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Nora David, designer pour l'éducation

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2 18 septembre 2013No 940

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

RÉDACTEUR EN CHEFGaëlle C. ALEXIS

SECRÉTAIRE DE RÉDACTIONDaphney Valsaint MALANDRE

RÉDACTIONDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Myria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNJunior Plésius LOUISRaphaël FÉQUIÈREEnock NÉRÉLégupeterson ALEXANDRE

CORRECTIONJean-Philippe Étienne

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEStevenson ESTÈVEPhotographesFrederick C. ALEXISHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUYonel LOUIS

Publicité: 2941-4646 [email protected]

Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717

Une publication de Ticket Magazine S.A.

21, 046FANS

Le rappeur Steves J. Bryan, plus connu sous le sobriquet de Sniper, continue d’offrir des singles. Après « Majistra Petyonvil », sorti à l’occasion des récentes élections mu-nicipales, « Officiel » featuring Trouble Boy, et « I’m gud », son tout dernier est « I don’t care », chanson à succès de Sweet Micky qu’il a réadaptée featuring Sandro Martelly. On retrouve aussi la voix du président Michel Martelly sur ce nouveau morceau.

« ‘’I don’t care’’ est une réadaptation de la chanson à succès de Sweet Micky. Monsieur Michel Martelly m’a donné son autorisation, et Sandro Martelly et moi, nous l’avons retravaillée et nous la modernisons en rap », a déclaré Sniper le lundi 16 sep-tembre 2013. « ‘’I don’t care’’ et toutes les autres chansons (précitées) seront gravées sur mon prochain mixtape qui sortira bientôt », a lâché le rappeur.

Steves J. Bryan en a profité pour annoncer que la vidéo de « I’m gud », réalisée par Ayitifoto, sortira à l’occasion de la rentrée des classes.

Gilles Freslet ([email protected])

Sniper chante « I don’t care » avec Sandro Martelly

Le week-end dernier, beaucoup de gens avaient cru un instant que Gazzman Couleur était mort. Par la suite, des renseignements avaient clarifié que c’était plutôt l’un de ses frères qui avait passé l’arme à gauche.

Selon des informations dont nous disposons, Arioste Pierre est décédé le ven-dredi 13 septembre 2013. Il vaquait normalement à ses activités en dépit du fait qu’il était diabétique.

On a aussi appris que Gazzman, qui avait déjà annoncé sa présence en Haïti pour le 23 septembre 2013 dans le cadre de la promotion de l’album « Viktwa » de Disip, rentrera vraisemblablement bien avant cette date, pour participer aux funérailles de son frère.

Nous avons essayé, vainement, de trouver Gazzman Couleur sur son portable le lundi 16 septembre 2013.

Ticket Magazine présente au chanteur ainsi qu’à la famille Pierre ses sincères condoléances face à cette subite disparition.

Gilles Freslet ([email protected])

Gazzman Couleur en deuil

Après environ une quinzaine d’an-nées passées à T-Vice, Gérald Kébreau, bassiste du groupe, a pris la décision hier lundi 16 septembre 2013 de quitter la bande des frères Martino. Le musicien veut revenir définitivement en Haïti.

Contrairement à ce qui se lit sur les réseaux sociaux et dans les commentai-res autour de ce départ, il n’y a aucun problème personnel entre le bassiste et les musiciens de T-Vice.

« C’est le 16 septembre 2013 que Gérald Kebreau nous a annoncé cela », a déclaré Roberto Martino, le lead vocal de ce ténor du compas.

Interrogé sur les raisons du départ du bassiste de T-Vice, un responsable du groupe nous a informés que Gérald Kébreau aurait trouvé un emploi qui l’exi-gerait d’être toujours sur place, en Haïti. Notre source nous a aussi fait compren-dre que le staff avait essayé de trouver un autre moyen de continuer à fonctionner avec le musicien démissionnaire, mais

Gérald Kébreau quitte T-Vice !

sans succès. « Il nous est impossible d’acheter des billets d’avion chaque week-end pour qu’il fasse va-et-vient, vu les prix exorbitants de billets d’avion

Port-au-Prince/Miami. De plus, son emploi ne lui permettra pas de voyager souvent », a expliqué le responsable de T-Vice.

Dans la soirée du 16 septembre 2013, Roberto Martino a souhaité bonne chance à Gérald Kébreau dans sa nou-velle expérience en Haïti. Le chanteur a aussi rappelé qu’ils ont passé de bons moments ensemble sur scène et a assuré au bassiste qu’il fera toujours partie des Vice2K.

Qui remplacera Gérald Kébreau ?Après le départ du musicien, plusieurs

bassistes sont déjà mobilisés en vue de lui succéder. Qui remplacera le talen-tueux « las trèf » de T-Vice ? En tout cas, les responsables du groupe annoncent qu’ils vont faire une minutieuse sélection avant de faire choix d’un bassiste pour remplacer Gérald Kébreau, le désormais ex-Vice2K.

