annonceacutes citons les principaux

Ralph Langner le chercheur allemand qui a analyseacute et identifieacute laquoStuxnetraquo le virus informatique qui a bloqueacute les centrifugeuses iraniennes drsquoenrichis-sement de lrsquouranium

Virgil Dorin Gligor professeur de Carnegie Mellon University tregraves reacute-puteacute pour ses recherches sur la seacutecu-riteacute informatique et honoreacute en 2006 pour ses travaux par la National Se-curity Agency (NSA)

Nicolas Gisin professeur de physique de lrsquouniversiteacute de Genegraveve qui a deacuteve-loppeacute une meacutethode tregraves originale de cryptographie quantique et qui a eacuteteacute deacutesigneacute par une revue du Massachus-setts Institute of Technology (MIT) comme lrsquoinventeur drsquoune des dix meilleures technologies pour le futur

Andreacute Kudelski le preacutesident et CEO du Groupe Kudelski socieacuteteacute indust-rielle qui joue un rocircle majeur dans le monde en matiegravere de cyberseacutecuriteacute

Enfin le nouveau preacutesident nommeacute de lrsquoEPFL le professeur Martin Vetterli actuellement preacutesident du FNS speacutecia-liste des systegravemes de communication sera eacutegalement preacutesent

Il reste encore quelques places agrave dis-position pour cette confeacuterence qui se deacuteroulera exclusivement en anglais

Programme et inscription wwwscrrch

Page 11: News SEFRI Avril 2016

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Lrsquoanalyse des besoins prioritaires en ma-tiegravere de recherche deacutecoule des deacutefis ac-tuels Lrsquoidentification de ces deacutefis srsquoest fondeacutee sur les objectifs de politique de formation deacutefinis conjointement par la Confeacutedeacuteration et les cantons et sur les deacutefis exposeacutes dans une perspective su-peacuterieure dans le message FRI tels que lrsquoeacutevolution deacutemographique et la peacutenu-rie de personnel qualifieacute Conjointement avec les partenaires dans les cantons les organisations du monde du travail et les milieux scientifiques le SEFRI a valideacute lrsquoactualiteacute de ces deacutefis en les compleacutetant sur les points qui appellent des mesures Ce processus a deacuteboucheacute sur la deacutefinition de prioriteacutes theacutematiques pour lrsquoencoura-

gement de la recherche Ces prioriteacutes se rattachent aux domaines suivants Aspects systeacutemiques Politique Deacutecisions de formation individuelles Transitions

Economie et marcheacute du travail Meacutethodes et pratiques drsquoenseigne-ment et drsquoapprentissage

Internationalisation

Enfin il srsquoagira aussi de remeacutedier aux fai-blesses de la recherche en formation pro-fessionnelle identifieacutees par le processus drsquoeacutevaluation Lrsquoeffort portera notamment sur la consolidation de la gouvernance lrsquoinstitutionnalisation de la recherche en formation professionnelle dans le pay-

sage suisse des hautes eacutecoles et lrsquoexploi-tation plus systeacutematique des reacutesultats de la recherche aux niveaux pratique et politique

ContactJohannes Mure SEFRIChef de lrsquouniteacute Pilotage et recherche en matiegravere de formation +41 58 464 64 04thinspjohannesmuresbfiadminch

Informations compleacutementairesPlan directeur de la recherche en forma-tion professionnelle 2017ndash2020thinsp wwwsbfiadminchBBKonzept_fr

Entretien avec Michael Hengartner professeur et preacutesident de swissuniversities

laquoJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaireraquoMichael Hengartner professeur et recteur de lrsquoUniversiteacute de Zurich a repris deacutebut 2016 la preacutesidence de la Confeacuterence des recteurs des hautes eacutecoles suisses (swissuniversities) Son objectif est notamment que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la Suisse

Vous ecirctes agrave la preacutesidence de swissuniver-sities depuis 100 jours De quoi vous ecirctes-vous le plus occupeacute depuis vos deacutebutsMichael Hengartner durant cette courte mais intense peacuteriode jrsquoai appris agrave connaicirctre cette toute jeune organisation qursquoest swissuniversities Elle se trouve en-core en phase de deacuteveloppement mais beaucoup de choses fonctionnent deacutejagrave parfaitement

Nous avons deacutejagrave traiteacute de nombreux thegravemes notamment Horizon 2020 le financement des hautes eacutecoles les reacute-fugieacutes dans les hautes eacutecoles suisses le programme speacutecial relatif agrave la meacutede-

cine universitaire et aussi les possibiliteacutes de promotion des membres des hautes eacutecoles speacutecialiseacutees

Entreacutee en vigueur en 2015 la loi sur lrsquoencouragement et la coordination des hautes eacutecoles (LEHE) a poseacute de nouvelles bases pour le paysage suisse des hautes eacutecoles Ressentez-vous son influenceAbsolument Par exemple les hautes eacutecoles peuvent beaucoup plus facile-ment parler drsquoune seule voix et donner ainsi plus de poids agrave leurs demandes au niveau politique et socieacutetal

Quels sont vos domaines de prioriteacute vos objectifs en tant que preacutesidentJe me vois comme un coordinateur et un intermeacutediaire par exemple quand jrsquoexplique le positionnement des hautes eacutecoles aux milieux politiques et au grand public en avanccedilant de bons arguments Mon objectif est que swissuniversities assume sa coresponsabiliteacute politique En effet les hautes eacutecoles jouent un rocircle preacutepondeacuterant pour le positionnement actuel et futur de la SuisseUniversiteacutes eacutecoles polytechniques feacute-deacuterales hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et hautes eacutecoles peacutedagogiques quel est

leur deacutenominateur commun dans la po-litique des hautes eacutecoles Et quelles sont leurs diffeacuterencesLeur point commun reacuteside dans le fait que nous accordons une grande impor-tance agrave leurs diffeacuterences Selon notre philosophie les universiteacutes les eacutecoles polytechniques feacutedeacuterales les hautes eacutecoles speacutecialiseacutees et les hautes eacutecoles peacutedagogiques sont eacutegales mais aussi diffeacuterentes Tandis que nous veillons aux profils speacutecifiques des diffeacuterents types de hautes eacutecoles nous entretenons et promouvons la diversiteacute et la compleacute-mentariteacute des offres de formation au niveau tertiaire Ces offres sont lrsquoune des grandes forces de notre systegraveme suisse de formation La diversiteacute dans les offres reacutepond non seulement aux aptitudes et inteacuterecircts individuels des eacutetudiants mais constitue eacutegalement une reacuteponse adap-teacutee agrave la demande sur le marcheacute du tra-vail de professionnels qualifieacutes issus de formations diverses

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissuniversitiesch

Prof Dr Michael Hengartner

SEFRI NEWS 316 l HAUTES EacuteCOLES

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Le Conseil feacutedeacuteral lance un nouveau programme de recherche

Transformer les nouvelles connaissances en matiegravere drsquoeacuteconomie durable en applications concregravetesLe Conseil feacutedeacuteral a lanceacute en mars 2016 le nouveau programme national de recherche (PNR) laquoEconomie durableraquo On en attend une contribution importante agrave lrsquoeacuteconomie durable gracircce agrave une utilisation plus efficace et agrave une seacutecuriteacute accrue des ressources Les progregraves escompteacutes ne manqueront pas de favoriser la compeacutetitiviteacute de lrsquoeacuteconomie suisse et drsquoaccroicirctre le bien-ecirctre de la population indigegravene La dureacutee du programme de recherche est de cinq ans et son budget global se monte agrave 20 millions de francs

Les ressources naturelles ont un poten-tiel de reacutegeacuteneacuteration limiteacute et se font tou-jours plus rares Ce constat a engendreacute au sein de la communauteacute scientifique dans le monde politique et dans la socieacute-teacute un deacutebat intensif sur lrsquousage efficace des ressources la deacutecarbonisation de lrsquoeacuteconomie les innovations permettant le deacuteveloppement de technologies propres et plus geacuteneacuteralement sur une moder-nisation de la socieacuteteacute Ce nouveau pro-gramme national de recherche meneacute par le Fonds national suisse FNS vise donc agrave produire ndash dans une approche systeacutemique ndash des connaissances concernant aussi bien lrsquoenvironnement lrsquoeacuteconomie et la socieacuteteacute que lrsquoensemble des ressources naturelles et des eacutechelons de la chaicircne de creacuteation de valeur Ce programme doit drsquoune part susciter le deacutepocirct de projets de recherche axeacutes sur lrsquoaccroissement des connais-sances et sur la mise en eacutevidence globale des chances des risques et des potentiels Il doit drsquoautre part aboutir agrave lrsquoanalyse de mesures et drsquoinstruments et agrave des conclu-sions geacuteneacuterales agrave des fins pratiques par le deacuteveloppement de normes innovantes la conception de modegraveles de consommation et de production ineacutedits et la diffusion de technologies et de produits laquopropresraquo

Ce PNR srsquoadresse agrave un large eacuteventail de disciplines allant de lrsquoeacuteconomie et de lrsquoeacuteco-nomie drsquoentreprise aux sciences de lrsquoenvi-ronnement et agrave lrsquoeacutecologie industrielle en passant par les sciences sociales les sciences financiegraveres et le droit Ce programme est exigeant car il preacutesuppose une approche systeacutemique des ressources naturelles et de la chaicircne de production dans le champ de tension entre environnement eacuteconomie et socieacuteteacute

Les connaissances nouvelles produites par les projets de recherche du PNR 73 fourni-ront des informations essentielles tant pour le secteur priveacute que pour les deacutecideurs et les autoriteacutes communales cantonales et feacutedeacuterales

ContactClaudine Dolt SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Recherchedivision Recherche et innovation natio-nales +41 58 462 78 38thinspclaudinedoltsbfiadminch Compleacutements dlsquoinformationLe Fonds national suisse preacutevoit de pu-blier lrsquoappel agrave projet pour ce nouveau

Qursquoest ce qursquoun programme natio-nal de rechercheLes programmes nationaux de recher-che couvrent des projets de recher-che qui contribuent agrave la solution de problegravemes drsquoactualiteacute drsquoimportance nationale La seacutelection des thegravemes se fait dans une logique ascendan-te (dite laquobottom-upraquo) le Secreacutetariat drsquoEtat agrave la formation agrave la recherche et agrave lrsquoinnovation (SEFRI) recueille les propositions theacutematiques eacutemanant des milieux inteacuteresseacutes A la suite de ce processus deacutebouchant sur une pro-position du Deacutepartement feacutedeacuteral de lrsquoeacuteconomie de la formation et de la recherche (DEFR) le Conseil feacutedeacuteral arrecircte peacuteriodiquement les thegravemes et lrsquoenveloppe financiegravere de nouveaux PNR dont lrsquoexeacutecution est confieacutee au Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS)

Les projets de recherche soumis par la suite au FNS passent par la proceacutedure drsquoeacutevaluation ordinaire obeacuteissant aux normes du FNS Les PNR ont en geacuteneacute-ral une dureacutee de cinq ans Depuis la creacuteation de cet instrument plus de 70 PNR ont eacuteteacute reacutealiseacutes

programme national de recherche en juin 2016 Les esquisses de projets pour-ront ecirctre soumises au FNS degraves cette date Toute question touchant la soumission des projets est agrave adresser directement au FNS agrave lrsquoattention de

Pascal Walther FNS +41 31 308 22 26thinsppascalwalthersnfch

Vous trouverez plus drsquoinformations sur les programmes nationaux de recherche surthinsp wwwsbfiadminchnfp_fr

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Etude bibliomeacutetrique des publications de recherche

Bonne performance de la recherche suisse au cours des derniegraveres anneacutees

Malgreacute la concurrence accrue ces derniegraveres anneacutees la Suisse fait toujours partie des pays les plus compeacutetitifs dans le domaine de la recherche Elle arrive agrave maintenir son niveau de production de publications ainsi qursquoun impact global eacuteleveacute Elle fait aussi preuve drsquoune inteacutegration internationale remarquable eacutetant donneacute qursquoun tregraves grand nombre de publications sont produites en collaboration internationale Tels sont les principaux reacutesultats drsquoune eacutetude bibliomeacute-trique du SEFRI reacutecemment publieacutes dans le rapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981-2013raquo

La recherche fait progresser les connais-sances actuelles ou apporte du nouveau savoir de nouveaux instruments ou des meacutethodes innovantes Mais comment mesure-t-on la performance de re-cherche drsquoun pays et comment la com-pare-t-on avec celle drsquoautres pays

Releveacute quantitatif de la production scientifiqueUne approche possible est celle de la bibliomeacutetrie Il srsquoagit drsquoune meacutethode quantitative Elle part du principe que les chercheurs utilisent la publication drsquoarticles dans des revues scientifiques comme principal moyen de rendre pu-bliques leurs activiteacutes de recherche Il est ainsi possible drsquoobserver les tendances et les eacutevolutions de la recherche au cours du temps et par pays au moyen drsquoindi-cateurs choisis

Les eacutetudes bibliomeacutetriques sont un ins-trument important pour estimer la per-formance de recherche drsquoun pays et

sont utiliseacutees comme tel dans le monde entier Elles ont ce-pendant aussi leurs limites les don-neacutees exploiteacutees ne concernent que les articles qui sont pu-blieacutes dans des revues scientifiques pour un public international Elles ne tiennent pas compte des autres canaux de diffusion des reacutesultats de re-cherche tels que les preacutesentations dans des congregraves ou les monographies En-fin elles ne comptabilisent que les ar-ticles en anglais qui tient lieu de langue internationale de reacutefeacuterence

Volume de publicationsSur la peacuteriode 2009-2013 la Suisse a produit 12 des publications mon-diales et se place ainsi au 16e rang des pays La Suisse arrive agrave maintenir ce taux de production de 12 depuis plusieurs anneacutees malgreacute la concurrence de plus en plus grande des pays eacutemergents En termes de publications par habitants ou par chercheurs la Suisse se situe parmi les pays les plus productifs en nombre de publications par habitant elle se classe au 1er rang mondial avec presque 4000 publications par million drsquohabitants (Fig 1) et au 3e rang en nombre de publi-cations par chercheur avec 857 publica-tions pour 1000 chercheurs

Secteurs institutionnels de la SuisseLe secteur institutionnel le plus productif en Suisse est le secteur des hautes eacutecoles

avec 726 des publications nationales sur la peacuteriode 2009ndash2013 les 274 restants se reacutepartissant entre les trois autres secteurs le secteur des instituts de recherche (145) le secteur des en-treprises priveacutees (75) et le secteur des organisations internationales (54)

Lrsquoeacutevolution des parts des quatre secteurs montrent que le secteur des hautes eacutecoles a toujours eacuteteacute le plus productif (Fig 2) Par contre le secteur des entre-prises priveacutees a perdu de lrsquoimportance au cours des derniegraveres anneacutees passant de presque 15 agrave la fin des anneacutees 90 agrave moins de 8 actuellement

Impact (indice relatif de citations)Lrsquoimpact des publications produites en Suisse (lrsquoaudience aupregraves des autres chercheurs) est excellent et la Suisse se classe au 3e rang juste derriegravere les Etats-Unis et les Pays-Bas pour la peacute-riode 2009ndash2013 (Fig 3) Si lrsquoimpact de

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1

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-201

1

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3

Hautes eacutecoles Instituts de recherche Entreprises priveacutees Organisations internationales

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

Figure 1 Publications par anneacutee et par mil-lion drsquohabitants peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Figure 2 Evolution des publications par secteurs institutionnel en pourcentage du total des publications de la Suisse

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

3892

3483

3463

3423

3407

3318

3242

3095

2685

2299

Finlande

Danemark

Pays-Bas

Norvegravege

Suegravede

Australie

Canada

Singapour

Suisse

Islande

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la Suisse est resteacute quasi identique ces derniegraveres anneacutees (aux alentours de 117 soit 17 points de plus que la moyenne mondiale de 100) celui des Pays-Bas a augmenteacute et a actuellement permis agrave ce pays de passer juste devant la Suisse

Publications les plus citeacutees (Top 10)La Suisse produit 16 des publica-tions faisant partie des publications les plus citeacutees mondialement (Top 10) ce qui repreacutesente une proportion plus importante que sa part de 12 dans les publications globales La Suisse est

Figure 3 Indicateur drsquoimpact peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

donc tregraves preacutesente dans cette classe de publications agrave forte visibiliteacute internatio-nale ce qui montre la tregraves forte recon-naissance mondiale dont jouissent ses chercheurs Si lrsquoon compte le nombre de publications Top 10 par habitant ou par chercheur la Suisse se classe au 1er rang dans le deux cas avec 542 publi-cations Top 10 par million drsquohabitants et 163 publications Top 10 pour 1000 chercheurs

Coopeacuterations En Suisse une grande partie des publi-cations sont reacutealiseacutees en collaboration internationale 49 des publications sont produites par une institution suisse en collaboration avec des institutions agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuteration uniquement in-ternationale) et 19 sont le fruit de col-laborations entre plusieurs institutions en Suisse avec au moins une institution agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuterations nationale et internationale) (Fig 4) Pour le reste des articles 17 sont produits par une seule institution (sans coopeacuteration) et 15 sont issus de plusieurs institutions se trouvant toutes en Suisse (coopeacuteration uniquement nationale)

Les comportements de coopeacuteration dif-fegraverent beaucoup selon les domaines de recherche Par exemple en Suisse le taux drsquoarticles eacutecrits sans coopeacuteration varie de 11 en laquoMeacutedecine cliniqueraquo agrave 64 en laquoSciences humaines et socialesraquo le

Figure 4 Reacutepartition des publications de la Suisse selon le type de coopeacuteration institutionnel-le en du total des publications du domaine de recherche en Suisse peacuteriode 2009-2013

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

taux de coopeacuteration uniquement inter-nationale varie de 24 en laquoSciences humaines et socialesraquo agrave 56 en laquoPhy-sique chimie et science de la terreraquo

Partenariat internationalDurant la peacuteriode 2009-2013 parmi les publications de la Suisse produites en coopeacuteration 78 le sont en partena-riats internationaux faisant de la Suisse un des pays ayant les forts taux de par-tenariats internationaux Le deacutecompte par pays montre cependant que les cher-cheurs en Suisse collaborent en premier lieu avec drsquoautres chercheurs en Suisse (22) puis avec les chercheurs des Etats-Unis (154) et ceux des pays limi-trophes de la Suisse Italie (97) Alle-magne (82) et France (72) (Fig 5)

ConatctIsabelle Maye SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Bases scien-tifiques et politique division Recherche et innovation nationales +41 58 463 09 64thinspisabellemayesbfiadminch

Information compleacutementairesRapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981ndash2013raquothinsp wwwsbfiadminchbiblio-fr

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

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117

118

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0 100

Suegravede

France

Germany

Canada

Danemark

Belgique

UK

Switzerland

Pays-Bas

Etats-Unis

Figure 5 Provenance des partenaires des chercheurs en Suisse en pourcent du total des partenariats de la Suisse peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

217

154

97

82

72

55

25

20

19

19

Suisse

Etats-Unis

Italie

Allemagne

France

Royaume-Uni

Espagne

Canada

Pays-Bas

Russie

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51

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44

48

24

49

11

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24

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4

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21

14

8

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24

20

15

13

11

24

64

17

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Sciences techniques et delingeacutenieur informatique

Physique chimie etsciences de la terre

Agriculture biologie etsciences de lenvironnement

Sciences de la vie

Meacutedecine clinique

Sciences socialeset comportementales

Sciences humaines et arts

Total des articles de la Suisse

Coopeacuteration uniquement internationale Coopeacuterations nationale et internationnale

Coopeacuteration uniquement nationale Sans coopeacuteration

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Cherenkov Telescope Array (CTA)

Nouvelles perspectives sur lrsquounivers

Lanceacute en 2010 par un consortium international le projet Cherenkov Telescope Array (CTA) ouvre un nouveau champ celui de lrsquoastronomie gamma au sol Il permettra drsquoobserver les eacuteclairs Cherenkov dans lrsquoatmosphegravere terrestre et de tirer des conclusions sur les sources de rayons gamma telles que les galaxies et les supernovas Dans le cadre du message sur la formation la recherche et lrsquoinnovation 2017-2020 le Conseil feacutedeacuteral demande au total huit millions de francs afin que la Suisse puisse participer agrave lrsquoorganisation CTA en tant que membre fondateur et qursquoelle puisse ainsi beacuteneacuteficier des avantages qui en deacutecoulent

Les capaciteacutes de la science agrave explorer lrsquounivers ont eacutevolueacute agrave un rythme stupeacute-fiant ces derniegraveres anneacutees Depuis 1995 par exemple plus de 2000 exoplanegravetes ont eacuteteacute identifieacutees et caracteacuteriseacutees Les puissants teacutelescopes deacuteveloppeacutes pour explorer la partie visible du rayonnement cosmique y ont contribueacute notamment les instruments installeacutes au Chili par lrsquoESO (European Southern Observatory) une organisation internationale de re-cherche dont la Suisse est membre

Identifier des objets laquoinvisiblesraquoCependant de nombreux objets de lrsquounivers nrsquoeacutemettent peu ou pas du tout de rayonnement dans la partie visible du spectre eacutelectromagneacutetique et de-meurent invisibles pour les teacutelescopes de lrsquoESO Certains objets se laissent plutocirct observer dans la partie tregraves eacutenergeacutetique de ce spectre produisant des rayons gamma aussi appeleacutes photons de tregraves haute eacutenergie Parmi ces objets laquoinvi-siblesraquo se trouvent le centre de notre ga-laxie mais aussi des quasars des super-novas ou des trous noirs tous essentiels agrave lrsquoameacutelioration de notre compreacutehension de lrsquounivers

Ces rayons gamma requiegraverent drsquoautres techniques que les teacutelescopes clas-siques pour ecirctre identifieacutes et analyseacutes Ils peuvent ecirctre deacutetecteacutes directement depuis lrsquoespace ou indirectement mais plus efficacement depuis la Terre En interagissant avec lrsquoatmosphegravere les rayons gamma geacutenegraverent en effet des laquodouchesraquo de particules qui produisent une lumiegravere bleuteacutee baptiseacutee laquolumiegravere Cherenkovraquo Des teacutelescopes dits laquoteacuteles-copes Cherenkovraquo speacutecialement conccedilus et fonctionnant en reacuteseau peuvent deacute-tecter cette lumiegravere Un travail drsquoanalyse

permet ensuite de caracteacuteriser la source de rayons gamma observeacutee et drsquoen tirer une image preacutecise Lrsquoeacutetude des rayons gamma de lrsquounivers fait donc appel tout agrave la fois aux compeacutetences des physiciens des particules et des astrophysiciens constituant un champ scientifique pro-pice agrave lrsquointerdisciplinariteacute

Par petits groupes des institutions de recherche de diffeacuterents pays du monde ont installeacute les premiers laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en Namibie sur les Icircles Ca-naries ou encore dans le deacutesert de lrsquoAri-zona Les donneacutees reacutecolteacutees par ces ins-truments depuis une vingtaine drsquoanneacutees ont deacutejagrave permis de repeacuterer plus de 150 sources de rayons gamma dans lrsquounivers et de valider le systegraveme de deacutetection de ces rayons par laquoteacutelescopes Cherenkovraquo

Un site dans lrsquoheacutemisphegravere nord et un autre dans lrsquoheacutemisphegravere sudLes capaciteacutes de ces premiers instru-ments ont agrave preacutesent atteint leurs limites Les scientifiques de toutes les reacutegions du monde concerneacutes par ce domaine ont formeacute un consortium global pour passer agrave lrsquoeacutetape suivante qui consiste en un projet unique au monde le Cheren-kov Telescope Array (CTA) Il est preacutevu drsquoinstaller des laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en reacuteseau sur deux sites lrsquoun dans lrsquoheacute-misphegravere nord en principe sur lrsquoicircle de la Palma dans lrsquoarchipel des Canaries et lrsquoautre dans lrsquoheacutemisphegravere sud en prin-cipe au Chili agrave proximiteacute immeacutediate des installations de lrsquoESO CTA est donc conccedilu pour observer lrsquointeacutegraliteacute de la voucircte ceacuteleste Tandis que le site sud pourra se focaliser sur les objets appar-tenant agrave notre galaxie la Voie lacteacutee le site nord se concentrera sur toutes les autres sources de rayons gamma

de lrsquounivers CTA sera geacutereacute depuis un siegravege administratif dont lrsquoemplacement probablement dans un Etat europeacuteen sera deacutecideacute courant 2016 Les donneacutees produites par CTA seront traiteacutees et sto-ckeacutees dans un centre deacutedieacute dont lrsquoem-placement sera eacutegalement deacutetermineacute en 2016

Une organisation internationale creacutee une base commune pour la rechercheIl est clair pour le consortium que CTA ne peut ecirctre construit par un seul pays ou geacutereacute par une seule de ses institutions de recherche A lrsquoinstar de lrsquoESO ou du CERN CTA doit donc prendre la forme drsquoune organisation internationale de re-cherche De plus pour valoriser pleine-ment les instruments et les nombreuses donneacutees qui seront produites par CTA le consortium propose drsquooffrir aux scien-tifiques de tous horizons un accegraves ou-vert aux infrastructures Une fois CTA construit les scientifiques inteacuteresseacutes agrave utiliser ses instruments pourront deacuteposer des propositions de recherche du temps drsquoobservation leur sera attribueacute sur une base compeacutetitive

Ce modegravele drsquoallocation des ressources est deacutejagrave courant pour les organisations internationales de recherche exploitant des sources de lumiegravere ou de neutrons pour la science des mateacuteriaux (Installa-tion europeacuteenne de rayonnement syn-chrotron ESRF et Institut Max von Laue ndash Paul Langevin ILL) Le consortium a deacutemarreacute le deacuteveloppement de CTA en 2010 beacuteneacuteficiant de fonds issus des agences nationales de financement de la recherche ou de lrsquoUE Le projet preacutecis qui a eacuteteacute eacutelaboreacute apparaicirct agrave preacutesent suf-fisamment mucircr pour permettre le finan-

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

cement et le deacutemarrage de la construc-tion de CTA Le coucirct de celle-ci devrait avoisiner un demi-milliard drsquoeuros

Vif inteacuterecirct des universiteacutes suissesDegraves le deacutemarrage des travaux du consor-tium des groupes de diffeacuterentes institu-tions de recherche suisses (Universiteacutes de Genegraveve et de Zurich EPF de Zurich EPF de Lausanne) ont pris une part active agrave la preacuteparation de CTA Ils ont notamment beacuteneacuteficieacute de fonds alloueacutes par le Fonds national suisse Dans cette phase de preacuteparation crsquoest lrsquoUniversiteacute de Zurich qui repreacutesente les inteacuterecircts de la com-munauteacute suisse vis-agrave-vis de lrsquoorganisa-tion du projet CTA baseacutee agrave Heidelberg Deacutebut 2016 lrsquoUniversiteacute de Genegraveve et celle de Zurich ont agrave nouveau montreacute leur engagement marqueacute dans le projet CTA Appuyeacutee aussi par lrsquoEPFL lrsquoUniver-siteacute de Genegraveve srsquoest ainsi deacuteclareacutee precircte agrave accueillir le centre de traitement des donneacutees de CTA LrsquoUniversiteacute de Zurich a de son cocircteacute deacutetacheacute le Professeur Ueli Straumann pour reprendre la di-rection de lrsquoorganisation du projet CTA M Straumann a eacuteteacute nommeacute laquoManaging

Directorraquo de CTA en mars 2016 (voir in-terview ci-dessous)

La strateacutegie internationale du Conseil feacutedeacuteral dans le domaine FRI preacutevoit que la Suisse participe aux organisations in-ternationales de recherche drsquoimportance centrale pour la recherche suisse Dans lrsquoeacutedition 2015 de la Roadmap suisse sur les infrastructures de recherche le SEFRI a identifieacute quatre organisations de ce type en devenir parmi lesquelles CTA est le projet dont lrsquoimpleacutementation apparaicirct prioritaire Drsquoune part le po-tentiel drsquoutilisation de CTA par des ins-titutions de recherche suisses est aveacutereacute et drsquoautre part la construction semble pouvoir deacutemarrer tout prochainement Comme pour les autres organisations in-ternationales de recherche il est envisa-geacute que la Suisse participe agrave hauteur de 2 agrave 3 des coucircts de construction de CTA Cette part reflegravete le temps drsquoutilisation potentiel par les chercheurs suisses tel qursquoil peut ecirctre identifieacute agrave ce stade

Crsquoest pour cette raison que le Conseil feacutedeacuteral demande au Parlement dans le

cadre du message FRI 2017-2020 lrsquoou-verture drsquoun creacutedit drsquoengagement de 8 millions de francs suisses en faveur de CTA Cette somme devrait permettre agrave la Suisse de rejoindre lrsquoorganisation inter-nationale de recherche CTA degraves sa fon-dation et de participer activement agrave la construction Le Parlement devrait avoir traiteacute la proposition du Conseil feacutedeacuteral concernant lrsquoouverture drsquoun creacutedit pour CTA drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2016 ContactXavier Reymond SEFRIChef de lrsquouniteacute Organisations de recherche internationales +41 58 462 34 52thinspxavierreymondsbfiadminch

Informations compleacutementairesCTA Organisationthinsp httpsportalcta-observatoryorgPagesHomeaspxthinsp

Feuille de route pour les infrastructures de recherche 2015thinsp wwwsbfiadminchroadmap-f

laquoCTA ouvre une nouvelle fenecirctre sur les pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquouniversraquo

Le Professeur Ueli Straumann dirige agrave lrsquoUniversiteacute de Zurich le laboratoire focaliseacute sur CTA mais aussi sur lrsquoexpeacuterience LHCb au CERN Deacutebut mars 2016 il a eacuteteacute eacutelu laquoManaging Directorraquo de CTA par les parties prenantes du projet Pour lui laquocette nouvelle infrastructure de recherche offre une possibiliteacute unique de mener ndash au-delagrave des frontiegraveres nationales ndash une recherche fondamentale sur des questions centrales de lrsquoorigine de notre univers Crsquoest aussi une chance pour la relegraveve scientifique suisseraquo

Quels sont vos objectifs et vos attentesUeli Straumann Le projet CTA se trouve actuellement dans la phase passion-nante de transition entre la planification

et la phase de recherche et deacuteveloppe-ment Il srsquoagit maintenant de convaincre les institutions impliqueacutees drsquoaborder le projet dans une perspective drsquoensemble Dans les entretiens que jrsquoai pu mener avec les repreacutesentants des pays associeacutes au projet jrsquoai pu constater une reacutejouis-sante bonne volonteacute Il mrsquoimporte aussi que nous deacuteveloppions une culture com-mune faite de confiance et drsquoeacutechange ouvert drsquoinformations

Lrsquoastronomie en rayons gamma est un domaine de recherche tregraves pointu Pour quelles raisons la Suisse devrait-elle parti-ciper agrave cette organisation de recherche

Lrsquoinfrastructure de recherche CTA ouvre de nouvelles perspectives agrave lrsquoobservation des pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquounivers car il offre des systegravemes permettant la deacutetec-tion de photons de la plus haute eacutenergie Rien que dans notre galaxie elle permet-tra de deacutecouvrir un millier de nouvelles sources de rayonnement gamma parmi lesquelles des trous noirs des vestiges drsquoexplosions de supernova des reacutegions drsquoeacutetoiles en formation des pulsars et des systegravemes stellaires binaires Au-delagrave de la Voie lacteacutee nous pourrons explorer des centaines de galaxies notamment de lointaines galaxies dont lrsquoeacutenergie est supposeacutee provenir de trous noirs super-

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Une journeacutee agrave swissnex China

Creacuteer des ponts entre la Suisse et la ChineAu mois drsquoavril le preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann srsquoest rendu en Chine avec une deacuteleacutega-tion swissnex China eacutetait impliqueacute dans la preacuteparation de la visite Lanceacute en 2008 agrave Shanghai swissnex China a vu sa mission eacutevoluer au cours des anneacutees Comptant deacutesormais sur une eacutequipe preacutesente eacutegalement agrave Peacutekin et Guangzhou ses projets reflegravetent tant les changements du paysage acadeacutemique suisse que les transformations rapides de la Chine

La Suisse a ouvert un swissnex agrave Shan-ghai avec pour mission de jeter des ponts entre la Suisse et la Chine dans les do-maines de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation Au deacutebut crsquoest surtout vers la recherche que se sont orienteacutees ses activiteacutes notamment dans le cadre du programme bilateacuteral de recherche

Refleacutetant lrsquointeacuterecirct de la communauteacute scien-tifique mais aussi une volonteacute politique drsquointensifier les liens swissnex a travail-

leacute agrave mettre en valeur la recherche suisse afin de mieux faire connaicirctre ses qualiteacutes et son attractiviteacute Il a aussi accueilli de nombreuses deacuteleacutegations acadeacutemiques agrave la recherche de partenariats Ces derniegraveres anneacutees cependant tant la formation que lrsquoinnovation ont pris de lrsquoimportance

Forte demande pour le savoir-faire suisseEn phase de transition et confronteacutee agrave une inadeacutequation croissante entre la

formation et le marcheacute du travail la Chine a lanceacute de vastes chantiers pour renforcer son eacuteconomie et construire de solides fondations pour le futur Un des domaines importants est celui de la formation car le gouvernement a lanceacute une initiative visant agrave creacuteer un systegraveme de hautes eacutecoles speacutecialiseacutees comptant plus de 1500 eacutecoles Un grand nombre drsquouniversiteacutes chinoises appeleacutees agrave se transformer dans les prochaines anneacutees souhaite ainsi srsquoinspirer du systegraveme des

SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

massifs situeacutes en leurs centres Voilagrave qui offre agrave la recherche fondamentale une approche fonciegraverement nouvelle agrave lrsquoin-terface entre physique des particules et astrophysique Il en reacutesulte aussi des sy-nergies avec le CERN agrave Genegraveve le plus grand laboratoire international de phy-sique

Le message FRI 2017 ndash 2020 preacutevoit huit millions de francs pour la participation de la Suisse agrave CTA soit une petite partie seulement du budget total de cette or-ganisation Avec une participation aussi modeste la Suisse pourra-t-elle vraiment profiter de ces installations Ce montant repreacutesente environ 2 des coucircts totaux ce qui paraicirct adeacutequat en comparaison avec la bonne trentaine de pays inteacuteresseacutes Gracircce agrave cette parti-cipation les chercheurs suisses auront comme tous les membres du projet ac-cegraves agrave lrsquoensemble des infrastructures et des donneacutees mesureacutees Il est irreacutealiste drsquoimaginer que la Suisse pourrait mener agrave bien seule un tel projet De maniegravere geacuteneacuterale il est permis drsquoaffirmer que sans sa participation agrave des coopeacuterations internationales de recherche la Suisse nrsquoaurait pas accegraves agrave la plupart des activi-teacutes de recherche modernes en physique fondamentale

Quels autres pays sont-ils eacutegalement in-teacuteresseacutes agrave la creacuteation de lrsquoorganisation CTALe consortium CTA comprend au total des universiteacutes et des laboratoires de 31 pays du monde entier A ce jour des institutions de recherche de onze pays se sont regroupeacutes dans une Sagraverl drsquointeacute-recirct public (Afrique du Sud Allemagne Espagne France Grande Bretagne Ita-lie Japon Pays-Bas Suegravede Suisse et Reacutepublique tchegraveque) pour faire avancer la reacutealisation du projet CTA La Suisse y a participeacute degraves le deacutebut car lrsquoUniversi-teacute de Zurich est un des trois membres fondateurs de cette Sagraverl LrsquoAllemagne et lrsquoItalie sont deacutejagrave agrave mecircme de deacutegager des moyens consideacuterables pour CTA les autres pays seront eacutegalement en mesure de le faire drsquoici 2017

Drsquoexpeacuterience la phase preacuteparatoire drsquoune organisation internationale de re-cherche est difficile Quels sont les eacuteleacute-ments neacutecessaires pour que cette orga-nisation internationale puisse ecirctre active et que la phase de construction de CTA puisse deacutemarrer Tous les moyens financiers neacutecessaires ne sont pas encore reacuteunis actuelle-ment Crsquoest pourquoi il est envisageacute de construire les teacutelescopes par eacutetapes On

assure ainsi un potentiel scientifique pour chaque projet partiel La nouvelle organisation sera vraisemblablement pleinement opeacuterationnelle quand 60 au moins des fonds seront disponibles

ContactProf Dr Ueli StraumannManaging Director Cherenkov Telescope Array Observatory GmbH +49 62 21 51 64 71thinspustraumanncta-observatoryorg

