52
No IXS d'Ichtyologie ouest africaine i\u c,oiirs dc la période de dcus mois s'étendanl du début. de septembre à Gn octobre 1952, la chalutier de Recherches du Service Technique des Pêches du Gouvernement général de l'A. O. F. (Inspection générale de l'Élevage), a fait un certain nombre de sorties ayant pour but Yéchantillonage, tant du point de vue qualificatif que du point de vue quantitatif de la faune sur les fonds de pêche compris entre Port Étienne, au Nord et la latilude 14000' N au Sud. Les points de prospection les plus inléressants sc situent dans la zone de la bordure Sud de la fosse de Cayar. Le tableau suivant donne les no5 de référence des diverses slations (date et lieu) qui ont fourni du matériel soumis h mon examen, et qui sont rappelés dans la liste systématique avec répartition bathymétrique. Cette liste sera elle-même suivie de remarques systématiques et biologiques concernant un certain nombre d'espèces carac- téristiques des fonds de 100 m. et au delà, et, par suite, peu conimunes sur les marchés de Dakar bien que certaines soient abondantes et parfaitement comestibles (I)). (1) Tons les dessins, 1 l'exception des figures 23 ct 24 qui sont de Mme S. GUITAT, M. DEVILLERS h la Station de Biologie Marine de I'JFAN, Gor&, ont été dessinés par d'après des exemplaires faisant partie des collections de la slation.

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No IXS d'Ichtyologie ouest africaine

i\u c,oiirs dc la période de d c u s mois s'étendanl du début. de septembre à G n octobre 1952, la chalutier de Recherches du Service Technique des Pêches du Gouvernement général de l'A. O. F. (Inspection générale de l'Élevage), a fait un certain nombre de sorties ayant pour but Yéchantillonage, tant du point de vue qualificatif que du point de vue quantitatif de la faune sur les fonds de pêche compris entre Port Étienne, au Nord et la latilude 14000' N au Sud.

Les points de prospection les plus inléressants sc situent dans la zone de la bordure Sud de la fosse de Cayar.

Le tableau suivant donne les no5 de référence des diverses slations (date e t lieu) qui ont fourni du matériel soumis h mon examen, e t qui sont rappelés dans la liste systématique avec répartition bathymétrique.

Cette liste sera elle-même suivie de remarques systématiques e t biologiques concernant un certain nombre d'espèces carac- téristiques des fonds de 100 m. et au delà, et, par suite, peu conimunes sur les marchés de Dakar bien que certaines soient abondantes e t parfaitement comestibles (I)).

(1) Tons les dessins, 1 l'exception des figures 23 ct 24 qui sont de M m e S. GUITAT, M. DEVILLERS h la Station de Biologie Marine de I'JFAN, Gor&, ont été dessinés par

d'après des exemplaires faisant partie des collections de la slation.

g.052 6. CADENAT

TABLEAU DES STATIONS ou A TB IZBCOLTB LE M A T ~ R I E L E X A M I N B .

4

2

3

4

5

6

7

s 9

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11

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14

15

16

17

- DATE

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3-IX

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18-IS

23-IX

25-1s

7-X

1 o-)i - .

- -

14-x

- 16-X

21-x

-

L I E U D E CAPTURE

- Baie du Levrier, devant Port gtienne.

- Contenu stomacal d'Orcynopsis itnicolor pris en surface dans les parages du Cap Blanc.

- Contenus stomacaux de Neothmnm albacora pris au N.-W. de Cayar au-dessus des Ionds de 1.500 i~ 2.000 m.

- 14000' N. fonds de 160 à 240 m.

- 14030' N. - 25 m.

- ,14030' N. L 50 m.

- 14O30' N. - 200 m.

- 14000' N. - 25 m.

6 milles au S.-W. de Garbe 38-40 m.

Zone sud de la iosse de Cnyar (surface).

25 m.

- 50 m.

- 100 Im.

- 50 m.

- 200 m.

N.-W. Almadies (accores Sud dc la €ossr do Cayar) environ 300 m.

- 250 à 350 m.

(1) Ces numéros sont ceux utilisés dans la lisle syst6matique et bathym6trique sui- vante.

c . "

NOTRS D'ICIITYOLOGIB OUEST-AFRICAINE

LISTE SYST~3lATIQUB ET BATHYRIfiTRIQUE.

b. - Poissons cartila- gineux. Sélaciens.

Scyliorhinus stellaris (LIN.). Mustellus canis (MITCIIILL.) Sqrmlw (Acanthias) fernan-

dinus MOLINA . . . . . . . . . . Oxynotus centrina (LINNI?). . Squaiina aculeata DUMERIL.

Rhinobatus al bonzacirlaliis NORMAN . . . . . . . . . . . . . . .

Rhinobatrrs dbinobalus (L.).. Raia maderensis LOWE . . . . Raia miraletus LINNI? . . . . . Raia sp. (œuf seulement). . Torpedo marmorata RISSO.. Tr igon (Dasyatis) margarita

G ~ N T I I E R . . . . . . . . . . . . . Trigon (Dasyatis) marmorala

STEIND . . . . . . . . . . . . . . . Pteroplnlea altaveln (LIN.). .

SquUtillU OCLdUtU B o N A P A R r a

B. - Poissons osseux.

~Pteroll~rissus bclloci CADENA^ Sardina p ilchardus (WALB .) Sardinella aurita C. V ...... Auloprts filamentosils (BLOCB Chlorophthalmiu agmsizi Bo-

Chlorophthalmus sp ....... Saiirida parri NORMAN.. ... Trac11 i n o c e p h a l u s inyops

(SCHNEIDER). . . . . . . . . . . . Conger macrops GÜNTHER.. Mystriophis rosiellztus (RI-

CHARDSON).. . . . . . . . . . . . . Panfurichihys nmuritaniezrs

PELLTCGRIN. . . . . . . . . . . . .

NAPARTE. . . . . . . . . . . . . .

- - 25

m.

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8

5

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11

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1 5

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300 m. -

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16

.6-17

.G-I 7

1 7

1 6

.6-I 7 17

.6-17

1054 J; .CADENAT

I Zrocoeliis cwlilans J,rivNí: . . 3rcreroeociiis brach?joplcrr~s

7ypselurlts ru bcscrns ( RAFI- NESQUE) . . . . . . . . . . . . . .

I/lacrirroplris serraius (LOWE) i\Ianuroplus violarclis (ZUG-

MAYER). . . . . . . . . . . . . . . . . Laernonema yai*rellii (Lowr). Coe1orh:phis sp. . . . . . . . . . Rregnaaceros sp.. . . . . . . . . . . fi1 er1 i i c c i u s ti1 er 111 c c i ris

(LINNB) ? . . . . . . . . . . . . . Merlitceiris senegalensis CA-

(RICHARDSON) . . . . . . . . . .

DENAT. . . . . . . . . . . . . . . .

Psetiodes belclLeri BENNETT Plalophrys (Bolhus) podnc

Rit r i i li a r i i s 1 i n g 11 a i 7 1 /¡I

DELAROCIIE) . . . . . . . . . . .

( L I N N f i ) . . . . . . . . . . . . . . . .

A rnogl ossi i s irnp~eria 1 i s (Rh-

ili*r~~gEossits capensis Bow

Monolene inirr~osto~i~a CADE

Synciunr rnicrisrrrm RANZAN = Hem~irl~ornbi~s griineen sis STEiNn . . . . . . . . . . . . . .

Climseanopsetta 1 1 ~ g i ~ b r i s AL.

Microchirus sp. aff. M . un.

FINESQUE). . . . . . . . . . . . . .

L E N C E R ? . . . . . . . . . . . . . .

NAT . . . . . . . . . . . . . . . . . .

COCK . . . . . . . . . . . . . . . . .

riega,tus (DONOVAN). . . . . . Solea azeuia (CAPELLO). . . .

Solea senegalensis KAUP.. . . Bnlh~jsolea~ Sp. . . . . . . . . . . . .

Solen lascaris (RISO) . . . . .

Cy n o g l os I L S c a n a I' i e n s i <

Cy no g l o s s u s senegalensi: STEINDACITNER.,. . . . . . . . .

( ICAUP) . . . . . . . . . . . . . . .

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300 m. -

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11

6-1 7

16

6-1:

6-1 '

6-1 '

NOTES D'ICHTYOLOGIE OUEST-AFRICAINE

Cyttzis. (Cytiopsis) rosezts

Zeus (Parazenopsis) conchifer

Zeus faber nmziritanicus DES-

( L O W E ) ................ (LOWE). . . . . . . . . . . . . . . .

BROSSES.. . . . . . . . . . . . . . .