Gilles Freslet ([email protected])

« Kole boyo, kole boyo, lè w pase nan kandelam nan, nou pra l kole boyo ! » Et les trois musiciens reprennent avec lui. Pendant trente petites secondes, c’est ainsi que Jean Jean Roosevelt a entamé sa première prestation aux Jeux de la Francophonie, à Nice. C’est une ancienne chanson que les paysans de Jérémie ont l’habitude de chanter en passant devant chez lui. « Kole boyo, kole boyo, lè w pase nan kandelam nan, nou pral kole boyo »… juste une phrase. Jean Jean retrace sa participation aux Jeux de la Francophonie lors d’une conférence de presse donnée le mardi 17 sep-tembre 2013 au Kinam vers 10 h 30 du matin. « Ma première prestation a été la plus difficile, explique le chanteur, vu que j’étais dans une poule où il y avait le Canada (l’un des membres de jury vient de là-bas) et la Suisse qui a déjà fait ses preuves aux JF. » Après cette première étape, à travers la France, les médias parlaient beaucoup de lui. « Chaque jour qui avait suivi, je me présentais à la salle de spectacle dans le seul but de regarder ce que faisaient les autres pour être moi-même exceptionnel. » Trois jours après sa première performance, il était retenu ! Là, il a commencé à vraiment avoir confiance en lui.

Pour la finale, l’artiste commence avec « Y a danger », un texte qui met le monde à nu. Il enchaîne avec « Pourquoi a-t-on grandi ? », qui émeut le public. Avec « Cri de joie », morceau qui redonne de l’espoir à tous, le chanteur termine son show et laisse une assistance conquise. Waouuuh ! C’est la consécration.

Et voilà, Jean Jean Roosevelt est revenu en Haïti avec une médaille d’or et un prix TV5 Monde ! Prix gagné pour la qualité de ses textes, sa présence sur scène et son impact sur le public.

Dorine [email protected]

Jean Jean Roosevelt un homme engagé

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318 septembre 2013No 940

Anniversaire de Harry Lucà Irish Village

Finale Miss Anayizzau Palais Municipal de Delmas

Joel Widmaier a adressé ses voeux au promoteur à travers les percussions

Berthony, une amie, le fêté Harry Luc et un amiDimitry et Rose-Erlande ap loveSteve Azor et Ti Mario Viaud te la !Luck Mervil a aussi souhaité bonne

fête à Harry

Carolina Rinchère, Miss AnayizZ 2013 Le jury

Angie W. Bernard, la deuxème dauphine Falance Benjamin, la première dauphine

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4 18 septembre 2013No 940

« Je ne suis pas un modèle profession-nel », dit-elle d’entrée de jeu quand je lui demande de parler de son parcours. Anita a toujours aimé la mode, mais pas pour en faire une profession. La ren-contre avec un photographe français, David Murray, dans les rues de Dublin, où mademoiselle fait des études en « justice sociale », aura beaucoup changé. Murray, marqué par sa plastique de rêve, lui demande de poser pour lui. Elle accepte ! Depuis, la jeune fille ne sert pas de mo-dèle seulement à ce photographe, elle pose aussi pour d’autres qui ont afflué.

Mais attention, c’est son deuxième métier ! La belle travaille au sein d’une organisation non-gouvernementale en tant qu’activiste des droits humains, sa passion. « L’humanitaire m’interpelle, il me permet de voyager aussi ; j’adore voyager ! », s’exclame Anita. A son avis, elle s’adonnera entièrement à la mode si et seulement si cette dernière rejoint sa sensibilité pour l’humanitaire.

Le modèle dit avoir hésité au premier abord quand Michel Chataigne, son ami de longue date, lui a proposé de prê-ter son image. Mais quand il lui a parlé du thème, elle s’est vite embarquée. « ‘’Mod’ifions notre environnement’’, le jeu de mot est super. Je suis heureuse de l’association qu’on fait entre la mode et le changement ; cela m’interpelle en tant qu’Haïtienne », affirme-t-elle.

Anita dit que l’environnement l’a toujours marquée. Elle a toujours été en colère face à l’insalubrité, la pollution… Elle regrette que ce soit surtout les plus pauvres qui en font le plus souvent les frais en raison de leurs faibles moyens. La

Anita Exantusl’égérie de la deuxième édition de Haiti Fashion WeekLa fille sur l’affiche, c’est elle ! Invitée par le designer Michel Chataigne, la belle dit prêter son image à cette cause parce que cela lui tient à cœur et aussi parce que poser c’est sa deuxième nature. Les mots d’un symbole qui parle.

jeune femme ne cache pas alors sa satis-faction à prêter son image à la semaine de la mode qui est, selon elle, une sorte de campagne cette année pour sensi-biliser tout le monde sur la nécessité de protéger notre environnement.

Le shooting a eu lieu en juillet à Kenscoff. Ce n’était pas sans difficultés, mais ce fut une fois de plus une occasion pour Anita Exantus de se faire « poupon-ner », comme elle aime tant dire. Entre 3 heures du matin et 4 heures de l’après-midi le lendemain, elle est restée éveillée pour se faire maquiller, essayer les habits. Se déshabiller dans le froid... Kenscoff lui rappelle ses posings à Dublin même en temps de neige. « Un modèle doit trans-cender tout ça », plaisante-elle.