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hautes eacutecoles speacutecialiseacutees (HES) suisses swissnex a suivi degraves le deacutebut ce projet en conseillant les inteacuteresseacutes en Suisse via des bulletins drsquoinformation des rapports et une carte geacuteographique des meil-leures possibiliteacutes de coopeacuteration

laquoLes hautes eacutecoles speacutecialiseacutees suisses trouveront une occasion unique de transfeacuterer leur expertise et leur sa-voir-faireraquo selon Pascal Marmier CEO de swissnex China La Chine offre en ef-fet de nombreuses possibiliteacutes de colla-boration aux institutions qui souhaitent srsquointernationaliser non seulement sur des probleacutematiques de recherche lieacutees agrave la transformation du pays mais aussi sur les modegraveles de formation swissnex soutient leurs deacutemarches par exemple de nombreux eacutetudiants HES viennent chaque anneacutee pour des voyages drsquoeacutetude En eacuteteacute 2016 un partenariat avec le can-ton de Vaud permettra agrave toute la classe

du Master Innokick de la HES-SO de se rendre agrave Hong Kong et Shanghai pour travailler sur des modegraveles drsquoinnovation rapide avec des eacutetudiants chinois

Ce programme est un bon exemple des formations que swissnex est en train drsquoeacutelaborer Les eacutetudiants beacuteneacuteficient en effet drsquoune expeacuterience immersive qui leur permet de mieux comprendre comment fonctionne la Chine Le programme CHIC est un autre exemple il permet agrave des eacutetu-diants de lrsquoEPFL de la Faculteacute des Hautes eacutetudes commerciales de lrsquoUniversiteacute de Lausanne (HEC) et de lrsquoEcole cantonale drsquoart de Lausanne (ECAL) drsquoapprendre agrave fabriquer un prototype en travaillant avec des ingeacutenieurs chinois dans une usine drsquoeacutelectronique agrave Shenzhen

Ces types de formations correspondent aussi agrave lrsquointeacuterecirct des universiteacutes chinoises qui appreacutecient les nouvelles ideacutees de

coopeacuteration La Suisse nrsquoayant pas de campus en Chine les partenaires sont tregraves ouverts aux possibiliteacutes drsquoeacutechange car lrsquointernationalisation des eacutetudes fait partie des prioriteacutes du gouvernement

Du made in China au created in China Alors que la Chine conserve sa reacuteputa-tion laquodrsquousine du monderaquo produisant en grande quantiteacute et avec une faible valeur ajouteacutee le gouvernement chinois sou-haite deacutevelopper sa capaciteacute drsquoinnovation et transformer ainsi son eacuteconomie Par ail-leurs les entreprises eacutetrangegraveres investis-sant dans les activiteacutes de recherche et de deacuteveloppement en Chine sont de plus en plus nombreuses preuve de la preacutesence de compeacutetences speacutecialiseacutees et de lrsquoesprit entrepreneurial qui se deacuteveloppe tregraves vite dans la technologie swissnex cherche donc agrave mieux faire connaicirctre le paysage chinois et lrsquointeacuterecirct qursquoil preacutesente pour les acteurs de lrsquoinno-vation suisses A travers le Market Entry Camp soutenu par la Commission pour la technologie et lrsquoinnovation par exemple ou le programme Venture Leaders avec venture lab les start-up suisses ont lrsquoop-portuniteacute de venir deacutecouvrir la Chine et drsquoy identifier les possibiliteacutes existantes pour poursuivre le deacuteveloppement de leurs produits et acceacuteder au marcheacute De plus en plus drsquoinvestisseurs se tournent eacutegalement vers swissnex pour identifier les socieacuteteacutes qui sauront agrave la maniegravere de la jeune startup Scantrust combiner deacute-veloppement technologique en Suisse et accegraves commercial en Chine

laquoVue de Suisse la Chine est souvent per-ccedilue comme trop difficile drsquoaccegraves pour des jeunes start-up qui en perccediloivent plus les dangers notamment en termes de proprieacuteteacute intellectuelle que les opportu-niteacutesraquo explique Pascal Marmier laquomais en reacutealiteacute la Chine offre des possibiliteacutes tregraves inteacuteressantes notamment dans des do-maines de pointe ougrave les investissements restent tregraves hauts et la fiabiliteacute des clients est granderaquo

Une activiteacute incessanteEn avril 2016 swissnex China a eacuteteacute acti-vement impliqueacute dans la preacuteparation de la visite du preacutesident de la Confeacutedeacuteration qui eacutetait accompagneacute par la secreacutetaire drsquoEtat Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch (SECO) et le secreacutetaire drsquoEtat Mauro

Un reacuteseau en AsieLes Suisses qui se rendent en Asie profitent souvent de leur voyage pour visiter plusieurs villes suscitant leur inteacuterecirct Partant de ce constat et de la neacutecessiteacute de mieux faire connaicirctre la richesse de leur reacutegion drsquoimplantation en Suisse swissnex China et les Science and Technology Offices de la reacutegion ont creacuteeacute une plateforme de collaboration (wwwstofficeasiach) et deacuteveloppeacute plusieurs programmes de deacute-couverte ou de coopeacuteration laquoIl existe un grand potentiel de synergiesraquo explique Pascal Marmier laquoet nous es-sayons de plus en plus de nous preacutesenter aux acteurs suisses comme un reacuteseau ce qui veut dire que nous pouvons par exemple mettre sur pied un programme drsquoex-ploration de lrsquoimpact de la transformation digitale allant des start-up de Shanghai aux grands laboratoires japonais en passant par les derniers reacuteseaux sociaux agrave la mode agrave Seacuteoulraquo

Lrsquoeacutequipe swissnex de Shanghai Photo swissnex Shanghai

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DellrsquoAmbrogio (SEFRI) ainsi que par deux deacuteleacutegations lrsquoune dans le domaine eacuteco-nomique lrsquoautre dans le domaine science et innovation Gracircce agrave lrsquoeacutequipe en place swissnex China srsquoest chargeacute de la preacutepa-ration autant agrave Peacutekin pour les rencontres ministeacuterielles qursquoagrave Shanghai pour la par-tie innovation Une telle visite permet de consolider les collaborations acadeacute-miques existantes de deacutevelopper de nou-velles relations agrave haut niveau et de don-ner un signal fort aux diverses autoriteacutes que la Suisse est un partenaire de choix dans le domaine science et technologie

swissnex fait partie inteacutegrante de la preacute-sence officielle de la Suisse en Chine et travaille tregraves eacutetroitement avec tous les services offerts par la Confeacutedeacuteration Les programmes communs avec des partenaires comme Pro Helvetia pour la culture ou le Swiss Business Hub dans le domaine commercial sont tregraves freacute-

quents Il est important de penser agrave une plus grande eacutechelle et de rassembler les forces dans des villes qui comptent des dizaines de millions de personnes

Alors qursquoaux Etats-Unis les deux swissnex jouent un rocircle local drsquoaccegraves agrave des reacutegions tregraves denses et bien eacutetablies en termes de FRI en Chine il faut geacuterer la complexi-teacute du systegraveme et les distances entre les diverses zones inteacuteressantes swissnex eacutevolue donc dans un vaste pays qui continue sa croissance eacuteconomique tout en visant une plus grande qualiteacute des services et de lrsquoinnovation Il est donc im-portant de pouvoir tester de nouveaux projets drsquoinvestir dans les contacts et surtout drsquoinformer et drsquoaccueillir les acteurs inteacuteresseacutes par cette partie du monde Etant donneacute la distance cultu-relle et geacuteographique il est eacutegalement indispensable de travailler en reacuteseau avec les collegravegues des Science and Tech-

nology Offices implanteacutes en Coreacutee et au Japon Le rapprochement eacuteconomique agrave travers lrsquoAsie constitue une opportuniteacute ineacutegaleacutee pour les acteurs FRI et lrsquoeacutequipe en place ne meacutenage pas ses efforts pour faire fructifier les eacutechanges et les colla-borations

ContactPascal Marmier CEO swissnex China +86 21 6235 1889 (ext 201)thinsppascalmarmierswissnexchinaorg

Beatrice Ferrari SEFRICheffe suppleacuteante de la division Rela-tions internationales +41 58 462 48 58thinspbeatriceferrarisbfiadminch

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissnexchinaorg

Stagiaires et apprentis moteurs de swissnex

Le modegravele de swissnex repose sur le dynamisme la motivation et la creacuteativiteacute de ses employeacutes Il nrsquoest donc pas eacutetonnant que le bureau de Shanghai accueille un grand nombre de jeunes stagiaires Depuis sa creacuteation ce sont pregraves de 80 stagiaires qui ont pu y seacutejourner entre six mois et un an A la recherche drsquoune premiegravere expeacuterience professionnelle dans un cadre creacuteatif ces jeunes sont eacutegalement pousseacutes par lrsquoenvie de deacutecouvrir la Chine

A swissnex ils ont lrsquoopportuniteacute de travailler sur des eacuteveacutenements et des projets en collaborant avec leurs collegravegues chinois Depuis 2015 swissnex China accueille aussi des apprentis gracircce agrave un partenariat avec le canton de Neuchacirctel qui offre chaque anneacutee la possibiliteacute agrave des jeunes en formation professionnelle de faire une expeacuterience internationale et de se familiariser avec la culture chinoise Le canton de Vaud offre eacutegalement une place agrave des jeunes en eacutechange pour y travailler agrave temps partiel

laquoJe mrsquoappelle Alice Della Casa je viens des environs de Lausanne Je vis agrave Shanghai depuis septembre 2015 Jrsquoapprends le chinois agrave lrsquouniversiteacute et je travaille agrave swissnex en tant que stagiaire depuis janvier 2016 Jrsquoai deacutecideacute de venir eacutetudier en Chine car crsquoeacutetait pour moi complegravetement nouveau Jrsquoavais vrai-ment envie de deacutecouvrir quelque chose de diffeacuterent du monde occidental que jrsquoai toujours connu De plus comme je nrsquoeacutetais pas encore sucircre de la direction de mes eacutetudes supeacuterieures jrsquoai toujours penseacute que connaicirctre la Chine et sa langue eacutetait un eacutenorme avantage Qursquoimporte le domaine drsquoeacutetude que je suivrai la Chine est et probablement restera un pays cleacute Lrsquoexpeacuterience agrave swissnex est extrecircmement inteacuteressante car on a la possibiliteacute de travailler de maniegravere toujours diffeacuterente Jrsquoai la chance de tra-vailler avec une eacutequipe dynamique et sympathique Ce qui me marque est que mecircme apregraves plus de six mois dans cette ville jrsquoarrive toujours agrave y deacutecouvrir de nouveaux aspects positifs ou neacutegatifs Il est impossible de srsquoennuyer et jrsquoespegravere continuer agrave profiter de mon expeacuterience jusqursquoagrave la finraquo

laquoEn chinois mon nom Siwei signifie laquopenseacutee largeraquo Mais apregraves des anneacutees dans la tour drsquoivoire de lrsquoeacuteducation chinoise je me suis rendu compte que je nrsquoavais jamais regardeacute ailleurs Jrsquoai donc deacutecideacute drsquoexplorer un autre pays apregraves mon diplocircme secondaire non pas avec le regard superfi-ciel drsquoun touriste mais en tant que participant actif swissnex China mrsquoa offert le contexte que je recherchais En travaillant comme responsable de projet junior dans les meacutedias sociaux jrsquoai consciemment eacutetudieacute les questions de communication interculturelle entre la Chine et la Suisse deux pays dont les diffeacuterences ne cessent de mrsquoinspirer et de mrsquointerpeller Jrsquoai peu agrave peu com-menceacute agrave voir la Suisse comme un pays agrave multiples facettes qursquoon ne peut reacuteduire aux preacutedicats innovant ponctuel confiant ou agrave lrsquoaffut des opportuniteacutes Crsquoest un pays de la diversiteacute aux qua-liteacutes uniques incarneacute par les personnaliteacutes merveilleuses dont jrsquoai fait connaissance que je cocirctoie et avec lesquelles je travailleraquo

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Bregraveves FRI

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LE CHIFFRE

38 laquoShe Figuresraquo est une publication de la Commission europeacuteenne qui paraicirct tous les trois ans de-puis 2003 Elle repreacutesente la source la plus importante pour les statistiques internationales en ma-tiegravere drsquoeacutegaliteacute entre les sexes dans le monde de la recherche europeacuteenne Lrsquoeacutedition de 2015 preacute-sente les derniegraveres donneacutees disponibles pour les 28 pays de lrsquoUnion europeacuteenne ainsi que pour lrsquoIslande Israeumll la Norvegravege la Suisse et la Turquie

En Suisse comme partout en Europe la participation des femmes diminue au fur et agrave mesure que lrsquoon monte les eacutechelons de la carriegravere acadeacutemique En 2013 la part des femmes en Suisse dans le corps intermeacutediaire infeacuterieur (collaborateurs scientifiques) se monte agrave 38 (UE28 45) Pour les chercheurs laquoseniorsraquo le grade le plus eacuteleveacute elle srsquoeacutelegraveve agrave 19 (UE28 21)

Informations compleacutementaires httpeceuropaeuresearchswafsindexcfmpg=libraryamplib=gender_equality

Invitation

SCRRC 2016Swiss Cyber Risk Research Conference 2016Friday 20 May 2016 9 am ndash 4 pmSwiss Tech Convention Center EPFL Lausanne Switzerlandwwwscrrcch

Register now on wwwscrrcch

Swiss Cyber Risk Research Conference 201620 mai 2016 09h00-17h00 Swiss Tech Convention Center EPFL Lausanne

Dans le cadre de la deacutecision du Conseil feacutedeacuteral de 2013 concernant la laquoStrateacute-gie nationale de protection de la Suisse contre les cybers-risquesraquo le SEFRI srsquoest vu confier la tacircche de coordination de la mise en œuvre de la premiegravere des seize mesures qui doivent permettre de se proteacuteger agrave moyen et long terme contre ces nouveaux dangers Cette premiegravere mesure agrave prendre srsquointitule formellement laquoRecherche neacutecessaire sur les nouveaux risques en lien avec la probleacutematique de la cyberneacutetiqueraquo

Un comiteacute de pilotage interdeacuteparte-mental de speacutecialistes preacutesideacute par le SEFRI a ainsi vu le jour et suggeacutereacute que lrsquoorganisation drsquoune journeacutee consa-creacutee agrave la preacutesentation de thegravemes de recherche dans ce domaine serait la meilleure initiative pour

reacuteunir les chercheurs les ensei-gnants les eacutetudiants et les parte-naires concerneacutes par la protection contre les cybers-risques et creacuteer ain-si une veacuteritable communauteacute de re-cherche en Suisse dans ce domaine

favoriser la communication et ain-si creacuteer des synergies entre les dif-feacuterents partenaires concerneacutes des hautes eacutecoles du Fond national suisse (FNS) de la Commission pour la Technologie et lrsquoInnovation (CTI) et de lrsquoeacuteconomie

preacutesenter lrsquoeacutetat de la recherche mon-diale du domaine et cela au plus haut niveau

permettre aux deacutecideurs de se faire une image des diffeacuterentes menaces cyberneacutetiques et leur permettre de comprendre comment y faire face

Les organisateurs de lrsquoeacuteveacutenement du 20 mai 2016 ont la chance de pouvoir compter sur la participation de cher-cheurs drsquoenseignants et drsquoindustriels de premier plan qui viendront faire part de leur riche expeacuterience Parmi les seize intervenants annonceacutes citons les principaux

Ralph Langner le chercheur allemand qui a analyseacute et identifieacute laquoStuxnetraquo le virus informatique qui a bloqueacute les centrifugeuses iraniennes drsquoenrichis-sement de lrsquouranium

Virgil Dorin Gligor professeur de Carnegie Mellon University tregraves reacute-puteacute pour ses recherches sur la seacutecu-riteacute informatique et honoreacute en 2006 pour ses travaux par la National Se-curity Agency (NSA)

Nicolas Gisin professeur de physique de lrsquouniversiteacute de Genegraveve qui a deacuteve-loppeacute une meacutethode tregraves originale de cryptographie quantique et qui a eacuteteacute deacutesigneacute par une revue du Massachus-setts Institute of Technology (MIT) comme lrsquoinventeur drsquoune des dix meilleures technologies pour le futur

Andreacute Kudelski le preacutesident et CEO du Groupe Kudelski socieacuteteacute indust-rielle qui joue un rocircle majeur dans le monde en matiegravere de cyberseacutecuriteacute

Enfin le nouveau preacutesident nommeacute de lrsquoEPFL le professeur Martin Vetterli actuellement preacutesident du FNS speacutecia-liste des systegravemes de communication sera eacutegalement preacutesent

Il reste encore quelques places agrave dis-position pour cette confeacuterence qui se deacuteroulera exclusivement en anglais

Programme et inscription wwwscrrch

Page 12: News SEFRI Avril 2016

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Le Conseil feacutedeacuteral lance un nouveau programme de recherche

Transformer les nouvelles connaissances en matiegravere drsquoeacuteconomie durable en applications concregravetesLe Conseil feacutedeacuteral a lanceacute en mars 2016 le nouveau programme national de recherche (PNR) laquoEconomie durableraquo On en attend une contribution importante agrave lrsquoeacuteconomie durable gracircce agrave une utilisation plus efficace et agrave une seacutecuriteacute accrue des ressources Les progregraves escompteacutes ne manqueront pas de favoriser la compeacutetitiviteacute de lrsquoeacuteconomie suisse et drsquoaccroicirctre le bien-ecirctre de la population indigegravene La dureacutee du programme de recherche est de cinq ans et son budget global se monte agrave 20 millions de francs

Les ressources naturelles ont un poten-tiel de reacutegeacuteneacuteration limiteacute et se font tou-jours plus rares Ce constat a engendreacute au sein de la communauteacute scientifique dans le monde politique et dans la socieacute-teacute un deacutebat intensif sur lrsquousage efficace des ressources la deacutecarbonisation de lrsquoeacuteconomie les innovations permettant le deacuteveloppement de technologies propres et plus geacuteneacuteralement sur une moder-nisation de la socieacuteteacute Ce nouveau pro-gramme national de recherche meneacute par le Fonds national suisse FNS vise donc agrave produire ndash dans une approche systeacutemique ndash des connaissances concernant aussi bien lrsquoenvironnement lrsquoeacuteconomie et la socieacuteteacute que lrsquoensemble des ressources naturelles et des eacutechelons de la chaicircne de creacuteation de valeur Ce programme doit drsquoune part susciter le deacutepocirct de projets de recherche axeacutes sur lrsquoaccroissement des connais-sances et sur la mise en eacutevidence globale des chances des risques et des potentiels Il doit drsquoautre part aboutir agrave lrsquoanalyse de mesures et drsquoinstruments et agrave des conclu-sions geacuteneacuterales agrave des fins pratiques par le deacuteveloppement de normes innovantes la conception de modegraveles de consommation et de production ineacutedits et la diffusion de technologies et de produits laquopropresraquo

Ce PNR srsquoadresse agrave un large eacuteventail de disciplines allant de lrsquoeacuteconomie et de lrsquoeacuteco-nomie drsquoentreprise aux sciences de lrsquoenvi-ronnement et agrave lrsquoeacutecologie industrielle en passant par les sciences sociales les sciences financiegraveres et le droit Ce programme est exigeant car il preacutesuppose une approche systeacutemique des ressources naturelles et de la chaicircne de production dans le champ de tension entre environnement eacuteconomie et socieacuteteacute

Les connaissances nouvelles produites par les projets de recherche du PNR 73 fourni-ront des informations essentielles tant pour le secteur priveacute que pour les deacutecideurs et les autoriteacutes communales cantonales et feacutedeacuterales

ContactClaudine Dolt SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Recherchedivision Recherche et innovation natio-nales +41 58 462 78 38thinspclaudinedoltsbfiadminch Compleacutements dlsquoinformationLe Fonds national suisse preacutevoit de pu-blier lrsquoappel agrave projet pour ce nouveau

Qursquoest ce qursquoun programme natio-nal de rechercheLes programmes nationaux de recher-che couvrent des projets de recher-che qui contribuent agrave la solution de problegravemes drsquoactualiteacute drsquoimportance nationale La seacutelection des thegravemes se fait dans une logique ascendan-te (dite laquobottom-upraquo) le Secreacutetariat drsquoEtat agrave la formation agrave la recherche et agrave lrsquoinnovation (SEFRI) recueille les propositions theacutematiques eacutemanant des milieux inteacuteresseacutes A la suite de ce processus deacutebouchant sur une pro-position du Deacutepartement feacutedeacuteral de lrsquoeacuteconomie de la formation et de la recherche (DEFR) le Conseil feacutedeacuteral arrecircte peacuteriodiquement les thegravemes et lrsquoenveloppe financiegravere de nouveaux PNR dont lrsquoexeacutecution est confieacutee au Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS)

Les projets de recherche soumis par la suite au FNS passent par la proceacutedure drsquoeacutevaluation ordinaire obeacuteissant aux normes du FNS Les PNR ont en geacuteneacute-ral une dureacutee de cinq ans Depuis la creacuteation de cet instrument plus de 70 PNR ont eacuteteacute reacutealiseacutes

programme national de recherche en juin 2016 Les esquisses de projets pour-ront ecirctre soumises au FNS degraves cette date Toute question touchant la soumission des projets est agrave adresser directement au FNS agrave lrsquoattention de

Pascal Walther FNS +41 31 308 22 26thinsppascalwalthersnfch

Vous trouverez plus drsquoinformations sur les programmes nationaux de recherche surthinsp wwwsbfiadminchnfp_fr

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Etude bibliomeacutetrique des publications de recherche

Bonne performance de la recherche suisse au cours des derniegraveres anneacutees

Malgreacute la concurrence accrue ces derniegraveres anneacutees la Suisse fait toujours partie des pays les plus compeacutetitifs dans le domaine de la recherche Elle arrive agrave maintenir son niveau de production de publications ainsi qursquoun impact global eacuteleveacute Elle fait aussi preuve drsquoune inteacutegration internationale remarquable eacutetant donneacute qursquoun tregraves grand nombre de publications sont produites en collaboration internationale Tels sont les principaux reacutesultats drsquoune eacutetude bibliomeacute-trique du SEFRI reacutecemment publieacutes dans le rapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981-2013raquo

La recherche fait progresser les connais-sances actuelles ou apporte du nouveau savoir de nouveaux instruments ou des meacutethodes innovantes Mais comment mesure-t-on la performance de re-cherche drsquoun pays et comment la com-pare-t-on avec celle drsquoautres pays

Releveacute quantitatif de la production scientifiqueUne approche possible est celle de la bibliomeacutetrie Il srsquoagit drsquoune meacutethode quantitative Elle part du principe que les chercheurs utilisent la publication drsquoarticles dans des revues scientifiques comme principal moyen de rendre pu-bliques leurs activiteacutes de recherche Il est ainsi possible drsquoobserver les tendances et les eacutevolutions de la recherche au cours du temps et par pays au moyen drsquoindi-cateurs choisis

Les eacutetudes bibliomeacutetriques sont un ins-trument important pour estimer la per-formance de recherche drsquoun pays et

sont utiliseacutees comme tel dans le monde entier Elles ont ce-pendant aussi leurs limites les don-neacutees exploiteacutees ne concernent que les articles qui sont pu-blieacutes dans des revues scientifiques pour un public international Elles ne tiennent pas compte des autres canaux de diffusion des reacutesultats de re-cherche tels que les preacutesentations dans des congregraves ou les monographies En-fin elles ne comptabilisent que les ar-ticles en anglais qui tient lieu de langue internationale de reacutefeacuterence

Volume de publicationsSur la peacuteriode 2009-2013 la Suisse a produit 12 des publications mon-diales et se place ainsi au 16e rang des pays La Suisse arrive agrave maintenir ce taux de production de 12 depuis plusieurs anneacutees malgreacute la concurrence de plus en plus grande des pays eacutemergents En termes de publications par habitants ou par chercheurs la Suisse se situe parmi les pays les plus productifs en nombre de publications par habitant elle se classe au 1er rang mondial avec presque 4000 publications par million drsquohabitants (Fig 1) et au 3e rang en nombre de publi-cations par chercheur avec 857 publica-tions pour 1000 chercheurs

Secteurs institutionnels de la SuisseLe secteur institutionnel le plus productif en Suisse est le secteur des hautes eacutecoles

avec 726 des publications nationales sur la peacuteriode 2009ndash2013 les 274 restants se reacutepartissant entre les trois autres secteurs le secteur des instituts de recherche (145) le secteur des en-treprises priveacutees (75) et le secteur des organisations internationales (54)

Lrsquoeacutevolution des parts des quatre secteurs montrent que le secteur des hautes eacutecoles a toujours eacuteteacute le plus productif (Fig 2) Par contre le secteur des entre-prises priveacutees a perdu de lrsquoimportance au cours des derniegraveres anneacutees passant de presque 15 agrave la fin des anneacutees 90 agrave moins de 8 actuellement

Impact (indice relatif de citations)Lrsquoimpact des publications produites en Suisse (lrsquoaudience aupregraves des autres chercheurs) est excellent et la Suisse se classe au 3e rang juste derriegravere les Etats-Unis et les Pays-Bas pour la peacute-riode 2009ndash2013 (Fig 3) Si lrsquoimpact de

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Hautes eacutecoles Instituts de recherche Entreprises priveacutees Organisations internationales

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

Figure 1 Publications par anneacutee et par mil-lion drsquohabitants peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Figure 2 Evolution des publications par secteurs institutionnel en pourcentage du total des publications de la Suisse

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

3892

3483

3463

3423

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3318

3242

3095

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Finlande

Danemark

Pays-Bas

Norvegravege

Suegravede

Australie

Canada

Singapour

Suisse

Islande

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la Suisse est resteacute quasi identique ces derniegraveres anneacutees (aux alentours de 117 soit 17 points de plus que la moyenne mondiale de 100) celui des Pays-Bas a augmenteacute et a actuellement permis agrave ce pays de passer juste devant la Suisse

Publications les plus citeacutees (Top 10)La Suisse produit 16 des publica-tions faisant partie des publications les plus citeacutees mondialement (Top 10) ce qui repreacutesente une proportion plus importante que sa part de 12 dans les publications globales La Suisse est

Figure 3 Indicateur drsquoimpact peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

donc tregraves preacutesente dans cette classe de publications agrave forte visibiliteacute internatio-nale ce qui montre la tregraves forte recon-naissance mondiale dont jouissent ses chercheurs Si lrsquoon compte le nombre de publications Top 10 par habitant ou par chercheur la Suisse se classe au 1er rang dans le deux cas avec 542 publi-cations Top 10 par million drsquohabitants et 163 publications Top 10 pour 1000 chercheurs

Coopeacuterations En Suisse une grande partie des publi-cations sont reacutealiseacutees en collaboration internationale 49 des publications sont produites par une institution suisse en collaboration avec des institutions agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuteration uniquement in-ternationale) et 19 sont le fruit de col-laborations entre plusieurs institutions en Suisse avec au moins une institution agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuterations nationale et internationale) (Fig 4) Pour le reste des articles 17 sont produits par une seule institution (sans coopeacuteration) et 15 sont issus de plusieurs institutions se trouvant toutes en Suisse (coopeacuteration uniquement nationale)

Les comportements de coopeacuteration dif-fegraverent beaucoup selon les domaines de recherche Par exemple en Suisse le taux drsquoarticles eacutecrits sans coopeacuteration varie de 11 en laquoMeacutedecine cliniqueraquo agrave 64 en laquoSciences humaines et socialesraquo le

Figure 4 Reacutepartition des publications de la Suisse selon le type de coopeacuteration institutionnel-le en du total des publications du domaine de recherche en Suisse peacuteriode 2009-2013

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

taux de coopeacuteration uniquement inter-nationale varie de 24 en laquoSciences humaines et socialesraquo agrave 56 en laquoPhy-sique chimie et science de la terreraquo

Partenariat internationalDurant la peacuteriode 2009-2013 parmi les publications de la Suisse produites en coopeacuteration 78 le sont en partena-riats internationaux faisant de la Suisse un des pays ayant les forts taux de par-tenariats internationaux Le deacutecompte par pays montre cependant que les cher-cheurs en Suisse collaborent en premier lieu avec drsquoautres chercheurs en Suisse (22) puis avec les chercheurs des Etats-Unis (154) et ceux des pays limi-trophes de la Suisse Italie (97) Alle-magne (82) et France (72) (Fig 5)

ConatctIsabelle Maye SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Bases scien-tifiques et politique division Recherche et innovation nationales +41 58 463 09 64thinspisabellemayesbfiadminch

Information compleacutementairesRapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981ndash2013raquothinsp wwwsbfiadminchbiblio-fr

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

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0 100

Suegravede

France

Germany

Canada

Danemark

Belgique

UK

Switzerland

Pays-Bas

Etats-Unis

Figure 5 Provenance des partenaires des chercheurs en Suisse en pourcent du total des partenariats de la Suisse peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

217

154

97

82

72

55

25

20

19

19

Suisse

Etats-Unis

Italie

Allemagne

France

Royaume-Uni

Espagne

Canada

Pays-Bas

Russie

50

56

51

48

44

48

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49

11

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23

24

14

4

19

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8

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21

14

8

15

24

20

15

13

11

24

64

17

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Sciences techniques et delingeacutenieur informatique

Physique chimie etsciences de la terre

Agriculture biologie etsciences de lenvironnement

Sciences de la vie

Meacutedecine clinique

Sciences socialeset comportementales

Sciences humaines et arts

Total des articles de la Suisse

Coopeacuteration uniquement internationale Coopeacuterations nationale et internationnale

Coopeacuteration uniquement nationale Sans coopeacuteration

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Cherenkov Telescope Array (CTA)

Nouvelles perspectives sur lrsquounivers

Lanceacute en 2010 par un consortium international le projet Cherenkov Telescope Array (CTA) ouvre un nouveau champ celui de lrsquoastronomie gamma au sol Il permettra drsquoobserver les eacuteclairs Cherenkov dans lrsquoatmosphegravere terrestre et de tirer des conclusions sur les sources de rayons gamma telles que les galaxies et les supernovas Dans le cadre du message sur la formation la recherche et lrsquoinnovation 2017-2020 le Conseil feacutedeacuteral demande au total huit millions de francs afin que la Suisse puisse participer agrave lrsquoorganisation CTA en tant que membre fondateur et qursquoelle puisse ainsi beacuteneacuteficier des avantages qui en deacutecoulent

Les capaciteacutes de la science agrave explorer lrsquounivers ont eacutevolueacute agrave un rythme stupeacute-fiant ces derniegraveres anneacutees Depuis 1995 par exemple plus de 2000 exoplanegravetes ont eacuteteacute identifieacutees et caracteacuteriseacutees Les puissants teacutelescopes deacuteveloppeacutes pour explorer la partie visible du rayonnement cosmique y ont contribueacute notamment les instruments installeacutes au Chili par lrsquoESO (European Southern Observatory) une organisation internationale de re-cherche dont la Suisse est membre

Identifier des objets laquoinvisiblesraquoCependant de nombreux objets de lrsquounivers nrsquoeacutemettent peu ou pas du tout de rayonnement dans la partie visible du spectre eacutelectromagneacutetique et de-meurent invisibles pour les teacutelescopes de lrsquoESO Certains objets se laissent plutocirct observer dans la partie tregraves eacutenergeacutetique de ce spectre produisant des rayons gamma aussi appeleacutes photons de tregraves haute eacutenergie Parmi ces objets laquoinvi-siblesraquo se trouvent le centre de notre ga-laxie mais aussi des quasars des super-novas ou des trous noirs tous essentiels agrave lrsquoameacutelioration de notre compreacutehension de lrsquounivers

Ces rayons gamma requiegraverent drsquoautres techniques que les teacutelescopes clas-siques pour ecirctre identifieacutes et analyseacutes Ils peuvent ecirctre deacutetecteacutes directement depuis lrsquoespace ou indirectement mais plus efficacement depuis la Terre En interagissant avec lrsquoatmosphegravere les rayons gamma geacutenegraverent en effet des laquodouchesraquo de particules qui produisent une lumiegravere bleuteacutee baptiseacutee laquolumiegravere Cherenkovraquo Des teacutelescopes dits laquoteacuteles-copes Cherenkovraquo speacutecialement conccedilus et fonctionnant en reacuteseau peuvent deacute-tecter cette lumiegravere Un travail drsquoanalyse

permet ensuite de caracteacuteriser la source de rayons gamma observeacutee et drsquoen tirer une image preacutecise Lrsquoeacutetude des rayons gamma de lrsquounivers fait donc appel tout agrave la fois aux compeacutetences des physiciens des particules et des astrophysiciens constituant un champ scientifique pro-pice agrave lrsquointerdisciplinariteacute

Par petits groupes des institutions de recherche de diffeacuterents pays du monde ont installeacute les premiers laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en Namibie sur les Icircles Ca-naries ou encore dans le deacutesert de lrsquoAri-zona Les donneacutees reacutecolteacutees par ces ins-truments depuis une vingtaine drsquoanneacutees ont deacutejagrave permis de repeacuterer plus de 150 sources de rayons gamma dans lrsquounivers et de valider le systegraveme de deacutetection de ces rayons par laquoteacutelescopes Cherenkovraquo

Un site dans lrsquoheacutemisphegravere nord et un autre dans lrsquoheacutemisphegravere sudLes capaciteacutes de ces premiers instru-ments ont agrave preacutesent atteint leurs limites Les scientifiques de toutes les reacutegions du monde concerneacutes par ce domaine ont formeacute un consortium global pour passer agrave lrsquoeacutetape suivante qui consiste en un projet unique au monde le Cheren-kov Telescope Array (CTA) Il est preacutevu drsquoinstaller des laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en reacuteseau sur deux sites lrsquoun dans lrsquoheacute-misphegravere nord en principe sur lrsquoicircle de la Palma dans lrsquoarchipel des Canaries et lrsquoautre dans lrsquoheacutemisphegravere sud en prin-cipe au Chili agrave proximiteacute immeacutediate des installations de lrsquoESO CTA est donc conccedilu pour observer lrsquointeacutegraliteacute de la voucircte ceacuteleste Tandis que le site sud pourra se focaliser sur les objets appar-tenant agrave notre galaxie la Voie lacteacutee le site nord se concentrera sur toutes les autres sources de rayons gamma

de lrsquounivers CTA sera geacutereacute depuis un siegravege administratif dont lrsquoemplacement probablement dans un Etat europeacuteen sera deacutecideacute courant 2016 Les donneacutees produites par CTA seront traiteacutees et sto-ckeacutees dans un centre deacutedieacute dont lrsquoem-placement sera eacutegalement deacutetermineacute en 2016

Une organisation internationale creacutee une base commune pour la rechercheIl est clair pour le consortium que CTA ne peut ecirctre construit par un seul pays ou geacutereacute par une seule de ses institutions de recherche A lrsquoinstar de lrsquoESO ou du CERN CTA doit donc prendre la forme drsquoune organisation internationale de re-cherche De plus pour valoriser pleine-ment les instruments et les nombreuses donneacutees qui seront produites par CTA le consortium propose drsquooffrir aux scien-tifiques de tous horizons un accegraves ou-vert aux infrastructures Une fois CTA construit les scientifiques inteacuteresseacutes agrave utiliser ses instruments pourront deacuteposer des propositions de recherche du temps drsquoobservation leur sera attribueacute sur une base compeacutetitive

Ce modegravele drsquoallocation des ressources est deacutejagrave courant pour les organisations internationales de recherche exploitant des sources de lumiegravere ou de neutrons pour la science des mateacuteriaux (Installa-tion europeacuteenne de rayonnement syn-chrotron ESRF et Institut Max von Laue ndash Paul Langevin ILL) Le consortium a deacutemarreacute le deacuteveloppement de CTA en 2010 beacuteneacuteficiant de fonds issus des agences nationales de financement de la recherche ou de lrsquoUE Le projet preacutecis qui a eacuteteacute eacutelaboreacute apparaicirct agrave preacutesent suf-fisamment mucircr pour permettre le finan-

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

cement et le deacutemarrage de la construc-tion de CTA Le coucirct de celle-ci devrait avoisiner un demi-milliard drsquoeuros

Vif inteacuterecirct des universiteacutes suissesDegraves le deacutemarrage des travaux du consor-tium des groupes de diffeacuterentes institu-tions de recherche suisses (Universiteacutes de Genegraveve et de Zurich EPF de Zurich EPF de Lausanne) ont pris une part active agrave la preacuteparation de CTA Ils ont notamment beacuteneacuteficieacute de fonds alloueacutes par le Fonds national suisse Dans cette phase de preacuteparation crsquoest lrsquoUniversiteacute de Zurich qui repreacutesente les inteacuterecircts de la com-munauteacute suisse vis-agrave-vis de lrsquoorganisa-tion du projet CTA baseacutee agrave Heidelberg Deacutebut 2016 lrsquoUniversiteacute de Genegraveve et celle de Zurich ont agrave nouveau montreacute leur engagement marqueacute dans le projet CTA Appuyeacutee aussi par lrsquoEPFL lrsquoUniver-siteacute de Genegraveve srsquoest ainsi deacuteclareacutee precircte agrave accueillir le centre de traitement des donneacutees de CTA LrsquoUniversiteacute de Zurich a de son cocircteacute deacutetacheacute le Professeur Ueli Straumann pour reprendre la di-rection de lrsquoorganisation du projet CTA M Straumann a eacuteteacute nommeacute laquoManaging

