Nexus 61 - VIH - Deux prix Nobel pour 'l'erreur médicale du siècle' (mars 2009)

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    La prtendue dcouverte dun rtrovirus expliquant le syndrome dimmu-nodficience acquise (sida) vient dtre aurole du prestigieux prix Nobel demdecine. Dmontre par Luc Montagnier en 1983, lhypothse de lorigine viraledu sida serait pourtant base sur une tude aux contours scientifiques douteux.Limmunodficience acquise nest pas un fait nouveau. Bien avant la fameusedcouverte du virus du sida , le VIH, la communaut scientifique savait queplusieurs causes, comme la malnutrition, un fort stress, lusage de drogues duresou encore la prise de mdicaments, taient capables de faire chuter les dfensesimmunitaires dun individu. Ainsi, en 1981, lorsque sont apparus les premiers casdcrits par Michael Gotlieb comme le Gay related immune deficiency (GRID),

    de nombreux scientifiques se sont dabord penchs sur ces causes connues, pourtenter dexpliquer le syndrome. Jusqu lannonce, trois ans plus tard, dune d-couverte qui allait tout changer.Le sida (syndrome dimmunodficience acquise) tait li un virus, et plusparticulirement (prcision qui a son importance) un rtrovirus : lInsti-tut Pasteur, le professeur Luc Montagnier et sa collaboratrice Franoise Barr-Sinoussi venaient de lisoler dans une culture de cellules extraites dun patient risque. Toutes leurs recherches ont par la suite vis dmontrer le lien avec lenouveau syndrome du sida. Ils ont ensuite tabli des tests de diagnostic.Vingt-cinq ans aprs la publication de cette premire tude, lhypothse est d-sormais communment admise selon laquelle un virus, transmissible sexuelle-ment et par transfusion sanguine, est lorigine du sida. Lattribution du prix

    Nobel de mdecine 2008 vient sacraliser cette dcouverte du sceau prestigieux dela reconnaissance internationale.

    VIH :deux prix Nobel pour

    LexiqueRtrovirus. Les rtrovirids sontconnus depuis le dbut du XXe siclechez lanimal, et depuis 1980 chezlhomme. Cette famille comporteles oncovirus, les lentivirus et lesspumavirus. Le nom de rtrovirusvient du fait que ces virus utilisentune enzyme appele transcriptase

    inverse pour transformer leur ARN(acide ribonuclique) en ADN (acidedsoxyribonuclique) et, ainsi, semultiplier dans les cellules.

    Transcriptase inverse. Enzymeprsente dans la cellule ralisant latranscription (transfert de linformationgntique) de lARN en ADN, et nonde lADN en ARN, comme cela seproduit ordinairement. Lactivit de latranscriptase inverse sintgre dans les

    diffrentes phases de rplication desrtrovirus lintrieur dune cellule.

    Le dernier prix Nobel de mdecine suscitelindignation dune minorit dans la

    communaut scientifi que, notamment dela part des membres du Groupe pour larvaluation de lhypothse VIH = sida.Certains ont mme crit au comit pourdemander le retrait de ce prix quils estimentinjustifi . Retour sur la controverse avec leDr tienne de Harven, spcialiste incontest

    des rtrovirus, lun des tout premiersscientifi ques avoir mis des doutes.

    Dossier ralis par Pryska Ducurjoly 2009

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    Trouver lerreurDs lors, aprs des dcennies de recherche scientifi-que et de battage mdiatique, comment imaginer quece concept puisse savrer erron, que lensemble de lacommunaut scientifique puisse avoir tout faux, commelassurent, notamment, les membres du Groupe pourla rvaluation de lhypothse VIH = sida (Group forthe Scientific Reappraisal of the HIV-AIDS Hypothesis,cr en 1992 en Californie) ?Parmi ces voix dissidentes qui slvent pour dnoncer

    la plus grande erreur mdicale du sicle , voici celle duDr tienne de Harven, lun des plus grands spcialistesdes rtrovirus (voir encadr ci-contre), chef de file des sceptiques en France. Dans les lignes suivantes, rdi-ges la suite de lattribution de la rcompense, il expli-que pourquoi le prix Nobel sest tromp. Ce prix est, dans une grande mesure, fond sur une publica-tion des laurats en mai 1983, dans Science (vol 220, pp 868-871). Les conclusions prsentes rsultent, en majeure partie,dobservations faites au microscope lectronique. Ayant tdirecteur de recherche sur les rtrovirus observs au micros-cope lectronique lorsque je travaillais au Sloan Kettering Ins-

    titute de New York de 1956 1981, jai quelques comptencesscientifiques pour mettre les interrogations suivantes relati-

    ves la porte de la publication en question. Cet article estillustr (fig. 2) [voir page suivante] par une image, prise aumicroscope lectronique, de coupes ultrafines de lymphocy-tes de cordon ombilical produisant des virus. ges de troisjours, ces cultures de lymphocytes T, venant de deux cordonsombilicaux, avaient t contamines avec un surnageant

    lerreur mdicale du sicle ?

    Une figure de la dissidence :tienne de HarvenDocteur en mdecine de luniversit libre de Bruxelles (dont ilfut par la suite professeur agrg), spcialiste en microscopie

    lectronique, tienne de Harven intgre New York lquipede Charlotte Friend au Sloan Kettering Institute, le plus grandcentre de recherche sur le cancer des tats-Unis, au seinduquel il deviendra responsable du laboratoire de microscopielectronique. Il fait la premire description mondiale dunrtrovirus et de son bourgeonnement la surface de cellulesinfectes. Par la suite professeur danatomie pathologique luniversit de Toronto, au Canada, il se consacre paralllement la recherche sur le marquage des antignes la surface deslymphocytes (globules blancs). Aujourdhui la retraite, installen France, il est membre du Groupe pour la rvaluation delhypothse VIH = sida (Rethinking Aids) dont il a assur laprsidence de 2005 2008. Il fut par ailleurs membre du

    Comit consultatif sur le sida du prsident de la Rpubliquesud-africaine, Thabo Mbeki.

