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2 | VENDREDI 31 JUILLET 2015 | LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ VOUS & NOUS P our le politologue Olivier Ihl, plusieurs aspects se dégagent aujourd’hui. 1 Une stratégie politique qui n’est plus d’actualité « Il reste le souvenir d’une stratégie politique, d’une su- renchère sécuritaire pour qu’une partie de l’électorat de l’UMP ne rejoigne pas le Front national. Les élections européennes et les Régiona- les de 2009 et 2010 s’étaient révélées favorables au parti d’extrême droite, et, à l’ouverture qui a présidé au début du mandat de Nicolas Sarkozy, vont succéder les débats sur l’identité nationa- le, l’islam et la République. Aujourd’hui, il veut repro- duire le siphonnage de l’électorat d’extrême droite opéré en 2007. Ce n’est plus à l’ordre du jour aujourd’hui chez Les Républicains, à part peut-être en Provence-Al- pes-Côte d’Azur où Christian Estrosi est obligé de courir après Marion Maréchal-Le Pen… » 2 Un désastre politique, juridique et moral « Si l’on prend un peu de re- cul, la plupart des mesures qu’il avait annoncées ont été soit abandonnées par l’UMP – comme la déchéance de nationalité pour les person- nes d’origine étrangère ayant porté atteinte à la vie d’une personne dépositaire de l’autorité publique – soit – la plupart ! – retoquées par le Conseil constitutionnel, c’est-à-dire considérées comme non conformes au droit français et aux valeurs de la République. Je note d’ailleurs que Nicolas Sarko- zy a lui même fait son mea culpa l’année dernière sur la question ». 3 La stigmatisation d’une ville et d’un quartier « Localement, il reste la stig- matisation d’un quartier ! Quant à l’image de la ville, elle a été ternie par cette cor- rélation à la violence… » 4 La progression de ces “idées” dans l’opinion publique « Ce qui est frappant, c’est de voir comment la question du lien entre sécurité, nationali- té et immigration a progressé dans l’opinion publique. De plus en plus portées au pina- cle, ces thématiques s’impo- sent de plus en plus comme une évidence sociale, et les attentats de janvier n’ont rien arrangé… » 5 La gauche a été touchée « Même à gauche, on as- siste à un abandon de doctri- ne sur ce terrain. Au nom du “réalisme”, il y a des propos – je pense à ceux du Premier ministre… – qui sont très dif- ficilement entendables sur les Roms ». 6 Un effet paradoxal « Alors même que cette emphase a été invalidée juri- diquement et politiquement, des digues morales ont cédé. La France se montre inquiè- te, anxieuse ; le climat n’est pas sain politiquement. Il convient de retrouver de la sérénité dans tout cela ». 7 Les oubliettes de l’Histoire « Pour autant, symbole de la démission du chef de l’État par rapport aux valeurs de la République, ce discours sera rejeté dans les oubliettes de l’Histoire, d’autant que son propre auteur s’en est dé- marqué. Nicolas Sarkozy tente son retour avec un tout autre profil… » Propos recueillis par Philippe GONNET Le vendredi 30juillet 2010, Nicolas Sarkozy, alors président de la République, tenait, en fin de matinée à la préfecture de l’Isère, ce qui demeure comme “le discours de Grenoble” en réponse aux violences survenues dans le quartier de la Villeneuve. Qu’en reste-t-il cinq ans plus tard ? Éléments de réponse avec Olivier Ihl, directeur honoraire de l’Institut d’études politiques (IEP) de Grenoble, professeur de science politique. C’était le 30 juillet 2010, à la préfecture de l’Isère (de gauche à droite), Michèle Alliot-Marie, alors ministre de la Justice, Nicolas Sarkozy, président de la République, Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, et Eric Le Douaron, préfet de l’Isère. Photo Le DL/Lisa MARCELJA Ce que le président Nicolas Sarkozy avait annoncé ce jour-là à Grenoble Ü La création d’un Gir départemental «Je demande que soit créé à Grenoble et dans l’Isère un Gir (Groupe d’inter- vention régional) départe- mental qui pourra porter l’effort d’investigation ju- diciaire au plus près des besoins. Et j’entends que les services fiscaux soient pleinement associés à cet- te expérimentation.» Ü Le nouveau préfet «Il y a eu un grand débat pour savoir si un policier pouvait être préfet. Un po- licier est un serviteur de l’État ; un préfet aussi. Il ne faut pas condamner l’action de son prédéces- seur. Mon devoir de chef de l’État est de mettre la bonne personne au bon endroit.» Ü Le “Grenelle de la sécurité” «Si je n’étais pas venu, on m’aurait reproché de ne pas prendre la mesure de la situation ; je viens et on me reproche de stigmati- ser. Quant au “Grenelle de la sécurité”, pourquoi pas ? Mais si je dis “j’orga- nise un colloque”, qui m’aurait pris au sérieux ?» Ü La vidéosurveillance «Qui peut penser que quelques îlotiers suffi- ront ? La vidéosurveillan- ce, on en a besoin. 