Des deux robes sur l’affiche signées Michel Chataigne, Anita dit que la noire en plastique était plus facile à porter que celle en fleurs naturelles car elle est moins lourde. Quant à l’expression du visage, c’est l’inverse qui s’était produit. Elle avoue qu’elle est toujours souriante, par conséquent il lui paraissait tout à fait naturel d’exprimer la joie de vivre dans un environnement vert avec des fleurs naturelles sur tout le corps. Cependant quand il fallait exprimer la tristesse, le dégoût d’un environnement malsain, il lui a fallu beaucoup de prises avant qu’on puisse enfin capter cet instant. La jeune femme avoue avoir ruminé le mauvais souvenir qu’elle a d’un tas d’immondices au centre-ville. « Le paysage désolant du gisement où l’on m’a emmenée a aussi aidé », ajoute-t-elle.

Anita Exantus défilera au gala d’ouver-ture. Elle veut garder la surprise sur ce

qu’elle portera. Les autres jours, elle sera présente, mais ne défilera pas. Le modèle n’a pour l’heure aucun projet en ce qui concerne la mode, mais se dit ouverte à d’autres propositions de poses.

Et le catwalk ? Elle dit carrément que

ce n’est pas son dada et que c’est rare qu’elle accepte.

Chancy [email protected]

La 15e édition de Haitian Compas Festival, qui a eu lieu le samedi 15 mai 2013 à Bayfront Park à Miami, a connu un succès mitigé. Certes la grande foule avait fait le déplacement, mais plusieurs groupes musicaux n’ont pas eu assez de temps pour se produire.

Déjà, on connaît les onze groupes musicaux d’Haïti et des Antilles qui sont retenus pour partici-per à la 16e édition le samedi 17 mai 2014 de Haitian Compasfest en Floride.

Selon la première affiche de l’événement dévoilée par son organisateur Rodney Noël, ces for-mations musicales sont Kassav, Tabou Combo, Carimi, Djakout #1, Kreyòl La, Klass, Disip, Nu-Look, Zenglen, Boukman Eksperyans et Anbyans.

Et encore une fois, en 2014, le festival changera de site. Cet événement ne se tiendra ni à Bicen-tennial Park ni à Bayfront Park, mais de préférence au 347 Don Shula Drive Miami, FL de Sun Life Stadium.

Aucun jeune groupe et artiste confirmé ou en herbe n’est annoncé à ce festival, comme ce fut le cas dans les éditions antérieures.

Il était bruit que certains groupes absents, exclus du festival après des désaccords avec Rodney Noël pourraient faire leur retour à cet événement. Ils ne sont cependant pas remarqués sur l’affiche.

Maintenant, on attend le line up du Al Haitian Festival (qui pourrait s’appeler Pedro Lucky Haitian Festival). L’événement n’a pas eu lieu en mai dernier, mais ses initiateurs avaient annoncé la couleur pour 2014.

Est-ce que des groupes et artistes absents dans le line up de la 16e édition de Haitian Compas Festival vont se retrouver dans celui de Al Haitian Festival à Fort Lauderdale comme ce fut le cas l’année dernière avec T-Vice, Mass Konpa de Gracia Delva, Magnum Band, Septentrional, Suav Mizik, Koudjay, Top Adlerman ?

Gilles Freslet ([email protected])

16e édition de Haitian Compas Festival11 groupes retenus

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518 septembre 2013No 940

Elle aurait pu devenir architecte tout comme son père, mais elle a trouvé sa voie dans la mode. Un métier qui intimement la rapproche un peu plus de sa mère, Maëlle David, designer qui se passe de présentation. « Après l’école classique, j’avais la possibilité d’étudier l’architecture à l’université Quisqueya (j’étais bonne en maths). Toutefois, je me suis lancée de préférence dans la comptabilité. Après un an d’études, j’ai tout laissé tomber pour la mode. Parce que moi, j’aime créer par dessus tout », confie Nora.

Café au lait, yeux révolver, Nora, d’une simplicité fascinante, a le profil créole qui ne se discute pas. Un ton authentique. Des cheveux crépus naturels. Son sourire mesuré joue un hymne à la joie sur ses lèvres. Visiblement, la designer fait moins que les trente et un ans dont elle nous rassure.

Dans la cour de l’atelier de Maëlle Créations où elle partage le local avec sa mère à l’occasion de Haiti Fashion Week, la jeune designer a l’air bousculé par l’événement. Les gouttes de sueur sur son front laissent entrevoir le poids des préparatifs. Toutefois, avec des éclats de rire, elle décompresse. Ingambe et résolue, Nora semble contrôler la situa-tion. « Tant que le show n’est pas fini, il y aura toujours des modifications à faire. On n’est jamais satisfait… tant qu’on a encore le choix », respire l’artiste en hochant la tête.

Assise sur une chaise en paille dans la verdure, la jeune dame ne se fait pas prier pour raconter sa vie. L’accent faible et le verbe modéré, c’est avec un franc-parler qu’elle nous emmène en voyage dans ses souvenirs.