    Luc Montagnier et Franoise Barr-Sinoussi aprs leur entrevue avec Nicolas Sarkozy llyse, le 8 octobre 2008 Lucas Dolega/epa/Corbis

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    acellulaire issu de la coculture infecte. Cette cocultureconsistait en une culture de lymphocytes T humains normauxmlangs la biopsie dun ganglion lymphatique dun patientconsidr comme expos au risque de dvelopper le sida. Lin-terprtation faite par les auteurs de la figure 2 est quelle d-montre que les lymphocytes ombilicaux ont t infects, avecsuccs, par de prtendus rtrovirus [voir lexique p. 64]provenant de ce patient. () Incontestablement, la figure 2illustre bien des r-trovirus typiques (detype C), bourgeon-nant la surfacedun lymphocyte. Enrevanche, lorigine deces rtrovirus demeu-re hautement contes-table. Les auteurs

    de ltude assurentquils proviennent duganglion du patient,via le surnageant dela coculture. Maiscette interprtationnest pas dmontrede manire satisfai-sante par les donnesprsentes. En fait,pour valider cetteinterprtation, on se

    serait attendu voir :1) la preuve, par microscopie lectronique, de la multiplicationde rtrovirus dans la coculture et 2) la preuve, galementpar microscope lectronique, de la prsence de particules r-trovirales dans le surnageant acellulaire de la coculture. partir du moment o ces deux preuves font totalement dfaut,comment les auteurs peuvent-ils prtendre avoir infect leslymphocytes du cordon ombilical avec le surnageant acel-lulaire de la coculture ? () Les auteurs ont considr queleur coculture tait infecte sur lunique base dune activitde transcriptase inverse [voir lexique page 64] identifiedans des fractions obtenues dans des gradients de sucrose.Cependant, on sait que les fractions isoles dans le sucrose

    la densit de 1,16 g/ml contiennent de grandes quantits dedbris cellulaires qui peuvent fort bien tre responsables delactivit de transcriptase inverse observe*. En rsum, onnous demande de croire que ces lymphocytes du sang du cor-don ombilical ont t infects avec succs par le surnageantdune coculture dont la contamination virale na jamais tdmontre. () Comme indiqu plus haut, la figure 2 montredes rtrovirus de type C bourgeonnant la surface dun lym-phocyte. Sils ne viennent pas du surnageant des cocultures,do peuvent-ils provenir ?

    Du sang placentaire

    Il y a une autre explication possible limage reprsentedans la figure 2, une explication qui na visiblement pas re-

    tenu la moindre attention de Barr-Sinoussi, Montagnieretal. La culture de lymphocytes choisie vient du sang du cor-don ombilical, donc du placenta. On sait trs bien, depuis lafin des annes 1970 (Sandra Panems work, in Current TopPathol, 1979, 66 : 175-189), que le placenta humain contientnormalement un grand nombre de rtrovirus de type C (HER-Vs). Les lymphocytes placentaires sont donc susceptibles decontenir les mmes HERVs capables de bourgeonner la

    surface des celluleset de former des r-trovirus complets, detype C, observablesau microscope lec-tronique, plus parti-culirement lorsquilssont stimuls par lesconditions de cultu-

    res. () Barr-Si-noussi et al. vitentdexpliquer pourquoileurs expriences nemarchaient appa-remment pas avecdes lymphocytes pro-venant de sang pri-phrique, et non dusang du cordon om-bilical. Lexplicationla plus simple est

    que les lymphocytesdu sang humain priphrique (non-placentaire) ne contien-nent pas de HERVs. () Mon avis est que la figure 2 illustrantlarticle en question ne dmontre pas de manire convain-cante que les rtrovirus observs proviennent effectivementdu patient risque de sida. Il nexiste donc aucune raisonscientifique de dfinir ces particules comme des LAV (lym-phadnopathy associated virus) ou des VIH. Cette inter-prtation a induit en erreur le comit du prix Nobel dont larcente dcision savre hautement contestable .

    Note

    *Prcision extraite des 10 Plus Gros Mensonges sur le sidadtienne de Harven et Jean-Claude Roussez (d. Dangles,septembre 2005) : Deux mthodes sont employes pour purifierles virus, cest--dire les isoler du reste de la prparation. Lapremire est base sur lultrafiltration qui bloque les particules au-dessus dune certaine dimension (). La seconde mthode utilisela centrifugation trs grande vitesse. Au fur et mesure quecette opration se droule, la prparation se spare en diffrentescouches en fonction de la densit des lments qui la composent.De la mme manire que la densit de leau pure est de 1 g/ml,la bande de densit laquelle les rtrovirus sdimentent dans unesolution de sucrose est celle de 1,16 g/ml. Le problme de cettemthode des gradients de densit, abondamment utilise par leslaboratoires de recherche, est que les rtrovirus ne sont pas seuls occuper cette bande de 1,16 g/ml. Des dbris cellulaires,comme ceux que lon nomme micro-vsicules sdimentent aumme niveau, dans le mme gradient. Rcolter du matriel cette densit ne suffit donc pas pour proclamer lisolement dunrtrovirus, loin de l ! .

    La fi gure 2 illustrant lar ticle de Luc Montagnier et Franoise Barr-Sinoussi paru en 1983dans Science.

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    NEXUS : Quand ltude de Montagnier etal. paraten 1983, quelle est votre premire raction ?tienne de Harven : Quand larticle historique estsorti de Pasteur en 1983, ma raction a t le scepti-cisme : il ne fait pas de doute (microscopie lectroni-que) que des rtrovirus sont prsents dans leurs cultu-res, mais il ny a strictement aucune preuve que cesrtrovirus proviennent du malade expos au risquedu sida .

    N. : Avez-vous par la suite tent de faire ltude aumicroscope lectronique de patients atteints du

    sida ?E. H. : Alors que jtais luniversit de Toronto(1981), jai voulu amorcer une tude solide, au mi-croscope lectronique, de tous les cas de sida aux-quels javais accs. Quand jai fait part de ce projet mes techniciens, leur chef ma dit : Si vous demandezde tels chantillons dans notre laboratoire nous dmission-nerons tous ! Ils taient tous dj terroriss (mdiati-quement) par la peur de la contamination par le pr-tendu VIH ! Il faut cependant admettre que ce vieuxet clbre labo de microscopie lectronique dont jevenais dtre nomm directeur ntait pas bien quip

    pour manipuler, en toute scurit, des virus potentiel-lement dangereux !