Ifoloceiiìrzis hastalus C. V. . Fistztlaria In bacaria Lrnrvf Fislztlaria villosa KLUNZIN-

GER ...................

r i r i m inercatoris POLL. . . . . ilriris herideloti (C. V.) . . . Sconaber colias LOWE . . . . . Caranx hippos (LINNS) .... C a r a n x r o n c h u s GEOF.

SSIKT-HILAIRE. ......... Trac11 Z ~ I * L L S trecae CAD EN AT..

Argyreiosus (Vomer) setipin- nis (MITCH.) . . . . . . . . . . .

Serioln dumerili (RISO) ... Paracubiceps ledanoisi BEL-

LOC ....................

Cribiceps gracilis (LOWE) ? . . Raclupiziron (Elacate) cana-

durn (LINNI?) . . . . . . . . . . . Ckelidoperca sp. aff. C. inves-

Epinephelzis nenercs (GEOF. SAINT-HILAIRE) . . . . . . . .

Epirieplieliis goreerasis ( C . V.) Priacaizthris arenatus C. V. Priacaizilii~s cruentatris (LA-

C É P ~ D E ) . . . . . . . . . . . . . . .

DER) . ..................

Lziljaims fulgens (C. V.). - - L. n d i s a n i STEIND

Lrrtjaniis goreensis (C. V.) = guineensis BLEEKER. .

Deritex canariensis STEIK-

tigatoris (ALCOCK). . . . . . .

R~p~iCZiSSUpOllUCeliS(SCHnE1-

....

DACHNER.. ............. Bullelin d e 1 I fa l l , t. SV.

ronr ':TIENSI

1

SUI

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3

3

25 m. -

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___ 3 s- 40 m.

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12

12

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13

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13

13

13

13

- - 20( m. -

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7

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1055 =!E?!!

300 m. -

17

1 6

16

67

1056 J. CADENAT

]entez inaroceaiius C. V. . . 3 e n t e z nzaci*oplithaln~us

(BLOCH) ............... 9entex sp .................

Sparus (Chrysophrys) auratn L I N K É . . . . . . . . . . . . . . . . .

Pagrzis ehrenbergii C. V. . .

Pagellus bogaraveo (BRÜN- NICII) .................

Pagellus sp. aff. P. erythrinw

Pagrus auriga C. V . . ..... Pagrus pagrzis (LINNÉ) ....

( L I N N É ) . ............... Leihiinits atlanticm C. V. . Charas (Puntazzo) puntazzc

CETTI) . . . . . . . . . . . . . . . . . Box boops (LI"É). ....... Salpa (Boa) salpa (LI"É).

Caniharus (Spondyliosoma canlharus (L.) .........

Smaris n~aeroplithalmz~s CA DENAT) . . . . . . . . . . . . . .

Pristiponia bennetti LOWE. Parapristipoma ociolinealun

Diagramma inediterrancurr c. V.) ................ GUICHENOT ...........

Upeneus prayensis C. V... Synagrops microlepis NOR

M A N . . ................ U m brina canariensis VAL. Umbrina sieindachneri CA

D E N A T . . ..............

Capros aper (LINNÉ) ..... Antigonia capros LOWE.. . Ephipprts goreensis C . V..

anr It %NE -

1

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4- 4-

300 ni. -

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17 16

NOTES D'ICHTYOLOGIE OUEST-AFRICAINE 1057

Cliaetodon hoepcri STEIN-

Chaetodon luciae ROCHE-

Cliaetoton nzarcellae POLL. =

Acanthurus' nzonrouiue STEIN-

DACIINER .............. BRUNE . . . . . . . . . . . . . . . . C. altipinnis CADENAT..

DACHNER .............. Pontinus nccraensis NORMAN Pontinus kukl i i (LOWE) ?. . Helicolenus imperialis (C. V.)

Scorpaena angolensis NOR-

Scorpaona normuni CADENAT Scorpnena scrofa LINNI?.. .. Scorpaena scrofa var. ?... . .

Trigla lineaia VAL.. . . . . . . Trigla lyra L I N N É . . . . . . . Trigla sp. (le plus commun).

Lepidotriglu cadniani REGAN 3actylopterus (Cephalacun-

thus) volitans ( L I N N É ) ... Peristedion sp ........... Dlatycephalus gruveli PELLE-

MAN. ..................

GRIN.. .................

Xronzis lineatus CADENAT . .

:oris jrclis (LINNI?). ....... ?odianus iagonensis (Bow-

DICII) . . . . . . . . . . . . . . . . . Cyrichihys novacula ( L I N N É )

Scheneis naucrates L I N N ~ , . :allionynzus phaeton GUN-

TIIER .................. 'rachinus radiatus CUVIER.

Jrunoscopus bufo VAL.. ... Jranoscopus s p . . . . . . . . . . lembrops caicdinaaculata T STEINDACHNER.. . . . . . . . .

.

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13 13

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13

13 13

1058 J. CADENAT

Broli~ln barbata (SCIINEIDER) Caiapus (Pierasfer) im berbis

(TjINNk). ............... Carapus (Pierasfer) sp.. . . . .

diducíylus (SCHNEIDER).. . Holobairachus (Bafrachus)

Balisfes forcipatiss GMELIN . Renaiconiatus guitifer (BEN-

NETT) . . . . . . . . . . . . . . . . . Liosacciu cuíaneus (GÜN-

TITER). . . . . . . . . . . . . . . . . .

(LI"). . . . . . . . . . . . . . .

(CUVIER) . . . . . . . . . . . . .

I

L a g o c e p ha 1 its laevigatLt>

Spheroides splengeri (BLOCII Cli i 1 o ni y c te r tis anteiinnfx

Loph i iss budegassa SPIN O L'

Chirolophius Iceinpi NORM AI

ilntennarizts campylacaiLíl~~c BLEEKER . . . . . . . . . . . . .

Antennarius scaber CUVIER

I

25 m. -

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5

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- -

00 m.

-

13 13

- -

* DO n. - .5

-1 5

7

7 7

- -

= 300 m.

16

16

16-17 1 7

- - - ... soit un total de 144 espèces sur lequel la m3itié (71) ont

été péchées à des profondeur inférieures à 100 mètres.

50 mètres o u à des profondeurs moindres. Sur ce nomhre 7 seulement figurent aux stations faites à

NOTES ET REMARQUES

Mustelus canis (MITCHILL).

G A, signaler la grande taille : 1 m. 26 et 1 m. 33 de longueur totale de deux femslles pesant respectivement 8 lrg. 930 et 10 kg. 50@, plrises par environ 300 m. de fond.

La première portait 5 fœtus, la deuxième 9. Leur estomac était bourré de crustacés : grands Pénéidés, Calap-

NOTES D’ICIITYOLOGIE OUEST-AFRICAINE 1059

pidés du genre Acanthocarpus, et de Poissons : Chlorophthalinus agassisi.

Max Poll, dans les (( Résultats Scientifiques de l’Expédition

lantique Sud )) (I), cite cette espèce jusqu’à 230 m. de profondeur e t a pu observer des individus de taille très légèrement supérieure : I ni. 35 e t pesant jusqu’à.i2 lci1ogs.

b Océanographique belge dans les eaux côtières africaines de l’At-

e

Rhinobatus albomaculatus NORMAN.

La latitude 14030’ N. paraît être le point de capture le plus nordique de cette espèce par ailleurs très commune au large des côtes de Côte d’Ivoire, Gold Coast, Togo, Dahomey.

Raia maderensis LOWE ? (fig. 1, p: 1060).

C’est avec quelque doute que je rapporte à cette espèce les échantillons du (( Gérard Tréca )) qui d’une part ne correspondent exactement ni à la description de R. inaderensis ni à celle toute récente de R. straeleni POLL ( z ) e t d’autre part est sujette à des variations individuelles telles (en particulier la densité et la taille des épines tant du disque que de la queue) que, suivant les individus examinés, l’examen de tel ou te l caractère autorise- rait leur classement dans l’une ou l’autre de ces deux espèces.

Au point de vue coloration les exemplaires examinés avaient la partie dorsale du disque d’un gris brun plus ou moins foncé parsemée de taches rondes foncées d’un diamètre inférieur à celui de l’œil et de quelques taches arrondies plus grandes, et plus claires que la teinte de fond. Ces grandes taches étant situées plus spécialement dans la région médiane du disque. La face infé- rieure était irrégulièrement marquée de taches d’un gris rosé.

L’un des exemplaires (une femelle de 477 mm. de longueur

e t une triple rangée d’épines très fortes sur la caudale ; des spi- nules étaient également perceptibles dans la région du museau à la face inférieure du disque.

