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No Lifeguard on Duty Florian Viel

No Lifeguard on Duty...Florian Viel, lauréat de la 11e Biennale de la jeune création, est l’« artiste en ville », accueilli en résidence de création durant plusieurs mois au

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No Lifeguard

on Duty–

Florian Viel

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Florian Viel

Un artiste en ville,résidence de création 2017

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Un peu plus loin après la mer (détail, CRAC Sète), 2014. peinture murale,chaises en bois, cocktails en résine, dessin encadré, peinture murale, plantes,

environ 3700×800 cm. Crédit photo Antoine Espinasseau.

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Florian Viel, lauréat de la 11e Biennalede la jeune création, est l’« artiste en ville »,accueilli en résidence de création durantplusieurs mois au centre d’art de la Villede Houilles, La Graineterie.

Diplômé de l’École nationale supérieuredes beaux-arts de Paris depuis moins decinq ans, il a fait ici le pari d’une premièreexposition personnelle ambitieuse.Soutenu pour son projet par la bourse del’association des Amis des beaux-arts deParis, Florian Viel a conçu dans les moindresdétails une proposition riche et aboutie quirésonne toute particulièrement avec le lieuqui l’abrite. Ici, ses œuvres – pour la plupartproduites pour l’occasion – dialoguent avecl’espace d’exposition pour parfois seconfondre avec lui. No Lifeguard on Dutys’ouvre aussi à plusieurs invitations artistiques(concert, sieste électronique, parcours

chorégraphique) et se poursuit autrement enville, où l’artiste endosse le rôle de celui quitransmet au sein d’une série d’ateliers traitantdes idéaux, des stéréotypes et du décor.

Réinventée à chaque édition, la résidence« Un artiste en ville » fonctionne comme undispositif d’accompagnement artistique quimet au centre de ses réflexions le processuscréatif. Le centre d’art devient ainsi le ferde lance et le lieu de partage d’une telledémarche où l’expérimentation sonnecomme un mot d’ordre.

À travers l’invitation faite à Florian Viel,la Ville de Houilles est heureuse de révélerle talent d’un plasticien qui décloisonneles genres.

Alexandre Joly,Maire de Houilles, Vice-présidentdu conseil départemental des Yvelines

Un artisteen ville

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Jardin d’hiver, 2017. Bois, métal, hamacs, livres, adhésifs imprimés, création sonore en boucle,palmiers (Areca lutescens et Kentia forsteriana), bananiers (Musa ensette ventricosum), fougères (Asplenium nidum),

ficus (Ficus elastica tricolor) et Dracaena draco, dimensions variables. Crédit photo Cédrick Eymenier.

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Life is(n’t) a Beach, 2016. Néon, 150×95 cm environ.Collection privée, crédit photo Cédrick Eymenier.

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Sculpture pour fenêtre ou sculpture pour observer discrètement la piscine de ses voisins, 2015.Bois, moteur, peinture, résine, 220×120×120 cm (maquette). Prix MAIF, crédit photo Olivier Moritz.

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Un coucher de soleil, deux paraboles,trois noix de coco, un store, une cabane,une bouteille de jus de fruit, une cosse,un petit lézard, un bureau… Cet inventairepourrait être un hommage à Jacques Prévert,mais il s’agit du champ lexical d’un mondetropical que dévoile Florian Viel, entreexpérimentation et restitution. Le jeune artistedécompose ce qui semble incarner pour lui-même et l’inconscient collectif cet universspécifique à la fois séduisant et dangereux.En créant des associations d’objets au serviced’une démystification des clichés et des idéesreçues, il semble aussi partager le récitd’un voyage personnel. Dans l’expositionNo Lifeguard on Duty, il challenge sespropres repères et livre au spectateur unepsychanalyse imagée et tridimensionnellede soi-même et de l’autre. Ce ne serait pasle premier artiste à parvenir à comprendreque l’expérience du voyage dépasselargement l’ego pour atteindre des questionshumaines profondes, passées, présenteset futures, mais il le fait en plaçant l’objetau cœur de sa réflexion, dans une logiquequasi-muséographique.