    N. : Avez-vous t fustig pour vos positions ?E. H. : Je suis, depuis vingt-cinq ans, critiqu et d-crit comme ngationniste ! Le pire a t en janvierdernier, la tlvision belge, RTBF. Je tiens prci-ser quaucun dissident na jamais ni lexistence dusida ! Nous traiter de ngationniste du sida est doncune calomnie pure. Ce que nous nions, cest le rledun prtendu VIH dans la cause. Ce qui est tout autrechose. Je me prsenterais plus volontiers comme un ngationniste du VIH .

    N. : Le sida semble stre manifest dabord au sein

    de certaines communauts, en Hati, chez les ho-mosexuels, et parat rsulter de foyers de contami-nation. Si le VIH nest pas la cause de ces pid-mies de sida, quelle est-elle ?E. H. : Le sida est un syndrome dune ralit cliniqueindiscutable. Mais le fait quil y ait eu des foyers (Los Angeles, Hati...) nest en rien une preuve que cesyndrome soit contagieux ! Par exemple : si lon trouveplusieurs cas dintoxication par le plomb parmi lesouvriers dune usine de colorant mal ventile, cela neprouve pas que ces ouvriers se sont contamins lunlautre ! Cela prouve tout simplement que, travaillant

    dans le mme environnement toxique (un foyer , enquelque sorte), ils ont tous t victimes de la mme

    tienne de Harven : Lhypothse du VIH

    est en train de scrouler

    Accus dengationnisme par

    ses pairs, tiennede Harven se dfi nitplus prcismentcomme unngationnistedu VIH. Il sexplique.

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    intoxication hautementi m m u n o - d p r i m a n t e !Ainsi, nombre de ces ho-mosexuels qui abusaientdu nitrite damyle ( pop-pers ) et dautres droguesont t victimes de lamme intoxication ! Celana rien voir avec unecontagiosit de nature vi-rale. La meilleure tude surlorigine chimique toxique,donc non infectieuse, dusida est sans nul doute cellepublie par Duesberg et al.,dans le Journal of Biosciences

    (vol 28, juin 2003, pp 383-412, traduite en franaissur http://www.sidasante.com/science/bioscience.htm).

    N. : Le mycoplasme joue-t-il un rle dans la surve-nue du sida ?E. H. : mon avis, strictementaucun. Depuis les annes 60-70, la contamination depresque toutes les cultures cellulaires dans les labora-

    toires de virologie tait le cauchemar des chercheurs !Jai t lun des premiers les identifier au microscopelectronique, New York, dans les annes 60 Ils sontdix vingt fois plus gros que les rtrovirus. Pas moyende les confondre. lpoque, certains se demandaientmme sils navaient pas quelque chose voir aveclorigine de certains cancers. Et comme les culturescellulaires Pasteur en 1983 en taient pleines, Mon-tagnier (toujours trs prudent) se demandait mmesi ces mycoplasmes ntaient pas un co-facteur dusida. Strictement aucune vidence scientifique nestvenue appuyer cette hypothse mon avis totalementfantaisiste.

    N. : Quest-ce qui explique, selonvous, la surdit du monde scientifi queet labsence de dbat sur lhypothseVIH = sida ?E. H. : Cest une question de dollars.Tous ces gens ont leurs congrs Ban-gkok ou Hawa, et leurs labos plantu-reusement financs par les plus grandsnoms de lindustrie pharmaceutiqueIls nont aucune envie que la fontainequi les arrose se tarisse !

    N. : Vous avez fait partiedu comit sida de T aboMbeki, le prsident sud-africain. Quel tait les-prit au sein du groupe.Quand a-t-il cess sonactivit ?E. H. : Les deux grandscongrs organiss en Afri-que du Sud par Mbeki, en2000, furent des exemplesexceptionnels de dbatsinternationaux et contra-dictoires. Thabo Mbekisera toujours reconnupour avoir t le seul chef

    dtat avoir eu le courageet la sagesse de les orga-niser. Son comit consul-tatif (dont je fais partie,ainsi que Luc Montagnierdailleurs) ne sest plus ja-mais runi depuis 2000Mbeki a finalement tdbord, hlas, par lnor-

    mit dune opposition politi-que insoutenable Un autre exemple dun grand dbatouvert et international fut bien entendu la runion au

    Parlement europen, Bruxelles, le 8 dcembre 2003,sur Le sida en Afrique [dont les actes ont t publissous le mme titre chez Marco Pietteur en 2004].

    N. : Lattribution du rcent prix Nobel vous a-t-ellesurpris ? Existe-t-il aujourdhui des recherches pu-bliques qui tentent de vrifi er le dogme actuel ?E. H. : Le rcent prix Nobel Barr-Sinoussi et Monta-gnier est une cynique comdie pour tenter, in extremis,de sauver la mise au VIH Ils savent tous trs bien(voir le livre rcent de James Chin [lire page 70]) quecette hypothse du VIH est en train de scrouler, et

    ils font tout ce qui est possiblement

    politiquement correct pour tenterde sauver leur grand machin (VIH). De-puis vingt-cinq ans, aucun crdit najamais t allou pour des recherchesalternatives. Les crdits sont trs direc-tement contrls par Big Pharma ,et jamais le moindre crdit de recher-che na t, dans le monde, accord un projet qui aurait loutrecuidancede mettre en doute le rle causal de ceprtendu VIH. Un rle que personnena jamais pu dmontrer directement

    chez un seul malade du sida !

    Le rcentrix Nobel

    Barr-Sinoussiet Montagnierest une cyniquecomdie pourtenter, in extremis,de sauver la miseau VIH

    Lune des multiples reprsentations du prtendu VIH.