Un jeune exemplaire mâle de 353 min. de longueur totale était d‘une couleur grise presque uniforme, sans taches arrondies

C totale) avait la face supérieure du disque entièrement spinuleuse

(1) BrnseZZes, 1951, vol. IV, fasc. I, p. 34. (2) Max POLL., op. cit., p. 120.

1060 J. CADENAT

ni claires, ni foncées ; la surface dorsale du disque n'était. spinu- leuje que sur les bords e t les épines de la queue, réduites en nombre, étaient de taille très faible.

FIG. 1. - Raia maderensis LOWE 7 jeune m8le.

Pterothrissus belloci CADENAT (fig. 2, p. 1061).

Depuis sa description (décembre 1937) cette espèce a été retrou- vée régulièrement en particulier par les chercheurs espagnols ( l )

et par le (( Gérard Tréca )) à la descente du plateau continental au large des côtes de Mauritanie et du Sénégal.

(1) La pesca de arrastre en los fondos del Cabo'Blanco y del Banco Arguin (Africa Sahariana). Instituto Espano1 de Oceanografia, Trabajos, no 18, Madrid, 1943, Minis- terio de Marina.

NOTES D’ICHTYOLOGIE OUEST-AFRICAINE 1061

D’apr’ès les recherches belges, françaises et portugaises dans l’Atlantique africain, au Sud de l’équateur (côtes d’A. E. F. e t d’Angola), l’espèce se retrouverait dans les mêmes conditions

, .

.assez loin dans le Sud, mais présenterait quelques légères diffé- rences par rapport à la description originale.

Les exemplaires du (( Gérard Tréca )) examinés en détail, COP-

Tespondent parfaitement au point de vue de la constitution des

1062 J. CADENAT

nageoires e t de la ligne latérale à ceux ayant servi de base å la. première description.

Un détail qui n’avait pas été signalé autrefois et qui présente une certaine importance se rapporte à la constitution très parti- culière du premier ’arc branchial : les branchiospines au nonibre de 6 + 13 y sont réunies par une membrane.

Sardina pilchardus (WALBAUM).

La confirmation de la présence de la vérirable Sardine dans les parages du Cap Blanc presente un intérêt tout particulier du point de vue économique.

I1 ne semble pas que depuis l’époque où le professeur Th.. Monod (I) signalait la présence de cette espèce dans la Baie CIUI Lévrier en 1923, 1a.Sardine ait été observée dans ces parages.

La longueur totale des exemplaires du KG. Tréca)) (au nombre de 5) varie de 94 à 97 mm.

Bien qu’elles aient été trouvées dans un estomac de Orc!ynopsis- unicolor, leur état de conservation montre bien qu’elles avaient été ingérées depuis fort peu de temps et que c’est bien dans les parages du Cap Blanc que se situaient les bancs.

La date de cette constatation (début septembre 1952), permet de penser que la période pendant laquelle la présence des Sar- dines est possible dans la région de Port Étienne peut s’étendre sur au moins 6 mois de l’année.

Au moment o Ù PQrt Étienne voit son port en plein développe- ment et où le Service des Pêches de Mauritanie se propose cle réaliser un grandiose programme de recherches, l’intérêt de I’étude des variations physìcaFhimiques du milieu marin dans les parages du Cap Blanc, en Glation avec la biologie de 1a‘Sardine paraît de nature A retenir son‘ attention.

E

1

sardinella aurita c. v. La capture de la Sardinelle dorée connue également sous le

nom #Allache par des fonds de 100 m. sur 1a.bordure sud de la fosse de Cayar présente également quelque intérêt.

_ - (1) Cf. Th. MONOD, in CRARANAUD et MONOD, Les Poissons du Port ntienne, Bull.

Com. Et. Hist Scient. A . O. F., 1936, p. 248 et Sur quelques températures de surface observées dans la région du Cap Blanc (Mauritanie) en 1922-1923. (CoiigrBs des Peches de Boulogne, 1952.)

NOTES D’ICIITYOLOGIE .OUEST-AFRICAINE 10G3°,

Les individus capturés étaient des adultes en période de nutri- tion massive ; les organes génitaux déjà bien développés n’avaient pas encore atteint leur parfaite iaatucité (l). Sur 10 exemplaires examinés, de longueur totale comprise entre 17 et 20 cm., nous avons dénombré 8 femelles et 2 mâles.

Les estomacs de tous ces exemplaires étaient emplis d’un inicroplancton à base de Copépodes, d’Euphausiacés et de larves. de Crustacés divers au stade nauplius . Dans cette masse représen- tant plus de 95 ‘)!! du total, se trouvaient également quelques. larves megalops e t quelques plus rares Amphipodes.

Tous les éléments de ces contenus stomacaux paraissaient fraîchement avalés, tris probablement ci la, profondeur de capture des Sardinelles.

Aulopus filamentosus (BLOCH) (fig. 3 a et b,‘ p. 1061).

Les exemplaires examinés proviennent tous de la zone des. 200 ni. L’espèce présente la particularité d’avoir un climor- phisme sexuel nettement apparent ; les mâles ayant les rayons antérieurs de la dorsale plus ou moins fortement prolongés et la nageoire elle-même ne présentant aucune tache foncée caracté- ristique. Chez la femelle les rayons de la dorsale sont normale- ment développés et la‘partìe antéro-supérieure de cette nageoire. est marquée d’une tache noire, très apparente.

Chlorophthalmus agassizi BONAPARTE (fig. 4, p. 1063).

Cette espèce bien c o h u e est parfois extrêmement abondante. sur les fonds de 200 à 300 m. ; elle n’est citée ici qu’en rai- son du fait qu’elle est, à certaines périodes, de même que S p a - grops microlepis et Merluccius inerluccius la base de l’alimeiita- tion de la plupart des espèces de plus grande taille plus Iaci- lement commercialisables.

Les plus grands exmiplaires examinés mesuraient 198 nim. de longueur totale.

I l ) La période de reproduction de SardineZZa aurifa dans la région de Dakar se situe. généralement de février B avril. La constatation que l’esphce est presque milre en octobre au large de Cayar paraît indiquer, soit que la période de reproduction de cette Sardi- nelle est extremement étendue, soit plutòt qu’il existe des races ou des variétés carac- térisées, différentes tout au moins physiologiquement.

1064 J . CADENAT

Chlorophthalmus sp. (fig. 5, p. 1064).

Beaucoup moins commune que la précédente, cette espèce diffère entièrement de C. ngassizi, d’abord par sa tête allongée et aplatie à maxillaire n’atteignant pas le bord antérieur de l’œil, ensuite par le nombre beaucoup plus élevé des écailles dont la disposition est d’autre part différente.

- <

NOTES D’ICHTYOLOGIE OUEST-AFRICAINE 1065

L

,

e

Cette espèce découverte par la mission océanographique belge au Sud de l’équateur est en cours de description par le Dr M. Poll qui a eu l’amabilité de m’en faire parvenir deux exemplaires pris au large du Congo.

Les échantillons du (( Gérard Tréca )) : un petit exemplaire de 420 mm. de longueur totale (station 17) et deux grands individus (223 et 253 mm. de longueur totale), pris kgalement aux abords de la fosse de Cayar au mois de juin 1951, par des profondeurs un peu moindres (150 à 200 m.) ne présentent aucune différence notable avec les exemplaires du Congo.

Saurida parri NORMAN (fig. 6, p. 1066).

Cette espèce est caractéristique des fonds d’une centaine de mètres au large des côtes de Rio de Oro, de Mauritanie et du Sénégal. Seule la faible taille de la plupart des individus obser- vés fait qu’ils passent facilement à travers les mailles des chaluts et qu’ils sont assez rarement observés.

Les spécimens pris par le (( Gérard Tréca, )) le 10 octobre 1952, amènent deux remarques : u) A cette époque existaient,sur le fond’de grands individus

de 143 à 147 mm. de longueur totale en période de reproduction. b ) Par contre des individus de taille nettement moindre (80

à 100 mm. de longueur totale) ont été trouvés sáns la moindre trace de commencement de digestion dans un estomac de Cybiuiia tritor pris à la ligne de traine en surface, ce qui permet de supposer ,soit que Cybiirm tritor est capable de déplacements très rapides dans le sens vertical, soit que Saurida parr i a lui-même la pos- Tsibilité d’effectuer des déplacements verticaux de cette ampli- tude à moins que le développement de cette espèce ne comporte une période de vie pélagique jusqu’à cette taille relativement grande, et bien que des exemplaires ne dépassant pas 75 mm. de longueur totale aient été récoltés sur le fond jusqu’à plus de i00 ni.

Macruroplus serratus LOWE et Macruroplus violaceus ZUGMAYER (fig. 7, p. 1067).