La valse des collections muséalesethnographiques et extra-européennes en

France aux XXe et XXIe siècles est assezcaractéristique de cette difficulté d’approchede ces cultures et de leur étude, de leurcompréhension mais aussi de leurtransmission. La pluralité des approchescompose une fascinante histoire descollections : de la brutalité de l’expositioncoloniale de 1931 à Paris, du Musée del’homme et du Muséum d’histoire naturelle,des tentatives ethnographiques à celle duMusée des arts et traditions populaires,et leurs avatars contemporains du Musée descivilisations de l’Europe et de la Méditerranéeet le Musée du quai Branly - Jacques Chirac,sans parler du Musée national de l’histoire del’immigration, toutes ces tentatives illustrentd’un point de vue patrimonial les différentesécoles pour approcher ce sujet complexe del’autre et de soi-même. L’exposition mise enscène par Florian Viel pourrait être, à l’instardu musée de l’Aigle de Marcel Broothaers,auquel le jeune artiste avait déjà renduune forme d’hommage avec son musée del’Ananas, une proposition destinée à analyserce que l’objet permet de comprendre dumonde, en particulier par l’effet qu’il produitsur l’inconscient collectif. Les différentessections de son exposition sont constituées

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Matthieu Lelièvre

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d’allers et retours constants et intensesentre des points de vue extérieurs, intérieurs,publics ou personnels, des a priori oudes références plus ou moins discrètes.Loin d’être supposément didactiquecomme un musée, il s’agit au contraired’une immersion sensorielle et mémorielle,comme pour stimuler l’inconscient du visiteuroù l’objet ethnographique y rencontre l’œuvred’art comme dans Le Feu dans la cheminéequi serait à ce titre une belle synthèse desa démarche convoquant Dürer, l’objetscientifique et la flore tropicale.

Ce n’est cependant pas avec le motexotisme qui, depuis Victor Segalen, a reprisson sens premier de description de l’altérité,que Florian Viel caractérise cette expérience,mais par le mot tropicalisme. Exotikos signifie« étranger » en grec, et ce mot est, pourl’artiste, trop marqué par le préfixe « exo- »faisant référence « au dehors ». Il signifie enfrançais dès l’époque moderne ce qui étaitoriginaire de l’étranger et importé en Europe,mais son sens s’élargit vers le milieu duXIXe siècle pour définir globalement ce quivient de l’étranger et ce qui s’y trouve. Ce motrecouvre cependant deux tendances àl’évasion et au pittoresque, ce qui impliqueune vision bien subjective. Il exclut doncl’usage de ce mot pour parler de son travail,préférant l’inscrire dans le concept du« Tropicalisme ». Le Tropique vient du solstice,ce qui en fait un concept astronomiquebeaucoup moins évident à conceptualisergéographiquement, au-delà des deuxparallèles équidistants à l’Équateur.Nombreux sont les scientifiques qui ne luireconnaissent aucune réalité géographique etle tropicalisme est alors aussi abstrait quel’exotisme. À travers ses sculptures,photographies et installations, ainsi qu’à

travers une connaissance personnelleet une approche sociologique, économiqueet culturelle de son sujet, Florian Viel vientau contraire en affirmer la réalité.

Du fantasme au cliché

À travers les nombreuses typologies d’objets,de la sculpture à l’environnement en passantpar la reconstruction d’intérieurs évoquantle foyer, le travail ou le jardin, Florian Viel joueavec de nombreuses idées reçues, ainsiqu’avec des concepts largement véhiculéspar les médias, les marques, l’éditionet la culture au sens le plus large possible.Il exploite et détourne souvent les produitsd’un capitalisme flirtant avec les clichéspour rendre le produit désirable, au méprisde toute réalité. Il illustre la façon donts’impose la pensée unique et généralisantede l’occident et dévoile grâce à l’absurdele caractère beaucoup plus complexede cette réalité.

Tout d’abord vient le fantasme. Combiende publicités pour des agences de voyages,des boissons, des assurances où n’importequel autre produit n’ont pas exploité à l’enviele bleu d’un ciel immaculé se fondant dansune eau aussi limpide que le sable est clairet propre. Le Bureau des fantasmes : unitédes voyages est de ce point de vue uneœuvre aussi truculente que fascinante del’artiste dont les œuvres consistent souventen une incarnation aigre-douce attaquantle spectateur précisément par cette séductionacidulée, comme une fleur tropicale à la foissublime et vénéneuse, car ces formes douceset ces couleurs chatoyantes cachent bienautre chose. Le spectateur se rend compteque l’artiste joue de la capacité du premierà vouloir être séduit. Ce plaisir premier de

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Bureau des fantasmes : unité des voyages, 2017. Métal, peinture, bassin, sable, vidéo, impressionsur vinyle, ventilateur, chauffage, chaise longue, 150×150×190 cm. Crédit photo imaGilaire.