Directorraquo de CTA en mars 2016 (voir in-terview ci-dessous)

La strateacutegie internationale du Conseil feacutedeacuteral dans le domaine FRI preacutevoit que la Suisse participe aux organisations in-ternationales de recherche drsquoimportance centrale pour la recherche suisse Dans lrsquoeacutedition 2015 de la Roadmap suisse sur les infrastructures de recherche le SEFRI a identifieacute quatre organisations de ce type en devenir parmi lesquelles CTA est le projet dont lrsquoimpleacutementation apparaicirct prioritaire Drsquoune part le po-tentiel drsquoutilisation de CTA par des ins-titutions de recherche suisses est aveacutereacute et drsquoautre part la construction semble pouvoir deacutemarrer tout prochainement Comme pour les autres organisations in-ternationales de recherche il est envisa-geacute que la Suisse participe agrave hauteur de 2 agrave 3 des coucircts de construction de CTA Cette part reflegravete le temps drsquoutilisation potentiel par les chercheurs suisses tel qursquoil peut ecirctre identifieacute agrave ce stade

Crsquoest pour cette raison que le Conseil feacutedeacuteral demande au Parlement dans le

cadre du message FRI 2017-2020 lrsquoou-verture drsquoun creacutedit drsquoengagement de 8 millions de francs suisses en faveur de CTA Cette somme devrait permettre agrave la Suisse de rejoindre lrsquoorganisation inter-nationale de recherche CTA degraves sa fon-dation et de participer activement agrave la construction Le Parlement devrait avoir traiteacute la proposition du Conseil feacutedeacuteral concernant lrsquoouverture drsquoun creacutedit pour CTA drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2016 ContactXavier Reymond SEFRIChef de lrsquouniteacute Organisations de recherche internationales +41 58 462 34 52thinspxavierreymondsbfiadminch

Informations compleacutementairesCTA Organisationthinsp httpsportalcta-observatoryorgPagesHomeaspxthinsp

Feuille de route pour les infrastructures de recherche 2015thinsp wwwsbfiadminchroadmap-f

laquoCTA ouvre une nouvelle fenecirctre sur les pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquouniversraquo

Le Professeur Ueli Straumann dirige agrave lrsquoUniversiteacute de Zurich le laboratoire focaliseacute sur CTA mais aussi sur lrsquoexpeacuterience LHCb au CERN Deacutebut mars 2016 il a eacuteteacute eacutelu laquoManaging Directorraquo de CTA par les parties prenantes du projet Pour lui laquocette nouvelle infrastructure de recherche offre une possibiliteacute unique de mener ndash au-delagrave des frontiegraveres nationales ndash une recherche fondamentale sur des questions centrales de lrsquoorigine de notre univers Crsquoest aussi une chance pour la relegraveve scientifique suisseraquo

Quels sont vos objectifs et vos attentesUeli Straumann Le projet CTA se trouve actuellement dans la phase passion-nante de transition entre la planification

et la phase de recherche et deacuteveloppe-ment Il srsquoagit maintenant de convaincre les institutions impliqueacutees drsquoaborder le projet dans une perspective drsquoensemble Dans les entretiens que jrsquoai pu mener avec les repreacutesentants des pays associeacutes au projet jrsquoai pu constater une reacutejouis-sante bonne volonteacute Il mrsquoimporte aussi que nous deacuteveloppions une culture com-mune faite de confiance et drsquoeacutechange ouvert drsquoinformations

Lrsquoastronomie en rayons gamma est un domaine de recherche tregraves pointu Pour quelles raisons la Suisse devrait-elle parti-ciper agrave cette organisation de recherche

Lrsquoinfrastructure de recherche CTA ouvre de nouvelles perspectives agrave lrsquoobservation des pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquounivers car il offre des systegravemes permettant la deacutetec-tion de photons de la plus haute eacutenergie Rien que dans notre galaxie elle permet-tra de deacutecouvrir un millier de nouvelles sources de rayonnement gamma parmi lesquelles des trous noirs des vestiges drsquoexplosions de supernova des reacutegions drsquoeacutetoiles en formation des pulsars et des systegravemes stellaires binaires Au-delagrave de la Voie lacteacutee nous pourrons explorer des centaines de galaxies notamment de lointaines galaxies dont lrsquoeacutenergie est supposeacutee provenir de trous noirs super-

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Une journeacutee agrave swissnex China

Creacuteer des ponts entre la Suisse et la ChineAu mois drsquoavril le preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann srsquoest rendu en Chine avec une deacuteleacutega-tion swissnex China eacutetait impliqueacute dans la preacuteparation de la visite Lanceacute en 2008 agrave Shanghai swissnex China a vu sa mission eacutevoluer au cours des anneacutees Comptant deacutesormais sur une eacutequipe preacutesente eacutegalement agrave Peacutekin et Guangzhou ses projets reflegravetent tant les changements du paysage acadeacutemique suisse que les transformations rapides de la Chine

La Suisse a ouvert un swissnex agrave Shan-ghai avec pour mission de jeter des ponts entre la Suisse et la Chine dans les do-maines de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation Au deacutebut crsquoest surtout vers la recherche que se sont orienteacutees ses activiteacutes notamment dans le cadre du programme bilateacuteral de recherche

Refleacutetant lrsquointeacuterecirct de la communauteacute scien-tifique mais aussi une volonteacute politique drsquointensifier les liens swissnex a travail-

leacute agrave mettre en valeur la recherche suisse afin de mieux faire connaicirctre ses qualiteacutes et son attractiviteacute Il a aussi accueilli de nombreuses deacuteleacutegations acadeacutemiques agrave la recherche de partenariats Ces derniegraveres anneacutees cependant tant la formation que lrsquoinnovation ont pris de lrsquoimportance

Forte demande pour le savoir-faire suisseEn phase de transition et confronteacutee agrave une inadeacutequation croissante entre la

formation et le marcheacute du travail la Chine a lanceacute de vastes chantiers pour renforcer son eacuteconomie et construire de solides fondations pour le futur Un des domaines importants est celui de la formation car le gouvernement a lanceacute une initiative visant agrave creacuteer un systegraveme de hautes eacutecoles speacutecialiseacutees comptant plus de 1500 eacutecoles Un grand nombre drsquouniversiteacutes chinoises appeleacutees agrave se transformer dans les prochaines anneacutees souhaite ainsi srsquoinspirer du systegraveme des

SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

massifs situeacutes en leurs centres Voilagrave qui offre agrave la recherche fondamentale une approche fonciegraverement nouvelle agrave lrsquoin-terface entre physique des particules et astrophysique Il en reacutesulte aussi des sy-nergies avec le CERN agrave Genegraveve le plus grand laboratoire international de phy-sique

Le message FRI 2017 ndash 2020 preacutevoit huit millions de francs pour la participation de la Suisse agrave CTA soit une petite partie seulement du budget total de cette or-ganisation Avec une participation aussi modeste la Suisse pourra-t-elle vraiment profiter de ces installations Ce montant repreacutesente environ 2 des coucircts totaux ce qui paraicirct adeacutequat en comparaison avec la bonne trentaine de pays inteacuteresseacutes Gracircce agrave cette parti-cipation les chercheurs suisses auront comme tous les membres du projet ac-cegraves agrave lrsquoensemble des infrastructures et des donneacutees mesureacutees Il est irreacutealiste drsquoimaginer que la Suisse pourrait mener agrave bien seule un tel projet De maniegravere geacuteneacuterale il est permis drsquoaffirmer que sans sa participation agrave des coopeacuterations internationales de recherche la Suisse nrsquoaurait pas accegraves agrave la plupart des activi-teacutes de recherche modernes en physique fondamentale

Quels autres pays sont-ils eacutegalement in-teacuteresseacutes agrave la creacuteation de lrsquoorganisation CTALe consortium CTA comprend au total des universiteacutes et des laboratoires de 31 pays du monde entier A ce jour des institutions de recherche de onze pays se sont regroupeacutes dans une Sagraverl drsquointeacute-recirct public (Afrique du Sud Allemagne Espagne France Grande Bretagne Ita-lie Japon Pays-Bas Suegravede Suisse et Reacutepublique tchegraveque) pour faire avancer la reacutealisation du projet CTA La Suisse y a participeacute degraves le deacutebut car lrsquoUniversi-teacute de Zurich est un des trois membres fondateurs de cette Sagraverl LrsquoAllemagne et lrsquoItalie sont deacutejagrave agrave mecircme de deacutegager des moyens consideacuterables pour CTA les autres pays seront eacutegalement en mesure de le faire drsquoici 2017

Drsquoexpeacuterience la phase preacuteparatoire drsquoune organisation internationale de re-cherche est difficile Quels sont les eacuteleacute-ments neacutecessaires pour que cette orga-nisation internationale puisse ecirctre active et que la phase de construction de CTA puisse deacutemarrer Tous les moyens financiers neacutecessaires ne sont pas encore reacuteunis actuelle-ment Crsquoest pourquoi il est envisageacute de construire les teacutelescopes par eacutetapes On

assure ainsi un potentiel scientifique pour chaque projet partiel La nouvelle organisation sera vraisemblablement pleinement opeacuterationnelle quand 60 au moins des fonds seront disponibles

ContactProf Dr Ueli StraumannManaging Director Cherenkov Telescope Array Observatory GmbH +49 62 21 51 64 71thinspustraumanncta-observatoryorg

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SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

hautes eacutecoles speacutecialiseacutees (HES) suisses swissnex a suivi degraves le deacutebut ce projet en conseillant les inteacuteresseacutes en Suisse via des bulletins drsquoinformation des rapports et une carte geacuteographique des meil-leures possibiliteacutes de coopeacuteration

laquoLes hautes eacutecoles speacutecialiseacutees suisses trouveront une occasion unique de transfeacuterer leur expertise et leur sa-voir-faireraquo selon Pascal Marmier CEO de swissnex China La Chine offre en ef-fet de nombreuses possibiliteacutes de colla-boration aux institutions qui souhaitent srsquointernationaliser non seulement sur des probleacutematiques de recherche lieacutees agrave la transformation du pays mais aussi sur les modegraveles de formation swissnex soutient leurs deacutemarches par exemple de nombreux eacutetudiants HES viennent chaque anneacutee pour des voyages drsquoeacutetude En eacuteteacute 2016 un partenariat avec le can-ton de Vaud permettra agrave toute la classe

du Master Innokick de la HES-SO de se rendre agrave Hong Kong et Shanghai pour travailler sur des modegraveles drsquoinnovation rapide avec des eacutetudiants chinois

Ce programme est un bon exemple des formations que swissnex est en train drsquoeacutelaborer Les eacutetudiants beacuteneacuteficient en effet drsquoune expeacuterience immersive qui leur permet de mieux comprendre comment fonctionne la Chine Le programme CHIC est un autre exemple il permet agrave des eacutetu-diants de lrsquoEPFL de la Faculteacute des Hautes eacutetudes commerciales de lrsquoUniversiteacute de Lausanne (HEC) et de lrsquoEcole cantonale drsquoart de Lausanne (ECAL) drsquoapprendre agrave fabriquer un prototype en travaillant avec des ingeacutenieurs chinois dans une usine drsquoeacutelectronique agrave Shenzhen

Ces types de formations correspondent aussi agrave lrsquointeacuterecirct des universiteacutes chinoises qui appreacutecient les nouvelles ideacutees de

coopeacuteration La Suisse nrsquoayant pas de campus en Chine les partenaires sont tregraves ouverts aux possibiliteacutes drsquoeacutechange car lrsquointernationalisation des eacutetudes fait partie des prioriteacutes du gouvernement

Du made in China au created in China Alors que la Chine conserve sa reacuteputa-tion laquodrsquousine du monderaquo produisant en grande quantiteacute et avec une faible valeur ajouteacutee le gouvernement chinois sou-haite deacutevelopper sa capaciteacute drsquoinnovation et transformer ainsi son eacuteconomie Par ail-leurs les entreprises eacutetrangegraveres investis-sant dans les activiteacutes de recherche et de deacuteveloppement en Chine sont de plus en plus nombreuses preuve de la preacutesence de compeacutetences speacutecialiseacutees et de lrsquoesprit entrepreneurial qui se deacuteveloppe tregraves vite dans la technologie swissnex cherche donc agrave mieux faire connaicirctre le paysage chinois et lrsquointeacuterecirct qursquoil preacutesente pour les acteurs de lrsquoinno-vation suisses A travers le Market Entry Camp soutenu par la Commission pour la technologie et lrsquoinnovation par exemple ou le programme Venture Leaders avec venture lab les start-up suisses ont lrsquoop-portuniteacute de venir deacutecouvrir la Chine et drsquoy identifier les possibiliteacutes existantes pour poursuivre le deacuteveloppement de leurs produits et acceacuteder au marcheacute De plus en plus drsquoinvestisseurs se tournent eacutegalement vers swissnex pour identifier les socieacuteteacutes qui sauront agrave la maniegravere de la jeune startup Scantrust combiner deacute-veloppement technologique en Suisse et accegraves commercial en Chine

laquoVue de Suisse la Chine est souvent per-ccedilue comme trop difficile drsquoaccegraves pour des jeunes start-up qui en perccediloivent plus les dangers notamment en termes de proprieacuteteacute intellectuelle que les opportu-niteacutesraquo explique Pascal Marmier laquomais en reacutealiteacute la Chine offre des possibiliteacutes tregraves inteacuteressantes notamment dans des do-maines de pointe ougrave les investissements restent tregraves hauts et la fiabiliteacute des clients est granderaquo

Une activiteacute incessanteEn avril 2016 swissnex China a eacuteteacute acti-vement impliqueacute dans la preacuteparation de la visite du preacutesident de la Confeacutedeacuteration qui eacutetait accompagneacute par la secreacutetaire drsquoEtat Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch (SECO) et le secreacutetaire drsquoEtat Mauro

Un reacuteseau en AsieLes Suisses qui se rendent en Asie profitent souvent de leur voyage pour visiter plusieurs villes suscitant leur inteacuterecirct Partant de ce constat et de la neacutecessiteacute de mieux faire connaicirctre la richesse de leur reacutegion drsquoimplantation en Suisse swissnex China et les Science and Technology Offices de la reacutegion ont creacuteeacute une plateforme de collaboration (wwwstofficeasiach) et deacuteveloppeacute plusieurs programmes de deacute-couverte ou de coopeacuteration laquoIl existe un grand potentiel de synergiesraquo explique Pascal Marmier laquoet nous es-sayons de plus en plus de nous preacutesenter aux acteurs suisses comme un reacuteseau ce qui veut dire que nous pouvons par exemple mettre sur pied un programme drsquoex-ploration de lrsquoimpact de la transformation digitale allant des start-up de Shanghai aux grands laboratoires japonais en passant par les derniers reacuteseaux sociaux agrave la mode agrave Seacuteoulraquo

Lrsquoeacutequipe swissnex de Shanghai Photo swissnex Shanghai

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SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

DellrsquoAmbrogio (SEFRI) ainsi que par deux deacuteleacutegations lrsquoune dans le domaine eacuteco-nomique lrsquoautre dans le domaine science et innovation Gracircce agrave lrsquoeacutequipe en place swissnex China srsquoest chargeacute de la preacutepa-ration autant agrave Peacutekin pour les rencontres ministeacuterielles qursquoagrave Shanghai pour la par-tie innovation Une telle visite permet de consolider les collaborations acadeacute-miques existantes de deacutevelopper de nou-velles relations agrave haut niveau et de don-ner un signal fort aux diverses autoriteacutes que la Suisse est un partenaire de choix dans le domaine science et technologie

swissnex fait partie inteacutegrante de la preacute-sence officielle de la Suisse en Chine et travaille tregraves eacutetroitement avec tous les services offerts par la Confeacutedeacuteration Les programmes communs avec des partenaires comme Pro Helvetia pour la culture ou le Swiss Business Hub dans le domaine commercial sont tregraves freacute-

quents Il est important de penser agrave une plus grande eacutechelle et de rassembler les forces dans des villes qui comptent des dizaines de millions de personnes

Alors qursquoaux Etats-Unis les deux swissnex jouent un rocircle local drsquoaccegraves agrave des reacutegions tregraves denses et bien eacutetablies en termes de FRI en Chine il faut geacuterer la complexi-teacute du systegraveme et les distances entre les diverses zones inteacuteressantes swissnex eacutevolue donc dans un vaste pays qui continue sa croissance eacuteconomique tout en visant une plus grande qualiteacute des services et de lrsquoinnovation Il est donc im-portant de pouvoir tester de nouveaux projets drsquoinvestir dans les contacts et surtout drsquoinformer et drsquoaccueillir les acteurs inteacuteresseacutes par cette partie du monde Etant donneacute la distance cultu-relle et geacuteographique il est eacutegalement indispensable de travailler en reacuteseau avec les collegravegues des Science and Tech-

nology Offices implanteacutes en Coreacutee et au Japon Le rapprochement eacuteconomique agrave travers lrsquoAsie constitue une opportuniteacute ineacutegaleacutee pour les acteurs FRI et lrsquoeacutequipe en place ne meacutenage pas ses efforts pour faire fructifier les eacutechanges et les colla-borations

ContactPascal Marmier CEO swissnex China +86 21 6235 1889 (ext 201)thinsppascalmarmierswissnexchinaorg

Beatrice Ferrari SEFRICheffe suppleacuteante de la division Rela-tions internationales +41 58 462 48 58thinspbeatriceferrarisbfiadminch

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissnexchinaorg

Stagiaires et apprentis moteurs de swissnex

Le modegravele de swissnex repose sur le dynamisme la motivation et la creacuteativiteacute de ses employeacutes Il nrsquoest donc pas eacutetonnant que le bureau de Shanghai accueille un grand nombre de jeunes stagiaires Depuis sa creacuteation ce sont pregraves de 80 stagiaires qui ont pu y seacutejourner entre six mois et un an A la recherche drsquoune premiegravere expeacuterience professionnelle dans un cadre creacuteatif ces jeunes sont eacutegalement pousseacutes par lrsquoenvie de deacutecouvrir la Chine

A swissnex ils ont lrsquoopportuniteacute de travailler sur des eacuteveacutenements et des projets en collaborant avec leurs collegravegues chinois Depuis 2015 swissnex China accueille aussi des apprentis gracircce agrave un partenariat avec le canton de Neuchacirctel qui offre chaque anneacutee la possibiliteacute agrave des jeunes en formation professionnelle de faire une expeacuterience internationale et de se familiariser avec la culture chinoise Le canton de Vaud offre eacutegalement une place agrave des jeunes en eacutechange pour y travailler agrave temps partiel

laquoJe mrsquoappelle Alice Della Casa je viens des environs de Lausanne Je vis agrave Shanghai depuis septembre 2015 Jrsquoapprends le chinois agrave lrsquouniversiteacute et je travaille agrave swissnex en tant que stagiaire depuis janvier 2016 Jrsquoai deacutecideacute de venir eacutetudier en Chine car crsquoeacutetait pour moi complegravetement nouveau Jrsquoavais vrai-ment envie de deacutecouvrir quelque chose de diffeacuterent du monde occidental que jrsquoai toujours connu De plus comme je nrsquoeacutetais pas encore sucircre de la direction de mes eacutetudes supeacuterieures jrsquoai toujours penseacute que connaicirctre la Chine et sa langue eacutetait un eacutenorme avantage Qursquoimporte le domaine drsquoeacutetude que je suivrai la Chine est et probablement restera un pays cleacute Lrsquoexpeacuterience agrave swissnex est extrecircmement inteacuteressante car on a la possibiliteacute de travailler de maniegravere toujours diffeacuterente Jrsquoai la chance de tra-vailler avec une eacutequipe dynamique et sympathique Ce qui me marque est que mecircme apregraves plus de six mois dans cette ville jrsquoarrive toujours agrave y deacutecouvrir de nouveaux aspects positifs ou neacutegatifs Il est impossible de srsquoennuyer et jrsquoespegravere continuer agrave profiter de mon expeacuterience jusqursquoagrave la finraquo

laquoEn chinois mon nom Siwei signifie laquopenseacutee largeraquo Mais apregraves des anneacutees dans la tour drsquoivoire de lrsquoeacuteducation chinoise je me suis rendu compte que je nrsquoavais jamais regardeacute ailleurs Jrsquoai donc deacutecideacute drsquoexplorer un autre pays apregraves mon diplocircme secondaire non pas avec le regard superfi-ciel drsquoun touriste mais en tant que participant actif swissnex China mrsquoa offert le contexte que je recherchais En travaillant comme responsable de projet junior dans les meacutedias sociaux jrsquoai consciemment eacutetudieacute les questions de communication interculturelle entre la Chine et la Suisse deux pays dont les diffeacuterences ne cessent de mrsquoinspirer et de mrsquointerpeller Jrsquoai peu agrave peu com-menceacute agrave voir la Suisse comme un pays agrave multiples facettes qursquoon ne peut reacuteduire aux preacutedicats innovant ponctuel confiant ou agrave lrsquoaffut des opportuniteacutes Crsquoest un pays de la diversiteacute aux qua-liteacutes uniques incarneacute par les personnaliteacutes merveilleuses dont jrsquoai fait connaissance que je cocirctoie et avec lesquelles je travailleraquo

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Bregraveves FRI

SEFRI NEWS 316 l PANORAMA

LE CHIFFRE

38 laquoShe Figuresraquo est une publication de la Commission europeacuteenne qui paraicirct tous les trois ans de-puis 2003 Elle repreacutesente la source la plus importante pour les statistiques internationales en ma-tiegravere drsquoeacutegaliteacute entre les sexes dans le monde de la recherche europeacuteenne Lrsquoeacutedition de 2015 preacute-sente les derniegraveres donneacutees disponibles pour les 28 pays de lrsquoUnion europeacuteenne ainsi que pour lrsquoIslande Israeumll la Norvegravege la Suisse et la Turquie

En Suisse comme partout en Europe la participation des femmes diminue au fur et agrave mesure que lrsquoon monte les eacutechelons de la carriegravere acadeacutemique En 2013 la part des femmes en Suisse dans le corps intermeacutediaire infeacuterieur (collaborateurs scientifiques) se monte agrave 38 (UE28 45) Pour les chercheurs laquoseniorsraquo le grade le plus eacuteleveacute elle srsquoeacutelegraveve agrave 19 (UE28 21)

Informations compleacutementaires httpeceuropaeuresearchswafsindexcfmpg=libraryamplib=gender_equality

Invitation

SCRRC 2016Swiss Cyber Risk Research Conference 2016Friday 20 May 2016 9 am ndash 4 pmSwiss Tech Convention Center EPFL Lausanne Switzerlandwwwscrrcch

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Swiss Cyber Risk Research Conference 201620 mai 2016 09h00-17h00 Swiss Tech Convention Center EPFL Lausanne

Dans le cadre de la deacutecision du Conseil feacutedeacuteral de 2013 concernant la laquoStrateacute-gie nationale de protection de la Suisse contre les cybers-risquesraquo le SEFRI srsquoest vu confier la tacircche de coordination de la mise en œuvre de la premiegravere des seize mesures qui doivent permettre de se proteacuteger agrave moyen et long terme contre ces nouveaux dangers Cette premiegravere mesure agrave prendre srsquointitule formellement laquoRecherche neacutecessaire sur les nouveaux risques en lien avec la probleacutematique de la cyberneacutetiqueraquo

Un comiteacute de pilotage interdeacuteparte-mental de speacutecialistes preacutesideacute par le SEFRI a ainsi vu le jour et suggeacutereacute que lrsquoorganisation drsquoune journeacutee consa-creacutee agrave la preacutesentation de thegravemes de recherche dans ce domaine serait la meilleure initiative pour

reacuteunir les chercheurs les ensei-gnants les eacutetudiants et les parte-naires concerneacutes par la protection contre les cybers-risques et creacuteer ain-si une veacuteritable communauteacute de re-cherche en Suisse dans ce domaine

favoriser la communication et ain-si creacuteer des synergies entre les dif-feacuterents partenaires concerneacutes des hautes eacutecoles du Fond national suisse (FNS) de la Commission pour la Technologie et lrsquoInnovation (CTI) et de lrsquoeacuteconomie

preacutesenter lrsquoeacutetat de la recherche mon-diale du domaine et cela au plus haut niveau

permettre aux deacutecideurs de se faire une image des diffeacuterentes menaces cyberneacutetiques et leur permettre de comprendre comment y faire face

Les organisateurs de lrsquoeacuteveacutenement du 20 mai 2016 ont la chance de pouvoir compter sur la participation de cher-cheurs drsquoenseignants et drsquoindustriels de premier plan qui viendront faire part de leur riche expeacuterience Parmi les seize intervenants annonceacutes citons les principaux

Ralph Langner le chercheur allemand qui a analyseacute et identifieacute laquoStuxnetraquo le virus informatique qui a bloqueacute les centrifugeuses iraniennes drsquoenrichis-sement de lrsquouranium

Virgil Dorin Gligor professeur de Carnegie Mellon University tregraves reacute-puteacute pour ses recherches sur la seacutecu-riteacute informatique et honoreacute en 2006 pour ses travaux par la National Se-curity Agency (NSA)

Nicolas Gisin professeur de physique de lrsquouniversiteacute de Genegraveve qui a deacuteve-loppeacute une meacutethode tregraves originale de cryptographie quantique et qui a eacuteteacute deacutesigneacute par une revue du Massachus-setts Institute of Technology (MIT) comme lrsquoinventeur drsquoune des dix meilleures technologies pour le futur

Andreacute Kudelski le preacutesident et CEO du Groupe Kudelski socieacuteteacute indust-rielle qui joue un rocircle majeur dans le monde en matiegravere de cyberseacutecuriteacute

Enfin le nouveau preacutesident nommeacute de lrsquoEPFL le professeur Martin Vetterli actuellement preacutesident du FNS speacutecia-liste des systegravemes de communication sera eacutegalement preacutesent

Il reste encore quelques places agrave dis-position pour cette confeacuterence qui se deacuteroulera exclusivement en anglais

Programme et inscription wwwscrrch

Page 13: News SEFRI Avril 2016

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Etude bibliomeacutetrique des publications de recherche

Bonne performance de la recherche suisse au cours des derniegraveres anneacutees

Malgreacute la concurrence accrue ces derniegraveres anneacutees la Suisse fait toujours partie des pays les plus compeacutetitifs dans le domaine de la recherche Elle arrive agrave maintenir son niveau de production de publications ainsi qursquoun impact global eacuteleveacute Elle fait aussi preuve drsquoune inteacutegration internationale remarquable eacutetant donneacute qursquoun tregraves grand nombre de publications sont produites en collaboration internationale Tels sont les principaux reacutesultats drsquoune eacutetude bibliomeacute-trique du SEFRI reacutecemment publieacutes dans le rapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981-2013raquo

La recherche fait progresser les connais-sances actuelles ou apporte du nouveau savoir de nouveaux instruments ou des meacutethodes innovantes Mais comment mesure-t-on la performance de re-cherche drsquoun pays et comment la com-pare-t-on avec celle drsquoautres pays

Releveacute quantitatif de la production scientifiqueUne approche possible est celle de la bibliomeacutetrie Il srsquoagit drsquoune meacutethode quantitative Elle part du principe que les chercheurs utilisent la publication drsquoarticles dans des revues scientifiques comme principal moyen de rendre pu-bliques leurs activiteacutes de recherche Il est ainsi possible drsquoobserver les tendances et les eacutevolutions de la recherche au cours du temps et par pays au moyen drsquoindi-cateurs choisis

Les eacutetudes bibliomeacutetriques sont un ins-trument important pour estimer la per-formance de recherche drsquoun pays et

sont utiliseacutees comme tel dans le monde entier Elles ont ce-pendant aussi leurs limites les don-neacutees exploiteacutees ne concernent que les articles qui sont pu-blieacutes dans des revues scientifiques pour un public international Elles ne tiennent pas compte des autres canaux de diffusion des reacutesultats de re-cherche tels que les preacutesentations dans des congregraves ou les monographies En-fin elles ne comptabilisent que les ar-ticles en anglais qui tient lieu de langue internationale de reacutefeacuterence

Volume de publicationsSur la peacuteriode 2009-2013 la Suisse a produit 12 des publications mon-diales et se place ainsi au 16e rang des pays La Suisse arrive agrave maintenir ce taux de production de 12 depuis plusieurs anneacutees malgreacute la concurrence de plus en plus grande des pays eacutemergents En termes de publications par habitants ou par chercheurs la Suisse se situe parmi les pays les plus productifs en nombre de publications par habitant elle se classe au 1er rang mondial avec presque 4000 publications par million drsquohabitants (Fig 1) et au 3e rang en nombre de publi-cations par chercheur avec 857 publica-tions pour 1000 chercheurs

Secteurs institutionnels de la SuisseLe secteur institutionnel le plus productif en Suisse est le secteur des hautes eacutecoles

avec 726 des publications nationales sur la peacuteriode 2009ndash2013 les 274 restants se reacutepartissant entre les trois autres secteurs le secteur des instituts de recherche (145) le secteur des en-treprises priveacutees (75) et le secteur des organisations internationales (54)

Lrsquoeacutevolution des parts des quatre secteurs montrent que le secteur des hautes eacutecoles a toujours eacuteteacute le plus productif (Fig 2) Par contre le secteur des entre-prises priveacutees a perdu de lrsquoimportance au cours des derniegraveres anneacutees passant de presque 15 agrave la fin des anneacutees 90 agrave moins de 8 actuellement

Impact (indice relatif de citations)Lrsquoimpact des publications produites en Suisse (lrsquoaudience aupregraves des autres chercheurs) est excellent et la Suisse se classe au 3e rang juste derriegravere les Etats-Unis et les Pays-Bas pour la peacute-riode 2009ndash2013 (Fig 3) Si lrsquoimpact de

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Hautes eacutecoles Instituts de recherche Entreprises priveacutees Organisations internationales

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

Figure 1 Publications par anneacutee et par mil-lion drsquohabitants peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Figure 2 Evolution des publications par secteurs institutionnel en pourcentage du total des publications de la Suisse

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

3892

3483

3463

3423

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3242

3095

2685

2299

Finlande

Danemark

Pays-Bas

Norvegravege

Suegravede

Australie

Canada

Singapour

Suisse

Islande

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la Suisse est resteacute quasi identique ces derniegraveres anneacutees (aux alentours de 117 soit 17 points de plus que la moyenne mondiale de 100) celui des Pays-Bas a augmenteacute et a actuellement permis agrave ce pays de passer juste devant la Suisse

Publications les plus citeacutees (Top 10)La Suisse produit 16 des publica-tions faisant partie des publications les plus citeacutees mondialement (Top 10) ce qui repreacutesente une proportion plus importante que sa part de 12 dans les publications globales La Suisse est

Figure 3 Indicateur drsquoimpact peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

donc tregraves preacutesente dans cette classe de publications agrave forte visibiliteacute internatio-nale ce qui montre la tregraves forte recon-naissance mondiale dont jouissent ses chercheurs Si lrsquoon compte le nombre de publications Top 10 par habitant ou par chercheur la Suisse se classe au 1er rang dans le deux cas avec 542 publi-cations Top 10 par million drsquohabitants et 163 publications Top 10 pour 1000 chercheurs

Coopeacuterations En Suisse une grande partie des publi-cations sont reacutealiseacutees en collaboration internationale 49 des publications sont produites par une institution suisse en collaboration avec des institutions agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuteration uniquement in-ternationale) et 19 sont le fruit de col-laborations entre plusieurs institutions en Suisse avec au moins une institution agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuterations nationale et internationale) (Fig 4) Pour le reste des articles 17 sont produits par une seule institution (sans coopeacuteration) et 15 sont issus de plusieurs institutions se trouvant toutes en Suisse (coopeacuteration uniquement nationale)

Les comportements de coopeacuteration dif-fegraverent beaucoup selon les domaines de recherche Par exemple en Suisse le taux drsquoarticles eacutecrits sans coopeacuteration varie de 11 en laquoMeacutedecine cliniqueraquo agrave 64 en laquoSciences humaines et socialesraquo le

Figure 4 Reacutepartition des publications de la Suisse selon le type de coopeacuteration institutionnel-le en du total des publications du domaine de recherche en Suisse peacuteriode 2009-2013

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

taux de coopeacuteration uniquement inter-nationale varie de 24 en laquoSciences humaines et socialesraquo agrave 56 en laquoPhy-sique chimie et science de la terreraquo

Partenariat internationalDurant la peacuteriode 2009-2013 parmi les publications de la Suisse produites en coopeacuteration 78 le sont en partena-riats internationaux faisant de la Suisse un des pays ayant les forts taux de par-tenariats internationaux Le deacutecompte par pays montre cependant que les cher-cheurs en Suisse collaborent en premier lieu avec drsquoautres chercheurs en Suisse (22) puis avec les chercheurs des Etats-Unis (154) et ceux des pays limi-trophes de la Suisse Italie (97) Alle-magne (82) et France (72) (Fig 5)

ConatctIsabelle Maye SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Bases scien-tifiques et politique division Recherche et innovation nationales +41 58 463 09 64thinspisabellemayesbfiadminch

Information compleacutementairesRapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981ndash2013raquothinsp wwwsbfiadminchbiblio-fr

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

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Suegravede

France

Germany

Canada

Danemark

Belgique

UK

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Pays-Bas

Etats-Unis

Figure 5 Provenance des partenaires des chercheurs en Suisse en pourcent du total des partenariats de la Suisse peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

217

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Suisse

Etats-Unis

Italie

Allemagne

France

Royaume-Uni

Espagne

Canada

Pays-Bas

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0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Sciences techniques et delingeacutenieur informatique

Physique chimie etsciences de la terre

Agriculture biologie etsciences de lenvironnement

Sciences de la vie

Meacutedecine clinique

Sciences socialeset comportementales

Sciences humaines et arts

Total des articles de la Suisse

Coopeacuteration uniquement internationale Coopeacuterations nationale et internationnale

Coopeacuteration uniquement nationale Sans coopeacuteration

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Cherenkov Telescope Array (CTA)

Nouvelles perspectives sur lrsquounivers

Lanceacute en 2010 par un consortium international le projet Cherenkov Telescope Array (CTA) ouvre un nouveau champ celui de lrsquoastronomie gamma au sol Il permettra drsquoobserver les eacuteclairs Cherenkov dans lrsquoatmosphegravere terrestre et de tirer des conclusions sur les sources de rayons gamma telles que les galaxies et les supernovas Dans le cadre du message sur la formation la recherche et lrsquoinnovation 2017-2020 le Conseil feacutedeacuteral demande au total huit millions de francs afin que la Suisse puisse participer agrave lrsquoorganisation CTA en tant que membre fondateur et qursquoelle puisse ainsi beacuteneacuteficier des avantages qui en deacutecoulent

Les capaciteacutes de la science agrave explorer lrsquounivers ont eacutevolueacute agrave un rythme stupeacute-fiant ces derniegraveres anneacutees Depuis 1995 par exemple plus de 2000 exoplanegravetes ont eacuteteacute identifieacutees et caracteacuteriseacutees Les puissants teacutelescopes deacuteveloppeacutes pour explorer la partie visible du rayonnement cosmique y ont contribueacute notamment les instruments installeacutes au Chili par lrsquoESO (European Southern Observatory) une organisation internationale de re-cherche dont la Suisse est membre

Identifier des objets laquoinvisiblesraquoCependant de nombreux objets de lrsquounivers nrsquoeacutemettent peu ou pas du tout de rayonnement dans la partie visible du spectre eacutelectromagneacutetique et de-meurent invisibles pour les teacutelescopes de lrsquoESO Certains objets se laissent plutocirct observer dans la partie tregraves eacutenergeacutetique de ce spectre produisant des rayons gamma aussi appeleacutes photons de tregraves haute eacutenergie Parmi ces objets laquoinvi-siblesraquo se trouvent le centre de notre ga-laxie mais aussi des quasars des super-novas ou des trous noirs tous essentiels agrave lrsquoameacutelioration de notre compreacutehension de lrsquounivers