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    Pendant trente ans, le biochimiste franais Mirko

    Beljanski a tudi le fonctionnement de lADN et de lARN(copie de fragments dADN permettant la synthse denombreuses molcules) et a effectu de nombreuses d-couvertes sur le cancer. Il est le vrai pre de la transcrip-tase inverse , une avance fondamentale ralise au toutdbut des annes 70, dans le cadre de son laboratoire delInstitut Pasteur, laboratoire quil a t contraint de quit-ter en 1978.Contrairement ce quaffirmait Jacques Monod (Le Hasardet la Ncessit, Seuil, p. 127), Beljanski a montr que linfor-

    mation gntique peut remonter de lARN vers lADN, no-tamment grce une enzyme, la transcriptase inverse. SiTemin et Baltimore obtiennent le prix Nobel en 1975 pourcette mme dcouverte chez les virus, Beljanski assurait,de son ct, que la transcriptase inverse ntait pas spci-fique aux seuls virus, mais quelle tait prsente dans denombreux organismes, comme les bactries, les champi-gnons et les poissons (1971). Une prcision qui fait toute ladiffrence et dont lignorance nest pas sans consquence,loin de l, sur la recherche rtrovirale qui sensuit.

    Une erreur dinterprtation

    Temin et Baltimore (1970) identifi

    ent cette activit en-zymatique dans des chantillons de rtrovirus prtendu-ment purifis, et ils en concluent que cette enzyme est unmarqueur spcifique des rtrovirus. En dautres termes :isoler lactivit de la transcriptase inverse, cest, selon eux, lpoque, prouver la prsence dun rtrovirus. Alors quepour Beljanski, la prsence de la transcriptase inverse nepeut en aucun cas prouver celle de rtrovirus. Cette inter-prtation sera confirme rapidement par dautres cher-

    cheurs. Mme Temin, en1985, dmontrera que cetteenzyme nest pas une ex-clusivit de lactivit rtro-

    virale, bien au contraire*. Les chantillons de rtrovirusutiliss dans les recherches deTemin et Baltimore ntaientpas correctement purifis.Selon toute vraisemblance, ilstaient fortement contaminspar des dbris cellulaires. Etcomme toutes les cellules dumonde vivant contiennentcette transcriptase inverse,les dbris de ces cellules en

    contiennent galement , as-sure tienne de Harven

    (voir pages prcden-tes). Temin et Baltimore

    auraient pu viter cetteconclusion totalement pr-mature en contrlant lapuret de leurs chantillonsrtroviraux au microscopelectronique. Trs malheu-reusement, ils nont jamaiseffectu ce contrle essentiel. Ici, nous sommes au cur dundrame qui est peut-tre la page la plus noire de lhistoire de lamdecine au XXe sicle !

    Du cancer au sida

    De 1960 1981, on cherche dmontrer que les rtrovirussont la cause de certains cancers chez lhomme. Le rsul-tat est un chec. Quand, au dbut des annes 80, lhypo-thse est mise que ces mmes rtrovirus sont peut-tre lacause du sida, les laboratoires de cancrologie se lancent la recherche de ces mmes rtrovirus dans ce nouveausyndrome. On se met immdiatement chasser lactivitenzymatique en question (RT) chez les malades du sidaEn 1983, dans le groupe de Montagnier, Pasteur, lobser-vation de cette activit enzymatique constitue la princi-pale cl qui conduit la prtendue dcouverte du VIH. Eneffet, cest la transcriptase inverse qui a t isole danslchantillon du patient malade. Les chercheurs en ddui-

    sent que lchantillon contient des rtrovirus. Cet chan-tillon mlang une autre culture compose de lympho-cytes placentaires, permet, ensuite, de photographier desrtrovirus au microscope lectronique. Mais ces rtrovirusne viennent-ils pas tout simplement de ces lymphocytesplacentaires, comme le soutient, nous lavons vu, tiennede Harven ? Pour lui comme pour dautres scientifiquesdissidents, lerreur du prix Nobel 2008 senracine directe-ment dans lerreur du prix Nobel 1975.

    a rec erc eAux sources du dogme VIH-SIDA

    La transcriptase inversedcouverte par Mirko Beljanskia t mal comprise par sespairs, comme les prix Nobelde 1975 Temin et Baltimore.

    Note*Temin (1985) : Reverse transcription in the eukaryotic genome :

    retroviruses, pararetroviruses, retrotransposons and retrotrans-cripts , Molecular Biology and Evolution, vol.2, p 455-468.

    Dans les annes70, la recherchesur limplicationdes rtrovirus

    dans le cancer estdans limpasse.La dcouverte dela transcriptaseinverse, uneenzyme quipermet un virusde pirater lADN dune cellule,va alors permettre

    dorienter lesrecherches versune nouvelle cible :le sida.

    Si Temin etBaltimore

    obtiennent leprix Nobel en1975 pour cettemme dcouvertechez les virus,Beljanski assure,de son ct, quela transcriptaseinverse nest pas

    spcifi que auxseuls virus

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    pidmie survalue :

    Stabilisation , cest le mot qua em-ploy lOnusida (programme commun des Nationsunies sur le VIH-sida) pour dcrire la progressionde lpidmie mondiale. Quelle progres-sion ? , demande James Chin dans sonouvrage consacr cette maladie quil

    connat bien. Aufi

    l des chapitres de TheAids Pandemic - The collusion of epidemio-logy with political correctness1, cet anciendirecteur du programme mondial du sida lOMS dcrit par le menu le fonctionne-ment de la science statistique au sein delOnusida.Le constat que dlivre ce petit pav de 250pages crit par le brillant pidmiologistede Berkeley (Californie) a fait leffet dunebombe dans le milieu :1. Il ny a aucune raison de redouter uneextension du sida au sein de la population

    htrosexuelle mondiale, le sida apparais-sant uniquement dans une petite popu-lation haut risque compose dhomo-sexuels et de drogus intraveineux.2. Les statistiques, provenant de lOMS,sur la prvalence dune infection par le VIH , sont tout fait exagres dans lebut dentretenir la peur dune extensionde lpidmie la population gnrale, ex-tension qui na jamais t observe.3. Les fonds consacrs au VIH/sida sontlargement excessifs vu le caractre trs

    limit de la population expose au risquede cette affection.

    Explications de James Chin Au cours des dix dernires annes, jai ralis que lesprogrammes sida, particulirement ceux dvelopps etfi-

    nancs par les agences internationales,taient politiquement et moralementcorrects, mais errons en matire dpi-

    dmiologie () . James Chin racontequaprs avoir quitt le Dparte-ment de la sant de la Californie, il arejoint Jonathan Mann lOMS (Ge-nve) pour travailler plein tempspendant six ans (1987-1992) la ttedes programmes de surveillance etde prvention pour lpidmie dusida. Cest ainsi quil organise sonpremier congrs en Slovaquie, en1988 : Lorsque je regarde les estima-tions avances lors de ce congrs sur laprvalence du sida, je ralise mainte-

    nant que la quasi-totalit dentre ellestaient survalues. Ainsi, les chiffres dela Grande-Bretagne taient de 40 000. Cechiffre a t rduit de moiti par la suite.Un premier travail en France donnait200 000 cas. L aussi, lestimation a tplus que divise par deux aprs larrivede donnes complmentaires .