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la forme et de la contemplation cache biendifférents niveaux d’interprétations quipeuvent induire un malaise. Ce Bureau desfantasmes réunit avec malice l’impératif dutravail avec le plaisir du farniente sur la plage.Avec la même démarche apparente queces publicités des années 80 dans lesquellesle col blanc était arraché à son activitétertiaire et se retrouvait le pantalon retrousséet les pieds nus dans le sable, il transporteet fusionne les décors. Mais la démarche quin’est pas sans rappeler la fameuse installationde Marcel Broodthaers, Monsieur Teste(1975), est bien cinglante et le rêve s’achèveaussi immédiatement que l’illusion se trahit.L’installation se trouve dans une cave,la lumière est artificielle et le bureau estcontenu dans une forme de cage.

Le fantasme, nourri d’inconnu, prendnaturellement corps dans le cliché, cette idéereçue non vérifiée qui s’arrête la plupart dutemps au lieu commun. Le second nourrit lepremier, quel qu’en soit le sens, renouvelantavec lui le préjugé d’abord, et le désir ensuite.Chemise à fleur, plages, bikini, pagne végétalet ukulélé sont autant d’icônes des tropiquesqui prirent forme au XXe siècle avec la cultureTiki, une des sources et cibles de l’artiste.Cette mode ne doit à la Polynésie qu’unhéritage relativement indirect car c’està travers les contacts que les Américains onteu de la culture polynésienne qu’ils ont,motivés par leur proximité avec Hawaï et lesvoyages dans le Pacifique Sud des soldats lorsde la Seconde Guerre mondiale, décliné toutela thématique à des commerces, restaurants,musique ou encore décoration. Ils ontlittéralement créé un marketing du tropicalciblé sur un segment de consommation.Ce décalage est omniprésent jusque dansles produits alimentaires puisque, comme

l’illustrent plusieurs sculptures et néons,notamment Arômes artificiels (goût tropical),où l’on en vient parmi les multiples colorantsartificiels à même oublier de se demanderquel goût naturel les boissons tropicales sont-elles bien supposées avoir ?

Cette simple anecdote illustre le manquede connaissance patent vis-à-vis du tropical.Cela pourrait prêter à rire si ce n’était pas lesymptôme d’une incompréhension beaucoupplus violente dans ses effets, à savoirla légitimation passée et potentiellementprésente de l’exploitation, des colonisationset la négation des cultures vernaculaires.L’inconscient des anciens empires senourrissait de fantasmes sur l’au-delà de leursfrontières. Mais dans ce que l’écrivain antillaisÉdouard Glissant appelle l’empire universel,l’inconscient est devenu ignorance.Les clichés et les fantasmes des produitscommerciaux n’en sont qu’unépiphénomène, mais Florian Viel est tropconscient de la réalité économique, sanitaire,et l’urgence à comprendre l’autre pour queses œuvres ne soient pas exemptes derésonances politiques.

De l’antropophagisme

au tropicalisme

Avant de poursuivre sur les résonancespolitiques, il faut considérer un autre chapitreintéressant de l’émergence d’une tendancetropicale qui n’aura pas été sansconséquences sur l’indépendance mais aussil’épanouissement d’autres stéréotypes.Simultanément à la culture Tiki évoquée plushaut à la fin des années 1920 apparaissaientdans différentes régions tropicales desmouvements intellectuels destinés àrevendiquer et soutenir une identité propre,