I1 semble bien que ces deux espèces de Coryphaenoididue ,existent au large des côtes du Sénégal. Les exemplaires du genre provenant des fonds de 200 m. ont été déterminés comme M . violaceus et ceux capturés plus profond, aux environs de 300 m. ont été déterminés comme étant M . serratus.

I

FJG. G . - Saurida parri N O R X A N (Il' 52.650).

NOTES D’ICHTYOLOGIE OUEST-AFRICAINE 1067

La dificulté de dénombrer avec exactitude les rayons des nageoires e t les variations que l’on peut remarquer pour 1111 m8me

groupe d’individus dans le nogbre e t l’importance _des den&cu: lations de la deuxième épine de la première dorsale, rendent assez délicate une détermination basée uniquement sur ces

1068 J . CADENAT

caractères, en particulier lorsque le matériel est pIus ou moins détérioré.

Laemonema yarrellii (LOWE) (fig. 9, p. 1072).

Gette espèce est représentée par trois spécimens de 138 5 188 mm. de longueur totale provenant des fonds voisins de 300 m.

Les ventrales dépassent l’anus et l’on compte 8rangées d’écailles au-dessus de la ligne latérale au niveau de la base de la première dorsale.

Les formules radiaires sont les suivantes :

D : V - 6 4 à 6 5 A : 60 à 61

Nombre de branchiospines sur le premier arc-branchial : 1 + 1 7 1 + 6 ”

Le nombre des rayons de la deuxième dorsale en particulier est légèrement plus fort que celui (60) donné par H.-W. Fowler (I)).

La collection du laboratoire de Gorée compte également cinq autres exemplaires de Laemonema pris par le chalutier (( Gérard Tréca )I, sans indication précise d_e lieu ni de date, mais très pro- bablement dans la zone de Gayar; leur longueur totale varie de 115 à 175 mm.

Les ventrales dépassent également très largement l’anus, le nombre de rangées d’écailles au-dessus de la ligne: latérale au niveau de la première dorsale varie de 8 à 10 e t les nombres d e rayons des nageoires sont nettement plus élevés que chez Laenlo- nema robirsticm JOHNSON ; ils atteignant en effet 64 à 67 pour la deuxième dorsale et 61 à 64 pour l’anale.

I1 s‘agit incontestablement de la même espèce que les trois premiers exemplaires que je rapporte à L. yarrellii (LOWE) bien que cet auteur représente ce poisson avec des ventrales courtes, n’atteignant pas l’anus, et qu’il donne des chiffres légèrement inférieurs pour les nageoires : 59/60 pour D2 et 60 pour A (”. La faible dimension des ventrales du spécimen décrit par Lowe provient peut-être du fait que ces nageoires étaient mutilées

(1) Marine Fishes of West Africa, 1936, p. 472. (2) LOWE, 1943, A history of the Fishes of Madeira (fig. 7, p. 43).

NOTGS D’ I C H T Y O L O G I E OUEST-AFRICAINE 1069

(cet accident se retrouve, mais d’un côté seulement, chez plu- sieurs des échantillons capturés par le (( Gérard Tréca ))).

L’espèce Laemonema robustuna JOHNSON également de Madère, e t qui se retrouve certainement sur nos côtes, est plus trapue à écailles plus fines (13 au-dessus de la ligne latérale au niveau de la première dorsale d’après Fowler (l). Les nageoires sont constituées par un nombre très inférieur de rayons : D2 - 51 à 54 ; A - 46 à 48 d’après G. E. Maul (2) de même le nombre de branchiospines sur le bord inférieur du premier arc branchial y est moindre que chez L. yarrellii : 13 ou 14 au lieu de 17.

Coelorhynchus sp. (fig. 8, p. 1067).

Par les fonds avoisinants 300 m., le (( Gérard Tréca )) a capturé des Coelorhynchus dont quelques exemplaires ont pu &tre exa- minés à Gorée ; ils appartiennent à une espèce déjà capturée par le même navire dans la même région à des profondeurs un peu moindres : 200 à 250 m. en avril 1952.

Autant que l’on puisse en juger d’après le matériel examiné, il s’agit d’une espèce différente de celles déjà citées. Peut-être qu’un examen détaillé, par un même observateur, d‘une abon- dante série d’individus permettrait (en précisant les caractères différentiels autres que les nombres de rayons des nageoires dorsale et anale [impossible le plus souvent à compter exacte- ment pour des raisons diverses] e t à condition que la queue de l’animal soit parfaitement intacte) d’en définir une diagnose simple et de le déterminer exactement.

Principales caractéristiques des exemplaires en collection à Gorée :

Longueur totale : 190 à 233 mm. ; diamètre de l’œil compris environ 3 fois dans la longueur de la tête, égal ou très légère- ment supérieur à la longueur du museau, ce qui l’éloigne de C. oaillanti ROULE et de C. parallelus (GÜNTHER), et le rappro: cherait du groupe de C. coelorhyizchus (RISSO) et C. fasciatiis (GUNTHER).

Cette dernière espèce est donnée comme ayant une première dorsale à 12 rayons alors qu’il n’en existe que 10 chez nos échan- tillons (3) qui sont tous d’une couleur grisc uniforme et ne pré-

(1) FOWL.ER (H. W.), loc. cif., p. 472. (2) MAUL, 1952, Bol. do Museu Municipal do Funchal, n o VI, art. 15, p. 14-18. (3) %fAUL, loc. cif., n o V ; p. 31 indiqne 11 pour ses exemplaires de Coelorhgnchus

de Madère.

1070 J. CADENAT

-sentent jamais le type de coloration de C. fasciatzu pour des tailles comparables.

D’autre part C. coelorhynchus possède un nombre de rayons beaucoup plus grand aux nageoires impaires.

D2 = 98 (in Fowler, p. 458) alors que le maximum observé ici ne dépasse pas 70 (62 à 70 pour 10 individus provenant de .3 lots différents).

A : 82 à 110 (Fowler, p. 548) alors que ce nombre varie de 66 .à 79 pour nos échantillons.

I

Merluccius senegalensis CADENAT (fig. 10, p. 1071) et Merluccius merluccius (LINNÉ) ?

Parmi les Merlus provsnant des accores sud de la fosse de Cayar par environ 300 m. de fond, capturés le 21-X-52 et que leur mau- vais état de conservation, dû à divers retards imprévisibles, n’a pas perinis d’examiner en détail, il est probable que se trouvaient quelques Merlus européens (MerlzLccius merluccius), parmi une majorité de Merlucciics senegalensis, dont certains exemplaires atteignant presque 40 cm. et dépassant le poids de 400 gr.

L’examen de certaines parties qui avaient été prélevées mal- gré le inauvais état des échantillons (appareil branchial), permet de penser qu3 deux des exemplaires sur lesquels avaient été faits les prélèvements étaient bien des M . merliiccirns. Malheureuse- ment, la confirmation de ce fait qui eut été possible par un dé- compte des vertèbres, d a pu être apportée.

De nouvelles recherches du (( Gérard Tréca )) permettront vraisemblablement d’éclaircir ce point important.

Bregmaceros sp.

Cette petite espèce provenant des Ionds de 200 m est assez commune de décembre à mars dans les eaux de surface et de nombreux individus viennent parlois s’échouer à ka côte à Gorée e n particulier.

Aprèr, coinparaison d’exemplaires sénégalais à de véritables B. inacclellandi de la province du Cap par le prohsseur J. L. R. Smith et à des exemplaires de Madère, par M. G. E. Maul, il es t apparu que les exempIaires de Dakar diEèrent nettement à la fois de B. nzncclelilndi typique et des Bregmaceros de MadBre.

1071 NOTES D'ICIITYOLOGIE OUEST-AFRICAINE

EucitharÚs linguatula ( L I N N ~ ) (fig. 11, p. 1072). I

Cette espècé de (( Limande 5 est très facilement reconnaissable à sa tête pointue, à sa boú'che très grande et aux deux taches

noires qui ornent le pédoncule caudal à la fin de la base des nageoires ,dorsale et anale ; elle a été rencontrée sur tous les fonds à partir de 40 m. etfjusqu'à 300 m.

D i i l l e l i n de Z'Ifan, t. XT'. 68

1072 J. CADENAT

Bien que pouvant atteindre une taille de plus de 20 cm. (plus grand exemplaire examiné à Gorée : femelle à maturité mesurant 210 mm. de longueur totale et pesant 150 gr.), les individus observés restent généralement au-dessous de cette taille et atteignent rarement le poids de 100 gr. ce qui diminue

1

FIG. 11. - Eueifliarus linguafula (LINNI?) (no 49.694). FIG. 12. - Arnoglossus imperidis (RAFINESQUE) (no 2972). FIG. 13. - Arnoglossus capensis BOULENGER (no 51.133).