60 000 caméras seront installées d’ici 2012 et certaines se- ront embarquées sur les véhicules patrouillant la nuit. J’entends certains crier à l’atteinte aux liber- tés individuelles. Je les laisserai faire…» Ü Les polices d’agglomération «Dans le même esprit, la création des polices d’ag- glomération permet de re- grouper les moyens de la police et de la gendarme- rie dans les grandes mé- tropoles. C’est déjà le cas depuis l’an dernier en ré- gion parisienne. Lille, Lyon et Marseille seront bientôt concernées…» Ü Les peines planchers «Je vais demander au Par- lement d’examiner dès la rentrée les peines plan- chers aux auteurs de vio- lences aggravées. C’est une réforme fondamenta- le. Elles s’appliquent aujourd’hui aux multiréci- divistes. Je souhaite qu’el- les soient désormais éten- dues à toutes les formes de violences aggravées, c’est-à-dire sur des per- sonnes dépositaires d’une autorité publique.» Ü Le bracelet électronique «Je souhaite le dévelop- pement de son champ d’application à l’égard des multirécidivistes, sous le contrôle du juge. En cas de nouvel incident, cela permettrait aux policiers ou aux gendarmes d’inter- venir rapidement.» Ü La déchéance de la nationalité française «La nationalité française doit pouvoir être retirée à toute personne d’origine étrangère qui aurait vo- lontairement porté attein- te à la vie d’une personne dépositaire de l’autorité publique. Je souhaite que l’acquisition de la nationa- lité française par un mi- neur délinquant au mo- ment de sa majorité ne soit plus automatique.» Ü Les établissements de réinsertion scolaire «Nous allons ouvrir à la rentrée une vingtaine d’établissements de réin- sertion scolaire, qui dispo- seront d’un encadrement renforcé et adapté. Je sou- haite qu’un tel établisse- ment soit ouvert à Greno- ble ou dans l’Isère.» ISÈRE | En réponse aux émeutes de la Villeneuve, survenues après le braquage du Grenoble a-t-elle oublié LA PHRASE } Si c’était à refaire ? Je ne le referais pas pareil. ~ Nicolas Sarkozy Le 8 octobre, à Toulouse : alors candidat à la présidence de l’UMP.L’ancien chef de l’Etat est revenu sur le “célèbre” discours de Grenoble, prononcé en 2010. LE BILLET PAR GEORGES BOURQUARD Rebsamen, moi maire, moi ministre… François Rebsamen a retenu la leçon de Coluche, il prend les choses du bon côté. Quand tombent les chiffres du chômage chaque fin de mois, c’est le monsieur qui explique que c’est pas plus mal que si c’était pire. Rebs pour les intimes est bien placé pour parler du chômage, il est ministre du Travail. Rebsamen avait laissé à Alain Millot son fauteuil de maire de Dijon pour entrer au gouvernement. Selon la règle gravée dans le marbre par le moi président Hollande : pas de cumul, chacun chez soi et les sans- emploi seront bien gardés. Alain Millot venant de décéder, Rebsamen est soudain saisi d’une bouffée de nostalgie dijonnaise. La mairie lui manque, la présidence d’agglomération aussi. Rebsamen aurait-il épuisé les charmes de la fonction de ministre ? La courbe du chômage qui traîne à s’inverser serait-elle plus têtue que lui ? Rien de tout ça. Rebsamen veut tout, rester ministre mais aussi être maire, président d’agglo et tout le saint-frusquin. Dommage que le siège de duc de Bourgogne soit passé de mode, il l’aurait lorgné. C’est un dur à la tâche, Rebsamen, avec lui Valls peut dormir sur ses deux oreilles. Au lieu de ça, le Premier ministre le rappelle sèchement au règlement : c’est Paris ou Dijon, pas les deux. Et Rebsamen qui se croyait malin avec ses dons d’ubiquité… Il manque vraiment d’humour Manuel Valls, un petit couac gouvernemental au cœur d’un été à l’ambiance de plomb n’aurait fait de mal à personne. ULA QUESTION DU JOUR L’absence de permis de conduire peut-elle être moins gravement sanctionnée ? @ LA RÉPONSE À LA QUESTION D’HIER : Michel Platini ferait-il un bon président de la Fifa ? Oui 58 % Non 42 % Résultats de la consultation effectuée sur le site du Dauphiné Libéré (7645 votes). Chaque jour, une question vous est posée dans cet espace. Vous êtes invités à y répondre sur le site du Dauphiné Libéré : ledauphine.com rubrique “La question du jour”. En vidéo : en Afrique du Sud, un éléphanteau agacé par des oiseaux à voir, à lire sur le site du Dauphiné Libéré : ledauphine.com UÀ VOIR, À LIRE SUR LE WEB LE DOSSIER DU JOUR | EN ISÈRE