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notamment au Brésil avec Oswaldo deAndrade. Son Anthropophagite Manifesto(Manifeste anthropophagique), a joué surfond d’une stratégie d’émancipation un rôleessentiel dans les théories culturellesd’Amérique latine, sur la définition dela pensée postcoloniale et la circulationdes influences artistiques. Le principe mêmed’appropriation est au cœur du conceptd’anthropophagie. Le manifeste d’Oswaldode Andrade définissait la culture brésiliennecomme une entité dévorant toutes les formesde valeurs étrangères afin de créer sa propreidentité1. Ce même Brésil qui fut à l’originedu concept de « Tropicalisme » en tantqu’identité propre, rejetant à la fin desannées 1960 le nationalisme et la musiquepopulaire pour incorporer à nouveau d’autrescourants. Cette scène, qui trouva un largeécho international, n’est pas du toutétrangère à la façon dont le regard européens’est depuis les années 1970 transformé enEurope. L’œuvre englobante de Florian Viel,ses peintures murales, ses néons mais aussil’installation Jardin d’hiver, retranscritle caractère foisonnant, puissant etindépendant de cette identité. Mais l’ironien’est jamais loin dans son propos car s’ilcélèbre cette indépendance, il y a toujoursun twist dans ces symboles stylisés florauxou animaliers transcrits dans des ambiancespsychédéliques qui induit une torsion dela réalité d’autant plus évidente qu’elle nenous parvient que de façon fragmentaireet caricaturale.

C’est précisément cette perceptionqui s’est installée dans les années 1970 et1980 à travers l’exportation culturellenotamment latino-américaine, d’une certaineidée des tropiques. À ce propos, lesCarénages, titre de sculptures évoquant

des becs de toucans, relèvent d’une logiqued’extraction d’un stéréotype de la civilisationtropicale appliquée au produit industriel.Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se vend,serions-nous tentés de dire.

La revendication culturelle est unphénomène complexe et souvent élitiste,néanmoins, le manifeste anthropophageet les tentatives qui suivirent ont eule mérite de mettre en avant la vertu d’unmétissage développé parallèlement parÉdouard Glissant, si présent dans le travailde Florian Viel.

La créolisation du monde

« La créolisation [selon Édouard Glissant],c’est un métissage d’arts, ou de langages quiproduit de l’inattendu. C’est une façon de setransformer sans se perdre. C’est un espace oùla dispersion permet de se rassembler, où leschocs de culture, la disharmonie, le désordre,l’interférence deviennent créateurs2. »

La pensée archipellique développée parl’écrivain a fortement marqué la démarcheartistique de Florian Viel, en particulier quandil exprime l’idée que « l’archipel offreun modèle de diffusion chaotique de l’artet de la pensée du tremblement, sansuniformisation, au contraire à travers lacréativité poétique3. » Florian Viel reprendà son compte l’idée que cette démarche –Archipel était d’ailleurs le titre de sonexposition au CRAC de Sète en 2014 –, luipermet de transformer une banale aptitudeà voir en une démarche intellectuellerévolutionnaire. L’idée fondamentale est quele point de vue est exercé depuis un archipelparmi d’autres, ce qui permet de nemésestimer aucun « petit bout de terre » touten garantissant la vue sur la Caraïbe entière.

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Jardin d’hiver (détail), 2017. Bois, métal, hamacs, livres, adhésifs imprimés,création sonore en boucle, palmiers, bananiers, fougères, ficus et Dracaena draco,

dimensions variables. Crédit photo Cédrick Eymenier.

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Tout contre la montagne (détail), 2015. Peinture murale,environ 300×600×270 cm. Collection privée.

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Après la tempête (détail), 2017. Métal, store, peinture, pompe, eau,200×70×30 cm environ. Crédit photo Cédrick Eymenier.

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Cette question est essentielle aujourd’huicar Édouard Glissant comme Victor Segalencraignaient une fusion des culturesdominantes, où tout se mélangerait.Un marasme naîtrait avec l’érosion etl’effacement puis la disparition de civilisationsaux profits d’autres, forcément plus simples,plus expansives, mieux véhiculées. ClaudeLévi-Strauss ne relevait-il pas déjà dans TristesTropiques que « L’humanité s’installe dansla monoculture ; elle s’apprête à produirela civilisation en masse, comme la betterave.Son ordinaire ne comportera plus quece plat 4. »

Face à cette globalisation appauvrissante,ces auteurs célèbrent la force des culturesvernaculaires et leur capacité à se transformeret à s’enrichir de l’autre sans pour autantdisparaître. C’est en tout cas ce qu’ÉdouardGlissant appelle la Mondialité faisant faceà la Mondialisation. Une vision positived’un avenir où l’on se construit dansl’ouverture, une plaidoirie pour le « Tout-monde », la construction de l’identitécomplexe à racines-rhizomes.