Ces rayons gamma requiegraverent drsquoautres techniques que les teacutelescopes clas-siques pour ecirctre identifieacutes et analyseacutes Ils peuvent ecirctre deacutetecteacutes directement depuis lrsquoespace ou indirectement mais plus efficacement depuis la Terre En interagissant avec lrsquoatmosphegravere les rayons gamma geacutenegraverent en effet des laquodouchesraquo de particules qui produisent une lumiegravere bleuteacutee baptiseacutee laquolumiegravere Cherenkovraquo Des teacutelescopes dits laquoteacuteles-copes Cherenkovraquo speacutecialement conccedilus et fonctionnant en reacuteseau peuvent deacute-tecter cette lumiegravere Un travail drsquoanalyse

permet ensuite de caracteacuteriser la source de rayons gamma observeacutee et drsquoen tirer une image preacutecise Lrsquoeacutetude des rayons gamma de lrsquounivers fait donc appel tout agrave la fois aux compeacutetences des physiciens des particules et des astrophysiciens constituant un champ scientifique pro-pice agrave lrsquointerdisciplinariteacute

Par petits groupes des institutions de recherche de diffeacuterents pays du monde ont installeacute les premiers laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en Namibie sur les Icircles Ca-naries ou encore dans le deacutesert de lrsquoAri-zona Les donneacutees reacutecolteacutees par ces ins-truments depuis une vingtaine drsquoanneacutees ont deacutejagrave permis de repeacuterer plus de 150 sources de rayons gamma dans lrsquounivers et de valider le systegraveme de deacutetection de ces rayons par laquoteacutelescopes Cherenkovraquo

Un site dans lrsquoheacutemisphegravere nord et un autre dans lrsquoheacutemisphegravere sudLes capaciteacutes de ces premiers instru-ments ont agrave preacutesent atteint leurs limites Les scientifiques de toutes les reacutegions du monde concerneacutes par ce domaine ont formeacute un consortium global pour passer agrave lrsquoeacutetape suivante qui consiste en un projet unique au monde le Cheren-kov Telescope Array (CTA) Il est preacutevu drsquoinstaller des laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en reacuteseau sur deux sites lrsquoun dans lrsquoheacute-misphegravere nord en principe sur lrsquoicircle de la Palma dans lrsquoarchipel des Canaries et lrsquoautre dans lrsquoheacutemisphegravere sud en prin-cipe au Chili agrave proximiteacute immeacutediate des installations de lrsquoESO CTA est donc conccedilu pour observer lrsquointeacutegraliteacute de la voucircte ceacuteleste Tandis que le site sud pourra se focaliser sur les objets appar-tenant agrave notre galaxie la Voie lacteacutee le site nord se concentrera sur toutes les autres sources de rayons gamma

de lrsquounivers CTA sera geacutereacute depuis un siegravege administratif dont lrsquoemplacement probablement dans un Etat europeacuteen sera deacutecideacute courant 2016 Les donneacutees produites par CTA seront traiteacutees et sto-ckeacutees dans un centre deacutedieacute dont lrsquoem-placement sera eacutegalement deacutetermineacute en 2016

Une organisation internationale creacutee une base commune pour la rechercheIl est clair pour le consortium que CTA ne peut ecirctre construit par un seul pays ou geacutereacute par une seule de ses institutions de recherche A lrsquoinstar de lrsquoESO ou du CERN CTA doit donc prendre la forme drsquoune organisation internationale de re-cherche De plus pour valoriser pleine-ment les instruments et les nombreuses donneacutees qui seront produites par CTA le consortium propose drsquooffrir aux scien-tifiques de tous horizons un accegraves ou-vert aux infrastructures Une fois CTA construit les scientifiques inteacuteresseacutes agrave utiliser ses instruments pourront deacuteposer des propositions de recherche du temps drsquoobservation leur sera attribueacute sur une base compeacutetitive

Ce modegravele drsquoallocation des ressources est deacutejagrave courant pour les organisations internationales de recherche exploitant des sources de lumiegravere ou de neutrons pour la science des mateacuteriaux (Installa-tion europeacuteenne de rayonnement syn-chrotron ESRF et Institut Max von Laue ndash Paul Langevin ILL) Le consortium a deacutemarreacute le deacuteveloppement de CTA en 2010 beacuteneacuteficiant de fonds issus des agences nationales de financement de la recherche ou de lrsquoUE Le projet preacutecis qui a eacuteteacute eacutelaboreacute apparaicirct agrave preacutesent suf-fisamment mucircr pour permettre le finan-

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

cement et le deacutemarrage de la construc-tion de CTA Le coucirct de celle-ci devrait avoisiner un demi-milliard drsquoeuros

Vif inteacuterecirct des universiteacutes suissesDegraves le deacutemarrage des travaux du consor-tium des groupes de diffeacuterentes institu-tions de recherche suisses (Universiteacutes de Genegraveve et de Zurich EPF de Zurich EPF de Lausanne) ont pris une part active agrave la preacuteparation de CTA Ils ont notamment beacuteneacuteficieacute de fonds alloueacutes par le Fonds national suisse Dans cette phase de preacuteparation crsquoest lrsquoUniversiteacute de Zurich qui repreacutesente les inteacuterecircts de la com-munauteacute suisse vis-agrave-vis de lrsquoorganisa-tion du projet CTA baseacutee agrave Heidelberg Deacutebut 2016 lrsquoUniversiteacute de Genegraveve et celle de Zurich ont agrave nouveau montreacute leur engagement marqueacute dans le projet CTA Appuyeacutee aussi par lrsquoEPFL lrsquoUniver-siteacute de Genegraveve srsquoest ainsi deacuteclareacutee precircte agrave accueillir le centre de traitement des donneacutees de CTA LrsquoUniversiteacute de Zurich a de son cocircteacute deacutetacheacute le Professeur Ueli Straumann pour reprendre la di-rection de lrsquoorganisation du projet CTA M Straumann a eacuteteacute nommeacute laquoManaging

Directorraquo de CTA en mars 2016 (voir in-terview ci-dessous)

La strateacutegie internationale du Conseil feacutedeacuteral dans le domaine FRI preacutevoit que la Suisse participe aux organisations in-ternationales de recherche drsquoimportance centrale pour la recherche suisse Dans lrsquoeacutedition 2015 de la Roadmap suisse sur les infrastructures de recherche le SEFRI a identifieacute quatre organisations de ce type en devenir parmi lesquelles CTA est le projet dont lrsquoimpleacutementation apparaicirct prioritaire Drsquoune part le po-tentiel drsquoutilisation de CTA par des ins-titutions de recherche suisses est aveacutereacute et drsquoautre part la construction semble pouvoir deacutemarrer tout prochainement Comme pour les autres organisations in-ternationales de recherche il est envisa-geacute que la Suisse participe agrave hauteur de 2 agrave 3 des coucircts de construction de CTA Cette part reflegravete le temps drsquoutilisation potentiel par les chercheurs suisses tel qursquoil peut ecirctre identifieacute agrave ce stade

Crsquoest pour cette raison que le Conseil feacutedeacuteral demande au Parlement dans le

cadre du message FRI 2017-2020 lrsquoou-verture drsquoun creacutedit drsquoengagement de 8 millions de francs suisses en faveur de CTA Cette somme devrait permettre agrave la Suisse de rejoindre lrsquoorganisation inter-nationale de recherche CTA degraves sa fon-dation et de participer activement agrave la construction Le Parlement devrait avoir traiteacute la proposition du Conseil feacutedeacuteral concernant lrsquoouverture drsquoun creacutedit pour CTA drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2016 ContactXavier Reymond SEFRIChef de lrsquouniteacute Organisations de recherche internationales +41 58 462 34 52thinspxavierreymondsbfiadminch

Informations compleacutementairesCTA Organisationthinsp httpsportalcta-observatoryorgPagesHomeaspxthinsp

Feuille de route pour les infrastructures de recherche 2015thinsp wwwsbfiadminchroadmap-f

laquoCTA ouvre une nouvelle fenecirctre sur les pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquouniversraquo

Le Professeur Ueli Straumann dirige agrave lrsquoUniversiteacute de Zurich le laboratoire focaliseacute sur CTA mais aussi sur lrsquoexpeacuterience LHCb au CERN Deacutebut mars 2016 il a eacuteteacute eacutelu laquoManaging Directorraquo de CTA par les parties prenantes du projet Pour lui laquocette nouvelle infrastructure de recherche offre une possibiliteacute unique de mener ndash au-delagrave des frontiegraveres nationales ndash une recherche fondamentale sur des questions centrales de lrsquoorigine de notre univers Crsquoest aussi une chance pour la relegraveve scientifique suisseraquo

Quels sont vos objectifs et vos attentesUeli Straumann Le projet CTA se trouve actuellement dans la phase passion-nante de transition entre la planification

et la phase de recherche et deacuteveloppe-ment Il srsquoagit maintenant de convaincre les institutions impliqueacutees drsquoaborder le projet dans une perspective drsquoensemble Dans les entretiens que jrsquoai pu mener avec les repreacutesentants des pays associeacutes au projet jrsquoai pu constater une reacutejouis-sante bonne volonteacute Il mrsquoimporte aussi que nous deacuteveloppions une culture com-mune faite de confiance et drsquoeacutechange ouvert drsquoinformations

Lrsquoastronomie en rayons gamma est un domaine de recherche tregraves pointu Pour quelles raisons la Suisse devrait-elle parti-ciper agrave cette organisation de recherche

Lrsquoinfrastructure de recherche CTA ouvre de nouvelles perspectives agrave lrsquoobservation des pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquounivers car il offre des systegravemes permettant la deacutetec-tion de photons de la plus haute eacutenergie Rien que dans notre galaxie elle permet-tra de deacutecouvrir un millier de nouvelles sources de rayonnement gamma parmi lesquelles des trous noirs des vestiges drsquoexplosions de supernova des reacutegions drsquoeacutetoiles en formation des pulsars et des systegravemes stellaires binaires Au-delagrave de la Voie lacteacutee nous pourrons explorer des centaines de galaxies notamment de lointaines galaxies dont lrsquoeacutenergie est supposeacutee provenir de trous noirs super-

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Une journeacutee agrave swissnex China

Creacuteer des ponts entre la Suisse et la ChineAu mois drsquoavril le preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann srsquoest rendu en Chine avec une deacuteleacutega-tion swissnex China eacutetait impliqueacute dans la preacuteparation de la visite Lanceacute en 2008 agrave Shanghai swissnex China a vu sa mission eacutevoluer au cours des anneacutees Comptant deacutesormais sur une eacutequipe preacutesente eacutegalement agrave Peacutekin et Guangzhou ses projets reflegravetent tant les changements du paysage acadeacutemique suisse que les transformations rapides de la Chine

La Suisse a ouvert un swissnex agrave Shan-ghai avec pour mission de jeter des ponts entre la Suisse et la Chine dans les do-maines de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation Au deacutebut crsquoest surtout vers la recherche que se sont orienteacutees ses activiteacutes notamment dans le cadre du programme bilateacuteral de recherche

Refleacutetant lrsquointeacuterecirct de la communauteacute scien-tifique mais aussi une volonteacute politique drsquointensifier les liens swissnex a travail-

leacute agrave mettre en valeur la recherche suisse afin de mieux faire connaicirctre ses qualiteacutes et son attractiviteacute Il a aussi accueilli de nombreuses deacuteleacutegations acadeacutemiques agrave la recherche de partenariats Ces derniegraveres anneacutees cependant tant la formation que lrsquoinnovation ont pris de lrsquoimportance

Forte demande pour le savoir-faire suisseEn phase de transition et confronteacutee agrave une inadeacutequation croissante entre la

formation et le marcheacute du travail la Chine a lanceacute de vastes chantiers pour renforcer son eacuteconomie et construire de solides fondations pour le futur Un des domaines importants est celui de la formation car le gouvernement a lanceacute une initiative visant agrave creacuteer un systegraveme de hautes eacutecoles speacutecialiseacutees comptant plus de 1500 eacutecoles Un grand nombre drsquouniversiteacutes chinoises appeleacutees agrave se transformer dans les prochaines anneacutees souhaite ainsi srsquoinspirer du systegraveme des

SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

massifs situeacutes en leurs centres Voilagrave qui offre agrave la recherche fondamentale une approche fonciegraverement nouvelle agrave lrsquoin-terface entre physique des particules et astrophysique Il en reacutesulte aussi des sy-nergies avec le CERN agrave Genegraveve le plus grand laboratoire international de phy-sique

Le message FRI 2017 ndash 2020 preacutevoit huit millions de francs pour la participation de la Suisse agrave CTA soit une petite partie seulement du budget total de cette or-ganisation Avec une participation aussi modeste la Suisse pourra-t-elle vraiment profiter de ces installations Ce montant repreacutesente environ 2 des coucircts totaux ce qui paraicirct adeacutequat en comparaison avec la bonne trentaine de pays inteacuteresseacutes Gracircce agrave cette parti-cipation les chercheurs suisses auront comme tous les membres du projet ac-cegraves agrave lrsquoensemble des infrastructures et des donneacutees mesureacutees Il est irreacutealiste drsquoimaginer que la Suisse pourrait mener agrave bien seule un tel projet De maniegravere geacuteneacuterale il est permis drsquoaffirmer que sans sa participation agrave des coopeacuterations internationales de recherche la Suisse nrsquoaurait pas accegraves agrave la plupart des activi-teacutes de recherche modernes en physique fondamentale

Quels autres pays sont-ils eacutegalement in-teacuteresseacutes agrave la creacuteation de lrsquoorganisation CTALe consortium CTA comprend au total des universiteacutes et des laboratoires de 31 pays du monde entier A ce jour des institutions de recherche de onze pays se sont regroupeacutes dans une Sagraverl drsquointeacute-recirct public (Afrique du Sud Allemagne Espagne France Grande Bretagne Ita-lie Japon Pays-Bas Suegravede Suisse et Reacutepublique tchegraveque) pour faire avancer la reacutealisation du projet CTA La Suisse y a participeacute degraves le deacutebut car lrsquoUniversi-teacute de Zurich est un des trois membres fondateurs de cette Sagraverl LrsquoAllemagne et lrsquoItalie sont deacutejagrave agrave mecircme de deacutegager des moyens consideacuterables pour CTA les autres pays seront eacutegalement en mesure de le faire drsquoici 2017

Drsquoexpeacuterience la phase preacuteparatoire drsquoune organisation internationale de re-cherche est difficile Quels sont les eacuteleacute-ments neacutecessaires pour que cette orga-nisation internationale puisse ecirctre active et que la phase de construction de CTA puisse deacutemarrer Tous les moyens financiers neacutecessaires ne sont pas encore reacuteunis actuelle-ment Crsquoest pourquoi il est envisageacute de construire les teacutelescopes par eacutetapes On

assure ainsi un potentiel scientifique pour chaque projet partiel La nouvelle organisation sera vraisemblablement pleinement opeacuterationnelle quand 60 au moins des fonds seront disponibles

ContactProf Dr Ueli StraumannManaging Director Cherenkov Telescope Array Observatory GmbH +49 62 21 51 64 71thinspustraumanncta-observatoryorg

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SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

hautes eacutecoles speacutecialiseacutees (HES) suisses swissnex a suivi degraves le deacutebut ce projet en conseillant les inteacuteresseacutes en Suisse via des bulletins drsquoinformation des rapports et une carte geacuteographique des meil-leures possibiliteacutes de coopeacuteration

laquoLes hautes eacutecoles speacutecialiseacutees suisses trouveront une occasion unique de transfeacuterer leur expertise et leur sa-voir-faireraquo selon Pascal Marmier CEO de swissnex China La Chine offre en ef-fet de nombreuses possibiliteacutes de colla-boration aux institutions qui souhaitent srsquointernationaliser non seulement sur des probleacutematiques de recherche lieacutees agrave la transformation du pays mais aussi sur les modegraveles de formation swissnex soutient leurs deacutemarches par exemple de nombreux eacutetudiants HES viennent chaque anneacutee pour des voyages drsquoeacutetude En eacuteteacute 2016 un partenariat avec le can-ton de Vaud permettra agrave toute la classe

du Master Innokick de la HES-SO de se rendre agrave Hong Kong et Shanghai pour travailler sur des modegraveles drsquoinnovation rapide avec des eacutetudiants chinois

Ce programme est un bon exemple des formations que swissnex est en train drsquoeacutelaborer Les eacutetudiants beacuteneacuteficient en effet drsquoune expeacuterience immersive qui leur permet de mieux comprendre comment fonctionne la Chine Le programme CHIC est un autre exemple il permet agrave des eacutetu-diants de lrsquoEPFL de la Faculteacute des Hautes eacutetudes commerciales de lrsquoUniversiteacute de Lausanne (HEC) et de lrsquoEcole cantonale drsquoart de Lausanne (ECAL) drsquoapprendre agrave fabriquer un prototype en travaillant avec des ingeacutenieurs chinois dans une usine drsquoeacutelectronique agrave Shenzhen

Ces types de formations correspondent aussi agrave lrsquointeacuterecirct des universiteacutes chinoises qui appreacutecient les nouvelles ideacutees de

coopeacuteration La Suisse nrsquoayant pas de campus en Chine les partenaires sont tregraves ouverts aux possibiliteacutes drsquoeacutechange car lrsquointernationalisation des eacutetudes fait partie des prioriteacutes du gouvernement

Du made in China au created in China Alors que la Chine conserve sa reacuteputa-tion laquodrsquousine du monderaquo produisant en grande quantiteacute et avec une faible valeur ajouteacutee le gouvernement chinois sou-haite deacutevelopper sa capaciteacute drsquoinnovation et transformer ainsi son eacuteconomie Par ail-leurs les entreprises eacutetrangegraveres investis-sant dans les activiteacutes de recherche et de deacuteveloppement en Chine sont de plus en plus nombreuses preuve de la preacutesence de compeacutetences speacutecialiseacutees et de lrsquoesprit entrepreneurial qui se deacuteveloppe tregraves vite dans la technologie swissnex cherche donc agrave mieux faire connaicirctre le paysage chinois et lrsquointeacuterecirct qursquoil preacutesente pour les acteurs de lrsquoinno-vation suisses A travers le Market Entry Camp soutenu par la Commission pour la technologie et lrsquoinnovation par exemple ou le programme Venture Leaders avec venture lab les start-up suisses ont lrsquoop-portuniteacute de venir deacutecouvrir la Chine et drsquoy identifier les possibiliteacutes existantes pour poursuivre le deacuteveloppement de leurs produits et acceacuteder au marcheacute De plus en plus drsquoinvestisseurs se tournent eacutegalement vers swissnex pour identifier les socieacuteteacutes qui sauront agrave la maniegravere de la jeune startup Scantrust combiner deacute-veloppement technologique en Suisse et accegraves commercial en Chine

laquoVue de Suisse la Chine est souvent per-ccedilue comme trop difficile drsquoaccegraves pour des jeunes start-up qui en perccediloivent plus les dangers notamment en termes de proprieacuteteacute intellectuelle que les opportu-niteacutesraquo explique Pascal Marmier laquomais en reacutealiteacute la Chine offre des possibiliteacutes tregraves inteacuteressantes notamment dans des do-maines de pointe ougrave les investissements restent tregraves hauts et la fiabiliteacute des clients est granderaquo

Une activiteacute incessanteEn avril 2016 swissnex China a eacuteteacute acti-vement impliqueacute dans la preacuteparation de la visite du preacutesident de la Confeacutedeacuteration qui eacutetait accompagneacute par la secreacutetaire drsquoEtat Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch (SECO) et le secreacutetaire drsquoEtat Mauro

Un reacuteseau en AsieLes Suisses qui se rendent en Asie profitent souvent de leur voyage pour visiter plusieurs villes suscitant leur inteacuterecirct Partant de ce constat et de la neacutecessiteacute de mieux faire connaicirctre la richesse de leur reacutegion drsquoimplantation en Suisse swissnex China et les Science and Technology Offices de la reacutegion ont creacuteeacute une plateforme de collaboration (wwwstofficeasiach) et deacuteveloppeacute plusieurs programmes de deacute-couverte ou de coopeacuteration laquoIl existe un grand potentiel de synergiesraquo explique Pascal Marmier laquoet nous es-sayons de plus en plus de nous preacutesenter aux acteurs suisses comme un reacuteseau ce qui veut dire que nous pouvons par exemple mettre sur pied un programme drsquoex-ploration de lrsquoimpact de la transformation digitale allant des start-up de Shanghai aux grands laboratoires japonais en passant par les derniers reacuteseaux sociaux agrave la mode agrave Seacuteoulraquo

Lrsquoeacutequipe swissnex de Shanghai Photo swissnex Shanghai

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SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

DellrsquoAmbrogio (SEFRI) ainsi que par deux deacuteleacutegations lrsquoune dans le domaine eacuteco-nomique lrsquoautre dans le domaine science et innovation Gracircce agrave lrsquoeacutequipe en place swissnex China srsquoest chargeacute de la preacutepa-ration autant agrave Peacutekin pour les rencontres ministeacuterielles qursquoagrave Shanghai pour la par-tie innovation Une telle visite permet de consolider les collaborations acadeacute-miques existantes de deacutevelopper de nou-velles relations agrave haut niveau et de don-ner un signal fort aux diverses autoriteacutes que la Suisse est un partenaire de choix dans le domaine science et technologie

swissnex fait partie inteacutegrante de la preacute-sence officielle de la Suisse en Chine et travaille tregraves eacutetroitement avec tous les services offerts par la Confeacutedeacuteration Les programmes communs avec des partenaires comme Pro Helvetia pour la culture ou le Swiss Business Hub dans le domaine commercial sont tregraves freacute-

quents Il est important de penser agrave une plus grande eacutechelle et de rassembler les forces dans des villes qui comptent des dizaines de millions de personnes

Alors qursquoaux Etats-Unis les deux swissnex jouent un rocircle local drsquoaccegraves agrave des reacutegions tregraves denses et bien eacutetablies en termes de FRI en Chine il faut geacuterer la complexi-teacute du systegraveme et les distances entre les diverses zones inteacuteressantes swissnex eacutevolue donc dans un vaste pays qui continue sa croissance eacuteconomique tout en visant une plus grande qualiteacute des services et de lrsquoinnovation Il est donc im-portant de pouvoir tester de nouveaux projets drsquoinvestir dans les contacts et surtout drsquoinformer et drsquoaccueillir les acteurs inteacuteresseacutes par cette partie du monde Etant donneacute la distance cultu-relle et geacuteographique il est eacutegalement indispensable de travailler en reacuteseau avec les collegravegues des Science and Tech-

nology Offices implanteacutes en Coreacutee et au Japon Le rapprochement eacuteconomique agrave travers lrsquoAsie constitue une opportuniteacute ineacutegaleacutee pour les acteurs FRI et lrsquoeacutequipe en place ne meacutenage pas ses efforts pour faire fructifier les eacutechanges et les colla-borations

ContactPascal Marmier CEO swissnex China +86 21 6235 1889 (ext 201)thinsppascalmarmierswissnexchinaorg

Beatrice Ferrari SEFRICheffe suppleacuteante de la division Rela-tions internationales +41 58 462 48 58thinspbeatriceferrarisbfiadminch

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissnexchinaorg

Stagiaires et apprentis moteurs de swissnex

Le modegravele de swissnex repose sur le dynamisme la motivation et la creacuteativiteacute de ses employeacutes Il nrsquoest donc pas eacutetonnant que le bureau de Shanghai accueille un grand nombre de jeunes stagiaires Depuis sa creacuteation ce sont pregraves de 80 stagiaires qui ont pu y seacutejourner entre six mois et un an A la recherche drsquoune premiegravere expeacuterience professionnelle dans un cadre creacuteatif ces jeunes sont eacutegalement pousseacutes par lrsquoenvie de deacutecouvrir la Chine

A swissnex ils ont lrsquoopportuniteacute de travailler sur des eacuteveacutenements et des projets en collaborant avec leurs collegravegues chinois Depuis 2015 swissnex China accueille aussi des apprentis gracircce agrave un partenariat avec le canton de Neuchacirctel qui offre chaque anneacutee la possibiliteacute agrave des jeunes en formation professionnelle de faire une expeacuterience internationale et de se familiariser avec la culture chinoise Le canton de Vaud offre eacutegalement une place agrave des jeunes en eacutechange pour y travailler agrave temps partiel

laquoJe mrsquoappelle Alice Della Casa je viens des environs de Lausanne Je vis agrave Shanghai depuis septembre 2015 Jrsquoapprends le chinois agrave lrsquouniversiteacute et je travaille agrave swissnex en tant que stagiaire depuis janvier 2016 Jrsquoai deacutecideacute de venir eacutetudier en Chine car crsquoeacutetait pour moi complegravetement nouveau Jrsquoavais vrai-ment envie de deacutecouvrir quelque chose de diffeacuterent du monde occidental que jrsquoai toujours connu De plus comme je nrsquoeacutetais pas encore sucircre de la direction de mes eacutetudes supeacuterieures jrsquoai toujours penseacute que connaicirctre la Chine et sa langue eacutetait un eacutenorme avantage Qursquoimporte le domaine drsquoeacutetude que je suivrai la Chine est et probablement restera un pays cleacute Lrsquoexpeacuterience agrave swissnex est extrecircmement inteacuteressante car on a la possibiliteacute de travailler de maniegravere toujours diffeacuterente Jrsquoai la chance de tra-vailler avec une eacutequipe dynamique et sympathique Ce qui me marque est que mecircme apregraves plus de six mois dans cette ville jrsquoarrive toujours agrave y deacutecouvrir de nouveaux aspects positifs ou neacutegatifs Il est impossible de srsquoennuyer et jrsquoespegravere continuer agrave profiter de mon expeacuterience jusqursquoagrave la finraquo

laquoEn chinois mon nom Siwei signifie laquopenseacutee largeraquo Mais apregraves des anneacutees dans la tour drsquoivoire de lrsquoeacuteducation chinoise je me suis rendu compte que je nrsquoavais jamais regardeacute ailleurs Jrsquoai donc deacutecideacute drsquoexplorer un autre pays apregraves mon diplocircme secondaire non pas avec le regard superfi-ciel drsquoun touriste mais en tant que participant actif swissnex China mrsquoa offert le contexte que je recherchais En travaillant comme responsable de projet junior dans les meacutedias sociaux jrsquoai consciemment eacutetudieacute les questions de communication interculturelle entre la Chine et la Suisse deux pays dont les diffeacuterences ne cessent de mrsquoinspirer et de mrsquointerpeller Jrsquoai peu agrave peu com-menceacute agrave voir la Suisse comme un pays agrave multiples facettes qursquoon ne peut reacuteduire aux preacutedicats innovant ponctuel confiant ou agrave lrsquoaffut des opportuniteacutes Crsquoest un pays de la diversiteacute aux qua-liteacutes uniques incarneacute par les personnaliteacutes merveilleuses dont jrsquoai fait connaissance que je cocirctoie et avec lesquelles je travailleraquo

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Bregraveves FRI

SEFRI NEWS 316 l PANORAMA

LE CHIFFRE

38 laquoShe Figuresraquo est une publication de la Commission europeacuteenne qui paraicirct tous les trois ans de-puis 2003 Elle repreacutesente la source la plus importante pour les statistiques internationales en ma-tiegravere drsquoeacutegaliteacute entre les sexes dans le monde de la recherche europeacuteenne Lrsquoeacutedition de 2015 preacute-sente les derniegraveres donneacutees disponibles pour les 28 pays de lrsquoUnion europeacuteenne ainsi que pour lrsquoIslande Israeumll la Norvegravege la Suisse et la Turquie

En Suisse comme partout en Europe la participation des femmes diminue au fur et agrave mesure que lrsquoon monte les eacutechelons de la carriegravere acadeacutemique En 2013 la part des femmes en Suisse dans le corps intermeacutediaire infeacuterieur (collaborateurs scientifiques) se monte agrave 38 (UE28 45) Pour les chercheurs laquoseniorsraquo le grade le plus eacuteleveacute elle srsquoeacutelegraveve agrave 19 (UE28 21)

Informations compleacutementaires httpeceuropaeuresearchswafsindexcfmpg=libraryamplib=gender_equality

Invitation

SCRRC 2016Swiss Cyber Risk Research Conference 2016Friday 20 May 2016 9 am ndash 4 pmSwiss Tech Convention Center EPFL Lausanne Switzerlandwwwscrrcch

Register now on wwwscrrcch

Swiss Cyber Risk Research Conference 201620 mai 2016 09h00-17h00 Swiss Tech Convention Center EPFL Lausanne

Dans le cadre de la deacutecision du Conseil feacutedeacuteral de 2013 concernant la laquoStrateacute-gie nationale de protection de la Suisse contre les cybers-risquesraquo le SEFRI srsquoest vu confier la tacircche de coordination de la mise en œuvre de la premiegravere des seize mesures qui doivent permettre de se proteacuteger agrave moyen et long terme contre ces nouveaux dangers Cette premiegravere mesure agrave prendre srsquointitule formellement laquoRecherche neacutecessaire sur les nouveaux risques en lien avec la probleacutematique de la cyberneacutetiqueraquo

Un comiteacute de pilotage interdeacuteparte-mental de speacutecialistes preacutesideacute par le SEFRI a ainsi vu le jour et suggeacutereacute que lrsquoorganisation drsquoune journeacutee consa-creacutee agrave la preacutesentation de thegravemes de recherche dans ce domaine serait la meilleure initiative pour

reacuteunir les chercheurs les ensei-gnants les eacutetudiants et les parte-naires concerneacutes par la protection contre les cybers-risques et creacuteer ain-si une veacuteritable communauteacute de re-cherche en Suisse dans ce domaine

favoriser la communication et ain-si creacuteer des synergies entre les dif-feacuterents partenaires concerneacutes des hautes eacutecoles du Fond national suisse (FNS) de la Commission pour la Technologie et lrsquoInnovation (CTI) et de lrsquoeacuteconomie

preacutesenter lrsquoeacutetat de la recherche mon-diale du domaine et cela au plus haut niveau

permettre aux deacutecideurs de se faire une image des diffeacuterentes menaces cyberneacutetiques et leur permettre de comprendre comment y faire face

Les organisateurs de lrsquoeacuteveacutenement du 20 mai 2016 ont la chance de pouvoir compter sur la participation de cher-cheurs drsquoenseignants et drsquoindustriels de premier plan qui viendront faire part de leur riche expeacuterience Parmi les seize intervenants annonceacutes citons les principaux

Ralph Langner le chercheur allemand qui a analyseacute et identifieacute laquoStuxnetraquo le virus informatique qui a bloqueacute les centrifugeuses iraniennes drsquoenrichis-sement de lrsquouranium

Virgil Dorin Gligor professeur de Carnegie Mellon University tregraves reacute-puteacute pour ses recherches sur la seacutecu-riteacute informatique et honoreacute en 2006 pour ses travaux par la National Se-curity Agency (NSA)

Nicolas Gisin professeur de physique de lrsquouniversiteacute de Genegraveve qui a deacuteve-loppeacute une meacutethode tregraves originale de cryptographie quantique et qui a eacuteteacute deacutesigneacute par une revue du Massachus-setts Institute of Technology (MIT) comme lrsquoinventeur drsquoune des dix meilleures technologies pour le futur

Andreacute Kudelski le preacutesident et CEO du Groupe Kudelski socieacuteteacute indust-rielle qui joue un rocircle majeur dans le monde en matiegravere de cyberseacutecuriteacute

Enfin le nouveau preacutesident nommeacute de lrsquoEPFL le professeur Martin Vetterli actuellement preacutesident du FNS speacutecia-liste des systegravemes de communication sera eacutegalement preacutesent

Il reste encore quelques places agrave dis-position pour cette confeacuterence qui se deacuteroulera exclusivement en anglais

Programme et inscription wwwscrrch

Page 14: News SEFRI Avril 2016

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

la Suisse est resteacute quasi identique ces derniegraveres anneacutees (aux alentours de 117 soit 17 points de plus que la moyenne mondiale de 100) celui des Pays-Bas a augmenteacute et a actuellement permis agrave ce pays de passer juste devant la Suisse

Publications les plus citeacutees (Top 10)La Suisse produit 16 des publica-tions faisant partie des publications les plus citeacutees mondialement (Top 10) ce qui repreacutesente une proportion plus importante que sa part de 12 dans les publications globales La Suisse est

Figure 3 Indicateur drsquoimpact peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

donc tregraves preacutesente dans cette classe de publications agrave forte visibiliteacute internatio-nale ce qui montre la tregraves forte recon-naissance mondiale dont jouissent ses chercheurs Si lrsquoon compte le nombre de publications Top 10 par habitant ou par chercheur la Suisse se classe au 1er rang dans le deux cas avec 542 publi-cations Top 10 par million drsquohabitants et 163 publications Top 10 pour 1000 chercheurs

Coopeacuterations En Suisse une grande partie des publi-cations sont reacutealiseacutees en collaboration internationale 49 des publications sont produites par une institution suisse en collaboration avec des institutions agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuteration uniquement in-ternationale) et 19 sont le fruit de col-laborations entre plusieurs institutions en Suisse avec au moins une institution agrave lrsquoeacutetranger (coopeacuterations nationale et internationale) (Fig 4) Pour le reste des articles 17 sont produits par une seule institution (sans coopeacuteration) et 15 sont issus de plusieurs institutions se trouvant toutes en Suisse (coopeacuteration uniquement nationale)

Les comportements de coopeacuteration dif-fegraverent beaucoup selon les domaines de recherche Par exemple en Suisse le taux drsquoarticles eacutecrits sans coopeacuteration varie de 11 en laquoMeacutedecine cliniqueraquo agrave 64 en laquoSciences humaines et socialesraquo le

Figure 4 Reacutepartition des publications de la Suisse selon le type de coopeacuteration institutionnel-le en du total des publications du domaine de recherche en Suisse peacuteriode 2009-2013

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

taux de coopeacuteration uniquement inter-nationale varie de 24 en laquoSciences humaines et socialesraquo agrave 56 en laquoPhy-sique chimie et science de la terreraquo

Partenariat internationalDurant la peacuteriode 2009-2013 parmi les publications de la Suisse produites en coopeacuteration 78 le sont en partena-riats internationaux faisant de la Suisse un des pays ayant les forts taux de par-tenariats internationaux Le deacutecompte par pays montre cependant que les cher-cheurs en Suisse collaborent en premier lieu avec drsquoautres chercheurs en Suisse (22) puis avec les chercheurs des Etats-Unis (154) et ceux des pays limi-trophes de la Suisse Italie (97) Alle-magne (82) et France (72) (Fig 5)

ConatctIsabelle Maye SEFRIConseillegravere scientifique uniteacute Bases scien-tifiques et politique division Recherche et innovation nationales +41 58 463 09 64thinspisabellemayesbfiadminch

Information compleacutementairesRapport laquoAnalyse bibliomeacutetrique de la recherche scientifique en Suisse 1981ndash2013raquothinsp wwwsbfiadminchbiblio-fr

Source Thomson Reuters (SCISSCIAampHCI) traitement SEFRI copy SEFRI 2016

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Suegravede

France

Germany

Canada

Danemark

Belgique

UK

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Pays-Bas

Etats-Unis

Figure 5 Provenance des partenaires des chercheurs en Suisse en pourcent du total des partenariats de la Suisse peacuteriode 2009-2013 les 10 premiers pays

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Allemagne

France

Royaume-Uni

Espagne

Canada

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17

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Sciences techniques et delingeacutenieur informatique

Physique chimie etsciences de la terre

Agriculture biologie etsciences de lenvironnement

Sciences de la vie

Meacutedecine clinique

Sciences socialeset comportementales

Sciences humaines et arts

Total des articles de la Suisse

Coopeacuteration uniquement internationale Coopeacuterations nationale et internationnale

Coopeacuteration uniquement nationale Sans coopeacuteration

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Cherenkov Telescope Array (CTA)

Nouvelles perspectives sur lrsquounivers

Lanceacute en 2010 par un consortium international le projet Cherenkov Telescope Array (CTA) ouvre un nouveau champ celui de lrsquoastronomie gamma au sol Il permettra drsquoobserver les eacuteclairs Cherenkov dans lrsquoatmosphegravere terrestre et de tirer des conclusions sur les sources de rayons gamma telles que les galaxies et les supernovas Dans le cadre du message sur la formation la recherche et lrsquoinnovation 2017-2020 le Conseil feacutedeacuteral demande au total huit millions de francs afin que la Suisse puisse participer agrave lrsquoorganisation CTA en tant que membre fondateur et qursquoelle puisse ainsi beacuteneacuteficier des avantages qui en deacutecoulent

Les capaciteacutes de la science agrave explorer lrsquounivers ont eacutevolueacute agrave un rythme stupeacute-fiant ces derniegraveres anneacutees Depuis 1995 par exemple plus de 2000 exoplanegravetes ont eacuteteacute identifieacutees et caracteacuteriseacutees Les puissants teacutelescopes deacuteveloppeacutes pour explorer la partie visible du rayonnement cosmique y ont contribueacute notamment les instruments installeacutes au Chili par lrsquoESO (European Southern Observatory) une organisation internationale de re-cherche dont la Suisse est membre