« J’ai grandi et évolué dans la mode depuis toujours. Ma mère cousait, mon arrière-grand-mère aussi. Donc, c’est un secteur que je connais. Je ne peux même pas dire que mon talent est inné, il me semble que c’était carrément décidé pour moi dès le départ », se rappelle Nora. « Quand j’étais plus jeune, conti-nue-t-elle, j’aidais ma mère avec ses vê-tements et ses clients. Il m’arrivait parfois d’arranger des rendez-vous pour elle avec des stylistes. Je me souviens aussi que je confectionnais des habits pour que mes amies et moi puissions aller à Heaven, le club de l’époque, à Laboule 12. »

Toutefois, côté mode, le dicton « telle mère, telle fille » ne s’applique pas entre Maëlle et Nora. Chacune à son propre style, des valeurs respectives et une autonomie de création que Nora tente d’expliquer : « On prépare nos collections de manière indépendante. On n’a aucune influence sur l’une sur l’autre. D’ailleurs ce sont des collections totalement diffé-rentes. Ma mère fait la haute couture, du genre chic. Tandis que moi, je travaille le style casuel. Nous ne sommes pas en compétition, vu que notre public est différent. »

Avec un bac en gestion industrielle de mode décroché à Montréal, Nora s’est construit une base solide. Sa formation renforce ses expériences acquises sur le

tas. C’est après le séisme du 12 janvier qu’elle a jugé bon de mettre sur pied sa propre compagnie pour aider certains parents à envoyer leurs enfants à l’école. Sa petite entreprise, pour l’heure, n’em-bauche que des femmes, dans l’objectif de pourvoir aux besoins en fournitures scolaires des enfants. Avec des rêves aus-si grands qu’un pays, la designer vouée à un bel avenir veut que sa marque, Collec-tions Xaragua, connaisse une renommée internationale et soit de bonne qualité.

« Souvent on associe Haïti à du mal-fait, du vite-fait, à. quelque chose qui ne va pas durer. Je veux changer cette image et prouver qu’on est capable de faire ce qui est bon, comme dans tout autre pays », affirme Nora, décidée.

Collections Xaragua, compagnie à but lucratif, est comme un ministère d’Affai-res sociales pour la designer. Une vision prospective pour la mode industrielle et l’éducation, a-t-elle fait comprendre. « Je me considère très Haïtienne et je suis sensible à l’histoire d’Haïti. En ce sens, je trouve qu’il y a une certaine négligence dans l’éducation des jeunes sur ce point », réfléchit la jeune dame.

Pour la deuxième édition de Haiti Fashion Week, Nora David promet des articles de premier choix. « Principale-ment, je fais des sacs à main pour femme. C’est un mélange de tissu et de latanier. Cette année, l’événement dévoilera notre collection de vêtements pour femmes professionnelles qui sera disponible sur commande et éventuellement en vente dans les magasins », informe Nora qui

Nora DavidDesigner pour l’éducation

La semaine de la mode accueille cette année de nouveaux designers sur le podium de Mod Ayiti. Parmi les nouvelles recrues, Nora David présentera une collection de vêtements pour femmes professionnelles et de sacs à main. Elle désire continuer à supporter l’éducation à travers la mode. Le temps d’un entretien, la fondatrice de Collections Xaragua revient sur ses débuts, son parcours et sa participation à la deuxième édition Haïti Fashion Week qui se tiendra Karibe du 18 au 21 septembre prochain.

dit avoir déjà réussi ses participations à des foires (Women in Production) et des fashions shows à Miami.

En vue de respecter le thème « Mod’ifions notre environnement », la designer révèle que l’ensemble du maté-riel utilisé dans ses créations est trouvé en Haïti à 70 %. Sauf quelques matières premières qu’on ne trouve pas sur le mar-ché local qui sont ravitaillées en Républi-que dominicaine et aux Etats-Unis. Par exemple, la plaque de sa marque et les

boutons magnétiques des sacs à main. Après s’être fait remarquer parmi les

designers qui ont représenté dignement Haïti au Carifesta récemment au Suri-nam, Nora David relance le pari. Rendez-vous au Karibe, sous les spotlights de Haiti Fashion Week, avec un nouveau souffle qui se bat pour l’éducation. Entre-temps, visitez et achetez ces produits en vente à La Sirène et à Caprice et Beauté à Pétion-Ville.

Dimitry Nader Orisma

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Mercredi 18 septembre 20136

SELECTION NATIONALE / mArAThON

NICE 2013/VIIE JEux dE LA FrANCOphONIE

La médaille d’or haïtienne dont personne n’a parléEn faisant partie du quatuor d’arbitres qui officiait lors de la finale de football mettant aux prises le Congo Brazzaville au Maroc, l’arbitre haïtien Wesline Louis a eu droit elle aussi à une médaille d’or . Une médaille d’or dont personne n’a parlé.