Cette critique de la méconnaissancedu monde tropical a été en partie aiguiséechez Florian Viel par ses lectures du botanisteFrancis Hallé5 qu’il cite volontiers6. Derrièreles questions politiques et économiques del’exploitation de ces régions, notammentà travers les colonisations, c’est une véritablenégation de la richesse humaine et une perteirréparable qui a pris place. Francis Hallédéplore ce que l’humanité a perdu à avoirtransformé, soumis à la logique(fondamentalement économique) del’Occident, ces peuples qui pouvaientdévelopper avec leurs propres rationalitéet ressources des schémas de développementet d’équilibre de vie utiles à tous, notamment

face aux ressources naturelles, sans parlerde la beauté et de la richesse de leurspropres cultures7.

Si Édouard Glissant notait le refus enFrance de vouloir s’enrichir de la diversité,qu’elle imposait une « intégration etl’assimilation des immigrés, c’est-à-direà l’érasement de leurs cultures8 », son œuvreet sa démarche pourraient être vues commeune forme de plaidoirie à devoir aller versl’autre, à comprendre et à intégrer les idées.Il célèbre la tendance naturelle que l’on aà s’enrichir des univers étrangers mais aussià assumer ce désir et c’est à travers ce seconddegré quasiment militant que Florian Vielpointe lui aussi ce manque de connaissanceet l’autosatisfaction dans laquelle l’opinionest solidement installée, ainsi que les dangersde suprématisme qui peuvent être engendréspar ce manque de compréhension,de curiosité ou de respect.

Claude Lévi-Strauss a de même étéparticulièrement réaliste dans son étudeethnographique sur les « apports » del’Occident au point d’estimer que « ce qued’abord vous nous montrez, voyages,c’est notre ordure lancée au visage del’humanité9. » Si le véritable débat sur labrutalité de ce phénomène de la colonisationn’a jamais réellement réussi à trouver uneplace dans l’espace public, c’est justementqu’il est difficile d’assumer cette violence.Ces questions sont omniprésentes dansle travail de Florian Viel dont l’ironie créeune troublante résonance avec ces proposde l’ethnologue : « Je comprends alorsla passion, la folie, la duperie des récits devoyage. Ils apportent l’illusion de ce quin’existe plus et qui devrait être encore, pourque nous échappions à l’accablante évidenceque vingt mille ans d’histoire sont joués10. »

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Mais cette incompréhension et ce rendez-vous manqué de l’homme avec lui-même nes’arrête pas là car au-delà des questionséconomiques, la question de la naturevient illustrer que c’est sa propre surviequi est en jeu.

De la nature

Après la tempête fait une sorte de caméodans cette exposition. Le store déjàremarqué dans le travail de Florian Viel avecsa proposition de Sculpture pour fenêtreou sculpture pour observer discrètement lafenêtre de ses voisins 11 vient jouer son proprerôle et en même temps nous emmèneà travers le titre, plus poétiquement, dansce climat si spécifique. Le touriste a encoreune fois des régions tropicales une visionparadisiaque mais la réalité est tout autreet de nombreux auteurs font état d’une réelleméconnaissance du monde tropical.Les savants qui ont accompagné lesmarchands sont arrivés avec leurs méthodeslargement éprouvées en Europe maisinefficaces entre ces latitudes. De nombreusesconclusions ont depuis enrichi l’idée que l’onse fait de ces régions, hostiles, dangereuses,impropres à l’agriculture, sans mentionnerles préjugés sur ses habitants. Francis Hallédéplore à nouveau que notre vision destropiques est absolument caricaturale car, enparallèle du cliché du paradis terrestre, puiscelui d’une extrême pauvreté, l’autre grandsujet que les médias partagent volontiersconsiste en la démesure des cyclones et destyphons venant détruire tant les récoltes quel’habitat. Cette réalité est ici poétiquementmise en scène avec la réactivation du store,dressé, qui vient en creux suggérer la fenêtresur laquelle il s’adosse symboliquement.

La pluie ne cesse de tomber et provoque unerouille, sorte de manifeste de la supérioritédes éléments et de la soumission impérativeà la nature. Cette nature si dominante qu’il nefaut pas chercher à dompter, mais qu’il fautcomprendre pour pouvoir bénéficier deses fruits tout en se protégeant de ses excès.