NOTES D’ICHTYOLOGIE OUEST-AFRICAINE 1073

~ b ~ ~ ~ ~ i T,.éca

63 à 65 101 à 103

79 à 81

très sensiblement l’intérêt économique de cette espèce à chair délicate par ailleurs. Le nombre des branchiospines sur le

A. capensis d’Afrique du Stid

i n Norman (4)

62 à 66 96 à 100 76 à 80

premier arc branchial pour les échantillons sénigalais est; : I ou II +- 2 ou 3 + 1, c’est-à-dire qu’il est assez sensiblement I ou II + 11 différent he celui indiqué par 1-1. W. Fowler (1) : (9 à la partie inférieure du premier arc), mais, par contre, concordent bien avec celui donné par J. R. Norman ( z ) (11 ou 12 à la partie infé- rieure du premier arc).

Arnoglossus imperialis (RAFINESQUE) (fig. 12, p. 1072).

C’est une autre petite (( Limande 1) de profondeur dont les inâles sont caractérisés par le grand développement que prennent les premiers rayons de la nageoire dorsale. Détail assez parti- culier : les représentants de cette espèce prennent régulièrement une teinte rouge vif sur la face aveugle.

Les échantillons examinés proviennent des fonds de 200 et 300 m. Z‘espèce peut être rencontrée également à partir des fonds de 100 m.

Arnoglossus capensis BOULENGER ? (fig. 13, p. 1072).

C’est avec quelque doute que je rapportais à cette espèce.en déccmbre 1937 (3) deux exemplaires d’ilrnoglossus pris par le navire de recherches (( Président Théodore Tissier D.

Ligne latérale . . Rayons de D . . Rayons de A . . Rayons de P.

(côté oculé) . .

Président Tliéodore Tissier

67 102

81

12 11 et 12 I 11 et 12

(1) Op. cit., p. 408. (2 ) A systematic monograph of Flat fishes, London, 1934, p. 169. (3) J. CADENAT, Rev. Trau. off. Se. Tech. Pe^ehes maritimes, t. X , fasc. 4, p. 530. (4) Op. cit., p. 185.

1074 J. CADENAT

L’examen des 4 exemplaires du (( Gérard Tréca )) permet de diminuer assez sensiblement ce doute qui ne pourra cependant. être définitivement levé qu’après comparaison avec des exem- plaires d’Afrique du Sud.

Dors ale.. . . . . . . . . . . . . Anale . . . . . . . . . . . . . . Ligue latérale (sans la

caudale) . . . . . . . . . . --

Monolene microstoma (fig. 14, p. 1075).

Cette esp$ce reste également de petite taille ; la longueur totale des exemplaires examinés (adultes dont certains étaient en période de maturit6 sexuelle : 14-X-51) varie de 129 à 146 mm. C’est-à- dire légèrement inférieure à celle des types de la description (l) dont le plus grand atteignait 153 mm.

Les nombres de rayons des nageoires et d’écailles de la ligne latérale sont les suivants :

TYPES (2 ex.) 10 ex. du G. Tréca.

1 06-1 OS 106-110 85-86 87-93

78-80 78-79

Chascanolpsetta lugubris ALCOCK (fig. 15, p. 1075).

Cette espèce d’aspect si particulier est relativement commune i u s profondeurs voisines de 200 m. : les échantillons observés mesuraient de 195 à 256 mm. de longueur totale.

Nombro de rayons de la dorsale : 114 à 118 - de l’anale : 79 à S2

Microchirus sp. (fig. 16, p. 1077).

Les recherches du (( Gérard Tréca )) ont permis la capture de quelques exemplaires de ‘Soles extrêmement intéressantes dont l’examen détaillé est actuellement entrepris par le Dr Chabanaud.

L’une de ces espèces est un Microchirus pouvant à première vue faire penser à M . variegatus DONOVAN.

(1) CADENAT., op. cif., p. 524.

1075 Bien que le matériel du (( Gérard Tréca )) (septembre-octohre

1952), ne comprenne qu’un seul exemplaire de cette espèce, je résumerai rapidement ci-dessous les principales caractéristique4

NOTES D’ICHTYOLOGIE OUEST-AFRICAINE

\ - . I

des cinq exemplaires examinés dont trois pêcEés par le même navire antérieurement à cette époque e t un, provenant des’côtes d’A. E. F.

du Centre d’océanographie ‘de l’Institut d’Études Centrafri- caines à Pointe Noire). t

(exemplaire soumis à mon examen par M.‘Ch. I Roux, directeur

1076 J. CADENAT

La coloration est relativement sombre : gris brun marquée d’une dizaine de bandes transversales plus foncées parfois presque noires, les nacreoires impaires du côté oculé sont gris brun foncé marqué de loin en loin d’une tache noire occupant un groupe de plusieurs rayons ; du côté aveugle ; ces nageoires sont entière- ment noires. La pectorale du côté oculé est noire, celle du côté aveugle gris plus ou moins foncé.

P

Bathysolea sp. (fig. 17, p. 1077).

Ce genre de Sole d’eaux profondes (B. profuitdicola et B. lactea de l’Atlantique oriental ont été capturées jusqu’au del& de 1.500m.) est surtout caractérisé par la réduction du nombre de rayons des nageoires pectorales, qui persistent cependant sur les deux côtés.

Deux exemplaires provenant de fonds d’environ 300 m. ont été esaminés.

Principales caractéristiques

Dimensions : L : 186 mm. et 174 sl : 162 153 T : 29 28 H : 60/58 56/54

(le deuxième chiffre des hauteurs est mesuré sur la face aveugle).

1077 NOTES D'ICIITYOLOGIE OUEST-APHIC.LINE

Proportions en % de sl. :

T : 17,9 18,2 13 (côté aveugle) : 35,s et 35,2 T en % de FI : 50,O et 51,8

Caractères numériques :

D : 83 - 85 A : 64 - 67

11 : (de la base de la caudale jusqu'au point de départ de la branche céphalique montante, c'est-à-dire sensi-

iQ78 J . CADENAT

blement en avant de l’aplomb de la fente opercdaire, on compte environ 105-106 écailles.

On en compte 26 à 27 rangées au-dessus et 33 à 34 au-dessous de la ligne latérale dans la partie la plus haute. Nageoires pectorales :

i

longueur 8 mm. 6 mm. 5

longueur 5 m m , 5 4”. 1 nombre de rayons 2 ou 3 3

2

côté oculé

Côté aveugle I nombre de rayons 2

Coloration : face oculée uniformément brun chocolat plus ou moins rougeâtre, nageoires très foncées légèrement liserées d e blanc pur. Face aveugle : blanc crème plus ou moins largement marqué de nuages brun clair.

Nageoires : C. D. et A noires bordées de blanc. Cette espèce est évidemment à rapprocher de B. profundicola

(VAILLANT) dont elle paraît cependant s’éloigner en particulier par le nombre sensiHement inférieur des écailles. Les chiffres donnés pour B. profzcndicola par Fowler (1) sont en effet :

31 26-27 127 6 qu lieu de 105-106 - 33-34 ;

Cynoglossus canariensis STEINDACHNER.

Les exemplaires de Gynoglosses de la côte occidentale d’Afrique ayant normalement 3 lignds latérales zénithales sont générale- ment considérés comme appartenant à l’espèce C. lagoensis REGAN.

I1 semble bizn que malgré l’absence de type, l’espèce parfai- tement décrite et figurée,Qar Steindachner (2) (des côtes mauri- taniennes malgré son ation) soit valable.

Dans ce cas, ou bi deux appellations : C, canarieiisis STEINDACHNER et S. I s REGAN sont reconnue’s synonymes e t l’appellation à retenir est celle donnée par Steindachner, ou bien il existe en fait deux espèces ou sous-espèces distinctes l’une (C. canarierzsis) plus commune sur les côtes mauritaniennes et sénégalaises, l’autre (C. lagoensis) plus abondamment repré- sentée plus au Sud à partir de la région guinéenne.

(1) H. *. FOWLER., op. cit. , p. $18. (2) 1883, Denkschr. Alcad. Wiss. Wien, PLV (‘I), p. 13, pl. II,&. 2.

NOTES D’ICIITYOLOGIE OU.EST-AFRICAINE 1079

L’examen d’.un important matériel d’origines diverses pour.; rait permettre de régler cette question.

Pour l’instant la comparaison des deux exemplaires sénégalais de la collection de Gorée à divers autres échantillons (7) provenant des côtes de Guinée française, Côte d’Ivoire, Gold Coast et Gabon ne fait rasortir aucune différence notable et ne permet pas de conclure.

Cyttus (Cyttopsis) roseus (LOWE) (fig. 18, p. 1079).