Nicolas Sarkozy, cinq ans après

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interview pour Le Dauphiné Libéré du 31 juillet 2015

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  • 2 | VENDREDI 31 JUILLET 2015 | LE DAUPHIN LIBR

    VOUS&NOUS

    Pour le politologue OlivierIhl, plusieurs aspects sedgagent aujourdhui.

    1Une stratgie politique quinest plus dactualit Il reste le souvenir dunestratgie politique, dune surenchre scuritaire pourquune partie de llectoratde lUMP ne rejoigne pas leFront national. Les lectionseuropennes et les Rgionales de 2009et 2010 staientrvles favorables au partidextrme droite, et, louverture qui a prsid audbut du mandat de NicolasSarkozy, vont succder lesdbats sur lidentit nationale, lislam et la Rpublique.

    Aujourdhui, il veut reproduire le siphonnage dellectorat dextrme droiteopr en 2007. Ce nest plus lordre du jour aujourdhuichez Les Rpublicains, partpeuttre en ProvenceAlpesCtedAzuroChristianEstrosi est oblig de couriraprs Marion MarchalLePen

    2 Un dsastre politique,juridique et moral Si lon prend un peu de recul, la plupart des mesuresquil avait annonces ont tsoit abandonnes par lUMP comme la dchance denationalit pour les personnes dorigine trangre

    ayant port atteinte la viedune personne dpositairede lautorit publique soit la plupart ! retoques par leConseil constitutionnel,cestdire considrescomme non conformes audroit franais et aux valeursde la Rpublique. Je notedailleurs que NicolasSarkozy a lui mme fait son meaculpa lanne dernire sur laquestion .

    3La stigmatisation duneville et dun quartier Localement, il reste la stigmatisation dun quartier !Quant limage de la ville,elle a t ternie par cette corrlation la violence

    4La progression de cesides dans lopinionpublique

    Cequiest frappant, cestdevoir comment la question dulien entre scurit, nationalit et immigration aprogressdans lopinion publique.Deplus en plus portes au pina

    cle, ces thmatiques simposent de plus en plus commeune vidence sociale, et lesattentatsde janviernont rienarrang

    5La gauche a t toucheMme gauche, on assiste un abandon de doctrine sur ce terrain.Au nom duralisme, il yadesproposje pense ceux du Premierministre qui sont trs difficilement entendables surles Roms .

    6Un effet paradoxal Alors mme que cetteemphase a t invalide juridiquement et politiquement,

    des diguesmorales ont cd.La France se montre inquite, anxieuse ; le climat nestpas sain politiquement. Ilconvient de retrouver de lasrnit dans tout cela .

    7Les oubliettes de lHistoire Pourautant, symboledela dmissiondu chef de ltatpar rapport aux valeurs de laRpublique, ce discours serarejet dans les oubliettes delHistoire, dautant que sonpropre auteur sen est dmarqu. Nicolas Sarkozytente son retour avec un toutautre profil

    Propos recueillispar Philippe GONNET

    Le vendredi 30 juillet 2010, Nicolas Sarkozy, alors prsident de la Rpublique, tenait, en fin de matine la prfecture de lIsre, ce qui demeure comme le discours de Grenoble en rponse aux violences survenues dans le quartier de la Villeneuve. Quen reste-t-il cinq ans plus tard ? lments de rponse avec Olivier Ihl, directeur honoraire de lInstitut dtudes politiques (IEP) de Grenoble, professeur de science politique.

    Ctait le 30 juillet 2010, la prfecture de lIsre (de gauche droite), Michle Alliot-Marie, alors ministre de la Justice, Nicolas Sarkozy, prsident de la Rpublique, Brice Hortefeux, ministre de lIntrieur, et Eric Le Douaron, prfet de lIsre. Photo Le DL/Lisa MARCELJA

    Ce que le prsident Nicolas Sarkozy avait annoncce jour-l Grenoble La cration dun GirdpartementalJe demande que soit cr Grenoble et dans lIsreun Gir (Groupe dintervention rgional) dpartemental qui pourra porterleffort dinvestigation judiciaire au plus prs desbesoins. Et jentends queles services fiscaux soientpleinement associs cette exprimentation.

    Le nouveau prfetIl y a eu un grand dbatpour savoir si un policierpouvait tre prfet. Un policier est un serviteur deltat ; un prfet aussi. Ilne faut pas condamnerlaction de son prdcesseur. Mon devoir de chefde ltat est de mettre labonne personne au bon

    endroit.