    Rvision la baisseTrs vite, James Chin est confront auproblme des statistiques. Lorsquil

    prend ses fonctions, il hrite du chif-fre de 5 10 millions de personnes

    Jai eu beaucoupde diffi cult faire changer

    les ides reues(). Le mythele plus dur faire tomber estque la pauvretest le facteurdterminant de laforte prvalencedu VIH dans les

    pays en voie dedveloppement..

    Les voix commencent sedlier au sujet des estimationsdes agences de sant

    internationales qui ont de plusen plus de mal justifi er lesmoyens mis leur disposition.Avec son livre sur lpidmiedu sida, James Chin, lanciendirecteur du programmemondial du sida lOMS, ajet un pav dans la mare du politiquement correct .

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    infectes par le VIH dans le monde : Ctait lesti-mation officielle. () Jai recommand lOMS de revoir lechiffre environ 5 millions (). Jai ralis progressivementque les estimations taient largement au-dessus de la ra-lit, ce qui ma amen ne plus retenir, du moins dans lesestimations dont javais la responsabilit, que la fourchettebasse. Jai ainsi dcid de ne plus publier de chiffres que jene pourrais pas justifier par les donnes disponibles .James Chin se montre particulirement intrigu parlcart de la contamination entre les urbains et lesruraux en Afrique subsaharienne [Ndlr : les urbainssont plus touchs]. Jai demand aux responsables delOMS et de lOnusida de dployer plus defforts pour me-surer ce diffrentiel, puisque la majorit de la populationdAfrique noire vivait dans des zones rurales. Cet lment

    sest avr tre la principale cause de la survaluation de50 % de la prvalence du sida dans les pays de lAfriquesubsaharienne et des Carabes. La plupart des associationsengages dans la lutte contre le sida taient grandementperturbes par toute rvision la baisse des estimationsofficielles : elles percevaient cela comme une volont dli-bre de la part des agences de sant publique de mini-miser la gravit de lpidmie () Quand jai annonc en1991 que dans les pays dvelopps, les cas de sida allaientatteindre leur pic avant le milieu des annes 90, jai pro-voqu le mcontentement de Sir Donald Acheson, le res-ponsable de lAgence de la sant britannique .

    Le refus des expertsMais cest une mission dvaluation aux Philippines,en 1995, qui a dfinitivement convaincu James Chinque les doutes quil nourrissait depuis son passage lOMS taient fonds : Notre conclusion montrait queles diffrents types de comportement sexuel risque etleur prvalence aux Philippines taient lun des plus basen Asie. On sest retrouv persona non grata dans ce pays :lencadrement du programme national croit dur comme ferquil y a un grand risque de transmission du virus parmi lapopulation htrosexuelle aux Philippines. leurs yeux,notre conclusion faisait preuve dun aveugle et dangereux

    optimisme .Difficile dans ces conditions de faire passer ses ar-ticles scientifiques : Notre article a t refus par leLancet (). La conclusion, toujours pas accepte par lamajorit des experts, tait que des pays comme les Phi-lippines ou lIndonsie natteindront pas des niveaux deprvalence suprieurs 0,5 % (1/200 personnes) chez les15 50 ans, parce que le rseau des relations sexuelles etle niveau des comportements risque ne sont pas suffi-sants pour conduire une pidmie parmi la populationhtrosexuelle. () La plupart des experts du sida ne veu-lent pas reconnatre la thse que je dfends dans ce livre.

    Le HIV est difficile transmettre sexuellement2

    , et unepidmie ne peut se produire que dans la plus haute

    un tabou enfin levTrois questions James Chin

    NEXUS. : Que pensez-vous des dernires estima-tions de lOnusida ?James Chin : Les dernires estimations (fi n 2007)sont maintenant raisonnables. Il y a encore deuxou trois pays dAfrique subsaharienne o les chif-fres paraissent trop levs (a priori le Nigeria etle Mozambique), et quelques pays en Asie et enex-URSS (Russie, Ukraine, Estonie).

    N. : On dit maintenant que lpidmie est stabilise.J. C. : La pandmie du sida est compose deplusieurs pidmies relativement spares (dansles milieux homosexuels, drogus intraveineux

    et dans les rseaux htrosexuels de pratiques haut risque). Ces pidmies ont dbut diff-rents moments et dans diffrents pays ou rgions,et ont atteint un pic diffrents moments gale-ment. En Amrique du Nord et en Europe occi-dentale, lpidmie de VIH dans ces populations risque a culmin au milieu des annes 80 et sesitue dans laprs-pic depuis. La dernire rgiondu monde o le sida a atteint un pic est lAfriquesudsaharienne. Mme lOnusida reconnat main-tenant que lpidmie a t la plus forte du milieu la fi n des annes 90, et quelle dcrot depuis

    au moins dix ans.En Ouganda, les donnes disponibles suggrentpour leur part un pic en 1987. Les chiffres annuelsconcernant les nouvelles infections nont gnrale-ment fait que dcrotre dans la plupart des rgionsdu monde, depuis presque vingt ans maintenant.En Afrique subsaharienne, le nombre de nouveauxcas rgresse depuis dix ans.Le gros problme reste quenviron 30 millions depersonnes vivent avec une infection au VIH et quily a encore entre un et deux millions de nouvel-les infections par an, mme si nous pouvons treconfi ants devant la dcroissance, tous les ans, de

    lpidmie.

    N. : Pensez-vous que lOnusida a toujours sa rai-son dtre ?J. C. : Il y a certainement besoin dune agenceou dun bureau ou dune unit au sein de lONU,mais telle quelle est structure et fi nance, je croisque lOnusida a besoin dtre rduite de maniresignifi cative. Elle a montr en effet quelle ntaitpas une agence scientifi que crdible et a aban-donn depuis longtemps toute relle techniqueet action de conseil pour les programmes sida.