Identifier des objets laquoinvisiblesraquoCependant de nombreux objets de lrsquounivers nrsquoeacutemettent peu ou pas du tout de rayonnement dans la partie visible du spectre eacutelectromagneacutetique et de-meurent invisibles pour les teacutelescopes de lrsquoESO Certains objets se laissent plutocirct observer dans la partie tregraves eacutenergeacutetique de ce spectre produisant des rayons gamma aussi appeleacutes photons de tregraves haute eacutenergie Parmi ces objets laquoinvi-siblesraquo se trouvent le centre de notre ga-laxie mais aussi des quasars des super-novas ou des trous noirs tous essentiels agrave lrsquoameacutelioration de notre compreacutehension de lrsquounivers

Ces rayons gamma requiegraverent drsquoautres techniques que les teacutelescopes clas-siques pour ecirctre identifieacutes et analyseacutes Ils peuvent ecirctre deacutetecteacutes directement depuis lrsquoespace ou indirectement mais plus efficacement depuis la Terre En interagissant avec lrsquoatmosphegravere les rayons gamma geacutenegraverent en effet des laquodouchesraquo de particules qui produisent une lumiegravere bleuteacutee baptiseacutee laquolumiegravere Cherenkovraquo Des teacutelescopes dits laquoteacuteles-copes Cherenkovraquo speacutecialement conccedilus et fonctionnant en reacuteseau peuvent deacute-tecter cette lumiegravere Un travail drsquoanalyse

permet ensuite de caracteacuteriser la source de rayons gamma observeacutee et drsquoen tirer une image preacutecise Lrsquoeacutetude des rayons gamma de lrsquounivers fait donc appel tout agrave la fois aux compeacutetences des physiciens des particules et des astrophysiciens constituant un champ scientifique pro-pice agrave lrsquointerdisciplinariteacute

Par petits groupes des institutions de recherche de diffeacuterents pays du monde ont installeacute les premiers laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en Namibie sur les Icircles Ca-naries ou encore dans le deacutesert de lrsquoAri-zona Les donneacutees reacutecolteacutees par ces ins-truments depuis une vingtaine drsquoanneacutees ont deacutejagrave permis de repeacuterer plus de 150 sources de rayons gamma dans lrsquounivers et de valider le systegraveme de deacutetection de ces rayons par laquoteacutelescopes Cherenkovraquo

Un site dans lrsquoheacutemisphegravere nord et un autre dans lrsquoheacutemisphegravere sudLes capaciteacutes de ces premiers instru-ments ont agrave preacutesent atteint leurs limites Les scientifiques de toutes les reacutegions du monde concerneacutes par ce domaine ont formeacute un consortium global pour passer agrave lrsquoeacutetape suivante qui consiste en un projet unique au monde le Cheren-kov Telescope Array (CTA) Il est preacutevu drsquoinstaller des laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en reacuteseau sur deux sites lrsquoun dans lrsquoheacute-misphegravere nord en principe sur lrsquoicircle de la Palma dans lrsquoarchipel des Canaries et lrsquoautre dans lrsquoheacutemisphegravere sud en prin-cipe au Chili agrave proximiteacute immeacutediate des installations de lrsquoESO CTA est donc conccedilu pour observer lrsquointeacutegraliteacute de la voucircte ceacuteleste Tandis que le site sud pourra se focaliser sur les objets appar-tenant agrave notre galaxie la Voie lacteacutee le site nord se concentrera sur toutes les autres sources de rayons gamma

de lrsquounivers CTA sera geacutereacute depuis un siegravege administratif dont lrsquoemplacement probablement dans un Etat europeacuteen sera deacutecideacute courant 2016 Les donneacutees produites par CTA seront traiteacutees et sto-ckeacutees dans un centre deacutedieacute dont lrsquoem-placement sera eacutegalement deacutetermineacute en 2016

Une organisation internationale creacutee une base commune pour la rechercheIl est clair pour le consortium que CTA ne peut ecirctre construit par un seul pays ou geacutereacute par une seule de ses institutions de recherche A lrsquoinstar de lrsquoESO ou du CERN CTA doit donc prendre la forme drsquoune organisation internationale de re-cherche De plus pour valoriser pleine-ment les instruments et les nombreuses donneacutees qui seront produites par CTA le consortium propose drsquooffrir aux scien-tifiques de tous horizons un accegraves ou-vert aux infrastructures Une fois CTA construit les scientifiques inteacuteresseacutes agrave utiliser ses instruments pourront deacuteposer des propositions de recherche du temps drsquoobservation leur sera attribueacute sur une base compeacutetitive

Ce modegravele drsquoallocation des ressources est deacutejagrave courant pour les organisations internationales de recherche exploitant des sources de lumiegravere ou de neutrons pour la science des mateacuteriaux (Installa-tion europeacuteenne de rayonnement syn-chrotron ESRF et Institut Max von Laue ndash Paul Langevin ILL) Le consortium a deacutemarreacute le deacuteveloppement de CTA en 2010 beacuteneacuteficiant de fonds issus des agences nationales de financement de la recherche ou de lrsquoUE Le projet preacutecis qui a eacuteteacute eacutelaboreacute apparaicirct agrave preacutesent suf-fisamment mucircr pour permettre le finan-

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

cement et le deacutemarrage de la construc-tion de CTA Le coucirct de celle-ci devrait avoisiner un demi-milliard drsquoeuros

Vif inteacuterecirct des universiteacutes suissesDegraves le deacutemarrage des travaux du consor-tium des groupes de diffeacuterentes institu-tions de recherche suisses (Universiteacutes de Genegraveve et de Zurich EPF de Zurich EPF de Lausanne) ont pris une part active agrave la preacuteparation de CTA Ils ont notamment beacuteneacuteficieacute de fonds alloueacutes par le Fonds national suisse Dans cette phase de preacuteparation crsquoest lrsquoUniversiteacute de Zurich qui repreacutesente les inteacuterecircts de la com-munauteacute suisse vis-agrave-vis de lrsquoorganisa-tion du projet CTA baseacutee agrave Heidelberg Deacutebut 2016 lrsquoUniversiteacute de Genegraveve et celle de Zurich ont agrave nouveau montreacute leur engagement marqueacute dans le projet CTA Appuyeacutee aussi par lrsquoEPFL lrsquoUniver-siteacute de Genegraveve srsquoest ainsi deacuteclareacutee precircte agrave accueillir le centre de traitement des donneacutees de CTA LrsquoUniversiteacute de Zurich a de son cocircteacute deacutetacheacute le Professeur Ueli Straumann pour reprendre la di-rection de lrsquoorganisation du projet CTA M Straumann a eacuteteacute nommeacute laquoManaging

Directorraquo de CTA en mars 2016 (voir in-terview ci-dessous)

La strateacutegie internationale du Conseil feacutedeacuteral dans le domaine FRI preacutevoit que la Suisse participe aux organisations in-ternationales de recherche drsquoimportance centrale pour la recherche suisse Dans lrsquoeacutedition 2015 de la Roadmap suisse sur les infrastructures de recherche le SEFRI a identifieacute quatre organisations de ce type en devenir parmi lesquelles CTA est le projet dont lrsquoimpleacutementation apparaicirct prioritaire Drsquoune part le po-tentiel drsquoutilisation de CTA par des ins-titutions de recherche suisses est aveacutereacute et drsquoautre part la construction semble pouvoir deacutemarrer tout prochainement Comme pour les autres organisations in-ternationales de recherche il est envisa-geacute que la Suisse participe agrave hauteur de 2 agrave 3 des coucircts de construction de CTA Cette part reflegravete le temps drsquoutilisation potentiel par les chercheurs suisses tel qursquoil peut ecirctre identifieacute agrave ce stade

Crsquoest pour cette raison que le Conseil feacutedeacuteral demande au Parlement dans le

cadre du message FRI 2017-2020 lrsquoou-verture drsquoun creacutedit drsquoengagement de 8 millions de francs suisses en faveur de CTA Cette somme devrait permettre agrave la Suisse de rejoindre lrsquoorganisation inter-nationale de recherche CTA degraves sa fon-dation et de participer activement agrave la construction Le Parlement devrait avoir traiteacute la proposition du Conseil feacutedeacuteral concernant lrsquoouverture drsquoun creacutedit pour CTA drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2016 ContactXavier Reymond SEFRIChef de lrsquouniteacute Organisations de recherche internationales +41 58 462 34 52thinspxavierreymondsbfiadminch

Informations compleacutementairesCTA Organisationthinsp httpsportalcta-observatoryorgPagesHomeaspxthinsp

Feuille de route pour les infrastructures de recherche 2015thinsp wwwsbfiadminchroadmap-f

laquoCTA ouvre une nouvelle fenecirctre sur les pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquouniversraquo

Le Professeur Ueli Straumann dirige agrave lrsquoUniversiteacute de Zurich le laboratoire focaliseacute sur CTA mais aussi sur lrsquoexpeacuterience LHCb au CERN Deacutebut mars 2016 il a eacuteteacute eacutelu laquoManaging Directorraquo de CTA par les parties prenantes du projet Pour lui laquocette nouvelle infrastructure de recherche offre une possibiliteacute unique de mener ndash au-delagrave des frontiegraveres nationales ndash une recherche fondamentale sur des questions centrales de lrsquoorigine de notre univers Crsquoest aussi une chance pour la relegraveve scientifique suisseraquo

Quels sont vos objectifs et vos attentesUeli Straumann Le projet CTA se trouve actuellement dans la phase passion-nante de transition entre la planification

et la phase de recherche et deacuteveloppe-ment Il srsquoagit maintenant de convaincre les institutions impliqueacutees drsquoaborder le projet dans une perspective drsquoensemble Dans les entretiens que jrsquoai pu mener avec les repreacutesentants des pays associeacutes au projet jrsquoai pu constater une reacutejouis-sante bonne volonteacute Il mrsquoimporte aussi que nous deacuteveloppions une culture com-mune faite de confiance et drsquoeacutechange ouvert drsquoinformations

Lrsquoastronomie en rayons gamma est un domaine de recherche tregraves pointu Pour quelles raisons la Suisse devrait-elle parti-ciper agrave cette organisation de recherche

Lrsquoinfrastructure de recherche CTA ouvre de nouvelles perspectives agrave lrsquoobservation des pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquounivers car il offre des systegravemes permettant la deacutetec-tion de photons de la plus haute eacutenergie Rien que dans notre galaxie elle permet-tra de deacutecouvrir un millier de nouvelles sources de rayonnement gamma parmi lesquelles des trous noirs des vestiges drsquoexplosions de supernova des reacutegions drsquoeacutetoiles en formation des pulsars et des systegravemes stellaires binaires Au-delagrave de la Voie lacteacutee nous pourrons explorer des centaines de galaxies notamment de lointaines galaxies dont lrsquoeacutenergie est supposeacutee provenir de trous noirs super-

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Une journeacutee agrave swissnex China

Creacuteer des ponts entre la Suisse et la ChineAu mois drsquoavril le preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann srsquoest rendu en Chine avec une deacuteleacutega-tion swissnex China eacutetait impliqueacute dans la preacuteparation de la visite Lanceacute en 2008 agrave Shanghai swissnex China a vu sa mission eacutevoluer au cours des anneacutees Comptant deacutesormais sur une eacutequipe preacutesente eacutegalement agrave Peacutekin et Guangzhou ses projets reflegravetent tant les changements du paysage acadeacutemique suisse que les transformations rapides de la Chine

La Suisse a ouvert un swissnex agrave Shan-ghai avec pour mission de jeter des ponts entre la Suisse et la Chine dans les do-maines de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation Au deacutebut crsquoest surtout vers la recherche que se sont orienteacutees ses activiteacutes notamment dans le cadre du programme bilateacuteral de recherche

Refleacutetant lrsquointeacuterecirct de la communauteacute scien-tifique mais aussi une volonteacute politique drsquointensifier les liens swissnex a travail-

leacute agrave mettre en valeur la recherche suisse afin de mieux faire connaicirctre ses qualiteacutes et son attractiviteacute Il a aussi accueilli de nombreuses deacuteleacutegations acadeacutemiques agrave la recherche de partenariats Ces derniegraveres anneacutees cependant tant la formation que lrsquoinnovation ont pris de lrsquoimportance

Forte demande pour le savoir-faire suisseEn phase de transition et confronteacutee agrave une inadeacutequation croissante entre la

formation et le marcheacute du travail la Chine a lanceacute de vastes chantiers pour renforcer son eacuteconomie et construire de solides fondations pour le futur Un des domaines importants est celui de la formation car le gouvernement a lanceacute une initiative visant agrave creacuteer un systegraveme de hautes eacutecoles speacutecialiseacutees comptant plus de 1500 eacutecoles Un grand nombre drsquouniversiteacutes chinoises appeleacutees agrave se transformer dans les prochaines anneacutees souhaite ainsi srsquoinspirer du systegraveme des

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massifs situeacutes en leurs centres Voilagrave qui offre agrave la recherche fondamentale une approche fonciegraverement nouvelle agrave lrsquoin-terface entre physique des particules et astrophysique Il en reacutesulte aussi des sy-nergies avec le CERN agrave Genegraveve le plus grand laboratoire international de phy-sique

Le message FRI 2017 ndash 2020 preacutevoit huit millions de francs pour la participation de la Suisse agrave CTA soit une petite partie seulement du budget total de cette or-ganisation Avec une participation aussi modeste la Suisse pourra-t-elle vraiment profiter de ces installations Ce montant repreacutesente environ 2 des coucircts totaux ce qui paraicirct adeacutequat en comparaison avec la bonne trentaine de pays inteacuteresseacutes Gracircce agrave cette parti-cipation les chercheurs suisses auront comme tous les membres du projet ac-cegraves agrave lrsquoensemble des infrastructures et des donneacutees mesureacutees Il est irreacutealiste drsquoimaginer que la Suisse pourrait mener agrave bien seule un tel projet De maniegravere geacuteneacuterale il est permis drsquoaffirmer que sans sa participation agrave des coopeacuterations internationales de recherche la Suisse nrsquoaurait pas accegraves agrave la plupart des activi-teacutes de recherche modernes en physique fondamentale

Quels autres pays sont-ils eacutegalement in-teacuteresseacutes agrave la creacuteation de lrsquoorganisation CTALe consortium CTA comprend au total des universiteacutes et des laboratoires de 31 pays du monde entier A ce jour des institutions de recherche de onze pays se sont regroupeacutes dans une Sagraverl drsquointeacute-recirct public (Afrique du Sud Allemagne Espagne France Grande Bretagne Ita-lie Japon Pays-Bas Suegravede Suisse et Reacutepublique tchegraveque) pour faire avancer la reacutealisation du projet CTA La Suisse y a participeacute degraves le deacutebut car lrsquoUniversi-teacute de Zurich est un des trois membres fondateurs de cette Sagraverl LrsquoAllemagne et lrsquoItalie sont deacutejagrave agrave mecircme de deacutegager des moyens consideacuterables pour CTA les autres pays seront eacutegalement en mesure de le faire drsquoici 2017

Drsquoexpeacuterience la phase preacuteparatoire drsquoune organisation internationale de re-cherche est difficile Quels sont les eacuteleacute-ments neacutecessaires pour que cette orga-nisation internationale puisse ecirctre active et que la phase de construction de CTA puisse deacutemarrer Tous les moyens financiers neacutecessaires ne sont pas encore reacuteunis actuelle-ment Crsquoest pourquoi il est envisageacute de construire les teacutelescopes par eacutetapes On

assure ainsi un potentiel scientifique pour chaque projet partiel La nouvelle organisation sera vraisemblablement pleinement opeacuterationnelle quand 60 au moins des fonds seront disponibles

ContactProf Dr Ueli StraumannManaging Director Cherenkov Telescope Array Observatory GmbH +49 62 21 51 64 71thinspustraumanncta-observatoryorg

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hautes eacutecoles speacutecialiseacutees (HES) suisses swissnex a suivi degraves le deacutebut ce projet en conseillant les inteacuteresseacutes en Suisse via des bulletins drsquoinformation des rapports et une carte geacuteographique des meil-leures possibiliteacutes de coopeacuteration

laquoLes hautes eacutecoles speacutecialiseacutees suisses trouveront une occasion unique de transfeacuterer leur expertise et leur sa-voir-faireraquo selon Pascal Marmier CEO de swissnex China La Chine offre en ef-fet de nombreuses possibiliteacutes de colla-boration aux institutions qui souhaitent srsquointernationaliser non seulement sur des probleacutematiques de recherche lieacutees agrave la transformation du pays mais aussi sur les modegraveles de formation swissnex soutient leurs deacutemarches par exemple de nombreux eacutetudiants HES viennent chaque anneacutee pour des voyages drsquoeacutetude En eacuteteacute 2016 un partenariat avec le can-ton de Vaud permettra agrave toute la classe

du Master Innokick de la HES-SO de se rendre agrave Hong Kong et Shanghai pour travailler sur des modegraveles drsquoinnovation rapide avec des eacutetudiants chinois

Ce programme est un bon exemple des formations que swissnex est en train drsquoeacutelaborer Les eacutetudiants beacuteneacuteficient en effet drsquoune expeacuterience immersive qui leur permet de mieux comprendre comment fonctionne la Chine Le programme CHIC est un autre exemple il permet agrave des eacutetu-diants de lrsquoEPFL de la Faculteacute des Hautes eacutetudes commerciales de lrsquoUniversiteacute de Lausanne (HEC) et de lrsquoEcole cantonale drsquoart de Lausanne (ECAL) drsquoapprendre agrave fabriquer un prototype en travaillant avec des ingeacutenieurs chinois dans une usine drsquoeacutelectronique agrave Shenzhen

Ces types de formations correspondent aussi agrave lrsquointeacuterecirct des universiteacutes chinoises qui appreacutecient les nouvelles ideacutees de

coopeacuteration La Suisse nrsquoayant pas de campus en Chine les partenaires sont tregraves ouverts aux possibiliteacutes drsquoeacutechange car lrsquointernationalisation des eacutetudes fait partie des prioriteacutes du gouvernement

Du made in China au created in China Alors que la Chine conserve sa reacuteputa-tion laquodrsquousine du monderaquo produisant en grande quantiteacute et avec une faible valeur ajouteacutee le gouvernement chinois sou-haite deacutevelopper sa capaciteacute drsquoinnovation et transformer ainsi son eacuteconomie Par ail-leurs les entreprises eacutetrangegraveres investis-sant dans les activiteacutes de recherche et de deacuteveloppement en Chine sont de plus en plus nombreuses preuve de la preacutesence de compeacutetences speacutecialiseacutees et de lrsquoesprit entrepreneurial qui se deacuteveloppe tregraves vite dans la technologie swissnex cherche donc agrave mieux faire connaicirctre le paysage chinois et lrsquointeacuterecirct qursquoil preacutesente pour les acteurs de lrsquoinno-vation suisses A travers le Market Entry Camp soutenu par la Commission pour la technologie et lrsquoinnovation par exemple ou le programme Venture Leaders avec venture lab les start-up suisses ont lrsquoop-portuniteacute de venir deacutecouvrir la Chine et drsquoy identifier les possibiliteacutes existantes pour poursuivre le deacuteveloppement de leurs produits et acceacuteder au marcheacute De plus en plus drsquoinvestisseurs se tournent eacutegalement vers swissnex pour identifier les socieacuteteacutes qui sauront agrave la maniegravere de la jeune startup Scantrust combiner deacute-veloppement technologique en Suisse et accegraves commercial en Chine

laquoVue de Suisse la Chine est souvent per-ccedilue comme trop difficile drsquoaccegraves pour des jeunes start-up qui en perccediloivent plus les dangers notamment en termes de proprieacuteteacute intellectuelle que les opportu-niteacutesraquo explique Pascal Marmier laquomais en reacutealiteacute la Chine offre des possibiliteacutes tregraves inteacuteressantes notamment dans des do-maines de pointe ougrave les investissements restent tregraves hauts et la fiabiliteacute des clients est granderaquo

Une activiteacute incessanteEn avril 2016 swissnex China a eacuteteacute acti-vement impliqueacute dans la preacuteparation de la visite du preacutesident de la Confeacutedeacuteration qui eacutetait accompagneacute par la secreacutetaire drsquoEtat Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch (SECO) et le secreacutetaire drsquoEtat Mauro

Un reacuteseau en AsieLes Suisses qui se rendent en Asie profitent souvent de leur voyage pour visiter plusieurs villes suscitant leur inteacuterecirct Partant de ce constat et de la neacutecessiteacute de mieux faire connaicirctre la richesse de leur reacutegion drsquoimplantation en Suisse swissnex China et les Science and Technology Offices de la reacutegion ont creacuteeacute une plateforme de collaboration (wwwstofficeasiach) et deacuteveloppeacute plusieurs programmes de deacute-couverte ou de coopeacuteration laquoIl existe un grand potentiel de synergiesraquo explique Pascal Marmier laquoet nous es-sayons de plus en plus de nous preacutesenter aux acteurs suisses comme un reacuteseau ce qui veut dire que nous pouvons par exemple mettre sur pied un programme drsquoex-ploration de lrsquoimpact de la transformation digitale allant des start-up de Shanghai aux grands laboratoires japonais en passant par les derniers reacuteseaux sociaux agrave la mode agrave Seacuteoulraquo

Lrsquoeacutequipe swissnex de Shanghai Photo swissnex Shanghai

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DellrsquoAmbrogio (SEFRI) ainsi que par deux deacuteleacutegations lrsquoune dans le domaine eacuteco-nomique lrsquoautre dans le domaine science et innovation Gracircce agrave lrsquoeacutequipe en place swissnex China srsquoest chargeacute de la preacutepa-ration autant agrave Peacutekin pour les rencontres ministeacuterielles qursquoagrave Shanghai pour la par-tie innovation Une telle visite permet de consolider les collaborations acadeacute-miques existantes de deacutevelopper de nou-velles relations agrave haut niveau et de don-ner un signal fort aux diverses autoriteacutes que la Suisse est un partenaire de choix dans le domaine science et technologie

swissnex fait partie inteacutegrante de la preacute-sence officielle de la Suisse en Chine et travaille tregraves eacutetroitement avec tous les services offerts par la Confeacutedeacuteration Les programmes communs avec des partenaires comme Pro Helvetia pour la culture ou le Swiss Business Hub dans le domaine commercial sont tregraves freacute-

quents Il est important de penser agrave une plus grande eacutechelle et de rassembler les forces dans des villes qui comptent des dizaines de millions de personnes

Alors qursquoaux Etats-Unis les deux swissnex jouent un rocircle local drsquoaccegraves agrave des reacutegions tregraves denses et bien eacutetablies en termes de FRI en Chine il faut geacuterer la complexi-teacute du systegraveme et les distances entre les diverses zones inteacuteressantes swissnex eacutevolue donc dans un vaste pays qui continue sa croissance eacuteconomique tout en visant une plus grande qualiteacute des services et de lrsquoinnovation Il est donc im-portant de pouvoir tester de nouveaux projets drsquoinvestir dans les contacts et surtout drsquoinformer et drsquoaccueillir les acteurs inteacuteresseacutes par cette partie du monde Etant donneacute la distance cultu-relle et geacuteographique il est eacutegalement indispensable de travailler en reacuteseau avec les collegravegues des Science and Tech-

nology Offices implanteacutes en Coreacutee et au Japon Le rapprochement eacuteconomique agrave travers lrsquoAsie constitue une opportuniteacute ineacutegaleacutee pour les acteurs FRI et lrsquoeacutequipe en place ne meacutenage pas ses efforts pour faire fructifier les eacutechanges et les colla-borations

ContactPascal Marmier CEO swissnex China +86 21 6235 1889 (ext 201)thinsppascalmarmierswissnexchinaorg

Beatrice Ferrari SEFRICheffe suppleacuteante de la division Rela-tions internationales +41 58 462 48 58thinspbeatriceferrarisbfiadminch

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissnexchinaorg

Stagiaires et apprentis moteurs de swissnex

Le modegravele de swissnex repose sur le dynamisme la motivation et la creacuteativiteacute de ses employeacutes Il nrsquoest donc pas eacutetonnant que le bureau de Shanghai accueille un grand nombre de jeunes stagiaires Depuis sa creacuteation ce sont pregraves de 80 stagiaires qui ont pu y seacutejourner entre six mois et un an A la recherche drsquoune premiegravere expeacuterience professionnelle dans un cadre creacuteatif ces jeunes sont eacutegalement pousseacutes par lrsquoenvie de deacutecouvrir la Chine

A swissnex ils ont lrsquoopportuniteacute de travailler sur des eacuteveacutenements et des projets en collaborant avec leurs collegravegues chinois Depuis 2015 swissnex China accueille aussi des apprentis gracircce agrave un partenariat avec le canton de Neuchacirctel qui offre chaque anneacutee la possibiliteacute agrave des jeunes en formation professionnelle de faire une expeacuterience internationale et de se familiariser avec la culture chinoise Le canton de Vaud offre eacutegalement une place agrave des jeunes en eacutechange pour y travailler agrave temps partiel

laquoJe mrsquoappelle Alice Della Casa je viens des environs de Lausanne Je vis agrave Shanghai depuis septembre 2015 Jrsquoapprends le chinois agrave lrsquouniversiteacute et je travaille agrave swissnex en tant que stagiaire depuis janvier 2016 Jrsquoai deacutecideacute de venir eacutetudier en Chine car crsquoeacutetait pour moi complegravetement nouveau Jrsquoavais vrai-ment envie de deacutecouvrir quelque chose de diffeacuterent du monde occidental que jrsquoai toujours connu De plus comme je nrsquoeacutetais pas encore sucircre de la direction de mes eacutetudes supeacuterieures jrsquoai toujours penseacute que connaicirctre la Chine et sa langue eacutetait un eacutenorme avantage Qursquoimporte le domaine drsquoeacutetude que je suivrai la Chine est et probablement restera un pays cleacute Lrsquoexpeacuterience agrave swissnex est extrecircmement inteacuteressante car on a la possibiliteacute de travailler de maniegravere toujours diffeacuterente Jrsquoai la chance de tra-vailler avec une eacutequipe dynamique et sympathique Ce qui me marque est que mecircme apregraves plus de six mois dans cette ville jrsquoarrive toujours agrave y deacutecouvrir de nouveaux aspects positifs ou neacutegatifs Il est impossible de srsquoennuyer et jrsquoespegravere continuer agrave profiter de mon expeacuterience jusqursquoagrave la finraquo

laquoEn chinois mon nom Siwei signifie laquopenseacutee largeraquo Mais apregraves des anneacutees dans la tour drsquoivoire de lrsquoeacuteducation chinoise je me suis rendu compte que je nrsquoavais jamais regardeacute ailleurs Jrsquoai donc deacutecideacute drsquoexplorer un autre pays apregraves mon diplocircme secondaire non pas avec le regard superfi-ciel drsquoun touriste mais en tant que participant actif swissnex China mrsquoa offert le contexte que je recherchais En travaillant comme responsable de projet junior dans les meacutedias sociaux jrsquoai consciemment eacutetudieacute les questions de communication interculturelle entre la Chine et la Suisse deux pays dont les diffeacuterences ne cessent de mrsquoinspirer et de mrsquointerpeller Jrsquoai peu agrave peu com-menceacute agrave voir la Suisse comme un pays agrave multiples facettes qursquoon ne peut reacuteduire aux preacutedicats innovant ponctuel confiant ou agrave lrsquoaffut des opportuniteacutes Crsquoest un pays de la diversiteacute aux qua-liteacutes uniques incarneacute par les personnaliteacutes merveilleuses dont jrsquoai fait connaissance que je cocirctoie et avec lesquelles je travailleraquo

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Bregraveves FRI

SEFRI NEWS 316 l PANORAMA

LE CHIFFRE

38 laquoShe Figuresraquo est une publication de la Commission europeacuteenne qui paraicirct tous les trois ans de-puis 2003 Elle repreacutesente la source la plus importante pour les statistiques internationales en ma-tiegravere drsquoeacutegaliteacute entre les sexes dans le monde de la recherche europeacuteenne Lrsquoeacutedition de 2015 preacute-sente les derniegraveres donneacutees disponibles pour les 28 pays de lrsquoUnion europeacuteenne ainsi que pour lrsquoIslande Israeumll la Norvegravege la Suisse et la Turquie

En Suisse comme partout en Europe la participation des femmes diminue au fur et agrave mesure que lrsquoon monte les eacutechelons de la carriegravere acadeacutemique En 2013 la part des femmes en Suisse dans le corps intermeacutediaire infeacuterieur (collaborateurs scientifiques) se monte agrave 38 (UE28 45) Pour les chercheurs laquoseniorsraquo le grade le plus eacuteleveacute elle srsquoeacutelegraveve agrave 19 (UE28 21)

Informations compleacutementaires httpeceuropaeuresearchswafsindexcfmpg=libraryamplib=gender_equality

Invitation

SCRRC 2016Swiss Cyber Risk Research Conference 2016Friday 20 May 2016 9 am ndash 4 pmSwiss Tech Convention Center EPFL Lausanne Switzerlandwwwscrrcch

Register now on wwwscrrcch

Swiss Cyber Risk Research Conference 201620 mai 2016 09h00-17h00 Swiss Tech Convention Center EPFL Lausanne

Dans le cadre de la deacutecision du Conseil feacutedeacuteral de 2013 concernant la laquoStrateacute-gie nationale de protection de la Suisse contre les cybers-risquesraquo le SEFRI srsquoest vu confier la tacircche de coordination de la mise en œuvre de la premiegravere des seize mesures qui doivent permettre de se proteacuteger agrave moyen et long terme contre ces nouveaux dangers Cette premiegravere mesure agrave prendre srsquointitule formellement laquoRecherche neacutecessaire sur les nouveaux risques en lien avec la probleacutematique de la cyberneacutetiqueraquo

Un comiteacute de pilotage interdeacuteparte-mental de speacutecialistes preacutesideacute par le SEFRI a ainsi vu le jour et suggeacutereacute que lrsquoorganisation drsquoune journeacutee consa-creacutee agrave la preacutesentation de thegravemes de recherche dans ce domaine serait la meilleure initiative pour

reacuteunir les chercheurs les ensei-gnants les eacutetudiants et les parte-naires concerneacutes par la protection contre les cybers-risques et creacuteer ain-si une veacuteritable communauteacute de re-cherche en Suisse dans ce domaine

favoriser la communication et ain-si creacuteer des synergies entre les dif-feacuterents partenaires concerneacutes des hautes eacutecoles du Fond national suisse (FNS) de la Commission pour la Technologie et lrsquoInnovation (CTI) et de lrsquoeacuteconomie

preacutesenter lrsquoeacutetat de la recherche mon-diale du domaine et cela au plus haut niveau

permettre aux deacutecideurs de se faire une image des diffeacuterentes menaces cyberneacutetiques et leur permettre de comprendre comment y faire face

Les organisateurs de lrsquoeacuteveacutenement du 20 mai 2016 ont la chance de pouvoir compter sur la participation de cher-cheurs drsquoenseignants et drsquoindustriels de premier plan qui viendront faire part de leur riche expeacuterience Parmi les seize intervenants annonceacutes citons les principaux

Ralph Langner le chercheur allemand qui a analyseacute et identifieacute laquoStuxnetraquo le virus informatique qui a bloqueacute les centrifugeuses iraniennes drsquoenrichis-sement de lrsquouranium

Virgil Dorin Gligor professeur de Carnegie Mellon University tregraves reacute-puteacute pour ses recherches sur la seacutecu-riteacute informatique et honoreacute en 2006 pour ses travaux par la National Se-curity Agency (NSA)

Nicolas Gisin professeur de physique de lrsquouniversiteacute de Genegraveve qui a deacuteve-loppeacute une meacutethode tregraves originale de cryptographie quantique et qui a eacuteteacute deacutesigneacute par une revue du Massachus-setts Institute of Technology (MIT) comme lrsquoinventeur drsquoune des dix meilleures technologies pour le futur

Andreacute Kudelski le preacutesident et CEO du Groupe Kudelski socieacuteteacute indust-rielle qui joue un rocircle majeur dans le monde en matiegravere de cyberseacutecuriteacute

Enfin le nouveau preacutesident nommeacute de lrsquoEPFL le professeur Martin Vetterli actuellement preacutesident du FNS speacutecia-liste des systegravemes de communication sera eacutegalement preacutesent

Il reste encore quelques places agrave dis-position pour cette confeacuterence qui se deacuteroulera exclusivement en anglais

Programme et inscription wwwscrrch

Page 15: News SEFRI Avril 2016

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

Cherenkov Telescope Array (CTA)

Nouvelles perspectives sur lrsquounivers

Lanceacute en 2010 par un consortium international le projet Cherenkov Telescope Array (CTA) ouvre un nouveau champ celui de lrsquoastronomie gamma au sol Il permettra drsquoobserver les eacuteclairs Cherenkov dans lrsquoatmosphegravere terrestre et de tirer des conclusions sur les sources de rayons gamma telles que les galaxies et les supernovas Dans le cadre du message sur la formation la recherche et lrsquoinnovation 2017-2020 le Conseil feacutedeacuteral demande au total huit millions de francs afin que la Suisse puisse participer agrave lrsquoorganisation CTA en tant que membre fondateur et qursquoelle puisse ainsi beacuteneacuteficier des avantages qui en deacutecoulent

Les capaciteacutes de la science agrave explorer lrsquounivers ont eacutevolueacute agrave un rythme stupeacute-fiant ces derniegraveres anneacutees Depuis 1995 par exemple plus de 2000 exoplanegravetes ont eacuteteacute identifieacutees et caracteacuteriseacutees Les puissants teacutelescopes deacuteveloppeacutes pour explorer la partie visible du rayonnement cosmique y ont contribueacute notamment les instruments installeacutes au Chili par lrsquoESO (European Southern Observatory) une organisation internationale de re-cherche dont la Suisse est membre

Identifier des objets laquoinvisiblesraquoCependant de nombreux objets de lrsquounivers nrsquoeacutemettent peu ou pas du tout de rayonnement dans la partie visible du spectre eacutelectromagneacutetique et de-meurent invisibles pour les teacutelescopes de lrsquoESO Certains objets se laissent plutocirct observer dans la partie tregraves eacutenergeacutetique de ce spectre produisant des rayons gamma aussi appeleacutes photons de tregraves haute eacutenergie Parmi ces objets laquoinvi-siblesraquo se trouvent le centre de notre ga-laxie mais aussi des quasars des super-novas ou des trous noirs tous essentiels agrave lrsquoameacutelioration de notre compreacutehension de lrsquounivers

Ces rayons gamma requiegraverent drsquoautres techniques que les teacutelescopes clas-siques pour ecirctre identifieacutes et analyseacutes Ils peuvent ecirctre deacutetecteacutes directement depuis lrsquoespace ou indirectement mais plus efficacement depuis la Terre En interagissant avec lrsquoatmosphegravere les rayons gamma geacutenegraverent en effet des laquodouchesraquo de particules qui produisent une lumiegravere bleuteacutee baptiseacutee laquolumiegravere Cherenkovraquo Des teacutelescopes dits laquoteacuteles-copes Cherenkovraquo speacutecialement conccedilus et fonctionnant en reacuteseau peuvent deacute-tecter cette lumiegravere Un travail drsquoanalyse

permet ensuite de caracteacuteriser la source de rayons gamma observeacutee et drsquoen tirer une image preacutecise Lrsquoeacutetude des rayons gamma de lrsquounivers fait donc appel tout agrave la fois aux compeacutetences des physiciens des particules et des astrophysiciens constituant un champ scientifique pro-pice agrave lrsquointerdisciplinariteacute

Par petits groupes des institutions de recherche de diffeacuterents pays du monde ont installeacute les premiers laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en Namibie sur les Icircles Ca-naries ou encore dans le deacutesert de lrsquoAri-zona Les donneacutees reacutecolteacutees par ces ins-truments depuis une vingtaine drsquoanneacutees ont deacutejagrave permis de repeacuterer plus de 150 sources de rayons gamma dans lrsquounivers et de valider le systegraveme de deacutetection de ces rayons par laquoteacutelescopes Cherenkovraquo