Elle est en or et elle est historique. Historique parce que c’est la première fois de l’histoire qu’une arbitre l’a

autour du coup pour avoir oeuvrée dans une finale d’une compétition de football comptant pour les Jeux de la Francopho-nie. Et pour avoir ce privilège d’être la première à l’avoir eue, Wesline Louis la porte avec fierté.

En fait, comme toutes les médailles at-tribuées elle est une médaille gagnée. Une médaille gagnée en fonction des perfor-mances réalisées dans les rencontres qui précèdent la finale; car quoi qu’on fasse, la performance reste le principal critère pour retenir l’arbitre de la finale.

Aux Jeux de la Francophonie à Nice, la jeune Haïtienne à été retenue à trois reprises dans une compétition où chaque formation devait disputer trois rencontres en phase de poule. Trois rencontres qual-ificatives pour les demi-finales, puisque seul le premier de chaque groupe pouvait espérer la finale. A ce petit jeu, même la France a été tout simplement gom-mée par le Gabon 0-3, ce qui avait tout simplement bouté les jeunes champions du monde hors de la compétition. Si la phase de poule a eu raison d’une brouil-lonne équipe haïtienne battue sur le même score 0-3 et par le Gabon et par le Sénégal, l’arbitre a, quant à elle, gagné le droit de continuer à servir en demi-finale. A l’issue des demi- finales, Wesline Louis a été retenue pour la finale synonyme que son travail d’arbitrage a été à la hauteur et qu’elle méritait tout simplement une place sur la plus haute marche du podium.

C’est donc en tant qu’arbitre assistant que Wesline Louis a dirigé son 14e match

Wesline Louis arbore sa médaille d’or ici à l’aéroport d’Orly à paris (photo: Enock Néré)

Corner m. l’arbitre indique Wesline Louis au stade Charles hermann de Nice (photo: Enock Néré)

et t-shirt jaune d’arbitre, estampillée FIFA sur la poitrine, la native d’un 18 janvier a, grâce à sa formation universitaire en sciences comptables, compté les positions avancées, les sorties de buts, les coups de pied de coin, les fautes dans sa zone et les touches pour les signaler à l’arbitre principal. A l’arrivée, ce dernier, bien secondé par ses lieutenants, dont Wesline Louis, s’en est bien tiré. Et si le Maroc, battu 1-2 par le Gabon, n’a pas remporté la médaille d’or de la compétition après avoir mené 1-0 dans cette finale qu’il a dominée, la faute n’est pas aux arbitres.

Fiche techniqueNom : LouisPrénom : WeslineDate de naissance : 18 janvierLieu de naissance : Port-au-PrinceNiveau d’études : Universitaire/Sciences comptables/

JournalismeEtat Civil : CélibataireSports pratiqués : Tennis/Danse latino (Rueda Lovers)Fonction actuelle : Arbitre

Enock Néré/[email protected]

Avec 11 buts en trois rencontres, Bathcheba Louis a tout simplement éclaboussé le Groupe III (Zone Caribéenne) de la première phase des éliminatoires de la Coupe du monde de football féminin U-17 à San Cristobal en République dominicaine. Portrait de cette buteuse en herbe.

Yeux brillants, visage allongé et d’apparence timide, Bathcheba Louis, du haut de son 1m 65 pour

environ 50 kg, ne donne pas l’appa-rence de cette renarde des surfaces que les gens seraient en droit d’at-tendre. A la regarder, on serait même tenté de se demander si ses petits pieds sont en mesure de réaliser une bonne réception, voire un bon contrô-

COSTA rICA u-17 FémININ 2014 : ELImINATOIrES ZONE CArAïbES/GrOupE III

Bathcheba Louis, la buteuse en herbe

international depuis le mois de juillet 2013 lors de la finale de la compétition de football comptant pour les VIIe Jeux de la Franco-phonie et mettant aux prises le Maroc et le Gabon. Culotte noire

le de balle. Pourtant, sur une pelouse, du pied droit comme du gauche, le 6e des 9 enfants de Jocelyn Louis et de

Monise Dolcé Louis fait plus qu’une bonne réception de ses petits pieds. Elle reçoit, contrôle, dribble, frappe et marque à une vitesse intéressante qui laisse ses adversaires pantois.

Sa chétive apparence a sans doute dupé les jeunes U-17 de Guyana tout comme ceux de la Grenade. Et si les Dominicaines sont parvenues à la contrôler, c’est pour seulement limiter les dégâts. La preuve, elles en ont encaissé trois, trois réalisations de Bathcheba qui ont fait le bonheur de la sélection nationale haïtienne U-17 de football féminin qui, ayant dominé son homologue de la République do-minicaine 6-1, se hisse au niveau de la Concacaf dans ces éliminatoires.

Née près de Quartier-Morin au Cap-Haïtien le 15 juin 1997, Bath-cheba commence le football au milieu d’une fratrie nombreuse qui n’avait d’autre forme de récréation que le

football.”Tous mes frères et soeurs savent jouer au football et c’est au milieu d’eux que j’ai commencé le football avant d’intégrer une petite équipe de la région “Chaste Noire” entre 12 et 13 ans”, raconte-t-elle avec une pointe de timidité. Usant de ses deux pieds presque avec le même bonheur, elle finit par séduire sa grande soeur qui estime qu’elle peut aller un peu plus loin que les autres footballeurs de la fratrie.