    Ses fonds sont maintenant sous la dpendance dufond global.

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    concentration de comportements risque. De tels niveauxnexistent pas dans les populations gnrales. () Jai eu

    beaucoup de difficults faire changer les ides reues. ()Le mythe le plus dur faire tomber est que la pauvretest le facteur dterminant de la forte prvalence du VIHdans les pays en voie de dveloppement. () Je suis capa-ble de montrer des donnes pidmiologiques de plusieurstudes africaines qui indiquent que les personnes les plusaises sont les plus touches. () Mais il ne faut pas que lespouvoirs publics jettent le bb (le grave problme du sida)avec leau du bain (la survaluation systmatique et lexa-gration propos dune pidmie. () Malgr les avertisse-ments constants de lOnusida, aucune pidmie de sida nesest jamais dclare dans le sillage des centaines dpid-mies visibles dans les populations risque (homosexuels et

    utilisateurs de drogues par voie intraveineuse). Depuis son dpart, James Chin regarde toujours at-tentivement les donnes annuelles internationales.En 2005, lOnusida annonce que lpidmie progresseet stablit 40 millions de personnes infectes, avec5 millions de nouvelles contaminations. Lpidmio-logiste contre-attaque dans son livre : Ces chiffressont bien trop levs. () Je crois que toutes les estimationsde lOnusida, entre 2001 et 2003 ont t artificiellementgrossies, notamment pour lAfrique et lAsie .

    Nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDAdans le monde :- 33,2 millions (30,2 millions dadultes dont15,4 millions de femmes et 2,5 millions denfantsde moins de 15 ans)- 22,5 millions en Afrique subsaharienne (1,6 mil-lion de dcs en 2007)- 4 millions en Asie du Sud et du Sud-Est (270 000dcs en 2007)- 1,6 million en Amrique Latine (58 000 dcs en2007)- 1,6 million en Europe orientale et Asie centrale(55 000 dcs en 2007)- 1,3 million en Amrique du Nord (21 000 dcsen 2007)

    - 800 000 en Asie de lEst (32 000 dcs en2007)- 760 000 en Europe occidentale et centrale(12 000 dcs en 2007)- 380 000 en Afrique du Nord et Moyen-Orient(25 000 dcs en 2007)- 230 000 dans les Carabes (11 000 dcs en2007)- 75 000 en Ocanie (1 200 dcs en 2007)

    Nombre de nouveaux cas dinfection VIH en2007 :2,5 millions (dont 2,1 millions dadultes et

    420 000 enfants de moins de 15 ans)- 1,7 million en Afrique subsaharienne- 340 000 en Asie du Sud et du Sud-Est- 150 000 en Europe orientale et Asie centrale- 100 000 en Amrique latine- 92 000 en Asie de lEst- 46 000 en Amrique du Nord- 35 000 en Afrique du Nord et Moyen-Orient- 31 000 en Europe occidentale et centrale- 17 000 dans les Carabes- 14 000 en Ocanie

    Nombre de dcs dus au sida en 2006 : 2,1 mil-lions (dont 1,7 million dadultes et 380 000 en-fants de moins de 15 ans)

    En FranceEn 2006, 30 000 malades vivaient avec le VIH enFrance, et 6 300 nouvelles contaminations ont trecenses. Linfection par le VIH touche principale-ment les 30-40 ans. Plus dun nouveau diagnosticdinfection VIH sur quatre concerne des person-nes contamines par rapports htrosexuels, et laquasi-totalit des femmes ont t contamines lorsde rapports htrosexuels

    Source : rapport Onusida/OMS, dcembre 2007

    Le sida en chiffres

    Notes1. Radchiffe Publishing, 2007.

    2. Toutes les tudes ralises sur des partenaires sexuelsmontrent un risque trs faible de transmission lors dun rapport,de lordre de 1 % ou moins , rappelle par ailleurs James Chin.

    Vendeurs dans les rues de Manille, Philippines. Onusida/P. Virot

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    Que cache le sida africain ?

    Les nombreux porteurs du prtendu VIH en Afriquesont-ils diagnostiqus par les tests de dpistage ? La r-ponse est non. Dune part parce que les personnes mala-des sont trop nombreuses et que les laboratoires sont in-suffisants, dautre part parce que cela coterait trop cher.Ainsi, lOMS a adopt, spcialement pour le sida africainla dfinition dite de Bangui (1985). Mais nest-elle pas in-suffisante pour tablir des estimations fiables ? En effet,ses critres dun cas de sida avr, souvent appel slim

    disease (maladie de la perte de poids) sont fonds princi-palement sur des critres cliniques courants, dans un butde notification pour la surveillance pidmiologique :- Au moins deux signes majeurs parmi les suivants : per-te de poids gale ou suprieure 10 % du poids corporel,diarrhe chronique depuis plus dun mois, tat fbrile pro-long depuis plus dun mois (intermittent ou permanent).- Au moins un signe mineur : toux persistante depuis plusdun mois, dermatite prurigineuse gnralise, antc-dents de zona, candidose oropharynge, infection herp-tique chronique progressive ou gnralise, adnopathiegnralise.

    noter que la prsence du sarcome de Kaposi gnralisou dune mningite cryptocoques suffit elle seule pourposer le diagnostic de sida aux fins de surveillance.

    Dfi nition imprciseCette dfinition diffre de la dfinition officielle de lOMS,qui est celle des CDC (Centers for diseases control) auxtats-Unis. Cette dernire a t tablie en 1982, puis rvi-se trois fois (1987, 1992 et 1998). En Europe et aux tats-Unis, un test de dpistage vient confirmer une prsomp-tion tablie sur une liste de maladies prcises (candidose,cryptococcose extrapulmonaire, infection cytomgalo-virus dorganes autres que le foie ou la rate, sarcome de

    Kaposi, leuco-encphalopathie multifocale progressive,tuberculose pulmonaire, et autres noms barbares). Depuis1987, une numration des lymphocytes T CD4+ infrieure 200 (x106/l) est galement un signe dinfection dclareau VIH.La pertinence de la dfinition de Bangui a fait lobjet denombreuses tudes qui ont point son manque de spcifi-cit. Ainsi, Colebunders et al. (The Lancet, 1987, II, 569) ontvalu la dfinition OMS/Bangui au sein dune populationde 174 patients africains hospitaliss Kinshasa (Zare).46 patients remplissaient les critres de la dfinition. Orparmi ceux-ci, aprs des tests, 34 savraient tre infects

    par le VIH. Inversement, sur les 128 malades ne rpondantpas aux critres, 24 taient infects.