L’homme occidental a tout fait pour seplacer au-dessus de la nature et ne pasdépendre de ses lois. Avec l’agricultureintensive et l’emploi massif des pesticides,le réchauffement climatique etl’appauvrissement des sols comptent parmiles conséquences d’une rationalisationforcenée de la consommation et destechniques de productions massives misesen place par les sociétés industrielles.Les catastrophes écologiques sont dansune certaine mesure la résultante decette tentative de dominer la nature.Cette déconnection apparaît largement dansl’œuvre de Florian Viel, notamment avec sonanalyse du mythe de l’ananas, la place qu’ildonne à la fonction olfactive dans certainesde ses œuvres et la totémisation de symbolesfloraux ou animaliers.

À mi-chemin entre la vision publicitaireidyllique et artificielle et les limites de notreconnaissance du monde, il attire notammentavec Le reflet de Narcisse notre attention surnotre déconnection avec la nature. À ce sujet,l’exposition vient justement perturberle spectateur par un relent récurrentd’artificialité qu’il décline sous différentesformes. La question de l’artifice revient telun leitmotiv qui vient frapper le spectateurde l’intérieur, dans ses propres souvenirs –souvent eux-mêmes artificiels, ou de secondemain – qu’il a des antipodes. Il vient ainsidémontrer que cette connaissance du mondeque l’on tient parfois pour acquise, ne repose

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Le reflet de Narcisse, 2013. Miroir, oiseaux de paradis,projecteur, socle, dimensions variables.

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Silhouette d’un jardin composé (détail), 2017. Peinture murale, 5300×260cm environ.Maquette d’avant-projet pour l’Obélisque, 2017. Béton, métal, résine, 135×25×25 cm.

Nostalgie de la conquête, 2017. Paraboles, peinture, résine, dimensions variables. Crédit photo Cédrick Eymenier.

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Thaumatrope, 2017. Néon, 110×88 cm. Crédit photo Cédrick Eymenier.

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que sur des chapelets de mensongeset d’informations passés par le prisme duconsumérisme. L’artificialité fait appel à desséries de conventions établies qui finissentpar paraître elles-mêmes naturelles.

Du kitsch

La question de l’objet évocateur et hors deson contexte introduit assez rapidement –avec la notion de déplacement, et lecaractère indirect de la fonction mémorielle –le souvenir, ce colifichet – quelle qu’en soitla forme et de préférence sans fonction – quel’on bazarde allègrement dans la catégoriedu kitsch. Clement Greenberg explique lekitsch par le détachement de leurs racines despopulations de campagnes déplacées dansles centres urbains mais qui ne parviennentpas à accéder aux savoirs et divertissementsdes élites. « Utilisant comme matériau brutles simulacres appauvris et académisés dela culture véritable12 », un marché naît alorsd’objets à disposition de ceux qui ne sont pascapables ou en mesure d’apprécier lesconcepts. Ce que l’on peut retenir dans notrecontexte, c’est effectivement le décalageet le détachement d’un objet caractéristiqueexporté et importé, qui prétend incarnerl’essence d’une civilisation et en devient lacaricature. Le déterminisme mis en avant parClement Greenberg – sans s’étendre surses préjugés – s’entend dans notre contextedans une logique sociale qui incluaithistoriquement la capacité à voyager,du Grand Tour au tourisme d’élite. Les classespopulaires ont depuis largement eu accèsà une démocratisation du voyage à traversla mise en place d’une économie touristique.Cependant, l’ethnologue ne compte guèreparmi ces consommateurs et la question de

la distance avec la culture de l’autre n’est paspour autant comblée, transformant n’importequel objet en potentiel souvenir dontle kitsch est d’autant plus mesurable quele déplacement depuis son contexte originalvers une vitrine de salon à l’autre boutdu monde renforce l’incongruité. How toBecome a Publicist, présenté par Florian Vielen 2014 pour son mémoire de diplôme enfaisait déjà la démonstration car, encorelargement inspiré par l’ananas, l’artisteaccumulait ces produits dérivés symboliquescomme on accumule des chouettes enporcelaine. Cet esprit critique est réactivédans l’exposition de Houilles avec les œuvresen néon, notamment le Thaumatrope, maisaussi avec le Cabinet des souvenirsapproximatifs dans lequel l’artiste explorela façon dont chaque objet semble suspenduà une ligne abstraite qui va du cliché aufantasme évoqués plus haut et qui finit parenglober tous les produits dérivés d’unesubculture de la consommation du voyage.