Un site dans lrsquoheacutemisphegravere nord et un autre dans lrsquoheacutemisphegravere sudLes capaciteacutes de ces premiers instru-ments ont agrave preacutesent atteint leurs limites Les scientifiques de toutes les reacutegions du monde concerneacutes par ce domaine ont formeacute un consortium global pour passer agrave lrsquoeacutetape suivante qui consiste en un projet unique au monde le Cheren-kov Telescope Array (CTA) Il est preacutevu drsquoinstaller des laquoteacutelescopes Cherenkovraquo en reacuteseau sur deux sites lrsquoun dans lrsquoheacute-misphegravere nord en principe sur lrsquoicircle de la Palma dans lrsquoarchipel des Canaries et lrsquoautre dans lrsquoheacutemisphegravere sud en prin-cipe au Chili agrave proximiteacute immeacutediate des installations de lrsquoESO CTA est donc conccedilu pour observer lrsquointeacutegraliteacute de la voucircte ceacuteleste Tandis que le site sud pourra se focaliser sur les objets appar-tenant agrave notre galaxie la Voie lacteacutee le site nord se concentrera sur toutes les autres sources de rayons gamma

de lrsquounivers CTA sera geacutereacute depuis un siegravege administratif dont lrsquoemplacement probablement dans un Etat europeacuteen sera deacutecideacute courant 2016 Les donneacutees produites par CTA seront traiteacutees et sto-ckeacutees dans un centre deacutedieacute dont lrsquoem-placement sera eacutegalement deacutetermineacute en 2016

Une organisation internationale creacutee une base commune pour la rechercheIl est clair pour le consortium que CTA ne peut ecirctre construit par un seul pays ou geacutereacute par une seule de ses institutions de recherche A lrsquoinstar de lrsquoESO ou du CERN CTA doit donc prendre la forme drsquoune organisation internationale de re-cherche De plus pour valoriser pleine-ment les instruments et les nombreuses donneacutees qui seront produites par CTA le consortium propose drsquooffrir aux scien-tifiques de tous horizons un accegraves ou-vert aux infrastructures Une fois CTA construit les scientifiques inteacuteresseacutes agrave utiliser ses instruments pourront deacuteposer des propositions de recherche du temps drsquoobservation leur sera attribueacute sur une base compeacutetitive

Ce modegravele drsquoallocation des ressources est deacutejagrave courant pour les organisations internationales de recherche exploitant des sources de lumiegravere ou de neutrons pour la science des mateacuteriaux (Installa-tion europeacuteenne de rayonnement syn-chrotron ESRF et Institut Max von Laue ndash Paul Langevin ILL) Le consortium a deacutemarreacute le deacuteveloppement de CTA en 2010 beacuteneacuteficiant de fonds issus des agences nationales de financement de la recherche ou de lrsquoUE Le projet preacutecis qui a eacuteteacute eacutelaboreacute apparaicirct agrave preacutesent suf-fisamment mucircr pour permettre le finan-

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

cement et le deacutemarrage de la construc-tion de CTA Le coucirct de celle-ci devrait avoisiner un demi-milliard drsquoeuros

Vif inteacuterecirct des universiteacutes suissesDegraves le deacutemarrage des travaux du consor-tium des groupes de diffeacuterentes institu-tions de recherche suisses (Universiteacutes de Genegraveve et de Zurich EPF de Zurich EPF de Lausanne) ont pris une part active agrave la preacuteparation de CTA Ils ont notamment beacuteneacuteficieacute de fonds alloueacutes par le Fonds national suisse Dans cette phase de preacuteparation crsquoest lrsquoUniversiteacute de Zurich qui repreacutesente les inteacuterecircts de la com-munauteacute suisse vis-agrave-vis de lrsquoorganisa-tion du projet CTA baseacutee agrave Heidelberg Deacutebut 2016 lrsquoUniversiteacute de Genegraveve et celle de Zurich ont agrave nouveau montreacute leur engagement marqueacute dans le projet CTA Appuyeacutee aussi par lrsquoEPFL lrsquoUniver-siteacute de Genegraveve srsquoest ainsi deacuteclareacutee precircte agrave accueillir le centre de traitement des donneacutees de CTA LrsquoUniversiteacute de Zurich a de son cocircteacute deacutetacheacute le Professeur Ueli Straumann pour reprendre la di-rection de lrsquoorganisation du projet CTA M Straumann a eacuteteacute nommeacute laquoManaging

Directorraquo de CTA en mars 2016 (voir in-terview ci-dessous)

La strateacutegie internationale du Conseil feacutedeacuteral dans le domaine FRI preacutevoit que la Suisse participe aux organisations in-ternationales de recherche drsquoimportance centrale pour la recherche suisse Dans lrsquoeacutedition 2015 de la Roadmap suisse sur les infrastructures de recherche le SEFRI a identifieacute quatre organisations de ce type en devenir parmi lesquelles CTA est le projet dont lrsquoimpleacutementation apparaicirct prioritaire Drsquoune part le po-tentiel drsquoutilisation de CTA par des ins-titutions de recherche suisses est aveacutereacute et drsquoautre part la construction semble pouvoir deacutemarrer tout prochainement Comme pour les autres organisations in-ternationales de recherche il est envisa-geacute que la Suisse participe agrave hauteur de 2 agrave 3 des coucircts de construction de CTA Cette part reflegravete le temps drsquoutilisation potentiel par les chercheurs suisses tel qursquoil peut ecirctre identifieacute agrave ce stade

Crsquoest pour cette raison que le Conseil feacutedeacuteral demande au Parlement dans le

cadre du message FRI 2017-2020 lrsquoou-verture drsquoun creacutedit drsquoengagement de 8 millions de francs suisses en faveur de CTA Cette somme devrait permettre agrave la Suisse de rejoindre lrsquoorganisation inter-nationale de recherche CTA degraves sa fon-dation et de participer activement agrave la construction Le Parlement devrait avoir traiteacute la proposition du Conseil feacutedeacuteral concernant lrsquoouverture drsquoun creacutedit pour CTA drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2016 ContactXavier Reymond SEFRIChef de lrsquouniteacute Organisations de recherche internationales +41 58 462 34 52thinspxavierreymondsbfiadminch

Informations compleacutementairesCTA Organisationthinsp httpsportalcta-observatoryorgPagesHomeaspxthinsp

Feuille de route pour les infrastructures de recherche 2015thinsp wwwsbfiadminchroadmap-f

laquoCTA ouvre une nouvelle fenecirctre sur les pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquouniversraquo

Le Professeur Ueli Straumann dirige agrave lrsquoUniversiteacute de Zurich le laboratoire focaliseacute sur CTA mais aussi sur lrsquoexpeacuterience LHCb au CERN Deacutebut mars 2016 il a eacuteteacute eacutelu laquoManaging Directorraquo de CTA par les parties prenantes du projet Pour lui laquocette nouvelle infrastructure de recherche offre une possibiliteacute unique de mener ndash au-delagrave des frontiegraveres nationales ndash une recherche fondamentale sur des questions centrales de lrsquoorigine de notre univers Crsquoest aussi une chance pour la relegraveve scientifique suisseraquo

Quels sont vos objectifs et vos attentesUeli Straumann Le projet CTA se trouve actuellement dans la phase passion-nante de transition entre la planification

et la phase de recherche et deacuteveloppe-ment Il srsquoagit maintenant de convaincre les institutions impliqueacutees drsquoaborder le projet dans une perspective drsquoensemble Dans les entretiens que jrsquoai pu mener avec les repreacutesentants des pays associeacutes au projet jrsquoai pu constater une reacutejouis-sante bonne volonteacute Il mrsquoimporte aussi que nous deacuteveloppions une culture com-mune faite de confiance et drsquoeacutechange ouvert drsquoinformations

Lrsquoastronomie en rayons gamma est un domaine de recherche tregraves pointu Pour quelles raisons la Suisse devrait-elle parti-ciper agrave cette organisation de recherche

Lrsquoinfrastructure de recherche CTA ouvre de nouvelles perspectives agrave lrsquoobservation des pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquounivers car il offre des systegravemes permettant la deacutetec-tion de photons de la plus haute eacutenergie Rien que dans notre galaxie elle permet-tra de deacutecouvrir un millier de nouvelles sources de rayonnement gamma parmi lesquelles des trous noirs des vestiges drsquoexplosions de supernova des reacutegions drsquoeacutetoiles en formation des pulsars et des systegravemes stellaires binaires Au-delagrave de la Voie lacteacutee nous pourrons explorer des centaines de galaxies notamment de lointaines galaxies dont lrsquoeacutenergie est supposeacutee provenir de trous noirs super-

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Une journeacutee agrave swissnex China

Creacuteer des ponts entre la Suisse et la ChineAu mois drsquoavril le preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann srsquoest rendu en Chine avec une deacuteleacutega-tion swissnex China eacutetait impliqueacute dans la preacuteparation de la visite Lanceacute en 2008 agrave Shanghai swissnex China a vu sa mission eacutevoluer au cours des anneacutees Comptant deacutesormais sur une eacutequipe preacutesente eacutegalement agrave Peacutekin et Guangzhou ses projets reflegravetent tant les changements du paysage acadeacutemique suisse que les transformations rapides de la Chine

La Suisse a ouvert un swissnex agrave Shan-ghai avec pour mission de jeter des ponts entre la Suisse et la Chine dans les do-maines de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation Au deacutebut crsquoest surtout vers la recherche que se sont orienteacutees ses activiteacutes notamment dans le cadre du programme bilateacuteral de recherche

Refleacutetant lrsquointeacuterecirct de la communauteacute scien-tifique mais aussi une volonteacute politique drsquointensifier les liens swissnex a travail-

leacute agrave mettre en valeur la recherche suisse afin de mieux faire connaicirctre ses qualiteacutes et son attractiviteacute Il a aussi accueilli de nombreuses deacuteleacutegations acadeacutemiques agrave la recherche de partenariats Ces derniegraveres anneacutees cependant tant la formation que lrsquoinnovation ont pris de lrsquoimportance

Forte demande pour le savoir-faire suisseEn phase de transition et confronteacutee agrave une inadeacutequation croissante entre la

formation et le marcheacute du travail la Chine a lanceacute de vastes chantiers pour renforcer son eacuteconomie et construire de solides fondations pour le futur Un des domaines importants est celui de la formation car le gouvernement a lanceacute une initiative visant agrave creacuteer un systegraveme de hautes eacutecoles speacutecialiseacutees comptant plus de 1500 eacutecoles Un grand nombre drsquouniversiteacutes chinoises appeleacutees agrave se transformer dans les prochaines anneacutees souhaite ainsi srsquoinspirer du systegraveme des

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massifs situeacutes en leurs centres Voilagrave qui offre agrave la recherche fondamentale une approche fonciegraverement nouvelle agrave lrsquoin-terface entre physique des particules et astrophysique Il en reacutesulte aussi des sy-nergies avec le CERN agrave Genegraveve le plus grand laboratoire international de phy-sique

Le message FRI 2017 ndash 2020 preacutevoit huit millions de francs pour la participation de la Suisse agrave CTA soit une petite partie seulement du budget total de cette or-ganisation Avec une participation aussi modeste la Suisse pourra-t-elle vraiment profiter de ces installations Ce montant repreacutesente environ 2 des coucircts totaux ce qui paraicirct adeacutequat en comparaison avec la bonne trentaine de pays inteacuteresseacutes Gracircce agrave cette parti-cipation les chercheurs suisses auront comme tous les membres du projet ac-cegraves agrave lrsquoensemble des infrastructures et des donneacutees mesureacutees Il est irreacutealiste drsquoimaginer que la Suisse pourrait mener agrave bien seule un tel projet De maniegravere geacuteneacuterale il est permis drsquoaffirmer que sans sa participation agrave des coopeacuterations internationales de recherche la Suisse nrsquoaurait pas accegraves agrave la plupart des activi-teacutes de recherche modernes en physique fondamentale

Quels autres pays sont-ils eacutegalement in-teacuteresseacutes agrave la creacuteation de lrsquoorganisation CTALe consortium CTA comprend au total des universiteacutes et des laboratoires de 31 pays du monde entier A ce jour des institutions de recherche de onze pays se sont regroupeacutes dans une Sagraverl drsquointeacute-recirct public (Afrique du Sud Allemagne Espagne France Grande Bretagne Ita-lie Japon Pays-Bas Suegravede Suisse et Reacutepublique tchegraveque) pour faire avancer la reacutealisation du projet CTA La Suisse y a participeacute degraves le deacutebut car lrsquoUniversi-teacute de Zurich est un des trois membres fondateurs de cette Sagraverl LrsquoAllemagne et lrsquoItalie sont deacutejagrave agrave mecircme de deacutegager des moyens consideacuterables pour CTA les autres pays seront eacutegalement en mesure de le faire drsquoici 2017

Drsquoexpeacuterience la phase preacuteparatoire drsquoune organisation internationale de re-cherche est difficile Quels sont les eacuteleacute-ments neacutecessaires pour que cette orga-nisation internationale puisse ecirctre active et que la phase de construction de CTA puisse deacutemarrer Tous les moyens financiers neacutecessaires ne sont pas encore reacuteunis actuelle-ment Crsquoest pourquoi il est envisageacute de construire les teacutelescopes par eacutetapes On

assure ainsi un potentiel scientifique pour chaque projet partiel La nouvelle organisation sera vraisemblablement pleinement opeacuterationnelle quand 60 au moins des fonds seront disponibles

ContactProf Dr Ueli StraumannManaging Director Cherenkov Telescope Array Observatory GmbH +49 62 21 51 64 71thinspustraumanncta-observatoryorg

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hautes eacutecoles speacutecialiseacutees (HES) suisses swissnex a suivi degraves le deacutebut ce projet en conseillant les inteacuteresseacutes en Suisse via des bulletins drsquoinformation des rapports et une carte geacuteographique des meil-leures possibiliteacutes de coopeacuteration

laquoLes hautes eacutecoles speacutecialiseacutees suisses trouveront une occasion unique de transfeacuterer leur expertise et leur sa-voir-faireraquo selon Pascal Marmier CEO de swissnex China La Chine offre en ef-fet de nombreuses possibiliteacutes de colla-boration aux institutions qui souhaitent srsquointernationaliser non seulement sur des probleacutematiques de recherche lieacutees agrave la transformation du pays mais aussi sur les modegraveles de formation swissnex soutient leurs deacutemarches par exemple de nombreux eacutetudiants HES viennent chaque anneacutee pour des voyages drsquoeacutetude En eacuteteacute 2016 un partenariat avec le can-ton de Vaud permettra agrave toute la classe

du Master Innokick de la HES-SO de se rendre agrave Hong Kong et Shanghai pour travailler sur des modegraveles drsquoinnovation rapide avec des eacutetudiants chinois

Ce programme est un bon exemple des formations que swissnex est en train drsquoeacutelaborer Les eacutetudiants beacuteneacuteficient en effet drsquoune expeacuterience immersive qui leur permet de mieux comprendre comment fonctionne la Chine Le programme CHIC est un autre exemple il permet agrave des eacutetu-diants de lrsquoEPFL de la Faculteacute des Hautes eacutetudes commerciales de lrsquoUniversiteacute de Lausanne (HEC) et de lrsquoEcole cantonale drsquoart de Lausanne (ECAL) drsquoapprendre agrave fabriquer un prototype en travaillant avec des ingeacutenieurs chinois dans une usine drsquoeacutelectronique agrave Shenzhen

Ces types de formations correspondent aussi agrave lrsquointeacuterecirct des universiteacutes chinoises qui appreacutecient les nouvelles ideacutees de

coopeacuteration La Suisse nrsquoayant pas de campus en Chine les partenaires sont tregraves ouverts aux possibiliteacutes drsquoeacutechange car lrsquointernationalisation des eacutetudes fait partie des prioriteacutes du gouvernement

Du made in China au created in China Alors que la Chine conserve sa reacuteputa-tion laquodrsquousine du monderaquo produisant en grande quantiteacute et avec une faible valeur ajouteacutee le gouvernement chinois sou-haite deacutevelopper sa capaciteacute drsquoinnovation et transformer ainsi son eacuteconomie Par ail-leurs les entreprises eacutetrangegraveres investis-sant dans les activiteacutes de recherche et de deacuteveloppement en Chine sont de plus en plus nombreuses preuve de la preacutesence de compeacutetences speacutecialiseacutees et de lrsquoesprit entrepreneurial qui se deacuteveloppe tregraves vite dans la technologie swissnex cherche donc agrave mieux faire connaicirctre le paysage chinois et lrsquointeacuterecirct qursquoil preacutesente pour les acteurs de lrsquoinno-vation suisses A travers le Market Entry Camp soutenu par la Commission pour la technologie et lrsquoinnovation par exemple ou le programme Venture Leaders avec venture lab les start-up suisses ont lrsquoop-portuniteacute de venir deacutecouvrir la Chine et drsquoy identifier les possibiliteacutes existantes pour poursuivre le deacuteveloppement de leurs produits et acceacuteder au marcheacute De plus en plus drsquoinvestisseurs se tournent eacutegalement vers swissnex pour identifier les socieacuteteacutes qui sauront agrave la maniegravere de la jeune startup Scantrust combiner deacute-veloppement technologique en Suisse et accegraves commercial en Chine

laquoVue de Suisse la Chine est souvent per-ccedilue comme trop difficile drsquoaccegraves pour des jeunes start-up qui en perccediloivent plus les dangers notamment en termes de proprieacuteteacute intellectuelle que les opportu-niteacutesraquo explique Pascal Marmier laquomais en reacutealiteacute la Chine offre des possibiliteacutes tregraves inteacuteressantes notamment dans des do-maines de pointe ougrave les investissements restent tregraves hauts et la fiabiliteacute des clients est granderaquo

Une activiteacute incessanteEn avril 2016 swissnex China a eacuteteacute acti-vement impliqueacute dans la preacuteparation de la visite du preacutesident de la Confeacutedeacuteration qui eacutetait accompagneacute par la secreacutetaire drsquoEtat Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch (SECO) et le secreacutetaire drsquoEtat Mauro

Un reacuteseau en AsieLes Suisses qui se rendent en Asie profitent souvent de leur voyage pour visiter plusieurs villes suscitant leur inteacuterecirct Partant de ce constat et de la neacutecessiteacute de mieux faire connaicirctre la richesse de leur reacutegion drsquoimplantation en Suisse swissnex China et les Science and Technology Offices de la reacutegion ont creacuteeacute une plateforme de collaboration (wwwstofficeasiach) et deacuteveloppeacute plusieurs programmes de deacute-couverte ou de coopeacuteration laquoIl existe un grand potentiel de synergiesraquo explique Pascal Marmier laquoet nous es-sayons de plus en plus de nous preacutesenter aux acteurs suisses comme un reacuteseau ce qui veut dire que nous pouvons par exemple mettre sur pied un programme drsquoex-ploration de lrsquoimpact de la transformation digitale allant des start-up de Shanghai aux grands laboratoires japonais en passant par les derniers reacuteseaux sociaux agrave la mode agrave Seacuteoulraquo

Lrsquoeacutequipe swissnex de Shanghai Photo swissnex Shanghai

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DellrsquoAmbrogio (SEFRI) ainsi que par deux deacuteleacutegations lrsquoune dans le domaine eacuteco-nomique lrsquoautre dans le domaine science et innovation Gracircce agrave lrsquoeacutequipe en place swissnex China srsquoest chargeacute de la preacutepa-ration autant agrave Peacutekin pour les rencontres ministeacuterielles qursquoagrave Shanghai pour la par-tie innovation Une telle visite permet de consolider les collaborations acadeacute-miques existantes de deacutevelopper de nou-velles relations agrave haut niveau et de don-ner un signal fort aux diverses autoriteacutes que la Suisse est un partenaire de choix dans le domaine science et technologie

swissnex fait partie inteacutegrante de la preacute-sence officielle de la Suisse en Chine et travaille tregraves eacutetroitement avec tous les services offerts par la Confeacutedeacuteration Les programmes communs avec des partenaires comme Pro Helvetia pour la culture ou le Swiss Business Hub dans le domaine commercial sont tregraves freacute-

quents Il est important de penser agrave une plus grande eacutechelle et de rassembler les forces dans des villes qui comptent des dizaines de millions de personnes

Alors qursquoaux Etats-Unis les deux swissnex jouent un rocircle local drsquoaccegraves agrave des reacutegions tregraves denses et bien eacutetablies en termes de FRI en Chine il faut geacuterer la complexi-teacute du systegraveme et les distances entre les diverses zones inteacuteressantes swissnex eacutevolue donc dans un vaste pays qui continue sa croissance eacuteconomique tout en visant une plus grande qualiteacute des services et de lrsquoinnovation Il est donc im-portant de pouvoir tester de nouveaux projets drsquoinvestir dans les contacts et surtout drsquoinformer et drsquoaccueillir les acteurs inteacuteresseacutes par cette partie du monde Etant donneacute la distance cultu-relle et geacuteographique il est eacutegalement indispensable de travailler en reacuteseau avec les collegravegues des Science and Tech-

nology Offices implanteacutes en Coreacutee et au Japon Le rapprochement eacuteconomique agrave travers lrsquoAsie constitue une opportuniteacute ineacutegaleacutee pour les acteurs FRI et lrsquoeacutequipe en place ne meacutenage pas ses efforts pour faire fructifier les eacutechanges et les colla-borations

ContactPascal Marmier CEO swissnex China +86 21 6235 1889 (ext 201)thinsppascalmarmierswissnexchinaorg

Beatrice Ferrari SEFRICheffe suppleacuteante de la division Rela-tions internationales +41 58 462 48 58thinspbeatriceferrarisbfiadminch

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissnexchinaorg

Stagiaires et apprentis moteurs de swissnex

Le modegravele de swissnex repose sur le dynamisme la motivation et la creacuteativiteacute de ses employeacutes Il nrsquoest donc pas eacutetonnant que le bureau de Shanghai accueille un grand nombre de jeunes stagiaires Depuis sa creacuteation ce sont pregraves de 80 stagiaires qui ont pu y seacutejourner entre six mois et un an A la recherche drsquoune premiegravere expeacuterience professionnelle dans un cadre creacuteatif ces jeunes sont eacutegalement pousseacutes par lrsquoenvie de deacutecouvrir la Chine

A swissnex ils ont lrsquoopportuniteacute de travailler sur des eacuteveacutenements et des projets en collaborant avec leurs collegravegues chinois Depuis 2015 swissnex China accueille aussi des apprentis gracircce agrave un partenariat avec le canton de Neuchacirctel qui offre chaque anneacutee la possibiliteacute agrave des jeunes en formation professionnelle de faire une expeacuterience internationale et de se familiariser avec la culture chinoise Le canton de Vaud offre eacutegalement une place agrave des jeunes en eacutechange pour y travailler agrave temps partiel

laquoJe mrsquoappelle Alice Della Casa je viens des environs de Lausanne Je vis agrave Shanghai depuis septembre 2015 Jrsquoapprends le chinois agrave lrsquouniversiteacute et je travaille agrave swissnex en tant que stagiaire depuis janvier 2016 Jrsquoai deacutecideacute de venir eacutetudier en Chine car crsquoeacutetait pour moi complegravetement nouveau Jrsquoavais vrai-ment envie de deacutecouvrir quelque chose de diffeacuterent du monde occidental que jrsquoai toujours connu De plus comme je nrsquoeacutetais pas encore sucircre de la direction de mes eacutetudes supeacuterieures jrsquoai toujours penseacute que connaicirctre la Chine et sa langue eacutetait un eacutenorme avantage Qursquoimporte le domaine drsquoeacutetude que je suivrai la Chine est et probablement restera un pays cleacute Lrsquoexpeacuterience agrave swissnex est extrecircmement inteacuteressante car on a la possibiliteacute de travailler de maniegravere toujours diffeacuterente Jrsquoai la chance de tra-vailler avec une eacutequipe dynamique et sympathique Ce qui me marque est que mecircme apregraves plus de six mois dans cette ville jrsquoarrive toujours agrave y deacutecouvrir de nouveaux aspects positifs ou neacutegatifs Il est impossible de srsquoennuyer et jrsquoespegravere continuer agrave profiter de mon expeacuterience jusqursquoagrave la finraquo

laquoEn chinois mon nom Siwei signifie laquopenseacutee largeraquo Mais apregraves des anneacutees dans la tour drsquoivoire de lrsquoeacuteducation chinoise je me suis rendu compte que je nrsquoavais jamais regardeacute ailleurs Jrsquoai donc deacutecideacute drsquoexplorer un autre pays apregraves mon diplocircme secondaire non pas avec le regard superfi-ciel drsquoun touriste mais en tant que participant actif swissnex China mrsquoa offert le contexte que je recherchais En travaillant comme responsable de projet junior dans les meacutedias sociaux jrsquoai consciemment eacutetudieacute les questions de communication interculturelle entre la Chine et la Suisse deux pays dont les diffeacuterences ne cessent de mrsquoinspirer et de mrsquointerpeller Jrsquoai peu agrave peu com-menceacute agrave voir la Suisse comme un pays agrave multiples facettes qursquoon ne peut reacuteduire aux preacutedicats innovant ponctuel confiant ou agrave lrsquoaffut des opportuniteacutes Crsquoest un pays de la diversiteacute aux qua-liteacutes uniques incarneacute par les personnaliteacutes merveilleuses dont jrsquoai fait connaissance que je cocirctoie et avec lesquelles je travailleraquo

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Bregraveves FRI

SEFRI NEWS 316 l PANORAMA

LE CHIFFRE

38 laquoShe Figuresraquo est une publication de la Commission europeacuteenne qui paraicirct tous les trois ans de-puis 2003 Elle repreacutesente la source la plus importante pour les statistiques internationales en ma-tiegravere drsquoeacutegaliteacute entre les sexes dans le monde de la recherche europeacuteenne Lrsquoeacutedition de 2015 preacute-sente les derniegraveres donneacutees disponibles pour les 28 pays de lrsquoUnion europeacuteenne ainsi que pour lrsquoIslande Israeumll la Norvegravege la Suisse et la Turquie

En Suisse comme partout en Europe la participation des femmes diminue au fur et agrave mesure que lrsquoon monte les eacutechelons de la carriegravere acadeacutemique En 2013 la part des femmes en Suisse dans le corps intermeacutediaire infeacuterieur (collaborateurs scientifiques) se monte agrave 38 (UE28 45) Pour les chercheurs laquoseniorsraquo le grade le plus eacuteleveacute elle srsquoeacutelegraveve agrave 19 (UE28 21)

Informations compleacutementaires httpeceuropaeuresearchswafsindexcfmpg=libraryamplib=gender_equality

Invitation

SCRRC 2016Swiss Cyber Risk Research Conference 2016Friday 20 May 2016 9 am ndash 4 pmSwiss Tech Convention Center EPFL Lausanne Switzerlandwwwscrrcch

Register now on wwwscrrcch

Swiss Cyber Risk Research Conference 201620 mai 2016 09h00-17h00 Swiss Tech Convention Center EPFL Lausanne

Dans le cadre de la deacutecision du Conseil feacutedeacuteral de 2013 concernant la laquoStrateacute-gie nationale de protection de la Suisse contre les cybers-risquesraquo le SEFRI srsquoest vu confier la tacircche de coordination de la mise en œuvre de la premiegravere des seize mesures qui doivent permettre de se proteacuteger agrave moyen et long terme contre ces nouveaux dangers Cette premiegravere mesure agrave prendre srsquointitule formellement laquoRecherche neacutecessaire sur les nouveaux risques en lien avec la probleacutematique de la cyberneacutetiqueraquo

Un comiteacute de pilotage interdeacuteparte-mental de speacutecialistes preacutesideacute par le SEFRI a ainsi vu le jour et suggeacutereacute que lrsquoorganisation drsquoune journeacutee consa-creacutee agrave la preacutesentation de thegravemes de recherche dans ce domaine serait la meilleure initiative pour

reacuteunir les chercheurs les ensei-gnants les eacutetudiants et les parte-naires concerneacutes par la protection contre les cybers-risques et creacuteer ain-si une veacuteritable communauteacute de re-cherche en Suisse dans ce domaine

favoriser la communication et ain-si creacuteer des synergies entre les dif-feacuterents partenaires concerneacutes des hautes eacutecoles du Fond national suisse (FNS) de la Commission pour la Technologie et lrsquoInnovation (CTI) et de lrsquoeacuteconomie

preacutesenter lrsquoeacutetat de la recherche mon-diale du domaine et cela au plus haut niveau

permettre aux deacutecideurs de se faire une image des diffeacuterentes menaces cyberneacutetiques et leur permettre de comprendre comment y faire face

Les organisateurs de lrsquoeacuteveacutenement du 20 mai 2016 ont la chance de pouvoir compter sur la participation de cher-cheurs drsquoenseignants et drsquoindustriels de premier plan qui viendront faire part de leur riche expeacuterience Parmi les seize intervenants annonceacutes citons les principaux

Ralph Langner le chercheur allemand qui a analyseacute et identifieacute laquoStuxnetraquo le virus informatique qui a bloqueacute les centrifugeuses iraniennes drsquoenrichis-sement de lrsquouranium

Virgil Dorin Gligor professeur de Carnegie Mellon University tregraves reacute-puteacute pour ses recherches sur la seacutecu-riteacute informatique et honoreacute en 2006 pour ses travaux par la National Se-curity Agency (NSA)

Nicolas Gisin professeur de physique de lrsquouniversiteacute de Genegraveve qui a deacuteve-loppeacute une meacutethode tregraves originale de cryptographie quantique et qui a eacuteteacute deacutesigneacute par une revue du Massachus-setts Institute of Technology (MIT) comme lrsquoinventeur drsquoune des dix meilleures technologies pour le futur

Andreacute Kudelski le preacutesident et CEO du Groupe Kudelski socieacuteteacute indust-rielle qui joue un rocircle majeur dans le monde en matiegravere de cyberseacutecuriteacute

Enfin le nouveau preacutesident nommeacute de lrsquoEPFL le professeur Martin Vetterli actuellement preacutesident du FNS speacutecia-liste des systegravemes de communication sera eacutegalement preacutesent

Il reste encore quelques places agrave dis-position pour cette confeacuterence qui se deacuteroulera exclusivement en anglais

Programme et inscription wwwscrrch

Page 16: News SEFRI Avril 2016

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SEFRI NEWS 316 l RECHERCHE

cement et le deacutemarrage de la construc-tion de CTA Le coucirct de celle-ci devrait avoisiner un demi-milliard drsquoeuros

Vif inteacuterecirct des universiteacutes suissesDegraves le deacutemarrage des travaux du consor-tium des groupes de diffeacuterentes institu-tions de recherche suisses (Universiteacutes de Genegraveve et de Zurich EPF de Zurich EPF de Lausanne) ont pris une part active agrave la preacuteparation de CTA Ils ont notamment beacuteneacuteficieacute de fonds alloueacutes par le Fonds national suisse Dans cette phase de preacuteparation crsquoest lrsquoUniversiteacute de Zurich qui repreacutesente les inteacuterecircts de la com-munauteacute suisse vis-agrave-vis de lrsquoorganisa-tion du projet CTA baseacutee agrave Heidelberg Deacutebut 2016 lrsquoUniversiteacute de Genegraveve et celle de Zurich ont agrave nouveau montreacute leur engagement marqueacute dans le projet CTA Appuyeacutee aussi par lrsquoEPFL lrsquoUniver-siteacute de Genegraveve srsquoest ainsi deacuteclareacutee precircte agrave accueillir le centre de traitement des donneacutees de CTA LrsquoUniversiteacute de Zurich a de son cocircteacute deacutetacheacute le Professeur Ueli Straumann pour reprendre la di-rection de lrsquoorganisation du projet CTA M Straumann a eacuteteacute nommeacute laquoManaging

Directorraquo de CTA en mars 2016 (voir in-terview ci-dessous)

La strateacutegie internationale du Conseil feacutedeacuteral dans le domaine FRI preacutevoit que la Suisse participe aux organisations in-ternationales de recherche drsquoimportance centrale pour la recherche suisse Dans lrsquoeacutedition 2015 de la Roadmap suisse sur les infrastructures de recherche le SEFRI a identifieacute quatre organisations de ce type en devenir parmi lesquelles CTA est le projet dont lrsquoimpleacutementation apparaicirct prioritaire Drsquoune part le po-tentiel drsquoutilisation de CTA par des ins-titutions de recherche suisses est aveacutereacute et drsquoautre part la construction semble pouvoir deacutemarrer tout prochainement Comme pour les autres organisations in-ternationales de recherche il est envisa-geacute que la Suisse participe agrave hauteur de 2 agrave 3 des coucircts de construction de CTA Cette part reflegravete le temps drsquoutilisation potentiel par les chercheurs suisses tel qursquoil peut ecirctre identifieacute agrave ce stade

Crsquoest pour cette raison que le Conseil feacutedeacuteral demande au Parlement dans le

cadre du message FRI 2017-2020 lrsquoou-verture drsquoun creacutedit drsquoengagement de 8 millions de francs suisses en faveur de CTA Cette somme devrait permettre agrave la Suisse de rejoindre lrsquoorganisation inter-nationale de recherche CTA degraves sa fon-dation et de participer activement agrave la construction Le Parlement devrait avoir traiteacute la proposition du Conseil feacutedeacuteral concernant lrsquoouverture drsquoun creacutedit pour CTA drsquoici agrave la fin de lrsquoanneacutee 2016 ContactXavier Reymond SEFRIChef de lrsquouniteacute Organisations de recherche internationales +41 58 462 34 52thinspxavierreymondsbfiadminch

Informations compleacutementairesCTA Organisationthinsp httpsportalcta-observatoryorgPagesHomeaspxthinsp

Feuille de route pour les infrastructures de recherche 2015thinsp wwwsbfiadminchroadmap-f

laquoCTA ouvre une nouvelle fenecirctre sur les pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquouniversraquo

Le Professeur Ueli Straumann dirige agrave lrsquoUniversiteacute de Zurich le laboratoire focaliseacute sur CTA mais aussi sur lrsquoexpeacuterience LHCb au CERN Deacutebut mars 2016 il a eacuteteacute eacutelu laquoManaging Directorraquo de CTA par les parties prenantes du projet Pour lui laquocette nouvelle infrastructure de recherche offre une possibiliteacute unique de mener ndash au-delagrave des frontiegraveres nationales ndash une recherche fondamentale sur des questions centrales de lrsquoorigine de notre univers Crsquoest aussi une chance pour la relegraveve scientifique suisseraquo

Quels sont vos objectifs et vos attentesUeli Straumann Le projet CTA se trouve actuellement dans la phase passion-nante de transition entre la planification

et la phase de recherche et deacuteveloppe-ment Il srsquoagit maintenant de convaincre les institutions impliqueacutees drsquoaborder le projet dans une perspective drsquoensemble Dans les entretiens que jrsquoai pu mener avec les repreacutesentants des pays associeacutes au projet jrsquoai pu constater une reacutejouis-sante bonne volonteacute Il mrsquoimporte aussi que nous deacuteveloppions une culture com-mune faite de confiance et drsquoeacutechange ouvert drsquoinformations

Lrsquoastronomie en rayons gamma est un domaine de recherche tregraves pointu Pour quelles raisons la Suisse devrait-elle parti-ciper agrave cette organisation de recherche

Lrsquoinfrastructure de recherche CTA ouvre de nouvelles perspectives agrave lrsquoobservation des pheacutenomegravenes reacutegissant lrsquounivers car il offre des systegravemes permettant la deacutetec-tion de photons de la plus haute eacutenergie Rien que dans notre galaxie elle permet-tra de deacutecouvrir un millier de nouvelles sources de rayonnement gamma parmi lesquelles des trous noirs des vestiges drsquoexplosions de supernova des reacutegions drsquoeacutetoiles en formation des pulsars et des systegravemes stellaires binaires Au-delagrave de la Voie lacteacutee nous pourrons explorer des centaines de galaxies notamment de lointaines galaxies dont lrsquoeacutenergie est supposeacutee provenir de trous noirs super-

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Une journeacutee agrave swissnex China

Creacuteer des ponts entre la Suisse et la ChineAu mois drsquoavril le preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann srsquoest rendu en Chine avec une deacuteleacutega-tion swissnex China eacutetait impliqueacute dans la preacuteparation de la visite Lanceacute en 2008 agrave Shanghai swissnex China a vu sa mission eacutevoluer au cours des anneacutees Comptant deacutesormais sur une eacutequipe preacutesente eacutegalement agrave Peacutekin et Guangzhou ses projets reflegravetent tant les changements du paysage acadeacutemique suisse que les transformations rapides de la Chine

La Suisse a ouvert un swissnex agrave Shan-ghai avec pour mission de jeter des ponts entre la Suisse et la Chine dans les do-maines de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation Au deacutebut crsquoest surtout vers la recherche que se sont orienteacutees ses activiteacutes notamment dans le cadre du programme bilateacuteral de recherche

Refleacutetant lrsquointeacuterecirct de la communauteacute scien-tifique mais aussi une volonteacute politique drsquointensifier les liens swissnex a travail-

leacute agrave mettre en valeur la recherche suisse afin de mieux faire connaicirctre ses qualiteacutes et son attractiviteacute Il a aussi accueilli de nombreuses deacuteleacutegations acadeacutemiques agrave la recherche de partenariats Ces derniegraveres anneacutees cependant tant la formation que lrsquoinnovation ont pris de lrsquoimportance