    Erreurs statistiquesDautres questions se posent sur des chiffres fournis sousforme de fourchette. Ainsi, le rapport annuel de lOnusida

    de dcembre 2004 livre des carts surprenants entre lesestimations hautes et basses. Les personnes infectes auxtats-Unis seraient entre 230 000 et 1 500 000 soit 235 %dapproximation. Tandis quen Afrique subsaharienne, ilsseraient entre 23 400 000 et 28 400 000 soit, curieusement,seulement 20 % dcart, sur un continent finalement beau-coup moins suivi mdicalement.De telles aberrations peuvent sexpliquer par les moyensemploys pour trouver ces chiffres : ce sont des logicielsstatistiques qui servent pondrer des donnes partirde petits groupes suivis sur le terrain. Il existe aussi unemthode de comptage ralise par lOnusida et lOMS quirpond au nom de Sentinelle : Elle consiste tablir le

    nombre de sropositifs dun pays en comptant le nombre de fem-mes enceintes sropositives frquentant les centres de sant, eten extrapolant acrobatiquement ces chiffres pour tenter desti-mer la prvalence du VIH dans des populations entires , sin-digne Jean-Claude Roussez, dans Les 10 plus gros mensongessur le sida (d. Dangles).Une mthode dautant plus contestable que limmunitparticulire dont bnficie la femme enceinte fait partiedes quelque soixante-dix lments pouvant produire unfaux positif. Il nest pas inutile de rappeler que selon lespays o le test de confirmation (Western blot) est prati-qu, il suffit que deux bandes ragissent pour tre dclar

    sropositif en Afrique, contre trois ou quatre bandes dansles pays occidentaux

    Programme dentraide de la communaut de Kibera, Kenya, Afrique. Onusida/G. Pirozzi

    En Afrique, les critres de diagnostic et les modes de dpistagenont pas la rigueur de ceux pratiqus en Occident.

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    Faut-il se rjouir de la mise en place en France dun testrapide, test salivaire qui donne un rsultat en moins de tren-

    te minutes, et peut tre propos en dehors de tout cabinetmdical, par des associations de prvention par exemple ?Actuellement, lheure nest qu lexprimentation ! La Hau-te Autorit de Sant (HAS) veut se donner du temps. Cestdailleurs ce que dplore le dernier Transversal (novembre-dcembre 2008), magazine de lassociation Sidaction : Cest la dception du ct des acteurs de la lutte (). La HASreste prudente. Elle reconnat lintrt potentiel des tests rapi-des pour faciliter laccs au dpistage des populations qui nontpas accs aux dispositifs traditionnels et encourage les projetsexprimentaux pour confirmer le bnfice attendu de ces tests.() Difficile de savoir si cela permettra de sortir du cadre actueltrs rglement de la recherche biomdicale, actuellement im-

    pos pour tout nouveau projet de dpistage rapide en France .

    Soixante-dix circonstances trompeusesUne prudence qui mriterait dtre salue, ds lors quonsintresse de prs au dpistage. Plusieurs tudes mon-trent que les anticorps mis en vidence par ces tests nepermettent pas de prouver linfection au VIH. Ils man-quent de spcificit dans le sens o ils dclent la prsen-ce danticorps produits contre des microbes et bactriesou dautres facteurs qui nont rien voir avec le VIH etque lon trouve souvent dans le sang de personnes saines.Il existe en effet prs de soixante-dix circonstances, par-

    fois trs courantes, susceptibles de donner un faux posi-tif : anmie, candidose, maladies auto-immunes, grippe,

    rhume, hpatite, herps, tuberculose, toxicomanie, vacci-nation et mme, la grossesse en cours ou rcente Avant

    tout scnario catastrophe, cette liste des conditions dcla-res par les fabricants de test comme source de faux posi-tifs mriterait dtre soumise toute personne qui se voitproposer un test rapide.

    Un test combin Malgr cette prudence affiche, lHAS nourrit dautresambitions, autant de mauvaises surprises pour les person-nes qui mettent en cause les tests Elisa et Western blot.Ainsi, le dlai ncessaire entre le moment suppos de lin-fection et la possibilit de faire un test Elisa est raccourci.Il passe de trois mois six semaines. Les messages publicssur le dpistage devraient changer prochainement. Elisa

    nouvelle gnration est un test combin . Du ct destests rapides, les trois mois sont encore ncessaires, maisils devraient voluer leur tour.Plus inquitant, le dernier rapport de lHAS (octobre 2008)annonce que lagence va valuer lintrt de proposer enroutine un dpistage la population gnrale . Cette tudeva sappuyer sur des modlisations effectues lhpitalde Tourcoing visant dterminer le rapport cot-efficacitdune gnralisation du dpistage en France .Au-del du cot, nest-ce pas aussi le pourcentage de fauxpositifs qui mriterait dtre tudi, afin dviter la misesous traitement de personnes saines, avec des mdica-

    ments dont les effets dltres long terme ne sont tou-jours pas connus ?

    Dpistage pour tous :attention aux faux positifs !

    La mise dispositiondes tests de

    dpistage rapidesoulve la questionde leur fi abilit

    Examen dune femme atteinte du SIDA en Inde. Gideon Mendel for The International HIV/AIDSAlliance/Corbis

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    LAZT fut dcouverte en 1964 et pro-pose dans le traitement du cancer. Ses effetssecondaires graves (mortels chez les souris de labo-ratoire) ont entran un rejet catgorique de la partdes autorits de sant. Cependant, lapparition dusida a chang la donne et permis la molcule detrouver un nouveau march . Une autorisation estdlivre en 1985 aux tats-Unis. Aujourdhui, envi-ron 3 millions de personnes vivant avec le VIH sui-vent un traitement antirtroviral : 950 000 personnessupplmentaires la fin de 2007 par rapport la finde 2006 (donnes OMS, 2008).Pourtant, nombreuses sont les tudes qui ont point,

    ds lafi

    n des annes 80, la toxicit de lAZT (l'azido-thymidine, par ailleurs connue sous le nom de zido-vudine), mdicament administr haute dose chezles patients jusquen 1990.galement appele terminateur de chane ADN ,la molcule empche non seulement larplication virale, mais galement la re-production de toutes les cellules sans dis-tinction. Cest pourquoi, les tissus dontles cellules se renouvellent frquemmentsont particulirement agresss. Do leseffets secondaires sur la digestion ou surles globules sanguins (anmie).