“C’est ma grande soeur qui m’a portée à participer à un stage de dé-tection. Avec 11 buts au compteur, la jeune buteuse au Ranch de Croix-des-Bouquets en 2011 et j’ai été retenue par le staff technique”, explique-t-elle. va affronter la phase Concacaf avec la possibilité de faire partie des meilleures buteuses de ces éli-minatoires et elle en a l’envie. “J’aimerais continuer à marquer

Louis batcheba

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Mercredi 18 septembre 2013 7

COSTA rICA u-17 FémININ 2014 : ELImINATOIrES ZONE CArAïbES/GrOupE III

Bathcheba Louis, la buteuse en herbe

pour apporter ma contribution à la qualification de notre pays pour la phase finale de la Coupe

d u monde U-17”, conclut-elle.

Fiche techniqueNom : LouisPrénom : BathchebaDate de naissance : 15 juin

1997Lieu de naissance : (Quartier Mo-

rin), Cap-HaïtienEtat Civil : CélibataireNiveau d’études : 9e année fon-

damentale (elle va reprendre la 9e année en 2013-2014)

Sport pratiqué : FootballPoste : AttaquantePalmarès : Vainqueur du Groupe

III dans la première phase des élimi-natoires de la Coupe du Monde U17 féminin à San Cristobal en République dominicaine

Distinction : Meilleure joueuse de cette première phase

Enock Néré/[email protected] [email protected]

Il y a tout juste une semaine, soit le mercredi 11 septembre, que des représentants du sponsor officiel de la Coupe du monde de la FIFA,

Coca- Cola, dont Patricia Manon, étaient à l’hôtel Royal Oasis (Pétion-Ville) pour annoncer aux adeptes du football que le mythique trophée récompensant l’équipe championne de chaque édition de Coupe du monde séjournera en Haïti, mais sans toutefois en préciser la date. C’est désormais officiel, il arrivera le vendredi 25 octobre à Port-au-Prince pour repartir deux jours plus tard. Cependant, les 26 et 27 octobre, il sera possible de le voir, l’admirer au gymnasium Vincent et au stade Sylvio Cator.

En effet, dans le cadre des activités précédant la Coupe du monde de la FIFA, Brésil 2014, Coca-Cola n’est autre que l’hôte de cet événement unique et nova-teur, la tournée du trophée de la Coupe du monde de football. Pour l’occasion, il permettra à plus d’un million de person-nes, dont des Haïtiens, de voir le trophée tant convoité par plus d’un.

Come-back sur l’histoire de ce my-thique trophée.

L’actuel trophée de la Coupe du monde a été commandé par la FIFA en 1973, après que le Brésil ait obtenu le droit de conserver à perpétuité le trophée précédent, le Jules Rimet, pour avoir été le premier triple vainqueur de ce tournoi.

En 1973, le président d’alors de la FIFA, M. Stanley Rous, a choisi parmi 53 modèles, le deuxième trophée de l’his-toire de la Coupe du monde de football, qui est encore celui qu’on présente aux champions jusqu’à date.

Le modèle choisi a été conçu par le sculpteur italien Silvio Gazzaniga. L’actuel trophée, qui représente le triomphe de la Coupe du monde, est fait d’or massif de 18 carats et sa valeur monétaire est

Le mythique trophée de la FIFA et son histoire

incalculable.Le trophée pèse 6,175 grammes,

dont 4,927 grammes d’or pur pour une hauteur de 36,8 centimètres. Il a été confectionné en Italie.

Gazzaniga s’est inspiré de deux élé-ments dans sa conception : l’athlète et le monde. Son idée était de concevoir quel-que chose qui symbolise l’immense effort de l’athlète avec des formes qui expriment l’harmonie, la simplicité et la paix.

Le premier à avoir l’honneur de montrer au monde le nouveau trophée, a été le capitaine allemand, Franz Becken-bauer, en 1974, qui a assuré la victoire de l’équipe allemande à la Coupe du monde de la FIFA, Allemagne 1974.

Selon les règlements de la FIFA, le trophée ne peut être gagné définitive-ment. L’original reste en possession de

la FIFA, tandis que la Fédération cham-pionne reçoit une réplique plaquée d’or.

Le trophée original peut être utilisé jusqu’en 2038 puisque son socle n’a de la place qu’uniquement pour 17 plaques sur lesquelles sont inscrites les noms des gagnants. Dix de ces plaques sont encore sans inscriptions.

Le trophée de la Coupe du monde de football est très précieux pour les équipes qui ont remporté le chanpionnat. Ses apparitions publiques sont soigneusement contrôlées et autorisées par la FIFA, sous haute sécurité.

De septembre 2013 à mars 2014, soit une période de six mois, le vrai trophée de la Coupe du monde visitera 89 pays à travers les cinq continents, et lors de chaque visite, chaque pays aura l’occasion de voir et de découvrir la vraie coupe.