Cette espèce de Zeidae, nettement différente des autres espèces plus communes : Zeus faber nzauritanicus’(fig. 19, p. 1081), plus

1080 J. CADENAT

connue sous le nom de Saint-Pierre, et Zeus (Parazenopsis) con- chifer (fig. 20, p. 1081), déjà capturée par le (( Président Théodore Tissier 1) en 1936, figure pour la première fois dans les listes de poissons péchés par le (( Gérard Tréca D.

Provenant des fonds d’environ 300 m., l’unique esemplaire pris était de petite taille : en voici les principales caractéris- tiques.

L : 103 - ~ 1 : 9 7 ’ - H : 4 G - T : 3 6 oe : 13,5 D : VIII/28 - A : 11/30 V : 1/8 - P : 13.

Arius mercatoris POLL.

Cette espèce décrite en 1949 (l) figurait déjà dans les collec- tions de 1’ IPAN, et devait être décrite dans l’ancien genre H e m i - pimelodus. La principale caractéristique de cet A r i u s , et qui permet de le reconnaître très rapidement, est l’absence totale de dents au palais.

L’espèce a été observée assez régulièrement tant sur les côtes de Mauritanie que sur celles du Sénégal. En particulier, il a été pris à la ligne assez fréquemment pendant la dernière saison des pluies entre Gorée et Rufisque.

Les exemplaires sont généralement d’assez grande taille, pou- vant dépasser GO cm. de longueur totale et le poids de 2 kilogs. Leur couleur est d’une manière générale plus foncée (presque noire) que celle des individus des espèces A. heudeloti ou A. gam- b e m i s qui sont parfois capturées a u s mêmes époques.

Caranx hippos (LINNI?).

Les grandes Carangues des côtes du Sénégal ne figurent géné- ralement que sous une unique appellation qui est, suivant les auteurs, C. hippos ou C. cara,ngzcs ; or, il existe bien deux espèces communes à certaines époques. De récentes observations de détail, après diverses remarques d’ordre biométrique, permettent maintenant de préciser les caractères différentiels des deux espèces e t donneront lieu à une note particulière.

+

(1) M. POLL, Res. Sc. Croisière Navire école belge Mercator, ï?Grnoire Inst. Roy. Se Nat. BeIgique, Bnrzelles, 1849, vol. IV, rV poissons.

FIG. 19. - Z e u s faber maurìtanicus DESBROSSES (no 52.599). FIG. 20. - Zeus (Parmenopsis) conchifer LOWE (no 53.601).

1082 J . CADENAT

Paracubiceps ledanoisi BELLOC (fig. 21, p. 1082).

Cette espèce dont la découverte par le (( Président Théodore Tissier )) clate seulement de 1936 se révèle parfois comme extrê- mement. abondante à partir des fonds de 100 à 150 m.

¿i

Malgré sa taille réduite, ce petit Cubicepinien est un comestible excellent, et la fzrmeté dp sa chair permettrait certainement, son utilisatión,pour la conserte.

NOTES D’ICHTYOLOGIE OUEST-AFRICAINE 1083

‘Chelidoperca sp. aff. C . investigatoris (ALCOCIC) (fig. 22, p. 1082).

Le genre Chelidopercu est nouveau pour la faune de la côte *occidentale d’Afrique.

Trois exemplaires de ce petit Serranidé figurent dans le matériel rapporté par le K Gérard Tréca D, ils proviennent des fonds de 100 m.

Les collections de Gorée renfermaient déjà cette espèce sans déter- mination précise (1 exemplaire provenant des côtes de Mauritanie et 2 autres du Sénégal, pris à des profondeurs légèrement moindres).

L’espèce se rapproche incontestablement de C. investigatoris provenant de la région de Madras ; il me semble, néanmoins, que l’on doive conserver de sérieux doutes quant à l’identité des spécimens des deux origines. Les zones géographiques considé- rées sont beaucoup trop éloignées l’une de l’autre d’autant plus qu’aucune espèce du genre n’est signalée de la région intermé- diaire d’Afrique du Sud dans le travail récent de J. L. B. Smith (l).

Les principales caractéristiques du matériel eS;aminé (6 individus ,de longueur totale variant de 108 à 140 mm.) sont les suivantes.

~ C I I A S T I L L O S

DE.. . . . . . . . .

~

MAURI-

TANIE

DU Gérard Tréca 18-VI-1949

DU Gérard Tréccc 10-X-1952

115 I 133 1 13b Longueur to-

talc. . . . . . . .

Dorsalc . . . . . .

Ailale . . . . . . . .

Ligiie latérale.

Braiichiospines

108

X-10-11

111-7

45?

-

132 ’ I

li-1 o

111-7

3 45 ’ -

v4-2 I , II1+7 -

r;-10-11 ' X-10-11 111-7 111-7

3 I

3 - 44 44

14.0

x-10-11

111-7

3 - 46

V+ 2 II38 +? -- -

x-1 o

111-7

3 45 . __

Les chiffres donnés par Boulenger ( 2 ) pour C . investigatoris sont : 2 5 12

D. X-10 ; A. 111-6 ; SC. 50 2 ; 11 : 42.

(1) Sea Fishes of Southern Africa, 1950, (2) Catalogue of the Perciform fishes in the British Mus.’ (Ze éd.),, 1595, p. 306.

1084 J . CADENAT

I1 ne donne pas d’indications au sujet des branchiospines, par contre il dit, les 4e et 5’3 épines de la dorsale sont les plus. longues ; ce sont les 3e et 4e chez les Chelidoperca sénégalais ; d e même C. irzoestigatoris a. la caudale émarginée ; tous les exemplaires examinés à Gorée ont la caudale tronquée voire même arrondie.

La coloration est rouge rosé ; les joues, le bord supérieur de l’œil, la poitrine et les nageoires dorsale, caudale et anale sont tachées ou ponctuées de jaune vif ; la ligne latérale apparaît d’un rouge plus vif ; une petite tache brun rouge foncé à la partie supérieure et une autre au milieu de la base de la caudale.

.

o

Gen. Dentex

3 espèces de Dente2 se rencontrent en quantité parfois considé-

D. maroccanus C. V. (fig. 25, p. 1087) nettement la plus abondante. D. inacrophthalmus (BLOCH) (fig. 24, p. 1085) . D. sp . (fig. 23, p. 1085) assez peu commun proportionnellement. Ces espèces, de la famille des Sparidés qui groupe tous les

Pageaux et Dorades, font l’objet, du point de vue strictement économique, d’une étude de M. Postel, chef du Service Technique des pêches à l’Inspection Générale de l’élevage à Dakar, ainsi que d’une étude purement biométrique de M. Delais.

La troisième espèce donnera lieu ultérieurement à une descrip- tion comparative détaillée.

rable à partir des fonds de 100 m. ce sont :

Pagellus sp. aff. P. erythrinus ( L I N N ~ ~ ) .

Malgré l’avis de certains auteurs je persiste à considérer le Pageau rose le plus commun du Sénega1 (yoz~fouf à Dakar) comme différent du véritable P. erythrinus (LI”É).

Une étude comparative de P. erythrinus typique et du Pagellus sénégalais est en cours e t permettra sans doute d’appuyer mon opinion sur des observations précises.

Box boops ( L I N N ~ ~ ) .

Une remarque analogue à celle déjà faite pour SnrdiriellcL uzwita (présence de plancton abondant en profondeur) est à faire égale- ment à propos de cette espèce à la suite de l’examen des contenus stomacaux des individus provenant des fonds de 200 m.

Les estomacs de tous les individus examinés étaient bourrés

1 il

FIG. 23. - Denfer sp. ( n o 50.357). FJG. 24. --Denfes macrophflialnws (BLOC=) (no 50,358).

1086 J . CADENAT

de plancton à déments nettement plus volumineux que dans le cas des Sardinelles ; il s’agissait principalement de larves de Crustacés au stade précédant la forme adulte : grosses larves megalops (représentant la grosse majorité des constituants des contenus stomacaux) ; quelques larves alima de Stomatopodes, un puericlus de Langouste ; enfin, quelques rares Crevettes et une larve leptocéphale d’Apode mesurant 8 ’cm.

Les deux constatations au sujet de Sardinella, awrita et ‘de BOLZ: boops soulignent l’intérêt que pourrait présenter une Btude appro- fondie de l’océanographie physique dans la région de la fosse de Cayar, e t en particulier celle des courants spéciaux, ascen- dants et. descendants, qui ne doivent. pas manquer de se pro- duire dans cette zone.

Smaris macrophthalmus CADENAT (fig. 26, p. 1087).