Forte demande pour le savoir-faire suisseEn phase de transition et confronteacutee agrave une inadeacutequation croissante entre la

formation et le marcheacute du travail la Chine a lanceacute de vastes chantiers pour renforcer son eacuteconomie et construire de solides fondations pour le futur Un des domaines importants est celui de la formation car le gouvernement a lanceacute une initiative visant agrave creacuteer un systegraveme de hautes eacutecoles speacutecialiseacutees comptant plus de 1500 eacutecoles Un grand nombre drsquouniversiteacutes chinoises appeleacutees agrave se transformer dans les prochaines anneacutees souhaite ainsi srsquoinspirer du systegraveme des

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massifs situeacutes en leurs centres Voilagrave qui offre agrave la recherche fondamentale une approche fonciegraverement nouvelle agrave lrsquoin-terface entre physique des particules et astrophysique Il en reacutesulte aussi des sy-nergies avec le CERN agrave Genegraveve le plus grand laboratoire international de phy-sique

Le message FRI 2017 ndash 2020 preacutevoit huit millions de francs pour la participation de la Suisse agrave CTA soit une petite partie seulement du budget total de cette or-ganisation Avec une participation aussi modeste la Suisse pourra-t-elle vraiment profiter de ces installations Ce montant repreacutesente environ 2 des coucircts totaux ce qui paraicirct adeacutequat en comparaison avec la bonne trentaine de pays inteacuteresseacutes Gracircce agrave cette parti-cipation les chercheurs suisses auront comme tous les membres du projet ac-cegraves agrave lrsquoensemble des infrastructures et des donneacutees mesureacutees Il est irreacutealiste drsquoimaginer que la Suisse pourrait mener agrave bien seule un tel projet De maniegravere geacuteneacuterale il est permis drsquoaffirmer que sans sa participation agrave des coopeacuterations internationales de recherche la Suisse nrsquoaurait pas accegraves agrave la plupart des activi-teacutes de recherche modernes en physique fondamentale

Quels autres pays sont-ils eacutegalement in-teacuteresseacutes agrave la creacuteation de lrsquoorganisation CTALe consortium CTA comprend au total des universiteacutes et des laboratoires de 31 pays du monde entier A ce jour des institutions de recherche de onze pays se sont regroupeacutes dans une Sagraverl drsquointeacute-recirct public (Afrique du Sud Allemagne Espagne France Grande Bretagne Ita-lie Japon Pays-Bas Suegravede Suisse et Reacutepublique tchegraveque) pour faire avancer la reacutealisation du projet CTA La Suisse y a participeacute degraves le deacutebut car lrsquoUniversi-teacute de Zurich est un des trois membres fondateurs de cette Sagraverl LrsquoAllemagne et lrsquoItalie sont deacutejagrave agrave mecircme de deacutegager des moyens consideacuterables pour CTA les autres pays seront eacutegalement en mesure de le faire drsquoici 2017

Drsquoexpeacuterience la phase preacuteparatoire drsquoune organisation internationale de re-cherche est difficile Quels sont les eacuteleacute-ments neacutecessaires pour que cette orga-nisation internationale puisse ecirctre active et que la phase de construction de CTA puisse deacutemarrer Tous les moyens financiers neacutecessaires ne sont pas encore reacuteunis actuelle-ment Crsquoest pourquoi il est envisageacute de construire les teacutelescopes par eacutetapes On

assure ainsi un potentiel scientifique pour chaque projet partiel La nouvelle organisation sera vraisemblablement pleinement opeacuterationnelle quand 60 au moins des fonds seront disponibles

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SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

hautes eacutecoles speacutecialiseacutees (HES) suisses swissnex a suivi degraves le deacutebut ce projet en conseillant les inteacuteresseacutes en Suisse via des bulletins drsquoinformation des rapports et une carte geacuteographique des meil-leures possibiliteacutes de coopeacuteration

laquoLes hautes eacutecoles speacutecialiseacutees suisses trouveront une occasion unique de transfeacuterer leur expertise et leur sa-voir-faireraquo selon Pascal Marmier CEO de swissnex China La Chine offre en ef-fet de nombreuses possibiliteacutes de colla-boration aux institutions qui souhaitent srsquointernationaliser non seulement sur des probleacutematiques de recherche lieacutees agrave la transformation du pays mais aussi sur les modegraveles de formation swissnex soutient leurs deacutemarches par exemple de nombreux eacutetudiants HES viennent chaque anneacutee pour des voyages drsquoeacutetude En eacuteteacute 2016 un partenariat avec le can-ton de Vaud permettra agrave toute la classe

du Master Innokick de la HES-SO de se rendre agrave Hong Kong et Shanghai pour travailler sur des modegraveles drsquoinnovation rapide avec des eacutetudiants chinois

Ce programme est un bon exemple des formations que swissnex est en train drsquoeacutelaborer Les eacutetudiants beacuteneacuteficient en effet drsquoune expeacuterience immersive qui leur permet de mieux comprendre comment fonctionne la Chine Le programme CHIC est un autre exemple il permet agrave des eacutetu-diants de lrsquoEPFL de la Faculteacute des Hautes eacutetudes commerciales de lrsquoUniversiteacute de Lausanne (HEC) et de lrsquoEcole cantonale drsquoart de Lausanne (ECAL) drsquoapprendre agrave fabriquer un prototype en travaillant avec des ingeacutenieurs chinois dans une usine drsquoeacutelectronique agrave Shenzhen

Ces types de formations correspondent aussi agrave lrsquointeacuterecirct des universiteacutes chinoises qui appreacutecient les nouvelles ideacutees de

coopeacuteration La Suisse nrsquoayant pas de campus en Chine les partenaires sont tregraves ouverts aux possibiliteacutes drsquoeacutechange car lrsquointernationalisation des eacutetudes fait partie des prioriteacutes du gouvernement

Du made in China au created in China Alors que la Chine conserve sa reacuteputa-tion laquodrsquousine du monderaquo produisant en grande quantiteacute et avec une faible valeur ajouteacutee le gouvernement chinois sou-haite deacutevelopper sa capaciteacute drsquoinnovation et transformer ainsi son eacuteconomie Par ail-leurs les entreprises eacutetrangegraveres investis-sant dans les activiteacutes de recherche et de deacuteveloppement en Chine sont de plus en plus nombreuses preuve de la preacutesence de compeacutetences speacutecialiseacutees et de lrsquoesprit entrepreneurial qui se deacuteveloppe tregraves vite dans la technologie swissnex cherche donc agrave mieux faire connaicirctre le paysage chinois et lrsquointeacuterecirct qursquoil preacutesente pour les acteurs de lrsquoinno-vation suisses A travers le Market Entry Camp soutenu par la Commission pour la technologie et lrsquoinnovation par exemple ou le programme Venture Leaders avec venture lab les start-up suisses ont lrsquoop-portuniteacute de venir deacutecouvrir la Chine et drsquoy identifier les possibiliteacutes existantes pour poursuivre le deacuteveloppement de leurs produits et acceacuteder au marcheacute De plus en plus drsquoinvestisseurs se tournent eacutegalement vers swissnex pour identifier les socieacuteteacutes qui sauront agrave la maniegravere de la jeune startup Scantrust combiner deacute-veloppement technologique en Suisse et accegraves commercial en Chine

laquoVue de Suisse la Chine est souvent per-ccedilue comme trop difficile drsquoaccegraves pour des jeunes start-up qui en perccediloivent plus les dangers notamment en termes de proprieacuteteacute intellectuelle que les opportu-niteacutesraquo explique Pascal Marmier laquomais en reacutealiteacute la Chine offre des possibiliteacutes tregraves inteacuteressantes notamment dans des do-maines de pointe ougrave les investissements restent tregraves hauts et la fiabiliteacute des clients est granderaquo

Une activiteacute incessanteEn avril 2016 swissnex China a eacuteteacute acti-vement impliqueacute dans la preacuteparation de la visite du preacutesident de la Confeacutedeacuteration qui eacutetait accompagneacute par la secreacutetaire drsquoEtat Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch (SECO) et le secreacutetaire drsquoEtat Mauro

Un reacuteseau en AsieLes Suisses qui se rendent en Asie profitent souvent de leur voyage pour visiter plusieurs villes suscitant leur inteacuterecirct Partant de ce constat et de la neacutecessiteacute de mieux faire connaicirctre la richesse de leur reacutegion drsquoimplantation en Suisse swissnex China et les Science and Technology Offices de la reacutegion ont creacuteeacute une plateforme de collaboration (wwwstofficeasiach) et deacuteveloppeacute plusieurs programmes de deacute-couverte ou de coopeacuteration laquoIl existe un grand potentiel de synergiesraquo explique Pascal Marmier laquoet nous es-sayons de plus en plus de nous preacutesenter aux acteurs suisses comme un reacuteseau ce qui veut dire que nous pouvons par exemple mettre sur pied un programme drsquoex-ploration de lrsquoimpact de la transformation digitale allant des start-up de Shanghai aux grands laboratoires japonais en passant par les derniers reacuteseaux sociaux agrave la mode agrave Seacuteoulraquo

Lrsquoeacutequipe swissnex de Shanghai Photo swissnex Shanghai

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SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

DellrsquoAmbrogio (SEFRI) ainsi que par deux deacuteleacutegations lrsquoune dans le domaine eacuteco-nomique lrsquoautre dans le domaine science et innovation Gracircce agrave lrsquoeacutequipe en place swissnex China srsquoest chargeacute de la preacutepa-ration autant agrave Peacutekin pour les rencontres ministeacuterielles qursquoagrave Shanghai pour la par-tie innovation Une telle visite permet de consolider les collaborations acadeacute-miques existantes de deacutevelopper de nou-velles relations agrave haut niveau et de don-ner un signal fort aux diverses autoriteacutes que la Suisse est un partenaire de choix dans le domaine science et technologie

swissnex fait partie inteacutegrante de la preacute-sence officielle de la Suisse en Chine et travaille tregraves eacutetroitement avec tous les services offerts par la Confeacutedeacuteration Les programmes communs avec des partenaires comme Pro Helvetia pour la culture ou le Swiss Business Hub dans le domaine commercial sont tregraves freacute-

quents Il est important de penser agrave une plus grande eacutechelle et de rassembler les forces dans des villes qui comptent des dizaines de millions de personnes

Alors qursquoaux Etats-Unis les deux swissnex jouent un rocircle local drsquoaccegraves agrave des reacutegions tregraves denses et bien eacutetablies en termes de FRI en Chine il faut geacuterer la complexi-teacute du systegraveme et les distances entre les diverses zones inteacuteressantes swissnex eacutevolue donc dans un vaste pays qui continue sa croissance eacuteconomique tout en visant une plus grande qualiteacute des services et de lrsquoinnovation Il est donc im-portant de pouvoir tester de nouveaux projets drsquoinvestir dans les contacts et surtout drsquoinformer et drsquoaccueillir les acteurs inteacuteresseacutes par cette partie du monde Etant donneacute la distance cultu-relle et geacuteographique il est eacutegalement indispensable de travailler en reacuteseau avec les collegravegues des Science and Tech-

nology Offices implanteacutes en Coreacutee et au Japon Le rapprochement eacuteconomique agrave travers lrsquoAsie constitue une opportuniteacute ineacutegaleacutee pour les acteurs FRI et lrsquoeacutequipe en place ne meacutenage pas ses efforts pour faire fructifier les eacutechanges et les colla-borations

ContactPascal Marmier CEO swissnex China +86 21 6235 1889 (ext 201)thinsppascalmarmierswissnexchinaorg

Beatrice Ferrari SEFRICheffe suppleacuteante de la division Rela-tions internationales +41 58 462 48 58thinspbeatriceferrarisbfiadminch

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissnexchinaorg

Stagiaires et apprentis moteurs de swissnex

Le modegravele de swissnex repose sur le dynamisme la motivation et la creacuteativiteacute de ses employeacutes Il nrsquoest donc pas eacutetonnant que le bureau de Shanghai accueille un grand nombre de jeunes stagiaires Depuis sa creacuteation ce sont pregraves de 80 stagiaires qui ont pu y seacutejourner entre six mois et un an A la recherche drsquoune premiegravere expeacuterience professionnelle dans un cadre creacuteatif ces jeunes sont eacutegalement pousseacutes par lrsquoenvie de deacutecouvrir la Chine

A swissnex ils ont lrsquoopportuniteacute de travailler sur des eacuteveacutenements et des projets en collaborant avec leurs collegravegues chinois Depuis 2015 swissnex China accueille aussi des apprentis gracircce agrave un partenariat avec le canton de Neuchacirctel qui offre chaque anneacutee la possibiliteacute agrave des jeunes en formation professionnelle de faire une expeacuterience internationale et de se familiariser avec la culture chinoise Le canton de Vaud offre eacutegalement une place agrave des jeunes en eacutechange pour y travailler agrave temps partiel

laquoJe mrsquoappelle Alice Della Casa je viens des environs de Lausanne Je vis agrave Shanghai depuis septembre 2015 Jrsquoapprends le chinois agrave lrsquouniversiteacute et je travaille agrave swissnex en tant que stagiaire depuis janvier 2016 Jrsquoai deacutecideacute de venir eacutetudier en Chine car crsquoeacutetait pour moi complegravetement nouveau Jrsquoavais vrai-ment envie de deacutecouvrir quelque chose de diffeacuterent du monde occidental que jrsquoai toujours connu De plus comme je nrsquoeacutetais pas encore sucircre de la direction de mes eacutetudes supeacuterieures jrsquoai toujours penseacute que connaicirctre la Chine et sa langue eacutetait un eacutenorme avantage Qursquoimporte le domaine drsquoeacutetude que je suivrai la Chine est et probablement restera un pays cleacute Lrsquoexpeacuterience agrave swissnex est extrecircmement inteacuteressante car on a la possibiliteacute de travailler de maniegravere toujours diffeacuterente Jrsquoai la chance de tra-vailler avec une eacutequipe dynamique et sympathique Ce qui me marque est que mecircme apregraves plus de six mois dans cette ville jrsquoarrive toujours agrave y deacutecouvrir de nouveaux aspects positifs ou neacutegatifs Il est impossible de srsquoennuyer et jrsquoespegravere continuer agrave profiter de mon expeacuterience jusqursquoagrave la finraquo

laquoEn chinois mon nom Siwei signifie laquopenseacutee largeraquo Mais apregraves des anneacutees dans la tour drsquoivoire de lrsquoeacuteducation chinoise je me suis rendu compte que je nrsquoavais jamais regardeacute ailleurs Jrsquoai donc deacutecideacute drsquoexplorer un autre pays apregraves mon diplocircme secondaire non pas avec le regard superfi-ciel drsquoun touriste mais en tant que participant actif swissnex China mrsquoa offert le contexte que je recherchais En travaillant comme responsable de projet junior dans les meacutedias sociaux jrsquoai consciemment eacutetudieacute les questions de communication interculturelle entre la Chine et la Suisse deux pays dont les diffeacuterences ne cessent de mrsquoinspirer et de mrsquointerpeller Jrsquoai peu agrave peu com-menceacute agrave voir la Suisse comme un pays agrave multiples facettes qursquoon ne peut reacuteduire aux preacutedicats innovant ponctuel confiant ou agrave lrsquoaffut des opportuniteacutes Crsquoest un pays de la diversiteacute aux qua-liteacutes uniques incarneacute par les personnaliteacutes merveilleuses dont jrsquoai fait connaissance que je cocirctoie et avec lesquelles je travailleraquo

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Bregraveves FRI

SEFRI NEWS 316 l PANORAMA

LE CHIFFRE

38 laquoShe Figuresraquo est une publication de la Commission europeacuteenne qui paraicirct tous les trois ans de-puis 2003 Elle repreacutesente la source la plus importante pour les statistiques internationales en ma-tiegravere drsquoeacutegaliteacute entre les sexes dans le monde de la recherche europeacuteenne Lrsquoeacutedition de 2015 preacute-sente les derniegraveres donneacutees disponibles pour les 28 pays de lrsquoUnion europeacuteenne ainsi que pour lrsquoIslande Israeumll la Norvegravege la Suisse et la Turquie

En Suisse comme partout en Europe la participation des femmes diminue au fur et agrave mesure que lrsquoon monte les eacutechelons de la carriegravere acadeacutemique En 2013 la part des femmes en Suisse dans le corps intermeacutediaire infeacuterieur (collaborateurs scientifiques) se monte agrave 38 (UE28 45) Pour les chercheurs laquoseniorsraquo le grade le plus eacuteleveacute elle srsquoeacutelegraveve agrave 19 (UE28 21)

Informations compleacutementaires httpeceuropaeuresearchswafsindexcfmpg=libraryamplib=gender_equality

Invitation

SCRRC 2016Swiss Cyber Risk Research Conference 2016Friday 20 May 2016 9 am ndash 4 pmSwiss Tech Convention Center EPFL Lausanne Switzerlandwwwscrrcch

Register now on wwwscrrcch

Swiss Cyber Risk Research Conference 201620 mai 2016 09h00-17h00 Swiss Tech Convention Center EPFL Lausanne

Dans le cadre de la deacutecision du Conseil feacutedeacuteral de 2013 concernant la laquoStrateacute-gie nationale de protection de la Suisse contre les cybers-risquesraquo le SEFRI srsquoest vu confier la tacircche de coordination de la mise en œuvre de la premiegravere des seize mesures qui doivent permettre de se proteacuteger agrave moyen et long terme contre ces nouveaux dangers Cette premiegravere mesure agrave prendre srsquointitule formellement laquoRecherche neacutecessaire sur les nouveaux risques en lien avec la probleacutematique de la cyberneacutetiqueraquo

Un comiteacute de pilotage interdeacuteparte-mental de speacutecialistes preacutesideacute par le SEFRI a ainsi vu le jour et suggeacutereacute que lrsquoorganisation drsquoune journeacutee consa-creacutee agrave la preacutesentation de thegravemes de recherche dans ce domaine serait la meilleure initiative pour

reacuteunir les chercheurs les ensei-gnants les eacutetudiants et les parte-naires concerneacutes par la protection contre les cybers-risques et creacuteer ain-si une veacuteritable communauteacute de re-cherche en Suisse dans ce domaine

favoriser la communication et ain-si creacuteer des synergies entre les dif-feacuterents partenaires concerneacutes des hautes eacutecoles du Fond national suisse (FNS) de la Commission pour la Technologie et lrsquoInnovation (CTI) et de lrsquoeacuteconomie

preacutesenter lrsquoeacutetat de la recherche mon-diale du domaine et cela au plus haut niveau

permettre aux deacutecideurs de se faire une image des diffeacuterentes menaces cyberneacutetiques et leur permettre de comprendre comment y faire face

Les organisateurs de lrsquoeacuteveacutenement du 20 mai 2016 ont la chance de pouvoir compter sur la participation de cher-cheurs drsquoenseignants et drsquoindustriels de premier plan qui viendront faire part de leur riche expeacuterience Parmi les seize intervenants annonceacutes citons les principaux

Ralph Langner le chercheur allemand qui a analyseacute et identifieacute laquoStuxnetraquo le virus informatique qui a bloqueacute les centrifugeuses iraniennes drsquoenrichis-sement de lrsquouranium

Virgil Dorin Gligor professeur de Carnegie Mellon University tregraves reacute-puteacute pour ses recherches sur la seacutecu-riteacute informatique et honoreacute en 2006 pour ses travaux par la National Se-curity Agency (NSA)

Nicolas Gisin professeur de physique de lrsquouniversiteacute de Genegraveve qui a deacuteve-loppeacute une meacutethode tregraves originale de cryptographie quantique et qui a eacuteteacute deacutesigneacute par une revue du Massachus-setts Institute of Technology (MIT) comme lrsquoinventeur drsquoune des dix meilleures technologies pour le futur

Andreacute Kudelski le preacutesident et CEO du Groupe Kudelski socieacuteteacute indust-rielle qui joue un rocircle majeur dans le monde en matiegravere de cyberseacutecuriteacute

Enfin le nouveau preacutesident nommeacute de lrsquoEPFL le professeur Martin Vetterli actuellement preacutesident du FNS speacutecia-liste des systegravemes de communication sera eacutegalement preacutesent

Il reste encore quelques places agrave dis-position pour cette confeacuterence qui se deacuteroulera exclusivement en anglais

Programme et inscription wwwscrrch

Page 17: News SEFRI Avril 2016

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Une journeacutee agrave swissnex China

Creacuteer des ponts entre la Suisse et la ChineAu mois drsquoavril le preacutesident de la Confeacutedeacuteration Johann N Schneider-Ammann srsquoest rendu en Chine avec une deacuteleacutega-tion swissnex China eacutetait impliqueacute dans la preacuteparation de la visite Lanceacute en 2008 agrave Shanghai swissnex China a vu sa mission eacutevoluer au cours des anneacutees Comptant deacutesormais sur une eacutequipe preacutesente eacutegalement agrave Peacutekin et Guangzhou ses projets reflegravetent tant les changements du paysage acadeacutemique suisse que les transformations rapides de la Chine

La Suisse a ouvert un swissnex agrave Shan-ghai avec pour mission de jeter des ponts entre la Suisse et la Chine dans les do-maines de la formation de la recherche et de lrsquoinnovation Au deacutebut crsquoest surtout vers la recherche que se sont orienteacutees ses activiteacutes notamment dans le cadre du programme bilateacuteral de recherche

Refleacutetant lrsquointeacuterecirct de la communauteacute scien-tifique mais aussi une volonteacute politique drsquointensifier les liens swissnex a travail-

leacute agrave mettre en valeur la recherche suisse afin de mieux faire connaicirctre ses qualiteacutes et son attractiviteacute Il a aussi accueilli de nombreuses deacuteleacutegations acadeacutemiques agrave la recherche de partenariats Ces derniegraveres anneacutees cependant tant la formation que lrsquoinnovation ont pris de lrsquoimportance

Forte demande pour le savoir-faire suisseEn phase de transition et confronteacutee agrave une inadeacutequation croissante entre la

formation et le marcheacute du travail la Chine a lanceacute de vastes chantiers pour renforcer son eacuteconomie et construire de solides fondations pour le futur Un des domaines importants est celui de la formation car le gouvernement a lanceacute une initiative visant agrave creacuteer un systegraveme de hautes eacutecoles speacutecialiseacutees comptant plus de 1500 eacutecoles Un grand nombre drsquouniversiteacutes chinoises appeleacutees agrave se transformer dans les prochaines anneacutees souhaite ainsi srsquoinspirer du systegraveme des

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massifs situeacutes en leurs centres Voilagrave qui offre agrave la recherche fondamentale une approche fonciegraverement nouvelle agrave lrsquoin-terface entre physique des particules et astrophysique Il en reacutesulte aussi des sy-nergies avec le CERN agrave Genegraveve le plus grand laboratoire international de phy-sique

Le message FRI 2017 ndash 2020 preacutevoit huit millions de francs pour la participation de la Suisse agrave CTA soit une petite partie seulement du budget total de cette or-ganisation Avec une participation aussi modeste la Suisse pourra-t-elle vraiment profiter de ces installations Ce montant repreacutesente environ 2 des coucircts totaux ce qui paraicirct adeacutequat en comparaison avec la bonne trentaine de pays inteacuteresseacutes Gracircce agrave cette parti-cipation les chercheurs suisses auront comme tous les membres du projet ac-cegraves agrave lrsquoensemble des infrastructures et des donneacutees mesureacutees Il est irreacutealiste drsquoimaginer que la Suisse pourrait mener agrave bien seule un tel projet De maniegravere geacuteneacuterale il est permis drsquoaffirmer que sans sa participation agrave des coopeacuterations internationales de recherche la Suisse nrsquoaurait pas accegraves agrave la plupart des activi-teacutes de recherche modernes en physique fondamentale

Quels autres pays sont-ils eacutegalement in-teacuteresseacutes agrave la creacuteation de lrsquoorganisation CTALe consortium CTA comprend au total des universiteacutes et des laboratoires de 31 pays du monde entier A ce jour des institutions de recherche de onze pays se sont regroupeacutes dans une Sagraverl drsquointeacute-recirct public (Afrique du Sud Allemagne Espagne France Grande Bretagne Ita-lie Japon Pays-Bas Suegravede Suisse et Reacutepublique tchegraveque) pour faire avancer la reacutealisation du projet CTA La Suisse y a participeacute degraves le deacutebut car lrsquoUniversi-teacute de Zurich est un des trois membres fondateurs de cette Sagraverl LrsquoAllemagne et lrsquoItalie sont deacutejagrave agrave mecircme de deacutegager des moyens consideacuterables pour CTA les autres pays seront eacutegalement en mesure de le faire drsquoici 2017

Drsquoexpeacuterience la phase preacuteparatoire drsquoune organisation internationale de re-cherche est difficile Quels sont les eacuteleacute-ments neacutecessaires pour que cette orga-nisation internationale puisse ecirctre active et que la phase de construction de CTA puisse deacutemarrer Tous les moyens financiers neacutecessaires ne sont pas encore reacuteunis actuelle-ment Crsquoest pourquoi il est envisageacute de construire les teacutelescopes par eacutetapes On

assure ainsi un potentiel scientifique pour chaque projet partiel La nouvelle organisation sera vraisemblablement pleinement opeacuterationnelle quand 60 au moins des fonds seront disponibles

ContactProf Dr Ueli StraumannManaging Director Cherenkov Telescope Array Observatory GmbH +49 62 21 51 64 71thinspustraumanncta-observatoryorg

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hautes eacutecoles speacutecialiseacutees (HES) suisses swissnex a suivi degraves le deacutebut ce projet en conseillant les inteacuteresseacutes en Suisse via des bulletins drsquoinformation des rapports et une carte geacuteographique des meil-leures possibiliteacutes de coopeacuteration

laquoLes hautes eacutecoles speacutecialiseacutees suisses trouveront une occasion unique de transfeacuterer leur expertise et leur sa-voir-faireraquo selon Pascal Marmier CEO de swissnex China La Chine offre en ef-fet de nombreuses possibiliteacutes de colla-boration aux institutions qui souhaitent srsquointernationaliser non seulement sur des probleacutematiques de recherche lieacutees agrave la transformation du pays mais aussi sur les modegraveles de formation swissnex soutient leurs deacutemarches par exemple de nombreux eacutetudiants HES viennent chaque anneacutee pour des voyages drsquoeacutetude En eacuteteacute 2016 un partenariat avec le can-ton de Vaud permettra agrave toute la classe

du Master Innokick de la HES-SO de se rendre agrave Hong Kong et Shanghai pour travailler sur des modegraveles drsquoinnovation rapide avec des eacutetudiants chinois

Ce programme est un bon exemple des formations que swissnex est en train drsquoeacutelaborer Les eacutetudiants beacuteneacuteficient en effet drsquoune expeacuterience immersive qui leur permet de mieux comprendre comment fonctionne la Chine Le programme CHIC est un autre exemple il permet agrave des eacutetu-diants de lrsquoEPFL de la Faculteacute des Hautes eacutetudes commerciales de lrsquoUniversiteacute de Lausanne (HEC) et de lrsquoEcole cantonale drsquoart de Lausanne (ECAL) drsquoapprendre agrave fabriquer un prototype en travaillant avec des ingeacutenieurs chinois dans une usine drsquoeacutelectronique agrave Shenzhen

Ces types de formations correspondent aussi agrave lrsquointeacuterecirct des universiteacutes chinoises qui appreacutecient les nouvelles ideacutees de

coopeacuteration La Suisse nrsquoayant pas de campus en Chine les partenaires sont tregraves ouverts aux possibiliteacutes drsquoeacutechange car lrsquointernationalisation des eacutetudes fait partie des prioriteacutes du gouvernement

Du made in China au created in China Alors que la Chine conserve sa reacuteputa-tion laquodrsquousine du monderaquo produisant en grande quantiteacute et avec une faible valeur ajouteacutee le gouvernement chinois sou-haite deacutevelopper sa capaciteacute drsquoinnovation et transformer ainsi son eacuteconomie Par ail-leurs les entreprises eacutetrangegraveres investis-sant dans les activiteacutes de recherche et de deacuteveloppement en Chine sont de plus en plus nombreuses preuve de la preacutesence de compeacutetences speacutecialiseacutees et de lrsquoesprit entrepreneurial qui se deacuteveloppe tregraves vite dans la technologie swissnex cherche donc agrave mieux faire connaicirctre le paysage chinois et lrsquointeacuterecirct qursquoil preacutesente pour les acteurs de lrsquoinno-vation suisses A travers le Market Entry Camp soutenu par la Commission pour la technologie et lrsquoinnovation par exemple ou le programme Venture Leaders avec venture lab les start-up suisses ont lrsquoop-portuniteacute de venir deacutecouvrir la Chine et drsquoy identifier les possibiliteacutes existantes pour poursuivre le deacuteveloppement de leurs produits et acceacuteder au marcheacute De plus en plus drsquoinvestisseurs se tournent eacutegalement vers swissnex pour identifier les socieacuteteacutes qui sauront agrave la maniegravere de la jeune startup Scantrust combiner deacute-veloppement technologique en Suisse et accegraves commercial en Chine

laquoVue de Suisse la Chine est souvent per-ccedilue comme trop difficile drsquoaccegraves pour des jeunes start-up qui en perccediloivent plus les dangers notamment en termes de proprieacuteteacute intellectuelle que les opportu-niteacutesraquo explique Pascal Marmier laquomais en reacutealiteacute la Chine offre des possibiliteacutes tregraves inteacuteressantes notamment dans des do-maines de pointe ougrave les investissements restent tregraves hauts et la fiabiliteacute des clients est granderaquo

Une activiteacute incessanteEn avril 2016 swissnex China a eacuteteacute acti-vement impliqueacute dans la preacuteparation de la visite du preacutesident de la Confeacutedeacuteration qui eacutetait accompagneacute par la secreacutetaire drsquoEtat Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch (SECO) et le secreacutetaire drsquoEtat Mauro

Un reacuteseau en AsieLes Suisses qui se rendent en Asie profitent souvent de leur voyage pour visiter plusieurs villes suscitant leur inteacuterecirct Partant de ce constat et de la neacutecessiteacute de mieux faire connaicirctre la richesse de leur reacutegion drsquoimplantation en Suisse swissnex China et les Science and Technology Offices de la reacutegion ont creacuteeacute une plateforme de collaboration (wwwstofficeasiach) et deacuteveloppeacute plusieurs programmes de deacute-couverte ou de coopeacuteration laquoIl existe un grand potentiel de synergiesraquo explique Pascal Marmier laquoet nous es-sayons de plus en plus de nous preacutesenter aux acteurs suisses comme un reacuteseau ce qui veut dire que nous pouvons par exemple mettre sur pied un programme drsquoex-ploration de lrsquoimpact de la transformation digitale allant des start-up de Shanghai aux grands laboratoires japonais en passant par les derniers reacuteseaux sociaux agrave la mode agrave Seacuteoulraquo

Lrsquoeacutequipe swissnex de Shanghai Photo swissnex Shanghai

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DellrsquoAmbrogio (SEFRI) ainsi que par deux deacuteleacutegations lrsquoune dans le domaine eacuteco-nomique lrsquoautre dans le domaine science et innovation Gracircce agrave lrsquoeacutequipe en place swissnex China srsquoest chargeacute de la preacutepa-ration autant agrave Peacutekin pour les rencontres ministeacuterielles qursquoagrave Shanghai pour la par-tie innovation Une telle visite permet de consolider les collaborations acadeacute-miques existantes de deacutevelopper de nou-velles relations agrave haut niveau et de don-ner un signal fort aux diverses autoriteacutes que la Suisse est un partenaire de choix dans le domaine science et technologie

swissnex fait partie inteacutegrante de la preacute-sence officielle de la Suisse en Chine et travaille tregraves eacutetroitement avec tous les services offerts par la Confeacutedeacuteration Les programmes communs avec des partenaires comme Pro Helvetia pour la culture ou le Swiss Business Hub dans le domaine commercial sont tregraves freacute-

quents Il est important de penser agrave une plus grande eacutechelle et de rassembler les forces dans des villes qui comptent des dizaines de millions de personnes

Alors qursquoaux Etats-Unis les deux swissnex jouent un rocircle local drsquoaccegraves agrave des reacutegions tregraves denses et bien eacutetablies en termes de FRI en Chine il faut geacuterer la complexi-teacute du systegraveme et les distances entre les diverses zones inteacuteressantes swissnex eacutevolue donc dans un vaste pays qui continue sa croissance eacuteconomique tout en visant une plus grande qualiteacute des services et de lrsquoinnovation Il est donc im-portant de pouvoir tester de nouveaux projets drsquoinvestir dans les contacts et surtout drsquoinformer et drsquoaccueillir les acteurs inteacuteresseacutes par cette partie du monde Etant donneacute la distance cultu-relle et geacuteographique il est eacutegalement indispensable de travailler en reacuteseau avec les collegravegues des Science and Tech-

nology Offices implanteacutes en Coreacutee et au Japon Le rapprochement eacuteconomique agrave travers lrsquoAsie constitue une opportuniteacute ineacutegaleacutee pour les acteurs FRI et lrsquoeacutequipe en place ne meacutenage pas ses efforts pour faire fructifier les eacutechanges et les colla-borations

ContactPascal Marmier CEO swissnex China +86 21 6235 1889 (ext 201)thinsppascalmarmierswissnexchinaorg

Beatrice Ferrari SEFRICheffe suppleacuteante de la division Rela-tions internationales +41 58 462 48 58thinspbeatriceferrarisbfiadminch

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissnexchinaorg

Stagiaires et apprentis moteurs de swissnex

Le modegravele de swissnex repose sur le dynamisme la motivation et la creacuteativiteacute de ses employeacutes Il nrsquoest donc pas eacutetonnant que le bureau de Shanghai accueille un grand nombre de jeunes stagiaires Depuis sa creacuteation ce sont pregraves de 80 stagiaires qui ont pu y seacutejourner entre six mois et un an A la recherche drsquoune premiegravere expeacuterience professionnelle dans un cadre creacuteatif ces jeunes sont eacutegalement pousseacutes par lrsquoenvie de deacutecouvrir la Chine

A swissnex ils ont lrsquoopportuniteacute de travailler sur des eacuteveacutenements et des projets en collaborant avec leurs collegravegues chinois Depuis 2015 swissnex China accueille aussi des apprentis gracircce agrave un partenariat avec le canton de Neuchacirctel qui offre chaque anneacutee la possibiliteacute agrave des jeunes en formation professionnelle de faire une expeacuterience internationale et de se familiariser avec la culture chinoise Le canton de Vaud offre eacutegalement une place agrave des jeunes en eacutechange pour y travailler agrave temps partiel

laquoJe mrsquoappelle Alice Della Casa je viens des environs de Lausanne Je vis agrave Shanghai depuis septembre 2015 Jrsquoapprends le chinois agrave lrsquouniversiteacute et je travaille agrave swissnex en tant que stagiaire depuis janvier 2016 Jrsquoai deacutecideacute de venir eacutetudier en Chine car crsquoeacutetait pour moi complegravetement nouveau Jrsquoavais vrai-ment envie de deacutecouvrir quelque chose de diffeacuterent du monde occidental que jrsquoai toujours connu De plus comme je nrsquoeacutetais pas encore sucircre de la direction de mes eacutetudes supeacuterieures jrsquoai toujours penseacute que connaicirctre la Chine et sa langue eacutetait un eacutenorme avantage Qursquoimporte le domaine drsquoeacutetude que je suivrai la Chine est et probablement restera un pays cleacute Lrsquoexpeacuterience agrave swissnex est extrecircmement inteacuteressante car on a la possibiliteacute de travailler de maniegravere toujours diffeacuterente Jrsquoai la chance de tra-vailler avec une eacutequipe dynamique et sympathique Ce qui me marque est que mecircme apregraves plus de six mois dans cette ville jrsquoarrive toujours agrave y deacutecouvrir de nouveaux aspects positifs ou neacutegatifs Il est impossible de srsquoennuyer et jrsquoespegravere continuer agrave profiter de mon expeacuterience jusqursquoagrave la finraquo

laquoEn chinois mon nom Siwei signifie laquopenseacutee largeraquo Mais apregraves des anneacutees dans la tour drsquoivoire de lrsquoeacuteducation chinoise je me suis rendu compte que je nrsquoavais jamais regardeacute ailleurs Jrsquoai donc deacutecideacute drsquoexplorer un autre pays apregraves mon diplocircme secondaire non pas avec le regard superfi-ciel drsquoun touriste mais en tant que participant actif swissnex China mrsquoa offert le contexte que je recherchais En travaillant comme responsable de projet junior dans les meacutedias sociaux jrsquoai consciemment eacutetudieacute les questions de communication interculturelle entre la Chine et la Suisse deux pays dont les diffeacuterences ne cessent de mrsquoinspirer et de mrsquointerpeller Jrsquoai peu agrave peu com-menceacute agrave voir la Suisse comme un pays agrave multiples facettes qursquoon ne peut reacuteduire aux preacutedicats innovant ponctuel confiant ou agrave lrsquoaffut des opportuniteacutes Crsquoest un pays de la diversiteacute aux qua-liteacutes uniques incarneacute par les personnaliteacutes merveilleuses dont jrsquoai fait connaissance que je cocirctoie et avec lesquelles je travailleraquo