Le concept « Tropical » est régulièrementdiscuté par les spécialistes car malgréune vague unité climatique et quelquestendances agraires, il recouvre denombreuses réalités géographiques.Édouard Glissant montre que si les culturesnon dominantes sont largement ignorées,les cultures caribéennes et par extension« Tropicales » peuvent légitimement enrichirle débat mondial sur les questions essentiellesdes conditions du développement del’humanité. Florian Viel offre ainsi un autremodèle de pensée qui vient emprunter auxstéréotypes comme pour illustrer que ce quel’on croit connaître est en réalité une sourceinsoupçonnée dont jaillira peut-êtreles solutions les plus efficaces et positivespour l’avenir de l’humanité.

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De la même logique que Victor Segalenpointait du doigt la littérature imprégnéed’exotisme d’un Bernardin de Saint-Pierre oud’un Pierre Loti, écrivains qu’il rangeait parmiles « proxénètes de la sensation du divers13 »,Florian Viel interroge la capacité deses contemporains à pouvoir s’ouvriret comprendre les autres formes de cultures.Ses motivations ne sont pas celles d’un PaulGauguin dont Victor Segalen louait la volontéde vouloir devenir autre en se rapprochantdes « sauvages » et Florian Viel ne devient pascet « Exote » que l’ethnologue identifiecomme la personne qui se libère de soi-même pour embrasser une culture autreà part égale avec la sienne. Il cherchecependant, par la retranscriptionet la caricature, à élever ce degré critique dela perception des grands discours sur l’Autreet l’Ailleurs. L’intérêt de sa démarche neréside pas tant dans la qualité du récit devoyage à la Bougainville ou à la Lévi-Strauss,qui viendrait analyser l’altérité et tenterde l’expliquer ou la justifier, mais dansla subjectivité même de cette lecture :une interprétation personnelle dela perception de l’altérité avec une bonnedose d’autodérision compensée par unesincère volonté de partager et de témoigner.Son œuvre apparaît comme une critiquedes limites de notre perception du mondeet une célébration de notre soif deconnaissance de l’autre car toujours selonÉdouard Glissant « Nous devons construireune personnalité instable, mouvante,créatrice, fragile, au carrefour de soiet des autres. Une identité-relation14. »

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1. Marcia Fortes in Frieze, jan-feb. 1999,in Biennials and Beyond, Exhibitions thatmade art History : 1962 - 2002, Phaidon, 2013

2. Propos d’Édouard Glissant recueilli parFrédéric Joignot, Le Monde, 4 février 2011

3. Ibid

4. Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, p. 37

5. En particulier La Condition tropicale,Actes Sud, 2010

6. Florian Viel a par ailleurs lui-même rédigéson mémoire à l’Ensba sur l’émergencedes plantes dans l’art contemporainLe monde est un cactus

7. Interview de Francis Hallé par Ruth Stégassydans Terre à terre, émission du 27 février 2010

8. Édouard Glissant, op cit. 2

9. Claude Lévi-Strauss, op cit 4, p. 36

10. Ibid

11. Qui a reçu le prix MAIF 2015

12. Clement Greenberg, Avant-garde et kitsch,in Art et culture, édition Macula, 1988, Paris

13. Victor Segalen, Essai sur l’exotisme, FataMorgana, collection J’ai lu, 1986, Paris, p.13

14. Édouard Glissant, op cit. 2

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Carénage (Ramphastos Ambiguus), 2014. Résine acrylique,peinture, vinyle coloré, 42×40×19,5 cm. Collection privée.

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Jardin d’hiver (détail), 2017. Bois, métal, hamacs, livres, adhésifs imprimés,création sonore en boucle, palmiers, bananiers, fougères, ficus et Dracaena draco,

dimensions variables. Crédit photo Cédrick Eymenier.

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How to Become a Publicist (détail), 2014. Étagères, objets,ananas, photos encadrées, dimensions variables.

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Cabinet des souvenirs approximatifs (détail), 2017. Bois, boissons, objets, système d’éclairage,8 éléments, dimensions variables. Crédit photo Cédrick Eymenier.

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Cabinet des souvenirs approximatifs (détail), 2017. Bois, boissons, objets, système d’éclairage,8 éléments, dimensions variables. Crédit photo Cédrick Eymenier.