Haïti, qui avait pris part à la phase finale de la Coupe du monde de la FIFA en 1974, en Allemagne, recevra pour la première fois ce mythique trophée, et ce, pour une durée de soixante-douze heures. Cette tournée sera l’occasion pour des centaines d’amants du sport roi haïtien de voir et de se faire prendre en photo avec ce fameux trophée.

[email protected]

gais à Neymar. L’image est accablante : la balle est disputée de façon aérienne. Mais le Portugais dirige son coude vers la mâchoire de l’attaquant brésilien. Ça fait très mal. Quand il se relève, il tient la mâchoire de sa main. Je me suis dit : et s’il s’était mordu la langue sous le choc?

Sans pousser de hauts cris, l’on est en droit de se demander si le football c’est la guerre, comme le titrait à la une le maga-zine «Manière de voir», supplément de «Le Monde diplomatique» à l’approche de la Coupe du monde de football qui devait se dérouler en France en été 1998. Ce n’est pas non plus une partie de catch. Au vu de ces images d’actions négatives, l’on comprend la réticence des clubs professionnels à libérer leurs joueurs pour une journée FIFA. Le match Brésil-Portugal du mardi 10 septembre 2013 n’avait rien d’amical. Le football n’est pas la guerre. L’esprit de démolition des défenseurs portugais a été déplorable. C’est dommage.

Jean-Claude Boyer jeudi 12 septembre 2013

L’OEIL rIVé/FOOTbALL

Le vrai-faux match amicalinterventions de certains joueurs portu-gais. L’état d’esprit de Pepe et de Pereira était franchement mauvais. Si du côté brésilien la star Neymar écopa d’un car-ton jaune pour avoir balayé un vis-à-vis, on ne peut que déplorer le matraquage dont il a été l’objet. Il est vrai que le jeune attaquant barcelonais donna le tournis aux défenseurs portugais. A preuve : l’habileté avec laquelle il s’infiltra, balle au pied, dans la défense du Portugal pour inscrire le deuxième but, par lequel la sélection brésilienne prenait l’avantage à la marque.

Deux images déplorables restent à l’esprit du téléspectateur : 1) le jeune Bernard évite la sortie du portier portu-gais, il a le but au bout du pied, mais il est déséquilibré par un défenseur qui ar-rivait en trombe. Le ballon va en corner. Cependant, son adversaire l’enjambe et le piétine dans sa partie génitale. Un acte antisportif qui a fait douter du car-actère amical du match. L’arbitre, très complaisant, ne sort même pas le carton jaune pour sanctionner son agresseur; 2) le coup de coude à la mâchoire, donné volontairement par un défenseur portu-

A cause du sévère rationnement dans la distribution du courant électrique, je n’ai pas pu suivre devant le petit

écran les images tantôt simultanées, tan-tôt brèves de parties de football jouées sur divers terrains au soir du mardi 10 septembre 2013. Déjà, dans l’après-midi, j’avais raté la retransmission télévisée du match Lettonie-France. Heureusement que le récepteur radio reste un bon com-pagnon. En effet, grâce à Radio Ginen et Radio Énergie F.M. j’ai pu suivre l’évo-lution de quelques matches décisifs tels que : États-Unis d’Amérique-Mexique, Venezuela-Perou et Paraguay-Argentine. Pourtant, l’intérêt de tout amant du ballon rond porta sur la partie amicale opposant au stade de Boston la seleçao brésilienne à la seleçao portugaise. Quand j’éteignis le poste, le score était de trois buts à un en faveur du Brésil. Je devais apprendre le lendemain matin que la marque resta inchangée au coup de sifflet final.

Ce n’est que le jeudi 12 septembre, à compter de 2 h p.m., que grâce à Télé Ginen j’ai eu le privilège de suivre en rediffusion une partie vraiment animée. Et là, j’ai été frappé par la rudesse des

Les responsables de l’organisation de l’événement au gymnasium Vincent et au stade Sylvio Cator

Page 8: Nora David, designer pour l'éducation

8 18 septembre 2013No 940

Les gens peuvent poser leurs actes étranges, et puis vous-même qui n’êtes même pas dans leur intimité, si jamais vous émettez un commen-taire, ils viennent dire comme ça que vous vous mêlez de leur vie privée et mettez leurs affaires dehors ! C’est comme si on n’avait plus le droit d’éternuer pendant une épidémie de grippe.

La dernière fois que je vous ai parlé des pièges les plus courants que posent les individus en quête d’union ou d’affaires, eh bien, j’ai récolté un tas de commentaires de gens qui croyaient que j’avais fait exprès de dire ça, alors que podyab moi, je n’aurais même pas supposé que pareilles scènes fussent si couran-tes. Sinon, vraiment jamais, au grand jamais ( je pèse mes gros orteils en disant cela) je n’en aurais pas parlé.

Pour éviter des reproches du genre, je viens tout simplement parta-ger avec vous quelques proverbes que j’ai lus sur l’amour. Ah l’amour ! sujet universel, qui ne me mettra personne à dos.