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LE CHIFFRE

38 laquoShe Figuresraquo est une publication de la Commission europeacuteenne qui paraicirct tous les trois ans de-puis 2003 Elle repreacutesente la source la plus importante pour les statistiques internationales en ma-tiegravere drsquoeacutegaliteacute entre les sexes dans le monde de la recherche europeacuteenne Lrsquoeacutedition de 2015 preacute-sente les derniegraveres donneacutees disponibles pour les 28 pays de lrsquoUnion europeacuteenne ainsi que pour lrsquoIslande Israeumll la Norvegravege la Suisse et la Turquie

En Suisse comme partout en Europe la participation des femmes diminue au fur et agrave mesure que lrsquoon monte les eacutechelons de la carriegravere acadeacutemique En 2013 la part des femmes en Suisse dans le corps intermeacutediaire infeacuterieur (collaborateurs scientifiques) se monte agrave 38 (UE28 45) Pour les chercheurs laquoseniorsraquo le grade le plus eacuteleveacute elle srsquoeacutelegraveve agrave 19 (UE28 21)

Informations compleacutementaires httpeceuropaeuresearchswafsindexcfmpg=libraryamplib=gender_equality

Invitation

SCRRC 2016Swiss Cyber Risk Research Conference 2016Friday 20 May 2016 9 am ndash 4 pmSwiss Tech Convention Center EPFL Lausanne Switzerlandwwwscrrcch

Register now on wwwscrrcch

Swiss Cyber Risk Research Conference 201620 mai 2016 09h00-17h00 Swiss Tech Convention Center EPFL Lausanne

Dans le cadre de la deacutecision du Conseil feacutedeacuteral de 2013 concernant la laquoStrateacute-gie nationale de protection de la Suisse contre les cybers-risquesraquo le SEFRI srsquoest vu confier la tacircche de coordination de la mise en œuvre de la premiegravere des seize mesures qui doivent permettre de se proteacuteger agrave moyen et long terme contre ces nouveaux dangers Cette premiegravere mesure agrave prendre srsquointitule formellement laquoRecherche neacutecessaire sur les nouveaux risques en lien avec la probleacutematique de la cyberneacutetiqueraquo

Un comiteacute de pilotage interdeacuteparte-mental de speacutecialistes preacutesideacute par le SEFRI a ainsi vu le jour et suggeacutereacute que lrsquoorganisation drsquoune journeacutee consa-creacutee agrave la preacutesentation de thegravemes de recherche dans ce domaine serait la meilleure initiative pour

reacuteunir les chercheurs les ensei-gnants les eacutetudiants et les parte-naires concerneacutes par la protection contre les cybers-risques et creacuteer ain-si une veacuteritable communauteacute de re-cherche en Suisse dans ce domaine

favoriser la communication et ain-si creacuteer des synergies entre les dif-feacuterents partenaires concerneacutes des hautes eacutecoles du Fond national suisse (FNS) de la Commission pour la Technologie et lrsquoInnovation (CTI) et de lrsquoeacuteconomie

preacutesenter lrsquoeacutetat de la recherche mon-diale du domaine et cela au plus haut niveau

permettre aux deacutecideurs de se faire une image des diffeacuterentes menaces cyberneacutetiques et leur permettre de comprendre comment y faire face

Les organisateurs de lrsquoeacuteveacutenement du 20 mai 2016 ont la chance de pouvoir compter sur la participation de cher-cheurs drsquoenseignants et drsquoindustriels de premier plan qui viendront faire part de leur riche expeacuterience Parmi les seize intervenants annonceacutes citons les principaux

Ralph Langner le chercheur allemand qui a analyseacute et identifieacute laquoStuxnetraquo le virus informatique qui a bloqueacute les centrifugeuses iraniennes drsquoenrichis-sement de lrsquouranium

Virgil Dorin Gligor professeur de Carnegie Mellon University tregraves reacute-puteacute pour ses recherches sur la seacutecu-riteacute informatique et honoreacute en 2006 pour ses travaux par la National Se-curity Agency (NSA)

Nicolas Gisin professeur de physique de lrsquouniversiteacute de Genegraveve qui a deacuteve-loppeacute une meacutethode tregraves originale de cryptographie quantique et qui a eacuteteacute deacutesigneacute par une revue du Massachus-setts Institute of Technology (MIT) comme lrsquoinventeur drsquoune des dix meilleures technologies pour le futur

Andreacute Kudelski le preacutesident et CEO du Groupe Kudelski socieacuteteacute indust-rielle qui joue un rocircle majeur dans le monde en matiegravere de cyberseacutecuriteacute

Enfin le nouveau preacutesident nommeacute de lrsquoEPFL le professeur Martin Vetterli actuellement preacutesident du FNS speacutecia-liste des systegravemes de communication sera eacutegalement preacutesent

Il reste encore quelques places agrave dis-position pour cette confeacuterence qui se deacuteroulera exclusivement en anglais

Programme et inscription wwwscrrch

Page 18: News SEFRI Avril 2016

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SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

hautes eacutecoles speacutecialiseacutees (HES) suisses swissnex a suivi degraves le deacutebut ce projet en conseillant les inteacuteresseacutes en Suisse via des bulletins drsquoinformation des rapports et une carte geacuteographique des meil-leures possibiliteacutes de coopeacuteration

laquoLes hautes eacutecoles speacutecialiseacutees suisses trouveront une occasion unique de transfeacuterer leur expertise et leur sa-voir-faireraquo selon Pascal Marmier CEO de swissnex China La Chine offre en ef-fet de nombreuses possibiliteacutes de colla-boration aux institutions qui souhaitent srsquointernationaliser non seulement sur des probleacutematiques de recherche lieacutees agrave la transformation du pays mais aussi sur les modegraveles de formation swissnex soutient leurs deacutemarches par exemple de nombreux eacutetudiants HES viennent chaque anneacutee pour des voyages drsquoeacutetude En eacuteteacute 2016 un partenariat avec le can-ton de Vaud permettra agrave toute la classe

du Master Innokick de la HES-SO de se rendre agrave Hong Kong et Shanghai pour travailler sur des modegraveles drsquoinnovation rapide avec des eacutetudiants chinois

Ce programme est un bon exemple des formations que swissnex est en train drsquoeacutelaborer Les eacutetudiants beacuteneacuteficient en effet drsquoune expeacuterience immersive qui leur permet de mieux comprendre comment fonctionne la Chine Le programme CHIC est un autre exemple il permet agrave des eacutetu-diants de lrsquoEPFL de la Faculteacute des Hautes eacutetudes commerciales de lrsquoUniversiteacute de Lausanne (HEC) et de lrsquoEcole cantonale drsquoart de Lausanne (ECAL) drsquoapprendre agrave fabriquer un prototype en travaillant avec des ingeacutenieurs chinois dans une usine drsquoeacutelectronique agrave Shenzhen

Ces types de formations correspondent aussi agrave lrsquointeacuterecirct des universiteacutes chinoises qui appreacutecient les nouvelles ideacutees de

coopeacuteration La Suisse nrsquoayant pas de campus en Chine les partenaires sont tregraves ouverts aux possibiliteacutes drsquoeacutechange car lrsquointernationalisation des eacutetudes fait partie des prioriteacutes du gouvernement

Du made in China au created in China Alors que la Chine conserve sa reacuteputa-tion laquodrsquousine du monderaquo produisant en grande quantiteacute et avec une faible valeur ajouteacutee le gouvernement chinois sou-haite deacutevelopper sa capaciteacute drsquoinnovation et transformer ainsi son eacuteconomie Par ail-leurs les entreprises eacutetrangegraveres investis-sant dans les activiteacutes de recherche et de deacuteveloppement en Chine sont de plus en plus nombreuses preuve de la preacutesence de compeacutetences speacutecialiseacutees et de lrsquoesprit entrepreneurial qui se deacuteveloppe tregraves vite dans la technologie swissnex cherche donc agrave mieux faire connaicirctre le paysage chinois et lrsquointeacuterecirct qursquoil preacutesente pour les acteurs de lrsquoinno-vation suisses A travers le Market Entry Camp soutenu par la Commission pour la technologie et lrsquoinnovation par exemple ou le programme Venture Leaders avec venture lab les start-up suisses ont lrsquoop-portuniteacute de venir deacutecouvrir la Chine et drsquoy identifier les possibiliteacutes existantes pour poursuivre le deacuteveloppement de leurs produits et acceacuteder au marcheacute De plus en plus drsquoinvestisseurs se tournent eacutegalement vers swissnex pour identifier les socieacuteteacutes qui sauront agrave la maniegravere de la jeune startup Scantrust combiner deacute-veloppement technologique en Suisse et accegraves commercial en Chine

laquoVue de Suisse la Chine est souvent per-ccedilue comme trop difficile drsquoaccegraves pour des jeunes start-up qui en perccediloivent plus les dangers notamment en termes de proprieacuteteacute intellectuelle que les opportu-niteacutesraquo explique Pascal Marmier laquomais en reacutealiteacute la Chine offre des possibiliteacutes tregraves inteacuteressantes notamment dans des do-maines de pointe ougrave les investissements restent tregraves hauts et la fiabiliteacute des clients est granderaquo

Une activiteacute incessanteEn avril 2016 swissnex China a eacuteteacute acti-vement impliqueacute dans la preacuteparation de la visite du preacutesident de la Confeacutedeacuteration qui eacutetait accompagneacute par la secreacutetaire drsquoEtat Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch (SECO) et le secreacutetaire drsquoEtat Mauro

Un reacuteseau en AsieLes Suisses qui se rendent en Asie profitent souvent de leur voyage pour visiter plusieurs villes suscitant leur inteacuterecirct Partant de ce constat et de la neacutecessiteacute de mieux faire connaicirctre la richesse de leur reacutegion drsquoimplantation en Suisse swissnex China et les Science and Technology Offices de la reacutegion ont creacuteeacute une plateforme de collaboration (wwwstofficeasiach) et deacuteveloppeacute plusieurs programmes de deacute-couverte ou de coopeacuteration laquoIl existe un grand potentiel de synergiesraquo explique Pascal Marmier laquoet nous es-sayons de plus en plus de nous preacutesenter aux acteurs suisses comme un reacuteseau ce qui veut dire que nous pouvons par exemple mettre sur pied un programme drsquoex-ploration de lrsquoimpact de la transformation digitale allant des start-up de Shanghai aux grands laboratoires japonais en passant par les derniers reacuteseaux sociaux agrave la mode agrave Seacuteoulraquo

Lrsquoeacutequipe swissnex de Shanghai Photo swissnex Shanghai

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SEFRI NEWS 316 l INTERNATIONAL

DellrsquoAmbrogio (SEFRI) ainsi que par deux deacuteleacutegations lrsquoune dans le domaine eacuteco-nomique lrsquoautre dans le domaine science et innovation Gracircce agrave lrsquoeacutequipe en place swissnex China srsquoest chargeacute de la preacutepa-ration autant agrave Peacutekin pour les rencontres ministeacuterielles qursquoagrave Shanghai pour la par-tie innovation Une telle visite permet de consolider les collaborations acadeacute-miques existantes de deacutevelopper de nou-velles relations agrave haut niveau et de don-ner un signal fort aux diverses autoriteacutes que la Suisse est un partenaire de choix dans le domaine science et technologie

swissnex fait partie inteacutegrante de la preacute-sence officielle de la Suisse en Chine et travaille tregraves eacutetroitement avec tous les services offerts par la Confeacutedeacuteration Les programmes communs avec des partenaires comme Pro Helvetia pour la culture ou le Swiss Business Hub dans le domaine commercial sont tregraves freacute-

quents Il est important de penser agrave une plus grande eacutechelle et de rassembler les forces dans des villes qui comptent des dizaines de millions de personnes

Alors qursquoaux Etats-Unis les deux swissnex jouent un rocircle local drsquoaccegraves agrave des reacutegions tregraves denses et bien eacutetablies en termes de FRI en Chine il faut geacuterer la complexi-teacute du systegraveme et les distances entre les diverses zones inteacuteressantes swissnex eacutevolue donc dans un vaste pays qui continue sa croissance eacuteconomique tout en visant une plus grande qualiteacute des services et de lrsquoinnovation Il est donc im-portant de pouvoir tester de nouveaux projets drsquoinvestir dans les contacts et surtout drsquoinformer et drsquoaccueillir les acteurs inteacuteresseacutes par cette partie du monde Etant donneacute la distance cultu-relle et geacuteographique il est eacutegalement indispensable de travailler en reacuteseau avec les collegravegues des Science and Tech-

nology Offices implanteacutes en Coreacutee et au Japon Le rapprochement eacuteconomique agrave travers lrsquoAsie constitue une opportuniteacute ineacutegaleacutee pour les acteurs FRI et lrsquoeacutequipe en place ne meacutenage pas ses efforts pour faire fructifier les eacutechanges et les colla-borations

ContactPascal Marmier CEO swissnex China +86 21 6235 1889 (ext 201)thinsppascalmarmierswissnexchinaorg

Beatrice Ferrari SEFRICheffe suppleacuteante de la division Rela-tions internationales +41 58 462 48 58thinspbeatriceferrarisbfiadminch

Informations compleacutementairesthinsp wwwswissnexchinaorg

Stagiaires et apprentis moteurs de swissnex

Le modegravele de swissnex repose sur le dynamisme la motivation et la creacuteativiteacute de ses employeacutes Il nrsquoest donc pas eacutetonnant que le bureau de Shanghai accueille un grand nombre de jeunes stagiaires Depuis sa creacuteation ce sont pregraves de 80 stagiaires qui ont pu y seacutejourner entre six mois et un an A la recherche drsquoune premiegravere expeacuterience professionnelle dans un cadre creacuteatif ces jeunes sont eacutegalement pousseacutes par lrsquoenvie de deacutecouvrir la Chine

A swissnex ils ont lrsquoopportuniteacute de travailler sur des eacuteveacutenements et des projets en collaborant avec leurs collegravegues chinois Depuis 2015 swissnex China accueille aussi des apprentis gracircce agrave un partenariat avec le canton de Neuchacirctel qui offre chaque anneacutee la possibiliteacute agrave des jeunes en formation professionnelle de faire une expeacuterience internationale et de se familiariser avec la culture chinoise Le canton de Vaud offre eacutegalement une place agrave des jeunes en eacutechange pour y travailler agrave temps partiel

laquoJe mrsquoappelle Alice Della Casa je viens des environs de Lausanne Je vis agrave Shanghai depuis septembre 2015 Jrsquoapprends le chinois agrave lrsquouniversiteacute et je travaille agrave swissnex en tant que stagiaire depuis janvier 2016 Jrsquoai deacutecideacute de venir eacutetudier en Chine car crsquoeacutetait pour moi complegravetement nouveau Jrsquoavais vrai-ment envie de deacutecouvrir quelque chose de diffeacuterent du monde occidental que jrsquoai toujours connu De plus comme je nrsquoeacutetais pas encore sucircre de la direction de mes eacutetudes supeacuterieures jrsquoai toujours penseacute que connaicirctre la Chine et sa langue eacutetait un eacutenorme avantage Qursquoimporte le domaine drsquoeacutetude que je suivrai la Chine est et probablement restera un pays cleacute Lrsquoexpeacuterience agrave swissnex est extrecircmement inteacuteressante car on a la possibiliteacute de travailler de maniegravere toujours diffeacuterente Jrsquoai la chance de tra-vailler avec une eacutequipe dynamique et sympathique Ce qui me marque est que mecircme apregraves plus de six mois dans cette ville jrsquoarrive toujours agrave y deacutecouvrir de nouveaux aspects positifs ou neacutegatifs Il est impossible de srsquoennuyer et jrsquoespegravere continuer agrave profiter de mon expeacuterience jusqursquoagrave la finraquo

laquoEn chinois mon nom Siwei signifie laquopenseacutee largeraquo Mais apregraves des anneacutees dans la tour drsquoivoire de lrsquoeacuteducation chinoise je me suis rendu compte que je nrsquoavais jamais regardeacute ailleurs Jrsquoai donc deacutecideacute drsquoexplorer un autre pays apregraves mon diplocircme secondaire non pas avec le regard superfi-ciel drsquoun touriste mais en tant que participant actif swissnex China mrsquoa offert le contexte que je recherchais En travaillant comme responsable de projet junior dans les meacutedias sociaux jrsquoai consciemment eacutetudieacute les questions de communication interculturelle entre la Chine et la Suisse deux pays dont les diffeacuterences ne cessent de mrsquoinspirer et de mrsquointerpeller Jrsquoai peu agrave peu com-menceacute agrave voir la Suisse comme un pays agrave multiples facettes qursquoon ne peut reacuteduire aux preacutedicats innovant ponctuel confiant ou agrave lrsquoaffut des opportuniteacutes Crsquoest un pays de la diversiteacute aux qua-liteacutes uniques incarneacute par les personnaliteacutes merveilleuses dont jrsquoai fait connaissance que je cocirctoie et avec lesquelles je travailleraquo

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Bregraveves FRI

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LE CHIFFRE

38 laquoShe Figuresraquo est une publication de la Commission europeacuteenne qui paraicirct tous les trois ans de-puis 2003 Elle repreacutesente la source la plus importante pour les statistiques internationales en ma-tiegravere drsquoeacutegaliteacute entre les sexes dans le monde de la recherche europeacuteenne Lrsquoeacutedition de 2015 preacute-sente les derniegraveres donneacutees disponibles pour les 28 pays de lrsquoUnion europeacuteenne ainsi que pour lrsquoIslande Israeumll la Norvegravege la Suisse et la Turquie

En Suisse comme partout en Europe la participation des femmes diminue au fur et agrave mesure que lrsquoon monte les eacutechelons de la carriegravere acadeacutemique En 2013 la part des femmes en Suisse dans le corps intermeacutediaire infeacuterieur (collaborateurs scientifiques) se monte agrave 38 (UE28 45) Pour les chercheurs laquoseniorsraquo le grade le plus eacuteleveacute elle srsquoeacutelegraveve agrave 19 (UE28 21)

Informations compleacutementaires httpeceuropaeuresearchswafsindexcfmpg=libraryamplib=gender_equality

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Dans le cadre de la deacutecision du Conseil feacutedeacuteral de 2013 concernant la laquoStrateacute-gie nationale de protection de la Suisse contre les cybers-risquesraquo le SEFRI srsquoest vu confier la tacircche de coordination de la mise en œuvre de la premiegravere des seize mesures qui doivent permettre de se proteacuteger agrave moyen et long terme contre ces nouveaux dangers Cette premiegravere mesure agrave prendre srsquointitule formellement laquoRecherche neacutecessaire sur les nouveaux risques en lien avec la probleacutematique de la cyberneacutetiqueraquo

Un comiteacute de pilotage interdeacuteparte-mental de speacutecialistes preacutesideacute par le SEFRI a ainsi vu le jour et suggeacutereacute que lrsquoorganisation drsquoune journeacutee consa-creacutee agrave la preacutesentation de thegravemes de recherche dans ce domaine serait la meilleure initiative pour

reacuteunir les chercheurs les ensei-gnants les eacutetudiants et les parte-naires concerneacutes par la protection contre les cybers-risques et creacuteer ain-si une veacuteritable communauteacute de re-cherche en Suisse dans ce domaine

favoriser la communication et ain-si creacuteer des synergies entre les dif-feacuterents partenaires concerneacutes des hautes eacutecoles du Fond national suisse (FNS) de la Commission pour la Technologie et lrsquoInnovation (CTI) et de lrsquoeacuteconomie

preacutesenter lrsquoeacutetat de la recherche mon-diale du domaine et cela au plus haut niveau

permettre aux deacutecideurs de se faire une image des diffeacuterentes menaces cyberneacutetiques et leur permettre de comprendre comment y faire face

Les organisateurs de lrsquoeacuteveacutenement du 20 mai 2016 ont la chance de pouvoir compter sur la participation de cher-cheurs drsquoenseignants et drsquoindustriels de premier plan qui viendront faire part de leur riche expeacuterience Parmi les seize intervenants annonceacutes citons les principaux

Ralph Langner le chercheur allemand qui a analyseacute et identifieacute laquoStuxnetraquo le virus informatique qui a bloqueacute les centrifugeuses iraniennes drsquoenrichis-sement de lrsquouranium

Virgil Dorin Gligor professeur de Carnegie Mellon University tregraves reacute-puteacute pour ses recherches sur la seacutecu-riteacute informatique et honoreacute en 2006 pour ses travaux par la National Se-curity Agency (NSA)

Nicolas Gisin professeur de physique de lrsquouniversiteacute de Genegraveve qui a deacuteve-loppeacute une meacutethode tregraves originale de cryptographie quantique et qui a eacuteteacute deacutesigneacute par une revue du Massachus-setts Institute of Technology (MIT) comme lrsquoinventeur drsquoune des dix meilleures technologies pour le futur

Andreacute Kudelski le preacutesident et CEO du Groupe Kudelski socieacuteteacute indust-rielle qui joue un rocircle majeur dans le monde en matiegravere de cyberseacutecuriteacute

Enfin le nouveau preacutesident nommeacute de lrsquoEPFL le professeur Martin Vetterli actuellement preacutesident du FNS speacutecia-liste des systegravemes de communication sera eacutegalement preacutesent

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DellrsquoAmbrogio (SEFRI) ainsi que par deux deacuteleacutegations lrsquoune dans le domaine eacuteco-nomique lrsquoautre dans le domaine science et innovation Gracircce agrave lrsquoeacutequipe en place swissnex China srsquoest chargeacute de la preacutepa-ration autant agrave Peacutekin pour les rencontres ministeacuterielles qursquoagrave Shanghai pour la par-tie innovation Une telle visite permet de consolider les collaborations acadeacute-miques existantes de deacutevelopper de nou-velles relations agrave haut niveau et de don-ner un signal fort aux diverses autoriteacutes que la Suisse est un partenaire de choix dans le domaine science et technologie

swissnex fait partie inteacutegrante de la preacute-sence officielle de la Suisse en Chine et travaille tregraves eacutetroitement avec tous les services offerts par la Confeacutedeacuteration Les programmes communs avec des partenaires comme Pro Helvetia pour la culture ou le Swiss Business Hub dans le domaine commercial sont tregraves freacute-

quents Il est important de penser agrave une plus grande eacutechelle et de rassembler les forces dans des villes qui comptent des dizaines de millions de personnes

Alors qursquoaux Etats-Unis les deux swissnex jouent un rocircle local drsquoaccegraves agrave des reacutegions tregraves denses et bien eacutetablies en termes de FRI en Chine il faut geacuterer la complexi-teacute du systegraveme et les distances entre les diverses zones inteacuteressantes swissnex eacutevolue donc dans un vaste pays qui continue sa croissance eacuteconomique tout en visant une plus grande qualiteacute des services et de lrsquoinnovation Il est donc im-portant de pouvoir tester de nouveaux projets drsquoinvestir dans les contacts et surtout drsquoinformer et drsquoaccueillir les acteurs inteacuteresseacutes par cette partie du monde Etant donneacute la distance cultu-relle et geacuteographique il est eacutegalement indispensable de travailler en reacuteseau avec les collegravegues des Science and Tech-

nology Offices implanteacutes en Coreacutee et au Japon Le rapprochement eacuteconomique agrave travers lrsquoAsie constitue une opportuniteacute ineacutegaleacutee pour les acteurs FRI et lrsquoeacutequipe en place ne meacutenage pas ses efforts pour faire fructifier les eacutechanges et les colla-borations

ContactPascal Marmier CEO swissnex China +86 21 6235 1889 (ext 201)thinsppascalmarmierswissnexchinaorg

Beatrice Ferrari SEFRICheffe suppleacuteante de la division Rela-tions internationales +41 58 462 48 58thinspbeatriceferrarisbfiadminch

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Stagiaires et apprentis moteurs de swissnex

Le modegravele de swissnex repose sur le dynamisme la motivation et la creacuteativiteacute de ses employeacutes Il nrsquoest donc pas eacutetonnant que le bureau de Shanghai accueille un grand nombre de jeunes stagiaires Depuis sa creacuteation ce sont pregraves de 80 stagiaires qui ont pu y seacutejourner entre six mois et un an A la recherche drsquoune premiegravere expeacuterience professionnelle dans un cadre creacuteatif ces jeunes sont eacutegalement pousseacutes par lrsquoenvie de deacutecouvrir la Chine

A swissnex ils ont lrsquoopportuniteacute de travailler sur des eacuteveacutenements et des projets en collaborant avec leurs collegravegues chinois Depuis 2015 swissnex China accueille aussi des apprentis gracircce agrave un partenariat avec le canton de Neuchacirctel qui offre chaque anneacutee la possibiliteacute agrave des jeunes en formation professionnelle de faire une expeacuterience internationale et de se familiariser avec la culture chinoise Le canton de Vaud offre eacutegalement une place agrave des jeunes en eacutechange pour y travailler agrave temps partiel

laquoJe mrsquoappelle Alice Della Casa je viens des environs de Lausanne Je vis agrave Shanghai depuis septembre 2015 Jrsquoapprends le chinois agrave lrsquouniversiteacute et je travaille agrave swissnex en tant que stagiaire depuis janvier 2016 Jrsquoai deacutecideacute de venir eacutetudier en Chine car crsquoeacutetait pour moi complegravetement nouveau Jrsquoavais vrai-ment envie de deacutecouvrir quelque chose de diffeacuterent du monde occidental que jrsquoai toujours connu De plus comme je nrsquoeacutetais pas encore sucircre de la direction de mes eacutetudes supeacuterieures jrsquoai toujours penseacute que connaicirctre la Chine et sa langue eacutetait un eacutenorme avantage Qursquoimporte le domaine drsquoeacutetude que je suivrai la Chine est et probablement restera un pays cleacute Lrsquoexpeacuterience agrave swissnex est extrecircmement inteacuteressante car on a la possibiliteacute de travailler de maniegravere toujours diffeacuterente Jrsquoai la chance de tra-vailler avec une eacutequipe dynamique et sympathique Ce qui me marque est que mecircme apregraves plus de six mois dans cette ville jrsquoarrive toujours agrave y deacutecouvrir de nouveaux aspects positifs ou neacutegatifs Il est impossible de srsquoennuyer et jrsquoespegravere continuer agrave profiter de mon expeacuterience jusqursquoagrave la finraquo

laquoEn chinois mon nom Siwei signifie laquopenseacutee largeraquo Mais apregraves des anneacutees dans la tour drsquoivoire de lrsquoeacuteducation chinoise je me suis rendu compte que je nrsquoavais jamais regardeacute ailleurs Jrsquoai donc deacutecideacute drsquoexplorer un autre pays apregraves mon diplocircme secondaire non pas avec le regard superfi-ciel drsquoun touriste mais en tant que participant actif swissnex China mrsquoa offert le contexte que je recherchais En travaillant comme responsable de projet junior dans les meacutedias sociaux jrsquoai consciemment eacutetudieacute les questions de communication interculturelle entre la Chine et la Suisse deux pays dont les diffeacuterences ne cessent de mrsquoinspirer et de mrsquointerpeller Jrsquoai peu agrave peu com-menceacute agrave voir la Suisse comme un pays agrave multiples facettes qursquoon ne peut reacuteduire aux preacutedicats innovant ponctuel confiant ou agrave lrsquoaffut des opportuniteacutes Crsquoest un pays de la diversiteacute aux qua-liteacutes uniques incarneacute par les personnaliteacutes merveilleuses dont jrsquoai fait connaissance que je cocirctoie et avec lesquelles je travailleraquo

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38 laquoShe Figuresraquo est une publication de la Commission europeacuteenne qui paraicirct tous les trois ans de-puis 2003 Elle repreacutesente la source la plus importante pour les statistiques internationales en ma-tiegravere drsquoeacutegaliteacute entre les sexes dans le monde de la recherche europeacuteenne Lrsquoeacutedition de 2015 preacute-sente les derniegraveres donneacutees disponibles pour les 28 pays de lrsquoUnion europeacuteenne ainsi que pour lrsquoIslande Israeumll la Norvegravege la Suisse et la Turquie

En Suisse comme partout en Europe la participation des femmes diminue au fur et agrave mesure que lrsquoon monte les eacutechelons de la carriegravere acadeacutemique En 2013 la part des femmes en Suisse dans le corps intermeacutediaire infeacuterieur (collaborateurs scientifiques) se monte agrave 38 (UE28 45) Pour les chercheurs laquoseniorsraquo le grade le plus eacuteleveacute elle srsquoeacutelegraveve agrave 19 (UE28 21)

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Dans le cadre de la deacutecision du Conseil feacutedeacuteral de 2013 concernant la laquoStrateacute-gie nationale de protection de la Suisse contre les cybers-risquesraquo le SEFRI srsquoest vu confier la tacircche de coordination de la mise en œuvre de la premiegravere des seize mesures qui doivent permettre de se proteacuteger agrave moyen et long terme contre ces nouveaux dangers Cette premiegravere mesure agrave prendre srsquointitule formellement laquoRecherche neacutecessaire sur les nouveaux risques en lien avec la probleacutematique de la cyberneacutetiqueraquo

Un comiteacute de pilotage interdeacuteparte-mental de speacutecialistes preacutesideacute par le SEFRI a ainsi vu le jour et suggeacutereacute que lrsquoorganisation drsquoune journeacutee consa-creacutee agrave la preacutesentation de thegravemes de recherche dans ce domaine serait la meilleure initiative pour

reacuteunir les chercheurs les ensei-gnants les eacutetudiants et les parte-naires concerneacutes par la protection contre les cybers-risques et creacuteer ain-si une veacuteritable communauteacute de re-cherche en Suisse dans ce domaine

favoriser la communication et ain-si creacuteer des synergies entre les dif-feacuterents partenaires concerneacutes des hautes eacutecoles du Fond national suisse (FNS) de la Commission pour la Technologie et lrsquoInnovation (CTI) et de lrsquoeacuteconomie

preacutesenter lrsquoeacutetat de la recherche mon-diale du domaine et cela au plus haut niveau

permettre aux deacutecideurs de se faire une image des diffeacuterentes menaces cyberneacutetiques et leur permettre de comprendre comment y faire face

Les organisateurs de lrsquoeacuteveacutenement du 20 mai 2016 ont la chance de pouvoir compter sur la participation de cher-cheurs drsquoenseignants et drsquoindustriels de premier plan qui viendront faire part de leur riche expeacuterience Parmi les seize intervenants annonceacutes citons les principaux

Ralph Langner le chercheur allemand qui a analyseacute et identifieacute laquoStuxnetraquo le virus informatique qui a bloqueacute les centrifugeuses iraniennes drsquoenrichis-sement de lrsquouranium

Virgil Dorin Gligor professeur de Carnegie Mellon University tregraves reacute-puteacute pour ses recherches sur la seacutecu-riteacute informatique et honoreacute en 2006 pour ses travaux par la National Se-curity Agency (NSA)

Nicolas Gisin professeur de physique de lrsquouniversiteacute de Genegraveve qui a deacuteve-loppeacute une meacutethode tregraves originale de cryptographie quantique et qui a eacuteteacute deacutesigneacute par une revue du Massachus-setts Institute of Technology (MIT) comme lrsquoinventeur drsquoune des dix meilleures technologies pour le futur

Andreacute Kudelski le preacutesident et CEO du Groupe Kudelski socieacuteteacute indust-rielle qui joue un rocircle majeur dans le monde en matiegravere de cyberseacutecuriteacute

Enfin le nouveau preacutesident nommeacute de lrsquoEPFL le professeur Martin Vetterli actuellement preacutesident du FNS speacutecia-liste des systegravemes de communication sera eacutegalement preacutesent

Il reste encore quelques places agrave dis-position pour cette confeacuterence qui se deacuteroulera exclusivement en anglais

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LE CHIFFRE

38 laquoShe Figuresraquo est une publication de la Commission europeacuteenne qui paraicirct tous les trois ans de-puis 2003 Elle repreacutesente la source la plus importante pour les statistiques internationales en ma-tiegravere drsquoeacutegaliteacute entre les sexes dans le monde de la recherche europeacuteenne Lrsquoeacutedition de 2015 preacute-sente les derniegraveres donneacutees disponibles pour les 28 pays de lrsquoUnion europeacuteenne ainsi que pour lrsquoIslande Israeumll la Norvegravege la Suisse et la Turquie

En Suisse comme partout en Europe la participation des femmes diminue au fur et agrave mesure que lrsquoon monte les eacutechelons de la carriegravere acadeacutemique En 2013 la part des femmes en Suisse dans le corps intermeacutediaire infeacuterieur (collaborateurs scientifiques) se monte agrave 38 (UE28 45) Pour les chercheurs laquoseniorsraquo le grade le plus eacuteleveacute elle srsquoeacutelegraveve agrave 19 (UE28 21)

Informations compleacutementaires httpeceuropaeuresearchswafsindexcfmpg=libraryamplib=gender_equality

Invitation

SCRRC 2016Swiss Cyber Risk Research Conference 2016Friday 20 May 2016 9 am ndash 4 pmSwiss Tech Convention Center EPFL Lausanne Switzerlandwwwscrrcch

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Swiss Cyber Risk Research Conference 201620 mai 2016 09h00-17h00 Swiss Tech Convention Center EPFL Lausanne

Dans le cadre de la deacutecision du Conseil feacutedeacuteral de 2013 concernant la laquoStrateacute-gie nationale de protection de la Suisse contre les cybers-risquesraquo le SEFRI srsquoest vu confier la tacircche de coordination de la mise en œuvre de la premiegravere des seize mesures qui doivent permettre de se proteacuteger agrave moyen et long terme contre ces nouveaux dangers Cette premiegravere mesure agrave prendre srsquointitule formellement laquoRecherche neacutecessaire sur les nouveaux risques en lien avec la probleacutematique de la cyberneacutetiqueraquo

Un comiteacute de pilotage interdeacuteparte-mental de speacutecialistes preacutesideacute par le SEFRI a ainsi vu le jour et suggeacutereacute que lrsquoorganisation drsquoune journeacutee consa-creacutee agrave la preacutesentation de thegravemes de recherche dans ce domaine serait la meilleure initiative pour

reacuteunir les chercheurs les ensei-gnants les eacutetudiants et les parte-naires concerneacutes par la protection contre les cybers-risques et creacuteer ain-si une veacuteritable communauteacute de re-cherche en Suisse dans ce domaine

favoriser la communication et ain-si creacuteer des synergies entre les dif-feacuterents partenaires concerneacutes des hautes eacutecoles du Fond national suisse (FNS) de la Commission pour la Technologie et lrsquoInnovation (CTI) et de lrsquoeacuteconomie

preacutesenter lrsquoeacutetat de la recherche mon-diale du domaine et cela au plus haut niveau

permettre aux deacutecideurs de se faire une image des diffeacuterentes menaces cyberneacutetiques et leur permettre de comprendre comment y faire face

Les organisateurs de lrsquoeacuteveacutenement du 20 mai 2016 ont la chance de pouvoir compter sur la participation de cher-cheurs drsquoenseignants et drsquoindustriels de premier plan qui viendront faire part de leur riche expeacuterience Parmi les seize intervenants annonceacutes citons les principaux

Ralph Langner le chercheur allemand qui a analyseacute et identifieacute laquoStuxnetraquo le virus informatique qui a bloqueacute les centrifugeuses iraniennes drsquoenrichis-sement de lrsquouranium

Virgil Dorin Gligor professeur de Carnegie Mellon University tregraves reacute-puteacute pour ses recherches sur la seacutecu-riteacute informatique et honoreacute en 2006 pour ses travaux par la National Se-curity Agency (NSA)

Nicolas Gisin professeur de physique de lrsquouniversiteacute de Genegraveve qui a deacuteve-loppeacute une meacutethode tregraves originale de cryptographie quantique et qui a eacuteteacute deacutesigneacute par une revue du Massachus-setts Institute of Technology (MIT) comme lrsquoinventeur drsquoune des dix meilleures technologies pour le futur

Andreacute Kudelski le preacutesident et CEO du Groupe Kudelski socieacuteteacute indust-rielle qui joue un rocircle majeur dans le monde en matiegravere de cyberseacutecuriteacute

Enfin le nouveau preacutesident nommeacute de lrsquoEPFL le professeur Martin Vetterli actuellement preacutesident du FNS speacutecia-liste des systegravemes de communication sera eacutegalement preacutesent

Il reste encore quelques places agrave dis-position pour cette confeacuterence qui se deacuteroulera exclusivement en anglais

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