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Arômes artificiels (Goût Tropical), 2016. Néon, 90×32 cm.

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Caged Reflection et Restricted Area, 2017. Impressions numériques contrecollées sur alu,cadres, vinyles adhésifs, 140×95 cm (chacun). Crédit photo Cédrick Eymenier.

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Biographie

Florian [email protected]é en 1990, il vit et travaille à Paris.

Après avoir réalisé un échange étudiantà CalArts (Los Angeles) et rédigé un mémoiresur l’émergence des plantes dans l’artcontemporain, il sort diplômé en 2014 del’École nationale supérieure des Beaux-artsde Paris.

Depuis, il a participé à plusieurs expositionscollectives comme Jeune création (2012),L’Archipel au CRAC à Sète (2014), Chersobjets au Réfectoire des Cordelierset à Immanence à Paris ou encore Le soleil selève et se couche sans obstacle à la Chapelledu Quartier Haut à Sète en 2015, la Biennale

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de la jeune création à La Graineterie, centred’art de la Ville de Houilles et le 61e salonde Montrouge en 2016. Il fut l’invité deplusieurs résidences d’artistes et lauréat desprix du dessin Diamond en 2011, Rose Taupin -Dora Bianka et MAIF pour la sculptureau Palais de Tokyo à Paris en 2015. Florian Viels’est engagé dans divers projets auprès deThe Tropicool Company, comme par exempleà l’occasion d’un partenariat avec le CNEAIà Chatou. Il a obtenu à l’automne 2016la bourse des Amis des Beaux-arts de Parispour son projet d’exposition No Lifeguardon Duty à La Graineterie, centre d’art dela Ville de Houilles où il a mené une résidencede création de plusieurs mois en 2017.

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Failed Equilibrium (détail), 2017. Béton, aquarium, socle bois,bulleur, 140×60×30 cm. Crédit photo imaGilaire.

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Remerciements

Florian Viel remercie La Ville de Houilleset l’ensemble de l’équipe de son centre d’art,La Graineterie – et plus particulièrementMaud Cosson pour son soutien et son œilaffûté même de loin, Guillaume Lansac-Fatte,Delphine Magro, Marc Pichon pour sapatience et son savoir-faire, Élise Receveur –,les ateliers techniques municipaux pour leuraide précieuse, mais aussi Matthieu Lelièvrepour son engagement sincère, les membresdu jury de la 11e Biennale de la jeunecréation et les membres de l’associationdes Amis des Beaux-arts de Paris pourleur confiance, Jonathan Chauveau etThe Tropicool Company pour leur soutiensans faille, Olivier Tellier pour son amitiévolontaire, Elisa Florimond pour lui avoirfait découvrir son biotope natal et lesupporter au quotidien, et tous ceux qu’ila évidemment oubliés.

La Ville de Houilles remercie Florian Viel,les établissements culturels, scolaires etpériscolaires relais de la résidence et del’exposition, notamment la classe de CM2de Mme Fournier de l’école primaire Jules-Guesde, Marion Grégori et Nicolas Leroy quiont guidé les élèves en danse contemporainedu conservatoire municipal, les membresdu jury de la 11e Biennale de la jeune création,les Grainetonautes (groupe des amis deLa Graineterie), les élus municipaux de lacommission Culture, le personnel des servicesmunicipaux et en particulier les servicestechniques, le Pôle culturel, les médiateurset régisseurs de l’exposition.

No Lifeguard on Duty

Résidence de novembre 2016 à mai 2017.Exposition du 31 mars au 20 mai 2017.

La Graineterie, centre d’art de la Ville deHouilles (27, rue Gabriel-Péri, 78800 Houilles).lagraineterie.ville-houilles.fr

Partenaires

Avec le partenariat de l’associationdes Amis des Beaux-arts de Paris.

La Graineterie est membre de Tram,Réseau art contemporain Paris / Île-de-France.

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Heliconas, 2017. 3 néons, 125×58 cm, 90×48 cm, 70×36 cm. Crédit photo Cédrick Eymenier.

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Directeur de la publication : Alexandre Joly, Maire de HouillesCoordination de la publication : Florian Viel, Maud Cosson – centre d’art La Graineterie

Graphisme : Guillaume Lansac-Fatte, service communicationImpression : Snel, avril 2017

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No Lifeguard

on Duty–

Florian Viel