    Troubles dus lAZT

    Richman et al. (1987) relatent dautres s-rieux effets secondaires, notamment la sup-pression de la moelle osseuse , soit laplasiemdullaire. Nauses, myalgies, insomnie, etde svres maux de tte ont t plus frquem-ment nots chez les patients traits avec lAZT.Une macrocytose [Ndlr : globules rouges de grande taille]sest dveloppe chez la plupart des sujets du groupe AZT .Anmie, neutropnie, troubles hmatologiques ontgalement t bien plus frquents. 24 % des patients

    contre 4 % dans le groupe placebo, ont ncessit demultiples transfusions sanguines.

    Les auteursconcluent : Bien quun sous-

    ensemble de patients tolrent lAZT sur une priode pro-longe avec peu deffets secondaires toxiques, ce mdica-ment devrait tre administr avec prcaution du fait de satoxicit, et sur une priode limite. 1

    Les tudes se sont succdes sur les mfaits de lAZT :la molcule tue les lymphocytes2 et selon des cher-cheurs franais, il est impossible de maintenir dehautes doses du traitement lAZT, toxique pour lesang et la moelle osseuse3. Pire, en 1991, Chariot etal. sintressent aux mitochondries (organites essen-tiels la production dnergie cellulaire, donc toutlorganisme), et saperoivent que leur fonctionne-

    ment est gravement entrav par lAZT4

    .

    Molcules combines

    Par la suite, des traitements moins doss et dautresmolcules plus cibles ont t mis au point. On trou-

    ve ainsi, parmi les inhibiteurs de la trans-criptase inverse et leurs formes combi-nes, les inhibiteurs nuclosidiques (de lamme famille que lAZT (retrovir), lamivu-dine, emtricitabine, didanosine, abacavir),les non-nuclosidiques (efavirenz, nevira-pine, travirine) et les analogues nuclosi-ques (tenofovir).

    Les progrs de la chimie ont ensuiteapport les inhibiteurs de protase (am-prenavir, tipranavir, indinavir, etc.), lesinhibiteurs de lintgrase (raltgravir), lesinhibiteurs de fusion et dentre (enfuvir-tide, maraviroc) ou encore les inhibiteursde maturation. La trithrapie consiste rduire les doses et associer trois mol-

    cules agissant sparment.En 2002, Wise et Reid (hpitaux de Londres) tmoi-gnent de la toxicit de la nevirapine pour le systmenerveux central5 : sentiments de perscution, d-

    pression, tentative de suicide chez trois cas traits la nvirapine. Cette molcule est particulirement

    AZT, trithrapies : lenvers du dcor

    Il semble que les ef etsdltres des trithrapies

    soient largement sous-estims,notamment chez les tus etles nourrisons.

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    Health International pour le compte du laboratoire amri-cain Gilead Sciences , dplore le magazine de lasso-ciation Sidaction. Plusieurs autres essais sur le mme mdicament ont gale-ment t suspendus au Nigeria, au Malawi et au Cambodge,mais dautres sont poursuivis au Ghana, au Botswana et enThalande. En Thalande, lessai Tnofovir, lanc en 2005 parle Center for Disease Control and Prevention (CDC) amricainsur 1 600 usagers de drogues par voie intraveineuse et sron-gatifs au VIH, est toujours en cours, en dpit des protestationsvigoureuses dassociations locales et du Nord (notammentMdecins sans frontires et Act Up). Le protocole ne prvoit

    pas la distribution de seringues, seul moyen pour permettreaux participants de se protger efficacement de la contami-nation par le VIH. Cet oubli volontaire viole les rgles thi-ques lmentaires. Dautre part, que penser des expriences en cours surles enfants soigns lIncarnation Childrens Center(ICC) de New York ? Deux cents tudes sur les anti-r-troviraux y seraient actuellement conduites, avec laidefinancire des laboratoires pharmaceutiques. LICC estgre par le Presbyterian Hospital de lUniversit deColumbia, en relation avec Catholic Home Charities,par le biais de lArchidiocse de New York. Dans le dos-

    sier du sida plus que dans tout autre, lEnfer se cacheencore une fois sous dangliques intentions.

    propos de lauteureJournaliste freelance, Pryska Ducurjoly a travaillsept ans dans la presse gnraliste avant de se spcia-liser dans les questions de sant et denvironnement.

    Elle explore aussi, pour NEXUS, les formes dnergiesmergentes, commencer par lnergie libre.

    Notes1. Richman et al. (1987) : The toxicity of azidothymidine (AZT) in thetreatment of patient with AIDS and AIDS-related complex. A double-blind,placebo-controlled trial, New England Journal of medecine.2. Dournon et al. (1988) : Effets of zidovudine in 365 consecutive patientswith AIDS or AIDS-related complex . The Lancetdu 3 dcembre 1988,page 1297-1302.3. Van Leeuven etal. (1990) : Article paru dans Genitourinary Medecine,n 66, 418-422.4. Chariot et al. (1991) : Partial cytochrome c-oxydase defi ciency andcytoplasmic bodies in patients with zidovudine , Neuromuscular Dosoders,volumes I, n 5.5. Wise et Reid : Neuropsychiatric complications of nevirapine treatment ,British Medical Journal 13 avril 2002.6. Blanche et al., 1999 ; Heresi etal., 1

    Dans une glise en Afrique du Sud Gideon Mendel/Corbis

    Bibliographie- Les 10 plus gros mensonges sur le sida, Dr tienne de Harven,Jean-Claude Roussez, d. Dangles- La Thorie VIH du sida, incohrence scientifi quede Rebecca Culshaw, d. Marco Pietteur- Sida, supercherie scientifi que et arnaque humanitaire,Jean-Claude Roussez, d. Marco Pietteur