Imaginez un bel athlète, viril, avec de beaux pectoraux et… une petite voix fluette. Ou encore une belle déesse, sortie d’un magazine de mode, un corps de rêve et… un caractère de chien. Je ne suis mal-heureusement pas marchande de rêves moi, et vous savez que rien n’est parfait. Imaginez donc aussi l’amour, inspirateur de paroles douces, qui fait trouver beau et gentil tout le monde, fait croire en toutes les promesses les plus farfelues, les plus irréalisables.

DE VOUS A MOI

AMOUR & PROVERBES…

Ouiiiii, l’amour qui nous vaut de faire plein de shopping parce qu’il ne faut pas qu’on nous voie à deux céré-monies différentes de mariage avec la même tenue. Vous avez compris que je ne viens pas rablabler sur le senti-ment naturel de parents pour leurs en-fants, de frères pour sœurs etc. Non. Tout comme l’athlète à la voix fluette ou la déesse au caractère de chien, pensez à l’amour auquel il manque les deux yeux...

On se demande pourquoi tant de gens non solitaires sont mornes et ont le plus souvent la figure allongée comme un jour sans pain. Ou encore pourquoi ils s’énervent pour un rien et podyab leurs victimes désignées sont les enfants, les bonnes, l’état et les col-lègues. On ne sait ce qu’on leur a fait, mais tout est prétexte à des esclandres et des estéras. Certaines personnes sont bons acteurs et larguent tout sur le dos du stress. Que de scènes se font dans un tas de foyers, de familles, de couple construits sur l’amour !

Eh bien, la faute n’est pas impu-table à l’amour mais à son handicap majeur : la cécité. L’affaire, c’est que le malheureux sentiment court toujours le risque de recouvrer la vue après coup, mais souvent il est trop tard… En effet, comment expliquer certaines unions ? Ne soyez pas hypocrites, et ne venez pas me dire que vous ne vous êtes jamais posé la question, en face de certains énergumènes, à savoir comment se fait-il que telle ou telle catégorie d’individus ait trouvé preneurs ?

J’ai des amis que j’aime bien, mais sans malice, je me demande toujours ce que peut leur trouver leur conjoint. Il y en a qui sont plus ennuyeux que la pluie, ils sont rases à morrrrrt ! Leur figure seulement est une source de tristesse, et le ton de leur voix… aucun enjouement, aucune vie. La flamme du début a dû les calciner, tellement leur vie est grise comme la cendre. Ils n’ont aucune conversation.

Leurs blagues sont toujours rases. Ce sont des casse-pieds, des empêcheurs de tourner en rond. Vraiment, seule la cécité pouvait accomplir le miracle de les mettre avec quelqu’un.

Et que dire de ces amoureux insé-parables au début? On ne peut voir un sans s’attendre à voir rappliquer l’autre. Si vous êtes l’ami de l’un, il vous impose l’autre, affinités ou pas. Leur proverbe favori : L’amour fait pas-ser le temps… Mais dans leurs élans, ils oublient le reste de la phrase qui dit : le temps fait passer l’amour…

Il y a aussi ceux qui savent que l’amour est aveugle et font l’effort d’en apprendre le langage. Malheureu-sement, ils n’ont pas compris que le braille s’écrit mais ne se parle pas.

Une autre catégorie de gens que l’amour met ensemble, ce sont les incompatibles à tous les niveaux. Je ne veux pas écouter cette petite voix qui me suggère de dire que ce n’est pas seulement l’amour. Après ça c’est moi qui vais récolter les reproches des gens parce que j’aurai dit que ce sont les intérêts, oh ! petite voix ! la crasse même ? Non non, on ne dit pas ça. D’ailleurs ce n’est même pas la peine de soulever ce sujet, on n’a qu’à retranscrire les paroles de la chanson « Maryaj denterè» de Gemini all stars. Alors, c’est vrai ce proverbe qui dit : « L’amour et la fortune sont aveu-gles » ?

Mais dans l’incompatibilité, on peut aussi penser à cet autre proverbe qui dit : «A quoi sert le verbe aimer si la personne qu’on aime ne peut le conju-guer ? » Mais si la personne qui a une faiblesse de conjugaison est d’une grande largesse, eh bien on n’a qu’à espérer que la générosité compense la conjugaison.

J’ai lu un proverbe africain qui dit : « Là où on s’aime, il ne fait jamais nuit », et je me suis dit qu’en Afrique il n’y a surement pas l’Ed’H. Un autre (pas africain celui-là) dit : « L’amour c’est comme le chocolat : quand on y goûte, on ne peut plus s’en passer. » On comprend alors que tant de gens en couple aient le visage boutonneux et le ventre qui passe régulièrement.

Ah ! Mais il y a au moins dix mille proverbes sur l’amour qui me font rêver et avoir envie de me trouver là, tout de suite, un amoureux (à la for-tune aveuglante s’il vous plait). Mais, de vous à moi, ce dernier dicton vient me décourager : « L’amour est comme le vent : tu ne le vois pas mais tu le sens. »

Sister M*