C’est encore une des espèces décrites après la campagne de recherches du (( Président Théodore Tissier )) en 1936 ; elle paraît abondante à certains moments et plus spécialement aux pro- fondeurs voisines de 100 m.

Synagrops microlepis NORMAN (fig. 27, p. ,1087).

Décrite seulement en 1935 (I) d’après des échantillons prove- nant des côtes de l’Angola, cette espèce, qui reste de petite taille, avait été retrouvée en abondance en 1936 par le (( Président. ‘Théodore Tissier )) au large des côtes de Guinée française par d e s fonds de 200 à 250 m.

Les campagnes du (( Gérard Tréca )) ont démontré que non seulement elle était extrêmement abondante au large des côtes du Sénégal, mais que son importance était considérable car elle sert de nourriture à tous les prklateurs e t constitue même par- fois le seul constituant des contenus stomacaux : aombreux cas observés chez les Merlus, par exemple, dont certains exemplaires avaient absorbé jusqu’à une douzaine de Synagrops sans la moindre trace d’aucun autre élément.

Ces Synagrops sont le plus souvent parasités (jwqu’à plus de SO yo des individus dans certain cas) par un Crustacé Isopode Cyniothoadien de taille relativement grande par rapport à l’hôte -et qui occupe la plus grande partie de la cavité branchiale.

4

(1) Discovery Reports, t. XII, p. 12.

NOTES D'ICHTYOLOGIE OUEST-AFRICAINE 1087

Fam. Scorpaenidae.

Les représentants de cette famille, relativement peu communs ou de très petite taille (Sçorpaenodes) sur la côte proprement. dite, deviennent plus abondants dès que l'on pêche en eaux plus profonde s.

FIG. 25. - Dentes. (no 52.753). FIG. 26. - Smaris nzacroplzthalmus CADENAT (no 51.865).

FIG. 27. - Synagrops mierolepis NORMAN ( n o 52.743).

B o l l e t i n de l ' l fa i i , t. XV. 69

1088 J. CADENAT

Sept types différents appartenant à au moins six espèces, et une ‘variété, peut-être même sept espèces, figurent dans la liste précédente. I1 s’agit de : - deux Pont inus caractérisés par leurs nageoires pectorales

constituées uniquement de rayons simples : Poiztinrcs aecraensis NORMAN (fig. 28 et fig. 29, p. 1089) cette

dernière représentant une variété à épines de D allongées. et Pont inus kuhl i i (LOWE) ; cette decnière espèce, beaucoup

moins commune, paraît vivre normalement à des profondeurs plus grandes ou plus au Nord que P. accraensis dont on peut la distinguer en particulier par ses écailles nettement plus petites et plus nombreuses ; la variété à épines prolongées existe égale- ment dans cette espèce (c’est le Sebastes filifer de Valenciennes dans son Ichtyologie des Iles Canaries, p. 21, pl. 2, fig. 2). - un Helicoleizus, que je rapporte à Hehcolenus (Sebastes)

impérinlis Cuv. VAL., IV, p. 246, figuré par LOWE in A history of the Fishes of Madeira, p. 171, pl. XXIV.

Les grands exemplaires de la collection (fig. 30, p. 1089) pré- sentent toutefois une particularité de coloration : les espaces inter-radiaires de la nageoire dorsale présentent une tache sombre presque noire s’étendant du 7e au 1Oe espace. Cette tache n’existe pas sur les exemplaires de plus petite taille dont les caractères correspondent parfaitement par ailleurs .... - quatre Scorpaena : Scorpaena normaiii CADENAT (fig. 31,

p. log@), Scorpnenn angolensis NORMAN, Scorpaena scrofa LI“É (fig. 32, p. 1090), présentant comme caractère particulier celui d’être beaucoup moins abondamment couvertes de lambeaux cutanés, et une autre forme qui est soit une variété bien distincte de Scorpnena scrofa, soit, peut-être, une espèce particulière.

Une étude spéciale détaillée de cette famille est en cours et donnera lieu ultérieurement à une note spéciale.

Trigla sp. (fig. 33, p. 1091).

Cette espèce qui est de loin la plus commune au Sénégal ne correspond à aucune des espèces connues des côtes atlantiques ou méditerranéennes d’aurope.

La gorge et la poitrine sont entièrement recouvertes d’écailles ce qui l’éloigne des espèees classiques de nos côtes ; et tendrait à la faire rapprocher de T . queketti REGAN d’Afrique du Sud bien qu’elle paraisse s’en différencier nettement par d’autres caractères.

' v l i

c

FIG. 28. - Ponfinns accraensis NORMAN (no 52.763). FIG. 29. - Idem, autre exemplaire n o (51.615).

FIG. 30. - Helieolenits imperialis Cuv. VAL (no 52.738).

1090 3 . CADENAT

Trigla lyra LI"É (fig. 34, p. 1092).

Cette espèce est très facilement reconnaissable en raison de sa forme générale, le corps diminuant très rapidement de hauteur & partir d'une tête massive, et du grand développement de l'épirve humérale qui atteint généralement et dépasse même parfois la longueur du museau. Tous les exemplaires examinés provenaient des fonds voisins de 300 m.

.

FIG. 31. - Scorpaena normani CADENAT (no 52.G67). FIG. 32. - Scorpaena scrofa LI"É ( n o 52.792).

Lepidotrigla cadmani REGAN (fig. 35, p. 10%).

Cette petite espèce à écailles relativement grandes et forte- ment cténoïdes est commune à partir des fonds de 100 m.

\

FIG. 33. - Trigla sp. (no 734).

1092 J . CADENAT

Callionymus phaëton G ~ ~ N T I I E R ( ~ I ~ . 36 n e t b, p. 1093).

Assez nombreux exemplaires de longueur t.otale variant de

Cette espèce dont n’épine préoperculaire se termine générale- 13 à 15 cm. provenant des fonds de 200 m.

t

FIG. 36. - Callionymus phaëfon Gi i "mR ( n o 52.656). a) vue de profil ; b) vue par la 'face supérieure.

1094 J . CADENAT

ment par deux pointes dont la supérieure est nettement dirigée vers l’avant est d‘une couleur rouge rosé maculé de vert sur le dos, le ventre est blanc ; la première dorsale présente une tache noire très nette entre les 2e et 3e et entre les 3e e t 4e rayons ; la deuxième dorsale, la caudale et l’anale sont roses avec des taches irrégulières vertes ; l’anale est bordée dans sa partie distale d‘un liseré rouge verdâtre.

Le genre Synchiropzes (sensu L. P. Schulsz e t L. P. Woods (I) groupe les espèces qui présentant les caractères généraux de C . phaeton ont une deuxième dorsale dont le premier rayon seul est simple. Sur les nombreux exemplaires examinés on peut cons- tater que presque tous les individus de grande taille ont le pre- mier rayon de D2 plus ou moins sensiblement ramifié alors qu’il reste simple chez la plupart des plus petits échantillons.

Il s’agit donc là d’un caractère esseiitiellement variable. D’autre part, la constitution de la membrane operculaire ne

semble pas correspondre à celle que donne J. L. B. Smith (z) comme caractéristique du mbme genre Synchiropus. Faute de matériel de comparaison je conserve à l’espèce sop nom de genre : Calliony- mus ( sensu lato).

Gen. Uranoscopus.

Les recherches sur la côte occidentale d’Afrique, en particu- lier celles effectués par le chalutier belge (( Nordende II )) et le (( Gérard Tréca )) ont montré qu’il existe plusieurs espèces d‘Ura- noscopes dont certaines ont été à coup sûr observées assez sou- vent mais sont restées confondues sous l’appellation de U . sca- ber ou de U . albesca.

En fait, il semble bien qu’au moins quatre espèces se trouvent sur la côte occidentale d’Afrique entre le Sénégal et l’Angola :

Uranoscopus bufo VAL. (fig. 37, p. 1095). Uranoscopus .polli (3) (fig. 38, p. 10951, Uranoscopus albesca REGAN (fig. 39, p. 1097), e t Uranoscopus sp. I1 semble également que Uranoscopus .scaber LI”É de la

Méditerranée, est sensiblement différent de Uranoscopzcs bufo VAL. des Canaries.

~~

(1) Journal of Washington Acad. of Science, vol. 38, no 12, 15 décembre 1948. (2) Sea Fishes of Southern Africa, p. 180. (3) Cette espèce doit etre décrite très prochainement dans une note séparée consacrée

aux Uranoscopidés de la Cate occidentale d’Afrique. C’est l’espèce la plus catière des cates du Sénégal où on la trouve a partir de profondeurs de l’ordre de 30 m&tres. Elle sera dédiée au D* Poll de Bruxelles.