    Le Grenelle de lascuritSi je ntais pas venu, onmaurait reproch de nepas prendre la mesure dela situation ; je viens et onme reproche de stigmatiser. Quant au Grenellede la scurit, pourquoipas ? Mais si je dis jorganise un colloque, quimaurait pris au srieux ?

    La vidosurveillanceQui peut penser quequelques lotiers suffiront ? La vidosurveillance, on en a besoin. 60 000camras seront installesdici 2012 et certaines seront embarques sur lesvhicules patrouillant lanuit. Jentends certains

    crier latteinte aux liberts individuelles. Je leslaisserai faire

    Les policesdagglomrationDans le mme esprit, lacration des polices dagglomration permet de regrouper les moyens de lapolice et de la gendarmerie dans les grandes mtropoles. Cest dj le casdepuis lan dernier en rgion parisienne. Lille,Lyon et Marseille serontbientt concernes

    Les peinesplanchersJe vais demander au Parlement dexaminer ds larentre les peines planchers aux auteurs de violences aggraves. Cest

    une rforme fondamentale. El les s appl iquentaujourdhui aux multircidivistes. Je souhaite quelles soient dsormais tendues toutes les formes dev io lences aggraves ,cestdire sur des personnes dpositaires duneautorit publique.

    Le braceletlectroniqueJe souhaite le dveloppement de son champdapplication lgard desmultircidivistes, sous lecontrle du juge. En casde nouvel incident, celapermettrait aux policiersou aux gendarmes dintervenir rapidement.

    La dchance de lanationalit franaise

    La nationalit franaisedoit pouvoir tre retire toute personne doriginetrangre qui aurait volontairement port atteinte la vie dune personnedpositaire de lautoritpublique. Je souhaite quelacquisition de la nationalit franaise par un mineur dlinquant au moment de sa majorit ne soitplus automatique.

    Les tablissementsde rinsertion scolaireNous allons ouvrir larentre une vingtainedtablissements de rinsertion scolaire, qui disposeront dun encadrementrenforc et adapt. Je souhaite quun tel tablissement soit ouvert Grenoble ou dans lIsre.

    ISRE | En rponse aux meutes de la Villeneuve, survenues aprs le braquage du

    Grenoble atelle oubli

    LA PHRASE

    } Si ctait refaire ? Je ne le referaispas pareil. ~Nicolas Sarkozy Le 8 octobre, Toulouse : alors

    candidat la prsidence de lUMP.Lancien chef de lEtatest revenu sur le clbre discours de Grenoble, prononc

    en 2010.

    LEBILLETPAR GEORGES BOURQUARD

    Rebsamen, moi maire,moi ministre

    Franois Rebsamen a retenu la leon de Coluche, il prend leschoses du bon ct. Quand tombent les chiffres du chmage chaquefin de mois, cest le monsieur qui explique que cest pas plus malque si ctait pire. Rebs pour les intimes est bien plac pour parlerdu chmage, il est ministre du Travail.Rebsamen avait laiss Alain Millot son fauteuil de maire de Dijon

    pour entrer au gouvernement. Selon la rgle grave dans le marbrepar le moi prsident Hollande : pas de cumul, chacun chez soi et lessans- emploi seront bien gards.Alain Millot venant de dcder, Rebsamen est soudain saisi dune

    bouffe de nostalgie dijonnaise. La mairie lui manque, la prsidencedagglomration aussi. Rebsamen aurait-il puis les charmes de lafonction de ministre ? La courbe du chmage qui trane sinverserserait-elle plus ttue que lui ?Rien de tout a. Rebsamen veut tout, rester ministre mais aussi

    tre maire, prsident dagglo et tout le saint-frusquin. Dommageque le sige de duc de Bourgogne soit pass de mode, il lauraitlorgn.Cest un dur la tche, Rebsamen, avec lui Valls peut dormir sur

    ses deux oreilles. Au lieu de a, le Premier ministre le rappelleschement au rglement : cest Paris ou Dijon, pas les deux. EtRebsamen qui se croyait malin avec ses dons dubiquitIl manque vraiment dhumour Manuel Valls, un petit couac

    gouvernemental au cur dun t lambiance de plomb nauraitfait de mal personne.

    ULA QUESTION DU JOURLabsence de permis de conduire peut-elletre moins gravement sanctionne ?@LARPONSELAQUESTIONDHIER:Michel Platini ferait-il un bon prsident de la Fifa ?

    Oui 58 % Non 42 %Rsultats de la consultation effectue sur le site du Dauphin Libr (7645 votes).Chaque jour, une question vous est pose dans cet espace.Vous tes invits y rpondre sur le site du Dauphin Libr :ledauphine.com rubrique La question du jour.

    En vido : en Afrique du Sud,un lphanteauagac par des oiseaux

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