FIG. 37. - Uranoseopus bafo VAL. ( n o 2727). FIG. 38. - Uranoscopus polli CADENAT (no 2ï25).

1096 J . CADENAT

Uranoscopus bufo VAL. (fig. 37, p. 1095).

Décrite des Canaries cette espèce semble différer de U. scaber LI“É de la Méditerranée (I) par les caractères suivants - La longueur mesurée du bord antérieur de la mâchoire supé-

rieure à l’extrémité du casque osseux céphalique est contenue sept fois environ dans la longueur totale chez U. bufo, cinq fois 112 seulement chez U . scaber. - La longueur mesurée de l’aplomb du bord antérieur de la

mâchoire supérieure au bord postérieur de l’angle de l’opercule est contenu quatre fois l / 2 dans la longueur totale chez U . bufo, et moins de quatre fois chez U. scaber. - La caudale de U. bufo est nettement plus grande : sa longueur

est comprise moins de quatre fois dans, la longueur totale alors qu’elle est comprise plus de cinq fois dans cette même longueur chez U . scaber. - Les scabrosités du crâne sont nettement plus marquées

chez U. bufo. - De même les écailles sont plus nombreuses et plus réguliè-

rement apparentes ; on en compte environ 70 rangées toutes de même dimension, alors qu’il n’y en a que 55 environ chez U. scaber oì1 les écailles des rangées antérieures (33 à 37 premières rangées) sont plus grandes et plus apparentes que les autres.

:

Uranoscopus sp.

Cette espèce, retrouvée au Sénégal par le (( Gérard Tréca I), figure déjà dans les récoltes des Belges au Sud de I’équateur. Elle doit etre décrite par le Dr M. Poll dans les K Résultats scien- tifiques de l’Expédition Océanographique belge dans les eaux côtières africaines de l’Atlantique Sud )I.

,

. Bembrops caudimacula STEINDACHNER ? (fig. 40, p. 1097). ,

Cette curieuse espèce avait été pêchée précédemment par le (( Président Théodore Tissier )) au large des côtes de Guinée à des profondeurs variant. de 120 à 200 m. Le (( Gérard Tréca ))

I

(1) Les observations au sujet de ces espèces comportent quelques doutes, cm elles n’ont ét6 faites que sur un trop petit nombre d‘individus (2 seulement de l’esphce U. scaber de Méditerranée) ; elles sont cependant données à titre indicatif.

FIG. 39. - .Uranoscopus albesea REGAN ( n o 50.764). FIG. 40. - Bembrops caudimacula STEINDACHNER (no 52.745).

109s J. CADENAT

l’a reprise au large des côtes du Sénégal le 17 avril 1952 par des fonds voisins de 200 m. et plus récemment en octobre aux accores de la fosse de Cayar par des fonds de 300 m environ..

Principales caractéristiques.

Longueur totale

D l ............ D2 ............

A ..............

P ............. 1.1. . . . . . . . . . . .

Branchiospines sur le l e r arc

Président Th. Tissier

ÉCXANTILLONS DU I

1s0=220

VI 14 ou 15

le dernier étant double

17 ou 1s le dernier étant

double

60 à 62 (56-57 tubulées)

25-26

h

G . Tréca 17 avril 1952

237 et 252

. VI 15

le dernier étant double

18 le dernier étant.

double

5 + 56 ou 57 25-27

III + 2 1 v + 1 0 +

_i_---

G . Trém 16-21 octobre 52

230 à 254

V I 15

le dernier étant double

1s Ie dernier étant

double 26

60 à 62 (56-57 tubulées)

I I I + 2 III + 11 +

Caractéristiques de B. caudimacula d’Afrique du Sud d’après

D : VI/14-15 ; A. : 16 ; 11 : 42-45, 15-16 branchiospines. Caractéristiques de Hypsicometes gobioides GOODE des eaux

J. L. B. Smith (l).

atlantiques américaines d‘après Goode et Bean (”. D : VI/15-17 ; A : 16-18 ; 11 : 65 ; P. 26. Ces deux espèces sont-elles nettement synonymes comme je

l’avais supposé en 1937 en étudiant les poissons capturés par le (( Président Théodore Tissier )) ? il est aujourd’hui permis d’en douter et les recherches de M. POLL sur ce genre dont de nom- breux échaiitillons appartenant B deux espèces différentes ont été récoltés par la mission océanographique belge au Sud de l’Équa- teur permettront vraisemblablement d’y repondre d’une manière précise.

(1) Sea Fishes of Southern Africa, p. 17s. (2) Ocanic Iclithgoloyg, 1895, p. 200.

NOTES D’ICHTYOLOGIE OUEST-AFRICAINE 1099

\ Brotula barbata (SCHNEIDER).

Cette espèce a été prise par les fonds de 200 et 300 m. Tous les individus étaient de taille moyenne ou Eaible ne dépassant pas 50 cm. de longueur totale. L’espèce peut néanmoins atteindre des dimensions nettement plus grandes et certains exemplaires, pris à la ligne par fonds d’environ une centaine de mètres, devant Cayar atteignaient 85 cm.

Gen. Carapus (Fierasfer)

Ramenés avec diverses Holothuries à l’intérieur desquelles ils vivent en commensaux, deux espèces de Fierasfer ont été examinées :

l’une, Carapus inaberbis (LINNÉ) est commune par les fonds de 100 à 300 m. ;

l’autre, beaucoup plus allongée et beaucoup moins commune n’a pas encore été examinée en détail. Le laboratoire de Gorée en possède 3 exemplaires de longueur totale variant de 235 à 255 mm.

Liosaccus cutaneus ( G ~ N T H E R ) (fig. 41, p. 1100).

Cette espèce de Tetrodon, bien que les échantillons examinés proviennent des fonds de 200 m., n’est pas spécialement carac- téristique de ces profondeurs. Elle peut s’approcher beaucoup plus près des côtes et, si l’on n’en prend pas au moyen de sennes de rivage il n’est bas rare que le chalut trainé par des fonds d’une vingtaine de mètres en capture quelques exemplaires.

Lophius budegassa SPINOLA (fig. 42, p. 1101).

Ces Baudroies, bien que parfois très abondantes, en particu- lier par fonds de 300 m. environ, paraissent ne pas y atteindre une grande taille. Le plus grand exemplaire examiné mesurait 30 cm. de longueur totale alors que la majorité d’entre. eux attei- gnait à peine 15 à 18 cm.

Chirolophius kempi NORMAN (fig. 43, p. 1101).

Le genre Chirolophius diffère de Lophius, en particulier par les ouvertures branchiales qui entourent en partie (principale- ment en avant e t au-dessus), la base des pectorales.

FIG. 41. - Liosaccus cutarieus G~NTITER) ( n o 51.1373).

NOTES D'ICHTYOLOGIE OUEST-AFRICAINE 1101

A première vue Chiroiophius kempi se distingue des Lophius par sa partie céphalique très nettement moins large et plus longue et par ses yeux beaucoup plus petits.

Les exemplaires esaminés proviennent de fonds de 200 et 300 m. le plus grand mesurait 260 mm.

* Y *

Pour terminer, et bien que tous les Poissons faisant l'objet de

FIG. 42. - Lophius budegussa SPINOLA (no 52.747). FIG. 43. - Cltirolophius kempi NORSUN (no 52.789).

1102 J . CADENAT

cette note n’aient pu être examinés du point de vue de leur état sexuel, nous avons cependant pu observer, à cette époque de l’année (octobre), dans la zone sud de la fosse de Cayar, un cer- tain nombre d‘espkces en période de maturité sexuelle (sperme ou ovules s’écoulant naturellement ou sous .une simple e t très légère pression du doigt).

Ce sont, provenant de fonds de :

25 mètres : Trach.iiiocephalus myops 6 Cynoglossus senegdensis ?

50 mètres : Conger macrops 6

’ Solea lascaris ? Platycephalus gruveli Q

100 mètres : Saurida parri Q Sardinella azrrita (presque mûre) ?

200 mètres : Microch.irus sp., ag. M . variagatus Q Monolene microstoma Q

300 mètres : Mystriophis rostellatzrs Q Coelorynchus sp. Q Macruroplus serratus Q Merluccius senegalensis $2 ? Chlorophthalmus agassizi Q Bathysolea sp. ? Trachzwus trecae 6

I1 est 9 noter, à propos de Trachurzrs, que parmi les spécimens de Trachurzrs trachzrrus capturés dans la même région également par le (( Gérard Tréca )), le 16 avril 1952, deux individus exami- nés étaient des femelles mûres. Les deux espèces T . trecae et T . trachurus ont donc des époques de reproduction sensiblement différentes, ce qui vient ajouter une différence biologique impor- tante aux différences anatomiques existant entre ces deux espèces.